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MOBILISATION DE LA BIOMASSE AGRICOLE DU CHAMP A l'USINE Quelles recommandations pour réduire les charges logistiques ? Février 2017 Etude menée sur les filières combustion, méthanisation et matériaux biosourcés

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MOBILISATION DE LA BIOMASSE AGRICOLE

DU CHAMP A l'USINE

Quelles recommandations pour réduire les

charges logistiques ?

Février 2017

Etude menée sur les filières combustion, méthanisation

et matériaux biosourcés

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Auteurs : ▪ Alain BESNARD - Arvalis, Institut du végétal

▪ Solène DUMONT - Trame

▪ Cyril FLAMIN - Coopénergie

▪ Sylvain MARSAC - Arvalis, Institut du végétal

▪ Elodie NGUYEN - Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France

▪ Camille POUTRIN - Services Coop de France

▪ Kristell ROUGE – Services Coop de France

Contributeurs et relecteurs

▪ Philippe BONNARD – FranceAgriMer

▪ Marc BARDINAL – ADEME

▪ Benoit GABRIELLE – INRA

▪ Nicolas GOURLAOUEN, élève stagiaire, Services Coop de France

▪ Philippe LEFEBVRE, élève stagiaire, Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-

France

▪ Tarek MIHRI – FranceAgriMer

▪ Mathieu REIMERINGER – Services Coop de France

Travail réalisé pour le compte de l’ADEME et de FranceAgriMer

Soutenu techniquement par le RMT Biomasse et territoires

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CONTENU

Glossaire .................................................................................................................................................. 5

les grandes propriétés de la biomasse agricole ...................................................................................... 7

La logistique de la biomasse agricole – introduction .............................................................................. 9

1. Garder une vision complète de sa chaîne logistique .................................................................... 11

2. Organiser la récolte ....................................................................................................................... 23

3. Optimiser la collecte ...................................................................................................................... 34

4. Définir les étapes de stockage ....................................................................................................... 38

5. Optimiser l’étape de transport ...................................................................................................... 46

6. Améliorer l’étape de manutention ................................................................................................ 64

7. Définir les étapes de pré-traitement - conditionnement .............................................................. 70

8. Rédiger les contrats ....................................................................................................................... 79

9. Evaluer la chaîne logistique ........................................................................................................... 83

10. Messages clefs pour le lecteur .................................................................................................. 87

Table des illustrations ............................................................................................................................ 89

Table des tableaux ................................................................................................................................. 90

Annexe – Fiches outils – equipements .................................................................................................. 90

Fiche 1 : Récolte – Densification – Tri – Conditionnement – Pilotage .................................................. 91

Fiche 1 bis : Récolte – Densification – Tri – Conditionnement – Pilotage ........................................... 100

Fiche 2 : Regroupement – Transport - Manutention .......................................................................... 114

Fiche 3 : Séchage – Stockage ............................................................................................................... 118

Fiche 4 : Prétraitement – Dé-densification – Tri – Mise à disposition du client – Conditionnement -

Contractualisation ............................................................................................................................... 128

Fiche 5 : Pilotage ................................................................................................................................. 136

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GLOSSAIRE

Les différentes dénominations des produits agricoles

Biomasse : la biomasse désigne, en général, l’ensemble des matières organiques. On entend

par matière organique aussi bien les matières d’origine végétale (résidus alimentaires, bois,

feuilles) que celles d’origine animale (cadavres d’animaux, êtres vivants du sol) (Connaissance

des énergies). Dans ce document, nous nous bornerons à la biomasse d’origine végétale.

Coproduit : produit associé obtenu lors de la fabrication industrielle d'un produit noble, destiné

le plus souvent à l'alimentation humaine, à partir d'une production agricole originelle (végétale

ou animale) (Larousse). Par exemple, la paille de céréales peut être considérée comme le

coproduit de la production de grain.

Résidus : ici considéré comme un déchet après une transformation “industrielle”.

CIVE : Culture Intermédiaire à Vocation Energétique. Cultivées entre deux cultures à vocation

alimentaires, ces espèces ou associations d’espèces présentent des intérêts agronomiques et

environnementaux (couverture du sol, piège à nitrate …) et peuvent ensuite être valorisées en

méthanisation sans créer de compétition d’usage des sols.

Vocabulaire logistique

Rupture de charges : une rupture de charge est une étape pendant laquelle des marchandises

transportées par un premier véhicule sont transférées dans un second véhicule,

immédiatement ou après une période de stockage.

Ensilage : mode de conservation des matériels végétaux (grain, fourrage) reposant sur le

processus d’acidification lactique naturelle en absence d’oxygène et en milieu suffisamment

humide.

Prétraitement : se définit comme l’ensemble des étapes précédant le traitement principal

(combustion, méthanisation, transformation des fibres). Il peut se référer à de nombreux

procédés différents, comme le séchage ou la densification.

Traitement : se définit dans le présent document comme l’étape de transformation principale

du produit : la combustion, la méthanisation ou la transformation des fibres, pour les filières

étudiées dans le présent document.

Transfert : C’est l’action de déplacer quelqu’un ou quelque chose d’un lieu à un autre. Pour la

biomasse, il s’agit d’un déplacement d’un lieu de stockage temporaire vers un autre lieu de

stockage, les deux aires de stockage appartenant à la même entreprise. Le transfert génère

une rupture de charge. Le coût d’un transfert comprend les coûts d’entrée et sortie d’un site

et le coût de transport entre ces deux sites.

Les différentes propriétés de la biomasse :

PCI : le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) désigne la quantité de chaleur dégagée par la

combustion d'une unité de masse de produit (kilogramme, tonne en général) dans des

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conditions standardisées. Plus le PCI est élevé, mieux le produit brûle. L'unité officielle est le

joule/kilo mais il est en général exprimé en kilocalories/Kilo (kcal/kg), en kilowattheure/tonne

(kWh/t) ou en thermie/tonne (th/t). 1 calorie = 4,18 Joules, 1 thermie = 1.000.000 calories, 1

kWh = 0,86 thermie.

Potentiel méthanogène : le potentiel méthanogène (BMP) correspond à la quantité maximale

de méthane (CH4) produit par un substrat organique lors de sa biodégradation en condition

anaérobie (méthanisation). Ce volume de méthane, rapporté à la quantité de substrat, peut

être exprimé par rapport à la matière brute (MB), la matière sèche (MS) ou la matière

organique (MO). Il est mesuré en laboratoire dans des conditions normales de températures

et de pression (0°C, 1013 hPa) en laissant la dégradation se poursuivre jusqu’au bout. Ce

potentiel étant « maximal », reste à voir comment le processus de méthanisation et la

population bactérienne pourront réellement l’exprimer et l’externaliser.

Taux d’humidité : c’est la quantité d’eau contenue dans une unité de masse d’un produit,

ramenée à la masse brute de ce produit.

Taux de cendres : c’est la quantité de résidus après combustion complète, ramenée à la

quantité de matière sèche du produit.

Minéraux : éléments chimiques naturellement présents dans le sol et absorbés par la plante

ou issus des traitements réalisés sur la culture. Il peut par exemple s’agir du chlore (Cl), de

l’azote (N), du potassium (K), de la silice (Si) etc. Ces minéraux ont une influence sur les

propriétés de la biomasse (production de cendres, abrasion, émission de particules etc.).

Teneur en matière sèche : c’est la masse de matière après élimination de toute l’eau (par

séchage en général) ramenée à la masse brute du produit.

MWh – Mégawattheure : 1 million de Watt-heure, le Watt-heure correspondant à l’énergie

consommée ou délivrée par un système d’une puissance de 1 Watt pendant une heure (unité

de travail équivalente à 3 600 joules).

Gestion de projet

Porteur de projet : le porteur de projet est le coordinateur du projet biomasse. Il peut s’agir

de l’agriculteur qui gère l’unité de méthanisation, d’une agro-industrie qui monte une activité

de valorisation, d’une commune qui souhaite installer des chaudières fonctionnant à la

biomasse agricole sur son territoire etc. Public, privé, entreprise, institution … le porteur de

projet n’est pas une entité fixée, il dépendra de l’initiateur du projet et du contexte de chaque

territoire.

Client : le client est l’ultime consommateur de la biomasse qui sera défini via une transaction

financière. Il peut s’agir d’une entreprise de services énergétiques souhaitant acheter de la

biomasse ou encore d’une entreprise achetant de la biomasse agricole pour le développement

d’une activité de matériaux biosourcés. Toute chaine logistique n’a pas nécessairement de

client (par exemple, pour une unité de méthanisation, le porteur de projet peut être lui-même

le consommateur final).

Autre

ICPE : Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

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LES GRANDES PROPRIETES DE LA BIOMASSE AGRICOLE

En fonction du type de biomasse et de ses caractéristiques, les besoins et modalités de transport, de

traitement et de stockage seront différents. Les propriétés des différentes biomasses conditionnent

donc l’ensemble de la chaîne de production.

Les types de biomasse : la biomasse agricole se présente sous différentes formes qui vont

déterminer les caractéristiques physico-chimiques du produit à récolter (grains, pailles,

plantes entières, résidus de récolte, …). Ces caractéristiques physico-chimiques ont un impact

sur le stockage, quand il est nécessaire, sur le transport et sur son utilisation. Certaines

opérations, réalisées au champ, peuvent modifier ces caractéristiques physico-chimiques :

séchage en andain, pressage, ...

L’exemple type de l’importance de la forme de la matière est celui des plantes à fibre, récoltées

le plus souvent en plante entière et qui seront traitées à l’usine sans mélange des fibres : la

machine de récolte devra donc préserver le sens des fibres. A l’inverse, les plantes comme le

miscanthus ou le switchgrass peuvent être récoltées soit en plante entière (fauche et

pressage), soit en brins plus ou moins courts (ensileuse).

Le taux d’humidité : Au-dessus de 25% d’humidité, on

considère que le produit n’est pas stabilisé. Son stockage

devra être traité différemment de la matière sèche. La

biomasse humide doit être rapidement travaillée ou

utilisée afin de réduire les risques de fermentation et

donc de dégradation de la matière ; si ce n’est pas le cas,

il faut envisager un stockage sous forme d’ensilage. Le

stockage “à l’air libre” de biomasse humide peut entraîner des fermentations, qui provoquent

une élévation de température pouvant aller jusqu’à la combustion et l’incendie. La biomasse

sèche (< 18 % d’humidité) se récolte en vrac ou elle peut être pressée et granulée selon son

usage. La récolte en vrac est à privilégier pour les biomasses vertes et humides (trop humides,

les balles pourraient se détériorer rapidement).

La densité de la matière : la densité de la biomasse varie fortement d’une matière à l’autre.

Cette caractéristique va considérablement influencer la chaîne logistique. La biomasse agricole

a la particularité d’être généralement peu dense. La densification au champ est donc possible

et doit être intégrée dans les hypothèses d’optimisation de la chaîne logistique. En effet,

densifier la matière aux champs permettra de faciliter le transport et le stockage, cela

nécessitera, par contre, selon l’usage, un traitement supplémentaire (par exemple : matériel

de dé-densification à prévoir avant valorisation de la matière).

Taux de cendres, taux de minéraux, propriétés chimiques de la matière : ces différentes

propriétés vont influencer les capacités de la biomasse à brûler ou à méthaniser ou encore

influencer le niveau d’abrasivité. La biomasse agricole contient naturellement un taux élevé

de minéraux qui se retrouvera, après combustion, dans les cendres.

Deux données principales associées à la qualité, l’une liées aux propriétés physico-chimiques,

l’autre à des entrées exogènes peuvent influencer ces paramètres et la logistique.

Définition

Biomasse humide : contient

plus de 25 % d’eau

Biomasse sèche : contient

moins de 18 % d’eau

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En fonction de la composition de la plante (C, H, O, N et autres minéraux) et de la

demande du client, un additif peut être ajouté pour améliorer la combustion. Une

étape de traitement de la matière doit donc être ajoutée à la chaîne logistique.

L’entrée de matières exogènes, au moment de la récolte notamment, telles que des

cailloux ou de la terre, peut diminuer la qualité de la biomasse récoltée et provoquer

des pannes dans le procédé de transformation (casse matériel, bourrage, ...). Elle

nécessite alors la mise en place de contrôle qualité en amont, de techniques de

récoltes adaptées voire d’intégrer dans l’acheminement de la matière un procédé de

« nettoyage » suite à la récolte.

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LA LOGISTIQUE DE LA BIOMASSE AGRICOLE – INTRODUCTION

Supply chain, chaîne d’approvisionnement, chaîne de valeur ou de valorisation, chaîne logistique etc.

les termes sont nombreux pour désigner l’ensemble des étapes permettant d’apporter un produit

jusqu’à son consommateur final. L’optimisation de ce circuit, de la collecte jusqu’à la livraison, est

essentielle quel que soit le secteur étudié. Outre l’impact sur son coût, une chaîne

d’approvisionnement bien structurée et construite selon les piliers du développement durable permet

de gagner en efficacité, d’améliorer les conditions de travail des salariés ou encore le bilan d’émission

de gaz à effet de serre.

Comme pour d’autres secteurs, la chaîne d’approvisionnement de la biomasse agricole influence

considérablement le coût de la matière première en entrée d’usine, son étude revêt donc d’une

importance considérable pour le développement et la pérennisation des filières de valorisation.

Certaines études imputent jusqu’à 50% du prix de la biomasse aux coûts logistiques. La multiplication

et le manque de maîtrise et d’optimisation des étapes ainsi que les goulots d’étranglement de la chaîne

d’approvisionnement limitent la compétitivité de la biomasse agricole par rapport aux énergies

fossiles. Les étapes de collecte, densification, stockage, les ruptures de charges dues à des stockages

et prélèvements successifs, le transport jusqu’à des zones intermédiaires etc. sont autant d’étapes

augmentant les coûts de production d’un produit issu de biomasse agricole et autant de raisons pour

étudier et tenter d’optimiser en amont la chaîne d’approvisionnement.

Ce guide a vocation à capitaliser, sur un même support, les informations, connaissances et retours

d’expérience existants sur le développement de chaînes logistiques pour la biomasse agricole. Il

regroupe conseils et exemples de pratiques pour guider les porteurs de projet dans la mise en place

de leur démarche. Réalisé en partenariat avec des experts des différentes filières, il synthétise une

année de travaux menés sur ces enjeux, à travers une étude bibliographique, des enquêtes sur des

sites de valorisation de la biomasse agricole ainsi que diverses réunions de concertation. Il s’articule

autour de questions clefs que pourrait se poser le porteur de projets, de pratiques intéressantes à

développer ainsi que de conseils des partenaires du projet. Des lectures complémentaires sont

également proposées en fin de chaque section.

Bien que nombre d’informations puissent être extrapolées pour d’autres secteurs, nous ne nous

intéresserons ici qu’aux filières méthanisation, combustion et matériaux biosourcés, sous l’angle de

la biomasse agricole solide. Nous étudions ici les coproduits agricoles et agro-industriels de première

transformation ainsi que les cultures à vocation énergétique (miscanthus et taillis à très courte rotation

de saule particulièrement) et les cultures à vocation matériaux biosourcés (lin, chanvre), réalisant

parfois des focus vers la filière bois. Les coproduits animaux (abattage ou effluents), les déchets verts

ainsi que les résidus de seconde transformation ne sont pas intégrés. Toutefois, un certain nombre de

problématiques soulevées ici pourront être reprises.

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Avant de commencer …

Chaque projet est unique : ce guide propose des conseils pour le développement de sa chaîne

logistique mais tous les exemples ne sont pas applicables pour tous les projets. Le porteur de projet

doit sélectionner les informations pertinentes pour son propre cas d’étude.

La chaîne logistique s’appuie avant tout sur le cahier des charges clients en lien avec les

propriétés de la ressource. Les différentes étapes de sa chaîne d’approvisionnement n’ont

vocation qu’à faire correspondre les propriétés de la matière première et la demande du client. Il

est donc essentiel d’avoir à sa disposition des informations précises sur les caractéristiques de la

biomasse agricole ainsi qu’un cahier des charges détaillé du consommateur final avant de définir

ses étapes de transformation, stockage, transport…

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1. GARDER UNE VISION COMPLETE DE SA CHAINE LOGISTIQUE

Ce document étudiera la chaîne logistique comme un ensemble de maillons permettant d’amener la

biomasse du producteur au consommateur final (ensemble des flux). La chaîne logistique peut

également se définir comme l’ensemble des acteurs à mobiliser et à coordonner pour effectuer les

différentes tâches destinées à livrer le site de transformation final conformément au cahier des

charges (ensemble des interactions). Elle inclut ainsi un ensemble de parties prenantes investies sur

diverses étapes de collecte, de transformation ou de transport de la matière première. Elle dépendra

de facteurs extérieurs comme le cahier des charges du client ou la biomasse disponible sur le territoire.

Ces différents aspects sont détaillés dans les prochaines parties du document.

Tous les maillons de la chaîne logistique étudiés dans ce document ne se retrouvent pas dans toutes

les chaînes existantes. A l’inverse, certaines étapes peuvent s’ajouter, se soustraire, se réduire ou

s’organiser différemment en fonction du projet. Le porteur de projet doit façonner les informations

proposées dans les prochaines parties de façon à répondre aux besoins de son propre projet.

L’

Figure 1 : Etapes de la chaîne logistique et parties prenantes impliquées. Les principaux acteurs pouvant être impliqués dans la tâche sont proposés sous les différents maillons concernés.

COMMENT LA LOGISTIQUE BIOMASSE S’INTEGRE-T-ELLE DANS UNE LOGIQUE DE

DEVELOPPEMENT DURABLE ?

Le développement durable se comprend comme l’intégration des enjeux économiques,

environnementaux et sociaux lors de l’étude de faisabilité du projet, de sa mise en place et tout au

long de son fonctionnement. Pour se pérenniser, un projet de valorisation de biomasses agricoles doit

prendre en compte ces différents critères :

Selon une approche économique : réduire les coûts en restreignant les ruptures de charge, en

Récolte ou collecte de la ressource

Stockage Transport Manutention Prétraitement Contractualisation

Il faut garder à l’esprit que la chaîne logistique est conditionnée :

• Par le cahier des charges clients ;

• Par la taille du projet ;

• Par la biomasse disponible et ses propriétés.

Agriculteur

Entrepreneur

Entreprise de

travaux agricoles

Coopérative

….

Agriculteur

Entrepreneur

Négociant

Coopérative

Entreprise de

travaux agricoles

Agriculteur

Entreprise de

transport

Coopérative

Agriculteur

Coopérative

Usine de

transformation

Client final

Agriculteur

Coopérative

Sous-traitant

spécialisé

Consommateur

final

Agriculteur

Entrepreneur

Négociant

Coopérative

Consommateur

final

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optimisant le transport, en limitant le stockage, en réduisant le temps de récolte et les

consommations énergétiques.

L’approche économique est liée à une approche de développement du territoire. Ainsi, les

projets de valorisation de la biomasse agricole promeuvent l’autonomie énergétique,

permettent de nouveaux revenus pour le secteur agricole et créent de nouveaux emplois sur

les territoires.

Selon une approche environnementale : maîtriser les consommations d’énergie et les

émissions de CO2, en choisissant les solutions les plus adaptées pour la récolte, le transport,

les opérations de chargement - déchargement et le conditionnement. Sur une analyse de cycle

de vie, le bilan environnemental d’un projet biomasse pour l’énergie doit être positif. Si

l’énergie consommée pour produire un combustible est supérieure à son pouvoir calorifique

(à l’énergie qu’elle peut produire), le projet n’a pas de sens au point de vue environnemental.

Selon une approche sociale : mobiliser et associer les acteurs du territoire, ne pas vouloir faire

“à la place de” mais favoriser la création de nouveaux emplois (ou au moins à maintenir les

emplois existants) sur une chaîne de valeur profitant à l’ensemble des acteurs. Veiller au bien-

être, à la santé et la sécurité des personnes impliquées dans la chaîne de valorisation, lutter

contre les discriminations sur la chaîne d’approvisionnement ou encore former ses salariés aux

connaissances nécessaires pour la réalisation de leur travail.

COMMENT TRAVAILLER AVEC MES PARTIES PRENANTES ?

La mise en place d’un projet biomasse implique un ensemble de parties prenantes qui peuvent

supporter le projet ou, à l’inverse, le freiner. Il est essentiel de prendre en compte les différentes

attentes de chacun des acteurs de la chaîne logistique afin de pouvoir travailler en bonne entente. Un

exploitant agricole n’aura pas la même attente qu’une entreprise de transport ou qu’une municipalité.

Connaître ces besoins, c’est pouvoir construire sa chaîne sur des fondements solides et donc

pérenniser son projet.

Il est essentiel d’intégrer à la réflexion tous les acteurs impliqués et de les sensibiliser à la portée du

projet. Les parties prenantes peuvent être supporters ou opposantes, c’est-à-dire qu’elles peuvent

soutenir le projet ou, à l’inverse, s’investir pour qu’il ne se fasse pas. Dans le premier cas, il est essentiel

de bien communiquer et de travailler en collaboration avec ces partenaires. Dans le second cas, il

convient d’informer la partie prenante et de comprendre ses contraintes pour pouvoir y répondre.

Il est essentiel de noter que les attentes des parties prenantes ne sont pas toutes économiques :

réduction de pollution, gestion des nuisances, développement des énergies renouvelables, création de

nouveaux marchés ou d’emplois sur le territoire sont autant d’externalités positives qui peuvent

intéresser les partenaires.

Certaines demandes des parties prenantes sont proposées ci-après :

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L’exploitant agricole souhaite obtenir un revenu complémentaire qui, à minima, couvre

le prix de sa production ou lui évite un coût supplémentaire. Il souhaite pouvoir

diversifier ses activités ou gagner du temps sur ses activités actuelles.

L’entreprise chargée de la logistique au champ (rassemblement des résidus) souhaite

un revenu complémentaire et diversifier ses activités. Elle peut également vouloir

atteindre de nouveaux marchés en se faisant connaître par le biais de la biomasse.

L’entreprise de transport souhaite mieux valoriser/rentabiliser ses équipements et

matériels et recherche également une rémunération pour le travail effectué, voire

diversifier ses marchés.

Les municipalités souhaitent peu de nuisance mais également pouvoir communiquer

sur un projet de développement durable. Un coût attractif de la biomasse serait un plus,

mais elles sont probablement les seules entités économiques à pouvoir investir sur une

énergie renouvelable légèrement au-delà du marché si des contraintes territoriales

sont prises en compte : création de nouveaux emplois, réduction des gaz à effet de serre

et des pollutions, autonomie énergétique locale, etc.

L’entreprise de transformation : l’entité chargée de la transformation (séchage,

granulation…) de la biomasse souhaite réduire le temps de retour sur investissement

de ses équipements via une utilisation plus conséquente tout au long de l’année (par

exemple : nouvelle activité permettant d’augmenter le temps d’utilisation de sa

presse). Elle attend aussi d’être rémunérée pour ce travail, bien que le maintien de ses

emplois au-delà de la saison d’activité et un meilleur amortissement de son matériel

puissent permettre de réduire le coût engagé pour cette étape.

Les DREAL veulent s’assurer que le projet ne présente aucun risque dans le cadre des

ICPE. Les services de l’état peuvent également s’assurer qu’aucune concurrence d’usage

ne viendra mettre en péril une filière existante.

Le consommateur final souhaite avoir accès à son produit, en fonction de la qualité et

de la saisonnalité souhaitées, à un prix attractif.

Le riverain peut décider de bloquer le projet par des actions juridiques s’il juge qu’il met

en péril sa qualité de vie. Il est ainsi essentiel de communiquer en amont du projet pour

présenter les opportunités que présente la valorisation de la biomasse agricole pour le

territoire.

QUELLES SONT LES DIFFERENTS TYPES DE CHAINES LOGISTIQUES ?

Il existe autant de chaînes logistiques qu’il existe de projets. Il est ainsi difficile d’extraire des modèles

généraux quelle que soit l’utilisation finale du produit. L’organisation de la chaîne logistique dépend

notamment de l’organisation du territoire et des infrastructures existantes, des acteurs impliqués dans

son organisation, de sa taille et du cahier des charges du client.

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En fonction des parties prenantes existantes, différentes chaînes logistiques peuvent être imaginées.

Quelques exemples sont proposés ci-après.

Le porteur de projet gère sa chaîne dans son ensemble : il possède des coproduits et souhaite

les valoriser en autoconsommation ou vendre directement le produit fini. Il possède

également les équipements pour la transformation et/ou le transport (par exemple une unité

de séchage, une presse à petit débit, une petite unité de méthanisation ou de combustion).

Même dans ce cas, il sera amené à collaborer avec un certain nombre de parties prenantes

comme des agriculteurs ou d’autres détenteurs de biomasse, pour compléter sa propre

production (en cas d’auto-approvisionnement), ou les DREAL et l’ADEME pour des dossiers de

demande de subvention ou les études de danger ICPE.

Le porteur de projet fait appel à des prestataires pour réaliser certaines étapes comme la

transformation, le transport, la collecte au champ etc. Il signe alors un contrat pour la

réalisation d’une prestation de service (plus de détails sont notamment proposés dans les

parties transport et contractualisation).

Le porteur de projet s’associe avec des entreprises partenaires avec lesquelles il organise le

projet et partage les productions, externalités ou bénéfices (économiques mais également

échange de chaleur, de digestat etc.). Dans ce cas, les différents partenaires prennent les

risques ensemble.

L’ensemble des maillons de la chaîne logistique peut s’organiser différemment, avec ou non des étapes

supplémentaires et un agencement variant pour chaque projet. Quelques exemples sont proposés ci-

après. Ils ne représentent pas une liste exhaustive.

Exemple d’une petite unité de méthanisation (< 100kW)

Les unités de méthanisation de petite taille

sont généralement construites de façon à

réduire au maximum les trajets. Elles sont

régulièrement approvisionnées par les

exploitations agricoles (polycultures – élevage)

voisines.

Les maillons sont donc limités, intégrant

souvent une courte étape de transport et un

stockage directement sur le site de

méthanisation.

La biomasse utilisée intègre souvent des

fumiers, coproduits d’industries de légumes

ou des CIVE. D’autres déchets, comme les

déchets verts herbacés des communes,

peuvent être ajoutés. Un exemple de chaîne

logistique typique est proposé ci-joint.

Stockage

fournisseur

Stockage matières

premières

Digesteur

Quelques jours

sur dalle

Jusqu’à 6 mois

Silo couloir

Durée : 40 jours

Distance : quelques kilomètres

Taux d’humidité : 85 %

1 camion/semaine à plusieurs par

jours

50 m

Taux d’humidité : 82 %

Figure 2 : Exemple d’une chaîne logistique d’une petite unité de méthanisation

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Exemple d’un cas de valorisation de coproduits

industriels en combustion (chaîne simple)

Le style de chaînes directes présenté

précédemment peut également se retrouver

en combustion, particulièrement dans le cas

de la valorisation de produits industriels déjà

présents sur le site où est installée la

chaudière. La chaîne logistique est dès lors très

simple, valorisant des coproduits déjà sur site.

Stockage habituel

sur le site

industriel

Silo de stockage lié à

une vis sans fin

Combustion

Quelques jours à

quelques semaines

Quelques heures

ou quelques jours

Distance très réduite

Gestion par pelle mécanique ou

manuscopique directement sur

le site

Automatique

Figure 3 : Exemple d’une chaîne logistique de valorisation de coproduits agro-industriels en combustion (chaîne simple)

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Exemple de valorisation de coproduits

industriels en combustion (chaîne complexe)

Certains coproduits, comme les issues de

céréales, sont disponibles sur différents petits

sites industriels (sites de stockage des grains

dans notre exemple). Pour être valorisés, ces

différents coproduits doivent être assemblés,

impliquant des étapes logistiques

intermédiaires.

Une étape de transformation, par exemple de

granulation de la matière, peut également être

nécessaire, complexifiant davantage la chaîne

logistique.

Un exemple de chaîne logistique de

granulation d’issues de céréales est proposé ci

à droite.

Quelques jours à

plusieurs mois

Transport par

camion en vrac

Gestion par

manuscopique

Transport par camion

souffleur jusqu’au

site d’utilisation

finale

Gestion par

manuscopique ou

automatique

Stockage sous hangar

Combustion

Silo de

stockage du

grain

Silo de

stockage du

grain

Silo de

stockage du

grain

Unité de

transformation en

granulés

Stockage en silo

Figure 4 : Exemple d’une chaîne logistique de valorisation de coproduits agro-industriels en combustion (chaîne complexe)

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Exemple d’un projet de valorisation de la

biomasse en matériaux biosourcés

Les matériaux biosourcés ont une valeur ajoutée

supérieure à la biomasse utilisée en combustion ou

en méthanisation. C’est pourquoi les chaînes

logistiques sont généralement plus complexes et

organisées sur de plus longues distances.

Souvent, les agriculteurs s’engagent par contrat à

livrer une quantité définie de biomasse. Ils stockent

la biomasse sur leurs propres sites ou sur des sites

de stockage intermédiaire avant son utilisation par

l’industrie de transformation.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES ETAPES DE LA CONSTRUCTION D’UNE CHAINE LOGISTIQUE

BIOMASSE ?

Les grandes étapes de la construction d’une chaîne logistique sont résumées dans le graphique ci-

après :

Il faut garder à l’esprit que l’action de chaque maillon a une incidence sur les actions des autres

maillons de la chaîne. Ainsi, si une étape de densification (balles) est réalisée au champ pour

gagner sur les étapes de manutention, de transport et de stockage, il faut prévoir et mesurer le

coût et le temps de dé-densification en amont du traitement.

Stockage

agriculteur

Stockage

intermédiaire –

Site industriel

Nettoyage

Transport

mécanique

Parfois plusieurs dizaines

voire centaines de

kilomètres

Stockage tampon -

Site industriel

Séchage

Stockage produits

finis

Transformation

Quelques

semaines

Parfois > 1 an

sous hangar

Stockage produits finis

chez un prestataire

Figure 5 : Exemple d’une chaîne logistique d’un projet de valorisation de la biomasse en matériaux biosourcés

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QUELLES SONT LES BONNES QUESTIONS A SE POSER EN AMONT DE SON PROJET ?

Quelles sont les filières biomasses déjà existantes sur le territoire ? Comment sont-elles

organisées ? Qui les gère et qui intervient ?

Il est important de bien connaître son territoire et les projets déjà existants lors du montage de son

propre projet, particulièrement en cas d’approvisionnements extérieurs en ressources ou de

commercialisation d’un produit.

En effet, en cas d’utilisation d’une ressource externe (achetée à un revendeur n’appartenant pas à

l’entreprise portant le projet), différentes concurrences d’usage peuvent mettre en péril la pérennité

du projet. Dans ce cas, et même si le coproduit est actuellement disponible gratuitement, il est

Etape 1 : Quelles sont les propriétés demandées par mon client ?

•PCI, Potentiel méthanogène, Fibres

•Taux d'humidité

•Quantité

•Saisonnalité etc.

Etape 2 : Quelles sont mes ressources ?

•Propriétés

•Quantités

•Périodes de disponibilité

•Zone de production

Etape 3 : Mise en parallèle de la demande et de la ressource

•Nécessité d'un approvisionnement extérieur ?

•Période de dispobilité répondant au cahier des charges clients (nécessité de stockage) ?

•Transport entre la ressource et le client ?

•Nécessité d'une étape de transformation ou de prétraitement ?

Etape 4 : Construction de ma chaîne logistique

•Transport

•Stockage

•Transformation

•etc.

Etape 5 : Evaluation de ma chaîne logistique

•Suivi d'indicateurs dédiés pour valider l'agencement de ses différents maillons en fonction de la satisfaction client

•Suivi d'indicateurs économiques, environnementaux et sociétaux.

