née le 15 juin 1993, artiste. France - Toulouse, Paris.

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Lori Marsala née le 15 juin 1993, artiste. France - Toulouse, Paris.

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Lori Marsalanée le 15 juin 1993, artiste.France - Toulouse, Paris.

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« Comment les formes reviennent-elles, ainsi qu’on le dit des fantômes ? » *

Ma pratique est perçue comme hybride entre le graphisme et l’art. Suivant mes années d’études (beaux-arts de Toulouse) ainsi qu’une première résidence artistique aux côtés de trois autres artistes, mes recherches se portent sur l’éphèmere, l’incarnation, la disparition et par là-même l’apparition. Les notions de mémoire, de trace et de fantôme, présentes dans mes recherches depuis plusieurs années, trouvent aujourd’hui toute leur place dans ma pratique.

Mon attirance première pour les documents d’archives, les muséums d’histoire naturelle et les musées d’arts et traditions populaires - que je vois comme de véritables sanctuaires de vie passée - m’ont amenée à me focaliser sur ces disparus, quelques soit leur forme, et d’en faire des sources d’inspiration et de production. Depuis quelques mois, n’ayant plus accès à ce genre de lieux, je m’intéresse aux disparus que l’on peut croiser dans les rues devenues pour moi musées, témoins et archives de vie en perpétuelles mutations : effacements de peintures et de graffitis, superpositions de couches de vécus, traces de chantiers… avec l’envie d’observer et de déplacer le banal pour en révéler toute sa richesse, reprenant ainsi une volonté des musées d’art et traditions populaires. Par la récupération d’un geste, d’une forme, d’une couleur… le lieu du fantôme - de la disparition - est un endroit d’une richesse sans fin, rempli d’histoires à imaginer et à raconter. Je m’attache alors à penser mes productions comme un ensemble de résidus et de vestiges de leurs sources initiales. Souvent, la représentation s’esquive pour laisser place à l’abstraction, au rêve et à l’œil. Latentes, ces images abstraites attendent leurs mise en contexte, qu’il soit éditorial ou spatial, pour pousser leur cri. C’est alors que - rappelant les écrits de Roger Caillois ou le test de Rorschach - des analogies peuvent se faire dans nos esprits entre des formes a priori abstraites et des souvenirs ou représentations observées dans notre quotidien.

Devenue une sorte d’interface entre ce qui se trouve véritablement devant nos yeux et ce que nous y voyons, la lecture d’une image témoigne également de notre subjectivité et de notre mémoire individuelle en faisant revenir des formes et fantômes du passé. Une image est ainsi le lieu d’une expérience : voir toujours plus, chercher à identifier une forme que l’on voit, chercher la forme dans l’informe. * Georges Didi-Huberman, Phasmes.

Essais sur l’apparition,1. 2011. Paris : Les éditions de Minuit.

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Images pour des imagesécriture, design de livremémoire de DNSEP, 2019

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Deux parties centrales composent ce mémoire : d’abord la collecte d’objets graphiques existants ; ensuite la transformation de cette collection pour créer quelque chose de nouveau, et donc des nouvelles images. Sur la base d’une analogie avec la pratique des muséums d’histoire naturelle, l’attitude et l’intention du « graphiste cueilleur » sont étudiés à travers des notions telles que la collection, le relevé, la légende, la classification, la docilité d’un document ou encore la transformation.

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Le pire qu’il puisse arriver à un objet dans un musée, c’est qu’il disparaisse.mise en espace, dessins, livre2019

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Ce projet prend la forme d’une exposition qui rassemble 44 peintures ainsi qu’un livre. Le thème est la disparition de 44 objets qui faisaient partie d’une collection d’arts et traditions populaires dans un musée des Hautes-Alpes en 1945. Aujourd’hui, les seuls éléments prouvant leur existence sont des fiches d’archivage conservées au Mucem dans le Catalogue X. Dans ce projet, l’exposition évoque les objets sans jamais les montrer et propose aux spectateur.rice.s une déambulation imaginaire. Les dessins sont des évocations de gestes ou de particularités physiques des objets disparus. Chacun a été réalisé en rejouant ces gestes par des outils de dessin existants ou créés à cette occasion. Ces gestes deviennent créateurs d’images et ces dernières sont une évocation abstraite et sensible de l’objet de départ. Collaboratif, le livre rassemble les courtes descriptions présentes sur les fiches d’archivage ainsi que des textes imaginés par des participant.e.s. Sans jamais montrer de photographies des objets, une friction se crée entre fiction et réel laissant place à la sujectivité et à l’imagination.

Le livre, en tant que prolongement des images exposées, fait partie intégrante de l’exposition elle-même pensée comme un espace éditorial.

photographies : fiches d’archivage conservées au Mucem, peinture réalisée à partir de ces fiches.

