Museums and Urban biodiversity: Discovering the Hidden Power of Nature in the CityMichel Hellman

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5 - 6 / 2010 • vol.XXVIII/2 Urban Biodiversity: Discovering the Hidden Power of Nature in the City Biodiversité urbaine : La force tranquille de la nature en ville $7.00 40065247 THE VOICE OF CANADA’S MUSEUM COMMUNITY • MUSE • LA VOIX DE LA COMMUNAUTÉ MUSÉALE CANADIENNE

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Theme: Museums, Recycl ing and Urban Biodiversity. Articles: Human Copyright: Intelligence on display, Alain Massé; Reborn at 100, Graham Chandler; Preserving biodiversity: Museums, zoos and botanical gardens to the rescue, Thérèse Drapeau and Ahmed Djoghlaf

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Urban Biodiversity:Discovering the Hidden Power of Nature in the City

Biodiversité urbaine : La force tranquille de la nature en ville

$7.00

40065247

T H E V O I C E O F C A N A D A’ S M U S E U M C O M M U N I T Y • M U S E • L A V O I X D E L A C O M M U N A U T É M U S É A L E C A N A D I E N N E

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Museums and Urban Biodiversity:

Discovering the Hidden Power of Nature in the City

The term “biodiversity” refers to the vast variety of organisms inhabiting our planet. The world is a complex but harmonious mosaic shaped by the forces of geography and evolution over many millions of years. Maintaining its equilibrium is vital to humanity’s survival.

Today, for the first time in history, there are more people living in cities than in rural areas. Needless to say, this population shift has profound environmental implications. According to the U.N., cities use up 75% of the planet’s natural resources – even though they take up only 2% of the Earth’s surface. The way that cities manage their local environments can therefore have a direct impact on our global ecosystem.

FEATURE

Michel Hellman

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Le terme « biodiversité » désigne la gigantesque variété d’organismes vivant sur la planète. C’est une mosaïque complexe, mais harmonieuse qui s’est formée sur plusieurs millions d’années au gré des hasards de la géographie et de l’évolution. Maintenir son équilibre est essentiel à la survie de l’humanité.

Pour la première fois dans notre histoire, plus de gens vivent maintenant dans la ville plutôt qu’à la campagne. Un tel afflux de population entraîne bien sûr de lourdes conséquences sur l’environnement. Selon l’ONU, les villes qui n’occupent pourtant que 2 % de la surface terrestre utilisent 75 % des ressources naturelles de la planète. Leur manière de gérer l’environnement local peut donc avoir un impact direct sur les écosystèmes mondiaux.

Michel Hellman

ARTICLE DE FOND

Biodiversité urbaine et musées :La force tranquille de la nature en ville

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Michel Hellman is an independent art critic who lives and works in Montreal. He holds a master’s degree from McGill University and is particularly interested in comics, the relationship between art and identity, and Aboriginal cultures. He can be contacted at [email protected]

Michel Hellman est un critique d’art indépendant qui vit et travaille à Montréal. Il détient une maîtrise de l’Université McGill et s’intéresse particulièrement à la bande dessinée, aux relations entre l’art et l’identité et aux cultures autochtones. Pour communiquer avec lui : [email protected]

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MUsEUMs AND URbAN bIODIvERsITy

The U.N. declared 2010 the “International Year of Biodiversity.” Conferences and other special events have been organized around the world to review and report on the planet’s current state of health. Naturally, the question of how to make cities

become more responsible is a key issue at these gatherings, and as environmental statistics grow ever more alarming, finding practical solutions to minimize the effects of urbanization on biodiversity is an urgent priority.

The International Year of Biodiversity also provides a framework for considering ways to preserve and promote the biodiversity of cities themselves. While we may not pay as much attention to it as we should, major urban centres in fact possess their own complex form of urban biodiversity, which goes far beyond weeds, rats and pigeons ... What does this biodiversity consist of? Where can it be found? What role does it play? With the course of the 21st century likely to be defined by major environmental issues, museums – in keeping with their influential position in the lives of city-dwellers – have adopted various strategies to address issues related to biodiversity.

