Risques CôtiersLa lettre de l’Observatoire Régional des Risques Côtiers en Pays de la Loire

Numéro 2 avril 2017

Les campagnes LIDAR 2016 / 2017 et la mise en placede l’Infrastructure de Données Spatiales de l’OSUNA

Un outil de géotraitement du risque littoral

Paul Gaborit(animateur du PAPI des Marais du Payré)

Editorial (p. 1)

Actualités (p. 2)

Entretien (p. 3)

Focus (p. 4)

Divers (p. 5)

Bilan de l’année 2016

Informations utiles

Le port de Morin et la pointe du Devin(île de Noirmoutier, Vendée)© OR2C - R. Kerguillec, novembre 2016

L’OR2C : bilan de l’année 2016O

R 2 C

Actualités

O

R 2 C

2

Côte est de l’île de Noirmoutier vue par drone(commune de La Guérinière, Vendée)© OR2C - R. Kerguillec, novembre 2016

La rubrique «actualités» de cette newsletter est consacrée aux campagnes lidar 2016 / 2017 ainsi qu’à la mise en place d’une plateforme de stockage de données spatiales par l’OSUNA (Observatoire des Sciences de l’Univers Nantes Atlantique). Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du renforcement, du stockage et de la diffusion des données scientifiques sur les risques côtiers en région.

Fig. 2 : zones de monitoring haute fréquence par le lidar Titan (prévisionnel).

Les campagnes LIDAR 2016 / 2017Par Riwan Kerguillec,Coordinateur OR2C

Pour ses acquisitions de données topographiques et bathymétriques, l’OR2C dispose d’un lidar topo-bathymétrique Titan, commercialisé par la société Teledyn Optech (voir risques côtiers n° 1). Ce lidar, acquis en 2015 et co-financé par la région Pays de la Loire et la région Bretagne, est prévu pour être déployé sur le littoral régional pour le monitoring haute-fréquence des sites à risque avéré (figure 2). Déterminés à l’aide de l’outil de géotraitement en cours de déploiement dans le cadre du module 4 de l’OR2C (voir rubrique «Focus», page 4), ces sites réputés pour être particulièrement dynamiques doivent faire l’objet d’une surveillance régulière plusieurs fois par an.

Le lidar Titan a été mis en oeuvre pour les besoins de l’observatoire lors d’une première campagne d’acquisition qui s’est déroulée en octobre/novembre 2016. Cette campagne, qui s’ajoute aux diverses acquisitions lidar effectuées sur le littoral régional depuis quelques années (figure 3), a été essentiellement axée sur des relevés en mode topographique. Les survols ont donc été réalisés à 1500 m d’altitude pour acquérir des données de part et d’autre du trait de côte (100 m en direction de la mer/trait de côte/450 m en direction des terres). La campagne s’est essentielle-ment concentrée sur les côtes sableuses des Pays de la Loire.

La campagne lidar 2017 comprend à la fois des relevés en mode topographique sur les côtes sableuses (100 m en direction de la mer/trait de côte/450 m dans les terres), couplées à des acquisitions topo-bathymétriques jusqu’à l’isobathe -5 m dans certaines zones (baie de la Baule, sud ouest et nord est de Noirmoutier, littoral des pays de Monts et de Saint-Gilles, littoral de Saint-Vincent-sur-Jard et de la Tranche-sur-Mer, figure 4) mais aussi à une caméra hyperspectrale.

La mise en place de l’Infrastructure deDonnées Spatiales de l’OSUNAPar Loïc Salaün,ingénieur CNRS

Une Infrastructure de Données Spatiales (IDS) permet le stockage, la diffusion et la visualisation de données géographiques.

Celle de l’Observatoire des Sciences de l’Univers Nantes Atlantique (OSUNA) a été réalisée dans le but de stocker dans un endroit commun l’ensemble des données et des métadonnées produites dans le cadre des multiples projets de recherche portés par cet observatoire. L’objectif de la plateforme consiste également à assurer la sauvegarde, la mise à disposition et l’interopérabilité des données et des métadon-nées concernées.