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conseillé d’estimer un prix pour la ressource dans le futur, le marché des coproduits agricoles

augmentant régulièrement, particulièrement pour les ressources considérées comme des déchets. De

même, il est prudent, en l’absence de contrat à long terme, de diversifier ses sources

d’approvisionnement. En effet, en cas de fluctuation des marchés concurrents, certains fournisseurs

pourraient se tourner vers une autre voie de valorisation plus attractive. Enfin, les institutions

publiques comme l’ADEME ou la DREAL peuvent refuser les subventions accordées à un projet en cas

de concurrence d’usage mettant en danger une filière existante. Des justifications pourront être

demandées sur les concurrences d’usage liées au montage d’un projet.

Dans le cas de la vente de produit, il convient d’estimer le marché de la biomasse sur le territoire ciblé.

Les projets concurrents doivent donc être connus et estimés pour valider la possibilité de développer

un nouveau marché. Cette partie est développée dans la question suivante.

Quel est mon marché ? Est-ce qu’il existe un besoin sur mon territoire ? Quels sont les

besoins du consommateur en termes de qualité ?

Nous avons souligné précédemment que la chaîne logistique n’est qu’un moyen de relier la biomasse

produite au consommateur final en respectant un cahier des charges défini. Elle se construit donc en

partant dudit cahier des charges puis des gisements disponibles, les différents maillons étant intégrés

dans un troisième temps.

Il est donc essentiel de considérer le processus dans son ensemble. La chaîne logistique sera

conditionnée par des données d’entrée (la biomasse disponible, ses propriétés intrinsèques (PCI, taux

d'humidité, minéraux, fibres, potentiel méthanogène), mais également sa disposition sur le territoire

(densité, localisation des parcelles)) et par des données de sortie, relatives à la demande du

consommateur.

Quel est mon gisement ? Quelles sont ses caractéristiques (répartition géographique -

distance et accessibilité, saisonnalité de production…) ? Quelles sont les propriétés de la

biomasse concernée ?

Une fois les caractéristiques du cahier des charges définies, il est essentiel de reconnaître les propriétés

de la biomasse accessible pour le projet (que cette ressource soit présente sur le territoire ou en

interne), permettant ainsi de mettre en parallèle les propriétés demandées pour l’utilisation finale et

les propriétés réelles de la ressource. Cette comparaison permettra de définir plus précisément les

étapes de prétraitements nécessaires.

Ainsi, une différence de saisonnalité entre les mois de production de la biomasse et la demande du

Une chaîne logistique doit se monter à partir du cahier des charges clients. Celui-ci

conditionne toute la chaîne de valeur : les prétraitements à effectuer pour répondre à

la qualité demandée, la saisonnalité de la demande qui va influencer les périodes de

stockage, la distance au consommateur, etc. Il est essentiel de bien connaître le cahier

des charges du client avant même la construction de sa chaîne logistique. !

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client va entrainer des étapes de stockage, les distances entre fournisseurs et consommateurs vont

impliquer des étapes de transport, une variation entre le taux d’humidité au champ et celui demandé

va entrainer une étape de séchage etc.

Le schéma suivant reprend cette logistique d’intermédiaire entre le cahier des charges et les propriétés

des matières premières. La logistique n’est qu’un moyen de faire se rencontrer d’un côté des

caractéristiques de la ressource et, de l’autre, les besoins du consommateur.

Propriété de la biomasse disponible pour le projet

Chaîne logistique Propriétés demandées par le cahier des charges du client

Figure 6 : Etapes logistiques appliquées permettant de faire correspondre les propriétés du produit souhaité et celles de la matière première

Il est ainsi essentiel de connaître notamment :

• La quantité de biomasse disponible, sa répartition géographique et sa période de

disponibilité ;

• Ses propriétés : potentiel méthanogène, fibres, taux de cendres, taux de minéraux (en

fonction de l’utilisation finale) ;

• Son taux d’humidité ;

• Son prix, les autres utilisations compétitives ;

• Les propriétaires, leur répartition, les conditions de ventes.

Comment limiter les ruptures de charges ? Quelles sont leurs implications tout au long de la

chaîne de valeur ?

Les ruptures de charge peuvent intervenir à tout moment dans la chaîne logistique. Elles

correspondent à l’étape de transfert entre deux actions, c’est-à-dire au transbordement (par exemple

le passage du champ au camion, ou d’une zone de stockage vers le méthaniseur). Les ruptures de

charges sont particulièrement coûteuses (temps nécessaire pour accueillir le véhicule, le vider ou gérer

PCI de la matière première Séchage PCI du cahier des charges

Zone de production Transport Zone de consommation

Saisonnalité de la production Stockage Période de consommation

Propriétaire Contrat Client

Taux de cendres des matières Mélange, formulation Taux de cendres demandé

Format de la matière Prétraitement Format demandé par le client

Etc. Etc. Etc.

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le stockage par exemple, personnes mobilisées, équipements et infrastructures nécessaires utilisés et

ainsi immobilisés). De plus, toutes ces opérations de manutention présentent des risques de perte de

marchandises (par endommagement, perte ou vol). Il est, dès lors, stratégique d’essayer de les limiter

autant que possible.

Dans certains cas, ces points de rupture de charge sont nécessaires : par exemple lors du regroupement

sur une plateforme de matières de différentes provenances, afin d’homogénéiser la qualité et pour

livrer des quantités plus importantes. Elles peuvent également survenir lors des étapes de première

transformation (broyage, torréfaction, granulation...).

Le porteur de projet se doit donc de garder une vision globale de sa chaîne et de s’interroger sur la

nécessité des différentes étapes et donc des différentes ruptures de charge.

Comment détecter les goulots d’étranglement du flux de la chaîne d’approvisionnement ?

Comment fluidifier la chaîne en amont de la transformation ?

Tout comme les ruptures de charges, les goulots d’étranglement sont des étapes clef à maîtriser,

souvent dus à un mauvais dimensionnement et ralentissant l’ensemble de la chaîne. Véritables étapes

limitantes, ce sont eux qui définissent la vitesse de production de l’ensemble du process : si un camion

peut livrer une tonne de biomasse toutes les heures mais que le séchoir ne peut sécher que 700 kg par

heure, le goulot d’étranglement correspondra au séchoir.

Le débit le plus faible impose sa vitesse aux autres. Il convient donc, pour détecter les goulots

d’étranglements, de mesurer les différents débits de sa chaîne d’approvisionnement et de travailler à

réduire ces goulots, par exemple en mettant en place un stock tampon, permettant d’éviter les sous-

débits tout au long de la chaîne d’approvisionnement (process non continu). Dans ce cas, le stock

tampon peut se situer sur site ou être décentralisé.

Existe-t-il des outils de pilotage spécifiques ?

Les outils de pilotage permettent de faire en sorte que la biomasse soit livrée avec les caractéristiques

optimales. Les outils dédiés à la biomasse sont encore peu répandus. Il s’agit majoritairement d’outils

adaptés à partir d’autres filières. On peut par exemple citer l’outil de suivi de la qualité des bois de

taille développé par le projet Europruning (www.europruning.eu). Pour la filière céréales, plusieurs

logiciels concurrents proposent d’intégrer un ensemble de paramètres (météo, ressources disponibles,

temps de travail des salariés) pour adapter quotidiennement les flux de camions lors de la collecte des

céréales. Pour la filière bois, ce sont l’ensemble des lots disponibles en forêt qui sont tracés

informatiquement, permettant de connaître les réserves disponibles et d’implémenter un logiciel

d’optimisation des flux.

La cadence de débit de certains équipements, notamment ceux permettant de granuler au

champ, est plus longue par rapport aux presses classiques. Ce paramètre doit être intégré aux

calculs de débits.

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A QUELLES SUBVENTIONS PUIS-JE AVOIR ACCES POUR MONTER MON PROJET ?

Pour trouver des sources de financement pour son projet, il est recommandé de suivre les différents

appels à projets et appels à manifestation d’intérêt lancés régulièrement par différentes organisations

nationales ou régionales. Différents appels à projets sortent annuellement ou de façon plus ponctuelle.

Vous pouvez prendre également contact directement avec les représentants de ces différents

organismes pour étudier la possibilité de financement de leur projet.

Ces principaux appels à projet sont :

• Le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et le ministère de l’Agriculture, de

l’Agroalimentaire et de la Forêt

• L’ADEME : http://www.ademe.fr/actualites/appels-a-projets

• L’ADEME : l’appel à projet du fond chaleur pour le développement des projets biomasse.

• La commission Européenne : exemple du programme Européen pour la recherche et

l’innovation : H2020 http://www.horizon2020.gouv.fr/

• Le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural)

• Le fonds unique interministériel (FUI) : il finance des projets de recherche et de

développement (R&D) collaboratifs labellisés par les pôles de compétitivité :

http://competitivite.gouv.fr/les-financements-des-projets-des-poles/les-appels-a-projets-de-

r-d-fui-375.html

Répondre à ces différents appels à projets, appels à manifestation d’intérêt ou appels d’offres

demande généralement d’avoir une idée bien précise de là où on veut aller et un projet déjà bien

réfléchi et préparé car les délais de réponse sont souvent assez courts (penser à bien informer et

préparer les possibles partenaires du projet qui seront eux aussi mobilisés pour la rédaction du

dossier).

Quoiqu’il en soit, durant la phase de préparation et de montage du projet, il est fortement conseillé

de se rapprocher de son administration locale (collectivité, département, région) ainsi que du

représentant de l’ADEME local pour le faire connaître et étudier avec eux les possibilités de

demandes de financement.

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2. ORGANISER LA RECOLTE

Définition : la récolte est la collecte sur parcelle de la biomasse. Elle concerne ainsi tous les travaux

réalisés au champ pour la récupération de la biomasse. En fonction des ressources considérées, cette

étape n’aura donc pas toujours lieu. Elle ne concerne que les biomasses agricoles (produites au

champ) et non industrielles (issues d’une première transformation en usine donc non concernées

par la récolte au champ). Bien que le bois ne soit cité qu’à titre comparatif dans ce document, la

récolte concerne également les étapes de coupe en forêt.

Que ce soit pour des ressources agricoles ou forestières, la récolte est généralement réalisée une fois

par an (plusieurs fois pour le riz ou la luzerne par exemple), souvent sur des périodes très courtes. Ce

délai restreint nécessite une organisation sur le terrain importante en termes de coordination des

chantiers et des prestataires, du matériel à utiliser et des stockages à mobiliser. Cette période de

récolte est conditionnée par l’état de la culture à récolter (stade physiologique, taux de matière sèche)

ainsi que des conditions d’accessibilité aux parcelles (portance du sol, …).

En fonction de son organisation, la récolte conditionnera la qualité et la quantité de la matière

disponible.

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER LORS DE LA RECOLTE ?

Comment le cahier des charges du client final impacte-t-il la récolte ?

Le cahier des charges est fourni par l’utilisateur final de la biomasse, en fonction de ses contraintes de

procédé de transformation. Ce cahier des charges définira, en grande partie, le travail réalisé au

champ. L’optimisation ne pourra se faire que dans la fenêtre laissée par les choix et les besoins du

consommateur. Il est donc essentiel, comme précisé précédemment, de bien connaître son marché et

ses demandes, voire de réaliser des tests précis avec ledit marché afin de valider les caractéristiques

techniques du produit (ex : quel format de récolte permettrait son intégration dans un procédé de

granulation à destination de l’énergie ? Quelle taille de brin attendue ? Quelles modalités de stockage

et de transport envisagées ? ...).

Quelles sont les préconisations pour l’organisation de la récolte de produits d'origine

agricole ? Les schémas développés dans la filière bois sont-ils transposables ?

La filière bois est déjà structurée depuis plusieurs années, la biomasse agricole ne pourrait-elle pas

bénéficier de cette expérience, des méthodes logistiques mises en place par la filière bois ? Bien qu’il

semble pertinent de s’appuyer sur la filière bois pour développer la filière agricole, il convient de garder

à l’esprit que la biomasse agricole fonctionne différemment et que ces deux matériaux ne sont pas

tout à fait comparables sur plusieurs critères clefs qu’il faudra prendre en considération :

Le cycle de vie : la biomasse agricole est issue de plantes dont le cycle de végétation va de

quelques mois à un an. Ces plantes sont des annuelles (céréales, maïs, lin, chanvre, ...) cultivées

soit en culture principale (de 6 à 10 mois entre semis et récolte), soit en culture dérobée (moins

de 6 mois entre semis et récolte). Ce peut-être aussi des plantes pérennes (miscanthus,

switchgrass), ou des résidus de cultures pérennes (sarments de vigne) mais qui nécessitent

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également une récolte annuelle, au contraire du bois. On ne peut donc pas comparer les temps

de gestion des parcelles agricoles et la marge d’optimisation à ceux des forêts.

Les différences de propriétés : les propriétés de la biomasse agricole sont différentes de celles

du bois, notamment quant au taux de lignine, à l’épaisseur des tiges / troncs, à la hauteur des

plants, le taux d’humidité à la récolte etc. La logistique ne peut donc pas être similaire pour

deux structures aussi différentes.

La variabilité des productions : les tonnages récoltés sont très variables selon le produit

considéré. Moins de 2 tonnes pour les sarments de vignes, de 5 t M.S./ha pour les menues

pailles et les pailles de céréales, maïs grain et oléagineux, à plus de 10 t, voire 15 t M.S./ ha

pour des cultures dédiées en culture principale (maïs, miscanthus, …). Ces tonnages sont

également variables selon les années et les régions (conditions pédo-climatiques, itinéraires

de cultures, terroirs). Les moyens mis en place pour la récolte ne peuvent donc pas être les

mêmes sur les deux secteurs, au vu de la différence de masse récoltée.

La variété des produits biomasse : la biomasse agricole est un terme générique entourant une

variété importante de matière première : miscanthus, lin, chanvre, paille, rafles de maïs ou

menues pailles. Elles ne peuvent pas être considérées et étudiées de la même manière. Alors

que les équipements utilisés pour le bois peuvent être homogènes, la R&D pour la biomasse

agricole concerne un tonnage bien plus limité de cultures très différentes.

Les fenêtres de travail : certaines biomasses agricoles doivent être récupérées sur une période

très courte (de l’ordre de quelques semaines, voire quelques jours). C’est le cas de la paille,

par exemple, qui doit être ramassée pendant ou juste après la moisson (plus sensible aux

intempéries et variations climatiques, elle ne peut rester longtemps au champ). Les récoltes

de cultures dédiées en fin d’hiver sont aussi très dépendantes des conditions météorologiques

pour entrer les engins de récolte en parcelles. Les forêts sont moins soumises à ces contraintes

temporelles. Le travail de la biomasse agricole au champ doit donc s’ajuster aux autres travaux

agricoles prioritaires (moisson, labour, semis) et à l’organisation de la vie personnelle des

agriculteurs (congés en période basse d’activité).

Comment organiser le chantier de récolte ?

Une approche multicritère est nécessaire pour l’organisation du chantier de récolte :

• Économique (limiter les coûts logistiques au maximum),

• Environnementale (limiter les consommations énergétiques et les émissions de CO2),

• Sociale / sociétale (associer les acteurs du territoire au maximum).

Toutefois, ces critères doivent rester équilibrés et sécuriser la viabilité du projet.

Quel est l’impact du positionnement de mes parcelles ?

Lors de la contractualisation des surfaces à collecter, il faut s’assurer de la localisation des

parcelles et de la distance les séparant. Le circuit, le temps de parcours du matériel et les temps

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de chantier pourront être plus facilement organisés en amont.

Selon la dispersion des parcelles, le projet pourra être remis en cause : si de petits volumes

sont récoltés sur des parcelles très espacées, le modèle économique devra être fortement

optimisé pour réduire les coûts liés à la logistique.

A quelle date dois-je effectuer mon chantier de récolte ? Les biomasses agricoles sont

récoltées une fois par an à des périodes différentes selon la nature de la culture, à l’exception

du bois bocager et des taillis.

• Pour les coproduits agricoles (type paille de céréales, d’oléagineux), les dates de récolte

correspondent à celle de la récolte du grain, à quelques jours près, pour permettre aux pailles

de sécher sur les chaumes. La récolte des pailles doit se faire rapidement à la suite de la

moisson afin de ne pas retarder les travaux agricoles de préparation de la prochaine culture.

On compte en général une période de 15 - 20 jours maximum pour le pressage des coproduits

agricoles.

• Les rafles et les cannes de maïs se récoltent juste après la récolte du grain. En effet, à cette

période le risque de dégradation de la matière est trop important, et il n’est plus possible de

faire sécher la matière au champ.

• Les cultures « dédiées » regroupent deux types de cultures : des annuelles comme le maïs ou

le sorgho et des plantes pérennes comme le miscanthus et le switchgrass qui sont récoltées

une fois par an. Dans la majorité des cas, ces dernières sont récoltées en sortie d’hiver (février

- mars) lorsque les plantes sont desséchées. Elles peuvent être aussi récoltées en vert à

l’automne (octobre - novembre), comme le maïs et le sorgho, à des humidités d’environ 30 %

pour un usage en méthanisation.

• Les plantes à fibres sont récoltées en août - septembre après rouissage au champ pour le lin,

et sans rouissage pour le chanvre.

Deux exceptions pour les biomasses implantées en sol agricole :

• Les Taillis à très Courte Rotation (TtCR) et les Taillis à Courte Rotation (TCR) dont la récolte

aura lieu tous les 3 ou 4 ans pour les TtCR et tous les 7 ou 8 ans pour les TCR.

• Les haies bocagères sont taillées en octobre, novembre, tous les 10 à 15 ans pour la

combustion.

Les plaquettes ainsi récoltées nécessitent quelques semaines de séchage avant utilisation en

combustion. C’est le même usage que les plaquettes forestières provenant des travaux d’entretien de

la forêt.

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Tableau 1: Période de récolte des différentes biomasses agricoles

TYPE DE BIOMASSE Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

COPRODUITS

AGRICOLES

Pailles de

céréales,

colza

Rafles et

cannes de

maïs

PLANTES A FIBRES

CULTURES DEDIEES

HUMIDES

CULTURES DEDIEES

SECHES

PLAQUETTES DE BOIS

taillis

PLAQUETTES DE BOIS

bocagère

Comment intégrer les variations annuelles pour définir les jours disponibles pour une

récolte ? S’agissant des biomasses agricoles, il est nécessaire de connaître la variabilité

interannuelle de la production. Cette information permet de dimensionner l’aire

d’approvisionnement et d’organiser les chantiers de récolte (type et taille de la machine de

récolte, nombre et taille des remorques pour enlever la matière, …).

Selon l’époque de récolte, et en fonction du type de sol et de la pluviométrie, le nombre de jours

disponibles pour effectuer la récolte sera réduit et influencera le dimensionnement des chantiers.

Quels sont les équipements à ma disposition pour réaliser la récolte ?

Cette liste est non exhaustive. D’autres équipements existent pour la collecte et la densification de la biomasse. Nous

proposons ici une liste des équipements les plus courants.

Dans un autre ordre d’idée, il serait raisonnable d’anticiper les possibles retards dus à des

problèmes techniques de matériel (panne, casse) ou de sa disponibilité (cela arrive plus souvent

qu’on ne le croit !).

Le dimensionnement de l’équipement doit être adapté pour préserver la parcelle (compaction

du sol), limiter le nombre de passages, réduire la consommation et éviter les goulots

d’étranglement. Dans le cas de terrains difficiles d’accès, notamment en pente, des solutions ont

été étudiées (cf. fiche 1 « Récolte – Densification – Tri – Conditionnement - Pilotage »

équipements et études disponibles en annexe).

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Presse à balle ronde ou carrée : attelée à un tracteur, ce matériel permet de presser la paille

sèche sous forme de bottes parallélépipédiques ou de balles rondes. Les formats et le niveau

de compression varient suivant le type de machine employé. Les presses Haute Densité font

des balles avec une densité comprise entre 170 et 200 kg / m3. Ce genre de récolte nécessite

l’intervention d’un chargeur et d’un plateau attelé à un tracteur circulant sur la parcelle pour

récolter les balles. Celles-ci sont soit regroupées en bord de parcelle pour une reprise

ultérieure, soit transportées (sur une petite distance) dans un lieu de regroupement ou de

stockage intermédiaire ou directement stockées sur le lieu d’utilisation.

Figure 7 : Pressage de switchgrass (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

Figure 8 : Récolte en balles carrées du miscanthus, Kuhn (source : Chambre régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

Ensileuse : automoteur, ce matériel permet de récolter de la biomasse en la hachant en brins

plus ou moins longs. Le schéma classique d’un chantier se compose donc d’une ensileuse,

« servie » par une noria d’ensembles « tracteur + remorque » agricoles. Le nombre

d’ensembles dépend de la distance entre la parcelle et le lieu de regroupement ou d’utilisation.

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Toutefois cette distance doit rester faible. Pour des distances plus importantes, il existe

d’autres solutions faisant intervenir des bennes de semi-remorques : soit le pont arrière de

l’ensileuse a été modifié pour atteler une telle remorque, soit ce sont des ensileuses à caisson

qui viennent décharger le caisson dans la semi-remorque qui reste en bout de champ. La

biomasse récoltée en vrac est transportée dans un lieu de regroupement ou de stockage

intermédiaire ou directement stockée sur le lieu d’utilisation.

Figure 9 : Ensileuse et benne semi-remorque (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

Broyeur : ce matériel permet de broyer en petits copeaux du bois ou des biomasses

lignocellulosiques. Il est souvent monté sur le pont avant d’un tracteur attelé à une presse.

Figure 10 : Equipement de récolte du Sorgho - Lasalle (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

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Les nouveaux équipements de densification :

Le biobaler : attelé à un tracteur, ce matériel permet, en un seul passage et avec un seul

opérateur, de couper la biomasse (tiges et buissons) et de la densifier sous forme de balles

rondes et compactes. Ces balles peuvent ensuite directement être expédiées vers l’usine ou

stockées pour une utilisation future (pour plus de détails consulter la fiche Biobaler sur le site

du RMT Biomasse).

Figure 11 : Biobaleur sur taillis à très courte rotation (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

La presse à granulés : utilisé en poste fixe ou en version mobile, ce matériel permet de

densifier la biomasse à hauteur de 650 kg / m3 sous la forme de granulés de diamètre (entre 6

et 16 mm) et de longueur variable.

La presse à bûchettes : elle fonctionne sur un modèle similaire à la presse à granulés et permet

de densifier la biomasse sous forme de bûchettes.

Un coût horaire d’utilisation maîtrisé correspond à une utilisation intense du matériel sur la période

de récolte. Il faut s’assurer d’un rendement machine adapté aux quantités à récolter. Le tableau ci-

dessous donne, à titre d’exemple, des éléments de comparaison de rendements horaires pour

quelques machines de récolte. Ces données sont extraites du tarif du barème d’entraide établi en

concertation entre TRAME et les Chambres d’Agriculture.

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Type de machine Rendement horaire (ha ou

tonne)

Faucheuse rotative 3,6 m 2,5 ha

Presse balles rondes 30 balles

Presse balles carrées 30 balles

Ensileuse 8 rangs 500 ch 2.5 ha

Broyeur tracté 1,8 m à 3,6 m 0,7 à 2 ha

Biobaler 30-35 balles

Quels sont les outils d’aide à la décision à ma disposition ?

Afin d’optimiser l’organisation des chantiers de récolte et de collecte, différents outils informatiques

existent. Il convient d’identifier ceux adaptés à la taille et aux caractéristiques de son projet. Peuvent

par exemple être cités les projets JDISPO, BioSCO ou le développement d’outils spécifiques à sa propre

entreprise.

Comment puis-je avoir accès aux équipements nécessaires à la réalisation de mon projet ?

Des acteurs du territoire sont spécialisés dans la récolte de la biomasse. Il ne faut pas hésiter à les

solliciter suffisamment à l’avance afin d’organiser avec eux les chantiers.

Différents sites listent les entreprises de travaux agricoles régionales. Celles-ci réalisent les travaux et

facturent leurs prestations, selon les bases du tarif d’entraide.

D’autres organisations existent : les Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles (CUMA) et les

cercles d’échange de machines. Il faut alors adhérer à ces organisations, le règlement intérieur prévoit

les conditions d’utilisation du matériel.

L’investissement par soi-même ou à plusieurs est toujours possible mais il est nécessaire de bien

étudier les possibilités de rentabiliser l’achat.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

• Définir, lors de l’étude de faisabilité du projet, qui réalise la récolte : l’exploitant agricole, un

opérateur logistique extérieur, le porteur de projet etc. Elle sera organisée de façon

totalement différente que chaque agriculteur livre, par exemple, à sa coopérative ou qu’un

seul opérateur logistique gère la récolte sur plusieurs dizaines de sites différents.

• Etudier les possibilités de coupler l’étape de récolte avec un prétraitement (densification…)

pour une meilleure automatisation et un gain global (réduction du temps de déchargement,

limiter le transport, le stockage, les pertes de matières sèches…).

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• La biomasse peut-elle être densifiée au champ, si oui, sous quelle forme? Cette modification

permet-elle de répondre au besoin du consommateur ? Quel est son impact sur le coût final

de la biomasse ? En fonction de la réponse, l’organisation de la chaîne logistique va varier :

vrac, balles, granulés, briquettes etc. Tous les formats ne peuvent pas être transportés par les

mêmes camions.

Figure 12 : Equipement de production de briquettes (source : Arvalis, Institut du végétal)

• Le dimensionnement du matériel de récolte doit être optimisé en fonction du chantier de

récolte en évitant autant que possible les goulots d’étranglement.

Quelles pistes à creuser pour optimiser cette étape de récolte ?

Certaines pistes ont été évoquées à plusieurs reprises par des acteurs du secteur mais n’ont pas encore

été développées à l’échelle d’un territoire. Certaines sont proposées ci-après comme voies de

développement pour l’avenir.

• Il serait possible de planifier une tournée Sud-Nord ou Nord-Sud de la France en fonction du

timing des récoltes (tournées de 3 mois permettant de mutualiser les équipements de récolte).

L’augmentation de la durée de récolte permettrait d’écraser les coûts en matériels et faire

tourner les outils plus longtemps (en prenant exemple sur la filière betterave). Pour ce cas, le

fait de faire tourner les équipements en fonction des régions serait une réponse à cette chaîne

d’organisation étendue.

• L’utilisation de capteurs d’humidité pour adapter la longueur de coupe pourrait être étudiée.

La coupe serait d’autant plus longue que la biomasse est verte ou humide.

• Des outils de listage de parcelle par logiciel pour optimiser les chantiers en traçant chaque

balle par GPS existent et pourraient être appliqués à la valorisation de la biomasse.

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LES REGLEMENTATIONS ASSOCIEES

Dès l’étape de récolte il est important de définir et faire le point sur le statut réglementaire et juridique

de la biomasse concernée : s’agit-il d’un « déchet » ou d’un « produit » ? En fonction de la réponse,

suivre et respecter la réglementation appropriée à la filière choisie.

L’Ordonnance n°2010-1579 du 17 décembre 2010 transpose en droit français la directive cadre sur les

déchets de 2008 (partie législative). Elle précise ce qu’est un déchet (« toute substance ou tout objet,

ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou

l’obligation de se défaire »), privilégie la prévention de la production de déchets, introduit une

hiérarchie dans leurs modes de traitement, avec priorité à la réutilisation, au recyclage et à la

valorisation notamment énergétique.

La réglementation française intègre les orientations européennes. La Loi de Transition Energétique

pour la Croissance Verte d'août 2015, définit des objectifs chiffrés avec notamment la réduction de 50

% des déchets stockés à l’horizon 2025. Les principaux textes qui définissent les objectifs français en

matière de déchets sont :

Loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe)

La loi NOTRe étend le champ de compétences des régions en matière de prévention et de gestion des

déchets par la définition d’un plan régional unique (Art. 5). Elle prévoit la création d’un plan régional

de prévention et de gestion des déchets et d’un schéma régional d'aménagement et de

développement durable et d'égalité du territoire (SRADDET). Elle donne également la compétence

déchets aux EPCI, et les renforce en instituant une population minimale de 15 000 habitants.

Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) n° 2015-992 du 17 août 2015

Le titre IV intitulé « Lutter contre les gaspillages et promouvoir l'économie circulaire : de la conception

des produits à leur recyclage » vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à « produire,

consommer, jeter » et affirme le rôle essentiel de la politique nationale de prévention et de gestion

des déchets pour y parvenir.

Plan déchets 2014/2020

Le plan de réduction et de valorisation des déchets 2014/2020 s’appuyant sur les travaux du Conseil

national des déchets, traduit au niveau opérationnel les objectifs du titre IV de la LTECV. Des mesures

d’accompagnement, réalisées en partie par l’ADEME, sont mises en œuvre en appui aux différents

acteurs concernés

LES ENJEUX QUALITE

Les principaux enjeux liés à la qualité lors de l’étape de récolte sont :

• La gestion des particules exogènes lors de la récolte : cailloux, plastique, métaux présents sur

les parcelles.

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• La gestion de l’humidité de la biomasse.

• Le format de la biomasse à la sortie du champ : ce format peut faciliter l’étape de transport ou

de stockage sans permettre de répondre à la qualité requise par le consommateur final. Par

exemple, la mise en balle correspond-elle à la qualité requise en fin de chaîne par le client en

biomatériaux par exemple ?

QUELS PROJETS OU DOCUMENTS CONSULTER POUR PLUS D’INFORMATION ?

Pour plus d’informations, vous pouvez notamment consulter :

• Pour le développement de chaîne logistique de combustion :

http://www.sucellog.eu/en/publications-reports.html

• Pour le développement de chaînes logistiques liées aux bois de taille :

http://www.europruning.eu/ et http://www.up-running.eu

• Fiches 1 « Récolte – Densification – Tri – Conditionnement pilotage (Equipementiers) » et

« Récolte – Densification – Tri – Conditionnement pilotage (Etudes) » disponibles en annexe.

Bien identifier :

✓ Les propriétés demandées par le client qui conditionnent les procédés de récolte. Il faut les garder en mémoire tout au long de l’organisation de la chaîne logistique.

✓ Les caractéristiques de la biomasse : peut-elle être densifiée, doit-elle être laissée au champ pour réduire le taux d’humidité ?

✓ Quels sont les équipements à ma disposition, leur disponibilité correspond-elle à ma période de récolte ?

✓ Quelles sont les exigences appliquées à ma biomasse ?

Il est nécessaire d’assurer un contrôle, au moins visuel, à chaque étape de la chaîne logistique.

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3. OPTIMISER LA COLLECTE

Définition : par opposition à la récolte, la collecte concerne des produits déjà stockés dans un lieu

donné. Ce peut être :

• des coproduits agricoles ou forestiers stockés en bout de champ ou bord de route,

• des effluents d’élevage non produits au champ : lisier, fumier chez les éleveurs,

• des biodéchets à récupérer sur différents sites :

déchets verts dans les collectivités,

déchets agro-industriels chez les industriels.

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

De quels équipements ai-je besoin pour récupérer mon produit ?

La nature du produit et ses caractéristiques vont déterminer le type d’équipements pour récupérer et

transporter cette matière :

• Le produit est-il solide ou liquide ?

• Pour un produit solide a-t-on affaire à du vrac ou à un produit travaillé, densifié (balle de paille

par exemple) ?

• Sa composition nécessite-t-elle des équipements spécifiques ?

• L’humidité du produit a-t-elle une influence sur sa conservation ?

Transport du vrac : la plupart du temps les produits en vrac ont des humidités faibles et il n’y a pas

d’écoulement de jus. Le transport est assuré par camions bennes ou semi-remorques suivant des

volumes de 30 m³ (poly benne seul), 60 m³ (camion remorque poly-bennes ou semi-remorques) ou 90-

100 m³ (semi-remorque à fond mouvant). Le chargement est assuré par un chargeur à godet ou à

fourche selon la texture du produit : fluide (granulés, plaquettes, ...) ou « mêlés », hétérogènes (déchet

vert) etc.

