Mathias Dewatripont

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3 e trimestre 2012 N° 51 LE MAGAZINE DE LA S OLVAY B RUSSELS S CHOOL OF E CONOMICS AND M ANAGEMENT Claude Peny PATEK PHILIPPE à L'HEURE BELGE ECARES: 20 ans de recherche pour mieux relever les défis – STUDENT FINANCE CLUB: trouver sa place dans le Nouveau Monde de la finance L'EXECUTIVE EDUCATION, main dans la main avec les fédérations professionnelles – ICITE, le nouveau centre de recherche orienté innovation, enseignement et nouvelles technologies – SOLVAY SCHOOLS ALUMNI: the "Management Oath" – ANISSIA TCHERNIAEFF ET GUILLAUME VERHAEGHE en covoiturage avec Djengo – ANTOINE DEMEY au Sud-Soudan pour MSF Mathias Dewatripont Sciences Éco 1981 Directeur à la Banque Nationale de Belgique Modeste "touche-à-tout" de génie Stefan Dab (BCG) «NE SOUS- ESTIMONS PAS LES FORCES DE LA FACULTé» Trimestriel 5€ - Bureau de dépôt: Bruxelles X - N° d'agréation: P107003

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Page 1: Mathias Dewatripont

3e trimestre 2012 N° 51

l e m a g a z i n e d e l a S o l v a y B r u S S e l S S c h o o l o f e c o n o m i c S a n d m a n a g e m e n t

Claude PenyPatek PhiliPPe

à l'heure belge

eCareS: 20 ans de recherche pour mieux relever les défis – Student FinanCe Club: trouver sa place dans le Nouveau Monde de la finance

– l'exeCutive eduCation, main dans la main avec les fédérations

professionnelles – iCite, le nouveau centre de recherche orienté

innovation, enseignement et nouvelles technologies – Solvay SChoolS alumni: the "Management Oath" – aniSSia tCherniaeFF et guillaume verhaeghe

en covoiturage avec Djengo – antoine demey

au Sud-Soudan pour MSF

Mathias DewatripontSciences Éco 1981 Directeur à la Banque Nationale de Belgique

modeste "touche-à-tout" de génie

Stefan Dab (BCG)«ne SouS-

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Le 30 novembre 2011, la Commission européenne a publié ses propositions pour une réforme du marché de l'audit. Le communiqué de presse les accom-pagnant indiquait que "La crise finan-

cière de 2008 a mis en évidence d'importantes lacunes dans le système européen d'audit. Les audits de certaines grandes institutions finan-cières effectués juste avant ou depuis le début de la crise ont permis d'avaliser leurs comptes, et ce, malgré de sérieuses faiblesses intrinsèques dans la santé financière des institutions auditées". Le commissaire Barnier précisait: "La confiance des investisseurs dans l'audit a été ébranlée par la crise et je pense que des changements s'im-posent. Nous devons restaurer la confiance dans les états financiers des entreprises. (…)".

La prémisse est donc que, puisque les auditeurs n'ont pu prévoir l'avenir, ils ont nécessairement failli et qu'il faut revoir les législations les concer-nant, essentiellement en matière d'organisa-tion du marché de l'audit(1). N'y-a-t'il pas là une conception fondamentalement erronée du rôle des vérificateurs des comptes, tel qu'actuelle-ment prévu?

Les auditeurs vérifient des données comptables historiques, rapportent à un moment unique de la vie d'une entreprise, et ce, sur un élément unique lui aussi (les comptes annuels). On ne leur demande pas d'exprimer leur opinion sur la qualité de la gestion d'une entreprise, sur la robustesse de son système de contrôle interne ou la pertinence de sa stratégie! En particu-lier, dans le cas des institutions financières qui ont suscité les réflexions de la Commission, on ne leur demande pas d'émettre un avis sur les risques entourant la capacité de celles-ci à accéder au marché des capitaux, capacité cependant à l'origine de bien des déboires de certaines institutions, pourtant rentables sur la base de leur compte de résultats. Il est piquant de constater que certains problèmes de ces ins-titutions lors de la crise du printemps 2011 ont été causés par les dettes souveraines, autre argu-ment parfois utilisé à l'appui des propositions de la Commission. La Commission paraît donc reprocher aux auditeurs d'avoir fait confiance aux gouvernements dont elle est l'émanation…

N'aurait-il pas mieux valu d'abord s'interroger sur ce qu'une entreprise doit communiquer à ses actionnaires, employés, banquiers…? Et, dans la foulée, n'aurait-il pas mieux valu s'interroger sur le rôle de l'auditeur? Sur quoi doit-il donner un avis indépendant; dans quels domaines son expertise serait-elle de nature à créer davan-tage de confiance dans le monde économique?

Plutôt que de savoir combien de temps il peut rester en fonction et s'il faut ou non organiser un appel d'offres pour le nommer, ne vaudrait-il pas mieux s'interroger sur l'opportunité d'exiger son opinion sur la qualité des systèmes de contrôle interne de l'entreprise auditée? Sur sa politique de gestion des risques? Sur ses indicateurs clés de performance? Etc.

Soyons de bon compte: la qualité des services rendus par les professionnels de l'audit peut être améliorée, que ce soit en renforçant la commu-nication et la coordination entre ceux-ci et les comités d'audit et les régulateurs, en unifor-misant la supervision qualitative des firmes d'audit ou en rendant plus accessibles la forme et le contenu de leurs rapports.

Mais je ne pense pas que les auditeurs ont failli, le rôle dans lequel on les cantonne n'est simplement plus en adéquation avec les attentes du public. En ce sens, les propositions de la Commission me paraissent manquer une opportunité historique.

Carte blanche03Jean Fossion

Faut-il brûler les auditeurs en place de Grève?

(1) Les propositions de la Commission ont trait essentiellement à la rotation obligatoire des firmes d'audit, au lancement obligatoire d'appels d'offres pour le rôle, à la limitation des services non-audit et à la supervision du secteur.

N'aurait-iL pas mieux vaLu d'abord s'interroger sur ce qu'une entreprise doit communiquer, et eNsuite sur Le contenu du rôle de l'auditeur?

Jean Fossion

Administrateur délégué PricewaterhouseCoopers

Réviseurs d'Entreprises

Réviseur d'Entreprises

Photo: D.R.

Page 4: Mathias Dewatripont

Claudine Brasseur,animatrice TV

Jean-Paul Philippot,administrateur général RTBF

Olivier De Schutter,rapporteur spécial de l’ONU

Pierre Kroll,caricaturiste

Marlène Dorcena,chanteuse

Jean-Pascal Van Ypersele,climatologue

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des personnalités belges s’engagent avec 11.11.11. Vous aussi, devenez acteur de changement.

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Stéphane Bissot,actrice

BE33 0001 7032 6946www.cncd.be/don

Alain Hubert, explorateur« Il faut se poser des questions, prendre nos responsabilités et se dire qu’on est capable de changer le cours des choses »

Page 5: Mathias Dewatripont

ÉditoSommaire3e trimestre 2012 N° 51

0612 28 34

06After

20 Solvay Schools Alumni The association's aim is, in the

near future, to arrange the taking of the "Management Oath" for all Alumni who wish to do so!

24 Success Story Mathias Dewatripont aura

exercé tous les métiers! L'ancien doyen de la SBS-EM nous reçoit dans son bureau de Directeur à la BNB.

28 Esprit d'Entreprise Un an après son lancement par

Anissia Tcherniaeff et Guillaume Verhaeghe, la plate-forme web de covoiturage Djengo em-prunte de nouveaux itinéraires.

31 Expats Fierté, proximité et solidarité,

trois mots clés qui ont ancré Claude Peny en Suisse. Auxquels vous ajouterez la prestigieuse marque Patek Philippe.

34 Initiatives C'est au sein de Médecins Sans

Frontières, tantôt en Inde, tantôt au Sud-Soudan, qu'Antoine Demey a trouvé sa voie. Il nous explique pourquoi.

Une année charnièreL'année académique 2012-2013 sera une année charnière pour notre Faculté, qui devra passer sous le crible des éva-luateurs de l'EFMD fin mars 2013. Il nous reste donc 5 mois pour poursuivre et concrétiser des projets et des réformes substantielles. De la gouvernance à l'inter-nationalisation, une série de décisions fondamentales devront être adoptées et appliquées par une équipe dont le profes-sionnalisme s'améliore chaque année.

Ces changements seront supervisés par le Conseil Consultatif, dont deux membres récents, Isabelle Langlois-Loris (Egon Zehnder International) et Stefan Dab (BCG; voir en page 6), jouent déjà un rôle actif. Les prochaines recrues du Conseil Consultatif seront probable-ment étrangères, condition nécessaire à l'internationalisation de la SBS-EM.

Les mois qui viennent seront criblés de nouveautés et changements dans notre Faculté. Pour les suivre en direct j'invite nos lecteurs à s'affilier au blog "News from the Dean".

www.solvay.edu/dean-office-news

Bruno van Pottelsberghe, Doyen

From Solvay Brussels School of Economics & Management est une publication de la Solvay Executive Education ASBL | avenue F.D. Roosevelt 50 CP 145/1 -

1050 Bruxelles éditeUr responsable: Bruno van Pottelsberghe | avenue F.D. Roosevelt 50 CP 145/1 - 1050 Bruxelles réalisation et prodUction: |

Téléphone: 02/640.49.13 | Fax: 02/640.97.56 | E-mail: [email protected] | Web: www.elixis.be rédacteUr en chef: Laurent Violon directeUr de la rédaction: Hugues Henry

rédaction: Aude Dion, Jean Fossion, Hugues Henry, Benoît July, Candice Leblanc, Ikram Sefiani, Aurore t'Kint, Frédéric Wauters comité de rédaction: Frank Degans, Ikram

Sefiani, Bruno van Pottelsberghe, Michaël van Zeebroeck, Laurent Violon photos: Laetizia Bazzoni, Getty Images, iStockPhoto, Mathieu Paternoster, Frédéric Raevens, ULB

photo de coUvertUre: Laetizia Bazzoni maqUette: Noémie Chevalier coordination graphiqUe: Catherine Harmignies impression: Symeta pUblicité: ICS & Medial,

Alain Mathieu | Téléphone: 02/230.02.33, 010/88.94.48 | E-mail: [email protected], [email protected] trimestriel tirage: 13.000 exemplaires

Pour toute suggestion de thèmes d'article: [email protected]. | Changements d'adresse: [email protected]

Les mentions d'entreprises le sont à titre documentaire. Les articles, dessins, photos illustrant la revue From Solvay ne comportent pas de publicité.

Les articles, opinions, dessins et photos contenus dans cette revue le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction,

d'adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

Inside

06 Portrait d'école Le Conseil Consultatif de la

SBS-EM accueille Stefan Dab, praticien ayant bâti une carrière d'envergure mondiale au sein du Boston Consulting Group.

12 À la Une ECARES fête ses 20 ans de

Recherche. Un parcours semé de prix et de publications prestigieux, un socle solide pour relever les défis de demain.

15 Zoom Ouvert à tous les étudiants, le

Student Finance Club entend leur donner les clés pour trouver leur place dans le Nouveau Monde de la finance.

16 Education Portée par le succès de ses

formations ciblées, l'Executive Education lance des pro-grammes en partenariat avec les fédérations professionnelles.

18 Recherche Michele Cincera, son Directeur,

nous présente le nouveau centre de recherche iCite, axé sur l'innovation, l'enseignement et les nouvelles technologies.

