Nicolas Penin Université d’Artois – Faculté des sports et de … · 2020-03-20 · Sports en...
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Sports en QPV : connaître, comprendre, intervenir
Nicolas Penin
Université d’Artois – Faculté des sports et de l’Education Physique
Atelier SHERPAS (URePSSS, EA 7369)
Programme ELIPSIS (ANR15-CE28-0001)
1. OBJET ET ENJEUX .................................................................................................................... 3
2. DEMARCHE ET METHODES ................................................................................................... 4
3. ÉLEMENTS DE CARACTERISATION DE LA POPULATION ROUBAISIENNE ........... 6
4. ÉTAT DES LIEUX DE L’ACTIVITE PHYSIQUE A ROUBAIX ........................................ 10
4.1. L’OFFRE DE PRATIQUE : LES ASSOCIATIONS ......................................................................... 104.2. L’OFFRE DE PRATIQUE MUNICIPALE : LE ROUBAIX SPORT PASS ......................................... 124.3. L’OFFRE DE PRATIQUE : LES EQUIPEMENTS .......................................................................... 144.4. LES OFFRES DE PRATIQUE POUR LESQUELLES LE SPORT EST « PERIPHERIQUE » .............. 214.5. LES PRATIQUANT.E.S ENCADRE.E.S EN ASSOCIATIONS SPORTIVES ...................................... 234.6. LES PRATIQUES HORS-CADRE ................................................................................................. 28
5. DES PRATIQUES ET DES OBSTACLES ............................................................................... 30
5.1. OBSERVER LES PRATIQUES « HORS-CADRES » ...................................................................... 305.2. DES PRATIQUES « MARGINALES » A ACCOMPAGNER ............................................................ 305.3. DES PRATIQUES POPULAIRES EMERGENTES .......................................................................... 305.4. LA RELEGATION DES PRATIQUES « HORS-CADRES » ............................................................ 305.5. L’ABSENCE DES FILLES ET DES FEMMES ................................................................................ 30
6. UNE POSITION SINGULIERE DES INSTITUTIONS SPORTIVES ................................. 30
6.1. DES INSTITUTIONS ET DES PRATIQUES TRES IMPLANTEES ET RECONNUES LOCALEMENT 306.2. UNE ADMINISTRATION AUTOCHTONE .................................................................................... 306.3. QUAND LA PRECARITE ENCADRE LA PRECARITE .................................................................. 30
7. CONCLUSION : TERRITOIRES CARENCES ET CULTURES POPULAIRES .............. 30
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 31
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1. Objet et enjeux
Très fréquemment, les pratiques sportives sont pensées et mobilisées comme un outil des
politiques publiques (Gasparini, 2008). Le sport, par les valeurs qu’il est supposé proposer,
constituerait un media éducatif de premier ordre. Il est ainsi convoqué pour instruire et
éduquer à l’Ecole, pour accompagner et (ré)insérer dans les dispositifs de la protection
judiciaire de la jeunesse1 ou de retour à l’emploi (Le Yondre, 2012), pour créer de la cohésion
et du lien social là où ceux-ci semblent s’étioler. Les quartiers prioritaires de la politique de
la ville (QPV) sont à ces égards, des terrains particulièrement concernés. Le sport y
apparaît souvent comme un recours contre de nombreux « maux ».
Les cas illustrant les bienfaits du sport sont nombreux. Ils attestent du potentiel que présentent
les sports et l’activité physique. Mais il faudrait faire preuve de cécité pour ne pas reconnaître
aussi que ces dispositifs peuvent parfois échouer. Au mieux être inefficaces. Au pire être contre-
productifs. Ceci nous rappelle à l’évidence de la conditionnalité des effets du sport : les publics,
les pratiques, les contextes, les dispositifs, les acteurs participent à produire des résultats
contrastées et peu prévisibles.
Toutes les démarches visant une meilleure identification des conditions d’efficience du
recours au sport et aux activités physiques méritent donc d’être entreprises. Elles peuvent
être « globales » car elles présentent l’intérêt de renseigner un large territoire. Mais elles
manquent de finesse et sont aveugles aux particularismes locaux. Elles ne prennent donc
vraiment sens que si elles sont complétées par des démarches locales, intensives, seules à même
de capter toute la complexité des situations. Saisir les effets du sport, revient donc, par
anticipation, à identifier ce qui peut le rendre efficace.
- en identifiant, par la combinaison de techniques d’enquête quantitatives et qualitatives, les
pratiques et leurs acteurs, les dispositifs organisationnels, les modes de pratiques et leurs motifs
pour un territoire choisi
- en repérant, par l’analyse des données collectées, les freins à la pratique
1 Un numéro spécial de la revue Les cahiers dynamiques, éditée par l’École Nationale de la Protection Judiciaire
de la Jeunesse a été consacré à la question en 2005 (n°34).
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- en proposant, sur la base du travail produit et dans une logique de co-construction avec le
commanditaire, un « plan d’intervention ».
2. Démarche et méthodes
Pour pouvoir combiner les approches globale et située, il nous faut évidemment circonscrire le
périmètre de l’étude. À la demande de la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la
Cohésion Sociale (DRJSCS) des Hauts de France, c’est donc sur les territoires situés en
quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) que nous nous concentrerons.
Cela se justifie pleinement par :
- la faiblesse relative des taux de pratique dans ces territoires,
- le déficit de connaissance que nous avons des pratiques sportives, modes de pratiques et modes
d’engagement dans les sports et l’activité physique en QPV,
- le recours aux sports dans de nombreux dispositifs des politiques d’intégration, politiques
jeunesse et politiques de la ville mises en place dans ces territoires,
- les difficultés rencontrées pour estimer rigoureusement les effets produits par le sport
- la contribution que pourrait porter le sport dans ces territoires socialement fragilisés, où les
liens entre publics et institutions sont parfois très distendus
C’est sur le territoire roubaisien que nous nous focaliserons. Là encore les justifications sont
nombreuses. Roubaix se présente comme un quasi modèle d’espace de relégation urbain. La
plupart de ses quartiers sont classés « QPV » :
En bleu les zones QPV. Le trait rouge rappelle les limites de la ville (source Commissariat général à l’égalité des territoires)
Septembre 2015 Septembre 2015
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La ville incarne le type idéal de la « zone sensible », qu’il s’agisse de niveau de formation, de
revenu, d’activité professionnelle, de délinquance (cf. graphiques en annexes).
Pour autant, dans ce paysage social « fragilisé », le tissu associatif est vivace et les associations
sportives présentes. Elles constituent un cadre de socialisation, un espace de sociabilité, un
réservoir de ressources. Il y a là un enjeu politique majeur et un potentiel ressort de l’action
publique et civique. Encore faut-il pouvoir en saisir objectivement les modes de fonctionnement
et en repérer les effets.
Pour cela la posture consistait à procéder de manière intensive, prolongée dans le temps et
inductive, dans une démarche proche de l’ethnographie urbaine inspirée des travaux de l’école
de Chicago2. Nous avons donc puisé dans la ressource que constitue le programme ELIPSIS.
