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    Neuf Upanishads : lathosophie des Vdas /

    traduites en anglais...par G. R. S. Mead,... etJagadisha Chandra [...]

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

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    Neuf Upanishads : la thosophie des Vdas / traduites en anglais... par G. R. S. Mead,... et Jagadisha Chandra Chattopadhyaya... ; traduction franaise de E. Marcault. 1905.

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    TOURS, IMPRIMERIE F. ARRAULT ET Cu

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    NEUF UPANISHADS

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    Uttishthata jgrata prpya varan nibodhala

    Lve-toi! veille-toi!

    Cherche les Grands tres etcomprends!

    (Kathopamshad, m, 14.}

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    A ceux qui aiment le Vrai.

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    PREFACE DU TRADUCTEUR

    Le prsent volume constitue lepremierrecueil d'Upanishads (i) paraissant enlangue franaise. M. F. Herold a publi

    en une plaquette la Brihadaranyakopa-nishad{2)\ M. Regnaud,danssesprcieuxMatriaux pour servir l'histoire de laphilosophie de l'Inde (3), a donn letexte et sa traduction de nombreux frag-ments des principales Upanishads; d'au-tres passagessont dissmins dans quel-

    ques travaux spciaux; mais il n'existaitpas d'ouvrage groupant ensemble plu-sieurs des plus importantes Upanishadstraduites en franais. Cette lacunes'explique aisment : 11n'est pasun seuldes rudits ou des savants franais s'adon-nant l'tude de l'Inde antique, quine soient accessibles les belles traductionslatines, allemandes ou anglaises qu'ontdonnes desUpanishads lesplusminents

    (i) Upanishad se prononce Oupanichadc ; aureste, tous les u desmots sanscrits ou palis seprononcent ou.

    (2) L'Upanishad du Grand Aranyaka, parA.

    F. Hrold, Pans

    1894.(3) Bibliothque de l'Kcoledcs Hautes tudes,28* e; ?4* fascicules, 1876.

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    H PHEFACE

    sanscritistes europens. D'autre part, lesdifficults et les lenteurs de cette tudel'ont maintenue longtemps dans l'incerti-

    tude de la recherche, et 1absence de con-clusions gnrales positives lui interdisaittout essai devulgarisation.

    Cette priode d'isolement parat tou-cher sa fin. Non que les rsultats de lucritiqueausujetdesphilosophies de l'Indesoient unanimes etdfinitifs. Mais lepu-

    blic intellectuel semontre plus avided'ap-prendre queles savantsd'enseigner.Solli-cit par les plus aviss de ses guidesfavoris, l'intellectualisme contemporain asenti frmir au fond de son tre le vieuxmysticisme, latent sous les ngationsmmesdcscolesmodernes.Schopenhauer

    n'a-t-il pasdit : Il n'est au monde au-cune tude... aussi bienfaisante et lva-tricc quecelle desUpanishads. Elle atle rconfort dema vie;elle sera laconso-lation de ma mort (i). Rconfort,con-solation, mots inattendus surleslvresdu grand pessimiste, et dont la secrte

    esprance atourn vers l'Orient bien desregards anxieux d'une nouvelle aurore.Et tandis que les savants discutent philo-logie, chronologie, analogies, dissquent

    (i) Cit par Max Muller dans : The Six Sys-tems 0/ Iltndu Phitosophy,p. 253. Voir aussile dbut du grand ouvrage de Schopenhauer :

    Le Monde comme Reprsentation et commeVolont.

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    PRFACE lll

    l'anatomie des systmes, l'me contem-

    poraine aspire consulter l'me antique;il lui faut la vie du corps livr aux scal-

    pels des anatomistes.

    Il semble qu'il est temps de faire droit sarequte et deprsenter au public delangue franaise, telle qu'elle s'exprima

    jadis dans la terre aryenne, la pensemme des vieux sagesde l'Inde.

    La traduction de MM. Mead etChatto-pdhyya est strictement littrale. Elle

    offre, avec les traductions existantesquelques divergences de dtails, mais la

    comparaison montre qu'elle suit le textedeplus prs. Aussi bien la collaborationdesauteurs taitde nature nousrassurersur la fidlit de leur version. Et dans leconflit qui rgne encore parmi lessanscri-

    tistes au sujet du sens de certains termestechniques (i) la prsente traduction, ap-prouve par d'minents savants hindous,se recommande par une comprhensionapprofondie du mysticisme philosophi-quedesUpanishads.

    Comme les auteurs eux-mmes, nous

    laissons aux Upanishadsle soin deplaiderelles-mmes leur cause, etnous osons es-

    (i) Max Muller, dans The Six Systems oj In-dian philosophy, crit ce qui suit : Je ne veuxpasdonner penser que je considre ma tra-duction actuelle comme entirement dnued'incertitude. Nos meilleurs critiques saventcombien nous sommes encore loin d'une corn*

    prhension parfaite des Upanishads.

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    IV NOttCt

    prer que ce recueil recevra du public

    intellectuel et mystique deFrance lebien-veillant accueil que nous lui croyonsdestin. E. MARCAULT.

    NOTICE

    Il nous parat ncessaire d'appelerl'attention sur les mots Soi et Hommecrits avec une majuscule dans lecoursde cettetraduction,et dont le sens abesoin

    d'tre nettement dtermin. '

    La traduction anglaise de MM. Mead etChattopdhyya fait une distinction entreself et Self, et entre man et Man. Nousavons rendus self par moi et Self parSoi,nous rservant d'expliquer cette traduc-tion. Ces deux mots correspondent

    deux notions psychologiques diffrentes,et des mots distincts dans le texte sans-crit. Self, avecmajuscule, est la traductiondu terme Atman et self avec minusculeestemploy pour rendre desexpressionssanscrites o.le mot Atman est modifipar un correctif qui lui donne un tout

    autre sensque le sens technique du motisol. On en trouve un exemple de lPrashnop, IV, II, o :vijnntm est tra-duit par : lemoi connaissant.

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    NOTICE V

    Atman. est le principe suprieur deTomme, ce centre suprme et divin qui,

    encapsul dans descorps matriels, leurdonne laconscience et lepouvoir volutif.Les Upanishads s'efforcent de montrer

    que l'activit, les facults, les tals deconscience corporels ne sont que des

    aspects, des apparences de ce centre deconscience unique, tm. C'est lui qui

    voit, touche, entend,

    sent, gote, etc..

    [Prashnop, IV, 9). C'est cet Atman quirsout l'antinomie du sujet et de l'objet,car, tant lidescorps, il peroit pareuxdesobjets, mais, enfermant un fragmentdela divinit, il en possde en propre laconscience universelle. L'volution a pourbut de faire graduellement passer celte

    conscience divine dans les centres indi-viduels. Dieu se multiplie ainsi en unnombre infini deDieux.

    La conscience d'Atman est donc uneconscience proprement impersonnelle.Elle ne devient personnelle que lors-qu'elle se revt d'un voile, d'un masque

    (persona) matriel. C'est pourquoi nousavons cru devoir dsigner Atman par lepronom Soi, plus impersonnel notresens que lepronom moi .Qu'on veuillebien nous pardonner cette innovation.Nous avons rserv le mot moi pour lesaspects personnels et infrieurs d'Atman.

    Quant aumotHomme.iltraduitletermesanscrit Purusha . Etymologique-

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    VI NOTICE

    ment, Purusha vient de :Pura, ville, et

    usfia, driv du verbe vas, demeurer. Il

    signifie donc :celui qui demeure dans laville. La ville dont il est question estl'homme avec saconstitution si complexe,allant du corps physique, son principeinfrieur, Atma, son principe suprieuret spirituel. Ceux qui regardent l'hommedel'extrieur ne voient

    que l'apparence

    matrielle et trompeuse mais celui quicherche au-dedans d'Atma ydcouvre ladivinit cache oui donne sa vie Atmalui-mme; c'est la l'homme vritable, nonl'homme illusoire ; l'homme transcen-dental et non l'homme matriel. C'est lui

    que nous dsignons par l'Homme avec

    une majuscule, rservant l'apparencehumaine, au moi ordinaire, l'orthographecommune de ce mot. Chacun de sestermes, Atman et Purusha, exigerait unvolume d'explications, car ilssont le pointculminant de toute la psychologie, detoute la science de l'Inde. Nous pouvonsgrossirement les caractriser ainsi : At-man est l'me spirituelle suprme, et Pu-rusha est l'Esprit, considr comme dis-tinct descentres matriels.

    E. M.

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    AVANT-PROPOS

    Les Upanishads sont d'antiques traits,crits ensanscrit, etcontenant la Tho-

    sophie des Vdas. On leur donne souvent

    le nom de rahasya , mystre , ou

    secret , parcequ'elles ne furent ensei-

    gnes, l'origine, qu' ceux qui avaient

    suivi un entranement prliminaire sp-cial, et fourni la preuve de leur mrite;on lesappelle encore shruti-shirah., ou la

    tte de la rvlation , parce qu'ellesconstituaient la plus prcieuse desrvla-

    tions transmises aux Aryens de l'Inde.

    Les Vdas, dans leur constitution

    actuelle, sont forms de quatre grandescollections : leRig-Veda, le Yajur- Veda.

    le Sdma- Veda, etYAtharva- Veda;lemol

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    VIII AYANT-POOPOS

    ye

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    AVANT-PROPOS |x

    que leur principale efficacit nerside pasdans leur signification apparente, mais

    dans leur modulation correcte.Les quatre collections du Vda furent

    constitues dans le but de faciliter leurs

    devoirs, dans les crmonies sacrificielles,aux trois classes de prtres, et celui qui

    prsidait la crmonie. Ces

    prtres taientappels Jiolri, adhvaryu, et udglri. Les

    premiers se servaient des mantras versifis

    du Rig-Vcda; les seconds des mantras en

    prose du Yajur-Vcda; et les derniers du

    Sma-Veda, compos de mantras chants

    sur un mode spcial, diffrent du chantordinaire employ pour la rcitation des

    mantras du Rig et duYajur. LeBrahmane

    qui prsidait le sacrifice se servait de

    l'Atharva-Veda, form de certaines por-

    tions des trois premiers Vedas, et aussid'autres mantras.

