Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

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Manuel des comptes nationaux trimestrielsConcepts, sources statistiques et compilation

Adriaan M. Bloem, Robert J. Dippelsman et Nils 0 . Maehle

FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

Washington

2001

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©2001 Fonds monetaire international

Traduction et composition

Services linguistiques du FMI

Library of Congress Cataloging-in-Publication data

Bloem, Adriaan M.

Manuel des comptes nationaux trimestriels : concepts, sources des donnees

et compilation. Adriaan M. Bloem, Robert J. Dippelsman et Nils 0 . Maehle.

Washington, D.C. : Fonds monetaire international, 2001.

p. : ill. ; cm.

Comprend les references bibliographiques.ISBN 1-58906-069-5

1. National income - Accounting - Handbooks, manuals, etc. I. Dippelsman, Robert J.

II. Maehle, Nils 0yvind. III. International Monetary Fund.

HC79.I5 B46 2001

Prix : 40 dollars EU

Les commandes doivent etre adressees a :

International Monetary Fund, Publication Services

700 19th Street, N.W., Washington, DC 20431 (U.S.A.)

Telephone : (202) 623-7430 Telecopie : (202) 623-7201

Adresse electronique : [email protected]

Internet: http://www.imf.org

Bien que ce manuel ait beneficie des commentaires de collegues du FMI,les opinions presentees sont celles des auteurs, et non necessairementcelles du FMI.

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Table des matieres

Avant-propos

Preface

I Introduction

II Aspects strategiques des comptes nationaux trimestriels

III Sources statistiques pour estimer le PIB et ses composantes

Verification et reconciliation des resuItats

VI Le calage

VII Projections mecaniques

VIII Desaisonnalisation et estimation des tendances-cycles

XI

15

34

IV Sources statistiques pour estimer d'autres composantes du SCN 1993 72

83

93

133

140

IX Mesures de prix et de volume : questions propres aux CNT et aux CNA 163

X Travaux en cours

XI Politique de revision et calendrier d'etablissementet de diffusion des donnees

Bibliographie

Index

192

207

214

225

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Table des matieres

Avant-propos x

Preface xi

Remerciements xii

Introduction IA. Introduction 1B. Buts des comptes nationaux trimestriels 2C. Les comptes nationaux trimestriels en tant que series temporelles 3D. Donnees corrigees des variations saisonnieres et estimations de la tendance-cycle 4E. Liens theoriques entre comptes trimestriels et comptes annuels 7F. Transparence de la comptabilite nationale trimestrielle 8G. Estimations instantanees 10H. Plan du manuel 10Encadre 1.1. Correction des variations saisonnieres : donnees brutes, donnees corrigees des variations

saisonnieres, estimations de la tendance-cycle — Que veulent les utilisateurs? 6Exemple 1.1. Suivi des cycles conjoncturels : donnees trimestrielles du PIB (desaisonnalisees)

comparees aux donnees annuelles du PIB 2

Annexe 1.1. Identification des points d'inflexion 12Exemple 1.A 1.1. Identification des points d'inflexion 13

Aspects strategiques des comptes nationaux trimestriels 15A. Introduction 15B. Questions statistiques 15

1. Lien entre les comptes nationaux trimestriels et annuels 152. Champ couvert par les CNT 17

a. Considerations generates 17b. Mesure du PIB et de ses composantes 19c. PIB trimestriel dans l'optique des ressources et emplois 20

3. Niveau de detail des calculs 214. Evaluation des donnees de base et du systeme d'elaboration des CNT 22

a. Evaluation des donnees de base individuelles 22b. Evaluation de Tensemble du systeme d'elaboration des CNT 25

5. Traitement statistique 256. Relation entre les CNT et les statistiques de base 27

C. Diffusion 27D. Questions d'organisation 28

1. Generalites 282. Deroulement du processus de calcul 29

a. Structuration du processus 29b. Planification des taches 29c. Methodes pour accelerer l'elaboration des CNT 30

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3. Organisation du personnel 304. Organisation de la fourniture de données 315. Organisation des systémes de traitement des données 31

Encadré 2.1. Principales étapes de la mise en place et du fonctionnementdes comptes nationaux trimestriels 16

Encadré 2.2. Évaluation des indicateurs et des méthodes d'élaboration 23Encadré 2.3. Éléments d'un systéme de traitement de CNT construit sur un logiciel

de base de données 32

III Sources statistiques pour estimer le PIB et ses composantes 34A. Généralités 34

1. Introduction 342. Sources statistiques 343. Problémes relatifs aux enquétes 364. Problémes relatifs aux données obtenues comme sous-produits d'activités administratives 375. Sources utilisables en l'absence d'enquétes ou de données administratives 38

B. PIB par branche d'activité 381. Généralités 382. Sources pour les branches d'activité 40

a. Données aux prix courants sur les productions et/ou les consommations 40b. Données sur les quantités produites et/ou consommées 42c. Mesures du facteur travail 44d. Indicateurs indirects 45e. Indicateurs de prix 46f. índices de la production industrielle 47

3. Postes d'ajustement 48C. PIB par type de dépenses 48

1. Généralités 482. Sources 49

a. Dépenses de consommation finale des ménages 49i) Indicateurs de valeur 49

ii) Indicateurs de volume 50iii) Indicateurs de prix 51

b. Dépenses de consommation finale des administrations publiques 52i) Indicateurs de valeur 52

ii) Indicateurs de volume 53iii) Indicateurs de prix 53

c. Dépenses de consommation finale des institutions sans but lucratif au service des ménages 53i) Indicateurs de valeur 53

ii) Indicateurs de volume 53iii) Indicateurs de prix 53

d. Formation brute de capital fixe 54i) Indicateurs généraux de valeur 54

ii) Indicateurs de valeur, de volume et de prix spécifiques 54e. Variations des stocks 60

i) Introduction 60ii) Indicateurs de valeur 61

iii) Indicateurs de volume 62iv) Indicateurs de prix 63

f. Exportations et importations de biens et de services 63i) Indicateurs de valeur 63

ii) Indicateurs de volume 63iii) Indicateurs de prix 63

Table des matiéres

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D. PIB par categorie de revenu 651. Generalites 652. Indicateurs de valeur 65

a. Remuneration des salaries 65b. Excedent d'exploitation/re venu mixte 66c. Impots et subventions sur les produits, la production et les importations 67

3. Indicateurs de volume et de prix 67Encadre 3.1. Donnees selon l'optique de la production 39Encadre 3.2. Apercu des indicateurs de valeur et de volume couramment utilises

pour le PIB trimestriel par branche d'activite 41

Annexe 3.1. Estimation des variations des stocks 68Exemple 3.A.I. Calcul des variations des stocks 70

IV Sources statistiques pour estimer d'autres composantes du SCN 1993 72A. Generalites 72B. Principaux agregats de l'economie totale 73C. Comptes de l'economie totale 73

1. Compte de production 742. Comptes de distribution et d'utilisation du revenu 74

a. Le compte d'exploitation 75b. Le compte de distribution primaire du revenu 75c. Le compte de distribution secondaire du revenu 75d. Le compte d'utilisation du revenu disponible 75

3. Le compte de capital 754. Les comptes financiers 765. Les comptes de patrimoine 76

D. Comptes des secteurs institutionnels 771. Le secteur des administrations publiques 802. Societes financieres 813. Menages 814. Societes non financieres 825. Institutions sans but lucratif au service des menages 826. Reste du monde 82

Encadre 4.1. Principaux agregats de l'economie totale 73Encadre 4.2. La sequence des comptes des operations par secteur institutionnel 78

V Verification et reconciliation des res u I tats 83A. Introduction 83B. Causes des problemes statistiques 84C. Comment deceler des problemes de donnees 85

1. Verification a l'oeil nu 852. Verification analytique 86

a. Verification logique 86b. Plausibilite 86

D. Reconciliation 88E. La verification, une etape du processus statistique 91

VI Le calage 93A. Introduction 93B. Technique de base pour la distribution et 1'extrapolation a l'aide d'un indicateur 95

1. La distribution au prorata et le probleme de saut 962. Extrapolation a l'aide d'un indicateur : methode de base 98

C. La methode proportionnelle de Denton 991. Introduction 99

TABLE DES MATIÉRES

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2. La version de base de la methode proportionnelle de Denton 993. Ameliorations de la methode proportionnelle de Denton pour 1'extrapolation 102

D. Questions particulieres 1061. Hypotheses de ratios fixes 1062. Variations cycliques infra-annuelles des ratios 1073. Procedures de calage et de calcul des comptes 1084. Soldes et identites comptables 1095. Autres variantes de la methode de calage 1096. Calage et revisions 1107. Autres observations 110

Graphique 6.1. Distribution au prorata et probleme de saut 97Graphique 6.2. Solution au probleme de saut: la methode proportionnelle de Denton 100Graphique 6.3. Revision des estimations calees des CNT par suite de 1'introduction

des reperes annuels 104Graphique 6.4. Extrapolation a partir des previsions des ratios RI 107Exemple 6.1. Distribution au prorata et methode de base d'extrapolation 96Exemple 6.2. La methode proportionnelle de Denton 99Exemple 6.3. Revision des estimations calees des CNT resultant de l'introduction

des calages annuels pour une nouvelle annee 103Exemple 6.4. Extrapolation a partir des previsions des ratios RI 106

Annexe 6.1. Autres methodes de calage 111A. Introduction 111B. Le groupe des methodes de calage de type Denton 112

1. Les versions courantes des methodes de type Denton 1122. Autres elargissements de la methode proportionnelle de Denton 114

C. La methode de Bassie 114D. La methode Ginsburgh-Nasse 116E. Methodes fondees sur les modeles ARIMA 119F. Les modeles de regression par la methode des moindres carres generalises 120G. La methode Chow-Lin 122Exemple 6.A1.1. La methode de Bassie et le probleme de saut 117

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le probleme de «saut dans les series prospectives» 123A. Introduction 123B. Autres bases d'extrapolation 123C. Le probleme de «saut dans les series prospectives» 127D. Taux de variation annuel de la serie prospective obtenue 127E. Base d'extrapolation et solidite des estimations face aux erreurs de l'indicateur 129F. Base d'extrapolation et phenomenes saisonniers 129Graphique 6.A2.1. Autres bases d'extrapolation et probleme de saut dans les series prospectives 126Exemple 6.A2.1. Base d'extrapolation et probleme de saut dans les series prospectives 124Exemple 6.A2.2. Base d'extrapolation et solidite face aux erreurs de l'indicateur 130

Annexe 6.3. Conditions du premier ordre pour la formule de calage proportionnellede Denton 131

VII Projections mecaniques 133A. Introduction 133B. Projections de tendances a partir des donnees annuelles 134

1. La formule de distribution trimestrieile de Lisman et Sandee 1352. Distribution des moindres carres 135

C. Projections reposant sur des donnees mensuelles ou trimestrielles 136Exemple 7.1. Distribution trimestrieile des donnees annuelles sans series de reference 137Exemple 7.2. Distribution trimestrieile des donnees annuelles avec profil saisonnier surimpose 138

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VIII Desaisonnalisation et estimation des tendances-cycles 140A. Introduction 140B. Principes essentiels de la desaisonnalisation 141C. Principales caracteristiques de la famille de programmes X-ll d'ajustement saisonnier 145

1. Principaux aspects des filtres d'ajustement saisonnier par moyennes mobiles du X-ll 1462. Ajustements prealables 1483. Estimation des autres parties de la composante saisonniere, des jours ouvrables

et des autres effets de calendrier 1484. Diagnostics de desaisonnalisation 149

D. Problematique de la saisonnalite 1501. Variations des profils saisonniers, revisions et phenomene d'oscillation a l'extremite 1512. Longueur minimale des series temporelles pour des ajustements saisonniers 1573. Aspects essentiels de la desaisonnalisation des CNT 157

a. Niveaux de calcul et ajustement saisonnier des soldes comptables et agregats 157b. Ajustement saisonnier et relations entre prix, volumes et valeurs 160c. Ajustement saisonnier, ressources et emplois et autres identites comptables 160d. Ajustement saisonnier et coherence avec les comptes annuels 160

4. Interet et presentation des estimations desaisonnalisees et des estimationsde tendance-cycle des CNT 161

Encadre 8.1. Principales composantes du programme X-12-ARIMA d'ajustement saisonnier 145Encadre 8.2. X-ll/X-ll-ARIMA/X-12-ARIMA : tests d'existence de saisonnalite 150Encadre 8.3. X-ll-ARIMA/X-12-ARIMA : tests M et Q 152Encadre 8.4. Taux de croissance annualises ou composes 162Exemple 8.1. Ajustement saisonnier, composante de tendance-cycle, composante saisonniere

et composante irreguliere. Modele multiplicatif 143Exemple 8.2. Saisonnalite mobile 151Exemple 8.3. Variations des profils saisonniers, revisions des donnees desaisonnalisees

et phenomene d'oscillation a l'extremite. Revisions des estimationsdesaisonnalisees suite a de nouvelles observations 154

Exemple 8.4. Variation des profils saisonniers, revisions et phenomene d'oscillationa l'extremite. Revisions des estimations de tendance-cycle 156

Exemple 8.5. Variation des profils saisonniers, revisions et phenomene d'oscillationa l'extremite. Ajustements instantanes et previsions a un andes facteurs saisonniers 158

Exemple 8.6. Presentation des series desaisonnalisees et de la composantetendance-cycle correspondante 162

IX Mesures de prix et de volume : questions propres aux CNT et aux CNA 163A. Introduction 163B. L'agregation temporelle des mesures de prix et de volume 164C. Choix des ponderations par les prix pour les mesures de volume des CNT 167

1. Mesures de volume de type Laspeyres 1672. Indices de volumes de type Fisher 168

D. Enchainement dans le cadre des CNT 1691. Observations generates 1692. Frequence des enchainements dans le cadre des CNT 1713. Choix des formules d'indices pour les donnees des CNT enchainees annuellement 1734. Techniques d'enchainement annuel des donnees trimestrielles 1755. Mesures par enchainement et non-additivite 1776. Enchainement, calage, ajustement saisonnier et methodes de calcul exigeant

l'additivite des donnees 1807. Presentation des mesures par enchainement 181

Graphique 9.1. CNT : enchainement des donnees 179

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Exemple 9.1. Moyennes annuelles ponderees et non ponderees de prix (ou d'indices de prix) quandles evolutions des ventes et des prix au cours de l'annee suivent des schemas differents 165

Exemple 9.2. Enchainement elementaire de donnees annuelles. L'exemple du SCN de 1993 172Exemple 9.3. Frequence des enchainements et probleme des «derives» en cas

d'oscillation des prix et des quantites 173Exemple 9.4.a. Donnees trimestrielles et enchainement annuel. Chevauchement annuel 176Exemple 9.4.b. Donnees trimestrielles et enchainement annuel. Chevauchement trimestriel,

le quatrieme trimestre etant le trimestre de chevauchement 177Exemple 9.4.c. Donnees trimestrielles et enchainement annuel. Technique du glissement annuel 178Exemple 9.5.a. Enchainement et non-additivite 180Exemple 9.5.b. Choix de la periode de reference et montant des ecarts dus a 1'enchainement 183

Annexe 9.1. Agregation temporelle et coherence entre les estimations annuelles et trimestrielles 185A. Introduction 185B. Relations entre les deflateurs trimestriels et les deflateurs annuels 185C. Prix moyens annuels comme base des prix 186

Annexe 9.2. Enchainement annuel des mesures trimestrielles de volume de Laspeyres :presentation formelle des techniques de chevauchement annuel et trimestriel 188A. La technique du chevauchement annuel 188B. La technique du chevauchement trimestriel 190Exemple 9.A2.1. Donnees trimestrielles et enchainement annuel. L'ajustement scalaire

annuel des prix, variante de la technique du chevauchement annuel 191

X Travaux en cours 192A. Introduction 192B. Pourquoi faut-il traiter les travaux en cours comme une production? 193C. Mesure des travaux en cours 194

1. Concepts economiques 1942. Traitement des travaux en cours dans la comptabilite privee 1943. Traitement des travaux en cours dans la comptabilite nationale 195

D. Specificites de Tagriculture 201Exemple 10.1. Estimation ex post des travaux en cours par a) la valeur totale du projet,

b) les couts trimestriels 197Exemple 10.2. Estimation ex ante des travaux en cours par a) les couts trimestriels,

b) le ratio de maj oration 199Exemple 10.3. Estimation des travaux en cours par a) une estimation

des quantites produites, b) un profil des couts 200

Annexe 10.1. Enregistrement des travaux en cours dans la sequence des comptes du SCN 1993 2 0 4Exemple 10.A.1. Impact des travaux en cours sur les principaux agregats de la sequence

complete des comptes du SCN 1993 205

XI Politique de revision et calendrier d'etablissementet de diffusion des donnees 207A. Introduction 207B. Besoins des utilisateurs et limitations des ressources 208C. Vagues de donnees de base et cycles de revision correspondants 208D. Calendrier d'etablissement et de diffusion des donnees 209E. Autres aspects de la politique de revision 211F. Diffusion des donnees revisees et communication avec les utilisateurs 212Encadre 11.1. Etablissement et diffusion des donnees : exemple de calendrier 212Encadre 11.2. Exemple de presentation des revisions 213

Bibliographie 214

Index 225

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Avant-propos

Les récentes crises financières nous ont apporté un certain nombre d'enseignements importants. Il nous a été rap-pelé que, pour que les programmes d'ajustement puissent réussir, il convient d'accorder une grande attention aurenforcement des institutions, aux dimensions sociales du changement structurel et aux traditions culturelles etpolitiques du pays concerné. Nous avons œuvré en étroite coopération avec d'autres organisations interna-tionales pour élaborer des normes et des codes permettant l'établissement de politiques monétaires et budgétairessaines, d'un contrôle bancaire efficace et de données économiques fiables. Les travaux réalisés dans ces do-maines contribuent à promouvoir la stabilité financière et aident les pays à tirer parti de l'énorme potentiel desmarchés financiers privés. Il importe sous ce rapport de mettre au point des instruments appropriés pour ren-forcer les capacités à détecter les causes de vulnérabilité et proposer des mesures correctives en temps utile. Undes objectifs de l'activité du FMI dans ce domaine est d'accroître la disponibilité des données essentielles.

Le FMI a entrepris toute une gamme d'activités à cet effet. Les plus notables sont deux initiatives intéressant lesstatistiques, à savoir la Norme spéciale de diffusion des données et le Système général de diffusion des données.Ces deux initiatives partent du principe qu'il est important d'établir des directives internationales pour aider lespays à développer des statistiques comparables internationalement. Le FMI a entrepris de combler les lacunesexistant dans plusieurs domaines où les directives internationales faisaient défaut ou étaient dépassées. Un de cesdomaines concerne les comptes nationaux trimestriels, et j 'a i l'honneur de présenter ici le Manuel des comptesnationaux trimestriels, qui a été élaboré pour aider les pays à établir ou à renforcer leurs comptes nationauxtrimestriels en conformité avec les normes internationales. Ce manuel vient prendre place parmi les autresmanuels préparés ou en cours de préparation au Département des statistiques du FMI, notamment le Manuel dela balance des paiements, le Manuel des statistiques de finances publiques et le Manuel de statistiques finan-cières et monétaires. De même que ces divers manuels, ce manuel est pleinement compatible avec le Système decomptes nationaux 1993.

Ce manuel résulte directement des activités d'assistance technique effectuées dans le cadre de l'appui à la normespéciale de diffusion des données. Il s'inspire étroitement des matériaux d'étude préparés pour les séminaires deformation à la comptabilité nationale organisés à l'intention des pays qui envisagent de souscrire à cette norme.Le manuel a bénéficié des commentaires d'experts nationaux au cours de ces séminaires ainsi qu'au cours d'uneréunion d'un groupe d'experts en juin 2000, à laquelle ont participé des experts nationaux et des experts appar-tenant à d'autres organisations internationales. Je tiens à exprimer ici mes remerciements à tous les experts quiont participé au processus de gestation de ce manuel.

Les comptes nationaux trimestriels ont une importance cruciale pour le développement et le suivi de programmeséconomiques et financiers bien conçus. À l'heure actuelle, une minorité seulement des pays membres du FMIdispose d'un système de comptes nationaux trimestriels bien établi, quoique leur nombre augmente rapidement.Je souhaite voir cette tendance se poursuivre et c'est pourquoi je recommande aux statisticiens ce manuel, quisera un outil précieux dans cette entreprise.

Horst KôhlerDirecteur généralFonds monétaire international

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Préface

Ce Manuel des comptes nationaux trimestriels a été élaboré à partir de matériaux préparés pour les séminairesorganisés en Thaïlande (1997 et 1998) et en Jordanie (2000). De même que les séminaires, le manuel est parti-culièrement destiné aux statisticiens déjà familiers des concepts et des méthodes de la comptabilité nationaleannuelle et qui procèdent à l'introduction ou à l'amélioration d'un système de comptes nationaux trimestriels(CNT). Il sera également utile d'une façon générale aux comptables nationaux ainsi qu'aux utilisateurs avertisdes CNT. L'importance des CNT va croissant dans la comptabilité nationale. Des pays de plus en plus nombreuxy voient un outil de gestion et d'analyse économique essentiel. Le manuel vise à compléter le Système de comptesnationaux 1993 (SCN 1993), lequel n'aborde que brièvement les CNT, tout en maintenant une totale cohérenceavec ce document.

Certains principes directeurs se dégagent clairement de ce manuel :• Les CNT doivent être établis sur une fondation de données sources trimestrielles exactes et actuelles couvrant

directement une forte proportion des totaux. Les méthodes économétriques et les relations comportementalesindirectes ne peuvent remplacer la collecte de données.

• Les CNT doivent être rendus compatibles avec leurs équivalents annuels, en partie pour la commodité d'uti-lisation des usagers et en partie — et plus fondamentalement — parce que le processus de calage incorpore lecontenu informationnel des données annuelles dans les estimations trimestrielles.

• Les révisions sont nécessaires afin de permettre la publication en temps opportun des données et d'incorporerde nouvelles données. La meilleure façon de réduire la gêne que peuvent éventuellement causer ces révisionsest d'en rendre le processus transparent.

• Les données des CNT doivent être présentées sous forme de séries temporelles cohérentes.• Les CNT peuvent éventuellement s'étendre à la suite complète des comptes du SCN 1993. Bien qu'il importe

de couvrir le produit intérieur brut (PIB) et ses composantes — le point de départ habituel —, il est égalementpossible et utile de couvrir d'autres parties du système des comptes nationaux.

• Les données corrigées des variations saisonnières, les données de tendance et les données brutes fournissenttoutes d'utiles perspectives, mais les données brutes doivent être le fondement de l'établissement descomptes nationaux.

Dans le respect de ces principes directeurs, les sources, les méthodes et l'étendue du système de CNT varierontd'un pays à l'autre en fonction des circonstances, telles que les préférences des utilisateurs, la disponibilité dedonnées sources et la situation économique. Notre objectif n'est donc pas de donner des réponses figées, maisd'indiquer la gamme des solutions possibles et de proposer des principes généraux susceptibles d'être appliquésau développement d'un système de CNT adapté à la situation particulière de chaque pays.

Notre espérance est que le manuel rencontrera un large accueil et contribuera à l'introduction, à l'améliorationet à l'emploi bien compris des CNT dans de nombreux pays.

Carol S. CarsonDirectriceDépartement des statistiquesFonds monétaire international

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Remerciements

Nous tenons à remercier ici nos collègues du FMI pour leurs si utiles commentaires, en particulier Carol S.Carson, Paul Armknecht, Paul Cotterell, Jemma Dridi, Segismundo Fassler, Cor Gorter (qui a également apportéson précieux concours à la préparation de la version française du manuel), John Joisce, Sarmad Khawaja, ManikShrestha et Kim Zieschang. Nous sommes également reconnaissants de leurs observations aux participants del'atelier organisé en juillet 2000 pour débattre du projet de manuel, à savoir M. Roberto Barcellan (Eurostat),M. Raûl Garcia Belgrano (ECLAC), Mme Marietha Gouws (Afrique du Sud), M. Peter Harper (Australie),Mme Barbro Hexeberg (Banque mondiale), Mme Olga Ivanova (Banque mondiale), M. Ronald Janssen (Pays-Bas),M. Paul McCarthy (OCDE), M. Dave McDowell (Canada), MmeChellam Palanyandy (Malaisie), M. RobertParker (États-Unis), M. Eugène Seskin (États-Unis), M. Jan van Tongeren (ONU) et M. Agustîn Velâzquez(Venezuela). Des commentaires pertinents nous ont en outre été adressés via le site Internet du FMI. La respon-sabilité des éventuelles erreurs ou omissions qui pourraient subsister nous incombe entièrement.

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I Introduction

A. Introduction

1.1. Les comptes nationaux trimestriels (CNT)constituent un système de séries temporelles trimes-trielles intégrées qui sont coordonnées par son cadrecomptable. Les CNT adoptent les mêmes principes,définitions et structure que les comptes nationauxannuels (CNA). En principe, les CNT couvrent laséquence entière des comptes et des comptes de pa-trimoine du Système de comptes nationaux 1993(SCN 1993); en pratique, les contraintes de disponi-bilité des données, de temps et de ressources fontque les CNT sont généralement moins complets queles CNA. La couverture d'un pays donné par le sys-tème des CNT connaît habituellement une évolution.Au stade initial de la mise en œuvre, seules des esti-mations du produit intérieur brut (PIB) ventiléespar industrie et/ou type de dépenses peuvent êtrecalculées. Le revenu national brut (RNB), l'épargneet les comptes consolidés de la nation peuventsuivre assez rapidement. À mesure que le système sedéveloppe, que des ressources deviennent dispo-nibles et que les utilisateurs deviennent plus avertis,il peut être procédé à des extensions; on pourraajouter des ventilations additionnelles du PIB, descomptes de secteurs institutionnels et leurs comptesde patrimoine et le rapprochement des ressources etdes emplois1.

1.2. Ce manuel a été rédigé à l'intention des débu-tants comme des statisticiens chevronnés. Il pourraen outre intéresser les utilisateurs de statistiques

1Une autre extension pourrait être le développement de comptes na-tionaux mensuels. Ceux-ci sont particulièrement utiles dans les situa-tions de forte inflation. Une telle extension, pour justifier l'emploi desressources supplémentaires nécessaires, devrait fournir un système dedonnées mensuelles et ne pas se limiter au seul chiffre du PIB. Le mon-tant du PIB n'apporte en soi guère plus d'information que les indica-teurs sous-jacents. En outre, l'instabilité plus grande des données men-suelles peut rendre malaisé le repérage des tendances sous-jacentes.L'établissement de comptes nationaux mensuels ne présente pas deproblèmes méthodologiques inédits par rapport aux CNT.

avertis. Pour l'essentiel, le manuel traite de ques-tions, de concepts et de techniques applicables àl'ensemble du système des comptes nationaux. L'ex-posé des indicateurs présenté au chapitre III porte surles composantes du PIB. Bien que cela intéresse aupremier chef les statisticiens débutants, il ne faudraitpas en déduire que les CNT doivent s'en tenir là.Comme on le verra au chapitre IV, le RNB etl'épargne de l'économie totale peuvent être faci-lement calculés dans la plupart des cas, et il estégalement possible de procéder à des extensionssupplémentaires. En particulier, les composantes tri-mestrielles de dépenses et de revenu du PIB, conju-guées aux données de la balance des paiements, four-nissent la totalité des postes de la séquence complètedes comptes consolidés de l'économie totale. Plu-sieurs pays ont étendu leurs systèmes de CNT à lacouverture de certains comptes des secteurs institu-tionnels. De nombreux pays aspirent actuellement àétendre leurs systèmes de CNT pour y inclure un en-semble plus complet de comptes de secteurs institu-tionnels et de leurs comptes de patrimoine.

