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Numéro B 5 / Jeudi 2 mai 2013 : [email protected] - GSM : 06 59 59 16 35 « La République Une et Indivisible, c'est notre royaume de France.» (Charles Péguy) Tumblr.com Ci-contre, la petite cité de Conques qui ferait un très beau village-capitale. Dossier : Un royaume belge dans la république ? l’anarcho royalisme de JRR Tolkien Lysnoir Plus près de Unabomber que d’Al Qaida, les Tsarnaev ont organisé une scène de guerre anthropologique.... Une famille catho idéale en pleine tête ! Punir l’Amérique «sympa»... Les veilleurs lisent Péguy et Bernanos Samizdat des Cellules Solidaires Anarcho-Royalistes Webdomadaire d’actualité

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Numéro B 5 / Jeudi 2 mai 2013 : [email protected] - GSM : 06 59 59 16 35

« La République Une et Indivisible, c'est notre royaume de France.»  (Charles Péguy)

Tumblr.com

Ci-contre, la petitecité de Conques qui

ferait un très beauvillage-capitale.

Dossier :

Un royaume belge

dans la république ?

l’anarcho royalisme de JRR Tolkien

Lysnoir

Plus près de Unabomber qued’Al Qaida, les Tsarnaev ont organisé une scène de guerreanthropologique....

Une famillecatho idéaleen pleine tête !

Punir l’Amérique«sympa»...

Les veilleurslisent Péguyet Bernanos

Samizdat des Cellules SolidairesAnarcho-Royalistes Webdomadaire d’actualité

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Editorial2

La débauche sécuritaire est comme toutes les autresdébauches : elle ne nous fache pas seulement avec lamesure, elle rompt avec ce qu’il y a de plus pur en nous.

L’Amérique qui vient de liquider, sans aucun risque, les deuxjeunes lone wolfs anthropologiques qui avaient grandi en son sein,bien que d’origine tchetchène, ne tardera pas à le payer, commenous paierons nous-mêmes un jour la lâcheté de ne pas avoir sunous approcher chrétiennement, la nuit fatidique du siège de sapiaule minable, de Mohammed Merah pour lui parler, le ramenerparmi nous et le convaincre que ce n’est pas ainsi que l’onredevient un homme ancien face à l’oppression technologique...

Aucun Etat ne se grandit à protéger ses lâches excès derrièrel’émotion générale suscitée en amont par sa carence à nous rendreheureux...

Aucun Etat ne se grandit non plus par la mobilisation de forcesimmenses et demesurées afin de capturer un seul homme, blesséet aux abois..

Ainsi, quand les flics américains eurent retrouvé la trace deUnabomber dans sa cabane du Montana, ils braquèrentdiscrètement sur lui un satellite et la forêt tout autour du premierterroriste anthropologique de l’histoire fut subitement truffée demicros sensoriels et caméras thermiques, survolée par des droneset habitée de centaines de commandos des forces spéciales équipésde lunettes de visée infrarouge.. Unabomber qui, pendant ce temps-là dans sa cabane, mangeait des racines et des lapins braconnésn’aurait jamais soupçonné tant d’obscénité, lui, si pacifique et sibrave type, qui se serait laissé prendre tout de suite sans broncher...

Même chose pour le jeune étudiant Djokar Tsarnaev, blessé etqui avait trouvé miraculeusement refuge sous la bâche d’un bateaude plaisance hors cale... Dave Hennerberry, le propriétaire dudésormais fameux «SeaHawk» de sept mètres n’avait éprouvéaucun mal et aucune peur à s’approcher de son bâteau après avoirremarqué les traces de sang sur la coque.. Il souleva même la bâchepour apercevoir un pauvre jeune homme recrocquevillé sur lui-même parce qu’il venait de faire autant de morts qu’un grosaccident de la route...

Eh bien, tenant une nouvelle fois à se déshonorer davantage, lesforces de police prévenues par Dave Hennerberry firent venir unhélicoptère équipé d’une caméra à chaleur thermique pour vérifieret revérifier la position du corps de Djokar sous la bâche... Un chard’assaut prolongé d’une longue pince télescopique s’approchaalors à distance prudente du «seahawk» et souleva robotiquementla bâche sous laquelle s’enfonça alors un oeil électronique qui putainsi venir défier le visage du jeune homme blessé...

Ensuite, comme cela n’était pas suffisant, les flics américainslançèrent des dizaines de grenades assourdissantes et, parprécaution , ils criblèrent la coque et la bâche au point que leseahawk traversé par 1678 impacts de balle ne pourra plusreprendre la mer et qu’une souscription internet s’agite déjà pourorganiser une compensation en faveur de Dave Hennerberry...

Touché des pieds à la tête, le jeune Djokar fut néanmoinsretrouvé encore vivant. Désormais, il est là , parmi nous, sur sonlit d’hôpital, là où un procureur est venu le voir hier pour luisignifier sans rire l’acte d’accusation : il est reproché au jeunehomme d’avoir utilisé des «armes de destruction massive», enl’occurence des cocotes minutes bourrées de ferrailles et de billes.

«Armes de destruction massives», c’est donc cela que GeorgesBush allait également chercher en Irak chez Saddam qui devait luiaussi, forcément, avoir quelques cocotes minutes dans son paysévidemment bourré de couscoussières hyper dangereuses si on enéquipe un missile intercontinental....

L’attentat de Boston estbeaucoup plus près deUnabomber que d’Al

Qaida. Le nombre de mortsd’abord, et la nature de la cible,ensuite.

En effet, ce n’est pas une fêtede caserne, ni un rassemblementde quartier juif, ni un salon d’ar-mement, ni une grillade partydes suprémacistes blancs que lesdeux frères Tsarnaev ont choisi ;mais un simple marathon festiforganisé à la gloire du corps enbonne santé dans une prospèrecivilisation des loisirs...

S’attaquer à un marathon do-minical pendant lequel les amé-ricains se gavent de hamburgers,de hot dogs et de coca en ca-nettes, ressort en réalité d’unedémarche de lecteur fan de Phi-lippe Murray puisque, dans legenre ligne d’arrivée d’un mara-thon célèbre , les deux jeunesgens auraient tout aussi bien pus’attaquer à un téléthon quel-conque, à une concentration deskateurs ou à une petite manifgay et branchée de quartier...

Si l’on en juge par le choix dela cible, l’attentat de Bostonn’est donc pas si aveugle quecela : il voit même confusémentquelque chose, à savoir quel’Amérique «sympa» de l’émo-tion est à conquérir dans ses mo-ments de plus grande innocenceapparente, quand la machine del’oppression technologique serelâche un peu et qu’elle faitsemblant de cultiver la bonneforme des corps et la joie desfêtes collectives hyper «sym-pas»....

Attentat terroriste «musulman» en apparence, labombe de Boston est un acte anthropologique.

Evénement

Punir le marathon Les USA sont too much !

Dans un diaporama réalisé parle photographe Johannes Hirn,on voyait Tamerlan, l’aîné desdeux frères tragiques, en train des’entraîner à la boxe et de seconfier sur son intégration outre-Atlantique. «Je n’ai pas d’amisaméricains, je ne les comprendspas».

Tamerlan possédait égalementune wishlist sur Amazon (ndlr :une liste où on établit ses enviespour qu’éventuellement vosamis vous les offrent) créée en2006.

A cette époque, plusieurs ou-vrages recherchés sont déjà liéssans doute à sa volonté deconstituer un réseau : VoicePower: Using Your Voice to

Captivate, Persuade, and Com-mand Attention ou How to WinFriends & Influence People.

Mais Tamerlan Tsarnaev s’in-téressait aussi à des livres pourapprendre à se fabriquer desfaux papiers, Secrets Of A BackAlley ID Man : Fake IdConstruction Techniques Of TheUnderground ou The I.D. For-ger : Homemade Birth Certifi-cates & Other DocumentsExplained. La vie des douze Cé-sars et plusieurs ouvrages sur ledéclin de l’empire romain etaméricain montrent une fascina-tion pour la décadence des Em-pires, la manière dont ils ont étébâtis et ont chu.

(Suite page ci-contre)

Tamerlan aimait maman

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Puisque le terrorisme anthroplogique n’existe pas encore officiellement, la frustration intense a conduit deuxjeunes tchetchènes à vouloir gâcher une fête collective de grande renommée sous un prétexte islamiste...

Evénement

n «sympa» d’une Amérique «sympa»

Seulement trois ouvragesconcernent directement la Tchét-chénie : Chechnya : To the Heartof a Conflict ; Allah’s Mountains :The Battle for Chechnya ; TheLone Wolf And the Bear : ThreeCenturies of Chechen Defiance ofRussian Rule.

Dis-moi ce que tu lis, je te di-rais qui tu es !

Pourtant, avant l’attentat,lorsqu’ils le rencontrèrent pour unentretien de routine, les agents duFBI renseignés par les servicesrusses n’allèrent même pasjusqu’aux plus simples vérifica-tions opérées en revanche par lapresse d’investigation américainequi découvrit en quelques clicsque le suspect Tamerlan Tsarnaev

avait également une chaîne surYoutube, où il suivait des vidéossur l’Islam et le retour du pro-phète...Quand le FBI téléphona fi-nalement à Tamerlan pourconnaître ses intentions et peut-être pour le localiser d’urgence enlui foutant également le «traksir»et la panique, c’était trop tard : Ta-merlan était déjà dans le mondeétrange et plus vraiment rationneldes hommes recherchés par dixmilles flics, des hélicos, deschiens, des radars, des motards, etdes automitrailleuses.

Tsarnaev leur répondit simple-ment : «cela c’est votre pro-blème»...

En tout cas, il semble évidentqu’au regard des moyens massifs

délirants et risibles employés toutau long de sa traque des deuxjeunes gens, la police américainen’a jamais vraiment cherché à lesappréhender sain et sauf.

Aussi, sentant sa dernière heurearriver, Tamerlan trouvera letemps de s’en plaindre à sa mère,Zubeidat Tsarnaeva. en lançant àcelle-ci, en pleine course pour-suite : "la police, ils ont com-mencé à nous tirer dessus, ilsnous poursuivent".

Au moment du coup de fil, leposeur de bombes affrontait doncdéjà les officiers de police dans labanlieue de Watertown. Finale-ment, les derniers mots de Tamer-lan Tsarnaev furent pour sa mère: "Maman, je t'aime", une scènequi le conserve évidemment

parmi nous, parmi les humains..A ce sujet, c’est le Wall Street

Journal qui indique que quelquesjours avant la mort de Tamerlan,juste après l’attentat de Bostonquand toute sa famille l’avait re-connu sur les bandes des vidéosde surveillance, Tsarnaev reçut unappel de sa mère qui l'appelait,déjà inquiète pour la sécurité deson fils.

Le jeune homme lui aurait alorsseulement répondu : "Maman,pourquoi t'inquiètes-tu donc ?"

Pauvre femme qui voulait seu-lement mettre ses fils, nés pendantde la guerre civile en Tchétchénie,à l’abri dans un pays fort !

Pour un loupé, c’est un loupé !

Jean-Baptiste Ravachol

Consultez le site spécial consacré au coup de force :

insurrection.hautetfort.com

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Avec ce qu’il a «à la maison», on comprend mieux pourquoiMoscovci rechignait souvent à suivre DSK dans ses virées...

4 Les gens

L’atout charme de Mosco

Béatrice Bourge est prévoyante...

«Peacemaker»avait prévu l’attentat de Boston !

Souvent, la réalité plagie la fiction par an-ticipation : première production (septembre1997) des studiosDreamworks, premier filmde Mimi Leder, sorti en mars 2001, The Pea-cemaker avait rétrospectivement, après l’onzeseptembre, troublé les étasuniens : après l’édi-tion 2013 du marathon de Boston, ce filmd’espionnage et d’action à suspense et à l’an-cienne (disons dans le sillage des productionsdes années 60) relève purement de la prophé-tie. Suite aux accords START parachevant lesefforts de conciliation, les 10 têtes nucléairesd'un missile SS-18 destinées la désactivationsont volées par un commando d’élite engagépar Kodorov, général reconverti dans le trafic: l’attaque du convoi ferroviaire en pleinOural, le maquillage du forfait en accident parl’explosion d’une ogive en mettent plein lesmirettes. A Washington, le docteur Julia Kelly(Nicole Kidman, qui se révèle être la onzièmebombe de l’histoire), responsable de la sécu-rité nucléaire attachée à la Maison Blanche,se voit confier l’enquête.

Avec l'aide du lieutenant-colonel des Forcesspéciales, Thomas Devoe (George Clooney),elle se rend à Vienne (la scène de duel parcourse-poursuite en Mercedes W140 argentéeest une réussite incomparable) où son ami, lecolonel russe Aleksandr Vertikoff (AlexanderBaluyev), obtient des informations lui permet-tant de localiser par satellite le camion ducommando filant vers le Daghestan (où est néTamerlan Tsarnaiev en pleine décompositiondu bloc soviétique, et où le commandementde la rébellion gouverne aujourd’hui les insur-gés du Caucase du Nord russe !), la frontièreiranienne... Dusan Gavrich (Marcel Iures) unpolitique serbo-croate idéaliste, que rend foul’abandon de son pays par l’Occident, se re-trouve possesseur de la dernière ogive, dansle but de faire sauter le siège de l’ONU. Avecle concours de son frère, transportant l’armede destruction massive dans son sac à dos (!)il se fond dans la foule et, traqué par les flics,sème la terreur… avant de succomber à sesblessures. La bombe sera-t-elle désamorcée àtemps ? Notons au passage que la bande-son(Hans Zimmer, évidemment), reste dans lesmémoires comme un petit chef d’œuvre.

Mimi Leder rompit ses premières armes àla télévision - notamment sur les séries HillStreet Blues et E.R. où elle put expérimenterdes artifices inédits et surprenants en matièrede mise en images et de narration. Le scénarioest inspiré d’un article de presse signé Andrew& Leslie Cockburn qui exposait une hypo-thèse-type de la catastrophe la plus possible-ment crédible : cette catastrophe a eu lieu àBoston. La liesse des veaux alcooliques àl’annonce de la mort de l’aîné puis de la cap-ture du cadet demi-mort, les obscènes roule-ments de mécanique effectués par un Obamacontent d'avoir guéri plutôt que prévenu (unetradition depuis Pearl Harbor), tout cela nousprouve que cet excellent film qui alertait lesesprits quant à l’arrogance impériale et le dés-espoir des peuples humiliés, a été oublié. Re-voyons-le... d'urgence - comme diraient Lederet Clooney.

