Maurizio Cilli - refiguration dromoise - vol. I

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Ô refiguration drômoise vol. I Maurizio Cilli

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Maurizio Cilli vol. I refigurationdrômoise avec l’aide spécifique de la région Rhône-Alpes, du département de la Drôme (aide àla création) et de la Fondation CRT. Henri Bertholet, Maire de Romans Emilie Jungo, Adjointe au maire déléguée àla culture art 3 Valence seraient heureux de votre présence au vernissage de l’exposition vernissage vendredi 10 février à18 h exposition du 11 février au 15 avril 2012 au Musée international de la Chaussure Rue BistouràRomans a miopadre Ô

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Ôrefiguration drômoise

vol. I

Maurizio Cilli

Henri Bertholet, Maire de RomansEmilie Jungo, Adjointe au mairedéléguée à la cultureart 3 Valenceseraient heureux de votre présence auvernissage de l’exposition

Maurizio Cilli

refiguration drômoise

vernissage vendredi 10 février à 18 hexposition du 11 février au 15 avril 2012au Musée international de la ChaussureRue Bistour à Romans

Maurizio Cilli a bénéficié du programmede résidences de recherche et de productionsoutenu par la région Rhône-Alpeset le Piémont en partenariat avec a.titolo.

avec l’aide spécifiquede la région Rhône-Alpes,du département de la Drôme (aide à la création)et de la Fondation CRT.

art 3

a mio padre

ÔLe projet refiguration drômoise réalisé dans le cadre de la résidence de recherche et

production, soutenu par la région Rhône-Alpes et le Piémont permet de développer

des propositions artistiques liées à des questions de territoires à l’échelle des deux

régions. Ce projet vient au terme de différents séjours qui ont ponctués le temps de

recherche que Maurizio Cilli a orienté dans la Drôme des Collines en étudiant

particulièrement le Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives. Maurizio Cilli,

architecte de formation, a associé sa démarche aux outils théoriques de Paul Ricoeur,

fil conducteur qui lui a permis d’appréhender le monument singulier de Cheval, en

écho à un travail sur le territoire de la Drôme des collines (son histoire, sa géographie,

sa géologie). Le projet refiguration drômoise s’élabore en trois étapes :

Une phase de préfiguration dans la constitution « d’un fonds » bibliographiques et

iconographiques, qui permet une connaissance du territoire. La seconde phase est la

mise en place d’une série d’actions et d’oeuvres qui font appel à une interprétation de

la construction de la mémoire et sa mise en récit. La dernière phase de refiguration est

la restitution de l’ensemble des éléments qui composent l’exposition. Pensée pour

l’espace du Musée de Romans, l’exposition présente des interventions composées de

photographies, de dessins, et de collages, des collections bibliographiques et

iconographiques. Le projet permet d’entrer dans un espace poétique construit à partir

d'une lecture du paysage de la Drôme historique et social.

réécrire le Palais Idéal

Installation d’un Serveur Bluetooth dans le jardin de Hauterives

2009 - 2011

L’auteur tient à remercier chaleureusement Silvie Vojik qui a dirigé l’ensemble du projet refiguration drômoise pour Art3 Valence .

Mes remerciements s’adressent aussi à Rebecca Rossati pour ses nombreux conseils,

à Hector Rinaldi et à la Gearsans lesquels je n’aurais pu définir les aspects techniques du Serveur Bluetooth.

Un remerciement tout particulier à Hélène Leng pour son dévouement et son précieux travail de traduction et de révision des textes,

et une affecteuse pensée à la mémoire d’Evelina Calvi qui fut la première à me raconter l’histoire du facteur Cheval.

Furent enfin déterminantes dans la mise en œuvre de ce travail de recherche, les pages du livre « Le Palais Idéal du Facteur Cheval - Quand Le Songe Devient Réalité » de Jean Pierre Jouve,

Claude Prévost, Clovis Prévost, Editions ARIE -1994, sans lesquelles je n’aurais pu saisir,

dans toute sa complexité, la valeur et la beauté du Palais Idéal.

Préface

Le travail proposé vise à offrir une réflexion autour de laquelle se dessinent les coordonnées d'un

champ d'observation interprétatif inédit de l'héritage culturel du Palais Idéal et de la vie de son facteur

bâtisseur.

Il ne s'agit pas d'une recherche proprement scientifique qui relève des méthodologies canoniques de

compréhension de l'Histoire, l'intention, ici, est de proposer une reconstruction documentaire et

philologique des sources.

C’est plus une lecture biaisée et arbitraire, animée par la curiosité et la séduction, que l'unicité et

l’apparente absence d’explications des raisons qui soustendent une possible interprétation que cette

Œuvre vive a exercée sur moi.

Bien qu’ayant beaucoup lu, peut-être toutes les histoires écrites au sujet de Ferdinand Cheval et de son

palais imaginaire, j'éprouve encore le sentiment de ne pas être en mesure de trouver des réponses

définitives pour combler pleinement ma fascination.