Transport des balles carrées ou rondes : deux options sont possibles pour les biomasses conditionnées

en balle :

• soit la distance vers le lieu de stockage ou de transformation est faible (< 20 km en règle

générale), le chargement des balles se réalise dans la parcelle sur un plateau agricole de 8 m,

permettant de transporter 8 à 10 tonnes de paille ; le chargeur faisant la « navette » entre les

bottes et le plateau.

• soit la distance vers le lieu de stockage ou de transformation est plus importante et le transport

est assuré par camion, le plateau surbaissé permet de charger jusqu’à 20 tonnes de paille.

Dans ce cas, les balles sont regroupées en bout de champ lors de la récolte.

Transport de matières très humides : les matières très humides (teneur en matière sèche inférieure à

20 %), se présentent soit comme un mélange de matière solides et de liquide (jus) soit sous forme

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d’une matière pâteuse, mais non liquide. Ces matières ne pouvant pas être pompées, la manutention

se fait à l’aide de chargeurs à godet. Un écoulement de jus pouvant survenir, il est conseillé d’utiliser

des bennes ou des caissons étanches. Pour certains produits, il sera même nécessaire de laver la benne

après livraison.

Tonnes à lisiers et remorques citernes : Ces produits liquides, au contraire des précédents, peuvent

être pompés. Le transport s’effectue dans des tonnes à lisier ou des citernes, le choix du type de

véhicule se faisant selon la distance entre le point de collecte et le point d’utilisation.

Palbox fermés pour les biodéchets : Les déchets de l’industrie agroalimentaire ne rentrent pas dans

le périmètre de cette étude, mais rappelons qu’il existe une règlementation spécifique pour les

biodéchets qu’il est nécessaire de consulter.

A quelles dates puis-je organiser la collecte ?

En partant du principe que l’unité de transformation fonctionne en continu, elle doit être alimentée

en permanence. L’organisation de la collecte dépend de plusieurs éléments qui peuvent être

antinomiques et demanderont un arbitrage entre des solutions qui impactent différemment le

producteur et l’utilisateur :

• Présence ou non d’un stockage tampon sur le site de transformation. La connaissance de sa

capacité permet de dimensionner l’outil de collecte.

• Le rythme de production : la matière à collecter est produite de manière discontinue (par

exemple une récolte par an pour la paille), ou de manière continue sur le site de production

(par exemple du lisier). Il faut vérifier la capacité de stockage du producteur, si elle existe.

• La matière à collecter peut-elle se conserver, ou nécessite-t-elle une collecte rapide pour

éviter sa dégradation ?

• La distance entre le lieu de collecte et le site de transformation.

Pour les biomasses conditionnées en balles : les balles de paille pourront être stockées en bout de

champ pour une courte période (3 mois après la récolte), dans la limite de 1 000 m3 (selon

réglementation sanitaire départementale), si elles sont proches du site de transformation (<10 km).

L’assurance est à la charge de l’agriculteur et les risques de dégradation de la biomasse sont élevés

(pluie, incendie).

Pour des distances plus importantes et des temps de séjour plus longs, les balles sont transportées

sur plateau agricole jusqu’à un site de stockage intermédiaire, sur une exploitation agricole ou un site

collectif, sitôt les pailles pressées. Les stockages de paille sont soumis à l’ICPE rubrique 15-32 en termes

de volume. Les collectes sur ces sites intermédiaires peuvent se faire ensuite tout au long de l’année à

la demande de l’industriel par camion (exemple du lin).

Pour les biomasses en vrac : ligneuses (type sarments de vignes) ou non, un stockage vrac en bout de

champ peut être organisé : l’agriculteur se charge de rassembler la matière en bout de champ. Celle-

ci sera ensuite ramassée par un collecteur qui cherchera à optimiser les tournées de camions. En

fonction de la pérennité de cette collecte « bout de champ », il pourrait être utile d’aménager ces

plateformes à l’instar de ce que les betteraviers ont développé pour le stockage des racines après

récolte.

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A quelles fréquences doivent s’organiser mes collectes ?

La fréquence de collecte se pose essentiellement dans le cas de matières produites en continu. Elle

sera fonction d’une part de la quantité produite durant un temps donné (heure, jour, semaine, …), de

la taille du stock tampon (s’il existe) et de la capacité des engins collecteurs. Là encore, la solution

optimale passera par un échange entre le producteur et l’utilisateur, afin de trouver l’organisation la

plus efficace (gagnant – gagnant).

Dans les autres cas, c’est la production qui déclenche la collecte des matières rassemblées sur des

stocks tampons. La quantité à ramasser sera le déterminant de la capacité et du nombre des engins de

collecte, voire du nombre de rotations.

Comment organiser ma collecte en cas de gestion de produits très différents ?

Là encore, plusieurs cas sont envisageables et c’est le site de transformation qui structurera la collecte :

• soit la matière utilisée par l’unité de transformation est un mélange de plusieurs matières très

différentes (des liquides, du solide en vrac, du solide en balles, …). Dans ce cas, il existe une

plateforme de mélange (sur le site ou en amont) équipée pour recevoir les différentes

matières, les mélanger et livrer l’intrant au site de transformation.

• soit le site de transformation est équipé de terminaux spécialisés pour recevoir les différentes

matières qui seront, soit utilisées en mélange, soit utilisées successivement.

La collecte est organisée (et optimisée) par type de produit. Toutefois il est nécessaire de vérifier la

disponibilité des engins de collecte dans la mesure où ils peuvent être les mêmes pour des types de

produits différents.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

L’étape de la collecte est un passage obligé entre le producteur et l’utilisateur qui peuvent avoir des

points de vue différents sur l’organisation. C’est un point crucial de l’optimisation de la logistique de

la biomasse.

Il est nécessaire que chacune des parties (sans oublier dans certains cas le transporteur) définisse une

check-list la plus exhaustive possible, des moyens (matériels et humains) dont il dispose, des

contraintes fortes (réglementaires, industrielles, …) liées au produit, au stockage, à la manœuvrabilité

des zones de chargement et déchargement, à la transformation, ….

Le transporteur pourra apporter sa connaissance des itinéraires obligatoires, des zones (ou des

heures) d’interdiction de circuler pour les poids lourds. Le rapprochement de ces trois éléments et

une discussion constructive, devrait permettre de définir un schéma gagnant-gagnant.

En plus de cette organisation générale, il est nécessaire de réfléchir aux pannes, accidents, défauts

d’un maillon et aux moyens (et à leur urgence), à mettre en œuvre pour pallier aux

dysfonctionnements.

QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE A SOULIGNER ?

Il faut réussir à homogénéiser les circuits de collecte. Le cas des issues de céréales est, ici,

particulièrement intéressant. Les silos contiennent des chambres de stockage de ce résidu, de tailles

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très limitées. L’utilisation de plusieurs camions pour optimiser les tournées est donc parfois impossible

à mettre en place. Au-delà, l’évacuation du coproduit n’est pas souvent homogène, même au sein d’un

même groupe (négoce ou coopérative). Les camions utilisés ne sont donc pas toujours adaptés à tous

les silos, compliquant sérieusement cette étape.

Une fois le schéma de la collecte défini, il est nécessaire de mettre en place un système de traçabilité,

non seulement pour la matière, mais aussi pour suivre le déroulement de la collecte et ainsi de pouvoir

corriger rapidement un point de friction ou de blocage qui apparaît à l’usage.

QUELS ENJEUX REGLEMENTAIRES ?

Il est aussi nécessaire de faire connaître aux partenaires les règlementations spécifiques dont fait

l’objet tel ou tel point dans le schéma logistique. Par exemple, la réglementation des transports

(heures, jours d’interdiction de circuler pour les poids lourds) peut avoir un impact sur la collecte. Le

transformateur doit en tenir compte dans son approvisionnement. Un site de transformation classé

SEVESO va imposer un certain nombre de règles de sécurité au véhicule livreur, …

QUELS ENJEUX QUALITES ?

La qualité des produits peut évoluer dans le temps, sans qu’il y ait préjudice sur la transformation.

Dans certains cas, la conservation est mal assurée, la qualité se dégrade et le produit peut devenir

impropre à la transformation pour laquelle il était destiné. Il sera nécessaire de définir si cette matière

peut être utilisée dans un autre process de transformation, ou si elle ne peut être destinée qu’au rebus.

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4. DEFINIR LES ETAPES DE STOCKAGE

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

La problématique de la récolte et/ou de la collecte et la conservation des biomasses agricoles

impliquent :

• De réfléchir à l'utilisation d’une ou plusieurs sources de biomasse avec des saisons de

récolte contrastées, afin de mobiliser le matériel de récolte sur une plus longue

période de l'année et de limiter le stockage de longue durée,

• Une exigence de bon conditionnement de la biomasse pour une valorisation optimale :

pourcentage de matière sèche, humidité, qualité, …

• Une logistique très organisée à mettre en œuvre du producteur de biomasse aux

futurs clients (du lieu de récolte aux points de livraisons) en passant par les

coopératives,

• Une conservation adéquate pour ne pas dégrader la qualité de la biomasse, adaptée

aux quantités à fournir.

Ainsi, entre la récolte et la livraison sur site de transformation, il peut se passer quelques heures à

plusieurs mois, suivant la distance, la saisonnalité de la demande et les quantités demandées par le

client. Il est alors nécessaire de stocker la biomasse dans des conditions qui permettent de proposer

une qualité qui répond au cahier des charges.

Quels sont les différentes possibilités de stockage ?

Suivant le conditionnement de la biomasse (vrac, granulés, balles), on peut envisager le stockage :

• En vrac ou en meule en bord de champ (ou sur sol non bétonné)

Avantages : coûts faibles (manutention essentiellement)

Inconvénients : pertes de matière au stockage, humidité difficile à contrôler

Figure 13 : Meule de bottes de paille en bord de champ (source COOPENERGIE)

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• En vrac ou en meule sur dalle béton, couvert ou non par une bâche ou un géotextile, ventilé

ou non

Avantages : investissement limité, adapté au stockage de courte durée pour de la biomasse sèche, ou

pour le stockage de biomasse humide sous forme d'ensilage sous bâche.

Inconvénients : volume limité, sensible aux conditions climatiques, une bâche abimée peut dégrader

la qualité de la biomasse.

Figure 14 : Stockage de balle de paille sous bâche sur dalle béton (source : COOPENERGIE)

• Sous hangar, ventilé ou non

Avantages : sécurisé, protège des conditions climatiques, adapté au stockage de la biomasse sèche.

Inconvénients : investissement important, considéré comme site ICPE si volume stocké est supérieur

à 1 000 m3.

Figure 15 : Stockage de paille sous hangar (source : COOPENERGIE)

Le stockage extérieur à ciel ouvert en tas peut être réalisé. Sur une hauteur de 5 mètres par exemple, seuls les

15 premiers centimètres sont dégradés par les conditions climatiques. La perte de biomasse est compensée par

les gains réalisés en n'investissant pas dans des structures de stockage (silos, hangars).

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• En silo vertical, ventilé ou non

Avantages : emprise au sol limitée, sécurisé, adapté pour le stockage de biomasse fluide (type granulé)

permet de faciliter les opérations de chargement / déchargement.

Inconvénients : investissement important, ne convient pas aux biomasses humides.

Figure 16 : Silos de stockage de grains (source : COOPENERGIE)

Tableau 2 : Tableau récapitulatif des principales propriétés des types de stockage pour la biomasse agricole hors effluent d'élevage

TYPE DE STOCKAGE

AVANTAGES INCONVENIENTS COUT CONDITIONNEMENT

A PRIVILEGIER

Bord de champ (ou sur sol non

bétonné)

Coûts faibles (manutention

essentiellement)

Pertes de matière au stockage, humidité difficile à contrôler

< 5 € / t / an

Vrac, balle ronde ou carrée

Dalle béton, couvert ou non par une bâche

ou un géotextile,

ventilé ou non

Investissement limité, adapté au stockage de

courte durée pour de la biomasse sèche, ou pour le stockage de biomasse

humide sous forme d'ensilage sous bâche.

Volume limité, sensible aux conditions

climatiques, une bâche abimée peut dégrader la qualité de la biomasse.

5 à 7 € / t / an

Vrac, balle ronde ou carrée

Sous hangar, ventilé ou non

Sécurisé, protège des conditions climatiques,

adapté au stockage de la biomasse sèche

Investissement important, considéré

comme site ICPE si volume stocké est

supérieur à 1 000 m3.

De 10 à 15 € / t /

an Vrac, balle, granulés

En silo vertical, ventilé ou non

Emprise au sol limitée, sécurisé, adapté pour le stockage de biomasse

fluide (type granulé) pour faciliter les opérations de

chargement / déchargement.

Investissement important, ne convient

pas aux biomasses humides, considéré comme site ICPE si volume stocké est

supérieur à 1 000 m3.

12 € / t / an

Granulés, biomasse fluide

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Comment choisir ma zone de stockage ?

Trois facteurs vont influencer le choix : la distance entre la parcelle et le lieu d'utilisation,

l'investissement dans le stockage et la manutention. Un lieu de stockage sur le site de transformation,

idéalement au barycentre des parcelles semble être généralement un optimum.

Des modélisations peuvent être nécessaires pour, par exemple, analyser le meilleur lieu de stockage

de la biomasse.

Concernant les distances (plus de précision sont apportées dans la partie transport) : il faut

trouver la solution la moins coûteuse en termes de transport champ / zone de stockage /

utilisateur, qui limite les pertes de charge.

Concernant l'investissement : le stockage de la biomasse peut être réalisé en plein air en bord

de champ ou sur une dalle béton chez l'agriculteur ou une coopérative. L'investissement est

alors limité. Ce mode de stockage convient bien pour une durée relativement courte

(inférieure à 3 mois après la récolte) afin de limiter les risques de dénaturation de la biomasse

par les intempéries, qui peuvent aller jusqu'à une perte de 25 % de matière sur une année

(source COOPENERGIE). La biomasse sèche peut être bâchée afin de la protéger de la pluie.

Une clôture délimitant le stockage pourra être mise en place afin de sécuriser l'accès et limiter

les dégradations (aspect dissuasif vis-à-vis de l’incendie et sécuritaire vis-à-vis de chutes

éventuelles de balles). La réglementation limite les volumes stockés en bout de champs. Les

coûts annuels de stockage sont estimés entre 4 et 15 €/tonne brute (selon les modes).

Le stockage couvert de la biomasse sous hangar est la solution à privilégier pour un stockage longue

durée (supérieur à 3 mois) et pour préserver la qualité de la biomasse sèche. Par exemple, la

construction d'un hangar clos sur 2 ou 4 côtés, de portes, d'un grillage et d'un point d'eau (pour la

sécurité incendie) pour un stockage de 15 000 m3 avec un amortissement sur 15 ans engendre un

coût compris entre 10 et 15 €/tonne/an.

L'utilisateur limite souvent le stockage de la biomasse sur son site pour des raisons de sécurité et

d'investissement. Il stocke la plupart du temps la quantité nécessaire pour palier au possible période

d'inactivité : nuit, weekend, barrière de dégel. Il préférera s'appuyer sur les stocks des fournisseurs de

biomasse.

Quels sont les schémas d’approvisionnement en termes de stockage ?

Plusieurs schémas d'approvisionnement peuvent être envisagés suivant la quantité de biomasse à

fournir, la fréquence et la période d'utilisation. Ils pourront s'appuyer sur les différents modes de

stockage afin de limiter les coûts :

• Stockage en bord de champ (jusqu'à 3 mois après la récolte) ; • Stockage en hangar couvert à la ferme (au-delà de 3 mois) ;

Un projet utilisant de la biomasse devra identifier les stockages encore disponibles dans son rayon

d'approvisionnement et envisager d'investir si nécessaire dans un nouveau site de stockage

adapté à ses besoins et en conformité avec la réglementation.

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• Stockage intermédiaire collectif (au-delà de 3 mois, pour de gros volumes) ; • Stockage sur site (selon surface disponible).

On peut par exemple envisager le cas simple suivant : schéma d'approvisionnement d'une chaufferie (chauffage en hiver) sur 6 mois : 1/ transport du stock bout de champ à la chaufferie sur 3 - 4 mois (en début de campagne de chauffe). Transport camion ou agricole suivant la distance (< 20 km maximum, 10 km recommandé, pour le transport agricole, au-delà pour transport camion). 1 bis/ en parallèle à 1/, transport du bout de champ au stock tampon (à la ferme, à la coopérative, au stockage collectif intermédiaire) des quantités nécessaires sur les 3-4 mois restants de la période de chauffe. Positionné à une distance moyenne de 10 km des parcelles / transport agricole sur moins de 10 km. 2/ à partir du 3-4ème mois, transport du stock tampon à la chaufferie (jusqu'à la fin de la campagne de chauffe).

Il est intéressant de bien identifier la place idéale pour son silo de stockage, permettant autant que

possible d’éviter les actions de manutention. Accolé à la chaudière par exemple est idéal, d’autant plus

si le système d’approvisionnement peut être automatisé.

Autant que possible, les stockages intermédiaires nécessitant des actions de manutention

complémentaires sont à éviter. Chaque étape de stockage intermédiaire génère une rupture de charge

qui implique un coût de manutention supplémentaire ainsi qu’un risque de perte de matière.

En cas d’un stockage prolongé, la densification de la matière permet de réduire les coûts

d’investissement en hangar.

Dans quels cas ai-je besoin d’un stock tampon ?

Un stock tampon correspond à un stock temporaire utilisé comme marge d’attente entre deux

approvisionnements. Il peut être parfois nécessaire, notamment dans les cas suivants :

• S’il s’agit d’une demande du client pour palier à un possible problème technique (assurance

de pouvoir approvisionner pendant un certain nombre de jours définis dans le contrat, en cas

d’impossibilité, pouvoir fournir de nouveaux stocks de biomasse) ;

• Dans la même logique, pour assurer la continuité de l’approvisionnement et donc de l’activité

en cas de problème de récolte, collecte, transport… (sécurité) ;

• Une faible capacité de stockage sur le site de traitement “obligera” à avoir un stockage tampon

ou secondaire ;

• Une délocalisation vers un stock tampon évite un engorgement.

Qui supporte le coût du stockage ?

Lors du montage du projet, il est nécessaire de définir qui supportera le coût de stockage. Ce coût sera

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répercuté sur le prix de la biomasse. Différentes solutions sont possibles :

• L’agriculteur : cela peut être le cas si le porteur de projet fait appel à de nombreux producteurs

comme sur les filières matériaux biosourcés. Dans ce cas, par contrat, il peut être demandé à

l’agriculteur de stocker lui-même une certaine quantité de biomasse sur son exploitation ou

sur une tierce exploitation.

• L’opérateur logistique : en sus des opérations de récolte qu’il est amené à réaliser, l’oprateur

logistique pourra proposer une prestation de service de stockage de la biomasse, lui

permettant d’approvisionner différents consommateurs tout au long de l’année dans des

conditions de qualité maitrisées.

• Le porteur de projet : le porteur de projet, qu’il soit une agro-industrie ou une collectivité par

exemple, pourra être amené à stocker lui-même la biomasse sur ses propres sites, notamment

lors de la collecte de biomasse directement par ses opérateurs au champ (imaginons par

exemple le cas d’une collecte de sarments de vignes par les agents d’une commune) ou si la

biomasse est répartie initialement sur plusieurs de ses sites (regroupements de l’ensemble des

issues de silos d’une coopérative céréalière sur un même site par exemple).

Dans tous les cas, la personne qui supportera le coût de stockage devra être clairement définie dans le

contrat en amont.

Dans la filière matériaux biosourcés par exemple, le stockage peut être supporté par les agriculteurs.

Les pailles sont ainsi conditionnées en botte et sont stockées chez l’agriculteur qui les a produites

(stockage primaire) ou chez un autre agriculteur à proximité (stockage secondaire - l’agriculteur est

chargé du transport jusqu’à ce site). Le stockage se fait sous hangar jusqu’à 18 mois. L’entreprise de

transformation se charge ensuite de récupérer la biomasse en commençant par les stockeurs primaires

et en prenant, autant que possible, la totalité de la production en une seule fois. Dans ces cas-là, les

entreprises ont peu de jours de stock sur site, c’est l’agriculteur qui est en charge du stock, sur ses

infrastructures pendant un an.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

Trois principaux points sont à retenir pour l’optimisation du stockage :

• Bien optimiser les circuits, voire modéliser l’ensemble afin de définir les zones de stockage les

plus pertinentes ;

• Si possible, préférer des stockages fermés avec ventilation (diminue l’humidité et les pertes de

matière sèche et préserve la lignine et la cellulose) ;

• Optimiser les calendriers (alimentation et gestion des stocks, livraison) et veiller à la bonne

coordination entre le moment et le lieu de récolte et le stockage / livraison.

QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE A SOULIGNER ?

Plusieurs risques sont liés au stockage de la biomasse. Ils concernent la sécurité des personnes ou la

qualité du produit. Les principaux sont :

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• Le risque incendie dans les zones de stockage par fermentation (ensilage) : il convient de

concevoir la zone et les conditions de stockage pour éviter des réactions d’oxydation

thermochimiques (perte de matière sèche et auto-échauffement). Les équipements

réglementaires pour limiter les risques incendies doivent être installés (parois spécialisées,

interdictions de fumer, nettoyage régulier, systèmes de détection etc.).

• Le risque incendie dans les zones de stockage de biomasse sèche : grillage, point d'eau

nécessaire pour limiter les risques et les dégâts.

• La dégradation de la qualité de la biomasse par le stockage : la durée et les conditions de

“conservation” d’un produit ont un effet sur le potentiel énergétique.

• Les risques liés aux flux : vigilance au nombre de camions pouvant avoir accès simultanément

au stockage.

• La responsabilité en cas d’accident : assurance et transfert de propriété.

Exemple de la paille : si la paille en bout de champ appartient à l'agriculteur, c'est à ce dernier de

l'assurer. La plupart des contrats couvrent les exploitants (à vérifier auprès de votre assureur). Ces

contrats garantissent d'office les meules dans la mesure où la réglementation est respectée, à savoir

des meules de moins de 1500 m3. Si la paille n’appartient plus à l’agriculteur (vente en andains ou

récoltée), l’obligation d’assurance est transférée à l’acheteur (coopératives, structure

d'approvisionnement).

QUELS ENJEUX REGLEMENTAIRES ?

Stockage de substances combustibles (de type bois plaquette, paille et granulés) :

Un volume stocké supérieur à 1000 m3 est soumis à la réglementation ICPE.

• Dans le cas d’un stockage de substances combustibles de type bois plaquettes et granulés, le

bâtiment contenant le bois doit respecter les prescriptions de la rubrique n°1532 de la

nomenclature des ICPE. En effet, d’après la définition de la rubrique 15-32 : « Dépôt de bois

sec ou matériaux combustibles analogues, y compris les produits finis conditionnés », les

installations biomasses agricoles rentrent dans ce contexte réglementaire. Les matériaux

combustibles analogues comprennent les plaquettes provenant de toutes origines.

• Dans le cas d’un stockage de substances combustibles de type paille, le bâtiment doit

respecter les prescriptions de la rubrique n°1530 de la nomenclature des ICPE.

Voici la classification des régimes ICPE suivant le volume de matière susceptible d'être stockée pour

les deux rubriques :

• Supérieur à 50 000 m3 : Autorisation ;

• Supérieur à 20 000 m3 mais inférieur ou égal à 50 000 m3 : Enregistrement ;

• Supérieur à 1 000 m3 mais inférieur ou égal à 20 000 m3 : Déclaration.

La rubrique ICPE 1532 possède seulement un arrêté de prescriptions pour les installations soumises à

enregistrement. Sinon, il faut se référer aux prescriptions des arrêtés de la rubrique 1530 (dépôts de

papiers, cartons ou matériaux combustibles analogues) :

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• Arrêté du 30/09/2008 pour les installations soumises à déclaration ;

• Arrêté du 29/09/2008 pour les installations soumises à autorisation.

Stockage en bout de champ :

Il conviendra de consulter la DDT et son règlement sanitaire départemental pour le stockage de

biomasse en bout de champ.

Pour ce qui est du département de l'Oise par exemple, l'arrêté préfectoral du 31/12/1979 dit :

• Le volume d'une meule ne devra pas dépasser 1500 m3. Entre chaque meule, il sera laissé un

espace de 50 m au moins.

• La portion de terrain immédiatement voisine sera déchaumée sur une largeur de 10 m à partir

de la base de la meule.

• Aucune meule supérieure à 100 m3 ne sera construite à moins de 50 m d'une construction

quelconque, d'une route nationale ou départementale ou de l'emprise d'une voie ferrée.

Par ailleurs, la Direction Départementale de l'Equipement attire l'attention des agriculteurs afin qu'ils

disposent les meules édifiées en bordure de voies communales à une distance minimale de 10 m pour

éviter la dégradation de la chaussée en cas d'incendie.

Stockage de biodéchets et sous-produits animaux :

Réglementation relative aux déchets entrants d'une unité de méthanisation (source "la méthanisation

à la ferme", TRAME, 20011 :

Le règlement CE n° 1069/2009 du parlement européen et du conseil du 21 octobre 2009 et son

règlement d’application UE n°142/2011 établissent et fixent les règles sanitaires applicables aux sous-

produits animaux et produits dérivés non destinés à la consommation humaine, ils déterminent les

conditions d’introduction de ces produits dans le méthaniseur.

QUELS PROJETS OU DOCUMENTS CONSULTER POUR PLUS D’INFORMATION ?

• Une analyse des risques environnementaux sous forme de liste à cocher liés au stockage de la

biomasse est proposée par le projet SUCELLOG : guide sur les enjeux techniques,

commerciaux, légaux et durables à considérer pour l’étude de faisabilité, réalisé, SUCELLOG,

2016

• Fiche 3 « séchage – Stockage » disponible en annexe.

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5. OPTIMISER L’ETAPE DE TRANSPORT

Intervenant à plusieurs étapes de la chaîne logistique (du champ au lieu de stockage, du lieu de

stockage au lieu de transformation et enfin du lieu de transformation au client ou lieu de valorisation),

le transport est facteur important pour la rentabilité du projet. Son coût conséquent peut remettre en

cause la pérennité des projets en fonction de son agencement, de la densité de la matière, des

distances à parcourir etc.

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

Comment organiser le transport ?

Plusieurs facteurs et paramètres entrent en jeu dans l’organisation et l’optimisation du transport.

Quels sont les équipements à ma disposition, quel matériel choisir pour le transport ?

Le mode de transport doit être étudié en fonction de :

• La nature de la biomasse à transporter et son conditionnement : alors que les biomasses

liquides (lisier, digestat de méthanisation) sont transportées dans des citernes hermétiques

fermées de type tonne à lisier ou directement par un système de pompe et de canalisation

(enterrée ou non), les biomasses solides sont amenées d’un point à un autre de la chaîne

logistique par chariot télescopique, tracteur ou camion muni de godet, caisson, benne,

remorque ou semi-remorque. L’idée étant d’optimiser le matériel en fonction du tonnage et

du format de la biomasse transportée : balles, plaquettes, granulés, vrac, etc…

Ainsi, un tracteur muni d’une benne agricole pourra contenir jusqu’à 8-10 tonnes (matières

brutes) d’ensilage quand un camion benne pourra transporter, selon la taille de la benne, de

16 à 34 tonnes de biomasse.

• Les distances parcourues : de façon générale, le premier transport (souvent très court), du

champ au premier lieu de stockage est réalisé avec des engins agricoles (souvent tracteur +

benne agricole), dans la continuité des travaux effectués au champ, afin de limiter les ruptures

de charges. En cas de distance sur plusieurs dizaines de kilomètres, un second transport, via

camion cette fois, est réalisé jusqu’au site de stockage principal. Enfin, pour les longues voire

les très longues distances, différents types de transport peuvent être utilisés : routier

(camion), ferroviaire (train) voire même fluvial (bateau).

L’utilisation de matériel agricole ne reste rentable en termes de transport que sur des

distances inférieures à 10-15 km. Aussi, lorsqu’un transport par camion sera plus rentable que

le transport par tracteur et sa benne agricole, il sera judicieux d’adapter le matériel utilisé dès

la récolte afin de permettre un remplissage facilité du camion. A titre d’exemple, la récolte du

miscanthus avec une ensileuse à caisson permet un déversement rapide dans la benne d’un

camion. Cette pratique est aussi fréquente dans la filière luzerne.

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Figure 17 : Transport court de Sorgho via tracteur (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

Figure 18 : Transport de miscanthus via camion (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

Ordre de grandeur :

• transport agricole : jusqu’à 10-15 km

• transport par camion : à partir de 15-20 km

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• Les axes de circulation empruntés et les conditions d’accès au site : selon la catégorie et

l’état des routes empruntées (goudronnage ou non, présence de ponts, angles de virage ou

possibilité de rouler sur les ronds-points, etc…) le choix du matériel et des équipements de

transport sera à adapter en fonction de leurs dimensions (notamment la longueur) ainsi que

de leur poids à vide et du PTAC (poids total autorisé en charge).

• Les équipements des différents sites de production et les conditions de déchargement : une

fois transportée du point de départ au lieu d’arrivée, la biomasse doit être déchargée dans de

bonnes conditions pour permettre son utilisation optimale. Il est alors primordial d’avoir

identifié, en amont du transport, les lieux et conditions de déchargement pour choisir le

matériel adapté.

Au moins 4 facteurs sont à prendre en compte : le volume et la densité de matière à

transporter, la facilité de chargement / déchargement, la hauteur de chargement et la

logistique retour (possibilité ou pas de faire un retour chargé). Ainsi, la logistique retour peut

être assurée dans les cas suivants :

un caisson se retire du camion pour être stocké sur site et peut être remplacé

immédiatement par un nouveau caisson (vide ou plein),

une benne sera déchargée sur place avec possibilité d’un nouveau remplissage (selon

les matières et équipements disponibles ainsi que les possibilités de nettoyage),

une remorque pourra être dételée, vidée et attelée de nouveau au camion.

Mais encore, il conviendra de choisir un camion à caisson souffleur pour le transport puis le

remplissage d’un silo fermé à granulés (filière combustion), ou de faire appel à une remorque

spéciale avec déversement de côté pour résoudre la complexité du déchargement des anas

de lin.

Les mauvaises surprises sont plus fréquentes qu’on ne le pense et peuvent très vite compliquer

voire rendre impossible un déchargement. Au-delà des conséquences économiques que cela peut

alors engendrer pour le transporteur, s’ajoutent des inconvénients en termes d’image et de

confiance avec le client ou utilisateur.

Quelques exemples de points de contrôle à réaliser en amont du transport :

✓ S’assurer que les engins pourront effectuer les manœuvres nécessaires (virage, demi-

tour, etc…) pour s’engager comme il convient sur le lieu de déchargement.

✓ Vérifier que la zone de déchargement ou la trémie de réception soient bien dégagées,

y compris en hauteur (absence de fils électriques, etc…)

✓ Vérifier, lorsque la biomasse est réceptionnée dans une benne, que le volume du

caisson est bien adapté au volume de la trémie de réception.

✓ Si nécessaire, vérifier les facilités et conditions d’accès à un point d’alimentation au

réseau électrique sur la zone de déchargement (pour pouvoir se brancher).

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• L’équilibre entre coûts de transport, besoin en équipements et praticité du matériel : selon

les situations, l’intérêt de chaque équipement peut fortement varier. Prenons l’exemple de la

filière luzerne et de l’analyse de trois modalités d’ensilage et transport depuis le champ

jusqu’à l’usine :

Ensileuse et tracteur benne fonctionnant en parallèle : méthode peu chère en termes

d’investissement et nécessitant peu d’équipements. Cependant, les coûts de

transports restent importants et la distance ne doit pas excéder 10 km.

Ensileuse avec remorque récupérée ensuite par un camion : méthode permettant de

réduire les coûts de transport mais nécessitant plus d’équipements que la méthode

précédente. L’assemblage ensileuse-remorque est par contre inutilisable en terrain

pentus.

Ensileuse avec container qui permet de travailler sur terrain pentu.

