MEMOIRE DE FIN DE CYCLE -...
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Centre Africain d'études Supérieures en Gestion
E DIPLOME SUPERIEUR DE GESTION DES SERVICES DE SANTE
OPTION: GESTION DES PROGRAMMES DE SANTE 12ème promotion 2001-2003
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
THEME:
Présenté et soutenu par : Sous la Direction de :
Franck Arsène TADB ItIr AltIANI KOFFI Professeur au CESAG
2
1
Matières
Dédicace Remerciemen ts
SOMMAIRE
Liste des Abréviations Liste des Tableaux Résumé
INTRODUCTION GENERALE
1 PRESENTATION DU CONTEXTE
1.1 Aperçu du contexte
1.2 Présentation du cadre d'étude 1.2. 1. Historique du CTA 1.2.2Description 1.2.3 Le personnel du CTA
1.3 Organisation et fonctionnement du CTA 1.3.1 Statut et financement 1.3.2 Objectifs et missions du CTA 1.3 3 Stratégies
1.4 Présentation de l'Association BOK-JEF 1.4.1 Siège
II PROBLEMATIQUE
Formulation du problème
Pages
1
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5
10 10 Il Il
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15 16
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17
In METHODOLOGIE
3.1 La problématique
3.2 L'analyse du problème
3.3 L'identification des causes du problème
3.4 Validation des causes 3.4.1 Echantillonnage 3.4.2 Méthode d'échantillonnage 3.4.3 Collecte des données 3.4.4 Traitement des résultats 3.5 Identification des solutions
3.6 Elaboration du plan de mise en œuvre
3.7 La mise en œuvre de la solution
3.8 Evaluation
IV ANALYSE DU PROBLEME
4. 1 Manifestations
4.2 Ampleur
4.3 Conséquences
V ANALYSE DES CAUSES
5.1 Au Mali
5.2 Au Sénégal
5.3 En Ouganda
5.4 Les causes imputables aux PWIH
5.5 Les causes climatiques
5.6 Les causes aux ONG / Associations
5.7 Les causes imputables à l'Etat
5.8 Hiérarchisation des causes
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5.9 Hypothèse de recherche 38
5. 10 Opérationnalisation des causes 38 5.10 1Manque de formation en gestion des projets 38 5.10.2 Refus de travailler en groupe 39
5.11 Résultats de la vérification des causes 39 5.11.1 le manque de formation en gestion des projets 40 5.11.2 Le refus de travailler en groupe 40
VI ANALYSE DES SOLUTIONS 42
6.1 Revue de littérature 42 6.1.1 Ouganda 42 6.1.2 Ghana 46 6.1.3 Mali 45 6.1. 4 Burkina Faso 47 6.1.5 Malawi 50 6.1.6 Burundi 49 6.1.7 Philippines 50 6.1.8 Etats-Unis 50 6.1.9 Côte d'Ivoire 51 6.1.10 Sénégal 52 6.2 Justification de la solution 56
VII PLAN DE MISE EN ŒUVRE 59
7.1 Le cadre logique 59
7.2 Plan d'action 64
7.3 Conditions de réalisation de la mise en œuvre 73 7.3. 1 Facteurs favorables 73 7.3.2 Facteurs défavorables 73
VIII LA MISE EN ŒUVRE 75
IX PLAN D'EVALUATION 77
X CONCLUSION 78
XI RECOMMANDATIONS 80
ANNEXES
DEDICACE Je dédie ce travail ;
A mon DIEU Tout Puissant, Ce DIEU d'ABRAHAM, d'ISAAC et d'ISRAEL pour son amour infiniment grand, sa protection et son assistance avant, pendant et après la formation. Qu'il soit remercié vivement dans le Glorieux et Précieux Nom de son fils JESUS CHRIST de NAZARETH.
Au Révérend Dr YA YE DION Robert et à tous les frères et toutes les sœurs en Christ de l'Eglise Protestante Baptiste œuvres et mission internationale d'Abidjan et à tous les Chrétiens de toutes dénominations du monde entier. Merci pour vos prières.
A ma sœur bien-aimée Dr KOUAME Amenan stagiaire en DSES 5 pour ton soutien inestimable sur tous les plans, ta disponibilité. Que DIEU te bénisse pleinement.
A Nathalie Hortense KOULAI, pour tes prières et pour avoir veillé sur notre enfant .pendant notre absence
Mon garçon Franck Dieudonné T ADE, tu as fait ta part de sacrifices à travers cette séparation momentanée mais longue. Au moment où nous parachevons cette ouvre, DIEU a préféré rappeler à lui ta grande sœur Franck Emmanuelle TADE le vendredi 02 Mai 2003 ; qu'il te console et que tu fasses plus que ton père . . A ma mère Juliette TADE, que DIEU te garde encore longtemps pour bénéficier des fruits de cette formation.
Au Grand frère Victor TCHEOULOU TADE, tu as , dès mon bas âge joué, le rôle de notre père Paul TADE qui n'est plus de ce monde. Voici le fruit de ton amour de tes sages conseils et de tes sacrifices financiers et matériels. Fasse DIEU que tu puisses jouir des retombées de cette formation.
A mon neveu le Médecin Colonel Major GUEI André, Directeur du service de santé des Armées de CÔTE D'IVOIRE, votre rigueur, vos conseils et vos multiples soutiens ont contribué à bâtir cette œuvre.
A tous les membres et amis de la famille ZOUAO de DENAN, PEHE, MEO ,ce travail est le vôtre. Que cet exemple soit largement suivi.
A mon cousin Dr YELIBI SIBILI Conseiller Régional au FNUAP et sa famille à DAKAR pour l'hospitalité légendaire dont nous avons bénéficiée de votre part durant notre séjour au Sénégal. Que DIEU vous bénisse
VI
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements sont adressés:
Au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique de la République de CÔTE D'IVOIRE et la Direction de l'Orientation et des Bourses pour avoir financé cette formation.
Au Professeur Alphonse VOHO SAHI , Conseiller spécial du Président de la République de CÔTE D'IVOIRE, chargé de l'éducation et de la Francophonie.
A l'administration du CESAG et du corps enseignant,
Au Dr MO MENA Directeur de l'Institut Supérieur de Santé (lSS)
A Mme Laurence CODJA, Sous-Directrice de l'ISS, Coordonnatrice du DSGS
A Mmes Fatoumata GUEYE et MBENGUE , Assistantes de programme à nss
Au Dr THIAM Safietou et tout le personnel du Programme National de Lutte contre le SIDA
Au Dr Ndeye Fatou GUEYE 1 Coordonnatrice du CTA 1 à son adjoint Dr Louis Martin DIOUF et à tout le personnel du CTA/OPALS
A Mr TODE Raymond cadre à /'ASECNA et sa faml1le à DAKAR .
A Monsieur KIPRE Nomel à la BCEAO Siège et Mme à DAKAR
Au Pasteur Charles et à toute l'église de Keur Djam
Au Pasteur Timothée DIA TA , à tous les frères et sœurs de l'Eglise Evangélique de Dakar, particulièrement à tous les membres du groupe d'intercession :Ie Responsable JOEL 1
Vincent KOUADIO 1 Raphaël BIALI , ARMELLE et LYDIA Sylvain N'guessan.
A tous les membres de la cellule de pn'ère des Ivoiriens en particulier Mr TOUNDOU Joseph et Mme TOUNDOU Hortense,
A tous les membres de l'ASSOCIA TlON DES IVOIRIENS DU CESAG et aux présidents Didier KOUHONON , et Laurent ZAMBLE
A Mademoiselle Virginie BAGNAE pour son soutien logistique en mettant son ordinaire à notre disposition.
Au Dr KPAHO Bernard et sa famille à San-Pédro
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à ce travail et qui ne sont pas cités; Soyezen remerciés infiniment pour votre apport combien inestimable.
Enfin nous remercions sincèrement Mr AMANI KOFFI Enseignant au CESAG. Directeur de ce mémoire gui a accepté d'encadrer ce travail malgré ses multiples charges
VII
AAS
AGRA
ANCS
ARCAD domicile
ARV
CESAC
CESAG
CHU
CISMA
CNLS
C'PN
CRF
CVC
DPS
FHI
FNUAP
IEC
IST
ISAARV
LTI
MST
OMS
ONG
ONUSIDA
OPALS
PAM
LISTES DES ABREVIATIONS
Association d'Aide aux Sidéens
Activités Génératrices de Revenus
Alliance Nationale Contre le SIDA
Association de recherche de communication et d'accompagnement à
Antirétroviraux
Centre de Soins ,d'Animation et de Conseil pour les PWIH
Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion
Centre Hospitalier Universitaire
Conférence Internationale sur le SIDA et les MST en Afrique
Comité National de Lutte contre le SIDA
Consultation Pré Natale
Croix Rouge Française
Comités Villageois de Coordination
Direction de la Planification et des Statistiques
Family Health International
Fonds des Nations Unies pour la population
Information Education Communication
Infection Sexuellement Transmissibles
Initiative Sénégalaise d'Accès aux Antirétroviraux
Leadership Training Initiative
Maladies Sexuellement Transmissibles
Organisation Mondiale de la Santé
Organisation Non Gouvernementale
Organisation des Nations Unies contre le SIDA
Organisation PanAfricaine de Lutte contre le SIDA
Programme Alimentaire Mondial
PIB
PMKH
PNLS
PNUD
PVVIH
REV+
RNP+
SIDA
SWAA
TASO
USAID
VIH
Produit Intérieur Brut
Programme Mobile de l'Hôpital Kitovu
Programme National de Lutte contre le SIDA
Programme des Nations Unies pour le Développement
Personnes Vivant avec le VIH
Responsabilité, Espoir, Vie des PVVIH
Réseau National des PVVIH
Syndrome Immuno- Déficience Acquise
Society forWomen Against AlOS in Africa
The AlOS Support Organisation
United states agency for International Development
Virus d'Immuno-déficience Humaine
II
LISTE DES TABLEAUX
Numéro du Nom du Tableau Pages Tableau 1 Espérance de vie de quelques pays 3 2 Personnes infectées par le VIH/SIDA dans les 7
différentes régions du Sénégal, 3 Répartition du personnel selon la fonction 11 4 Répartition selon le résultat et I~ profil 14 5 Répartition des patients selon la catégorie 19
professionnelle 6 Répartition des prestations selon le 27
recouvrement des coûts 7 • Répartition des patients selon le suivi au CT A 28 8 Répartition des PWI H selon le revenu mensuel 28 9 Hiérarchisation des causes 37 10 Matrice des critères 57 11 Le cadre logique 63 12 Le plan d'action 66 13 Diagramme de GANTT 69 14 Budget Prévisionnel 70 15 Plan d'évaluation 77
III
RESUME .-~. _ Le SIDA était vu il ya 10 ans· comme une grave crise de santé. Aujourd'hui, il
constitue de toute évidence une crise de développement et, dans certaines régions
du monde, il est en train de devenir une crise de la sécurité. L'impact dévastateur de
cette pandémie sur les fondations sociales, économiques et démographiques du
développement est sans pareil. Cette situation est particulièrement alarmante en
Afrique Subsaharienne où proviennent 75% des 42 millions de personnes vivant
avec VIH/SIDA (37) dans le monde en fin décembre 2002
~- --~our faire face à ce fléau, les pays africains, avec l'aide de la communauté
internationale ont élaboré des stratégies de lutte comportant différentes formes de
soutien aux personnes infectées car malgré les multiples campagnes de prévention,
le nombre de PWIH va toujours croissant. Une PWIH a besoin de multiples
soutiens, ainsi nous nous sommes intéressés au domaine économique qui est
généralement I}égligé dans la prise en charge de ces personnes.
-J~ • ·--La présente étude a été réalisée au Centre de Traitement Ambulatoire de
l'Organisation PanAfricaine de la Lutte contre le SIDA sis au CHU de Fann de
DAKAR (Sénégal) Elle analyse le soutien économique apporté aux PWIH démunies
de cette structure au cours des années 2000 et 2001. L'analyse situationnelle du
Centre à partir des rapports d'activités, les interviews avec le personnel et les
PWIH, nous ont permis de constater sur 705 cas 424 sont suivis régulièrement. Par
ailleurs la catégorie professionnelle des PWIH révèle que: 50,7% sont sans
profession c'est à dire la moitié de l'effectif
Dans le but de permettre aux PWIH démunies de s'insérer dans la vie
professionnelle, l'Alliance Nationale Contre le SIDA (un des bailleurs du CTA) a mis
en place une politique de financement des activités génératrices de revenus à leur
profit.
Ainsi 05 PWIH du CTA ont bénéficié du financement sous forl11e de prêt à
taux zéro à hauteur de 1 OO.OOOFcfa chacune pour créer leurs activités en vue de se
prendre en charge économiquement. Le constat est que ces 05 activités ont toutes
fait faillite après une période de moins d'un an d'exploitation. Tous les
remboursements n'ont pas été effectués. La conséquence immédiate est la
suppression de ce volet par les responsables à la fin de l'exercice 2001 malgré les
IV
demandes incessantes des autres PWIH qui attendent d'être financées car elles
trouvent un réconfort moral, psychologique et financier dans cette forme de soutien.
Nos investigations nous ont permis de déceler certaines causes que nous
avons hiérarchisées avec les responsables du CTA Pour résoudre ce problème de
non pérennisation des activités génératrices de revenus (AGR) des PWIH, nous
avons proposé un certain nombre de solutions mais la priorité des responsables du
CTA et du bailleur (ANCS) est le financement des projets collectifs après la
formation des bénéficiaires et du personnel de suivi.
L'objectif général est de réduire le taux de faillite des AGR des PWIH du CTA
de 100 à 25% de Mai 2003 à Mai 2004. Comme objectif spécifique, nous nous
sommes intéressés au renforcement des capacités en gestion chez les PWIH et le
personnel de suivi. Les stratégies sont la sensibilisation aux projets col/ectifs et /a
formation.
La motivation ~u personnel et des PWIH ainsi que la disponibilité du bailleur nous
rassurent de la réussite de ce projet.
Nous osons croire que le CTA parviendra à réduire le taux de faillite des AGR,
ce qui contribuera à atteindre l'un des objectifs du Programme National de Lutte
contre le SIDA concernant l'amélioration de l'environnement économique et social
des PWIH, de leur famille et des orphelins du SIDA
• Ministère des Affaires étrangères DGCID Série repère Politiques de coopération internationale de la France Contre le VIHjSIDA dans les pays en voie de développement
v
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
INTRODUCTION GENERALE
L'épidémie du VIH/SIDA continue de sévir depuis son apparition jusqu'à ce
jour en emportant des bras valides qui sont des moteurs de développement
économique et social. Ce qui pose réellement un problème surtout en Afrique
subsaharienne.
Selon le rapport de fin décembre 2002 de rONUSIDAl, on dénombre 42
millions de Personnes Vivant avec le VIH (PWIH) dans le monde dont 75%
proviennent d'Afrique subsaharienne. Par ailleurs les nouveaux cas
d'infection en 2002 se chiffrent à 5 millions. Cette pandémie est la première
cause de mortalité en Afrique et la quatrième dans le monde.
Elle remet en cause les progrès accumulés ces dernières années en matière
de santé par les pays d'Afrique en particulier. Selon Luc Joël GREGOIRE2,
Economiste principal du PNUD <Le SIDA annihile les progrès réalisés en
matière de développement social et de capacité productive. Cette épidémie
engendre un cycle pitoyable d'appauvrissement et détruit les capacités
humaines et institutionnelles mettant en péril la cohésion sociale. Ainsi, les
indicateurs de développement humain de l'Afrique au Sud du Sahara ( ... )
voient leur courbe s'infléchir, remettant en cause 20 années de progrès
sociaux et économiques>.
Plus qu'un problème de santé, c'est un problème de développement avec son
impact socio-économique et politique. Une mobilisation contre ce fléau s'est
avérée nécessaire depuis la découverte des premiers cas. Des résultats
encourageants, qui ont entraîné une lueur d'espoir dans le domaine de la
prévention, ont été enregistrés en Ouganda, au Sénégal et en Thaïlande3.
Concernant particulièrement le Sénégal, ces résultats, qui se manifestent
par le maintien du taux de prévalence autour de 2% sont le fruit d'actions
1 ONUSIDA Point d'épidémie du SIDA Décembre 2002 2 Conférence Satellite CISMA 5 au 7 Déc.2001 VIH/sida pauvreté et développement humain en Afrique subsaharienne, recommandations Journal Transversal Février -Mars 2002 N°7 3 Conseil National de Lutte contre le SIDA Plan stratégique 2002-2006 de Lutte contre le SIDA République du Sénégal p 6
6
CESAG 1 DSGS J 2ème promotion: 200 J -20031 Mémoire de fin d'études 1 Franck-Arsène TADE
conjuguées mises en œuvre dans les domaines de la prévention, de la prise
en charge médicale et psychosociale.
Ces actions ont été possibles grâce à l'implication des autorités politiques
avec la création d'un Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS). Ce
comité, mis en place le 23 Octobre 1986, a élaboré un Programme National
de Lutte contre le SIDA (PNLS) qui exécute des plans quinquennaux. Celui
qui est en cours d'exécution est le plan stratégique 2002-2006. A travers ce
plan plusieurs aspects de la prise en charge des PWIH sont pris en compte
afin d'apporter une réponse adéquate à ce fléau. Il faut signaler que cette
prise en charge des PWIH a été renforcée par leur accès aux antirétroviraux
(ARV) grâce à l'Initiative Sénégalaise d'Accès aux Antirétroviraux)(ISAARV).
Par ailleurs ,les structures de référence comme le service de maladies
infectieuses ont été renforcées afin de permettre une prise en charge
adéquate. Ceci a suscité la création du Centre de Traitement Ambulatoire
(CTA) du CHU de Fann. Ce centre, qui est le prolongement du service de
maladies infectieuses s'occupe du suivi ambulatoire des PWIH.
Malgré la multiplication des campagnes de prévention et les percées
médicales survenues au cours des dernières années, le nombre de personnes
infectées par le VIH ne cesse de croître, tandis que le coût des soins demeure
hors de portée de la plupart des personnes atteintes.
En décembre 1999, l'effectif des PWIH suivies était de 143 cas au CTA. A la
fin du mois de décembre 2001, cet effectif est passé à 705 cas. soit une
augmentation de 562 deux ans après. Parmi ces cas, environs 50,30% sont
suivis gratuitement car ils n'ont pas les moyens de financer leurs soins
(perte d'emploi, rejet par la famille, pauvreté, conditions de vie misérables
etc), selon le rapport d'activités 2001 du CTA.
7
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Les conséquences de l'épidémie de VIHjSIDA se situent ainsi à plusieurs
nIveaux :
-au niveau microéconomique nous avons l'aggravation de la pauvreté, et
les difficultés d'accès aux services de santé, une marginalisation de l'infecté
dans certains milieux d'où son exclusion du système de production. Par
ailleurs, le poids des dépenses provoquées par les hospitalisations et l'achat
des médicaments contribue à la déstabilisation de l'économie familiale déjà
fragile. Cet appauvrissement des ménages peut avoir comme conséquence, la
réduction des niveaux de consommation alimentaires au profit des soins
médicaux ce qui dégrade l'état nutritionnel des enfants. Enfin la productivité
de l'infecté peut baisser ou bien il peut devenir improductif selon son état, ce
qui le rend incapable de remplir les obligations familiales.
-au niveau macroéconomique on a une réduction de l'espérance de vie.
Le tableau ci-dessous montre l'espérance de vie de quelques pays de 1996
à 1999.
Tableau 1 Espérance de vie de quelques pays(22)
I~ 1996 1997 1
1998 1999
Pays
Botswana
65,2 52,3 51,7 ;47,4
Zimbabwe
53,4 149 48,9 44,1
Malawi
45,5 41,1 41 39,3 1
Sénégal"
56,16 56,52 .56,88 57,24
• Ministère de l'économie, des finances et du plan. Direction de la Prévention et de la Statistique: Population du Sénégal: structure/sexe et âge en 1982 et projections de 1989 à 2015, Dakar septembre 1992.
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CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
On a aussi le déclin du PIB qui peut être attribuê à une production rêduite
due au VIH/SIDA. Par conséquent, une urgence s'impose pour la prise en
compte des rapports entre SIDA et pauvreté4 qui constitue la principale et la
plus importante cause du mal, du fait de son <incidence sur la fragilisation
des familles, le relâchement du contrôle social>. Et à cause de cette même
pauvreté, les adolescents accèdent difficilement à l'éducation et à la
formation. A cela s'ajoute le phénomène récurrent du chômage, du sous
emploi et des relations humaines difficiles entre enfants et parents.