Baron des Ubacs

Pierre Moscovici feraitmieux d’abandonner lapolitique et de se consa-

crer au «petit lot» qui s’en-dort chaque soir sous sacouette de lit en trouvant tou-tefois le ministre bien trop fa-tigué, trop harassé de soucis,trop obnubilé par les mé-chantes attaques de presse...

Elle est blonde, elle estjolie, elle est «chercheuse enphilosophie» (???), on a doncenvie de lui faire des choseset de lui parler philosophie ycompris pendant le coït, his-toire de corser un peu.. Car sila levrette malabre de Cham-bernagor est exotique, la po-sition missionnaire socratiquea également ses charmes !

Avec un physique tout enblondeur bourgeoise auquelle Vuitton va très bien, Marie-Charline Pacquot pourraitêtre aperçue dans un cortègede la manif pour tous, maiscomme elle est un esprit mo-derne et qu’elle se pique dephilosophie façon intelligent-zia de gauche, Marie-Char-line est socialiste..

Elle fut donc présentée unjour, il y a cinq ans, à PierreMoscovici qui, naturellement,à cinquante piges, sauta surl’opportunité sans trop réflé-chir.. juste comme ça.. On lecomprend, va...

"J'avais voté pour lui en2007 mais sans faire attentionà sa tête. Donc, lorsqu'on m'aprésenté Pierre un soir dematch, nous n'avons pas dutout parlé de politique. Jen'avais tout simplement pasfait le rapprochement", ra-conte aujourd’hui Marie-Charline Pacquot, qui esttombée sous le charme du po-liticien de façon immédiate.

La politique, une tribuneVIP au parc des Princes, unefille qui passe ici avec soncomplexe d’oedipe mal réglé,une cérébrale qui mouille aupouvoir, alors hop, on se gâteun peu ! C’est pas un crime...

Cela dit, entre Pierre Mos-covici et Marie-Charline,l’amour dure depuis cinq ans,malgré l’argent de Mosco etleurs 30 années d'écart.

Voilà pourquoi, la semaine

dernière, dans les colonnes dujournal belfortin le Pays, lajeune femme, qui ne voit pastrès bien pourquoi on rigoletous quand elle insiste sur sonmétier de «chercheuse en phi-losophie», a pris la parole enpleine tourmente politique àla suite de l'affaire Cahuzac.Dans le journal de province,la jeune femme de 25 ans endit plus long sur leur relation.Elle tient absolument à nousrassurer : Moscovici ne mé-rite pas tous les reprochesqu’on lui fait en ce moment...

"Nous nous sommes sentistrès proches tout de suite. Iln'y a pas vraiment eu de jeude séduction, c'était plus uneévidence... J'avais face à moiquelqu'un de simple et d'hon-nête. Ensemble, nous pou-vions parler de bouquinstoute la nuit. Il m'a fait dé-couvrir Flaubert", explique-t-elle en nous informant aupassage que Moscovici litFlaubert... Ce qui, sérieuse-ment, change notre regard surle professionnel.. On auraitjamais cru ça de lui !.

Béatrice Bourges a 52 ans, elle est née enAlgérie et elle a deux enfants. Divorcée, ellehabite dans les Yvelines, c’est donc une «ver-saillaise»...

Candidate en 2012 dans la circonscriptionde Versailles sous l'étiquette divers droite, elleavait obtenu un peu plus de 7 % des suffrages,ce qui n’est as mal du tout.. pour une femmeseule...

Convaincue que la théorie du genre - selonlaquelle l'identité sexuelle peut aussi êtreconstruite, voire se choisir - finira par ruinerla civilisation, Béatrice est la porte-parole duCollectif pour l'enfant, un groupement de 79associations. Bien, bien, bien...

Mais alors qu’elle prétend ne pas être àl’origine du Printemps français, BéatriceBourges, qu en est également la porte-parole,avait pourtant déposé la marque auprès del’INPI le 26 février dernier. Un mois avant lanaissance « spontanée » du mouvement anti-mariage pour tous. Ce qui veut dire quoi ? Ehbien que Béatrice Bouge est une pointure, unecheftaine, une couillue, une velue, une sacréefinaude... Son truc du «Printemps français» estbeaucoup moins bien que les veilleurs, mais iln’y a aucun doute que nous retrouverons dés-ormais souvent Béatrice Bourge, que nous onne trouve pas trop mal, physiquement...

Si, si...

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Après la mort opportune de son principal rival dans un accident d’hélicoptère, le mafieux HoracioCartes vient de remporter l’élection présidentielle au Paraguay avec 9 points sur son rival de gauche.

Paraguay :L’argenta encoregagné

5Politique

Horacio Cartes, l'un des hommes lesplus riches du pays, sorte de Ber-nard Tapie local, a été élu prési-dent du Paraguay, après avoirbénéficié de l’accident d’hélicop-

tère miraculeux de son challenger de droite,l’ex général Lino Oviédo, mort six mois aupa-ravant.

Cet événement marque au passage le retourau pouvoir du parti conservateur Colorado etl'échec total de la gauche.

A l'âge de 56 ans Horacio Cartes fait partiedes hommes les plus riches du pays. Ses inté-rêts commerciaux se trouvent dans le secteurbancaire, l'agriculture et la production de tabac.

Il possède plus de 20 compagnies dont leclub de football Libertad. Horacio Cortes a re-joint le parti Colorado en 2009 quand le plusancien parti du pays, qui était au pouvoir depuisplus de 60 ans, s'est incliné face à la gauche.

La réussite commerciale était au centre de lacampagne d'Horacio Cortes. Il promet de sortir

le Paraguay de la crise, d’attirer les investisse-ments et de procéder à une profonde réformede l'agriculture afin d'améliorer le niveau de viedes 6,5 millions d'habitants du pays, dont 40%vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Deplus, le nouveau dirigeant du Paraguay a l'in-tention de rompre le cercle d'isolement dans le-quel s'est retrouvé le pays après la destitution,l'an dernier, du président de gauche FernandoLugo. Cet événement avait été interprété parles dirigeants latino-américains comme uncoup d'Etat, Chavez avait encouragé l’arméeparaguayenne à) soutenir son président maiscelui-ci avait finalement été destitué par le par-lement sous l’accusation d'avoir mal rempli sesfonctions à la suite des heurts ayant provoquéla mort de onze paysans et six policiers lorsd'une opération visant à déloger les occupantsd'une propriété agricole le 15 juin dans le nord-est du pays.

Horacio Cortes ne devrait pas avoir de pro-

blèmes pour tenir sa promesse. La présidentede l'Argentine Cristina Kirchner et le présidentde l'Uruguay José Mujica l'ont déjà félicitépour sa victoire. Le statut de partenariat du Pa-raguay au sein du Mercosur sera prochaine-ment rétabli, après sa suspension en 2012 pour"violation des valeurs démocratiques".

Mais la relance économique du Paraguay estune autre paire de manches. Ce pays - le pluspauvre d'Amérique latine – a atteint une crois-sance de seulement 0,5% en 2012. Selon les ex-perts, le principal problème du pays est lacorruption à tous les niveaux du gouvernement.Pour relever le pays, Horacio Cortes comptesur son conseiller économique Francisco Qua-dro, l'un des auteurs du «miracle économiquechilien» à l'époque du dictateur ultra libéral Au-gusto Pinochet.

Ce qui n’augure évidemment rien de bonpour le petit état continental héritier des mis-sions jésuites chez les indiens Guarani.

Frère Peillon a bien choisi sonmoment. C’était maintenantou jamais ! Les rideaux de

fumée du mariage gay devaientaussi servir à cela. Loin de nouscependant l’idée de prendre lesfranc-macs pour autre chose qu’unramassis de ringards autodidactesoccupés à de touchantes niaiseriesrépublicaines, affairistes etlaïques, mais tout de même !

Après la loi de la frangine Tau-bira, cela va commencer à fairebeaucoup dans le registre «guerremaintenue aux papistes»

Le ministre de l’Education Na-tionale a donc annoncé dans un re-latif silence qu’à partir de 2015,écoliers et collégiens devraient

avoir au moins une heure par se-maine de «morale laïque», et leslycéens au moins 18 heures par an:

Vincent Peillon a levé le voilesur cet enseignement destiné à«faire partager les valeurs de laRépublique», mais qui ne sera«pas une morale d’Etat» a-t-il pré-cisé sans que l’on comprennegrand chose à cette réservepuisqu’en France l’Etat et la Ré-publique c’est justement la mêmechose et que c’est cela qui gêne...

D’emblée, le ministre de l’Edu-cation nationale, agrégé de philo-sophie, a implicitement écarté toutlien avec le débat sur la moralisa-tion de la vie politique après l’af-faire du compte suisse de

l’ex-ministre du Budget JérômeCahuzac. «C’est un moment quiétait attendu» (par qui, par quellesloges débilement intégristes ?), a-t-il indiqué lors de la présentationd’un rapport commandé en octo-bre. «Certains (...) ont fait desliens avec des événements. Il n’yen avait pas».

Selon Peillon, bien loin de nousrassurer, le futur Conseil nationaldes programmes, «indépendant»,définira la mise en oeuvre de l’en-seignement de cette «moralelaïque» dont personne n’a jamaiscompris ce qu’elle était au juste,sinon une sorte d’intégrismejudéo-chrétien appliqué contre laseule église catholique.

Créée par le projet de loi sur larefondation de l’école sous le nom«enseignement moral et civique»,la nouvelle discipline fera que tousles programmes seront revus.

L’enseignement de moralelaïque aura des horaires dédiés etsera même évalué, a indiqué le mi-nistre, après la remise d’un rapportrédigé par Alain Bergounioux, his-torien et inspecteur général del’Education nationale, LaurenceLoeffel, professeur de philosophiede l’éducation à l’université deLille-3 et Rémy Schwartz, conseil-ler d’Etat. Cette évaluation pour-rait passer notamment par uncontrôle continu au baccalauréat,a indiqué Peillon.

Vers l’enseignement d’une morale d’Etat

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Loin des faux nervis «avantguerre» et païens qui se cher-

chent un peu de gloriole en filantquelques coups de latte lorsque

les CRS sont débordés, les«veilleurs» sont devenus en

quelques jours l’honneur de toutun mouvement.

Probablement arrivés trop tard,les veilleurs à l’inspiration très

«scout» ont cependant offert uneméthode efficace et une vraie

stratégie.En rupture avec la violence po-tache comme avec le style gaypride développé de façon obs-

cène et festivante par FrigideBarjot depuis la création de la

«manif pour tous», les veilleursont trouvé le ton juste pour

tous...Si les veilleurs deviennent un

million le 5 mai prochain, la loiTaubira sera morte... et la police

bien embêtée car si on chargevolontiers des pauvres gringaletsblancs qui se la jouent racailles,

ce n’est plus du tout la mêmechose avec une foule qui prie et

lit du Péguy...

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Chère Frigide,Ton rôle historique

s’achève. Bientôt tu ne serasqu’une candidate apolitiquede plus à la municipale dansune petite ville du 78 ou desbeaux quartiers. Nousaimerions cependant que tutermines en beauté, car tun’as pas démérité au fond..

Ô bien sûr, ton bastringuehyper festif avait des airs degay pride et de kermesse enmême temps... Il y avaitautour de toi toutes ces petitestarlouzes blanchies à l’eauoxigénée, mais qui parlaienttoujours d’Adolf Hitler àpropos de FrançoisHollande... C’était fendard...

Bien sûr, il y avait aussi tonputain de camion sonocrachant sa musique pulsive...Bien sûr, il y avait dans tescortèges cette ambiance béateet sans aucune gravité quel’on retrouve en revanchedans chaque téléthon demerde... Bien sûr, il y avaitaussi TOI en fêtardereconvertie, en blondedémaquillée et accoutréefaçon irrésistible bobo dedroite.. Tout cela n’était certespas méchant...

Naturellement, il y eutquelques fautes de goûtcomme la sale gueule deJean-François Copé en tête degondole... Mais celui-ci seradésormais prudent à tonégard... Tu ne crois pas ?...

Alors pourquoi, chèreFrigide, ne changerais-tu pasbrusquement ton plan ?Pourquoi ne remiserais-tu pasta musique de boite de nuit ettes cernes de speed, pour enappeler plutôt au plus grandsitting de l’histoire dumonde?

Un million de veilleurs àParis, qui dit mieux ? Tu enas le pouvoir.. Cela ne dépendque de toi... En plus, ce seraitdiablement efficace, car lesflics étant déjà occupés parles mélenchonistes, ils lemettront où notre million deveilleurs récitant du Bernanoset du Murray ? Et puis, ils lesmettront où tous cesderviches tourneurs que tuauras fais venir à la place desFrères musulmans de l’UOIFparce qu’en islam il n’y ad’intéressants que les soufismystiques, ne le sais-tu pas ?

Fais-cela, nous t’enadjurons. Tu verras, ce serabeaucoup mieux pour tout lemonde. (le Lys Noir)

Les mépriser au nom de la virilité des petits merdeux qui jouent à détaler devantles flics serait une erreur : leur pureté va remuer la sympathie des Français..Lettre ouverte

Les veilleurs lise S

i les Veilleurs étaientplus nombreux, s’ilsétaient un million parexemple, ils empêche-rait le gouvernement

de dormir rien qu’en lui murmu-rant des choses douces...

Né le 16 avril, en marge de laManif pour tous et sous l'impul-sion donnée le soir des 67 inter-pellations à l'Assembléenationale, le mouvement des«Veilleurs» est la grande bonnenouvelle de la semaine écoulée.

Enfin ces jeunes gens nousépargneront les risibles piaffe-ments révolutionnaires desquelques bourgeois «nationa-listes» impuissants et abandon-nés sans limites aux rêveries d’uncoup de force sur le dos despédés et des gouines... Comme sic’était possible !

En revanche, le mouvementdes Veilleurs, si sérieux et si fran-çais à la fois, ne cesse de grandiravec de plus en plus de partici-pants à Paris mais aussi en pro-vince, Lyon, Toulouse, Rennes,Toulon, Nantes… À la grandesurprise de ses instigateurs, Axelet Alix, ce groupe d'amis n’ap-pelle pas à imiter Degrelle ouMarcel Déat mais plutôt àconstruire une calme révolution

des consciences, par l'art et laculture, grâce à «l'élévation del'esprit sur la force, l'arme desfaibles», afin de regagner la li-berté confisquée par une société«auto-normée».

Chaque soir, alertés par SMSou via les réseaux sociaux, ils serassemblent par dizaines pourmanifester leur désapprobationau projet de loi ouvrant le ma-riage aux personnes de mêmesexe.

