P.7 L’INTERVIEW Fusions & acquisitions L’année de l...

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Zone CFA: 2000 CFA Europe : 4 Euros. Belgique: 4 Euros. Maroc: 20 Dirhams. Tunisie: 3 Dinars. Mauritanie:1000 UM Nouakchott. Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg. NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016 Pages 23 ANALYSE Quand terrorisme rime avec banditisme BIMA, l’assureur mobile qui cible les exclus Cocktail des eurobonds Africains BILLET J’étais à Maurice Par Siré Sy, CEO Africa WorldWide Group P.4 P.10 P.7 P. 2 CONFIDENTIEL EUROBONDS DOSSIER EDITO Page 5 LE MENSUEL DES AFFAIRES www.financialafrik.com L’INTERVIEW Pages 13-17 2016, l’année du patriotisme économique Pages 8-12 Par Maria Nadolu Y’A PAS QUE LA FINANCE SUPPLÉMENT VIVAFRIK Pages 19-22 Pages 3-4 Pris au piège des Fantasmes de l’Etat Islamique ? Décryptage des grands enjeux de la COP21 3’:HIKLTB=UUYUU\:?k@a@c@o@a"; M 01910 - 24 - F: 4,00 E - RD Fusions & acquisitions L’année de l’assurance en Afrique Richard LOWE Moulay Hafid Elalamy Saliou Bakayoko Les qui ont fait bouger l’Afrique en 2015 Le millésime 2015 fut calme sur le front des acquisitions à l’exception de ses tous derniers jours qui ont vu deux grands acteurs sortir l’arme du fourreau. Il s’agit du groupe Axa qui a finalisé l’acquisition, le 30 novembre 2015, de 100% du capital de la Commercial International Life Insurance Company (CIL), et des fiançailles entre le marocain Saham et le sud-africain Sanlam, précurseur d’un futur grand ensemble continental. Décryptage de l’année de l’assurance. Victor Ndiaye, Performance Consulting Group.

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Z one CFA: 2000 CFA Europ e : 4 Euros . B e lg ique : 4 Euros . Maro c : 20 Dirhams . Tunis ie : 3 Dinars . Maur it anie :1000 UM

Nouakchott. Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg.

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Pages 23

ANALYSE

Quand terrorisme rime avec banditisme

BIMA, l’assureur

mobile qui cible les exclus

Cocktail des eurobonds Africains

BILLETJ’étais à MauricePar Siré Sy, CEO

Africa WorldWide Group

P.4 P.10 P.7 P. 2

CONFIDENTIEL EUROBONDS

DOSSIER

EDITO

Page 5

LE MENSUEL DES AFFAIRESw

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L’INTERVIEW

Pages 13-17

2016, l’année du patriotisme

économique

Pages 8-12

Par Maria Nadolu

Y’A PAS QUE LA FINANCE

SUPPLÉMENTVIVAFRIK

Pages 19-22

Pages 3-4

Pris au piège des Fantasmes de l’Etat

Islamique ?

Décryptage des grands

enjeux de la COP21

3’:HIKLTB=UUYUU\:?k@a@c@o@a";M 01910 - 24 - F: 4,00 E - RD

Fusions & acquisitions L’année de l’assurance

en Afrique

Richard LOWEMoulay Hafid Elalamy Saliou Bakayoko

Les

qui ont fait bouger l’Afrique en 2015

Le millésime 2015 fut calme sur le front des acquisitions à l’exception de ses tous derniers jours qui ont vu deux grands acteurs sortir l’arme du fourreau. Il s’agit du groupe Axa qui a finalisé l’acquisition, le 30 novembre 2015, de 100% du capital de la Commercial International Life Insurance Company (CIL), et des fiançailles entre le marocain Saham et le sud-africain Sanlam, précurseur d’un futur grand ensemble continental. Décryptage de l’année de l’assurance.

Victor Ndiaye, Performance Consulting Group.

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

La croissance inclusive : le bon paradigme pour une prospérité partagée ?

Temps Forts 2Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Directeur général Dia El Haj Ibrahima, Nouakchott

Directeur de publication Adama [email protected]

Conseiller éditorialBenoît Ngom, Dakar

ÉditorialisteAdama Wade,

Chef économisteFrancis Konan, New York

RédactionDaniel Djagoué, Paris, Lomé, Cotonou Laqzadri Sanaa, ParisAmadou Seck, NouakchottAmadou Kane, NouakchottJacques Lerouel, KigaliYoussef Maallemi, AlgerAdnane Choukri, TunisAlbert Savana, AbidjanJean-Mermoz Konandi, AbidjanFama Diallo Dia, DakarAblaye Modou Ndiaye, DakarAmadjiguène Ndoye, ThièsAdama Wade, Dakar et Casablanca

ChroniqueursMaria Nodolu, Bucarest

Directeur de l’internationalBalla Moussa KeitaReprésentation CasablancaIbrahima ThiamMarketing et développementDaniel Djagoué

Développement CommercialRivolala Ratsimandresy

Annonces, publicité et abonnement Abou Ba,Aminata Sow, Zeinabou Thioub

TechniqueConception & RéalisationDiye Sarr Webmaster Ismaël DIOP

DistributionSénégal, Mauritanie, Tunisie, Mali, Côte d’ivoire, Maroc, Gabon, Bénin,Togo, Brazzaville, Ethiopie

Dossier de presse2013/99Impression: Imprimerie Tunis Cathage

FinancialAfrik est édité par l’agence 3MC.com (Nouakchott) et Intermedia SARL (Dakar)contacts: [email protected]

LE MENSUEL DES AFFAIRES

La naissance d’un concept: la croissance inclusiveSi les inégalités entre pays se sont considérablement réduites au cours de la dernière décennie, laissant espérer l’émergence d’un processus de convergence des niveaux de vie, les inégalités à l’intérieur mêmes de certains pays n’ont cessé de s’amplifier. Ces tendances contradictoires représentent un danger pour la durabilité du développement observé dans les pays les plus pauvres. L’unité d’une nation est menacée quand son processus de développement s’accompagne d’une fracture sociale où certains groupes sont bénéficiaires de ce développement quand d’autres y sont perdants. Une étude récente du FMI suggère même que sur le long terme l’accroissement des inégalités au sein d’un pays pénalise ses perspectives de croissance. A l’exigence de croissance économique s’ajoute l’impératif de réduction des inégalités, donnant naissance à la notion de croissance inclusive.

Le point de vue des économistes et l’apport des chercheurs de L’Afrique des IdéesLes économistes ont un intérêt de longue date pour l’analyse des liens entre croissance et inégalités. Les premières théories dont celles de l’économiste Kuznets les amenaient à considérer l’accroissement des inégalités comme un corolaire naturel du processus de développement. Cet accroissement ne serait qu’éphémère si bien que les inégalités se résorberaient une fois que la nation aurait atteint un certain niveau de développement. Ces théories ont cependant été mises à mal par une série d’observations faites sur des pays d’Asie du Sud-est qui ont connu une augmentation fulgurante de leur niveau de vie sans pour autant que cela ne s’accompagne d’une montée des inégalités. Ces expériences ont permis de reconsidérer l’idée selon laquelle la croissance économique pouvait être réalisée aux bénéfices des plus pauvres. C’est donc pour prendre en compte l’incidence de la croissance sur l’ensemble de la population que les réflexions ont abouti à la notion de croissance inclusive. Cette notion repose sur l’observation selon laquelle les épisodes de croissance économique n’affectent pas uniformément les personnes issues de différents genres, ethnies, origines géographiques, et qu’il était important de déterminer quels groupes sociaux participaient au processus de développement et quels bénéfices ils en tiraient. Ainsi, pour que la croissance inclusive soit au service d’une prospérité partagée, il est nécessaire de la conceptualiser et de la mesurer. Une conceptualisation semble faire consensus et distingue la croissance favorable aux pauvres, qui se concentre sur les individus sous le seuil de pauvreté, de la croissance inclusive qui est plus générale et met en avant une croissance qui bénéficie à tous les groupes de la société. Le bénéfice dont il s’agit ici peut faire référence à un accroissement de la consommation, des opportunités sociales ou l’accès à des emplois plus décents. Les chercheurs de L’Afrique des Idées sont convaincus que la conceptualisation de la croissance inclusive est déterminante pour aboutir à une prospérité plus partagée. Ils partent du triple constat que: • L’outil le plus communément utilisé pour l’analyse de la croissance par les organisations

internationales et les gouvernements repose sur l’hypothèse contraignante et irréaliste selon laquelle il n’y aurait pas de mobilité sociale. • La définition même de croissance inclusive exige de s’intéresser à des groupes sociaux ayant une existence réelle et non des individus statistiques, anonymes, appartenant à des catégories de revenus fictifs. • Une meilleure définition de la croissance inclusive est instrumentale à la mise en place d’une mesure qui servirait de repère au débat sur la capacité de la croissance économique africaine à réduire la pauvreté et les inégalités.

Un nouveau cadre conceptuel pour apprécier le caractère inclusif de la croissanceLe cadre conceptuel proposé par les chercheurs de L’Afrique des Idées repose sur une méthodologie développée par le Professeur François Bourguignon qu’il avait appliquée à des données macro-économiques. Les chercheurs proposent comme unité d’analyse les groupes d’individus dont les caractéristiques demeurent inchangées dans le temps et décrivent comment leur consommation est affectée lors d’un épisode de croissance. L’opérationnalisation de ce cadre de réflexion a l’avantage de ne pas nécessiter des enquêtes qui suivent les mêmes individus dans le temps car elles sont encore rares sur le continent africain. De plus elle est en parfaite cohérence avec la notion de suivi de groupes d’individus similaires dans le temps sur laquelle repose la définition de croissance inclusive. En plus elle offre la possibilité d’évaluer dans quelle mesure ces groupes tirent profit d’un épisode de croissance et d’identifier les groupes sociaux qui en profitent le plus. Son application au cas du Sénégal révèle une valeur ajoutée importante pour le décideur publique. En particulier la prise en compte de la mobilité des personnes entre les différentes classes de revenu amènent à des conclusions bien différentes de celles obtenues à partir du cadre actuellement en vigueur. L’analyse montre que sur la période 2001-2006, les personnes les moins éduquées ont le plus profité de la croissance. Ce résultat démontre clairement que le Sénégal a connu une croissance économique inclusive entre 2001 et 2006; contrairement à ce que suggère le cadre d’analyse qui ignore la mobilité des personnes entre les classes de revenu. Le défi qui demeure sur cette question est la mise en place d’un indicateur qui permettrait de classer systématiquement les pays en fonction de l’inclusivité de leur croissance économique. Des travaux en cours à L’Afrique des Idées s’attaquent précisément à ce défi.

Les auteurs:Georges Vivien HOUNGBONON, doctorant à la Paris School of Economics et directeur de publication de L’Afrique des Idées.

Arthur Bauer, Etudiant en politiques publiques à Harvard University et chercheur à L’Afrique des Idées.L’Afrique des Idées

(www.terangaweb.com)

J’étais à MauriceSur invitation des cabinets Neologik et Isys Evolution, j’ai été en Ile Maurice pour animer, le 10 Novembre 2015, un MasterClass sur le thème: ‘’IDE mauriciens en Afrique de l’Ouest et du Centre: créer des Biens, tisser des Liens’’, devant un public de Décideurs et de Dirigeants mauriciens.

J’ai dit aux Mauriciens que si leur premier ‘’miracle économique’’ s’est réalisé davantage en partenariat avec les pays de l’Asie du Sud-est, leur ‘’second miracle économique’’ se fera avec les économies d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui seront de véritables relais de croissance d’une économie mauricienne à bout de souffle et dont le cap stratégique et le business model sont à réinventer. J’ai informé les investisseurs et dirigeants mauriciens que si par le passé, il y a dix ans (en 2000), des initiatives des sociétés mauriciennes, comme celles du Groupe Rogers et de la Compagnie Mauricienne de Textile, n’ont pas connu les résultats escomptés en Afrique de l’Ouest et du Centre, la situation globale actuellement (en 2015) dans ces deux zones économiques a complètement changé en termes d’environnement attractif des affaires, de sécurité juridique, de souplesse des lois du travail et de cadre fiscal très incitatif.Et, cerise sur le gâteau, la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) avec ses 15 pays est la zone la plus intégrée du continent (libre circulation des biens et des personnes, harmonisation fiscale, douanière et tarifaire, infrastructures régionales structurantes), et la CEMAC la zone la plus riche en termes de dotations factorielles (ressources minéralières).J’étais à Maurice pour annoncer à ce pays qu’il a l’opportunité de jouer sur deux registres en Afrique de l’Ouest et du Centre. D’abord en y investissant directement dans une optique de complémentarité d’une chaine de valeurs en apportant aux entreprises et économies d’Afrique de l’Ouest et du Centre, ce qu’elles n’ont pas; notamment cette expertise de pointe et le transfert de technologie dans trois secteurs qui rentrent parfaitement dans les chaines de métiers mondiaux dont Maurice est particulièrement réputé: services financiers, technologie et démarche Qualité (la labelisation).Ensuite, pour des raisons évidentes, de ne pas aller dans ces Afriques de l’autre côté (surtout francophone) sur le même business model que la Chine ou le Maroc, en ne privilégiant que la conquête des territoires et des parts de marché. En plus de créer des Biens, pensez aussi à tisser des Liens. Surtout que l’Ile Maurice qui parle à la fois créole, anglais et français, trouvera du répondant dans cette Afrique de l’Ouest à la fois francophone, anglophone et créole.

Par Siré Sy, CEO Africa WorldWide Group

Lire la suite icihttp://www.financialafrik.com/2015/11/22/jetais-a-maurice/

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Le Manager en question 3Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Victor Ndiaye«Notre métier c’est à la fois de l’industrie

et de la haute couture»

Performance Consulting Group célèbre ses 20 années en ce mois de décembre 2015. Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes marquantes de ce cabinet panafricain ?

Performance Consulting Group a été créé en décembre 1995. Nous rentrions d’Europe avec dix ans d’expérience dans le conseil. Notre ambition était de participer à la transformation de l’Afrique et d’être partie prenante et impliquée.Étant africains, nous étions quelque part frustrés de voir l’Etat du continent nourri seulement à l’expertise internationale en guillemets. Tel était notre état d’esprit au moment du démarrage de PCG. Nous avons grandi en trois étapes. Il y a d’abord les années start-up entre 1995 et 2000. Nous étions tout petits, de l’ordre de 4 à 5 personnes intervenant principalement en Afrique de l’Ouest, dans des plans stratégiques des Etats et des grandes entreprises comme la Sonatel, notre tout premier client alors, que nous accompagnons depuis 20 ans. A cette périodes de passions et de nuits blanches, a succédé la phase de croissance correspondant à la décennie 2000-2010. Nous avons alors ajouté à notre métier de base, «Conseil & Stratégie», le pôle «Mise en œuvre» qui va de l’optimisation des organisations au développement des ressources humaines et à l’accompagnement à la transformation opérationnelle. Dès lors, notre horizon géographique s’est beaucoup élargi vers l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est en travaillant avec de grands groupes, des pays et de grands ensembles régionaux (UEMOA, CEDEAO). Nous avons entre autres accompagné la commission de l’Union Africaine dans sa structuration. Sur cette période de croissance, le cabinet a atteint une certaine masse critique avec des interventions au niveau national, régional et africain.Il y a eu ensuite les années 2010-2015 de poursuite de la consolidation et de la diversification des activités avec beaucoup d’intervention dans les Télécoms, les banques, l’Energie, le secteur de l’eau et les utilities en général. Nous avons développé de nouvelles branches d’activité à côté du Conseil comme Performance Technologie qui développe des solutions numériques et Performance Lab qui développe des solutions dans la santé et dans l’énergie. Nous avons également mis en placePerformances Big Data spécialisée dans le traitement des données accumulées acec le temps pour mieux connaître nos économies dans différents secteurs. Il y a aussi Performance Capital, un fond interne avec un nombre limité de partenaires financiers et stratégiques, qui nous permet d’investir dans des secteurs à haut potentiel.Bref, aujourd’hui nous avons atteint une certaine taille avec un portefeuille très diversifié et des process permettant

d’accompagner les grandes entreprises, les acteurs publics et privés de beaucoup de secteurs d’activités.

Vous avez joué un rôle de premier plan dans le plan Gabon Emergent. Quid de votre rôle dans le Plan Sénégal Emergent et dans les stratégies de développement d’autres pays africains?

Nous avons accompagné 5 pays dans leurs stratégies d’émergence. Notre déontologie nous interdit de dévoiler des noms. Nous estimons que le partenaire qui accompagne un Etat est un acteur mineur dans le processus. Un plan est un projet collectif portée par un leader qui définit de façon précise le scénario de l’avenir et les moyens à mettre en œuvre pour y arriver. La vision n’est pas celle d’un cabinet mais celle d’un pays et de ses leaders. Pour garantir le succès de sa mise en œuvre, un plan doit procéder d’un travail d’équipe impliquant diverses compétences du pays. Il s’agit donc en réalité de l’accompagnement dans un processus. Le client doit s’approprier de la vision et de la conception.Quand un pays va chercher un cabinet cher et brandit le nom de ce cabinet pour expliquer la qualité du plan, il s’agit en fait d’un prétexte marketing et non d’une vraie vision, d’un vrai projet de transformation . Résultat, une campagne de communication sans mise en œuvre. Notre rôle c’est donc d’accompagner les processus dans une démarche structurée où le volet pédagogique n’est pas négligeable. Nous devons convaincre les dirigeants d’aller au delà de la liste de souhaits caractérisant nos plans quinquennaux classiques vers une vision impliquant un nombre limité de projets de réformes et une mise en œuvre extrêmement rigoureuse. C’est faire comprendre qu’un Etat doit avoir une connaissance assez précise de son capital naturel, humain, culturel et infrastructurel

et sur cette base bâtir un environnement compétitif permettant l’éclosion d’un secteur privé national fort. Le rôle pédagogique suppose pour nous l’accompagnement dans la mise en œuvre, c’est-à-dire une déclinaison opérationnelle précise, des outils adéquats de pilotage et de suivi. C’est la mise en place d’une culture du résultat et d’un contrat d’objectif assorti du principe de la responsabilisation et de la sanction-récompense. Les plans de développement doivent aider à rendre simple ce qui paraît complexe au vu des priorités. En réalité tout n’est pas à faire tout de suite. D’où l’importance de la définition des priorités.

