N41 autonomie 3b - agriculture-durable-limousin.org · qualité des produits devient un enjeu...

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Ce bulletin a été réalisé grâce au soutien finan- cier du Conseil Ré- gional LI- Dans ce numéro : Dossier : L'autonomie Roulons vers...l’autonomie protéique L’accueil à la ferme, une diversification favorisant l’autonomie L’ADAPA vers une autonomie herbagère des exploitations La comptabilité : pour redevenir maître de ses décisions Aller vers l’autonomie en optant pour les circuits courts - témoignage de William et Cathy Mazerm Les brèves Rendez-vous printemps 2010 N°41 Bulletin trimestriel de liaison du Réseau Agriculture Durable et Paysanne en Limousin. Directeur de publication: Didier Lorioux N°ISSN : 1959-0083 Imprimé par l’Imprimeur Corrézien Disponible par adhésion aux structures. Dossier: L'autonomie Retrouvez nous sur notre site : www.agriculture-durable-limousin.org L’autonomie est à la fois la capacité d’être maître de ses choix et la possibilité d’exercer cette capacité. En agriculture, elle illustre la façon dont les décisions sont prises sur la ferme, ainsi que le fonctionnement économique, technique et financier de celle-ci. L’auto- nomie s’applique et se mesure à l’échelle de la ferme, de la région, du pays. L’autonomie décisionnelle caractérise les choix stratégiques du paysan. Ces choix concernent le projet global de l’exploitation, à savoir les types et les modes de produc- tion, les choix en terme de main d’œuvre, les modes de commercialisation, les investisse- ments, le mode de revenu. Est prise en compte la plus ou moins grande dépendance vis- à-vis des aides instaurées par le cadre politique. Plus concrètement, les choix techniques concernent les actions relatives à la production : choix des variétés cultivées et des races élevées, des techniques de culture et d’élevage, des choix d’approvisionnement (semences, alimentation animale, énergie…). Autonomie ne signifie pas autarcie. Au contraire, l’autonomie repose pour une grande part sur le partenariat, l’échange, le travail en commun, la complémentarité avec les au- tres producteurs et acteurs locaux. Il s’agit de valoriser au maximum les ressources hu- maines, techniques et financières présentes localement. La recherche d’autonomie nécessite donc une réflexion globale sur sa ferme et passe souvent par de nouveaux modes de production. Il est plus facile d’être autonome lorsque l’on travaille avec un volume de production maîtrisé et un ou plusieurs ateliers à taille humaine, contribuant ainsi au maintien d’un plus grand nombre d’agriculteurs. Le respect de l’environnement est également crucial car il conditionne la qualité des produits et la préservation du potentiel agronomique donc des capacités de production futures. Pour être plus autonome économiquement, le paysan doit améliorer sa marge nette à l’unité produite, c’est-à-dire diminuer ses charges ou mieux valoriser ses produits. Dans un contexte où les productions industrialisées sont remises en cause par les citoyens, la qualité des produits devient un enjeu majeur de reconnaissance sociale et financière des agriculteurs. Relocaliser l’économie, c’est pour le paysan un moyen de ne plus subir les prix bas que l’agro-industrie lui propose. C’est aussi mettre en œuvre de nouvelles soli- darités internationales en permettant aux territoires des pays du Sud de décider par eux- mêmes de leur politique alimentaire. Une fois que l’on a dit tout ça, et bien concrètement, comment s’y prend on ? Que met- tre en œuvre pour y arriver? Ce numéro a pour vocation de présenter un certain nom- bre de moyens pour se mettre en route vers l’autonomie. Parce qu’il n’est pas évident de s’engager seul sur la voie, les associations du RAD vous proposent un certain nombre de groupes afin de travailler dans ce sens. N’hésitez pas à frapper à nos portes. Parlez en à vos voisins. La quête de l’autonomie nécessite de l’éner- gie, des échanges de savoirs, de la motivation. Regroupons-nous ! Claire Kachkouch-Soussi Animatrice ARDEAR

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Ce bulletin a été réalisé grâce au soutien finan-cier du Conseil Ré-gional LI-

Dans ce numéro :

Dossier : L'autonomie

Roulons vers...l’autonomie protéique

L’accueil à la ferme, une diversification favorisant

l’autonomie

L’ADAPA vers une autonomie herbagère des exploitations

La comptabilité : pour redevenir maître de ses

décisions

Aller vers l’autonomie en optant pour les circuits courts - témoignage de William et

Cathy Mazerm

Les brèves

Rendez-vous

printemps 2010 N°41

Bulletin trimestriel de liaison du Réseau Agriculture Durable et Paysanne en Limousin. Directeur de publication: Didier Lorioux N°ISSN : 1959-0083 Imprimé par l’Imprimeur Corrézien Disponible par adhésion aux structures.

Dossier: L'autonomie

Retrouvez nous sur notre site : www.agriculture-durable-limousin.org

L’autonomie est à la fois la capacité d’être maître de ses choix et la possibilité d’exercer cette capacité. En agriculture, elle illustre la façon dont les décisions sont prises sur la ferme, ainsi que le fonctionnement économique, technique et financier de celle-ci. L’auto-nomie s’applique et se mesure à l’échelle de la ferme, de la région, du pays.

L’autonomie décisionnelle caractérise les choix stratégiques du paysan. Ces choix concernent le projet global de l’exploitation, à savoir les types et les modes de produc-tion, les choix en terme de main d’œuvre, les modes de commercialisation, les investisse-ments, le mode de revenu. Est prise en compte la plus ou moins grande dépendance vis-à-vis des aides instaurées par le cadre politique. Plus concrètement, les choix techniques concernent les actions relatives à la production : choix des variétés cultivées et des races élevées, des techniques de culture et d’élevage, des choix d’approvisionnement (semences, alimentation animale, énergie…).