1.3. Ce manuel est destiné à des lecteurs possédantune connaissance générale de la méthodologie descomptes nationaux. Le manuel vise à atteindre unecompatibilité totale avec le SCN 1993, et les auteursont évité dans la mesure du possible de revenir sur lespoints présentés dans ce dernier. Il conviendra donc,pour les questions d'ordre général portant sur lescomptes nationaux, que les lecteurs se réfèrent auSCN 1993.

1.4. Ce chapitre d'introduction expose les princi-paux buts des CNT et la position intermédiaire desCNT entre les CNA et les indicateurs à court terme. Ilexpose également certains aspects importants desCNT, comme leur relation avec les CNA, leur naturede série temporelle, l'utilité des données de CNTajustées des variations saisonnières et l'importancede la transparence.

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B. Buts des comptes nationauxtrimestriels

1.5. Le but principal des CNT est de fournir uneimage des évolutions économiques courantes qui soitplus actuelle que celle fournie par les CNA et pluscomplète que celle que donnent les indicateurs à courtterme. Afin de remplir cet objectif, les CNT doiventêtre cohérents, complets, raisonnablement détaillés,et présenter des informations actualisées. Dans lamesure où les CNT répondent à ces critères, ilspeuvent servir de cadre pour l'évaluation, l'analyse etle suivi des évolutions économiques courantes. Enoutre, en fournissant dans un cadre comptable co-hérent des séries temporelles de données trimestriellessur les agrégats macroéconomiques, les CNT per-mettent d'analyser les relations dynamiques existantentre ces agrégats (en particulier les déphasages posi-tifs et négatifs). Les CNT fournissent ainsi les don-nées fondamentales nécessaires à l'analyse du cycleconjoncturel et aux fins de la modélisation écono-mique. Les CNT ont par ailleurs un rôle particulier àjouer pour l'élaboration des comptes en période deforte inflation et lorsque les données de base annuellesreposent sur des années budgétaires diverses. Enoutre, de même que les comptes nationaux, les CNTapportent un cadre théorique unificateur à la concep-tion et à la collecte des données économiques de baseainsi qu'une structure permettant d'identifier les prin-cipales lacunes dans l'ensemble des statistiques decourt terme disponibles.

1.6. Pour beaucoup de ces usages, les CNT se situentà mi-chemin entre les CNA et les indicateurs à courtterme spécifiques. Les CNT sont ordinairement éta-blis en combinant les données des CNA avec des don-nées à court terme et des estimations de CNA, combi-nant ainsi une disponibilité plus rapide que celle desCNA et un contenu et une qualité d'information quidépassent celles des données de base à court terme.

1.7. Les CNT sont généralement disponibles dansles trois mois qui suivent le trimestre de référence.Les CNA, en revanche, exigent des délais de produc-tion considérables. Les CNA initiaux (comptes re-posant sur des données annuelles, et non sur des esti-mations préliminaires établies à partir de la sommedes quatre trimestres) ne sont souvent disponiblesque six mois ou davantage après la fin de l'année deréférence. Les CNA n'offrent donc pas en temps utileune information actualisée sur la situation écono-mique courante, ce qui entrave le suivi du cycle con-joncturel et empêche de prendre en temps opportun

des mesures économiques qui visent à agir sur la con-joncture. Le point fort des CNA est de renseigner surla structure et les tendances économiques de longuedurée, non de fournir les données nécessaires au suividu cycle conjoncturel.

1.8. Le décalage dans le temps des CNA représenteaussi un obstacle majeur à leur utilisation dans laconstruction des prévisions, qui doivent idéalementreposer sur des informations actualisées sur la si-tuation économique courante. En outre, les donnéestrimestrielles traduisent de manière plus adéquate lesrelations dynamiques entre variables économiques,

I INTRODUCTION

Le graphique montre le PIB trimestriel et annuel a prix constant pour uneeconomie imaginaire et illustre comment les donnees annuelles peuventmasquer les vaiations cycliques. Dans cet exemple, les donnees CNT in-diquent que l'economie etait en croissance en 1998, et qu'elle a commencea sortir du ralentissement precedent au premier trimestre de 1998. En re-vanche, les donnees CNA indiquent que l'economie s'est contractee en1998 par rapport a 1997. La croissance de 1998 n'apparait dans les CNAque lorsque les estimations annuelles pour 1999 deviennent disponibles.

La situation est encore aggravee par le decalage temporel propre aux CNA,les premieres estimations annuelles pour 1999 ne devenant disponiblesqu'en 2000. Alors que la reprise du premier trimestre de 1998 apparait dansles CNT en 1998, elle n'apparaitra dans les CNA qu'en 2000, moment oul'economie utilisee dans cet exemple vient de subir un second ralentisse-ment. Ainsi, bien que la reprise de l'activite economique ait deja fait place aun ralentissement, les CNA continuent d'indiquer une croissance positive.

Exemple 1.1. Suivi des cycles conjoncturel:donnees trimestrielles du PIB (desaisonnalisees)comparees aux donnees annuelles du PIB

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en particulier les déphasages positifs et négatifs, etfournissent quatre fois plus de données, ce qui est trèsutile lorsqu'on recourt à des techniques mathéma-tiques comme l'analyse par régression.

1.9. Les CNA sont moins adaptés que les CNT auxanalyses du cycle conjoncturel, car les données an-nuelles masquent les évolutions économiques decourte durée. Les évolutions économiques survenuesau cours de l'année n'apparaissent pas dans les CNA.En outre, les évolutions qui débutent au cours d'uneannée et s'achèvent la suivante peuvent ne pas appa-raître dans les CNA (voir exemple l.l)2.

1.10. L'utilité des CNA est également moindre enpériode de forte inflation, tandis que les CNT y sontquasiment indispensables, pour deux raisons. La pre-mière est que ce type de situation enfreint l'un desaxiomes fondamentaux sur lesquels reposent lesCNA, à savoir l'hypothèse de l'homogénéité des prixsur la période de référence. Bien que cet axiome debase ne soit jamais entièrement vérifié — sauf enl'absence de toute variation de prix —, en périoded'inflation faible l'utilité des CNA ne s'en trouve pasdiminuée. En situation de forte inflation, toutefois, lasommation sur un an des données des prix courantsperd toute signification, car les prix varient fortementau cours de l'année. Les CNT sont beaucoup moinsaffectés par ces situations — bien que dans les condi-tions les plus extrêmes il conviendrait de raccourcirencore davantage la période comptable. La seconderaison est que les gains nominaux en capital posentun problème beaucoup moins grave pour les CNTque pour les CNA et peuvent être plus facilementéliminés, car sur une période comptable plus courteles changements de valeur sont moindres.

1.11. Les CNT sont disponibles moins rapidementque les indicateurs à court terme, mais procurent untableau plus complet des évolutions économiquescourantes, organisées en un cadre intégré qui facilitel'analyse des données. Les indicateurs à court terme,tels que les indices de prix, les indicateurs du marchédu travail, les indices de la production industrielle etles statistiques de chiffre d'affaires du commerce dedétail sont souvent disponibles mensuellement peuaprès la fin de la période en référence. Ces indica-teurs à court terme fournissent des renseignementsinestimables sur les spécificités des évolutions éco-

2L'exemple d'utilisation de données de CNT présenté dans l'encadréci-contre doit se faire de préférence avec des données ou des estimationsde tendance désaisonnalisées.

nomiques courantes. Toutefois, faute d'être intégrésdans un cadre analytique homogène comme celui descomptes nationaux, ces indicateurs n'offrent pas untableau cohérent, complet et homogène des différentsaspects de la situation économique courante. Celaentrave la détermination des causes des problèmescourants et l'identification de leurs évolutions pos-sibles. Par exemple, dans le cas d'un pays confrontéà une baisse du taux de croissance de la productionintérieure, il serait utile non seulement d'identifier lesindustries touchées — ce que permet un indice dé-taillé de la production —, mais aussi les facteurs àl'œuvre, tels qu'une baisse de la demande intérieureou une chute des exportations, et d'en dépister lesorigines profondes, telles que des structures de re-venu, d'épargne et d'investissement affectant les dif-férentes catégories de demande.

1.12. On peut faire aux CNT le reproche que les don-nées trimestrielles du PIB ne constituent pas un bonindicateur du cycle conjoncturel parce que le PIBcomprend des activités, telles que l'administrationpublique et l'agriculture, qui ne réagissent pas néces-sairement aux variations du cycle conjoncturel. Cer-tains soutiennent pour cette raison qu'il est préférablede choisir un agrégat moins exhaustif, tel qu'un in-dice de volume des industries de transformation,comme indicateur du cycle conjoncturel. Cette cri-tique ne serait pertinente que si les CNT se limitaientau PIB comme seul indicateur. Toutefois, les CNT nedoivent pas être considérés comme un simple instru-ment d'établissement d'agrégats comme le PIB; ilsfournissent aussi un cadre intégré pour l'analyse desstatistiques économiques, permettant ainsi l'examenet l'analyse des évolutions et des comportements. Enoutre, la ventilation du PIB par activités économiquesspécifiques permet de présenter un tableau des acti-vités économiques considérées les plus pertinentespour l'analyse du cycle conjoncturel.

C. Les comptes nationaux trimestrielsen tant que séries temporelles

1.13. Il est important que les CNT adoptent la formede séries temporelles. Nous définirons ici une sérietemporelle comme une série de données obtenues parla mesure du même concept sur la durée, permettantla comparaison entre périodes différentes. Pour cons-tituer une série temporelle, il faut donc que les don-nées soient comparables au fil du temps. Cela im-plique, de manière cruciale, que les concepts et lamesure des données demeurent homogènes sur la

Les comptes nationaux trimestriels en tant que séries temporelles

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durée. Entre autres choses, ceci exige des périodes detemps — mois, trimestres, etc. — identiques. Lesdonnées cumulées — c'est à dire des données cou-vrant par exemple la période de janvier à mars, dejanvier à juin, de janvier à septembre, et ainsi desuite —, telles qu'elles étaient couramment utiliséesdans les anciennes économies à planification cen-trale, ne constituent pas des séries temporelles. Desséries de mesures des variations enregistrées par rap-port à la même période de l'année précédente — parexemple entre la croissance du troisième trimestre del'année précédente et du troisième trimestre courant— ne constituent pas non plus des séries temporelles,car elles ne permettent pas la comparaison de pé-riodes de temps différentes. La même observations'applique aux variations de période à période — parexemple la variation entre la croissance du deuxièmeet du troisième trimestre de l'année — bien que lesvariations de période à période puissent être liées en-semble pour former une vraie série temporelle, sousforme d'une série d'indices.

1.14. La présentation des CNT sous forme de sériestemporelles est essentielle pour l'analyse du cycleconjoncturel, l'identification des points d'inflexion,l'analyse de la tendance-cycle, l'étude des relationsdynamiques entre variables économiques — en parti-culier les déphasages positifs et négatifs — et pour laprévision. Il importe également pour ces utilisationsque les séries temporelles soient suffisamment éten-dues. Dans les cas où les CNT sont d'institution ré-cente, il est recommandé d'étendre la série dans lepassé. Comme règle simple à suivre, c'est que, afinde réaliser des analyses de régression et effectuer unecorrection des variations saisonnières, il est néces-saire que les séries temporelles couvrent au moinscinq ans. Une série de CNT ne couvrant que lestrimestres de l'année précédente et de l'année encours, même si elle satisfait aux critères énoncés auparagraphe 1.13, ne peut être considérée comme unesérie temporelle, car une telle présentation ne permetpas la comparaison avec les années précédentes. Ceformat de série temporelle que doivent respecter lesCNT a des conséquences importantes pour la con-ception des techniques d'établissement des CNT,comme on le verra dans les chapitres qui suivent.

1.15. L'importance d'une présentation des donnéesmensuelles et trimestrielles sous forme de séries tem-porelles dans le but d'analyser les tendances et de dé-tecter les points d'inflexion dans les données est il-lustrée à l'annexe 1.1. L'exemple numérique qui y estprésenté indique que, dans les mesures des variations

par rapport à la même période de l'année précédente,les points d'inflexion apparaissent dans les donnéesavec un décalage systématique, qui dans la plupartdes cas peut être considérable. On peut montrer quele décalage moyen atteint environ une demi-annéedans les données discrètes et environ trois quartsd'année dans les données cumulées. Comme lemontre cet exemple, les taux de variation par rapportà la même période de l'année précédente peuventdonc indiquer par exemple que l'économie est encoreen récession alors qu'elle connaît en fait une reprisedepuis déjà un certain temps.

D. Données corrigées des variationssaisonnières et estimations dela tendance-cycle

1.16. La correction des variations saisonnières3 con-siste, au moyen de techniques analytiques, à décom-poser une série en ses composantes saisonnières,sa composante tendance-cycle et ses composantesirrégulières. L'objectif est d'identifier ces com-posantes afin de permettre, pour certains usages,l'observation de la série après retrait de certaines deces composantes. Dans les données corrigées desvariations saisonnières, les effets des fluctuationsrécurrentes internes à l'année — les fluctuationssaisonnières — sont éliminés, et les estimations de latendance-cycle sont de même corrigées de l'inci-dence des événements irréguliers. Les fluctuationssaisonnières peuvent être dues au comportement del'économie ou à des facteurs exogènes récurrentscomme par exemple les particularités climatiques, lescongés ou les fêtes religieuses et à des effets de ca-lendrier comme les variations du nombre et du typede jours ouvrables et de jours de paye. Bien qu'il soitpossible de faire porter la correction des variationssaisonnières sur n'importe lequel de ces facteursisolément ou successivement, il convient, pour desraisons qui seront expliquées au chapitre VIII, deprendre simultanément en compte toutes les fluctua-tions saisonnières.

1.17. Les opinions diffèrent tant entre utilisateursqu'entre statisticiens officiels quant à la pertinence,pour les offices statistiques, de produire des estima-tions corrigées des variations saisonnières et desanalyses de la tendance-cycle. Ces divergences

3I1 existe des techniques éprouvées de désaisonnalisation, tellesque la méthode du Census X11/X12. Elles seront présentées auchapitre VIII.

I INTRODUCTION

Page 19: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Données corrigées des variations saisonnières et estimations de la tendance-cycle

d'opinions portent à la fois sur l'utilité des donnéescorrigées des variations saisonnières en tant quetelles dans diverses utilisations statistiques, et sur lesentités — utilisateurs ou comptables nationaux —auxquelles il appartient d'effectuer ces corrections etl'estimation des tendances conjoncturelles. Les pra-tiques nationales diffèrent en conséquence sur cepoint. Certains offices statistiques ne publient au-cune donnée désaisonnalisée ni aucune estimationde la tendance-cycle, considérant que ces tâches nesont pas du ressort de producteurs de statistiquesofficielles, mais qu'elles font partie du travaild'analyse statistique des utilisateurs. D'autres aucontraire se concentrent sur la production de don-nées et d'estimations de la tendance-cycle corrigéesdes variations saisonnières et peuvent même ne pasétablir ou publier d'estimations de CNT brutes, maisau contraire établir directement des estimations deCNT corrigées des variations saisonnières à partirdes données de base corrigées. La plupart publientdes données corrigées des variations saisonnièreset des données de tendance-cycle au moins pourles principaux agrégats, et cette pratique est vive-ment encouragée.

1.18. Un des principes fondamentaux de ce manuelest qu'il convient d'établir les CNT à partir de don-nées de base non corrigées et d'appliquer les correc-tions des variations saisonnières et la recherche de latendance-cycle aux estimations résultantes. Dans cemanuel, les considérations sur les sources et lesméthodes, et en particulier les considérations rela-tives au calage, reposent toutes sur ce principe. Ildécoule de la nécessité de répondre aux besoinsd'utilisateurs divers, ainsi que de considérations pra-tiques relatives aux méthodes de calcul. Ainsi quel'illustre l'encadré 1.1, les données brutes, les don-nées corrigées des variations saisonnières et les esti-mations de la tendance-cycle servent à des fins dif-férentes. Les données brutes indiquent ce qui s'esteffectivement passé au cours de chaque période,tandis que les données corrigées des variationssaisonnières et les estimations de la tendance-cyclemontrent les mouvements sous-jacents de la série.Les utilisateurs devraient donc avoir accès aux troisensembles de données. Il est évident que, si les esti-mations de CNT fondées sur des données brutes per-mettent la correction des variations saisonnières, iln'est pas possible en revanche de calculer des esti-mations de CNT brutes à partir des estimations cor-rigées. C'est pourquoi, si l'établissement des CNTrepose sur des données corrigées, la production d'es-timations de CNT brutes nécessite un processus

d'établissement distinct, au moyen d'un ensembledistinct de données (brutes).

1.19. Les données corrigées des variations saison-nières et les estimations de la tendance-cycle sont in-dispensables à l'identification des variations de laconjoncture et en particulier des points d'inflexion.L'identification des points d'inflexion du cycle con-joncturel est une utilisation importante des CNT quipeut être sérieusement remise en cause si les varia-tions saisonnières et les événements exceptionnels nesont pas extraits des données. Une solution derechange à la correction des variations saisonnièresest d'utiliser les taux de croissance du trimestre cor-respondant de l'année précédente plutôt que ceux dutrimestre précédent. Ce n'est pas là une solution sa-tisfaisante, comme on l'a montré au paragraphe 1.15ci-dessus (voir l'annexe 1.1 pour de plus amples ex-plications de cette question). En outre, les taux decroissance du trimestre correspondant n'excluent pascomplètement les éléments saisonniers (par exemple,Pâques peut tomber au premier ou au second tri-mestre, et le nombre et le type de jours ouvrablesd'un trimestre changent d'une année sur l'autre).

1.20. Les données brutes et les autres composantesde la série sont nécessaires pour d'autres fins, notam-ment les divers aspects du suivi des évolutionséconomiques courantes. Pour effectuer une prévisionà court terme de séries à caractère fortement saison-nier, il faut disposer de la totalité des composantes, enparticulier de la composante saisonnière. La formula-tion de la politique économique peut également exi-ger des informations sur toutes les composantes de lasérie, tandis que, pour l'analyse des effets dus à desévénements particuliers, l'identification de la com-posante irrégulière peut revêtir la plus grande impor-tance. Les données brutes sont également nécessairesà des tâches comme la modélisation économétrique,où l'information contenue dans la composante sai-sonnière de la série est susceptible de jouer un rôleparticulier dans la détermination de la relation dy-namique entre les variables4. Un motif supplémen-taire justifiant le besoin de données brutes est quepour les données les plus récentes de la série, les es-timations corrigées des variations saisonnières etcelles de la tendance-cycle sont sujettes à des révi-sions supplémentaires par rapport à celles de la sériebrute (problème de l'oscillation à l'extrémité de lasérie — voir chapitre VIII.)

4Voir, par exemple, Bell and Hillmer (1984), p. 291-320.

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1.21. Certains utilisateurs peuvent préférer les don-nées brutes parce qu'ils considèrent les données cor-rigées des variations saisonnières comme artificielleset arbitraires, ou bien parce qu'ils désirent corrigereux-mêmes les données en leur appliquant leurspropres ajustements. Il est clair que les donnéesdésaisonnalisées représentent une des multiples ré-ponses possibles à la question : « Quelle valeur au-raient les données si elles n'avaient pas été in-fluencées par des facteurs saisonniers?» De ce pointde vue, les données corrigées des variations saison-nières sont évidemment artificielles. Cependant, pouranalyser le cycle conjoncturel, la plupart des analysteséconomiques ont absolument besoin de connaître laréponse à cette question. Néanmoins, de nombreuxaspects de la correction des variations saisonnièresdemeurent controversés5, ce qui traduit en partie lesnombreux choix subjectifs et quelque peu arbitraires

sur lesquels repose l'ajustement, notamment le choixde la méthode (par exemple X11/X12 plutôt queTRAMO-SEATS, BV4, SABLE ou STAMP) et dumodèle (additif ou multiplicatif), le traitement desobservations aberrantes et le choix de la longueur desfiltres. Pour ces raisons et d'autres encore, on a pusoutenir que les offices statistiques «devraient pro-duire les données brutes et laisser les usagers utiliserleur logiciel de traitement des données saisonnièrescomme ils le souhaitent et de la manière qui corres-pond à leur analyse»6. Toutefois, si les usagers avertispeuvent et parfois souhaitent corriger eux-mêmes lesdonnées de leurs facteurs saisonniers, il est nécessairede corriger les données à l'intention du grand public.En outre, l'office statistique peut disposer d'informa-tions spécifiques sur l'incidence d'événements parti-culiers sur la série et être ainsi mieux à même d'ef-fectuer la correction des facteurs saisonniers.

5Voir, par exemple, le chapitre 5 de Alterman, Diewert et Feenestra(1999) pour un aperçu de beaucoup de ces questions controversées. 6Hyllenberg (1998), p. 167-168.

Encadré l.l. Correction des variations saisonnières : données brutes, données corrigées des variationssaisonnières, estimations de la tendance-cycle — Que veulent les utilisateurs?

Composantes :

Principale utilisation des données Utiles Inutiles

Analyse du cycle conjoncturel Tendance-cycle et composante irrégulière Données brutes

Détection des points d'inflexion Tendance-cycle et composante irrégulière Données brutes

Prévisions à court et à moyen terme La série originelle brute et toutes ses compo-santes (tendance-cycle, composante irrégulière,facteurs saisonniers, facteurs d'étalonnage, etc.)

Prévisions à court terme d'éléments stables mais forte- Les facteurs saisonniers plus la composantement saisonniers comme la consommation d'électricité de tendance-cycle

Prévisions à long terme Données annuelles et éventuellement Données mensuelles et trimestrielles brutes,la composante de tendance-cycle des données corrigées des variations saison-données trimestrielles et annuelles nières et les composantes irrégulières

Analyse de l'effet d'événements particuliers, La composante irrégulière et tous facteurs

tels qu'une grève éventuels d'étalonnage

Déterminer ce qui s'est réellement passé (par ex., La série brute originelle Données corrigées des variationscombien y avait-il de chômeurs en novembre) saisonnières et données de tendance-cycle

Formulation de politiques La série originelle brute et toutes les composantes(tendance-cycle, composante irrégulière,facteurs saisonniers, facteurs d'étalonnage, etc.)

Élaboration de modèles macroéconomiques Composantes brutes, corrigées, composante de

tendance-cycle ou toutes les composantes, enfonction de l'utilisation principale du modèle

Estimation de liens comportementaux Composantes brutes, corrigées, composante ten-dance-cycle ou toutes les composantes, en fonc-tion de l'utilisation principale des relations estimées.

Établissement et rapprochement de données La série originelle brute, les données corrigées despar les statisticiens nationaux variations saisonnières, la composante irrégulière

et la composante de tendance-cycle

I INTRODUCTION

Page 21: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Liens théoriques entre comptes trimestriels et comptes annuels

1.22. Des considérations pratiques viennent égale-ment conforter la règle fondamentale des offices sta-tistiques qui établissent des données et des estima-tions de tendance-cycle désaisonnalisées à partird'estimations de CNT brutes. Lorsque l'on établit lesestimations des CNT, les versions désaisonnaliséesdes estimations peuvent aider à détecter des ano-malies dans les données — en particulier les taux decroissance — et permettre de mieux vérifier leurplausibilité. Il peut être ainsi plus facile d'identifierles erreurs ou les écarts et leurs causes avec des don-nées corrigées qu'avec des données brutes. En re-vanche des écarts et des anomalies des donnéesbrutes indépendants des facteurs saisonniers peuventse trouver obscurcis par les corrections apportées. Ilest par ailleurs plus difficile d'interpréter les inco-hérences dans les données désaisonnalisées, car onignore dans quelle mesure elles pouvaient être déjàprésentes de façon implicite dans les données brutes.Enfin, on constate dans la pratique que la correctiondes variations saisonnières des données au niveau dedétail requis pour l'établissement des estimations deCNT est susceptible de laisser subsister une saison-nalité résiduelle dans les agrégats.

1.23. Bien que la désaisonnalisation élimine les in-fluences identifiables régulières et répétées sur lesséries, elle ne peut ni ne doit éliminer l'incidenced'événements irréguliers. En conséquence, en cas deforte incidence d'événements irréguliers, une sériecorrigée des variations saisonnières peut ne pas cons-tituer une série lisse et aisément interprétable. Afin defaire mieux ressortir la tendance-cycle sous-jacente,la plupart des logiciels de désaisonnalisation répan-dus calculent également une série lissée de la ten-dance-cycle qui sous-tend les données désaisonnali-sées (sous forme d'une estimation de la combinaisonde la tendance de longue durée et des variations ducycle conjoncturel dans la série). Plusieurs pays in-tègrent ces estimations dans leurs publications, etcette pratique est vivement encouragée.

E. Liens théoriques entre comptestrimestriels et comptes annuels

1.24. Afin d'éviter toute confusion dans l'interpréta-tion de l'évolution économique, il est impératif queles CNT7 soient cohérents avec les CNA. Des dif-férences de taux de croissance entre les CNT et les

CNA seraient source de perplexité pour les utili-sateurs et engendreraient de l'incertitude quant à lasituation réelle. En ce qui concerne le niveau des don-nées, cela signifie que la somme des estimations desquatre trimestres de l'année doit être égale aux esti-mations annuelles. Lorsque les CNA ou les com-posantes des CNA sont construits à partir des CNT,cela va plus ou moins de soi. Cependant, pluscouramment, les CNA sont élaborés à partir d'autressources que celles des estimations trimestrielles, etdans ce cas des écarts peuvent survenir. Afin d'évitercela, les données des CNT doivent être alignées surcelles des CNA; on y parvient par un procédé appelé«calage». Un des avantages du calage est que l'in-corporation de données annuelles, habituellementplus précises, dans les estimations trimestrielles ac-croît l'exactitude de la série temporelle trimestrielle.Le calage garantit également une utilisation optimaledes données de base trimestrielles et annuelles dansles séries temporelles.

1.25. Le calage résout le problème de la combinaisond'une série temporelle à haute fréquence (par exempledes données trimestrielles) avec des données moinsfréquentes mais plus précises (par exemple des don-nées annuelles ou moins fréquentes encore). Les pro-blèmes de calage apparaissent dans l'établissementaussi bien des CNT que des CNA. Dans le cas desCNA, la nécessité du calage survient lorsque les esti-mations sont fondées sur des sondages et recense-ments plus complets et plus détaillés qui ne sont ef-fectués qu'à plusieurs années d'intervalle. Le mêmeprincipe fondamental s'applique au calage trimestrielet au calage annuel; cependant, ainsi qu'il ressort del'exposé des techniques présentées au chapitre VI, lecalage trimestriel est techniquement plus compliqué.

1.26. Le calage présente deux grands volets, qui dansle contexte des CNT sont généralement considéréscomme deux thèmes différents : ce sont a) la trimes-trialisation8 de données annuelles, utilisée pour cons-truire des séries temporelles de CNT historiques es-timées (dites «séries rétrospectives» ou rétropolées) etpour réviser les estimations préliminaires des CNT enles alignant sur les nouvelles données annuelles àmesure qu'elles deviennent disponibles; et b) l'ex-trapolation pour mettre à jour la série en y liant les

7C'est-à-dire les CNT non corrigés des variations saisonnières.

