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CURRICULUM D’APPRENTISSAGE PRODUCTION ET POST PRODUCTION DU RIZ Module 15: Système de Riziculture Intensive (SRI)

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CURRICULUM D’APPRENTISSAGE PRODUCTION ET POST PRODUCTION DU RIZ

Module 15: Système de Riziculture Intensive

(SRI)

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

CRRA Centre Régional de Recherche Agronomique

CVCIFDCIICEM Initiative Intégrée Pour la Croissance Économique au Mali

IP Irrigation de Proximité

PASSIP/GIZ Programme d’Appui au Sous-secteur de l’Irrigation de Proximité

PIV Périmètre Irrigué Villageois

PPU Placement Profond de l’Urée

SRI Système de Riziculture Intensive

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

CRRA Centre Régional de Recherche Agronomique

CVCIFDCIICEM Initiative Intégrée Pour la Croissance Économique au Mali

IP Irrigation de Proximité

PASSIP/GIZ Programme d’Appui au Sous-secteur de l’Irrigation de Proximité

PIV Périmètre Irrigué Villageois

PPU Placement Profond de l’Urée

SRI Système de Riziculture Intensive

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SOMMAIRE SIGLES ET ABRÉVIATIONS....................................................................4

I. INTRODUCTION....................................................................................5

II. OBJECTIFS DU MODULE....................................................................5

III. PUBLIC CIBLE....................................................................................6

IV. DURÉE DU MODULE..........................................................................6

V. DÉROULEMENT..................................................................................6

5.1 Séance de facilitation 1 : Les itinéraires techniques appliqués en SRI en comparaison avec les itinéraires

5.2.Séance de facilitation 2 : les avantages et les contraintes du SRI par rapport aux pratiques conventionnelles

I. INTRODUCTION

Le présent module est le quinzième du CURRICULUM D’APPRENTISSAGE POUR LA PRODUCTION ET POST-PRODUCTION DU RIZ. Il est consacré au système de riziculture intensif. Il s’agit d’une pratique introduite au Mali au début des années 2007. Il contribue à améliorer la production et la productivité du riz à travers des techniques culturales spécifiques. Il comprend deux (2) séances de facilitation :

Séance de facilitation 1 : Les itinéraires techniques appliqués au SRI en comparaison avec les itinéraires de la pratique conventionnelle.

Séance de facilitation 2 : Les avantages et contraintes du SRI par rapport à la pratique conventionnelle

Chaque séance de facilitation comprend les éléments suivants :

Objectifs d’apprentissage Démarche d’animation Temps nécessaire Matériels, appareillages et outillages.

Le rendement moyen du riz en zones irriguée avec maîtrise de l’eau est environ 5 tonnes/ha, en zone pluviale et dans les bas-fonds environ et 1,5 tonnes / ha. Les systèmes de cultures pratiqués (préparation du sol, repiquage, fertilisation, entretien, … etc.) ne permettent pas au riz d’exprimé son vrais potentiel.

Le rendement dépend de plusieurs paramètres parmi lesquels les techniques culturales, la qualité de la semence et la variété utilisée. Pour obtenir un bon rendement, il est important de mieux préparer le sol, repiquer des plants jeunes, réaliser une fertilisation équilibré et efficiente et une irrigation adaptée au besoin de la plante.

Pour impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans la chaîne de valeur riz le SRI a été introduit à travers des programmes et projets de développement. A terme, il permettra d’améliorer la productivité, d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.Il s’agit de produire le riz avec très peu de semences, d’eau, d’engrais, sur un sol riche en matière organique et bien aéré toute chose qui favorise le développement de la plante. Ce module fait le point du processus de mise en œuvre du système de riziculture intensif dans les différentes zones de cultures du riz et son importance par rapport à la pratique conventionnelle.

II. OBJECTIFS DU MODULE

L’objectif général du module est d’amener les apprenants à pratiquer le SRI et expliquer son importance dans la production de riz.

Les objectifs spécifiques sont :

Expliquer le SRI, Décrire les différents itinéraires techniques pratiqués en SRI, Décrire les différentes techniques d’observation et d’analyse des phénomènes observés

pendant les différentes phases phrénologiques ; Décrire l’importance du SRI par rapport à la riziculture conventionnelle.