Autonomie ne signifie pas autarcie. Au contraire, l’autonomie repose pour une grande part sur le partenariat, l’échange, le travail en commun, la complémentarité avec les au-tres producteurs et acteurs locaux. Il s’agit de valoriser au maximum les ressources hu-maines, techniques et financières présentes localement.

La recherche d’autonomie nécessite donc une réflexion globale sur sa ferme et passe souvent par de nouveaux modes de production. Il est plus facile d’être autonome lorsque l’on travaille avec un volume de production maîtrisé et un ou plusieurs ateliers à taille humaine, contribuant ainsi au maintien d’un plus grand nombre d’agriculteurs. Le respect de l’environnement est également crucial car il conditionne la qualité des produits et la préservation du potentiel agronomique donc des capacités de production futures.

Pour être plus autonome économiquement, le paysan doit améliorer sa marge nette à l’unité produite, c’est-à-dire diminuer ses charges ou mieux valoriser ses produits. Dans un contexte où les productions industrialisées sont remises en cause par les citoyens, la qualité des produits devient un enjeu majeur de reconnaissance sociale et financière des agriculteurs. Relocaliser l’économie, c’est pour le paysan un moyen de ne plus subir les prix bas que l’agro-industrie lui propose. C’est aussi mettre en œuvre de nouvelles soli-darités internationales en permettant aux territoires des pays du Sud de décider par eux-mêmes de leur politique alimentaire.

Une fois que l’on a dit tout ça, et bien concrètement, comment s’y prend on ? Que met-tre en œuvre pour y arriver? Ce numéro a pour vocation de présenter un certain nom-bre de moyens pour se mettre en route vers l’autonomie.

Parce qu’il n’est pas évident de s’engager seul sur la voie, les associations du RAD vous proposent un certain nombre de groupes afin de travailler dans ce sens. N’hésitez pas à frapper à nos portes. Parlez en à vos voisins. La quête de l’autonomie nécessite de l’éner-gie, des échanges de savoirs, de la motivation. Regroupons-nous !

Claire Kachkouch-Soussi Animatrice ARDEAR

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

Dossier "Autonomie"

Roulons vers … l’autonomie protéique

L’autonomie protéique : quels enjeux ?

*Syndicat Intercommunal à Vocation Unique

A l’heure actuelle, la France ne produit que 26% de ses besoins en tourteaux pour l’alimentation animale et se trouve être de loin le premier importateur mondial de soja (graines et tour-teaux). La grande majorité des protéines (49%) que mangent nos animaux est donc importée du Brésil et des USA, ce qui nous rend dépendant du marché mondial pour cet appro-visionnement. Le graphique ci-dessous illustre cette dépen-dance pour les différentes productions.

De plus, ces importations coû-tent cher à l’environne-ment. La culture de soja favo-rise la déforestation (Amazonie) et la perte de biodiversité. Le soja importé s’inscrit dans le développement des systèmes d’é-levage intensifs dont les impacts négatifs sont connus (pollution azotée, engrais, pesticides…). Enfin, le transport de ces protéi-nes et leur transformation en aliment génèrent des gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

Enfin, en terme de sécurité alimentaire, la vigilance accrue des consommateurs vis-à-vis de la traçabilité des aliments utili-sés pour produire leur alimentation (OGM…) se traduit par une demande croissante de productions locales de qualité.

Tout ceci nous amène donc à repenser notre autonomie pro-téique à échelle nationale et locale. Un rapport du WWF pu-blié en janvier 2009 présente les alternatives à l’importation du soja pour l’alimentation animale (disponible sur le site du WWF France www.wwf.fr).

Bilan des matières riches en protéines en France 2006/2007

Millions de tonnes équivalent protéines

soja

protéagineux

colza

tournesol

divers

fourrages déshydratés

Source : UNIP avec SCEES, ONIGC, Huileries de France et Coop

de France déshydratation

Quels leviers d’action pour augmenter notre autonomie protéique ?

Un scénario a été élaboré en janvier 2010 par le Commissa-riat Général du Développement Durable afin de quantifier les émissions de GES qui pourraient être évitées par une relance des légumineuses en France. Cette relance aurait pour objectif de diminuer l’utilisation du tourteau de soja importé, et donc notre dépendance protéique.

Dans une optique de diversification des assolements et des rotations, une grande partie des surfaces en légumineuses pourrait se développer sur des terres actuellement occupées par des céréales. La production de colza aujourd’hui destinée à l’exportation serait de même réorientée afin d’approvisionner le marché français de l’alimentation animale.

L’initiative de l’association « Roulons vers » en Limousin

Le groupe « Roulons Vers » illustre la prise en compte de ces nouveaux enjeux. En 2005, un groupe de 25 agriculteurs situé en Sud Creuse investit dans une presse à huile itinérante pour produire de l’huile carburant. Suite à l’utilisation des tour-teaux « résiduels » dans l’alimentation des troupeaux bovins, ils ont constaté leur bonne ingestion et assimilation par les ani-maux. La démarche a alors connu un tout autre engouement : la recherche de l’autonomie protéique, en progressant vers une élimination de la complémentation azotée coûteuse au profit d’un tourteau produit sur l’exploita-tion.