Ce programme de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR15-CE28-
0001) consistait à estimer la conditionnalité des effets du sport sur l’intégration sociale en
quartiers prioritaires de la politique de la ville. Nous avons complété ces données par celles
produites plus spécifiquement dans le cadre de notre collaboration avec la DRJSCS Hauts-de
France. La combinaison de ces programmes de recherche s’est donc déroulée sur 4 ans (2015-
2019). Nous avons articulé les techniques d’enquête dans le double but de multiplier les
données et de pouvoir les enrichir en les mettant en perspective. Nous avons compilé des
données quantitatives de seconde main visant à situer à grands traits le territoire : portraits de
territoires de l’INSEE, Système d’information géographique de la politique de la ville,
Recensement des équipements sportifs, données produites par les services municipaux, par
l’antenne régionale de la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion
Sociale. Nous avons également conduit près de 80 entretiens formels de type semi-directif, avec
des acteurs du territoire : qu’ils travaillent pour la mairie de la commune (Directeurs généraux,
directeurs des services et des équipements, cadres d’équipements culturels, régisseurs de salle
2 Nous pensons ici pour ne donner que quelques exemples, à William Foote Whyte, Street
Corner Society : la structure sociale d’un quartier italo-américain, Paris, La Découverte, 1995 ;
Philippe Bourgois, En quête de respect. Le crack à New-York, Paris, Le Seuil, 2001 ; Loic
Wacquant, Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone,
2001 ; et plus proche de nous à Collectif Rosa Bonheur, Anne Bory, Jose Angel Calderon,
Valérie Cohen, Blandine Mortain, Séverin Muller, Juliette Verdière et Cécile Vignal,
« Comment étudier les classes populaires aujourd'hui ? Une démarche d'ethnographie
comparée », Espaces et sociétés, 156-157/1, 2014, p. 125-141.
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de sport, médiateurs sociaux, éducateurs sportifs…), qu’ils soient des acteurs du champ du
social (directeurs de centre sociaux, de clubs de prévention, éducateurs spécialisés…), du
domaine sportif (dirigeants associatifs, porteurs de dispositifs sport-insertion, entraineurs,
pratiquants, sportifs de haut-niveau…) ou qu’ils habitent simplement le quartier. Ces entretiens
ont parfois été enregistrés à l’aide d’un téléphone, parfois ils ont fait l’objet de prises de notes
en direct. Parfois enfin, ils ont été retranscrits à la suite de l’entretien. Ces conditions de
consignation de la parole collectée dépendaient de l’accord des interviewé.e.s. Parfois il nous
est arrivé de ne pas demander d’enregistrer l’entretien, considérant que cela pouvait présenter
un obstacle majeur au « bon » déroulement de l’échange. Ce fut le cas par exemple avec les
jeunes les plus marginalisés et parfois impliqués dans des économies illégales. Nous dirions
rétrospectivement que ces choix n’étaient pas toujours totalement contrôlés et que la distance
sociale estimée a certainement joué.
Nous avons enfin mené de nombreuses observations dans des espaces identifiés comme lieux
de pratiques sportives formalisées (clubs), dans des espaces dédiés à la pratique sportive non
encadrées (plateaux de sport, city stades), et dans différents espaces du quartier (rues, marché,
places, coursives, commerces, troquets…). Ces observations donnaient lieu de façon
systématique à un compte rendu d’observation les notes étant parfois prises en direct, et plus
fréquemment, immédiatement après les observations. Pour pouvoir assumer l’ambition
d’intensité de la démarche, nous avons résidé, pendant 4 mois, au sein de ce quartier, à 300
mètres de son centre.
3. Éléments de caractérisation de la population roubaisienne
Roubaix est une commune du département du Nord, dans la région des Hauts-de-France. Cette
commune de 95600 habitants (INSEE, recensement 2014) fait partie de la Métropole
Européenne de Lille. Elle présente la particularité d’avoir connu la croissance démographique
la plus forte d’Europe au XIXème siècle, comptant jusqu’à 124000 habitant à l’orée du XXème
siècle. Bâtie sur l’industrie textile, le déclin de ce secteur économique a considérablement
fragilisé le territoire. Roubaix présente aujourd’hui le visage d’une ville jeune (près de la moitié
de la population a moins de 30 ans), terre de migration : le taux de roubaisien-ne-s né-e-s à
l’étranger, de nationalité étrangère, est plus de deux fois supérieur à la moyenne en France
(19,3% contre 8,7%). Au registre des considérations démographiques originales, on peut ajouter
une forte part des familles monoparentales (ce qui pourrait se présenter comme une contrainte
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pour l’accompagnement des enfants dans les pratiques extra-scolaires, sportives pour ce qui
nous intéresse au premier chef).
Roubaix est surtout connue maintenant pour être la ville la plus pauvre de France. Nous l’avons
déjà noté, 45% de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Plus largement, on peut dire de la
ville qu’elle cumule les handicaps :
- fragilités économiques d’abord. Plus d’un actif sur 4 y est au chômage3. Le taux de chômage
culmine même à 51% pour les hommes âgés de 15 à 24 ans. Près d’un adulte sur trois est
allocataire du revenu de solidarité active, tandis que plus de deux foyers sur trois sont non
imposables. Enfin, notons que les habitants y connaissent un accès à la propriété immobilière
bien en dessous de la moyenne nationale (36,7% à Roubaix contre 57,8% pour la France
métropolitaine). Par ailleurs, la population en situation d’emploi présente une surreprésentation
des ouvriers et employés et une sous-représentation des cadres et professions intellectuelles
supérieures. En d’autres termes, une surreprésentation des salariés tendanciellement les plus
vulnérables face au chômage et au « précariat » (Castel, 20094). Sur ce point encore, on sait que
tendanciellement l’engagement associatif d’une manière générale, sportif en particulier est
associé aux caractéristiques sociales des sujets. Les classes moyennes et « supérieures »
adhèrent plus fréquemment à une association que les « classes populaires ».
3 Au sens du recensement, en 2011, 29,9% de la population des 15-64 ans est au chômage. 4 Castel, R. (2009). La monté des incertitudes. Paris : Seuil.
49,4
26,8
16,8420,58
36,2
13,76,4 9,1
0
10
20
30
40
50
60
Partdelapopulationdemoinsde30ans
Partdefamillesmonoparentales
Tauxd'étrangers Tauxd'immigrés
Élémentsdecaractérisationdémographique
Roubaix France
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- difficultés en matière de formation ensuite. Dans l’académie de Lille, qui regroupe le plus
grand nombre d’établissements scolaires inscrits dans le programme « réseau REP+ » du
Ministère de l’Éducation Nationale, Roubaix est la commune la plus représentée. Seul un
collège n’est pas inscrit en réseau d’éducation prioritaire. Par ailleurs, la population est peu
diplômée (35,5% de la population de 15 ans et plus non scolarisée n’est titulaire d’aucun
diplôme, soit plus du double de la moyenne métropolitaine),
28,7
51
4,7
33,7
11,2
28
9,2
29,2
0102030405060
Tauxdechômage Tauxdechômagedeshommesde15à
24ans
Partdescadresetprofessionsintellectuellessupérieures
Partdesouvriersetemployés
Chômage- CSP
Roubaix France
43
21,3
36
145,3
57,8
0
10
20
30
40
50
60
70
Partdelapopulationsousleseuildepauvreté
Partdesprestationssocialesdanslerevenumoyen
Partdelapopulationpropriétairedesonlogemenent
Élémentsdecaractérisationducapitaléconomique
Roubaix France
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- vulnérabilités sociales enfin, que traduisent les dispositifs publics auxquels Roubaix est
éligible. Avec 74%5 de sa population résidant en quartiers prioritaires de la politique de la ville
(QPV), Roubaix présente le taux d’habitants en QPV par commune le plus élevé de France
derrière Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Roubaix a aussi été retenue parmi les Zones de
Sécurité Prioritaires (ZSP) du Ministère de l’Intérieur qui y qualifie la délinquance
« d’importante ». Plus largement, le territoire est de longue date, un « très bon client » des
politiques de la ville (ZUP, ZUS, ANRU…)
Cela révèle une grande vulnérabilité locale mais aussi un champ d’opportunités liées
aux dispositifs de politique de la ville. Il est important que les acteurs du sport en connaissent
les modes de fonctionnement pour pouvoir en bénéficier.
