N 18 LE jOuRNAL DE BIBLIOMEDIA SuISSE - FONDAtION POuR LA … · car les mots pansent: eux par quoi...

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P artons du constat que lire nous fait du bien. On peut cela dit éviter de lire un guide pratique sur comment soigner ses phobies de l’avion, de la foule ou des araignées et aller quand même mieux. L’important c’est la lecture. Dans nos colonnes, Régine Detambel et Sylvie Neeman éveillent votre curiosité de lecteur sur l’aspect réconfor- tant et peut-être salvateur d’un texte lu au bon moment. Phénomène émergent, on accorde aujourd’hui des vertus à la littérature de fiction qui n’étaient pas celles recherchées par les lecteurs ni même par les auteurs un siècle aupara- vant, comme le révèle Alain de Botton dans son essai Comment Proust peut changer votre vie, [il régnait alors un] «scepticisme réservé aux qualités thérapeutique du roman.» Avec la bibliothérapie, on peut se soigner de la mélan- colie en lisant Neruda, du stress en bouquinant A la recherche du temps perdu et du mal des profondeurs en parcourant Vingt mille lieues sous les mers, l’important est de se laisser surprendre! Notre vie entière ressemble à une fuite éperdue, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure à laquelle LE livre que nous attendons nous ravira. Il existe aujour- d’hui des bibliothérapeutes qui consultent et prescrivent, et même des bibliothécaires en Angleterre remettant des ordonnances de lectures à leurs clients. Franz Kaa, que Régine De- tambel aime citer, écrivait: «On ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire? Un livre doit être la hache pour la mer gelée en nousEt comme pour prolonger ces bienfaits, nous accueillons en nos lieux en septembre une magnifique et nécessaire expo- sition d’illustratrices contem- poraines suédoises au pouvoir hypnotique. A voir absolument. Laurent Voisard Ces livres qui vous veulent du BIEN Si loin que l’on remonte dans l’His- toire, on trouve l’intuition de la vertu thérapeutique du livre et du récit. Les livres soignent. Ils ont le pouvoir de nous apaiser par l’ordre de leur syntaxe, le rythme et la musicalité de Edito leurs phrases, le toucher sensuel de leur papier… Les récits ont ce pouvoir étonnant, dans les mouvements de la lecture ou de l’écriture, d’arracher à soi-même et à sa douleur, en proposant des fictions enveloppantes et du sens toujours renouvelé. Mais comment la littérature agit-elle pour nous apai- ser? Pourquoi tant de poètes tiennent-ils pour évident que la poésie est une «ambulance qui fonce dans la nuit pour sauver quelqu’un»? En fait, les bons livres nomment purement et simplement les choses qui nous arrivent, et qui nous affectent d’autant plus que nous ne les comprenons pas vraiment. Il y a des visions étin- celantes de notre expérience, que la grande littérature, et elle Wren Miller, Book sculpture N O 18 LE JOURNAL DE BIBLIOMEDIA SUISSE - FONDATION POUR LA LECTURE ET LES BIBLIOTHèQUES éTé 2014 Bibliomedia Suisse, rue César-Roux 34, 1005 Lausanne, tél. 021 340 70 30, fax 021 340 70 31, email: [email protected] Services des lectures suivies, tél. 021 320 23 27, fax 021 320 23 10, email: [email protected]

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Partons du constat que lire nous fait du bien. On peut cela dit éviter