• La praticité des équipements reste un facteur clef dans le choix du matériel mobilisé pour le

transport. Aussi, on constate assez régulièrement, pour des transports de distance moyenne

(plusieurs dizaines de kilomètres), une préférence pour les camions caisson par rapport aux

remorques à fond mouvant et ce, malgré une capacité de chargement 2 à 3 fois plus petite.

Moins gros mais beaucoup plus pratiques, les camions caisson permettent de gagner du temps

alors que le coût de prise en charge journée reste très proche : 550 – 650 €/jour.

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Figure 19 : Comparaison des principaux matériaux de transport

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Qui se charge du transport ?

Stratégique à plus d’un titre pour la mobilisation de la biomasse, l’étape de transport peut être

particulièrement mobilisatrice en coût, matériel et en main d’œuvre, notamment dans le cas de

matières peu denses devant être acheminées sur de longues distances. Dès lors, le choix de l’opérateur

réalisant le transport est important pour assurer la rentabilité du projet. Une analyse comparative

entre la prise en charge du transport directement par le porteur du projet au prix de possibles

investissements et sa réalisation en sous-traitance par un prestataire extérieur est nécessaire.

Selon le stade de la chaîne logistique concerné, l’acheminement de la biomasse ne sera pas toujours

réalisé par le même type de transporteur. Généralement, dans le cas d’une mobilisation de biomasse

agricole, l’agriculteur assure le transport de la biomasse après récolte, de la sortie du champ jusqu’au

stockage primaire et/ou secondaire. L’acheminement entre le lieu de stockage et le lieu de

transformation puis de valorisation peut être réalisé par le porteur de projet ou un prestataire

extérieur.

Prise en charge directe du transport par le porteur du projet : réactivité, maîtrise et

autonomie

Assurer soi-même l’approvisionnement et le transport de la biomasse est coûteux mais nécessaire

pour être réactif et ainsi assurer une bonne qualité de service à ses clients et fournisseurs. Cela

permet, de plus, d’entretenir le contact avec eux, de recueillir directement des informations sur

leur satisfaction et sur leurs besoins et même d’identifier voire d’anticiper une possible évolution

de leur situation ou demande.

Réaliser soit même le transport implique de disposer du matériel nécessaire pour celui-ci ou

d’investir pour son acquisition. Si l’achat d’un camion supplémentaire peut s’avérer pertinent en

cas de besoins importants en transport, son coût ne peut pas être négligé (une remorque à fond

mouvant représente un investissement de 55 000 à 60 000 €) et sa rentabilité doit être étudiée

notamment en fonction de la possibilité d’optimiser les trajets et de valoriser les retours. Ainsi, il

arrive fréquemment que des entreprises effectuent elles-mêmes la livraison des produits finis

lorsqu’il y a possibilité de récupérer des matières premières au retour. Dans le cas contraire, elles

confient la livraison à des transporteurs extérieurs.

La réalisation du transport des biomasses et produits issus des différentes opérations de

traitement requiert la mise à disposition de temps et de main d’œuvre pour pouvoir réaliser

correctement la tâche. Aussi, avant de s’engager dans l’activité de transport, il est important

d’étudier les facteurs de production déjà disponibles au sein de l’entreprise ainsi que les

possibilités et opportunités de nouveaux investissements en personnel.

Penser à raisonner en densité de matière à transporter et pas uniquement en volume. Sous-

estimer la masse totale de biomasse transportée peut engendrer des pannes ou casses

importantes au niveau du matériel voire provoquer des accidents (basculement de matériel).

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Sous-traitance : souplesse, sécurité et prestation de service

Transporteur de marchandises est une profession réglementée réalisée par une entreprise

commerciale. En France, le transporteur routier de marchandises appartient aux transporteurs

terrestres, comme les transporteurs ferroviaires (transport par voie ferrée, de marchandises, de

personnes ou de biens), les déménageurs (transport routier de biens) ou les transporteurs routiers

de personnes.

Aujourd'hui, le transport routier de marchandises est intégré dans la chaîne logistique : les

prestataires logistiques intègrent souvent dans un contrat unique, non seulement des prestations

de stockage, de manutention, d'emballage et conditionnement, ainsi que l'organisation générale

des flux et les traitements d'informations associés, mais aussi les opérations de transport.

Faire appel à un professionnel du transport est fréquent dans des projets de logistique biomasse.

La prestation de service simplifie en effet fortement l’organisation de la chaîne logistique pour le

porteur de projet et limite les moyens matériels (camions et équipements) et humains à mobiliser.

Cela représente cependant un coût non négligeable pour l’ensemble du projet qu’il faut pouvoir

calculer et rentabiliser, avec la difficulté d’une forte dépendance aux fluctuations des prix des

carburants.

La rentabilité est bien évidemment recherchée des deux côtés. C’est ainsi qu’un transporteur

extérieur aura plus facilement la possibilité d’optimiser le trajet retour d’un camion en l’adaptant

pour le faire correspondre à la demande d’un autre de ses clients. Par contre, ce même type de

transporteur sera plus difficilement intéressé par des transports courts, irréguliers et nécessitant

un lavage des bennes.

Il est alors tout à fait acceptable d’adapter et varier le besoin de sous-traitance en fonction des

périodes de l’année, des disponibilités des camions de l’entreprise et des besoins

d’équipements spécifiques de certains clients. Par exemple, certaines entreprises décident

d’assurer elles-mêmes le transport des matières et produits jusqu’à une quantité annuelle

minimale donnée, et font appel à des prestataires extérieurs pour le transport de toute quantité

supplémentaire.

Quelle organisation des tournées de collecte et livraison ?

Les tournées de collecte ou de livraison sont à programmer en fonction de :

• La saisonnalité du besoin de transport (répondant aux périodes de récolte, de production ou

de consommation),

• Le nombre de fournisseurs à collecter ou de clients à livrer,

Questionnement rapide :

• Je dispose du matériel, du temps et de la main d’œuvre nécessaires et je valorise mes

trajets retour je peux faire moi-même le transport

• Je ne dispose ni du matériel nécessaire ni de volumes suffisants je fais appel à un sous-

traitant

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• Les distances de chaque site à l’usine de production.

Une opération de transport peut être déclenchée de plusieurs façons :

• La date est connue et programmée à l’avance, par exemple dans le cas d’une commande

(livraison),

• La date est prévue dans une fourchette de temps annoncée (période de récolte, début de la

saison hivernale pour les biocombustibles, etc…),

• Une demande totalement imprévue et spontanée est exprimée ou une opportunité se

présente.

L’optimum d’une bonne organisation est de pouvoir anticiper et planifier le plus possible, par grande

période de transport, les différents besoins, de les confronter aux moyens matériels, humains et

financiers à disposition afin de construire et programmer le calendrier de transport le plus adapté pour

l’entreprise.

Anticiper c’est aussi prévoir les demandes isolées, celles de dernières minutes ainsi que les nombreux

imprévus en planifiant à l’avance des plages de moments libres qui permettront d’intégrer de

nouvelles demandes.

Les tournées de collecte de matière première s’organisent généralement autour d’un nombre

important de parcelles voire de producteurs, sur un territoire plus ou moins vaste, dans une fenêtre

de temps souvent réduite et conditionnée pour beaucoup par la date de la collecte ou de la récolte.

Dès lors, mettre en place un système de tournées adapté assurant la collecte et le transport de

l’ensemble de la production sur la période optimale est stratégique. Pour y parvenir, il peut être

intéressant de s’inspirer de l’exemple des coopératives qui répartissent leurs adhérents en plusieurs

groupes de proximité géographique (afin d’optimiser les transports) et définissent en amont un

calendrier de collecte dont l’ordre change d’une année sur l’autre de manière à ce qu’une rotation

s’installe et que ce ne soient pas toujours les mêmes exploitations qui soient collectées les dernières.

Si les tournées de livraison peuvent s’organiser de la même façon pour alimenter des clients réguliers

ou des commandes maîtrisées et connues à l’avance, elles peuvent aussi répondre à une organisation

plus spontanée, moins programmée et parfois plus urgente pour donner suite à l’appel d’un client dont

le stock est descendu dangereusement ou satisfaire la demande d’un nouveau client … Un certain

nombre de ces urgences qui perturbent le calendrier et l’organisation de transport préétablis, peut

être limité grâce à un contact et un échange régulier avec ses principaux clients afin de suivre et

connaître l’état de leurs stocks, notamment à l’approche d’une période particulièrement importante

pour la filière. La démarche sera par exemple particulièrement adaptée pour la filière combustion, en

début de période hivernale et avant les périodes de fête, pour éviter les appels en urgence afin de

Eviter les livraisons en urgence ? :

• Quels moyens ai-je à ma disposition pour apprécier et mesurer le niveau du stock de mes

principaux clients ?

• Existe-t-il des capteurs de niveau pour silos ? Peuvent-ils être connectés ?

• Que puis-je mettre en place pour anticiper au mieux les demandes urgentes ?

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remplir des silos de granulés ou alimenter un stock trop faible de biocombustibles.

Quels outils d’aide à la décision ?

L’étude des retours d’expérience de la filière bois combustible, plus mature que la filière biomasse

agricole, a permis l’élaboration d’outils d’aide à la décision dont il peut être utile de s’inspirer pour

optimiser l’étape de transport d’un projet biomasse. De nouveaux outils, élaborés dans le cadre de

projet de méthanisation ont aussi récemment émergé.

Programmation linéaire d’aide à la décision :

Réduire les coûts logistiques pour le transport de combustible forestier : cf. étude

suédoise (ELSEVIER) sur les économies potentielles et la répartition des coûts pour le

transport du combustible forestier présentée dans la Fiche 2 « Regroupement –

Transport – Manutention » disponible en annexe.

Modèle t-OPTIMASS (filière méthanisation) : optimiser les décisions stratégiques et

tactiques dans toutes sortes de chaînes d'approvisionnement de la biomasse en

tenant compte de la situation géographique, des caractéristiques de fragmentation et

de la disponibilité temporelle de la biomasse ainsi que de l'évolution de la biomasse

suite aux opérations de manutention. Cf Fiche 5 « Pilotage » disponible en annexe.

Modèle et programmation mathématique appliqués :

Analyse et conception de chaîne d’approvisionnement optimale : calcul des coûts de

transport à partir du positionnement du site de méthanisation et des emplacements

des fermes, identification de la logistique optimale et du système de transport en

donnant l'ordre de priorité de ramassage des fermes qui approvisionnent,

planification et ordonnancement de la collecte de la biomasse de chaque ferme pour

minimiser la perte de biogaz. Cf Fiche 5 « Pilotage » disponible en annexe.

Traitement de la combinaison de flux et choix des proportions optimales de chaque

entrée pour la génération d'énergie : prise en charge de l'emplacement et la capacité

des technologies, la connectivité entre les entités d'approvisionnement, les périodes

de stockage de la biomasse, le transport et l’utilisation de la biomasse. Cf Fiche 5

« Pilotage » disponible en annexe.

Technologies numériques d’acquisition et traitement de données (temps réel, données

spatialisées …).

Comparaison du coût de densification et du coût de transport avec calcul du seuil de

rentabilité : feuilles de calcul permettant d’étudier le rapport coût de densification / coût de

transport (nombre de camions).

Optimisation des coûts et des tournées par logiciel : certaines entreprises ont développé des

logiciels complets permettant de suivre et traiter l’ensemble de leur chaîne logistique en

Anticipation, planification et adaptation sont les clefs d’une bonne organisation des tournées de

transport.

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optimisant chaque étape.

Il n'existe pas de modélisation unique ni d’approche complètement globale : les stratégies doivent être

adaptées en fonction de la filière, des matières premières, des unités disponibles de prétraitement et

traitement et des finalités du projet.

Au-delà de quelle distance mon projet n’est-il plus rentable ?

Une distance maximale est difficile à proposer, elle est d’ailleurs souvent fixée de façon arbitraire par

les porteurs de projet puis ajustée en fonction des évolutions de l’activité et des opportunités.

En méthanisation, 5 à 15 km sont généralement constatés pour l’approvisionnement en déjection

animale. Toutefois, pour des coproduits secs à plus fort potentiel méthanogène, la distance peut

s’allonger. Certains projets belges réalisent ainsi des approvisionnements de 50 km à 300 km pour

trouver de la matière à méthaniser. En Finlande, le transport dans des camions de grands volumes et

charge maximale (150 m3) ne dépasse pas les 50 à 90 km entre le champ et la centrale électrique.

De façon générale, il est recommandé de ne pas excéder 50 km pour des filières avec une rentabilité

limitée (méthanisation, combustion). C’est pourquoi les cultures de proximité, comme les CIVEs

(Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique utilisées en méthanisation), sont de plus en plus

privilégiées.

Dans les filières matériaux biosourcés, un transport de plusieurs centaines de kilomètres, réalisé sous

forme de balles par un transporteur spécialisé peut parfois rester pertinent. En effet, les produits de

cette filière ont une valeur ajoutée plus élevée que l’énergie. Autant que possible, les transports à vide

sont à limiter, d’autant plus sur ces longues distances.

Exemples d’éléments à prendre en compte par le logiciel :

La géolocalisation de la parcelle avec identification de la place de dépôt ;

Les conditions d’accessibilité au site en prenant en compte le maximum de critères pour

anticiper les risques, les budgétiser, et ajuster au mieux le coût du chantier (nature du

chemin, accessibilité par un camion, présence de fil électrique…). Ces éléments sont des

éléments clés à prendre en compte dans l’élaboration du contrat ;

L’évolution du chantier et de son exploitation (par le biais de « traqueurs » ou capteurs sur

les machines) : un gain de temps important pour pouvoir ajuster ;

La possibilité d’envoyer à chaque opérateur et sur un matériel adapté (téléphone, tablette…)

les informations nécessaires à la bonne réalisation du chantier (nature de la tâche, adresses

et localisations, indication sur le trajet… et peut-être même suivi et adaptation en

simultanée du déplacement via un GPS) ;

Le cumul de toutes ces données pouvant être ensuite transféré dans un logiciel de

comptabilité afin d’établir les contrats, pré-factures et factures.

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La densification (sous forme de balles ou de granulés) permet bien évidemment de faciliter le transport

et d’augmenter les distances parcourues. A noter que les coûts de transport de balles carrées sont

inférieurs aux coûts de transport de balles rondes. Il est alors intéressant de produire des balles aussi

denses que possible pour exploiter au mieux les capacités de poids légal des camions et limiter les

coûts de transport ainsi que de stockage.

Globalement, plus la matière première aura de la valeur, plus il peut être rentable d’aller la chercher

loin. Par conséquent, plus le produit final transformé aura de la valeur, plus il peut être rentable de

l’acheminer sur de plus longues distances.

C’est pourquoi, on peut observer aujourd’hui des projets allant chercher à 80, 100 voire 150 km des

matières peu denses et donc coûteuses en transport mais dont la valorisation restera intéressante.

Pour d’autres porteurs de projet, s’approvisionner auprès d’un fournisseur situé à grande distance ne

pose pas de problème dans la mesure où l’écart de coût de transport est assez faible (4 €/t pour 250

km). La faiblesse de cet écart peut s’expliquer par un conditionnement adapté des matières premières

(balles) et par la structure des coûts de transports : la partie fixe (chargement, déchargement, coût de

la demi-journée) étant relativement élevée.

Comment rentabiliser mes trajets ?

Les coûts de transports varient en fonction du volume, de la densité du produit (tonnage transporté),

de la distance parcourue mais également du choix du matériel utilisé et de l’optimisation des trajets

en limitant les ruptures de charges et les retours à vide.

Plus le volume à transporter est important, plus le nombre d’allers/retours ou de véhicules mobilisés

est élevé (par exemple, on met 3 à 4 tonnes de miscanthus ensilé en vrac dans une remorque de 18

Distance ou durée ?

A noter que certaines entreprises préfèrent délimiter une durée maximale et non une distance

maximale de transport. En fonction des routes empruntées, de l’état du trafic à certaines heures,

des zones d’embouteillage répété, certains trajets seront privilégiés à d’autres même s’ils font

faire plus de kilomètres. Le circuit sera également étudié afin d’éviter les nuisances relatives au

transport auprès de la population.

Au-delà de 20 km, les coûts de transport deviennent souvent trop importants, il est alors

nécessaire de densifier le produit afin de concentrer sa valeur et de rendre le transport plus

rentable (des balles plus denses permettent un gain de place sur camion pouvant aller jusqu’à

20 % et 15 tonnes de granulés à 5 000 kW/tonne pourront aller beaucoup plus loin que 15

tonnes de matière en vrac, moins dense et moins énergétique).

Pour la filière combustible, il est souvent plus stratégique de réfléchir en termes de transport

de MWh et non pas de tonnes. Penser à convertir les unités en MWh pour avoir une meilleure

approche de la rentabilité.

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tonnes), plus il y a de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre et donc, plus

l’opération coûte cher.

Pour rentabiliser et optimiser les trajets, être attentif à :

• L’impact des choix techniques (prétraitement, densification de la matière, etc.) Et de la

stratégie de localisation (nombre et implantation des zones de stockage, localisation de

l’usine de transformation) sur le rayon d’approvisionnement, les distances à parcourir et sur

les coûts de la biomasse en entrée d’usine ;

• L’optimisation des moyens de transport pour chaque type de produits (adaptation des

capacités du matériel et des caractéristiques de la matière transportée), voire l’utilisation de

différents transports au cours d’un même déplacement de marchandises (camion, train,

fluvial, ...) ;

• La limitation, autant que possible, des trajets à vide en favorisant les échanges matière -

matière ou matière - matériel. Par exemple : lorsqu’un camion vient récupérer des caissons

pleins de matière première, le porteur de projet en profite pour apporter des caissons vides,

le cas d’un échange matière entrante - matière sortante étant optimal. Dans le cas contraire,

il peut être pertinent de passer par un transporteur qui se chargera, lui, d’optimiser les trajets

en travaillant avec d’autres entreprises ;

• Le rythme des transports : assurer des tours réguliers avec le moins de « temps morts »,

limiter le nombre et temps passé au chargement - déchargement, analyser la possibilité d’un

travail en flux tendu. Une matière commercialisée en vrac peut, par exemple, être expédiée

directement depuis un lieu de stockage intermédiaire si elle n’a pas besoin d’être nettoyée.

Cela limite les ruptures de charge, qui sont particulièrement coûteuses ;

• L’adaptation de la période et de la fréquence de livraison : essayer, dans la mesure du

possible, de ne pas revenir deux fois au même endroit et de prendre la totalité de la

production en une seule fois ;

• La mutualisation interne du transport de différents types de produits ;

• L’intérêt de la massification par l’intermédiaire de plateformes de stockage pour baisser les

coûts de stockage (investissement groupé) et de transport ;

• La collaboration avec d’autres sites d’exploitation : un projet collectif peut permettre de

baisser le coût du transport via la centralisation. Le transport peut être mutualisé.

Chaque projet est unique.

La rentabilité d’intégrer ou non une rupture de charge ou de réaliser les transports via camion

ou tracteur est à analyser en fonction de la disponibilité du matériel, des coûts engendrés, des

distances, de la capacité du camion ou de la benne etc.

De façon générale, plus le trajet est long, plus il est pertinent d’utiliser du matériel avec de

grande capacité de stockage. Attention cependant, l’incidence du volume est importante mais

elle doit être ramenée au coût d’utilisation du matériel (un fond mouvant représente un

investissement important et n’est pas toujours le plus pratique à utiliser).

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Figure 20 : Exemple de rupture de charge entre la collecte et le transport (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

Organisation de la filière :

• En fonction des distances, faire appel à un sous-traitant extérieur n’est pas toujours possible,

d’autant plus si la benne doit être nettoyée. L’idéal est encore de pouvoir être flexible en

faisant appel, en fonction de la demande, à une entreprise de transport pour les longues

distances et aux équipements internes pour de plus petites distances.

• En fonction de votre projet, établir une comparaison avec d’autres filières et s’en inspirer

pourrait s’avérer pertinent. Prenons par exemple l’organisation de la filière betterave qui

pourrait être aménagée pour la biomasse agricole. D’autres filières comme l’ensilage, la

déshydratation de luzerne voire même le grain pourraient elles aussi être utilisées comme

modèles.

Livraison et conditions d’accès au site : Attention aux contraintes de livraison !

• En période de récolte et de livraison, certains sites peuvent accueillir plusieurs dizaines de

camions par jour. Pour que tout fonctionne de façon optimale, dans des conditions assurant

performance et sécurité, il est important de réfléchir en amont du projet aux moyens

d’optimiser le circuit de transport sur site et de définir une organisation claire et pratique de

la circulation entre les différentes zones.

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• De même, le nombre de camions pouvant avoir besoin en simultané d’un accès au site de

stockage peut être important et doit être prévu.

Recherche et innovation :

• De nouvelles technologies peuvent être adaptées au transport de la biomasse (temps réels,

modélisation, données spatialisées). En fonction de son projet (notamment de sa taille et des

investissements nécessaires), il convient de regarder les technologies existantes et adaptables.

• Ne pas hésiter à réaliser des tests pour adapter le matériel de transport ou essayer de

nouveaux modes de conditionnement. Par exemple, la mise en ballots du miscanthus,

permettrait de passer d’une charge de 10 à 24 tonnes par camion, mais demande encore des

recherches pour solutionner la question du déconditionnement et le problème de présence de

cailloux.

Main d’œuvre et personnel :

• Pour le bon fonctionnement global de l’activité, il est stratégique d’avoir au sein de l’entreprise

une personne dédiée au transport et chargée de la supervision, cohérence et optimisation de

l’ensemble de cette étape. Ce qui permet aussi de se prévenir d’une augmentation tarifaire

fortuite de la part de prestataires.

• L’utilisation d’un matériel très spécifique demande les compétences de chauffeurs et

opérateurs formés et expérimentés pour assurer une bonne maitrise du matériel et limiter les

mauvaises surprises.

QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE A SOULIGNER ?

Garder en mémoire que le transport représente 50 à 70 % du coût total d’un projet de logistique

biomasse et que son optimisation est fondamentale pour la rentabilité du projet, notamment pour le

transport de biomasse à faible densité (exemple du miscanthus en vrac).

Exemple de la filière betterave :

Des sociétés de transport, généralement locales et de petites tailles, dédient de façon

exclusive la flotte concernée à la campagne betteravière.

Des camions 5 essieux sont utilisés. Ceux-ci ont des dimensions similaires aux transports de

containers ACTS (longueur 11.5m, largeur 2.55m, hauteur 4m). Ces camions basculants ou à

fond mouvant ont une capacité de 25 – 27 t (poids total env. 40 t).

Un partenariat est en cours avec des constructeurs de camion pour trouver une solution

d’allègement (volume - poids à vide - portes grillagées…).

La filière met en place des actions pour limiter le nombre de camions sur les routes en

cherchant à optimiser la matière transportée : techniques de chargement, augmentation de

la richesse en sucre, maîtrise de la tare terre.

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Les économies d’échelle ne sont pas toujours possibles : les coûts de transport et de stockage d’une

tonne de miscanthus augmentent avec l’augmentation du volume traité sur le site par exemple.

Ne pas négliger les conséquences et externalités du transport qui peuvent perturber ou compromettre

le projet : les camions peuvent parfois répandent des pailles ou poussières sur la route, ce qui entraine

des pertes et peut être gênant pour les riverains.

QUELS ENJEUX REGLEMENTAIRES ?

Transport agricole réalisé par un transporteur

Lorsqu’il est réalisé directement par les agriculteurs, le transport de biomasse agricole répond à la

règlementation des engins agricoles et aux règles de circulation routière (conformité au code de la

route).

L’arrêté du 04 mai 2006, rentré en application le 12 juillet 2006, définit les règles relatives à la

circulation des véhicules et matériels agricoles ou forestiers et de leurs ensembles :

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000427455&categorieLien=id

Les prescriptions de ce document s’appliquent à tout véhicule agricole ou forestier

• S’il est équipé :

d’un outil porté avant (chargeur frontal, tasse-avant,…)

d’un outil porté arrière de plus de 1 m de long

de dispositifs anti-tassement des sols (jumelages, pneus larges)

OU

• Si ses dimensions dépassent les limites du Code de la route :

2,55 m pour la largeur

12 m de long pour les véhicules isolés (tracteur ou machine automotrice, seul ou avec

outil porté)

18 m de long pour des véhicules avec outil remorqué

ET

• Si ses dimensions restent inférieures ou égales à 4,5 m de large et 25 m de long.

Au-delà il faut se référer à la réglementation générale des transports exceptionnels.

Avant de prendre la route, je vérifie l’éclairage et la signalisation. Avant de prendre la route, je vérifie le gabarit !

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Principales dispositions à connaître avant de prendre la route sur les règles de circulation des engins

agricoles

Classement des véhicules

- Les convois agricoles, groupe A : la largeur du convoi est comprise entre 2,55 m et 3,50 m et la

longueur est inférieure à 22 m. Il n’est pas nécessaire d’avoir un véhicule d’accompagnement et des

plaques « Convoi agricole ». Rentrent également dans le groupe A les ensembles de petite largeur qui

ont un outil porté attelé à l’avant de moins de 4 m, ou un outil porté à l’arrière d’une longueur

inférieure à 7 m.

- Les convois agricoles, groupe B : la largeur est comprise entre 3,5 et 4,5 m ou la longueur comprise

entre 22 et 25 m. Ces convois doivent être accompagnés d’un véhicule. Le véhicule d’accompagnement

peut être un véhicule particulier, une camionnette, un fourgon, mais pas un tracteur ou un engin

agricole ; la couleur du véhicule est indifférente. Le véhicule d’accompagnement doit circuler avec les

feux de croisement allumés, de jour comme de nuit. Le véhicule précède le convoi, sauf en cas de

circulation sur route à chaussées séparées où la voiture est placée à l’arrière du convoi. Le conducteur

du véhicule d’accompagnement doit avoir reçu une information sur la façon d’accompagner un convoi.

- Les convois exceptionnels : pour des largeurs supérieures à 4,5 m ou une longueur de plus de 25 m,

le convoi doit répondre à la réglementation spécifique des transports exceptionnels du code de la

route (demande préalable, véhicule d’accompagnement jaune, formation du chauffeur…).

Éclairage et signalisation

Lorsqu’il y a des dépassements en largeur de plus de 2,55 m, le convoi doit être signalé par 2 panneaux

placés aux extrémités latérales vers l’arrière du véhicule et 2 panneaux placés aux extrémités latérales

vers l’avant du véhicule (panneaux réfléchissants à bandes blanches et rouges). À défaut, des feux

d’encombrement peuvent être mis en lieu et place de ces panneaux. De plus, pour les convois du

groupe B, des plaques réfléchissantes jaunes « Convoi agricole » doivent être visibles à l’avant et à

l’arrière du convoi. Les gyrophares doivent être allumés de jour comme de nuit.

Conditions de circulation

La circulation des convois du groupe B est interdite du samedi ou veille de fête à partir de douze heures,

au lundi ou lendemain de fête six heures, sauf en période de semailles et récoltes (des prescriptions

locales particulières complémentaires peuvent être instaurées par un arrêté du préfet). Dans une

logique de continuité d’activité, la circulation des véhicules et matériels agricoles ou forestiers est

autorisée sur une zone géographique comprenant les départements d’activité et les départements

limitrophes. En dehors de ces conditions de circulation, les véhicules et matériels agricoles doivent

être transportés. Ils peuvent aussi circuler d’un département à un autre à condition de justifier par une

preuve d’activité la traversée d’un département non limitrophe. À propos du franchissement des voies

ferrées : il est interdit à un véhicule de plus de 4,50 m de large de franchir une voie ferrée ; si toutefois

il est impossible de faire autrement, il est nécessaire de demander une autorisation en préfecture.

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Transport non agricole

Lorsqu’il est réalisé par des prestataires extérieurs, le transport de biomasse agricole répond aux

exigences du code des transports et à la règlementation et l’organisation des transports routiers de

personnes et de marchandises.

Le transporteur est alors soumis aux réglementations propres à la profession, ainsi qu’aux

réglementations propres aux véhicules routiers utilisés et aux marchandises transportées, ce qui

signifie généralement :

• Que le transporteur doit satisfaire lui-même à des obligations de formation et d'honorabilité

pour le dirigeant effectif et permanent de l'activité de transport, et de capacité financière

pour l'entreprise ;

• Qu'il doit aussi faire former ses salariés (ou s'assurer que ses sous-traitants le sont) pour la

manutention et le transport des marchandises concernées ;

• Qu'il doit s'assurer que les conducteurs sont habilités et en état de santé conforme à la

règlementation pour les marchandises ou les véhicules considérés, et en situation régulière,

• Qu'il doit s'assurer en permanence que les moyens utilisés sont autorisés à effectuer le

transport considéré (visites techniques obligatoires) ;

• Qu'il doit être assisté de personnes habilitées, selon les marchandises : conseiller à la sécurité

pour le transport de marchandises dangereuses… ;

• Qu'il doit s'assurer que les marchandises transportées sont transportables (matières

réglementées), conformément à la réglementation les concernant : quantités transportées

ensemble, conditionnement et emballage… et que les documents d'accompagnement de la

marchandise sont aussi conformes et à la l'envoi, et à la réglementation.

Le transporteur est un commerçant, prestataire de services qui s'engage à effectuer contre paiement

un transport pour le compte d'autrui. Le contrat de transport, qui appartient aux contrats

commerciaux, est alors matérialisé par une « lettre de voiture » (bon de livraison, récépissé de

livraison…). Les conditions de vente sont formalisées par les conditions générales de vente qui doivent

être communiquées systématiquement aux clients. Des contrats commerciaux spécifiques sont

possibles : par exemple, le contrat type de sous-traitance en transport ou le contrat type de location

de véhicule industriel avec conducteur.

En hiver, la circulation des véhicules peut être réglementée en période de dégel afin de

préserver l'intégrité de la chaussée. Pour circuler, les camions ont alors besoin d’une

autorisation délivrée par la préfecture afin de pouvoir passer ces « barrières de dégel ».

A plusieurs reprises, la filière biomasse énergie a souffert de sa méconnaissance en devant

faire valoir son existence et son intérêt pour obtenir les autorisations de circulation déjà

obtenues par les transporteurs de fuel.

Penser en amont de la période hivernale à communiquer et rester en contact avec les élus

et représentants de l’administration.

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Remarque : le transport des déchets peut être soumis au décret 98-679 relatif au transport par route,

au négoce et au courtage de déchets.

QUELS ENJEUX QUALITES ?

Les principaux enjeux liés à la qualité lors de l’étape de transport sont :

La propreté des camions et des bennes afin de ne pas « souiller » la biomasse : il est primordial

de prévoir et de s’assurer, en amont du chargement et du transport de la biomasse, du bon

nettoyage des plateaux, caissons, bennes ou remorques.

La protection de la biomasse : si la biomasse transportée est à l’air libre (plateau, caisson ou

benne ouverts), penser à utiliser des bâches étanches pour la protéger de la pluie ainsi que des

filets de protection pour éviter que la matière s’envole.

QUELS PROJETS OU DOCUMENTS CONSULTER POUR PLUS D’INFORMATION ?

• Fiche 2 « Regroupement – Transport – Manutention » disponible en annexe.

• Analyse suédoise d’ELSEVIER

Potential savings and cost allocations for forest fuel transportation in Sweden: A

country-wide study

Cost analysis for high-volume and long-haul transportation of densified biomass

feedstock

QUELLES FORMATIONS EXISTANTES SUR LE SUJET ?

Formation à l’éco-conduite pour les chauffeurs

Etudier en amont les contraintes et besoins de nettoyage entre deux transports. Selon le type de

biomasse concerné et son conditionnement un simple balayage peut être suffisant alors que dans

d’autres circonstances il est nécessaire de réaliser un lavage du matériel.

Il reste nécessaire d’assurer un contrôle, au moins visuel, à chaque étape de la chaîne logistique,

dont l’étape de transport.

