Maxi Basket 31

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© Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images 14 DAMIR KRUPALIJA 36 J ORDAN ABOUDOU 50 S OUFFEL 56 L A DéFENSE EN PHOTOS 64 NICOLE ANTIBE 70 DAVID C OZETTE #31 MAI 2011 www.basketnews.net 3:HIKNME=\UZUU^:?a@k@d@b@k; M 03247 - 31 - F: 5,00 E MAXI BASKET N°31 - MAI 2011 DOM : 5,60 - BEL : 5,40 - Port.cont : 5,20 LES AMéRICAINS DE LA NBA À LA PRO A RICKY DAVIS (ROANNE) 12 saisons, 736 matches DU CÔTé DE CHEZ SAMMY MEJIA DIAMANTIDIS LE DIAMANT GREC ALAIN WEISZ L’ALCHIMISTE DE HYèRES-TOULON RéTRO : LE MARIAGE NBA-FIBA

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Édito • maxi-basket 03

Le repère NBapar pascal LeGeNdre

C omment mesurer la valeur globale des Américains d’un championnat ? En consultant les différents rapports de scouting qui ont émaillé leur trajectoire ?

Une tâche titanesque avec un résultat forcément subjectif. En étudiant leurs distinctions et leurs stats universitaires ? Il y a tellement d’inconnues dans l’équation (valeur des équipiers, de la conférence, tout en sachant que les joueurs souvent ne finissent pas leur cursus) que même un centralien va s’y perdre. S’intéresser de près aux références overseas ? Certes mais, là aussi, il faut avoir de sacrées connaissances – et un certain toupet – pour comparer des mesures venant de l’A2 italienne, de l’Ukraine ou du Venezuela. Il n’y a pas de formules magiques.Je sais que les franchises de la grande ligue flashent éperdument sur les géants, les super athlètes, qu’elles aiment la division du travail et ont magnifié plus qu’ailleurs les role players. J’ai aussi parfaitement conscience qu’il est nécessaire d’avoir un bon agent, bien introduit, qu’il faut être au bon endroit au bon moment, et surtout pas blessé ou même un peu en retrait quand la chance va se présenter. Sauf pour les caïds, l’Histoire ne repasse jamais les plats ; lire à ce sujet l’interview de Sammy Mejia dans ce numéro. Et pourtant quelle meilleure unité de mesure que le nombre de saisons et de matches en NBA ? Pas pour juger de la valeur de l’individu, pas pour savoir si tel ailier vu entre novembre et janvier aux Minnesota Timberwolves va bonifier le SLUC Nancy. Non. Plutôt pour évaluer la bonne santé, la richesse globale d’un championnat. De la Pro A, par exemple, d’une année ou plutôt d’une décennie sur l’autre. Et là, pas de doute : si dans les années 70, à de très rares exceptions, nos US étaient des

parfaits inconnus, dans la période 1985-2000 d’ex-grandes stars sont venues en France, avant que l’on subisse un net recul avec l’entrée dans le nouveau millénaire. Car si d’un côté l’offre a augmenté – le nombre de NBAers ne faisant

que croître d’une décennie à l’autre ; 23 franchises il y a trente ans contre 30 aujourd’hui –, la demande s’est démultipliée. La France a fait partie un temps du second marché (avec l’Espagne et la Grèce et derrière l’Italie) alors qu’actuellement il y a beaucoup plus riches que nous un peu partout en Europe, à commencer par certains clubs des anciens pays du bloc de l’Est.En marge du dossier sur les NBAers de Pro A, nous avons compilé pas mal de données – en ne tenant compte que des saisons depuis la création de la LNB en 1987 – riches d’enseignements. Avec quelques surprises. Ainsi Micheal Ray Richardson, le plus beau CV jamais vu

en France (4 sélections au All-Star Game, 1 titre de meilleur passeur et 3 de meilleur intercepteur) dont la carrière outre-Atlantique fut brisée à cause d’une addiction à la cocaïne, n’apparaît pas dans le top 10 des joueurs comptabilisant le plus de matches en NBA. Micheal Ray n’en a que 556. Ce qui prouve que plusieurs maréchaux d’Empire sont venus batailler ici même.Le Roannais Ricky Davis (736 matches en 12 saisons) se positionne 3e à ce classement prestigieux, derrière Sedale Threatt et Vern Fleming. C’est remarquable, mais on le répète, cela ne signifie pas qu’il soit le meilleur Américain du contingent actuel. Loin de là. L’estimation de la valeur des basketteurs, c’est quelque chose de vraiment très subtile, valable un jour, pas le lendemain, sous telle latitude, et pas une autre. l

Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE ([email protected]) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET ([email protected]) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN ([email protected])MAXI-BASKET EST édITé pAr SArL NOrAC prESSE Siège Social : 3 rue de l’Atlas – 75019 PARIS. CApITAL : 25 000 eurosprINCIpAuX ASSOCIéS : Print France Offset, Le Quotidien de Paris éditions, Investor.

RÉDACTION DE PARIS3 rue de l’Atlas - 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76 RÉDACTION DU MANS75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53

JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (01-73-73-06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).Correspondants à l’étrangerDavid BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).

ONT COllAbORÉ à CE NUMÉROYann CASSEVILLE, Samuel HAURAIX et Romain MOLINA.SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - [email protected]).

RÉALISATION GRAPHIQUE Conception charte graphiquePhilippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistiqueThierry Deschamps (Zone Presse)MaquettisteCyril FERNANDO

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RÉGLAGEÀ JUSTE TITRES : Badice BENARBIA (04 88 15 12 42) [email protected] PARITAIRE : 1110 K 80153 RCS : Paris B 523 224 574 ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution

mai 2011sommaire #31

04 échos

13 À la Une : billy Goodwin

14 Un-contre-Un : damir krUpalija

16 nbaers de pro a

30 alain weisz

36 FocUs : jordan aboUdoU

38 samUel mejia

44 rétro : nba & Fiba

59 soUFFelweyersheim

56 portFolio : la déFense

64 nicole antibe

70 contrôle sUrprise : david cozette

72 Œil des scoUts : bismack biyombo

74 dimitris diamantidis

82 baromètre

La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

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LES ÉCHOS

stats : Les INÉDItesNous avons décortiqué dans tous les sens les chiffres de Pro A pour vous dénicher quelques inédits statistiques.

LES GLOUTONS Au royaume des mèches courtes, ceux qui prennent le plus de tirs à la minute, on attendait les “plus gros croqueurs” cités le mois dernier dans nos MVP secrets. Matt Walsh, Davon Jefferson, Rasheed Wright ? En réalité, le glouton en chef est Kevin Houston (HTV) avec près de 13 tirs tentés en 28 minutes (ratio de 0,455 soit 18,2 tirs sur 40 minutes). Encore loin cependant du phénomène de foire qu’était Anthony Roberson (SIG) la saison dernière (20,52 tirs). Ses dauphins ? Deux Strasbourgeois habitués à sortir du banc, Nick Lewis (18,12) et Justin Hawkins (18,0). Suivent Demetris Nichols et Demetric Bennett (tiens tiens...). En queue de classement figurent le jeune Havrais Gédéon Pitard (4,2) et les deux retraités de Sydney, Laurent Sciarra (5,1) et Fred Weis (5,4).

En Pro B, le maître en la matière est l’Américain Will Daniels, de très loin : près de 12 tirs en moins de 23 minutes soit 20,4 tirs sur 40 minutes. Son ratio (0,511) est supérieur à celui de Kevin Durant en NBA.

LES maNiaQUES DU 3-PTS À peine sont-ils sortis du banc qu’ils balancent la gonfle derrière l’arc. On caricature à peine. C’est leur job. Juby Johnson, Shaun Fein et Cedrick Banks sont les trois champions au nombre de trois-points tentés à la minute. Deux ailiers-forts français sont dans le Top 10 : Aurélien Salmon (4e) et Ilian Evtimov (7e). Autre curiosité statistique, Guillaume Costentin prend 89% de ses tirs derrière la ligne des 6,75 m. Certains mauvais esprits racontent que le Pictavien

n’a pas traversé la raquette depuis 1973.

LES PLUS RENTaBLES aU TiR (TS%)Le pourcentage au tir fait la part belle aux intérieurs, au détriment des shooteurs à trois-points. Pour corriger cette injustice et déterminer de manière plus juste les shooteurs les plus rentables, les Américains ont inventé de nouveaux ratios. Celui qui nous intéresse est le True Shooting Percentage. Il prend en compte tous les tirs, y compris les lancers-francs. La formule est la suivante : Points / [2 * (Tirs tentés + 0,44 LF tentés)]. À ce petit jeu, Dylan Page est le meilleur (67,5%) mais il manque un match disputé au Roannais pour souffler la première place à son coéquipier Uche Nsonwu (67,1%).

Suivent Laurent Sciarra (67,0% !), Dounia Issa (63,2%), Mickaël Gelabale (62,1%) et Marko Maravic (61,9%). Les trois shooteurs les moins rentables de Pro A ? Andrija Zizic (41,0%), Sacha Giffa (39,0%) et Cédric Gomez (31,9%).

LES BOURRiNS Les joueurs les plus physiques ne sont pas ceux qui commettent le plus de fautes à la minute. Les rois de cette catégorie sont plutôt les quatrième ou cinquième intérieurs, utilisés pour des missions spéciales. De la chair à canon. Fréjus Zerbo (11,8 fautes sur 40 minutes !) devance Yann Devéhat (11,5) et Nicolas De Jong (11,4). À l’inverse, le joueur le plus propre de Pro A est Cyril Akpomedah – seulement 1,5 faute sur 40 minutes –, devant Damir Krupalija et, sacrée surprise, Tony

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De gauche à droite : Kevin Houston (Hyères-Toulon), Juby Johnson (Gravelines-Dk), Uche Nsonwu (Roanne) et Ben Woodside (Gravelines-Dk.)

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Par Antoine LESSARD et Romain MOLINA

Dobbins. Comme quoi on peut défendre dur et propre.

LES maiNS D’ORUn ratio très simple pour déterminer le joueur qui prend le plus soin de la gonfle : Passes / Balles perdues. Avant de prendre sa retraite, Laurent Sciarra était encore le numéro un (2,81), talonné par Antoine Eito (2,78). Le Chalonnais Bryant Smith (2,77) démontre toute sa justesse. Paccelis Morlende affiche le plus mauvais ratio chez

les meneurs (1,17). Thierry Rupert est bon dernier de Pro A (0,15) : 3 passes pour 20 balles perdues. Mais ce n’est pas son métier.

LES BÂCHÉS Ben Woodside est très fort pour aller provoquer les grands dans la raquette adverse. Mais cela ne passe pas toujours. Aucun joueur n’a été contré davantage que le meneur du BCM : 24 crêpes. 22 pour Rick Hughes. 21 pour Zack Wright.

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LES BÂCHEURS Ok, Cyril Akpomedah, Randal Falker et Davon Jefferson sont les trois meilleurs contreurs de Pro A. Mais à la minute, Bangaly Fofana domine les débats, devant Saer Sene et Fred Weis. Par poste maintenant. Si le meilleur intérieur contreur est Akpo (43), les meilleurs ailiers sont à égalité

Mike Gelabale et Tremmell Darden (18 contres chacun), les meilleurs arrières sont Cliff Hammonds (13) et DeMarcus Nelson (10). À l’inverse, ne comptez pas sur nous pour balancer les noms des deux seuls intérieurs n’ayant réalisé aucun contre. Ilian Evtimov et Damir Krupalija ont bien d’autres qualités à faire valoir, pour être montrés du doigt de la sorte. l

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Par Antoine LESSARD et Romain MOLINALES ÉCHOS

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• Le championnat chinois, prenant modèle sur la NBA, est une destination prisée par de nombreux Américains au CV prestigieux (Rafer Alston, Quincy Douby, Marcus Haislip, Stephon Marbury…). Quelques anciens US de Pro A y alignent carton sur carton dans des équipes de seconde zone. Les matches en 48 minutes et les défenses passoires offrent des statistiques délirantes, notamment en termes de points (Gaines meilleur scoreur) et de rebonds pour les arrières (Emmett et Pickett). Par ailleurs, Jérome Moïso (Jiangsu) a été éliminé en demi-finale des playoffs. Le Français a compilé 15,3 points à 56,8%, 11,6 rebonds et 1,8 contre en 32 minutes cette saison. D’autres anciens “non-JFL” ont choisi des destinations exotiques et/ou confidentielles.

ils sont passés par la Pro aJoueur Club LNB Club actuel Statistiques

Charles Gaines Asvel’06 Qingado DS (Chine) 33,7 pts, 13,5 rbs et 2,5 ints en 37 min

Andre Emmett Pau-Orthez’08 Fujian (Chine) 28,0 pts, 8,0 rbs et 2,9 pds en 35 min

Tim Pickett Asvel’06 Jilin (Chine) 27,1 pts, 8,5 rbs et 2,5 pds en 34 min

Stjepan Stazic Limoges’00 Furstenfeld (Autriche) 23,3 pts, 7,0 rbs, 4,5 pds en 36 min

Aaron Harper Roanne’06’07’09 Levski Sofia (Bulgarie) 22,4 pts, 4,6 rbs et 2,7 pds en 33 min

Joe Bunn Gravelines’08 Argentino (Argentine) 20,1 pts à 57% et 6,0 rbs en 30 min

Rob Benson Nancy‘08 Dongbu Promy (Corée du Sud) 16,9 pts et 9,5 rbs en 26 min

Max Kouguere BCM/Antibes’08-10 Lions de Genève (Suisse) 14,4 pts, 4,6 rbs, 1,9 pd en 30 min

Philip Ricci Le Mans‘08 Toyota Alvark (Japon) 11,8 pts à 61% et 7,2 rbs en 18 min

Markus Carr Reims‘07 BC Vienna (Autriche) 10,9 pts, 7,3 pds et 1,3 int en 34 min

• Le “Red Bull King of the Rock“, tournoi de un-contre-un réservé aux streetballers américains en 2010, s’internationalise cette année. Il visitera 15 pays et fera escale dans six villes françaises. Sur les 64 participants dans chaque ville, seuls les 8 meilleurs seront sélectionnés pour la finale nationale jouée à Paris, qui regroupera 48 joueurs. Seul le vainqueur de la finale française aura le privilège de s’envoler pour San Francisco, le tournoi final ayant pour cadre le plus célèbre des pénitenciers américains : Alcatraz, pour désigner le “King of the Rock“. Les règles sont simples : des matches de 5 minutes sur demi-terrain, à élimination directe. Le tournoi est ouvert à tous, amateurs ou professionnels.

Calendrier des étapes françaises 28 mai Rennes

4 juin Nancy

11 juin Aix-en-Provence

25 juin Toulouse

2 juillet Paris

9 juillet Lyon

Finale nationale

10 septembre Paris Ph

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Par Antoine LESSARD et Romain MOLINALES ÉCHOS

LES ROiS DU DUNK DEPUiS 2002*

jeFFersoN et DarDeN eN haute aLtItuDe L orsqu’il avait annoncé que

sa nouvelle recrue serait une des grandes attractions

de notre championnat, Vincent Collet ne s’était pas trompé. Davon Jefferson domine le classement des meilleurs dunkeurs. À quatre journées de la fin de la saison régulière, l’ailier-fort de l’ASVEL flirtait avec les 2 tomars par match. Si bien qu’il était toujours en mesure de rafler le record LNB (depuis la saison 2002-03) à l’ex-Dijonnais David Simon. Autre athlète de haut vol, Tremmell Darden pointe au deuxième rang cette saison, et 8e « all-time ». Il est le seul extérieur de ce Top 20, avec l’ancien voltigeur de Paris, Dwayne Mitchell. En Pro B, Sherman Gay (Fos/Mer, ex-Bourg et Le Havre) domine largement les débats avec 2,3 dunks. l

Joueur Club Saison Dunks MJ Moy,David Simon Dijon 2007-08 60 30 2,00Gary Alexander Roanne 2004-05 65 33 1,97Akin Akingbala Nancy 2008-09 35 18 1,94Davon Jefferson Asvel 2010-11 48 25 1,92Gary Alexander Le Havre 2003-04 63 33 1,91Alain Koffi Le Mans 2008-09 56 30 1,87Marcus Slaughter Le Havre 2008-09 39 21 1,86Tremmell Darden Nancy 2010-11 46 26 1,77Maxime Zianveni Nancy 2004-05 60 34 1,76Akin Akingbala Nancy 2009-10 51 30 1,70Marcus Slaughter Nancy 2009-10 46 27 1,70Aaron Pettway Strasbourg 2007-08 44 26 1,69Charles Gaines Asvel 2005-06 54 33 1,64Frank Elegar Vichy 2010-11 29 18 1,61Dwayne Mitchell Paris 2006-07 49 32 1,53Mario Bennett Dijon 2006-07 26 17 1,53Daniel McClintock Nancy 2004-05 47 33 1,42Sherman Gay Bourg 2005-06 48 34 1,41Maxime Zianveni Nancy 2005-06 48 34 1,41Marcus Slaughter Gravelines-Dk 2007-08 20 15 1,33*Les dunks sont comptabilisés sur le site de la LNB à partir de la saison 2002-03

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Par Antoine LESSARD et Romain MOLINALES ÉCHOS

FiNaL FOUR DE L’EUROCUP

tarIQ « rePrÉseNte »

sIX aNCIeNs De Pro a • Chez les vainqueurs, on notera la présence de deux anciens étrangers de Pro A. Terrell Lyday (1,91 m, 33 ans, ex-Cholet, ASVEL), sélectionné dans le meilleur cinq de l’Eurocup comme Kirksay, et Zakhar Pashutin (1,96 m, 37 ans). Étaient également présents au Final Four le MVP de l’Eurocup, Dontaye Draper (1,80 m, 27 ans, Cedevita Zagreb, ex-HTV), Bracey Wright (1,91 m, 27 ans, Cedevita Zagreb, ex-Paris Levallois’11) et Sandro Nicevic (2,10 m, 35 ans, Benetton Trevise, ex-Le Mans).

I l est le seul joueur français à avoir participé à une finale de coupe d’Europe cette saison. Malheureusement pour lui, Tariq

Kirksay (1,99 m, 31 ans) a échoué en finale de l’Eurocup contre Unics Kazan (92-77) – son ancien club entre 2007 et 2009 – après avoir brillé en demi-finale face à Trevise (16 pts, 4 rbds, 3 pds). Le Franco-Américain est toujours à la recherche de son premier titre d’envergure, lui qui avait joué trois finales successives de Pro A entre 2005 et 2007 avec le SLUC Nancy. Toutes perdues. Depuis son arrivée en Europe il y a 10 ans (Besançon en Pro B), Kirksay n’a gagné que deux trophées mineurs : la Semaine des As en 2005 et la Coupe de Russie en 2009. Courage Tariq ! l

À gauche, la joie de Terrell Lyday qui remporte l’Eurocup

avec Kazan. À droite, son coéquipier Zakhar Pashutin

avec le trophée. Rodo

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Par Antoine LESSARD et Romain MOLINALES ÉCHOSEUROLEaGUE

LE BEST-OF DES QUaRTS

La révélation Pargo• Après un premier match en dedans, Jérémy Pargo (1,88 m, 25 ans) a proprement régné sur la série opposant le Maccabi à Vitoria : 13 points, 8 rebonds et 4 passes lors du match 2 à Vitoria avec le panier de la gagne à 1 seconde et

3 dixièmes du buzzer – sur le pif de David Logan – pour climatiser la Fernando Buesa Arena et permettre au Maccabi de reprendre l’avantage du terrain. De retour à Tel-Aviv, le Maccabi a perdu Doron Perkins au début du match 3. Heureusement, le petit frère de Jannero Pargo

a encore élevé son niveau de jeu et dynamité la défense de Dusko Ivanovic : 23 points puis 26 points au match 4. Le tout à 65% de réussite. Une sacrée bonne pioche pour le Maccabi que l’ancien de Gonzaga, chipé l’été dernier au champion d’Israël en titre, Galil Gilboa.

Physique !• Richard Hendrix (Maccabi) part au dunk ? « Pas dans ma maison », rétorque Esteban Batista (Vitoria). Un joli coup de coude au passage.

• Même punition pour David Blu (Maccabi), mais cette fois en défense sur Brad Oleson (Vitoria). • Rebond de haute lutte pour Flo Pietrus

(Valencia) devant Felipe Reyes (Real).• Mike Batiste (Pana) sait jouer de son physique de buffle pour prendre le dessus sur Fran Vazquez (Barça).

Scènes de joie• Humiliée lors du match 1 au Pirée, la Montepaschi a remporté les trois matches suivants. La grande maison italienne est de retour au Final Four. David Moss est hilare. • À la Nokia Arena, Jérémy Pargo célèbre la qualification du Maccabi sur les épaules de Sofoklis Schortsanitis. • Clay Tucker (Real Madrid) explose. 15 ans que le Real attendait ça !

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21 mars

1983

Billy Goodwin, 50 ans depuis le mois dernier, a joué une dizaine d’années en France, à Nice, Saint-Étienne, Gravelines, Dijon et Hyères-Toulon. Il est resté sur Dijon pour être à la fois éducateur, créer son agence de placement de joueurs, BeGood Basketball Services, être assistant-coach à Chenôve (NF1) et il a le projet de regrouper les anciens basketteurs pros pour les mettre en réseau.

Billy Goodwin

« J’étais un gamin de New York, qui suivait les

Knicks, je portais le maillot de St. John’s, et là on a

joué et gagné la finale de la Big East au Madison

Square Garden devant la famille, les amis, 20.000

personnes, tout ça était un rêve, ça faisait beaucoup pour

moi. Dans mon équipe, il y avait Chris Mullin (membre

de la Dream Team de Barcelone), Bill Wennington (trois

fois champion NBA avec les Bulls), David Russell, Kevin

Williams, Ron Stewart qui est à Paris. On était les n°2

universitaires derrière le Houston d’Hakeem Olajuwon.

Mis à part Bill Wennington, on était des New-Yorkais.

Avant, les meilleurs lycéens ne restaient pas sur New

York et nous avons été les premiers à vraiment faire vivre

le basket en ville.

J’ai fait un super tournoi. Chris a gagné le titre de MVP

et moi j’ai été All-Star. Le coach (Lou Carnesecca)

m’a dit que je méritais autant le titre de MVP et il m’a

lancé « Billy, va chercher le filet, c’est quelque chose

que tu ne vas jamais oublier. » Bill Wennington m’a pris

sur ses épaules, j’ai commencé à couper le filet, mais

avec ses 2,12 m et sa puissance de fou, il m’a poussé

tellement haut que je risquais d’être déséquilibré.

Je me suis assis sur le panier et j’ai coupé le filet

entre les jambes. Les fans avaient envahi le terrain.

Quelqu’un m’a passé une pancarte « We are St.

John’s ». Tous les photographes, trois cents peut-

être, sont venus me prendre en photo. J’ai levé la

main en l’air en criant « We are number one. »

Je n’ai jamais pensé une seconde que ça allait

prendre cette ampleur. Le lendemain, c’était

sur la première page de tous les journaux

new-yorkais. Un jour, je suis arrivé dans le

bureau du coach, il m’a dit « t’as vu ? Tu as

fait la couverture de Sports Illustrated ! »

C’est quelque chose d’énorme, et même

pour l’université. J’étais le premier de

St. John’s à faire la couverture, après il y a

eu Chris Mullin, Walter Berry, Felipe Lopez.

Lorsque je suis arrivé en France, les autres Américains,

Don Collins, Michael Brooks, etc. étaient au courant

de ça car c’est notre culture. Des Français le savaient.

Christian Chabalier, mon coach lorsque je suis arrivé en

France, à Nice, m’a accueilli à peine descendu d’avion

tout habillé en St. John’s avec le numéro 35 !

Aujourd’hui encore, des collectionneurs m’envoient

le magazine pour que je le dédicace car tous les

plus grands sportifs du monde, Michael Jordan,

Mohammed Ali, en ont fait la couverture. Rien que le

mois dernier, j’ai reçu une bonne vingtaine de demandes

d’un gars pour lui et ses copains collectionneurs. J’ai un

ami dont la collection de Sports Illustrated a une valeur

de deux millions de dollars car tout le monde a signé.

Les collectionneurs me retrouvent par tous les moyens.

Ce gars-là était venu me voir la première fois chez mes

parents dans le Bronx, il m’attendait dans le salon quand

je suis arrivé ! Je ne peux même pas dire combien de

couvertures j’ai dédicacées. C’est un truc de fous.

C’est aujourd’hui où j’ai arrêté de jouer que je me rends

compte de l’ampleur de cette histoire. J’avais mis ça au

placard et c’est revenu avec les photos que j’ai mises

sur Facebook. Ça va me poursuivre jusqu’à la fin de

ma vie. Je suis en contact avec d’autres joueurs qui

ont fait la couverture, Ed Pinckney de Villanova, Cozell

McQueen de Carolina State qui était debout sur le

panier, on partage cette aventure ensemble. »

« Tu as faiT la couverTure de SportS IlluStrated »

BIlly GoodwIn S’eSt retrouvé Sur la couverture de Sport IlluStrated, menSuel omnISportS amérIcaIn quI compte 3,5 mIllIonS d’aBonnéS et quI eSt lu chaque SemaIne par 23 mIllIonS d’adulteS.

propos recueillis par pascal leGendre

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À la Une

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Damir Krupalija (Hyères-Toulon)

Joueur le plus sous-coté de pro A, le Bosnien (2,05 m, 31 Ans) est Aussi le meilleur intérieur pAsseur du chAmpionnAt (3,9) et sAns doute l’un des plus techniques.

propos recueillis par romain molinA

Faisais-tu des exercices spécifiques étant jeune pour améliorer ta dextérité ?Non, pas vraiment. Quand j’étais gamin, je jouais tout le temps au basket. Après les cours, aux entraînements, le week-end sur le playground…

Le fait de jouer énormément fut donc la base de ton bagage technique ?Absolument ! Quand j’étais petit, tout l’été, on jouait au basket et au football. Le fait de répéter les actions développe certaines qualités.