de lire un guide pratique sur comment soigner ses phobies de l’avion, de la foule ou des araignées et aller quand même mieux. L’important c’est la lecture. Dans nos colonnes, Régine Detambel et Sylvie Neeman éveillent votre curiosité de lecteur sur l’aspect réconfor-tant et peut-être salvateur d’un texte lu au bon moment. Phénomène émergent, on accorde aujourd’hui des vertus à la littérature de fiction qui n’étaient pas celles recherchées par les lecteurs ni même par les auteurs un siècle aupara-vant, comme le révèle Alain de Botton dans son essai Comment Proust peut changer votre vie, [il régnait alors un] «scepticisme réservé aux qualités thérapeutique du roman.» Avec la bibliothérapie, on peut se soigner de la mélan-colie en lisant Neruda, du stress en bouquinant A la recherche du temps perdu et du mal des profondeurs en parcourant Vingt mille lieues sous les mers, l’important est de se laisser surprendre! Notre vie entière ressemble à une fuite éperdue, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure à laquelle LE livre que nous attendons nous ravira. Il existe aujour-d’hui des bibliothérapeutes qui consultent et prescrivent, et même des bibliothécaires en Angleterre remettant des ordonnances de lectures à leurs clients.

Franz Kafka, que Régine De-tambel aime citer, écrivait: «On ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire? Un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous.»

Et comme pour prolonger ces bienfaits, nous accueillons en nos lieux en septembre une magnifique et nécessaire expo-sition d’illustratrices contem-poraines suédoises au pouvoir hypnotique. A voir absolument.

Laurent Voisard

Ces livres qui vous veulent du

BIENSi loin que l’on remonte dans l’His-toire, on trouve l’intuition de la vertu thérapeutique du livre et du récit. Les livres soignent. Ils ont le pouvoir de nous apaiser par l’ordre de leur syntaxe, le rythme et la musicalité de

Edito

leurs phrases, le toucher sensuel de leur papier… Les récits ont ce pouvoir étonnant, dans les mouvements de la lecture ou de l’écriture, d’arracher à soi-même et à sa douleur, en proposant des fictions enveloppantes et du sens toujours renouvelé.Mais comment la littérature agit-elle pour nous apai-ser? Pourquoi tant de poètes tiennent-ils pour évident que la poésie est une «ambulance qui fonce dans la nuit pour sauver quelqu’un»?

En fait, les bons livres nomment purement et simplement les choses qui nous arrivent, et qui nous affectent d’autant plus que nous ne les comprenons pas vraiment. Il y a des visions étin-celantes de notre expérience, que la grande littérature, et elle

Wren Miller, Book sculpture

NO 18 LE jOuRNAL DE BIBLIOMEDIA SuISSE - FONDAtION POuR LA LEctuRE Et LES BIBLIOthèquES été 2014

Bibliomedia Suisse, rue césar-Roux 34, 1005 Lausanne, tél. 021 340 70 30, fax 021 340 70 31, email: [email protected] Services des lectures suivies, tél. 021 320 23 27, fax 021 320 23 10, email: [email protected]

seule, est capable de donner. car tous les ouvrages n’ont pas le même degré d’élabora-tion. certaines fictions sont de simples divertissements, exutoires temporaires à nos fantasmes, tandis que d’autres stimulent efficacement notre activité psychique, en écho au travail d’écriture de l’auteur.

Parmi les écrivains qui ont écrit sur le sujet, camille Laurens est sans nul doute celle qui connaît le mieux les mots et leurs vertus thérapeutiques, «leur principe actif, leur suc, leur miel.» Pour cette romancière qui perdit un enfant et dépassa cet effroyable deuil par la lecture, la langue agit: «Elle a fonctionné comme un baume, un remède certes discret dont les effets ont pu d’abord paraître dérisoires mais

dont le succès dure encore: langue-onguent, cérat des mots qui opérait un lent et sûr adoucissement du chagrin. car les mots pansent: eux par quoi s’élabore la pensée — on disait autrefois le pensement — prennent soin aussi de nos blessures.»

camille Laurens fait alors une distinction entre la langue maternelle et la langue pater-nelle, chacun d’elles soignant à sa manière: côté maternel, effet immédiat, à même le corps souffrant, mots appliqués sur la blessure comme une musique apaise. Lire peut alors produire en nous un «adoucissement, pour peu que nous sachions choisir notre secours (prose lyrique ou mieux, poème)». On découvre alors combien la

langue est maternelle, et comme elle berce, enveloppe, rassure, caresse. Elle agit sur les sens comme la voix de la mère sur l’enfant nouveau-né, de manière sensible et sensuelle, elle est pansement. Le rythme de la langue maternelle serait alors l’enveloppe, le sparadrap.

