Mémoire pour l’habilitation à la maitrise d’œuvre en son nom€¦ · HMONP, les deux...
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Mémoire pour l’habilitation à la maitrise d’œuvre en son nom
propre.
HMONP 2014-2015
NOM : BOURQUIN
PRENOM : MARIE
Nom du directeur d'étude : Mr PHILIPPE CARLE
Mise en situation professionnelle :
Structure d'accueil MSP : GROUPE A40 ARCHITECTES
Nom du tuteur d'agence : Mr. GWENAEL MARIEN
Du 01 / 09 / 2014
Au 30 / 04 / 2015
Objectif :
Présentation d’un projet professionnel dans le cadre d’une réflexion sur le métier
d’architecte au sein de son exercice de maitrise d’œuvre.
1
2
Sommaire
REMERCIEMENTS ...................................................................................................... 4
INTRODUCTION ......................................................................................................... 6
MISE EN SITUATION PROFESSIONNELLE ................................................... 8 I.
A. Groupe A40 Architectes 8
B. Projets & Collaboration 11
Bilan de cette expérience professionnelle 16
REFLEXIONS SUR LE METIER D’ARCHITECTE .................................... 17 II.
A. Le métier d’Architecte 17
B. Architectes & Structures 19
Conclusion de cette réflexion 29
UN DOUBLE CURSUS ................................................................................... 31 III.
A. Architecture + Théâtre 31
B. En quête d’ailleurs 36
Choix d’un mode d’exercice/ vie 39
PROJET PROFESSIONNEL .......................................................................... 41 IV.
Des objectifs 41
CONCLUSION GENERALE ...................................................................................... 43
BIBLIOGRAPHIE, VIDEOGRAPHIE .................................................................... 45
GLOSSAIRE ............................................................................................................... 45
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4
Remerciements Merci au Groupe A40 Architectes pour m‘avoir permis de présenter ce mémoire et cette mise en situation professionnelle. Merci à Mr Carle, pour son écoute et son soutien lors du rendu de Licence en Architecture et à nouveau aujourd’hui lors cette année de formation HMONP. Merci à Jean Paul Loubes, pour son écoute et son ouverture d’esprit. Sa volonté de transmettre est une véritable bouffée d’oxygène. J’espère en être digne. Merci à Mr Perrier, Mr Montarnier, Mr Achilli, Mr Zarcone, Mr Poget, Mr Mau, Mme Hémard, Mme Guebhart, Mr Maurice, Mme Turo, pour leurs conseils, leur soutien et pour m’avoir laissé faire mes preuves. Merci à l’ensemble de l’ « Atelier Nomade » pour m’avoir montré des possibles sur une pratique architecturale, un « faire ensemble » et une exigence de vie.
5
Il y a autant de structures d’architecture que de pratiques architecturales …
Introduction/ 6
Introduction
Devenir Architecte.
Une jeune fille s’ennuyait à sa table dans la salle de permanence. Il est 15h15, le ciel est gris
et il fait froid pour un mois de novembre. Sa voisine coloriait des vêtements sur des
silhouettes pré-dessinées. Elle prit une feuille et l’imita, espérant avancer le temps. Mais
cette silhouette au manteau vert ne changea rien, la lassitude l’emportait encore. Elle
regarda par la fenêtre, elle rêvait d’aller dehors, ailleurs, de vivre enfin sa vie au lieu
d’attendre là, assise. Mais pour quelle vie ?
Elle prit une autre feuille et se mit à imaginer où la silhouette pouvait bien vivre. Dans un
appartement ? Salon et cuisine confondus ? Duplex ? Comment aménagerait-elle son
intérieur ? Elle dessina. Puis elle recommença, la chambre dans l’angle était dépendante de
la voisine. Puis recommença à nouveau, la salle de bain était trop petite, puis le canapé trop
grand… Aujourd’hui la jeune fille passera son heure de permanence, plongée sur sa feuille,
sans lever la tête, à imaginer où cette silhouette au manteau vert dormirait ce soir. La
sonnerie violente retentit, il est 16h05.
Fig. 1: ©MB-Premier plan -1999 - 11 ans
Le temps a passé, déménagement, changement de collège: c’est la rentrée des classes. Elle
ne connait personne. Elle regarde avec appréhension ce bâtiment qui sera son nouveau
quotidien.
Introduction/ 7
- Qu’est-ce qu’il est haut et grand!, pensa-t-elle. Il ressemble à ces usines dont l’intérieur
est invisible à cause de la poussière sur les fenêtres.
Le cours d’espagnol est au quatrième étage. Avec son cartable de 7kilos, la jeune fille se
dirige difficilement vers la cage d’escalier, passage obligé pour l’accès aux salles. Les 600
élèves chahutent, se bousculent et se piétinent dans cette cage étroite. Enfin arrivée au
quatrième étage, elle se glisse dans le long couloir sombre qui permet seulement de
distinguer les silhouettes des autres élèves ainsi que le numéro des salles.
- Comment l’architecte a pu laisser faire une chose pareille ? N’a-t-il jamais pensé à nous,
élèves? pensa la petite fille. Mon collège d’avant n’était pas parfait, mais on respirait, on
pouvait voir l’extérieur…
Le cours commença. La jeune fille prit une feuille et se mit à dessiner le plan du collège avec
quelques améliorations…
Quelle architecte je souhaite devenir ?
Après toutes ces années, l’objectif est toujours resté le même : concevoir des lieux
(bâtiments, espaces publics, petits ou grands, publics ou privés) où l’environnement et
les utilisateurs se sentent / s’intègrent bien. Mais aujourd’hui la question n’en est plus là.
Si? Avoir une vision de la pratique architecturale est une chose ; la mettre en pratique en
est une autre.
Alors pourquoi s’installer? Pourquoi s’émanciper du statut de salarié ? Pourquoi créer sa
propre structure alors qu’il en existe déjà d’autres?
Des prémisses de réponses se mettent déjà en place : être maître de son destin,
autonome, indépendante pour réaliser un rêve, y construire sa vie et trouver sa « place ».
Mais comment se placer dans cette société ? Dans quel type de structure ? Pour quelle
pratique ? En étant seule ou avec des associés ?
Déroulement du mémoire…
Afin d’apporter des réponses, ce mémoire s'organisera en quatre temps :
J’énoncerai le contexte de la mise en situation professionnelle, véritable point de départ
de cette réflexion ;
Je développerai ensuite un positionnement sur la maîtrise d'œuvre et le métier
d'Architecte ; en particulier sur les différentes types de structures d’agences rencontrées.
J’exposerai mon parcours, qui avec le recul, m’incline vers l’un des types étudiés
précédemment ;
Pour conclure je vous exposerai clairement mon projet professionnel, précisant les
détails de cette structure vers laquelle je m’oriente depuis quatre ans maintenant.
Mise en situation professionnelle/Groupe A40 Architectes/ 8
Mise en situation professionnelle I.
Au cours de cette année de formation HMONP, j’ai été accueilli par le Groupe A40
Architectes. Voyons ensemble les grandes lignes de cette immersion professionnelle.
A. Groupe A40 Architectes Gwen MARIEN Diplômé de l’Ecole d’Architecture de Bordeaux en 2002 et titulaire d’un Master d’urbanisme. Son diplôme en poche, il a choisi un tout autre parcours en créant sa propre agence dès 2002, la SARL Marien Architectes. Ce parcours sans transition dans la vie active lui permet d’acquérir très vite tous les rouages de la gestion d’une agence ainsi que les connaissances du terrain indispensables pour mener à bien des projets importants. Son expérience professionnelle l’amène à découvrir tous les secteurs d’activité en particulier celui du sport qui devient sa spécialisation. Jérôme BEAUDET
Diplômé de l’Ecole d’Architecture de Bordeaux en 2000, a travaillé au sein de plusieurs
agences d’architecture à Paris puis à Bordeaux. 6 ans chez BDM Architectes, il a acquis
une solide expérience multi-secteurs et a choisi de se spécialiser dans les domaines de la
Santé et de l’Education.
Groupe A40 Architectes est un cabinet d’architecture
et d’urbanisme créé en février 2006 de par l’union de ces
deux hommes. Forts de leurs expériences différentes, les
deux hommes mettent à profit leurs compétences en
s’associant.
L’agence a déjà à son actif de nombreux bâtiments dans des domaines très variés :
éducation, hospitalier, sport, bureaux, culturel, loisirs, etc… et travaille autant pour des
grands clients publics et institutionnels que privés, en France et à l’étranger (en
particulier au Gabon et en Russie).
La philosophie - Le groupe A40 Architectes propose une démarche pragmatique aux maîtres d’ouvrage, à l’écoute de leurs besoins et sans présupposé formel. L’architecture, que ce soit pour un projet public ou privé, doit être un projet partagé et évolutif. Ils s’appuient sur de fermes convictions : respect de l’esprit des lieux, démarche de développement durable, refus de l’ostentatoire et respect de leurs engagements vis-à-vis du Maître d’ouvrage. Un groupe- En 2008, le groupe A40 avait un dessinateur qui réalisait les plans
architecturaux et une jeune HMO qui les aidaient sur les projets. Deux secrétaires se
répartissaient les tâches administratifs :
- les plaquettes pour les candidatures aux appels d’offres,
Mise en situation professionnelle/Groupe A40 Architectes/ 9
- la mise au propre des comptes rendus de chantier et diffusion aux divers
interlocuteurs,
- la mise au propre des situations des entreprises,
- les parties administratives des chantiers,
- la correspondance journalière,
- la comptabilité de l’agence.