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I. INTRODUCTION

Le présent module est le quinzième du CURRICULUM D’APPRENTISSAGE POUR LA PRODUCTION ET POST-PRODUCTION DU RIZ. Il est consacré au système de riziculture intensif. Il s’agit d’une pratique introduite au Mali au début des années 2007. Il contribue à améliorer la production et la productivité du riz à travers des techniques culturales spécifiques. Il comprend deux (2) séances de facilitation :

Séance de facilitation 1 : Les itinéraires techniques appliqués au SRI en comparaison avec les itinéraires de la pratique conventionnelle.

Séance de facilitation 2 : Les avantages et contraintes du SRI par rapport à la pratique conventionnelle

Chaque séance de facilitation comprend les éléments suivants :

Objectifs d’apprentissage Démarche d’animation Temps nécessaire Matériels, appareillages et outillages.

Le rendement moyen du riz en zones irriguée avec maîtrise de l’eau est environ 5 tonnes/ha, en zone pluviale et dans les bas-fonds environ et 1,5 tonnes / ha. Les systèmes de cultures pratiqués (préparation du sol, repiquage, fertilisation, entretien, … etc.) ne permettent pas au riz d’exprimé son vrais potentiel.

Le rendement dépend de plusieurs paramètres parmi lesquels les techniques culturales, la qualité de la semence et la variété utilisée. Pour obtenir un bon rendement, il est important de mieux préparer le sol, repiquer des plants jeunes, réaliser une fertilisation équilibré et efficiente et une irrigation adaptée au besoin de la plante.

Pour impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans la chaîne de valeur riz le SRI a été introduit à travers des programmes et projets de développement. A terme, il permettra d’améliorer la productivité, d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.Il s’agit de produire le riz avec très peu de semences, d’eau, d’engrais, sur un sol riche en matière organique et bien aéré toute chose qui favorise le développement de la plante. Ce module fait le point du processus de mise en œuvre du système de riziculture intensif dans les différentes zones de cultures du riz et son importance par rapport à la pratique conventionnelle.

II. OBJECTIFS DU MODULE

L’objectif général du module est d’amener les apprenants à pratiquer le SRI et expliquer son importance dans la production de riz.

Les objectifs spécifiques sont :

Expliquer le SRI, Décrire les différents itinéraires techniques pratiqués en SRI, Décrire les différentes techniques d’observation et d’analyse des phénomènes observés

pendant les différentes phases phrénologiques ; Décrire l’importance du SRI par rapport à la riziculture conventionnelle.

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III. PUBLIC CIBLE

Ce module est destiné acteurs intermédiaires de l’IP (agents du Secteur Agricole, agents des centres de formation agricole et rurale, élus des chambres d’agriculture et membres d’ONG ayant une bonne connaissance de la riziculture dans les bas-fonds, PIV et plaines inondables). Les bénéficiaires sont appelés à former des producteurs.

IV. DURÉE DU MODULE

4 heures Heures

V. DÉROULEMENT

Ouverture officielle du module,

Présentation des participants, facilitateurs,

Élaboration des normes de conduite,

Formulation des attentes des participants,

Présentation du programme et son déroulement :

i) Élaboration des normes de conduite. Il s’agira de lister un certain nombre de normes applicables à tout le monde durant toute la durée du module. Le participant remplira à cet effet la case ci-dessous.

LES NORMES

1.

2.

3.

ii) Formulation des attentes des participants. Le participant écrit dans ce cadre ses attentes et les porte à la connaissance du formateur :

Voici ce que je veux apprendre au cours de cette séance de formation par ordre décroisant

1.

2.

3.

4.

5..

5.1 Séance de facilitation 1 : Les itinéraires techniques appliqués en SRI

en comparaison avec les itinéraires conventionnels

5.1.1 Objectifs d’apprentissage

Au terme de cette séance les apprenants seront capables de :

Définir le SRI ;

Installer une pépinière de riz en SRI ;

Préparer le sol pour la production de riz en SRI ;

Fertiliser le riz en SRI ;

Irriguer le riz,4

Entretenir la parcelle de riz ;

Récolter le riz ;

Différencier le SRI et la pratique conventionnelle.