Plusieurs jeux de données sont d’ores et déjà stockés sur cette plateforme (ex : données de l’ONEVU, données des programmes RS2E et SOHLA). L’IDS sert en particulier au stockage des données lidar, parce que ces dernières sont fortement consommatrices en espace de stockage. Ces données font d’ailleurs l’objet d’un inventaire et d’un catalogage par l’OSUNA. En outre, l’IDS pourra également être utilisée pour accueillir une partie des données acquises dans le cadre de l’OR2C.

L’IDS de l’OSUNA a une capacité de stockage de 40 To. Mise en place sur le site internet de l'Université de Nantes, elle est accessible à l'adresse suivante :

http://ids.osuna.univ-nantes.fr

Fig. 3 : survols lidar réalisés sur le littoral des Pays de la Loire depuis 2013.

Fig. 4 : survols lidar plannifiés pour 2017.

N

10 km0

hypsométrie (en mètres)0- 5- 10 5

côtes sableuses ou sablo-limoneuses(localement artificialisées)

8

monitoring haute fréquenceprioritaire

monitoring haute fréquencesecondaire

10 km0

8

survols communs GEOPAL (2013), testTitan (2015) et campagne OR2C (2016)

test Titan (2015)

campagne GEOPAL (2013)

campagne OR2C (2016)

survols communs GEOPAL (2013)et campagne OR2C (2016)

hypsométrie (en mètres)0- 5- 10 5

N

10 km0

8

survols en mode topo-bathymétrique+ caméra hyperspectrale

survols en mode topographique

N

Entretien

PAPI complet labellisé

PAPI complet en coursde labellisation

PAPI d’intention labellisé

LégendeN

1

2

3

4

5

6

7

89

1 : PAPI Cap Atlantique2 : PAPI littoral de la CARENE3 : PAPI Noirmoutier 4 : PAPI baie de Bourgneuf5 : PAPI pays de Saint-Gilles6 : PAPI des Olonnes7 : PAPI des marais du Payré8 : PAPI bassin du Lay9 : PAPI Vendée-Sèvre-Autizes

0 20 km

O

R 2 C

3

La dune du Veillon en séquence d’érosion(commune de Talmont St-Hilaire, Vendée)© P. Gaborit, avril 2015

A chaque numéro «Risques Côtiers», l’objectif de la rubrique «entretien» est de donner la parole à des personnalités impliquées dans la thématique des risques côtiers.

A l’occasion de ce 2ème numéro, Paul Gaborit, animateur du PAPI des Marais du Payré porté par la communauté de communes du Moutierrois-Talmon-dais, explique l’intérêt des Plans d’Action de Préven-tion des Inondations et évoque ses principales missions.

Les Programmes d’ActionS de Prévention des Inondations (PAPI)

Le Programme d’Action de Prévention desInondations des Marais du Payré (Vendée)Entretien avec Paul GaboritAnimateur du PAPI

Structure porteuse :communauté de communes Moutierrois-Talmondais

Quels sont les principaux objectifs des PAPI et quel est l’intérêt pour un territoire de s’engager dans une telle démarche ?Paul Gaborit : «Les Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) ont pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. Outil de contractualisation entre l’Etat et les collectivités, le dispositif PAPI vise à la définition et à la mise en oeuvre d’un plan d’action global et cohérent à l’échelle du bassin de risque d’inondation.

L’intérêt d’une telle démarche est d’améliorer la connaissance scientifique en terme d’inondations et d’érosion, de préciser les enjeux sur les personnes et les biens concernés, d’élaborer un programme d’actions et d’entretenir la culture du risque.»

Quel est le périmètre du PAPI des Marais du Payré et à quel stade se situe-t-il dans la procédure de labellisation ?Paul Gaborit : «Le périmètre de ce PAPI a été défini de manière à respecter les délimitations d’un bassin de risque cohérent. Situé en Vendée, le périmètre du PAPI d’intention est encadré au nord par le Pays des Olonnes et par la commune de Longeville-sur-Mer au sud. Il couvre ainsi les communes littorales de Talmont-Saint-Hilaire, Jard-sur-Mer et Saint-Vincent-sur-Jard.