    Nous avons entrepris cette traduction

    pour mettre les sublimes enseignement'des Upanishads la porte detous ceux

    qui peuvent lire l'anglais.Son prix estpurement nominal. Nous

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    X AVANT-PROPOS

    avons deplus mis tous nosefforts, non

    seulement produire une version fidleet idiomatique, mais aussi conserver,autant qu'il tait possible, l'esprit et lemouvement de l'original. Nouspouvonsdonc esprer qu'elle saura plaire aux

    mystiques et aux mes religieuses, sansrebuter l'rudit ni l'tudiant.Dans quelques rares passages, nous

    avons rendu un passif par un actif, ouun pluriel parunsingulier, ouvice-versa,mais toutes les autres licences sont fid-

    lement indiques dans les notes; danstrois endroits, les noms propres ont tcourts par euphonie. Enfin, dans la

    Mndkyopanishad, des jeux de mots,

    dj fortement tranges dans l'original,

    ont djoutousles efforts destraducteurs.Il nous semblequ'on doive laisseraux

    Upanishads le soin deplaiderelles-mmesleur cause,sans les livrer la merci decommentaires artificiels. Elles sont devastes

    panchementsd'enthousiasme reli-

    gieux; elles lvent l'intelligence au-des-susdu chaos descrmonies, au-dessus

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    AVANT-PROPOS XI

    des jongleries de mots familires la

    mtaphysique et laphilologie des coles.Danslespassageso il est fait allusionau dtail des crmonies, nous noussommes tenusl'esprit desUpanishads,et avons passoutre sans autre com-

    mentaire, les considrant comme depeu

    d'intrt. A notre poque,en dehors desmembres d'une seulecaste et d'une seule

    nation, ces dtails n'ont d'importanceque pour quelques tudiants verss dans

    l'archologie du crmonial. Ils ne font

    pas partie des

    Upanishads considres

    comme l'une des critures duMonde,c'est--dire comme un des crits adresss tous ceux, sansdistinction, qui aimentla religion et la vrit, dans toutes lesraces et dans tous lestemps.

    D'autre part, nous ne nous sommespas crus lis par les opinions d'aucun

    commentateur, pourl'interprtation mys-tique ou mtaphysique du texte; tantd'avis qu'en gnral, plus le commen-taire est

    recherch,plus il s'cartedel'es-

    prit des Upanishads, qui est,par-dessus

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    XII AVANT-PROPOS

    toute chose, simplicit de parole et de

    pense.Pour l'exactitude du texte, nous nous

    sommes reports aux ditions suivantes :

    Venkateshvara Press (Bombay, i8u

    Shak.); Ni. layasgara Press (Bombay,1815 Shak.); Anandshrama Sanskrit

    Sries (Poona, 1888-1890); BibliothecaIndica Sries (Calcutta, i85o); Edition

    de Sitntha Dalla (Calcutta. 1893-1895).Nous avons galement consult les com-

    mentaires de Shankarchrya, Atianda-

    giri, Shankarnanda, Nryana, ainsi queles autres Bhshyas et Dpiks contenus

    dans les Anandshrama Sries. Nous

    avons fait usage aussi des notes occasion-

    nelles d'Achrya Satyavrala Smashramin

    dans l'dition Datta, et des explications

    crites du vnrable Maharshi DevendraNtha Thkura.

    Nous ajoutons ci-aprs le tableau sui-

    vant des divers tats et pouvoirs corres-

    pondants dans l'univers etdans l'homme

    (srishtikrama).Il est videmment impossible decorn.-

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    AV.xNT-PROPOS XIII

    biner un tableau rpondant tous les

    besoins, celui-ci n'est que pour aider la

    mmoire dans lesgrandes lignes.La colonne de gauche reprsente le

    ct subjectif cl la colonne de droite leCt objectif de l'univers, les aspects vi-

    gnna et kriyshakti d'Ishvara, ou de

    Brahrnan considr comme Logos.

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    XIV AVANT-PROPOS

    Chit, la conscience pure, dans son pre-mier tat d'existence, esten contact avec

    Prakriti, la racine del'objectivit (l'nergie cratrice primordiale, aussi appele

    Mdy, ou encore Avidy, Ignorance), et

    porte le nom d'Ishvara, le Seigneur, ou

    Etre Puissant; Chit reoit encore le nom

    de Prgna (conscience ensoi) lorsqu'onle considre au point de vue individuel;il est dit cependant qu'il n'est point de

    distinction entre la conscience cosmique

    (C) et la conscience individuelle (I) dans

    cet tat.

    Lescinq Tanmtrdh, lments primor-diaux ou grands tres (Mahbhtni),sont les prototypes de l'Ether, du Feu, de

    l'Air, de l'Eau et de la Terre. Ilssecombi-

    nent pour former le corps subtil, et ces

    combinaisons, de nouveau

    combinesentre elles, servent constituer le corps

    grossier.Chit, dans son second tat, en contact

    avec le Skshmadeha, est appele Hi-

    ranyagarbha, le germe radieux , ou

    Su ira (man, l'me-fil au point de vue

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    AVANT-PROPOS XV

    cosmique, et Taijasa, le brillant , au

    point de vue individuel.

    WAntah-Karana, ou organe int-rieur , appel aussi Antar-indriynt, oulesforces intrieures ,comprend quatrefacults : Bttddhi, la raison ou intelligence, l'nergie de la dcision;Manas, le mental

    impulsif, l'lment du

    doute etde l'hsitation; Chitta, la facult

    desaisir lesperceptions et les ides, four-

    nissant ainsi la matire de la pense, et

    parfois appele l'imagination; Ahamkra,la facult qui cre le moi , qui rap-

    porte tout l'individu, etqu'on nommeencore le Kartri ou agent .

    Lescinq Gndnetidriydni sont les facul-

    ts d'entendre, de toucher, de voir, de

    goter et desentir.

    Les cinq Karmendriyni

    sont les facul-

    ts de la parole, de la manipulation des

    objets, del locomotion, de l'excrtion etde la procration.

    Les cinq Prndh sont les thers ou

    courants vitaux : lesuprieur, l'infrieur,

    celui qui tablit l'quilibre, celui qui

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    XVI AVANT-PROPOS

    assure la rpartition, et celui qui extrio-

    rise.

    Chit, dans son troisime tat, en con-

    tact avec leSthladeha, prend les noms

    de Vaishvnara, enqui vivent tous les

    hommes , du point de vue cosmique, et

    Jtva, celui qui vit , du point de vue

    individuel.Les explications qui prcdent pour-

    ront tre dequelque utilit, surtout dans

    l'tude de la Mndokyopanishad, et pourla comprhension de quelques expres-

    sions comme : l'homme aux dix-neufmois ; ces derniers sont les quinzePrnh, Karmcndriyni et Gnnendri-

    yni, et les quatre aspects de l'Antah-

    Karana.

    Nous avons fait prcder chaque Upa-nishad d'un rsum succinct des sujets

    qu'elle traite (bhmika) etaussi du chant

    de Paix (Shnti-ptha ouShnti-vchana)

    spcial au Vda dont elle fait partie.Pour ceux qui abordent dans un esprit

    dedvotion l'tude desUpanishads, nousajoutons ici trois mantras :

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    AVANT-PROPOS XVII

    I. Yasmjjtam jagat sarvam yasmin-ncva praliyatc.

    Yencdam dhryate chaiva tasmai

    gnntmane namah.

    A celui dont vient le monde entier,

    qui il retourne, par qui il est aussi sou-

    tenu, Lui, leSoi(i), qui sait, soit hon-

    neur!IL Satyam gnnam anantam Brahma

    Ananda rpam amritamyad vibhti.

    Shntam shivam advaitam.

    Vrit, Sagesse,ternel, Brahm,

    Source de toute batitude, immortel,[radieux,

    Paisible, compatissant, sanssecond !

    III. Om shntih shntih shntih.

    Om. !Paix, Paix, Paix !

    (i) Le Soi, c'est--dife .Atman, l'Ame divine.

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    NEUF UPANISHADS

    Ishopanishad.

    Rsum analytique. L'Ishopanishadtire son nom du premier mot du texte.

    Elle forme le dernier chapitre de la der-

    nire collection du Yajurveda, appeleShukla ou blanche.

    Lechant de Paix dclare l'identit duSoi (i) universel et du moi individuel.

    Bienquetoutes les mes individuelles pro-cdent de la Sur-Ame, elle, cependant,demeure indiniinuc. Ilarih est le nom

    du Suprme soiis son aspect de destruc-

    teur des pchs. Om. a sa complte

    explication dans la Mndkyopanishad.1-2. L'Upanishad commence par l'ex-

    pos de la doctrine de l'action dnue

    d'attachement au rsultat. Vairgya.

    (i) Atman.

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    * NKUF UPANISHADS

    3. Ceux qui tuent le moi est une

    expression potique dsignant ceux quisont morts auSoi, car le Soi est immortel

    et ne saurait tre lue.

    4-5. Description de la nature du moi;elle chappe aux sens comme la vie au

    scalpel du biologiste.

    6-7. tatdecclui qui connat cettevrit.8. Suite de ladescription du moi.

    9-14. Les sentiers denon-sagesse et de

    sagessemnent respectivement au ciel de

    rcompense, dans notre sphre de renais-

    sance, et la jouissance d'un tat d'exis-tence au del de cette sphre. On les

    appelle, le premier noires tnbres ,le second tnbres plus noires encore,

    pour ainsi dire , compars au vritable

    tat du moi; car, dans le premier cas,

    l'homme est encore sous l'influence dudsir; dans l'autre, bien qu'il puisse jouircomme dieu d'une priode batifique in-

    dfiniment prolonge, cependant il a

    moins de chances de connatre la ralit

    qui n'est accessible que par l'tat humaind'existence. Lepassageau del del mort

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    ISIIOPANISIIA "

    signifie lepassagesansencombre par-des-

    sus le dangereux tat intermdiaire entrela vie terrestre et le monde cleste.

    15-iG.Vient ensuilel'invocationau moi,

    adresse au soleil comme auplus glorieux

    symbole deceSoi dans l'universsensible.

    La tradition rapporte que, lorsqu'il pro-nonait la phrase : Celui qui est l, cet

    Etre-l, Il est moi-mme , l'adorateur

    montrait d'abord l'orbe du soleil levant,

    puis leciel au znith, signifiant ainsi quela lumire du soleil etcelle de son me n'-

    taient que desaspects de la suprme Lu-mircdetoutcslcs Lumires, Paramtman.

    17-18. Les mantras qui terminent sont

    pour tre rcits l'heure de la mort. Les

    dernires penses d'un homme ont une

    grande force directrice dans son

    voyageaprs la mort (V. Prashnop., III, 10). De

    plus, c'est le mental qui conserve le sou-

    venir des existences passes. En fixant le

    mental sur ce fait au moment de lamort,

    s'augmente la possibilit du souvenir la

    naissance suivante.Om. IA Brahman qui est,Salut!

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    * NEUF UPANISHADS

    CHANT DE PAIX

    '

    Om.! Entier estCela; entier estceci; du

    tout procde le tout ;du tout tez letout,letout demeure.

    Om. 1Paix, Paix, Paix! Harih, Om. !

