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MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE interpellations stratégiques 04 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Un virage essentiel pour le développement métropolitain

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MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET MÉTROPOLITAINAIX-MARSEILLE-PROVENCE

interpellations stratégiques04

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Un virage essentiel pour le développement métropolitain

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Introduction ......................................................................................................................................3

UNE MÉTROPOLE TRÈS DÉPENDANTE SUR LE PLAN ÉNERGÉTIQUE ........................................................... 7

01. Une consommation dominée par le poids de l’industrie .......................................................................................................................................902. Une production essentiellement électrique très inférieure à la consommation ......................................................................1103. Une production renouvelable en grande partie hydroélectrique ...........................................................................................................................1404. Une évolution récente de la puissance renouvelable installée, principalement photovoltaïque. ..................................................1705. Des émissions de gaz à effet de serre principalement imputables à l’industrie ...................................................... 19

LES IMPÉRATIFS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ................................................................................................................. 21

01. Un impact méditerranéen du changement climatique particulièrement préoccupant ................................................................................ 2302. Une métropole aujourd’hui fragilisée car historiquement développée grâce au pétrole .................................2503. Fixer des objectifs ambitieux pour prendre le tournant énergétique à la hauteur de l’enjeu ..............................2704. Des objectifs régionaux pour la transition énergétique d’Aix-Marseille-Provence ......................................................28

FAIRE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE UN LEVIER POUR RÉPONDRE AUX GRANDS ENJEUX MÉTROPOLITAINS ............................................................. 33

01. Un potentiel d’innovation, d’expérimentation et d’emploi .........................................................................................................................................3502. Lutte contre la précarité énergétique : traiter les passoires thermiques et l’habitat dégradé ........................................ 4303. Écomobilité et report modal, des facteurs de qualité de vie… et de moindre consommation énergétique .......................................................................................................................................5504. Eau, mer, vent, soleil : la nature généreuse d’Aix-Marseille-Provence peut devenir sa source d’énergie. .............................................................................................................................................60

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REPENSER LES MODÈLES DE PRODUCTION, D’ÉCHANGE ET DE CONSOMMATION : ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE .............................................................................................................69

01. L’économie circulaire : une clé pour la transition énergétique ........................................................................................................................................7102. Le territoire Aix-Marseille-Provence, terreau fertile aux synergies .................................................................................................................................7303. La métropole Aix-Marseille-Provence peut amplifier cette dynamique multi-acteurs ..................................................7504. Vers une institution métropolitaine elle-même exemplaire ...........................................................................................................................................7605. Une métropole créant les conditions propices au foisonnement des initiatives ............................................................................. 7706. Pour une mise en œuvre de l’économie circulaire à l’échelle métropolitaine ................................................................................................78

QUELS OUTILS MÉTROPOLITAINS AU SERVICE DE LA POLITIQUE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ? .......................................................................................................... 83

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INTRODUCTIONLa transition énergétique est progressivement passée au premier plan des préoccupations mondiales et des objets de mobilisation internationale face à l’ampleur des menaces : élévation du niveau de la mer, dérèglement climatique, épuisement graduel des ressources fossiles, forte variabilité, tendanciellement à la hausse, du prix de l’énergie, conséquences sanitaires de la pollution atmosphérique ou encore invasion de nouvelles espèces animales nuisibles…

Alors que la France vient d’accueillir et présider la COP 21 (Conférence des parties de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques, dont l’enjeu est d’aboutir à un accord international sur le climat pour contenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C), et que la ville de Marseille aura été le siège de la MEDCOP21 (rencontre des acteurs méditerranéens engagés dans la lutte contre le changement climatique organisée par la Région Provence Alpes Côte d’Azur), la métropole Aix-Marseille-Provence se doit, parce qu’il y va de son intérêt, par solidarité et par souci d’exemplarité, d’agir avec volontarisme et détermination.

QU’EST-CE QUE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ?

La transition énergétique est une composante de la transition écologique, entendue comme l’évolution de notre société vers un mode de développement durable, car soutenable en termes de gestion des ressources (énergie, eau, air, espace, écosystèmes et biodiversité) et de cohésion sociale (prévention des foyers d’instabilité et de tensions).

Elle est porteuse d’enjeux à la fois environnementaux (lutte contre le changement climatique et réduction des émissions et rejets polluants), économiques (diminution de la dépendance aux énergies fossiles, amélioration de la balance commerciale, création de richesses et d’emplois dans de nouveaux secteurs) et sociaux (lutte contre la précarité énergétique).

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE MONDE EN CHIFFRES

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L’un des quatre piliers de la réalité métropolitaine dégagés du travail partenarial initial de convergence stratégique réside dans le constat que le territoire d’Aix-Marseille-Provence jouit d’une nature généreuse et de richesses exceptionnelles, mais présente en contrepartie des milieux vulnérables et des équilibres fragiles, dont la pérennité est menacée par les modes actuels d’aménagement, d’occupation des espaces et d’exploitation des ressources.

Des observations partagées de dysfonctionnements invitant à de nouvelles approches intégratrices des enjeux de croissance ont rapidement émergé : étalement urbain au détriment des terres agricoles (près de 1 000 ha par an dans les Bouches-du-Rhône), banalisation du paysage par la multiplication des ensembles pavillonnaires, conflits d’usage d’un foncier contraint du fait des espaces non bâtis à protéger (de l’ordre de 80 % du territoire) et des emprises des risques naturels et technologiques, congestion du trafic, pressions des activités humaines, changement climatique…

L’une des quatre grandes orientations de la vision métropolitaine commune qui a découlé de ce diagnostic appelle à repenser le rapport ville-nature et évoluer vers un modèle de métabolisme et de développement urbains soutenable sur la durée, car préservant tout en valorisant les atouts naturels, les qualités environnementales, les services écosystémiques et le cadre de vie, et maîtrisant ses prélèvements et rejets.

Cet enjeu d’une transition vers une métropole respectueuse de ses ressources et de ses territoires a ainsi pris place dans le système d’axes stratégiques autour duquel s’est structurée la construction de la recommandation de socle de la future politique métropolitaine (au même titre que la métropole solidaire, la métropole internationale et la métropole reliée). La perspective a été exposée dans le document d’orientation stratégique de préfiguration du projet métropolitain pour Aix-Marseille-Provence sorti en juillet 2013, puis développée dans le document sur les intentions d’étape de la métropole en projets réalisé fin 2014.

La métropole Aix-Marseille-Provence exercera, en vertu des évolutions du code général des collectivités territoriales introduites par la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (27 janvier 2014) et la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (7 août 2015), de multiples compétences relatives ou liées à la transition énergétique :• contribution à la transition énergétique• soutien aux actions de maîtrise de la demande d’énergie• élaboration et adoption des plans métropolitains de l’environnement, de l’énergie et du climat, et des plans climat-air-énergie territoriaux• concession de la distribution publique d’électricité et de gaz• schéma d’ensemble et création, aménagement, entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbains

• création et entretien des infrastructures de charge nécessaires à l’usage des véhicules électriques ou hybrides• schéma d’ensemble et gestion des déchets ménagers et assimilés• lutte contre la pollution de l’air• compétences en politiques urbaines (aménagement du territoire et occupation fonctionnelle des espaces, déplacements et transports, habitat…).

Ce document, recueil d’informations et de propositions à l’intention des futurs élus et techniciens de la nouvelle intercommunalité, a pour fil conducteur la plus-value métropolitaine : en quoi la fusion institutionnelle et le changement d’échelle dans l’action collective peuvent, en matière de transition énergétique, contribuer à améliorer, amplifier ou étendre des politiques existantes, ou favoriser l’innovation technologique et organisationnelle ainsi que sa diffusion en permettant d’envisager de nouvelles actions ? Parallèlement, en quoi et sous quelles conditions peut-elle accroître le bénéfice que le territoire est susceptible de tirer de la conduite de la transition énergétique dans d’autres champs, notamment les retombées positives économiques et sociales ? Les sujets abordés ici, qui ne prétendent nullement à l’exhaustivité, sont ceux pour lesquels l’un ou l’autre de ces aspects a été pressenti comme essentiel.

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Contenu de ce document d’interpellation stratégique

Dans une première partie, il s’attache à dresser le portrait énergétique du territoire d’Aix-Marseille-Provence pour mieux cerner ses faiblesses et opportunités : production et consommation d’énergie, taux de couverture de ses besoins, part des énergies renouvelables, émissions de gaz à effet de serre…

Dans la partie suivante, il s’emploie à décrire et caractériser l’impératif de transition énergétique auquel est confrontée la métropole au regard des préoccupations mondiales et de leur acuité toute particulière sur le bassin méditerranéen, des engagements internationaux et européens de la France et de l’ambition nationale, de la stratégie et des objectifs énoncés par la Région en sa qualité de chef de file, et de l’ancrage historique du territoire dans la filière énergie qui se manifeste encore aujourd’hui par sa dépendance marquée aux hydrocarbures d’origine fossile.

La troisième partie traite d’un panel de réponses, sélectionnées pour leur représentativité au regard de la double interrogation qui court tout le long de ce document, dont la mise en œuvre est rendue possible ou facilitée par la création de la métropole Aix-Marseille-Provence : le développement de l’usage du gaz naturel liquéfié comme carburant marin, l’émergence d’une filière locale dans le power-to-gas et l’hydrogène énergie, la montée en puissance de la gestion intelligente des systèmes énergétiques, la rénovation énergétique des bâtiments et la lutte

contre la précarité énergétique, l’amélioration de la performance énergétique grâce aux dimensions aménagement et urbanisme, le déploiement des réseaux de chaleur et de froid écologiques et de la thalassothermie, la diffusion de l’écomobilité, l’implantation d’installations de production, de maintenance et d’exploitation d’éoliennes offshore flottantes, la valorisation des emprises économiques et logistiques pour la production photovoltaïque…

Dans la quatrième partie est abordée la question de l’évolution générale des modes de production, d’échange et de consommation sous le prisme de l’économie circulaire et de l’écologie industrielle ; la définition d’une ambition métropolitaine et l’évocation de processus complémentaires de conduite de cette transition sont esquissées à partir des conclusions des travaux de recherche et entretiens menés par l’École des Mines d’Alès.

La cinquième partie initie la suggestion d’outils métropolitains dont il y a lieu de considérer la mise en place au service de la politique de transition énergétique au regard des besoins d’ingénierie, d’accompagnement, de financement ou encore de portage apparus de manière récurrente dans les chapitres précédents.

Enfin, la sixième partie conclut ce document par un essai de déclinaison territoriale des leviers de la transition énergétique, en tentant une mise en correspondance, à valeur purement indicative et sans aucune prétention prescriptive, entre une typologie de communes et une grille de hiérarchisation de segments d’intervention.

MÉTHODE D’ÉLABORATION

La production de cet ouvrage ponctue trois années de travaux qui ont mobilisé de nombreux partenaires institutionnels, associatifs et socio-économiques, au travers :

• des séances plénières du chantier transition énergétique mis en place pour analyser les potentialités et problématiques du territoire et dégager des pistes d’action,

• des réunions des ateliers thématiques dont la vocation était d’explorer de manière plus approfondie les voies estimées prioritaires, et formuler des préconisations de prise en charge à la maille métropolitaine,

• de multiples entretiens avec les parties prenantes en bilatéral ou autour de sujets déterminés,

• de deux études confiées respectivement au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (profil énergétique de la métropole, rapprochement des plans énergie climat territoriaux des intercommunalités, appréciation de la pertinence d’un investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des Mines d’Alès (potentialités de synergies et dynamiques d’économie circulaire et d’écologie industrielle sur la métropole).

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UNE MÉTROPOLE TRÈS DÉPENDANTE SUR LE PLAN ÉNERGÉTIQUE

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UNE CONSOMMATION DOMINÉE PAR LE POIDS DE L’INDUSTRIE 01

Consommation d’énergie primaire ktep/an

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CPA CAPAE CU-MPM SANOuest Provence

CAPM Agglopôle Provence

Industrie

Tertiaire

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Agriculture

Transport

CONSOMMATION FINALE D’ÉNERGIE PRIMAIRE (KTEP/AN) DES EPCI PAR ACTIVITÉ EN 2010

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Une métropole énergivore

La consommation énergétique de la métropole, exprimée en énergie primaire, s’est élevée en 2010 à 11 Mtep/an (millions de tonnes équivalent pétrole par an), soit environ 6 tep/hab/an, contre 4 tep/hab/an en moyenne nationale.

Un peu plus de la moitié de la consommation d’énergie en région PACA est imputable au territoire métropolitain, qui abrite pourtant seulement un tiers de la population régionale. La métropole consomme ainsi :• la moitié des produits pétroliers de la région ;• près des deux tiers du gaz ;• et la quasi-totalité des combustibles minéraux solides.Cela dénote une très forte dépendance aux ressources fossiles, même si l’électricité (d’origine essentiellement nucléaire et hydraulique) représente plus de 40 % de la consommation.

Le territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence, poumon industriel régional, est très gourmand en énergie, particulièrement issue de ressources fossiles. Si la dépendance énergétique présente des profils variés selon les points du territoire considérés, une inflexion de la consommation générale s’impose.

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Un secteur industriel prédominant

Près des deux tiers de la consommation métropolitaine d’Aix-Marseille-Provence est le fait de l’industrie. La consommation des secteurs résidentiels, tertiaires et transports rapportée à la population est en revanche homogène avec la moyenne régionale.

In fine, les performances énergétiques de la métropole la situent dans la moyenne régionale et nationale, à l’importante nuance près de la vocation extra-régionale des activités industrielles les plus énergivores.

CONSOMMATION FINALE D’ÉNERGIE PRIMAIRE (KTEP/AN/HAB) DES MÉTROPOLES AMP ET NCA ET DE LA RÉGION PACA PAR TYPE EN 2010

CONSOMMATION FINALE D’ÉNERGIE PRIMAIRE (KTEP/AN/HAB) DES MÉTROPOLES AMP ET NCA ET DE LA RÉGION PACA PAR ACTIVITÉ EN 2010

Aix-Marseille-ProvenceMétropole Métropole NCA PACA

hors métropolesPACA

Consommation d’énergie primaire ktep/an

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Électricité Produits pétroliers

Gaz naturel Autres sources

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Des différences territoriales marquées

Le bilan des consommations est très hétérogène d’une partie à l’autre du territoire, tout comme la ventilation par secteur. Très élevée autour de l’étang de Berre, la consommation attribuable à l’industrie se rapproche de son niveau régional sur la communauté urbaine de Marseille et de sa valeur pour l’ensemble de la France sur le Pays d’Aix. Elle est au contraire très faible sur le secteur d’Aubagne.

Aix-Marseille-ProvenceMétropole

Métropole NCA PACAhors métropoles

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Consommation d’énergie primaire ktep/an/hab.

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Industrie

Tertiaire

Résidentiel

Agriculture

Transport

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UNE PRODUCTION ESSENTIELLEMENT ÉLECTRIQUE TRÈS INFÉRIEURE À LA CONSOMMATION 02

L’énergie électrique, première source de production

La moitié de l’énergie produite par la région PACA, l’est par la métropole, très majoritairement sous forme d’électricité. En 2010, la production métropolitaine totale s’est ainsi élevée à 758 ktep, dont 657 ktep d’électricité (soit près de la moitié de la production d’électricité régionale) et 88 ktep d’énergie thermique (soit les trois quarts de la production régionale). La localisation des installations de production est représentée sur la carte ci-après. En tenant compte de sa population, l’intensité de production d’énergie électrique est un quart plus élevé que sur l’ensemble du territoire régional.

À noter, le raffinage de carburants n’est pas pris en compte dans ces statistiques : la production d’hydrocarbures est estimée, en 2010, à environ 21 Mtep.

PRODUCTION D’ÉNERGIE (KTEP/AN ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DES EPCI PAR FORME EN 2010

Malgré une production énergétique métropolitaine supérieure à la moyenne régionale, la balance commerciale énergétique affichée est très déficitaire. Conséquence, une dépendance qui grève le potentiel économique du territoire.

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CPA CAPAE CU-MPM SANOuest Provence

CAPM Agglopôle Provence

Électricité Thermique Combustible

Production d’énergie primaire ktep/an

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Une balance commerciale énergétique très déficitaire

La métropole couvre 7 % de ses besoins en énergie primaire hors raffinerie, et seulement 3 % par des énergies vertes.

Les recettes engendrées par la production énergétique métropolitaine sont seulement de 0,2 milliard d’euros. Le déficit de la balance commerciale énergétique s’élève ainsi à 5,5 Mds€/an.Production d’énergie primaire ktep/an/hab.

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Aix-Marseille-ProvenceMétropole

Métropole NCA PACAhors métropoles

PACA

Électricité

Thermique

Combustible

PRODUCTION D’ÉNERGIE (KTEP/AN/HAB ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DES MÉTROPOLES AMP ET NCA ET DE LA RÉGION PACA PAR FORME EN 2010

BALANCE ÉNERGÉTIQUE

CARBURANTÉLECTRICITÉ

CHALEUR

- 2 300 M€/an

- 1 500 M€/an

- 1 900 M€/an

+ 190 M€/an

+ 1 M€/an

Bilan chaleur - 1 500 M€/an

Bilan électricité - 2 110 M€/an

Bilan carburant - 1 900 M€/an

Bilan commercial énergétique - 5 510 M€/anSources : Energ’Air 2010, Pégase 2010

FLUX FINANCIERS ANNUELS

CARBURANTÉLECTRICITÉ

CHALEUR

- 2 300 M€/an

- 1 500 M€/an

- 1 900 M€/an

+ 190 M€/an

+ 1 M€/an

Bilan chaleur - 1 500 M€/an

Bilan électricité - 2 110 M€/an

Bilan carburant - 1 900 M€/an

Bilan commercial énergétique - 5 510 M€/anSources : Energ’Air 2010, Pégase 2010

FLUX FINANCIERS ANNUELS

Des différences territoriales

Le bilan des productions est, comme pour les consommations, très hétérogène d’une partie à l’autre du territoire, tant en valeur qu’en structure. Les agglomérations aixoises et du pourtour de l’étang de Berre concentrent ainsi l’essentiel de la production.

Les seules communes de Fos-sur-Mer et de Meyreuil sont la source, principalement au travers de leurs centrales thermiques, de plus de la moitié de la production d’électricité métropolitaine. La chaîne hydroélectrique Durance-Verdon contribue, pour sa part, pour environ un quart de cette production.

Enfin, l’essentiel de la production d’énergie sous forme thermique de la métropole se situe sur les communes de Martigues et de Gardanne, et est assurée par des unités de co-génération (produisant à la fois de la chaleur et de l’électricité).

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Près du tiers de la production d’énergie métropolitaine s’effectue à partir d’énergies renouvelables ou de récupération, soit 238 ktep en 2010, dont 85 % de grande hydraulique, 7,5 % de biogaz et seulement 3 % d’éolien, 2 % de solaire et 2 % de petite hydraulique. L’éolien n’est présent que sur l’ouest du GPMM.À cela s’ajoute la biomasse (production d’énergie à partir de matières organiques végétales ou animales) à concurrence de 71 ktep en 2010.La métropole produit le quart de l’énergie renouvelable ou de récupération de PACA.

UNE PRODUCTION RENOUVELABLE EN GRANDE PARTIE HYDROÉLECTRIQUE03PRODUCTION D’ÉNERGIE (KTEP/AN ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DES EPCI PAR TECHNIQUE EN 2010 PRODUCTION D’ÉNERGIE (KTEP/AN

ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DE LA MÉTROPOLE PAR TECHNIQUES EN 2010

Incinération des ordures ménagères

Énergies renouvelables

Cogénération

Centrales termiques

Production d’énergie primaire ktep/an

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CPA CAPAE CU-MPM SANOuest Provence

CAPM Agglopôle Provence

Incinération des ordures ménagères (1,5%)

Énergies renouvelables (29,9%)

Cogénération (22,1%)

Centrales termiques (46,5%)

Incinération des ordures ménagères (1,5%)

Énergies renouvelables (29,9%)

Cogénération (22,1%)

Centrales termiques (46,5%)

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PRODUCTION D’ÉNERGIE RENOUVELABLE (KTEP/AN ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DES EPCI PAR TECHNIQUES EN 2010

PRODUCTION D’ÉNERGIE (KTEP/AN ÉQUIVALENT PRIMAIRE) DES MÉTROPOLES AIX-MARSEILLE-PROVENCE ET NICE CÔTE D’AZUR ET DE LA RÉGION PACA PAR TECHNIQUE EN 2010

CPA CAPAE CU-MPM SANOuest Provence

CAPM Agglopôle Provence

Production d’énergie primaire ktep/an

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Éolien

Grande hydraulique

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Photovoltaïque

Solaire thermique

Petite hydraulique

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

Aix-Marseille-ProvenceMétropole

Métropole NCA PACAhors métropoles

PACA

Production d’énergie primaire ktep/an

Incinération des ordures ménagères

Énergies renouvelables

Cogénération

Centrales termiques

SOU

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 15

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Si la grande hydraulique représente la plus large part de la production d’énergie d’origine renouvelable sur le territoire métropolitain, les marges de progression apparaissent très limitées, en raison des contraintes réglementaires applicables : relèvement des débits réservés (débits minimums obligatoires) en vertu de la loi sur l’eau de 2006 et diminution des rejets d’eau douce de la centrale de Saint-Chamas imposée par le plan Barnier de 1993 pour éviter la désalinisation de l’Étang de Berre. L’amélioration du rendement des installations existantes ne peut que peu ou prou compenser ces pertes, tandis que les fluctuations annuelles des conditions hydrologiques entraînent des variations très importantes de la production (plusieurs dizaines de pourcents).

L’éolien terrestre n’a quasiment pas progressé depuis 2010, et les perspectives de développement sont jugées très entravées : contraintes diverses dont les zones d’exclusion pour impératifs de défense nationale (dont perturbations des ondes électromagnétiques), de navigation aérienne, ou de servitude hertzienne ; distance aux habitations ; enjeux paysagers et environnementaux ; hostilité des riverains, etc.

UNE ÉVOLUTION RÉCENTE DE LA PUISSANCE RENOUVELABLE INSTALLÉE, PRINCIPALEMENT PHOTOVOLTAÏQUE 04

Au contraire, d’autres sources connaissent une dynamique favorable. La petite hydraulique a ainsi doublé sa production en quatre ans.

De même, la puissance photovoltaïque installée sur le sol métropolitain affiche une belle courbe d’évolution. Deux projets de centrales de plus de 250 kWc ont été retenus au terme de l’appel d’offres de 2011, sur Saint-Paul-lez-Durance et Lançon de Provence pour une puissance totale de 18 MW, et plusieurs autres au terme de l’appel d’offres de 2013, notamment sur Fos-sur-Mer, Lançon de Provence et Alleins pour une puissance comparable. En outre, des projets, représentant potentiellement des dizaines de MW sur La Barben, sont bloqués du fait de recours juridiques d’associations de défense de l’environnement.

Les perspectives d’évolution de la puissance installée renouvelable sont contrastées en fonction des sources.

2009 2010 2011 2012 2013

29,54 29,96 61,08 107,30 154,70

2009 2010 2011 2012 2013

2,12 2,12 2,92 3,79 4,37

2009 2010 2011 2012 2013

31,25 31,25 31,25 33,25 33,25

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) solaire photovoltaïque

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) hydraulique (puissance de moins de 12 MW)

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) éolien

2009 2010 2011 2012 2013

29,54 29,96 61,08 107,30 154,70

2009 2010 2011 2012 2013

2,12 2,12 2,92 3,79 4,37

2009 2010 2011 2012 2013

31,25 31,25 31,25 33,25 33,25

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) solaire photovoltaïque

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) hydraulique (puissance de moins de 12 MW)

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) éolien

2009 2010 2011 2012 2013

29,54 29,96 61,08 107,30 154,70

2009 2010 2011 2012 2013

2,12 2,12 2,92 3,79 4,37

2009 2010 2011 2012 2013

31,25 31,25 31,25 33,25 33,25

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) solaire photovoltaïque

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) hydraulique (puissance de moins de 12 MW)

Puissance raccordée sous obligation d'achat (MW) éolien

PUISSANCE RACCORDÉE SOUS LE RÉGIME DE L'OBLIGATION D'ACHAT (ARTICLE 10 DE LA LOI N° 2000-108)

SUR LA MÉTROPOLE

Puissance raccordée sous obligation d’achat (MW) solaire photovoltaïque

Puissance raccordée sous obligation d’achat (MW)

hydraulique (puissance de moins de 12 MW)

Puissance raccordée sous obligation d’achat (MW) éolien

SOU

RC

E : S

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S, M

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La métropole est responsable de 60 % des émissions de gaz à effet de serre de la région PACA, avec, en 2010, 21 MteqCO2 (millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone).