Page 6: Mathias Dewatripont

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Pourquoi vous êtes-vous si rapidement détourné de la carrière académique qui vous tendait les bras?J'ai toujours aimé analyser et comprendre. Je conserve d'excellents souvenirs de mes études à "l'École" qui m'ont ouvert à l'écono-mie et à la finance, et en particulier de Mathias Dewatripont qui m'a fait découvrir la micro-économie bancaire. C'est d'ailleurs sous sa direction que j'ai rédigé mon mémoire consa-cré à la crise des caisses d'épargne aux États-Unis, qui m'a valu quelques prix à l'époque et dont j'ai tiré un ouvrage. Mais, après avoir mené à bien ma maîtrise en économétrie en parallèle avec mon travail d'assistant, j'avais envie de travailler sur des questions concrètes, de peser davantage sur le cours des choses. Et j'ai donc décidé de rejoindre le secteur privé. C'était à l'époque un choix très difficile parce que j'étais passionné d'économie mais je ne l'ai jamais regretté.

Finance et stratégie Comment qualifiez-vous vos premières

années professionnelles à la Banque Degroof?L'expérience a été passionnante! J'ai eu la chance de participer à la création de la cellule de conseil au secteur public qui a remporté auprès de l'État belge d'importants mandats liés au processus de privatisation. À ce titre, j'ai directement participé à la privatisation de Belgacom – l'une des plus importantes transactions de ce type, dans le secteur des télécoms, en Europe. C'était une opération qui soulevait une grande variété de questions: positionnement stratégique, statut du per-sonnel, structuration juridique et financière. À l'origine très intéressé par les thématiques purement financières, je me suis convaincu par ce biais d'un intérêt plus large pour le conseil stratégique.

D'où votre décision de rejoindre le Boston Consulting Group, référence mon-diale en la matière?BCG a une présence mondiale, une place unique dans le monde du conseil et la variété des problématiques abordées est très large. BCG m'offrait des opportunités de dévelop-pement exceptionnelles. Mais ma toute pre-mière motivation était d'effectuer une carrière internationale. Ma seconde motivation s'ins-crivait dans le sillage du choix de mes études à Solvay: la résolution de problèmes concrets au départ d'une démarche analytique et mul-tidisciplinaire. C'est également un des fonde-ments de la pratique du Boston Consulting Group.

Le mondeen ligne de mire

Stefan Dab

Portrait d'École 06

Ayant récemment rejoint le Conseil Consultatif de la SBS-EM,

Stefan Dab y apporte la vision d'un praticien ayant bâti une

carrière d'envergure mondiale au sein du Boston Consulting

Group. Un juste retour aux sources pour un homme que la

formation reçue à la Faculté prédisposait à briller dans le conseil

stratégique.

ChErChEurS Et gEStionnAirES l'indispensable complémentarité

Voie royale vers les carrières académiques, le conseil et les grandes

enseignes mondiales, le cursus de la SBS-EM prépare-t-il suffisam-

ment les étudiants à l'entrepreneuriat? Stefan Dab en est convaincu,

ne voyant aucune contradiction entre la formation de doctorants et

celle d'entrepreneurs. "Les meilleures universités américaines, comme

Harvard ou Stanford, combinent l'excellence de leur recherche à une

très forte proximité avec le monde des affaires, y compris avec leurs

composantes entrepreneuriales. Si l'on y regarde bien, c'était exac-

tement la vision d'Ernest Solvay", analyse Stefan Dab. "Il faut donc

continuer à bâtir la Faculté sur ces deux piliers."

Stefan Dab: "J'avais envie de peser davantage sur le cours des choses".

Page 7: Mathias Dewatripont

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Parcours international Vos études vous auraient-elles donc pré-

disposé à intégrer le BCG?La formation dispensée par la SBS-EM consti-tue en effet une voie royale vers le conseil ou la direction des entreprises. Pourquoi? Parce qu'elle combine la rigueur analytique avec une approche généraliste des problèmes de gestion. Parce qu'elle donne la capacité de combiner différents outils pour aborder un problème sous des angles divers et le résoudre dans sa globalité. La Faculté devra toutefois se renforcer dans la formation à la multiculturalité.

Un rapide coup d'œil à votre parcours au sein du BCG incite à penser que vous n'avez pas été déçu…J'ai débuté au bureau de Bruxelles mais j'ai eu la chance d'être rapidement expatrié à Chicago où j'ai d'ailleurs pu constater, en travaillant sur des dossiers de fusion et acquisition, de la qualité de ma formation en finance et du niveau très élevé des cours d'André Farber: cette formation soutenait parfaitement la comparaison avec le MBA de mes collègues. De retour en Belgique, j'ai conservé cette très forte exposition à l'inter-national. J'exerce aujourd'hui la responsabi-lité mondiale de l'activité Transaction Banking et suis membre du Global leadership team de la Financial Institution Practice. J'en suis donc revenu à mes premières amours, en quelque sorte, en conseillant des institutions bancaires internationales confrontées à une crise qui, par certains aspects, rappelle celle des caisses d'épargne aux États-Unis que j'avais analysée à la fin de mes études…

Portrait d'École

Il ne FaUt sous-estimer ni les défis… ni les forces de la faculté DanS le Contexte D'InternatIonalISatIon

CV-express 1985-1990 Ingénieur Commercial (École

de Commerce Solvay, ULB; reçu

avec la plus grande distinction;

mémoire de fin d'études primé

par les prix Eugène de Barsy,

Simon Gutt et BBL)

1990-1992 Maîtrise en Économétrie (ULB)

1990-1992 Assistant de recherche,

Département des Sciences éco-

nomique (ULB)

1992-1996 Cellule Secteur Public, Banque

Degroof

1996-…. The Boston Consulting Group:

- Senior Partner and Managing

Director

- Member of the Global lea-

dership team of BCG Financial

Institution Practice with

worldwide responsibility for

Transaction Banking.

- Head of BCG Brussels

Financial Institution and

Insurance Practices.

De retour à la SBS-EM, comme membre du conseil consulta-tif et titulaire des travaux pratiques en entreprises en MA2, Stefan Dab y évoque d'excellents souvenirs. "L'école m'a ouvert à l'éco-nomie et la finance".

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Rendre à la Faculté Vos responsabilités vous mènent de par

le monde. Pourquoi avez-vous accepté de consacrer du temps au Conseil Consultatif de la SBS-eM?Je suis très attaché à l'ULB, dont je partage les valeurs, et à la SBS-EM dont la formation m'a ouvert des voies que je n'aurais pas eues par ailleurs. Comme la plupart des autres membres du Conseil, j'ai envie de rendre à la Faculté une partie de ce qu'elle m'a donné. C'est pourquoi j'ai accepté de participer à la réflexion straté-gique initiée par le Recteur en y apportant le fruit de mon expérience, en particulier le regard d'un praticien sur les évolutions de l'environne-ment externe de la SBS-EM.

Précisément, quels sont les défis majeurs qui s'imposent à la SBS-eM, à vos yeux?Je n'étonnerai personne en voyant dans la mondialisation le phénomène majeur qui détermine l'évolution des affaires depuis une vingtaine d'années. Ma conviction est qu'il ne faut sous-estimer ni les défis… ni les forces de la Faculté dans ce contexte d'internationalisation, qu'il faut donc faire preuve tout autant de réa-lisme que d'ambition, et dès lors focaliser des moyens forcément limités sur des axes prio-ritaires forts. Les fondements de la formation

de la SBS-EM – rigueur et multidisciplinarité – conservent plus que jamais leur pertinence dans le monde actuel. Mais il faut prendre plei-nement conscience de la concurrence accrue, en particulier sur les masters. Les rankings internationaux prennent une importance crois-sante. Et, au-delà de la qualité de la formation, les étudiants attendent aujourd'hui des passe-relles vers l'international, que ce soit pour des carrières académiques ou dans le privé. Être bon localement n'est plus suffisant.

Le rôle de l'Europe n'a-t-on pas pourtant l'impression que,

dans la mondialisation, l'europe est en perte de vitesse?Le centre de gravité tend à se déplacer vers l'Asie, c'est un fait. La Belgique a vu nombre de ses grandes entreprises passer sous pavillon étranger mais a aussi érigé quelques leaders mondiaux. En d'autres termes, le monde est certainement devenu infiniment plus complexe et concurrentiel, mais l'Europe y a encore un rôle à jouer, notamment parce que son ensei-gnement, sa recherche, ses compétences intellectuelles et technologiques sont de très grande qualité. Les opportunités qui s'ouvrent à nos étudiants sont indubitablement plus larges aujourd'hui qu'il y a vingt ans! 

Portrait d'École

PASSion extraprofessionnelle

un côté plus secret de sa personnalité?

Stefan Dab n'hésite pas une seconde, évo-

quant sa passion pour l'alpinisme qu'il

pratique dès qu'il en a l'occasion, sautant

dans un avion pour rejoindre Turin puis les

Alpes françaises. "Dans une course de haute

montagne, il y a la beauté de la nature, le

soleil qui se lève sur les sommets, la convi-

vialité des refuges qui permet de rencontrer

des gens de tous horizons. Il y a aussi une

forme très particulière d'exercice physique",

explique-t-il. "L'alpinisme demande un effort

de longue durée et une grande concen-

tration, il constitue donc un excellent

moyen de se vider l'esprit."

aU-Delà De la qualité de la formation, leS étUDIantS attenDent aUjoUrD'hUI DeS passerelles vers l'inter-national, qUe Ce SoIt PoUr DeS carrières académiques ou dans le privé

"La formation dispensée par la SBS-EM constitue une voie royale vers le conseil ou la direction des entreprises. Mais être bon localement n'est plus suffisant."

texte: Benoît JulyPhotos: Mathieu Paternoster

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News09News

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De la Banque Mondiale au CERMi

Le 11 septembre dernier, le Centre for European Research in Microfinance (CERMi) a eu l'honneur d'accueillir à l'ULB Xavier Giné pour un séminaire intitulé "Strategic Default in joint liability groups: Evidence from a natural experiment in India".

Titulaire d'un Doctorat en Économie de l'Université de Chicago, Xavier Giné est actuellement Senior Economist à la Banque Mondiale (Washington DC, USA).

Le CERMi, codirigé par les Pr Marek Hudon (ULB), Marc Labie (UMONS) et Ariane Szafarz (ULB), réunit 9 doctorants et une trentaine de membres associés, chercheurs européens renommés en microfinance.

Le Séminaire du CERMi rassemble les chercheurs autour de thèmes liés au développement et à l'inclusion financière. Les jeunes doctorants peuvent y confronter leurs approches à celles de chercheurs confirmés.

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Prix Edgar Milhaud 2012

Xavier Giné Anaïs Périlleux

Le Dr Anaïs Périlleux a obtenu le Prix Edgar Milhaud 2012 pour sa thèse de doctorat intitulée "Gouvernance et croissance des coopératives en microfinance", qu'elle avait défendue à la Faculté Warocqué d'Économie et de Gestion en janvier 2011. Elle a reçu ce prix lors d'une cérémonie spéciale organisée le 14 septembre dernier à Vienne à l'occasion du 29e Congrès international du Centre International de Recherches et d'Information sur l'Économie Publique, Sociale et Coopérative (CIRIEC).

Ancienne doctorante et à présent chercheuse associée du CERMi (dans le service du Pr Marc Labie à l'UMONS), Anaïs Périlleux est actuellement en séjour post-doctoral à l'Université de Yale.

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Inscris-toi sans tarder!(Avant le 9 octobre…)

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News

Who's who?

Philippe Gonze

Sa fonction: IT Support Manager Solvay Executive Education.

Son background: gradué en Nouvelles Techniques d'Information et de Communication à l'IESN Namur, Philippe rejoint l'asbl Solvay Executive Education en 2006 comme jobiste, puis devient Coordinateur des programmes IT. En 2010, Philippe intègre le département Infrastructure où il gère les besoins (et les urgences) en support IT pour l'Executive Education.