Soucieux de cette dimension socio-économique de la pnse en charge des
PWIH, le PNLS a inclus dans son plan stratégique 2002-2006 un objectif
qui concerne la création d'un environnement favorable socialement et
économiquement pour cette couche sociale, la famille et les orphelins du
SIDA. Cela s'est matérialisé par la création de micro projets ou activités
génératrices de revenus financées au profit des PWIH en vue de leur
insertion ou réinsertion sociale. Le CTA, qui est l'une des structures
d'exécution du plan d'action du PLNS, a initié des activités génératrices de
revenus(AGR) pour les PWIH démunies qui y sont suivies grâce au
partenariat avec Alliance Nationale de Contre le SIDA (ANCS) qui finance ces
activités.
Le constat est que ces AGR ont vite fait faillite pour des raisons diverses.
Quelles solutions apporter afin que les PWIH puissent tirer profit pendant
longtemps de ces AGR?
Quelles stratégies faut-il adopter pour faire pérenniser les AGR financées au
profit des PWIH démunies en vue de leur insertion socioéconomique.
Pour contribuer à la résolution de ce problème, nous présenterons d'abord le
contexte de l'étude à partir duquel nous identifierons les causes dont les
principales feront l'objet d'une enquête auprès de la population cible. Les
résultats permettront de déterminer la cause sur laquelle il faut agir en
proposant des solutions possibles. Ensuite nous choisirons une solution
4 Journal SUD QUOTIDIEN No 29994 du 27/03/03 P 5 SIDA et santé reproductive
9
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de tin d'études / Franck-Arsène TADE
appropriée avec les responsables de la structure. Nous exposerons le plan de
mise en œuvre de cette solution après avoir défini les objectifs à atteindre.
Nous ferons la mise en œuvre et l'évaluation si possible. Enfin nous
formulerons des recommandations à ceux qui sont impliqués dans la prise
en charge des PWIH.
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CESAG / DSGS 12ème promotion.' 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
1 PRESENTATION DU CONTEXTE
1.1 Aperçu du contexte
L'Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée par le VIH/SIDA
avec 75% de cas de personnes vivant avec le VIH (44). Pour faire face à cette
situation, les pays africains ont élaboré des stratégies dont celles relatives à
la prise en charge médicale et psychosociale des PWIH à travers des
Conseils Nationaux de Lutte contre le SIDA.
A l'instar des autres pays de la sous région, le Sénégal a mIS en place un
Conseil National de Lutte contre le SIDA dont le plan stratégique 2002-2006
a été élaboré par le PNLS. Pays à épidémie concentrée5, le Sénégal a
entrepris différents efforts qui ont permis de freiner la propagation du virus
et de maintenir le taux de prévalence à moins de 2%. Force est de constater
que beaucoup d'efforts doivent encore être fournis pour maintenir ce taux
car la situation des adolescents et des jeunes (chômage, pauvreté,
analphabétisme) est un facteur d'infection.
Le Sénégal est un pays pauvre avec un revenu par tête d'habitant inférieur à
600$ US. Plus de 60% de la population vit en milieu rural et tire ses revenus
de l'agriculture. La pêche et le tourisme sont les plus importantes sources
du Produit Intérieur Brut (PIB) Le secteur informel connaît également une
nette croissance. Le taux d'analphabétisme touche 56,1% des femmes et
28,5% des hommes (DPS'-2000).
5 L'ONUSlDA et L'OMS ont proposé une classification à trois niveaux différents basés sur la dynamique de l'infection: -Epidémie naissante: la prévalence du VIH ne dépasse pas 1% dans les sous populations définies -Epidémie concentrée: le VIH s'est répandu rapidement dans les sous populations définies mais pas dans la population générale; la prévalence est inférieure à 1 % chez les femmes enceintes; -Epidémie généralisée: le VIH est solidement installé dans la population générale; la prévalence est régulièrement supérieure à 1% chez les femmes enceintes
• Ministère de l'Economie, des Finances et du plan Direction de la Prévention et de la Statistique. Année 2000
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CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Selon6 le 9ème plan de développement économique, le taux de chômage en
milieu urbain pour la tranche d'âge des 20 à 34 ans est de 40%. En milieu
rural, le faible taux d'occupation, estimé à 38% et la faiblesse des revenus
sont autant de facteurs de développement de comportements à risque et de
recherche d'activités refuges.
Une enquête réalisée en 1999 révèle que la proportion des sénégalais vivant
dans la pauvreté est de 29% au niveau des ménages et de 33% au niveau
des individus. Ainsi cette situation socio-économique difficile favorise
l'infection dont la grande fréquence de transmission est la voie sexuelle.
Les pauvres sont particulièrement exposés par manque d'éducation,
d'information et d'accès aux services sanitaires et sociaux. Par ailleurs
l'adoption des comportements sexuels à risque rend vulnérable à l'infection à
VIH (fréquentation des prostituées, prostitution masculine, homosexualité,
drogue).
A la fin de l'année 2000, on estimait à 80.000, le nombre de personnes
infectées par le VIHjSIDA au Sénégal dont 77.000 adultes(15-49ans) ce qui
représente 1,4% de la population que nous montrerons dans le tableau ci
dessous.
6 Plan stratégique 2002-2006 du CNLS P 9
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1
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CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Tableau 2: Personnes infectées par le VIHjSIDA dans les différentes régions
du Sénéga1.(37)
Régions Total Adultes hommes 1 Enfants Femmes 1 Prévalence Nouvelles 1
1 (- 15ans) infections i
Dakar 20.000 19.400 10400 i 600 9.000 1,3 1.100 i
Kaolack 14.000 13.600 7600 400 6.000 1,80 1.000
Thiès 8.800 8.500 4500 300 4.000 1.00 600
Fatick 7.700 7.400 4400 300 3.000 1,5 500
Diourbel 7.200 7000 3900 200 3100 1,20 500 i
Saint-louis 5.800 5500 2900 300 2600 0,90 350
Louga 5.500 5.200 2800 300 2400 1,20 350
Kolda 4.500 4300 2300 200 2.000 0,80 250
. Ziguinchor 3.500 3.300 1800 200 1500 0,90 600 1
Tambacou 3.000 2800 1400 200 1400 0,80 250
Sénégal i 80.000 77.000 42000 3.000 35.000 1,4 5.500
Pour prévenir l'accroissement de cette épidémie, le PNLS a adopté différentes
stratégies que sont:
1.1.1 La prévention
la campagne d'IEC en direction du grand public pour un changement de
comportement a donné des résultats encourageants. Mais à cause de ses
limites, d'autres approches plus participatives de prévention telles que la
communication pour un changement de comportement (CCC) et
l'intervention pour un changement de comportement ont été adoptées en vue
d'atteindre toutes les sensibilités car elles sont globales et multisectorielles.
Ainsi, elles ont fait intervenir les Ministères, les ONG et associations, les
leaders religieux les élus locaux.
1.1.2.La Lutte contre les IST se fait par:
Les services de prise en charge cliniques intégrés aux Soins de Santé
Primaires (standardisation des pratiques pour une prise en charge des
patients ayant une IST dès leur premier contact avec un personnel de santé
grâce aux algorithmes proposés par l'OMS et adaptés au contexte national)
13
i
CESAG / DSGS 12ème promotion,' 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Nous avons aussi le dépistage de la syphilis chez les femmes enceintes se
présentant dans les structures de Consultation PréNatale (CPN). Par ailleurs
la prise en charge des groupes vulnérables dont les prostituées se fait à
travers les centres MST (14 au total au Sénégal) qui sont chargés d'assurer
le suivi sanitaire et social de celles qui sont enregistrées. Enfin le contrôle
technique assuré par le service de laboratoire à travers les normes et
protocoles bien définis.
1.1.3 Prévention de la transmission sanguine
Depuis 1986 le dépistage du VIH est systématique dans toutes les banques
de sang du Sénégal.
1.1.4 Prévention de la transmission mère enfant du VIH
(PTME)
Ce programme assure les traitements par ARV des femmes, des enfants nés
infectés, des conjoints selon les critères d'inclusion nationaux. Une prise en
charge psychosociale leur est assurée par les ONG, les PWIH avec la
collaboration des associations de leur milieu.
1.1.5 Conseil et dépistage volontaire
Il met l'accent sur les informations ciblées sur le SIDA , sur le droit de
connaître son statut sérologique am SI que l'accès à la prise en charge
thérapeutique et psychosociale.
1.1.6 Prise en charge
-Elle se fait sur les plans médical et psychosocial. Le volet socio-économique
est aussi pris en compte par la création d'un environnement favorable
socialement et économiquement pour les PWIH, leurs familles et les
orphelins de SIDA. Il y a enfin la surveillance épidémiologique, la recherche
et l'éthique-Juridique. Parmi les interventions citées, la prise en charge dont
l'un des volets est la réduction de l'impact socio-économique du VIHjSIDA
ou l'amélioration des conditions de vie des PWIH est un élément important
eu égard aux conditions sociales difficiles de ces dernières.
14
CESAG / DSGS 12ème promotion,' 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Malgré les résultats encourageants de la prévention et de la prise en charge
médicale le nombre de PWIH ne cesse de croître: en fin décembre 1999*
nous avions 34.300.000 PWIH dans le monde dont 24.500.00 en Afrique
Subsaharienne or en fin décembre 2002 c'est à dire trois ans après nous
avons 42 millions dans le monde dont près de 32 millions en Afrique
Subsaharienne. Les professionnels de santé s'occupant de cette prise en
charge, ont vu leur charge de travail à s'accroître. Les structures de
référence comme le service des Maladies infectieuses ont dû être renforcées.
C'est ce qui a suscité la création du Centre de Traitement Ambulatoire (CTA)
du CHU de Fann, à proximité des maladies infectieuses. Inauguré le 13 juin
1998, il a démarré ses activités effectivement le 1 er Août 1998. Il est devenu
une structure de référence dans la prise en charge des PWIH.
1.2 Présentation du cadre d'étude
Le Centre du Traitement Ambulatoire du CHU de Fann est le lieu ou cette
étude a été réalisée. Sa création a suivi un processus.
1.2.1 Historique du CTA
L'Organisation PanAfricaine de Lutte contre le SIDA (OPALS) a été fondée en
1988 à la suite du rassemblement à Stockholm de médecins africains et
européens pendant la sixième Conférence Internationale sur le SIDA.
Cette organisation est présente au Sénégal depuis 1993 . Elle a été animée
jusqu'en 1996 par un groupe restreint (5 personnes) dont les activités ont
trait essentiellement à la formation.
A partir de 1996, ce groupe s'est élargi. Ses actions ont permis la création
d'un Centre de Traitement Ambulatoire. Ce centre a ouvert deux ans plus
tard à la faveur d'une collaboration entre l'OPALS Sénégal et l'OPALS
internationale, les autorités sénégalaises (Hôpital Fann, PNLS) et le Rotary
club de Dakar .
• ONUSlDA /99.29F Octobre 1999 Riposte conjointe au Sida
15
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Depuis Novembre 1998, l'OPALS internationale a signé une convention de
partenariat avec la Croix Rouge Française (CRF) au terme de laquelle, celle-ci
assure la gestion des CTA. Le CTA de DAKAR est situé à 300m de la porte
d'entrée de l'Hôpital Fann à proximité du service de maladies infectieuses. Il
couvre une superficie de 2500 mètres carrés dont 200 mètres carrés bâtis. Il
est dans la commune d'arrondissement Fann-Point E -Amitié.
1.2.2 Description
C'est une structure dont les services sont abrités par trois bâtiments.
Un bâtiment à deux niveaux comprenant les salles d'hospitalisation de jour,
de consultation et les services administratifs.
Un autre bâtiment construit par le PNLS pour l'approvisionnement en
médicamen ts antirétroviraux.
Un dernier bâtiment abritant les services de nutrition et d'autres services de
consultation a été construit en janvier 2002 par le FHF. Il est fonctionnel
depuis octobre 2002.
L'hôpital du jour peut accueillir 6 patients par jour dans les deux salles
d'hospitalisation équipées de 3 lits chacune.
La salle d'hospitalisation du jour homme possède en plus une table
d'examen.
1.2.3 Le personnel du CTA
L'équipe du CTA est composée de 15 personnes: Le tableau suivant donne la
répartition du personnel selon la fonction.
7 FHI :Family Health International
16
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Tableau 3: Répartition du personnel selon la fonction(40)
! Personnel Nombre Fonction
Médecin 1 -Coordonner les activités
i coordonnateur -Relations extérieures
Médecin adjoint 1 -Administration
i -Consultation
Infirmiers 3 --Exécution des soins
-Gestion des stocks de médicaments
-Distribution des médicaments
-prélèvement sanguin pour examen de laboratoire
-Visites intra hospitalières
Assistants sociaux 2 -Coordonne les activités sociales et communautaires
-Suivi psychologique des PWIH
Visites à domiciles des PWIH
Assistan te médicale 1 -Assistance au médecin
-Accueil et vente des tickets
Archivage
i Technicienne de 2 -Activités techniques de laboratoire
laboratoire -liaison avec les laboratoires externes
Secrétaire 1 Secrétariat
Gardiens 2 Sécurité
i Planton-coursier 1 Courrier et autres courses
Agent d'entretien 1 En tretien et propreté des locaux
·TOTAL 15
1.3 Organisation et fonctionnement du CT A
1.3.1 Statut et financement
C'est une association à but non lucratif. Ses activités se déroulent en
rapport avec celles du CHU de Fann sous la supervision technique du
service des maladies infectieuses.
17
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Le financement du CTA est assuré par l'Organisation Panafricaine de lutte
contre le SIDA et la Croix Rouge Française.
Par l'intermédiaire de sa collaboration avec d'autres organisations
intervenant dans la lutte contre l'infection à VIHjSIDA, il reçoit des dons en
nature, en espèces ou en matériels divers (40).
1.3.2 Objectifs et missions du CTA
Conformément au programme de l'OPALSjCRF, les objectifs et missions du
CTA sont de:
-Assister le CHU et le CNLS dans la prise en charge des PWIH en assurant
une prise en charge médicale et psychosociale.
-Promouvoir l'action communautaire par la participation des PWIH au
fonctionnement du CTA et à leur propre prise en charge par l'intégration des
activités génératrices de revenus.
-Mettre en œuvre des programmes de recherche biomédicales et en sciences
sociales: les thérapeutiques antirétrovirales et les aspects psychosociaux de
l'observance du traitement ARV.
-Promouvoir la formation et l'information par la mise sur pied d'information
et de formation du personnel médical et paramédical et par le développement
d'outils de formation.
1.3.3 Stratégies
Pour bien remplir ses missions, afin d'atteindre les objectifs, le CTA a mis en
place les stratégies suivantes.
-Concernant la prise en charge médicale nous avons les SUIVIS en
ambulatoire et en hospitalisation de jour.
-La référence intra hospitalière et le diagnostic au laboratoire sont aussi
des stratégies de prise en charge médicale.
-Quant à la prise en charge psychosociale, elle se fait à travers; les
activités d'information et le conseil (counseling) ainsi que les visites intra
hospitalière et à domicile. Les groupes de paroles bimensuels rassemblent
les PWIH pour briser l'isolement et permettre à chacune de raconter son
vécu quotidien.
18
CESAG / DSGS /2èmepromotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Par ailleurs l'action communautaire se fait par l'abonnement aux journaux
et les soutiens aux groupes de parole et aux différentes visites. L'accent est
mis sur les AGR au profit des PVVIH démunies grâce au partenariat avec
l'ANCS3.
Enfin la recherche et la formation se font par la participation des patients
aux différents protocoles de recherche en collaboration avec le PNLS et le
service de maladies infectieuses et l'encadrement des étudiants par le
personnel du CTA. La participation du personnel aux activités de formation
et de sensibilisation initiés par le PNLS est aussi prise en compte.
Selon le rapport d'activités de 2001 le nombre de consultations enregistrées
au cours de cette année est de 3822 dont 83,7% proviennent de DAKAR
contre 16,30% qui viennent de l'intérieur du pays. Parmis ces consultations,
1039 ne sont pas liées au VIH.Ce qui dénote un taux de 72,80% soient 2783
consultations liées au VIH.
Par ailleurs nous avons 298 hospitalisations de jour au cours de cette même
année. Ces hospitalisations sont dues à plusieurs causes (accès palustres ou
neuropaludisme, déshydratation par gastéro-entérite, anémie, candidose
buccale ... ).
Le laboratoire a enregistré 686 tests de dépistage dont 317 hommes, 355
femmes et 14 non précisés. Le tableau suivant montre la répartition selon le
résultat et le profil.
Tableau 4 Répartition selon le résultat et le profi1(40)
Résultat Nombre Pourcentage
Positif 241 35,1
HIV 1 211 87,5 HIV2 25 10,4
HIVl+HIV2 3 1,4
Indétenniné 2 0,7
1
. Négatif 445 164,9
1
1 Total 686 100 1
.
3 ANCS Alliance Nationale de lutte Contre le SIDA
19
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Les analyses complémentaires de biochimie sont effectuées au laboratoire
central du CHU de Fann. La créatininémie, la transaminase et la glycémie
sont les principaux examens effectués. Les analyses biologiques sont
effectuées à l'Hôpital Le Dantec.
Concernant les activités psychosociales il y eu au total 25 séances de
groupes de parole durant toute 1'année 2001 avec une moyenne de 10
participants par séance.
Par ailleurs 104 visites à domicile dont le but est de rechercher les perdus de
vue, rappeler les rendez-vous ont eu lieu.
Enfin les PVVIH suivies au CTA qui manifestent le désir de créer des AGR
sont financées par l'ANCS grâce au partenariat qui existe entre les deux
structures.
Le CTA adresse une demande de financement des PVVIH à l'ANCS qui en
retour met les fonds à sa disposition pour les PVVIH Ces dernières doivent
rembourser les fonds au taux zéro. Au cours de l'année 2000 cinq PVVIH ont
bénéficié du financement à hauteur de 100.000F chacune. Le
remboursement se fait mensuellement selon les modalités qui tiennent
compte de l'activité.
En 2001 aucune PVVIH n'a bénéficié du financement parce que le taux de
remboursement n'a été en fin d'année que 10% pour toutes les cinq PVVIH :
50.000FCFA ont été remboursés sur 500.000FCFA. Ainsi le CTA a préféré
confier ce volet à l'Association des PVVIH qui doit traiter directement avec le
bailleur. Son implication est nécessaire avant que les fonds ne soient
débloqués. Malgré les demandes croissantes des PVVIH pour créer les AGR
la situation demeure la même.
Au sein du CTA, une Association des PVVIH dénommée BOK-JEF a été
créée.
1.4 Présentation de l'Association BOK-JEF
Il été créé conformément aux dispositions de la loi 13/00/70 de 1'année 1996
et du code des obligations civiles et commerciales, une association à but non
lucratif dénommée <BOK-JEF> (Agir Ensemble).
20
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
1.4.1 Stratégies, objectifs et fonctionnement
Le siège de l'association est situé au CTA /OPALS CHU de fann. La durée de
l'association est illimitée.
L'objectif global de l'association est de contribuer à la prise en charge
psycho-sociale médicale et matérielle de ses membres et toute autre
personne exprimant la demande.
Les Objectifs spécifiques sont:
Regrouper les personnes vivant avec le VIH
Collaborer avec les structures dans la prise en charge
Contribuer à la sensibilisation de la population sur les questions
relatives à l'infection à VIH
- Aider les Personnes vivant avec le VIH par l'accompagnement et le
soutien à l'hôpital et à domicile
- Créer des liens de partenariat avec tous les acteurs dans la réponse
à l'épidémie à VIH au Sénégal, en Afrique et dans le monde.
- Aider à la promotion de l'autonomie financière de ses membres
- Créer des liens de partenariat.
L'Association est ouverte à toute personne physique ou morale engagée dans
la réponse à l'infection à VIH.
Est membre toute personne titulaire de sa carte de membre et qui participe à
ses activités par les prestations directes ou indirectes.
La qualité de membre est attribuée à toutes structures liées par convention à
l'association.
La cotisation mensuelle est de 500F CFA et tout membre doit s'en acquitter
régulièremen t.