A l’heure des émergences africaines, quelles sont les grandes tendances actuelles et à venir du conseil en Afrique? Forts de leur longue expertise, les grands cabinets historiques et les big four en particulier (PwC, Deloitte, KPMG ou encore EY)) peuvent-ils être concurrencés par des acteurs africains?

Il y a sans aucun doute une tendance forte en Afrique marquée par l’arrivée de la plupart des acteurs du conseil. L’offre s’enrichit et s’élargit, la confiance se développe. Il y a de la place pour tous. Le travail d’accompagnement de renforcement des compétences nécessite beaucoup de compétences. C’est l’Afrique qui gagne en expertise si de diverses compétences viennent accompagner le processus à l’instar de ce qui s’est passé d’ailleurs en Asie il y a quelques décennies. Ce mouvement s’inscrit aussi dans une toile de fonds de tendance au regroupement des acteurs au niveau mondial et de constitution de grands cabinets. La question à poser est celle de savoir qu’est ce qu’un bon cabinet? Pour moi, il s’agit d’une structure dotée de la compétence méthodologique et du savoir-faire sectoriel. La compétence méthodologique rend indispensable une certaine taille critique permettant de développer un savoir-faire en interne, de l’industrialiser et d’être capable d’intervenir à un coût compétitif en mixant les ressources entre des consultants très expérimentés et des consultants moins expérimentés. C’est quelque part la partie industrielle du conseil. C’est là justement où se situe la principale difficulté des cabinets africains qui n’ont pas pu atteindre la taille critique. C’est peut-être la grande réussite de Performance Consulting Group sur ces 20 dernières années.

Au delà de l’aspect industriel, le conseil c’est aussi un savoir-faire sectoriel. C’est l’aspect haute couture, la connaissance fine des environnements pour aboutir à quelque chose de précis, à du sur-mesure pour le client en face. Une société d’agroalimentaire aux USA n’a pas le même problème que son homologue du Ghana, du Sénégal et du Bénin. La grande

force de cabinets locaux est d’avoir cette connaissance fine de l’environnement local. Un des handicaps des cabinets internationaux qui débarquent c’est des analyses assises sur des bases statistiques faibles. Notre connaissance du terrain, chez Performance, vient du fait que nous accompagnons depuis vingt ans des Etats, des mairies et des entreprises, des PME, des Banques et allons des connaissances globales aux connaissances locales. C’est la grande force des cabinets locaux. Sur ce point, nous avons une longueur d’avance. Cette connaissance fine de l’environnement est un imput énorme. Beaucoup d’analyses sont impossibles à réaliser sans la maîtrise des données statistiques. Sans cette connaissance fine du terrain, l’on tombe sur des plans Photoshops assis sur des estimations et ne reposant pas sur des réalités concrètes.

Beaucoup de leaders africains et des partenaires du développement choisissent systématiquement les cabinets dits internationaux dans les grands appels d’offres ? Cette tendance est-elle prête de disparaître ?

Il y a, c’est vrai, des habitudes du passé qui doivent progressivement disparaître. Cette dichotomie entre cabinets internationaux et cabinets locaux n’est pas claire. Nous, Nous sommes à la fois un cabinet local et international car nous intervenons dans beaucoup de pays. On sent encore une certaine défiance des africains vis à vis d’eux mêmes. C’est le contraire de l’émergence. L’on ne peut pas émerger si l’on ne croit pas en soi. Or, une économie émergente est une économie qui fait émerger des champions nationaux. Le Sénégal émergera quand on aura 20 Sonatel capable de tirer tous les secteurs économiques vers le haut. Dans un pays comme le Sénégal, il y a des embryons de champions nationaux qu’il faut identifier et accompagner. C’est la politique de l’émergence. Le rôle de l’Etat est de mettre en place un environnement favorable au développement. L’apport de structures comme les nôtres est important. Nous avons fait rentrer beaucoup de talents de la diasporas qui ne demandaient qu’à rentrer. La grande question de nos plans émergents est de pouvoir aligner le plan et le budget, de pouvoir disposer des tableaux de bord permettant assurer le bon suivi et d’innover en regardant les blocages.

Performance Consulting Group célèbre ses 20 ans. L’ occasion de revenir sur les étapes marquantes de ce cabinet panafricain avec Victor Ndiaye, son fondateur.

Victor Ndiaye

C’est l’Afrique qui gagne en expertise si de diverses compétences viennent accompagner le processus à l’instar de ce qui s’est passé d’ailleurs en Asie il y a quelques décennies.

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Le terrorisme hante l’Afrique et devient, avec le Proche et le Moyen-Orient, l’objet de toutes les préoccupations

internationales. Tout récemment au Mali, Nigéria, Cameroun et Tunisie, les actes terroristes et criminels répétés convergent avec ceux qui ensanglantent l’Europe, et tout particulièrement la France, meurtrie à nouveau par des attentats sans précédent au cœur de la capitale française, pourtant protégée depuis les assassinats de Charlie Hebdo. Le monde que je vois m’inquiète. Il m’inquiète car nos ennemis n’existent sur aucune carte. Nous ne savons plus à qui nous avons affaire. Ce ne sont plus des nations, ce sont des individus. Regardez autour de vous. Qui craignez-vous ? Distinguez-vous un visage, un drapeau, un uniforme ? Non. Notre monde n’est plus transparent, mais plus opaque. Il se cache dans l’ombre. C’est donc là que nous devons nous battre. Alors, posons nous la question : nous sentons nous vraiment à l’abri ? Au moment où les enjeux de l’action anti-terroriste deviennent prioritaires pour la paix mondiale, la situation semble paradoxale : d’une part les moyens pour une politique préventive et dissuasive efficace et durable font défaut; d’autre part, les groupes criminels deviennent de plus en plus puissants et gagnent de l’influence auprès des populations désespérées qui rêvent de lendemains meilleurs. Depuis septembre dernier, Daech, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et Boko Haram ont massacré 710 innocents et blessé des centaines d’autres dans des attentats suicide pour la plupart.Les terroristes djihadistes constituent une première source de menaces. Il s’agit d’Al-Qaïda et des groupes qui lui sont affiliés, notamment Al-Qaïda dans la péninsule arabique ou AQMI au Sahel, ainsi que de Daech, « dictature » d’un nouveau genre. Le développement du phénomène djihadiste et de la radicalisation constitue donc véritablement un facteur de dissémination de la menace. Il n’en reste pas moins que le terrorisme, militarisé ou non, annihile toutes les perspectives des programmes de développement économiques et sociaux dans les zones où il prolifère. En Afrique subsaharienne, la situation est telle que ces organisations criminelles s’imposent, sous leur contrôle, comme les principaux acteurs et régulateurs de routes commerciales. Les flux économiques (commerce légal et trafics illégaux) et de personnes (migrations de populations autochtones) sont en passe d’être, pour certaines zones du Sahel et du

Sahara, sous le contrôle de groupes dits « terroristes ». AQMI, par exemple, transforme le Sahara en un vrai marché illicite. Le nouveau «Sahara Stock Exchange» est de plus en plus actif avec pour valeur de transaction les otages internationaux et toutes sortes de biens matériels, objets de trafics (cigarettes, médicaments, drogues, armes). Avec des revendications d’ordre politique et social, les actions d’Ansar Dine, autre groupe terroriste salafiste qui contrôle désormais le Nord Mali, sont facilitées par la disponibilité des sources illicites de financement et la coopération avec d’autres mouvements tels que Boko Haram et le Mouvement d’Unité pour le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).Si Al-Qaïda et l’État islamique (Daech) luttent pour l’hégémonie en matière de djihad mondial, les passerelles sont multiples entre les deux organisations, sur le terrain comme sur le plan idéologique. En témoignent les allégeances, soutiens et autres ralliements constatés récemment de la part de groupes précédemment affiliés à Al-Qaïda ou faisant dissidence. Dans l’univers djihadiste, il existe également des liens qui transcendent les organisations. L’histoire a montré que les réseaux interpersonnels perdurent, que ces réseaux peuvent se reconstituer rapidement et qu’ils s’adaptent en permanence par nécessité ou opportunisme. Mais, plus inquiétant encore, apparaissent dans plusieurs pays des groupes terroristes qui prêtent allégeance à Daech, comme dans une logique de « franchise ». Cela accrédite la thèse selon laquelle Daech serait à la tête d’un « djihad global » : une forme d’organisation criminelle, d’une mafia élargie, d’un « Spectre » aux moyens sans limite, qui ferait craindre l’émulation dans l’horreur de bandits d’un nouveau genre.Et c’est en cela que l’islamo-banditisme apparaît. Au-delà d’une vision dévoyée de l’Islam, caractérisée par une interprétation éhontée du Coran et une ignorance caractérisée de la religion, la motivation première des chefs proclamés du djihad est celle du pouvoir et de l’argent. Ainsi, Daech se distingue de toutes les autres organisations djihadistes, notamment Al-Qaïda, par son assise territoriale, sa force d’attraction et sa puissance financière. L’Etat Islamique contrôle désormais par la force un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni et a su mobiliser plus de 20.000 combattants étrangers à travers un recrutement idéologique organisé. Mais surtout, il rompt avec le modèle économique de réseaux terroristes dits « traditionnels», basés essentiellement sur des

financements extérieurs provenant de donateurs privés ou institutionnels. A l’exception de l’Arabie Saoudite et du Qatar qui, pendant un temps, n’ont pas hésité à financer Daech pour éliminer leur grand ennemi Bachar el-Assad, l’Etat islamique s’autofinance par le crime à hauteur de trois milliards de dollars par an. Cette manne déjà conséquente ne tient évidemment pas compte des ressources naturelles à sa disposition sur le territoire qu’il contrôle et qui seraient évaluées à près de 2000 milliards de dollars. Outre les extorsions et rançons, plutôt limitées, Daech pratique essentiellement les méthodes d’enrichissement les plus classiques du banditisme, notamment les trafics de stupéfiants, d’armes, de contrebande et de contrefaçon.AQMI procède de la même manière, mais de façon moins organisée. Rien que sur le tabac, les bandes armées se revendiquant d’Al-Qaïda ont ponctionné en 2014 40% des 118.000 tonnes de cigarettes de contrebande, présentes en Afrique de l’ouest continentale depuis 2013, pour financer leurs armes et leur logistique, soit 680 millions d’euros de profits. Pour éviter que le continent africain devienne une base arrière et un centre de formation pour tous ceux qui se reconnaissent dans cette vaste et complexe organisation mafieuse, l’Afrique du nord et l’Afrique Subsaharienne n’ont pas d’autres choix que de s’atteler à la menace la plus tangible : le financement crapuleux.Ne nous trompons pas de cible. Le terrorisme de conviction est en déclin. Le crime organisé a pris le pouvoir. Pour le combattre efficacement, un programme stratégique Nord/Sud de sécurité commune doit impérativement intégrer la confiance mutuelle en matière de traitement de l’information criminelle, afin de mieux coordonner et échanger face aux menaces de nature changeante. Sans ce programme, il est fort à parier que le développement de l’islamo-banditisme ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Quand terrorisme rime avec banditisme

Par Pierre Delval

En vous inspirant du vécu de Performances Group, pouvez-vous nous fournir des éléments d’analyse sud les écueils que peuvent rencontrer, en Afrique, les cabinets dits challengers du métier face aux acteurs historiques?

Comme je l’ai dit tantôt, l’un des premiers écueils est cette perception entre cabinets internationaux et cabinets locaux. Vous travaillez dans un cabinet international pendant dix ans. Vous rentrez votre cabinet comme c’est mon cas et vous devenez un expert local. Il y a un problème de perception au niveau des bailleurs, de nos Etats et de nous mêmes africains vis-à-vis de nos compétences. L’autre écueil est la taille des marchés. Les nôtres sont trop exigus avec des Etats morcelés. Il est fondamental d’aller vers des marchés plus intégrés. Il faut donc une perspective régionale et continentale pour donner aux cabinets africains l’indispensable taille critique. C’est le seul moyen de grandir. Cette course à la taille reste confrontée aux obstacles de la non intégration africaine.

Quelle est en définitive la valeur ajoutée que constitue le développement d’une culture africaine du conseil? Y a-t-il un avantage comparatif et des facteurs de succès pour un cabinet souhaitant se positionner comme un cabinet panafricain de conseil?

Le grand avantage est la proximité et la connaissance locale, la double capacité de faire de l’industrie et de la haute couture. Notre activité repose sur une méthodologie industrielle et sur du sur-mesure. La connaissance intime du terrain, c’est à dire des données statistiques, détermine la qualité du conseil. On ressent cette difficulté que les centres de décision et de financement soient situés dehors. C’est à nos leaders de changer la donne pour que nous prenions nos destins en main.

Aujourd’hui 20 ans après sa constitution, comment a évolué le tour de table de Performance aussi bien de par l’envergure que de par la qualité des personnes physiques et morales le constituant ?

Performance s’est beaucoup enrichie en talents de très haut niveau bénéficiant de l’apport des cadres rentrés des pays développés pour participer à notre action de développement. Aujourd’hui, nous sommes structurés en une dizaine de plateformes allant du Conseil, à la Technologie et big Data au secteur public, à la Banque et Finance, aux Télécoms, aux Utilities et bientôt à un secteur dédié à la Santé. Nous avons deux plateformes à Dakar et à Libreville portées par nos partenaires. Notre trilogie classique repose sur la segmentations métiers, secteurs et bureaux. Après 20 ans d’activité, nous sommes entrain de rebâtir un nouveau système de partenership qui va permettre de porter le cabinet pour les 100 prochaines années. Propos recueillis

par Adama Wade

5Le moisAbidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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contre-jourPuisse 2016 marquer l’avènement du patriotisme

économique en Afrique’année 2016 arrive dans une certaine confusion géopolitique. Le pétrole à 40 dollars résume une tragédie qui échappe à l’OPEP. Plus que les 31 millions de barils par jour que le cartel produit, c’est surtout les plateformes de trading qui font et

défont les tendances. Aidées il est vrai par ceux-là qui ont entrepris de redessiner la carte du Moyen-Orient à coup de MIG 21, de F16 et de sabre. Jamais le monde n’a été aussi peu sûr et imprévisible. Les attentats de Paris, la prise d’otage au Radisson de Bamako et les tueries de San Bernadino ont brusquement replongé l’Occident dans l’ambiance de l’après 11 septembre 2001. N’est-ce pas la qu’il faut situer la victoire de l’extrême droite aux régionales françaises et, outre-Atlantique, l’ascension du néo-conservateur Donald Trump qui préconise d’interdire les Etats-Unis aux musulmans? Le repli populiste et nationaliste de la Hongrie à la Grèce gagne du terrain. L’Afrique devrait donc se préparer à traiter avec ces nouveaux interlocuteurs populistes et nationalistes qui, comme Marine Le Pen, rappellent que le rôle d’une région française n’est pas de financer l’achat de moustiquaires dans une prison au Sénégal. Nous aussi, nous estimons qu’il est temps de s’affranchir d’une aide internationale conditionnelle et souvent destructrice du tissu entrepreneurial local . A l’instar de l’économiste zambienne Dambisa Moyo, nous avons la naïveté de croire qu’au lieu d’importer des millions de moustiquaires imprégnés en Afrique, il faudra, en 2016, encourager les PME du continent à en fabriquer. Qu’au lieu de donner tous les marchés de

construction des routes et des ponts aux multinationales, il est peut-être temps d’ouvrir la commande publique africaine aux entreprises et hommes d’affaires africains? En avons-nous vraiment le choix, nous africains, dans un contexte de forte chute des cours du pétrole et de matières premières? Une chose est sûre, le développement de la demande intérieure consécutif à la montée des classes moyennes ne pourrait se faire sans le développement d’un secteur privé africain compétitif. C’est là peut-être que la Banque Mondiale, chef de file de nos bailleurs de fonds, devrait changer de fusil d’épaule en ouvrant davantage sa liste de fournisseurs à l’ingénierie et à l’expertise africaines. Mais le grand changement des mentalités devrait d’abord prendre racine dans les palais présidentiels africains, là où quelques occupants ont cédé à la tentation des changements constitutionnels (Burundi, Rwanda, RDC, Congo) à la confiscation du pouvoir (Algérie) ou au musellement de l’opposition (Egypte) quand ce n’est, tout simplement, à la recherche, démocratique, d’un nouveau mandat. C’est dire qu’au sommet des Etats africains, la logique de la conservation du pouvoir l’emporte encore sur la logique du développement. Le Burkina Faso sera-t-il l’hirondelle annonciatrice d’un nouveau printemps ? Encore trop tôt pour le dire. Mais, c’est certain, 2016 devra voir encore plus de pression de la part d’une jeunesse africaine déboussolée, en proie au chômage, aspirant à plus de démocratie et à plus d’équité dans la distribution des privilèges. L’Afrique nouvelle, démocratique et intégrée, est en marche.

Par Adama Wade

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La Banque Mondiale, chef de

file de nos bailleurs de fonds, devrait changer de fusil

d’épaule en ouvrant davantage sa liste de fournisseurs

à l’ingénierie et à l’expertise

africaines.