[email protected]

Tél.: +32(0)2/650.60.07

Avenue F.D. Roosevelt 42, CP 114/01, 1050 Bruxelles

Kim Grandjean

Sa fonction: secrétaire du décanat de la Faculté SBS-EM.

Son background: après avoir été diplômée en gestion et création d'événements à la Haute École Européenne Charles-Péguy, Kim a rejoint la Faculté en janvier 2012. Elle a pour charge d'organiser la surveillance des examens, l'agenda du décanat, les défenses de mémoires en INGE et ECON, ainsi que divers événements et tâches administratives.

[email protected]

[email protected]

Tél.: +32(0)2/650.48.53

Avenue F.D. Roosevelt 50, CP 135, 1050 Bruxelles

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Building on the growing success of the Executive Master in Finance, SBS-EM is now delighted to announce the launch of its new Specialized Series in Finance: a series of workshops specially designed for financial executives and EMF alumni wishing to upgrade their knowledge of the cutting-edge topics of today's financial world.

SBS-EM new Specialized Series in FinanceWide-ranging thematic workshops for executives!

Thematic modulesUnlike the EMF – a 28-day programme arranged in fixed, discipline-based modules – the Specialized Series offers a wide range of thematic modules that can be taken individually and covering both specific and multidisciplinary topics. Theme selection is constantly updated to take account of the latest developments and topics are covered cross-sectionally to incorporate all key aspects. The M&As module, for example, examines this topic through the prism of the various disciplines involved: finance, audit, taxes and law.

Some modules are incorporated into specific programmes. For example, the CIIA Preparatory Programme (www.solvay.edu/ciia), co-developed in collaboration with the ABAF offers a

complete study programme to prepare for the CIIA (Certified International Investment Analyst) final certification exam.

A diverse audienceThis broad approach produces a wide spectrum of courses whose level of technicality varies from the very "quant" to the more managerial. The target audience of these workshops is therefore extremely diverse, ranging from those in purely financial roles, such as traders, to those more indirectly connected to finance, such as corporate lawyers and members of regulatory bodies. Our strongly motivated participants will have the opportunity to consolidate their expertise on specific topics by

being matched to leading faculty members carefully selected by Prof Hugues Pirotte, whose many years of experience and enthusiasm as Academic Director of the EMF have been the driving force behind the creation of the Specialized Series in Finance.

Don't miss the first workshop at the end of November led by Simon Benninga on Financial Modelling in Excel!

Anna Calgaro, Programme Manager. Phone: +32(0)2/650.66.73.www.solvay.edu/[email protected]

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Prof Hugues Pirotte, Academic Director of the EMF.

Page 11: Mathias Dewatripont

News 11

On 17 September, at the 2012 FEB/VBO Annual Forum, Prof Carine Peeters presented a study she conducted jointly with Prof Sleuwagen (Vlerick Management School) on the status and role of internationalization in economic growth and firm competitiveness in Belgium.

The first part of the study looks at the export of goods and services to foreign markets while the second part sheds light on the internationalization of firms' value chains with a special focus on the sourcing (or import) of services activities from abroad.

The study examines current practices, risks and benefits, and makes comparisons with other European countries and the United-States in order to draw conclusions on the international challenges and opportunities that exist for firms in Belgium.

[email protected]

En avril dernier, Géraldine David a reçu le Prix Camille Gutt pour son mémoire en Ingénieur de gestion (2011) intitulé "Art as a postwar investment". Ce mémoire, réalisé

sous la direction du Pr Kim Oosterlinck, visait à com-prendre l'importance de l'art en tant qu'investissement alternatif à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.

Concours Camille GuttLe Prix Camille Gutt récom-pense un mémoire de fin d'études en économie ou en finance. Il vise à encourager la poursuite du travail scientifique de Camille Gutt, ministre des finances pendant la Seconde Guerre mondiale, instigateur du fameux "Plan Camille Gutt" qui visait à enrayer l'inflation d'après-guerre et premier président du Fonds Monétaire International.

D'un mémoire à une thèseDepuis janvier 2012, Géraldine David poursuit, au sein du Centre Émile Bernheim (SBS-EM), une thèse de doctorat sous la direction du Pr Kim Oosterlinck. Cette thèse s'inscrit dans le cadre d'un Mandat d'Impulsion Scientifique (FNRS) obtenu par ce dernier. Ce projet de recherche vise à étudier l'art comme classe d'investissement alternatif, particulièrement en temps de crises (guerres, crises financières et krach boursiers).

New study with Prof Sleuwagen

Lauréate du Prix Camille Gutt

Prof Carine Peeters Géraldine David

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Carine Peeters.

Camille Gutt a été le premier directeur général du Fonds monétaire international, de 1946 à 1951.

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Géraldine David.

Page 12: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

L'European Center for Advanced Research in Economics and Statistics (ECARES) a d'emblée démarré sur de bonnes bases. Comment expliquez-vous ce succès dès le lancement il y a 20 ans de cela?ECARES a été créé à l'initiative de l'Institut d'Etudes européennes de l'ULB et du réseau européen CEPR (Center for Economic Policy Research): cette double paternité nous a rapi-dement insérés dans un réseau scientifique de grande qualité et positionnés sur des thèmes forts, liés à des questions de politique écono-mique et de société. ECARES a aussi bénéficié de la notoriété internationale de ses fondateurs, Patrick Bolton, Mathias Dewatripont, Gérard Roland et André Sapir, dont les connections avec les universités américaines étaient et sont d'ailleurs restées très étroites. Cette combi-naison de talents, de thèmes de recherche et de méthodes de travail rigoureuses nous a rapidement placés sur la carte à l'échelle internationale.

Prix et bourses Si l'on en juge par la richesse actuelle des

effectifs et des publications, la recette de départ continue de fonctionner…J'ai moi-même rapidement rejoint ECARES pour ces raisons et le flux ne s'est pas interrompu puisque nous comptons aujourd'hui une cen-taine de personnes dont 25 professeurs, plus de 60 doctorants et une dizaine de post-doc-torants. Parmi ceux-ci, nombreux sont effecti-vement ceux qui nous rejoignent de l'étranger, qui contribuent à maintenir la qualité de nos recherches et qui parviennent à bénéficier de publications dans les revues d'économie et de

statistique les plus prestigieuses. La reconnais-sance d'ECARES passe aussi, pourquoi ne pas le dire, par les nombreux prix et bourses qui ont honoré nos recherches.

Un passage au sein d'ECARES ne permet-il pas aussi de lancer une carrière?Il est vrai que plusieurs de nos fellows ont obtenu des positions dans des universités telles que Berkeley, Columbia, LBS, Princeton ou exercent des fonctions à haute responsabilité, comme par exemple Mathias Dewatripont, directeur de la Banque nationale de Belgique, André Sapir, vice-président de l'Advisory Scientific Committee du European Systemic Risk Board, entre autres (lire notre encadré, NDLR). Mais il s'agit-là de conséquences heureuses, liées à la mission d'ECARES, et non d'objectifs qui étaient recherchés en tant que tels par les individus concernés…

20 ans de recherche en mode "excellence"

European Center for Advanced Research in Economics and Statistics (ECARES)

À la une 12

Si on ne compte plus les prix et publications les plus prestigieux

glanés par les professeurs et chercheurs d'ECARES, Patrick

Legros, un des deux codirecteurs avec Davy Paindaveine, hésite

à s'enorgueillir des succès engrangés… "La concurrence nous

impose des choix que nous ne pouvons ignorer si nous voulons

conserver notre excellence et notre attractivité."

Pr Patrick Legros, codirecteur d'ECARES: "Notre reconnaissance passe aussi par les nombreux prix et bourses qui ont honoré nos recherches".

ECARES et ECORE

Dans le contexte de concurrence accrue évoqué dans notre article, il

est évident que les centres d'excellence belges ont un intérêt évident à se

parler… voire davantage. "C'est précisément ce qui s'est produit par le biais

de la constitution, en 2005, d'ECORE avec le CORE (Center for Operations

Research and Econometrics, UCL), qui nous a permis de compléter nos

gammes d'expertise respectives et de renforcer notre masse critique tout

en évitant de nous faire concurrence", précise Patrick Legros. "Nous réflé-

chissons d'ailleurs à d'autres rapprochements: nous devons continuer à

additionner nos compétences si nous voulons continuer à compter sur

la scène internationale, non seulement en termes de publication mais

aussi pour répondre aux divers appels d'offres."

Page 13: Mathias Dewatripont

Face à la concurrence L'environnement propre à la recherche

scientifique n'est-il pas devenu, au fil des années, de plus en plus concurrentiel?C'est une certitude et c'est la raison pour laquelle nous devons veiller scrupuleusement à conforter les bases de notre succès: les thèmes et la qualité de nos recherches, bien entendu, mais également les perspectives que nous sommes en mesure d'offrir à celles et ceux qui nous rejoignent. Il faut que les critères de pro-motion soient identiques à ceux qui nous ont permis d'attirer les chercheurs, au risque sinon de ne pas pouvoir les garder. Il peut parfois être décourageant pour un jeune chercheur d'être davantage reconnu en externe qu'en interne, par l'université qui l'accueille. Il s'agit donc d'un réel défi car la concurrence est effectivement très forte entre les universités, y compris en Europe et pas seulement vis-à-vis des États-Unis, mais je pense que nous sommes en mesure de le relever.

Comment les thèmes de recherche ont-ils eux aussi évolué?L'une des particularités d'ECARES réside en l'ab-sence de cloisonnement entre les disciplines, les chercheurs, ce qui facilite les croisements et les enrichissements mutuels. Les évolutions se produisent donc de manière presque

À la une 13

Véritable "success story", ECARES a notamment bénéficié de la notoriété internationale de ses fondateurs: Patrick Bolton, Mathias Dewatripont, Gérard Roland et André Sapir.

Éric Maskin, Prix Nobel d’Économie en 2007.

NOUS COmPtONS une centaine de personnes DONt 25 professeurs, PLUS DE 60 doctorants Et UNE DizAiNE DE post-doctorants

Directeur de thèse, à l'Université de Harvard,

de Mathias Dewatripont et d'Estelle Cantillon,

notamment, Éric Maskin, Prix Nobel d'Économie

en 2007 avec Leonid Hurwicz et Roger Myerson,

se prive rarement d'affirmer son attachement à

ECARES - et plus globalement à la SBS-EM, dont

il est membre du Conseil scientifique.

Au printemps dernier, en déplacement à

Bruxelles dans le cadre d'une conférence dédiée

aux 20 ans d'ECARES, Éric Maskin a justement

pointé les défis d'un tel Centre, focalisé sur

l'excellence de sa recherche et, dans le même

temps, pleinement impliqué dans la mission de

service public de l'ULB: un dilemme typique-

ment européen qui, bien que délicat à gérer,

n'empêche pas, selon lui, les universités du

Vieux Continent de continuer à s'illustrer si

l'on en juge par la qualité et la quantité de

leurs publications ou de leurs dépôts de

brevets.

Éric Maskin, Prix Nobel et fervent soutien d'ECARES

Page 14: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

naturelle, sachant que demeure le souci origi-nel de répondre directement à une question de société. Si certains thèmes de recherche sont étudiés depuis la création d'ECARES, comme la théorie des contrats, la théorie des organisations, la politique économique ou la macro-écono-métrie, d'autres comme l'économie de la tran-sition ont disparu et d'autres sont apparus plus récemment, comme l'économie du comporte-ment ou l'économie industrielle, notamment. Je souligne aussi qu'en rejoignant ECARE en 1999, les statisticiens ont non seulement ajouté un "S" à notre acronyme, mais ils lui ont aussi ouvert de nouveaux et féconds thèmes de recherche, dont les champs d'applications comprennent notam-ment les séries chronologiques dites de grande dimension, l'analyse des courbes de croissance ou encore le traitement du signal.

