MIGRATIONS - Francesca Di Bonito · 2019. 10. 10. · Migrations est un projet visuel et plastique...
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MIGRATIONSFrancesca DI BONITO
PROJET VISUEL & MULTIMÉDIA
2016 -
Photographe & plasticienne, mon expérience dans le photojournalisme jumelée à des études d’Histoire de l’Art, de Photographie et d’Arts Plastiques, m’a amenée à une nouvelle démarche : saisir et réécrire des formes nouvelles interrogeant les dynamiques sociétales au centre des enjeux contemporains. Je me suis en effet essayée à une posture visuelle qui emprunte au reportage ses outils et/ou clichés et ses thèmes majeurs - les enjeux sociaux - tout en les pliant aux procédures de l’expérience artistique. J’opère ainsi une métamorphose de l’information allant de pair avec le renouveau documentaire, dans son écriture comme dans ses enjeux. Le médium photographique est dans ma pratique support et matériau ; opérant sur le cliché et son devenir, mon langage s’étend aux divers procédés artistiques où la photographie devient dispositif sculptural d’une œuvre protéiforme. Inversant les codes documentaires classiques et, pratiquant par croisement et métissage, je prends appui sur les clichés de témoignage, sur les visuels issus du répertoire photo-journalistique ainsi que sur la mise en scène. De l’aplat au volume, ma production se nourrit de récits fictionnels qui, par l’action numérique et plastique, portent et figurent le social et le politique. Inscrite dans le champ de la narration et détournant le support et ses signifiants, j’emploie des artefacts et des simulacres, ainsi que le rapprochement incongru des contraires, afin de m’écarter du réel pour mieux atteindre les dynamiques de notre époque. La déconstruction du réel et la construction des fictions s’alternent ainsi au sein d’une même chronique. Deux faces d’une même pièce, deux natures d’une même histoire, la fiction m'apparaissant première pour rendre compte du réel le plus communément partagé, puisqu’il s’agit d’un récit sociétal. Si le répertoire documentaire est un matériau qui s’intègre à mes procédures plastiques, des dispositifs tels que l’installation et la mise en scène me guident dans l’expérience du récit. Le détournement du matériel documentaire trouve alors son équivalent dans l’usage hybride que j’opère autour du figuratif et du corps. Employés en tant que supports d’inscription, ces matériaux évoluent, tout au long du processus, en surfaces d’échange et de communication.
Migrations est un projet visuel et plastique sur les flux cycliques qui habitent les corps
biologiques et sociaux. Une expérience artistique qui étudie, au sens large, l’ensemble des
phénomènes de déplacement et de transformation des vivants. Les migrations y sont
données à voir comme condition de l’existence ainsi que comme forme d’évolution du vivant,
en quête de fonctionnalités nouvelles, mieux ancrées à un monde qui toujours se recompose.
Des flux temporels où le vivant se confronte aux cycles inéluctables de la vie donc, mais aussi
des flux géopolitiques motivés par des impératifs socio-politiques. Les cycles biologiques
(corps vivants) et les déplacements de populations (corps sociaux) se retrouvent ainsi dans un
même mouvement, tous deux étant des élans naturels et impérieux qui s’interpénètrent.
La biologie et la politique ne partageant pas les mêmes lois, les déplacements des non-humains (animaux et végétaux) et ceux des humains sont difficilement assimilables. Les
premiers se déclenchant par une dégradation progressive des habitats usuels, les seconds par
des catastrophes les rendant brutalement invivables. Et pourtant ces passages partagent un
même objectif de destinée : la survivance. Qu’elle soit de l’espèce ou de l’esprit. Si la vie est
un ensemble de flux émotionnels et organiques, alors la vie est une migration permanente.
De même que les migrations sont des vies qui – en permanence – s’entremêlent, se sauvent,
se reproduisent, s’enracinent, se détachent, se rejettent, s’aiment. Avec le seul but paradoxal
– comme seulement l’humanité sait l’être – de continuer pour ne pas disparaître et de
s’arrêter pour construire l’horizon tant rêvé.
