[ Infographic ] Momba Student Survey Results | July 2012 | | @MombaMe
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UNIVERSITE DES SCIENCES ET FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
TECHNIQUE DE MASUKU
MEMOIRE DE STAGE DE MASTER 1
BIOLOGIE DES POPULATIONS ET DES ECOSYSTMES
Option : Animale
CARACTERISATION DE LA DYNAMIQUE DE LA GRANDE FAUNE DANS LE BAÏ
DE MOMBA-OKOUYI.
Par
MINDONGA-NGUELET fred loïque
Sous la supervision du
Dr Joseph OKOUYI
.
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Table des matières
I Introduction ................................................................................................................................... 5
II Synthèse bibliographique ............................................................................................................ 7
II. 1. Clairières marécageuses de types salines ou baï. ........................................................................ 7
II. 2. La végétation des clairières marécageuses ................................................................................. 8
II. 3. La grande faune des clairières marécageuses ............................................................................. 9
II.3.1. Les Sitatungas ....................................................................................................................... 9
II.3.2. Les Eléphants ...................................................................................................................... 10
II.3. 3. Les Buffles ......................................................................................................................... 11
III Matériel et méthodes ................................................................................................................ 12
III.1. Site d’étude : Baï de Momba-Okouyi ....................................................................................... 12
III.2. Méthode de collecte des données ............................................................................................. 14
IV Résultats et Discussion .............................................................................................................. 15
IV. 1. Résultats .................................................................................................................................. 15
V-. Discussion. ................................................................................................................................. 22
Conclusion ................................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
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Remerciements.
Au terme de ce travail, je tiens exprimer ma gratitude :
� Au corps enseignant, au personnel technique et à tout le Département de Biologie de
l’Université des Sciences et Techniques de Masuku : Pr B. M’BATCHI ; Docteurs:
Patrick MICKALA, ATTÉKÉ, HASSAN, IBRAHIM, N. LÉPENGUE, NDONG MBA,
A. MULOWAY K ; Madame L. NDOB, Madame C. EMANE, Madame Dimitri.
� À la Direction Générale de l’Institut de Recherche en Ecologie Tropicale (IRET), en
particulier au Dr Alfred NGOMANDA pour m’avoir permis de passer ce stage de contact
avec la flore et la faune sauvage.
� Aux Docteurs Jacques F. MAVOUNGOU et Joseph OKOUYI-OKOUYI pour leur
disponibilité et leur encadrement malgré les occupations.
� Au personnel administratif du Projet ACP FORETNET notamment Dr Donald MIDOKO
IPONGA et les guides de la FIGET ; je pense à Guy-Roger, Stéphane, Tati, Azise et Coly
� À mes amis Ornella, Synel, Quentin, Sydney, Laetitia, Neolie sans oublier Clency et
Roland pour leur aide et précieux conseils.
� À ma famille notamment à ma mère BIKISSA Amélie, à mon oncle Didace
MOUNDZANGUELA, à mon frère Arsène et à ma sœur Melle pour leur soutient moral et
financier tout au long de mes études.
� Ce travail a été réalisé Grâce au financement du Secrétariat des ACP et de la
commission de l’Union Européenne, via EU- ACP « Establishment of a Forestry
Research network for ACP countries» projet (9 ACP RPR 91#1- FORENET).
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Résumé
Les Baïs sont des clairières marécageuses, localisés généralement au cœur de la forêt. Ce sont des écosystèmes particuliers où la faune sauvage (Eléphants, Buffles, Sitatungas, Aigles, Râles, Varans….) vient consommer la végétation herbacée et prélever les sels minéraux. Les connaissances sur la grande faune fréquentant le Baï de Momba-Okouyi demeurent fragmentaires. Pour cette raison, des observations ont été réalisées durant 33 jours au Bai de Momba afin de caractériser la dynamique de la grande faune présente dans ce milieu. Deux méthodes d’observations ont été utilisées : la méthode de scan sampling et la méthode de l’ animal focal. Au total, 969 animaux ont été observés. La grande faune était représentée par 286 sitatungas (Tragelaphus spekei), 76 Eléphants (Loxodonta africana cyclotis), 64 Buffles (Syncerus caffer nanus) et 7 Colobes (Colobus guereza), avec les fréquences de 27% pour les Sitatungas, 8% pour les Eléphants, 7% pour les Buffles et 1% pour les Colobes et autres. Les Sitatungas constituent le groupe le plus important dans cette clairière.
Mots clés : Baï de Momba-Okouyi, grande faune, dynamique.
Summary
Bais are marshy clearings, generally localized in the heart of the forest. They are particular
ecosystems where wild wildlife (Elephants, Buffaloes, Sitatungas, Eagles, Rales, Varanus....)
comes to consume the herbaceous vegetation and to take minerals salt. Knowledge on wildlife
attending Bai of Momba-Okouyi remains fragmentary. For this reason, observations were
carried out during 33 days in Bai of Momba in order to characterize the dynamics of the
wildlife present in this middle. Two methods of observations were used: method of scan
sampling and method of the focal animal. In all, 969 animals were observed. Wildlife was
represented by 286 sitatungas (Tragelaphus spekei), 76 Elephants (Loxodonta africana
cyclotis), 64 Buffaloes (Syncerus caffer nanus) and 7 Colobus (Colobus guereza), with the
frequencies of 27% for Sitatungas, 8% for the Elephants, 7% for the Buffaloes and 1% for
Colobus and others. Sitatungas set up the most significant group in this clearing.
