New Observations sur les sols du Sud-Ouest de la Côte...

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,r ~oBSERVA~IONS SUR LES SOLS DU SUD-OUEST DE LA COTE D'IVOIRE G, RIOU Chargé de Recherche O. R. S. T. O. M. d RESUME En Avril 1960.et en Janvier 1961, nous avons pu accompagner des colonnes militaires gui avaient pour ,- mission de traverser les zones mal connues du Sud Ouest de la Côte d'Ivoire, entre le Sassandra et le Cavally. Ces deux missions furent riches d'enseignements et nous remercions très sincèrement Monsieur le Géngral Le Porz commandant la brigade d'Abidjan, de nous avoir permis cette expérience unique. Nos remerciements vont aussi aux Officiers qui avaient la responsabilité de ces opérations et qui surent les menen d bien avec. une parfaite maftrise. CLIMAT La région appartient à la zone climatique guinéenne forestière d'Aubréville et , plus exactement au sous climat libérien-éburnéen caractérisé par des-pr&cw* partout superieures à 1700 mm. 'Les pluies sont reparties en deux saisons avec des maxima en Juin et Septembre séparés par deux saisons sèches en Juillet-Août et Décembre-Mars. En fait la petite saison seche estivale tend à disparaître vers Tabou et Taï. Les températures ne sont jamais très élevées et sónt pratiquement constantes toute l'année. Le fnaximum (27O) se situe en Avril et les écarts les plus élevés ne dépassent jamais 5'. Dernière caractéristique , au cœur même de cette-région les orages et les tornades très fréquents sont d'une extrême violence. En fait il existe des différences sensibles entre les divers points de notre zone. A Tabou, il tombe en moyenne 2315 mm et certaines années la pluviométrie dépasse 3400 mm ; la petite saison sèche est peu marquée et seul Janvier présente des précipitations inférieures à 50 mm. Vers le nord, à Taï, la moyenne annuelle est plus faible, 1888 mm. La petite saison sèche est encore moins marquée +'à Tabou, le mois le plus pluvieux est Septembre et non plus Juin ; trois mois, Décembre à Février, ont des pluies inférieures à 50 mm. Ce type de climat amorce déjà une transition vers le climat subguinéen de Man. L'influence de l'harmattan y est déjà sensible. Notons qu'a Grabo nous sommes plus près du type de climat de (1) MM. LENEUF. MOUTON Tabou que de celui de Taï, fnais-ici les données sont délicates à interpréter du fait de l'existence de puissants reliefs autour de Grabo. Vers l'ouest, à Sassandra, la pluviométrie est beaucoup plus faible : 1640 mm et certaines années les précipi- tations auraient à peine dépassé 600 mm ! Août et Septembre, Janvier et Février ont des moyennes mensuelles inférieures 2 50 mm. Décembre et Mars sont peine supérieurs. Quelques indices ont été calculés (1) qui soulignent ces nuances climatiques : - Indice d'aridité de De Martonne Ar = ~ Tabou : 61,5 Taï : 52,7 P = Pluviométrie annuelle Sassandra : 39,6 T = Température moyenne annuelle ! - Indice de drainage calculé de Hénin P T + c l 0 v D= YP3 1 + r.P2 ou Y = 1 0,15 T - 0,13 dans lequel P = Pluviométrie annuelle T = Température moyenne annuelle Tabou : 1251,7 Taï : 931 Sassandra : 499

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    ~oBSERVA~IONS SUR LES SOLS DU SUD-OUEST

    DE LA COTE D'IVOIRE

    G, RIOU Chargé de Recherche O. R. S. T. O. M.

    d

    RESUME

    En Avril 1960.et en Janvier 1961, nous avons pu accompagner des colonnes militaires gui avaient pour ,- mission de traverser les zones mal connues du Sud Ouest de l a Côte d'Ivoire, entre le Sassandra et le Cavally.

    Ces deux missions furent riches d'enseignements et nous remercions très sincèrement Monsieur le Géngral Le Porz commandant la brigade d'Abidjan, de nous avoir permis cette expérience unique.

    Nos remerciements vont aussi aux Officiers qui avaient la responsabilité de ces opérations et qui surent les menen d bien avec. une parfaite maftrise.

    CLIMAT

    La région appartient à la zone climatique guinéenne forestière d'Aubréville et , plus exactement au sous climat libérien-éburnéen caractérisé par des-pr&cw* partout superieures à 1 7 0 0 mm. 'Les pluies sont reparties en deux saisons avec des maxima en Juin et Septembre séparés par deux saisons sèches en Juillet-Août et Décembre-Mars. En fait la petite saison seche estivale tend à disparaître vers Tabou et Taï. Les températures ne sont jamais très élevées et sónt pratiquement constantes toute l'année. Le fnaximum ( 2 7 O ) s e situe en Avril et les écarts les plus élevés ne dépassent jamais 5'. Dernière caractéristique , au cœur même de cette-région les orages et les tornades très fréquents sont d'une extrême violence.

    En fait il existe des différences sensibles entre les divers points de notre zone. A Tabou, il tombe en moyenne 2315 mm et certaines années la pluviométrie dépasse 3400 mm ; la petite saison sèche e s t peu marquée et seul Janvier présente des précipitations inférieures à 50 mm.

    Vers le nord, à Taï, la moyenne annuelle e s t plus faible, 1888 mm. La petite saison sèche est encore moins marquée +'à Tabou, le mois le plus pluvieux est Septembre et non plus Juin ; trois mois, Décembre à Février, ont des pluies inférieures à 50 mm. Ce type de climat amorce déjà une transition vers le climat subguinéen de Man. L'influence de l'harmattan y est déjà sensible. Notons qu'a Grabo nous sommes plus près du type de climat de

    (1) MM. LENEUF. MOUTON

    Tabou que de celui de Taï, fnais-ici les données sont délicates à interpréter du fait de l'existence de puissants reliefs autour de Grabo.

    Vers l'ouest, à Sassandra, la pluviométrie est beaucoup plus faible : 1 6 4 0 mm et certaines années les précipi- tations auraient à peine dépassé 600 mm ! Août et Septembre, Janvier et Février ont des moyennes mensuelles inférieures 2 50 mm. Décembre et Mars sont peine supérieurs.

    Quelques indices ont été calculés ( 1 ) qui soulignent ces nuances climatiques :

    - Indice d 'aridité de De Martonne Ar = ~ Tabou : 61,5 Taï : 52,7 P = Pluviométrie annuelle Sassandra : 39,6 T = Température moyenne annuelle !

    - Indice de drainage calculé de Hénin

    P T + c l 0

    v

    D = Y P 3 1 + r . P 2

    ou Y = 1 0,15 T - 0 , 1 3

    dans lequel P = Pluviométrie annuelle T = Température moyenne annuelle

    Tabou : 1251,7 Taï : 931 Sassandra : 499

  • - Indice de Meyer Qs = Pluviométrie annuelle, Déficit de saturation

    Tabou : 585 Taï : 327 ' Sassandra : 494

    . C e coefficient a le mérite d'effacer un peu le carac- tère de sécheresse assez accentuée de Sassandra souli- gné par les indices précédents. Sassandra présente en effet, ne l'oublions pas, l'humidité relative la plus élevée de toute la zone forestière.

    I1 faut souligner que les valeurs de ces coefficients sont toutes des valeurs élevées, valeurs qui situent notre zone dans la région d'évolution ferralitique intense,

    Nous rappelons pour terminer les types de climat définis d'après les valeurs des indices de Thornthwaite

    Tabou : Tas : Soubré : Sassandra :

    A B'q ro al4 B3 A ' 1 ro al3 B2 AI1 ro a t 3 B2 BI4 ro al3

    Nous en rappelons les principaux crittkes.

    %

    ;

    Premier critère : Indice de moiteur -A : climat perhumide B3 : climat humide B2 : climat moins humide

    Second critère : Température efficace. Ce critère qui est basé sur l'évapotranspiration potentielle ' reclasserait Sassandra dans la zone forestière pelohygrophilB ( B I 4 ) avec Tabou, et regrouperait normalement Taï e t Soubré dans l'ensemble subhygrophile ( A l 1 1.

    Le troisième critère correspond 8 un indice d'aridité : ro = pas ou très peu de déficit en gau,

    Enfin le quatrième critère a été modifié par J.A. Mouton afin de pouvoir faire apparaftre les faibles variations de ces régions ivoiriennes. C'est la I' Concentration estivale I' fonction de l'évapotranspiration potentielle des 3 mois les plus chauds. Tabou présente évidemment le coefficient le plus faible de toute la Côte d'Ivoire.

    Avec ces indices de Thornthwaite nous demeurons bien dans le domaine de la "Rain Forest" et des sols ferral- litiques lessiv6s. '

    VEGETATION

    La végétation du sud-ouest de la Côte d'Ivoire a été étudiée par G. Mangenot et E. Adjanohoun et Guillaumet. Nous ne rappellerons ici que quelques traits généraux. I1 s'agit d'une forêt dense hygrophile prés'entant différents faciès tels que la forêt 8 Turraeanthus de type psammo- hygrophile sur certaines zones granitiques, ou la forêt 8 Mapania de type pélohygrophile sur des roches schis- teuses birrimiennes. Des formations variées existent dans les bas-fonds, sur le littoral, sur les collines les plus élevées (Mt.Kopé, Mt Nienokoué). I1 y a le plus souvent une correspondance assez étroite entre les affleurements géologiques et les différents types de la végétation forestière.

    De nombreuses zones peuvent être considérées comme couvertes par des forêts primaires , en particulier dans la moitié nord de la région. Dans la moitiémd au contraire la forêt vraiment primaire ne constitue que des flots perdus dans une masse forestière plus ou moins secondarisée. I1 est curieux de constater que partout oÙ le botaniste relevait des traces d'une action humaine ancienne, nous avons trouvé dans l'étude des profils confirmation dë ces remarques : horizon supérieur érodél' ou au contraire anormalement riche en matière organique (ancien village surface du sol très gravillonnaire , présence de fragments de poteries très altérées épars dans le profil, etc.

    J

    PRECIPITATIONS MOYENNES MENSUELLES

    Lat. Jan Fev Mars ' Avril M a i Juin 'Juil Août Sept O c t Nov D é c Totaux

    Tabou 4" 25 ' 42 54 8 1 140 425 498 142 90 210 206 197 131 2 2 1 5 Grabo 4" 55 ' 8 3 88 163 136 276 360 61 152 252 376 216 119 2 3 2 7 T a ï 5" 52 ' 1 5 4 7 158 127 193 291 142 132 392 242 121 34 1 8 8 8 Soubré 5" 49 ' 29 45 139 165 178 247 103 1 0 6 243 205 121 37 1 6 1 8 Sassandra4O 57' 2 1 26 75 99 283 438 121 23 42 93 129 78 1 4 2 6

    L

  • TEMPERATURES MENSUELLES MOYENNES

    J a n F e v Mars Avr M a i Juin Ju i l .Août Sept O c t N o v D e c Ampl i tude ~ ~~~~ ~ ~~~~~ ~~~~~ ~

    Tabou 26,4 26,6 26,6 2 s 26,4 25,4 24,4 23,9 24,3 25,3 26,2 26,7 2,9

    S a s s a n d r a 2 6 , l 26,s 26,4 26,4 26,l 25,3 23,6 23,3 24,4' 25,O 26,l 26,4 3,2 T a ï 26,9 27,6 27,5 27,6 27,3 26,4 25,6 25,O 27,2- 26,9 27,6 27,O 2,6

    - Maximum m e n s u e l - ' Minimum m e n s u e l =

    LES ROCHES

    La thèse de M. Bolgarsky constitue le document fon- damental pour l'étude géologique du sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Malheureusement les cartes topographiques de cette époque (quand elles existaient) étaient peu préçises, et leur raccordement avec le fond planimétrique actuel, qui utilise la photographie aérienne, pose parfois des problèmes difficiles.

    Nos itinéraires nous ont conduits à traverser les prin- cipales unités géologiques de cette région. Ce sont : les roches éruptives acides ; l es roches éruptives basiques ; les roches cristallophylliennes ; les roches sédimentaires.

    A - LES ROCHES ERUPTIVES ACIDES Elles constituent l 'essentiel du pays. Ce sont des

    granites calcoalcalins , généralement leucocrates - si l'on fait exception des aplites et des Pegmatites holo- leucocrates - très souvent orientées. SQUS le microscope on aperçoit du quartz, deux feldspaths, le microcline et un plagioclase (oligoclase - andésine), de la muscovite , des éléments ferromagnésiens : biotite , amphibole, pyroxène. I1 faut y ajouter des minéraux accessoires : apatite, sphène, magnétite.. . Les traces d'écrasement sont très nettes. Sur le terrain, ces roches lorsqu'elles sont très écrasées peuvent prendre l'aspect d'un gneiss œillé.