L’arrivée sur un site suite à une étape de transport peut être un moment stratégique pour réaliser

un échantillonnage de contrôle de la qualité de la biomasse.

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6. AMELIORER L’ETAPE DE MANUTENTION

La manutention est l’action de manipuler, de déplacer des matières ou marchandises dans un lieu de

production, de stockage ou de valorisation, en vue de leur traitement, conditionnement, transport,

mise en stockage, etc.

Elle permet ainsi l’acheminement des matières (premières ou transformées) d’un poste de la chaîne

logistique à un autre, afin d’en assurer le bon déroulement ainsi que l’activité globale de l’entreprise.

Dans un schéma logistique la manutention est omniprésente, elle intervient dès lors qu’il y a

chargement - déchargement de matière, stockage transitoire ou longue durée, alimentation du

processus de fabrication (introduction de la matière dans une trémie ou une machine de

transformation), retrait du produit fini pour expédition... Tel un liant, elle permet de passer d’une

étape de la chaîne logistique à une autre.

L’étape de manutention est cependant délicate, elle représente souvent un moment de ralentissement

de la chaîne logistique et peut même constituer un goulot d’étranglement. C’est pourquoi elle doit

être préparée et réfléchie suffisamment tôt dans la genèse du projet.

QUELLES SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

Propriété de la biomasse à manutentionner ?

Pour optimiser l’organisation et le déroulement de l’étape de manutention, il est important, au

préalable, de connaître :

- Le conditionnement (vrac, densification sous forme de balles, de granulés, de briques etc.),

- Les caractéristiques physiques (humide, sèche, taux de poussières, autres spécificités pouvant

entrainer des nuisances ou précautions particulières au moment de la manipulation),

- La quantité de matière à manipuler, à quel rythme.

Ces différents éléments conditionneront ensuite les modalités de manutention (manuelle ou faisant

appel à des engins mécaniques) ainsi que le matériel et les équipements nécessaires. Par exemple, la

manutention d’une biomasse en vrac se fera plutôt avec l’aide d’une fourche, d’une griffe ou d’un

godet, des balles seront déplacées avec l’aide d’une pince à balles ou d’un pic bottes, quand des

granulés seront plus facilement déversés ou aspirés.

L’opération de manutention se décompose en 3 temps : - Saisie et arrimage de la matière, - Déplacement, - Dépose à son nouvel emplacement.

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Quel type de manutention prévoir et quel matériel ?

On distingue deux types de manutention : continue ou discontinue, selon qu’il y a ou non des pauses

ou temps morts entre chaque temps de l’opération de manutention et donc rupture ou continuité du

flux de la matière déplacée.

Elles font appel à un type de matériel différent.

Manutention discontinue :

Manutention « classique » qui consiste à faire se succéder les 3 temps de la manutention avant de recommencer un nouveau cycle et généralement après un temps mort pour ramener le matériel au point de départ.

Matériels de manutention discontinue : • Chariot élévateur, • Chargeur, • Tracteur.

Manutention continue :

Les 3 phases de l’opération de manutention sont concomitantes et se déroulent toutes en même temps, sans pause. Les systèmes de manutention continue, de vrac et de charges isolées, se sont développés pour faire face au volume et à la cadence d’une production de masse.

Matériels de manutention continue : • Transporteur à bande, • Transporteur à rouleaux libres, • Transporteur à rouleaux commandés.

Selon les exigences de production de la chaîne logistique choisie, on observera une succession de

manutention discontinue ou continue avec transport au sol ou aérien de la matière.

Le transport au sol alimenté par de l’énergie manuelle, électrique ou thermique se fait avec des

diables, des chariots à bras, des chariots porteurs, des chariots élévateurs, des remorqueurs, des

tracteurs, etc.

Le transport aérien fait appel à des poulies, palans, potences, ponts roulants, monorails ou chemins

de roulements, portiques, grues, etc.

Ces matériels utilisent des moyens de préhension tels que les élingues, les crochets, les cordes, les

pinces, les anneaux ou des dispositifs magnétiques.

Une fois le matériel et les équipements sélectionnés, il sera important de dimensionner les différents

outils pour optimiser la manutention et réaliser des économies de temps, d’énergie et d’argent.

Quel est le besoin en main d’œuvre associé ?

Au regard des choix logistiques, techniques et matériels concernant la manutention, il convient

d’étudier les besoins en main d’œuvre associés pour s’assurer que l’entreprise dispose du personnel,

des compétences et du temps de travail nécessaires ou qu’elle peut mettre en place les moyens

adaptés pour y faire face. La manutention est, en effet, mobilisatrice de main d’œuvre et de coût. Par

exemple, le « coût de fourche » revient à 2€ pour le chargement/déchargement de 8 balles de fibres

végétales (lin, chanvre) soit 1,6 tonnes.

Une étude poussée, chiffrée et contrôlée des diverses solutions est à faire pour trouver le meilleur

équilibre économique entre automatisation de la manutention nécessitant généralement des

investissements important en matériel et manutention manuelle.

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Quelles contraintes et quels aménagements prévoir au niveau de la zone de manutention ?

Les caractéristiques de la matière déplacée peuvent nécessiter des aménagements ou équipements

spécifiques pour assurer des conditions de manutention sécurisées pour le personnel et le matériel

tout en préservant la qualité de la biomasse déplacée.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

L’enjeu de la manutention est entre autres de :

• Faciliter le travail de l’opérateur,

• Réduire les manipulations au maximum,

• Utiliser l’espace de façon optimale.

Faciliter l’organisation et privilégier la sécurité :

• De façon logique, plus la densité de la matière sera faible, plus la manutention sera importante

et nécessaire. Il peut être alors opportun d’étudier les pistes de densification de la biomasse

pour réduire les manipulations et le volume de stockage nécessaires.

• Choisir le format de balles adapté : plus facilement manipulables, les petites balles

conviennent mieux à l’export ainsi qu’aux sites qui n’ont pas les équipements nécessaires à la

manutention des grosses balles. Elles sont cependant plus denses (20 %) et nécessitent une

attention particulière lors de leur manutention.

• Lors d’une production en flux tendu, la manutention s’avère particulièrement stratégique car

S’assurer en amont que le lieu où se fera la manutention est bien adapté en termes de

configuration, d’espace disponible et d’équipements (par exemple : système de ventilation et

d’aspiration en cas de production importante de poussières, régulation de la température etc…).

Quelques principes permettant à optimiser l’étape de manutention :

✓ Adapter les méthodes et matériels de manutention en fonction de la quantité et de

la constitution de la matière à manutentionner ;

✓ Choisir des équipements souples et polyvalents ;

✓ Mettre en place des zones de stockage faciles d’accès : manutention facilitée = gain

de temps et économie ;

✓ Un changement dans la méthode utilisée pour la manutention peut parfois éviter un

nouvel investissement (ne pas se précipiter !) ;

✓ Le chemin le plus court est la ligne droite, il n’est toutefois pas toujours le plus rapide ;

✓ La manutention manuelle est parfois préférable aux moyens mécanisés ;

✓ Une étude correcte de la gravité peut éviter des accidents graves ou irréversibles ;

✓ Toujours prendre en compte en premier lieu la sécurité.

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elle peut fortement ralentir le rythme de production. Il est alors important d’imaginer un

système d’alimentation qui limite au maximum les manipulations. Par exemple un

chargement direct des balles sur la ligne de production, sans déconditionnement préalable.

• Employer uniquement des opérateurs qualifiés : s’assurer de la bonne formation et

information des opérateurs intervenant dans l’étape de manutention. Si besoin, se faire

accompagner par des centres de formation et des professionnels de la sécurité.

QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE A SOULIGNER ?

Même si elle est très bien étudiée, la manutention entraîne des frais (main d’œuvre, achat

de matériels) et des pertes de temps (augmentation des délais) supplémentaires. Elle

nécessite un besoin en espace de manœuvre et de stockage et est une étape sensible pour les

risques d’accidents ou de détérioration du produit. Elle participe ainsi à l’augmentation du prix

de revient du produit final.

Les étapes de manutention restent stratégiques et délicates, elles peuvent notamment

constituer une source de difficultés pour le bon fonctionnement de la chaîne

d’approvisionnement dès lors qu’une opération de déconditionnement s’ajoute au simple

déplacement de matière. Par exemple, le déficelage et le transfert de balles de paille vers un

convoyeur sont généralement cités comme les principales difficultés rencontrées au niveau de

la chaîne logistique.

Le risque des poussières : attention aux problèmes de poussières lors des manutentions, ceux-

ci peuvent être importants avec la biomasse sèche. La sécurité des opérateurs doit alors être

prise en compte et des aménagements pensés pour assurer un environnement de travail sain

(prévoir par exemple un système d’aspiration). La production de poussière peut de plus

entraîner un classement du site en zone ATEX.

QUELS ENJEUX REGLEMENTAIRES ?

Comme toute opération faisant intervenir du personnel et pouvant présenter des risques pour la santé

et/ou l’environnement, les opérations de manutention répondent à des exigences règlementaires en

termes de sécurité dont il est important de vérifier le respect :

• Document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) : étape initiale de toute

démarche de prévention en santé et sécurité au travail, le DUERP est réalisé et mis à jour

annuellement par le responsable d’entreprise ou le chef d’exploitation. Il identifie, classe et

répertorie l'ensemble des risques professionnels (dont les Risques psychosociaux (RPS))

En entreprise, la manutention est un facteur important car elle entraîne de nombreux accidents

chaque année.

Les entreprises consacreraient de 50 % à 80 % du temps de la fabrication d’un produit à la

manutention, ce qui mobiliserait environ 10 % du personnel.

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auxquels sont exposés les salariés, les opérateurs ou les intervenants, en vue de mettre en

place des actions de prévention pertinentes couvrant les dimensions techniques, humaines et

organisationnelles. Le DUERP est mis à la disposition des salariés, des membres du CHSCT

(comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), des délégués du personnel, du

médecin du travail, de l'inspecteur du travail et des agents des services de prévention des

organismes de sécurité sociale ainsi que des inspecteurs de la radioprotection. La participation

des salariés et des différents opérateurs à sa réalisation est un atout majeur pour son efficacité

et sa bonne appropriation.

• Compte de prévention pénibilité : toute entreprise doit prévenir la pénibilité au travail,

quelles que soient sa taille et ses activités. Lorsqu'un salarié est exposé à des facteurs de

pénibilité au-delà de certains seuils, l'employeur doit établir une déclaration. Le salarié

bénéficie alors d'un compte personnel de prévention de la pénibilité sur lequel il peut

accumuler des points. Depuis le 1er janvier 2017, le compte de prévention pénibilité fait partie

du compte personnel d'activité (CPA). Pour en savoir plus consulter :

- https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15504

- http://www.preventionpenibilite.fr/sites/preventionpenibilite/home.html

Vérifier notamment si les opérations de manutention se trouvent concernées par les facteurs

de pénibilité « Bruit », « Manutention manuelle de charges », « Postures pénibles » et

« Vibrations mécaniques ». Pour consulter les seuils :

- Décret n° 2014-1159 du 9 octobre 2014 relatif à l'exposition des travailleurs à certains

facteurs de risque professionnel au-delà de certains seuils de pénibilité et à sa

traçabilité

- Décret n° 2015-1888 du 30 décembre 2015 relatif à la simplification du compte

personnel de prévention de la pénibilité et à la modification de certains facteurs et

seuils de pénibilité

• Autorisation de conduite et CACES : La conduite des équipements de travail mobiles

automoteurs et des équipements de travail servant au levage est réservée aux travailleurs qui

ont reçu une formation adéquate confirmée par l’obtention du certificat d'aptitude à la

conduite en sécurité ou CACES. Ces équipements présentant des risques particuliers, chaque

chauffeur doit de plus et obligatoirement être titulaire d'une autorisation de conduite délivrée

par l'employeur.

• Atmosphère explosive : la prévention des risques d’explosion sur les lieux de travail fait l’objet

d’une réglementation spécifique dite « réglementation ATEX » ajoutant des contraintes

techniques, organisationnelles et humaines pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs.

Pour plus d’information : http://www.inrs.fr/risques/explosion/reglementation-textes-

reference.html

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QUELS ENJEUX QUALITE ?

Les principaux enjeux liés à la qualité lors de l’étape de manutention sont :

Le maintien de la propreté, de la qualité et des caractéristiques de la biomasse : chaque opération de manutention présente un potentiel risque de souillure ou contamination (par mélange ou contact avec d’autres matières), de chargement en inertes, d’altération, dégradation ou dommage voire de perte pour la biomasse manutentionnée.

Contrôle de la qualité : les étapes de manutentions sont des occasions pour réaliser un

contrôle, à minima visuel voire via un échantillonnage, de la qualité de la biomasse réceptionnée et

ainsi vérifier sa conformité au cahier des charges.

QUELLES FORMATIONS EXISTANTES SUR LE SUJET ?

• Il existe de nombreux centres de formation spécialisés dans la prévention des risques professionnels et la sécurité des salariés proposant des stages et formations directement en lien avec les opérations de manutention, les CACES etc…

S’assurer que la biomasse est bien chargée et déchargée dans un endroit propre et nettoyé et qu’elle est manipulée avec du matériel propre et adapté.

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7. DEFINIR LES ETAPES DE PRE-TRAITEMENT - CONDITIONNEMENT

Le prétraitement regroupe l’ensemble des étapes précédant le traitement principal (la combustion, la

méthanisation, la transformation des fibres végétales). Il intègre toutes les opérations réalisées avant

cette utilisation finale, qu’elles soient obligatoires (conservation de la qualité par séchage par exemple)

ou qu’elles répondent à un impératif économique (densification notamment).

Il existe de nombreux prétraitements différents auxquels peut être soumise la biomasse agricole. Ils

dépendent de plusieurs facteurs tels que le cahier des charges du client, l’optimisation des coûts de

transport ou encore la conservation de la matière. Malgré l’opportunité qu’ils représentent d’effectuer

des gains économiques lors de certaines étapes, ils entrainent également un important coût entre

autres dû à la consommation d’énergie nécessaire à leur mise en place. La réalisation ou non d’une

étape de prétraitement est donc à étudier avec attention en fonction des autres maillons de la chaîne

de valeur.

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

Quels sont les différents prétraitements à ma disposition ?

Cette liste est non-exhaustive mais reprend les principaux prétraitements réalisés sur la biomasse

agricole.

La densification de la biomasse : la densification est l’étape de prétraitement la plus répandue. Elle

consiste à augmenter la densité de la matière par compression. La matière agricole est, par définition,

très peu dense. La paille de céréales en vrac a, par exemple, une densité autour de 100 kg / m3. A titre

d’exemples, sa densité suite à une étape de prétraitement est illustrée ci-après entre parenthèses.

• Utilisation d’une presse à haute densité (de 170 à 200 kg / m3) : ces presses permettent de

densifier la biomasse sous forme de balles rondes ou de balles carrées.

Figure 21 : Presse haute densité LSB KUHN (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

• Production de briquettes (densité 400 kg / m3) : moins denses que les granulés, des briquettes

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peuvent être produites à partir de biomasse agricole, sous forme de buches carrées ou

cylindriques (diamètre 9 cm sur 10 à 12 cm de long), utilisées notamment dans les foyers de

cheminée ou dans des poêles spécialisés, mais aussi en chaufferies industrielles. Elles ne sont

pas substituables ni aux balles ni aux granulés. Leur procédé de fabrication est moins coûteux

que celui des granulés. En plus de la densification de la matière, elle élimine la poussière et les

fines.

• Granulation de la biomasse (densité 650 kg / m3) : la granulation permet de proposer une

biomasse (initialement finement broyée) densifiée sous forme de granulés (pellets) : tubes

stabilisés de quelques centimètres de longueurs. Des presses spécifiques sont nécessaires pour

l’agglomération de la matière. Dans la plupart des cas, un broyage préalable est nécessaire

avant de passer la matière dans ces presses. En sortie de presse, il est souvent recommandé

de mettre en place une étape de refroidissement.

Figure 22 : Ligne de granulation pour l’alimentation animale, San Miguel de Toste, Espagne (source : projet SUCELLOG)

Le séchage : le procédé de séchage consiste à réduire la quantité d’eau présente dans la biomasse par

un apport extérieur de chaleur. L’étape de séchage entrainant un coût important lié à l’utilisation

d’énergie et d’équipements, il est essentiel d’analyser sa pertinence. La matière première doit-elle être

séchée ou peut-elle être utilisée directement lors des étapes suivantes ? Par exemple, le taux

d’humidité de la matière première à granuler doit être autour de 13 % pour obtenir un granulé autour

de 10 % d’humidité ; en effet, l’étape de densification entrainera une réduction de la teneur en eau

dans la biomasse, même sans étape de séchage.

Il existe différents types de séchoirs.

• Les séchoirs rotatifs qui peuvent être utilisés avec une large gamme de matières premières :

herbacées (pailles, marcs), plaquettes de bois, broyats (rafles de maïs par exemple), les noyaux

d’olives ou encore les coques d’amandes.

La qualité de la biomasse ne doit pas être altérée par l’étape de densification : dans le cas de la

filière matériaux, la mise en balle de fibres doit être réalisée avec précaution pour ne pas altérer

la matière première. La granulation est à proscrire dans ce cas.

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Figure 23 : Séchoir rotatif de luzerne (coopérative Luzéal – Source projet SUCELLOG)

• Les séchoirs verticaux, généralement utilisés pour la filière céréales et qui ne peuvent donc

pas traiter d’autres formats de biomasse. Des noyaux d’olives ou des coques d’amandes

pourraient potentiellement être séchés sur certains modèles.

Figure 24 : Séchoir vertical à grains (source : Services Coop de France)

• Des séchoirs silos ou séchoirs à bandes pouvant sécher des plaquettes de bois ou des broyats

de biomasses, ou encore des noyaux ou des coques.

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Figure 25 : Séchoir à bande pour maïs, Tschiggerl Agrar GmbH, Autriche (source : projet SUCELLOG)

Le broyage : le broyage consiste à réduire la taille des particules de la biomasse, via l’utilisation d’outils

contendants ou tranchants. Il permet notamment d’augmenter la surface spécifique de la biomasse et

ainsi sa performance en chaudière mais facilite aussi les étapes de transport (augmentation de la

densité et donc réduction de coûts) ou de granulation (facilité du passage dans le granulateur). Cette

étape permet également d’adapter la biomasse aux vis sans fin utilisées pour l’approvisionnement

dans le méthaniseur ou la chaudière. A contrario, un broyage peut engendrer des pertes (poussières

et fines).

Figure 26 : Broyeur à paille (source : Services Coop de France)

L’ensilage : l’ensilage est une méthode de conservation par voie humide passant par la fermentation

lactique anaérobie. Généralement utilisée pour les fourrages récoltés à des teneurs en matière sèche

faibles. Cette technique peut également être mise en place pour la conservation de la biomasse, plus

particulièrement dans le cas de projets de méthanisation.

L’énergie contenue dans la biomasse, généralement exprimée comme le Pouvoir Calorifique

Inférieur (PCI), est directement lié au taux d’humidité. Il augmente en même temps que la teneur

en eau dans la matière diminue.

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La torréfaction : procédé thermochimique sans oxygène, la torréfaction consiste à exposer la biomasse

à une très haute température, généralement entre 200 et 300 °C. Cette étape de prétraitement

modifie les propriétés de la biomasse, produisant un combustible de meilleure qualité pour la

combustion ou la gazéification. Associé à une étape de densification, ce procédé permet d’obtenir un

combustible à très haute densité énergétique. Le produit ainsi formé est similaire à du charbon. Il

permet donc d’obtenir un combustible stabilisé facile à stocker et à transporter. Ce prétraitement reste

relativement rare.

Le démêlage : peut survenir lorsque les bottes ne peuvent pas être utilisées en tant que telle dans la

chaudière et doivent être ouvertes, ou pour la fabrication de matériaux biosourcés.

Le dépoussiérage : cette étape consiste à nettoyer la biomasse pour retirer la poussière résiduelle,

notamment pour l’utilisation de la biomasse pour les litières équines et avicoles.

Toutes ces étapes sont suivies et contrôlées, de façon à optimiser leur fonctionnement, à vérifier

l’agencement des différents prétraitements et à s’assurer du bon déroulé des opérations.

Figure 27 : Ecran de contrôle d’un broyeur (source : Services Coop de France)

Est-ce nécessaire d’effectuer un prétraitement ?

La mise en place ou non d’une étape de prétraitement est conditionnée par deux facteurs principaux :

le cahier des charges clients et la distance à parcourir tout au long de la chaîne. Il conviendra toutefois

de toujours garder à l’esprit que la biomasse agricole est « vivante », les propriétés de la biomasse ne

sont ainsi pas toujours homogènes : les cahiers des charges doivent prendre en compte cette réalité.

Le cahier des charges client : est le principal facteur conditionnant les étapes de prétraitement :

Le format de la biomasse sera conditionné par le cahier des charges : la demande d’un

approvisionnement sous forme de balles, de briquettes ou de granulés va nécessiter une étape

de densification obligatoire pour satisfaire le consommateur.

Le taux d’humidité est généralement imposé par le cahier des charges du client. Selon la

demande, une étape de séchage peut être nécessaire pour la matière.

La saisonnalité impacte également les étapes de prétraitement. Par exemple, en fonction de

la différence de période entre la production de biomasse et la demande du client, une étape

de stockage peut être nécessaire. Dans ce cas, il faut s’assurer de la stabilisation de la biomasse

sur une période pouvant s’étendre sur plusieurs mois : pour réduire les risques de

fermentation, une étape de séchage peut être nécessaire.

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Figure 28 : Différents formats de biomasses (de gauche à droite): granulés, broyées (source : projet SUCELLOG), en balles (Taillis Saule – source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

La distance : afin de réduire les coûts logistiques, la matière peut être densifiée, permettant

d’optimiser les étapes de transport. Il convient de trouver la distance pivot à partir de laquelle le coût

supplémentaire entrainé par l’étape de prétraitement est contrebalancé par le gain réalisé par le

transport (réduction du nombre de tournées de livraison et donc de moyens et d’hommes mobilisés).

L’étape de prétraitement n’est donc pas toujours nécessaire mais le porteur de projet n’est pas

réellement maître de ce choix. Il est essentiel de travailler son étape de prétraitement en partant du

cahier des charges clients. Une chaîne logistique simple en méthanisation ou en combustion,

consistant à amener directement la biomasse dans un silo avant son utilisation peut être effectuée

sans étape complémentaire. Ces chaînes sont, dès lors, souvent organisées sur de courtes distances à

une échelle réduite.

Il est essentiel de garder une vision globale de la chaîne avant de mettre en place une étape de

prétraitement. Un gain effectué sur un maillon ne doit pas être contrebalancé par une perte

trop importante en amont (perte de temps, rupture de charge, investissements onéreux dans

de nouveaux équipements) ou en aval (équipements de dédensification). Il est donc important

de mener l’étude dans sa globalité.

Par exemple, l’étape de densification permettant de gagner sur le transport doit être analysée

en fonction du cahier des charges du client : si le consommateur souhaite exploiter les fibres

de la biomasse, il est impossible de granuler la matière, malgré les possibles gains logistiques

engendrés.

Elle dépend également des maillons suivants de la chaîne logistique : le gain réalisé en

proposant de la paille en balles est-il rentable face à l’investissement d’un bol broyeur ou d’un

équipement permettant de rouvrir la balle ou de retirer les ficelles dans la suite de la chaîne ?

Autre exemple : la valorisation des sarments de vigne sur les parcelles peut se faire grâce à un

équipement permettant de réaliser des fagots de bois. La matière doit toutefois être ensuite

broyée pour être intégrée à une chaudière. L’utilisation d’un équipement capable de broyer

directement au champ et de stocker la matière sous forme de big bags est donc généralement

plus pertinente.

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Quelles sont les conséquences liées à la mise en place d’une étape de prétraitement ?

Le développement d’une étape de prétraitement doit ainsi être réfléchi et analysé en fonction des

avantages et des inconvénients. Le tableau ci-après propose de comparer les différentes conséquences

d’une étape de prétraitement pour soutenir la réflexion du porteur de projet. De façon globale, cette

étape influence fortement le coût du projet et donc le prix de la biomasse.

Atouts Contraintes ▪ Réponse au cahier des charges du client ▪ Economie de main d’œuvre et de

carburant sur les étapes de transport ▪ Economie liée au stockage ▪ Bonne conservation de la biomasse

▪ Ruptures de charge (main d’œuvre et équipements nécessaire)

▪ Débit souvent plus faible : goulot d’étranglement

▪ Main d’œuvre nécessaire au déroulement de l’étape

▪ Consommation de combustibles, d’énergie

▪ Coût de remplacement des modules, maintenance

Densification, quel format choisir ?

L’étape de densification est avant tout réalisée pour augmenter les distances de transport. Les balles

les plus denses permettent ainsi, par exemple, un gain de place sur camion de 20 % par rapport à un

transport classique. Les avantages et les inconvénients des différents formats sont proposés ci-après,

outre le fait de répondre à certains marchés ciblés.

Atouts Contraintes Format vrac Réduit les coûts de prétraitement Augmente les coûts de transport

Granulés Facilite le stockage Réduit les coûts de transport Stabilise la matière (disponible sur l’année)

Coût important lié au séchage et à la granulation de la matière Pas de préservation des fibres

Briquettes Coût inférieur à celui des granulés Facilite le stockage Réduit les coûts de transport Stabilise la matière (disponible sur l’année)

Coût important lié à la densification de la matière Pas accepté par tous les appareils en combustion Pas de préservation des fibres

Balles Facilite le stockage Réduit les coûts de transport Réalisé sur la parcelle (début de chaîne de production) Moins énergivore que les granulés Conserve les fibres de la matière

Opération d’ouverture, coupe des ficelles entrainent un coût supplémentaire. Densification réduite par rapport aux granulés

Plaquettes Facilite le stockage Réduit les coûts de transport

Pas de préservation des fibres Uniquement sur les matières ligneuses Volume conséquent

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A quel moment densifier la biomasse ?

Autant que possible, il est intéressant de densifier la biomasse en début de chaîne logistique, c’est-à-

dire lors de la récolte au champ, avant le transport, idéalement en même temps que la collecte grâce

à un équipement combiné. Travailler en début de chaîne permet d’éviter les ruptures de charge liées

au chargement, déchargement, densification de la matière au cours de la chaîne logistique.

Toutefois, le débit de chantier de cette opération de densification est rédhibitoire par rapport au débit

de chantier de récolte. Dès lors, cette étape peut être reportée dans un lieu de regroupement (à la

ferme par exemple) sans gêner le bon déroulement de la récolte au champ.

Quelle technologie pour densifier la biomasse ?

Il existe plusieurs technologies de densification au champ. Pour plus d’informations, vous pouvez vous

référer aux fiches équipements disponibles en annexe.

La granulation : des unités mobiles ont été développées sous forme de camion intégrant, sur roues,

des équipements déjà connus dans le secteur agricole de densification de la biomasse (presse dédiée).

Des équipements réalisant une granulation directement sur champ sont également disponibles. La

presse Krone PREMOS 5000 peut être citée : encore à l’échelle expérimentale, elle possède un débit

de 5 tonnes par heure, restant cependant trois à quatre fois moins productive qu’une presse à balle

carrée et pour un coût d’utilisation supérieur.

La mise en balle : les équipements de densification utilisés pour les fourrages peuvent également être

adaptés pour la biomasse. Des biobalers ont ainsi été développés pour la densification sous forme de

balles rondes de plants type miscanthus ou taillis à très courte rotation. Pour la menue paille, des

technologies de pressage ont également vu le jour, sous forme de balles carrées.

Réduction du volume vrac : des broyeurs permettant de réduire le volume de la biomasse sont

disponibles et proposés par plusieurs constructeurs.

Traitement post production : le conditionnement

Définition : Le conditionnement est l’action de conditionner, c’est-à-dire de préparer, mettre en forme

voire d’emballer une matière ou un produit pour qu’il réponde à des caractéristiques

souhaitées/demandées pour son transport ou sa présentation commerciale.

Différents procédés de conditionnement peuvent être imaginés pour le produit fini :

L’enrubannage : consiste en l’enroulage d’un film plastique autour de chaque balle ronde. Il est utilisé

lorsque la biomasse récoltée a un taux d’humidité encore très élevé. Cette technique permet de

réduire les coûts de stockage mais un système de récupération des films doit être mis en place.

L’enrubannage va proposer des balles individuelles qu’il faudra traiter comme telle.

L’ensachage : consiste à mettre la biomasse en sac. Ce procédé, proposant de petites quantités par

Le débit de chantier lors de l’étape de densification et le coût de production doivent être en

adéquation avec les volumes à fournir. Le coût de l’opération ne doit pas être pénalisant pour le

reste de la chaîne d’approvisionnement.

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unités distinctes, est particulièrement utilisé pour la commercialisation de produits à destination des

particuliers. Une unité de production distincte est nécessaire. Ce conditionnement est approprié pour

des matériaux stabilisés, particulièrement pour les granulés.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

La centralisation des équipements de prétraitement permet une optimisation économique

(broyeur, séchoir, granulateur sur le même site de production).

Bien garder à l’esprit la possible nécessité de dédensifier suite à un prétraitement : résistance,

présence de ficelles, dureté, taux d’humidité doivent être pris en compte dans la construction

des processus.

Il est essentiel de garder e mémoire le cahier des charges du client lors des étapes de

prétraitement afin de ne pas déstructurer les propriétés des fibres par exemple ou le taux

d’humidité demandé.

QUELS PROJETS OU DOCUMENTS CONSULTER POUR PLUS D’INFORMATION ?

• Prétraitement des coproduits et coût de production par le projet SUCELLOG :

http://www.sucellog.eu/images/Publications_and_Reports/SUCELLOG_Hanbook2_FR.pdf

http://www.sucellog.eu/images/Publications_and_Reports/SUCELLOG_D2.2_Guide-sur-les-

enjeux-techniques-commerciaux-lgaux-et-durables--considrer-pour-ltude-de-faisabilit.pdf

• Prétraitement au champ des vignes : broyeurs, ramasseuses presse etc. par le projet

Europruning, EuroPruning_D3.4_Analysis of current methods and BAT applied to harvesting of

the pruning of permanent crops :

http://www.europruning.eu/web/lists/pubfiles.aspx?type=pubdeliverables

• Collecteurs de menues pailles : proposés notamment par la compagnie Thierart

http://www.thierart.fr/

• Equipements : les sites d’autres équipementiers tels que Kuhn, Krone etc. peuvent également

être consultés.

• Fiche 4 « Prétraitement – Densification – Tri – Mise à disposition du client –

Conditionnement – Contractualisation » disponible en annexe.

Attention aux contaminations !

Dans le cas d’un travail sur des unités destinées à produire des aliments (humains, animaux), la

contamination doit être un point de vigilance tout particulier. Il convient de prendre les mesures

nécessaires pour que des traces de bois ou d’autres matières non comestibles ne se retrouvent

pas dans les aliments. Des chaines séparées ou un nettoyage en profondeur doivent être mis en

place.

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8. REDIGER LES CONTRATS

On peut définir la contractualisation comme la mise en place de chacune des pièces constitutives du

marché ayant pour but, soit d'en définir l'objet, soit d'en fixer les modalités d'exécution et de

règlement à toutes les étapes de la chaîne de valeur.

La contractualisation peut permettre de renforcer les relations entre les maillons d’une filière.

Dans le cadre de notre problématique, le contrat est élaboré pour garantir les prix, la qualité, la

quantité et la régularité de l’approvisionnement. Le schéma le plus simple pour une unité de

valorisation est d'établir un contrat de fourniture de biomasse avec une société d'approvisionnement.

QUELS SONT LES QUESTIONS CLEFS A SE POSER A CETTE ETAPE ?

Quelles sont les principales questions à se poser avant l’établissement du contrat ?