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photographies : 2 propositions de mise en espace. Sol gris : DNSEP 2019 ; sol noir : lors de l’exposition « Ifjdeulfihxzukftikggrrehmd », Palais des Arts de l’isdaT, octobre 2019.

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 Des visionsphotographies, édition de livre2018

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À partir de déambulations au muséum d’histoire naturellede Toulouse, ce travail de photographie et d’édition propose une approche inhabituelle et imaginaire des collections exposées. À travers des titres et thèmes tels que la « paranoïa »,ou encore les « paysages » et « têtes coupées », un déplacement est créé, laissant place à une autre réalité.

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« Le gros plan travaille au démontage visuel des choses et à la deconstruction visuelle du visible tel que nous le percevons habituellement »*

* Georges Didi-Huberman, Devant le temps, 2000.

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J’ai tout de suite l’image en têteen collectif - productions éphémères / techniques diverses, mise en espaceseptembre 2019

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Résidence et exposition dans le cadre du festival d’art contemporain organisé par l’AFIAC (Tarn). Travail réalisé en collectif, aux côtés de Côme Calmettes, Léa Vessot et Emmanuel Simon, sur une invitation de ce dernier.

Cette exposition in situ est le résultat d’une résidence de deux semaines à Fiac. Nos productions évoquent les éditions précédentes du festival à partir des souvenirs des habitant.e.s du village collectés lors de nombreuses rencontres avec eux. Ainsi, une quinzaine d’interventions réalisées in situdans la maison de notre hôte envahissent le rez-de-chaussée, la cave et une partie de la façade : des bigoudis de papiers peints dans l’escalier, une anamorphose visible du salon,une gravure dans un ancien logement de cheminée, deux peintures abstraites dans la cuisine et le salon, des mots gravés dans le papier peint, des clous repeints à l’antirouille dans la cave, un cumulus bâché, des planches gravéeset brûlées, une fresque murale au bleu de cordeau. Chacune évoque une œuvre en particulier, décrite par un.e ou plusieurs habitant.e.s. Lors de l’exposition, les visiteur.se.s déambulent au fil des pièces accompagné.e.s d’une ambiance sonore qui accentue la sensation d’intimité :le murmure des voix enregistrées des villageois.

De manière à rester au plus près des gestes quotidiens de notre hôte en train de déconstruire sa maison pour la rénover, l’ensemble de nos interventions utilisent des gestes en rapport au chantier. La volonté de ne pas le retarder dans son travail mais, au contraire, de l’aider à avancer, est devenue essentielle dans notre processus de création. Nous sommes donc exclusivement intervenu.e.s sur des zones promises à la destruction ou à la rénovation, en utilisant directement les matériaux et surfaces de la maison, ainsi que les gestes et outils de Philippe, notre hôte. Nos interventions, éphémères, sont ainsi vouées à disparaitre au fur et à mesure de l’avancée des travaux.

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« ... Il te reste les couvertures de survie. »peintures en cours, série commencée en mars 2020

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Projet en cours. Cette série de peintures débute en mars 2020 pendant la crise sanitaire. Face aux magasins fermés et aux pharmacies restées ouvertes, les couvertures de survie deviennent l’un des seuls supports picturaux accessibles et incarnent ainsi le confinement lui-même et ses difficultés psychologiques et matérielles... Rappelant tantôt les murs de la ville avec ses effacements, graffitis et matériaux divers, tantôt des formes organiques issues de la nature, les peintures abstraites sur la surface dorée deviennent une balade imaginaire à un moment où l’accèsà l’extérieur et très réduit voire interdit. Cette série se poursuit, face à la crise toujours d’actualité.

« Les illusions et les fictions qui naissent autour des formes répondent à une réalité et elles engendrent à leur tour des formes où les images et les légendes sont projetées et se matérialisent dans la vie »*

*Jurgis Baltrušaitis, Les perspectives dépravées. Tome 1: « aberrations ». 2008. Paris : Flammarion.

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photographie : exposition « Presque déconfinés », le Salon reçoit, 2020,

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« Mariette ne l’aurait pas cru »production éphémère / peinture, installationdécembre 2020

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Cette installation éphémère prend place lors des dernières 48h de vie d’un meuble familial datant de 200 ans en 2020. Deux époques se rencontrent ici : le XIX° siècle à travers lemeuble traditionnel et le XXI° siècle avec les sprays aérosols utilisés pour peindre dessus. Sur ces principes de dualité et de temporalités, l’installation éphémère se fait en deux temps : celui de la transformation en œuvre d’art (jour 1),et celui de sa destruction totale (jour 2). 48h de vie en tantqu’installation artistique, après 200 ans en tant que meubled’usage quotidien, et avant de devenir fantôme et disparaitre.