Suivi par l’ARDEAR dans le cadre d’un programme plurian-nuel visant à l’étude des conséquences économiques, énergéti-ques, et environnementales de la valorisation du colza sur les

exploitations, le groupe Roulons vers a décidé de s’engager dans ce travail. Plusieurs voies se dessinent en 2010 :

Les agriculteurs ont alors commencé à se questionner quant à la façon la plus efficace d’utiliser cette source protéique. Or, bien peu de références existent sur l’intégration des tourteaux dans les rations animales, et encore moins pour les bovins li-mousins.

La presse à huile

Les tourteaux de colza

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

Contacter l’ARDEAR : 05 87 50 41 03

Vous voulez en savoir plus ?

Travail sur les assolements des exploitations pour:

2 formations

� sur l’ITK Colza, basée sur les approches "bas niveau d'in-trants" et "comment intégrer plus de colza dans ses rota-tions pour devenir autonome en protéines ?",

� sur les semences paysannes de Colza et Tournesol.

� étudier l’effet de l’intégration de Colza dans l’assolement, � étudier s’il est possible d’améliorer la gestion des surfaces

en herbe pour libérer des surfaces et introduire plus de diversité (légumineuses, protéagineux).

Un protocole expérimental Mené en partenariat avec GABLIM, il aura pour but de suivre l’effet de l’incorporation des tourteaux dans les rations de génis-ses, de vaches de réforme, et probablement de taurillons limou-sins. Il tentera d’apporter des réponses aux principales ques-tions que se posent les paysans : « Sur quel type d’animal le tourteau est-il le mieux valorisé ? », « A quel âge ? », « Quelle est la quantité optimale de tourteaux que je puisse incorporer ? » etc.

: une diversification favorisant l’autonomie

Des productions complémentaires A Accueil-Paysan les paysans ont le souci d’un développement durable de leurs structures en lien avec leur environnement. L’un des principes fondateurs du réseau d’Accueil-Paysan est le lien à la terre de l’accueillant (article 2 de la charte AP).

Le fonctionnement est organisé de façon à être le plus auto-nome possible en mettant en place des productions complé-mentaires.

� Les productions végétales sont complémentaires des pro-ductions animales ; on cultive pour nourrir les animaux et les animaux permettent de faire du compost.

� L’accueil est complémentaire de la plupart des productions agricoles.

Cultures diversifiées et limitation des intrants Si nous mangeons chaque jour, c’est grâce aux paysans du monde qui cultivent fruits, légumes, céréales ou élèvent des animaux.

Un producteur de céréales peut faire du pain pour ses hôtes. Le maraîcher utilise pour la table les légumes variés qu’il pro-duit. Il ne choisit pas une monoculture de poireaux ou de pommes de terre !…

Pour limiter les intrants, le paysan produit le plus possible les aliments pour son bétail.

Dans la même démarche le paysan-accueillant produit des aliments qu’il sert à sa table. Il relie ainsi le fonctionnement et la commercialisation.

Un adhérent Accueil-Paysan héberge des touristes et/ou les nourrit. Il s’engage à le faire dans

son lieu de vie, à faire connaître son métier, son environne-ment et son lien à la terre.. Par diverses formes d’accueil, du goûter à la ferme aux séjours en chambres avec tables

paysannes ou à l’auberge paysanne, il propose ainsi à sa table ses produits ou ceux

d’autres paysans de proximité.

Plus court, ça n’existe pas Quel circuit plus court que celui des fruits, légumes, œufs, viande, etc… qui sont produits et consommés dans une même ferme ?

Ainsi pas de transport, d’emballage, de carburant pour aller au marché et moins de temps de travail.

L’accueil à la ferme est intégré dans le fonctionnement, Le paysan met en place des cultures de produits qu’il peut valo-riser directement pendant les séjours sur sa ferme.

Entre producteurs, l’accueil de l’un peut être la valorisation des produits de l’autre. Des paysans de proximité peuvent ainsi livrer leurs produits à un lieu d’accueil qui n’a pas les mêmes productions ou en quantité insuffisante.

Les accueillis participent aussi La plupart des accueillis souhaitent participer à nos travaux, il n’est pas rare qu’ils aident à planter des salades ou semer des radis pour d’autres qui viendront ensuite.

Dans le même registre, aller cueillir des framboises ou des gro-seilles pour aider à la confection du dessert ou de confitures est à la fois utile et agréable pour tous, accueillants et accueillis. C’est un moment de transmission de savoir et savoir faire, l’oc-casion de valoriser le temps de culture ou de récolte …

L’autonomie en activité d’accueil se traduit donc par :

� la diversification de ses productions

� la valorisation de ses produits et de son temps de produc-tion sur la ferme : le circuit le plus court !

� la participation au maintien de paysans producteurs

Contacter Accueil Paysan : 05 55 69 33 21

Vous voulez en savoir plus ? Crédit photo : Accueil Pa

ysan

/ G. Fosset

Louisanne Pujol Animatrice ARDEAR et FRCIVAM

Anne-Marie Cottineau Responsable légale Accueil Paysan

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

L’ADAPA vers une autonomie herbagère des exploitations « Que mangent les vaches ? » Si vous posez la question autour de vous, on vous répondra généralement : « de l’herbe ! ». Et pourtant, depuis longtemps cette image d’Epinal ne correspond plus totalement à la réalité. La pression exercée ces dernières décennies sur l’augmentation des rendements a progressivement relégué l’herbe au rang d’aliment secondaire pour être (partiellement) remplacé par des aliments à haute valeur protéique (maïs, tourteaux de colza, soja, granulés, fari-nes animales…). Cette évolution s’est traduite par l’émergence d’un nouveau poste de dépense et donc d’une nouvelle dépendance économi-que (l'alimentation représente plus de la moitié des coûts) – et technique - des agriculteurs. Avec l’avènement des aliments et autres intrants (engrais, pesticides, mécanisation), des

« recettes » sont nées, un savoir faire s’est perdu : la connais-sance de l’herbe et la gestion optimale du pâturage. Ringarde l’herbe ? Pas sûr. Cela fait maintenant 9 ans que les agriculteurs de l’A-DAPA travaillent à redonner à l’herbe ses lettres de no-blesse. Relancé en 2001 suite à la crise de l’ESB, le groupe se réunit initialement avec la volonté de maîtriser les in-trants. Une dynamique se met en route et le projet s’é-largit : pour l’association il s’agit désormais de travailler à l’auto-nomie des exploitations sous tous ses aspects (intrants, gestion, etc.). Une véritable réappropriation de son outil. Un long travail avec de spectaculaires résultats à la clé.