Given that almost 90% of Canadians now live in urban centres, it is vital that we learn to observe and understand how nature quietly manifests itself all around us in cities. “It’s a rich form of biodiversity, even if it’s not in the best of health,” remarks André Champoux, manager of the National Centre of Expertise in Environmental Education and Engagement at Environment Canada’s Biosphere. “Every city resident can do their bit to protect it, whether it’s in their yard, in the alleyway or in the park next door.” What’s important is to get residents interested in urban biodiversity, says Champoux: “to encourage people to rediscover the natural beauty in the city around them, and also to teach them about its distinctive characteristics.”

To accomplish this, the Biosphere has developed the “Urban BioKit”: an interactive tool that encourages Montrealers to watch out for the various species living in their city’s natural and semi-natural habitats. Aimed at a wide audience, the BioKit will be handed out during

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L’ONU a décrétée l’année 2010 « Année internationale de la biodiversité ». Partout dans le monde des conférences et des événements spéciaux ont été organisés pour tenter de faire le point et d’établir un bilan sur l’état de santé actuel de

notre planète. Le problème de la responsabilisation des villes occupe, bien évidemment, une place importante dans ces grands rassemblements, et devant les statistiques pessimistes, il est urgent de trouver des solutions concrètes pour réduire au maximum l’impact de l’urbanisation sur la biodiversité environnante.

L’Année internationale de la biodiversité propose également un cadre pour réfléchir aux moyens de préserver et d’encourager une autre forme de biodiversité : celle propre à la ville. En effet — et on n’y pense peut-être pas assez —, il existe une véritable « biodiversité urbaine », complexe, qui se propage dans les grands centres urbains, et qui va bien au-delà des rats, pigeons et pissenlits… En quoi consiste cette biodiversité ? Où se trouve-t-elle ? Quel rôle joue-t-elle ? À l’heure où les grands enjeux environnementaux vont définir l’avenir de notre siècle, les institutions muséales ont abordé différentes stratégies pour répondre à

ces questions. Une manière de réfléchir sur la place qu’occupe le musée au cœur même de la vie des citadins.

Étant donné que près de 90 % des Canadiens habitent maintenant dans des centres urbains, il est devenu essentiel d’apprendre à observer et à comprendre cette nature discrète qui nous entoure. « C’est une biodiversité riche, même si elle n’est pas en parfaite santé », affirme André Champoux, gestionnaire du Centre national d’éducation et d’engagement à l’environnement à la Biosphère d’Environnement Canada. « Chaque citadin peut faire son petit bout de chemin pour la protéger, que ce soit dans sa cour, sa ruelle, son petit parc à côté. » L’important est donc d’éveiller l’intérêt de la population citadine à cette nature, ce qui consiste, selon Champoux, à « encourager les gens à redécouvrir cette beauté du naturel qui existe autour d’eux, tout en les éducant sur ses particularités. »

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The new building of the Montreal Biodiversity Centre. Photo: Provencher Roy + Associés architectes.

Le futur bâtiment du Centre sur la biodiversité. Photo : Provencher Roy + Associés architectes.

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“biodiversity” refers to the vast

variety of organisms inhabiting our planet

« biodiversité » désigne la gigantesque variété d’organismes vivant sur la planète

The new building of the Montreal Biodiversity Centre. Photo: Provencher Roy + Associés architectes.

Le futur bâtiment du Centre sur la biodiversité. Photo : Provencher Roy + Associés architectes.

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Pour ce faire, la Biosphère a mis sur pied une « BioTrousse urbaine » : un outil interactif qui invite les Montréalais à observer les différentes espèces vivant dans les habitats naturels ou semi-naturels de la ville. Parce qu’elle vise le grand public, la BioTrousse sera non seulement distribuée lors d’évènements spéciaux, mais pourra aussi

être téléchargée sur Internet. Ce projet a une dimension pédagogique et veut nous rendre sensibles au fait que la biodiversité urbaine influence le quotidien des habitants des villes, qu’elle produit un impact positif sur la santé et le bien-être général de la population et qu’elle exerce un effet bénéfique sur l’écologie au sens plus large.

