Official grammar of Kotava (v3.14, march 2013)

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Official grammar of Kotava. Text in French.Version III.14. March 2013.[Winugafa pulviropa va Kotava. Francavaxa]

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  • Grammaire du Kotava

    SF/PAG / kotava_gram.doc Version Officielle Complte III-14. Mars 2013

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    Auteurs : Staren Fetcey / Comit Linguistique Kotava

    Version III.14 : Mars 2013

    Participez un projet humaniste et universel, utopique et raliste

    KOTAVA Tela Tamefa Golerava

    Pis

    ku

    ra :

    Ko

    tava

    .org

    ge

    sia

    ~

    ~

    ww

    w.k

    ota

    va

    .org

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    SOMMAIRE Prambule : [abdiwonaks]

    Chap. I : Bases linguistiques gnrales [avomaveem] Chap. II : Historique dvolution du Kotava [towarizvot va Kotava]

    Le systme phontique : [mamopaf bolk]

    Chap. I : L'alphabet du Kotava [abava] Chap. II : La rforme de 2011 [fabdura ba 2011] Chap. III : La rgle de l'accentuation [bloskara]

    Le systme graphique : [suteraf bolk]

    Chap. I : Particularits graphiques [suteraptaceem] Chap. II : Transcription des noms propres [remsutera va pilkayolt] Chap. III : Emploi des majuscules [unera va eltayap] Chap. IV : Emploi des signes de ponctuation [unera va tcala]

    Le systme grammatical : [pulviropaf bolk]

    Chap. I : Le tableau morphologique [tazukak]

    Chap. II : Les substantifs [yolt]

    A : Le genre des substantifs [yoltoxi] B : La rgle de la rfrence euphonique [mamanyara] C : Lexpression du pluriel [tukontara] D : Les noms propres et les classificateurs [pilkayolt is pulaxa]

    Chap. III : Les verbes [gray]

    A : Le radical du verbe [grayzaeya] B : Les personnes [grayilkomeem] C : Les tats [graysokeem] D : Les temps [graysareeem] E : Les aspects [graykerdeleem] F : Les modes [graycaveeem] G : Les voix [graywoyokeem] H : Les modalits [graycaveindeem] I : Synthse sur la notion de verbe

    J : Verbes transitifs, bitransitifs et intransitifs [tanmukodaf grayeem isu tolmukodaf isu mukodiskaf]

    K : Les verbes impersonnels [ilkomiskaf grayeem] L : Les verbes d'tat [sokaf grayeem] M : Les verbes de sensation [pestaleraf grayeem] N : Les verbes de mouvement [liziweraf grayeem]

    Chap. IV : Les dterminatifs [gotuxa]

    A : Les adjectifs [soreleem] B : Les actualisateurs [tunoelaxeem]

    Chap. V : Les pronoms [ikayolt]

    A : Les pronoms personnels [ilkomaf ikayolteem] B : Les pronoms possessifs [digiraf ikayolteem] C : Les pronoms relatifs et autres [skedaraf is ar ikayolteem]

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    Chap. VI : Les adverbes [muge]

    A : Les adverbes originels, non drivs [xantaf mugeeem] B : Les sries adverbiales [mugeenkeem] C : Les adverbes de manire, drivs [baskaf mugeeem]

    Chap. VII : Les interjections [divieks]

    Chap. VIII : Les prpositions [yaz]

    A : Les prpositions ni locatives ni temporelles [mexof is meugalaf yazeem] B : Les prpositions temporelles [ugalaf yazeem] C : Les prpositions locatives [xof yazeem] D : La prpositivisation sur adverbe (locutions prpositives) [mugeyazeem]

    Chap. IX : Les conjonctions [skedaxa]

    A : Les conjonctions subordonnantes primaires [taneodaf dirgas skedaxeem] B : Les conjonctions subordonnantes composes [ponan dirgas skedaxeem] C : Les conjonctions coordinatives spciales [aptaf dobenplekus skedaxeem] D : Les conjonctions de liaison [kagluyas skedaxeem]

    Chap. X : Les affixes [osta]

    A : Les affixes totaux [jadif osteem] B : Les affixes verbaux [tugrayas osteem] C : Les affixes de verbe [grayosteem] D : Les affixes de substantif [yoltosteem] E : Les affixes de dterminatif [gotuxosteem] F : Les quasi-suffixes nominaux [riwef yoltradimosteem]

    Chap. XI : L'interrogation [koerura]

    Chap. XII : La dmonstrativit affirmative [ruyesa danedira]

    A : L'affirmation post-interrogative [radimikoerurafa ruyera] B : L'affirmation attributive [pilkovoyafa ruyera] C : L'affirmation dterminative impersonnelle [meilkomafa gotusa ruyera] D : La dmonstrativit absolue [bellikafa ruyera]

    Chap. XIII : La composition [ponara]

    A : La composition simple [opelafa ponara] B : La composition-fusion [jesa ponara] C : La composition fonction adverbiale [tumugeasa ponara]

    Chap. XIV : Lordre des mots [trogarnvura]

    Chap. XV : Principes dexpression [muxarindeem]

    Annexes [yona notraca]

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    PRAMBULE Chapitre I : BASES LINGUISTIQUES GNRALES [avomaveem]

    Le Kotava nest pas une langue naturelle, il sagit dune langue construite, vocation de pouvoir servir comme langue auxiliaire de communication entre les peuples et cultures humaines. Afin de respecter et de promouvoir le principe fondamental de relle neutralit culturelle et philosophique, il a t conu sur des bases originales, dans une logique a priori , c'est--dire notamment ne puisant son lexique dans aucune langue existante ou passe mais invent en totalit, et sur des concepts grammaticaux et expressifs les plus communment prsents et partags par les habitants de cette Terre et les plus aiss mettre en uvre. En intgrant galement comme dimension essentielle les facults dvolution et de dveloppement en relation avec ses locuteurs futurs. Le Kotava est donc dabord une architecture, des principes globaux, des mcanismes vivants, organiss en un systme intrinsquement cohrent et potentiellement ouvert. Ses postulats de base, qui le dfinissent et le structurent, ont donc t, sont et devront rester : Neutralit : construit sur un parti pris absolu de neutralit envers les langues existantes ou passes, ne puisant

    son vocabulaire et ses ressources lexicologiques daucune. Originalit : il tire ses qualits de sa cohrence interne, unique, et est fondamentalement auto-suffisant. Universalit : sa logique, ses mcanismes et sa phonologie sappuient sur des principes largement universels (ou

    presque, des exceptions tant toujours relevables). Rgularit et clart : point essentiel, la langue est absolument rgulire et bannit les exceptions, ambigits et

    autres complications diverses. Ses principaux mcanismes sont logiques et prdictifs. Simplicit et souplesse : pour permettre un apprentissage ais par la majorit, sans connaissances particulires.

    Il sagit de simplicit absolue et non pas relative puisque ne sappuyant sur aucune langue connue. Richesse : riche en potentialits, en varit et en ressources initiales, tant grammaticales que lexicales. Chaque

    locuteur doit pouvoir sexprimer avec sa logique, son prisme propre et dvelopper son expression sans restriction.

    volutivit : principe absolument essentiel, la langue doit tre vivante et voluer avec ses locuteurs. Dun point de vue de caractrisation linguistique et technique, le Kotava possde, entre autres, ces traits majeurs : Systme phonologique simple cinq voyelles et dix-sept consonnes ralisation librale. Alphabet de type latin simplifi, sans diacritiques. Langue de type mixte, principalement agglutinante (systme des affixes, temps, modalits, drivs et

    composs), partiellement flexionnelle (conjugaison personnelle, euphonie vocalique des dterminants, adjectifs et participes), et secondairement isolante (aspects, voix, prpositions, formes radicales). Mais quelle quen soit la formalisation, tous les traits grammaticaux sont absolument rguliers et immdiatement reprables.

    Absence totale de dclinaisons. Aucune notion de genre morphologique. Langue prpositionnelle o tout complment nominal ou pronominal est indirect et obligatoirement introduit

    par une prposition. Syntaxe trs libre, mme si elle est classiquement principalement de type SOV (sujet objet verbe) ou OSV. Importance des phrases et noncs non-verbaux : nominaux, adjectivaux ou adverbiaux. Enfin, symbiose de la grammaire et de lexpression dans quelques grands principes dterminants, comme la

    contextualit, la minimalit, lunivocit, la persistance, la non-ambigit ou la position dnonciateur.

    Chapitre II : HISTORIQUE DVOLUTION DU KOTAVA [towarizvot va Kotava] 1978 : Naissance officielle du Kotava 1983 : 1re rforme gnrale 1993 : 2me rforme gnrale 2008 : Rforme de la rgle du pluriel Ds le dpart, il a t pos que le Kotava ne serait jamais une langue fige, dfinitivement scelle dans un carcan linguistique et grammatical intangible. La langue doit voluer, et volue, rgulirement avec ses utilisateurs, leurs besoins et les usages majoritaires constats, avec galement une part ncessaire danticipation. Cette conception est sa base mme, en consquence de quoi cette grammaire officielle ne saurait en aucun cas tre considre comme un Fundamento dfinitif, mais simplement comme un tat de la langue un moment donn. En dehors des grandes dates volutives ci-dessus, le Kotava est rgul par un Comit Linguistique qui se runit annuellement et valide ou rejette certaines volutions proposes ou avances. Cette version officielle (rdige en langue franaise) de la grammaire est la version v3.14/2013.

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    LE SYSTME PHONTIQUE Chapitre I : LALPHABET DU KOTAVA [abava] Lalphabet du Kotava comprend 24 lettres :

    - 5 voyelles : a, e, i, o, u - 17 consonnes : b, c, d, f, g, j, k, l, m, n, p, r, s, t, v, x, z - 2 semi-voyelles : w, y

    Majuscule Minuscule Transcription API Equiv. Franais Appellation Kotava

    A B C D E F G I J K L M N O P R S T U V W X Y Z

    a b c d e f g i j k l m n o p r s t u v w x y z

    /a/ /b/ // /d/ /e, / /f/ /g/ /i/ // /k/ /l/ /m/ /n/ /o, / /p/ /, r/ /s/ /t/ /u/ /v/ /w/ /x/ /j/ /z/

    a b ch, sch d f, ph g dur i j, g k, q, c l m n o p r s, ss, t ou v w, ou kh, jota y, i, , ill, yod z

    a ba ca da e fa ga i ja ka la ma na o pa ra sa ta u va wa xa ya za

    Particularits phontiques :

    - La lettre w (wa) nexiste pas en position finale, sauf dans les cas de noms propres. En Kotava, elle est en principe

    obligatoirement suivie dune voyelle. - La lettre y (ya) constitue le yod. En Kotava, elle est obligatoirement en contact avec au moins une voyelle, avant

    ou aprs, lexception du cas du suffixe total any (sur radical consonantique). Sauf aussi potentiellement dans le cas de noms propres.