Une diminution importante des intrants Jusqu’à 68% d’azote en moins dans la nature En ce qui concerne l’objectif initial de réduction des intrants, on peut dire qu’il est atteint. En 5 ans, les intrants ont diminué de façon importante et sont mieux valorisés. Le bilan azoté qui représente la différence entre l’ensemble des entrées d’azote (azote de l’air capté par les légumineuses, en-grais, aliments, etc.) et des sorties (carcasses de viande, lait…) a connu une forte baisse (jusqu’à 78%). Les apports azotés sont mieux valorisés pour la production de viande, minimisant ainsi le relargage des surplus inutiles dans la nature. Et ces résultats n’impliquent pas forcément une diminution de la production de viande. Le revenu est donc préservé et l’efficacité (mesurée par le ratio kg d’azote entré / T de viande vive ven-

due) explose : jusqu’à +91% !

Plus besoin d’engrais En connaissant mieux son herbe et en adaptant le pâturage aux cycles naturels, il s’avère possible d’exploiter au mieux le poten-tiel nutritif de l’herbe. Dès lors, plus besoin d’engrais. En 5 ans, certains éleveurs sont ainsi parvenus à s’en passer complète-ment.

Energie : là aussi on s’améliore Moins d’engrais et moins d’aliments concentrés, c’est aussi moins d’énergie indirecte. Le Bilan Planète qui évalue les consommations d’énergie sur l’exploitation progresse ainsi de 43% en moyenne sur les trois fermes finalisées.

Les ingrédients de la réussite Pour arriver à ces résultats, il aura fallu un long travail d’ap-prentissage, d’expérimentation et de remise en question. Optimiser la gestion de la praire par le pâturage tournant C’est là l’ingrédient principal de la réussite : la prairie est ainsi découpée en parcelles fermées dans lesquelles les vaches, regroupées par lots, sont menées successivement à raison de 4-5 jours maximum par parcelle. La difficulté ici consiste à faire coïncider les dates d’entrée et de sortie des animaux dans la parcelle avec le cycle de pousse de l’herbe. Variable au cours de l’an-née, sa bonne gestion impose de se doter d’outils techniques spécifiques (sommes de température et calendrier de pâturage) afin de caler les pério-des de besoins maximum du troupeau sur les périodes de production maximale de la ressource.

Améliorer la valeur nutritive des fourrages La présence de légumineuses dans les prairies est indispensable (en plus de fixer l’azote de l’air, ces fourrages ont une valeur en

protéine très intéressante pour l’alimentation). Cel-les-ci sont favorisées par la pratique du pâturage tournant qui met le trèfle blanc en lumière. Pour aller plus loin encore vers l’autonomie en intrants les agriculteurs cultivent des légumineuses en associant des pois aux céréales ou en pur (pois par exemple). La récolte de ces cultures permet souvent de rem-placer les complémentaires (tourteau de soja) et donc d’équilibrer les rations hivernales et d’engrais-ser les animaux. Cependant, l’herbe pâturée reste la base du système. Viennent ensuite les stocks de qualité réalisés avec l’herbe qui n’a pas pu être pâturée ; les cultures ne

viennent qu’en appoint.

� c’est l’herbe à pâturer qui guide la gestion herbagère et non la constitution ou la gestion des stocks

� plus une parcelle est finie rapidement, plus l’herbe repoussera vite, etc..

On retrouve ces principes dans les écrits d’André Voisin (La productivité de l’herbe).

Des principes fondamentaux

« Avec l’herbe, on peut prendre son temps, ce système permet une grande souplesse de vente. […] Globalement, l’herbe nous permet de réduire nos achats d’aliments et de maintenir nos performances. » GAEC de la Geneste

« En gérant mon herbe, j’optimise ma surface, et je m’assure une tranquilité, je n’ai plus de souci de stock, ni d’engrais azoté, et pour finir mon revenu me satisfait enfin ! » Marc Desseauve

Ces résultats encourageants invitent à poursuivre le travail engagé. Ultime étape pour certains, la valori-sation des produits en circuits courts afin d’améliorer le revenu, et avoir un débouché qui correspond à un

mode de production adapté au territoire et non à la demande des intermédiaires ou des industriels.

? ?

Évolution du système d’un éleveur de l’ADAPA Contacter la FRCIVAM : 05 55 26 07 99

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Gérer son exploitation : une foule de questions.

Quand on sait pourquoi on fait les choses, on les fait avec plus de coeur. Combien au contraire « enregistrent » leur factures et laissent le travail de finition au comptable, sans jamais com-prendre le sens de leur travail ?

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

La comptabilité : pour redevenir maître de ses décisions

« La comptabilité ? C’est pas mon truc et de toute fa-çon je n’y comprends rien. » Oui mais …. Tu veux la DJA ? Il faut produire une comptabilité pendant 5 ans, Tu veux vendre ta production ? obligation de facture, Tu veux investir ? Comptabilité prévisionnelle pour convaincre la banque, les financeurs, Tu veux bénéficier de subvention ? Produire une comptabilité et un dossier prévisionnel.