Reçu avec enthousiasme dans les cercles muséologiques, ce concept de la « BioTrousse urbaine » a fait son chemin. On pourra d’ailleurs la retrouver dans les autres grandes villes du pays, avec un contenu adapté à la biodiversité spécifique de chacune. Ainsi, cette initiative rejoint d’une certaine manière le phénomène des « bioblitz » : un genre de « happening » écolo-scientifique qui invite des participants, accompagnés de chercheurs, à procéder pendant 24 heures , à l’inventaire intensif d’un environnement donné. Cet événement qui se veut ouvert et « libre » ( n’étant pas rattaché à une organisation particulière, le terme « bioblitz » peut être repris par qui le veut) a eu lieu

pour la première fois à Washington D.C dans les années 1990. Il connaît depuis une popularité croissante dans le monde. Au Canada, le « Get to Know Program» de l’ar tiste-naturaliste Robert Bateman a planifié de nombreux « bioblitz » pour la Journée internationale de la biodiversité, le 22 mai. Organisés partout au pays en partenariat avec Parcs Canada, ces bioblitz ont pour objectif de nous encourager à découvrir, sous une formule originale, la biodiversité qui nous entoure.

Qu’il s’agisse de BioTrousse ou de bioblitz, le but est de rejoindre un maximum de gens, de stimuler la curiosité, de

special events, and will also be made available online. It is an educational initiative that seeks to make people more aware of how urban biodiversity affects the daily lives of city-dwellers, of its positive impact on people’s general health and well-being, and of its wider ecological benefits.

Well-received in the museum sector, the Urban BioKit concept has made inroads across the country, with its contents being adapted to suit the distinctive biodiversity of each major Canadian city. In some respects, this initiative overlaps with the “BioBlitz” phenomenon: a kind of eco-scientific “happening” in which the participants, assisted by researchers, conduct an exhaustive inventory of species in a particular environment over 24 hours. This type of event, designed to be open and free (the term BioBlitz is not connected to any particular organization and can be used by anyone who wants to), was first held in Washington, D.C., during the 1990s. Since then, it has been growing in popularity around the world. In Canada, artist and naturalist Robert Bateman’s Get to Know program has organized numerous BioBlitzes for May 22, the International Day of Biological Diversity. Created in partnership with Parks Canada, these BioBlitzes will be held throughout the country to help encourage people to discover the biodiversity of their surroundings in a novel way.

Whether it’s a BioKit or BioBlitz, the goal is the same: to reach as many people as possible, to pique their curiosity and to raise awareness of environmental issues through fun, interactive activities. Governments and museums alike are making these initiatives a priority.

As far as events related to the International Year of Biodiversity are concerned, Canada occupies a privileged position. Edmonton is one of the pilot cities in the Local Action for Biodiversity project, an international initiative focusing on the protection of urban biodiversity. Montreal is home to the U.N.’s Secretariat of the Convention on Biological Diversity and, along with Bonn (Germany), Nagoya (Japan) and Curitiba

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« biodiversité » désigne la gigantesque variété d’organismes vivant sur la planète

Edmonton citizens like to be involved in their city’s green spaces. Photo: City of Edmonton.

Les citoyens d’Edmonton prennent la protection des espaces verts de leur ville à cœur. Photo : Ville d’Edmonton.

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(Brazil), is one of the flagship cities involved in identifying and implementing new solutions to key global issues related to urban biodiversity. In June, the city will also host UNESCO’s International Conference on Cultural and Biological Diversity.

It’s therefore not surprising that Canada has launched some special projects to commemorate the year. In Ottawa, as part of the International Day of Biological Diversity, the Canadian Museum of Nature will re-open with much fanfare. Meanwhile, the Montreal Biodiversity Centre – affiliated with the Université de Montréal and located in the Botanical Gardens – is scheduled to open in the fall, emphasizing the Montreal Nature Museums’ intention to become more involved in Montrealers’ daily lives.