Les Atouts d’un Interlocuteur Uniqued’assurance dans une Afrique

Multilingue

Siége Social: Rue prince de Galles, Immeuble Activa Téléphone : 233 50 13 10 B.P: 12970 Douala-Cameroun Email: [email protected]

ALGERIESALAMA ASSURANCES

ANGOLAUNIVERSAL SEGUROS

BENIN

BOTSWANAPHOENIX

BURKINA FASOSONAR IARD / SONAR VIE

BURUNDIBICOR / BICOR VIE

CAMEROUNACTIVA ASSURANCES

GUINEE EQUATORIALEL'AFRICAINE DES ASSURANCES

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EGYPTEORIENT TAKAFUL

COTE D’IVOIRELA LOYALE ASSURANCES

CONGO (BRAZZAVILLE)AGC / AGC VIE

LIBERIAACTIVA I. INSURANCE

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GUINEE (CONAKRY)UGAR ACTIVA / LGV ACTIVA

GHANAACTIVA I. INSURANCE

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MAROCATLANTA

MALILAFIA

MALAWIGENERAL ALLIANCE INS

MAURITANIEN.A.S.R

MOZAMBIQUE

NIGERNIA

NIGERIALEADWAY

OUGANDA JUBILEE

RWANDA RADIANT

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SENEGAL SALAMA ASSURANCES

SIERRA LEONE ACTIVA I. INSURANCE

SOUDAN DU SUD

SOUDAN UNITED INS COMPANY

TANZANIE JUBILEE

TCHAD STAR NATIONALE

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TUNISIE COMAR

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ZIMBABWE NICOZ DIAMOND

L'AFRICAINE VIEL'AFRICAINE DES ASSURANCES

ACTIVA VIE

LA LOYALE VIE

MAURITIUS UNION ASSURANCELA PRUDENCE LIFE INSURANCE

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LA SENEGALAISE DE L'ASSURANCE VIE

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PLATEAUBoulevard de la République,Avenue MarchandTél.: (+225) 20 20 94 50Fax: (+225) 20 20 94 50

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ADJAMÉBoulevard Nangui AbroguaTél.: (+225) 20 37 02 81

TREICHVILLEAvenue 16, rue 18Tél.: (+225) 20 20 94 90

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KORHOGOQuartier CommerceTél.: (+225) 36 85 05 76

SAN PEDROQuartier BardotTél.: (+225) 34 71 27 19

BOUAKÉQuartier CommerceTél.: (+225) 31 63 06 02

DALOANon loin du grand marchéTél.: (+225) 32 76 75 46

SOUBRÉQuartier Sery Koré 2Tél.: (+225) 34 72 30 63

KOUMASSIGrand marché, non loin du terminus 26Tél.: (+225) 21 56 48 18

Finance 7Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Cocktail des eurobonds Africains

Les économies africaines dans leur ensemble ont montré une grande résilience aux chocs financiers lors de la

récente crise financière mondiale en enregistrant une croissance économique soutenue avec des taux supérieurs à 5 pour cent sur la dernière décennie. Toutefois, les défis restent immenses pour traduire ce potentiel en réalité pour des millions d’Africains. Le chômage des jeunes, la mauvaise gouvernance, le manque d’infrastructure et l’importation massive de produits alimentaires demeurent des obstacles malgré les récentes avancées. En effet, selon le rapport du Département américain pour l’Agriculture, l’Afrique subsaharienne a importé pour 48,5 milliards de dollars de produits alimentaires en 2014. Le rapport Africa Infrastructure Country Diagonstics (AICD, 2010) quant à lui indique que les besoins annuels de financement des infrastructures en Afrique sont évalués à 93 milliards de dollars, parmi lesquels 45 milliards sont investis chaque année, dont plus de la moitié par le secteur public. Certes, ces chiffres donnent le vertige mais le défi de la mobilisation des ressources financières doit être relevé afin d’assurer le décollage économique du continent. Pour ce faire, plusieurs pays africains ont eu recours aux émissions d’euro-obligations (eurobonds), surtout depuis 2007 en vue de financer, pour la plupart, leurs besoins en infrastructures.Partant de l’année 1997, le montant total des fonds levés par les pays africains via les eurobonds est d’environ 50 milliards de dollars E.U. L’Afrique du Sud représente à elle seule 27% des transactions, suivie du Maroc avec 12%. Hors Afrique du Sud, le Ghana fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à émettre un eurobond dès 2007 et à recourir à ce mode de financement à quatre reprises jusqu’en 2015. De nombreux autres pays subsahariens ont suivi tels que le Gabon, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Angola, le Nigeria, la Namibie, la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, le Rwanda, l’Ethiopie et le Cameroun. Avec la reprise économique aux Etats-Unis, la fin de la politique accommodante de la Fed (Quantitative Easing, QE) et l’anticipation de la remontée des taux américains, on assiste à un renchérissement des conditions de mobilisation des ressources sur les marchés internationaux. Ainsi, ce mode de financement suscite de plus en plus un vif débat en Afrique. D’aucuns estiment que le recours aux eurobonds

est inapproprié pour le financement des infrastructures. En octobre dernier, le Banquier d’Affaires Tidiane Thiam, déclarait à Londres: «I did a lot of infrastructure development in my life. To fund them with foreign currency is madness. OK? Madness». D’autres estiment par contre que ce mécanisme est un bon moyen de lever des sommes importantes sans les conditionnalités des partenaires au développement. Plusieurs des arguments sur cette question sont analysés dans l’article « Financer l’Afrique : eurobond ou eurobomb »(voir www.financialafrik.com).Un objectif central est donc d’éviter de transformer les eurobonds en « eurobombs ». En d’autres termes, il est important de préserver la viabilité macroéconomique des Etats africains acquise au prix fort des réformes structurelles, parfois brutales, de ces 3 dernières décennies et qui ont entraîné des coupes considérables dans les dépenses sociales et les investissements. Pour cela, les préconditions suivantes doivent être considérées pour réussir une opération d’eurobond:

• Une gestion efficiente de la dette publique afin de déterminer la manière la plus optimale de financer les besoins des gouvernements. Elle doit répondre aux questions suivantes : quels sont les besoins financiers du gouvernement? Quelles sont les sources envisagées, domestiques ou externes ? Quels sont les instruments financiers à privilégier ? Quelles sont les devises d’emprunts appropriées ? Dans le cadre précis d’un eurobond, quelle devrait être la taille cible de l’émission par rapport au PIB, quel est l’utilisation programmée des ressources et comment devrait être la

structure de remboursement.• Une maturation des projets inscrits au financement. Les projets doivent avoir dépassé la phase de préparation et capables d’absorber les flux financiers des eurobonds immédiatement. Il est regrettable que nombre de pays ayant émis des eurobonds se retrouvent à payer des coûts de portage élevés dans l’attente de la maturation des projets à financer. Vu que la plupart de ces émissions ont une maturité moyenne de dix ans, il est préférable de sélectionner des projets qui ont une rentabilité économique directe tels que ceux du secteur de l’énergie, de l’agro-industrie, des transports, etc.

• Améliorer le risque pays avec l’obtention d’une notation financière « Investment Grade » est de mise. Cette dernière est une note des agences de rating comprise entre AAA et BBB, tandis que les notes comprises entre BB et D sont dans la catégorie dite « Speculative Grade ». Pour cette dernière catégorie, les politiques de crédit des investisseurs sont plus restrictives et par conséquent la prime de risque exigée est plus élevée. C’est particulièrement le cas pour les investisseurs institutionnels comme les assurances et les fonds de pension qui n’ont pas souvent le droit d’acheter des actifs risqués. Hors, c’est ce type d’investisseurs qui a la structure requise pour acheter des titres à long terme, avec des rendements modérés et dans les secteurs tels que les infrastructures. Par contre, les fonds spéculatifs, les banques et autres institutions similaires sont davantage friands de rendements élevés sur le court et moyen terme. Ce sont ces derniers qui investissent de plus en plus dans les eurobonds Africains.

La problématique de la notation financière est particulièrement importante. En effet, les notes des agences de rating permettent aux émetteurs de diversifier l’éventail des sources de financement et par la même occasion, d’en optimiser les choix suivant leurs priorités et leurs opportunités. Obtenir une notation « Investment Grade » requiert de mettre en place une gestion saine des finances publiques, une gestion rigoureuse de la dette publique et un risque politique faible. Ainsi, dans le cocktail des eurobonds Africains, seuls l’Afrique du Sud, le Maroc et la Namibie sont « Investment Grade ». Pour exemples, les primes de risque (spread) de ces pays par rapport au taux américain varient de 200 à 350 points de base. Par contre le reste des pays africains cités est dans la catégorie dite « Speculative Grade »

avec des primes de risque 2 à 3 fois plus élevé. Ce qui justifie les inquiétudes grandissantes pour le remboursement à venir des eurobonds émis. Sur le moyen et long terme, il est indispensable de mettre en place un cadre légal cohérent et efficace qui résiste aux changements des gouvernements afin de rassurer les investisseurs sur une période plus longue. Il revient donc à chaque gouvernement de réduire le risque idiosyncratique.Les changements dans la conjoncture internationale et leurs effets sur la vulnérabilité externe des économies africaines invitent à l’approfondissement des marchés financiers africains. En effet, la nécessité de bâtir les systèmes financiers locaux doit être au centre de toute volonté de transformation économique. On ne peut pas construire des économies prospères sur le long terme sans des systèmes financiers performants. De l’âge d’or des Pays-Bas au 17ème siècle aux pays émergents d’aujourd’hui, l’histoire montre que la mise en place d’un système financier moderne précède l’accélération de la croissance économique, suivie d’un meilleur développement économique. Il est donc irréaliste de reposer l’essentiel de la réussite des stratégies nationales de développement ou « plan émergence » sur la captation des financements extérieurs.

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Partant de l’année 1997, le montant total des fonds levés par les pays africains via les eurobonds est d’environ 50 milliards de dollars E.U. L’Afrique du Sud représente à elle seule 27% des transactions, suivie du Maroc avec 12%. Hors Afrique du Sud, le Ghana fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à émettre un eurobond dès 2007 et a recourir à ce mode de financement à quatre reprises jusqu’en 2015.

Par Cédric Mbeng Mezui

Cédric Mbeng Mezui, de nationalité Gabo-naise, a plus de 10 ans d’expérience dans le

secteur financier africain, acquises à Citibank et à la BAD. Il est Coordinateur de l’Initiative des Marchés Financiers Africains (IMFA) de

la BAD depuis Décembre 2013. La mission de l’IMFA est de développer les marchés obliga-

taires nationaux et de développer la finance de long terme dans les marchés africains. Avant l’IMFA, il a travaillé pour le département de l’intégration régionale sur les questions de

mobilisation des ressources financières pour les Mégaprojets régionaux. Il est auteur de

plusieurs articles dans les Revues Financières et des ouvrages suivants : Structured Finance-conditions for infrastructure project bonds in African Markets (BAD) ; La Finance Africaine en Mutation (ouvrage collectif, Revue d’Eco-nomie Financière); et (un Essai) Transformer

le Gabon – Scénario de la Panthère ou de l’Ecureuil.

Il est titulaire d’un Master en Banque et Ingénierie Financière de l’ESC Toulouse et

d’un Master en Monnaie, Finance et Economie Internationale de l’Université Claude Bernard

de Lyon/ENS Lyon.

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Fusions & acquisition l’année de l’assurance en Afrique

Le millésime 2015 s’est déroulé sous le signe de la sagesse à l’exception de ses tous derniers jours qui ont vu deux grands acteurs sortir l’arme du fourreau. Il s’agit du groupe Axa qui a finalisé l’acquisition, le 30 novembre 2015, de 100% du capital de la Commercial International Life Insurance Company (CIL), le leader égyptien de l’assurance-vie, épargne et retraite, pour un montant total de 763 millions de livres égyptiennes (soit 92 millions d’euros environ). Ce deal majeur est assorti d’un partenariat avec la Commercial International Bank d’Egypte (CIB) selon lequel « AXA bénéficiera d’un accord de distribution exclusif d’une durée de 10 ans en assurance vie, épargne, retraite, avec la volonté de se concentrer plus particulièrement sur les produits en unités de compte, la prévoyance et la santé », précise le groupe d’assurances. L’autre importante opération qui a marqué les esprits porte la signature de Sanlam. La compagnie sud-africaine présente dans 11 marchés a déboursé 375 millions d’euros, fin novembre, pour racheter les parts de l’IFC et d’Abraaj dans le groupe Saham (premier assureur du continent hors Afrique du Sud), créant ainsi un pont d’un bout à l’autre du continent. Hormis ce deux transactions, l’année a été plutôt calme sur le front des acquisitions.

Prenant sans doute acte du renchérissement de l’argent dans les marchés financiers et du plus que probable relèvement des

niveaux de fonds propres tant au niveau international (Solvency II) que régional (la CIMA, Conférence interafricaine sur les marchés de l’assurance devrait prochainement porter le capital minimum des compagnies d’assurances à au moins 3 milliards de FCFA), les états majors des compagnies d’assurance ont préféré jouer la prudence et la sagesse. Dans la zone CIMA, les groupes locaux se sont fait aussi discrets à l’exception de la gabonaise Ogar qui a repris le réseau Fedas et de la sénégalaise Sonam du patriarche Diouldé Niane qui a pris contrôle de l’ivoirienne 3A IARD dans une opération maîtrisée de bout en bout grâce aux due diligences nécessaires. Le groupe NSIA de Jean Kacou Diagou s’est plutôt illustré par d’une part l’important changement qui a vu l’entrée du tandem Banque Nationale du Canada -Amethis dans son tour de table à hauteur de 26% à la faveur de la sortie du fonds d’investissement américain ECP et, d’autre part, par une mue symbolique de l’ex BIAO devenue NSIA Banque. Quant à la SAAR du Camerounais Paul Fokam elle a décroché son agrément IARD en Côte d’Ivoire, un marché où Afriland First Bank (du même groupe Paul Fokam) a pignon sur rue. L’option greenfield l’emporte nettement chez les champions africains.Et, pourtant, expliquent les observateurs, jamais le

marché n’a été aussi favorable pour les fusions & acquisitions compte tenu des nombreuses compagnies sous injonction des inspecteurs de la Commission de contrôle (CRCA), de l’arrivée à maturité des mises des fonds de Private Equity, des besoins de fonds propres qui se font jour à la lecture des bilans des compagnies d’assurance et du caractère bon marché d’une zone où le capital minimum exigé est de 1 milliard FCFA libérable aux 3/4 seulement. Mais, de là à se jeter sur ces opportunités inédites, les multinationales et les grandes compagnies régionales jouent plutôt la prudence, préférant les procédures bureaucratiques de demandes de licences aux acquisitions d’actifs souvent toxiques sur le tard. Le marché a encore en tête l’incendie suspect qui s’est déclaré dans les locaux de l’ivoirienene SAFA à la veille d’une mission du futur repreneur, à savoir Wafa Assurance, leader du marché marocain avec 6 milliards de dirhams (600 millions d’euros environ) de primes soit 21% de parts de marché.Est-ce ce qui a poussé le marocain à opter pour le greenfield plus coûteux en temps et en argent mais plus sûr? «L’ambition de Wafa Assurance en Afrique sub-saharienne est d’adresser dans un premier temps les 4 ou 5 marchés les plus importants de la zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurances). Nous avons pour cela opté pour une stratégie d’implantation en greenfield, fort de la présence des filiales d’Attijariwafa bank et d’expériences

réussies en créations», confiait Ali Harraj, le PDG de la compagnie au quotidien l’Economiste.

Des relais de croissance à bon marché

Cette volonté d’expansion du groupe marocain dans la zone CIMA s’explique par le mûrissement d’un marché marocain à faible taux de croissance (5 à 6% en moyenne) comparé à la forte progression à deux chiffres reconduite régulièrement plus au sud.Ce sont ces mêmes objectifs des relais de croissance qui motivent aussi les compagnies nigérianes, sud-africaines et kenyanes à s’installer dans une région encore bon marché. Une région où les principaux acteurs historiques (Allianz et Axa) cherchent à se diversifier en lorgnant les pays anglophones. Ainsi Allianz France s’est installée au Kenya en octobre 2015 via sa filiale Allianz Africa, totalisant ainsi douze implantations en Afrique. Axa qui a cassé la tirelire en 2014 pour s’implanter tour à tour en Angola, en Egypte et au Nigeria avec la prise de participation majoritaire dans Mansard Insurance PLC, quatrième assureur du pays, peu présent qui plus est sur les risques pétroliers, semble vouloir rattraper le temps perdu, n’hésitant pas à lorgner l’assurance-vie, franchissant ainsi cette ligne de démarcation qui semblait depuis longtemps obeïr à un gentlemen agreement avec la compagnie Sunu du sénégalais Pathé Dione. Ainsi, Axa qui évolue désormais sous

la direction d’Abdelhak Mansour, patron du pôle Afrique Subsaharienne, a introduit de nouvelles demandes de licences en vie et en non-vie en Afrique francophone au delà de son pré-carré (Gabon, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal), ensemble qui totalise 80 millions d’euros de primes. Mais ici, renseigne un haut cadre, l’objectif est d’abord de se repositionner dans un marché ivoirien en forte croissance et où Axa est 4ème. Au Cameroun, le groupe a profité des dysfonctionnements de la compagnie Chanas ( désormais ex-leader) pour reprendre le portefeuille stratégique de la SNH (Société nationale des hydrocarbures) qui représente 30% du chiffre d’affaires local de la société.En attendant la montée en régime des marchés CIMA, Axa peut compter sur l’Algérie, marché en rattrapage, donc à forte croissance, avec un chiffre d’affaires filiale de 40 millions d’euros multiplié par 6 depuis son démarrage en 2012 sous la houlette justement d’Abdelhak Mansour. Le nouveau patron Afrique arrivera-t-il à dupliquer la success story algérienne ? Les observateurs le testeront prochainement sur le Ghana où Axa ambitionne de s’installer. Il faut dire que grâce au partenariat stratégique conclu avec l’IFC en 2014, Axa est bien positionnée dans l’acquisition de quelques unes des 30 compagnies (un portefeuille de 1,1 milliard de dollars ) où la filiale de la banque mondiale est détentrice de participations.

Moulay Hafid Elalamy, fondateur du groupe Saham, est devenu le

premier assureur africain à la suite d’une série d’acquisitions.