Tu as toujours été un bon passeur, mais cette année, tu as ta meilleure moyenne de passes décisives en carrière. Comment l’expliques-tu ?Je pense que c’est grâce aux systèmes. Le coach (Alain Weisz) me disait en début de saison qu’il avait besoin d’un grand capable de faire de bonnes passes et de jouer poste haut. Je me considère comme un bon passeur, mais pour être un bon passeur, tu as besoin de bons systèmes (il sourit). Je pense que la manière dont nous jouons est parfaite pour un grand capable de créer.

Tu es un peu le deuxième meneur sur le terrain ?(Il rigole) Ça faisait trois ans que j’étais en France, donc je savais comment Hyères-Toulon jouait. Ça me plaît, ce système permet de prendre du plaisir, on est plutôt libre sur le terrain. Tout le monde aime ça ! Je joue bien, mais quand ton boulot est plaisant, c’est toujours plus facile.

Qu’entends-tu par “libre sur le terrain“ ?Il y a beaucoup d’opportunités qui s’offrent à nous et le coach, qui est très bon, nous permet cette liberté. On peut prendre des initiatives individuelles, tant qu’on réduit les pertes de balle au minimum. On joue aussi beaucoup en lecture de jeu.

Tu es un excellent shooteur pour un intérieur…(Il coupe en rigolant) Je ne sais pas si je suis un très bon shooteur. Je prends beaucoup de tirs à trois-points, oui, mais ça ne veut pas dire que je suis super. Je ne suis pas mauvais pour un grand, mais c’est encore grâce aux systèmes. On a deux intérieurs (Rick Hughes et Vincent Masingue) qui jouent beaucoup dessous, et ça amène forcément des aides. Donc, pour un poste 4 qui aime shooter, il y aura forcément des opportunités et des tirs ouverts. La clé pour avoir un bon pourcentage, c’est d’être libre (il rigole à nouveau). l

« QuanD Ton bouloT

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Toujours plus facile »

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De gauche à droite (en haut) : Reece Gaines (Vichy, et avec Milwaukee en 2005), Matt Walsh (ASVEL, et avec Miami en 2005). En bas : Pops Mensah-Bonsu (ASVEL, et avec New Orleans en 2010) puis Ricky Davis (Roanne, et avec Minnesota en 2007).

LES aNCiENS DE NBa aUJOURD’HUi EN LNB

UNE SimPLE LiGNE

SUR LE CVCEttE SAiSON, iLS SONt 17 ANCiENS jOuEuRS NBA à AVOiR fOuLé LES PARquEtS fRANçAiS. 17 jOuEuRS Et AutANt DE tRAjECtOiRES PROfESSiONNELLES DifféRENtES. VRAiE CARRièRE Ou PASSAGE ANECDOtiquE OutRE-AtLANtiquE, DE RiCky DAViS Et SES DOuzE SAiSONS à MAtt WALSh Et SES DEux MAtChES, ChACuN D’Eux A GOûté Au RêVE AVOué DE tOut BASkEttEuR : fAiRE PARtiE DE LA GRANDE LiGuE. AuSSi EN LNB, iLS fORMENt uNE CLASSE à PARt. MAiS L’héRitAGE DES DELANEy RuDD Et AutRES RON ANDERSON ESt DiffiCiLE à PORtER. LES NBAERS DE L’hExAGONE NE fONt PLuS RêVER.

Par Yann CaSSEViLLE, Thomas FÉLix, Samuel HaURaix et Romain mOLiNa

DOSSiER : DE La NBa à La PRO a • maxi-basket 17

David Sherman/NBAE via Getty Images

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S a première fois, il s’en souviendra toute sa vie. « Jouer en NBA, c’est l’accomplissement total, le plus grand de tous. Je me rappelle mon premier match. J’étais

sur le terrain, ma famille, dans les tribunes, me regardait. Ils avaient le sourire aux lèvres. C’était vraiment un moment magique. » Le 21 février 2006, Alex Acker, vêtu d’un maillot des Detroit Pistons, fait ses débuts sur la grande scène de la NBA. Cinq jours plus tard, il marque ses premiers points. Cinq ans plus tard, ce panier, il ne l’a pas oublié, les frissons, ils ne l’ont jamais vraiment quitté. « Oh mec ! C’était vraiment excitant ! Je n’ai joué qu’une ou deux minutes, mais c’était énorme d’être sur le terrain, parmi les meilleurs joueurs de la planète. » Un plaisir aussi intense que sa durée fut courte. L’ailier du Mans n’a joué que 30 matches en NBA. Mais en portant le maillot des Pistons puis celui des Los Angeles Clippers, son désir est devenu réalité. Pour Robert Hite, le séjour dans la grande ligue aura été encore plus bref : 12 matches avec le Heat de Miami. Pas de quoi ébranler l’enthousiasme de l’Américain de Limoges : « J’ai réalisé mon rêve. » Une phrase qui revient en boucle dans la bouche de tous les joueurs aujourd’hui en LNB qui sont passés par la NBA, cet Eldorado. « Être sur un parquet de NBA, c’est un rêve que tu as fait toute ta vie. Je n’ai pas de mot pour décrire ce que j’ai ressenti », commente Reece Gaines de Vichy, passé par Orlando, Houston et Milwaukee. « C’est LA ligue de référence pour tout basketteur qui se respecte », affirme Mickaël Gelabale, ancien Sonic. « Quand on entend basket, on pense à la NBA. Jordan, les stars actuelles, Kobe Bryant, LeBron James... On a envie de les voir pour de vrai et surtout être sur le terrain avec eux. Pour un basketteur professionnel qui a de l’ambition, le but est d’aller là-bas. » Être sur le terrain entouré d’étoiles, de All-Stars, les regarder, les défier. Pour sa seule saison NBA, en 2006-07, Robert Hite a porté les couleurs de Miami, champion en titre. Parmi ses coéquipiers, des légendes : Shaquille O’Neal, Dwyane Wade, Gary Payton. « C’est une expérience énorme que d’être auprès de ces gars-là. J’ai beaucoup appris de ces joueurs. » Gelabale, qui a lui joué avec Kevin Durant, est admiratif devant le travail abattu par ces stars : « Quand tu vois comment ils taffent là-bas, tu n’as qu’une envie, c’est de faire comme eux. »

Travail, argent, bizutageOn a rien sans rien. Entrer en NBA, y inscrire son premier panier : un accomplissement en soi. Mais le relâchement est interdit. Une fois arrivé à l’échelon suprême, reste à se faire sa place. « Je me souviens, à Detroit, les entraînements c’était du sérieux ! Ils ont gagné un titre comme ça, avec des entraînements rugueux, en travaillant la défense notamment. C’était la guerre durant l’entraînement tellement c’était dur », se remémore Acker. Des entraînements, Saer Sene, 10e choix de draft en 2006 par Seattle, en a ingurgités à la pelle. « Pour mon premier match, contre Portland, j’étais dans le cinq. J’étais très content, mais au milieu du match, je me suis blessé. » Trahi par son corps, le Sénégalais sort de la rotation des Sonics. Le voilà condamné à mettre les bouchées doubles : « Les entraînements étaient vraiment durs. Et comme je ne jouais plus, je devais m’entraîner tout le temps, même les jours de match. »

« Ce sont tous de grands athlètes à qui il manque, par rapport à leurs aînés,

la connaissance basket » alain Weisz

En haut : Saer Sene (Gravelines- Dunkerque, et avec Seattle en 2006).

Ci-contre : Alex Acker (Le Mans, et avec L.A. Clippers en 2009).

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Fini le rêve, retour à la réalité. Une saison NBA, ce sont 82 matches enchaînés en six mois. Un rythme infernal auquel chaque joueur doit s’accrocher. Et tâcher de ne pas se laisser griser. Coller 30 points aux Wolves un jour, retomber aux oubliettes le lendemain : un scénario classique dans l’univers NBA. Briller un soir est possible, car « le jeu est plus ouvert donc vous avez plus d’opportunités pour scorer », témoigne Hite. « Mais il y a énormément de matches. La difficulté est d’être constant et de répondre présent chaque soir. » C’est bien là toute la différence entre un Kobe Bryant et un joueur capable de coups d’éclat de temps à autre. « Des mecs comme LeBron James jouent parfois quatre rencontres dans la semaine mais sont capables d’être à un haut niveau à chaque match. C’est très difficile de maintenir un tel niveau chaque nuit », renchérit Alex Acker. D’autant plus difficile que, dans certains cas, les joueurs arrivent en NBA sans même savoir à quoi ils ont affaire. La NBA attire tellement les convoitises que certains se font littéralement trahir par leur rêve. C’est le cas de Saer Sene, qui admet avoir fait une erreur : « On me dit tout le temps

que je suis arrivé trop tôt

en NBA. J’ai conscience d’avoir fait cette erreur car quand je suis parti en NBA, je ne connaissais rien. Là-bas, ils me prenaient pour un gamin. Pourtant, je sentais que je pouvais m’imposer mais je devais attendre encore un peu. » Le rêve a dépassé la réalité. La NBA est un mythe, les milliers, millions de billets verts qui accompagnent chaque contrat en ont encouragé plus d’un à se jeter trop vite dans cette jungle. En plein dans la gueule du loup. « C’est sûr, j’aurais pu rester en NBA et gagner beaucoup d’argent mais ne pas jouer », admet le Sénégalais. Une dangereuse tentation qui a tendance à se généraliser auprès de jeunes joueurs. Particulièrement les Américains, comme le constate l’arrière de Cholet DeMarcus Nelson, 13 matches avec Golden State : « Les jeunes basketteurs américains grandissent avec cette idée en tête. Ils sont obnubilés par la NBA. »Bien sûr, la dimension “NBA ready“ d’un joueur est primordiale. Mais la réussite d’une carrière dans la grande ligue est aussi question de chance, ou du moins de contexte. Nelson affirme que « la NBA est d’abord un business dont tu fais partie. Parfois cela ne joue pas en ta faveur. Il faut un peu de chance pour être dans la bonne situation. » Même

refrain pour Robert Hite : « être dans la bonne équipe, au bon moment. »Et puis à l’arrivée en NBA, il y a la première saison, et passer une année en tant que rookie est souvent synonyme de bizutage, de situations cocasses. Si Gelabale dit avoir été épargné – hormis peut-être un chant improvisé –, ce n’est pas le cas de Sene : « Être rookie, c’est dur ! Même quand il neige et fait super froid, c’est toi qui montes le dernier dans l’avion. Pareil pour la bouffe, t’es toujours le dernier à te servir. » L’ancien Sonic se souvient même avoir retrouvé son lit à l’hôtel trempé après le passage de ses coéquipiers. « Je ne pouvais pas me coucher. C’était chaud ce soir-là ! » Avant d’ajouter, bon enfant : « Ray Allen, Rashard Lewis, Chris Wilcox, ce sont des cons ceux-là ! »

Retour sur terre, en FranceBlessure, business... Pour différentes raisons, le rêve a été écorné. Ce groupe de 17 – exception faite de Ricky Davis – ne comporte que des role players NBA, qui n’ont souvent fait que passer dans la grande ligue. « Il y a ceux qui ont joué en NBA et ceux qui ont voyagé avec l’équipe », fait remarquer Christian Monschau, entraîneur d’un BCM qui a accueilli cette saison Chris Owens et Saer Sene. Aussi, obligé d’écourter son séjour américain, chacun y va de sa trajectoire de carrière. Aujourd’hui, Hite, Nelson, Sene et les autres s’affrontent de l’autre côté de l’Atlantique, dans le même championnat : la Pro A. Après avoir tutoyé les étoiles, le retour sur terre peut s’avérer brutal. « Il y a de bons athlètes en France mais il y a un monde d’écart avec la NBA », commente Alex Acker. « La NBA, c’est la NBA quoi ! », ajoute Reece Gaines. « Beaucoup de joueurs américains ont peur de venir en Europe parce qu’ils quittent leur domicile, leurs amis, leur famille », détaille DeMarcus Nelson. « C’est dur. Cette année, je me suis senti seul. Ma mère est venue à Noël. Je n’ai pas vraiment vu ma famille et mes amis. Ma copine vient parfois ici. La plupart du temps, je suis tout seul. J’ai mes coéquipiers mais ce n’est pas le même type de support. »

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aNaLYSE : DE La NBa à La PRO a • maxi-basket 19

« Ray allen, Rashard Lewis, Chris Wilcox, ce sont des cons ceux-là ! »

Saer Sene

Noah Graham/NBAE via Getty Images

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Pourquoi choisir la France ? En premier lieu parce que l’on n’a pas forcément voulu d’eux ailleurs. La Pro A est alors un tremplin, pour ceux qui veulent se relancer, comme Saer Sene, qui essaiera de retourner en NBA « cet été ou après. » Pour les Américains, le championnat français a plusieurs atouts, notamment le basket pratiqué : un jeu basé sur les qualités athlétiques, qui se rapproche plus de celui généré outre-Atlantique que peut l’être celui que l’on joue en Espagne ou en Italie. Le fait de savoir que la paye arrivera bien à la fin du mois, contrairement à d’autres pays européens, est aussi pris en compte par les joueurs. Certains apprécient également la culture française, comme Reece Gaine et Demetris Nichols qui « demandent toujours beaucoup de choses quand on visite des villes, ils s’informent. Mais je trouve qu’il y a peu d’efforts qui sont faits pour essayer de communiquer dans notre langue », se désole Jean-Philippe Besson, leur coach à Vichy. « Rick (Hughes, ancien de Dallas) aime bien notre championnat parce qu’il le trouve propre, « very clean », c’est son expression, ça ne triche pas », explique Alain Weisz, l’entraîneur de Hyères-Toulon. Pour Gregor Beugnot, qui a coaché Delaney Rudd du temps de l’ASVEL et Tracy Murray à

Chalon, les anciens de la grande ligue « aiment bien la mentalité française, le confort qu’il y a dans les salles où il n’y a pas d’agressivité dans les tribunes, donc ils ont tendance à revenir chez nous pour leur fin de carrière. »Certains joueurs débarquent ainsi en France, parfois par défaut, parfois par choix. Et si la ligne NBA sur un CV ne garantit pas la réussite, en témoignent les balbutiements de Ricky Davis à Roanne, les coaches de Pro A accordent tout de même des caractéristiques positives spécifiques aux anciens de NBA. « Ils s’imposent eux-mêmes une rigueur, une concentration, une préparation sur les matches très précises, ils ont des rituels. Après sur les matches tendus, à pression, on sent qu’il sont très concentrés, pas faibles mentalement, on sent une force en eux », commente Jean-Philippe Besson. « Ici, tous les matches sont excitants, il y a une vraie pression à essayer de gagner chaque match », savoure ainsi Gaines. Et en NBA, avec une saison régulière à 82 rencontres, la vérité d’un jour n’est jamais celle du lendemain, chaque victoire comme défaite étant rapidement oubliée devant la perspective du match suivant. « Vu le nombre de matches en NBA et le fait que tous n’ont pas une grosse valeur, ils ont une approche de la défaite différente de nous », ajoute Nordine Ghrib, coach d’une ASVEL qui compte dans ses rangs le trio Gelabale, Mensah-Bonsu, Walsh. « Ils ont la capacité à enchaîner, à dire : on a fini, on se douche, et c’est quand le prochain match ? »

Bien loin des anderson, Rudd…Si Besson et Ghrib, deux coaches rookies, louent certaines qualités des anciens de NBA, leurs collègues plus expérimentés, les figures du coaching que sont Alain Weisz et Greg Beugnot sont plus nuancées. Weisz a eu sous

« Sur les matches tendus, à pression,

on sent une force en eux »

Jean-Philippe Besson

David Noel (Paris Levallois, et avec Milwaukee en 2007).

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RETOUR EN FORCE ?• Après 24 saisons de LNB, la moyenne est de 24 anciens de NBA qui jouent en Pro A & B chaque année. L’importation de NBAers était clairement à la mode il y a deux décennies, avec ce record de 40 en 1995-96. Malgré un soubresaut en 2000-01, ce chiffre était en chute libre depuis, à tel point qu’en 2007-08 et 2008-09, on comptait seulement 6 anciens de NBA en LNB. Mais cela fait maintenant deux saisons que les stats remontent. Aussi, avec la perspective d’un lock-out, et d’un exode en Europe des joueurs NBA, la France redeviendra-t-elle une destination privilégiée ?

Nombres d’anciens NBAers en LNB

1987-881991-92

1995-96

2000-012001-02

2007-082008-09

2009-102010-11 Moyenne

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Gary Dineen/NBAE via Getty Images

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NBaers EN LNB CETTE SaiSON

QUi SONT-iLS ?Voici la liste des 17 joueurs présents cette saison en LNB ayant au moins un match de NBA au compteur.

Joueur Pro A Saisons NBA Matches NBA Stats

Ricky Davis Roanne 12 (99-10) 736 13,5 pts, 3,5 rbds et 3,3 pds en 30 min

Mickaël Gelabale ASVEL 2 (07, 08) 109 4,5 pts et 2,1 rbds en 16 min

Reece Gaines Vichy 3 (04, 05, 06) 71 1,7 pt en 9 min

David Noel Paris Levallois 1 (07) 68 2,7 pts et 1,8 rbd en 12 min

Pops Mensah-Bonsu ASVEL 4 (07, 09, 10, 11) 61 3,0 pts et 3,0 rbds en 8 min

Saer Sene Gravelines-Dk 3 (07, 08, 09) 47 2,2 pts et 1,6 rbd en 6 min

Dean Oliver Bourg (Pro B) 2 (02, 03) 35 1,8 pt et 1,3 pd en 7 min

Alex Acker Le Mans 2 (06, 09) 30 2,7 pts en 8 min

Rick Hughes Hyères-Toulon 1 (00) 21 3,9 pts et 2,3 rbds en 11 min

Ebi Ndudi Limoges 2 (04, 05) 19 2,1 pts en 5 min

Demetris Nichols Vichy 2 (08, 09) 18 1,2 pt en 3 min

DeMarcus Nelson Cholet 1 (09) 13 4,1 pts et 1,8 rbd en 13 min

Robert Hite Limoges 1 (07) 12 4,3 pts et 1,3 rbd en 11 min

Matt Walsh ASVEL 1 (06) 2 1,0 pt en 2 min

Bracey Wright* Paris Levallois 2 (06, 07) 26 5,0 pts et 1,5 rbd en 13 min

Troy Bell* Orléans 1 (06) 4 1,8 pt en 6 min

Chris Owens* Gravelines-Dk 1 (03) 1 4,0 pts en 6 min

* Coupés en cours de saison

Après Ricky Davis, le plus gros CV NBA de la Pro A appartient à un joueur français : Mickaël Gelabale (ASVEL, et avec Seattle en 2008).

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iLS ONT LaNCÉ LEUR CaRRiÈRE EN FRaNCE• Si la plupart des joueurs ayant évolué en LNB et en NBA sont arrivés dans l’Hexagone pour terminer leur carrière, à l’inverse certains ont utilisé la France comme tremplin pour passer l’Atlantique. Une énorme star : Bruce Bowen, triple champion NBA avec San Antonio. Une incongruité : Thabo Sefolosha, cet étranger (suisse) qui a été formé en France avant de rejoindre l’Amérique. À noter que les Français, comme Tony Parker, déjà 746 matches NBA au compteur, n’ont pas été retenus dans ce Top 10.

Joueurs Saisons LNB Équipe Saisons NBA Matches NBA

1 Sam Mitchell 2 (88, 89) Montpellier (2 puis 1) 13 (90- 02) 994

2 Antonio Davis 1 (90) Évreux (2) 13 (94-06) 903

3 Bruce Bowen 3 (94, 95, 97) Le Havre (2), Évreux (2), Besançon 13 (97-09) 873

4 Udonis Haslem 1 (03) Chalon 8 (04-11) 530

5 Mike James 2 (00, 01) Châlons, Nancy 9 (02-10) 528

6 Marty Conlon 1 (91) Le Mans 9 (92-00) 379

7 Thabo Sefolosha 3 (03, 04, 05) Chalon 5 (07-11) 367

8 Lawrence Funderburke 1 (97) Pau-Orthez 7 (98-03, 05) 318

9 Gerald Paddio 1 (90) Gravelines 3 (91, 93, 94) 129

10 Oleksiy Pecherov 1 (06) Paris 3 (08, 09, 10) 111

(2) : en Pro B

ses ordres Terence Stansbury, Ron Anderson ; Beugnot a eu Delaney Rudd. Et forcément, la comparaison entre la nouvelle génération d’ex-NBAers et ses précédentes ne tourne pas à l’avantage des plus jeunes. « Auparavant, ils faisaient la différence sur leur culture du jeu, il n’y avait pas d’équivalent. Aujourd’hui, ce sont des athlètes, parce que la NBA a fait des qualités athlétiques la première condition pour y rentrer, mais un Nobel Boungou Colo peut défendre

sans problème sur un David Noel. Il n’y a plus ce monde d’écart qu’il y avait. Ce sont tous de grands athlètes, à qui il manque, par rapport à leurs aînés, la connaissance basket », regrette Weisz. « Ce sont des joueurs qui arrivent en France, qui ont le cursus NBA, le label, qui ont tout, mais pas l’impact qu’avaient leurs aînés », continue Beugnot. « Il y en a qui ne comprennent rien à part « NBA, NBA, NBA » donc en Europe ils sont frustrés ou démotivés. » Un discours repris par Christian Monschau : « Quelqu’un qui a joué beaucoup en NBA peut venir ici avec une forme de condescendance. »Au final, la ligne NBA sur un CV serait-elle un désavantage pour signer en Europe ? « Je ne vais pas dire que c’est une limite mais c’est clair ! Ce n’est plus le gros

« ils ont le cursus NBa, le label, mais pas l’impact qu’avaient leurs aînés »

Gregor Beugnot

Avant d’évoluer à Miami, udonis haslem avait passé une saison en Pro A, à Chalon en 2003.

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Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

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point fort du passé. Le gars est passé en NBA, il y est passé, voilà. On est moins à genoux, moins admiratif devant la NBA qu’à une époque, on leur court moins après », répond Ghrib. « En NBA si tu mets 25-30 joueurs de côté, est-ce que le reste peut venir jouer en France ? », questionne Erman Kunter, coach de Nelson à Cholet. « Pour moi, c’est un gros point d’interrogation.Je pense qu’il n’y a que 25-30 joueurs NBA qui peuvent faire la différence s’ils viennent en Europe. Le reste… Oui, ils peuvent venir. Mais ce sont des role players en NBA et ceux-là, quand ils viennent en Europe, ils pensent qu’il sont devenus des go-to-guy ! (Il éclate de rire) Ce n’est pas vrai, si tu es une star, tu es une star partout. Il y a beaucoup de joueurs NBA qui, pour moi, ne sont pas intéressants, si on me les propose, je ne suis pas sûr de les signer. »Le joueur du bout du bout du banc d’une franchise américaine a moins la cote qu’avant, voilà une première explication à la baisse de l’importation des joueurs NBA en LNB (voir tableau). “L’ancien de NBA“ est devenue une espèce rare en Pro A : ils sont 339 depuis la création de la LNB en 1987 à avoir joué en NBA et en France, mais la moyenne a fléchi ces dernières saisons. L’explication principale est évidemment d’ordre pécuniaire. « Dans les années 90, on passait derrière l’Italie et la Grèce mais après on jouait à égalité avec l’Espagne et les autres. Aujourd’hui, la Turquie, l’Israël, l’Europe de l’Est font signer des joueurs NBA », constate Weisz. « L’économie du basket français a beaucoup reculé en 15 ans, donc on a moins possibilité à recruter, sauf à prendre des semi-

« il y a beaucoup de joueurs NBa, si on me les propose,

je ne suis pas sûr de les signer »

Erman Kunter

LES GROS CV• Voici le Top 10 des joueurs qui avaient disputé le plus de matches NBA au moment de leur arrivée en France. En attendant de connaître l’avenir de Ricky Davis, tous, souvent sur les rotules, n’auront passé qu’une saison en LNB, à l’exception de Ron Anderson.

Joueurs Saisons NBA Matches NBA Saisons LNB Équipe1 Sedale Threatt 14 (84-97) 951 1 (97) PSG Racing

2 Vern Fleming 12 (85-96) 893 1 (97) Limoges

3 Ricky Davis 12 (99-10) 736 1 (11) Roanne

4 Kelly Tripucka 10 (82-91) 707 1 (92) Limoges

5 Paul Mokeski 12 (80-91) 694 1 (92) Sceaux (2)

6 Ron Anderson 10 (85-94) 664 5 (95, 97-00) Montpellier, Le Mans, Tours (2), Montpellier, Angers (2), Nantes (2)

7 Earl Cureton* 10 (81-89, 91) 663 1 (92) Tours

8 Tracy Murray 12 (93-04) 658 1 (07) Chalon

9 Joe Bryant 8 (76-83) 606 1 (92) Mulhouse

10 Danny Young** 9 (85-93) 567 1 (94) Limoges(2) : en Pro B* Après la France, Cureton a rejoué en NBA (2 saisons, 11 matches). ** Après la France, Young a rejoué en NBA (1 saison, 7 matches).

Ron Anderson, avec Montpellier en 1999 et les Philadelphia 76ers en 1993.