    Ici commence l'Upanishad.i. Revtu deDieu, Om. !tout ceci doit-

    il tre, qui change dans(cemonde) chan-

    geant; renonces-y donc (i), qu'il soit ta

    joie: et ne convoite (rien, car) qui est

    la richesse ?

    2. Ici (sur terre), agissant de lasorte,un homme devrait vouloir dpasser cent

    ans; ainsi donc, pour toi, cl il n'est pasd'autre voie, l'action ne souille pasl'homme.

    3.Sanssoleil, ilsappellent cesmondes,enveloppas de noires tnbres; c'est eux

    queserendent leur mort ceux qui tuent

    le Soi (2).

    4. Celui qui ne semeut point 'quoique),

    plus rapide que la pense, prcdant tou-

    (1) Litt.: avec renonciation,(2) Atman.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    ISIIOPANISIIAD 6

    jours; Cela (i), jamais les sens ne l'ont

    atteint ; Cela, sans bouger, dpasse lesautresqui courent; enCela,dansl'(espace)mre, le souffle envoie les courants (de

    vie).5. Cela ne se meut(et pourtant), Cela ne

    se meut point;

    Cela est lointain, procheaussi estCela; Cela estde tout ceci l'int-

    rieur; decetout, Cclaest aussi l'extrieur.

    6. En vrit, celui qui voit touteschoses

    dans ceSoi, et leSoi en toutes choses;deCela nesera plus spar jamais.

    7. Pour celui qui sait que toutes chosessont leSoi, pour lui, quel chagrin existe,

    quelle tromperie, lorsqu'il a une fois

    contempl l'unit ?

    8. Il a pntr tout, rayonnant et

    simple (2) sans tache, pur, non in-

    (1) Danspresque toutes lesUpanishads, Cela

    dsigne Brahman, et ceci l'univers, l'en-semble des cratures spares en qui Brahmanrside. (N. D. T.)

    (2) Litt. : sansKaya , c'est-a dire sans corpssubtil, mais on peut prendre ce mot plus gnra-

    lement, dans le sens de asanghta, c'est--dire dnu de toute composition , d'o simple.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    0 NKUF UPANISHADS

    carn (i), non entach de pch. (Lui),

    levoyant, leseigneur dumental, embras-sant tout, existant qnsoj; c'est trs juste-

    mpnt qu'il a dispos pour des sicles sans

    nombre la destination.(de toutes choses).

    9. Dans de noires tnbres plongentceux qui se prosternent devant la non-

    sagesse; veis des tnbres pjus noires

    (encore), pour ainsi dire (vont), ceux quitrouvent leur joie dans lasagesse.

    10.Par sagesse,ilsentendentunechose;

    par non-sagesse une autre: ainsi nous ont

    enseign lessages qui nous ont instruitsl-dessus.

    11.Celui qui connat la fois la, Sa-

    gesseet la non-sagesse, avec la non-sa-

    gesse, il passeau del de la mort, et parla sagesse, il atteint rimmortajit.

    12. Dans de noires tnbres plongentceux qui seprosternent devant le non-

    tre; vers destnbresplusnoires(encprc),

    pour ainsi dire, vont ceux qui trouvent

    leur joie dans l'tre.

    (1) l.itt. : sans tendons . c'est--dire sans

    corps grossier.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    ISIIOPANISHAD 7

    i3. Par tre, ils entendant une chose;ils en entendent une autre par non-tre;

    ainsi nous ont enseign les sages quinous ont instruits l-dessus.

    14.Celui qui connat la fois l'tre et

    le non-tre, avec le non-tre, il passe au

    del dela mort, et par l'tre il atteint

    l'immortalit.

    i5. La face de la Vrit est voile parun disque d'or. Otc le voile, toi quinourris (lemonde), afin que moi, qui gardela loi devrit, jepuisse voir (sa face) (1).

    16. Soleil partout prsent, unique

    voyant et ordonnateur, fils du seigneurdel cration (2), commande sesrayons,retire sa lumire ! Ta forme, la plus belle

    detoutes, je la contemple 1Celui qui est

    l,cettre-l. Il est moi-mme.

    17.A la cendre, que cecorps s'en aille,

    (1) Litt. : pour moi, pour ma vue .

    (2) Prajpati, nom collectif synthtisant les

    10 PrajApatis qui correspondent aux 10Splii-roth juives et la Dcade mystique de Pytha-

    gore. Klles sont les forces actives auxquelles est

    due la cration de l'univers matriel. (N. D. T.)

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    8 NEUF UPANISHADS

    comme un souffle au souffle immortel I

    Om. !Mental !(de tes) actions souviens-toi ;

    souviens-toi, mental ; souviens-toi de

    tesactions, souviens-toi.

    18.O feu (divin), mne-nous par un

    beau sentier notre rcompense (i). O

    dieu qui connais toutes nos actions,arrache de nous le mal tortueux 1 A toi,

    mainteset maintes fois,nouscrionssalut !

    Ainsi finit l'Upanishad.

    (1) Litt.: richesse,c'est--direKarma-phala,le rsultat de nos actions pendant cette vie.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    Kenopanishad.

    Argument analytique. La Kenopa-nishad tire son nom du

    premier mot

    du texte. Elle fait partie de la division

    Talavakra de la collection du Smaveda.

    Les deux premires parties rpondentaux questions poses dans le premier

    mantra; les deux dernires contiennent

    une fable allgorique sur les mmessujets.

    I. i. Expos desquestions; laparoleestemploye par ttpalakshna[\a figure qui

    prend la partie pour le tout) pour dsi-

    gner tous les sens.

    2-8. La nature du Soi (i) est ensuite d-crite.

    IL 1-4. Une conversation entre le

    matre et l'lve indique comment il faut

    connatre leSoi.

    (1) Atman.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    10 NEUF UPANISHADS

    5. Le dernier mantra insiste sur ce fait

    que cette connaissance doit tre acquiseici-bas dans lecorps.

    III. i-12 et IV. i. Rcit dela fable

    de Brahman et despouvoirs (ou forces).Indra est le seigneur des autres pou-

    voirs, feu, air, etc. Um est ce qui d-

    passel'univers sensible, leroyaume delaconnaissance pure.

    2-4. Vient ensuite un sommaire de l'en-

    seignement sur lespouvoirs.5. Le moi ne peut tre approch qu'au

    moyen du mental, etnon par les sens. Lemental doit conserver la mmoire des

    clairs d'illumination reus pendantl' extase .

    6. Celui qui connat le Soi doit tre

    vnr par tous les hommes.

    7-8. Le matre dclare sa tche termi-ne et conclut en disant quels sont les

    lments de la science sacre.

    9. Il exposequel rsultat suit lapratiquedes enseignements de l'Upanishad --

    phalashruti.Om!A Brahmanquiest,salut !

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    KENOi'NiSIlAD H

    CHANT DE PAIX

    Om !Que le Brahman des enseigne-ments sacrs, qui est tout en tout, rende

    parfaits mes membres, maparole, nia vie,

    ma vue, mon oue, ma force aussi, et

    tous mes pouvoirs ! Puiss-je n'tre pas

    spar de Brahman; Brahman ne pastre sparde moi ;qu'il n'y ait pas de

    sparation, pour moi aucune sparation !

    Que toutes les vertus de la science sacre

    reposent en moi, qui trouve mon seul

    plaisir en cet (unique) Soi; puissent-elles

    reposer en moi !Om ! Paix, Paix, Paix ! Harih, Om !

    Ici commence l'Upanishad :

    PREMIREPARTIE.-- 1. A quelle re-

    qute le mental sepose-t-il sur son per-

    choir ? A quel commandement la vie,la premire, jaillit-elle ? Sur quel ordre

    les hommes envoient-ils cette parole?

    Quel dieu, vraiment, envoie l'oeil et

    l'oreille ?

    2. Celui qui

    est l'oreille de l'oreille, le

    mental du mental, la parole de la parole,

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    12 NEUF UPANISHADS

    est aussi la vie de la vie, l'oeil de l'oeil.

    Lorsqu'ils quittent cemonde, mancips,lessagesdeviennent immortels.

    3. Ici neparviennent ni lavue, ni lapa-role, ni lemental ;nous ne savonspas,nous

    ne voyons pas, comment on peut l'expli-

    quer. Cela est autre que connu, au delausside l'inconnu: ainsi avons-nous apprisde ceux qui nous ont instruits l-dessus.

    4. Ce qu'aucun mot ne rvle, ce quirvle le mot, cela, connais-le vraiment

    comme Brahman, non ce qu'on adore

    ici-bas (1).5. Ce que personne ne penc avec

    le mental, mais qui penselemental, cela,connais-ie vraiment comme Brahman,non cequ'on adore ici-bas.

    G. Ceque

    nul n'entend avec l'oreille,mais par qui l'oue est perue, cela,connais-le vraiment comme Brahman,non cequ'on adore ici-bas.

    8.Ceque personne n'inspire au moyende la respiration, mais par quoi le souffle

    11) Litt.: non ceci, lequel ceci ils adorent.

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    KENOPANISHAI) 13

    estinspir (i); cela, connais-le vraiment

    comme Brahman, non ce qu'on adoreici-bas.

    DEUXIMEPARTIE. i. Le Matre.

    Si tu penses : Je le connais bien, tu ne

    connais que bien peu de Brahman. Iltefaut rechercher

    quelle formede Lui

    tu es,quelle (forme) de Lui rside dans lespou-voirs. Jepense que tu ne le connais pas.

    2.L'lve. Je nepense pasque je le

    connais bien, ni d'ailleurs que je ne le

    connais pas. Celui parmi nous qui con-

    nat Cela, le sait (2)et(aussi que) je nesaispasqueje ne le connais pas.

    3. Le Matre. Il ypense celui dont il

    dpasselapense; celui qui y pensene le

    connat jamais. Il estconnu desinsenss,

    dessagesinconnu.

    (1) Il est impossible, sauf par un artifice de ce

    genre, de rendre le jeu de mots de l'original.Voici le mantra : yatprnena na prniti yena-

    prnah prnyatc , dans laquelle prniti si-

    gnifie respire,et prnyate est conduit , d'o

    infus, inspir.(2} A savoir, je ne pense pas le bien con-

    natre.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    U NEUF PNlllAKs

    4. C^lUi qui le croit rvl par l'ex-

    tase (1) trouve en vrit l'immortel.GrceauSoi, il trouve la force, grce i

    sagesseil acquiert l'immortalit.

    5.Si, ici-ba -,un homme connat (Cela),alors la vrit est: si ici-bas il ne le con-

    nat pas, alors c'est la grande destruc-tion (2). Voyant (le Soi) en toute chose,

    lorsqu'il quitte cemonde, le sagedevient

    immortel.