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Activa fait partie des groupes panafricains en essor depuis les années 90. Une telle compagnie dispose-t-elle dans son portefeuille de clients internationaux comme les multinationales?

Les clients internationaux et les multinationales installés dans plusieurs pays africains constituent une cible très spécifique. Ce sont des partenaires avec lesquels nous devons discuter de sachant à sachant. En général, ils sont accompagnés par des conseillers, des courtiers et, en interne, par des Risk managers. La relation à développer avec cette clientèle est d’abord la qualité d’écoute. Nous devons cerner leurs attentes afin de leur proposer des solutions globales satisfaisantes. Dans le passé, avant la mise en place de réseaux professionnels, ces multinationales étaient obligées d’aller négocier leurs polices d’assurance pays par pays. L’existence aujourd’hui de plusieurs réseaux africains d’assurance professionnels et compétents leur permet de discuter avec une seule porte d’entrée pour disposer d’une solution globale. La qualité du service, tant au niveau de la souscription, de l’analyse du risque, de la prévention que du service en cas de survenance de risque, constitue l’élément essentiel. C’est ce que nous cultivons chez Activa et dans le réseau Globus.

Sentez-vous encore des réticences de la part des groupes internationaux à souscrire auprès de groupes africains?

Il y a encore quelques réflexes d’identification nationale chez certains chefs d’entreprise. Mais, du fait de la globalisation de l’économie, la mentalité a bien changé. Les grands groupes veulent avant tout protéger leur patrimoine de la manière la plus solvable et efficace possibles. Ces acteurs sont à la recherche perpétuelle de la meilleure qualité du service, de la réactivité et du confort qu’offre un réseau professionnel. Aujourd’hui, les compagnies africaines et internationales travaillent à armes égales en termes de ressources humaines et de qualité de la réassurance. Il n’y a pas de différence particulière entre les africains et les autres. Nous avons accés aux marchès de réassurance internationale les plus solvables possibles. Nous avons, tant au niveau d’Activa que du réseau Globus, le souci de la qualité de service. C’est ce que nos nombreux clients apprécient dans notre partenariat.

Que représente aujourd’hui le groupe Activa en termes de portefeuille, de réseau et de résultats dans les différentes branches d’activité et dans ses différents marchés?

Le groupe Activa en tant que tel est implanté dans 5 pays. Il y a d’autres projets dans les cartons. Pour l’essentiel, c’est un groupe qui fait son chemin au rythme de 15% de croissance en moyenne par an. Sur l’année 2015, nous aurons un chiffre d’affaires cumulé d’environ 65 millions d’euros dans les pays d’implantation avec des résultats satisfaisants. En ce qui concerne Globus, initié comme vous le savez par Activa il y a 8 ans, il s’agit du plus vaste réseau d’assurance en Afrique. C’est un réseau fédéré, implanté à ce jour dans 41 pays et gérant plus de 2000 programmes

internationaux. Notre alliance repose sur une charte professionnelle et un règlement intérieur fixant des obligations pour les membres. Il s’agit d’un modèle qui existe depuis huit ans. La plateforme de pilotage est basée à Douala avec 4 collaborateurs dédiés. En outre, Globus dispose d’un bureau de représentation pour l’Europe à Paris et qui couvre toutes nos relations de partenariat sur le vieux continent et au delà. Au jour d’aujourd’hui, nous avons signé plus d’une vingtaine de conventions de partenariats avec des compagnies d’assurance mondiales qui ont des clients en Afrique mais qui n’y ont pas d’implantation physique sur le continent africain. Ces groupes ont choisi Globus comme leur correspondant local. Nous pouvons citer sans être exhaustif Zurich, Generali XL, Royalsun Alliance, ACE, FM GLOBAL…

Globus dont vous êtes l’initiateur poursuit son maillage sur les deux rives du Sahara. Cette alliance par le réseau peut-elle évoluer vers une alliance capitalistique ?

Le principe qui a conduit à la création du réseau Globus reposait sur une nécessité commerciale. Nous avions ressenti auprès des clients internationaux situés en Afrique le besoin d’avoir un programme d’assurance global. Notre objectif était donc de disposer de la plus large base possible afin de proposer une solution globale et non fractionnée sur une partie de l’Afrique ou sur une zone linguistique délimitée. Cette analyse des besoins des clients nous a conduit à créer un réseau qui aille au delà des barrières géographiques et linguistiques. Nous sommes présents en Afrique de l’Ouest, du Nord, du Centre, dans l’espace francophone, arabophone, anglophone et lusophone. L’alliance des membres est basée sur une charte professionnelle signée par chaque membre et faisant

Richard Lowe

«Nous avons au niveau d’Activa le souci de la qualité»Président fondateur du groupe Activa, Richard Lowé a accordé un entretien à Financial Afrik. Des échanges qui ont porté sur Activa et le réseau Globus.

Richard LOWE

Placement, talon d’Achille des compagnies de la zone CIMA

Alors qu’au Maroc les produits des placements financiers ont atteint 126 milliards de dirhams (12

milliards d’euros) à la fin 2014 soit 13% du PIB, dans la zone CIMA c’est encore le néolithique. Les placements étaient estimés à 1366 milliards de FCFA en 2012 (2 milliards d’euros) selon les informations partielles recoupées auprès des professionnels. L’étroitesse des opportunités de placement et leur nécessaire diversification ainsi que le faible rendement (4,5% nets d’impôts en 2006 pour la zone CIMA*) font de la tant décriée délocalisation un mal presque nécessaire. Les compagnies d’assurance investissent massivement dans les DAT 45%, les obligations (21%) et l’immobilier (11%). Dans un pays comme la Tunisie, les obligations d’Etat représentent 55 %. Au Maroc, les actifs obligataires et les actions cotées absorbent jusqu’à 72% des investissements des compagnies d’assurances En marché CIMA, la

prépondérance des DAT, produits dont le rendement n’excède pas 5%, est une donnée expliquant la faiblesse des rendements financiers. Divers facteurs expliquent cette atonie. Il y a d’abord l’absence d’un véritable marché financier offrant des produits rentables et diversifiés, malgré les avancées notées au niveau de la BRVM d’Abidjan. A cela s’ajoutent les contraintes de réglementation de change qui limitent l’horizon des sociétés de la zone CEMAC (Communauté des Etats de l’Afrique Centrale) qui ont du mal à placer leurs liquidités en zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) où le marché financier présente plus de possibilités. Or, le code des assurances annexé au TRAITE CIMA permet aux compagnies de l’Afrique centrale d’investir jusqu’à 50% de leurs primes en Afrique de l’Ouest et vice-versa. Le Traité prenant le pas sur les réglementations nationales de change, en raison de la hiérarchie des normes.

L’autre facteur limitant c’est l’absence d’une culture d’information qui fait que certaines entreprises ignorent tout de certains nouveaux produits de placement, des évolutions fiscales et réglementaires. Pour donner aux compagnies les moyens de profiter pleinement des opportunités du marché mais également d’éviter des placements risqués, le législateur responsabilise le conseil d’administration dans les placements et l’investissement. Le manager est tenu de suivre les prescriptions de ses administrateurs qui peuvent créer des commissions ad hoc et des comités d’investissements au sein du conseil. En responsabilisant les administrateurs, et en prévoyant la mise en place de code de déontologie, le code CIMA évite aussi d’éventuels conflits d’intérêt permettant de rendre transparentes, sûres, liquides et retables les activités de placement des entreprises d’assurance. Dans tous les cas, un bon placement doit à la fois être liquide, diversifié sûr et rentable.

10Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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rik.c

om Dossierl’objet d’évaluations régulières. Pour répondre à votre question, je dirai qu’un tel réseau ne pouvait pas reposer sur un lien capitalistique dès le départ. Cela dit, nous avons établi ensuite un lien capitalistique avec la création de notre captive de réassurance, Globus Ré, crèèe en 2011 et basée à Ouagadougou et dont le rôle est de donner de la transparence et de la traçabilité à nos partenaires pour qu’ils voient comment les risques importants qui nous sont confiés sont gérés.

Par le passé, une bonne partie des primes émises en Afrique était placée à l’étranger. Le développement actuel des marchés financiers régionaux offre-t-il des opportunités de placement intéressantes aux compagnies d’assurance ?C’est une question importante. Mais je répondrais en sur deux aspects. Par-lons d’abord des primes d’assurance et du placement des contrats d’assurance. La croissance du marché africain sera supérieure au marché mondial sur une longue période. Dans cette optique, nous souhaitons que les pouvoirs publics nous accompagnent de deux manières.

D’abord en surveillant encore plus que par le passé les risques situés en Afrique et qui ne sont toujours pas assurés par l’entremise d’un assureur situè sur le continent. Il s’agit de la délocalisation, interdite dans presque tous nos pays. Dans le passé, cette pratique était tolérée car on prétextait que les compagnies africaines n’avaient ni la technicité ni la capacité de gérer certains grands risques. Aujourd’hui cette excuse est caduque du fait de l’existence de grands groupes en Afrique. Deuxième point sur lequel nous souhaitons un accompagnement des pouvoirs publics, c’est de voir comment étendre les champs des assurances obli-gatoires. Je sais que cela peut surprendre d’évoquer encore la place des assurances obligatoires dans un contexte de mon-dialisation, mais il s’agit une nécessité. Dans plusieurs pays européens, vous avez plus de 200 assurances obliga-toires. Or en Afrique, nous n’avons en général que l’assurance responsabilité civile automobile, l’assurance sur les chantiers de construction au delà d’un certain montant. A ce jour, imaginez que les multi-risques habitation ne sont pas encore couverts de manière obligatoire en dehors d’un ou deux pays. L’augmen-

tation du champs d’assurance obligatoire va entraîner l’augmentation du volume de collecte. Cette épargne doit faire face aux sinistres et pouvoir être placée et j’en viens au deuxième aspect de ma réponse. En dehors des placements bancaires, il y a encore très peu d’opportunités de placement financier. Encore aujourd’hui, hormis les DAT, il n’y a d’alternative que les obligations émises par les Etats et les véhicules type SICAV développés par certains intermédiaires. Le placement immobilier reste toujours le plus prisé par les compagnies d’assurances. L’acti-vité au niveau de nos Bourses des valeurs mobilières est encore assez réduite pour constituer une alternative pleine d’acti-vités.

Certains observateurs estiment que vous êtes arrivés à un niveau de déve-loppement où l’indépendance se pose en alternative avec une alliance straté-gique. Une probable évolution du tour de table d’Activa est-elle envisagée ? L’élargissement du tour de table est déjà effectif dans le Groupe ACTIVA puisque la Société Financière Internationale (SFI) est actionnaire du groupe Activa depuis

trois ans. Nous avons noué ce partena-riat pour avoir un partenaire stratégique susceptible de nous accompagner dans l’amélioration de la bonnes gouvernance. Il est possible qu’il y ait du nouveau dans les prochains mois pour faire place à un ou deux autres partenaires financiers.

En tant que professionnel, quelles sont les principales évolutions réglemen-taires que vous estimez nécessaires pour l’assurance en zone CIMA?

Sur les placements, il y a beaucoup de discussions en cours entre le bureau exé-cutif de la FANAF et de la CIMA. La fis-calité de l’assurance peut s’améliorer pour impulser certains produits d’assurance dans la branche vie comme la multi-risque habitation. Il y a aussi l’assurance agricole qui a besoin d’incitations fortes pour décoller. Mais il est évident que ce sont des chantiers sur lesquels la FANAF a la main. L’article 13 mis en place depuis 2011 constitue, en ce qui me concerne, la meilleure avancée réglementaire du secteur durant ces dernières années.

Le Groupement Interbancaire Monétique de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (GIM-UEMOA) est un organisme régional, mis en place par la BCEAO et la Communauté bancaire de l’UEMOA en 2003.

vecteur de l’intégration

GIM-UEMOA est la structure chargée de la tutelle, de la gouvernance, du traitement et de la compensation de la monétique interbancaire de la zone. A la fin du troisième semestre 2015, GIM UEMOA comptait 110 membres, des établissements bancaires, financiers et postaux des huit Etats de l’UEMOA. Le réseau GIM-UEMOA permet aux détenteurs de cartes bancaires émises par les Membres du GIM-UEMOA de retirer de l’argent au niveau de plus de 3000 Distributeurs avec un coût maximum de 500 FCFA TTC et de payer sur plus de 2000 TPE auprès des commerces affichant le logo du GIM-UEMOA. Les cartes bancaires GIM peuvent être Co-marquées VISA ou MasterCard et permettre les mêmes opérations à l’international.

Message de GIM-UEMOA

L’explosion de la téléphonie mobile en Afrique serait-elle entrain d’y démocratiser le secteur de l’assurance réservé jusque-là aux fonctionnaires, aux professions libérales et aux cadres du secteur privé? Oui, serait-on tenté de répondre en considérant l’effi-cacité du modèle BIMA, cette société d’origine suédoise qui fait souscrire des primes via le mobile et via les recharges téléphoniques. Interrogé par Financial Afrik, Paddy Partridge, le directeur régional Afrique, revient sur la particularité de ce groupe présent aujourd’hui dans 14 pays d’Afrique et d’Asie. «Nous avons débar-

qué en Afrique par le Ghana il y a cinq ans avec un objectif: rendre l’assurance accessible aux couches les plus vulnérables». Dans ce pays, poursuit M. Partridge, 80% de la population dispose d’un cellulaire. Nous avons conclu un accord avec l’opérateur Tigo et depuis, nous avons développé un portefeuille clientèle de 1,5 millions d’assurés sur la branche vie». La souscrip-tion de base, assez accessible (25 cents ), constitue l’argument de vente du produit. Mais ce n’est pas tout, rassure le régional manager Afrique: «c’est la qualité de service qui fait notre force. Nous réglons les sinistres dans un délai maximal de 72 heures. Nous avons un numéro spécial pour les réclamations». Les produits de BIMA vont de la couverture contre les accidents, les frais d’hospitalisation, les funérailles etc. Les polices sont simples et compréhensives pour le grand public.

En plus du Ghana, BIMA est aussi présent au Sénégal, en Ouganda et en Tanzanie. BIMA compte parmi ses actionnaire, Millicom et Leapfrog. La spécificité du service (micro assurance) fait que BIMA dispose dans la plupart des marchés comme courtier, agent Corpo-rate ou intervient en partenariat avec les compagnies d’assurances. Dans des pays comme le Sénégal, l’activité est classée dans la rubrique «services techniques». Ailleurs, c’est une licence de coopérative. «Nous travaillons dans tous les cas avec les compagnies classiques d’assurance», assure M. Partridge fier du portefeuille global de BIMA qui atteint désormais 18 millions de clients. Pour financer le développement de ses activités, BIMA a levé 38,4 millions de dollars cette année portant son total investissement à 70 millions de dollars.

BIMA, l’assureur mobile qui cible les exclus

Paddy Partridge, directeur régional Afrique

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« Nous sommes leader en Côte d’Ivoire et dans toute la zone CIMA»

Saliou Bakayoko, directeur général de SUNU Assurances Vie Côte d’Ivoire

Le groupe SUNU, présent dans 11 pays africains, change de dimension en Côte d’Ivoire. Premier assureur-vie du pays (avec environ 35% du marché) et de la zone CIMA, le groupe vientde finaliser, début novembre 2015, la fusion de ses deux filiales « Vie » ivoiriennes, UA-Vie et LMAI-Vie, sous l’enseigne SUNU Assurances Vie Côte d’Ivoire. Directeur général de LMAI-Vie depuis 2011, passé chez le réassureur CICA-Re (directeur des opérations Vie) et à NSIA-VieCôte d’Ivoire (directeur général adjoint), Saliou BAKAYOKO a pris les rênes de la nouvelle entité. Dans cette interview il renvient, pour Financial Afrik, sur les leviers qui fondent le succès du groupe, précurseur du mobile insurance et de la bancassurance dans la zone CIMA.

La Côte d’Ivoire est le principal marché du groupe SUNU qui en est le leader sur le segment assurance-vie. Quels sont les principaux leviers de votre succès dans ce pays ?

Effectivement, la Côte d’Ivoire est le principal marché du Groupe SUNU où il vient de fusionner de deux de ses filiales d’assurance vie à savoir UA-Vie et LMAI-Vie, donnant naissance désormais à un géant de l’assurance vie du nom de SUNU Assurances VIE Côte d’Ivoire, qui est le leader de ce segment en Côte d’Ivoire et dans toute la zone CIMA dans la branche assurance vie avec un peu plus de 38,763 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Notre position de leader en assurance vie résulte essentiellement de trois facteurs. Le premier est notre capacité d’anticipation et d’innovation en matière de réseau distribution. Nous avons été les premiers à innover en matière de bancassurance où nous sommes leader. A côté de la bancassurance, nous avons l’un des réseaux de particuliers les plus structurés et les plus efficaces de la zone; nous avons institué un réseau de distribution via les IMF (Institution de micro-finance) et autres formes de groupements dédiés à la micro-assurance et nous venons d’innover avec la distribution de l’assurance vie via le téléphone portable, le « Mobile Insurance».Ensuite, il y a notre image de marque soutenue par notre professionnalisme et la solidité financière du Groupe. Et enfin, autre argument de choix, l’attachement à nos valeurs à savoir l’innovation dans les offres produits et services proposés, la proximité vis-à-vis de nos clients et la qualité de service, notamment avec le paiement rapide des sinistres pour une confiance réciproque.

Le fait est que le taux de couverture en assurance reste extrêmement faible en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique. Le taux de 1%, voire moins, est souvent avancé. Selon vous, cette distance envers l’assurance est-t-elle le fruit de l’ignorance ou de la méfiance des populations ? Les facteurs de blocages sont-ils réversibles ?