5.1.2 Démarche d’animation

i) En brainstorming, le facilitateur engage une discussion sur les pratiques en matière de riziculture paysanne au Mali. Il emmène les participants à parler de leurs expériences sur les types de rizicultures, et les itinéraires techniques correspondants (le choix des variétés, préparation du sol, semis, fertilisation, récoltes opération post-récoltes etc. 15mn

ii) Le facilitateur note les informations clés puis poursuit le brainstorming au sujet du En posant les questions suivantes (15mn)

Est-ce que vous avez connu le SRI, si oui, où, quand et comment ?

Comment ils pratiquent le SRI ?

Les différences entre le SRI et la pratique conventionnelle ?

iii) Le facilitateur note les différentes réponses puis il projette un film pédagogique sur le SRI (30mn)

iv) Échange et discussion sur le contenu du film. (15mn)

v) Le facilitateur projette un deuxième film sur la Mécanisation des opérations culturales en SRI.

v) TRAVAUX DE GROUPE ; 30mn

Le facilitateur met en place deux groupes de travail :Chaque groupe aura comme mandat de remplir le tableau intitulé comme ci-dessous

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5.1 Séance de facilitation 1 : Les itinéraires techniques appliqués en SRI

en comparaison avec les itinéraires conventionnels

5.1.1 Objectifs d’apprentissage

Au terme de cette séance les apprenants seront capables de :

Définir le SRI ;

Installer une pépinière de riz en SRI ;

Préparer le sol pour la production de riz en SRI ;

Fertiliser le riz en SRI ;

Irriguer le riz,4

Entretenir la parcelle de riz ;

Récolter le riz ;

Différencier le SRI et la pratique conventionnelle.

5.1.2 Démarche d’animation

i) En brainstorming, le facilitateur engage une discussion sur les pratiques en matière de riziculture paysanne au Mali. Il emmène les participants à parler de leurs expériences sur les types de rizicultures, et les itinéraires techniques correspondants (le choix des variétés, préparation du sol, semis, fertilisation, récoltes opération post-récoltes etc. 15mn

ii) Le facilitateur note les informations clés puis poursuit le brainstorming au sujet du En posant les questions suivantes (15mn)

Est-ce que vous avez connu le SRI, si oui, où, quand et comment ?

Comment ils pratiquent le SRI ?

Les différences entre le SRI et la pratique conventionnelle ?

iii) Le facilitateur note les différentes réponses puis il projette un film pédagogique sur le SRI (30mn)

iv) Échange et discussion sur le contenu du film. (15mn)

v) Le facilitateur projette un deuxième film sur la Mécanisation des opérations culturales en SRI.

v) TRAVAUX DE GROUPE ; 30mn

Le facilitateur met en place deux groupes de travail :Chaque groupe aura comme mandat de remplir le tableau intitulé comme ci-dessous

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Groupe 1

Opération SRI pluvial Pratique conventionnelle

Groupe 2

Opération SRI irrigué Pratique conventionnelle

v) Restitution des travaux de groupe (30mn)

En plénière, chaque groupe expose son résultat :Après échanges et discussions sur les deux résultats, le facilitateur présente

5.1.3 Évaluation

À la fin de la séance le facilitateur pose des questions pour se faire une idée des connaissances acquises par les apprenants : Qu’est-ce que le SRI ? Quels sont les itinéraires techniques spécifiques au SRI, quelles sont les différences avec la pratique conventionnelle ?

5.1.4 Temps nécessaire

Le temps estimé pour cette séance est de 2 heures.

5.1.5 Matériels, appareillages et outillages

Les photos, fiches techniques, diapositives, vidéoprojecteur, ordinateur, tableau noir, craie de différentes couleurs, papier kraft, films.