Further activities are planned for members of the Alliance of Natural History Museums of Canada. The Manitoba Museum, the Royal Tyrrell Museum of Palaeontology in Drumheller (which is celebrating its 25th anniversary) and the Nova Scotia Museum of Natural History, among others, plan to hold new exhibitions on the theme of biodiversity in their specific regions (even displaying “organisms from our backyards,” in the words of the Manitoba Museum) and measures that can be taken to protect it.

The International Year of Biodiversity thus offers museums an opportunity to review their programming, to revise the educational tools at their disposal and to offer new interactive content, sometimes as a result of new technology. At the Royal British Columbia Museum, visitors will even be invited to go behind the scenes and experience the life of the institution’s researchers and staff, and learn about the efforts made to preserve and promote the province’s biodiversity. The Royal Ontario Museum, for its part, is planning a biodiversity exhibition organized in collaboration with the Ministry of Natural Resources; it will be accompanied by on-site activities, workshops, conferences and special educational programming.

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sensibiliser aux enjeux environnementaux à travers des activités ludiques et interactives. Le gouvernement et les musées accordent une grande importance à la réalisation de cet objectif.

Il faut dire que le Canada occupe une place de choix dans les événements liés à l’Année internationale de la biodiversité. Edmonton est l’une des villes pilotes d’« action locale en matière de biodiversité », une initiative internationale qui se penche sur la protection de la nature en ville. Montréal, qui est le siège du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique la l’ONU, fait figure de métropole phare, aux côtés de Bonn en Allemagne, Nagoya au Japon et Curitiba au Brésil, en s’engageant à tracer et à établir de nouvelles solutions aux grandes questions globales liées à la biodiversité urbaine (Montréal est également l’hôte, en juin, de la Conférence internationale sur la diversité culturelle et biologique, organisée par l’UNESCO).

Il n’est donc pas étonnant que des projets spéciaux aient été amorcés pour souligner cette année. À Ottawa, lors de la Journée internationale de la biodiversité, aura lieu en grande pompe la réouverture du Musée canadien de la nature. À Montréal, l’ouverture prévue cet automne du Centre sur la biodiversité, affilié à l’Université de Montréal, sur le site du Jardin botanique, souligne la volonté émise par les Muséums nature de Montréal de s’immiscer davantage dans la vie quotidienne des Montréalais.

D’autres activités sont également prévues par les membres de l’Alliance des musées d’histoire naturelle du Canada : le Musée du Manitoba, le Royal Tyrrell Museum of Palaeontology à Drumheller (qui fête ses 25 ans) en Alberta, le Musée d’histoire naturelle de la Nouvelle-Écosse, entre autres, prévoient de nouvelles expositions thématiques sur la biodiversité spécifique à leur région (allant jusqu’à présenter les « organismes de nos cours arrières », comme le précise le Musée du Manitoba…) et les mesures qui pourraient être entreprises pour la protéger.

L’Année internationale de la biodiversité offre donc aux musées l’occasion de revisiter leur programmation, de revoir les outils pédagogiques à leur disposition et de proposer de nouveaux contenus interactifs, parfois grâce à de nouvelles technologies. Au Musée royal de la Colombie-Britannique, les visiteurs seront même invités à « entrer dans les coulisses » du musée pour participer à la vie des chercheurs et du personnel du musée afin de découvrir les efforts déployés pour préserver et mettre en valeur la biodiversité de la province. Le Musée royal de l’Ontario prévoit, lui, une exposition sur la biodiversité organisée en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles qui sera accompagnée d’activités sur le terrain, d’ateliers, de conférences et de programmes éducatifs spéciaux.

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1. Get to Know Day Camp, summer 2008. Photo: Robert Bateman Get to Know Program. Le camp de jour « Get to Know », été 2008. Photo : Robert Bateman Get to Know Program.

2. Jane Ash Poitras, guest speaker for “A Slice of Life” program, Royal Ontario Museum (ROM). Photo: Curtis Trent.Jane Ash Poitras, conférencière invitée pour le programme « Gros plan sur la biodiversité », Musée royal de l’Ontario (ROM). Photo Curtis Trent.