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DEmaRCUS NELSON

L’EUROPE, PaS PaR DÉPiT

« Quand j’étais à l’université, je ne savais pas à quoi m’attendre. En tout cas, je ne m’imaginais pas jouer en Europe,

c’est sûr. » DeMarcus Nelson ne pouvait pas si bien dire. Car à sa sortie de Duke, en 2008, où il fut élu meilleur défenseur de l’année de la conférence ACC, il se voyait bien rentrer directement en NBA. Pourtant, à l’été 2008, Nelson n’est pas appelé à rejoindre David Stern sur l’estrade de la draft. Désillusion énorme. Seulement, après le trou noir, c’est la belle histoire. Les Warriors de Golden State décident de l’engager en cours de saison. Le rêve devient réalité pour le garçon d’Oakland, qui a grandi « en regardant cette équipe jouer ». Avec à la clé, un passage loin d’être anecdotique. Sur ses 13 matches joués, il est titularisé à 5 reprises. Mais une fois la star des Warriors Monta Ellis revenue de blessure, l’effectif de Golden State compte un joueur de trop. Contrat non garanti oblige, c’est DeMarcus qui est remercié. Il termine la saison aux Bulls sans refouler une fois les parquets. « J’ai été victime du business, comme beaucoup d’autres.» Dès lors, l’Américain doit faire un choix de carrière. Verdict : l’Europe, avec l’Italie et Avellino la saison passée, puis la France et Cholet aujourd’hui. Un choix par conviction plus que par défaut. « J’avais l’opportunité d’aller dans des camps d’entraînement NBA ces deux dernières saisons, avec des équipes qui semblaient sérieuses. Mais, dans le même temps, j’avais de très bonnes opportunités en Europe, spécialement Cholet, une équipe d’Euroleague. C’était l’opportunité de me sécuriser financièrement et d’avoir plus d’expérience et d’exposition. J’ai choisi de venir à Cholet de mon plein gré. » Aujourd’hui, ce n’est pas sa

décision que DeMarcus regrette, mais l’obstination des Américains à courir derrière la NBA, au risque de tout perdre. « Chaque jeune Américain grandit dans l’espoir d’être drafté puis de devenir une superstar. L’Europe ne fait pas du tout partie de leurs plans. Ils le prendraient comme un échec ». Pourtant les exemples ne manquent pas. Brandon Jennings, Gary Neal sont passés par la case Europe avant de se faire une place outre-Atlantique. Et DeMarcus de prodiguer ses conseils aux plus jeunes : « poursuivre ses rêves, travailler dur s’ils veulent jouer en NBA, mais aussi ne pas être effrayés de venir en Europe. » l

à 25 ANS, L’ARRièRE AMéRiCAiN A fAit LE ChOix DE L’EuROPE APRèS uN PARCOuRS AtyPiquE EN NBA : NON DRAfté, iL A POuRtANt été tituLAiRE à GOLDEN StAtE. AujOuRD’hui jOkER Du BANC ChOLEtAiS, EN AttENDANt uN POSSiBLE REtOuR DANS LA GRANDE LiGuE, iL AiMERAit quE SES jEuNES COMPAtRiOtES S’iNSPiRENt DE SON ExPéRiENCE EuROPéENNE.

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joueurs NBA, comme Walsh, qui n’ont pas fait beaucoup de matches, ou des anciens, comme Ricky Davis, qui ont leur carrière plus derrière que devant », analyse Pierre Grall, directeur sportif de l’ASVEL. « Les vrais bons joueurs, ce sont presque eux qui sélectionnent où ils veulent aller. Les autres, ceux qui ont été en échec en NBA, ils sont orientés vers les gros clubs européens et là ceux qui arrivent à évoluer par rapport au jeu européen restent dans ces clubs. Les autres, en raison d’échecs, d’un comportement particulier, instable, égocentrique, se rabattent sur un pays moins fort, comme la France », complète Beugnot.

Lock-out : TP à l’aSVEL ?Et si, pourtant, “l’ancien de NBA” revenait à la mode en LNB, et dès la saison prochaine ? Utopique ? Pas forcément, en raison de la menace d’un lock-out qui plane sur la grande ligue. « Il y aura beaucoup de joueurs sur le marché pour l’Europe, parce que certains ne veulent pas attendre jusqu’à novembre, décembre, janvier, on ne sait pas, que la NBA reprenne », avance Kunter. « Moi, d’habitude, je recrute dans les hôpitaux donc je ne suis pas contre recruter dans le lock-out ! », se marre Weisz. S’il paraît peu probable pour l’instant d’imaginer des Américains débarquer en masse en France, les Européens de NBA, eux, ont largement clamé dans la presse leur volonté de revenir en Europe en attendant que les affaires reprennent outre-Atlantique. Mais aux déclarations s’opposent les problèmes contractuels. « Au club, on a Tony Parker donc ce sont des choses qui se disent. Dans le souhait, l’envie de tout le monde, ça peut être super, mais c’est plus compliqué administrativement », commente Ghrib. « Que des joueurs sous contrat NBA viennent en Europe, ce n’est pas évident, parce qu’il y a des aspects contractuels, des aspects juridiques, des lettres de sortie. Donc ça va au-delà des déclarations de tous. Par exemple, nous, les déclarations de Tony sont claires, mais dans les faits ce n’est pas facile pour que ça se réalise », continue Grall. Un refrain repris par Beugnot : « Aujourd’hui, le discours des présidents des franchises NBA est : les joueurs sous contrat auront interdiction de jouer en Europe. Et quand on voit déjà les misères qu’ils nous font pour laisser leurs joueurs participer aux compétitions internationales… Je pense qu’ils n’ont pas envie que leurs joueurs viennent un an en Europe, avec un risque de blessure. »Erman Kunter revient lui sur son cheval de bataille : l’impact d’un joueur NBA en Europe n’est pas forcément dominant. « Bien sûr qu’on veut bien récupérer nos joueurs mais le problème est toujours le même : qui peut faire la différence ? Si Kevin Séraphin revient en Europe et qu’il joue en Euroleague, vous pensez qu’il va faire quelque chose ? (Il rit) Je te garantis qu’il ne fera pas beaucoup de choses, même chose pour Rodrigue (Beaubois). »Quant aux joueurs actuellement en France, comme Hite ou Sene, certains espèrent au contraire reprendre le chemin inverse, et avoir l’opportunité de refouler un parquet NBA. Mais la plupart savent très bien que leurs chances de goûter encore au rêve sont minces. D’aucuns s’escrimeront peut-être en D-League ou dans différents camps pour rattraper leur chimère. D’autres verront peut-être l’Europe non pas comme une punition mais comme une opportunité de réaliser une vraie carrière, pleine et cohérente. C’est le sens de la réflexion de DeMarcus Nelson : « Je suis un Américain qui a décidé de jouer en Europe. Ce n’est pas une honte. » l

« Je suis un américain qui a décidé de jouer en Europe. Ce n’est pas une honte »

Demarcus Nelson

DeMarcus Nelson (Cholet, et avec Golden State en 2008).

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ET EN EUROPE ?• Hormis la Pro A, Maxi-Basket a fouillé les effectifs de chaque club dans trois autres championnats européens : l’ACB, la Lega et la Bundesliga. Plusieurs constations s’imposent. C’est en Espagne que l’on trouve le plus d’anciens NBAers (28), grâce notamment au quintet barcelonais (Juanca Navarro, Terrence Morris, Alan Anderson, Boni N’Dong et Kosta Perovic) et au quatuor valencian (Bruno Sundov, Jeremy Richardson, James Augustine et Omar Cook).L’Espagne ne compte aucun joueur ayant plus de 300 matches NBA au compteur (285 pour le meneur du Real, Sergio Rodriguez), alors que l’Italie est devenue la maison de retraite des vétérans. On trouve en Lega Brian Skinner (34 ans, 13 saisons NBA, 607 matches) à Trévise, Jumaine Jones (32 ans, 8 saisons, 471 matches) à Caserte, Maurice Tayor (34 ans, 9 saisons, 534 matches) à Brindisi, Marko Jaric (32 ans, 7 saisons, 447 matches) à Sienne ou encore Shammond Williams (36 ans, 7 saisons, 325 matches) à Montegranaro.Si la France compte moins de NBAers que l’Espagne et l’Italie, on en trouve tout de même plus en LNB qu’en Allemagne. Ils sont seulement 7 en Bundesliga, et un seul a disputé plus de 100 matches NBA, l’obscur Eddie Gill (7 saisons, 187 matches), qui évolue à Oldenburg.

Championnat Nb joueurs Nb saisons Nb matches

Liga ACB (ESP) 28 63 1.923

Lega (ITA) 22 92 3.691

Pro A (FRA) 17 41 1.275

Bundesliga (GER) 7 20 415

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Décevant Depuis son arrivée à roanne en janvier (8,8 points à 38%, 2,6 rebonDs et 2,5 passes en 28 minutes), ricky Davis reste tout De même une star, une vraie. scoreur De talent, Dunkeur fou et personnage étonnant, à l’ego surDimensionné, “get buckets“ n’a pas laissé insensible en nba, Douze saisons Durant.

Par Romain mOLiNa

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«  J’étais tout simplement dans mon monde », plaidait Davis  dans  le  Boston  Globe,  après  sa  fameuse tentative  de  lay-up  contre  son  camp,  pour  cueillir 

son  dixième  rebond,  synonyme  de  premier  triple-double. « J’étais tellement collé au street, obtenir un rebond sur ton propre panier. Je pense avoir eu un flashback. C’était insensé. » Cette errance vaudra à Ricky le surnom  de “Wrong Way“ (mauvais sens) et une étiquette d’égoïste à vie. Capable de coups de génie et de coups de sang, l’ailier  cultive  les  histoires  loufoques  sur  et  en dehors du  terrain. En mars 2004,  sous  le maillot des  Celtics,  lors  d’une  contre-attaque  face  aux Lakers,  il  tente  un  dunk  entre  les  jambes,  mais loupe  totalement  son  geste.  Prenant  son  rebond, Ricky n’assure pas un panier tout cuit, mais plante un  moulin  à  vent  !  En  début  d’année  2008,  il  est photographié  avec  Udonis  Haslem,  son  coéquipier à Miami, avec des filles  très  jeunes,  lors d’une fête alcoolisée  et  lascive.  Passé  aux  Clippers,  il  subit  un test anti-drogue positif à la fin de cette même année, ce qui lui vaut cinq matches de suspension. Pendant ce repos forcé, il organise une soirée dans un club de strip-tease  avec  ses  coéquipiers  Baron  Davis  (blessé)  et Marcus Camby, la veille d’une rencontre à Phoenix…En outre, de sérieuses  rumeurs,  rapportées par ESPN,  affirment  même  que  Ricky  a  bu  19 bouteilles de Patrone la veille d’un match où  il  claqua presque un  triple-double  ! Car  si  l’oiseau  est  parfois  ingérable, il  est  aussi  un  sacré  virtuose  balle  en main.

« Sur le terrain, je me sens meilleur que n’importe quel adversaire »Las Vegas. Premier terrain de jeu de Tyree Ricardo Davis IV,  qui  grandira  ensuite  à  Chicaco,  puis  à  Davenport, dans  l’Iowa.  Passionné  de  baseball,  Ricky  se  lancera finalement dans  le basket,  suivi attentivement par son père, éphémère joueur professionnel en Allemagne. Ses débuts sont laborieux, mais les qualités athlétiques du bambin suscitent de réels espoirs. Son premier dunk est notamment réalisé en 8ème (équivalent de la 4ème). « Depuis que j’ai commencé le basket,  j’ai toujours voulu  dunker  »,  expliquait  Davis.  À  l’université d’Iowa, ses acrobaties aériennes restent dans les mémoires. Tom Davis, son coach, le compare à un « artiste trapéziste du dunk ». Néanmoins, l’ailier ne reste qu’une année, où  il compile 15,0 points et 4,8 rebonds. Les scouts sont subjugués par son potentiel  athlétique  et  ses  honnêtes  capacités défensives.  Ils sont plus sceptiques quant à son choix  de  se  présenter  si  jeune,  sans  un  jumper fiable.  Finalement  drafté  en  21e  position  par  les Charlotte  Hornets  en  1998,  Ricky  souffre.  Deux saisons  à  cirer  le  banc  en  Caroline  du  Nord  et une  troisième  à  visiter  l’infirmerie  de  Miami  (7 matches joués). À 22 ans, le temps presse.Fort heureusement, Davis déménage à Cleveland le  26  octobre  2001,  dans  un  échange  mêlant 

RepèresNé le 23 septembre 1974à Las Vegas (États-Unis)Taille : 2,01 m.Poste : Shooting guard/small forward.

• ClubsIowa’97 à 98, Charlotte Hornets’98 à 00, Miami Heat’00-01, Cleveland Cavaliers’01 à 03, Boston Celtics’04-05, Minnesota Timberwolves’05-07, Miami Heat’07-08, Los Angeles Clippers’08-10, Türk Telekomspor (Turquie)’09-10, Jiangsu Dragons (Chine)’10-11, Chorale Roanne’10-11.

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aussi  les  Raptors  et  les  vieillissants  Chris  Gatling  et  Don MacLean,  ainsi  que  le  bûcheron  Brian  Skinner.  Aux  côtés d’Ilgauskas et Andre Miller, Ricky s’impose comme un joker offensif  rentable  (11,7 points à 48% en 24 min).  En 2002-03,  les  Cavs  touchent  le  fond,  en  remportant  seulement 16  rencontres.  Toutefois,  leur  bondissant  ailier  aligne  des statistiques  rondelettes  (20,6  points  à  41,7%,  5,5  passes 

et 4,9  rebonds), collant 45 –  record en carrière –, 42 et encore  42  pions  du  9  au  20  décembre  !  «  Quand 

je  rentre sur  le  terrain,  je me sens meilleur que n’importe quel adversaire », affirme-t-il.

associé sans succès à James, Pierce et GarnettÀ  l’été  2003,  Cleveland  se  drape  d’optimisme avec  l’arrivée du numéro un de  la draft,  LeBron 

James.  Avec  lui,  la  dernière  franchise  de  NBA doit  redécoller  pour  glaner  les  cimes  du  succès. 

Néanmoins,  cette  ascension  se  fera  sans  Ricky Davis,  qui  entretient  des  relations  distendues avec  Paul  Silas,  déjà  son  coach  à  Charlotte.  Ce dernier  reproche à son  joueur ses shoots  forcés et  son  manque  d’envie  défensive,  malgré  ses aptitudes dans le domaine. Après 22 rencontres, il est échangé à Boston, en compagnie de Chris Mihm  et  Michael  Stewart,  contre  des  role 

players  (Tony  Battie,  Kedrick  Brown,  Eric Williams et un 2e tour de draft 2005, Ryan 

Gomes).  «  L’atmosphère  va  changer et  elle  le  devait  »,  balance  Silas  à 

ESPN. « Ils pensaient que j’avais une mauvaise  influence  (sur  James, 

ndlr), que je le traitais de tous les noms. Mais je n’ai pas dit ça », 

rétorque Davis. Qu’importe,  Boston  est 

ravi d’accueillir ce joueur caractériel,  après  le 

vide  causé  par  le départ  d’Antoine Walker.  «  Je 

pense  qu’il  a  un talent fantastique », 

s ’ e n t h o u s i a s m e Danny  Ainge,  président 

des  opérations  basket. Sixième  homme  de  luxe,  “Get  Buckets“  signe  des prestations honnêtes, même si  son  rôle  le  frustre.  Il  jouera d’ailleurs ses deux seules séries de playoffs  (2004 et 2005), conclues  malheureusement  au  premier  tour.  Propulsé  à nouveau dans le cinq en 2006, Davis répond aux attentes, en livrant le meilleur basket de sa carrière : 19,7 points à 46,4%, 5,3 passes et 4,5  rebonds en 41 minutes. Hélas,  les Celtics rament et échangent Ricky à Minnesota en janvier 2006. Ses stats ne faiblissent pas, mais le bilan des Timberwolves est famélique  (30-52,  25e  bilan).  Ironie  du  sort,  Kevin  Garnett partira  à  Boston  à  l’été,  laissant  l’infortuné  Davis  avec des  espoirs  encore  tendres  (Al  Jefferson,  Randy  Foye)  et des  bouffeurs  de  ballons  imprévisibles  (Rashad  McCants, Sebastien Telfair, Antoine Walker). 26e, la franchise agonise. Davis ne fait plus partie des plans 

et  part  à  Miami  pour  la  saison  2008,  où  il  se  réinstalle en  joker.  Satisfaisante  individuellement  (13,8  points,  4,3  rebonds  et  3,4  passes  en  36  minutes),  l’année  est nettement  moins  jouissive  collectivement,  puisque  le Heat  terminera  dernier.  Partout  où  Ricky  passe,  les  clubs trépassent ? Le  raccourci est  facile, mais sa  réputation de loser s’accroît. Ses deux dernières campagnes aux Clippers (6,4 et 4,4 points) renforcent encore cette thèse.

« il est une sorte de street fighter »Vu  son  potentiel,  Davis  pouvait  bien  évidemment  aller beaucoup  plus  haut.  Néanmoins,  il  n’a  jamais  été  «  the right  man  at  the  right  place  ».  La  malchance  a  jalonné son  parcours,  même  si  la  responsabilité  lui  en  incombe également. De l’avis des joueurs et des coaches, Ricky était un très fort joueur. « Il est une sorte de street fighter. C’est ce type de gars que tu aimes avoir autour », dit Kevin McHale, ex-coach  à  Minnesota.  Tommy  Heinsohn,  ancien  joueur  et entraîneur  de  Boston,  est  également  admiratif.  «  C’est  un très  bon  joueur,  avec  beaucoup  d’habilité,  à  qui  les  gens ne donnent pas de crédit. » Pas un All-Star, mais un leader capable de se dépouiller sur un terrain. « Si je ne gagne pas, je vais devenir fou auprès de moi-même, mon coach et mes coéquipiers », note Davis. « Je ne serai pas content toute la journée ou toute la nuit, ou je ne mangerai pas comme il faut si nous ne gagnons pas. » Exubérant, rarement sérieux, Ricky s’était longuement livré, en décembre 2004, à Shira Springer, journaliste au Boston Globe. Un  fait  rare  pour  une  personne  à  l’ego  boursouflé  et  tourné sur  ses  certitudes.  L’abus  du  “moi“  avant  les  autres  est  une récurrence. Comme  toute grande  star. Ce qui  n’empêche pas Davis d’être attachant. Sa  fondation, Ricky Davis Foundation, aide des  jeunes à s’instruire et à grandir, en  leur  fournissant des livres, de la nourriture ou du soutien humain. À 19 ans, il avait également donné 10.000 dollars à un joueur de high school tombé dans le coma, suite à un accident de voiture. Généreux dans  les  bonnes  choses,  comme  dans  les  excès,  Davis  reste un personnage à part en NBA, avec une vision du monde très personnelle.  Il  croyait  notamment  que  LeBron  James  allait simplement être un complément pour l’aider à scorer…À  la  même  évoque  des  Cavs,  il  créa  son  propre  fan  club, “Ricky D’s Renegades“, composé de lycées et d’universitaires l’encourageant.  Il  organisait  un  concours,  où  il  distribuait  15 tickets à l’année pour ses fans les plus déchaînés. Cette tradition a continué dans ses autres équipes,  sous  le nom de  “Get  Buckets  Brigade“.  Une  appellation  en  référence au surnom de Ricky, “Get Buckets“, qui signifie mettre des paniers faciles. « C’est exactement ce qu’il faisait », lançait J.B.  Bickerstaff,  assistant-coach  à  Minnesota,  qui  ajoute  : « Vous avez besoin qu’il  soit agressif offensivement parce qu’il peut vraiment scorer [...] Il a ce genre de personnalité qui  va  entraîner  ses  coéquipiers  derrière  lui.  »  S’il  n’a pas  fait  non  plus  l’unanimité  auprès  de  ses  partenaires –  comme    en  témoigne  le  fameux  «  plus  personne  ne  me demandera de jouer avec Chris Quinn ou Ricky Davis » signé Shaquille O’Neal après son transfert de Miami à Phoenix –, l’insaisissable Tyree Ricardo Davis IV a posé sa patte outre-Atlantique. Capable de prendre trois shoots sur une même possession (avec les Clippers à Portland le 22 février 2009), comme de jouer l’extra-passe ou de défendre le fer, il restera ce doux dingue, dunkeur invétéré et artiste incompris. l

Jean-François Mollière

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« Plus personne ne me demandera de jouer avec Ricky Davis »

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« Prendre un club à un niveau A et l’amener à un niveau plus élevé. C’est cela qui m’a toujours motivé dans ma carrière, plus que tout le reste. » Depuis une

vingtaine d’années, Alain Weisz déjoue invariablement les pronostics et la logique budgétaire. L’entraîneur obtient des résultats sans commune mesure avec les moyens mis à sa disposition. La septième place actuelle du HTV, avant-dernière masse salariale de l’élite, n’est jamais que le refl et de sa carrière. En 1993, le Marseillais conduit Sceaux, mini-budget, 4 millions de francs, au titre de champion de France Pro B. Dans les Hauts-de-Seine, ce sont les débuts de Mous Sonko, pure pépite d’une vingtaine d’années. Ce sont des talents américains hors norme pour la division, Winston Crite, Carey Scurry, dénichés pour une bouchée de pain. Une autre spécialité du patron. Weisz a cette faculté de composer des groupes compétitifs avec trois francs six sous. Le schéma se reproduit la saison suivante en Pro A. Les vieux roublards, Hervé Dubuisson, 36 ans, chômeur de luxe, Graylin Warner, Brad Sellers, conduisent l’ASA Sceaux en playoffs, avant que le club ne soit liquidé sur tapis vert.

Weisz remet ça à Montpellier, qu’il fait passer de la dernière place à la 12e, puis à la 9e. Au Mans, il restera à jamais comme « celui qui a remis le MSB au plus haut-niveau français » (Christophe Le Bouille) après plusieurs années d’errance du club sarthois. Dès sa première année, Ron Anderson, Josh Grant enfl amment Antarès. Le Mans termine quatrième. La dynamique est lancée. Le MSB a toujours joué les playoffs depuis lors. À Strasbourg, qu’il rejoint en 2003 après son passage chez les Bleus, Weisz continue de transformer le plomb en or. La SIG progresse de la 16e à la 7e place. En 2008, le HTV passe de la 15e à la 6e place dès sa prise de fonction. Entre temps, il aura emmené les féminines d’Aix-en-Provence en fi nale de l’EuroCup. Si ses budgets ne lui ont jamais permis de viser un titre majeur, Weisz a toujours dépassé les objectifs assignés par ses employeurs, en parvenant à tirer le meilleur de ses joueurs.

Le goût du risqueSa première caractéristique, on y revient, est ce talent certain pour scruter le marché dans ses moindres recoins et dénicher les bonnes affaires. « Il était très bien entouré

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PORTRAIT • MAXI-BASKET 31

ALAIN WEISZL’ALCHIMISTE

LE HTV VA JOUER LES PLAYOFFS. UNE HÉRÉSIE CONSIDÉRANT LE BUDGET MICROSCOPIQUE DU CLUB VAROIS. À L’ORIGINE DE L’EXPLOIT, UN ARCHITECTE DE TALENT, QUI N’EN EST PAS À SON COUP D’ESSAI. UN COACH AUX QUALITÉS

HUMAINES UNANIMEMENT RECONNUES. ALAIN WEISZ.

Par Antoine LESSARD

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avec deux personnes », précise Makan Dioumassi, fidèle parmi les fidèles. « Avec Bob Sudre et Philippe Ruquer, il trouvait des joueurs que personne ne voulait. » Comme ce « nain qui jouait sur un genou », signé au Mans en 97, après une saison blanche, “Mister“ Keith Jennings, qui finira MVP du championnat en 1999. Partout où il passe, Weisz n’hésite pas à recruter des vieux, des jeunes, des revanchards, des fortes têtes, des joueurs relevant de blessure. « Chez lui, c’est une volonté de prendre des risques dans la construction de ses équipes », analyse Vincent Collet, dont Weisz fut le mentor au Mans. Weisz n’a jamais eu peur de faire confiance à des joueurs en fin de cycle. Rick Hughes (38 ans) n’est que le dernier exemple d’une longue liste. « Ron Anderson avait des problèmes de genoux quand il a signé chez nous (en 1996, à 38 ans) », raconte Christophe Le Bouille. « Au club, on s’interrogeait beaucoup sur sa capacité à tenir une saison entière avec des genoux aussi abîmés. Alain a levé toute ambiguité. Et le premier match, Ron a mis 42 points à Levallois. » En 1998, toujours au Mans, Weisz fait revenir Terence Stansbury, 38 ans, dans l’Hexagone. Treize ans plus tard, l’Américain lui en est encore reconnaissant. « J’ai été très chanceux de jouer pour lui après avoir eu des problèmes au genou en Grèce. Alain a pris un risque en me signant, et j’ai été en mesure de jouer un rôle important en aidant l’équipe à atteindre le Top 4. »

Derrière ces paris, une talent certain pour gérer ses joueurs, aux caractères parfois difficiles, grâce à sa connaissance de l’humain. « Un trait évident de son caractère », affirment de concert tous nos interlocuteurs. L’humain, une passion chez Alain Weisz, diplômé de sociologie et de psychologie. À l’origine de cela, « un univers convivial, affectif depuis ma tendre enfance », dit-il. Un père président de club à Marseille – la maison familiale en était le siège –, les

quatre fils Weisz en charge de leur équipe. Des joueurs, des amis en permanence à la maison. Alain n’a pas perdu ces valeurs de dimension humaine en passant du basket amateur à l’univers pro. « Il comprend les personnes », dit Emmeline Ndongue, qui

l’a côtoyé à Aix. Weisz a joué un rôle important dans la suite de la carrière de l’internationale. « Il ne s’intéresse pas uniquement au basket mais à la personne aussi. Avec nous, il parlait beaucoup. Il m’a comprise, m’a fait travailler dans le bon sens, m’a fait prendre confiance en moi. C’est ce qui fait aussi que je suis la joueuse que je suis aujourd’hui. » « Il sait très bien utiliser les ressorts psychologiques pour sortir le meilleur de chacun », approuve Vincent Masingue.