    TROISIMEPARTIE. 1. Brahman, tii le

    sais (lin jour),

    dans une luttepolir

    ls

    dieux fut vainqueur, et ainsi, lorsqueBrahman fut victorieux, les dieux devin-

    rent triomphants. Ils pensrent : Ntreest

    cettevictoire; ntre, envrit, cetriomphe.2. H connut (leur) pense et se pr-

    senta devant eux. Ils ne Le reconnurent

    point. Quelle merveille (3) est-ce l, cri-

    rent-ils ?

    (1) Litt. : vnrable ,d'o admirable, mer-

    veilleux.

    (2) Litt : dans ce toi .

    (3) L'Illumination, ou veil la ralit (prati-

    bodha).

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    KENOPAMSHAD 15

    3. Ils dirent au Feu : Dcouvre, toi

    qui sais tout, ceque peut tre cettemer-veille. Soit, dit-il.

    4. il courut Lui; (Brahman) lui

    demanda : Qui es-tu? Eh bien ! c'est

    moi, le Feu. jesuis le(Feu) omniscient !

    5. Quel pouvoir y

    a-t-il dans ton

    moi (1)? dit Brahman. Jepuis brler

    toute chose sur terre ?

    6. Brahman plaa devant le Feu une

    paille, et lui dit : Brle cela! Il s'lanasur elle (et pourtant), malgr toute sa

    force, il neput la brler. Alors ils'loignade Brahman etdit :Jen'ai pas pu dcou-

    vrir cequ'est cette merveille.

    7. Alors, les dieux dirent l'Air :

    Air, dcouvre cequ'estcette merveille.

    J'irai, dit-il.8. Il courut Brahman, qui lui

    demanda : Qui es-tu ? Eh bien ! c'est

    moi, l'Air, dit-il, moi qui souffle dans

    l'espacemre.

    9. Quel pouvoir y a-t-il dans ton

    (1) Sainstira,le cercle desrenaissances.

    3

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    16 NEUF UPANISHADS

    moi? dit Brahman. Je puis emporter

    toute chose sur terre.10. Brahman mit une paille devant

    lui : Emporte-la, dit-il. L'Air s'lana' sur elle (et pourtant), malgr toute sa

    force, il ne put la faire trembler. Alors il

    s'loigna de Brahman etdit :Je n'ai

    paspu dcouvrir cequ'est cette merveille.

    il. Alors (les dieux) dirent au Sei-

    /gneur(i) :Toi, Seigneur, dcouvre ce que/ peut tre cette merveille. Soit, dit-il. Il

    courut Lui; mais devant lui (Brahman)

    disparut.12. Et sa place mme, il trouva

    une dame merveilleusement belle, Um,toute vtue d'or. Il lui demanda qui tait

    cette merveille.

    QUATRIMEPARTIE. i. Brahman !dit-

    elle. Dans la victoire de Brahman,

    triomphez (tous). Alors seulement ils

    surent quec'tait Brahman.

    2. Donc, ces dieux, le Feu, l'Air, le

    Seigneur, surpassent vraiment lesautres,

    (i) Indra.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    KENOPANISHAD 17

    pour ainsi dire, puisqu'ils s'approchrent

    plus prs deLui; ils surent les premiersqu'il tait Brahman.

    3. (Et), par consquent aussi, le Sei-

    gneur surpasse, pour ainsi dire, les autres

    dieux, puisqu'il s'approcha plus prs de

    Lui, et fut lepremier savoir qu'il tait

    Brahman.

    4. Voici ce qui est dit son sujet :

    Il a brill (rapide) comme l'clair,comme un clignement d'ceil. Voil

    pour lespouvoirs.

    5. Maintenant voici cequi concerne leSoi :

    Cequi va Brahman, pour ainsi dire,c'est le mental ;c'est par lui qu' maintes

    reprises l'hom me se sou vien tdeBrah man;

    (c'est l la vraie) imagination.6.Dsir de tout, on l'appelle avec jus-

    tesse.On doit l'adorer comme tant dsi-

    rable pour toute chose; celui qui connat

    ceDieu, en lui, envrit, lemonde entier

    met sondsir.

    7. Matre, expose-moi la science sa-

    cre! as-tu dit? L'enseignement sacr t'a

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    13 NEUF UPANISHADS

    t donn. Nous t'avons expos lascience

    sacre; maisseulement en ce qui concerne

    Brahman.

    8. Lapratique, lecontrle desoi-mme

    et l'exercice (.convenable) (constituent)son pidestal ; les sciences sacres ses

    membres ; la vrit est son lieu derepos.9. Celui qui le connat ainsi, en vrit,

    dtruisant lepch,dans le monde cleste

    suprme et sans fin, il se tient immuable,immuable il se tient.

    Ainsi finit l'Upanishad.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    Kathopanlshad.

    Argument analytique. Le sens dunom de la Kathopanishad est inconnu.

    Elle appartient la premire collection,la plus ancienne, du Yajur Veda, appeleKrishna, ou noire.

    Le chant de Paixinvoque

    la paix

    sur

    les travaux du matre et de l'lve.

    L'Upanishad raconte l'histoire de Na-

    chiketas et son instruction dans lascience

    sacre par la Mort, c'est--dire par un

    homme possdant la connaissance de

    tous les tats subjectifs d'existence entredeux vies terrestres.

    I. 1-4. Nchikctas n'est pas satis-

    fait des pauvres offrandes de son pre,

    puisqu'il est tabli qu'un homme doit

    offrir cequ'il a de meilleur. Il s'offre donclui-mme la Mort.

    5-6. Il rflchit sur sadestine.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    20 NEUF UPANISHADS

    7-9. Il pntre dans le palais de la

    Mort.

    L'hospitalitestrunedcsprincipalesins-titutions de l'Inde vdique. Parce qu'ellea nglig l'hospitalit, la Mort lui offre

    trois prsents son choix. Le premier

    estd'tre rendu l'affection de son pre.12-19. Le second est le secret du feu

    mystique grce auquel on atteint l'tat au

    del de la sphre dereconnaissance.

    20 seq. Le troisime est la connais-

    sance du secret du Soi (1), et comment

    on y peut parvenir.Le feu est la source de l'univers sen-

    sible, subtil etgrossier; les dtails del'en-

    seignement sont donns dans d'autres

    Upanishads (i5).La guirlande (16) est gnralement

    explique par II, 3,comme reprsentantlesplaisirs del'Univers sensible.

    Le dieu est l'aspect intelligible de

    l'univers, auquel onparvient grcel'em-

    ploi mystique du feu crateur (17).

    (1) Atman.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    54/229

    KATHOPAMSHAD 21

    23-29. Avant de lui livrer le grand

    secret, la Mort tente Nchikctas detouteslessductions du monde sensible ; mais

    il lesrepousse avecmpris.II. 1-4. Doctrine du juste et de

    l'agrable.

    5-6. Condition de ceux qui choisissentle sentier del'agrable.

    7-9. De la difficult de connatre le Soi

    et detrouver un instructeur comptent. Et

    cependant il faut trouver un instructeur.

    10-11. La Mort loue Nchikctas et son

    endurance ; la Mort elle-mme, en tant

    que dieu, ne possde que la vie ter-

    nelle du ct intelligible de l'univers ;mais Nchikctas ne sera satisfait derien,sinon du Soi seulement (comp. Ishopa-nishad, 9-14).

    12-25. Explications gnrales ausujetdu Soi et desmoyens d'y parvenir.

    III. 1. De l'me universelle, et de

    l'me individuelle; l'me universelle,

    cst-il dit potiquement, trouve sa rcom-pense par le moyen des mes indivi-

    duellesquisesont insparablement unies

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    55/229

    22 NEUF UPANISHADS

    elle. Il estmentionn trois classesd'adora-

    teurs ;ceux cinq feux sont leschefs de

    famille qui pratiquent les rites infrieurs ;

    ceux aux trois feux forment la classe

    dcritedans la premire partie del'Upanis-had ; et enfin ceux qui connaissent

    Brahman,dont il estmaintenant question.2. La Mort invoque l'aide du feu mys-

    tique pour seconder son explication du

    secret suprme.

    3-9. Des sens et du mental ; de leur

    matrise.

    10-11. Des principes de l'homme.12. Seuls lesvoyants parviennent au Soi.

    i3. Esquisse de la Yoga, ou moyen de

    s'unir au Soi.

    14. Le Matre adjure tous les hommes

    de s'veiller.i5. Il dcrit l'unique moyen d'chapper

    la mort.

    16-17. Rsultat de la pratique de l'en-

    seignement ; moment et heure conve-

    nables pour le communiquer.

    IV. 1-2. Diflrence entre l'hommeordinaire et lesage.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    56/229

    KATHOPANISHAD 23

    3-5. De la nature du Soi individuel,

    etde son identit fondamentale avecle Soiuniversel.

    6-7. Desaspects subjectif etobjectif de

    l'univers, ou aspects vigndna et kriyd-shakti de hiranyagarbha.

    8. Le feu du sacrifice doit tre considrcomme lesymbole du feu divin.

    9-15. Tous sont un ;celui qui voit diff-

    remment subira les renaissances jusqu'cequ'il apprenne la vrit.

    V. 1. L'homme doit gouverner son

    corps, letemple du Soi.

    2. Ici seplaceun mantra du Rig-Veda,montrant la nature omniprsente du Soi.

    3-5. Du mystre de la Yoga : le germedu Soi universel en tous les hommes.

    6-7. Karman etRincarnation; l'immo-oilereprsente les rgnesminral etvgtal.

    Comp. Prashnopanishad, III. 7 : Une

    vie ascendante jointe la puret mne

    au monde pur, unie au pch, aumonde

    du pch,

    unie tous deux, au monde

    des hommes. L'me entirement dnue

    de bien retourne aux rgnes infrieurs.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    57/229

    21 NEUF UPANISHADS

    8-15. De la Nature du Soi; comment ilpntre toutes choses sans pointant se

    souiller.

    VI. i-3. Description de l'arbre mon-

    dial. Toutes choses procdent du Soi, vi-

    vent en Lui et obissent Sa loi.

    4-5. Le Soi doit tre connu sur terre.

    Fausset de cette ide qu'un homme,

    ignorant ici-bas de la vrit, pourra l'ac-

    qurir entirement aprs la mort ; le pluslev des mondes lui-mme n'est que

    clarts et ombres, compar la parfaitelumire dela ralit.

    6-8. Desprincipes de l'homme. Comp.III, 10, II et i3.

    9-15. De Yoga; les cinq connaisseurs

    sont les sens.16.De laphysiologie mystique, et des

    diverses manires de quitter le corps.

    Comp. Prashnopanishad III, 6-7.

