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 Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac) Écrit par Thibault Saint-Just Dimanche, 11 Octobre 2009  Classique de la bibliographie nationaliste, « Doctrines du nationalisme », de Ploncard d'Assac. Histoire de savoir ce qu'est le nationalisme. Après tout, le terme mérite d'être défini...  Note de lecture détaillée, donc. Tout ce qu'il faut savoir sur l'histoire des nationalismes européens...  *  Nationalisme Français  I- Edouard Drumont (1844-1917) et la fin d'un monde  A – Le contexte : une mainmise ploutocratique sur la France  Drumont a développé ses thèses dans un contexte de mise sous contrôle des Assemblées par des puissances occultes et financières. Il dénonce la mainmise de l'appareil financier sur la France, appareil qui doit étendre son emprise à tous les ressorts sociaux pour assurer sa  1 / 39

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

Écrit par Thibault Saint-JustDimanche, 11 Octobre 2009

 

Classique de la bibliographie nationaliste, « Doctrines du nationalisme », de Ploncard d'Assac.Histoire de savoir ce qu'est le nationalisme. Après tout, le terme mérite d'être défini...

 

Note de lecture détaillée, donc. Tout ce qu'il faut savoir sur l'histoire des nationalismeseuropéens...

 

*

 

Nationalisme Français

  I- Edouard Drumont (1844-1917) et la fin d'un monde 

A – Le contexte : une mainmise ploutocratique sur la France

 

Drumont a développé ses thèses dans un contexte de mise sous contrôle des Assemblées par

des puissances occultes et financières. Il dénonce la mainmise de l'appareil financier sur laFrance, appareil qui doit étendre son emprise à tous les ressorts sociaux pour assurer sa

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pérennité, aboutissant à la naissance de la plouto-démocratie. Il compare ainsi la vassalité duMoyen-Âge (force du fer) avec la fin du XIXème siècle (force de l'argent). Enfin, Drumont avaitdistingué que la Bourgeoisie jacobine de 1793, en détruisant les Corporations, avait «mis ceux qui n'avaient rien à la merci de ceux qui avaient quelque chose 

». Son action est axée sur un sursaut passionnel devant «la fin d'un monde ».

 

B – Découvrir comment meurt un monde pour pouvoir sauver la Patrie

 

Au-delà de son antisémitisme, il critique l'anarchie morale, dénonce les premiers symptômes dela malfaisance du libéralisme économique dans une démocratie libérale, utilisant la méthodedite de l'« empirisme organisateur » : il est nécessaire de savoir comment meurt un monde pourconnaître les conditions nécessaires pour que vive une Patrie. Plus tard, Barrès, Bourgetsurtout et Maurras mettront en termes scientifiques cette analogie du corps social et du corpshumain. Ils en tireront cette notion essentielle de la doctrine nationaliste : que la société estsoumise non à la fantaisie de ses volontés, mais à des lois qu'il ne s'agit pas d'inventer, maisde découvrir. Drumont compare la vie d'une société à une vie organique. En outre, il oppose leslois de l'hérédité (tout ce qui constitue l'héritage) à l'individualisme, approche reprise par Barrèsavec « La Terre et les Morts ».

 

Citations :

 

« Le cadavre social continue à marcher sans qu'on s'aperçoive qu'il est cadavre, jusqu'au jour où le plus léger heurt brise cette survivance factice et montre la cendre au lieu du sang  » (Lafin d'un monde

).

 

« Toute idée nouvelle ne prévaut que par l'injustice des ennemis, la persécution, la calomnie s'acharnant après vous. C'est là une loi sociale qui n'a jamais eu d'exception  » (La LibreParole ).

 

« Sont morts les bâtisseurs, mais le temple est bâti » (Drumont citant Frédéric Mistral).

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  II- Maurice Barrès (1862-1923) ou le déterminisme nationaliste 

A – La naissance du nationalisme

 

En tant que doctrine politique, le nationalisme est né au XIXème siècle. Inventé parPrévost-Paradol sous le Second Empire, il désigne à l'origine les tenants du principe desnationalités. Barrès oppose pour sa part nationalistes et cosmopolites, dans un registrelittéraire, après quoi il opère la transition du nationalisme littéraire au nationalisme politique.Ceci entraîne l'invention du « nationalitarisme » par René Johannet, pour désigner le principedes nationalités.

 

B – Un déterminisme national et social : la Terre et les Morts

 

Chez Barrès, la tradition se retrouve avec l'analyse du moi. Le nationalisme barrésien postuleun certain déterminisme : « Un nationaliste, c'est un Français qui a pris conscience de sa formation. Nationalisme est acceptation d'un déterminisme  ». Laformation se fait par apports successifs. Le déterminisme est ici poussé et résulterait d'un

héritage : «Nous ne sommes pas les maîtres des pensées qui naissent en nous ». Il n'existe pas de moi véritable sans «le support de la collectivité ». Ainsi, pour Barrès, «on ne soulève pas les masses pour une action durable sans des principes » et il n'y a «aucune possibilité de restauration de la chose publique sans une doctrine ». Le nationalisme, défini comme la défense de l'organisme national, doit se doter d'unedoctrine pour éviter les échecs que connut par exemple le boulangisme. Pour Barrès il est

inutile de chercher si le nationalisme est vrai ou faux, il est « vrai » car il repose sur lesconditions de la vie. C'est ainsi qu'il développe une doctrine charnelle et matérielle : la Terre etles Morts. Il n'y a pas de race française, mais un peuple français, une nation française,c'est-à-dire une collectivité de formation politique.

 

Dans la mise en oeuvre, Barrès préconise d'établir la « puissance convergentesur l'union de l'idée socialiste et de l'idée nationaliste » : «Nationalisme engendre nécessairement socialisme. Nous définissons le socialisme : l'amélioration matérielle et morale de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre 

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». Il n'est donc pas de défense possible de la nation sans la classe la plus nombreuse et la pluspauvre qui en est la base, d'où résulte l'obligation d'être social. Maurice Barrès lie saconception sociale à la restauration des corporations : «La commune deviendrait surtout l'instrument de la propriété et du travail agricole; le syndicat ou 

le groupe corporatif l'instrument de la propriété et du travail industriel ». Ce nationalisme n'est ni de droite ni de gauche; il est les deux à la fois dans la mesure oùl'on admet une gauche sensible au social surtout et une droite qu'on considéreraitprincipalement occupée d'un intérêt national, et qui engloberait elle aussi le souci du social.[…]

C – L'échec du sentiment face au politique

 

Jusqu'au bout, Maurice Barrès est resté républicain et démocrate. Il a échoué dans sonentreprise en comptant sur le réveil des puissances de sentiment au dépens du politique.Maurras pour sa part opte pour le « politique d'abord », estimant qu'il faut d'abord changer lesinstitutions avant de songer à changer les moeurs, parce que les institutions ont plus de partdans la formation des moeurs que celles-ci dans la formation des institutions.

 

Citations :

 

« Vous préféreriez que les faits de l'hérédité n'existassent pas, que le sang des hommes et le sol du pays n'agissent point, que les espèces s'accordassent et que les frontières disparussent.Que valent vos préférences contre les nécessités?  » (à propos du caractère nécessaire dunationalisme, dans Scènes et doctrines dunationalisme ).

 

« On ne fait pas l'union sur des idées, tant qu'elles demeurent des raisonnements, il faut qu'elles soient doublées de leur force sentimentale  » (Scènes et doctrines du nationalisme).

 

« L'intelligence, quelle très petite chose à la surface de nous-mêmes! Profondément nous sommes des êtres affectifs  » (L'appel au soldat, tome 1).

  III- Paul Bourget (1852-1935) ou le traditionalisme par positivisme 

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A – La méthode : transposer la recherche scientifique à la pensée politique

 

Dans son livre Le Disciple, Bourget condamne le scientisme, le matérialisme et le naturalisme.Il se convertit au catholicisme et au traditionalisme. Son apport majeur est le développement dela méthode qu'il a reçue de Taine : l'utilisation du mécanisme austère de la recherchescientifique dans le domaine de la pensée politique. Chez Bourget, la politique est définiecomme la « recherche des lois naturelles de la Cité par voie d'observation », lois que nil'homme ni la Cité ne peuvent transgresser sans dommage. Nous devrions nous reporter à lacoutume, qui serait «l'expérience inconsciente des siècles ». Ainsi, Bourget expose que «ce n'est pas une construction idéologique qu'il faut entreprendre, ce sont des observations qu'il 

faut dégager. C'est proprement l'application de la méthode scientifique à la vie morale et sociale ». Il faudrait donc rassembler des faits pour avoir des idées, méthode que Paul Bourgetsouhaiterait voir appliquée en sociologie : «La position scientifique du problème politique consiste à chercher la constitution écrite des peuples dans leur constitution vécue, dans leur nature ».

 

B – Le traditionalisme comme corollaire du déterminisme

 

La société entière serait tenue par un déterminisme absolu : les choses obéissent à des loisnécessaires; les sociétés doivent observer ces lois et non se réfugier dans l'idéologie. De plus,les familles et nations seraient soumises aux mêmes lois que les espèces animales : « leur effort le plus intime est de durer. Si elles évoluent, c'est pour s'adapter, pour conserver les éléments essentiels de leur être en modifiant la mise en oeuvre de ces éléments d'après le milieu. La loi d'évolution enveloppe en elle une loi de constance » et le rôle du traditionalisme consistera précisément, selon Bourget, à «

saisir l'une et l'autre et l'une à travers l'autre ». L'essentiel, c'est de ne changer qu'en s'appuyant «sur des forces qui, elles, ne changent pas ». Pour lui, «chaque génération, comme chaque institution, est un étage ajouté » à l'édifice national, et la construction sera d'autant plus solide qu'elle aura pour substruction «l'étage d'en-dessous ».

 

C – L'étude scientifique de l'Histoire

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Bourget dispose qu'intellectuellement, le processus à suivre pour retrouver les lois de la Citéest l'étude scientifique de l'Histoire. Bourget aime chez Barrès le fait qu'il ait réussi à synthétiser

le propre du nationalisme, à savoir réconcilier « la dialectique et l'émotion, la sèche analyse intellectuelle et la frénésie de l'esprit sentimental ». L'homme se sent mieux dans son groupe naturel. Incorporé au tout national de la société, lasolitude disparaît et de même son individualisme. Son propre être personnel s'enrichit de toutce que lui apporte l'histoire de son peuple, celle des morts et celle que les vivants sont en traind'écrire avec lui. Il n'y a plus de contradiction désormais entre l'individu et le collectif.