Aujourd’hui, c’est une autre organisation qui est lisible. Les deux co-gérants se sont
entourés d’architectes principalement. Il reste une seule secrétaire qui est chargée des
appels d’offres et de la correspondance journalière. L’ensemble des missions
administratives des chantiers est effectué ou piloté par Mr Marien et Mr Beaudet. Au
nombre de 4 architectes salariés permanents et de deux salariés ADE en formation
HMONP, les deux co-gérants ont mis en place une organisation à leur échelle :
Fig. 2:©MB- Organigramme Groupe A40 Architectes - état de sept 2014 à mai 2015.
Organisation fonctionnelle
Tous les lundis matins, l’agence organise une réunion avec l'ensemble des salariés. Mr. Marien et Mr. Beaudet, ayant au préalable organisé le planning de la semaine, nous annonce projet par projet les impératifs, les missions et autres objectifs sur lesquels travailler. Ils réorganisent si besoin les équipes de travail. Chaque projet est mené par l’un des co-gérants qui encadre un architecte ou deux en fonction de la taille et des délais des rendus. C’est principalement un fonctionnement par mission /tâche que j’ai pu observer. Elles sont énumérées pendant cette dite réunion, réalisées puis« corrigées » par l’un des co-
Mise en situation professionnelle/Groupe A40 Architectes/ 10
gérants pour ainsi passer à la mission suivante. Les projets varient peu d’architecte pour faciliter le rendement et ne pas avoir à réexpliquer à chaque fois les tenants et les aboutissants. Seule une salariée est pratiquement aux commandes de ces dossiers, du fait de son ancienneté dans l'entreprise. Sur chaque projet la direction choisit: l’organisation, les délais, le calendrier des missions, la répartition des tâches (le « qui fait quoi ») et les logiciels sur lequel travailler. Elle est en communication directe avec la maitrise d’ouvrage. Sur certain dossier, elle invite leurs employés à se joindre aux réunions. Locaux
Au sein de locaux d’une centaine de mètres carrés, ils se situent à Bordeaux Bastide,
facilitant l’accès à Bordeaux centre et sa périphérie. Sur deux niveaux, un large espace
libre se dégage autour d’une grande trémie principale. 12 bureaux se déploient avec 9
postes informatiques, deux imprimantes et un traceur. L’agence est actuellement en
cours d’agrandissement avec un projet d’extension que j’ai suivi durant ma MSP. Une
grande salle de réunion verra le jour ainsi que deux bureaux privatifs pour chacun des
associés. Un hall d’accueil conséquent sera dégagé, devenant ainsi plus lisible pour la
clientèle. Dans l’ancien hall, une cuisine aménagée pour le personnel sera mise en place.
Fig. 3: ©A40-Agence Groupe A40 Architectes
Moyens de communication
L’agence communique principalement via leur site internet (www.a40architectes.com)
où l’ensemble de leurs projets y est représenté. Cependant ce n’est pas leur seul moyen
de se faire connaitre : ils assistent à de nombreux congrès sur les complexes sportifs et
développent un réseau grâce à la satisfaction de leur clientèle.
Mise en situation professionnelle/Projets & Collaboration/ 11
B. Projets & Collaboration
Le métier d’architecte est très vaste dans ses types de responsabilités. Il varie entre des
« escarpins » sur la présentation du projet face au client et aux « bottes de chantier » sur
la vérification des travaux avec les ouvriers. Changeant souvent de « casquette », il doit
s’adapter sans cesse. Au sein de cette mise en situation professionnelle, il m’a été confié
des missions de diverses natures. Parfois de simples exécutions et d’autres plus
autonomes. C’est ainsi que j’ai pu me rendre compte de certaines de ces facettes.
L’architecte et les concours
Au cours de cette MSP, j’ai principalement collaboré sur deux concours. L’un pour la
rénovation d’un collège à Ambarès (septembre). L’autre sur un complexe sportif à Pessac
(janvier à avril) avec trois bâtiments à concevoir afin d’abriter une salle de combat, une
salle omnisport et des vestiaires extérieurs. Première mise en application des acquis de
l’école, j’ai participé à l’élaboration des plans, façades et coupes des projets. J’ai ensuite
mise en place des schémas pour simplifier la communication du projet pour le jury. J’ai
fait des plans de repérages pour faciliter l’estimation du projet que j'ai chiffré certains
lots. Pour finir, j’ai réalisé la mise en page des panneaux et autres pièces écrites du rendu.
Avec les mêmes réflexes et outils qu’à l’école, la conception du projet se déroule par
recherches, tâtonnements et remises en question. Tout en répondant au programme, j’ai
été ravie de voir que l’architecte avait toujours une liberté de manœuvres, certes mince,
mais encore possible pour ajouter des éléments qui lui semble essentiels. Tout au long de
son parcours scolaire, il se prépare à cet exercice. L’ensemble des acquis en Ecole
d’Architecture sont appliqués ici pour remporter, non pas un semestre, mais des projets
et ainsi développer son activité.
L’architecte et la règlementation
J’ai réalisé un permis de construire pour l’extension de l’agence. Je me suis donc plongée
dans les normes et autres règlementations : normes handicapés, nombres de places pour
les vélos et autres véhicules en stationnement, niveau du RDC par rapport à la voie selon
les normes en vigueur par le PPRI (Plan de prévention des risques d'inondation)…
C’est dans cette situation concrète que l’on voit le nombre de contraintes dont est soumis
le projet. Toujours se tenir informer de l’évolution de la loi et des normes est
indispensable pour ne pas passer à côté de points capitaux. Ainsi ces contraintes sont
assimilées naturellement et font corps dès le début de la conception du projet. Devenant
un canevas, une trame pour « faire », elles poussent notre créativité et notre ingéniosité à
faire projet dans la contrainte. Même si cela est parfois un véritable casse-tête, elles sont
incontournables, nous devons donc faire en sorte qu’elles deviennent un allié à la
conception architecturale.
Mise en situation professionnelle/Projets & Collaboration/ 12
L’architecte et l’activité de conseil
Je me suis occupée durant deux mois et demi, d’un dossier pour des particuliers. Vivant
sur la commune de Tresses et possédant une grande maison avec dépendances, le couple
souhaite ouvrir un Etablissement Recevant du Public (ERP) afin que l’épouse puisse, avec
deux amies, ouvrir une Maison d’Assistantes Maternelles (MAM). Outre la mise en place
du dossier pour l’ouverture de l’ERP de 5ème catégorie de moins de 20 personnes, mon
travail a été de les conseiller, de les accompagner dans leur démarche et de répondre à
leurs doutes.
Ne connaissant pas les normes, les clients comptent sur nous, architectes, pour
véritablement les épauler afin qu’ils fassent les bons choix et ne rien oublier lors de leurs
démarches administratives.
Toujours dans le cadre de ma MSP, j’ai assisté à une réunion pour le projet d’une
faisabilité sur le devenir d’un groupe scolaire sur la commune de Mios. Le Maire doit
faire face à l’évolution de cet établissement aujourd’hui submergé par les effectifs. Peu
familier des coûts de construction et de rénovation, il vient vers nous pour que nous le
conseillions à proprement parler sur les divers choix qui lui sont possibles : agrandir
l’école, la délocaliser, en faire une école maternelle et construire une école primaire plus
loin… le tout dans une réalité financière de : construction, maintenance et
fonctionnement.
Au-delà de l’analyse et des propositions de projet, nous avons mis en place une confiance
et une écoute réciproque pour faire avancer le devenir de ce lieu sur le long terme.
L’architecte et la programmation
Pour ce même projet j’ai réalisé un diagnostic complet sur le devenir du groupe scolaire.
Fig. 4: © MB-A40-Récapitulatif des enjeux sur le site
Mise en situation professionnelle/Projets & Collaboration/ 13
Première étape du dossier de faisabilité : prendre connaissance du site. Ma première
visite a lieu un samedi matin, moment clé de la semaine par le rituel du marché. La
deuxième, avec Mr Marien, pour la rencontre des Elus et du personnel du groupe
scolaire. Mon diagnostic a mis en évidence le besoin d’analyser le fonctionnement du lieu
à travers 3 échelles différentes : la commune, le lieu-dit et enfin le groupe scolaire à
proprement parler. Ma mission a fait ressortir diverses temporalités du lieu au travers 5
éléments clés (l’école, l’église, le point de poste, la salle des fêtes et le marché). Puis j’ai
mis en place un relevé des locaux et de leurs fonctionnements. Des problématiques
visibles et abordées lors de cette deuxième visite ont fait l’objet de ma conclusion.
Puis dans un second temps, j'ai mis en perspective une évolution prospective du groupe
scolaire sur 15 ans. M’appuyant sur les données fournies par la Mairie et celle de l’INSEE,
j’ai mis en corrélation l’ensemble de ces informations aboutissant à un tableau. Celui-ci
comprend l’évolution des effectifs par tranche de 5 ans, permettant d’établir les surfaces
nécessaires d’enseignement et de restauration. Pour chaque tranche, nous avons proposé
des intentions d'extensions. 5 scénarios clés ont ainsi été présentés au Maire Ce travail a
été soumis lors du vote des budgets.
C’est la première fois que je me retrouve en amont du concours, où je peux analyser et
établir des intentions de programme cohérent en fonction des besoins et des usagers
avec qui j’ai personnellement échangé. J’ai été ravie de voir leur enthousiasme à me
parler de leur métier et de leur quotidien. En particulier le directeur de l’école, très
attaché à son établissement, nous a développé son projet pédagogique, véritable clé de
réussite pour la rédaction de cette étude.
L’architecte et la colorisation
J’ai participé aux choix coloristiques sur deux projets qui ont pu être présentés à la
maitrise d’ouvrage. La bonne connaissance des besoins du client et des divers produits
existants favorisent grandement le gain de temps sur cette mission subjective. Essentiel
sur le chantier, ses choix sont capitaux à la perception de l’espace par les utilisateurs.
Dans certain cas, en l’occurrence sur le projet de l’hôtel de Gradignan, le Groupe A40 a
fait appel à une décoratrice d’intérieur rattachée à l’agence, pour faire des propositions
sur l’ensemble de l’établissement.