« L’homme au-dessus du jeu »Chez Weisz, un leitmotiv. Donner le maximum de confiance à ses joueurs en se concentrant sur leurs qualités, sans s’attarder sur le reste. « Je ne me suis jamais arrêté à la

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« Il sait très bien utiliser les ressorts

psychologiques pour sortir le meilleur de

chacun. » Vincent Masingue

L’actuel coach de l’équipe de France, Vincent Collet, fut son adjoint au Mans comme avec les Bleus.

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réputation diffi cile d’un joueur parce que chez tout joueur, il y a le côté qu’il faut développer, qui va lui permettre de se révéler. » Ceci explique que l’immense majorité de ses paris aient été transformés. Une exception notable dans sa carrière, le cas Jérôme Moïso, que Weisz n’a pas réussi à cerner. « Je l’ai coaché deux fois, à l’Euro des moins de 22 ans en 1998 et puis à l’Euro 2003 en Suède. Je croyais chaque fois l’avoir récupéré parce qu’il a fait des matches exceptionnels et puis, au moment décisif, il m’a claqué dans les doigts. Cela fait partie des gros regrets de ma carrière. » En club, ses deux “stars“ les plus diffi ciles à coacher furent Anastasia Kostaki et Edna Campbell, à Aix. « Elles m’ont appris la vie », en rigole-t-il aujourd’hui.« C’est un players’ coach », défi nit Vincent Masingue, « il laisse beaucoup de liberté, de spontanéité et de responsabilités aux joueurs. C’est très agréable. Il te laisse jouer ton jeu, gérer ton extra-basket. Il n’est pas là à mettre plein de règles, de vie de groupe. » Weisz l’affi rme dans son livre, il a toujours placé « l’homme au-dessus du jeu et non le contraire ». Explication de texte. « L’homme est premier. Tant qu’on n’aura pas compris que c’est le joueur qui va faire le jeu, on n’a rien compris. Tant que les joueurs ne sont pas convaincus de l’effi cacité de la méthode du coach, on n’arrive à rien. » Les qualités de pédagogue du Marseillais, sa patience, sa « qualité à se mettre en retrait tout en manageant » (Dioumassi) ont participé à son succès.Comme, peut-être, sa volonté de ne pas trop tirer sur la corde à l’entraînement. « Ce ne sont pas forcément des grosses séances de travail toute la semaine à répéter à l’école yougo », dit Christophe Le Bouille, « mais attention, ça ne veut pas dire qu’il ne travaille pas. » « Des personnes peuvent lui reprocher d’être fainéant parce que ce n’est pas un adepte du surentraînement, mais c’est justifi é, il s’adapte aux équipes qu’il a, avec souvent des joueurs âgés », abonde Vincent Masingue. Cette saison, les six trentenaires du HTV apprécient.

Weisz le stratègeÀ l’entraînement comme dans son approche tactique, stratégique, Alain Weisz va à l’essentiel. « Sa façon de synthétiser l’adversaire m’avait frappé », révèle Vincent Collet, « de le percevoir dans sa globalité, et de souvent trouver la ou les failles pour les utiliser. Ce qui fait que même lorsque l’adversaire paraît supérieur sur le papier, il arrive à trouver des solutions pour changer le rapport de force. J’essaie de m’en inspirer. » Une bonne partie de sa carrière, Weisz a privilégié la qualité à la quantité et composé, faute de moyens, avec des effectifs réduits et très hiérarchisés. « Vu qu’il coache à sept, il est toujours dans une situation précaire et il arrive toujours à s’adapter stratégiquement », dit Makan Dioumassi. « Il a aussi ce côté fl exible, ouvert aux remarques de ses joueurs, il contrôle sans contrôler. » « Alain est capable de tirer de tirer le meilleur de ses joueurs parce qu’il a trois forces importantes », analyse Terence Stansbury. « Il cerne parfaitement les qualités de ses joueurs, il est excellent pour recruter et prendre des risques, et laisser les joueurs, jeunes ou expérimentés,

montrer leur talent. Enfi n, il est très loyal envers ses joueurs. Ils ont tous un grand respect pour lui. » Ceci explique aussi pourquoi le coach a gardé des rapports amicaux avec beaucoup de ses anciens joueurs. « Pour moi, c’est le meilleur coach en France », affi rme Ron Anderson. L’ailier américain a cartonné sous les ordres de Weisz, comme beaucoup d’US après lui. Weisz a coaché sept meilleurs scoreurs de Pro A ! De Ron Anderson en 1995 jusqu’à Derrick Obasohan la saison dernière. En attendant peut-être un huitième avec Rick Hughes. « Il aime les joueurs offensifs », pose Vincent Masingue. « Il n’y a pas de secret, quand tu les laisses beaucoup sur le terrain avec beaucoup de responsabilités, tu as plus de chances d’avoir le meilleur marqueur avec toi. » Weisz aime le basket total, celui qui remplit les salles. Masingue encore. « Il essaie plus de créer que de détruire. »

Un faux-calmeWeisz dégage une vraie sérénité sur le banc. L’homme n’est pas du genre à gesticuler, à invectiver les arbitres à la moindre occasion, ou à pourrir ses joueurs lors des temps-morts. « Il a compris que ça ne sert à rien de s’énerver et de péter les plombs », dit E m m e l i n e Ndongue. « Il ne hausse pas souvent le ton mais dès qu’il le hausse, on sait pourquoi. C’est aussi ce qui fait la force d’un coach, de ne pas avoir besoin par son charisme d’élever la voix. » « C’est un faux calme », corrige Vincent Masingue. « Ça bout très fort à l’intérieur, c’est évident. Il n’est pas gueulard mais il est capable de s’énerver. » Journaliste à Ouest France, Alain Moire a longtemps côtoyé Weisz au Mans. « Je pense qu’il intériorise beaucoup de choses. Alain doit se réfugier un peu dans l’analyse de temps en temps pour ne pas se laisser emporter par ses émotions. » « Je me suis

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« L’homme est premier. Tant qu’on n’aura pas compris que c’est le joueur qui va faire le jeu,

on n’a rien compris. » Alain Weisz

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Sa carrière :Chatou’1986-90,Sceaux’1990-94,

Montpellier’94-96,Le Mans’96-2000,

Équipe de France’2000-03, Strasbourg’2003-04,

Aix-en-Provence (LFB)’2005-07, Hyères-Toulon’2007-11.

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aperçu que les colères ne menaient à rien », dit Weisz. « Il y a des colères feintes vis-à-vis des arbitres, cela fait partie du théâtre. Mais avec les joueurs, le coach doit garder une grande sérénité, sinon, cela veut dire qu’il n’a plus de réponses. »Des interventions ciblées auprès des arbitres, encore un point commun entre Alain Weisz et Vincent Collet. Entre les deux hommes, une complicité et une amitié qui perdurent depuis leur collaboration au Mans. « Il y a une filiation directe entre les deux, dans le côté pédagogique, le côté humain », dit Alain Moire. « Des gens capables de prendre du temps pour t’éclairer dans ton raisonnement, sans essayer de t’en imposer. Des personnes que tu as envie de rencontrer dans ta vie de tous les jours. Alain a une puissance de réflexion pas commune. Ce qui ne gâche rien, c’est qu’il a le sens de l’humour. » Tous les deux partagent une passion pour le sport. « Des bibles ! Questions pour un champion pour le sport, il faut les mettre, ils vont gagner ! » En bon Marseillais qui se respecte, Alain est un fervent supporter de l’OM. Masingue se marre : « Un fondu complet ! Tu sais que quand l’OM a gagné 3-0, le lendemain tu vas être tranquille à l’entraînement. »

La blessure de StockholmWeisz et Collet ont encore en commun d’avoir entraîné

l’équipe de France. Collet fut son assistant jusqu’à l’Euro de 2003. Stockholm et son terrible épilogue. Son dernier match en tant que sélectionneur. « Je n’ai pas beaucoup de blessures dans ma carrière, mais ça c’est une vraie blessure », admet Alain. À l’époque, le sélectionneur est en conflit larvé avec le DTN, Jean-Pierre de Vincenzi. Un conflit prenant origine aux J.O. de Sydney en 2000, lorsque Weisz fut l’assistant de JPDV*. Envers et contre tous, il décide de sélectionner Tariq Abdul-Wahad, persona non grata chez les Bleus depuis l’Euro 99, ainsi que Jérôme Moïso.

« En préparation et sur le premier tour, on éclatait tout le monde. C’est la première fois qu’on voyait des Croates et des Yougos jouer à reculons », rappelle Makan Dioumassi. « Cette équipe pouvait

être championne d’Europe », martèle Weisz. Elle est passée à deux minutes d’une finale contre l’Espagne. « Le regret éternel, c’est ce match contre l’Italie (pour la 3e place), qui devait nous envoyer aux Jeux Olympiques. On est passé à côté de quelque chose d’inouï. Je pensais que cette équipe comprendrait que même une 3e place, c’était extraordinaire. Mais beaucoup de joueurs n’avaient pas la maturité pour le comprendre. Je m’en fais le reproche depuis. » « Je comprends que ça reste en travers de la gorge d’Alain », dit Makan Dioumassi. « S’il gagne, il est coach de l’équipe de France pendant les dix prochaines

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À Aix-en-Provence, Alain Weisz a laissé sa trace, emmenant notamment l’équipeen finale de l’EuroCup.

« Il a aussi ce côté flexible, ouvert aux remarques de

ses joueurs, il contrôle sans contrôler. » Makan Dioumassi

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années. Il fait les J.O., il fait la transition avec la nouvelle génération. Je ne pense pas que les Espagnols auraient été autant à la fête qu’ils l’ont été depuis quelques temps. »Au lieu de cela, Weisz est « reparti de zéro », « complètement épuisé » après cette campagne et la saison 2003-04 à Strasbourg. « Ça a été à l’image de ma carrière. On ne m’a jamais rien donné. J’ai commencé à coacher des benjamins, puis des minimes, des cadets, des Sports Études (9 fois champion de France avec Sceaux). On ne m’a jamais donné une équipe clé en main. » Après une saison sabbatique, Weisz a découvert l’univers du basket féminin. Pas du tout un purgatoire, au contraire. « Une révélation. Les filles sont très professionnelles. Je comprends que Pierre Vincent ne soit pas encore passé dans le secteur masculin, parce que c’est franchement un grand plaisir d’entraîner les filles de haut niveau. Je regrette que nos championnes ne soient pas reconnues à leur juste valeur. »

La double casquetteDepuis quatre ans, il œuvre au HTV. Un peu déçu que dans cette terre de rugby, dans l’ombre du puissant club RC Toulon, le club varois peine à grandir, à suivre le rythme de ses résultats. Mais toujours aussi passionné de son sport – « J’ai 58 ans, 58 ans de basket, je n’ai strictement aucune lassitude par rapport au basket que j’adore » –et heureux de pouvoir concilier ses deux métiers. Celui d’entraîneur et d’enseignant, à la fac des sports de

Marseille. « Chacun constitue l’oxygène pour l’autre. Franchement, je suis meilleur en faisant les deux que si je ne faisais qu’un seul ! » ■

* Dans son autobiographie, « Passion Basket : Mémoires d’un coach », paru en 2005, aux éditions Ramsay, Weisz affirme avoir repris l’équipe de France lors de la deuxième semaine des Jeux, avant le match de poule France-USA – version confirmée depuis par plusieurs internationaux –, après que le sélectionneur se soit volontairement mis à l’écart, et donc œuvré au gain de la médaille d’argent, sans en recueillir quelques lauriers après Sydney. Au contraire de JPDV. Weisz l’avait vécu comme une trahison.

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L’Euro 2003 en Suède, forcément un souvenir douloureux.

« Il a compris que ça ne sert à rien de

s’énerver et de péter les plombs. »

Emmeline Ndongue

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Saison 89-90. Alain Weisz, 36 ans, prof d’éducation physique, coache l’AS Chatou où ses joueurs sont étudiant en maths, maquettiste à Paris-Match, ingénieur fi nancier au Crédit Lyonnais…

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FOCUS • maxi-basket 37

E ntre un père, Magloire Djimrangaye, qui a écumé la Nationale 2 au poste de pivot et joue encore en N3 à Rodez à l’âge canonique de 40 ans, et un frère

aîné, Lens Aboudou, en apprentissage à Dijon en Pro B, autant dire que Jordan Aboudou ne pouvait pas échapper à son destin de basketteur professionnel. Tant mieux, car le garçon, bien au chaud dans la pépinière de l’Élan Chalon fait saliver les esprits. « Il a un corps qu’on ne voit presque jamais en France », dit de lui Steed Tchicamboud, le capitaine chalonnais. « Il présente toutes les qualités physiques, on a rarement vu un spécimen comme ça », rajoute l’entraîneur des espoirs Romain Chenaud.1,97m, 98 kg, taillé dans le marbre, Jordan Aboudou est un athlète génétiquement parfait, programmé pour le basket. « Il a le morphotype idéal du basketteur », détaille Romain Chenaud. « Il a hérité de la masse musculaire de son père et n’a jamais fait trop de musculation avant cette année mais, en plus, il présente des qualités en anaérobie impressionnantes. » « Il peut devenir le poste 3 du futur, on n’en possède pas en France des comme lui », surenchérit Greg Beugnot le coach des pros.

Électrochoc estivalDiamant brut, découvert par l’entremise de Moustapha Sonko ami du père, Jordan Aboudou a baigné dans le basket sans pour autant y être irrémédiablement attiré. Jeune, il ne s’impose pas, joue meneur la plupart du temps mais n’a jamais de poste vraiment attitré. Moyennement captivé par le travail individuel, embêté par les blessures, Jordan prend du retard dans sa formation. Une subite poussée de croissance l’amène à s’orienter vers le poste 3 et ses qualités physiques en font un projet incontournable. « À cause de tout ça, il est en retard techniquement », avoue Romain Chenaud. « Son tir, sa gestuelle, sa tenue de balle, il doit maîtriser tous ces éléments pour envisager une carrière car, pour l’instant, ce n’est pas encore ça. » Si le physique ne fait pas tout, Jordan domine pourtant aisément en espoir l’année passée, mais n’en fait pas plus. Pendant l’été, un débriefing avec l’encadrement va lui mettre les points sur les i et lui imposer des objectifs pour accéder au groupe pro. « On a parlé avec lui », révèle Greg

Beugnot. « On lui a promis un année d’entraînement avec les pros s’il prenait ses responsabilités. » L’entretien touche son but, Jordan se décide à mettre son mental à hauteur de son physique. « J’ai trouvé l’envie », sourit le prospect. « Une motivation de guerrier. Pourquoi maintenant ? Je ne sais pas. Je n’avais pas trop conscience de mon potentiel, je jouais sans intensité, rien à voir avec cette saison. »

L’arme anti-Ricardo GreerDe deux apparitions en pro l’année précédente, Jordan passe à plus d’une dizaine cette saison. Il effectue tous les entraînements avec le groupe et continue à cartonner en espoir histoire de gambader sur le parquet et d’aider les copains. Mieux, il utilise ses fantastiques capacités physiques pour faire un job précis, sans jamais sortir des schémas du coach, le meilleur moyen de gagner du temps de jeu. « Il a compris ses points forts », explique Romain Chenaud. « Un impact défensif énorme, du rebond et de la course. En pro, il joue là-dessus et Greg aime ça. » Contre Strasbourg, il est même lancé contre le MVP en titre, Ricardo Greer et il étouffe partiellement l’impact du Dominicain. Il sort alors son meilleur match en pro (5 pts, 2 ints, 2 rbds et 9 d’éval). « Il défend fort, est rentable au rebond et rattrape le temps perdu. On n’a pas de poste 3 physique comme lui. Le faire progresser, c’est son intérêt et celui du basket français également », se félicite Beugnot.En marge du groupe, Jordan bosse sans fin. Six mois à travailler la gestuelle de tir avec l’aide de gants spéciaux pour apporter de la souplesse au niveau des doigts et, depuis deux mois, un travail poste bas dans l’ombre du grand Blake Schilb. « Je joue sur son poste », relate humblement Jordan. « Je bénéficie donc des systèmes qui sont faits pour lui et j’essaye d’en tirer le plus d’enseignements possible. » Avec une telle dose de travail, emmagasinant à fond, Jordan vit une belle année au sein du groupe chalonnais. S’il réussit à s’adjoindre un bagage technique à la hauteur de son formidable potentiel physique, bien d’autres lui sont promises. En attendant, Jordan Aboudou n’attend qu’une chose, signer un contrat pro avec l’Élan Chalon et nous dévoiler enfin toutes ses facettes. l

JORDaN aBOUDOU (CHaLON)

LE DiamaNT BRUTUn physiqUe de rêve, Une combinaison vitesse/pUissance qUi émerveille, Jordan aboUdoU (1,98 m, 20 ans) est le poste 3 idéal. coUvé, choyé et bien sûr entraîné, il ne lUi reste plUs qU’à progresser et proUver qUe chalon a raison de voUloir lUi offrir son premier contrat pro.

par thomas féliX

« ON N’a paS DE pOSTE 3 pHySiqUE COmmE LUi EN FRaNCE. LE FaiRE pROGRESSER C’EST

L’iNTÉRêT DU BaSkET FRaNçaiS. » GREGOR BEUGNOT

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DU CÔTÉ DE CHEZ…

SAMUELMEJIA

MEILLEUR JOUEUR DE LA MEILLEURE ÉQUIPE DE PRO A, SAMMY MEJIA EST UN BASKETTEUR À PART. UN JOUEUR CLASSE. PROBABLE MVP DE L’ANNÉE, LE DOMINICAIN

NOUS RACONTE SON HISTOIRE, UN RICHE PARCOURS OÙ SE MÊLENT SAINT-DOMINGUE, LE BRONX, JOE DUMARS, LEBRON JAMES, CHOLET, LA MAFIA SICILIENNE, LE FILM AVATAR ET

MÊME GUITAR HERO.

Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE, à Cholet

“ QUAND J’ÉTAIS JEUNE, LE BRONX,C’ÉTAIT VRAIMENT LA ZONE. ”

DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 39 DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 39

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Ton enfanceMon père est Dominicain et ma mère cubaine. Les deux ont quitté leur pays il y a longtemps pour venir aux États-Unis et c’est grâce à mon père que j’ai obtenu la nationalité dominicaine, même si j’ai toujours beaucoup de famille qui habite là-bas, ma grand-mère, des cousins… Nous étions onze enfants, moi je suis le 10e, j’ai encore une petite sœur après moi. Nous n’avions pas trop d’argent, on faisait partie de ces familles à bas revenus mais l’ambiance à la maison a toujours été super. Les vacances, c’était génial, on rigolait, on jouait tous ensemble. À la maison, on parlait espagnol et anglais. Mes parents parlent entre eux en espagnol, ils parlent anglais mais leur langue maternelle est l’espagnol. Nous, les enfants, on alternait entre l’espagnol et l’anglais, parfois on parlait anglais avec mes parents et ils répondaient en espagnol. J’ai toujours parlé les deux langues et à New York, là où j’ai grandi, il y avait plein de gens d’origine latine.

Le BronxAujourd’hui, New York change, la ville a beaucoup évolué dans le bon sens du terme. Mais quand j’étais jeune, le Bronx c’était vraiment la zone. Les écoles étaient mauvaises, il y avait beaucoup de criminalité, de violence… Disons que tout le Bronx n’est pas dangereux mais les quartiers difficiles sont vraiment très craignos. Il y a plein d’endroits où ma mère m’a toujours interdit d’aller et je n’y suis jamais allé. Certaines histoires que tu entends ou certaines choses que tu vois ne te donnent pas envie d’en savoir plus, parce que tu sais qu’il n’y a rien de bon à découvrir.

Le basketLe Bronx, ça respire le basket, c’est le sport numéro 1, largement. Dans un sens, le Bronx m’a aidé niveau basket parce que là-bas, ça joue, tu es à bonne école. Il y a d’ailleurs un dicton aux États-Unis où on dit parfois d’un joueur « lui, il est de New York. » Ça veut dire ok, il sait jouer, il n’a pas peur. Beaucoup de très bons joueurs viennent du Bronx et plus encore y sont toujours parce qu’ils n’ont pas pu aller à la fac et sont restés coincés là-bas. Quand j’étais adolescent, j’ai très vite pensé qu’il fallait que je parte si je voulais avoir une chance de m’en sortir parce que dans le Bronx, il y avait plein de choses qui pouvait m’éloigner du basket. J’ai décidé de finir ma scolarité dans un lycée privé en dehors de New York, Storm King School. Je suis parti là-bas pour me donner une chance de réussir, rester concentrer sur les études et jouer au basket. C’est là que j’ai commencé à entendre parler d’autres joueurs. Avec mon équipe, on a fait des tournois en Caroline du Nord, Las Vegas, Californie… J’avais 15, 16 ans et c’est là que j’ai commencé à vraiment comprendre comment fonctionnait le basket, les ligues, les tournois, les joueurs en vue. Souvent, les jeunes qui sont bons en basket ont des parents derrière eux qui les poussent, les encouragent. Pour moi, ce n’était pas le cas, mes parents n’y connaissaient rien et ils ne s’y intéressaient pas. Le basket, c’était une affaire entre moi et moi. Toutes mes décisions basket, c’est moi et mes coaches qui ont été les seuls conseillers. D’ailleurs, ce n’est qu’en arrivant à l’université que mes parents ont commencé à réaliser que c’était plus qu’un sport.

De PaulJ’ai eu beaucoup d’offres en sortant du lycée : Syracuse, Miami, Saint Jones… Plein. Moi, je voulais être starter dès ma première année. Aujourd’hui, les freshmen débutent les matches mais il y a dix ans, c’était beaucoup moins fréquent et je ne voulais pas passer un an à ne faire que m’entraîner. De Paul ne pouvait pas me promettre d’être dans le 5, mais ils m’ont dit qu’ils me voulaient dans ce but, que je n’avais qu’à faire mes preuves. Le coach avait été honnête avec moi dès le début, ça m’a plu. De plus en partant de New York pour finir mon lycée, mes notes avaient augmenté, donc je me suis

dit que si je restais trop près de la maison, ça risquait de retomber, il fallait que j’adopte la même démarche pour la fac. Chicago (ville où est située l’université de De Paul, ndlr), je ne connaissais personne, rien. En plus, c’était trop loin pour rentrer le week-end. J’ai dû apprendre à m’occuper de moi tout seul, ça m’a aidé pour la suite de ma carrière en professionnel. La fac, c’était une grande expérience, surtout qu’à la fin de ma dernière année de lycée, j’avais participé à une sorte d’All-Star Game qui regroupe les vingt meilleurs joueurs du pays (Le High School EA Sports All-American, ndlr). J’ai joué ce match avec LeBron James, Charlie Villanueva… et cette année-là, le match avait lieu à Chicago. J’avais donc déjà signé pour De Paul et beaucoup de gens étaient venus pour me voir jouer, voir la nouvelle recrue de l’équipe. Du coup, avant même d’arriver à la fac, tout le monde me connaissait et ça a vraiment simplifié mes débuts.

Meneur de jeuAvant d’être professionnel, j’ai presque toujours joué meneur de jeu. J’étais très petit et fin, donc je ne pouvais jouer que meneur, j’adorais répéter mes exercice de dribbles. Et puis, quand j’avais quinze ans, j’ai joué au basket tout l’été. Du matin au soir, tous les jours. J’ai beaucoup grandi, j’ai pris quatre pouces (environ 10 cm) cet été-là. Je faisais 6,4 pieds (1,93 m) mais je pouvais toujours jouer comme un meneur, c’est pour ça que j’étais bon. Ça m’a beaucoup aidé pour obtenir une bourse. À De Paul, le coach a changé au bout de deux ans, le nouveau voulait toujours me faire jouer meneur mais on avait besoin de scoreurs sur les ailes, donc j’ai commencé à jouer 2-3, comme aujourd’hui. J’aime beaucoup jouer 2 et alterner un peu en 1, parce que ça désoriente la défense adverse de changer de rôle en plein match. Et puis pour jouer 1, il faut être en super forme parce que tu as le ballon tout le temps et tu cours beaucoup.

Draft 2007, 57e choix, Detroit PistonsQuand ils ont dit mon nom à la télé nationale, ça a été un moment

incroyable. Quoi qu’il se passe à l’avenir, personne ne m’enlèvera jamais ce moment-là. Ma famille regardait

aussi, c’est une grande expérience et une récompense pour tous les efforts consentis. Deux jours après la draft, je suis parti pour Detroit, rencontrer le président, Joe Dumars, parler aux médias… C’était bien, une grosse expérience. Je ne faisais que m’entraîner. C’est vraiment quelque chose de jouer avec des joueurs que tu avais l’habitude de voir à la télé avant. Tu découvres aussi ce que c’est que le monde pro. Mentalement, c’est complètement différent de l’université. Je crois qu’en NBA, il faut bien sûr du talent mais aussi de la chance à un moment donné. Moi, j’étais de l’autre côté. Joe Dumars m’avait dit : on aime ce que tu fais, on veut te garder. Les Pistons n’étaient pas contents de Ronald Dupree et voulaient que je prenne sa place. J’ai fait de super Summer League, à tel point que les Pistons m’ont signé un contrat. Puis je me suis blessé, j’ai raté plusieurs jours d’entraînement, je n’ai pas pu montrer tout ce que je savais faire et mon contrat n’était pas garanti. Dupree, lui, était sous contrat, il fallait le payer s’il partait. En plus à cette époque, il y avait Chauncey Billups, Rip Hamilton, Rasheed Wallace, Tayshaun Prince… Le salary cap était au max, ils m’ont coupé avant le début de saison. La NBA, c’est merveilleux mais de l’autre côté, c’est un business intransigeant. Reste que j’ai adoré vivre cette expérience.