8La trimestrialisation est définie ici comme la production de donnéestrimestrielles pour les périodes passées à partir des données annuelleset des indicateurs trimestriels; elle recourt aux techniques d'interpo-lation pour les données de stock et de distribution chronologique pourles données de flux. On trouvera davantage de détails sur ce sujet auchapitre VI.

Page 22: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

INTRODUCTION

donnees de base trimestrielles (l'indicateur) pour laperiode la plus courante («serie prospective»).

1.27. L'objectif general du calage est de preserverautant que possible les variations de courte duree desdonnees de base a l'interieur des limites definies parles donnees annuelles, et simultanement, pour la serieprospective, de garantir que la somme des quatretrimestres de l'annee en cours soit aussi proche quepossible des futures donnees annuelles encore incon-nues9. Il importe de preserver autant que possible lesvariations de courte duree des donnees de base, carles variations instantanees de la serie constituent l'in-teret principal des CNT, variations au sujet des-quelles l'indicateur fournit la seule information ex-plicite disponible. La preservation optimale desvariations de courte duree des donnees est l'un despresupposes fondamentaux de ce manuel. Le pro-bleme fondamental du calage a base trimestrielle seramene donc a aligner une serie temporelle trimes-trielle avec les donnees annuelles, tout en maintenantla structure trimestrielle et sans introduire de discon-tinuite dans le taux de croissance entre le derniertrimestre d'une annee et le premier trimestre de l'an-nee suivante. On a appele cette difficulty «le pro-bleme de saut». Plusieurs techniques mathematiquesont ete elaborees pour resoudre ce probleme. Lechapitre VI en presente une, la technique proportion-nelle de Denton avec quelques ameliorations, qui esten consequence la technique optimale10 dans les con-ditions generales de calage definies ci-dessus. Lesautres techniques proposees dans les publicationssont passees en revue a l'annexe 6.1.

1.28. Afin d'etre coherents, les CNT et les CNAdoivent utiliser les memes concepts. Ainsi qu'il a eteindique auparavant, ce manuel vise a maintenir unecoherence totale avec le SCN 1993 et a eviter touterepetition inutile. Neanmoins certains aspects theo-riques concernent plus particulierement les CNT,ou ont des consequences plus importantes sur cescomptes, de sorte que quelques explications supple-mentaires sont necessaires. L'aspect le plus importanta cet egard est le moment d'enregistrement, en parti-

9 Les seules exceptions a cette regie generale concernent les rares casou a) la relation entre l'indicateur et la variable cible suit un schemade courte duree connu, ou b) ce que l'on sait du mecanisme d'erreursous-jacent indique que les donnees concernant certains trimestressont d'une qualite inferieure a celles des autres et doivent donc etreajustees davantage.10 Les ameliorations decrites au chapitre VI fournissent egalement dessolutions superieures dans le cas des deux exceptions a la regiegenerale mentionnees dans la note 9.

culier dans deux cas, a savoir a) les cycles de pro-duction longs, et b) les paiements peu frequents. Lescycles de production longs, c'est-a-dire les cycles deproduction dont la duree depasse celle d'une periodecomptable, concernent principalement la construc-tion, la fabrication de biens durables, l'agriculture etles activites forestieres. Ils peuvent poser des pro-blemes considerables pour l'etablissement des CNTet sont traites en detail au chapitre X. Les paiementspeu frequents concernent les paiements effectues an-nuellement ou a intervalles peu frequents au cours del'annee. Il s'agit par exemple des dividendes, desprimes de fin d'annee, des primes de vacances, desimpots sur l'utilisation d'actifs fixes et d'autres im-pots sur la production. Ces questions sont traitees auchapitre IV.

F. Transparence de la comptabilitenationale trimestrielle

1.29. La transparence11 des CNT est une exigencefondamentale des utilisateurs, et concerne tout parti-culierement le traitement des revisions. Afin degarantir la transparence, il faut documenter les don-nees de base utilisees et la maniere dont elles ont etecorrigees, et communiquer cette documentation auxutilisateurs. Il convient egalement de documenter etde leur indiquer le processus d'etablissement desdonnees. On met ainsi les utilisateurs en mesure dejuger eux-memes de l'exactitude et de la fiabilite desCNT, de facon a couper court a toute accusationeventuelle de manipulation arbitraire des donnees.En outre, il importe d'informer a l'avance le grandpublic des dates de publication, afin d'eviter que lesdates de publication choisies ne donnent lieu a des ac-cusations de manipulation. Il est recommande d'en-courager activement la formation des utilisateurs afind'eviter que se forment des impressions erronees.

1.30. Les revisions ont pour but de fournir aux uti-lisateurs des donnees aussi precises et actuelles quepossible. Face aux besoins des utilisateurs, les limita-tions des ressources disponibles et la gene occasion-nee aux enquetes creent une tension entre, d'une part,l'actualite de la publication et, d'autre part, la fia-bilite, l'exactitude et l'exhaustivite des resultats. Afinde concilier ces imperatifs, on calcule des donneespreliminaires qui sont ensuite revisees lorsque desdonnees plus nombreuses et de meilleure qualite

11 Qualite qui peut etre decrite par des termes comme ouverture, hon-netete, etc.

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Transparence de la comptabilite nationale trimestrielle

deviennent disponibles. Les revisions offrent la pos-sibilite d'incorporer des informations nouvelles etplus precises dans les estimations, et donc d'enameliorer l'exactitude, sans introduire de rupturedans la serie temporelle.

1.31. Bien que les revisions peuvent porter a croireque les statistiques officielles sont peu dignes de con-fiance, retarder leur mise en oeuvre risque d'amener afaire ulterieurement des revisions encore plus consi-derables si les revisions successives se font dans lememe sens, car elles sont cumulatives. En fait, l'ex-perience montre que les utilisateurs avertis com-prennent que la publication de revisions importantesest un signe d'integrite. En fait, si on n'incorpore pasles revisions disponibles, la fiabilite des donneesdiminue car elles ne refletent pas la meilleure infor-mation connue, et cela peut parvenir a la connais-sance du public — le public pourrait par exemple sedemander pourquoi une revision de l'indice mensuelde la production n'a pas ete incorporee dans les CNT.Pour un systeme de calcul reposant sur des seriestemporelles, la suppression d'informations reviseespeut egalement etre couteuse et malcommode et pro-voquer des erreurs d'estimation.

1.32. Afin de reduire au minimum le nombre desrevisions necessaires sans eliminer d'informations, ilest souhaitable de coordonner les activites statis-tiques. Le processus de revision devrait se declencherpar l'arrivee de nouvelles donnees, et en coordonnantl'arrivee de celles-ci, on peut reduire le nombre derevisions necessaires.

1.33. Afin d'apaiser les eventuelles preoccupationsdes utilisateurs au sujet des revisions, il importe demettre en place a la fois une politique de publicationet une politique de revision transparentes et claire-ment definies. En outre, les utilisateurs doivent etreinstruits des causes des revisions et de la politiquesuivie. Les pays ont adopte des approches diverses enmatiere de revision, chacun en fonction de sa situa-tion propre. Cependant, les pratiques optimales com-portent certains elements determinants, a savoira) une documentation claire et aisement accessibledes sources et des methodes utilisees, b) une docu-mentation facilement accessible sur l'ampleur et lescauses des revisions, c) des dates de publication et derevision largement connues du public et dont lecalendrier est publie a l'avance. Ces pratiques sonttoutes requises ou encouragees par la norme specialede diffusion des donnees du FMI (NSDD) et le sys-teme general de diffusion des donnees (SGDD). En

outre, la publication electronique de la serie tem-porelle complete, et non seulement des donnees desperiodes les plus recentes, facilitera aux utilisateursla mise a jour de leurs bases de donnees. Ces ques-tions seront exposees plus en detail au chapitre XI.

1.34. Afin d'eviter toute impression erronee, il estsouhaitable d'oeuvrer activement a la formation desutilisateurs. Si celle-ci est precieuse dans la plupartdes domaines statistiques, elle importe tout parti-culierement pour les CNT au vu de leur importancepour l'elaboration des politiques et de leur com-plexite technique. On a cherche dans ce chapitre d'in-troduction a faire ressortir l'utilite des CNT, maisaussi leurs faiblesses intrinseques. Les statisticiensnationaux doivent etre francs avec le public sur cesquestions et s'efforcer de maintenir la transparencedes sources et des methodes d'etablissement de leursCNT. L'experience montre par exemple qu'une de-marche anticipative peut contribuer a reduire lesplaintes au sujet des revisions. Bien que les statisti-ciens debutants puissent etre confrontes a cet egard ades difficultes plus grandes que leurs confreres plusanciens, l'experience precieuse accumulee par cesderniers doit etre une incitation a adopter une attitudeplus anticipative des que la situation le leur permet.Par ailleurs les comptables nationaux sont souventmieux au fait que les utilisateurs des possibilitesd'analyse fine et des emplois possibles des donnees.Il est bon que les comptables nationaux eclairent lesutilisateurs au sujet des possibilites analytiques et desautres avantages offerts par les donnees des CNT.Des contacts plus etroits avec les utilisateurs peuventaussi aider les statisticiens a detecter des faiblessesdans leurs estimations ou dans leur presentation. Enoutre, les utilisateurs disposent parfois eux-memesd'informations economiques susceptibles d'etreutiles aux comptables nationaux.

1.35. Les utilisateurs doivent etre informes de la si-gnification des donnees et de leurs limites, et les uti-lisations inappropriees doivent etre decouragees.Etant donne la probability de revisions ulterieures, ilconvient d'avertir les utilisateurs de ne pas accordertrop d'importance aux donnees publiees les plus re-centes. Afin d'obtenir une evaluation prudente desevolutions, il convient de conseiller aux utilisateursde prendre en consideration la tendance des donneessur plusieurs trimestres, et non seulement les donneesconcernant le trimestre le plus recent. De meme, si lesstatistiques des CNT sont presentees dans un formatannualise, que ce soit sous forme de taux de crois-sance composes ou par multiplication des niveaux

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I INTRODUCTION

par quatre, il importe d'expliquer que cette presenta-tion amplifie l'irregularite et l'incertitude des don-nees des CNT (des explications plus approfondiessont fournies au chapitre VIII). Il convient de memed'eviter de presenter des taux de croissance dotes deplus d'un chiffre apres la virgule, qui donnent l'im-pression que les donnees sont beaucoup plus precisesqu'elles ne le sont en realite.

1.36. Plusieurs approches peuvent etre adopteespour la formation des utilisateurs. Il est possible d'or-ganiser des seminaires a l'intention de publics speci-fiques, tels que les journalistes specialises, les par-lementaires interesses, les utilisateurs concernes ausein de la banque centrale ou de ministeres d'Etat telsque le ministere des finances ou du commerce exte-rieur. Les demandes d'information presentees direc-tement par les utilisateurs offrent une bonne occasionpour les comptables nationaux d'expliquer des ques-tions specifiques. La sortie de nouvelles publications,qui porte souvent les CNT sur le devant de la scene,peut etre l'occasion pour preciser certains points al'intention du grand public. En particulier, il convientde porter attention aux revisions et a leur causes. Parailleurs, il faut prendre soin, dans la presentation desdonnees, de donner des exemples de leur utilisationcorrecte, ainsi qu'il a ete indique plus haut. Lameilleure maniere de s'y prendre est de publier descommuniques de presse adaptes au style des medias,prets a imprimer.

G. Estimations instantanees

1.37. Dans certains pays, on appelle «estimationsinstantanees» les donnees de CNT preliminaries pu-bliees rapidement apres la periode en reference. Cetteterminologie est destinee a faire ressortir le fait qu'ila ete fait usage de methodes approchees et que lesdonnees sont en consequence particulierement su-jettes a revision. Les approximations dont il est ques-tion comprennent en general l'emploi de donneesportant sur un ou deux mois du trimestre seulementpour tout ou partie des composantes, le(s) mois man-quant(s) etant estime(s) par extrapolation au moyende methodes mecaniques telles que celles exposeesau chapitre VII. Un autre raccourci frequent est l'em-ploi de donnees dont le taux de reponse est moinscomplet que celui des donnees utilisees pour les esti-mations suivantes des CNT. Le recours a des sourceset a des methodes approchees etant une caracteris-tique generale de l'etablissement des CNT, les esti-mations instantanees ne different des estimations de

CNT suivantes qu'en ceci qu'elles recourent auxdites methodes en plus grande proportion. De ce fait,les estimations instantanees ne soulevent pas deproblemes theoriques supplementaires, encore quedans leur cas la necessite pratique d'informer les uti-lisateurs de leurs limitations et d'evaluer l'ensembledes revisions des CNT soit encore plus cruciale. Lesestimations instantanees peuvent ne couvrir que defacon limitee les variables du SCN 1993 — ellespeuvent par exemple ne couvrir que les variables ducompte de production — ou etre publiees sous uneforme davantage agregee. Comme le bruit statistiqueest plus eleve dans les donnees desagregees, les esti-mations sont moins detaillees, ce qui fait ressortirleurs limitations aux yeux des utilisateurs. Le niveaude detail doit etre de preference le meme que pour lesestimations suivantes, car un niveau de detail dif-ferent exigeant l'emploi de methodes differentes peutetre cause de revisions inutiles.

1.38. Dans certains cas, les estimations instanta-nees peuvent servir a decrire des donnees calculeesa partir de modeles econometriques agreges re-posant sur des facteurs tels que des relations decomportement, des indicateurs avances ou d'autresindicateurs depourvus de relation strictement me-surable avec la variable. Ces techniques ne peuventse substituer a la mesure statistique et sortent dudomaine de l'etablissement des CNT. Comme ellesexigent des competences differentes de celles quisont utilisees dans le processus statistique d'elabo-ration des donnees, il vaut mieux les confier ad'autres organismes.

H. Plan du manuel

1.39. Le plan de ce manuel peut se resumer commesuit: le chapitre II traite des questions strategiques etd'organisation; les chapitres III a V abordent lessources de base sur lesquelles reposent les CNT; lestechniques mathematiques appliquees aux donneessont traitees aux chapitres VI a VIII et, pour finir, leschapitres IX a XI abordent un certain nombre dequestions specifiques.

1.40. Les chapitres II a V sont destines tout particu-lierement a ceux qui mettent sur pied un nouveausysteme. Ces chapitres seront en outre utiles a ceuxqui ont a evaluer des systemes existants. Au chapitreII sont exposees les strategies d'elaboration d'unsysteme de CNT et de gestion de l'etablissement desCNT, assorties d'une mise en garde rappelant que les

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CNT doivent reposer sur les donnees et que les tech-niques mathematiques ne peuvent s'y substituer. Lechapitre presente l'ensemble des indicateurs decalage en usage dans l'ensemble du manuel afind'expliciter l'etablissement des CNT et leurs rap-ports avec les CNA. Il fait ressortir la nature de serietemporelle des donnees des CNT et la necessite deHer etroitement CNT et CNA au moyen de tech-niques de calage.

1.41. Les sources couramment utilisees et les pro-blemes qu'elles soulevent sont abordes aux cha-pitres III (le PIB et ses composantes, consideresrespectivement sous l'optique de la production, desdepenses et du revenu) et IV (comptes institution-nels). Le manuel recommande que, meme lorsquele PIB ne peut etre estime que sous une seule op-tique, il convient d'etablir d'autres ventilations duPIB en introduisant une categorie residuelle. Lechapitre IV signale qu'il est en general possible ettoujours souhaitable d'etablir quelques-uns descomptes institutionnels.

1.42. Le chapitre V presente les pratiques recom-mandees pour la manipulation des donnees par laverification et la reconciliation.

1.43. Les chapitres VI a VII traitent des techniquesde calage et de projection. Le manuel met en gardecontre les methodes qui introduisent un probleme desaut et presente une technique de calage optimalepour resoudre ce probleme conformement a l'objec-tif general presente a la section C de ce chapitre intro-ductif. Il convient d'appliquer ces techniques memedans les systemes de CNT nouvellement etablis, etil est donc essentiel que les statisticiens chargesd'etablir les CNT en comprennent les aspects fonda-mentaux et leurs implications pour le calcul descomptes. Toutefois, les fondements mathematiquesde ces techniques, les ameliorations et les autres so-lutions possibles dont on trouvera le detail a la fin duchapitre et dans les annexes ne sont presentes qu'a

titre informatif et concernent tout particulierementles lecteurs avertis.

1.44. Les principes fondamentaux de la correctiondes variations saisonnieres sont decrits au chapitreVIII. Le chapitre a ete redige specialement a l'inten-tion des statisticiens charges de la mise sur pied d'unnouveau systeme ainsi qu'a ceux qui travaillent surdes systemes existants qui ne disposent pas encore dedonnees desaisonnalisees.

1.45. Le chapitre IX traite des questions relatives a lamesure des prix et des volumes. Le probleme del'agregation dans le temps interesse tous les comp-tables nationaux, tandis que les questions de chainageannuel concernent les systemes plus avances12.

1.46. Les travaux en cours sont traites au chapitre X.Les problemes concernent tous les statisticiens na-tionaux mais la sophistication plus ou moins grandedes methodes utilisees depend de l'etape du proces-sus d'etablissement des CNT.

1.47. Le chapitre XI aborde la politique de revisionet le cycle d'etablissement des comptes. Quelle quesoit la politique de revision retenue, adaptee a la si-tuation propre a chaque pays, elle doit dans tous lescas etre transparente.

12 Le terme volume est utilise pour les mesures qui excluent l'effet desvariations des prix des composantes qui composent l'article. L'ex-clusion de l'effet des variations de prix signifie que les variations d'uneserie temporelle de mesures de volume sont dues a des variations dequantite et de qualite. Le volume differe de la quantite, qui est limiteeaux donnees qui peuvent etre exprimees en unites physiques. En con-sequence, les mesures de quantite ne tiennent pas compte de la varia-tion de la qualite et ne sont pas applicables aux articles non quanti-fiables ou aux agregats d'articles differents. Le volume differeegalement des estimations en valeur reelle qui font reference — dansla terminologie precise des comptes nationaux — a des mesures dupouvoir d'achat d'un article, par reference donc aux prix d'autres ar-ticles. Dans l'usage courant, «reel» sert souvent a designer le pouvoird'achat et les mesures de volume. Si les estimations a prix constantssont une forme courante de mesure de volume, le terme inclut egale-ment les indices de volume en chaine ou a base fixe.

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INTRODUCTION

Annexe 1.1. Identification des points d'inflexion

1.A1.1. Cette annexe presente un exemple numeriquequi illustre a quel point il importe, aux fins de 1'analysedes tendances et des points d'inflexion dans les don-nees, de presenter l'information economique men-suelle et trimestrielle sous forme de serie temporelle etde calculer les taux de variation de la serie entre pe-riodes successives, ainsi qu'il est precise aux chapitresI et VIII. Lorsqu'on ne dispose pas de series tem-porelles et d'estimations de la tendance-cycle de-saisonnalisees, il est de pratique courante de presenterles variations par rapport a la periode correspondantede l'annee precedente, et non par rapport a la periodeprecedente. Comme le montre l'exemple numerique,les taux de variation par rapport a la periode corres-pondante de l'annee precedente peuvent faillir a iden-tifier la tendance courante de l'activite economique —et indiquer, par exemple, qu'une economie se trouveencore en recession alors qu'elle connait deja unereprise depuis un certain temps. Lorsqu'on mesure lesvariations par rapport a la periode correspondante del'annee precedente, les points d'inflexion des donneesapparaissent avec un certain retard, qui dans certainescirconstances peut etre considerable. Le retard moyenconstate est d'environ une demi-annee dans les don-nees discretes et de pres de trois quarts d'annee dansles donnees cumulees.

1.A1.2. Outre qu'il ne fait apparaitre les points d'in-flexion qu'avec retard, le calcul des variations parrapport a la periode correspondante de l'annee prece-dente n'elimine pas completement tous les elementssaisonniers (par exemple, Paques peut tomber au pre-mier ou au deuxieme trimestre, ou bien le nombre dejours ouvrables d'un trimestre peut changer d'uneannee sur l'autre). De plus, ces taux de variationd'une annee sur l'autre refletent non seulement tousles evenements irreguliers survenant dans la periodeen cours, mais aussi tous ceux survenus au cours dela periode correspondante de l'annee precedente.

1.A1.3. Il s'ensuit que les taux de variation d'uneannee sur l'autre ne sont pas adaptes a l ' ana lyse ducycle conjoncturel, et qu'une analyse de l'economieconduite sur cette base est susceptible d'avoir des

consequences nefastes a la bonne conception de lapolitique macroeconomique.

1.A1.4. Si les variations par rapport a la meme pe-riode de l'annee precedente reposent sur des donneescumulees (par exemple des donnees couvrant la pe-riode de janvier, de janvier a mars, de janvier a juin,etc.), ce qui est de tradition dans certains pays, l'ap-parition des points d'inflexion en sera retardee en-core davantage.

1.A1.5. L'exemple numerique presente dans l'exemple1.A1.1 repose sur une serie temporelle de donneeshypothetiques commencant au premier trimestre de1996, que Ton peut considerer soit comme repre-sentant des tonnes d'acier produites a chaque tri-mestre, soit comme le PIB trimestriel a prix cons-tants. Il comporte trois points d'inflexion. Lepremier point d'inflexion apparait au trimestre 1 de1998, le deuxieme au trimestre 1 de 1999 et le troi-sieme au trimestre 4 de 1999.

1.A1.6. Dans les donnees trimestrielles discretespresentees a la premiere colonne de l'exemple 1.Al.1,ces trois points d'inflexion apparaissent clairementlorsque la serie a) de decroissante devient croissanteau trimestre 1 de 1998, puis b) de croissante devientdecroissante au trimestre 1 de 1999, et c) de decrois-sante devient croissante au trimestre 4 de 1999.

1.A1.7. De meme, dans la troisieme colonne de l'en-cadre 1.A1.1, qui presente les taux de variations d'untrimestre sur l'autre, le premier point d'inflexion estindique par l'inversion du taux de variation trimes-triel, qui de negatif au trimestre 1 de 1996 devientpositif au trimestre 2 de 1998, le deuxieme point d'in-flexion par le passage d'un taux positif a un taux ne-gatif entre le trimestre 1 et le trimestre 2 de 1999, etle troisieme point d'inflexion par le passage d'untaux negatif a un taux positif de variation entre letrimestre 4 de 1999 et le trimestre 1 de 2000.

1.A1.8. Lorsqu'on utilise les variations par rapporta la periode correspondante de l'annee precedente

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Annexe 1.1 Identification des points d'inflexion

Exemple 1.A1.1. Identification des points d'inflexion

Tonnes d'acier produit

Les caracteres gras indiquent les points d'inflexion.

Trimestre

T1 1996T2 1996T3 1996T4 1996T1 997T2 1997T3 1997T4 1997T1 1998T2 1998T3 1998T4 1998T1 999T2 1999T3 1999T4 1999T1 2000T2 2000T3 2000T4 2000

Donneesdiscretes

.537,9

.530,2

.522,6

1.515,0

.507,5

.500,0

.470,0

.440,0

1.350,0.395,0

.425,0

.575,0

.605,0

.590,0

.575,0

.500,0

.500,0

1.515,0

1.530,0

.545,0

Donnees

cumulees

1.537,9

3.068,1

4.590,7

6.105,8

1.507,5

3.007,5

4.477,5

5.917,5

1.350,0

2.745,0

4.170,0

5.745,0

1.605,0

3.195,0

4.770,0

6.270,0

1.500,0

3.015,0

4.545,0

6.090,0

Taux de

variation

d'un trimestre

sur I'autre

-0,5 %-0,5 %

-0,5 %-0,5 %-0,5 %-2,0 %-2,0 %-6,3 %3,3 %2,2 %

10,5 %1,9 %

-0,9 %-0,9 %-4,8 %0,0 %1,0 %1,0 %1,0 %

Taux de variation

Variations par

rapport a la periode

correspondante de

l'annee precedente

(donnees discretes)

-2,0 %-2,0 %-3,5 %-5,0 %

-10,4 %-7,0 %-3,1 %9,4 %18,9 %14,0 %10,5 %

-4,8 %

-6,5 %

-4,7 %

-2,9 %

3,0 %

Variations par

rapport a la periode

correspondante de

l'annee precedente

(donnees cumulees)

-2,0 %-2,0 %-2,5 %-3,1 %

-10,4 %-8,7 %-6,9 %-2,9 %18,9 %16,4 %14,4 %9,1 %

-6,5 %-5,6 %-4,7 %-2,9 %

(par exemple la variation entre le trimestre 1 de 1996et le trimestre 1 de 1997) au lieu des variations d'untrimestre sur l'autre, le retard d'apparition des pointsd'inflexion peut etre considerable. Dans l'exemplepresente, les variations par rapport au meme tri-mestre de l'annee precedente sont presentees dans laquatrieme colonne et montrent le troisieme pointd'inflexion survenant au trimestre 3 de 1999 —

c'est-a-dire trois trimestres apres qu'il se soit effec-tivement produit.

1.A1.9. Si les variations par rapport au trimestre cor-respondant de l'annee precedente sont etablies sur labase de donnees cumulees, comme le montre la der-niere colonne, l'analyse donne l'impression que le pointd'inflexion est apparu encore un trimestre plus tard.

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I INTRODUCTION

Exemple 1.A1.1. (fin)

Taux de variation d'un trimestre a l'autre

Variation par rapport a la meme periodede l'annee precedente

Variation par rapport a la meme periodede l'annee precedente, donnees cumulees

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II Aspects strategiques des comptes

nationaux trimestriels

A. Introduction

2.1. Le deroulement efficace et sans heurt d'un projetcomme les comptes nationaux trimestriels (CNT)exige de resoudre un certain nombre de questions destrategic statistique et d'organisation. Ces problemesse posent lors de la mise sur pied des CNT, et il peutetre utile de les revoir de temps a autre une fois lesCNT pleinement operationnels. Les questions statis-tiques dont la prise en consideration est la plus impor-tante sont le rapport des CNT avec les comptes na-tionaux annuels (CNA), le champ couvert par lesCNT, l'evaluation des donnees de base trimestrielles,et les procedes statistiques d'etablissement descomptes. Les principaux problemes d'organisationconcernent le cycle de diffusion, la chronologie duprocessus d'elaboration et l'organisation du travail dupersonnel participant au projet. Dans ce chapitre, lesaspects statistiques et d'organisation sont examinesdans une perspective strategique, sans trop entrer dansles details, les questions specifiquement statistiquesetant examinees de fagon plus detaillee dans leschapitres suivants.

2.2. Avant d'aborder ces questions strategiques, il estessentiel de posseder une comprehension generale deTensemble du processus. Les principales etapes de lamise eu oeuvre et de l'entretien d'un systeme de CNTsont resumees dans l'encadre 2.1. On distingue danscet encadre deux phases connexes, a savoir une phasede developpement et une phase de fonctionnement.La phase de developpement consiste a choisir la me-thode d'elaboration, selectionner et evaluer les don-nees de base, elaborer et evaluer les procedes de cal-cul, et finalement a tester l'ensemble du systemed'elaboration sur des series temporelles des donneesde CNT des annees passees («series retrospectives»).Une premiere etape importante de cette phase consistea consulter les utilisateurs potentiels afin de deter-miner a quel usage ils envisagent d'employer les don-nees de CNT. De toute evidence, cette consultation

des utilisateurs ne doit pas se limiter a la phase ini-tiale, car il est probable que leurs besoins evoluerontavec le developpement des CNT.