De nouveau, la situation se révèle très hétérogène d’un point à l’autre du territoire métropolitain, le pourtour de l’étang de Berre émettant la majorité des gaz à effet de serre.

L’industrie est la cause de deux tiers de ces émissions, le solde se partageant entre les transports, pour un cinquième, et le résidentiel.

En synthèse, la consommation énergétique et le niveau d’émission de gaz à effet de serre de la métropole, rapportés à la population, sont très élevés. Ce poids au sein de la région est essentiellement imputable à l’industrie, ce qui invite à relativiser le constat (93 % des émissions industrielles régionales proviennent de la métropole). Par voie de conséquence, les poids relatifs du résidentiel et des transports sont faibles. Néanmoins, leur ratio sur population est similaire au reste de PACA. Les enjeux mis en avant au plan régional, à l’instar de la performance énergétique des bâtiments, de l’éco-mobilité, et de la production d’énergies renouvelables, sont donc tout à fait pertinents pour la métropole.

DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE PRINCIPALEMENT IMPUTABLES À L’INDUSTRIE 05

Aix-Marseille-ProvenceMétropole

Métropole NCA PACAhors métropoles

PACA

Émission des GES kteq CO2 / an

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

7,00

8,00

Industrie

Tertiaire

Résidentiel

Agriculture

Transport

ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (KTEQ CO

2/AN)

DES EPCI PAR ACTIVITÉ EN 2010

SOU

RC

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SOU

RC

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ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (KTEQCO

2/AN/HAB) DES

MÉTROPOLES AMP ET NCA ET DE LA RÉGION PACA PAR ACTIVITÉ EN 2010

Émission des GES kteq CO2 / an

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

CPA CAPAE CU-MPM SANOuest Provence

CAPM Agglopôle Provence

Industrie

Tertiaire

Résidentiel

Agriculture

Transport

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 19

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LES IMPÉRATIFS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

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Le bassin méditerranéen serait, d’après les prévisions des experts (GIEC, CIRCE, CIRCLE-med notamment), particulièrement exposé à l’accroissement des températures moyennes et estivales, ainsi qu’aux phénomènes qui en résulteront : submersion des côtes, acidification des océans, perturbation des équilibres écologiques et des écosystèmes, diminution des ressources en eau douce disponibles, augmentation de la fréquence et de la sévérité des épisodes de canicule et de précipitations extrêmes, extension des zones arides, réduction des surfaces habitables et arables, dégâts causés aux infrastructures et constructions.

Les conséquences en termes d’altération, voire de disparition, de certains habitats spécifiques et d’atteinte à la diversité des espèces, terrestres et maritimes, seraient significatives, quoique difficiles à quantifier.

Au-delà des enjeux environnementaux et sécuritaires, les impacts socio-économiques seraient sévères sur les secteurs de la pêche, aquaculture, tourisme et énergie (problématiques de refroidissement des centrales et d’alimentation des barrages hydroélectriques).

UN IMPACT MÉDITERRANÉEN DU CHANGEMENT CLIMATIQUE PARTICULIÈREMENT PRÉOCCUPANT 01

PRÉVISIONS D’ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE EN °C/DÉCENNIE

PRÉVISION DE NOMBRE DE JOURS PAR AN AU-DESSUS DE 30 °C

Les projections climatiques mondiales estiment l’élévation de la température de l’air au cours du XXIe siècle dans une fourchette allant de 2,2 à 5,1 °C. La pluviométrie subirait une contraction pouvant atteindre 27 % et la hausse du niveau de la mer avoisinerait les 35 cm (source BEI).

HIVER 2001-205052 N

42 N

28 N10W 0 10E 20E 30E 40E

ÉTÉ 52 N

42 N

28 N10W 0 10E 20E 30E 40E

2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 23

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L’agriculture serait aussi fortement impactée. Par la sécheresse bien entendu, mais aussi par le risque de remontée vers le nord des productions agricoles.

Les biologistes estiment en effet qu’un réchauffement d’1 °C équivaut à un déplacement des cultures de 180 km vers le nord. Des cultures traditionnellement dévolues au pourtour méditerranéen, comme l’olivier, pourraient ainsi devenir compétitives dans d’autres régions, concurrence qui engendrerait une déstabilisation des marchés et donc des agricultures locales.

Autre illustration, les incidences sur les vignobles seraient critiques, le bassin méditerranéen pouvant même devenir impropre à la culture du raisin, d’après plusieurs études qu’il convient néanmoins de considérer avec prudence.

Par ailleurs, des conséquences néfastes sur la santé humaine sont à craindre, avec par exemple la prolifération d’insectes vecteurs de maladies (moustiques, chenilles, etc.).

Enfin, si le territoire métropolitain Aix-Marseille-Provence n’est a priori pas le plus menacé, notamment sur le plan de son alimentation en eau potable, des actions d’adaptation au changement climatique, par exemple en matière d’aménagement de l’espace public, n’en seront pas moins nécessaires.

PRÉVISIONS D’ÉVOLUTION DE LA VITICULTURE

SOU

RC

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nouvelle région productricezone amenée à disparaîtrezone qui restera adaptéevignoble actuel

VINS DU NORD

SITUATION ACTUELLE PRÉVISION POUR 2050

VINS MÉDITERRANÉENS

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Un essor métropolitain lié aux hydrocarbures fossiles

L’essor économique du pourtour de l’étang de Berre durant le XXe siècle est étroitement lié au trafic et à la transformation des hydrocarbures. Les premières installations de dépôts pétroliers et de raffinage sont apparues dans les années 1920, et ont marqué le début d’une période soutenue de croissance démographique et industrielle. Cette dernière s’est accélérée dans les années 1970 en parallèle du classement du secteur en zone stratégique dans le cadre des grands travaux par le gouvernement et du développement du complexe sidérurgique. Malheureusement, elle s’est aussi accompagnée de pollutions et, plus généralement, de dégradations du milieu naturel (la pêche fut ainsi interdite dès le milieu du siècle en raison de la contamination chimique des poissons).

Le dynamisme des activités portuaires, logistiques et industrielles liées à l’économie du pétrole est étroitement corrélé à la politique énergétique nationale et à l’importation massive de brut en

UNE MÉTROPOLE AUJOURD’HUI FRAGILISÉE CAR HISTORIQUEMENT DÉVELOPPÉE GRÂCE AU PÉTROLE 02L’histoire du développement métropolitain est intrinsèquement liée aux enjeux pétroliers. Parce qu’ils représentent une industrie majeure, parce qu’ils sont au cœur de l’activité portuaire, mais aussi parce qu’ils sont le vecteur principal de la mobilité. L’essoufflement du secteur pétrolier conduit de fait les acteurs métropolitains à repenser leur modèle de développement. Il s’agit dès lors de saisir cette opportunité pour aborder la transition énergétique sous le meilleur des angles.

Étang de BerreSaint-Mitre

Istres

Lançon

Saint-Chamas La Fare

Berre-l’Étang

Miramas

Velaux

Rognac

Marignane

Châteauneuf

Le RoveEnsuès

Gignac

Les Pennes-Mirabeau

Vitrolles

Salon

Fos

Martigues

Sausset-les-Pins

Port-de-Bouc

Lavéra

La Pointe

Le Mède

zoneaéroportuaire

militaire

Port-Saint-Louis

Carry-le-Rouet

MARSEILLE

Ventabren

PLATEAUD’ARBOIS

L’ESTAQUE

CAMARGUE

CRAU

Golfe de Fos

Méditerranée

Cana

l

L’Arc

Rhône

tunnel

du Rove

5 km

Ra�nerie de pétrolePlaineReliefHabitatSidérurgieChimieAutres activités

Marais salant

Centrale hydraulique

Centrale thermique

Autoroute

Voie ferrée

Aérodrome

L’INDUSTRIE AUTOUR DE L’ÉTANG DE BERRE

SOU

RC

E : T

SOR

DE

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ÉG

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 25

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provenance du Moyen Orient. Le paysage urbain a, dans une large mesure, été modelé par les aménagements et implantations liés au trafic des hydrocarbures, au raffinage et à la pétrochimie. L’extension et la création de communes pour accueillir les travailleurs ont suivi un processus d’urbanisation très gourmand en foncier et induisant une dépendance marquée à la voiture.

Contesté dès les années 1950, ce modèle s’est essoufflé dans les années 1990, sous la double pression :• des enjeux environnementaux, qui trouvent leur pleine expression au travers du plan de reconquête de l’étang lancé en 1993 ;• et des restructurations d’activité rendues nécessaires par la crise du secteur en Europe et les surcapacités de production (programme nucléaire, préférence accordée au diesel, déplacement de chaîne de valeur vers les sites d’extraction).

Les flux de trafic pétrolier se réduisant, le port ne peut plus vivre aujourd’hui exclusivement de la rente pétrolière. Les hydrocarbures ne représentent plus que les deux tiers du trafic du port, tombé à 78,7 Mt (2012), contre 90 % dans la seconde moitié des années 1970, sur un trafic total approchant la centaine de millions de tonnes.

Des hydrocarbures fossiles à la synthèse de vecteurs énergétiques

Les activités liées aux hydrocarbures, en dépit de la baisse de leur poids relatif au sein du tissu économique métropolitain, demeurent hautement stratégiques. Le maintien d’une industrie puissante d’envergure internationale et la préservation de la souveraineté énergétique du pays sont conditionnés par la capacité du secteur à se réinventer en tirant parti de son positionnement hérité de près d’un siècle d’histoire.

Le Grand Port Maritime amorce avec détermination son « virage stratégique » en assumant la mise en œuvre d’une transition écologique et économique, comme en attestent les orientations de son nouveau plan stratégique 2014-18. Une stratégie métropolitaine, élargissant son ancrage dans un système logistique et portuaire, s’impose.

La nouvelle donne implique aussi des actions de reconversion et de diversification. Cela pourrait se traduire, à terme, par le passage d’un modèle reposant sur l’exploitation, à des fins énergétiques et chimiques, de ressources hydrocarbures fossiles puisées dans les réserves de la planète, à la production, à l’emploi et au recyclage de composés conçus comme des vecteurs énergétiques ou des réactifs chimiques réutilisables à l’infini sans emprunt irréversible à l’environnement. Citons deux voies empruntées sur le sol métropolitain : des biocarburants produits à partir d’algues, ou encore un gaz de synthèse fabriqué à partir de dioxyde de carbone issu des activités humaines et d’hydrogène généré par électrolyse d’eau de mer (avec de l’énergie d’origine solaire ou éolienne).

De telles évolutions nécessitent de vraies ruptures technologiques afin d’être viables économiquement. Dans l’attente, des solutions intermédiaires sont à portée de mains. À cette fin, les acteurs du raffinage et de la pétrochimie sont engagés dans des activités de recherche et développement sur les biocarburants et la chimie bio-sourcée.

Cette transition écologique de l’économie ouest métropolitaine serait probablement un moyen de resserrer les liens entre la population et son appareil industrialo-portuaire, quelque peu mis à mal par les nuisances environnementales, et d’amortir la crise qui l’a affectée (bien que le tissu économique ait en réalité mieux résisté que dans le reste de l’hexagone).

LE PROGRAMME INNOVEX DU GPMM

réserve foncière

réserve foncière

Station service GNLProduction d’hydrogène et méthanisation

Stockage d’énergie

par H2 et CO2

Caserne de pompiers

Centre de recherche mutualisé

Centre de formation SDIS

Production de carburant «vert»

Production de micro-algues

alimentées par CO2

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s26

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L’objectif est de passer d’un modèle impliquant une consommation encore trop abondante d’énergies en grande partie fossiles, malgré les efforts entrepris depuis les chocs pétroliers, à un système plus sobre privilégiant les énergies faiblement carbonées, en anticipant et gérant les incidences multiples qu’induisent ces évolutions.

La future stratégie énergétique de la métropole Aix-Marseille-Provence pourra s’inscrire dans ce schéma. Elle gagnera à comprendre des orientations visant tout à la fois l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, la promotion des énergies renouvelables et le soutien aux filières émergentes associées (par exemple l’éolien flottant), ou le déploiement d’innovations technologiques (accueil d’expérimentations et de démonstrateurs), et organisationnelles (par exemple l’écologie industrielle).

FIXER DES OBJECTIFS AMBITIEUX POUR PRENDRE LE TOURNANT ÉNERGÉTIQUE À LA HAUTEUR DE L’ENJEU 03La conduite de la transition énergétique, qui ambitionne un système plus sobre en carbone, repose sur deux leviers :• d’une part, la maîtrise de la demande d’énergie ;• d’autre part, l’accroissement de la part d’énergies renouvelables et de récupération dans le mix énergétique ;impliquant un couplage optimisé entre production, stockage, acheminement et consommation.

Le projet métropolitain devra s’employer à prendre en compte et tirer parti des problématiques et spécificités locales ; ainsi en sera-t-il de la question du confort d’été des bâtiments, de la valorisation du potentiel d’énergies renouvelables, de la localisation de zones industrielles et résidentielles fortement consommatrices, de la présence d’activités à forte valeur ajoutée.

La création d’un espace institutionnel intégré, grâce à la fusion des six intercommunalités dans la métropole Aix-Marseille-Provence, est aussi l’occasion d’adopter une approche territoriale surplombant les découpages administratifs des anciennes intercommunalités pour appréhender, de manière transversale et équilibrée, des typologies d’espaces à forts enjeux en matière de transition énergétique : le pourtour de l’étang de Berre, la bande littorale, les centres-villes des pôles urbains, et les zones à moindre densité démographique et

économique. Ces composantes métropolitaines concentrent des défis majeurs mais aussi des atouts considérables, qui justifient qu’une attention particulière leur soit portée.

Enfin, la métropole pourra repenser d’autres politiques publiques dans une logique de transition énergétique, comme les transports (mobilité électrique par exemple), l’aménagement et l’urbanisme (gestion concertée du foncier pour limiter les conflits d’usage, réhabilitation des quartiers dégradés).

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 27

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La nécessaire complémentarité des actions locales

Compétentes en matière de planification énergétique, les collectivités locales sont des acteurs clé pour engager une transition énergétique des territoires.

La loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles attribue à ces dernières une compétence générale de contribution à la transition énergétique et à la maîtrise de la demande d’énergie, et leur confie des responsabilités en matière de concession de la distribution publique d’électricité et de gaz, de gestion des réseaux de chaleur et de froid urbains, d’élaboration et mise en œuvre d’un plan climat-énergie sur leur territoire.

L’action de la métropole Aix-Marseille-Provence en matière de transition énergétique s’inscrit dans un cadre préétabli : celui des engagements régionaux et infraterritoriaux d’une part, des réalisations et projets déjà engagés d’autre part. Loin d’être une contrainte, ces dispositifs sont autant de leviers disponibles dont il s’agit de tirer profit. In fine, la stratégie métropolitaine ne peut s’envisager que dans une recherche de complémentarité avec les éléments de diagnostic, et de programmation opérationnelle d’actions préexistants, en coordination avec l’animation territoriale opérée par le partenariat régional autour du schéma régional climat air énergie.

DES OBJECTIFS RÉGIONAUX POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE D’AIX-MARSEILLE-PROVENCE04

Le SCHÉMA RÉGIONAL CLIMAT AIR ENERGIE (SRCAE) élaboré par

la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et adopté en 2013, contient

les grandes orientations et objectifs régionaux aux horizons 2020,

2 030 et 2050, en conformité avec les engagements européens et

nationaux. Il énonce les dispositions permettant d’atténuer les effets

du changement climatique (maîtrise de l’énergie, développement des

énergies renouvelables, réduction des émissions de gaz à effet de

serre et de polluants) et de s’y adapter.

Le SRCAE dresse un état des lieux des consommations et

productions d’énergie dans la région, des émissions de polluants

et gaz à effet de serre et de la qualité de l’air. Il met en exergue

les tendances, potentialités et enjeux par secteur (transport,

bâtiments, industrie, agriculture) et source d’énergie renouvelable

ou de récupération. Il envisage plusieurs scénarios d’évolution

des consommations et productions en fonction du degré de

volontarisme partagé. Il se poursuit sur l’exposé d’objectifs

stratégiques et la formulation d’orientations et de mesures

d’atténuation et d’adaptation participant à la concrétisation de

cette ambition.

En tant que document stratégique, le SRCAE n’a pas de valeur

prescriptive. Pour autant, la loi NOTRe prévoit que le SRCAE sera

intégré au schéma régional d’aménagement, de développement

durable et d’égalité du territoire (SRADDET), ce dernier étant

prescriptif.

L’une des fonctions de ce schéma est d’offrir un cadre de

cohérence aux politiques conduites par les échelons infrarégionaux,

comme la métropole Aix-Marseille-Provence.

La Région et l’État ont entrepris un processus de territorialisation

du SRCAE, qui s’est traduit par l’organisation d’ateliers territoriaux

à l’échelle principalement des intercommunalités. Ces rencontres,

précédées de réunions de travail avec les services techniques, ont

abouti à la formalisation de plus d’une centaine de fiches faisant

état des attentes, schémas, documents de planification, projets et

réalisations dans dix-huit aires géographiques.

La territorialisation des cibles à l’échelle de la future métropole n’a

pas de caractère obligatoire : elle a qualité à servir de référence aux

acteurs publics et privés du territoire, sous forme de fourchette

permettant d’estimer l’ordre de grandeur des objectifs à atteindre.

La Région œuvre également à la stimulation et à l’accompagnement

technique et financier des initiatives locales en faveur de la lutte

contre le dérèglement climatique et la dégradation du cadre de

vie au travers de la démarche Agir/Agir+. S’adressant à un public

varié et embrassant un spectre thématique large, le dispositif s’est

progressivement centré sur les généralisations d’expérimentations

à fort effet d’entraînement et à retombées sociales et économiques

avérées.

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s28

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La déclinaison métropolitaine des objectifs régionaux valorise la richesse du territoire d’Aix-Marseille-Provence en ressources naturelles et donc en énergies renouvelables potentielles. Des études complémentaires devront évaluer dans quelles conditions les gisements pré-identifiés à l’occasion de la genèse du SRCAE peuvent pleinement être exploités dans des conditions réglementaires, environnementales, techniques et économiques satisfaisantes. L’acceptation sociale des projets devra faire l’objet d’une vigilance toute particulière, supposant un effort permanent d’explicitation, de concertation, et à chaque fois que possible d’implication, des riverains et usagers.

Des modulations de la structure de la production d’énergies vertes envisagée à l’horizon 2020 seront certainement débattues. Des alternatives verront leur opportunité et/ou faisabilité questionnée : réalisations en matière d’éolien terrestre, de géothermie, de récupération de chaleur sur réseaux d’assainissement ou encore de photovoltaïque au sol, par exemple.

À plus long terme que 2020, d’autres voies pourraient être explorées dès à présent, car nécessitant recherche et développement, adaptations réglementaires, expérimentations et déploiements de pilotes pré-commerciaux, avant d’envisager une exploitation plus large.

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

GWh

2007 2030

-24 %

2020

-13 %

201 0

Évolution des consommations d’énergie finale

Transport

Agriculture

Industrie

Tertiaire

Résidentiel

0

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40 000

60 000

80 000

100 000

GWh

2007 2030

-24 %

2020

-13 %

201 0

Évolution des consommations d’énergie finale

Transport

Agriculture

Industrie

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20 000

40 000

60 000

80 000

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GWh

2007 2030

-24 %

2020

-13 %

201 0

Évolution des consommations d’énergie finale

Transport

Agriculture

Industrie

Tertiaire

Résidentiel

OBJECTIFS D’ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE DE LA MÉTROPOLE

OBJECTIFS DE PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES ET DE RÉCUPÉRATION DE LA MÉTROPOLE SUR LA PÉRIODE 2013 -2020

SOU

RC

E : F

ICH

E D

E T

ER

RIT

OR

IALI

SAT

ION

DU

SR

CA

E P

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A

SOU

RC

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RIT

OR

IALI

SAT

ION

DU

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CA

E P

AC

A

0 200 400 600 800 GWh

Fourchette basseSituation 2012-2013

Fourchette hauteObjectif 2020 initial

0 200 400 600 800 GWh

Fourchette basseSituation 2012-2013

Fourchette hauteObjectif 2020 initial

Bois énergie (chaufferies)* 45 à 116 chaufferies rurales (150 kW) ou 3 à 9 réseaux de quartier (2MW)

34 à 41 installations (300 kW)

40 % des sites potentiels à équiper **

1 installation(s) (6 MW)

76 000 à 98 800 équivalent logements (CESI)

24 à 30 mâts de 2 MW (grand éolien)

Non territorialisé

8 000 à 9 800 équivalent logements équipés

5 690 à 6 700 milliers de m2 chauffés

0 à 38 installations (1 MW)

1 600 à 2 900 milliers de m2 de capteurs installés ***

279 à 549 hectares de terrain équipés ***

Amélioration des installations existantes (pas de production supplémentaire en 2020)

Données non représentées pour la lisibilitéSituation 2010 : 2250 GWh

Amélioration des installations existantes1,1 à 1,6 MW de puissance supplémentaire

Biomasse agricole

Chaleur sur réseau d’assainissement

Thalassothermie

Aérothermie

Solaire thermique

Géothermie

Biogaz (déchets)

PR

OD

UC

TIO

N D

E C

HA

LE

UR

PR

OD

UC

TIO

N D

’ÉL

EC

TR

ICIT

É

Photovoltaïque sur bâti

Photovoltaïque au sol

Grande hydraulique

Petite hydraulique

Éolien terrestre

Éolien flottant

* Pour une meilleure lisibilité, la situation actuelle est représentée hors chaufferies industrielles. ** Sites pouvant accueillir une installation : 15 STEP, 4 collecteurs, 2 900 milliers de m2 de bâtiments. *** Il est possible que l’objectif de 2020 soit atteint en 2012 pour la filière solaire photovoltaïque.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 29

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Les initiatives territoriales

Au niveau infrarégional, les plans climat énergie territoriaux (PCET) expriment l’ambition et les priorités de la collectivité concernée en matière de lutte contre le changement climatique et d’adaptation du territoire. Ils définissent les mesures et actions nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, qui doivent être compatibles avec ceux du SRCAE.La loi de transition énergétique pour la croissance verte instaure un plan climat air énergie territorial (PCAET) établi sans doublon dans tous les territoires grâce à un portage par les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, et comprenant un volet relatif à la qualité de l’air.

Dans le périmètre de la métropole Aix-Marseille-Provence, les Villes de Marseille et d’Aix-en-Provence, la communauté urbaine de Marseille, ainsi que les Communautés d’agglomération d’Aix-en-Provence et d’Aubagne et du SAN Ouest Provence ont approuvé leur PCET. La Communauté d’agglomération de Martigues a pour sa part approuvé un PCAET en juin 2015.

Bilan énergétique rendu public

Plan Climat rendu public

Plan Climat en cours de finalisation

Plan Climat en cours d’élaboration

EPCI

CA PAYS D’AIX-EN-PROVENCE

CA PAYS D’AUBAGNEET DE L’ÉTOILE

CU MARSEILLEPROVENCE MÉTROPOLE

CA SALON-ÉTANG DE BERRE-DURANCE

SAN OUEST

PROVENCE

CA PAYS DE MARTIGUES

0

5

10

15

20

25

30

Bâtiment Transport Urbanisme Collectivité Agriculture Déchets EnR Animation-mobilisation

SAN Ouest-Provence

CAPAE

CPA

CU-MPM

NOMBRE DE MESURES DES PCET PAR EPCI ET SECTEUR

EPCI AYANT PUBLIÉ UN BILAN ÉNERGÉTIQUE ET/OU UN PLAN CLIMAT

SOU

RC

E : M

IPM

, ÉT

UD

E C

ER

EM

A

SOU

RC

E : M

IPM

, ÉT

UD

E C

ER

EM

A

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s30

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Le volontarisme de la commune de Gardanne est à relever. Son ambition est de produire d’ici 2020 autant d’énergie que n’en consomment ses habitants, une démarche s’inscrivant dans le cadre du programme national « territoire à énergie positive pour une croissance verte », au titre des contrats locaux. Elle s’est d’ores et déjà traduite par deux installations d’envergure produisant l’équivalent de la consommation électrique d’une dizaine de milliers d’habitants : la centrale biogaz de la Malespine, qui exploite les lixiviats des déchets, mise en service en 2011, et le parc solaire du terril des Sauvaires, raccordé en 2014.