 

Citations :

 

« La pensée des maîtres porte la responsabilité des actions des disciples » (Le Disciple).

 

« La régression des sociétés les plus comblées est toujours possible. La civilisation doit être considérée comme une ruine sans cesse réparée  » (Quelques témoignages).

  IV – Charles Maurras (1868-1952) ou le nationalisme intégral 

A – Les bases jetées par l'Action française

 

La revue de l'Action Française est créée le 20 juin 1899 et comprend 4 idées-mères : périlsocial et individuel sont indissociables, l'homme individuel a donc intérêt à vivre en société; lanationalité est la seule complète, la plus solide et la plus étendue des formes sociales; les

problèmes entre Français doivent être coordonnés et résolus par rapport à la nation; lesFrançais conscients de ces vérités doivent être prosélytes et montrer le nationalisme commeobligation rationnelle et mathématique.

 

B – Une méthode pour découvrir les lois naturelles

 

Comme pour le Dr Carrel, pour Maurras « l'homme n'a pas de droits, il a des besoins », toutcomme le bébé ne doit sa survie qu'à son entourage. La famille précède donc l'individu et de

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fait fonde donc l'Etat. De ce constat, Maurras cherche des faits pour avoir des idées. N'ayantpas d'idéol ogie  ,pour lui la société doit se soumettre aux lois qui «

dépendent de la nature des choses ». La première démarche de l'esprit doit donc être de rechercher ces lois, qui ne s'inventent pasmais se découvrent. Ainsi, on n'applique pas de «lois nouvelles » à l'individu, qui est un «composé stable ». De plus, découverte ne signifie pas nouveauté. Sur cette stabilité du composé humain et lafixité des lois de la société comme celles de la nature, Maurras bâtit sa méthode : retrouver ceslois que l'imagination des hommes fait oublier ou mal interpréter; retrouver les lois qui servirontà bâtir l'ordre des choses. Il emprunte sa méthode scientifique à Auguste Comte, la transposant

de la philosophie à la politique. Celle-ci, l'empirisme organisateur, déduit de l'expériencehistorique les lois de la société politique, scientifisant la critique. Maurras estime pouvoir parlerde science car l'historien serait un observateur intérieur : «en ce sens, l'expérience de la vie humaine donne une certitude bien supérieure à celle de l'éprouvette et de la cornue ». Pour lui, les lois historiques «sont moins branlantes que les lois physiques ou chimiques en la matière ».

 

Sur cette méthodologie maurrassienne, Maurice Pujo expose que « [Maurras] a strictement délimité sa tâche : étudier ceux des rapports de l'homme avec la société qui sont constants,immuables, connus, sur lesquels est fondée la « structure sociale » et sans l'observation desquels la société et l'homme lui-même dépérissent ou meurent. Ramené à ses justes limites,l'empirisme organisateur de Maurras n'en est que plus redoutable pour l'idéalisme démocratique. On parle idées, il répond faits. Et contre les faits, il n'y a pas d'arguments ». Ce que confirme cette explication de Maurras : «L'examen des faits sociaux naturels et l'analyse de l'histoire politique conduisent à un certain nombre de vérités certaines, le passé les établit, la psychologie les explique et le cours ultérieur 

des événements contemporains les confirme et les reconnaît ».

 

Par l'application de la méthode de l'empirisme organisateur naît la doctrine maurrassienne : lenationalisme intégral, comme le nationalisme qui aboutit à la monarchie, régime le plus durableet le plus utile à la nation. Maurras est monarchiste car « seules les institutions monarchiques satisfaisaient à toutes les aspirations nationales, à tous les besoins nationaux, comme l'intégrale reproduit la somme de toutes les valeurs d'une fonction algébrique 

». Le monarchisme est donc l'aboutissement de son enquête historique. Le nationalismeintégral pourrait même se traduire par une Europe monarchique, une internationale catholique

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de rois coiffée par la papauté.

 

D'où découle sa vision de la nation et de la loi : « La Nation est le plus vaste des cercles de communauté sociale qui, au temporel, soient solides et complets ». Elle est formée par des collectivités graduées. Les conditions de son maintien sont unesociété organique, hiérarchisée, protégée au sommet par un pouvoir indépendant de la nation,quoique fondu en elle. Quant à la loi, sa justesse ne découle pas de son vote mais de saconcordance avec son objet et de son adéquation aux circonstances. Elle n'est pas créée maisdégagée et découverte « dans le secret de la nature des lieux, des temps et des Etats ».L'élection, pour sa part, représente la somme des intérêts particuliers, mais pour Maurrasl'intérêt général n'est pas la résultante des intérêts particuliers.

 

Enfin, socialement, Maurras préconise la Corporation, précisant « non pas même l'entente desclasses, mais le reclassement des producteurs dans l'intérêt de la production et dans leurintérêt ». Pour lui le capitalisme oppresse et exploite le prolétaire qui, en réaction, réagit – à juste titre – violemment.

 

C – Analyse de Maurras sur la fausse opposition liberté-autorité

 

Maurras critique la notion de liberté : « La liberté de qui? La liberté de quoi? Dire liberté, c'est dire force, pouvoir, puissance sur quelqu'un ou sur quelque chose. Si l'on prolonge cette idée encore vague, d'une puissance jusqu'à son point d'application sociale ou personnelle, qu'est-ce qu'on trouve? J'en suis bien désolé, c'est une autorité... Lorsque la doctrine libérale met en opposition liberté et autorité, elle oppose des termes qui ne représentent « qu'une seule et même chose, en deux états de sa production  » » (Aspects de la France

).

 

Quant au rapport liberté-autorité : « Qu'est-ce donc qu'une liberté? Un pouvoir. Celui qui ne peut rien du tout, n'est pas libre du tout. Celui qui peut médiocrement est médiocrement libre.Celui qui peut infinment est aussi libre infiniment. Une des formes du pouvoir, c'est la richesse.Une autre de ces formes, c'est l'influence, c'est la force physique, c'est la force intellectuelle et morale.

 

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« Sur quoi s'exercent diversement ces pouvoirs divers? Sur des hommes. Et ce pouvoir à qui appartient-il? A des hommes. Quand une humaine liberté se trouve au plus haut point et qu'elle a rencontré d'humains objets auxquels s'appliquer et s'imposer, quel nom prend-elle? Autorité.Une autorité n'est donc qu'une liberté arrivée à la perfection » (Mes idées politiques).

 

Citations :

 

« La société n'est pas une association volontaire : c'est un agrégat naturel » (Mes idéespolitiques ).

 

« La Nation passe avant tous les groupes de la nation. La défense du tout s'impose aux parties » (Aspects de la France).

 

Une communauté ne subsiste que « tant que parmi ses membres les causes d'amitié et d'union 

restent supérieures aux causes d'inimitié et de division  » (Mes idées politiques).

  V – Philippe Pétain (1856-1951), Maréchal de France, ou la régence du

nationalisme 

A – La Révolution nationale : une doctrine antilibérale pour une société organique

 

La doctrine pétainiste a pour but de préparer les bases d'un Etat rénové, pendant et malgrél'occupation étrangère. Sa philosophie politique est ordonnée autour de 16 « Principes de laCommunauté ».Cet Etat, ayant pour moteur l'Honneur, hiérarchique et autoritaire, est fondé sur« la respectabilité et le commandement s'exerçant de haut en bas, à tous les échelons de la hiérarchie  », chargé d'apporter des « chances égales » dans la vie et l'égalité devant la loi,mais méritocratique et ordonné au « bie n commun ». La Révolution nationale, antilibérale, a pour but de créer une société organique. Pour Pétain,il faut «

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rétablir le citoyen juché sur ses droits dans la réalité familiale, professionnelle, communale,provinciale et nationale ». La liberté doit être conçue concrètement dans l'intérêt général et l'indépendance de la nation,quant à l'autorité positive elle est le produit de volontés dont la valeur correspond à leur part de

responsabilité dans la communauté. Les principales notions professées par le Maréchal sontainsi autorité, hiérarchie, responsabilité, et Communauté, comprise en tant que communauté dedestin. Celle-ci comprend également les morts : «un peuple n'est pas un nombre déterminé d'individus arbitrairement comptés au sein du corps social et comprenant seulement les natifs du sexe masculin parvenus à l'âge de raison. Un peuple est une hiérarchie de familles, de professions, de communes, de responsabilités administratives, de familles spirituelles, articulées et fédérées pour former une patrie animée d'un mouvement, d'une âme, d'un idéal, moteurs de l'avenir pour produire à tous les échelons une hiérarchie des hommes qui se sélectionnent par les services rendus à la communauté dont un petit nombre conseillent, quelques-uns commandent et, au sommet, un chef qui gouverne 

» (Messages, 8 juillet 1941).

 

B – Economie et social : une production organisée au service des hommes

 

Critique des puissances d'argent, de l'esprit de lucre et des spéculations, le Maréchal préconiseune certaine organisation de la production. Sa conception n'est ni socialiste – car elle respecte

la liberté et le profit individuels –, ni capitaliste – car elle subordonne le facteur argent et lefacteur travail au facteur humain. Reprenant la doctrine barrésienne (républicain, socialiste etnationaliste), Pétain accorde la « primauté du travail et de sa réalité essentielle par rapport à la fiction des signes monétaires  ». La profession doit êtreorganisée sur une base corporative avec pour arbitre un représentant de l'Etat en son sein;l'économie, organisée et contrôlée, libérée mais en étant subordonnée à l'intérêt national. Leprimat est donné aux besoins du peuple : «une monnaie saine est, avant tout, une monnaie qui permet de satisfaire aux besoins des hommes ».

 

Enfin, le Maréchal nie la réalité de l'antagonisme des classes, produite selon lui par le systèmelibéral; elle serait donc une conséquence, non une constante. Ainsi, faire disparaître les causesferait disparaître les conséquences. L'intérêt général de la profession est englobé dans l'intérêtplus général de la production, ouvriers et patrons ont donc tous deux intérêt à sa bonnemarche.

