Pharmacothérapie du diabète de type 1

2
Sommaire exécutif Pharmacothérapie du diabète de type 1 MESSAGES CLÉS Linsulinothérapie basale-prandiale (bolus) (p. ex., multiples injections quotidiennes ou perfusion sous-cutanée continue dinsuline) est linsu- linothérapie de choix chez tous les adultes atteints de diabète de type 1. Linsulinothérapie doit être individualisée selon les objectifs thérapeu- tiques, le mode de vie, le régime alimentaire, lâge, létat de santé général, la motivation, la capacité du sujet à reconnaître lhypoglycémie et ses aptitudes en matière dautogestion. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent être infor- mées du risque dhypoglycémie provoquée par linsuline et savoir comment la prévenir et la traiter. Points Saillants des Révisions Reprennent et élargissent les messages clés de 2008 au sujet de limportance de personnaliser linsulinothérapie et de renseigner les personnes diabétiques sur lhypoglycémie provoquée par linsuline. Une nouvelle annexe sur le coût des traitements pharmacologiques (pour le diabète de type 1 et de type 2) a été ajoutée. RECOMMANDATIONS Insulinothérapies du diabète de type 1 1. Pour atteindre les objectifs glycémiques chez les adultes avec le diabète de type 1, le traitement intensif du diabète par des injections quotidiennes multiples dinsuline (insuline prandiale [bolus] et insuline basale) ou la perfusion sous-cutanée continue dinsuline est le traitement de choix [catégorie A, niveau 1A (1)]. 2. Un analogue dinsuline à action rapide, en association à une dose insuline basale adéquate, est préférable à linsuline régulière pour améliorer le taux dHbA 1c [catégorie B, niveau 2 (2e4)] tout en réduisant au minimum lincidence de lhypoglycémie et pour atteindre les objectifs glycémiques postprandiaux [catégorie B, niveau 2 (4,5)]. 3. Pour la perfusion sous-cutanée continue dinsuline chez les adultes atteints de diabète de type 1, il faut utiliser linsuline aspart ou linsuline lispro [catégorie B, niveau 2 (6,7)]. 4. On peut utiliser un analogue de linsuline à action prolongée (insuline détémir ou glargine) comme insuline basale [catégorie B, niveau 2 (8e11)] pour réduire le risque dhypoglycémie [catégorie B, niveau 2 (12), pour linsuline détémir; catégorie C, niveau 3 (13), pour linsuline glargine], y compris le risque dhypoglycémie nocturne [catégorie B, niveau 2 (14), pour linsuline détémir; catégorie D, consensus, pour linsuline glargine]. Hypoglycémie 5. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent connaître le risque dhypoglycémie provoquée par linsuline et savoir comment la prévenir. Chez elles, il faut cerner les facteurs de risque dhypoglycémie grave et prendre les mesures nécessaires [catégorie D, consensus]. 6. Chez les personnes qui ne perçoivent pas lhypoglycémie, les stratégies suivantes doivent être mises en œuvre pour réduire le risque dhypogly- cémie et pour contrer la non-perception de lhypoglycémie : a. dire au patient de mesurer plus souvent sa glycémie, dont pério- diquement la nuit [catégorie D, consensus] b. xer des objectifs glycémiques moins rigoureux et prévenir lhypo- glycémie pour une période pouvant atteindre trois mois [catégorie C, niveau 3 (14,15)] c. envisager une thérapie psycho-comportementale (formation sur la perception de lhypoglycémie) [catégorie B, niveau 2 (16)] Tableau 1 Types dinsuline Type dinsuline (marque) Délai daction Pic daction Durée daction Insulines prandiales (bolus) Analogues de linsuline à action rapide (limpides) Insuline asparte (NovoRapidÒ) Insuline glulisine (ApidraÒ) Insuline lispro (HumalogÒ) 10 à 15 min 10 à 15 min 10 à 15 min 1 à 1,5 h 1 à 1,5 h 1à2h 3à5h 3à5h 3,5 à 4,75 h Insulines à action régulière (limpides) HumulinÒ-R Novolin ge Toronto 30 min 2à3h 6,5 h Insulines basales Insulines à action intermédiaire (troubles) HumulinÒ-N NovolinÒ ge NPH 1à3h 5à8h Jusquà 18 h Analogues de linsuline à action prolongée (limpides) Insuline détémir (LevemirÒ) Insuline glargine (LantusÒ) 90 min Sans objet Jusquà 24 h (glargine : 24 h, détémir : 16 à 24 h) Insulines prémélangées Insulines régulière et NPH prémélangées (troubles) HumulinÒ 30/70 NovolinÒ ge 30/70, 40/60, 50/50 Un acon ou une cartouche contient un ratio xe dinsuline (pourcentage dinsuline à action rapide ou à action régulière par rapport au pourcentage dinsuline à action intermédiaire) Analogues de linsuline prémélangés (troubles) Insuline asparte biphasique (NovoMixÒ 30) Insuline lispro/lispro protamine (HumalogÒ Mix25 et Mix50) Les médecins doivent consulter la plus récente édition du Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (Association des pharmaciens du Canada, Ottawa [Ontario], Canada) et les monographies des produits pour obtenir des renseigne- ments détaillés. Contents lists available at ScienceDirect Canadian Journal of Diabetes journal homepage: www.canadianjournalofdiabetes.com 1499-2671/$ e see front matter Ó 2013 Canadian Diabetes Association http://dx.doi.org/10.1016/j.jcjd.2013.03.413 Can J Diabetes 37 (2013) S619eS620