Keywords: Bai of Momba-Okouyi, wildlife, dynamics.
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I- Introduction Les forêts du bassin du Congo regorgent de nombreux milieux biologiques et
écologiques particuliers parmi lesquelles on note les clairières forestières marécageuses
regorgeant des sels minéraux (Magliocca et Gauttier-Hion , 2011). Ces clairières, encore
appelées « baïs » par les Pygmées d’Afrique centrale, sont des sites naturels d’intérêt
scientifique, écologique et même touristique car ce sont des lieux privilégiés de villégiature et
d’alimentation pour plusieurs espèces animales. Elles rendent possible l’observation
scientifique des grands mammifères (les buffles, les gorilles, les éléphants, les sitatungas…).
Les Baïs constituent des associations animales et végétales qui demeurent encore peu
étudiées, mais généralement exploitées par l’Homme. En effet, il existe peu de données
scientifiques qui caractérisent les interactions faune-faune, faune-flore, flore-flore de ces
milieux et qui évaluent leur importance socio-économique pour les populations riveraines.
Hormis les travaux réalisés en RDC (Robyns, 1941 ; Léonard, 1951; Deuse, 1959), la plupart
des travaux récents ont été effectuées dans le parc national d’Odzala, en République du
Congo, dans le cadre du projet ECOFAC (conservation et utilisation rationnelle des
écosystèmes forestiers en Afrique centrale) et très récemment au Baï de Langoué dans le parc
national d’Ivindo au Gabon (Momont, 2007 ; WCS, 2008 ; Temgoua, 2006). Pourtant, de nos
jours, les quelques salines identifiées dans le bassin du Congo (Langoué au Gabon, Odzala au
Congo, Dzanga-Sanga en RCA) ne cessent d’attirer l’attention de programmes de
conservation (WCS, ECOFAC, WWF) et sont des sites très prisés par les touristes.
Le Parc National de l’Ivindo, intégrant à son sein la Réserve Intégrale d’Ipassa,
renferme un des Baïs riche en faune sauvage (éléphants, gorilles…) et qui a une grande
facilité d’observation, le Baï de Langoué (Vande Weghe, 2006). A côté de ce grand Baï on
note la présence d’une série de petits Baïs comme celui de la Momba-Okouyi.
Le travail effectué a porté sur le « Baï de Momba » en raison de sa richesse en terme de
faune et flore et aussi par rapport à ses potentialités écotouristique. Comme pour la très
grande majorité des Baïs du Gabon, les connaissances scientifiques sur la grande faune du Baï
de Momba-Okouyi demeurent encore fragmentaires; et ce malgré l’existence des travaux
effectués dans certains Baï (Temgoua, 2006). Aussi les connaissances sur l’abondance
relative des différentes espèces animales, les variations saisonnières et les préférences
écologiques sont des éléments nécessaires pour la valorisation de ces milieux sur le plan
écotouristique et scientifique.
Pour ces raisons, des observations de la grande faune ont été réalisée au Baï de
Momba-Okouyi pendant 33 jours. L’objectif de ce travail a été d’identifier les animaux
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fréquentant ce Baï. Ce travail rentre aussi dans le cadre de l’étude de la diversité faunistique
dans les Baï.
La première partie de ce travail présentera les généralités sur les clairières marécageuses
et la deuxième partie sera consacrée à l’étude réalisée.
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II Synthèse bibliographique
II. 1. Clairières marécageuses de types salines ou baï. Suivant la nature du sol, Lejoly (1996) donne la classification suivante :
Sur un sol non hydromorphes, ces clairières reçoivent le plus souvent le nom de savane :
savane intercalaire, savane édaphique et savane incluse. Au Congo Kinshasa, on parle parfois
« d’ésobé » sec en faisant référence à une Poaceae (Hyparrhenia diplandra) présente dans ces
milieux.
Sur un sol hydromorphes, ces clairières sont appelées : biotopes alluvionnaires, herbeux, «
ésobé » tourbeux. Le terme pygmée « baï » est utilisé pour désigner ces milieux au nord du
Congo Brazzaville et en Centrafrique. Le terme saline est également utilisé en faisant
référence à la teneur du milieu en sels minéraux.
Pour White et Edwards (2001) un « baï » peut être défini comme une clairière dans la forêt,
généralement localisée sur un cours d’eau, où de nombreux mammifères en particulier les
éléphants, les gorilles et les buffles se concentrent pour absorber des sels minéraux ou
consommer la végétation aquatique. Lejoly (1996) quant à lui définit une clairière sur sol
hydromorphes comme une prairie semi-aquatique dont la genèse peut reposer sur des causes
multiples : atterrissements récents (surtout en bordure des grandes rivières) ; l’action des
grands mammifères à la recherche de sels (saline) ou à la recherche d’herbes tendres.