Liberté et créativité Vous évoquiez un phénomène de "fer-

tilisation croisée" entre les chercheurs. Comment cela fonctionne-t-il, concrète-ment?Nous privilégions la liberté et la créativité aca-démiques. Chaque chercheur définit donc ses sujets de recherche, selon ses intérêts, mais en conservant un regard sur les travaux de ses collègues, dans un esprit d'ouverture. Certaines

recherches ne seraient d'ailleurs tout simple-ment pas possibles sans les apports des uns et des autres, comme par exemple celle relative à l'impact des nouvelles réglementations ban-caires en Europe, qui emprunte tout autant à la théorie des contrats qu'à celle des organisations ou à la macro-économétrie. Il est très impor-tant, à nos yeux, de conserver cette dynamique qui était celle des débuts d'ECARES, même si la croissance des effectifs en rend la gestion un peu plus compliquée.

L'intégration d'ECARES au sein de la SBS-Em favorise-t-elle ces synergies?C'était un des objectifs recherchés, mais l'opération est trop récente pour porter dès aujourd'hui un regard totalement objectif sur le sujet. Ce qui est certain, c'est que le poten-tiel est présent dans des disciplines telles que la finance, la stratégie, la théorie de l'innovation, la théorie des jeux, par exemple, qui peuvent générer des thèmes de recherche commun avec les disciplines qui constituent le cœur de l'activité d'ECARES. Il est tout aussi certain qu'un des avantages comparatifs de la SBS-EM réside précisément dans sa double ouverture sur l'économie et le business et qu'il faut donc en amplifier les conséquences positives. 

À la une 14

Faisant œuvre utile par ses recherches, ECARES joue aussi un rôle sociétal

par le biais de ses chercheurs et professeurs qui exercent ou ont exercé des

responsabilités au plus haut niveau.

En sus de Mathias Dewatripont, directeur de la Banque Nationale de Belgique,

et André Sapir, très présent sur le terrain de la réforme bancaire au sein de

l'Advisory Scientific Committee de l'European Systemic Risk Board, citons:

Antonio Estache qui a travaillé pendant 25 ans à la Banque Mondiale, où il a

été notamment Chief Economist du Sustainable Development Network;

Lucrezia Reichlin qui, actuellement à la London Business School, a été

directrice générale de la recherche à la BCE (European Central Bank Theory

and practice of macroeconomic forecasting);

Bruno van Pottelsberghe, le Doyen de la SBS-EM, qui a été Chief

Economist à l'Office européen des brevets, entre autres…

Pépinière de talents

un des avantages comparatifs DE LA SBS-Em RéSiDE PRéCiSémENt DANS SA double ouverture sur l'économie et le business

Texte: Benoît July Photos: iStockPhoto, Archives ULB, Reporters

www.ecares.org

Page 15: Mathias Dewatripont

Kastalie Bougas et Antoine Bradfer, co-Présidents du Club.

En 2010, Thomas de Cannière et Philippe De Smit, alors en 5e année, ont l'idée de mettre sur pied un club étu-diant composé de bénévoles. Son rôle? À la fois éducatif et promotionnel. Le

Student Finance Club repose en effet sur trois piliers:

développer les connaissances des étudiants en finance; aider au recrutement par la rencontre avec des acteurs du marché; améliorer le rayonnement de la SBS-EM sur la scène nationale et internationale.

L'éducation d'abord"Selon moi, le rôle éducatif est le plus important", confie Antoine Bradfer, actuel co-Président du Club. "La finance fait la une de l'actualité. Il est primordial de comprendre ce qui se passe, quels sont les rouages en œuvre, avant de rejoindre le monde du travail."Chaque année, le Student Finance Club invite les trois plus grandes banques d'investissement (Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley) à partager leur expérience, ainsi que des pro-fesseurs (Éric Dekeuleneer, Michel Allé) à venir témoigner et modérer les débats. Une visite des salles de marché, organisée avec ING, complète ce programme.Par ailleurs, le Club organise un test de connais-sances – le Bloomberg Assessment Test – en plus d'envoyer une newsletter bimensuelle couvrant

Student Finance ClubPorte ouverte sur la finance et sur la SBS-EMCréé en plein climat de crise, le Student Finance Club

entend donner aux étudiants les clés pour trouver leur

place dans le Nouveau Monde de la finance.

Pour un avenir éthique

Le co-Président du Student Finance Club s'est passionné pour le volet

éthique. Antoine Bradfer a donc créé un club d'investissement, avec six

autres étudiants de la SBS-EM: Apex Partners.

Apex Partners leur permet de mettre en pratique leurs connaissances en

stratégie d'investissement, en gouvernance et en finance de marché.

"Les étudiants doivent réaliser que le monde de la finance auquel ils

seront confrontés en sortant de la SBS-EM aura changé. Suite à cer-

tains excès, avoués par les banques, une régulation des marchés

financiers est en cours", analyse Antoine Bradfer. www.solvaybrusselsschoolstudentfinanceclub.be

Texte: Aurore t'KintPhoto: D.R., iStockphoto

Zoom15

les grands sujets d'actualité. "Nous travaillons également à un gros dossier sur les opportunités de stage ou de travail dans le domaine financier et comment les saisir", précise Antoine Bradfer.Enfin, cette année, le projet Thinktank a permis de former un groupe de réflexion qui retrace les étapes qui ont mené à la crise de l'Eurozone: une manière de comprendre pour mieux anti-ciper l'avenir…

Une pierre à l'édificePlus de 500 membres ont rejoint le Student Finance Club, structure rattachée au bureau étudiant SBS-EM, lequel élit chaque année deux présidents. Depuis septembre 2012, Antoine Bradfer et Kastalie Bougas assu-ment ce rôle. "Notre mission est de créer une équipe et de la chapeauter, tout en faisant le lien entre le monde de l'industrie financière et les étudiants", souligne Antoine Bradfer. "Nous voulons apporter notre pierre à l'édifice de ce Club en trouvant des speakers reconnus et en nouant des partenariats avec des banques et des fonds d'investissement. Nous avons donc des contacts privilégiés avec les Alumni et les professeurs. À ce titre, participer au Club est un très bon moyen pour s'intégrer dans la Faculté. Il n'est pas nécessaire d'être un as de la finance ou d'avoir atteint le Master pour en faire partie!" 

Page 16: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

Réponse à une demande du Voka Limburg (chambre de commerce du Limbourg), le programme Voka MBA Highlights, s'adressant aux patrons de PME et managers locaux, a été lancé

dès 2012. Il connaîtra sa deuxième édition l'an prochain. Une autre formation, Strategio, qui vise, elle, les métiers du monde biomédical en Région wallonne, fédéré autour du pôle de compétitivité Biowin, vient de débuter.

Une formule intensive"Ces formations satisfont une demande des représentants de l'industrie et sont réalisées en partenariat avec d'autres écoles belges ou étrangères", commente Olivier Witmeur, Deputy Dean for Executive Education. Elles sont organisées sous forme d'une série de 6 ou 7 séminaires de 2 jours, durant lesquels des académiques et des praticiens, choisis en col-laboration avec les partenaires du programme, combinent leurs vues. "C'est le principe d'une pédagogie orientée vers la pratique: une com-binaison de cours introductifs et des sujets plus pointus. Cette formule intensive comprend, à chaque fois, un vendredi et un samedi, de telle sorte qu'elle réduit l'indisponibilité des participants dans leur entreprise et atteste de leur motivation", explique Olivier Witmeur. Le

Du sur-mesure développé avec les fédérations professionnelles

Programmes Strategio et Voka MBA Highlights

Education 16

Suite au succès grandissant des programmes

courts et ciblés, l'Executive Education s'ouvre

à de nouveaux horizons en partenariat avec les

fédérations professionnelles.

StratEgio: santé et biotechnologie

Créé pour le pôle de compétitivité Santé de Wallonie, Biowin, dont la

recherche et le développement couvrent de nombreux domaines en

biotechnologie et santé, ce programme explore les principales compé-

tences stratégiques requises pour faire face aux défis dans ces secteurs

en constante évolution.

La formation est dispensée en anglais par des professeurs de plusieurs

universités (ULB/Biopark, UCL/Louvain School of Management, ULG/

HEC) et des top managers partageant leur expérience et apportant les clés

nécessaires à la compréhension des enjeux managériaux. "Strategio a été

conçu pour donner le meilleur de ce que les partenaires peuvent offrir

pour mener les entreprises et les managers au succès: un exemple pour

les futures formations de l'Executive Education", explique Olivier Witmeur.

"Les business projects dans le domaine de la santé et de la biotechnologie

sont si spécifiques qu'ils ne cadrent pas avec ce que propose une université

traditionnelle. L'initiative de Strategio apporte ces réponses et encouragera

certainement plusieurs initiatives entrepreneuriales dans ces domaines",

témoigne Jean-Pierre Delwart (Chief Executive Officer, Eurogentec SA).

"Nous avons besoin de nouvelles formations pour rencontrer nos futurs

challenges. UCB est ravi de participer au programme Strategio conçu pour

former les dirigeants de demain", conclut Didier Malherbe (Chief Executive

Officer and Chairman of the Executive Committee, UCB).

Langue: anglais

Durée: 5 fois 2 jours (vendredi 9h00 jusque samedi 16h00), étalés sur 6 mois

Lieu: excepté le 1er module, les autres se donnent sur le site Biopark (rue Adrienne Bolland 8, Aéropole de Gosselies, B-6041 Gosselies)

La 1re édition a débuté en septembre 2012.

www.solvay.edu/strategio

Cours introduCtifs Et sujets plus pointus Sont Combinés DAnS CES foRMAtionS

Olivier Witmeur, Deputy Dean for Executive Education: "Cette pédagogie est orientée vers la pratique, c'est son principe-même".

Page 17: Mathias Dewatripont

nombre limité de participants (25) et la situa-tion géographique, adaptée à chaque forma-tion, permettent en outre d'optimiser la qualité et l'intensité des modules. "L'organisation des programmes dans le nord et le sud du pays représente un gain de temps pour les partici-pants: ils restent dans leur région, proches de leur entreprise."

Courts et ciblésLe succès de ces deux nouveaux programmes confirme la tendance du marché pour des pro-grammes courts et ciblés. Ils viennent gonfler le portefeuille de formations proposées par Solvay Executive Education en partenariat avec des fédérations ou consortia d'entreprises. Citons, par exemple, le programme "Management of Financial Transaction Services" pour Trans-constellation (un consortium regroupant Bank of NY Mellon, Euroclear et Swift), le programme "Retail and Distribution Management", en partenariat avec Gondola, ou encore le pro-gramme "Executive Programme in Real Estate" en Pologne avec le Polish Council of Shopping Centers. 

Du sur-mesure développé avec les fédérations professionnelles

Education 17

Voka MBa HigHLigHtS: cap sur le Limbourg

Ce programme, développé en partenariat avec tiasnimbas Business

School (tilburg, Pays-Bas), s'adresse aux patrons de PME et managers lim-

bourgeois. il aborde différents aspects en stratégie, marketing, finance, HR

et leadership. interactive et intensive, la formation inclut également des

moments de coaching et des partages d'expérience avec des "capitaines

d'industrie".

"C'est une formation essentielle pour évoluer dans notre climat de crise et

adapter sans cesse son organisation à la lumière des expériences et d'un back-

ground académique", témoigne Jo Nelissen (The Air Management Group).