    Chapitre II : LA RFORME DE 2011 [fabdura ba 2011] Depuis sa cration et jusqu la rforme intervenue en 2011, le Kotava comportait une vingt-cinquime lettre : la lettre h (nha). Celle-ci ne se rencontrait quen trois positions : aprs les consonnes l, m, n. Elle servait mouiller ces lettres. On ne la trouvait jamais en initiale ou situe en autre position, hormis dans le cas de noms propres. La rforme de 2011 la limine, au profit de son remplacement dans toutes les situations par la lettre y (ya). Dsormais, elle na plus cours. Toutefois, les habitudes acquises et le patrimoine de textes crits auparavant font que son usage ne disparatra que progressivement.

    Chapitre III : LA RGLE DE LACCENTUATION [bloskara] En Kotava il existe une rgle unique daccentuation, sans aucune exception, si ce nest celle des radicaux verbaux constituant les 1res personnes du singulier en conjugaison. - Un mot termin par une consonne ou une semi-voyelle est accentu sur la dernire syllabe.

    Ex : tuvel (tuvel) felay (felay) sayakik (sayakik)

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    - Un mot termin par une voyelle est accentu sur lavant-dernire syllabe. Ex : blucte (blucte) kando (kando) feralia (feralia)

    - Les 1res personnes du singulier de la conjugaison verbale, quoique caractrises par une voyelle finale, sont accentues sur la dernire syllabe, par analogie avec les autres formes verbales conjugues (caractrises par une consonne finale), do la marque crite le symbolisant. Ex : jin est (jin est)

    jin lustey (jin lustey)

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    LE SYSTME GRAPHIQUE Chapitre I : PARTICULARITS GRAPHIQUES [suteraptaceem]

    En Kotava, un seul signe diacritique est admis : - laccent aigu (), non obligatoire, qui est gnralement appos la voyelle finale des 1res personnes du singulier de la conjugaison. Les autres signes diacritiques (trmas, tildes, autres types daccent) nexistent pas en Kotava. Seul un nom propre peut en comporter.

    Chapitre II : TRANSCRIPTION DES NOMS PROPRES [remsutera va pilkayolt] A : Les noms propres crits dans un alphabet dit latin Ces noms propres se transcrivent tels quels, sans modification, y compris donc les ventuelles lettres et dignes diacritiques inconnus en Kotava. Ex : Qubec Washington A Corua d rhus B : Les noms propres crits dans un alphabet grec ou cyrillique Ces noms propres sont transcrits directement selon la phontique Kotava la plus proche, depuis leur langue source. Ex : Astraxan (Astrakhan) [russe] Moskva (Moscou) [russe] Kiyiv (Kiev) [ukrainien] Lenin (Lnine) [russe] Atina (Athnes) [grec] Tergovicte (Trgovite) [bulgare] C : Les noms propres crits dans un autre alphabet On utilise le systme de transcription international. Ex : Iraq Hiroshima Mao Zedong Beijing

    Chapitre III : EMPLOI DES MAJUSCULES [unera va eltayap] En Kotava, lemploi de la majuscule contribue donner de limportance au mot. Son emploi est obligatoire pour la lettre initiale dun nom propre, nom de langue ou de peuple. Toute phrase dbute obligatoirement par une majuscule.

    Chapitre IV : EMPLOI DES SIGNES DE PONCTUATION [unera va tcala] - le point (.) : il marque la fin dune phrase. - le point dinterrogation (?) : il marque la fin dune phrase interrogative. - le point dexclamation (!) : il marque la fin dune phrase exclamative. - les trois-points (...) : ils marquent la fin dune phrase suspensive. - le point-virgule (;) : il marque un arrt dans la phrase et indique une certaine coupure. - la virgule (,) : elle marque une lgre interruption dans la phrase. - le deux-points (:) : il marque au milieu dune phrase quil va y avoir une numration, une citation. - les guillemets ( ) : ils introduisent une citation, ou sont employs pour indiquer quil y a un certain doute, une certaine rserve sur le mot - les parenthses () : elles sont employes pour introduire un renseignement complmentaire. - le tiret (-) : il introduit un dialogue, ou des lignes de liste numre. Il sert galement pour indiquer une abr- viation (ex. ikz- pour etc.) - le tilde (~) : il introduit et encadre une incise, notamment les marques de dialogues.

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    LE SYSTME GRAMMATICAL Chapitre I : LE TABLEAU MORPHOLOGIQUE [tazukak]

    Une des grandes caractristiques du Kotava en est limportance revtue par la morphologie. Les catgories de mots sont nettement dfinies morphologiquement et une hirarchie stricte les rgit. Les possibilits de passer de lune lautre, qui font une bonne part de la richesse de la langue, sont nombreuses mais rigoureusement codifies. Le tableau morphologique en est la synthse.

    1. Substantifs Verbes

    2. Dterminatifs

    3. Adverbes drivs

    4. Pronoms Prpositions Adverbes originels

    5. Particules invar. Conjonctions Interjections

    Le tableau morphologique comprend donc 5 niveaux hirarchiques : - 1er niveau : substantifs et verbes. Ils se caractrisent par leurs relations double sens entre eux et avec les

    dterminatifs, ainsi quavec eux-mmes. - 2me niveau : dterminatifs. Ils sont en relation morphologique avec presque toutes les autres catgories de

    mots et avec eux-mmes. - 3me niveau : adverbes drivs, issus de dterminatifs. - 4me niveau : adverbes originels non-drivs, pronoms et prpositions. - 5me niveau : conjonctions, particules (invariables) et interjections. Ces catgories sont isoles et nont aucun

    rapport morphologique avec les autres. Les trois premiers niveaux sont appels expansibles, cest dire quils peuvent se dvelopper de faon interne. Par contre, les deux autres sont dits figs car ne pouvant tre augments que de faon externe, par cration totale ex nihilo.

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    Chapitre II : LES SUBSTANTIFS [yolt]

    A : Le genre des substantifs [yoltoxi] En Kotava, il nexiste pas de notion spcifique de genre, masculin, fminin ou autre. Tous les substantifs sont de genre indtermin et employs en tant que tels. Lorsquil est ncessaire de prciser ou dinsister sur le sexe naturel dun tre humain ou animal, il est fait appel aux suffixes spcifiques de genre ya pour les tres fminins ou femelles et ye pour les tres masculins ou mles. B : La rgle de la rfrence euphonique [mamanyara] Si le Kotava ne connat pas de notion spcifique de genre, en revanche, la notion de rfrence euphonique y tient une grande place. Tous les dterminatifs (adjectifs, dterminants, numraux, participes), certains pronoms (possessifs par ex.) et les suffixes totaux sont en effet assujettis cette rgle, selon laquelle ceux-ci doivent tre en accordance euphonique avec leur substantif (ou pronom) de rfrence, cest dire comporter une dsinence euphonique similaire. Ainsi : - un substantif finale consonne ou semi-voyelle induira des dterminatifs, pronoms possessifs ou suffixes

    totaux dsinence zro (consonne automatiquement) - un substantif finale a --------------------------> dsinence a - un substantif finale e --------------------------> dsinence e - un substantif finale i --------------------------> dsinence i - un substantif finale o --------------------------> dsinence o - un substantif finale u --------------------------> dsinence u Ex : listaf patectoy (un joli paysage) baroye blucte (trois habits) bati zveri (cet oiseau) C : Lexpression du pluriel [tukontara]

    1) Le pluriel par le sens

    En Kotava, le pluriel est fondamentalement smantique et passe par le biais de pronoms, dterminatifs et adjectifs sens intrinsquement pluriel, des numraux (au-del de 1) et les pronoms et dsinences personnelles plurielles de la conjugaison verbale. Ex : koe kelt va aluboy bitej w (je vois cinq toiles dans le ciel)

    *aluboy (cinq) est de sens pluriel koe kelt jontik bitej jebed (de nombreuses toiles brillent dans le ciel)

    *jontik (de nombreux) est de sens pluriel ; accord la 3ime personne pluriel (jebed) 2) Ladjectif indfini sens pluriel yon Le Kotava dispose par ailleurs dun adjectif indfini spcifique de nature plurielle yon , lorsquil nest pas question de dnombrement ou de quantification particulire. Voir infra. (chap. IV, I-b). Ex : koe kelt va yon bitej row (je peux voir des toiles dans le ciel)

    *yon (des, un certain nombre de) induit un sens pluriel 3) Le pluriel par particule indpendante (avant 2008)

    Antrieurement 2008, le Kotava utilisait une formation du pluriel assez particulire. Celle-ci passait par la prsence dune particule invariable indpendante plurialisatrice. Deux, totalement interchangeables : se et yo , permettaient cette expression. Pour plurialiser un substantif (ou un pronom), la rgle consistait placer immdiatement aprs la particule se ou yo . Celle-ci tendant son rayonnement sur lensemble du syntagme nominal (ou pronominal). Ex : in va bitej yo disuker (il regarde les toiles) bat listaf batakaf okol se vulted (ces beaux chevaux blancs courent) bat listaf batakaf okol yo vulted (ces beaux chevaux blancs courent) La rforme de 2008 prconise labandon de ce systme, au profit des deux rgles exposes juste avant. Normalement, se et yo ne devraient plus tre employes. Toutefois, leur usage est encore tolr quoique dconseill. En antposition ou postposition du syntagme vis.

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    D : Les noms propres et les classificateurs [pilkayolt is pulaxa] En Kotava, tout nom propre est considr comme un substantif, mais un substantif absolument invariable et indrivable, contrairement un substantif commun, et fonctionne en ralit sur un systme dapposition dans lequel il est normalement accompagn dun classificateur qui en dtermine la nature. Le classificateur fait lui partie du lexique commun et cest sur lui que pourront prendre appui dventuels drivs.

    1) Les classificateurs [pulaxa]

    La plupart des noms du lexique commun sont susceptibles dtre employs en tant que classificateur de nom propre appos. Toutefois, les principaux classificateurs quon rencontre se rapportent des noms de personnes humaines (ayik, guazik, velik, etc.), des formes de politesse (weltik, jiomik), des titres (gazik, sersik, taneagadesik), des noms de lieu (kuksa, mefta, uzda, wida, widava) ou dentit (patecta, gola, dota), des noms despce (katca, oxi, bliind), duvre ou de support (neva, luz, teliz, fela), de groupement ou entreprise (lospa, veem, ja), de monnaie (tal), langue (ava), etc. Conformment aux rgles habituelles dapposition, llment appos est situ en premier, suivi de son classificateur.