En terme de végétation et d’autres caractéristiques générales, les « baïs » sont classifiés
par Maisels (1999) en deux grands groupes :
- ceux fréquentés par des éléphants (Baï à éléphants) qui creusent le lit des rivières où ils
pompent l’eau des puits ainsi formés et pour lesquels le terme saline semble convenir (Cas du
Baï de Momba-Okouyi) ;
- ceux qui sont des prairies marécageuses fréquentées beaucoup plus par des gorilles (Baï à
gorilles) qui s’y nourrissent de plantes herbacées.
Pour Magliocca et Gauthier-Hion (2001), le terme de clairières marécageuses devrait
être préféré à celui de salines dans la mesure où l’on ne sait pas quels types de clairières sont
enrichis en sels minéraux et que le terme saline fait référence à des dépôts provenant de
l’évaporation de l’eau de mer.
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II. 2. La végétation des clairières marécageuses La description des principales formations végétales données ici est celle faite par Lejoly
et Lisowski (1997) dans le parc national d’Odzala au Congo Brazzaville.
• la végétation aquatique des mares à Nymphea maculata et Hydrocharis chevalieri.
Cette végétation occupe les petites mares acides oligotrophes peu profondes au milieu
des zones marécageuses tourbeuses. La végétation est caractérisée par la dominance des
hydrophytes flottants, enracinés dans la vase, à feuilles flottantes en surface : Nymphea
maculata, Nymphea lotus, Nymphoides forbesiana et Hydrocharis chevalieri.
• la végétation semi-aquatique à Sphagnum planifolium, Mesanthemum radicans
Elle occupe les sols marécageux tourbeux humidifiés par les suintements d’eau noire
oligotrophes des forêts périphériques. Cette végétation est caractérisée par Sellaginella
congoensis, Xyris congoensis, Drosera pilosa, Utricularia adongensis et Xyris
vanderystii ;
• la végétation pionnière sur sol boueux à Bacopa crenata qui occupe les zones très
fortement marquées par le passage des animaux, où la terre est régulièrement mise à nu
par le piétinement des animaux. Les principales espèces annuelles semi aquatiques
appartiennent aux familles Scrophulariaceae (Bacopa crenata, Lindernia
nummulariifolia, Torenia thouarsii), Cyperaceae (Rhynchospora brevirostris, Eloecharis
geniculata, Cyperus difformis, etc.), Rubiaceae (Pentodron pentandrus) et Lythraceae
(Ammannia baccifera) ;
• la prairie à Kyllinga erecta et Diodia scandes qui occupe les zones à période
d’exondation plus longue et sur des sols légèrement surélevés (10 à 20 cm) par rapport à
la végétation à Bacopa crenata ;
• la végétation semi-aquatique à grandes Cyperaceae vivaces (Rhynchospora
corymbosa, Scleria sp. et Cyclosorus tottae).
• les fourrés épineux à Mimosa pigra et Cleome afrospina
• les recrus pré-forestiers à Ixora brachypoda et Jasminum dichotomum.
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II. 3. La grande faune des clairières marécageuses Les clairières sont des milieux biologiques très riches en biodiversité animale (Vande
weghe, 2006) et constituent des lieux de concentration des grands mammifères. Les espèces
qui y sont le plus souvent présentes sont les gorilles de plaine (Gorilla gorilla gorilla), les
éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis), les buffles (Syncerus caffer nanus), les
sitatungas (Tragelaphus spekei), les hylochères (Hylocherus meinertzhageni) et les
potamochères (Potamochoerus porcus…) (Magliocca, 1997).
II.3.1. Les Sitatungas Les Sitatungas, autrement appelés Guib d’eau, sont des antilopes de grand format. Leur
taille moyenne est de 1,10 m et leur poids oscille entre 45 et 110 kg. C’est une grande
antilope aux mœurs amphibies. Son pelage, de coloration générale châtain foncé à gris brun
terne avec des marques blanche, est très rude et assez long. Son cou est marqué de deux
plages blanches, l’une sous la gorge et l’autre dans la région inférieure. Ils possèdent de
longues cornes (62-92,4 cm) et des sabots longs et pointus écartés à l’extrémité. La femelle
plus petite que le mâle ne possède pas de cornes. Elle est brune ou châtain orangé vif avec
des raies plus visibles. Les Sitatungas sont strictement inféodés aux aires marécageuses,
surtout aux marécages à papyrus et à roseaux mais également aux forêts inondées. Ce Guib
nage très bien et se glisse dans les lits des roseaux avec une grande agilité. Il passe souvent
les heures chaudes du jour dans l’eau. Nocturnes, mais aussi diurnes là où ils ne sont pas
dérangés, normalement timides et difficiles à voir, ils vivent seuls ou par couples, mais
parfois s’assemblent en hardes comprenant jusqu’à 15 têtes. Ils broutent les feuilles, les
branchettes, les fruits des plantes des végétaux semi aquatiques, parfois l’herbe tendre (Dorst
et Dandelot, 1970).
