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Moi,... à l’époque de la Tapisserie de Bayeux Fiches de lecture à thème historique Avec questionnaires et pistes de travail CYCLE III Service Éducatif de La Tapisserie de Bayeux Moi, ... à l’époque de la Tapisserie de Bayeux Fiches de lecture à thème historique avec questionnaires et pistes de travail Un prolongement pour l’étude de la Tapisserie de Bayeux CYCLE III Dossier réalisé par le Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux Gilles Pivard, Professeur des écoles Ville de Bayeux 2006

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Moi,... à l’époque de la

Tapisserie de Bayeux

Fiches de lecture à thème historique Avec questionnaires et pistes de travail

CYCLE III

Service Éducatif de La Tapisserie de Bayeux

Moi, ... à l’époque de la

Tapisserie de Bayeux

Fiches de lecture à thème historique avec questionnaires et pistes de travail

Un prolongement pour l’étude de la Tapisserie de Bayeux

CYCLE III

Dossier réalisé par le Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux

Gilles Pivard, Professeur des écoles

Ville de Bayeux 2006

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Moi, …, à l’époque de la

Tapisserie de Bayeux

█ SIX PERSONNAGES HISTORIQUES :

1/ TROIS ROIS / TROIS SOUVERAINS

Moi, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie,… L’année 1066 : la conquête de l’Angleterre Moi, Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre,… Le royaume d’Angleterre avant Guillaume Moi, Harold de Wessex, nouveau roi d’Angleterre,… Le voyage de Harold en Normandie en 1064 2/ TROIS AUTRES PERSONNAGES

Moi, Odon de Conteville, évêque en Normandie,… La Tapisserie de Bayeux Moi, Robert de Conteville, comte en Normandie,… L’administration du duché de Normandie Moi, Guy, comte de Ponthieu,… Les guerres de Guillaume █ SIX PERSONNAGES IMAGINAIRES :

3/ LES TROIS ORDRES DE LA SOCIÉTÉ

Moi, Raoul de Torny, chevalier et seigneur normand,... Le système féodal Moi, Arnoul , prêtre d’une paroisse normande,… L’Église de Normandie Moi, Geoffroy le Roux, paysan en Normandie,... L’agriculture au Haut Moyen Âge 4/ AUTRES PERSONNAGES DE LA SOCIÉTÉ

Moi, Gilbert , artisan en Normandie,... L’essor des villes au Moyen Âge Moi, Adèle, femme en Normandie,... La condition de la femme en Normandie Moi, Richard, enfant en Normandie,… L’espérance de vie au Moyen Âge

Guillaume

Édouard

Harold

Odon

Robert

Guy

Raoul

Arnoul

Geoffroy

Gilbert

Adèle

Richard

6 personnages historiques

6 personnages imaginaires

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Printemps : Préparation

de l’expédition normande

6 Janvier : Couronnement du roi Harold

Été : Concentration de la flotte normande

à Dives

29 Septembre : Débarquement

à Pevensey

Septembre : Transfert de la flotte à Saint-Valéry 5 Janvier :

Mort du roi Édouard

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Ce fichier de lecture à thème historique s’adresse aux élèves du Cycle des approfondissements, cycle III, et particulièrement du C.M.2.

Son utilisation nécessite au préalable une visite à la Tapisserie de Bayeux et une étude des documents pédagogiques diffusés par le Service Éducatif de ce musée.

Les fiches suivantes ne sont pas des documents historiques mais des textes où des personnages contemporains de la Tapisserie de Bayeux se présentent de

manière moderne tout en tenant compte de la réalité de l’époque médiévale. Six personnages sont des acteurs de l’histoire de la conquête de l’Angleterre par

Guillaume le Conquérant en 1066 et sont visibles sur la broderie de Bayeux ; six autres sont imaginés à partir d’éléments historiques.

À chaque fois est associé un thème historique permettant d’éclairer un aspect du Moyen Âge. L’enseignant trouvera également pour chaque fiche un choix de 10 questions et des pistes de travail. On pourra extraire ou modifier ces fiches et proposer des prolongements en lien avec un projet initial « à partir de » et « sur » la Tapisserie de Bayeux.

14 Octobre : Bataille de Hastings

25 Décembre : Couronnement de Guillaume

1064 1066 1082

Moi, Guy... Moi, Édouard...

Moi, Harold...

Moi, Guillaume...

Moi, Robert... Moi, Odon...

SERVICE ÉDUCATIF de la TAPISSERIE de BAYEUX rue aux Coqs, B.P. 21240 ; 14402 BAYEUX

téléphone : 02.31.51.25.55 télécopie : 02.31.51.25.59

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▲L’armée de Guillaume traverse la Manche à bord de nombreux navires pour conquérir l’Angleterre. [Tapisserie de Bayeux, scène n°38]

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MOI, GUILLAUME…

« Je me nomme Guillaume dit le Bâtard. Je suis né vers 1027 des amours du duc de Normandie Robert et de la belle Arlette de Falaise. Je suis duc de Normandie de-puis 1035. Mon ancêtre, le Norvégien Rollon, reçut

cette région du roi de France, en 911. Je suis à la tête de l’une des plus importantes principautés territoriales de France et le roi de ce pays, mon suzerain, me craint. La Normandie est riche et j’y fais régner la paix. Mon armée est puissante et redoutée. Je contrôle tous les rouages de « l’administration » de mon duché : vicomtes et évê-ques dépendent directement de moi. J’ai épousé en 1060, Mathilde, la fille du puissant comte de Flandre ce qui m’assure la paix au Nord de mon territoire. Je suis le petit cousin du roi d’Angleterre, Édouard le Confesseur qui a passé sa jeunesse en Normandie à la cour ducale et qui m’a promis, dès 1051, son trône. Le roi Édouard est mort ce 5 janvier 1066 ; j’aurais dû devenir roi, mais l’Anglais Harold vient d’être couronné à ma place. Cet Harold était pour-tant devenu mon « homme », mon obligé, puisque je lui avais donné ses armes après l’expédition de Bretagne en 1064 : il me devait le respect et la fidélité. Cette an-née-là, il avait juré à Bayeux, sur des reliques sacrées et devant témoins, de me laisser le trône d’Angleterre. Il est devenu traître à son serment, c’est un parjure, un menteur. Le pape me soutient car Harold, à cause de ce parjure, s’est mis en dehors du monde des Chrétiens : sa parole n’a plus aucune valeur. Certes, je suis un étranger pour les Anglais dont je ne parle ni la langue ni ne connais les coutumes mais j’ai résolu de traverser la Manche et d’aller avec mon armée conquérir le trône qui me revient de droit ! Dieu jugera !... »

Moi, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

L’année 1066 : la conquête de l’Angleterre

À l’été 1066, sur l’ordre du duc de Normandie Guillaume, un corps expéditionnaire normand se concentre autour de l’estuaire de la Dives où plus de 700 bateaux sont rassemblés. En septembre, les navires du duc se déplacent de Dives à Saint-Valéry, dans l’estuaire de la Somme. Au même moment, le roi de Norvège, Harald Hardrada, débarqué près de York (Nord-Est de l’Angleterre), est vainqueur à Fulford d’une armée anglo-saxonne levée dans la région. Cependant, le 25 septembre, le roi d’Angle-terre Harold qui s’est précipité là-bas, écrase les Norvégiens à Stamfordbridge : le roi Harald Hardrada est tué. Le 29 septembre, à son tour, l’armée de Guillaume débarque à Pevensey, au sud de l’Angleterre, après avoir traversé la Manche en une nuit. Quelques semaines plus tard, le 14 octobre, les hommes du roi Harold, accourus du Nord du pays, sont massacrés par les Normands au cours de la bataille de Hastings où Harold est tué. Le 25 décembre, à Noël, finalement accepté par les Anglais, Guillaume est couronné roi d’Angleterre en l’abbaye de Westminster, près de Londres.