À coups de lectures de grandsauteurs, de poètes, de philo-sophes, d'échanges et de médita-tions, nos Veilleurs improvisentdes soirées de «résistance nonviolente» sur des sites déterminésau dernier instant, en marge desmanifestations contre le mariagehomosexuel. C’est extrêmementbien joué.. C’est fin, c’est subtil..c’est surtout difficile à parercomme on l’a vu dimanche soirpuisque les CRS n’ont pu que lescontempler pendant des heuresjusqu’à se laisser aux-mêmeprendre de sympathie pour desjeunes gens si beaux, si gentil, sidifférents de la racaille habi-tuelle....

La dernière veillée, samedisoir avenue de Breteuil à Paris, aréuni 500 jeunes. C'était la cin-quième. L'autre soir, aux Inva-lides, ils étaient quelque 1500, cequi constitue déjà un chiffre trèsétonnant pour un début...

Evénement

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Ce groupe aurait été baptisé par certains ?les Ka-tangais? [selon une légende, il s'agissait d'anciens

Assis en silence, «dans la paix,le calme et la détermination»,comme le stipulent les SMS quifixent les rencarts à l'improviste,ces veillées contrastent avec lesslogans lourdingues et débiles en-tendus dans les cortèges BCBGde Frigide Barjot. Ici, on lutteavec la culture, l'art, le patri-moine des grands auteurs, de toutbord politique, selon cet esprit defusion des contradictions appa-rentes défendue par le Lys Noir.

Bien sûr, les Veilleurs sontéminemment anarcho-royalistesmais ils ne le savent pas. Car àcôté des textes de Péguy et Ber-nanos, ils prennent aussi le soinde lire des morceaux choisis sur-prenants chez l’anarchiste Prou-dhon ou même chez lecommuniste Aragon...

Dans un entretien accordé ànotre confrère le Figaro, Axel,l’un des deux animateurs, confievouloir «révéler par le beau, parl'universalité de la pensée des au-teurs de tous siècles et de toutessensibilités, avérer le mensongeet la manipulation des politiquespar les contradictions, brisercette culture de mort qui hantenotre société, semer un espoir deliberté», que dire de plus, sinonqu’il est très futé notre gentilAxel, anarcho-royaliste quis’ignore..

Une de leurs banderoles clame: "D'abord ils nous ignorent, en-suite ils nous raillent, ensuite ilsnous combattent et enfin, nousgagnons",

Côté «République Royale»,"les veilleurs de la famille", par-fois affublés de bonnets phry-giens roses, ne sont même pas enreste... Ils font exploser les caté-gories pré-définies avant eux..

Avec Gandhi comme inspira-tion revendiquée renvoient lesprovocateurs nationalistes dansles arrières salles de brasseriedont ils ne devraient jamais sor-tir... , les "veilleurs", souventjeunes, se relaient pour lire destextes philosophiques ou enton-ner des chants scouts, la nuit à lalueur des bougies, car, pourquoile cacher, le mouvement est trèsmarqué par le scoutisme.

Jeunes gens biens sous tousrapports, ils étaient environ 300 às'installer tous les soirs de la se-maine écoulée sur l'esplanade desInvalides. Parmi eux, il y aquelques jeunes juifs à kipa quel’on embrasserait d’être là...

Les Veilleurs se revendiquentcomme apolitiques.

Relayé sur les réseaux sociaux,le mouvement s'est étendu aureste de la France. E,neffet, des veil-lées plus

restreintes ayant déjà eu lieu àStrasbourg, à Auray (Morbihan)ou encore à Lyon. D’autres sepréparent à Marseille, par exem-ple.

Selon un rituel désormais bienétabli, dimanche 21 avril, aprèsl’ordre de dispersion de la« Manif pour tous » et tandis quela nuit reprenait doucement sesdroits, plusieurs centaines d’entreeux (en majorité des jeunes, maisaussi des retraités et des familles)ont investi un carré de pelousesur l’esplanade des Invalides, en-tonnant en chœur « L’espé-rance », un grand classique desveillées scoutes.

Jusqu’où iront nos veilleurs ?Nul ne le sait, mais leurs anima-teurs assurent qu’à Marseille,Strasbourg, Lyon, Lorient, Cler-mont, Lille ou Toulouse, d’autresveilleurs se rassemblent eux aussiau nom de la résistance anthropo-logique et donc derrière le pluspur trésor de notre littérature.

Frigide Barjot, la chef de filede La Manif pour tous, est venueles soutenir lundi après-midiavant de se pêter la cruche avecune bière et de s’en filer unbon petit dans les

chiottes d’un bar tabac.. Frigide asalué "cette force paisible qui esten train de s'installer en France".Toutefois, elle ne prévoit pas depasser une nuit en leur compa-gnie : "Je suis la porte-parole dumouvement, je ne peux pas fairela militante de rue", a-t-elle ex-pliqué en dédaignant la seulebonne idée ayant traversé sonmouvement kitchissime, mélangede Gay pride et de garden party.

Quoi qu’il en soit, unis autourde leurs cahiers de chants, deleurs recueils de poésie ou despamphlets d’après-guerre de Ber-nanos, nos veilleurs assis à mêmele sol auront indubitablement sur-pris les forces de sécurité du ré-gime, à l’évidence peu rompuesà ce type de protestation douce,plus proche d’une veillée JMJque d’une «marave» des JN...

Face à une telle démonstrationd’âme, les flics ont commencé àsourire et à parler. Certains serontrevenus chez eux en avouantavoir été réellement secoués...Voilà la grande victoire de nosveilleurs : ils impressionnent.

Le plus grand parti de France est celui des «anarcho-royalistes» qui s’ignorent ! Ainsi, en faisant de Peguy,Bernanos, Muray et Proudhon leurs inspirateurs, les veilleurs ne font que répondre à l’appel secret du lys Noir !

Evénement

ent Bernanos et Péguy

reportage

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François Hollande reçoit....

Ils ont tous les deux des «têtes d’abbéPierre» portant leur foi d’une façonquasiment anthropologique, et elle,Albane, possède la beauté particu-lière des femmes, si quelconques et

sages dans leur côté néanmoins racé,qu’elles en prennent aisément figure de ma-done...

Avec leur barbe noire et leur visage éma-cié on pense irrésistiblement, en voyantTanguy et Cyrille, au père Charles de Fou-cauld ou à d’anciens officiers des troupesd’Afrique comme Charles-Henry de Laper-rine ou le capitaine Marchand.... Ou alors àSavorgnan de Brazza puisque Tanguy Mou-lin-Fournier parle couramment l’italien enplus du Russe et du Tchèque.

Quant aux enfants, ils ont des cheveluresblondes exagérant, si c’était possible, la ca-ricature du petit européen bien élevé dansune fratrie nombreuse et disciplinée qui nesaurait tarder à être affectée en groupe chezles scouts de France...

En les accueillant à six heures du matinsur le tarmac, devant une France silencieu-sement empathique et mobilisée de bonmatin, François Hollande, pris à la gorge

par une contradiction politique invisible,trouvera néanmoins les mots qu’il fallaitdevant les sept anciens otages, souriants,des couvertures posées sur les épaules pourse protéger du froid vif du petit matin d’uneFrance où les catholiques ne sont pas tou-jours à si bonne fête... : "Bienvenue ici chezvous en France. La vie, c'est ce qu'il y a deplus fort, de plus beau. Et aujourd'hui, c'estla vie qui a gagné, lança François Hollande.«C'est la famille de la France qui est sou-lagée et heureuse (...), c'est la joie qui noussaisit", ajouta le Président...

Bien parlé, François... Mais as-tu me-suré, pauvre honnête homme, comment lesimages de cette famille parfaite auront ré-sonné dans l’imaginaire déboussolé d’uneFrance qui n’attendait peut-être que celapour avoir enfin envie de ressembler àquelque chose, en se donnant un modèle,celui entrevu ce matin-là grâce à toi, pauvrehonnête homme ?

Y a-t-il eu une seule personne en Francequi se soit cette fois laissé allée à moquerces sept catholiques patients et détachés dela moderne matérialité ? Aucun...

Actualité8

Une famille A

u Japon, notre pays étranger préféré,le Premier-ministre conservateurShinzo Abe mise sur une révolutionde la politique monétaire pour enfinsortir son pays de ses tendances dé-

flationnistes, dont il a du mal à sortir depuis 20ans. Pour faire ce que personne n'a réussi avantlui, Shinzo Abe n'a pas hésité à écorner l'indépen-dance de la Banque centrale du Japon (BOJ) ennommant à sa tête un homme à sa main. À peineen place, Haruhiko Kuroda a annoncé le 4 avrilun véritable arsenal pour redonner envie aux en-treprises d'investir et aux ménages de dépenser.

La première arme consiste à financer massive-ment la dette publique par la planche à billets. LaBOJ, qui soutenait déjà une dette de plus de 200% du PIB - au premier semestre 2012, elle avaitdéjà financé 78 % des émissions nettes -, va en-core doubler ses rachats en deux ans. Y compris àlong terme : elle va s'emparer d'obligations rem-boursables jusqu'à 40 ans après leur émission. Lamaturité moyenne de son portefeuille devrait ainsipasser de 3 à 7 ans. Mais la BOJ ne se contenterapas de soutenir la dette publique. Elle va investir1 000 milliards de yens (8,2 milliards d'euros)dans des actions pour faire augmenter les cours,via des fonds ETF - des fonds de placement en ac-tion qui reproduisent la performance de plusieursindices boursiers. Et comme si ce n'était pas déjàassez spectaculaire, elle va aussi soutenir le mar-ché immobilier, à raison de 246 millions d'eurospar an via des fonds communs de placements. Au-tant de mesures destinées à restaurer la confiancedes agents économiques en améliorant le climatdes affaires et en leur donnant le sentiment d'êtreplus riches.

Cette thérapie de choc au pays du Soleil levantdoit permettre un doublement de la masse moné-taire en circulation d'ici 2014 et de faire monterles prix de 2 % par an d'ici deux ans. Car au Japon,atteindre la cible fixée chez nous à la Banque cen-trale européenne paraissait jusqu'à présent large-ment hors de portée. Les ménages ont tendance àreporter leur consommation pour bénéficier d'unebaisse de prix qu'ils anticipent. Il faut donc lesconvaincre de cesser de différer leurs achats, enrendant crédible une hausse future des étiquettes.

Le cercle vertueux serait alors renforcé grâce àla baisse induite du yen ainsi que par l'augmenta-tion des crédits distribués par les banques.

Le Japon retrouvela liberté de la

planche à billets !

Harris Interactive a réalisé «une enquêteauprès d’un échantillon représentatif deFrançais afin d’interroger leur regard

sur la religion musulmane». Tandis que lesFrançais indiquent majoritairement avoir unebonne image d’autres religions (catholicisme,protestantisme, judaïsme, ou encore boud-dhisme), ils portent de façon générale un regardlargement critique sur la religion musulmane :moins de trois Français sur dix (26 %) déclarentavoir une bonne image globale de l’islam, pour73 % indiquant en avoir une mauvaise image.

Okay.. d’accord.. soit... admettons... Il n’y arien de très révolutionnaire là-dedans puisquel’on recoupe une nouvelle fois ce fameux seuildes deux tiers de français hostiles à l’immigra-

tion, à l‘Euro, aux délocalisations, à la GPA pourtous, et, bien sur, aux «bougnes» musulmans.

Naturellement, ce sondage aura mis en transeBoulevard Voltaire, Fdesouche, Riposte Laïque,Novopress et tous les sites plus ou moins identi-taires, plus ou moins «natios» ou nazebrocs..

Alors que ce contentement virtuel généralnous donne au moins l’occasion de préciser laposition du Lys Noir à l’égard de l’Islam : demême qu’il existe des anti-sémites honorablesqui ne supportent pas que l’on fasse la moindreblague douteuse sur les juifs en leur présence, ilexiste des bons français, agacés de trop d’allahouakbar, qui ne supportent pas la franche hysté-rie anti musulmane : Nous en sommes.

Cela non pas parce que c’est une religion pa-

cifique et tout le baratin, mais justement parceque c’est une religion pauvre en concepts et quine mérite même pas que l’on en fasse ce pata-quès et toute cette trouillasse générale...

Le Lys Noir a donc horreur des sites maçon-niques et libre penseurs professionnellement re-montés contre les «bougnoules». C’estparfaitement dégoutant, ces choses-là... C’estdégoutant parce que ce n’est pas le problème...Le problème, c’est l’immigration et l’oppressiontechnologique d’une modernité sans frein quigénère mutations et migrations. Voilà le combat.

Surtout que le vieux chibani de nos coins derues nous est beaucoup plus sympathiquequ’une pétasse niçoise de la téléréalité. Lui aumoins, c’est un homme ancien : il est réel.

Okay, les français n’aiment pas les bougnoules...

Rien ne sera donc épargné à François Hollande. En plein combat contreles cathos et pour donner corps à la récompense promise à une petite mi-norité qui pratique une sexualité à bout touchant avec l’excrément du par-tenaire, voilà le président de la République subitement obligé de recevoirau petit matin la famille catho idéale qu’il venait de faire libérer en met-tant la gomme parce que, humainement, ce n’est pas un mauvais type etqu’il a fait à cette occasion les sacrifices de principe qu’il fallait faire, quetout lui commandait surtout d’accomplir... A commencer par l’unité natio-nale qui ne se serait jamais remise si la famille Moulin-Fournier, tellementfrançaise à l’ancienne mode, avait été égorgée par Boko Haram.Cette famille catho idéale, forte, unie, et humble, les français, comme leurprésident, se la sont également prise en pleine tête, histoire de réfléchir...

C’est donc ce matin-là que François Hollande -qui sut pourtant trouverdes mots très justes et presque à la hauteur de l’événement- aurait dû pro-poser un compromis aux catholiques auquel l’atterrissage de l’avion duGLAM venait apporter le plus énorme argument subliminal dans leurcombat dorénavant anthropologique en faveur de la famille et des va-leurs... S’il l’avait fait, il nous aurait enfin unifié et cela nous aurait fortementsoulagé... car il faut bien savoir un truc : le lys Noir ne prend pas plaisir àcombattre ses concitoyens depuis deux siècles et quelques !

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Naturellement, l’empire du Bien auraitvoulu leur refiler tout de suite une cellulepsychologique intense et compassée, il auraitsurtout voulu leur faire dire qu’ils avaientvécu «quelque chose de cent fois pire queKoh Lanta», là-bas sous leur arbre protecteursurveillés chaque seconde par les bouchesdes kalachnikovs et réduits à quémander del’eau en permanence... Mais non.. l’empiredu Bien essuya un refus poli, souriant etferme de la part des Moulin-Fournier bienorganisés en dispositif immuable : Tanguyétant seul à parler devant Albane et Cyrilleincarnant eux, les adultes qui avait toujoursfait confiance...