    17.Comment l'homme doit quitter le

    corps en

    Yoga.18. Conclusion du rcit.

    Om ! A Brahman qui est, Salut!

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    58/229

    KATIIOPANISHAD 23

    CHANT DE PAIX

    Om l Qu'il nous protge tous deux ;

    qu'il soit content de nous ! Puissions-

    nous crotre enforce ;quenotre tude soit

    illumine !Qu'il n'y ait aucune dispute !

    Om ! Paix, Paix, Paix ! Ilarih !Om 1

    Ici commence l'Upanishad

    PREMIRE SECTION

    PREMIREPARTIE. 1. Vjashravasa,un jour, dsirant une rcompense, fit une

    offrande de tout ce qu'il possdait. Il

    avait, dit l'histoire, un fils nomm Nchi-

    kctas.

    2. Et comme on apportait l'offrande,bien qu'encore jeune, la foi entra en lui.

    Il sedit lui-mme :

    3. Si l'on excepte l'eau qu'elles boivent, I

    et l'herbe qu'elles mangent, (ces vaches) '

    ont donn tout leur lait et n'ont plus de

    force (pour allaiter). Sans joie, on nommecesmondes. Il y retourne, celui qui offre

    (desdons comme) ceux-ci.

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    20 NEUF UPANISHADS

    4. Il dit son pre, par deux fois : Ocher (pre), qui me donneras-tu ?

    Sonprelui dit: /Ma Mort jete donne.

    5. Nchikctas rflchit :

    Jepars le premier d'un grand nombre,et jevais au milieu d'un grand nombre.

    Qu'est-ce que Yama fera de moi aujour-d'hui ?

    6.Regarde en arrire etvois cequ'il en

    fut pour eux auparavant; ainsi juge pourle reste. Comme le bl un mortel se des-

    sche,comme le bl il renat.7. AlorsNchiketass'enfut la demeure

    de la Mort, et y resta trois jours, car la

    Mort tait absente. Quand elle revint, ses

    courtisans lui dirent :

    C'est comme le feu qu'un convive

    Brahmane entre dans les maisons. Pour

    l'apaiser, leshommes lui font une offrande.

    Apporte del'eau, Vaisvasvat (1).8. Espoirs, expectatives, communion

    avec les saints, paroles aimables, sacri-

    fices, charits publiques, fils, btail, tou1

    (1) Titre de Yama, la Mort.

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    KATIIOPANISHAD 27

    cela est t l'insens chez qui sjourne,

    jeun, un Brahmane.9. Alors la Mort dit :

    Pour cestrois nuits que tu aspasses

    jeun dans mon sjour, Brhmana, hte

    respectable, tous mes respects pour toi,

    Brhmana, et

    que le bien resteavec

    moi;demande-moi pour cela trois dons en

    retour.

    10. Nchikctas rpondit :

    Que Gotama (mon seigneur, pre) ne

    soit plus inquiet (mais), d'esprit calme et

    sanscolre contre moi, Mort; qu'il mereconnaisse et m'accueille quand tu

    m'auras laiss partir. C'est l le premierdes trois dons que jedemande.

    11. La Mort repartit :

    Avec mon assentiment, Auddlaki, filsd'Aruna, reconnatra (son enfant) et sera

    comme auparavant. Il dormira ses nuits

    enpaix, sacolre vanouie, en te voyantdlivr de la bouche de la Mort.

    12. (Nchikctas continua :)

    Dans le monde cleste, il n'est pas lamoindre crainte, car toi (Mort), lu ne

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    28 NEUF UPANISHADS

    l'ytrouves point; l'homme n'ycraint point

    la vieillesse. Ayant laiss derrire lui lafaim et lasoif, toute souffrance dissipe,il serjouit dans le monde cleste.

    i3. Ton me (1) rvre, Mort, con-

    nat bien lefeuqui mneauciel; enseigne-

    lemoi, car jesuis rempli de foi. Dans lemonde cleste, on est dlivr de la mort.

    C'est l ledeuxime don que jerclame.

    14. (La Mort rpondit :)Maintenant, je te le dclare;, prte

    l'oreille, carjeconnais, Nchikct, le feu

    qui mneauciel. Sachequece(feu), ren-ferm dans le lieu secret(2), est lafois

    lemoyen deparvenir des inondes sans

    fin et(aussi) leur base.

    i5. Elle lui dcrivit alors ce feu,

    source desmondes, quelles pierres (cons-tituent son autel), combien et comment

    (disposes). Et (Nchikctas) lui rpta,

    son tour, ce qu'elle avait expliqu (ensorte que) la Mort, dans le ravissement,le lui redit encore.

    (1) Litt. : ce toi.

    (a) Le coeur, ou Buddhi.

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    KATIIOPAMSHAD 29

    16. Avec affection, laMort la Grande

    me reprit : Maintenant, je te donne iciun troisime don. C'est sous ton nom

    seul qu' l'avenir ce feu agira. Prends

    encore cette guirlande forme mul-

    tiple (i).

    17. Le triple Nchiketas, grce cestrois atteignant l'union, le long du triple

    (sentier) desactions, domine la naissance

    et la mort; connaissant le dieu adorable

    n de Brahman, omniscient, et le com-

    prenant, cette paix il s'en ira pourjamais.

    18. Le triple Nchiketas connaissant

    cettetriade, parcette science pratiquera le

    (rite) Nchiketa; avant de mourir, il

    rejettera les obstaclesde laMort, et laissant

    en arrire toute soullrance, il serjouiradans lemonde cleste.

    19. C'est l ton feu, Nchiketas, qui

    (1) Les Mantras 16-18 sont considrs comme

    des interpolations et ont fait jusqu'ici le dses-poir detous les commentateurs. Les trois du

    Mantra 17 sont gnralement rapportes aux

    pierres, combien et comment du Mantra i5.

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    30 NEUF UPANISHADS

    mne au ciel, et que lu as demand

    comme deuxime don. C'est toi, en

    vrit, que les peuples rapporteront ce

    feu. Demande ton troisime don,

    Nchiket.

    20. (Nchiketas dit :)Ce doute fameux, au sujet de l'tat

    post-mortem de l'homme : Il est, disentles uns. Il n'est pas, disent lesautres ;c'est cela que je voudrais savoir de toi.

    C'est l mon troisime don.

    21. (La Mort rpondit :)

    Les dieux mmes jadis doutrent surcepoint.

    En vrit, celan'est point aissavoir:

    subtile est cetteloi. Demande, Nchiketas,

    un autre don; ne mepresse point, relve-

    moi decelui-ci.

    22 (Nchiketas rpliqua:)En vrit, les dieux doutrent sur ce

    point; et toi, Mort, tu affirmes qu'ilest malais de le connatre. Il n'est per-sonne comme toi pour en parler. Il n'est

    pasd'autre don qui puisse galer celui-ci.23. (La Mort reprit :)

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    KATIIOPANISHAD 31

    Demande des fils centenaires et des

    petits-lils aussi, d'abondants bestiaux, des

    chevaux, des lphants (et) de l'or, de-

    mande de vastes territoires et vis toi-

    mme autant d'automnes que tu vou-

    dras.

    24. Demande un don comme celui-l,

    si tu lejuges bon, la richesse et lemoyendevivre longtemps. Sur la terre immense,Nchiketas, sois roi. Je comblerai tous

    tes dsirs.

    25. Desdsirs difficiles raliser sur

    terre, de tout cela demande autant qu'ilteplaira ;cesnymphes, avec leurs chars et

    leurs luths, jamais mortels n'ont eu detelles servantes, sois servi parelles ;je teles donne (i). Mais ne questionne pas,

    Nchiket, ausujet de la Mort.

    26. (Nchiketas rpondit :)Choses d'un jour (2) ! Cefeu, Mort,

    qu'un homme puise dans tous ses pou-voirs, elles le paralysent. Toute vie est

    (1) Litt. : * donnes par moi .

    (2) Lit.: choses du lendemain , c'est--direqui ne durent que jusqu'au lendemain.

    t

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    32 NEUF UPANISHADS

    courte, pourle mieux. A toi les chariots,

    toi les danseset les chants. %27.Aucun homme nepeut tre satisfait

    par la richesse. Aurons-nous des biens,

    quand nous t'apercevrons ?Aurons-nous

    la vie, tant que tu rgneras ?Le don quime convient est celui que j'ai demand.

    28. Quel homme mortel encore sujet la dcrpitude, parvenu aux (dieux)

    immortels, imprissables, connaissant et

    comprenant sur la terre les joies de la

    beaut etsesfaveurs, quel homme se r-

    jouit de la vie, si longue qu'elle soit ?29. Ce en quoi les hommes ont ce

    doute, Mort, cequ'il en estde cegrandau-del, enseigne-le moi. Nchiketas ne

    demande aucun autre don que celui-ci,

    qui va

    jusqu'au secret

    (de toutes

    choses).DEUXIMEPARTIE.1.Une chose est le

    juste ;autre choseest l'agrable ; chacun

    lie l'homme desobjets diffrents. Tout

    va bien pour celui qui, desdeux, choisit

    lejuste; celui qui choisit l'agrable man-

    quede loin le but.2. Le juste et l'agrable s'offrent aux

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    KATHOPANISIIAD 33

    mortels ; le sage les lude tous deux et

    lesdistingue, car lesage prfre lejuste l'agrable. L'insens se saisit de l'agrableet le retient.

    3. O Nchiketas, tu as abandonn,

    aprs rflexion, (ces) dsirs si douxdes formes agrables ;tu as refus cette

    guirlande debiens, dans lajouissance des-

    quelles(i)tant (d'hommes)succombent.

    4.Ce sont deux (voies)bien distinctes et

    menant dans deux directions divergentes :

    la non-sagesse et ce que les hommes

    conoivent comme sagesse.Jecrois queNchiketas a soif de sagesseet que les

    dsirs en foule ne l'ont (2) point dchir.

    5 Demeurant au sein de lanon-sagesse,s'tant fabriqu pour eux-mmes leur

    sagesseet se

    croyant sages,ils errent de

    tous cts, ils s'garent dans l'illusion,

    aveugles conduits par desaveugles.6. L'avenir n'est jamais rvl l'in-

    sens, inaltentif, bloui par l'clat des

    (1) Litt. : en qui.

    (2) Litt. : t'ont .

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    31 NEUF UPANISHADS

    richesses. Ce monde est(le seul) et au

    del il n'en estpoint d'autre !Avec unetelle vanit, c'est maintes et maintes fois

    qu'il vient moi.