Taxinomie
- Ordre : Artiodactyles
- Famille : Tragelaphinae
- Genre : Tragelaphus
- Espèce : spekei.
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II.3.2. Les Eléphants En Afrique, il existe deux sous-espèces d’éléphants : l’éléphant des savanes, Loxodonta
africana africana et l’éléphant de forêt, Loxodonta africana cyclotis. En effet, ils se
distinguent par leur morphologie et leur écologie.
L’éléphant des savanes est plus grand que l’éléphant des forêts. Il a le poil plus rare,
des oreilles plus triangulaires et plus grandes, et de grosses défenses courbées comparées à
celles de l’éléphant des forêts qui sont minces et pointues vers le bas (Lausen et Beckoff,
1978). Aussi, les différentes espèces d’éléphants se différencient, entre autre par leur taille et
leur poids. L’éléphant des savanes atteint 2,7 à 3,9 m de haut au garrot et celui des forêts peut
atteindre 2,3 à 2,7 m de haut au garrot (Dorst et Dandelot, 1970). Bien que les éléphants de
forêt consomment des herbes (Tchamba et Seme, 1993), leur régime alimentaire comprend
une forte proportion de fruits par rapport aux herbes (Merz 1981 ; Short 1981). Les éléphants
jouent un rôle écologique très important, particulièrement en terme de préservation de la
diversité de la faune et de la flore. Ils sont reconnus comme bons “architectes ”de la nature et
contribuent grandement au maintien de la physionomie des écosystèmes forestiers et
savanicoles. En zones forestières, ils créent des clairières en ouvrant les sous-bois,
ralentissant ainsi la fermeture des espaces laissés dans le dôme par les arbres abattus ou morts
naturellement, ce qui favorise la survie d’autres espèces fauniques, notamment les petits
mammifères ( Hakizumwami, 2005).
L’éléphant présente également des valeurs économiques et socioculturelles importantes
qui attirent l’intérêt de divers groupes de personnes, notamment les populations locales, les
chasseurs pour la viande et/ou pour l’ivoire à des fins commerciales, les chasseurs sportifs,
les touristes de vision, ainsi que les experts en conservation environnementale.
Taxinomie
- Ordre : Proboscidiens
- Famille : Eléphantidae
- Genre : Loxodonta
- Espèce (s) : africana
- Sous-espèce : cyclotis.
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II.3. 3. Les Buffles Le buffle d’Afrique est représenté par deux sous espèces : le buffle du cap et le buffle
de forêt. Le buffle de forêt vit dans les zones forestières de l’ouest et du centre de l’Afrique.
Haut d’environ 1,2 m pour un poids de 350 kg. C’est un animal très grand, lourd, aux allures
de bœuf domestique. Son corps est massif et ses membres robustes. Il a un grand museau, nu
et humide et ses cornes sont très massives. En forêt, il vit en petits troupeaux, la plupart du
temps de 3 ou 4 têtes, comprenant parfois jusqu’à 10 têtes et même davantage quand il trouve
des clairières. Les buffles sont surtout nocturnes, restent cachés sous une végétation dense,
pendant les heures chaudes, de préférence près de l’eau et sortent au crépuscule pour boire et
se nourrir. Ils se nourrissent avant tout en paissant, même les herbes les plus grossières. Ils
broutent aussi les feuilles, les petits rameaux, les jeunes pousses, surtout dans les aires
forestières et ne peuvent se passer d’eau. Comme le bétail, ils doivent boire chaque jour, ce
qui limite strictement leur distribution (Dorst & Dandelot, 1970).
Taxinomie
- Ordre: Artiodactyles
- Famille: Bovidae
- Genre: Syncerus
- Espèce: caffer
- Sous-espèce: nanus
Outre ces grands mammifères, les clairières sont également fréquentées par des reptiles
tels que le crocodile faux-gavial (Crocodylus cataphractus), le varan orné (Varanus ornatus),
la vipère nasicorne (Bitis nasicornis), le python de seba (Python sebae), etc. Parmi les
oiseaux qui fréquentent les baïs figurent le canard de hartlaub (Pteronetta hartlaubi), le héron
cendré (Ardea cinerea), le héron garde bœufs (Bubulcus ibis), le petit héron (Botriodes
striatus….) (Vande weghe, 2006).
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III Matériel et méthodes
III.1. Site d’étude : Baï de Momba-Okouyi Situé dans la partie Nord-Est du Gabon, le Baï de Momba-Okouyi est une clairière
forestière marécageuse localisé sur la rive droite de la rivière Bouniandjé, à 160 km de la
ville de Makokou et à 8 km du campement Melondo (Figure 1).
Le climat de cette région du Gabon est de type équatorial caractérisé par quatre
saisons : une petite saison sèche de décembre à janvier, une grande saison des pluies de
février à mi juin ; une grande saison sèche marquée de mi juin à mi septembre et une petite
saison des pluies de mi septembre à mi décembre. La pluviométrie moyenne annuelle est
d’environ 1600 à 1800 mm. La température moyenne est proche de 24°C avec un minimum
de21, 7°C en juillet et un maximum de 25°C en avril. Les amplitudes thermiques annuelles et
journalières sont faibles (environ 3,3°C) (Vande weghe, 2006).