▲Harold prête serment devant Guillaume en 1064. [scène n°23]

Harold est tué à Hastings. [scène n°57]

[scène

n°23]

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▲À droite, le roi Édouard le Confesseur meurt en son palais puis il est mis dans un linceul. Au centre, il est porté pour être enterré dans la nouvelle abbatiale de Westminster (à gauche), église qui vient d’être dédicacée. [scènes n°26-27-28 de la Tapisserie de Bayeux]

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s. Moi, Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre,

à l’époque de la Tapisserie de Bayeux MOI, ÉDOUARD…

« Je suis Édouard, surnommé le Confesseur car je suis très croyant. Je suis né au début de ce siè-cle de l’union du roi d’An-gleterre Ethelred II le Malavisé et d’Emma, grande-tante de Guillaume de Normandie. En cette fin d’année 1065, je règne de-puis près de 22 années sur

l’Angleterre où j’ai succédé à mon demi-frère, un roi d’origine danoise. J’ai 63 ans, ce qui est très âgé pour mon époque et je porte une belle barbe blanche. Je viens enfin de terminer la reconstruction de l’abbaye de Westminster et j’en suis très fier. De mon mariage avec Édith, la sœur de l’earl (= comte) de Wessex, Harold, je n’ai pas eu d’enfant et donc je n’ai pas de fils pour me succéder. Je sens ma fin prochaine et j’ai désigné comme mon héritier mon cousin, le duc de Normandie Guillaume le Bâtard, dès 1051. J’ai pensé à lui car j’ai passé ma jeunesse en exil en Normandie avant de devenir roi et je considère que le duc normand a les qualités pour faire un bon roi. En 1064, j’avais d’ailleurs envoyé mon beau-frère, Harold, en Normandie pour lui confirmer cette décision. Mais à l’approche de la mort, je ne sais plus si cela est une bonne idée. Mes forces m’abandonnent… Peut-être Harold qui est Anglais et puissant seigneur en ce pays ferait-il également un bon roi ? »

Le 5 janvier 1066, Édouard le Confesseur meurt. Roi très pieux, très croyant, il sera canonisé (c’est-à-dire reconnu saint). Son tombeau se trouve en l’abbaye de Westminster à Londres. Au moment de mourir, on dit qu’il aurait finalement choisi Harold pour lui succéder. Ce dernier est désigné roi (en quelque sorte élu) par les notables anglais et monte sur le trône d’An-gleterre le 6 janvier...

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Le royaume d’Angleterre avant Guillaume

Le royaume d’Angleterre est un état indépendant et unifié depuis 954. Cependant cette unité est fragile car le royaume subit l’influence scandinave d’où une alternance de rois anglo-saxons ou danois sur le trône tout au long du Xe et du XIe siècle. La population du Nord du pays est majoritairement d’origine scandinave (danoise et norvégienne). Le roi n’a pas le pouvoir absolu, il prend ses décisions avec l’aide de conseillers très puissants (comme par exemple Harold de Wessex). Il peut désigner son successeur mais celui-ci doit être approuvé, par les notables anglais qui se réunissent en un conseil : le Witenagemot. Le roi a le droit de battre monnaie, le droit de justice, le droit de percevoir des impôts sur ses sujets. S’il existe des comtés (earldoms ou shires), cette société n’est pas féodale. Superficie : environ 130.000 km² Population : environ 1.500.000 habitants

▲ 1064 : Édouard envoie Harold en Normandie [scène n°1]

[scène n°25]

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Moi, Harold de Wessex, nouveau roi d’Angleterre, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, HAROLD…

« Je m’appelle Harold et je suis né en Angleterre vers 1022. Mon père était Godwine, un puissant sei-gneur anglais. J’étais, jusqu’à hier, l’earl (=le comte) du Wessex, une riche région du Sud de l’Angleterre et aussi l’un des chefs de l’aristocratie anglaise (= l’ensemble des

seigneurs). Je ne suis pas de “sang royal” ; ma famille n’est parvenue à des fonctions importantes que récemment et je dois faire face à l’hostilité des earls du Nord de l’Angleterre. Je suis le beau-frère du roi d’Angleterre Édouard le Confesseur qui avait épousé ma sœur Édith. Édouard est mort hier et a été enterré. J’avais une grande influence sur la politique de ce roi, je le conseillais et je lui imposais même parfois mes choix politiques. Dans mon pays, le fils du roi ne devient pas automati-quement roi. Le souverain peut désigner son successeur et une assemblée de notables, le Witenagemot, confirme ce choix. J’affirme qu’au moment de mourir le roi Édouard m’a désigné pour lui succéder et aujourd’hui, le Witenagemot m’a reconnu comme roi. J’ai accepté et l’archevêque de Cantorbéry, Stigand, chef de l’église d’Angleterre, va me couronner roi d’Angleterre en ce jour du 6 janvier 1066. Je pense que je saurai gouverner ce royaume car le peuple m’apprécie et le clergé (=les prêtres) anglais me sou-tient. Cependant, l’archevêque Stigand, qui m’appuie n’est pas reconnu par le pape de Rome. En outre, on me reproche d’avoir violé le serment que j’avais fait à Guillaume de Nor-mandie en 1064. Le duc affirme que je devais lui laisser le trône d’Angleterre à la mort d’Édouard. J’étais quasiment pris en otage, j’ai juré sous la contrainte et donc ce serment ne peut être valable ! »

Le voyage de Harold en Normandie en 1064

La Tapisserie de Bayeux est le seul document qui tend à prouver la réalité du passage de Harold en Norman-die, en 1064. Le début de la broderie montre le roi Édouard le Confesseur s’adressant à Harold. Rien n’est dit dans le texte sur sa mission. À la suite de quoi, Harold s’embarque sur un bateau qui aborde la côte du Ponthieu (en Picardie) où il est arrêté par le comte du lieu. Le duc de Normandie, Guillaume est prévenu de cette arrestation et négocie pour faire libérer Harold. Sans doute fait-il pression et verse-t-il une rançon. Finalement Harold est conduit auprès du duc à Rouen. Là, dans la grande salle du palais, on voit Harold s’adresser à Guillaume mais rien n’est dit sur ce qu’il lui dé-clare. La suite de la Tapisserie montre l’expédition guerrière menée par le duc en Bretagne où Harold se comporte si va-leureusement qu’il reçoit les armes des mains de Guillaume. De retour à Bayeux, on découvre la fameuse scène qui montre Harold prêtant serment sur des reliquaires. Rien n’est dit dans le texte sur le contenu de ce serment. Par la suite, on voit Harold rentrant en Angleterre où il rend compte de son voyage auprès du vieux roi Édouard. On constate que la Tapisserie relate ces évènements sans s’attarder sur le but de la mission de Harold et le conte-nu du serment de Bayeux. Chacun, Anglais comme Fran-çais, y verra ce qu’il veut… Prétendant que Harold est un parjure, Guillaume va envahir l’Angleterre pour reprendre ce qu’il estime lui revenir de droit. Sa victoire à Hastings est la démonstration de la justesse de ses prétentions puisque Harold est tué au cours de la bataille. Dieu a jugé, c’est cela que montre la célèbre broderie dite la Tapisserie de Bayeux.

▲ L’archevêque de Cantorbéry, Stigand, couronne Harold le 6 janvier 1066. Il porte le sceptre et le globe royal. [scène n°30]

▲ « Où Harold fit un serment au duc Guillaume. » : Harold jure sur deux reliquaires de la cathédrale de Bayeux [scène n°23]

[scène

n°2]

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s. Moi, Odon de Conteville, évêque en Normandie,

à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, ODON…

« Je m’appelle Odon ou Eudes. Je suis né en 1036 de l’union de Hellouin de Conteville et de la belle Arlette, celle qui quelques années plus tôt, en 1027, donna naissance à notre puissant duc de Nor-mandie, Guillaume. Je suis

donc son demi-frère. Mes parents m’ont aussi donné un frère, Robert devenu le comte de Mortain, et une sœur. Guillaume m’a nommé évêque de Bayeux en 1050, j’étais alors âgé d’environ 15 ans. C’était alors l’usage de confier les postes importants du clergé à des membres de la famille ducale. Le duc voulait ainsi contrôler le personnel religieux (= le clergé) de son duché en nommant des évêques qui lui étaient fidèles. J’ai moi-même succédé à mon cousin Hugues. J’appartiens à l’entourage du duc et je le conseille à l’occasion. Par ailleurs, j’ai continué la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame commencée par mon prédécesseur et j’administre mon diocèse. En 1064, j’ai vu Harold prêter serment sur les reliquai-res conservés dans ma cathédrale lors de son voyage en Normandie. Deux ans plus tard, Harold s’est parjuré en mon-tant sur le trône anglais à la place de Guillaume. J’ai fourni au duc 100 navires pour transporter l’armée normande en Angleterre et j’ai participé à la bataille de Hastings où j’ai ma-nié la masse d’arme car, n’oubliez pas qu’étant homme d’é-glise, je ne pouvais verser le sang d’un autre chrétien ! Pour me récompenser de ma fidélité, le duc, devenu roi, m’a nommé earl (comte) de Kent après la conquête et je gouverne le sud de l’Angleterre quand mon frère se trouve sur le continent, en son duché. En 1077, j’ai consacré ma cathédrale de Bayeux enfin achevée. C’est à cette occasion que j’ai fait exposer dans la nef une superbe tapisserie de quelque 70 « mètres » de long, brodée en Angleterre, justifiant la conquête de l’Angleterre par Guillaume. J’espère qu’elle me survivra ! En 1082, j’ai le projet de me faire élire pape à Rome et je décide de m’y ren-

dre, mais Guillaume, hostile à mon projet, me met en prison à Rouen ! »

L’évêque Odon ne sera libéré qu’après la mort du duc-roi en 1087. Intriguant à nouveau, il sera exilé par son neveu, le roi d’Angleterre Guillaume II le Roux. Il partira en pèlerinage et mourra à Palerme, en 1097, dans les bras de son autre neveu, le duc de Nor-mandie, Robert Courteheuse.

