PARLER FAIT GRANDIR
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Ădito
Chers parents, Notre monde Ă©volue Ă grande vitesse. Lâusage des Ă©crans se multiplie et la vie professionnelle peut nous accaparer et nous empĂȘcher de consacrer le temps nĂ©cessaire pour dĂ©velopper les pratiques langagiĂšres de nos enfants. Câest pour cela que lâApel a le souci de vous informer sur lâimportance de dĂ©velopper des Ă©changes verbaux de qualitĂ© au plus tĂŽt avec vos enfants et de vous proposer quelques repĂšres. Notre participation dans le processus dâacquisition et de dĂ©veloppement du langage de nos enfants est fondamentale car les premiĂšres interactions verbales viennent de nous. Il est nĂ©cessaire de nourrir lâoreille de lâenfant, de lâimprĂ©gner de sons et de mots dĂšs ses premiers jours. Puis progressivement, il sâagira de sâintĂ©resser Ă la signification des mots et Ă la syntaxe. Nous savons bien que la communication est essentielle pour nous exprimer, mais aussi pour comprendre le monde qui nous entoure. Un apprentissage du langage oral chez lâenfant facilitera lâaisance orale, lâentrĂ©e dans lâĂ©crit, et de maniĂšre plus globale, dans les apprentissages. Elle contribuera Ă©galement Ă une structuration de lâargumentation, au dĂ©veloppement du sens critique et Ă se faire comprendre des autres. Peu importe oĂč vous en ĂȘtes avec vos enfants, il nâest jamais trop tard pour lâencourager et interagir avec lui.Alors, osons prendre le temps de tourner les pages et de lire les propositions de ce document pour que nous puissions comprendre ce qui se joue et rĂ©aliser que ces apprentissages du langage commencent bien avant lâentrĂ©e Ă lâĂ©cole.Gilles Demarquet, PrĂ©sident national de lâApel
Il est capable, dĂšs les premiers mois de vie, de communiquer avec des peurs, des gestes, des mimiques, le langage arrive plus tard.
âââLâENFANT NAĂT â AVEC DES PRĂDISPOSITIONS POUR LE LANGAGE
RĂCEPTION DĂšs la naissance le bĂ©bĂ© rĂ©agit aux stimuli sonores et commence Ă trier des sons.
Vers 24 mois, il comprend des phrases courtes et simples.
Vers 3 ans, lâenfant est capable de traiter toutes les informations explicites. Il est capable dâune conversation avec lâadulte, il tient compte de son interlocuteur et sây adapte.
LES PARENTS
Les parents, ou dâautres adultes, sont le maillon indispensable pour aider lâenfant dans lâapprentissage de la langue, grĂące Ă leur prĂ©sence affective quotidienne. Câest en parlant, en Ă©coutant, en employant un vocabulaire riche et prĂ©cis, quâon permet Ă lâenfant de dĂ©velopper le langage oral.
PRODUCTION
Vers 6 mois lâenfant babille. Vers 1 an, il peut prononcer ses premiers mots (ou plus tard sâil grandit dans un milieu plurilingue).
Vers 24 mois, il maitrise de 100 Ă 300 mots. La maturation des enfants est trĂšs variable entre 1 et 2 ans, selon le contexte et lâenfant lui-mĂȘme.
Vers 3 ans, Il maitrise 1 500 mots si tout va bien. Câest Ă cette pĂ©riode que lâenfant apprend le plus de mots. Il est nĂ©cessaire dâutiliser un vocabulaire riche. En cas de plurilinguisme, il maitrise moins de mots, car il traite deux langues en mĂȘme temps. Ă terme, ce plurilinguisme devriendra une richesse.
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Question de
parents VOCABULAIRE DE LâENFANT Comment et pourquoi lâenrichir ?Propos recueillis par Charlotte Cousin
PRĂPARER LA LECTUREAvec un bon niveau de langage oral, lâenfant comprendra mieux les textes quâil devra dĂ©chiffrer. Un apprenti lecteur rĂ©ussit mieux Ă comprendre un mot quâil connaĂźt dĂ©jĂ . Quand il le lit, il le reconnaĂźt et sait comment il se prononce. Des lacunes lexicales pourraient engendrer des difficultĂ©s de comprĂ©hension et de reprĂ©sentation lors de la lecture.