Figure 1 : Localisation du Baï de Momba-Okouyi (source Okouyi-Okouyi, 2011)
Couvrant une superficie d’environ 10 ha (Okouyi-Okouyi, 2011), c’est un Baï à éléphant
typique, cependant sa partie Est est marécageuse par endroits
Sur le plan hydrologique, le Baï est traversé par la rivière Momba. Cette rivière
d’importance moyenne coule en direction Sud-est Nord-ouest. Le long de son lit mineur, on
note la présence de plusieurs places principales correspondant aux zones les plus utilisées du
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Baï c’est-à-dire là où les différentes pistes d’éléphants et/ou d’autres espèces de grands
mammifères convergent. Ces places principales sont presque toutes dénudées du fait du
piétinement de ces animaux dans les zones de forte activité.
La végétation du Baï de Momba-Okouyi est essentiellement composée d’herbacées et
de tourbes caractéristiques de ces milieux hydromorphes. On observe toutefois une haie de
palmiers raphia en plein milieu du Baï séparant ainsi le trou 1 (la place principale) du trou 2.
A proximité de cette place principale se trouve un amas de rochers surplombés par de
nombreux Azobé (Lophira alata) (Figure 2).
Figure 2 : Cartographie du Baï de Momba-Okouyi (source Vandevoir, 2010)
Le Baï de Momba-Okouyi, comme la plupart des sites de même nature dans le bassin
du Congo, constitue un véritable pôle d’attraction pour la faune des forêts environnantes.
Ainsi on peut observer l’éléphant, le buffle de forêt et le Sitatunga. En lisière du Baï, il n’est
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pas rare de voir les colobes ainsi que des traces et des excréments de gorilles qui peuvent
laisser entrevoir qu’il y en a qui sont souvent proches. Les petits carnivores plus discrets,
fréquentent le Baï la nuit. C’est valable pour les reptiles (Python, crocodiles tortues) que l’on
observe plus aisément en saison sèche sur le lit de la rivière qui traverse le Baï.
III.2. Méthode de collecte des données
L’étude a été réalisée à l’aide de deux méthodes mises au point par Turkalo et Fay (1995). Il
s’agit notamment de :
- la méthode du scan sampling qui consiste, à intervalles de temps réguliers, à collecter
un certain nombre de données tels le comptage des animaux (Annexe 1), leur
localisation dans le Baï, les trous à sels occupés et par quel animal, etc. Le but du
comptage à intervalles de temps réguliers était d’évaluer leur fréquentation dans le
Baï au cours de la journée.
- la méthode des fiches de collecte des données comprenant les fiches d’identification
de chaque éléphant à partir des caractères visibles et moins visibles (Annexe 2), les
fiches d’entrée et de sortie des troupeaux dans le Baï (Annexe 3) et les fiches
d’estimation de leur âge (Annexe 3) proposées par Laws et al.(1975) puis par Lee et
Moss (1995).
L’analyse de différents types d’activités et le temps passé à chacune de ces activités a
été faite par la méthode de l’animal focal qui consiste à suivre en continu un individu pris au
hasard, aussi longtemps que possible (Momont, 2007).
Onze activités ont été observées : alimentation, attente à un trou de sels, baignade,
combat, déplacement dans le Bai, fuite, l’immobilité, jeux, joute amicale, salutation et
utilisation d'un trou à sels (qui correspondait au moment où l'individu aspirait l'eau du trou
avec les sels minéraux dissous). Nous avons également observé le temps où l'animal restait
immobile dans le même trou soit pour en interdire l'accès aux autres (mâles dominants), soit
pour leur permettre d’en utiliser sans être dérangé.
Les activités qui étaient exécutées rapidement, étaient toutes notées dans le même
intervalle de temps.
Ces différentes données ont été récoltées en période de saison sèche, durant 33 jours.
L’heure du début des observations était fixée à 7 h 30 et celle de la fin à 17 h 30, soit dix (10)
heures d’observation journalière.
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15
Les différentes observations d’animaux se faisaient à partir d’un mirador situé à 8,5 m
de haut et de 3 m de côté comprenant deux niveaux : le premier niveau à 4 m du sol et le
second à 6,5 m. Cet imposant dispositif est situé à moins de 20 m de la plaine du Baï en
lisière forestière (figure 3).
Figure 3 : Mirador du Baï de Momba-Okouyi
Par ailleurs le matériel d’observation utilisé était constitué d’une longue vue à fort
grossissement ; d’un appareil photo numérique pouvant faire de petites séquences vidéo et
d’une paire de jumelle.
IV Résultats et Discussion
IV. 1. Résultats Fréquentation du Baï par la faune
Durant toute la période d’observation, avec un effort d’observation de 330 heures (soit
10 heures par jour et ce pendant 33 jours), 14 espèces animales ont été observés dans la
clairière de Momba-Okouyi (Tableau 1). La figure 4 présente les pourcentages de ces
différentes espèces animales par rapport au nombre total d’animaux observés sur le Baï.