La qualité de membre peut se perdre par démission, exclusion prononcée par
le bureau pour motif grave, non acquittement des cotisations, décès
dissolution de l'association, liquidation. L'association compte 60 membres
dont 15 hommes et 45 femmes.
Les organes de l'association sont
L'Assemblée générale
Le bureau exécutif composé de neuf membres
Les commissions
21
CESAG / DSGS /2ème promotion.' 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Il PROBLEMATIQUE
Dans cette partie, nous allons formuler le problème qui a retenu notre
attention après l'analyse situationnelle et dont la résolution améliorerait la
qualité de la prise en charge économique des PVVIH. Ce problème est aussi
une préoccupation des responsables du CTA qui ont donné leur accord
avant que le processus de résolution ne soit entamé.
2.1 Formulation du problème
La prise en charge des PVVIH nécessite des interventions multisectorielles.
En d'autres termes, le soutien est multiforme. Le schéma suivant montre ses
différentes formes:
Schéma 1 :Les différentes formes de soutien à une PVVIH(27)
Politique
Affectif Médical
International
Spirituel
Légal Economique
Nous constatons selon cet auteur que la prise en charge d'une PVVIH se fait
à plusieurs niveaux mais ce qui nous intéresse dans cette étude est le
soutien économique. Créer un environnement social et économique favorable
pour les PVVIH, leur famille et les orphelins du SIDA.
Le CTA par les AGR initiés et financés par l'ANCS prend en compte ce volet.
Ces activités, qui sont financées sous forme de prêts remboursables sans
22
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
intérêt au profit des PWIH démunies. Elles ont pour objectif de favoriser
l'insertion socioéconomique de cette couche sociale.
Ainsi donc la prise en charge ne concerne pas seulement l'aspect médical
mais englobe aussi l'aspect socio-économique et l'environnement des PWIH.
C'est dans cet esprit que les AGR ont été développées par l'ANCS. Initiées en
1997, ces activités devraient permettre à leur bénéficiaires (PWIH) d'être
autonomes en améliorant leur condition économique et financière. Ces
bénéficiaires doivent rembourser les sommes reçues sans intérêt, suivant les
procédures définies par les partenaires (ANCS). Ces fonds remboursés
serviront à financer d'autres PWIH et pérenniser ainsi le système.
Les prêts sont octroyés selon des procédures qui varient d'une association à
une autre. En général, le processus se déroule de la manière suivante:
Les intéressés déposent la demande de financement d'un micro projet
générateur de revenus bien justifié auprès des assistants sociaux qui
s'entretiennent avec eux sur la rentabilité et les conditions d'exécution du
projet. Ensuite la demande est transmise au bailleur dont le comité de
sélection notifie les résultats. Les Personnes sélectionnées reçoivent leurs
fonds et créer leurs activités qui sont suivies par les assistants sociaux afin
de faciliter le remboursement.
Ainsi, en 2000, cinq PWIH sur un total de 176 ont été financées à hauteur
de 100.000Fcfa chacune pour la création d'AGR. Le financement d'une
sixième personne a été annulée à cause de son indisponibilité temporaire.
En 2001 aucune PWIH n'a bénéficié, de même qu'en 2002 malgré le nombre
élevé de PWIH démunies car au à la fin de décembre 2001 il y avait 50,70%
des 705 PWH suivies au CTA qui n'ont pas de revenus et qui vivent dans
des conditions sociales difficiles. Il faut noter que les 60 membres de
l'association BOK-JEF font des demandes de financement pour créer les
AGR mais le résultat est toujours négatif.
Par ailleurs, l'étude de Mme MBAYE* portant sur la réinsertion
professionnelle des PWIH du CTA en Décembre 2002 montre que 73,33%
sont sans profession contre 26,67% avec profession .
• Mme MBA YE Gina :Problématique de la réinsertion socioprofessionnelle des PVVIH : cas de l'Association BOK JEF du centre de traitement Ambulatoire OPALS/Fann-Dakar Mémoire Décembre 2002 ENEA
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CESAG / DSGS J 2ème promotion: 200 J -2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Le tableau suivant donne la répartition des patients selon la catégorie
professionnelle.
Tableau 5: Répartition des patients selon la catégorie professionnelle au
31/12/2001(40)
1 Profession Effectif Pourcentage 1 i i
Sans profession 283 40,1
Chômeur, étudiant, élève 75 10,6
Informel 167 23,7
• Salarié ! 164 233
!Autres . Total
Plus de la moitié des PWIH (sans profession, chômeur, élève, étudiant) sont
sans profession.
Par ailleurs, les cmq PWIH ayant bénéficié du financement en 2000 ont
remboursé la somme totale de SO.OOOF avant que leurs activités ne tombent
en faillite. Ces activités n'ont pas survécu un an après leur lancement.
Le CTA a préféré suspendre le volet des AGR car sur cinq activités créées,
aucune n'a duré un an d'exploitation bien que les bénéficiaires soient encore
en vie. Pis encore, toutes les sommes n'ont pas été remboursées.
Selon l'enquête que nous avons menée sur les 60 membres du BOK-JEF il
en ressort que tous les enquêtés désirent créer une AGR. Les Assistants
sociaux estiment aussi que les AGR sont utiles aux PW1H. L'étude de Mme
MBAYE révèle que les 30 membres du BOK-JEF souhaitent vivement être
propriétaires d'une AGR. Malgré la motivation des PWIH les responsables
ont confié ce volet à l'association qui, malgré sa bonne volonté n'arrive pas à
obtenir le financement auprès des bailleurs. Qu'est ce qui a pu motiver la
décision de suspendre les AGR malgré les conditions de vie difficiles de
nombreuses PWIH? Comment alors améliorer l'environnement social et
économique des PWIH suivies dans ce milieu?
24
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Cette décision ne va-t-elle pas à l'encontre de l'un des objectifs du PNLS
concernant l'amélioration de la qualité de vie des PWIH, de leur famille et
des orphelins de SIDA?
Quelles sont les causes de cet échec? Force est de reconnaître que le CTA
n'a pu pérenniser l'exploitation des AGR financées au profit des PWIH
démunies.
Cela nous amène à essayer de résoudre le problème concernant les
difficultés pour le CTA de pérenniser les AGR exploitées par ses PWIH grâce
au financement de l'ANCS.
Avant d'exposer toute tentative de résolution de ce problème nous
montrerons la méthodologie suivie.
25
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
III METHODOLOGIE
Il s'agit de résoudre le problème concernant les difficultés de pérennisation
des AGR financées au profit des PWIH démunies en vue de leur insertion
socio-économique. Comme précédemment annoncé, l'un des objectifs du
PNLS est d'améliorer l'environnement social et économique des PWIH. Les
AGR contribuent à l'atteinte de cet objectif.
Cet travail s'articule autour de huit points avec des méthodes spécifiques à
chaque point.
2.1 La problématique
Les difficultés de pérennisation des AGR financées au profit des PWIH du
CTA ont été décelées à partir de l'analyse situationnelle de la structure.
Cette analyse a été faite sur la base des rapports d'activités de 2000 et 2001
et des entretiens que nous avons eus avec 20 PWIH membres du BOK-JEF,
deux assistants sociaux, deux médecins et trois personnes extérieures
(l'assistante de l'ANCS, la responsable du suivi et la responsable chargée des
finances de SIDA SERVICE).
Tout cela a été possible grâce à une prise de contact avec les membres de la
structure pendant le stage d'immersion effectué au CTA du 08 Juillet au 08
Août grâce à une lettre de recommandation des autorités de l'Institut
Supérieur de Santé du CESAG.
3.2 L'analyse du problème.
Cette analyse consiste à montrer les manifestations de ce problème, son
ampleur et ses conséquences possibles concernant les objectifs et missions
du CTA , au niveau des PWIH et si possibles au niveau de l'ETAT et des
bailleurs.
Cette analyse consiste à décrire le processus à travers l'appréciation des
besoins, la direction des activités, l'organisation, la mobilisation des
ressources, et la gestion. En d'autres termes il faut montrer comment les
opérations sont gérées du début jusqu'à la fin afin de voir à quel niveau du
processus se manifeste le problème.
26
CESAG 1 DSGS 12ème promotion.' 2001-20031 Mémoire de fin d'études 1 Franck-Arsène rADE
Les entretiens avec le service social et les visites à l'ANCS (principal
bailleur des AGR) nous ont permis de comprendre la véritable philosophie
des AGR et le processus de leur gestion par les différentes associations.
3.3 L'identification des causes du problème
La revue de la littérature permet d'identifier les causes possibles des
difficultés de pérennisation des AGR dans d'autres études faites à cet effet
au Sénégal et ailleurs. Ces causes ont été approuvées par les responsables
de la structure et nous les avons subdivisées en causes primaires et
secondaires. Par ailleurs, les causes concernant le CTA ont été prises en
compte aussi. A partir de toutes ces causes, nous avons fait le diagramme
cause-effet ou arête de poisson car toutes les personnes interrogées ont une
idée exacte des causes. Enfin nous avons validé ces causes après une
enquête.
3 .4 Validation des causes
3.4.1 Echantillonnage
Notre enquête porte sur les personnes suivantes:
Les PWIH membres du BOK-JEF ( 60))
Les Médecins (02)
Les Assistants sociaux (02)
L'Assistante de l'ANCS (01)
Les responsables de supervision et des finances de SIDA SERVICE (02)
La taille de notre échantillon est alors de 67.
3.4.2 Méthode d'échantillonnage
La confidentialité étant de rigueur avec les PWIH, nous sommes passés par
les Assistants sociaux pour les atteindre à travers des questionnaires.
Par ailleurs, nous sommes allés vers les responsables des autres structures
(ANCS et SIDA SERVICE) sur ordre de la coordonnatrice du CTA. Nous
estimons que ces démarches permettent de recueillir l'avis de ces personnes
concernant les causes possibles et les solutions à apporter en vue de
résoudre ce problème.
27
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
3.4.3 Collecte des données
Nous avons élaboré des questionnaires en direction des PWIH, des
médecins et des Assistants sociaux. Nous avons procédé par des interviews
avec les autres catégories de personnes qui sont en dehors du CTA .Nous
avons aussi exploité leurs rapports d'activités.
Nous signalons que ces méthodes sont limitées relativement aux
informations recueillies car il est difficile d'avoir accès aux PWIH. Ce sont
les Assistants sociaux qui leur ont remis les questionnaires et ils ont
entretenu en langue locale (Ouolof) ceux qui sont analphabètes.
Ces questionnaires ont été validés par les responsables de la structure avant
d'être distribués.
3.4.4 Traitement des résultats
L'enquête a été conçue à l'aide du logiciel Word L'analyse a été faite
manuellement puis à l'aide du logiciel Excel.
Les résultats obtenus sont sous forme de tableaux pour chacune des causes
qui expriment une relation des avis des enquêtés avec le problème à
résoudre.
3.5 Identification des solutions
Les solutions possibles sont identifiées à partir de la revue de la littérature et
des opinions des enquêtés. Avec les membres du personnel nous avons
priorisé ces solutions et nous sommes parvenus à choisir une dont la mise
en œuvre va contribuer efficacement à la résolution du problème.
3.6 Elaboration du plan de mise en œuvre
Nous avons utilisê des outils tels que le cadre logique et le plan d'action pour
favoriser la réalisation de la solution choisie.
3.7 La mise en œuvre de la solution
Nous analyserons les facteurs favorables et défavorables à la mise en œuvre
et surtout la capacité de changement de l'organisation. Ensuite nous
analyserons le mode d'élaboration et d'exécution de ces différentes activités.
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CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
3.8 Evaluation
Elle dépend de l'état des activités. Les activités réalisées sont évaluées sur la
base du niveau de réalisation et des objectifs à atteindre. Les activités non
réalisées ont aussi un plan d'évaluation en fin de projet.
Enfin nous tirerons une conclusion et donnerons des recommandations.
29
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
IV ANALYSE DU PROBLEME
4.1 Manifestations
L'apparition de la maladie du SIDA en 1986 au Sénégal a profondément
ébranlé les structures socio-économiques, rendant du coup les conditions de
vie de plus en plus précaires pour les populations démunies.
Cette situation de précarité dans laquelle les PWIH sont plongées a
provoqué une mobilisation tout azimut des ONG, Etat, Association de
bonnes volontés.
C'est dans ce cadre qu'il faut placer le programme des AGR initiées par
l'ANCS depuis 1997 au profit des PWIH démunies.
Selon les dictionnaires le ROBERT et de l'Economie: l'activité génératrice de
revenus (AGR) se définit comme l'ensemble des actes coordonnés, des tâches
et travaux de l'être humain ou d'une entreprise qui engendre un produit
régulier. Ce produit est perçu par un individu ou une collectivité comme fruit
du capital ou rémunérateur de travail.
Cette activité devient économique lorsqu'elle est l'ensemble des actes par
lesquels les hommes satisfont leurs besoins par la production et l'échange de
biens et services utiles et rares.
Le volet AGR a pour principe fondamental la mlse à la disposition des
associations d'appui et réseaux de PWIH des fonds destinés à financer des
projets générateurs de revenus. Les activités régulièrement exploitées(28)
sont:
-la restauration
-le commerce de détail
-la couture, la mercerie
-l'agriculture, l'élevage
-le transport
La procédure d'octroi de crédit et de suivi consiste en dépôt de demandes de
financement d'un micro-projet générateur de revenus bien justifié auprès
des assistantes sociales qui n'ont souvent aucune qualification en étude de
faisabilité d'un projet afin de mieux apprécier la rentabilité.
30
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Après l'entretien du demandeur avec les assistantes sociales, les demandes
sont transmises au comité de sélection qui, en fin de compte, notifie les
résultats de sélection. Ce comité est souvent composé des assistantes
sociales, des médecins et du comptable. Les PWIH qui ont les demandes
sélectionnées sont convoquées pour la remise de leurs fonds remboursables
sans intérêt.
Les assistants sociaux supervisent l'exploitation des AGR afin de favoriser le
remboursement des prèts. Mais ces derniers n'ont reçu aucune formation en
suivi et évaluation des projets. Ainsi les remboursements ne sont pas faits
comme il se devait. Au CTA le taux de recouvrement est de 10%. Selon le
rapport d'activités 2001 de l'ANCS, nous avons 27,7% pour SIDA SERVICE
qui a bénéficié d'un financement de 1.000.000FCFA, la cellule de LOUGA
avec un taux de 28,50% pour un financement de 350.000FCFA et Survie
Sida Saint louis qui a eu 894865FCFA a remboursé à hauteur de 35%. Les
difficultés de remboursement liées aux problèmes de gestion et de suivi
constituent un des obstacles à la réussite des AGR, ce qui entrave le système
car ces remboursements devraient permettre le financement d'autres PWIH.
Expérience novatrice dans la lutte contre le SIDA, les AGR visent à redonner
aux PWIH leur dignité humaine, combattre l'oisiveté et à leur faciliter une
insertion ou réinsertion socio-économique. Mais leur pérennisation pose
souvent problème.
Cette situation de non pérennisation des AGR a des conséquences négatives
a plusieurs niveaux .Ainsi nous verrons l'ampleur de ces difficultés.
4.2 Ampleur
Le SIDA est une maladie qui provoque la stigmatisation car elle est souvent
interprétée comme la manifestation du non respect des règles sociales.
Les membres d'une famille ou d'un groupe quelconque qui sont atteints par
l'infection VIHjSIDA pourraient être exclus ou mis à l'écart et ainsi perdre
tout statut au sein du groupe.
Cette perte de statut est synonyme de marginalisation totale de l'individu
infecté. Elle s'accentue si la personne infectée est sans source de revenus
c'est à dire démunie.
31
CESAG / DSGS /2èmepromotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Au CTA, la moitié des PWIH qui y sont suivies en 2001 sont sans
profession(50,7% voir tableau 3 p 13 ). Compte tenu de cette situation, le
CTA est obligé d'offrir gratuitement des soins au cours de cette même année
à un taux de 50,30%.
Le tableau suivant présente la répartition selon le recouvrement des
prestations:
Tableau 6 : Répartition selon le recouvrement des prestations(40)
Prestation Nombre Pourcentage
Consultation 3822
Payé 1440 37,7
gratuit. 2380 62,3 1
Hospitalisation de jour 292
Payé 119 40,7
gratuit 173 59,3
Dépistage 686
Payé 504 73,2
gratuit 182 26,5
NFS· 1209
Payé 637 52,7
gratuit 572 ,47,3
Biochimie 1508
Payé 662 43,9
gratuit 846 56,1
Payé 3362 44,7%
Total: 7515
gratuit 4153 55,3%
Par ailleurs, les frais de transport et de nourriture sont pris en charge par le
CTA pour certains patients qui viennent en consultation. Avec l'ouverture du
Centre de Nutrition depuis octobre 2002, tous les patients qui viennent en
• NFS ; numération formule sanguine
32
CESAG / DSGS /2èmepromotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
consultation ont droit à un repas. Mais les rendez-vous étant espacés, le
patient démuni qui ne vient pas en consultation ne mange pas comme il se
doit. Ceux qui n'ont pas les moyens d'honorer leur rendez-vous après une
période de 6 mois deviennent des perdus de vue (22,10% en 2001 or le taux
normal est de 20% en général).Si le taux de perdus de vue dépasse 20% il
devient un problème sérieux pour les responsables de programme*. Ainsi il
vaut mieux s'attaquer aux causes de ce problème.
Le tableau suivant présente la répartition des patients selon le suivi
Tableau 7 : Répartition des patients selon le suivi au CTA en 2001(40)
Suivi Effectif i Pourcentage 1
Perdus de vue 156 1 22,1 1
Régulier 424 1 60,2 !
1
Décédés 125 17,7
Total 1
705 100
Selon l'étude réalisée par Mme MBAYE sur la problématique de la réinsertion
professionnelle des PWIH membres du BOK-JEF en Décembre 2002 on a les
résultats suivants d'une enquète sur 30 des 60 membres concernant leur
revenu mensuel.
• Mme KEITA Hawa TOURE Contribution à la discontinuation des clientes de la pilule contraceptive: Cas de la
33
CESAG / DSGS J 2ème promotion: 200 J -2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Tableau 8 : Répartition des PWIH selon le revenu mensuel ( 9)
Revenu mensuel en Fcfa Effectif Pourcentage
0 17 56,6 1
Mons de 10.000 5 16,66
10.000 à 20.000 2 6,66 1
20.000 à 30.000 3 10 .
i 30.000 à 40.000 ! 0 0
40.000 à 50.000 1 3,33
50.000 à 60.000 1 3,33
i
60.000 à 70.000 1 3,33
Plus de 70.000 0 0
TOTAL 30 100
Les difficultés de pérennisation des AGR peuvent avoir des conséquences
.que nous essaierons de situer à différents niveaux.
4.3 Conséquences
4.3.1 Au niveau du CTA
L'arrêt de l'exploitation des AGR empêche l'insertion socio-économique des
PWIH ce qui est un frein à l'atteinte de l'un des objectifs du CTA, du PNLS
et de l'ANCS. Ces personnes démunies ne peuvent respecter leur rendez
vous pour faute de moyens et elles deviennent des perdus de vue après une
certaine période. Par conséquent, l'un des objectifs du CTA ne sera pas
atteints car les difficultés financières auxquelles sont confrontées ces PWIH
empêchent le suivi médical régulier. Ce qui est confirmé par le tableau 5 ci
dessus avec un taux de perdus de vue de 22,1 % contre 20% qui est la norme
requise de bonne performance de suivi des patients en ambulatoire.
Si le nombre de PWIH augmente et que le financement ou les subventions
ne suivent pas le même rythme, des problèmes peuvent se poser à moyen ou
long terme car les PWIH ne pouvant pas toujours participer financièrement,
le CTA ne pourra plus honorer ses engagements.
clinique du Siège ASBEF DAKAR Mémoire DSGS 9ème promotion CESAG Mai 2000
34
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Enfin les PWIH étant démunies, elles augmentent le nombre des cas
sociaux et surtout pour les soins que le CTA n'offre pas à ces patients. Etant
dans l'obligation de les référer, les responsables du CTA négocient la gratuité
de ces soins auprès d'autres structures compétentes, ce qui n'est souvent
pas facile.
4.3.2 Au niveau des PVVIH
Le non respect des rendez-vous sur une période de 6 mois faute de moyens
financiers par exemple fait que cette PWIH est traitée de perdu de vue.
Ainsi, ne bénéficiant plus de soins, cette situation peut accélérer sa mort.