«Comme tous les enfants, ils ont voulu desfrites", ironisa seulement Tanguy Moulin-Fournier à propos du souci des enfants quel’Empire du Bien aurait manifestement désirébeaucoup plus tragique et lancinant...

A un autre moment Albane, l’héritièred’une bonne famille catholique viticole dubeaujolais, enfonça le clou jusqu’à prendre lerisque d’être désagréable aux télévisions del’info en boucle : «Vous savez, les enfants ontété très patients et sont surtout restés des en-fants.. alors ils ont joué avec ce qu’ils onttrouvé.. Une vielle boite de sardine rouilléeou des bouts de bois»...

Pourtant, objecta encore l’empire du Bienqui avait envoyé tous ses psys sur les pla-teaux de BFM et I-Télé, ces enfants-là, Eloi,12 ans, Andéol, 10 ans, Maël, 8 ans, Cla-rence, 5 ans, venaient de subir deux mois decaptivité, otages de la secte fondamentalistenigériane Boko Haram avec leurs parents et

leur oncle Cyril Moulin-Fournier. Alors,après tout, enlevés dans le nord du Came-roun, le 19 février, après la visite d'un parcnaturel, les quatre fils du couple Moulin-Fournier avaient dû vivre un véritable enfer,comme les adultes et ceci dans des conditionsextrêmes, sans télé ni jeux vidéos. «Mais ilsavaient peut-être, précisait leur père, un petitquelque chose" qui leur a permis détenir bon.

Ce petit quelque chose, c’est évidemmentla foi ardente de toute la famille, une foi dedémocrates-chrétiens qui lisent la Croix etparticipent chaque fois que possible à desveillées de prière ou à des actions caritatives.

Et puis, après, ce fut la gifle, le démenti àtoute la fête médiatique organisée sur lethème du retour dans la douce et protectricepatrie : en effet, avant de quitter Orly, uneheure après y être arrivé, Tanguy Moulin-Fournier parla de son souhait de retournervivre dès que possible au Cameroun, "un trèsbeau pays où on se plaît beaucoup"...

Prends cela en pleine tête, pauvre honnêtehomme : ta république de merde, même unefamille parfaite, même des impeccablementcatholiques, ils n’en veulent plus !!!!Effectivement, le surlendemain de son arri-vée, Tanguy Moulin-Fournier, rasé de près,était déjà au siège social de GDF à Paris pourremercier ses collègues "Je n'ai apprisqu'hier la chaîne de solidarité en place pournotre libération, a déclaré Tanguy Moulin-Fournier. C'est très beau que la Francepuisse se réunir de cette manière..»..

Mais lui, il est pressé de rentrer là-bas.Netchaev

Il aura peut-être suffi d’un faits divers en forme de pri d’otage pour que les Français se mettent àregretter de ne plus être ce que les Moulin-Fournier sont encore : des Français de race chrétienne !

Actualité

catho en pleine tête !

Yohanna Ibrahim, chef du diocèse syriaque or-thodoxe d’Alep et de Boulos Yaziji, chef du dio-cèse grec orthodoxe de la ville, ont été enlevé pardes commandos islamistes de l’opposition syriennesoutenue pourtant par l’immense gogoland du«monde libre».

Selon des sources au sein des diocèses concernéset le ministère syrien du Waqf en charge des Af-faires religieuses, les ravisseurs seraient des «jiha-distes tchétchènes» (encore eux, putain !) qui ontintercepté la voiture des deux prélats dans la régiond’Alep.

Ils ont fait descendre le chauffeur, tué par la suited’une balle, et une autre personne, selon une sourcedu diocèse grec orthodoxe. «Selon cette personne-là, les ravisseurs parlaient en arabe littéraire etavaient l’air d’étrangers. Ils lui ont dit qu’ilsétaient des jihadistes tchétchènes».

Les chrétiens (5% de la population syrienne) sesont tenus globalement à l’écart des violences de-puis le début du conflit mais le bal tel que celui queconnurent les chrétiens irakiens a néanmoins com-mencé pour eux .

Le Vatican a annoncé que le pape François priaitpour la libération des deux évêques orthodoxes.

Nous aussi parce que c’est chaud pour eux...

Syrie : le bal commence pour

les chrétiens

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5 mai : Organisation d’u Un autre regard

Le 5 mai prochain, oncommémorera l’ouver-ture des derniers Etats-Généraux, en 1789 : cejour-là, le Peuple fran-

çais descendra dans les rues deParis. Certains s’appelleront lePeuple, d’autres le Peuple deFrance. Ce sera le 5 mai 2013.

Les premiers, à l’appel de Mé-lenchon, formant une foule sansdoute aussi imposante que celledu 18 mars 2012 (surpris par lenombre, redoutant un assaut im-provisé de l’Elysée sarközyen, letribun avait écourté son discours)marcheront contre l’austérité,pour la VIème République. Ilsvoudraient donner « un bon coupde balai » après l’affaire Cahuzac.Ce seront nos instituteurs, nossyndicalistes d’usines martyres,nos étudiants en lettres ousciences humaines lecteurs de-Nadja, qui écoutent Damien Saez.

Les seconds se sont donné ren-dez-vous pour le même jour avantde disperser leur précédente ma-nifestation ce 21 avril. «On a bienconscience que ce sera en pleinmilieu des vacances scolaires.Nous ne recherchons pas le nom-bre, mais la présence symbo-lique.», a dit leur égérie, FrigideBarjot. Ils défileront contre le ma-riage pour personne certes, maissi au départ ils ne parlaient que deça le lien leur est vite apparu entreles deux crises au fil des jours etils se sont mis à réclamer du bou-lot, dessinant des hauts fourneauxsur leurs banderoles. Ce serontnos curés, nos petits patrons, nosétudiants en droit ou médecine,

lecteurs de Gilles, qui écoutentMichel Sardou.

Les sondages nous disent qu’ilsréclament le retour de l’autoritéen haut et de l’Egalité en bas. Ilsaiment tous Le Voyage au bout dela nuit, Amélie Poulain, OSS 117,le bon vin, Brel, Brassens, Ferré.Ils ont gardé le sens du sacrifice.Ils sont la rose et le réséda. On lesrencontre dans les films de StellioLorenzi, Jean Eustache, JoëlSéria, Bertrand Blier et BertrandTavernier ; dans les livresd’Alain de Benoist, Dany-RobertDufour et Jean-Claude Michéa.Bref, ils sont semblables, ils sontfrères : ce n’est point le Peupleabstrait ni le Peuple de Francefigé, car dans les deux cas ce neserait qu’un peuple en France :c’est le Peuple français.

Le gouvernement social-démo-crate, par sa soumission aumonde de la finance et auxgroupes de pression, rassemble cePeuple dans la rue ; mais commela propagande séculaire est tou-jours aussi efficace depuis lesguerres de religion, il le divisedoublement, pour mieux régner. Ily aura, nous-a-t-on dit, deux cor-tèges : laissez passer la casse, onlaissera passer le séné ; passezmuscade, passez. L’indifférenceou l’hostilité assurée par leursnervis respectifs devrait faire lereste. La guerre civile larvée advitam aeternam sera reconduite.Vendredi dernier, un quarteron desénateurs a voté à main levée leprojet de loi Binet-Taubira ; dansla nuit de samedi à dimanche, le

gouvernement a utilisé la procé-dure dite du vote bloqué (substi-tution d’un vote global en fin dedébat au vote régulier sur chaqueamendement) pour faire adopterpar les mêmes sénateurs l’accordnational interprofessionnel (ANI).En moins de trois jours, la mé-daille libérale-libertaire a faitluire ses deux facettes. Ce mo-ment qui résume l’époque, oùéclate la vérité, les Grecs l’appe-laient kairos.

Quand la suppression du cdicomme base du code du travail etl’abolition du mariage commebase du code civil auront force deloi, il est prévu que chacun rentrechez son automobile : les pre-miers seront repris en charge parLibé-Bhl, les seconds par Figaro-Finkielkraut. Ainsi les fafs et lesrouges furent rendus, fin février34, à la belote et à Tino Rossi.S’ils avaient marché ensemble, ilsauraient passé la place et le pontde la Concorde, investi le Palais-Bourbon et nous serions au-jourd’hui en République royale,sociale et morale.

Il y a pourtant un précédent quicontredit cette fatalité séculaire,qui n’est pas grand-chose et quiest tout : au 2 février dernier, lesnationaux ont manifesté contrel’impérialisme aux accents de MaFrance : oui, les skins ont chantéJean Ferrat. Cheveux courts,idées longues : ils ont comprisque la France c’est le sublime :Jean Ferrat & Philippe Clay ;comme l’Anti-France c’est le gro-tesque : Cali ou Goldofaf.

Le même jour de mai..«Paris, mai.. mais Paris...», le

Front de Gauche et FrigideBarjot organisent à Paris deux

manifestations monstres... Mélenchon, cet idiot, a pris

évidemment le camp de la dif-férence et de la modernité

échevelée. Lui et Frigide Bar-jot ne pourront donc pas faire

fusionner leurs cortèges...C’est quand même trop bête !

Peut-être même que lesdeux cortèges se lanceront

des regards hostiles dans lesgares et dans les brasseries

d’après-manif...Ce faisant, nous serons tous

passés gentiment à côté d’uneoccasion de coup de force

absolument unique !Si Mélenchon était meilleur

stratège, il ne serait pas allédans la galère de Pierre Bergéqui, même à son âge, voudrait

donner un vernis différencia-liste à la sodomie, c’est à direà l’amour avec excréments au

bout de la queue..Si Mélenchon était meilleur, il

aurait joué à fond sur la seulegauche de travail et il se seraitgardé la possibilité de prendre

la main sur le cortège de Fri-gide... Quel idiot, non mais

vraiment !

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une chance manquéeUn autre regard

La France, c’est Saint-Louisprotégeant les bordels ; c’est Ro-bespierre et Marat défendant aprèsla nuit de Varennes une royautépopulaire dans la personne du petitLouis XVII, contre la Gironde quiréclame un changement de dynas-tie ou la démocratie d’Etat ; c’estla vierge Charlotte Corday sacri-fiant sa vie pour une mission in-connue d’elle : abréger l’horribleagonie de l’Ami du Peuple ; c’estDavid d’Angers statufiant le par-don de Bonchamps pour glorifierle général vendéen qui gracia sonpère, prisonnier bleu ; c’est le vi-comte de Chateaubriand écrivantaux socialistes autrichiens pourleur dire que le comte de Cham-bord instaurera le socialisme enFrance ; c’est Lamartine siégeant« au plafond » pour proposer lanationalisation des chemins de fer; c’est Mgr Darbois écrivant àThiers pour le supplier d’échangerles otages ; c’est Louise Michelsoutenue par la comtesse de Ro-chechouart-Mortemart ; c’estHenri V chassé de France par lesversaillais qui l’appellent « princecommunard » ; ce sont les quar-tiers rouges plébiscitant le généralBoulanger ; c’est le Cercle Prou-dhon ; c’est Barrès s’inclinant de-vant la dépouille de Jaurès ; c’estThorez tendant la main au Croix-de-Feu ; c’est le Maréchal Pétainexauçant le vœu des surréalistesen graciant la parricide VioletteNozière, c’est le Président Laval

félicitant Baudot, son chauffeur,de transporter dans la voiture desarmes pour les maquisards ; c’estAragon téléphonant à Rol-Tanguypour arracher Maurice Chevalieraux griffes des FTP ; c’est Brasil-lach saluant au seuil de la tombeceux qui le fusillent, ces jeunesrouges, ses frères dans l’espoir ;c’est De Gaulle réclamant àBaden-Baden les chars soviétiquessur le pavé de Paris pour mater lesjeunes bourgeois échevelés ; c’estMitterand amnistiant les générauxd’Alger ; c’est Me Vergès défen-dant Barbie ; c’est le facteur Che-val, le procureur Desproges et leprofesseur Choron. La France,c’est Maurice Bardèche fleurissantle mur des fédérés et la statue deJehanne la Pucelle. L’Anti-Francece sont les dragonnades, la Gi-ronde, Thermidor, les versaillais,Sarközy à Gandrange et Hollandeà Florange.

Mélenchon ! souviens-toi queRobespierre a été assassiné par lepremier front de gauche, celui queformaient les représentants enmission sanguinaires et prévarica-teurs… car le centre, dit Plaine,Ventre ou Marais, n’aurait pascillé sans ces brigands ! regardeles premières communiantes et lesjeunes premiers à la frange sur lecôté de la manif pour tous : on avoulu leur bourrer le crâne avecles bd de Reynald Sécher, ils de-vaient finir grenouilles de bénitier

et culs-bénits, saintes-nitouches ettartuffots… au lieu de ça, ils coif-fent le bonnet rouge et ceignentl’écharpe tricolore : ils se rappel-lent que la violence peut êtresainte quand il s’agit de chasser lesmarchands du temple. Ils sont nésCamelots et, gardant leurs panta-lons blancs, constatant l’illégiti-mité d'un pouvoir légal, ils sontdevenus Sans-Culottes car il fautmettre à bas ce nouvel ancien ré-gime. Mélenchon ! vas-tu les reje-ter dans les pattes de Jean Sévillia,Charles Gave et Guy Millière ? ouvas-tu leur dire qu’à la Noël 1792,les Sans-Culottes protégeaient lesmesses de minuit contre la Com-mune hébertiste ? que l’Incorrup-tible défendait les ecclésiastiquesà la Constituante, combattait lesdéchristianisateurs à la Conven-tion et récitait le benedicite a latable des Duplay ?

Médite ces paroles de Bernanosdans Les Grands Cimetières sousla lune : « Il y a une bourgeoisiede gauche et une bourgeoise dedroite. Il n’y a pas de peuple degauche ou de peuple de droite, iln’y a qu’un peuple. » Le 5 mai, situ ne fais rien, il y aura deux cor-tèges pour ce peuple. Allez, cama-rade ! oublie les bourgeois homoscomme hétéros qui réclament l’ex-tension du règne de la marchan-dise aux enfants et l’abandon de lanaissance de l’homme à l’essencede la technique : notre Peuple estanticapitaliste et écologiste. Notre

Peuple sait que ça passe par uneConstituante pour la VIème Répu-blique. Notre Peuple sait que laRévolution sera conservatrice -des mœurs comme des acquis so-ciaux - ou ne sera pas ; contre laréaction progressiste des libéraux-libertaires ! Frigide, Méluche ! le5 mai, levez les cordons de CRSqui vous sépareront ! alors mar-chez bras dessus, bras dessous…vous ne prendrez pas l'Elysée dansla journée, il faut à ceux quis'étaient perdus de vue le temps dese retrouver... mais après, aprèsnous pourrons préparer la Vendéeplébéienne de Gracchus Babeuf, laCommune blanche de Porthos !une chance comme celle-là, notrePatrie n’en voit pas tous les jours! alors saisissons-là !

