Options pour l'enseignement secondaire en Afrique...

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A la croisée des chemins Options pour l'enseignement secondaire en Afrique Subsaharienne Adriaan M. Verspoor avec l'équipe SEIA SYNTHÈSE SÉRIE DÉVELOPPEMENT HUMAIN DE LA RÉGION AFRIQUE

Transcript of Options pour l'enseignement secondaire en Afrique...

A la croisée des cheminsOptions pour l'enseignement secondaireen Afrique SubsaharienneAdriaan M. Verspooravec l'équipe SEIA

SYNTHÈSE

SÉRIE DÉVELOPPEMENT HUMAIN DE LA RÉGION AFRIQUE

At the Crossroads_French.qxp 3/24/08 7:45 PM Page 1

Washington, D.C.BANQUE MONDIALE

A la croisée descheminsOPTIONS POURL’ENSEIGNEMENT SECONDAIREEN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

SÉRIE DÉVELOPPEMENTHUMAIN DE LA RÉGION AFRIQUE

Adriaan M. Verspooravec l’équipe SEIA

SYNTHÈSE

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© 2008 La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement / La Banquemondiale1818 H Street, N.W.Washington, DC 20433Téléphone 202-473-1000www.worldbank.orgE-mail: [email protected]

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Image de couverture: Jacob Bregman/The World Bank.

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Table des matières v

Foreword ix

Remerciements xiii

SYNTHÈSE 1

Le défi 2Enseignement secondaire et développement 9Leçons des expériences internationales 13Élaborer des stratégies africaines de développement

de l’enseignement secondaire 14Mise en œuvre des réformes 31Le rôle de l’assistance internationale 33Conclusion 35

Notes 37

Références et ouvrages à consulter 37

ENCADRÉS

1 Au Kenya, une utilisation plus efficace des enseignants 162 Thaïlande: Expansion de l’enseignement secondaire 23

FIGURES

1 Taux de scolarisation brut dans l’enseignement secondaire, par région, 2004 ou années suivantes 3

2 Survie (%) d’une cohorte d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire en ASS, 2003 4

3 Relation entre capital humain et croissance économique 124 Aide au secteur de l’éducation en ASS 1999–2005 34

Matières

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iv • Matières

TABLEAUX

1 TIMSS (2003) Score moyen, élèves de huitième année (sélection de pays) 6

2 Hausse moyenne annuelle (%) du nombre d’élèves et d’enseignants du secondaire en ASS 8

3 Valeurs repères permettant de rendre compte du développement de l’enseignement secondaire (2015) 17

4 Résumé des options de politiques pour le développement de l’enseignement secondaire 29

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Foreword

Remerciements

Abréviations

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Cartographie du défiEnseignement secondaire et développementLeçons tirées de l’expérience internationale Vers une stratégie africaine de développement de l’enseignement secondaireMettre les réformes en pratiqueMobiliser le soutien extérieurConclusion

CHAPITRE 1. JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE LA SEIA

Des défis impressionnantsUne conjoncture propiceReconnaître la diversité du système et ses liens Les résultats sont influencés par les choix de politiquesL’initiative SEIA (Secondary Education Initiative for Africa ou Initiative pour

l’enseignement secondaire en Afrique)Méthodologie et structure du document

CHAPITRE 2. CARTOGRAPHIE DU DÉFI

Participation et équitéUne pertinence et une qualité insuffisantesCoûts élevés, ressources limitéesUn compromis entre la qualité et la quantité?Conclusion

Matières: A la croisée de chemins

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vi • Matières

CHAPITRE 3. ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET DÉVELOPPEMENT ENAFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le retour du privé dans l’enseignementEnseignement et croissanceL’impact de l’enseignement secondaire sur les bilans sociauxSaisir les bilans sociaux et économiques Implications des politiquesConclusion

CHAPITRE 4. LEÇONS TIRÉES DE L’EXPÉRIENCE INTERNATIONALE

Le défi africain dans une perspective comparée Le développement de l’enseignement secondaire dans d’autres régionsLeçons pour l’Afrique subsaharienne

CHAPITRE 5. FINANCER L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

L’explosion de la demandeLes défis des politiques: cinq scénarios différents Les besoins de financementLes dépenses récurrentes autres que les salaires des enseignantsL’internatLe développement de l’infrastructureStructure prévueConclusion

CHAPITRE 6. QUALITÉ ET PERTINENCE DES PROGRAMMES, ÉVALUATIONSET EXAMENS

Tendances mondiales du contenu des programmes de l’enseignement secondaire

Panorama des programmes d’enseignement secondaire en Afrique subsaharienne

Intégrer le premier cycle de l’enseignement secondaire à un cycle continu d’enseignement de base

Au delà de l’enseignement de base: préparer au travail et à la poursuite des études

Améliorer l’apprentissage des élèves en mathématiques et en sciencesTechnologies de l’information et de la communicationVers des systèmes efficaces d’évaluation et d’examens Conclusion

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Matières • vii

CHAPITRE 7. OFFRIR DES OPPORTUNITÉS D’APPRENTISSAGE EFFICACESET ÉQUITABLES

Des enseignants compétents: l’épine dorsale d’un système efficaceRepenser la formation des enseignantsLa direction et le soutien des écolesLes manuels: des ressources essentielles pour l’apprentissageQualité et équitéConclusion

CHAPITRE 8. RENFORCER LA GOUVERNANCE ET LA GESTION

Décentraliser la gouvernance et la gestion de l’enseignement Pour des écoles efficacesDes systèmes de gestion basés sur les donnéesDes partenariats public-privéConclusion

CHAPITRE 9. LA VOIE À SUIVRE

Conditions initialesVers une stratégie africaine de développement de l’enseignement secondaireMettre les réformes en pratiqueConclusion

CHAPITRE 10. SOUTENIR L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE–LA CONTRIBUTION DES PARTENAIRES AU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

L’aide à l’enseignement secondaireTendances du soutien de la Banque mondialeLa voie à suivre

ANNEXES

Annexe 1: Liste des rapports sur la situation dans les pays (CSR—Country Status Reports) relatifs à l’enseignement

Annexe 2: Structure de l’enseignement secondaire en Afrique subsaharienneAnnexe 3: Statistiques sur l’enseignement secondaire

Notes

Références

Index

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Avant-propos du rapport de synthèse final sur l’Initiative pour l’ensei-gnement secondaire en Afrique (SEIA).

L’extension de l’accès à l’enseignement secondaire en Afrique subsa-harienne et l’amélioration de la qualité de celui-ci sont des facteursmajeurs de croissance économique dans la région. Telle est la conclusionqui ressort de nombreux travaux analytiques financés par la Banque mon-diale et divers partenaires africains et internationaux, et que présente cerapport de synthèse sur l’Initiative SEIA. Se voulant un recueil de bonnespratiques et de solutions potentielles en matière de systèmes d’enseigne-ment secondaire de haute qualité dans les pays africains, ce rapport pro-pose les éléments d’une « feuille de route » visant à renforcer la réactivitédes systèmes d’enseignement secondaire africains aux défis du XXIe siècle.Son principal objectif est de faciliter le dialogue politique au sein des paysafricains d’une part, et entre ces pays et leurs partenaires au développe-ment d’autre part.

Ce rapport constitue une étape importante dans la mesure où il meten évidence des questions issues d’expériences réussies de promotion del’enseignement primaire dans des pays africains. Grâce aux efforts entre-pris par ces pays avec le soutien de bailleurs de fonds extérieurs, et en par-ticulier de la campagne « Éducation pour tous », le taux de scolarisationbrut dans l’enseignement primaire est passé de 63% en 1990 à 95% en2006. De même, le taux d’achèvement du primaire est monté de 49% à65% pendant cette période. Comme conséquence de ces hausses, lademande d’enseignement secondaire en Afrique a rapidement augmenté,et les taux de scolarisation à ce niveau d’études ont connu une augmen-tation supérieure à celle de l’enseignement primaire et à celle des autresrégions du monde. Malgré cela, la demande continue à excéder l’offre de

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x • Foreword

places, soulevant des questions comme: Que vont devenir les élèves quit-tant l’école primaire ? Les familles continueront-elles à faire des sacrificespour envoyer leurs enfants dans les écoles primaires si les opportunités deformation et de poursuite des études dans le secondaire restent aussi limi-tées ? Ces interrogations suggèrent clairement que pour pouvoir pour-suivre les louables progrès réalisés à ce jour dans l’enseignement primaire,il faut impérativement assumer le développement de l’enseignementsecondaire et de la formation.

Plus important encore, les pays africains sont impatients de renforcerleur compétitivité dans l’économie mondiale d’aujourd’hui. Cette der-nière reposant de plus en plus sur le savoir et les compétences, pourréussir à entrer dans la compétition mondiale, les qualifications de lapopulation active doivent impérativement dépasser le niveau de l’ensei-gnement primaire. Même si l’universalisation de l’enseignement primaireconstitue une première étape capitale, les pays africains doivent mainte-nant s’attaquer à la question de la couverture limitée de l’enseignementsecondaire. En 2005, la scolarisation dans l’enseignement secondaire despays africains s’établissait en moyenne à environ 30% seulement, contre65% en général dans les pays en développement, et pratiquement 100%en Asie de l’Est. Dans la plupart des cas, la qualité n’est pas non plus aurendez-vous. Pourtant, de récentes études montrent que dans tous les paysà revenu intermédiaire, la qualité et la quantité des diplômés de l’ensei-gnement secondaire et supérieur comptent parmi les facteurs clés de laperformance économique et sociale.

Le développement de l’enseignement secondaire pose inévitablement demultiples problèmes, parmi lesquels l’extension de l’accès, l’améliorationde la qualité et de la pertinence de ses services, ainsi que le renforcementde l’égalité des chances—entre garçons et filles, entre villes et campagnes,entre riches et pauvres, entre régions d’un même pays. L’agenda de laréforme ne sera donc pas facile à élaborer. Il impliquera en effet des chan-gements fondamentaux dans la manière d’approcher l’enseignementsecondaire. Par exemple, les programmes d’enseignement devront sou-vent être adaptés aux exigences d’économies en cours de modernisation.Dans de nombreux pays africains, ils n’ont pas été révisés depuis desdécennies. La plupart des systèmes d’enseignement secondaire africainscontinuent à refléter les traditions élitistes d’une scolarité académique quine suit pas l’évolution rapide de la société et du marché du travail. Lecaractère obsolète et non pertinent des programmes scolaires est l’une descauses du gâchis que représentent les redoublements et les abandonsd’études. Malheureusement, lorsque des réformes des programmes ontété entreprises, elles n’ont souvent connu qu’un succès limité.

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Foreword • xi

Les défis de l’enseignement secondaire ne pourront être relevés sansmobilisation de ressources. Essentiellement, il y a trois moyens d’y parve-nir: (a) des gains d’efficacité, pour optimiser l’utilisation des ressourcesexistantes ; (b) un effort financier supplémentaire consenti par les payseux-mêmes (incluant des partenariats public-privé), complété par le sou-tien de partenaires au développement externes ; et (c) la croissance éco-nomique. Concernant les gains d’efficacité, le rapport met en évidence lesstructures de coûts actuelles, qui indiquent qu’en moyenne, le coût publicpour un élève du premier cycle de l’enseignement secondaire en Afriqueest 3 à 4 fois plus élevé que celui pour un élève de l’école primaire; il estaussi 6 fois plus élevé pour un élève du deuxième cycle secondaire, et 12fois plus élevé pour un élève de l’enseignement technique et de la forma-tion professionnelle (ETFP). Ce rapport examine ce qui peut être fait pourréduire ces ratios de coûts de manière à produire des diplômés mieux for-més et en plus grand nombre à partir des mêmes ressources. En ce quiconcerne l’effort à consentir par les pays, beaucoup d’entre eux consacrentdéjà une part importante de leurs dépenses publiques à l’enseignement etpourraient ne pas pouvoir l’augmenter. C’est pourquoi les partenariatspublic-privé, qui permettent de renforcer l’effort public, sont une optionà étudier. Enfin, la croissance économique jouera un rôle crucial dans ledéveloppement de l’enseignement secondaire, comme l’a montré l’expé-rience des pays d’Asie de l’Est. Parce qu’elle engendre les ressources néces-saires aux investissements dans l’enseignement secondaire, cette croissanceaide à mettre en œuvre des réformes politiquement difficiles.

L’agenda de développement de l’enseignement secondaire en Afriqueest surchargé, en partie parce qu’il n’a pas été l’objet d’une attention suf-fisante dans le passé. Les responsables politiques ont maintenant com-mencé à discuter et débattre de la meilleure voie à suivre. Dans le rapportde synthèse complet ici résumé, le lecteur trouvera les conclusions etrecommandations issues de trois conférences SEIA régionales (Accra en2007, Dakar en 2005 et Kampala en 2003), de huit études thématiques,ainsi que de divers rapports de recherches internationales et études réali-sées par des équipes nationales (voir www.worldbank.org/afr/seia).L’équipe SEIA de la région Afrique, dirigée par Jacob Bregman, continueraà travailler sur les principaux problèmes avec ses homologues, et prépa-rera le terrain pour un soutien accru de l’enseignement secondaire et de laformation par la Banque mondiale. Ce rapport a également pour but defournir une information pertinente au dialogue technique et stratégiqueavec nos pays partenaires et avec la communauté des bailleurs de fondslocaux. Je souhaite que les éléments de réflexion qu’il offre contribuentutilement au dialogue de politiques en cours et à la conception de

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programmes, afin que la réforme de l’enseignement secondaire s’enracineen Afrique et aide ce continent à avancer sur le chemin de la croissanceéconomique et du développement social.