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16
Tableau 1 : Nombre d’individus par espèce observés sur le Baï.
Nom commun Nom scientifique Nombre
d’apparitions/
Espèce
Aigle pêcheur Haliaeetus vocifer 48
Buffle Syncerus caffer nanus 64
Calao à casque noir Ceratogymna atrata 41
Colobe (singe) Colobus guereza 7
Eléphant Loxodonta africana cyclotis 76
Hirondelle Hirundo fuliginosa 7
Loutre Lutra sp 2
Loutre du Congo Aonyx congicus 6
Ombrette Scopus umbretta 27
Palmiste africain Gypohierax angolensis 1
Râle noir Limnocorax flavirostra 402
Sitatunga Tragelaphus spekei 286
Touraco géant Corythaeola cristata 1
Varan Varanus nititicus 1
Total 969
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17
Au total, 969 animaux ont été observés durant la période d’étude, avec toutefois une
prédominance des oiseaux (râles) et des sitatungas.
Figure 4 : Fréquence des différentes espèces dans le Baï.
La figure 4 montre clairement la forte fréquence (41%) des oiseaux (râles, aigles..) dans le
Baï. La grande faune constituée par quatre espèces : les Eléphants (Loxodonta africana
cyclotis) ; les Sitatungas (Tragelaphus spekei), les Buffles (Syncerus caffer nanus) et les
Colobes (Colobus guereza). L’ensemble de cette grande faune représente près de la moitié
des animaux rencontrés dans le Baï avec une fréquence de 45%.
La fréquentation du Baï par les différentes espèces de la grande faune varie d’un jour à
l’autre. En effet, certains jour durant la période d’observation, il n’a été observé ni buffle ni
éléphant dans le Baï (Figures 8 et 11). Parmi les quatre espèces de la grande faune
(Eléphants, Sitatungas, Buffles, Colobes) la fréquence de l’espèce Tragelaphus spekei
(Sitatungas) est dominante (Figure 5) par le nombre d’individu.
8%
29%
5%7%
3%
4%1%
1%1% Loxodonta africana cyclotis
Tragelaphus spekei
Haliaeetus vocifer
Aonyx sp
Syncerus caffer nanus
Gypohierax angolensis
Scopus umbretta
Limnocorax flavirostra
Ceratogymna atrata
Hirundo fuliginosa
Aonyx congicus
Corythaeola cristata
Varanus nititicus
Colobus guereza7
7%
41
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Figure 5 : Nombre d’individus de la grande faune dans le Baï. L’axe des X correspond aux principaux groupes des mammifères fréquentant le baï et l’axe des Y indique le nombre d’apparitions.
� La grande faune fréquentant de baï
• Les sitatungas
Les Sitatungas, mammifères les plus importants (nombre d’individus) fréquentent le Baï
de manière régulière. Leur forte apparition pourrait s’expliquer par la présence de la haute
végétation et de l’état humide du Baï car ce sont des grandes antilopes aux mœurs amphibies
(Dorst et Dandelot, 1970). Neuf individus en moyenne ont été observés par jour sur la place
principale du Baï.
.
Figure 6 : Nombre de sitatungas apparus au Baï de Momba-Okouyi par jour.
L’axe des X correspond au nombre de jours d’observation et l’axe des Y indique le nombre d’apparitions des sitatungas.
0
50
100
150
200
250
300
350
Eléphants Buffles Sitatungas Colobes
0
5
10
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20
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1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
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19
La figure 6 nous montre l’évolution du nombre d’apparition des sitatungas en fonction des
jours d’observation. Il en ressort que les sitatungas fréquentent le Baï durant les 33 jours
d’observation.
Figure 7 : Vue de face des Sitatungas sur la place principale du Baï
• Les buffles.
Les buffles se nourrissent dans la haute végétation herbacée dans et autour du
Baï. Ces animaux passent en moyenne deux heures dans le Baï
Figure 8 : Nombre de buffles apparus au Baï de Momba-Okouyi par jour.
L’axe des X correspond au nombre de jours d’observation et l’axe des Y au nombre d’apparitions des buffles.
La figure 8 montre que sur les 33 jours d’observation, 17 jours nous ont permis d’observer les
buffles. La fréquentation de ces derniers (nombre d’apparitions) varie en fonction des jours.
0
2
4
6
8
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1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
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Figure 9 : Les buffles au Baï de Momba-Okouyi
• Les éléphants.
� Les éléphants identifiés fréquentant le Baï
76 éléphants ont été observés sur la clairière de Momba-Okouyi. Parmi ces individus, trente
et un ont été identifiés dont 16 femelles et 15 mâles (Annexe 4). Certains d’entre eux
identifiés autrefois tels que Mbang, Koubapey, Zowa, Etsitsi, Mossi et Rosia, ont été
reconnus au moins deux fois dans ce milieu. Les autres éléphants identifiés sont venus dans
ce milieu qu’une seule fois durant toute la période d’observation (Tableau 2).