Hugues Sauverels

Sondages exécrablespour Juan CarlosSelon une enquête publiée par lejournal El Pais seules 36% despersonnes interrogées«approuvent» la façon dont lesouverain exerce ses fonctions,contre 56% qui«désapprouvent».Ce solde négatif de vingt pointsest à comparer avec le soldepositif de 21 points qui ressortaitdu dernier sondage semblableeffectué en décembre 2012..

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En Nouvelle Calédonie, Marcus Graven (qui a inspiré le présent article) tente de s’opposer au net-toyage ethnique des listes électorales qui sont déjà un enjeu crucial avant les référendums de 2014.

12 Actualité

Pour mesurer l’érosion de notre senti-ment national -ou plus précisémentde notre capacité de solidarité natio-nale- il faut s’intéresser à la NouvelleCalédonie qui faisait la Une de tous

nos journaux dans les années 80 et qui n’inté-resse plus personne aujourd’hui, à la veille deperdre stupidement cette île grande commetrois départements et partagée en deux zonestrès distinctes : au Sud-ouest Nouméa et labrousse caldoche ; au Nord-est, les Canaqueset les mines de nickel.

Pourtant, là-bas, à 20.000 kilomètres denous, l’heure fatidique approche. Les accordsde 1994 prévoyaient et prévoient encore unesérie de trois référendums d’autodéterminationque les indépendantistes réclament massive-ment pour l’année prochaine, selon les termesde l’accord qui avait fixé le délai à vingt annéesde «préparation des Kanaks aux responsabili-tés».

Après avoir gelé le corps électoral pour lestrois consultations d’autodétermination prévuesà partir de 2014, pour lesquelles le scrutin estlimité aux personnes domiciliées dans cettecollectivité depuis 20 ans et au plus tard le 31décembre 1994, les signataires de l’accord deNouméa de 1998, comprenant l’Etat, les indé-pendantistes et les prétendus loyalistes du R-UMP, avaient estimé devoir égalementrestreindre le corps électoral pour les électionsaux assemblées des trois provinces et auCongrès, en le réservant aux personnes ayantdix ans de domicile en Nouvelle-Calédonie.

Ce dernier corps électoral dont la vocationétait limitée à désigner des élus chargés de lasimple gestion des collectivités concernées etqui ne pouvait porter atteinte aux conditions

restrictives de la participation aux référendumsd’autodétermination, a donc été d’abord glis-sant, sur 10 ans, puis gelé, voire surgelé en2007, à la demande des indépendantistes.

Ce corps électoral gelé, strictement interdità toute personne installée en Nouvelle-Calédo-nie après le 8 novembre 1998, est devenu pu-rement et simplement «héréditaire».

La capitulation de l’UMP lors de la signaturede l’accord de Nouméa, s’est ainsi cristalliséeen 2007 au nom d’une «politique novatrice etgénéreuse».

Les «progressistes », par la voix d’HaroldMartin, prétendaient alors qu’à peine 700 per-sonnes seraient évincées des listes électoralesprovinciales et se moquaient de l’associationde défense du droit de vote qui mettait enœuvre toute les procédures juridictionnellescontre la glaciation du corps électoral.

L’association a aujourd’hui épuisé les re-cours disponibles devant toutes les juridictionsnationales et internationales jusqu’à ce que, en2005, la Cour européenne des droits del’homme prétende que la paix primant sur ledroit, la création d’un corps électoral provincialrestreint se justifiait, et en 2009, la même Cour,statuant sur le corps du même nom, mais cettefois gelé et héréditaire, déclare avec désinvol-ture que l’affaire est réglée depuis 2005.

Les pires craintes exprimées par les mem-bres de l’association se matérialisent désor-mais. Des milliers de personnes (entre 21 000et 25 000) en âge de voter restent sur le carreauet les indépendantistes ont ouvert une chasseau mauvais patronyme...

C’est de cette façon que, la semaine dernière,le lundi 8 et le mardi 9 avril 2013, ce sont près

de 1300 Calédoniens qui ont été convoqués autribunal pour justifier d’être nés sur le Terri-toire!

Des convocations lancées sur un critère pu-rement anti-européen puisque ce ne sont quedes personnes portant un patronyme à conso-nance non-kanake qui comparaissaient. Lachasse au blanc a donc commencé gaillarde-ment et le mouvement a trouvé sa première ex-pression lorsque le samedi 6 avril 2013, une«marche citoyenne» fut organisée par les in-dépendantistes dans les rues de Nouméa.

Cette marche organisée sous la houlette ducollectif Kanaky-2014 rassembla près d’unmillier de marcheurs sous les étendards duFLNKS, du PT et de l’USTKE (Union Syndi-cale des Travailleurs Kanaks et Exploités).

Les organisateurs réclament que la «vraie ci-toyenneté» soit dorénavant uniquement réser-vée aux personnes installées enNouvelle-Calédonie avant 1988, et non 1998.

En grattant un peu sous le discours de ses di-rigeants, on comprend qu’un vrai citoyen nepeut-être qu’un Mélanésien indépendantiste. Ilsréclament pour celui-ci l’exclusivité du droit aulogement, à l’éducation, au travail, aux soins.La Kanakie aux kanaks en quelque sorte..

Face à cette lente conquête dont les listesélectorales sont l’enjeu majeur dans une île oùles canaques ne sont toujours pas majoritairesen nombre, les vieux Européens installés de-puis plusieurs générations disparaissent. Etceux arrivés après 1994 ainsi que leurs enfantsn’auront jamais le droit de vote tandis que lesindépendantistes réclament toujours plus.

A la fin du mois d’avril, aura lieu un nouveautoilettage de la liste électorale des « citoyenscalédoniens ». Nous saurons alors combiend’Européens sont exclus de leur avenir.

Alors que nosindolentes îles

créoles constituentun inépuisable

réservoir de racismeanti-blanc dont il

faudrait se séparerau plus vite, c’est, au

contraire de lanouvelle calédonie,

avec ses 40%d’européens et 15%

de polynésiens,  donton veut nous priver

au nom del’indépendance

«kanak et socialiste»poursuivie par des

mélanésiens qui ontcommencé sous nos

yeux l’épurationethnique des listes

électorales.

Cette Calédonie que l’on va perdre

président du parlementWallon, ici à droite.

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Voici le genre de caricature donton se serait passé : d'un côté, lesfamilles défilant sous la houlette

de l'Eglise catholique pour affirmer ledroit de chaque enfant à un « papa » etune « maman » ; de l'autre, les porte-parole du « mariage pour tous », repré-sentants autoproclamés de lacommunauté homosexuelle, dénonçantcomme complice de persécutions qui-conque n'approuve pas leurs exigences.Ce bruyant face-à-face, auquel toutsemble se résumer, nous ferait presqueoublier qu'une majorité de Français (hé-térosexuelle, donc) souhaite accorderaux gays les mêmes droits qu'aux autrescouples ; tandis que ces derniers, pourbeaucoup d'entre eux, se contrefichentd'être mariés, n'envisagent aucunementd'adopter.

Et pour cause : l'évolution réelle dela condition homosexuelle dans un payscomme la France est largement posi-tive. De petite réforme en changementde comportement, l'homophobie n'aplus sa place, au moins officiellement,dans cette société. Plus récemment, lePacs – voté sous un gouvernement degauche, amélioré sous un gouverne-ment de droite – a donné aux couplesde même sexe un cadre juridique sim-ple, efficace, bien plus moderne que lemariage dans son moule religieux etbourgeois en décomposition. Si bienque les hétérosexuels sont de plus enplus nombreux à opter pour cette for-mule.

Dans ce contexte favorable, les par-tisans de l'égalité des droits auraient puse satisfaire d'une extension du Pacs, ré-clamée par certains et permettant d'ali-gner son contenu sur celui du mariage,notamment pour les questions de trans-mission et d'adoption. Ces codicilles seseraient imposés au Parlement sans pas-ser par une nouvelle guerre des Ancienset des Modernes. Mais, loin de s'entenir à ces progrès concrets, les acti-vistes ont choisi de se placer sur le ter-rain symbolique, en polarisant leursrevendications sur la notion même demariage – mot qui conserve une valeursacrée et un sens précis pour quelques-uns.

UNE LUttE déjà GAGNéEOn peut comprendre l'enjeu du « ma-

riage pour tous » comme symboled'égalité. On peut s'en accommoder,tout en y voyant une forme de régres-sion (comme si le mouvement homo-sexuel, après s'être affranchi decertaines contraintes sociales, voulait serattacher à la plus conventionnelle desnormes : le mariage). On peut aussi se

demander pourquoi une revendicationaussi récente doit soudain et immédia-tement s'imposer comme une vérité in-discutable face à la définitiontraditionnelle du mariage ; ou face àceux qui se posent d'honnêtes questionssur l'étrange notion de « droit à l'enfant» - même si je ne crois guère, pour mapart, qu'une famille homosexuelle soitpire ou meilleure qu'une autre.

Les représentants de la cause LGBT[lesbiennes, gays, bi et trans] ne veulentpas entendre ces subtilités, ni contour-ner leurs adversaires en s'appropriant lamodernité du Pacs. Chefs de file d'unelutte déjà gagnée, il leur faut préserverleur rôle de militants ; toujours se poseren minorité opprimée, et dénoncer sansfin l'homophobie rampante d'une partiede la population. Héritiers du discoursgauchiste, ils ont réduit la révolutionaux enjeux sexuels et luttent héroïque-ment - avec le soutien du pouvoir –contre les derniers bataillons conserva-teurs. Certaines voix n'hésitent plus àexpliquer que toute personne contestantl'urgence du mariage gay serait « homo-phobe » – discours d'un sectarisme dé-testable auquel fait écho celui destraditionalistes, trop heureux de sautersur l'occasion pour prendre leur re-vanche, comme au temps des manifes-tations pour l'école libre. Mais cetteopposition théâtrale arrange aussi laclasse politique, tous bords confondus,en détournant l'attention des grands su-jets économiques et sociaux où ellemontre tant d'impuissance.

Préférer les postures révolutionnairesà l'efficacité ; faire primer le lyrisme dela persécution sur l'évolution desmœurs et des droits ; ranimer la rhéto-rique antifasciste face à toute personnequi ne partage pas vos urgences : voilàce que je reproche à ceux qui préten-dent parler en mon nom. On dirait quecertains gays, tellement enfermés dansla question sexuelle comme seul mar-queur de leur identité, n'arrivent guèreà vivre sans ennemis et peinent à assu-mer leur émancipation. Ils cultivent unevision humiliante de leur condition qui,loin de se présenter comme une attituderéellement libre et fière, court d'un côtévers l'hystérie de la Gay Pride, de l'autrevers l'idéal petit-bourgeois du « mariagepour tous ». On pourrait discerner uneexpression ultime de la « honte de soi »dans ce rêve de famille, ce désir éperdude reconnaissance sociale, ce gommagedu sens des mots par lequel certainshomos – n'en déplaise aux gender stu-dies – voudraient oublier qu'ils ne se-ront jamais exactement dans la norme,et que ce n'est plus un péché.

13

IL est gay, il est normand et c’est un grand écrivain. Benoit Duteurtre a choisi son camp. Et commenotre ami Renaud Camus, ce sera chez les anti-modernes, bien sûr !

Débat

Duteurtre et le mariage gay

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14

Avant de mourir d’un cancer en2010 , le ministre d’Etat DanielDucarme, fondateur du mouve-ment réformateur MR, a laissé unétrange et courageux testament po-

litique : il s’agit de son projet de Belgique Fran-çaise qui prévoit dans son premier article que«la Belgique française comprend la Région wal-lonne, la Région de Bruxelles-Capitale, les com-munes de l’arrondissement de Hal-Vilvorde, etdes provinces flamandes dont la population adécidé, par référendum, de rejoindre la Bel-gique française », laquelle (article 2) «déter-mine librement les signes distinctifs permettantde marquer sa personnalité dans les manifesta-tions publiques officielles aux côtés de l’em-blème national et des signes de la République»,c’est à dire qu’elle conserve son drapeau ettoutes ses traditions politiques et institution-nelle.

Dans l’esprit de Daniel Ducarme, leRoyaume de Belgique associé à la France poursa politique étrangère, sa défense, l’immigrationet une éventuelle monnaie commune bénéficiedu même degré d’autonomie qu’un territoired’outre-mer tel que la Polynésie.

En effet, la «Belgique française » garde pourelle certaines prérogatives, en matière d’ensei-gnement universitaire et de recherche par exem-ple (article 37), comme (article 25) celle de«maintenir ou créer des entreprises de produc-tion et de diffusion d’émissions audiovisuelles».Sous l’autorité purement protocolaire du Roi, la«Belgique française» est dotée d’un «gouverne-ment » et d’un «président» (articles 55 et sui-vants) désigné au scrutin secret par l’assembléede la Belgique française composée de «123 éluspour 5 ans, dont 75 de la Région wallonne, 33de la Région de Bruxelles-Capitale élargie auxcommunes rattachées des arrondissements deHal-Vilvorde et 15 pour la Région germano-phone », élus (article 94) au scrutin de liste àun tour, et dont les actes législatifs se dénom-meront (article 106) lois du pays». Les Régionsdemeurent, comme des émanations de la Bel-gique française.

Enfin, la Belgique française reste quelque peubilingue puisque son article 52 prévoit que lefrançais est la langue officielle du Royaume,mais que la langue flamande est un élément fon-damental de l’identité de Bruxelles, reconnue etdevant être préservée, afin de garantir la diver-sité culturelle qui fait la richesse de la Belgique.

Si les Flamands refusaient la propo-sition de «Double Monarchie ra-

pide», nous n’aurions plus qu’à noussatisfaire d’une Belgique Franco-

phone maintenue, comprenantBruxelles, sa périphérie franco-phone annexée, et la Wallonie. J

acques Lenain est-il un agent officieuxdu gouvernement Français ou bien fait-il semblant de l’être pour mieux impres-sionner ses interlocuteurs Wallons... oubien est-il seulement un illuminé aven-

turier, un demi fou, une sorte d’Antoine deTounens qui aimerait tant être président ailleursque chez lui où il n’est qu’un obscur ?

En tout cas, depuis les quelques années qu’ilest apparu par surprise dans le milieu des ratta-chistes wallons, Jacques Lenain a réussi àconserver tout son mystère, un mystère qui lesert, lui donne de l’importance et de la magie,au point qu’il ne peut se refuser d’en user avecun peu de cynisme et de science...