EPCI CPA CAPAE CU-MPMSCoT Ouest

Étang de Berre

Nombre habitants 381 416 150 000 1 000 000 170 000

Superficie (km²) 1 307 250 607 452

Consommation énergie primaire (ktep)

914 - - 5 264

Émission de GES (kteqCO

2)

5 497 773 8 100 17 506

Nombre total de mesures 93 130 114 59 (SAN)

Domaines privilégiés (nombre mesures)

1 – Transport (26)2 – EnR (16)3 – Bâtiment (16)

1 – Déchets (22)2 – Transport (20)3 – Agriculture (18)

1 – Transport (25)2 – Animation (22)3 – Urbanisme (17)

1 – Déchets (24)2 – Transport (17)3 – Animation (17)

SYNTHÈSE DES DONNÉES PRÉSENTÉES DANS LES PLANS CLIMAT

SOU

RC

E : M

IPM

, DR

EA

L, É

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 31

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FAIRE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE UN LEVIER POUR RÉPONDRE AUX GRANDS ENJEUX MÉTROPOLITAINS

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 33

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Saisir les opportunités substantielles qui se présentent

Les entreprises, qui présentent un poste « dépenses énergétiques » élevé, peuvent voir leur compétitivité significativement améliorée grâce à des actions de maîtrise des consommations énergétiques. Elles peuvent prendre la forme de mesures prises au niveau d’un établissement pour améliorer l’efficacité énergétique des procédés et installations ; mais également de dispositions adoptées à la maille d’une zone pour mettre en place des synergies de nature à réduire le besoin cumulé en énergie primaire.

Au-delà de la diminution de la facture énergétique, la transition énergétique engendre des opportunités substantielles de création de richesse et d’emplois par l’émergence de filières émergentes, la possibilité de mutation de secteurs en difficulté et l’apparition de nouveaux débouchés sur des segments de marché traditionnels. L’éolien flottant offshore, la reconversion d’unité de raffinage d’hydrocarbures en site de production de biocarburants, et la prise en charge de travaux de rénovation énergétique par les professionnels du bâtiment qualifiés, illustrent parfaitement cela.

UN POTENTIEL D’INNOVATION, D’EXPÉRIMENTATION ET D’EMPLOI 01

S’il est périlleux d’avancer une estimation du nombre d’emplois ou de points de croissance que pourrait procurer la mise en œuvre de l’ambition nationale en matière de transition énergétique, un consensus se dégage autour de l’intérêt pour les territoires de chercher à capter le maximum de création de valeur ajoutée. Il s’agit de s’appuyer sur leurs atouts intrinsèques, qu’ils soient naturels, académiques, industriels ou de toute autre nature (mobilisation des acteurs

institutionnels, associatifs et privés, dispositifs partenariaux de maturation des projets, etc.).

Le secteur économique de l’énergie et de l’environnement est puissant en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et sur la métropole. Il représente près de 30 000 emplois et environ 1 500 chercheurs sur la région (source MDER 2 008). C’est la première région française à la fois pour le raffinage et pour le solaire. Cette puissance économique pourrait encore trouver à se consolider. Gaz naturel liquéfié, hydrogène, réseaux électriques intelligents, autant de domaines stratégiques sur lesquels la métropole Aix-Marseille-Provence gagnerait à se positionner.

Conception de systèmes énergétiques

ÉquipementiersInstallation, exploitation, maintenance de systèmes énergétiques

Production,approvisionnement,transport, stockage

distribution d’énergie

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

16000

18000

Répartition des entreprises par département

16 500

5 700

3 1702 350

0

20

40

60

80

100

120115110

56

38

Nombre d’emplois

Nombre d’entreprises

Var (8 %)

Vaucluse (13%)

Hautes-Alpes (3 %)

Alpes-de-Hautes-Provence (3%)

Alpes-Maritimes (20 %)

Bouches-du-Rhône (53 %)

La filière compte près de 320 entre-prises pour plus de 27 500 emplois (estimation)La production représente 60 % des emplois dont 29 % pour EDF

Les catégories «conception de systèmes» et «équipementiers» constituent plus de la moitié des entreprises pour plus de 5 500 emplois

Source : Kompass 2007

LA FILIÈRE ÉNERGIE EN RÉGION PACARÉPARTISSION DES ENTREPRISES PAR DÉPARTEMENT

SOU

RC

E : P

AN

OR

AM

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DE

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 008

• La filière compte près de 320 entreprises pour plus de 27 500 emplois (estimation)• La production représente 60 % des emplois dont 29 % pour EDF• Les catégories « conception de systèmes » et « équipementiers » constituent plus de la moitié des entreprises pour plus de 5 500 emplois

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 35

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Partant de ce principe et de la conviction, solidement fondée, d’un positionnement favorable de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la stratégie régionale d’innovation consacre la transition énergétique comme domaine stratégique, mettant en exergue trois thématiques particulièrement porteuses pour le territoire : la rénovation thermique en milieu méditerranéen, la gestion des réseaux électriques intelligents et les énergies marines renouvelables.

Le territoire métropolitain Aix-Marseille-Provence compte des pôles de compétitivité spécialisés et abrite des parcs technologiques reconnus dont l’Arbois, le CEA Cadarache et la Cité des Énergies, première plate-forme de recherche européenne dans le domaine de l’énergie, le projet international ITER, et des implantations industrielles majeures, dans l’hydraulique notamment.

Établir sur la ZIP de Fos-sur-Mer un hub pour le gaz naturel liquéfié

Le développement des services associés à l’usage du gaz naturel liquéfié (GNL) comme carburant marin est un exemple de programme envisageable à court terme, car faisant appel à des technologies dans l’ensemble maîtrisées. Cela répond à un double esprit de pragmatisme économique et de contribution à l’amélioration graduelle des performances écologiques des transports.

Le choix de la propulsion au GNL est encore le fait aujourd’hui de quelques précurseurs, soucieux de réaliser des économies sur le coût du carburant et les frais de soute et de limiter les émissions polluantes (exemple du premier grand ferry

ITER PRÉPARE L’ÉNERGIE PROPRE

ET ABONDANTE DE DEMAIN

L’acronyme ITER (international thermonuclear experimental

reactor) désigne un projet international de réacteur

expérimental faisant appel à la fusion nucléaire. Trente-cinq

pays se sont regroupés et coopèrent pour mener à bien

cette entreprise ambitieuse sur le sol de la métropole Aix-

Marseille-Provence, à proximité de Cadarache.

L’objectif à terme est de parvenir à maîtriser la fusion

nucléaire de manière à disposer d’une source d’énergie

dont l’exploitation présente un niveau de sûreté supérieur

à celui des centrales nucléaires classiques (recourant à

des réactions de fission) et une production bien moindre

de déchets radioactifs. Les réacteurs seraient alimentés

principalement en deutérium et en lithium, éléments

abondants sur la planète.

Pour l’heure, il s’agit de concevoir et bâtir une installation

à vocation scientifique et technologique, capable de

produire au moins autant d’énergie qu’elle n’en consomme

pour maintenir le plasma en température. Ce n’est

qu’ultérieurement qu’un démonstrateur de réacteur

produisant de l’électricité par fusion nucléaire, à caractère

cette fois préindustriel, devrait, en cas de succès, être

construit.

La France, en tant que pays hôte, outre sa contribution au

travers de l’Union européenne, a pris en charge de nombreux

aménagements et équipements : viabilisation du site mis

à disposition d’ITER Organization, création d’une école

internationale pour les enfants du personnel, réalisation de

l’itinéraire qu’emprunteront les composants de la machine.

Les collectivités locales concernées ont également apporté

leur soutien, qu’il s’agisse de la Région Provence-Alpes-Côte

d’Azur, des six Départements d’accueil ou voisins, ou de la

Communauté d’agglomération du Pays d’Aix, à hauteur au

total de près d’un demi-milliard d’euros.

Le coût du programme est actuellement évalué à 13 Mds€.

Les travaux ont débuté en 2010, et devraient s’achever vers

2020 pour la première phase (production du premier plasma)

et 2027 pour la seconde (achèvement de la chambre à vide

en vue des opérations à pleine puissance), sous réserve de

nouvelle révision du calendrier.

Les retombées économiques pour la France et les

territoires engagés aux côtés de l’agence domestique sont

nombreuses. Ce sont plusieurs milliers de personnes qui

travaillent ainsi à la construction et à la préparation de la

mise en service d’ITER, dont plusieurs centaines des meilleurs

experts mondiaux dans tous les domaines concernés. Les

contrats attribués à des entreprises nationales sont évalués

à 2,2 Mds€, dont 1,6 Mds€ en faveur de sociétés implantées

en région.

propulsé au GNL, le Viking Grace livré par STX Finland en 2013).

Les experts tablent néanmoins sur une croissance régulière des livraisons de GNL dit de détail, motivée par la montée en puissance annoncée des véhicules terrestres au gaz, dont les trains, mais aussi des navires, du fait du durcissement à venir de la réglementation notamment en Europe. La révision de l’annexe VI de la convention internationale Marpol, relative à la pollution de l’air par les navires, impose d’ailleurs une diminution drastique des rejets d’oxyde de soufre. L’enjeu est de taille pour les armateurs comme

pour les chantiers de construction, tant sur le plan technologique que du point de vue économique. Il s’agit de trouver les solutions ne mettant pas en péril la viabilité des compagnies et par ricochet le carnet de commandes des chantiers.

L’utilisation du GNL comme carburant pour navire devrait représenter un marché annuel de 20 à 30 millions de tonnes vers 2025-2030, et être le premier débouché pour le GNL de détail ; les navires fluviaux consommeraient 2 millions de tonnes par an à ce même horizon (source : GDF Suez).

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s36

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UNE STRATÉGIE NATIONALE INCITE

AU DÉVELOPPEMENT DU GNL

Les pays d’Europe du nord sont très avancés en la matière

et ont lancé plusieurs études exploratoires et projets pilotes

de navires à propulsion GNL, de solutions de soutage de

GNL ou d’infrastructures portuaires destinées à l’emploi du

GNL comme combustible marin propre. Les pays du pourtour

méditerranéen, hormis la France, se sont également engagés

dans des programmes analogues. Les résultats obtenus à ce

jour confirment la pertinence de l’option GNL par rapport aux

autres ; ils mettent cependant en lumière l’importance du coût

de création/adaptation des infrastructures nécessaires à un

réseau de soutage. Les ports norvégiens, suédois, allemands

et hollandais se préparent à l’approvisionnement des navires

en GNL, et ont engagé des travaux d’installation de terminaux

et postes d’avitaillement.

La France est demeurée en retrait de ces initiatives jusqu’en

2012, prenant du retard dans la mise en œuvre opérationnelle

de la solution. Elle dispose cependant de sociétés leaders sur la

chaîne de production, d’approvisionnement et de stockage en

GNL, qui se positionnent d’ores et déjà à l’étranger au travers de

partenariats et accords de long terme avec des sociétés locales

dans le but de s’implanter solidement sur ce marché émergent.

Le pays compte surtout deux ports susceptibles d’accueillir

des méthaniers, à Fos-sur-Mer et à Nantes, auxquels viendra

s’ajouter Dunkerque.

La mission de coordination des actions ministérielles

sur l’emploi du GNL comme carburant marin instituée en

janvier 2012, qui fédère les acteurs institutionnels et

professionnels pour faire émerger une filière industrielle,

a défini une stratégie nationale d’accompagnement du

déploiement du GNL comme carburant de navires. Cette

stratégie ouvre de nouvelles perspectives pour la métropole

Aix-Marseille-Provence.

Du fait de ses avantages comparatifs, pour Aix-Marseille-Provence, l’objectif devient simple : proposer les infrastructures adaptées au GNL de détail nécessaires, pour l’approvisionnement, le stockage et l’avitaillement dans les ports desservis. Plusieurs cas de figure sont envisageables, selon que :• la livraison s’effectue par voie terrestre ou par

des petits méthaniers ;• le dimensionnement des cuves de stockage

des navires utilisateurs est conçu pour un ou plusieurs voyages (ou allers-retours dans le cas de lignes régulières, notamment de ferries) ;

• le rechargement s’opère sur le quai ou bord à bord avec un navire spécialisé (souteurs de GNL s’approvisionnant auprès des terminaux méthaniers faisant office de hubs gaziers et desservant plusieurs ports).

100 - 15 000 m3

5 000 - 10 000 m3

500 - 5 000 m3

jusqu’à 260 000 m3

80 m3

STOCKAGE PORTUAIRE DE GNL

STATION SATELLITESUR SITEINDUSTRIEL

PETIT MÉTHANIER

MÉTHANIER

BARGE AVITAILLEUSE

STATION SERVICEGNL

CAMIONS-CITERNES50 m3

CAMION AU GNL

LE PRINCIPE DES TERMINAUX MÉTHANIERS DEVENANT DES HUBS GAZIERS

SOU

RC

E : G

DF

SUE

Z

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 37

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Les grands ports maritimes dotés d’un terminal gazier sont incités, dans le cadre de la stratégie nationale de déploiement du GNL, à s’équiper en stations de chargement de citernes routières. Le soutage des premiers navires à GNL s’effectuera en effet à leurs postes à quai à partir de flottes de camions, puis dans un deuxième temps de stockages cryogéniques tampons et d’installations de chargement pour l’avitaillement à quai de navires utilisateurs, caboteurs et souteurs.Les ports sont également poussés à mieux se coordonner pour appréhender collectivement, par façade maritime, les enjeux, obstacles, et actions à engager. Il s’agit de sortir de l’attentisme qui a prédominé jusqu’alors, s’inscrire dans le mouvement d’adoption du GNL, et intégrer le soutage au GNL dans leur schéma de fonctionnement, y compris pour ceux qui n’offrent par la prestation aujourd’hui afin de constituer un réseau de stations satellites.

Le bassin de Fos-sur-Mer abrite les terminaux méthaniers d’Elengy Fos-Tonkin et Fos-Cavaou. Il dispose de postes de remplissage de citernes routières en GNL, et des adaptations sont en cours pour passer, dès 2016, d’une utilisation interne à un usage commercial tourné vers la distribution par la route de GNL par flottes de camions. Il peut ainsi, du point de vue de son potentiel actuel et futur de déchargement, de stockage et de chargement, prétendre au statut de hub méthanier.Le GPMM a lancé un projet destiné à étudier les possibilités d’approvisionnement, à partir de Fos-sur-Mer, des ports décentralisés du littoral méditerranéen, dont Sète.

Pour réussir un réel développement du GNL au sein d’Aix-Marseille-Provence, les acteurs publics et privés, dont notamment la future métropole et le GPMM, pourraient agir à plusieurs niveaux :• œuvrer à la bonne articulation de la stratégie portuaire avec les politiques locales (meilleure évaluation, et donc anticipation, des incidences des choix pressentis, par exemple sur le trafic ; intégration renforcée des initiatives avec les plans territoriaux) ;• conférer une plus grande résonance aux projets et réalisations sur l’emprise portuaire comme corrélats de l’action publique décentralisée servant un même objectif ;• contribuer au financement des infrastructures coûteuses à prévoir ;• faciliter le dialogue avec les ports secondaires de la façade méditerranéenne nationale qui accueilleront des stations satellites approvisionnées depuis Fos-sur-Mer ;• inciter à caractériser et organiser les adaptations de qualification nécessaires.

Miser sur l’hydrogène vecteur énergétique

L’hydrogène en tant que vecteur énergétique, et au-delà, la conversion et le stockage d’énergie intermittente sous forme de gaz et la séquestration d’oxydes de carbone, pourraient former l’un des axes de la stratégie métropolitaine dans le domaine de la transition énergétique. L’innovation dans les énergies nouvelles pourrait même devenir un marqueur du renouvellement de l’ancrage identitaire du territoire dans l’histoire énergétique nationale. Une telle orientation participerait de la logique plus généralement prônée dans ce document, consistant, chaque fois

que l’occasion s’en présente, à aborder l’avenir en prenant appui sur l’appareil industriel existant.

De manière complémentaire au GNL, du point de vue technologique et de perspectives de marché, l’hydrogène, qui n’est pas une énergie primaire immédiatement disponible, peut être utilisé, en tant que vecteur d’énergie, comme combustible :• dans les centrales à gaz, les moteurs thermiques, les unités de cogénération ;• ou par injection dans le réseau gazier ( jusqu’à quelques pourcents admissibles dans le réseau de gaz naturel) ;ou encore comme source de production d’électricité par le recours à une pile à combustible aux possibilités d’usage multiples (stockage de l’énergie excédentaire d’origine renouvelable, alimentation principale de moteurs électriques -500 km d’autonomie avec un plein d’hydrogène ou prolongation d’autonomie des batteries de véhicules - de l’ordre de 150 km).

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s38

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LES USAGES ET LA PRODUCTION DE L’HYDROGÈNE

L’hydrogène peut aussi entrer dans la production de gaz de synthèse (procédé de méthanation), de méthanol ou encore

d’hydrocarbures liquides (impliquant une capture de dioxyde de carbone). La production de biogazole de synthèse (qui peut

être incorporé sans limite au carburant fossile) par hydrotraitement d’huiles végétales ou de graisses animales (procédé HVO)

requiert aussi l’utilisation d’hydrogène en tant que réactif chimique.

À noter, une production « verte » de l’hydrogène est possible par électrolyse de l’eau (si l’électricité employée est elle-même

obtenue de manière propre) ou par reformage de biocarburant, alors que la fabrication actuelle à partir de combustibles fossiles

est émettrice de CO2.

UN EXEMPLE CONCRET D’USAGE DE L’HYDROGÈNE

POUR LA MOBILITÉ

Représentatif de ce modèle, un projet de déploiement,

auprès de clients industriels et institutionnels, d’une

cinquantaine de véhicules utilitaires électriques à

prolongateur d’autonomie à hydrogène autour de deux

points de distribution (Lyon et Grenoble), appelé Hyway

et coordonné par le pôle de compétitivité rhônalpin

Tenerrdis, est en cours.

Dans un autre registre, un groupe international du

secteur de la logistique a équipé sa plate-forme de

Neuville-aux-Bois, près d’Orléans, d’une dizaine de

chariots de manutention à hydrogène et d’une station

de recharge. Si l’expérience est concluante, le groupe

pourrait convertir l’ensemble de la flotte du site,

fonctionnant actuellement sur batteries, pour gagner

en productivité (autonomie accrue et temps d’arrêt pour

recharge réduits) et en sécurité élimination des risques

liés à la manutention des accumulateurs.

UNE MONTÉE EN PUISSANCE AU NIVEAU NATIONAL

Suite à la remise d’un rapport parlementaire de l’OPECST

en décembre 2013, sur l’hydrogène comme vecteur de la

transition énergétique, déplorant le retard, évalué à dix ans,

pris par la France par rapport à d’autres pays plus avancés

comme l’Allemagne, le Japon et la Corée, une feuille de route

sur l’hydrogène intégrée au plan industriel autonomie et

puissance des batteries a été adoptée en mars 2014. Le

propos est de structurer une filière susceptible de générer

10 000 emplois sous 15 ans. Les préconisations portent

sur une coordination nationale incluant les représentants

des territoires impliqués, l’encouragement aux partenariats

public-privé et la promotion et le soutien aux initiatives

locales tournées vers la création de filières hydrogène dans

les territoires présentant un potentiel, notamment lorsque

l’hydrogène est utilisé à des fins de stockage de l’électricité

renouvelable.

La France compte de grands acteurs et des start-up

innovantes (notamment sur le segment du stockage

d’hydrogène solide dans des galettes de magnésium) sur

l’ensemble de la chaîne de l’hydrogène. Avec le concours du

Programme d’Investissements d’Avenir, une co-entreprise

a été par exemple créée pour industrialiser la fabrication

d’électrolyseurs pour la production d’hydrogène.

Autre illustration, des démonstrateurs de systèmes associant

un électrolyseur et une pile à combustible, permettant

le stockage de l’électricité sous forme d’oxygène et

d’hydrogène puis sa restitution par leur recombinaison,

sont en opération sur la Croix-Valmer et en Corse. La

métropole Aix-Marseille Provence n’est pas en reste : un

groupe de secours à hydrogène a été installé pour sécuriser

l’alimentation électrique d’un data center à Aix-en-Provence.

L’approche à court terme privilégiée au plan national repose

sur la création de clusters constitués de flottes captives des

collectivités, de l’État ou des entreprises, afin de sécuriser

l’exploitation des stations ; la diffusion vers des aires

géographiques plus larges pourra ensuite s’opérer grâce aux

corridors reliant ces sites.

Groupe de secours à pile à combustible sur Aix-en-Provence d'Areva

Station-service hydrogène d’Air Liquide à Düsseldorf

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 39

Page 42: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

L’aire métropolitaine d’Aix-Marseille-Provence dispose de réels atouts pour miser sur la filière hydrogène :• un potentiel attesté de production d’électricité d’origine renouvelable. Se pose néanmoins, du fait du caractère intermittent et aléatoire d’une grande partie des sources mobilisables, le problème du stockage et de la restitution de l’énergie en fonction de la situation du réseau ;• une production importante de dioxyde de carbone autour de l’étang de Berre (dans la perspective de la méthanation), ainsi que d’hydrogène fatal sous-produit de process industriel (24 tonnes par jour sur la zone de Fos-sur-Mer, quantité équivalant à une dizaine de milliers de pleins de réservoir de prolongateur d’autonomie) ;• une forte consommation énergétique dans les trois principaux secteurs (industrie, logement, transport), comportant des usages propices à l’émergence de clients précurseurs (engins de manutention sur les sites logistiques, véhicules de livraison de proximité des marchandises, flottes d’entreprises) ;• la présence d’acteurs historiques maîtrisant des maillons clés de la chaîne de production et d’utilisation de l’hydrogène, jusque lors en tant que réactif chimique, au travers des implantations industrielles dans le raffinage et pétrochimie ;• la localisation du pôle de compétitivité Cap Énergies et du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (Cadarache) ;• l’accueil d’un hydrogénoduc de 42 km et, exclusivité nationale, d’une unité de conditionnement à 700 bars dans le secteur de Fos-sur-Mer (pour l’approvisionnement des postes de remplissage des réservoirs), autour desquels pourrait se structurer

un réseau d’acheminement des zones de production jusqu’aux sites de distribution ou de consommation ;• la volonté du GPMM de diversifier ses activités en consacrant une parcelle à l’accueil d’industries et de démonstrateurs en lien avec l’hydrogène et la méthanation, et d’installations industrielles pilotes power to gas.

Le gestionnaire du réseau de transport de gaz a annoncé la création d’un démonstrateur power to gas sur la ZIP de Fos-sur-Mer, constitué d’une unité de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, couplée à un système de méthanation. Opérationnelle vers 2018, l’installation injecterait le méthane de synthèse directement dans le réseau gazier.

En conséquence, grâce à la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, la métropole est fondée à se porter candidate pour l’implantation de nouveaux sites d’ingénierie et de production liés à l’hydrogène, en démarchant de manière active les leaders nationaux du secteur. Elle disposerait alors d’un embryon industriel autour duquel il pourrait être envisagé de développer une filière spécialisée.

Dans le domaine de la mobilité décarbonée - qui pourrait représenter jusqu’à la moitié des débouchés de la production d’hydrogène d’ici 2020- un programme similaire au projet Hyway évoqué plus haut, pourrait tout à fait prendre place sur la ZIP, aux dires de plusieurs acteurs majeurs de la filière implantés localement. Cela nécessiterait néanmoins une mobilisation adéquate des pouvoirs publics (participation au financement des infrastructures et équipements, acquisition de véhicules dotés de prolongateurs d’autonomie à pile à combustible, facilitation administrative…).

Enfin, la métropole pourrait se doter d’un Institut pour la transition énergétique (ITE), c’est-à-dire une plate-forme de collaboration et de co-investissement public-privé en faveur de la formation, la recherche, l’expérimentation et la pré-industrialisation dans le domaine des énergies décarbonées, labellisée par le pôle de compétitivité Cap’Énergies.

Électrolysealcaline 0,5 MW

ÉlectrolysePEM 0,5 MW

Méthanation Injection dans leréseau de transport

Captage etstockage du CO2

Méthane ou mélange d’hydrogène

et de méthane

ÉLECTRICITÉ MÉTHANE

HYDROGÈNE

HYDROGÈNE

CO2

PROJET DÉMONSTRATEUR DE POWER TO GAS DE GRTGAZ

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Miser sur la gestion intelligente des systèmes énergétiques

Aix-Marseille-Provence peut anticiper les évolutions des usages induites par la transition énergétique, telles que le raccordement de sources de production décentralisées intermittentes, ou l’alimentation des bornes de recharge des véhicules électriques en nombre croissant. Ces évolutions appellent des adaptations des systèmes énergétiques, dont le coût ne pourra être maîtrisé qu’à condition d’optimiser et sécuriser davantage leur fonctionnement. C’est précisément la vocation des réseaux dits intelligents. Par le recours simultané aux technologies numériques et électrotechniques, ils sont en mesure de procurer à la collectivité des solutions innovantes : des services avancés de livraison et d’évacuation d’énergie, mais aussi d’interaction en temps réel grâce à l’association de compteurs d’électricité et de gaz communicants.