Effectivement, le taux de pénétration de l’assurance, qui d’une manière générale mesure la part des primes d’assurances

dans le PIB du pays, reste extrêmement faible en Côte d’Ivoire (un peu plus d’1% en 2014 selon les statistiques de la FANAF) et ailleurs en Afrique au regard de celui des pays développés (environ 7%). Il est vrai qu’un début d’explication à ce faible niveau du taux de pénétration peut être l’ignorance ou la méfiance des populations vis-à-vis de l’assurance en général et de l’assurance vie en particulier. Mais ce n’est pas tout. D’autres facteurs sont à prendre en compte. Notamment le fort taux de personnes exerçant dans le secteur informel en Afrique qui sont hors de la cible des assureurs pour des questions d’accessibilité et de difficulté de recouvrement des primes d’assurance. Il y a également l’absence de produits adaptés et l’absence au niveau de la profession de véritables politiques de sensibilisation des populations par une communication adaptée. Heureusement ces facteurs ayant été clairement identifiés, des solutions existent. Il nous faut davantage mettre l’accent sur la sensibilisation de la population par une communication adaptée, prioriser l’innovation en matière de conception de produits adaptés et développer des canaux alternatifs de distribution à destination des populations

à faibles revenus, comme le « mobile insurance » c’est-à-dire la distribution de l’assurancevie et la collecte des primes via le mobile. En effet le taux d’équipement de la population en téléphone mobile étant non négligeable, cette forme de distribution de l’assurance vie devra nous permettre de toucher une plus grande partie de la population, notamment ceux du secteur informel et par ricochet un accroissement non négligeable du chiffre d’affaires de l’assurance et donc du taux de pénétration.

Au-delà de ces facteurs que vous avez relevés, le niveau minimum de primes (10 mille francs en Côte d’Ivoire) n’est-il pas le principal frein ?

A mon avis, non. Le niveau minimum va au-delà de 10 mille FCFA. Quand on regarde la cible des assureurs, ce sont salariés. Mais comme je l’ai dit, la cause fondamentale reste la taille du secteur informel qui représente le gros de la population et qui ne se sent pas encore concerné même si les primes étaient réduites.

Vous avez entrepris depuis quelques années déjà la souscription de contrat via le téléphone mobile.Quels en sont les résultats ?

Le groupe SUNU à travers ses filiales vie de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Niger a été le premier groupe d’assurance en zone CIMA à lancer l’assurancevie via le téléphone mobile. Dans le cas de sa filiale vie en Côte d’Ivoire, un partenariat exclusif a été lancé en 2012 avec le 1er opérateur de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, la société Orange. Et nous sommes heureux d’affirmer que les résultants sont très encourageants au regard des premiers chiffres obtenus. En effet, nous sommes leader à ce jour en Côte d’Ivoire sur ce canal de distribution, avec plus de 55 000 contrats réalisés et un rythme de souscriptions d’un peu plus de 1000 contrats par mois depuis janvier 2014.

La micro-assurance pourrait-elle être une alternative viable pour étendre la couverture ?

Absolument,la micro-assurance, avec le développement de la souscription et de la collecte des primes via le mobile qui permet d’atteindre facilement toutes les couches de la population, est à tout point de vue une alternative viable pour étendre la couverture. Et je ne suis pas le seul à penser cela. Tous les acteurs du secteur de l’assurance en sont conscients à commencer par le régulateur dans notre zone, la CIMA qui introduit dans le code des assurances une réglementation propre à la micro assurance avec notamment la possibilité de création de société de micro assurance comme ce que sont les sociétés de micro finance à la banque. C’est dire

que le secteur dans son ensemble en est pleinement conscient.Le groupe SUNU entend-t-il explorer cette voie ?

Oui, le groupe SUNU l’a déjà fait parce que nous avons créé un réseau dédié à ce secteur que nous appelons « Réseau canaux alternatifs » en direction de la micro assurance qui est couplé à la souscription via le téléphone mobile et les deux aller de paires. Deux choses : pendant longtemps la micro-assurance a eu du mal à émerger pour cause d’inaccessibilité des populations et lorsqu’on y avait accès, la collecte des primes était encore plus difficile. Et aujourd’hui avec le développement du Mobile money, la micro-assurance devient viable pour les acteurs du secteur.

La dernière conférence de la FANAF à Abidjan en juin dernier a abordé la question de la couverture maladie universelle initiée par les Etats africains et c’est le cas en Côte d’Ivoire. Comment appréhendez-vous cette évolution et quelles sont selon vous les adaptions à faire pour le secteur de l’assurance-vie afin de bien négocier ce virage ?

Il est important de noter qu’au regard de la législation en vigueur dans les pays de la zone CIMA, les assureurs vie ne sont pas concernés par le projet de couverture maladie universelle. C’est le cas de la Côte d’Ivoire. Ceci étant, c’est le lieu pour moi de saluer l’initiative du Bureau Exécutif de la FANAF d’organiser une telle conférence. Cela a été l’occasion pour les assureurs d’échanger avec les autorités sur cet important projet. Ce qui a permis de dissiper un certain nombre d’incompréhension dans la mise en œuvre du projet quant au rôle des assureurs. Les conclusions et recommandations issues des travaux de la conférence ont essentiellement porté sur la création d’un cadre de concertation entre les différents acteurs (assureurs, autorité de régulation,

Le groupe SUNU à travers ses filiales vie de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Niger a été le premier groupe d’assurance en zone CIMA à lancer l’assurancevie via le téléphone mobile. Dans le cas de sa filiale vie en Côte d’Ivoire, un partenariat exclusif a été lancé en 2012 avec le 1er opérateur de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, la société Orange.

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om 12Dossier

Par Jean-Mermoz Konandi

organismes de sécurité sociale, etc…) en vue d’instaurer un dialogue inclusif pour concilier les différentes positions. Par ailleurs, il a été recommandé de donner un temps de deux à trois ans aux assureurs pour rentrer dans le processus de l’assurance maladie universelle et faire les adaptations nécessaires dont la plus importante à mon avis est l’articulation entre le système public et le système privés actuellement gérés par les assureurs.

Le secteur en Côte d’Ivoire a réalisé 110,5 milliards de revenu en 2014 (en hausse de 6,4% par rapport à 2013). Le secteur profite-t-il suffisamment du dynamisme économique enregistré par le pays ces quatre dernières années ?

Au regard de la croissance régulière non négligeable du secteur de l’assurance vie en Côte d’Ivoire ces quatre dernières années, on peut affirmer que ce secteur a profité d’une manière directe ou indirecte du dynamisme économique du pays durant ces années. Déjà le paiement régulier des salaires des agents de l’Etat qui constituent une proportion importante des souscripteurs de contrats d’assurance vie a renforcé la collecte des primes d’assurance-vie. Et ensuite il y a le développement du crédit bancaire qui a profité aux assureurs vie par la collecte importante des primes des couvertures d’assurance décès emprunteurs.

Et selon le FMI et des agences comme Moody’s, les perspectives sont plutôt bonnes pour le pays les années à venir. Quelles sont les principaux défis à relever pour le secteur ?

Pour le secteur de l’assurance vie, l’un des principaux défis est d’atteindre les personnes du secteur informel qui dans nos pays africains représentent une proportion importante de la population, cela en vue d’amélioration significativement le taux de pénétration de l’assurance. Nous pourrons ainsi collecter d’avantage d’épargne à long terme à mettre au profit de nos Etats pour le financement de leurs économies. A côté de ce défi majeur, les assureurs doivent relever le défi du renforcement de la confiance des clients par le règlement rapide des sinistres, la simplification de leurs procédures de souscription et de règlement des prestations. Et nous devons également innover dans la conception des produits adaptés au contexte socioculturel des populations. Il est vrai qu’il y a encore un certain nombre de défis à relever, mais malgré cela je tiens à dire qu’aujourd’hui, toutes les études et données disponibles montre que la Côte d’Ivoire est à fort potentiel de croissance en assurance en témoigne l’arrivée sans cesse croissante de nouveaux acteurs. Il y a donc de quoi à voir l’avenir du secteur en rose, même si ces arrivées d’autres acteurs vont certainement accroitre la concurrence.

10ème anniversaire d’Aveni-Ré à DakarUn cadre féerique pour un gala très enlevé

L’événement a eu lieu le 20 novembre 2015 au King Fahd Palace Hôtel à Dakar au Sénégal,

avec plus de 250 invités venus de plu-sieurs continents, pour marquer d’une pierre blanche cette soirée très colorée.Des personnalités au rang desquelles Moustapha Niasse, président de l’assemblée Nationale du Sénégal, Amadou Kane, ancien ministre des Finances du Sénégal, Martin Ziguélé, ancien premier ministre de la République Centrfricaine ou encore Babacar Ndiaye, Président d’honneur de la Banque africaine de développement(BAD), Mamadou Diop, Vice-gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et tout le gratin financier Sénégalais et du monde des assurances ont répondu présent.L’émotion était à son comble, dans une ambiance festive entretenue par l’artiste Baba Maal, le groupe Baobab et l’humoriste Koutchia. Le jeu en valait la chandelle. Car, en l’espace de 10 ans, Aveni-Ré, cette compagnie créée en 2004 à l’initiative de Seybatou Aw, un Hal Pulaar sénégalais du Fouta Toro a eu un parcours digne d’un conte de fées. Avec un capital de 02 milliards à l’ouverture des portes à Abidjan (Côte d’Ivoire), en 2005, la compagnie dispose depuis 2010 d’un capital social de 08 milliards de FCFA et entend le porter à 16 milliards de FCFA en 2016. Le chiffre d’affaires est parti de 2,5 milliards de FCFA en 2005 à plus de 19 milliards de FCFA en 2014.Par ailleurs, Aveni-Ré accepte désor-mais les affaires provenant de plus de 80 pays dans le monde. Les dividendes

sont régulièrement distribués aux actionnaires depuis la troisième année d’existence à hauteur de 40% du résul-tat, avec un taux de rentabilité moyen annuel de 15%. Une performance qui n’a pas tardé à être reconnue par les agences de notation. «Cette belle aventure n’aurait pas été visible sans la confiance, ni ébranlée, ni émoussée des personnes les plus exceptionnelles à qui j’ai le devoir de témoigner ma gratitude. Je pense aux administrateurs émérites, au personnel soudé, aux partenaires fortement mobilisés, à ma famille si compréhensive, aux amis et connaissances qui, de près ou de loin, ont contribué à rendre la vision d’Ave-ni-Ré chaque jour plus concrète et plus

tangible», a déclaré Seybatou Aw dans son allocution, avant de remercier tous les partenaires qui lui ont fait confiance et plus particulièrement le marché sénégalais des assurances pour sa prompte réaction lors de la création de la société et pour la part importante de ce marché dans le chiffre d’affaires de la compagnie. «En choisissant de fêter à Dakar, nous avons voulu vous dire merci», at-il martelé.Une marque de gratitude d’ailleurs bien accueillie par le pays de la Teran-ga à travers le président de la fédéra-tion sénégalaise des sociétés d’assu-rances qui, dans son allocution, ne cessera de témoigner la confiance de son marché auprès d’Aveni-Ré. «Vous avez la confiance du marché sénégalais », conclura Mor Adj, avant de rappeler l’importance de la réassurance pour le développement de l’industrie de l’assurance. Dans un contexte des plans d’émergence en Afrique où le secteur d’assurance devra jouer un rôle de mobilisateur de l’épargne et de protec-tion du patrimoine des entreprises et des personnes, Aveni-Ré devra conti-nuer à jouer sa partition en renforçant la capacité et l’assistance technique qu’elle apporte aux cédantes. «Il n’est pas possible de réaliser l’émergence de l’Afrique sans compter sur la finance et surtout le secteur des assurances», a reconnu le très honorable Mousta-pha Niasse, dans un style qui lui est particulier. La fin de la soirée a été sanctionnée par le partage de gâteau, autour d’un toast entretenu par la beauté et la chaleur des propos de Rachid Ben Jemia, le PCA d’Aveni-Ré. C’est aux environs de 23h45min que les rideaux sont tombés sur cette ren-contre qui restera inoubliable.

Albert Savana

De gauche à droite: Martin Ziguélé, ancien premier ministre de la RCA, Rachid Ben Jemia, PCA d’Aveni-Ré, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Seybatou Aw, ADG

d’Aveni-Ré et Babacar Ndiaye, président d’honneur de la BAD.

Dix ans après sa création à Paris en 2004 et l’ouverture de son premier bureau à Abidjan, en 2005, dans un contexte socio-politique tendu, Aveni-Ré a fait bien du chemin. En 2015, le capital social de la compagnie est de 8 milliards de FCFA contre 2 milliards en 2005.De même entre 2005 et 2015, le chiffre d’affaires est passé de 2,6 milliards de FCFA à plus de 19 milliards de FCFA, avec un résultat excédentaire dès la première année d’activité.Les dividendes ont été distribués, régulièrement, aux actionnaires depuis la troisième année à hauteur de 40% du résultat, soit une rentabilité moyenne annuelle de 15%. AVENI-RE a réglé entre 2005 et 2015 les sinistres d’un

montant cumulé de plus de 23 milliards de FCFA, assurant ainsi une bonne protection financière des entreprises et des personnes. Le lancement de la compagnie, premier réassureur privé africain, intervenait, explique M. Aw, « dans un contexte marqué par le désengagement progressif des grands réassureurs internationaux, privant les marchés d’assurance du continent des capacités financières et de l’assistance nécessaire à leur développement».Aveni-Ré qui fédère aujourd’hui le plus grand nombre de compagnies africaines d’assurance venait donc combler un certain vide laissé par les partenaires dans les marchés africains de l’assurance.

Un pari difficile au départ

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qui ont fait bouger l’Afrique en 2015

La liste des 100 personnalités qui ont marqué l’Afrique en 2015 porte l’estampille de notre rédaction, des analystes et des consul-tants qui se sont relayés sur ces colonnes tout le long de l’année pour décrypter l’actualité. Nos choix se sont basés tout d’abord sur les critères de dynamisme et non la fortune, la valeur ajoutée apportée et non la taille du projet ou de l’entreprise. Les hommes d’affaires qui développent des projets transfrontaliers, du public ou du privé, ont été privilégiés. Comme ce fut le cas l’année der-nière, nous avons écarté les politiciens et les acteurs de l’industrie humanitaire. De même, pour un meilleur confort dans l’ana-lyse, nous avons fait abstraction des chefs d’Etat et de gouvernement. Pour ne retenir, au final, que les hommes et les femmes qui influent sur le monde économique africain par leurs idées et par leurs actions. Résultat, il s’agit d’un classement des personnalités de l’Afrique nouvelle, celle qui entreprend, exporte, emploie, innove et génère de l’ impact social.

Les vecteurs de l’intégration

Les

Akinwimi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement pour avoir replacé l’Agriculture au coeur de la stratégie de la Banque.

Sidi Ould Tah, DG de la BADEA pour avoir augmenté la cadence des decaissements

concessionnels envers les Etats africains à des conditionnalités (1% de taux d’intérêt, maturité de 30 ans avec une longue période de grâce) uniques..

Ade Ayeyemi, directeur général d’Ecobank, qui se bat depuis sa prise de fonction en septembre 2015 afin d’éloigner la plus grande banque commerciale africaine (présente dans 35 pays ) des récifs.

Edoh Kossi Amenouvé, qui a su redresser la plus panafricaine des places financières

(fédérant 8 pays). En janvier 2013, la BRVM présentait une capitalisation boursière de 4000 milliards de FCFA. En juillet 2015, ce chiffre était de 7000 milliards de FCFA.

Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) pour avoir ressuscité le débat stratégique sur l’industrialisation de l’Afrique.

Christian Adovelande, Président de la BOAD pour le renforcement de la capacité d’intervention de la banque à travers une augmentation de capital de 500 millions de dollars qui lui donnera de l’envergure.

Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa Bank qui en a fait championne du Maghreb et d’Afrique zone CFA en l’espace de huit ans.

Felix Bikpo, directeur général du fonds AFIG, qui a racheté le fonds GARI (dela estimé à 35 millions de dollars) constituant ainsi une plateforme critique capable d’accorder plus de garanties aux PME.

Blaise Ahouantchédé, directeur général de GIM-UEMOA, pour la réussite de l’intégration monétique ouest-africaine.

Gervais Koffi Djondo, président d’honneur du groupe Ecobank et infatigable promoteur de la compagnie Asky, devenue une fierté continentale.

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om Spécial 14

Jean Kacou Diagou, président du groupe NSIA, de la Confédération Générale des Entreprises de Cote d’Ivoire (CGCI) et de la Fédérations des organisations patronales de l’Afrique de l’ouest (FPAO), est l’une des figures les plus respectées des milieux d’affaires africains.

Isaad Rebrab, algérien 71 ans, annoncé dans beaucoup de projets de reprise de sociétés agroalimentaires en Afrique. Le patron de Cevital qui a acquis Oxxo Evolution,

fabricant français de fenêtres en PVC, puis en 2014 Fagor-Brandt, un poids lourd franco-espagnol de l’électroménager, pour la Suneor au Sénégal a les yeux de Chimène.

Richard Lowe, PDG de la compagnie Activa, implantée dans 4 marchés majeurs africains et initiateur du réseau Globus.

Diouldé Niane, PDG de la SONAM, l’une des compagnies d’assurance les plus solides par les fonds propres et la qualitéde la gouvernance. En 2015, la SONAM a racheté l’ivoirienne 3A IRD.

PDG du groupe hôtelier malien Azalaï, Mossadeck Bally, 54 ans, a construit à partir de rien une chaîne hôtelière ouest-africaine de 700 chambres et autant d’employés. Il est propriétaire de quatre hôtels à Bamako,

ainsi que du mythique Hôtel de l’Indépendance à Ougadougou.

Othman Benjelloun qui a poursuivi le programme d’expansion de son groupe dans la banque, l’assurance, les télécoms et l’informatique. Un grand bâtisseur.

Idrissa Nassa, PDG de Coris Bank et President du réseau des banquiers d’Afrique. Un acteur financier de premier plan qui participe au renouveau du continent.

Aliko Dangote. Premier investisseur africain en Afrique. Il pèse 15,7 milliards de dollars selon le classement 2015 de Forbes. Issu d’une famille commerçante de Kano, dans le nord musulman nigérian,

il fait partie de ces self-made men qui se sont construits à la force de leur poigne.