Cette année c’est dur : la crise, la fièvre catarrhale… il n’y a plus d’argent à la banque… mais il y a le prêt trésorerie mis en place progressivement par le gouvernement depuis le début de

Petite mise en situation préalable ... l’année! Pour y prétendre il faut encore remplir un dossier et respecter certains critères… que de la paperasse !

Tout cela est bien compliqué : appelons le comptable, il saura bien s’en débrouiller ! Oui mais…Le comptable suit beaucoup de dossiers, il n’est donc pas forcément disponible immédiatement. Lui aussi n’a que deux mains. Combien de paysans attendent ainsi leurs résultats comptables six mois voire plus après la fin de l’année ? Combien d’autres, suite à une augmentation de leur chiffre d’affaires, chan-gent de régime d’imposition sans connaître les conséquences et sans avoir pu anticiper ?

Parfois les décisions de gestion doivent être prises rapi-dement. Certains problèmes peuvent être anticipés (découvert bancaire…) à condition d’évaluer à l’avance l’évolution de la situation de l’exploitation. Il faut connaître le marché, sa produc-tion, ses clients, sa situation financière…

Sur le long terme, des questions clés se posent et méritent une réponse réfléchie :

L’acquisition de notions de gestion et la comptabilité permet-tent d’avoir les données nécessaires pour répondre à ces ques-tions. S’il est possible de faire appel à un expert, le paysan est le seul à avoir tous les éléments en main, rapidement, pour mesu-rer la situation et prendre la meilleure décision. Pour faire soi-même sa comptabilité, il faut d’abord savoir à quoi elle sert et acquérir ainsi quelques notions de gestion.

Le paysan est son meilleur maître

Comment faire pour reprendre en main sa comptabilité ?

� A qui vendre ? sous quelle forme ? à quel prix ? Quel est mon coût de revient ?

� Faut-il emprunter ou utiliser les économies pour régler l’a-chat de la nouvelle faucheuse ?

� Aurai-je assez de trésorerie ? Doit-on demander ce prêt calamité ?

� Doit-on accepter cette subvention, sachant les obligations liées ?

� Puis-je financer un salarié ?…

C’est l’étape la plus importante, il faut d’abord comprendre à quoi sert sa comptabilité et comment elle fonc-tionne. Les formations à la gestion mises en place auprès des agriculteurs (à l’AR-DEAR notamment) montrent la facilité avec laquelle ils s’approprient ces no-tions. Ils travaillent avec leur chiffres, leur activité : la gestion prend du sens. Des rencontres avec d’autres agri-culteurs peuvent aussi aider à la ré-flexion sur la gestion de l’exploitation.

1. Se former

Un logiciel classique de comptabilité (quel qu’il soit) peut faire l’affaire. Le logiciel n'est qu'un instrument. Il n'ap-prend en aucun cas à faire un bulletin de paie ou une comptabilité si l'on se sait pas ce que c'est avant. Un critère de choix important pour un logiciel est la maintenance (qui va me répondre en cas de question sur son fonctionne-ment ?). Pour les amateurs de belles lignes un cahier peut-être suffisant.

Un comptable peut être très utile à l’en-treprise. Les bons comptables privilé-giant le conseil, la formation et l'autono-mie de leurs clients ne courent pas les rues mais ils existent ! Comme pour un médecin, un psy, un artisan, il faut trou-ver celui qui répond à notre demande : sinon changer sans hésiter. Une bonne relation avec son comptable doit être une relation de confiance.

3. Choisir son comptable 2. Utiliser un outil de suivi

Comptabilité : action de tenir des comptes.

Gestion : action ou manière de gérer, de diriger, d’organi-ser son exploitation.

Un peu de vocabulaire

Il semble que la personne la mieux placée pour faire sa comptabilité soit le chef d'entreprise. Le paysan qui fait sa comptabilIl semble que la personne la mieux placée pour faire sa comptabilité soit le chef d'entreprise. Le paysan qui fait sa comptabilIl semble que la personne la mieux placée pour faire sa comptabilité soit le chef d'entreprise. Le paysan qui fait sa comptabilIl semble que la personne la mieux placée pour faire sa comptabilité soit le chef d'entreprise. Le paysan qui fait sa comptabilité peut suivre au ité peut suivre au ité peut suivre au ité peut suivre au jour le jour l’évolution de son activité. Connaissant ses chiffres il anticipe beaucoup plus facilement. Une comptabilité se litjour le jour l’évolution de son activité. Connaissant ses chiffres il anticipe beaucoup plus facilement. Une comptabilité se litjour le jour l’évolution de son activité. Connaissant ses chiffres il anticipe beaucoup plus facilement. Une comptabilité se litjour le jour l’évolution de son activité. Connaissant ses chiffres il anticipe beaucoup plus facilement. Une comptabilité se lit (comme un livre). (comme un livre). (comme un livre). (comme un livre).

Qui sait la lire apprend beaucoup sur le fonctionnement de l’entreprise.Qui sait la lire apprend beaucoup sur le fonctionnement de l’entreprise.Qui sait la lire apprend beaucoup sur le fonctionnement de l’entreprise.Qui sait la lire apprend beaucoup sur le fonctionnement de l’entreprise.

La comptabilité : pourquoi pas vous ?

Contacter l’ARDEAR : 05 87 50 41 03 Consultez le site jeminstallepaysan.org

Vous voulez en savoir plus ?