Le manque d'activité génératrice de revenu à exploiter rend les PWIH
incapables de subvenir aux besoins de la famille (scolarisation des enfants,
nourriture, loyer etc .. ).
Par ailleurs, l'oisiveté provoque une marginalisation accentuée dans le cas
d'une PWIH démunie comme le montre l'exemple d'une séropositive 8: <Dès
l'annonce de ma séropositivité à la famille, j'ai été rejetée unanimement et on
ne me servait qu'un seul repas par jour. Quand j'ai commencé à vendre et à
satisfaire mes besoins et ceux de ma famille, j'ai été acceptée de nouveau et
je donne mes avis à toute les questions touchant à la vie familiale.>
Le fait d'être improductif entraîne une dépendance financière qui conduit à
la pratique de la prostitution source, de propagation de la maladie.
Enfin la PWIH démunie est dans l'impossibilité de subvenir aux besoins
financiers en matière de santé (consultation, achat de médicament, analyses)
Grâce à l'ISAARV tous les patients ne sont pas encore éligibles compte tenu
des critères de l'état du malade et de sa participation financière.
Selon le rapport d'activités du CTA la participation du patient est de
5000Fcfa pour les salariés et gratuite pour les sans salaire. La commission
de sélection siège pour désigner ceux qui doivent en bénéficier gratuitement
malgré la nécessité pour certains mais qui ne sont pas pris en compte. En
Avril 2003 sur 1240 cas, 300 sont sous ARV toutes catégories confondues.
8 Rapport d'activité 2001 de l'ANCS
35
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
A la fin de décembre 2001 sur 705 cas 551 ne bénéficient pas du traitement
ARV soit 78,20% de l'effectif. Le tableau suivant montre la répartition des
patients selon la prise en charge thérapeutique.
Tableau 9: Répartition des patients selon le traitement des ARV(40)
1 Traitement Effectif Pourcentage
1 Patients sous ARV 154 21,8
1 Patients non ARV 551 78,2
1 Total 705 1
100
Le manque de moyens financiers dû à l'inactivité provoque une sécurité
alimentaire compromise car le manque de minimum vital perturbe la santé
physique et mentale, ainsi une mort prématurée peut s'en suivre.
Le fait de ne pas être responsable d'une activité génératrice contribue à
l'isolement, aux soucis, à un manque de confiance. La PWIH se voit exclue
du système de production ce qui provoque un déséquilibre social et moral.
La PWIH qui vit dans cette situation ne voit aucune possibilité de voir ses
besoins satisfaits (besoins obligations et besoins aspirations )10.
Le problème analysé ainsi à travers ses manifestations, son ampleur et ses
conséquences révèle que le développement des AGR comme élément de prise
en charge est une nécessité. Selon David MILLERl1< Les personnes atteintes
de VIHjSIDA ne sont pas toujours des êtres perdus, effrayés et pitoyables
que les journaux nous décrivent. Le plus long cas diagnostiqué que je
connaisse en Angleterre a le SIDA depuis près de sept ans et continue à
mener une vie d'hommes d'affaires. > Pourquoi le CTA qui a le souci de
favoriser l'insertion socio-économique des PWIH n'arrive t-il pas à
pérenniser les AGR ? Cela nous amène à voir les causes de ce problème
10 Développement positif: de l'initiative personnelle vers les groupes d'entraide, militons pour le changement. Global Network, ,GNP+ ,ONUSIDA ,Croix Rouge et Croissant Rouge, Healthlink Besoins obligations (besoins économiques, de travail, de sécurité et stabilité) Besoins d'aspiration (besoins d'unité et d'harmonie, instruction et accès à l'information, de communication, relations sociales et considérations, reconnaissances et expression de soi lI, Gill Gordon et Tomy Klouda Eviter une crise: le SIDA; Travail de planification familiale,
Editions MAX Millan Publishers
36
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'éludes / Franck-Arsène TADE
V ANALYSE DES CAUSES
Pour comprendre les difficultés de pérennisation des AGR nous allons
analyser les causes de ce problème afin de proposer les solutions
appropriées. Les causes possibles de non pérennisation des AGR des PVVIH
ont été étudiées dans des études similaires. La revue de littérature concerne
seulement trois pays à savoir le Sénégal, le Mali et l'Ouganda
5.1 Au Mali(22)
Le Centre des soins, d'animation et de conseils pour les PVVIH ( CESAC) du
Mali (Bamako) a, reçu un financement par l'intermédiaire de l'ONG ARCAD
SIDA pour financer 23 projets d'AGR entre 1997 et 1999 dont 18 projets
individuels et cinq projets collectifs. Le constat est que sur les 18 projets
individuels, un seul fonctionne encore car les autres ont fait faillite pour
diverses raisons, ce qui représente un taux de réussite de 5,5% pour ces
projets individuels. Par contre les cinq projets collectifs fonctionnent
normalement et les membres sont indépendants financièrement Nous voyons
dans ce cas que les projets individuels ont des difficultés de pérennisation.
5.2 Au Sénégal (32)
L'ONG Sida service a commencé le financement des AGR en 1996 par trois
projets dont deux individuels et un collectif. Deux ans après les projets
individuels ont fait faillite sauf le projet collectif qui fonctionne encore. Il faut
signaler que les bénéficiaires n'ont pas eu de formation avant le démarrage
des activités.
En 1999 cette ONG a financé 10 AGR après la formation des bénéficiaires
aux techniques de gestion. Ces projets dont la plupart sont individuels
fonctionnent encore normalement.
Cette même stratégie a été appliquée en 2002 à 15 AGR. Ils ont été financées
surtout en projets individuels. Nous pouvons dire que le manque de
formation est aussi une cause de non pérennisation des AGR.
37
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
5.3 En OUGANDA (24)
L'ONG TASO, organisation d'aide aux sidéens a formé des PVVIH en vue
d'exploiter les AGR. Mais l'autofinancement des membres n'a pas été atteint
par manque de capital de départ, de supervision de la part du personnel de
suivi et de politique dans le financement des projets. Ces causes ont
empêché la pérennisation des AGR.
A travers cette revue de littérature on peut retenir les causes suivantes:
Le manque de formation surtout dans l'exploitation des projets individuels,
absence de capital de départ et de supervision.
Après la revue de la littérature nous verrons les causes que nous avons
décelées suite à l'analyse situationnelle du CTA et au rapport d'activités de
l'AN CS. Ces causes peuvent s'analyser à quatre niveaux.
Nous verrons d'abord les causes imputables aux PVVIH elles-mêmes ,
ensuite les causes liées aux ONG et Associations et à l'Etat, enfin les causes
climatiques.
5.4 Les causes imputables aux PVVIH
Les PVVIH ont du mal à intégrer la philosophie qui sous-tend les AGR
initiées par l'ANCS pour leur faciliter une insertion économique. Les fonds
doivent être remboursés afin de financer d'autres. Or, une partie des
bénéficiaires considèrent que l'argent destiné à ce volet leur revient de plein
droit et qu'ils ne sont pas obligés de rembourser. < C'est nous qui sommes
séropositifs et c'est l'argent des séropositifs qu'on nous donne alors il nous
revient de plein droit. Je n'ai rien remboursé et je postule pour un nouveau
financement>. Ce témoignage d'un bénéficiaire montre la méconnaissance de
la philosophie des AGR. Cela constitue un frein à la pérennisation du
système.
Par ailleurs, la majorité des bénéficiaires s'orientent vers le commerce car il
est accessible facilement or c'est dans ce secteur qu'il y a une forte
concurrence et aucune étude de marché n'est faite. Ainsi le mauvais choix
de l'activité peut causer une faillite prématurée.
38
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Il faut signaler que les sommes reçues par les bénéficiaires sont souvent
insuffisantes (lOO.OOOFCFA) alors que ces Personnes vivant avec le VIH sont
confrontées à un problème de survie quotidienne. Ainsi, ces sommes servent
à satisfaire un besoin potentiel (survie quotidienne, charges familiales, achat
de médicaments ... ). Dans certains cas, les fonds sont dépensés à moitié ou
intégralement avant le démarrage des activités. Par ailleurs d'autres meurent
tout juste après avoir reçu le financement.
L'une des causes est que les PWIH sont souvent faibles physiquement (à
cause des crises dues à la maladie), psychologiquement et moralement (rejet,
soucis, peur, méfiance, manque d'affection) alors que les AGR demandent un
investissement permanent dans ces domaines. Ce qui est souvent
incompréhensible est que les bénéficiaires ne sont pas parfois associés aux
choix de leurs activités, ils n'appliquent que les décisions des ONG et
associations. Est-ce le manque de formation aux techniques de gestion des
projets? Ce qui est certain c'est que la plupart des PWIH manquent de
formation en gestion des projets. Les bénéficiaires préfèrent souvent gérer
leurs activités individuellement par manque de confiance et surtout le
manque de culture de gestion associative.
A côté de ces causes nous avons les aléas climatiques qUI perturbent
l'exploitation des AGR.
5·5 Les causes climatiques
Les aléas climatiques tels que les pluies hivernales peuvent freiner le
développement des activités surtout ceux qui habitent en campagne;
exemple d'une bénéficiaire qui a fermé son restaurant dans une banlieue de
DAKAR parce qu'il était inondé (pluie d'une journée de février 2002).
5-6 Les causes liées aux ONG/Associations
Une certaine légèreté dans la sélection des dossiers des bénéficiaires est une
des causes d'échec des AGR; car certains présentent des objectifs de projets
non planifiés, ce qui montre l'absence de prévision.
39
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
A part Sida service 12 aucune Association ne dispense une formation en
technique de gestion de vente, cependant, cette stratégie est utile pour avoir
de bons résultats d'exploitation. Force est de reconnaître que ces
associations font rarement le contrôle et le suivi des activités car les budgets
alloués à ce domaine sont faibles ou inexistants, ce qui contraint les
assistants sociaux à ne pas respecter la périodicité des visites .Ainsi les
activités n'avancent pas comme il le faut. Certains responsables chargés du
suivi ne sont pas formés dans ce domaine. Exceptée la SWWA13, aucune
association ou ONG n'exige de garantie, ce qui n'encourage pas les
bénéficiaires à rembourser et aucune sanction n'est prévue en cas de non
remboursement car certaines PWIH continuent de bénéficier malgré le refus
de rembourser (rapports d'activités ANCS 2001). Enfin les mauvaises
conditions psychologique, physiques et financière des PWIH n'incitent pas
les ONG et Associations à être rigoureuses envers elles.
5.7 Les causes imputables à l'Etat
Les autorités politiques et administratives privilégient la prévention et la
prise en charge médicale, ainsi elles négligent le volet des AGR. Ce qui
dénote un manque d'engagement de leur part; les ONG et associations qui
s'y intéressent ne sont pas financées par l'Etat ce qui rend le montant
octroyé aux PWIH dérisoire souvent.
Ce manque de volonté politique s'explique aussi par l'absence de règles
juridiques protégeant les veuves et les orphelins de SIDA ( Droits et
législation relatifs à la succession, exemple de mise en valeur des terres
laissées par les époux ou parents défunts).
Les causes sont nombreuses, elles se subdivisent en causes primaires et
secondaires. Pour les analyser, nous allons utiliser le diagramme des causes
12 Sida service devenu Centre de Promotion de la santé est créé en 1992. Il s'occupe de la prise en charge médicale ,psychosociale, dépistage volontaire et anonyme. Avec le concours de l'ANCS il administre les AGR aux PVVIH. Il associe le volet spirituel à la prise en charge et il est présent dans tout le Sénégal et en Gambie. Source CEGID Revue d'information du Centre de Counselling Sida Jacqueline Hunin No 4 Février 2000. p4
13 SWAA : Society for Women Againt AlOS in Africa ou Association des femmes africaines face au SIDA créée en 1998 .Elle intervient dans la plupart d'Afrique subsaharienne en octroyant par exemple des prêts aux séropositives pour exploiter des AGR
40
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
ou l'arête de poisson14 car les personnes interrogées ont une idée exacte des
causes.
Les causes principales sont:
- Refus de rembourser les prêts
- Faible montant octroyé
- Refus de travailler en groupe
- Manque de formation appropriée en gestion des AGR
-Affaiblissement physique, psychologique et moral des PVVIH.
14 la qualité par la résolution des problème et l'amélioration des processus, Lynne Miller Franco, Jeanne Newman, Gael Murphy, Elisabeth Mariani p 2-28
41
Diagramme cause effet(29)
MallSl"k .,r ''1J1t'.,.l
Refus de travailler en groupe
Refus de rembourser les prêts octroyés
Philosophie
Faible montant des financements
Affaiblissement physique, psychologique et moral des PVVIH
Considéré comme " Perdu, rejeté, stigmatisé
Manque de connaissance En techniques de ge"'s,.,t ... lo""n------......,>~ ..
Ou niveau trop b
Manque de formation appropriée en Gestion des projets
Difficultés pour le CT A de pérenniser les AGR financées au profit des PVVIH démunies
37
CESAG! DSGS 12èmepromotion: 2001-2003! Mémoire de fin d'études! Franck-Arsène TADE
5.8 Hiérarchisation des causes(29)
Comme il s'agit de résoudre un problème, il faut connaître la cause
principale sur laquelle nous devons agir et dont la résolution est susceptible
de prendre en compte les autres causes.
Pour ce faire nous allons hiérarchiser les différentes causes du problème en
nous basant sur les critères que nous jugeons objectifs avec les responsables
de la structure. (Le médecin coordonnateur adjoint, le responsable du
service social et le président du BOK-JEF)
Les différents critères sont:
-L'importance de la cause pour la structure
faible =1 moyenne =3 grande =5
-Le risque que pourrait occasionner la cause si rien n'est fait
faible =1 moyen =3 grand =5
-La possibilité d'opérer des changements en traitant cette cause
faible =1 moyenne =3 grande =5
Tableau 10: Hiérarchisation des causes (29)
Causes Causes secondaires Importance Changement Risque Total primaires possible Manque de - Manque de connaissance formation en techniques de gestion appropriée en gestion des - Analphabétisme ou niveau 5 5 5 15 projets (PWIH d'instruction très bas. et Personnel
i Concerné) Faible montant - Capacités financières des du ONGjassociations limitées
7 financement 3 3 1
- Manque d'engagement dei . l'Etat
Refus de Méconnaissance de la rembourser les philosophie des AGR
5 prêts 1 1 3
Pas de sanction prévue Affaiblissement - Crises fréquentes de physique, maladies psychologique et moral des - Stigmatisé, rejeté ou exclu 5 3 3 11 PWIH du système social.
Refus de - Manque de confiance travailler en réciproque 5 5 5
15 - 1 Manque de culture de groupe
J gestion associative
37
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
NB: Nous prenons la moyenne arithmétique pour chaque critère et nous
faisons la somme.
A travers, ce tableau nous constatons que les causes principales sur
lesquelles il faut agir pour contribuer à résoudre ce problème sont:
-Manque de formation appropriée en gestion des projets (PWIH et personnel
impliqué)
-Refus de travailler en groupe ou en association
Pour valider ces cause nous avons mené une enquête sur le terrain durant
tout les mois de février et mars 2003 auprès du personnel du CTA (médecin
(02) et assistants sociaux (02), 60 PWIH membres du BOK-JEF), l'assistante
du programme de l'ANCS, les responsables chargées de la supervision des
projets et des finances (02) de SIDA SERVICE ou Centre de promotion de la
santé
5.9 Hypothèse de recherche
La connaissance des principales causes nous permet de poser l'hypothèse
suivante: la pérennisation des AGR financées au profit des PWIH est
influencée par le manque de formation appropriée en gestion des projets
(PWIH et personnel de suivi) et le refus de travailler en groupe.
Mais avant de tester ces causes, il faut d'abord les opérationnaliser.
5.10 Opérationnalisation des causes
5.10.1 Manque de formation en gestion des projets
Cela s'explique par le fait que les bénéficiaires et le personnel impliqué ne
savent pas comment concevoir, organiser, planifier, diriger, contrôler ou
suivre les activités. Ils n'ont pas bénéficié d'enseignement en matière de
gestion, ce qui fait qu'ils ne possèdent pas les capacités nécessaires à ce
sujet. Ils confondent, selon les termes de l'assistant social du CTA, chiffre
d'affaires et bénéfice. Ils ne savent même pas enregistrer les entrées et
sorties car ces termes leur sont inconnus. Ils n'ont aucune notion des
techniques de vente et ils n'étudient pas le marché avant de s'engager. Très
souvent, le choix de la nature de l'activité est guidé par la facilité d'accès
38
CESAG / DSGS 12ème promotion: 200/ -2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
(c'est le cas des petits commerces) ou il est parfois dicté par l'assistante
sociale chargée du suivi. Le projet est présenté sans étude de faisabilité,
sans prévision des charges et des recettes, ni les bénéfices ou pertes. Le
manque de formation se traduit par la non maîtrise des outils de gestion des
projets.
5.10.2 Refus de travailler en groupe
Cela consiste à ne pas vouloir mettre les ressources ensemble pour exploiter
et gérer une activité. Chacune des PWIH veut recevoir son financement et
exploiter son activité sans s'associer à d'autres personnes. Chacune veut
être seule responsable et propriétaire de son activité. Les PWIH ne se font
pas confiance et surtout elles n'ont pas la culture de gestion associative.
Selon la chargée de supervision de Sida servIce, les personnes ont peur
d'être grugées par leurs partenaires lors de leur absence pour cause de
rendez-vous ou de crises de maladies.
5.11 Résultats de la vérification des causes
Notre enquête a porté sur les 60 PWIH membres de l'Association BOK-JEF,
deux médecins, deux assistants sociaux et trois personnes extérieures au
CTA mais qui travaillent aussi dans le domaine des AGR. Elles font partie du
personnel administratif. Ainsi notre échantillon est composé de quatre
professionnels de santê, de trois membres du personnel administratif et de
60 PWIH soit au total 67 personnes.
Il faut noter qu'avec les professionnels de santé, nous n'avons eu aucun
problème particulier ainsi que le personnel administratif. Par contre, la
confidentialité qui entoure les PWIH ne nous a pas facilité le contact direct
avec les autres. Les assistantes sociales et au président du bureau ont donc
servi d'intermédiaire direct pour le recueil des données.
Cette enquête a donné les résultats suivants.
39
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
5.11.1 Concernant le manque de formation en gestion des
projets
Sur 60 PWIH, 48 reconnaissent que le manque de formation en gestion est
une des causes de l'échec des AGR. Selon elles, le choix de l'activité à
réaliser est guidé par la facilité de réalisation sans études du marché.
Ainsi une connaissance en technique de gestion et de vente comme pré
requis est indispensable à tout prêt. Cet avis est controversé par 12 PWIH
qui considère ses pré requis utiles selon les besoin.
A contrario tous les 60 pensent que le personnel chargé du suivi des
activités doit avoir les compétences requises pour garantir la réussite et le
remboursement des activités AGR.
Pour les professionnels de la santé et les membres du personnel, le manque
de formation en gestion des projets est effectivement l'une des causes de la
faillite des AGR. Il est à noter qu'aucune PWIH malgré le niveau
d'instruction n'a de notion en matière de gestion.
La responsable chargée de la supervision de Sida service a rapporté le cas
d'une PWIH dont les activités ont été réorientées après la formation.
Il faudra donc les initier aux techniques de vente pour faciliter l'écoulement
de leurs produits.
La littérature a montré que la formation aux techniques de gestion a
contribué à la réussite des AGR SIDA service.
Ainsi, sur 67 personnes, nous avons 55 correspondant à un taux de plus de
82% qui pensent que le manque de formation est une des causes de l'échec
des AGR. Malgré la réticence des 12 autres nous estimons qu'elle est
nécessaire. C'est pour cette raison que le bailleur exige à ce que la demande
de financement soit accompagnée d'un plan de formation des bénéficiaires.
5.11.2 Le refus de travailler en groupe
Les membres du personnel interrogés reconnaissent que les PWIH refusent
les activités de groupe au bénéfice des exploitation individuelles des AGR
pour un manque de confiance. Aussi les PWIH ont souvent des crises de
maladies ou des rendez-vous à honorer, leur absence perturbe l'exploitation
40
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
de leurs activités qu'elles confient à un proche parent. Ainsi certaines PWIH
ont perdu leurs biens selon le témoignage de l'Assistante sociale de l'ANCS.