Avant de définir le contrat, qu’il concerne le fournisseur de matières premières ou le client final, il est

essentiel de bien cadrer certains items :

• Le cahier des charges des matières premières : si je suis le client, il convient de définir de façon

précise la qualité de biomasse que j’attends de la part de mon fournisseur, et notamment ses

principales propriétés : taille des composants et format (granulés, brins de pailles, matière

pulvérisée, diamètre des plaquettes etc.), intervalle de taux d’humidité, voire de composition

minérale, etc. Au-delà de ces intervalles, le lot peut être refusé ou des pénalités imposées. Les

modalités en cas de manquement d’une des parties doivent être clairement posées dans le

contrat.

A l’inverse, le fournisseur doit s’assurer de pouvoir répondre à la demande de son client en

fonction de la qualité imposée par le contrat. Cette qualité, la saisonnalité de la demande et

les quantités demandées vont conditionner toutes les actions logistiques à mettre en place.

• La disponibilité de la ressource dans le temps (en termes de surface et de producteurs) : une

étude des ressources produites localement ainsi qu'une enquête auprès des agriculteurs sont

nécessaires afin d’identifier les quantités mobilisables dans un rayon qui sera défini au

préalable (généralement 30 à 50 km maximum) pour répondre au besoin de l'unité.

Quelle est la durée des contrats ?

Les durées des contrats sont très variables. Dans le secteur agricole, il est fréquent qu’aucun contrat

ne soit établi (contrat moral, de confiance), et que la livraison de matière ou de combustibles soit

seulement effectuée sur demande. Lorsqu’un contrat est passé, il est généralement annuel, calé sur le

cycle des récoltes.

Toutefois, les projets consommateurs de biomasse, notamment énergétiques, ont des cycles longs et

une vision à 5, 15 voire 30 ans (cas de projets de cogénération de forte puissance). Or, le fournisseur

de biomasse a tendance à penser qu’un contrat sur plusieurs années pourrait lui faire perdre

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l’opportunité de valoriser sa biomasse sur de meilleurs marchés les années à venir. Cette discordance

entre la vision agricole et la vision territoriale a tendance à limiter le développement de certains

projets, un autre combustible tel que le bois pouvant être préféré à la biomasse agricole pour ces

mêmes raisons de durées de contrats (où les contrats pluriannuels sont facilités).

Quels sont les principaux items à intégrer à mon contrat ?

Pour un bon déroulement du projet et de la mise en place de l’approvisionnement, il est ainsi

important d’établir un contrat comportant les éléments suivants (liste non exhaustive, à adapter en

fonction de son projet) :

• Volume annuel estimé (ou besoin en énergie entrante) : dans le cadre d’un projet de

valorisation énergétique et plus particulièrement de combustion, il est conseillé de réaliser les

calculs en unité énergétique (généralement le KiloWattheure ou le MégaWattheure),

• Date de démarrage prévue pour l'installation ou la date de début et de fin du contrat,

• Période de fonctionnement dans l'année permettant d’intégrer à sa chaîne logistique les

enjeux de saisonnalité de l’approvisionnement,

• Cadencement mensuel,

• Durée du contrat,

• Périmètre de la prestation : production, stockage, livraison, enlèvement des cendres, etc…,

• Taux d'humidité optimale et fourchettes d'humidité admises,

• Types de produits acceptés/exclus (avec éventuellement proportions) : propriétés de la

biomasse, contamination maximale tolérée,

• Granulométrie moyenne et fourchettes de tolérance en taille et taux de tolérance accepté,

• Taux de cendres (en cas de projet de combustion),

• Modalités de l'échantillonnage et du contrôle qualité au départ à réception,

• Localisation du site de livraison,

• Capacités de stockage en tête de chaudière et sur le site de livraison,

• Accessibilité au site,

• Types de camions admis,

• Contraintes de circulation, de déchargement et de présence sur le site,

• Mode de mesure des livraisons : préciser les points contrôlés, les modes de contrôle, la vitesse

de transmission de l'information,

• Modes de transferts vers le stockage et qui en a la charge,

• Mode de transfert vers le foyer (en cas de combustion) et qui en a la charge,

• Mode de transfert des cendres en sortie (en cas de combustion) et qui en a la charge,

Un changement de mentalité doit ici s'opérer pour optimiser la valorisation de la biomasse agricole.

Un contrat à long terme assure un revenu complémentaire prévisible pour l’exploitant ou l’agro-

industrie producteurs de coproduits. Une clause de variation des prix d’achat en fonction du

marché peut être envisagée.

A noter que pour la filière miscanthus, les contrats avec les producteurs atteignent la durée de vie

de la plante (10 à 15 ans). Un contrat spécifique est le plus souvent établi avec l’un des producteurs

pour assurer le stockage et le transport jusqu'à l’entrée sur site de valorisation.

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• Modalités d'achat : tonne de matière sèche, de matière brute, volume, MégaWattheure

entrée chaudière, MégaWattheure sortie chaudière, …

• Formule de correspondance humidité/PCI, références de PCI anhydre,

• Délais de paiement,

• Défauts de livraison - incidents prolongés,

• Obligation des deux parties et notamment les quantités de biomasse que l'utilisateur

s'engage à enlever annuellement,

• Contraintes de traçabilité,

• Contraintes imposées par financeurs ou autres,

• Prise en compte des aléas climatiques,

• Cas de « force majeure » et événements justifiant des écarts de volumes.

Le contrat doit notamment prendre en compte la possibilité d’un manquement de l’une des deux

parties. Il doit donc intégrer :

• La nature des pénalités et les causes de leur application (généralement définies en fonction

du préjudice subit, par exemple l’arrêt du fonctionnement des installations),

• La gestion des imprévus (volume à livrer non disponible ou usine à l'arrêt),

• La possibilité de renégociation.

En cas d’évolution des prix, il est important de prévoir une évolution des prix d’achat :

• Le calcul des prix d'achat (pour l'énergie, prix entrée chaudière ou sortie chaudière) et formule

d'indexation.

QUELS SONT NOS CONSEILS POUR REUSSIR CETTE ETAPE ?

Les échanges entre les différentes parties sont indispensables à la constitution d'un contrat qui

conviendra à tout le monde.

Les contrats devraient comprendre l’ensemble des critères de planification : prévision à 3 mois des

besoins, prix hors taxe par tonne, humidité et PCI référence, révision et renégociation du prix,

conditions de paiement et responsabilités, pénalités, résiliation.

Il est recommandé que le prix de vente de la biomasse stipulé dans les contrats soit adapté au marché,

quelle que soit la durée du contrat.

Il est essentiel d’intégrer des critères de qualité dans son cahier des charges, quelle que soit la

biomasse utilisée.

De façon générale, il est nécessaire de cadrer autant que possible le contrat et les obligations de

chaque partie pour un bon déroulement de l’approvisionnement.

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QUELS PROJETS OU DOCUMENTS CONSULTER POUR PLUS D’INFORMATIONS ?

Les informations pertinentes et détaillées à reprendre pour un contrat sont proposées dans le

document ci-après du projt SUCELLOG (partie 2.4): guide sur les enjeux techniques, commerciaux,

légaux et durables à considérer pour l’étude de faisabilité, réalisé, SUCELLOG, 2016

Les contrats sur la filière bois :

Des contrats de fourniture du combustible bois ont été développés par la filière. Ils lient le fournisseur

de combustible bois et le gestionnaire de la chaufferie biomasse, garantissant le droit des deux parties.

Le fournisseur profite d’une obligation d’achat de la part du fournisseur et l’acheteur d’une

sécurisation de l'approvisionnement en qualité, quantité et évolution du prix.

Contrat de fourniture bois : Biomasse Normandie, Contrat de fournisture du combustible bois,

www.biomasse-normandie.org

Le CIBE a également mis en place, en 2015, un modèle de contrat d’approvisionnement du bois,

proposant un modèle adapté aux grosses puissances ainsi qu’aux petites chaudières inférieures à

2MW.

Aide-mémoire du fournisseur de bois-énergie en Lozère et dans le Gard : Mission Bois énergie Lozère,

CCI Lozère, septembre 2010

Les contrats pour la filière paille fourrage :

La FNSEA a mis en place des contrats de vente de paille en andain disponibles en ligne : Contrat de

vente de paille en andain, FNSEA type 1 ; Contrat de vente de paille en andain, FNSEA type 2

Les contrats pour la filière betterave :

La filière betterave a mis en place un accord interprofessionnel dédié à ses produits : Accord

interprofessionnel applicable à la campagne 2014 – 2015, COMITE INTERPROFESSIONNEL DES

PRODUCTIONS SACCHARIFERES

Les contrats pour la filière colza non alimentaire :

La filière colza a mis en place un accord interprofessionnel de gestion de la filière biodiesel en vue de

la récolte de 2010 : Onidol, accord interprofessionnel de gestion de la filière biodiesel en vue de la

récolte de 2010, 15 décembre 2009

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9. EVALUER LA CHAINE LOGISTIQUE

L’analyse de la performance de sa chaîne de valeur est essentielle pour mesurer l’efficacité des actions mises en

place.

Cette analyse peut être proposée sous différentes formes. Des indicateurs peuvent être analysés d’un point de

vue économique et permettre également de valoriser les externalités positives des étapes mises en place dans

la chaîne logistique. Le porteur de projet peut ainsi sensibiliser ses parties prenantes en intégrant des indicateurs

environnementaux, sociaux ou de développement du territoire, mettant en valeur les bénéfices de son projet

pour la communauté.

Cette fiche propose un récapitulatif d’indicateurs qu’un porteur de projet peut calculer pour analyser la

pertinence économique de son activité et valoriser son empreinte territoriale. Cette liste est non exhaustive et

doit être adaptée en fonction de chaque projet.

REPONDRE AUX BESOINS DE SON PROJET

Thématique Indicateur Intérêt de l’indicateur

Propriétés de la biomasse

Densité vrac

Cet indicateur simple permet d’évaluer la

pertinence ou non de longs transports, le type de

transport et la nécessité de prétraitement de

densification.

Propriétés de la biomasse

Taux d’humidité, PCI, etc.

Cet indicateur simple permet d’évaluer la

pertinence ou non d’une étape de séchage. Mis en

rapport avec le transport et la demande du client,

il permet d’analyser la quantité d’eau transportée

et donc le coup supplémentaire induit par un taux

d’humidité trop élevé.

COMPARER DIFFERENTS SCENARII DE DEPART ET ANALYSER L’EVOLUTION DES PRATIQUES DANS LE TEMPS

Thématique Indicateur Intérêt de l’indicateur

Economique

Retour sur investissement (1€ investi génère combien d’euros)

𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑠𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑠𝑖𝑒

𝐼𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙

Cet indicateur permet d’évaluer le

retour sur investissement du projet.

Il peut permettre de comparer

plusieurs projets en fonction des

études de faisabilité réalisées. Il doit

être strictement supérieur à 1,

intégrant le coût nécessaire pour

couvrir les risques et pérenniser ses

investissements.

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Economique

Taux de retour sur investissement

𝑔𝑎𝑖𝑛 𝑜𝑢 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 − 𝑐𝑜û𝑡 𝑑𝑒

𝑙′𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝐶𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑙′𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡

Permet de calculer le nombre

d’années nécessaire à la

rentabilisation de l’investissement

Economique Chiffre d’affaire généré par unité produite

𝑐ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑’𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠

𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑖è𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖è𝑟𝑒𝑠

Permet de connaître le produit

généré par le projet par unité de

volume. Un indicateur similaire

peut être proposé pour les

bénéfices. Cet indicateur permet de

comparer plusieurs scénarii pour en

déterminer le plus rentable.

Economique

Volume d’affaire transporté par camion

chiffre d’affaires

volume de matières premières×volume du camion

Permet de définir le volume

d’affaire transporté par camion.

Permet ainsi d’évaluer la

performance de ses actions de

transport.

Economique

Coût de transport entre les différents sites, par tonne

𝐶𝑜û𝑡 𝑑𝑢 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑝𝑜𝑟𝑡 (𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙, 𝑐𝑎𝑚𝑖𝑜𝑛, 𝑐𝑎𝑟𝑏𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡)

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑝𝑜𝑟𝑡é𝑒𝑠

Ces 2 indicateurs permettent de

définir les postes de dépenses les

plus conséquents sur la chaîne de

valorisation de la biomasse et

d’ainsi pouvoir définir un plan

d’actions pour réduire ces coûts.

Ils peuvent être déclinés sur chaque

étape de la chaîne logistique.

Economique

Coût de stockage par tonne

𝐶𝑜û𝑡 𝑑𝑢 𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘𝑎𝑔𝑒

(𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙, 𝑚𝑎𝑛𝑢𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛, 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡)

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘é𝑒𝑠

Economique

Poids de l’investissement sur le coût total du projet

𝐶𝑜û𝑡 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛 é𝑞𝑢𝑖𝑝𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑡/𝑜𝑢 𝑖𝑛𝑓𝑟𝑎𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠

𝐶𝑜û𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡

Permet d’évaluer le poids de

l’investissement sur l’ensemble des

dépenses de la chaine.

Réalisé étape par étape, il permet

de définir les postes

d’investissements les plus

importants.

Economique Nombre de fournisseurs, de clients, de contrats, durée

des contrats

Permet d’analyser sa dépendance

aux dits fournisseurs ou clients.

Economique

Impact de la prestation externe sur le coût global du projet

𝐶𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑥𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒

𝐶𝑜û𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑙𝑜𝑔𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

Permet d’évaluer le poids des frais

d’intervention externe sur

l’ensemble des dépenses de la

chaine.

Le cas échéant, permet d’envisager

une réduction de postes de

dépenses en internalisant certaines

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étapes.

Economique

Taux de pertes lors de la collecte, du transport, du stockage etc.

𝑇𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑝𝑟è𝑠 é𝑡𝑎𝑝𝑒

𝑇𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡 é𝑡𝑎𝑝𝑒

Ou

𝑇𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑙′é𝑡𝑎𝑝𝑒 𝑙𝑜𝑔𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

𝑇𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑖è𝑟𝑒 +𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙′𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒

Permet d’évaluer la perte dû aux

conditions de stockage et aux

étapes de

chargement/déchargement.

Le cas échéant, permet de

proposer des améliorations tout au

long de la chaine logistique

permettant de récupérer le

gisement perdu.

Economique

Impact du temps humain passé sur l’ensemble des dépenses de la chaine logistique

𝐶𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑖𝑛 𝑑′𝑜𝑒𝑢𝑣𝑟𝑒

𝐶𝑜û𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑙𝑜𝑔𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

Permet d’évaluer le poids du travail

humain à passer sur l’ensemble des

dépenses de la chaine.

Appliqué par étape, il peut

permettre d’optimiser les maillons

de la chaine de production. Economique / Social

Nombre d’Equivalent Temps plein (ETP) nécessaire par tonne produite

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝐸𝑇𝑃 𝑖𝑚𝑝𝑙𝑖𝑞𝑢é𝑠

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒𝑠

Economique

Impact des ruptures de charges sur l’ensemble de la chaine

𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑑é𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡

+ 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒𝑠𝑎𝑛𝑔𝑙𝑎𝑔𝑒

𝑑é𝑠𝑎𝑛𝑔𝑙𝑎𝑔𝑒𝑜𝑢 𝑑é𝑓𝑖𝑐𝑒𝑙𝑎𝑔𝑒

𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑝𝑎𝑠𝑠é 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑙𝑜𝑔𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

Permet d’évaluer l’incidence des

étapes de mobilisation de la

matière.

Environnemental / économique

Carburant consommé (énergie directe) Consommation énergétique Ces indicateurs permettent de

définir les postes de dépenses

majoritaires en termes d’énergie et

de proposer des plans d’actions

pour réduire les dépenses. Ils

permettent un suivi de l’efficacité

du plan d’amélioration, s’ils sont

suivis régulièrement ainsi que la

mise en avant de pratiques

environnementales.

Environnement / économie

Consommation d’énergie en Equivalent Litre de Fioul (EQF)

Consommation d’énergie directe : consommation pour les carburant, l’électricité, les combustibles

Consommation d’énergie indirecte pour les bâtiments et les machines

1 l de fioul utilisé = 1.17 EQF

1 kWh utilisé = 0.27 EQF

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VALORISER SES EXTERNALITES POSITIVES

Thématique Indicateur Intérêt de l’indicateur

Territoire

Nombre d’emplois directs créés

Le nombre d’emplois directs créés correspondant au nombre

de salariés supplémentaires embauchés par l’entreprise

Ces indicateurs permettent de

valoriser ses externalités positives

auprès de possibles investisseurs

locaux et de communiquer auprès de

possibles clients sur les bénéfices liés

au projet pour la communauté locale.

Ils entrent pleinement dans le projet

de développement durable et

peuvent être demandés par certains

investisseurs, notamment publics.

Territoire

Nombre d’emplois indirects créés

Le nombre d’emplois indirects créés correspondant au

nombre d’emplois générés par l’activité : entreprise de

transport, logistique agricole, agent de maintenance de la

chaudière etc.

Les emplois induits peuvent également être ajoutés, liés aux

taxes et impôts payés par l’entreprise (locaux, nationaux)

Environnement

Energie économisée (dans le cas d’un projet énergétique)

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑎𝑢 𝑙𝑜𝑛𝑔 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒

Permet de communiquer sur son

impact environnemental positif.

Ce calcul peut notamment être

proposé en Tonnes Equivalent

Pétrole (tep).

Environnement Fréquence de transport

Nombre d’allers- retours / an

Permet d’évaluer la nuisance sonore

pour les riverains.

Environnement Distance parcourue

Somme des kilomètres parcours / an

Permet d’évaluer l’impact du

transport et notamment des

émissions de gaz à effet de serre.

Environnement Poids du matériel et pression des pneus

Permet d’évaluer l’impact du chantier

logistique sur le tassement du sol

voire sur la dégradation des routes.

Territoire

Part d’un euro investi retournée au territoire (à

délimiter – ville, département, région, France) Permet de communiquer auprès des

investisseurs publics.

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10. MESSAGES CLEFS POUR LE LECTEUR

Ce guide propose un champ large d’informations à destination des porteurs de projets pour les guider

le long de la construction de leur chaîne d’approvisionnement biomasse. Nos principaux conseils pour

le développement d’une logistique efficace y sont développés :

• Chaque projet est unique, l’ensemble des étapes d’une chaîne logistique peut s’articuler

différemment, certaines peuvent se répéter ou, au contraire, ne pas être nécessaires. Le

porteur de projet doit s’adapter à ses clients, son territoire, sa ressource.

• La chaîne de valorisation dépend du cahier des charges du client qui fixe les principales

propriétés requises sur la matière première et les modes d’approvisionnement jusqu’au

consommateur. Il doit être mis en parallèle avec les caractéristiques de la ressource qui

doivent être façonnées de façon à répondre à la demande du client.

• La qualité doit être prise en compte à toutes les étapes : conservation des propriétés de la

ressource ou traçabilité sont essentielles pour pérenniser son projet.

• Pour rentabiliser son projet, une valeur seuil minimale à partir de laquelle le projet est

rentable doit être calculée. La faisabilité du projet dépend de la possibilité d’atteindre cette

valeur seuil.

• Il est essentiel de connaître ses parties prenantes et de travailler avec elles, en tenant compte

de leurs besoins. Les externalités positives peuvent être valorisées auprès de ces différents

acteurs locaux.

• Le porteur de projet se doit de garder une vision globale de son projet, optimiser une étape

ne revient pas à optimiser l’ensemble de la chaîne. Ainsi, les goulots d’étranglement ou les

ruptures de charge sont à éviter autant que possible, car ils entrainent une baisse de débit,

une augmentation du temps nécessaire et des coûts associés ainsi qu’une perte de matière.

• Le type de stockage doit être choisi en fonction de la qualité demandée par le client. Le

porteur de projet peut également recenser les structures et équipements présents sur son

territoire (séchoirs, granulateurs, zones de stockage etc.) pour réduire les investissements en

mutualisation le matériel et les infrastructures.

• Les contrats doivent être écrits et intègrent une large diversité de clauses, allant des

propriétés du produit acheté aux modes de livraison.

Les projets de valorisation de la biomasse agricole se développent peu à peu sur les territoires. L’un

des facteurs clefs est la structuration des filières sur les territoires. La mobilisation de l’ensemble des

partenaires publics mais également privés est essentielle. Cette organisation permettrait de surmonter

les défis logistiques à travers une coordination des acteurs régionaux. Par exemple, le développement

d’équipements de récolte dédiés pour une augmentation du rendement de la production ou une

gestion de la variabilité annuelle des productions agricoles par une meilleure structuration des étapes

de collecte ou de stockage. L’ouverture à d’autres filières (ensilage, luzerne, bois) pourrait également

permettre de surmonter certains obstacles.

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Figure 29 : 5 recommandations principales aux porteurs de projet

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Etapes de la chaîne logistique et parties prenantes impliquées. Les principaux acteurs

pouvant être impliqués dans la tâche sont proposés sous les différents maillons concernés. ............ 11

Figure 2 : Exemple d’une chaîne logistique d’une petite unité de méthanisation ............................... 14

Figure 3 : Exemple d’une chaîne logistique de valorisation de coproduits agro-industriels en

combustion (chaîne simple) .................................................................................................................. 15

Figure 4 : Exemple d’une chaîne logistique de valorisation de coproduits agro-industriels en

combustion (chaîne complexe) ............................................................................................................. 16

Figure 5 : Exemple d’une chaîne logistique d’un projet de valorisation de la biomasse en matériaux

biosourcés ............................................................................................................................................. 17

Figure 6 : Etapes logistiques appliquées permettant de faire correspondre les propriétés du produit

souhaité et celles de la matière première ............................................................................................. 20

Figure 7 : Pressage de switchgrass (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France) 27

Figure 8 : Récolte en balles carrées du miscanthus, Kuhn (source : Chambre régionale d’Agriculture des

Hauts-de-France) ................................................................................................................................... 27

Figure 9 : Ensileuse et benne semi-remorque (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-

France) .................................................................................................................................................. 28

Figure 10 : Equipement de récolte du Sorgho - Lasalle (source : Chambre Régionale d’Agriculture des

Hauts-de-France) ................................................................................................................................... 28

Figure 11 : Biobaleur sur taillis à très courte rotation (source : Chambre Régionale d’Agriculture des

Hauts-de-France) ................................................................................................................................... 29

Figure 12 : Equipement de production de briquettes (source : Arvalis, Institut du végétal) ................ 31

Figure 13 : Meule de bottes de paille en bord de champ (source COOPENERGIE) ............................... 38

Figure 14 : Stockage de balle de paille sous bâche sur dalle béton (source : COOPENERGIE).............. 39

Figure 15 : Stockage de paille sous hangar (source : COOPENERGIE) ................................................... 39

Figure 16 : Silos de stockage de grains (source : COOPENERGIE) ......................................................... 40

Figure 17 : Transport court de Sorgho via tracteur (source : Chambre Régionale d’Agriculture des

Hauts-de-France) ................................................................................................................................... 47

Figure 18 : Transport de miscanthus via camion (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-

de-France) ............................................................................................................................................. 47

Figure 19 : Comparaison des principaux matériaux de transport ......................................................... 50

Figure 20 : Exemple de rupture de charge entre la collecte et le transport (source : Chambre Régionale

d’Agriculture des Hauts-de-France) ...................................................................................................... 58

Figure 21 : Presse haute densité LSB KUHN (source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-

France) ................................................................................................................................................... 70

Figure 22 : Ligne de granulation pour l’alimentation animale, San Miguel de Toste, Espagne (source :

projet SUCELLOG) .................................................................................................................................. 71

Figure 23 : Séchoir rotatif de luzerne (coopérative Luzéal – Source projet SUCELLOG) ....................... 72

Figure 24 : Séchoir vertical à grains (source : Services Coop de France) .............................................. 72

Figure 25 : Séchoir à bande pour maïs, Tschiggerl Agrar GmbH, Autriche (source : projet SUCELLOG)

............................................................................................................................................................... 73

Figure 26 : Broyeur à paille (source : Services Coop de France) ........................................................... 73

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Figure 27 : Ecran de contrôle d’un broyeur (source : Services Coop de France) .................................. 74

Figure 28 : Différents formats de biomasses (de gauche à droite): granulés, broyées (source : projet

SUCELLOG), en balles (Taillis Saule – source : Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France)

............................................................................................................................................................... 75

Figure 29 : 5 recommandations principales aux porteurs de projet ..................................................... 88

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1: Période de récolte des différentes biomasses agricoles ..................................................... 26

Tableau 2 : Tableau récapitulatif des principales propriétés des types de stockage pour la biomasse

agricole hors effluent d'élevage ............................................................................................................ 40

Tableau 3 : Coût de la tonne de biomasse stockée sur plastique en bout de champ ou bord de route.

............................................................................................................................................................... 92

Tableau 4 : Coût de la biomasse rendue usine (transport 20 km) ........................................................ 92

ANNEXE – FICHES OUTILS – EQUIPEMENTS

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FICHE 1 : RECOLTE – DENSIFICATION – TRI –

CONDITIONNEMENT – PILOTAGE

Sources d’information : Publications scientifiques – Retour d’expériences

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

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STOCKAGE DE LA RECOLTE ET MANUTENTION DES BALLES RONDES ET CARREES DE CANNE DE PROVENCE ET DE SWITCHGRASS : EVALUATION ECONOMIQUE ET TECHNIQUE

Disponible en ligne le 18 novembre 2015

Objectif :

Comparaison du coût de récolte en un passage – sortie bout de champ à l’entrée usine

Contexte :

Filière : Biocarburants - Biomasse : Canne de Provence et Switchgrass

Modalités d’étude :

Italie : biomasse fauchée, broyée, andainée et mise en balles (rondes et carrées) / fermes de 14.5 ha en moyenne / Récolte pendant l’hiver

Résultats :

• Le système étudié peut produire des balles stockées sur terrain sous bâche plastique pour :

Tableau 3 : Coût de la tonne de biomasse stockée sur plastique en bout de champ ou bord de route.

Balles rondes Balles carrées

switchgrass Giant Reed switchgrass Giant Reed

22,3€/t MS 23,3€/t MS 26€/t MS 21,7€/t MS

• Evaluation du système de collecte de la biomasse en un passage à la récolte pour réduire les coûts de manutention et stockage.

Exemple de résultat des coûts logistique : récolte + manutention + stockage au champ + livraison à l’usine de conversion (évaluation sur moins de 20 Km).

Tableau 4 : Coût de la biomasse rendue usine (transport 20 km)

Balles rondes Balles carrées

switchgrass Giant Reed switchgrass Giant Reed

43,7€/t MS 45,7€/t MS 43,1€/t MS 34,9€/t MS

Densité des balles carrées (120 kg/m3 pour le switchgrass et 170 Kg/m3 pour la canne de Provence contre

100 kg/m3 en balles rondes)

Coût du transport sur moins de 20 Km : balles carrées < balles rondes (11 €/mg pour la canne de Provence

contre 18 €/mg en balles rondes)

Densification maximale pour réduire les coûts de transport

Recommandation de l’étude :

Cette logistique implique l’organisation de l’usine de conversion pour recevoir des balles rondes et carrées et donc encourager la participation des agriculteurs dans une zone de production donnée autour de l’usine.

Sources :

Harvest storage and handling of round and square bales of giant reed and switchgrass: An economic and technical evaluation

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ANALYSE ECONOMIQUE ET ENERGETIQUE DES DIFFERENTS SYSTEMES DE RECOLTE DE CANNE DE PROVENCE

Disponible en ligne le 11 février 2016

Objectif :

Analyse de systèmes de récoltes différents

Modalités d’étude :

Italie et Espagne - Canne de Provence récoltées pendant l’hiver

Analyse de 3 systèmes de récolte – transport

• 1 passage : broyage - chargement • 2 passages : fauchage – broyage – chargement

broyage – andainage – mise en balles

Résultats :

Systèmes de

récolte

Avantages Inconvénients

1 passage

• Baisse de la consommation en énergie fossile

et en main-d'œuvre,

• Baisse de compaction du sol,

• Faible coût énergétique.

• Dépendant de la biomasse

finale utilisée,

• Nécessité de stockage

et/ou séchage de la

biomasse.

2 passages

• Extension de la période de récolte et meilleur

planning d'approvisionnement de la biomasse,

• Baisse des coûts de stockage,

• Meilleure automatisation de la chaine

d'approvisionnement.

• Augmentation de la

compaction du sol,

• Hausse des coûts /ha.

• Coût récolte le plus avantageux : un passage à 17.9€/t MS

• Coûts de récolte et de transport le plus avantageux : en balles

Récolte : 33 €/t MS contre 51€/t MS en vrac

Transport : 6,4 €/t MS contre 25,8 €/t MS en vrac

La collecte de la biomasse est liée à un grand nombre de facteurs

Recommandation de l’étude :

Une analyse au cas par cas est recommandée afin d'optimiser la logistique d'une usine de bioénergie en particulier.

Sources :

Economic and energy analysis of different systems for giant reed (Arundo donax L.) harvesting in Italy and Spain

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LOGISTIQUE DE LA RECOLTE DE SWITCHGRASS EN VRAC ET A FAIBLE TAUX D’HUMIDITE

Disponible en ligne depuis septembre 2015

Objectif :

Récolte de données pour l’analyse des systèmes à l'échelle commerciale.

Contexte :

Filière : Divers - Biomasse : Switchgrass

Modalités d’étude :

Récolte en Hiver (campagne de 14 jours), 100 ha de switchgrass produisant 690 t de matière sèche de switchgrass hachée avec une distance de transport moyenne de 9,1Km - moyenne de débit de chantier : 0,3 ha/h, taux d’humidité : 13,45%

Résultats :

Au champ, le prétraitement à l'ensileuse a diminué les temps de déchargement du produit en vrac.

Recommandation de l’étude :

Pour une récolte de biomasse efficace, améliorer la géométrie des champs pour pointer les lignes ou zones de production dispersées qui réduisent ou inhibent le process continu.

Sources :

BULK-FORMAT LOGISTICS FOR HARVEST OF LOW-MOISTURE SWITCHGRASS

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STOCKAGE DE LA RECOLTE ET MANUTENTION DES BALLES RONDES ET CARREES DE CANNE DE PROVENCE ET DE

SWITCHGRASS : EVALUATION ECONOMIQUE ET TECHNIQUE

Disponible en ligne le 04 septembre 2015

Objectif :

Simuler l'ensilage afin de fournir un outil d’aide à la décision aux techniciens

Contexte :

Filière : Divers - Biomasse : maïs

Modalités d’étude :

Simulation de récolte sur 590 parcelles d’ensilage de maïs / parcelles en Espagne

Résultats :

Résultats simulation récolte de 590 champs d’ensilage de maïs

Ensileuse à 6 rangs Ensileuse 8 rangs

27 camions 33 camions

Capacité emballeur au silo la plus adaptée 3,35t/min

• Coûts de saison de récolte identiques que l’on utilise du 6 rangs ou du 8 rangs, lorsque les

camions et les emballeurs sont optimisés.

• Pour l’ensileuse à 8 rangs, la durée de récolte est réduite de 6 jours,

• Quand les coûts sont les plus optimisés, le coût horaire des temps d’attente des camions

sont plus élevées pour les 6 rangs que les 8 rangs.

• Les goulots d'étranglement au niveau des silos ne se produisent pas souvent

si la capacité de l’emballeur appropriée est envisagée.

Recommandation de l’étude :

L'analyse de sensibilité démontre que, pour les deux moissonneuses considérées, le processus de récolte est plus sensible aux changements dans la capacité d'emballage que pour le nombre de camions utilisés. Par conséquent une plus grande attention devrait être accordée au dimensionnement de l'équipement pour l'épandage et l'emballage que le nombre de camions concernés.

Sources :

Modeling corn silage harvest logistics for a cost optimization approach

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UN MODELE DE COUT DE RECOLTE ET DE TRANSPORT DE TAILLIS A COURTE ROTATION D’EUCALYPTUS

Objectif :

Vérifier la rentabilité d’une opération prospective dans différentes conditions de travail et évaluer la compétitivité des options alternatives et optimiser la chaine logistique

Contexte :

Filière : Divers - Biomasse : Eucalyptus

Europe – Amérique du Nord : essais sur 12 sites (23 ha au total) effectués avec 11 machines différentes qui récoltent un total de 2 465 tonnes séchées.