◄ L’évêque Odon, la masse à la main, sur le champ de bataille de Hastings [scène n°54].

La Tapisserie de Bayeux

On connaît les détails de l’existence de Guillaume le Conquérant et de son époque par les textes des chroniqueurs. Mais l’historien dispose également d’un document exceptionnel sur la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie en 1066 : il s’agit de la célèbre Tapisserie conservée à Bayeux dans le Calvados. La Tapisserie de Bayeux, chef-d’œuvre unique au monde, est un document réalisé au XIe siècle. Il s’agit en fait d’une broderie de 68 m de long sur 0,50 m de haut exécutée, à l’aiguille et avec de la laine teintée, sur une toile de lin. On y raconte en “ymages” la conquête de l’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, en l’année 1066. On pense que c’est le demi-frère de Guillaume le Conquérant, l’évêque de Bayeux, Odon de Conteville, devenu comte de Kent après la conquête, qui la commande à un atelier de brodeurs anglais, peut-être de Cantorbéry. On suppose qu’elle est exposée pour la première fois dans la nef de la cathédrale de Bayeux le 14 juillet 1077. Elle est destinée à être vue pour justifier l’expédition de Guillaume de l’autre côté de la Manche. L’Anglais Harold aurait violé le serment prêté sur des reliquaires sacrés de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume après la mort en 1066 du roi d’Angleterre, Édouard le Confesseur. En cela, il aurait commis un parjure. Harold aurait été « puni » par le Ciel, tel un jugement de Dieu, car il est tué lors de la bataille de Hastings le 14 octobre 1066.

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▲« ...et ici l’évêque (Odon ?) bénit la nourriture et la boisson.» Scène de repas avant la bataille de Hastings. [scène n°43]

[scène

n°44]

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Moi, Robert de Conteville, comte en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, ROBERT…

« Mon nom est Robert. Je suis le second fils né en 1030 de l’union de Hellouin de Conteville et d’Arlette qui est aussi la mère du duc de Normandie, Guillaume le Bâtard. Je suis donc le demi-frère du duc Guillaume et le frère cadet de l’évêque de Bayeux, Odon.

J’ai la nuque et le visage rasés comme le veut la mode en mon pays. En 1050, mon frère et seigneur, le duc Guillaume, m’a confié la charge de comte de Mortain qu’il avait confisquée à un cousin infidèle. Mon comté, situé dans le Sud-Ouest de la Normandie, garde et protège la frontière du duché avec la Bretagne. Je suis le vassal du duc et je lui dois fidélité et aide militaire en cas de guerre. Au début de cette année 1066, le duc a convoqué en son château de Bonneville tous ses vassaux pour leur de-mander de participer à l’expédition militaire qui doit lui per-mettre de conquérir le royaume d’Angleterre qui lui revient de droit. En effet, je me souviens du serment que Harold l’u-surpateur avait prêté à Bayeux de laisser Guillaume devenir roi d’Angleterre à la mort du roi Édouard le Confesseur. Ha-rold le parjure a trahi son serment, sitôt Édouard enterré il a pris la couronne pour lui-même. Je m’engage à fournir 120 navires à mon frère pour transporter son armée de l’autre côté de la Manche. Je suis impatient d’aller me battre contre les Anglais et je me réjouis des rudes combats qui vont m’apporter la gloire ! »

Présent sur le champ de bataille de Hastings, Robert recevra le comté de Cornouailles en récompense de l’aide apportée à son frère Guillaume devenu roi.

L’administration du duché de Normandie

Le duc de Normandie se comporte comme un prince territorial détenant des pouvoirs régaliens, c’est-à-dire des pouvoirs appartenant normalement au roi seul : la justice, les impôts... Il juge et fait les lois. Il peut confisquer un bien, une terre, etc… Il prélève les impôts, les droits divers, les redevances… Il touche les taxes sur la circulation et la vente des marchandises. Il encourage les foires et est seul à pouvoir frapper la monnaie. Il contrôle son duché d’une main de fer. Seul le duc a le droit de construire des châteaux forts. Il convoque l’ost annuel (la levée de l’armée pour 40 jours), fait la guerre et maintient l’ordre dans son duché. Le duc nomme les évêques et les abbés de son duché. Il fonde des abbayes ou en approuve la fondation. Il fait une donation ou confirme une donation (une terre donnée à une abbaye par exemple…) par un acte officiel : la charte. Il nomme et renvoie les comtes et les vicomtes à qui il délègue localement son autorité. Étroitement soumis au duc, ils sont tenus de lui fournir un important contingent militaire et d’assister à son conseil. Le comte dispose dans son comté de la plupart des privilèges du duc : exercice de la justice et droit de lever les impôts. En général, les com-tes sont nommés dans les zones frontières du duché où ils protègent le duché des attaques ennemies.

▲ Les trois frères : Odon, Guillaume et Robert [scène 44]

▲ Construction de la motte de Hastings par les Normands. Le personnage de gauche dirige les travaux [scène 45].

[scène

n°44]

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à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, GUY…

« Je m’appelle Guy. J’ai la nuque et le visage rasés comme le veut la mode en mon pays, à la différence des Anglais qui se laissent pousser les che-veux comme les femmes ! Je suis comte de Ponthieu depuis l’an 1053.

Cette année-là, mon frère aîné, le comte Enguerrand, a été tué en combattant contre Guillaume de Normandie. Mon comté, le Ponthieu, est situé au bord de la mer, coincé entre le duché de Normandie et le comté de Flandre. Je suis obligé de tenir compte de mes puissants voisins dont le duc normand à qui j’ai dû prêter serment de vassalité (fidélité) en 1059. Je dois l’avertir des attaques venant du nord et l’aider si besoin. Mon petit comté n’a guère de ressources. Si un étranger passe à ma portée, j’ai le droit d’en tirer une rançon (c’est-à-dire d’exiger une somme d’argent pour qu’il soit libéré). C’est ainsi, qu’en 1064, j’ai vu débar-quer sur mes côtes un Anglais, cet Harold moustachu, que j’ai aussitôt arrêté et emmené dans mon château. Le duc Guillaume, je ne sais comment, a été prévenu de la présence de mon prisonnier et a exigé qu’il lui soit livré au plus vite. J’ai tenté de négocier, mais on ne résiste pas longtemps à la volonté du duc. J’ai dû conduire le chevelu à Eu, sur la frontière nor-mande. Il serait attendu à Rouen où, semble-t-il, il de-vait se rendre au départ. Cette affaire me dépasse un peu, l’avenir nous dira ce que tout cela cache... » Guy, mort en 1100, a sans doute figuré parmi les combattants normands lors de la bataille de Hastings.

Les guerres de Guillaume

Tout au long de sa vie, Guillaume le Conquérant, a fait la guerre. On peut dire qu’il a passé sa vie à cheval. Au début de son règne, il doit faire face à l’hostilité de ses barons puis il lutte contre son suzerain, le roi de France, qui l’avait pourtant aidé, en 1047, à mâter la révolte des seigneurs du Cotentin et du Bessin lors de la bataille du Val-ès-Dunes. Il le bat à plusieurs reprises dont à Varaville en 1057. Le souci de Guillaume est de protéger ses frontières des attaques de ses voisins. Le comte de Ponthieu doit lui prêter serment de fidélité et il épouse, Mathilde, la fille du comte de Flandre, ce qui lui assure la paix au Nord de son duché. En 1063, Guillaume s’empare militairement du comté du Maine (région du Mans), vassal de l’Anjou. Il devra combattre à plusieurs occasions pour conserver ce comté-frontière. L’année suivante, accompagné de Harold, il entre en Bretagne et combat le comte de Rennes. Il s’empare de Dol et assiège Dinan qui capitule (scènes de la Tapisserie de Bayeux). Mais la grande affaire militaire de son règne, c’est bien sûr la traversée la Manche avec son armée pour aller conquérir l’Angleterre qu’il pensait lui revenir de droit. Il remporte la victoire de Hastings sur le roi Harold qui est tué. Le duc devient roi d’Angleterre. De 1067 à 1076, Guillaume réprime dans le sang plusieurs révoltes des Anglais. La fin du règne du Conquérant va se passer à lutter contre son fils révolté qui est soutenu par le roi de France. En 1087, celui-ci pille la région d’Évreux. Guillaume riposte en attaquant le Vexin français. Il est victime d’un accident de cheval lors du pillage de Mantes et meurt à Rouen peu après.

