Newsletter #1 version 3
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Newsletter #1
Pavia Meeting
This project has been funded with support from the European Commission.
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information contained therein.
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Depuis la rencontre de
Pavia :
Tous les participants, sauf bien sûr les femmes en
situation d’analphabétisme, ont écrit une sorte de
« journal de retour de Pavia » où les impressions,
les sensations ainsi que des réflexions au regard du
projet étaient notées. Nous sommes en train de
réfléchir à ce que nous ferons de ces écrits qui
relatent différents points de vue.
Samedi 8 mars 2014 : rencontre avec Zoubida,
Zineb/Zina, Tassadid, femmes de l’ancienne
immigration avec lesquelles nous travaillons et qui
étaient présentes à Pavia (Tassadit était aussi avec
nous en Pologne). Nous nous sommes rencontrées à
Drancy (banlieue Nord de Paris), chez Zina, de 14 à
18h. Radija, Ferroudja et Nicole ont participé à
cette réunion.
Les femmes ont, bien sûr, proposé de faire un
couscous. Nous avons refusé, insistant à nouveau
sur le fait qu’elles ne participaient pas à ce projet
pour la cuisine, mais pour ce qu’elles étaient, ce que
représentait leur vie, l’importance qu’elle avait.
Nous avons apporté des gâteaux (achetés par
Radija, chez un pâtissier arabe de son quartier)
Cette rencontre était, bien sûr, amicale et/mais
incorporée au projet PLURI-LA : il s’agissait aussi de
recueillir la parole de retour de ces femmes quant à
la rencontre de Pavia.
Ferroudja et Nicole ont pris des notes et Radija a
enregistré les échanges au magnétophone.
Les femmes ont raconté ce qu’elles ont vécu lors de
ce voyage. Elles étaient heureuses. Elles insistent
en particulier sur les ateliers proposés par l’équipe
italienne qu’elles ont beaucoup apprécié. Elles n’ont
pas tout compris, se sont parfois ennuyées, mais
étaient heureuses d’être avec nous, à Pavia, dans ce
projet.
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Pour elles, c’était « la première fois » qu’elles
voyageaient ailleurs, dans un pays européen (sauf
Zina). Que l’on s’intéressait à elles, aussi, pour ce
qu’elle étaient et non pour ce qu’elles excellent à
faire : la cuisine, le couscous…
Elles attendent avec impatience la prochaine
rencontre et rêvent encore de refaire /revivre un
voyage en Europe, avec nous tous.
Cette rencontre, dans cet appartement de Drancy,
était particulièrement émouvante et si terrible aussi
d’histoires de vie, faites de fractures et de violence.
Notre question à toutes les trois, dans la voiture de
Radija : comment, au regard des souffrances et des
violences qu’elles ont vécues, de leurs difficultés
quotidiennes, peuvent-elles conquérir des espaces
« cognitifs » pour apprendre. Au moment de nous
quitter, un échange avec Zoubida m’a brisé le
cœur : « revenez ! moi, je suis toujours toute seule.
Je ne parle à personne. Avec vous, j’ai
l’intelligence. »
Samedi 15 mars 2014 : rencontre avec Yamina,
Drifa et Ouarid, chez le fils et la belle-fille de Yamina,
en banlieue parisienne riche, de 13h à 17h. C’est la
belle-fille de Yamina qui nous reçoit dans une
maison très cossue, puis le mari, les enfants, un
autre fils de Yamina, les beaux-parents arrivent de
manière perlée au cours de l’après-midi.
Radija, Agnieszka et Nicole participent à la
rencontre.
Yamina a absolument tenu à nous offrir un couscous,
sa belle-fille a confectionné les entrées (nems au
poulet délicieuses, salades diverses…). Pendant
quatre heures, nous ne cessons de manger : après
les entrées et le couscous, la salade fruits, les fruits,
le thé, le café puis les pâtisseries orientales. C’est
un festival de senteurs, de goûts, d’hédonisme.
L’équipe de Paris 8 a apporté une bouteille de vin
qu’elle seule dégustera, mais l’ambiance est ouverte,
amicale, curieuse, interrogative.
Les échanges sont parfois vifs, critiques : Yamina et
Drifa n’ont pas le même rapport à l’écrit, à l’école
que les autres femmes qui ne savent pas lire (sauf
pour l’une) et écrire. Drifa dit à Radija qu’elle n’est
pas d’accord avec l’un de ses textes (son AL ?) dans
lequel elle écrit qu’elle n’a pas voulu apprendre
l’arabe. L’échange tourne court. Radija ne répond
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pas. Elle sourit, de sa manière bien à elle, ironique
et interrogative.
Au moment du départ, Nicole remercie le fils de
Yamina pour son hospitalité et lui dit : « il faut
encourager ta mère ». Il répond : « oui, bien sûr. Je
l’encourage. Depuis qu’elle est avec vous, dans le
projet, elle est toujours avec un livre. Avant de
s’endormir, elle lit. » Beaucoup de choses à dire par
rapport à cela…
Au retour de Pavia, Ouarid a ouvert une adresse
Email à Drifa et Yamina. L’adresse de Drifa ne
fonctionne pas pour l’instant. Nous correspondons
régulièrement avec Yamina, via ce support. Elle
nous dit se faire aider par sa petite-fille. Rapports
trans-générationnels sous-tendus par le projet, à
investir…
Avec les autres femmes, les communications se font
par téléphone. Ce sont Ferroudja et Radija qui sont
les interlocutrices. Les besoins de communication de
la part des femmes sont tellement forts que cela
prend beaucoup de temps.
Depuis Pavia, Agnieszka n’a pas revu Zohra, qui est
partie en Algérie.
Vendredi 4 avril 14 : préparation du dernier
meeting à Paris
La rencontre du staff (Nicole, Ferroudja, Radija et
Agnieszka) a lieu chez Nicole, de 18h à 21h pour
élaborer le planning de la dernière rencontre à Paris.
Nous vous l’enverrons dans quelques jours.
Nous tenons à remercier à nouveau l’équipe
italienne, les amis italiens, pour leur accueil,
l’organisation de la rencontre, la qualité des
échanges qui ont eu lieu. Je crois que ce meeting a
permis une grande avancée du projet PLURI-LA.
Amitié à toutes et tous.
A très bientôt à Paris.
L’équipe de Paris
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Stories of multilingual lives in London
The participation of King’s College London in the
Pluri-La project has taken the following groups as
target publics:
Modern languages teachers working in
secondary schools
Teachers who teach English as a
second/additional language in a range of
settings in London, primarily to adults either
on “pre-university” courses, or in adult
education classes for immigrant populations
Migrants to London (in particular French
adults)
This article refers specifically to one of the actions I
set up in the context of teacher education: a
workshop in which teachers were asked to ‘draw’
their language autobiographies by colouring a body
silhouette with different colours, shapes and body
parts representing different languages. Here I
describe the rationale for the workshop. In teacher
education, one of our key aims in using language
autobiographies was to encourage teachers to
rethink their own (and consequently their students’)
language(s) as forms of subject knowledge.
Proficiency in the language(s) that teachers teach is
often codified into itemised knowledge, determined
by the syllabus they have to deliver as well as by
requirement of external examiners and inspectors.
This can lead to a limited view of proficiency which
we think does not take into account the richness of
their intercultural and intersubjective personal
experience of languages. For instance, in the initial
teacher education programme at King’s we ask
students to grade their proficiency in the domains of
grammar and cultural knowledge and then across
the four skills (listening, speaking, reading, writing).
While this style of auditing is required to satisfy the
rigid inspection regimes that teacher development is
subject to, I wanted to encourage teachers and
learners to value their knowledge of different
languages as context-specific sets of knowledge
which have particular emotional resonance. This is
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in line with the Council of Europe’s definition of
plurilingualism as:
- A repertoire of languages and language
varieties
- Competences of different kinds and levels
within the repertoirei
Here is an example of one trainee’s work:.
I chose green for English
because it makes me think of
‘Green and pleasant land’ in
the hymn ‘Jerusalem’. Blue
reminds me of French because
my folders at school were
always navy. Spain reminds
me if sunshine, hence yellow
and I always found German quite boring so picture
it as brown. Latin is white because I consider it a
dead language so can’t have experience of the
country. The hand (left hand on a person)
represents languages I know a few words of. Greek
is turquoise because of the Greek islands and on
holidays there I have spent a lot of time on boats.
Catalan wouldn’t fit on the hand but is between
French and Spanish as it is kind of like a mixture of
the two linguistically. [she colour codes each on a
‘legend’ next to her writing].
Versions of the workshop were further delivered to
teachers in the Pavia project meeting (February
2014) and to in London (March 2014). The
workshop will continue to feature in initial and in-
service training programmes at King’s College. It
does not stand as a definitive formula and can be
freely adapted by anyone, the overarching goal
being to enlarge individuals’ understanding of
language knowledge and proficiency as a rich
embodied and emotional plurilingual repertoire that
extends beyond restrictive and communicative
functions of language. This may be especially
important in areas of tremendous diversity such as
we now see in urban areas where students in
language lessons often already have a repertoire of
language(s) which can be undervalued or
overlooked by formal language curricula.