Le déploiement des réseaux intelligents représente, sur le plan national, une opportunité de développement économique chiffrée à plusieurs dizaines de milliers d’emplois. La région PACA dispose, au travers de ses métropoles ouest et est, d’un socle scientifique, technologique et industriel robuste, et accueille plusieurs démonstrateurs, dont Premio à Lambesc et Nice Grid. Cet écosystème dynamique est aujourd’hui mis en avant dans la candidature régionale à l’appel à candidature lancé par le gouvernement pour faire émerger des projets de territoire contribuant au déploiement à grande échelle de solutions technologiques smart grids.

PREMIO : PRODUCTION RÉPARTIE, ÉNERGIES RENOUVELABLES ET MAÎTRISE DE LA DEMANDE D’ÉNERGIE,

INTÉGRÉES ET OPTIMISÉES : UNE PLATE-FORME PILOTE DANS L’AGGLOPOLE À LAMBESC

Le programme a consisté en la réalisation à Lambesc d’une

plate-forme laboratoire pour expérimenter une architecture

énergétique innovante et réplicable permettant de

• piloter l’offre et la demande locale en électricité,

• optimiser l’intégration de la production locale et du

stockage réparti,

• promouvoir les énergies renouvelables et la performance

énergétique,

• et se préparer à de nouveaux modèles d’activités.

D’un coût de 4,30 M€, il s’est déroulé de 2007 à 2012.

Un prototype smart-grid a été déployé, ainsi qu’une

batterie d’expérimentations à caractère de recherche et

développement.

Biomasse

Géothermie Solaire thermique

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RÉSEAUX DE CHALEUR

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GazéificationÉolien Pile à combustible

MéthanisationHydrolien Turbine à combustion

Nucléaire

Thermique à flamme Cogénération

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Biogaz Chau�erie

SCHÉMA « VERS UNE SYNERGIE ENTRE RÉSEAUX D’ÉNERGIE »

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L’interconnexion et le pilotage conjugué des réseaux d’électricité, de gaz, de chaleur et de froid, et la gestion active croisée des équipements qui leur sont raccordés, constituent également un champ à investir pour garantir l’équilibre offre/demande, par l’entremise de technologies émergentes telles que les solutions « power to gas » (susceptibles d’apporter, à terme, une réponse à la problématique du stockage de l’électricité excédentaire).

En complément du déploiement anticipé à plus large échelle d’un cœur technique réunissant les technologies et fonctionnalités considérées comme les plus matures parmi celles mises en œuvre au travers des expérimentations menées en France prévu sur la Plaine du Var, le programme, conçu sous l’égide du pôle de compétitivité Cap Énergies, suggère la mise en place d’un dispositif dédié à l’autoconsommation et l’autoproduction sur le territoire métropolitain.

Par l’importance des milieux urbains et périurbains qu’elle regroupe, la métropole Aix-Marseille-Provence gagnerait en effet à s’investir dans un modèle couplant autoconsommation électrique et sobriété énergétique au niveau de bâtiments ou d’îlots urbains, idéalement localisés à proximité de nœuds d’engorgement du réseau de distribution.

Les opérations pilotes, projetées sur des îlots existants ou en construction, avec ou sans mixité d’usages, porteraient à la fois sur les aspects techniques, juridiques, financiers et comportementaux. L’objectif serait d’aboutir à 20 à 30 % d’électricité produite sur place, de sorte à stabiliser, au regard de la hausse des tarifs attendue, la facture supportée par les résidents (l’écart entre le tarif réglementé et le prix de rachat de l’électricité serait compensé jusqu’à l’atteinte de la parité réseau).

L’installation de compteurs communicants Linky permettrait de piloter les appareils électriques, connaître et analyser au fil de l’eau les consommations et de les comparer à celles des clients de référence. Des incitations comportementales destinées à favoriser le changement des habitudes seraient également possibles.

Les technologies de modélisation et simulation numériques, en offrant des courbes de charge et de production prédictives, seraient en l’occurrence tout à fait indiquées afin d’évaluer le potentiel et de favoriser l’équilibrage production/consommation.

En outre, la situation d’Aix-Marseille-Provence héritée d’une urbanisation diffuse et étalée appelle à pleinement utiliser ce mode de valorisation économique de l’électricité produite dans les zones tertiaires, logistiques et commerciales.

En effet, les besoins de foncier économique particulièrement élevés sur le territoire en regard de la rareté de l’offre (besoin estimé par la Mission interministérielle à près de 1 500 ha pour les seules activités productives sur le moyen terme : étude CMN partners) incitent à lancer un vaste programme de reconquête des zones d’activités économiques existantes. Ce dessein représenterait une opportunité unique d’y développer des réseaux énergétiques intelligents.

Le programme régional de promotion des parcs d’activités durables piloté par l’Agence régionale pour l’environnement (ARPE) est d’ailleurs mobilisable sans attendre. Il permet aux acteurs métropolitains de s’associer à un ou plusieurs opérateurs énergétiques pour mener des actions partenariales au sein de zones d’activité couvrant les thématiques photovoltaïque, biogaz, éco-mobilité et modèles d’autoproduction (« smart zone d’activité économique », sur le modèle de l’initiative toulousaine).

DÉMONSTRATEUR SMART ZAE DE COFELY INEO EN BANLIEUE TOULOUSAINE

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Le Grenelle de l’environnement en 2007, la Conférence environnementale en 2012 et le plan d’investissement pour le logement de 2013, ont tous porté la rénovation énergétique des bâtiments au rang de priorité. Concrétisation, le plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) a été adopté fin 2014. Les objectifs nationaux sont là : rénover 500 000 logements par an à l’horizon 2017, dont 120 000 logements sociaux et 50 000 logements privés habités par des personnes en situation précaire ; diminuer de 38 % les consommations d’énergie et de 50 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux immeubles d’habitation individuels et collectifs, à l’horizon 2020. La métropole doit s’inscrire dans cette dynamique en permettant la massification de la rénovation énergétique sur le territoire, la construction d’habitats durables, une rénovation urbaine bien pensée, mais aussi en promouvant des changements comportementaux à l’échelle individuelle.

LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉ-TIQUE : TRAITER LES PASSOIRES THERMIQUES ET L’HABITAT DÉGRADÉ 02Les logements dégradés sont un point noir de la métropole Aix-Marseille-Provence avec pour conséquence des pertes énergétiques et de qualité de vie considérables pour les habitants. Le phénomène de précarité énergétique tend à s’accroître sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie.

La rénovation énergétique, champ d’intervention majeur pour la métropole

Les secteurs résidentiel et tertiaire représentent cumulés 24 % de la consommation finale d’énergie primaire de la métropole Aix-Marseille-Provence, contre 44 % à l’échelle nationale, en raison du poids très élevé de l’industrie dans les dépenses énergétiques du territoire. Toutefois, de fortes disparités existent entre les communes. En outre, le parc de logements de la métropole se caractérise par son faible renouvellement, les constructions ne représentant chaque année que 1 % du parc existant. Conséquence, une certaine vétusté : on y compte des dizaines de milliers de logements dégradés, qui sont souvent autant de « passoires thermiques ».

S’attaquer à la rénovation énergétique des bâtiments présente dès lors un triple intérêt :• écologique, avec une utilisation plus économe des ressources et une diminution des émissions de CO2, en accord avec les engagements internationaux et européens ;• économique, l’incidence sur l’emploi de la dynamisation de la filière rénovation en France étant estimée à 75 000 postes, non délocalisables,

à préserver ou créer, tandis que la réduction de la facture énergétique contribuera au rééquilibrage de la balance commerciale ;• enfin, sur le plan social, grâce à la résorption de la précarité énergétique, qui touche environ trois millions de foyers français et 10 % des bucco-rhodaniens, dans un contexte de tendance à la hausse du coût de l’énergie. Le montant moyen du poste énergie logement pour les ménages était de 1 230 € par an en 2010. Les chantiers de réhabilitation peuvent en outre se prêter à la mise en œuvre de politiques d’insertion par la formation et l’emploi.

Le schéma régional climat air énergie SRCAE PACA prévoit des objectifs ambitieux pour la métropole :• 18 000 à 19 000 logements à rénover par an, soit 2,4 % du parc de résidences principales.• 700 000 à 740 000 m2 de surfaces du tertiaire à réhabiliter annuellement.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 43

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La rénovation énergétique des bâtiments est encadrée par le plan de rénovation énergétique de l’habitat et balisé par les dispositifs nationaux d’accompagnement (PRIS + plates-formes locales) et de financement (CITE, PTZ, aides ANAH). Les mesures prises s’inscrivent dans trois directions : susciter l’enclenchement de la décision de rénovation énergétique par les propriétaires bailleurs ou occupants, faciliter le financement des travaux, et structurer et développer la filière professionnelle.

Des obstacles à lever

Malgré les dispositifs locaux et nationaux visant à inciter les propriétaires de bâtis à usage d’habitation ou tertiaire à lancer des chantiers de rénovation énergétique, des obstacles d’ordre technique et financier doivent être surmontés :• l’ancienneté des bâtiments et des façades ne permettant pas une isolation par l’extérieur notamment lorsqu’il s’agit de monuments historiques comme c’est souvent le cas pour les édifices publics ;• l’occupation des logements, obligeant les bailleurs sociaux à programmer et organiser les travaux en fonction ;

- le temps de retour sur investissement important, et ce d’autant que les conditions climatiques de la zone géographique sont favorables, pouvant freiner les velléités de travaux ou l’octroi de prêts par les banques. À titre illustratif, l’isolation des combles d’une maison de 80 m2 et l’installation d’une pompe à chaleur reviennent à 18 000 €, pour une économie annuelle sur la facture d’énergie de 1 223 € (source : ADEME) ;

DISPOSITIF NATIONAL D’ACCOMPAGNEMENT DE LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DES LOGEMENTS

Plusieurs facteurs tendent aussi à rebuter et amener à surseoir à leur projet les propriétaires, qu’ils désirent opter pour une prise en charge autonome de la maîtrise d’ouvrage voire de la maîtrise d’œuvre du chantier ou bien pour une formule plus clé en main pouvant aller jusqu’à la délégation à un tiers de la conduite et même du financement du projet :• complexité des parcours,• dispersion et parfois la surabondance de l’information,• atomisation du marché, que les pouvoirs publics s’emploient à résoudre en s’appliquant à faire émerger des offres globales et coordonnées.

Cette situation n’est pas non plus propice à une appréhension globale de la problématique énergétique et au lancement d’actions de rénovation combinées portant à la fois sur l’isolation et les équipements de chauffage, alors que des performances techniques de l’enveloppe dépendent le dimensionnement de la puissance thermique ou frigorifique nécessaire.

Le retour d’expérience montre toutefois que les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique des logements ne produisent pleinement leurs effets que s’ils sont accompagnés par des actions de sensibilisation aux gestes éco-responsables suscitant une évolution concomitante des comportements des usagers.

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PROPRIÉTAIRES

OCCUPANTS ANAH

RÉSEAU ANAH

(collectivités délégataires, ADIL,

DDT (M),...) : coordination par le

préfet de département

RÉSEAU ADEME

Espaces info énergie (eie)

Point d’accueil et d’information

de collectivités répondant

au cahier des charges « réseau

de proximité »

Plateformes locales

d’accompagnement portées

par des collectivités

OPÉRATEUR ANAH

RÉSEAU DE PROXIMITÉPOINTS D’ACCUEIL ET D’INFORMATION

ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ

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La métropole doit prendre en compte les spécificités méditerranéennes, révélées par le projet européen Marie.

TYPOLOGIE D’IMMEUBLES COLLECTIFS DU PROTOCOLE 1-2-3 RÉNO EN RÉGIONS MÉDITERRANÉENNES ET ALPINES

EXEMPLE D’INITIATIVE TERRITORIALE

D’ACCOMPAGNEMENT DE LA RÉNOVATION

ÉNERGÉTIQUE DONT GAGNERAIT GRANDEMENT

À S’INSPIRER LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-

PROVENCE : LA SOCIÉTÉ D’ÉCONOMIE MIXTE ÉNERGIES

POSIT’IF EN ÎLE DE FRANCE

Cet opérateur, créé par le Conseil Régional Île de France

en 2013, vise à accroître le volume de rénovations

énergétiques dans l’habitat collectif francilien et à susciter

des projets plus ambitieux (référentiel BBC Effinergie

Rénovation), de manière à atteindre les objectifs fixés

dans le SRCAE adopté en 2011. Énergies POSIT’IF soutient

aussi le développement des énergies renouvelables en

souscrivant au capital de sociétés porteuses de projets.

L’offre de services intégrés embrasse l’ingénierie technique,

financière et assurantielle, et couvre l’ensemble des phases :

audit initial, conception et montage du projet, coordination

des intervenants, évaluation et suivi des performances.

Après une première phase d’études destinée à définir le

programme de travaux, estimer le coût du chantier, évaluer

les économies potentielles, et bâtir le plan de financement,

la copropriété bénéficie de l’appui d’une mission de maîtrise

d’œuvre. Elle a aussi la possibilité d’opter pour un contrat

de garantie de résultat énergétique.

La SEM prévoit de proposer, à compter de 2016, une

prestation de tiers financement : tout ou partie du coût de

l’opération est avancé, le remboursement s’effectuant grâce

aux aides publiques et à des versements du bénéficiaire,

échelonnés dans le temps et adossés aux économies sur sa

facture d’énergie.. La Banque Européenne d’Investissement,

au travers de l’enveloppe de 400 M€ accordée à la France

pour financer l’amélioration de l’efficacité énergétique des

logements privés, a octroyé à la SEM Énergies POSIT’IF un

prêt de 100 M€ sur 22 ans, l’équivalent environ du coût de

la rénovation énergétique de 8 000 logements.

Le capital de la SEM, d’un peu plus de 5 M€, se partage

entre la Région Île de France (57 %), la Caisse des Dépôts

et Consignations et la Caisse d’Épargne Île de France

(15 %), la Ville de Paris (9 %), le Département du Val de

Marne (8 %) et, pour le solde, diverses collectivités et

syndicats d’énergie. Labellisée plate-forme de la rénovation

énergétique, et lauréate d’appels à projets européens et

nationaux, la structure mobilise aussi le mécanisme des

certificats d’économie d’énergie au titre de la participation

de collectivités territoriales à son capital.

Depuis sa création, Énergies POSIT’IF a conclu 22 contrats

avec des copropriétés franciliennes, représentant 3 300

logements à rénover. Elle se fixe, sous réserve du prêt BEI,

comme objectif de soutenir chaque année la rénovation

énergétique de 15 à 18 copropriétés, soit 1 500 à 2 000

logements. Elle projette en parallèle de réaliser 3 à 4 prises

de participation d’un montant total de 1 à 2 millions d’euros

dans le secteur des énergies renouvelables sur une période

de deux ans.

Immeuble de ville,

de villageavant 1 850

Petit collectif moderne1945-1975

Immeuble Haussmanien

et assimilé 1850-1914

Grand collectif (tours, barres)

1945-2000

Immeuble entre deux

guerres1915-1939

Petit collectif contemporain

1975-2000

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Quelle ambition métropolitaine ? D’abord, enclencher la massification de la rénovation énergétique

Au rythme actuel, il faudra 60 ans pour traiter les seuls logements les plus dégradés… Il s’agit donc de stimuler toute la chaîne de transformation des bâtiments et d’optimiser, rationaliser et étendre l’offre de prestations de sensibilisation, d’information, de conseil et d’accompagnement à la rénovation énergétique. La métropole offre déjà :• des structures expérimentées et performantes : CPIE Pays d’Aix, Qualiconditionnalité, ALEC MPM, Écopolénergie Gardanne, GERES Pays d’Aubagne pour ce qui est des EIE, l’opérateur régional auprès des collectivités AREA qui propose en outre du tiers investissement, la Cité des Énergies et l’IUSTI (AMU) sur le plan scientifique, Envirobat Bâtiments Durables Méditerranéens au plan de l’accompagnement en ingénierie et de l’évaluation. Il existe toutefois des zones non couvertes du point de vue de l’accompagnement de la rénovation énergétique à l’ouest du territoire.• deux plates-formes de la rénovation énergétique en projet, sur les aires de Marseille (portée par l’ALEC Métropole Marseillaise) et d’Aix-en-Provence (portée par la Communauté d’agglomération du Pays d’Aix), suite à un appel à manifestation d’intérêt conjoint de l’ADEME et du Conseil Régional. Elles doivent proposer une offre complète de services aux propriétaires privés de logement individuel ou collectif, fédérant les intervenants du diagnostic, de la conception, de la maîtrise d’œuvre, de la réalisation, du suivi des performances, du financement et de l’assurance. Elles participent aussi de l’objectif de montée en qualification et de rapprochement des professionnels, et d’organisation d’une offre adaptée au marché de la rénovation couvrant tous les segments de clientèle.

Le changement d’échelle permet de faire jouer les mutualisations et complémentarités, offrant une plus grande efficience et égalité de traitement sur l’ensemble du territoire. Tous les champs sont à couvrir : accompagnement des propriétaires (en développant une offre de services particularisée par public entre logements individuels et collectifs, privés et sociaux, à usage tertiaire…), mise en relation avec les professionnels, structuration d’offres locales de travaux performantes et compétitives, aide à la recherche de financements, appui à l’appropriation des innovations et des technologies numériques, fonction d’observatoire territorial et d’appui aux échelons infra-métropolitains…

Une connaissance plus fine des caractéristiques urbanistiques, architecturales et énergétiques du bâti métropolitain permettrait d’identifier les zones d’action prioritaires, évaluer le coût des rénovations et estimer les économies potentielles, dans le prolongement du travail réalisé par l’ALEC MPM sur la base du protocole 1-2-3-Reno (projet Marie). Des thermographies infrarouges pourraient renforcer ce travail de traitements statistiques et d’investigations terrain.

La démarche doit nécessairement être couplée au traitement du bâti dégradé et des situations de précarité sociale.

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Économie d’énergie potentielle (kWhep/an)

Contribution aux objectifs du PCET (%)

ÉNERGIE ÉCONOMISABLE SUR LES LOGEMENTS ÉNERGIVORES ET CONTRIBUTION AUX OBJECTIFS DU PCET MPM

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L’exercice doit aboutir à un équilibre cohérent entre centralisation et proximité, mutualisation et subsidiarité, cohérence d’ensemble et spécialisation par public, afin de définir pour chaque mission le degré d’intégration pertinent.

En première approche, une répartition entre échelon métropolitain et proximité pourrait être la suivante :• l’expertise et l’ingénierie dédiées, l’animation et le partage d’expérience, la création de supports et outils, le rapprochement entre acteurs de secteurs d’activité complémentaires, et la conception d’actions à portée globale, exercées au niveau métropolitain ou régional (cas d’un opérateur régional auquel l’institution métropolitaine pourrait participer).• l’accueil physique et l’accompagnement individualisé des propriétaires, la coordination locale des professionnels et l’appui à l’émergence d’offres groupées de proximité, mis en œuvre au niveau des points rénovation informations services, moyennant l’animation et le soutien du réseau à l’échelle de la métropole.

Le dispositif -forme métropolitain pourrait enfin conclure des partenariats avec les différents acteurs concernés afin d’impliquer et mobiliser le plus grand nombre d’entreprises, d’artisans, et d’organismes compétents.

Agir contre la précarité énergétique

Amélioration de la performance énergétique des bâtiments et lutte contre la précarité énergétique vont souvent de pair.

La vulnérabilité énergétique liée aux déplacements ou au chauffage du logement affecterait 12 % des ménages de la région (INSEE, 2015). Si cette proportion se réduit en s’éloignant des espaces montagneux en raison des moindres besoins de chauffage, les départements littoraux, du fait de leur forte concentration de population, accueillent toutefois les deux tiers des ménages vulnérables. Les Bouches-du-Rhône abritent le tiers de la population régionale concernée :• La vulnérabilité liée aux carburants constitue la première forme de fragilité, et touche plus particulièrement les actifs habitant dans les communes situées en périphérie des pôles d’Aix et de Marseille (la facture de carburant est problématique pour un ménage sur cinq en couronne urbaine).• La vulnérabilité liée au logement, malgré le climat favorable et le mode d’habitat plus urbanisé, touche 13 600 ménages dans la seule ville de Marseille. Il convient pour autant de souligner qu’en milieu urbain, c’est avant tout la faiblesse des ressources qui est la cause de cette précarité, plus que le montant de la facture énergétique ; à titre d’illustration, un tiers des ménages concernés sur Marseille vit dans un logement énergivore. La réduction des consommations demeure néanmoins un levier puissant de résorption de la précarité énergétique et une entrée performance énergétique doit être inscrite dans toute opération de réhabilitation de copropriétés dégradées. Elle appelle des solutions relevant de la politique de la ville et de la cohésion sociale.

La lutte contre la vulnérabilité énergétique recoupe les compétences de l’ensemble des niveaux de collectivités, de manière transverse par rapport à leur organisation en délégations et en services ; son succès passe par la volonté de travailler selon des logiques partenariales. La métropole peut dans ce cadre jouer un rôle moteur de plusieurs manières.

Par exemple, les plates-formes de la rénovation énergétique pourraient à terme inclure des prestations spécifiques en direction des ménages les plus vulnérables :• le repérage des populations prioritaires pâtissant à la fois de faibles revenus et de mauvaises performances énergétiques de leur habitat• la promotion de bonnes pratiques en matière de sobriété énergétique et la prévention des solutions de fortune préjudiciables à la santé• l’information sur les investissements de rénovation énergétique et le renforcement de l’accompagnement sur mesure• le tiers financement avec des offres intégrées combinant montage financier et accompagnement technique et opérationnel, incluant éventuellement une composante garantie pour faciliter le recours au secteur bancaire ou tiers investissement (de type bail à réhabilitation tel que proposé par le PACT 13)• le développement de solutions économiques (auto-réhabilitation, commandes groupées auprès de réseaux très locaux d’artisans, coaching par des professionnels du secteur associatif type compagnons bâtisseurs)• le monitoring des consommations pour mesurer l’impact effectif des interventions (sur la qualité de logement, le reste à vivre…).

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 47

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La métropole pourrait aussi s’appuyer sur le réseau régional énergie et précarité animé par l’Écopolénergie, qui intervient en matière d’éco-diagnostic et de formation. Il constitue des groupes de travail de résidents de l’habitat privé et social et met à disposition des espaces pédagogiques en relation avec les bailleurs sociaux et les comités d’intérêt de quartier. Une réflexion est engagée pour apprécier l’opportunité d’un protocole destiné aux ménages modestes au sein des plates-formes de la rénovation énergétique (alerte par les travailleurs sociaux, diagnostic technique et financier par une cellule dédiée, appréciation de la capacité à supporter le reste à charge…).

DraguignanAix-en-Provence

Marseille

Toulon

AptManosque

Digne-les-Bains

Briançon

Gap

Barcelonnette

Avignon

Arles

Fréjus

CannesAntibes

Nice

HAUTES-ALPES

ALPES-MARITIMESALPES-DE-HAUTE-PROVENCEVAUCLUSE

BOUCHES-DU-RHÔNE

VARDraguignanAix-en-Provence

Marseille

Toulon

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Digne-les-Bains

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Barcelonnette

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HAUTES-ALPES

ALPES-MARITIMESALPES-DE-HAUTE-PROVENCEVAUCLUSE

BOUCHES-DU-RHÔNE

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Intensité de vulnérabilité énergétique++++++-Autoroutes et nationales

Intensité de vulnérabilité énergétique++++++-

Surreprésentation des ménages vulnérables pour les dépenses de chauffagepar rapport à la moyenne régionale en 2008

source : Insee 2015

Surreprésentation des ménages vulnérables pour les dépenses de carburantpar rapport à la moyenne régionale en 2008

0

5

10

15

20

CU Marseille Provence Métropole

SAN Ouest Provence

CA Salon Étangde Berre Durance

CA du Pays d’Aubagne et de l’Étoile

CA du Pays d’Aix-en-Prov.

CA du Pays de Martigues

RÉPARTITION DES MÉNAGES ÉNERGÉTIQUEMENT VULNÉRABLES EN RÉGION PACA

TAUX DE LOGEMENTS INDIGNES EN 2011 SUR LA MÉTROPOLE

TAUX DE PAUVRETÉ DANS LE PARC PRIVÉ SUR LA MÉTROPOLE

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SOURCE : COPROPRIÉTÉS FRAGILES À MARSEILLE, ANAH

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s48

Page 51: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

Autre possibilité, la métropole pourrait se doter d’un service local pour la maîtrise de l’énergie (SLIME), par exemple dans le cadre du programme coordonné par le réseau CLER (association de protection de l’environnement Réseau pour la Transition Énergétique) et destiné à accompagner les dispositifs locaux de lutte contre la précarité énergétique, en se concentrant sur le repérage et le conseil personnalisé aux ménages modestes, via des visites à domicile.