La D-LeagueC’est rude, ce n’est pas facile de jouer là-bas. C’est fou parce que la D-League, c’est la seule league où les joueurs ne veulent pas être là, tu y joues uniquement pour espérer pouvoir partir. Donc tout le monde joue pour soi. En D-League, les salaires sont vraiment très bas, il n’y a même pas cette récompense de l’argent. En Europe, que tu sois heureux ou pas, que tu joues bien ou pas, au moins tu sais que tu vas toucher un bon salaire, que ta famille en profitera. La

CÔTÉ COUR

Repères

Né le 7 février 1983,à New York (États-Unis)

Taille :1,98 m

Poste :Arrière-Ailier

Clubs :Roosevelt High School’97-00

Storm King School’00-03De Paul (NCAA)’03-07Fort Wayne Mad Ants

(D-League)’07Capo d’Orlando (Italie)’08

Larissa (Grèce)’08-09Pueblo Nuevo (République

dominicaine)’09Cholet depuis 2009

Palmarès :Champion de France’10

Champion de République dominicaine’09

Vainqueur du Match des champions’09

Élu MVP de la 5e journée d’Euroleague’10-11All-Star Étranger’10

“ JOE DUMARS M’AVAIT DIT : ON AIME CE QUE TU FAIS, ON VEUT TE GARDER. ”

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D-League, c’est différent, du coup c’est moi, moi, moi, je veux jouer, je veux scorer… Il faut être très fort mentalement pour jouer là-bas et je n’aimais pas du tout ça. Au moins, dans mon cas, l’équipe où je jouais était l’équipe réserve des Pistons, donc j’y suis arrivé avec l’étiquette de leader, l’équipe jouait pour moi. En arrivant, je m’étais dit : reste jusqu’au showcase, attends encore deux semaines et s’il n’y a aucune touche avec la NBA, tu t’en vas. Finalement, deux jours après le showcase, j’avais un contrat en Europe.

Capo d’OrlandoC’était la première fois que je venais en Europe alors, au début, j’étais nerveux parce que je savais que pas mal de joueurs américains pétaient les plombs au bout de deux mois et rentraient. J’avais peur d’avoir le mal du pays. Mais mes coéquipiers étaient vraiment super, l’atmosphère niveau basket était géniale et puis la ville est magnifique. J’avais un appartement avec vue sur la mer, il y avait du soleil tout le temps, la bouffe était excellente et puis l’italien ressemble beaucoup à l’espagnol, donc je me débrouillais. On a même fait les playoffs, donc c’était parfait ! En Sicile, je n’ai jamais rien vu en rapport avec la mafia, jamais. En revanche, quand je suis arrivé on m’a dit « profite de la Sicile, c’est une île magnifique mais il y a une ville où il ne faut pas aller. » Je voulais y aller pour voir ce qu’il en était mais je ne l’ai pas fait. C’était un peu comme les quartiers du Bronx où ma mère m’interdisait d’aller, tu veux voir mais tu sais qu’il ne faut pas.

LarissaC’est très physique, très dur. En Europe, les arbitres laissent les défenseurs pousser les attaquants, aux États-Unis tu ne peux pas faire ça. L’Italie est physique aussi mais le jeu est rapide alors qu’en Grèce, ce n’est que du demi-terrain et tout le monde te pousse tout le temps. Tu dois apprendre à scorer avec la défense sur toi, tout le temps, où que tu ailles sur le terrain, il y a quelqu’un. Le premier mois en Grèce, j’étais crevé, tout le monde te donne des coups tout le temps. Mais au bout d’un moment, tu ne fais plus vraiment attention, tu joues. Le pays est superbe et j’aimais beaucoup la ville de Larissa, c’est l’endroit d’Europe où je me suis senti le mieux. Mais financièrement, c’était n’importe quoi, ils ne m’ont jamais payé tout mon salaire et je suis parti en avril avant la fin de saison. Je voulais arrêter mais c’était vraiment tôt, j’avais encore envie de jouer. Au bout de trois jours, j’ai eu une offre en République dominicaine, ce qui tombait bien parce que je n’avais pas envie de revenir tout de suite en Europe. J’y étais déjà allé plein de fois en vacances mais jamais pour jouer, donc j’ai dit oui. J’ai retrouvé ma famille, parlé espagnol, mangé la cuisine à laquelle j’étais habitué. C’était parfait, on a même fini champion du pays.

CholetAprès la Grèce, je voulais avant tout un boulot où j’étais sûr de toucher mon argent. J’ai eu un paquet d’offres mais je n’étais pas sûr de la fiabilité et puis j’en avais assez des équipes qui changeaient de coaches tous les ans, je voulais un club stable, financièrement et au niveau de l’organisation. Cholet m’a approché. Je me suis renseigné et j’ai vu que le championnat était sûr niveau salaire, que le coach était là depuis plusieurs années et l’équipe était en Eurocup, ce qui était important aussi parce que sans coupe d’Europe, les semaines sont très, très longues. D’ailleurs, même avec l’Europe, les saisons en France sont trop longues. Tu commences mi-août et tu termines mi-juin si tu vas au bout. Quand les playoffs ont commencé, ça nous a pris cinq semaines pour gagner cinq matches. En plus, le temps devient agréable donc mentalement tu penses aux vacances, à la plage… Mais on a gagné et quand tu gagnes, tu oublies tout ça. Et puis l’ambiance dans l’équipe était superbe. On se retrouvait souvent tous ensemble, on allait faire du kart sur Nantes, on jouait à Guitar Hero. La relation entre les joueurs était géniale.

L’EuroleagueC’est peut-être la plus belle expérience basket de ma vie. L’atmosphère, les attentes, c’est fou. Tout ce que tu fais dans le

match est important, tu prends un rebond, tu te dis : yes ! Beau boulot ! La valeur de tout ce que tu fais sur le terrain est multipliée par dix en Euroleague. La NBA, c’est la NBA, mais ça reste les États-Unis. Là, tu joues contre les meilleures équipes de chaque pays. C’est extraordinaire, des voyages inoubliables et le niveau de compétition le plus élevé d’Europe. L’an dernier, j’ai vu le Barça remporter le titre à la télé et cette année, on les a joués ici à la Meilleraie. C’est quelque chose d’unique, le genre de chose que j’aurai plaisir à raconter à mes enfants plus tard. Quand on a connu ça, on n’a qu’une envie, c’est d’y retourner.

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CÔTÉ JARDIN

L’équipe nationaleC’est un honneur de jouer pour la République dominicaine. Mais si je suis là où je suis aujourd’hui, c’est parce que j’ai toujours réussi à ne pas franchir la ligne. La vie, c’est une question d’équilibre, je ne peux pas passer toute la saison loin des miens. Quand l’été arrive, j’ai envie de rentrer chez moi, voir ma famille, mes frères, mes sœurs et profiter. Rejoindre l’équipe nationale, ça veut dire faire l’impasse là-dessus et il n’y a pas que ça. Après l’Italie, je devais jouer pour l’équipe nationale mais j’avais toujours mal à ma blessure contractée durant la présaison en NBA. La saison finie, je ne pouvais même plus poser le pied par terre, je n’ai pas marché pendant deux semaines tellement ça me faisait mal. J’ai joué toute la

saison avec la douleur et si je n’avais pas pris du repos pour me soigner, je suis certain que ça aurait été beaucoup plus grave. Après la Grèce, l’expérience que j’avais eue m’avait un peu dégoûté, je voulais rester à la maison l’été. Cet été, ma femme va avoir un enfant, donc ça ne va pas être possible, peut-être l’année prochaine… C’est vrai que tous les ans il y a quelque chose qui fait que je n’y vais pas mais la porte n’est pas fermée. J’ai toujours envie de jouer pour mon pays.

Le séisme d’HaïtiC’était effrayant. Ma grand-mère habite sur l’île avec mes cousins et dès qu’on a su pour le tremblement de terre, on a appelé pour savoir si tout le monde allait

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Si tu étais • Un animal ?

Un lion

• Un personnage historique ?Martin Luther King, il a

changé le monde

• Un prénom féminin ?Je ne sais pas, et je n’ai pas

envie de savoir !

• Un jour de la semaine ?Le dimanche

• Une invention ?L’ampoule électrique

• Une couleur ?Noir

• Une ville ?New York bien sûr

1. MartinLutter King2. Baseball

3. jame Patterson4. Barack Obama

5. Le BronxN.Y City6. Logo

Detroit Pistons

L’un ou l’autre• Vin ou bière

Du vin, et du rouge.

• New York ou Saint-Domingue ?New York

• Trois-points ou dunk ?Trois-points

• NBA ou Euroleague ?NBA

• Erman Kunter ou Jim Bilba ?C’est quoi cette question ?! Bilba, non, Erman, c’est lui

le coach donc c’est la bonne réponse !

• Jour ou nuit ?Le jour, j’aime le soleil.

• Mac ou PC ?Mac

bien. Curieusement, il ne s’est rien passé en République dominicaine, seul l’Ouest de l’île a subi le choc. C’était dur parce que les Dominicains et les Haïtiens sont proches, il y a d’ailleurs beaucoup d’Haïtiens qui vivent en République dominicaine. J’ai été très heureux d’apprendre que mes proches n’avaient rien mais je l’ai quand même vécu comme une tragédie.

Barack ObamaJ’étais à Chicago au début de sa campagne (Obama est de Chicago). Plus jeune, je ne m’intéressais pas du tout à la politique. Aujourd’hui, j’y fais plus attention. Je ne connais pas tout mais je pense qu’Obama fait du bon boulot. Quand il est arrivé, les USA étaient au plus bas. Je ne dis pas que le pays est tout en haut avec lui mais il y a du progrès. Le taux de chômage a baissé, il a fait voter la couverture médicale, tout n’est pas parfait mais si on fait le bilan, je ne crois pas que les États-Unis soient devenus pire avec Barack Obama. Ce n’est pas facile, n’oublions pas qu’il est le premier président afro-américain, tout cela représente beaucoup de pression.

Un hobbyJ’aime chanter. Quand je suis chez moi aux États-Unis, je vais à l’église toutes les semaines, je suis très religieux et j’adore chanter durant l’office. J’aime aussi découvrir différentes cultures et pour ça, l’Europe est extraordinaire. En Grèce par exemple, les gens se lèvent le matin et partent prendre un café pendant deux heures, du coup je m’y étais mis aussi. Partout où je vais, j’essaie de m’adapter aux coutumes locales, c’est une partie vraiment sympathique de mon boulot.

Si tu n’avais pas été basketteurJe ne sais vraiment pas, je n’y ai jamais réfléchi. J’ai un bon feeling avec les enfants, j’aime être auprès d’eux, donc peut-être quelque chose comme professeur ou éducateur social, un métier en rapport avec les enfants.

Un autre sportLe baseball. En République dominicaine, c’est un sport qui est très, très populaire. Mais aujourd’hui, je me mets à votre football, le soccer. Je ne connais pas tout mais j’aime voir les grosses équipes, je regarde la Champions League dès que je le peux. Un pronostic pour cette année

? J’aime bien Barcelone donc disons le Barça. Messi est juste génial. Même quand il ne marque pas, dès qu’il joue, les gestes qu’il tente, c’est un régal à voir.

Un livre de chevetJe n’ai pas de livre culte mais plutôt un auteur culte, James Patterson. C’est un maître du polar à suspense. Dès qu’il sort un nouveau livre, je prends, je sais que je ne serai pas déçu.

Un film cultePareil, pas de film mais un réalisateur, James Cameron. Surtout pour Avatar. Ok, Titanic, c’est un super film mais Avatar, c’est la seule fois de ma vie où tout était parfait. Les images, les couleurs, l’histoire, jamais je n’ai été autant estomaqué devant un film.

Trois choses à emmener sur une île déserte ?La Bible, mon I-Pad et des chaussures. Parce que s’il pleut, si je dois aller dans la forêt chercher de la nourriture, mieux vaut une bonne paire de bottes !

Ce que tu ne ferais jamais même pour dix millions ?Du saut à l’élastique. J’aurais bien trop peur que l’élastique lâche.

Une journée dans la peau de quelqu’un d’autre ?(Luc-Arthur Vebobe passe par là.) Luca ! (Éclats de rire général). Non je rigole. Le Prince en Angleterre qui va bientôt se marier ? (Nouveaux éclats de rire). Luca, tu m’imagines moi dans un château ?! Non, mais c’est dur comme question ça ! Luca, tu prendrais qui toi ? (Luca répond qu’il ne sait pas trop). Allez Barack Obama.

S’il ne te restait que 24 heures à vivre ?Je rentre chez moi auprès de ma famille. Rien de spécial, juste moi et les miens.

Toi dans dix ans ?En Floride, à Orlando, heureux avec ma femme et un ou deux enfants. Épanoui dans quelque chose d’autre que le basket, je ne crois pas que je jouerai encore. Coacher ? Peut-être, mais à Orlando alors, avec des jeunes. n

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“EN GRÈCE, LES GENS SE LÈVENT LE MATIN ET PARTENT PRENDRE UN CAFÉ PENDANT DEUX HEURES. DU COUP, JE M’Y ÉTAIS MIS AUSSI. ”

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1992 : la Dream Team de Magic Johnson dispute les J.O. L’aboutissement d’un long processus de raprochement entre la FIBA et la NBA.

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Par Pascal legeNDre

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L e 9 septembre 1972, l’Amérique est en berne. L’URSS vient de lui chiper des mains la médaille d’or olympique à la suite des trois secondes les plus longues et les plus

controversées de l’Histoire du basket international. Les raisons du fiasco ? Multiples. L’une crève les yeux : sept joueurs américains ont tout juste 20 ans et l’aîné, Kenny Davis, le seul à être déjà sorti de la fac, en déclare 23. Le pivot rouquin de UCLA, Bill Walton, a manqué à l’appel. Et surtout les membres des dix-sept franchises NBA et des onze de ABA ne sont pas sélectionnables. Ils sont “professionnels“ et les deux ligues américaines ne sont pas reconnues par la Fédération Internationale. Kareem Abdul-Jabbar, Wilt Chamberlain, Jerry West, Julius Erving et consorts sont des pestiférés du mouvement olympique. Le CIO vient d’ailleurs d’être présidé durant vingt ans par Avery Brundage, un Américain un peu illuminé qui combat pour la survie d’un amateurisme qui est de plus en plus marron. On sait que les sportifs de l’Est – à commencer par les basketteurs soviétiques – sont en fait des athlètes d’État qui se consacrent à plein temps à leur activité sportive même s’ils ont, par exemple, un grade dans l’armée.Avoir été “professionnel“ est une maladie honteuse. Lorsqu’il signe pour l’ASPO Tours, à la rentrée 69, DeWitt “Slem“ Menyard se garde bien de préciser qu’il a été un membre éminent de l’ABA sous le maillot des Houston Mavericks (9,1 pts et 7,8 rbds et une sélection au All-Star Game avant d’être victime d’une terrible blessure au genou). On ne saura qu’un peu plus tard qu’il fut le premier “pro“ à débarquer en France, et l’un des tout premiers en Europe. On fera aussi toute une histoire lorsqu’on découvrira de ce côté-ci de l’Atlantique que Bob Riley, engagé par Caen, a passé 39 minutes sur les parquets de la NBA, sous le jersey des Atlanta Hawks. Dérisoire, mais symptomatique de deux basket claniques qui ignorent tout l’un de l’autre et donc se détestent sans raison.Il faut attendre 1970 pour qu’un Européen n’ayant jamais joué dans une université américaine soit drafté par la NBA, Dino Meneghin. Sauf que son positionnement – 12e choix du 11e tour par les Hawks – est une insulte pour le monument national italien. Meneghin ne rejoindra jamais la National

Basketball Association et gagnera beaucoup d’argent à Varèse puis à Milan. S’il avait fait le grand saut, l’Italien risquait l’excommunication et d’être banni à vie de la Squadra Azzura.

glouchkov, le premierEn 1984, les États-Unis sont redevenus champions olympiques avec brio à Los Angeles avec un roster toujours exclusivement composé d’universitaires.En Europe, les salaires sont en croissance exponentielle et la FIBA a cessé d’être hypocrite. Le sigle – en français dans le texte – ne signifie plus Fédération Internationale de Basket Amateur, mais tout simplement Fédération Internationale de Basket.1985. Le Bulgare Georgi Glouchkov, qui s’est distingué à l’Euro en Allemagne, sur le terrain par sa puissance au rebond et, en dehors, par ses fringues étriquées, est drafté (148e choix) et signé par les Phoenix Suns. Son rendement est anodin (4,9 pts et 3,3 rbds) et amoindri, semble-t-il, par un surplus de poids. Glouchkov réintégrera la FIBA et gagnera une Coupe des Coupes en 1989 avec Caserte.1986. C’est l’année où une franchise se jette à l’eau et drafte au 1er tour un Européen. Le plus fort de tous. Un Soviétique de 2,18 m, Arvydas Sabonis. Sabas, qui est sous contrat avec le Zalgiris Kaunas, est le 24e choix des Portland Trail Blazers. Le Grec Panayotis Fassoulas – qui a été formé en partie à North Carolina State – est au 2e tour, le Yougoslave Drazen Petrovic au 3e – ce qui est un manque de considération incroyable –, l’Ukrainien Alexander Volkov au 6e, le Kazakh Valery Tikhonenko au 7e.C’est lors du Mondial en Espagne, dans un des salons de l’hôtel des délégations, que Volkov et Tikhonenko sont approchés par le coach des Hawks, Mike Fratello, et son General Manager, Stan Kasten. Les Soviétiques vivent dans leur bulle et la confidence de Tikhonenko à Maxi-Basket laissera pantois ceux qui sont nés avec Internet : « Avant de venir en Espagne, j’ignorais que j’avais été drafté par la NBA. Je l’ai appris par les magazines espagnols. Je ne sais même pas où les pros américains nous ont vus jouer. » Tikhonenko précisera que le staff des Hawks leur a mis des contrats de 75.000 dollars chacun sous le nez et

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Borislav stankovic (à gauche) et David stern (à droite) ont œuvré très tôt pour un rapprochement entre FIBA et NBA dont la première pierre fut posée en 1987 avec le McDonald’s Open. À droite, l’édition de 1993, à Munich, le real d’Arvydas sabonis face aux suns de charles Barkley.

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avoir été “professionnel“ est une maladie honteuse.

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« laisser de côté ces 300 joueurs sous prétexte qu’ils sont professionnels est hypocrite. »

Borislav stankovic

que les deux joueurs se sont empressés de les transmettre aux officiels de la délégation soviétique. « Mais on n’est pas reparti les mains vides. Ils nous ont donné, comme gage de sérieux de leur offre, un maillot des Hawks à notre nom et toute une panoplie complète, de la cravate au bonnet de laine, en passant par le stylo aux couleurs des Hawks. Quel effet ça va faire à Alma-Ata ! »L’Histoire, avec un grand H, est en marche. Un monde, celui du communisme, va imploser. Borislav Stankovic, son secrétaire-général, souhaite que la Fédération Internationale s’ouvre à la NBA. Seulement une majorité des décideurs de la FIBA sont encore réactionnaires et la proposition de Stankovic soumise au Congrès est rejetée à une courte majorité. Ce n’est que partie remise.

l’Histoire se fait à milwaukeeC’est en octobre 1987, à Milwaukee, dans le Wisconsin, que la FIBA et la NBA vont enfin s’embrasser sur les deux joues.

C’est Borislav Stankovic qui a fait la démarche. C’est David Stern qui a trouvé le financement de la première édition du McDonald’s Open et assuré la logistique. Le budget est estimé à 1,7 million de dollars et financé en grande partie par la chaîne de fast food qui a l’intention d’ouvrir trois restaurants à Moscou. Jamais philanthropiques les Américains. « C’est quelque chose dont les fans de basket à travers le monde parlaient depuis des années. Et c’est excitant de penser que cela va bientôt se réaliser » commente le commissioner.Trois équipes constituent le plateau : le Tracer Milan, champion d’Europe en titre, l’URSS, vice-championne du monde, et les Milwaukee Bucks qui, la saison précédente, se sont classés 3e de la Central Division.Quelques médias européens sont de sortie dont trois journalistes français. Le match Bucks-URSS est diffusé sur ABC et dans pas moins de 37 pays, y compris l’URSS et la Chine, et le sera aussi en différé en France sur La 5.

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« C’est un rêve devenu réalité pour moi et les autres joueurs. Je pense que nous sommes des pionniers. C’est comme le premier homme sur la lune, les premières empreintes » déclare solennellement Dino Meneghin. « Avant ce week-end, je n’ai vu ces joueurs qu’à la télévision. C’est comme vivre un rêve. Je me sens sur une autre planète. C’est absolument fantastique » savoure Massimilino Aldi, 20 ans.Les Bucks sont dépenaillés. Déjà, ça ne fait que deux petites semaines qu’ils ont repris le bleu de travail. Et puis, pour diverses raisons, ils déplorent moult forfaits. Quatre – Ricky Pierce, John Lucas, Sidney Moncrief, Craig Hodges – des huit joueurs majeurs sont inopérants. Le coach Dell Harris n’a pas à sa disposition un meneur valide et de long-range shooters pour attaquer les fameuses zones européennes. « Ils savent ce que c’est, le basket » prévient Dominique Wilkins qui a fréquenté quelques Soviets lors du Summer Camp des Hawks. « Il y a des joueurs trompeurs. Lorsque vous les voyez comme ça, en civil, vous ne pouvez pas deviner qu’ils ont autant de talent. Ils ne payent pas de mine. Mais, sur le terrain, on se rend compte qu’ils peuvent se servir de la balle. Ils ont de grands shooteurs et de bons jumpeurs. Certains peuvent jouer en NBA dès maintenant. » D’ailleurs, Alexander Gomelski, coach de l’URSS, en profite au cours de la conférence de presse pour faire, sous forme de scoop, la promo de deux de ses boys, Sarunas Marciulionis et Alexander Volkov : « Voici deux de mes garçons qui, avec Sabonis, Tkatchenko et Khomitchous, joueront probablement bientôt en NBA. » Incontestablement, Gomelski est imprégné de la politique de glasnost (transparence) et de perestroika (reconstruction), bref d’ouverture, du maître du Kremlin, Mikhaïl Gorbatchev.Résultat ? Les Ritals se montrent incapables de passer la balle à l’intérieur et, s’ils y parviennent par miracle, Jack Sikma et Randy Breuer viennent former un barrage incontournable. La pression de la ligne arrière des Bucks est étouffante. C’est un déluge. 37-15 à la fin du premier quart-temps. C’est grâce à une zone soporifique et au détachement des Américains que les Milanais vont parvenir à limiter la casse. 123-111. Les Soviets seront envoyés dans les cordes dans le 3e quart-temps. Quarante-neuf points d’écart. Paul Pressey et Jerry Reynolds sèmeront la terreur dans les rangs de l’armée rouge. Les Bucks redoutaient les ogives soviétiques, mais 18 tirs à 3-pts de suite manqueront leur cible ! Sans Sabonis, Tkatchenko et Belostenny, l’URSS n’avait pas non plus la possibilité de lutter dans la peinture. « Nous sommes beaucoup plus rapides qu’eux. Notre pression défensive leur a posé beaucoup de problèmes. Ils ont seulement un gars (Marciulionis) capable de manier le ballon devant nous, et ce que nous avions à faire, c’était de le neutraliser » analysera Jerry Reynolds.

« La première fois que je suis venu aux États-Unis, il y a 30 ans, nous avions été battus par toutes les équipes universitaires que nous avions rencontrées. La fois suivante, on avait gagné un match. Aujourd’hui, nous sommes capables de battre n’importe quel college. Si nous continuons à étudier le jeu des pros, dans 5-6 ans, nous pourrons peut-être battre une équipe de NBA. » La prophétie d’Alexander Gomelski fera sourire l’assistance et notamment son confrère Del Harris, « à mon avis, quand nous en serons arrivés là, nous serons tous très, très vieux. » Mais il avait bien toute sa tête le colonel de l’Armée Rouge.

stankovic, le visionnaireÀ Séoul, les universitaires américains se font de nouveau ratatiner par l’URSS seize ans après le fiasco de Munich.

John Thompson, le coach de Team USA, n’a pas du tout apprécié que Arvidas Sabonis soit soigné par le toubib des Portland Trail Blazers après la rupture aggravée de son talon d’Achille. Thompson, qui se croit encore en pleine guerre froide, a tempêté juste avant les J.O. : « Sabonis est l’exemple même de la prédiction de Lénine qui disait que les capitalistes vendraient un jour aux communistes la corde qui servirait ensuite à les pendre. Je pense que nos adversaires directs nous exploitent. Il ne faut pas préparer Sabonis à jouer contre nous. » Alexandre Gomelski, lui, sent que le

vent tourne et il lui a répliqué : « Mr. Thompson est un grand coach, mais ce n’est pas le Ministre des Affaires Étrangères. L’URSS et les USA ont de bons contacts sur les plans politique, économique et sportif. Tous les pays, tous leurs habitants, sont heureux de ces rapprochements. Les gens en dorment mieux la nuit. Peut-être que Mr. Thompson ne comprend pas ça. Je pense que Mr. Thompson fait erreur. »Le Serbe Borislav Stankovic a une idée fixe : ouvrir la Fédération Internationale aux joueurs de la NBA. « La première raison est technique, c’est améliorer le niveau de nos joueurs FIBA », explique-t-il. « La seconde est morale. Nous sommes dans une situation très hypocrite. Nous avons 172 pays dans notre organisation qui représentent 200 millions de basketteurs, mais nous n’avons pas les 300 meilleurs joueurs du monde car ils

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« C’est comme le premier homme sur la lune, les premières empreintes. »

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sont “professionnels“. Les gens sont payés partout dans le monde. Laisser de côté ces 300 joueurs sous prétexte qu’ils sont professionnels est hypocrite. » Comme Gomelski, Stankovic est tout de même un sacré visionnaire. Alors que les meilleurs Européens se font balayer par des NBAers lambda, il déclare : « nous acceptons le fait que les Jeux et les Championnats du monde soient dominés par les États-Unis, mais chaque année la différence sera moindre. Et un de ces jours, les autres pays seront compétitifs avec la NBA. »Stankovic bénéficie dans sa démarche du support de Juan Antonio Samaranch, le président du CIO, natif de Barcelone, prochaine ville à accueillir les Jeux et qui verrait d’un bon œil la participation d’une sélection de joueurs américains de la NBA. Alexandre Gomelski est donc dans le même esprit : « Mon but est que le basket devienne le premier sport au monde, et c’est pour ça que je souhaite que la NBA vienne aux Jeux. Si Michael Jordan joue contre nous, je le sais, nous n’aurons aucune chance. Mais je vois l’intérêt du basket en général. »Le paradoxe, c’est que c’est le représentant des États-Unis, Bill Wall, qui fait le nez sur ce rapprochement. « Je ne pense pas que les joueurs de la NBA seront aux J.O. de Barcelone. Actuellement, il y a un resserrement des valeurs, et si les pros arrivaient, ça changerait tout » tente-t-il de justifier. En fait, Bill Wall sait très bien qu’avec la rentrée de la NBA dans le concert mondial, ABAUSA, dont il est le directeur exécutif, perdait tous ses pouvoirs.