TRADUIRE LE MONDELe parent est un traducteur pour lâenfant qui dĂ©couvre son environnement. En dĂ©cryptant le monde pour et avec son enfant, il lui donne petit Ă petit les moyens de le nommer et de le connaĂźtre. NâhĂ©sitez pas Ă dire Ă voix haute Ă votre enfant : «âAh oui, tu nâas pas pu faire ça ? Tu dois ĂȘtre déçu, peut-ĂȘtre mĂȘme triste ou en colĂšreâ?â» Lâenfant comprend et apprend alors le nom des Ă©motions quâil ressent.
QUESTIONNER ET ĂCOUTERLâadulte est un modĂšle pour lâenfant. Il ne faut pas hĂ©siter en tant que parents Ă sâexprimer normalement. Lâenfant a envie de grandir, il ne faut surtout pas lui parler bĂ©bĂ©, cela ne lui rend pas service. Il faut, au contraire, lui donner rĂ©guliĂšrement la parole avec bienveillance et rigueur. Par exemple, quand un enfant hĂ©site, il ne faut pas terminer la phrase Ă sa place ou lui dire « jâai compris ». Si ce quâil dit nâest pas clair lui demander : « Que veux-tu dire exactement ? »
CONSTRUIRE UN LIEN AVEC LES AUTRES MaĂźtriser le langage oral permet Ă lâenfant dâenrichir ses relations sociales et de jouer plus facilement avec les enfants de son Ăąge. Ne pas avoir les mots pour communiquer peut empĂȘcher certaines interactions et engendrer de la violence. Ăchanger avec les autres enfants et les adultes augmente la confiance en soi et lui montre que la parole produit un effet.
DIRE ET RĂPĂTER LES MOTS
Le cerveau ne retient que ce qui est rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois. Pour apprendre et retenir du vocabulaire, lâenfant doit employer les mots dans diffĂ©rentes situations et Ă diffĂ©rents moments. Dire les mots Ă voix haute est essentiel : cela va permettre de fixer le lien entre le signe, le son, le sens et la mĂ©moire. On peut demander de raconter sa journĂ©e : « Quâest-ce qui tâa fait le plus rire aujourdâhui ? » Il faut aussi veiller Ă varier son vocabulaire : un jour utiliser le mot « voiture », le lendemain « automobile »âŠ
POUR ALLER PLUS LOIN
La joie dâapprendre ensemble, Alain Bentolila, First Ăditions. Un guide pratique avec des activitĂ©s ludiques.
Les clĂ©s de la gestion mentale expliquĂ©es aux parents, Florence Moy, Ăditions Jacques AndrĂ©/CEI. Des fiches thĂ©matiques Ă utiliser avec les enfants au primaire pour dĂ©velopper la verbalisation.
Les pâtits philosophes, Sophie Furlaud et Jean-Charles Pettier, Bayard Jeunesse. Plusieurs tomes reprenant les questions du magazine Pomme dâApi. Une belle occasion dâĂ©changer avec son enfant.
Les 500 mots quâun enfant doit connaĂźtre pour entrer en maternelle, de Sylvia Gabet, JC LattĂšs. Des devinettes et des jeux pour aider les petits Ă retenir 500 mots-clĂ©s.
allo-ortho.com Des fiches conseils et des repĂšres pour chaque Ăąge.
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IdĂ©es activitĂ©s«âQue veut dire le mot⊠? » On part dâun mot et on pose une sĂ©rie de questions. Par exemple : « Que veut dire forĂȘt ? », puis « Qui y vit ? », « Quây a-t-il dans une forĂȘt ? » et « Quây fait-on ? » pour faire Ă©merger les verbes dâactions. Ou « Câest comment une forĂȘt ? » pour utiliser les adjectifs.
Composer des imagiers DĂšs quâon apprend un nouveau mot, on lâĂ©crit sur un quart de feuille A4 et on en fait un dessin. Puis par thĂšme, par exemple la pĂ©riode de NoĂ«l, on perfore ces fiches et on les accroche avec un porte-clĂ©s.
Entamer des discussions philoLes BD Les pâtits philosophes de Pomme dâApi, par exemple, permettent dâavoir un Ă©change, dâexprimer son point de vue, de prendre conscience de sa pensĂ©e, de celle des autres et dâapprendre la nuance.