Toutes les PWIH qui ont répondu aux questionnaires reconnaissent la
nécessité de travailler en groupe car c'est une source de garantie de bonne
gestion et de partage d'expérience. Le travail en groupe permet d'éviter la
solitude, ce qui réduit la faiblesse psychologique et morale.
Selon les professionnels de santé, si la PWIH bénéficie d'une formation
avant le financement et qu'elle exploite seule son activité, les chances de
fonctionnement sur une courte période sont négligeables, ce qui présage une
faillite.
Nous pouvons conclure que l'enquête a relevé les causes principales de la
faillite des AGR que sont:
Le manque de formation en gestion des projets.
Le refus des PWIH de travailler en groupe
Au terme de cette analyse des causes nous pouvons dire que les raisons de
non pérennité des AGR sont multiples mais les principales qui viennent
confirmée notre hypothèse sont:
-Manque de formation appropriée aux techniques de gestion des projets
(PWIH et personnel impliqué)
-Refus de travailler en association ou en groupe.
L'étape suivante consistera à analyser les solutions possibles de traiter ces
causes.
Nous ferons d'abord une revue de la littérature concernant les solutions
attenant à ces causes dans les différents pays.
41
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
VI ANANLYSE DES SOLUTIONS
6.1 Revue de littérature
Dans cette partie nous montrerons les solutions proposées dans quelques
pays d'Afrique Subsaharienne (Ouganda, Ghana, Mali, Burkina Faso,
Burundi, Malawi, Sénégal, Côte d'Ivoire) et d'Amérique pour faire pérenniser
les AGR exploitées par les PWIH afin d'améliorer leurs conditions de VIe,
celles de leur famille et des orphelins du SIDA.
6.1.1 Ouganda
Cas de l'ONG Programme Mobile de l'Hôpital de Kitovu (ONG PMKH)l5
Pour atteindre ses objectifs concernant l'amélioration de la qualité de vie des
PWIH, l'ONG PMKH a axé son intervention sur trois points avec le concours
des travailleurs sociaux volontaires.
Les soins à domicile ont permis de réduire la stigmatisation et les épisodes
de maladies qui sont aussi des causes de non pérennisation des AGR. Lors
des soins à domicile, des aides ponctuelles sont apportées aux familles
indigènes et vulnérables pour satisfaire leurs besoins urgents. Un autre
aspect des visites à domicile est d'inciter et d'aider les malades à écrire leurs
testaments.
Cette ONG a apporté aussi des soutiens aux orphelins en assurant leur
scolarisation et en les formant à l'éducation et aux techniques agricoles
modernes. Enfin un soutien financier leur est aussi accordé parfois.
Concernant le volet AGR proprement dit, L'ONG a offert des subventions aux
PWIH pour la création de leurs activités et elle a initié par la suite un
système de prêt avec signature de remboursement élaboré. Elle a acheté des
parcelles de terre au profit des orphelins sans terre pour leur permettre de
produire et de faire des bénéfices sur la vente de leur surplus de production
15 Laurence V AISSADE, Guy CARRIN ,MO MENA, Eric VAN PRAAG Journal d'économie médicale ,Vol 19 No 3 215-259 Impact socio-économique de l'épidémie de SIDA en Afrique subsaharienne sur les femmes et les enfants: Proposition d'un cadre conceptuel p.225-226
42
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Ces AGR dont la plupart sont agricoles ont obtenu de bons résultats et elles
ont permis d'améliorer la qualité de vie des PWIH.
Nous voyons que cette ONG s'est attaquée d'abord aux causes de
stigmatisation et d'épisodes de maladies. Ensuite elle a d'abord offert des
subventions avant d'initier le système de prêt. Cette stratégie permet aux
PWIH d'avoir une base financière solide. Les prêts permettent d'augmenter
la production par l'augmentation des investissements. Ainsi les
remboursements sont garantis.
Malgré ces résultats encourageants, le volet des SOinS à domicile a été
suspendu à cause du retrait d'un des principaux donateurs.
On peut dire que les objectifs de ce programme sont aussi ceux du CTA qui
peut appliquer ces solutions concernant surtout les AGR pour atteindre son
objectif de prise en charge économique des PWIH.
Cas de la TAS016 créée en Novembre 1997 par un groupe de volontaires.
En 1995, cette ONG a apporté aux PWIH une assistance matérielle et
financière au départ par la distribution de nourriture (œufs ,riz, sucre) et le
financement des frais de scolarité
Par la suite elle a formé les PWIH aux techniques de génération des
revenus; ainsi quelques AGR ont permis à leurs membres d'atteindre une
indépendance financière. Néanmoins l'assistance financière demeurait un
besoin principal des clients. Ainsi l'autofinancement n'est pas atteint par
manque de capital de départ, de supervision, de ligne politique claire dans le
financement des projets.
Par ailleurs, TASO a mis en place une stratégie de formation communautaire
pour les formateurs; elle dure 14 jours au début et elle se fait ensuite un
jour tous les deux mois. Cette formation apporte des éléments de base pour
pouvoir initier et gérer un projet. La formation des leaders locaux est aussi
privilégié dans les domaines cités ci-dessus.
16 Janie Hampton Vivre avec le SIDA: Organisation ougandaise d'aide aux sidéens, stratégies pour l'espoir No2
43
CESAG / DSGS J2ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Nous notons en concluons que la formation des PWIH a contribué à la
bonne exploitation des AGR et donc l'indépendance financière des PWIH.
Aussi nous pensons qu'une formation des agents de l'association aux
techniques de supervision, suivi et évaluation des projets permettrait
d'accroître la productivité des AGR et assurer leur pérennité.
Nous pensons que cette solution comme la formation peut être appliquée au
CTA dans la mesure ou des groupes de paroles de l'associations des PWIH
dénommée BOK JEF sont des cadres de formation des formateurs et des
leaders locaux. Par ailleurs, les coûts de la formation étant supportés par les
bailleurs, le CTA ne pourra que fournir les locaux.
Cas du quartier KAMWOKYA17 à Kampala en Ouganda
Ce quartier habite des personnes démunies à majorité vivant avec le
VIH/SIDA. Elles reçoivent des dons des organismes. Elles sont Organisées
en groupes d'entraide communautaire qui apportent de l'aide de toute
nature aux PWIH, à leur famille et aux orphelins de SIDA.
Malgré tout, la stigmatisation, l'affaiblissement psychologique, moral et la
peur étaient la préoccupation des personnes infectées.
Aussi l'exemple des chrétiens de l'église primitive dans le livre des Actes des
Apôtres du Nouveau Testament 18a été pour cette communauté une source
de restauration aidant les PWIH à surmonter leurs difficultés
psychologiques et morales par les réunions hebdomadières de prière souvent
organisés. Ce qui crée une plate-forme de partage et d'entraide mutuelle
sans tenir compte des considérations religieuses. Cet apport spirituel est une
source d'équilibre psychologique indispensable de succès des AGR pour les
PWIH. Ainsi leur aptitude face à ce défi que constitue le SIDA a une
importance plus significative qui touche toute la communauté.
17 Glen Williams et Nassali TAMALE La communauté d'entraide: Faire face au Sida en milieu urbain ougandais, stratégies pour l'espoir No 6
18 Nouveau Testament ,Livre des Actes des Apôtres, The Gedéons International 2900 LEBANON ROAD
44
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de On d'études / Franck-Arsène TADE
Cette stratégie qui consiste à associer l'exploitation des AGR au soutien
spirituel est indispensable pour mettre en confiance et réconforter les PWIH
et favoriser la bonne exploitation des AGR.
Le CTA peut inclure cette activité spirituelle comme socle dans la prise en
charge économique.
Nous pouvons retenir que les études réalisées en Ouganda ont montré
l'importance de la formation à l'intention des bénéficiaires des financements
pour l'exploitation des AGR et assurer leur pérennité. L'apport du soutien
spirituel n'est pas à négliger.
6.1.2 Ghana.
Selon le Dr MENSAH(44), toute personne travaillant dans le champ de la
santé sait qu'en améliorant les revenus des populations, on améliore leur
santé. Cependant il est rare que le centre de soins ou le personnel de santé
s'implique activement dans la création d'emplois afin d'améliorer le niveau
de vie de la population.
Pour remédier à cela, la clinique Saint Martin d'Agomanya19 qui a bénéficié
d'une subvention a organisé les femmes séropositives de KROBO en
coopérative en installant une usine agro-alimentaire qu'elles gèrent après
avoir suivi une formation.
Cette usine traite les racines de manioc qui sont vendues par ces femmes. Le
produit est ensuite vendu pour le compte de la coopérative, une compagnie
de cacao qui l'utilise pour coller les étiquettes. Cette coopérative fabrique
aussi d'autres produits. Mais les membres espèrent avoir plus de terres pour
produire plus afin d'éviter les pénuries.
Cet établissement sanitaire gère également d'autres AGR tels que les fours à
pain, l'agriculture, le fumage de poisson. Les résultas sont globalement
positifs car les membres jouissent de meilleures conditions de vie grâce aux
revenus tirés des activités.
19 Janie Hampton GLEN Williams 1991
SIDA :Une approche humanitaire: La prise en charge et la prévention du SIDA à Agomaya au Ghana stratégies pour l'espoir No 4
45
CESAG / DSGS /2èmepromotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Ainsi le Chef ZOGLI de cette coopérative pense que seule une amélioration
générale de l'économie permettra de vaincre le SIDA.
Cette initiative a été prise par les ghanéens eux-mêmes, le projet est géré par
des personnes connues et respectées au plan local.
L'autre facteur clé de succès est l'Eglise catholique qui a su réunir religieux
et laïcs à différents niveaux (Eglise, Ministère de la santé, ONG, Associations
politiques et féminines, les dirigeants communautaires).
Il faut noter que cette clinique est un centre de santé confessionnel.
Bien que le CTA ne soit pas de ce genre il peut organiser ses PWIH en
coopérative, les former et les financer grâce à une subvention des bailleurs.
Son avantage est que les PWIH sont suivies médicalement ainsi une partie
de bénéfices peut servir à appuyer l'initiative des ARV pour permettre à un
plus grand nombre d'en bénéficier. Mais cela nécessite un montant élevé de
subvention et une étude de faisabilité.
En résumé les solutions ici sont.
-Création des AGR par le centre de soins
-Organisation des bénéficiaires en coopératives ou en groupe de travail.
-Formation
-Implication de la communauté, des autorités religieuses et administratives
Voyons les solutions qui ont été appliquées au Mali.
6.1.3 Mali
Le Centre des Soins, d'Animation et de Conseils pour les PWIH (CESAC)20
est une association créée en 1996 au Mali (Bamako) qui assure une prise en
charge médicales et psychosociales aux PWIH.
L'ARCAD-SIDA est une association de soutien social aux PWIH. Elle a par
l'intermédiaire de ce centre financé 23 projets d'AGR entre 1997 -1999 dont
18 projets individuels ou de couples et 5 projets collectifs féminin (AFAS).
46
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Comme résultats on a :
-Sur 9 projets individuels les plus anClens, un seul fonctionne encore
normalement.
-Les autres projets individuels ont été interrompus à cause du décès ou de la
dégradation de l'état de santé des promoteurs.
-Par contre les projets collectifs sont tous encore fonctionnels. Ils ont permis
la réinsertion socioprofessionnelle des femmes à travers des activités telles
que la vente de poupée, l'exploitation des pousse-pousse et la location des
bâches et chaises.
Par ailleurs l'association ARCAD SIDA reçoit des dons en nature du PAM21
pour les PWIH. Mais a cause du manque de savoir faire des bénéficiaires et
des interdits culturels ces produits ne sont pas utilisés. Aussi les ateliers
culinaires apportent un réconfort psychologique et favorise la réinsertion
sociale. Il est organisé par groupe de trois pour 30 femmes.
En résumé:
Les projets collectifs sont toujours fonctionnels.
La plupart des projets individuels ont été interrompus pour diverses raisons
Le CTA peut donc s'inspirer de ses résultats pour privilégier les projets
collectifs en plus de la formation en technique de vente et gestion.
6.1.4 Burkina Faso (22)
Cas de l'association AAS22 du centre OASIS
L'Association AAS du centre OASIS de Ouagadougou a mis en place au cours
des cinq dernières années plusieurs projets pilotes au profit des PWIH dont
les kiosques café-santé, projet PALI(fabrication de sirop, vinaigre et savon
liquide, des télécentres , un atelier de couture et un cyber centre);
Ces projets sont financés et gérés directement par l'association AAS. Ainsi il
a permis la création d'emploi pour les membres et usagers (PWIH dont 07 à
temps pleins)
Une partie des bénéfices est réinvestie dans le fonctionnement du centre
OASIS, 40% de recettes affectées à l'achat de médicaments essentiels pour
21 Programme Alimentaire Mondial 22 Association d'Aide aux Sidéens
47
CESAG / DSGS 12èmepromotion.' 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
l'approvisionnement de la pharmacie communautaire du centre. Nous
constatons que cette AGR n'emploie pas beaucoup de PWIH mais la
stratégie d'affectation d'une partie des recettes permet de subvenir aux
besoins en médicaments de plusieurs personnes.
-Cas du groupe REV+ ( Responsabilité, Espoir, Vie, Solidarité) (22)
C'est un groupe d'entraide qui cherche le financement destiné aux PWIH
pour leurs AGR. Ce groupe a beaucoup d'idées mais il avait du mal à
préparer des propositions de projets destinés aux organisations de
financement.
Pour remédier à cela deux membres du groupe d'entraide ont participé à une
formation sur le thème du soutien communautaire organisé par un groupe
local (Initiative privée et communautaire de lutte contre le SIDA au Burkina
Faso)et les autres ont eu l'occasion de rencontrer les membres des autres
groupes intervenant dans le même domaine.
Les deux qui ont été formés ont formé à leur tour leurs collègues du groupe
REV+
Comme résultats on a :
-La formation leur a permis de savoir monter les projets et en retour ils
reçoivent de l'aide technique et financière pour développer leurs projets
d'entraide
-Les contacts avec les autres groupes ont favorisé leur intégration dans un
réseau d'association de soutien aux PWIH.
Ces deux cas donnent des solutions suivantes
-Les AGR sont directement gérées par l'association du centre et les PWIH
travaillent à plein temps.
-Formation des formateurs pour rendre pérenne le système de formation.
La formation est utile non seulement pour les PWIH mais aussi pour les
organismes qui recherchent le financement.
Si la gestion des AGR par le CTA est impossible à court terme il peut former
les PWIH (les membres du BOK-JEF) qui vont elles-mêmes les gérer.
48
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
6.1.5 Malawi23
L'ONG International Save The Children US/Malawi a mis en œuvre un
programme à base communautaire pour la lutte contre le SIDA. Le volet AGR
a été développé en associant les Comités Villageois de Coordination(CVC) sur
le SIDA
Les résultats enregistrés ont montré que les communautés dont les AGR ont
produit de bons résultats sont ceux qui ont un leadership du CVC fort et qui
bénéficient de la participation des chefs de village dans l'activité.
Ainsi le leadership dévoué, informé et crédible constitue un facteur
important pour la pérennisation des AGR.
Cela montre qu'une bonne coordination est nécessaire pour avoir les AGR
Ce cas ne peut s'appliquer au CTA si ses activités sont décentralisées.
6 1.6 Burundi (32)
Pour améliorer la prise en charge socio-économique des PWIH à
Bujumbura, (Burundi) l'ONG Actionnaid a mis en place un système de petits
prêts remboursables en 6 mois dont les montants varient de 40.000 à
50.000 FBU (400 à 500FF) ou 40.000 à 50.000 FCFA. Ces prêts sont
octroyés à des femmes infectées par le VIH/SIDA qui acceptent de travailler
en groupe de 4 à 5 personnes. Les activités essentielles sont le commerce et
l'élevage de volaille. Le volet suivi n'a pas été négligé, ainsi:
-le suivi financier a été fait par les institutions spécialisées
-une unité psychosociale de la SWAA s'est occupée de du suivi psychosocial
On dénombre 66 femmes regroupées en 16 groupes pour assurer
l'exploitation des activités. Les résultats sont globalement positifs car 7
groupes ont déjà remboursé et 7 autres s'apprêtent à le faire. Seulement 2
groupes ont des difficultés. Force est de reconnaître que les activités ont
amélioré les conditions de vie de ces femmes.
Les solutions dans ce cas sont le financement en groupe de 4 à 5 et le suivi
financier et psychosocial.
Malgré les faibles montants et le délai court, le travail en groupe a permis à
ces femmes vivant avec le VIH de bien exploiter leurs AGR.
23 Mme Ouedraogo Marcelline DSGS CESAG Mémoire de fin d'études Mai 2002
49
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Cette solution peut être envisagée dans le cas du CTA en y associant la
formation en gestion des projets.
6.1.7 Philippines
L'association PINAY Plus24 de soutien aux PWIH a développé son
intervention sur la formation des membres des autres organisations d'aide
aux PWIH. Mais elle s'est rendue compte que cela lui était inutile car elle
n'était pas impliquée dans les activités des autres. Ainsi ses membres ont
reçu une formation en gestion des projets (de la conception à l'évaluation).
Comme résultats, cette formation leur a permis d'accroître leurs capacités et
compte tenu du sérieux dont ils font preuve, l'association reçoit des
financements pour leurs propres projets qui génèrent des profits importants.
Nous constatons que la formation des membres de cette association aux
techniques de gestion a permis de faire fructifier le financement reçu
Le CTA décide de créer ses propres AGR alors il peut adopter cette stratégie.
6 1.8 Etats-Unis (12)
L'association LTI (Leadership Training Initiative) qui est une initiative de
formation aux techniques de direction vise à former et à soutenir les chefs
des communautés des PWIH afin de maximiser la contribution originale que
ceUX-Cl peuvent faire face à la détermination des politiques, au
développement des projets, à la fourniture des services et dans l'évaluation
du succès des projets.
Mais les membres des communautés des PWIH se sont rendu compte qu'un
grand nombre de leurs chefs expérimentés s'épuisaient, étaient malades ou
mourants. Or il n'y avait pas de façon structurée pour transférer les
techniques et capacités aux futurs et très peu d'entre les PWIH avaient
l'expertise dans la planification des projets.
Pour contourner ces obstacles, la LTI a préféré associer les personnes non
infectées en les formant pour diriger les communautés des PWIH dans la
gestion de leurs projets.
24 et cas des Etats- Unis sont tirés de Développement Positif, healthlink, worldwide Onusida, Fédération Internationale des Sociétés de La croix rouge et du croissant rouge
50
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'éludes / Franck-Arsène TADE
Ainsi ces personnes sont encouragées à être membres d'organismes
décisionnels dans le domaine de la lutte contre le VIH. Elles doivent
s'impliquer dans les organisations où elles peuvent développer des
techniques apprises . Elles accèdent ainsi aux emplois rémunérés et
contribuent à la pérennisation des AGR des PVVIH.
Le CTA peut appliquer cette solution s'il recrute des ressources chargées
spécialement des AGR, à l'état actuel, les contraintes budgétaires ne peuvent
pas permettre un tel cas de figure.
6.1. 9 Côte d'Ivoire (7)
Pour améliorer l'environnement socio-économique des PVVIH, l'ONG Ruban
Rouge25 du Centre Plus à Abidjan a créé dans le mois de décembre 1998
une AGR dénommée (c Boutik Plus» (commerce de proximité) dans le quartier
de Yopougon.
Cette AGR a été financée grâce à une aide de 8 millions de FCFA de la
coopération française.
L'exploitation a permis la création de deux emplois à temps plein pour deux
membres c'est à dire les PVVIH. Ces deux membres participent de manière
régulière à l'achat de leurs médicaments dans le cadre de l'initiative
nationale d'accès aux ARV ce qui améliore leur état de santé et leur qualité
de vie Par ailleurs une partie des bénéfices de cette activité est affectées au
fonctionnement du Centre Plus.
La solution ici est la création de l'AGR par le Centre qui le gère. Les PVVIH
qui sont employées sont des salariées. Une partie des bénéfices versée au
Centre profite à toute l'Association, ainsi toutes les PVVIH en bénéficie de
manière indirecte. Cette solution est intéressante mais le financement est
élevé et les démarches longues. A court terme la faisabilité est faible. Malgré
le délai et le financement il y a aussi le nombre d'emplois créés qui est
largement insuffisant par rapport à la demande. Ainsi elle ne peut pas
s'appliquer présentement au CTA mais à long terme.