En attendant, le gouvernement soviétique refuse de donner son aval au départ de Sarunas Marciulionis aux Atlanta Hawks.

7 avril 1989En février 89, Rimas Kurtinaïtis bénéficie d’un privilège jamais accordé : il est invité au concours de tirs à 3-pts du NBA All-Star Game à Houston alors qu’il n’est pas membre de la NBA. Dans l’immense Astrodome, le Lituanien se troue. 7 shoots transformés sur 25. Le score le plus faible obtenu cet après-midi-là. « Il n’a pas supporté la pression », nous dit Stankovic.La réunion décisive se tient à Munich le 7 avril 1989. La NBA et les autres “ligues professionnelles“ rejoignent la Fédération Internationale. 56 voix pour, 13 contre dont la fédération américaine. Une proposition soviétique de limiter dans un premier temps à deux par équipe le nombre de “pros“ a été rejetée.À partir de là, c’est la fuite des cerveaux qui s’accélère. Sarunas Marciulionis devient le premier Soviétique à signer en NBA. Soviétique ? « Je ne suis pas un Soviétique, je suis un Lituanien. Mais mon pays a été annexé par l’URSS de Staline en 40. En tant qu’athlète, je me considère comme un ambassadeur du peuple lituanien, qui n’est pas représenté diplomatiquement. » Le contrat est de 3,8 millions sur 3 ans et, d’après Mark Fleisher d’IMG, une société qui a un bureau à Moscou, Sarunas en conserverait un peu plus de la moitié.Le 17 août, Drazen Petrovic rachète une partie de son contrat au Real Madrid, en signe un de 3 ans à Portland, manque la préparation avec les Blazers à cause d’un kyste, et doit composer avec la méfiance du coach Rick Adelman qui n’a pas compris qu’il a hérité du plus beau joyau de la couronne yougoslave.Pendant ce temps, l’Ukrainien Alexander Volkov est accueilli avec un tapis rouge à Atlanta. Il explique à Maxi-Basket la tractation : « J’ai un contrat no-cut sur 3 ans, d’environ 600.000 dollars annuels. À mon départ d’URSS, il a fallu payer un impôt. Mais il n’y a pas de barème. On m’a laissé entendre que ce serait bien si je payais 100.000 dollars. Comme j’ai accepté, on m’a obligé à acquitter la somme sur le champ. J’ai dû contracter un emprunt aux USA car on me demandait un impôt sur des sommes dont je n’avais encore rien touché. » Volkov sait que la manne va tomber dans les caisses du Comité d’État aux Sports et du Comité d’État au Budget, mais sans connaître la répartition.Au cours du mois d’août 90, Drazen Petrovic (Portland), Zarko Paspalj (San Antonio) et Vlade Divac (Lakers) gagnent l’or au Mondial argentin sous la bannière de la Yougoslavie. Volkov (Atlanta) est dans le camp du finaliste, l’URSS.Le racket étatique va cesser avec l’écroulement du bloc communiste. La chute du Mur de Berlin est provoquée le 9 novembre 89. À partir de l’été 91, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine font sécession et laissent la Yougoslavie aux seules Serbie et Monténégro. Le 26 décembre de la même année, c’est autour de la monstrueuse URSS d’être dissoute et d’éclater en mille morceaux.Le 13 septembre 1991, USA Basketball a communiqué la liste des 10 joueurs qui participeront un an plus tard aux Jeux Olympiques de Barcelone. Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird… L’entrée sur la scène internationale de la National Basketball Association se fait en grandes pompes. Les basketteurs et tous les sportifs du monde entier vont tomber follement amoureux de cette Dream Team. n

« avant de venir en espagne, j’ignorais que j’avais été drafté par la NBa. Je l’ai appris par les magazines espagnols. »

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À gauche, les participants au concours à 3-points du all-star Game 1989 où figure un non NBAer, rimas Kurtinaïtis (#12, debout à gauche) puis Dale ellis (#3), reggie Miller (#31), craig Hodges (#14), Michael Adams (#14), Derek Harper (#12), Jon sundvold (#20), gerald Henderson (#12) et Danny Ainge (#44).

ci-dessus, sarunas Marculionis avec golden state en 1990, un des premiers européens à avoir évolué en NBA.

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Stéphane Broliron et le BCS vous souhaitent la bienvenue à l’Espace des Sept-Arpents, l’une des salles les plus brûlantes de France.

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SOUFFELWEYERSHEIM

LE SOUFFLEDE SOUFFEL

LA SAISON PASSÉE, LE CLUB ALSACIEN S’EST FAIT CONNAÎTRE DE LA FRANCE ENTIÈRE EN BOUTANT LA JDA DIJON DE LA COUPE DE FRANCE. TROIS DIVISIONS D’ÉCART.

PLONGÉE DANS LE CHAUDRON DE SOUFFEL.

Par Pascal LEGENDRE, à Souffelweyersheim.Reportage photos : Hervé BELLENGER.

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Voici le fameux gymnase des Sept-Arpents reconnu comme l’une des salles les plus brûlantes de tout le basket français. C’est ici où, pour la première

fois, une équipe de Pro A est tombée en Coupe de France face à des trouffions de Nationale 2. 88 à 78. C’était le 17 novembre 2009. Des extraits du triomphe sont visibles sur YouTube et le souvenir se transmettra en Alsace de génération en génération. Dans toute sa nudité, ce “chaudron“ de bientôt 40 ans d’âge, avec six rangées de gradins sur une seule largeur, ne se distingue en rien d’une salle ordinaire sinon, aux murs, sept bannières sponsorisées par une chaîne d’hypermarchés, avec l’effigie des joueurs. Il faut faire un gros effort d’imagination pour concevoir que l’on peut y loger le samedi soir plus d’un millier de spectateurs, avec un chausse-pied. La réflexion de Gauthier Darrigand dans BasketNews a marqué les esprits au club. Le Bordelais y déclarait que « c’est plus dur d’aller jouer à Souffel qu’à Gravelines. Les gens sont à même pas un mètre du terrain. Ça sent la frite dans la salle, il y a des sandwiches en vente au coin du bar, il y a la sono. C’est exceptionnel. » Avec humour, le manager général Eric Mittelhaeuser surenchérit : « il y a pire que les frites, c’est quand on fait des tartes flambées. Il y a du brouillard dans la salle ! Dans les dix premières minutes de la deuxième mi-temps, c’est limite si vous voyez l’autre panier au bout du terrain. C’est une salle atypique, ça fait partie du folklore. »

Autre élément typé, une sirène qui servait durant la Seconde Guerre mondiale à prévenir des attaques aériennes et qui, à la présentation des équipes et aux temps-morts, fait un boucan monstre. Une vidéo tournée par un supporter garonnais le 8 mai de l’an dernier pour le match de la montée en NM1, et postée également sur YouTube, constitue une belle plongée dans le chaudron. « Les sirènes du couvre-feu annoncent de mauvais présages aux Garonnais », a écrit l’internaute sur un bandeau. « À Bercy, même le speaker est resté bouche bée », ajoute Eric Mittelhaeuser.Au foot, le poucet croque parfois le géant. Jamais au basket. Ça ne se joue pas à 1-0 contre le cours du jeu et

en transformant son demi-terrain en camp retranché. Une question de nature du jeu, et aussi de taille, de puissance, de richesse de banc. Jamais sauf à Souffel. À cette époque, Dijon n’était pas en état

de décomposition avancée qui allait l’engloutir en Pro B, mais depuis le décès accidentel de son jeune meneur Jonathan Bourhis, la JDA commençait à donner d’inquiétants signes de faiblesse. Ont-ils pris leurs modestes adversaires de 32e de finale de haut ? « C’est sûr que les joueurs n’avaient pas la même adrénaline que s’ils avaient eu à jouer une équipe de Pro A. Ils ne sont arrivés que le jour du match, peut-être un peu la fleur au fusil » se remémore le coach Stéphane Éberlin. « Dès le début, on sentait qu’ils étaient en sur-confiance, il y avait une décontraction exacerbée », estime Alexandre Nkembe.

« Quand on fait des tartes flambées, il y a du brouillard dans la salle !

Eric Mittelhaeuser

Romain Appel.

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De leur côté, les Alsaciens attendaient les pros de pied ferme. « Chaque joueur pour des raisons différentes avait une surmotivation pour ce match-là », explique Nkembe. « Moi, j’ai joué là-bas en 2000. J’avais un contrat de trois ans, on ne m’a pas laissé ma chance et, au bout d’une année, on m’a prêté en Pro B à Aix-Maurienne. J’avais donc des comptes à régler avec Dijon. » Un autre ancien Dijonnais, Florent Eléléara, qui a repris ses études à Strasbourg pour faire un Master Staps, planta trois paniers à 3-pts décisifs. « C’était un match sans pression, il fallait prendre un maximum de plaisir et les joueurs se sont lâchés. Nous sommes restés accrochés, il y a eu le feu dans la salle, et nous sommes tombés dans l’euphorie, beaucoup d’adresse, les joueurs ont senti que l’exploit était possible. Voilà », raconte simplement Stéphane Éberlin. La JDA prit pourtant l’affaire au sérieux, engagea sur le front les titulaires, mais Randoald Dessarzin avouera que son équipe avait été tétanisée par l’ambiance volcanique. Les Dijonnais ont en fait pris la machine à remonter le temps et découvert ce qu’était l’ambiance d’une salle d’élite dans les années soixante, à Denain, Auboué, Joeuf, lorsque le public partageait la même hargne que les joueurs, la quasi totalité enfants du pays. « Quand une équipe a l’habitude de jouer dans une salle de 3.000 places, elle n’a pas les mêmes repères. Mille personnes, ce n’est pas beaucoup, mais quand il y a 700 places à la base, que les gens sont tout près du terrain, ça étouffe l’adversaire et ça transcende mes joueurs », reconnaît le coach. « Même en temps que spectateur, tu

vibres, ça bouge, ça pousse. Elle est spéciale, cette salle. Ça sent la bouffe, il fait chaud, c’est terrible. Je me régale ! », sourit Sacha Giffa qui était dans les tribunes des Sept-Arpents pour suivre l’épopée en Coupe de Souffel et qui a apprécié l’atmosphère sur le terrain puisque la SIG est venue cette année batailler ici même.Paradoxalement, dans cette ambiance enfiévrée, le BCS n’est pas un inconditionnel du run and gun, mais c’est une équipe défensive, posée. « Des actions spectaculaires sur demi-terrain, des paniers à 3-pts, ça permet aussi d’enflammer une salle », rappelle Stéphane Éberlin.« On a aux postes 1 et 5 des mecs qui, physiquement, ont le profil de joueurs de haut niveau. On savait qu’ils pourraient tenir au niveau de l’impact », détaille Alex Nkembe. « Moi,

au poste 3, je fais 1,97 m et 100 kg, je peux tenir. J’ai l’habitude de jouer avec le Cameroun où on a Luc-Richard Mbah A Moute des Milwaukee Bucks. Le problème,

c’était au niveau des rotations. Ils avaient un effectif à neuf joueurs compétitifs alors que nous, on était sept et après il y avait un déficit physique terrible. On a compensé à l’adrénaline et avec l’ambiance dans la salle. »« Je ne crois pas que nos joueurs aient fait le match de leur vie », commente le président Gilbert Mittelhaeuser, père du manager général. « Il faut savoir qu’il faut se donner à 100% dans chaque match de N1, sinon on n’y arrive pas. On a de bons joueurs, un dix qui tient la route, mais aucun ne sort du lot. La preuve, on peut démarrer le match avec des cinq différents. C’est pour ça que les joueurs se battent pour avoir leur place. »

Pas d’étranger. Une tradition, une incongruité.

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Le président en a encore des trémolos dans la voix : « Les murs tremblaient. C’était fou. Et c’est là que tu sens que tu sers à quelque chose dans le sport. »

Des liens étroits avec la SIGUn tel exploit en foot aurait fait trois ou quatre fois de suite la Une et plusieurs pleines pages dans L’ĖÉquipe, l’ouverture des JT dont celui de TF1. Pour du basket, c’est plus mesuré. Ça reste dans le milieu. « J’ai beaucoup de potes dans toutes les divisions, de la NBA jusqu’en N3 et ils m’ont tous appelé. Ils se demandaient si Dijon avait joué avec ses espoirs, avec l’équipe B, s’ils n’avaient pas vraiment joué. Je leur ai expliqué qu’on avait joué les yeux dans les yeux et gagné à la régulière. Tout le monde était choqué car en basket, ça n’existe pas », commente Alex Nkembe.La rubrique basket de L’ĖÉquipe a répercuté l’info. La presse locale a fait le buzz. Quelques entreprises ont montré un intérêt naissant. De nouvelles têtes sont apparues dans les tribunes. Le BCS compte une centaine d’abonnés et 6 à 700 spectateurs assistent à chaque match de championnat. Plus original, Elisabeth Lienhard a écrit un livre sur cette soirée de légende intitulé L’incroyable victoire. « Il en a été vendu 400 exemplaires, je crois », précise Eric Mittelhaeuser.Et surtout, ce ne fut pas un feu de paille. Au tour suivant face à Nanterre et son équipe de Pro B, Souffel menait encore de 4 points à une minute de la fin. Le gain du match échappa des mains des Alsaciens telle une savonnette.Fort de cette expérience, le BCS termina 1er de sa poule de N2 avec seulement deux défaites et croqua Garonne 93 à 46 dans le match retour décisif pour la montée en N1. On recensa ce soir-là 1.200 fans tassés comme Japonais dans

le métro de Tokyo. Comme à chaque fois pour un grand événement, la location avait été close une semaine en amont. « Mais c’est l’année d’avant, quand on a fait cinq cars, que près de 500 supporters sont montés à Bercy, tous habillés en rouge, et que l’on a gagné le Trophée Coupe de France face à Denain, que l’on a commencé à croire que l’on pouvait jouer le haut niveau », raconte le président.Cette année, c’est la SIG que la Coupe de France a offert à Souffelweyersheim. Strasbourg Illkirch Graffenstaden, club de Pro A, phare d’une ville qui comme lui n’a pas exactement les ambitions de son potentiel, face au BCS, représentant d’une commune d’un peu plus de 7.000 habitants, à 6 km du centre de la capitale alsacienne. Souffel envisagea de recevoir son prestigieux adversaire au Rhénus, mais pour des questions de coûts et pour plaire à ses joueurs, il organisa la fête aux Sept-Arpents. Pour

Sébastien Kancel, David Webber et le coach, anciens espoirs de la SIG, ce match avait une saveur spéciale. Cette fois le Goliath était prévenu de la roublardise du BCS et pourtant il faillit ressortir du chaudron

ébouillanté. Souffel enfourna 10 paniers bonifiés (sur 22) et bien que concassé au rebond (37 à 22), il passa en tête (59-58) avant de mettre un genou à terre, pas deux (68-71).Souffel n’est pas un concurrent direct de la SIG, même s’ils ont quelques spectateurs en commun. Pas comme à l’époque, dans les années soixante-dix, en N3, quand Gilbert Mittelhaeuser était sur le terrain et Ilkirch-Graffenstaden dans le même championnat. Il y a même des interpénétrations aujourd’hui entre eux. Christian Cléante et Jacques Schneider ont porté le maillot des deux clubs. Actuel manager général de la SIG, Jérôme Rosenthiel a joué en équipe 1 à Souffel et se retrouve en 3 avec des anciens. Le fils

« J’avais des comptes à régler avec Dijon. »

Alex Nkembé

« Elle est spéciale cette salle. Ça sent la bouffe, il fait chaud, c’est terrible. Je me régale ! » Sacha Giffa

Le présidentGilbert Mittelhaeuser, un soir de victoire.

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de Sacha Giffa a été licencié deux ans au BCS, comme celui de Stanley Jackson, celui de Ricardo Greer a pris le relais cette saison. Sacha Giffa et Alex Nkembe sont potes. « Les relations sont bonnes. On a été invités chez eux par le président Martial Bellon pour une réunion qui a été très sympathique. Et je peux vous dire que la SIG nous a laissé l’entière recette du match de Coupe de France », confie Gilbert Mittelhaeuser.

Un villageDe la NM2 à la NM1, c’est un grand bond en avant. Financièrement. En deux saisons, le budget du BCS a été multiplié par deux pour atteindre 460.000 euros. Riquiqui pour la division. Structurellement. Jusque-là les joueurs avaient un job, étaient embauchés par le club pour entraîner les jeunes, ou étaient étudiants. Cette année, neuf sur dix sont pros. « La N1, c’est le championnat le plus long avec 34 journées, ça va de début août à la mi-mai et on ne peut plus y gérer un boulot plus le basket », constate Stéphane Éberlin. Qui pourtant – fait exceptionnel à ce niveau – occupe un poste de responsable du stock, 35 heures par semaine, au sein de… Électricité Mittelhaeuser, 23 salariés, présidée par Eric qui vient de succéder à Gilbert. « J’aménage un peu mes horaires », précise le coach. « Je commence tous les matins à 8h15 pour compenser l’heure et demie que je passe à la salle le mardi. Le seul inconvénient, c’est que le soir, on est obligé de s’entraîner à 19h. Je bosse et surtout il n’y a pas d’autres créneaux horaires pour la salle. »La force de Souffel, ce sont son public et les liens tissés entre joueurs, entre joueurs et bénévoles et joueurs et supporters. Six membres de l’équipe entraînent des équipes de jeunes. Le staff n’hésite à offrir à ses joueurs des petits plaisirs comme ces séjours au centre thermal de Caracalla à Baden-Baden ou plus simplement des pâtisseries faites maison. « Nkembe a fait une dizaine de clubs depuis le début de sa carrière et là, il termine sa 3e saison. C’est peut-être l’ambiance », sourit le président. De fait, Alex a donc connu pas mal de contextes dont celui de Limoges et il peut comparer : « à Limoges, il y a une starification. Je caricature, ils nous idolâtraient. Ici, c’est un village. On est reconnu, mais c’est plus sain, plus innocent. »C’est pour éviter de tuer l’esprit de corps que le staff a décidé de repartir avec huit joueurs qui ont assuré la montée. Et de ne pas recruter d’étranger. Une tradition au club – même s’il y a eu des Américains il y a une trentaine d’années – qui relève de l’incongruité. À vrai dire, Souffel a fait une entorse à sa règle lorsque Sonko Camara a été victime d’une rupture du tendon d’Achille. Le Serbe Jovan Stefanov (2,05 m) a été recruté. Un joueur qui avait des antécédents au Puy mais qui s’avéra dans un premier temps efficace sur le terrain (10,8 pts et 5,9 rbds en 15 matches) mais dont le caractère renfermé menaça l’équilibre du groupe. Le BCS préféra le couper après à peine quatre mois plutôt que de risquer le pourrissement.Jusqu’au bout, Souffel a lutté pour se maintenir. Sans se soucier de savoir si la fédé allait préserver une poule unique de 18 – quatre équipes descendent chaque année, le Centre Fédéral étant hors concours – ou créer l’an prochain deux poules géographiques. Pour ce, le BCS compte sur – vous l’aurez deviné – ses performances à domicile. Au dernier pointage, il en était à 11 victoires pour 5 défaites aux Sept-Arpents. Et encore sur ces cinq échecs, deux étaient de un point et un de trois.Il est déjà prévu que l’effectif de 2012 ressemblera comme un frère à celui de cette saison. Toujours sans étranger. Une tribune va être construite derrière un panneau et la capacité passer à environ 850 places assises. Un espace VIP, une buvette et une salle de réunion seront aménagés au-dessus des vestiaires. « On perdra peut-être deux ou trois cents personnes sur certaines rencontres, mais on aura une meilleure qualité d’accueil. Je ne pense pas que l’on ait besoin d’une salle de 2.000 places. Il y a énormément d’associations sur la communauté urbaine de Strasbourg, du foot, du rugby, du basket, beaucoup de clubs de N2, de N3. »Et Souffelweyersheim ne s’est jamais pris pour Strasbourg. Même si les soirs de Coupe… n

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ALEX NKEMBE

CARTE GRAND VOYAGEURAlexandre Nkembe est le frère cadet de Frédéric, vieux routier du circuit. Son parcours est un dédale dans lequel on se perd facilement. Comme Fred, Alex a rejoint Levallois et ensuite il a enchaîné Limoges, Dijon, Vallas (2e division espagnole), Maurienne, Bondy, Le Portel, Quimper, un match à Hérens (Suisse), Nantes, La Rochelle, avant d’arriver à Souffel. Alex Nkembe est l’un des rares joueurs à avoir évolué en Pro A, Pro B, N1 et N2.« J’avais des contrats de longue durée mais il y avait toujours quelque chose qui faisait que je ne me sentais pas bien dans le club. J’étais quelqu’un d’impatient lorsque j’étais jeune. Je vivais mal le fait d’être derrière de gros joueurs, je me sentais dévalorisé. Et si j’avais une autre proposition ailleurs, j’y allais » dit-il avec franchise. « Entre mes 19e et 25e années, c’était en majeure partie l’appât du gain qui me faisait bouger alors que lorsque tu es jeune, il ne faut pas chercher l’argent mais à progresser tranquillement. »All-Star, Fred a rêvé en vain de l’équipe de France – il a juste été appelé avec les A’ –, Alex a sauté sur l’occasion de jouer pour le Cameroun, pays de ses ancêtres, et disputé une CAN. Il possède aussi un site Internet, tenu par deux webmasters rencontrés à Nantes, et ça non plus, ce n’est pas fréquent pour un basketteur de Nationale 1. Ni même de Pro A d’ailleurs.

Le coach Stéphane Éberlin.

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La défense 3d de nicoLas Batum« C’est une défense que j’appelle 3D car Nico Batum utilise tout. Son jump, sa hauteur, son envergure de bras sur la largeur déstabilisent le Turc Ömer Onan, ce qui l’oblige à changer son tir. À mon sens, sur l’action il vient en aide car tu as quatre joueurs français pour quatre Turcs, avec Gelabale qui est en bas, Bokolo qui est battu, Boris qui redescend sur le 12, Kerem Gönlum. »

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L’expertise de makan dioumassi

Le LabeL bLeu

DuraNT Sa Carrière prOfeSSiONNelle qui l’a ameNé À jOuer eN lNB, eN eSpaGNe, eN iTalie eT eN iraN, maKaN DiOumaSSi fuT uN DéfeNSeur 

reDOuTaBle eT reDOuTé. SON BâTON De maréChal, il l’a OBTeNu eN NeuTraliSaNT le CaNaDieN STeve NaSh lOrS DeS jeux OlympiqueS De 

SyDNey. il NOuS appOrTe iCi SON experTiSe eN COmmeNTaNT quelqueS aCTiONS DéfeNSiveS qui pOrTeNT TOuTeS la Griffe De jOueurS fraNçaiS.

commentaires de makan dioumassi • photos Jean-françois moLLiÈre

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Yannick BokoLo détruit rauL Lopez« la défense est avant tout une attaque mentale, physique et technique. raul lopez dribblait main gauche, yannick lui a bloqué son côté gauche et il a été obligé de faire un reverse, de dépenser beaucoup d’énergie pour changer de direction.  On voit que yannick a une attitude d’escrimeur, bien basse,  il est prêt à bondir de l’autre côté. il amène lopez à ne même plus s’occuper de ses coéquipiers. yannick utilise aussi à merveille la ligne médiane, qui lui sert d’alliée. raul lopez ne peut plus faire demi-tour, sinon c’est retour en zone. »

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Le GraaL de Yannick BokoLo« après avoir amené son adversaire (le Poitevin tommy Gunn) à la faute, yannick bondit sur le Graal, le ballon. il est techniquement intéressant de relever sa position du bras droit et de sa jambe droite qui va pousser. il se rééquilibre pour se lancer à l’assaut du panier adverse. On voit à son regard qu’il est focalisé sur la balle, comme on dit en anglais il a switch off, il est parti sur autre chose. À mon avis, c’est contre-attaque. »

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marco peLLin dans Le cYLindre de L’attaquant« marco pellin rentre dans le cylindre de l’attaquant (le Villeurbannais Cliff Hammonds), il est dans ses pieds. Ce n’est pas très académique, mais très efficace. hammonds n’agit plus, il réagit. il a mis la balle sur sa tête et il n’a plus qu’une solution, la poser au sol, soit derrière, soit en attaquant pellin par sa gauche. pourquoi ? parce que son centre de gravité est trop haut pour qu’il puisse être dangereux offensivement. il est en perte d’équilibre. »

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Le cas d’écoLe de GeorGi Joseph« Très intéressant. C’est sur un lancer-franc puisqu’on voit derrière eddie viator faire “un“ avec la main. On peut constater la prise de contact de Georgi joseph. il repousse son adversaire loin du panier, il le contrôle. On observe aussi qu’il est focalisé sur la balle. Bravo, c’est un vrai cas d’école, ce que l’on apprend à l’entraînement. »

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fLo piétrus sans faire de faute«  l’action se situe sur un jeu de transition car on voit tous les français courir, ils sont en retard. flo est l’ultime rempart, il n’a qu’une obsession, la balle, il ne se soucie pas du joueur. flo a  la capacité d’être dangereux partout sur le terrain, au sol, mais il est impitoyable pour tout ce qui se passe dans les airs.  là, il se met en opposition, il ne fait aucune faute. il amène elie rustom (Liban) à s’écarter du panier et à l’écarter du bras gauche. Si tu as un bon arbitre, il peut siffler une faute offensive. Ou alors, il va y avoir contre. »

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WiLLiam Gradit en retard« je suis certain que le gars (le Palois antoine Mendy) a dribblé, il s’est créé un espace, il s’est stoppé, a fait son jump shoot. William était en slide défensif, il a réagi, en passant du sol à dans les airs. Son corps est en diagonale, il revient vers le joueur. il est en retard. À l’expression de son visage, on voit qu’il est davantage dans une défense de contestation que d’agression. il ne cherche pas à contrer son attaquant mais juste à lui faire changer sa trajectoire de tir. »

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À l’heure où vous lirez ces lignes, sachez que Nicole Antibe se repose, et le fait est assez rare pour être signalé. Car pour

“Ninie” l’hyperactive, son surnom depuis la plus tendre enfance, le championnat a malheureusement pris fi n depuis un bail. Parme, son club, pas assez costaud, vite éliminé de la course au titre cette saison, a fi ni à une largeur de spaghetti de la relégation. Et Nicole a dû s’employer dans une série de playout pour éviter le déshonneur à son club. Contrat rempli, magnanime, elle a laissé le soin à la relève française de l’intérieur de se battre pour le titre. Isabelle Yacoubou, de Schio, et Élodie Godin de Tarente, en décousaient donc le 30 avril dernier en fi nale du championnat italien pendant que Nicole savourait ses premiers jours de vacances.