Remerciements Ă Alain Bentolila, linguiste, Bruno Germain, linguiste, responsable dâenseignements Ă lâuniversitĂ© Paris-Descartes, Nathalie Bounine, orthophoniste Ă Dax (Landes), membre de la FĂ©dĂ©ration nationale des orthophonistes, Nathalie Hannebicque, ancienne enseignante, psychopĂ©dagogue, Florence Moy, enseignante Ă lâĂ©cole Saint-Charles Ă Rillieux-la-Pape (RhĂŽne), Yasmine Willery, enseignante Ă lâĂ©cole Sainte-Colombe Ă ArmentiĂšres (Nord), Ămilie Cabrera, enseignante Ă lâĂ©cole Saint-François dâAssise Ă Montpellier (HĂ©rault).
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Question de
parents CHANSONS, CONTES ET COMPTINES, JEUX⊠Comment boostent-ils le langage ?Propos recueillis par Charlotte Cousin
REPRĂSENTER ET METTRE DES MOTSJeux de doigts, marionnettes Ă mains en feutrine, jeux de mimes⊠Tous sont trĂšs utiles pour mettre en scĂšne le langage. On fait « comme si » et lâenfant apprend avec ces personnages fictifs. Quel que soit le jeu, il ne faut pas oublier de dire Ă voix haute ce que lâon fait ou ce que lâon souhaite faire. Par exemple, avec un ballon : « Je lance, je shoote, le ballon roule, attrape-le, lance-le⊠»
INSTALLER DES MOMENTS DE CONVIVIALITĂJouer, chanter sont autant dâactivitĂ©s qui permettent la relation. Et ĂȘtre avec lâautre, un copain ou ses parents, engage la parole. Les situations de jeu sont des moments de convivialitĂ© qui favorisent lâĂ©coute et lâĂ©change.
MĂMORISER EN SâAMUSANT Les enfants aiment beaucoup les comptines et les chansons, car elles sont ludiques. En plus de travailler le rythme, elles aident Ă bien apprendre des nouveaux mots grĂące aux rĂ©pĂ©titions. Le langage du corps qui accompagne la comptine contribue Ă bien mĂ©moriser : lâenfant va vouloir le reproduire et redire la comptine.
SâHABITUER AUX SONORITĂS DE LA LANGUELes enfants adorent chanter des comptines et se les rĂ©pĂ©ter en boucle. MĂȘme si leur sens est dâune grande facilitĂ©, nâhĂ©sitez pas Ă expliquer les mots de la comptine : « Connais-tu la tortue ? » Les comptines et chansons constituent Ă©galement un entraĂźnement Ă la sonoritĂ© de la langue et Ă ses intonations, pour, plus tard, entrer dans la lecture. Par exemple, si lâon insiste sur les syllabes, cela apprend Ă lâenfant que le mot se dĂ©coupe en petits morceaux.
SâĂVEILLER GRĂCE AUX MĂLODIESAvec les comptines et les chansons, on apprend Ă utiliser du vocabulaire, mais aussi Ă suivre et maintenir un rythme, Ă reproduire des gestes mimĂ©s aux enfants, et aussi Ă chanter⊠Certaines dâentre elles permettent Ă©galement de dĂ©couvrir les animaux et la nature, ou encore les nombres. Les chansons et les comptines racontent des histoires qui font comprendre le monde.
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IdĂ©es activitĂ©sJouer Jouer au marchand, au mĂ©decin, en se dĂ©guisant et en crĂ©ant des histoires. Faire des lotos en ciblant des thĂšmes, mais aussi des lotos sonores ou dâodeurs, des memorysâŠ
Ăcouter en dessinantLa musique classique inspire des images, des intentions, des intensitĂ©s. Si le rythme est plus rapide, lâenfant va rĂ©aliser de grands gestes ou opter pour un choix de couleur diffĂ©rent. Une fois que le dessin est terminĂ©, on peut en discuter ensemble.
Raconter Le parent peut prendre en note une histoire, une comptine, une chanson sous la dictĂ©e de lâenfant. Quand il grandira, il sera heureux de retrouver une trace de cette complicitĂ©.
POUR ALLER PLUS LOIN
La collection Comptines et jeux de doigts, Rémi Guichard, Formulette éditeur jeunesse. Paroles ainsi que gestuelle associée en photos, disponibles en livre CD + MP3.
Les jeux pédagogiques Djeco sur espace-orthophonie.fr. De nombreux jeux proposés qui permettent de travailler le langage oral.
Mes comptines maternelle et Mes comptines préférées, ouvrages collectifs dans la collection Pirouette, Didier Jeunesse. Des livres-disques reprenant des comptines pour les petits.
Mes premiĂšres comptines en anglais, Mes premiĂšres chansons dâanimaux âŠLes livres sonores des Ă©ditions GrĂŒnd. Pour les tout-petits, des thĂ©matiques variĂ©es et des enregistrements sonores Ă activer dans la page du livre.