▲ Harold est arrêté sur la plage par Guy de Ponthieu. Celui-ci est empoigné vigoureusement par deux hommes [scène n°7].

▲ Guy de Ponthieu reçoit Harold dans son château [scène n°9].

▲ Guy de Ponthieu remet Harold à Guillaume : on remarquera que Guy est monté sur une mule [scène n°13].

[scène

n°7]

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s. Moi, Raoul de Torny, chevalier et seigneur normand,

à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, RAOUL…

« Je me présente : Raoul de Torny dit « le Brave ». Je suis d’abord un chevalier, c’est-à-dire un cavalier car je combats à cheval. Mon idéal est fondé sur le courage et la no-blesse d’esprit. J’ai mis ma bravoure militaire au service du puissant duc de Norman-

die, Guillaume, à qui j’ai prêté un serment de fidélité. Pour assurer mes besoins (nourriture, achat d’un cheval de guerre et d’un équipement militaire…), le duc m’a donné un fief, c’est-à-dire une terre. Au cours d’une cérémonie solennelle, j’ai rendu l’hommage à mon duc et je suis devenu alors son « homme », son vassal. Grâce à cette terre que je tiens (j’en suis le te-nant, le seigneur) et dont je porte le nom, nous pouvons vivre, moi et ma famille. Je gouverne le peuple qui y vit et qui travaille pour moi. J’y rends la justice et j’ai le droit de lever des taxes, de faire faire les corvées par les ha-bitants pour construire ou entretenir une route, une forti-fication, un four, un pressoir, un moulin ou un pont (etc…) Avec l’accord du duc, j’ai construit le château où je réside. Je m’y retranche et j’y accueille mes paysans en cas d’attaque d’un ennemi. C’est l’outil et le symbole de mon pouvoir. J’ai moi-même reçu l’hommage de petits sei-gneurs à qui j’ai confié un fief et qui sont, de fait, mes vassaux. Si le duc m’appelle pour aller combattre (le ser-vice de l’ost), je convoque à mon tour mes vassaux pour

Le système féodal

L’autorité du seigneur est fondée sur un contrat d’homme à homme : ainsi, le duc se lie personnelle-ment avec des seigneurs moins puissants que lui. Au cours d’une cérémonie appelée hommage, le seigneur moins puissant, le vassal, se met à genoux devant le seigneur plus puissant. Il met ses mains dans les sien-nes pour dire qu’il devient son homme. Le vassal prête alors serment de fidélité à son seigneur. Chacun s’en-gage à respecter des devoirs très précis et limités. Le vassal doit à son seigneur la fidélité, le conseil, une aide financière en certains cas (payer la rançon pour son seigneur, payer lors de la cérémonie où son fils aîné devient chevalier (l’adoubement) et payer lors du mariage de sa fille aînée) et l’aide militaire (le service de l’ost est limité à 40 jours par an). Le seigneur doit rendre une bonne justice à son vassal, lui assurer la protection en cas d’attaque et lui apporter une aide matérielle pour lui permettre de vivre. Ainsi, après la cérémonie de l’hommage et du serment de fidélité, le seigneur remet ou confirme à son vassal un fief, c’est-à-dire une terre, une fonction ou une somme d’argent qui permet au vassal de vivre ; cet acte s’appelle l’investiture. En cas de trahison, de félo-nie, le fief peut être repris par le seigneur. Le vassal est responsable de ses actes devant le seigneur. Cet hommage, cette remise de fief et ce lien d’homme à homme définissent la féodalité. ▲ Le seigneur est avant tout un militaire, un cavalier. [scène n°51]

[scène

n°51]

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▲ Le château ou motte féodale matérialise et symbolise l’autorité du seigneur sur son fief [ici la motte de Rennes, scènes n°18-19].

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MOI, ARNOUL…

« Je me nomme Arnoul, prêtre par la grâce de Dieu. Mon père, le meunier Jac-ques, m’a donné à l’Église pour que je me consacre à la religion chrétienne et pour le salut de son âme. Depuis lors, je porte la tonsure. Je suis d’abord devenu le cha-

pelain, le prêtre personnel, du seigneur de mon village natal et j’ai longtemps servi en la chapelle privée de son château. Après la mort du défunt prêtre Jean, le seigneur du lieu m’a nommé à la cure du village. J’ai eu la joie de voir mon église entièrement reconstruite, la précédente était devenue trop petite pour recevoir les fidèles toujours plus nombreux. A mon époque, en effet, les campagnes se couvrent d’une blanche robe d’églises neuves. Sur le tympan de ma nouvelle église, un Dieu sévère est repré-senté, assis sur son trône rendant la justice. De nombreux pèlerins ont apporté leur soutien fi-nancier à la reconstruction car l’église possède un che-veu de saint Nicolas que mon seigneur a ramené d’Italie. Pour les fidèles, les reliques assurent la présence de Dieu. Pour mes besoins, les paysans me donnent une part de leur récolte et entretiennent la vigne qui me pro-cure le vin pour toutes les messes de la journée. L’évêque, Odon, est venu visiter ma paroisse l’été dernier. Il m’a exhorté à répandre la parole de Dieu au-près de mes ouailles. Le troupeau d’âmes qui m’est confié croit en Dieu mais il redoute aussi le Diable et les démons qui menacent son salut. Il craint la fin des temps comme l’annonce le livre de l’Apocalypse de saint Jean. À ma mort, je serai enterré dans mon église près de l’autel dans l’attente de la Résurrection. »

►Un prêtre normand sur la Tapisserie de Bayeux [scène n°15]. Il porte la tonsure.

▲Des prêtres anglais accompagnent les funérailles du roi Édouard le Confesseur [scènes 27-28]

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s. Moi, Arnoul, prêtre d’une paroisse normande,

à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

L’Église de Normandie

Au sommet de l’Église se trouve le pape qui siège à Rome. Théoriquement les évêques dans chaque dio-cèse, dépendent de lui. A l’origine, ils étaient désignés par le peuple et le clergé local. Cependant, à partir du IXe siè-cle, ce sont les princes territoriaux (ducs, comtes,…) qui les désignent très souvent dans leur propre famille. Par-fois même, ces évêques se succèdent de père en fils. En effet, la règle du célibat des clercs n’est plus appliquée et les biens qui dépendent des évêchés attirent les convoiti-ses. Odon, évêque de Bayeux, est par exemple le frère de Guillaume le Conquérant. La religion dirigée par des hom-mes peu instruits s’en ressent, surtout dans les campa-gnes. Le peuple de cette époque est attiré par le merveil-leux et le surnaturel d’où la forme que prend alors le culte des saints et des reliques, recours désespéré et miracu-leux. Sous le règne de Guillaume le Conquérant, on as-siste à une reprise en main de l’Église normande avec la désignation d’évêques compétents issus le plus souvent des monastères. À la base, on trouve le prêtre qui dessert la pa-roisse, c’est-à-dire le village. Son existence est assurée par les villageois. Il vit au milieu de la communauté rurale et en est originaire généralement. Vers l’an 1000, sous l’influence de l’Église et face aux guerres privées entre seigneurs, l’idée de paix fait son chemin dans les esprits. Cela aboutit au XIe siècle à la mise en place de la « Paix de Dieu » destinée à protéger les clercs, les paysans et les marchands des violences de cette époque, ou de l’instauration de la « Trêve de Dieu » qui interdit la guerre privée durant certaines périodes. Qui menaçait la paix pouvait être maudit voire exilé.

[scène n°15]

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▲ Sur la Tapisserie de Bayeux dont le support est une toile de lin, une plante textile cultivée en Normandie, on voit une scène de labours, de semailles et de hersage. La charrue est équipée d’un soc et d’un versoir qui retourne la terre. La herse qui casse les mottes de terre recouvre les graines. Un paysan chasse les oiseaux pillards avec une fronde. [bordure de la scène n°10 de la Tapisserie de Bayeux].