25 Glen Williams, Auguste Didier, Dr Dominique KEROUEDAN Actionaid CNLS 1991 Colmater les brèches: Soutien aux séropositifs et aux malades du Sida en Côte d'ivoire stratégies pour l'espoir No 10
51
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
6.1.10 Sénégal
Cas de Sida Service (32)
C'est une association des postes de santé privés catholiques du Sénégal
créée en 1992 et qui fait la promotion de la santé par la prise ne charge des
PWIH surtout dans le domaine du soutien et de la prévention. Le soutien
spirituel est aussi pris en compte et occupe une place importante dans les
activités de Sida service qui est devenu le Centre de Promotion de la Santé
(CPS). Pour améliorer la qualité de vie des PWIH, ce centre finance les AGR
grâce à son partenariat avec l'ANCS. La procédure est ainsi définie: après la
signature de la convention de subvention entre Sida Service et son
partenaire, une lettre d'information est adressée au Réseau National des
PWIH (RNP+) pour faire part à ses membres de la possibilité de déposer au
Centre de Promotion de la santé une demande de candidature pour obtenir
un financement d'AGR. Sur demande de l'ANCS, une lettre de décaissement
est rédigée et envoyée avec le module de formation en gestion avant le retrait
du chèque. Il faut noter que le coût de la formation est supporté par l'ANCS
mais le centre fournit le local.
Avant la formation, la commission Il accompagnement» procède à la sélection
des projets après leur dépôt au Centre. Cette commission convoque les
bénéficiaires pour des informations complémentaires et des modules de
formation. Chaque personne éligible et sélectionnée reçoit une somme de
100.000FCFA (cent mille francs) remboursable sans intérêt et elle ne
rembourse que 50.000FCFA (cinquante mille francs) car l'autre moitié est un
don. La PWIH s'investit ensuite dans son AGR après la formation et
l'encaissement de son financement. C'est suivant cette démarche que le
Centre a sélectionné 25 petits projets et a fait une formation en trois jours.
Un programme de supervision hebdomadaire et d'évaluation mensuelle a été
établi par l'équipe d'accompagnement.
Au total 20 PWIH ont été formées et 14 AGR ont été créées et au cours de
l'année, six évaluations ont été faites .Grâce à ces AGR 15 PWIH ont une
autonomie financière car leurs activités prospèrent.
Comme recommandations le Centre souhaite davantage:
52
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
-une bonne sélection des activités et des responsables
-un bon programme de suivi et évaluation
-une personne responsable du suivi des actes ou un coordonnateur de ces
AGR.
On peut dire que les résultats ont été globalement positifs malgré les
recommandations.
Par ailleurs la formation et le suivi sont nécessaire à la réussite des AGR.
Le CTA peut appliquer cette solution mais en faisant le financement des
projets collectifs pour pallier à l'interruption de l'exploitation involontaire des
AGR par les PWIH.en cas d'épisodes de maladies ou de rendez-vous au
centre.
Cas du Service des maladies infectieuses du CHU de Fann (42)
L'association des femmes pour la lutte contre le SIDA (SWM) a financé les
femmes PWIH qu'elle a choisies sur des critères suivants:
-état clinique
-motivation
-nombre d'enfants à charge
-expérience professionnelle
-possibilité de remboursement
-garantie de 10% par aval ou objet de valeur de la bénéficiaire.
Si tous ces critères sont remplis la SWAA procède à la signature du contrat
de prêt sans intérêt remboursable en 10 mois. Par ailleurs un suivi mensuel
est assuré par les membres de la commission de la SW M.
Seulement 10 femmes ont été retenues sur 40 dossiers présentés sur les 10
il n'y a que 8 qui ont été financées à hauteur de 420.000FCFA réparties en 5
AGR (commerce ,vente de pagne, encens, fruits, poissons secs, bijoux) ;.
Les remboursements ont été effectués par 4 sur les 8. Par contre trois sont
décédées, ce qui a provoqué l'interruption de leurs activités. La huitième a
suspendu ses activités pour des problèmes sociaux.
On peut dire que ces résultats sont moyens car les critères de sélection sont
rigides pour les PWIH.
53
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Par ailleurs la moitié des AGR individuelles sont interrompues pour diverses
raisons surtout le décès des exploitantes. Malgré tout certains critères
comme l'état clinique et la motivation sont importants. Mais la garantie
exigée est un obstacle pour plusieurs PWIH.
Au terme de cette revue de littérature nous constatons que la prise en socio
économique des PWIH est une nécessité dans la mesure où elle leur permet
de retrouver leur dignité humaine. Ainsi les AGR constituent une voie
indiquée pour atteindre cet objectif. Mais le contexte dans lequel évolue les
PWIH exige des stratégies efficaces afin de faire pérenniser ces AGR C'est
pourquoi à travers cette revue de littérature des solutions possibles ont été
dégagées:
-l)Création et gestion des AGR par le centre de soins
-2)Information et sensibilisation des PWIH sur la philosophie des AGR et les
remboursements
-3)Financement des projets collectifs
-4) Dépôt de garantie
-5)Remboursement nul ou à 50%
6)Formation des bénéficiaires et du personnel impliqué
Les résultats de l'enquête que nous avions réalisée donnent les même
solutions qui ont été évoquées à part le dépôt de garantie que les uns et les
autres ont jugé difficile à réaliser par les PWIH. Compte tenu de leur état de
santé il sera impossible de les avaliser.; Ainsi au cours d'une réunion avec le
personnel des solutions possibles sont retenues et nous avons procédé à leur
priorisation par le matrice des critères qui nous permettra de choisir la
solution qu'il faut eu égard aux priorités de l'organisation. Il faut noter que
les solutions 3 et 6 ont été regroupées pour donner une seule qui est le
financement des projets collectifs après formation des bénéficiaires et du
personnel impliqué. Ainsi les différentes solutions sont:
l)Gestion des AGR par le Centre de soins
2)Information et sensibilisation des PWIH sur les AGR et la nécessité du
remboursement.
54
CESA G 1 DSGS /2 ème promotion: 200/-20031 Mémoire de fin d'éludes 1 Franck-Arsène TA DE
3)Financement des projets collectifs après formation des bénéficiaires et du
personnel impliqué
4)Remboursement de 50% du prêt ou remboursement nul
La solution que nous allons choisir doit répondre à certains critères qui
sont:
-Coût :le coût doit être faible pour la structure.
-Faisabilité: Il faut une grande faisabilité pour que le projet réussite
-Soutien: Le soutien ferme des responsables est nécessaire
-Temps: Il faut un temps de réalisation assez court
Nous avons attribué à ces critères des notes en fonction de leurs niveaux, Il
y a au total 3 responsables et le stagiaire.
-Le coût: Faible =10 Moyen =5 Elevé=1
-La faisabilité: Grande=10 Moyenne=5 Petite= 1
-Le soutien: Ferme=10 Moyen=5 Faible=1
-Le temps: Court=10 Moyen=5 Long=1
Tableau Il : Matrice des critères (29)
Critères
Coût Faisabilité Soutien Temps Total
Solutions
Gestion des AGR par le
centre 1,5 4,5 3,5 1 10,5
Information se
sensibilisation des 5 8 4 7 24
PWIH
Financement des
projets collectifs après 9 10 8 7 34
formation
Remboursement à 50%
ou nul 2,5 5 3,5 2 13
NB : la méthode consiste à prendre la moyenne arithmétique des notes
totales des intervenants par critère pour une solution donnée.
55
1
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
La solution retenue est celle qui a le total le plus élevé.
A travers cette matrice de critères nous constatons que la solution qui est
jugée prioritaire est le financement des projets collectifs après formation
des bénéficiaires et du personnel impliqué. Par conséquent c'est cette
solution qui est choisie et qui sera mise en œuvre. Mais bien avant cela,
nous allons la justifier.
5-2 Justification de la solution
La solution retenue est le financement des projets collectifs. après formation
des bénéficiaires et du personnel impliqué. La formation est selon Raymond
VALLIER (DAN Saidou, 2000) l'ensemble des actions capables de mettre les
individus et les groupes en état d'assurer avec compétences leurs fonctions
actuelles ou celles qui leur seront confiées pour la bonne marche de
l'organisation C'est donc un ensemble d'actions, de moyens, de méthodes et
de support à l'aide desquels les travailleurs sont incités à améliorer leurs
connaissances, leurs comportements, leurs attitudes et leurs capacités
mentales nécessaires à la fois pour atteindre les objectifs de l'organisation et
ceux qui leur sont personnels ou sociaux, sans oublier l'accomplissement
adéquat de leurs fonctions actuelles ou futures.
C'est donc une solution incontournable car sa réalisation améliore de
manière significative la qualité des services produits. Elle est appliquée de
nos jours dans la plupart des organisations car elle permet d'acquérir les
compétences en vue d'une amélioration de la performance. Elle est donc très
importante, c'est pourquoi l'ANCS pose comme condition l'intégration du
plan de formation dans la demande de financement qui lui est adressée. Ces
Associations qui financent les PVVIH intègrent le volet formation dans leurs
activités avant de présenter le dossier aux bailleurs. Le coût de la formation
est supporté par ces bailleurs mais les Associations et ONG ne fournissent
que le local. Par conséquent, le coût de la formation est faible pour ces
Associations qui soutiennent les PWIH. Le CTA peut bien appliquer cette
solution car des séances de formation en counseling y sont organisées ainsi
56
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
que les groupes de paroles entre PWIH et le personnel du service social. Il
suffit d'ajouter des modules en gestion des projets et le volet supervision,
suivi et l'évaluation de ces projets.
La formation dans ces domaines est nécessaire pour réduire le taux de
faillite des AGR. Mais la meilleure méthode est de financer ces PWIH en
groupe après les avoir formés. Ces projets collectifs ont des avantages pour
les PWIH et le CTA. Nous savons qu'un projet est une combinaison des
ressources limitées et des activités en vue d'atteindre des objectifs dans un
temps limité (DIOUF, codex DSGS 2002-2003 ).
Cette définition suppose que l'exploitation des projets nécessite des efforts à
tous les niveaux or les PWIH ont souvent des rendez-vous au centre ou des
épisodes de maladies. En cas de projet individuel, l'exploitation peut
s'arrêter si une des situations se présente, ou bien en cas de décès ce projet
peut être interrompu, ce qui va empêcher le remboursement, situation
défavorable aux autres PWIH qui attendent le financement.
Cela démontre l'importance de ces projets collectifs qui sont des activités
menées par un groupe de personnes qui décident de mettre leurs biens ou
capitaux en commun en vue de les fructifier et de partager les bénéfices.
Dans le cas présent, le CTA sensibilise les PWIH sur l'importance des
projets collectifs et les encourage à se constituer en groupe avant de recevoir
le financement de leurs AGR. L'avantage pour ces PWIH est qu'elles se
retrouveront dans un groupe social où elles vont se sentir en sécurité car
elles ont en face d'elles des personnes qui vivent la même situation qu'elles.
Cela évite la stigmatisation et crée la confiance.
Les personnes du même groupes doivent être assez similaires : même sexe si
possible, même tranche d'âge. Ces groupes peuvent être hétérogènes si les
membres ont acquis une certaine confiance. Le nombre peut varier de 5 à 7
et le groupe doit être bien structuré en ayant un coordonnateur ou
responsable et son adjoint. Par ailleurs il faut mettre dans le même groupe
au moins deux personnes qui ont un bon CD4 c'est à dire celles qui sont
bien en forme physiquement ou bien qui sont sous ARV Ainsi leur meilleur
état de santé peut aider les autre dans l'exploitation des activités. Avec les
57
CESAG / DSGS /2èmepromotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
ARV, c'est un retour à la santé qui s'opère chez les PWIH avec le
renforcement des capacités physiques et fonctionnelles et des aptitudes
psychiques (Mme MBA YE , 2002)
L'avantage pour le CTA est que cette forme d'exploitation permet un suivi
régulier et efficace de l'évolution des activités et elle garantie le
remboursement des prêts. Le CTA qui organise déjà les rencontres des
PWIH par des groupes de parole du BOK-JEF et des visites à domiciles peut
organiser les PWIH en groupe à moindre coût. Ainsi, nous pouvons conclure
que cette solution peut résoudre le problème de non pérennisation des AGR
car les PWIH sont motivées ainsi que le personnel surtout du service social
qui est impliqué dans ce volet. Par ailleurs le bailleur de ces AGR qui l'ANCS
n'attend que la demande de financement avec le plan de formation pour
pouvoir s'exécuter (Rapport d'activités ANCS 2002). Enfin, le souci
d'atteindre les objectifs doit permettre au CTA de saisir cette opportunité qui
lui permettra d'y arriver. Ceci est aussi une source de motivation des
responsables.
La solution étant choisie et justifiée, nous allons passer à son exécution car
l'objectif de l'étude est de résoudre le problème de difficultés de
pérennisation des AGR financées au profit des PWIH démunies en vue de
leur insertion économique.
Les objectifs de la mise en œuvre de cette solution sont:
L'objectif politique est de contribuer à l'amélioration des conditions de
vie sur le plan social et économique des PWIH, leurs familles et les
orphelins du SIDA.
L'objectif général de réduire de 100% à 25 % le taux de faillite des AGR
avril 2003 à avril 2004.
L'objectif spécifique renforcer les capacités en gestion chez 13
personnes dont trois membres du comité de coordination et de suivi et 10
responsables de groupe.
Les stratégies à mener sont la sensibilisation et la formation, des activités
qui découlent de ces stratégies sont aussi nécessaires pour atteindre les
résultats souhaités.
58
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Les objectifs de l'étude étant définis nous allons montrer le plan de mise en
œuvre de la solution qui va se présenter selon le cadre logique.
VII PLAN DE MISE EN ŒUVRE
7.1 Le cadre logique
Le cadre logique26 est un outil de gestion de projet créé en 1970 par un
bureau d'études sous l'égide de l'Agence Américaine pour le Développement
International (USAID). Il répond aux besoins de planification, de gestion et
d'évaluation des projets. Testé de 1970 à 1974 il fait partie intégrante depuis
1975 du système de gestion du cycle des projets de plusieurs pays et
organismes d'aide au développement. Le cadre logique permet de clarifier les
liens entre objectifs globaux ou généraux et les objectifs spécifiques,
d'identifier les indicateurs de réalisation de ces objectifs ainsi que les
conditions extérieures (conditions critiques) qui peuvent influencer l'atteinte
des résultats. Il décrit les activités à mener pour atteindre les objectifs ainsi
que le but dans une séquence logique :
-Si les moyens sont disponibles, on peut entreprendre les activités
-Grâce aux activités réalisées, on obtient les résultats si les conditions
critiques sont levées.
-Une fois les résultats obtenus on devrait en principe atteindre le but(objectif
spécifiques) si les conditions critiques sont remplies.
-Une fois le but atteint, il contribuera à la réalisation de la finalité ou
l'atteinte des objectifs globaux.
On peut analyser aussi le cadre logique de la manière suivante selon la
logique des conditions critiques:
-Quels moyens ou quelles ressources sont nécessaires pour mener les
activités?
-Les activités menées permettent-elles d'atteindre les résultats?
-Les résultats obtenus permettent-ils d'atteindre les objectifs spécifiques ou le
but?
-Ce but atteint permet-il la réalisation de la finalité ou les objectifs globaux ?
26 DIOUF Hamid Abdoul , Codex du module 33 de gestion des programmes de santé 2002-2003 DSGS/CESAG
59
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Le cadre logique ainsi défini et analysé sera présenté sous forme de tableau
afin de percevoir réellement le plan de mise en œuvre;
La première colonne du cadre logique est le résumé narratif ou logique
d'intervention. Si les moyens sont disponibles ainsi que les membres du
BOK-JEF et le personnel impliqué, nous pouvons entreprendre les activités:
A savoir la mise en place du comité de coordination et de suivi, la
préparation et la transmission de la demande de financement avec le plan de
formation, l'organisation des réunions d'information et de sensibilisation des
PWIH et l'organisation de ces PWIH en cinq groupes pour exploiter les
projets collectifs. Les moyens de vérification sont les rapports d'activités,
d'enquête, d'évaluation, les procès-verbaux des réunions, le cahier de
transmission. Les indicateurs de vérification sont: le nombre de comités
créés, le nombre de demandes transmises, le nombre de réunions de
sensibilisations tenues et le nombre de groupes formés.
Grâce à la réalisation des activités, on obtient un comité mis en place qui
adresse la demande de financement au bailleur avec le plan de formation. La
formation des groupes est ensuite réalisée.
Les conditions critiques sont la motivation et la disponibilité des
responsables, celles du personnel impliqué et des PWIH et la disponibilité
du financement.
Une fois ces résultats atteints, on atteint le but qui est de renforcer les
capacités en gestion des responsables de groupes et du personnel impliqué.
Les moyens de vérification sont les rapports d'activités et d'évaluation.
L'indicateur de vérification est le pourcentage des personnes formées qui
maîtrisent les outils de gestion. La condition critique est la disponibilité du
financement.
Une fois le but atteint, il contribuera à la réalisation de la finalité qui est de
contribuer à réduire le taux de faillite des AGR financées au profit des PWIH
de 100% à 25 % d'Avril 2003 à Avril 2004.
60
CESAG / DSGS J 2ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
La condition critique est l'adhésion du bailleur et la motivation des autres
acteurs (PWIH, personnel impliqué).
Les moyens de vérification sont les rapports d'activités et d'évaluation.
L'indicateur de vérification est le taux des AGR fonctionnelles en fin Avril
2004. Toutes ces informations sont résumées dans le tableau ci dessous.
61
Tableau 12 cadre logique
Résumé narratif Indicateurs objectivement vériflables (IOV)
Moyens de vérifications
Finalité: Réduire le taux de! 75% des AGR sont 1 Rapports d'activités faillite des AGR fonctionnelles en fin Avril Rapports d'évaluation
2004
But: Renforcer les capacités en 190% des personnes formées Rapports d'activités gestion chez 13 personnes. 1 maîtrisent les techniques de enquête
~ gestion rapports d'évaluation
1 Résultats
-Le comité de coordination et de 1 Les 3 membres sont connus 1 Procès verbal de réunion suivi est créé et ils tiennent des réunions Rapports d'activités
-Les PWIH sont sensibilisées et 175% des projets collectifs! Rapports d'activités informées sur les AGR 'donnent de bons résultats de' -Rapports d'évaluation
Les 13 personnes sont formées
remboursements.
90% des personnes formées Rapports d'activités maîtrisent les techniques de Rapports d'évaluation gestion enquête
Conditions critiques
Motivation des PWIH et du Personnel impliqué Adhésion du bailleur
Motivation des PWIH et des membres du comité Disponibilité du financement
Motivation de la direction et engagement des membres impliqués
Disponibilité des PWIH
Disponibilité des PWIH Disponibilité du financement
63
Activités
-Réunion des membres personnel et du Bok-Jef
-Préparer et transmettre demande
du 1 Nombre de comités créés sur 1 Procès verbal de réunion le nombre prévus
la 1 Nombre de demandes transmises sur le nombre 1 Cahier de transmission prévu
-Organiser des réunions 1 Nombre de réunions tenues 1 Rapports d'activités d'information et de sensibilisation sur le nombre prévu Procès verbal des réunions
-Organiser les PVVIH en groupe Nombre de groupes formés
-Réaliser la formation des 131 Nombre de personnes personnes (PWIH et membres du formées sur nombre prévu comité de suivi)
Nombre de supervision
Rapports d'activités Rapports d'évaluation
Rapports d'activités Rapport d'évaluation
- Suivi des activités effectuées sur le nombre 1 Rapports d'activités prévu
- Evaluation du projet Nombre d'évaluation faites Rapport d'évaluation
Disponibilité de la direction, du personnel et de Bok-Jef
Disponibilité des membres du comité Engagement de la direction
Disponibilité des PWIH et du comité
Motivation des PWIH
Disponibilité du financement Motivation des PWIH et des membres du comité.
Motivation des membres du comité
Disponibilité du financement
64
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
VII.2 PLAN D'ACTION
Après la description du cadre logique, nous allons présenter le plan d'action
qUI comprend les ressources humaines, matérielles et financières
nécessaires à la réalisation des différentes activités, les personnes
responsables, la date de début et de fin, le coût et les sources de
financement. Nous pouvons regrouper les activités en trois groupes que
sont: L'organisation, la formation et le suivi et évaluation.