En France, Jacques Lenain est un énarquequi a peu réussi. En Belgique, Lenain a réussisans mal à devenir le seul énarque français s’in-teressant vraiment à la Belgique. Est-il membrede cette fameuse cellule de 10 hauts fonction-naires qui selon le journal Midi Libre, aurait étéconstituée à l’Elysée à partir de l’été 2010 ?

Jacques Lenain n’avait pas attendu sa retraiterécente pour s’impliquer fortement en Belgiquefrancophone. Quand il était encore directeur auMinistère Français de la Santé et des Sports, auFonds de solidarité vieillesse, Le-nain sillonnait déjà la Wallonie,rencontrait tout le monde en nedémentant surtout personne surl’ambiguïté de sa «mission». Ma-rotte personnelle ou missiond’Etat ? Aventurier ou franc-tireurde la diplomatie française ?

Au départ, Jacques Lenain neconnaissait pas grand chose à laquestion francophone de Bel-gique. Il apparut brusquementaprès 2008, quand la crise institu-tionnelle avait fini de s’installerdurablement avec l’impossibilitéde constituer un gouvernement fé-déral.. La sympathie première de Lenain allaitdonc plutôt au mouvement rattachiste, celuiavec lequel un français se sent naturellement leplus à l’aise, comme en famille, avec des gensextrêmement émouvants. Mais un énarque ap-prend vite, c’est son métier; et Jacques Lenainne tarda pas à rompre avec le chef rattachistePaul-Henri Gendebien auquel il adressa unelettre ouverte reprochant au rattachisme sa né-cessaire brutalité assimilatrice si elle voulaitparvenir à faire vivre un jour les Wallonscomme des Français exactement...

Gendebien, qui est un caractère épique, leprit très mal. Il le prit surtout comme une ten-tative de putsch puisque la lettre de Lenain futadressée en toute transparence et clarté... à tousles inscrits du fichier rattachiste !

C’est dans ce courrier fondateur que Lenainexprime sa conception : « C’est évidemmenttout autre chose de défendre, comme je le fais,un statut d’intégration autonomie de la Wallo-nie, et de Bruxelles, en France, avec le main-tien de l’essentiel du droit belge, et desinstitutions régionales wallonne et bruxelloise.Ce qui peut permettre de rassembler effective-ment le maximum de Wallons et de Bruxellois,qui doivent pouvoir adhérer à la solution réu-nioniste sans devoir renier leur volonté régio-naliste ou leur attachement «belgicain». Et cequi n’interdit pas, au passage, de tenter de ré-former ce qui pourrait l’être, comme le systèmeélectoral, mais sans en faire une question cen-trale et encore moins un préalable.

Je souligne, de plus, qu’un tel statut particu-lier d’autonomie pour la Belgique française estle seul techniquement faisable. Ce qui en ferait

donc le seul politiquement acceptable du pointde vue français.

Et là, Lenain fait encore valoir son joker ha-bituel : l’opinion de la France officielle; unequestion obsédante chez les chefs rattachistesqui ne se sont jamais fait ouvrir à Paris que desportes de sous-cabinets...

Lui, Lenain, il laisse entendre que la Franceofficielle , il la connait parfaitement en tantqu’énarque et il ne dément pas ceux qui persif-flent à son profit en affirmant qu’il est envoyépar celle-ci...

Bien qu’il vise à une annexion, le projet deLenain ambitionne le raisonnable. Il ne veutrien changer en changeant tout quand même.Les Belges resteraient Belges mais devien-draient néanmoins Français, ils conserveraientleur Roi, mais vivrait dans la République, ilsconserveraient leur régions fédérées, mais gou-teraient aussi aux joies du centralisme jacobin...

Dans le projet Lenain, détaillé jusqu’à sus-citer le malaise devant tant d’expertises inu-tiles, les Bruxello-Wallons deviennent desFrançais, mais en gardant toutes leurs institu-tions actuelles, ce qui serait juridiquement pos-

sible dans le cadre françaisactuel, car selon l’énarque :«ce cadre institutionnelfrançais permettrait decombiner le maintien del'autonomie de la Régionwallonne et de la Régionbruxelloise et la conserva-tion de l'essentiel du droitbelge, avec la solidarité na-tionale financière et socialefrançaise »;

Fort de son texte énar-chique et de sa réputation demystère, Jacques Lenain futainsi la véritable vedette des

Etats généraux de la Wallonie, en 2009. Il y dé-veloppa, au grand dam des indépendantisteswallons, l’argument qu'en cas de partition duRoyaume de Belgique : «La Wallonie seraitprivée des transferts de la Flandre, qui repré-sentent 10% de son PIB et plus de 15% des dé-penses publiques en Wallonie...».

Jacques Lenain reconnait volontiers que ladynastie est incontournable. Selon lui, l'Etatwallon (ou wallo-bruxellois) serait alors «cer-tainement de forme monarchique».

En fait, à moins de contorsions institution-nelles présentées comme raisonnables, mais enréalité toujours compliquées, l’association dela Belgique à la France ne peut se faire qu’entredeux Républiques ou deux monarchies... Etpuisque la Belgique est une monarchie et le res-tera même après son amputation, il faudra at-tendre que la France devienne au moins unerépublique royaliste pour qu’une associationsaine et sans arrière pensée soit possible entreles deux nations soeurs.

Mais passons. Ce que révèle l’importanceactuelle prise par Lenain dans le débat nationalbelge est probablement plus parlante que cequ’il propose, puisque son projet n’est au fondguère différent de celui préconisé par le défuntMinistre d’Etat Daniel Ducarme.

Non, si Lenain est si important aujourd’huien Belgique, même s’il n’est qu’un imposteuret surtout s’il est un imposteur, c’est que la voixde la France y est encore attendue, c’est que laposition française entre encore dans les calculsbelges, même Flamands.

Un royaume belge dans la France?

Un royau dans la R

Le français Jacques Lenain popularise le «Plan Ducarme»

Perspective

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Aussitôt Daniel Ducarme avait-il publié son«Plan B» qu’une enquête du «Soir» du 21 juin2008 indiquait que 29 % des Wallonsn’étaient pas insensibles à l’idée d’un rap-prochement avec la France...

Assez curieusement, le projet de DanielDucarme, bien que largement commenté àl'époque de sa publication, et mentionné sou-vent depuis lors, n'a fait l'objet d'aucune ana-lyse sérieuse en Belgique (et encore moins enFrance...), ni par la presse, ni par les forces po-litiques, ni par les cercles intellectuels et les mi-lieux universitaires. Il a, de ce fait, été très malcompris.

Daniel Ducarme, qui est républicain jacobi-niste va plus loin que l’association-dévolutionqui satisferait pleinement un monarchiste.Fondamentalement, le projet Ducarme, bienque celui-ci se soit toujours refusé à s’exposercomme rattachiste, propose de faire de la Bel-gique française une partie intégrante de la Ré-publique française. Et cela est très clairpuisque, dès ses toutes premières pages, letexte se présente sous la forme d'une loi "fran-çaise", d'une loi de la République française,d'abord par l'emploi du terme de loi "orga-nique", terme qui est propre aux lois d'applica-tion de la Constitution française, ensuite parceque le projet précise que ladite loi est adoptéepar "l'Assemblée nationale et le Sénat", quiconstituent le Parlement français, et est promul-guée par le "Président de la République". Quiplus est, dans nombre de ses dispositions, letexte confirme le caractère de loi "française" dece projet.

Ainsi, le projet de D. Ducarme de 2008 n'estpas un projet de Constitution d'un Etat de Bel-gique française, un Etat belge "sans la Flan-dre", qui serait adossé à la France, dans le cadred'un accord d'association avec l'Etat français.

Pourtant, l'article 88 de la Constitution fran-çaise, cité par Ducarme qui en joua, prévoit lapossibilité que "la République peut concluredes accords avec des Etats qui désirent s'asso-cier à elle pour développer leurs civilisations".Ne serait-ce pas déjà suffisant ?

Le projet Ducarme semble considérer avechérésie que la Belgique est forcément déjà fran-çaise avant de recevoir son statut d’autonomiede la République...

Malgré cette contradiction surprenante, Du-carme s’appuie sur le titre XII de la Constitu-tion française fixant les régimes juridiques del'ensemble des collectivités territoriales fran-çaises, et fait la séparation fondamentale entreles collectivités de droit commun, "com-munes", "départements" et "régions", de ré-

gimejuridique doncidentique, pourla métropolecomme pour l'outre-mer, et lescollectivités à statut particu-lier, celles de l'outre-mer étantnettement distinguées de cellesde la métropole.

D'autres éléments majeurs du projet de Da-niel Ducarme manifestent cette appartenancepleine et entière de la Belgique française à laFrance. D'abord, des députés et sénateurs élusen Wallonie et à Bruxelles sont membres duParlement français. Ensuite, la compétencepour la Belgique française des organes supé-rieurs de contrôle français : Cour de Cassation,Conseil d'Etat, Cour des Comptes, et la pré-sence auprès des autorités de Belgique fran-çaise d'un Haut-Représentant de la République.Et aussi des compétences législatives et régle-mentaires étendues de l'Etat français à l'égardde la Belgique française. Celles de plein droit,expressément visées : défense, politique étran-gère, état civil, libertés, justice, ordre public,crédit, universités. Et celles qui pourraient l'êtrepar la volonté des autorités de l'Etat français,après avis ou avis conforme des autorités"belges", en dehors du champ des compétencespropres de la collectivité de Belgique françaiseet des deux "régions". Qui plus est, les lois dela Belgique française, dites "lois de pays", se-raient soumises à l'approbation de l'Etat fran-çais.

Naturellement, Daniel Ducarme conserve lesouci de préserver une certaine continuité de laBelgique bi-séculaire pour tenir compte et mé-nager les sentiments "belgicains" de la popula-tion et des élites franco-belges

Alors, même si le projet Ducarme prévoit un«Président de la Belgique française», en faitun chef de Gouvernement, il conserve un "Roide la Belgique française" bien que la Belgique,n’étant cependant plus qualifié de Royaume,certainement par souci de compatibilité doctri-nale avec la République Française, mais de"Pays" (puisque que «territoire d’outre mer deBelgique» aurait probablement fait bizarre enprêtant encore à se moquer...)

Le Roi desBelges nec o n s e r v e

dans le projetDucarme que des

fonctions exclusive-ment protocolaires. Probablement des compé-tences de même nature que les Rois coutumiersde Wallis et Futuna !!!

Bref, le projet accroche des plumes à la cein-ture d’Albert II obligé de circuler dorénavanten pagne, surtout en hiver...

On le voit, pour chercher à concilier au seindu même cadre d’association une Républiqueet un Royaume, le projet Ducarme en devientacrobatique, parfois ridicule et donc faible...

En effet, malheureusement pour lui, DanielDucarme, franc-maçon, n’était monarchisteque par défaut, soutenant la monarchie unique-ment afin de ne pas heurter les sentimentsconnus du peuple belge. Cela dit, intimement,Ducarme était républicain et c’est justementson républicanisme à tout prix qui vicia sonprojet et l’empêcha d’imaginer un Royaume deBelgique française pleinement souverain pourdécider tout aussi souverainement la dévolutionvers la France de quelques compétences ma-jeures...

Car comment les Belges, même décontenan-cés, accepteraient-ils de voir leur autonomie ré-duite aux seules compétences de la Polynésie?Et comment le Roi Albert II accepterait-ild’être une sorte de roi nègre toléré par la Ré-publique...

Il est bien dommage que Daniel Ducarmesoit mort trop tôt. Cela lui aurait peut-être per-mis de peaufiner son projet. Reste que ce projetfut un signe très fort...

15En 2008, Daniel Ducarme, un ministre d’Etat qui savait sa fin proche,décida de laisser derrière lui un «Plan B» pour la Belgique Française.Le «Projet Ducarme» ambitionne de mettre en place une Républiqueroyale en Belgique pour l’intégrer ensuite commeune région de la République Française...

Une photo de classe avec les condisciplesde Murat en 1962.. Murat a dix ans.Depuis, la mutation anthropologique anon seulement changé la race mais aussiles visages, leur forme... 

«La revendication d’un élargissement deBruxelles est commune aux principauxpartis francophones», ose affirmer la pré-sidente du CDH, Joëlle Milquet, actuelleministre fédérale de l’Intérieur ! «L’élar-gissement de Bruxelles signifierait l’inté-gration des communes à facilités dans laRégion Bruxelloise, qui serait elle-mêmesynonyme de continuité territoriale entreBruxelles et la Wallonie», a-t-elle ajoutéen juin 2010 sur le plateau de l’émissionHuis Clos.

Perspective

ume Belge République?

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En 1974, en Suède, laconstitution «Berna-dotte» de 1809 était laplus ancienne constitu-tion écrite d'Europe

alors en vigueur. Pour les socio-dé-mocrates d’Olof Palme, elle étaitnaturellement devenue mal struc-turée et sa rédaction était jugée dé-modée, sinon désuète.

Bien qu'ayant fait pourtant l'ob-jet de très nombreuses modifica-tions dans le sens de la limitationdes pouvoirs du Roi, elle ne corres-pondait plus à la pratique du ré-gime social démocrate ni auxaspirations républicaines de OlofPalme qui hésita même à abolirtout simplement la monarchie..

Le nouveau texte entra en vi-gueur le 1er janvier 1975. Il créaitde facto une république couronnée,une république sérénissime, une ré-publique royale...

La suède devint ainsi discrète-ment une république par le moyend’un tour de passe-passe dont lesconstitutionnalistes ont parfois lesecret. La chose était au fond trèssimple. Le parlement, le Riksdag,prenait la première place. Le prési-

dent du Parlement devenait alors levéritable chef de l’Etat, héritantnotamment du pouvoir de nommerle «Ministre d’Etat» (le chef degouvernement).

Dans ces conditions d’inversionde tous les rapports de force aumoins maintenus symboliquementdans les autres monarchies consti-tutionnelles, le Roi n’est plus enréalité qu’un «chef d’Etat émé-rite». Ses pouvoirs sont émincésjusqu’à n’être plus perceptibles...

Il ouvre néanmoins solennelle-ment la session annuelle du Parle-ment, dirige le Conseil desministres spécial qui n’est jamaisréuni, il est le Président du Conseilconsultatif des Affaires étrangères,il porte le grade le plus élevé del'Armée et remet chaque année lediplôme officiel aux lauréats desPrix Nobel lors d'une cérémoniefastueuse. Dans la réalité, il reçoitsurtout les lettres de créance desambassadeurs étrangers...