"J'étais depuis des années en recherche d'une formation en senior mana-

gement, mais souvent ces programmes étaient trop intensifs. Ici, cela réunit

deux impératifs pour un chef d'entreprise: la qualité et la localisation dans ma

région", ajoute David Winkels (Community Relations & Development Director,

Value Retail Management Belgium NV).

Langue: anglais et néerlandais

Durée: 5 fois 2 jours (vendredi 9h00 jusque samedi 16h00), étalés sur 6 mois

Lieu: La Butte aux Bois, Lanaken

Prochaine édition: fin janvier 2013

www.voka.be/limburg/diensten/mba-highlights/

texte: Aurore t'KintPhotos: D.R., iStockPhoto

Page 18: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

La création d'Icite signifie-t-elle que ces thèmes étaient jusqu'ici délaissés à la SBS-EM? Non, au contraire. En réalité, il existait déjà un Centre de l'Économie de la Connaissance, créé, au début des années 90, à l'initiative de Françoise Thys-Clément. Notre initiative avec André Sapir, Président d'iCite, vise à relancer ce centre, à stimuler et à redynamiser la recherche et l'enseignement autour de ces domaines. Nous entendons également coordonner et renforcer nos activités existantes de conseil et de recommandation aux instances publiques, notamment européennes.

Une initiative pluridisciplinaire Vu la nature éclectique de l'innovation et

des nouvelles technologies, iCite sera-t-il pluridisciplinaire?Oui. Notre objectif est de mieux comprendre les processus de création et de diffusion des

iCite: plein feu sur les nouvelles technologies

Recherche 18

Michele Cincera, Directeur iCite

Un nouveau centre de recherche a vu le jour à la SBS-EM: iCite. Ses domaines d'intérêt:

l'innovation, l'enseignement et les nouvelles

technologies. Michele Cincera, son directeur,

entend accentuer le rayonnement de la

Faculté dans ces pôles d'avenir.

MichElE cincERa CV-Express

1968 Naissance le 11 avril à Bruxelles

1994 Maîtrise en économétrie (ULB)

1998 Doctorat en sciences économiques

(ULB)

2000-… Professeur et chercheur à la

SBS-EM

Texte: Frédéric Wauters Photos: iStockphoto/D.R.

Page 19: Mathias Dewatripont

nouvelles connaissances. L'idée est donc d'ana-lyser tous les facteurs qui influencent ces pro-cessus, quelle que soit leur nature: économique, managériale, légale… iCite réunit donc des pro-fesseurs et des experts de nombreuses disci-plines: gestion, économie, stratégie, et même histoire! Nous voulons en effet ancrer cette recherche dans une perspective historique; nous avons donc dans notre équipe deux his-toriens spécialistes de la pensée économique.

Quelle sera la taille de cette équipe?Nous avons réuni quinze professeurs à temps plein, qui se livrent à des recherches dans une grande variété de domaines: politiques éduca-tives, performances et ranking des universités et des centres de recherche, droits de propriété intellectuelle, impact économique et straté-gique des technologies de l'information… Nous avons également ouvert le centre à des "asso-ciate fellows" extérieurs à l'ULB. Et, bien sûr, tous ces professeurs encadrent de nombreux doctorants qui effectuent leurs recherches en

vue de préparer leur thèse. Regrouper toutes ces activités sous une coupole unifiée avec une direction claire nous permettra d'augmenter notre rayonnement.

Valoriser les recherches Outre vos activités de recherche et

d'enseignement, vous entendez également vous concentrer sur le conseil aux ins-tances publiques et aux entreprises.En effet. Nous coopérions déjà avec la Com-mission européenne sous la bannière de l'ancien Centre de l'Économie de la Connais-sance. Nous voulons poursuivre dans cette voie et établir iCite comme un centre d'expertise capable de participer à l'élaboration de poli-tiques liées aux nouvelles technologies. Mais nous comptons également nous positionner comme partenaires des entreprises afin de les conseiller dans la mise en place de stratégies destinées à stimuler la recherche et l'innovation en leur sein. 

Recherche 19

l'éqUiPE d'iCite

Professeurs: Kenneth Bertrams, Henri Capron, Michele Cincera,

Catherine Dehon, Jean-Luc Demeulemeester, Marjorie Gassner, Manuel

Hensmans, Carine Peeters, André Sapir, Bruno van Pottelsberghe, Nicolas

van Zeebroeck, Catherine Vermandele, Luc Wilkin et Olivier Witmeur.

Associate fellows: Mathias Dewatripont, Vincenzo Verardi et Reinhilde

Veugeleers.

Honorary fellows: Françoise Thys-Clément et Nelly Schmitz.

l'éconoMiE dE la connaiSSancE en 4 questions

1 Que savons-nous de plus aujourd'hui qu'il y a 5 ou 10 ans?

Nos domaines d'intérêt sont très vastes, il

est donc difficile de tout couvrir. Prenons

par exemple Manuel Hensmans: il s'est

beaucoup intéressé à la manière dont

les entreprises parviennent à implémen-

ter leurs innovations stratégiques avec

succès et a mis en évidence trois facteurs

essentiels: la capacité de développer des

coalitions alternatives en interne, une tra-

dition de remise en question continuelle

du statu quo et l'exploitation des "acci-

dents heureux" qui permettent de mettre

effectivement en place les changements

stratégiques nécessaires. Quant à Nicolas

van Zeebroeck, il s'est intéressé au rôle

d'internet dans la diminution des coûts

de coordination et de communication,

qui a notamment permis aux grandes

entreprises de réorganiser leurs activités

de recherche afin de favoriser les colla-

borations à distance entre chercheurs de

différentes unités.

2 Pourquoi choisir le domaine de l'innovation technologique?

C'est un enjeu majeur et un moteur de

croissance pour les économies euro-

péennes. En fédérant les activités d'ensei-

gnement et de recherche sous une même

coupole, nous espérons augmenter le

rayonnement de la SBS-EM.

3 Quel est l'impact ou l'impact potentiel de vos recherches sur la pratique?

Nous espérons, grâce à nos activités

de conseil aux instances publiques et

aux entreprises et aux résultats de nos

recherches, apporter une aide concrète

à la mise en place de politiques d'innova-

tion en Europe, et éclairer les dirigeants

d'entreprises publiques ou privées pour

mieux identifier et exploiter des gains de

productivité potentiels issus des nouvelles

technologies.

4 Quel est l'apport de vos recherches à l'enseignement à la SBS-EM?

Tous les membres d'iCite sont également

professeurs à la SBS-EM. Le résultat de

leurs activités de recherche s'intègre donc

déjà dans leur enseignement. Mais nous

espérons que ce nouveau "boost" per-

mettra en outre d'inciter les doctorants

à choisir des sujets de thèse liés à

l'innovation technologique.

NOtRE objectif ESt DE mieux comprendre les processus de création Et DE diffusion DES NOuVELLES CONNaISSaNCES

Page 20: Mathias Dewatripont

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www.solvayschoolsalumni.net

Editorial

The Management OathDear Colleagues,

Dear Alumni,

Your association has been set up to fulfil two tasks: to create and maintain a lively and active network and to provide support for the Schools. And to do this while upholding the association's values and developing its activities along five strategic lines:

■ Effective networking;■ Career management;■ Continuous education;■ Schools support;■ Impact on business and society.

It is now nearly five years since the initiative was introduced of offering graduates of certain Business Schools the opportunity to take an oath (known as the "Management Oath").

As an educator, I have had occasion to offer a research topic covering this theme. This was embraced with great élan by Laurie WESPES, who is now a Solvay Schools Alumni board member.

This initiative clearly fitted perfectly not only into a master's thesis but also into our fifth pillar. Consequently, Laurie agreed to take charge of this project with Solvay Schools Alumni, for which we are very grateful.

We are honoured, but above all delighted, to announce that after working long and hard, Laurie has been successful in this task and at the "Graduation Ceremony" to be held on 22 September, our Université Libre de Bruxelles graduates (an identical ceremony will be held for 2012 graduate students of the Vrije Universiteit Brussel) will have the opportunity to take the "Management Oath".

Students who graduated in 2011 wishing to take the same oath will also be invited to join with those graduating in 2012, as will your association's board members.

Since the outset of this wonderful project, we have been convinced that quite apart from what some might call the marketing aspect (which is certainly not true of the initiative being taken here by Solvay Schools Alumni), to take this oath is to respond appropriately and at an opportune moment to the social challenge we must meet after the many different events that have affected the world of business in recent years. This initiative therefore fits in perfectly with our fifth pillar: Impact on business and society, led by Maximilien de Limburg Stirum.

The initiative also allows us to place our Schools and their Alumni among the forerunners, at an international level, thus playing our part in the internationalisation imperative. Visit the www.theoathproject.org website and you will see that our colours are there alongside those of other highly prestigious organisations.

The association's aim is, in the near future, to arrange the taking of the oath for all Alumni who wish to do so. Keep in touch via our website www.solvayschoolsalumni.net to find out in real time about our initiatives in this field!

Collegially yours

Laurie Wespes and Gilles Samyn

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Congress 2012: Register now!

Page 21: Mathias Dewatripont

21News

Solvay Schools Alumni Sponsors

Meet our Ambassadors! Claire Jaffrelot in Barcelona

What do Solvay Schools Alumni ambassadors do?Our ambassadors play a key role, providing a link between the Solvay Schools Alumni association and its Alumni. They help the association to keep in touch with its members by ensuring that contact details remain up to date.They also spread the word, disseminating information from the Schools and the association to their fellow Alumni. Ambassadors provide impetus for the organization of activities among their year group, with other Alumni colleagues and in their country of residence. Solvay Schools Alumni ambassadors are the cement that binds the network together, fulfilling a role of paramount importance. Which is why the association is so grateful to them and why it is now delighted to introduce them via the Solvay Schools Alumni magazine!

How can you become an ambassador?If you are interested in playing this key role with your year group, in your country of residence or with your company, please contact the Solvay Schools Alumni association. Jonathan Huckert (MBA 2009) is coordinating the ambassador programme and is there to support Ambassadors in strengthening the Solvay Schools Alumni network.

Michaël van Zeebroeck, [email protected].

Become a Solvay Schools Alumni ambassador!

Barcelona is the latest stage in your life as an expat…Yes, I'm French by birth but my parents have lived most of their life abroad. I was born into an expat culture. Procter & Gamble took me on in September 2005 and sent me straight to Paris: the only two years of my life that I've lived in France! I worked as a financial controller and business intelligence analyst in their Pharma division. From September 2007 to December 2008 I took a post in Geneva, the company's headquarters for western and central Europe, the Middle East and Africa. It was a very cosmopolitan and high powered environment as all the decision making is centralised there. I arrived in Barcelona in 2009 as Senior Financial Analyst.

So, did you have this in mind when you got to Barcelona?It was Jim Hershkowitz, the Solvay Schools Alumni ambassador in Geneva (see previous issue), whom I know well – we were in the same year group and worked together at Procter & Gamble – who gave me the idea: why not become an Ambassador? There wasn't one here! I thought that becoming a Solvay Schools Alumni Ambassador would be a really good way of integrating into a new country.

How did you go about finding Alumni in Spain?I used my Directory and then I signed up with LinkedIn. I looked for people who, after graduating from the SBS-EM were now working in Spain, and that's how I sent out my invitations. New technology is very useful for getting people together! We even created a Solvay Schools Alumni in Spain LinkedIn group.

What types of events do you run?It's mainly friendly and informal. We go out for a drink or a meal in a restaurant… I opted for this approach as there are not many Alumni in Spain: about ten or so in Barcelona, around fifteen in Madrid… It's difficult to organise a business evening with a guest speaker for just 25 people. People seem

to like it and many new connections have been made. In fact, it was through one of the Alumni group that my husband got a job!