 

Citations :

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« Professer le nationalisme et prétendre rester individualiste est une contradiction insoutenable » (« Revue universelle », 1er

 janvier 1941).

 

« L'individualisme reçoit tout de la société et ne lui rend rien. Il joue vis-à-vis d'elle un rôle de parasite  » (« Revue universelle », 1er janvier 1941).

 

« Sans honneur et sans esprit de communauté, il n'est plus rien qui endigue les évasions individu-elles. Tout s'effrite. On croit pouvoir se sauver seul, et l'on périt avec les autres  » (LePetit Parisien, 3 juin 1943).

  Nationalisme Italien :  VI – Enrico Corradini (1865-1931) ou la naissance du fascisme italien 

A – Le contexte

 

Le nationalisme italien, en tant que mouvement politique, est né à Florence, le 3 décembre1910, avec la constitution de l'Associatione Nazionalista Italiana. Pour le comprendre, il fautcependant revenir à la défaite de la bataille éthiopienne d'Adoua en 1896 qui met fin auxespoirs de la participation italienne aux conquêtes coloniales, à un moment ou le pays connaîtun problème d'émigration et doit impérativement résoudre la question démographique. Lenationalisme italien réclame ainsi, dès le départ, « l'autorité de l'Etat pour empêcher la désagrégation et la guerre pour réassumer les fins historiques du Risorgimento et commencer 

une nouvelle phase de puissance et de prestige italiens dans le monde ». Un nationalisme impérialiste donc, position revendiquée par l'Associatione NazionalistaItaliana qui entend concilier «l'idée nationaliste et impérialiste et [les]principes du syndicalisme révolutionnaire » et comprenant en outre « l'anti-bourgeoisisme ».

 

B – L'hebdomadaire Idea Nazionale, synthèse des revendications nationalistes italiennes

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L'Idea Nazionale, comprenant notamment Corradini dans son comité de rédaction, se proposaitde : 1) rappeler les Italiens au sentiment et à la connaissance du génie de Rome et de l'Empire;

2) libérer la culture universitaire de l'imitation étrangère; 3) réveiller le sens et l'autorité de l'Etaten s'opposant à l'action désagrégatrice des partis et des classes et à l'individualisme chroniquedes Italiens; 4) relever le prestige de la monarchie et considérer l'Eglise comme l'Institutséculaire et glorieux de la vie religieuse nationale et internationale; 5) renforcer l'organisationmilitaire de l'Etat; 6) diriger toutes les énergies vers la conquête coloniale en Afrique pour enfaire le terrain d'une émigration italienne non servile; 7) combattre dans le parlementarisme et larépublique maçonnique la corruption et l'extrême décadence des institutions et des forcespolitiques héritières du Risorgi-mento; 8) combattre dans le socialisme la perversion de tout unpeuple fait ennemi de la patrie et étranger et hostile à l'Etat; 9) combattre dans la démocratieparlementaire et maçonnique, comme dans le socialisme, deux internationalismes, l'un

bourgeois, l'autre prolétarien, mais tous deux ennemis de la Nation; 10) considérer la politiqueétrangère comme la mission la plus importante de l'Etat; 11) promouvoir la solidarité de toutesles classes pour arriver à un plus grand bien-être collectif dans la lutte économique et politiqueentre les nations.

 

C – Etat et Nation chez Corradini

 

Corradini définit la nation comme suit : « Sur le territoire, la race forme sa nationalité. Les autres éléments sont la langue, l'histoire, la religion, l'oeuvre de la civilisation, les institutions politiques. Tous concourent à la formation. La race apporte ses germes spirituels pour former l'esprit de la nation. Le territoire lui-même selon sa nature, position géographique, terrestre et maritime ou simplement terrestre, selon son extension et sa productivité, est formateur de la race dans sa fonction d'élaboration de la nation qui est de nature spirituelle. La nation est donc dans son corps physique une communauté spirituelle. La nation est une personne spirituelle ». Elle n'est donc pas la somme de toutes les générations qui ont existé, mais leur unité.

 

L'Etat est fait pour la discipline et la conduite des énergies productrices, mais sans intervenirdans la gestion des entreprises. Il doit réaliser et maintenir l'unité fondamentale de la nation,afin de la transformer en puissance et de l'agrandir, d'où l'importance accordée par Corradini àla politique étrangère, car « les conditions de vie d'une nation sont liées aux conditions de vie des autres nations  ». L'Italie, faisant partie des « nationsprolétaires », doit s'affranchir. Le nationalisme «pour toute la nation » est ce que le socialisme représentait pour le seul prolétariat, c'est-à-dire une tentative de

rédemption, appelant une nouvelle classe dirigeante et une nouvelle classe de producteurs(terme portant dans le fascisme la notion corporative de l'Etat). Par ailleurs, Corradini conçoit le

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

Écrit par Thibault Saint-JustDimanche, 11 Octobre 2009

nationalisme comme «une forme de vie collective,[...]la doctrine de ceux qui considèrent la nation comme la plus vaste unité de la vie collective,

comme un vrai et propre individu plus grand ». Il s'oppose à l'idée de lutte des classes, car pour lui «l'Etat est la nation organique et active » et les classes sont «subordonnées aux fins de la Nation ».

 

Corradini, traditionaliste, estime que les Italiens ont occulté « la conscience du passé, de la 

Tradition nationale-romaine  »;l'individualisme aurait détruit le lien sacré inter-générationnel. Quant à l'école, elle aurait dûéduquer plus qu'instruire; la famille aussi aurait perdu sa mission (auparavant selon Corradini,« cha que famille était une dynastie et la nation une société de rois »). 1789 serait à l'origine de la rupture de l'équilibre par destruction de la hiérarchie, la Sociétédoit donc être reconstruite avec les Surhommes (Nietzsche) à partir de la Nation, celle-ci étantle fait historique le plus abouti d'un peuple.

 

D – Annexe : romantisme fasciste contre classicisme nationaliste

 

Mussolini a évoqué ces empires « qui ne durent pas », mais qui ont du moins « atteint à la grandeur, touché à un sommet » et qui «survivent dans la mémoire des hommes ». Cependant, Michel Vivier parle de «

romantisme fasciste », tandis que selon Maurice Barrès le nationalisme est un «classicisme ». Selon Ploncard d'Assac il s'agit d'une première différence, et d'importance, entre les deuxécoles.

 

Information complémentaire : En Italie, le nationalisme s'est réuni au fascisme en 1923 (d'oùl'abandon des chemises bleues des premiers pour les chemises noires des seconds).

 

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

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Citations :

 

« Deux forces agissent ensemble dans la vie : une force d'association (alliance d'élément de même affinité pour la défense commune) et une force de lutte  » (L'ombra della vita).

 

« Supprimez la lutte et vous supprimez la vie » (L'ombra della vita).

 

« Détruisez […] le devoir qui naît aujourd'hui de l'oeuvre d'hier, toujours plus vaste, et vous 

aurez détruit la nation. Vous aurez détruit l'histoire de la nation et il n'en restera plus que la chronique  » (L'ombra della vita).

  VII – Benito Mussolini (1883-1945), Duce du Fascisme 

Le fascisme apparaît dans un contexte de guerre civile contre les Rouges tentant d'étendre laRévolution d'Octobre à l'Italie. Mussolini dira que « le fascisme a répondu par la violence à la violence des autres. C'est la vérité, une vérité qui ne peut être effacée ». Il faut distinguer trois fascismes : Marche sur Rome, Diarchie, et socialisme fasciste de la

République du Nord (Salo).

 

A – Marche sur Rome et Diarchie : L'Etat fasciste

 

Dans son journal « Lutte de classe », sur sa jeunesse, Mussolini donne sa vision du fascisme :l'hérédité du chef, la sensibilité italienne, déchirée entre la révolte socialiste et l'acceptation

chrétienne, ainsi qu'un goût passionné pour l'idéalisme (« un trésor spirituel, l'Idée »). Lefascisme est avant tout une doctrine de l'Etat, destinée à forger ce dernier pour lui donner unrayonnement impérial. Cet Etat fasciste est «conscience et volonté universelle de l'homme dans son existence historique ». Lors de la Marche sur Rome, sa doctrine est à l'état d'ébauche, ayant seulement pour lignedirectrice la nécessaire révolution pour remettre en marche la nation, pour le bien de celle-ci.Mussolini assigne à l'Etat le rôle de faire la nation : «La nation est créée par l'Etat qui donne au peuple, conscient de sa propre unité morale, une volonté, et par conséquent une existence effective » (Doctrine du Fascisme, Enciclopedia Italiana). Pour la première fois depuis l'Empire romain, l'Italie est un Etat unitaire. Sans Etat, pas de

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nation, juste des agrégats humains pouvant se désintégrer en fonction de l'histoire, d'où saformule : «Tout dans l'Etat, rien contre l'Etat, rien en dehors de l'Etat ». Cet Etat totalisant et « système de hiérarchies » prend ainsi le faisceau des licteurs comme

insigne, «symbole de l'unité, de la force et de la justice ». L'Individu est absorbé dans l'Etat; lui sont laissées les libertés essentielles. Le peuple est lecorps de l'Etat et l'Etat est l'esprit du peuple. Pragmatique, Mussolini définit le fascisme comme« problémiste », c'est à dire analysant les problèmes sans idée préconçue. Lecteur de Marx,Nietzsche, Sorel, Machiavel, il est surtout influencé par Vilfredo Pareto : il ne part d'aucunethéorie, d'aucun système, ou en adopte un comme base et par hypothèse s'il peut expliquerprovisoirement toute une série de faits (une sorte d'empirisme organisateur).