Les vidéos de Marie Frapsauce reprennent des jeux de doigts sur des comptines. Disponible sur YouTube.
Remerciements Ă Bruno Germain, linguiste, responsable dâenseignements Ă lâuniversitĂ© Paris-Descartes, Nathalie Bounine, orthophoniste Ă Dax (Landes), membre de la FĂ©dĂ©ration nationale des orthophonistes, Nathalie Hannebicque, ancienne enseignante, psychopĂ©dagogue, Yasmine Willery, enseignante Ă lâĂ©cole Sainte-Colombe Ă ArmentiĂšres (Nord).
enfancemusique.asso.fr. Le site de lâassociation Enfance et musique sur lâĂ©veil culturel et la petite enfance compte de nombreuses ressources (vidĂ©os, bibliographie, pĂ©dagogie).
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Question de
parents LIRE DES HISTOIRESĂ quoi cela sert-il ?Propos recueillis par Charlotte Cousin
COMPRENDRE ET QUESTIONNERSi le principe est dâinciter lâenfant Ă se questionner, il ne suffit pas uniquement de lire un quart dâheure avant quâil ne sâendorme. Il faut Ă©galement lui faire la lecture en pleine journĂ©e, quand il est curieux et bien Ă©veillĂ©. On lit en prenant son temps et, quand on a fini, on pose cette question simple : « Quel film as-tu vu dans ta tĂȘte ? » On peut ne pas montrer les images tout de suite pour que lâenfant les crĂ©e lui-mĂȘme.
CRĂER DES COMPĂTENCES DE LECTEUR ET DE NARRATEUR Les compĂ©tences de lecteur et de narrateur de lâenfant se construisent en lisant. Il comprend par exemple le temps du rĂ©cit, les mots de liaison (et, donc, si, alors, maintenant). On peut prendre un album et introduire des nuances langagiĂšres en abordant des champs lexicaux. Par exemple, si lâouvrage qui parle de la mort, le champs lexical est la colĂšre, la sĂ©paration, le deuilâŠ
VARIER LES LECTURESIl nây a pas de limite au style et au genre de livres choisis : albums jeunesse, documentaires⊠Ils vont enclencher le goĂ»t pour la lecture, contribuer Ă la comprĂ©hension du monde, permettre de sâidentifier aux personnages. On gagne ainsi davantage Ă communiquer autour dâun livre avec son enfant quâen lui apprenant lâalphabet par cĆur.
PARTAGERLire des histoires aux enfants, cela permet un moment de complicitĂ©. Mais la probabilitĂ© que lâenfant rĂ©utilise rĂ©guliĂšrement du vocabulaire entendu dans un texte est faible. Pour quâil le retienne, il faut quâil sâen serve. Sâil pose la question de la signification dâun mot, il ne faut pas hĂ©siter Ă lui montrer lâimage correspondante. Soyez le plus prĂ©cis possible dans vos descriptions et ne soyez pas dans lâĂ -peu-prĂšs.
TRAVAILLER LâĂCOUTE ET LâATTENTIONLe livre avant toute chose doit ĂȘtre un objet familier. On peut le proposer Ă lâenfant mĂȘme quand il nâest pas en Ăąge de lire. Il devient vecteur de communication et permet le travail dâĂ©coute et dâattention nĂ©cessaire Ă lâenfant qui grandit et est scolarisĂ©. On peut Ă©galement prendre un livre et commenter les illustrations. Sâil sâagit dâun album quâon a dĂ©jĂ lu plusieurs fois Ă lâenfant, on peut lui laisser raconter lâhistoire, voire inventer sa propre histoire.
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IdĂ©es activitĂ©sLe sac Ă album Mettre dans un sac plusieurs objets, figurines, dessins qui Ă©voquent des albums lus avec lâenfant. Le jeu consiste Ă piocher un objet dans le sac et devoir raconter lâhistoire qui correspond. Lâenfant peut aussi inventer une autre histoire.
La bibliothĂšqueEmmenez-le Ă la bibliothĂšque. Laissez-le choisir un livre. Respectez les goĂ»ts quâil peut manifester par le choix dâune couverture ou le fait dâen fermer un pour en prendre un autre. Il nây a pas de censure : suscitez lâenvie de lire ensemble et ne la freinez sous aucun prĂ©texte.
Les histoires Ă Ă©couterBeaucoup dâĂ©diteurs proposent des livres sonores, voire des histoires en musique.