On peut donc dire de Roubaix, qu’elle concentre nombre des indicateurs des territoires
socialement fragilisés. Cette ville apparaît comme un espace très touché par les inégalités
territoriales. Se précisent ainsi les éléments de contexte local et se dessinent les frontières d’un
espace qui apparaît comme un défi à l’intégration sociale.
Et il se trouve, pour ce que l’on en sait, que ces caractéristiques sociales de la population décrite,
sont tendanciellement associées à une faible pratique sportive (relativement aux taux de
pratiques moyens et lorsque l’on considère l’activité se déroulant dans un cadre formel) : faible
5 En 2013, 71026 roubaisiens étaient domiciliés dans le périmètre d’un QPV (sur 95866 habitants).
47,4
18,7
31,127,8
05
101520253035404550
Partdelapopulationde15ansetplusnonscolariséetitulaired'aucundiplôme
supérieurauDNB
Partdelapopulationde15ansetplusnonscolariséetitulaired'undiplômedu
supérieur
Niveaudediplôme
Roubaix France
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niveau de diplôme, faibles revenus, fort taux de chômage, emploi « populaire ». Seule la
jeunesse de la population est corrélée avec un niveau de pratique important. En se gardant bien
d’établir des relations mécaniques, en sans pouvoir beaucoup en dire sur les causes de ces
relations statistiques, le contexte socio-économique entrevu à ce stade, laisse penser que le
niveau d’engagement sportif devrait être relativement faible à Roubaix. C’est ce que nous allons
nous attacher à présenter maintenant.
Surtout, nous essaierons progressivement, à mesure que nous nous approchons des acteurs,
d’identifier les causes que ne révèlent pas les données macrosociologiques. Si elles permettent
de repérer des liens statistiques, elles ne disent rien (ou peu) de ce qui explique ces liens. Pis,
parfois elles les masquent. Il se trouve que pour intervenir efficacement, c’est-à-dire pour
contrarier ces tendances statistiques, il faut pouvoir accéder et révéler « l’origine du mal » afin
de traiter le problème à la source. Voilà notre ambition.
4. État des lieux de l’activité physique à Roubaix
Pour caractériser l’activité physique, le mode de qualification le plus simple consiste à
s’appuyer sur l’offre de pratique formalisée. C’est donc ce par quoi nous commençons.
4.1. L’offre de pratique : les associations
La ville de Roubaix présente un nombre conséquent d’associations sportives. Pour l’année
2018-2019, le service des sports de la ville de Roubaix recense 59 associations, proposant 42
activités différentes. Les pratiques sportives les plus représentées sont le football et futsal (13
associations), puis les arts-martiaux (9 associations), les disciplines pugilistiques (boxes et lutte,
7 associations), les autres sports collectifs (basket-ball, handball, rugby, volley-ball, et rink-
hockey, 7 associations), les sports de raquettes (tennis, badminton, tennis de table, 4
associations)6.
Ce que l’on peut dire de cette offre de pratique c’est d’abord qu’elle présente une assez grande
diversité avec plus de 40 activités différentes proposées. Ceci étant, cela s’inscrit dans un
6 S’ajoutent à ces pratiques : fitness, pétanque, cyclotourisme, natation, équitation, randonnée, escrime, tir à l’arc,
musculation, gymnastique urbaine (parkour), cyclisme (route, piste, BMX), twirling bâton, athlétisme, escalade,
marche athlétique, pêche sportive et échecs.
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contexte de diversification des pratiques sportives comme en témoigne les résultats de l’enquête
INSEP/MJS (2010), qui recense près de 280 activités citées parmi les réponses proposées. Ce
chiffre relativise donc un peu la variété de l’offre. Rapporté aux chiffres nationaux, le nombre
d’associations est également à tempérer. Si la soixantaine d’associations sportives enregistrées
donne à voir une certaine vitalité associative, la ville dispose de 6,2 associations sportives pour
10000 habitants, soit près de 7,5 fois moins qu’à l’échelle nationale. On recense en effet 45,9
associations sportives pour 10000 habitants sur le territoire français7. L’offre portée par les
associations sportives est donc très largement sous-dimensionnée à Roubaix si on la compare à
la moyenne nationale.
Elle l’est plus encore si l’on se concentre sur l’offre de pratique « féminine8 ». En effet, les
pratiques les plus nombreuses parmi les associations roubaisiennes sont aussi faiblement
féminisées dans le cadre fédéral. À la FFF (6,7% de femmes), et dans une moindre mesure dans
les fédérations de lutte (22,4% de femmes), de boxe (24,7% de femmes) et de judo et disciplines
associées (27,7% de femmes), la part des femmes est inférieure à celle qu’elles occupent sur
l’ensemble des licences fédérales (38,8% de femmes). Les pratiques les plus représentées à
Roubaix sont donc aussi faiblement féminisées (nationalement et localement).
À Roubaix, l’offre portée par le mouvement sportif associatif est largement sous-dimensionné
comparativement à ce que l’on rencontre sur l’ensemble du territoire national. Ce sous
dimensionnement est plus notable encore si l’on considère les pratiques « féminines »9. Alors
si l’on admet que l’offre de pratique peut avoir une influence sur la demande, le contexte
roubaisien est fort peu propice au développement d’une pratique sportive importante. Il y a
assurément ici, sans que l’on puisse précisément en mesurer la part de responsabilité, une
explication à la relative faiblesse du nombre de licenciés.
7 INSEE première, n°1587, 2016. 8 Par « féminine » nous voulons dire ici « féminine en nombre ». Les pratiques qualifiées ici de « féminines » sont
donc celles dans lesquelles la part des femmes inscrites dans les fédérations tutélaires est inférieure à la moyenne
de la part des femmes dans l’ensemble des fédérations. 9 Précisons encore que par le terme « féminines » ne renvoie en rien ici à une forme d’essentialisation genrée des
disciplines sportives. Le terme renvoie exclusivement pour nous à la distribution des femmes et des hommes dans
les pratiques sportives fédérales.
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Se dessine donc, en contrepoint, une première piste pour faire croitre la pratique
fédérale : stimuler l’offre sportive associative.
Cette orientation nous invite à penser les conditions propices pour doper les initiatives privées
qui portent massivement le développement associatif (à l’origine tout au moins) (Defrance,
199510). Les enseignements de la phase qualitatives devront être éclairant sur ce point.
À défaut d’initiatives privées, la puissance publique pourrait, même temporairement ou en
complément de ce qui existe, se substituer au mouvement sportif privé pour garantir aux
habitants, un accès « libre » et varié aux pratiques physiques.