Figure 10 : éléphant sur le trou principal du Baï de Momba-Okouyi
La figure 11 montre que sur les 33 jours d’observation, 19 jours nous ont permis
d’observer les éléphants. Il en ressort que les éléphants pourraient être observés au Baï durant
la saison sèche avec une moyenne de 2 individus par jour.
� Les colobes.
Les colobes sont des singes qui vivent en forêt. Ils devraient être de passage au niveau de la
lisière du Baï.
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21
.
Figure 11 : Nombre d’éléphants apparus au baï de Momba-Okouyi.
L’axe des X correspond au nombre de jours d’observation et l’axe des Y indique le nombre d’apparitions des éléphants.
� L’organisation de l’occupation du Baï par les éléphants.
L’alimentation représente approximativement la moitié du temps passé au Baï. Par ailleurs,
nous avons constaté que les femelles passaient la plupart de leur temps à s’alimenter à côté
des nouveaux nés (au niveau du trou principal) et que les mâles s’alimentaient un peu plus
loin du groupe.
Les observations indiquent que les zones de prélèvement des sels minéraux sont choisies en
fonction de l’âge des individus. Par exemple, les nouveaux nés prélèvent les sels minéraux
sur le sable (terre ferme) et les adultes dans l’eau.
Selon la nature des interactions entre les animaux, il peut être distingué plusieurs types de
rencontres.
- L’arrivée d’un groupe d’éléphants dans le Baï (au niveau du trou principal) ne
modifiait pas l’activité des autres éléphants présents, hormis quelques comportements
de surveillance ponctuels.
- Lorsqu’un individu s’approchait en direction d’un autre, celui-ci se déplaçait sans
qu’il soit menacé
- Par contre si un groupe d’éléphants ou un solitaire trouvait d’autres animaux (sitatungas et
buffles) sur le Baï particulièrement dans le trou principal, cela se terminait par des
comportements de tension, d’intimidation et/ou d’attaque. Ces comportements étaient aussi
valables entres les buffles et les sitatungas.
De plus, il a été remarqué que les sitatungas occupaient le trou principal après le départ des
éléphants la plupart de temps.
0
2
4
6
8
10
12
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
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IV.2- Discussion. En effet, cette étude sur la caractérisation de la dynamique de la grande faune au Baï de
Momba-Okouyi a permis de connaître les différentes espèces de grande faune fréquentant ce
milieu. Par ailleurs ces résultats constituent des données préliminaires concernant les grands
mammifères du Baï de la Momba Okouyi.
L’objectif de ce travail a été d’acquérir des connaissances sur la fréquentation du baï
par la grande faune. Les prospections réalisées durant les 33 jours d’observation ont permis
d’observer et d’identifier 14 espèces animales dans et autour du Baï. La collecte des données
concernant les grands mammifères, en particuliers les éléphants, a été réalisée grâce à des
méthodes d’identifications mises au point par Turkalo et Fay (1995) et des méthodes
d’estimation de l’âge élaborées par Western et al. (1983), Lee et Moss (1995), Reilly (2002),
Morgan et Lee (2003). De ce fait, ces résultats relatifs à la faune du Baï ne peuvent être
exhaustifs. Ces collectes ont été effectuées durant la journée. Cela n’exclut donc pas la
présence éventuelle d’autres familles de grande faune diurne, et même des familles de grande
faune nocturne qui n’ont pas pu être observées faute de n’avoir diversifier les méthodes
d’observation .
Tout de même, le recensement des éléphants dans les forêts d’Afrique centrale pose
de nombreux problèmes aux biologistes et aux défenseurs de l’environnement. Pour une
grande part, les données fiables sur l’abondance et la distribution des éléphants manquent,
même si les connaissances s’améliorent lentement ces dernières années (Blanc et al. 2007)
La plupart des comptages des éléphants ont été combinés avec des études d’autres
grands mammifères pour rentabiliser le coût des missions des prospections ou d’inventaire.
La conduite des inventaires des populations des éléphants, utilisant les normes du
« Monitoring the Illégal Killing of Eléphant » en abrégé (MIKE), (qui consiste à faire des
comptages de crottes sur les transects linéaires) et la méthode de captage et de recaptage
d’ADN fécale, n’ont jamais été appliquées dans le site MIKE ou ailleurs dans les forêts
d’Afrique Centrale. Les raisons sont doubles: les obstacles techniques et pratiques et les coûts
élevés (Bechem et Luhunu, 2010).
Pour améliorer les résultats d’inventaire de la grande faune dans le Baï de la Momba
Okouyi, d’autres collectes transversales et longitudinales le jour et/ou la nuit, avec une
combinaison des méthodes d’observation seront nécessaires pour avoir une liste relativement
complète des familles voire d’espèces de grande faune qu’on trouve dans le Baï de Momba-
Okouyi.
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23
La faible richesse d’espèce de grande faune observée pourrait s’expliquer par la période
durant laquelle s’est déroulée notre étude (saison sèche). En effet, les observations ont été
réalisées pendant 33 jours et durant la saison sèche où les marres d’eau du Baï sont
relativement sèches. Cependant les taux de fréquentation et l’activité essentiellement
alimentaire de ces espèces sur la clairière montrent qu’elle constitue la source de nourriture
attractive qui concentre les animaux et favorise les rencontres (Fay, 1997, Magliocca et al.