 

Système méritocratique, le fascisme préconise la guerre impérialiste (pour des raisonshistoriques et démographiques), dont les soldats formeront « une nouvelle aristocratie révolutionnaire  », par exaltationdu courage, du mérite et de la dépendance du seul intérêt de la Nation. Il est un patriotismeromantique, une continuation de la victoire, le souhait d'un Ordre Nouveau avec des « hommesnouveaux », conception spiritualiste. Se référant à une tradition qu'il entend défendre, «l'orgueil de l'Italianité » comme «élément vital du fascisme 

», il ne parle pas de l'Italie mais d'une ville, Rome (en tant qu'Empire Romain). Défenseur de latradition, il ne la perçoit cependant pas comme absolument sacrée et immuable, conciliantpassé et futur, tradition et modernité, pour aboutir à la création de nouvelles hiérarchies à côtédes traditionnelles. Par exemple, le fascisme étant une vue pessimiste de l'Homme et del'Histoire, ce dernier doit accepter de redevenirsujet plutôt que de prétendre à unecouronne en carton , un pouvoir décisionnel imaginaire. Quant à la Monarchie, il la considère d'abord comme «une continuité 

» mais finit par s'y opposer lors de la Diarchie, le pouvoir royal – l'Hérédité – se heurtant aupouvoir fasciste – l'Idée.

 

B – L'organisation interne

 

Mussolini croit à l'héroïsme et à la sainteté, sans motif économique. Pour lui la Nation doit être

organisée selon les métiers. Le Duce dépasse donc la lutte des classes pour intégrer toutes lescatégories sociales dans l'Etat : Marx, au nom du messianisme de la classe prolétarienne lui

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confie la dictature avec une mission de rédemption; Mussolini, lui, enlève aux classes leurautonomie, ne veut connaître de leur part que l'exercice de fonctions différenciées à l'intérieurd'une communauté unique qui est aux dimensions de la nation : « Pour le fascisme, l'Etat est absolu devant lequel les individus et les groupes ne sont que le relatif. Individus et groupes ne 

sont concevables que dans l'Etat ». Par ailleurs, le fascisme se veut plus logique que la Révolution de 1789 qui avait prétendulibérer politiquement l'individu, mais l'avait enchaîné au pouvoir naissant de la Ploutocratie; laContre-Révolution répudie le libéralisme, base du capitalisme de spéculation, sous son doubleaspect politique et économique. C'est par sa Charte du Travail de 1927 que le fascisme acommencé à institutionnaliser ses conceptions d'un corporatisme d'Etat.

 

Le Comité Central des Faisceaux convoque une Assemblée Constituante pour décider

l'organisation à donner à l'Etat, l'institution de Conseils techniques du travail élus par lescollectivités profes-sionnelles et ayant le droit d'élire des Commissions extraordinaires dotéesde pouvoirs ministériels, la participation des représentants ouvriers à la gestion des industriesou des services publics et un impôt extraordinaire sur le capital. Un vocabulaire fascisteapparaît : les militants sont classés en Principi et Triari . Les premiers sont destinés à constituerune milice en uniforme, liée par serment et prête à être mobilisée à tout instant. La plus petiteunité est la section, plusieurs sections forment une Centurie, plusieurs centuries une Cohorte,plusieurs cohortes une Légion commandée par un Consul. Dans le même temps où il forge lamilice de sa Révolution, le fascisme va s'employer à préfigurer dans les organismes du Parti lescadres de l'Etat nouveau. Il fonde des corporations nationales, des syndicats fascistes. Le

fascisme comprend deux organismes : le Parti et la Corporation. Politiquement, il est ladictature des combattants; socialement, l'union corporative des producteurs. Ces corporationssont « des institutions techniques appelées à donner des conseils particuliers à l'Etat ».

 

C – A partir de 1943 : la République sociale de Salo

 

La République sociale est la République des travailleurs considérés dans leurs Métiers, àquelque classe sociale qu'ils appartiennent. Le dualisme Individu-Etat se résout dans l'Etatorganique des Producteurs, des Travailleurs. A partir de cette période, Mussolini dispose que «[La Patrie] ne peut ressusciter et vivre que sous l'étendard de la République » (L'Histoire d'une année). Le Manifeste de Vérone (14 septembre 1943) est adopté par l'Assemblée du Parti FascisteRépublicain. La Constituante est composée des corps ou institutions «

dont la participation contribuerait à faire de la Constituante la synthèse de toutes les valeurs de la nation 

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». Le chef de la République est réélu tous les 5 ans.

 

Le fascisme se dirige vers un Etat syndicaliste, un socialisme d'Etat : la base de la Républiquesociale est le travail, manuel, technique, intellectuel dans toutes ses manifestations, avec lerespect de la propriété privée, tant qu'elle n'exploite pas le travail des hommes. Dansl'entreprise est imposée une équitable fixation des salaires, une équitable répartition desbénéfices entre le fond de réserve, le fruit réservé au capital actionnaire et la participation destravailleurs aux bénéfices eux-mêmes. Des coopératives para-syndicales sont créées.L'exercice de son métier peut être individuel, par famille ou par groupes.

 

Pour le logement, un organisme national pour la maison du peuple garantit le droit à la propriété: « Le paiement du loyer – une fois remboursé le capital et payé le juste intérêt de celui-ci – constitue un titre d'acquisition  ». Les syndicats convergent en une unique confédération :Confédération Générale du Travail, de la Technique et des Arts. Celle-ci devait principalementsusciter une effective solidarité entre tous les travailleurs et faire naître «la plus haute considération pour les meilleurs, à quelque degré qu'ils appartiennent ». Hiérarchiquement, «les syndicats d'entreprise et communaux sont groupés en syndicats provinciaux de catégorie.Les syndicats provinciaux de catégorie en syndicats nationaux de catégorie ». L'Etat intervient et propose la répartition des bénéfices. Ainsi, la quote-part des bénéfices

réservés au capital sera annuellement fixée par un organisme d'Etat. Une fois déduite laquote-part du capital le reste devra être réparti entre les travailleurs. Le capital ne pourra pasrecevoir plus de 30% de l'ensemble des rétributions versées aux travailleurs et l'excédent seradestiné à des investissements de nature sociale et productive.

 

D – Annexes

 

- Distinction nationalisme / nationalitarisme / fascisme : Le nationalisme est la doctrine de laconservation des raisons qui ont fait naître et vivre la nationalité et la barrière idéologique poséeaux idées destructrices de la communauté historique connue sous le nom de Nation.Nationalisme convient donc aux nations formées, adultes, avec une tradition, c'est-à-dire unpassé. Nationalitarisme convient aux tentatives de formation d'Etats nationaux basés sur lavolonté démocratique, la langue ou la race. Il est généralement destructeur d'une communautéhistorique existante : empire ou Etat plurinational. Le fascisme introduit un élément nouveau : ilassimile l'Etat – donc la nation en tant qu'Etat – à la nature de la volonté humaine « qui ne connaît pas de limites à son développement et prouve son infinité en se réalisant 

».

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- Devise : Croire, Obéir, Combattre : L'ordre des mots est plein de sens. Il faut d'abord croire,c'est-à-dire savoir ce que l'on veut et pourquoi on le veut; il faut ensuite obéir, c'est-à-dire se

soumettre à la discipline qui peut seule donner une forme valable à l'ensemble des accordsparticuliers; et, enfin, il faut combattre, parce que « la lutte est à l'origine de toutes choses; parce que la vie est pleine de contrastes : c'est l'amour et la haine, le blanc et le noir, le jour et la nuit, et tant que ces forces adverses ne seront pas en équilibre, la lutte sera toujours au fond de la nature humaine comme une suprême fatalité ». Et encore : «Quand deux éléments irréductibles sont en lutte, la solution est dans la force. Il n'y a jamais eu d'autres solutions dans l'histoire et il n'y en aura jamais ».

 

Citations :

 

« Le credo fasciste est un acte de foi héroïque en la puissance de la volonté humaine active et consciente. Où existe une volonté, existe une route  » (Edition définitive des oeuvres etdiscours de Benito Mussolini ).

 

« Le fascisme est une milice, les problèmes sont des ennemis à affronter et à vaincre; le peuple italien est une armée marchant en bataillons serrés  » (Il Popolo d'Italia).

 

« Le fascisme veut que l'homme soit actif et engagé dans l'action avec toutes ses énergies : il le veut virilement conscient des difficultés réelles et prêt à les braver. Il conçoit la vie comme une lutte, il estime qu'il appartient à l'homme de conquérir une vie vraiment digne de lui, en 

créant, avant tout, en lui-même, l'instrument (physique, moral, intellectuel) pour la construire. Et cela est vrai et pour l'individu lui-même, et pour la nation, et pour l'humanité  » (EnciclopediaItaliana , article« Fascisme »). Ainsi, la volonté crée l'histoire.

 

« Si la politique est l'art de gouverner les hommes, c'est-à-dire d'orienter, d'utiliser, d'éduquer leurs passions en vue de buts d'ordre général qui, se projetant dans l'avenir, dépassent de ce fait la vie des individus, si telle est la politique, l'élément fondamental de cet art est 

incontestablement l'homme. Il faut donc partir de lui  ». (Gerarchia, Mussolini parle)

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  Nationalisme Allemand

  VIII – L'Allemagne entre la nation et la race 

A – La naissance du nationalisme allemand

 

Contrairement à nombre d'autres pays d'Europe, l'Allemagne n'a pas subi d'actionmonarchique, ayant abouti à l'Etat, et par suite à la Nation. Le Traité de Westphalie divisait leterritoire germanique en deux mille enclaves. Cependant, avec l'arrivée de la pensée deRousseau et l'avènement de la République française, naquit chez Herder l' idée d'une

conscience nationale s'exprimant par une langue, qui sert selon lui à définir l'individualiténationale. Il n'existait pas de nationalisme allemand, faute de nation préexistante, mais lenationalitarisme allait la créer.

 

En France, la nationalité est élective; en Allemagne, elle est inconsciente : la race l'emporte surle consentement. La race est à différencier de l'ethnie, qui est un ensemble de caractèressomatiques, culturels et religieux qui peuvent aboutir à la création d'un groupe différencié, maisce n'est pas encore une race ou ce n'est plus une race. La prise de conscience se fait dans la

langue. Fichte envisage la langue comme équivalent de la nation, « une force fatale qui mène l'individu  » : « Ce qui parle la même langue, c'est un tout que la pure nature a lié par avance de liens multiples et invisibles.Un pareil tout ne peut admettre en son sein aucun peuple d'une autre origine ou d'une autre langue, ni vouloir se mêler avec lui ». Ainsi, la langue donne naissance au pangermanisme.