Faute d’un tissu associatif moteur de pratique de plus grande ampleur, une seconde
piste d’intervention pourrait reposer sur la prise en charge publique d’offres de pratique
(idéalement en complément de ce que propose le mouvement sportif).
C’est ce que propose la ville de Roubaix, via le « Roubaix sport pass », que portent le service
des sports et ses agents et qui pourrait, à terme, poser la question du subventionnement des
associations sportives.
4.2. L’offre de pratique municipale : le Roubaix sport pass
À l’offre de pratique portée par le mouvement sportif, il convient d’ajouter à Roubaix, l’offre
proposée par la commune, via son service des sports. Prises en charge par les éducateurs sportifs
de la ville, des activités sportives « de loisirs » sont encadrées sur les terrains de pratique
roubaisiens. Elles sont accessibles à tous, à partir de 3 ans pour certaines d’entre-elles
moyennant une cotisation annuelle modique : 45 euros pour les roubaisiens, 75 pour les non-
roubaisiens. Cette adhésion permet ensuite de participer à toutes les activités du « sport-pass » :
badminton, boxe anglaise, escalade, circuit-training, tennis de table, danse, trail-running,
marche nordique, randonnée, cyclotourisme, fitness, body-scult, musculation, body-zen,
pilates, piloxing KO, stretching, sport santé, gym seniors, volley-ball, foot en salle, basket, sport
en famille. Les créneaux se distribuent sur tous les jours de la semaine à l’exception du
dimanche. On en trouve selon les jours à partir de 9h00, jusqu’à 21h00 répartis sur 18 lieux
différents. Outre la discipline, les pratiques sont classées en fonction de l’intensité de l’activité :
10 Defrance, J. (1995). Sociologie du sport. Paris : La découverte.
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« activité douce convenant même aux personnes en convalescence », « activité physique
d’intensité moyenne » et « activité physique intense ». Cette façon de faire est intéressante parce
qu’elle ne ressemble pas à celle du monde fédéral. Elle pourrait donc être complémentaire en
ne se basant pas sur les niveaux de pratique par exemple. L’entrée par l’intensité de l’activité
semble placer cette dimension comme première, là où le niveau de pratique est premier dans la
pratique sportive fédérale.
En 2017, 551 personnes se sont inscrites au Roubaix sport pass. 93% d’entre-elles résident à
Roubaix. Les autres viennent des communes limitrophes : Hem, Croix, Lys-lez-Lannoy,
Wattrelos.
Parmi ces inscrits, notons une partition relativement équilibrée entre « les enfants » (jusqu’à 16
ans) et « les adultes » (plus de 16 ans) : 46% pour les premiers, 54% pour les seconds. L’âge
moyen des inscrits chez les « enfants » est de 8 ans et de 45 ans pour les adultes.
Les enfants sont donc en moyenne plus jeunes que dans le sport fédéral et les adultes en
moyenne plus vieux.
Enfin, le contingent des adhérents du Roubaix sport pass présente cette autre caractéristique
originale d’être majoritairement composé de femmes. C’est le cas chez les enfants (55% de
filles et 45% de garçons) et plus encore chez les adultes (68% de femmes et 32% d’hommes).
Les sportifs et sportives inscrits dans le cadre de ce dispositif présentent donc un profil fort
différent de ce que l’on rencontre classiquement dans le système fédéral. Tandis que les
associations recrutent massivement des jeunes hommes, les Roubaix sport pass est plutôt prisé
de femmes plus âgées. Ce constat est extrêmement intéressant pour nous. Il invite à considérer
l’absence relative de certains publics dans les clubs sportifs, non comme la manifestation d’une
faible appétence pour l’activité physique, mais vraisemblablement plutôt comme une faible
attirance pour l’offre associative sportive telle qu’elle existe. On peut alors se satisfaire de la
complémentarité des offres. Mais on peut aussi regretter que les structures associatives ne
sachent proposer d’offre attractive pour certains publics.
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Sans abandonner l’offre qu’elles proposent classiquement, les structures associatives
pourraient envisager de développer d’autres formes de pratiques que celles qui sont centrées
sur la production de performance. Cette diversification des offres présenterait un premier
intérêt pour les structures qui élargiraient leur public et un second, majeur, pour les publics
à qui seraient proposées des modalités pratiques plus conformes à leurs attentes.
Car il nous faudra disposer de données qualitatives complémentaires pour préciser la
fréquentation et les profils de pratiquants de ce dispositif. C’est à cette condition que nous
pourrons mieux comprendre s’il s’agit bien d’une offre complémentaire. Comprendre aussi ce
qui pourrait expliquer qu’elle recrute parmi des publics différents de ceux qui fréquentent les
associations sportives.
Nous ne pourrons effectivement identifier d’éventuelles spécificités qu’en orientant l’enquête
dans une démarche qualitative d’entretiens et d’observation lors de créneau et auprès
d’encadrants qui semblent par ailleurs être souvent (ou avoir été) eux-mêmes, engagés dans des
clubs sportifs de Roubaix ou d’ailleurs. Peut-être adaptent-ils leurs propositions de séance à un
public différent. Peut-être calquent-ils leurs propositions sur ce qu’ils connaissent dans le cadre
fédéral. Peut-être « bricolent »-ils un entre-deux.
Cela pourrait offrir une piste au développement des pratiques sportives auprès de publics peu
consommateurs de l’offre associative et poser la question des acteurs de la prise en charge du
sport. C’est par conséquent la question de l’orientation des ressources, humaines et matérielles
(infrastructures, subventions) qui se poserait.
Dans cette veine, on pourrait imaginer que le soutien public (par l’allocation de
ressources des collectivités locales ou du ministère de tutelle) soit soucieux d’accompagner
la diversité des offres et même moteur dans le pilotage de cette diversité.
4.3. L’offre de pratique : les équipements
Le développement du sport en France a pu, historiquement, s’appuyer sur une politique
infrastructurelle forte (Callède, 200211). Les équipements apparaissent ainsi comme un facteur
important du développement de la pratique. On peut penser, par conséquent, que leur absence
constitue un frein à cet essor. Cela nous invite à observer la situation pour notre terrain d’étude.
11 Callède, J.-P. (2002). Les politiques du sport en France. L’année sociologique, 52, 437-457.
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À Roubaix, 185 équipements sportifs sont recensés par l’outil de recensement des équipements
sportifs (RES), du Ministère des sports12. Il y a sur le territoire roubaisien, un peu plus de 19
équipements sportifs pour 10000 habitants. Le territoire est donc notablement sous doté si on
le compare avec le territoire national. Le Ministère de la ville de la jeunesse et des sports
enregistrait en effet, en 2013, une moyenne de 49 équipements sportifs pour 10000 habitants13.