Mais la lecture ranime aussi une fonction que la souffrance avait annihilée: celle qui, par le biais de la syntaxe, amène à «refaire des liens avec un monde fracassé et absurde, à lui redonner sens». La langue peut alors montrer sa face paternelle. Elle explique, commente, relie: elle agit sur le sens, de manière logique, elle est pensée. La syntaxe, l’ordre du récit, réorganisent l’expérience humaine.

Au chaos de la vie se substitue l’ordre du récit.

c’est ainsi que le livre, unis-sant le pansement et la pensée constructive, est un haut lieu d’hospitalité, un abri à emporter avec soi, dans l’écho lointain des voix qui nous ont bercés, du corps qui nous a contenus. codex accueillant, qui apaisera à son tour le lecteur.

En France, la première thèse de médecine sur la bibliothérapie a été soutenue en 2012. j’ai consulté la pauvre pharmaco-pée qui nous est proposée dans ces pages peu artistes: ni Franz Kafka ni charlotte Delbo, mais le mage Paolo coelho et bien d’autres publications à l’eau de mélisse, pour faire passer les idées noires ou vous aider à recouvrer l’estime de soi en vingt leçons. conclusion: un médecin connaît la pharmaco-pée des molécules, mais il est bien loin de connaître, avec la même acuité et surtout la même créativité, la Bibliothèque, ses remous, ses principes actifs, ses poisons enivrants, ses baumes.

combien de décennies de lecture — à temps plein ou qua-siment — pour goûter un peu de la Bibliothèque?

Alors, tandis que fleurissent les salons de «développement per-sonnel», je crois urgent que les bibliothécaires se donnent pour tâche de montrer que la grande littérature comme remède doit se défier des lieux communs du bien-être de masse. A eux désor-mais de promouvoir la poésie ou les grandes fictions comme soin. certaines lectures raniment. certains écrits raniment. Dans la détresse physique, le handicap ou la grande vieillesse, le livre permet d’élaborer ou de restau-rer un espace à soi. contre la passivité et la perte d’autonomie, la lecture est la reconquête d’une position de sujet. c’est ainsi que la bibliothérapie a pour effet d’élargir nos existences étriquées et toutes tracées, et de les relancer vers des horizons insoupçonnés.

Régine DetambelEcrivain et formatrice

en bibliothérapie à Montpellier-Juvignac, auteur

de «Les livres prennent soin de nous», à paraître aux éditions

Actes Sud en mars 2015.

Prêt numérique en bibliothèque (PNB)Les heureux lecteurs avides de changements dans leurs habitudes peuvent se réjouir, les livres électroniques, ou e-books, vont enfin arriver dans les bi-bliothèques publiques romandes qui pourront se mettre à leur prêter ces médias numériques. cette bonne nouvelle fait suite à de longues tractations avec Dilicom et son initiative PNB, une nouvelle méthode d’échange

de données entre bibliothèques, éditeurs et libraires, dont la finalité est d’aider au développe-ment d’offres de livres numé-riques pour les bibliothèques.Bibliomedia est entrée depuis quelques semaines à peine en phase de test avec PNB. Elle devrait passer en mode production début octobre. Son idée est de permettre aux lecteurs de ses bibliothèques

clientes d’accéder à un large fonds de e-books à télécharger qui va aller en s’enrichissant au fil des années. La priorité sera donnée au développement de la fiction pour adultes, les autres secteurs devraient suivre.