 

B – De la nation à la race : de Bismarck à Hitler

 

Le Deuxième Reich a réduit l'opposition entre les Etats allemands; le Troisième Reich doitréduire les oppositions des partis allemands. Les dirigeants de la nation ne doivent appartenir àaucun parti : « leur parti est l'Allemagne »; la politique de la nation est la « nationalisation du peuple  ». PourJunger, la guerre a modelé un homme nouveau : le soldat ouvrier (Arbeiter-Soldat). PourSpengler, la crise économique se règle par le politique. Il réclame pour la Prusse la véritablecompréhension du socialisme qui n'est pas une opposition de riches et de pauvres, mais

repose sur un concept de hiérarchie assurée à chacun par ses mérites et sa capacité au travail.

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Si le nationalitarisme jacobin avait révélé aux Allemands leur « âme nationale »; si le DeuxièmeReich de Bismarck avait fondé la nation allemande, si la défaite de 1918 avait suscité un

nationalisme authentique, il n'en restait pas moins que l'idée allemande de nationalité étantbasée sur l'ethnie et non sur le consentement, le nationalitarisme et le nationalisme allaientcoexister dans le Troisième Reich. Au nationalisme appartiendraient toutes les idées dedépassement des contradictions des partis et des classes, d'unité profonde de la nation, d'Etatorganique, de conception hiérarchique, du socialisme même. Mais appartiendrait aunationalitarisme la notion d'inachèvement de l'unité territoriale. Le national-socialisme d'Hitlern'est plus le nationalisme. Il en a incorporé des éléments mais, en les faisant servir à autrechose qu'à leur fin naturelle, il les dénature et les détourne de leur signification profonde.

 

Citations :

 

« Dans l'Etat organique la loi du tout domine sur la loi de la partie, en même temps qu'elle facilite l'expression de l'individuel, du particulier dans le sens de sa collaboration à l'ordre général. Entre le tout vivant et ses membres il n'y a pas d'opposition car à chacun revient une fonction propre. Tous n'ont pas la même chose à faire, mais chacun a à faire ce qui lui est propre  » (Ernst Krieck, National politische Erziehung ).

 

« Si jamais du nouveau vient au monde, c'est bien du chaos qu'il surgit, à ces moments où la misère rend la vie plus profonde où, dans une atmosphère surchauffée, se consume ce qui ne peut pas subsister et se purifie ce qui doit vaincre. Dans cette masse en ébullition, en fermentation, nous pouvions jeter nos désirs et nous pouvions voir s'élever la vapeur de nos espoirs  » (Ernst von Salomon, Les Réprouvés).

  IX – Adolf Hitler (1889-1945), Führer du Troisième Reich

 

A – Genèse de la conviction, conviction d'un destin

 

La révélation vient à Adolf Hitler en assistant à une représentation de Rienzi, où sont contenuestrois idées fondamentales du national-socialisme : 1) Le peuple n'est rien sans son chef; 2) Lespeuples dégénérés méritent la mort; 3) Le Chef n'est pas le roi, mais une sorte d'envoyé duDestin : le Tribun. Lui se fera appeler Führer. Selon son ami Kubizeck, « il n'avait aucun respect de la Tradition, eu un mot, il voulait changer la face du monde ». Il a sa propre Weltanschauung (vision du monde) : influencé par Schopenhauer (le monde

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comme volonté et comme représentation), Chamberlain (la race aryenne nordique est la seulecivilisation, et l'Allemagne a une mission), et Nietzsche. Contrairement à Mussolini, pour Hitlerla communauté de race forme l'Etat ; l'Etat ne peut pas la dépasser car l'Etat, c'est la Nature.Au départ, Hitler conçoit le meilleur régime comme une «

république sous un Führer autoritaire » avec une représentation populaire et un Sénat comme conclave pour la désignation dusuccesseur. Pour faire triompher ses idées, il croit en la puissance de la parole et du décoruml'accompagnant (notamment la foule), il croit à la «parole parlée » : «tous les grands événements ont été provoqués par la parole et non par les écrits ».

 

B – Une société raciale et hiérarchisée dans un système méritocratique

 

Il prétend baser son racisme scientifiquement en observation des lois de la nature : « Tout animal ne s'accouple qu'avec un congénère de la même espèce […] Tout croisement de deux êtres d'inégale valeur donne comme produit un moyen terme entre la valeur de deux parents […] Le rôle du plus fort est de dominer et non pas se fondre avec le plus faible, en sacrifiant ainsi sa propre grandeur 

». Pour Hitler, la nature tend à élever le niveau des êtres. Le résultat du croisement de deuxraces aurait pour conséquence : a) Un abaissement du niveau de la race supérieure ; b) Unerégression physique et intellectuelle et, par suite, l'apparition d'une sorte de consomption dontles progrès sont longs, mais inévitables. Il donne le primat à la loi du sang et de la race : «Le droit à la liberté individuelle le cède devant le devoir de sauvegarder la race ». Son objectif est d'arriver à «un niveau anthropologique supérieur ».

 

Selon lui, la nature possède ses lois d'airain, et « pour conserver une civilisation déterminée, il faut conserver l'homme qui l'a créée  ». Larace aryenne est la race élue par la nature. Quant à la guerre, celle-ci n'est considérée commeni bonne ni mauvaise, mais nécessaire si la conquête s'impose pour nourrir le peuple allemand;il s'agit d'un droit moral. La conception voelkisch de la nation est déterministe; la conceptiondémocratique est volontaire. Elles n'ont, ni l'une ni l'autre, rien à faire avec la conceptionnationaliste qui accepte la nation comme réalité historique et l'Etat comme personnalité juridique. Le but du voelkisch est la conservation du peuple; le déterminisme est absolu : laplace de l'Individu dans l'Etat, dans la Communauté est rigoureusement déterminée, il n'y a pas

d'échappatoire possible. Chaque être humain naît prédestiné dans un peuple, une race et nepeut échapper aux conséquences de cette prédestination.

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Trois sortes d'habitants se trouvent au sein du Reich : citoyens, sujets de l'Etat ouressortissants et étrangers. Une double sélection s'opère : raciale et de valeur. La naissance ne

confère que la qualité de ressortissant et le statut de citoyen est acquis après le servicemilitaire. La hiérarchie du régime est d'ailleurs militaire car pour Hitler, la guerre fut perduequand la discipline se relâcha et que la hiérarchie ne fut plus reconnue. Quant à la valeur, lerégime hitlérien est méritocratique et la naissance n'y confère aucun droit : « Un Etat où la naissance n'est rien et où les accomplissements et les capacités sont tout ». Une nouvelle hiérarchie remplace les anciennes classifications sociales. Par ailleurs, laconstitution politique n'a pas à chercher les représentations des volontés individuelles, mais àassurer la sélection des meilleurs pour qu'ils soient les chefs naturels de la communauté. Il n'ya pas de corps représentatifs, mais des corps consultatifs aux côtés du Chef. La forme de l'Etatimporte peu, seule importe la création de l'Empire germanique.

 

C – Une économie de production, un système corporatiste

 

L'économie est sous contrôle de l'Etat. Le national-socialisme est « l'ennemi le plus acharné de la conception libérale qui veut que l'économie existe pour le capital et le peuple pour l'économie ». Le Reich assure «

la possibilité d'une activité productive à la main d'oeuvre ». La corporation est l'organe de représentation professionnelle. Contre la lutte des classes,Hitler met en place des chambres professionnelles et un Parlement économique central. Pourlui, la valeur du travail doit toujours égaler le salaire et il ne saurait donc y avoir de place pour laspéculation : «La communau-té nationale ne vit pas de la valeur fictive de l'argent, mais de la production réelle qui seule donne à l'argent sa valeur ».

 

D – Face au nationalisme, une pensée impériale

 

Hitler est contradictoire : son voelkisch se complète avec un impérialisme contre les pays nongermaniques. Il dépasse cependant ces contradictions par la justification du droit à l'espacevital, pour ne pas disparaître ni devenir « l'enclave des autres ». Tandis que le nationalisme,acceptant la lente élaboration de l'histoire, s'enracine sur la terre des pères pour faire dechaque nation comme une véritable personne capable de coexister avec les autres dans une

véritable communauté chrétienne, le national-socialisme transforme la communauté en tribuerrante qui n'a de limites que celle que sa puissance lui permet d'atteindre et de maintenir, et

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d'obligations qu'envers elle-même.

 

E – Annexe : critique d'Hitler de la démocratie formelle comme dictature déguisée ducapitalisme

 

« Le peuple n'a tout d'abord, par soi-même, absolument aucune conviction et cette conviction doit naturellement être formée par quelqu'un – d'ailleurs comme partout. Le point important est alors celui-ci : qui éclaire le peuple, qui le forme? Dans les pays de ce genre (les démocraties formelles), c'est en fait le capital qui domine, c'est-à-dire, en fin de compte, un groupe de quelques centaines d'hommes, en possession de fortunes énormes, d'hommes qui par suite de 

la structure particulière de la vie publique sont plus ou moins indépendants et libres. Ces gens disent : « nous avons la liberté », pensant surtout, ce disant, à une économie libre et comprenant sous ce vocable la liberté non seulement d'acquérir le capital, mais encore et avant tout, de l'employer de nouveau librement, donc d'être libre de tout contrôle national, aussi bien dans l'acquisition que dans l'emploi du capital. Tel est, en réalité, le contenu du concept de cette liberté.

 

« Et maintenant ce capital se crée une presse à lui. Ces gens parlent de la « liberté de la 

presse ». En fait chacun de ces journaux a un maître et seigneur et ce maître et seigneur est dans tous les cas le bailleur de fonds, le propriétaire. Et c'est ce monsieur qui prescrit l'attitude de ce journal, ce n'est pas le rédacteur en chef. Si celui-ci voulait écrire autre chose que ce qui convient au « patron », il lui faudrait le lendemain prendre la porte. Cette presse qui est la création absolument servile et sans caractère de ceux qui la possèdent, exécute des variations qui doivent soi-disant représenter l'opinion publique et l'opinion publique mobilisée par cette presse se divise à son tour en partis ».