Je perçois toujours les contours d'une affaire encore ouverte, qui, par son degré de complexité, envoie

sans cesse des signaux qui, peu a peu, concourent à tracer la voie, parfois subtile et floue, autour de

laquelle s’amoncellent l'un après l'autre de petits événements, vers lesquels il arrive de se sentir très

attiré, voire accroché, empêtré dans des histoires, et qui, à l’improviste, conduisent chacun de nous à

croire avoir croisé son destin.

Le présent du passé est la mémoire, le présent de l’avenir est l’attente

Je considère le Palais Idéal comme une Œuvre vive car je lui attribue la valence de monument

paradigme de l'espace qui se fait temps, un lieu mental dans lequel le temps semble être condensé.

Une masse énorme, dénuée, ou presque, de planification apparente, échappée au contrôle des

proportions entre ses parties, engendrée d’un processus constructif incrémental, par des stratifications

successives dont chacune revendique son rôle dominant, rendant la composition difficilement

définissable, de caractère obsessionnel, enchevêtrement inextricable, scénario profond dans lequel

chaque chose semble se projeter au premier plan.

Un univers animé par des figures qui paraissent rappeler les forces obscures de l'inconscient humain,

l’œuvre d'un homme simple qui semble puiser ses forces à la source d'un désir mystérieux, du besoin

profond de construire le témoignage concret de ses connaissances et de son passage sur terre.

Un acte solitaire, contre l'oubli et contre la mort, injustifiable et pressant, fou et violent, la tentative

ultime de vaincre l'horror vacui de l'existence.

D’où mon désir de chercher à libérer ce curieux édifice du théâtralisme déroutant et inquiétant de son

créateur, de la moralité encombrante de ses nombreuses inscriptions ; mon désir de tourner le regard

vers un horizon différent, un contexte plus vaste, autrement dit de proposer un autre niveau de lecture,

par fragments, visant à isoler les frêles traces de beaucoup d'autres histoires à raconter.

L’esprit et les intentions de ce travail résident donc précisément dans la volonté d'enquêter, de collecter

et d'organiser les indices offerts par cette complexité narrative, d'en identifier les valeurs universelles,

de donner une voix à sa mémoire identitaire.

Hauterives Drôme - Temple de la Nature

Le Palais Idéal est une œuvre fragile, bâtie sans fondations. L’amalgame de ses matériaux est pauvre,

un mélange élémentaire fait d'eau, de sable et de pierres de la Galaure, la petite rivière qui coule au sud

de Hauterives.

La terre, les pierres, l'eau, les arbres, des animaux petits et grands, des figures incertaines, des têtes,

composent une sculpture hétérogène, des formes mentales imprégnées de naïveté et de douceur, une

animalité primitive qui sait évoquer l’amour pour la simple beauté de la nature.

Chaque élément et figure nous rend les contours d'un environnement connu, les paysages d'un territoire

à portée de main qui contraste avec les personnages et les formes d'un monde seulement imaginé.

Ainsi la nature, les champs, les bois, les arbres, les berges, les rivages, les eaux des rivières, les

villages, les villes, les églises romanes, les châteaux, les ruines, les histoires et la vie de la Drôme des

Colinnes, ce qui donc fait partie, jour après jour, de la tournée du Facteur, est associé aux figures

séduisantes qui animent les pages de ses lectures, notamment des magazines populaires de vulgarisation

scientifique et géographique, le Magasin pittoresque, le Monde illustré, la Revue des Deux Mondes.

Le résultat de cette combinaison est un espace engendré par un entrelacement, une tresse narrative

suspendue entre l'histoire, la mémoire, l'expérience et les formes de la vie quotidienne, soudainement

corrompue par la séduction qu’exerce un imaginaire exotique, fait d’attentes et de personnages qui

viennent du passé, de civilisations et de lieux lointains.

réécrire le Palais Idéal

Cette œuvre s’inscrit dans un plus vaste contexte d’activités artistiques du projet et elle propose au

spectateur un jeu interprétatif par lequel l’on entend proposer l'expérience de l’écart perceptif.

A travers l’œuvre on veut reconnaître au Palais Idéal un espace de vie propre et la possibilité d’entrer en

relation directe avec les visiteurs.

Réécrire le Palais Idéal permet, une fois qu’on a franchi le seuil du jardin de Hauterives, de se mettre à

l’écoute et d’instaurer un dialogue avec le monument.

De très nombreuses pages de récit, annotations, évocations, références, intuitions, données statistiques,

chroniques, élaborées et présentées sous forme de messages de texte avec images, fichiers son et vidéo sont

envoyées via Bluetooth aux portables des visiteurs.

Il est ainsi proposé au visiteur une approche d'identification menée à rebours, par soustraction, dans un

parcours perceptif et imaginaire du passé, approche engendrée par la réverbération de suggestions provenant

tant du milieu environnant que de lieux lointains dans le temps et dans l'espace.