Yaw AnsuDirecteur, Département du développement humain de la région

Afrique (Africa Human Development Department)Banque mondiale

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L’étude SEIA est une initiative du Département du développementhumain de la région Afrique (Africa Human Development Department)de la Banque mondiale. Elle vise à fournir aux pays africains un sou-

tien à l’élaboration de stratégies durables dans le domaine de l’enseigne-ment secondaire. L’équipe de projet est dirigée par Jacob Bregman (spécia-liste principal en éducation, région Afrique, Banque mondiale—AFTHD).L’initiative SEIA a rassemblé des spécialistes africains de l’enseignementsecondaire, des responsables des ministères de l’Éducation, des acteurs de lasociété civile et des représentants de partenaires au développement interna-tionaux et locaux, dans le but de discuter des bonnes pratiques et de parta-ger les expériences de mise en œuvre. Leurs contributions sont intégréesdans ce rapport. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

Le programme de l’étude SEIA a produit huit études thématiques, unerevue de la littérature (réalisée avec l’IIEP de l’Unesco), plusieurs étudespays et trois conférences SEIA régionales (en Ouganda en 2003, au Séné-gal en 2004 et au Ghana en 2007). En octobre 2005, un atelier sur le coûtet le financement durable de l’initiative SEIA a été organisé en collabora-tion avec la Vrije Universiteit Amsterdam ; à cette occasion, des articles ontété rédigés par le Professeur Keith Lewin (University of Sussex) et AlainMingat (IREDU, Université de Bourgogne). L’auteur souhaite remerciertoutes les personnes qui ont contribué aux huit études thématiques et à larevue de la littérature intitulée « Grandes tendances de l’enseignementsecondaire dans les pays industrialisés: sont-elles pertinentes pourl’Afrique ? » (IIEP, UNESCO). Les conférences régionales ont bénéficiédes commentaires des représentants de 38 équipes nationales. Tous lesarticles et résultats sont publiés en ligne sur le site Web de l’Initiative SEIA:http://worldbank.org/afr/seia/.

Remerciements

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xiv • Remerciements

Adriaan Verspoor (consultant senior en éducation) est l’auteur du rap-port. Ce travail a bénéficié des contributions de nombreux collègues.Nous adressons en particulier nos remerciements aux collègues et contri-buteurs suivants: l’Institut de la Banque mondiale pour son apport à l’or-ganisation des conférences SEIA régionales ; Jacob Bregman, qui a sou-tenu l’élaboration de ce livre depuis sa première élaboration ; leProfesseur Keith Lewin (University of Sussex) pour son apport sur les coûtset le financement de l’enseignement secondaire (chapitre 5) ; MamadouNdoye (secrétaire exécutif de l’ADEA) pour ses passionnantes contribu-tions aux conférences SEIA régionales; Andrew Clegg (consultant senior,Namibie), Aidan Mulkeen (AFTH1) et Wout Ottevanger (Vrije UniversiteitAmsterdam) pour leur apport sur les enseignants du secondaire, lesdirecteurs de l’enseignement et les chefs d’établissement (chapitre 7) ;et Patrick Ramanantoanina pour son rapport sur la réforme de l’ensei-gnement secondaire et de la formation à Madagascar. Birger Fredriksen(conseiller principal) et Keith Lewin ont fait un commentaire détaillé dupremier projet de rapport. Paul Glewwe a commenté le résumé des don-nées économiques (chapitre 4). Jee-Peng Tan (conseiller en éducation,AFTHD) a apporté la vision du programme de travail de la région Afrique.Yaw Ansu (directeur du Développement humain pour la région Afrique)a fourni l’orientation stratégique d’ensemble, du point de vue de la crois-sance économique et du développement social en Afrique. Enfin, KashaKlosowska a offert une précieuse assistance à la recherche au cours de larédaction du rapport.

Durant tout le programme de l’étude SEIA, de précieux apports ont étéfournis par plusieurs assistants de recherche: Steffi Stallmeister, KarenBryner, Nicole Laurence, Valerie Nussenblatt, Geraldine Simonnet etKasha Klosowska, tous consultants. Enfin, Norosoa Andrianaivo (AFTH3)a apporté son soutien administratif et technique.

Le programme de l’étude SEIA est financé par la Banque mondiale, lesFonds fiduciaires norvégien et irlandais pour l’éducation, ainsi que pardes subventions des gouvernements français, néerlandais et japonais.Nous exprimons notre reconnaissance pour toutes ces contributions.

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Chaque croisement de la route menant vers l’avenirest tenu par 10 000 hommes chargés par la traditionde garder le passé.

—Maurice Maeterlinck

Al’orée du XXIe siècle, les défis posés par le développement de l’édu-cation en Afrique subsaharienne (ASS) sont inédits et pressants. Lajeunesse africaine d’aujourd’hui va vivre et travailler dans des socié-

tés de plus en plus ouvertes et démocratiques, où la technologie joue unrôle pilote croissant, qui font partie de réseaux mondiaux de productionet de commerce, et connaissent des changements économiques et sociauxrapides. Mais bien souvent, ces jeunes ne possèdent pas le niveau éduca-tif nécessaire pour remplir au mieux les objectifs de développement natio-nal ni pour satisfaire leurs aspirations personnelles.

Conscients de l’importance primordiale de l’éducation de la popula-tion pour l’accélération de la croissance et du progrès social, les pays d’ASSont fait de gros efforts pour permettre à tous les enfants d’achever un cycled’enseignement primaire de qualité acceptable. Parallèlement, ils se sontengagés à offrir des opportunités depoursuite des études et à élargir l’accèsà l’enseignement secondaire.1 Il s’agitlà de défis politiques majeurs. La plu-part des systèmes d’enseignementsecondaire sont en effet très coûteux etconçus pour préparer une élite res-treinte à l’enseignement supérieur. Ilsne sont pas prêts à dispenser à une majorité de jeunes le savoir et les com-pétences nécessaires à l’emploi dans des sociétés où le marché du travailfait grand cas de la capacité à apprendre et à acquérir de nouvelles compé-tences tout au long de la vie. Il n’est pas question de simplement étendreles systèmes existants, en raison notamment des contraintes pesant sur les

Synthèse

A une époque de croissance économique et de

mutation sociale rapide, les pays d'ASS ne peuvent

ignorer la demande croissante d'enseignement

secondaire, ni le besoin de renforcer le capital humain

national.

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2 • A la croisée des chemins

ressources publiques. Les changements de coûts, de financement et de cur-ricula sont inévitables, mais tout aussi importante est la nécessité de chan-ger les représentations mentales de la scolarisation et de la gouvernance del’enseignement qui continuent de dominer les politiques et les pratiqueséducatives en ASS. Les prises de décision y sont en effet davantage guidéespar des considérations idéologiques que par le pragmatisme; elles ne sontque rarement appuyées sur des faits. Par ailleurs, la résistance au change-ment est souvent fortement ancrée dans le monde de l’enseignement.Dans de nombreux pays, la politique éducative est séparée des objectifs dedéveloppement national à long terme. Cantonnée à la résolution des pro-blèmes à court terme, elle reste souvent l’affaire des spécialistes du minis-tère de l’Education. Enfin, elle est plus souvent caractérisée par la gestionde crise et les discours politiques que par le développement et le renforce-ment des capacités.

Il est nécessaire et urgent de réaliser une évaluation pragmatique despolitiques capables de sous-tendre des stratégies de long terme au servicede l’enseignement secondaire en ASS. Dans le but d’assister les pays danscet effort, l’Initiative pour l’enseignement secondaire en Afrique (SEIA) asoutenu depuis 2002 un processus participatif d’analyse, de dialogue et deréflexion.2 Ce document présente un résumé des conclusions du rapportde synthèse SEIA intitulé A la croisée des chemins: options pour l’enseignementsecondaire en Afrique subsaharienne. Il traite surtout de l’enseignementsecondaire général et complète des travaux précédents sur le développe-ment des compétences techniques et sur le rôle de l’enseignement tech-nique et de la formation professionnelle, réalisés par Johanson et Adams(2004).

Le défi

Dans la plupart des pays en développement, l’enseignement primaire n’estplus l’ultime niveau éducatif atteint par la plupart des élèves. La transitionvers une situation où la plupart des élèves achèvent le premier cycle de l’en-seignement secondaire, et un nombre croissant d’entre eux le deuxièmecycle, est déjà bien entamée dans l’ensemble du monde en développe-ment, sauf en ASS, où elle n’a commencé que récemment. Les taux de sco-larisation dans l’enseignement secondaire en ASS sont inférieurs à ceux detoutes les autres régions du monde (cf. Figure 1), ce qui réduit la capacitédes gouvernements à mettre en œuvre des stratégies de développementvisant l’accélération de la croissance, la promotion du partage équitable deses avantages et le renforcement de la cohésion sociale. En clair, l’Afriquesubsaharienne ne peut plus se permettre de négliger l’enseignementsecondaire dans ses stratégies et politiques éducatives.

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Synthèse • 3

Les indicateurs de l’enseignement secondaire varient considérable-ment d’un pays à l’autre. Le Botswana, le Cap Vert, l’Ile Maurice, la Nami-bie, les Seychelles et l’Afrique du Sud scolarisent plus de 80% du grouped’âge concerné dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, tandisque ce taux n’atteint pas 20% au Burundi, au Burkina Faso, en Républiquecentrafricaine, au Niger et au Rwanda. Cette même variance s’observedans le deuxième cycle du secondaire, avec des taux de scolarisation brutallant de 3% au Mozambiqueà 92% aux Seychelles. Les dis-parités concernent aussi lesdépenses publiques. La partdes dépenses publiques dans lebudget de l’éducation varie de11% en Sierra Leone à 50% enErythrée.3 Son coût unitaire, exprimé en pourcentage du PIB par habitant,va de 6% au Botswana à 73,5% au Burundi. Le ratio élèves/enseignant vade 14 aux Comores et de 16 au Botswana et au Swaziland à 46 au Malawi

En raison de différences historiques et culturelles et des

choix de politiques passés, l'état de l'enseignement

secondaire varie considérablement à travers le

continent.

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premier cycle du secondaire ensemble du secondaire second cycle du secondaire

Figure 1 Taux de scolarisation brut dans l’enseignement secondaire, par région,2004 ou années suivantes

Source: UIS Global Education Digest, 2006.

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4 • A la croisée des chemins

et 54 en Ethiopie. Cependant, en dépit de ces différences, les défis restentles mêmes pour de nombreux pays: élargir l’accès à l’enseignement secon-daire, améliorer sa qualité et assurer son équité.

De faibles taux de scolarisation et d’achèvement

Sur les 60% de chaque cohorte d’âge achevant le cycle primaire, 75% sontadmis dans le premier cycle du secondaire. Ceci signifie que moins d’unenfant sur deux en âge d’entrer dans le secondaire entre effectivement aupremier cycle, et moins d’un enfant sur quatre atteint le deuxième cycle.Environ 30% de chaque cohorte achève le premier cycle du secondaire, etseulement 12% le deuxième cycle. Enfin, l’efficacité interne du système estfaible: malgré la sélection en amont, un tiers des élèves entrant dans lepremier cycle du secondaire n’achèvent pas ce cycle. Dans le second cycledu secondaire, ce chiffre ne dépasse pas 50%, ce qui est stupéfiant(cf. Figure 2). Quant à l’enseignement technique et la formation profes-sionnelle (ETFP), ils n’occupent qu’une place marginale dans le systèmeéducatif en ASS: malgré d’importantes variations par pays, ils ne repré-sentent en moyenne que moins de 10% de la scolarisation totale dans lesecondaire.

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secondaire(PCS)

entre dans SCS termine SCS

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Figure 2 Survie (%) d’une cohorte d’élèves de l’enseignement primaire etsecondaire en ASS, 2003

Source: UNESCO Breda.Note: EP = enseignement primaire; PCS = premier cycle du secondaire; SCS = second cycle du secondaire.

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Synthèse • 5

Un accès encore inéquitable

Dans la plupart des pays, l’enseignement secondaire profite aux groupessociaux urbains les plus riches, mais demeure en grande part inaccessibleaux populations rurales, en particulier aux filles. L’objectif tant de l’ini-tiative EPT que celui du Millénaire pour le développement, qui étaitd’éliminer les disparités entre les sexes pour 2005, n’a pas été atteint. Denombreux enfants pauvres n’entrent jamais à l’école primaire, ou aban-donnent avant la dernière année. Quant à ceux qui réussissent à finir lecycle, puis passent le processus de sélection à l’entrée du secondaire, ilsse heurtent encore à de redoutables obstacles à leur scolarisation. Eneffet, les droits de scolarité et autres coûts officiels ou cachés sont sou-vent inabordables. Les établissements d’enseignement secondaire sontsouvent situés dans les grandes villes, ou sont des internats dont le coûtexcède les capacités financières des familles rurales pauvres. Lorsque desbourses existent, elles sont souvent mal ciblées. Les coûts d’opportunitésont donc importants pour les élèves pauvres du secondaire. En outre, lespressions sociales et la tradition s’exercent souvent à l’encontre des élèvespauvres, surtout des filles, qui souhaitent poursuivre leurs études dans lesecondaire.