Your family lives with you in Barcelona, I believe?That's right. I have a 6-month old daughter and the city is an ideal place for raising a family. Working life here is relaxed and we have all the facilities a capital city can offer… but we also have the sea for an evening on the beach after work and the mountains are nearby so we can ski in the Pyrenees in the winter. There's nowhere in Europe that can compete with Barcelona!

[email protected]

"It's a dream destination!" When Claire Jaffrelot (Ingest 2005) talks about Barcelona – her family's adoptive city – you suddenly want to be there too! Just listening to her is enough to swell the ranks of our Ambassador's Iberian Alumni…

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www.solvayschoolsalumni.net

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onWHEELS project On the starting-blocks

As a recent graduate of Solvay, I feel the time is now right to open up my horizons and to embark on my professional career full of new ideas. This is the thinking behind "onWHEELS", a new project I am in the process of setting up with 3 friends and one that combines our passions and skills:

■ a world bike tour (18,000 km),■ studying sustainable architecture,■ and supporting the Mekong Plus association.

The visionary architect Luc Schuiten will be our guide throughout the "onWHEELS" project, which will receive coverage by various media. To finance our project and the Mekong Plus programmes, we have also launched a fundraising campaign.

Christophe Petit

If you would like to support us, please do not hesitate to contact us at 0472/309.256 or via our website www.onwheelsproject.be and www.mekongplus.org.

From left to right: Didier Goormans, Marie-Pierre Tasiaux, Michel Van Weereld and Philippe Weill.

The Starter's Pitch was given by Marc Verhaeren and Patrick Somerhausen who enthusiastically presented their project "Founds for Good".

Buying and selling SMEs: professional advice and testimonialsOn 15 May, we invited 4 guests to share with us their experience of buying and selling SMEs: Marie-Pierre Tasiaux from Belfius, Didier Goormans from Intercession and Philippe Weill and Michel Van Wereld, experts in the buying and selling of companies.

This fascinating subject attracted more than 100 attendees.

Our guest speakers painted a very realistic picture of the SME market: a hesitant market with too few players to create the liquidity needed. The prices asked often fail to reflect the real value of the companies concerned.

We learned that the best way to value an SME is to calculate the future cash-flow that can be generated. One of our guests described an original scheme under which the seller retaining the management of the purchased company is asked to guarantee the loan taken out by the buyer.

Despite the fact that the macroeconomic situation is not the most favourable for investment, it is still possible to make balanced deals and to fund such projects via bank loans, private equity and public help.

It was a very broad subject and one that attracted many questions. The audience proved so enthusiastic that we plan to hold another event on the same topic in order to analyse it in greater depth.

Meanwhile, our Alumni were able to share their views with the speakers, with one another and with our generous sponsors, Sage and Belfius, to whom we express our thanks.

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Page 23: Mathias Dewatripont

23News

Solvay Schools Alumni Sponsors

Fabienne BECKER [email protected]

Michaël van ZEEBROECK [email protected]

Aurélie DUSAUSOY [email protected]

Avenue F.D. Roosevelt 50 (CP 145/01), 1050 Bruxelles Tel. +32 2 650 35 51

www.solvayschoolsalumni.net

Office Team Solvay Schools Alumni

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26/09

Women's Entrepreneurship: "YES YOU CAN!"SBS-EM

15/10

Congress 2012: Flexibility and the Future of Work

in Europe

Square Brussels Meeting Centre

13/12

Club EntrepreneursMore details in the coming weeks

Agenda

Are you planning to pay your Solvay Schools Alumni membership in the next few months? Did you know that your membership can bring you other rewards? If you pay your membership fee using the Solvay Schools Alumni Visa Card, the annual fee for this special Visa Card is free (annual fee: €19.50)... because the Solvay Schools Alumni Visa Card is not just a Visa Card, it is also an ideal way of showing how proud you are to be a Solvay Schools Alumni member.

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Visit our website to find out more about our card: www.solvayschoolsalumni.net/membershipcard.

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23rd Marketing & Sales Club 120 Alumni in attendance

Our guest speakers for the evening took us on a journey with world-famous brands such as L'Oréal, Marlboro, LVMH, BIC, Sodexo and Club Med, from Brussels to New York, via Paris and Dubai, from modern international retail distribution to local wholesalers and Middle-East distributors, from 360° communication media mix strategies, to highly targeted and effective PR action plans, from simple product refreshes to groundbreaking product & service innovations, capitalizing on 56 cumulative years of marketing experience. Sharing their major marketing take-aways from these different industries, Bruno Vanhaelst (CEO Personal & Home Services at Sodexo Group), Hadi Kamouh (General Manager Club Med Belux) and Philippe Mauchard (Partner & Global Director, McKinsey Solutions) discussed the pros & cons of switching jobs and industries while offering young graduates advice on their chosen career paths.

Founded in 2003, the Marketing & Sales Club was created to offer a dynamic network for sales and marketing professionals across media and industries. The group is a collaborative community for Solvay Schools ULB and VUB students, professors and Alumni, fostering opportunities for professional networking, sharing industry intelligence, trends, challenges and career resources.

Special thanks go to our partners McKinsey&Company and D-Side Group for catering and hosting the event.

The Solvay Marketing & Sales Club

[email protected]

Hadi Kamouh

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Page 24: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

Voici un peu plus d'un an que Mathias Dewatripont a quitté ses fonctions de Doyen de la SBS-EM pour rejoindre le comité de

direction de la Banque Nationale de Belgique. Changement de carrière radical? Pas tant que ça, à en croire l'intéressé. "Depuis le temps que j'analyse la politique économique, je suis ravi d'avoir eu l'occasion de passer de l'autre côté du miroir!"

Mémoire prophétique?Son implication dans l'actualité économique remonte, en effet, à l'époque où il était encore étu-diant en économie à l'Université Libre de Bruxelles. "J'ai fait mon mémoire en 1981, sous la direc-tion de Françoise Thys-Clément", se souvient notre interlocuteur. "Elle m'a proposé d'utiliser un modèle de l'économie belge qu'elle avait conçu pour étudier

plusieurs scénarios de dévaluation du franc belge." À l'époque, le pays est en pleine stagflation, un phénomène économique assez rare où une croissance nulle s'accompagne d'une forte inflation, et la question d'une dévaluation était dans l'air. "De nombreux professeurs de l'ULB croisaient le fer par journaux interposés. D'un côté, il y avait les oppo-sants à la dévaluation, représentés par Roland Beau-vois, professeur de théorie monétaire et directeur de la Banque Nationale, et de l'autre ses partisans, dont Étienne Kirchen, directeur du DULBEA." Le jeune étudiant défend son mémoire en septembre

1981. En février 1982, le gouvernement belge procède à la dévaluation du franc belge.

Banque Mondiale et HarvardCette première expérience de re-cherche en prise avec l'actualité économique donne au jeune Mathias Dewatripont l'envie de poursuivre dans cette voie. Il entame donc une maîtrise en économétrie afin de se préparer à un futur doctorat. Deux de ses professeurs, Victor Ginsburgh et Jean Waelbroeck, lui conseillent alors de se rendre aux États-Unis pour parfaire son expérience. "J'ai eu une ouverture au département de recherche de la Banque Mondiale. À l'issue de mon stage, mon patron m'a suggéré de rester aux États-Unis pour y faire ma thèse de doctorat." En 1983, le jeune doctorant pousse donc les portes de la prestigieuse Harvard University, en même temps qu'un certain Nouriel Roubini. Il rédigera sa thèse sous la direction d'Eric Maskin, prix Nobel d'économie en 2007, et d’Andreu Mas-Colell, aujourd'hui mi-nistre de l'Économie et des Finances de Catalogne. "À l'époque, la micro-économie connaissait une série de développements passionnants: théo-rie des incitations et des contrats, économie de l'information, théorie des jeux... C'était un univers fascinant, auquel j'ai rapidement pris goût."

De Bruxelles à Boston, et retour…

Mathias Dewatripont

Success Story 24

Banquier central, Doyen de la sBs-eM, professeur

au Mit, cofondateur d'eCares, membre du Conseil

scientifique de l'european research Council, Mathias

Dewatripont aura exercé tous les métiers. "touche-

à-tout" de génie? Modeste, il vous rétorquera qu'il a

surtout beaucoup de mal à dire non.

S'il a pu "passer de l'autre côté du miroir" l'an passé, en rejoignant la BNB, Mathias Dewatripont est cependant impliqué dans l'actualité économique depuis ses études.

Page 25: Mathias Dewatripont

Back to BrusselsSa thèse de doctorat en poche, Mathias Dewatripont rejoint l'ULB en tant que chercheur et ensuite pro-fesseur. "Je n'ai cependant pas perdu contact avec les États-Unis", précise-t-il. "Outre l'année acadé-mique 1988-1989, depuis 1998 et jusqu'à l'année dernière, j'ai enseigné la micro-économie au MIT. Je m'y rendais chaque année pour une période de 7  semaines." À l'ULB, il cumule enseignement et activités de recherche. "J'ai enseigné de nombreuses matières: théorie des contrats, micro-économie, économie politique, théorie monétaire… Quant aux recherches, j'ai pu me concentrer, entre autres, sur la théorie des contrats, la transition des pays de l'Est vers l'économie de marché et la théorie des organi-sations." Des recherches qui seront couronnées de nombreuses récompenses, dont le Prix Francqui et la Médaille Jahnsson. "Outre les nombreux articles que j'ai rédigés, j'ai aussi eu le privilège de coécrire avec Patrick Bolton un manuel sur la théorie des contrats, publié aux presses du MIT."

Donner à son Alma MaterMathias Dewatripont s'implique éga-lement dans la vie de l'Université. Une vocation qui date, elle aussi, de ses années d'études. "Lorsque j'étais en der-nière année de sciences économiques, j'ai exercé un mandat de représentant des étudiants au conseil d'administra-tion de l'ULB. Une tâche que j'ai prise à cœur au point de ne présenter mon mémoire qu'en septembre", confesse-t-il. Devenu professeur, il poursuivra cet engagement: deux fois président de la section "sciences économiques" à l'époque où celle-ci est encore inté-grée à la Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Économiques, il s'impli-quera également corps et âme dans le projet de fusion entre cette section et la Solvay Business School, et devien-dra vice-président, puis président,

Success Story 25

La micro-économie était un univers fascinant, auqueL j'ai rapidement pris goût

1959Naissance à Bruxelles

1981Licencié en Sciences économiques à la SBS-EM

1982Maîtrise en économétrie à la SBS-EM

1986Docteur en économie, Harvard University

1988-89 et 1998-2011Visiting professor, Massachusetts Institute of Technology (MIT)

1990Professeur de Sciences économiques à la SBS-EM

1992Membre du Conseil d'Administration de la CGER

1998Lauréat du Prix Francqui

2000Membre du département d'analyse économique de la DG Concurrence

2006Vice-Doyen de la Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Économiques – Solvay Business School

2010Doyen de la Solvay Brussels School of Economics and Management

2011Directeur de la Banque Nationale de Belgique en charge du département "Politique pruden-tielle et stabilité financière"

Page 26: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

de la nouvelle Solvay Brussels School of Economics and Management, avant de brièvement devenir Doyen lorsque l'École acquiert le statut de Faculté. Il participera également à la fondation, en 1991, du centre de recherches ECARES, dont il occupera la coprésidence jusqu'en 2002.