L’architecte et la comptabilité
Durant ma MSP, la plus grande de mes missions a été d’épauler Mr Marien et Mr Beaudet
sur l’extension de leur agence. J’ai été en charge d’une partie de la comptabilité. Préparer
ainsi les états de lieux des finances a été très intéressant. La difficulté n’a pas été de faire
le bilan comptable sous Excel mais de physiquement mettre la main sur les factures, pour
savoir ce qui avait été réellement payé, ce qui était de l’ordre des devis ou des acomptes.
Je constate aujourd’hui l’énergie et le temps non négligeable qu’il faut pour bien mener
cette tâche.
Mise en situation professionnelle/Projets & Collaboration/ 14
L’architecte et le détail
J’ai collaboré sur la réhabilitation d’un moulin en Mairie sur la commune d’Annepont
(16350, Charente-Maritime). Durant un mois, j’ai mis en place le carnet de détail
structurel du projet. Suite à une erreur du géomètre, il a fallu remettre à jour l’ensemble
du relevé existant et par conséquent du carnet alors que le chantier venait de démarrer.
Entre rapidité, précision et changement d’avis, il a fallu mettre en cohérence toutes les
informations des divers corps de métiers sur le projet (bureau structure, maçon,
charpentier…) C’est ainsi que j’ai mis en place une succession de plans de détail au
1/20e.
Sur le projet de l’extension de l’agence, j’ai réalisé des schémas de principe au 1/10e
pour retranscrire la volonté du client (ici Mr. Marien). J’ai dessiné les jonctions du
plancher avec les fenêtres existantes, détail méticuleux pour une réalisation des travaux
sans fausse note. J’ai proposé un principe pour le portail en acier-corten où la structure
porteuse devait être invisible de part et d’autre.
Fig. 5: ©MB-A40-Détail de liaison plancher / fenêtre projet de l'extension de l'agence
L’architecte a en effet cette facette technique pour maîtriser la cohérence des détails du
projet et ainsi savoir si l’ensemble des plans exécutifs des divers intervenants est exact.
L’architecte et la gestion du chantier
Ordonnancement, coordination et pilotage du chantier
J’ai eu le plaisir de visiter trois chantiers. L’un sur l’extension de l’agence, l’autre sur un
hôtel à Gradignan et le dernier sur le moulin d’Annepont. Je me suis réellement aperçue
du rôle clef que joue l’architecte sur le terrain. Avec ou sans OPC, sur le chantier, il pilote
véritablement les travaux, les réunions et le lien entreprises & clients. Il écoute, anticipe,
gère et apporte des solutions concrètes aux aléas des travaux. Cependant il n’est pas seul,
Mise en situation professionnelle/Projets & Collaboration/ 15
il doit créer et s'entourer d'une véritable équipe (composé des entreprises et de l'OPC s’il
y en a un).
Fig. 6:©MB-Photo du chantier du moulin d’Annepont, Janvier 2015.
Comme tout suivi de chantier, il faut avoir les yeux partout et le calendrier bien en tête
pour superposer avec agilité les missions de chacun. C’est une casquette qui est
passionnante et qui permet d’aller au bout des choses. Le projet prend vie, construit sous
nos yeux comme nous l’avions imaginé six mois auparavant sur un bout de papier. Je
pense que c’est une facette à ne pas négliger, indispensable à notre métier, qu'il ne faut
pas l'amputer.
L’architecte et le pilotage en équipe
Durant les concours au sein de l'équipe de maitrise d'œuvre, j'ai vraiment perçue le rôle
de l'architecte comme "locomotive" à la création et à l'organisation. Pour la vitalité du
projet, il est nécessaire que chaque participant (Architectes, BET, Paysagiste…) ait leurs
propres convictions pour alimenter le projet. Mais nous devons parfois abandonner
certaines certitudes au profit de l’intérêt général. L’équipe de maîtrise d’œuvre tisse
ensemble une démarche de projet, des intentions…. L’architecte, étant le "sculpteur" du
projet architectural, peut plus facilement endosser le rôle du chef d’orchestre.
Comprendre et gérer la place de l’architecte-chef d’orchestre au service de l’intelligence
collective permet de piloter l’ensemble du travail nécessaire dans l’élaboration d’un
projet de qualité.
Mise en situation professionnelle/ 16
Bilan de cette expérience professionnelle
Je suis ravie de l’expérience que j’ai menée chez le Groupe A40 Architectes. J’ai
réalisé des missions de toutes formes qui m’ont permis de mieux cibler les périmètres
des responsabilités, des devoirs et des marges de manœuvre du métier d’architecte dans
l’exercice de la maitrise d’œuvre. J’ai suivi le quotidien de l’agence, apprenant les
démarches réglementaires, juridiques et de comptabilité auxquels est soumis l’exercice.
Je me suis formée sur la gestion économique, temporelle et administrative du chantier.
J’aurais peut-être apprécié d’avoir plus de retour sur les différents projets sur lesquels
j’ai travaillé. Malgré des efforts pour me renseigner, le fonctionnement par tâches facilite
peu les échanges. J’ai bien conscience que le temps joue contre nous. Les tuteurs ou
autres collègues n’ont pas forcément les outils ni le temps matériel pour « échanger »
avec nous. Une piste d’évolution pourrait être envisagée en partageant d’avantage les
connaissances & savoir-faire de chacun et ainsi en faire profiter l’ensemble des
collaborateurs. Il est vrai que sortant de l’école, nous (étudiants) avons peu d’expérience
sur le terrain, mais nous possédons, entre autres, une certaine maitrise des nouveaux
outils informatiques. Un gain de temps possible consisterait à exploiter ces compétences
pour l’efficacité générale.
Cette immersion m’a concrètement montré le rôle de l’architecte sur le chantier (celui de
l’extension de l’agence). J’ai vraiment apprécié cette mission : dialoguer avec les
entreprises, gérer les aléas rapidement, anticiper sur la gestion et le calendrier… Je me
sens aujourd’hui capable de mener à bien cette tâche avec autonomie, confiance et
rigueur. Je souhaite poursuivre à l’avenir ce type de mission.
L’objectif de départ est donc atteint. Ayant vécu d’autres expériences, je souhaite mettre
en perspective les divers fonctionnements observés afin d’orienter ma future pratique.
Réflexions sur le métier d’architecte/Le métier d’Architecte/ 17
Réflexions sur le métier d’architecte II.
A. Le métier d’Architecte
Ce métier développe de nombreuses compétences : un talent artistique, une maîtrise
technique, une forte réactivité et une organisation rigoureuse pour mener à bien son
travail.
Quelles sont les autres facettes de ce métier ?
Outre les facettes vues en mise en situation professionnelle, l’architecte HMO se
positionne à travers quatre identités :
L’architecte élève
Les évolutions du métier sont perceptibles : son image dans la société, son rôle face aux
collectivités et aux autres membres de la maitrise d’œuvre varient et font débat.
Egalement une des grandes évolutions dans les 5 à 10 ans à venir est la mise en place de
la maquette BIM (Modélisation des données du bâtiment). Actuellement, nous sentons
déjà le clivage entre ceux qui ont été ou non formés au numérique. Avec l’arrivée du BIM,
cette différence sera plus grande. C’est un outil qui permet de mieux appréhender les
détails du projet. Lorsque nous ne faisions que quatre coupes, par manque de temps,
aujourd’hui nous pouvons en faire autant que nécessaire, en particulier sur tous les
« nœuds » et points de liaison entre les divers matériaux, corps de métier… Plus une
seule réserve dans un mur ne sera normalement oubliée; Car chacun des interlocuteurs
de l’équipe de maitrise d’œuvre met en place ses informations sur la maquette commune
(gaines, structures, panneaux acoustiques…). Peut-être que les manques de cohérence,
de communication et les retards sur les chantiers seront mieux appréhendés ? Mais pour
cela il faut se former, continuer sans cesse de se tenir au courant des dernières
nouveautés qui facilite le quotidien de notre pratique architecturale.
L’architecte professeur
Certains architectes s’ouvrent vers l’extérieur. Désirant se faire connaitre ou encore
continuer à alimenter leur curiosité ou leur soif d'entreprendre, certains participent au
sein de l’Ordre des Architectes, d’autres publient leurs recherches ou encore enseignent
à l’école. Cela contribue par ailleurs à la qualité de son enseignement, étant au cœur de
l’actualité professionnelle. En contrepartie, les intervenants s’enrichissent de leurs
échanges avec les étudiants.
L’architecte producteur
L’architecte conçoit, dessine, décrit le projet. Il réalise une succession de tâches
réglementés sur le canevas les diverses phases de projet (ESQ, AVP, PRO, EXE, ACT, DET,
OPC, AOR…). Il transforme une idée, un souhait en espace en prenant soin des divers
besoins, usages et souhaits du client et des utilisateurs. Même si les contraintes (le
Réflexions sur le métier d’architecte/Le métier d’Architecte/ 18
respect des normes et des budgets) sont [parfois] drastiques, nous nous devons de nous
mobiliser pour des espaces, des idées… C’est en cela que notre métier est magnifique.
Pourquoi ne pas proposer des idées/concepts, en plus du programme, quand nous
rentrons dans notre enveloppe budgétaire ?
L’architecte leader / manager
L’architecte peut être leader de ses projets, se battre pour ses convictions et sa démarche
de proposition (ex. le bon fonctionnement de ses locaux, insertion dans
l'environnement…). En tant qu’architecte dirigeant au sein d’une structure ou en tant que
mandataire d’une équipe de maitrise d’œuvre, un choix de management s’installe
naturellement. Tout comme un chef d'orchestre, l'architecte affronte le plus grand défi
du manager: créer l' « harmonie » pour un objectif donné. Nous verrons par la suite les
divers choix de management qui lui sont proposé.