Remerciements Ă Bruno Germain, linguiste, responsable dâenseignements Ă lâuniversitĂ© Paris-Descartes, Alain Bentolila, linguiste, Ămilie Cabrera, enseignante Ă lâĂ©cole Saint-François dâAssise Ă Montpellier (HĂ©rault), Nathalie Hannebicque, ancienne enseignante, psychopĂ©dagogue, Nathalie Bounine, orthophoniste Ă Dax (Landes), membre de la FĂ©dĂ©ration nationale des orthophonistes.
POUR ALLER PLUS LOIN
Les magazines de Bayard Presseâ : Pomme dâApi et Les Belles Histoires et Mes premiers Jâaime lire (qui contiennent un CD). Les recevoir chaque mois crĂ©e envie et attente.
La collection Les petites histoires Filliozat aux éditions Nathan aborde différents thÚmes comme la colÚre, la jalousie, la confiance, avec un éclairage psy. DÚs 4 ans.
Lâapprentissage de la lecture dâAlain Bentolila et Bruno Germain, dans la collection RepĂšres pĂ©dagogiques, chez Nathan, pour comprendre les fondamentaux.
Les histoires Ă raconter, Montessori, de Charlotte Pousin, Eyrolles
Albums racontés via des vidéos avec Tagada Tsoin Tsoin Production sur Youtube.
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Question de
parents ĂCRANS NUMĂRIQUESAident-ils Ă dĂ©velopper le langage ?Propos recueillis par Isabelle Maradan
SI LâADULTE MONTRE LâEXEMPLEVous ne laisseriez pas votre enfant manger quatre pains au chocolat pour le goĂ»ter ? Une autre rĂšgle de base est de limiter son temps devant les Ă©crans. Jamais plus de vingt minutes de suite pour les enfants de maternelle. Difficile ? Pas si le parent montre lâexemple, car lâenfant apprend en le regardant faire. Si le parent dit « interdit », mais y consacre beaucoup de temps, au lieu de jouer ou parler avec son enfant, câest peine perdue. Lâusage raisonnable des Ă©crans se transmet de parent Ă enfant.
AVANT LâĂGE DE DEUX ANS, LES ĂCRANS SONT NOCIFSAvant deux ans, lâutilisation des Ă©crans est nocive pour tous les apprentissages. Elle ne fait quâexciter le cerveau. Un parent qui tient un smartphone dans sa main lorsquâil nourrit son petit est absorbĂ©, comme absent. Les Ă©changes parent-enfant sont alors de mauvaise qualitĂ©. Ce manque dâattention provoque des retards de langage. Ce qui est fondamental pour apprendre Ă parler, ce sont le regard et les gestes qui accompagnent la parole de lâadulte.
PAS DâĂCRANS PENDANT LE REPASLe repas est un moment pour parler. Des Ă©tudes montrent que si la tĂ©lĂ© reste allumĂ©e, mĂȘme en arriĂšre-plan, pendant les repas, lâenfant maĂźtrise moins de mots de vocabulaire. Si le parent a constamment son portable Ă cĂŽtĂ© de lui, son attention peut ĂȘtre dĂ©tournĂ©e de la conversation par un message ou une notification. Or, lâenfant a besoin de votre prĂ©sence et de votre conversation pour dĂ©velopper son langage.
SEULEMENT SI LE PARENT EST AVEC SON ENFANT Ăchanger avec son enfant en jouant Ă une application sur une tablette ou sur un smartphone permet dâĂ©tablir des liens avec la rĂ©alitĂ©. Câest intĂ©ressant, mais il est prĂ©fĂ©rable de jouer Ă un jeu de sociĂ©tĂ©, par exemple. Parce que lâĂ©cran est en deux dimensions, alors que le rĂ©el est en 3D. Avant 6-7 ans lâenfant a besoin de mettre des mots sur des gestes, des actions, et de manipuler pour apprendre.
PAS AVANT DâALLER Ă LâĂCOLELa rĂšgle dâor est de ne pas exposer un enfant Ă des Ă©crans le matin. Pour apprendre Ă bien parler en maternelle, il doit ĂȘtre attentif et pouvoir mĂ©moriser du vocabulaire. Si son attention est stimulĂ©e par des Ă©crans avant dâaller Ă lâĂ©cole, elle sera plus faible ensuite. Un enfant qui regarde des dessins animĂ©s le matin aura Ă©galement une moins grande capacitĂ© Ă mĂ©moriser des mots de vocabulaire pendant la journĂ©e.