    Les faciès les plus fréquents sont les faciès à deux micas, à amphibole, à biotite e t pyroxène. On connafi quelques exemples de roches magnésiennes mais l'on ne, connaît pas de faciès magnésien à hypersthene.

    Les affleurements de granite sont rares, surtout dans la zone septentrionale. Nous avons noté un granite à muscovite, une pegmatite à muscovite dans le bassin de la Méno, des granites écrases à biotite et amphibole dans la partie occidentale de ce bassin ainsi que dans le sud de notre région ( 1) ..

    B - LES ROCHES ERUPTIVES BASIQUES Nous regroupons sous cette rubrique des roches basiques

    non écrasées et des roches basiques +écrasée

  • Elles sont souvent altérées très profondément et les affleurements sont rares.

    Nous avons retrouvé toute la série des sch is tes . : Séricitoschistes , chloritoschistes I phyllades des schistes graphiteux, des arkoses variées, des quartzites.

    2 . Les roches très métamorphiques. Ce sont des mica- schistes, des paragneiss et des quartzites.

    a ) Les micaschistes. Ce sont le plus souvent des micaschistes à biotite, à structure très schisteuse. Cer- tgins types sont très riches en grenat .alniandin, en magnétite et parfois en staurotide. Ils paraissent en général dus à un metamorphisme de contact ( ? ) et se trouvent en bordure des roches moins métamorphiques. Notons dependant qu'ils existent Bgalement en bandes allongées, isolées dans la masse des granito-gneiss, '

    b ) Les paragneiss. Ils constituent un terme de passage entre les micaschistes et les granito-gneiss. Ils sont très voisins de certains micaschistes (avec grenat I magnétite et Staurotide ),

    c ) Les quartzites. Ce sont des quartzite!: à grenat, tourmaline et parfois biotite,

    3 . Les roches orthométamorphiques

    a ) Les orthogneiss. Ce sont des roches très variées bien que peu répandues. Leur origine d'après Bolgarsky " e s t souvent fort douteuse". Du point de vue pétrogra- phique ils ne diffèrent pas des granites mais ils présentent souvent une structure schisteuse enrubannée, parfois très finement plissotée.

    b ) Les amphibolites. (hornblende verte ) . Elles pro- viennent du métamorphisme de roches anciennes f sont relativement fréquentes mais ne se présentent qu'en petites bandes perdues dans les granito-gneiss. w,

    D - LES ROCHES SEDIMENTAIRES d Les formations sablo-argileuses du Continental terminal

    forment des affleurements discontinus de Sassandra jusqu'au dela de Monogaga. Des grhs ferrugineux très fins, fort différents des grès bien connus de Bingerville I apparaissent entre Boutou et Monogaga, formant des lambeaux de' plateaux (vers 110 - 1 2 0 m ) profondément découpés par de petites rivi8res.

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    . 4

  • LE MODELE:

    t- Y

    Les itinéraires que nous avons suivis dans le sud- ouest ont été parcourus trop rapidement pour que nous ayons pu trouver le temps de faire des observations pré- cises (mesure de pentes, etc. ). I1 est toutefois néces- saire de rappeler ici quelques-uns des traits caractéris- tiques du modelé sous la forêt dense humide du sud-ouest de la Côte d'Ivoire.

    Dans les zones granitiques le? versants sont, en général, convexes ; les dénivellatibns sont faibles. Les bas-fonds sont très souvent immenses , ramifiés suivant le schéma classique des "doigts de gant". Les collines granitiques correspondent assez bien, surtout dans le sud du pays à ce relief en I' demi-orange," bien décrit 8 propos de la Guyane. Des pitons aigus portant souvent quelques lambeaux de savanes se détachent de la péné- plaine. Ce sont des I' inselbergs I' dont un des plus impor- tants et des plus typiques nous parafi être le Mt Niénokoué. L'ampleur des bas-fonds témoigne d'une érosion aréolaire intense avec une action considérable des nappes phréatiques.

    Le modelé des zones schisteuses est nettement différent, les versants sont souvent rectilignes I les bas-fonds sont moins importants, l e s interfluves sont souvent très étroits. Le pendage des roches schisteuses est souvent très accentué, parfois subvertical, les eaux s'infiltrent très profoAdément et l'action des nappes phréatiques devient pratiquement nulle. Les reliefs qui ont été protégés de l'érosion par des cuirasses anciennes ont toujours une plus grande vigueur, des dénivellations plus fortes que dans la zone granitique.

    Les I' roches vertes " correspondent toujours à des zones de reliefs accentués, très ~ e u r t é s . Les pentes sont rqides, de l'ordre de 25 %. Les collines dominent souvent le pays environnant de 150 à 200 m. et leurs alignements traduisent fidèlement les affleurements des roches basiques. Certains sommets I les plus élevés , ont une silhouette tabulaire qui correspond à la conservation des témoins de cuirasses anciennes. Dans ce cas les versants présentent, une concavité plus ou moins marquée dans leur partie supérieure. Lorsque les cuirasses ont disparu' il reste cependant de nombreux blocs résiduels jalonnant un interfluve étroit. Ces blocs se retrouvent encore sur le 1/3 supérieur du versant mais disparaissent très rapidement ensuite. Toutefois nous avons constaté que les petits torrents permanents qui descendent des principaux reliefs (tels que le Mt KopB) entraînent avec eux jusqu'au I' bas pays It des galets de cuirasses ferru- gineuses et parfois bauxitiques. Lorsque les reliefs sont

    moins importants, il n'y a plus aucune trace de cuirasse mais très souvent une nappe très . épaisse de gravillons, Le versant est alors accidenté par de beaux chaos de roches. Nous avons ainsi trouvé à plusieurs reprises des collines couvertes de boules, parfois énormes, de dolérite ou de gabbro.

    Ces quelques traits qui résument rapidement les types de modelés n'expliquent pas tous les aspects du relief de cette région. I1 es t par exemple des régions grani- tiques acciaentees avec aes vallees etroites, aes Das- fonds tres rkduits. Des zones basses I marécageuses , schisteuses. De belles plaines s'étendent entre de hautes collines de roches basiques.

    Dans la zone littorale ce sont d'immenses étendues très basses , amphibies, avec, "posées" çà et là de petites collines de dolérite ou d'amphibolite aux versants raides accidentés de chaos de boules. Le manteau forestier y es t parfois remplacé par des savanes à roniers. Sur la côte même, des falaises, ou plus exactement de grands versants couverts de végétation, soulignent la retombée de la pénéplaine. De granded plages de sable ourlent ce rivage et ferment l'embouchure des rivières. Partout se forment des limans et l'on découvre ainsi des lagunes qui ne sont en fait que des rias typiques ; le bouchon sableux ne cède que durant un ou deux mois et le plan d'eau se colmate rapidement, On est surpris de trouver ici e t là tout au long de ces immenses plages des blocs de cuirasses témoignant de la démolition d'une ancienne surface.

    Le long des principales rivières subsistent des forma- tions alluvionnaires complexes, telles que les " graviers sous berge " sous les alluvions sablo-limoneuses du Sassandra à Soubré. Dans tous les marigots nous avons noté la superposition de formations différentes, les plus profondes étant très grossières.

    En vérité tous ces déments sont les témoins d'une évolution morphologique complexe. Les reliefs les plus importants conservent les restes d'une très ancienne pénéplaine profondément cuirassée. La moitié septentrionale de notre région appartient à la surface pliocène dont la retombée méridionale vers 170 - 180 m constitue un élément majeur du paysage. Dans la zone littorale les demières oscillations du rivage expliquent le relief actuel. Tout au long des cours d'eau les terrasses témoignent des systèmes morphogénétiques anciens. Enfin, les sols ont gardé des traces nombreuses de pédogenèses antérieures. La puissance du complexe morpho-climatique actuel n'a pas été capable d'effacer toutes les traces du passé.

    '

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  • -

    RUISSELLEMENT ET EROSION

    I1 es t nécessaire de souligner ici quelques-uns des aspects du travail de l'érosion actuelle. On admet géné- ralement que le ruissellement est très faible ou inexistant sous une couverture forestière dense. Nous ne voulons pas reprendre évidemment un thème qui a été longuement et remarquablement étudié par G. Rougerie dans sa thèse, mais simplement livrer quelques-unes des observation? que nous avons pu faire durant nos marches à l'in,Grieur de ce massif forestier.

    Nous avons rencontré ces ravins déjà décrits par N. Leneuf et G. Rougerie. I1 s'agit d'entailles assez profondes ( 5 à 8 mètres) atteignant largement la zone d'argile tachetée. Le fond est plat, les bords sont presque verticaux ne portant qu'une végétation rare. A l'amont le ravin se termine par une paroi très raide, A l 'aval ces parois s'inclinent, se raccordent aux versants d'une vallée plus large. Au-delà de l'abrupt terminal on remar- quait un thalweg à peine marqué, très largement évasé. La pente générale du versant principal, entaillé par ce ravin, était très faible. I1 n'y avait aucun écoulement mais une forte humidité correspondant à l'affleurement de la nappe phréatique. Le rôle de cette dernière dans le sapement du talus terminal est certainement fondamental mais ne nous semble pas capable d'expliquer totalement les formes très jeunes de ce ravin. II1 faut ajouter à cette action de la nappe, considérable en pleine saison des pluies, celle du ruissellement lors des plus violentes tornades. La superposition d'horizons du sol de résistances très différentes contribuerait à maintenir la forte pente des versants et par endroit presque une corniche. Nous verrons en effet plus loin que les sols sont souvent très gravillonnaires sur une forte épaisseur. Cet horizon peut s'indurer légèrement au bord du ravin et former une cor- niche, mutatis mutandis, au-dessus des argiles tachetées aisément déblayées, Ceci expliquerait l'évolution dg cette forme d'érosion mais non pas la naissance. L'hypothèse qui paraít la plus valable pourrait être une reprise d'érosion régressive à partir d'un niveau de base important, phéno- mène qui serait plus spectaculaire sur le rebord du pla- teau des 200 m. Une étude approfondie devra déterminer s'il s'agit d'un phénomène général ou s ' i l suffit d'attribuer cette érosion à la disparition d'un seuil rocheux sur une rivière importante.

    L'existence de ces ravins nous a fait évoquer le pro- blème du ruissellement sous la forêt. Ce processus d'écoulement des eaux, son efficacité, ont été souvent niés, G. Rougerie au contraire en a très bien décrit les modalités, le rôle dans le façonnement d'un micro relief , etc. Les parcelles d'érosion d'Adiopodoumé ont permis de chiffrer ce ruissellement sous forêt qui, tout en étant très faible, n'est pas négligeable. En fait, les résultats d'Adiopodoumé doivent être examinés avec

    attention car deux facteurs contribuent à réduire consi- dérablement l'efficacité du phénomène, d'une part la per- méabilité du matériel, d'autre part la densité de la végé- tation. E t ce dernier point es t très important. I1 s'agit sur notre station d'une forêt très dégradée, d'une " brousse " extrêmement dense et touffue qui forme un écran réelle- ment efficace qui laisse à la surface du sol une quantité importante de feuilles et de branchages. Nous avons tra- versé dans le sud-ouest des forêts très différentes, de, magnifiques forêts primaires au sous-bois très clair, presqu'inexistant. Le sol alors était très souvent nu ou couvert d'une très mince litière de feuilles mortes. Comme ces forêts se trouvent parfois sur des sols très argileux, très gravillonnaires, on conçoit que le ruissellement y prenne des formes plus efficaces sur les peptes un peu fortes. Au cours de nos marches nous avons pu noter de très nombreuses marques d'un ruissellement caractérisé, parfois même assez concentré, avec mise à nu totale du sol, formation de marches, de décrochements aux obstacles tels que les racines , accumulation des feuilles et des branchages, dépôts de sables et de gravillons, etc.

    Dans ces forêts primaires il faut insister à propos de ces phénomènes d'érosion sur le rôle de l a faune. Nous pensons aux grands animaux sauvages : le buffle et surtout l'éléphant. Ceci pourra surprendre. E t pourtant nous avons pu constater l'extraordinaire densité de ces animaux dans certains secteurs de la forêt. On retrouve partout leurs traces. Ils créent pour passer d'une vallée à une autre de véritables pistes, des réseaux très denses de sentiers qui rejoignent entre eux les différents bas- fonds marécageux. Nous avons pu marcher parfois plusieurs heures sur de telles pistes et c'est bien l'une des impres- sions les plus extraordinaires que l'on puisse éprouver dans ces forêts du sud-ouest ivoirien.. . Or ces pistes suivent très souvent le sens de la plus grande pente et concentrent dans ce cas le ruissellement. Nous avons pu constater à plusieurs reprises que sur des pentes de l'ordre de 5 % ces sentiers d'animaux permettent le démar- rage d'une érosion en rigoles. Nous le soulignons, ce phénomène n'est pas une exception, une curiosité, il est au contraire très fréquent, surtout dans la partie nord de notre région, et son importance sur 1'Brosion dans la partie moyenne des pentes ne doit pas être sous-estimée.