3. Jane Ash Poitras, buffalo seed, 2004

4. Jane Goodall, guest speaker for “A Slice of Life” program, ROM. Photo: Michael Neugebauer.Jane Goodall, conférencière invitée pour le programme « Gros plan sur la biodiversité », ROM. Photo : Michael Neugebauer.

5. International Union for Conservation of Nature (IUCN) Photolibrary © B. Riche/G. Davila.Galerie photo de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) © B. Riche/G. Davila.

6. IUCN Photolibrary © B. Riche/G. Davila.Galerie photo de l’UICN © B. Riche/G. Davila.

7. Rob Stewart’s documentary sharkwater, presented for ROM’s program “A Slice of Life”. Photo: Richard Sibbald. Le film Les seigneurs de la mer de Rob Stewart, présenté dans le cadre du programme « Gros plan sur la biodviersité », ROM. Photo : Richard Sibbald.

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Le sujet de la biodiversité est d’une importance cruciale pour notre avenir. Et pourtant, il est surprenant de constater que, malgré les efforts déployés pour sensibiliser les citadins, beaucoup ignorent encore la signification même du terme. Cela est d’autant plus étonnant que l’environnement et le développement durable sont des préoccupations importantes pour les Canadiens. Ce manque d’intérêt n’est pas dû à la paresse, ni au cynisme. Au contraire, le public veut s’impliquer, et veut poser des gestes, mais le concept de la biodiversité demeure trop vague. Quand il est question d’environnement, malgré les nombreuses expositions, congrès et événements spéciaux, l’attention des médias est surtout attirée par la question des changements climatiques. Selon Anne Charpentier, directrice de l’Insectarium de Montréal, « la biodiversité n’a pas encore atteint la même “ notoriété ”, même si les enjeux sont tout aussi importants. »

Il est vrai que le terme de biodiversité est à la fois vaste et abstrait. Pour citer la célèbre formule du biologiste américain Edward O. Wilson, la « biodiversité est l’une des plus grandes richesses de notre terre et pourtant l’une des moins reconnues comme telle ». La vie se développe sous d’innombrables formes, or on a tendance à morceler la biodiversité sous des composantes, ou catégories isolées, plutôt que de la voir dans son ensemble. L’opinion publique va s’intéresser à une cause, le sort des ours polaires par exemple, ou celui des bébés phoques, mais elle oublie que la défense du vivant doit se faire dans sa globalité.

Biodiversity is a subject of vital importance to our future. It’s therefore surprising to realize that, despite awareness-raising efforts, many people still don’t know what the term means. It’s all the more surprising given that the environment and sustainable development are significant areas of concern for Canadians. This lack of interest in biodiversity is not due to laziness or cynicism; on the contrary, people want to get involved and take action, but the concept of biodiversity remains too vague. When it comes to the environment, despite all the exhibitions, conventions and special events related to biodiversity, the media continues to focus its attention mainly on the issue of climate change. According to Anne Charpentier, director of the Montreal Insectarium, “biodiversity hasn’t yet reached the same degree of ‘fame,’ even though the issues are just as important.”

The meaning of “biodiversity” is indeed both extremely broad and rather abstract. In the famous words of American biologist Edward O. Wilson, “biodiversity is our most valuable but least appreciated resource.” Life has developed in countless forms, and we thus tend to break biodiversity down into various elements or separate categories, rather than seeing the big picture. The public takes an interest in specific causes – the fate of polar bears or baby seals, for example – but forgets that we need to protect the totality of living things.

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Biosphère’s Urban BioKit. Photo: Biosphère, Envrionment Canada.

La BioTrousse urbaine de la Biosphère. Photo : Biosphère, Environnement Canada.

Since 2007, the City of Edmonton has been part of the Local Action for Biodiversity project. Photo: City of Edmonton.

Depuis 2007, la ville d’Edmonton participe à l’initiative d’« action locale en matière de biodiversité ». Photo : Ville d’Edmonton.

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Since 2007, the City of Edmonton has been part of the Local Action for Biodiversity project. Photo: City of Edmonton.

Depuis 2007, la ville d’Edmonton participe à l’initiative d’« action locale en matière de biodiversité ». Photo : Ville d’Edmonton.