L’ARDEAR Limousin met en place des formations dans ce sens. Des sessions sont programmées en 2010.

Inscrivez-vous !

Josiane Betton, Formatrice et Conseil en Gestion des Entreprises

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

Aller vers l’autonomie en optant pour les circuits courtsAller vers l’autonomie en optant pour les circuits courtsAller vers l’autonomie en optant pour les circuits courtsAller vers l’autonomie en optant pour les circuits courts

L’expérience de William et Cathy Mazerm

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Installés depuis 1983, William et Cathy reprennent en 1986 une ferme piscicole installée dans un ancien moulin à Aubazine. Pour être plus cohérents avec leurs valeurs et choix de vie, ils changent progressivement de mode

de commercialisation pour se tourner vers la vente en circuit court. Récit d’une expérience

Pouvez-vous nous présenter l’activité de votre ferme ? Nous élevons des poissons. Truites et vairons sont élevés en bassins et nous avons également des étangs pour un éle-vage extensif d’autres espèces (gardons, goujons, carpes, brochets…). Pour ceux là nous favorisons le milieu afin qu’ils y trouvent naturellement leur nourriture. Aujourd’hui nous produisons environ 6t de truites par an et autant de poissons blancs.

A qui et comment vendez-vous vos produits ? Aujourd’hui nous vendons presque exclusivement sur la ferme, ainsi qu’à quelques restaurants des environs, mais ça n’a pas toujours été le cas. Les poissons sont vendus vivants. La plupart du temps ils sont pêchés à la ligne en famille. Nous assurons ensuite éventuellement la préparation (éviscération), le temps pour nos clients de profiter du site et de son environnement.

Quels types de clients aviez-vous au départ ? De 1983 à 1992, avons dû remettre en état notre outil de production et rechercher des clients. Nous nous sommes alors tourné vers les collectivités, poissonniers et restau-rants. Nous produisions alors jusqu’à 12t de truites par an. Les poissons étaient préparés et livrés. Ce mode de com-mercialisation impose de nombreuses contraintes : il faut avoir une chambre froide, mettre en place un circuit de li-vraison, assurer la préparation et le conditionnement de gros volumes… Au final il y a donc beaucoup de frais variables, et ce n’est pas parce qu’on vend plus qu’on gagne plus. Il y a aussi une exigence en termes d’homogénéité de pro-duits (les poissons doivent avoir une taille précise), ce qui oblige à trier, à trouver des astuces pour écouler les pois-sons « non-conformes... ». Et le tri stresse les poissons, on perd en qualité.

Pourquoi donc avoir décidé de changer ? Nous attendions autre chose du métier. Ce n’était pas satis-faisant pour plusieurs raisons : pas de revenu correct, pas de temps libre (nous nous sentions enfermés dans notre production) et des clients qui veulent à la fois une qualité uniforme et des prix bas.

Comment s’est effectué le changement ? A partir de 1992, progressivement. Nous avons intégré un

groupe CIVAM d’échanges entre producteurs. Ça nous a permis de prendre le temps de la réflexion, de créer une solidarité avec d’autres paysans et de réaliser un diagnostic de notre exploitation. Nous avons alors entrepris de modi-fier notre outil pour permettre l’accueil sur la ferme. Petit à petit nous avons réduit notre travail avec les collectivités, les poissonniers… pour développer une clientèle en vente directe.

Comment vous y êtes vous pris ? Ça a beaucoup fonctionné par le bouche-à-oreille. Par le réseau de paysans CIVAM également. Et puis, quand nous avons commencé à vraiment accueillir des classes ou des groupes sur la ferme. Nous organisons également depuis 10 ans un Marché à la ferme, chez nous, avec la complicité de collègues producteurs. Le plus difficile est de faire venir les gens une première fois, après généralement ils reviennent.

En regardant en arrière, quels bénéfices en avez-vous retirés ? Sur le plan économique nous sommes moins fragiles. Avec les collectivités nous étions dépendants des choix de quel-ques "gros" clients, et à la merci du moindre aléa. Le moin-dre pépin était catastrophique. Aujourd'hui nos clients sont aussi des amis. Certains sont prêts à nous aider en cas de coup dur et nous les recevons avec plaisir. On a donc aussi beaucoup gagner sur le plan humain. Et, même si le travail est exigeant, nous avons plus de temps libre. Cela n’a pas de prix.

Quels conseils pourriez-vous donner à partir de votre expérience? Sur le plan économique, raisonner en termes de marges et non de chiffres d’affaires. Sur la plan humain, savoir pourquoi on choisit l’agriculture. Si c’est pour gagner de l’argent, ce n’est plus d’actualité. Si c’est pour se réaliser, il y a encore de la place et on en veut bien comme voisin. Il faut aussi être respectueux les uns des autres, être prêts à échanger et ne pas avoir peur de se diversifier pour répon-dre à la demande locale. Ça peut paraître un peu plus com-pliqué de vendre en circuit court mais c’est drôlement valo-risant.

Propos recueillis par Didier Schott Animateur FRCIVAM

Un atelier de transformation, entre autonomie et dépendance

Prenons l’exemple d’une ferme laitière nichée dans une plaine d’Isère.

Au début des années 1990, un paysan reprend la ferme fami-liale avec un associé. Sa préoccupation première est l’organisa-tion du travail (développement de l’entraide, mutualisation du

matériel…) afin de se dégager assez de temps et de revenu pour « vivre simplement et simplement vivre ».