Quelles sont ses facteurs d’identité de l’architecte?
Je constate que l’identité de l’Architecte et sa manière de pensée sont influencés par
divers facteurs.
Fig. 7: ©MB- Schéma facteurs d’identité de l’architecte
L’un de ces facteurs d’identité est la structure dans laquelle se développe sa pratique
architecturale. Cette unité de fabrication entraine une traçabilité, une marque de
fabrique qui est l’empreinte laissée par son « créateur ». Il serait donc intéressant de
s’interroger sur ce facteur non négligeable.
Ainsi j’étudierai en particulier cette question de l’identité de l’architecte, à travers une
réflexion sur leurs structures d’exercice en société.
Réflexions sur le métier d’architecte/Architectes & Structures/ 19
B. Architectes & Structures
Pourquoi étudier les structures en société ?
Dans un contexte social, économique, administratif, règlementaire… rude, la profession a
muté : « les modes d'exercice des architectes maîtres d'œuvre sont marqués par une
évolution structurelle majeure : l'attrait de l'organisation du travail en société au
détriment du statut libéral, indépendant et individuel. »1
Ainsi des agences d’architectes en partenariat se développent. Plusieurs organisations en
interne se dessinent ; deux dominent : l’une traditionnelle et l’autre évolutive.
Fig. 8: ©MB- Organigramme structurel de l’unité de fabrication et ses divers types d’organisation.
Ces structures possèdent des points communs entre autre les participants qui les font
vivre : le ou les employeurs, associés et les salariés. Leurs différences résident dans les
rôles et marges de manœuvres de chacun. Ces choix de structure s’étendent également
au fonctionnement de l’équipe de maitrise d’œuvre. Il serait donc opportun d’étudier les
divers choix qui s’offrent à nous.
Au sein de mon expérience professionnelle et pour illustrer mes propos, j’ai eu la
possibilité d'observer deux types de structures différentes, variables par leur nombre de
salariés (de 3 à 20 employés), mais surtout par leur type d’organisation.
1 Etude Nicolas Nogue 2010, Ordre des Architectes
Architectes & Structures/Structure Traditionnelle/ 20
Structure traditionnelle
Je me permets de parler de structure traditionnelle car elle existe depuis tout temps,
dans nos esprits tout au moins. Elle est à son apogée lors de la révolution industrielle,
fourmille et se déploie comme une trainée de poudre dans toutes les organisations de
notre société : à savoir une organisation verticale ou dite pyramidale. Je m’attarderai sa
morphologie propre, et m’orienterai sur un exemple précis. Plus ou moins accentuée,
cette pyramide est le cœur de l’image de l’entreprise traditionnelle, quel que soit
l’univers professionnel évoqué. Un patron décide et délègue des actions à des chefs qui
dirigent des « exécutants » qui, quant à eux, « fabriquent » à proprement parler le
« produit ». En architecture, ce type d'organisation peut-être lisible par le nom donné à
l’agence qui est généralement le nom de famille du dirigeant. L’ensemble de la structure
se range derrière ce nom, cet unique individu qui porte à lui seul l’image de sa société.
Pratique organisationnelle
Classiquement, ces structures dites traditionnelles correspondent à une division du
travail qui s’effectue à partir de différents critères :
1. la division de l’entreprise selon des fonctions : par module ou par tâches : conception
du projet, modélisation de maquette, mise en image du projet, suivi de chantier…
2. la division de l’entreprise selon projets : certains travaillent sur des projets
hospitaliers, d’autres sur du logement par exemple…
1. Organisation selon des fonctions
Fig. 9: ©MB- Schéma de principe d’une structure pyramidale avec une division du travail par fonction.
Architectes & Structures/Structure Traditionnelle/ 21
Dans le premier cas, les architectes salariés n’ont qu’une image partielle du projet, qui
peut souvent s’avérer handicapant pour prendre des initiatives ou des décisions lorsque
les dirigeants sont absents ou occupés. Néanmoins variant parfois peu de tâches, ils
excellent généralement dans la précision de celle-ci, à en devenir de véritables
spécialistes.
Les architectes dirigeants sont au cœur du processus de décision, font le lien
perpétuellement entre les diverses équipes et les besoins du projet ; ils sont les seuls à
avoir la vision global de l’avancée du projet. Ils sont généralement en contact direct avec
la maitrise d’ouvrage, quelquefois accompagnés par un architecte (vu comme un
assistant). Ce type de structure profite d’un rendement « supérieur » qui peut conduire à
un travail d’une immense qualité homogène selon les projets.
2. Organisation selon les projets
Fig. 10: © MB - Schéma de principe d’une structure pyramidale avec une division du travail par projet.
Dans le second cas, les architectes salariés (Chef de projet) ont une vision globale du
projet et peuvent le défendre à tout moment, connaissant les tenants et les aboutissants.
Ils sont même, généralement, en contact direct avec la maitrise d’ouvrage. Ils maitrisent
chaque phase du projet : font attention à tous les points critiques qu’il ne faut pas
oublier, prennent des initiatives, rebondissent quelques soient les problèmes et
développent leurs propres ressources en fonction de leurs besoins (Choix des logiciels
utilisés, organisation libre du planning dans la semaine…)
Les architectes dirigeants eux délèguent, tout en gardant une vision globale sur le
déroulement des projets, mais ne pouvant pas être partout selon la taille de la structure,
il leur faut faire confiance et déléguer. Etant vigilant et reconnaissant du travail et de
l’investissement réalisé, ils jouissent ainsi d’une autonomie de leur personnel et d’un
retour sur investissement non négligeable et pérenne sur celui-ci.
Architectes & Structures/Structure Traditionnelle/ 22
Pratique relationnelle
Tout est affaire de relationnel. Le dialogue et le travail en équipe est parfois une véritable
théorie qui ne peut être efficace que s’il est pratiqué par tous les collaborateurs. Au sein
de structures pyramidales, les communications en interne peuvent être souvent très
hiérarchisées par niveau/sphère. Exemple, le dessinateur parle avec son architecte
référent qui lui-même communique avec son chef de projet, ce dernier est le seul en
relation avec la direction de l’agence. C’est certes stéréotypé mais malheureusement la
réalité n’est pas si loin…
Très générique, la communication de ce type d’agence passe généralement par un
support numérique type site internet où est répertorié l’ensemble des réalisations, le
fonctionnement et les moyens mis en œuvre à l’agence. Le réseau oral est très largement
développé également, c’est le cas sur l’ensemble des divers types de structures. C’est une
communication que je qualifierai de traditionnelle, rien d’innovant ici.
Management
Au sein de ce type de structure on peut observer deux types de management : directif ou
persuasif2.
Le management directif nommé aussi management autoritaire, il est basé sur une
structure et des consignes strictes. Il limite l’autonomie et vise à l’efficacité "brute" des
collaborateurs qui n’ont aucun regard sur les décisions. Le manager exige de la précision
sur la méthode et sur les résultats. La confiance entre collaborateurs est limitée. C’est
probablement le type de management qui génère le plus de comportements hostiles de la
part des collaborateurs mais aussi des problèmes relationnels qui se traduisent par un
mal être au travail. Les avantages majeurs sont l’obtention de résultats rapides avec une
grande efficacité. Les inconvénients majeurs observés sont une perte de motivation et de
confiance au cours du temps.
Le management persuasif est parfois nommé management paternaliste. Il est plus
tourné vers les collaborateurs qui disposent d’un peu d’autonomie et auxquels le
manager demande parfois un avis même s’il garde le pouvoir décisionnel complet. Le
management persuasif repose sur la participation des collaborateurs en lesquels le
manager place d’avantage de confiance. Il essaie, en fait, de créer autour de lui un groupe
dont il serait le modèle. Les avantages majeurs sont un sentiment d’appartenance à un
groupe avec la création d’une équipe soudée. L’inconvénient majeur observé est un
système peu ouvert sur l’extérieur qui évolue peu.
Dans la pratique
Pour illustrer mes recherches, je me permets d’appuyer cette réflexion par la présentation
d’une agence dans laquelle j’ai étroitement collaboré durant 3 mois (mars - juin 2014 dans
le cadre du stage obligatoire de Master à l’ENSAP BX).
BDM Architectes employait à cette époque une vingtaine de salariés. C’est une agence
2 Likert, Rensis, Human organization: its management and value, McGraw-Hill Book, 1967, 258 pages.
Architectes & Structures/Structure Traditionnelle/ 23
qui est issue de la fusion des cabinets Claude & Pierre Bouey et Digneaux & Maurice. Elle
fut créée le 4 janvier 1999.
Une de ses forces réside dans sa vingtaine de collaborateurs expérimentés et spécialisés.
Référence incontournable en matière d’architecture hospitalière et sociale, BDM
Architectes développe également une activité importante dans les domaines de
l’éducation, de la recherche, du tertiaire, du logement, des équipements publics et de
l’architecture vinicole. De plus, consciente des impacts des activités de la Construction
sur notre société et sur notre environnement, l’équipe intègre systématiquement une
démarche de Construction Durable de manière professionnelle dans tous les projets qui
lui sont confiés (démarche HQE, Ecolabel, certification et label BBC Effinergie ...).
Dans un souci d’une organisation efficace et pour la satisfaction de leur clientèle, une
hiérarchisation verticale est mise en place comme décrit ci-après:
Fig. 11: © MB - Hiérarchisation chez BDM Architectes - état en mars 2014.
Cette agence s’organise principalement sous forme de pôle : direction, administration,
groupe de travail. Ces derniers se forment en petites équipes : seul ou à plusieurs. Basé
sur une organisation par projet, les chefs de projet, désignés dans ces équipes, suivent le
projet de A à Z (phase étude à la phase chantier). Avec un management de type persuasif,
chaque équipe de projet est autonome, très soudée et solidaire. Elles sont indépendantes
dans leurs choix d’organisation, répartition des tâches en interne, support informatique...