Modalités d’étude :

• Retour d'informations sur tous les principaux types d'équipements utilisés dans les plantations d'eucalyptus,

• 2 systèmes testés : coupé en billons et en tige entière.

Résultats :

• Le système en arbre entier permet une récolte moins couteuse,

• En récolte arbre entier : coût de livraison d'environ 20 € / tonne brute de copeaux à pâte

sans écorce,

• En récolte de billons : coût de livraison entre 25 et 30 €/ tonne brute de bois rond de pâte

à papier sans écorce.

Recommandation de l’étude :

Modèle conçu sur données recueillies en Europe et Amérique du Nord. Il suit une approche qui représente l'interaction du système à un niveau limité.

Sources :

A harvest and transport cost model for Eucalyptus spp. fast-growing short rotation plantations

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CALENDRIER DE RECOLTE POUR GERER LE STOCKAGE ANNUEL DE GRAMINES EN BIORAFFINERIE

Disponible en ligne le 23 avril 2013

Objectif :

Comparaison de plusieurs scénarios de récolte du switchgrass (nombre de machines de récolte requis et capacité de stockage nécessaire)

Contexte :

Filière : Bioraffinerie / Biomasse : Switchgrass

USA – Virginie : rayon de 48 Km de Gretna

Estimation des jours disponibles par la récolte sur la période juillet – mars,

Quatre scénarios de récolte choisis : court (octobre à décembre) et étendu (Juillet à Mars)

Récolte Etendue Récolte Courte

Nombre presses à balles rondes 33 64

Coût du capital pour les presses 51% du coût en capital des presses à

balles pour la récolte Courte 100 %

Capacité maximale de stockage requise par la récolte annuelle

44% 75%

Coût en capital pour construire le stockage -41% /

Résultats :

Une saison de récolte étendue réduit :

• L'investissement en capital nécessaire dans les machines de récolte (moins de presses), donc le coût de la récolte,

• L'investissement en capital nécessaire pour les capacités de stockage (moins de matériel est stocké pour moins de mois - zone de stockage plus petite nécessaire), donc le coût de stockage moyen.

Recommandation de l’étude :

Le nombre de jours disponibles de récolte impacte fortement les équipements de chaque scénario,

D’autres facteurs d’impact : rendement de la matière première, la disponibilité de la main-d'œuvre et la dégradation des matières premières dans la zone de stockage.

Sources :

Harvest schedule to fill storage for year-round delivery of grasses to biorefinery

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EVALUATION DES COUTS DES SYSTEMES ALTERNATIFS DE PRODUCTION, RECOLTE, STOCKAGE ET TRANSPORT DE SWITCHGRASS ET LEUR

LOGISTIQUE

2010

Objectif :

Valorisation en éthanol

Contexte :

Filière : Biocarburant / Biomasse : Switchgrass

Etats-Unis, zone de 80 Km

• Le coût d’achat de la matière première est important pour l’exploitation d’une raffinerie pour la production d’éthanol à base de switchgrass,

• La logistique des matières premières est un facteur clé du développement.

Modalités d’étude :

• Analyse des coûts par la budgétisation de l’entreprise et le système d’informations géographiques (SIG)

• Prétraitement basé sur un compacteur et une enrubanneuse industrielle – réalisation de balles condensées

• Analyse des coûts de 3 méthodes d’acquisition de 25 millions de gallons (787 284 tonnes) incluant la récolte de grandes balles rondes et carrées traditionnelles et système de stockage et prétraitement par satellite,

• Evaluation des compromis dans les coûts d’exploitation des pertes de matières sèches pendant le stockage et les besoins d’investissement.

Résultats :

• Le système de prétraitement est plus performant que la méthode de récolte en balle traditionnelle le dans

les coûts de livraison de switchgrass.

• Manque de données sur : les coûts de démêlage, broyages non comptabilisés.

• Les différences de densité entre grandes balles rondes, rectangulaires et balles prétraitées peuvent

engendrer des coûts de broyage différents.

• Les économies sur les coûts de récolte et de transport et les pertes de matière sèche pour le système de balles

prétraitées compensent les vastes coûts d'investissement dans l'installation de prétraitement et génèrent une

meilleure rentabilité par rapport aux récoltes en balles rondes traditionnelles.

• Les méthodes SIG et de budgétisation de l’entreprise sont des outils utiles pour

l’évaluation de l'investissement dans l'infrastructure de la chaîne d'approvisionnement en matière première.

Recommandation de l’étude :

Participation de coopératives dans la location d’équipements et de services.

Sources :

Cost evaluation of alternative switchgrass producing, harvesting, storing, and transporting systems and their logistics in the Southeastern USA

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SYNTHESE RETOURS D’EXPERIENCES RESEAU SUR L’OPTIMISATION

LOGISTIQUE ET AUTRES BIBLIOGRAPHIES

• Récolte :

- Augmentation de la durée de récolte pour diminuer les coûts en matériels et faire

tourner les outils plus longtemps (filière betterave),

- Utilisation de capteurs d’humidité pour adapter la longueur de coupe : en brute :

coupe plus longue, en sec : coupe plus courte.

• Densification :

- La densification est utilisée pour augmenter les distances de transport,

- Des balles plus denses permettent un gain place sur camion 20% par rapport à un

transport classique (Krone),

- Si augmentation de densification des balles, attention de prévoir et mesurer le coût

et le temps de manipulation et dé-densification,

- Avoir en tête pour les machines à granuler au champ la cadence de débit de chantier

plus longues par rapport aux presses classiques,

- Le pressage est de plus en plus réalisé par des entrepreneurs,

• Betterave :

- Les balles d’ensilage de pulpes de betteraves restent disponibles plus longtemps, avec

un poids d’environ1.2 t elles se prêtent bien aux petites zones de stockage et à la zone

de réception de petites quantités : faciles à stocker et à manipuler.

- La densité de pressage est supérieure (env. 1 t/m3 selon la MS) aux silos-boudin ou

tranchées. De plus, la pulpe refroidit plus vite en balles. Le silo-boudin ou tranchée ne

peut être affouragé qu’après 6 semaines tandis que les balles peuvent être ouvertes

après 2 semaines déjà.

=> Processus coûteux mais ne subissant presque aucune perte.

- Les granulés facilitent le stockage et le transport. Ils sont disponibles tout au long de

l’année selon les besoins des utilisateurs.

• Pilotage numérique :

- Listage de parcelle par logiciel pour optimiser les chantiers en traçant chaque balle

par GPS.

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FICHE 1 BIS : RECOLTE – DENSIFICATION – TRI –

CONDITIONNEMENT – PILOTAGE

Sources d’information : équipementiers

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

Page 101: MOBILISATION DE LA BIOMASSE AGRICOLE DU … · Etude menée sur les filières combustion, méthanisation et matériaux biosourcés. 2 Auteurs : ... de méthane (CH 4) produit par

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Crédit photo site web Claas

CLAAS FIELD ROUTE OPTIMIZER (Données constructeur)

Sources : CLAAS Optimiseur d’itinéraire (Agritechnica 2015

Contexte Filière : Combustion, Méthanisation, Chimie verte, Matériaux Biosourcés Biomasse : Miscanthus

Objectifs • Système de calcul d’itinéraire optimal pour la géométrie spécifique du champ, • Optimisation du trafic et prévision du temps nécessaire, • Comparaison en temps réel entre le prévisionnel et la réalité – proposition de

mesures d’amélioration si besoin.

Moyenne de gain de travail annoncé : 6%

Crédit photo site Colin énergie

Adaptation pour attelage d’une benne de semi -remorque.

PONT ARRIERE D’ENSILEUSE A MAÏS MODIFIE

(Données agriculteur)

Sources :

FDSEA Bioénergie

Contexte Filière : Divers Biomasse : Divers France : récolte de Miscanthus cultivés en Hauts-de-France et région limitrophes

Avant

Bennes agricoles 40 m3

3 chauffeurs

3 tracteurs

Débit : 2 à 2,5 ha/h

Après

2 remorques de semi 90 m3

1 chauffeur

1 tracteur routier

Débit : 3 ha/h

Réduction coûts main d’œuvre et transport (2,5 fois moins de Kms) Densité Miscanthus ensilé : 120 – 130 Kg/ m3 > Surcoût lors de long transport

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VALBIOM : VALORISATION POTENTIELLE DE LA MENUE PAILLE EN BELGIQUE.

Sources : Valbiom. Valorisation potentielle de la menue paille en Belgique

La trémie et le caisson de récupération des entreprises

Thiérart (crédit : Antoine Oudet)

Trémie et le caisson de récupération : menue paille déversée en bord de champ une fois le caisson rempli.

Le coût de l’équipement est compris entre 27 000 et 33 000 €. Le système

nécessite un surplus de puissance (10-15 kW).

Le Turbo-Paille de la société Thiévin, renvoyant les menues

pailles sur l'andain (crédit: www.thievin.fr)

Turbo-Paille : menue paille projetée sur andain, dans une remorque ou

vers un diffuseur. Coût : 8000 à 10 000 €.

La moissonneuse est équipée d’un dispositif permettant d’amener la

menue paille sur l’andain. Cet équipement n’affecte pas la

vitesse de chantier.

Le système de récupération d'Agri-Structures (crédit :

www.agristructures.fr)

Système de récupération pour transport en vrac.

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Crédit photo site web Claas

• Bec cueilleur spécifique à la récolte

des saules, • Adaptation de l’ensileuse : montage

du groupe hydraulique pour l’entrainement des organes du cueilleur.

ENSILEUSE A FOURRAGE CLAAS JAGUAR 870 EQUIPE D’UN CUEILLEUR HS-2

(Données Expérimentales - Constructeur)

Sources :

CLAAS

Contexte Filière : Combustion, Chimie Verte / Biomasse : Saule Belgique : Saule de 3 ans d’âge et de 10 cm de diamètre (12 cm max), non recepés, production plaquettes de bois à 17 mm, parcelle d’1 ha, en première récolte.

Retour d’expériences : A utiliser sur parcelles propres (ex : exemptes de clématite pour éviter les bourrages)

Production horaire : 4-5 Km/h Prix annoncé du cueilleur : 60 000 € Prix adaptation hydraulique : 70 000 € Portance terrain Pneumatique forestier + résistant

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Abatteuse-façonneuse Neuhson 20002

Abatteuse-façonneuse Neuhson 20002 Productivité moyenne 40 tiges abattues / façonnées /heure (13,10 $/m³)

RECOLTE DE BIOMASSE INTEGREE - A L’ECLAIRCIE COMMERCIALE

(Données Expérimentales)

Sources :

Out aouais

Outaouais

Contexte Filière : Combustion, Granulés Biomasse : Feuillus Canada (Outaouais) : Forêt de feuillus (Feuillus de 30 – 70 ans / tiges petites à moyennes dimensions – cimes peu développées)

Nombre de produits limités pour soutenir la productivité des équipements et simplifier la logistique (produits de sciage conventionnel, billons et billes pour granulés)

Le porteur Rotobec F-2000 pendant le chargement de branches.

Porteur Rotobec F-2000 : • Faible capacité de charge • Coût de débardage des branches : 7,83 $/m3 pour

un coût final de 15,07 $ /T verte (très élevé)

Utilisation des branches peu recommandée (hausse des coûts de débardage + faible valeur du produit)

Coût inférieur à celui pratiqué en forêt résineuse, Coûts de production des produits de sciage et bois granulés en éclaircie commerciale compétitifs (prise en compte bénéfices du traitement de la forêt résiduelle), Baisse du coût si utilisation d’une abatteuse-façonneuse plus robuste. Résultats productivité et coûts dus au début étude : faible capacité de charge du porteur Robotec et coût débardage.

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Crédit photo site web Bioénergie promotion

• Ramassage en lisière de parcelle, • Chargement en camion à grand volume. • Largeur de ramassage : 8 m,

Stockage intermédiaire si les dates de récoltes et de livraisons ne coïncident pas (nécessite une surface plane pour éviter la perte au sol).

ROPA : NAWARO-MAUS – REPRISE BIOMASSE BROYEE ET STOCKEE AU

SOL

Sources :

ROPA

ROPA France

ROPA Machinenbau

Contexte Filière : Méthanisation, Combustion / Biomasse : Agricole et Forestière (ex : rafles de maïs, menues-pailles, plaquettes forestières).

• Capacité de chargement NawaRo-Maus : 10-15 m3/min, • Evite les salissures des routes et embourbage des camions (ne rentrent pas sur les

parcelles), • Des silos en bord de route servent de tampon – évitent l’arrêt des récolteuses en

l’absence de camions, • Permet de répartir la quantité journalière récoltée sur 24h avec moins de camions

et une meilleure gestion des rotations.

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Crédit photo site web Krone

Récolteuse mobile fabriquant des granulés au champ.

PREMOS 5000 (Données constructeur)

Sources :

Krone

Contexte Filière : Combustion Fourrage Biomasse : Paille luzerne, foins A l’essai : lancement commercial d’ici 2018

• Diamètre des granulés : 16 mm (évite la taille et découpe de la matière au préalable), • Besoin en énergie de l’alimentation presse : 350-400 chevaux-vapeur, • Pression confection granulés : 2000 bars, • Densité granulés : 600-700 Kg/m3, • Coût de l’entretien : 110 €/jour

Crédit photo site web Krone

Crédit photo site web Krone

• Utilisation mobile ou stationnaire (utilisation possible toute l’année),

• Montage d’une dérouleuse à paille (pour balles cubiques et rondes),

• Pour transport : dérouleuse repliée sur la presse ou retirée.

• Possibilité de tracter la presse à granulés par une ensileuse,

Vigilance : Rendement lors de l’utilisation avec une ensileuse Prix estimé 190 000 à 250 000€

Rendement : 3-5 t/h (3 à 5 fois supérieur aux machines standards stationnaires (1-1.5 t/h)) Capacité de stockage : 5 tonnes – 9000 litres (9 m3) de granulés / h Qualité : granulés de 16 mm (standard : 8 mm) Baisse débits de chantier (ensileuse : 30 à 45 min/ha) Débit non compatible avec débit ensileuse

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Crédit photo site web Khun

• Brins de 20-30 cm de long, • Rotor horizontal, • Régime rotor réduit à 1300 tr/min, • Travail à 5 Km/h de moyenne

(10Km/h max).

BROYEUR FRONTAL KUHN WS320BIO + PRESSE HAUTE DENSITE (Données constructeur)

Sources : Khun

Contexte Filière : Combustion, Méthanisation Biomasse : Miscanthus, Switchgrass

• 1 seul passage (au lieu d’une faucheuse- andaineuse + presse) > simplification du chantier,

• Economie : 10 euros /tonne.

Crédit photo site web Massey Ferguson

MASSEY FERGUSON – PRESSE A BALLES PARALLELEPIPEDIQUE DE PETIT FORMAT

(Données constructeur)

Sources :

Massey Ferguson

Contexte Filière : Matériaux Biosourcés Biomasse : Paille

Conception en ligne centrale (augmentation de la maniabilité et efficacité, répartition du poids et baisse du compactage du sol).

• Compression de la récolte sans être retournée, • Facilités : en transport routier, sur les accès compliqués et étroits, et

positionnement du ramasseur optimisé pour le pressage, • Les roues de jauge facilitent le ramassage en terrains irréguliers, • La faible course du piston de la chambre de compression et préformation des plis

augmente les performances, la production du nombre de balles et réduit l’usure des roulements de pistons,

• Canal de compression Optiform : garantie de forme et homogénéité de la balle, • Système automatique de compression : assurance du contrôle de densité.

Taille de la presse en fonction du chantier et de l’utilisation des balles Densité des balles Tarif 2014-2015 : 30 020 € + 1310 € pour système contrôle densité

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Crédit photo du site web Kverneland Capacité optimisée de liage et d’éjection des balles, Balles rondes de diamètre max 1,25 m.

KVERNELAND GROUP : COMBINE PRESSE-ENRUBANNEUSE NON-STOP VICON

FASTBALE (Données constructeur)

Sources :

Fastbale

Contexte Filière : Fourrage, Combustion Biomasse : Divers

• Fonctionnement « sans arrêt » : pressage non stop + enfilmage, • Gain productivité : + 50% max, • Polyvalence :

- utilisation pour tout type de produits verts ou secs - utilisation en presse simple ou en combiné presse- enrubanneuse.

Crédit photo site web Massey Ferguson Remplacement du liage par de la ficelle ou du filet par du plastique, Etirage du film plus élevé.

MCHALE : PRESSE ENRUBANNEUSE AVEC SYSTEME DE LIAGE PAR FILM PLASTIQUE

MCHALE FUSION 3 PLUS

Sources :

McHALE

Contexte Filière : Fourrage/ Biomasse : Fourrage

Balles plus denses, Opérations de manutention facilitées, Qualité : - Démarrage plus rapide de la fermentation,

- Meilleure qualité de fourrage

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KUHN SW 4014 AUTOLOAD™ ON SQUARE AND ROUND BALERS

(Données constructeur)

Sources :

KUHN

Contexte Filière : Fourrage Biomasse : Divers

- Enrubannage automatique de balles carrées et rondes.

Améliore le flux et le rendement de la chaîne de récolte.

Crédit photo site web Massey Ferguson

PÉRARD : VALORISATION DES MENUES PAILLES VMP PÉRARD

Sources :

PÉRARD

Contexte Filière : Matériaux Biosourcés, Méthanisation, Combustion Biomasse : Paille

• Récupération des menues paille par aspiration,

• Compression en botte cylindrique (densité x20),

• Transport : connexion au convoyeur de la moissonneuse et replier en deux,

• Coût estimé : 60 000€.

• Système autonome en énergie (moteur thermique intégré),

• Bottes cylindriques filmées (plastique) : poids de la balle : 500 à 600 Kg / 600 mm de diamètre / 2,2 m de long,

• Récolte 1-2 t/ha,

• Test été 2015 / Commercialisation estimé en été 2016.

Adaptation facile aux différentes moissonneuses – batteuses récentes, Récolte et conditionnement automatisés. Coût du plastique et manutention

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Crédit photo site web agritechnica

CLAAS Multi Crop Cracker MCC MAX (Données constructeur)

Sources :

CLAAS

Contexte Filière : Méthanisation Biomasse : Maïs

• Anneaux de coupe et de friction pour l’ensilage de maïs, • Augmentation de l’intensité du traitement et du défibrage des tiges et des feuilles, • Non dépendant de la longueur de coupe du maïs.

La manipulation des fibres augmente le rendement énergétique pour les producteurs de biogaz Consommation d’énergie

Exemple - Optimisation assistée

Crédit photo site web agritechnica

JOHN DEERE : ACTIVE YIELD Données constructeur)

Sources :

John Deere

Contexte Filière : Matériaux Biosourcés, Méthanisation, Combustion Biomasse : Divers

• Extension du système de dosage par un système d'étalonnage de rendement actif, • Mesure de la force des grains au cours du remplissage, • Comparaison des données entre les valeurs calibrées et celles du capteur de

rendement – prise en compte des valeurs du capteur d’humidité, • Inexactitude + ou - 3%.

Évite l’étalonnage à chaque situation de la récolte par des opérateurs qualifiés plusieurs fois par jour – donc évite la perturbation de la chaine de récolte, Compense l’imprécision croissante des lectures sur plusieurs campagnes de récolte (usure...).

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Crédit photo site web agritechnica

JOHN DEERE ACTIVE FILL CONTROL SYNC (Données constructeur)

Sources :

John Deere

Contexte Filière : Matériaux Biosourcés, Méthanisation, Combustion Biomasse : Divers

• Le système utilise les données GPS du récolteur et tracteur, • Suivi du contour de la remorque et remplissage, • Commande du tracteur de manière autonome, • Positionnement de la goulotte et remplissage automatique.

Evite la perte de récolte

SIMULATION TECHNOLOGY FOR OPTIMISING HARVESTING BIOMASS (Données constructeur)

Sources :

Simulation technology

Contexte Filière : Divers Biomasse : Maïs

• Technologie de simulation pour les flux de matériaux et procédés de coupe, • Objectif : accroître l’efficacité des machines agricoles.

Permet de réduire le temps de développement des équipements par la simulation et réduction des coûts, La simulation peut être spécifiquement optimisée pour différentes centrales d’énergie.

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EXEMPLE - OPTIMISATION EQUIPEMENTS AUTRES FILIERES

Crédit photo du site web Kverneland Modification de LU Walther GmbH Wyssachen Barley Harvest

MOISSONEUSE BATTEUSE DEUTZ FAHR M35.75

(Données constructeur)

Sources :

Deutz Fahr

Contexte Filière : Céréales Biomasse : Orge Suisse, Rohrbachgraben

Crédit photo site web Deutz Fahr

Récolte en terrain accidenté jusqu’à 45% de pente

Crédit photo site web Claas

CLAAS : BARRE DE COUPE VARIO (Données constructeur)

Sources :

CLAAS

Contexte Filière : Céréales Biomasse : Céréales

Transformation de la coupe entre céréales et colza : 1 minute sans outils. Adaptation de la longueur du tablier du poste de conduite suivant les cultures. Gain de temps du réglage des coupes entre les cultures, Intérêt pour la mutualisation de matériels, Automatisation de la mise en position transport.

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Crédit photo site web Claas

CLAAS : CONTROLE DE FLUX DE RECOLTE AUTOMATIQUE DE MOISSONNEUSE-

BATTEUSE (Données constructeur)

Sources :

CLAAS

Contexte Filière : Céréales Biomasse : Céréales

• Système d’alerte et de contrôle par lecture de capteurs (épaisseur tapis récolte, vitesse rotor…) avec les capacités maximales de l’équipement,

• Si dépassement des paramètres, alerte et adaptation de la vitesse automatique ou arrêt instantané.

Permet une conduite optimum selon les performances de l’équipement sans risques de blocages (augmentation de l’utilisation de la machine) Baisse des risques d’arrêt et de réparation

Crédit photo site web France agricole

MOISSONNEUSES-BATTEUSES SANS PILOTE (Données Développeur)

Sources :

RUSSIE

Contexte Filière : Céréales Biomasse : Céréales

Développement au Tatarstan en Russie par la Holding agricole Agropolis, Utilisation d’un modèle passif de vision par ordinateur – transmission des informations de pilotage par lecture de caméras.

Estimation du coût : 15-20% + cher que les machines traditionnelles pilotées par l’homme

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FICHE 2 : REGROUPEMENT – TRANSPORT - MANUTENTION

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

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LES ECONOMIES POTENTIELLES ET LA REPARTITION DES COUTS POUR LE TRANSPORT DU COMBUSTIBLE FORESTIER

Disponible en ligne le 22 avril 2015

Objectif :

Analyse d’alternatives de transport pour réduire les coûts logistiques (moyen de transport, période de livraison, mutualisation des moyens)

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : Bois

Modalités d’étude :

• En Suède avec 200.000 transports enregistrés d'environ 6,1 millions de tonnes de biomasse forestière

• Optimisation basée sur la programmation linéaire (simulation) permettant l’aide à la décision

Résultats :

• Planification de la récolte et des opérations de déchiquetage :

Economie potentielle globale 22,18% (19M$ US)

5,46% Optimisation des moyens de transport au sein de chaque type de produit

3,40% Adaptation de la période de livraison

6,81% Mutualisation interne du transport de différents types de produits

5,99% Collaboration avec d’autres sites d’exploitation

• Des méthodes de répartition des coûts ont été testées : des économies sont à faire sur les concepts

coopératifs.

• Les facteurs de contrôle et d’affectation de l'approvisionnement comprennent le prix des autres

sources d'énergie pour faire fonctionner les sites d’exploitation. Il est non rentable de prendre les

combustibles forestiers dans les endroits les plus inaccessibles et éloignés de l'industrie.

Recommandation de l’étude :

• Flexibilité dont dispose le client pour changer ou remplacer l’assortiment ?

• Quelles sont les possibilités pour retarder et avoir le transport plus tôt d’un domaine ?

• Comment les plans de collaboration peuvent être organisés ?

• Comment les coûts globaux sont partagés entre les entreprises participantes ?

Sources :

Potential savings and cost allocations for forest fuel transportation in Sweden: A country-wide study

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ANALYSE DES COUTS POUR LES GROS VOLUMES ET A LONG TERME DU TRANSPORT DE MATIERES PREMIERES DE BIOMASSE DENSIFIEE

Disponible en ligne le 03 janvier 2013

Objectif :

Analyse d’alternatives de transport pour réduire les coûts logistiques (moyen de transport, période de livraison, mutualisation des moyens)

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : céréales, bois

Modalités d’étude :

Différents modes de transport sont été comparés selon les infrastructures de transport présentes aux USA

Résultats :

Pour biomasse densifiée Transport moins cher

Transport du Midwest au Sud-est (>161Kms) Barge

Si barge pas dispo, train unitaire

Distances > 338 Kms Trains unitaires

Distances courtes Camion

• Les coûts de transport de la biomasse densifiée sont impactés par : la distance de transport, le volume livré, le mode de transport utilisé et la destination de l'expédition…

• Des incitations financières des compagnies ferroviaires pour les gros volumes favorisent des économies d’échelle :

Compagnies ferroviaires Economies de charges de transport

CSXT 3,78 $/t en moins pour train unitaire 65 voitures par rapport

seul envoi de voiture 7,50 $/t en moins pour 90 voitures

BNSF Moyenne de 4,5 $/t en moins

Recommandation de l’étude :

• L'industrie des biocarburants devrait tirer parti des expéditions de barges si disponibles.

• Une stratégie de localisation des bioraffineries pourrait considérablement réduire les coûts de la chaîne d'approvisionnement à l'aide de barges, plutôt que de camions ou par train, pour les envois entrants et sortants.

Sources :

Cost analysis for high-volume and long-haul transportation of densified biomass feedstock

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SYNTHESE RETOURS D’EXPERIENCES RESEAU SUR L’OPTIMISATION

LOGISTIQUE ET AUTRES BIBLIOGRAPHIES

Distances approvisionnement :

Filière méthanisation :

- 5 à 15 km pour l’approvisionnement en déjections animales (30 km pour les plus gros

sites)

- Plus la matière est sèche et le pouvoir méthanogène fort, plus la distance peut

s’allonger

- Les belges font entre 50 et 300 Km par manque de matière

Filière matériaux biosourcés : objectif => créer des unités de production pour assurer un

approvisionnement dans un rayon n’excédant pas 50 km,

Filière Betteravière : 35 Km (du silo à la sucrerie)

Filière bois – en briquette : jusque 150 Km

Transports

Filière betteravière :

- Des sociétés de transport, généralement locales et de petites tailles dédient de façon

exclusive la flotte concernée à la campagne betteravière,

- Utilisation de camions 5 essieux. Ceux-ci ont des dimensions similaires aux transports de

containers ACTS (longueur 11.5 m/largeur 2.55 m/hauteur 4 m). Ces camions basculants ou à

fond mouvant ont une capacité de 25 – 27 t (poids total env. 40 t)

- Un partenariat est en cours avec des constructeurs de camions pour trouver une solution

d’allègement (volume - poids à vide - portes grillagées…),

- La filière met en place des actions pour limiter le nombre de camions sur les routes en

cherchant à optimiser la matière transportée : techniques de chargement, augmentation de

la richesse en sucre, maitrise de la tare terre.

Filière méthanisation : échange de matières entrant / sortant (digestat) pour éviter les trajets à vide

Filière bois : optimisation du produit à transporter selon son usage (billons, avivés, plaquettes…)

Filière matériaux biosourcés : rapprochements avec les industriels de la papeterie

Toutes filières :

- Un projet collectif baisse le coût de transport par centralisation,

- Mutualisation du transport,

- Technologies numériques d’acquisition et traitement de données (temps réel, données

spatialisées …),

- Utilisation de différents transports au cours d’un même déplacement de marchandises

(camion, train, fluvial...).

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FICHE 3 : SECHAGE – STOCKAGE

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

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Mécanismes d’impact sur le comportement des biocombustibles ligneux stockés

Disponible en ligne le 10 février 2016

Objectif :

Comprendre l’influence du stockage sur la qualité de la biomasse

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : Bois

Canada

Résultats :

• L’optimisation de la logistique de la chaîne d'approvisionnement est fortement dépendante : - du type de forêt, - des pratiques régionales et locales de récolte, - - de l'emplacement, la taille et la conception des installations de stockage disponibles.

• Le temps de stockage, les conditions climatiques, la composition des espèces, et

la forme de la biomasse, ainsi que la géométrie et la structure du stockage pile influencent la modification des caractéristiques de la biomasse sur le stockage.

La conception optimum du stockage peut :

- Limiter les pertes de matières premières, - Réduire l'humidité, - Réduire les pertes économiques et d'efficacité dans toute la chaîne d'approvisionnement.

Sources :

A review of mechanisms responsible for changes to stored woody biomass fuels

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SYSTEMES DE STOCKAGE ALTERNATIFS DE CANNE DE PROVENCE ET CARACTERISATION DE LA BIOMASSE STOCKEE

Disponible en ligne le 29 mai 2015

Objectif :

Etudier les différents systèmes de stockage, leurs effets sur les pertes d'énergie et la qualité des carburants.

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : Canne de Provence

Italie : stockage 1 mois juin à juillet

Modalités de l’étude :

Essai de stockage en plein air et stockage fermé avec ventilation.

Résultats :

• La méthode de stockage a :

Une influence significative sur la conservation du produit,

Des effets marqués sur le potentiel énergétique.

• La cellulose est le composant polymère qui a le plus subi d’altération pendant le stockage avec une réduction significative, en fonction du système utilisé, du potentiel bio-énergétique de la production de bioéthanol et de biogaz.

• Les pertes de matière sèche de la biomasse peuvent être partiellement contrôlées par le système de conservation utilisé dans la phase post-récolte. En effet, la ventilation et les facteurs climatiques ont respectivement influencé le stockage dans la performance de la biomasse.

• Le système de stockage peut considérablement influencer le rendement énergétique en combustion sans changer les paramètres importants de la qualité des carburants tels que la valeur calorifique et la teneur en cendres.

• Les tests ont démontré l'efficacité du système de stockage avec ventilation qui en réduisant la teneur en humidité et les pertes de matières sèches, préserve la lignine et la cellulose.

• Le stockage à l'air libre obtient les moins bonnes performances.

Recommandation de l’étude :

Il est nécessaire d’approfondir ces résultats sur le volet économique au travers de futures études.

Sources :

Alternative storage systems of Arundo donax L. and characterization of the stored biomass

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EFFET DES PERTES DE STOCKAGE EN PLEIN AIR SUR LA GESTION DES STOCKS DE MATIERES PREMIERES ET LE COUT A L’ENTREE USINE

Disponible en ligne le 26 septembre 2014

Objectif :

Comment les pertes au stockage impactent les coûts à la porte de l’usine de conversion en éthanol et la gestion des stocks de matières premières sur une année.

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : Switchgrass

USA

Modalités de l’étude :

Modélisation mathématique sur du switchgrass en grandes balles rondes et rectangulaires

Résultats :

• Les pertes de matière sèche diminuent avec le temps de stockage et la distance entre le site de production de switchgrass et l’usine de conversion.

• L‘usine peut optimiser la charge d'alimentation, la gestion des stocks et la livraison : coordination du calendrier, localisation des récoltes de switchgrass avec le stockage et livraison.

• Le stockage du switchgrass en grandes balles rectangulaires est le système le moins coûteux, même si les pertes au stockage sont les plus élevées (compensées par la réduction des coûts de récolte, de stockage et de transport).

• Coût de balles rectangulaires rendues : 72 € /t MS

Recommandation de l’étude :

Le schéma optimal de planification de la récolte suggère que l’usine de conversion coordonne le moment et le lieu de la récolte avec le stockage et la livraison.