Les bibliothèques intéressées peuvent prendre contact avec

[email protected]

Prix Bibliomedia 2014 à Damien Murith

Du baume au coeur… des livres »

Né pour lire change de mains

Le jury du Prix Bibliomedia 2014 a couronné cette année le premier roman du fribourgeois Damien Murith: «La lune assassinée», paru à l’Age d’Homme en 2013, roman à l’intensité poétique exception-nelle. L’ écriture est ô combien travaillée: ciselée, elliptique, elle nous pousse à imaginer ce qui n’est pas dit. L’auteur maîtrise le rythme, la ponctuation. Le

Les livres qui nous font du bien ne sont pas ceux – nombreux – qui ont été

écrits à cet effet. Ce sont des livres dont on ressent juste la nécessité, nécessité pour nous et pour leur auteur; qu’ils existent, c’est déjà un bonheur en soi. Bien sûr que l’espace d’un instant, celui de leur lecture, ils ne parlent qu’à nous, ils n’ont été écrits que pour nous, l’auteur, dans un moment d’immense générosité, a eu la bienveillance (parfois par-delà les ans, par-delà les mers) de nous adresser ces phrases qui étaient celles qu’on avait besoin d’entendre, quel hasard merveilleux. Aucune ironie, dans ce que je viens d’écrire; ni ironie, ni naïveté. Juste cette constatation, qu’il y a quelque chose de très égocentrique dans notre percep-tion des textes, quelque chose

Un important changement dans la distribution du coffret de nais-sance offre un rôle plus en vue aux bibliothèques. Depuis l’été 2014, les maternités de Suisse romande ont cessé la distribu-tion des livres de naissance. Cela répondait à un vœu de redimen-sionnement du projet pour des questions avant tout financières. Moins de coffrets distribués à

silence est lui-même mis en scène physiquement, sur les pages, comme une mise en abyme d’un univers familial où on ne parle pas. Et c’est ce silence qui est le personnage principal de l’histoire. Pas un mot de trop, dans ce roman décrivant un huis-clos étouf-fant, à l’ atmosphère palpable et odorante d’usine, d’alcool, de violences, de tromperies, de

de l’ordre du «moi seule»: c’est pour moi seule que ces phrases ont été écrites et moi seule suis capable d’en saisir la beauté, l’adéquation avec le monde, la vie, moi seule je leur donne leur immense raison d’être.Il faudrait à présent citer quelques noms et c’est diffi-cile, c’est changeant, irrésolu. On grandit, on vieillit, on ne porte plus les mêmes habits et on ne regarde plus les mêmes paysages. Ainsi des livres, des auteurs. Mais je voudrais en nommer un, et ce sera Erri De Luca. Pendant près de vingt ans, il a été un ouvrier et à présent il travaille la langue comme un maçon; il n’est pas dans l’éther de la création, il est dans la beauté pure du geste simple, du construit, et pourtant plus que quiconque il connaît l’envol: ce grand alpiniste s’agrippe aux

rancœurs et de non-dits, avec la nature hostile en arrière-plan et un drame familial mutique, et ce «village, morne et noir, comme un insecte recroquevillé». Le 19 juin, dans notre magnifique bâtiment, a été fêté ce 35ème prix Biblio-media. Damien Murith a lu lui-même des extraits de son roman, accom-pagné de son épouse

pierres pour mieux s’élever, il saisit à mains nues, il sonde les consciences, interroge les cœurs, chacun de ses livres est une leçon d’humanité, une recon-naissance de ce que l’homme peut, parfois, porter en lui de beau, dans ses gestes les plus banals, dans ses préoccupations les plus quotidiennes. Erri De Lucca réconcilie. Avec le monde et avec soi. Lorsqu’on le lit, on pense que tout n’est pas perdu – et nous non plus.Les enfants connaissent aussi ces lectures baumes, ces lectures comme on souffle sur un genou rougi. Ce constat seul suffit. Parler au nom des enfants, dire quels étaient par exemple les livres que mes filles réclamaient, pire, en chercher les raisons, ce serait une sorte de trahison. Si elles souhaitaient entendre telle histoire, à tel moment de leur vie,

meilleur escient, c’est le souhait des organisateurs du programme qui entendent confier entiè-rement cette tâche aux biblio-thèques publiques. Une réunion de bibliothécaires romands volontaires est prévue le lundi 15 décembre prochain à Biblio-media où toutes les cartes seront dévoilées. Cerise sur le gâteau, une rencontre avec l’auteur de