Des curricula obsolètes, de plus en plus inadaptés et mal appliqués

Le contenu des curricula est souvent inadapté à la nouvelle populationd’élèves ou ne correspondent pas aux savoir-être requis dans des sociétésde plus en plus ouvertes et démocratiques, où les jeunes sont mobiles etconfrontés à des maladies menaçantes comme le VIH/SIDA. Il n’a pasnon plus suivi l’évolution du marché du travail qui exige aujourd’hui descompétences adaptées à la participation à une économie mondiale déter-minée par la technologie. De surcroît, la mise en œuvre des programmesscolaires se heurte à des problèmes. Letemps d’enseignement est souventtrès inférieur à ce que prévoient lesprogrammes, avec pour conséquenceque ces derniers ne sont pas souventtraités en entier. Enfin, le manqued’équipements spécialisés, demanuels scolaires et autres matérielspédagogiques nuit à l’apprentissage.De nombreux élèves quittent donc

L’enseignement secondaire ne contribue pas aussi

efficacement que souhaité au développement des

ressources humaines: dans les économies en

croissance rapide, le nombre des diplômés est inférieur

à la demande de personnel qualifié ; l’accès demeure

inéquitable ; les programmes sont obsolètes ; le niveau

d’acquisition scolaire est bas ; le financement

insuffisant et mal réparti, et l’apport privé mal régulé.

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6 • A la croisée des chemins

l’école mal préparés à la poursuite des études et à l’acquisition de compé-tences dans un cadre scolaire ou professionnel.

De nombreux établissements d’enseignement technique et de forma-tion professionnelle (ETFP) de la région ne sont plus ni adaptés auxbesoins économiques et sociaux, ni compétents au niveau des savoirs dis-pensés, ni satisfaisants sur le plan des coûts et de l’efficacité. Ils négligentsouvent le secteur informel, sont déterminés par l’offre, et répondent tar-divement aux changements des besoins du marché du travail. De plus, lesinvestissements ciblent trop souvent des formations spécialisées et coû-teuses offertes trop tôt dans le cycle éducatif.

Faiblesse des acquis scolaires

Les performances moyennes des élèves aux tests internationaux sont plusbasses que celles des autres régions. De nombreux élèves n’acquièrentdonc pas les connaissances et les compétences visées dans les pro-grammes nationaux d’enseignement. Par exemple, les élèves de huitièmeannée originaires d’Afrique subsaharienne obtiennent de plus mauvaisrésultats aux tests internationaux que ceux des autres pays participants. Autest TIMSS4 2003, le score moyen du meilleur pays d’ASS –le Botswana,avec 366 en maths et 365 en sciences sur 800 pour chaque catégorie- esttrès inférieur à la moyenne internationale (cf. Tableau 1). Seuls les élèvesles plus performants des pays d’ASS approchent le niveau d’acquisitiondes élèves de Singapour qui ont des compétences moyennes.

La qualité du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est aussiune question préoccupante. En général, les programmes y sont fortementorientés vers la préparation de l’entrée à l’université, donc surchargés.Pourtant, de nombreux étudiants sont mal préparés à l’enseignementsupérieur. Leur maîtrise limitée des mathématiques et des sciences d’une

Tableau 1 TIMSS (2003) Score moyen, élèves de huitième année (sélection de pays)

Pays Maths Sciences

Singapour 605 578

Moyenne internationale 467 474

Tunisie 410 404

Maroc 387 396

Botswana 366 365

Ghana 276 255

Afrique du sud 264 244

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Synthèse • 7

part, leur maîtrise insuffisante de la langue d’enseignement d’autre part,causent des problèmes majeurs dans l’enseignement supérieur en Afrique.

Un financement public insuffisant et souvent mal réparti

Confrontés à de nombreuses demandes concurrentes, mais disposant deressources limitées, les gouvernements ne parviennent généralement pasà mobiliser un financement suffisant pour accélérer le développement del’enseignement secondaire. Dans de nombreux pays, le ferme engagementà réaliser un enseignement primaire universel a conduit à allouer 50% ouplus des dépenses récurrentes à l’enseignement primaire. Par ailleurs, l’en-seignement supérieur absorbe souvent de 15 à 20% des dépenses, ce quine laisse que quelque 20 à 25% des dépenses récurrentes pour l’éducationà l’enseignement secondaire, un taux qui n’augmentera probablement pasbeaucoup.

Le fardeau du coût de l’enseignement secondaire est particulièrementlourd en ASS, car le coût par élève du secondaire comparé au coût parélève du primaire est bien plus élevé en ASS que dans les pays de l’Orga-nisation de coopération et de développement économiques (OCDE) etdans les pays à revenu intermédiaire. Un élève du premier cycle dusecondaire coûte trois fois plus cher qu’un élève du primaire ; un élève dudeuxième cycle, six fois plus. Les raisons de cette hausse résident dans lafaiblesse des rapports élèves-professeur, la hausse des coûts salariaux,l’existence de subventions aux internats et d’un plus grand nombre de per-sonnel de soutien non enseignant. Le coût d’un élève de l’enseignementtechnique et professionnel est encore plus élevé. Lorsque le taux brut descolarisation (TBS) de l’enseignement secondaire est supérieur à 70%, leratio du coût unitaire secondaire/primaire est toujours inférieur à 2:1.

Confrontés à un financementpublic limité, mais soucieux derépondre à la demande croissante deplaces dans le secondaire, les pays ontutilisé les mêmes ressources pourun plus grand nombre d’élèves, (cf.Tableau 2), essayé de mobiliser desfonds privés, ou, plus souvent, ontfait les deux en même temps. La prin-cipale variable de coût est le coût desenseignants. Pourtant, leur réparti-tion est souvent caractérisée par le gaspillage et l’inefficacité. Dans cer-tains pays, les salaires des enseignants représentent plusieurs fois le PNB

La scolarisation dans de nombreux pays à revenu

intermédiaire en ASS a augmenté plus vite que

les ressources disponibles pour l'enseignement

secondaire, entraînant le financement insuffisant

des frais de fonctionnement, la hausse des frais

d’inscription et autres frais, la hausse des effectifs des

classes et l'usage multiple des infrastructures par le

système des classes à double et triple flux.

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8 • A la croisée des chemins

par habitant et sont donc insoutenables. Dans d’autres pays, ils sont sibas que les enseignants sont obligés de trouver un second emploi ou dequitter la profession. Dans de nombreux pays, le nombre de diplôméssortant des programmes de formation des enseignants ne suffit pas àcouvrir la demande. Dans d’autres, le gouvernement n’a pas les moyensd’embaucher tous les diplômés. Par conséquent, les enseignants non for-més peuvent représenter jusqu’à 50% du corps enseignant, la plupartd’entre eux travaillant comme enseignants suppléants ou contractuels.Pourtant, les salaires des enseignants compriment souvent les autresdépenses, entraînant de sévères pénuries de manuels, de matériel d’en-seignement et de livres dans les bibliothèques, et l’augmentation deseffectifs dans les classes.

La part importante du financement privé

Face à la sévère compétition pour l’inscription des enfants et au coût crois-sant des écoles publiques, préoccupés par ce qui est perçu comme ledéclin de la qualité de l’instruction, l’insuffisante transmission des valeurssociales et l’insécurité, de nombreux parents choisissent d’inscrire leursenfants dans des écoles privées. L’Institut de statistique de l’UNESCO éva-lue à 13% le nombre d’élèves du secondaire inscrits dans des établisse-ments privés en ASS.5 Ces derniers sont très hétérogènes: certains sont desétablissements coûteux réservés à une élite ; d’autres, traditionnellementfinancés par les Eglise, offrent un enseignement de qualité acceptablepour un coût moyen, voire faible. D’autres encore, apparus récemment etde plus en plus nombreux, sont des établissements à but lucratif offrantdes programmes de qualité et de coûts variables, mais souvent bas.D’autre part, le coût privé de la scolarité publique est souvent élevé si l’ony inclut les frais d’inscription et d’internat des établissements publics, lescontributions aux comités de gestion scolaire et le coût des manuels, desfournitures scolaires, les frais de transport et d’habillement.

Les ménages supportent donc une part importante du coût des éta-blissements d’enseignement secondaire. Au Kenya, en Ouganda et enTanzanie, plus de la moitié de leur coût total est financé par les fraisd’inscription et autres contributions. En Zambie, les sources privées de

Tableau 2 Hausse moyenne annuelle (%) du nombred’élèves et d’enseignants du secondaire en ASS

1991–1996 1996–2000 2000–2004

Élèves 4,8 6,6 7,5

Enseignants 2,9 5,3 4,3

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Synthèse • 9

financement représentent 48% des dépenses totales des établissementspublics urbains d’enseignement secondaire, 33% de celles des établisse-ments publics ruraux, 52% de celles des établissements urbains subven-tionnés et 57% de celles des établissements ruraux subventionnés. Dansles pays francophones, la part du financement privé est en généralmoindre, mais représente malgré tout 30% au Bénin, par exemple. Dansune région où le PNB par habitant est en général inférieur à 500 dollarsUS, la participation à l’enseignement secondaire, qui équivaut souvent à200 à 300 dollars US, représente un lourd fardeau financier, même pourles familles à revenus moyens. En l’absence de soutien financier efficacementciblé, le poids des frais empêche les trop rares enfants pauvres qui ont achevél’enseignement primaire de s’inscrire dans l’enseignement secondaire.

Divers dispositifs ont été conçus pour aider les élèves à surmonter lesobstacles financiers à la poursuite d’études secondaires ; ils comprennentla dispense des frais d’inscription dans les établissements publics, lesbourses d’État ou les bons d’études, que les élèves peuvent utiliser pours’inscrire dans des établissements privés, et les manuels scolaires gratuits.D’autres stratégies visent à augmenter la capacité d’accueil des établisse-ments privés par l’octroi de prêts pourla construction de nouvelles salles declasse, le paiement des salaires desenseignants des établissements privésou l’allocation de subventions auxfournisseurs privés, souvent leséglises. Ces subventions sont parfoisliées à l’accueil d’élèves défavorisés.Dans l’enseignement technique et laformation professionnelle, les parte-nariats public-privé sont de plus enplus courants: les ressources publiques sont acheminées vers les respon-sables nationaux de la formation, qui ont recours à la concurrence pourle financement des établissements publics et privés d’ETFP, et utilisent lesnormes, les allocations fondées sur les effectifs, et les bons d’étudescomme instruments de financement.

Enseignement secondaire et développement

Le rôle de l’éducation et du capital humain dans la croissance économiqueet l’amélioration du bien-être individuel est largement reconnu. Si la partqu’y prend l’enseignement primaire est attestée depuis longtemps, lesrésultats récents de la recherche montrent aussi l’importante contribution

Dans de nombreux pays, l’État ne pourra pas être la

seule source de financement de l’enseignement

secondaire. Au niveau de l’établissement, des sources

publiques et privées contribuent déjà à la prestation

des services d’éducation. Le rôle de l’État et le meilleur

mode de répartition et d’utilisation des ressources

publiques sont donc des questions de politiques

essentielles.

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10 • A la croisée des chemins

à la croissance économique et au progrès social que l’enseignementsecondaire peut avoir. Réciproquement, une croissance économique sou-tenue est essentielle à la mobilisation des ressources nécessaires au déve-loppement accéléré de l’enseignement secondaire.

La demande éducative est influencée par les avantages qu’on attend del’éducation, en d’autres termes par son rendement. La recherche actuellemontre une augmentation probable des rendements privés de l’éducationavec le niveau éducatif, en particulier dans les pays à croissance rapide;ceci est vraisemblablement dû à l’augmentation de l’offre de diplômés duprimaire et aux changements des compétences requises sur le marché dutravail. En revanche, lorsque la croissance économique stagne, les jeunesne peuvent tirer les avantages de leur bagage éducatif, en raison de larareté des offres d’emploi et du chômage qui touche fortement les jeunesdiplômés. Il y a en tous cas peu de doutes sur la capacité de l’enseigne-ment secondaire à contribuer de manière importante à la croissance éco-nomique d’un pays, comme l’ont si bien démontré plusieurs pays d’Asiede l’Est et d’Amérique latine. Ce même constat aurait dû être fait enAfrique subsaharienne, mais le phénomène n’a pas eu lieu. Pourquoicela? Les contraintes géographiques, les guerres et troubles civils fré-quents, et les mauvaises politiques économiques sont certes une raison.La mauvaise qualité de l’éducation et les inégalités persistantes de distri-bution des opportunités éducatives sont d’autres raisons tout aussi impor-tantes. Les faibles acquis scolaires en Afrique subsaharienne sont particu-lièrement inquiétants, dans la mesure où, selon des résultats de rechercherécents, la qualité de l’enseignement secondaire, notamment en mathé-matiques et en sciences, a un impact plus important sur la croissance éco-nomique que le nombre d’années de scolarité. Ces études récentes mon-trent aussi que les bénéfices en termes de productivité tirés desinvestissements étrangers directs sont soumis à des effets de seuil du capi-tal humain, liés aux acquis de l’enseignement secondaire.

Il existe souvent de fortes interactions entre différents éléments dudéveloppement des ressources humaines:

• Les effets de l’instruction sur la santé des mères et des enfants sont plusforts si le niveau éducatif atteint est celui de l’enseignement secondaire,en particulier chez les filles ; la sensibilisation et la prévention contrele VIH/SIDA et les MST sont particulièrement importantes chez lesadolescents.

• L’éducation des filles et des femmes a l’effet de faire baisser les tauxde fertilité. Une fertilité plus basse a un effet positif sur la croissanceéconomique.

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Synthèse • 11

• Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent à présent presque le tiersdes personnes touchées par le VIH/SIDA. Les jeunes scolarisés sontmoins exposés que les jeunes non scolarisés, en particulier les filles. Lesjeunes les plus éduqués tendent à présenter des taux plus bas et demeilleures connaissances des mécanismes de transmission.