Appeler, littéralement, les visiteurs à vivre et percevoir l'expérience d'une désorientation, à se sentir sur

place tout en étant appelé ailleurs, en les conduisant à la reconnaissance des valeurs universelles de la

mémoire, de l'absent qui a été, le précédent, l'antérieur.

Le monument affirme ainsi sa vitalité expressive et sa vocation narratrice en adressant aux visiteurs des

sollicitations continuelles qui évoquent une pluralité d’appartenances.

Réécrire le Palais Idéal entend libérer le monument de son image englobante en offrant une interprétation

polyphonique inédite de langages et significations.

* * *

Sommaire des détails techniques de l’installation

La réalisation technique du projet prévoit :

- l'installation sur le monument et dans le jardin environnant d’un Serveur Bluetooth pour

communiquer avec les visiteurs, invités à l’accueil du site à activer cette modalité de réception sur

leur téléphone mobile.

Le Serveur est composé d'un logiciel à distance, chargé dans l'un des ordinateurs des bureaux de la

villa Alicius, en mesure de gérer le calendrier de livraison de pages de contenus en fichiers de

différents formats :

texte (.txt)

fichiers sonores (.mp3, waw, midi)

fichiers image (.gif, .jpg, .png)

fichiers vidéo (3gp, mpeg4)

vCal, vCard,

logiciels Java (.jar, .jad),

WML deck

Le Serveur envoie les messages à travers une série de dispositifs de réception et

transmission alimentés en réseau, enfermés dans des boitiers étanches de dimensions contenues et

non invasives, à installer sur le monument ou bien le long du parcours dans le jardin.

Le système permet d'envoyer les messages, les pages, suivant différentes modalités :

- configurer un message de bienvenue ;

(Souhaitez-vous recevoir les contenus de l'œuvre « réécrire le Palais Idéal » ?)

- gérer l’ordre de distribution selon un chargement prédéfini ou aléatoire ;

- déterminer la portée du dispositif ;

- gérer les créneaux horaires pour la distribution des contenus ;

- gérer le délai de réception ;

(Le nombre de secondes pendant lequel le portable peut décider de recevoir ou non le message)

- gérer le délai de la liste noire ;

(Le nombre de secondes pendant lequel le portable doit accepter le message pour ne pas rentrer dans

la liste noire, c’est-à-dire dans la liste des dispositifs qui ne seront plus contactés)

Le système permet de mettre en marche ou de modifier dans le temps chacune de ces modalités.

Maurizio Cilli, réécrire le Palais Idéal

les pages de réécrire le Palais Idéal, 2009 - 2011

collages, crayon et impression jet d’encre sur carton, 285,7 cm x 200 cm.

réécrire le Palais Idéal - cahier de travail, 2009 - 2011

fait main, exemplaire unique, 21 cm x 29,7 cm.

Installation d’un Serveur Bluetooth dans le jardin du Palais Idéal à Hauterives,

2009 -2011 matériaux du projet

réécrire le Palais Idéal, n° 9 - collection du cpa, 2011

Cartes postales, verre et lentilles, 300 cm x 30 cm.

réécrire le Palais Idéal - oracle, 2010 - 2011

Boite fait main en 4 exemplaires, 33 cm. x 33 cm.

réécrire le Palais Idéal a été pensé dans un premier temps pour le jardin du Palais Idéal à

Hauterives. À partir d’un dispositif bluetooth, 45 petites histoires écrites par Maurizio Cilli,

s’adressaient aux visiteurs du monument. Dans l’exposition, Maurizio Cilli restitue ces 45

histoires, sous la forme de collages, mêlant des textes et des images qui rendent compte de

rapprochements entre le contexte de la création du monument et son environnement, de son

contexte historique et géographique comme de son actualisation. réécrire le Palais Idéal

prend également la forme d’un oracle, sans règles, réalisé en 4 multiples, présenté dans une

boîte où sont déposés divers objets qui reproduisent des éléments du projet.

Maurizio Cilli, refiguration drômoise - cabinet de consultation, 2009 - 2011collections bibliographiques et iconographiques, objets et matériaux de travail, dimensions variables

Maurizio Cilli, iconographie valentinoise

iconographie valentinoise # 1, 2010 – 2011

assemblage de cartes postales, 410,3 cm x 218,3 cm

iconographie valentinoise # 2, 2010 – 2011

assemblage de cartes postales, 118,3 cm x 158,3 cm

iconographie valentinoise # 3, 2010 – 2011

images numériques, écran LED, en boucle

iconographie valentinoise explore l’identité iconographique de Valence passée et actuelle. Une première

installation murale est réalisée à partir d’une sélection de cartes postales de la fin de XIXe et du début du XXe

dont un grand nombre appartient à l’artiste. Chacun des 14 assemblages est dédié à un lieu de la ville de

Valence. Une seconde série d’images restitue le fort contraste de l’iconographie actuelle de la ville en

présentant des architectures sans qualité des centres commerciaux situés le long de l’avenue de Romans à la

frontière nord-est de la zone urbaine.

iconographie valentinoise # 3, 2010 – 2011

images numériques, écran LED, en boucle

Ô