Un SLIME métropolitain, dont le système d’information pourrait être mutualisé avec la plate-forme de la rénovation énergétique, permettrait de regrouper les signalements de ménages exposés à une vulnérabilité énergétique préoccupante, quelle que soit leur source (travailleurs sociaux, fournisseurs d’électricité ou de gaz, personnels de santé, gardien d’immeuble, voisinage, livreurs…), dans le but de déclencher une visite sociotechnique pour caractériser la problématique et orienter vers les structures à même d’apporter des éléments de réponse adaptés.

Réduire les consommations à l’échelle d’îlots grâce à l’aménagement urbain

Les territoires urbains et péri-urbains sont porteurs de fortes potentialités d’efficacité énergétique. La métropole Aix-Marseille-Provence, constituée de territoires aux profils variés, a naturellement vocation à se poser en laboratoire de la transformation urbaine durable.

La transition énergétique sur l’espace métropolitain passe, dans une large mesure, par la limitation de l’étalement urbain et l’accroissement de la densité, l’amélioration de l’accessibilité du système urbain et de ses connexions, et le renforcement de la mixité des fonctions urbaines. Une planification énergétique métropolitaine intégrée doit en outre articuler les instruments portant à la fois sur :• la structure spatiale et urbaine ;• la performance du bâti et des transports ;• l’optimisation des systèmes énergétiques, s’agissant de la demande ;• et le développement des énergies renouvelables locales, s’agissant de la production.

Les villes consomment 80 % de l’énergie

dans le monde : elles constituent la forme

d’organisation offrant le meilleur niveau

de productivité énergétique, tout en

recelant des marges de progrès encore

très élevées. Les experts du Global Energy

Assessment classent, par ordre d’efficience,

les mesures susceptibles d’être mises

en œuvre : l’aménagement spatial et les

formes urbaines devancent ainsi la qualité

thermique des bâtiments, les modes de

transport et enfin les modes de production

de chaleur et de froid domestiques.

Selon leurs calculs (cf. graphique), la

rationalisation de l’aménagement du

territoire serait à même d’induire une

économie de 50 % sur la demande

énergétique finale.

0

20

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Transport energy Building energy Upsteam energy conversion (losses)

BAISSE DES CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE POUR TROIS STRATÉGIES DIFFÉRENTES : OPTIMISATION DE L’OFFRE ÉNERGÉTIQUE, RÉNOVATION DU PARC IMMOBILIER OU MODÈLE DE VILLE PLUS COMPACTE

COEFFICIENT DE FORME (DÉPERDITION D’ÉNERGIE) : RAPPORT ENTRE LA SURFACE EN CONTACT AVEC L’EXTÉRIEUR ET LE VOLUME INTÉRIEUR

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

0,25

0,30

0,35

Coefficient de forme

3 fenêtresmarseillais

Tissu de centre ancien

Pavillonnaireisolé

Grand collectif«barre»

Grand collectif«tour»

Maison de ville

Pavillonnaire en bande

Collectifcontemporain

Petit collectifd’Après-guerre

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 49

Page 52: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

Mobiliser l’ensemble des outils de la planification au service de la transition énergétique :

Les collectivités territoriales sont compétentes en matière de politiques urbaines (urbanisme, transports, habitat, production et distribution d’énergie, etc.) et ont en charge notamment, l’élaboration des documents de planification (SCOT, PLU-I-, PLH et PDU). Si les liens entre les différentes démarches de planification urbaines et énergétiques restent encore faibles, le législateur a néanmoins prévu une articulation minimale entre ces démarches (cf. schéma de corrélation des documents d’urbanisme ci-contre). Alors que les PCET doivent être compatibles avec le SRCAE, les SCOT (ou PLU en l’absence de SCOT) doivent seulement prendre en compte les PCET. Il n’y a donc pas de lien direct entre les objectifs affichés dans le SRCAE et les documents d’urbanisme locaux. Toutefois, les PDU, compatibles avec les SCOT, doivent également être compatibles avec le SRCAE.

UNE BOÎTE À OUTILS COMPLEXE POUR MOBILISER LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION AU SERVICE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

SOU

RC

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M

Schéma régional de raccordement au réseau électrique des énergies renouvelablesÉlaboré pour atteindre les objectifs SRCAE PCET

Plan Climat Énergie Territorial

SRCAESchéma Régional du Climat,

de l’Air et de l’Énergie(volet annexé : schéma régional éolien)

PLUPlan local d’Urbanisme

SCoTSchéma

de Cohérence Territoriale

ZDEZones de développement éolien

PPAPlans de protection de l’atmosphère

PDUPlan de déplacements urbains

PLHProgramme local de l’habitat

Autres documents

Périmètres de développement prioritaires des réseaux de chaleur et de froid définis à l’intérieur de la zone de desserte du réseau classé

compatible avec…

(au sein des parties favorables du …)

prend en compte…

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s50

Page 53: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

LE FACTEUR 4, UNE CIBLE POUR L’ENSEMBLE DES

ACTIONS MÉTROPOLITAINES

Défini par l’objectif de diviser par 4 nos émissions de gaz

à effet de serre à l’horizon 2050 par rapport à 1990, le

Facteur 4 constitue le socle législatif national de base.

Intégré dès la loi POPE de 2005, il est réaffirmé dans la

loi relative à la transition énergétique pour la croissance

verte. Atteindre cet objectif nécessite des changements

dans les pratiques d’aménagement, notamment en

matière de transport et d’habitat, au-delà des actions

spécifiques telles que les bâtiments à énergie positive,

les mobilités douces ou les Écoquartiers. De multiples

leviers de maîtrise énergétique doivent être mobilisés,

et ce, à différentes échelles (cf. schéma des principaux

leviers d’actions).

SCHÉMA PRINCIPAUX LEVIERS D’ACTIONS DE LA PLANIFICATION URBAINE ET MÉTROPOLITAINE POUR ATTEINDRE LE FACTEUR 4 – AGAM, 2 015

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 51

Page 54: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

Au-delà des obligations instaurées par la loi Grenelle II de 2010 en matière d’intégration des enjeux relatifs à l’air, au climat et à l’énergie dans les documents d’urbanisme et projets de territoire, et des liens juridiques qu’elle établit entre les schémas et plans correspondants, la métropole disposera de multiples leviers pour optimiser, dans une démarche volontaire, l’organisation spatiale du territoire. Sans viser à l’exhaustivité, peuvent être mobilisés :• la densification des zones situées dans des pôles déjà urbanisés, correctement desservies par les transports en commun et bien pourvues en aménagements favorisant la mobilité active ;• la mixité urbaine par le rapprochement des lieux d’habitat et de services du quotidien ;• la création de centralités autour des gares ferroviaires le long des axes de transport ;• la limitation du recours à la climatisation électrique grâce à la végétalisation et la circulation de l’eau, l’agencement et la construction bioclimatiques (orientations des rues et bâtiments favorisant les ombrages et la ventilation naturelle, traitement des surfaces renforçant le réfléchissement du rayonnement solaire) ou le déploiement de réseaux de froid à bas bilan carbone ;• l’affectation de foncier à l’accueil de plates-formes, idéalement intermodales, dédiées à la logistique urbain et proche des zones de consommation ;• la mobilisation d’emprises pour créer des parkings relais, de covoiturage et d’auto-partage et des infrastructures publiques de recharge pour véhicule électrique ;• la régulation de la circulation et du stationnement des véhicules dans les zones polluées ;• l’incitation à la mise en place de réseaux de chaleur lors d’opérations d’aménagement, couplée à la construction d’unités de valorisation énergétique des déchets ;

• la définition d’objectifs de production d’énergie renouvelable à partir des potentiels ;• la formulation de règles d’implantation garantissant respect des équilibres écologiques et intégration paysagère ;• l’actualisation des plans de prévention et de gestion des risques dans l’optique de l’adaptation au changement climatique…

Créer des bâtiments durables méditerranéens

Il s’agit de développer des solutions technologiquement et économiquement adaptées à la généralisation de la rénovation énergétique et de la construction de bâtiments énergétiquement sobres, avec des systèmes de production électrique et thermique décentralisée, convenant aux caractéristiques climatiques méditerranéennes.

L’échelle de la métropole permet de concevoir et d’initier des opérations d’envergure et de haute qualité, créant de l’activité pour le secteur du bâtiment fragilisé.

Vers un urbanisme et une architecture méditerranéenne

La métropole Aix-Marseille-Provence a la capacité de se positionner en fer de lance et en vitrine internationale de « l’éco-cité » dans sa déclinaison méditerranéenne (label décerné au projet Euroméditerranée 2).

Ainsi, l’éco-quartier Smartseille, sur l’îlot Allar, prendra la forme d’un ensemble de 2,7 hectares sur Euromed à Marseille accueillant à la fois des logements, des bureaux, des services et commerces et des équipements urbains tels qu’une crèche, une maison de retraite ou des administrations, au terme de la réhabilitation d’un ancien site industriel.

Cette opération exemplaire combine dans une même ambition : approche systémique des déterminants du bien vivre, logique de reconquête urbaine par la rénovation, recherche de densité entrecoupée d’espaces verts, solutions collectives de transport intégrées et d’auto-partage de véhicules électriques, mixité fonctionnelle, mutualisation de places de stationnement, conception bio-climatique des bâtiments et de leur disposition, évolutivité des appartements, création d’une boucle à eau de mer et de boucles de transfert énergétique entre immeubles de bureau et logements, accompagnement des résidents à la sobriété énergétique adossée à une offre élargie de services numériques connectés…

D’autres opérations remarquables, encore trop peu nombreuses, peuvent être mises en avant dans la métropole, à l’image de la ZAC de la Constance et son pôle numérique à Aix-en-Provence. Ce projet urbain économe en occupation foncière, s’attache à répondre à la demande de logements et à offrir de l’emploi de proximité par l’extension vers l’ouest de la ville, en veillant à la performance énergétique

MAISON TEST MEDI TERRA À LA CITÉ DES ÉNERGIES (CEA)

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s52

Page 55: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

du complexe (réseau de chaleur sur chaufferie bois, bâtiments éco-construits à haute efficacité thermique…).

Promouvoir les approches favorisant l’inflexion des comportements vers une plus grande sobriété énergétique

L’implication des résidents, par des dynamiques « bottom-up », est la clé pour améliorer la portée des actions de sensibilisation à la sobriété énergétique et amplifier le rythme des rénovations énergétiques des logements. C’est la condition pour que les gains escomptés sur la facture d’énergie soient bien au rendez-vous.

Sur ce constat, des approches innovantes, faisant appel aux sciences humaines et comportementales, sont aujourd’hui au stade de l’expérimentation dans de nombreuses villes, notamment anglo-saxonnes. L’objectif est de jouer sur plusieurs leviers comportementaux, comme le poids de la comparaison à autrui ou l’inertie au changement, pour favoriser l’adoption de gestes plus respectueux de l’environnement, sans avoir pour autant recours à des méthodes dirigistes ou intrusives. Il peut s’agir par exemple de factures comparant la consommation énergétique à celle d’un foyer similaire ou encore de dispositifs combinant les smart technologies à des stratégies comportementales.

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 53

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CONTAINER HABITAT PÉDAGOGIQUE ITINÉRANT, PARTENARIAT ENTRE LA VARAPPE, EDF ET L’AR HLM PACA&CORSE

Ces approches demeurent encore confidentielles sur le territoire métropolitain d’Aix-Marseille-Provence : peuvent être cités l’Habitat itinérant pédagogique et le programme d’Habitat Marseille Provence qui testent des incitations comportementales nommées « nudges ».

La métropole pourrait gagner à multiplier les expérimentations de ce type, en lien avec les laboratoires de l’université Aix-Marseille spécialisés en sciences comportementales, et à les déployer à large échelle une fois leur pleine efficacité avérée.

LA GROTTE ROLLAND (MARSEILLE 8e) PAR HABITAT

MARSEILLE PROVENCE : RÉHABILITATION DE LOGEMENT

SOCIAL ET INCITATION À LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE

Le parc est composé de 7 bâtiments construits en 1984,

et comprend 45 logements. Le budget de l’opération est

de 1,40 M€, soit environ 30 k€/logement, pour l’isolation

thermique des façades, la régulation du chauffage, le

remplacement des fenêtres et vitrages, et le réaménagement

de communs.

En outre, dans le cadre du projet européen Encerticus

qui évalue l’impact des incitations comportementales sur

l’efficacité énergétique, un dispositif a été installé afin de

suivre par télé les relevés de consommations d’électricité, de

gaz et d’eau, d’enregistrer les mouvements dans les pièces de

vie, et de mesurer la température et l’hygrométrie intérieures

et extérieures. Grâce à une interface multimédia placée au

cœur des logements, les foyers bénéficient d’un retour en

temps réel sur leur consommation énergétique et sont incités

à la diminuer en prenant conscience des enjeux et des coûts.

L’interface propose également des applications ludiques

pour se fixer des objectifs de consommation. Ce type

d’incitatifs est appelé « nudge », comme un coup de pouce

pour adopter un comportement vertueux.

Le gain attendu est une réduction de la consommation

énergétique, qui passerait de 136 kWh/m²/an à 97 kWh/m²/

an grâce aux travaux, voire à 90 kWh/m²/an en y ajoutant

les stratégies d’incitation douce.

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s54

Page 57: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

ÉVOLUTION DES FLUX DE VOITURES ET DE CAMIONS SUR LES PRINCIPAUX AXES ROUTIERS

ÉVALUATION DE L’ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS DE CO

2 DES TRANSPORTS COLLECTIFS

ÉVALUATION DE L’ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS DE CO

2 DES TRANSPORTS INDIVIDUELS

Réduire de 25 % les émissions de CO2 des transports, tout en doublant la fréquentation des transports collectifs

La place de la voiture parmi les moyens de transport utilisés au quotidien dans la métropole est considérée comme trop importante : tout report vers d’autres modes de déplacement contribuera à réduire les impacts de la mobilité sur la qualité de l’air, et à participer à la moindre consommation énergétique. En effet, l’amélioration technique des véhicules permettant une réduction des nuisances n’a pas compensé la forte hausse de la mobilité.

Dès lors, la question de la mobilité et de la logistique doit être abordée de manière très transverse :• dans la considération des solutions potentielles (mobilité électrique mais aussi motorisation gaz naturel, infrastructures mais aussi services, réponses au niveau individuel mais aussi collectif ) ;• dans les démarches de planification et d’opérations d’aménagement poursuivant d’autres visées, mais croisant la question des déplacements (zones d’activité par exemple).

ÉCOMOBILITÉ ET REPORT MODAL, DES FACTEURS DE QUALITÉ DE VIE… ET DE MOINDRE CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE 03L’agglomération Aix-Marseille figure régulièrement en très mauvaise place dans les palmarès internationaux des villes dont l’air est le plus irrespirable. L’origine des polluants est multiple, l’industrie et le chauffage pesant par exemple significativement dans les émissions de particules fines. La part de rejets de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques imputable au secteur des transports, de voyageurs comme de marchandises, est cependant notable, et une action vigoureuse sur la mobilité se justifie donc non seulement pour soulager les bouchons routiers mais aussi pour la transition énergétique.

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Projection Livre Blanc

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Situation 2012

Situation 2012 Projection Ring

Projection RingSans électrification

Projection Inter-pôlesSans GNV

Projection Inter-pôles

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Routier Ferroviaire

0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600

Projection Livre Blanc

Projection fil de l’eau

Situation 2012

Situation 2012 Projection Ring

Projection RingSans électrification

Projection Inter-pôlesSans GNV

Projection Inter-pôles

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13,2

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8,4

Routier Ferroviaire

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 55

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Le livre blanc sur la mobilité voyageurs a abouti à proposer deux scénarios multimodaux caractérisés respectivement par un recours marqué aux transports ferroviaires et par un développement important des transports en communs routiers.

Une évaluation a permis d’apprécier l’impact environnemental des deux options. Grâce à la diminution de la part des modes de déplacements motorisés individuels induite, mais aussi à l’amélioration de la performance des véhicules à moteur à combustion du fait des progrès réalisés par les constructeurs, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites :• d’un quart en ce qui concerne les transports collectifs, malgré le doublement de la fréquentation des transports collectifs inter-urbains,• et d’un tiers pour ce qui est des transports individuels.

Cette amélioration du bilan environnemental (et mécaniquement sanitaire) des déplacements voyageurs ne serait toutefois obtenue qu’à condition de procéder à l’électrification de la ligne de chemin de fer Aix-Marseille pour le premier scénario, et de recourir à des cars roulant au gaz naturel pour le second.

Vers la création d’une cellule métropolitaine d’ingénierie ?

La valeur ajoutée de la métropole pourrait d’abord résider dans une prise en compte accentuée des enjeux écologiques, en adoptant un principe d’évaluation systématique des incidences énergétiques, environnementales et sanitaires de

BRANCHEMENT ÉLECTRIQUE DES NAVIRES À QUAI :

TROIS POSTES CRÉÉS DANS LE BASSIN D’ARENC PAR

LE GPMM POUR LE RACCORDEMENT DE LA FLOTTE DE

LA MÉRIDIONALE (GROUPE STEF)

Depuis début 2015, les ferries de la Méridionale qui assurent

la liaison avec la Corse ne brûlent plus de gasoil pour

pourvoir à leurs besoins en électricité lors de leurs escales

à Marseille, grâce à la fourniture de courant électrique

haute tension à quai. Il s’agit d’une première en France.

La diminution de la pollution atmosphérique attendue est

estimée à l’équivalent des trajets quotidiens de 6 000

véhicules entre Aix et Marseille. Une réduction du bruit

est également escomptée, tout comme des économies sur

l’achat de carburant désulfuré. Des aménagements ont dû

être réalisés à bord des bateaux ainsi que sur les quais ; leur

coût, en partie subventionné par l’Europe et l’État, est de

respectivement 3 M€ et 1,70 M€.

À terme, l’évolution du cadre normatif imposera l’extension

de cette initiative, aujourd’hui entreprise en dehors de

toute obligation réglementaire, à l’ensemble des navires.

tout schéma ou projet dans le domaine de la mobilité. La métropole pourrait s’astreindre à estimer les évolutions des consommations énergétiques, des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre résultant des stratégies qu’elle met en balance, et à rendre publiques ces données afin de nourrir le débat collectif et d’opérer ses choix en toute transparence.

Pour ce faire, il s’agirait de consolider à l’échelle de la métropole les données disponibles quant aux consommations énergétiques et aux émissions afférentes aux différents modes et motivations de déplacement afin de quantifier les bénéfices pouvant être escomptés par rapport au tendanciel, de définir des cibles prioritaires et de concevoir des scénarios d’évolution. Le ratio coût/bénéfice de l’électrification de la ligne ferroviaire Aix-Marseille serait, à titre d’illustration, pleinement analysé, pour une prise de décision en connaissance de cause.

0Millions de grammes

100 200 300 400 500 600 700 800

Interne agglomération grenobloise

Interne agglomération grenobloise hors Grenoble

Interne agglomération grenobloise hors Grenoble

Échanges agglomération grenobloise

Échanges agglomération grenobloise hors Grenoble / hors agglomération

Hors agglomération grenobloise

Interne Grenoble

Échanges Grenoble / reste agglomération

29%

2%

11%

16%

38%

13%

25%

33%

EXEMPLE D’APPLICATION DE MEED SUR L’AIRE GRENOBLOISE

SOURCE : AGENCE D’URBANISME DE GRENOBLE

i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s56

Page 59: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

DÉPLACEMENTS, ET ÉMISSIONS ASSOCIÉES DE GES, INDUITS PAR LES ZONES COMMERCIALES DE LA MÉTROPOLE

SOURCE : AGENCES D’URBANISME DE L’AGGLOMÉRATION MARSEILLAISE ET DU PAYS D’AIX

Dans cette optique, pourrait être envisagée la constitution d’une cellule métropolitaine partenariale d’ingénierie, apte également à accompagner les prescripteurs et maîtres d’ouvrage dans une telle évaluation. La cellule devrait disposer d’outils numériques conçus dans un souci d’interopérabilité et de disponibilité des données. La méthodologie standardisée de diagnostic énergie émissions des mobilités (DEEM), co-développée par le Cerema et l’ADEME, est un exemple particulièrement représentatif d’instrument à même de faciliter le repérage des déterminants les plus décisifs ; trois agglomérations pilotes ont déjà exploité avec profit la démarche à l’occasion de leurs analyses de mobilité et diagnostics de plan de déplacement urbain.

La métropole pourrait aussi défendre l’introduction d’un critère d’éco-conditionnalité dans les conditions de soutien financier des différents partenaires aux opérations en matière d’infrastructures, d’équipements ou de services, sous le prisme du recours aux « meilleures techniques disponibles dans des conditions économiquement et techniquement viables », et interroger son lien ou son intégration à une ingénierie transversale.

L’achat est le premier motif de déplacement à l’échelle métropolitaine avec 22 % des flux, et le deuxième en termes d’émissions de gaz à effet de serre après le travail (source : enquête ménages déplacement de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise). Les pôles commerciaux situés en centre-ville engendrent des consommations énergétiques deux fois moindres que les zones commerciales métropolitaines.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 57

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Indice de précarité

184-580

580-953

953-1361

1361-1800

1800-3383

Consommation énergétique pour les déplacements en véhiculesindividuels par habitant (GEP/hab/an)

Source : Agam

10 km

CONSOMMATIONS ÉNERGÉTIQUES PAR HABITANT POUR LES DÉPLACEMENTS EN VÉHICULE INDIVIDUEL

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Préparer la métropole à la mobilité propre

La conversion de la mobilité et de la logistique routière motorisées à des solutions de propulsion propres est de nature à constituer un terrain d’action pour la future métropole.

Elle pourrait suivre un principe d’examen systématique des options écologiques (électricité et gaz naturel pour véhicules notamment) à l’occasion de l’agrandissement ou du renouvellement des flottes de véhicules des administrations ou de délégataires de services publics (transport de voyageurs, ramassage des ordures…), comme c’est le cas à la RTM avec l’acquisition de bus électriques ou hybrides.

La FNTV 13 (fédération nationale des transports de

voyageurs des Bouches-du-Rhône) a décidé de procéder

à l’évaluation de l’opportunité et de la faisabilité d’une

conversion progressive au gaz naturel pour véhicule des

flottes d’autocars de ses adhérents, en commençant par les

trois corridors métropolitains (Marseille vers Aix, Aubagne

et l’Étang de Berre), puis en poursuivant par les lignes de

rabattement.

Les avantages mis en avant sont un moindre niveau

d’émission de polluants et de nuisances sonores et

olfactives par rapport aux véhicules diesel, mais aussi les

économies à la clé sur le poste carburant. L’organisation

professionnelle a ainsi estimé qu’un car propulsé au gaz

naturel liquéfié revenait 33 % moins cher du point de vue

de sa consommation que son homologue à motorisation

diesel. Pour une distance parcourue par an de 80 000 km,

l’avantage financier serait de près de 7 000 € après

déduction du surcoût occasionné par la solution technique.

La stratégie de déploiement des infrastructures

d’approvisionnement envisagée consisterait à équiper en

premier lieu les têtes de ligne des trois grands axes prévus

pour la phase de démarrage au moyen d’installations

mutualisées (y compris éventuellement avec des

opérateurs de transport de voyageurs intra-urbains ou de

marchandises), puis d’étendre le réseau au plus près des

centres d’exploitation.

Les investissements nécessaires, qu’il s’agisse de la

conversion ou du remplacement des autocars (150 pour

la première étape) ou de la mise en place des stations de

recharge, sont en cours de chiffrage. La FNTV met d’ores et

déjà en avant la nécessité d’un accompagnement financier

de la puissance publique compte tenu de l’ampleur des coûts.

L’adéquation au contexte métropolitain (topographie, congestion du trafic…) des deux roues électriques et l’opportunité de soutenir leur adoption sont à souligner.