Transcript of Pharmacothérapie du diabète de type 1

Page 1: Pharmacothérapie du diabète de type 1

Contents lists available at ScienceDirect

Can J Diabetes 37 (2013) S619eS620

Canadian Journal of Diabetesjournal homepage:

www.canadianjournalofdiabetes.com

Sommaire exécutif

Pharmacothérapie du diabète de type 1

RECOMMANDATIONS

Insulinothérapies du diabète de type 1

TabTy

T

I

A

I

I

I

A

I

I

A

Leset[Onme

14htt

MESSAGES CLÉS

� L’insulinothérapie basale-prandiale (bolus) (p. ex., multiples injectionsquotidiennes ou perfusion sous-cutanée continue d’insuline) est l’insu-linothérapie de choix chez tous les adultes atteints de diabète de type 1.

� L’insulinothérapie doit être individualisée selon les objectifs thérapeu-tiques, le mode de vie, le régime alimentaire, l’âge, l’état de santégénéral, la motivation, la capacité du sujet à reconnaître l’hypoglycémieet ses aptitudes en matière d’autogestion.

� Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent être infor-mées du risque d’hypoglycémie provoquée par l’insuline et savoircomment la prévenir et la traiter.

leau 1pes d’insuline

ype d’insuline (marque) Délaid’action

Picd’action

Duréed’action

nsulines prandiales (bolus)

nalogues de l’insuline à actionrapide (limpides)

Insuline asparte (NovoRapid�)Insuline glulisine (Apidra�)Insuline lispro (Humalog�)

10 à 15 min10 à 15 min10 à 15 min

1 à 1,5 h1 à 1,5 h1 à 2 h

3 à 5 h3 à 5 h3,5 à 4,75 h

nsulines à action régulière(limpides)

Humulin�-RNovolin ge Toronto

30 min 2 à 3 h 6,5 h

nsulines basales

nsulines à action intermédiaire(troubles)

Humulin�-NNovolin� ge NPH

1 à 3 h 5 à 8 h Jusqu’à 18 h

nalogues de l’insuline à actionprolongée (limpides)

Insuline détémir (Levemir�)Insuline glargine (Lantus�) 90 min Sans

objetJusqu’à 24 h(glargine : 24 h,détémir :16 à 24 h)

nsulines prémélangées

nsulines régulière et NPHprémélangées (troubles)

Humulin� 30/70Novolin� ge 30/70, 40/60, 50/50

Un flacon ou une cartouche contient unratio fixe d’insuline (pourcentaged’insuline à action rapideou à action régulière par rapportau pourcentage d’insuline à actionintermédiaire)

nalogues de l’insuline prémélangés(troubles)

Insuline asparte biphasique(NovoMix� 30)

Insuline lispro/lispro protamine(Humalog� Mix25 et Mix50)

médecins doivent consulter la plus récente édition du Compendium des produitsspécialités pharmaceutiques (Association des pharmaciens du Canada, Ottawatario], Canada) et les monographies des produits pour obtenir des renseigne-nts détaillés.

99-2671/$ e see front matter � 2013 Canadian Diabetes Associationp://dx.doi.org/10.1016/j.jcjd.2013.03.413

Points Saillants des Révisions

� Reprennent et élargissent les messages clés de 2008 au sujet de l’importancede personnaliser l’insulinothérapie et de renseigner les personnes diabétiquessur l’hypoglycémie provoquée par l’insuline.

� Une nouvelle annexe sur le coût des traitements pharmacologiques (pour lediabète de type 1 et de type 2) a été ajoutée.

1. Pour atteindre les objectifs glycémiques chez les adultes avec le diabète detype 1, le traitement intensif du diabète par des injections quotidiennesmultiples d’insuline (insuline prandiale [bolus] et insuline basale) ou laperfusion sous-cutanée continue d’insuline est le traitement de choix[catégorie A, niveau 1A (1)].

2. Un analogue d’insuline à action rapide, en association à une dose insulinebasale adéquate, est préférable à l’insuline régulière pour améliorer letaux d’HbA1c [catégorie B, niveau 2 (2e4)] tout en réduisant au minimuml’incidence de l’hypoglycémie et pour atteindre les objectifs glycémiquespostprandiaux [catégorie B, niveau 2 (4,5)].

3. Pour la perfusion sous-cutanée continue d’insuline chez les adultesatteints de diabète de type 1, il faut utiliser l’insuline aspart ou l’insulinelispro [catégorie B, niveau 2 (6,7)].