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Idées activités
Des applis, des vidĂ©os ou des sites⊠pour se parlerVous pouvez ouvrir un album photo pour parler de votre histoire Ă votre enfant. Vous pouvez ramasser un marron et partager des souvenirs dâautomne. Mais si vous laissez votre enfant seul devant le marron ou lâalbum, il nâapprendra rien !
Une application, une recette ou le mode dâemploi dâun bricolage sur Internet peuvent ĂȘtre eux aussi utilisĂ©s pour parler et mener une activitĂ© ensemble. Lâapplication Picture this, par exemple, permet de donner des noms aux plantes. Mais souvenez-vous que lâappli, la vidĂ©o ou le site Internet qui apprendrait Ă votre enfant Ă parler sans vous nâexiste pas !
POUR ALLER PLUS LOIN
Pas trop dâĂ©crans, pourquoi ?, Ariane DĂ©chelette, Ă commander sur http://explisante.fr. Une histoire Ă lire avec son enfant, et des conseils pour les parents.
Les écrans, docteur Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée, Gallimard Jeunesse. Un livre qui explique comment utiliser prudemment les écrans avec les 2 à 7 ans.
Les Ă©crans - Mode dâemploi pour une utilisation raisonnĂ©e en famille, docteur Sylvie Dieu Osika, Hatier. Un ouvrage qui donne des conseils pour tous les Ăąges.
surexpositionecrans.org. Le site du Collectif surexposition Ă©crans propose une charte familiale sur lâusage des Ă©crans et des conseils aux parents pour les 3 Ă 6 ans.
mon-enfant-et-les-ecrans.fr Le site de lâUnion nationale des associations familiales. Une mine dâinformations pratiques sur les questions liĂ©es aux usages du numĂ©rique.
Remerciements Ă Ariane DĂ©chelette, cadre de santĂ©, formatrice et auteure du livre Pas trop dâĂ©crans pourquoi ?, et Ă Sylvie Dieu Osika, pĂ©diatre et membre du Collectif surexposition Ă©crans.
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Question de
parents LANGUE MATERNELLE OU FRANĂAIS ?Pourquoi choisir ? Propos recueillis par Isabelle Maradan
LâENFANT PEUT APPRENDRE LES DEUX SANS DIFFICULTĂSLâenfant a une capacitĂ© naturelle Ă intĂ©rioriser la langue des personnes qui sont autour de lui. Ce quâil faut, câest lui parler cette langue, tout simplement, sans lui donner des cours. La langue orale est un processus qui se transmet de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. On donne des cours pour apprendre Ă Ă©crire, mais pas pour parler. Lâenfant nâa aucune difficultĂ© Ă apprendre plusieurs langues en mĂȘme temps.
PARLER OU CHANTER LE PLUS SOUVENT POSSIBLEComptines, musiques, berceuses⊠Les tout-petits ont beaucoup de facilitĂ©s Ă mĂ©moriser tout ce qui est chantĂ©. Ils reproduisent ainsi la musique de la langue. Parler Ă quelquâun, mĂȘme Ă un bĂ©bĂ© qui ne comprend pas, câest le reconnaĂźtre comme une personne. La fonction profonde du langage est de construire de lâhumain. Et il y a beaucoup dâaffectif dans notre langue maternelle.
LE BILINGUISME EST UNE RICHESSE CULTURELLE Câest par le langage oral que la culture se transmet. Un enfant qui apprend plusieurs langues Ă la fois, Ă la maison et Ă lâĂ©cole, acquiert une richesse culturelle importante. Ce mĂ©lange lui donne une capacitĂ© dâimagination trĂšs riche. Cela alimente sa pensĂ©e. Câest donc un cadeau que lâon fait Ă lâenfant lorsquâon parle sa langue maternelle Ă la maison. Une fois adulte, ce bilinguisme acquis de maniĂšre naturelle devient un atout extraordinaire.
PARLER UNE AUTRE LANGUE Ă LA MAISON NE NUIT PAS Ă SON APPRENTISSAGELes parents craignent quâen parlant une langue diffĂ©rente du français Ă la maison, leur enfant nâapprenne ni le français ni leur langue maternelle. Ce nâest pas le cas. Il y a cinquante ans, on encourageait les familles Ă parler français, mĂȘme lorsque ce nâĂ©tait pas leur langue maternelle. Parler correctement sa langue maternelle, avec un vocabulaire variĂ©, favorise lâapprentissage de la langue française.