Même comparativement aux QPV, la commune est relativement pauvre en équipements. Dans
les territoires de la politique de la ville, il existe en moyenne 22 équipements pour 10000
habitants. Si l’on compare, pour clore ce point, à d’autres communes présentant un nombre
d’habitants assez proche (entre 86000 et 106000 habitants), les conclusions vont dans le même
sens : à Poitiers 263 pour 87000 habitants; à Nouméa, 242 pour 100000 habitants, à Nanterre,
232 pour 92000 habitants ; Avignon, 334 pour 90000 habitants ; Dunkerque, 199 pour 90000
habitants, Nancy 232 pour 104000 habitants, Versailles, 187 pour 85000 habitants,
Commune Nombre d’équipements Nombre d’habitants
Argenteuil (95) 168 106000
Avignon (84) 334 90000
Dunkerque (59) 199 90000
Montreuil (93) 151 104000
Nancy (51) 232 104000
Nanterre (92) 232 92000
Nouméa 242 10000
Poitiers (86) 263 87000
Roubaix (59) 185 95600
Versailles (78) 187 85000
Vitry-sur-seine (94) 105 90000
Pour les communes dont la taille de la population est comparable, seuls Argenteuil (95), 168
équipements pour 106000 habitants, Asnière-sur-seine (92), 115 équipements, pour 86000
12 Le détail des équipements est présenté en annexes. 13 Nous nous appuyons ici sur le rapport publié en 2016 par le Ministère de la ville de la jeunesse et des sports :
« Penser, créer et gérer des équipements sportifs en quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Notons qu’en
reprenant le calcul sur la base du nombre d’équipements indiqués dans les « chiffres clés du sport 2017 » (INJEP,
Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports) on se situe plutôt autour de 40 équipements pour 10000 habitants.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
16
habitants, Montreuil (93), 151 équipements pour 104000 habitants ; Tourcoing (59), 110
équipements pour 94000 habitants et Vitry-sur-seine (94), 105 équipements pour 90000
habitants présentent des ratios équipements/habitant inférieurs à celui que l’on relève à
Roubaix. Notons que ces communes, souvent en zone de politique de la ville, se concentrent en
périphérie de Paris, ou jouxte Roubaix. On retrouve donc ici les constats déjà posés par Vielle-
Marchiset (201514) relevant que « le déficit est plus prononcé dans les quartiers populaires des
grandes agglomérations (Paris, Lille, Lyon, Marseille) » (p.29).
Nombre d’équipements sportifs pour 10000 habitants dans les communes de 85000 à 105000
habitants de France métropolitaine :
La situation est plus contrastée autour de Roubaix. Si l’on fait abstraction du nombre d’habitants
et que l’on observe les situations des communes limitrophes de Roubaix, on constate la position
« moyenne » de Roubaix.
14 Vieille-Marchiset, G. (2015). Loisirs sportifs et innovations sociales dans les quartiers populaires. Informations
sociales, 187, 25-32.
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Vitry-sur-seine(94)
Montreuil(93)
Argenteuil(95)
Roubaix(59)
Dunkerque(59)
Nancy(51)
Versailles(78)
Nanterre(92)
Poitiers(86)
Avignon(84)
Équipements/10000hab.
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Commune Nombre d’équipements Nombre d’habitants
Roubaix (59) 185 95600
Croix (59) 30 21000
Hem (59) 48 19000
Leers (59) 21 9000
Lille (59) 422 231500
Lys-lez-Lannoy (59) 24 13000
Mouvaux (59) 33 13000
Tourcoing (59) 110 94000
Wasquehal (59) 48 21000
Wattrelos (59) 67 41000
Nombre d’équipements sportifs pour 10000 habitants dans les communes limitrophes de
Roubaix :
Pour expliquer cette position médiane de Roubaix, on peut préciser que les communes de
Tourcoing, Croix, Wattrelos et Hem présentent aussi des quartiers en politique prioritaire de la
ville.
Quoi qu’il en soit, comme nous relevions plus haut le déficit d’association sportive
(comparativement à ce qui existe en France), nous constatons ici, a priori, une franche carence
en équipements sportifs.
0 5 10 15 20 25 30
Tourcoing(59)
Croix(59)
Wattrelos(59)
Lys-lez-Lannoy(59)
Roubaix(59)
Wasquehal(59)
Leers(59)
Hem(59)
Mouvaux(59)
Équipements/10000hab.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
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Il y a donc de toute évidence une nouvelle piste pour accompagner le développement
local des pratiques sportives, piste grossière à ce stade mais néanmoins saillante, consistant
à combler le déficit infrastructurel.
Ceci étant, difficile de faire l’économie des contraintes budgétaires qui pèsent sur les
collectivités publiques locales dont on sait qu’elles sont les premiers financeurs des
infrastructures sportives (Stat-Info, 200915). Il faut donc envisager un développement
infrastructurel à moindre coût, tout en préservant un niveau d’exigence qui garantisse l’égalité
des territoires.
Or, il se trouve que de nombreuses pratiques ou modes de pratique s’émancipent des espaces
dédiés, par défaut ou par choix. Ils participent ainsi à la « reterritorialisation du sport »
(Augustin, 200216). Nous pensons ici aux pratiques de glisse urbaine (Calogirou et Touché,
199517 ; Vieille-Marchiset, 200718), ou plus récemment au parkour (Prévitalli, Coignet, et
Vieille-Marchiset, 201419), justement bien développé à Roubaix (avec l’association Parkour59).
Ces disciplines, parce qu’elles consistent justement à s’approprier un espace public non
initialement dédié à la pratique, ne nécessiterait peut-être pas d’investissement infrastructurel
aussi lourd que pour un équipement « classique ». Elles posent en revanche d’autres problèmes,
notamment la concurrence des usages et des usagers sur l’espace public (Vieille-Marchiset,
2007).
15 Stat-Info (2009). Le poids économique du sport en 2007, 02-09. 16 Augustin, J.-P. (2002). La diversification territoriale des activités sportives. L’année sociologique, 52, 417-435. 17 Calogirou, et Touché, (1995). Sport-passion dans la ville: le skateboard. L’année sociologique, 25, 37-48. 18 Vieille-Marchiset, G. (2007). La construction sociale des espaces sportifs ouverts dans la ville. Enjeux politiques
et liens sociaux en question. L’Homme et la société, 165-166, 141-159. 19 Prévitalli, C., Coignet, B. et Vieille-Marchiset, G. (2014). Le parkour : approche ethnographique de
communautés juvéniles de loisirs dans la ville. Agora. Débats/Jeunesses, 68, 85-97.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
19
Une réflexion plus originale pourrait aussi être menée. Celle-ci reposerait sur
l’aménagement d’espaces publics ou privés (notamment un patrimoine urbain riche et à
réhabiliter) en espaces de pratiques d’activités physiques « alternatives » pour faire de la
commune un pôle d’attraction pour ces pratiques.
Il faudrait donc inventer des modes d’aménagement de l’espace innovants qui permettent, à
moindre coût, un développement de pratiques nouvelles tout en garantissant des conditions de
pratique sécurisée. Cette politique d’équipements pourrait, en outre, répondre à une véritable
demande allant au-delà du périmètre de la commune.
Les intérêts sont donc multiples : accroitre le potentiel infrastructurel, en limitant les coûts
d’investissement, pour répondre de manière innovante à la demande locale, stimuler des
activités physiques émergentes et participer à rendre la ville attractive en proposant des
équipements qui répondent à une demande croissante et peu prise en compte. Le cas du parkour
est sur ce point exemplaire.
Qui plus est, le contexte roubaisien se prête particulièrement bien à cette piste : un parc
immobilier important, des friches (industrielles notamment) nombreuses et à réhabiliter, une
accessibilité forte, une image de la ville à redorer. Cette politique d’équipements pourrait ainsi
s’inscrire dans un projet de politique de la ville plus global : revalorisation du patrimoine
immobilier local, rénovation urbaine, développement durable, promotion de la commune et
donc dynamisation de l’activité socio-économique.