La métropole pourrait en outre préparer la montée en puissance des infrastructures publiques de recharge pour véhicules électriques en répondant à la question de leur alimentation

par le réseau ou par production décentralisée. Afin de concilier cohérence métropolitaine et prise en compte des particularités infra-métropolitaines, elle pourrait, à brève échéance, préfigurer un schéma dimensionnant les besoins en bornes sur l’ensemble du territoire, et proposant des scénarios budgétés de déploiement/alimentation de manière plus affinée sur les aires à enjeu. La métropole pourrait aussi recenser les réalisations et projets en cours, d’initiative publique ou privée. À noter, un dispositif national d’aide au déploiement d’infrastructures publiques de recharge électrique, dans le cadre du programme « véhicules du futur », courant jusqu’à fin 2015, accompagne les initiatives des collectivités.

Par ailleurs, au croisement avec les principes de l’économie circulaire, le recensement des sources potentielles de production et des possibilités d’injection dans le réseau et/ou utilisation comme carburant routier de biogaz (étude en cours Région-GrDF) est à considérer.

La cellule métropolitaine évoquée précédemment aurait qualité à apporter son appui, sur le plan de l’ingénierie technique et juridique, de la cohérence avec les dynamiques urbaines, du financement… Elle pourrait d’ailleurs être chargée de l’élaboration du schéma IRVE, et de l’assistance aux gestionnaires de flottes, porteurs de projet de bornes de recharge électrique ou de stations gaz, pour encourager les opérations et garantir leur qualité.  

Indice de précarité

184-580

580-953

953-1361

1361-1800

1800-3383

Consommation énergétique pour les déplacements en véhiculesindividuels par habitant (GEP/hab/an)

Source : Agam

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VÉLOS À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE POUR LES TOURNÉES EN CENTRE-VILLE DEPUIS LE FUTUR ESPACE LOGISTIQUE URBAIN D’AIX-EN-PROVENCE

Agir sur les comportements et les pratiques en soutenant les alternatives au véhicule individuel

Il est essentiel de faire évoluer le rapport à la mobilité et les usages, en encourageant par exemple la transition entre possession et fonctionnalité. Dans cette optique, il s’agit de distinguer les segments de population selon leur profil (sociologique, localisation résidentielle et professionnelle…), et de combiner offres de services (co-voiturage, auto et vélo-partage, espaces de visio-conférence), incitations (aides financières, facilités de stationnement pour les véhicules sobres) et pénalités (tarification des stationnements intégrant le coût réel de l’automobile en milieu urbain).

En ce qui concerne la logistique urbaine, la métropole pourrait aussi adopter des mesures visant à limiter le trafic des véhicules polluants (et dans le même temps bruyants) : restrictions d’accès en centre-ville, création en entrée de ville de centres dédiés aux livraisons, l’approvisionnement des points de vente étant alors opéré par tournées au moyen d’une flotte mutualisée de camions performants…

Elle devra en outre décliner sur son territoire le futur schéma régional pour un système logistique durable, prévu pour 2016.

Enfin, en dressant le panorama des services à la mobilité de type covoiturage, auto-partage, vélo-partage (dont vélos à assistance électrique) et en assurant leur promotion, la métropole pourrait utilement promouvoir l’éco-mobilité. Susciter et soutenir les initiatives pouvant agir comme précurseurs d’une diffusion généralisée ou comme incarnations de l’ambition partagée (exemple de l’alimentation électrique des navires à quai) présente aussi un intérêt marqué.

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SCHÉMA D’UN RÉSEAU DE CHALEUR Utiliser la mer : développer et rendre vertueux les réseaux de chaleur ou de froid et la thalassothermie

La moitié de l’énergie finale consommée chaque année sur la métropole Aix-Marseille-Provence, l’est sous forme de chaleur, le principal poste consommateur étant le secteur du bâtiment. Cette chaleur est essentiellement produite à partir de combustibles fossiles, engendrant près des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre attribuées au territoire.

La part de la chaleur renouvelable distribuée par réseau de chaleur dans l’accroissement attendu de la production d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 a été estimée à un huitième lors du débat national sur la transition énergétique qui s’est tenu en 2013.

EAU, MER, VENT, SOLEIL : LA NATURE GÉNÉREUSE D’AIX-MARSEILLE-PROVENCE PEUT DEVENIR SA SOURCE D’ÉNERGIE04Trop souvent, les projets de développement des énergies renouvelables sont perçus à tort comme futuristes ou hors de portée. Au contraire, il apparaît que la métropole pourrait utilement appuyer certains programmes très prometteurs. Préserver les ressources naturelles, tout en capitalisant dessus : tel pourrait être le mot d’ordre de la politique métropolitaine en matière de transition énergétique. Il s’agit pour elle de structurer l’action des acteurs et de soutenir les initiatives à fort effet d’entraînement. Sont ici présentés la thalassothermie, l’éolien flottant et le photovoltaïque, trois sources énergétiques qui mettent à profit la richesse de l’environnement de la métropole.

UNITÉ DE PRODUCTIONDE CHALEUR

LOGEMENTS COLLECTIFS

IMMEUBLE DE BUREAUX

LOGEMENTS INDIVIDUELS

BÂTIMENTS PUBLICS

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La modernisation des réseaux de chaleur et de froid recouvre l’intégration de technologies de régulation comparable à celles employées dans les smart grids électriques, et ouvre de ce fait un champ d’innovation industrielle manifeste.

Le territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence comptabilise actuellement six réseaux de chaleur urbains, alimentés principalement en cogénération gaz. Ils émettent tous plus de 150 g/kWh de CO2, ce qui les classe dans la tranche comprenant les bouquets les plus carbonés.

Les sources de production de chaleur décarbonée sont

multiples : bois, biomasse agricole, méthanisation de déchets,

récupération de chaleur fatale (d’origine industrielle,

comme à Dunkerque, où 60 % de la chaleur fournie aux

clients incluant 6 000 logements est apportée par le site

d’Arcelor Mittal, ou domestique au travers des réseaux

d’assainissement, de l’incinération de déchets), géothermie,

aérothermie, thalassothermie, solaire thermique…

Lorsque le générateur de chaleur est éloigné des utilisateurs,

des réseaux sont nécessaires afin d’acheminer l’énergie

thermique jusqu’au point de consommation. Des réseaux

peuvent également être déployés pour distribuer du froid

issu de moyens de production centralisés. L’intérêt de

ces réseaux, qui entraînent en contrepartie des pertes

en ligne, est de rendre possible la mobilisation de sources

d’énergies qu’il serait inenvisageable, techniquement et/

ou économiquement, d’exploiter à plus petite échelle sans le

recours à ce vecteur.

En outre, les installations décentralisées sont souvent

fortement consommatrices de surfaces et de ce fait plus

adaptées aux zones pavillonnaires, tandis que les solutions

mutualisées telles que le chauffage et la climatisation urbains

conviennent mieux à l’habitat collectif et au tertiaire dense.

Les économies d’échelle et le recours à des sources

d’énergie à coût marginal faible ou nul induisent également,

lorsque les circonstances s’y prêtent et moyennant les

aides publiques mobilisables, une diminution de la facture

énergétique pour les usagers.

La thalassothermie consiste à mettre à profit la forte inertie

thermique des grandes masses d’eau, typiquement, dans le

cas de la Méditerranée, la moindre amplitude, par rapport à

l’air ambiant, de variation de température de l’eau de mer, et

la capacité calorifique supérieure de l’eau, pour y puiser ou

au contraire y restituer des calories, afin de réchauffer des

bâtiments en hiver ou les rafraîchir en été.

Le procédé repose alors sur la mise en place d’une boucle

primaire d’eau pompée et rejetée en mer traversant un

ensemble d’échangeurs thermiques qu’un réseau caloporteur

d’eau industrielle de distribution ou bien directement de

chaud et de froid, relie aux circuits d’eau individuels des

équipements (selon le cas pompes à chaleur, diffuseurs ou

installations de rafraîchissement).

Par rapport aux solutions conventionnelles fonctionnant avec

l’air (aérothermie), le rendement est considéré comme 30 %

supérieur. Les économies d’énergie potentielles pour le client

final sont estimées dans une fourchette de 40 % à 60 %.

La thalassothermie met indéniablement en jeu un potentiel

d’énergie renouvelable considérable le long du littoral. Se

pose cependant la question du portage et du financement

des projets, dont le budget, pour un déploiement à une

échelle commerciale, se chiffre a minima en dizaine de

millions d’euros. Ils nécessitent le recours à une ingénierie

de montage nécessairement complexe au vu du nombre de

parties prenantes (opérateurs énergétiques, promoteurs,

propriétaires, consommateurs, État et collectivités,

partenaires financiers…) adossée à un modèle économique

restant à affiner.

L’enjeu, pour la diffusion de cette solution énergétique,

réside tout autant dans l’optimisation des performances et

du coût des installations que dans l’innovation juridico-

administrative et financière requise pour le passage

de démonstrateurs de taille modeste à des réalisations

d’envergure.

Plusieurs projets d’extension et de création de réseaux sont recensés, et l’installation de chaufferies bois, visant à abaisser les émissions de CO2 et réduire le prix pour les abonnés, est prévue sur certains réseaux.

Le trait côtier métropolitain d’Aix-Marseille-Provence permet d’imaginer un important essor de la thalassothermie si on cherchait à étendre sur les 200 km de littoral les projets démonstrateurs en cours tels que les deux suivants :• GDF Suez a procédé au lancement officiel de la construction d’un système de géothermie marine sur Euroméditerranée 1. La centrale de thalassothermie, Thassalia, sera basée sur le môle d’Arenc du port de Marseille, et alimentera en chaud et en froid un réseau d’environ 3 km. À terme, ce sont 500 000 m2 de surfaces de logement, de bureaux et d’activités tertiaires qui devraient être raccordés à la boucle. Le site marseillais, qui devrait être inauguré début 2016, a vocation à devenir la vitrine du groupe en matière de géothermie marine vis-à-vis de ses prospects à l’international.

SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE THASSALIA

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1 Machines thermo-frigorifiques2 Machines frigorifiques 3 Chaudières gaz appoint/secours

Fonctionnement de la Centrale Géothermique

Distribution de l’énergie frigorifique via le réseauet les postes de livraison

Abaissement de la température de l’eau

Pompage des frigories dans la mer(source renouvelable)

12

3

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 61

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• d’autres projets sont à l’étude, sur Euroméditer-ranée 2, d’ailleurs mentionnés dans la candidature au label Écocité, sans que les options techniques et modes de portage ne soient encore totalement arrêtés. EDF a pris l’initiative de lancer son propre projet, en visant à terme la fourniture en eau tempérée de 2 000 000 m2 de surface de bâtiments sur 169 ha dans le vallon sud des Aygalades, en commençant par l’îlot démonstrateur Allar.

L’opportunité d’exploiter la ressource thalassothermique pour le rafraîchissement des bureaux, tout comme la nécessité de travaux de voirie pour raccorder les bâtiments utilisateurs, incitent à coupler la mise en œuvre des systèmes boucle d’eau de mer avec des opérations d’aménagement et de réhabilitation de quartiers (mixité fonctionnelle habitat/bureaux) et présentant une certaine ampleur (pour que la demande justifie l’investissement initial), donc de dimension métropolitaine.

La métropole Aix-Marseille-Provence sera de plein droit autorité organisatrice de la création et de l’exploitation des réseaux de chaleur et de froid, en tant que service public industriel et commercial. Ce changement d‘échelle donnera accès à une vision élargie des opportunités d’investissement, de leur spatialisation et des besoins financiers, à une mutualisation de moyens humains pour gagner en compétence, en expérience et en pouvoir de négociation, et enfin à une capacité accrue à conduire des expérimentations destinées à optimiser le système.

Il sera incontournable de recourir à des montages complexes pour le portage, le financement et le partage du risque, aux

stades des études préalables, des demandes d’autorisation, de la conception, de la réalisation, de la commercialisation, de l’exploitation et de l’entretien. Se posent des interrogations relatives à la faculté pour la puissance publique d’imposer une obligation de raccordement des nouvelles installations au réseau pour assurer une demande suffisante. De même, la recherche d’un modèle économique soutenable par toutes les parties est un enjeu sensible. Ces indéterminations sont susceptibles d’entraver la progression de la desserte.

La sensibilisation et l’information des élus, des opérateurs énergétiques et des promoteurs sont considérées comme constituant un levier de promotion de la technologie indispensable à son adoption à plus large échelle.

Pourrait être engagée rapidement l’élaboration d’une stratégie à l’échelle métropolitaine dans la logique du schéma directeur prévu par la loi de programmation de la transition énergétique, nourri par le recensement des sources d’énergie renouvelables, des opportunités d’interconnexion

POTENTIEL DE RÉCUPÉRATION DE CHALEUR FATALE DE SÉCHOIRS ET CHAUDIÈRES

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ZONE PROPICE À L’ACCUEIL DE FERMES PILOTES D’ÉOLIENNES FLOTTANTES OFFSHORES DE FARAMON D

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et des zones de desserte prioritaires (densité d’habitat ou de bureaux, projets se prêtant au déploiement des infrastructures et au raccordement des utilisateurs…).

La métropole pourrait aussi initier ou soutenir des formations sur la solution (sa technologie, son utilisation adéquate, sa mise en œuvre et ses pré-requis) vers différents publics (professionnels de l’aménagement, de la construction, des systèmes de chaud et de froid, maîtres d’ouvrage, associations de protection de l’environnement…).

Enfin, la création d’une capacité d’ingénierie et d’accompagnement centralisée au niveau de la métropole, ouvrant la voie à des approches originales à la confluence de plusieurs facettes de l’action publique (aménagement, urbanisme, habitat, économie, environnement, cohésion sociale) mérite d’être envisagée.

Ce service pourrait constituer l’une des prestations assurées par un opérateur public énergétique, qui serait également susceptible de s’impliquer financièrement (en fonds propres, prêt bonifié, garantie…) dans les opérations.

Le vent et la mer : éolien flottant offshore

Le potentiel régional d’accueil d’éoliennes en mer posées au sol apparaît comme étant quasi-inexistant compte tenu de la bathymétrie défavorable de son littoral. Au contraire, l’éolien flottant s’offre comme une alternative technique particulièrement adaptée aux caractéristiques locales, comme l’atteste le document de planification du développement de l’éolien en mer Méditerranée rendu public en mai 2015 par

les services de l’État. Le processus d’analyses et de consultations initié à la demande du gouvernement a en effet abouti à la sélection de trois zones jugées propices, au regard de différents critères reflétant la palette d’enjeux encadrant l’émergence de cette nouvelle activité en mer, à l’implantation de fermes pilotes pré-commerciales, dont l’une se situe au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône, à Faramon.

Le développement de l’éolien flottant a ainsi toute sa place dans la stratégie métropolitaine de contribution à la transition énergétique. Il pourrait en outre représenter des potentialités de création d’activités substantielles. Selon les estimations de France Energie Eolienne, chaque 1,4 MW de puissance installée générerait en moyenne un emploi direct. Les fermes éoliennes font travailler des entreprises locales pour leur construction puis leur fonctionnement sur des

compétences très diverses (ingénierie, génie civil, BTP, levage, transport, électricité, mécanique, fabrication de composants, maintenance industrielle, mais aussi du tertiaire comme la logistique, l’architecture et le design, l’écologie, la gestion de projet…). Au regard du potentiel de 3 GW considéré comme crédible par les industriels sur le littoral méditerranéen à l’horizon 2030, ce sont ainsi environ 2 000 emplois qui pourraient être créés dans le quart Sud-Est.

La métropole est tout à fait légitime à accueillir une partie des acteurs de cette future filière, du fait de son statut de territoire d’innovation et de l’existence de démonstrateurs et d’installations pilotes au large de ses côtes. C’est également une perspective d’exportation de matériel et de savoir-faire qui intéressera de nombreuses zones dans le monde… si Aix-Marseille-Provence se positionne dès l’amorce d’une telle filière.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 63

Page 66: MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET … · 2017. 10. 9. · investissement des champs de l’hydrogène énergie et des réseaux de chaleur et de froid) et à l’École des

Les technologies actuellement explorées se situent

encore à un stade de développement très limité

(prototypes et premiers pilotes), mais sont néanmoins

jugées, pour les plus avancées, prometteuses à l’horizon

2 020 (rapport de la mission d’étude sur les énergies

marines renouvelables du CGDD et du CGEIET de 2013).

De plus, le potentiel à l’export substantiel et l’absence de

retard technologique et industriel de la France ouvrent la

voie à la constitution d’une filière nationale performante

bénéficiant de solides opportunités commerciales.

Concernant la compétitivité-prix de l’électricité produite,

l’installation d’un mégawatt de puissance coûte, en l’état

actuel de la technologie, 1 M€ pour l’éolien terrestre, 2

à 3 M€ pour l’éolien offshore posé, et environ (selon les

projections des porteurs de projet de démonstrateurs et

pilotes) 4 M€ pour l’éolien flottant. Il s’agit de baisser les

coûts de l’investissement initial et de l’entretien tout en

améliorant la productivité des machines, afin que le prix

de l’électricité produite passe rapidement sous la barre

des 100 €/MWh.

Plusieurs consortiums d’industriels et d’organismes

de recherche, encouragés en ce sens par les autorités

européennes et nationales, ont initié, en dépit des

incertitudes persistantes sur la viabilité économique

de la technologie, des projets de développement et de

validation de démonstrateurs. Le gouvernement a choisi

d’appuyer ces initiatives par le lancement d’un appel

à manifestation d’intérêt portant sur la réalisation de

fermes pilotes pré-commerciales.

Il y a lieu de noter que le rapport du CGDD et du CGEIET

précité préconise une spécialisation des ports français, et

reconnaît au port de Marseille une légitimité à s’affirmer,

sur les plans industriel et logistique, dans l’éolien flottant.

AMP DANS UNE FILIÈRE « ÉOLIEN FLOTTANT »

DE PORTÉE GÉOGRAPHIQUE ÉLARGIE

Au-delà du périmètre de la métropole, les régions

Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et

Corse hébergeraient, d’après une étude menée par le pôle

mer PACA en association avec le pôle Cap Énergies, 58 %

des produits et services (64 % en incluant Rhône-Alpes)

recensés sur la chaîne de valeur de l’éolienne flottante,

des études et de l’ingénierie amont au démantèlement

en passant par la fabrication et l’assemblage, le

développement et l’intégration des fermes, l’installation

des machines, et l’exploitation et la maintenance des

parcs, avec 213 acteurs, du statut confirmé à potentiel,

présents sur ces trois régions cibles sur 344 au total.

L’ouest du territoire métropolitain est ainsi le siège de l’un des projets les plus aboutis sur le sol national, susceptible de déboucher sur la création d’une ferme pilote d’une dizaine de mâts au large du phare de Faramon. Sa construction pourrait employer jusqu’à 350 personnes, et son

exploitation et sa maintenance induiraient la création d’une vingtaine d’emplois pérennes. Ce projet, labellisé par les pôles de compétitivité Mer PACA et Cap Énergies, réunit de grands industriels du secteur de l’énergie ainsi qu’initialement une jeune start-up innovante à l’origine du design de l’éolienne à mât vertical qui avait été retenue, véritable rupture technologique conférant de multiples avantages (stabilité, capacité à capter le vent dans toutes les directions, facilité de maintenance…) au système. S’il a récemment pâti du retrait de deux partenaires, sa conduite jusqu’à bon terme ne serait toutefois pas remise en cause selon ses porteurs moyennant un changement probable de fournisseur.

La zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer jouit intrinsèquement de multiples éléments favorables : proximité de zones propices à l’éolien, point de départ privilégié pour la desserte du marché méditerranéen, infrastructures et services, proximité avec la ligne haute tension desservant Ponteau, disponibilité d’espace foncier (zone de 100 ha dédiée aux énergies nouvelles sur Port Saint-Louis du Rhône). La zone, engagée dans la nécessaire diversification de ses activités, pourrait ainsi abriter une base de construction d’éoliennes offshore flottantes, considérées comme particulièrement adaptées à la Méditerranée. Elle pourrait aussi accueillir une base de maintenance de la ferme provençale. Le Grand Port Maritime de Marseille serait alors en situation de devenir le principal port logistique d’éoliennes flottantes pour le marché méditerranéen.

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De plus, la sélection du projet local de ferme pilote sur le fonds européen NER 300 atteste de la crédibilité des choix technologiques sous-jacents et de la reconnaissance du sérieux du consortium. Le leadership technologique développé et le caractère tangible du déploiement du modèle, avec le concours résolu du grand port qui y trouve un double intérêt d’attraction d’activités économiques alternatives et de réduction de son déséquilibre énergétique (le déficit total de la zone de Fos-sur-Mer est estimé à 500 MW), procurent à la métropole un atout de poids.

Elle abrite en outre de grands industriels et des start-up, dans les secteurs de la construction métallique, des flotteurs et des travaux maritimes, ainsi qu’un large spectre de sous-traitants potentiels au regard notamment de la taille de la filière aéronautique. La métropole peut aussi compter avec la présence d’organismes de recherche et d’enseignement supérieur et technique possédant un savoir-faire dans l’industrialisation de nouvelles technologies, la réalisation d’essais et la formation dans les domaines de l’énergie et des activités en mer.

Le soutien de la métropole en tant qu’institution pourrait s’exercer à travers un organe stratégique et opérationnel relevant d’une logique de comité élargi de filière prolongeant l’instance de pilotage actuelle pour en faire un des grands projets structurants de l’économie productive métropolitaine. Ce serait un lieu de dialogue, de convergence, d’impulsion et de pilotage, entre politiques, administrations, et société civile.

Sept actions complémentaires, publiques ou privées, sont nécessaires pour réussir le développement de l’éolien offshore d’Aix-Marseille-Provence :

1. la promotion du savoir-faire, des projets et des réalisations ;2. le renforcement de la connaissance des contraintes à prendre en compte et des impacts des premières réalisations ;3. l’approfondissement du recensement des acteurs clés aptes à constituer l’armature de la filière ;4. l’incitation des futurs constructeurs et exploitants à s’impliquer dans la constitution d’un réseau de fournisseurs et sous-traitants dans un schéma de grappe d’entreprises ;5. la création d’un pôle d’innovation et de recherche pluridisciplinaire sur l’adaptation de l’offre de formation ;6. la recherche des financements publics et privés nécessaires ;7. la définition et la réalisation des aménagements opportuns sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer pour les activités de production, d’assemblage, de logistique et de maintenance (création d’un hub dédié à l’instar de Saint-Nazaire ?)…

Le soleil : emprises économiques et valorisation du gisement d’énergie photovoltaïqueLa relative rareté du foncier et le souci de prévention des conflits d’usage incitent à privilégier les sites déjà occupés pour l’implantation de moyens de production d’énergies renouvelables. La baisse probable du soutien financier public incitera certainement à préférer les installations d’une capacité suffisante pour abaisser les coûts de revient en deçà du seuil de rentabilité révisé (à titre d’illustration, le prix

de rachat de l’électricité photovoltaïque avoisine les 30 c€/kWh pour les toitures domestiques quand il est de l’ordre de 10 c€/kWh pour les grosses centrales au sol). Ainsi, la reconquête ambitieuse de vastes surfaces appartenant à des zones d’activité économiques, logistiques (dont port et aéroport) et commerciales est une solution à investir. C’est typiquement la voie empruntée sur la plate-forme Distriport de la ZIP de Fos-sur-Mer, avec le raccordement au réseau public, en 2010, d’une centrale photovoltaïque sur toiture d’une puissance de 1 MWc et dont la production annuelle est l’équivalent de la consommation électrique moyenne sur la même période d’environ 450 foyers.

Concomitamment, il s’agira d’explorer de nouveaux modèles économiques de portage, financement et valorisation de l’énergie produite, motivant directement leurs actuels occupants.

CARTE DE L’ENSOLEILLEMENT DU TERRITOIRE FRANÇAIS

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Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 65

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POTENTIEL DES INSTALLATIONS PHOTOVOLTAÏQUES SUR LA ZONE DE PLAN DE CAMPAGNE

Des initiatives ont déjà émergé sur la métropole pour valoriser certaines surfaces bâties à vocation logistique ou commerciale, à l’image de l’emprise portuaire.

La métropole peut agir pour inciter des opérateurs énergétiques à mener des actions partenariales sur les volets photovoltaïque et éco-mobilité en zones d’activité, éventuellement dans le cadre du projet européen Support and Training for an Excellent Energy Efficiency Performance (STEEEP) en liaison avec la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence. De telles initiatives sont à envisager dans une logique d’expérimentation de modèles d’auto-production à l’échelle d’une zone ou d’une portion de zone (communauté locale d’intérêt énergétique), incluant pilotage actif des consommations et stockage de la production excédentaire.