Au fur et à mesure, l’autonomie sur l’exploitation s’impose comme une évidence. Les deux paysans commencent par re-chercher l’autonomie alimentaire. En quelques années, ils

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Les brèves

Semaine sans pesticides A noter plusieurs évènements autour de la Semaine sans Pesticides et de la Charte Zéro Pesticides dans laquelle plusieurs collectivités s’engagent: � le 31/03 à Aixe-sur-Vienne : une soirée

sur la biodiversité, � Le 01/04 à 11h à Aixe-sur-Vienne:

signature officielle de la Charte par la commune

� Le 08/04 à St Paul (87): forum départe-mental sur les alternatives aux pestici-des (démonstrations de matériels et ateliers de sensibilisation pour les agents)

� Le 09/04 à Tulle (19) : forum départe-mental sur les alternatives aux pestici-des

Un programme complet des évènements sera diffusé courant mars. Contactez LNE : 05 55 32 95 58

Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

Formations « circuits courts », 3 et 10 mai La formation est conçue pour permettre à chacun de: � prendre du recul par rapport à sa situation de travail pour pouvoir l’analyser

� bénéficier d’apports et d’échanges pour déterminer ses pistes d’action améliorer son système circuit court.

Animée par des intervenants ayant des compétences complémen-taires, la formation abordera les thèmes suivants : � Concilier projet de vie et projet professionnel � Répondre aux attentes des clients et rester cohérents avec notre identité agricole

� Communiquer de façon constructive et prendre des décisions ensemble

� Améliorer la rentabilité (calculs…) et respecter nos besoins

Cette liste n’est pas limitative, elle peut être complétée en fonction de la dynamique du groupe et des besoins des participants !

Contactez l’ARDEAR, 05 55 50 41 03.

Recherche maraîchers en recherche de matériel

GABLIM mène un travail de fonds sur l’investisse-ment en matériels (de production, stockage, transfor-mation…etc) auprès des maraîchers limousins (dans le cadre d’un projet DIVA). L’idée étant de trouver des solutions aux besoins identifiés, avec pourquoi pas la mise en place de projet(s) collectif(s).

Un petit groupe de maraîchers haut viennois réfléchit d’ores et déjà à investir en commun sur du matériel de production (arracheuse à racines, désherbeur thermique).

Si vous êtes en recherche de solutions pour votre mécanisation, ou que l’idée d’investir en collectif vous intéresse, ou que vous avez du matériel sous utilisé, n’jésitez pas à contacter GABLIM. Contact :GABLIM, Alice VALENZISI, 05 55 31 86 82

Un bouillonnement d’échanges et d’idées

Le 17 février, pour ce 2ème café à Eymoutiers (bar PMU le Vingt de la Paix) un groupe hétéroclite d’une vingtaine de personnes était présent : une dizaine de porteurs de projets mais également des anciens proches de la retraite, un élu, un représentant de la Banque Populaire, une char-gée de mission de l’Économie Sociale et Solidaire.

Après avoir évoqué les questions de statut de cotisant solidaire et de SMI liés à l’autorisation d’exploiter et de vendre, le groupe s’est attelé au thème de la soirée : les circuits de commercialisation.

Et tout y est passé. La restauration collective, illustrée d’initiatives sur le plateau, avec ses atouts et contraintes pour les producteurs. La vente en supermarché, entre débouché facile et dépendance. Les marchés, source d’enquiquinement pour certains, véritable aubaine pour d’autres. Les AMAPs comme alternative à plus long terme. Dans ce bouillonnement, les plus jeunes ont écouté et questionné (comment développer sa clien-tèle quand on arrive ?), les plus anciens ont livré leur expérience de dé-marrage (porte-à-porte, démarchage, réseau et solidarités).

De ce joyeux chaudron ont émergé des idées : réaliser un catalogue des produits fermiers et organiser une journée de réflexion sur le thème « comment s’organiser pour grouper nos produits ».

Gageons que le prochain café sera aussi riche et réussi.

Rendez-vous à l’association Contrechamps en mai !

Formations prévues par GABLIM en 2010

� Pratiquer les TCS en Limousin sans intrants de synthèse (2j) � Autonomie et performance en grandes cultures biologiques (2j) � Appréhender et développer la fertilité biologique des sols (2j) � Mieux gérer son activité de découpe de viande (2j)

Vous êtes intéressés ? Faites le nous savoir ! Contact :GABLIM, Alice VALENZISI, 05 55 31 86 82

Mettent en place le pâturage tournant, le séchage solaire du fourrage, ils adaptent le nombre d’animaux au potentiel de l’ex-ploitation et atteignent ainsi leur objectif. En parallèle, ils suivent des formations et acquièrent les connaissances nécessaires pour soigner leurs animaux.

La suite logique des choses est d’obtenir une plus grande auto-nomie de décision. Ils retrouvent les bancs d’école et entrepre-nent la transformation du lait en construisant une fromagerie. Les yaourts et fromages blancs produits sont vendus en direct sur la ferme et au sein de magasins et groupements de produc-teurs. Un regard en arrière permet de constater le chemin par-couru…

Cependant, une nouvelle « dépendance » apparaît aujourd’hui.

Une partie importante des charges restantes et non maîtrisées est liée à l’atelier de transformation. L’énergie dépensée pour la fabrication et le transport des produits ainsi que les emballages et contenants nécessaires à la vente représentent un poste de dépense important. Des solutions existent pour réduire cette dépendance : mettre en place des équipements moins énergivo-res, mutualiser le matériel, organiser collectivement le trans-port des produits, utiliser des énergies renouvelables, …

Ce nouveau paramètre implique la même démarche que celle mise en place pour acquérir l’autonomie alimentaire et de déci-sion… prendre le temps de voir pour comprendre, de juger et s’informer pour agir.