Jane Goodall. Photo : David Holloway.

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Major museums in urban centres therefore need to find ways to generate public interest in issues related to local biodiversity and create connections to ecosystems in other places. Learning to observe the natural world around us – insects, flowers, mushrooms – can influence our way of seeing the planet as a whole. Pauline Rafferty, president of the Alliance of Natural History Museums of Canada, sums up the activities performed by museums: “As museums, we not only collect specimens and artifacts that tell the story of Canada’s biodiversity, but we also interpret this for adults and children alike.”

In addition to temporary exhibitions, museums are looking at other practical means of preserving biodiversity. They’re designing eco-friendly buildings that meet the stringent criteria of LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), the country’s most recognized environmental certification. For exhibitions, both fine arts and natural history museums are using recycled materials and items that require the least transportation possible. For example, for its Expanding Horizons: Painting and Photography of American and Canadian Landscape 1860-1918 exhibition, the Montreal Museum of Fine Arts introduced a “green shift” affecting all aspects of the project, from the material chosen for the furnishings and catalogue to the decor in the exhibition rooms, where various elements of the scenography were able to be easily reused or recycled.

With respect to preserving urban biodiversity, mention should also be made of efforts in the area of building design. Projects such as the creation of green roofs and walls could have a significant impact on the lives of city-dwellers and set an example for them to follow. Planting trees, keeping beehives and maintaining community gardens are other practical solutions for fostering rich and abundant biodiversity. The future of urban living depends on these kinds of initiatives, and museums need to encourage them. M

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“biodiversity is our most valuable but least appreciated resource.”

American biologist Edward O. Wilson

Specimens of the Natural Wonders exhibition, Manitoba Museum. Photo: Dr. Diana Bizecki Robson © Manitoba Museum.

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Les grands musées dans les centres urbains doivent donc trouver des moyens pour susciter l’intérêt du public sur les questions liées à la biodiversité ambiante et faire ainsi le lien avec les écosystèmes éloignés. Apprendre à observer ce qui nous entoure (insectes, fleurs ou champignons) peut avoir des répercussions sur la manière de considérer la planète en entier. Pauline Rafferty, présidente de l’Alliance des musées d’histoire naturelle du Canada, résume les différentes initiatives entreprises par les musées : il ne suffit pas de « recueillir des spécimens et des objets qui racontent l’histoire de la biodiversité du Canada », mais bien de « les interpréter, pour les adultes comme pour les enfants ».

Outre les expositions temporaires, les musées réfléchissent à d’autres moyens concrets pour préserver la biodiversité. On construit des bâtiments « éco-responsables », respectant les standards stricts LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), la plus prestigieuse certification écologique du pays. On utilise pour les expositions, aussi bien pour les musées des beaux-arts que pour les musées d’histoire naturelle, des matières recyclées et des éléments nécessitant le moins de transport possible. Pour son exposition Grandeur nature : peinture et photographie des paysages américains et canadiens de 1860 à 1918, par exemple, le Musée des beaux-arts de Montréal a clairement amorcé un « virage vert » à travers toutes les étapes de production du projet : du matériel choisi pour le mobilier et le catalogue au décor des salles d’expositions, ou aux différents éléments de la scénographie pouvant être facilement réutilisés ou recyclés.

En ce qui concerne la préservation de la biodiversité urbaine, on peut noter aussi l’effort entrepris dans le design des bâtiments, avec des projets comme la création de toits et de murs verts, qui peuvent avoir un impact important sur la vie des citadins et leur servir d’exemple. La plantation d’arbres, la création de ruches, les jardins communautaires sont aussi des solutions concrètes pour stimuler une biodiversité riche et abondante. Notre avenir urbain dépend d’initiatives de ce genre, qui doivent être encouragées par les musées. M

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« La biodiversité est l’une des plus grandes richesses de notre terre et pourtant l’une des moins reconnues comme telle. » Le biologiste américain Edward O. Wilson

Haut et bas : Robert Bateman Get to Know Program. Centre : Galerie photo UICN © B. Riche / G. Davila (centre).