Moi, Geoffroy le Roux, paysan en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, GEOFFROY…

« Je m’appelle Geoffroy ; mon surnom est « le Roux » à cause de la cou-leur de mes cheveux. Je suis un « homme libre » (un vilain) et non un serf atta-ché à une terre. J’habite un pays de plaine et je suis laboureur, c’est-à-dire que je possède un cheval de

labour et une charrue. Des brassiers (ou manouvriers) qui ne possèdent que la force de leurs bras travaillent pour moi au moment des gros travaux agricoles (les labours ou les moissons par exemple…) Je travaille très dur pour assurer l’existence des miens. Parfois, quand l’été est trop pluvieux, la récolte est gâchée, et souvent la famine nous guette durant les mois d’hiver. Des nombreux enfants que j’ai eus, seuls deux ont survécu aux épidémies, aux disettes (manque de nourriture) et aux misères de ce temps. Je dépends du seigneur du château voisin qui me protège et qui possède la terre que je cultive. Je lui dois des redevances (impôts) en nature (blé, volaille…) et en argent ainsi que les corvées (travail gratuit pour l’entretien du château et des terres du seigneur…). Je dois également payer pour utiliser le moulin à eau, le pressoir à vin et le four qui appartiennent au seigneur. Je crois en Dieu et j’obéis aux règles de vie rap-pelées par le prêtre de ma paroisse (territoire du vil-lage) à qui je donne une partie de mes récoltes pour assurer sa subsistance. »

L’agriculture au haut Moyen Âge

Au Moyen Âge, l’agriculture est la base de la société toute entière. 80% de la population vit à la campagne. La possession de la terre fonde la richesse des hommes. En Normandie, les plaines sont densément peuplées et les villages sont plus nombreux qu’aujourd’hui. Les cultu-res sont essentiellement des céréales, surtout le froment (blé), nourriture de base à l’époque et consommé sous la forme de pain ou de bouillies. Le seigle, l’avoine et le sarra-sin sont cultivés dans une moindre mesure. Le grain de l’orge fournit la boisson de l’époque : la cervoise. Le bocage et les zones forestières, plus étendues qu’aujourd’hui, sont moins peuplés et sont exploités pour l’élevage. C’est là qu’on fabrique le fromage, qu’on récolte le miel (seul produit sucrant), les fruits à boissons, le tanin (écorce de chêne pour tanner du cuir) et bien sûr le bois. La mise en culture de ces zones s’accélère entre le XIe et le XIIIe siècle sous la pression d’une augmentation de la population due à l’amélioration du rendement des surfa-ces cultivées. Des progrès techniques sont apparus : l’a-doption de la charrue à versoir et à roue, l’invention de la herse, la généralisation des outils en métal et la construc-tion des premiers moulins à eau, apparus dès le Xe siècle, suivis de celles des moulins à vent ont entraîné une diminu-tion notable des famines. À cette époque, en Normandie, le cheval, doté du nouveau collier d’épaule, devient l’animal de labour au détriment du bœuf. Au XIe siècle, on assiste aussi à un radoucissement du climat qui permet la culture de la vigne dans la vallée de la Seine, sur les coteaux d’Argences et près d’Avranches. Le cidre, alors guère apprécié, ne deviendra une boisson courante qu’à partir du XIVe siècle.

► Une maison paysanne : on remarque l’ab-sence d’ouvertu-res. Un trou dans le toit permet d’évacuer la fu-mée, il n’y a pas de cheminée. [scène n°41 de la Tapisserie de

Bayeux]

Un progrès : la charrue à versoir

les mancherons

Le coutre entaille le sol. les roues

L’avant-train

Le soc à versoir retourne la terre.

[scène

s n°40

-41]

[scène

bordu

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Moi, Gilbert, artisan en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, GILBERT…

« Je m’appelle Gilbert le pelletier, je suis un artisan. J’exerce mon métier dans le « bourg » de Falaise. J’ai d’ailleurs bien connu Fulbert le corroyeur, père de la belle Arlette, la mère de notre duc Guillaume. Comme lui, je tanne et je travaille le cuir aidé par mes ouvriers et mes

apprentis et je le vends dans ma boutique en ville car je suis aussi un marchand, un commerçant, un « bourgeois ». À mon époque, l’économie entière repose sur la production agricole. La ville n’a pas l’organisation qu’elle connaîtra aux siècles suivants. Ma bonne ville de Falaise appartient au duc de Normandie, il y possède son château et y exerce ses droits. Ce « bourg » est entourée d’un rem-part fait d’une enceinte en bois qui est progressivement remplacée par de la pierre. Il existe encore de nombreux champs cultivés et non construits dans cette cité. Pour les besoins de ma profession, je suis un maître-tanneur, j’ai installé mon atelier près de la rivière. Ce quartier construit en dehors du rempart s’appelle un « faubourg ». Un autre faubourg, celui de Guibray au sud de la ville, édifié autour de son église, est le siège d’une foire qui attire de nom-breux marchands. Le reste du temps, les paysans des en-virons apportent leurs produits au marché de la ville. Parfois, à la belle saison, je me déplace pour vendre mes cuirs mais les routes sont peu sûres, mal entretenues et des péages nombreux augmentent le prix de mes mar-chandises. Au mieux, mes ânes parcourent-ils 4 lieues par jour [1 lieue = environ 4 km]. Je croise beaucoup de pèle-rins, d’artisans itinérants dont de nombreux forgerons qui fabriquent armes et outils agricoles à qui le leur demande et d’artisans-bâtisseurs (maçons) qui rejoignent le chantier d’une nouvelle église.»

L’essor des villes au Moyen Âge

Les bourgs du XIe siècle ne sont pas encore vrai-ment des villes, la plupart des hommes à cette époque ont surtout des activités agricoles. Progressivement, les acti-vités commerciales vont se structurer et la notion d’arti-san, personne qui exerce un métier manuel, apparaître. Par la suite, pour se protéger, les villes s’entoure-ront de remparts. Les rues sont étroites et malpropres, sans égouts, ni trottoirs. Les épidémies (peste) sont fré-quentes ainsi que les incendies car les maisons sont construites en bois. Les professions qui ont besoin d’eau et de place comme les drapiers et les tanneurs dont l’activité produit de fortes odeurs, s’installent sur la rivière. Les autres oc-cupent le centre du bourg : les orfèvres qui créent les bi-joux, les changeurs qui battent les monnaies et les forge-rons qui fabriquent les armes et les socs de charrues. Ces bourgeois-artisans sont des commerçants qui vivent des échanges leur permettant de réaliser des bénéfices. Dans certaines villes s’installent des marchés qui deviendront périodiques et seront l’embryon de foires où se rencontreront les négociants par la suite. Au XIIIe siècle, dans certaines villes, les bourgeois obtiendront des chartes de leur seigneur leur donnant des libertés et diminuant leurs charges. D’autres, les Commu-nes, obtiendront le droit de se gouverner elles-mêmes.

▲Le besoin d’armes toujours plus important favorise le métier d’artisan-forgeron [scène n°37].

▼Les artisans-bâtisseurs se déplacent pour construire en pierre les nouvelles églises. [scène n°26].

▲Dans les ports, on trouve des artisans-charpentiers de marine [scène n°36]

[scène

n°36]

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Caen : À partir de 1050, le développement des bourgs de Caen voulu par le duc Guillaume est dû à trois facteurs : la construction d’une place forte militaire, la présence spi-rituelle de deux abbayes et la facilité des communications qui favorisent les échanges commerciaux. De nombreux artisans-commerçants s’installent ainsi à l’abri du château.