Migrations est un récit cyclique où le processus créatif vise à tisser un réseau de signifiants
qui se répondent et se répètent dans une dialectique qui confronte en permanence des
formes documentaires et allégoriques. Afin de retranscrire dans sa structure même la notion
de flux et de migration, le rythme de la narration se construit, sans réel début ni fin, autour
d’assemblages visuels alternant des documents scientifiques, des images classiques
s’intégrant à des compositions symboliques et des formats monumentaux hébergeant des
vignettes. L’installation, composante première de l’œuvre, est éphémère et protéiforme. Les
formats, les supports et le montage des séquence visuelles changent à chaque nouvelle
disposition dans l’espace, récréant ainsi des chemins inconnus et cycliques en même temps.
Si la production photographique de Migrations, et son installation, voit l’écriture onirique des
diverses natures du vivant et de ses passages, les formes plastiques de ce projet s’affichent
comme objets mémoriaux renvoyant aux mouvements humains forcés. L’hommage des
reliquaires (Reliques actuelles) ainsi que le témoignage off devant la mer de Lampedusa
(Lampedusa ma(d)re mia) donne voix à une actualité géopolitique dont les conditions comme
les causes exigent un dépassement de soi, de la part des hommes qui s’embarquent comme
de ceux qui voient l’inconnu s’échouer sur leurs rivages.
Ce projet pluriel et multimédia invite à une refonte de notre regard sur les migrants et leurs
passages, à une réforme de nos modes de production et de pensée. Puisque toute migration
vivante n’est que l’expression temporelle d’une contingence. Pas plus qu’il n’existe d’espèce
vivante migrante en tant que telle, il n’existe de population humaine migrante en soi.
A travers un langage cru et mystique à la fois, ce travail vise à appréhender la migration non
pas comme un phénomène humain autonome, et en faire donc une abstraction, mais comme
un mouvement constitutif du vivant. Et, comme pour tous les êtres vivants, qui ne peuvent
survivre que dans un milieu qui en accepte et intègre la présence, la construction partagée
d’un monde en devenir s’avère le seul milieu propice à la continuation de notre espèce.
LE PROJET MIGRATIONS EN 5 POINTS 1 – L’AXE LA MIGRATION COMME CONDITION D’EXISTENCE ET D’EVOLUTION DE TOUT VIVANT 2 - LES CONSTANTES - CORPS VIVANTS (PLANTES, ANIMAUX, HUMAINS) - SURFACES AQUATIQUES & TERRESTRES - SITES ARCHÉOLOGIQUES 3 - LANGAGE VISUEL - FIGURATIF, ALLÉGORIQUE, RÉFÉRENTIEL - DÉTOURNEMENT DU RÉCIT MÉDIATIQUE CLASSIQUE - CONCEPT : PARALLÈLE ENTRE MONDE BIOLOGIQUE ET POLITIQUE POUR UNE
REFONTE DU REGARD SUR LA MIGRATION - L’ANONYMAT (DU SUJET HUMAIN) & L’ALLÉGORIE : UNIVERSALISATION DU
SIGNIFICAT
4 - TECHNIQUES
PROCÉDÉS MÉCANIQUES, ARTISANAUX & NUMÉRIQUES :
- PHOTOGRAPHIES (ARGENTIQUES & NUMÉRIQUES) - ASSEMBLAGES ET COMPOSITIONS VISUELLES - INSTALLATIONS VISUELLES ÉPHÉMÈRES - VIDÉO (en construction) - OBJETS MÉMORIAUX & ALLÉGORIQUES - RELIQUAIRES 5 – INSTALLATIONS POSSIBLES IN SITU L’AFFICHAGE MURAL EST UN RÉCIT CYCLIQUE & IRRÉGULIER : LES PHOTOGRAPHIES ONT DES DIMENSIONS DISPARATES (A4 > 200 x 185cm) ET SONT DISPOSÉES SELON UN MOUVEMENT FRAGMENTÉ ET INTÉGRÉ À L’ESPACE À DISPOSITION.