André Sumah. Ivoirien qui dirige le groupe ACE depuis Genève et Dubaï. Employant plus de 4000 personnes à travers le monde, cet africain «affranchi» de toute tutelle politique est l’un des rares fils du continent à avoir su déchiffrer les codes impitoyables du monde du trading, du négoce et de la tiers détention.

Apollinaire Compaoré, patron de Telcel Faso et d’Atel Mali a «grandi» sur fonds propres, devenu milliardaire sans s’appuyer sur le levier de la dette. L’empire de cet homme d’affaires Burkinabé s’étend des télécoms à l’assurance.

Claude Wilfried Etooka dit Willy. Ce trader congolais attitré dans le domaine du pétrole opère, via la Société Africaine de Recherche Pétrolière et Distribution (SARPD OIL), depuis la Technopolis

de Rabat, plateforme marocaine dédiée aux Investissements. La plateforme de trading, 5ème acteur africain, est pilotée à partir de Genève par le marocain Farouk Belhaj.

Paul Fokam Kamgogne (Cameroun), président du groupe Afriland First Bank et de la compagnie SAAR, a poursuivi son offensive en 2015 notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Komè Cessé, fondateur du groupe Koira, promoteur entre autres du Radisson Blu à Bamako et du futur Sheraton à Abidjan. Il fait partie de ceux qui ont fondé leurs groupes sans soutien du milieu bancaire local, peu enclin alors à supporter les nationaux.

Johann Rupert, riche de 7,1 milliards de dollars. Cet Afrikaner de 65 ans a hérité des affaires de son père, Anton Rupert, un magnat du tabac. Patron depuis 2010 de la société de luxe Richemont, basée en Suisse, il est le propriétaire des marques Cartier, Van Cleef & Arpels et Montblanc, entre autres.

Yerim Sow. Souvent présenté comme le plus riche des hommes d’affaires sénégalais, il poursuit son investissement au niveau africain dans l’hôtellerie, l’immobilier et les services Financiers. Ses participations dans

la BNDE (Banque nationale de développement du Sénégal) sont susceptibles d’évoluer prochainement.

Hassanein Hiridjee, de nationalité malgache et française, est un businessman moderne, diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP), ayant occupé plusieurs postes dans le secteur financier

en France avant de revenir à Madagascar en 1997 pour créer sa propre société de promotion immobilière, First Immo. Actionnaire de plusieurs sociétés, il a racheté la BNI Madagascar, auparavant appartenant au groupe français Crédit Agricole.

Aliou Boubacar Diallo, PDG de Wassoul’or, est reparti sur des bases nouvelles en 2015 après avoir remporté des batailles judiciaires décisives. Ce malien, l’un des rares à avoir réussi à se faire une place dans

l’industrie aurifaire, a pour modèle Kankan Moussa, le roi de l’or et pour vertu le travail doublé de l’audace.

Houd Baby, PDG des Moulins du Sahel, il représente un pur modèle de réussite

africain. Titulaire d’un BTS en gestion et comptabilité en 1982 (ITECA) et d’une maîtrise en finances des entreprises en 2005 à l’IAM, Houd Baby fait partie des hommes et femmes qui ont tracé leur propre chemin.

Les self made man

Moulay Hafid Elelamy, fondateur du groupe Saham, qui après avoir repris le groupe Colina, est entrain de jeter le

pont entre le Nord et le Sud de l’Afrique grâce à un mariage annoncé avec le sud-africain Sanlam.

Mohamed Ould Nouegued du groupe AON (Banque, immobilier, BTP, activités maritimes). L’homme le plus riche de Mauritanie poursuit sa diversification régionale avec une présence internatio-nale en Guinée, au Mali et au Sénégal.

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Spécial 15Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Les stratèges Lionel Zinsou, premier ministre du Bénin, financier et President de la fondation Afrique France, est le candidat du parti du président sortant, Yayi Boni, lors des présidentielles de fèvrier 2016. Une perspective

qui fait l’objet de spéculation dans les cercles ouest-africains.

Patrice Talon, roi de l’égrenage du coton et des intrants agricoles est vu comme candidat sérieux aux présidentielles de février 2016. Dans son long bras de fer aux relents politiques avec le président

Yayi Boni du Bénin, l’homme d’affaires, President de là holding de participation SFP, a obtenu de la Cour africaine commune de justice et d’arbitrage des dommages à hauteur de 131 milliards de FCFA contre l’Etat béninois..

Né au Rwanda, Tribert Rujugiro a fait fortune dans le tabac. Longtemps proche du président Kagame et ex-financier du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir à Kigali, il vit en exil depuis 2009. En 2008, il avait pris ses distances avec le pouvoir qui, par la suite, l’a accusé de financer des groupes hostiles au gouvernement. Aujourd’hui, il a engagé un bras de fer judiciaire avec l’Etat pour la restitution de ses biens confisqués.

Thierry Tanoh, secrétaire adjoint à la présidence ivoirienne et ancien patron d’Ecobank, fait partie du sérail présidentiel. Pressenti à la primature au lendemain de la réélection du président Alassane Ouattara, il serait handicapé par son long

différend (toujours en suspens) avec Ecobank.

Christian Kerangall, franco-gabonais, PDG de la Compagnie du Komo, et de l’organisation de la Coupe d’Afrique 2017. Il est actionnaire de la BGFI Bank, de la Société d’énergie et d’eau du

Gabon (Seeg), de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) et, entre autres, de la Société d’exploitation du transgabonais.

Mohamed Ould Bouamattou. Exilé au Maroc depuis bientôt quatre ans, le patron du groupe BSA (Banques, assurance, distribution de produits gaziers) est de facto devenu un homme politique du fait de sa supposée divergence majeure avec le President mauritanien, Mobamed Abdel Aziz.

Jean Louis Billon, patron des groupes SIFCA et SAP et partenaires des asiatiques Olam et Wilmar, Jean-Louis il est à la tête de l’un des premiers pôles

agroalimentaires du continent. Sa qualité de ministre du commerce et d’homme politique du PDCI en font l’un des hommes incontournables pour la prochaine alternance de 2020.

Sidi Ould Rais. Ministre mauritanien des Affaires Économiques, il a obtenu la satisfaction de voir son pays classé parmi les 10 plus grands réformateurs dans le monde. Un bilan satisfaisant qui couronne une batterie de mesures concernant le secteur privé.

Présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Ouided Bouchamaoui fait partie du quartet du dialogue national Tunisien qui s’est vu décerner le Nobel de la paix en 2015. Censée être chef de gouvernement plusieurs fois, cette grande dâme a joué un rôle important dans la stabilisation de l’économie Tunisienne à travers l’importante organisation patronale qu’elle dirige.

Henri Claude Oyima a fait de la BGFI la première banque de la zone CEMAC. Avec,

désormais, de fortes prétentions sur l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb.

Michaël Adandé, ancien patron de la BDEAC, a été appelé à la rescousse par décret présidentiel du 16 octobre 2015

pour sauver Poste SA. Suffisant pour redresser un service mal en point ?

L’insubmersible Issa Hayatou, président par intérim de la FIFA, reste l’un des africains les plus

influents au monde. A la tête de la CAF depuis plus de 20 ans, il n’incarne pas forcément l’alternance.

Tewolde Gebremariam, PDG d’Ethiopian Airlines, compagnie leader en Afrique, élue meilleure compagnie

de l’année 2013 en Chine par les professionnels et les passagers.

Michel Abrogoua, pour avoir établi une jonction capitalistique entre Phoenix Capial Management et le sud-africain PIC.

Fatima Beyina-Moussa, directrice générale de la compagnie ECAir et de l’AFRAA pour avoir réussi à désenclaver tout le bassin du Congo.

Slim Riahi, le Berlusconi Tunisien. Le plus jeune fortuné du pays des jasmins. Il a pu joindre le business; le sport et la politique dans un contexte difficile de l’après

révolution. Riahi compte révolutionner l’agro-industrie dans son pays.

L’homme d’affaires Ougandais Ashish J. Thakkar, désigné plus jeune milliardaire africain à seulement 31 ans, est entrain

d’imprimer sa marque dans le secteur financier africain grâce au fonds Atlas Mara, actionnaire de plusieurs banques du continent.

Sébastien Kadio-Morokro, 34 ans, le patron de Petro Ivoire, a poursuivi le développement du réseau de cette

puissante entreprise tout au long de l’année 2015, bousculant Total et Vivo Energy.

Najlae Diouri, directrice générale du Port de Tanger Med et présidente du Yacht Club du Maroc. L’ancienne

directrice des Ports et du Domaine public maritime devait livrer le chantier Tanger Med2 à la fin 2015.

Abdoulaye Coulibaly du Forum de Bamako. Choisi pour coordonner le sommet Afrique-France de 2016, il reste l’un des

maliens les plus influents.

Mostafa Belkhayate. Le trader marocain, ancien champion du monde, a encore ajouté de nouvelles distinctions à son escarcelle en 2015.

Birahima Nacoulma, président du Conseil national du patronat burkinabé (CNPB), a repris du poil de la bête au lendemain

de la chute de Blaise Compaoré. Un juste retour des choses .

Fakher Fakhfakh, promoteur de l’AM Bank un établissement off-shore au capital de 300 millions d’euros sensé jeter le pont entre les deux rives du Sahara.

Les frères Cyril et Alain Nkontchou (photo) du Cameroun pour la mise en place d’Enko Capital Management LLP, Londres, une société de gestion

d’actifs qui trace son sillon.

Kobiné Komara, haut commissaire de (OMVS) pour avoir réintroduit le principe de la nécessaire interconnexion

électrique entre quatre pays.

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Les inventeurs du futur

Les nouveaux leaders

Rachid Yazami, «chimiste électroactif» est le créateur d’une puce capable non seulement de recharger les batteries des smartphones et

les véhicules électriques en dix minutes seulement, mais aussi de signaler une batterie défaillante ou sur le point de prendre feu.

Clarisse Iribagiza.Cette Rwandaise de 27 ans a fondé en 2010, alors qu’elle était encore étudiante, le laboratoire d’innovation HeHe Labs. Egalement

co-fondatrice en 2011 du réseau de start-up rwandaises iHills, Clarisse Iribagiza gère une société qui génère 200 000 dollars de chiffre d’affaires par an et offre des programmes de formation aux élèves, pour les initier à la conception informatique dès le collège.

François Sylla. Fils d’une Polonaise et d’un Guinéen, ce polytechnicien de 33 ans né à Lomé a grandi à Conakry

et étudié en France, où il a fait une découverte dans la technologie du laser-plasma. Son invention, « l’accélération du laser-plasma », convertit l’énergie laser en particules, pour l’adapter à des applications plus compactes et économiques.

Stafford Masie. Nommé directeur de Google en Afrique du Sud en 2007, ce geek,

métis sud-africain de 40 ans, a créé en 2010 sa société Thumbzup pour vendre son « Payment Pebble » (« galet de paiement »), via un contrat avec la banque Absa.

Asmelash Zeferu, 35 ans, est le premier éthiopien à avoir construit son avion... à l’aide de YouTube.

Le jeune Togolais Edouard Akapo-Lado dit Maxben, inventeur de la machine à extraire de l’huile de palme, Merlinox, à seulement 17 ans, milite pour la liberté

de la technologie en Afrique. A 23 ans, il compte une dizaine d’inventions à son arc.

Le Burkinabé Moctar Dembélé et le Burundais Gérard Niyondiko, inventeurs du savon anti-moustique

Fasoap (Faso soap), ont été récompensés en juillet 2015 pour leurs travaux par l’université de Berkeley en Californie lors de la Global Social Venture Competition.

Verone Mankou inventeur du premier smartphone africain a inauguré sa première usine à Brazzaville à la mi-2015.

Dans le creux de la vague

Daoud Rawat, Maurice. Accusé par le nouveau régime d’avoir fait recours au système de Ponzi, le banquier et assureur est en exil à Paris. Ses

trois filles sont retenues à Port -Louis.

Alami Lazrak du groupe Alliances (ADI) se sera battu toute l’année contre plusieurs actions intentés

par des créanciers mécontents. L’année 2015,est à oublier vite par l’un des manias de l’immobilier marocain.

Abbas Jaber, patron du groupe Suneor, a été forcé de passer la main par les autorités sénégalaises. Ce n’est que le début d’une longue

histoire qui culminera en 2016.

En prison depuis décembre 2010, Yves Michel Fotso et sa banque, la Commercial Bank of Cameroon,

restent une énigme du Cameroun actuel. Un dossier épineux qui n’en est pas encore à son épilogue

Ibrahim Lamorde était à la tête de la Commission de lutte contre les délits financiers et économiques (EFCC)

depuis novembre 2011, avant d’être brutalement limogé, courant novembre 2015, par le President nigerian, Muhammadu Buhari.

L’éthiopien Al Amoudi a négocié, chrono à la main, le règlement d’une dette colossale contractée par la

Samir, une filiale de son groupe Corral Holding, désormais au bord du gouffre.

Saâd Damma a été limogée, le 5 décembre , de son poste de président-directeur général de l’opérateur

Mobilis et remplacé par le directeur général adjoint d’Algérie Télécom.

Alizéta Ouedraogo, victime collatérale de la chute du régime Comaporé.

Bassem Youssef. L’humoriste et animateur télé égyptien est l’Africain le plus suivi sur Twitter, avec 3,7 millions de followers. En 2013, il

comptait parmi les 100 personnalités les plus influentes selon le magazine «Time». De quoi susciter des émulations au pays de la comédie et de l’art.

Ladi Delano, 31 ans, Nigeria, Fondateur et PDG de Bakrie Delano Africa. Millionnaire depuis

ses 22 ans , il a fait ses marques dans le secteur des boissons alcoolisées.

Jason Njoku, 31 ans, Nigéria, Fondateur et PDG d’Iroko TV.Cet entrepreneur non-conformiste est le plus grand

distributeur numérique de films africains.

Yacouba Sawadogo. Burkinabé, il a réussi l’exploit de planter 15 hectares de forêt à Gourga, son village, dans le nord-ouest du Burkina Faso.

Yaw Owusu est entrain de lever 200 millions de dollars pour Ghana Cyber City Venture destiné à devenir un hub

ouest africain pour les majors des TIC et à incuber des start up.

Mike Macharia, 37 ans, Kenya, Fondateur & PDG de Seven Seas Technologies. La société qui dégage 60 millions de

dollars de chiffre d’affaires est leader de solutions technologiques d’entreprises intégrées à travers l’Afrique.

Caspar Lee, sud-africain de 21 ans, suivi par 2,32 millions de personnes. Le jeune homme tire sa

popularité des vidéos qu’il poste sur YouTube.

Le comédien franco-marocain Gad El Maleh est le champion au Maroc avec 2,7 millions de

followers sur Twitter. Il est suivi par son confère Jamel Debbouze qui se retrouve avec 2,5 millions followers.

James Mwangi (Kenya), directeur général d’Equity Bank et premier Africain désigné entrepreneur de l’année par le cabinet d’audit E&Y, il a fait du groupe financier qu’il dirige un géant bancaire à la pointe de l’innovation, notamment dans les domaines de l’agency banking et des services financiers mobiles.

Jack Kayonga (Rwanda), patron du fonds d’investissement Crystal Ventures, pour avoir fait du bras financier du Front patriotique rwandais (FPR), le premier employeur privé (12 000 collaborateurs) et le premier investisseur du pays des Mille Collines, toujours à l’affut de nouveaux secteurs en croissance.

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Les hommes de réseaux

Jean Luc Vovor, initiateur du club Kusuntu, très engagé dans la promotion du capital investissement en Afrique.

Victor Ndiaye, fondateur du cabinet de Performances Consulting (Dakar et Libreville) qui vient de souffler ces 20 bougies.

Didier Acouetey, président d’Afric Search et initiateurs de grands événéments comme Africa SME Forum tenu cette année à Nairobi (Kenya).

Aboubacar Fall, juriste maritimiste qui a participé à la mise en place de plusieurs mécanismes (BAD) de soutien juridique aux Etats africains. Une expertise interantionale.

Mandaw kandji, PDG d’IFAGE (Sénégal), est une personnalité influente dans le secteur des assurances en zone CIMA.

Fabrice Sawegnon, patron de Vodoo Communication, une agence qui a fait son nid notamment en Côte d’Ivoire.

Les écrivains et essayistes qui ont marqué l’année «Petit piment» signe le grand retour romanesque d’Alain Mabanckou, un écrivain qui a flirté avec les sommets tout au long de l’année 2015.

Le Camerounais Achille Mbembe, 57 ans, est l’un des principaux théoriciens du postcolonialisme. Il vit aujourd’hui entre les États-Unis et l’Afrique du Sud et

reste très influent dans le débat intellectuel africain.

Le mauritanien Abdarrahmane Sissoko a marqué l’année 2015 par son film Timbuktou à ranger dans la littérature. Récompensé par 7 césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateurs aux Oscars du cinéma 2015.

«L’Afrique, un géant qui refuse de naître: la solution, c’est de tout reprendre à zéro» de l’ivoirien René Nguettia Kouassi. L’économiste en chef de l’Union Africaine signe là l’un des essais les plus aboutis sur la situation èconomI que du continent.

2084», de Boualem Sansal lauréat u grand prix de l’Académie française en 2015. Il compte parmi ses lecteurs et admirateurs un certain Michel Houellebecq.

Kama Sywor Kamanda. Né à Luebo, au Congo RDC, il est l’un des auteurs africains les plus connus. Lauréat du prix Paul Verlaine de l’Académie française, Grand prix littéraire d’Afrique

noire, lauréat du prix Louise-Labé, du prix Heredia de l’Académie française, lauréat du prix Melina Mercouri, du prix Théophile-Gautier de l’Académie française, etc…

Médias

Ismael sidibé, promoteur de la chaîne d’Africable, une télé fédératrice de l’information régionale et panafricaine.