Le roi de Suède ne détient doncplus aucun pouvoir politique et neparticipe pas à la vie politique. Ilne participe alors pas aux délibéra-tions du gouvernement et necontresigne pas ses décisions. Leroi a en fait essentiellement desfonctions honorifiques et de repré-sentation : d'après la constitution,il «représente l'unité de la Nation

et la Suède sur le plan internatio-nal».

Le Roi n’est au fond qu’un em-ployé de la collectivité, rien de plusque le majordome de la démocratiesuédoise. C’est si vrai qu’il lui fautdemander l’autorisation du gouver-nement avant chaque sortie du ter-ritoire et qu’en cas de guerre, il esttenu de suivre e gouvernementdans ses bagages !....

Naturellement, la famille royalea été au passage «modernisée»dans la transmission de la cou-ronne : la loi de succession au trônea été également modifiée en 1979et l'ordre de succession jusque-làpurement agnatique est devenu co-gnatique puisque l’égalité sexuelledans la succession royale a été ins-taurée.

Quoi qu’il en soit des arrièrespensées républicaines qui guidè-rent les rédacteurs de la constitu-tion de 1974, les quarante dernièresannées de vie politique en Suèdedémontrent à satiété que la coha-bitation institutionnelle d’un roi etd’un système républicain (le prési-dent du Parlement nommant lepremier-ministre) est parfaitementpossible, y compris sur le plan ju-ridique, et ne fait en tout cas pasl’objet de la moindre vague !

Netchaev le vieux

En conservant lapersonne du Roi

mais en lui retiranten 1974 la totalitéde ses prérogatives

politiques, ycompris les plus

dérisoires, lessocio-démocrates

suèdois ont crée defacto une

«Républiqueroyale» 

qui a le mérite denous démontrerque la chose estjuridiquement

possible

La république royale de Suède

Réunir les deux traditions politiques françaises en une seule... ne plus vivre sous cette républiqueobsédée d’elle-même, mais entachée par le sang du Roi et de la Vendée, ce serait déjà cela !

Perspective

"...Il est facile de donner notre loyauté à quelqu'un dont la seule re-vendication sur nous est un accident de l'hérédité, parce que c'est ungeste gratuit d'affection spontanée qui ne nécessite aucun élémentd'auto-tromperie, et qui n'implique pas l'humiliation de devoir demanderà être gouverné.

Le roi idéal serait donc un peu comme le roi du jeu d'échecs : la piècela plus inutile au conseil de gouvernement, qui occupe sa place tout sim-plement pour éviter n'importe quel autre pièce de le faire, mais qui esten quelque sorte toujours le jeu entier. Il y a quelque chose de positive-ment sacré dans son impuissance stratégique. Et il y a quelque chose demerveilleusement galant à donner notre allégeance sans réserve à unpauvre bougre passablement consanguin dont les passions principalessont peut-être la porcelaine de Saxe ou l'histoire de la pêche à lamouche, mais qui, néanmoins, ex opere operato, est aussi le porteur dela dignité de la nation, l'incarnation oint du génie Gentis, une sorte detotem ou, mieux, de mascotte...»

12 novembre 2010David B. Hart (auteur de First Things. Son livre le plus récent est De-

lusions Athée: La révolution chrétienne et ses ennemis mode (Yale Uni-versity Press).

David B. Hart, encore un autre anarcho-royaliste

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Lysnoir

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"A quatre pas d'ici, je te le fais savoir."Le cid, Corneille II,

En contrepoint de la prosthétiqueverbeuse, le regain d’estime portée à larestauration du duel nous démontre que

cette pratique peut encore compter aujourd’huisur des partisans suffisamment nombreux pouralimenter un site internet. Fraction majeuremais oubliée du «caractère national français»,le duel revient pour nous soumettre unealternative certes violente mais emprunte dedignité et de panache pour recouvrir ce à quoil’homme doit se garder de perdre, son honneur.

Absurdité appartenant au passé pour les uns,marque essentielle de notre patrimoine pourles autres, le duel nous parait être une vieilleriesublime, morte de sa propre grandeur, ouplutôt de l’avènement d’une petite bourgeoiseplus encline à la résolution administrativeindirecte et fourbe qu’au face à face. Tomberen complète désuétude après la seconde guerremondiale, le duel ne fut plus qu’un spectacletout aussi banal que pittoresque, honteusementabandonné aux canailles les plus acharnées.

Il ne reste guère que certaines disciplinesolympiques pour nous offrir difficilement uneentrevue minimale de ses heures les plusactives, là où les coups de lame ou les coupsde feu étaient légions dans certains boisparisiens. Nous pouvons d'ailleurs nousdemander si nous n’avons pas perdu pour debon la possibilité d’un acte aussi franc etdirect, dégainer, face aux écueils d'un goujatqui n'aurait pas mériter mieux que de prendreune balle dans le cul aux premières lueurs del'aube, nous en connaissons tous un. Le duelaurait sans doute résolu « à la hussarde » bonnombre de querelles stupides ou banales,quelques conflits d’honneurs balbutiants, sansque cela ne gène des bonnes gens à la mémoiretoujours aussi courte ou des politiciens qui n'ensont pas à une contradiction prêt. Les avocatss’en chargent bon gré malgré de nos jours, ilfaut bien les faire vivre.

Le duel eut parmi ses défenseurs tout unargumentaire paradoxalement basé sur la «raison ». Un duel d’attributs thématiques ensomme: Pour le philosophe Alain, il n’était« pas étranger à la raison » parce que « par unelogique invincible » la violence devait suivre

l’injure. Pour Léon Bloy, violemment opposéà cette pratique qu’il méprisait, le duel n’étaitau contraire qu’une « saleté ridicule inventéepar des saltimbanques » (Le Mendiant Ingrat,1844). Le temps, cet enfant bâtard du pouvoirdominant et de la veulerie humaine la pluscrasse, a finalement donné raison au secondpuisque dans nos mémoires hantées par le dénid’une vie basée sur l’omniprésence du risquesalvateur, lui a succédé une certainecomplétude minimisant la protée positived'une réponse d'honneur et prônant uneprocrastination des plus indigne. Si aujourd'huiil est permis de tout dire à n'importe qui,n'importe comment, il fut un temps ou affirmerses opinions n'étaient pas sans risque. Laliberté d'expression n'excusait pas le coup degrâce mais le pays des mousquetaires n’estplus ce qu’il était..

Il faut pourtant se résoudre à croire quel’acte symbolique imputable à la pratique duduel n’a pas totalement disparu. Je ne parle pasici des péroraisons politiques ou judiciaires quin’ont, je le crois, que peux en commun avecl’âme essentielle de la pratique duelliste. Jefais plutôt référence ici à la lutte active, àl’insurrection violente, qui confinemalheureusement parfois au spectacle. Quoide plus naturel après tout dans une société dontles fondements reposent sur du virtuel que derendre à son tour virtuelles toutes formesd’oppositions. Les batailles rangées, les face àface dans les ruelles les plus sombres ou sur laplus belle avenue du monde sont des exemplesassez parlants de duels qui échappent au senscommun. Deux camps s’affrontent pour peuxqu’il y ait perte d’honneur véritable, l’honneurd’un pays, de sa vertu, ou de son âme. Commedes légionnaires, nous marchons avec lediable, en tête des cortèges, la lame à la main,prêt à en découdre. A tout ceux qui noussuivent, nous arborons fièrement une fleur delys noir, brûlée par le souffle des marche d'été..Qui sinon des hommes d’honneurs aussidéterminés que stupides pour défendre ce qu’illeur appartient aussi charnellement, lepossible.

L’espace de lutte qui voit deux campss’affronter, c’est bien le « tiers-espace »symbolique nécessaire à la dissolution de

l’ordre matériel, celui qui révèle les hommesà la vérité: la Chôra. Ce terme que Platondéveloppe dans le Timée est analysée de trèsbelle manière par Antonin Berque dans sonouvrage Espace et Lieu Dans La PenséeOccidentale. Le « tiers-espace » estintrinsèquement vecteur méréotopologique de« trinité ». Il est à la fois le lieu symbolique duduel (eîdé), le lieu de révélation de l’être à sonessence véritable, face à la mort (eidos), etenfin, dans la lutte au sein de cet espace de toutles possibles, la possibilité même ducommencement (eîdé) et de la destruction del’espace engendrant. La chôra est donc lagenèse d’une vision « active » qui renouvellele monde dans son ensemble.

L’anthropologie du duel a également étéabordée par ses défenseurs les plus actifs enFrance, les membres du Cercle de Bouteville,nommé ainsi en référence au comte Françoisde Montmorency-Bouteville, fameux duellistedu début du XVIIe siècle. Pour ces militants,le duel est un acte politique, « parce qu’ilsuscite la rencontre de deux libertés etimplique la reconnaissance réciproque del’autre. Les duellistes sont « égaux »,car « frères » de la « liberté ». Ils ajoutent :« Il faut bien reconnaître la beauté de notredevise, qui ne saurait se fonder que sur latradition française de l’honneur et partant, duduel. Liberté, Egalité, Fraternité ? Oui, maiscela se mérite. Courage ! » Et si la républiquenous répugne, le Cercle lui rend en quelquesorte justice et hommage. Il explique au mieuxà travers cette devise trinitaire la jonctionenvisagée dans le Lys Noir : une républiqueroyale.

Discipline rebelle et à contre courant, le duelnous lègue donc un symbole de constance etd’abnégation, dans une perspective politique àla fois royaliste et républicaine. Alors commenos camarades du Cercle, souhaitons que leduel soit restauré au plus tôt !

Emmanuel Bloy

Sur la toile, le cercle de Bouteville, du nom d’un duelliste fameuxet décapité, tente de faire revivre la «duel attitude»...

Libre opinion

Restaurer aussi le Duel

Communiqué 005 de République RoyaleRépublique Royale prend acte que François Hollande s’est incontestablement élevé à la hauteur

morale de l’événement lors de la réception de la famille Moulin-Fournier enlevée le 19 février dernierau Cameroun par des coupeurs de route agissant pour le compte des terroristes de la secte Boko Haram.

Malgré ses bévues et ses impuissances intérieures, François Hollande est au moins digne de safonction dans certaines occasions émouvantes lorsqu’il parle de la «famille France».

Voilà pourquoi, nous ne pouvons toujours pas renvoyer François Hollande et Nicolas Sarkozy dosà dos. Hollande par sa diplomatie au moins autonome et purement verbale vis à vis de la Syrie, a aumoins protégé l’essentiel. Contrairement à cette salope de Sarkozy qui ne manqua jamais aucune oc-casion de sacrifier nos intérêt français, que cela soit lors de la réintroduction de nos armées sous com-mandement de l’OTAN, comme dans la désastreuse guerre de Libye, ou encore dans le moindre détailtel que le refus de soutenir désormais les souverainistes québecois et de leur choisir plutôt les libérauxanglophones canadiens...

François Hollande sait au moins ce que c’est que la France. Même s’il passe son temps à croireque celle-ci est trop morte dorénavant pour se risquer à la défendre.

Ainsi, République Royale réaffirme que l’ennemi absolu est à l’UMP et non dans le PS de Monte-bourg surtout depuis que Jean-François Coppé, sorte de Sarkozy en plus menteur et plus cynique, s’estimposé contre le regard triste et découragé de l’ancien souverainiste François Fillon.

Dans la perspective actuelle, République Royale fait alors confiance - et plus que jamais- à un dé-blocage institutionnel illégal, bref à un coup de force pour lequel Philippe De Villiers doit se préparerintensément, lui qui porte toute notre confiance. Hollande s’en trouverait naturellement la premièrevictime mais ce serait sans haine car, répétons-le, François Hollande fait indubitablement partie de la«famille France» alors que l’Autre, son prédécesseur, s’en tenait systématiquement à l’écart.

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Au japon, certains écrivains ou sportifs sont qualifiés de «trésor national vivant».Nous aimons biencette idée alors si nous venions au pouvoir Joss serait lui aussi érigé au rang de «trésor national».

Militantisme

Joss, les flics l’ont pris dans la mire

Lys Noir : tu viens cette fois-ci de te pren-dre une bonne branlée... Que t’est-il arrivéau juste ?

joss : Nous chahutions les forces de l'ordremais comme d'habitude, aucun bien communou personnel (voitures, bâtiments) ne serontendommagé... Ce n'était qu'un chahut sans dé-bordement comme chaque soir... Il y a d'uncôté les veilleuses sur la pelouse (celles dontnous parle la bible, ou encore les vestales quigardent la flamme allumée dans la mythologieromaine ou les infirmières qui veillent aussi auchevet des blessés), pendant que les hommessont sur le champs de bataille... Sauf que pourla défense du mariage et de la famille, certainshommes se dévouent également pour jouer lesvestales...

Vers 23h25, nous chantions avec les abbésde Saint-Nicolas-du-Chardonnet une parodiede Pelot d'Hennebont composée par le chape-lain Xavier Beauvais.

Vers 23h30, l'assaut fût donné. Je me suispris un gros coup derrière la tête quim'a séché net ! Probablement l'un des policiersen civil, le chauve que l'on voit surla vidéo très certainement...

Sonné, incapable de me débattre, je suis em-mené par un seul CRS derrière les lignes...

Lys Noir : tu es manifestement repéré sa-lement et cela fut dès ta première arresta-tion, tu n’as donc pas suivi notre conseil dechanger de vêtements toutes les heures...C’est sûr, c’est chiant mais vois le résultat..Bon et alors, qu’est ce qu’ils font de toi à cetinstant ?

joss : Une fois là-bas, on me laisse par terregardé par 2 CRS le temps de me mettre les ser-flex. Mais c'est à ce moment là que, à l'abrides caméras, l'un des frère de Saint Nicolas estbalancé sans ménagement par terre et s'ouvrele crane...

Les 2 CRS qui me gardent se retourne pourregarder ce qu'il se passe, je me relève d'uncoup, passe entre les deux hommes pour veniren aide à ce pauvre frère tabassé gratuitement

bien à l'abri des caméras. Mais je reçois alors une pluie de coups de

tompha qui me font tomber à genoux, je relèvela tête vers le ciel et là un CRS surgit devantmoi et me flanque un grand coup de tomphaen plein visage qui me touche entre le front etle nez sans me le casser et sur l'arcade gauche.Je m'effondre et perd connaissance... mais ladouleur d'un grand coup de pied dans les côtesme réveille...