    Ex : Napolon ginik (lempereur Napolon) Martin weltikye (Monsieur Martin) ; Martin weltik (Monsieur ou Madame Martin) London widava (la ville de Londres) Baikal uzda (le lac Bakal) Franca patecta (la France, le pays France) Euro tal (la monnaie Euro) Monotremata veem (lordre des monotremata)

    Remarque : la rgle de la rfrence euphonique sappliquera ventuellement au classificateur et non au nom propre appos, mme si celui-ci suit immdiatement le dterminatif concern et prsente une finale diffrente.

    Ex : cuisafa London widava (la magnifique ville de Londres) Tous les drivs ventuels construits sur un nom propre utiliseront donc non pas le nom propre lui-mme mais son classificateur.

    Ex : London widavik (un habitant de la ville de Londres, un Londonien) Baikal uzdaxo (le territoire du lac Bakal) Euro talolk (une pice (ou un billet) de monnaie Euro) Monotremata veemolk (un animal de lordre des monotremata)

    Voir Annexe B pour une liste non-exhaustive de classificateurs 2) Les noms propres employs sans classificateur [pilkayolt voldo pulaxa]

    Toutefois, dans le cas de nom propre trs courant (nom de pays, de grande ville, de lieu connu, de personne, etc.) il est possible domettre son classificateur. Ainsi, on rencontrera rarement un nom de pays (Franca, Espana, etc.) accompagn de son classificateur (patecta). A partir de l, un tel nom propre gouvernera alors directement la rfrence euphonique ventuellement attache, et pourra donner lieu des drivs et une utilisation en composition. Sous deux rserves absolues :

    - quil ny ait aucune ambigut possible, notamment de confusion smantique avec un mot commun prexistant et que le contexte soit suffisamment explicite ; - que le nom propre ne comporte aucune lettre ou signe diacritique inconnus en Kotava.

    Auxquels cas, on devra absolument rintroduire un classificateur.

    Ex : londonik (un habitant de la ville de Londres, un Londonien), ct de London widavik euroolk (une pice (ou un billet) de monnaie Euro), ct de Euro talolk

    par contre : Qubec winkik (un habitant de la province de Qubec), et en aucun cas Qubecik A Corua widavaf (relatif la ville de La Corogne), et en aucun cas A Coruaf

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    Chapitre III : LES VERBES [gray] Le systme verbal est le pivot du Kotava. Il sagit dailleurs l de la partie la plus sophistique de tout lensemble, mais davantage par les possibilits multiples offertes que par leur difficult. Morphologiquement, une forme verbale se reconnat au premier coup doeil. Dans les dictionnaires, les verbes sont classs leur tat radical, lequel correspond la 1re personne du singulier du mode indicatif (modalit effective, voix active, temps prsent). Le Kotava ne connat en effet pas de vritable infinitif et ne possde quun nom verbal. En Kotava, une forme verbale est constitue de huit lments au minimum, en sachant quil existe toujours un implicite par dfaut marque zro (en italique infra.) pour chaque lment verbal : - radical du verbe ; - indication de la voix : active, passive, rflchie, rciproque, compltive ; - indication du mode : indicatif, conditionnel, impratif, participe ; - indication de la modalit : effective, possibilitive, obligative, volitive, capacitative, crditive, apparente, conative,

    habituelle, absolutive ; - indication du temps : prsent, pass, futur ; - indication de laspect : duratif, progressif, continu, antrieur, postrieur, instantan, avenir relatif, achev relatif,

    inchoatif, terminatif ; - indication de ltat : assertif, affirmatif, ngatif, contraritif ; - indication de la personne : 1re, 2me, 3me du singulier, 1re, 2me, 3me, 4me du pluriel. Par ailleurs, il est possible de rencontrer un certain nombre de suffixes (suffixe total, suffixe (in)transitivant). A : Le radical du verbe [grayzaeya] Le radical (notion ne pas confondre avec celle de la racine) est la forme minimale du verbe. Un radical verbal se caractrise obligatoirement par une terminaison caractristique en , -, - ou . Cest partir de ce radical (sans laccent, marque de la 1re personne du singulier) que seront construites toutes les autres formes et mme les drivs verbaux. Ex. de radicaux : VEFA (jouer), prsent sous la forme vef (je joue) dans les dictionnaires STUTE (danser) stut (je danse) ASKI (faire) ask (je fais) PLEKU (mettre) plek (je mets) B : Les personnes [grayilkom] Lindication de la personne se fait au moyen de dsinences personnelles. Celles-ci sont absolues et ne souffrent aucune exception. Elles restent toujours les mmes, quels que soient la modalit, le mode (sauf le participe), le temps ou encore ltat. Elles sont obligatoirement situes en position finale. 1re personne du singulier : radical + (accent aigu) 2me personne du singulier : radical + l 3me personne du singulier : radical + r 1re personne du pluriel : radical + t 2me personne du pluriel : radical + c 3me personne du pluriel : radical + d 4me personne du pluriel : radical + v Exemple de verbe conjugu (modalit effective, voix active, mode indicatif, temps prsent, aspect duratif, tat positif) : TI (tre) ; ROJU (dfendre)

    jin t (je suis) jin roj (je dfends) rin til (tu es) rin rojul (tu dfends) in tir (il est) in rojur (il dfend) min tit (nous sommes) min rojut (nous dfendons) win tic (vous tes) win rojuc (vous dfendez) sin tid (ils sont) sin rojud (ils dfendent) cin tiv (nous sommes) cin rojuv (nous dfendons)

    C : Les tats [graysok] Le Kotava connat quatre tats : - Assertif : cest ltat normal, habituel, indiquant simplement quune action est, quelle se droule. - Affirmatif : cest un positif renforc, insistant sur la ralisation de laction, la notion de vraiment . - Ngatif : cest linverse du positif. Une action ne se droule pas, na pas lieu, sans insistance particulire. - Contraritif : cest le contraire du positif et surtout de laffirmatif. Une action ne se droule pas, na pas lieu et tout

    est fait pour que justement elle ne se ralise pas.

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    1) Lassertif [anje sok] ou positif Il sagit l de ltat normal. Une action a lieu, simplement. En Kotava, ltat assertif est implicite, cest dire quil ne se caractrise par aucune marque particulire. Ex : jin est (je mange) jin koe Paris irub (je vis Paris) in va sumewisiki wir (il regarde la tlvision) rin va in kiaval (tu le salues) 2) Laffirmatif [ene sok] Il sagit dun assertif renforc, qui insiste sur la notion de ralisation de laction, sur le fait quelle se produise, quelle se ralise vraiment. Ltat affirmatif fait appel ladverbe en , lequel utilis seul signifie oui . Ex : jin en est (je mange vraiment) jin koe Paris en irub (je vis rellement Paris) rin va in en kiaval (tu le salues sans dtours) 3) Le ngatif [mee sok] Cest ltat indiquant quune action ne se ralise pas, quun fait na pas lieu simplement. Le Kotava utilise pour rendre la ngation simple ladverbe me qui employ seul signifie non . Ex : jin me est (je ne mange pas) jin koe Paris me irub (je nhabite pas Paris) rin va in me kiaval (tu ne le salues pas) A ct de cette ngation simple, le Kotava connat deux ngations drives : men et mea .

    a) La ngation antrieure [abdife mee sok] On appelle ngation antrieure celle qui indique quune action na pas encore eu lieu, mais que, normalement, elle devrait se produire. Elle correspond lide de ne pas encore . La ngation antrieure se rend par men (pas encore). Ex : jin koe Paris men irub (je nhabite pas encore Paris) sin va sint men kiavad (ils ne se saluent pas encore) b) La ngation postrieure [radimife mee sok] On appelle ngation postrieure celle qui indique quune action vient de se produire, de se drouler et quelle a cess. Elle correspond lide de ne plus . La ngation postrieure se rend par mea (ne plus). Ex : jin koe Paris mea irub (je nhabite plus Paris) sin va sint mea kiavad (ils ne se saluent plus)

    4) Le contraritif [vole sok] Le contraritif est une particularit originale du Kotava. Cet tat indique non seulement quune action na pas eu lieu, ne se ralise pas, mais aussi que tout est mis justement en uvre pour que cela ne se passe pas. Le contraritif utilise ladverbe vol qui employ seul signifie au contraire, srement pas .

    Ex : jin vol est (je fais tout pour ne pas manger) sin va sint vol kiavad (ils font tout pour ne pas se saluer) 5) Lincertain Jusquen 2011, il tait compt comme un tat standard, au mme titre que les quatre prcdents. Ce nest dsormais plus le cas et il nest plus considr que comme une simple facult dexpression, pour ce qui est ventuel, possible, incertain, ce qui se fait ou a peut tre lieu, sans quon en ait une ide certaine ; faisant appel ladverbe rotir qui signifie peut-tre, ventuellement, il se peut .

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    D : Les temps [graysare] Le Kotava ne connat que trois temps : prsent, pass, futur. Son sytme temporel nest pas bti sur une distinction entre aspects perfectif et imperfectif. - Le prsent est le temps qui sert exprimer quune action a lieu, se ralise au moment o elle est nonce.

    Le prsent est galement utilis pour indiquer quune action a lieu de faon habituelle, rgulirement. - Le pass est le temps utilis pour les actions passes, acheves. - Le futur est utilis pour exprimer quune action aura lieu, de faon relativement probable. Toutes les autres nuances que peuvent exprimer dans dautres langues dautres temps ou des temps composs sont souvent rendues au moyen de laspect (cf. infra).

    1) Le prsent [tise sare ok rekee] Le prsent utilise, comme nous lavons dj vu (cf. supra), le radical du verbe, directement sans adjonction de suffixe temporel. Les dsinences personnelles sont alors adjointes directement au radical.