TOUJOURS CYCLIQUE, L’EXPOSITION EST MOBILE ET CHANGEANTE : LE NOMBRE DE VISUELS – QUARANTE AU PRÉSENT – VARIE, AINSI QUE LES FORMATS, LE MONTAGE ET LA DISPOSITION DES SÉQUENCES. L’EXPOSITION EST UNE INSTALLATION VISUELLE UNIQUE & ÉPHÉMÈRE L’ACCROCHAGE MURAL LES SUPPORTS VISUELS SONT DE DIFFÉRENTE NATURE : FINE ART, PAPIER ADHÉSIF, CANVAS, PHOTOCOPIES, CALQUE, AUTRE. PRÉSENTATION AVEC OU SANS CADRE SANS CADRE : BAGUETTES EN BOIS FIXANT LES EXTRÉMITÉS, COLLAGE AMOVIBLE, PETIT CLOUS, SCOTCHS, FILS TRANSPARENTS, PINCES LES SUPPORTS PLASTIQUES VIDÉO NUMÉRIQUE HD 1’8’’ (LAMPEDUSA MA(D)RE MIA) SALLE OU LOCAL ADAPTÉ À LA PROJECTION ORDINATEUR, VIDÉO-PROJECTEUR, ENCEINTES SUPPORT DE VISIONNAGE : ÉCRAN MOBILE OU BÂCHE EN PVC (180L cm min) RELIQUAIRES (Reliques Actuelles) CLOCHES (24H cm > 32H cm) SUR SOCLE NOIR (HAUTEUR REGARD) # SANS TITRE / OBJETS DE MÉMOIRE & RÉCURRENCE PETITS FORMATS (max 25H cm) SUR SOCLE OU ÉTAGÈRE (HAUTEUR REGARD)
MIGRATIONS
VISUELS
PRODUCTION
Année de création / work in progress
2016 - Technique & procédé Photographies Assemblages et compositions visuels
Support d’impression Papier adhésif
Papier photographique / Fine Art Calque / Photocopies Installation & Fixations Cadres de petits & grands formats
Installation sans cadres ni supports (petits clous ou pinces fixant les visuels au mur)
MODALITÉS D’EXPOSITION
Accrochage mural
FORMATS
20 x 30 cm > 200 x 180 cm
Reliques actuelles est un hommage plastique aux victimes des flux migratoires des dernières années. Par le choix d'une pratique autre que la photographie directe sur le terrain, loin du répertoire médiatique habituel, les dispositifs des reliquaires construisent un document où la photographie est à la fois témoignage et matériau. L’œuvre se constitue de visuels anonymes, tirés d'archives web, intégrés au sein de coquillages grâce à une pratique artisanale qui fait écho aux reliquaires religieux et baroques. Dispositifs symboliques et mémoriels, ces objets détournent le rapport de vénération et de réconfort propre à la relique sacrée. Reliques actuelles fige la présence déstabilisante de l'immigré anonyme. Le sujet s’extrait ainsi de sa disparition pour occuper un espace vivant, celui d'une mémoire vigilante et d'un témoignage actif.