Seul le résultat importe pour la direction.
L’organisation en interne démarre par la direction générale qui s’occupe de la répartition
des projets, des effectifs des équipes par rapport aux délais à suivre. Chaque projet a un
architecte associé référent. Ainsi le chef de projet a un appui de la direction mais est
véritablement le pilote à part entière du projet. Afin de ne pas perdre de temps à
expliquer les démarches, les chartes graphiques et tous autres outils indispensables, il a
été mis en place une démarche qualité: guide des étapes à suivre et des pièges à éviter,
très utile au quotidien.
Architectes & Structures/Structure Evolutive/ 24
Structure Evolutive
Au départ créé en opposition contre la structure traditionnelle, elle jouit aujourd’hui
d’une place à part entière dans les divers types d’agences proposées.
A ce type de structure correspond une organisation horizontale. Elle peut aussi avoir une
forme pyramidale, mais sa structure est beaucoup plus plane et vaste car possède une
courte chaîne de commandement et par un pouvoir décisionnel décentralisé.
Pratique organisationnelle
Adopter une structure organisationnelle horizontale peut aider à : - devenir plus flexible et s’adapter rapidement aux changements
- simplifier le processus décisionnel
- créer des occasions pour les employés d'acquérir de nouvelles
compétences
- favoriser la collaboration et la résolution de problèmes en groupe
Pour qu'une structure horizontale soit efficace, il est important que les renseignements
et les connaissances soient transmis librement aux membres de l'équipe. Les dirigeants
doivent avoir de solides compétences en leadership et doivent être en mesure de
favoriser l’épanouissement de leurs employés, en s’assurant qu’ils ont eu accès à la
bonne formation et qu'ils ont les compétences essentielles pour exécuter leur travail
avec autonomie.
Toutefois, les structures horizontales ne sont pas faites pour toutes les entreprises et
peuvent comporter des défis :
- les employés pourraient vouloir gravir les échelons et assumer un rôle de
gestionnaire
- un manque de hiérarchie peut mener à la confusion quant aux
responsabilités
Tout ceci se règle avec transparence et une richesse dans une communication de qualité :
chacun doit comprendre son rôle, sa marge de manœuvre, avoir une liberté de dialogue
pour faire évoluer les éléments qui ne lui conviennent pas.
Ce type de structure ne connait pas de fonctionnement par tâche, mais sollicite une
organisation par projet. J’y observe également de manière générale une volonté de non-
conformisme. Toutes organisations, choix, positionnements clients et collaborateurs sont
réfléchis, choisis, remis en question. Cette structure développe véritablement la libre
pensée à tout point de vue. Faire de l’agence un espace d’accomplissement personnel au
service du collectif, en rendant les projets autonomes tout en se sentant épauler.
Architectes & Structures/Structure Evolutive/ 25
Pratique communicative
Généralement, on observe une grande ouverture au sein du processus de
communication. Atteindre des cibles au travers des moyens variés, pour promouvoir
l’Architecture vers les citoyens y est très souvent exploité. Moins rigide, les moyens sont
très ambitieux sans être utopiques : faire les portes ouvertes de l’agence, utiliser la
façade sur rue comme vitrine de production, mettre en place une connivence entre
l’agence avec un café ou une galerie d’art par exemple. Certains même développent une
double activité, en se servant véritablement de la vitrine sur rue pour communiquer au
travers d’un design intérieur marquant, de la vente d’objets... le principal est de faire en
sorte que le particulier pousse la porte de l’agence par curiosité. Cette organisation ne
souhaite plus travailler de manière conventionnelle, cloisonnée entre quatre murs. La
création appelle la curiosité, la vie, l’ouverture sur le monde, ce type d’agence en est
simplement une illustration.
Management
Deux managements peuvent être observés dans ce type d’organisation : un management
par délégation ou participatif3.
Le management par délégation est parfois nommé management consultatif, il repose
sur la confiance envers les collaborateurs qui sont fréquemment consultés pour la prise
de décision et sur l’esprit d’équipe. Le manager responsabilise et implique chacun des
membres de l’équipe. Les résultats attendus et les méthodes sont définis par l’ensemble
du système. Les avantages majeurs sont la responsabilisation et l’implication des
collaborateurs et ainsi se développe une bonne ambiance de travail. L’inconvénient
majeur est dans le cas d'absence de cadre défini qui peut dériver sur un management
trop familier.
Le management participatif ou Co-responsable repose sur la construction d’une
relation de confiance entre le manager et ses collaborateurs. Ceux-ci sont fortement
impliqués dans la prise de décisions, disposent d’une grande latitude dans leur méthode
de travail et peuvent laisser s’exprimer leur créativité et leurs idées. Le manager
s’intègre à l’équipe, la responsabilise et l’encadre plus qu’il ne la dirige. Les avantages
majeurs sont une forte motivation et la participation totale des collaborateurs. Les
inconvénients sont la nécessité d’un réel engagement, d’une volonté ainsi qu’une grande
capacité d’autonomie et une forte dose de créativité de chaque collaborateur.
Dans la pratique
Afin de ne pas tomber dans une explication utopique, j’ai vérifié si ce fonctionnement
pouvait être réaliste et viable. Par chance deux agences qui possédant ce type
d'organisation ont croisé mon chemin à travers des collaborateurs de confiance.
L’Atelier provisoire créé en 1993, est initialement prévu pour l’élaboration des
diplômes de fin d’étude des étudiants en architecture. Ensemble ils ont une première
commande publique : la réhabilitation de la pyramide de l’ENSAP Bx. Après leur diplôme,
ils réalisent des travaux de sous-traitance, perpétuant cette liberté de création et cet
3 Likert, Rensis, Human organization: its management and value, McGraw-Hill Book, 1967, 258 pages.
Architectes & Structures/Structure Evolutive/ 26
esprit d’atelier. Après quelques années, ils décident d’officialiser « l’Atelier Provisoire »
comme une véritable entreprise en 2004 en SCOP. Celle-ci leur permet une gouvernance
démographique où chaque associé possède une voix décisionnaire et où les bénéfices
sont répartis en trois parts : une pour les réserves de l’entreprise, une pour les salariés et
une pour les associés.
Aujourd’hui ils sont au nombre de six architectes associés et une salariée. Dès le début,
ils souhaitent inventer leur propre pratique avec le leitmotiv d’ « une idée simple et forte
dans une économie de moyens ». Pour chaque nouveau projet, un binôme est désigné.
Les duos alternent et se renouvellent permettant ainsi un certain brassage et
redécouverte du travail en équipe. Cette démarche permet de créer un système
périodique et d’éviter la routine au travail. Il n’y a pas de rôle dédié, chacun conçoit,
dessine, construit, administre et gère les tâches des plus élémentaires aux plus
complexes du projet. Cette démarche d’égalité entre eux ne peut fonctionner qu’au
travers d’une transparence et d’une confiance mutuelle conjointement menée avec une
large communication. Chaque associé a la même importance. Les salaires entre associés
sont tous équivalents et marquent bien cette attitude d’égalité qui réside entre eux.
Fig. 12: © LR - Organigramme Atelier Provisoire état en juin 2014
Tout dans leur fonctionnement humain, administratif ou fonctionnel est à l’horizontal où
règne un climat de confiance et d’entente. Pour chaque nouveau projet, un binôme est
désigné. Les duos alternent et se renouvellent permettant ainsi un certain brassage et
redécouverte du travail en équipe. Cette démarche permet de créer un système
périodique et d’éviter la routine au travail.
Architectes & Structures/Structure Evolutive/ 27
A cela s’ajoute les réunions d’associés hebdomadaires. Cela permet de multiplier les
regards et les idées sur un projet tout en mettant au courant les associés sur
l’avancement des dossiers. Puisque le projet sera signé Atelier Provisoire, il faut que tout
le monde soit au courant et accepte le projet. Une fois par mois autour d’un repas, ils
organisent une « Tertulia », terme espagnol pour désigner une discussion sur un thème
précis. Ainsi un binôme présente son projet en cours d’élaboration aux associés mais
également à des tiers, pas nécessairement de la profession, qui aident à la lisibilité du
projet et à sa remise en question.
Cette connivence entre les associés est également alimentée par leurs réunions du
vendredi matin, où ils se retrouvent entre eux pour leur « petit déjeuner – réunion ».
Depuis 1997, c’est un moment réservé entre eux, pour exprimer des souhaits, des
propositions et toutes décisions en interne pour le fonctionnement de l’agence (achat de
matériel, candidature, répartition du travail, commande de fournitures divers etc…)
Cette organisation horizontale est lisible également dans l’espace de travail : un open-
space dans lequel clients, amis, collaborateurs pénètrent directement depuis la rue au
travers d’une baie vitrée coulissante.
Le rôle de la maquette de projet au sein de l’esquisse est primordial dans leur processus
architectural. Contrairement à la plus part des agences traditionnelles qui l’ont éliminée.
Cet ensemble de décisions illustre bien leur « libre pensée ».
WhyArchitecture
C’est au cours du séminaire 4 dans la formation HMONP que j’ai fait la connaissance de leur
pratique. Illustrant parfaitement mon propos, je me suis permis de faire des recherches plus
approfondies pour les citer comme exemple.
Ils travaillent ensemble depuis leurs études d'architecture. Après avoir exercé dans des
agences internationales telles que Renzo Piano, Lipsky+Rollet et Innovarchi, ils ont créé
l'atelier WHY en 2005. Ils se définissent comme architectes - chefs d'orchestre à savoir :
organiser, conduire, coordonner les acteurs pour obtenir le résultat escompté.