Références techniques

1. Définition du SRI

Figure1: parcelles SRI

Le SRI est une combinaison des éléments de la relation sol-eau-plante-lumière de manière harmonieuse permettant à la plante d’exprimer son potentiel de production caché par les pratiques inappropriées. En terme pratique, il s’agit de produire le riz avec très peu de semences, d’eau, d’engrais, sur un sol riche en matière organique et bien aéré ; toute chose qui favorise l’accroissement significatif du rendement.

Certaines pratiques qui ont été faites depuis des d’années par des paysans à travers le monde pour planter le riz ont malheureusement réduit le potentiel naturel du riz. Le système d’intensification du riz améliore la technique actuelle de la riziculture en rendant au riz ses possibilités de production maximale.

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2. La préparation du sol en SRI

Figure 2: Opération de labour

Le SRI exige une bonne préparation du sol à cause du développement spectaculaire des racines. Les premiers 20 cm du sol doivent être bien ameublis.

Les différentes opérations sont : Labour de la Parcelle, Mise en boue Nivellement de la surface Planage

Différentes opérations débutent un mois à l’avance et doivent finir une semaine avant le repiquage. Le nivèlement de la parcelle doit être bien fait car le système d’irrigation est l’alternance de l’irrigation et le desséchement de la parcelle. On peut utiliser les équipements ordinaires, la barre de planage ou le motoculteur.

Figure 3: Mise en boue

3. La fertilisation en SRI

Application de la fumure organique

La fertilisation est fondamentalement basée sur l’utilisation en quantité de la fumure organique. On recommande d’appliquer 10-15 tonnes /ha. Il est souhaitable de ne dépasser ce dosage au risque de provoquer la verse et le développement végétatif plus important au détriment des graines. La fumure organique enrichit le sol et améliore sa structure, surtout dans les périmètres irrigués où le lessivage du sol est très important par la quantité d’eau utilisée et mal drainée. Les éléments nutritifs sont retenus et mis facilement à la disposition de la plante. La fumure est appliquée avant le labour qui permet son enfouissement dans le sol.

Figure 4: Compost bien décomposé : source CVC USAID

Figure 5 : Application de la FO avant le labour 10-15T/ha

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Application de la fumure minérale

La fumure minérale est utilisée seulement pour corriger les déficits nutritionnels. Dans la pratique, la dose d’engrais à apporter est de 1/3 à 1/2 des quantités habituelles.

Le Placement profond de l’Urée (cf. module PPU)

Figure 6: granulée d’urée source CVC

Le Placement profond de l’urée (PPU) est une technique appliqué dans la fertilisation en SRI. Au Mali, cette technique est vulgarisée par IFDC en partenariat avec l’USAID et le Centre d’Innovation Verte du PASSIP/GIZ, cette technique consiste à placer l’urée granulée (fait à partir d’une presse) dans une profondeur superficielle de 7-10 cm entre 4 poquets de riz. L’application se fait à partir de 7 jours après le repiquage. Le travail est facilité dans le cas du SRI où les plants sont en ligne. Sur 1 ha on pourrait mettre environ 70 Kg d’urée avec les granulés de 1,8gr/ha soit une économie d’environ 65% (selon la fiche technique IFDC).

Enfouissement des granules

7 à 10 jours après le repiquage ou 2 semaines après semis direct.

7 à 10 cm de profondeur.

Un granule entre 4 poquets.

Un granule nourrit 4 poquets, soit 50 cm entre les lignes (cas du SRI). Ce qui correspond à une dose de 72 kg/ha avec les granules de 1,8g et 108 kg/ha avec les granules de 2.7g.

4. Installation de la pépinière

Pépinières Fixes en terre

La pépinière SRI est exactement conçue comme une planche maraîchère avec une largeur de 1 m et une longueur variable de 4 à 10 m. On utilisera 100 m² pour repiquer 10 000 m² soit 1 ha. La planche sera faite de manière à avoir un sol très ameubli, léger, avec une profondeur de 15 cm dépassant la longueur des racines (environ 10cm).