RELIQUES ACTUELLES RELIQUAIRES
PRODUCTION Année de création 2015 Technique & procédé Reliquaires ; Technique mixte
Coquillage, visuels libres de droits, perles Installation & Fixations Présentées sous cloches en verre, sur socles
FORMATS
14 (Ø) x 26 (h) cm
18 (Ø) x 30 (h) cm
# SANS TITRE OBJETS DE MÉMOIRE & RÉCURRENCE
# SANS TITRE OBJET DE MÉMOIRE & RÉCURRENCE
PRODUCTION Année de création 2018 Technique & procédé Boule de neige; Technique mixte :
Sandale brulé, paillettes, eau Installation & Fixations Présenté sur socles ou meuble
FORMATS 20 (h) cm x 35 (Ø)
Ci-dessous
# SANS TITRE OBJET DE MÉMOIRE & RÉCURRENCE
PRODUCTION Année de création 2018 Technique & procédé Chandeliers ; Technique mixte : Cheveux synthétiques, perles, bougies Installation & Fixations Présenté sur socles ou meuble
FORMATS 30 (h) cm x 25 (Ø)
FRANCESCA DI BONITO www.francescadibonito.com (en construction)
Siret : 510 890 700 000 22
MD A - Maison des Artistes : D40598
EXPOSITIONS 2018 Festival Les Chemins d’Ascain, Pays Basque, France *
2018 Festival FOTOLIMO, Cerbère et Portbou, Espagne & France *
2018 Archivio Storico di Lampedusa, Lampedusa, Sicily, Italy
2017 Festival Les Photographiques, Le Mans, France *
2017 Festival MigrArtion, Espace Christiane Peugeot, Paris
2016 Melkart Gallery, Paris (solo show)
2015 LAB44 Gallery, Paris (solo show)
2014 Festival Européen de la Photographie de Nu, Arles *
2013 Prix Photissima, Turin *
2012 Emmanuel Fremin Gallery, New York
2012 Biennale d’art contemporain de Cachan, France *
2011 Milan Image Art (MIA), Milan * (solo show)
2011 Festival de l’Image de Dieppe, France *
2011 Galerie Capazza, Château de Nançay, France
2010 Femmes avec Vue // Photographie Contemporaine, Paris
2010 La Galerie, Paris (solo show)
2010 Galerie Artfiler, Paris
2006 Mois de la Photo Off // Espace Beaurepaire, Paris
2005 Festival Paris Photobis // Galerie Saint Martin, Paris
2004 Festival KALZ’ART // Deposito di Sant Erasmo, Palerme * (solo show)
2004 Galerie Hoepli, Milan * avec catalogue
PARCOURS PROFESSIONNEL
2010 – 2018 Expositions collectives et personnelles au sein de galeries, foires et établissements institutionnels d’art et photographie contemporain
2010 – 2015 Interventions d’Arts Plastiques & projets photographiques en milieu ouvert (Académies, DRAC, Mairies, Pôle Image)
2008 - 2011 Photographe de plateau & de coulisses pour les émissions de Canal+ 2003 - 2008 Photographe de reportage pour la presse française & internationale (Le Monde 2, Le Point, Marie Claire, Elle, VSD...) ÉTUDES
2016 Master 2 - Arts Plastiques & Sciences de l'Art
Université de Paris I - La Sorbonne M2 E.L.E.R (Espaces, lieux, expositions, réseaux) Sujet de mémoire : L'information socio-politique dans la photographie plasticienne
2009 Li cence 3 - Arts Plastiques & Photographie
Université de Paris VIII – Saint Denis
2003 Li cence 3 - Photographie & Communication visuelle Institut Européen de Design (IED) - Rome
1997 Bac Littéraire filière classique (Histoire de l’Art, Latin, Grec, Philosophie) Lycée Luciano Manara - Rome
B IOGRAPHIE Francesca DI BONITO (1978, Italie), vit et travaille à Paris depuis 2004. Elle puise dans ses études artistiques et dans son expérience du reportage la matière d’une œuvre hybride et protéiforme. Photographe plasticienne, elle interroge les dynamiques sociétales au centre des enjeux contemporains. Le médium photographique est le matériau narratif autour duquel évoluent et se construisent ses récits plastiques. Francesca Di Bonito emprunte au répertoire médiatique ses outils et ses actualités, pour les fondre dans l’expérience artistique. Une métamorphose de l’information s’opère ainsi, par le détournement du visuel documentaire et de sa lecture. Artefacts et simulacres, rapprochement incongru des contraires, les récits de Francesca Di Bonito, à la frontière entre réel et fiction, portent le social et le politique.