    7. Merveilleux est celui qui parle de

    l'Etre dont la foule n'a aucune chance

    d'entendre prononcer le nom, que beau-coup ne connaissent pas, bien qu'ils en

    aient entendu parler, et grand celui quiL'coute ; merveilleux celui qui connat

    (Brahman), instruit par des hommes ca-

    pables.8. Il est difficile connatre pour les

    petits esprits (1) bien qu'ils enparlent et

    qu'ils y pensent souvent, d'autres ne le

    mentionnent paset aucune voie nemne

    Lui; plus que rare, Il est srement au

    del de tout argument.9. Cette pense n'est pas acquise par

    argument. Lorsqu'elle est enseigne pard'autres, mon aim, c'est alors seule-

    ment qu'on la peut bien saisir. Et pour-

    fi) Litt.: * par un petit homme , c'est--dire

    par un homme d'un petit esprit.

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    KATHOPANISIIAI) 35

    tant, tu l'as atteinte. Ah ! tu es(bien) fix

    dans la vrit ! Puissions-nous, Nchi-

    ketas, trous'er toujours un questionneurcomme toi.

    10. Je sais que ce que les hommes

    appellent richesse est caduc, car cet im-

    muable srement n'est pasobtenu par cequi change toujours. C'est pourquoi ce

    feu, Nchiketas, a t allum par moi de

    choses caduques, et (maintenant) je pos-sde l'ternel.

    M. Tu ascontempl

    en face la fin du

    dsir, la fondation des mondes, le r-

    sultat sans fin des rites, la borne sans

    frayeur, digne de louange, immense et

    magnifique, base(de toute chose). Tu as, Nchiketas, sagement, fermement r-

    pudi (tout).12. Il est difficile de le contempler,

    Lui qui, invisible, pntre toutes choses,rsidant dans le coeur, cach dans la

    caverne, antique; le sage, demeurant en

    Dieu, grce la pratique de l'union su-prme, abandonne la joie et la peine.

    i3. L'ayant entendu et bien saisi, dou

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    30 NEUF UPANISHADS

    de discernement, parvenant cet tre

    subtil, uni la loi, lemortel serjouit, ob-tenant l'objet mme enqui il trouve sajoie.

    Large ouverte est, mon avis, la portepour Nchiketas.

    14. (Nchiketas dit :)

    Autre que l'ordre, autre que le d-sordre (1); autre quececi qui est fait etnon

    fait, autre que le passet l'avenir, commetu levois, explique-moi Cela.

    C. (La Mort rpondit :)

    Ce but, dont toutes les sciences sacreschantent les louanges, pour lequel parlenttoutes les saintes pratiques, par dsir

    duquel les hommes entrent au service de

    Brahman, ce but, je vais te le dcrirebrivement. Il est l'Om !

    16. En vrit, cemot est Brahman; cemot en vrit est le Suprme; en vritcelui qui comprend ce mot, quoi qu'ildsire, il l'obtient.

    (i) Dharma et Adharma signifient la loi etson oppos, le Cosmos et le Chaos. Le sens lit-tral de Cosmos tant ordre , del la traduc-tion ci-dessus.

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    KATIIOPANISHAD 6l

    17. Ce moyen est lemeilleur, cemoyenest le plus lev; celui qui connat ce

    moyen devient grand dans le sjour de

    Dieu (1).18. Le chanteur (2) n'est pas n et ne

    meurt jamais. Il n'est venu d'aucun lieu,

    et n'a rien t jamais. Sans naissance,ternel, perdurable, antique, il demeure

    intact bien que lecorps soit frapp.

    19. Si le meurtrier pense qu'il tue, si

    la victime pense qu'elle est tue, ni l'un

    ni l'autre ne savent rien. Cela ne tue nin'est tu (3).20. Plus petit que petit, (cependant)

    plus grand que grand, dans le coeur de

    cette crature le Soi repose. Libr du

    dsir, tout chagrin disparu, il voit Cela,la grandeur du Soi, par faveur de

    Dieu.

    21. Assis, Il voyageau loin: couch, Il

    parcourt l'espace; qui, sinon notre Soi (4),

    (1) Brahma-Ioka.(2) Del'.Om!

    (3) Comp. Ithagiipad Gita, II, 20 et suiv.

    v4) Litt. : autre que Moi .

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    38 NEUF UPANISHADS

    peut connatre ce Dieu

    qui jouit (de la

    batitude), sanspourtant enjouir.22. Lorsqu'il connat leSoi, sans corps

    lui-mme au milieu des corps, ferme au

    sein desinfirmes, vaste et trs loin tendu,lesagen'a plus de douleur.

    23. Ce Soi nes'obtient pas par explica-tion, ni par comprhension mentale, nipar

    frquente instruction ; mais celui qui Le

    dsire, c'est celui-l qui L'obtient. Pour

    lui, le Soi rvle sa forme vritable (i).

    24. A celui qui n'a pas cess de malfaire, ou dont les sens ne sont pasma-

    triss, ou dont le mental n'est pas con-

    centr, ou dont le mental n'estpasapais,il est impossible d'acqurir ce (Soi) parlaconnaissance (2)seule.

    25. Celui dont le prtre et le guerriersont la nourriture, et lamort l'assaison-

    nement, comment un homme dans de

    telles conditions, peut-il savoir o 11 se

    trouve ?

    (i)La version vrinute est adopte ci.

    (a) C'est--dire la connaissance puise dans

    les livres.

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    KATIIOPANISHAD 39

    TROISIMEPARTIE. i. Doubles, recueil-

    lant (i) lefruit de leurs actions (2)dans le

    monde, replis dans le coeur, dans sa

    sphre suprieure, ceux qui connaissent

    Brahman surmontent clarts et ombres;de mme aussi ceux aux cinq feux, et

    ceux aux trois feux.2 Nous voudrions possder ce feu

    Nchiketas (qui constitue) un pont pourceux qui sacrifient Brahm imprissable,cet tre suprme, cetteautre rive exempte

    de frayeur de ceux qui dsirent traver-ser.

    3. Connais le Soi comme le matre du

    char, le corps comme le char seulement.

    Connais aussi la Raison (3) comme le

    cocher, les impulsions (4) comme les

    rnes.

    4. Les sens, dit-on, sont les chevaux,les objets des sens sont les routes.

    Soi, sens et impulsions runis ont

    (1) Litt. : buvant .(2) Sukrita= Svakrita.

    (3) Buddhi.

    ',4) Manas.

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    40 NEUF UPANISHADS

    reu dessages le nom de goteur (i).

    5. Celui donc qui est la proie de lanon-sagesse, Manas jamais matris, de

    mme que les chevaux indompts d'un

    cocher, ses sens chappent son con-

    trle.

    6. Mais l'homme soumis la raison,Manas toujours matris, ses sens sont

    bien en main, comme l'attelage bien

    dress d'un conducteur habile.

    7.Celui doncqui estla proie de la non-

    raison, inattentif et constamment impur,

    n'atteint jamais ce but, il va aux recon-naissances et aux morts (2).

    8. Mais l'homme soumis la raison,attentif et constamment pur, en vrit

    atteint ce but d'o il ne renat plus.

    9. Oui, l'homme qui a la raison pourcocher, tenant ferme les rnes deManas,

    (i)Ce barbarisme, qu'on voudra bien nous

    pardonner, traduit littralement l'original et l'an-

    glais taster . M. Itegnaud {Matriaux pourl'histoire de la P/iil. de l'Inde) traduit par leterme le jouissant .

    (2) Samsara.

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    KATIIOPANISIIAD "H

    parvient au terme du voyage, ausjour de

    la divinit (i) suprme.10.Au del des senssont les rudiments

    (2) ;audel desrudiments, le mental im-

    pulsif ;au del du mental, la raison ;au

    del de la raison, le Grand Soi (3);

    11. Au del du Grand Soi, PIncr (4);au del de l'Incrc, l'Homme (5); au

    del de l'Homme il n'est rien: Cela est le

    but, Cela la fin dernire.

    12. H est le Soi cach dans tous les

    tres, Il n'est pas

    manifest: Il n'est

    contempl que par les subtils voyants,dousd'un esprit (6) aiguis etpntrant.

    i3. Lesagedoit retirer ses sens(7)dans

    (1) Litt. : Vishnu, celui qui pntre toutes

    choses.(2) Les lments subtils, causes des sens.

    (3) iliranyagarbha, legerme resplendissant du

    monde, d'o procde l'univers entier.

    (4) Avyakta, la substance cosmique indifl-

    rencie.

    (5) Purusha, l'Homme Vritable, c'est--dire

    Brahman.(6) liuddhi.

    (7) Litt. : Ydcfi,\ parole, mise parupalakshna

    pour tous les sens.

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    *2 NEUF UPAMSIIVDS

    son mental (1); celui-ci dans la rai-son (2); la raison dans le Grand Soi;cedqrnier dans le Soi de Paix (3).

    14. Lve-toi, veille-toi, cherche les

    Grands Etres et comprends. Aigu est le

    fil d'un rasoir, et difficile parcourir :

    difficile parcourir (pour les mortels) estcesentier, disent lesvoyants.

    i5. Cela, dnu de son, de toucher,de forme, au del de tout puisement,dnu de got et d'odeur, ternel, sansfin ni commencement,

    plus grand quele Grand Soi, immuable, Cela tant

    connu, l'homme chappe la bouche de

    la mort.

    16. Ecoutant et transmettant cette an-

    tique histoire de Nchiketas, l'homme

    intelligent devient grand dans le sjourde Brahman.

    17. Quiconque, matre de soi-mme,rcite dans une assemble d'hommes

    (1) Manas.

    (2) Gnna-tman, c'est--dire la buddhi ouraison du mantra 10.

    (3) Purusha ou Brahman.

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    KATHOPANISHAD '3

    pieux (i) ce secret suprme, ou au mo-ment de venir enaideceuxqui sont par-tis(2),acquiertparce moyen l'immortalit,

    l'immortalit, par l il acquiert.

    SECTION II

    QUATRIMEPARTIE. i. Celui qui existe

    parsoi mme pera les sens vers l'ext-

    rieur; c'est pourquoi l'homme regardeau-dehors, non au Soi intrieur.

    Quelque sage,et l, dsirant chap-

    perla mort, dtourna les yeux et con-

    templa ce Soi intime.

    2. Ainsi les insenss poursuivent les

    dsirs extrieurs ; ils tombent dans le filet

    de la mort, largement tendu (3); lesage,aucontraire, concevant la sre immorta-

    lit, ne dsire rien ici-bas des choses

    incertaines.

    (i) lirahmasamsad.

    (2) Crmonies Shrddha en vue d'aider lesmorts dans l'tat post-mortem.

    (3) Dans l'original, l'adjectif se rapporte lamort et non au filet.