Mais la réflexion sur les équipements ne se pose pas seulement au niveau de la commune. En
resserrant la focale, apparaissent des inégalités inter-quartiers. C’est ce que donne à voir la
représentation cartographique de la distribution des équipements dans l’espace.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
20
À première vue, ce n’est pas
évident. Toutes les zones
administratives de Roubaix (Nord,
Sud, Centre, Est, Ouest) présentent
plusieurs équipements sportifs.
Certes tous les secteurs ne sont pas
également dotés, mais il faudrait
rapporter la présence
d’équipements à la démographie
locale, ce qui n’apparaît pas sur la
carte. Surtout, cette première représentation n’indique que des sites d’équipements sportifs. Ces
sites peuvent présenter de très fortes disparités, qualitativement et quantitativement. Pas de
comparaison possible entre le « STAB » (vélodrome couvert Jean Stablinski), équipement
moderne, de pointe, concentrant des espaces de pratiques variés et capables d’accueillir, dans
des conditions optimales et simultanément, cyclisme, musculation, pilate, zumba… et le stade
de Barbe d’Or, au nord, en lisière de canal, composé d’un seul espace de grand jeu
exclusivement dédié au football et d’une petite « buvette ».
La cartographie proposée par le Recensement des équipements sportifs (RES), est plus précise.
Elle intègre les différents terrains de pratiques, même lorsqu’ils se concentrent en un même
complexe.
Elle donne à voir une réalité locale plus précise et révèle quelques disparités qui ressemblent à
des inégalités territoriales.
On voit ainsi apparaître des zones plus faiblement dotées. La zone « nord » et le quartier du
Pile paraissent sous dotées, tandis que le centre et le « Sud » sont plus « riches » en
infrastructures sportives.
MAIRIEMAIRIE
CIMETIERE
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ROUBAIX
LYS-LEZ-LANNOYLYS-LEZ-LANNOY
WATTRELOSWATTRELOS
CROIXCROIX
HEMHEM
WASQUEHALWASQUEHAL
MOUVAUXMOUVAUX
TOURCOINGTOURCOING
LEERSLEERS
DGDT / DACT / Service SIG / 2018
IP
P
P
PP
PP
P
PP
P
P
1
2
3
5
4
6
7
ENTREE DE VILLE
STATION DE METRO
LIGNE DE TRAMWAY
1 - Epeule / Montesquieu............................................................................................
2 - Roubaix / Charles de Gaulle.............................................................................
3 - Eurotéléport..................................................................................................................4 - Roubaix / Grand Place..........................................................................................
5 - Gare / Jean Lebas....................................................................................................
6 - Alsace...............................................................................................................................
7 - Mercure (Tourcoing)................................................................................................
F2F3E4E4D2C2B2
I OFFICE DU TOURISME
ARRETS
P PARKING
VélodromeAndré PETRIEUX
Parc dessports
Parc de laPotennerie
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RUE VALLONAV. BOILEAU RUE RACINE
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COURTRAI
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Bd. DE GRIMONPONT
Parvis duPère Piat
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cheminées
StadeAvelghem
StadeMaertens
StadeJ. Vandaele
Complexesportif
Pierre deCoubertin
TerrainBrondeloire
TerrainBarbe d’or
Vélodromecouvert
EsplanadePhilippe Dutrieux
Rue du
Blanc Pignon
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Place desBroutteux
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RUE DES RETROUVAILLES
AVENUE DEL’UNION
LOTISSEMENTMal JOFFRE
RUE
DU
OSTENDE
Direction Roubaix
B E L G I Q U EMOUSCRON - COURTRAI
Sortie Roubaix centreSortie Roubaix Est
B E L G I Q U EDOTTIGNIES - TOURNAI
Sortie Est et Sudpuis Roubaix
VILLENEUVE D'ASQ / LILLEVALENCIENNES / PARISLILLE par
Grand Boulevard
Voie Rapide Urbaine
LILLETOURCOING / GAND
Sortie RoubaixCentre Mercure
BRONDELOIRE
BARBE D’OR
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CARIHEM
MAERTENS
DUBRULLEVERRIEST
COMPLEXE SPORTIFLEO LAGRANGE
J. VANDAELE
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2
2
3
1
7
8
6
4
59
22
21
5
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813
17
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1
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19
3
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10
18
9
2
7
1
2
Equipements Sportifs
Salles de Sports
1 Aimé Sève, 121 rue Jules Guesde 2 Alma Gare, rue de Toulouse 3 Bernard Jeu, 35 rue des Champs 4 Breistroff Michel , 451 Grande Rue 5 Buffon, 8 rue des Flandres 6 Coligny 1, 60 rue de Coligny 7 Coligny 2, 60 rue de Coligny 8 Deville, 48 rue Nabuchodonosor 9 Drymala Stanislas et Henri, 159 rue H. Regnault10 Dupuy de Lome, 40 rue D.de Lome11 Entrepont, 50 rue d’Alger12 Hauts Champs, 147 rue P. Brossolette13 Jacques Secretin, 43 rue St. Jean14 Jean.F. Lamour, 4 rue Jules Guesde15 Léon François, 589 rue de Lannoy16 Oran/Delespaul, 21 rue des Pyramides17 Pays, 2 rue du Pays18 Pierre de Coubertin, 73 Av. Du Parc des Sports19 Raymond Dubly, 86 rue du Collège20 Robert Hetuin, 238 Bd. De Mulhouse21 Rome, 75 rue de Rome22 Vincent Gernigon, 14 rue Watt
Complexes et Terrains de sports
1 Avelghem, rue d’Avelghem 2 Barbe d’Or, rue Jean Baert 3 Brondeloire, rue du Brondeloire 4 Carihem, avenue du Parc des Sports 5 Dubrulle, rue du chemin Neuf 6 Léo Lagrange, rue de Lannoy / avenue du Parc des Sports 7 Maertens, rue du Chemin neuf / Louis Braille 8 Vélodrome Jean Stablinski, Avenue Maxence Van Der Meersch 9 Vandaele, boulevard de Fourmies
Piscines
1 Centre Nautique Thalassa, 27 rue de l’Epeule 2 Piscine Danielle Lesaffre, 42 rue Dupuy de Lome
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21
Source : Réseau des équipements sportifs (RES)
Quand on sait les difficultés de mobilité de certaines populations et le fort sentiment
d’appartenance à un quartier à Roubaix (Neveu, 200420), on comprend toute l’importance d’une
implantation « au plus près » des installations sportives. Les obstacles à la mobilité, matériels
ou symboliques semblent largement structurer les usages sociaux des espaces et des pratiques
culturelles qui s’y jouent.
Il semble donc extrêmement important de maintenir et même d’intensifier une politique
infrastructurelle diversifiée, équilibrée et surtout, de proximité pour être équitable et efficace.
4.4. Les offres de pratique pour lesquelles le sport est « périphérique »
Aux supports attendus d’offre de pratiques sportives, mouvement sportif en tête, s’ajoutent
d’autres organisations ayant recours, de manière non centrale, aux activités physiques. C’est la
raison pour laquelle nous les qualifions d’organisations dont le recours au sport est
« périphérique ». Ces institutions relèvent davantage du champ de l’intervention sociale Elles
mobilisent le sport comme média de leur intervention. Il nous semble important de considérer
20 Neveu, C. (2004). Une « petite fabrique de territoire » : quartiers et citoyenneté à Roubaix. Ethnologie française,
34-1, 59-66.