Figure 7 : Parcelle SRI à repiquage manuel 1

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Il serait bon de faire un mélange de sable et de fumure organique en tenant compte des types de sols des périmètres. L’arrosage se fait avec un arrosoir utilisé par les maraîchers. Ainsi, la pépinière doit être située à côté d’un point d’eau. Vu la simplicité de la pépinière, certains producteurs ont commencé à faire des planches à domicile et les transporter dans de petits casiers au champ. Il est important de savoir que le temps de l’enlèvement du plant au repiquage, ne doit pas dépasser plus de 30 minutes. Pour semer la planche on utilisera 8 kg de semence pour repiquer 10 000 m² soit 1ha. On fera le trempage des graines dans de l’eau tiède pendant 24h. Les graines qui surnagent seront mises de côté car constituées de balles vides. On divise la quantité en trois parties : 1/3 pour semer la première moitié et un autre 1/3 pour semer l’autre moitié. Le dernier 1/3 sera utilisé pour corriger les parties vides sur l’ensemble. Le repiquage se faisant avec de petits plants munis de motte de terre, il est indispensable de clairsemer la pépinière.

Figure 8 : parcelles SRI à repiquage manuel 2

À la fin des semis, il s’avère nécessaire de couvrir les graines par un peu de sable, faire le paillage de toute la pépinière et arroser matin et soir. Avec la germination, on enlève progressivement la paille à partir du deuxième jour jusqu’au cinquième. Au stade de 2 feuilles, la plantule a environ 8-10 jours et le repiquage peut commencer.

Pépinières Portables en pots

Avec la faible quantité de semences 8 kg pour repiquer un champ d’un (1) ha et l’exigence de ne pas dépasser 30 minutes entre l’enlèvement du plant et son repiquage, certains producteurs ont introduits les pépinières dans les pots. L’avantage est la possibilité de garder la pépinière à la maison pendant les 10 jours et les amener au champ le jour du repiquage. Le principe du trempage est maintenu. La couche de terre doit être faible pour éviter le poids lourd du pot qui doit être portable. Les pots étant à côté du groupe de repiquage, on enlève juste les plants qui seront repiqués 5 à 15 minutes après. Les pots peuvent être des matériels de récupération comme les bidons de 20 litres….

Figure 9 : Pépinières en pots

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Pépinière pour la Machine TRANSPLANTEUSE

Avec l’introduction des machines pour le repiquage du riz, la pépinière a encore subi des simplifications. En effet, l’épaisseur de terre est de 2 cm. La longueur et la largeur des pépinières doivent correspondent à celles des bacs de la machine dont dispose le producteur. La densité dans ce cas est très élevée avec comme conséquence un gain important en espace.

Préparation Lieu : à côté de l’eau et champ

Dimension : 100m2/ha soit10x10

Parcelle maraîchère

Sol léger avec 15 cm de profondeur bien ameubli.

Semi Pesage et vannage

Trempage 24h dans l’eau

Les graines qui flottent écartées, celles au fond sont utilisées

Quantité 8 Kg/ha SRI

50-60Kg/ha pratiques courantes

Source : CVC USAID

5. Le repiquage en SRI

Pour repiquer, il faut prélever les plants dans la pépinière avec une pelle ou une daba et les mettre à la disposition du groupe qui fait le repiquage. Cette opération ne doit pas dépasser 30 minutes pour éviter le dessèchement des racines. Avant d’enlever les plants, la pépinière doit être suffisamment humide pour éviter d’endommager les racines. ‘’On enlève les plants avec motte de terre, mais on n’arrache pas les plants’’

À partir de 8 à 10 jours la plantule a deux feuilles, l’opération de repiquage peut commencer. Il est bon de savoir que l’âge adulte de la plantule commence vers le quinzième jour (12-15). Le repiquage avant cette date permet à la plante d’exprimer son potentiel de tallage et de développement racinaire. Après cette date comme c’est le cas du trentième jour (30), la capacité de tallage pourrait diminuer de 50% en raison du flétrissement causé par le choc à l’arrachage.