    Ex : DANKA (chanter) ; DOLE (vendre)

    jin dank (je chante) jin dol (je vends) rin dankal (tu chantes) rin dolel (tu vends) in dankar (il chante) in doler (il vend) min dankat (nous chantons) min dolet (nous vendons) win dankac (vous chantez) win dolec (vous vendez) sin dankad (ils chantent) sin doled (ils vendent) cin dankav (nous chantons) cin dolev (nous vendons)

    2) Le pass [tiyise sare ok darekee] Le pass se forme au moyen dun suffixe spcifique qui vient sintercaler entre le radical et les dsinences personnelles (ainsi que la marque des participes). Ce suffixe, base y , comprend en fait quatre formes (sur le mme principe que la rfrence euphonique) :

    - ya : pour les verbes voyelle radicale finale -a - ye : pour les verbes voyelle radicale finale -e - yi : pour les verbes voyelle radicale finale -i - yu : pour les verbes voyelle radicale finale -u

    Ex : DANKA (chanter) ; DOLE (vendre)

    jin dankay (je chantais, chantai) jin doley (je vendais, vendis) rin dankayal (tu chantais, chantas) rin doleyel (tu vendais, vendis) in dankayar (il chantait, chanta) in doleyer (il vendait, vendit) min dankayat (nous chantions, chantmes) min doleyet (nous vendions, vendmes) win dankayac (vous chantiez, chanttes) win doleyec (vous vendiez, vendtes) sin dankayad (ils chantaient, chantrent) sin doleyed (ils vendaient, vendirent) cin dankayav (nous chantions, chantmes) cin doleyev (nous vendions, vendmes)

    3) Le futur [titise sare ok direkee] Le futur a une formation similaire celle du pass, au moyen dun suffixe intercalaire entre le radical et les dsinences personnelles. Ce suffixe, base t , comprend en fait quatre formes :

    - ta : pour les verbes voyelle radicale finale- a - te : pour les verbes voyelle radicale finale -e - ti : pour les verbes voyelle radicale finale -i - tu : pour les verbes voyelle radicale finale -u

    Ex : FOLI (croire) ; ESTU (manger)

    jin folit (je croirai) jin estut (je mangerai) rin folitil (tu croiras) rin estutul (tu mangeras) in folitir (il croira) in estutur (il mangera) min folitit (nous croirons) min estutut (nous mangerons) win folitic (vous croirez) win estutuc (vous mangerez) sin folitid (ils croiront) sin estutud (ils mangeront) cin folitiv (nous croirons) cin estutuv (nous mangerons)

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    E : Les aspects (auparavant : sens) [graykerdela] A ct des trois temps, le Kotava connat, pour dcliner toutes les notions de temporalit, un systme original qui est celui des aspects. Il existe dix aspects : - Duratif simple - Progressif (ou non-cessatif) - Continu - Antrieur (ou accompli) - Postrieur - Instantan - Avenir relatif - Achev relatif - Inchoatif - Terminatif (ou cessatif)

    1) Le duratif simple [tiskise kerdela ok ree kerdela] Il sagit de laspect implicite dun verbe. Il exprime que laction du verbe a une certaine dure (contraire de linstantan). Etant laspect de base dun verbe, le duratif simple ne fait donc appel aucune forme particulire. Ex : estuy (je mangeais, je mangeai, jai mang) koe Paris irubal (tu vis Paris) 2) Le progressif (ou non-cessatif) [abdufise kerdela ok duree kerdela] Cet aspect indique quune action est en cours, est en train de se drouler, tait en cours ou sera en cours de droulement et quelle ne cesse pas. Laspect progressif fait appel la particule invariable prpose dun . Ex : dun est (je suis en train de manger, je ne cesse pas de manger) va imwa dun doleter (il ne cessera dacheter des fleurs) 3) Le continu [trenase kerdela ok waree kerdela] Cet aspect indique quune action continue, continuait ou continuera de se drouler. Laspect continu fait appel la particule invariable prpose wan . Ex : wan est (je continue de manger, je suis encore en train de manger, je nai pas fini de manger) koe Paris wan irubar (il continue dhabiter Paris, il vit toujours Paris) 4) Lantrieur (ou accompli) [tiyise kerdela ok daree kerdela] Cet aspect permet dindiquer que, tout en conservant la notion durative de base, une action se droule, sest droule ou se droulera juste avant une autre qui lui est en quelque sorte subordonne. En Franais, ces notions sont notamment rendues par le pass compos, le pass antrieur et le futur antrieur. Laspect antrieur fait appel la particule invariable prpose al . Ex : ixam al est (jai dj mang ; sous entendu je suis maintenant prt faire autre chose) va imwa al doleyer abdi da piyir (il avait achet des fleurs avant de venir) arti tanda al awalketel (tu seras mort dans un an) 5) Le postrieur [titise kerdela ok diree kerdela] Cet aspect, oppos lantrieur, permet dindiquer quune action se droule, sest droule ou se droulera immdiatement aprs et en relation avec une autre. Laspect postrieur fait appel la particule invariable prpose di . Ex : di est (je vais manger ; sous entendu suite un fait particulier qui lengendre) va imwa doleter aze di pitir (il achtera des fleurs et viendra (ensuite)) meldayal nume di awalkeyel (tu combattis la bataille et en mourus)

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    6) Linstantan [vule kerdela ok veree kerdela] Cet aspect permet dindiquer que, contrairement sa valeur durative normale, laction du verbe sachve instantanment, quelle nest juste quun point dans le temps. Laspect instantan fait appel la particule invariable prpose ve . Ex : va finta ve disukel (tu regardes, tu jettes juste un coup dil laffiche) va finta ve disukeyel (tu regardas, tu jetas juste un coup dil laffiche)

    va finta ve disuketel (tu regarderas, tu jetteras juste un coup dil laffiche) 7) Lachev relatif [kabdie kerdela ok suree kerdela] Lachev relatif (ou li selon une ancienne terminologie) est un aspect qui permet dindiquer quune action vient, venait ou viendra juste de se drouler, sans quil y ait subordination comme avec laspect antrieur, avec une autre action. Lachev relatif se forme au moyen de la particule invariable prpose su . Ex : su est (je viens juste de manger) va imwa su doleyer (il venait juste dacheter des fleurs) su awalketel (tu viendras juste de mourir) 8) Lavenir relatif [kadimie kerdela ok furee kerdela] Lavenir relatif (ou li selon une ancienne terminologie) est loppos exact de lachev relatif. Il permet dindiquer quune action va, allait ou aura lieu de faon certaine, quelle est sur le point de se raliser, sans l encore quil y ait de notion de subordination. Lavenir relatif utilise la particule invariable prpose fu . Ex : fu est (je vais, je suis sur le point de manger) va imwa fu doleyer (il allait, il tait sur le point dacheter des fleurs) fu awalketel (tu seras sur le point de mourir) 9) Linchoatif [vabdie kerdela ok toree kerdela] Cet aspect permet dindiquer quune action commence, commenait ou commencera se drouler, se raliser. Linchoatif utilise la particule invariable prpose toz . Ex : toz est (je commence, je me mets manger) va imwa toz doleyer (il se mettait acheter des fleurs) toz awalketel (tu commenceras mourir, tu dpriras) 10) Le terminatif (ou cessatif) [vadimie kerdela ok teree kerdela] Cet aspect est loppos exact de linchoatif. Il indique quune action est, tait ou sera sur le point de se terminer, de sachever. Le terminatif fait appel la particule invariable prpose ten . Ex : ten est (je termine, je finis de manger) va imwa ten doleyer (il sarrtait dacheter des fleurs) ten awalketel (tu achveras ton agonie, tu rendras lme pour de bon)

    F : Les modes [graycave] Le Kotava possde quatre modes : - Indicatif - Impratif - Conditionnel - Participe

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    1) Lindicatif [tiracave] Il sagit du mode de base. Il est toujours, sauf indication contraire expresse, implicite et ne distingue donc par aucune marque particulire. Lindicatif est le mode des faits certains et de la ralit. Il sert marquer ce qui est, a t ou sera de faon certaine ou quasi-certaine. Au travers des diffrents dveloppements prcdents ( personnes, temps, aspects, tats) nous lavons dj amplement parcouru. 2) Limpratif [dirgaracave] Cest le mode de lordre (ngativement de la dfense) et, attnu, du souhait, du dsir, de la prire. En Kotava, contrairement de nombreuses autres langues, cest un mode complet qui compte notamment toutes les personnes et tous les temps. Le mode impratif est calqu sur le mode indicatif, avec comme diffrences :

    - le non emploi absolu des pronoms personnels - un phras exclamatif, nettement accentu. Aussi lindication du point dexclamation est-elle obligatoire dans un texte.

    Ex : KE (attendre) k ! (que jattende !, attends !) (en sadressant soi mme) kel ! (attends !) ker ! (quil attende !) ket ! (attendons !) kec ! (attendez !) ked ! (quils attendent !) kev ! (attendons !)

    ket ! (tu attendras !) (en sadressant soi mme) ketel ! (tu attendras !) keter ! (il attendra !, il devra attendre !) ketet ! (nous attendrons !, nous devrons attendre !) ketec ! (vous attendrez !) keted ! (ils attendront !, ils devront attendre !) ketev ! (nous attendrons !)

    Par ailleurs, limpratif peut tre modul, avec trois niveaux dintensit et dinjonction diffrente, au moyen des proclitiques dits dimpratif , placs plutt postrieurement, telle une reprise, en adresse directe, et plutt antrieurement en adresse indirecte. Ce sont :

    vay ! impratif poli, de souhait, de prire (sil te plait, sil vous plait, je ten prie) djay ! impratif appuy, commandement simple (allez ! je te dis ! jinsiste !) xay ! impratif dinjonction, dordre absolu (cest un ordre !)

    Ex : estul vay ! (mange, sil te plait !) estul djay ! (mange, allez ! je te dis de manger !) estul xay ! (mange, cest un ordre !)

    vay ker ! (quil veuille bien attendre !) djay ker ! (quil attende !) xay ker ! (quil attende , cest un ordre !)

    Il est clair que lintonation entrera galement en jeu selon le niveau exprim. Ainsi dans limpratif de politesse, celle-ci sera-t-elle peine montante, alors qu loppos, en injonction absolue, elle sera puissante et cassante 3) Le conditionnel [kredacave] Cest le mode de lventualit, de lincertitude. On lemploie galement pour marquer une hypothse. Il est normalement obligatoire aprs la conjonction ede (si) et ses drives edeen , edeme , edevol . Le mode conditionnel est un mode complet, compatible avec tous les aspects, tous les temps, tous les tats et toutes le personnes. Le mode conditionnel se distingue de lindicatif par lemploi dune particule prfixe co- .

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    Ex : KE (attendre)

    jin co-k (jattendrais) jin co-key (jaurais attendu) rin co-kel (tu attendrais) rin co-keyel (tu aurais attendu) in co-ker (il attendrait) in co-keyer (il aurait attendu) min co-ket (nous attendrions) min co-keyet (nous aurions attendu) win co-kec (vous attendriez) win co-keyec (vous auriez attendu) sin co-ked (ils attendraient) sin co-keyed (ils auraient attendu) cin co-kev (nous attendrions) cin co-keyev (nous aurions attendu)

    4) Le participe [trendacave] Ce mode est assez particulier. Cest le seul quon puisse qualifier dune certaine faon dirrgulier. Le participe remplit deux sortes de fonctions : - une fonction modale pure, qui en fait une sorte de mode relatif, introduisant des subordonnes relatives - former des adjectifs verbaux, actifs, passifs et compltifs Le participe comprend le participe actif, le participe passif et le participe compltif.

    a) Le participe actif [tegisa trenda] Tous les verbes possdent le participe actif. Le participe actif se construit sur le radical du verbe, auquel on adjoint le suffixe s .