    Mais le facteur primordial qui peut déclencher les processus d'érosion les plus spectaculaires est le phéno- mène de chutes des arbres lors des grandes tornades. Citons tout d'abord quelques-unes de nos observations aux hasards de nos marches. Tel arbre géant en s'écroulant avait entraîné entre s e s racines sept autres arbres de taille plus modeste : la masse de terre déplacée par les racines formait alors un énorme panneau de 7 à 8 mètres de haut, de 12 mètres de long, d'épaisseur variable,

    6

  • entre 1 et 2 mètres. E t il ne faut pas oublier que plus loi? la cîme de ce géant avait renversé d'autres arbres: Nous avons dénombré en 'un autre endroit, dans notre champ visuel sept très grands arbres abattus sur douze. I1 s 'agissait bien entendu d'arbres détfuits lors d'une même tornade (1 ). En moyenne, nous avons estimé à 10 ou 15% le pourcentage des grands arbres abattus sur le tracé de cette tornade (l 'espèce la plus représentée étant le Chrysophyllum).

    Ce phénomène peut être à la base de déplacements de terre extrqmement importants. Le renversement de la souche crée une véritable incision qui, sur une pe'nte un peu forte, peut déclencher d'intenses phénomènes d'éro- sion. On pourrait penser à ceci pour expliquer le d6mar- rage' de certains ravins.

    LES

    Les conditions climatiques que nous avons brièvement rappelées au début de cette note impliquent que les sols de cette région appartiennent à la classe des sols feral- litiques et au groupe des sols ferrallitiques très lessivés. Ces sols presentent en effet les caractéristiques fonda- mentales suivantes : - un profil basé essentiellement sur : la faible épais- seur de l'horizon supérieur et la nature particulière de la matière organique, le grand rôle de l'horizon dit d'argiles tachetées, la forte épaisseur du matériau originel. - une très faible teneur en éléments minéraux avec un lessivage intense des bases, des taux de saturation très faibles, un pH très acide. - des teneurs importantes en hydroxydes métalliques. - un complexe argileux à base de kaolinite et d'hydroxydes métalliques colloïdaux. - un rapport SiO2/A12 O3

    Nous distinguerons :

    voisin de 1,4 - 1 , 8

    - les sols ferrallitiques très lessivés sur granito-gneiss - les sols ferrallitiques très lessivés sur schistes - les sols ferrallitiques très lessivés sur micaschistds - les sols ferrallitiques très lessivés sur " Roches vertes"' - les sols hydromorphes sur alluvionp.

    SOL SUR GRANITO-GNEISS Ces sols sont les moins originaux, et en même temps

    les plus variés de la région. Le substratum granito- gneissique est extrêmement différencié. Nous avons vu que c e terme peut recouvrir des faciès leuco'crates , souvent très quartzeux, aussi bien que des faciès presque méla- nocrates, à grain très fin. A la faveur d'une enclave basique des différences considérables. peuvent apparaître sur une -

    Par ailleurs les racines ramènent en surface la tota- lité de l'horizon gravillonnaire et un volume variable d'argiles tachetées. Ces éléments retombent sur le sol peu à peu mais , d'une part ils retombent toujours à l 'aval de leur situation primitive,. ce qui implique mouvement vers la base du versant, et d'autre part il y a entraî- nement des éléments fins par le missellement et dépôts des gravillons. C'est ainsi que nous avons pu constater parfois ,l'existence d'une couche de gravillons libres à la surface du sol. Le résultat le plus général est la disparition de l'horizon superficiel et le remaniement de l'horizon gravillonnaire qui repose alors sans lien apparent sur les argiles tachetées. A propos de ce tri des éléments du sol nous avons pu comparer bien souvent, sans risque d'exagération, l'importance de ce phénomène, à celle que l'on a attribuée aux termites dans certaines zones de savane.

    SOLS

    distance de l'ordre de quelques dizaines de mètres. Aussi est-il parfois difficile, en l'absence d'affleurement de roche saine, de décider de la nature exacte du soubassement.

    Les sols sur granito-gneiss sont, en général, de couleur jaune à ocre clair, moyennement gravillonnaires , toujours très quartzeux. I1 n'y a jamais de blocs résiduels de cuirasses anciennes. Les affleurements de roche sont extrêmement rares , surtout dans la zone septentrionale, sauf s i le faciès devient pegmatitique avec un fort pour- centage de muscovite.

    Voici quelques-uns de ces sols. Près d'Olodio, sur la route Tabou-Taï, sous une vieille

    plantation d'Hévéa : la pente est faible. Sur le sol quelques feuilles et branchages.

    Mil 62

    O à 2 0 cm- Brun clair, humifère, très nombreuses racines, humide , structure nuciforme faible. Texture sablo-argileuse à sable grossier (cpuleur E. 7 2 ) ( 2 ) 20 à 40 cm - Brun jaune, racines encore assez nom- breuses. Gravillons et surtout quartz ferruginisés de plus en plus nombreux. Texture sablo-argileuse, un peu plus argileuse que dans l'horizon supérieur (couleur D. 72) 40 5 85 cm - Beige jaune, toujours sablo-argileux mais de plus en plus gravillonnaire. Très difficilement péné- trable (couleur E. 74 ).

    Mil 11 Sur le trajet Soubré-Taï à 3 km à l'ouest de la Mono.

    Très belle forêt primaire. Plateau. Couche mince de feuilles mortes et débris de branches. O à 20 CI$' - Beige-brun, peu humifère, sableux (sable f in) très faiblement argileux. Structure presque particulaire. vers 30 cm - Ocre jaune, texture sablo-argileuse, compact. de 50 à 100 cm - Ocre jaune, sablo-argileux, très gra- villonnaire .

    ( 1 ) Tornade du 20 avril 1960 dans la rggion de Gagnoa-Soubrg et en direction, du Sud-Ouest. Cette tornade d'après les gens du pays &ait il est vrai d'une violence rare. (2) Les couleurs sont celles du Code Expolaire.

    7

  • - MgC mec

    ' %

    0,5C 0/20 0;20

    0 / 8 1/45 0/6

    -

    -

    SF tSG Mat, C N 3 % % org, % %

    %

    68,4 17,l 2/53 1/47 0,196 50 20,O 42,5 23,4

    28,3 36,7 7/15 4/21 0,31 27,9 39,6 3/19 1/88 0,13 25,7 36,9

    21,4 46,4 1/05 0,62 0,047 10,4 58,l

    25,9 54,4 1,80. 1/06 0,077 24,4 49,2 23,6 47,6

    22 44/5

    19,9 36,3 15,6 33,4

    SOL SUR GRANITO-GNEISS

    % O ? pH "205 total

    7,5 4,8 0,640 4,8 - 5,o

    13,5 4,2 0,576 14 4,6 0,456

    4/8

    13,l 4,9 0,426 5~

    13,7 4,6 0,300 5 5

    5

    4/8 5,o

    111 112 113

    o O 40/5p 7,5, 100 65

    241 bis 24 1 242

    391 392

    62 1 622 623

    42 432 422

    0/5 7,5 0/20 6,5 50 37,2

    0/20 3,5

    0/20 o 50/60 26,7 80 35

    100 3 100 24,2

    120 27

    ,100 3

    0,Ol 0,Ol 0,Ol

    2/54 20,4 2/87 34,.9. 1.64 29,6

    45 O

    25,5

    90/100 0/20 20/2 40,9 47,5 '25 '

    0,83 2/62 68,3 24,7 15,8 8,9 43,6 52,5 2/70 1,431 2,09 1,620

    1,35 .2,92 53/77 14,2 11,5 2 ;7 39,57 42,27 15/95 2,201 0,8!3 0,944

    69,92 0,25 1241 87,9

    56,5 78,22 0,38 0,14 1220 835 62,4 87

    - K 2 O meq

    %

    0,04 0/02 0,05

    0,24 0/12 O104

    -

    7

    Lim %

    - 4 13 5 5 ,3

    N O

    - 7 22 25,3

    10/2 4/7 6 i5 -

    10 6,2

    4/5 3,5 4,7

    10,3 9 10/2

    -

    -

    -

    20 24,2 28,2

    22 24,5

    13,7 21,2 23

    23 39/7

    - -

    -

    0,75 0,85

    0,Ol 0 / 0 1

    0,16

    0,04

    0,03 0,08 0,05

    0 , o p

    -

    -

    0,9 0;55 0,75

    0,16 0,75 1

    SOL SUR GRANITO-GNEISS

    NO 531 532 I 533 I 511. 5 1.2 513 Profondeur Refus (2 mm) Argile ' %

    0/2 o 13 / 2 21 /2

    L O O 31,l 29,2

    60 34/7 32,7

    1,29 2/83 55/21 15,7 13,5 2 /2 39/51 41 (71 9/74

    ' 1,988 1/38 .1:.139

    70 , 79 0,13 679 78,5

    1/05 2,53 58,5 16,2 .

    6,8 42,3 49,l

    9 14

    9/18 1,962 0,68 0,832

    75/31 0,24 1378 83

    1/02 2,51 59/37 14,8

    8 r 6, 6 12

    44,6 50,8 9/35' 1,970 1/46 1,164

    1/23 2/91 57 , 74 17,6 12 (9 4/7 40,14 44 ,E4 680 1,778 1,56 1 I 193

    Densité ap. Densité réelle Poros ité PF 3 PF 4/2 Eau ut i l isable A % Porosité ut i le K/cm/h Log 10 K I s Log 1 0 I s

    Stab. Struct. Ind. d'humidité Ind. de structure Ind. de ressuyage

    65 , 59 0/22 9s 1 71,4

    a

  • Mil 43 A 4 km de Kako, quelques centaines de mètres avant

    Petit-Boua. Sous une forêt très dégradée avec nombreux témoins de cultures peu anciennes. En surface deux à trois centimètres de débris végétaux. O h 20 cm - Brun, humifère, texture sablo-argileuse , structure grumeleuse moyenne. 20 A 50 cm- Brun jaune, texture nettement plus argi- leuse avec des sables grossiers, gravillons de plus en plus nombreux. 50 h 80 cm - Ocre jaune, texture de plus en plus argi- leuse, mais très nombreux quartz et gravillons, Très difficilement pénétrable. 80 8 120 cm - Ocre jaune, avec quelques traînées rouges à rouge brun. Texture argileuse avec sable grossier. Diminution rapide du pourcentage de quartz et de gravillons.

    A la faveur des souches d'arbres (renversés lors des tornades ) on constate que l'horizon d'argile tachetée commence de façon assez régulière vers cette profondeur de 1 m à 1 , 2 0 m.

    Ces sols jaunes sur granito-gneiss sont toujours gra- villonnaires , mais beaucoup moins , en pourcentage et en épaisseur, que les sols sur schistes. De plus dans cette masse d'éléments demeurant sur le tamis 2 mm il y a toujours beaucoup plus de fragments de quartz ferru- ginisés e t altérés que de gravillons ferrugineux.

    Ce sont des sols sableux et même parfois très sableux en surface : 70 à plus de 85% de sables totaux. La pro- portion sable fin - sable grossier est très variable : Mil 111 SF : 68,4% SG : 17,1% Mi l 621 SF : 25,9% SG : 54,4%

    Toutefois , la moyenne générale du taux de sable grossier est de 44%.

    La teneur en limon est toujours assez faible, bien qu'elle puisse atteindre 1 0 % . Le taux d'argile augmente très rapidement en profondeur mais sans atteindre toutefois des valeurs très élevées, Le taux de 4 0 % peut être considéré comme un maximum, la moyenne s'établissant vers 2 5 % .

    La matière organique peut atteindre des valeurs extrême- ment élevées dans les 5 à 10 cm supérieurs : 7,15% pour le profil Mil 24, mais l'on remarque que ces fortes valeurs sont toujours associées à des pH très bas : 4 à 4,2. Pour des échantillons prélevés de O à 20 c m la moyenne est de 2 , 4 % . On obtient ainsi un rapport C/N assez élevé (moyenne 13 ,2) .