L'équipe se veut généraliste. Ils savent se confronter à une grande variété de
programmes et d'échelles. Ils travaillent avec la même passion sur une maison de 80 m²
que sur la rénovation de 360 logements, en passant par un simulateur de chute libre, un
hôtel, un restaurant, etc.
Convaincus de l'intérêt pour chacun de mieux connaître l'Architecture, ils participent
régulièrement à d'autres activités : enseigner l'architecture, animer des conférences ou
partager leur passion par différents biais.
Comme beaucoup d'architectes, ils sont avant tout passionnés. La tenue de leurs
engagements, la satisfaction de leurs clients, la qualité architecturale et la durabilité de
leurs réalisations sont leurs plus grandes motivations.
Architectes & Structures/Structure Evolutive/ 28
Fig. 13: © MB - Organigramme WhyArchitecture - état en 2015
Tout ce qui sort de l’agence est approuvé par tous, ils travaillent ensemble sur tous les
dossiers. Cependant et pour faciliter les échanges avec la maitrise d’ouvrage, il n’y a
toujours qu’un interlocuteur face au client par projet.
Concernant leur ouverture sur le monde, ils ont mis en place une « boutique
d’architecture » en vitrine de leur agence. Piquant la curiosité des passants, ils se
retrouvent souvent à rencontrer de nouveaux contacts grâce à leur volonté d’échanger
autour de leur métier.
Réflexions sur le métier d’architecte/ Conclusion de cette réflexion/ 29
Conclusion de cette réflexion
De nombreuses entreprises sont structurées comme une pyramide : les décisions sont
prises par les décisionnaires et exécutées par d’autres personnes. Mais est-ce mieux de
tout partager et de piloter sans réellement de patron ? Quelle est la meilleure solution
pour favoriser l'innovation, la créativité et la productivité?
La remise en question des acquis, des prérequis et l’ouverture d’esprit sur l’extérieur
sont des outils non négligeables pour adapter sa structure à sa pratique. Il n’y a ainsi
aucune solution miracle mais peut-être un intermédiaire à mettre en place en fonction
des collaborateurs impliqués.
Fig. 14: ©MB – Curseur des choix de type de structure
Lier l’utile à l’agréable. Quelles que soient les structures choisies, les architectes font
projet avec les mêmes contraintes économiques, règlementaires, juridiques... Ils réalisent
des DPGF, des CCTP, des OPR…. Mais l’organisation du quotidien dicte un fond de scène à
ne pas négliger pour le bon déroulement de sa pratique architecturale. Dans un bon
fonctionnement, tous ces aléas du quotidien paraissent dérisoires au regard du but à
atteindre : la qualité d’un projet avec la satisfaction du client et des utilisateurs.
Ainsi la structure devrait peut-être évoluer à travers les collaborateurs et ne pas agir en
s’imposant. Le management doit être adapté :
- à la situation, le choix de la clientèle, des types de projets recherchés…
- à l’équipe qui a l’habitude de travailler ensemble, en fonction de son niveau de
connaissance.
- à l’individu, une équipe est composée d’individualités aux profils divers. Certains
auront besoin d’être rassurés, encadrés, dirigés… D’autres préfèrent qu’on leur laisse
davantage de responsabilités et d’autonomie…
Réflexions sur le métier d’architecte/ Conclusion de cette réflexion/ 30
Fig. 15: © Likert Rensis - Schéma des types de management
Quel que soit le choix de la structure, elle ne peut que bien fonctionner si elle vit au
travers de personnalités impliquées, respectueuses, désireuses d’avancer ensemble.
La diversité des personnalités des collaborateurs impliqués devrait être prise en compte
et respecté. Quel que soit l’organisation choisie, l’objectif est de rythmer/dynamiser la
productivité et la créativité. Il va de soi que les personnalités sont des facteurs très
complexes. Cependant j’ai pu établir une certaine constantes de réactions selon l’univers
qui nous interesse ici : le travail. Pour ainsi savoir quelle catégorie de personnalité j’avais
en face de moi. J’ai ainsi établi trois constantes qui dommine et qui varie en fonction des
univers type travail, famille et loisirs.
©MB – Schéma de conclusion personnelle sur l’étude comportemental environnant.
Un double cursus/ Architecture + Théâtre/ 31
Un double cursus III.
Il y a douze ans, j’ai fait un choix sur mon orientation. Même si aujourd’hui, il est plus
facile qu’hier de se réorienter professionnellement, il faut bien réfléchir et se lancer.
Deux choix s’offraient à moi : l’architecture et le théâtre. Impossible de choisir, les deux
sentiers étaient déjà bien arpentés. J’ai pris alors le parti de faire de l’Architecture mon
métier quotidien pour faire du Théâtre une double pratique. Choix qui s’est avéré
bénéfique car je mène toujours aujourd’hui de front ces deux cursus. L’un alimentant
sans cesse l’autre. Je vais ainsi développer ce parcours4 mettant en avant les acquis qui
m’orientent vers un mode de vie, une organisation, une pratique et donc un type de
structure déjà identifié.
A. Architecture + Théâtre
Un BTS Design d’Espace
Sortant du BAC, j’ai suivi une formation au sien de l’école de design Créasud, aujourd’hui
nationalement reconnue pour son exigence et sa qualité d’enseignement. J’ai pu ainsi
acquérir les outils indispensables à mon futur métier. Dans un premier temps des outils
numériques; maitriser des logiciels type Autocad, Photoshop, qui font le quotidien de
l’architecte. Puis des outils intellectuels; les démarches de processus de projet: la notion
de « concept », d’analyse de site, de programme et d’usages. Tout ceci à une échelle de
manifestations et de petites structures. Cette formation professionnalisante m’a permis
d’aboutir à un projet de fin de cycle cohérent; dans sa dimension structurelle, spatiale,
philosophique, constructive, législative et économique, l'ensemble jugé et validé par des
professionnels. De plus, cette formation m’a ouvert sur l’exercice des concours,
largement fréquentés par les architectes (concours des Jardins de Chaumont à Paris,
concours des jeunes talents CAMIF 2007 et concours de Mini Maousse 3-2007). Etant
dans une école de design, la quête de la créativité est exigeante. Il ne suffit pas d’une
bonne idée mais de la bonne idée en rapport avec le concept choisi. Cela m'a
naturellement amené un regard exigent sur mon travail.
Une licence en Architecture
J’ai prolongé mon apprentissage à travers une licence : première immersion dans les
projets d’architecture et d’urbanisme. Ceci m’a permis de mettre en application les outils
précédents mais surtout d’appréhender une toute autre échelle d’intervention. Cette
étape m’a formé sur l’importance de notion d’urbanité : fabrication de la ville, l'espace
public, indispensable pour bien intégrer le projet architectural dans son environnement.
Cette formation a également été le pilier de ma construction spatiale. Proposant de
nombreux semestres avec des exercices variés, elle a ouvert les portes à ma culture
architecturale. Une dimension constructive a été approfondie au travers de TD ou de
4 Cf Curriculum Vitae Annexe 1 et 2
Un double cursus/ Architecture + Théâtre/ 32
cours. L’assemblage des acquis de BTS et de licence m’ont permis de proposé un projet
de diplôme atypique, fonctionnellement et constructivement viable.
Fig. 16: ©MB – Projet de Licence en Architecture, une centre aquatique à la cime des arbres
Un master en Architecture
J’ai poursuivi mon enseignement par un master, qui a été une véritable ouverture sur les
pensées architecturales : à savoir les trois pensées d’aujourd’hui 5:
Architecture Mimétique --------> Architecture Située <-------- Architecture Objet
Je découvre l’architecture située comme un intermédiaire (tel un curseur) entre ces deux
autres pensées. Elle tient compte des contextes sans avoir une solution préconçue au
problème soulevé par le site et/ou le programme. Elle répond ainsi avec intelligence et
recul en proposant un projet qui considère le sujet dans sa globalité (soulevant toutes
les inéquations aux alentours). J’ai ainsi proposé une « formule »qui serait, pour moi, le
processus de projet en Architecture Située :
[(Lieu > caractéristiques) + (programme > caractéristiques)] X Concept
= > projet situé
L’aboutissement de toute cette démarche intellectuelle a donné lieu à un
mémoire : Genius Loci, présenté et validé en juin 2013.
5 Bruno Zévi
Un double cursus/ Architecture + Théâtre/ 33
Une expérience professionnelle
En parallèle de ce parcours scolaire, j’ai profité des stages obligatoires pour parcourir
divers univers qui abritent la pratique architecturale et urbaine. J’ai pu appréhender
l’arrière du décor: en travaillant en mairie et au Conseil Général, où j’ai pu visualiser le
traitement des accords de permis de construire et autres démarches administratives
ainsi que la mise en place de concours. J’ai également découvert le secteur de la
scénographie au Grand théâtre de Bordeaux, où j’ai appris à promouvoir un évènement :
les journées du patrimoine en 2009, à travers un travail scénique et vidéo. Enfin, je suis
rentrée dans l'univers de la maitrise d'œuvre par la pratique libérale puis la pratique en
société.
Aujourd’hui avec l’ensemble de ces expériences, je suis à même de savoir vers quelle
activité je souhaite exercer : la maitrise d’œuvre en son nom propre.
En parallèle de ces années d’architecture, ma pratique théâtrale a elle aussi évolué. Lieu propice
pour expérimenter concrètement le rapport à l’espace ainsi que le travail en équipe
indispensable à notre profession.
Une pratique amateur
1997, à 7 ans, j’ai été « commis d’office » pour le premier rôle d’une comédie musicale de
la kermesse de l’école. Chants, danse, théâtre, je m’y suis tout de suite investie. Ravie de
cette première expérience, je me suis donc inscrite au cours de théâtre amateur l’année
suivante. Durant 7 ans (1998-2006), j’ai successivement participé à chaque spectacle de
fin d’année, sur des adaptations de pièces classiques ou des créations / compositions de
mes professeurs. J’ai ainsi appris à travers 4 professeurs : leurs visions du théâtre, leurs
mises en scène et leurs démarches pour acquérir le personnage. Avançant dans les
années, prenant de l’assurance, je me suis vue confier des rôles de plus en plus
complexes.