1999). Ces observations sont similaires à ceux réalisées par Magliocca et al. (1999), Latour
(2003), Temgoua, (2006) et Momont (2007) qui montrent que les clairières sont des lieux de
rencontre de plusieurs espèces animales.
L’attractivité des ressources herbacées des clairières due à leur teneur en sels minéraux
(Magliocca et al. 1999, Magliocca et Gautier-Hion in press) suggère l’existence potentielle
de compétition pour l’accès au ressources comme cela s’observe autour des arbres fruitiers
(Tutin, 1996, Tutin 1998). Sur le Baï de Momba-Okouyi, une certaine compétition pour les
ressources alimentaires a été observée entre les éléphants-buffles-sitatungas.
Ces résultats ne sont pas similaires à ceux obtenus par Levrero (2001) dans le Baï de
Lokoué au Congo Brazzaville qui ont montré l’absence de compétition pour les ressources
alimentaires entre les différentes espèces fréquentant le même milieu.
La faible fréquentation des éléphants dans le Baï de Momba-Okouyi pourrait se traduire
par leur faible densité. En effet, sur 33 jours d’observation seuls 19 jours ont permis de
dénombrer 76 éléphants. Cette faible fréquentation pourrait se traduire par la période durant
laquelle se sont effectuées les observations en l’occurrence pendant la grande saison sèche.
Ces résultats corroborent ceux obtenus par Latour (2003) dans le Baï de Langoué au Gabon.
Ce dernier a constaté que la fréquentation des éléphants diminue en saison sèche mais
Momont (2007) précise que l’activité nocturne reste importante durant cette période.
Les Sitatungas ou guibs d’eau sont des antilopes de forêts marécageuses parfaitement
adaptées à un milieu comme le Baï, ce qui explique leur forte fréquentation dans le Baï de
Momba. La présence d’une végétation herbeuse constituée par les Poacées explique leur
présence continuelle dans ce milieu. Ces résultats corroborent ceux de Magliocca et Gautier-
Hion (2001) qui ont montré que les sitatungas sont des espèces qui abondent dans les
clairières.
La fréquentation du Baï par les buffles semble être faible. En effet, leur fréquentation
est variable suivant les jours, soit un jour sur 2. Cette variation pourrait être liée à l’état de la
végétation durant la grande saison sèche. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par
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Latour (2003) qui montrait les buffles sont moins fréquents dans le Baï de Langoué au Gabon
durant la saison sèche.
V. Conclusion L’étude réalisée, constitue un point de départ d’un programme d’étude de la dynamique des
populations de grands mammifères dans le Baï de Momba-Okouyi. Les résultats des
observations permettent d’affirmer que ce milieu biologique particulier est fréquenté par
plusieurs espèces animales dont les éléphants, les sitatungas et les buffles.
Les informations collectées peuvent être utilisables à court terme et à plus long terme pour
d’une part mettre en place une ébauche de circuit touristique et d’autre part d’élaborer un
projet de protection de la faune du Baï. Cependant il serait indispensable de mener ces études
sur une période d’au moins un an pour connaitre la dynamique spatio-temporelle de ces
mammifères, leur rythme de fréquentation du Baï, et leur exigence écologie. Par ailleurs les
connaissances qui en découleront permettront de valoriser ce site sur le plan écotouristique
tout en impliquant les populations riveraines pour une meilleure gestion de ce milieu
biologique mais aussi pour freiner le braconnage.
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28
Annexes
Annexe 1 : Fiche de scan sampling.
Annexe 2 : Fiche d’identification d’éléphant.
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Annexe3 : Tableau des entrées et sorties des troupeaux.
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Annexe 4 : Liste des éléphants identifiés, nommés et reconnus durant toute la période
d’observation.
Noms Classe d’âge Sexe Nombre
d’apparitions
Adzibe C (10 ans F 4
Amalouma D (6 ans) M 1
Bonènè A (40 ans) M 1
Bongo B (15 ans) F 1
Bossiki E (3 ans) F 1
Boua B (15 ans) F 1
Dioto D (6 ans) M 1
Elongo D (6 ans) F 1
Endjè D (6 ans) M 1
Etsitsi D (6 ans) F 4
Ibacka A (40 ans) M 1
Ikani A (40 ans F 1
Iyama A (40 ans) M 1
Koubapey A (40 ans) M 2
Mambami E (3 ans) M 1
Mandambi A (40 ans) M 1
Maniaka A (40 an) F 1
Mbang E (3 ans) F 3
Mbongo A (40 ans F 1
Mindonga D (6 ans) F 1
Mossi E (3 ans) M 3
Moyouwa A (40 ans) M 1
Ngondè B (15 ans) F 1
Ngondo A (40 ans) F 1
Pagna A (40 ans) M 1
Pendjè A (40 ans) M 1
Piezo C (10 ans) M 1
Rosia A (40 ans) F 5
Teka D (6 ans) M 1
Yakiyénè B (15 ans F 1
Zowa B (15 ans) F 1