2.3. Au cours de la phase de fonctionnement, le sys-teme sert a etablir des estimations des trimestres encours; ces estimations sont ulterieurement reviseeslorsque de nouvelles donnees trimestrielles et an-nuelles deviennent disponibles. Il convient que lessources, les techniques statistiques et le systeme decalcul utilises pour etablir les series retrospectives aucours du test de la phase de developpement soientidentiques a ceux utilises pour mettre a jour les seriesau cours de la phase de fonctionnement. En revanche,la gestion du travail sur les CNT dans la phase pre-paratoire peut differer de celle de la phase de fonc-tionnement, et les diverses approches utilisees par lespays sont exposees dans ce chapitre.

B. Questions statistiques

1. Lien entre les comptes nationauxtrimestriels et annuels

2.4. De l'avis general, il convient de maintenir la co-herence entre les estimations des CNT (il s'agit desestimations non desaisonnalisees) et les estimationsdes CNA. Les motifs en ont ete exposes au chapitre Iet portent sur des considerations de qualite et de trans-parence. L'ideal est que les CNT reposent sur lesmemes donnees de base et les memes methodes sta-tistiques que les CNA et soient etablis au moyen dumeme systeme. En pratique, cependant, cet ideal n'esten general pas realisable. Afin de respecter a la fois lesobjectifs d'opportunite et d'exactitude dans les limitesdes ressources disponibles, il est courant de ne col-lecter de donnees de base detaillees et completesqu'une fois par an, voire plus rarement, et d'etablir defagon mensuelle et trimestrielle un ensemble plus li-mite d'indicateurs a court terme reposant sur des en-quetes par sondage plus limitees. Pour les memes

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ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUX TRIMESTRIELS

Encadre 2.1. Principales etapes de la mise en place et du fonctionnementdes comptes nationaux trimestriels

Mise en place des C N T

1. Consultation des utilisateurs potentiels

• Au sujet des usages possibles

• Au sujet de la couverture souhaitee, du niveau de detail, etc.

2. Inventaire

• Des methodes d'elaboration des comptes annuels

• Des donnees de base trimestrielles et annuelles disponibles

3. Definition des methodes et procedures d'elaboration

• Lien avec les sources et les methodes utilisees dans les comptes annuels

• Champ couvert par les CNT, notamment les parties du SCN 1993 qui seront prises en compte

• Niveau de detail des differences donnees

• Choix entre un systeme d'elaboration distinct pour les CNT ou un systeme integre a celui des CNA

• Calendrier d'elaboration, determination en particulier des delais de diffusion des premieres estimations et des procedures

de revision

4. Evaluation de la qualite des donnees de base et des procedures de calcul

• Correlations entre les donnees de base annuelles et trimestrielles

• Revisions des principaux agregats sur la base des donnees historiques (simulation historique du systeme de calcul)

• Revisions du systeme d'elaboration des donnees trimestrielles

5. Production de series temporelles a partir des donnees de bases des annees passees («series retrospectives»)

• Calage de la serie temporelle des donnees de base trimestrielles sur la serie temporelle des donnees annuelles (au moyen

de methodes telles que la methode proportionnelle de Denton amelioree)

• Production d'un nombre suffisant de donnees pour obtenir une serie temporelle suffisamment longue

• Calcui au niveau le plus detaille

6. Essais de fonctionnement en temps reel et mise a jour des series temporelies trimestrielles au moyen

des estimations des trimestres de l'annee courante (annee a)

• Relation entre les donnees de base mensuelles et trimestrielles des trimestres en cours et les estimations des

series retrospectives

• Extrapolation au moyen d'indicateurs (calage de la serie temporelle des donnees de base trimestrielles sur la serie temporelle

des donnees annuelles (au moyen de methodes telles que la methode proportionnelle de Denton amelioree)

• Comblage des lacunes statistiques

7. Premiere diffusion

Fonctionnement des C N T

8. Revision des estimations trimestrielles de l'annee courante a mesure que de nouvelles donnees trimestrielles

deviennent disponibles

• Relation entre les donnees de base mensuelles et trimestrielles des trimestres courants et les estimations des

series retrospectives

• Extrapolation au moyen d'indicateurs — calage de la serie temporelle des donnees de base trimestrielles sur la serie annuelle

9. Revision des estimations trimestrielles a mesure que de nouvelles donnees annuelles deviennent disponibles

• Revision des estimations trimestrielles pour l'annee a (et les annees precedentes) pour y integrer les nouvelles donnees de

calage sans introduire de «sauts» dans la serie

• Calage de la serie temporelle des donnees de base trimestrielles sur la nouvelle serie de donnees annuelles

• Calcui au niveau le plus detaille

10. Mise a jour de la serie temporelle tr imestriel le au moyen des estimations pour l'annee courante suivante

(annee a + 1)

• etablissement des estimations trimestrielles pour l'annee a + 1 en liant les donnees de base mensuelles et trimestrielles des

trimestres de l'annee a + 1 aux estimations revisees et calees des CNT de l'annee a

• Extrapolation au moyen d'indicateurs — calage de la serie temporelle des donnees de base trimestrielles sur la serie

temporellle des donnees annuelles

• Calcul au niveau le plus detaille

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Questions statistiques

raisons, il est courant de n'etablir qu'annuellement unsysteme de comptes nationaux plus detailles et pluscomplets, et d'etablir un ensemble d'estimationsde CNT simplifie et agrege immediatement apres lafin de chaque trimestre a partir de donnees de basemoins exhaustives.

2.5. Un systeme d'elaboration des CNT peut etre soitdistinct du systeme d'elaboration des CNA, soit luietre integre. Les systemes distincts sont courants dansles pays qui disposent d'un systeme de CNA completet detaille, comportant un tableau des ressources etdes emplois (RE). L'application d'un cadre RE im-plique un exercice approfondi de reconciliationstransversales que ces pays ne peuvent effectuer a unrythme trimestriel, du moins pas au meme niveau dedetail. Ceci implique que certaines des transforma-tions auxquelles les donnees de base annuelles sontsoumises ne peuvent etre effectuees trimestrielle-ment. De ce fait, les sources des CNT doivent etrecalees sur les estimations des CNA calculees a partirde la transformation effectuee au cours du processusde calcul des CNA. Les systemes de CNT-CNA inte-gres se rencontrent habituellement dans des pays oul'etablissement des CNA ne repose pas sur un cadreRE, ce qui rend plus aisee l'utilisation d'un systemeunique pour les CNT et pour les CNA. Dans un sys-teme integre, le stockage des donnees et les fonctionsde calcul des CNT comme des CNA s'effectuent dansle meme systeme de traitement, bien que le niveau dedetail puisse differer. Dans les situations de ce type,les sources CNT peuvent etre calees sur les donneesde bases annuelles1 plutot que sur les estimationsCNA. Il existe une variante de cette situation, danslaquelle les niveaux annuels et les variations an-nuelles des donnees trimestrielles correspondentparfaitement terme a terme avec les donnees an-nuelles correspondantes; dans ce cas, les donneesannuelles peuvent meme etre derivees des donneesCNT. Cette situation ne se produit cependant quepour quelques composantes.

2.6. Le choix entre ces divers modes d'elaborationdepend de la situation du pays concerne. Le fait queles donnees annuelles soient ou non soumises a unereconciliation detaillee, qui ne s'effectue pas chaquetrimestre, est un facteur determinant. La nature dusysteme annuel existant — fonde soit sur une serietemporelle, soit sur un calcul annee a annee — est un

1 Celles-ci pourront avoir ete calees au prealable sur des enquetes et desrecensements plus complets et plus detailles qui ne sont effectues qu'aintervalles de plusieurs annees.

autre facteur cle, l'elaboration de CNT ne pouvant re-poser que sur une serie temporelle. La chronologiedes revisions des donnees de base annuelles, qu'ellestendent a etre concentrees a la meme epoque de l'an-nee ou a se repartir au long de l'annee, constitue untroisieme facteur important, car dans un systeme deCNT-CNA distincts, les donnees de base annuellesrevisees ne peuvent etre prises en compte dans lesCNT qu'une fois effectuee la revision des CNA. Il im-porte que les concepteurs du systeme de CNT deli-berent formellement de ces questions et ne decidentpas de l'adoption d'un systeme sans envisager toutesles solutions possibles.

2.7. En consequence, les CNT sont en general etablisen calant les donnees de base trimestrielles sur lesdonnees de base annuelles ou sur les estimations deCNA calculees a partir d'un systeme de calcul desCNA distinct. Au cours de la procedure de calage, lesdonnees de base trimestrielles servent uniquement adeterminer les variations de courte duree de la serie,tandis que les donnees annuelles determinent leniveau global et les variations de longue duree de laserie (on trouvera au chapitre VI un expose detaille ducalage). Ainsi, les donnees de base trimestriellesservent d'indicateurs pour• decouper les estimations de CNA en trimestres pour

les annees pour lesquelles des estimations de CNAsont disponibles;

• mettre a jour la serie de CNT au moyen des varia-tions de court terme des donnees de base des CNTafin de produire des estimations de CNT pour laperiode la plus courante qui soient coherentes avecles estimations de CNA pour les annees pourlesquelles elles sont disponibles.

Comme on le verra au chapitre VI, le niveau et lesvariations des estimations de CNT finales dependrontdes facteurs suivants :• les variations, mais non le niveau, des indicateurs a

court terme;• le niveau des estimations des CNA pour l'annee

courante;• le niveau des estimations des CNA pour les quelques

annees qui precedent et qui suivent la periodeestimee.

2. Champ couvert par les CNTa. Considerations generales

2.8. Dans le developpement d'un systeme de CNT,l'une des premieres decisions a prendre consiste adeterminer les parties du SCN 1993 qui seront ini-tialement mises en ceuvre. Le choix dependra de la

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II ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

disponibilite de donnees de base trimestrielles, du sys-teme de CNA existant, des capacites disponibles etdes exigences des utilisateurs. Ainsi qu'il a ete in-dique dans 1'introduction au present chapitre, une despremieres choses a faire consiste a consulter les uti-lisateurs potentiels afin de determiner quel usage ilssont susceptibles de faire des resultats des CNT. Celasuppose d'evaluer le niveau de detail, le champ cou-vert, etc., dont peuvent souhaiter disposer les uti-lisateurs. Les utilisateurs potentiels n'etant pas neces-sairement conscients de l'interet que peuventpresenter pour eux des CNT, ils auront besoin d'etreguides par les comptables nationaux, lesquels pour-ront avoir a definir les dimensions du systeme en an-ticipant les besoins a venir.

2.9. Lors de la mise sur pied d'un systeme de CNT,des CNA sont en general deja en place, ainsi que leursdonnees de base. Par ailleurs, les pays qui envisagentle developpement d'un systeme de CNT disposentdeja habituellement de quelques donnees de basemensuelles ou trimestrielles. L'etape suivante de laconception des CNT consiste a faire l'inventaire desdonnees de base disponibles afin de determinerquelles parties des CNA pourront etre mises en oeuvresur une base trimestrielle. La conception initiale desCNT doit dans la mesure du possible reposer sur celledes CNA, bien qu'ils soient en general plus simples etplus agreges que ceux-ci.

2.10. Au cours de la phase initiale de mise en oeuvre,il est possible de ne calculer que des estimations duPIB avec les composantes correspondantes dans l'op-tique de la production ou des depenses, ainsi que leRNB et l'epargne. Ulterieurement, il pourra etre utilede revoir l'etendue du champ couvert par les CNT ala lumiere des evolutions de la disponibilite des don-nees de base et du champ couvert par les CNA. Au furet a mesure du developpement des CNT et de 1'iden-tification des lacunes et problemes existants, lesbesoins de donnees additionnelles des utilisateurspeuvent servir de guide pour les extensions ulte-rieures des comptes. L'experience montre qu'une foisles CNT bien etablis, les utilisateurs deviennent plusexigeants et peuvent pousser a la mise a dispositionde ressources accrues afin d'inclure dans les CNT laconfrontation des ressources et des emplois, lescomptes de flux des secteurs institutionnels et lescomptes de patrimoine.

2.11. L'extension des CNT au-dela du simple eta-blissement du PIB presente plusieurs avantages. Onapporte aux utilisateurs un tableau plus complet des

divers aspects des evolutions economiques courantes,organise en un cadre integre pour 1'analyse des don-nees. Par ailleurs, le cadre comptable etendu permet lerecoupement des donnees.

2.12. Les CNT devant, pour les raisons exposeesplus haut, etre ancres sur les CNA, le champ couvertpar les CNT doit etre coherent avec celui des CNA,ce qui signifie qu'il doit ou bien lui etre identique ouen constituer un sous-ensemble. Par exemple, si lesCNA ne couvrent que l'etablissement des estimationsdu PIB, dans l'optique de la production et des de-penses, le champ initial des CNT devra etre restreinta l'etablissement du PIB dans l'optique de la produc-tion et des depenses, ou du moins de l'une de cesdeux composantes.

2.13. L'etablissement des CNT suppose evidemmentque des ressources humaines et materielles soientdisponibles pour ce projet. Faute de pouvoir libererdes capacites supplementaires, s'il n'est pas possiblede realiser des gains d'efficacite il sera necessaire derevoir les priorites des CNA ou d'autres taches statis-tiques. Si les capacites necessaires au developpementdes CNT doivent etre trouvees dans les ressourcesutilisees jusque-la pour les CNA, cela peut imposerde reduire son developpement; il peut arriver, parexemple, que la mise en oeuvre du SCN 1993 danstoute son extension ne puisse s'effectuer aussi rapi-dement qu'il aurait ete possible autrement. A l'ex-treme, la liberation de capacites pour les CNT peutexiger de reduire le programme de CNA existant; ilfaut neanmoins eviter l'autre solution qui consisteraita reduire la qualite des statistiques. Il convient plutotde liberer des capacites en supprimant des activitesmarginales ou les parties des CNA pour lesquelles iln'existe pas de demande. Si cette situation venait a sepresenter, il conviendrait de consulter les utilisateurssur les decisions a prendre.

2.14. L'introduction d'un systeme de CNT est simi-laire dans les pays en developpement a ce qu'elle estdans les pays developpes. La necessite du type d'in-formation qu'apportent les CNT peut etre aussi ur-gente dans les pays en developpement que dans lespays developpes, mais il faut peut-etre plus d'effortspour convaincre les utilisateurs potentiels de l'utilitedes donnees des CNT et les avertir de leurs limita-tions. Les pays qui etablissent a present leurs sys-temes de CNT ont cet avantage que les logicielspermettant la mise en oeuvre des techniques neces-saires — telles que le calage — sont a present aise-ment disponibles.

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Questions statistiques

b. Mesure du PIB et de ses composantes

2.15. La mesure du PIB est un element essentiel de laquasi-totalite des systemes de comptes nationaux, et laventilation du PIB selon ses composantes est engeneral Tun des premiers resultats de CNT dispo-nibles. On distingue traditionnellement trois optiquesdistinctes2 de la mesure du PIB, a savoir a) l'optiquede la production, b) l'optique des depenses et c) l'op-tique des revenus. Cette distinction est quelque peu ar-tificielle, car ces trois optiques reposent souvent surles memes donnees de base. Par exemple, les estima-tions de la production et de la consommation des ad-ministrations sont souvent fondees sur les memes don-nees de base; les estimations de la formation de capitalfixe, dans l'optique des depenses, reposent en partiesur les estimations de la production de l'activite deconstruction et de celles de la production de machines,qui sont egalement utilisees dans l'optique de la pro-duction; et les estimations des salaires et remunera-tions utilisees dans l'optique des revenus sont souventcalculees a partir des statistiques de production indus-trielle et de valeur ajoutee qui sont utilisees dans l'op-tique de la production. Toutefois, les diverses optiquesrecourent egalement a des sources de donnees speci-fiques et offrent chacune une perspective distincte surrevolution et le niveau du PIB. Bien que ces optiquesne soient pas pleinement independantes, ainsi qu'onvient de le montrer, la mise en ceuvre de demarchesdifferentes facilite le recoupement des donnees. Cemanuel recommande donc aux pays de chercher a es-timer le PIB a partir de deux au moins des trois op-tiques. En raison de leur solidite relative, il est par-ticulierement utile de mettre en ceuvre a la foisl'optique de la production et l'optique des depenses.

2.16. Une autre raison importante pour appliquer aumoins les methodes de la production et des depensesest qu'elles fournissent des ventilations differentes duPIB. Dans la mesure ou e'est la demande qui alimenteles fluctuations de courte duree de l'economie, la ven-tilation par les depenses fournit des donnees parti-culierement utiles pour 1'analyse du cycle conjonc-turel et de la politique macroeconomique ainsi quepour la prevision. La composition de la croissance parbranches d'activite fournit une perspective supple-mentaire utile, mais de moindre importance.

2On fait une distinction entre la demarche de calcul (qui aboutit autotal du PIB) et la production de ventilations (dans lesquelles le PIBtotal est calcule sur la base d'une seule optique, mais ou certaines com-posantes d'une autre optique sont aussi calculees, de sorte que toutposte restant peut etre calcule comme residu).

2.17. L'optique de la production est celle dont l'uti-lisation est la plus repandue dans les CNT pour lamesure du PIB, sans doute parce que de nombreuxpays utilisent traditionnellement comme indicateursprincipaux de son evolution des statistiques a courtterme sur les industries de transformation. Dans l'op-tique de la production, il faut etablir la production, laconsommation intermediaire et la valeur ajoutee auxprix courants ainsi qu'en volume par branche d'acti-vite. Toutefois, les donnees de base disponibles sontgeneralement restreintes soit a la production, soit a laconsommation intermediaire, et il est relativementrare de disposer des deux types de donnees de base.Dans la plupart des pays, les statistiques de produc-tion couvrent assez bien les industries de transfor-mation, mais la couverture de la construction et desservices est generalement moins complete. Les com-posantes qui manquent dans la production, la con-sommation intermediaire et la valeur ajoutee sontestimees au moyen de ratios qui traduisent des coef-ficients d'entrees-sorties (ES) fixes. Des estimationsfondees sur un indicateur unique seront biaisees dansla mesure ou les ratios varient avec des facteurs telsque les effets saisonniers, le taux d'utilisation des ca-pacites disponibles, la modification de la compositionde la production, le changement technologique et lestendances de la productivite.

2.18. Les pays qui etablissent des CNT recourentmoins couramment a l'optique des depenses qu'al'optique de la production pour mesurer le PIB. Celaest du a des problemes de disponibilite, de chronolo-gie, d'evaluation et de champ des donnees de baseconcernant les depenses. L'optique des depensess'appuie habituellement sur deux sources prepon-derantes de donnees trimestrielles, a savoir le com-merce exterieur et la consommation des administra-tions; les autres categories sont souvent moins biencouvertes. Les principales composantes des transac-tions exterieures sont en general disponibles a partirde la balance des paiements et des statistiques ducommerce de marchandises, qui reposent souvent surune collecte extensive de donnees destinees a 1'ad-ministration des douanes. Les donnees sur la con-sommation des administrations peuvent en generaletre calculees a partir des statistiques administrativespubliques. D'autres composantes des depenses — asavoir la consommation finale des menages, des par-ties de la formation de capital fixe et les variationsdes stocks — sont generalement moins bien cou-vertes. Les donnees d'observation directe sur la for-mation de capital fixe et les variations des stocksmanquent souvent.

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ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

2.19. Si les statistiques des depenses sont incom-pletes, il peut etre encore possible de calculer une ven-tilation utile du PIB par type de depense. Par exemple,si le PIB total est calcule selon l'optique de la produc-tion et que les donnees de base disponibles permettentd'estimer certaines des composantes principales desdepenses, les postes manquants pourront etre calculessous forme de residus. Cette situation peut se presen-ter lorsque les donnees sur les variations des stockssont incompletes ou insuffisantes. Bien qu'elle neconstitue pas un recoupement independant des esti-mations du PIB, cette maniere d'utiliser des donneesde depenses incompletes, outre qu'elle permet deverifier la plausibilite du PIB, presente des avantagespour 1'analyse.

2.20. L'optique des depenses est, a certains points devue, la plus commode pour la mesure a prix constantsou en volume, car il existe un concept relativementclair de prix et d'evaluation pour chaque categorie dela demande. En revanche, les dimensions de prix et devolume de la valeur ajoutee sont plus complexes, carla valeur ajoutee ne peut etre observee directement, etl'optique des revenus ne convient pas aux mesures deprix ou de volumes. Ainsi qu'il a ete mentionneprecedemment, l'optique des depenses fournit egale-ment des donnees particulierement utiles pour 1'ana-lyse du cycle conjoncturel et de la politique macro-economique ainsi que pour la prevision. En outre,cette ventilation est des plus utiles aux pouvoirspublics, car, a court terme, il est plus facile d'influersur la demande que sur l'offre.

2.21. L'optique des revenus est la moins courammentutilisee des trois, mais elle peut etre utile a titre demethode de rechange pour la mesure du PIB. L'op-tique des revenus evite certains des problemes quepeuvent presenter les optiques de la production et desdepenses, tels que le recours a des ratios fixes d'ESdans les statistiques de la production; toutefois, il luimanque la dimension de prix constants. En outre, ellesuppose que les entreprises disposent de donneestrimestrielles sur les profits et sur certaines depenses.L'optique des revenus dispose d'une base sure dansles statistiques de salaires ou les donnees administra-tives sur les salaires — par exemple celles de la se-curite sociale —, mais les observations trimestriellesdes excedents d'exploitation ou du revenu mixtemanquent souvent, en particulier pour les entreprisesnon constitutes en societe.

2.22. Meme si les statistiques de revenus sont incom-pletes, il peut etre encore possible de calculer une ven-

tilation du PIB par revenus ou l'une des categories —habituellement l'excedent brut d'exploitation — estcalculee sous forme de residu. La ventilation durevenu a partir du PIB a l'avantage de fournir uneautre perspective sur l'evolution economique. Pour unpays devant traiter de questions de rentabilite et de ne-gotiations salariales, il peut s'agir la d'une statistiqueeconomique interessante. Elle montre egalement lelien entre la comptabilite commerciale et les comptesnationaux, en particulier lorsqu'un tableau de passagedes benefices a l'excedent d'exploitation ou au revenumixte est fourni.

2.23. Il est possible d'attenuer les faiblesses des di-verses methodes de calcul du PIB par combinaison deplusieurs d'entre elles. Les donnees sur la productionet sur les depenses peuvent se combiner au moyen dela methode des flux de produits. Cette methode re-pose sur l'identite comptable nationale fondamentaleindiquee dans le compte des biens et des services etdans les tableaux des ressources et des emplois, asavoir que la disponibilite totale (par produit) doitetre egale a l'utilisation totale. La methode des fluxde produits peut etre appliquee a divers niveaux, parexemple a des groupes de produits ou a des produitsdistincts. Plus le niveau auquel la methode est ap-pliquee est detaille, plus le resultat sera precis (des in-formations detaillees requierent moins d'hypothesesquant a l'origine et a l'emploi des produits). Cettemethode est particulierement puissante lorsqu'elleest mise en oeuvre dans un cadre RE3, meme dedimensions limitees (voir section suivante). Lesdonnees de production et de revenu peuvent etrerecoupees lorsqu'elles sont les unes et les autresclassees par branche, ce qui est particulierementinteressant lorsque les donnees de valeur ajoutee parbranche peuvent etre ventilees en remuneration dessalaries, excedent d'exploitation et revenu mixte (ontrouvera un expose des problemes de reconciliationau chapitre V).

c. PIB trimestriel dans l'optique

des ressources et emplois

2.24. Plusieurs pays ont developpe des tableaux REtrimestriels aux fins de l'etablissement trimestriel dela partie des comptes nationaux relative au PIB.L'etablissement de tableaux RE est essentiellementune methode simple pour etablir la partie du systemeglobal des comptes nationaux qui est liee au PIB.

3On peut egalement utiliser des tableaux entrees-sorties. Pour desraisons de simplicite, nous donnerons a l'ensemble de ce domainel'appellation de ressources et emplois (RE).

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Questions statistiques

Pour chaque produit — a un niveau plus ou moins de-taille —, les tableaux RE presentent les sources deressources (production et importations) et les emplois(consommation intermediaire, consommation desmenages et institutions sans but lucratif au service dela consommation finale des menages, consommationfinale des administrations, formation brute de capitalfixe et exportations). Si les ressources et les emploisde chaque produit sont equilibres, les comptes agre-ges des biens et des services de l'economie totale leseront egalement.

2.25. La mise en oeuvre d'un cadre RE a un rythmetrimestriel peut paraitre trop ambitieuse, mais s'estaveree realisable4. En particulier, si les tableaux REsont utilises comme methode de calcul et non destinesa la diffusion, il n'est pas forcement necessaire d'eli-miner les ecarts mineurs qui subsistent apres que lesprincipaux desequilibres ont ete resolus.

2.26. Les tableaux RE permettent de tirer tout leparti possible des informations disponibles. Lestableaux RE sont particulierement appropries pourcombler les lacunes statistiques et effectuer la recon-ciliation des donnees. Dans le cas de lacunes statis-tiques dues a des activites economiques non enre-gistrees ou a des erreurs dans les donnees declarees,il est particulierement indique d'utiliser le cadre REpour organiser et coordonner le travail d'epurationdes donnees. Le cadre RE convient donc tant aux sys-temes statistiques de bonne qualite que lorsque lessources de donnees ont une couverture limitee ousont de mauvaise qualite.

2.27. Le cadre RE permet aussi la production de don-nees plus detaillees; par exemple, les ventes au detailpeuvent n'etre disponibles que par grands groupes deproduits, mais le rapprochement des donnees detail-lees de la production avec celles du commerce ex-terieur peut permettre d'obtenir des donnees detailleessur la consommation des menages. De telles donneesdetaillees peuvent etre utiles a certains utilisateurs etpeuvent egalement contribuer a ameliorer la qualitede la deflation. Effectuer les calculs a un niveau plusdetaille reduit 1'importance des coefficients de pon-deration fixes utilises dans la construction des indicesde prix de Laspeyres, avec pour resultat que les defla-teurs implicites agreges constituent des appproxima-tions plus exactes des deflateurs de Paasche recher-ches. Le cadre RE fournit aussi une base ideale pour

4Ces methodes sont, par exemple, utilisees dans le contexte de CNT auDanemark, en France, en Norvege et aux Pays-Bas.

effectuer des mesures distinctes de volume pour laproduction et pour la consommation intermediaire, etdonc pour la valeur ajoutee, au moyen de la methodedu double indicateur.

2.28. Quelques pays avances etablissent des ta-bleaux RE a la fois aux prix courants et a prix cons-tants. Les tableaux RE aux prix courants sont les plusrepandus. Toutefois, nombre d'hypotheses sur les re-lations statistiques se verifient mieux avec les don-nees a prix constants. Disposer de tableaux aux prixcourants et a prix constants permet egalement de se-parer les aspects de prix et de volume et d'equilibrerles donnees de prix, de volume et de valeur (aux prixcourants) simultanement.

2.29. La production des composantes d'un systemeRE trimestriel est grosso modo identique a celle descomposantes correspondantes des autres optiques,comme il a ete indique precedemment. Elle offretoutefois en outre la possibilite d'un equilibrage etd'une reconciliation au niveau global. En fait, 1'uti-lisation des autres optiques comporte souvent l'em-ploi d'elements correspondants a l'optique RE. Parexemple, l'optique de la production comporte sou-vent 1'application de ratios fixes a des donnees par-tielles, et les equilibres de produits sont souvent misa profit pour deriver des estimations. Il s'agit la depratiques typiques de l'optique RE. Les employerseules revient a appliquer l'optique RE a un produitou a une industrie specifique, mais sans les avantagesqu'offre le cadre comptable general pour la verifica-tion des agregats. Pour tous ces motifs, il convientque les pays qui ont developpe un systeme de ta-bleaux RE annuels envisagent de les employer syste-matiquement comme base de 1'estimation des CNT.