Simon Coffey (King’s College London)
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The French and the French Language in
London
Over the last thousand years France and French
language and culture have exerted a fascination in
the British imaginary, both negatively (the traditional
enemy) and positively (indexing the aesthetic appeal
of a more sophisticated other). History demonstrates
how modern discourses of nationhood and language
purity are politically motivated constructions which
contrast sharply with the dynastic scramble for
economic and cultural power that shaped claims to
land ownership and linguistic norms in the pre-
modern age, an age in which there was no single
model of French any more than there was for English.
Over the centuries, knowledge of French
continued to be a requisite symbol of a good
education, and waves of native-speaker migrants
nourished the supply of mother-tongue teachers,
of most note are the historical influxes following
the revocation of the Edict of Nantes (1685),
when an estimated 40,000 French Huguenots
settled in the east end of London, and refugees
from the French Revolution at the end of the 18th
century.
More recent events e.g. the Maastricht treaty
(1993) and the banking collapse (2008), have
seen further waves of French migrants to London.
While the French consulate estimates that there
are around 400,000 French citizens living in
London now, it is impossible to know exact
figures as we only have official figures for those
who register at the consulate, and there is no
requirement to do that. Also, it is worth bearing
mind – although I am referring here to migrants
from France – that there are many French
speakers in London who are not French nationals
(von Ahn et al, 2010 1 , reported that 57% of 1 Von Ahn, M., Lupton, R., Greenwood, C. and Wiggins, D.
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French speakers in London are black, either from
French-speaking countries in Africa or the
Caribbean or British with French speaking
heritage, and that white French-speakers tend to
live in West London whereas black French-
speakers tend to live in East London). In 2012 a
BBC Radio 4 programme called the French East
End described London as France’s sixth biggest
city and it is now commonplace to overhear
French in all parts of
London and in all walks of
life.
The humorous cartoon
showed here appeared
with an article in Le
Monde (Summer 2013)
and shows clearly that
there is a discourse in
France problematising the
Languages, ethnicity, and education in London. Department of
Quantitative Social Science Working Paper No. 10-12.
http://repec.ioe.ac.uk/REPEc/pdf/qsswp1012.pdf (accessed
29/03/2104)
departure of disaffected – mostly young –French
nationals. A key motif in the Le Monde article was
le choix opposed to la necessité. This difference is
reflected in the distinction (signalled by Block,
2006 2 ) between expat and immigrant, a
distinction usually signifying length of period
abroad, intention to stay, and even the right to
return. This distinction often positions those who
choose mobility as an ‘elite mobile’ population,
and this framing has
major implications for
the way language
autobiographies are
framed. However, the
term elite is problematic.
Firstly, it risks implying
that the material
dimension is of no
concern, and this is only
true for a very small
number of people (the super-rich). Secondly, the
2 Block, D. (2006) Multilingual Identities in a Global City: London
Stories. Basingstoke, Hants & NY: Palgrave Macmillan.
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division between choice and necessity is not
straightforward. While physical safety (of the
person) seems quite a fundamental motive for
migrating to a different country, psychological
drives for emotional and professional
development and other projects of life fulfilment
are not easily separable from constraints which
can be material and physical, but also largely
psychological and symbolic.
In the context of the Pluri-La project I am analysing
a number of written autobiographies elicited from
French nationals living in London. The analysis aims
to examine both motivations for moving, including
how desire and opportunity are constructed in
narrative accounts, and also to show how the ex-pat
experience is constrained by ex-pat community
norms (solidarity with or avoidance of other ex-pats)
and professional communities of practice (becoming
a teacher, being a ‘native-speaker’ French teacher).
Analysis of the first round of accounts collected last
year (2013) is currently underway and preliminary
findings were presented at a one-day seminar in
October 2013 which I organised at the Institut
français de Londres (attended by around 60
participants).
Simon Coffey (King’s College London)
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Hello, buongiorno, bonjour, hola!
Following a really enjoyable few days
in Pavia, Italy for the Language Autobiography
Pluri-la conference, we decided to put down our
thoughts and feelings
about the workshops in
a short article.
We were part of team
London and are all
teachers of English or
Modern Languages.
Chris had the
opportunity to learn a brand new language in
Pavia: “Having recently presented my language
autobiography at a colloquium organised by
Simon, I was delighted to be able to add to it in
Pavia. I was lucky enough to attend a workshop
on learning Portuguese for beginners; clearly of
great interest to me as a modern languages
teacher. Although I speak Spanish, I was
surprised at how many differences there are
between the two languages, having considered
the two mutually intelligible previously. I
experienced what it feels like to be one of my
students listening to a whole lesson delivered in
target language and was quite exhausted by the
end!”
Helene took part in a workshop about
the importance of drama in language
teaching: “One activity particularly
resonated with me; we were each
given an emotion and an object, such
as “anger” and “sock”, or “shyness”
and “table”, and we had to act it out in
our mother tongue, using made me
think about the affective aspect of
language learning and teaching, as we were very
keen to listen and take in words from other
languages within that framework.”
Magda: “I enjoyed the experience of working on
my own language autobiography (LA) as it raised
my own self-awareness, and reading other
teachers’ LAs encouraged me to look at my
context from a more objective perspective. In my
own teaching, I intend to use LAs with ESOL
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students (English as a Second Language) with the
aim of raising awareness of linguistic diversity,
creating a
community of
learners and
encouraging
self-discovery.”
Karla: “‘I have
no talent’ was
my first
reaction when
asked to draw my “language autobiography”. And
I really don’t, but realised that I had never
allowed myself to think about my language
learning experiences in such a way. My colour
selection was mostly random, with the exception
of green and red, which I used to represent life
and growth (green) and red for passion.
The objective was clearly not to evidence lack of
talent or artistic potential. By spending some time
reflecting on our experiences with learning
languages, and the complex relationships we
have with them, we were able to explore a part of
our lives which we would normally disregard.
However, if teachers in general stopped to think
about such experiences, they would potentially
become more aware of the impact they have on
other people’s learning and lives.
From a teacher’s perspective, I highly value what
I learned in this workshop because it made me
realise that with time, we tend to forget that our
teaching practices need to be constantly reviewed
and reflected on. From a learner’s point of view,
the value of doing this could also help them to
reassess their own learning and, consequently,
become more involved and responsible of their
own progress.”
These enriching experiences and exchanges with
teachers from all over Europe have inspired us all
to try new techniques and share our insights with
our colleagues and more importantly the learners
with whom we work. Indeed we believe that
students of all ages would benefit from looking
more closely at their past experiences of
language learning with a view to mapping out
their linguistic aspirations.
Chris, Karla, Helene, Magda – Thank
you Karla for the photos!
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LINGUA MIA, MIA
MADRE (AS 2012/2013)
Da alcuni anni utilizzo l’autobiografia linguistica
come strumento didattico nelle mie classi di adulti,
presso un centro statale di educazione degli adulti
a Voghera, dove abito.
Le classi possono essere composte solo da
studenti stranieri ( immigrati da Paesi UE o
extraeuropei) oppure, se sono corsi di Licenza
media per adulti, da corsisti italiani e stranieri,
maschi e femmine, di ogni età a partire dai 15
anni, di ogni grado di scolarità per quanto
riguarda gli stranieri che nel loro paese spesso
hanno conseguito il diploma o la laurea.
In generale le competenze linguistiche in italiano
L2 sono piuttosto scarse, specialmente se si tratta
di studenti italiani adulti ( analfabeti di ritorno) o
di immigrati con scarsa scolarità nel Paese
d’origine.
E’ con questi gruppi di studenti che ho meglio
lavorato nel campo dell’autobiografia linguistica.
Per molti motivi.
La limitata scolarità, e la conseguente scarsa
familiarità con tutto quanto riguarda la scuola,
permette in un certo senso di abbassare il filtro:
lo studente di rado si interroga sul perché si fa
qualcosa o pone resistenza ad affrontare una
qualche attività. La fa e basta.
Aver a che fare con studenti con scarse
competenze alfabetiche impone al
docente/formatore di reperire nuovi strumenti per
elicitare le esperienze: la scrittura non è
sufficiente e non è accessibile a tutti.
Ecco dunque il ricorso al linguaggio iconico,
l’intervista orale, il questionario guidato e
semplificato, il lavoro di gruppo, l’utilizzo della
lingua madre o di altre lingue ponte.
Quanto viene detto o scritto non appare filtrato
da altre esperienze formative, la “vita” emerge
allo stato puro, con una preziosa spontaneità.
14
Le autobiografie
linguistiche dei miei
studenti, come
emerge dal diario di
bordo dell’anno
2012/2013, non
sono mai lunghi
racconti, articolati e
complessi. Sono
frammenti che
emergono dalle
diverse attività
didattiche
sperimentate in
classe: la rappresentazione
della casa della propria
infanzia ( e il conseguente
portato di vissuti e ricordi), la
scrittura di una ricetta di
cucina, la costruzione di una
piramide colorata delle lingue
della vita, la risposta ( spesso orale) a semplici
domande.