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à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, ADÈLE…

« Je m’appelle Adèle. Je porte le même prénom que ma marraine. Je suis la fille du seigneur d’Ambières. Au sortir de mon adolescence, mon père a choisi lui-même mon époux le noble sire de Sou-cy. Je n’ai rien eu à dire

quant au choix de mon mari et on n’a pas tenu compte de mes sentiments. Ce ma-riage a réjoui mon père et mes deux frères. En effet, me trouvant mariée, je n’ai plus aucun droit sur l’héri-tage de mes parents, les biens restant ainsi dans la même famille. Cependant, mon père m’a accordé une dot : des meubles, de la vaisselle et des vêtements. Le jour de mon mariage il m’a aussi donné un bouquet de roses avant de m’abandonner aux mains de mon époux bien plus âgé que moi. Avant le banquet et les réjouissances familiales, le chapelain a donné sa bénédiction nuptiale et désor-mais je suis soumise à l’autorité de mon époux. Si celui-ci meurt et que je n’aie pas eu d’enfant, ce seront mes frères qui auront autorité sur moi et qui devront me trouver un nouvel époux. Je passe mes journées au manoir de Soucy où je surveille la gestion de ma maison. Je confectionne moi-même mes vêtements : robes, longs manteaux et voiles qui couvrent ma tête et mes épaules en songeant aux douces histoires d’amour que des saltimbanques m’ont raconté pendant que mon époux vaque sans répit à ses activités : la chasse, l’administration du domaine et les chicanes avec ses voisins. »

La condition de la femme en Normandie

La femme en Normandie passe de la tutelle de son père à celle de son époux. Elle devait obéir à son mari et il convenait « qu’elle lui portât révérence comme à son seigneur et maître. » Celui-ci a le droit de la battre « raisonnablement » toutefois sans aller jusqu’à lui crever un œil, casser un membre ou faire couler son sang « grandement » ! Sou-mise totalement, seuls les excès répétés du conjoint peu-vent conduire l’épouse à faire appel à la justice ducale au nom de la protection due aux faibles. Si l’épouse trompe son mari, il peut la tuer ou l’enfermer jusqu’à sa mort. Le mari dispose à son gré de la dot de sa femme : espèces et meubles. Il gère les biens mobiliers apportés : terres et maisons qui restent cependant la propriété de l’épouse qui, devenue veuve, les conservera. Mariée, la femme a cependant le droit d’agir, pro-mettre, garantir, prêter serment, vendre mais il lui faut l’autorisation de son mari pour tous les actes qu’elle sou-haite passer. Si son époux devient fou, est absent, parti à la guerre ou emprisonné, elle est capable de gérer les biens communs d’autant que le plus souvent elle s’occupe déjà de la direction quotidienne du ménage. Si elle devient veuve, elle administre ses biens pro-pres librement et jouit de certains droits dont le douaire c’est-à-dire la disposition d’un tiers des biens du défunt jusqu’à son propre décès.

▲ « Où un clerc et Ælfgyva. » On voit dans cette scène un clerc portant la tonsure donner une gifle à la mystérieuse Ælfgyva.

Celle-ci est vêtue d’un long manteau et d’un voile. [scène n°15]

▲ La reine Édith pleure la mort de son mari, Édouard. On ne trouve que trois femmes représentées dans la bande centrale de la Tapisserie de Bayeux : Ælfgyva, la reine Édith et une Anglaise chassée de sa maison, voir à « Moi, Richard… ». [scène n°28]

[scène n°47]

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à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

MOI, RICHARD…

« Je m’appelle Richard. J’ignore mon âge car à mon époque on ne s’en soucie guère, j’ai peut-être entre 9 et 10 ans. Seuls les moines de l’abbaye tiennent le compte des heures, des jours et des années qui passent. Ma mère est morte l’année

dernière en mettant au monde son dixième enfant. De ceux-ci, ma sœur aînée et moi-même avons seuls survécu aux maladies et à la disette. Mon père est très âgé, il a un peu plus de 40 ans et je dois lui succéder comme meunier au moulin du village. Nous travaillons pour le seigneur du château. Ce moulin à eau, comme le four et le pressoir, appar-tient au châtelain. La construction de ce moulin lui a coûté fort cher : les forgerons ont forgé les rouages, les tailleurs de pierre ont taillé les meules et les charpentiers ont assemblé la roue. Les paysans du village, au cours de corvées, ont aménagé la rivière, creusé le bief (le canal d’arrivée d’eau) et travaillé à la construction du moulin. Tous les habitants de la seigneurie qui regroupe plusieurs hameaux doivent appor-ter leur blé au moulin pour le faire moudre. Mon père en garde une partie pour le seigneur qui se rembourse ainsi. J’aide mon père dans son travail, je ne sais ni lire ni écrire mais je sais compter et mon père me confie son âne pour transporter les sacs de farine de froment. Cela me per-met de connaître tous les gens du village. Les enfants d’ici, comme ceux du bourg où je vais parfois, travaillent dur, du lever au coucher du soleil. Riches comme pauvres, nous sommes habillés comme nos pa-rents : un bliaud ou tunique en laine qui descend jusqu’au genou, serré à la taille par une ceinture. Il recouvre en grande partie des braies courtes (pantalon). Aux pieds, nous portons chausses et chaussures. Grâce à la rivière, nous mangeons beaucoup de pois-sons mais rarement de la viande, surtout de porc. Le plus souvent, nous nous contentons de bouillies de céréales ou de légumes. En période de disette, comme les plus pauvres, nous mangeons de la farine de gland. Le soir, couché dans le lit familial, je me demande ce qu’il y a au-delà du territoire de la seigneurie... »

L’espérance de vie au Moyen Âge

La population d’Europe occidentale croit lente-ment du XIe au XIIIe siècle : en l’an 1000, on l’estime à 42 millions d’habitants ; en 1050 : 46 millions ; en 1100 : 48 millions ; en 1200 : 64 millions ; en 1250 : 69 millions ; en 1300 : 73 millions [ce lent essor se fera au détriment de la forêt qui couvre vers l’an 1000 les 2/3 de la France et de l’Angleterre]. A cette époque, la mortalité infantile opère une impitoyable sélection naturelle. Les raisons en sont la disette (insuffisance de nourriture) et les maladies. En-tre 970 et 1040, un moine contemporain, Raoul le Gla-bre, compte 48 années de disette. A cela s’ajoutent les fréquentes épidémies infectieuses désignées alors sous le nom vague de « peste ». Pour ceux qui passent le cap de l’adolescence, l’espérance de vie demeure médiocre : on est vieux à 40 ans et on meurt épuisé à 60 ! L’homme de cette époque est pessimiste. La reli-gion exalte l’idéal du pauvre supportant la misère et pour qui s’ouvriront plus vite les portes du Paradis. La notion de progrès est inconcevable. La vision de la mort fait partie de la vie, seul l’homme d’église, le clerc ou le moine, ont le temps de se soucier de son sens.

◄ Les funérailles du roi Édouard le 6 janvier 1066. Deux enfants, sonneurs de tintenelles, accompagnent les porteurs. [scène n°26]

▲ Les Normands incendient une maison anglaise. Une dame tient son enfant par la main. Rudes lois de la guerre ! [scène n°47]

[scène

n°47]

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Choix de 10 questions

1. Quel est l’âge de Guillaume au moment de la conquête de l’Angleterre ? 2. Quelle est la situation du duché de Normandie en 1066 ? 3. Combien de temps s’est écoulé entre le débar-quement de l’armée normande à Pevensey et le cou-ronnement de Guillaume à Westminster ? 4. Qui a tenté d’envahir l’Angleterre peu de temps avant le débarquement de l’armée normande ? 5. Quelles conséquences cela a-t-il pu avoir sur les soldats de l’armée du roi Harold ? 6. Quels sont les arguments de Guillaume, duc de Normandie, pour devenir roi d’Angleterre ? 7. Quel important personnage soutient Guil-laume ? Quelle est son influence ? 8. Comment appelle-t-on quelqu’un qui ne res-pecte pas un serment ? 9. À ton avis, pourquoi Guillaume a-t-il choisi le jour de Noël pour se faire couronner roi d’Angleterre ? 10. Comment les hommes de l’époque de Guil-laume ont-ils pu considérer sa victoire sur Harold ?

Pistes de travail

A. Faire un tableau chronologique de l’année 1066 à partir des dates extraites du document. B. En recherchant dans un dictionnaire ou un

atlas, tracer sur la carte l’itinéraire de l’expédition militaire de Guillaume devenu le « Conquérant ».

Moi, Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Moi, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Pourquoi Édouard a-t-il été surnommé le « Confesseur » ? 2. Qu’a-t-il fait reconstruire ? 3. En quelle année est-il né ? 4. Quel lien de parenté a-t-il avec Harold ? 5. Quel est le nom du conseil qui élit le roi ? 6. Quels sont les droits du roi d’Angleterre ? 7. Pour quelles raisons Édouard souhaite-t-il que le duc de Normandie lui succède sur le trône ? 8. Qui est allé en Normandie confirmer ce choix ? 9. D’après ce que dit Édouard, est-on sûr que le duc Guillaume lui succédera bien après sa mort ? 10. Dresse le portrait du roi Édouard en regar-dant sa représentation sur la Tapisserie de Bayeux.

Pistes de travail

A. La superficie de la Normandie est de 30.000 km² et sa population, au XIIe siècle, est d’environ 700.000 habitants. Sur une feuille de classeur, prends un carreau pour 10.000 km² et un carreau pour 100.000 habitants puis compare la superficie et la population de l’Angleterre (à voir sur le document) et de la Normandie.

B. La monarchie anglaise du IXe au XIe siècle est élective. Après avoir observé l’arbre généalogique de ces rois ci-dessous, observe les dates de leur règne. Écris sur une feuille la chronologie de ces rois en indiquant leur origine : anglo-saxonne ou danoise.