Avec une très bonne dynamique de troupe de 2001 à 2003, grâce à un professeur Serge
Reineix, ambitieux et qualifié par le Cour Florent, par le « théâtre en Miette » de
Bordeaux, nous avons pu présenter notre travail à de nombreux festivals amateurs
connus dans la région. Notre pièce Coup de théâtre en coulisse, composition libre du
professeur traitant du statut des intermittents du spectacle (sujet toujours d’actualité), a
pu être ainsi joué à sept reprises.
Durant l’année du BAC, en parallèle de mon activité amateur, j’ai participé au spectacle
du lycée ; Les pas perdus de Denise Bonnal. Manquant d’encadrant, le professeur
d’histoire et de philosophie, m’ont proposé de les épauler à encadrer les répétitions et
donner des idées sur la mise en scène. J’ai par ailleurs réalisé les voix off du spectacle
ainsi que le montage de la bande son. Ensemble nous avons mis en place deux
représentations, dont l’une au festival des lycéens en 2006.
Un double cursus/ Architecture + Théâtre/ 34
Vers une pratique semi-professionnelle
Sortant du BAC et quittant la troupe avec qui je travaillais depuis 5 ans, j’ai recherché un
nouveau cours ambitieux. Par chance, l’Office Culturel de Talence (OCET) proposait des
cours de perfectionnement. Basé sur une sélection à l'entrée, ce cours ne s’ouvrait qu’aux
initiés de tous âges, impliquant un investissement supplémentaire : un weekend de stage
intensif et deux représentations à la fin de l’année. C’est ainsi que j’ai rejoint ce groupe
d’une quinzaine de personnes, avec qui j’ai travaillé durant 6 ans. L’exigence du jeu du
comédien a été en effet augmentée. Nous avons par exemple écrit et composé notre
propre spectacle : Legs, petits meurtres et testaments, qui fut un franc succès auprès de
notre public. Exercice rare et difficile à notre niveau, on s'y est plongé à bras le corps,
effectuant de nombreuses recherches et lectures pour s’informer et s’inspirer afin de
véhiculer des intentions scéniques à travers un jeu spatial. Exercice très enrichissant,
que nous réitérons cette année.
Fig. 17: © KB- L’Odyssée pour une tasse de thé, JM Ribes, juin 2012
Un double cursus/ Architecture + Théâtre/ 35
Vers une pratique autonome
De fil en aiguille, au sein du groupe de l’OCET, un petit noyau dont je faisais partie
désirait monter une troupe amateur, toujours rattachée à l’association pour faciliter les
démarches administratives d’un tel projet. Nous prîmes ainsi à 6 les commandes de ce
« cours » de manière autonome en septembre 2013 sous le nom de scène : Les Foliefénols.
Notre objectif, aller plus loin et plus vite dans le projet théâtral. Ainsi l’OCET aurait à sa
disposition une troupe amateur qui véhiculera l’image de la structure à moindre frais
tout en nous donnant ce que nous désirions le plus: jouer plus qu’une ou deux fois par
ans.
Au-delà de l’objectif de jouer d’avantage, nous nous étions fixés le challenge de faire le
Festival international des arts de la rue d’Aurillac et de proposer ainsi un spectacle de rue,
chose que nous n’avions jamais abordé auparavant. C’est un jeu en interaction directe
avec le public où « l’improvisation programmée » est de vigueur. Nous avons déjà
expérimenté l’an dernier notre premier spectacle en ces lieux. Crée en 1985, ce festival
accueille troupes amateurs et professionnelles gratuitement au cœur de la ville.
S’appropriant l’espace, les troupes et artistes s’installent au coin d’un parc, d’un parvis
où le public déambule librement, intrigué par la richesse des diversités proposées. Ce
festival propose ainsi depuis 30 ans cette année, 500 spectacles par jour durant 4 jours.
Cette année marquera l’assemblage de deux exercices clefs de mon parcours théâtral,
celui de l’écriture et de l’art de la rue. Nous réadaptons la célèbre pièce de William
Shakespeare, dans l’univers des shows de télé-réalité.
Fig. 18: ©CB- La Noce chez les petits bourgeois d’après Brecht, Aurillac 2014
Un double cursus/ En quête d’ailleurs/ 36
B. En quête d’ailleurs Au-delà d’une formation théorique, j’ai eu la possibilité d’alimenter ma culture et mon
regard critique au travers de pièces de théâtre, de visite de musées mais également en
voyageant. Tout ceci en quête d’ouverture d’esprit.
L’Argentine
Au cours de mon master, je suis partie avec 6 architectes et un urbaniste pour découvrir
l’argentine. Buenos Aires, Rosario, Iguazu, San Iniacio, El Tigre… le tout guidé par une
femme native du pays (épouse d’un des architectes). Nous nous sommes donc immergés
en profondeur dans ce pays aux diversités paysagère et urbaine riche. Les échanges avec
mes confrères, ayant ni le même âge, ni la même expérience ont été d’une richesse
inouïe.
Fig. 19: ©MB-Rosario Janvier 2014
Beaucoup de questionnements ont été soulevés, en particulier la transition espace public
/ privé très intéressante à étudier car nous ne la travaillons pas de la même façon en
Europe. Mais également: la gestion de la végétation dans la ville, l'urbanité quadrillée,
l’étroitesse des parcelles, la construction sans grue, leur ville « cimetière », le rapport
entre favelas et urbanité… Mais aussi toutes les questions économiques et politiques: la
culture intensive du soja, le Péronisme, les questions de frontière avec le Brésil et le
Paraguay …
Fig. 20: ©MB-Barrage d’Itaipu Janvier 2014
Un double cursus/ En quête d’ailleurs/ 37
Le Xinjiang – Province autonome de Chine
Dans le cadre du master, j’ai fait la connaissance de
Jean-Paul Loubes, Architecte Anthropologue et
Professeur à ENSAP Bx. A travers ses cours, il m’a
transmis sa curiosité pour le Xinjiang, province
autonome de la Chine. Comme au Tibet, ce
territoire est exploité et sinisé6 pour ses richesses
minières. Intriguée par le pouvoir de l’architecture
comme outil de destruction culturelle, j’ai formulé
le souhait de le voir de mes propres yeux. C’est
ainsi que dans le cadre de mon mémoire sur le
Genius Loci, je me suis envolée pour Urumqi et
Kashgar avec Mr Loubes pour guide.
Pour ‘’dominer’’ le Xinjiang et la civilisation Ouïgours, les chinois (Hans) ont commencé
par une invasion hygiéniste lente à travers des projets urbains puis architecturaux
(amélioration fonctionnelle). Petit à petit les villes perdent leurs identités, leur Genius
Loci. C’est impressionnant que nos outils d’architectes soient les premiers à être utilisés
dans le cadre d’une annexion culturelle. Comprenant la stratégie, les populations
ouïgoures tentent tant bien que mal de faire face à cette invasion culturelle.
Malheureusement ils ne font pas le poids face à ce ‘’rouleau compresseur’’ chinois. Les
émeutes de 2009 n’en sont qu’une simple démonstration.
{ Ville sinisée } { Village d’ « irréductible » }
Fig. 21: ©MB-Kashgar mai 2014
A travers cette étude de terrain, j’ai observé que l’identité d’une civilisation se trouve
dans son Genius loci. Il comprend de multiples facettes : architecturales, urbaines,
linguistiques, religieuses, rituels, gastronomiques… Le seul moyen de détruire une
civilisation, c’est d’uniformiser les cultures. Pensant que les outils d’architecture et
urbain ne servaient qu’à créer, je me suis rendu compte du pouvoir que j’avais entre les
mains. Pour contrer ce phénomène la singularité est un précédé capital.
6 Se siniser : se soumettre aux habitudes/cultures chinoises
Un double cursus/ En quête d’ailleurs/ 38
L’importance de la singularité
Grâce à cette prise de recul, ce travail a pu mettre en évidence les enjeux de l'utilisation
et de la conservation du le Genius loci Ainsi faut-il prendre conscience du pouvoir
qu’implique cette notion, d’apparence anodine dans la pratique européenne. Le Genius
loci et l’architecture sont des outils non négligeables qu’il faut utiliser avec précaution.
Ils peuvent avoir de lourdes conséquences. Chaque civilisation possède un « ADN »
comme tout individu. Tout comme lui, une civilisation se doit de mettre en avant ses
singularités pour exister. Il en va de même pour une personnalité, une pratique
artistique ou architecturale.
Mise en application
De retour en France, j’ai souhaité mettre en application cette réflexion à travers mon
projet de fin d’étude (PFE).
Sur le territoire des quais Brazza en pleine mutation architecturale, urbaine et sociale,
les Grands Moulins de Paris (GMP) s’élèvent comme un repère dans Bordeaux. Avec
l’arrivée du nouveau pont Chaban Delmas, ils tiennent une place de choix dans le
devenir du nouveau centre-ville. Que faisons-nous de ce patrimoine incontournable du
XXIème siècle si son activité s’arrête? Comment le préserver sans le sanctuariser?
Lors des 40 ans de l’ENSAP Bx, une volonté mutuelle s’est exprimée, entre collectivités
et Ensapiens7, de déménager l’école en centre-ville. Le projet propose donc le
déplacement de l’ENSAP Bx aux GMP mais aussi du « 308, la maison de l’architecture»
formant ainsi un terrain de partage dans l’univers de l’architecture. Egalement une
pépinière d’entreprise pour jeunes diplômés, des commerces de proximité et des
logements en colocation lient particuliers, professionnels et Ensapiens autour de cette
production de savoirs. L’ensemble répond à un souhait perçu durant nos études de
vivre, se cultiver, travailler et promouvoir son savoir-faire sur le même lieu.