Dal ricordo, dall’immagine, dal vissuto raccontato,
nasce la scrittura. La scrittura incerta e faticosa di
chi ancora non possiede questo strumento
comunicativo, la scrittura di chi racconta a voce,
di chi mescola le parole attingendo a tutto il suo
repertorio (che di colpo emerge e diventa visibile),
la scrittura, infine, di chi ha paura di scrivere
perché scrivere in un’altra lingua ( o nella lingua
degli altri) è spesso la sfida regina
dell’apprendimento.
http://www.pluri-la.eu/news/travelling-journal/
Antonella Strazzari
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DESSINER SES PROPRES LANGUES (2013/2014)
Le corps comme une carte symbolique de
l’accueil des langues connues, inconnues,
mal apprises, désirées, détestées, oubliées
Travailler sur l’autobiographie langagière avec
des immigrés adultes, fortement scolarisés et
ayant des compétences élevées en italien L2: il
s’agit de l’expérience de cette année. Le travail se
fait avec une continuité moins grande en raison
du fait que les cours n’ont lieu que deux fois par
semaine et que le recours à l’AL est une activité
« occasionnelle », qui s’alterne avec d’autres
activités liées au programme et à l’objectif visant
la préparation à un examen de certification
linguistique.
Il s’agit principalement d’étudiantes (un seul
étudiant), ayant entre 30 et 50 ans. Dans ce
groupe, les langues principales sont le russe, la
langue ukrainienne et le roumain ; il n’y a que
deux francophones (français L2 : une étudiante
algérienne et une étudiante sénégalaise) et une
étudiante hispanophone.
Le niveau est élevé, tout comme les barrières de
défense.
Et pourtant, pendant un cours, alors que l’on
parlait de toute autre chose, les autobiographies
langagières sont venues vers nous, en nous, sans
que personne ne les évoque vraiment.
Ma classe, mes étudiantes
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Un dessin
C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision de
faire entrer l’AL dans la classe et de proposer de
dessiner les langues de sa vie sur le corps humain.
Cela ne s’est pas fait sans mal. Doutes, difficultés
de partage, peur, douleur. Les filtres affectifs sont
restés bien vifs.
Petit à petit, toutefois, en écrivant et en coloriant,
mille questions ont surgi. Les langues de la vie
sont apparues, elles ont défilé. Les langues
paternelles et les langues maternelles.
Derrière les langues, bribes d’enfance, images,
échos de sons capturés, pages d’un livre,
fragments de voix.
A la fin, nous nous sommes regardés dans les
yeux et nous nous sommes dit que cette feuille
n’était pas suffisante pour comprendre.
La vérité est la suivante : ce dessin est le prélude
à une autobiographie langagière.
Il a entrouvert les portes secrètes et il a permis
de faire sortir ce qui semblait enfoui, mis sous
silence.
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Est-ce pour cela qu’il y a eu souffrance, réticence
et mystère dans les travaux de mes étudiantes ?
Ensuite, la stupeur.
Les langues sont en nous, avec leur solidité
désarmante.
Elles sont ancrées, profondes, riches de sens.
Lorsque nous les sollicitons, ces sens émergent.
Mais avant cela, elles se cachent dans l’obscurité,
elles sont enfouies sous le manteau silencieux du
manque de prise de conscience.
Avant la fin de l’année scolaire, nous écrirons
(mes étudiantes et moi) probablement notre AL
comme on écrit un récit.
Pour le moment, il y a les dessins, ponctués de
quelques phrases brèves.
Il y a les couleurs et les échos de nos voix,
lorsque nous les avons regardés ensemble et que
nous en avons parlé. Ce moment où a jailli,
soudain, la prise de conscience que les langues
habitent notre corps.
C’est à ce moment-là que les barrières, tout à
coup, se sont abaissées.
Antonella Strazzari
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L'expérience de
l'autobiographie
langagière à l'école
Au cours des quatre dernières
années, je me suis occupée de cinq projets
autour et avec l'AL dans un collège (élèves de 11-
14 ans), en Italie, avec des groupes-classe
mixtes, à savoir des élèves italiens et étrangers.
Chaque module dure entre 10 et 12 heures et
comprend diverses activités s'articulant au départ
d'inputs ciblés, variés: tant au niveau des codes
et des instruments (écriture, dessins, affiches,
notes, photos, enregistrements, mouvements
corporels, etc...) que dans la dimension du
groupe-classe (plénière, petits groupes, avec un
seul élève).
Lorsque l'on fait un “état des lieux” des langues
présentes dans le groupe, lorsque chacun
reconnait combien et quelles langues font partie
de sa vie et de celle des autres, la surprise est
toujours très forte. Je fais toujours en sorte que
le lien entre l'individu et le groupe soit bien
présent, que les éléments marquant les
différences mais également les points communs
restent à l'esprit de tous. Tous les participants
sont ain si amenés à reconnaitre dans les langues
un facteur de construction d'une identité
complexe, à se reconnaitre comme des sujets
plurilingues.
Cette prise de conscience est l'un des principaux
objectifs des activités proposées. Nous y arrivons
par le biais de sensations, d'émotions, en plus
d'un travail raisonné. L'aspect émotif, sensoriel,
du plaisir est prépondérant dans les activités
ayant comme but “l'éveil aux langues”: signes,
sons, sonorités de langues connues, jeux de mots,
mots homographes, virelangues, faux-amis et
bien d'autres choses encore, tout cela nous
plonge littéralement dans les langues.
J'invente des activités ludiques dans lesquelles
toutes les langues
du groupe jouent
un rôle: les
langues qui, pour
certains, sont les
“dernières”, les L1
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dont on a honte, celles qui sont nécessaires pour
la réussite du jeu et enfin celui qui “sait et qui
sait faire” avec ses langues, les utilise, les montre,
les accueille, pour lui-même et pour le groupe...
Je pense à S.: dans un premier temps, elle
méprisait l'arabe et le voile que la famille lui
imposait. Ensuite, elle est “entrée dans le jeu”,
littéralement et métaphoriquement. Enfin, elle
nous a offert des sons de la langue arabe, des
lectures du Coran, elle nous a enseigné à écrire
l'arabe, avec fierté et dignité.
Je crois que l'AL a fortement contribué à diminuer
son mal-être: ce qui était signe de différence
s'est transformé en ce qui la rendait spéciale dans
la micro-société de la classe; ici, il lui a été
demandé de faire entrer, d'accueillir “sa” langue
arabe, reconnue comme une de ses nombreuses
richesses, mais pas l'unique.
L'écriture de l'AL,
tantôt libre, tantôt
guidée par des
inputs spécifiques,
peut également se
faire dans une L1: je signale cette possibilité aux
étrangers, après avoir reçu la requête, de la part
de V., d'écrire dans sa L1. Et ce parce qu'il
n'écrivait plus depuis longtemps: les rythmes
scolaires étaient tellement absorbants que
l'écriture en italien se faisait au prix d'un effort
incroyable. Ecrire dans sa L1 a donc été pour lui
une libération; parler ensuite, en italien, pour en
traduire les contenus a été plus facile
qu'auparavant, parce qu'il y tenait beaucoup.
Se positionner face à son prénom/surnom, le son-
signe-signifiant qui fait partie de nous et que
certains, une fois arrivés en Italie, ont transformé
ou changé; les “mots du coeur” qui explorent
l'intimité; les langues aimées ou détestées; les
langues apprises; les langues de l'école qui ne
sont pas les langues de la vie: autant de thèmes
que l'AL peut envisager ou du moins effleurer
grâce à la langue. Thème incontournable, pour
tous, même pour ceux qui ne veulent pas se
raconter et qui se retrouve, d'une manière ou
d'une autre, à le faire.
Cristina Fraccaro
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LA (Linguistic Autobiography) in a
secondary school in Pavia
The activity was planned to advance in small
steps enabling students to progress smoothly to
the production of a LA.
I worked with a Secondary school class (11-12
years old) of a school in a suburb of Pavia where
there are many immigrants from the South of
Italy (come between ‘50s and ‘70s) and, now,
many immigrants from other Countries (above all
Romania, North Africa and South America). They
study, as foreign languages, English and Spanish.
I prepared four posters to stick Post-it on:
* A planisphere of the languages spoken in
school and in class using two outline maps: one
of the world and one of Italy
* Linguistic family tree, making them write
familiar words, phrases in their local dialect,
sentences each one remember from their parents
* Words of affection, sweet sentences of the
childhood, related to the familiar context
* Story of my name: everyone writes his
name and what he thinks about it, about his
history, his importance and his defects
The preparation of the posters (that must be
selected depending on the target and on the
teacher’s needs) requires a careful discussion that
has to allow everybody to follow it with empathy
and to transfer feelings and reflections in his
story.
It’s easy that, at first, a person doesn’t think
about local dialect, learned languages or,
sometimes, wants to hide a part of his history.
Working on it with the group, on the contrary,
allows to share and widen everyone’s
consciousness, considering the autobiography as
a means to take care of one’s self and as a little
step toward the metacognitive’s reflection about
everyone’s relationship with languages.
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Work’s atmosphere and setting must be as
‘circular’ as possible in order to allow everybody
(teacher included) to work to create this
atmosphere and to know individual productions.
Languages ospitality (the exchange) and the
game (the pleasure to play with languages as in
some poster) must circulate in this activity from
the beginning.
Then students wrote, as final product, their
linguistic autobiography and, exchanging their
sheets, they gave a title to a classmate’s story.
Italiano con gli amici, spagnolo in famiglia e Due
lingue perfettamente in armonia
(Italian with friends, Spanish with the family and
Two languages perfectly consistent) are two
interesting titles because they summarize
perfectly some immigrant students’ stories.