3. Niveau de detail des calculs

2.30. Les CNT sont presque toujours etablis a unniveau moins detaille que les estimations annuelles.Il n'est naturellement pas aise de definir le niveau dedetail requis, mais il convient de maintenir des don-nees distinctes pour les postes importants, ceux quiinteressent les utilisateurs de statistiques, ou ceuxdont le comportement est atypique. Un niveau de de-tail moindre ne rend pas necessairement le processusd'etablissement plus simple, plus rapide ou pluseconome en ressources, car il est parfois plus faciled'eliminer les ecarts entre indicateurs lorsque le cal-cul s'effectue a un niveau plus detaille. Par exemple,equilibrer les ressources et emplois de vehicules estplus facile lorsqu'on dispose de details sur les diverstypes — camions ou berlines — de vehicules con-

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ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

cernes, les camions etant employes principalement ala formation de capital fixe tandis que les voituresparticulieres entrent a la fois dans la formation decapital fixe et dans la consommation des menages.En outre, quand les procedes de calcul sont automa-tises, un niveau plus detaille n'implique pas neces-sairement une grande difference dans la rapidite decalcul ou dans les ressources necessaires. Enfin,comme il a ete mentionne auparavant, l'executiondes calculs a un niveau plus detaille reduit 1'impor-tance des hypotheses d'ES fixes ou des coefficientsde ponderation fixes utilises dans la construction desindices de prix de Laspeyres, ce qui ameliore la qua-lite des estimations.

4. Evaluation des donnees de baseet du systeme d'elaboration des CNT

2.31. Avant de commencer a publier des estimationsde CNT, il est necessaire de revoir la qualite tant desdonnees de base utilisees comme des procedures decalcul proposees. En raison de la demande generatepour des series temporelles longues, cette revisiondoit porter sur le plus grand nombre possible d'an-nees. L'objectif principal de cette revision est d'iden-tifier les eventuelles faiblesses du systeme de calcultrimestriel et de determiner les ameliorations pos-sibles afin de reduire les revisions futures des princi-paux agregats. Il importe de determiner si les statis-tiques de base indiquent convenablement la directionet la taille globale des variations et si elles permettentde saisir les points d'inflexion. Cette revision doitaussi donner une idee de la qualite des estimations etde l'etendue des revisions auxquelles il faut s'attendrea l'avenir. Du fait de la limitation des ressourcesdisponibles et du manque de statistiques de base suf-fisamment precises et detaillees, des faiblesses persis-teront et les revisions sont inevitables; pour certainesseries, les revisions pourront etre considerables. Il estdonc crucial que les utilisateurs, apres la publicationdes premieres estimations trimestrielles, soient bieninformes du degre de precision et de fiabilite des esti-mations et de l'etendue des revisions ulterieures aux-quelles ils doivent s'attendre.

2.32. Dans le contexte des comptes nationaux, leterme «precision» signifie «degre d'approximation ala verite» tandis que «fiabilite» signifie «etendue desrevisions auxquelles la serie est sujette». Les CNTetant ancrees sur les CNA, la precision des CNAdefinit la limite superieure de la precision des CNT; lafiabilite des CNT est determinee de la meme maniere,car l'etendue des revisions depend du degre d'ap-proximation des estimations des CNA par les estima-

tions initiales des CNT et de l'etendue des revisionsdes estimations des CNA (on trouvera un expose plusapprofondi des revisions au chapitre XI).

2.33. Il est essentiel que les decisions relatives auxsources et aux methodes soient bien documentees. Ladocumentation est utile aux comptables nationauxlorsque des problemes se presentent ou en cas de re-nouvellement ou d'absence du personnel. Elle fournitegalement la base de la documentation destinee auxutilisateurs, qui souhaitent souvent disposer de davan-tage d'informations sur les donnees de base.

2.34. L'evaluation des donnees de base et du systemede calcul repose sur trois exercices de suivi:

a) evaluation de la capacite des donnees de basetrimestrielles de chaque serie a suivre les esti-mations annuelles;

b) evaluation de la capacite des donnees de basetrimestrielles preliminaries a suivre les donneesde base trimestrielles finales;

c) evaluation de la capacite de 1'ensemble du sys-teme de calcul a suivre les estimations annuellesdes grands agregats.

L'ensemble de ces exercices de suivi fournira egale-ment une mesure ex ante de la fiabilite des CNT ausens precise au paragraphe 2.31. L'evaluation desdonnees de base et du systeme d'elaboration doit etreconsideree comme un processus continu qu'il con-vient de conduire regulierement au cours de la phasede fonctionnement (au cours de la phase de fonction-nement, ceci interesse les etudes des revisions expost). Les principaux aspects de 1'evaluation des don-nees de base et du systeme d'elaboration sont resumesdans l'encadre 2.2.

a. Evaluation des donnees de base individuelles

2.35. Il convient d'evaluer la precision, la fiabilite etl'actualite des donnees de base. Cette evaluation estimportante pour plusieurs raisons. Premierement, elleindiquera si une certaine serie de donnees de baseconvient aux fins des CNT; deuxiemement, si pourune variable donnee il existe plusieurs sources statis-tiques, on pourra ainsi choisir la mieux appropriee;troisiemement, lorsque les donnees de base se contre-disent, 1'evaluation rend plus aise le choix de la don-nee sur laquelle appliquer l'ajustement; quatrieme-ment, elle contribue a identifier les domaines ou desameliorations sont necessaires; et, cinquiemement,elle facilite 1'information des utilisateurs quant a laqualite des estimations et aux revisions que subirontprobablement les series ulterieurement. Naturelle-

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Questions statistiques

Encadre 2.2. Evaluation des indicateurset des methodes d'elaboration

1. Relations avec les sources et methodes utilisees

pour les estimations annuelles

• Les memes sources sont-elles disponibles

trimestriellement?

• D'autres sources/indicateurs sont-ils disponibles

trimestriellement?

• Existe-t-il plusieurs autres sources/indicateurs pour

Je meme poste?

2. Niveau de detail

• Aussi detaille que possible?

• Au niveau des principaux agregats?

3. Champ

• Quelles parties des CNA peuvent etre couvertes?

4. Evaluation des sources et des methodes

• Precision de la prevision des variations annuelies

• Biais ou bruit systematiques

• Exercices de suivi i so les ou agreges

• Definitions des donnees de base

• Champ

• Unites

• Classifications

• Rabilite (revision des indicateurs)

• Biais systematiques

• Bruit

• Opportunite

• Fiabilite des estimations preliminaires

• Importance des estimations au juge et des lacunes

a combler

5. Les sources et les methodes annuelles doivent-elles etre

changees?

ment, dans de nombreux cas, on n'a guere le loisir —en particulier dans l'immediat — de choisir la sourcea utiliser. Il demeure toutefois necessaire d'evaluer lesindicateurs susceptibles d'etre utilises. Ces evalua-tions doivent etre discutees avec les fournisseurs dedonnees, qui peuvent etre en mesure d'offrir des in-formations de reference supplementaires. (En outre,les comptables nationaux sont parfois en mesured'identifier des problemes restes inapergus des col-lecteurs de donnees.)

2.36. La mesure dans laquelle les donnees de basetrimestrielles parviennent a indiquer les variations an-nuelles constitue le principal critere d'evaluation deleur precision. Cela procede de la necessite de main-tenir la coherence des CNT avec les CNA ainsi que dela qualite en principe superieure des donnees de baseannuelles. La precision des donnees de base a courtterme comme indicateurs des variations annuellesdepend des definitions et de la specification des va-

riables, ainsi que d'aspects tels que le champ couvert,et les unites et les classifications utilisees.

2.37. La capacite des donnees de base trimestrielles asuivre les estimations annuelles doit etre evaluee encomparant les taux de croissance dans la somme an-nuelle des donnees de base trimestrielles avec les tauxde croissance dans les estimations correspondantesdes CNA (il s'agit la du premier des trois exercices desuivi enumeres au paragraphe 2.34). De fortes dif-ferences dans les taux de variation indiquent des inco-herences entre les donnees de base trimestrielles et an-nuelles pour la serie consideree et eventuellement desfaiblesses dans la qualite des donnees soit trimes-trielles, soit annuelles. De fortes differences dans lestaux annuels de variation des donnees trimestrielles etannuelles de la serie retrospective indiquent egale-ment qu'il faudra s'attendre a des revisions impor-tantes a l'avenir lorsque des donnees de base supple-mentaires deviendront disponibles. Il est possibled'utiliser des techniques mathematiques pour etudierplus formellement la correlation entre donnees an-nuelles et trimestrielles ainsi que pour identifier eteliminer toute erreur systematique — c'est-a-dire toutbiais — dans les variations de longue duree des don-nees de base trimestrielles. Les techniques mathema-tiques employees pour identifier et corriger les biaissont exposees au chapitre VI.

2.38. Des problemes particuliers peuvent survenirlorsque les donnees annuelles s'etablissent suivant lecritere de 1'annee budgetaire plutot que de 1'anneecivile. A cet egard, le principal probleme est que, dansles statistiques annuelles, les enquetes qui declarentsur la base d'une annee non standard — c'est-a-direune annee differente de celle utilisee par le reste de labranche d'activite — sont en general inclus dans lesstatistiques de l'annee qui recouvre la plus grande par-tie leur exercice, ce qui creera par la suite une discor-dance avec la somme des trimestres. Une solution a ceprobleme dans les donnees annuelles consiste a uti-liser les informations des donnees de bases trimes-trielles pour repartir dans les statistiques de base an-nuelles les donnees de 1'informant sur la periodecomptable normale au moyen des techniques decalage decrites au chapitre VI.

2.39. La possibilite de preparer rapidement des esti-mations initiales des CNT suffisamment fiables estfortement dependante de la fiabilite des donnees debase trimestrielles. Souvent les premieres estimationsdevront etre fondees sur des versions preliminaires,publiees ou non, de donnees de base qui sont encore

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ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

sujettes a revision. Un des motifs principaux de cesrevisions est que les taux de reponse sont initialementbas, et que les estimations peuvent varier a mesureque le taux de reponse augmente. Ces variationspeuvent presenter une structure reguliere, ce qui im-plique un «biais», ou etre irregulieres, ce qui corres-pond a un «bruit». Un biais dans les estimations ini-tiales d'un indicateur peut etre du a la presence deselectivity dans les reponses. La fiabilite des donneesde base trimestrielles peut etre evaluee en comparantles taux de variation de periode a periode des versionspreliminaries avec les taux de variation correspon-dants des versions finales de la serie. Naturellement,cette comparaison n'est possible que si les versionssuccessives des donnees ont ete preservees dans lesbases de donnees, au lieu d'etre continument ecraseespar les versions ulterieures.

2.40. La possibilite de preparer rapidement des esti-mations initiates de CNT suffisamment fiables dependaussi fortement des delais dans lesquels les donnees debase trimestrielles sont disponibles. Souvent les pre-mieres estimations doivent etre fondees sur un en-semble incomplet de donnees de base. Il peut arriverqu'on ne dispose des donnees d'une serie que pourdeux des mois du trimestre precedent, et que cellesd'autres series manquent entierement. Afin decombler ces lacunes dans les donnees de base, des es-timations provisoires doivent etre faites a partir d'unesimple extrapolation de la tendance ou a partir d'autresindicateurs, disponibles plus rapidement mais moinsprecis. Pour chaque variable, l'incidence de ces esti-mations provisoires sur la fiabilite des premieres esti-mations peut etre evaluee en construisant des estima-tions provisoires pour les annees passees comme siVon se trouvait dans le passe et en comparant le tauxde variation de periode a periode de ces estimationsavec les taux de variation correspondants des donneesde base trimestrielles finales pour la variable consi-deree. Cette comparaison et 1'evaluation de la fiabilitedes donnees de base trimestrielles decrite au para-graphe 2.39 constituent le deuxieme des trois exer-cices de suivi enumeres au paragraphe 2.34.

2.41. L'evaluation des donnees de base existantespermet de determiner quelles donnees originelles sontles plus appropriees aux fins des CNT, et de la, quellessont les parties du SCN 93 qu'il est possible de mettreen ceuvre. L'evaluation aboutit quelquefois a la con-clusion qu'un certain ensemble de donnees presentedes biais et des bruits trop importants pour servir al'etablissement des CNT. Les comptables nationauxcharges de l'etablissement des CNT peuvent s'estimer

de ce fait contraints de ne pas les utiliser, mais il estnecessaire de consulter les statisticiens charges d'eta-blir ces donnees pour determiner s'il est possibled'apporter des ameliorations (voir plus bas). Meme sila decision de ne pas utiliser un certain ensemble dedonnees peut entrainer 1'impossibility de mettre plei-nement en oeuvre le systeme, cela est sans doutepreferable a l'emploi de donnees susceptibles de pro-duire des resultats trompeurs.

2.42. Il faut parfois choisir entre diverses sources sta-tistiques pour la meme variable. Bien que les comp-tables nationaux charges des CNT soient plus souventconfrontes a une penurie qu'a une abondance de don-nees, il arrive que plusieurs indicateurs soient dis-ponibles pour une variable donnee. Si divers indica-teurs sont disponibles pour la meme variable, ilimporte d'avoir une idee de leur precision et de leurfiabilite afin de pouvoir effectuer une selection. Notezque les donnees de moindre qualite peuvent nean-moins servir a verifier la serie de donnees selectionnee.

2.43. Au cours du processus d'etablissement, les sta-tisticiens doivent souvent ajuster les donnees de base.Si les donnees sur les ressources et emplois sont rap-prochees au moyen de tableaux RE ou d'une equationde flux de produits, il est probable que des incohe-rences apparaitront. Dans ce cas, il est possible, con-naissant la precision et la fiabilite des donnees, de ju-ger la latitude dont on dispose pour ajuster les donnees.

2.44. L'evaluation des donnees de base aide aussi aidentifier les domaines qui necessitent des ameliora-tions, tant au niveau des CNT que des CNA. Lesameliorations necessaires peuvent concerner lechamp couvert, les definitions, les unites, etc. Il estevidemment plus aise pour les statisticiens des CNTd'obtenir 1'amelioration des statistiques collectees parleur propre office, mais meme les donnees provenantd'autres organismes peuvent etre ameliorees. Les or-ganismes qui collectent pour leur propre usage desdonnees qui ne s'adaptent pas bien au procede d'eta-blissement des CNT pourront preferer adapter leursquestionnaires pour les rendre utilisables dans le con-texte des CNT plutot que d'exposer les enquetes a uneenquete supplementaire.

2.45. En definissant les ameliorations a effectuer enpriorite, il convient de prendre en consideration 1'im-portance relative de l'indicateur concerne. Pour denombreuses composantes, les donnees initiates sont simediocres qu'il est douteux que le raffinement desmethodes apporte une amelioration sensible. Il est

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Questions statistiques

egalement probable que certaines composantes d'im-portance economique minime reposent sur des don-nees mediocres. Les comptables nationaux doivent segarder de consacrer trop d'efforts a un grand nombrede postes d'interet mineur aux depens de postes signi-ficatifs et importants. Naturellement, la petite tailled'un poste ne justifie pas le choix d'une methode me-diocre quand une autre, meilleure, serait disponible, etles methodes adoptees, jusque pour les plus petitescomposantes, doivent pouvoir se justifier face auxutilisateurs les plus inquisiteurs. Par ailleurs, il con-vient de noter que les petits postes peuvent avoir uneffet considerable sur les estimations de la croissance— les variations des stocks en sont un exemple.

2.46. Dans certains cas, le developpement de me-thodes pour les CNT aboutit a des ameliorations pourles CNA. Le processus de revision revele souventl'existence d'hypotheses perimees ou irrealistes dansles estimations annuelles, ainsi que de pratiques er-ronees dans le calcul annuel. Les donnees trimes-trielles sont parfois de qualite superieure et peuventdonc etre utilisees en remplacement des donnees an-nuelles. C'est le cas, par exemple, des deflateurs an-nuels qu'il vaut mieux construire a partir des donneestrimestrielles sous forme de ratio entre la somme an-nuelle des donnees trimestrielles aux prix courants eta prix constants (voir chapitre IX, section B), au lieude les construire sous forme d'une simple moyenneannuelle des donnees mensuelles de prix pour l'an-nee. De meme, il vaut mieux construire les statistiquesdes stocks et des travaux en cours a partir de donneesa court terme. Les CNT peuvent aussi contribuer aameliorer la repartition des donnees de l'annee budge-taire sur l'annee civile, lorsque les deux annees necoincident pas.

b. Evaluation de I'ensembledu systeme d'elaboration des CNT

2.47. Avant la publication d'estimations de CNT, ilconvient d'entreprendre un exercice de suivi agregepour evaluer la coherence globale des donnees debase trimestrielles et annuelles et des systemes decalcul des taux de variation annuels des principauxagregats — il s'agit la du troisieme des exercices desuivi decrits au paragraphe 2.34. Les erreurspresentes dans une serie donnee peuvent etre de sensoppose, et ne pas donner de ce fait une bonne indica-tion de l'etendue des revisions des principaux agre-gats auxquelles il faudra s'attendre ulterieurement.Pour effectuer un exercice de suivi agrege, il estnecessaire de simuler la totalite du processus de cal-cul sur des donnees historiques afin de produire pour

les principaux agregats des series temporelles d'esti-mations non calees. Il s'agit donc d'utiliser le sys-teme de calcul des CNT prevu pour produire des es-timations d'agregats de CNT pour les annees passeescomme si on se trouvait dans le passe et qu'il failleproduire la premiere somme preliminaire des estima-tions de quatre trimestres pour ces annees sans lescalages annuels ulterieurs. Il est preferable d'ef-fectuer si possible 1'exercice de suivi agrege sur labase de I'ensemble incomplet de donnees de base quiaurait effectivement ete disponible lorsque la pre-miere somme d'estimations de quatre trimestres au-rait ete produite.

2.48. Par la suite, au cours de la phase de fonction-nement, il convient de repeter l'exercice de suiviagrege en comparant les diverses publications de don-nees annuelles du systeme de CNT avec les donneesCNA finales. Ainsi qu'il est expressement indique auchapitre XI, les pratiques optimales impliquent aussid'inclure dans les programmes de revisions la con-duite et la publication periodiques d'etudes des ten-dances longues. Des resumes de ces etudes peuventetre joints a la publication trimestrielle reguliere dedonnees afin de rappeler aux utilisateurs que les don-nees sont sujettes a revision.

2.49. Il est recommande d'effectuer egalement desessais dans les conditions reelles de fonctionnementavant de rendre les CNT officiellement operationnels.Seule l'experience acquise par de tels essais peut con-ferer a un systeme de CNT la robustesse voulue et lacapacite de surmonter les difficultes inattendues. Bienque les exigences des utilisateurs et d'autres impera-tifs puissent pousser a rendre le systeme officielle-ment operationnel le plus tot possible, les comptablesnationaux charges des CNT doivent s'efforcer aucours de la phase de developpement de reserver letemps necessaire pour conduire un ou deux essais defonctionnement en situation reelle.

2.50. L'exercice de suivi agrege peut servir a eli-miner des faiblesses dans I'ensemble du systeme. Parexemple, l'exercice peut reveler que les estimationsproduites dans l'optique de la production sont plusrobustes que celles de l'optique des depenses, ce quipourra guider les ajustements effectues au cours duprocessus d'etablissement.

5. Traitement statistique

2.51. Le traitement statistique comprend 1'assem-blage des donnees, le calage, la deflation, la desaison-nalisation, l'agregation et d'autres calculs. Lors de la

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II ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

conception d'un systeme de traitement, il est utiled'anticiper les differences et les liens entre les phasespreparatoire et operationnelle de l'etablissement desCNT de maniere a pouvoir satisfaire divers besoins aumoyen du meme systeme de traitement. En general,les procedes d'obtention des donnees sont les memesdans la phase preparatoire et dans la phase opera-tionnelle. Toutefois, la phase operationnelle presentequelques complexites supplementaires qui peuvent nepas etre apparentes au cours de la phase preparatoire.

2.52. Au cours de la phase preparatoire des CNT,l'objectif est d'etablir des donnees sur les anneespassees (series retrospectives). Etablir des donneesCNT pour un seul trimestre ou une seule annee n'aguere d'interet. Les series retrospectives de donneeshistoriques offrent une meilleure perspective sur lesevolutions economiques et, pour cette raison, doiventremonter aussi loin que possible dans le passe. Desseries retrospectives longues permettent aussi aux sta-tisticiens charges de la mise en place d'un nouveausysteme de verifier les donnees, d'acquerir de l'ex-perience dans le comportement des series et d'ef-fectuer la desaisonnalisation.

2.53. Au cours de la phase operationnelle, l'objectifconsiste a mettre a jour la serie temporelle au moyendes donnees des trimestres courants ainsi que dereviser les donnees des annees passees. La phaseoperationnelle presente plusieurs differences par rap-port a la phase preparatoire. Ces differences sont duesau fait que, dans la phase preparatoire, le calcul esteffectue apres coup en utilisant les totaux CNAcomme calages. Or ceux-ci ne sont pas disponiblespour les trimestres les plus recents. D'autres dif-ferences tiennent a ce que, dans la phase operation-nelle, les donnees des trimestres les plus recents sontmoins completes, il faut resoudre la question de larevision des donnees de base et il devient beaucoupplus important que les donnees recues se succedentdans le bon ordre. Seul un essai du systeme dans lesconditions reelles de fonctionnement peut revelertous les problemes. Un essai de fonctionnement surun ou deux trimestres avant le lancement officiel —ainsi qu'il a ete recommande plus haut — permettrad'identifier et de resoudre ces problemes sans en-trainer de retards notables pour le public.

2.54. Dans la phase operationnelle, la partie extra-polee de la serie presente des difficultes particulieres,car il n'existe pas de calages annuels pour cette partiede la serie. La difficulte est d'etendre la serie au-deladu dernier calage, en suivant les estimations futures

probables des CNA de sorte que les revisions ulte-rieures soient reduites au minimum tout en preservant— dans la mesure du possible — les variations decourte duree des donnees de base trimestrielles.

2.55. Enfin, la phase operationnelle comporte descycles continus de revision des indicateurs trimes-triels, de revision des calages annuels et de receptiondes calages annuels des annees les plus recentes. Cesnouvelles informations doivent etre incorporeesdans les estimations des CNT a mesure qu'elles de-viennent disponibles.

2.56. Les calculs appliques aux donnees sont varieset dependent des caracteristiques des series. Certainesdonnees sont recues sous une forme prete a l'emploisans ajustement, mais plus couramment il faut pra-tiquer des manipulations simples qu'on effectuecouramment dans le calcul annuel : addition, sous-traction, multiplication (diversement appelee mise al'echelle, calcul des montants bruts ou reevaluationquantitative) et division (par exemple deflation).Cependant, les techniques mathematiques utiliseespour produire les estimations des CNT par la combi-naison d'un indicateur trimestriel et d'une serie decalage annuelle sont plus complexes. Inevitablement,deux series non identiques, l'une trimestrielle etl'autre annuelle, vont presenter des differences. Ladifficulte consiste a aligner 1'estimation des CNT surcelle des CNA tout en preservant les proprietes deserie temporelle des donnees. Ce procede — appelecalage — n'est pas chose aisee, car les methodessimples comme la repartition pro rata du total annuelintroduisent une discontinuite entre les annees de laserie — le saut. Le calage ameliore les donnees tri-mestrielles en prenant en compte 1'information an-nuelle, de qualite superieure.

2.57. Il est recommande d'utiliser la technique decalage proportionnelle de Denton, avec les ameliora-tions presentees dans ce manuel, comme methode in-tegree de traitement, aussi bien pour les parties ex-trapolees que pour les parties retropolees des series.Elle donne des resultats superieurs aux methodes quitraitent separement les donnees retropolees dans laphase preparatoire, la phase d'extrapolation et l'ar-rivee de nouvelles donnees de calage. En pratique, latechnique de Denton peut etre aisement automatisee,de sorte qu'elle est econome en temps de travail. Lesysteme vaut la peine d'etre installe correctement, carl'emploi d'autres methodes generant des sauts peutsaper les proprietes de serie temporelle qui sont l'ob-jectif principal des CNT. L'importance de bonnes

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methodes de calage s'accroit lorsque la divergenceentre les variations des indicateurs trimestriels et desdonnees annuelles augmente. La methode de Dentonamelioree est presentee au chapitre VI, ainsi quequelques considerations sur ses implications etd'autres solutions possibles.

2.58. Il faut souligner que, lorsqu'on incorpore desdonnees de calage nouvelles ou revisees, les calculsdoivent reposer sur l'indicateur trimestriel originel,et non sur les estimations preliminairies des CNT quiont deja ete ajustees, faute de quoi le processus d'eta-blissement risque de se deteriorer en un gachis de sta-tistiques desordonnees dans lequel les statisticiensperdent la trace des donnees originelles, des effets ducalage et des autres ajustements.

2.59. Afin d'eviter d'introduire des distorsions dansles series, 1'incorporation des nouvelles donnees an-nuelles d'une annee exige en general de reviser les don-nees trimestrielles publiees des annees precedentes.C'est la un trait fondamental de toutes les methodes decalage acceptables. Comme il est explique au para-graphe 6.30 et ainsi que l'illustre l'exemple 6.3, outreles estimations des CNT de l'annee pour laquelle denouvelles donnees annuelles doivent etre incorporees,il peut etre necessaire de reviser les donnees trimes-trielles d'une ou plusieurs des annees precedentes etsuivantes. Afin de preserver au maximum les variationsde courte duree de l'indicateur, lorsqu'il presente deserreurs importantes, il peut etre necessaire en theoried'ajuster les estimations de CNT deja publiees pourtoutes les annees precedentes et suivantes. En pratique,cependant, avec la plupart des methodes de calage, 1'in-cidence des nouvelles donnees annuelles diminue peu apeu jusqu'a devenir insignifiante pour les annees suf-fisamment reculees dans le passe. Avec la techniqueproportionnelle de calage de Denton recommandee parce manuel, 1'impact sur les donnees des annees prece-dentes devient normalement insignifiant au-dela detrois a quatre annees. Un des avantages de la techniquede Denton est qu'elle permet de reviser autant d'anneesanterieures que necessaire.

6. Relation entre les CNT et les statistiques de base

2.60. Une consequence du calage et des calculs ef-fectues au cours du processus de calcul est que lesdonnees des CNT peuvent differer des statistiques debase. L'equilibrage des donnees au moyen d'un fluxde produits ou d'un cadre RE engendrera egalementdes differences avec les donnees de base. Ces dif-ferences peuvent etre deconcertantes et genantes pourles utilisateurs, et il faut s'efforcer de les reintegrer au

niveau des donnees de base. Il peut y avoir certaineslimitations a cela; par exemple, dans les CNT ledeflateur implicite de la consommation des menagespeut differer de l'indice des prix a la consommation(IPC) en raison de differences de couverture et del'emploi de formules d'indice differentes. Toutefois,si les variables des CNT sont fondamentalement iden-tiques a celles des statistiques de base, il faut s'ef-forcer d'en maintenir la coherence. En raison des im-peratifs de compatibilite, cette coherence doit etrerecherchee par des ajustements aux donnees de base.Par exemple, les donnees de production et de valeurajoutee provenant d'un indice de production doiventconcorder avec les donnees correspondantes desCNT. Il convient a tout le moins d'explorer les causesdes differences, et de les documenter d'une manierequi facilite l'acces des utilisateurs a cette information.