• L’enseignement secondaire dote les jeunes des compétences renforçantla cohésion sociale et la transmission des valeurs culturelles et éthiquesnécessaires à une participation active à une société démocratique et quicréent des opportunités de mobilité sociale.

L’aL’accélération de la croissance économique mérite un engagementtotal dans le développement d’une population active comportant uneplus forte proportion de personnesayant achevé au moins plusieursannées d’enseignement secondaire etde formation. En 2004, la croissancedu PIB en Afrique subsaharienne aatteint 4,8%, au lieu de 4% en 2003,avec une croissance positive danspresque tous les pays. Il s’agissait de lasixième année consécutive de haussede plus de 3% dans la région, ce quireprésente une période soutenuedurant laquelle le PIB par habitant aaugmenté d’en moyenne 1,8%. Selonles perspectives économiques pourl’Afrique de l’OCDE (2007), l’activitééconomique en Afrique en 2006 et2007 devrait augmenter de 6.0%.

Pourtant, l’existence de seuils de capital humain empêche la hausse dela croissance économique de se poursuivre, ce qui à son tour exclut lamobilisation des ressources financières nécessaires à l’élargissement del’accès à une éducation de qualité et à des opportunités de formation(cf. Figure 3). Sortir de ce « piège de l’équilibre de bas niveau » et rehaus-ser la performance économique va donc nécessiter d’ambitieux investis-sements dans l’éducation. Les stratégies de développement de l’éducationen ASS vont donc s’articuler sur le besoin de renforcer rapidement le capi-tal humain en améliorant la qualité de l’enseignement primaire, relevantles taux d’achèvement du cycle primaire, élargissant l’accès au premiercycle de l’enseignement secondaire et permettant à plus d’élèves de pour-suivre leurs études dans le deuxième cycle du secondaire. La réalisation de

Il est peu probable qu’une croissance économique

soutenue ait lieu avant qu’un seuil de capital humain

ait été atteint. Dans l’économie mondialisée de

demain, la compétitivité nécessitera l’existence d’une

population active disposant d’une éducation de base

d’une qualité acceptable d’au moins 9 à 10 ans, et

d’opportunités largement disponibles pour poursuivre

les études et la formation. Les pays d’ASS risquent

d’être pris au piège dans un équilibre économique

bas, où le capital humain ne suffit pas à soutenir une

croissance plus élevée, qui ne peut, à son tour,

engendrer des ressources suffisantes pour investir

dans le développement humain.

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12 • A la croisée des chemins

ces objectifs va exiger la mise en œuvre de mesures dans ces trois niveauxd’enseignement, de façon simultanée et équilibrée. L’objectif ultime serade soutenir une croissance économique appuyée sur du personnel édu-qué, tout en renforçant les ressources de base disponibles pour l’éduca-tion et la formation. La première priorité politique est le développementde l’accès au premier cycle du secondaire, qui est largement considérécomme faisant partie intégrante de l’éducation de base. Il convient de lerendre accessible à tous les élèves, indépendamment de la capacité desparents à payer. Quant au deuxième cycle du secondaire, les profits qu’entirent les diplômés sont davantage individuels et étroitement liés à lacroissance économique et à la demande du marché du travail. Sa pro-gression sera donc souvent plus lente et son accès, soutenu par le secteur

public, demeurera plus sélectif pen-dant un long moment.

Si les avantages d’une augmenta-tion du capital humain national,obtenue par des investissements dansl’enseignement secondaire, peuventêtre substantiels, ils ne sont en aucuncas automatiques. Ils dépendent étroi-

tement de l’efficacité des politiques macroéconomiques et institution-nelles. Un environnement favorable aux investissements permettra ausecteur privé de se développer, au commerce de prospérer et au dévelop-pement économique de prendre racine de façon durable. L’atténuation

cont

ribut

ion

du c

apita

l hum

ain

à la

cro

issa

nce

Pays à faiblerevenu n'ayantpas atteint leseuil del'éducation de

Pays à revenuintermédiaireconfrontés à unedemande depersonnel mieux

Ligne de régression linéaire

Modèle ”réel”

stock de capital humain

Pays à revenu élevésouhaitant restercompétitifs et devantrépondre à unedemande de personneltrès éduqué

Figure 3 Relation entre capital humain et croissance économique

Les investissements dans l’enseignement secondaire

seront très rentables s’ils sont accompagnés de

politiques économiques produisant de la croissance et

de politiques éducatives équilibrant efficacement les

demandes d’accès et la qualité.

Source: Adapté d’UNESCO BREDA 2005 et Berthélemv (2004).

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Synthèse • 13

des dysfonctionnements du marché et des défaillances politiques respon-sables de la rigidité et de la segmentation du marché du travail favoriserales opportunités d’emploi. Enfin, des institutions solides -systèmes poli-tiques stables, droits à la propriété assurés, systèmes financiers efficaces,dirigeants honnêtes et responsables- sont des atouts clés. Ce n’est seule-ment dans ces conditions que des investissements ambitieux dans ledomaine de l’éducation sont réalisables et justifiés.

La nature des politiques éducatives adoptées importe également. Lespolitiques cédant aux pressions de la demande, sans considération pourla qualité et la pertinence, peuvent mener à un cercle vicieux de déclin dela qualité, de stagnation de la croissance du capital humain, d’incapacitéà accroître la productivité du capital et du travail, de stagnation des res-sources publiques et privées, menant à leur tour à un nouveau déclin dela qualité de l’éducation. De même, les politiques ignorant l’impératifd’une distribution équitable des opportunités d’éducation entre élèves(garçons et filles, riches et pauvres, en milieu urbain ou rural) portent enelles les germes du conflit social et réduisent la croissance. En revanche,lorsque les décisions politiques et macroéconomiques créent un environ-nement favorable, les investissements réalisés dans l’enseignement secon-daire peuvent aider à accélérer la croissance économique en créant unprocessus de développement vertueux.

Leçons des expériences internationales

Le contexte dans lequel les pays d’ASS doivent développer leur enseigne-ment secondaire diffère sur plusieurs points de celui des autres régions:l’objectif d’achever l’enseignement primaire universel et un meilleurapprentissage n’est pas encore atteint ; malgré son accélération, la crois-sance économique demeure fragile ; et la population d’âge scolaire conti-nue de croître, car le taux de fécondité reste élevé. Malgré ces différencesde contexte et d’époque, les expériences internationales peuvent cepen-dant être instructives. Elles mettent en effet en évidence les avantages etles inconvénients de stratégies de développement de l’enseignementsecondaire partant de la base et non sélectives (comme aux États-Unis) oupartant du sommet et sélectives (comme en Europe). L’expérience del’Asie de l’Est souligne l’importance du lien entre le développement del’enseignement secondaire, la croissance économique et les besoins émer-gents du marché du travail. Réciproquement, certains pays d’Amériquelatine sont peut-être en train de payer le prix –une croissance économiquefreinée—de l’abandon relatif de l’enseignement secondaire.

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14 • A la croisée des chemins

L’expérience internationale résumée dans ce rapport suggère quatreleçons dont les dirigeants africains pourraient tenir compte:

• Le développement équilibré des différents niveaux du système éducatifest un processus partant de la base, et commençant par un large accèsà un enseignement primaire de qualité acceptable.

• La façon dont les ressources sont utilisées est aussi importante que lemontant des ressources disponibles.

• Le leadership et la voie suivie par le gouvernement permettent d’accé-lérer et de soutenir les progrès, et d’assurer l’égalité.

• Les partenariats public-privé sont essentiels pour mobiliser les res-sources nécessaires et obtenir le soutien de la communauté.

Élaborer des stratégies africaines de développement de l’enseignement secondaire

Les dirigeants politiques africains se trouvent face à une difficile équation:accueillir chaque année des cohortes plus nombreuses d’élèves et leuroffrir un enseignement de qualité acceptable, les maintenir à l’école pluslongtemps alors que les perspectives de croissance économique demeu-

rent incertaines, et répondre aux pres-sions concurrentes qui s’exercent surl’aide extérieure et les dépensespubliques. Augmenter la dépensepublique consacrée à l’éducation, et lapart dans cette dépense de l’enseigne-ment secondaire, reste la solution pré-férée des dirigeants et planificateursde l’éducation. Cependant, en raisonde la concurrence des pressions tant àl’intérieur même du système éducatifque de la part des autres secteurs del’économie, il est probable que les

possibilités d’augmentation soient limitées. En revanche, la possibilité demieux utiliser les ressources, et de réduire en conséquence le coût unitaire,existe souvent. La mobilisation des fonds dans le but d’augmenter la sco-larisation sera toujours dépendante d’une croissance économique soute-nue et de la hausse des ressources publiques et privées. Plus importantencore, une meilleure efficacité et de substantielles augmentations desdépenses publiques n’entraîneront qu’une hausse modérée de l’accès etdes acquis scolaires si elles ne sont pas accompagnées de réformes visant

Les demandes concurrentes pesant sur les budgets

nationaux et l’aide internationale rendent improbable

une forte augmentation de la part des ressources

publiques consacrée à l’enseignement secondaire. La

hausse du financement dépendra essentiellement de

l’accélération de la croissance économique et de

l’augmentation concomitante des ressources publiques

et privées. Le développement de l’accès lui-même ne

sera possible que si les ressources sont utilisées plus

efficacement et si le coût par élève diminue.

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Synthèse • 15

à surmonter les contraintes financières, en ressources humaines et eninfrastructure. Il faudra donc ordonner les priorités, définir des objectifsspécifiques à moyen terme et reconnaître que certains objectifs ne peu-vent être atteints qu’à long terme.

Compte tenu de la diversité des contextes nationaux, il ne peut pas yavoir un modèle africain unique. Les pays ayant déjà atteint de hautsniveaux d’accès au premier cycle de l’enseignement secondaire doiventmaintenant augmenter les niveaux d’acquisition des connaissances, élar-gir l’accès au deuxième cycle du secondaire, élever les niveaux d’appren-tissage des élèves et renforcer la préparation à la vie professionnelle et à lapoursuite des études. Dans plusieurs autres pays, si la couverture de leursystème d’enseignement primaire est bonne, voire en augmentation, celledu premier cycle du secondaire reste moyenne, voire médiocre, ce qui estsocialement inacceptable et incompatible avec leurs objectifs de dévelop-pement. Y parer devra donc être une priorité politique. Le défi consiste àaugmenter de manière importante l’accès au deuxième cycle de l’ensei-gnement secondaire, et simultanément, à améliorer sa qualité et son effi-cacité. Les pays convergent dans cette direction: par conséquent, plusieurséléments stratégiques doivent être envisagés.

Mettre en adéquation ressources et moyens nationaux

Dans de nombreux pays, les niveaux de coût unitaire excluent toute pos-sibilité de développement important de l’accès à l’enseignement secon-daire. L’augmentation de l’efficacité du déploiement des ressources peutavoir une série d’implications: fixer la charge d’enseignement des ensei-gnants à 25 heures ou plus par semaine ; utiliser les bâtiments scolairesen système de classes à flux multiples, six jours par semaine, peut-être surune année scolaire allongée ; demander aux petites écoles d’offrir unchoix de programmes limité ; limiter le nombre d’internats, de manière àce qu’ils deviennent l’exception et non la règle ; développer les partena-riats public-privé pour étendre l’accès et tenir compte des besoins desélèves pauvres.

Les coûts en personnel sont le premier poste budgétaire du budget del’enseignement secondaire. Ils doivent donc être gérés avec un soin parti-culier. La charge salariale est déterminée par le nombre d’heures d’ensei-gnement, la taille des classes et le niveau de salaire des enseignants. Uneaffectation plus efficace des enseignants est un moyen peu onéreux d’ac-croître la scolarisation (cf. Encadré 1). Lorsque le salaire des enseignants estbas, une utilisation efficace du travail de l’enseignant peut passer par uneaugmentation des salaires, conditionnée par une charge d’enseignement à

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16 • A la croisée des chemins

temps complet, au besoin sur plusieurs écoles. Les augmentations serontde préférence accordées aux enseignants pouvant enseigner plusieurs dis-ciplines ; pour les disciplines ne justifiant pas un temps plein, des ensei-gnants peuvent être embauchés à temps partiel. Les gains d’efficacité asso-ciés à ces politiques peuvent permettre des modifications de la structuredes coûts de l’enseignement secondaire, et une hausse importante desachats de manuels scolaires et autres matériels pédagogiques. Mais danscertains pays, les salaires enseignants sont fixés à un niveau inabordable,représentant plusieurs fois le PNB par habitant, en raison parfois de cri-tères de qualification irréalistes, ce qui exclut une progression importantede la scolarisation. Une structure salariale raisonnable peut nécessiter unemodération de la hausse des salaires des enseignants et la révision despolitiques de recrutement et des exigences de qualification.

Pour guider le développement de l’enseignement primaire, des don-nées indicatives de référence ont été proposées, avec le soutien de l’Initia-tive pour l’accélération de l’éducation pour tous. Acceptant comme hypo-thèses la même mobilisation des ressources et une part de 15 à 20% dubudget de l’éducation consacrée à l’enseignement supérieur, on obtientune part de 25 à 30% pour l’enseignement secondaire, enseignementtechnique et professionnel compris (cf. Tableau 3). Les données de

ENCADRÉ 1 AU KENYA, UNE UTILISATION PLUS EFFICACE DES ENSEIGNANTS

En 2004, une étude a montré la possibilité de relever de 50% lascolarisation dans le secondaire (années 9 à 12) sans augmenter lenombre d’enseignants, en:

• Augmentant le temps d’enseignement de 18 à 25 heures hebdomadaires ;

• Utilisant des professeurs à temps partiel pour les disciplinesenseignées seulement quelques heures par semaine ;

• Augmentant l’effectif des classes à environ 45 ;• Étendant les écoles actuelles sur au moins trois niveaux

parallèles ;• Partageant les enseignants entre plusieurs écoles ;• Fixant une taille de classe minimale pour les disciplines à option.