Reading writers’ linguistic autobiography revealed
very useful. In particular the one of Rodriguez
that tell with dramatic shades when his parents
decided to stop talking the familiar language at
home.
The ppt with conclusions is visible on the website
www.pluri-la.eu.
Gipo Anfosso
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Les journées de Pavie
(du 20 au 23 février
2014) ont été le
couronnement d'un travail
collectif d'élaboration, de mise en réseau,
de création de matériaux pour des publics variés
réalisé par tous les partenaires dans des
contextes divers, grâce à la communication
assurée par le site www.pluri-la.eu .
Les publics avec lesquels les partenaires ont
travaillé étaient très hétérogènes : des adultes
dans des contextes de formation, des femmes
illettrées issues de l'immigration, des étudiants
d'Université, des enseignants et des formateurs
d'adultes.
Tous les membres de ces groupes avaient en
commun une histoire langagière et culturelle
intéressante et singulière et avec eux les
formateurs responsables de chaque institution
partenaire ont pu mettre en œuvre l'activité de
construction de biographies langagières et ont pu
identifier les éléments qui avaient caractérisé les
itinéraires à travers les langues de chacun et les
facteurs qui avaient favorisé ou rendu difficile
l'acquisition de leurs langues.
Les activités mises en place lors de la journée du
21 février ont été réservées au public des
participants locaux et européens qui avaient déjà
travaillé avec le groupe des partenaires. Pendant
la journée 8 ateliers ont été réalisés sur des
thèmes liés au rapport de chacun aux langues.
Chaque participant a pu suivre au moins deux
ateliers. Des membres des staffs des partenaires
ont été les animateurs.
Articulée sur 3 tables-rondes, la conférence a
permis aux chercheurs et formateurs qui avaient
travaillé sur le sujet de se confronter et
d'approfondir des nœuds théoriques importants.
L'intervention finale de M. Abraham Bengio a
ouvert des perspectives intéressantes sur le
travail que l'on pourrait faire au niveau
institutionnel dans les différents contextes.Tous
les très riches matériaux produits pour la
rencontre (en 2 ou 3 langues) seront bientôt mis
sur le site de Pluri-la.
Eleonora Salvadori
23
Une expérience au TFA de l’Université de
Pavie (mai 2013) et avec des étudiants
universitaires
(1) Les notions de plurilinguisme et de
“complexité” auxquelles nous sommes attachés
n’auraient pas pu être mieux exprimées que par
ces mots de Stefan Zweig.
Je me suis contraint depuis des années (et
souvent contre mon propre sentiment) à ne pas
attribuer des valeurs morales aux communautés.
Il n’y a pas de justice, de liberté, de courage dans
un peuple alors qu’un autre en serait dépourvu:
je connais et j’aime des hommes (...) j’aime les
langues et leurs esprits divers, mais je ne vois
dans les Etats que des formes contingentes.
Stefan Zweig, Correspondance, 1897 – 1919,
Grasset, Lettre à Richard Dehmel, sans date (12
juillet 1919?)
L’hypothèse que nous avons voulu formuler et
mettre à l’épreuve est la suivante: les constats
d’échec, les sentiments d’insatisfaction totale ou
partielle sur le plan des dispositifs didactiques et
sur le plan des retours, des vécus des apprenants,
pourraient trouver leur origine dans: la
“dissymétrie” des locuteurs, la verticalisation du
savoir,; ils orientent la prise de parole et le
contrôle du discours, et enferment l’enseignant
dans un rôle dont les contours ne sont pas
toujours conscientisés. Nous avons voulu faire
émerger cela à travers l’AL.
(2) Nous avons proposé, dans le cadre du TFA
auprès de l’Université de Pavie, à un groupe de
futurs enseignants de FLE (et, en général, de
LES) d’entamer un processus de réflexion à la fois
sur le pluriliguisme et sur les autobiographies
langagières.
24
Les principaux axes de ce module de formation
sur l’AL étaient les suivants:
- pertinence et retombées professionnelles
pour les sujets narrateurs de cette réflexion sur
leurs parcours langagiers;
- rapports entre les éléments précédents et
les choix professionnels; ainsi que les processus
de mise en oeuvre de cette re-construction selon
un continuum “passé-présent-futur”;
- l’AL et le plurilinguisme comme un
instrument didactique/pédagogique, sous un
angle didactologique;
- l’hypothèse selon laquelle les
représentations construites au fil des “parcours
langagiers” des enseignants de langues
étrangères ou de LM étaient / sont bien au centre
du projet didactique et que cette hypothèse n’est
pas encore reprise dans les parcours de formation.
Quelques réflexions sur les AL des enseignants
(a) Langue d’écriture: tous les textes ont été
rédigés en français.
(b) Structure, progression: deux parcours
différents pour une même structure linéaire
Seulement dans deux textes sur cinq, les
personnes déclarent ne pas savoir pourquoi elles
en sont arrivées à enseigner la langue. D’où la
volonté de “partir à la recherche” d’indices
significatifs. En effet, les deux textes offrent des
aller-retour temporels, des pauses, des
oscillations, confirmant cette volonté de “quête”.
(c) A part dans un seul texte,, le thème de la
variété dialectale du territoire italien est abordé.
(d) Questionnements
Les enseignants , à notre surprise, n’ont pas
analysé les contradictions vécues en tant
qu’apprenants, entre le tout-grammaire et le
grammaire-jamais.
(...)Ma mère m'avait alors inscrite à un cours
d'anglais qui se tenait dans une école de langues
(...)après deux ans de cours j'ai dit à ma mère
que je ne voulais plus y aller car l'enseignant
n'expliquait pas la grammaire et je n'apprenais
rien...
25
Mais mon véritable contact avec la langue
étrangère a été au collège, juste avec le français.
(...) Je (me) souviens des leçons de règles de
grammaire, verbes, exercices, phrases à traduire,
mais on ne parlait jamais en français.
(3) Les AL des étudiants universitaires (Fac de
Langues, Université de Pavie, I année, récoltées
durant l’année académique 2012-2013)
L’acquisition d’une langue passe à travers une
multiplication des supports, des sources. La
“grammaire” se construit sur cette base. Ainsi,
traduire des chansons, chanter, lire (et surtout
“ne pas traduire” la littérature parce qu’une
langue est “intraduisible”) sont autant d’éléments
qui mettent en avant qu’appréhender,
s’approprier d’une langue et d’une culture est un
proecssus complexe. Car la langue permet de
communiquer, d’échanger. Mais aussi d’effacer
les différences, faire un travail de médiation. Pour
que personne ne soit en “reste” parce qu’il ne
sait pas parler la langue dominante.
A
Molto utile per me, per imparare le lingue
straniere, è stato l’esercizio di tradurre le canzoni.
Spesso rifletto come il bilinguismo ha cambiato la
mia vita. Ad un certo punto ho realizzato che i
miei “due mondi”, quello (...) e quello (...)si sono
uniti, e mi veniva naturale gestire entrambe le
lingue come se fosse una sola. (...) Vivendo in
(...) ho conosciuto anche il dialetto (...) grazie al
mio marito e la sua famiglia. Non lo parlo, ma lo
capisco.
B
Riflettere sulla mia autobiografia linguistica
significa riflettere su me stessa, la mia storia, un
po’ la mia vita.
C
(...) mi ha attratto non tanto la lingua in sé (...)
quanto invece apprenderla per un fine: poter
leggere la sua letteratura in lingua originale,
senza la costrizione di alcuna traduzione,(....)
26
D Mi ricordo quante risate facevamo quando
dovevamo scrivere e poi recitare le
‘dramatisations’, o quando ci faceva cantare
canzoni a squarciagola (alcune anche veramente
pessime come ‘Moi Lolita’ di Alizée!).
Un élément particulièrement frappant est que,
pour deux d’entre elles, l’italien est la langue
seconde. Or, l’apprentissage scolaire de leur L1,
dans un contexte italien, les a complètement
déroutées. Elles ne “reconnaissaient” pas leur
langue maternelle; elles croyaient qu’elles ne la
“connaissaient” plus.
Les AL peuvent orienter ou ré-orienter nos
pratiques didactiques, pour accepter que le
“territoire” de la classe de langue soit partagé,.
Les contours peuvent être revus, redéfinis, sans
pour autant mettre en “péril” les progrès de
l’apprentissage. Pratiquer la littérature, l’oralité,
communiquer et se faire reconnaitre comme
acteur social, dans un rapport paritaire: autant
d’enjeux qui enrichissent, redistribuent,
renégocient mais surtout déritualisent nos
identités pour en (co-) construire de nouvelles.
Processus ouvert, sans cesse en mouvement,
sans cesse renouvelé et renouvelable.
Il ne s’agit plus désormais, en effet, de préparer
seulement nos élèves à un «parler avec» dans le
cadre de rencontres initiales et ponctuelles avec
des étrangers, mais aussi et surtout à un «vivre
ensemble» dans une société multilingue et
multiculturelle, ainsi qu’à un «travailler
ensemble» dans un espace universitaire et
professionnel en voie d’intégration au niveau
européen. (Christian Puren, 1994 )
Thérère Manconi
27
At the meeting in Olsztyn, 17-20 October 2013,
one of the working groups was tasked to reflect
on the question of the analysis of linguistic
autobiographies [ AL ] . Among other things, it
was concluded that it would be important to
develop a framework of analysis that somehow
understood the levels macro, meso
(intermediate) and micro of the individuals (to
focus the understanding of the process,
surrounding the acquisition, use and grasp of
language, only at the micro level, arose as too
reducer).