Édouard l’Ancien Angl. : 899-924

Duché de Normandie

Royaume d’Angleterre

(St.) Alfred le Grand Angl. : 878-899

Edmond II Côte de fer

Angl.1016-1017

Athelstan Angl.: 925-940

Edgar le Pacifique Angl. : 959-975

Edmond Ier Angl.: 940-946

Edred Angl: 946-955

Edwy Angl.: 955-959

(St.) Édouard le Martyr

Angl.: 975-978

(St.) Édouard le Confesseur

Angl.1042-1066

Ethelred II le Malavisé

Angl.:978-1016

Harthaknut le Hardi

Dan. :1035-1042 Angl. : 1040-1042

Emma de Normandie Fille du duc Richard

Ier, duc de Normandie

Harold Ier Pied de lièvre

Angl. : 1035-1040

Canut le Grand Angl.1016-1035 Dan. 1018-1035

Sven Ier

Barbe fourchue Dan. 986-1014 Angl1013-1014

ROIS ANGLO-SAXONS ROIS DANOIS

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Angl.: roi d’Angleterre Dan. : roi de Danemark

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Moi, Odon de Conteville, évêque en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Moi, Harold de Wessex, nouveau roi d’Angleterre, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Qu’est-ce qu’un « earl » en Angleterre ? 2. Quel était le lien de parenté entre le roi Édouard le Confesseur et Harold de Wessex ? 3. Comment s’appelle le conseil de notables qui approuve le choix du successeur du roi d’Angleterre ? 4. Quel reproche fait Guillaume, duc de Norman-die, au nouveau roi d’Angleterre, Harold ? 5. Sur combien de reliquaires voit-on Harold prê-ter serment à Bayeux ? (photo de la Tapisserie de Bayeux) 6. Comment les contemporains de Guillaume ont-ils pu voir sa victoire sur Harold lors de la bataille de Hastings en 1066 ? C’est ce que voudrait montrer la fameuse Tapisserie de Bayeux... 7. À quelle date précise est mort le roi d’Angle-terre Édouard le Confesseur ? Relis bien le texte... 8. Quel personnage a couronné roi, Harold de Wessex ? Quelle était sa fonction ? 9. En quelle année « l’earl » Harold de Wessex a-t-il effectué un voyage en Normandie ? Pourquoi ? 10. Pourquoi Harold considère-t-il que le serment qu’il a prêté devant Guillaume n’est pas valable ?

Pistes de travail

A. Rédige un texte décrivant Harold devenu roi d’Angleterre en observant la photo extraite de la Tapis-serie de Bayeux le montrant assis sur le trône anglais. B. Trace sur la carte l’itinéraire du voyage de Ha-rold de Wessex en Normandie. Parti du palais royal de Winchester, l’aller-retour se fera du village de Bosham.

Choix de 10 questions

1. Quel lien de parenté existe-t-il entre Odon de Conteville, et le duc de Normandie, Guillaume ? 2. Quel est le titre d’Odon ? Depuis quand oc-cupe-t-il cette fonction ? 3. Quel monument a-t-il fait reconstruire ? Quand celui-ci a-t-il été achevé ? 4. Quel a été le rôle et la participation d’Odon, lors de la conquête de l’Angleterre par les Normands ? 5. Quelle œuvre d’art, véritable témoignage his-torique, Odon aurait-il fait réaliser après 1066 ? 5. Pourquoi cette œuvre a-t-elle été réalisée ? 6. Par qui et où aurait été réalisée cette œuvre ? 7. En quelle année et en quel lieu cette œuvre aurait-elle été exposée pour la première fois ? 8. Quelle a été la récompense d’Odon pour sa participation à l’expédition normande de 1066 ? 9. Pourquoi Guillaume, duc de Normandie et roi d’Angleterre, a-t-il fait emprisonner Odon en 1082 ? 10. À quel âge et en quelle ville est mort Odon de Conteville ? Que faisait-il là ?

Pistes de travail

A. Coche les cases dont les affirmations sont vraies.

□ Odon est un évêque. □ Odon est un noble.

□ Odon est aussi un militaire. □ Odon est un duc.

□ Odon est un comte □ Odon est Normand

□ Odon est marié □ Odon appartient au clergé

□ Odon est un bâtisseur d’église. □ Odon est Anglais.

□ Odon appartient à la famille du duc de Normandie.

□ Odon est devenu roi d’Angleterre en 1066.

B. Avec les informations du texte, complète cet arbre généalogique.

Duché de Normandie

Royaume d’Angleterre Bosham

Ponthieu

Rouen

Bretagne

Bayeux

Winchester

Manche

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Le duc de Normandie

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Odon de Conteville (1036-1097)

Évêque de Bayeux

mariage hors mariage

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Moi, Guy, comte du Ponthieu, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Moi, Robert de Conteville, comte en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Quel était le titre de Robert de Conteville ? 2. Quel est le lien de parenté entre Robert de Conteville et le duc Guillaume de Normandie ? 3. Que doit Robert, en tant que vassal, au duc Guillaume ? 4. Pourquoi Guillaume réunit-il tous ses vassaux au château de Bonneville-sur-Touques, au début de l’année 1066 ? 5. Combien de navires Robert fournit-il pour l’ex-pédition de Guillaume le Conquérant en Angleterre ? 6. Comment s’appelle l’acte écrit qui rend officiel une donation de terre ? 7. Quel est le rôle d’un comte ou d’un vicomte ? 8. a) Quels sont les droits militaires du duc ? b) Quels sont ses droits judiciaires ? c) Quels sont ses droits économiques ? 9. Quelle autorité a le duc de Normandie sur le clergé de son duché (sur les évêques et les abbés) ? 10. Quelle sera la récompense de Robert pour avoir aidé Guillaume à conquérir le royaume anglais ?

Pistes de travail

A. Recopie le tableau suivant et fais la liste des pouvoirs du duc de Normandie par thème.

Choix de 10 questions

1. Quelle est la fonction de Guy de Ponthieu ? 2. Où se trouve la région du Ponthieu ? 3. Quelles différences dans la mode relèves-tu dans le texte entre les Anglais et les gens du continent : les Normands et les autres Français ? 4. Quelles sont les obligations de Guy vis-à-vis de son puissant voisin, le duc de Normandie ? 5. Que s’est-il passé quand l’Anglais Harold a posé le pied sur une plage du Ponthieu ? 6. Qu’a dû faire Guy quand Guillaume a été pré-venu de la présence de Harold dans le Ponthieu ? 7. Quelle est la grande opération militaire du rè-gne de Guillaume le Conquérant ? Précise l’année. 8. Que fait le duc de Normandie, Guillaume, pour se protéger de ses voisins ? 9. L’Angleterre conquise par Guillaume est-elle restée en paix ? Si non, qu’a dû faire le nouveau roi ? 10. Est-ce que Guy de Ponthieu a su par la suite ce que signifiait la présence de Harold en Normandie en 1064 ?

Pistes de travail

A. Fais le portrait de l’Anglais, Harold,

et du Normand, Guillaume.

B. À l’aide d’un dictionnaire, situe les « pays » soulignés dans le texte « Guillaume et la guerre ».

Pouvoir judiciaire

Pouvoir

économique

Pouvoir militaire

Pouvoir

administratif

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B. Observe l’extrait de la Tapisserie de Bayeux montrant les trois frères [scène n°44]. Décris cette scène en identifiant les « rôles » de ces 3 personna-ges : celui qui commande, celui qui conseille, celui qui

est prêt au combat… Fais leur portrait, décris leurs vêtements et leurs gestes. Si besoin, fais les parler...

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Val-ès-Dunes

Varaville

Dinan

Dol

Hastings

Mantes Évreux

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Pistes de travail

A. Recopie dans un tableau la liste des devoirs mutuels (dans les deux sens) d’un seigneur puissant et d’un seigneur moins puissant, le vassal du premier.

B. Quelles sont les corvées évoquées par les dessins ci-dessous. Recherche d’autres exemples dans différents documents (dictionnaires, encyclopédies…).

Moi, Arnoul, prêtre d’une paroisse normande, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Moi, Raoul de Torny, chevalier et seigneur normand, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Par définition, qu’est-ce qu’un chevalier ? 2. Comment s’appelle la cérémonie au cours de laquelle un chevalier devient le vassal d’un seigneur plus puissant ? 3. Que doit faire le vassal au cours de cette céré-monie solennelle ? 4. Que donne le seigneur à son vassal ? Com-ment s’appelle ce don ? Comment se nomme cet acte ? 5. A l’issue de cette cérémonie, le vassal devient le possesseur d’une terre : c’est un seigneur. Quels sont l’outil et le symbole de son pouvoir sur sa seigneurie ? 6. Comment s’appelle le service d’aide militaire que doit le vassal à son seigneur ? Quelle est sa durée ? 7. Comment s’appelle ce système qui lie un homme à un autre homme ? 8. Si le vassal trahit son seigneur, que peut-il lui arriver ? 9. Quels sont les droits du seigneur sur les hom-mes qui vivent sur sa terre ? 10. Quelles sont les corvées que peut demander un seigneur aux hommes qui vivent sur sa terre ?