Geneviève Moullet Murith au piano, qui a créé de splendides accompagnements semi-impro-visés et de bon goût; l’alchimie a

parfaitement fonctionné, la complicité artistique et personnelle étant au rendez-vous. La soirée restera dans les esprits des personnes ayant eu la chance d’y assister!

Grégoire Monnat

si elles avaient besoin de mots et de phrases qu’à une époque de leur jeune existence elles ne pouvaient pas encore se procurer elles-mêmes, notre seul rôle de parent était de les proposer, ces mots et ces phrases, comme on cueille la pomme qu’une petite main n’arrive pas à saisir. Certains adultes en font leur métier, de ces mots tendus aux enfants. C’est une chance, un bonheur là aussi. Les lectures de l’enfance sont des socles, mais préservent les failles, abritent les fêlures; elles ne comblent pas tout, elles construisent et laissent passer l’air, où s’engouffreront peut-être un jour les mots d’Erri De Lucca, avec leurs désirs de ciel et de mer qui nous ancrent si fort sur terre.

Sylvie Neeman

livres pour les tout-petits Matthieu Maudet est programmée l’après-midi. Matthieu Maudet sera égale-ment l’hôte des BM genevoises le mardi 16 décembre et du Square de l’Ecole des Loisirs à la Librairie Payot Lausanne le mer-credi après-midi 17 décembre.

Renseignement et inscription: [email protected]

Préambulle, une fan adapte une série mythique en BD

Sens dessus dessous

Deux nouvelles expositions à louer

Malika Ferdjoukh a plusieurs cordes à son arc. Titulaire d’une maîtrise de lettres et de cinéma, elle est incollable sur les classiques du cinéma américain. Auteure de romans, parfois sous pseudonyme, elle a écrit également des scénarios et dialogues de téléfilms. Auteure-

Une superbe exposition d’illustratrices contem-poraines suédoises de

livres pour enfants conçue par l’association culturelle Hamelin Bologna et l’Institut suédois se dévoile à Bibliomedia.Eva Lindström fait partie d’une génération d’auteurs-illustra-teurs suédois de livres pour enfants qui a fortement marqué et renouvelé le genre depuis les années 80. Aujourd’hui, elle reste une référence pour beau-coup d’artistes qui sont exposées à Bibliomedia: Emma Adbåge, Karin Cyrén, Camilla Engman, Joanna Hellgren, Maria Libert, Emelie Östergren et Moa Schulman. Cette exposition révèle le dénominateur commun de leur travail. «Sens dessus dessous» évoque une certaine attitude face à la réalité: la manière dont regarde un enfant, la conviction que tout est pos-sible (même à l’envers), l’audace de revendiquer un autre ordre naturel. L’ouverture d’une telle perspective est aussi vivifiante qu’une rafale de vent. Il s’agit d’un rapport au monde qui, loin de notre sensibilité commune, interroge les catégories établies telles que celles du temps et de l’espace, du vrai et du faux, de la relation hiérarchique entre le petit et le grand.Vernissage le jeudi 18 sep-tembre 2014 à 18h30. Table ronde le vendredi 19 septembre en présence d’illus-tratrices, d’éditeurs, de libraires, de spécialistes de la littérature pour la jeunesse. Gratuit, mais places limitées, sur inscription auprès de [email protected] (se renseigner sur l’heure

et de rencontrer Malika… A ce jour, deux tomes ont été publiés. Le troisième est en cours.Les 11 et 12 septembre 2014, Malika et Cati partageront leur expérience avec le public de Bibliomedia. Rencontres avec des classes. Matinée profession-nelle. Soirée débat.Jeudi 11 à 18h00: Soirée tout public gratuite. Débat traitant de l’adaptation de romans en

de la manifestation)Exposition à voir à Bibliomedia du 18 septembre au 17 octobre 2014, selon horaires habituelsDes visites de classes sont les bienvenues avec ou sans lecture d’histoires. Gratuit, sur inscrip-tion. Renseignements [email protected] Tél. 021 340 70 32