Incursions extra-académiquesDès les années 90, Mathias Dewatripont fera éga-lement plusieurs incursions dans le secteur privé et dans le secteur public. Nommé au conseil d'admi-nistration de l'ancienne CGER-Banque en 1992 en tant que représentant de l'État belge, il occu-pera ce poste jusqu'en 1999, lorsque l'État cédera ses actions au groupe Fortis, et restera encore actif jusqu’en 2006 au sein de la Société Fédérale de Participations. Il occupera également plusieurs fonctions de conseil auprès de la Commission euro-péenne, où il sera notamment membre du Groupe d'Analyse Économique mis en place par Romano Prodi au cours de sa présidence de la Commission. De 2004 à 2011, il est également membre de l'Eco-nomic Advisory Group de la DG concurrence.

Une porte se refermeAu cours du premier trimestre 2011, Mathias Dewatripont est contacté par le gouvernement pour un nouveau challenge. "Guy Quaden, qui dirigeait la Banque Nationale, était sur le point de prendre sa retraite, et Peter Praet, qui était un de ses directeurs, venait d'être nommé à la BCE", se souvient notre interlocuteur. "Comme j'avais déjà effectué des recherches dans le domaine de la

réglementation prudentielle et exercé des missions de consultance pour le département de politique prudentielle et de stabilité financière de la BNB, le poste de directeur de ce département correspondait bien à mon profil. J'ai été emballé par cette proposition, qui me donnait l'occasion de passer de l'ana-lyse et du conseil à l'action. Mais cela signifiait l'abandon de mon poste de Doyen. Je ne remercierai jamais assezBruno van Pottelsberghe, mon vice-Doyen, d'avoir accepté de me remplacer dans cette fonc-tion particulière-ment exigeante. Grâce à lui, j'ai pu partir sereine-ment exercer ces nouvelles respon-sabilités."

Success Story 26

HoBBieS & loisirs

en-dehors de ses activités à l'ULB, Mathias

Dewatripont est aussi très actif dans différentes

organisations liées à la recherche en économie.

Reste-t-il dans son agenda un peu de temps pour

un hobby? "Pas vraiment. Quand j'ai un peu de

temps devant moi, je le consacre en priorité à ma

famille. Sinon, j'apprécie comme tout le monde

de lire un bon livre, d'aller au cinéma ou encore

de voyager. Mais je n'ai guère le temps

d'avoir un passe-temps plus prenant."

Désirez-vous nous suggérer un Alumni pour cette rubrique? Ecrivez-nous à [email protected].

Le poste à la BnB M'a Donné L'oCCasion De passer de l'analyse et du conseil à l'action

Texte: Frédéric wautersPhotos: Laetizia Bazzoni

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Page 28: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

Mai 2011Création de Djengo

Octobre 2011Lancement du site de covoiturage événemen-tiel www.djengo.net

Décembre 2011 Djengo cherche à cibler le covoiturage régulier et inaugure un nouveau site pour marquer la rupture: www.djengo.be

Février 2012Djengo envisage un lancement à l'UCL (Louvain-la-Neuve) et l'ULB (Bruxelles)

Mars 2012L'équipe est prête avec la solution B2B et lance son projet-pilote auprès de la société IBA

Juillet 2012Djengo a trois clients: IBA, Pfizer et Clarian (Louvain-la-Neuve)

Septembre 2012Djengo réalise un lan-cement au sein d'UCB (Braine-l'Alleud) et Tour & Taxis (Bruxelles)

Djengo, c'est un peu un outil deux en un. Dans un premier temps, cette plate-forme web met en relation des navetteurs – conducteurs et passagers – désireux de covoiturer pour leurs trajets quotidiens.

Mais le service ne se limite pas à cela: la société va éga-lement gérer ce covoiturage au jour le jour. Exit donc les appels manqués sur le GSM, les SMS passés inaper-çus et les rendez-vous ratés. Le but de la manœuvre: faciliter et organiser le covoiturage pour mieux inté-grer cette nouvelle mobilité dans la vie quotidienne.

De l'idée à la pratique Le projet Djengo correspond-il à l'idée que

vous en aviez au départ? Guillaume Verhaeghe: Oui et non. Le concept

Djengo tel qu'il existe aujourd'hui est le fruit d'un processus. Notre idée de base a beaucoup évolué, en fonction des difficultés que nous avons dû sur-monter, des feedbacks reçus, des réactions de nos partenaires et de celles de notre équipe.

Anissia Tcherniaeff: À la base, nous sommes partis de l'idée que chaque personne qui se déplace est susceptible de transporter "quelque chose", que ce soit une personne ou un objet. Le projet était beaucoup trop large; nous avons donc décidé de nous concentrer uniquement sur le transport des personnes. Il s'agissait donc de "co-voitu-rage". Nous étions dans une vision très B2C; nous ciblions M.  Tout-le-monde, le particulier. L'un de nos coaches à Solvay Entrepreneurs, Olivier Verdin, nous a conseillé de tirer profit des "communautés" déjà existantes. Par "communautés", on entend tous ces endroits où les gens se déplacent ensemble: concerts, entreprises, universités… Nous voulions alors faire de Djengo le "doodle" du covoiturage pour les événements (spectacles, concerts…). Nous avons créé un site – djengo.net – et nous avons lancé les tests: à la DJ Expérience, aux nocturnes de l'ULB, en partenariat avec Forest National.

DjengoLe réseau social du covoiturage

AnissiA TcherniAeff eT GuiLLAume VerhAeGhe

Esprit d'Entreprise 28

Mai 2011: Anissia Tcherniaeff, Guillaume Verhaeghe et

deux ingénieurs informaticiens créent la plate-forme

web de covoiturage Djengo. un peu plus d'un an

après sa conception, l'idée a bien évolué et passe à la

vitesse supérieure. Bouclez votre ceinture.

Radio­gRaphiE

de Djengo

Page 29: Mathias Dewatripont

ce covoiturage occasionnel n'est désormais plus votre priorité…

G.V.: C'est exact. L'outil était relativement abouti, mais nous avons continué à évoluer parce que nous voulions travailler sur une "masse" plus pertinente, plus récurrente, qui se déplace tous les jours. Or les principaux trajets en Belgique sont ceux entre le domicile et le travail.

A.T.: Nous avons réalisé que c'étaient les entre-prises qui allaient véritablement devenir nos clients. Nous avons décidé de changer de business model et de switcher vers le covoiturage régulier. Notre coup de chance: avoir pu monter un projet-pilote pour la société IBA. Les deadlines étaient fixées. Nous devions être prêts pour eux. Un mois après, trois autres entreprises basées à Louvain-la-Neuve ont suivi le mouvement. C'est à cet instant que nous avons compris que notre stratégie de déve-loppement allait fonctionner par pôles, par effet de contagion: une entreprise qui a l'outil a tout intérêt à ce que les sociétés voisines adhèrent aussi à Djengo. Nos entreprises-clientes constituent d'excellents canaux de communication.

Embûches et tremplins Avec le recul, l'aventure Djengo ressemble-t-

elle ou pas à un long fleuve tranquille? G.V.: Des difficultés se présentent sans cesse. Le

tout est de les surmonter! Je citerais peut-être le coût des ressources humaines et la lenteur des subsides. Il faut s'armer d'une bonne dose de patience et de courage avant de les obtenir et ça, c'est dommage, cela peut entraver l'innovation. Il y a un foisonne-ment de bonnes idées en Belgique, mais la difficulté réside dans la capacité à concrétiser les projets

A.T.: Pendant un an et demi, nous avons vécu chez nos parents parce que nous n'avions pas de revenu. Mais quand nous y repensons, nous nous disons que c'était un souci mineur. En fait, nous n'avons pris aucun risque!

G.V.: Il aurait été risqué de ne pas entreprendre comme nous l'avons fait. Le vrai risque, c'est de ne pas pouvoir réaliser ses rêves.

certains éléments vous ont-ils facilité la tâche?

A.T.: La Belgique est un petit pays: l'info y circule donc très vite. C'est plus simple pour se constituer un réseau. Djengo commence à être connue, surtout en Wallonie pour le moment.

G.V.: Nous bénéficions aussi de la réputation de la SBS-EM: c'est une bonne carte de visite, elle nous ouvre des portes. Et puis nous ne sommes pas seu l s: nos coaches à Solvay E n t r e p r e n e u r s –  Olivier Witmeur et Olivier Verdin  – nous accompa-gnent depuis le début. Ils nous ont beaucoup aidés et sont encore à notre disposition quand nous avons des questions.

DjengoLe réseau social du covoiturage

29Esprit d'Entreprise

anissia Tcherniaeff

Ingest 2010

guillaume Verhaeghe

Ingest 2008

Le vrai risque, c'esT De ne pAs pouVoir réaliser ses rêves

"Notre stratégie de développement a fonctionné par effet de contagion."

Page 30: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

Complicité et soif d'entreprendre Quelle est votre plus grande force? En chœur: C'est l'équipe! G.V.: Tout est basé sur la complémentarité: entre le

pôle UCL (Tanguy et David, les deux autres membres de l'équipe) et le pôle SBS-EM (Anissia et moi), entre nous… Anissia et moi partageons la même passion, la même envie d'entreprendre. Elle est très dyna-mique, elle bouillonne d'idées tous azimuts et, à l'inverse de moi, elle ne se pose pas trop de ques-tions. Mais c'est une personne très professionnelle, très structurée et très pragmatique. C'est elle qui va faire avancer les choses.

A.T.: Guillaume, c'est plus l'innovation, la vision, la stratégie. Il est très créatif, il a énormément d'idées. C'est parfois difficile de l'arrêter pour pouvoir mettre concrètement les choses en place. En fait, il est un peu fou… Il envoie du rêve; c'est en quelque sorte "l'enchanteur" du groupe. Il va identifier les passions que les personnes recèlent au fond d'elles-mêmes. C'est aussi lui qui parle à l'équipe, qui prend l'initia-tive de réunifier, qui sait trouver les mots..

comment s'est passée la constitution de votre équipe?

G.V.: Au départ, nous étions deux: Anissia et moi. Nous avions assemblé une première équipe, mais elle n'a pas fonctionné. Nos partenaires d'alors avaient peut-être moins la fibre entrepreneuriale que nous. Puis nous nous sommes lancés dans le Founder Institute Brussels, cet incubateur ou accé-lérateur de projets né à l'origine dans la Silicon Valley. C'est un peu une "start-up academy". Une des conditions de réussite: avoir créé sa société en respectant une certaine échéance. Cela nous a boostés pour trouver nos partenaires IT, Tanguy et David, en un temps record. Il nous fallait deux ingénieurs informatiques en dernière année, prêts à "faire les fous" pendant un an…

A.T.: … et bossaient déjà en binôme. S'ils ont réussi ensemble pendant leurs études, il y a de fortes chances pour que cela se poursuive après. C'est un bon test: à l'École, vous êtes sous pres-sion de manière constante. Pour moi, une équipe qui marche pendant les études est une équipe qui marche toute la vie.

30 Esprit d'Entreprise

Désirez-vous nous suggérer un Alumni ou présenter votre projet dans cette rubrique? Écrivez-nous à [email protected].

5 consEils aux entrepreneurs en herbe

1 Créer la meilleure équipe

"Et pouvoir, le cas échéant, décider de la modifier."

2 Dévoiler son idée

"Beaucoup de jeunes entrepreneurs n'osent pas dévoiler leur idée business.

C'est l'inverse qu'il faut faire: en parler tant et plus! Comme le disait notre

mentor au Founder Institute: "No one wants to steal your shitty dumb idea!"

(Personne ne veut voler ton idée de dingue)."

3 Aller chercher le feedback des utilisateurs

"Que ce soit une idée ou l'ébauche d'un outil, il faut vraiment aller cher-

cher le contact avec les personnes qui pourraient être intéressées par ton

projet ou, mieux, qui l'ont déjà testé."

4 Ne jamais baisser les bras

"Il faut y croire jusqu'au bout, malgré les embûches. Elles font partie de

l'aventure, il faut être capable de s'en relever."