 

Citations :

 

« Les périodes d'effondrement d'un corps social sont déterminées par l'arrivée au pouvoir des pires éléments. Il est remarquable, à cet égard, que la grande masse, ou classe moyenne – je la désignerai ainsi – ne peut se manifester que lorsque les deux classes extrêmes sont aux prises dans une lutte mutuelle : il est remarquable aussi que cette grande masse se soumet toujours complaisamment au vainqueur, après la victoire d'un des partis extrêmes. Si les meilleurs ont le dessus, la grande masse suivra : si ce sont les pires, elle ne s'opposera pas,

tout au moins à leur action, car la masse du centre ne combattra jamais  » (Mein Kampf).

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

Écrit par Thibault Saint-JustDimanche, 11 Octobre 2009

 

« Aujourd'hui où le bulletin de vote de la masse décide, c'est le groupe le plus nombreux qui a le plus de poids : et c'est le tas des simples et des crédules  » (Mein Kampf).

 

« Si popularité, force et tradition s'unissent, l'autorité qui en dérive peut être considérée comme inébranlable  » (Mein Kampf).

  Nationalisme Espagnol  X – José Antonio Primo de Rivera (1903-1936) ou la Nation comme unité de

destin dans l'universel 

A – Une critique de Rousseau

 

La racine, l'élément vital du phalangisme est la critique joséantonienne de Rousseau,notamment sur le relativisme subjectiviste et la notion de Moi supérieur, aboutissant dans lesfaits au triomphe d'une majorité dont le vote exprimerait la vérité, contre la minorité. Pour lui, cesystème entraîne « la perte de l'unité spirituelle des peuples » et engendre « l'esclavage 

économique  »,promettant la liberté aux travailleurs mais laissant le pouvoir aux riches. Le socialisme naquit enréaction, cependant s'il s'agit pour José Antonio d'une «critique juste du libéralisme économique, il nous amena, par un autre choix, les mêmes résultats que le libéralisme économique : la désagrégation, la haine, la séparation, l'oubli de tout lien de fraternité et de solidarité entre les hommes ». Par ailleurs, le risque rousseauiste serait de supprimer les créations de l'effort : le Droit, quitransforma l'individu en personne, et l'Histoire, qui transforma le peuple en régime d'Etat.

 

B – Nation, Patriotisme et Etat

 

Pour José Antonio, la Nation est avant tout « une unité de destin dans l'universel ». LePatriotisme doit se fixer «non dans le sensible, mais dans l'intellectuel », car «ce qui est sensuel dure peu 

»; il est un «destin 

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», une «entreprise » : «La Patrie est ce qui, dans le monde, configure une entreprise collective. Sans entreprise, il n'y a 

pas de patrie; sans la présence de la foi en un destin commun, tout se dissout en provinces natales, en saveurs et couleurs locales ». Ainsi le nationalisme de José Antonio critique l'orientation régionaliste à tendancesséparatistes, qui conduit à être «des peuples sans destin dans l'Histoire ». La nation n'est pas «une réalité géographique, ni ethnique, ni linguistique; elle est essentiellement une unité historique ». Enfin, chez lui, qui dit nation dit «société politique capable de trouver dans l'Etat sa machine opérante 

».

 

Cet Etat, Primo de Rivera lui accorde une extrême importance : plus que « l'exécuteur de la simple volonté populaire », il a en charge le «destin du peuple », conception analogue à «l'idéal hérédi-taire 

» de Barrès. Pour résumer, les nations ne se maintiennent que tant qu'elles maintiennent lesprincipes qui les ont fait naître. Le Chef doit servir le peuple, «même s'il diffère de ce que la masse désire », en assignant à l'Etat le rôle d' «instrument au service d'une mission historique d'unité ». Révolutionnaire, José Antonio juge cependant qu'un peuple s'étant laissé dépérir ne peutaccomplir la révolution salvatrice, mais que cette dernière ne se fera qu'avec l'apparition d'unhomme, par l'occasion prérévolutionnaire : «Si en cette occasion n'apparaît pas l'homme, la révolution est perdue ». Dans le contexte espagnol de 1934, l'instrument de la Révolution que préconise Primo de

Rivera est l'Armée, «sauvegarde du permanent », qui ne doit pas se mêler aux «luttes accidentelles » mais doit quand même défendre «la permanence de la Patrie ». Cette intervention de l'Armée se limiterait cependant à une lutte contre les ennemis del'intérieur, en laissant à la Révolution le soin de poursuivre son chemin politique. L'esprit de laRévolution est dans la Falange, il demande l'appui du bras de l'Armée pour résoudre unesituation de force, mais l'esprit reste supérieur au bras dans l'ordre des finalités politiques.

 

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C – Une critique du libéralisme et de la lutte des classes

 

Pour José Antonio, le libéralisme n'apporte pas la liberté, car « lorsque les principes changent avec les fluctuations de l'opinion, il n'y a de liberté que pour ceux qui sont d'accord avec la majorité. Les minorités sont destinées à souffrir et à se taire ». On aboutit, en fait, à l'absolutisme démocratique. Deux «souverainetés » antagoniques apparaissent : l'Etat et l'individu, l'Etat identifié à la volonté de l'individu. Pour sapart, Primo de Rivera dépasse l'antagonisme individu-Etat en introduisant les notions de serviceet de mission. L'Etat n'est plus qu'un «système de hiérarchies » (Mussolini) au service d'une mission; le peuple et son Chef forment alors une Communauté.

Quant aux classes, il en fait la même analyse que Mussolini : «La lutte des classes ignore l'unité de la Patrie parce qu'elle rompt l'idée de la production nationale comme un tout ». Pour lui le capitalisme est la cause de cette division : «Ce qui occupe la position contre les patrons et les ouvriers, c'est le pouvoir du capitalisme, la technique du capital financier ». Il propose une autre vision.

 

D – Une doctrine : le national-syndicalisme

 

Sa vision est la suivante : « Nous devons commencer par l'homme, et passer par ses unités organiques et ainsi nous monterons de l'homme à la famille, de la famille à la municipalité et au syndicat et nous terminerons dans l'Etat qui sera l'harmonie du tout. De telle manière que dans cette conception politico-historico-morale avec laquelle nous envisageons le monde, nous avons implicitement la solution économique : nous démonterons l'appareil économique de la propriété capitaliste qui absorbe tous les bénéfices pour le remplacer par la propriété 

individuelle, familiale, communale et syndicale  ». Quant au capital,il « n'est qu'un instrument au service de la production. Nous ne concevons pas la structure de la production comme une relation bi-latérale entre le capital et le travail. Le capital, en tant qu'instrument pour le bénéfice national de la production, doit appartenir aux producteurs eux-mêmes – dans ses formes individuelles ou syndicales – ou à l'intégrité de l'économie nationale ».

 

D'un point de vue économique, il voit donc la nation comme « un gigantesque syndicat de producteurs  ». Il donne ainsi

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naissance à la doctrine du «national-syndicalisme » et à l'Etat du même nom, Etat qui «considérera comme fins propres les fins de chacun des groupes qui le compose et y veillera,

comme pour lui-même, dans l'intérêt de tous ». Comme chez Mussolini, il n'y a chez Primo de Rivera pas de programme détaillé, préétabli,mais «un sentiment permanent devant l'Histoire et la vie ». L'idée fondamentale de la Phalange, c'est l'unité essentielle de la Nation, rassemblant en unfaisceau toutes ses énergies, à quelque classe de la société qu'elles appartiennent, pourréaliser le bien commun. Enfin, une phrase de José Antonio résume tout le sens qu'il donne àson combat : «Être plus Espagnols que nous ne l'avons jamais été ».

 

Citations :

 

« Pas d'autre dialectique possible que celle des poings et des pistolets quand on s'attaque à la  justice ou à la Patrie  » (Textos de Doctrina Politica).

 

« Rien d'authentique, d'éternel, de difficile comme gouverner, n'a pu se faire à la machine; toujours il a fallu avoir recours en dernière analyse à celui qui, depuis l'origine du monde, est l'unique appareil capable de diriger les hommes : l'homme. C'est-à-dire le Chef. Le Héros  »(José Antonio Primo de Rivera, préface à l'édition espagnole de Il Fascismo de BenitoMussolini).

 

« La Patrie est une unité de destin dans l'universel et l'individu le porteur d'une mission particulière dans l'harmonie de l'Etat  » (Textos de Doctrina Politica).

 

« Être de droite ou être de gauche, c'est toujours exclure de l'âme la moitié de ce qu'elle doit ressentir. C'est même parfois exclure le tout pour lui substituer une caricature de moitié  » (Arr iba , 9 janvier 1936).

  XI – Ramiro Ledesma Ramos (1905-1936) ou la théorie de la Révolution

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nationaliste 

A – Les JONS et le révolutionnarisme

 

Ledesma Ramos a fondé les JONS (Juntas de Ofensiva Nacional-sindicalistas) et y défend unnational-syndicalisme – dont il est le premier théoricien – volontariste, positiviste et agnostique.Dans son Manifeste pour la conquête de l'Etat, il préconise un Etat fort, une organisationsyndicale du monde du travail, un dépassement du marxisme et surtout, un appel passionné àl'insurrection nationale. Son observation fondamentale concerne l'évolution du sens et du rôlede la violence dans le domaine de la vie politique. La lutte fascisme-communisme a selon luicréé un nouveau style de violence : « le choc des masses, pour le moins de groupes nombreux 

». Celle-ci doit être dirigée «par un Parti » qui aura réalisé au préalable l'«éducation insurrectionnelle » et la «formation politique » de ses troupes.

 

Il estime que le Jonsisme doit être révolutionnaire pour trois raisons : « Par imposition tactique,parce qu'il est absurde et ingénu de penser qu'on va nous permettre un beau jour de pénétrer dans l'Etat et de le modifier de fond en comble; Par efficacité propre, parce que c'est la voie de salut; Parce que nous ne disposons pas d'un temps illimité ». Quant à son activisme, il expose qu'«à l'origine de notre marche, il n'y a pas une doctrine, c'est-à-dire une conviction acquise par la voie intellectuelle, mais un effort de volonté. L'élaboration des idées est trop lente et il faudrait trop longtemps pour qu'un système intellectuel parfait définisse aussitôt notre activité révolutionnaire qui aujourd'hui a besoin de faits, de présences robustes plus que de doctrines ».