2.61. La reintegration des differences resultant duprocessus d'etablissement des CNT dans les statis-tiques de base peut initialement deplaire aux statisti-ciens charges d'etablir ces statistiques, ne serait-cequ'en raison du processus de revision qu'elle impliqueet qui peut leur etre peu familier. Ces statisticienspeuvent cependant finir par admettre qu'ajuster leursstatistiques aux CNT est une bonne chose pour la co-herence du systeme statistique et pour la qualite deleurs propres donnees. Un effet important de l'ajuste-ment est peut-etre de faire mieux comprendre aux sta-tisticiens la necessite de maintenir la coherence desdonnees des statistiques a haute frequence (donneesmensuelles et trimestrielles) avec les donnees an-nuelles; ces statisticiens peuvent aussi etre encouragesa appliquer des procedures de calage. Des entretiens ausujet de ces differences avec les statisticiens chargesd'etablir les statistiques de base aiguiseront sans douteleur interet pour la maniere dont leurs donnees sontutilisees dans le processus d'etablissement des CNT.Ils pourront par exemple avoir envie de participer auxdeliberations du processus d'equilibrage, ou leur con-tribution peut etre precieuse. Il est clair que le proces-sus d'ajustement des donnees de base des CNT seraplus facile a etablir si un processus similaire est deja enplace pour les CNA. Si ce n'est pas le cas, la mise surpied d'un systeme de CNT constitue une bonne occa-sion de mettre egalement en place un processusd'ajustement pour les donnees de base des CNA.

C. Diffusion

2.62. La diffusion des CNT a beaucoup de pointscommuns avec la diffusion d'autres statistiques, et on

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II ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

trouvera dans les normes NSDD et SGDD etablies parle FMI des informations generates a ce sujet. Cesnormes sont axees sur l'integrite, et les principauxthemes developpes concernent la necessite d'evitertoute interference non statistique avec les donnees, dediffuser les donnees simultanement a tous les utili-sateurs, de garantir l'acces aux donnees et leur trans-parence. Ces questions sont mentionnees au chapitre Iet examinees en detail au chapitre XI.

2.63. Cette section est axee sur certains problemes dediffusion propres aux CNT, en particulier leur diffu-sion et leur presentation. En ce qui concerne leur dif-fusion, en raison de la nature des CNT et de leur im-portance pour la prise de decision, la conditionpredominate est qu'ils soient publies rapidement.Plutot que de consacrer du temps a preparer et a im-primer une publication exhaustive sur papier glace, ilconvient de diffuser les donnees des CNT des qu'ellessont disponibles ou bien, s'il existe un calendrier dediffusion, a la date de diffusion prevue.

2.64. La premiere diffusion peut done etre assez re-duite et se limiter aux donnees les plus importantes,par exemple la croissance du PIB aux prix courants eta prix constants — a la fois en donnees brutes et endonnees desaisonnalisees — ainsi que les estimationsde tendance. Une extension ulterieure pourrait com-prendre des ventilations par categories de depenses etpar branches. Il importe en outre de mentionner lesrevisions les plus importantes concernant les dif-fusions anterieures (voir chapitre XI pour de plusamples explications sur ce sujet).

2.65. La maniere la plus rapide de faire connaitre cesdonnees consiste a les diffuser par voie de presse etpar l'affichage sur Internet. Le texte des commu-niques de presse doit etre bref — il ne doit pas, enregie generate, depasser une page — et etre pret al'emploi, sans necessiter de mise en forme. Ces con-ditions favorisent 1'acceptation des communiques parles medias et evitent egalement leur deformation pardes journalistes presses ou mal informes. Les mediasmentionnent souvent la source des communiques depresse, ce qui peut engendrer 1'impression que les ar-ticles qu'ils publient refletent 1'opinion de 1'office sta-tistique. Il importe done de preparer les communiquesde presse d'une maniere qui empeche les medias d'enmodifier le texte. Ayez un titre accrocheur : si le com-munique est publie sans titre, les medias lui en trou-veront un, qui pourrait bien etre un peu trop creatif augout des statisticiens. Il convient aussi de placer lesinformations les plus importantes en tete, car les me-

dias raccourcissent leurs articles tout simplement eneliminant du texte a la fin. De plus, il est souhaitabled'illustrer le communique au moyen d'un petittableau reunissant les donnees les plus importantes.Afin d'en faciliter 1'identification par le grand public,il est recommande de normaliser ce tableau et de con-suiter les gens des medias quant a son contenu. D'unefacon generate on sera bien avise de consulter les me-dias au sujet des communiques de presse. La publica-tion sur Internet doit etre simultanee avec la diffusiondu communique de presse et, afin d'alter plus vite, letexte peut en etre identique. La preparation des com-munications doit commencer le plus tot possible, iln'est pas necessaire d'attendre que toutes les donneesa publier soient pretes; il est d'ordinaire possibled'elaborer une esquisse des principales informationssur la base des donnees qui deviennent disponibles aucours des dernieres phases du processus de calcul.

2.66. De nombreux pays diffusent egalement unepublication statistique trimestrielle plus completedediee aux CNT. Ces publications offrent une analyseplus profonde des donnees, appuyee par diversgraphiques decrivant les evolutions economiques. Onutilise souvent des graphiques en secteurs «tarte oucamembert» illustrant la contribution a la croissancedu PIB par categorie de demande ou par branche;ce type de graphique repose habituellement sur desdonnees a prix constant desaisonnalisees. Des dia-grammes en colonnes indiquant la composition duPIB et ses variations sont aussi souvent publies.

2.67. L'abondance des commentaires des statisti-ciens sur les donnees publiees varie selon les pays.Dans certains pays, les offices statistiques ne four-nissent pratiquement que les donnees seules, assor-ties des commentaires techniques appropries; dansd'autres pays, les organismes statistiques estimentqu'il leur incombe d'interpreter les evolutionseconomiques. Quoi qu'il en soit, il convient de ne pass'ecarter des faits afin d'eviter de donner 1'impres-sion que l'office statistique cherche a influencer1'opinion publique en prenant position sur des ques-tions economiques et politiques.

D. Questions d'organisation

I. Generalities

2.68. L'organisation des CNT differe de celle desCNA en raison de l'intensite du travail et de labrievete des delais. En outre, l'etablissement des CNTest un exercice plus creatif qui recourt davantage aux

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Questions d'organisation

hypotheses et aux indicateurs indirects, et moins ausimple «comptage de haricots». Cela signifie que lepersonnel concerne doit posseder une formationeconomique plus solide. Pour les memes motifs, enraison de l'emploi plus intensif des techniques mathe-matiques, il convient de disposer de personnel formeaux mathematiques statistiques.

2.69. Ainsi qu'il a ete indique auparavant, les CNTne peuvent debuter que lorsqu'on dispose de suffi-samment de donnees de base trimestrielles. La ma-nipulation de ces donnees de base dans le calcul desCNT est plus efficace lorsqu'elles sont disponiblessous forme de bases de donnees informatisees.

2.70. Il n'existe pas de methode globalement supe-rieure pour organiser 1'elaboration des CNT. Chaquepays developpe son systeme en fonction de son expe-rience et de sa situation propres. Le but de ce chapitreest de mettre en lumiere certaines questions plutotque d'emettre des recommandations ou de donnerdes reponses.

2.71. Pour les CNT, la structure des periodes depointe de travail est tres differente de celle des CNA.Un office statistique ne produisant que des estima-tions annuelles suit un cycle de production etale surplus d'une annee. L'estimation annuelle presente sou-vent un regroupement de taches vers la fin du cycle, etles delais a respecter peuvent etre stricts. Dans un sys-teme d'etablissement trimestriel, la charge de travailest en general relativement faible au debut de chaquetrimestre parce que les donnees du trimestre precedentne sont pas encore disponibles et que le calcul corres-pondant au trimestre precedent doivent etre termines.

2.72. Pour etablir les CNA comme les CNT, on reu-nit des donnees provenant d'un ensemble de sourcestres variees. Les donnees sont parfois collectees parles comptables nationaux eux-memes; le plus sou-vent, elles proviennent d'autres parties du meme or-ganisme ou d'autres organismes. L'enchainement etl'etalement dans le temps de l'etablissement desCNT sont complexes, car ils doivent etre organisesen fonction de l'arrivee des resultats d'un grandnombre de processus de collectes et de fournisseursde donnees.

2.73. Une importante question d'organisation, a re-soudre des le debut, concerne le cycle de diffusion —c'est-a-dire les dates de la premiere diffusion des don-nees d'un trimestre et des revisions qui s'ensuivent.Dans un systeme de CNT etroitement lie aux CNA,

comme le recommande ce manuel, le cycle de diffu-sion dependra aussi du cycle de diffusion des CNA.Ainsi qu'il a ete indique au chapitre I, la meilleurepratique consiste a diffuser les premiers resultats aucours du trimestre suivant. Apres la premiere diffu-sion, des revisions sont en general necessaires, enfonction, entre autres choses, de l'arrivee de nouvellesdonnees de base ou de donnees revisees, et finalementde l'arrivee des donnees annuelles. Le cycle de diffu-sion decoule directement de la politique de revisions,qui est examinee au chapitre XL

2. Deroulement du processus de calcul

a. Structuration du processus

2.74. La structure du processus peut etre sequentielleou integree. L'approche sequentielle implique deproceder par etapes — saisie des donnees, verifica-tions elementaires, agregation aux niveaux inferieurs,deflation, desaisonnalisation, agregation generate. Enrevanche, dans l'approche integree on procede simul-tanement a la saisie des donnees et a la mise en routede tout le systeme; les resultats sont ensuite examinesen detail dans le contexte des tendances agregees. Ceprocede peut etre reitere plusieurs fois a mesure quede nouvelles donnees arrivent et que des ajustementssont effectues. En pratique, il est possible de combinerquelque peu ces deux demarches. La conception dusysteme de calcul doit tenir compte de la periode —breve ou etalee sur plusieurs semaines — de receptiondes donnees de base, de la quantite de verifications aeffectuer et de la nature du systeme informatique uti-lise. L'approche integree se prete bien aux methodesRE parce qu'elle fait ressortir les relations entre les di-verses donnees.

b. Planification des taches

2.75. L'interet des CNT residant dans leur actualite,les delais sont necessairement courts et imperatifs.Ceci signifie que les statisticiens des CNT travaillentsous pression. L'elaboration des CNT est aussi parti-culierement vulnerable a des difficultes telles que desretards dans la reception de donnees importantes oude bogues dans les systemes informatiques.

2.76. Pour resoudre les problemes de calendrier, ilfaut elaborer un programme de travail trimestriel. Leprogramme doit tenir compte du calendrier de diffu-sion convenu, de la date de livraison prevue de cha-cune des sources de donnees requises, du delai neces-saire a chaque operation, et du flux de donnees d'uneetape a l'autre. De cette maniere, il est possible deprevoir le moment ou les resultats seront prets a etre

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II ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

diffuses. Cela permet aussi d'identifier la sequencedes taches et de calculer 1'incidence des retards. Leprogramme de travail doit definir les points suivants :• les donnees a saisir et la date prevue pour leur

reception;• les taches des comptables nationaux, notamment la

duree prevue de chaque tache et leur enchainement;• la delimitation des responsabilites pour chaque

tache.

2.77. Le programme de travail doit tenir compte desretards imprevus. Ainsi qu'il est mentionne au cha-pitre XI et conformement a la NSDD, il convientd'annoncer a l'avance les dates de diffusion. Desproblemes imprevus peuvent toutefois se produire, etla non-diffusion des estimations a la date annonceepeut faire naitre des soupcons de manipulation a desfins politiques. L'eventualite de problemes imprevusest plus grande lorsque les statisticiens entreprennentpour la premiere fois d'etablir des CNT. Les payspeuvent donc prevoir initialement des periodes decalcul plus longues et des delais plus prolonges, puisreduire graduellement les delais a mesure qu'ils ac-quierent de 1' experience dans le calcul des CNT.

c. Methodes pour acce/erer l'elaboration des CNT

2.78. Du fait que les donnees de base ne sont souventpubliees qu'apres la fin du trimestre et que les CNTsont produits rapidement, le calcul est necessaire-ment concentre sur une courte periode. Cette situa-tion rend d'autant plus important d'accelerer l'execu-tion des taches. Le calcul peut etre accelere deplusieurs manieres.

2.79. Premierement, il importe de reduire l'intensitedu travail en periode de pointe. Une des manieres dereduire la charge de travail durant la periode la pluschargee est d'effectuer autant de travail que possible al'avance. Par exemple, les donnees mensuelles d'unou des deux premiers mois du trimestre peuvent etretraitees plus tot. De meme, on peut eventuellementmettre en oeuvre les revisions effectuees sur les don-nees des trimestres precedents avant que ne com-mence le calcul du trimestre courant. Certains pro-blemes statistiques peuvent etre prevus et traites paravance. Par exemple, s'il faut changer la base ou lechamp d'une serie, on peut eventuellement mettre enplace un programme integrant l'ancienne serie avec lanouvelle avant que les donnees ne soient disponibles.

2.80. Deuxiemement, on parvient souvent a diffuserles CNT plus tot en ameliorant les dispositions prisespour la livraison des donnees de base. Les four-

nisseurs de donnees peuvent etre en mesure de fournirdes donnees preliminaires. Les donnees peuvent etrecommuniquees par des moyens plus rapides, tels quele courrier electronique, le partage d'une base de don-nees commune, des disquettes ou des listings infor-matiques plutot qu'une publication plus travailleedont la production exige davantage de temps. En outreil convient que les donnees soient communiqueesdans le format le plus efficace, dans l'ordre voulu etsoient debarrassees de toutes donnees inutiles.

2.81. Troisiemement, l'impression de publicationsstatistiques prend du temps. La rapidite de publica-tion est plus importante pour les CNT, et il peut etrenecessaire de developper des procedures de diffu-sion, ainsi qu'il a ete mentionne a la section C dupresent chapitre.

2.82. Les tests preliminaires de fonctionnement re-commandes auparavant aident aussi a identifier lesproblemes d'ordre general susceptibles de causer desretards et d'entraver la ponctualite de la publication.

3. Organisation du personnel

2.83. L'organisation du personnel est un theme a con-siderer a la lumiere de la situation propre a chaque pays.L'organisme charge d'etablir les CNT, le service res-ponsable de l'etablissement des CNT, l'effectif requis,1'organisation de ce personnel et la place du serviceCNT (s'il existe) dans l'organisme statistique sontquelques-uns des points a prendre en compte. La situa-tion la plus courante est celle ou toutes les donnees descomptes nationaux, y compris celles des CNT, sontetablies par 1'office national de statistiques, souvent ausein meme du service charge des comptes. Dans cer-tains pays, l'etablissement des comptes trimestrielss'effectue a la banque centrale. Dans certains cas, lesestimations des CNT sont effectuees par un autre orga-nisme encore, tel qu'un institut de recherches. D'unemaniere generate, sauf problemes particuliers de per-sonnel ou d'autres ressources, il n'est pas souhaitableque plusieurs organismes soient impliques, en raisondes possibilites d'incoherences dans les donnees et lesmethodes statistiques ainsi que de la perte de la syner-gie entre le systeme annuel et le systeme trimestriel.

2.84. Trop souvent les statisticiens nationaux, bienqu'ils puissent determiner la repartition des personnelsentre les activites trimestrielles et les autres, n'ont guerevoix au chapitre quant a l'effectif total du personnel. Detoute evidence, un effectif reduit aura pour resultats desestimations de bien moindre qualite, un niveau de de-tail reduit et des delais de diffusion plus longs.

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Questions d'organisation

2.85. L' organisation des divisions de la comptabilitenationale est variable. Dans un petit organisme, il peutn'y avoir aucune division. Les offices plus grandspeuvent etre divises selon une ou plusieurs des me-thodes suivantes• sources detaillees/integration des donnees et travail

sur les agregats;• donnees trimestrielles/donnees annuelles;• branches/composantes de la depense/composantes

du revenu;• donnees aux prix courants/donnees a prix constants;• orientation par procede/orientation par produit;• developpement et analyses/travail operationnel.

2.86. Entre autres points auxquels il convient deporter attention dans 1'affectation des personnels, ilfaut equilibrer les periodes de pointe et les periodescreuses, regrouper les taches et techniques simi-laires et organiser des equipes faciles a gerer — tropgrandes la communication y est difficile, trop pe-tites elles manquent de certaines competences etsont davantage vulnerables aux absences et aux de-parts. Lorsque des questions connexes sont traiteespar des equipes differentes, il existe un risque deduplication ou de conflits d'opinions quant auxmethodes a utiliser.

2.87. Une des grandes decisions a prendre en matiered'organisation est de determiner s'il y aura un serviceconsacre specialement aux CNT ou bien si les CNT etles CNA seront etablis dans le meme service par lememe personnel. Les structures des periodes depointes de travail sont tres differentes, de sorte que lesperiodes de pointe de l'etablissement annuel n'en-travent pas necessairement les activites des CNT etvice-versa. La combinaison des deux fonctionspresente cet avantage que le travail sur les CNT et lesCNA est assure par les memes personnes, ce qui rendleur harmonisation plus probable.

2.88. Lors de la mise sur pied d'un nouveau sys-teme de CNT, il est souvent souhaitable de definirune equipe CNT distincte. Le travail de developpe-ment risque autrement de souffrir si le personnel estcontinuellement appele a d'autres taches, plus ur-gentes. Le developpement d'un nouveau systemeexige un niveau de capacites theoriques eleve, et lepersonnel doit donc posseder une bonne connais-sance du SCN 1993 et du systeme de calcul annuel.Des collaborateurs possedant une bonne connais-sance de base des enquetes mensuelles et trimes-trielles pourront completer les connaissances desstatisticiens des CNA.

4. Organisation de la fourniture de donnees

2.89. Les comptes nationaux sont uniques par I'em-ploi qu'ils font de sources statistiques diverses pro-venant d'organismes differents. Les delais de produc-tion des CNT etant d'ordinaire plus pressants queceux des CNA, la coordination avec les fournisseursde donnees est une tache importante pour le statisti-cien charge des CNT. Ce probleme est examine a lasection D.2.c. de ce chapitre dans le contexte de 1'ac-celeration du processus de calcul.

2.90. Les comptables nationaux doivent maintenir uncontact etroit avec leurs fournisseurs afin que chaquepartie comprenne les besoins et les problemes del'autre. La date, le contenu et le format de livraisondes donnees peuvent etre ainsi fixes. L'annee de base,le champ couvert, la definition, les procedures et lesclassifications des sources statistiques peuvent etresujets a des modifications qu'il convient d'identifier al'avance, de sorte qu'il n'y ait pas de surprise desa-greable au cours de 1'elaboration des donnees. Lesfournisseurs de donnees peuvent aussi etre de bonnessources d'information sur les evolutions de l'eco-nomie, les insuffisances des donnees et le traitement aadopter pour des problemes comme l'existence de la-cunes dans les series.

2.91. Les fournisseurs de donnees ne savent pas tou-jours comment sont utilisees leurs donnees. Il in-combe aux comptables nationaux de leur apportercette information au moyen de reunions ou d'entre-tiens. Dans certains pays, les comptables nationauxorganisent des seminaires ou des cours a 1'intentiondes fournisseurs de donnees.

5. Organisation des systemesde traitement des donnees

2.92. La dimension de serie temporelle est le carac-tere determinant des donnees des CNT. Tout systemeinformatique destine a etablir des estimations de CNTdoit donc etre concu pour le traitement de series tem-porelles. L'encadre 2.3 definit les principaux elementsd'un systeme de calcul etabli a partir d'un logiciel debase de donnees dedie au traitement de series tem-porelles. La plupart des elements sont egalement per-tinents pour les systemes bases sur des tableurs.

2.93. Les systemes de traitement informatique descomptes nationaux sont developpes en fonction desbesoins du pays interesse. Ainsi qu'il a ete indique auparagraphe 2.5, certains pays disposent de systemesde CNT et de CNA distincts, tandis que d'autres

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II ASPECTS STRATEGIQUES DES COMPTES NATIONAUXTRIMESTRIELS

Encadre 2.3. Elements d'un systeme de traitementde CNT construit sur un Iogiciel de base de donnees

Le coeur d'un systeme informatique bien concu pour I'etablissement

d'estimations de CNT doit comporter les elements suivants :

* Bases de donnees pour la saisie des donnees

• Un ensemble de bases de donnees pour le stockage des donnees

de base mensuelles, trimestrielles et annuelles

• Une base de donnees pour le stockage des estimations des CNA

• Un ensemble de bases de donn&es pour le stockage des donnees

de base annuelles

• Programmes de traitement

• Calage de series temporelles d'indicateurs sur des series

temporelles de donnees annuelles — trimestrialisation

et extrapolation

• Deflation/passages aux prix courants

• Procedures d'evaluation des donnees de base — suivi au niveau

detaille, mise au net

• Procedures d'evaluation du systeme de traitement — simulations

sur donnees historiques/suivi au niveau agrege

• Reconciliation/comparaison des estimations du PIB obtenues selon

les optiques de la production, des depenses et du revenu

• Desaisonnalisation (lien avec X-11 -Arima et/ou X-12-Arima)

* Bases de donnees pour le stockage des donnees calculees des CNT

• Base(s) de donnees pour les donnees officielles publiees

• Exemplaires archives des trimestres precedents — donnees

publiees, pour faciliter I'etude des revisions

• Bases de donnees de travail pour les estimations non publiees

• Stockage de multiples versions des donnees (par exemple avant

et apres ajustement/revision) pour faciliter la verification

et le recoupement

• Programmes de tabulation des donnees pour construire les tableaux

destines a la publication et pour transferer des donnees sur

disquettes et vers des bases de donnees exterieures

utilisent le meme systeme pour les deux projets.Certains pays fondent leur systeme de traitement descomptes nationaux sur des tableurs tels que Lotus ouExcel. Pour les systemes de grande dimension, il estpreferable d'utiliser un Iogiciel de gestion de base dedonnees. La structure d'un Iogiciel de base de don-nees est construite sur des series statistiques et sur desalgorithmes destines a les manipuler. En revanche, lastructure d'un tableur est fondee sur des cellules dis-tinctes liees par des formules. Les grands volumes dedonnees qui entrent dans I'etablissement des comptesnationaux favorisent les bases de donnees. Les basesde donnees manipulent de grands volumes de donneesplus efficacement et sont mieux adaptees aux tachesde transfert de donnees vers des logiciels de desaison-nalisation et de calage. Dans un tableau contenant desquantites massives de donnees, il est facile de com-mettre des erreurs et difficile d'en suivre la trace. Le

transfert de donnees entre tableurs est malaise, et il estdifficile de garder trace des differents etats des don-nees. Avec les tableurs, il est aussi difficile de changerles methodes de calcul et de s'assurer que les change-ments ont ete correctement mis en ceuvre.

2.94. En consequence, ce qu'il faut retenir d'unefagon generate est que les tableurs sont utiles dans lestaches de dimension reduite comme le travail dedeveloppement, la mise au net et les mesures som-maires. Lorsque le systeme passe de la phase dedeveloppement a la phase de fonctionnement, il estsouhaitable de passer a un systeme fonde sur un Iogi-ciel de base de donnees et de l'utiliser pour les tachesde stockage, de calcul, de desaisonnalisation et decalage de grandes quantites de donnees. Le systemede base de donnees doit pouvoir recevoir et tele-charger des donnees au format tableur, ce qui permet-tra de migrer plus facilement du systeme de CNT basesur tableur et facilitera l'echange de donnees avec lesfournisseurs et les utilisateurs. Avec de bonnes inter-faces, il est aussi possible de maintenir des systemesmixtes, recourant aux tableurs pour certaines fonc-tions telles que la fourniture de donnees ou la prepa-ration de graphiques, et utilisant les bases de donneespour d'autres taches, comme le stockage ou la mani-pulation de grandes quantites de donnees.

2.95. Le coeur d'un systeme de traitement de comptesnationaux fonde sur un Iogiciel de base de donnees esten general un Iogiciel de base de donnees d'usagegeneral disponible dans le commerce. Une interfacecomjue sur mesure peut etre necessaire pour faciliterl'echange de donnees entre la base de donnees etd'autres suites logicielles; on pourra avoir egalementbesoin de modules d'etablissement plus petits concussur mesure. Access, Oracle, Sysbase et dBase sont desbases de donnees relationnelles specialisees dans lesoperations par coupe transversale. En revanche Fame,Dbank et Aremos sont specialisees dans les operationssur series temporelles. Aucun des logiciels de base dedonnees actuellement disponibles n'est ideal pourl'un ou l'autre type d'operations. Les bases de don-nees de series temporelles traitent tous les objetsstatistiques (matrices de donnees ou vecteurs de don-nees) comme des series temporelles et sont particu-lierement appropriees lorsque la dimension temps estle caractere dominant des donnees, comme c'est le caspour les CNT. Les bases de donnees relationnellesconviennent mieux lorsque la dimension temps n'estpas l'aspect le plus important des donnees. L'eta-blissement de tableaux RE et la mise au net et l'agre-gation de microdonnees sont des exemples d'opera-

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Questions d'organisation

tions qu'il vaut mieux entreprendre avec une base dedonnees relationnelle.

2.96. Il est essentiel, pour la fonctionnalite d'un sys-teme de calcul base sur un logiciel de base de don-nees specialise dans les series temporelles, de dis-poser d'un schema bien concu de designation desseries. Le schema de designation determine lamaniere dont sont organisees les donnees et donc lamaniere de se deplacer dans la base de donnees. Leschema doit etre facile a comprendre, respecter lesysteme de classification, indiquer le type de don-nees (frequence, indice valeur/prix), et indiquer lestade de traitement. Entre autres caracteristiques, unsysteme bien congu comporte des programmes biendocumentes et est d'un maniement aise. Les pro-grammes doivent etre documentes par des fichiersdescriptifs et par des commentaires et des notes inte-gres aux programmes memes. Enfin, le systeme doitpouvoir etre manie directement par les statisticiensdes comptes nationaux plutot que par des specia-listes informatiques sans aucune competence encomptabilite nationale.

2.97. Dans un systeme base sur tableur, ou dans letableur integre dans un systeme base par ailleurssur un logiciel de base de donnees, il convientde respecter certaines pratiques optimales commepar exemple :• Utiliser des feuilles distinctes pour la saisie des

donnees et pour les etapes de traitement subse-quentes. Chaque chiffre ne doit etre saisi qu'uneseule fois et etre reference par la suite par des liens,de sorte que toutes les modifications qui s'en-suivent soient bien executees en cas de revision.

• La documentation des sources, des procedes, deshypotheses et des ajustements destinee a guider lesstatisticiens futurs doit etre incluse dans les tableurssous forme de texte ou de notes. Les donneesdoivent apparaitre sous des intitules decrivant laserie et ses unites.