    Ex : ROJU (dfendre) ; DOLE (vendre)

    rojus (dfendant) doles (vendant, qui vend) rojuyus (ayant dfendu) doleyes (ayant vendu) rojutus (qui dfendra) doletes (qui vendra)

    Le participe actif peut tre employ avec les modalits, aux trois temps, aux dix aspects et aux quatre tats. Par contre il ne possde que sa seule forme caractristique en lieu et place des sept personnes. b) Le participe passif [levgasa trenda] Seuls les verbes transitifs (c'est--dire admettant un complment dobjet introduit par la prposition va ) possdent le participe passif. Le participe passif se construit sur le radical du verbe, auquel on adjoint le suffixe n .

    Ex : ROJU (dfendre) ; DOLE (vendre)

    rojun (dfendu) dolen (vendu (en ce moment)) rojuyun (ayant t dfendu) doleyen (ayant t vendu) rojutun (qui sera dfendu) doleten (qui sera vendu)

    Le participe passif peut tre employ avec les modalits, aux trois temps, dix aspects et aux quatre tats. Par contre il ne possde que sa seule forme caractristique en lieu et place des sept personnes. c) Le participe compltif [tuvarasa trenda] Seuls les verbes bitransitifs (c'est--dire admettant la fois un complment dobjet premier introduit par la prposition va et un second complment essentiel, introduit par la prposition gu (ou des prpositions alternatives telles que pu , bas , ika , etc.)) possdent le participe compltif. Le participe passif se construit sur le radical du verbe, auquel on adjoint le suffixe mb .

    Ex : ZILI (donner) ; GREWA (remercier)

    zilimb (auquel on donne) grewamb (pour lequel on remercie) ziliyimb (auquel on donnait) grewayamb (pour lequel on remerciait) zilitimb (auquel on donnera) grewatamb (pour lequel on remerciera)

    Le participe compltif peut tre employ avec les modalits, aux trois temps, dix aspects et aux quatre tats. Par contre il ne possde que sa seule forme caractristique en lieu et place des sept personnes. c) Emploi modal des participes [unera va trendacave] En Kotava, les participes sont employs assez largement. Ils permettent dintroduire des propositions relatives.

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    Le participe seuphonise avec le nom ou le pronom quil reprsente. Le participe employ modalement est situ, sauf dans certains effets de style (inversions), aprs le syntagme reprsent. Ex : korik estus va beg tir nik (la personne qui mange du pain est un ami) Rojusik atayan bak dilfura batlize di zo kotawayad (les dfenseurs qui ont t tus

    pendant la bataille ont t enterrs ici) Yikya pitisa titir listafa (la jeune fille qui viendra sera jolie) Maria zilimba (gu lupa) tir listaf yik (Maria laquelle on donne (un gteau) est une jolie

    jeune fille) Va bat prejayamb aal albap (jaime beaucoup cet arbre auquel je murmurais)

    Lorsque le participe est employ en apposition, il a alors une valeur explicative : Ex : karvol, disukes va pisik, otcer (le chat, regardant les gens qui viennent, se sauve) Zveri, koribayani, me tir nuyafi (loiseau qui a t enferm dans une cage nest pas libre) Emudera, grewamba, tiyir lacapafa (laccueil pour lequel je remercie tait trs chaleureux) d) Les constructions grondives [trendamuge] On appelle constructions grondives les emplois modaux des adverbes participaux. Les constructions grondives servent exprimer la simultanit dune action par rapport une autre. Le grondif actif utilise les adverbes participaux actifs. Ex : in estuson pulvir (il parle tout en mangeant) win ranyeson kenibec (vous dormez debout) Le grondif passif utilise les adverbes participaux passifs. Ex : in dizvenon dankar (il chante pendant quon lobserve) rin tipokenon belil (tu lis pendant quon te rase) Le grondif compltif utilise les adverbes participaux compltifs. Ex : rin belimbon gu rupa komodel (tu tendors pendant quon te lit une histoire) in dratcembon gu ervolia va patecta bower (il gouverne le pays en se servant de larme

    comme menace) G : Les voix [graywoyok] Le Kotava possde cinq voix : - Active - Passive - Rflchie - Rciproque - Compltive

    1) La voix active [tegis woyok] Il sagit de la voix implicite de tout verbe. De ce fait, elle ne se distingue par aucune marque particulire. Tous les verbes possdent donc la voix active. Elle permet lexpression du discours direct. 2) La voix passive [levgas woyok] La voix passive sert au discours indirect. Seuls les verbes dits transitifs (c'est--dire admettant un complment dobjet introduit par la prposition va ), possdent la voix passive. La voix passive utilise la particule invariable antpose zo . Toutes les formes verbales sont susceptibles de se mettre la forme passive, lexception du participe qui possde sa propre construction passive. Ex : jin doali (je combats) jin zo doali (je suis combattu) rin foliyil (tu croyais) rin zo foliyil (tu tais cru) in rojutur (il dfendra) in zo rojutur (il sera dfendu)

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    3) La voix rflchie [kataces woyok] La voix rflchie indique quune action est faite au profit de lacteur lui-mme. Seuls les verbes dits transitifs (c'est--dire admettant un complment dobjet introduit par la prposition va ), possdent la voix rflchie, sous la rserve de leur pertinence smantique. Toutes les formes verbales sont susceptibles de se mettre la forme rflchie, y compris le participe actif. La voix rflchie se construit au moyen de la prposition va suivie du pronom personnel rflchi : va int . Ex : jin va int tcat (je me lave) in va int tipokeson dankar (il chante en se rasant) koe situla rin va int disukel (tu te regardes dans la glace) 4) La voix rciproque [waldaf woyok] La voix rciproque, qui fait appel au moins deux acteurs, indique que laction est faite par lun des acteurs destination de lautre et inversement. Seuls les verbes dits transitifs possdent la voix rciproque, sous la rserve de leur pertinence smantique. Toutes les formes verbales sont susceptibles de se mettre la forme rciproque, y compris le participe actif. Toutefois, du fait de la pluralit des acteurs, la voix rciproque ne peut tre utilise quaux personnes du pluriel. La voix rflchie se construit en faisant appel la prposition va suivie du pronom personnel rciproque : va sint . Ex : sin va sint disuked (ils se regardent lun lautre) win va sint vliguyuc (vous vous mprisiez) 5) La voix compltive [tuvaras woyok] La voix compltive sert au discours indirect secondaire. Seuls les verbes dits bitransitifs (c'est--dire admettant deux complments essentiels : un complment dobjet introduit par la prposition va et un complment second introduit par la prposition gu ), possdent la voix compltive. La voix compltive utilise la particule invariable antpose mbi . Toutes les formes verbales sont susceptibles de se mettre la forme compltive, lexception du participe qui possde sa propre construction compltive. Ex : jin zil (je donne) jin va lupa mbi zil (on me donne un gteau) rin dratceyel (tu menaais) rin mbi dratceyel (tu tais pris comme menace) in dineter (il exigera) in mbi dineter (il se verra exiger)

    H : Les modalits (auparavant : aspects) [graycaveinda] Les modalits verbales vhiculent et expriment des notions pseudo-modales. Une modalit intervient en dessous du mode, c'est--dire quelle peut exister potentiellement tous les modes prsents en Kotava (indicatif, conditionnel, impratif et participe-relatif), et se conjuguer tous les temps et toutes les personnes. Les modalits se distinguent des aspects en ce quun aspect a comme rle dexprimer une notion temporelle secondaire (duratif, inchoatif, antrieur, instantan, etc.), tandis quune modalit exprime uniquement une situation du sujet envers laction ou ltat verbal. Le Kotava connat dix modalits (ou super-modalits) : - Effectif - Possibilitif - Obligatif - Volitif - Capacitatif - Crditif - Apparent - Conatif - Habituel - Absolutif Les modalits, lexception de lAbsolutif, possdent des sous-modalits. Celles-ci permettent dexprimer des notions trs pointues, si besoin. Dun point de vue morphologique, une modalit se reconnat par son prfixe (avec une consonne mobile ventuelle face un radical initiale vocalique). Quant aux sous-modalits, elles empruntent le prfixe de leur modalit parente complt dun sous-prfixe spcifique).

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    1) Leffectif [tise caveinda] Il sagit de la modalit principale dun verbe. La modalit effective est implicite, c'est--dire quelle ne se distingue par aucune marque particulire. Une forme verbale nue sera toujours leffectif. Leffectif est la modalit de ce qui est, ce qui se fait, simplement. Leffectif existe toutes les formes verbales, par dfinition. Ex : jin est (je mange) in va rin kiavar (il te salue) rin va dulapafa neva beliyil (tu lisais un livre trs intressant) 2) Le possibilitif [rotise caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime quune action peut avoir lieu, quelle est possible. Notion de pouvoir . Quatre sous-modalits potentielles. Modalit / sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    POSSIBILITIF Possibilit, pouvoir, opportunit, droit, autorisation

    ro(t)-

    in rosuter (il peut, il a la possibilit dcrire) in rotestur (il peut manger)

    Aptitude physique Etat physique qualitatif, tat de pouvoir faire, aptitude

    rode(f)- in rodevulter (il est en tat de pouvoir courir, il est apte courir) in rodefestur (il est prt manger, il est apte manger)

    Auto-possibilit Permissivit personnelle, transgression, oser

    rove(b)- in rovesuter (il sautorise crire, il ose crire) in rovebestur (il se permet de manger)

    Possibilit extrieure

    Permissivit extrieure, droit, autorisation

    rono(v)- in ronosuter (il est autoris crire, on lui permet dcrire) in ronovestur (il est autoris manger, il a le droit de manger)

    Opportunit circonstancielle

    Opportunit impersonnelle, possibilit circonstancielle, situation favorable

    rovo(d)- in rovovulter (il peut courir, cest le moment de courir) in rovodestur (il peut manger, cest le bon moment pour manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit possibilitive.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    3) Lobligatif [gonise caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime quune action doit tre ralise, quil est ncessaire de la mettre en oeuvre. Notion de devoir . Quatre sous-modalits potentielles. Modalit / sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    OBLIGATIF Obligation, ncessit, devoir, besoin

    go(n)-

    in gosuter (il doit, il est oblig, il lui faut crire) in gonestur (il doit, il est oblig de, il lui faut manger)

    Obligation physique Obligation, besoin, ncessit physique

    gode(f)- in godevulter (il lui faut courir, par besoin physique) in godefestur (il lui faut manger, ncessit physique)

    Obligation morale Obligation morale, devoir, auto-impose

    gove(b)- in govesuter (il soblige, il se force crire) in govebestur (il se force manger)

    Obligation extrieure

    Obligation impose de lextrieur gono(v)- in gonosuter (il est oblig dcrire, par son diteur par ex.) in gonovestur (on loblige, on le force manger, un enfant par ex.)