L'organisation concerne la mise en place du comité de coordination et de
suivi qui doit transmettre la demande de financement, ensuite l'organisation
des réunions de sensibilisation et d'information, enfin la mise en place des
groupes de PWIH pour l'exploitation des projets collectifs. Cette rubrique
nécessite un budget de 30.000FCFA qui sera consacré aux frais de transport
des PWIH et des leaders religieux durant les réunions d'information et de
sensibilisation. Ces activités sont les activités ordinaires du CTA et du BOK
JEF Ce coût est supporté par le CTA. L'activité concernée aura lieu pendant
les programmes de groupes de parole.
La formation regroupe une seule activité qui consiste à la réalisation de la
formation au profit des membres du comité et des responsables de groupes
de projets. Cette somme est financée par FANCS à raison de 300.000Fcfa. Le
CTA fournit le local et les chaises ainsi que les tables.
Le suivi et évaluation des activités sont réalisés durant toute l'année pour le
suivi (du Il Avril 2003 au 30 Avril 2004 ) et en Mai 2004 pour l'évaluation.
Dans cette rubrique on peut ajouter la distribution des chèques aux
bénéficiaires. Pour toutes ces activités, seule l'évaluation nécessite un coût
de 100.000FCFA que le CTA doit supporter. Par ailleurs, le montant du
financement qui sera distribué aux bénéficiaires sous formes de chèques est
égal à 1.500.000FCFA pour les cinq groupes à raison de 300.000F CFA par
groupe. C'est le bailleur qui se charge de décaisser cette somme. On peut
dire que le coût du projet est de 1.930.000Fcfa dont 1.800.000Fcfa à
supporter par le bailleur et 130.000Fcfa par le CTA et le BOK-JEF. Nous
allons résumer tout cela dans le tableau suivant.
64
Tableau 13 Plan d'action -- - --
Activités Date de début et de Ressources humaines Responsables Coût Sources de de fin financement
2 médecins
Mise en place du 4 responsables d'unités comité de 2 assistants sociaux Médecin-chef coordination 03 Avril 2003 3 membres du bureau du coordonnateur PM PM
Bok-Jef 1 secrétaire 1 salle de réunion 12 chaises
Président du comité Préparation et 2 autres membres du transmission de la comité. PM PM demande de Du 6 au 17 Avril 2003 1 Stagiaire Président du financement avec plan 1 chauffeur comité de formation 1 secrétaire
1 véhicule carburant
Organisation des 3 Membres du comité réunions Du 06 au 30 Mai 60 PWIH membres du 30.000FCFA CTA d'information et de 2003 Bok-jef Président du sensibilisation 2 leaders religieux comité
1 salle de réunion 65 chaises
6 juin 2003 Mise en place de 5 3 membres du comité groupes de travail 25 membres du Bok-Jef Président du PM PM
1 salle de réunion comité 28 chaises
~ ... _.~ ....... _~ ...... _.~ -
66
-~ ~-~
3 membres du comité 10 responsables de groupes 2 formateurs 1 secrétaire
Réalisation de la Du 25 au 31 juillet 1 chauffeur Médecin-chef formation 2003 carburant adjoint. 300.000FCFA ANCS
matériel pédagogique matériel didactique fournitures de bureau 1 salle de formation 16 chaises 1 grande table
c----~
Médecin -chef coordonna-Distribution des 8 Août 2003 teur chèques aux 3 membres du comité Médecin-chef 1.500.000 ANCS bénéficiaires 25 membres du Bok-Jef coordonnateur
1 salle de réunion 28 chaises
Suivi des activités Du 03 Avril 2003 au 3 membres du comité Président du PM PM 30 Avril 2004 1 chauffeur comité
1 véhicule
-Evaluation Mai 2004 1 consultant externe Président du 100.000FCFA CTA
comité
TOTAL 1.930.000FCFA
'---
PM : Ces activités s'inscrivent dans les activités ordinaires du CTA et du BOK-JEF, ainsi, elles ne nécessitent pas de
financement.
67
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Le chronogramme qui correspond au programme de mIse en œuvre est
résumé dans le tableau de GANTI qui présente toutes les activités et leurs
périodes de réalisation (1 Avril 2003 au 30 Avril 2004 en incluant
l'évaluation.
68
Tableau 14 Diagramme de GANTT --- --~-~- ---
Périodes Avrü Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. -~-
-.-Jan -~-
Déc. Fév. Mars Avril Mai 2004
Activités Réunion pour la
. Mise en place du comité de X coordination
-----
Préparation et transmission de la demande de financement avec plan de XXX formation
-----~ -----~ -~-
Organisation des réunions d'information et de XXXX sensibilisation ._- ~
Mise en place de 5groupes de X PWIH
--~-------- ----
Réalisation de la formation de 3 XX membres du comité et de 10 responsables de groupes des PWIH.
----- -----
Distribution des X chèques aux bénéficiaires Suivi des XXXX XXXX XXXX XXXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX activités Evaluation
----~------- XXXX
69
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Toutes ces activités sont nécessaires pour l'atteinte de l'objectif général qui
consiste à la réduction du taux de faillite des AGR de 100 à 25% d'Avril 2003
à Avril 2004. Car l'un des indicateurs de la fiabilité et de viabilité d'un projet
réside dans sa pérennisation. C'est ainsi que les stratégies proposées doivent
permettre de garantir la durée de ces AGR dans le temps et dans l'espace.
Ces activités engendrent des coûts, ainsi un budget prévisionnel s'avère
nécessaire afin de bien suivre leur financement. Ce budget est l'expression
financière des activités du plan d'action. Il décrit les activités, les ressources
(humaines, matérielles et financières) nécessaires pour les réaliser.
Tableau 15 Budget prévisionnel
Activités Ressources Quantités Montant unitaire Total
-Médecin chef 1 coordonnateur
Réunion pour -Médecin chef 1 la mise en adjoint place du -secrétaire 1 comité de -Responsables coordination d'unités 4
-Membres du PM bureau Bok- 3 jef -Assistants sociaux 2 -chaises -table 12 -salle de réunion 1
Sous-total
Préparer et Président du 1 transmettre la comité demande de Secrétaire 1 PM financement Chauffeur 1 avec le plan Véhicule 1 de formation carburant
membres du comité 2 Stagiaire 1
70
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
Organiser des Membres du 03 Forfait 30.000FCFA réunions comité d'information Membres du 60 et de Bok-jef sensibilisation Leaders des PWIH religieux 67
Chaises 01 Table 02 Salle de 1 Disponible réunion 1 Disponible Véhicule 1 Carburant chauffeur
30.000 sous-total
i
Mise en place Membres du de 10 groupes comité 03 de PWIH en Membres du vue Bok-jef 25 PM d'exploiter les Chaises 28 PM projets Salle de 01 collectifs réunion Sous -Total
Membres du Réalisation de comité 3 2000x3x4j 24.000 la formation Responsables des membres de groupes 10 500x10x4j 20.000 du comité et Formateurs 02 5000x8x2j 80.000 des Blocs notes 13 1000x13 13000 responsables Bics 13 100x13 1300 de groupes Matériels
Pédagogiques 03 Forfait 50.000 -Fournitures Forfait 25.000 Autres Forfait 50.000 fourni tures forfait 11.700 carburant Véhicule 1 PM Pause café 35 500x3x4+500x1 Ox4 26.000 Chaises 1 PM Salle de 1 PM réunion 1 PM Table Chauffeur 01
1 Sous-total 1 300.000
71
i
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Distribution Médecin chef coordonnateur 01
des chèques Membres du aux comité 03 bénéficiaires Membres du
Bok-Jef 25 Salle Chaises 29 300.000 x 5 1.500.000 Montant à distribuer aux groupes
Sous- total 1.500.000
Suivi des Membres du 03 PM activités comité
Véhicule 1 PM Chauffeur 1 PM Carburant PM
Evaluation du Consultant 1 Forfait 100.000 projet externe
Sous-total 100.000
TOTAL GENERAL 1.930.000
Le budget prévisionnel nous présente les activités et les ressources
nécessaires à la réalisation de ces activités.
Nous allons voir les conditions de réalisation de ces activités en analysant
les facteurs favorables et les facteurs défavorables avant de présenter la mise
en œuvre.
72
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
VII.3 Conditions de réalisation de la mise en œuvre
7.3.1 facteurs favorables
A part les opportunités, les facteurs que nous jugeons favorables à la
réalisation de la mise en œuvre sont:
-l'adhésion des responsables de la structure et des membres du Bok-jef est
un atout indispensable pour la réussite du projet.
-L'implication des PWIH dans le choix de leurs AGR à exploiter est une
source de motivation qui peut contribuer en partie à une bonne performance
Par ailleurs ces PWIH sont conscientes de l'importance de ces activités qui
favorisent leur réinsertion socio-économique.
-Ces AGR ne nécessitent pas des investissements élevés or le CTA a
plusieurs partenaires qui l'appuient dans la réalisation de ses activités
compte tenu des résultats encourageants enregistrés chaque année dans la
prise en charge des PWIH. Ce facteur de bonne performance peut faciliter
le financement des AGR.
-Les visites au domicile des PWIH par les assistants sociaux, déjà instituées
peuvent contribuer au renforcement du SUlVl des activités et du
remboursement.
Malgré ces facteurs favorables, il y en a de défavorables qui peuvent
empêcher l'atteinte des objectifs.
7.3.2 Les facteurs défavorables
-les contraintes liées à l'augmentation du volume d'activités des membres du
comité de coordination qui doivent en plus de leurs activités ordinaires,
suivre toutes les deux semaines l'exploitation de ces AGR et le
remboursement des prêts octroyés.
-Cette surcharge de travail peut causer l'épuisement professionnel qui fait
baisser la rentabilité du travailleur.
Il faut signaler que la mise en œuvre de cette solution ne dépend pas
uniquement de l'environnement interne du CTA. Il faut tenir compte des
conditions critiques dont nous avons parlé dans le cadre logique et qui sont
des variables non contrôlables de l'environnement externe (variables
politiques, économiques, et socioculturelles)
73
CESAG 1 DSGS 12ème promotion: 200 J -20031 Mémoire de fin d'études 1 Franck-Arsène rADE
Nous pouvons résumer ainsi les conditions préalables à la mise en œuvre:
-Adhésion des responsables du Centre et des PWIH
-Financement suffisant et disponible dans le temps.
-Disponibilité des ressources humaines et matérielles
-Motivation des PWIH à travailler en groupe
Notre objectif était de participer à la mise en œuvre totale de cette solution
afin de l'évaluer après mais pour des raisons indépendantes de notre volonté
nous n'avons pu le faire. Car la commission de sélection de l'ANCS ne
réponde que trois mois après pour débloquer les fonds pour le financement
des AGR.
La demande étant déposée le 17 Avril, il faut attendre le 17 juillet pour que
cette commission siège et ce n'est qu'après cette date que les fonds sont
débloqués.
La probabilité d'avoir le financement est grande, malS la procédure
administrative est longue.
Bien que cela soit ainsi, nous sommes convaincus que l'acceptabilité et
l'adhésion des responsables, renforcées par la motivation des PWIH et la
disponibilité de l'ANCS à financer les AGR sont des signes positifs à la
réussite de ce projet. Malgré cette contrainte de procédure, nous avons
commencé la mise en œuvre.
74
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
VIII LA MISE EN ŒUVRE
Avant que le financement ne soit débloqué, certaines activités ont été
menées Il s'agit de la mise en place du comité de coordination et de suivi
ainsi que la préparation et la transmission de la demande de financement et
du plan de formation.
Le staff du CTA s'est réuni le lundi 03 Avril et a mis en place plusieurs
commissions qui doivent réfléchir et suivre les activités au sein de la
structure. Ainsi la commission sociale est chargée de coordonner, suivre les
activités sociales et économiques Cette commission travaille en étroite
collaboration avec le président du bureau du Bok-jef qui en fait partie . Par
ailleurs nous avons été chargé de préparer la demande de financement et à
d'élaborer le plan de formation. Cette activité a été réalisée partiellement car
la demande et le plan n'ont pas été transmis à l'ANCS. Les responsables de
cette structure et ceux du CTA souhaitent avoir le document final de ce
travail ou du projet afin d'éviter les erreurs du passé. L'ANCS veut initier une
nouvelle politique de financement des AGR à partir de cette étude. C'est
dans ce cadre qu'elle attend les résultats de ce travail avant de s'engager. La
rareté des remboursements ainsi que la faillite de plusieurs AGR ont
perturbé la politique de financement de l'ANCS. Le déblocage des fonds va
connaître un léger retard dans la mesure où le document ne sera disponible
qu'après notre soutenance. Ces deux activités qui ne nécessitent pas de
financement ont eu lieu à temps mais la deuxième n'est pas réalisée
totalement. La date de fin de réalisation de cette activité fixée au 17 Avril ne
sera pas respectée.
Les deux activités suivantes, bien que ne demandant pas de coût élevé
doivent être menées après quelques visites à domicile des assistants sociaux
afin de convoquer les PWIH pour ces réunions. Quant aux autres activités
elles ne seront faites qu'après le déblocage des fonds par l'ANCS à part le
suivi qui a commencé dès que le comité a été mis en place.
La mise en œuvre d'un programme doit toujours être évalué afin de :
-constater les progrès de réalisation
-cerner les problèmes ou obstacles rencontrés
-prévoir les actions correctrices
75
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études 1 Franck-Arsène TADE
IX PLAN D'EVALUATION
L'évaluation peut être interne (faite par les membres de la structure) ou
externe(concours des ressources humaines externes)
Elle a pour objectif de connaître la qualité des prestations fournies et
d'apporter des corrections nécessaires .
Ainsi la méthode la plus appropriée pour avoir ces informations est l'analyse
du processus.
L'évaluation nous permet d'apprécier les indicateurs figurant dans le cadre
logique pour voir le niveau de réalisation des objectifs fixés.
Ces appréciations concernent les:
-Les activités :les résultats attendus et les indicateurs de réalisation de
chaque activité
-Les ressources: le taux de disponibilité et d'utilisation des moyens requis
pour l'exécution du programme
-L'atteinte des objectifs: à long terme on s'intéresse à la finalité de la
solution, à mais à moyen terme, nous avons le but de la solution, et à court
terme, les résultats souhaités ou escomptés
Nous résumerons tout cela dans le tableau suivant
76
CESAG / DSGS 12èmepromotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
Tableau 16 Plan d'evaluation
Résultats
Activités attendus
Résultats
obtenus
Moyens de
vérification
Création du comité de Le comité est créé et e comité est créé le Procès verbal de la coordination et de les activités ont été 03 Avril 2003 réunion suivi bien suivies Rapport d'activités
Préparation transmission de demande financement avec
et La demande de La d d C h' d ' , eman e est a 1er e transm1SSIon la financement et le
. plan de formation
de plan de financement préparée et transmise Rapport d'activité le sont transmis au Le 17 avril
bailleur 1
Les deux réunions Organisation de deux ont été organisées et réunions 80% des PWIH sont d'information et de sensibilisées et elles sensibilisations des ont adhéré aux PWlH conditions
d'exploitation AGR
des
Mise en place de 5 groupes de PWIH en vue d'exploiter les
! projets collectifs
Les 5 groupes des PWIH ont été créés et ils ont bien exploité les projets collectifs
Réalisation de la La formation des formation des 35 personnes a été personnes( comité de réalisée. coordination responsables groupes)
Distribution chèques bénéficiaires
et 90% des personnes de formées maîtrisent
les outils de gestion
des Le montant demandé aux a été octroyé et il est
effectivement distribué aux bénéficiaires
Suivi des activités 2 suivis mensuels ont eu lieu de fin Mai 2003 jusqu'à fin Avril 2004
Rapport d'activités Enquête
Rapport d'activités Procès-verbal des
réunions
Rapport d'activités -Rapport d'évaluation
Rapport d'activité -Enquête
Rapport d'activités Rapport d'évaluation Enquête
77
1
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
X CONCLUSION
Malgré les percées médicales (ANN et MUIA ,juin 2000) survenues au cours
des dernières années, le nombre de PWIH dans le monde ne cesse de croître
tandis que le coût des soins demeure hors de portée de la plupart des
personnes atteintes.
Aujourd'hui en Afrique, comme l'attestent les cas présentés dans la revue de
littérature, les gouvernements, les organisations religieuses, les associations,
les ONG et les familles se donnent beaucoup de mal pour soutenir les
mourants de SIDA mais aussi pour aider les personnes infectées et leur
entourage.
C'est dans ce cadre que le PNLS du Sénégal a jugé utile de tenir compte dans
son plan stratégique 2002-2006, de l'amélioration de l'environnement
économique et social des PWIH, leurs familles et les orphelins du SIDA.
Cela ne peut étre possible que par l'intermédiaire des AGR exploitées par les
PWIH car elles leur permettent de retrouver leur dignité humaine en
participant aux activités de production voire au développement socio
économique et en se prenant elles-mêmes en charge dans une large mesure.
Les PWIH sont pour la plupart dans des conditions physiques, économiques
et sociales défavorables qui les empêchent de pérenniser ces AGR.
Quelles stratégies adopter alors pour améliorer l'environnement de ces
groupes?
Nous avons constaté qu'au niveau du CTA les cinq AGR financées depuis
l'ouverture en 1998 jusqu'à ce jour ont toutes fait faillite quelques mois
après. Plusieurs causes expliquent cette situation de faillite généralisée.
Mais nous ne pouvons énumérer que quelques unes que sont:
-Affaiblissement physique, psychologique et moral des PWIH
-Décès des PWIH après financement
78
CESAG / DSGS /2ème promotion: 200/-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène rADE
-Manque de formation appropriée en gestion des projets
-Refus de remboursement des prêts de la part des PWIH
-Refus d'exploiter les projets collectifs. Elles préfèrent les projets individuels
-Faiblesse du montant du financement.
Nous avons proposé des solutions avec les membres de la structure mais
celle qui a été acceptée par tout les responsables, l'association des PWIH et
nous-même est Le financement des projets collectifs après la formation des
bénéficiaires et du personnel impliqué aux techniques de gestion des projets.
L'objectif général de notre étude est de réduire le taux de faillite des AGR de
100% à 25% de Mai 2003 à Mai 2004. Pour atteindre cet objectif un plan
d'action a été proposé après la présentation du cadre logique sous forme de
tableau comprenant:
-l'objectif général
-les objectifs spécifiques
-les activitês-Ies résultats
-les indicateurs objectivement vérifiables
-les moyens de vérifications
-les sources de financement
-les conditions critiques de réalisation.
Par ailleurs nous avons élaboré un budget prévisionnel et le chronogramme
des activités. Compte tenu du temps très court qui nous a empêché
d'évaluer la mise en œuvre, nous avons proposé un plan d'évaluation.
Au terme de cette étude, nous pensons que le financement des projets
collectifs après la formation des bénéficiaires contribuera à la pérennisation
des AGR financées au profit des PWIH démunies. Nous osons croire que les
résultats permettront d'atteindre le but qui est le renforcement des
capacités en gestion des projets des membres du comité et des responsables
de groupes. Ce but atteint permettra de réduire le taux de faillite des AGR et
contribuer à l'amélioration de l'environnement des PWIH.
79
CESAG / DSGS 1 2ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
XI RECOMMANDATIONS
La prise en charge socio-économique des PWIH est un volet très important
dans la lutte contre le SIDA car elle favorise la réinsertion professionnelle de
celles qui sont démunies. Ainsi les activités génératrices de revenus
constituent une voie bien indiquée pour atteindre cet objectif. Toutefois ces
AGR doivent être bien exploitées afin qu'elles soient pérennes. C'est dans ce
cadre nous allons faire des recommandations à l'endroit des différents
acteurs intervenant dans la lutte contre le SIDA.
LeCTA
-La création à long terme de certaines unités de transformation des produits
locaux. Ces unités doivent être gérées par le CTA mais la main d'œuvre peut
être constituée en grande partie des PWIH.
-L'exploitation des Télécentres, des CYBER par le CTA avec des PWIH
comme employées; et le bénéfice généré peut servir en partie aussi à
soutenir d'autres PWIH dans la prise en charge médicale et autres besoins.
-S'ouvrir davantage aux autres associations /ONG qui interviennent dans la
prise en charge socio-économique
-Veiller à ce que les projets financés soient effectivement exécutés pour éviter
les détournements d'objectifs, ce qui implique un suivi régulier
-Empêcher les PWIH de bénéficier de plusieurs financements à la fois car
cela peut créer des problèmes de remboursement.
-Recruter à moyen terme un gestionnaire des projets.