Source: Rajkumar et Onsomu 2004

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Tableau 3 Valeurs repères permettant de rendre compte du développement del’enseignement secondaire (2015)

Mobilisation des ressources valeurs intérieures repères Commentaires et explications

Recettes publiques en % du PIB

Dépenses éducatives en % desdépenses récurrentes

La part du primaire en % du budgetrécurrent de l’éducation

La part du secondaire en % du budgetrécurrent de l’éducation

% du premier cycle dans le budget du secondaire

% du deuxième cycle dans le budget du secondaire

Part du financement privé dans lecoût total du secondaire (%)

Coût des salles de classe

14–18

20–25

42–64

25–30

55

45

35

$10 000

Comme suggéré dans Bruns, Mingat etRakotomalala (2003)

Avec le développement de l’enseignementsecondaire, ce taux pourrait devoir aug-menter au-delà des 20% suggéré parBruns, Mingat et Rakotomalala (2003)

Comme indiqué dans Bruns, Mingat etRakotomalala (2003) ; dans les payssitués dans le haut de la fourchette, cettepart devrait diminuer à mesure que lascolarisation dans le primaire se stabiliseet que celle du secondaire augmente.

En supposant une part pour l’enseigne-ment supérieur de 15–20%Cf. estimations (Lewin 2008) selon scéna-rios de réforme, avec TSB de 60% dans lepremier cycle du secondaire et 30% dansle deuxième cycle

Lorsque la part est basse, elle devraitaugmenter ; lorsqu’elle est élevée, elledevrait diminuer, à mesure que plusd’élèves pauvres qui ne peuvent paspayer sont scolarisés

En supposant des structures simples etune gestion décentralisée de la construc-tion (cf. Theunynck, 2006)

Indicateurs de prestation de service

Salaire enseignant moyen (x PIBmoyen)

Primaire

Premier cycle du secondaire

Deuxième cycle du secondaire

Rapport élèves/professeur

Premier cycle du secondaire

Deuxième cycle du secondaire

Part des salaires non enseignantsdans les dépenses récurrentes (%)

Premier cycle du secondaire

Deuxième cycle du secondaire

Redoublants (%)

Premier cycle du secondaire

Deuxième cycle du secondaire

3,8

4,75

6,25

40

35

35

40

10

5

Basé sur les indicateurs mondiaux pourl’éducation multiple primaire/secondaireet Bruns, Mingat et Rakotomalala (2003)et multiple primaire. Cf. chapitre 5 du rapport de synthèse

Basé sur les multiples d’Asie de l’Est etsupposant une affectation efficace desenseignants. Cf. chapitre 5 du rapport desynthèse

Cf. Lewin (2006) et la discussion sur lafourniture de manuels scolaires dans lechapitre 7 du rapport de synthèse

Baisse des niveaux actuels et supposantque le deuxième cycle demeure plussélectif

Source: compilation par les auteurs

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18 • A la croisée des chemins

référence concernant la part du financement privé de l’enseignementsecondaire reflètent la réalité actuelle, à savoir un important financementde l’enseignement (public comme privé) par des sources privées. Ellesmontrent également que dans les pays où cette part est très élevée, il serapresque impossible de scolariser une proportion plus grande d’un groupe

d’âge sans augmenter ou redéployerle financement public. Les donnéesde référence concernant le rapportélèves/enseignant se basent sur unehypothèse proche de 1 enseignantpour 1,25 classe et indiquent quel’augmentation de la taille des classesest inévitable, comme dans de nom-breux pays d’Asie de l’Est. Si des inves-

tissements adaptés sont faits dans la formation des enseignants et lesmatériels pédagogiques, cette hausse ne devrait pas faire obstacle à unenseignement de qualité acceptable et à une baisse des redoublements. Laprise en compte de ces données de référence comme objectifs à atteindredevrait permettre à de nombreux pays d’atteindre des taux de scolarisa-tion de 60% dans le premier cycle du secondaire et de 30% dans ledeuxième cycle, d’ici à 2015.

Le coût de construction des salles de classe et autres équipements spé-cialisés est un autre élément de coût important, qui requiert une attentionparticulière. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les équi-pements sont souvent semblables à ceux des écoles primaires, sans sallesspécialisées coûteuses, et peuvent donc être construits par les commu-nautés locales pour un coût raisonnable.

En outre, les infrastructures scolaires restent souvent inutilisées pen-dant de longs laps de temps. Leur usage en système de classes a flux mul-tiples, même en zones rurales, constitue donc un bon moyen de réaliserdes économies. Singapour n’a mis fin à ce système qu’en 2000.

Bien que les internats aient contribué de manière importante à l’édu-cation des dirigeants nationaux et puissent instiller chez les élèves le sensde l’unité nationale, le développement de l’enseignement secondairedevra se faire principalement par la scolarisation en externat. En effet, lesinternats coûtent cher à construire et à faire fonctionner, et ils doivent êtreréservés aux élèves n’ayant pas accès à un établissement scolaire en exter-nat à distance raisonnable de leur domicile avec un soutien financier auxélèves pauvres mais académiquement brillants. Toute stratégie équitableet économiquement viable de développement de l’enseignement secon-daire doit veiller à ce qu’un établissement d’enseignement secondaire soit

Toutes les analyses de coût de l’enseignement

secondaire le montrent clairement: la hausse de la

scolarisation dans le secondaire ne peut avoir lieu aux

niveaux actuels de coût unitaire. Il est donc impératif

d’utiliser les ressources disponibles aussi intensément

que possible.

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Synthèse • 19

disponible près du domicile de chaque élève. Cela peut impliquer l’ajoutde classes du premier cycle du secondaire (ou du deuxième cycle du pri-maire) à des écoles primaires, la mise en réseau de petites écoles et lerecours aux méthodes d’enseignement en classes à niveaux multiples.

Aucune des options décrites ci-dessus n’est facile à mettre en œuvre.En effet, elles diffèrent de ce qui a tou-jours été fait dans le passé et nécessi-tent de revoir les façons de penser enmatière d’organisation de la scolarité,d’utilisation des infrastructures dispo-nibles, d’emploi et d’affectation desenseignants.

Des programmes scolaires adaptés aux opportunités de développement de l’Afrique

Le développement du secteur éducatif devra faire partie intégrante desstratégies de développement national; sinon, il risque de perdre de sa per-tinence et d’être considéré davantage comme une source de gaspillage defonds publics ou privés plutôt qu’un investissement essentiel au progrèssocioéconomique. Les programmes scolaires actualisés devront répondreau souci d’adéquation aux réalités locales dans des sociétés en rapide évo-lution, aux différentes priorités et aspirations d’un corps étudiant élargidont la composition sociale est en pleine mutation, et au besoin deformer le personnel nécessaire pourassurer une participation effective àl’économie mondiale. La réforme desprogrammes scolaires en Afrique sub-saharienne est une composante essen-tielle du passage d’un système élitisteà un enseignement secondaire demasse. Dans de nombreux pays, lesprogrammes scolaires et les systèmesd’examens ont connu peu de change-ments pendant des décennies, et l’héritage colonial transparaît souventdans la structure et le contenu de ce qui est enseigné.

Les pays devraient donc envisager de:

• Inclure tout ou partie du 1er cycle de l’enseignement secondaire dans un pro-gramme d’enseignement fondamental de 9 à 10 ans, où l’accent sera mis

Des innovations sur le mode de scolarisation peuvent

permettre de réduire le coût par élève tout en

améliorant les acquis, à condition de cibler les ressources

sur les intrants offrant le meilleur rapport coût-efficacité

en matière d’apprentissage et de les utiliser de façon

intensive.

La réforme des curricula est une composante

essentielle de la transformation de l’enseignement

secondaire en un «système de masse». Pour être

pertinents dans ce contexte, les curricula devront

répondre aux demandes d’une société qui se

modernise et aux aspirations d’un nombre croissant

d’adolescents.

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20 • A la croisée des chemins

sur des matières importantes pour l’emploi et l’avenir de l’élève(y compris les mathématiques, les sciences et une langue internatio-nale), sur le développement d’aptitudes d’analyse et de résolution desproblèmes et sur la préparation des élèves à des études supérieures,mais aussi sur l’acquisition d’autres aptitudes, sur l’importance d’unevie saine et sur une participation active dans des sociétés démocra-tiques en évolution rapide.

• Renforcer les liens entre l’enseignement et le monde du travail, notammenten préparant l’élève à intégrer ce dernier, à travers des modules de forma-tion professionnelle dans les établissements d’enseignement secon-daire général, ou à travers des formations à des métiers spécifiquesdans les institutions d’ETFP. L’accès aux établissements de l’enseigne-ment secondaire général ou aux établissements officiels de formationrisque de rester sélectif dans un avenir prévisible, d’où la nécessitéd’offrir des alternatives (plein-temps ou mi-temps) permettant à l’élèvede poursuivre ses études ou sa formation dans des établissementsnon officiels, des centres de formation gérés par des prestataires et desentreprises privés, ou encore au travers de programmes d’apprentissageen alternance.

• Améliorer l’enseignement des mathématiques et des sciences par la créa-tion d’un tronc commun de science au premier cycle du secondaire,l’amélioration des qualifications des enseignants et un approvision-nement adéquat en supports didactiques. La recherche a démontrél’importance d’une bonne préparation des élèves aux filières demathématiques et de sciences, en mettant en lumière la relation entrebonnes performances en maths et en sciences aux évaluations inter-nationales et les bonnes performances en matière de croissanceéconomique.

• Intégrer les TIC dans les programmes scolaires pour assurer l’acquisition decompétences informatiques (y compris l’utilisation des logiciels cou-rants) au premier cycle du secondaire et la connaissance des principesde l’informatique ainsi que l’utilisation d’applications plus avancéespour la recherche et la résolution de problème au second cycle dusecondaire. Un enseignement de qualité exigera souvent des partena-riats avec des prestataires non gouvernementaux et privés de formationet d’appui technique.

• Procéder à la réforme des systèmes d’examen et d’évaluation en s’orientantvers des examens tenant compte du curriculum, des évaluations natio-nales régulières des acquis des élèves, et la participation à des évalua-tions internationales ou régionales à des fins de comparaison.

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Synthèse • 21

La formation professionnelle a la réputation d’être un moteur de crois-sance économique et un moyen de réduire le chômage des jeunes bienqu’il n’existe que très peu de preuves pour étayer cette réputation. Elle acertainement contribué énormément à la préparation d’une maind’œuvre pour un secteur industriel moderne et en rapide évolution, enparticulier lorsque ses élèves sortent d’un enseignement fondamentalsolide (au moins 9 ans). Le développement de la formation profession-nelle devrait accompagner plutôt que précéder celui d’un secteur indus-triel moderne, et se faire principalement via des programmes de forma-tion flexibles donnés après le premier cycle du secondaire ou via uneformation avancée formelle technique et en ingénierie au niveausupérieur.

Un accent mis sur l’apprentissage

Pour s’assurer que l’élargissement de l’accès ne se fasse pas au détrimentde la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage des élèves, il faudraveiller à la disponibilité des intrants suivants dont l’efficacité en matièrede résultats des élèves a été démontrée:

• Enseignants capables et motivés, c’est-à–dire des enseignants dotés desconnaissances requises sur le sujet, d’une expertise en enseignement etde bonnes aptitudes à gérer les classes; leurs salaires seront raison-nables et leurs conditions de travail leur permettront de dispenser uneinstruction efficace; on attendra également d’eux qu’ils travaillent àplein temps et enseignent des classes à effectifs élevés;

• Soutiens didactiques, notamment les manuels scolaires, les équipementsde base et les fournitures surtout pour l’enseignement des mathéma-tiques, sciences et TIC. Cela nécessitera des réformes non seulementdans la manière de concevoir les programmes scolaires, de déterminerles conditions, de fixer les normes de production et de présentationmais également dans la publication, l’acquisition et la distribution desmanuels scolaires.

• Programmes scolaires qui reflètent les changements dans le corps étu-diant et tiennent compte des exigences de développement de l’Afrique.

• Des responsables d’écoles qui créent un environnement favorable à l’ap-prentissage et dans lequel tout le personnel de l’école assume ses res-ponsabilités vis-à-vis des résultats, c’est-à-dire les acquis des élèves.

• L’utilisation optimale du temps consacré à l’enseignement de manière à pro-mouvoir l’apprentissage. Cela suppose qu’il faille avoir en place des

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22 • A la croisée des chemins

écoles bien organisées qui gas-pillent très peu de temps et dont lepersonnel et les élèves sont présentscomme requis.

• Des services centraux et de district quiassurent le suivi des progrès desécoles dans l’amélioration de l’ap-prentissage des élèves et fournissentégalement des appuis en cas debesoin.

• Des communautés qui offrent un environnement familial favorable auxélèves et assistent les écoles dans l’exécution de leur travail.

Dans un contexte de des ressources limitées consacrées à l’éducation enAfrique subsaharienne, préserver la qualité exigera des politiques d’allo-cation des ressources fondées plus sur les faits et le pragmatisme que surdes doctrines, idéologies ou intérêts particuliers. Cette préservation de laqualité de l’apprentissage peut également impliquer un ralentissement del’expansion. En définitive, c’est «l’impératif qualité» qui doit déterminer lerythme de développement de l’enseignement secondaire.