    Obligation impersonnelle

    Obligation gnrale, imputable personne de particulier, opportunit ouverte

    govo(d)- in govovulter (il doit courir, cest le moment de courir) in govodestur (il doit manger, cest le bon moment pour manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit obligative.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

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    4) Le volitif [djumese caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on indique que lon veut faire telle action. Notion de vouloir . Cinq sous-modalits potentielles. Modalit / sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    VOLITIF Volont, dsir, envie, souhait, espoir, apprciation, accord, adhsion

    dju(m)-

    in djusuter (il veut, il a envie, il aime crire) in djumestur (il veut, il a envie, il aime manger)

    Volontatif Volont, vouloir djuku(r)- in djukuvulter (il veut courir) in djukurestur (il veut manger)

    Dsidratif Dsir, souhait, envie djuga(l)- in djugasuter (il dsire, il souhaite crire) in djugalestur (il souhaite, il a envie de manger)

    Apprciatif Apprciation, aimer djuka(r)- in djukasuter (il aime crire) in djukarestur (il aime, il apprcie de manger)

    Optatif Espoir djupo(k)- in djuposuter (il espre crire) in djupokestur (il espre manger)

    Favoratif Faveur, disponibilit, adhsion, accord

    djupro(g)- in djuprosuter (il est dispos, il est daccord pour crire) in djuprogestur (il est daccord pour manger, accepter de manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit volitive.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    5) Le capacitatif [grupese caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime quon est capable, que lon sait faire telle chose. Notion de savoir . Une sous-modalit potentielle. Modalit / sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    CAPACITATIF Capacit naturelle, don, facult acquise

    gru(p)-

    in grusuter (il a la capacit, le don dcrire) in grupestur (il sait manger, il est capable de manger)

    Acquisitif Acquisition, apprentissage grura(v)- in grurasuter (il apprend crire) in gruravestur (il apprend manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit capacitative.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    6) Le crditif [folise caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime quon croit tre en train de faire telle chose. Notion de croire . Une sous-modalit potentielle. Modalit / sous-modalit Notion Prfixe Exemples

    CRDITIF Croyance, sensation, conviction fo(l)-

    in fosuter (il croit, il est persuad dcrire) in folestur (il croit, il pense manger, en ce moment)

    Auto-reprsentation

    Auto-reprsentation, image foge(s)- in fogesuter (il simagine, il se voit crire) in fogesestur (il simagine manger, il se croit manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit crditive.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    7) Lapparent [nuvelase caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime lapparence, la semblance de faire telle chose. Notion de sembler . Deux sous-modalits potentielles.

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    Modalit / sous-modalit Notion Prfixe Exemples

    APPARENT Apparence, semblance nu(v)-

    in nusuter (il semble, il parat crire) in nuvestur (il semble, il parat, il passe pour manger)

    Simulatif Simulation, feinte nuji(d)- in nujisuter (il fait semblant, il simule dcrire, il fait croire quil crit) in nujidestur (il fait semblant, il feint, il fait mine de manger)

    Attestatif Affirmation, attestation nuru(y)- in nurusuter (il affirme crire) in nuruyestur (il affirme, il prtend manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit apparente.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    8) Le conatif [lagase caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on exprime la tentative, leffort de faire telle chose. Notion de tenter . Trois sous-modalits potentielles. Modalit / sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    CONATIF Tentative, essai, tche la(g)-

    in lasuter (il tche, il essaye dcrire) in lagestur (il essaye, il tente de manger)

    Efforatif Effort, implication lasu(g)- in lasusuter (il sefforce dcrire) in lasugestur (il sefforce de manger)

    Priculatif Risque, hasard, exposition laxu(y)- in laxusuter (il se risque, il prend le risque dcrire) in laxuyestur (il prend le risque de manger)

    Performatif Russite, succs, aboutissement laju(p)- in lajusuter (il russit crire) in lajupestur (il parvient manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit conative.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    9) Lhabituel [giltise caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on indique que lon a lhabitude de faire telle action. Notion de avoir lhabitude de . Une sous-modalit potentielle. Modalit/ sous-modalit

    Notion Prfixe Exemples

    HABITUEL Habitude, frquence gi(l)-

    in gisuter (il a lhabitude dcrire) in gilestur (il a lhabitude de manger)

    Compltif Compltude, temps consacr gibe(d)- in gibesuter (il passe son temps crire) in gibedestur (il passe son temps manger, il ne fait que manger)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit habituelle.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

    10) Labsolutif [sokise caveinda] Il sagit de la modalit par laquelle on indique quune action ou un fait est quelque chose de permanent, quelque chose qui relve de labsolu. On emploie labsolutif notamment pour noncer une vrit physique, une loi naturelle, un postulat scientifique, un proverbe. Aucune sous-modalit.

    Modalit Notion Prfixe Exemples

    ABSOLUTIF Permanence, intangibilit, vrit gnrale

    so(k)-

    in sosuter (il crit, vrit gnrale) tawava sokanamenir (la terre tourne, vrit gnrale)

    Toutes les formes verbales sont susceptibles dtre affectes de la modalit absolutive.

    * Au cas o le radical verbal dbute par une voyelle, afin dviter un hiatus les prfixes comportent leur consonne dappui mobile.

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    I : Synthse sur la notion de verbe Dans les paragraphes prcdents, nous avons pass en revue les diffrents lments constitutifs dun verbe Kotava et toutes les formes quil peut revtir. Il convient de retenir que, hormis le mode participe assez spcifique, le systme verbal est empreint dune trs grande logique et dune rgularit absolue. Il nexiste aucune exception. roj (je dfends), t (je suis), dol (je vends) ou est (je mange) constituent les formes les plus petites quon puisse rencontrer. Elles sont constitues de tous les implicites plus le radical verbal, c'est--dire :

    - modalit Effective - voix Active - mode Indicatif - temps Prsent - aspect Duratif - tat Positif - 1re Personne du singulier - Radical du verbe

    A loppos, une forme verbale comme (in) al en zo co-rostayar (il aurait vraiment pu tre conduit) ne contient aucun implicite. Il faut lanalyser ainsi :

    (in) en al zo co- ro STA ya r dsinence de la 3me Personne du singulier suffixe du temps Pass RADICAL du verbe prfixe de modalit Possibilitive prverbe du mode Conditionnel particule de la voix Passive particule daspect Antrieur adverbe dtat Affirmatif Pronom personnel (facultatif)

    On le voit, il existe un certain ordre entre tous ces lments : - 0 : pronom personnel - 1 : tat - 2 : aspect - 3 : voix - 4 : mode - 5 : modalit (ou sous-modalit) - 6 : RADICAL - [6bis : suffixe total radical augment] - 7 : temps - 8 : personne J : Verbes transitifs, bitransitifs et verbes intransitifs En Kotava, il existe des verbes transitifs, des verbes bitransitifs et des verbes intransitifs. Ces derniers ne se distinguent pas fondamentalement par leur seule forme des premiers, sauf sils sont affects du suffixe intransitivant.

    1) Les verbes transitifs simples [tanmukodaf gray] Sont appels verbes transitifs (ou bivalents) les verbes qui admettent des complments dobjet et se construisent donc avec la prposition transitive va . Parmi ceux-ci, les verbes transitifs simples sont la majorit et ne requirent quun seul complment essentiel, indpendamment de complments circonstanciels ventuels. A partir dun verbe intransitif, il est possible de crer un verbe transitif simple valeur factitive, grce au suffixe spcifique -si qui vient sadjoindre au radical (en ralit sur le participe actif + -i) et crer un nouveau radical autonome. Ex : KENIBE (dormir) KENIBESI (endormir, faire dormir) LUBE (tomber) LUBESI (faire tomber) AELE (avoir faim) AELESI (affamer) Bien entendu, ce sera ce nouveau radical quil conviendra de prendre en compte pour construire toutes les formes verbales tudies prcdemment. 2) Les verbes bitransitifs [tolmukodaf gray] Sont appels verbes bitransitifs (ou trivalents) les verbes transitifs qui requirent normalement deux complments essentiels pour exprimer leur compltude. Leur complment dobjet premier utilisera la prposition

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    transitive va , tandis que le second sera introduit par la prposition compltive gu . Parmi ces verbes, citons zil , grew , tiolt , etc. 3) Les verbes intransitifs [mukodiskaf gray] Ce sont les verbes (aussi appels monovalents) qui contiennent lide complte de laction en eux-mmes, nont donc besoin ni nadmettent aucun complment dobjet. Les verbes intransitifs non-drivs sont finalement assez peu nombreux, mais ne se distinguent pas par la forme des verbes transitifs. Tout au plus, notons leur importance parmi les verbes radical final en -e ou -u . Les verbes intransitifs drivs proviennent des verbes transitifs auxquels on a ajout un suffixe spcial. On intransitivise un verbe transitif par lintermdiaire du suffixe -we qui vient sadjoindre au radical pour former un nouveau radical verbal. Ex : BETA (changer) BETAWE (changer, devenir diffrent, sens intrans.) TUEBELTA (noircir) TUEBELTAWE (noircir, devenir noir) ESTU (manger) ESTUWE (salimenter) Bien entendu, ce sera ce nouveau radical quil conviendra de prendre en compte pour construire toutes les formes verbales tudies prcdemment.