FAIRE CONFIANCE Ă LâĂCOLELâĂ©cole Ćuvre pour la transmission de la langue française Ă lâenfant, mĂȘme sâil ne la parle pas Ă la maison. Lorsque lâenfant apprend plusieurs langues, il arrive quâil les mĂ©lange. Un enfant dont les parents sont anglais et qui apprend le français Ă lâĂ©cole va, par exemple, dire « chanting » pour dire quâil est en train de chanter. Il ne faut pas sâaffoler et le priver dâune langue. Il apprendra les deux.
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IdĂ©es activitĂ©sLa culture, les arts et les spectacles sont lâidĂ©al pour la transmission.Dans sa langue ou en français, il est important dâemmener lâenfant Ă la dĂ©couverte de la danse, du thĂ©Ăątre, de la musique, du cinĂ©ma, du dessin, de la peinture⊠Toutes ces mises en scĂšnes, ces langages, vont au-delĂ du langage oral. Cette transmission culturelle, câest une histoire, familiale, et plus largement humaine. Elle passe Ă travers les sens. Dâailleurs, quâon parle dâodorat, dâouĂŻe, de toucher, de vue ou de la signification dâun mot. La pensĂ©e est lĂ avant les mots. Elle commence par le sensoriel. DâoĂč lâimportance de donner aux tout-petits des livres en tissus, Ă mordre, sucer, avant de pouvoir les dĂ©vorer intellectuellement.
POUR ALLER PLUS LOIN
acces-lireabebe.frLe site de lâassociation ACCES prĂ©sente ses actions autour du livre et du langage pour les familles et les tout-petits.
Une vidĂ©o dâEvelio Cabrejo-Parra publiĂ©e sur YouTube par lâassociation ACCES.Le psycholinguiste explique comment lâenfant entre dans le langage oral par la musique de la voix humaine.
Mon miel, ma douceur, Michel Piquemal et Ălodie Nouhen, Didier Jeunesse.Un livre Ă lire avec son enfant pour Ă©voquer la richesse des cultures.
Remerciements Ă Evelio Cabrejo-Parra, psycholinguiste et vice-prĂ©sident de lâassociation ACCES (Actions culturelles contre les exclusions et les sĂ©grĂ©gations).
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LES TROUBLES DU LANGAGERepérer, accompagner, consulter. Une rééducation orthophonique permet aux enfants de surmonter les troubles.
DYSPHASIE
1 % de la population souffre de bĂ©gaiement, soit 600 000 personnes. Le bĂ©gaiement est pris en charge par des orthophonistes et se soigne, surtout si lâon agit rapidement.
LE BĂGAIEMENT Le bĂ©gaiement est un trouble du flux et du rythme de la parole. Câest un trouble de la communicationâ: en gĂ©nĂ©ral, une personne ne bĂ©gaye pas quand elle parle seule, Ă un animal ou sur une scĂšne. Le bĂ©gaiement est marquĂ© par des rĂ©pĂ©titions de mots, de syllabes ou de sons. Parfois il sâagit de prolongations de sons ou Ă lâinverse de lâarrĂȘt dâun son. Chaque personne prĂ©sente des troubles qui lui sont propres et qui peuvent avoir des formes diffĂ©rentes selon le moment de la journĂ©e et les Ă©motions ressenties. Les origines du bĂ©gaiement sont peut-ĂȘtre gĂ©nĂ©tiques.
POUR ALLER PLUS LOIN
Les troubles du langage oral â DĂ©pistage, diagnostic et amĂ©nagements scolaires. NormanDys, RĂ©seau de santĂ© pĂ©diatrique, 2015. www.normandie-pediatrie.org
Fédération nationale des orthophonisteswww.fno.fr/vous-etes/parent
DifficultĂ©s de langage oral et si câĂ©tait un trouble dys ?, de MichĂšle Mazau, Arnaud Roy, Vincent Lodenos, Retz
La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable du dĂ©veloppement du langage oral. On naĂźt dysphasique et si lâon ne guĂ©rit pas de ce trouble, on
peut le compenser. Son origine nâest pas connue, mais les hypothĂšses sâorientent vers des causes gĂ©nĂ©tiques ou des anomalies cĂ©rĂ©brales. Comme lâexplique Martine Rousseau, prĂ©sidente de lâAssociation Avenir Dysphasie de France, « lâenfant qui souffre de dysphasie nâa pas de langue maternelle. Il apprend sa langue comme lorsque lâon apprend une langue Ă©trangĂšre, chacun Ă sa façon. Certains comprennent bien mais ont du mal Ă sâexprimer. Dâautres ont des difficultĂ©s avec la syntaxe, lâacquisition du vocabulaire, etc. »
2 % de la population souffre de dysphasie, soit plus dâun million de personnes. La prise en charge par un orthophoniste amĂ©liore les capacitĂ©s de comprĂ©hension et dâexpression orale.