The aim is to look at the language / expression
from the narrowest part of the telescope (and not
from the widest part, as if everything was to be
reduced to the language ): the understanding of
the use and connection of the individuals to the
language ( s ) goes through understanding of
variables such as history, politics , social
networks , family , friends , etc. .
In this sense, in the meeting of Pavia, the
Training Centre of Almada, presented a grid ( still
under construction ) which includes dimensions
and indicators that capture different levels of
analysis.
Grid shown:
Three levels of analysis: macro ( universal
history ), meso ( Establishes the connections
between macro and micro level) and micro
( individual - Subjective )
Concept Dimensions Indicators
Universal history - History - what was
happening in the countries the subject mention
Politics - what was happening in the countries the
subject mention
Linguistic Autobiography Social Capital
[ Emphasizes a wide variety of quite specific
benefits that flow from the trust, reciprocity ,
information and cooperation associated with
28
social networks. Social capital creates value for
the people who are connected ]
Social networks - social structure shared by
individuals or organizations that share something
in common
Professional networks - social structure shared by
individuals or organizations who have professional
interests
Community networks - established in
neighbourhoods or cities
Individual
Single Family
School
friends
learning process
childhood
Migration pathway
It was called the group's attention to one of the
problems we encountered immediately, in
implementing this grid: In the AL we did not find
any reference to "social capital " ( meso scale ).
We didn´t find it because, actually, we focused
our collection only at the micro level - what was
asked to individuals, either within the classroom
or in other areas ( eg, in their homes), was that
they thought and reflected the importance that
the language has for themselves. (we used the
telescope " unlike " - we looked at the language
from the widest part of this hereof). It doesn´t
mean that this procedure is wrong - this is
actually one of the ways to address this problem .
But that is not our most recent proposal.
We are, at the moment, applying the script to a
group of Moldovan women (League of Moldovan
women in Portugal. Results will be presented at
the next meeting in Paris.
Claúdia Vaz
29
The International Mother Language Day by Pavia
The International Mother Language Day is celebrated on February 21
and it was proclaimed by UNESCO in November 17, 1999. This day is
celebrated annually by States members of UNESCO to promote
multilingualism and linguistic and cultural diversity.
This year, Pavia was the place where was celebrated this special day
with the big Team of PLURI-LA Project. The environment and context breathed and sweated linguistic
diversity with a puzzle composed of plural autobiographies that showed with content and sounds very
different from each other.
I was there!
The atmosphere reminded me of the story of the "Tower of Babel", but here we all understood each other,
using English and French as lingua franca, without leaving aside our mother tongue.
As a member of the Portuguese team, I gave my contribution to the celebration of this day, sharing the
activities that I conducted with my Multilingual Class in my school and promoting a “First Portuguese Lesson”
in a short session of introduction to the Portuguese language, without passing through the Cape Verdean
Creole which is my first language. I loved it!
This meeting was a wonderful learning moment. Thank you to all of you.
Here I leave a remembrance of my passage by Pavia in my mother tongue (Cape Verdean Creole), in my
second language (Portuguese) and in the foreigner language (English).
NA GETU Y NA GOSTU SENTIMENTU-L TÉRA
Bai PALAVRA!
Dja bu grandi dja
y pa bu ser grandi sima debe ser
bu ten ki kóre mundu
na getu y na gostu
di sentimentu-l TÉRA
Bai PALAVRA!
Dja bu livri dja
y pa bu ser livri sima debe ser
bu ten ki dizáfia ténpu
sen burgonha na rostu
sen ndjutu bu nómi
30
Papiadu na ton di si konduta
xapatá-xapatá txon-txon
sen medu
na kriolu klaru y karu
pa bu tistimunha dianti-l mundu
kultura y amor síviku
dun povu sakédu na forsa-l si osu
ki kria a si manera
na ninhu konsagradu-l si sórti
si arti di sta na mundu
si pasu di konpasa ku ténpu
santadu ku forsa di létra
na A-B-C di tudu skóla
Pabia!
Ónti dialétu (pontu)
kriolu oji (dos pontu)
manhan língua (pont’y vírgula)
verdianu más manhan (ritisénsia)
y verdianu pa tudu ténpu
Kaká Barboza, Son di Virason, 1996
AO JEITO E AO GOSTO DO SENTIMENTO DA TERRA
Vai PALAVRA!
Já és grande
e para seres grande como debe ser
tens que percorrer o mundo
ao jeito e ao gosto
do sentimento da TERRA
Falada ao tom da sua conduta
terra-a terra
sem medo
num crioulo claro e caro
para testemunhares diante do mundo
a cultura e o amor cívico
De um povo firme na força dos seus ossos
que criou à sua maneira
no ninho consagrado da sua sorte
a sua arte de estar no mundo
Vai PALAVRA!
Já és livre
e para seres libre como debe ser
tens que desafiar o tempo
sem vergonha na cara
sem menosprezar o teu nome
registado com a força das letras
no A-B-C de todas as escolas
Para quê!
Ontem dialeto (ponto)
Crioulo hoje (dois pontos)
amanhã língua (ponto e vírgula)
cabo-verdiano depois de amanhã (reticencias)
e caboverdiano para sempre
31
o seu passo de compassar o tempo
Kaká Barboza, Son di Virason, 1996
(Tranlation: Ana Josefa Cardoso)
IN THE WAY AND LIKE THE FEELING OF THE HOMELAND
Go WORD!
You're great and to be great as it should be
you have to travel the world in the way and the like
the feeling of the HOMELAND Spoken in the tone of his conduct
In the stylish land without fear
in a clear and costly Creole to testify before the world
the culture and civic love of a people stand on the strength of
their bones who created in their own way
in the consecrated nest of their luck
their art of being in the world Their step of starting time
Go WORD!
You're free and to be free as should be
you have to challenge the time without shame in your face
without belittling your name recorded with the strength of the letters
in A-B-C of all schools
For what! Yesterday dialect (full stop)
Creole today (two points) tomorrow language (semicolon)
Cape Verde after tomorrow (omission points)
and Cape Verdean forever
Kaká Barboza, Son di Virason, 1996
(Translation: Ana Josefa Cardoso)
Pavia, 21-02-2014 Ana Josefa Cardoso
32
Workshop 4 AM
Language activities/Activités langagières/
Attività linguistiche by Ana Josefa Cardoso
Given that February 21 is International Mother
Language Day, I suggest conducting activities 2.
The first one is a presentation of the activities of
the Multilingual Class, which will conclude with a
brief approach to the Cape Verdean creole which
is my mother tongue. The second activity is a
Portuguese lesson on “Personal Identification”.
1- Presentation of the activities of the
Multilingual Class
Investigating the linguistic autobiography of the
family and doing the sociolinguistic
characterization of the school. I propose a
presentation about how we introduce the
linguistic autobiography with the students of the
Multilingual Class and what methodology we use
to work with them and some examples of their
final work.
Aim: To share methodologies we used to promote
language awareness and knowledge of the
linguistic diversity of the school.
Duration: 1h
2- The First Portuguese Lesson / Personal
Identification
Aim: To learn how to make a brief personal
introduction in Portuguese (name, age, birthplace,
occupation, and mother tongue) questioning and
answer.
Duration – 2 h
Le 21 Février étant la journée Internationale de la
Langue Maternelle, je propose d'animer deux
activités. La première est la présentation des
activités dans une classe multilatérale, qui se
terminera par une brève approche du créole
Capverdien qui est ma langue maternelle. La
seconde activité est une leçon de Portugais sur
“L'Identification personnelle”.
1. Présentation des activités dans une classe
multilingue
Enquêter sur l'autobiographie langagière de la
famille et introduire une caractérisation
sociolinguistique de la classe. Je propose une
présentation des méthodes utilisées pour
introduire les autobiographies langagières avec
les élèves d'une classe multilingue et des
approches adoptées pour travailler avec eux et
quelques exemples de leurs produits finaux.
33
Objectif: Mutualiser les approches che nous
adoptons pour promouvoir la prise de cosncience
langagière et la connaissance de la diveristé
linguistique à l'école.
Durée 1 heure
2- La première leçon de Portugais /
Identification personnelle
Objectif: Apprendre comment faire une brève
intrdouction personnelle en Portugais (nom, âge,
lieu de naissance, profession, et langue
maternelle) en posant des questions et en
répondant.
Durée 2 heures
Pavia 21/02/2014
Workshop 4, Mattino
Attività linguistiche
Conduce Ana Josefa Cardoso
Al fatto che il 21 febbraio ricorra la Giornata
Internazionale della Lingua Madre è legata la mia
scelta delle due attività che vi propongo.
La prima riguarda la presentazione di attività
svolte nella classe multilingue, con, a conclusione,
un piccolo saggio della lingua creola di Capo
Verde, che è la mia lingua madre. La seconda è
una lezione di portoghese sulla “identificazione
personale”.