Je suis sur le ventre, je n'ai plus de force, onme place les bras en croix et on me mets lespaumes vers le ciel, j'imagine pour me passerles serflex. Mais avant, l'un d'eux m'écrase lesdoigts avec le talon de sa botte en tournant. Jehurle de douleur. J'ai un CRS à genoux surmon dos qui me bloque la respiration et le couavec son tompha, je suffoque... , un CRS surchaque jambe et un un qui m'écrase lesdoigts... J'ai les doigts à vif, l'ongle du majeurcassé et l'ongle de l'annulaire décollé (cf pho-tos prise à 4h du matin). "Torture?" gratuite...

Lys Noir : Ne fais pas dans l’emphase, pastoi.. disons qu’ils se sont dit qu’en te pétantun doigt ils allaient te retirer un peu d’en-thousiasme et d’allant... Prend simplementn’importe quel héros antique et mets lui desampoules aux pieds et ben tu verras qu’ilsera moins gaillard...

joss : Je ne sais pas trop si le terme de tor-ture peut vraiment s'appliquer ici mais c'étaitgratuit... Je suis ensuite emmené dans le com-missariat du 18ème avec le frère, le gamin de15 ans qu'il voulait protéger, deux pères de fa-mille de plus de 45 ans, et puis un jeune chefscout le visage en sang qui semble avoir le nezcassé et un autre jeune étudiant qui n'a absolu-ment rien compris de ce qui lui arrivait car ilvenait de quitter les veilleurs pour filmer l'abbéen train de chanter...

Lys Noir : Elle fut comment l’ambianceau commissariat ?

joss : Il semble que mes actes de rébellionnécessitent une garde à vue et des poursuites

judiciaires... Le commandant s'entretient avecmoi et me dit qu'il veut bien ne pas retenirl'agression et la rébellion qui m'entraînerai autribunal et en prison car il dit reconnaître queles CRS ont eu la main lourde sur le curé etqu'il reconnaît le fait que je prenais sa défenseface à une répression excessive.

Vers 02h30, Le commandant me dit que jesuis libre... je lui répond que ce n'est pas sabonté qui me fera renoncer au combat et qu'ilne peut espérer m’attendrir par son geste...

Il me dis de me barrer avant qu'il ne changed'avis... En me prévenant que si je porteplainte, ils sauront bien me retrouver mainte-nant qu'ils savent où j'habite...

Je sers la main du CRS qui me gardait avecqui j'ai sympathisé, un jeune père de famillecomme moi... Il est de Limoge et sera là di-manche... Je lui dit donc : à dimanche !

Il est 3h, je me retrouve avec 2 autres relâ-chés... dans une zone coupe gorge où noussommes les 3 seuls blancs...

(Propos recueillis par R. Crevelle et sous saseule responsabilité légale)

joss a rencontré le Lys Noir au cours d’une «ses-sion Lys Noir intégrale» organisée l’année dernièredan une vaste villa sur les falaises picardes, au des-sus du tréport. Nous avions naturellement remar-qué immédiatement sa forte capacité d’animateurde rue qui vient cependant de prendre aujourd’huivaleur de légende.Autrement, joss est membre d’une organisationmilitante «nationaliste», la plus pure, la plus idéa-liste, la plus décontractée du gland qui soit avec lessouvenirs de la seconde guerre mondiale. Ce mouvement respectable et utile, qui ne doit pasêtre comparé aux sombres jN, est chaque soir enpremière ligne.Esprit fortement déterminé, joss a dans ses veinesle sang de la vieille race française. Il n’est pasmoins bon, ni moins courageux que le Marquis deMores ou jean Filliol auxquels il ressemble, il estseulement de notre époque de merde...

Anthropologiquement, il faudrait enfermer jossau muséum ou le criogéniser car il est évidemmentd’une espèce en voie d’extinction rapide, celle deschevaliers de l’ancienne France.C’est pourquoi, joss est devenu au cours de cesdernières semaines de croisade, le premier des«katangais» de la manif pour tous, entendez par là,qu’il est chaque fois son point de fixation physiqueincontestable en même temps que totalement au-tonome, n’obéissant qu’à son courage et à unebonne vieille vendetta personnelle avec la répu-blique qui chez lui ne passe vraiment pas.... Il estdonc normal que cela soit vers lui que convergentchaque fois les caméras et les objectifs... Grâce à joss, l’homme ancien de France est re-venu nous hanter et cela n’est pas une petite nou-velle. Pour le reste, disons que joss sera dorénavantà toutes nos manifs de rue ce que Bernard Hinaultétait lui au peloton du tour de France !!

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Notre camarade Joss après s’être fait une nouvelle fois dérouiller par les flics... Ca va... mais bon,les flics l’ont désormais dans leur ligne de mire et ce sera maintenant chaque fois comme ça...

Militantisme

Consigne générale à propos de la manif du 5

mai

Le Lys Noir veut rappeler ici ferme-ment que la seule stratégie payante dupoint de vue de l’objectif affiché (fairereculer le crime anthropologiquelégal) est offerte aujourd’hui par les«Veilleurs», seulement les Veilleurs.

Cela dit, dans la mesure où FrigideBarjot préférera son dégoulinant bas-tringue festif à l’organisation du plusgrand sitting mystique de notre his-toire, le seul événement qui pourraitpourtant gêner réellement la police,les militants Lys Noir doivent se tenirprêt à se laisser aller en saisissant unechance unique de s’aguerrir.

Du point de vue technique, le LysNoir veut souligner quelques évi-dences :

1 - Les flics ne sont pas avec nous.A haut niveau, tous les divisionnairessont des franc-maçons et, en premièreligne de maintien de l’ordre, le régimeconcentrera, plus encore que d’habi-tude, de solides outre-marins racistesanti-blancs qui s’offriront alorsquelques plaisirs personnels gratuits...

2 - le système de maintien de l’or-dre sera ce jour-là parvenu à satura-tion, partagé entre répression des«fachos» et des «cocos».

3 - Toute agressivité envers le cor-tège des mélenchonistes ou des élé-ments isolés non menaçants de cecortège devra être proscrite, si néces-saire par la violence physique interne,par exemple contre des excités paga-nisants. Le Front de gauche n’est vrai-ment pas l’objectif ce jour-là.

4 - En revanche, la présence du cor-tège massif du Front de gauche, vacréer un formidable appel d’air pourles marginaux de toutes sortes quivoudront en découdre accessoirementavec les «fachos» dans Paris.

5 - Une attitude résolument défen-sive s’imposera donc. Un service d’or-dre prolétaire, de toute façon nonutilisable dans la manif pour tous,devra être stationné en barrage écranentre les deux cortèges. On y travaille.

6 - Surtout que les racailles de ban-lieue attirées par les perspectives de«dawa» général, vont inévitablementrentrer cette fois en piste à l’arrière ducortège Front de Gauche.

Le lys Noir préconise donc une stra-tégie de concertation, à chaud et surplace, avec les racailles et les margi-naux afin de les assurer de notre neu-tralité à leur égard. Cette missionreviendra à de vieux militants rompusà la tchatch et à la dialectique.

Sur le plan purement pratique, leLys Noir enjoint vivement à ses mili-tants et sympathisants d’arriver cas-qués à la manifestation et de fairetourner en permanence les casques etattributs de reconnaissance (blousons,écharpes, etc.. ) afin d’azimuter tota-lement le système de repérage de nos«meneurs» si vitaux à un bon «dawa».

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Loin de la récupérationpar le New Age et lesmanies du genre «he-roïc fantasy»,, les let-tres de Tolkien

publiées en France en 2010, per-mirent enfin de cerner, certes, savéritable personnalité, son travailacharné pour écrire le Seigneurdes Anneaux, comme l’imprégna-tion profonde de sa foi catholique,mais surtout son anarcho-roya-lisme déclaré.

Plusieurs des lettres à son filsChristopher prennent égalementune tournure d’injonction reli-gieuse ou, à tout le moins, de di-rection spirituelle. Tolkien parlealors des anges gardiens en don-nant l’impression de vivre en leurcompagnie en permanence.

A son autre fils Michael, il ex-plique la réalité du mariage dansune lettre nourrie de foi et d’expé-rience. A un ami jésuite ou à un di-recteur de librairie catholique, ilexplique le rapport de son œuvreavec le catholicisme ou répond àdes objections sur les limites quepeut franchir un auteur au regardde la création divine. Car Tolkiencroyait à l'absolu du Bien et duMal.

Par exemple, dans le combatque mène Denethor contre le Mor-dor de plus en plus puissant, leBien est du côté du Gondor. LeGondor n'est pas le Bien absolu,Denethor a bien des défauts, maisle Gondor est objectivement meil-leur que Sauron, et Denethor estobjectivement meilleur que Sau-ron, parce que Sauron attaque sanslégitimité et que Denethor se dé-fend pour protéger son peuple, saterre et son pays. Voilà pourquoi lebien se trouve plus d'un côté quede l'autre. En tout cas, c'est ce quecroyait Tolkien.

Catholique, Tolkien se définitvolontiers comme un hobbit, cetterace de semi-hommes qui peuplentson univers. C'est-à-dire qu’il seconçoit comme un être attaché aumonde rural et à ses valeurs, en-nemi de l’industrialisme et dumonde moderne, préférant boireune bière et fumer une pipe en

compagnie d’amis plutôt que des’extasier devant des machines. Ille confie lui-même : Je suis unvieux « réac », monarchiste nonconstitutionnel et antidémocrate.

Dans plusieurs courriers, Tol-kien jette en tout cas son masqued’honorable professeur d’univer-sité et de philologue : Mes opi-nions politiques penchent de plusen plus vers l'Anarchie (au sensphilosophique, désignant l'aboli-tion du contrôle, non pas deshommes moustachus avec desbombes) - ou vers la monarchie"non constitutionnelle". J'arrête-rai quiconque utilise le mot Etat(dans un sens autre que le do-maine inanimé qui recouvre l'An-gleterre et ses habitants, chose quin'a ni pouvoir, ni droit, ni esprit).[...] Le gouvernement est un nomabstrait désignant l'art et le fait degouverner, et ce devrait être undélit de l'écrire avec un g majus-cule ou pour parler des personne[c'est à dire de personnifierl'Etat]. Si les gens avaient l'habi-tude de parler du "Conseil du RoiGeorge, Winston et sa bande, celaaiderait beaucoup à éclaircir lesidées, et à limiter le terrifiant glis-sement vers l'Euxcratie».

Pour être anarcho-royaliste, Tol-kien est évidemment anti-mo-derne, voire un anti-machiniste :[...] Il n'y a nulle part où fuir. Jesoupçonne même les infortunéspetits Samoyèdes d'avoir de lanourriture en boîte et un haut-par-leur dans le village racontant leshistoires pour enfants de Stalinesur la Démocratie et les méchantsfascistes qui mangent les bébés etvolent les chiens de traîneaux. Il ya seulement un point positif : l'ha-bitude grandissante qu'ont leshommes mécontents de dynamiterles usines et les centrales élec-triques ; j'espère que cela, main-tenant que c'est encouragé commeun acte de "patriotisme", pourrarester une habitude. Mais ce nesera aucunement profitable si cen'est universel.

Dans la lettre 186, Tolkien pré-cise son hostilité à la démocratie

parlementaire : « Je ne suis pas[c’est Tolkien qui souligne…] undémocrate tout simplement parceque « l’humilité » et l’égalité sontdes principes spirituels corrompuspar la tentative de les mécaniseret de les formaliser, avec pour ré-sultat non pas la petitesse et l’hu-milité universelles, mais aucontraire une hauteur et une va-nité universelles, jusqu’à ce qu’unOrc s’empare d’un anneau depouvoir – et dans ce cas nous ar-rivons (c’est ce qui est en train dese produire) à l’esclavage. »

UN RoyALISME AFFIRMédANS L’oEUvRE ELLE-MêME

L’anarcho-royalisme de Tolkiense retrouve naturellement dans sonoeuvre dans laquelle à peu prèstoutes les races « bonnes » ontune organisation monarchique.C’est poussé et visible chez lesNains, bien sûr, tout le monde peuts’en rendre compte. Chez lesHommes aussi. Ce n’est donc pasun hasard si Tolkien a finalementchoisi d’intituler le troisième tomeThe Return of the King (le retourdu roi) et pas, comme il l’avaitprévu au départ, The War of theRing.

Pas un hasard non plus si le re-tour de l’ordre et le rétablissementdu bien chez Tolkien passe tou-jours par le rétablissement du roilégitime sur son trône.

Chez les Elfes, par exemple.Thranduil est le roi des Elfes de laForêt Noire. Galadriel et Cele-born, s’il ne portent pas le titre deroi, agissent tout de même exacte-ment comme s’ils l’avaient.

Demandez à un lecteur lambdaqui sont Galadriel et Celeborn,n’importe qui vous répond « le roiet la reine de Lorien ». Thingolaussi est un roi, Finrod est un roi,Fingolfin est un roi, Gil-Galad estun roi. Le monde de Tolkien, pourle bon côté, est un monde de rois.

Quant aux Hobbits, ils ont unfonctionnement plutôt anarchiquemais dans une sorte de républiqueroyale. Ainsi, chez les Hobbits, ily a un maire élu, c’est vrai, maisTolkien précise que sa fonction ré-

side avant tout dans la présidencedes banquets ! Celui qui possèdele pouvoir militaire, c’est le Thain,une sorte de « prince » héréditaireà la mode du prince d’Orange dansla République batave des Pro-vinces Unies....

D’ailleurs, quand Lotho essayede prendre trop de pouvoir, cer-tains Hobbits disent à peu près que«si le Shire devait avoir un chef,ce serait le Thain légitime », ce quiprouve bien que même les Hobbitsont une idée claire et précise decelui qui a le plus de légitimitéparmi eux.

De l’autre côté, en revanche, leshordes d’orcs sont toujours dé-crites comme sans ordre, chao-tiques, où les chefs ne se font pasrespecter par la légitimité et ledroit mais seulement par la forceet la violence.

Evidemment, Tolkien ne peutpas dans son monde s’opposerfrontalement à la démocratie maisil favorise néanmoins toujours lesystème monarchique... Rappe-lons que les deux systèmes sontTRES différents. D’ailleurs, Tol-kien, dans ses lettres, n’emploiejamais le terme de « roi » pourparler de Sauron, de Morgoth oude Saruman. Il leur réserve desmots comme « théocrates », « dic-tateur ».

En vérité, la monarchie est par-tout dans le seigneur des Anneaux.Balin se proclame LORD ofMoria.. Visiblement, la colonie deBalin ne pratiquait pas les élec-tions... Et puis Thorin et ses ancê-tres sont ROIS sous la montagne.Pareil pour Erebor....

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En fait, le Lys Noir n’est rien d’autre qu’une sorte de mouvement Hobbit, super hobbit...

Lectures

l’anarcho-royalisme de Tolkien