Un accès équitable pour les défavorisés

L’inégalité d’accès aux opportunités d’apprentissage au primaire constituela principale barrière pour les élèves défavorisés qui désirent poursuivreleurs études dans l’enseignement secondaire. Même lorsqu’ils y accèdent,d’autres obstacles majeurs demeurent. Les parents pauvres n’ont pas lesmoyens de faire face aux coûts directs et indirects de l’enseignementsecondaire. La distance et les traditions socioculturelles découragent lesparents d’envoyer leurs enfants, en particulier les filles, dans des écoles

situées loin de leur domicile. De plus,les écoles accessibles aux pauvresn’offrent souvent qu’une instructionde qualité médiocre.

Rendre l’enseignement secondaireaccessible à un plus grand nombred’adolescents africains passe par uneaugmentation de la densité du réseaudes externats en commençant par le1er cycle du secondaire. Un systèmed’établissements secondaires du 1ercycle au niveau local devrait permettre

A moins d’assurer la qualité des opportunités

d’apprentissage, l’amélioration de l’accès à

l’enseignement secondaire ne sera qu’un vain

gaspillage de ressources. Souvent, il peut s’avérer

nécessaire de ralentir l’expansion pour préserver la

qualité.

Les stratégies favorisant l’équité devront inclure des

mesures visant l’amélioration de la qualité de

l’enseignement primaire pour les élèves défavorisés;

des interventions qui ciblent de manière spécifique les

obstacles culturels et éducatifs auxquels sont

confrontés les élèves et surtout les filles et des

mesures qui lèvent les barrières financières. Elles

devront également offrir des opportunités de

scolarisation au niveau local qui soient de qualité

acceptable.

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Synthèse • 23

aux personnes incapables de faire face aux frais d’internat de scolariserleurs enfants. De tels établissements pourraient être associés à des écolesprimaires proches, éventuellement sous la forme de classes du primairesupérieur et d’établissements secondaires ruraux comme ce fut le cas enThaïlande (Encadré 2), au Zimbabwe immédiatement après l’indépen-dance et dans de nombreux pays industrialisés au début du XXe siècle.

Il est peu probable qu’à court terme, on puisse mettre en place unréseau d’établissements du second cycle du secondaire ou d’institutionsde formation technique / professionnelle ayant la densité voulue. Denombreux élèves habitant dans des zones reculées seront obligés de res-ter en internat. Les appuis financiers ciblés constitueront, bien souvent,un instrument de politiques nécessaire pour assurer un accès équitableaux élèves les plus défavorisés et veiller à ce que les élèves pauvres quali-fiés ne soient pas empêchés de poursuivre des études secondaires à causede leur incapacité à payer les frais de scolarité. On ne pourra parvenir àune contribution privée de 35% dans les dépenses de l’enseignementsecondaire et à une augmentation significative du taux de scolarisation ausecondaire (voir Tableau 3) que si les ressources publiques sont allouéespour assurer un accès équitable.

Mais l’équité ne peut se limiter à l’accès. Elle doit également s’appliquerà la qualité des opportunités d’apprentissage offertes dans les établissements

ENCADRÉ 2 THAÏLANDE: EXPANSION DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Les établissements secondaires ont, jusqu’en 1970, essentiellementpréparé les élèves à des professions de fonctionnaires, de cadreset d’enseignants. Le taux de scolarisation au secondaire n’était quede 14% pour les jeunes de 13 à 18 ans contre un taux de scolarisa-tion primaire de plus de 83% pour les enfants de 7 à 12 ans. Lemanque d’investissements continu dans l’enseignement secondairea eu pour résultat une population active peu instruite: en 1990,83% des travailleurs n’avaient terminé que le cycle primaire. Avecl’évolution rapide de l’économie, le besoin de moderniser la maind’oeuvre a présenté l’urgence d’une expansion rapide de l’enseigne-ment secondaire. Cette expansion a été provoquée essentiellementpar l’évolution du concept d’enseignement secondaire vers unenseignement fondamental destiné au grand public et à la popula-tion active, et appelé à préparer à une profession. La durée de l’en-seignement obligatoire a été allongée de 6 à 9 ans. Une stratégie

(Continued)

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24 • A la croisée des chemins

multiaxes pour le développement de l’enseignement secondaire aété élaborée et comprenait:

• L’extension à l’enseignement secondaire inférieur de plus de4.000 écoles primaires et la conversion des infrastructures duprimaire sous utilisées en raison de la baisse de la natalité;

• La construction de plus de 500 nouvelles écoles secondaires dansdes zones rurales où il n’existait ni établissement secondaire niécole primaire étendue.

• La révision de la politique d’admission très compétitive des éta-blissements secondaires élitistes pour offrir aux élèves d’autresmilieux une chance de s’inscrire.

• La suppression progressive des frais d’inscription en commençantpar les écoles primaires étendues et les écoles secondaires rurales.

• La reconnaissances de formes alternatives d’enseignement y com-pris la reconnaissance des diplômés de l’enseignement non for-mel et la création d’écoles spécialisées pour les enfants handica-pés ainsi que des écoles sociales pour les enfants marginalisés, enparticulier les orphelins du VIH/SIDA et les enfants de la rue.

En 2005, le taux de scolarisation au secondaire était supérieur à70% alors que l’objectif de scolarisation universel était en passed’être réalisé au secondaire inférieur, avec un taux de scolarisationde l’ordre de 90% pour le groupe d’âge.

Source: Khunying Kasama Varavarn, Secrétaire permanent du Min-istère de l’Education, Thaïlande: Présentation faite au cours duvoyage d’étude en Asie de l’Est en juin 2006; World Bank 2006.

scolaire de plus petite taille qui accueillent un grand nombre des élèves lesplus pauvres. Les données dont on dispose sur les économies d’échelle réa-lisées grâce à la taille des écoles en Afrique subsaharienne montrent qu’audelà de 150 élèves inscrits dans un programme de trois ans, ou de 200 élèveset dans un programme de quatre ans, les économies d’échelle seront limi-tées et plus que probablement moins intéressantes que les avantages liés àla petite taille. Ces écoles, y compris les plus petites, pourraient s’avérer ren-tables si les mesures suivantes sont prises pour corriger le manque d’effica-cité dans l’utilisation des ressources:

• Introduire des systèmes de classes à niveaux multiples dans lesquellesun enseignant s’occupe des élèves d’au moins deux niveaux différents

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Synthèse • 25

dans une même salle de classe. Cette stratégie peut être très efficace carles adolescents y apprendront progressivement à gérer leur propre leurapprentissage et à s’auto-évaluer.

• Recruter des enseignants polyvalents capables d’enseigner plusieursmatières; cela a été et reste encore une pratique courante dans les paysindustrialisés, surtout au niveau du premier cycle du secondaire.

• Recruter des enseignants à mi-temps; les écoles n’ont pas besoin derecruter des enseignants à plein temps s’il n’y a qu’un nombre limitéde classes.

• Adapter les programmes scolaires aux conditions et ressources localesen réorganisant les séquences, en limitant le choix des matières, et enn’offrant pas de classes où le nombre d’élèves risque d’être très faible.

• Partager les ressources avec les écoles primaires locales en y portant lenombre d’années d’études à 8 voire 10 ou 12.

• Mettre les services administratifs et pédagogiques en commun entredeux ou plusieurs écoles.

• Utiliser les TIC et l’enseignement à distance pour compenser les incon-vénients de la petite taille des écoles.

Des mécanismes de prestation multiples

L’enseignement secondaire peut être dispensé de plusieurs manières: desclasses de second cycle primaire couvrant tout ou partie du cycle secon-daire ; des écoles séparées pour le 1er cycle et le 2ème cycle du secondaire ;des établissements couvrant les deux cycles du secondaire; ainsi qu’unelarge gamme de programmes de formation professionnelle informelle etformelle. La politique de l’enseigne-ment secondaire en Afrique subsaha-rienne devra être pragmatique etflexible pour permettre l’utilisation dedifférents moyens de prestation deservices afin de répondre aux condi-tions très variée dans les différentesparties du pays ainsi qu’aux diffé-rentes demandes en éducation et for-mation des élèves, notamment aprèsle premier cycle du secondaire.

Une telle flexibilité devrait s’appliquer également aux programmes sco-laires, notamment au second cycle du secondaire où les options et les choixdeviennent de plus en plus importants. L’ensemble des établissements

Il est important que la politique d’enseignement post-

primaire encourage la diversité dans le contenu et les

mécanismes d’enseignement des programmes, et

définisse un cadre de qualifications qui établit des

équivalences et des passerelles.

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26 • A la croisée des chemins

scolaires ne sera pas à mesure d’offrir toutes les options. Les plus petitesécoles, surtout, ne pourront offrir qu’un tronc commun avec des choixlimités. Même dans les écoles plus larges, des options qui ne sont choisiesque par quelques élèves risquent d’être onéreuses et sans grande valeurajoutée en matière d’éducation. La formation professionnelle peut êtrefournie à mi-temps, sous forme de programmes d’apprentissage ou dansdes centres de formation gérés par des entreprises ou des prestataires pri-vés. La durée de la formation technique sera fonction de la spécialisation.Les fournisseurs privés de formations sont légion dans de nombreusesvilles africaines. L’enseignement à distance et les programmes d’appren-tissage ouverts à tous sont de plus en plus des mécanismes importants deprestations de services éducatifs. Ils offrent des voies alternatives pourl’apprentissage et la certification. Combinés aux TIC ils constituent desmécanismes de plus en plus efficaces pour lever les contraintes qui pèsentsur l’enseignement traditionnel.

Les écoles gérées au niveau local

Les initiatives locales ont joué un rôle important dans le développementde l’enseignement secondaire non seulement aux États – Unis au débutdu XXe siècle mais également au Kenya, avec le mouvement Harambeedans les années 70, et au Zimbabwe, avec la stratégie postindépendancedes années 80. Dans la majorité des pays africains, les autorités locales, lescommunautés et les parents sont favorables au développement d’établis-

sements permettant à leurs enfants depoursuivre leurs études au niveaulocal. La mise à disposition de res-sources en complément de celles pou-vant être engendrées au niveau local etle renforcement des capacités desacteurs locaux (personnel enseignant,leaders communautaires, membresdes comités de gestion des écoles etconseils des gouverneurs) peuvent ser-vir de base au développement de l’en-seignement secondaire dans de nom-breux pays d’Afrique subsaharienne,

surtout si ces mesures s’accompagnent d’un renforcement de l’autonomielocale en matière de gestion des écoles. Dotée de cette nouvelle autono-mie, les administrateurs locaux et leur personnel enseignant pourrontchoisir les moyens les plus appropriés de dispenser l’enseignement

La performance des écoles devrait s’améliorer si elles

sont responsables de l’apprentissage des élèves dans

un cadre d’objectifs pédagogiques clairement définis,

disposent d’une autonomie leur permettant d’affecter

les ressources de la manière la plus efficace, et

bénéficient de ressources et d’un appui technique de

la part des autorités centrales et du district. Le plus

important pour le succès est la qualité de dirigeant du

directeur d’école.

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Synthèse • 27

secondaire au regard des opportunités et des contraintes locales et mieuxassumer la responsabilité du développement et de l’amélioration deleur école.

La décentralisation des ressources et de la prise de décision au niveaudes districts et des écoles est en cours dans la quasi-totalité des paysd’Afrique subsaharienne. Jusqu’ici, les résultats ont été mitigés car les pro-grès ont été entravés par la faiblesse des institutions et des capacitéslocales. Des progrès pourront être enregistrés à condition de revoir les res-ponsabilités du personnel et des administrateurs aux différents niveauxdu système et de rééquilibrer les responsabilités de gestion aux niveauxcentral et local. Le rôle principal du gouvernement central ne sera plus dedispenser l’enseignement secondaire mais de surveiller la qualité, derendre disponible les fonds principaux, de fournir un appui aux écoles endifficulté et d’assurer l’équité dans l’accès à l’enseignement et aux oppor-tunités d’apprentissage. Un tel système sera doté d’un cadre défini centra-lement mais géré par les prestataires de service eux-mêmes – administra-teurs et personnel des écoles – avec une participation importante desbénéficiaires de première ligne – élèves, parents et communautés. Cepen-dant, il n’est faisable que si les administrations locales sont compétentes,ce qui est le cas dans certains pays et pas dans d’autres. Dans le dernier cas,le renforcement des capacités des administrations locales et des écoles estun préalable pour une décentralisation effective qui devrait, de manièrespécifique:

• Renforcer les capacités à gérer le changement et les programmes d’amé-lioration de l’enseignement au niveau local et celui des écoles enparticulier;

• Concevoir des interventions au niveau des écoles, qui se basent, sansles dépasser, sur les connaissances et aptitudes professionnelles desenseignants concernés;

• Favoriser une adaptation locale des stratégies d’amélioration tout encontinuant de mettre l’accent sur les objectifs globaux;

• Mettre en place des institutions capables de superviser et d’apporter unappui technique aux actions initiées au niveau des écoles;

• Assurer la disponibilité des ressources nécessaires à la mise en œuvredes programmes d’amélioration de l’enseignement.