Fabien POMMIER ADEME

"Une Ecole Paysanne " est lancée

Les 20 et 21 février, une vingtaine de personnes du Limousin sont parties à la rencontre d’un collectif syndical de Cha-rente-Maritime ainsi que d’agriculteurs locaux (vignerons, ostréiculteurs…). Au-delà de nos différences, ce sont nos points communs qui nous ont sauté aux yeux, les fondations de notre identité de paysans, ainsi que notre volonté de prati-quer une agriculture durable et paysanne. De nombreuses questions ont émergé qui seront à traiter durant l'Ecole Paysanne 2010. La prochaine rencontre aura lieu un week-end début avril. Pour toutes celles et ceux désireux de rejoindre l'aventure, la porte est grande ouverte ! Contactez l'Ardear au 05 87 50 41 03

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Lettre du RAD EN LIMOUSIN, N° 41

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Le 9 mars Formation « Fixer ses prix de revient en productions végétales » 2ème journée Suite à la 1ère journée où les échanges entre producteurs ont été riches sur la façon dont chacun fixait ses prix et les éléments à prendre en compte, cette 2ème

journée sera l’occasion de se tester sur les outils présentés sur la base de cas concrets. Lieu : dans les locaux de GABLIM - durée : 1 journée

GABLIM 05 55 31 86 80

[email protected]

Le 23 mars Café installation - Café de la Poste, Neuvic Pour échanger librement autour d’un verre autour des problématiques et diffi-cultés liées à l’installation en agriculture. Rendez-vous de 18h30 à 20h30

FRCIVAM 05 55 26 07 99

[email protected]

Le 13 avril Ferme ouverte chez Guillaume et Josianne Betton Restitution du stage de Claire Kachkouch Soussi « Agir sur le foncier pour une Agriculture Durable et Paysanne ». Comment faire pour accéder au foncier ? Comment contourner les freins ? Témoignages d’un paysan installé hors-cadre familial et d’un cédant. 10h-17h, à Saint Martin le Château.

ARDEAR (voir ci-dessus)

Le 26 avril Assemblée Générale Ardear Après-midi débat : « Qu’est-ce que l’Agriculture Paysanne, vingt ans après la création de la Confédération Paysanne ? » Dates à confirmer et lieu à définir.

ARDEAR (voir ci-dessus)

Les 19 et 29 avril

Formation « ferme pédagogique » � 1ère journée : lundi 19 avril chez Maryse Célerier à Saint Amant le Petit (87); � 2ème journée jeudi 29 avril chez Benjamin Andrieux à Dournazac (87) Intervenante : Cécile Maisonnier (agricultrice, présidente de Gablim)

Accueil Paysan 05 55 69 33 21

[email protected]

Les 3 et 10 mai Formation « circuits courts » , Limoges Intervenant : Dominique Lataste, psycho-sociologue et formateur et Josiane Bet-ton, formatrice en comptabilité et gestion.

ARDEAR (voir ci-dessus)

Le 6 mai Ciné-ferme au Domaine de Ligoure Première édition du programme « Documentaires et Ruralités en Limousin ». Repas sur place avant la projection à 20h30. Co-organisé par l’Ardear, le MRJC, l’association du Domaine de Ligoure. Discussions autour de deux projets : accueil de l’Altertour début août et des paysans du Guatemala et d’Inde fin août. Date et film à confirmer.

ARDEAR (voir ci-dessus)

Le 15 mai Évènement culturel à Contrechamps Repas à 19h, spectacle à 21h. Le spectacle n’est pas encore arrêté, mais retenez la date !

Contrechamps 05.55.69.33.21

[email protected]

Le 25 mai Café installation - Trasrieux - St Julien-le-Petit Lieu : association Contrechamps Thème : « travailler en association : difficultés, richesses » Rendez-vous de 18h30 à 20h30 pour le café. De 17h à 18h : en introduction au thème, visite du GAEC Champs Libres pour un partage de leur expérience de l’association Réservation obligatoire : 05.55.69.33.21 / [email protected]

ARDEAR (voir ci-dessus)

Le 2 avril Formation « Itinéraire technique du Tournesol et Améliorations possi-bles de l’atelier presse à huile » Durée : 1/2 journée - Lieu : Bourganeuf Intervenant : Etienne Aubert, Institut français des huiles végétales pures (IFHVP)

ARDEAR 05 87 50 41 03

[email protected]

20 mai Formation « L’auto production de semences comme démarche d’au-tonomie sur une exploitation », Bourganeuf Intervenant : Jennifer Kendahl, Agrobio Périgord Voir encadré ci-dessus Date et lieu à définir

ARDEAR (voir ci-dessus)

Rendez vous Contacts

Vous voulez produire des semences paysannes sur votre exploitation (Tournesol, Maïs, Sorgho, Cameline, etc.) ?

La formation « Autoproduction de semences » prévue le 20 mai inter-viendra à la suite des semis réalisés à partir de semences paysannes mises à votre disposition via des conventions d’expérimentation, et permettra de connaître les techniques de sélection et de commencer la démarche sur de petites surfaces (10 à 40 ares) dès cette année. Inscriptions et informations : contacter l’ARDEAR, 05 55 50 41 03

Accueillir des jeunes de banlieue pendant

les vacances scolaires, pourquoi pas vous ?

L’accueil permet d’offrir à des jeunes qui n’en n’ont pas l’occa-sion une bouffée d’air de nos campagnes. Pour les accueillants, c’est aussi un moment unique de partage, de sourires et de richesse humaine.

Si vous êtes intéressés pour en savoir plus ou vous impliquer, contactez la FRCIVAM au 05 55 26 07 99

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