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    U NEUF UPANISHADS

    3. Au moyen de cepar quoi il (peroit)

    la couleur, le got, l'odeur, le son, lecontact, lacopulation, par cela vraiment,il connat tout ce qui demeure ici-bas ;ceci en vrit est Cela.

    4. Ce par quoi il peroit lecontenu dela veille et du sommeil, ce Grand Soi

    large ouvert, lorsque le sage l'a peru, il

    n'a plus de souffrance.

    5. Quiconque connat ce mangeur de

    miel, le moi vivant (1), comme tout

    proche, seigneur de ce qui fut et de ce

    qui sera, ne cherche plus s'en cacher;ceci en vrit est Cela.

    6. Celui qui, au commencement, se

    leva, prcdant les eaux (2), produit (3)de(Sa) puissante pense; qui projeta son

    regard detous cts

    par toute la

    cration,pntrant le coeur (de toute chose) et s'ytenant enferm (3); ceci en vrit est Cela.

    (1) L'go rincarnateur.

    (2)De l'espace.

    (3) Les mots : jdlam, tishthantam, et tish-

    thantim se construisent adverbialement en sans-crit.

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    KATHOPANISIIAD *

    7. Celle qui est la vie, faite d'nergies,

    distributrice de nourriture (1), pntrantle coeuret s'y tenant enferme (2), vint l'existence avec lescratures; ceci en v-rit est Cela.

    8. Omniscient, cach dans les bois

    feu, comme l'enfant est portparla mre,jour aprs jour le feu est ador par leshommes au mental vigilant, apportantleurs offrandes ;ceci en vrit est Cela.

    9. Cela d'o vient le soieil, o il va

    quand il se couche, de Cela

    dpendenttous les pouvoirs, rien vraiment ne d-

    passeCela ;ceci en vrit estCela.

    10. Cequi est ici, est(aussi) l; cequiest l, se trouve ici ;de mort en mort va

    celui qui voit ici-bas uneillusoirediversit.

    11. Par le mental seul, Cela peut tre

    obtenu, il n'est aucune diversit ici-bas:de mort en mort vacelui qui voit ici-basune illusoire diversit.

    (1) Aditi, de diti

    lieu et

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    * NEUF UPANISHADS

    12. L'Homme, de la grandeur d'unpouce, rside au milieu, l'intrieur,dans le Soi, seigneur du pass et de

    l'avenir; de Cela, l'homme n'a aucun

    dsir de se cacher, ceci en vrit est

    Cela.

    i3. L'Homme, de la grandeur d'un

    pouce, comme une flamme pure de(toutefume, seigneur du passet du futur, csb

    le mme aujourd'hui et sera le mme

    demain (i); ceci en vrit estCela.

    14. Demme quel'eau, tombe enpluiedans un ravin, dborde par-dessus les

    collines; ainsi celui qui les croit diff-

    rentes, poursuit les choses phnom-nales.

    i5. De mme que l'eau pure, verse

    dans l'eau pure, s'identifie avec elle (2);demme aussi avec leSoi du sage,celui

    qui possdelasagessc.flsdeGotama(3)CINQUIMEPARTIE.1. Il est un temple

    fi) Litt. : Lui en vrit aujourd'hui, Lui cer-

    tainement demain.

    (2) Litt. : semblable elle .

    (3) Nchikctas.

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    KATIIOPANISHAD *

    onze portes (i), possdpar ceux quine sont pasns de la conscience directe;un homme qui s'y trouve matre n'a plusdedouleur, et quand il en est libr, il

    est vraiment libre; ceci en vrit est Cela.

    2. C'est Lui le moteur dans le (ciel)lumineux; Il pntre tout dans cequi luit

    au milieu, Il est le feu dans l'autel, le

    convive dans la maison; Il rside dans

    l'homme, Il rside dans les tres plus

    grands que l'homme ; Il est dans les

    rites; dans l'ther, Il rside: Il est ceux

    qui naissent dans l'eau, et ceux quinaissent dans laterre, et ceuxqui naissent

    sur les montagnes, et ceux qui naissent

    grceaux rites, rite merveilleux lui-mme.

    3. De bas en haut, Il guide le souffleascendant, Il projette de haut en bas le

    souffle descendant (2). Au nain qui rside

    (1) Lesonze orifices du corps : les deux yeux,les deux oreilles, les deux narines et la bouche,

    les deux oritkes infrieurs, le nombril et l'ori-fice au sommet du crJne.

    (2) Lestermes techniques sont : pour lesouille

    ascendant, prJna, et pour le souffle descendant

    apanA. (S. I). T.)

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    J8 NEUF UPANISHADS

    au milieu d'eux, tous les pouvoirs effec-

    tuent leur soumission.

    4. De l'me incarne qui, encore lie

    uncorps, grce ses efforts pour s'chap-

    per (1) se libre du corps, que rcste-t-il

    ici-bas ? Ceci en vrit est Cela.

    5. Cen'est pas par le souffle ascendant,

    ni par le souffle descendant que viventles hommes, mais par un autre dont tous

    deux dpendent.6. Je veux te dire encore l'antique secret

    de Brahman, et comment est le Soi,

    Gautama (2), aprs la mort.7. Certaines mes (3) retournent aux

    matrices pour prendre un corps ;d'autres

    passent dans l'immobile, d'aprs leurs

    oeuvres, selon leur connaissance.

    8. L'Homme qui

    veille pendant que

    les

    autres dorment, exauant tous les dsirs,Cela en vrit est pur, Cela Brahman ;Cela est justement appel immortel ; en

    (1) Visramsamnasya visranisana-shlas>a,

    c'est*-dirc ayant

    la tendance s'chapper.(2) Nchikctas.

    3) Dehinah.

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    KATIIOPANISHAIJ *'J

    Cela tous les mondes sont contenus; au

    del deCela, rien nepasse

    en vrit ;

    ceci

    en vrit est Cela.

    9. Demme que lefeu, bien qu'unique,en pntrant dans leinonde, devint sem-

    blable en forme aux formes diverses ;de

    mme l'intime Soi de toute la cration,

    quoique unique, devient semblable enforme aux formes innombrables, etcepen-dant est extrieur ( elles).

    10.Demme que l'air,, bien qu'unique, son entre dans le monde, devint sem-

    blable en forme aux formes diverses; demme, l'intime Soi de toute la cration,

    quoique unique, devient semblable en

    forme aux formes innombrables et cepen-dant est extrieur ( elles).

    11.Demmequclc soleil,oeil duinonde,n'est passouill desimpurets extrieures

    que peroivent nos yeux; de mme cet

    unique Soi intrieur de toute la cration

    n'est jamais souill par aucune douleur

    cause par le monde, car il en est dis-tinct.

    12. Lessagesqui Le contemplent au-

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    M NEUF UPANISHADS

    dedans de leur moi , Lui, l'unique

    souverain, leSoi intime de l'entire cra-tion, qui rend multiple la forme unique,

    possdent, eux et non d'autres, cette

    batitude qui demeure jamais.i3. Lessages qui Le contemplent au

    dedans de leur moi , (Lui) qui dure

    ternellement parmi les choses passagres,

    (Lui) laconscience deceux qui sont cons-

    cients, (Lui) qui, unique, exauce les

    dsirs de beaucoup, possdent, eux et

    non d'autres, la paix qui demeure

    jamais.14. Ils le conoivent comme Cela, la

    batitude suprme que toute descriptionhumilie. Comment donc puis-je savoir si

    Cela resplendit (seul, ou) s'il transparat

    (autravers d'autre

    chose)?

    i5. L ne brille paslesoleil, ni la lune,ni lestoiles, ni cesclairs;encore moins

    ce feu. Lorsqu'il resplendit, toutes choses

    resplendissent aprsLui ;c'est de Sasplen-deur que toutes choses ici-bas resplen-

    dissent.SIXIMEPARTIE. 1. Le vieux, vieux

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    KATIIOPANISHAD "l

    arbre qui ne voit pasd'autre aurore (i),

    a lesracines en haut et les branches enbas. Cela vraiment est pur, Cela Brah-

    man, Cela estjustement appelimmortel:

    enCela sont contenus tous les mondes ;au del de Cela rien neparvient ;ceci en

    vrit estCela.2. Tout ceci, dou demouvement, sorti

    (de Cela), vibre dans la vie : c'est une

    terreur formidable que Cela, une arme

    haut leve. Ceux qui connaissent Cela

    deviennent immortels.

    3. C'est par crainte de Cela que le feu

    brle; par crainte que le soleil donne sa

    lumire ; par crainte que les nuages et

    l'air, et la mort poursuivent tous lescinq

    (2) (avec le feu et lesoleil) leur roule.

    4. Si l'on nepeut savoir ici-bas, avantderejeter le corps, alors on est compt

    (1) Ashratthah = a-Sftvah-Stha, c'est--dire qui ne dure pas jusqu' demain ; c'estaussi le nom du figuier sacr. L'ide est quel'arbre universel

    (samsAra-vriksha) ne

    peut durer

    jusqu' demain, parce que tout change conti-

    nuellement. Comp. Bhagavad-GitJ, XV.

    (2) Litt. : la mort cinquime .

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    52 NEUF UPANISHADS

    dans les mondes de la cration pour

    tre

    rincarn.

    5. Comme dans un miroir, ainsi dans

    lemoi :comme dans un rve, ainsi dans

    le monde desombres; de mme que les

    objets dans l'eau sont discerns vague-

    ment, demme dans le monde des chants ;comme l'ombre etla lumire, ainsi dans

    le monde de Brahma (i).6. L'homme qui connat l'tre (form)

    par les sens comme distinct, et comment

    ils se lvent et se couchent lorsque, dis-tincts, jls viennent l'existence, est sageet nesouffre plus.

    7. Au-del des sensest le mental ; au

    del du mental est l'essence suprme (2) ;au del de l'essence le Grand Soi;au del

    du Grand Soi, leSuprme Incr.

    8. Au del de l'Incr, en vrit, est

    (1) Les trois tats post-mortem desquels il est

    ici parl sont: pilriloka, gandharratoka et brah-

    malokaou,en termes thosophiques modernes :

    kdmaloka, rtipa-derachan et arupa-devachan.

    (2) Buddhi. Le texte est sauva : Shanka-

    rAcharya l'explique par Buddhi.

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    KATIIOPANISHAI) '>

    l'Homme; 11embrasse tout etdpassede

    beaucoup le pouvoir d'analyse. vVil Leconnat, le mortel est libre, il entre dans

    l'immortalit.

    9. Sa forme n'apparat pas dans le

    champ de la vision, aucun homme avec

    sesyeux ne Le contemple. C'est par lemental, parla matrise du mental dans le

    coeur, qu'il est rvl. Ceux qui connais-

    sent Celadeviennent immortels.

    io. Lorsque les cinq connaisseurs,avec le mental, sont apaiss et que la

    raison ne se meut plus, on nomme

    cet tat l'tat suprieur.11. On appelle Yoga, celte ferme ma-

    trise des sens;l'homme estvigilant alors,car Yoga va et vient.