Le chef d’établissement joue un rôle déterminant pour l’efficacité desmesures et actions au niveau école. Un bon chef d’établissements(i) concentrera ses efforts sur ce que l’élève apprend, (ii) mobilisera lesacteurs autour de l’école et (iii) veillera à une allocation efficace des

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28 • A la croisée des chemins

ressources. Mais relativement peu de pays fournissent aux chefs d’établis-sement une description claire des tâches liées aux politiques de sélectionet aux programmes de formation. De plus, dans les pays francophones, leschefs d’établissements ont eu historiquement pour mandat la gestion del’administration, laissant les questions pédagogiques aux inspecteurs. Cemodèle est en train d’être remis en question, voire entièrement revu, enparticulier pour les écoles rurales et dans des contextes où les modèles degestion par l’école sont en train d’être introduits.

Partenariats public-privé

Les partenariats avec les acteurs non gouvernementaux constituent un élé-ment clé pour la réussite des stratégies de développement de l’enseigne-ment secondaire. En Asie de l’Est, ces partenariats ont joué un rôle impor-tant dans l’expansion rapide de l’enseignement secondaire. Les conditionsen ASS sont différentes, car les opérateurs privés sont souvent fragiles, lecadre réglementaire inefficace et la capacité de surveillance inadéquate.Malgré cela, les partenariats public/privé (PPP) sont de plus en plus cou-rants, sous différentes formes: un appui privé des parents ou des ONG auxétablissements publics ; le parrainage gouvernemental d’élèves fréquen-tant des écoles privées; et des partenariats pour les infrastructures, les ser-vices administratifs et les programmes scolaires. Les ONG au Mali et enGuinée, par exemple, aident à gérer des écoles communautaires etpubliques dans les zones défavorisées. La Côte d’Ivoire offre des boursespubliques aux élèves inscrits dans des établissements privés. Le BurkinaFaso a apporté un appui à la construction de salles de classes par des opé-rateurs privés. Le gouvernement tchadien subventionne les salaires desenseignants des écoles communautaires. Au Kenya, les communautésconstruisent fréquemment des salles de classe pour les établissementssecondaires – le plus souvent sans subvention de l’État. Les fournisseursprivés de formation - certains soutenus par des fonds nationaux de for-mation – sont omniprésents dans les villes africaines.

Plusieurs avantages de l’école pri-vée sont moins liés à la propriétéqu’au mode de fonctionnement. Oncherchera donc à créer un dispositifPPP dans lesquels chaque partenaireest responsable de ce qu’il fait lemieux et où les bonnes pratiques sontadoptées dans toutes les écoles. Le défiest de structurer ces partenariats de

Potentiellement, la performance des écoles peut dans

une large mesure atteindre celle associée aux

opérateurs privés, à condition de disposer d’une

autonomie suffisante pour pouvoir adopter des

modèles de gestion et des mécanismes opérationnels

semblables à ceux appliqués dans le secteur privé.

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Synthèse • 29

manière à ce qu’ils fonctionnent efficacement et que les partenaires dusecteur public et privé puissent apporter leur contribution dans lesdomaines où ils sont les mieux placés pour intervenir. Un cadre juridiqueclair, une allocation transparente des ressources, des indicateurs explicitesde responsabilité ainsi que des procédures ouvertes à tous et participativespour les consultations sur les politiques et la mise en œuvre des pro-grammes sont des conditions préalables pour des partenariats public-privé efficaces.

Résumé des options de politiques

Le tableau 4 résume la gamme d’options de politiques qui s’ouvre auxgouvernements. Il est clair qu’il n’existe pas un moyen unique et optimalde développer l’enseignement secondaire et la formation; les conditionsinitiales dans chaque pays vont déterminer les priorités et « l’art du fai-sable » dans un temps donné. Brosser un tableau précis de la situation del’enseignement secondaire et des défis qu’il faudra relever, identifier lescontraintes et opportunités sur les plans financier et politique sont lespréalables incontournables d’une action efficace. Il faut donc considérerle tableau ci-dessous comme une liste de contrôle proposant des choixqui ont réussi dans certains contextes et pourraient être éventuellementtransposables.

Tableau 4: Résumé des options de politiques pour le développement de l’ensei-gnement secondaire

Problème Réponse possible Options pour des actions spécifiques

Coûts non alignésaux ressourcesintérieures

Réduire le coût parélève

Intégrer tout ouune partie desannées du premiercycle du secondairedans l’enseigne-ment primaire

• Augmenter le nombre d’heures de cours des ensei-gnants à 25 heures par semaine

• Ajuster les salaires des enseignants• Utiliser le système de classes à flux multiples pour

optimiser l’usage des infrastructures existantes • Ne mettre en internat que les élèves issus des zones

reculées • Améliorer l’efficacité interne et réduire le taux de

redoublement

• Allonger la durée de l’enseignement de base à 8–10 années

• Simplifier les programmes scolaires • Promouvoir des enseignants du primaire en les spé-

cialisant dans des matières du secondaire inférieur

(Continued )

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30 • A la croisée des chemins

Curricula nonadaptés aux exi-gences du marchédu travail et dessociétés en voiede modernisation

L’acquis scolaireest à un niveaubas inacceptable.

La répartition del’accès et desopportunités d’apprentissageest inéquitable

La prise de déci-sion centraliséecontrecarre l’utili-sation des res-sources et lesacquis des élèves

Aligner les curri-cula aux profilsofficiels établispour les diplômés

Fournir une gammed’opportunitéspour des études etune formation audelà du premiercycle du secondaire

Sécuriser les condi-tions de base pourl’enseignement /l’apprentissage

Assurer l’efficacitéde l’enseignement

Lever les obstaclesà la scolarisationdes filles

Offrir des opportu-nités aux enfantspauvres

Responsabiliserdavantage lesécoles dans laprestation de services

• Offrir un tronc commun pour les matières généralesau secondaire inférieur

• Renforcer l’enseignement des mathématiques et dessciences et introduire les TIC

• Éviter les formations professionnelles spécifiques àdes métiers

• Mettre l’accent sur les capacités pour la poursuitedes études et la préparation à la vie active

• Maintenir le système sélectif d’accès au second cycledu secondaire

• Offrir des opportunités non formelles pour la pour-suite des études

• Mettre en place des systèmes de formation techniqueet professionnelle avec une gamme de programmeset de prestataires

• Offrir aux élèves la possibilité de poursuivre des étudesavancées de mathématiques, de sciences et des TIC

• S’assurer que les diplômés du primaire maîtrisent lecontenu des programmes du primaire

• Aligner la croissance du taux de scolarisation sur lesressources et les réformes de politiques.

• Assurer un approvisionnement adéquat en manuelsscolaires et supports didactiques

• Offrir des opportunités de soutien et de développe-ment aux enseignants.

• Utiliser les TIC pour fournir aux enseignants un sup-plément de connaissances sur les matières et assisterles enseignants dans la préparation des cours.

• Préparer les responsables d’établissements à assumerdes responsabilités de direction

• Offrir un environnement sans danger et mettre enœuvre des politiques favorables à la scolarisation des filles

• Fournir des exemples de réussite attrayants • Réduire les distances de la maison à l’école

• Assurer un accès équitable aux établissementsprimaires de qualité acceptable

• Fournir des appuis financiers en fonction du niveaude ressources

• Réduire ou supprimer les frais de scolarité pour lesenfants pauvres

• Augmenter la densité du réseau des externats

• Décentraliser les ressources et la prise de décision • Renforcer les institutions locales • Faire appel à la bonne volonté des communautés

pour soutenir les écoles locales

Tableau 4: (Continued )

Problème Réponse possible Options pour des actions spécifiques

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Synthèse • 31

Mise en œuvre des réformes

Les discussions sur les réformes de l’enseignement portent souvent sur lanature des réformes qu’un pays doit envisager. Pourtant, la recherche rela-tive aux réformes scolaires souligne qu’en fin de compte, c’est la qualité dela mise en œuvre qui déterminera le succès de la réforme, c’est-à-dire deson adoption au niveau de l’école. Les difficultés liées aux changementsdes pratiques pédagogiques en classe sont très bien documentées. Le degréd’acceptation des changements au niveau de l’école et de l’administrationlocale déterminera, dans une large mesure, le rythme de la mise en œuvredes réformes. À son tour, l’évolution du modèle mental de l’enseignementva dépendre de la manière dont les stratégies de changements sontconçues, communiquées et appliquées par les autorités centrales.

Les politiques du changement

Réformer les politiques de l’enseignement secondaire va presque toujoursde pair avec la controverse. Le changement n’est pas seulement un

Encourager ledéveloppementd’une gamme deprestations

Promouvoir lespartenariatspublic-privé

Redéfinir le rôledes autorités natio-nales

Fournir des servicesen réponse auxconditions locales

Exploiter le poten-tiel des TIC et l’enseignement àdistance

Mettre en place uncadre juridiqueclair

Mettre en placedes processus participatifs

• Renforcer la capacité du niveau central à déterminerdes normes, assurer l’équité, contrôler la qualité,fournir les principaux financements et appuyer lesécoles

• Assurer une diversité de dispositifs organisationnels • Autoriser des changements dans le choix des

programmes scolaires et les méthodes de prestationde services

• Encourager les prestataires privés de serviceséducatifs

• Mettre en place des systèmes d’aide et de perfection-nement des enseignants

• Offrir un système d’équivalence dans l’enseignementsecondaire

• Développer l’éducation permanente

• Assurer la transparence dans l’allocation desressources,

• Développer des indicateurs explicites de responsabilité

• Encourager les programmes de financements axéssur la demande

• Mettre en place des processus ouverts et participatifsde consultation sur les politiques et la mise en œuvredes programmes

Tableau 4: (Continued )

Problème Réponse possible Options pour des actions spécifiques

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32 • A la croisée des chemins

problème technique; il pose presque toujours un problème politique avecdes gagnants et des perdants potentiels qui lutteront pour protéger leursintérêts. La mise en œuvre réussie du changement impose donc unevolonté politique, mais les progrès dépendront de la capacité à prendredes décisions difficiles et à s’y tenir pendant le temps qu’il faut pourmettre en œuvre un programme, habituellement de longue durée. Le suc-cès s’avère être plus la récompense du pragmatisme que le résultat d’uneidéologie ou la récompense des sympathisants politiques.

La volonté politique sera d’autant plus forte qu’elle s’articulera sur unevision qui lie et intègre le développement de l’enseignement aux stratégiesde développement national. Cela implique une interaction entre éduca-tion et économie, résultant d’une prise de conscience de l’interdépen-dance, voire du renforcement mutuel, de ces deux réalités. Cependant,comme le prouve l’expérience de l’Asie de l’Est, l’accent mis sur le rôle del’éducation dans le développement tient compte de priorités qui vont au-delà des questions économiques, puisque l’éducation peut jouer un rôleclé dans la construction d’une nation, y compris le développement desvaleurs morales et la cohésion nationale nécessaire au fonctionnementd’une société multiethnique. C’est au niveau du secondaire –en particu-lier avec les adolescents— que la préparation au marché de l’emploi et lesaspects moraux de l’enseignement sont les plus importants.

Les leçons de l’expérience en ASS nous ont appris qu’un changementrapide n’est possible que s’il devient une priorité politique dans lecontexte du développement national. En Afrique du Sud, la réforme dusystème éducatif fut une priorité pour le premier gouvernement démo-cratiquement élu en 1994. Un changement radical s’est alors opéré en

trois ans. D’autres réformes ont étémises en œuvre pour s’attaquer à lafaiblesse des taux de réussite à l’exa-men final; elles ont réussi à augmen-ter ces taux d’environ 50% au milieudes années 90, et à 70% une décennieplus tard, bien qu’on reste préoccupépar la qualité des réussites en mathé-matiques et en sciences. Après sonindépendance en 1980, le Zimbabwea lancé un vaste programme destiné àaméliorer l’accès à l’enseignement des

élèves noirs précédemment exclus du système éducatif. Le mouvementHarambee au Kenya a enregistré de grands succès dans le développementde l’enseignement secondaire en milieu rural.

Les ingrédients nécessaires à la mise en œuvre réussie

des réformes sont entre autres: des consultations

visant à dégager un large consensus autour

des objectifs de politiques; des stratégies de

communication efficaces ; la transparence dans la

prise de décision et l’allocation des ressources ; et une

volonté de donner priorité aux leçons de l’expérience,

même lorsque elles remettent en question des idées

préconçues et la sagesse conventionnelle.

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Synthèse • 33

La pratique du changement

La réforme du système éducatif et celle de l’enseignement secondaire enparticulier est un processus complexe, aux multiples facettes, dont lesrésultats sont souvent restés en deçà de ce qu’on en attendait. La faute n’enest pas aux idées; c’est au niveau de la mise en œuvre que les problèmes sesont posés. Heureusement, les expériences se multiplient, et avec elles lesleçons qu’on peut en tirer, à mesure que les pays – en Afrique et dansd’autres régions- relèvent les défis liés au développement de l’enseigne-ment secondaire. Plusieurs tendances se dégagent de cette expérience:

• Les systèmes scolaires se transforment de plus en plus en systèmes del’école, c’est-à-dire que l’école acquiert une personnalité propre et laresponsabilité pour l’amélioration et la performance est en train depasser du niveau central à celui de l’école.

• Des stratégies basées sur des faits sont à la base d’une réforme réussie.Faute d’évaluations rigoureuses, fondées sur des informations qualita-tives et quantitatives, les politiques se fondent sur des anecdotes, desopinions et des préjugés.

• Une communication à un public élargi sur les défis et les résultats: la dis-cussion publique des options de politiques et la transparence dans leprocessus de prise de décision sont des éléments clés pour une mise enœuvre efficace des stratégies.