Fig. 22: ©MB- Axonométrie du projet de fin d’étude (PFE) : « Une production de savoir » Février 2014
7 Utilisateurs de l'ENSAP
Un double cursus/ Choix d’un mode de vie/ 39
Choix d’un mode d’exercice/ vie
L’importance du voyage et de la prise de recul.
Ce travail met en évidence la volonté et l’importance de la prise de recul dans une
attitude professionnelle mais également personnelle. Cette prise de recul passe par une
recherche d’un nouveau terrain d’étude : un nouveau référentiel. Ainsi peut-on lire la
situation (ici le site) avec un regard neutre. La lecture du phénomène observé n’est pas
parasitée par le vécu et le bagage de nos vies. On est plus à même d’analyser ce qui nous
est quotidien et familier, comme jamais on aurait pu le faire auparavant. « Nous ne
faisons pas un voyage, c'est le voyage qui nous fait »8. Sans ce voyage en Chine, jamais je
n’aurai mis l’accent sur l’importance et le pouvoir de l’Architecture. J’ai pris conscience
que le voyage ne faisait que commencer et je m’en réjouis d’avance.
Le travail en équipe
Au-delà de ce parcours, j’y observe avec recul ma constante volonté de faire partie d’une
équipe. Partager des savoirs et des expériences me semble indispensable pour limiter les
risques quels qu’ils soient et avancer avec intelligence. Travailler avec des personnalités,
des âges différents m’a permis d’être préparée à l’équipe de maitrise d’œuvre. S’avoir
travailler en équipe s’apprend : comprendre l’autre et ses intérêts, écouter, organiser,
planifier, se répartir le travail en développant la confiance entre tous les interlocuteurs.
Le « fait soi-même ».
Ne pas attendre que quelqu’un fasse les choses à votre place. Tout au long de ce
parcours, ma personnalité s’est affirmée grâce à mon éducation, à l’enseignement reçu, à
l’expérience et aux épreuves de la vie. J’en tire une leçon: ne jamais attendre les autres
pour faire ce que je peux faire par moi-même. Chose que j’applique tous les jours et qui
satisfait ma volonté d’être indépendante et autonome. Le métier d’Architecte a besoin de
cette compétence pour trouver de nouveaux marchés, faire avancer les choses en temps
et en heure, être une personne de confiance face aux clients pour qu’ils sachent qu’ils
peuvent compter sur vous…
La débrouillardise s’applique aussi à toutes les facettes de l’Architecte et facilite en tous
points le quotidien d’un individu. L’ensemble de mes expériences de bricolage
(rénovation d'appartement, création de meubles, vêtements, accessoires…) développe
ma part de créativité et d’ingéniosité indispensable pour répondre rapidement et avec
précision aux aléas de la vie d’un projet en particulier durant la phase de chantier.
8 Nicolas Bouvier
/ 40
« Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : combattre, ne rien
faire (subir) ou fuir »9
9 Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976.
Projet Professionnel/ Des objectifs/ 41
Projet Professionnel IV.
Des objectifs
J’ai un objectif principal: préserver la passion de l’architecture qui m’anime. Seulement 11%10 des français sont heureux d’aller travailler, je désire en faire partie.
S’épanouir au travail
Certains vous diront : « Ce n’est qu’un travail ! » Ce n’est pas le cas, au-delà d’un moyen de gagner sa vie, c’est un temps pour s’exprimer, se sentir utile et vivant. Ainsi mettre en application compétences, savoir–faire et prendre des décisions, être responsable au service d'un projet font partie de mes objectifs. Dans ce cas l’investissement personnel est de mon point de vue, indispensable quel que soit le statut endossé (salarié ou employeur) ou les fonctions à exécuter.
Envie que ça bouge Physiquement - Je considère que l’Architecture doit se vivre, se visiter, se parcourir.
C’est un travail sur le terrain qui doit s'opérer. On ne peut pas construire « juste »
cadenassé dernière un ordinateur, il faut aller voir le site, rencontrer les
utilisateurs/clients et visiter un programme équivalent.
Intellectuellement - Egalement l’Architecture se réfléchit. En parallèle des relevés
(sociaux, économiques, architecturaux, urbains, paysagers…) sur le terrain, il faut un
temps à la réflexion du projet. Cette étape indispensable elle aussi, devrait s’effectuer
dans un endroit non hostile à la concurrence, aux nuisances sonores, au sein d’une
ambiance saine pour ne pas parasiter la conception, qui est elle-même bien assez
bouillonnante.
Se sentir bien entouré
Humainement - S’entourer de personnes dynamiques, volontaires et qui ont, elles aussi,
l’envie de faire, me semble indispensable pour atteindre l'objectif de s’accomplir. Le
métier de l’architecte ne s’effectuant jamais seul, toujours entouré de divers corps de
métiers, il est primordial de maitriser ce processus du travail ensemble, pour ne se
concentrer que sur les enjeux du projet.
Techniquement -Il est aujourd’hui nécessaire d'utiliser des outils qui s’adaptent à la
conception pour perdre le moins de temps possible. Le BIM (modélisation des données
du bâtiment), à travers Archicad ou Révit, est un outil adéquat pour la conception. Avec
la grande satisfaction de mieux maitriser le projet. Le pack Photoshop, Illustrator,
Indesign est également un bon moyen pour toute la mise en communication du projet.
Gagner du temps, mesurer son efficacité, faire en sorte de ne pas saturer les ordinateurs
inutilement, en utilisant les logiciels adaptés à nos besoins participent activement à un
épanouissement quotidien.
10 « Le bonheur au travail » de Martin Meissonnier
Projet Professionnel/ Des objectifs/ 42
Etre autonome
Investissement- Etre autonome de pourvoir gérer son temps me semble opportun avec
notre métier créatif en particulier au cours des phases de conception. Cette période étant
en dents de scie, il est parfois bénéfique d’appréhender le lieu à divers heures du jour ou
de la nuit en dehors des heures conventionnelles de l’agence (Visite de site un dimanche
matin aux heures du marché, prise de photo de l’ambiance lumineuse à 2 heures du
matin, visualisation de la dynamique urbaine d’un lieu à 6 heures du matin...).
Exigence -J’observe que les exigences sont variables selon les structures, ce qui est
totalement compréhensible, car chacun développe sa propre grille de lecture et de
priorité. Je souhaite être libre de mettre à profit mon exigence et ma volonté de faire
projet. Je souhaite être libre de maitriser les relations avec les clients et les membres de
l’équipe de maitrise d’œuvre au sein de ma future pratique.
En conclusion
11
Arriver à trouver une structure où je puisse m’accomplir et faire véritablement partie
d’une équipe est effectivement mon but ultime pour ainsi pratiquer dans de bonnes
conditions et mettre au service des projets : mes savoir-faire, mes compétences et mon
exigence.
11 Abraham Maslow, Pyramide des besoins, 1940
Conclusion générale/ 43
Conclusion générale
Ce mémoire a eu pour objet de vous présenter un résumé d’une démarche de longue
haleine. Je vous ai présenté un des possibles. Mais quel que soit l’avenir, je sais qu’il sera
fait d’opportunités à saisir et à révéler. Car au fond l’architecte est pour moi un
révélateur de potentiels à travers sa pratique architecturale, urbaine et intellectuelle.
Il est capable de révéler:
- une trace de l’histoire, en remettant au goût du jour un patrimoine oublié.
- un lieu, à travers une rénovation ou une construction en gardant le Genius Loci comme
ligne de conduite.
- une pratique urbaine et sociale, lisible ou invisible sur le lieu, en proposant des projets
innovants qui sont adaptés et répondent aux besoins ou envies des utilisateurs.
- un individu à travers sa structure organisationnelle et managériale ; ainsi savoir mettre
en avant les atouts de ses collaborateurs et leur permettre de donner le meilleur d’eux
même.
Pour finir il est capable de se révéler lui-même et ainsi s’accomplir dans sa propre vie à
travers des choix adaptés et réfléchis à son mode de vie / pratique.
Conclusion générale/ 44
Fig. 23:© JPL Chez l'habitant à Tayklan-Xinjiang
« Toutes les ténèbres du monde ne peuvent éteindre la flamme d’une seule petite bougie »12
12 Reza Deghati- Reza – Photographe Iranien
Bibliographie, Vidéographie/ 45
Bibliographie, Vidéographie
Martin Meissonnier, Le bonheur au travail, documentaire (France, 2014, 90mn)
ARTE France, RTBF, Campagne Première, diffusé sur Arte, le mardi 24 février 2015.
Itay Talgam : Diriger comme un grand chef d'orchestre, Vidéo chef d’orchestre, TED.fr http://www.ted.com/talks/itay_talgam_lead_like_the_great_conductors?language=fr
Glossaire
A.C.T Assistance à la passation des Contrats de Travaux
A.P.D Avant-Projet Définitif
A.P.S Avant-projet Sommaire
B.E.T Bureau d'Etudes Techniques
B.I.M Building Information Modeling
C.C.T.P Cahier de Clauses Techniques et Particulières
D.C.E Dossier de Consultation des Entreprises
D.E.T Direction de l'Exécution des Travaux
D.P.G.F Décomposition du Prix en Global et Forfaitaire
E.N.S.A.P.BX Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux
E.R.P Etablissement Recevant du Public
H.M.O.N.P Habilitation à la Maitrise d'Œuvre en son Nom Propre
O.P.C Ordonnancement Pilotage Coordination
P.C Permis de Construire
P.P.R.I Plan de prévention des risques d'inondation
P.R.O Etudes de Projet
S.C.O.P Société Coopérative et Participative