Figure 10 : Opération de repiquage

Figure 11 : Repiquage terminé

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Cette opération de repiquage se fait de manière bien soignée contrairement à la pratique conventionnelle. Le repiquage commence dans le sol boueux et collant sans lame d’eau. Il se fait en ligne à 25cm x 25 cm avec un alignement dans les deux sens à l’aide de corde marquée à 25 cm. Cela donne l’avantage de faire le sarclo-binage dans les deux sens.La plantule sera repiquée avec motte de terre lui permettant de faire la reprise en moins de 6 à 24h contrairement à la technique actuelle où il faut compter 4 à 7 jours avant la reprise. Le plant doit être légèrement glissé dans la boue sous forme de L au lieu de J avec la pratique courante.Après le repiquage, la parcelle doit être irriguée légèrement, l’humidité doit être maintenue pendant les deux premières semaines. La lame d’eau n’est pas toujours conseillée. Pendant ce temps, le regarnissage peut se faire.

6. Le semis dans le bas fond (mettre à plat le SRI dans les bas-fonds pour éviter la confusion)

Pesage et vannage Trempage 24h dans l’eau Les graines qui flottent écartées, celles au fond utilisées Quantité 15-20 Kg/ha SRI 80-120 Kg/ha pratiques courantes Semis en poquet espacé : 25x25 Après la levée et stabilisation 10-15 jours faire le démariage ; Laisser 1plants/poquet

Figure 12: Semis dans le bas-fond Figure 13: Plans levés

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7. L’irrigation du riz

Le principe de l’irrigation dans le SRI est l’alternance de l’irrigation et l’assèchement. La lame d’eau, étant principalement utilisée pour contrôler les adventices, n’est pas conseillée. De la date de repiquage jusqu’à la fin de la 1ère semaine, l’humidité est maintenue dans la parcelle avec une très fine couche d’eau. Le système d’irrigation par alternance commence à partir de la deuxième semaine (15 jours après repiquage). On envoie de l’eau qui imbibe bien le sol jusqu’à une lame de 2cm. L’apport d’eau ne se fera qu’à partir de l’apparition des fissures sur le sol. Donc, l’irrigation se fait à la demande du sol. La lame d’eau de 2-3 cm est maintenue pendant toute la période de floraison/épiaison. Le riz n’est pas une plante aquatique, elle est semi-aquatique.

Figure 14 Parcelle SRI mis à sec

Elle tolère l’eau jusqu’à une lame de 10-15 cm. Au-delà de cela le tallage diminue proportionnellement à l’augmentation de la lame d’eau. Certains producteurs, avec le système de tour d’eau, n’arrivent pas à appliquer cette alternance.Nous les conseillons dans ce cas de respecter le seuil de tolérance en mettant le minimum d’eau possible (10-15 cm) dépendant du type de sol :

Sans lame d’eau (seulement 2cm)

Alternance humidité- sècheresse à partir de la 2° semaine

Fréquence à la demande du sol ;

Couche de 2-3 cm en permanence pendant la floraison ;

Drainage A 3 semaines de la récolte ;

Économie d’eau 30-40%

Figure 15 : Parcelle SRI avec une fine lame d’eau

La lame d’eau est utilisée uniquement pour contrôler les adventices et non pour les besoins hydriques directs. Le riz est une plante semi-aquatique ; Le tallage diminue au fur et à mesure que le lame d’eau augmente.

8. Entretien de la culture (désherbage manuel, sarclage, et sarclo-binage

Sous une très fine lame d’eau, le sarclage fait partie des opérations les plus déterminantes dans le SRI pour le contrôle des adventices. Avec le repiquage en ligne, le sarclage peut être fait avec une sarcleuse manuelle ou motorisée. Cependant, il est recommandé le désherbage à la main 1 à 2 semaine après le repiquage les Plants étant fragiles et sont souvent collés aux herbes. La sarcleuse est utilisée à partir du 20ème jour de la date de repiquage. La fréquence de sarclage est de 10 jours mais tenir compte de l’enherbement du champ. On compte 3 à 4 opérations avant la fermeture du champ par le bon tallage qui caractérise le SRI. Le sarclage se fait dans la lame de 1-2 cm.