    Les taux d'azote sont très variables 0,047 à 0,31 et dans l'ensemble le phosphore (total) atteint des valeurs correctes. Le rapport azote total - phosphore total es t moyen, et l'abaque générale de fertilité de M. Dabin nous indique des sols d'une fertilité moyenne à médiocre en général.

    La somme des bases échangeables est faible en surface sans toutefois descendre très bas. Elle peut diminuer

    très sapidement en profondeur jusqu'à des valeurs très basses : 0,45 meq % à 1 m pour le profil Mi l 11. Le rapport Ca/Mg est toujours trop faible, rg Ca - - 1,s en moyenne pour l'horizon de surface. Vers 1 mètre, il est fréquent de le voir descendre en dessous de 1. Mais le caractère le plus défavorable est le taux de potasse. A part quelques exceptions, il est toujoun's très faible, la valeur la plus fréquente vers 1 m étant K Z O = 0,005 meq%. Les horizons de surface les plus riches n'atteignent que difficilement des valeurs moyennes.

    Le taux de saturation e s t faible, il peut descendre très bas, en-dessous de 15%. Ses variations sont lides à celles du pH surtout dans l'horizon de surface

    V = 20,4% pour pH = 4,2 V = 38 ,4% pour pH = 4,8

    Les propriétés physiques des sols sur granito-gneiss paraissent assez variées, ce qui e s t normal, puisque nous avons déjà souligné les variations de faciès consi- dérables au sein de cet ensemble, variations qui entraînent de profondes différences dans la granulométrie des sols. Des analyses rapides -que nous avons faites- sur les sols de ce groupe, nous pouvons dégager ces quelques traits généraux.

    La stabilité structurale est toujours moyenne à bonne en surface ( S = 75) mais elle peut se dégrader très vite en profondeur. Parallèlement l'indice d'humidité peut être très faible en surface (< O , 15 ) dans le cas de sols sableux mais il atteint des valeurs moyennes vers 1 m. L'indice de ressuyage au contraire est bon et même très bon en surface, il diminue en profondeur. L'Indice général de structure n'est pas très favorable, il peut descendre jusqu'à des valeurs assez basses ( 6 à 7 0 0 ) indiquant une certaine compacité ou tout au moins une structure polyédrique grossière et peu stable.

    LES SOLS SUR SCHISTES Nous regroupons ici tous les sols que nous avons

    étudiés dans les zones du birrimien inférieur, c'est-à-dire les sols qui se développent sur les schistes, les phyllades, les schistes aikosiques. Ce sont en général des sols de couleur ocre à ocre rouge, le plus souvent très gravillon- naires. Ils sont fréquemment très érodés car ils corres- pondent à des régions plus accidentées que les régions granitiques. Dans certaines zones les blocs résiduels de cuirasses anciennes sont no?breux, soulignant un rebord de plateau ou jalonnant une ligne de crête aux pentes raides.

    Profil Mil 52 Au nord-est de Tabou vers Bésséré, sur un plateau et

    sous une végétation très dégradée , véritable brousse

    9

  • Pro- No fon-

    deur

    71 0/20 72 50 73 90/100

    81 0/20 82 60/70

    131 0/2U . 132 70 133 100/100

    231 0/20 232 100/110

    Refur 2 mn

    O 3,8 24,4

    U 60

    13,8 64,5 6,4

    2,8 1,l

    461'0/20 1, O 136.51 8,5 462 100/110 O 50,5 15,s

    Arg % %

    11,u 21,8 29,8

    18,8 37

    11,s 22,5 47,5

    19,5 40

    521 0/20 I O 114,7~11,2 ,523 100/110 '9,3 21,7 11,2

    Lim

    5,5 7,3 8,3

    7 8,5

    4,3 6,5 13,5

    11,7 16,2

    SF

    69,9 51,7 41,3

    59,6 29,9

    37,7 36,4 20,l

    45,8 30,9

    24,7 12,.7

    54,l 47,8

    No

    SG % %

    10,3 19 21,2

    10,4 24,8

    42,8 31,6 15,7

    21,7 9,7

    29,3 18,5

    19,l 19

    Profondeur Refus 2 mm Argile %

    71,49 28,2 21,2 7,O

    43/29 66 , 61 1,04 1,017 2,23 1,348

    Densi té ap. Dens i té réel le Porosité PF 3 pF 4,2. Eau ut i l i sab le A % Porosité u t i le K/cm/h Log 1 0 K

    Log 10 Is Is w

    60,29 12,6 7 12 5 1 4 47/69 53/09 11 (56 2,060 1,13 1,049

    Stab. Struct. Ind. d 'humidité Ind. d e s t ructure Ind. de ressuyage

    SOLS SUR SCHISTES

    SOLS SUR SCHISTES

    461

    0/1 o O

    36,5

    0,93 2,62 64,51 22,6 14,8

    41/91 49/71 5/21 1,716 1,20 1,079

    7,8

    66,26 0,30 1305 32

    50,5 14,7

    2/70 I :::o,

    522

    50/60 2

    0,96 2,79

    '65 , 59 14,3 713 7,O 51,29 58,29 6/57 1,817 1,84 1,264

    65 , 18 O ,31 13/05 93,2'

    523

    100/110 9 / 3

    21 ,7

    0,94 2/59 63,71 20,7 13,7

    43 50

    710

    2/80 1,447 2/32 1,365

    50,l 0,37 937 62

    10

  • impénétrable, nous avons décrit ce profil, l'un des moins concrétionnés que nous connaissions sur schistes.

    O 8 20 cm - Brun jaune, sableux faiblement argileux, sable très fin, sans structure nette , humide, nombreuses racines. 20 h 90 cm - Brun jaune, plus argileux, quelques rares gravillons. La couleur s'éclaircit vers la base. 90 h 100 cm - Ocre jaune, sable-argileux à sable fin, compact , gravillons ferrugineux plus nombreux. 100 h 120 cm - Tacheté ocre, ocre jaune, rouge, sablo- argileux, compact , humide, horizon d' I' argiles tachetées 'I caractéristique.

    Jusqu'à l'horizon d'argile tachetée la couleur du sol oscille entre D 72 (Brun jaune) vers le haut du profil et D 66 (jaune brun) vers 80 - 90 cm.

    En surface placage de feuilles mortes.

    Profil Mil 46 Ce profil a été étudié à 3 km à l'ouest d'Ourouboué,

    sur une pente très faible, sous une très belle forêt. En surface feuilles mortes e t branchages. O h 20 cm - Ocre jaune, argileux, un peu de sable grossier, assez compact, humide, quelques racines. 20 h 60 cm - Ocre jaune, argileux, compact, apparition de quelques gravillons, devenant assez denses vers 50/60 cm. 60 a 80 cm - Disparition assez rapide des gravillons. 80 a 120 cm - Tacheté ocre, brun, rouge et rouille, très argileux compact humide.

    Profil Mil 23 Profil prélevé dans la grande zone schisteuse au relief

    très heurté qui s'allonge SSO-NNE de part et d'autre de la rivière Noka. Le prélèvement a été fait sur un lambeau de plateau à 50 m d'une très forte pente. La forêt était très belle, très caractéristique du type I' Yap0 I ' .

    En surface quelques placages de feuilles I discontinus. 8 8 20 cm - Brun jaune, sablo-argileux à sable fin, humide , nombreuses racines , quelques graviers de quartz très ferruginisés, de petites paillettes de muscovite sont visibles. 20 a 40 cm- Ocre jaune, nettement plus argileux, assez gravillonnaire (gravillons ferrugineux et quartz très altérés 1. 40 h 60 cm - Disparition progressive des éléments grossiers , argilo-sableux à sable fin, apparition de taches rouges et ocres. 60 105 cm - Tacheté rouge et ocre, compact, humide, paillette de muscovite, argileux, avec sable fin et limon.

    Profil Mil 8 Proti1 preleve dans la zone schisteuse du bassin

    supérieur de la rivière Hana, sur le rebord d'un très étroit lambeau de plateau, d quelques mètres d'une pente raide ( 2 8 % ) .

    En surface, sol nu , quelques branchages accumulés à l'amont d'une grosse racine.

    0 8 15 Cm - Brun rouge, structure faiblement grumeleuse, texture sablo-argileuse à sable fin, lacis dense de petites racines. 15 50 cm - Beige rougeâtre, très gravillonnaire, avec quartz ferruginisés , texture argilo-sableuse. 50 cm - Arrêt de la sonde sur un horizon de gravillons trop denses ou plus probablement sur un bloc de cuirasses.

    la surface du sol. L'horizon d'argiles tachetées apparaît à la faveur des abattis d'arbre, il est très près de la surface du sol. Tout indique un sol profondément érodé.

    Nous avons étudié de nombreux autres profils oh l'on retrouve ces deux caractères fondamentaux des sols sur schistes : présence d'un horizon gravillonnaire souvent très dense et très épais englobant des blocs de cuirasse résiduels - marques très nettes d'une érosion accentuée correspondant évidemment au modelé de ces régions schisteuses, érosion qui se traduit par des variations assez sensibles de la morphologie des profils. A ces caractères il faut ajouter ceux de la granulométrie de ces sols, Les sols sur schistes sont moyennement riches en argile dans l'horizon supérieur, de 10 à 30% mais ils le sont nettement plus en profondeur avec une moyenne de près de 4 0 % 139,6%) à 1 mètre. Ils sont très riches en sables fins, qui atteignent parfois 70 %- en surface (moyenne : 4 2 , 5 % ) . E t inversement ils sont très pauvres en sables grossiers% 15% le plus souvent, encore faut-il tenir compte des éléments ferrugineux très nombreux dans cette fraction granulométrique de nombreux horizons de sols sur schistes. La part des sables fins et des limons est donc en fait toujours plus forte que ne l'indique l'analyse mécanique courante. A 1 m le pourcentage des limons atteint 12,3%, donc sensiblement plus que dans le cas des sols sur granito-gneiss.

    Le taux de matière organique serait peut différent de celui que nous obtenions pour les ' sols précédents s ' i l n'était modifié par les phénomènes d'érosion que nous avons notés dans de nombreux cas. Bien souvent l'on trouve associés, un taux de matière organique élevé, un très fort pourcentage de gravillons et un pH très bas. Le rapport C/N suit ces variations mais il paraît plus faible dans l'ensemble.

    L'azote total présente .ici une valeur assez constante oscillant autour de 0,13%. Le phosphore total est dans l'ensemble moyen et le rapport N/P2 O3 est correct, Pour les sols non érodés ces caractéristiques associées à des pH de l'ordre de 4 , 7 à 5 , 2 correspondent à une fertilité moyenne. Pour les sols érodés, l'acidité devient trop forte.

    La somme des bases échangeables est faible , nettement plus faible dans certains cas que pour les sols sur granites. Ceci est un fait général, les sols SE schistes,' sur schistes arkosiques et arkoses sont parmi les plus pauvres que l'on connaisse. Dans notre région, nous trouvons pour la somme des bases échangeables des valeurs extrêmement faibles S = 0,74 meq % en surface ou y S = 0,25 meq % vers 100 cm.

    Les blocs de cuirasses sont très nombreux

    1 1

  • Par contre, nous avons trouvé des vaikurs plus fortes, de l'ordre de 2 à 2 ,s meq % en surface dans certaines

    , zones schisteuses du sud. A ces valeurs de S corres- pondent des taux de saturation très variés , mais l'ensemble très bas, est parfois même excessivement faible : V 4 0 25% en moyenne. On note à 1 m V = 8 % et V = 38,1%. Le taux peut être nettement plus élevé en surface. pour les sols de plateau non érodés (63 , 5 % ) , mais il descend 'jusqu'à 5 % pour des sols de pente très érodés. Toutes ces valeurs traduisent dans l'ensemble un soubassement pauvre en réserve minérale et une désaturation d'autant plus intense que la topographie permet une forte érosion et un lessivage oblique extrême.

    Les rapports Ca/Mg sont presque toujours compris entre 1 et 2 , donc trop faibles. Les taux 'de potasse sont très faibles ; on n'y relève même plus certaines valeurs correctes qu'il était normal de trouver sur les granito-gneiss.

    Nous avons étudié du point de vue physique deux profils sur schistes, un sol très argileux Mil no 4 6 et un sol sableux à sable fin M i l no 52.

    Mil no 46 La stabilité structurale (S) est moyenne à bonne en

    surface (66,3) mais médiocre en profondeur. La résis- tance à l'engorgement es t très bonne dans la partie supé- rieure, avec un indice de ressuyage élevé : 72. Elle est moyenne à la base (44) . L'indice général de structure est juste moyen avec une humidité édaphique assez élevée en surface ; en profondeur il est médiocre avec un3 humidité édaphique très Blevée. -Ce sont-là des .caractéristiques tres courantes pour les sols argileux sur schistes de la zone ferrallitique .