Les Personnes Vivant avec le VIH
-Respect des engagements et les conditions de remboursement des fonds
reçus
80
CESAG / DSGS 12ème promotion: 2001-2003/ Mémoire de fin d'études / Franck-Arsène TADE
-l'entente, la confiance réciproque, la compréhension au sein des groupes
qui exploitent les projets collectifs
-Etudier bien l'activité qu'elles veulent réaliser pour éviter des surprises
désagréables de mévente, de faillite précipitée.
Le PNLS et L'ETAT
-Créer les conditions de prise en charge socio-économique des PVVIH
démunies car la prévention et la prise en charge médicale doivent être
complétées par ce volet.
-Prendre des mesures réglementaires de protection des veuves et! ou
orphelins de SIDA concernant les biens laissés par les parents défunts ou
époux (titre foncier par exemple).
Les Bailleurs
-Poser comme critère de financement uniquement que les projets collectifs.
-S'appuyer sur les cabinets d'études compétents en matière de gestion ou
sur les gestionnaires de projet et non les professionnels de santé (Médecins
et assistants sociaux) qui ne maîtrisent pas toujours l'aspect économique
des projets.
-Allouer des fonds importants pour l'exploitation des AGR car les faibles
financements sont un frein à la rentabilité des projets.
-Concevoir et élaborer des outils de gestion aussi valables pour les bénéficiaires que pour les ONG! associations.
81
,~1éJlloire de fin d'éludes / li'lIle Promotion DSGS CESAG /Franck Arsène TADE
Suggestions
QUESTIONNAIRE
Guide d'entretien avec les Personnes Vivant avec Je VIH (PVVIH)
1 )Scxe MlF
3) Niveau d'études Sans
Primaire Secondaire Supérieur
5 )Situation matrimoniale Célibataire 0
Marié(e) Divorcé( e) :J
Vcui(ve) ]
7) Lieu de I"ésidence Dakar (quartier à préciser) 0 Intérieur ( préciser) Extérieur (pays)
2~ ................. .
4) Situation professionnelle Elève ou Etudiant
Chômeur Secteur inf0Il11el
Secteur privé Secteur public ~
6) Nombre d'enfants 1 0
2 0 >2 0
8) Mode d'habitation Chez des parents Chez un tuteur [] Chez soi-même
Autre ( préciser)O
9) Cumment passez-vous la majeure partie de votre journée? à travailler 0
à aider les parents dans les travaux domestiques 0
10) Aimez-vous ce que vous faites? Oui C Non
Pourquoi
autres (préciser)D
1 1 ) Contribuez-vous aux charges de la famille? Oui Non
Pourquoi?
12) Souhaiteriez-vous '! Avoir un emploi
Achever vos études Créer une activité génératrice de revenus C
Suivre une fOllllation professionnelle 0 Autre C
M~llloire de fin d'études / lime Promotion DSGS CESAG /Franck Arsène TADE
13) Comment comptez-vous financer cette activité? Par vos fonds propres C
Par emprunt D Aide des parents ou amis D
Autre D
14) Aimeriez-vous réaliser cette activité seule ou en groupe? Oui 0 Non D
Pourquoi? D Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque mode de réalisation?
15) Quel montant souhaiteriez-vous avoir pour réaliser cette activité? 10.000 à 50.000 FCFA C 51.000 à 100.000 FCFA D
101.000 à 200.000FCF A D 201.000 à 350.000FCFA D 350.000 à 500.000FCF A D plus de 500.000 FCF A D
16) Si c'est par emprunt quel délai de remboursement souhaiteriez-vous? 1 à 4 mois D 5 à 9 mois D
10 à 12 mois D );- 1 an D
Evoquez les raisons
1 7) Quelle activité voulez-vous créer le commerce D
le maraîchage C l'élevage de la volaille [l
la restauration D le transport D
Autre C
18) Aimeriez-vous suivre une formation appropriée avant de commencer votre activité .~
Oui Non :=
Pourquoi ?D 19) Quelles sont les causes de l'échec des AGR financées au profit des PVVIH du CT A
refus de rembourser refus de travailler en groupe D
manque de formation en gestion des projets maladie ou décès
ülible montant de financement Autres à préciser u
20) Quelles solutions proposez-vous?
Ml'lI1uin:, de fin d'éludes Ili'me Promotion DSGS CESAG IFranck Arsène TADE
QUESTIONNAIRE
Guide d'entretien avec l'Assistant Social du CTA
1 )Connaissez-vous les activités génératrices de revenus (AGR)?
2) Comment appréciez-volis les objectifs poursuivis par le CTA dans la mise en œuvre des AGR '?
3) Lcs réunions de sensibilisation et d'infon11ation ont-elles eu lieu en faveur des PVVIH avant de les financer? Si non pourquoi?
4 )Quelles sont les contraintes liées à la réussite des AGR ?
5) Comment êtes-vous associés à l'exploitation des AGR ? (Suivi des activités, des rcmboursements, sélection des dossiers etc)
6) Combien d'activités ont été financées jusqu'à ce jour?
7)Combien d'AGR fonctionnent présentemtnt? Si rien alors quelle est votre pmi de r~sponsabilité dans l'échec du volet AGR ?
8)Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre pour la pérennisation des AGR
9)Qu'est ce qui a empêché les premières PVVIH financées de rembourser l'intégralité des prêts?
10) Quelles sont les AGR qui ont été créées?
Il) Avez-vous suivi ces activités pendant l'exploitation?
12) Etes-vous formés dans le domaine de suivi des activités ou en gestion des projets?
J 3) COlllment les remboursements sont faits?
14 )Quels montant accorder aux PVVIH pour le financement des activités? Comment les linanccr'! en groupe ou individuellement?
15) Quels sont les autres facteurs qui selon vous peuvent contribuer à la pérennité des AGR ?
Mémoire de fin d'études 112èl11c Promotion DSGS CESAG !Franck Arsène TADE
QUESTIONNAIRE
Guide d'entretien avec le Médecin chef du CTA
1 )Quels sont les objectifs visés par le CTA dans la mise en œuvre des activités génératrices de revenus (AGR) ?
2)Etes-vous associés aux AGR ? (suivi, financement, exécution, remboursement des prêts ... )
3)En quoi les variables comme l'âge, le sexe, et le niveau d'instruction de la PVVIH sontelles importantes dans la mise en œuvre et la pérennité des AGR
4)Quelle est selon vous la meilleure approche sur le terrain pour avoir les AGR durables?
5)Quel rôle doit jouer l'ANCS pour contribuer à la pérennisation des AGR ?
6 )Quels sont selon vous les obstacles au financement des AGR
8)Quelles conditions doit remplir la PVVIH avant d'être financée? (état de santé, stade HIV , situation professionnelle ... )
9)Combien de PVVIH ont été financées depuis j'ouverture du CTAjusqu'à ce jour? Quel est le montant total des financements?
10)Les financements ont été individuels ou collectifs? pourquoi?
Il) Les remboursements ont-ils été effectués? Si oui quel est le montant? Si non pourquoi?
1 2) Les PVVI H manÎ festent -elles le désir de créer des AGR en cas de financement?
13) Les PVVIH sont -elles fom1ées aux techniques de gestion des projets?
14) Avez-vous arrêté le volet AGR dans votre programme d'activités? si oui pourquoi?
15) Que suggérez-vous dans le cadre de la pérennisation des AGR afin d'avoir une prise en charge économique efficace?
Centre de Traitement Ambulatoire OPALS SENEGAL
Dakar, 7 Avril 2003
CHU de Fann
ASSOCIATION BÔK-JEF
A Monsieur le Secrétaire Exécutif De l'Alliance Nationale contre le SIDA
à DAKAR.
Objet Demande de financement des Activités génératrices de revenus.
Monsieur,
Nous avons l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance l'obtention d'un fonds de 1.800.000 Fcfa (un million huit cent mille francs) pour financer nos activités génératrices de revenus en vue de subvenir à nos besoins économiques et sociaux. Nous sommes l'Association le Bôk-jef des Personnes vivant avec le VIH suivies au CTA. Nous avons cinq projets de groupes dont le financement est de 1.500.000Fcfa à raison de 300.000Fcfa par projet. Avant le démarrage des activités, une formation aux techniques de gestion et de suivi est prévue à l'intention des bénéficiaires et du personnel chargé de l'encadrement. Son coût est de 300.000Fcfa.
Tous les cinq projets de groupe seront réalisés à Dakar. Ce sont des projets de commerce, de restauration, le transport, la location de chaises et bâches. ~'objectif à long terme est d'améliorer l'environnement économique et social des personnes vivant avec le VIH , leur famille et les orphelins du SIDA. A court terme, c'est de favoriser la réinsertion socioprofessionnelle des personnes vivant avec le VIH.
Ces projets seront évalués en Mai 2004 afm d'apprécier la pérennité. Nous avons fait l'étude de faisabilité de tout le projet et de chaque projet de groupe. Nous avons commencé les phases préliminaires depuis janvier 2003. Dans l'espoir d'une suite favorable à notre demande, nous vous prions d'agréer ,Monsieur l'expression de notre considération distinguée.
Le Président de l'Association Le Président de la commission Sociale du CTA
BOK-JEF
LE PLAN DE FORMATION
Bénéficiaires Domaines de Besoins Coût Date Durée formation prévue
3 membres du -suivi et -2 formateurs 20.000 25 au 26 2 jours comité de suivi évaluation des -3 blocs notes 3000 juillet2003 et de activités -3 bics 300 coordination -tenue des -Matériels
comptes pour le pédagogiques 50.000 suivi des -Fournitures 30.000 remboursements. -pause café 6000.
-perdiem des participants 20.000
10 responsables -Gestion des -2 Formateurs 60.000 28 au 31 4 jours de groupe des activités -10blocs notes 10.000 juillet 2003 PVVlli -gestion des -10 bics 1000
fonds -Fournitures 56700 -tenue des -Pause café 20.000 cahiers d compte -Matériel -étude de pédagogique PM faisabilité d'un -perdiem des projet participants 20.000 -technique de vente.
1
TOTAL 300.000 6
• les thérapeutiques antiré.trovîrales, .;.... 1~ Î
• 1.5 aspects ,.
psycho·sociaux de i~
" l'observance au traitement 1: H antirétroviral. ./ ;' "
;.. Promouvoir la formation et
I:~ l l'Înformation par:
• la mise sur pied tt'Jlrtivit"g HUI ~
d'information et de formation du
personnel médica] et paramédical,.." i~1 j • 1. développement d 'outils
formation. v :11 i
, 3 • • ~ . H-., :,
•
II~ . •
ni'
II~
II~ . • •
• • •
SJ!&1lJŒSOOMil Couo.sellin,.
Groupes de parole : 2 fois par mois,
VLSites à domicile: soutien psycho-
social,
Visites intrahosp,italières
Passerelle avec les autres structures
de prise CD charte communautaire.
~
Encadrement des étudiants de
médecine en année de thèse,
Cours pour le staff interne.
ImpliClitioD bors CHU: collaboration
avec d'autres institutions telles que le
Proeramme National de lutte c.ontre
le SIDA (PNLS).
~ Nouvelles thérapies ARV,
Sciences sociales,
Sciences biomédicales (Eénotype.,
résistanteS ARY).
i:
1 > ;. i: ,. 1: " " i:
1:
!: " ;.
g ,. i[ " " " ..
REPUBLIQUE DU SENEGAL ..•.....•.•..
Centre de Traitement Ambulatoire (CTA)
de DAKAR - Sénégal CHU de Fann
SENEGAL
Avenue Cheikh AD la DIOP Tél: (221) 825 06 62 Fax; (221) 824 32 87
BP : 16 760 Dakar - Fann Email: [email protected]
Le Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) de Dakar est ouvert depuis Août 1998 grâce à une collaboration tripartite entre le Ministère de la Santé, j'OPALS 1 Croix-Rouge Française et le Ratnry Club Doyen de Dakar.
il est situé au sein du Centre Hospitalie r UniversitA.ire de Fann à proximité du service des Maladies Infec tieuses.
C'est un bâtiment il étl\ge abritant :
.:. au rez·de-ch nussée:
• une salle de consu ltation,
• une salle de soins- pharmacie.
• deux salles d'hospitalisation de 3 lits chacune,
• une salle d'attente.
• des toilettes
.:. à l'élage :
• un secrétariat. • deux bureaux médecÎns, • une salle polyvalente, • un laboratoi re
.. ,. .. .. ,. ,. ,. .. !: .. .. . ,. i:
L'équipe du CfA est composée de 12 personnes :
• un mêdecin - coordonnateur.
• un médecin - adjoint,
• une technicienne de laboratoire,
• deux infirmiers,
• une assistante médicale
• une secrétaire,
• un assistant sodal,
• deux gardiens,
• un planton~coursier,
• un agent d'entretien
0~ :] Conformément au programme d. ~1 l'Organisation PanAfricmne de Lutte ~ contre le SIDA! Croix-Rouge .. :1 Française, les objectifs du CTA sont .. !! de:
)0 AssÎster le CHU et le Comité National de lutte contre le SIDA dans la prise en charge des Personnes Vivant avec le VIHJSIOA (PVVIH) en assurant:
une prise en chu2.c méê:ticalc :
• accueil ~ dépistage - conseil
• consultAtions,
~)
• hospitalisation de jour,
• suivi de patients en
• ~
ambulatoire, développement d'un système de référence avec les structures hospitalières pour les traitements lourds ou longue durée, création d'un centre de nutrition (construction en cours).
Une prise en çharee psycho~soci31 :
• conseil par les pairs,
:: "
• soutien psycho~socjn J des ;~ PVVIH,
• groupe de pftrole,
• suivi et visites à domicile.
• visites intra-hospitl'tlières.
J;; Promouvoir l'action communautAire :
• pftr la partidpfttion des PWIH au fonctionnement du CT A et à leur propre prise en charge.
• par l' intégrat ion d'Activités fi génératrices de t'evcnus.
.> Mettre en œuvre des programmes de recherche: biomédicales et en sciences sociales.
\: S
. .. ~ :
'"
1 1 1 1 , 1 1---.·.----··· 1 ASSOCIATION
BOKJEF · . . . AGIR ENSEMBLE
..
JéARTE' DE MEMBRE cN· ·· ···..r~· ·; ... ~:.2 ......... .
. PRIX 500_FCFA
. Ctritn d. Tr>ite_AmWatolre _ tHU.FAIIH ~ ,~11lI!lJU1· Fil, mIl m .l6.95
• . E-mll.op,lsOuntoo.sn - BP : 1 mo FInn
• ,
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l ' NOM ': .
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. Na~iona~té : .. -.-~·~.O"~"""""'" . ~ .. ' . r.-' \-' .1 . . _.L ' ,
. ~~r~~e ~ .~--~.\U).~.Y..l' ''''' ''''''Ta:- i ~~.J>.( •. \\~~ 'rél :.~:!.2.:.~'.: .l'..1_ · , . . " . " . P~~f~sslon : ":'_:"_~':":""" " ""'_""':"~"':"""""" . '. ' . . . ~::. .
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l, Il
O. S. H. LEGENDE RENVOI Entreprise: CT A/OP ALS Ol'lanigramme de Structure Hièrarchique " = information 1,s Avenue Cheikh Anta DIOP C. H. U. de Fann Z 11001 #1 _ coordination Tél: 815 06 61 - BP : 16 760 Dakar - Fann
Email : oDalsailsentoo.sn Représentations hièrarchiques Renseignements Effectif cumulé représentation hièrarchigue
1 1 1 1 3 1 4 Liaison Complémentaires 1 1 3 4 Total
MmeNIANG 1 ... Médecin-Coordonnateur& 2 2
MmeGUEYE 1 ". Médecin-Coordonnateur
1 MrDIOUF 1 ... Médecin-Adjoint 1 1
1 MmeSARR ". Technicienne de Laboratoire !
1 MelleTOURE ". Technicienne de Laboratoire / ,//
1 MrDIAGNE ". Infirmier-Major
1 Mme BASS ". Infirmière
1 MrFALL ". Infirmier
1 Melle DIAKHATE ". Assistante Administrative
1 MelleNDAW ". Assistante Médicale
1 MrBAAL ". Assistant Social 8 8
IMrBALDE .. Gardien
l MrDIOP " Gardien
lMmeFAYE " Agent d'entretien
1 MrDIOM Il Agent d'entretien 4 4
TOTAL 2 1 8 4 15
& Médecin-Coordonnateur maintenant en {onction à l'OMS
Centre de Traitement Ambulatoire OPALSSENEGAL
CHU de Fann
T ARIF1
• Consultation 1 000 F
• Hospitalisation 2 000 F
• Dépistage 3 000 F
• Biochimie 3 000 F
• NFS-VS-Plaquettes· - 2 500 F
... - - .. "'.. - . -
Paroles de PVVIHlSIDA
Soleil du samedi 14 et dimanche 16 septembre 2002, N°9686 Page 8
Il est jeune, a bonne mine et vaque à ses occupations. Il aime la vie comme
vous et moi. Ce jeune Sénégalais est vêtu d'un caftan. Il aurait pu chausser des baskets
et porter unjean délavé.
Ce citoyen anonyme est un FVVIHlSIDA. PVVIHlSIDA pour personne vivant
avec le VIH, selon la fonnule savante des experts de la lutte contre le Sida.
Ce jeune porte, en fàit, le virus du Sida en lui.
L'autre jour, au CES AG, à l'occasion d'une réunion d'orientation des médias,
organisée par FHI , il a pris la parole pour témoigner.
Il a pris la parole pour dire sa souffrance, parler de son combat contre le virus,
rappeler l'effet dévastateur de la discrimination dont sont victimes les malades du , Sida. Sa parole portait une imménse envie de vivre au sein de la communauté qui l'a
vu naÎtre, d'en être un élément dynamique, utile.
Que d'obstacles franchis depuis qu'il a connu son statut sérologique!
Seul, il a souffert dans sa chair. Ce « secret» se partage difficilement.
Quand sa fiunille a été infonnée, il a été renvoyé de chez lui. La nouvelle fiunille
d'accueil, une fois infonnée de sa maladie, l'a elle aussi mis à la porte.
Son poids ne dépassait pas 42 kg. Trop tiuble pour travailler, il a perdu son
emploi et sa« dignité ».
Depuis 1998, il a accès .. à des médicaments, les antirétroviraux, les fameux
ARV. Ces ARV lui ont permis de remonter la pente, de reprendre espoir, de redresser
la tête, d'accepter la maladie, d'être de ceux qui ont décidé d'en parler, de témoigner,
de demander ce que des milliers de malades ne peuvent pas tout dire : de meilleures
campagnes de prévention, l'accès aux soins, l'assistance dans le respect de leur
dignité, le droit à la réinsertion sociale.
Il ne veut plus voir a-t-il raconté, une fenune enceinte, PVVIHlSIDA,
accoucher seule à l'hôpital sous le regard d'hommes et de femmes, la peur dans le
ventre, qui ne lui ont offert, du bout des doigts, à six pas, qu'une paire de ciseaux pour
couper le cordon ombilical. Son verdict « c'est la pire des discriminations ».
Sa santé s'est améliorée. A 30 ans, notre jeune homme vit désormais
« positivement sa séropositivité ), selon les mots d'un médecin en service au CT A de
l'hôpital de Fann.
Il a appris à vivre avec la maladie, à être avec le soutien de centaines
d'organisations, un porte drapeau des PVVIH.
Son ambition est de voir les jeunes brandir et porter le flambeau de la lutte
contre le Sida. Les jeunes sont vulnérables face au virus, a-t-il soutenu. Il faut les
protéger, leur donner les moyens de se protéger.
En témoignant, l'autre jour au CESAG, en prélude au lancement de la
campagne Média· jeunes - Sida initié par FH, en partenariat avec les organes de
presse dont « le groupe Soleil Grafisol », ce jeune homme rappelle notre devoir de
solidarité envers ceux qui souffient.
Il souligne aussi les efforts que nous devons déployer ensemble, afin que les
PVVIHlSIDA vivent normalement, travailler normalement et jouissent intégralement
de tous leurs.droits.
Çela est à notre .portée.
L'impact des campagnes de prévention, de sensibilisation et de plaidoyer
coll'lbUt,ay. progrès de la médecine devrait favoriser, au fil des ans, l'émergence d'une
société\~négalaise où le Sida serait considéré comme « une maladie chronique»
parmi tant d'~utres qui affectent le commun des mortels.