• Utiliser des formats normalises dans toutes les par-ties du systeme (par exemple des feuilles ordinairespour la saisie, la deflation, la verification, l'agrega-tion; presenter les series temporelles sous forme de

rangees ou de colonnes, mais non pas les deux;plusieurs annees de donnees doivent etre visiblessur l'ecran; utiliser millions ou milliards commeunite, mais pas les deux). Les formats doivent etreconcus en vue d'assurer la compatibilite avec lesformats d'entree de donnees requis par les taches dedesaisonnalisation et de calage qui doivent etre ef-fectuees hors du tableur.Utiliser des feuilles de travail multiples afin demontrer les diverses etapes, tout en permettant lelien entre etapes connexes.Utiliser les fontes et les couleurs pour differencierles donnees entrees, les donnees produites, les don-nees dont la base de reference est differente (pourfaciliter les changements de base ulterieurs) et lesverifications de mise au net.Dater les feuilles de calculs (par exemple les versionsimprimees peuvent etre datees en utilisant la fonction«=today()» sous Excel). Il convient de sauvegarderles versions precedentes. Une bonne solution est destocker toutes les feuilles d'un trimestre dans un seuldossier afin de les separer des autres trimestres sansavoir a renommer chaque fichier. De meme, la pra-tique de l'ecrasement automatique des versions pre-cedentes rend les erreurs difficiles a reparer. Il estplus prudent, a l'interieur de chaque session trimes-trielle, de renommer les fichiers chaque fois qu'ilssont modifies (par exemple industries de transfor-mation 22 aout-B» pour la deuxieme fois ou le fichiera ete enregistre le 22 aout; le travail fini, la derniereversion peut etre archivee et les autres effacees).Les fichiers et les feuilles de calcul doivent porterdes noms explicatifs (e'est a dire non pas «Feuille1» et «Feuille 2», mais «Saisie de donnees IPC» et«nouveau referencement I P O , par exemple).Verifier les formules deux fois afin de s'assurerqu'elles font bien ce qu'elles sont censees faire etn'ont pas ete involontairement modifiees pard'autres modifications.User frequemment du traceur de graphiques dutableur.Les entetes des rangees et des colonnes doivent etrevisibles en permanence (sous Excel, ce resultat estobtenu par la commande «Fractionner la fenetre»,suivie de l'option «Figer les volets»).

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Ill Sources statistiques pour estimer

le PIB et ses composantes

A. Generalities

I. Introduction

3.1. Ce chapitre traite du processus d'identificationet d'evaluation des sources de donnees trimestrielles.Les situations pouvant varier, il n'est pas possiblede creer un ensemble de sources normalise suscep-tible d'etre utilise dans tous les pays. L'approcheretenue dans ce chapitre consiste plutot a decrire lessolutions utilisees dans divers pays pour les comptesnationaux trimestriels (CNT) et certaines des consi-derations a prendre en compte dans le choix a opererparmi celles-ci.

3.2. D'une maniere generale, les principes appliquesa la determination des sources et des methodes pourles comptes nationaux annuels (CNA) s'appliquentceteris paribus aux comptes trimestriels (CNT). Dece fait, ce chapitre ne cherche pas a donner unepresentation generale des sources et methodes descomptes nationaux. Il s'attache plutot a traiter lesquestions propres aux CNT ou qui sont d'une impor-tance particuliere dans le contexte qui leur est propre.

3.3. Cette section traite de questions generates appli-cables a plusieurs des composantes du PIB. Les autressections couvrent les composantes de chacune desventilations du PIB dans l'optique de la production,des depenses et des revenus. Meme si les donnees desdepenses ou des revenus sont incompletes, il peut etreencore possible de calculer une ventilation du PIB partype de depenses ou de revenu qui soit utile, commeon l'a indique au chapitre II. Pour l'optique de la pro-duction, on a retenu dans ce chapitre la presentationpar type d'indicateur, parce que les sources sta-tistiques presentent des aspects communs qui sontpertinents pour une vaste gamme de branches d'acti-vite. En revanche, une presentation organisee selonles concepts de production, consommation interme-diaire et valeur ajoutee ne montrerait pas les liensexistant entre ces postes, et une presentation selon les

branches d'activite serait repetitive parce que certainsaspects sont communs a de nombreuses branches. Lesautres optiques sont examinees par composantes —les depenses sont ventilees en consommation des me-nages, consommation des administrations, etc.; lesrevenus sont ventiles en remuneration des salaries, ex-cedent d'exploitation et ainsi de suite. Certains indi-cateurs sont utilises dans plus d'une optique; parexemple, les memes indicateurs de la constructionsont employes pour l'activite de la construction dansl'optique de la production et pour la formation decapital dans l'optique des depenses. Dans les cas de cetype, les problemes propres a ces indicateurs sontexamines sous la rubrique des depenses.

2. Sources statistiques

3.4. Le principe fondamental applique a la selectionet au developpement de sources statistiques pour lesCNT consiste a obtenir des indicateurs qui refletent lemieux possible les postes mesures. Dans certains cas,les donnees de base sont disponibles sous une formeprete a l'emploi dans les CNA ou dans les CNT qua-siment sans autre ajustement. Dans d'autres cas, lesdonnees de base s'ecartent de l'ideal d'une maniereou d'une autre, de sorte qu'elles doivent etre ajustees.Ces ajustements peuvent habituellement etre effec-tues pour une ou plusieurs annees principales decalage pour lesquelles on dispose de sources supple-mentaires comme par exemple de resultats d'enquetesou de recensements plus detailles et plus complets.Dans ces cas-la, les series temporelles annuelles ettrimestrielles sont ancrees a ces annees principales decalage et les donnees de base ordinaires serventd'indicateurs pour mettre a jour les estimations decalage (extrapolation, ou ce qui est equivalent, reporten avant des ajustements de calage). Les CNA four-nissant les calages des CNT, ils doivent constituer lepoint de depart de la selection et du developpementdes sources pour les CNT. Dans certains cas, lessources utilisees annuellement ou pour les annees decalage principales sont egalement disponibles sur une

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base trimestrielle : il s'agit le plus souvent des don-nees du commerce exterieur, de celles concernantl'administration centrale et le secteur financier. Leplus souvent, les sources statistiques des CNT sontmoins detaillees que celles des CNA et le champ cou-vert est plus restreint en raison de problemes dedisponibilite des donnees, de cout de collecte et desdelais de production des CNT. Pour chaque com-posante, la source disponible qui saisit le mieux lesvariations de la variable cible aussi bien dans le passeque dans le futur constitue le meilleur indicateur.

3.5. L'emploi d'un indicateur repose sur l'hypothesequ'il est representatif de la variable cible. La meilleurestrategie consiste a rendre ces hypotheses explicites eta les reexaminer periodiquement. Lorsque les hypo-theses ne sont pas explicitees, le risque augmentequ'elles ne soient pas correctement evaluees. Parailleurs, une hypothese peut initialement reposer surdes conditions economiques realistes, mais celles-cisont susceptibles de changer, de sorte qu'il convient dereviser les hypotheses de temps a autre.

3.6. Il est possible d'evaluer qualitativement lebien-fonde d'un indicateur en examinant ses diffe-rences par rapport a la variable cible sur le plan duchamp couvert, des definitions, etc. L'approximationde la variable cible par 1'indicateur peut etre plus oumoins etroite. Apres les sources statistiques des CNAelles-memes, les meilleurs indicateurs ne differentque legerement de ceux utilises pour les CNA : ilsseront par exemple bases sur un echantillon bienconcu mais offrant des donnees moins detaillees. Lesindicateurs qui ne couvrent qu'une partie du total,comme par exemple les principaux produits ou lesplus grands etablissements d'une activite, sont moinssatisfaisants. Encore moins satisfaisants sont les indi-cateurs qui mesurent une quantite qui depend moinsdirectement du processus ou de la population de lavariable cible, comme par exemple l'utilisation dela mesure du facteur travail comme indicateur de laproduction des activites de services. Les moins ac-ceptables sont les indicateurs qui reposent sur destendances passees ou mesurent une quantite quin'est liee a la variable cible que par une relation decomportement ou une correlation statistique. Il con-vient d'eviter ce type d'indicateurs parce que les re-lations qui les sous-tendent sont susceptibles d'etremoins stables que celles d'un indicateur en relationdirecte intrinseque avec la variable cible.

3.7. L'indicateur et les hypotheses sur lesquelles re-pose son emploi peuvent aussi etre evalues quantita-

tivement en comparant les taux de croissance de lasomme annuelle de 1'indicateur trimestriel avec lestaux de croissance de 1'estimation correspondantedans les CNA. De maniere equivalente, le rapport del'estimation des CNA a la somme de l'indicateurtrimestriel presente la relation entre les deux seriessous forme d'un nombre unique, qui dans ce manuelest appele ratio repere/indicateur (le chapitre II decriten detail le processus d'evaluation de ces indicateurs).

3.8. Un ratio repere/indicateur stable indique quel'indicateur represente correctement les variationsde la variable cible. Des variations dans le ratiopeuvent signaler l'existence de problemes et aider aidentifier les moyens d'ameliorer l'indicateur a l'ave-nir. Il n'est pas necessaire que le ratio repere/indica-teur soit egal a un, les differences entre le niveau del'estimation annuelle et celui de l'indicateur trimes-triel pouvant etre aisement resolues par multiplica-tion. Par exemple, un indicateur trimestriel sousforme d'indice peut aisement etre converti en unevaleur monetaire. Cette indifference aux niveaux estune difference importante entre l'etablissement desCNT et celui des CNA: alors que la determination deniveaux justes est essentielle pour l'etablissement desCNA, dans les CNT les niveaux peuvent etre deduitsde ceux des CNA. La tache essentielle dans les CNTest d'obtenir les sources statistiques qui procurent lameilleure indication des variations trimestrielles.

3.9. Meme en selectionnant soigneusement les indi-cateurs les plus appropries et en ameliorant lessources statistiques, les ratios repere/indicateurvarieront au fil du temps, car les indicateurs ne sontpas pleinement representatifs de la variable cible. Lechapitre VI presente les procedes mathematiquesutilises pour produire une estimation pour les CNTqui suive aussi etroitement que possible les variationsde l'indicateur tout en restant pleinement coherenteavec les niveaux et les taux de croissance des estima-tions annuelles. L'emploi de ratios fixes d'ajustementest une autre maniere d'utiliser un indicateur con-jointement a un calage. Toutefois, l'ajustement desindicateurs aux niveaux des donnees annuelles doitetre effectue par le truchement du processus decalage, et non au moyen de ratios fixes, car le calageprend en compte les variations des rapports sousforme de variations lisses et evite ainsi les problemesde saut (ce probleme est examine plus en detail a lasection D.1 du chapitre VI).

3.10. Il peut y avoir deux indicateurs ou davantagepour le meme poste. Dans certains cas, les indicateurs

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SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

peuvent representer differentes parties du poste. Parexemple pour l'habillement, il peut exister des indi-cateurs differents pour l'habillement hommes, rha-billement femmes et l'habillement enfants. Dans lescas de ce genre, la meilleure solution est de diviser lesdonnees annuelles en chacune de ces composantes etde caler chaque indicateur et chaque composanteseparement. Si cela n'est pas possible, il faut addi-tionner les composantes ou les ponderer pour formerun indicateur unique avant de proceder au calage.Inversement, si les divers indicateurs ne represententpas diverses parties d'un poste mais constituent sim-plement une variete d'indicateurs possibles, il con-vient d'adopter celui qui est le plus representatif dupoint de vue theorique et des variations annuellespassees. S'ils sont d'une qualite egale, les indicateurspeuvent etre additionnes ou ponderes afin de pro-duire un indicateur unique.

3. Problemes relatifs aux enquetes

3.11. Une difficulte courante des enquetes est ledelai necessaire pour ajuster le champ des enquetes etles procedures d'estimation pour integrer les entre-prises nouvellement creees et pour les entreprises encessation d'activite. Le probleme est plus grave pourles CNT que pour les CNA en raison des contraintesde temps plus strictes pour les sources statistiques tri-mestrielles et aussi parce que l'information neces-saire pour ajuster le champ des enquetes peut ne pasetre disponible sur une base trimestrielle. Le proces-sus continu de naissances et de morts d'etablisse-ments et d'entreprises a lieu dans toutes les branchesd'activite, mais est particulierement important danscelles qui comportent un grand nombre de petitesunites a duree de vie courte, comme le commerce dedetail et les services aux menages. Les naissances etmorts d'etablissements et d'entreprises sont un fac-teur important de variation des tendances globales.De fait, la croissance se produit principalement parun accroissement du nombre des entreprises plutotque par la croissance de la production des entreprisesexistantes. En outre, les entreprises nouvelles sontparticulierement susceptibles de presenter des tauxde croissance et des taux de formation de capital pluseleves (en particulier au cours du trimestre de demar-rage), et d'apparaitre au cours de periodes d'essoreconomique. Le cas des fermetures d'entreprises estprevu dans les enquetes mais elles peuvent etreclassees erronement comme non-reponses. En raisonde ces facteurs, les enquetes de conjoncture trimes-trielles doivent etre con^ues de maniere a saisir lesvariations de la population des entreprises, sinonelles tendront a sous-estimer la croissance dans une

economie en reprise et a sous-estimer la chute de laproduction dans une economie en recession.

3.12. Pour que les resultats de l'enquete refletentles variations de la population des entreprises, ilconvient de tenir compte des considerations sui-vantes au moment de la conception des enquetesde conjoncture :• Le repertoire d'entreprises dont est tiree la popula-

tion base de l'enquete1 doit etre mis a jour de faconcontinue pour assurer une couverture complete detoute la population des entreprises appartenant a labase de sondage.

• Les nouvelles entreprises doivent etre integreesdans l'enquete des le debut de leur activite soitpar tirage d'echantillons supplementaires concer-nant ces nouvelles entreprises, soit par retirage del'echantillon pour la population entiere.

• Il est necessaire de separer les entreprises defuntesdes entreprises non repondantes dans l'echantillonoriginal. La contribution des entreprises defuntesa leur branche d'activite doit etre enregistreecomme nulle; par contre, pour les entreprisesnon repondantes, il faut estimer les valeurs quileur correspondent.

• Pour chaque branche d'activite, l'echantillon ori-ginal et les echantillons supplementaires doiventetre stratifies par taille, localisation, age et autrescaracteristiques des entreprises susceptibles d'ex-pliquer des variations importantes du niveau et destaux de croissance de la variable cible pour chaqueentreprise pour laquelle on dispose d'informationspour toute la population du champ. Il peut etrenecessaire d'utiliser des principes de stratificationdifferents pour les entreprises nouvelles et pour lesentreprises deja etablies lorsque 1'informationdisponible pour 1'ensemble de la population differeentre ces deux sous-groupes.

• La procedure d'estimation doit reposer sur desniveaux, non sur des indices, car il est plus difficiled'introduire de nouvelles entreprises et de nou-veaux produits dans un cadre indiciel. Contraire-ment a une formulation indicielle, la formulationpar niveaux de la procedure d'estimation permetd'appliquer differentes procedures d'agregationdans les differentes parties de l'echantillon. Lesniveaux peuvent aisement etre convertis en indicesaux fins de presentation.

'Les sources d'information disponibles pour mettre a jour le reper-toire d'entreprises dependent des particularites juridiques et eco-nomiques propres a chaque pays. Les sources comprennent lespatentes et licences professionnelles, les registres de l'impot,les comptes bancaires des entreprises et les annuaires du telephone.

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3.13. Si les entreprises nouvelles ne peuvent etre in-corporees dans l'enquete des le debut de leur activiteou s'il existe une economie informelle importante, desenquetes aupres des menages sur l'emploi peuventfournir des informations utilisables pour ajuster lechamp des enquetes de conjoncture. Afin de pouvoirservir a cet usage, les enquetes de menages doiventcomporter des questions sur le type de travail effectueet le nombre d'heures travaillees par chaque membredu menage, et si possible des informations permettantd'identifier le lieu de travail dans le repertoire d'en-treprises. L'enquete doit inclure tous les emplois quedetiennent ceux qui ont plus d'un emploi. Les en-quetes d'entreprises doivent alors comporter desquestions correlatives portant sur le nombre de sa-laries et le nombre d'heures travaillees. La compa-raison des resultats des enquetes sur l'emploi et desenquetes d'entreprises procurera les facteurs neces-saires a l'ajustement du champ des enquetes aupresdes entreprises. Les ajustements, ou les proceduresd'agregations, doivent etre effectues a un niveau de-taille par branche d'activite, avec une stratificationpar caracteristiques qui expliquent les variations duratio entre la variable cible et le facteur d'ajustement.Lorsqu'elles sont utilisees de cette maniere pour eta-blir des mesures de la sous-couverture des enquetesd'entreprises, les enquetes mensuelles ou trimes-trielles sur l'emploi peuvent constituer une source im-portante de donnees pour les CNT.

3.14. Des variations peu frequentes du champ dereference des enquetes ou d'autres points de leurmethodologie peuvent aboutir a fausser les qualitesde serie temporelle des CNT. Des mouvements del'indicateur, dus a des changements dans le champcouvert ou dans les methodes d'enquete et non pas ades changements veritables, peuvent induire en er-reur. Dans ce cas, il est indispensable d'extraire lescauses des variations presentees par les donnees. Sil'on dispose d'une periode recouvrant a la fois la nou-velle base et l'ancienne base des enquetes, il sera pos-sible de separer l'effet des modifications du champ etdes methodes de celui du aux variations trimestrielles.En cas de modifications du champ, l'ajustement doitetre reparti sur toutes les periodes ecoulees depuis laderniere mise a jour de ce champ. Pour les autresmodifications de methodes, il faut relier l'ancienneserie a la nouvelle par un facteur afin de tenir comptede l'effet de ces modifications. Si on ne dispose pas deperiode de recouvrement, il est possible de baser lesajustements sur des indicateurs non affectes par lamodification, notamment par exemple sur les en-quetes de menages sur l'emploi mentionnees au para-

graphe precedent, ou bien de les calculer a partir detoute autre information disponible permettant decomparer l'ancienne et la nouvelle base des enquetes.

4. Problemes relatifs aux donnees obtenuescomme sous-produits d'activites administratives

3.15. Les donnees issues d'activites administrativessont davantage utilisees dans les CNT que dans lesCNA. Ces donnees sont calculees a partir d'informa-tions collectees au cours d'activites administrativesfiscales ou reglementaires, plutot qu'a partir d'en-quetes destinees a des fins statistiques. Par exemple,1'imposition et le controle du commerce interna-tional, l'imposition sur les salaires et la perceptiondes cotisations a la securite sociale, la reglementationd'activites particulieres comme les transports ou letransfert de la propriete fonciere, toutes ces activitesadministratives engendrent des informations quipeuvent servir aux CNT. Ces systemes ayant etecon^us a d'autres fins que celle d'obtenir des don-nees, ils peuvent presenter, du point de vue de lacomptabilite nationale, des limitations sur le plan duchamp couvert, des unites, des definitions statis-tiques, des periodes couvertes et du niveau de detail.Pour ces motifs, la collecte directe de donnees peutetre preferable pour les comptes annuels. En re-vanche, si l'information administrative a deja etecollectee, les couts d'une enquete et la gene qu'elleoccasionne aux enquetes peuvent etre evites. De sur-croit, les administrations d'Etat obtiennent souventun taux de declaration eleve, voire meme universel etdans les delais voulus. Cependant, en raison de dif-ferences dans les periodes couvertes, les donneesadministratives presentent des difficultes d'ordrechronologique qui peuvent poser un probleme, parti-culierement pour les CNT, ou le contexte trimestrielrend toute difference dans l'enregistrement temporelrelativement plus importante. Par exemple, un sys-teme bi-hebdomadaire pourrait conduire a six pe-riodes de deux semaines dans certains trimestreset sept periodes dans d'autres trimestres.

3.16. Des donnees administratives importantes pourles CNT sont celles produites par les regimes de taxesur la valeur ajoutee (TVA), aussi appelee dans cer-tains pays «taxes sur les biens et services». Au cours duprocessus de recouvrement de l'impot, les regimes deTVA collectent des donnees mensuelles ou trimes-trielles sur les ventes et les acquisitions. Les donneespeuvent aussi servir a des fins statistiques et sont utili-sees dans un nombre croissant de pays. Les regimes deTVA presentent l'avantage d'offrir un champ exhaus-tif ou du moins extremement large. Comme les infor-

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III SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

mations seront de toute facon collectees par le regimede la TVA, le cout et la gene supplementaires associesa la collecte de donnees peuvent ainsi etre evites.Cependant, les regimes de TVA ne sont pas toujoursconcus de facon a satisfaire a des fins statistiques, desorte qu'ils peuvent presenter des problemes, du pointde vue de la comptabilite nationale, en matiere dedelais d'obtention, de moment d'enregistrement, declassification des branches d'activite, d'unites, et aussien raison des effets des cas d'exoneration, de reductionou de reevaluation a posteriori de l'impot ainsi qued'un niveau de detail par produit limite2. Du fait que laTVA est en general percue sur des entites juridiques etnon sur des etablissements, le detail des branches desentreprises multibranches est absent des donnees deTVA. Les donnees de TVA provenant des entreprisesappartenant a une seule branche d'activite peuvent etrecompletees par une enquete sur les entreprises multi-branches. Si une telle enquete n'est pas possible, lesdonnees de branche des entreprises peuvent servird'indicateur des donnees de branche des etablisse-ments. Il peut etre aussi necessaire de communiquer defacon approfondie avec les services de recouvrementde l'impot afin de comprendre les donnees, de pro-duire des tabulations sous une forme appropriee al'etablissement des comptes nationaux, et d'apporterles ajustements voulus aux formulaires et aux proce-dures d'imposition afin de mieux remplir les objectifsstatistiques. D'autres regimes d'imposition sur les pro-duits peuvent aussi fournir des donnees sur les fluxsous-jacents de produits imposables, tels que l'alcoolet le petrole.

5. Sources utilisables en I'absence d'enquetesou de donnees administratives

3.17. Si aucune collecte statistique ni aucune donneeadministrative n'est disponible, les associations pro-fessionnelles, les experts de branche ou les entre-prises leaders dans leur branche d'activite peuventetre en mesure d'aider a identifier ou a confectionnerdes indicateurs trimestriels.

3.18. Si aucun indicateur trimestriel n'est disponible, ilreste cependant necessaire de combler les lacunes afinde parvenir a un total exhaustif. L'ideal est que ces la-cunes soient peu nombreuses, qu'elles ne represententqu'une petite proportion du total et soient elimineesulterieurement lorsque d'autres sources statistiquesdeviendront disponibles. Entre autres solutions pos-sibles pour ces postes, il est possible d'utiliser :

2Certains details par produit peuvent etre disponibles lorsqu'il existedes taux d'imposition differentiels.

• un poste plus ou moins connexe a titre d'indicateur;• les totaux d'une vaste gamme d'autres postes

comme indicateur;• 1'ensemble de l'economie comme indicateur;• des methodes mathematiques reposant sur la distri-

bution des donnees annuelles et 1'extrapolation destendances annuelles passees.

3.19. Les structures passees des donnees annuelles dela variable consideree peuvent servir de guide pourselectionner une des solutions possibles. Si une serieest instable et depend du cycle economique, les taux decroissance du reste de l'economie peuvent constituerun indicateur approprie. Si la serie annuelle n'est pasdependante des fluctuations du reste de l'economie, untaux de croissance fonde sur les tendances passees peutconvenir. D'une maniere generate, il convient d'eviter1'extrapolation sur la base des tendances passees, carelle tend a dissimuler les donnees effectives des ten-dances courantes. Si vraiment il n'existe aucun indica-teur acceptable, une methode simple et transparentepeut constituer une solution plus appropriee qu'un ar-tifice complique et demandant beaucoup de temps detravail, mais pas necessairement meilleur pour autant.Les techniques mathematiques capables d'engendrerdes donnees synthetiques en l'absence d'indicateurssont detaillees au chapitre VII.

B. PIB par branche d'activite

I. Generalites3.20. L'optique de la production est l'optique la pluscouramment utilisee pour mesurer le PIB trimestriel.Dans une certaine mesure, cela peut etre l'effet de ladisponibilite des donnees anterieurement a l'intro-duction des CNT. En outre, l'optique de la productionmontre la composition de la croissance par branche,ce qui fournit un point de vue utile sur les resultatseconomiques. L'optique de la production est aussiparticulierement adaptee au calcul des mesures de laproductivite, car les branches pour lesquelles les vo-lumes de production sont mal mesures peuvent etreexclues pour ce type d'utilisation analytique.

3.21. Les principes generaux de deflation et du choixde methodes a indicateur unique ou double sont lesmemes pour les CNT et les CNA. L'optique de la pro-duction implique le calcul pour chaque branche de laproduction, la consommation intermediaire et la valeurajoutee aux prix courants et en volume. En raison desrelations existant entre les definitions, si sur les troisvariables que sont la production, la consommation in-

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PIB par branche d'activite

termediaire et la valeur ajoutee deux sont disponibles,la troisieme peut etre deduite par difference. De meme,si pour une variable, deux des trois modalites : valeur,prix et volume sont disponibles, la troisieme peut etrecalculee. (Voir encadre 3.1.)

3.22. Il est des cas ou les donnees observees tant sur laproduction que sur la consommation intermediaire auxprix courants peuvent etre disponibles trimestrielle-ment; on peut alors utiliser la methode du double indi-cateur pour la valeur ajoutee. Par exemple, dans cer-tains pays, les entreprises a capital d'Etat de branchescomme le petrole, les transports ou les telecommunica-tions peuvent avoir une importance economique consi-derable et etre capable de fournir des donnees directe-ment. Les methodes de flux de produits peuvent servira produire des informations sur certains intrants spe-cialises, comme par exemple les pesticides et les en-grais pour l'agriculture. Dans un systeme de tableauxtrimestriels des ressources et des emplois, les donneesrequises peuvent etre engendrees sur la base des don-nees disponibles, des tableaux precedents et d'identitesde la comptabilite nationale.

3.23. Cependant, en rythme trimestriel, les donnees re-quises dans l'optique de la production sont genera-lement incompletes. L'etablissement des comptes deproduction aux prix courants et en volume exigeant desrenseignements comptables detailles a la fois sur la pro-duction et sur les depenses courantes, il est possible queles donnees requises ne soient pas disponibles trimes-triellement ou ne puissent etre collectees a temps pourcoincider avec les delais d'etablissement des CNT. Lesdonnees manquantes doivent alors etre estimees en uti-lisant une autre serie comme indicateur. Le plus sou-vent, les donnees de la production sont disponibles,tandis que celles sur la consommation intermediaire nele sont pas. Dans d'autres cas, des donnees sur la con-sommation intermediaire totale, certaines composantesde la consommation intermediaire, l'utilisation du fac-teur travail ou la consommation de capital peuvent etredisponibles comme indicateurs. La qualite de l'estima-tion repose sur la qualite de l'hypothese d'une relationstable entre l'indicateur et la variable cible.

3.24. Les relations entre entrees et sorties (coeffi-cients entree-sortie ou coefficients ES) peuventchanger en raison devolutions technologiques, dedifferences dans les structures saisonnieres des sor-ties et des entrees ou de variations dans l'utilisationdes capacites de production causees par des varia-tions du cycle conjoncturel. L'impact des change-ments technologiques peut ne pas etre significatif acourt terme et etre traite par le processus de calage siles changements se produisent graduellement sur uneperiode prolongee. Ainsi qu'il est mentionne a la sec-tion D du chapitre VI, il est preferable de recourir aucalage plutot qu'a des ratios fixes. L'emploi de ratiosfixes est particulierement inapproprie pour les calculsaux prix courants a cause du facteur additionnel in-duit par les variations dans les prix relatifs.