 

B – Faire partager le sentiment d'une mission

 

Il a résumé comme suit la mission à laquelle il se croyait appelé : « L'idée nationale, la Patrie comme entreprise historique de tous les Espagnols... l'idée sociale, l'économie socialiste avec garantie du pain et du bien-être économique de tout le peuple. Il m'incombe senble-t-il, la tâche d'unifier ces deux drapeaux, de les doter des symboles émotionnels nécessaires et de poser les premières pierres d'une organisation qui les interprète 

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».

 

Quant aux jeunesses jonsistes, il ne les veut liées par rien d'autres que l'épouvante à l'idée quepuisse « coïncider une période de déshonneur, de ruine et de honte pour la Patrie avec le temps où elles furent fortes, vigoureuses et redoutables  ». Selon Ploncard d'Assac,beaucoup de jeunes acceptèrent la lutte simplement parce que Ledesma Ramos leur avaitrévélé un jour qu'ils étaient « f orts, vigoureux et redoutables ».

 

Citations :

 

« Tout Espagnol qui n'arrive pas à se situer avec la grandeur voulue devant les faits qui s'avancent est obligé d'abandonner les premières lignes et de permettre que les occupent les Phalanges courageuses et fermes  » (Antologia).

 

« Les « Juntes » abandonneront toute mystique parlementaire pour se constituer en défenseur d'une franche politique de dictature qui mette au service de la Patrie toutes les énergies du pays  » (Antologia).

 

« L'économie nationale n'est pas la somme des économies privées, ni même leur résultante,mais exactement l'économie entière organisée, de telle manière que la nation elle-même, l'Etat national, réalise et accomplisse ses fins  » (Antologia).

  XII – Onesimo Redondo (1905-1936) ou le pressentiment de la victoire 

A – Une aristocratie de culture supérieure au service du Peuple et de la Patrie

 

La conception ayant fortement marqué Redondo est qu'« au fond de toute lutte politique, il y a une lutte pour la Culture, complexe d'institutions et d'habitudes qui constituent la vie civilisée ». Or, la caractéristique des peuples civilisée est «d'être dirigés par une sélection de personnes pourvues d'une culture supérieure, étendue ». C'est par cette observation qu'il concluera, lui aussi, à la nécessité d'un groupe, d'une

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phalange, d'une milice capable de «dériver toute l'activité constructive d'un peuple vers la grandeur collective : une arisocratie patriotique d'individus » chargés de «

faire la Patrie ». Il défend pour sa part la tradition de l'Etat impérial et hiérarchique des monarques castillans.

 

B – Un Etat interventionniste et social

 

Favorable à l'interventionnisme étatique, il expose que « les problèmes sociaux que 

l'organisation moderne de l'Etat présentent, et particulièrement l'élévation intellectuelle, morale et économique du prolétariat, doivent être résolus par l'intervention systématique de l'Etat pour éviter l'exploitation de l'homme par l'homme ». Ainsi, sur la réforme agraire, pour Redondo «On ne peut admettre que des milliers de paysans vivent une existence servile, connaissent la faim et n'aient même pas l'espoir d'améliorer leur sort, alors qu'il existe de grandes extensions de propriété statique... Ni la terre, ni aucune autre sorte de propriété ne doit être possédée statiquement; c'est-à-dire stérile ou avec des méthodes de production réduites au minimum,alors qu'il existe des masses de familles affamées. Nous préférons la dynamique productivité des particuliers à celle de l'Etat qui doit se débarrasser le plus possible d'activités industrielles...

Mais nous attribuons à l'Etat la mission supérieure de garantir le bien-être des classes travailleuses en démolissant d'une manière révolutionnaire les privilèges héréditaires de la paresse ».

 

C – Une synthèse nationaliste et corporative

 

Socialement, comme Primo de Rivera et Ledesma Ramos, il cherche à dépasser la lutte desclasses dans la synthèse nationaliste et corporative et entre à la Falange : « La Junte (de Actuacion Hispa-nica) repousse la théorie de la lutte des classes. Tous les éléments qui interviennent naturellement dans la prodution doivent vivre en une harmonie présidée par la  justice. Notre préférence va à l'organisation syndicale corporative, protégée et réglée par l'Etat,comme sysème obligatoire de relations entre le travail et le capital, et de l'un et de l'autre avec les intérêts nationaux de la production ».

 

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Citation :

 

« Sans lutte, il n'y a pas de vie. Pour nous la bataille, c'est la victoire » (Textos de DoctrinaPolitica ).

  Nationalisme Portugais

  XIII – L'idée nationaliste au Portugal 

A – La genèse

 

Le terme apparaît au Portugal en 1901. Cependant, dès 1898, l'idée de créer un Centrenational catholique (Centro Nacional) aboutit à la publication d'un manifeste par ce dernier.Ayant pour devise « Religion et Patrie », ce centre « aura pour fins de promouvoir les droits et les libertés de l'Eglise, l'application des principes d'économie sociale chrétienne et la défense de tous les intérêts supérieurs du pays qui, par leur nature, doivent être au-dessus de toutes les luttes et divisions partisanes  ». En 1902,ce Centre devient le Parti Nationaliste (Partido Nacionalista). Comme dans le Zentrum (parti

politique catholique allemand, 1870-1933) il prend pour devise « Par la Vérité, le Droit et laLiberté! ».

 

Ce premier nationalisme portugais est proche de l'Action Libérale de Jacques Piou, qui enFrance tente de grouper les catholiques en un parti, tandis que le second nationalisme seraplus proche de la Patrie Française, tandis que l'Intégralisme lusitanien sera plus dans l'axe del'Action Française que dans celui de la démocratie chrétienne. A partir de 1903, le PartiNationaliste n'est plus un parti catholique, mais un parti politique autonome.

 

B – Un impersonnalisme au service de la nation

 

Ce premier nationalisme s'oppose au « personnalisme » et au « partidarisme », c'est en cesens qu'il est appelé « nationalisme ». Chez Jacinto Candido, le nationalisme « ne se préoccupe pas des personnes 

», entendues les dirigeants, mais de l'application de la doctrine du gouvernement. Ainsi, ladonnée la plus importante du nationalisme de Candido est qu'il «

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maintient sa caractéristique fondamentale de l'impersonnalisme, c'est-à-dire de la subordination de tous ses membres non à la volonté personnelle d'un chef, mais aux idées et principes qui forment sa doctrine et constituent ses tendances dominantes, ayant pour but, non la consécration de personnalités, mais la défense des grands intérêts de la nation 

».

 

Cette conception est reprise par Opiniao qui critique chez les personnalistes le fait qu'ils soient« toujours rotativistes, c'est-à-dire qu'ils peuvent entrer dans la rotation et toutes leurs préoccupa-tions, tout leur travail, toutes leurs luttes ont cette fin unique  ». Le nationalismeprétend donc remplacer les luttes de partis et d'individus par le service de l'intérêt national définidans un certain nombre de principes.

 

C – L'application du raisonnement biologique à la sociologie

 

Pour Candido, « la force et l'action spontanée de la Nature » obéit « à une loi suprême de conservation et de défense de la vie »; il s'agirait là de l'unique raison de «la résistance efficace des organismes biologiques et leur triomphe sur toutes sortes de 

principes morbides ». Il en irait donc de même lorsque le corps social est attaqué : il se défend pour la conservationde la vie organique collective. Cette défense n'obéirait pas à un «plan préétabli » mais apparaîtrait d'elle-même, en Biologie comme en Sociologie. C'est par cette analyse quechez Candido la loi suprême de défense «fondait l'apparition du nationalisme dans la vie publique du pays ».

 

Citations :

 

« Nous, les nationalistes, nous mettons la nation au-dessus des partis et le parti au-dessus des individus  » (Jacinto Candido, Correio Nacional , 20 mai 1903).

 

« Les grands hommes sont toujours le produit d'une époque, d'une ambiance sociale déterminée, et ce n'est pas de l'indolence et du laisser-aller général que sortira une génération 

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de surhommes  » (Marcello Caetano, Naçao Portuguesa , décembre 1928).

 

« La terre entière frémit d'une vigueur nouvelle sous la germination de la semence glorieuse des nationalismes éternels  » (Rolao Preto, Naçao Portuguesa , juillet 1922).

  XIV – Antonio Sardinha (1888-1925) et l'intégralisme lusitanien 

A – Un monarchisme maurassien aux spécificités portugaises

 

L'intégralisme lusitanien (appellation lancée par Luis Braga, inspirée du sous-titre de l'ActionFrançaise : « organe du nationalisme intégral »), mouvement opposé à la RépubliquePortugaise, est partisan d'une monarchie organique, anti-parlementaire, qui substitue à «l'unité individu », «l'unité corporative », et surtout traditionaliste et nationaliste. Son raisonnement part du régime pour aboutir auxinstitutions, c'est-à-dire qu'il donne aux organisations de la société l'importance primordialequ'elle a dans l'échelle des valeurs. Sardinha prédit la «campagne nationaliste 

» comme «le retour de la société portugaise aux conditions naturelles de sa formation et de son développement », définies dans le même ordre que chez tous les théoriciens nationalistes : la Famille, laCommune, la Corporation, la Province, la Patrie, l'Etat, explicité comme suit : «Après avoir reconstitué la Famille, groupement fondamental et primaire, dans son intime composition monogamique et territoriale, nous irons à la Commune et à la Corporation. De la Commune et de la Corporation additionnées sur le plan organique dans la Province, sortira la Patrie, servie dans ses fins supérieures par l'action coordinatrice de l'Etat. Ainsi nous trouverons par les chemins éternels et rajeunis de la Tradition, cet ordre qui est naturel et 

humain et sans lequel il n'y a ni civilisation, ni existence possible ».