Le PAPI d’intention des Marais du Payré a été labellisé en Commission Mixte Inondation (CMI), instance nationale, en décembre 2015 avec signature de la convention-cadre en juillet 2016.

Le PAPI d’intention constitue une phase de préfiguration du PAPI complet. Il s’agit principa-lement d’études relatives à l’aléa inondation, à l’évaluation des enjeux et à la définition du programme d’action. Concernant le PAPI d’intention des Marais du Payré, il constitue une première phase permettant le développement de connaissances en vue de mener par la suite un projet global débouchant sur un PAPI complet.»

Quelles sont les principales missions d’un animateur PAPI au quoti-dien ?Paul Gaborit : «La principale mission d’un animateur PAPI est le suivi de la mise en oeuvre des actions.

L’animateur assure également le lien entre les communes et les différents acteurs interve-nants sur le territoire : services de l’Etat, région, département, structures publiques (conservatoire du littoral, ONF, etc.), associations environnementales, etc. Il est également chargé du suivi administratif du dossier et notamment des programmes financiers et de subventions.

L’animateur est également amené à se déplacer sur le terrain afin de suivre les chantiers ou lors d’évènements tempétueux.

Enfin, l’animateur est au contact de la population notamment daNS le cadre d’actions de sensibilisation à la culture des risques d’inondations.»

Quelles perspectives offre la mise en place de l’observatoire régio-nal aux porteurs de PAPI ?Paul Gaborit : «La mise en place de l’OR2C va permettre aux porteurs de PAPI de profiter des savoirs-faire et des connaissances scientifiques des universitaires et des différents acteurs en terme de suivi des risques littoraux. La mutualisation de méthodes pour le suivi et la gestion du trait de côte va permettre aux porteurs de PAPI de mettre en place un suivi à l’échelle locale qui suivra une cohérence régionale.

L’observatoire régional ouvre des perspectives pour les porteurs de PAPI en termes de méthodes et de moyens pour le suivi des risques littoraux.

Dans ce cadre, l’OR2C s’inscrit pleinement dans la démarche de créer un observatoire littoral à l’échelle locale du bassin du Lay et du PAPI des Marais du Payré.»

Le dispositif PAPI est un outil de contractualisation entre l’État et les collectivités qui permet la mise en oeuvre d’une politique globale de préven-tion des inondations, pensée à l’échelle d’un bassin de risque. Ce dispositif, lancé en 2002 pour les inondations d’origine fluviale, s’applique également depuis 2011 au risque d’inondation par la mer. Afin d’être labellisé, un PAPI doit s'appuyer sur un diagnostic précis du risque inondation en même temps qu’il doit définir une stratégie locale qui s’appuie sur une série d'actions à mettre en oeuvre. Il doit également s’appuyer sur un programme d’actions équilibré combinant à la fois des actions sur l’aléa et sur la réduction de la vulnérabilité, le développement de la culture du risque et une préparation à la gestion de crise. Un PAPI doit en outre être intégré aux autres politiques publiques (ex : préservation de l’environnement, aménagement du territoire).

Le dispositif PAPI permet de réduire les conséquences des inondations parce qu’il met en oeuvre une gestion effective et partenariale du risque entre l’État et les collectivités. Il améliore les compétences en termes de maîtrise d’ouvrages, en même temps qu’il permet de gérer les politiques de l’eau, de l’aménagement de l’espace et de l’urbanisme selon des stratégies locales cohérentes. Le label PAPI est également une exigence pour l'obtention de financements de l’État pour les travaux de protection contre les inondations et les submersions marines.

Source : DREAL Pays de la Loire (www.pays-de-la-loire.gouv.fr, consulté en mars 2017) ; Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, (date inconnue) - Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI). De la stratégie aux programmes d’action. Cahier des charges, 27 pp.

Le PAPI des Marais du Payré est localisé en Vendée. Il est porté par la

communauté de communes du Moutierrois-Talmondais.