Recherches futures : évaluation de l'impact des pertes de stockage et la qualité des matières premières sur la gestion des stocks en conjonction avec la récolte et la gestion de livraison pour une installation de conversion de Switchgrass.

Sources :

Effect of outdoor storage losses on feedstock inventory management and plant-gate cost for a switchgrass conversion facility in East Tennessee

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ANALYSE TECHNICO-ECONOMIQUE DE STOCKAGES DECENTRALISES DE TRAITEMENT DE LA BIOMASSE

(Disponible en ligne le 08 juillet 2015

Objectif :

Evaluation technique et économique de trois configurations de stockage.

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : divers

USA

Modalités de l’étude :

Etude de trois configurations de stockage.

Résultats :

• Décentraliser les zones de stockage pour le traitement de la biomasse peut être nécessaire pour atteindre le coût de matière première, quantité et qualité requis pour la bioéconomie,

• Selon la configuration du stockage, les coûts de traitement vont de 30.80 $ /t MS à 62.50 $ /t MS,

• Les stockages standards favorisent la stabilité des matières premières, la densité apparente et la fluidité du traitement,

• La lixiviation ou le traitement chimique de la matière stockée permet d’en améliorer la qualité,

• La charge économique de chaque modèle dépend fortement de la consommation d'énergie de l'équipement de traitement appliqué,

• Les avantages de l'intégration des stockages dans la charge globale de la chaîne d'approvisionnement de la biomasse l'emportent sur les coûts de traitement de dépôt.

Sources :

Techno-economic analysis of decentralized biomass processing depots

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STOCKAGE ANAEROBIE ET STABILITE AEROBIE D’HERBES VIVACES A HAUTE MATIERE SECHE COMME MATIERES PREMIERES DE BIOMASSE

Disponible en ligne le 16 avril 2014

Objectif :

Evaluer le stockage en boudins plastique

Contexte :

Filière : Divers / Biomasse : switchgrass, reed canarygrass

USA

Modalités de l’étude :

3 modalités :

- En anaérobie, en boudins plastique : plus de 220 jours de conservation - En aérobie 2 jours et 7 jours

Switchgrass Reed canarygrass

Taux de MS entrée stockage 459 -566 g/Kg 525 g/Kg

Perte de MS au stockage en ana érobie 27 g/Kg 22 g/Kg

Perte MS exposition aérobie 2j 16 g/Kg 11 g/Kg

Perte MS exposition aérobie 7j 23 g/Kg 19 g/Kg

Résultats :

• L’ensemencement de bactéries fermentaires améliore la stabilité aérobie de la biomasse.

• Les produits de fermentation sont inférieurs à 25 g /kg pour les deux graminées.

• La récupération moyenne de la cellulose et de l'hémicellulose est de 97% de la masse initiale.

Le stockage anaérobique de graminées vivaces matures hachées et inoculées est un système logistique viable en biomasse à haute teneur en matières sèches.

Sources :

Farm-scale anaerobic storage and aerobic stability of high dry matter perennial grasses as biomass feedstocks

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INFLUENCE DE LA TAILLE DES PARTICULES ET DE L'EMBALLAGE SUR LES PERTES DE MATIERES SECHES LORS DU STOCKAGE

Disponible en ligne le 16 avril 2014

Objectif :

Estimer les pertes de matière sèche au stockage pour des balles de switchgrass.

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : switchgrass

USA

Modalités de l’étude :

3 tailles de particules et 2 types d’enveloppes de balle.

Limite de l’étude : la densité n’est pas mesurée à chaque balle ce qui peut expliquer les différences de pertes de MS.

Résultats :

• Les pertes de MS sont différentes selon la taille des particules, la matière d'emballage, et la période de stockage :

• Les balles stockées avec des brins courts diminuent les pertes de MS au stockage,

• Les balles enveloppées avec un film plastique complet provoquent moins de perte en MS que les balles liées avec filet,

• Les pertes de MS balles prétraitées augmentent de façon linéaire avec nombre de jours de stockage.

Recommandations de l’étude :

Etudier d'autres caractéristiques de la matière première : sucre, cendres, teneur en lignine pour l'évaluation des systèmes logistiques possibles

Sources :

Influence of particle size and packaging on storage dry matter losses for switchgrass

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EFFET DE L'ENSILAGE ET DU FRACTIONNEMENT SUR L'APTITUDE EN

COMBUSTION DE TROIS ESPECES DE PRAIRIES

Disponible en ligne le 13 juin 2012

Objectif :

Effets de l'ensilage et le fractionnement sur la composition chimique de trois espèces des prairies tempérées communes récoltées à différents stades de maturité et la pertinence de l'herbage de ces espèces pour la combustion thermique

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : ivraie, dactylis, trèfle rouge

Irlande

Modalités de l’étude :

Etude à différentes dates successives de récolte

Résultats :

• Le fractionnement (presse à jus) améliore l'aptitude à la combustion par rapport au matériau de base : réduction substantielle de la concentration de composés tels que les cendres, N, Cl et K,

• L’ensilage permet de prolonger la conservation et donc la disponibilité sur l’année des fourrages pour le processus industriel,

• L'élimination de la fraction liquide des fourrages augmente la concentration en MS et contribuerait à réduire les frais de séchage,

• La récolte tardive de l’herbe améliore la qualité de combustion (quantité en N et cendre inférieures).

Sources :

The effect of ensiling and fractionation on the suitability for combustion of three common grassland species at sequential harvest dates

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CHANGEMENTS DE QUALITE DES PLAQUETTES DE SAULE EN SILO PREMIERES DANS LES PILES DE COPEAUX DE SAULES

Disponible en ligne le 16 avril 2014

Objectif :

Réalisation de piles de copeaux de bois et étude de la variation qualitative au cours du temps

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : saules

USA

Modalités de l’étude :

Étude de stockage en VRAC de copeaux de saules suite à leur récolte en hiver à l'échelle commerciale

• 6 piles de 10 à 26 tonnes,

• Stockage pendant plusieurs mois,

• Suivi de l’humidité, taux de cendres et énergie obtenue.

Résultats :

• Le taux d’humidité baisse d’une manière générale pendant le stockage avec une grande variabilité (départ : 42-47% / fin : 37 – 60%) en fonction des conditions de stockage.

• La teneur moyenne en cendres a augmenté de 1 à 2 % (fraction massique) entre la récolte, le rechargement et la livraison à l'emplacement d'essai, mais il est devenu plus variable au cours du stockage.

• Durant le stockage, le Pouvoir Calorifique Supérieur est resté stable au cours des 6 mois entre 18.6 et 19 MJ/Kg et le Pouvoir Calorifique Inférieur a diminué entre 8.6 et 11.7 MJ/Kg (reflet des changements de la teneur en humidité).

• Plus les piles sont manipulées et conservées dans le temps plus les propriétés de la biomasse sont variables.

Recommandation de l’étude :

• Etendre la période de stockage et atténuer les effets négatifs sur la qualité en améliorant les méthodes de stockage et en mélangeant différents types de copeaux ou en utilisant des prétraitements de stabilisation.

• Le stockage non protégé est usuellement recommandé jusqu'à deux mois. Si les technologies d'évaluation de la qualité de stockage sont appliquées, la durée de vie utile des stockages en copeaux pourrait être étendue.

Sources :

Changes in feedstock quality in willow chip piles created in winter from a commercial scale harvest

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SYNTHESE RETOURS D’EXPERIENCES RESEAU SUR L’OPTIMISATION

LOGISTIQUE ET AUTRES BIBLIOGRAPHIES

Filière Betteravière :

• L’ensilage mixte de la pulpe pressée avec une autre matière diminue la formation de jus

d’ensilage et minimise les pertes.

• Les granulés facilitent le stockage et le transport pour rendre la biomasse disponible tout au

long de l’année, selon les besoins des utilisateurs.

• Le stockage en boudin diminue des pertes d’énergie et de matière sèche grâce à une

étanchéité immédiate et un tassement homogène, également diminution des post

fermentations par une plus petite surface de reprise, flexibilité relative au lieu de stockage.

• Stockage longue durée grâce à essai agronomique / enregistrement, aménagement et

entretien des emplacements de silo.

Autres retours :

• Attention aux contraintes de livraison : nombre de camions pouvant avoir accès en

simultané au site de stockage à prévoir,

• Favoriser la massification par l’intermédiaire de plateformes de stockage qui pourront

baisser les coûts de stockage (investissement groupé) et de transport.

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FICHE 4 : PRETRAITEMENT – DE-DENSIFICATION – TRI –

MISE A DISPOSITION DU CLIENT – CONDITIONNEMENT -

CONTRACTUALISATION

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

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TECHNOLOGIES DE PRETRAITEMENT ET EFFET SUR LA LOGISTIQUE INTERNATIONALE DE LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT EN ENERGIE.

EVALUATION TECHNICO-ECONOMIQUE DE LA TORREFACTION, PYROLYSE ET PELLETISATION

reçu le 26 Septembre 2006

Objectif :

Analyse technico-économique et technologie de prétraitements (torréfaction pyrolyse, granulation) et leurs impacts respectifs

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : Eucalyptus

Production en Amérique Latine et importée par les Pays-Bas

Modalités de l’étude :

Dans cette étude : période de récolte considérée de 8 mois.

Résultats :

(Fischer Tropsch: procédé de conversion en hydrocarbure par catalyse de monoxyde de carbone et d’hydrogène)

• Une période de récolte plus courte provoque la hausse des coûts de production de la biomasse • Torréfaction : efficacité du processus élevé (94%), • Production de carburant à partir de torréfaction et pelletisation et pellets classiques comparable à un

carburant fossile. • Impacts des produits traités sur la performance de puissance et les technologies de conversion de syngas

ce qui peut avoir un impact significatif sur les coûts.

Biomasse

Torréfiée + Pelletisée Pelletisée Huile de pyrolyse

Essence Gazole

Contenu énergétique aussi élevé que 20,4 à 22,7 GJ / tonne

Besoin en énergie livraison Amérique Latine vers port Rotterdam

0,05G J/GJ 0,12

GJ/GJ 0,08 GJ/GJ

Coûts de livraison 74€/t (3,3€/GJ)

Production électricité d'une usine de co-combustion existante

4,4 €cent/ KWh

Coûts combustible Fischer Tropsch 6 € / GJ PCS 7 € / GJ 9,5 € / GJ

PCS 3 à 7€/GJ

PCS 2 à 7€/GJ

PCS

Recommandation de l’étude :

Pour réduire les coûts, les technologies de torréfaction et pyrolyse pourront être optimisées.

Source :

Pre-treatment technologies, and their effect on international bioenergy supply chain logistics. Techno-economic evaluation of torrefaction, fast pyrolysis and pelletisation

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IMPLICATIONS DU PRETRAITEMENT DE LA BIOMASSE SUR LE COUT ET LES EMISSIONS DE CARBONE

Objectif :

Etudier l’impact de la collecte des matières premières et le prétraitement par torréfaction sur l'efficacité d'un système de co-combustion de la biomasse

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : Paille de riz et Pennisetum Taiwan

Modalités de l’étude :

2 itinéraires étudiés (centralisé et décentralisé) ainsi que deux biomasses (paille de riz et Pennisetum).

Résultats :

Le transport des matières premières de la source aux stations de prétraitement et de co-combustion contribue le plus aux coûts logistiques pour la paille de riz et le Pennisetum indépendamment de l’utilisation de la torréfaction

Chemins

plus court

Itinéraire centralisé (transport de la biomasse au centre

énergétique pour stockage temporaire et torréfaction si appliquée) - puis à la centrale

électrique

Itinéraire du centre énergie à

la centrale électrique

Itinéraire décentralisé (de la source de la

biomasse directement à la centrale électrique

Paille de riz 4,2 à 22,7Km 24,5 Km

12,7 à 38 Km

Pennisetum 4,2 à 20 Km 12,2 à 38,2 Km

• En itinéraire centralisé : l’emplacements des installations de torréfaction influence les coûts d'exploitation et de transport et non pas la planification des voies de transport.

• En itinéraire décentralisé : le coût de transport est moins coûteux (pour les deux biomasses) .

• Le coût de fonctionnement des camions et tracteurs a le plus contribué au coût des opérations car l’achat de la matière première varie de façon saisonnière. Aussi, les frais de transport sont beaucoup plus élevés que la collecte sur le terrain.

Paille de Riz Pennisetum

Coûts d'atténuation émission carbone 77 $/t 63,8 $/t

• La méthodologie proposée pourrait aider à optimiser la chaîne d'approvisionnement en biomasse.

Recommandation de l’étude :

• Réaliser d’autres démonstrations de torréfaction à différentes échelles pour se doter de références techniques et économiques.

Sources :

Implications of biomass pretreatment to cost and carbon emissions: Case study of rice straw and Pennisetum in Taiwan

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Densité des balles de La Baldingère faux-roseau – Récolte de printemps

disponible en ligne le 15 février 2013

Objectif :

Identifier les types de presses pour faire des balles denses - Explorer les facteurs qui influencent la densité des balles rondes sur la matière sèche .

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : Baldingère faux roseau

Finlande du Nord (printemps 2007)

Modalités de l’étude :

Des presses en balles carrées et balles rondes ont été étudiées en comparaison à des presses classiques.

Résultats :

• Les charges de transport (poids) des balles carrées sont 30-60% plus lourdes que les balles rondes,

• Les presses haute densité avec chambre pré-compression produisent une balle plus dense et de meilleure forme,

• Les presses à balle ronde à chambre variable produisent une balle 10% plus dense que des presses en chambre fixe (classique).

• Le facteur le plus important pour optimiser la densité des balles est le réglage de la pression et de l’ouverture de la chambre de compression.

Les presses à balles rondes en chambre variable proposent une homogénéité de compression indépendante des vitesses de conduite et taille des andains.

De manière générale, les densités des balles qu’elles soient rondes ou carrées varient de façon importante en fonction de la presse utilisée.

Recommandation de l’étude :

• Transport dans des camions de grands volumes et charge maximale (en Finlande 150 m3) avec une distance de 50 à 90 km maximum entre le champ et la centrale électrique,

• Informer les conducteurs pour le chargement optimal du camion,

• Etudier la fabrication de briquettes au champ ou après récolte.

Sources :

Bale density of reed canary grass spring harvest

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INVESTIGATION DES VARIABLES DU PROCESS DANS LA DENSIFICATION

Publié le 24 juin 2014

Objectif :

Comparaison de méthodes de densification de tiges de maïs

Contexte :

Filière : Combustion / Biomasse : Tiges de maïs

USA Iowa

Modalités de l’étude :

Etude de différentes variables : compression, humidité, taille particules… pour production briquettes.

Résultats :

• Pour produire des briquettes de qualité, les meilleurs résultats ont été obtenus avec des particules de taille non réduite et une pression compression faible (pression 14MPa pour maximiser compression)

• On obtient ainsi une densification en vrac sec de 190 Kg/m3 sec à 210Kg/m3 avec vrac humide.

La compression sous forme de briquette est en compétition avec la densité de la matière sous balles,

Les briquettes se transportent en remorque à fond mobile de 18 à 19,5t (en comparaison : 18 à 20t en grosses balles carrées).

La compression doit être réalisée au champ pour optimiser les coûts

Recommandation de l’étude :

Evaluer les pressions de compression et les besoins énergétiques totaux pour une mise en œuvre commerciale,

Si l’humidité de la culture > 25%, il faudra trouver des méthodes de densification alternatives.

Sources :

Investigation of Process Variables in the Densification of Corn Stover Briquettes

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CONTRATS BIOMASSE SPATIALEMENT ET TEMPORELLEMENT OPTIMUMS POUR LES BIORAFFINERIES

Disponible en ligne le 4 décembre 2013

Objectif :

Evaluation de la composition optimale en biomasse annuelle

Contexte :

Filière : Divers / Biomasse : Divers

Cas d’étude : bioéthanol aux USA

Modalités de l’étude :

Utilisation d’un modèle d’optimisation construit pour minimiser les coûts (de récolte, de transport, de stockage, de saisonnalité et dus aux impacts environnementaux).

Le modèle a été soumis à diverses contraintes : disponibilité des terres, disponibilité des matières premières, capacité de traitement, termes de contrat, pertes de stockage.

Résultats :

• Les cultures à haut rendement énergétique :

- Elles occupent une place importante (70 à 80%) dans le mélange de matières premières malgré des coûts de production plus élevés qu’une culture conventionnelle.

- Le coût de la biomasse varie de 0,16 à 0,20 $ /L de biocarburant.

- Elles sont de préférence cultivées dans les champs près de la bioraffinerie.

• La diversité des charges implique de trouver un compromis entre les coûts des matériaux, du transport, du stockage et des contrats longue durée avec les producteurs de cultures énergétiques.

• Les résidus agricoles à faible rendement servent principalement de cultures tampons pour combler le déficit des besoins en biomasse.

• Les résultats du modèle estiment une économie pour les cultures énergétiques (de 2 à 4 $/t dans un rayon 16 km) et pour les résidus agricoles (de 5 à 17 $/t dans un rayon de 16-20 km ).

Recommandation de l’étude :

Les cultures énergétiques seront à privilégier à l’avenir, soutien politique essentiel pour le succès des biocarburants.

Sources :

Spatially and temporally optimal biomass procurement contracting for biorefineries

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SYNTHESE RETOURS D’EXPERIENCES RESEAU SUR L’OPTIMISATION

LOGISTIQUE ET AUTRES BIBLIOGRAPHIES

Contrats d’approvisionnement :

Les durées de contrat sont très variables,

Il est fréquent qu’il n’y ait pas de contrat d’établi au préalable (contrat moral,

confiance),

Les contrats peuvent avoir une durée de 5 ans, et pour des projets territoriaux (non

soumis à loi du marché ) ils peuvent aller jusqu’à 15 ans.

Filière betteravière : Les contrats sont établis pour une durée de 5 ans ou de façon annuelle : les

transporteurs souscrivent un contrat pour la campagne et sont ainsi assurés de travailler pendant toute

cette période.

Filières cultures dédiées : en Miscanthus les contrats avec les producteurs atteignent la durée de vie

de la plante : 10 à 15 ans. Un contrat spécifique est le plus souvent établis également sur le volet

stockage et transport jusque l’entrée sur site de valorisation (chaufferie ou usine pré traitement

fibres).

Filière bois :

• Contrat de 10 ans établi entre Engie et la filiale du groupe japonais Sumitomo Corporation

(Summit Energy Corporation) au Japon : 1 million de tonnes de granulés de bois /an en transite

(fondé sur les compétences dans le fret maritime, le stockage et le transport terrestre de

biomasse).

• Les contrats pour chaufferie communale peuvent aller jusqu’à une durée de 34 ans.

Autres retours :

• Les contrats devraient comprendre l’ensemble de ces critères de planification : prévision à 3

mois des besoins, prix HT/t, humidité et PCI référence, révision et renégociation prix,

conditions de paiement et responsabilités, pénalités, résiliation (voir page suivante).

• Il est recommandé que le prix de vente de la biomasse stipulé dans les contrats soit adapté au

marché, quelle qu'en soit la durée du contrat.

Prétraitements filière méthanisation :

• le prémixe (hachage de la biomasse dans la trémie) augmente les surfaces de substrat pour

optimiser l’activité des enzymes hydrolytiques.

• l’hygiénisation (traitement thermique) desserre les structures solides par l'intermédiaire des

variations de pression, elle élimine également les agents pathogènes.

Post-traitements filière méthanisation :

En sortie du tank de post-digestion : séparation mécanique du digestat (fraction solide et liquide) pour

isoler la partie solide et optimiser son transport et sa valorisation par granulation ou en compost pour

une future mise sur le marché.

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Suite Contrats d’approvisionnement :

Pour un bon déroulement du projet et de la mise en place de l’approvisionnement, il est important

d’établir un contrat avec les éléments suivants :

1. volume annuel estimé (ou besoin en énergie entrante)

2. date de démarrage prévue pour l'installation

3. période de fonctionnement dans l'année

4. cadencement mensuel

5. durée du contrat

6. périmètre de la prestation : enlèvement des cendres, etc…

7. taux d'humidité optimale

8. fourchettes d'humidité admises

9. types de produits acceptés/exclus (avec éventuellement proportions)

10. granulométrie moyenne, et fourchettes de tolérances en tailles et taux

11. taux de cendres

12. localisation

13. capacités de stockage en tête de chaudière et sur le site

14. accessibilité au site

15. types de camions admis

16. contraintes de circulation, de déchargement, de présence sur le site

17. mode de mesure des livraisons : préciser les points contrôlés, les modes de contrôle, la vitesse de

transmission de l'information

18. modes de transferts vers le stockage

19. mode de transfert vers le foyer

20. mode de transfert des cendres en sortie

21. modes d'indexation et/ou de révisions de prix

22. modalités d'achat : T, MAP, MWh entrée, MWh sortie, …

23. formule de correspondance humidité/PCI, références de PCI anhydre

24. délais de paiement

25. clauses mutuelles de sauvegarde

26. répercussion des incidents de fonctionnement

27. contraintes de traçabilité

28. contraintes imposées par subventionneurs ou autres

29. prise en compte rigueur climatique

30. cas de « force majeure » et évènements justifiant des écarts de volumes

Source : Ademe. Recommandations préalables à l’établissement d’un contrat. Consulté le 20 juillet

2016, Tiré de http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/contrat-

approvisionnement-combustible-biomasse-2008-recommandations.pdf.

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FICHE 5 : PILOTAGE

Septembre 2016

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME et FranceAgriMer

Pilotée par Services Coop de France

Coordination technique : Chambre d’agriculture des Hauts-de-France

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PRISE EN COMPTE DU POTENTIEL DE PRODUCTION DE BIOMASSE DANS L'OPTIMISATION DES CHAINES D'APPROVISIONNEMENT EN BIOMASSE

Disponible en ligne le 05 aout 2015

Objectif :

Optimiser la chaine d’approvisionnement en optimisant la logistique amont en fonction du potentiel de la biomasse.

Contexte :

Filière : Méthanisation - Divers /

Biomasse : herbes

Belgique

Modalités de l’étude :

Le modèle utilisé, t-OPTIMASS, est un modèle de programmation linéaire mixte multi-période pour optimiser les décisions stratégiques et tactiques dans toutes sortes de chaînes d'approvisionnement de la biomasse. Il tient compte de la situation géographique, des caractéristiques de fragmentation et de la disponibilité temporelle de la biomasse ainsi que de l'évolution de la biomasse suite aux opérations de manutention.

Il prend en compte la croissance et la régénération de la biomasse pour déterminer la période de récolte idéale.

Résultats :

• Les simulations mettent en évidence que le processus de décision est motivé par les exigences imposées par les caractéristiques de la biomasse à convertir sur le site de méthanisation.

• Le moment de la récolte est défini et les opérations de pré-traitement sont introduites pour que la biomasse soit livrée avec des caractéristiques qui correspondent le mieux aux exigences : des installations de stockage indispensables pour faire face à la disponibilité temporelle de la biomasse et l’alimentation constante nécessaire des digesteurs.

t-OPTIMASS permet entre autres de définir les potentiels de la biomasse, appuyer les décisions politiques, évaluer la faisabilité d'une nouvelle installation.

Il permet d’optimiser les décisions stratégiques et tactiques dans toutes sortes de chaînes d'approvisionnement en biomasse basées sur l'énergie nette maximale sortie.

Il est utilisable pour divers types de biomasse.

Sources :

Considering biomass growth and regeneration in the optimisation of biomass supply chains

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Concevoir les chaînes d'approvisionnements optimales pour les complexes anaérobies de bio-digestion en coG avec approvisionnement à la ferme

(Disponible en ligne le 02 janvier 2016

Objectif :

Concevoir une chaine d’approvisionnement qui maximise la contribution et minimise la perte de gaz

Contexte :

Filière : Méthanisation / Biomasse : Déchets animaux

Brésil

Modalités de l’étude & résultats :

• Le modèle fait une analyse en 3 couches :

Le positionnement du site de méthanisation donne les emplacements des fermes et les coûts de transport de la biomasse qui en découlent.

Il spécifie la logistique optimale et le système de transport, y compris l'ordre de priorité de ramassage des fermes qui approvisionnent.

Il planifie la collecte optimale de la biomasse de chaque ferme pour minimiser la perte de biogaz.

• Il ordonnance la collecte quotidienne en minimisant les pertes de biogaz :

La collecte dans une ferme donnée est reportée si l'analyse coûts-avantages le recommande.

S’il n’y a pas assez de capacité de camion pour recueillir toute la biomasse disponible dans le réseau, la collecte est séquencée et priorité est donnée aux exploitations agricoles dont les pertes de biogaz sont les plus importantes.

Méthodologie flexible : Modification facile (additions ou soustractions) de la liste des exploitations fournissant des matières premières de la biomasse. Changement des coûts logistiques au fil du temps ou évolution des conditions de collecte pour les fermes individuelles.

Sources :

Designing optimal supply chains for anaerobic bio-digestion/energy generation complexes with distributed small farm feedstock sourcing

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Conception de réseaux régionaux et durables pour la production d'électricité à l'aide d'une approche multi-objectifs PPIM

Disponible en ligne le 23 février 2012

Objectif :

Approche de programmation mathématique appliquée aux chaînes d'approvisionnement qui utilisent localement de la biomasse disponible sur ou à proximité du point d'utilisation, afin de produire de l'électricité ou d'autres bioproduits.

Contexte :

Filière : Gazéification - Biomasse : Divers

Ghana

Modalités de l’étude :

La conception et la planification d'une chaîne d'approvisionnement en biomasse régionale sont formulées comme un MO-PPIM (programme mixte linéaire entier multi objectif), qui tient compte de trois objectifs principaux : économique, critères environnementaux et social.

Modèle mathématique présenté : traitement de la combinaison de flux et choix des proportions optimales de chaque entrée pour la génération d'énergie.

Résultats :

• Le modèle utilisé a permis de prendre en charge les éléments de décision suivants :

- L’emplacement et la capacité des technologies, - La connectivité entre les entités d'approvisionnement, - Les périodes de stockage de la biomasse, - Le transport et l’utilisation de la biomasse.

• Il n'existe pas de modélisation unique et d’approche globale : les stratégies doivent être adaptées en fonction de la matière première, aux unités disponibles de prétraitement et à des fins d'énergie finale.

• La modélisation met en évidence que la centralisation de l'équipement de pré-traitement permet d’optimiser économiquement et contribuer à la faisabilité du projet.

Le modèle peut effectuer des analyses de sensibilité pour fournir des informations sur les paramètres sensibles et leur influence dans la conception du réseau.

Recommandation de l’étude :

• L'approche actuelle peut être améliorée en envisagent d'autres méthodes de pré-traitement avancées, telles que la granulation, la torréfaction ou la pyrolyse.

• Les stratégies de décomposition de la biomasse pour réduire le coût sont à prendre en compte dans les travaux futurs.

Sources :

Design of regional and sustainable bio-based networks for electricity generation using a multi-objective MILP approach

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ELABORATION DE CRITERES DE BASE DE DONNEES POUR L'EVALUATION DES CHAINES D'APPROVISIONNEMENT EN BIOMASSE POUR LE DEVELOPPEMENT

DE BIORAFFINERIES

Disponible en ligne le 23 novembre 2015

Objectif :

Développer une base de données complète pour optimiser l’approvisionnement de la biomasse et la prise de décision de conversion

Contexte :

Filière : Divers / Biomasse : Divers

Modalités de l’étude :

La base de données couvre l'origine de la biomasse, la logistique, l'adéquation technique et de la politique et d'autres attributs de risque du système.

Résultats :

• Les données qualitatives (taux d’humidité, densité de la matière …) peuvent être privilégiées dans les résultats du modèle par rapport aux données de rendement. Le modèle aide les acteurs à la prise de décision à condition que les données soient mises à jour.

• Le modèle permet de localiser la bioraffinerie en optimisant le choix de la biomasse par rapport à l’utilisation prévue mais nécessite un remplissage de la base en données analytiques important en ce qui concerne la chimie et la technologie de conversion.

Recommandation de l’étude :

Le modèle fonctionne à partir de valeurs numériques mais pas uniquement, la connaissance du marché du produit final (et les exigences éventuelles de rapports sur la durabilité) ainsi que la connaissance du marché local de la source de biomasse sont tout aussi importants.

Il fonctionne si les données sur les coûts sont à jour et exactes. Les hypothèses entrées doivent être posées pour des circonstances données raisonnables.

Sources :

Developing database criteria for the assessment ofbiomass supply chains for biorefinery developmentM.

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OPTIMISATION ECONOMIQUE D'UNE CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE BIOMASSE LIGNOCELLULOSIQUE

Disponible en ligne le 22 juin 2011

Objectif :

Formulation et résolution de problèmes de programmation mixte linéaire pour la conversion de biomasse agricole en éthanol.

Contexte :

Filière : Biocarburants / Biomasse : Divers

USA

Modalités de l’étude :

Cinq types de résidus agricoles sont étudiés pour une conversion en éthanol.

Les emplacements et capacités des bioraffineries sont déterminés de façon optimale et simultanée suivant l’étape de récolte de la biomasse et sa distribution.

Résultats :

• La méthodologie proposée fournit une évaluation de la distribution spatiale de la biomasse pour les systèmes de conversion de la biomasse lignocellulosique en éthanol.

• L'analyse de sensibilité effectuée fournit l'impact des prix et des réponses sur la robustesse de la chaine d’approvisionnement. Elle prévoit si oui ou non les bioraffineries proposées seront construites ou échoueront financièrement après avoir été construites.

• Avec le paramètre de variabilité actuel estimé du système :

Il y a 21,5% de chance pour que l’industrie ne se développe pas, Si l'industrie se développe, 15% du temps engagé ne serait pas rentable.

Sources :

Economic Optimization of a Lignocellulosic Biomass-to-Ethanol Supply Chain

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SYNTHESE RETOURS D’EXPERIENCES RESEAU SUR L’OPTIMISATION

LOGISTIQUE ET AUTRES BIBLIOGRAPHIES

Mutualisation :

• La logistique conduite en commun permet d’écraser les charges

Mutualisation en capital partagé,

Si concurrent : accords passés pour intervenir dans le champ le plus près et inversement selon

l’activité.

Récolte :

• Accompagnement personnalisé : conseils sur les réglages à la récolte en fonction des

conditions de récolte (exemple : arracheuses en filière betteravière)

Transport :

• Calcul et validation par les transporteurs du nombre de livraison (allers retours), distances,

temps de manœuvre, temps d’attente pour les chauffeurs

• Gestion de la flotte de camions et localisation de la biomasse :

Système de géolocalisation des bottes par carte SIM,

La tablette Getac F110 : transfert rapide et fiables d'informations associé à un GPS, identifier

et suivre les marchandises et calculer la distance du fret par coordonnées GPS.

• Formation des chauffeurs à l'écoconduite

• Audit et pesées de camion pour ne pas dépasser le poids et consommer davantage d’énergie

pour le transport

• L'enlèvement des betteraves est assuré selon un plan logistique fixé à l’avance par les usines

pour garantir leur approvisionnement continu et homogène en adéquation avec les cadences

d’usines. Le plan d’échelonnement définit avec les planteurs de betteraves le rendez-vous de

ramassage de chacun des silos.

Stockage :

• Raisonner sur la saisonnalité et la capacité de stockage,

• Enregistrement, aménagement et entretien des emplacements de silo.

Qualité :

• Les caractéristiques de la biomasse (humidité, densité) peuvent être enregistrées dans des

logiciels (étiquetage sur balle),

• Une presse équipée de capteur d’humidité classe les balles, le tonnage précis à sortir.

Autres :

Des logiciels (modélisation et aide à la décision) sont en cours de développement permettant la

simulation et l’estimation du meilleur scénario logistique suivant l’ensemble de paramètres : type de

tracteur, consommations…. D’une manière générale, ces logiciels confirment que 50-70% du coût de

la biomasse est dû au cout du transport.