Le rôle de l’assistance internationale

Après avoir été relativement négligés pendant près de deux décennies, l’en-seignement secondaire et la formation reviennent en force dans les straté-gies d’appui à l’éducation de nombreux partenaires au développement, ycompris la Banque mondiale. L’appui au développement de l’enseigne-ment se fait à travers des appuis financiers et un travail d’analyse réaliségénéralement en collaboration étroite avec le personnel des ministères oudes institutions de recherche des pays concernés. Dans un nombre de plusen plus important de pays, les gouvernements et les partenaires externestravaillent ensemble dans le cadre d’une approche sectorielle.

Appui financier

L’aide extérieure à l’enseignement secondaire représente, selon les estima-tions, environ 10% seulement de l’aide totale au secteur de l’éducation(Figure 4), bien que certains bailleurs de fonds aient investi des montants

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34 • A la croisée des chemins

importants dans l’enseignement technique et la formation profession-nelle (ETFP). Cependant, on observe aujourd’hui une évolution riche depromesses: la négligence relative dont souffrait, jusqu’ici, l’enseignementsecondaire semble s’estomper. Le premier cycle du secondaire est de plusen plus considéré comme partie intégrante de l’éducation de base et duprogramme de l’Éducation pour Tous (EPT). De nombreux pays ont éla-boré des programmes de développement de l’enseignement qui com-prennent des plans pour l’enseignement secondaire et la formation pro-fessionnelle ou envisagent une revue détaillée des questions de politiqueset financières du sous-secteur. Les bailleurs de fonds sont de plus en plusenclins à fournir un appui financier à ces programmes. A titre d’exemple,

le DFID britannique a récemmentpublié une note stratégique sur l’im-portance de l’enseignement secon-daire, professionnel et supérieur dansle développement et s’est engagé àappuyer les programmes nationauxqui financent de manière équilibréetous les niveaux du système éducatif

Après une longue période d’un certain manque

d’attention, de nombreux partenaires au

développement sont maintenant disposés à fournir un

appui financier et technique au développement et à la

mise en œuvre des programmes de développement de

l’enseignement secondaire.

0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

US$

en

mill

iard

s (c

oura

nts)

ensemble de l’éducation education de base niveau non précisé enseignement postsecondaire enseignement secondaire

1.21.3

1.4

1.6

2.3

2.1 2.1

0.7

0.9

0.70.8

0.1 0.1 0.10.1 0.2

0.3

0.1

0.6

0.5

0.5

Figure 4: Aide au secteur de l’éducation en ASS 1999–2005

Source: OECD/DAC database.

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Synthèse • 35

(DFID 2006). Plusieurs opérations en faveur de l’éducation financées parla Banque africaine de développement appuient spécifiquement l’ensei-gnement secondaire en mettant souvent l’accent sur l’enseignement desmathématiques et des sciences. L’Agence japonaise de coopération inter-nationale apporte une aide à l’amélioration de l’enseignement des mathé-matiques et des sciences dans l’enseignement secondaire. Les Pays Bassoutiennent le projet post-primaire du Burkina Faso. Plusieurs agences,par exemple l’Agence danoise de développement international et l’Agenceallemande de coopération technique ont une longue tradition d’appui àl’enseignement technique et professionnel. Le Plan d’action pourl’Afrique de la Banque mondiale a inscrit l’enseignement secondaire et ledéveloppement des compétences dans ses priorités.

La manière dont les partenaires au développement soutiennent l’en-seignement secondaire varie en fonction de la situation du pays. Dans cer-tains pays, l’aide financière extérieure continue d’être acheminée à traversdes projets traditionnels. Mais pour assurer la viabilité financière desinvestissements, l’enseignement secondaire est inclus dans des pro-grammes d’appui sectoriels. Dans d’autres pays, le financement est fournisous forme d’appui au budget général assorti d’une matrice de politiqueset de résultats qui couvrent aussi l’enseignement secondaire.

Travail d’analyse

Des études approfondies sur l’enseignement secondaire peuvent jouer unrôle important dans la formulation des politiques. Dans plusieurs pays,l’initiative SEIA a permis de réaliser des études spécifiques à la probléma-tique de l’enseignement secondaire. De plus, de nombreuses analysessectorielles de l’éducation comprennent une analyse de l’enseignementsecondaire et des recommandations pour la réforme des politiques. Pour-tant, quelques études seulement ont débouché sur un cadre d’actionssuivi du déploiement d’un appui financier à l’enseignement secondaire. Ilreste maintenant à exploiter les acquis des travaux d’analyse qui ont étéfaits en mettant au point des réformes et stratégies d’investissementsspécifiques aux différents pays qui soient susceptibles d’être soutenuesfinancièrement.

Conclusion

La nécessité de réformer l’enseignement secondaire en Afrique subsaha-rienne ne peut plus être ignorée. La région a déjà entamé la transforma-tion de systèmes traditionnellement élitistes, qui visaient à préparer aux

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études universitaires un petit nombre de privilégiés, en des systèmes quipermettent à un plus grand nombre d’adolescents de poursuivre leursétudes. Mais le défi ne se limite pas à l’expansion de la couverture. Il fautaussi améliorer la qualité et la pertinence de l’éducation sans oublierl’équité dans l’accès. Il n’est donc pas question de simplement étendre lessystèmes existants (la même chose en plus grand) sans les faire évoluer.

Le défi est de taille: la croissance économique, bien qu’en nette amé-lioration, reste fragile; la croissance démographique restera élevée dans unavenir prévisible et l’enseignement primaire a besoin de ressources sup-plémentaires pour atteindre les objectifs de l’EPT. Même avec les stratégiesles plus rentables, développer l’enseignement secondaire va toujoursnécessiter de nouvelles ressources publiques. Leur mobilisation impliqueforcément des compromis avec d’autres secteurs et des choix difficiles dansl’allocation des ressources à l’intérieur du secteur éducatif. Surtout, il fau-dra préserver la croissance économique et cibler très efficacement les finan-cements publics. De nombreux pays ont réalisé des progrès notables enmatière de plans de financements et de plans d’actions détaillés pour ledéveloppement de leur enseignement primaire. Mais ils l’ont souvent faitsans tenir compte des implications de ces plans pour l’enseignementsecondaire, sans non plus rechercher des solutions de compromis dansl’allocation des dépenses publiques, de façon à assurer un équilibre dansla réalisation des objectifs de développement assignés aux différentesfilières de l’éducation. Rendre les choix explicites et présenter des argu-ments crédibles au ministère des Finances va presque toujours demanderun plan de développement sectoriel à long terme avec des projectionsfinancières réalistes et un cadre des dépenses à moyen terme.

L’élaboration de stratégies pour le développement d’un enseignementsecondaire qui réponde aux besoins de l’Afrique subsaharienne au stadeactuel de son développement est un défi qu’il faut aujourd’hui relever. Cesstratégies devront utiliser parcimonieusement les ressources ; reconnaîtrela nature séquentielle et ascendante du développement de l’enseignement ;se conformer aux priorités du développement national ; anticiper lademande du marché de l’emploi; renforcer l’autonomie des écoles ; assu-rer une orientation et un appui centraux efficaces; et créer des partenariatspublic-privé reflétant les compétences respectives des parties en matièred’action. Les stratégies efficaces vont accorder la priorité à l’expansion dupremier cycle de l’enseignement secondaire et au développement d’op-portunités de poursuite des études et de formation professionnelle enréponse aux exigences de la croissance économique. Il faudra aussi que lerôle du gouvernement évolue, sa priorité passant de la prestation directede services à la formulation des politiques, l’établissement des normes, le

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Synthèse • 37

suivi des progrès réalisés en directiondes objectifs nationaux, et le finance-ment, avec pour objectif de permettreune expansion large et équitable del’enseignement secondaire, d’inciter lesecteur privé à offrir des services et àaider par des subventions les élèvesdéfavorisés afin d’assurer l’égalité deschances. Mettre ces changements enplace va également exiger un renforce-ment des capacités dans l’ensembledu système éducatif, des systèmes degestion d’informations efficaces, etsurtout, un engagement et un leadership politique durables. Cet engage-ment ne concerne pas seulement la mise à disposition des ressourcesessentielles mais également le ralliement d’un public aussi large que pos-sible au programme de réforme. Ce sont là les conditions à remplir pourrelever avec succès et confiance le défi de l’enseignement secondaire.

Notes

1. Il s’agit du cycle d’études suivant l’enseignement primaire et précédant l’en-seignement supérieur, destiné aux jeunes de 12 à 18 ans environ, couvrant engénéral les classes 7 à 12 (système américain) et comprenant le premier et ledeuxième cycles de l’enseignement secondaire.

2. L’initiative SEIA a soutenu des ateliers à Kampala et Dakar, commandé 8études thématiques et plusieurs documents techniques de référence. Voir le siteWeb: http://www.worldbank.org/afr/seia/.

3. Corrigé sur 7 ans.4. L’Enquête internationale sur les tendances en mathématiques et en sciences

(Trends in International Math and Science Survey - TIMSS) collecte des données surles niveaux d’acquisition scolaire en mathématiques et en sciences des élèves ins-crits en quatrième et huitième année d’études.

5. En réalité, cette proportion est probablement beaucoup plus élevée, car denombreuses écoles privées ne sont pas enregistrées.

Références et ouvrages à consulterBruns, Barbara, Alain Mingat et Ramahatra Rakotomalala (2003). Achieving Uni-

versal Primary Education by 2015: A Chance for Every Child. Banque mondiale.Washington DC.

Di Gropello, Emanuela (Ed). (2006). Meeting the Challenges of Secondary Educa-tion in Latin America and East Asia: Improving Efficiency and Resource Mobiliza-tion. Directions in Development. Banque mondiale. Washington DC.

Traiter efficacement des questions d’allocation de

ressources et de financement impose de faire du

développement de l’enseignement secondaire une

partie intégrante de la stratégie nationale de

développement de l’éducation. Il faudra impliquer le

ministère des Finances dans la planification pour

assurer que les ressources allouées de façon réaliste à

l’ensemble du secteur éducatif soient incorporées dans

le cadre des dépenses nationales à moyen terme et

dans les plans stratégiques de réduction de la

pauvreté.

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38 • A la croisée des chemins

Hanushek, Eric A. et Ludger Woessman (2007). Education Quality and EconomicGrowth. Banque mondiale. Washington DC.

Johanson, Richard K. et Arvil V. Adams (2004). Skills Development in Sub SaharanAfrica. The World Bank Regional and Sectoral Studies. Banque mondiale.Washington DC.

Lauglo, Jon et Rupert MacLean (ed) (2005). Vocationalization of SecondaryEducation Revisited. Springer, Dordrecht, Pays-Bas.

Lewin, Keith M. (2008). Strategies for Sustainable Financing of Secondary Educationin Sub-Saharan Africa. Center for International Education, University ofSussex. SEIA Thematic Study No. 1. Banque mondiale. Washington DC.

Lewin, Keith et Francoise Caillods (2001). Financing Secondary education inDeveloping Countries. UNESCO. IIEP Paris.

Leyendecker, R., Ottevanger, W. et Van den Akker, J. (2008). Curricula, Examina-tions and Assessment in Secondary Education in Sub-Saharan Africa. SEIA thema-tic study No. 5. Banque mondiale. Washington DC.

Mulkeen, Aidan, David W. Chapman, Joan G. DeJaeghere et Elizabeth Leu(2007). Recruiting, Retaining and Retraining Secondary School Teachers andPrincipals in Sub Saharan Africa. SEIA Thematic Study No. 4. AED/Banquemondiale. Washington DC.

Ottevanger, Wout, Jan Van den Akker, et Leo de Feiter (2007). Science, Mathe-matics and ICT in Secondary Education in Sub Saharan Africa (SMICT). SEIAThematic study # 7. Banque mondiale. Washington DC.

Read Tony,Vincent Bontoux, Amanda Buchan, David Foster, Tania Bapuji (2008)Secondary Textbook and School Library Provision in Sub-Saharan Africa. SEIABackground Paper. Banque mondiale. Washington DC.

UIS (2005). Global education Digest 2005. UNESCO Institute for Statistics.Montreal.

Verspoor, Adriaan M. Forthcoming. At the Crossroads: Choices for Secondary Educa-tion in Sub-Saharan Africa. Banque mondiale. Washington DC.

World Bank (2005). Expanding opportunities and Building Competencies for YoungPeople: A New Agenda for Secondary Education. Directions in Development.Banque mondiale. Washington DC.

World Bank (2006). Thailand Social Monitor: Improving Secondary Education 2006.Bangkok: World Bank.

Banque mondiale Enseignement secondaire en Afrique (Secondary Education inAfrica (SEIA): http://www.worldbank.org/afr/seia/ comprend l’ensemble desdocuments produits dans le cadre de l’initiative SEIA.

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AT THE CROSSROADS Choices for Secondary Education in Sub-Saharan Africa

PRODUCT STOCK # PRICE QTY SUBTOTAL

At the Crossroads: Choices for Secondary Education in Sub-Saharan Africa(ISBN: 978-0-8213-7113-8)

D17113 US$35

Strategies for Sustainable Financing of Secondary Education in Sub-Saharan Africa (ISBN: 978-0-8213-7115-2)

D17115 US$25

Recruiting, Retaining, and Retraining Secondary School Teachers and Principals in Sub-Saharan Africa (ISBN: 978-0-8213-7066-7)

D17066 US$15

Developing Science, Mathematics, and ICT Education in Sub-Saharan Africa (ISBN: 978-0-8213-7070-4) D17070 US$15

Curricula, Examinations, and Assessment inSecondary Education in Sub-Saharan Africa (ISBN: 978-0-8213-7060-5)

D17060 US$15

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