Presentazione delle attività nella classe
multilingue.
Ricerca finalizzata all’elaborazione
dell’autobiografia linguistica a partire dalla
famiglia e quadro sociolinguistico del contesto
scolastico. La mia presentazione riguarda:
come noi introduciamo gli studenti della classe
multilingue all’autobiografia linguistica, quale
metodologia usiamo lavorando con loro e
alcuni esempi dei loro elaborati finali.
Obiettivo: condivisione delle metodologie da noi
utilizzate per promuovere la consapevolezza
linguistica e la conoscenza delle diversità
linguistiche all’interno della scuola.
Durata: 1h
2- La prima lezione di portoghese
Identificazione personale
Obiettivo: imparare a fare una breve
presentazione di sé in portoghese (nome, età,
luogo di nascita, attività lavorativa, lingua madre)
attraverso domande e risposte.
Durata – 3h
Adelaide Paredes Silva
34
Activity on
Proverbs/activité sur les proverbes/attività
sui proverbi
*The use of proverbs to the knowledge of a
foreign language is of fundamental importance for
understanding the social and cultural aspects of
the target language.
And because translations are not possible “to the
letter”, we present a website that corroborates it.
http://p3.publico.pt/vicios/hightech/4955/portug
uese-sayings-do-carapau-de-corrida-ao-racing-
mackerel
* This site
(https://www.facebook.com/PortugueseSayings),
shows evidence of the existence of similar
sayings.
* This other site
(http://www.hkocher.info/minha_pagina/franco/fr
anco1.htm), proves that they are going to be
adapting to the cultural differences of each
particular language.
Proposal Activity
Provide most common sayings in Portuguese and
ask various partners to write the equivalent in
their own language, in order to determine the
differences (language of culture).
Activity upon images / Tales
From some pictures (adaptable to different age
groups), each country will create its own history.
Some suggestions:
Activité sur Proverbes
* L'utilisation des proverbes à la connaissance
d'une langue étrangère est d’ une importance
essentielle pour la compréhension des aspects
sociaux et culturels
de la langue cible.
Et parce que les traductions ne sont pas possibles
"à la lettre", nous présentons un
35
site Web qui corrobore.
http://p3.publico.pt/vicios/hightech/4955/portug
uese-sayings-docarapau-
de-corrida-ao-racing-mackerel
Ce site
(https://www.facebook.com/PortugueseSayings),
preuve l'existence de expressions similaires. *
Cet autre site
(http://www.hkocher.info/minha_pagina/franco/fr
anco1.htm ), preuve
qu'ils vont être adapter aux différences
culturelles de chaque langue particulière.
Proposition d'activité
Partager d’expressions plus courantes en
portugais et demander à divers partenaires pour
écrire l'équivalent dans leur propre langue, afin
de déterminer les différences (langue de la
culture).
Activité sur images / Contes
De quelques images (adaptables à différents
groupes d'âge), chaque pays doit produire sa
propre histoire. Quelques suggestions:
Attività sui proverbi
*L’uso dei proverbi è di fondamentale importanza
per la conoscenza di una lingua straniera in
quanto offre la possibilità di comprendere gli
aspetti sociali e culturali della lingua target.
Le traduzioni letterali dei proverbi non sono
ovviamente possibili, come dimostra questo sito:
a comprensione The use of proverbs to the
knowledge of a foreign language is of
fundamental importance for understanding the
social and cultural aspects of the target language.
And because translations are not possible “to the
letter”, we present a website that corroborates it.
http://p3.publico.pt/vicios/hightech/4955/portug
uese-sayings-do-carapau-de-corrida-ao-racing-
mackerel
* Questo sito
(https://www.facebook.com/PortugueseSayings),
mostra che esistono detti simili in lingue diverse.
* Questo altro sito
(http://www.hkocher.info/minha_pagina/franco/fr
anco1.htm), dimostra che i modi di dire tendono
36
ad adattarsi in base alle differenze culturali di
ogni singola lingua.
Attività
Si presentano i detti portoghesi più comuni e si
chiede ai vari partners di trovare i loro equivalenti
nella propria lingua, per individuare le differenze
(lingue di cultura).
Attività con immagini/ Narrazioni
A partire da alcune immagini (possibilità di scelta
anche in base all’età dei partecipanti), ogni paese
creerà la propria storia. Alcuni
suggerimenti:Attività sui proverbi
*L’uso dei proverbi è di fondamentale importanza
per la conoscenza di una lingua straniera in
quanto offre la possibilità di comprendere gli
aspetti sociali e culturali della lingua target.
Le traduzioni letterali dei proverbi non sono
ovviamente possibili, come dimostra questo sito:
a comprensione The use of proverbs to the
knowledge of a foreign language is of
fundamental importance for understanding the
social and cultural aspects of the target language.
And because translations are not possible “to the
letter”, we present a website that corroborates it.
http://p3.publico.pt/vicios/hightech/4955/portug
uese-sayings-do-carapau-de-corrida-ao-racing-
mackerel
* Questo sito (https://www.facebook.com/PortugueseSayings), mostra
che esistono detti simili in lingue diverse.
* Questo altro sito
(http://www.hkocher.info/minha_pagina/franco/franco1.htm), dimostra
che i modi di dire tendono ad adattarsi in base alle differenze
culturali di ogni singola lingua.
Attività
Si presentano i detti portoghesi più comuni e si chiede ai vari
partners di trovare i loro equivalenti nella propria lingua, per
individuare le differenze (lingue di cultura).
Attività con immagini/ Narrazioni
A partire da alcune immagini (possibilità di scelta anche in
base all’età dei partecipanti), ogni paese creerà la propria
storia. Alcuni suggerimenti:
37
Vanda La Salete
38
PLURILINGUALISM - LANGUAGE AUTOBIOGRAPHIES - THE ROMANIAN EXPERIENCE
Having in view the objectives of the project, The Romanian team`s activities can be summarized as follows:
39
RÉFLÉCHIR SUR SA PROPRE AUTOBIOGRAPHIE
LANGAGIÈRE Groupe cible (les autobiographés): 12
enseignants de FLE (anciens étudiants en Master à
la Faculté
des Lettres de l’Université «Vasile Alecsandri» de
Bacău)
Contexte : 2 rencontres non formelles dans la salle
du Conseil de l’Université
Objectifs :
Pour l’autobiographeur :
- connaître et prendre conscience des difficultés
langagières (dans l'apprentissage et l'utilisation) et
des différences culturelles ;
- comprendre la manière dont il faut développer et
adapter les méthodes d'enseignement afin de
répondre aux besoins et à la spécificité des groupes
d'apprenants ;
- sensibiliser les sujets à l’importance des stratégies
et des techniques efficaces d'apprentissage des
langues ;
- trouver une continuité et une application
didactique aux informations fournies et aux
compétences formées par le cours de Discours
subjectif dispensé en Master 2.
Pour les autobiographés :
- réfléchir sur ses propres expériences linguistiques
et culturelles ;
- réfléchir sur sa propre identité, sur les concepts de
multilinguisme multiculturalisme, culture minoritaire
et sur les interactions culturelles dans la perspective
de l'apprentissage des langues étrangères ;
- saisir les différences et les similitudes entre le
récit autobiographique littéraire et l’AL ;
- réfléchir sur les techniques qui rendent
l’apprentissage des langues plus efficace.
Description de l’activité :
40
Tous les sujets ont suivi pendant leurs études
universitaires notre cours portant sur
l’autobiographie littéraire. Cela a permis à beaucoup
d’entre eux d’avoir une vision un peu plus élargie et
des opinions avisées sur les notions d’identité et
d’altérité, de diction et de fiction et sur la spécificité
de la construction narrative du récit
autobiographique. Compte tenu de la profession
exercée par nos sujets, notre enquête a eu une
forte dimension didactique, visant à exploiter
l’expérience professionnelle plus ou moins longue
des enseignants autobiographés.
Dans la première séance, nous avons présenté à
nos sujets le concept d’autobiographie langagière,
en essayant de nous appuyer sur leurs
connaissances antérieures concernant
l’autobiographie littéraire. Il y a une relation
d’inclusion entre l’autobiographie langagière (AL) et
la narration autobiographique. L’autobiographie
langagière constitue un sous-genre de cette
dernière. Tandis que l’autobiographie aborde une
thématique plus vaste, l’AL est une narration où une
personne raconte sa vie abordant une thématique
spéciale, à savoir ses rapports avec les langues. Elle
recrée l’histoire et la vie des
langues parlées par un individu au cours de son
parcours existentiel (acquisition, apprentissage,
motivations, conditions d’utilisation, etc.)
Ensuite, nous leur avons offert comme modèle deux
exemples d’AL écrites et avons entamé une petite
discussion autour de celles-ci. Nous leur avons
proposé d’écrire leur propre AL en français, en
s’appuyant (sans obligatoirement le respecter) sur
le schéma que nous présentons ci-dessous :
1. Langues connues (maternelle, étrangères).
Langue(s) de votre famille (parents, grands-parents,
etc.)
2. Le parcours et le contexte
d’acquisition/apprentissage : où ? (famille, école,
cours de langues, apprentissage autonome, etc.) ;
quand ? comment ? Niveau de connaissance.