Khalil Hachimi Idriss, éditorialiste et patron de Maghreb Arab Presse, l’agence de presse officielle du Maroc. L’une des plus belles plumes entre Tanger et Lagouira. Et au delà.

Constant Nemalé, journaliste et fondateur de la chaîne panafricaine Africa 24. Success story.

Abdallah Ould Mohamedi, patron de Sahara Média et de l’agence de presse APA News, très influent sur l’axe MENA et Afrique de l’Ouest.

Youssou Ndour, conseiller du président Macky Sall et patron du groupe de presse Futur Media, leader au Sénégal en termes d’audience et leader régional ouest-africain par le nombre d’employés déclarés.

Bechir Ben Yahmed du groupe Jeune Afrique, très influent, à la tête d’un journal politique (55e pays d’Afrique?) très lu dans les palais présidentiels africains.

Venance Konan, écrivain et journaliste, il a réussi à repositionner Fraternité Matin sur les rails de la déontologie journalistique.

Tout classement dans cette section échapperait difficilement à la subjectivité. Nos critères ici se basent sur la dynamique créatrice d’emplois, l’originalité de la ligne éditoriale et l’engagement panafricain.

Bougane Gueye, patron de DI-Media et de la societé de transfert Joni-Joni, incarne la relève.

Aziz Daki, directeur de publication de360.ma, site le plus influent du Maroc.

Karima Bounemra, directrice de l’Institut Africain de Développement Economique et de Planification (IDEP).

Programme de Ligne de Crédit Programme de Syndication Programme d’achat d’effets de commerce Programme de pré�inancement de futurs

�lux �inanciers Programme de Financement Direct Programme de Financement de Projets Programme de prêts adossés à des actifs Programme d’achat de créances/

Programme d’escompte Programme de Risques Spéciaux Programme pays

Etant la première Institution en matière de �inancement du commerce en Afrique, Afreximbank offre les programmes suivants:

LA BANQUE DU FINANCEMENT DU COMMERCE

DE L’AFRIQUE Programme de Financement du Carbone Programme d’Investissements Bancaires Programme de prêts adossés à des Agences

de Credit à l’Exportation Construction/ facilité de relais liée au

tourisme Facilité de correspondante bancaire et de

con�irmation de lettre de crédit africaine Programme de facilitation du commerce

intra-africain Initiative africaine du cacao

AFRICAN EXPORT-IMPORT BANKBANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT

HARARE BRANCH OFFICEEastgate Building 3rd Floor Gold Bridge (North Wing)Gold Bridge 2nd StreetHarare-ZimbabweTel: +263-4-700904

ABIDJAN BRANCH OFFICEAngle Boulevard Botreau Roussel - Rue Privée CRRAE-UMOAImmeuble CRRAE-UMOA, 3ème étage01 BP 5634, Abidjan 01, Côte d’IvoireTel: +225-2-0307300Fax: +225-2-0307348/49

HEADQUARTERS72(B) El Maahad El Eshteraky St.Heliopolis, Cairo 11341, EgyptP.O. Box 613 HeliopolisCairo 11341, EgyptTel: +20 2 24564100/1/2/3

ABUJA BRANCH OFFICENo. 2 Gnassingbe Eyadema Street AsokoroGarki, Abuja NigeriaTel: +234-94620606

W W W . A F R E X I M B A N K . C O M

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Quel pourrait-être le rôle de la diaspora africaine dans la finance climatique? En d’autres termes, cette diaspora peut-elle contribuer à la finance climatique?

La diaspora africaine contribue déjà à la finance climatique, elle y contribue au prix fort ! Il convient tout d’abord de revenir sur les contours du financement climatique, avant de faire le lien avec la diaspora africaine et sa participation effective. Beaucoup de références partiraient de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague en 2009 où les pays industrialisés se sont fixés l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an jusqu’ en 2020 pour soutenir les activités d’atténuation et d’adaptation dans les pays en développement. A mon avis, cette date fait référence à une prise de conscience massive des pays industrialisés des conséquences du changement climatique, et leur passage à l’ «acte». Malheureusement, les effets du changement climatique eux ne datant pas de 2009. Les premiers fonds de secours, sinon les plus efficaces car échappant au circuit traditionnel de l’aide au développement gangréné par la corruption, ce sont les transferts de la diaspora. Je suis d’avis avec les défenseurs du paradigme de la finance climatique, Il faut clairement innover, il faut financer cette innovation pour une transition vers des énergies renouvelables, pour un développement moins polluant, et en aucun cas calqué sur le modèle des pays industrialisés. Cependant, il faut noter que nous payons

déjà cher avec l’appui de la diaspora, les frais du changement climatique, bon gré, mal gré, et c’est une forme de financement climatique à ne pas sous estimer. A ce niveau, des responsabilités auraient du être situées et prises entièrement en charge par les plus grands pollueurs. Toutes les parties reconnaissent qu’en matière d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES), l’Afrique est «Best In Class». Pourtant, ceux qui donnent le ton, ce sont toujours les derniers de la classe, ceux là même ayant accéléré le réchauffement climatique, les puissances industrielles à la fois puissances émettrices de GES. Ce rapport dans les négociations sur le climat qui se sont déroulées à la COP21 (Paris) prend ses marques sur un biais et non des moindres sur l’avenir de notre planète, notre avenir à tous. A ce propos, des voix s’élèvent dans la diaspora africaine intellectuelle en dénonçant non seulement ce rapport, mais en aidant le groupe Afrique à mieux cadrer sa stratégie. Makhtar Diop de la Banque Mondiale en est un exemple. La diaspora africaine doit saisir ce moment historique où tous les regards se tournent vers l’Afrique, leur continent d’origine, pour mettre à contribution son expertise. Et, pourquoi ne pas, dans le sillage des transferts habituels, y fonder les premiers fonds d’investissement socialement responsable pouvant atteindre très vite la taille critique, comme incitation motrice majeure vers plus de responsabilité, et financer la transition vers des économies vertes en adéquation avec les préoccupations climatiques.

La situation du marché carbone n’est pas très bonne en ce moment. Pensez-vous que lorsque la conjoncture le permettra, ce marché carbone pourra permettre à certains pays d’Afrique de financer des projets d’adaptation?

Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, en juillet 2015 à Addis-Abeba lors de la conférence sur le financement du développement, disait que : « nous n’avons ni plan B, ni planète B », je doute que ce soit compris par tous. Partout en Afrique, il est question d’émergence. jamais auparavant, le continent n’a eu autant besoin d’énergie, et cela ira crescendo ! L’Afrique aspire au développement, et nous le savons tous, que si nous ne jouons pas franc jeu, cela se fera avec beaucoup de pollution. La finance carbone pourrait être une solution majeure (voire la seule), en tout cas la meilleure candidate pour un développement propre du continent africain. Malheureusement, le fonctionnement du marché, sans aucune intervention, sans aucune prédisposition spéciale pour les crédits carbone africains, ne fera aucun cadeau au continent, de sorte que l’impact des projets issus de ce type de financement serait minime si l’on s’en réfère aux objectifs imposés par l’évolution du dérèglement climatique. Je crains que ce que vous considérez comme conjoncturel ne soit en réalité structurel, aussi longtemps qu’un accord global ne sera pas trouvé à ce propos, même s’il existe un réel potentiel, le marché sera toujours en faveur des pays émergents, pour ne pas nommer uniquement le

groupe BRICS. L’Afrique a enregistré récemment sa première transaction intracontinentale de crédits carbone, c’est une grande innovation (voire un exploit) qui démontre que le continent pourrait autofinancer, ne serait-ce qu’ en partie, son développement propre. Mais, là encore, je ne suis pas sûr que les volumes permettront d’arriver à des impacts tangibles. La stratégie africaine doit accorder un poids prépondérant dans les pourparlers à ce point. Les pays jusqu’ici ayant soumis leurs engagements à la Ccnucc mettent en avant des stratégies de réduction des émissions de CO2, je veux bien, c’est noble, mais c’est contradictoire pour bon nombre de cas avec leurs politiques d’émergence énergivores et fortement dépendantes des sources fossiles ! Certaines promesses rendent perplexe, et tout ça remet en doute le caractère sérieux de la COP21, pas celui du réchauffement climatique, hélas !

Plateforme Panafricaine sur le Développement Durable et l’Environnement

Production et Diffusion d’actualitésInterviews, Reportages, DossiersPublireportages & Publicités

Conseil :Stratégie de développement durableRédaction de rapport RSEFormation

Notre Equipe :Fondateur / Directeur de Publication:Mahamadou BALDERédacteur en Chef : Bacary SEYDIJournalistes : Ismaïla MANSALY, Moctar FICOU, Ndéye Fatou NDIAYE, Saër SY

Coordinateur du Supplément : Chérif BALDEStagiaire : Mohamed El Amine DIOPAdresse: 308 Zone de Captage –Grand Yoff, Dakar – SénégalTéléphone: +221 774 123 118 ou+221 704 699 569Mail: [email protected] site web: www.vivafrik.com

Mahamadou BALDE, Fondateur de VivAfrik doute du caractère sérieux de la COP21

Développement durable 19

Mahamadou BALDE

Dans toutes les grandes villes du monde, la société civile a démontré sa ferme position en marchant pour le climat. Une manière ou d’une autre pour elle d’éveiller les autorités appelées à la table de discussion d’arriver à un accord ambitieux et contraignant applicable à tous.En France, 400 militants et zadistes ont festoyé autour d’un banquet devant le Château de Versailles afin de dénoncer “la grande mascarade” de la COP21 avant même la clôture des négociations. . “C’est l’Etat, le premier terroriste”, répondent en chœur les manifestants. Et la

plupart considère que “le prétexte de l’état d’urgence, c’est une façon de museler les contestations citoyennes. Sinon, les marchés de Nöel ou les matches de foot auraient aussi été interdits”, s’agace un autre “Camille”. Au Sénégal, à Dakar, la marche pour le climat a été initiée par l’Ong Awaaz, qui a vu une centaine de marcheurs qui ont parcourus une distance de 3 Km au moins allant du centre culturel Blaise Senghor au centre culturel Douta Seck au rythme des tam-tams. Ailleurs, de Manille à Bogota en passant par New-Delhi, Tokyo, Londres, Kampala ou Sao Paulo, des activistes du climat ont battu le maccadam.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a réclamé “un accord contraignant” et “des engagements clairs et fermes” lors de la conférence de l’ONU sur le climat tenue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, répétant que les pays pollueurs

devaient “payer”. Une position de principe défendue par l’Afrique, venue à Paris, réclamer des engagements clairs. “A quel coût on va avoir accès à l’énergie solaire, à l’énergie éolienne, à l’hydroélectricité ? Il faut convaincre tous les

partenaires que nous sommes sur le même bateau. Ceux qui ont accumulé les gaz à effet de serre pour leur développement, il faut qu’ils payent”, a insisté le président nigérien dans un entretien accordé à TV5.

La société civile mondiale reste debout pour le climat

INTERVIEW

SPECIAL COP21

VivAfrik

«Il faut que les pollueurs payent », estime le Président du Niger, Mahamadou Issoufou

Saër SY

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Développement durable 20

Moctar FICOU

Le Roi du Maroc : «il n’est plus permis d’accorder du temps au scepticisme»

La COP21 s’est ouverte à Paris, le 30 novembre 2015, en pré-sence de près de 150 Chefs d’Etat et de Gouvernement ainsi que de quelque 45 000 participants pour débattre d’une question des plus cru-ciales pour l’humanité, à savoir l’environnement et le réchauf-fement climatique pour tenter d’aboutir à un accord histo-rique sur cette question.Le Roi du Maroc a affirmé qu’un consensus international se doit de passer obligatoirement par une aide à un contrôle total de l’action climat par les pays en développement. Le souve-rain marocain a martelé qu’il n’est plus permis d’accorder du temps au doute et scepticisme car la menace est planétaire et qu’aucun continent, aucune nation et aucune région du monde n’échapperont aux conséquences dramatiques en cas de dérèglement climatique.

Le Roi Mohammed VI a éga-lement rappelé la Charte de l’Environnement, le Plan Vert, le Plan d’Investissement Vert, l’interdiction des OGM et la récente loi sur les déchets plastiques qui font du Maroc un Etat pionnier dans le domaine de la protection de l’environne-ment.Oui ! Le Maroc est un pays avant-gardiste et un acteur majeur de la transition éner-gétique dans le monde, et notamment en Afrique puisque l’objectif de 42% prévu pour 2020 pour la part des éner-gies renouvelables vient d’être porté à 52% pour 2030.

A l’heure où nous mettions sous presse, aucun accord n’ était encore trouvé à Paris. Sur Europe 1, la ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal se montrait convaincue qu’un accord sera signé mais qu’ “il y a encore un risque”, selon elle, qu’il ne soit “pas à la hauteur des enjeux”. A quelques heures de la fin de la conférence, les lignes de fracture entre pays industrialisés, les BRIC et les pays en developpement étaient nettes. L’impression d’unité des 150 chefs d’Etat réunis le même jour sur

le même sujet ne relève pas cependant que de l’illusion d’optique. “Il y aura un accord, c’est évident, mais il n’est pas encore définitif sur le plan de l’exigence et de l’ambition. C’est tout le travail qui va commencer”, a-t-elle ajouté. Interrogée sur les 100 milliards de dollars que les pays riches ont promis de verser tous les ans aux pays pauvres dès 2020 pour les aider à faire face aux changements climatiques, Mme Royal a souligné qu’il “restait à en clarifier le financement”.

Un accord possible mais «pas à la hauteur des enjeux» s’inquiète Ségolène Royal

L’appel du Pape François sur «un monde au bord du suicide» peu suivi

La presse estime que le «salut» viendra aussi de la « société civile »

«Un accord parfait »selon Ban Ki-MoonMoctar FICOU

Le pape François a saisi l’occasion de l’ouverture de la Conférence de Paris sur le climat (COP21) pour lancer une alerte pour la protection de la planète, estimant que le réchauffement climatique mettait le monde «au bord du suicide» et que la communauté internationale devait agir «maintenant ou jamais». Cette vision papale rappelée aux journalistes dans l’avion qui ramenait le souverain pontife à Rome après sa tournée africaine, n’a pas suffi pour attendrir les ardents négociateurs. Depuis la conférence de Kyoto en 1997, «peu a été accompli» et «chaque année, les problèmes sont plus graves». « La quasi-totalité de ceux qui sont à Paris veulent faire quelque chose. J’ai confiance qu’ils le feront, ils ont de la bonne volonté et je prie pour cela », a-t-il dit. Ajoutant que « chaque année, les difficultés s’accentuent. Nous avons atteint les limites. Si je puis m’exprimer ainsi, je dirais que nous sommes au bord du suicide» se désole le Pape François. A-t-il été écouté?

La presse quotidienne française se réjouit de « l’appel à une action urgente » lancé à l’ouverture de la COP21 par les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier t mais estime que le « salut » viendra également de la « société civile ». « Il ne faut certes pas se plaindre de la vigueur quasi unanime dont ont fait preuve les chefs d’Etat (…) Cette volonté affichée de lutter sans faiblir contre le réchauffement climatique est le signe d’une prise de conscience salutaire », assure Laurent Joffrin, dans Libération. On le voit, les éditorialistes ne s’emballent pas après les déclarations des uns et des autres. Certains, comme Philippe Gélie du Figaro, avancent l’idée d’un engagement également de la société civile. « Il faut s’intéresser à la société civile et ses entrepreneurs engagés dans la lutte contre le changement climatique », écrit l’éditorialiste. « De même que la révolution industrielle a accéléré la pollution de la planète, de même le salut viendra, à n’en pas douter, d’une révolution économique enfantée par l’innovation technologique », explique Philippe Gélie. Une opinion partagée par Alain Dusart, de l’Est Républicain: « la société civile s’organise ».

Sur la table de Paris, un texte d’une cinquantaine de pages, divisé en grands chapitres: objectif de long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, adaptation au changement climatique, financements des politiques cli-matiques des pays du Sud, mécanisme pour réviser régulièrement à la hausse les engagements des pays, etc. « Nous n’aurons pas un accord parfait », a pré-venu Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, six ans après l’échec de la conférence de Copenhague. Son appel aux négociateurs à « faire preuve de flexibilité et de sens du compromis» s’est perdu dans la géopolitique et les intérêts divergents des négociateurs. L’accord espéré le 11 décembre à Paris devait permettre au monde d’amorcer un virage historique pour se détourner des ressources fossiles.

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Développement durable 21Convergences et divergences ont rythmé

les plus grandes négociations du monde moderne

Moctar FICOU

Moctar FICOU Moctar FICOU

Formations, alertes météo… des agriculteurs sénégalais réagissent au

changement climatique

La Banque Mondiale prête à endiguer l’extrême pauvreté malgré

les changements climatiquesL’institution mondiale financière optimiste quant à freiner l’extrême pauvreté malgré les changements climatiques qui menacent de jours en jours l’humanité. C’est du moins la conviction de John Roome, directeur principal chargé des questions climatiques à la Banque mondiale.Dans une déclaration parvenue à vivafrik, il affirme que « nous pouvons mettre fin à l’extrême pauvreté, et ce, malgré le changement climatique » indique d’emblée M. Roome. Qui ajoute que, pour y parvenir, « il faudra intégrer les aspects climatiques dans les actions menées en faveur du développe-ment ». « Et nous devrons, (poursuit-il) agir rapidement, car, à mesure que les effets du changement climatique s’intensi-fieront, il sera encore plus difficile et encore plus coûteux de mettre fin à la pauvreté. »

Depuis 2013, les paysans de Daga Birame, dans le centre du Sénégal, pratiquent une agriculture adaptée au changement climatique en se fon-dant sur la recherche et les prévisions météorologiques… et avec l’aide de radios communautaires. Ce village d’environ 800 âmes de la région de Kaolack participe en effet à un projet pilote de pratiques dites “climato-intelligentes”, plus durables, destiné à anticiper les impacts dramatiques du réchauffement climatique. Le projet implique l’Agence nationale de l’avia-tion civile et de la météorologie (Anacim) du Sénégal et le Programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimen-taire (CCAFS) du partenariat international de recherche agricole CGIAR – un consortium qui regroupe une quinzaine de centres de recherche dans le monde.