    -_ -

    Mil no 52 i Le profil sableux présente des caractéristiques assez

    voisines, mais la stabilité structurale est meilleure en surface ainsi que la résistance à l'engorgement. Voici ces caractéristiques :

    Stabilité structurale : très bonne de O à 2 0 cm, moyenne vers 50 cm, médiocre à moyenne à 1 0 0 cm.,

    Résistance 2 l'engorgement : elle es t exceptionnelle en surface et à 50 cm (Indice de ressuyage 98 et 92 ) , elle es t encore bonne à 100 cm.

    L'humidité édaphique est naturellement plus faible que dans le cas précédent, mais l'indice général de structure e s t assez voisin, légèrement inférieur en profondeur- ( I = 937 contre 1032 ).

    ,

    LES SOLS SUR MICASCHISTES Nous avons groupé ensemble tous les sols sur mica-.

    schistes car ils nous ont paru former une série très homo- gène, en même temps que très répandue dans toute la moitié ouest de notre région. Nous avons trouvé de très

    beaux profils sur la route Taï-Tabou ainsi que sur l a route Tabou-Pata ( sur le Cavally ) . '

    Ce sont en général des sols rouges à brun rouge, souvent très gravillonnaires. Leur granulométrie est très voisine de celle des sols sur granito-gneiss. La structure de la roche apparaît souvent dès 1,50 m à 2 m.

    Sur la route Pata-Tabou, au sommet d'une colline, sous une forêt secondaire assez belle, nous avons décrit le profil suivant :

    Prof i l -Mil 57 En surface litière mince de feuilles et de menus

    branchages. O à 20 cm - Brun clair (F 6 4 , brun jaune foncé) sable argileux à sable grossier, structure légèrement grumeleuse, Nombreuses racines. Très nombreux gravillons. 20 à 120 cm - Brun à brun rouge ( E 68) passant très progressivement à brun jaune. Le pourcentage de gravillons atteint un maximum vers 5Ö?a 60 cm, il-dìiiinue ensuitë régulièrement. La structure est polyédrique grossière. La , texture , un peu plus argileuse est toujours sablo-argileuse à sable grossier. Des paillettes de muscovite, très petites, apparaissent de plus en pluS.nombreuses vers la base. 120 à 350 cm - Tacheté ocre, rouge à brun rouge (D 56 et D 64 vers 250 cm), sablo-argileux à sable grossier, très peu de gravillons. La structure de la roche apparaît peu à peu. Des bancs de roches plus ou moins altérées, subverticaux., traversent le profil , de couleur rouge vio- lacée , parfois violette. Le litage apparah très nettement. La structure est massive, très poreuse, friable. Les blocs que l'on détache suivant le litage de la roche donnent l'impression d'unte grande 1égèretB. Les paillettes de muscovite sont extrêmement nombreuses. 350 cm - Masses de roches altérées séparées par de minces trainees argileuses. La couleur générale est roùge (D 38).

    Sur la même route, sous une forêt secondaire, au sommet d'une colline le profil était un peu différent.

    Surface, mince litiere de feuilles, On remarque de gros blocs de quartz épars sur le sol. O à 15 cm - Brun, humifère, structure très faiblement grumeleuse , texture très sableuse, très fort pourcentage de graviers et de galets de quartz ferruginisés ainsi que de gravillons ferrugineux. 15 à 200 cm - Sur une épaisseur très variable, mais toujours très considérable (1 à 2 m ) , nappe de quartz ferruginisés. 200 à 300 cm - Ocre, sablo-argileux à sable grossier et gravier, compact. Nombreux noyaux de roche altérée rouge violacée et ocre clair lité. 300 cm - Roche altérée, exactement semblable à ce qui e s t dé&it au profil précédent.

    Sur la route Tabou-Tar, avant Grabo, le profil était un peu différent, modifié par des phénomènes d'érosion i et de lessivage oblique. Le profil a été étudié dans le 1/3 inférieur d'un versant (pente 8 à l o o ) , sous une

    12

  • 5 7 1

    3/2 o 2 1 19,7

    1,13

    47,22 14,2 10,5

    3 3 / 0 2 36,72 4 7 I 02

    2 / 1 4

    317

    2,672 1 / 3

    3 5 0 018

    27,7

    0,97 2 / 4 8

    60,89 21,o 12,7

    39,89 4 8 / 1 9

    8,3

    2,18 1,338 1,44 1,158

    5 7 / 3 8 0,35

    1148 5 3 / 4

    1 5 0 5 4 28,7

    1 / 3 2 2 ,47

    4 6 / 5 6 13,6

    8 / 2

    32,96 38,36

    5 14

    4 1 9 1,690 0,36 1 / 0 9

    6 5 / 5 5 0 / 2 2

    944 5 5 / 7

    No

    571 573 575 581 582 591 592 593 j1.2

    632 633

    6 3 1

    Pro- fon- deur

    0/20 9O/1OO

    350 0/20

    180/200 0/20 1 5 0 2 5 0 200

    S0/60 1 8 0

    ' 0/20

    Refus 2 mm

    2 1 8 , l 0,8

    56 ,1 1 2 , l 62,5 73

    O O 2,8 5,6 9

    Arg Lim SF SG Mat. C % % % % org. %

    %

    19,7 5,5 24 44,9 4,98 2,93 24,2 8,5 21,3 45 27,7 9 / 2 20,6 41,2

    9,7 5,2 34,9 4 7 , l 3,55 2,09 24,7 9,2 24,8 36,7 23,2 6,2 22,2 39,9 5 74 3,38 41,2 9,7 13 34 31,2 10,2 25 36 13,7 8,2 24,6 51,3 24,7 1 0 32,9 27,7 5 / 0 3 2,96 3 1 10,2 27,6 28,8 29,7 22,7 34,5

    Z/N %

    10 ,5 '

    16

    14

    10,5

    % C a 0 pH P 2 0 5 meq

    total %

    4,3 0,38 1,4 4 , 9 o r 9 4 t 8 0,8 4,9 .2,75 4 1 9 1,3 4,2 0,630 1,7

    4 ,.8 019 4 1 7 O ,85 4,2 0,560 1 , 4 4,8 1,15

    4,7 1,7

    5 1,4

    ANALYSES PHYSIQUES

    572 573 574 I 575 I 6 1 1 612 No Profondeur Refus 2 mm Argile %

    5 0/6 O 2 9 23 ,7

    90/100 8,1, .

    24,2

    2 5 0

    24,5

    2 0 0 O

    13,7

    1 / 2 9 . 2 150 48,4 1 2 / 9

    9,5 3 1 4

    3 5 / 5 0 3 8 / 9 0

    3,65 1,562 1,27 1 I 1 0 3

    1 / 1 2 2 / 5 3

    55,74 16,3 10,4

    3 9 / 4 4 45,34

    5 / 6 1 1,748 1,54 1,187

    5 1 9

    1,11 2 / 5 3

    56,1-3 18,O 11 / 2

    6,8 3 8 / 1 3 4 4 / 93

    4,25 1 I 628 1 / 5 1 1 I 1 7 8

    1,07 2 ,61

    5 9 / 0 1

    8,8 8,L

    4 2 , 1 1 5 0 , 2 1

    5,95 1,774 0,556 1 ,037

    16,9

    Densit6 ap. Densit6 reelle Porosite PF 3 PF 4 1 2 Eau ut i l isable A %. Porosit6 uti le K/cm/h Log 10 K Is Log 1 0 I s

    Stab. struct. 84,80 Ind. d'humidit6 Ind. de structure 987,9 Ind. de ressuyage 1 8::; 62,78 O, 1 7 6 9 1 5 5 / 4 6 5 / 1 1 0,25 1062 68,9 62,84 0,28 1098 6 2 , l 68,12 0,30 1376 74 r 7.

    LES SOLS SUR MICASCHISTES - N %

    - MgO meq

    %

    089 0 1 6 0,75 1,85 0 1 6 1,6S

    0 1 6 O ,45 110 0,45 0,45

    -

    0,7

    -

    - K2 O meq

    %

    S

    % meq V

    O ,28

    0,13

    0,24

    0,28

    -

    o r 1 0 8 1 0,04 0,08 0,04 0,11 0,05 0,05 0,08 0,16 0,04 0,08 -

    2,4 2 7 1,60 43,4 1,59 42,9 4 / 6 8 61,5 1,94 42,8 3,46 27,l 2,46 47,4 1,55 1,38 26,8 2 / 5 6 19,6 1 / 6 4 , 31,8 1 / 9 3 41,5

    13

  • belle, forêt secondaire. La roche était un micaschiste grenat. En surface placage discontinu de feuilles mortes et petits amas de branchages. O h 20 cm - Brun ( F . 64 - brun jaune foncé) , très humifère , stru&ure nuciforme , texture sablo-argileuse bien équilibrée. 20 à 120 cm - Marron clair ( D 56 : jaune rouge) , plus argileux, devenant sablo-argileux , struoture polyédrique fine. Des fragments de roche altérée se trouvent répartis dans l'ensemble de l'horizon. -120 à 200 cm - Marron clair ( D 56) avec des taches jaunes, rouge clair, peu contrastées , h contours diffus. Structure polyédrique large , texture argilo-sableuse équi- librée. Fragments de roches de moins en moins altérés et de plus en plus nombreux.

    Du point de vue-gr_anulométrie, ces sols sur mica- schistes sont homogènes et à l'intérieur d'un même sol on ne note que d e s variations dativement faibles entre les horizons, Le taux d'argile est évidemment plus faible

    ces chiffres sont des extrêmes. Pour le profil no 57 oÙ nous avons prélevé en fait 6 échantillons de O à 350 cm nous trouvons un minimum de 19 , 7 % en surface contre 2 7 , 7 % en profondeur. I1 en est de même pour les autres classes : le taux de limon est très constant, oscillant gutour de 8 , 5 % mais c 'est le pourcentage de sable fin qui est le plus régulier 20 à 24 %. Si l'on excepte quelques cas particuliers, dont la cause peut être par exemple la présence d'un filon de quartz, on peut considérer comme valable les moyennes suivantes. Argile : 25% Limon : 8 , 5 % Sable fin : 2 4 , 5 % Sable grossier : 39%

    Les taux de matière organique que nous avons relevés sont dans l'ensemble élevés, voisins de 5 %. Le taux d'azote total es t également élevé mais plus irrégulier, d'où un rapport C/N oscillant entre 10,5 et 16, mais il semble que l'on puisse fixer une moyenne vers 14, L'acidité est forte en surface pH = 4,2 à 4,3. C'est la série qui présente les valeurs les plus basses, Cette caractéristique est sans doute due à la roche mais égalemeqt à la posi- tion géographique de nos sondages, tous situés dans la zone la plus humide.

    Les bonnes teneurs en azote déséquilibrent le rapport N/P2 05, et dans certains cas on peut aboutir à une vhritable carence en phosphore.

    Le pH très bas para'it accentuer ce caractère défa- vorable quant à la fertilité de ces sols. En fait, étant donné la richesse en matière organique des horizons supgrieurs on peut escompter une fertilité moyenne et même parfois bonne.

    La somme des bases échangeables es t basse, mais toutefois correcte pour ce domaine ( 2 , 5 meq % en moyenne 1, Elle est dans l'ensemble supérieure à ce que nous avons déjà vu. Le rapport Ca/Mg est toujours proche de 1,5. Le taux de potasse est trhs faible en profondeur, médiocre en surface. Le taux de saturation est bas 2 5 % en surface , 30% à 1 m , sauf l'exception du profil M i l no 58.

    '

    I en surface qu'en profondeur : 1 9 , 7 % contre 41%, mais

    Les caractéristiques physiques sont dans l'ensemble médiocres à moyennes, mais pour les horizons de surface la richesse en matières organiques vient racheter les ' mauvaises données de la granulométrie. Pour le profil no 57 par exemple la stabilité structurale est très bonne, la résistance à l'engorgement exceptionnelle , mais nous avons 5 % de matière organique. Dans les autres cas, la stabilité structurale est bonne ainsi que la résistance l'engorgement. L'humidité édaphique par contre est faible et même très faible en surface, simplement médiocre en pro- fondeur. L'indice génhral de structure est dans l'ensemble plys faible que les indices de structure des sols sur granites ou sur schistes, Ceci correspond bien à la structure polyédrique mal définie, faible, ?i la porosité et à la friabilith des sols ferrallitiques très lessivés. De ce point de vue, les sols sur micaschistes sont plus caractéristiques que les autres sols.