Quelques mots de l’am-bassadeur de Suède ...La littérature pour la jeunesse a une position importante en Suède. Nous possédons un trésor national culturel avec des écrivains comme Astrid Lindgren et Gösta Knutsson, lus depuis des générations, et aussi beaucoup d’auteurs contem-porains très intéressants et populaires chez les enfants. À la résidence de Suède à Berne, ma famille a une collection de livres pour enfants vieille de trois générations. On y trouve les livres de jeunesse de mes parents des années 1940, ceux

bande dessinée et en film. Apéritif et dédicace des livres achetés sur place.Vendredi 12: Matinée profes-sionnelle de 09h00 à 12h00. Sur inscription (Fr. 50.-). Dédicace des livres achetés sur place.

Renseignements et inscriptions:[email protected]

021 340 70 39http://preambulle.ch

Au vu du succès rencontré par la location de l’exposition «Il était une fois… Contes en haïku»,Bibliomedia proposera dès cet automne deux nouvelles exposi-tions sur l’illustration jeunesse.«Plein les mirettes» se compose de 30 illustrations sous cadre d’artistes reconnus (Christian Voltz, Serge Bloch, Claude Ponti, Soledad Bravi, Kitty Crowther, Ilya Green, etc.), de 10 images-

paravents, dont une en format géant, accompagnées d’un fasci-cule, de plusieurs jeux (puzzles, memory, jeux des 5 familles) et, sur demande, d’un lot de livres des illustrateurs présentés. Cette exposition invite petits et grands à s’immerger dans la richesse des styles et des techniques d’illus-tration.Renseignements et réservations: 021.340.70.32 ou [email protected] de plus petite taille, «Benjamin Chaud» vous fera découvrir le monde de tendresse de l’illustrateur de Pomelo, La Fée Coquillette, Petit ours et Papa ours. Elle comprend une illustration sous cadre, deux images-paravents accompagnées d’un fascicule, des jeux (puzzles, jeux de société) et un lot de livres de l’auteur. Prêt sur place.

Plus de détails sur www.bibliomedia.ch

phare de la littérature jeunesse, sa tétralogie «Quatre sœurs»

a rencontré un grand succès. Cati Baur la découvre en 2003 à la sortie du premier tome et attend avec impatience la paru-tion des suivants. Elle a immédiatement envie d’adapter la sé-rie en bande dessinée

Emma AdBåge, illustratrice du poster Karin Cyrén, The only girl in the world, Builders, 2011

Moment chaleureux de lecture, Magnus Hartog-Holm et ses fils Didrik et Arthur

de mon enfance et tous ceux que nous avons achetés pour nos deux fils, Didrik, 7 ans et Arthur, 2 ans.Nous lisons beaucoup avec nos garçons. Le petit Arthur s’inté-resse en ce moment aux contes classiques tandis que Didrik a commencé à aimer les romans à suspense et d’aventure. Cet été, Didrik et moi avons lu l’auteur suédois contemporain Mar-tin Olczak qui écrit des récits d’aventure qui se déroulent à Stockholm. Comme nous voyageons beaucoup, nous lisons aussi des livres pour enfants sur nos iPads. À la bibliothèque publique de Suède on peut emprunter presque toute la littérature enfantine au format «epub». Grace à ce service, nos enfants peuvent suivre la nouvelle production suédoise à Berne.

Magnus Hartog-Holm, Ambassadeur de Suède à Berne

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