5 Apprendre à bluffer

"Si on te pose une question et que tu ne connais pas la réponse, il

faut toujours dire quelque chose, même si tu ne sais pas (rires)."

anissia bouillonne d'idées Tous AzimuTs eT, à L'inVerse De moi, elle ne se pose pas trop de questions

Texte: Aude Dionphotos: frédéric raevens

www.djengo.be

02/740.43.30

[email protected]

http://twitter.com/djengo_net

www.facebook.com/djengo.net

Page 31: Mathias Dewatripont

Installé en Suisse depuis 1976, Claude Peny y a

finalement vécu plus de temps qu'en Belgique! À

la tête de la prestigieuse marque de montres Patek

Philippe, il n'envisage plus de quitter "son" pays.

"L'une des raisons pour lesquelles j'aime travailler en Suisse, c'est la qualité des rap-

ports sociaux. En France, par exemple, règne encore une certaine "lutte des classes": les patrons et les collabora-teurs de base évoluent dans des sphères différentes et ne se rencontrent jamais. Alors qu'en Suisse, un DG peut tout à fait croiser ses ouvriers dans la station où il va skier… Il y a une proximité entre les collaborateurs, quel que soit leur niveau hiérarchique, et aussi une solidarité au sein

de l'entreprise. Tout le monde est dans le même bateau et rame dans le même sens. Il y a chez le Suisse une fierté à bien faire son travail."

31Expats

CLaude Peny en SuiSSe

Texte: Candice LeblancPhotos: d.R./Patek Philippe

Un horloger bien régléDirecteur général de l'horloger Patek Philippe, Claude Peny se reconnaît dans cette façon de voir et de faire. "J'ai toujours pris mes décisions profes-sionnelles comme s'il s'agissait de mon propre argent. Au cours de ma car-rière, j'ai vu des collègues qui signaient des contrats de plusieurs centaines de millions de francs suisses, non pour le bien de l'entreprise, mais en fonc-tion de leur intérêt (promotion, bonus, etc.)! Ce manque de responsabilité m'a toujours choqué et ne correspond pas à ma vision du management. Chez Patek Philippe, notre but premier, c'est la pérennité de l'entreprise. Le court terme ne nous intéresse pas. Nous n'avons pas d'objectifs chiffrés. Notre seul objectif est d'assurer notre position de leader pour les vingt ou cinquante prochaines années."

Fierté, proximité et solidarité, trois mots-clés qui ont ancré Claude Peny en Suisse…

Du plat paysaux alpages

Page 32: Mathias Dewatripont

www.solvay.edu

Remontons le tempsClaude Peny est Gaumais et a passé sa jeunesse au Luxembourg, avant de monter à Bruxelles faire ses études. Sa grande aventure suisse a commencé en 1976. Alors jeune diplômé de la SBS-EM, la société Solvay lui propose un poste de stagiaire à La Soudière Suisse, l'une de ses filiales. Le jeune Claude, qui a la bougeotte, saute sur l'occasion. Il s'envole pour Zurich où son épouse, rencontrée sur les bancs de la SBS-EM, le rejoint quelques mois plus tard.Tout se passe tellement bien que les dix mois du stage initialement prévus se transforment en quatre ans. Mais un jour, la société Solvay le rappelle à nouveau pour lui proposer un autre poste, à Bruxelles, cette fois. Or Claude Peny, qui s'est habitué à sa nouvelle vie, ne veut plus revenir. "La Suisse est un pays for-midable, où il fait bon vivre. Une fois que vous y êtes installé, vous n'avez plus envie de partir! J'ai donc dû faire un choix. Et j'ai choisi de rester en Suisse. Cela a été un moment-clé dans ma carrière. Du jour au len-demain, je suis passé du statut privilégié (et quelque peu faussé) de l'expatrié pour devenir un étranger à la recherche d'un emploi." Claude Peny estime qu'il y a une grande différence entre les deux statuts: "En tant qu'expatrié, vous êtes envoyé et "imposé" dans un pays par une maison-mère. Les collabo-rateurs locaux n'ont pas d'autre choix que de faire avec. Alors qu'en tant qu'étranger, vous n'êtes plus cocooné; c'est à vous de vous adapter au pays, aux gens, à la culture. Et ce n'est qu'en coupant quelque peu les liens avec votre pays d'origine que vous avez une chance de réellement vous intégrer dans votre pays d'accueil."

Expats 32

4 conSEIlS pour une expatriation réussie

1 Apprendre la langue locale"C'est la base pour pouvoir aller vers les autres."

2 Aller vers les autres"C'est à vous de faire le premier pas, de nouer des contacts et de vous

intégrer."

3 Résister à la tentation communautaire"Évitez de rester entre ressortissants de votre pays d'origine.

Mêlez-vous à la population locale."

4 Intégrer ses enfants"Si vous avez des enfants, inscrivez-les dans les écoles du pays

et/ou dans des activités parascolaires locales."

La Suisse est une terre d'accueil qui

compte 1,7 million d'étrangers pour

7,5 millions d'habitants.

Les entreprises sont moins taxées

qu'en Belgique et les salaires plus

élevés.

Contrairement à une idée répan-

due, les impôts des personnes

physiques ne sont pas plus faibles

qu'à l'étranger.

Outre les impôts sur les revenus, il

existe également un impôt sur la

fortune.

La Suisse est un pays de lacs, de

montagnes et de forêts… Le

paradis des randonneurs

et des skieurs!

lES + et les –

[email protected]

www.patek.com

Les locaux de Patek Philippe à Plan-les-Ouates.

Page 33: Mathias Dewatripont

La Suisse, terre d'accueilLes étrangers représentent plus d'un cinquième de la population helvétique. "La Suisse est une terre tradi-tionnellement accueillante… à condition d'y mettre du sien! Avant toute chose, et c'est valable partout, il est essentiel de pouvoir rapidement communiquer dans la ou l'une des langues du pays. En Suisse, il y a le choix: le français, l'italien, le romanche et surtout l'allemand. Ensuite, il faut bien se mettre en tête que, lorsque vous vous expatriez, c'est à vous d'aller vers les autres. Les locaux, après tout, n'ont pas besoin de vous! Ils ont déjà leur famille, leurs amis, leurs habitudes. C'est à vous d'aller au contact, de vous faire accepter, bref, de vous intégrer. Le danger, et la tentation lorsque l'on travaille à l'étranger, c'est de rester entre compatriotes et de ne pas se mêler à la population locale." Pour éviter cet écueil, les Peny ont veillé à ce que leurs deux fils, aujourd'hui âgés de 32 et 34 ans, s'intègrent. "Même s'ils ont leur pas-seport belge, ils sont nés en Suisse. Et bien qu'ils aient été scolarisés au Lycée français, nous avons mis un point d'honneur à ce qu'ils aient des activités parascolaires "locales", en allemand."

Un nouveau citoyen suisseQuand on demande à Claude Peny un conseil pour les jeunes (futurs) diplô-més de la SBS-EM, la réponse fuse, sans hésiter: "Il faut voyager! Surtout quand on sort de la SBS-EM, une faculté qui ouvre sur des emplois majoritairement tournés vers l'international. Il faut savoir ce qu'il y a de l'autre côté de la colline, aller à la rencontre de l'autre, apprendre d'autres langues. Ne pas avoir quitté sa ville ou sa province à trente ans, même pour quelques mois, c'est vraiment dommage! Surtout aujourd'hui, où voyager est devenu si facile…"Et lui, alors? Envisage-t-il de revenir un jour en Belgique? "Non! Ma vie, et celle de mes enfants, est en Suisse, maintenant. Aujourd'hui, à 61 ans, j'y ai passé plus de temps que n'importe où ailleurs! Petit à petit, ce qui me reliait à mon pays d'origine est devenu plus faible, plus ténu. J'ai cessé depuis long-temps de penser à un éventuel retour. La preuve: j'ai récemment été natura-lisé. Je suis officiellement un citoyen de la Confédération suisse!"

33Expats

1975Diplôme d'ingénieur de gestion à la SBS-EM

1976Engagé quelques mois à la Banque belge de l'Industrie

1976-1980Assistant de l'administrateur délé-gué de La Soudière Suisse

1980-1999Divers postes chez Brown, Boveri et Cie qui fusionne avec le géant suédois de l'énergie Asea

1999-2012Directeur général chez Patek Philippe SA

Expatrié Est un statut privilégié et queLque Peu faussé, CaR vouS êteS "imposé" par unE maison-mèrE

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"J'ai toujours pris mes décisions professionnelles comme s'il s'agissait de mon propre argent"

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www.solvay.edu

En quoi consistent vos interventions sur les projets MSF?Mes missions m'ont mené en Inde pour m'occuper, durant trois mois, d'une toute petite clinique de jour à Mumbai (Bombay), puis j'ai géré des cliniques mobiles dans une région "oubliée" de l'Inde, le Chhattisgarh, où sévit depuis plus de 30  ans un conflit interne. J'y suis resté sept mois. Ensuite, je suis parti en urgence en Côte d'Ivoire durant l'insur-rection. Je viens de rentrer du Sud Soudan pour le projet d'un hôpital de 50 lits, avec 157 employés locaux, 15 expatriés et un budget de 2,5 millions d'euros. À chaque fois, j'assure le management administratif des employés locaux et du staff international, le volet ressource humaine, le suivi budgétaire, etc. C'est très varié, car le profil des projets change à chaque fois. Au Sud-Soudan, nos employés sont d'anciens rebelles et militaires ou ont été des enfants soldats... Il serait intéres-sant d'organiser un séminaire sur les probléma-tiques propres au monde humanitaire.

Avant MSF, aviez-vous déjà songé à travailler dans le domaine humanitaire?J'ai débuté, pendant six mois, chez PwC, mais je ne me sentais pas en

phase avec le secteur privé. Lors de ma dernière année à la SBS-EM, j'avais eu des contacts avec une amie de ma mère qui travaillait dans l'humanitaire. Je ne me voyais cependant pas en mission dans des pays à risque en sortant de la Faculté! J'étais dans une approche plus classique du monde, je voulais bénéficier des retombées de mes études… Lorsque je me suis retrouvé sans boulot, j'ai appelé Michel Massart, professeur à la SBS-EM, pour m'aider à trouver ma voie. J'ai alors réalisé que MSF est une ONG qui offre des possibi-lités professionnelles sérieuses et j'ai envoyé ma candidature. Ils avaient besoin d'ingénieurs de gestion et je suis rentré dans

un programme "Young génération" qui permet de décrocher un contrat même sans expérience professionnelle pré-alable. J'ai travaillé trois mois comme assistant, avant d'occuper ma fonction actuelle.

Actif sur tous les fronts

AntoinE DEMEy

Initiatives 34

Comment aider MSF?

mSF est financée à 90% par des fonds privés, ce

qui lui confère une grande liberté d'action. Une

façon d'aider l'organisation est donc de la soutenir

financièrement. MSF est également constamment

à la recherche de profils expérimentés, surtout

pour des missions d'urgence, mais également

de volontaires prêts à s'engager pour quelques

années. Au siège de MSF, de nombreux béné-

voles apportent également un soutien

indispensable.

www.msf.be (dons en ligne possibles)

IBAN: BE73 0000 0000 6060

BIC: BPOTBEB1

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L'onG médecins Sans Frontières (mSF) est présente partout où des fonds et des volontaires sont nécessaires. Antoine

Demey (ingest 2009), responsable administratif et financier,

y entame sa 4emission avec détermination.e

texte: Aurore t'KintPhotos: MSF/D.R.

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Donnons priorité à la sécurité, Informations environnementales AR 19/03/2004 : www.mercedes-benz.be