Choix de 10 questions

1. Qui est le chef de l’Église chrétienne ? Où ré-side-t-il ? 2. Qui sont les religieux qui se trouvent à la tête des diocèses ? 3. Comment appelle-t-on le territoire du village dont le prêtre a la responsabilité ? 4. Quel est l’élément physique par lequel on re-connaît un prêtre, un membre du clergé, un religieux ? 5. Au XIe siècle, on assiste à la construction en pierre de nombreux bâtiments, lesquels ? 6. Quels sont les moyens de subsistance (pour assurer son existence) d’un prêtre ? 7. Quelles sont les croyances religieuses à cette époque ? 8. Quels objets sacrés sont conservés dans cer-taines églises dont on espère obtenir des miracles ? 9. Comment appelle-t-on les fidèles qui viennent parfois de très loin pour vénérer ces objets ? 10. Comment nomme-t-on les périodes de paix imposées par l’Église chrétienne du Moyen Âge ?

Pistes de travail

A. Recopie et complète ce tableau montrant l’organisation de l’Église chrétienne.

B. Observe et décris le dessin ci-dessous.

SEIGNEUR PUISSANT

SEIGNEUR MOINS PUISSANT

le vassal

Il doit : → ………. → ………. → ………. → ……….

Il doit : → ………. → ………. → ………. → ……….

► Il est le chef de l’Église chrétienne.

le …………

► Il est à la tête du

………………… l’ ...………

► Il est à la tête de la

………………… le …………

d) Quelle est cette culture ? (un

produit indispensable pour célébrer la messe).

c) À quoi sert ce champ ?

a) Que fait-on ici ? b) Quels sont ces matériaux ?

e) Qui habite ici près de l’église ?

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Pistes de travail

A. Entoure les progrès techniques apparus à partir des Xe et XIe siècles.

Moi, Geoffroy le Roux, paysan en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Quel est l’autre nom de « l’homme libre » ? 2. Qu’est-ce qu’un « laboureur » ? 3. Comment appelle-t-on les paysans qui travail-lent pour le laboureur au moment des gros travaux agri-coles ? Donne les deux noms. 4. Quels sont les risques qui compromettent l’existence du paysan et de sa famille ? 5. En échange de l’utilisation de ses terres et de sa protection que doit donner le paysan au seigneur ?

Fais-en une liste. 6. Sur 100 hommes, combien d’entre eux vivent à la campagne, au Moyen Âge ? 7. Quelles sont les plantes cultivées essentielle-ment à la campagne, au Moyen Âge ? 8. Quels sont les progrès techniques apparus à partir du Xe ou du XIe siècle ? 9. Quelles sont les boissons courantes au XIe siècle ? 10. Donne les noms de deux « gros » travaux agricoles demandant une nombreuse main-d’œuvre ?

Choix de 10 questions

1. Comment appelle-t-on autrement les commer-çants-artisans des villes, des bourgs de l’époque ? 2. Comment se nomment les quartiers des villes construits à l’extérieur des remparts du bourg ? 3. Qui peut-on croiser sur les routes du XIe s. ? 4. Pourquoi les artisans-tanneurs s’installent-ils près de la rivière ? 5. Pour la même raison, quelle autre profession s’installe auprès du cours d’eau ? 6. Quels sont les principaux problèmes des villes au Moyen Âge ? 7. Quel type de manifestation où se rencontrent les marchands, les négociants, va bientôt se tenir à da-tes fixes près des villes ? 8. Pourquoi est-il difficile d’aller vendre ses pro-duits dans d’autres villes durant le Moyen Âge ? 9. Quels sont les trois facteurs qui ont permis le développement de la ville de Caen à partir de 1050 ? 10. Pourquoi, à cette époque, les artisans-forgerons se déplacent-ils souvent ? Même question pour les artisans-bâtisseurs.

Pistes de travail

A. Fais une liste des artisans de cette époque cités dans le document « Moi, Gilbert… ». B. En recherchant dans un dictionnaire, donne une définition de ces autres « métiers » :

le mégissier / le pelletier / le bourrelier / le sellier le corroyeur / le tonnelier / le peaussier /

le savetier / le cordonnier / le foulon / le cabaretier. Parmi ceux-ci, quels sont les artisans qui travaillent le même « matériau », le même produit naturel ? C. En observant la ville d’aujourd’hui, quels autres « métiers » existaient déjà au Moyen Âge ?

D. Observe le document ci-contre. a) Peux-tu dire le nom de cet artisan ? b) Que fabrique-t-il ? c) Pourquoi cette activité est-elle considérée comme très importante ? d) Résume en un court texte tes réponses.

■ le moulin à vent

■ la charrue à versoir (et à roue) ■ le moulin

à eau ■ le tonneau

■ le collier d’épaule ■ la herse

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■ la batteuse ■ le tracteur

la pomme de terre

l’avoine

B. Coche les plantes cultivées au Moyen Âge en France.

l’orge

le seigle

le blé

le sorgho

le maïs

Moi, Gilbert, artisan en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

le riz

le sarrasin

Page 21: Moi,... à l'époque de la Tapisserie de Bayeux CYCLE III Moi, ... à l ...

Moi, Richard, enfant en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Moi, Adèle, femme en Normandie, à l’époque de la Tapisserie de Bayeux

Choix de 10 questions

1. Qui choisit le futur mari de la jeune femme au Moyen Âge ? 2. Comment s’appellent les biens que la jeune épouse apporte à son mari ? 3. Quels sont les biens que la jeune fille peut ap-porter à son époux ? 4. Comment s’appellent les biens dont dispose l’épouse à la mort de son mari ? 5. Que fait la femme mariée en son manoir ? 6. Quels vêtements portent les femmes nobles, à cette époque ? 7. Que peut-il se passer si un mari est mécontent de sa femme ? 8. A quel moment de sa vie la femme normande est-elle la plus libre ? 9. Quelles sont les principales activités du sei-gneur à cette époque ? 10. Combien y-a-t-il de femmes visibles sur la partie centrale de la Tapisserie de Bayeux ? A ton avis, que cela révèle-t-il ?

Pistes de travail

A. Place correctement les noms de vêtements suivants : les chaussures en cuir / la coiffe / la robe / le manteau / le bliaud / l’agrafe / les chausses.

Choix de 10 questions

1. Pourquoi, le jeune Richard ignore-t-il son âge exact ? 2. Pourquoi beaucoup d’enfants mouraient-ils bien avant d’avoir atteint l’âge adulte ? 3. Quel est le travail de Richard ? Quel est son futur métier ? 4. Comment est habillé ce jeune garçon ? 5. Que mange-t-il en général ? 6. A qui appartient le moulin à eau ? Quelles au-tres « constructions » appartiennent aussi à cette per-sonne ? 7. Entre le XIe et le XIIIe siècle qu’arrive-t-il aux forêts d’Europe de l’Ouest ? 8. Quelle obligation ont les paysans vis-à-vis du moulin à eau ? 9. Combien y-a-t-il eu d’années de disette entre 970 et 1040 ? Combien y a-t-il eu de disettes en moyenne du-rant cette période ? [ environ une tous les …. ans ] 10. Quelle vision de leur existence ont les hom-mes de cette époque ?

Pistes de travail

A. Qui fait quoi dans la construction d’un moulin à eau ? Relie par des flèches.

Ils ont construit le moulin. ●

Ils ont assemblé la roue. ● ● les paysans

Ils ont forgé les rouages. ● ● les tailleurs

Ils ont aménagé la rivière. ● ● les charpentiers

Ils ont taillé les meules. ● ● les forgerons

Ils ont creusé le bief (canal). ●

B. Grâce aux chiffres de « L’espérance de vie au Moyen Âge », construis la courbe d’évolution de la population.

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……..……….. Guillaume, duc de Normandie [ scène n°23 ]

Aelfgyva [ scène n°15 ]

B. Fais une liste des biens matériels que la jeune épouse noble peut apporter à son époux.

▼ Millions d’habitants

75 70 65 60 55 50 45 40 Années ► 1000 1050 1100 1150 1200 1250 1300