    K : Les verbes impersonnels [ilkomiskaf gray] Il existe en Kotava un petit nombre de verbes impersonnels. Les verbes impersonnels sont des verbes incomplets. Ils ne sont prsents qu cinq modalits (effectif, possibilitif, apparent, habituel ou absolutif), la voix active, aux quatre modes et aux trois temps, aux quatre tats et aux dix aspects, mais simplement la troisime personne du singulier employe sans pronom ni sujet apparent (le sujet sous-entendu de tels verbes tant le pronom sens gnral coba ). Les verbes impersonnels ressortissent la catgorie des verbes exprimant un tat atmosphrique. Dans les dictionnaires, ils sont donc prsents la 3me personne du singulier. Ce sont :

    abdar faire humide afizar faire jour aftar faire clair awaltar faire du soleil

    Suite : voir Annexes (annexe C.1) pour la liste complte des verbes impersonnels dtat atmosphrique

    L : Les verbes dtat [sokaf gray] Ces verbes, dessence intransitive, introduisent des attributs qualificatifs. Ils sont en petit nombre en Kotava. Ce sont :

    awalk mourir rul se trouver, se considrer bevul passer pour sips se rendre folk se croire, se voir t tre ilp cesser dtre tren continuer dtre linul se comporter, agir en vanp devenir nazbal natre vany se conduire en nij savrer, se rvler tre v aller, se porter nuvel sembler, paratre vurol tre cens tre nuvel faire semblant dtre zavz rester, demeurer pest se sentir

    M : Les verbes de sensation [pestaleraf gray] Ces verbes sont intransitifs. Ils sont drivs de substantif et ont un radical avec une terminaison caractristique en -e . Ce sont :

    ael avoir faim akol tre malade aund avoir du dpit awalk mourir

    Suite : voir Annexes (annexe C.2) pour la liste complte des verbes de sensation

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    N : Les verbes de mouvement [liziweraf gray] Il existe en Kotava un certain nombre de verbes qui sont susceptibles dentrer en composition avec nimporte quelle prposition locative (et celle-ci nimporte quelle forme). Cf. Annexes (annexe A3) pour la liste de ces prpositions. Ces verbes, appels verbes de mouvement, deviennent alors transitifs et construisent donc leurs complments dobjet par lintermdiaire de la prposition va . Lide locative reste entirement contenue dans la prposition prfixe et radicalise. Les verbes de mouvement personnels sont :

    grabl se dplacer par sauts puj nager kild glisser tal voler lak aller (sur une monture animale) terig ramper lan aller ( pied) vult courir lap aller (par un moyen mcanique) welv se dplacer par bonds

    Exemples de compositions verbales avec verbe de mouvement personnel : jin va mona kolan (jentre dans la maison) in va widava remtalar (il traverse la ville en volant) in malvulter (il part en courant)

    Il existe galement trois verbes de mouvement non-personnels. Ces verbes ne concernent normalement que des phnomnes naturels, abstraits ou tres immatriels et, sauf de faon ventuellement mtaphorique, ne sappliquent pas des individus tangibles. Ce sont :

    n se dplacer fluides tangibles, matires, liquides, objets autonomes (ex. eau, lave,

    poussire, terre, boue, glace, vgtation, rochers, sang, sve, toile, astrode, vhicule, plante, etc.)

    st se dplacer fluides non palpables, ondes, objets invisibles (ex. lectricit, radiations, onde, microbes, bactries, nergie, lumire, vent, air, gaz, bruit, etc.)

    f aller, parcourir concepts abstraits, tres immatriels (ex. temps, pense, ide, divinit, etc.)

    Exemples de compositions verbales avec verbe de mouvement non-personnel : lorik va swava kofir (le dieu entre dans le(s) esprit(s)) bixe va piluda divnir (le sable scoule de la plage) suka va ewala remstir (le vent passe travers lle)

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    Chapitre IV : LES DTERMINATIFS [gotuxa] La catgorie des dterminatifs joue un grand rle en Kotava. En effet, cest en grande partie partir deux quest construite la langue vivante par le locuteur. On range dans la catgorie des dterminatifs tous les mots qui servent qualifier, dterminer ou actualiser un substantif (ou un pronom). Cependant, ils peuvent galement avoir une existence et un emploi syntaxique autonome (cf. chap. XII La dmonstrativit absolue). Les dterminatifs se rpartissent en deux catgories fondamentales : - les adjectifs (adjectifs qualificatifs et adjectifs verbaux) - les actualisateurs ou dterminants (articles, dmonstratifs, indfinis, numraux, etc.) Un dterminatif seuphonise obligatoirement avec le substantif ou le pronom quil qualifie et, gnralement, le prcde immdiatement dans la phrase. A : Les adjectifs [sorela] Les adjectifs sont des mots qui qualifient un substantif ou un pronom. En distingue en Kotava entre adjectifs qualificatifs et adjectifs verbaux.

    1) Les adjectifs qualificatifs [duvusa sorela] Il existe des adjectifs originels (ou non drivs) et des adjectifs drivs.

    a) Les adjectifs qualificatifs originels [xantafa duvusa sorela] Ils font partie du lexique de base. Ils sont trs nombreux, mais sont tout fait reconnaissables grce leur terminaison caractristique et exclusive. Celle-ci est en -f , obligatoirement prcde dune voyelle (laquelle sera dans 90% des cas un a . Le radical de ladjectif, notion essentielle en Kotava, ne comprend donc pas la terminaison caractristique en -af ou -f simple si la voyelle prcdente nest pas -a . Ex : le radical de kiewaf (bon) KIEW solwif (distinct) SOLWI laof (hardi) LAO klaaf (g) KLA Selon la rgle de leuphonie, on trouvera donc par exemple : listafa mona (une jolie maison) batakafi zveri (un oiseau blanc) sumefo vo (le pays natal lointain) opafu sfiannu (un rhumatisme aigu) afif bitej (une toile lumineuse) b) Les adjectifs qualificatifs drivs de substantif, de prposition, etc. [dantena sorela] Tous les mots appartenant dans le tableau morphologique aux catgories 1 et 4 (subtantifs, prpositions, etc.) peuvent construire des adjectifs qui seront appels drivs Ils se forment par lintermdiaire du suffixe adjectivant -af , directement sur le radical. Si celui-ci est termin par une voyelle autre que -a , le suffixe devient simplement -f . Ex : tawava (terre) tawavaf (terrestre) zubi (contrat) zubif (contractuel) molt (port moltaf (portuaire) koe (dans) koef (intrieur) patectoy (paysage) patectoyaf (paysagiste)

    2) Les adjectifs verbaux [grayafa sorela] Il sagit l en fait des participes employs en tant et en fonction dadjectifs. Tous les participes sont susceptibles davoir cette utilisation. On rencontre donc des adjectifs verbaux actifs ( suffixe s ), valeur de prsent, de pass ou de futur, des adjectifs verbaux passifs (suffixe -n ) et des adjectifs verbaux compltifs (suffixe -mb ). cf. chap. III : le participe.

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    3) Les degrs de ladjectif [soreleka] On appelle degrs de ladjectif les comparatifs et les superlatifs.

    a) Les comparatifs [dolunyesa soreleka] Tous les adjectifs qualificatifs et verbaux sont susceptibles de former des comparatifs. Il existe trois sortes de comparatifs : de supriorit, dgalit et dinfriorit. Les comparatifs se construisent au moyen de prfixes : - supriorit : lo- (lod- pour les adjectifs voyelle initiale) - galit : li- (lid- pour les adjectifs voyelle initiale) - infriorit : le- (led- pour les adjectifs voyelle initiale)

    Ex : mantaf (large) lomantaf (plus large) limantaf (aussi large) lemantaf (moins large)

    argan (ennuy) lodargan (plus ennuy)

    lidargan (aussi ennuy) ledargan (moins ennuy)

    Par ailleurs, il est possible de doter les comparatifs dune notion de progressivit, par redoublement du prfixe comparatif.

    Ex : mantaf (large) lolomantaf (de plus en plus large) lelemantaf (de moins en moins large)

    argan (ennuy) lolodargan (de plus en plus ennuy)

    leledargan (de moins en moins ennuy) Pour relier au comparatif son complment compar, on utilise la conjonction spciale dam (que). Ex : Karen tir lolistaf dam Staren (Karen est plus belle que Staren) b) Les superlatifs [vamoefa soreleka] Les superlatifs ne sont en fait quune forme seconde des comparatifs. Ils sont construits partir des comparatifs que lon fait prcder de larticle dfini. Logiquement, le superlatif dgalit nexiste pas, bien que son impossibilit smantique ne soit pas tablie.

    Ex : tel lomantaf (le plus, la plus large) tel lemantaf (le moins, la moins large)

    Le complment du superlatif est introduit par la prposition ke (de). Ex : Karen tir tel lolistaf ke pula (Karen est la plus belle de la classe)

    4) Les complments dadjectif qualificatif [duvussorelafa tuvaraxa] Tout adjectif peut recevoir, sous rserve de pertinence smantique, un complment. On pourra ainsi trouver des complments propositionnels subordonns, introduits par diverses conjonctions ou adverbes conjonctifs. Mais galement des complments nominaux (ou pronominaux). Les adjectifs verbaux (participes) suivent une logique verbale et rgissent donc leur propre rgime (cf. chap. III : le participe). En revanche, concernant les adjectifs qualificatifs, les rgles et possibilits de complment nominal (ou pronominal) sont les suivantes :

    a) Le complment ordinaire [unaykafa tuvaraxa] Le complment ordinaire dun adjectif qualificatif est introduit par la prposition universelle spcialise gu : Ex : Anna tir kerafa gu vola (Anna est rouge de visage) Muktu tiyir kotrafu gu lava (Le seau tait plein deau) In tir luridaf gu utiura (Il est enclin pratiquer un sport) Bat okol tir cuisaf gu lakira (Ce cheval est magnifique dallure) Orka tir kuvafa gu bitonik (Le contexte est favorable aux ambitieux) b) Le complment de similitude [tuoltavasa tuvaraxa] Le complment de similitude dun adjectif qualificatif est introduit par la conjonction spciale valeur ici de prposition spcialise dum :

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    Ex : Anna tir kerafa dum luez (Anna est rouge comme une tomate) Bonta tiyir kotrafa dum ato (La salle tait pleine comme un uf) c) Le complment comparatif [dolunyesa tuvaraxa] Comme dcit plus haut (3), le complment dun adjectif au degr comparatif est introduit par la conjonction spciale dam : Ex : Okol tir lokaliaf dam jaftol (Le cheval est plus rapide que le buf) d) Le complment superlatif [vamoefa tuvaraxa] Comme dcit plus haut (3), le complment dun adjectif au degr superlatif est introduit par la prposition ke : Ex : Cuskol tir tel lokaliaf sulem ke moukdunoleem (Le gupard est lanimal le plus rapide de

    lensemble des mammifres)

    B : Les actualisateurs [tunoelaxa] Les actualisateurs (ou dterminants selon une autre terminologie) sont des dterminatifs dont le rle est dactualiser ou instancier un nom ou un pronom. Comme tous les dterminatifs, ils sont soumis la rgle de la rfrence euphonique. Sont classs comme actualisateurs : les articles, les dterminants possessifs, dmonstratifs, interrogatif, exclamatif, indfinis et numraux.