Du farniente bien mérité pour la Parisienne, qui a encore marqué de son empreinte cette année dans la botte. Après 18 saisons

professionnelles, et à 37 ans révolus, Nicole Antibe a fi ni meilleure marqueuse de Lega Femminile avec 15,0 points. Mieux, elle se classe 7e aux rebonds (8,0) et 7e aux interceptions (3,5),

a battu son record de points sur un match (27, le 31 octobre dernier) et a été élue MVP du All-Star Game de la ligue (12 pts à 100%). Tout bonnement incroyable ! « Ben, c’est normal non ? », s’étonne Nicole encore toute surprise que l’on ait pris contact avec elle pour la faire parler. « Quand on joue, que l’on se dit compétitive, c’est pour être la meilleure, sinon les efforts n’en valent pas la peine. »

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NICOLE ANTIBELA VECCHIA

LEONNESSA*INVISIBLE SUR LES RADARS FRANÇAIS DEPUIS 2003, OUBLIÉE DU MAILLOT

BLEU DEPUIS 2005, NICOLE ANTIBE (1,87 M, 37 ANS) EST POURTANT TOUJOURS AFFAMÉE DE BALLE ORANGE. EXILÉE EN LOINTAINE ITALIE,

ELLE ÉCUME LES RAQUETTES TRANSALPINES ET TRUSTE LES PREMIERS RÔLES EN LEGA FEMMINILE OÙ LA VIEILLE LIONNE RUGIT COMME AU PREMIER JOUR.

MEILLEURE MARQUEUSE DU CHAMPIONNAT ITALIEN EN 2011, ELLE N’EST ABSOLUMENT PAS PRÊTE À REMISER LES BASKETS AU PLACARD ET ESPÈRE

AGACER ENCORE LONGTEMPS LES PETITES JEUNES.

Par Thomas FÉLIX

*La vieille lionne

« Je remercierai Jacques Vernerey toute

ma vie »

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Nicole est élue MVP du All-Star Game et se voit

remettre un trophée par le président de la fédération

italienne, le Monument national, Dino Meneghin.

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Cinq ans de basket puis… l’équipe de FranceDes efforts, Nicole Antibe en fait depuis ses 14 ans, âge auquel elle s’est mise au basket suite à sa rencontre avec Jacqueline Cator, ex-internationale (91 sélections), dans les rues de Clichy. « Elle m’avait repérée à cause de ma taille », se souvient Nicole. « À chaque fois, elle me disait de venir essayer le basket mais, fainéante comme pas deux, je déclinais. Puis un jour, elle m’a rencontrée mais j’étais avec ma mère, qui a tout de suite accepté car les médecins lui avaient dit que j’étais hyperactive et qu’il fallait absolument me faire faire du sport. » Sur un coup du destin, Nicole prend la direction de Neuilly où Jacqueline Cator donnait quelques leçons de basket. À peine deux ans plus tard, Nicole bifurque et prend cette fois la direction du bois de Vincennes et de l’INSEP. « J’ai passé deux belles années avec “Yako” Cator. Ça m’a aidée car ma mère avait

du mal à me canaliser », avoue celle qui se considère toujours comme une hyperactive mais qui se soigne. « À l’INSEP, j’ai rencontré celui qui m’a le plus apporté dans ma construction, Jacques Vernerey. Un protecteur, dur mais juste, une personne charismatique, sévère mais qui n’avait qu’un but : nous faire progresser. Il nous a tout appris, s’occupait de tout, on a morflé, loin de nos parents mais

si, aujourd’hui, je peux continuer ma carrière, c’est grâce à lui, je le remercierai toute ma vie. » Formée à la dure, l’adolescente sort de l’INSEP forte dans sa tête prête à enchaîner sur sa carrière de jeune adulte.

À l’été 1993, elle prend la direction d’Aix-en-Provence et si les premiers mois sont délicats, elle les passe la plupart du temps sur le banc, Nicole Antibe décroche ses deux premières sélections en équipe de France à la fin de l’année lors d’une double confrontation amicale contre l’Allemagne. Mais, la venue de Jacques Vernerey à Aix l’année suivante

PORTRAIT • MAXI-BASKET 67

1996-2005, dix ans de présence

ininterrompue avec les Bleues !

Repères

Née le 11 avril 1974à Paris 18e

Taille :1,87m

Poste :Intérieur

Clubs :

INSEP’90-93 ; Aix-en-Provence’93-96 ;

Bordeaux’96-00 ; Bourges’00-02, Valenciennes’02-03 ; Schio

(ITA)’03-04 ; Napoli (ITA)’04-05 ; Valence (ESP)’05-06 ;

Napoli (ITA)’06-07 ; Rivas Futura (ESP)’07-08 ; Schio (ITA)’08-10 ;

Parma (ITA)’10-11

Palmarès :• Clubs

EuroLeague 2001, Tournoi de la Fédération 2001 et 2003,

Championne de France 2003, Coupe de France 2003, Coupe d’Italie 2004 et 2010, Eurocup

2005, Championne d’Italie 2007

• IndividuelMVP du championnat de

France 2002, MVP du All-Star Game italien 2011

• Équipe de France :Championne d’Europe 2001,

Vice-championne d’Europe 1999,5e aux Jeux Olympiques de

Sidney 2000,8e aux Mondiaux 2002

193 sélections

Page 68: Maxi Basket 31

ne se passe pas comme prévu. Plus âgée, Nicole supporte mal la dureté de son mentor de l’INSEP. Après trois ans en Provence, elle décide d’aller à Bordeaux en 1996 qui veut en faire un leader de terrain. « C’était une très bonne opportunité », raconte Nicole. « J’ai énormément progressé au contact d’Irina Guerlits (pivot d’origine russe), elle a été extraordinaire avec moi. » À Bordeaux, dans une équipe maintenant disparue, Nicole Antibe s’affi rme comme l’une des toutes meilleures pivots de la ligue féminine, obtient deux participations en fi nale de la Coupe de France (97, 98), fait son retour en équipe de France, qu’elle ne quittera plus jusqu’en 2005, soit dix ans de présence interrompue sous le maillot bleu et 193 sélections au compteur.

Les années titres puis l’ItalieAprès quatre ans passés à Bordeaux, Nicole Antibe est une joueuse installée. Courtisée par Bourges, elle y signe à l’été 2000. « J’étais prête pour vivre les grands moments, les rencontres contre Valenciennes, l’Europe, les grosses ambiances, l’adrénaline. » Elle y remporte l’EuroLeague en 2001, est élue meilleure joueuse de LFB en 2002 avant de s’engager auprès de l’ennemi, Valenciennes, pour une saison. « En l’espace de trois ans », sourit l’intérieur, « j’ai tout gagné en France. Si ce n’était pas avec Bourges, je l’avais avec Valenciennes. Après, il est dur d’aller dans un autre club français. Mais je dois dire qu’à Valenciennes, ils ne voulaient pas me garder non plus, c’est ce qui m’a poussée aussi à aller voir à l’étranger même si ce n’était pas l’idée de départ. »Pendant cette période bénite, l’équipe de France lui offre une fi nale de championnat d’Europe en 99 puis le titre continental en 2001 avec, en plus, les Jeux Olympiques de Sydney et une présence au Championnat du monde en 2002. Nicole Antibe est la meilleure joueuse à son poste et elle vit une période dorée où son tempérament de battante fait les beaux jours de toutes les équipes dont elle porte le maillot. Mais Nicole a fait le tour de l’Hexagone et se décide pour une expérience à l’étranger. C’est l’Italie qui sera élue terre d’accueil malgré

deux passages en Espagne, où Nicole s’intègre parfaitement et rapidement. « J’ai dû faire des efforts quand même », rigole-t-elle. « J’ai découvert un basket plus rude, différentes manières de s’entraîner, plus cool, et les pâtes. »

Ne jamais s’arrêterÀ 37 ans, Nicole a fait les beaux jours de Schio (deux coupes d’Italie) et de Naples (une coupe d’Europe et un championnat), parle italien, a signé à Parme en début de saison et ne lâche pas le cinq majeur des équipes par où elle passe. Cette année, encore rageuse, elle a été élue MVP du All-Star Game, et mène la marque de Lega. Une énergie incroyable pour celle qui ne supporte pas que l’on parle de son âge. « Ici, l’âge n’importe pas », assène Nicole. « Et j’ai toujours envie de briller. Pour moi, rentrer dans le cinq est toujours important, je suis orgueilleuse et c’est ça qui me permet de tenir le coup. » Comme la tête de Nicole est toujours basketteuse, le corps de Nicole doit suivre. La lionne s’astreint donc à un entraînement personnel draconien à l’intersaison pour arriver prête à la reprise. Du jogging, un poil de diététique et du foncier, des

éléments essentiels à la vie de Nicole Antibe car elle n’envisage à aucun instant de tirer sa révérence dans un futur proche. « Je me retrouve dans le basket moderne, et apparemment j’assure encore », rit-elle. « J’apprends tout le temps.

Cette année, je shoote plus à 3-pts par exemple, une nouvelle arme pour moi. Et puis, je n’ai jamais pensé à arrêter, je continuerai à jouer tant que j’aurai le niveau, tant que je verrai la crainte dans les yeux de mes adversaires, tant que l’on me laissera sur le parquet. Les jeunes, ça les énerve car je les bouge toujours et ça, ça me permet de tenir. »Tenir, tenir et prendre encore du plaisir à jouer. C’est le credo de Nicole Antibe, la vieille lionne, capable encore de passer 27 points à des défenses de jeunes Italiennes apeurées juste pour prolonger son bonheur d’être sur le terrain. Car Nicole le sait, quand elle se décidera à arrêter, elle quittera pour de bon les parquets de ses exploits, coupera les ponts avec le milieu et s’en ira sans se retourner, pour ne pas voir les autres jouer sans elle. Elle ne le supporterait pas. ■

68 MAXI-BASKET

Nicole Antibe n’est pas joueuse à se plaindre mais, son histoire avec l’équipe de France, et surtout la fin, lui a laissé un goût amer. Infatigable sous le maillot bleu, avec 193 sélections et un titre européen, Nicole s’octroie un repos à l’été 2006 et décline la sélection pour la préparation au Mondial brésilien. « Je sortais d’une année pourrie avec Valence en Espagne », explique-t-elle, émue. « Fatiguée mentalement et physiquement, je ne voulais pas me cramer alors que je retournais en Italie. J’avais besoin de repos, alors c’est vrai, j’ai refusé la sélection. » De retour avec Naples, elle joue une grande saison et remporte le Scudetto. Logiquement, à l’été 2007, elle postule de nouveau en équipe de France. « J’ai appelé le nouvel entraîneur, Jacky Commères, pour lui dire que j’étais dispo et là, lui me dit : “ ok pas de problème mais, au fait, tu joues où déjà ? “ J’étais choquée, non seulement c’est moi qui faisais la démarche mais, en plus, le coach national ne savait pas où je jouais… Cette question fut dure à entendre car on aurait dit que j’avais déjà arrêté ma carrière. Bref, il me rappelle

peu de temps après et me dit, qu’en accord avec la fédération, ils ont décidé de ne plus faire appel à moi vu mon âge (33 ans à l’époque, NDLR) et qu’ils préfèrent prendre des jeunes. » Si Nicole dit comprendre la démarche sportive, elle n’encaisse pas la façon de faire, elle aurait souhaité au moins avoir sa chance contre ces jeunes. « Si j’avais été écartée après un stage », assure-t-elle, « j’aurais compris, mais là, ça a été juste, tu es trop vieille, au revoir, et depuis je n’ai plus eu de contact avec l’équipe de France. » Une véritable blessure pour celle qui a donné sans compter sous le maillot bleu pendant dix années consécutives, ce qui la poussera même à prendre contact avec le président Mainini pour exprimer sa peine. « Il était en réunion lorsque je l’ai eu et il m’a dit : “ Nicole, je te comprends, je te rappelle “ et… » Et depuis, si Nicole n’a pas perdu son temps en glanant encore de nombreux titres en Italie, elle attend toujours que son téléphone sonne.

« Je continuerai à jouer tant que l’on me laissera sur le

parquet. »

NICOLE ET L’ÉQUIPE DE FRANCE

BLEUS À L’ÂME

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PORTRAIT • MAXI-BASKET 69

Page 70: Maxi Basket 31

1. De quelle université est sorti Marquez Haynes ?

❏ Boston College ❏ Texas Arlington ❏ Illinois

« Il est sorti d’une petite université. » Une question piège d’entrée de jeu puisque Haynes a

commencé son cursus à Boston College.

2. Combien de fois Cyril Julian a-t-il été élu MVP français de Pro A ?

❏ 1 ❏ 2 ❏ 3

The “Wild thing“ a reçu cette distinction en 2002, 2006 et 2007.

3. Dans quel club évolue Mohamed Hachad ?

❏ Clermont ❏ Fos-sur-Mer ❏ Aix-Maurienne

« Par élimination, Fos-sur-Mer. » Avant de retourner en Pro B, Hachad jouait à Rouen, une

ville chère à David Cozette.

4. Quelle équipe a créé la surprise en devenant championne d’Espagne en 1998 ?

❏ Malaga ❏ Manresa ❏ Vitoria

« Manresa ». Avant même d’avoir écouté les propositions.

5. Laquelle de ces trois équipes n’a pas remporté le Final Four de l’Euroleague à domicile ?

❏ Virtus Bologne ❏ Maccabi Tel Aviv ❏ Panathinaikos

Là encore, la réponse a fusé : « En 2002, contre le Panathinaikos. »

6. Quel joueur a terminé meilleur passeur au Mondial en Turquie ?

❏ Milos Teodosic ❏ Marcelo Huertas ❏ Pablo Prigioni

« Je n’imaginais pas du tout Prigioni. Encore lui ! »

7. Qui fut le meilleur scoreur des Bleus contre la Serbie à l’Euro 2005 ?

❏ Antoine Rigaudeau ❏ Tony Parker ❏ Boris Diaw

« Le piège, ce serait Boris, ce serait bien la première fois de sa vie qu’il serait meilleur

marqueur (il l’a pourtant été en quart de fi nale du même Euro contre la Lituanie, avec 18

points, ndlr). Je sais qu’Antoine fait un gros match. » Au fi nal, 14 points pour Rigaudeau,

13 pour Parker et 10 pour Diaw.

8. Combien mesure Céline Dumerc ?

❏ 1,65 m ❏ 1,69 m ❏ 1,73 m

« J’espère ne pas la vexer si jamais je me trompe, mais 1,69 m, ça me paraît grand aussi. Je crois

qu’elle est plus petite que ma femme. »

9. En quelle année Carmelo Anthony a été champion NCAA avec Syracuse ?

❏ 2003 ❏ 2004 ❏ 2005

« 2003, obligatoirement puisqu’il est drafté cette année-là. »

10. Quel joueur détient le record de fautes techniques en carrière NBA ?

❏ Dennis Rodman ❏ Latrell Sprewell ❏ Rasheed Wallace

70 MAXI-BASKET

CONTRÔLE SURPRISE !

DAVID COZETTEPar Antoine LESSARD

Record de l’épreuve égalé par le commentateur de Sport+. David avait la

pression. « Autant pour les joueurs c’est plutôt rigolo, autant pour

moi il y a une question de crédibilité qui est en jeu, donc il y avait un

peu le stress quand même. Si j’avais fait 3, je crois que ça aurait été

un peu la honte. Mais j’aurais pu faire mieux sur Céline ! »

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Pascal Allée / Hot Sports

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1. De quelle université est sorti Marquez Haynes ?1. De quelle université est sorti Marquez Haynes ?

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Liga

ACB

72 maxi-basket

BiSmaCK BiYOmBO (FUENLaBRaDa) DaNsL’ŒIL

DES SCOUTS

Le PRODIGe

R ose Garden de Portland, 9 avril dernier. Comme chaque année, le Hoop Summit voit s’affronter quelques-uns des meilleurs jeunes Américains

contre une sélection étrangère où notre Evan Fournier national est présent. Les Yankees l’emportent haut la main (92-80) mais la vraie sensation du match se trouve dans les rangs des vaincus. Un jersey numéro 11 frappé du drapeau congolais a ravagé la raquette adverse. 12 points, 11 rebonds et 10 contres à son actif, soit le premier triple-double de l’histoire de ce rendez-vous. Le titre de MVP lui est logiquement décerné. Son nom, Bismack Biyombo. Sur toutes les lèvres, une question : mais d’où sort ce gamin ?

2,35 m d’envergureS’il est resté ignoré des radars si longtemps, c’est que la trajectoire du garçon n’a rien de classique. Fils d’un ancien joueur de première division congolaise, Bismack ne commence le basket qu’à l’âge de 14 ans, pour le fun. En moins d’un an, ses dispositions le conduisent vers le championnat national où ses prouesses vont rapidement attirer l’attention de scouts venus du Moyen-Orient. Ce qui n’est pas au goût du papa. « Il a dit non », raconte Bismack. « Attends le bon moment, tu es encore trop jeune. Ce serait dommage de prendre le mauvais chemin. » Malgré les recommandations du paternel, Bismack veut tenter sa chance et suite à plusieurs mois de persuasion, ses parents le laissent partir vers le Qatar, où un long périple l’attend. Après différents essais au Qatar, en Jordanie et au Liban, il atterrit finalement au Yémen, dans l’équipe d’Al Tilal Aden, six mois après avoir quitté le Congo. C’est là, lors d’un tournoi contre l’équipe de Jordanie que Mario Palma, alors coach de l’équipe nationale jordanienne, tombe sous le charme. « Il m’a dit que ce qu’il m’avait vu faire sur le terrain l’avait effrayé », relatait Bismack à nos confrères espagnols de Gigantes. Techniquement limité et incapable de prendre un shoot convenablement, le jeune pivot est en revanche doté de moyens physiques phénoménaux. Seulement 2,06 m sous la toise mais une envergure de 2,35 m, une détente ultra spectaculaire et un corps qui affiche 110 kilos pour seulement 4,8% de masse graisseuse. « Je lui ai dit que je n’avais que 16 ans mais que je cherchais un bon entraîneur. » Un diamant brut qui ne demande qu’à être poli.Grâce à ses relations, Palma va mettre le jeune Biyombo

en contact avec un agent, Igor Crespo, qui embarque illico le prodige vers l’Espagne, à l’été 2009. L’histoire raconte qu’après avoir atterri à Vitoria sur le coup des onze heures du matin, Biyombo était à la salle en début d’après-midi. Durant l’été, il travaille ses fondamentaux d’arrache-pied et Crespo le propose à différentes équipes d’ACB. C’est finalement Fuenlabrada qui saute sur l’occasion. Un contrat de trois ans est signé et le Congolais rejoint l’équipe de jeunes du club. Il n’y disputera qu’un seul match avant de partir tâter du niveau supérieur. D’abord en EBA (la 4e division espagnole) au sein de l’équipe B, puis en Leb Plata, à Illescas, où le club madrilène décide de l’envoyer mûrir. Le prospect fait ses gammes dans l’antichambre tout en s’entraînant avec les pros de plus en plus fréquemment. Malgré la fulgurance de ses progrès et les talents aériens dont fait preuve Bismack, Fuenlabrada le juge encore trop tendre pour débuter dans le grand bain de l’ACB, jusqu’à ce qu’un événement vienne changer la donne.

Numéro 1 de la draft ?Début janvier, le club, qui a besoin de sous, accepte de laisser son pivot titulaire, Esteban Batista, partir pour Vitoria en échange d’un million d’euros. Problème, la raquette s’en trouve démunie, si bien que l’entraîneur de Fuenlabrada, Salavador Maldonado, lance Biyombo en ACB. Quatre mois plus tard, le joueur n’a plus quitté les terrains et malgré un temps de jeu modeste, il s’affiche comme l’un des meilleurs pivots défensifs du championnat, prenant même la tête du classement des contreurs. Les coups d’éclat se multiplient jusqu’à ce fameux Hoop Summit où les choses se sont accélérées. À l’heure actuelle, Biyombo est encore très léger techniquement parlant. Handicapé par les fautes, incapable de faire une passe décisive et ne disposant pas de mouvements automatiques dos au panier, son aura est encore limitée sur le terrain. De plus, certains doutes planent toujours sur l’âge exact du garçon. Mais ses moyens physiques hors du commun et sa marge de progression suscitent tout de même bien des fantasmes. Listé dans le top 15 de toutes les principales mock drafts, certains insiders américains évoquent même son nom à la 1ère place de la prochaine draft, phénomène encouragé par le risque de lock-out qui pourrait décider de nombreux universitaires à différer d’un an leur entrée en NBA. Bismack Biyombo n’a donc certainement pas fini de surprendre. l

Repères

Né le 28 août 1992 à Lubumbashi (République démocratique du Congo)• Congolais• Taille : 2,06 m• Poste : pivot• Club : Al Tilal Aden (Yémen) 2008-09, Illescas Urban (Espagne, Leb Plata) 2009-11, Fuenlabrada (Espagne, ACB) depuis janvier 2011. • Stats ACB’11 : 6,4 pts à 55,2%, 5,1 rbds et 2,3 cts pour 9,6 d’éval en 17 min.

Le pivot de FuenLabrada n’est pas un jeune basketteur comme Les autres. un physique parFait, un prénom de chanceLier prussien et un titre de mvp au dernier HOOP summIt. on parLe même de Lui comme possibLe numéro 1 de La prochaine draFt. pourtant, iL y encore à peine six mois, personne ne Le connaissait.Par Florent de LamBERTERiE

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DimiTRiS DiamaNTiDiS

UN mYTHE EN TRaiN

DE S’ÉCRiREUN MYTHE

EN TRAIN DE S’ÉCRIRE

On pensait lOgiquement que le panathinaikOs avait beaucOup perdu à l’intersaisOn. On ne remplace pas spanOulis et Jasikevicius d’un cOup de baguette magique. sauf que le diamant du pana (1,98 m, 31 ans) s’est mis à briller encOre plus fOrt qu’avant. si bien que les grecs, menés par leur fOrmidable général débutent le Final Four de demain en tant que favOris.

Par Thomas BERJOaN

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F aut-il vraiment le présenter ? À vous, nous, amateurs de basket français ? Dimitris Diamantidis, c’est l’homme qui a crucifié la France du basket. Notre

Ponce Pilate, notre bourreau. Rappelez-vous. En 2005 à l’Euro en Serbie. 24 septembre, jour de demi-finale. La France, après être revenue du diable Vauvert, vient de sortir la Serbie en barrages puis la Lituanie, jusque-là invaincue, en quarts. Devant elle, la Grèce qui l’a corrigée au premier tour. La troupe de Claude Bergeaud, menée par Rigaudeau et Parker, joue dur et bien. À 40 secondes de la fin, les Bleus mènent encore de sept points. Puis, le sol se dérobe sous les pas des Français, les plongeant dans un abysse digne des neuf enfers ! Une série invraisemblable d’actions conduit à la situation suivante. Gravée à jamais dans les mémoires de ceux qui l’ont vécue en direct.Après un lancer-franc d’Antoine Rigaudeau, Nikos Zisis remonte la balle avec 11 secondes à jouer, le score est de 66-64 pour la France. Le Grec a Boris Diaw sur le paletot mais, en deux changements de direction, il parvient à mettre un pied dans la raquette. La défense bleue se resserre. Parker, qui a pourtant consigne de ne pas lâcher son joueur à trois-points face au cercle, vient lui aussi mettre les deux pieds dans la raquette, près de la ligne des lancers. Zisis le voit, se retourne et balance une passe millimétrée pour Diamantidis qui, au moment où le ballon lui parvient, a déjà planté ses appuis cinquante centimètres derrière l’arc. Parker a réagi vite, mais il est en retard. Et plus petit que son adversaire qui dégaine. À ce moment-là de la compétition, Diamantidis est à 2/12 à trois-points. La balle monte en l’air, il reste 5 secondes à jouer, puis frappe le fond du cercle avant de percer le filet ! La Grèce passe et remporte facilement le titre en finale contre une Allemagne à bout de ressources. La France a perdu une fin de match et un Euro qui lui étaient promis. Et cette génération ne s’en est toujours pas remise. « Je ne pensais à rien quand j’ai pris ce tir », expliqua calmement après le match l’exécuteur grec. « Vraiment, à rien. » Imperméabilité totale à toute forme de pression. Une leçon.