    LES SOLS SUR ROCHES BASIQUES Si les affleurements de roches très mélanocrates ,

    basiques, sont rares dans le nord de notre région, ils sont au contraire très fréquents dans la moitié sud. Ils correspondent toujours à des zones de relief très acci- denté et les témoins d'anciennes cuirasses y sont nombreux. Les sols présentent un certain nombre de caractéristiques remarquables, dans leur morphologie et dans leurs pro- priétés physiques. Ils ne sont pas sans analogie avec les beaux sols rouges faiblement ferrallitiques ou même les sols bruns eutrophes que l'on trouve quelques centaines de kilomètres au nord mais l'intensité des phénomènes de ferrallitisation est telle que la richesse minérale de la roche-mère apparaît a peine dans les analyses chimiques

    Ce sont en général des sols rouges, bruns jaunes ou 'bruns avec des éléments de roche saine répartis sur l'ensemble du profil. On y trouve souvent des nappes de gravillons , des galets et des blocs d'anciennes cuirasses. Etant donné la vigueur du relief les phénomènes d'érosion y sont parfois considérables. Les profils que nous pré- sentons ci-dessous soulignent l'originalité d'un groupe de sols en fait assez variés.

    . .

    Profil Ber O Sur la route de Néromer. La pente est d'environ 12".

    La roche est probablement un gneiss amphibolique. O à 25 cm - Brun ( E . 63 Brun jaune). Très humifère. Structure grumeleuse moyenne à fine cohésion , Très argi- leux avec sable tin. 2 5 h 100 cm - Ocre rouge (D 56 Jaune rouge). Très argileux avec sable grossier sensible. Structure polyédrique très stable , très humide. 100 à 300 cm - Rouge ( D 36 - C 36 Jaune rouge 2 rouge clair) très argileux. Structure peu nette, prismatique faible , très humide , quelques -. quartz ferruginisés.

    14

  • 300 350 cm - Tacheté rouge, violet, blanc (C 2 2 rouge très pâle ) compact , argilo-limoneux avec fraction de sables très grossiers, presque sec.

    P ro f i l Mil 38 Au sud du Mt Hounono. Dans une région très acci-

    dentée , au sommet' d'une pente , à proximiié d'un chaos de boules de dolérite. O 20 cm - Brun jaune, structure grumeleuse faible, faiblement humifère , argileux, nombreuses racines. 2 0 h 50 cm - Brun jaune, compact, plus argileux, Quelques gravillons. 50 h 120 cm - Ocre rouge à taches ocre clair et rouille. Extrêmement argileux, Fragments de roche alt6r6e (ocre )

    ' à partir de 80 cm.

    P ro f i l Mi l 54 A proximité de Tiolou sur le littoral, à 200 m du rivage

    sur une pente faible, près d'une petite'butte. Sous une cacaoyère - gabbro ( à hypersthene ? ) O h 20 cm - Brun, faiblement humifère, sans structure, très sableux à sables grossier$, Quelques gravillons ferrugineux: Nombreuses racines, Devient très rapidement plus argileux. 20 h 100 cm'- Brun jaune puis progressivement ocre, compact , argilo-sableux à sables grossiers.

    Près de Brédou, sur gabbro, nous avons pu étudier une chame de sol complète, très représentative de toute cette région. Sur le plateau les sols étaient très gravil- lonnaires, le plus souvent impénétrables à partir des 25 ou 30 cm. En surface affleuraient de nombreux éléments de roche èt des blocs de cuirasse.

    Mil 30 0 h 2 0 cmi- Brun jaune, structure grumeleuse nuciforme humifère , très argileux, humide, Gravillons ferrugineux assez nombreux, très nombreuses racines. 2 0 h 80 cm - Ocre, compact, très argileux, très gravil- lonnaire, très difficile à traverser avec la sonde. 80 cm - Arrêt sur bloc de cuirasse probable.

    Mil 31 Sur la pente (1/3 supérieur) le sol était très semblable

    avec un pourcentage de gravillons encore plus élevé. La sonde ne pouvait dépasser 50 cm.

    Mil 32 Dans le 1/3 inférieur de la pente, le profil devenait

    différent, moins gravillonnaire, plus profond , colluvion- naire en surface. 0 h 20 cm- Brun jaune, structure grumeleuse faible, argileux avec sables fins. Quelques gravillons. Nombreuses racines, 20 h 40 cm - Ocre. Très argileux, compact, humide, gravillons peu nombreux.

    40 ?I 100 cm - Ocre clair, à taches rouilles. Diminution rapide 'des gravillons , très argileux, compact , humide. A la base éléments de roche très altérés.

    Les sols sur roches basiques sont dans l'ensemble des sols très argileux : vers 1 m , la moyenne e s t de 45 %, et la moyenne générale de tous nos échantillons e s t de 40 ,5%, ce qui traduit un pourcentage d'argile véritablement très élevé dépassant fréquemment 50 %. Le sol de Tiolou est une exception. Les taux de limon sont également assez forts : moyenne 15%. Les teneurs en sables sont variables, mais dans l'ensemble assez faible, sans jamais de déséquilibre accentué entre les deux fractions fine et grossière.

    Le taux de matière organique est moyen, ne dépassant pas celui des autres types de sols de façon caractéristique. I1 peut toutefois être assez Blevé dans les quelques cen- timètres supérieurs, jusqu'à 7 %. Le rapport C/N semble en général moins élev6 que dans les autres cas , 11 ,5 est la valeur la plus frequente. Le pourcentage d'azote est souvent bon : entre 0 , l O et 0,30%. Le pH ne traduit pratiquement pas la nature de la roche-mère. Nous retrou- vons une moyenne de 4,5 pour les horizons de surface avec des valeurs très basses pour la partie tout à fait supérieure riche en matière organique, En profondeur , à 1 m , nous trouvons aussi une valeur tout à fait normale pour cette zone (pH = 5 ) . Etant donné les teneurs en phosphore total (moyenne P2 O5 = 0,660W0) tous ces sols présentent sur l'abaque de D. Dabin une fertilité - moyenne à bonne.

    Les réserves minérales sont très légèrement supérieures à celles que nous avons obtenues pour les autres caté- gories. La somme des bases échangeables est en moyenne de 3,5 meq % en surface. Elle diminue avec la profondeur et oscille autour de 2 meq %. Etant donné la composition chimique de ces roches le magnésium est souvent supérieur au calcium. Mais le rapport Ca/Mg normal oscille entre 1 et 2 . Les teneurs en potasse sont très faibles, O , 1 meq % en surface ; O ,O4 en profondeur, Les taux de saturation sont légèrement supérieurs à ceux des sols sur granite, ou sur schistes mais ils demeurent assez bas

    V = 2 0 à 30% en surface V = 40 à 45% à 1 m.

    I1 faut noter certaines exceptions comme le sol de Tiolou pour lequel V atteint respectivement 80 à 7 0 % . I1 semble que l'on ait lh des sols très jeunes liés une Bvolution géomorphologique particulière à la zone littorale.

    Les résultats des analyses chimiques de ces sols ne traduisent donc que bien imparfaitement la richesse chimique de roches telles que les dolérites , amphibolites , gabbros , etc. L'intensité des phénomènes de lessivage est telle en effet qu'elle efface toute influence, ou presque, de la Koche-mère. I1 n'en est pas de même pour les pro- priétés physiques de ces sols. La roche impose un certain nombre de caractères dont le plus évident est le très fort pourcentage d'argile.

    15

  • - N P

    Pro- fon- deur

    0/20 90/100

    0/5 0/20

    0/20 60

    90/100 0/20

    50/60 0/20

    90/100 0/20

    90/100 0/20

    90/100

    301 . 3 02 311 bis 311

    . 312 . 32 1 323. 351 352 381 382 661 663 5 4 1

    , 543

    Refus 2 mn

    1 5 , 7 60

    O 5 7 , 9 6 2 , 8

    7 1 1 , 7

    4 ' 2 4 , 2

    1 5 , 6 o 5 , 4 o 5 , 3 o

    Mat . org.

    %

    3 ' 2 3

    6 , 9 2 , 8 3

    2 , 1 5

    1 , 3 7

    1 , 9 3

    3 ,62

    1 , 2 7

    4 5 , ; 44 26,: 41,: 37'5 3 7 , i 4 9 4 0 51 ,5 37,7 51,5 21 ,5 5 3 15 ,5 33 ,2 -

    C %

    1 , 9

    4,07 1 ,67

    1 ,27

    0 ,81

    1 ,14

    2 , 1 3

    0 , 7 5

    SOLS SUR ROCHES BASIQUES ( MIL 30-31-32-35-38-54-66 )

    ?/N %

    11,l

    13 ,5 12,8

    15,6

    9 , 6

    L1,4

    L1,8

    L1,5

    - Lim

    % % Cao M g O

    pH P 2 0 5 m e q m e q total % %

    4 , 4 0 ,568 0 ,85 1 , 2 417 0 , 8 5 1 , 2 4 0 ,567 1 , 5 2 , 2 4 , 5 0 ,650 0 , 9 1 , 2 4 , 7 0 , 7 0 , 7 5 4 , 5 0 ,513 1 , 0 5 1 ,3

    " 1,3 2 , 9 418 4 , 9 0 , 9 6 1 2 , 9 2 , 2 5 5 , 1 2 , 2 5 1 , 5 4 , 9 0 ,508 1 , 5 0 , 7 5 5 13 0,75 1 , 2 4 , 5 0 ,360 1 , 2 1 , 3 5 12 1 , 3 2,7 5 , 3 0,600 2 , 7 1 , 9 5 J 2 -1,9

    1 3 , 5 912

    1 0 , 2 1 0 , 7

    6 8 , 7

    1 0 , 2 7 7 , 2

    % Ca0 MgO PZ05 m e q m e q t o t a l % %

    0,930 3 ,85 4 , 8 9 1 , 7 1 , 7 5 0 , 8 0 0 , 7 5 0 , 6 5 0 ,45

    SF %

    K20 Na20 S meq m e q meq V

    % % %

    0 , 0 5 ~ + 0 , 0 , l 8 , 7 9 60,9 0,06'. " 3 , 5 1 4 5 , 6 0 ,04 'I 1,591 3 6 , 7 0,Ol I' 1,11 2 3 , 2

    r

    2 3 , 2 1 8 , 4 3 0 , 5 2 2 , 8 20 3 1 , 6 2 3 , 4 2 3 1 4 , 8 1 9 , 3 1 3 , 9 4 3 , 5

    Pro- Refus Arg Lim SF SG Mat .

    deur % No fon- 2 mm % % % % org.

    BER O 1 0/20 O 38 ,2 6 , 7 2 2 , 3 2 6 , 7 5 ,35 . 02 40/50 5 , 6 49 8 ,2 1 6 , 4 24 ,5 03 200 9 , 9 45 ,2 1 9 , 7 13,l 21 ,6 04 350 6 , 5 25 ,7 1 8 , 7 2 1 , 5 3 3 , 9

    r T

    - S G

    %

    - 15 ,2 2 7 , l 22,2 1 9 , 8 34 ,5 1 8 , 7 i6 28 2 4 , 5 2 9 , l 1 4 , 5 2 9 , l 1 1 , 9 6 7 , l 5 3 , 3 -

    C .%

    3 , 1 5

    - N %

    - O., 1 7

    0 ,30 0 , 1 3

    0 ,08

    0 , 0 8

    0 , lO

    0 ,18

    0,06

    --

    SOLS SUR ROCHES BASIQUES ( Ber O )

    4.9

    K2 O m e q

    %

    0 ,09 0 ,32 0 ,14 0,06 0 ,05 0 , 1 1 0 , 0 3 0 ,04 0 ,04 0 ,09 0 ,04 0 , 1 1 0 ,04 011 0,05

    7

    -

    N a 2 0 . m e q

    % '

    0,Ol 0 , O l 0 ,Ol 0 ,Ol 0 ,Ol 0 ,Ol 0 ,Ol o I O l . 0 , O l 0 ,Ol 0 ,Ol 0 , O l 0 ,Ol 0 ,Ol 0 ,Ol

    S m e q

    %

    2 ,14 2 , 3 7 3 ,84 2 , 1 6 1,s 2,46 2 , 1 8 4 , 2 4 3 , 2 9 2 , 5 9 1 , 7 9 3 ,06 1 , 9 5

    3 ,50

    -

    4 6.6

    -

    V - 2 1 , 7 38 ,7 25 ,5 2 4 , 6 2 4 , 3 3 6 , 8 4 3 , 7 5 4 , l 4 9 , 8 3 9 , 3 3 1 , 7 3 6 , 6 40,O 7 8 , 7 6 9 , 3 -