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22
ces structures et ce qu’elles proposent car elles participent à l’encadrement des activités
physiques et ce faisant, à leur promotion. Elles peuvent, en outre, être des passerelles vers le
sport fédéral, si tant est que cela constitue un objectif.
Très largement, les pratiques sportives proposées reposent sur la libre adhésion ce qui les rend
d’une certaine manière « comparables » avec les associations sportives.
Les centres sociaux
Au premier rang de ces structures, figurent les centres sociaux. De façon plus ou moins
formalisée et plus ou moins importante, tous proposent des activités physiques. Mais on ne
dispose pas de chiffres précis ou fiables pour la participation à ces activités puisque ces activités
ne font l’objet d’un suivi pour elles-mêmes (à la différence par exemple des dispositifs
d’accompagnement à l’insertion professionnelle).
Nous pouvons d’ores et déjà constater que l’offre est concentrée sur des activités de forme et
bien-être d’une part, des pratiques sportives collectives d’autre part : gymnastique d’entretien
et marche active au centre social ECHO ; gymnastique, balade pédestre, danse afro, relaxation
au 4 quartiers ; futsal au centre social des 4 quartiers, de l’Epeule (Nautilus) ou de l’Alma pour
ne donner que quelques exemples.
Tandis que les premières pratiques semblent viser des publics adultes et plutôt féminins (telles
que présentées dans les plaquettes ou les sites internet), les secondes semblent s’adresser aux
adolescents et principalement aux garçons. On peut craindre ainsi qu’en souhaitant « coller » à
la demande, l’offre participe à renforcer les stéréotypes (de genre notamment).
Mais on manque ici d’informations. On ne sait que trop peu de chose sur les modes de pratique,
les cadres proposés, les intentions éducatives, les publics. Il faudra donc compléter l’étude sur
ce point par le volet qualitatif.
Clubs de prévention (AEP, Horizon9)
Sur le territoire roubaisien, 2 clubs de prévention interviennent : AEP et Horizon9. Comme
pour les centres sociaux, il est difficile d’accéder à des informations quantitatives concernant
spécifiquement les activités physiques puisque ces données n’existent pas. Cela peut se
comprendre aisément : les activités physiques ne sont qu’un moyen dans ces structures quand
elles représentent une fin dans les associations sportives. Il n’en demeure pas moins qu’il sera
intéressant aussi de creuser cette piste puisque nos entretiens exploratoires laissent penser
qu’effectivement des activités physiques sont pratiquées dans le cadre de l’intervention
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
23
éducative des clubs de prévention. Eu égard au public accueilli par ces structures, nous pensons
qu’une étude approfondie de leurs façons de faire pourrait offrir des pistes pour l’intervention
auprès des publics les moins familiers des cadres associatifs.
Sport dans la ville
Nous terminons ce point avec une association nationale : Sport dans le ville. Ce choix
s’explique d’abord parce qu’on peut dire de cette association, qui poursuit avant tout un objectif
éducatif et d’intégration affiché, qu’elle est sportive puisque le sport constitue le support
dominant de son intervention. Il s’explique ensuite parce que cette association, fondée en région
lyonnaise, s’est développée sur le territoire et présente une antenne à Roubaix. Elle y propose,
sur 4 sites, du football, du basket-ball et de la danse.
Bien que l’ambition affichée soit d’abord l’insertion (scolaire et professionnelle notamment)
des jeunes de 6 à 25 ans, la très grande majorité des encadrants sont des éducateurs sportifs
(104) pour une minorité de « responsables d’insertion » (18)21. Ainsi, on peut se demander de
quelle formation spécifique disposent les éducateurs sportifs en matière d’accompagnement à
l’insertion. On peut se demander aussi, compte tenu de cette sociologie des encadrants, si l’offre
proposée ne se superpose pas, en fait, avec ce que développent les associations sportives.
Sans apport qualitatif, il est malaisé d’en dire plus. Nous ne pouvons savoir si toutes ces
différentes offres connaissent le succès (en terme d’affluence), pas plus que nous ne pouvons
savoir si elles recrutent parmi les mêmes publics que les associations ou non. Nous ne savons
pas non plus si la nature des contenus de l’offre est spécifique ou pas.
Nous pourrons en dire davantage, dans la suite de cette étude, en convoquant donc, les apports
qualitatifs.
4.5. Les pratiquant.e.s encadré.e.s en associations sportives
Sur la base des données produites avec les clubs par le service des sports de Roubaix, on peut
se faire une idée de la population licenciée de Roubaix. Quelques précisions sont pourtant
nécessaires. D’abord les chiffres sont ceux des clubs sur la base de leurs adhérents. Tous ne
sont pas roubaisiens. Ceci étant, nous disposons de la distinction entre roubaisiens et non
21 Les données de cette partie sont issues du rapport annuel 2017 de Sport dans la ville.
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roubaisiens. Celle-ci s’explique certainement par le fait que le montant des subventions allouées
par la mairie est différent entre roubaisiens et non roubaisiens (l’allocation étant plus importante
pour les roubaisiens). Mais ce premier point m’amène à en poser un second : on ne peut pas
exclure le risque que certaines associations surdéclarent le nombre de leurs adhérents et de leurs
adhérents roubaisiens. Ils y trouveraient en tous cas un intérêt. Dernière limite, si l’on connaît
le nombre de sportifs dans les clubs roubaisiens et de roubaisiens parmi ces licenciés, on ne sait
pas combien de roubaisiens pratiquent dans des associations d’autres communes. Il y a là
assurément une faiblesse dans les chiffres que nous présentons. Mais une faiblesse que l’on
peut certainement relativiser quand on connaît la faible mobilité des résidents des QPV, qui
tient à des raison sociales et pratiques : on sait par exemple que ces territoires sont souvent
moins bien desservis par les réseaux de transports que les centres ville.
Ces réserves doivent être un filtre pour la lecture des données dont nous proposons les éléments
saillants.
Dans les clubs de Roubaix, 7276 licences ont été délivrées en 2017. Grossièrement (en
considérant que le nombre de roubaisiens pratiquant le sport dans une association non
roubaisienne équivaut au nombre de non roubaisien pratiquant dans un club de Roubaix), on
peut estimer le taux d’affiliation fédérale à 75 licences pour 1000 habitants. À titre de
comparaison, en France, on enregistre environ 242 licences pour 1000 habitants. Autrement dit,
trois fois plus pour le territoire national qu’à Roubaix.
76
243
0
50
100
150
200
250
300
Roubaix France
Nombredelicencespour1000habitants(en2017)
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Puisque nous l’évoquions, revenons sur la part des roubaisiens dans les associations sportives
de la commune. En premier lieu, on relève de très fortes disparités entre les associations. Au
Judo Club Roubaisien, les données indiquent que 97,5% des licenciés sont roubaisiens. 1 seul
adhérents sur 40 résiderait dans une autre commune. À l’opposé (et en faisant abstraction des
clubs corporatistes), seuls 15% des cavaliers du club hippique de Roubaix sont roubaisiens. Ce
« grand écart » nous invite à relativiser la valeur moyenne du taux de roubaisiens dans les clubs :
64,1%.