    1) Les dterminants articles [kordafa tunoelaxa] En Kotava, les articles sont considrs comme des dterminants, proches des dmonstratifs. Leur emploi nest pas du tout obligatoire, sauf dans certaines circonstances prcises. Cest ainsi que larticle dfini est requis dans la formation des superlatifs et des pronoms possessifs. Par contre, larticle indfini est dun emploi limit.

    tel le, la : article dfini tan un, une, un des : article indfini*

    2) Les dterminants possessifs [digirafa tunoelaxa] Les dterminants possessifs sont drivs des pronoms personnels, auxquels on a ajout le suffixe caractristique -af . Ce sont :

    jinaf mon, ma, mes minaf notre, nos (inclusif) rinaf ton, ta, tes winaf votre, vos inaf son, sa, ses sinaf leur, leurs cinaf notre, nos (exclusif)

    De plus, il existe deux autres dterminants possessifs : - dterminant possessif rflchi : intaf , tir du pronom personnel rflchi. Il fait double emploi avec ceux ci-dessus aux 1re et 2me personnes du singulier, mais la 3me du singulier il se rapporte au sujet, alors que inaf concerne un tiers. Aux personnes du pluriel, il se rapporte chaque individu pris isolment ( la 3me du pluriel sur la logique de chacun des sujets, l o sinaf concerne des tiers). - dterminant possessif rciproque : sintaf , tir du pronom personnel rciproque. Il se rapporte obligatoirement un sujet pluriel considr collectivement. 3) Les dterminants dmonstratifs [danedisa tunoelaxa] Ils sont au nombre de trois. Ce sont :

    bat ce, cet, cette, avec un sens proche, prcis, particulier ; le premier (de 2) ban ce, cet, cette, avec un sens lointain, vague, gnral ; lautre, le dernier (de 2) mil mme, le mme, ce mme, renvoyant une notion didentit

    Dans une numration, une opposition, une notion duelle, bat servira de premier terme et ban de second.

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    4) Le dterminant interrogatif direct [koerusa tunoelaxa] Il est unique. Il sagit de :

    tok quel, quelle, lequel ? 5) Le dterminant exclamatif [divierafa tunoelaxa] Il est unique. Il sagit de :

    man tel, quel ! 6) Les dterminants indfinis [metentuna tunoelaxa] Ils sont au nombre de 19*. Ils sont rduits ltat radical ( ne pas confondre donc avec les adjectifs qualificatifs pleins qui en sont drivs, mais qui portent une valeur smantique autonome). Ils sont videmment soumis la rgle de la rfrence euphonique avec dsinence vocalique. Bon nombre sont des dterminants quantitatifs.

    a) Dterminants indfinis quantitatifs

    abic peu de, un peu de quantitatif de petit nombre [sens pluriel / partitif] konak plusieurs, quelques quantitatif de nombre moyen [sens pluriel / partitif] jontik beaucoup de, de nombreux quantitatif de grand nombre [sens pluriel / partitif] dik trop peu de, insuffisamment de quantitatif de nombre insuffisant [sens pluriel / partitif] um assez de, suffisamment de quantitatif de nombre suffisant [sens pluriel / partitif] slik trop de quantitatif de nombre excessif [sens pluriel / partitif] vug presque rien de, le minimum de quantitatif de nombre minimal [sens pluriel / partitif] cug presque tout, le maximum de quantitatif de nombre maximal [sens pluriel / partitif] le la minorit de, le moins de quantitatif de minorit [sens pluriel / partitif] li la moiti de, autant de quantitatif dgalit [sens pluriel / partitif] lo la majorit de, le plus de quantitatif de majorit [sens pluriel / partitif]

    b) Autres dterminants indfinis

    ar un autre indfini alternatif kot chaque, tout indfini collectif mek aucun, nul, pas un indfini ngatif simple mel aucun, nul (absolu) indfini ngatif absolu kon quelque indfini proche bet nimporte quel, toute sorte de indfini lointain lan certain, tel indfini simple yon des, un certain nombre de indfini de pluralit [sens pluriel]

    * Remarque : larticle indfini tan pourrait tre considr de mme comme un vritable dterminant indfini, relevant de cette dernire catgorie ci-dessus. Toutefois, nappartenant pas la liste des composants impliqus dans les sries pronominales ou adverbiales relatives, outre son emploi rare, il reste class en dehors.

    7) Lenclise des dterminants [tunoelaxafa joara] Le Kotava autorise lenclise des dterminants entre eux, c'est--dire leur fusion. Mais cette possibilit est surtout utilise avec les indfinis non quantitatifs, les dmonstratifs et les possessifs. Dans une enclise, le premier terme est pris son tat radical, les dsinences euphoniques ventuelles ne concernant alors que le second terme. Ex : bat (ce) + ar (autre) = batar (cet autre) batara widava (cette autre ville) ar (autre) + yon (des) = aryon (des autres) aryoni zubi (dautres contrats) jinaf (mon) + yon (des) = jinyon (mes) jinyone blucte (mes habits) 8) : Les numraux [otuk]

    a) La notion de racine En Kotava, les numraux sont des actualisateurs (ou dterminants). Il existe deux sortes de numraux : les cardinaux et les ordinaux ; sans compter les nombres multiplicatifs ou fractionnaires qui relvent eux de la catgorie des adjectifs qualificatifs. Chaque numral possde un cardinal et un ordinal. Ceux-ci sont forms sur le mme radical commun. Le Kotava ayant un systme base dcimale, tous les numraux sont drivs de 21 racines numrales de base.

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    b) Les racines numrales de base [otukzae] Elles sont donc au nombre de 21 (dont 5 pour les trs grands nombres). A partir delles, par composition, on peut construire tous les autres chiffres. Ces racines numrales de base sont :

    1 tan- 2 tol- 3 bar- 4 balem- 5 alub- 6 tev- 7 per- 8 anyust- 9 lerd- 10 san- 100 decem- 1000 decit- 10000 kun- 100000 vunt- 1000000 celem-

    1000000000 felem-

    1012 tung- 1015 pung- 1018 eung- 1021 zung- 1024 yung-

    Il convient de signaler quil existe galement la racine du nombre nul, lequel nintervient en aucun cas dans la composition des autres numraux : 0 ned- c) Lexpression des numraux [otukafa muxara]

    a. Les cardinaux [otaf otuk] Les nombres cardinaux servent lexpression de quantits, de dnombrements. Ils se forment par lintermdiaire du suffixe caractristique -oy que lon adjoint au radical du numral. Ex : un = tanoy (tan + -oy) quatre = balemoy (balem + -oy) Comme tous les dterminatifs, les cardinaux seuphonisent avec le substantif ou le pronom qualifi. Ex : decemoy aal (cent arbres)

    aluboya mona (cinq maisons) baroye blucte (trois habits)

    b. Les ordinaux [tirkaf otuk] Les nombres ordinaux servent exprimer un rang, une position. Ils se forment par lintermdiaire du suffixe caractristique -eaf que lon adjoint au radical du numral. Ex : premier = taneaf (tan + -eaf) quatrime = balemeaf (balem + -eaf) Les ordinaux tout comme les cardinaux seuphonisent avec le substantif ou le pronom qualifi.

    d) La composition des numraux [otukafa ponara]

    En Kotava, hormis les 21 racines numrales de base, tous les autres numraux sont forms par composition. Le systme numral est dcimal. Tout nombre situ gauche dun numral en base 10 (san, decem, decit, kun, vunt, celem, felem, etc.) multiplie ce dernier, et tout nombre droite sy additionne. Dans un numral compos, seul le dernier terme reoit le suffixe caractristique, cardinal ou ordinal, les autres restant ltat radical. Les divers lments sont spars par des tirets. Ex : 12 = san-toloy (10+2) (ou tan-san-toloy : 1x10+2) * 20 = tol-sanoy (2x10)

    22 = tol-san-toloy ((2x10)+2)

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    458 = balem-decem-alub-san-anyustoy ((4x100)+(5x10)+8) 345560779 = bar-decem-balem-san-alub-celem-alub-vunt-tev-kun-per-decem-per-san-lerdoy [(((3x100)+(4x10)+5)x1000000)+(5x100000)+(6x10000)+ (7x100)+ (7x10)+9]

    * Dans les composs faisant normalement appel en premier terme tan (un), il est possible de lomettre, la racine en base 10 qui suit tant suffisamment explicite. Ex : 15 = tan-san-aluboy (ou san-aluboy) 115 = tan-decem-tan-san-aluboy (ou decem-san-aluboy) 1115 = tan-decit-tan-decem-tan-san-aluboy (ou decit-decem-san-aluboy) Les chiffres ngatifs utilisent le prfixe total vol- sur le numral. Ex : -15 = voltan-san-aluboy (ou volsan-aluboy) -115 = voltan-decem-tan-san-aluboy (ou voldecem-san-aluboy) -1115 = voltan-decit-tan-decem-tan-san-aluboy (ou voldecit-decem-san-aluboy)

    e) Les expressions de calcul [otukaf patavaks]

    Dans les expressions de calcul, seul le premier terme (le principal) prend la marque cardinale ou ordinale, les autres lments restant leur tat radical. Pour exprimer le mot = , on utilise : dum (comme) + do (avec, plus) - bas (de, tir de, moins) x jon (multipli par) / fuxe (sur, par rapport ) Ex : 3 + 4 = 7 : baroy do balem dum peroy 4 - 3 = 1 : balemoy bas bar dum tanoy 3 x 4 = 12 : baroy jon balem dum tan-san-toloy 9 / 3 = 3 : lerdoy fuxe bar dum baroy Autres expressions : Pour exprimer le mot . , on utilise : u (point) (au lieu de la virgule utilise en franais) n eka (degr, puissance) V zae (racine) % fuxe decem (sur 100) Ex : 3.3 = baroy u bar * 15.6 = san-aluboy u tev

    34 = baroy eka balem 3V4 = baroy zae balem

    3% = baroy fuxe decem 3% de 50 = baroy fuxe decem ke alub-sanoy

    * Seul llment principal reoit le suffixe.

    f) Les affixes numraux [otukosta]

    Il existe en Kotava un certain nombre daffixes (prfixes et suffixes) permettant, partir dun radical numral de former des expressions ou des drivs numraux, en gardant toujours lesprit quun numral cardinal ou ordinal reste avant tout un dterminatif et donc est susceptible de recevoir tout affixe de dterminatif. (cf. infra chap. X, Les affixes). Les affixes numraux spcifiques sont :

    -oy suffixe cardinal forme un dterminant -eaf suffixe ordinal forme un dterminant -a collectif cre un substantif -e nombre numrot cre un substantif -da priode annuelle cre un substantif -ka priode de jours cre un substantif jon--af multiplicatif forme un adjectif qualificatif fuxe--af diviseur forme un adjectif qualificatif

    Exemples dexpressions numrales : bar- (trois) baroy (trois)

    baron (trois fois) bareaf (troisime)

    bareaca (un tiers) bareon (troisimement, en troisime)

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    bara (trio, tierc, groupe de trois) bare (numro trois, un trois) barda (triennat, priode de trois annes)

    bardaf (g de trois ans, triennal) bardon (pendant trois ans)

    barka (triade, priode de trois jours) barkaf (g de trois jours) barkon (pendant trois jours)

    jonbaraf (triple) jonbaron ((multipli) par trois)

    fuxebaraf (divis par trois, tiers) jonbaron ((divis) par tiers)

    barbaron (trois par trois) C : La fonction pithte [duwotafa yordara]

    Le dterminatif en fonction pithte seuphonise avec le substantif ou le pro