LâAPHASIEUne personne est aphasique quand elle perd totalement ou partiellement ses capacitĂ©s de parler et de comprendre ce quâon lui dit. Elle ne trouve pas ses mots ou fait des phrases trĂšs simples. Elle a des troubles de la prononciation ou des difficultĂ©s Ă produire des sons. Chez lâenfant les causes sont le plus souvent un traumatisme cranio-encĂ©phaliques (TCE), une tumeur cĂ©rĂ©brale (beaucoup plus rare que chez lâadulte), une infection (type encĂ©phalite herpĂ©tique), un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, souvent liĂ© Ă une malformation congĂ©nitale, mais aussi Ă une anoxie cĂ©rĂ©brale aiguĂ«, une hydrocĂ©phalie, une Ă©pilepsie.Lâenfant aphasique sâadapte et met en place des stratĂ©gies pour compenser les dĂ©ficits.
Il nâexiste pas de chiffres concernant le nombre dâenfants aphasiques. La prise en charge orthophonique est fortement recommandĂ©e de façon prĂ©coce. Il est souvent nĂ©cessaire dây associer une prise en charge psychologique.
LES SIGNES QUI DOIVENT INTERPELLERAvant 3 ans- Lâenfant cherche peu Ă communiquer.- Il ne comprend pas ce quâon lui dit et ne rĂ©agit pas de façon attendue.
Ă 3 ans- Il a des difficultĂ©s de comprĂ©hension et cherche Ă interprĂ©ter grĂące Ă dâautres indices que la parole, comme les gestes, les mimiques, le contexte, etc.- On ne comprend pas quand il parle et il a recours Ă des gestes.- Il prononce peu de mots ou des sons dĂ©formĂ©s.- Il a du mal Ă faire des phrases et cherche ses mots. Il emploie peu de verbes, dâarticles, dâadjectifs et de prĂ©positions.
à 4 ans- Il a du mal à comprendre les phrases longues.- Il déforme les mots et prononce mal certaines syllabes.- Il fait des phrases courtes et mal construites.- Il a des difficultés à raconter un événement simple et récent.- Il peine à commencer ses phrases ou répÚte plusieurs syllabes ou mots.
Avant le CP- Son langage nâest pas correct.- Il a des troubles de lâarticulation.
Document Ă©laborĂ© par le groupe Langage oral de lâApel nationale, 277 rue Saint-Jacques, 75240 Paris Cedex 05 TĂ©l. : 01 53 73 73 90 - RĂ©daction : Claire AlmĂ©ras, Charlotte Cousin, Isabelle Maradan Conception graphique et rĂ©alisationâ: ClĂ©mentine Rocolle, www.rocolle.fr Document disponible sur www.apel.fr
FAMILLE & ĂDUCATIONLe magazine de lâApel vous apporte des informations pratiques, des conseils, des tĂ©moignages, des pistes de rĂ©flexion sur la scolaritĂ© et lâĂ©ducation de vos enfants.Ă lire dans les prĂ©cĂ©dents magazinesⶠAidez-le Ă travailler son oral, rubrique collĂšge, Famille & Ă©ducation n°530, janvier-fĂ©vrier 2020ⶠFaire face Ă un jury, mĂȘme pas peur !, reportage au lycĂ©e Saint-Pierre, Abbeville (80), n° 530, janvier-fĂ©vrier 2020ⶠAidez-le Ă bien parler, rubrique maternelle, Famille & Ă©ducation, n°527, mai-juin 2019ⶠJouer, parler pour enrichir le vocabulaire, rubrique maternelle, Famille & Ă©ducation, n°522, mai-juin 2018ⶠDe 3 Ă 18 ans : maĂźtriser le langage pour rĂ©ussir, dossier Famille & Ă©ducation, n°517, mai-juin 2017
LE SERVICE INFORMATION ET CONSEIL AUX FAMILLES (ICF)Ce service apporte un accueil et une Ă©coute : des repĂšres sur lâorientation, les filiĂšres, les mĂ©tiers ; et des informations sur des problĂ©matiques Ă©ducatives ainsi que sur la scolarisation des enfants en situation de handicap.
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