  • ANALYSES PHYSIQUES

    bis 3!1 3 1 1 ' 312 6 6 1 662 I

    663

    0/2Q 5 , 4

    2 1 , 5

    5 5 , 6 16 ,2

    9 , 4 6 , 8

    3 9 , 4 '46 ,2 3 4 , 9

    2 / 5 4 0 ,7 0 ,84

    8 7 , 4 '0,20

    1547 100,l

    Stab. struct. 7 0 , 3 Ind. humidit61 0 ,2 Ind. structure 983 Ind. ressuy. 7 1 , 7

    40/50 2 6 , 5 4 9 , 7

    6 3 , l 2 1 , 6 15 ,2

    6 , 4 4 1 , 5 4 7 , 9

    2-,95 1 / 4 7 1 / 5 8 1 , 2 0

    5 9 , 3

    1038 6 1

    0 , 2 9

    2 92

    150 70 ,6 4 8 , 5

    . Profondeur Refus 2 mm Argile %

    Poro sité PF 3 PF 412 Eau utilisable A % ' Porosité utile K/cm/h Log 1 U K IS Log 101s

    4 4 , 7 1 5 , 9 1 3 , 6

    213 2 8 , 8 3 1 , l

    3 ,97 1,6C 1,oz 1 , O l

    0/1 o 1 7 2 1 , 5

    5 5 / 5 15 ,2 1 0 , 8 4 , 4

    4 0 / 3 4 4 , 7

    5 , 9 5 1 , 7 7 018 0,9

    6 4 , 8 0 ,13

    46 ,04 551

    3 8 , 2

    61,2 25 ,4 16:7

    8 , 7 3 5 , 8 4 4 , 5

    7 / 6 9 1 / 8 8 0,17 0 , 2 3

    7 7 1 1 , 7 3 7 , 7 I 5 0 , 7 I 49 4 9 45 ,2 ~ 2 5 , 7

    68 ,2 71 ,8 6 8 , 5 2 3 , 8 23 ,3 2 4 , 8 1 6 , 5 1 7 , l 17,l

    7 , 3 6 , 2 7 , 7 44 ,4 4 8 , 5 4 3 , 7 5 1 , 7 54 ,7 51 ,4

    4 2 / 4 3 3 ,4 1 / 6 0 1 / 3 8 1 / 5 3 1 , 8 5 2 ,06 1,65 1 , 2 7 1,31 1 / 2 2

    6 3 , 5 21 ,6 14

    7 , 6 4 1 , 9 4 9 , 5

    5 / 9 9 1 , 7 8 1,11 1 / 0 4

    68 I 05 U,28

    1320 7 4 / 5

    -

    6 7 , 3 2 4 , 6 1 7

    4 2 , 7 5G,3

    7 / 6

    2 , 9 1 1 , 4 6 1 , 9 1 , 2 8

    5 7 / 8 7

    1131 62 ,5

    o ,3'4

    6 4 , 6 23,G 1 5 , 9

    4 1 , 6 4 8 , 7

    7 , 1

    2 , 6 5 1 / 4 2 0 , 9 1 -0,96

    62 ,41 0 , 3

    1161 59 / 2

    0/5 O

    2 8 , 5

    6 4 , 3 1 9 / 1 1 3 , 6

    5 / 5 45 ,2 5 0 , 7 33 '2

    2 / 5 ; 0 ,1 : 0 , l I

    9 8 , 5 0 , l i

    113,s r i 4 5

    0/2 o 5 7 , 9 4 1 , s

    5 0 , 6 1 8 , 4 1 4 , 5

    5 , 9 32 / 2 3 8 , l

    7 / 2 3 1 , 8 6 0 , 4 4 0 , 6 4

    76 , 4 0 / 2

    1146 5 9 / 9

    5 0/6 O 6'2,8 3 7 , 5 - 48 1 7 13

    4

    35 3 1

    3 / 2 5 1 ,52 1 / 3 3 .I , 12

    6 1 , 7

    730 4 7 / 3

    0 / 1 9

    100 O

    5 3

    68 ,9 26 , 4

    7 , 4 4 2 , 5 4 9 , 9

    1 / 2 5 I 1 / 1 1

    1,8! 1 , 2 i

    ' 1 9

    50

    960 0 , 3 €

    4 7 , 2

    Ber I Ber Ber lBer

  • La stabilité structurale est moyenne dans l'ensemble, Elle diminue en profondeur jusque vers des valeurs de S comprises entre 50 et 60 . Par contre, elle est souvent excellente en surface et exceptionnelle pour les échan- tillons prélevés de O à 5 cm : pour mi l 311 bis S = 98,5.

    Malgré les taux d'argile élevés la résistance à l'en- gorgement est très bonne et se traduit par de très bons indices de ressuyage (de 70 110). Ici e.lcore les horizons humifères présentent parfois des caractéristiques parti- ' culièrement favorables.

    L'indice général de structure est beaucoup moins bon que les précédentes. I1 es t dans l'ensemble correct et correspond à la structure polyédrique grossière, à la friabilité des sols ferrallitiques lessivés. I1 peut devenir mauvais en profondeur mais ceci es t rare (échantillon m i l 292 1, En surface l'indice génBra1 de structure es t meilleur, sans jamais atteindre des valeurs exceptionnelles. , Nous retrouvons ici des échantillons tels que les Mil 311 bis, 321, Ber O1 avec leur structure polyédrique fine et peu stable ou grumeleuse légère. Ces horizons très humifères ne présentent inversement qu'une humidité édaphique assez faible et même très faible (Indice d'humi- dité de 0 , 1 7 pour 311 b is ) .

    Ces quelques notes sur les propriétés physiques des sols sur roches basiques font ressortir leur originalité et les diffbrencient assez bien des autres sols de la région. Ce sera l'un des points importants h retenir et à Btudier plus profondement lorsque l'on abordera les problèmes de mise en valeur du pays.

    LES SOLS HYDROMORPHES Ils représentent une part importante des sols de la

    region sud-ouest et leur variété est extrême. Nous ne décrirons ici que quelques sols parmi les plus caracté- ristiques que nous regrouperons ainsi : - les sols sur alluvions des terrasses fluviatiles 5 hydromorphie temporaire de profondeur - les sols sur alluvions à hydromorphie permanente de profondeur - les sols de bas-fonds h hydromorphie totale temporaire ou permanente.

    Les sols sur alluvions des terrasses fluviatiles

    Ce sont des sols ocre rouge ou franchement jaune qui se développent sur les basses terrasses des principales rivières et des fleuves. Nous en avons étudiés principa- lement dans les bassins de la Hanna, de la Mono, de la Noka, de la Dodo, du Tabou, etc.

    Profil Mil 60 Sur la basse terrasse du Tabou, au niveau du pont

    routier (Tabou-Grabo), A 20 m du fleuve, sous une brousse. secondaire.

    18

    O a 15 cm - Brun jaune ( D 7 0 ) sablo-argileux h sable fin, structure très faiblement polyédrique. Très nombreuses racines. On notait des débris végétaux nombreux à la surface du sol.- 15 h 100 cm - Ocre jaune ( D 66 à 60 cm, C 66 à 100 c m ) , de plus -en plus argileux vers ia base, de plus en plus humide. Présence de racines régulièrement dispersées sur tout le profil, Quelques traces de charbon de bois épars. Devient très argileux vers 1 m mais sans aucune tache ni variation de teinte.

    Profil Mil 26 Sur la bdsse terrasse de la rivière Néka, à proximité

    de NBka, sous une belle bambusaie. En surface lit de feuilles continu avec un leger feu-

    trage de très fines radicelles entre cette litière et la surface du sol. O a 20 cm - Brun jaune ( E 63 à E 6 4 ) sablo-argileux à sable grossier. Très nombreuses petites racines. Sans structure, Assez nombreuses concrBtions mais peu durcies. Quelques quartz. 20 a 120 cm - Ocre rouge ( E 38 ou E 48). De plus en plus argileux en profondeur mais avec un pourcentage de sable grossier assez sensible , très compact , humide.

    Profil Mil 27 Sur une basse terrasse (affluent de la Néro ? ) vers

    le village de Niépa, sous une brousse à Bambous et Elaeis. En surface litière de feuilles mortes et branchages.

    O a 2 0 cm - Brun jaune, sablo-faiblement argileux, peu humifère, humide, structure très faible, racines assez nombreuses. Quelques concrétions ferrugineuses de couleur rouille. 2 0 a 30 cm - Jaune brun, sablo-argileux, concrétions de plus en plus nombreuses , h cassure rouge-brique , humide. 30 à 70 cm - Ocre jaune, argileux à sables grossiers, humide. Très concrétionné avec arrêt de la sonde à 70 cm.

    Ces sols de terrasses, bien que correspondant dans l'ensemble 5 une sédimentation fine présentent un éventail de granulométries assez variées. Le taux d'argile en surface oscille entre 7 ,5% et 45%, mais en profondeur il y a toujours un horizon d'accumulation et il s'élève 2 30 ou 5 0 % . C'est la fraction sable grossier qui surprend le plus : de 0 , 7 % à 4 8 % . Le taux de sable fin varie éga- lement, mais dans de moindres proportions : 15 et 5 2 % sont les chiffres extrêmes. Les limons atteignent parfois des pourcentages très élevés , jusqu'à 2 7 , 5 %.

    Les taux de matière organique ne sont pas très élevés et le rapport C/N es t généralement plus bas que ceux obtenus pour les groupes précédents. Sauf exception, il oscille étroitement autour de 10,5. Les pH sont moins acides : de l'ordre de 4,8 en surface et de 5 , 5 en pro- fondeur (1 m ) . Les taux de phosphore total sont dans l'ensemble élevés ( jusqu'à 1 , 32 % ) .

  • La somme des bases échangea6les est généralemeni bonne. La valeur de 3 meq % peut être considérée comme la moyenne des horizons de surface. En profondeur elle est encore comprise entre 2 et 2 , s meq %. Dans de nombreux cas le rapport Ca/Mg est excellent mais il est parfois inversé, surtout en profondeur, et l'on constate alors des accumulations de sodium : Na20 = 1 , 1 meq % 6 1 m pour le profil Mil 14 dont la richesse dcit s'expliquer par la nature de la roche sous-jacente (gneiss amphibo- lique) et par le fait qu'il s'agit d'un ancien site de village.

    Ces caractéristiques chimiques font que ces sols sont parmi les meilleurs que nous ayons étudiés dans cettel région. I1 faut ajouter à cela leurs - propriétés physiques généralement bonnes et leur grande profondeur. Les phéno- mènes de concrétionnement (profil Mil, 2 7 ) sont rares , bien qu'ils puissent aller localement jusqu'à la formation d'une carapace de nappe. Les phenomènes d'hydromorphie ne deviennent sensibles que vers 1 , s ou 2 m de profondeur. Ce sont donc les sols qu'il faudra rechercher à priori lors de la mise en valeur de cette région, L'ensemble de leurs proprietés et les caracteres du climat doivent convenir tout particulihrement au palmier à huile e t à l 'hévéa. Dans certains cas , le cocotier doit trouver ici des condi- tions exceptionnelles, Enfin le cacaoyer devrait donner Bgalement des rBsultats acceptables.

    Les sols sur alluvions à hydromorphie permanente de profondeur

    Ce sont les sols situes dans les zones basses des terrasses fluviatiles, dans les flats alluviaux et sur le )pourtour des bas-fonds inondes ,'

    Profil Mil 49 Pres du village de Glike. Forêt secondaire très dégrai

    d6e, veritable brousse. O a 2 0 cm - Brun clair, sable argileux d sable fin, moyennement humifère nombreuses racines, Structure grumeleuse faible tres humide. En surface placage de feuilles, 20 h 80 cm - Jaune brun, compact, argilo sableux à sables fins et limons, humide, taches rouille assez vif à contour diffus. 89 h 120-cm - De plus en plus tacheté ocre vif et rouille vif. Devient très argileux. Quelmes concrétions. Très sec en profondeur.

    Profil Mil 47 Sur la piste Ourouboue-Klotou, avant un bas-fond

    inondé, sous une forêt secondaire. O d 20 cm - Brun jaune, très sableux (fin) , avec peu d'argile. Sans structure, quelques taches rouille. 20 h 120 cm - Ocre , de plus en plus clair vers la base. Toujours sableux très faiblement argileux mais le sable grossier devient progressivement plus sensible. Les taches

    ocre , rouille et surtout gris-blanchâtre deviennent de plus en plus nombreuses. Très humide à partir de 100 cm.

    Profil Mil 44 Avant le village de Nané. Très vaste zone déprimée.