Elle gagnerait à se doter d’une cartographie du potentiel de production photovoltaïque dans les zones d’activité et friches, à l’instar de l’initiative

Photovoltaïque sur les bâtiments industriels et commerciaux

Bâtiments industriels Bâtiments commerciaux Parking

Type d’installationamorphe terrasse

Polycristallin incliné

amorphe terrasse

Polycristallin incliné

Polycristallin incliné

Nombre total de bâtiments (cible totale) 6 8 67 20

Nombre de m2 de toiture 58 321 10 064 177 982 12 772 84 770 TOTAL

Potentiel pour les installations photovoltaïques (nb de m2)

58 321 8 444 177 982 9 837 84 770 339 354

Potentiel en puissance installée (kWc) 2 333 676 7 119 787 8 477 19 392

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prise par la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur sur les Alpes-Maritimes.

Dans le prolongement de cette action, la métropole a qualité, au titre de sa responsabilité en matière d’aménagement durable du territoire, à mettre au point sur des zones pilotes une démarche de développement d’installations de production d’énergie renouvelable, avec une focalisation sur le photovoltaïque. Elle pourrait être couplée à des modèles de mise en commun et d’auto-consommation, dans les zones d’activité, notamment commerciales, s’adressant aux propriétaires, exploitants, gestionnaires de zones et collectivités.

Le développement du photovoltaïque pourrait être fortement encouragé par :• l’incorporation dans le schéma de développement de la zone d’un volet production d’énergies renouvelables (photovoltaïque mais aussi éventuellement géothermie, moyen éolien ou biogaz) ;• la formulation de principes et règles d’intégration paysagère et architecturale cohérentes avec la vocation de ces espaces ;• la concertation et le recueil de l’adhésion des propriétaires et exploitants ;• le choix des solutions techniques, modes de portage et de financement et modèles économiques (vente sur le réseau, auto-consommation de l’électricité produite) les plus adaptés ;

• la sélection et contractualisation avisée avec les partenaires ;• le suivi sur la durée.

Pourrait être préfiguré alors un système d’acteurs favorisant la rencontre entre investisseurs, opérateurs et détenteurs/gestionnaires de surfaces. Enfin, l’inflexion des investissements en faveur d’opérations présentant un coût au kilowatt crête installé raisonnable serait à même de convaincre les développeurs via les appels à projet.

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REPENSER LES MODÈLES DE PRODUCTION, D’ÉCHANGE ET DE CONSOM-MATION : ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE

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L’économie circulaire formule de multiples leviers concourant à réduire l’incidence des activités humaines sur l’environnement. L’objectif poursuivi est d’instaurer un système de production, d’échange et de consommation optimisant chaque étape du cycle de vie des produits, de manière à minimiser les prélèvements nets de ressources de la planète (énergies fossiles, matières premières, eau, surfaces foncières…) et à limiter les quantités et la nocivité des déchets, rejets et émissions, tout en assurant le bien-être de la population.

L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE : UNE CLÉ POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE 01La métropole d’Aix-Marseille-Provence n’échappe pas au double constat qui s’applique à toutes les grandes villes :• acuité des problématiques relatives à l’étalement urbain, aux impacts environnementaux de l’industrie, à la gestion des déchets, à l’utilisation de la ressource naturelle locale ou voisine ;• nécessaire intégration harmonieuse des différentes fonctions (nature protégée, habitat, industrie, commerce, artisanat, agriculture, tourisme…).L’économie circulaire offre une réponse pertinente à ces questions. La métropole a les moyens de se positionner dès à présent sur ce secteur en voie de structuration, devenant alors un des leaders nationaux en la matière.

LE PRINCIPE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Le modèle est classiquement opposé au schéma, avant

tout théorique, de l’économie dite linéaire résumé dans

le triptyque « produire, consommer, jeter ». Il s’agit en

réalité d’amplifier et de systématiser des tendances à

l’œuvre depuis plusieurs décennies (comme le recyclage

ou le recours à la location plutôt qu’à l’achat) voire

parfois de réactiver en les mettant au goût du jour des

pratiques quelque peu tombées en désuétude (comme les

mécanismes de consigne). Les motivations ne sont pas

uniquement d’ordre environnemental et sanitaire : la hausse

de la demande mondiale en matières premières (induite

par la conjugaison de la croissance démographique et de

l’élévation générale du niveau de vie) provoque des tensions

sur les cours appelant des réponses volontaristes pour

sécuriser les approvisionnements et réduire la dépendance

aux importations.

Les estimations des experts situent le gain de productivité

des ressources nécessaire d’ici le milieu du siècle pour

satisfaire les besoins futurs sans épuiser ni dérégler les

écosystèmes à un facteur compris entre 4 et 10. Cela

suppose une diminution drastique du ratio « ressources

consommées et impacts environnementaux occasionnés /

richesse produite ».

L’étendue et la diversité des thématiques entrant dans le

spectre de l’économie circulaire plaident pour un traitement

transverse et articulé des différentes composantes :

évolutions à la fois dans la nature et la structure de l’offre,

tous secteurs confondus, et dans les comportements des

consommateurs et usagers.

Du fait de la concentration d’occupation humaine et

d’activités économiques qu’elles abritent, les grandes

villes sont à l’origine d’une grande partie de la pression

exercée sur l’environnement, ce qui donne tout son intérêt à

l’économie circulaire : prélèvements de ressources primaires

dans le monde, émissions de polluants et de gaz à effets de

serre, production de déchets, artificialisation des sols…

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L’économie circulaire est classiquement déclinée en

plusieurs champs complémentaires et interdépendants :

- l’éco-conception : il s’agit de prendre en compte, dès la

conception du produit, des préoccupations de réduction des

ressources employées, d’innocuité pour l’environnement, de

longévité et de commodité de recyclage, dans une approche

appréhendant l’intégralité du cycle de vie ;

- l’économie de la fonctionnalité : l’idée directrice est

de passer progressivement d’une logique de possession

individuelle d’un bien à une logique d’usage partagé du bien.

Cette évolution met en jeu tout autant les producteurs, les

distributeurs que les consommateurs ;

- la série réduction/réemploi/réutilisation/recyclage :

le principe est d’œuvrer en faveur, par ordre de priorité

décroissante, à la prolongation de la durée d’utilisation

du produit par le consommateur initial, à sa remise dans le

circuit après réparation ou mise à niveau éventuelle, à sa

récupération totale ou partielle dans le cadre d’un usage

différent, et enfin à la valorisation de sa matière pour la

fabrication de nouveaux produits ;

- l’écologie industrielle et territoriale : le but est de

développer des synergies entre acteurs économiques,

associatifs, institutionnels ou simples particuliers, de

manière à ménager les écosystèmes mais aussi à autoriser

des perspectives auparavant inenvisageables pour des

questions d’insuffisance de moyens, d’effet de seuil ou de

barrière de coûts ;

- l’urbanisme durable : selon certains analystes, une

planification bien pensée de l’aménagement du territoire

s’accompagnerait d’un potentiel de réduction de moitié des

consommations d’énergie finale, tout particulièrement dans

les zones urbaines nécessitant une meilleure maîtrise du

phénomène d’étalement, d’une plus grande sobriété dans

l’utilisation des ressources, et d’une efficacité renforcée des

déplacements ;

- la logistique optimisée et les circuits courts : la finalité

réside dans la diminution des consommations énergétiques

et des nuisances (environnementales, sonores, congestion

du trafic) provoquées par l’acheminement des marchandises

du lieu de production au lieu de vente, en agissant sur la

distance à parcourir et sur les modalités de transport ;

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Le territoire métropolitain peut compter avec l’implantation d’organismes jouissant d’une notoriété européenne voire internationale en matière d’économie circulaire : l’Institut de l’économie circulaire (qui fédère les experts, organise le transfert de compétences et la sensibilisation du plus grand nombre, et s’emploie à faire évoluer le cadre normatif ), l’Institut Inspire (qui promeut le secteur), l’école de commerce et de management Kedge Business School (qui a lancé en avril 2013 une chaire « business as inusual »)…

L’aire métropolitaine a accueilli ou abrite plusieurs réalisations ou projets (études de recherche et faisabilité de synergies dont la création d’un réseau de vapeur mutualisé sur la ZIP de Fos-sur-Mer, démarche de valorisation des déchets et mutualisation des achats de l’agglomération d’Aubagne, projets à l’étude au sein du Comité de Bassin d’Emploi du Sud Lubéron, action de la CCIMP et l’UIC sur le pourtour de l’étang de Berre (« nouvelles coopérations industrielles et synergies »), recherches autour de la valorisation des résidus de bauxite de l’usine gardannaise d’alumine…).

Avec le soutien de l’État et du Grand Port Maritime de Marseille, l’École des Mines d’Alès conduit une étude prospective visant à développer des outils permettant de dresser un diagnostic intégré des flux de matière et d’énergie sur le territoire, d’évaluer les scénarios possibles de synergies, ainsi que d’analyser les jeux d’acteurs.

Ces travaux ont d’ores et déjà mis en exergue l’intérêt majeur réciproque de l’économie circulaire pour les territoires portuaires. Aix-Marseille-Provence dispose d’une longueur d’avance qui peut fructifier et étendre les premières expérimentations à l’ensemble du territoire métropolitain.

S’agissant de l’industrie, le poids de la métropole Aix-Marseille-Provence dans les consommations finales d’énergie et dans les émissions de gaz à effet de serre du secteur au plan régional est d’environ 95 %. Les grands sites polluants (au sens des 180 sites régionaux classés par l’autorité environnementale) sont à l’origine de 85 % des consommations énergétiques et de 90 % des émissions de gaz à effet de serre métropolitaines, la sidérurgie, le raffinage et la pétrochimie

représentant l’essentiel de ces usages.

C’est dire comme un nombre limité de grands établissements industriels concentre une part très largement majoritaire des enjeux individuels de réduction de la dépendance aux énergies carbonées. L’action publique locale a donc tout intérêt, au sein de la métropole, à investir le champ de l’écologie industrielle.

Il est souhaitable d’aller au-delà de la simple mise en conformité avec les obligations réglementaires et des effets du système communautaire d’échange de quotas d’émission de CO2 et du dispositif des certificats d’économies d’énergies. Agir à l’échelle d’un établissement ou d’un complexe productif permet d’obtenir des gains en termes de performance énergétique d’autant plus élevés qu’une démarche structurée exploitant l’intégralité des gisements d’économie est conduite. Les chambres consulaires et les agences locales de l’énergie et du climat comptent parmi les organismes les plus à même d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans le déclenchement puis la mise en œuvre et le suivi d’un tel processus.

LE TERRITOIRE AIX-MARSEILLE- PROVENCE, TERREAU FERTILE AUX SYNERGIES 02La métropole peut s’engager sereinement dans la voie de l’économie circulaire car elle compte sur son territoire des acteurs majeurs du secteur, aussi bien de la sphère de la recherche, institutionnelle ou industrielle.

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La mutualisation d’équipements est ainsi souvent synonyme d’économies d’échelles et de rendement global accru. Elle induit un raccourcissement de la durée de rentabilisation des investissements. Le foisonnement des consommations présente un effet généralement positif sur le dimensionnement, et donc le coût des équipements, et ce d’autant plus que le pic collectif de puissance appelée est faible en comparaison de la somme des pics individuels (d’où l’intérêt de regrouper des usages asynchrones et de travailler sur des zones d’occupation mixte).

L’échange de flux énergétiques entre utilisateurs de profils de besoin complémentaires est enfin un moyen efficace d’améliorer le bilan environnemental net du collectif mais aussi l’attractivité de la zone (économies sur les dépenses d’exploitation, moindre vulnérabilité face aux fluctuations des cours de l’énergie).

Les obstacles et les risques sont pour autant nombreux (augmentation de l’interdépendance des occupants du site et donc du risque de propagation de difficultés économiques, écart entre la durée d’amortissement des ouvrages et l’horizon de visibilité des entreprises dans un contexte de volatilité de plus en plus marqué, problématiques de partage des coûts et des responsabilités, coopération public-privé…). Les interactions ne surgissent pas spontanément malgré leur intérêt financier.

RP541

Caban Nord

Caban Sud

DARSE 2

DARSE 1

Terminal conteneurs

Terminal minéralier

ASCOMETAL

KEM ONE

EIFFEL

LYONDELL& BAYER

LCLL

EVERÉ

SOLAMAT MEREX

CAP VRACSLAFARGE

1 kmN

SUEZ ELECTRABEL

PROJET DE RÉSEAU DE VAPEUR PIICTO

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L’édifice métropolitain d’économie circulaire gagnera à reposer sur une étude de métabolisme, offrant l’occasion d’interroger les rapports de l’aire avec les territoires voisins dont elle est le plus dépendante pour ses approvisionnements, notamment en ce qui concerne l’eau et le bois. La relation avec ces espaces fournisseurs gagnera à être redéfinie selon une formule combinant solidarité écologique et prise en compte des besoins résiduels en ressources dites vierges (par opposition aux ressources secondaires issues de la réutilisation et du recyclage).

La conduite du changement dont est porteuse l’économie circulaire doit être envisagée sous toutes ses facettes et dans la pluralité de dimensions que requiert l’appréhension de la conception, de la mise en œuvre et du suivi de projets socialement et économiquement acceptables : management, marketing, juridique, technique, économique, financement…

L’action de la métropole peut aussi se concrétiser par l’étude, sur des opérations pilotes, des formes de coopération et instruments de mutualisation susceptibles de répondre aux besoins (type SCIC).

LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE- PROVENCE PEUT AMPLIFIER CETTE DYNAMIQUE MULTI-ACTEURS 03La métropole aura un rôle clé à jouer, en articulation avec la future stratégie régionale pour l’économie circulaire, par sa capacité à faire se rencontrer travaux académiques, implication des particuliers, intérêts des acteurs économiques, projets des aménageurs et promoteurs urbains et motivations du tissu associatif, et à susciter ou organiser des synergies de tous ordres.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 75

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La métropole gagnera à travailler à l’inscription des principes de l’écologie urbaine dans l’ensemble des politiques existantes. La performance énergétique et environnementale devra en outre faire pleinement partie des objectifs poursuivis au travers de la montée en puissance des « smart cities », les technologies de l’information et de la communication ayant un rôle clé à jouer dans l’amélioration de l’efficience de prestations existantes.

Prévenir l’étalement urbain excessif, les conflits d’usage de foncier qu’il occasionne et ses conséquences économiques, sociales et environnementales, relèvera de plein droit des compétences de l’institution métropolitaine. Les moyens dont elle disposera sont de plusieurs ordres : schémas de planification territoriale, documents d’urbanisme, sensibilisation des particuliers (via les agences immobilières et les banques par exemple, qui pourraient être incitées, dans leur calcul de la capacité du ménage à payer ses loyers ou à rembourser ses mensualités, à intégrer dans l’évaluation du reste à vivre les dépenses de déplacement en fonction de l’éloignement avec les destinations régulières et de l’offre de transports accessible), instruments financiers subordonnés à des critères d’éco-conditionnalité, appels à projets

VERS UNE INSTITUTION MÉTROPOLITAINE ELLE-MÊME EXEMPLAIRE04Promouvoir les grands principes, fixer des objectifs et soutenir des initiatives prometteuses ne suffira pas. La métropole se devra de s’appliquer tous les concepts clés de l’économie circulaire : dans un souci d’exemplarité, mais aussi car elle a tout à y gagner.

exemplaires, valorisation et mutualisation des bonnes pratiques…

Par le biais de ses achats, et ce, prochainement, de manière encore plus affirmée au vu des aménagements au code des marchés publics en cours de discussion au plan national, la métropole pourra également contribuer à l’appui à la croissance verte en :• sécurisant les investissements initiaux par un partage de la prise de risque au démarrage,• apportant les premières commandes essentielles à la démonstration de la fiabilité du produit et de la viabilité du modèle économique,• impulsant le mouvement des anciens vers les nouveaux modes, jusqu’à ce que les financements classiques prennent le relais.

Au travers de l’exercice de compétences telles que la gestion des déchets ou l’exploitation d’équipements (administratifs, éducatifs, sportifs, culturels, de restauration collective), l’institution aura la faculté de soutenir dans leur phase de déploiement les porteurs de projets d’économie circulaire, notamment de circuits courts. Il lui faudra pour cela dépasser les cloisonnements.

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Les données consolidées dans le cadre des études régionales sur les gisements d’efficacité énergétique et de réduction des incidences environnementales dans l’industrie et le commerce gagneraient à être prolongées par des états des lieux plus détaillés à l’échelle de la métropole. Sont attendues par exemple une meilleure connaissance du potentiel de chaleur récupérable dans l’industrie et des utilisateurs putatifs tels que les serres agricoles ou les réseaux urbains de chauffage, l’estimation et la caractérisation des déchets fermentescibles, des capacités d’injection du biogaz dans les réseaux

et des usages possibles dans les transports et la logistique…

La métropole pourrait aussi se doter d’une plate-forme numérique faisant office de bourse d’échanges et de monétarisation de flux (matière, énergie, compétences, affaires…). Gérée par un tiers de confiance, elle faciliterait la rencontre entre l’offre et la demande, en commençant par ses propres besoins, à l’instar de l’outil en cours de mise en service sur la Plaine du Var.

Elle aurait la capacité de favoriser et promouvoir les initiatives originales et novatrices en menant ou s’associant à des appels à idées (ex : Paca Lights). La créativité des métropolitains s’est déjà manifestée au travers de plusieurs réalisations (ressourcerie avec La Varappe, recyclage en filière locale des huiles alimentaires usagées en tant que combustible avec Oléo-Déclic…) à l’égard desquelles l’intégration institutionnelle de l’espace métropolitain constitue une opportunité de diffusion à plus large échelle.

UNE MÉTROPOLE CRÉANT LES CONDITIONS PROPICES AU FOISONNEMENT DES INITIATIVES 05La future métropole, par l’aptitude qu’elle présentera à agir simultanément sur la demande, sur l’offre et sur leur mise en relation, aura une responsabilité de premier plan dans la mise sur pied de solutions économiquement viables et écologiquement soutenables. Les terrains d’application sont multiples, appelant l’adoption d’un cadre stratégique partagé.

Tra n s i t i o n é n e r g é t i q u e : u n v i ra g e e s s e n t i e l p o u r l e d é v e l o p p e m e n t m é t r o p o l i t a i n • 77

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Une étude menée sur le premier semestre 2015 par l’École des Mines d’Alès, co-financée par la Mission interministérielle, la Région PACA, l’ADEME PACA et GDF Suez, a permis d’aller à la rencontre d’une cinquantaine d’acteurs métropolitains de l’économie circulaire pour recueillir leurs visions en termes d’optimisation de la gestion des ressources, mais également leurs attentes vis-à-vis d’un positionnement de la métropole sur ces enjeux.

POUR UNE MISE EN ŒUVRE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE À L’ÉCHELLE MÉTROPOLITAINE06L’économie circulaire est fondée sur le principe de « refermer le cycle de vie » des produits, des services, déchets, matériaux, ressources. Il s’agit de faire de nos déchets des matières premières, en densifiant les échanges de flux de matières, d’information et de compétences entre les acteurs socio-économiques. Ainsi, l’économie circulaire participe à la construction d’un projet collectif pour l’espace métropolitain. Il est donc apparu nécessaire d’interpeller les acteurs de la métropole sur la manière dont ils s’approprient les principes de l’économie circulaire et les mettent en œuvre à travers leurs initiatives.

PLURALITÉ DES DÉFINITIONS, DIVERSITÉ

DES INITIATIVES

Il existe de multiples façons de définir l’économie circulaire,

ses enjeux et ses objectifs au sein de l’espace métropolitain.

• Pour certains, l’économie circulaire met un mot sur

une pratique déjà mise en œuvre et maîtrisée depuis de

nombreuses années pour optimiser les procédés et donc les

coûts, en vue de renforcer la compétitivité des entreprises.

Elle se concrétise par la mise en œuvre d’échanges de flux

de matières et d’énergie, de mutualisation d’infrastructures

et d’équipements entre acteurs industriels.

• Pour d’autres, elle se traduit avant tout par une vision

susceptible d’introduire un changement vers une plus

grande cohésion entre les territoires, entre les hommes et

entre les générations. Elle se rapproche alors de l’économie

sociale et solidaire par la création de filières à l’interface

entre l’économie marchande et non-marchande. Elle se

traduit par une plus grande connexion entre les fonctions

urbaines, agricoles et industrielles de l’espace métropolitain.

• Une autre conception considère que l’économie circulaire

est d’abord un outil d’analyse des flux de matières

afin d’identifier les opportunités pour une plus grande

autonomie, notamment énergétique, de la métropole. Elle

passe alors par la mise en œuvre d’études susceptibles

d’alimenter les différents observatoires à l’échelle du

territoire.

• Enfin, d’aucuns voient l’économie circulaire à travers

des projets opérationnels pour une meilleure gestion des

ressources métropolitaines. Elle se traduit alors par de

multiples initiatives, menées à l’échelle de zone d’activités,

de villes, d’intercommunalités, suscitant l’émergence de

nouvelles gouvernances associant des acteurs socio-

économiques, des acteurs institutionnels, des acteurs

politiques, etc.

« On ne fait pas de l’économie circulaire pour faire de l’économie circulaire, mais on le fait parce que c’est une nécessité de compétitivité. »« Les échanges entre entreprises sont un des points essentiels du développement économique du territoire. »« On appréhende ça dans la globalité, c’est un sous-thème de la question de la transition énergétique. »« Le fait de se connaître, de parler, d’échanger des flux contribue à renforcer une appartenance à quelque chose. »

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L’économie circulaire dans la métropole Aix-Marseille-Provence, une mosaïque territoriale

L’économie circulaire investit différentes échelles métropolitaines, à savoir, l’éco-site, l’éco-territoire et l’éco-réseau.

L’éco-site : « plateforme industrielle locale intégrée »

L’économie circulaire est d’abord mise en œuvre à l’échelle de sites exemplaires, zones d’activités ou zones industrielles, où la proximité et la nature industrielle des activités économiques en présence permettent d’envisager une densification des interactions entre celles-ci. Parmi les exemples métropolitains emblématiques de cette approche, on retient la structuration de la plateforme PIICTO, à Fos-sur-Mer, avec la création d’une association permettant la mise en œuvre d’un réseau d’échanges de vapeur entre industriels, la mutualisation de services telle que le transport de salariés ou encore

l’expérimentation de procédés de valorisation du CO2 industriel. On souligne également les actions menées, à la Ciotat, par Athélia Entreprendre, en vue de densifier les interactions entre les acteurs économiques présents sur la zone d’activités, allant de la collecte de déchets mutualisée au covoiturage. Mais ces sites exemplaires n’ont pas vocation à fonctionner de manière autarcique : ils ont besoin d’étendre leur rayonnement au-delà de leurs frontières administratives, en trouvant de nouveaux débouchés pour certains de leurs sous-produits ou en associant de nouvelles parties prenantes à leurs gouvernances élargies.

L’éco-territoire : « une multipolarité à plusieurs échelles »

Le territoire métropolitain étant caractérisé par sa multipolarité, les initiatives d’économie circulaire se déclinent au sein de ces différents pôles. L’enjeu est alors de renforcer le maillage entre ces initiatives par une mise en lien intersectorielle, une plus grande

connexion et une collaboration renouvelée entre les pôles urbains, agricoles et industriels. L’économie circulaire apparaît alors comme un levier pour renforcer la cohésion territoriale, en permettant de multiplier les échanges entre les acteurs socio-économiques, les acteurs institutionnels et même les citoyens. À ce titre, la démarche d’économie circulaire initiée par le Comité de Bassin d’Emploi Luberon marque son originalité : ce projet de développement économique territorial, intégré, systémique et durable vise à favoriser les échanges entre l’entreprise, le consommateur de proximité et la structure administrative territoriale, et ce à l’échelle des bassins du Sud Luberon et de Val Durance.

L’éco-réseau : « un enchevêtrement de réseaux superposés »

Les initiatives d’économie circulaire peuvent enfin se décliner à l’échelle d’un espace discontinu, en favorisant les échanges entre acteurs, entre

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entreprises ou entre zones d’activités économiques éparpillés sur l’ensemble de l’espace métropolitain. À ce titre, les corridors logistiques (pipelines, autoroutes, voies ferrées, fleuves et voies maritimes) dont Aix-Marseille-Provence est richement dotée constituent de véritables leviers pour la densification des échanges de flux de matières et d’énergie, mais aussi de compétences, entre les différents sites exemplaires en matière d’économie circulaire. Cette mise en réseau peut se décliner à différents échelons : à l’échelon local en agissant sur la logistique intra et interurbaine des sous-produits dont le coût freine la mise en place de synergies éco-industrielles ; à l’échelon régional en induisant des axes stratégiques en matière d’aménagement et de positionnement des zones d’activités et des zones industrielles ; à l’échelon international en développant les opportunités offertes par la mondialisation des dynamiques d’économie circulaire.