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L’opération effectuée l’aide de la sarcleuse est un sarclo binage. Le binage consiste à remuer le sol pour faciliter son aération ce qui favorise le bon développement des racines. A travers cette opération, les mauvaises herbes sont coupées et enfouies dans le sol. Elles se décomposent et fertilisent ainsi le sol. La sarcleuse crée un effet de binage superficiel. La succession de cette opération crée les conditions d’aération favorable à la bonne croissance du système racinaire qui explore mieux le sol pour satisfaire la demande d’un tallage important. Ces opérations en présence d’une bonne structuration du sol par la présence de la matière organique permettent à la plante d’exprimer tout son potentiel de développement du système racinaire et de tallage car loin des conditions anaérobiques créées par la lame d’eau dans la pratique courante où ces opérations de sarclo-binage ne sont pas réalisables. En plus avec, le développement important du système racinaire, la fouille du sol est plus importante et assez d’éléments nutritifs seront mis à la disposition de la plante. Cela fait que l’apport extérieur en engrais devient très faible. C’est pourquoi nous demandons à ceux qui utilisent l’engrais de rester dans la fourchette 1/3 à ½ de la dose conventionnelle en urée soit environ 50-100 kg d’urée comparativement à 200Kg/ha en riziculture conventionnelle (Rapport CRRA Gao 2010, IICEM,) et IFDC (PPU). La sarcleuse est fortement appréciée des producteurs car elle permet d’économiser considérablement les coûts de main d’œuvre pour le désherbage, sans compter la qualité du travail qui est sans égale et le gain de temps. Le travail de la sarcleuse contribue à un meilleur nivèlement superficiel de la parcelle. « Avec la sarcleuse on permet au sol de respirer »

Désherbage Manuel (Approprié pour le SRI pluvial/bas-fond)

Désherbage stade jeune 15 jours après semis

Sarclo-binage

Utiliser la sarcleuse chaque 10 jours soit 4 passages, après une pluie

Binage superficiel (aération du sol)

Figure 16 : sarclo-binage avec sarcleuse

9. Récolte et Post-récolte

Pour mener à bien les opérations de récolte et post récolte, il faut :

Drainer la parcelle une à deux semaines avant la récolte. Récolter lorsque 80% des panicules sont de couleur paille. Mettre en moyette dans la parcelle, Battre le plus tôt pour éviter les pertes. Sécher correctement le paddy (taux d’humidité de 12 à 14%). Stocker et conserver dans un endroit sec et aéré.

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Figure 17 : Riz en maturité Figure 18 : Riz en moyette

Figure 19 : Moissonneuse batteuse Figure 20 : Riz en sacs

Tableau 1 Les différences entre le SRI et la pratique actuelle

Opérations SRI Pratique actuelle

PépinièreQuantité de semence

8-10 Kg/ha

Trempage 24h

Quantité de semence

50-60 Kg/ha

Semis à sec

Repiquage

Repiquage

8-12 jours (stade 2 feuilles avec

Motte de terre)

1 plant /poquet et en ligne

Écartement 25 cm X25 cm en moyenne

Faible densité

Repiquage

21-30 jours (avec lavage des ra-cines, diminution de la taille des feuilles)

3-4 Plants/poquet en quinconce

Écartements 15 cm X 15 cm,

15cmX20cm, 20cmX20cm etc.

Forte densité

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Opérations SRI Pratique actuelle

Fertilisation

Principalement fumure organique de

qualité : 10-15 tonnes/ha

Engrais chimique Urée 50-100 Kg /ha, DAP 50Kg/ha

Complément de 1/3-1/2 du dosage actuel

Fumure organique à faible dose

Engrías: Urée: 200kg/ha,

DAP 100kg/ ha

Irrigation

Maintien de l’humidité

Faible à Absence de lame d’eau

Idéal : alternance Humidité-dessèchement

Maintien de la lame d’eau à plus

10cm (20 - 40cm)