À un niveau meso pourrait-on dire, les moyennes par « familles » de pratiques sont
intéressantes. Pour le football, qui constitue un famille à lui tout seul compte tenu de sa masse,
et les sports de combats, les roubaisiens sont très largement majoritaires. La partition est
équilibrée pour les sports de raquette. Dans les « autres sports » (cyclisme, équitation, escalade,
natation, parkour…), les membres non-roubaisiens sont les plus nombreux.
On peut formuler une hypothèse liée à l’offre. On sait que les clubs de football sont nombreux.
On peut donc imaginer que la proximité géographique constitue une dimension forte dans les
choix d’association. Certaines disciplines, moins répandues, nécessitent parfois d’aller chercher
un club dans une commune qui n’est pas la commune de résidence. Un équipement comme le
vélodrome couvert constitue vraisemblablement un pôle d’attraction qui explique que les non-
roubaisiens soient nombreux au vélo club de Roubaix (344 licenciés). Cela signifie que lorsque
l’offre est intéressante, surtout si elle est peu répandue, elle attire bien au-delà de la population
roubaisienne. Les équipements et associations peuvent donc faire figure de pôle d’attraction
pour la ville et contribuer ainsi à une mixité géographique qui est aussi souvent mixité sociale.
79 8463 55
35
21 1637 45
65
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Football Sportsdecombat
Sportscollectifs Sportsderaquettes
Autressports
Partderoubaisiens/non-roubaisienspar"familles"desports
Roubaisiens Non-roubaisiens
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Un positionnement original sur l’offre de pratiques et d’infrastructures est une piste
intéressante pour promouvoir les disciplines, les associations et l’attractivité de la ville.
Ces différences fortes entre les associations s’observent également pour ce qui concerne la part
des femmes. Nonobstant cette remarque, la faible présence des femmes apparaît comme un
élément saillant. Elles sont largement sous représentées parmi les licenciés des clubs de
Roubaix, même comparativement à la part des femmes parmi les licenciés en France. À
Roubaix, elles représentent moins de 20% des licenciés (contre 37,5% à l’échelle nationale).
En entrant dans le précis, on observe, comme pour la distribution roubaisiens/non roubaisiens,
des différences importantes selon les pratiques et même les familles de pratiques.
17%
83%
Partdessexesparmileslicencié.e.sdanslesclubsdeRoubaix
Partdesfemmes
Partdeshommes
518 27 28 35
9582 73 72 65
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
Football Sportsdecombat
Sportscollectifs Sportsderaquettes
Autressports
Partdessexespar"famille"desports
Femmes Hommes
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Dans le détail, seules 3 associations sur les 61 recensées présentent une part des femmes plus
importante que celle des hommes : le club hippique de Roubaix, le Rink Hockey et l’ASPTT
randonnée. Il est intéressant de noter que pour ces 3 associations, la part des roubaisiens parmi
les adhérents est faible. Alors que sur la totalité des associations, 64% des licenciés sont
roubaisiens, ils ne représentent que 57% des membres du club de rink hockey, 15% de ceux du
club hippique et 11% des randonneurs de l’ASPTT. En d’autres termes, là où le femmes sont
proportionnellement plus présentes, les roubaisiens le sont moins.
Tendanciellement, on peut même noter qu’à l’exception des sports de combats, la baisse de la
part des roubaisiens est associé à la hausse de la part des femmes.
Une attention particulière devrait être attachée au développement de la pratique des
femmes. Pour ce faire une première piste classique consisterait à accroitre l’offre de
pratiques plus fréquemment considérées comme « féminines ».
79 8463 55
355 18 27 28 35
0
20
40
60
80
100
Football Sportsdecombat
Sportscollectifs Sportsderaquettes
Autressports
Partderoubaisiensetdefemmesdansles"familles"desports
Roubaisiens Femmes
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
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Surtout, il faudrait identifier les freins à la pratique spécifiques aux femmes du
territoire pour inventer une offre originale.
4.6. Les pratiques hors-cadre
À ces pratiques encadrées, il faut évidemment ajouter celles qui se déroulent en dehors de tout
cadre institutionnel. Les « sports de rue » pourraient constituer une alternative aux pratiques
sportives fédérales, au même titre que les « économies de subsistances » offrent une alternative
à l’économie licite (Collectif Rosa Bonheur, 201622). Mais cette hypothèse de l’existence d’un
« sport de contrebande » ne peut être testée en recourant aux données que nous avons compilées
jusqu’ici. Elle nécessite que soient mis en place d’autres dispositifs méthodologiques, plus
« intensifs » (Grawitz, 196423), voire même immersifs. C’est ce que nous devrons donc faire et
dont nous rendrons compte dans la suite de ce rapport. Il s’agira d’habiter un territoire
particulièrement concerné par les vulnérabilités notamment les difficultés économiques et
sociales. Nous résiderons donc à proximité immédiate de la zone identifiée comme celle qui
concentre le plus de handicaps et dans des proportions inégalées.
Mais sur la base de ce qu’enseigne la littérature sur la question, on sait déjà que dans les
environnements sociaux fragilisés, se développent parfois une forme de distance et de méfiance
qui peut même prendre la forme d’une défiance des populations vers les institutions.
Classiquement, les travaux montrent que cela peut concerner l’École, les institutions sociales,
et même s’étendre, par effet de contagion à l’ensemble des institutions (Jamoule, 200924). Sans
que soit abordée spécifiquement la question des pratiques sportives, on peut penser que les
populations les plus précarisées se trouvent plus éloignées, a priori, des institutions les plus
formalisées et de leurs modes de fonctionnement. À ce stade cela ne constitue qu’une piste,
mais celle-ci va orienter le volet qualitatif de la présente étude.
22 Collectif-Rosa Bonheur (2016). Centralité populaire : un concept pour comprendre pratiques et territorialités
des classes populaires d’une ville périphérique. SociologieS. 23 Grawitz, M. (1964). Méthodes des sciences sociales. Paris : Dalloz. 24 Jamoulle, P. (2009). La débrouille des familles. Récits de vie traversées par les drogues et les conduites à risque.
Louvain-La-Neuve : De Boeck Supérieur.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
29
On peut penser qu’il faudrait développer des modes de fonctionnement institutionnels
ajustés aux singularités des populations les plus précarisées. Il faudra donc préalablement
identifier ces spécificités (telles que peut-être une méfiance « généralisée » à l’endroit des
structures institutionnelles).
Mais pour cela, il faudra identifier précisément la singularité des attentes, la nature et le poids
des contraintes. Au plus près d’acteur souvent fuyants, voire même, apparemment,
insaisissables. C’est ce qui justifie notre protocole méthodologique au plus près des terrains :
observations, entretiens auprès de publics variés et immersion dans le quartier pour mener
l’enquête ethnographique.
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
30
5. Des pratiques et des obstacles
5.1. Observer les pratiques « hors-cadres »
5.2. Des pratiques « marginales » à accompagner
5.3. Des pratiques populaires émergentes
5.4. La relégation des pratiques « hors-cadres »
5.5. L’absence des filles et des femmes
6. Une position singulière des institutions sportives
6.1. Des institutions et des pratiques très implantées et reconnues localement
6.2. Une administration autochtone
6.3. Quand la précarité encadre la précarité
7. Conclusion : territoires carencés et cultures populaires
Nicolas Penin - Université d’Artois – Atelier SHERPAS, URePSSS (EA7369)
31
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