Ainsi, l’économie circulaire métropolitaine peut s’appuyer sur une mosaïque territoriale, polarisée autour de certains acteurs et sites exemplaires qui rayonnent et diffusent leurs bonnes pratiques au-delà de leurs frontières initiatives. Ces pôles d’économie circulaire sont amenés à densifier leurs interactions en vue de constituer des réseaux locaux, métropolitains, régionaux voire internationaux d’échanges de flux de matières, d’énergie, d’informations et de compétences.

CARTO-GRAPHISME DES REPRÉSENTATIONS TERRITORIALES DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE SUR L’ESPACE MÉTROPOLITAIN

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La métropole, un levier pour la mise en capacité des initiatives d’économie circulaire

SCÉNARIO N° 1

INSCRIPTION TERRITORIALE DES PLATEFORMES

INDUSTRIELLES LOCALISÉES ET INTÉGRÉES

SCÉNARIO N° 2

MISE EN CIRCULARITÉ

DE L’ESPACE MÉTROPOLITAIN

SCÉNARIO N° 3

FLUIDIFICATION DE LA CIRCULATION

DES COMPÉTENCES ET DES FLUX

« Consolider les plateformes » :

L’économie circulaire est vue comme un moyen

de valoriser le tissu industriel existant, de le pérenniser,

de le maintenir voire d’envisager une reconversion

des industries en place.

« Réinvestir le passé industriel » :

L’économie circulaire, en inscrivant le tissu industriel

de l’espace métropolitain dans un projet de territoire,

se dote d’un aspect culturel, d’un objectif de vivre

ensemble le territoire.

« Un maillage qui renforce le territoire » :

Le développement de ces synergies inter fonctionnelles,

notamment énergétique, à l’interface entre l’industriel,

l’urbain et l’agricole, apparaît un axe stratégique per-

tinent pour la mise en œuvre territoriale de l’économie

circulaire.

La « reconversion urbaine du port » :

Les acteurs voient dans l’économie circulaire l’opportu-

nité de renouveler cette interface ville-port, par une plus

grande interconnexion des flux urbains et industrialo-

portuaires.

Logistique, optimisation de la circulation des flux

et rayonnement international de la métropole :

À l’échelon local de la logistique intra et interurbaine des

sous-produits dont le coût freine la mise en place

de synergies éco-industrielles.

À l’échelon régional en induisant des axes stratégiques

en matière d’aménagement et de positionnement des

zones d’activités et des zones industrielles.

À l’échelon international en développant les opportunités

offertes par la mondialisation des dynamiques d’écono-

mie circulaire.

Rôle de la métropole : Soutien financier et technique

à l’incubation et à l’animation de synergies entre

entreprises.

Rôle de la métropole : Mise en cohérence et vision terri-

toriale, interface entre les acteurs du monde industriel,

agricole, urbain.

Rôle de la métropole : Mise en cohérence avec la stratégie

du Port, développement des corridors logistiques dans

une optique de meilleure gestion des ressources, interna-

tionalisation de la métropole.

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QUELS OUTILS MÉTROPOLITAINS AU SERVICE DE LA POLITIQUE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ?

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Pour réussir la mise en œuvre de sa politique de transition énergétique, et manifester pleinement la plus-value dont est porteuse sa création, la métropole devra se doter d’outils à la mesure de la tâche à accomplir. Il s’agira de disposer de la capacité d’expertise, de conseil, d’aide à la décision, ainsi que d’impulsion, d’accompagnement et de conduite d’opérations, que réclame l’exercice de ses compétences.

Il n’entre pas dans la vocation de ce document d’apporter des réponses tranchées aux questions qui se poseront aux responsables métropolitains quant à la recomposition de ce paysage. Pour autant, la sensibilité de ces préoccupations ne saurait être occultée. Des choix incontournables seront à opérer, s’agissant par exemple de la manière dont le transfert de la compétence d’autorité concédante des réseaux de distribution sera pris en charge alors que deux formules différentes (exercice direct ou délégué à un syndicat mixte) coexistent aujourd’hui au sein du territoire. D’autres pourront être librement effectués à la discrétion du conseil métropolitain, en fonction des priorités et des orientations qu’il aura définies.

Encourager et soutenir les initiatives locales, promouvoir des approches reflétant les réalités de terrain, capitaliser sur les acquis hérités dans chaque secteur, et en même temps mutualiser les compétences, intensifier le partage d’expériences, traiter avec équité les administrés, accroître l’efficience des dispositifs déployés, tirer profit de l’effet taille au niveau de l’attractivité, de

pouvoir de persuasion, ou encore de l’accès à des mécanismes financiers élaborés : autant d’attentes à satisfaire, de marges de progrès à poursuivre et d’équilibres à trouver.

Il apparaît utile de mentionner à ce stade de façon plus transverse l’option de la création d’un opérateur énergétique métropolitain, qui jouerait le rôle de cellule d’intervention technique et financière au service des territoires, garante de leurs intérêts auprès des investisseurs privés et délégataires de service. Cet organe pourrait assumer de multiples fonctions : centre d’expertise et de ressources pluridisciplinaire, instance d’évaluation de programmes en relation avec les autres instructeurs (agence d’urbanisme, autorité organisatrice de transport…), guide de l’action publique, point d’entrée unique facilitant la relation des porteurs d’initiatives avec les différents services, animateur du dialogue entre parties prenantes, maître d’ouvrage délégué ou co-investisseur dans des projets de maîtrise de la demande énergétique ou de production d’énergies renouvelables, centralisateur de sources de financement comme les certificats d’économie d’énergie…

Néanmoins, il n’est nullement envisageable de rechercher une gouvernance unique pour tous les sujets en lien avec l’énergie, et il conviendra de distinguer selon les cas de figure la forme organisationnelle la plus appropriée. L’opérateur énergétique, qui pourrait d’ailleurs être segmenté (agence locale de l’énergie et du climat, société d’économie mixte, société publique locale…) afin

d’intégrer l’existant, ne trouvera sa justification que dans des limites à identifier.

Un tel opérateur présente un double intérêt : d’une part grâce à la redistribution des bénéfices perçus sur les réalisations génératrices de recettes en direction des actions structurellement déficitaires ; d’autre part, grâce à la participation financière des riverains aux sociétés de projet dont il pourrait être le véhicule. La prise de participation de la collectivité (au sens large, incluant l’institution publique comme les habitants) au capital des parcs de production d’énergie renouvelable ou des complexes de valorisation de chaleur fatale, est en effet un moyen de générer des revenus réguliers au-delà des seules rentrées fiscales. Elle faciliterait de surcroît l’acceptation des installations par le public et pourrait permettre un schéma partenarial conférant un droit de regard aux responsables politiques et aux habitants sur les choix stratégiques.

Adapter les leviers de la transition énergétique aux caractéristiques des territoires

La diversité des situations géographiques et urbaines de la métropole est favorable au déploiement de plusieurs solutions complémentaires et ciblées pour contribuer à la transition énergétique en fonction des spécificités des territoires :Les espaces du littoral maritime sont des espaces plutôt urbanisés où le vent et l’eau sont des

Territorialisation des leviers de la transition énergétique

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potentiels privilégiés d’énergie renouvelable :• Au large de l’embouchure du Rhône, les vents sont favorables pour l’éolien offshore. L’éolien terrestre pourrait également être développé dans les secteurs où les enjeux de paysage et de proximité d’habitations apparaissent moins sensibles.• Au droit des agglomérations littorales (Marseille, La Ciotat, Fos-Martigues-Port de Bouc), les caractéristiques des fonds marins sont favorables au développement de la thalassothermie (deux projets existent sur le périmètre d’Euroméditerrranée à Marseille). Une étude de potentiel permettrait d’affiner les territoires pour lesquels cette technologie serait pertinente.

Dans les territoires de « concentration urbaine », l’action sur l’habitat apparaît comme une priorité pour faire levier sur la transition énergétique :• la réhabilitation des logements (le SRCAE fixe un objectif de près de 20 000 logements/an) Une meilleure connaissance des caractéristiques énergétiques du parc majoritairement construit avant 1975 reste un préalable.• l’augmentation de la part modale des déplacements en transport en commun et en modes actifs (marche, vélo…) est un autre levier déterminant. Ceci passe par une meilleure cohérence urbanisme-transport au niveau de planification urbaine (SCOT, PLU, PDU) et en phase opérationnelle (qualité et continuité des espaces publics…). Le développement des véhicules électriques, notamment pour les livraisons, est également à favoriser.• la valorisation de la chaleur produite par les réseaux d’assainissement pour alimenter des chaudières collectives est une piste à poursuivre

dans les secteurs les plus denses. Une analyse de potentiel pourrait définir les secteurs les plus adaptés.

Les territoires périurbains, d’urbanisation plus lâche et souvent patchwork entre habitat, activités espaces agricoles et naturels peuvent également être le support de solutions efficaces de la transition énergétique :• les maisons individuelles sont les formes de bâti pour lesquelles l’évolution des systèmes énergétiques sont les plus simples : l’installation de pompes à chaleur et de chaudières bois, les puits canadiens, les installations solaires thermiques et photovoltaïques sur toitures sont les solutions les plus communes.• La production d’énergie d’origine renouvelable, notamment sous forme d’éoliennes ou parcs solaires pourrait également être développée sur ces territoires, en veillant aux enjeux paysagers, environnementaux, agricoles ou urbains.

Les espaces agricoles ont différentes fonctions bénéfiques à la transition énergétique : ce sont des puits-carbone qui permettent de limiter les émissions de gaz à effet de serre et ils contribuent au développement d’une offre de produits de proximité qui permet de limiter les déplacements de transport des produits. La préservation de ces espaces apparaît partie prenante d’une stratégie de transition énergétique à l’échelle métropolitaine.

Les espaces portuaires ou industriels (pétrochimie mais aussi nouvelles technologies) sont d’importants consommateurs d’énergie• Pour ces territoires l’optimisation des flux et

des déchets dans le cadre de synergies de type écologie industrielle et territoriale, constitue une priorité (chaleur fatale réinjectée dans les réseaux, déchets transformés en matières premières, recyclage de l’eau…).• l’innovation et développement de l’utilisation de nouveaux processus énergétiques apparaissent également intéressants : biocarburants à partir d’algues, l’usage du gaz naturel liquéfié ou l’hydrogène…• L’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements industriels (chaudières, moteurs…), l’organisation du transport de marchandise et de la logistique en facilitant le report modal fluvial et ferré, constituent des leviers complémentaires.

Dans les zones d’activités et commerciales où les enveloppes bâties sont souvent énergivores et la localisation des zones génère de nombreux déplacements de voitures et de camions, les leviers les plus efficaces sont : • la réhabilitation des bâtiments et le remplacement des systèmes de chauffage.• le développement des installations solaires photovoltaïques sur de grandes surfaces (toitures ou parkings).• le développement de solution alternatives de mobilité comme le covoiturage

On peut noter que l’existence d’une association de zone apparaît comme un préalable à la mutualisation d’actions favorables à la transition énergétique, comme la mise en œuvre d’un Plan de Déplacement Inter-Entreprises, la gestion des déchets, l’engagement dans une démarche ISO50001 spécifique au management de l’énergie,…. Des aides financières peuvent être

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Commune résidentielle urbaine

Commune résidentielle périurbaine à vocation urbaine

Commune résidentielle périurbaine à vocation rurale

Commune à vocation industrielle

Commune à vocation tertiaire

Source : Agam

mobilisées pour développer ces initiatives à destination des entreprises.

Par ailleurs des leviers complémentaires apparaissent mobilisables pour l’ensemble des typologies de territoires métropolitains : • Les constructions bioclimatiques• Le développement de solutions alternatives de déplacements (covoiturage, modes actifs, transport à la demande, etc.)• La diminution, le recyclage, la valorisation thermique des déchets et la production de biogaz,..

Enfin, à l’échelle métropolitaine, l’étang de Berre apparaît comme un territoire de concentration des enjeux métropolitains de développement, de mutation industrielle et urbaine, de déplacements, d’environnement…, et des typologies de territoires métropolitains au regard de la transition énergétique. En ce sens il apparaît comme une opportunité de territoire expérimental et exemplaire de la transition énergétique.

TERRITORIALISATION DES LEVIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

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BÂTI RÉSIDENTIEL PRINCIPAUX LEVIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Urbanisme / construction Systèmes énergétiques

Eco-construction/bioclimatisme

(Diminution de l’éclairage, aucun besoin de refroidis-sement, stabilisation des consommations énergétiques du chauffage) »

Rénovation des logements

Dont rénovation dans le parc social

Renouvellement des systèmes de chauffage

Pénétration de l’eau chaude sanitaire en maisons individuelles

Pénétration de l’eau chaude sanitaire en installations collectives

Installations de pompes à chaleur

Installations de chaudières bois

Gestion intelligente des systèmes énergétiques

Références des ordres de grandeur des objectifs du SRCAE (le cas échéant)

17600 à 19 600 logements/an

880 à 980 logements/an

5 900 à 7 500 systèmes

1 925 lgts/an

525 logements/an

1 400 logements/an

1 575 logements/an

Espaces géographiques métropolitains (une commune peut être concernée par plusieurs espaces géographiques)

Territoire littoral maritime

Territoires à concentration urbaine

Territoires périurbains Importance des espaces agricoles et naturels

Pourtours de l’étang de Berre

Zones industrielles et portuaires

Zones d’activités et commerciales

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TRANSPORT PRINCIPAUX LEVIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Transports en communs et modes actifs Voiture individuelle Transport de marchandise

Augmentation de la part modale des déplacements réalisés en trans-port en commun

Augmentation de la part modale des déplacements réalisés en modes doux

Augmentation du parc de véhicules électriques et hybrides

Développement du covoiturage

Augmentation de la part de biocarburant dans les carburants traditionnels

Développement du report modal ferroviaire du transport de marchandise

Développement du report modal fluvial du transport de marchandise

Développer la logistique urbaine

Augmentation du parc de véhi-cules utilitaires légers électriques

Références des ordres de grandeur des objectifs du SRCAE (le cas échéant)

23 % en centre urbain, 12,5 % en périphérie, 6 % en zone peu dense

41 % en centre urbain, 32 % en

périphérie, 24 % en zone peu dense

14000 à 21 000 véhicules

Taux de remplissage moyen

des véhicules 1,29 à 1,35

+7 %Part modale ferro-

viaire 15 %

Part modale fluviale 3 %

8 %

Espaces géographiques métropolitains (une commune peut être concernée par plusieurs espaces géographiques)

Territoire littoral maritime

Territoires à concentration urbaine

Territoires périurbains Importance des espaces agricoles et naturels

Pourtours de l’étang de Berre

Zones industrielles et portuaires

Zones d’activités et commerciales

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ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES : INDUSTRIES, TERTIAIRE (COMMERCES, SERVICES, BUREAUX), AGRICULTURE PRINCIPAUX LEVIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

ACTIVITÉS INDUSTRIELLES ACTIVITÉS TERTIAIRESACTIVITÉS

AGRICOLES

Amélioration de l’efficacité énergétique des équipements industriels (chaudières, moteurs,…)

Récupération de la chaleur fatale

Développer la synthèse de vecteurs énergétiques (biocarburant à partir d’algues, gaz naturel à partir du dioxyde de carbone ou d’hydrogène…)

Développement de services associés à l’usage du gaz naturel liquéfié

Miser sur l’hydrogène vecteur énergétique

Économie circulaire

Réhabilitation des bâtiments tertiaires

Remplacement de l’énergie de chauffage au fioul au profit du gaz, de l’électricité et de la biomasse

Eau chaude sanitaire : remplacement par des appareils à meilleur rendement

Favoriser une agriculture de proximité et biologique

Références des ordres de grandeur des objectifs du SRCAE (le cas échéant)

0,1 % / an

Gisement de 3 800 GWh dans

la chimie et la raffinerie

770 à 820 ha/an

Espaces géographiques métropolitains (une commune peut être concernée par plusieurs espaces géographiques)

Territoire littoral maritime

Territoires à concentration urbaine

Territoires périurbains

Importance des espaces agricoles et naturels »

Pourtours de l’étang de Berre

Zones industrielles et portuaires

Zones d’activités et commerciales

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MIX ÉNERGÉTIQUE (OBJECTIF 2 030) PRINCIPAUX LEVIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Solaire ther-mique

Photo-voltaïque sur bâti

Aéro-thermie

Photovoltaïque au solVeillez au respect des enjeux agricoles, paysa-gers et environnementaux.Préférentiellement dans les espaces en friche et carrière

Éolien offshore

Biogaz : métha-nisation des déchets

Géother-mie

Éolien terrestre

Bois énergie (chaufferie) sous forme de chaufferie rurale ou de réseaux de quartier

Chaleur sur réseau d’assai-nisse-ment

Biomasse agricole

Thalas-sother-mieNéces-site une certaine densité

Grande hydrau-lique

Petite hydrau-lique

Références des ordres de grandeur des objec-tifs du SRCAE (le cas échéant)

868 à 1110 MW 1 110 MW

646 à 1020 MW

1 020 MW

803 à 867 MW 867 MW

« 417 à 809 MWSeuls 5 à 6 projets supplémentaires per-

mettraient d’atteindre les objectifs fixés »

284 à 425

MW 425 MW

164 à 247 MW

247 MW

173 à 203

MW 203 MW

154 à 179 MW 179 MW

107 à 157 MW

88 à 131 MW 131 MW

33 à 41 MW

18 à 25 MW

Amélioration des installations exis-

tantes

Espaces géographiques métropolitains (une commune peut être concernée par plusieurs espaces géographiques)

Territoire littoral maritime

Territoires à concentra-tion urbaine

Territoires périurbains

Importance des espaces agricoles et naturels

Pourtours de l’étang de Berre

Zones industrielles et portuaires

Zones d’activités et commerciales

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Sources(Bibliographie dans l’ordre d’évocation)

Étude sur le changement climatique et l’énergie en Méditerranée, Banque Européenne d’Investissement, Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat

Changement climatique et littoral méditerranéen : comprendre les impacts, construire l’adaptation, synthèse des programmes de recherche de CIRCLE-Med 2008-11

Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-20, Gouvernement français

Atlas des énergies en PACA, Observatoire régional PACA de l’énergie, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Étude prospective relative à l’évolution des réseaux de distribution d’énergie en PACA, Atiane energy pour le compte de l’Observatoire régional PACA de l’énergie, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Profil énergétique et synthèse des plans climat énergie territoriaux de la métropole Aix-Marseille-Provence, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, pour le compte de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence

Potentiel d’économie d’énergie dans l’industrie et cartographie des chaleurs fatales, Artelia et Axenne pour le compte de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Impact énergétique et émissions de polluants des activités commerciales en région PACA, Artelia pour le compte de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Schéma régional climat air énergie PACA, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Plan climat énergie territorial de Marseille Provence Métropole

Plan climat énergie territorial du Pays d’Aix

Plan climat énergie territorial - agenda 21 de la Communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile

Offre de marché du mix énergétique dans les Bouches-du-Rhône, Département des Bouches-du-Rhône et Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence

Rapport de la mission d’étude sur les énergies marines renouvelables, Conseil général de l’environnement et du développement durable et Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies

Document de planification du développement de l’éolien en mer Méditerranée, Préfecture maritime de la Méditerranée et Préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Rapport de la coordination des actions ministérielles relatives à l’emploi du gaz naturel liquéfié comme carburant marin, Conseil général de l’environnement et du développement durable

Le gaz naturel liquéfié carburant, une solution face au durcissement des réglementations environnementales du secteur du transport, SiaPartners et Energy Lab

Cahier n° 12 l’hydrogène un vecteur d’énergie, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives

Panorama des voies de valorisation du dioxyde de carbone, Alcimed pour le compte du Ministère de l’écologie, de l’énergie et du développement durable et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

Étude sur le potentiel du stockage d’énergies, Artelys, G2ELabn et Enea pour le compte du Ministère de l’économie, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, et de l’Association technique énergie environnement

Rapport sur l’hydrogène vecteur de la transition énergétique, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Étude relative à l’impact du véhicule électrique et de la production photovoltaïque sur les réseaux de distribution d’électricité en PACA, Atiane Energy et Hewlett-Packard pour le compte de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Étude du potentiel de production d’électricité d’origine solaire en région PACA, Axenne pour le compte de la Région Provence-Alpes-Côte d’azur et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

Rapport sur l’autoconsommation et l’autoproduction de l’électricité renouvelable, Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Groupe de travail national sur l’autoproduction de l’électricité renouvelable

Circulaire relative à la territorialisation du plan de rénovation énergétique de l’habitat, Ministère de l’égalité des territoires et du logement et

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Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

Méthodologie de caractérisation énergétique du logement sur le territoire de MPM, Agence locale de l’énergie et du climat de la Métropole marseillaise

Initiatives territoriales d’accompagnement à la rénovation énergétique de l’habitat privé, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

Rapport sur le financement de la rénovation énergétique des logements privés, Caisse des Dépôts et Consignations pour le compte du Ministère de l’égalité des territoires et du logement et Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

État des lieux de la précarité énergétique et mobilisation des acteurs en PACA, Réseau régional énergie et précarité Provence-Alpes-Côte d’Azur

Analyse Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 10 de février 2015 « 256 000 ménages en situation de vulnérabilité énergétique »

Réussir la transition énergétique dans les territoires, Caisse des Dépôts et Consignations, Institut des morphologies urbaines et des systèmes complexes

Dossier les réseaux de chaleur et de froid dans la transition énergétique, Commission de régulation de l’énergie

Étude du potentiel thalassothermique de la région PACA, BG Ingénieurs Conseils pour le compte de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Livre blanc sur la mobilité voyageurs, Mission

interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence

Livre vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules décarbonés, Coordination interministérielle véhicules décarbonés, mise à jour par l’équipe du plan industriel bornes électriques de recharge

Guide méthodologique du développement des stratégies régionales d’économie circulaire en France, Auxilia pour le compte de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie en partenariat avec l’Association des Régions de France

Économie circulaire et stratégies portuaires : note stratégique et prospective, École des Mines d’Alès, Pacte et Fondation Sefacil

Potentiels et ambition territoriale pour la mise en œuvre de l’économie circulaire sur la métropole Aix-Marseille-Provence, École des Mines d’Alès, pour le compte de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence

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RemerciementsCe Document d’Interpellations Stratégiques , publié par la Mission Interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence s’inscrit dans la démarche de co-production placée sous l’autorité de Laurent Théry, préfét délégué.

Coordonné par Vincent Fouchier, directeur du projet métropolitain, il a été élaboré par Cyril Madar, chef de projet « Transition énergétique » au sein de la Mission.

La Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence tient à remercier tout particulièrement l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Nathalie Bruant-Serac et Gweltaz Morin), l’École des Mines d’Alès (Juliette Cerceau) et la Préfecture des Bouches-du-Rhône (Sarah Sauneron) pour leur participation active et précieuse à la rédaction de cet ouvrage.

Elle exprime aussi sa gratitude à l’égard des différents organismes qui ont bien voulu lui apporter, dans leurs domaines de compétence respectifs, leur contribution sous forme de

contenus ou d’illustrations qui sont venus enrichir ce document de leur expertise et de l’évocation de leurs réalisations marquantes. Elle est également reconnaissante vis-à-vis des organismes qui ont pris part à la relecture de ce rapport pour leurs observations éclairées, dont elle s’est efforcée de tirer profit dans les limites qu’imposait l’exercice. Sont à mettre en avant dans l’une ou l’autre de ces deux catégories de partenaires : le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, le bureau d’études Énergies Demain, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Secrétariat général pour les affaires régionales Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Direction départementale des territoires et de la mer des Bouches-du-Rhône, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence, l’Agence locale de l’énergie et du climat de la métropole marseillaise, l’association Écopolénergie, l’Union des industries chimiques Méditerranée,

l’association Plateforme Industrielle & Innovation de Caban Tonkin, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Agence régionale pour la protection de l’environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation Provence-Alpes-Côte d’Azur, Envirobat Méditerranée, l’office Habitat Marseille Provence, l’association Qualiconditionnalité, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le Centre scientifique et technique du bâtiment Sophia-Antipolis, le Comité du bassin d’emploi du Sud Lubéron, Euroméditerranée, ainsi que les groupes Engie, EDF, Eiffage, Kem One, Air Liquide et La Varappe.

La mission précise que les prises de position et préconisations qui figurent dans le présent ouvrage, bien qu’issues de travaux de réflexion ou de rencontres avec les intéressés, n’engagent en rien les entités sus-citées.

Patricia Harinck a coordonné la production et l’édition du document.

Ce document a bénéficié du financement de CGET.

Conception graphique : FlgrafImpression : Azur Offset, MarseilleDécembre 2015

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MISSION INTERMINISTÉRIELLE

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