Sarclage

Mécanisation du désherbage (sarcleuse motorisée et manuelle) entre les lignes

Gain de temps de travail 3 - 4 sarclobinages

Désherbage Manuel

Coût élevé de la main d’œuvre

Désherbage imparfait

1-4 désherbages manuels

Sarclo-binageMécanisé : sarcleuse, aération superficielle du sol

ameublissement du sol

Opération inexistante

Rendement

Augmentation de rendement de 35-

100 % par rapport à la moyenne

Fourchette : 4- 12 T /ha

Moyenne 8T/ha

Rendement moyen

Fourchette : 4- 7 T/ha

Moyenne 5 T/ha

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5.2 Séance de facilitation 2 : les avantages et les contraintes du SRI

par rapport aux pratiques conventionnelles

5.2.1 Objectifs d’apprentissage

Au terme de cette séance les apprenants seront capables de :

Décrire les avantages techniques du SRI,

Décrire les avantages économiques du SRI,

Évaluer les contraintes du SRI.

5.2.2 Démarche d’animation

i) Discussions sur les pratiques en matière de système de riziculture intensives : les pépinières, la fertilisation, la préparation du sol, le repiquage, les entretiens, la récoltes, les rendements.

Le facilitateur stimule le débat en posant les questions tout en tenant compte des différences de pratique :

Rappel des pratiques du SRI,

Les différences entre le SRI et la pratique conventionnelle ?

Les avantages comparés

Les contraintes

Références techniques

1. Avantages du SRI par rapport à la pratique actuelle

Économie de semence : 8 kg contre 50-60 Kg/ha ;

Économie d’engrais : moins de 100kg/ha contre 200 Kg/ha d’urée ;

Économie d’eau : environ 35% ;

Économie de Main d’œuvre dans le désherbage plus de 70% ;

Économie de temps dans le cycle de production : plus de 20 jours ;

Augmentation de rendement de 35- 100% avec un rendement moyen 8T/ha (4-12T/ha)

Coûts de production par Kg très faible (économie de semences, engrais, gas-oil, main d’œuvre).

Exemple de Diabaly (voir avantages économiques) parcelle Modibo Kimbiri campagne 2014-2015 sur 1 ha

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Rubrique SRI Actuelle Ecarts

montants

Labour /hersage (1ha) 50 000 50 000 0

Semences (kg) 2 600 15 600 13 000

Arrachage pépinière 6 000 6 000

Emplacement pépinière 10 000 10 000

Repiquage 30 000 20000 -10 000

Herbicide 4 000 4000 0

Phosphate 12 340 24 680 12 340

Urée 24 650 49 360 24 710

Moisson 15 000 15 000 0

Mise en moyettes 15 000 15 000 0

Battage 9% 104 026 66 150 -37 876

Sacs vides 24 000 17 500 -6 500

Transport de paddy 24 000 17 500 -6 500

Redevance eau (1ha) 67 000 67 000 0

Total 372 616 377 790 5 174

Rendements Kg/ha 8 256 5 250 -3 006

Coûts de production par kg 45 72 27

Prix paddy 140 140 0

Revenu 1 155 840 735 000 -420 840

Résultats 783 224 357 210 -426 014

V/C 3,10 1,95

Source : CVC USAID Faite attention à l’écart + et – qui peut être mal interprété. Un commentaire des résultats d’exploitation et C/V serait meilleure.

2. Autres avantage du SRI

Améliore la productivité ;

Augmente le surplus commercialisable.

Augmente le revenu ;

Assure la gestion durable des sols ;

Utilisation de peu d’eau et d’engrais chimiques,

Constitue une réponse au changement climatique.

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3. Contraintes

Effets psychologiques du changement,

Forte quantité de la fumure organique ;

Les opérations de repiquage sont minutieuses pour le début ;

Le planage ;

La disponibilité des équipements comme la sarcleuse et la barre de nivèle- ment.

Accès aux Machines Trans planteuses pour les grands producteurs.

5.2.3 Évaluation de la séance

À la fin de la séance le facilitateur pose des questions pour se faire une idée des connaissances acquises par les apprenants : les avantages techniques et économiques du SRI, les contraintes du SRI ?

5.2.4 Temps nécessaire

Le temps estimé pour cette séance est de 2h

5.2.5 Matériels, appareillages et outillages

Photos, fiches techniques, diapositives, vidéoprojecteur, ordinateur, tableau noir, craie de différentes couleurs, papier kraft, films

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