Pour l’Onu, lutter contre les changements climatiques, c’est investir dans

un monde plus sûr

Selon L’ONU, les catastrophes climatiques auraient fait plus de 600 000 morts en vingt ans

Mettre fin aux changements climatiques afin que l’humanité puisse évoluer sur une planète plus sûr est le vœu le plus ardent de l’Organisation des Nations unies (Onu). C’est du moins l’affirmation faite par l’Onu dans une déclaration parvenue à VivAfrik.Le texte indique que «près de 90% des catastrophes enregistrées dans le monde depuis 20 ans ont été causées par des phénomènes climatiques». Ainsi, listant ces catastrophes, le document révèle que les «inondations, tempêtes, canicules et sécheresses ont un coût humain et financier particulièrement élevé». C’est pourquoi, estime l’Onu, « lutter contre les changements climatiques, c’est investir dans un monde plus sûr ».

Les catastrophes naturelles, toujours plus fréquentes, ont tué quelque 600 000 personnes en vingt ans, a annoncé, lundi 23 novembre, l’Organisation des Nations unies (ONU). Depuis 1995, «les catastrophes météorologiques ont pris 606 000 vies, en moyenne 30 000 par an, avec en plus 4,1 millions de personnes blessées, devenues sans abri ou ayant eu besoin

d’une aide d’urgence », indique le bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Unissdr) dans ce rapport. Bien que moins fréquentes que les inondations, les tempêtes ont été les catastrophes climatiques les plus meurtrières, avec 242 000 morts. En Afrique, ce sont le Kenya et l’Ethiopie qui sont les pays les plus touchés.

Les chefs d’Etat du monde entier ont appelé à une action urgente contre le réchauffement climatique. Mais, au fil des jours, les lignes de fractures qui divisent pays du Nord et du Sud sont vite réapparues. La planète se réchauffe à une vitesse inédite, sous l’effet des émissions issues de la combustion des énergies fossiles mais aussi des modes de production agricole et d’une déforestation record. Du Pakistan aux îles du Pacifique, de la Californie aux vignobles du Bordelais en France, le climat déréglé bouleverse des régions entières: canicules, sécheresses, côtes grignotées par la mer… Au-delà de +2°C, les scientifiques redoutent un emballement: cyclones à répétition, chute des rendements agricoles, submersion de territoires, de New York à Bombay…En vue de la conférence, 184 pays (sur 195) ont publié des plans de réduction de leurs émissions, une participation inespérée qui place cependant encore le monde sur une trajectoire de +3°C.Jean-François Julliard, de Greenpeace France, s’est dit “optimiste parce que l’impulsion politique est là mais il va falloir voir ce que ça donne”. Pour le climatologue Jean Jouzel, cependant, “il faudrait une baguette magique pour que chacun double les contributions qu’il a promises”. Au finish, l’on est encore des objectifs de 1,5 degrès...

Climat

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Desmond Tutu: «nos dirigeants ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas»

Cinécyclo apporte de l’innovation dans le secteur

énergétique : regarder un film en pédalant un vélo

Importance d’un accord de la COP21

L’archevêque sud-africain et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu avait prévenu les dirigeants internationaux des graves risques de “crises économiques et migratoires” en cas d’échec de la conférence de Paris sur le climat. “Echouer à prendre le taureau par les cornes enverra un message direct de mépris aux nations et aux peuples plus pauvres, qui ne peuvent assumer les coûts afin de réduire l’impact de la hausse des températures”, a estimé l’icône anti-apartheid dans un communiqué, à la veille du sommet historique qui a réuni150 chefs d’Etat et de gouvernement au Bourget (nord de Paris) pour lancer officiellement la 21e conférence

de l’ONU sur les changements climatiques (COP21).“Cela va provoquer des crises économiques et migratoires sans précédent, en aggravant de façon dramatique l’insécurité mondiale”, a-t-il ajouté.“Le temps de l’incompréhension face aux conséquences humaines et environnementales

désastreuses du consumérisme sauvage et de l’égoïsme est terminé. Nos dirigeants ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas. S’ils ne passent pas à l’action, ils diront très clairement qu’ils s’en fichent”, a souligné le prix Nobel de la Paix 1984. A-t-il été écouté?

Saër SY

Sénégal : les populations s’opposent à la construction de

la centrale à charbon de Bargny !

En prélude à la COP21, la conférence des Nations unies sur le climat, qui prévoit d’accueillir quelques 40 000 participants du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (Seine-Saint-Denis) en France, la population de Bargny a manifesté son désaccord à la création d’une centrale à charbon au Sénégal.Selon Daouda Lary Kane, spécialiste en la matière, cette centrale à charbon ne fera qu’accentuer les émissions de gaz à effet de serre. Il a d’ailleurs fourni une étude qui présage qu’avec cette centrale à charbon : « le Sénégal atteindra plus 2000 tonnes de gaz à effet de serre» prévient-il.

Burkina Faso : la première centrale à biogaz du pays a une capacité de 275 kw

Mauritanie : Une centrale éolienne de 30 MW mise en service

La première centrale à biogaz du Burkina Faso sera exploitée par le promoteur privé FASOBIOGAZ, filiale de FASOGAZ. D’une capacité de 275 KW, elle est située dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou

et permettra d’alimenter environ 4100 ménages. La production se fera à partir des déchets organiques provenant de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, des éleveurs indépendants et des collecteurs de déchets. Le

bio digesteur d’une capacité de traitement de 40 tonnes par jour produira dès mi-novembre l’énergie qui sera directement déversée dans le réseau de distribution de la Société nationale burkinabé d’électricité.

La Mauritanie vient d’inaugurer une centrale éolienne d’une capacité totale de 30 MW. L’infrastructure qui est composée de 15 éoliennes est basée à Nouakchott selon APA qui souligne également que son installation a coûté quelques 51 millions de dollars au pays. La centrale a été financée par le gouvernement et le Fonds arabe de développement économique et social (FADES).Cette centrale éolienne permettra à la Mauritanie d’assurer 13,6% de ses besoins énergétique. «Avec la mise en place de ce champ éolien, la Mauritanie dispose désormais d’une nouvelle source de production énergétique propre, sûre et économiquement rentable», a affirmé Mohamed Salem Ould Bechir, ministre mauritanien du pétrole, de l’énergie et des mines.

Il n’y pas que le vent, le soleil, l’eau … qui produisent des énergies renouvelables. Le vélo est aussi une source d’énergie renouvelable. Ici, l’énergie est produite en pédalant le vélo et le but visé est d’être autonome en énergie engendrée par ce vélo.Selon l’initiateur du projet, Vincent Hanrion, « l’objectif de ce projet est d’être complètement autonome en électricité». Et pour arriver à cette fin, son équipe a mis sur pied « une génératrice électrique à pédale ». « C’est dire que, quand il y’a une soirée de projection, on demande au public de venir pédaler sur nos vélos pour générer de l’électricité» explique-t-il. Au Sénégal, l’équipe a mis sur pied la génératrice électrique à pédale communément appelée la «Made in Sénégal ». Vincent Hanrion estime qu’il peut rendre accessible le cinéma dans les endroits les plus reculés et dépourvus d’électricité grâce à l’énergie engendrée par son vélo par le biais de ses voyages d’aventures. Et le premier voyage d’aventure de cinécyclo programmé est le tour du Sénégal. Un voyage de 3000 kilomètres qui démarre le 15 novembre prochain jusqu’au 1er juin 2016. Au menu de son périple, M. Henrion et son équipe ont prévu 40 soirées de projection dans 6 zones : la Casamance, Niokoloba, Saint-Louis, Sine Saloum, Podor et Kédougou. Cinécyclo vise donc à offrir des projections gratuites en plein air dans des villages isolés dépourvus d’électricité grâce à l’énergie générée par ce vélo.

Développement durable 22

« Le contenu de ce rapport souligne pourquoi il est si important qu’un nouvel accord sur le changement climatique émerge de la COP21 à Paris en décembre », affirme la directrice de l’Unisdr, Margareta Wahlström, dans la présentation du document sur le coût des catastrophes naturelles. « Le changement climatique, la variabilité climatique et les phénomènes météorologiques constituent une menace à l’éradication de l’extrême pauvreté » dans le monde, explique Mme Wahlström, appelant les pays à, réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à empêcher la dégradation de l’environnement.

Energies Renouvelables

Moctar FICOU

NUMÉRO 24- DU 15 DECEMBRE AU 14 FEVRIER 2016

Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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om Y’a pas que la finance 23

Pris au piège des fantasmes de l’Etat Islamique ?

E st-ce que ça vous arrive de vous retrouver dans des moments qui paraissent correspondre plutôt à une

fiction ? Comme par exemple, un thriller ? Avec tout ce qui se passe ces jours, de Paris à Bamako, et de Bruxelles au Caire, parait-il qu’on est légèrement égarés dans la dimension romanesque. Ça fait penser au livre de Maxime Chattam, «La Théorie Gaia».Reconnu comme un thriller «diablement réaliste», c’est un roman qui parle d’un future proche, une continuation hypothétique de notre présent : il y a une Commission Européenne, des grandes corporations, des catastrophes naturelles qui se multiplient, la nature humaine en dérive, des mercenaires en action, et des mémos en attente de lecture sur le bureau présidentiel, au Palais de l’Elysée. L’action du roman est assez simple: une coalition faite entre les pouvoirs politiques et économiques du monde a financé des expériences sur la nature humaine. Entre les jeux des intérêts et des egos, ces expériences deviennent incontrôlables. Des secrets d’Etat explosifs sont divulgués. L’agressivité, reconnue en tant que caractère intrinsèque de l’humain depuis le temps que l’homo-sapiens s’est hissé au sommet de la chaine alimentaire grâce à la violence, est exploitée au maximum. On arrive à le stimuler dans le cas des personnes avec des sensibilités émotionnelles, des maladies physiologiques ou bien des pulsions criminelles par le billet de la science et de la manipulation. Appuyant sur le clavecin des instincts ancestraux, l’objectif est de créer une armée indestructible des monstres et de renforcer le cercle des «puissants». La fatalité se déclenche quand les gens du pouvoir perdent le contrôle et les sujets de ces expériences deviennent les metteurs en scène qui accaparent le panneau de commande. Bien évidemment, le scénario se développe d’une manière sanglante et monstrueuse: des massacres, des exécutions et des

tortures qui surpassent ce qu’on considère comme humain. La débauche de la violence dépasse la matrice du prévisible ; il y a un danger qu’il se transforme en phénomène naturel, un autre type de catastrophe dans la logique de la vie sur terre. Une narration tristement proche de ce qu’on vit ces jours ; peut-être une clef d’interprétation du présent ?Il y a presque un an, pendant un évènement au Vladai International Discussion Club, intitulé «L’ordre du monde : des nouvelles règles ou pas de règles ?», Valdmir Poutine expliquait le fonctionnement de Daesh, de la dynamique du conflit et des ambitions néo –impérialistes, commentant les actions des Etats-Unis en Syrie, en Irak et en Lybie : « qui a armé les Syriens qui se battaient avec Assad ? Qui a créé le climat politique et d’information nécessaire pour faciliter cette situation ? Qui a soutenu la livraison d’armes dans la région ? La plupart d’entre eux (les djihadistes) sont des mercenaires. Ils luttent pour ceux qui payent plus. Et, continuant l’interrogation d’une manière critique : « N’est-il pas possible de prévoir un pas en avant ? ». Poutine déclarait que la Russie ne soutient pas cette politique américaine. En ce mois de novembre 2015, suite aux attentats de Paris, lors d’une conférence de presse à Kuala Lampur, pendant le sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, Obama assurait que les Etats-Unis et leurs alliés poursuivraient sans relâche leur lutte contre les extrémistes de Daech «Nous les éliminerons. Nous reprendrons les terres où ils sont, nous supprimerons leurs financements, nous traquerons leurs dirigeants, nous démantèlerons leurs réseaux, leur lignes de ravitaillement, et nous les éliminerons». Qui est qui? Ou est ce qu’on se trouve aujourd’hui? Aprés Paris, la France lance des attaques aériennes, d’autres s’alignent et la guerre arrive même a se démocratiser: le parlement anglais discute et vote mais le raisonnement reste bizarrement

inapproprié à cette nouvelle dimension créée par l’Etat islamique. Bizarre à écouter le cri médiéval «aux armes», et la rhétorique de la vendetta au XXI siècle de la part de nos leaders. Il y’en a qui prient. Même le Dalai Lama s’en doute, tout en étant croyant : il voit la situation comme une affaire créée par l’humanité ; et c’est à l’humain de l’améliorer. Mais comment ? Nicolas Henin, un des journalistes otages de Daech, libéré en 2014, est engagé aujourd’hui dans une campagne pour la paix en Syrie, et contre le régime d’Assad. Dans un texte publié dans le Guardian, il dit craindre que les bombardements aériens de la Coalition ne fassent qu’aggraver la situation. Cette opinion est partagée par un grand nombre de représentants de la société civile. Entre pays dits démocratiques, les divergences sont fortes. Ainsi, le Canada a renoncé à la stratégie des attaques aériennes. Les enjeux sont trop complexes et l’Etat Islamique emballé dans une boule fantastique pour que les bombardements puissent aboutir. En ayant vu les djihadistes de l’intérieur, Henin commente : «je peux vous dire que l’idée que vous vous faites d’eux est pour l’essentiel le résultat d’une campagne de marketing et de relations publiques. Ils se présentent comme des super héros. Cependant, hors caméra, ils sont pathétiques à bien des égards. Ce sont des enfants de rue ivres d’idéologie et de pouvoir». Ils vivent dans une autre dimension, des projections apocalyptiques. Comment combattre ceux qui aiment la mort plus que la vie ? Dans le roman de Chattam, la réponse à cette question réside dans l’attachement fort aux valeurs de l’humanité et à l’humanisme, pour ceux qui arrivent à survivre au monstrueux carnage. La réalité, elle, est bien plus complexe. Réussirons-nous ? Henin remarque : « Daech s’effondrera, mais cela passe par la voie politique. Entre-temps, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire au lendemain de ces atrocités. Nous devons impérativement rester forts et résilients, puisque c’est ce qu’ils craignent. Je les connais : nos bombardements, ils les attendent. Ce qu’ils craignent, c’est notre unité. »Peut-être, c’est le temps d’accéder à un niveau de conscience plus élevé., de reconsidérer nos valeurs en cherchant l’unité. Peut-être, aujourd’hui, la seule différenciation qui vaille la peine est celle entre ceux qui nourrissent l’extrémisme et l’agressivité et ceux qui veulent s’aligner aux valeurs humanistes, de l’unité et l’harmonie. Même si Daech s’effondrera, il nous reste la responsabilité de faire en sorte que des citoyens et des sociétés plus harmonieuses voient le jour. Et ça regarde chacun d’entre nous, de Bamako à Paris.

Par Maria Nadolu

Carnets de route

Le samedi 14 novembre, au lendemain des attentats, un jeune homme a posé son piano devant le Bataclan. Il a joué “Imagine”, le célèbre hymne de John Lennon qui nous invite à rêver d’un monde meilleur.

Du 16 au 22 novembre dernier, s’est déroulée dans plus d’une centaine de pays la semaine mondiale de l’entre-prenariat ou Global Entrepreneur-ship week (GEW). Pour célébrer ses entrepreneurs, La Rencontre des Entrepreneurs a co-organisé à Dakar avec l’Institut Africain de Manage-ment (IAM) un événement, jeudi 19 novembre, sous le thème«Inspire Entrepreneurs». Un format rassem-blant entrepreneurs et étudiants que nous voulions inspirant. Pour cet événement spécial, nous avons donc invité une quinzaine d’hommes et de femmes entrepreneurs passionnés et passionnants représentant divers secteurs tels que la logistique, l’édu-cation, le digital, l’environnement, la communication, la beauté. Ils ont partagé leur passion de l’entre-preneuriat et nous espérons avoir suscité des vocations. Au cours de cet événement, lorsque tour à tour les entrepreneurs invités ont partagé leurs parcours et leurs expériences et ont échangé avec le public majo-ritairement étudiant, nous nous sommes posés la question suivante : pourquoi tant de nos jeunes étu-diants semblent-ils être tétanisés à l’idée d’entreprendre alors qu’ils sont dotés d’un bagage intellectuel pluridisciplinaire et d’un accès aux ressources mondiales à travers le net. A l’issue de cet événement, nous avons tiré 4 enseignements majeurs:1ère enseignement : Notre jeunesse est enthousiaste mais n’ose généra-lement pas encore franchir le pas de l’entrepreneuriat. 2ème enseignement : l’accès aux ressources financières est bien sou-vent considéré – à tort - par cette jeunesse comme un préalable pour pouvoir entreprendre.3ème enseignement : les jeunes ont besoin de «rôle model » auxquels s’identifier. Les exemples occiden-taux peinent à les convaincre qu’ils peuvent eux aussi entreprendre. Nous avons été agréablement surpris et rassurés de l’accueil qu’ils ont réservé aux entrepreneurs présents. 4ème enseignement : il n’y a pas assez d’espaces d’échange entre l’en-treprise et l’enseignement supérieur. Or, les entrepreneurs sont les plus à même d’aider les établissements sco-laires à faire évoluer les programmes pour permettre une meilleure adé-quation école – entreprise.Nous tenons d’ailleurs à remercier les organisateurs du GEW Sénégal de nous avoir associé, une nouvelle fois, à cette manifestation. D’ores et déjà, nous vous disons : rendez-vous à l’année prochaine. Pour finir, nous avons senti une vraie dynamique et une volonté mutuelle aussi bien de la part des entrepreneurs que des étudiants de partager une expérience commune. Entrepreneur(e)s et étudiant(e)s persévérons.

ENTREPRENDRE

Africainement vôtreMarjolaine & Rivo

[email protected]