 

B- Le rôle fondamental de la Tradition dans le couple nationalisme-traditionalisme

 

Pour lui, le nationalisme doit cependant être corrigé par le traditionalisme. Il conçoit ce derniernon comme un courant philosophique mais comme une méthode positive d'action et degouvernement, opposé à la démocratie menant à la dispersion individualiste. Sardinha définit la

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Tradition comme « la permanence dans le développement » : « La société est une création, et non une construction. Elle n'est pas un mécanisme. Et parce qu'elle est une création, son existence est conditionnée par certaines lois naturelles et c'est de l'action convergente de celles-ci qu'un jour elle est née. Par Tradition, nous devons donc entendre nécessairement 

l'ensemble des habitudes et tendances qui ont cherché à maintenir la société dans l'équilibre des forces qui lui avaient donné naissance et qui lui ont permis de durer dans la mesure où elle les a respectées. La rompre, c'est couper la séquence héréditaire, c'est rompre les antécédents moraux et sociaux dont nous sommes un maillon ajouté ». Son nationalisme-traditionaliste l'a conduit de manière naturelle à choisir la monarchiecomme forme de l'Etat, meilleur moyen de préserver «les deux éléments naturels » de la Nation : «La Terre et la Race » (équivalent à « La Terre et les Morts » chez Barrès). Enfin, dans une vision plus large,

Sardinha expose qu'un nationalisme qui ne serait pas universaliste ne représenterait qu' «un résidu confus du principe des nationalités fils de la Démocratie et qui aujourd'hui balkanise l'Europe », à moins qu'il ne se transforme rapidement «en exaltation impérialiste perturbatrice ». Comme Maurras, il souhaitait une unité civilisationnelle chrétienne.

 

Citations :

 

« Chaque pays se concrétise dans l'individualité incommunicable de son déterminisme. Il n'est pas possible de superposer le passé d'une race au passé d'une autre race  » (Naçao Portuguesa  , 8mai 1914).

 

« Notre nationalisme n'est pas seulement nationalisme, il est tempéré par le traditionalisme qui est l'acceptation des raisons fondamentales de la Patrie avec toutes les lois dérivées de la Race et du Milieu  » (Naçao Portuguesa , juillet 1922).

 

« [La Tradition] me semble caractérisée scientifiquement par rapport à une époque, comme la somme des connaissances et des conquêtes obtenues antérieurement et, aussitôt, sans rupture, ni suspension, communquées à l'époque suivante  » (Naçao Portuguesa  ,

 janvier 1929).

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  XV – Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970) ou un homme libre 

A – Une seule méthode pour trouver des certitudes : la politique expérimentale

 

Pour Salazar, il faut différencier dans les peuples l'inné de l'acquis. Certains caractères peuventêtre modifiés par l'instruction et l'éducation, ce qu'il nomme les « défauts incrustés », les « vice s acquis », tandis que les «défauts naturels » sont intangibles et font qu'un peuple spécifique pourra toujours être distingué d'un autre. Pourtrouver la meilleure construction future, il importe de ne pas se tromper sur la nature de

l'homme, d'où sa formule «étudier dans le doute, réaliser dans la foi ». Fidèle à la conception de tous les Maîtres de l'école contre-révolutionnaire, il pratiquait la« politique expérimentale » préconisée par Joseph de Maistre, il recherchait la « Constitutionessentielle de l'humanité » selon l'expression de Bonald, et, comme Maurras, soumettait sesidées au jugement de l' « empirisme organisateur ». Il a évité de former un parti pour ne pasorienter son action selon ses soutiens. Son propos se rapporte toujours à l'homme, jamais aumonde des idées pures, car «parmi tout ce qui change c'est encore l'homme qui change le moins ». Il entreprend ainsi de «

découvrir par de successives expériences, quelques constantes parmi les mille variables des éléments politiques ». Quant au rapport à son pays, il se veut attaché «d'un lien inaliénable à la tradition et à [son] histoire [...]avec son patrimoine, ses intérêts matériels et moraux, sa nature et sa vocation dans le monde ».

 

Pour Ploncard d'Assac, la cause de la durée de Salazar est la recherche moins des doctrinesque des procédés de gouvernement, en se limitant à des « grandes certitudes qui sont encore vivantes dans la conscience de la nation et autour desquelles son unité morale peut être le plus facilement reconstituée : Dieu, la Patrie, l'Autorité, la Famille, le Travail ». Dans la Consitution portugaise, il accorde le plus d'importance à la réforme politique,économique et sociale. En 1968 il exposera ce que Ploncard nomme son « Testamentpolitique » : «L'ordre, la tranquilité publique, le développement de l'éducation et de la culture, le prestige, la cohésion nationale, tout cela nous admettons qu'on aurait pu l'obtenir avec d'autres hommes; avec d'autres principes, non ».

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B – Une opposition au parlementarisme et aux partis

 

Salazar compare toujours empiriquement la doctrine et les faits : la démocratie des partisprétend être ceci; je vois qu'en fait elle aboutit à cela. Conclusion pragmatique : je la rejette; ladémocratie des partis est préjudiciable à l' intérêt de la nation. De plus, forcés au consensusdurant les élections, les partis qui forment une union précaire se nient : « La nation tend instinctivement à l'unité, les partis à la division ». De ce fait, il apparaît à Salazar que la suppression des partis – et non la constitution d'unparti unique – est le préalable indispensable pour qu'un gouvernement se trouve en conditionsde gouverner dans le sens de l'unité nationale (le mouvement de ses partisans est baptisé

Union Nationale). Le régime parlementaire, lui, conduit à transformer cet organe en autoritédominante à base partisane : la finalité des partis se corrompt, et les associations partisanes setransforment en clientèle.

 

Antilibéral, Salazar donne le primat à l'autorité, seule capable de donner aux hommes uneliberté qui ne serait pas qu'une image littéraire et rhétorique employée par les individualistes,car pour lui en laissant des groupes partisans prospérer « l'intérêt principal du public ne se concentre pas sur les problèmes de la nation et sur la recherche des meilleures solutions, mais 

seulement sur la lutte politique  ». Iln'a cependant jamais versé dans le totalitarisme, qui risquait selon lui de compro-mettrel'ensemble des idées nationalistes, toutes de raison et d'équilibre.

 

C – Etat-nation organique et corporations

 

Chez Salazar, l'Etat est un instrument au service de la nation. Il joue un rôle de défenseur etd'ar-bitre, et son Chef est un arbitre indépendant au milieu des conflits d'intérêts. La nation nese con-fond pas avec un parti; un parti ne s'identifie pas à l'Etat. Ce dernier doit refléter lanation comme un tout organique : « Nous plaçons sans crainte le nationalisme portugais à la base de l'Etat Nouveau  ». La nation est « une personnalité morale qui s'est constituée à travers les siècles grâce au travail et à la solidarité de générations successives, liées par des affinités de sang et l'esprit, et à laquelle, nous n'hésitons pas à le croire, est attribuée, sur le plan providentiel, une action spécifique dans l'ensemble de l'humanité. Seul le poids de ces sacrifices sans nombre, de cette coopération d'efforts, de cette identité d'origine, seul ce patrimoine collectif, seule cette communion spirituelle peuvent 

moralement fonder le devoir de la servir et de donner notre vie pour elle ».

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

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L'exercice de l'Etat, quant à lui, repose sur deux conditions : « l'existence d'une organisation sociale-base, étrangère et non subordonnée à toute autre organisation se destinant à créer un 

organe politique de représentation; ensuite une réforme de l'Etat tendant à le rapprocher de cette organisation ou plutôt à l'incorporer à lui ». L'économie et le travail s'organisent irrésistiblement; l'organisation est donc un fait naturel. Ilpréconise donc l'organisation corporative, caractéristique fondamentale de cet Etat. LaConstitution de Salazar imposera à l'Etat «le respect pour les garanties dérivées de la nature en faveur des individus, des familles, des corporations et des autarcies locales », elle assurera «la liberté et l'inviolabilité des croyances et des pratiques religieuses », elle attribuera «

aux parents et à leurs représentants l'instruction et l'éducation des enfants », elle garantira «la propriété, le capital et le travail dans l'harmonie sociale », elle reconnaîtra «l'Eglise, avec ses organisations qui lui sont propres » et la laissera «libre d'exercer son action spirituelle ». La base nationale est la famille; puis viennent les corporations morales et économiques,ayant «des droits politiques avec influence dans l'organisation de l'Etat 

» par un système représentatif (la Chambre corporative).

 

En 1958, Salazar modifie le mode d'élection du chef de l'Etat : il enlève cette élection ausuffrage universel et la confie à un Grand Collège qui réunit les députés, les membres de laChambre corporative, des délégués des municipalités et des Provinces d'Outre-Mer. Toutpouvoir révolution-naire, à son origine, tend à devenir conservateur des principes qu'il a établiset, surtout, s'il se refuse à gouverner en s'appuyant sur la démagogie, il lui faut trouver dans lesCorps constitués les assises de sa continuité.

 

D – Annexe : les quatre bases de l'organisation corporative portugaise

 

L'organisation adoptée doit satisfaire à 4 conditions :

 

a) Une organisation qui soulageât l'hypertrophié et monstreux Etat moderne en le débarrassant 

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

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de certains services, fonctions, dépenses, protégeant ainsi la liberté individuelle et l'économie privée; 

 

b) Même au préjudice de sa pureté théorique et de sa symétrie, elle devrait être calquée sur la vie réelle de l'homme dans sa famille, dans sa profession et dans la société et, étant ainsi, il s'agissait de tirer le meilleur parti des formes connues et spontanées d'organisation afin de les intégrer dans un plan d'ensemble; 

 

c) Il fallait qu'elle ne dissociât point l'économique du social, pour la raison fondamentale que tous ceux qui travaillent, de quelque façon que ce soit, sont solidaires de la production et 

doivent en vivre tous; 

 

d) L'organisation ne devait pas perdre de vue les réalités supra-individuelles et tenir compte du fait qu'elle ne serait vraiment utile que dans la mesure où elle paviendrait à satisfaire en même temps les intérêts privés légitimes et l'intérêt collectif.

 

Citations :

 

« Les lois, en vérité, sont faites par les hommes qui les exécutent, elles finissent par être, sous le voile de leur pureté abstraite, le miroir de nos défauts de compréhension et des déviations de notre volonté  » (Discursos e Notas politica).

 

« Peut-être les temps sont-ils proches où la grande division, l'infranchissable abîme séparera ceux qui servent la Patrie de ceux qui la nient  » (Discursos e Notas politica).

 

« Nous osons prévoir le proche avènement des temps où les difficultés croissantes imposeront aux peuples l'abandon des fictions partisanes et la réalité de leur unité organique  »(Discursos e Notas politica).

 

« Je crois qu'une vieille nation est analogue à un être humain. Elle peut fraterniser avec autrui,

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Doctrines du nationalisme (J. Ploncard d'Assac)

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mais son âme et son corps restent intangibles  » (Figaro, 2-3 septembre 1958).

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