    12. Puisqu'il ne peut tre acquis nipar la parole, ni par lemental, ni par la

    vue, par qui sera-t-il atteint, sinon parcelui qui dit : Il est (1).

    i3. Non seulement il doit tre ralis

    comme Il est,mais aussi dans l'exacte(1) C'est--dire qu'au dbut de Yoga, l'homme

    doit possder la foi (Slir.nhlh.l .

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    "J NEUF UPANISHADS

    vrit des deux (i).

    Ce n'est que lorsqu'ila t ralis d'abord comme Il est que

    la relle vrit sourit.

    14. Lorsque tous les dsirs attards dans

    son coeur sont expulss, alors le mortel

    devient immortel ; ici-bas il acquiert en

    vrit Brahman.i5. Lorsque tous les noeudsdu coeur

    sont dnous ici-bas, le mortel devient

    immortel. Tel estl'enseignement.16.Ducoeur, partentcent canaux et un.

    Parlecentredela ttepasselecent unime.

    Parlui, s'levant, on atteint l'immortalit;lesautres, qui vont dans toutes les direc-

    tions, servent quitter (le corps) (2).

    17. L'Homme, de la grandeur d'un

    pouce, le Soi intime, rside ternellement

    aucoeur de tout ce qui nai ;de sonproprecorps, on doit L'extraire avec patience,comme l'herbe de sa gaine. Imprissableet pur, l'homme doit Le connatre,

    (1) C'est--dire Il est et Il n'est pas ,

    asti et nsti, sat et asat, les aspects non-mani-fest et manifest de Brahman.

    (2) Comp. Prashnopanishad, III, 6, suiv.

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    KATIIOPANISIIAI) >>

    l'homme doit connatre cet Etre pur et

    imprissable.18.Ayant appris ainsi la Sagesse ensei-

    gne par la Mort, et toutes les rgles de

    Yoga, pur de toute souillure, possesseurde

    Brahman, Nchiketas se libra aussi de

    1amort. 11envademme, envrit, pourcelui qui connat ainsi le Soi suprme.

    Ainsi finit l'Upanishad.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    vPrashnopanlshad.

    Argument analytique. Le sens du

    nom Prashnopanishad est : l'Upanishaddesquestions. Kllc appartient la collec-

    tion de l'Alharvaveda.Le chant de paix est une invocation

    gnrale aux pouvoirs; il est form de

    deux mantras du Uig-Veda. (I IXXXIX.

    8.6).

    I. 1-2. Six questionneurs viennent l'Instructeur"; il leur promet qu'en

    temps voulu, aprs la discipline nces-

    saire, il rsoudra leurs doutes.

    I. 3. Lapremire question concerne

    lacration de l'univers.

    I. 4. Sanature duclle^vic et subs-

    tance, subjective etobjective.

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    PHASHNOPANISHAD '

    Lxcmples de cette dualit.

    I. 3. Le soleil et la lune sont ses

    symboles.I. 6-8. Chant des louanges du so-

    leil; citation d'un mantra du Rig-Vcda.I. 9-11. La course septentrionale et

    la course mridionale du soleil pendantl'anne sont galement prises comme

    symbolesdecettc mme nature duelle; de

    ldeux sentiers: l'un qui mne l'tat au

    del desrenaissances, l'autre l'tat post-

    mortem qui leur reste soumis. Autremantra du Rig.I. i2-i3. Le mois, lejour et la nuit ^

    sont examins au mme point de vue.

    I. 14. De la procration engnral.I. I5-I6. Ceux qui suivent la vie

    ordinaire de laprocration selon lesrgles

    (pravrittimrga) acquirent le monde c-

    leste intrieur la sphre des renais-

    sances; mais ceux qui suivent le sentier

    de la renonciation (nivritti-mrga) par-

    viennent l'tat au del de lasphre desrenaissances.

    IL -- 1.Seconde question.

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    58 NEUF UPANISHADS

    IL 2. Des diverspouvoirs

    dans le

    corps et dans la vie une.

    IL 3-4. F*able de la vie et despou-voirs.

    II. 5-i 3. Chant despouvoirs la vie.

    III. i-2. Troisime question. --

    III. 3-4. De la source et de la dis-tribution de la vie une.

    III. 5-7. De laquintuple vie mani-

    feste. Au sujet des sept flammes ,

    comp. Mundakop.II. 1-8. Au

    sujet de la

    physiologiemystique, voir Kathopanishad, VI, 16; et

    pourmantra 17, voir Kathopanishad, V, 7.III. 8. Analogies entre la quintuple

    vie interne et l'univers externe.

    III. 9-10. De la fonction de la vie

    dans la mort. Comp. Ishopanishad, 17.III. 11-12. Suit le phala-shruti,

    confirm par un ancien verset.

    IV. 1. Quatrime question, con-

    cernant les tats^feonscience.

    IV.

    2-4. Du sommeil; de

    laquintu-ple vie pendant le sommeil et ses analo-

    giesavecles diverses portions du sacrifice.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    PHASHNOPANISHAD a'J

    IV. 5. De l'tat de rve. --

    IV. 6-8. De l'tat de sommeil pro-fond.

    IV. 9. Du sujet conscient.

    IV. 10-11. Suit le phala-shruti,confirm par un ancien verset.

    Sur ce sujet de la conscience, voir laMndkyopanishad.

    V. 1. Cinquirne question, concer-

    nant la mditation mystique sur Om et

    son rsultat.

    V. 2. Des deux buts : Brahman

    manifest et Brahman non manifest.

    V. 3-7. Les diverses phases de la

    mditation, appuyes de deux anciens

    versets.

    Voir encore la iMndkyopanishad pour

    l'expos complet de la mditation sur Om.VI. 1. Sixime question, concer-

    nant le Soi manifest.

    VI. 2. LeSoi(1)existe dans l'homme.

    VI. 3-4. L'univers est sorii de la

    pensede l'tre suprme.

    (1) Atman.

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    W NEUF UPANISHADS

    VI. 5-6. Involution de l'univers,

    appuye d'un ancien verset.VI, - 7-S. L'instructeur clt ses en-

    seignements, et les questionneurs, ses

    lves, lui offrent leurs hommages.

    Om! A Brahman qui est, salut!

    on\sr DEPAIX

    Om ! De nos oreilles, puissions-nousentendre ce qui est favorable, Puis-

    sances ! De nos yeux, puissions-nous voir

    ce qui

    est favorable, Vous qui

    tes

    dignes d'adoration 1 Puissions-nous jouirde la longueur desjours qu' nos corpsaccordent les Puissances, chantant nos

    hymnes de louange avec des membres

    fermes! Puisse Indra la lointaine

    renomme nous accorder la prosprit;puisse-t-il, le nourricier qui sait toute

    chose, nous accorder laprosprit ! Puisse

    celui dont la roue ne s'arrte jamais ()

    (i) Tiirkihya, pithte de sens douteux, dsi-

    gnant probablement la divinit rsidant dans lechar (enapparence) toujours en mouvement duSoleil.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

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    PH\SHNOpANI>IIVn 'l

    nous rendre prospres ! Puisse celui qui

    rgne sur la parole (i) nous donner laprosprit !

    Om ! Paix, Paix, Paix! Ilarih Om !

    Ici commence l'Upanishad.

    PKEMIUI: QUESTION. i. Sukeshan

    Bhradvja, et Satyakma, Shaibya et

    Sauryvani Grgya,et Kausalya Ashval-

    yana, et Vaidarbhi Bhargava, et Kaban-

    dhin Ktyyana taient en vrit dvous

    Brahman, Brahman tait leur but.

    Cherchant lesuprme Brahman, pensant : il nous dira certainement tout cequi le

    concerne , combustible en mains, ils

    vinrent Pippalda, un instructeur.

    2. Alors cevoyant leur parla et dit :

    Passez une anne encore dans la con-templation, la discipline et la foi. Alors,votre gr, vous poserez vos questions;et si nous le pouvons, en vrit nous

    vous dirons tout.

    3. Ainsi, quand

    le moment fut venu,Kabandhin Ktyyana s'avana et d-

    fi) lirihaspati.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    95/229

    '"'- NEUF UPANISHADS

    manda : D'o ces cratures viennent-elles au monde, Matre ?

    4. Celui-ci lui dit : Dsirant des cra-

    turcs, IcSeigneurdescratures ( 1) en vrit

    par sapensecra lapense. Ainsi, met-

    tant sapensecratrice, il pensaun couple

    et l'amena l'existence : la substance etla vie (2). Toutes deux, pensa-t-il, cre-

    ront pour moi des cratures multiples.5. Or, lesoleil est la vie, et la lune la

    substance ; et la substance est en vrit

    tout ceci, cequi est formel et ce qui est

    non formel; ainsi la forme est d'autant

    plus substance.

    6. Lorsque le soleil monte l'est, il bai-

    gnede ses rayons les courants vitaux de l'o-

    rient; quand il claire au sud, l'ouest,au nord, au nadir, au znith, aux

    pointsintermdiaires, cet(univers) entier, il bai-

    gne de sesrayons tous les courants de vie.

    7.C'est Lui, l'Hommc(3) prsenten toute

    chose, qui revt toute forme, toute vie,

    (1) Prajpati.

    (a) Jlayiet Prna.(3) Purusha.

  • 8/13/2019 Neuf Upanishads

    96/229

    PHASHNOPANISHAI w

    tout feuqui s'lve. (Ceci) estexprim parce verset :

    8. Revtu detoutes formes, omniscient,

    fait d'or, suprme sentier, seule lumire,

    source de chaleur, couronn de mille

    rayons, prsent dans cent formes, vie de

    la cration, le soleil selve !

    9. Le seigneur de la cration est aussi

    l'anne; elle a deux sentiers, le mridio-

    nal et le septentrional. C'est pourquoiceux qui ne font consister leurs exercices

    qu'en sacrifices et en charits publiques,n'acquirent que le monde lunaire; puis ils

    reviennent. Ces adorateurs, dsireux de

    postrit, s'engagent sur le sentier mri-

    dional. Ce sentier du procrateur est en

    vrit lasubstance.10. Mais par le sentier septentrional,

    par lacontemplation, ladiscipline, la foi,

    la sagesse, cherchant le Soi, ceux-ci

    gagnent le soleil. Cela srement est la

    retraite desvies, Cela estimmortel, Cela

    sans frayeur, le but suprme ;deCela ils

    ne reviennent jamais; Cela est la fin. C'est

    pourquoi il