3.Les expériences linguistiques et culturelles les
plus importantes :
a) contacts linguistiques qui ont influencé vos
motivations et l’apprentissage (amis, famille,
41
professeurs, amour, voyages, lecture, films, sport,
etc.) ;
b) les expériences interculturelles les plus
significatives (les contacts directs avec un pays
étranger et/ou avec ses
habitants, les connaissances acquises sur l’histoire
et la civilisation d’un pays, les contacts linguistiques
ou
l’utilisation d’une langue à l’école ou au travail, les
projets, etc.)
Dans la description de vos expériences
interculturelles, vous pouvez prendre en
considération les aspects suivants :
- représentations de l’altérité – vos images des pays
visités /vs / les images stéréotypées véhiculées par
les médias ;
- les différences perceptibles de comportements et
de modes de vie (vie de famille, école, loisirs) ;
- des choses frappantes: fâcheuses, amusantes,
troublantes ou
embarrassantes ;
- les malentendus dus à la méconnaissance de la
langue ou de l’autre civilisation ;
- la perception acquise sur l’autre civilisation ;
- la perception acquise sur votre propre culture ;
- la manière dont cette expérience vous a
transformés.
4. Facteurs personnels:
- que représente pour vous la connaissance
d’une/des langue(s) ? Pourquoi apprendre une
langue ?
- quelles langues aimeriez-vous encore connaître ?
Pourquoi ?
- événements négatifs/positifs de votre histoire
langagière
- vos rapports avec les langues :
passé/présent/avenir: amour, haine, indifférence,
curiosité, fascination, etc.
- la manière la plus efficace, selon vous, dont on
peut apprendre une langue étrangère.
- réfléchissez sur l’influence des expériences vécues,
sur vos rapports avec la/les culture(s) et la/les
42
langue(s) et sur leur place dans votre parcours
individuel.
Dans la deuxième séance, les sujets ont apporté
leurs AL et, faisant un retour réflexif sur leur travail
d’écriture, ont répondu par écrit au questionnaire
suivant :
Questionnaire post-écriture :
1. Qu’est-ce que, selon vous, l’identité linguistique ?
2. Ecrire son AL a-t-il été utile pour la connaissance
de soi et pour la construction de votre identité
linguistique ? Pourquoi ?
3. Est-ce que l’écriture de votre AL a changé
quelque chose dans votre perception des langues et
de leur acquisition ?
4. Comment les AL pourraient-elles vous faciliter la
compréhension de l’autre ?
5. Est-ce que les AL peuvent être une démarche
nécessaire pour se familiariser avec les notions de
multilinguisme et de multiculturalisme ?
6. Quel est, selon vous, l’impacte des AL sur le
processus d’enseignement/acquisition d’une
langue ?
7. Les AL sont-elles un exercice utile pour les
enseignants et les apprenants ? Comment peut-on
les mettre à profit ?
8. Y-a-t-il, selon vous, des points faibles dans la
pratique des AL ?
9. Avez-vous rencontré des difficultés dans l’écriture
de votre AL ? Lesquelles ?
10. Est-ce que les souvenirs liés à votre parcours
linguistique ont été faciles à récupérer ?
11. La diction et la fiction se rejoignent-elles dans
votre récit ? Est-ce une chose volontaire ou
involontaire ?
12. Laquelle des formes suivantes vous semblent la
plus efficace pour
comprendre son parcours linguistique et ses
rapports avec les langues : la narration, l’interview,
l’entretien, le questionnaire écrit ? Argumentez !
Exemplification:
Avez-vous rencontré des difficultés dans l’écriture
de votre AL ? Lesquelles ?
Les autobiographés (sauf 4 qui ont donné une
réponse négative) ont identifié certains
43
empêchements, parmi lesquels les plus fréquents
sont: le choix des événements à raconter, des
difficultés d’ordre formel (le choix d’une structure
du récit et du style), la difficulté de ressusciter
certains souvenirs, les effusions sentimentales:
« Dans mon autobiographie langagière, je peux dire
que j’ai eu quelques difficultés au moment où j’ai dû
choisir les informations les plus pertinentes, mais
aussi la formulation pour ne pas ennuyer “mon
lecteur”. (Carmen C.)
« Oui, j'en ai rencontré. La principale difficulté a été
de sélecter l'information la plus pertinente et la plus
utile et j'ai eu du mal aussi à trouver des épisodes
qui éveillent l'intérêt du lecteur.» (Carmen P.)
«(…) je ne savais pas exactement l'ordre ou le
schéma que je dois suivre et la quantité des
détails.» (Mirabela M.)
«(…) c’est l’oubli qui intervient, le simple oubli. La
mémoire est volage, capricieuse et infidèle. (Mihaela
B.)
« J’ai dû tout d’abord me souvenir de mon début
linguistique. Ensuite, il y a eu beaucoup de
sentiments que j’ai éprouvés et j’ai été sur le point
d’écrire une AL trop détaillée et trop chargée de
sentiments.» (Gabriela R.)
« Oui. J'ai eu du mal à me souvenir les étapes de
contact avec toutes les langues étrangères et aussi
j'ai eu du mal à trouver mes mots pour raconter
cette expérience».
(Luminiţa R.)
Il faut remarquer ici que l’idée d’un lecteur potentiel
influence beaucoup les décisions du scripteur, lequel
ne peut jamais ignorer sa présence et ses réactions
futures. Cette figure est, consciemment ou non,
responsable de la plupart des «affres de l’écritures»
ressenties par nos sujets.
Maricela Strungariu, „Vasile Alecsandri”
University of Bacău, Romania
44
REFLECTIONS ON ONE’S OWN LANGUAGE
AUTOBIOGRAPHY
Target group (subjects): 14 English teachers
(former students of the Faculty of Letters at "Vasile
Alecsandri" University of Bacau)
Context: 2 non-formal meetings at University
Objectives:
For the autobiographer:
- getting knowledge and awareness of language
difficulties (in learning and use) and cultural
differences;
- understanding the need to develop and adapt the
teaching methods to meet the needs and specificity
of the learners;
- making subjects aware of the importance of
effective strategies and techniques for language
learning;
For the subjects:
- reflecting on their own linguistic and cultural
experiences;
- reflecting on their own identity and on the concept
of multilingualism, multiculturalism, minority culture
and cultural interactions from the perspective of
learning foreign languages;
- reflecting on the techniques that make language
learning more effective.
Description of the activity
During our first meeting, we presented our subjects
the concept of language autobiography. While
autobiography covers a broader thematic, LA is a
narrative in which a person tells his/her life
addressing a special theme, namely his/her
relationship with languages. LA recreates the history
and life of the languages spoken by an individual
during his existential journey (acquisition, learning,
motivations, conditions, etc.).
Then we gave two examples of written LAs and
started a little discussion around them. We asked
45
our subjects to write their own language
autobiographies in English, relying (but not
necessarily respecting) the pattern that we present
below:
Known languages (native, foreign). Language(s) of
your family (parents, grandparents, etc)
2. Background and context of the acquisition /
learning: where? (family, school, language courses,
independent study, etc.) when? how? Level of
knowledge.
3.The most important linguistic and cultural
experiences:
a) linguistic contacts that have influenced your
motivations and learning (friends, family, teachers,
love, traveling, reading, movies, sports, etc.).
b) the most significant intercultural experiences
(direct contact with a foreign country and / or its
inhabitants, things learned about the history and
civilization of a country, language contacts or the
use of a language in school, at work or during
projects, etc.).
In the description of your intercultural experiences,
you can consider the following aspects:
- representations of otherness - images of the
countries visited / vs / the stereotypical images in
the media;
- perceptible differences in behavior and lifestyles
(family life, school, leisure);
- striking things: annoying, funny, disturbing or
embarrassing;
- misunderstandings due to unfamiliarity with the
language or the other civilization;
- the acquired perception upon the other
civilization;
- the acquired perception upon your own culture;
- how this experience has transformed you.
4.Personal factors:
- what does it mean to you to know a / language
(s)? Why learn a language?
- what other languages would you like to know?
Why?
- negative / positive events in your language history
- your relationship with languages: past / present /
46
future: love, hate, indifference, curiosity, fascination,
etc..
- the most effective way, according to you, in which
you can learn a foreign language.
- reflect on the influence of experiences you lived,
on your relationship with culture(s) and /
language(s) and their place in your individual
journey.
During our second meeting, subjects came with
their language autobiographies and, making a
reflexive return on their written work, they provided
answers to the following questionnaire:
Post-writingQuestionnaire:
1. What is, in your opinion, linguistic identity?
Do you think that writing one`s own language
autobiography contributes to self-awareness and
the construction of one`s own identity?
You have written your language autobiography. Has
this contributed to the change of your perception
regarding foreign language acquisition?
Do you think that language autobiography is a
necessary step towards getting familiar with such
concepts as multilingualism and multiculturalism?
What, do you think, is the impact that language
autobiography might have on the process of
teaching/learning a language?
Have you encountered any difficulty in writing your
own language autobiography? What difficulties?
Was it easy for you to remember your experiences
with different languages?
What do you think is the most efficient form for the
understanding of one`s linguistic „journey” and of
the relationship with the foreign language(s): the
narrative form, the interview, or the questionnaire?
(that is, to write a narrative about the language
experience, to answer questions about it or to fill in
a questionnaire about your language(s)
experience?) Give arguments.