Qui d’autre est capable de faire ça ?Cinq ans plus tard, il remet ça. En mieux. Le 9 décembre 2010, la saison d’Euroleague en cours. Le puissant Panathinaikos n’est pas spécialement serein. Déjà 2 défaites en 7 matches. Et à 1’20 de la fin du match, sur son parquet face à la modeste équipe de Ljubljana, les Grecs sont menés 66-71. En cas de défaite, la crise couve. Alors, le numéro 13 enfile l’habit du sauveur. Pour une performance proprement hallucinante. Jusque-là, il n’a marqué que 3 points. Il remonte la gonfle, après un écran, il joue le pivot d’en face sur une pénétration avec reverse et va marquer 2 points. Il reste 1’15 à jouer. Kenny Gregory marque pour les Slovènes. 68-73. Derrière, Diamantidis provoque la faute de Markota et plante deux lancers. 44 secondes à jouer. Goran Jagodnik provoque une faute et se fait justice sur la ligne. Rapidement, Dimitris remonte le terrain et perfore la défense encore pour un nouveau lay-up. 72-75 mais plus que 30 secondes au tableau d’affichage. L’arrière est contraint de faire faute, à nouveau sur Jagodnik, le vétéran slovène, qui ne tremble pas. 72-77, 15 secondes à jouer. L’affaire semble entendue. Mais en moins de trois secondes, Diamantidis remonte la balle, profite encore d’un écran de Batiste et plante un trois-points à sept mètres ! 75-77, faute directe des Grecs sur Vlado Ilevski qui met les deux. 75-79, 9 secondes à jouer… Faute stupide de Markota, sa 5e, au milieu du terrain, deux secondes plus tard sur le héros du Pana. Diamantidis met les deux lancers, évidemment. 77-79, 7 secondes à jouer. Interception de Fotsis, Batiste shoote extérieur, rate, mais qui est là pour prendre le rebond offensif et arracher la prolongation à 0,3 seconde de la fin ? Le numéro 13, encore et toujours ! La séquence est incroyable. Diamantidis vient de marquer

RepèresNé le 6 mai 1980 à KastoriaTaille : 1,98 mPoste : Meneur-Arrière-Ailier

• ClubsIraklis’1999-2004Panathinaikos’04-11

• Palmarès ClubChampion de Grèce (2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010),Coupe de Grèce (2005, 2006, 2007, 2008, 2009), Euroleague (2007, 2009),MVP Final Four Euroleague 2007, MVP de la ligue grecque (2004, 2006, 2007, 2008), joueur européen de l’année 2007.

• Palmarès équipe nationale

Champion d’Europe 2005, médaille d’argent Mondial 2006

le shoot assassin, de

triste mémoire pour la france, à 5 secondes de la fin, qui envoie la

grèce en finale de l’eurobasket

2005.

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L’homme qui a marqué 13 points en 1’15 pour arracher une prolongation en Euroleague

13 points en 75 secondes ! Un exploit mythologique. Derrière son équipe remporte facilement la prolongation et décroche sa qualification pour le Top 16.« Le Panathinaikos est une équipe qui a du caractère, de la fierté et de l’ego en tant qu’athlètes », explique alors Dimitris, interrogé sur son exploit par le site de l’Euroleague. Vous remarquerez qu’il ne parle jamais de lui, mais du groupe. « Nous détestons perdre et nous n’acceptons jamais la défaite avant la fin du match. Chaque rencontre est unique, mais les valeurs de l’équipe sont toujours les mêmes. Dans ce match, je trouve que nous avons eu de la chance, mais ici, en Grèce, on a un proverbe qui dit que la chance sourit aux audacieux. »

Le défenseur ultime a muéSi l’audace était le créneau de Georges Danton, figure emblématique de la révolution française, Diamantidis n’en manque pas non plus. Et cette saison, l’arrière surnommé “la pieuvre” en raison de ses bras tentaculaires a encore franchi un cap. Jusqu’à présent, il était le joueur d’équipe parfait. Un rêve de coach, celui qui noircit toutes les catégories statistiques, prend les bonnes décisions, ne tremble jamais en fin de match et surtout, qui défend. C’est toujours le cas.

Le diamant vient de récolter pour la saison d’Euroleague en cours un sixième titre de meilleur défenseur. Il faut préciser que Diamantidis ne joue la compétition reine en Europe que depuis son arrivée au Pana, en 2004-05. Ce qui fait six titres en sept saisons ! « J’adore la défense », expliquait dans une interview en 2007 celui qui est capable de mettre sous l’éteignoir n’importe quel basketteur sur les postes 1, 2 et 3. « Quand je donne à mon adversaire une opportunité de marquer un panier facile, ça me rend fou ! Je me considère toujours avant tout comme un défenseur. Ma philosophie de jeu est plus défensive et créative qu’offensive. Je ne suis pas d’accord quand on dit que la défense n’est pas spectaculaire. Parfois, je trouve qu’une bonne action défensive est plus spectaculaire et plaisante qu’une action offensive. »Ce discours est-il aujourd’hui obsolète, quatre ans après ? Oui et non. Non, parce que le joueur du Pana est aussi fort dans les domaines qui ont fait sa spécialité au fil des ans, au Pana ou en équipe nationale. Mais la saison en cours nous a dévoilé une autre facette de ce fantastique joueur métronomique. Sur ses six premières saisons d’Euroleague, il a affiché des stats très semblables d’une saison à l’autre. Une régularité bluffante. Six saisons entre 8,5 et 9,4 points de moyenne, assortis d’une fournée de passes, de rebonds

héroïque lors du combat de titans qui opposa le pana au barça en quarts de finale de l’euroleague et qui a vu les grecs priver les catalans de “leur“ final four.

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et d’interceptions. En championnat grec ? Même chose, six saisons entre 8,1 et 9,0 points ! Cette saison, parce que l’équipe millionnaire coachée par la légende Zeljko Obradovic avait besoin qu’il s’assoit sur le trône laissé libre par Jasikevicius et Spanoulis, le champion d’Europe 2005 s’est démultiplié. Il a assumé le leadership offensif d’une équipe qui ne manque pourtant pas de flingues de concours. Il est devenu central, indispensable. 12,8 points, 5,6 passes, 3,8 rebonds et 2,1 interceptions pour la phase régulière. Sur la série de quart de finale contre Barcelone, grandissime favori de l’épreuve, il a carrément marché sur la lune (18,0 pts, 9/21 à 3-pts, 27/32 aux lancers, 4,8 pds, 3,3 rbds et 1,3 int). Au-delà des chiffres, son emprise sur le jeu de l’équipe et la gestion judicieuse des derniers instants sur les trois premiers matches de la série qui se sont joués à la fin sont inestimables.

« Je représente l’esprit d’équipe »« Pour être honnête, je ne me sens pas comme le go-to-guy, ce n’est pas dans ma personnalité de faire des choses comme ça », confiait-il en toute modestie dans une interview en décembre dernier. « Je représente l’esprit d’équipe et j’ai toujours joué selon cette philosophie depuis le début de ma carrière. » Fausse modestie ? Non ! Charles De Gaulle en

1958, avant d’imposer la 5e République, avait répondu ainsi aux critiques sur la présidentialisation du régime : « Croyez-vous que c’est à mon âge que je vais devenir dictateur ? » De même, Diamantidis s’est inventé leader et scoreur cette saison uniquement parce que la bonne marche de l’équipe l’exigeait. Si l’effectif était resté le même par rapport à la saison dernière, on n’aurait sans doute jamais découvert la pleine étendue de son talent. « En ce qui me concerne, j’ai compris que je devais être plus actif en attaque », concède tout juste le tombeur de Barcelone. « Mais ça dépend de la situation, des ordres du coach, de mon instinct, des besoins de l’équipe, du rythme du match, de la psychologie de l’adversaire. »Si on lui demande s’il joue actuellement le meilleur basket de sa carrière, il n’est pas tout à fait d’accord. « Je ne crois pas. Vous savez quoi ? », demandait-il à l’intervieweur de l’Euroleague en décembre dernier. « La plupart des gens ne regardent que les chiffres et évaluent les joueurs par les stats, les points en particulier. C’est une grosse erreur et c’est injuste par rapport aux efforts faits par tous ceux qui sont sur le terrain. Je suis très content parce que je joue pour la bonne équipe, avec les bons coaches et les bons coéquipiers. J’ai un rôle. Parfois, je fais beaucoup de choses, mais mon rôle reste le même. Tous les joueurs font un super boulot, on se fait confiance et en tant que meneur de jeu, je sais où ils sont à tout moment et je sais ce qu’ils peuvent faire. Je suis sur le terrain pour accomplir mon devoir et j’ai des priorités dans mon jeu. Mais je ne dis pas que je me fous de marquer. » Heureusement, sinon, l’équipe de Barcelone pourrait tout de suite se jeter du haut de la Sagrada Familia !

il progresse toujoursFinalement, Diamantidis continue tout simplement de progresser. Comme les plus grands, il ajoute chaque saison une dimension nouvelle à son jeu. Le capitaine du Pana n’est pas spécialement un génie du jeu. Les déesses antiques du

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« Je ne pense pas que je pourrais jouer en NBa »

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Diamantidis se pose désormais en gardien du temple Vert

en 2009, à berlin, avec vassilis spanoulis, il remporte l’euroleague avec le pana et est élu mvp du final four.

basket ne se sont pas penchées sur son berceau pour le parer de toutes les qualités. Dimitris n’a pas été un jeune prodige. À 20 ans, il galérait sur le banc de la modeste équipe d’Iraklis (1,8 pt et 1,1 pd en 9 matches). Au même âge, Tony Parker était titulaire aux Spurs ! Petit à petit, en cinq saisons, il s’est imposé (14,8 pts, 6,2 rbds et 3,0 pds en 2003-04) dans une équipe qui termine 3e de la ligue grecque. L’été d’avant, en 2003, il fait ses premiers pas en équipe nationale. En 2004, le Pana le signe. « Pour être honnête, je n’imaginais pas un tel succès », raconte-t-il en 2007. « Quand j’ai signé à l’été 2004, ma préoccupation principale était de me prouver que je pouvais jouer pour un club comme celui-là et être à la hauteur de leurs attentes. Je voulais me battre pour mon temps de jeu et m’ajuster au coach. Je n’avais pas d’ambitions personnelles. » En sept saisons, il fera bien mieux que ça. Avec le Pana, le Grec va se forger un palmarès exceptionnel (voir Repères).Depuis, l’histoire d’amour dure toujours. Diamantidis est devenu le relais de coach Obradovic sur le terrain. L’âme et le visage de cette équipe. « Coaches Obradovic et Itoudis sont là depuis 1999 et ont construit un solide dogme de basket », fait-il remarquer. « Les joueurs doivent s’ajuster à cette philosophie et non l’inverse. Mais le résultat, c’est qu’on a un langage commun et on peut jouer ensemble sans se regarder. Tous les nouveaux comprennent ce code. » Diamantidis se pose désormais en gardien du temple.

Il y a fort à parier qu’il terminera sa carrière chez les Verts. « Le Panathinaikos est ma maison », déclarait-il en 2007. « Je ne pense à rien d’autre. Les gens me demandent très souvent si je vais partir en NBA, mais honnêtement, je ne pense pas que je pourrais jouer là-bas. » Le diamant doit forcément parler de son manque d’envie de partir. Parce qu’en termes basket, il a évidemment le niveau. En demi-finale du Championnat du monde en 2006, dans la fameuse victoire des Grecs contre le Team USA de LeBron, Wade, Howard, Anthony, Paul et consorts, il est le Grec qui a passé le plus de temps sur le terrain : 38 minutes pour 12 points, 5 passes, 3 rebonds, 2 interceptions et un contre pour aucune balle perdue ! Son basket est calibré pour le jeu FIBA mais il aurait pu s’imposer sur n’importe quel terrain. Sans le moindre doute. La médaille d’argent obtenue cette année-là constitue le sommet de sa carrière internationale après le titre européen de 2005. En 2010, après le Mondial de Turquie, il annonce sa retraite internationale. Une perte pour la sélection. Il appartient désormais uniquement à son club.« Je suis très heureux avec le Panathinaikos », reprend le joueur. « Je ne suis pas jaloux des choses que je n’ai pas ou des choses qui ne m’intéressent pas. » Ce qui l’intéresse ? « Une bonne saison, c’est d’être là quand les titres se jouent ! », clame-t-il. À Barcelone, les 6 et 8 mai, pour jouer le titre de champion d’Europe, il sera là. Et s’il faut quelqu’un pour prendre le dernier tir… l

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PHILIPPE PEZETANCIEN JOUEUR, MEMBRE DU COMITÉ DE SURVEILLANCE DE L’OLB PARTICIPANT AU MATCH AVEC LES PARTENAIRES D’ORLÉANS

«  Il  y  avait  Jacques  Monclar  et David  Cozette  de  Sport+  avec nous  et  Makan  Dioumassi dans  l’équipe  de  Basketball Network. Les partenaires ont été agréablement surpris de voir les personnes  présentes  au  match. C’est  un  vrai  moyen  de  les intéresser. »

MAKAN DIOUMASSIVICE-CHAMPION OLYMPIQUE SYDNEY 2000 ET PARTICIPANT AU MATCH AVEC BASKETBALL NETWORK

«  Deux  gamins  qui  ne  parlent  pas la même langue,  tu leur donnes un ballon  et  ils  s’amusent.  Là,  c’était pareil.  Il  y  avait  d’anciens  pros  et des  chefs  d’entreprises.  On  a  fait du sport et on a rencontré des gens.  Je  trouve  que  les  anciens  pros  ne  sont  pas  assez sollicités d’ordinaire. »

DANS LES COULISSES D’ORLÉANS LOIRET BASKET

80 MAxI-basket PARTENAIRES

LE MATCH DES PARTENAIRES

Patrick VANNIERGÉRANT DE VANNIER SA

« Je me suis fait opérer de l’épaule, je n’ai donc pas pu jouer et, du coup, j’étais à la table de marque. Entre partenaires, on se connaît un peu,

mais jamais assez. Désormais, quand on se retrouvera entre nous, je suis sûr qu’on reparlera de ce match ! »

thierry EMERIAURESPONSABLE QUALITÉ CHEZ SANDVIK

« Sans ce match, je n’aurais jamais eu l’occasion de rencontrer Jacques Monclar ou Makan Dioumassi. C’était un très bon moment sur et en dehors du terrain. »

DiDier BURBANPDG DE BURBAN PALETTES

« Entre partenaires, on se connaît quasiment tous. Des soirées sont souvent organisées autour de différents thèmes pour resserrer les liens.

Il y en a notamment une prévue le 5 mai, avec les joueurs de l’OLB, ça va être l’occasion de les rencontrer ! »

Jean-Luc FOURNIERRESPONSABLE DE LA COMMUNICATION DE TRANSPORT DERET

« Nous sommes une entreprise née sur le territoire orléanais.

Notre président Frédéric Deret a joué au basket pendant longtemps. C’était donc naturel pour nous de développer

ce partenariat avec l’OLB, pour aider le club à poursuivre sa belle ascension. »

roDoLPhe CHAMPAGNERESPONSABLE COMMUNICATION GROUPE MR. BRICOLAGE

« Je n’ai pas pu jouer à cause d’un problème aux

côtes mais j’étais présent car c’est un événement original, un bon liant entre partenaires. C’est l’occasion de voir Jacques Monclar

coacher, de saluer Philippe Hervé quelques heures avant le match pro, le voir détendu. »

LA SOIRÉE V.I.P.

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Voir plus de photos sur le site : http://www.facebook.com/basketballnetwork»

PARTENAIRES • MAxI-basket 81

POURQUOI IL CROIT AU BASKET

CHRISTOPHE DUPONT (Président du directoire Orléans Loiret Basket)

« ON GAGNE 20 PARTENAIRES PAR AN »L’OLB a combien de partenaires ?203. En moyenne, on

gagne 20 partenaires

par an. Quand je suis

arrivé au club, il y a sept

saisons, on avait 60

partenaires. Il faut tisser

des liens de proximité.

Les partenaires doivent

être satisfaits de leur

soirée quand ils amènent l’un

de leurs clients à un match. Malgré

un Palais des Sports qui n’est pas

adapté à ce type de prestations, on

a un espace réceptif de très bonne

qualité. On a beaucoup investi dans

l’aménagement, la décoration ; on a

du parquet alors qu’avant, ces lieux

étaient des salles de

gym.

Le projet de nouvelle salle : un excellent booster ?On a un projet de

salle à 10.000 places,

avec une jauge

intermédiaire à 6.000

et 8.000 places. C’est

un élément qui nous permettra de

continuer à faire évoluer le club.

On se positionne aussi autour

d’événements qui sont en dehors du

match mais incontournables dans

l’agglomération. Notre opération

de remise des maillots des joueurs

aux partenaires a été une réussite

extraordinaire, on était plus de 650 !

On a également organisé une

rencontre entre les arbitres et les

partenaires.

Vous privilégiez le partenariat local au national ?La logique du club est de construire

des partenariats durables. Plus que

local, je dirais que l’on est très fort

sur le régional. On a aussi une vraie

stratégie de développement pour

des partenariats nationaux, qui

sont difficiles à obtenir mais pas

irréalisables. L’un de nos partenaires

principaux est Mr. bricolage. Or il

n’y a pas de Mr. bricolage à Orléans,

donc c’est un partenariat national

voire européen. l

• ENTRETIEN •

Gil VILLaIN, Vice-Président d’OLB et alain LIGER, Directeur des Magasins LIGER.

L’espace V.I.P.

Jamar SMITH et Maleye NDOYE, joueurs d’OLB, et Thierry BEYNE, Directeur Régional de la SaUR.

Maleye NDOYE, joueur d’OLB, Bouna NDIaYE, agent de joueurs, et Christophe DUPONT Président d’OLB.

EN PARTENARIAT AVEC BASKETBALL NETwORK, LE RÉSEAU DU BASKET FRANçAIS

LA SOIRÉE V.I.P.

BRUNO GOUPILLEDIRECTEUR DE LA COMMUNICATION ExTERNE DE LA CAISSE D’ÉPARGNE LOIRE CENTRE, PARTENAIRE OFFICIEL

Depuis quand êtes-vous partenaire de l’OLB ?C’est vieux, depuis 2000 ! L’idée était de faire émerger la marque Caisse d’Épargne comme partenaire du sport leader sur son territoire. Par exemple, nous sommes partenaires dans le Cher de l’équipe féminine de basket de Bourges. L’évolution a été très importante avec l’OLB. Au début, nous étions un partenaire parmi d’autres et, à mesure que le club a grandi, on a augmenté notre participation et notre présence pour devenir aujourd’hui partenaire officiel. Parmi les partenariats privés, nous sommes celui qui a la plus grande contribution.

Comment faites-vous vivre ce partenariat ?En invitant nos clients aux matches et on va même plus loin, on a organisé au siège régional de l’entreprise un petit-déjeuner de présentation de la saison et des partenaires. On a également fait intervenir Philippe Hervé

dans une convention de l’encadrement de la Caisse d’Épargne sur le thème « Comment développer un esprit d’équipe ». On avait aménagé notre salle comme un terrain de basket. Il y a des parallèles évidents entre une entreprise et une équipe, avec la notion de motivation. C’est comme si Philippe Hervé nous avait donné une leçon de motivation.

Avez-vous prévu d’autres opérations de ce genre pour l’avenir ?On a évoqué plusieurs pistes avec Christophe Dupont, on va sûrement organiser des soirées avec les autres partenaires. En tout cas, personne ne nous a fait le reproche de dépenser de l’argent pour ce partenariat car il y a un vrai engouement autour du club, même s’il est variable selon les résultats. Nos clients sont contents que l’on consacre une partie de nos résultats pour le club, pour soutenir l’équipe. l

“LA LEçON DE PHILIPPE HERVÉ”

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LE BAROMÈTRE DE PRO A : JEFFERSON CARTONNEPar Laurent SALLARD

1Davon Jefferson

(ASVEL)

Passé le court temps d’adaptation nécessaire à sa nouvelle association avec Pops Mensah-Bonsu, l’Américain est redevenu le cauchemar des défenses de Pro A. 30 points et 12 rebonds face à l’Élan Béarnais, puis 39 points et 12 rebonds contre Roanne.

2Sammy Mejia

(Cholet)

Grand favori pour le titre de MVP étranger de Pro A, le Dominicain maintient Cholet au sommet du classement de la division. Avec 18 points et 10 rebonds à Limoges, il a réalisé son troisième double-double de la saison.

3Jamal Shuler

(Vichy)

Avant la défaite préjudiciable dans la course au maintien concédée sur le parquet du Paris Levallois, Shuler avait tourné à 20,3 points, 5,3 rebonds et 4,7 passes en trois matches, la JAV alignant trois succès.

4Uche Nsonwu-Amadi

(Roanne)

« Uuuuuche » est de retour à son meilleur niveau. Quand ses coéquipiers décident de le servir, le Nigérian est tout simplement inarrêtable. Gravelines-Dunkerque en a fait les frais. 30 points et 9 rebonds pour Uche, et la victoire pour la Chorale.

5Rick Hughes

(Hyères-Toulon)

En l’absence de Damir Krupalija, Hyères-Toulon souffre. Mais « Papy » Hughes en profi te pour se goinfrer davantage. 27 points à Vichy, puis 27 points face à Nancy, et voici l’ancien MVP de retour en tête du classement des scoreurs.

6Matt Walsh

(ASVEL)Quand l’homme aux bouclettes blondes se tient à carreau, l’ASVEL fi le droit. L’ancien Gator a ainsi coulé à lui seul l’Elan Béarnais en inscrivant 14 points en quatre minutes.

7John Cox

(Le Havre)

Même lorsque l’adresse n’est pas au rendez-vous, le cousin de Kobe Bryant sait se rendre utile. Limité à 9 points à 2/10 face à l’Élan Béarnais, il a ajouté 5 rebonds et 6 passes pour permettre au Havre de l’emporter.

8Pops Mensah-Bonsu

(ASVEL)

Après des débuts fl amboyants, le Britannique a appris à partager la balle avec ses petits camarades, et l’ASVEL ne s’en porte que mieux. Il a tout de même rendu une fi che de 23 points et 10 rebonds face au Havre.

9Blake Schilb

(Chalon)

Schilb a dépassé les 20 points à Gravelines et contre Poitiers, mais l’Élan a concédé deux défaites. L’Américain est en revanche passé au travers à Cholet, ce qui n’a pas empêché Chalon de l’emporter. Curieux.

10Tremmell Darden

(Nancy)

Passé trois fois sous la barre des 10 points en quatre rencontres, le Marsupilami du SLUC faiblit en cette fi n de saison. Lorsqu’il a cumulé 23 points et 8 rebonds sur le parquet du Paris Levallois, Nancy s’est incliné.

11Mickaël Gelabale

(ASVEL)

Candidat sérieux au titre de MVP français de Pro A, le capitaine de l’ASVEL est d’une régularité exemplaire derrière le trio Jefferson/Walsh/Mensah-Bonsu. Entre les 25e et 27e journées, il pointait à 17,3 points et 4,7 rebonds.

12Victor Samnick

(Nancy)

Alors que les playoffs approchent, le Franco-Camerounais monte en puissance, ce qui permet au SLUC de rester en course pour la deuxième place. Entre les 24e et 27e journées, il tournait ainsi à 17,3 points et 7,8 rebonds.

13Chris Massie

(Limoges)

Le coude de Vincent Masingue a mis un terme prématuré à la saison du pivot américain. Mais avant cela, le meilleur joueur de Pro A à l’évaluation a cumulé 24 points et 11 rebonds dans une victoire cruciale face au Paris Levallois.

14Mouhamed Saer Sene

(Gravelines-Dk)

En l’absence de Yannick Bokolo, le BCM s’est beaucoup appuyé sur l’axe Woodside-Saer Sene. Le Sénégalais en a notamment profi té pour passer 22 points et 12 rebonds à Roanne. Mais la Chorale l’a fi nalement emporté.

15Robert Hite

(Limoges)Massie sur le fl anc, Hite est devenu l’arme offensive numéro 1 de Limoges. Il a ainsi marqué 22 points face au Paris Levallois, puis 20 contre Nancy dans deux victoires du CSP.

16Akin Akingbala

(Nancy)

Le Nigérian est le point de fi xation incontournable du SLUC. Dans le derby de l’Est, il a réalisé son cinquième double-double de la saison avec 15 points et 10 rebonds dans la victoire de Nancy sur Strasbourg.

17Vincent Masingue

(Hyères-Toulon)« Vinny Bang Bang » a mis à profi t le surcroît de temps de jeu dont la blessure de Krupalija lui a fait bénéfi cier. Il a ainsi cumulé 14 points et 14 rebonds dans la victoire du HTV sur Limoges.

18Willie Deane

(Nancy)

Depuis la blessure de John Linehan, Willie Deane a gagné ses galons de titulaire au poste de meneur de jeu, le « virus » sortant désormais du banc. Auteur de 18 points et 11 passes face à Strasbourg, il a ensuite marqué 22 points face à Limoges.

19Alex Acker

(Le Mans)

L’Américain gagne en régularité et le MSB est en bonne voie pour une qualifi cation pour les playoffs. Il a notamment passé 17 points, 6 rebonds et 7 passes dans une victoire importante remportée sur le parquet de l’ASVEL.

20Carl Ona Embo

(Poitiers)

Le meneur poitevin confi rme dans la dernière ligne droite tous les espoirs placés en lui en début de saison par Ruddy Nelhomme. 11 points et 6 passes dans une victoire face à Roanne, puis 9 points, 4 rebonds et 7 passes dans un succès à Chalon.

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