    Litière de feuilles et de branchages. Forêt très dégradée,

    O 10 Cm - Brun gris, structure faiblement grumeleuse, sablo-argileux, presque argileux, avec surtout du sable grossier. Assez humifère. Très humide. 10 3 30 cm - Brun jaune, compact, sablo-argileux, taches rouilles et grises nombreuses à contours nets. 30 h 90 cm'--Ocre clair, compact, sablo-argileux, de plus en plus humide. Taches de teinte gris clair et nom- breuses petite's concrétions noires peu résistantes. 90 cm - Nappe.

    Les caractéristiques des horizons de surface de ces sols sont dans l'ensemble assez voisines de celles étudiees au paragraphe précédent. La granulométrie es t aussi variable , les valeurs du rapport C/N sont du même ordre celles du pH également. Notons cependant que ce sont des sols en général plus sableux, plus pauvres chimi- quement , avec, en profondeur des variations considé- rables liées à la nature de la nappe et ses fluctuations. Certains sols peuvent être très lessivés , très désaturés ( M i l 3 ) , d'autres au contraire peuvent presenter une certaine richesse minérale due à la fois à la nature de la roche et à des phénomènes d'accumulation par lessi- vage oblique.

    On remarquera par ailleurs que ces sols à hydromorphie permanente de profondeur peuvent subir une hydromorphie temporaire (souvent très courte) de surface.

    Les sols de bas-fonds à hydromorphi,e totale

    Nous ne ferons que rappeler pour mémoire ce groupe de sols qui couvre cependant des superficies importantes surtout dans la zone méridionale. I1 nous a été impos- sible, pour des raisons évidentes, de les étudier durant nos deux expéditions. Ce groupe de sols comprend tous les sols à hydromorphie permanente de profondeur (faible profondeur) , à hydromorphie totale permanente, Ils corres- pondent à des forêts marécageuses et parfois à des peu- plements purs de raphias. Des formations tourbeuses grossières sont fréquentes en surface. Ces horizons humifères mis à part, la couleur générale des sols es t grise parfois très claire. Le matériel est toujours très fin ( 4 5 à 6 5 % de sable fin). Les réserves minérales sont très médiocres. Ce sont des sols très pauvres pré- sentant des difficultés considérables pour leur mise en valeur. Ils appartiennent à un monde hostile souvent impénétrable.

    19

  • N O

    Pro- fon- deur

    0/20 110/120

    0/20 110/120

    0/20 60/70

    0/20 90/100

    0/20 90/100

    0/20 90/100

    -NO Refus Arg Lim SF SG Mat. 2 m m % % % % org.

    "%

    1,l 7,5 4 , 3 51,6 3 0 , 4 3,24 O 3 2 , 8 6 3 3 , 2 2 5 , 7 O 1 9 , 7 6 28 4 5 , 2 1 , 1 9 6 , 7 32 7 ' 1 9 , 6 4 1 , 4

    1 3 , 7 1 5 , 2 3 , 7 31 4 8 1 , 4 4 4 8 , 3 34 5 , 7 1 5 , 3 4 2 , 8

    O. 4 4 , 5 2 7 , 5 22 '4 2 , 3 3 , 5 1 O 5 0 , 7 1 6 , 7 20 ,2 9 , 6 O 27 1 2 , 5 5 7 , 2 0 , 4 2 , 9 5

    2 4 , 7 4 6 , 5 1 5 , 5 3 5 , 5 0 , 7 3 5 , 5 2 7 , 2 6 2 3 4 1 , 5 1 , 9 5 3,7 4 7 , 7 7 , 2 1 9 , 5 2 3 , 4

    - 1 4 1 1 4 3 2 8 1 282 271 2 72 4 5 1 452 601 6 0 3 2 6 1 2 62 -

    SG %

    49,O 4 8 , 3 2 6 , 3 1 5 , 6 2 8 , 2 39 4 5 , l 4 1 , 9 1 9 , 9 1 5 , 6 11,l 1 5 / 3

    SOLS SUR ALLUVIONS A HYDROMORPHIE TEMPORAIRE DE PROFONDEUR

    Mat . org.

    %

    1 , 8 1

    2 / 3 4

    1 , 4 1

    2'27

    2 / 1 5

    1 , 3

    c/N %

    1 3 , 5

    1 0 , 6

    10 ,6

    1 0 , 3

    1 0 , 5

    9 , 3

    LES SOLS HYDROMORPHES

    % P205 total

    pH

    4 , l 0,37C 4 1 5 4 , 9 0,32C 5 4 , 7 1,16C s , 7 5 ,2 0,551 5 , 6 4 , 6 0,404 5 5 , l 0,36C 5

    deur I I

    472 90/100 2 , 5 1 4 , 7 4 4 1 0/20 O 2 9 442 90/100 O 25

    332 90/100 O 13 ,7

    - SF %

    - 26,9 20 ,2 4 0 , 2 22,2 5 3 , l 38 ,5 1 5 , 4 22 ,4 4 7 , 5 44 ,5 58 / 4 6 3 i

    - C %

    - 1 , 0 5

    1 , 3 8

    0 , 8 3

    1 , 3 4

    1 / 2 7

    0 , 7 7

    0 ,078

    0 , 1 3

    O , 078

    0 , 1 3

    0 , 1 2

    O I 082

    - 0 , 6 0

    110

    O , 0 7 - < O , O 1 0 ,02 o 0 , 0 7 < 0 , 0 1 0 , 0 5 0 ,Ol 0 , 0 4 0,01 0,04 0 , 0 5 0,05 < 0 / 0 1 0 , 0 5 < 0 , 0 1 0 ,07 < 0 , 0 1 0,04 < 0 , 0 1 0 , 0 3 < 0 , 0 1 0 ,07 < 0 , 0 1

    . s mec

    %

    O ,45 0,22 1 , 8 2 1 / 0 5 1 , 8 9 3 / 6 4 4 , 1 3 , 5 1 , 0 7 1 , 4 9 1 , 7 8 2 , 4 7 -

    v

    8 , 5 3 11 3 0 , 9 2 6 , 9 41 8 6 , 6 59,2 7 3 , 8 18 4 1 , 8 2 8 , 5 5 0 , 4 -

  • CONCLUSION I

    Les deux expéditions auxquelles nous avons participé dans le sud-ouest ne nous ont permis de prélever qu'un nombre limité d'échantillons. Par ailleurs , nous n'avons certainement pas vu tous les types de sols existant dans cette région. Enfin, la technique de prélèvement (par tarière ) , seule utilisable, conduit à négliger certains caractères importants tels que la structure. Nous pouvons toutefois dégager un certain nombre de conclusions générales intéressantes sur les sols des forêts du sud- ouest de l a Côte d'Ivoire.

    Dans cette région les processus de ferrallitisation sont extrêmement intenses, le lessivage est très accentué : ils effacent très souvent toute influence de la roche-mère sur les caractéristiques chimiques du sol. A ceci s'ajoute une forte acidité et une teneur relativement faible en matière organique. Soulignons à ce sujet que le pH est d'autant plus bas que le taux de matière organique est plus élevé. L'évolurion de la matière organique, ses liens avec le pH et le taux de saturation constituent l'un des problèmes les plus intéressants de la pédogenèse dans ce milieu forestier encore naturel.

    L'influence de la roche-mère réapparaît très fortement dans la texture et la structure des sols. Sur de bonnes coupes on ne peut se tromper, les çlifférences entre les grands types de roches sont très nettes. La structure devient alors le facteur fondamental de différenciation des potentiels de fertilité. Des études physiques systé- matiques seront nécessaires lors de la mise en valeur de cette région.

    Dans un autre domaine, une conclusion intéressante se dégage dès maintenant : certains traits du relief e t des caractères particuliers des sols permettent de supposer à ce pays un passé plus divers, plus mouvementé qu'on ne l'imaginait. Les influences paléoclimatiques sont très

    f

    nombreuses. Rappelons simplement les cuirasses , les, nappes de gravillons, les alluvions grossières et les graviers roulés des terrasses et des lits des principales rivières, le relief de la zone littorale, etc. I1 y a là un champ d'étude intéressant , et indispensable avant tout travail pédologique systématique.

    Dans l'optique d'une mise en valeur, nous ne pouvons donner que quelques indications fragmentaires. La ferti- lité générale est faible, il y a des carences très graves en azote e t , surtout, en potasse. L'acidité est parfois vraiment trop basse. La présence de nappes de gravillons sera très défavorable à de nombreuses plantes. Les zones basses et inondées seront d'une mise en valeur très difficile. Dans certaines régions la vigueur du modelé es t telle qu'elle gênera considérablement l'implantation de cultures arbustives à caractère intensif.

    Cependant , les éléments favorables ne manquent pas. Le premier, le plus important, c'est le climat, humide, sans excès, avec une bonne répartition annuelle de la pluviométrie. Par ailleurs, les bons sols existent : nous avons insisté sur certains caractères remarquables des sols sur roches basiques, surtout dans le quart sud-ouest du pays. Les sols sur alluvions des terrasses, et ils sont nombreux, sont souvent excellents. Le cacaoyer doit réussir sur certains sols rouges et sur de nombreux sols alluviaux. Le palmier à huile, l'hévéa et le cocotier doivent trouver ici, en dehors des zones trop gravillon- naires , des conditions extrêmement favorables. I1 semble également que certaines variétés de caféier puissent donner d'excellents rendements. Pour toutes ces plantes , des études préalables , des points d'essais seront nécessaires. Enfin, il nous semble qu'un effort considérable pourra être fait pour certaines cultures vivrières, en particulier pour le riz sec.

    Abidjan (Côte d'Ivoire ) décembre 1961.

    21

  • 1 - M. Bolgarsky. Notice explicative sur la feuille Tabou - carte geologique de reconnaissance à l'bchelle de 500000.

    2 -.M. Bolgarsky. Etude geologique et description p8tro- graphique' du Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire. Bulletin de la Direction des Mines no 9 - Paris 1950. 3 - B. Dabin N. Leneuf G. Riou. Notice explicative de la carte pedologique de la Côte d'Ivoire à 1'8chelle du

    ' 2 0 0 0 0 0 0 . Direction des Sols - Abidjan 1960. 4 - N. Leneuf. Contribution à 1'8tude pedologique de la Côte d'Ivoire ,- Rapport ORSTOM 1956 - 35 pages - 1 carte.

    5 - N. Leneuf. L'alteration des granites calco-alcalins Et des granodiorites en Côte d'Ivoire forestière et les

    sols qui en sont derives - Thèse 1959 - ORSTOM - 6 - N. Leneuf et B. Dabin. Etude des sols de l'Ouest de la Côte d'Ivoire - Vallee de la Sassandra - Region de Soubre - Buyo - Duekoue - Rapport ORSTOM 1956 64 pages - 1 carte. 7 - G. Riou. Rapport sur la mission militaire Soubre-Tai ( 2 0 avril - 4 mai 1960) - novembre 1960. Rapport ORSTOM 35 pages - 8 graphiques - 1 carte. 8 - G. Rougerie. Le façonnement actuel des modeles en Côte d'Ivoire forestiere - Thèse - Mémoires de 1'IFAN no 58 - Dakar, 1960. 9 - J. Tricart. Aspects et problèmes geomorphologiques du littoral occidental de la Côte d'Ivoire - 1 6 photos - pages 1-20, Bulletin de 1'IFAN serie A no 1 - 1957.

    22

  • 100%

    O

    +

    U Roches vertes

    Granitogneiss

    0 Micaschistes + Schistes O Alluvions

  • 10

    5

    4

    3

    2

    1

    S meq ",',

    . .

    /- Moyenne des valeurs

    groupées par 0,5 unitéskpH I I I I I

    4 485 5 515 6

    24

  • 1 O0

    '90

    80

    . 70

    60

    50

    40

    30

    20

    10 .Moyenne des valeurs groupées par 0,5 unités/pH

    I I I. I I

    4 4,5 5 5 5 6

  • 2,5'

    2

    1

    O

    31 1 bis . o \2

    K = perméabilité

    Is = Instabilité

    A

    Ber O1 O

    I I I I Log 10 I s I

    0,5' ' 1 1,5 2 2 5 3'

  • A % 50

    40

    30

    20

    10

    N v

    +

    o Ber 03 + 521 / o 311 bis /

    O A

    / + +o A / \ d 462 + O A 0 0 \

    + 571

    / /

    I I l I I 0,5 1 1,s 2 2.5 !i Log 10 K

  • N m

    10

    60

    50

    40

    3 0

    20

    10

    O

    V F E Ë Ü - S

    He =

  • Fertilité à pH

    0,3 -

    012 -

    hl -a o, 1 I I I I I I 1 I I I I I I l I *

  • Roches 0 Granites Schistes et Micaschites

    Gneiss amphiboliques

    Roches vertes Roches basiques

    = Routes -. ltinbraire du Pbdologue

    Z o n e s btudibes

    O 25 km ---L--L,I

    I 30