47
Example:
What, do you think, is the impact that language
autobiography might have on the process of
teaching/learning a language?
All subjects agree upon the fact that language
autobiography has implications both on the process
of teaching and on the process of writing.
As far as the teaching process is concerned,
language autobiography:
may help teachers “become more tolerant of the
pupils’ mistakes as you remember making such
errors yourself” (Ana-Maria A.)
may “help the teacher find the best teaching and
stimulation methods” (Ioana B.)
may help teachers find “the most and the least
effective ways of teaching [...] a language” (Raluca
G.) and the best approaches to be used “in order to
determine the students to learn” (Anca G.)
may help teachers further adjust their “methods of
teaching and use language learning activities so as
to improve students’ performance” (Nadia M.)
For the learning process, language autobiography:
may “enhance student motivation particularly by
making students aware of what they know and
would like to know” (Ioana B.)
may help students “share with the others his/her
ways of learning foreign languages, the difficulties
encountered and the feelings experienced” (Nadia
M.)
may help students “reflect at the way in which they
acquired the language” (Maria T.)
Raluca Galiţa, “Vasile Alecsandri” University of
Bacău, Romania
48
HOW I LEARNED ENGLISH
Members of the target group of highschool teachers of English worked with their own target groups. The
result: the activity How I learned English (language experience through drawings).
Ana Maria Andrioai
49
Célébrer la langue, célébrer la vie
Le temps de notre rencontre à Pavia, dans le
contexte du projet européen PLURI-LA a été
magnifique. L’équipe italienne coordonnée par
Eleanora Salvadori a développé un excellent travail
matérialisé dans l’organisation d’un programme très
intéressant, dans le cadre de la diversité linguistique
et culturelle de la communauté de
participants/apprenants des pays partenaires. Un
grand défi où la qualité des activités et la
compétence des responsables a été une plus-value
de référence pour le succès de cette rencontre.
Ce temps vraiment historique doit être gardé
comme un très bon exemple de citoyenneté en
Europe dans nos mémoires les plus heureuses.
En effet, j’ai des impressions profondément vivantes
que j’aimerais partager sur les dimensions
significatives qu’on a pu vivre et construire
ensemble. Je souligne en particulier, des aspects
50
symboliquement remarquables, associés à cette
rencontre. Le commencement des travaux, le 21
février, la date consacrée par l’UNESCO à la
célébration internationale de la Langue Maternelle,
et le lieu d’accueil, le Palais Broletto, un ancien
palais communal datant du XIIIème siècle, où l’on
administrait la justice, une institution municipale de
référence à Pavia, espace d’ouverture à la voie du
dialogue interculturel. Que dire sur et à propos du
groupe de participants,(partenaires, spécialistes et
apprenants), une excellente communauté créée,
dans des conditions extraordinaires, grâce à laquelle
on a eu le privilège de se faire construire un
moment unique et inoubliable.
Le chemin s’est fait en sagesse, en travail d’équipe,
par la parole, par le partage de connaissances et
d’expériences de vie, par la réfléchion et la
participation individuelle et collective, dans un
contexte plurilinguistique et interculturel,
d’exceptionnelle qualité où il y a eu des
apprentissages humanisés en cherchant le sens de
la compréhension et de l’acceptation de l’Autre.
Le patrimoine linguistique et culturel mis en
commun nous a vraiment sensibilisé et
certainement nous a rendus plus conscients du
potentiel de la dimension interculturelle de
l’apprentissage des langues.
Dans cette rencontre à Pavia on s’est construit un
fort sentiment de respect et d’appartenance, dans
l’idéal d’une Europe des citoyens. Les uns et les
autres se sont exprimés librement, en se
produisant par leurs récits de vie, qui les raconte.
En cheminant vers soi, chacun s’est raconté dans
son langage et sa culture, par une diversité
d’approches et de registres, comme celui du jeu, de
l’écrit, du gestuel, des chansons, des danses, des
dessins, des langues maternelles ou bien
étrangères, des proverbes et encore par le partage
de l’imaginaire commun des histoires d’enfance.
Qu’on s’est amusé à réinventer des histoires
bizarres, créatives, en mélangeant des sonorités,
des mots, des langages, des effets technologiques,
pour le plaisir de la communication interpersonnelle.
Un récit plurilingue qu’on arrive à (inter)comprendre
comme par magie. On a eu un étrange sentiment de
retour à l’âge de l’innocence, dans un monde où
tout était possible et compréhensible.
51
Pour aller plus loin et plus proche de l’Autre, des
autres, on se faisait des ponts interculturels.
Comme Ferroudja Allouache qui nous inspire à
construire des ponts à travers les différentes
langues et cultures qui croisent sa vie. Dans son
autobiographie langagière, qu’on a eu le grand
honneur de lire et de l’écouter se raconter, elle nous
propose un chemin vers la connaissance de l’autre.
Elle nous invite à pénétrer dans son monde, dans
sa souffrance, dans son courage. Tout simplement,
pour être, libre, pour être, elle -même.
Tout simplement pour nous dire qu’il existe une
autre vie, celle qu’on se choisit, d’autres gens, ceux
que l’on aime, d’autres lieux à découvrir, à vivre.3
Son récit nous a permis d’ élargir la vision et la
compréhension du monde social, et nous a permis
de bien vouloir continuer à développer le
questionnement et l’analyse des représentations du
langage et des contextes.
Son récit nous a touché et nous a fait partager
l’émotion du sujet, qui est devenu de plus en plus
3 Autobiographie langagière - Ferroudja Allouache
conscient de ce qu’il lui fallait faire pour se (ré)
connaître, pour être (ré) connu.
Le potentiel d’interculturalité habite les langues, et
dans ce cas, on se sent proche de ce récit
autobiographique, en tant que
lecteur/observateur au-delà de soi tout en
appréhendant l’ambivalence de sa propre image qui
se transforme à travers le prisme des autres4.
Un récit qu’on lit et qu’on aime lire et relire. Que
nous fait du mal à comprendre, et nous propose
des interrogations sur nos idées, nos préjugés, nos
certitudes, nos liens envisageant le monde et les
gens.
Si l’on ose étudier et approfondir l’apprentissage
d’une langue, on aura la chance d’y tomber
amoureux, car une langue, comme l’a dit
Ferroudja, c’est une forme d’amour, de liance et de
reliance.
La langue c’est l’Autre.
Maria Adelaide Paredes da Silva
4 Texte - V. Simon
52
O Centro de Formação de Escolas do Concelho de
Almada- AlmadaForma faz parte da Comissão do
Projeto “8 Séculos da Língua Portuguesa”, que
pretende assinalar os 800 anos da Língua
Portuguesa, tendo por base os primeiros
documentos escritos em português – Testamento de
D. Afonso II (1214), Notícia dos Fiadores (1175) e
outros documentos dessa época.
A Equipa Portuguesa
53
After the Pavia meeting, the following activities have
been implemented:
Work with adults involved in welcoming pupils
newly arrived in Sweden. Teachers and
headmasters have been involved during some
in-training sessions organized by Uppsala
university in workshops of reflexions on their
languages. The languages figure has been
used as a teaser for further discussions.
Two adults learning Swedish as a second
language have joined our group and are
currently writing their LA. Welcome
Franscesca (Italy) and Samin (Iran)!
Tamar Ucar and her colleagues have been
working with their pupils with the language
figure, and writing their LA. Tamar has been
lecturing for the Swedish national agency for
education.
Gabriel has conducted different activities with
his Italian class, which he will present in Paris.
The whole team had a meeting on May 8.
54
Den som kan många språk
Wer viele Sprache kennt, ist reicher als die Andere
Qu’il soit riche en or ou bien très pauvre
Comunque possiede qualcosa che nessuno
Som ingen kommer att ta ifrån henne
The one that can express her feelings and share
them
Plus sentit et profundior, quod cor suum maius est
El corazon del que sabe muchas lenguas, cabe
Poesia, compaixão, conhecimento, acordo e
entendimento
Das Ohr dessen viele Sprache kennt, hört besser zu
Entend, comprend ce que dit l’autre
E l’altro, la vita altrui per noi diventa simile,
Det angår oss
plötsligt, slutar
vara främmande
Becomes a part of
our own story,
our own life
Inimici in amicos
mutantur cum
loqui possunt
Las fronteras
desaparecen, las
murallas caen
Ao norte ao sul as
fronteiras entre
os paises
Verschwinden,
und der Stacheldraht ist nicht mehr
Et dans les champs d’un coup fleuris, à perte de vue
Si vedono altre bellezze e altri orrizonti
Andra vänskaper uppstår
Altra verba audiuntur
Other songs
Nace otro amor
E esperança
55
This newsletter is the result of the work of the institutions involved in the PLURI-LA project:
Université Paris 8, Paris, FRANCE
Centro de Educazione e Media, Pavia, ITALY
Universitatea Vasile Alecsandri, Bacau, ROMANIA
Uppsala Universitet, Uppsala, SWEDEN
56
Artists’ Association of Warmia and Mazury, Olsztyn, POLAND
King’s College, London, UNITED KINGDOM
ALMADAFORMA, Almada, PORTUGAL
Read more: http://www.pluri-la.eu
May 2014
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Commission. This publication reflects the views only of the author,
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