4. On peut utiliser un analogue de l’insuline à action prolongée (insulinedétémir ou glargine) comme insuline basale [catégorie B, niveau 2 (8e11)]pour réduire le risque d’hypoglycémie [catégorie B, niveau 2 (12), pourl’insuline détémir; catégorie C, niveau 3 (13), pour l’insuline glargine], ycompris le risque d’hypoglycémie nocturne [catégorie B, niveau 2 (14),pour l’insuline détémir; catégorie D, consensus, pour l’insuline glargine].

Hypoglycémie

5. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent connaître lerisque d’hypoglycémie provoquée par l’insuline et savoir comment laprévenir. Chez elles, il faut cerner les facteurs de risque d’hypoglycémiegrave et prendre les mesures nécessaires [catégorie D, consensus].

6. Chez les personnes qui ne perçoivent pas l’hypoglycémie, les stratégiessuivantes doivent être mises en œuvre pour réduire le risque d’hypogly-cémie et pour contrer la non-perception de l’hypoglycémie :

a. dire au patient de mesurer plus souvent sa glycémie, dont pério-diquement la nuit [catégorie D, consensus]

b. fixer des objectifs glycémiques moins rigoureux et prévenir l’hypo-glycémie pour une période pouvant atteindre trois mois [catégorie C,niveau 3 (14,15)]

c. envisager une thérapie psycho-comportementale (formation sur laperception de l’hypoglycémie) [catégorie B, niveau 2 (16)]

Page 2: Pharmacothérapie du diabète de type 1

Sommaire exécutif / Can J Diabetes 37 (2013) S619eS620S620

Références

1. DeVries JH, Snoek FJ, Kostense PJ, et al, Dutch Insulin Pump Study Group.A randomized trial of continuous subcutaneous insulin infusion and intensiveinjection therapy in type 1 diabetes for patients with long-standing poorglycemic control. Diabetes Care 2002;25:2074e80.

2. Siebenhofer A, Plank J, Berghold A, et al. Short acting insulin analogues versusregular human insulin in patients with diabetes mellitus. Cochrane DatabaseSyst Rev 2006;(2):CD003287.

3. Plank J, Siebenhofer A, Berghold A, et al. Systematic review and meta-analysisof short-acting insulin analogues in patients with diabetes mellitus. Arch InternMed 2005;165:1337e44.

4. Gough S. A review of human and analogue insulin trials. Diabetes Research andClinical Practice 2007;77:1e15.

5. DeVries JH, Lindholm A, Jacobsen JL, et al. Tri-Continental Insulin AspartStudy Group. A randomized trial of insulin aspart with intensified basal NPHinsulin supplementation in people with type 1 diabetes. Diabet Med 2003;20:312e8.

6. Zinman B, Tildesley H, Chiasson JL, et al. Insulin lispro in CSII: results ofa double-blind crossover study. Diabetes 1997;46:440e3.

7. Bode B, Weinstein R, Bell D, et al. Comparison of insulin aspart with bufferedregular insulin and insulin lispro in continuous subcutaneous insulin infusion:a randomized study in type 1 diabetes. Diabetes Care 2002;25:439e44.

8. Warren E, Weatherley-Jones E, Chilcott J, et al. Systematic review and economicevaluation of a long-acting insulin analogue, insulin glargine. Health TechnolAssess 2004;8:1e57.

9. Wang F, Carabino JM, Vergara CM. Insulin glargine: a systematic review ofa long-acting insulin analogue. Clin Ther 2003;25:1541e77.

10. Dunn CJ, Plosker GL, Keating GM, et al. Insulin glargine: an updated reviewof its use in the management of diabetes mellitus. Drugs 2003;63:1743e78.

11. Chapman TM, Perry CM. Insulin detemir: a review of its use in the manage-ment of type 1 and 2 diabetes mellitus. Drugs 2004;64:2577e95.

12. Goldman-Levine JD, Lee KW. Insulin detemir: a new basal insulin analog.Ann Pharmacother 2005;39:502e7.

13. Mullins P, Sharplin P, Yki-Jarvinen H, et al. Negative binomial meta-regressionanalysis of combined glycosylated hemoglobin and hypoglycemia outcomesacross eleven phase III and IV studies of insulin glargine compared with neutralprotamine Hagedorn insulin in type 1 and type 2 diabetes mellitus. Clin Ther2007;29:1607e19.

14. Cryer PE. Banting Lecture. Hypoglycemia: the limiting factor in the manage-ment of IDDM. Diabetes 1994;43:1378e89.

15. The DCCT Research Group. Epidemiology of severe hypoglycemia in theDiabetes Control and Complications Trial. Am J Med 1991;90:450e9.

16. Berlin I, Sachon CI, Grimaldi A. Identification of factors associated withimpaired hypoglycaemia awareness in patients with type 1 and type 2 diabetesmellitus. Diabetes Metab 2005;31:246e51.