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« Stróma.1 »en collaboration avec Yoann Bergouts - peinture murale, affichesfévrier 2021

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Intervention avec Yoann Bergouts à Lieu-Commun (espace d’art contemporain à Toulouse). Les affiches « essentiel.le.s » réclament la réouverture des lieux culturels, encore fermés aujourd’hui. La peinture murale, par le principe des tâches de propreté, revisite le portail de nombreuses fois investi et transforme la réalisation des intervenant.e.s précédent.e.s en traces visuelle du passé. Par dessus, notre « stróma » (strate en grec) fait dialoguer un style graphique rappelant le numérique par ses contours nets et carrés, et des formes plus organiques rappelant le monde sensible dans lequel nous évoluons. De nouvelles interventions sont prévues au fil du temps, afin de lutter contre la mise à l’arrêt de la culture, non-essentiel.le.s pour certain.e.s.

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Collecte photographique de fantômes urbainseffacements, recouvrements, chantiers, altérations dûes au tempsdepuis 2019

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Publications

septembre 2020 : catalogue « Histoire(s) », festival « Des artistes chez l’habitant » de l’association AFIAC (Tarn).septembre 2019 : article paru le 30 septembre, écrit par Mathilde Bardou, https://www.artpress.com/2019/09/30/histoires-des-artistes-chez-lhabitant/août 2019 : vidéo diffusée le 2 août sur les réseaux sociaux par l’isdaT dans le cadre de sa série « Et toi, tu fais quoi ? », https://www.facebook.com/isdaT.fr/videos/478955322899525/

Quelques références

plasticien.ne.s et designers : Roman Cieslewicz, Batia Suter, Catherine Zask, Jennifer Mehigan, Zao Wou-Ki, Benoît Maire, Jean Dubuffet, Job Wouters...théoricien.ne.s artistiques et scientifiques : Georges Didi-Huberman, Aby Warburg, Stephen Hawking, Roger Caillois, Jurgis Baltrusaitis, Ernst Haeckel...

des livres en particulier :• Baltrusaitis, Jurgis. Les perspectives dépravées. Tome 1: « aberrations ». 2008. Paris : Flammarion.• Caillois, Roger. L’écriture des pierres. 1970. Paris : Flammarion.• Collectif. Document bilingue - Réserves et collections, Un autre Mucem. 2017. Coédition Mucem / Manuella éditions.• Didi-Huberman, Georges. Devant le temps. 2014. Paris : Les éditions de Minuit.• Didi-Huberman, Georges. Devant l’image. 2016. Paris : Les éditions de Minuit.• Warburg, Aby. L’atlas mnémosyne. 2012. Paris : L’écarquillé.

Formations

2019 : DNSEP avec mention, isdaT beaux arts, Toulouse.2017 : DNAP avec félicitations, isdaT beaux arts, Toulouse.2015 : BTS design graphique médias imprimés, major de promotion du grand Sud, Lycée des Arènes, Toulouse.2012-2013 : MÀNAA, Lycée des Arènes, Toulouse.

Expositions, résidences

2022 (à venir) : exposition individuelle, « Il te reste les couvertures de suvie... », Centre Culturel Henri Desbals, Toulouse.2021 (à venir) : aide à la création et résidence artistique, Centre Culturel Henri Desbals, Toulouse.2020 : exposition collective, « Presque déconfinés », Le Salon reçoit, Toulouse.2019 : exposition collective « Ifjdeulfihxzukftikggrrehmd », isdaT, Toulouse.2019 : résidence et exposition collectives, festival « Des artistes chez l’habitant », association AFIAC, Fiac (Tarn).

Scénographies et commissariats d’expositions

2019 : participation au montage, à l’élaboration, à la médiation de l’exposition « Ifjdeulfihxzukftikggrrehmd », isdaT.2017 : participation au montage de l’exposition « O mestre birostro, Portrait tête-bêche de Paulo de Cantos » à l’isdaT.

Expériences professionnelles

2021  : peinture murale et affiches en lettrages manuels, portail de Lieu-Commun, artist run space, Toulouse.2017-2018 : monitrice en atelier de création et impression numérique, isdaT.2018 : création d’affiches, supports imprimés, supports numériques et signalétique pour les journées portes ouvertes de l’isdaT. Réalisation du visuel principal, du dessin de lettres, déclinaisons sur différents supports.2017 : création d’un poster pour l’exposition « O mestre birostro, Portrait tête-bêche de Paulo de Cantos », isdaT.2017 : stage en reliure et restauration de livres, Liber Amicorum, Limoges.2013 : stage en agence, graphiste, agence Légendes, Toulouse.2012 : stage en imprimerie, Sérigraphie Carpentier, Toulouse.

Curriculum Vitae

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Lori Marsala+33(6) 88 20 66 32 [email protected]://www.instagram.com/lorsala/