Focus

O

R 2 C

4

Marais de Guérande(commune de Guérande, Loire-Atlantique)© OR2C - R. Kerguillec, novembre 2016

Développement d’un outil de cartographie des risques côtiers (OR2C, module 4) Par Martin Juigner, Ingénieur d’études OR2C

Le projet DiDUNE (thèse de géographie)

Le projet DiDUNE (DIagnostic multiscalaire du service protection DUNairE) porte sur la création d’une méthode reproductible pour évaluer la capacité de protection des dunes littorales face aux risques d’érosion du trait de côte et de submersion marine. La sensibilité des systèmes dunaires (la dune est-elle robuste ?) et l’exposition des enjeux non-hu-mains (des enjeux sont-ils potentiellement ménacés ?) ont été étudiées et cartographiées le long des cordons dunaires régionaux.

Comment l’outil fonctionne-t-il ?

L’évaluation des risques nécessite de calculer des indicateurs du risque, extraits des référentiels géographiques (ex. images aériennes, LiDAR, BD TOPO®). L’intensité et la combinaison des indicateurs (ex. une dune basse et étroite au devant d’une zone basse urbanisée) permettent d’identifier des niveaux de risque. Cette évaluation est menée dans des compartiments côtiers (ou boites) afin d’avoir une vision précise de l’emplacement et des caractéristiques des secteurs à risque.

Les perspectives : un outil opérationnel dès 2017 dans le cadre de l’OR2C

Le développement de l’outil vise à automatiser l’ensemble des traite-ments nécessaires à la création des boites, au calcul et à la combinaison des indicateurs. Cette phase a été lancée dans DiDUNE (avec la partici-pation de Florian Hélen), et est actuellement poursuivie dans l’OR2C (Florent Luquet). Cet outil novateur sera intégré sur la plateforme Web de l’OR2C dans le courant de l’année, ce qui à termes, permettra de l’exporter sur d’autres territoires.

Dans le cadre de sa thèse financée par la Fondation de France (Appel à projets 2012 «Quels littoraux pour demain ?), Martin Juigner a développé un outil de géotraitement dédié à l’évaluation des risques littoraux. La création de nouveaux indicateurs a permis d’identifier et localiser les secteurs sensibles sur la totalité des cordons dunaires de la Région Pays de la Loire. L’automatisation de la démarche est actuellement en cours dans le cadre du module 4 de l’OR2C.

0 100 m

0 100 m

Secteur de la Pège(Saint-Hilaire-de-Riez)

ex. d’indicateur :

0 - 436437 - 14061407 - 27952796 - 50305031 - 10381

Calcul de la somme des surfaces d’enjeux (en m²) dans chaque boite.

La présence/absence d’enjeux en zone basse est évaluée tous les 25 m le long de la côte.

Cartographie des niveaux de risque de submersion marine (secteur de la Pège)

La figure ci-contre est une représentation cartographique des résultats issus des travaux de thèse de M. Juigner. Ce diagnostic est une combinaison de huits indicateurs décrivant d’une part la sensibilité morphologique du massif dunaire (robustesse du cordon bordier, zones basses, cordons de 2ème ligne), et d’autre part la présence d’enjeux non-hu-mains situés en zone basse dans une bande côtière de 400 m de profondeur.

²

3 - 15

16 - 30

31 - 45

46 - 60

61 - 75

Niveau de risque

+

-

extraction des enjeux non-humains (bâti, route, camping, parking) situésen zone basse (<4,20m) dans une bande côtière de 400 m de profondeur

intégration de l’indicateur «enjeux» dans des boites de 400 m de profondeur à partir du trait de côte et de 25 m de large

400 m

Divers

O

R 2 C

O

R 2 C

O

R 2 C

5

L’anse aux moines(commune de Château d’Olonne, Vendée)© OR2C - R. Kerguillec, juillet 2016

Adresse :

OR2CInstitut de Géographie et d’AménagementRégional de l’Université de NantesCampus du Tertre,Chemin de la censive du TertreBP 81 22744312 Nantes cedex 3

A contacter en priorité :

Riwan Kerguillec, coordinateur du projetriwan.kerguillec@univ-nantes.fr06-72-19-59-81

Marc Robin, responsable du projetmarc.robin@univ-nantes.fr

Informations utiles

Côte sauvage du Croisic(commune de Batz-sur-Mer, Loire-Atlantique)© OR2C - R. Kerguillec, novembre 2016

Rédaction & Mise en page :R. Kerguillec