3.25. Il est recommande que la production, la consom-mation intermediaire et la valeur ajoutee — aux prixcourants, en volume, et les deflateurs correspondants— soient toujours calculees et publiees dans une pre-sentation complete. Dans certains pays, la valeur ajou-tee est calculee directement, sans calcul explicite dela production et de la consommation intermediaire.Cette pratique est a eviter pour plusieurs raisons. Ellen'est pas compatible avec la presentation que fait leSCN 1993 du compte de production, ou avec l'emploide tableaux ressources-emplois. Elle reduit l'utiliteanalytique des donnees. En outre, du fait que la valeurajoutee ne peut etre directement observee ou deflatee,elle encourage l'emploi de methodes de calcul ou dedeflation inappropriees alors que de meilleures solu-tions sont disponibles. Elle ne facilite ni la comparaisondes estimations trimestrielles avec les donnees de pro-duction annuelles subsequentes ni l'identification desfaiblesses dans les evaluations. A titre d'exemple, l'eta-blissement de la totalite du compte de production parbranche d'activite rend explicites les hypotheses sur lescoefficients ES, qui pourraient autrement demeurer im-plicites ou ignorees. Une hypothese de coefficients ESfixes aussi bien aux prix courants qu'a prix constantspourrait etre mise en lumiere par des variations peuplausibles du deflateur implicite des prix, ou bien ladeflation de la valeur ajoutee par un indice de prix de

Encadre 3.1. Donnees

Production

Consommation intermediaire

Valeur ajoutee

selon l'optique de

Valeur aux prix courants

(ordinairement calculee

indirectement)

la production

Prix/lndice de prix

(ordinairement calculee

indirectement)

Volumes/valeurs a prix constants

(ordinairement calculee

indirectement)

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SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

production3 pourrait entrainer des changements inac-ceptables dans les coefficients ES.

3.26. Si les donnees sur la consommation interme-diaire ne sont pas disponibles, la methode de prefe-rence consiste a obtenir d'abord une estimation de laconsommation intermediaire a prix constants en utili-sant la production a prix constants comme indicateur.Cette methode fait l'hypothese d'un coefficient ESstable modifie par des tendances annuelles du coef-ficient qui sont incorporees progressivement par leprocessus de calage. La consommation intermediaireaux prix courants peut alors etre calculee en appliquantaux estimations a prix constants des indices de prix quitraduisent la composition en produits des consom-mations intermediaries. Dans l'eventualite probable ouil n'existe pas d'indice des prix de production (IPP)specifique pour les intrants, des deflateurs des prix dela consommation intermediaire specifiques a chaquebranche d'activite peuvent etre construits en ponderantensemble les composantes adequates issues d'indicesde prix agreges existants, comme par exemple l'indicedes prix a la consommation (IPC), l'indice de prix deproduction (IPP) et des indices de prix du commerceinternational, en fonction de la composition en pro-duits des intrants. Un tableau des emplois4 datant d'uneannee recente fournira les coefficients de ponderationnecessaires au calcul des deflateurs (ou indices de prixcourants) de la consommation intermediaire speci-fiques de la branche consideree. I1 est preferable d'ap-pliquer les indices de prix a un niveau plus detaille, car

3Contrairement aux autres methodes a indicateur unique, la deflationde la valeur ajoutee par des indices de prix de production suppose queles prix des entrees, des sorties et de la valeur ajoutee varient tousdans les memes proportions. Les prix relatifs sont souvent tres ins-tables en raison de facteurs tels que des variations des taux de change,des taux de remuneration, de rentabilite et des prix des produits debase. Il est presque toujours possible et preferable• de deflater la production aux prix courants par le deflateur de la

production; puis• d'estimer la consommation intermediaire a prix constants en uti-

lisant la production comme indicateur (on suppose un ratio en-tree/sortie stable, quoique celui-ci sera modifie au cours du proces-sus de calage par les tendances annuelles); puis

• de calculer la valeur ajoutee comme la difference entre les estima-tions de la production et de la consommation intermediaire, le touta prix constants.

Cette methode ne requiert aucune donnee additionnelle; elle recourtsimplement a des hypotheses plus realistes.4Un tableau des emplois montre les emplois de chaque produit parbranche d'activite. Faute de disposer d'un tableau des emplois, untableau entrees-sorties branche par branche peut etre envisage a titrede substitut. Un tableau entrees-sorties branche par branche montrel'emploi par branche de la production de chaque branche; il est moinsutile dans ce contexte parce qu'il est plus difficile de mettre en rela-tion les donnees de prix (puisqu'elles se rapportent ordinairement ades produits) et parce que les prix des produits tendent a etre plushomogenes que les prix par branche.

les estimations peuvent ainsi saisir l'effet des change-ments dans la composition de la production.

3.27. Selon le SCN 1993, il convient d'estimer laproduction et la valeur ajoutee aux prix de base,quoique les prix de producteur constituent une solu-tion acceptable. De nombreux pays qui suivent leSCN 1953 ou le SCN 1968 utilisent la valorisation aucout des facteurs5. Le SCN 1993 prefere la mesure dela valeur ajoutee aux prix de base, et celle-ci est defait de plus en plus courante. Pour calculer le PIB apartir de la valeur ajoutee aux prix de base, on ajouteles droits de douane, la TVA et les autres impots surles produits et on soustrait les subventions sur lesproduits. Cette mesure est coherente avec 1'estima-tion du PIB basee sur les depenses, tout en permettantde separer le processus de production du processusd'imposition des produits dans le calcul du PIB6.

2. Sources pour les branches d'activite

3.28. Les types de donnees de base couramment uti-lises dans l'optique de la production en termes tri-mestriels comprennent les donnees aux prix courantsdes systemes comptables et administratifs, des indi-cateurs quantitatifs physiques, des mesures d'utilisa-tion du facteur travail et d'autres intrants et des in-dices de prix. Le plus souvent, la deflation est utiliseepour calculer une mesure de volume, c'est-a-direqu'une valeur aux prix courants est divisee par l'in-dice de prix correspondant. En raison de problemesqui seront abordes plus loin, la deflation est engeneral preferable aux mesures directes de volume.Dans d'autres cas, on peut ne disposer que d'indica-teurs de prix et de volume, ou seulement d'indica-teurs de volume et de valeur aux prix courants.L'encadre 3.2 fournit un apercu des indicateurs devaleur et de volume les plus couramment utilisesdans l'optique de la production7.

a. Donnees aux prix courants sur les productions

etlou les consommations

3.29. Les donnees aux prix courants peuvent etreobtenues des systemes comptables par des enquetes

5Le concept de cout des facteurs a ete quasiment abandonne dans leSCN 1993 parce que le cout des facteurs, contrairement au prix debase, au prix au producteur et au prix d'acquisition ne correspond pasa un prix observable et constitue en fait une mesure du revenu et nonde la production.6Notez que les effets des impots et des subventions a la productionnon lies aux produits sont refletes dans les prix de base avec lesautres couts de production.7L'Organisation de cooperation et de developpement economiques(OCDE, 1996) fournit des informations sur les sources disponiblesdans ses pays membres.

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PIB par branche d'activite

Encadre 3.2. Apercu des indicateurs de valeur et de volume couramment utilisespour le PIB trimestriel par branche d'activite

Donnees aux prix courants

sur les productions

et/ou les consommations

Donnees sur les

quantites produites

et/ou consommees

Mesures

du facteur travail Autres indicateurs

Agriculture, activitesforestieres, peche, chasse

Industries extractives

Industrie manufacturiere,services publics

Construction (BTP)

Commerce de gros et de detail

Restaurants et hotels

Transport, entreposageet communications

Intermediation financiere

Immobilter, services aux entreprises

Services de logements occupespar leurs proprietaires

Administration publiqueet defense

Education, sante,autres services

Impots nets sur les produits(y compris droits d'entree,TVA)

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

Population (subsistance)

Indice de la production industrielle(peut etre calcule a partir d'unegamme comprenant la production,les quantites et la consommation)

Indice de la production industrielle(peut litre calcule a partir d'unegamme comprenant la production,les quantites et la consommation)

Quantite de materiauxde construction

Quantite de biens traites

Volume des biens transportes

Valeur des prets/depots

Stock de logements (consommationde capital)

Valeur a prix constants des produitscorrespondants (equivaut a I'applica-tion des taux d'imposition de base)

ou comme sous-produits d'activites administratives.Les donnees comptables sont particulierement bienadaptees a la collecte d'agregats. En comparaison desmesures de volumes, ces donnees presentent l'avan-tage d'etre exhaustives et de reduire les couts qu'en-traine la collecte de donnees detaillees, ce qui reduitla gene occasionnee aux enquetes. En revanche, lesquantites des differents produits doivent etre collec-tees separement pour chaque produit, et les pro-blemes peuvent etre graves si des produits nouveauxsont omis.

3.30. Les agregats comptables peuvent etre obtenuspar enquetes directes, par l'intermediaire de comptespublies ou des systemes administratifs d'impositionou de reglementation.

3.31. Pour les branches productrices de biens, ilfaut disposer des valeurs des ventes ainsi que desvaleurs d'ouverture et de cloture des stocks de biensfinis et de travaux en cours8 pour calculer un indica-teur de production. Les indicateurs les plus simplesne couvrent que le total des ventes de biens manufac-tures par l'entreprise. Un systeme plus perfectionnepourra collecter des donnees distinctes par groupe deproduits et/ou par etablissement (les donnees par eta-blissement des entreprises a etablissements multiplesdoivent enregistrer les livraisons de biens et la four-niture de services aux autres etablissements au seinde la meme entreprise). D'autres recettes, telles que

8Production = ventes + variations des stocks de biens finis et detravaux en cours (effet de revalorisation exclu).

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SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

les ventes de biens non produits par l'usine, les repa-rations ou les services de location peuvent aussi etrecollectees sous forme de totaux ou separement. Lesdonnees sur les stocks utilisees dans les calculsdoivent exclure les effets des changements de valeur.

3.32. Certains pays collectent les donnees sur lavaleur des projets de construction. Si seule la valeurtotale du projet est disponible, il est necessaire dela repartir sur la duree de vie du projet et d'exclureles gains nominaux en capital (voir chapitre X).Sinon, les donnees sont collectees sur la valeur dutravail effectue au cours du trimestre. La collecte dece type de donnees permet d'eviter la difficulted'avoir a faire des hypotheses au sujet de la reparti-tion de la valeur totale d'un projet entier sur destrimestres donnes. Cette solution est cependant limi-tee par la disponibilite des donnees, les entreprisesde construction etant souvent de taille reduite et letravail effectue difficile a decomposer en trimestres.Les paiements successifs effectues a mesure del'avancement des travaux peuvent constituer une ap-proximation acceptable si des entretiens donnent apenser qu'ils expriment approximativement lavaleur du travail effectue (des indicateurs pour laconstruction sont examines plus loin a la section C.2de ce chapitre).

3.33. Les donnees des ventes sont couramment uti-lisees comme indicateurs trimestriels pour la produc-tion du commerce de gros et de detail. Les donneesdes ventes peuvent etre obtenues a partir d'une en-quete de conjoncture ou comme sous-produit admi-nistratif d'un impot sur les ventes. La production auxprix courants est definie comme la marge du nego-ciant, c'est-a-dire les ventes diminuees du cout deremplacement des biens vendus.

3.34. La production aux prix courants d'autres ser-vices aux entreprises et aux menages peut etremesuree par le chiffre d'affaires ou les ventes. Danscertains pays, il existe des enquetes sur les ventes deservices tels que la restauration, l'hotellerie, lesclubs, la coiffure, les spectacles et la reparation.

3.35. Les organismes d'Etat sont une source impor-tante de donnees comptables trimestrielles pour lesactivites qu'ils exercent, qu'ils reglementent ou qu'ilstaxent. Les entreprises publiques ont une importanceconsiderable dans certaines activites, par exemple lestransports, la poste et les telecommunications. Lesecteur des administrations publiques domine les ac-tivites de service de 1'administration publique, de la

defense et des services collectifs. La reglementationpar 1'administration d'activites telles que la banque,1'assurance et la sante peut donner naissance a desdonnees de valeur trimestrielles. Des informations surles ventes de produits soumis a un impot specifique —par exemple le jeu — peuvent etre obtenues aupresdes administrations. Dans certains de ces cas, il serapossible d'utiliser les memes methodes que pour lesestimations annuelles; dans d'autres, une versionmoins detaillee peut etre suffisante.

3.36. Les regimes de TVA peuvent fournir des don-nees utiles qui peuvent etre utilisees dans l'optique dela production. Outre les questions d'ordre generalevoquees a la section A de ce chapitre, le problemeque posent les regimes de TVA est qu'ils ne tiennentpas compte des variations des stocks parce que lesdonnees couvrent les ventes (et non la production)et les acquisitions (et non la consommation interme-diaire). De plus, les acquisitions de biens et de ser-vices sur lesquelles la TVA est deductible couvrenten general a la fois la formation de capital et la con-sommation intermediaire. Pour les indicateurs descomptes nationaux, il est extremement souhaitable deseparer ces deux composantes. Autrement les don-nees sur les acquisitions ne seront pas utilisablescomme indicateur de la consommation intermediaireparce que la formation de capital fixe est en generalimportante, irreguliere, ou les deux a la fois.

b. Donnees sur les quantites produites

etlou consommees

3.37. Des donnees sur les quantites produites sontdisponibles pour de nombreux produits. Les quan-tites sont aisees a definir pour les activites de produc-tion de biens, par exemple tonnes de ble et de char-bon, hectolitres de biere et nombre de voitures. Desquantites moins tangibles peuvent etre mesurees pourd'autres activites, par exemple kilowattheures d'elec-tricite, metres carres de construction et tonnes-kilo-metres de fret.

3.38. Il convient de distinguer les concepts de mesurede quantite et ceux de mesure de volume. Les donneesquantitatives sont exprimees en unites physiques. Lesdonnees en volume sont exprimees en valeurs a prixconstants ou par des indices de volume; ces donneesdifferent des donnees quantitatives en ceci que lesvariations de qualite sont prises en compte et que lesmesures peuvent etre agregees de facon significative.Les donnees quantitatives peuvent etre converties envaleurs a prix constants en les multipliant par les prixde l'annee de base et en effectuant s'il y a lieu les

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PIB par branche d'activite

ajustements voulus pour prendre en compte leseventuelles variations de qualite.

3.39. Dans certains cas, sur une base trimestrielleles entreprises peuvent plus facilement fournir desdonnees quantitatives que des informations finan-cieres. Les entreprises peuvent ne pas etablir leurscomptes a rythme trimestriel, ou bien leur etablisse-ment peut prendre plus de temps que la simple col-lecte de nombres qui ne demandent aucun traitementni aucune evaluation. Les indicateurs de quantitepeuvent etre multiplies par un indice de prix ou unprix moyen pour le trimestre pour obtenir des indica-teurs aux prix courants. Les estimations de ce typeevitent les problemes de valorisation des stocks quiapparaissent avec des valeurs aux prix courants cal-culees a partir de donnees qui comprennent desstocks mesures au cout historique.

3.40. Les donnees quantitatives presentent des limi-tations considerables, et il convient de les eviterlorsque les produits sont heterogenes ou sujets a desvariations de qualite. La gamme de produits d'uneeconomie est gigantesque, de sorte que la liste desproduits se limite aux principaux d'entre eux et est engeneral loin d'etre exhaustive. Les produits et les ac-tivites de production sont deux choses differentes, etune production secondaire doit donc etre prise encompte avec l'activite de production qui la produiteffectivement, et non avec l'activite dont elle est leproduit primaire. L'utilite des donnees quantitativesest limitee par l'homogeneite des produits. Pour lesproduits de base, tels que le ble et les metaux non pre-cieux, la qualite ne varie souvent guere avec le temps,en particulier lorsque les donnees sont ventilees partype de qualite, de sorte que les indicateurs quanti-tatifs peuvent convenir. Toutefois, de nombreuxproduits varient considerablement en qualite — end'autres termes, ils sont heterogenes. Pour ce type debiens, il convient d'utiliser des donnees aux prixcourants deflates. Cette situation s'applique a ungrand nombre de biens manufactures et a certainsproduits agricoles et d'extraction. Plus la definitionde ces produits sera etroite, mieux les estimationsrefleteront les volumes effectivement produits. Parexemple, si les voitures sont traitees comme un pro-duit unique, des deplacements de la composition dela production vers des plus grosses cylindrees, oudotees de plus d'accessoires, ou de meilleure qualiten'auront pas d'effet sur le nombre de voitures, maisdevront etre traites comme un accroissement du vo-lume de la production. Il existe de nombreux produitspour lesquels les quantites sont de mauvais indica-

teurs ou dont la production n'est pas aisement quan-tifiable, tels que les vetements, les medicaments et lesbiens d'equipement professionnel specialises. Unemaniere de traiter les problemes d'heterogeneite desproduits est de collecter des details supplementaires,mais ce n'est pas toujours faisable en raison des coutsde collecte plus importants, de la gene pour les en-quetes et des delais de tabulation.

3.41. Les indicateurs de quantite sont en generaldeveloppes cas par cas pour chaque activite plutotque sous forme d'un systeme unifie. Quelquesexemples d'indicateurs quantitatifs :• Agriculture : les quantites sont en general etroite-

ment suivies, fortement reglementees ou subven-tionnees par les ministeres de l'agriculture. Les don-nees quantitatives des produits agricoles peuventetre obtenues a un point quelconque de la chaine dedistribution si le nombre d'exploitations est grand etles distributeurs peu nombreux. Cependant, il peutexister des ecarts entre la quantite de produits auniveau de l'exploitation et la quantite de produits ausite de distribution en raison de pertes, de diffe-rences dans le moment d'enregistrement, de doublecompte, de la consommation de produits par l'ex-ploitant agricole, de ventes informelles et d'autresfacteurs. Les aspects theoriques ayant trait au mo-ment de l'enregistrement de la production agricolesont traites au chapitre X.

• Construction : surface construite, de preferencedivisee par type d'immeuble (les indicateurs de laconstruction sont examines plus loin dans le cadrede la formation brute de capital fixe en actifs cons-truits dans l'optique des depenses, a la section Cdu present chapitre).

• Hotels et restaurants : nombre de nuitees; nombrede repas. Le nombre des touristes etrangers peutetre un indicateur acceptable dans les pays ou lesdepenses des touristes etrangers representent uneforte proportion du total.

• Transports : nombre de passagers ou de passagers-kilometres; tonnes metriques de fret ou tonnes-kilometres; nombre de taxis homologues et devoitures de location. Dans la mesure ou les prix, etpar consequent le volume du service, sont fonctionde la distance, les donnees qui presentent une di-mension en kilometres font de meilleurs indi-cateurs. Par exemple, les tonnes-kilometres repre-sentent un meilleur indicateur du volume de fretqu'une mesure de tonnes ne tenant pas compte desdistances parcourues — l'ideal, si le prix compor-tait a la fois des elements fixes et proportionnels ala distance, serait de ponderer les deux.

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

• Services aux transports : nombre de navires servisdans les ports; nombre d'avions et de passagersservis sur un aeroport; nombre de jours de locationde voitures; poids ou volume de biens entreposesou refrigeres; nombre de voitures parquees dans unparc payant; nombre de voyages sur routes a peage.

• Communications : nombre de lettres, colis, ou ap-pels telephoniques locaux; minutes d'appels tele-phoniques interurbains ou internationaux; nombrede lignes de telephone. Eu egard au changementtechnologique dans le domaine des communica-tions, il est important d'inclure les produits nou-veaux, tels que les lignes telematiques, les con-nexions a Internet et les telephones portables.

• Services de logements occupes par leur proprie-taire : nombre de logements, de preference ventilespar emplacement, taille et type de logement, avecdes ajustements pour logements neufs et transfor-mations et variation de qualite (les sources et lesmethodes statistiques sont abordees plus en detaildans l'expose sur les indicateurs de la consomma-tion de services de logements des menages).

• Autres services commerciaux : nombre de testa-ments, poursuites judiciaires et divorces pour lesavocats; nombre de transferts fonciers enregistrespour les agents immobiliers; nombre de morts pourles entrepreneurs de pompes funebres; montant destransactions en bourse pour les societes de bourse.

• Services d' administration publique : nombre de re-traites liquidees, de licences emises et de pour-suites judiciaires jugees. Ces indicateurs etant par-tiels et ne refletant pas bien la qualite, ils ne sontutilises que dans une mesure limitee.

• Autres services : nombre de billets vendus par lestheatres, cinemas et autres formes de divertisse-ment; nombre de reparations automobiles.

3.42. La gamme potentielle de sources est tres vaste.Contrairement aux indices de la production indus-trielle, ces indicateurs ne font pas normalement par-tie d'un ensemble global d'indicateurs. De ce fait, ilspresentent en general de nombreuses lacunes, et lesdonnees doivent souvent etre obtenues aupres dedivers ministeres. Certains indicateurs potentielspeuvent n'etre pas publies mais etre disponibles surdemande aupres du ministere competent.

c. Mesures du facteur travail

3.43. Les mesures du facteur travail sont parfois utili-sees comme indicateurs du volume de production desactivites de services. L'hypothese sur laquelle reposele recours a cette methode est que l'emploi presenteune relation directe avec la production et la valeur

ajoutee exprimees en volume. La main-d'oeuvre estune consommation essentielle des activites de ser-vices, et la somme de la remuneration des salaries etdu revenu mixte represente normalement une tresforte proportion de la valeur ajoutee. De plus, desdonnees mensuelles ou trimestrielles completes surl'emploi par activite sont disponibles dans de nom-breux pays, soit a partir d'enquetes specifiques, soitcomme sous-produit d'un regime de contributions desecurite sociale ou d'imposition des salaires.

3.44. Le nombre des heures travaillees est preferableau nombre des salaries comme indicateur du facteurtravail. La production est affectee par les variationsde la duree legale hebdomadaire du travail, la propor-tion des employes a temps partiel et les heures sup-plementaires. Tous ces effets sont pris en comptedans le nombre des heures travaillees, mais pas dansle nombre des salaries. Cependant, les heures tra-vaillees restent une mesure imparfaite du facteurtravail. L'ideal serait que les mesures du facteur tra-vail tiennent compte des differents types de main-d'oeuvre (desagregation par metier ou qualificationpar exemple) ponderes par leurs divers taux de re-muneration. La valeur totale des traitements etsalaires divisee par un indice a specifications fixesdes remunerations et salaires fournirait un indicateurqui tiendrait aussi compte de l'incidence de la com-position de la main-d'oeuvre, mais il faudrait encorele completer par une mesure de la main-d'oeuvreindependante. Il est preferable de couvrir les heureseffectivement travaillees, plutot que les heurespayees qui comprennent les conges de maladie, lesvacances et les jours feries, mais excluent le travailnon remunere. La mesure du facteur travail doit in-clure les proprietaries exploitants et les travailleursindependants ainsi que les salaries.

3.45. Le facteur travail est rarement choisi commemesure de volume parce que la relation entre utilisa-tion de la main-d'oeuvre et production est variable.En raison des delais et des couts associes a l'em-bauche et au licenciement, la main-d'oeuvre tend aetre moins sensible aux variations de la productionque d'autres consommations. La relation entre con-sommation de travail et production varie aussi avecles changements de l'intensite d'usage du capital etde la productivite totale des facteurs.

3.46. Dans le cas des activites non marchandes desadministrations publiques et des institutions sans butlucratif au service des menages, la production auxprix courants est mesuree sur la base du cout des

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PIB par branche d'activite

intrants. Il est preferable que la mesure du volume dela production tienne compte des services fournis par1'administration ou l'institution sans but lucratif,s'ils sont mesurables. Il est courant cependant d'em-ployer des indicateurs de la consommation inter-mediaire lorsqu'on ne dispose pas de mesures devolume acceptables.

3.47. Comme avec les autres sources, effectuer lescalculs a un niveau de detail plus eleve ameliore engeneral la qualite des estimations. Par exemple, lenettoyage et la plaidoirie appartiennent l'un et l'autrea la categorie des services professionnels, mais laproduction par heure travaillee d'une entreprise denettoyage est bien moindre que celle d'un cabinetd'avocat. En consequence, un indicateur qui dis-tingue les deux activites refletera mieux les varia-tions de la production.

d. Indicateurs indirects

3.48. Lorsqu'on ne dispose pas de mesures directes,toute une gamme d'indicateurs indirects peut etreenvisagee. Il est parfois possible d'identifier une ac-tivite en aval ou en amont qui peut servir de base a lacreation d'indicateurs. Par exemple, l'approvision-nement en materiaux de construction peut servird'indicateur de l'activite de la construction. La cons-truction est souvent difficile a mesurer en raison dugrand nombre de petits entrepreneurs ephemeres, dutravail pour compte propre et du travail illegal.L'approvisionnement en materiaux de construction,en revanche, peut souvent etre obtenu aupres d'unnombre relativement reduit de fabricants et de car-rieres (avec s'il y a lieu des ajustements pour les im-portations et les exportations). Dans la mesure ou ilexiste une relation stable entre les consommations demateriaux de construction et la production, c'est la unindicateur acceptable qui peut etre obtenu a un cout etavec un temps d'etablissement relativement faibles.La qualite de l'hypothese se deteriore en cas de varia-tions dans les proportions des differents types de bati-ments, dans les techniques de construction, dans laproductivite et dans les inventaires de materiaux deconstruction. Si l'on sait que ces facteurs subissentdes changements, il peut etre souhaitable d'explorerdes methodes plus complexes (par exemple un calcultenant compte des differents produits utilises pardifferents types de construction ou la collecte de don-nees sur les stocks).

3.49. Un indicateur des activites de commerce degros et/ou de detail pourrait etre extrait de la quantitede biens distribues par ces activites. Bien qu'il

soit theoriquement preferable d'obtenir des donneessur les ventes et les acquisitions directement aupresdes entreprises, des donnees sur les quantites debiens echanges sont souvent meilleures ou plusfaciles a collecter9 parce que de nombreux grossisteset detaillants sont de petite taille (les donnees surles ventes de biens aux menages sont examinees plusloin dans ce chapitre dans le contexte du PIB parcategorie de depenses). De meme, si les types deproduits manipules par les grossistes sont connus,la valeur des quantites de ces produits peut ser-vir d'indicateur de la production du commerce degros. L'activite de vente en gros des importateursspecialises peut etre mesuree par le volume des im-portations. Comme les procedures d'estimationreposent sur l'hypothese de marges fixes (c'est-a-dire de marges fixees en pourcentage du prix), lamethode donnera de meilleurs resultats si les calculssont effectues a un niveau plus detaille par produitpour tenir compte de 1'association des effets devariations dans la composition en produits avecceux de taux de marge differents appliques a dif-ferents produits.

3.50. Si les donnees sur les activites de transport defret routier sont insuffisantes, il est peut-etre envi-sageable de calculer un indicateur fonde sur la quan-tite de biens normalement transportee, ou du moinsses principales composantes. Les indicateurs d'autresactivites de services de soutien peuvent aussi etre cal-cules a partir de la production des activites qu'ellesservent, comme les services a l'agriculture, aux ac-tivites extractives et aux transports.

3.51. La population sert parfois d'indicateur dansles domaines ou on ne dispose d'aucune donnee plusspecifique, tels que l'agriculture de subsistance, lelogement et certains services aux menages. Ces indi-cateurs doivent etre ajustes par les tendances a longterme connues; par exemple la population peut servira representer les services de logement, mais ilconvient d'effectuer des ajustements pour tenircompte des tendances dans la qualite des logementset le nombre de personnes par menage. Les ajuste-ments pour divergence entre les tendances de longueduree de l'indicateur demographique et les estima-tions annuelles peuvent etre incorpores au coursdu processus de calage.

9La quantite de biens est calculee comme la production moinsles exportations plus les importations (plus tout ajustement eventuelpour tout autre emploi connu dans la consommation intermediaire,les stocks ou la formation de capital, ou les impots et margesde distribution).

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SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

3.52. Toutes les methodes evoquees dans cette sec-tion font l'hypothese de ratios fondes sur les donneesde calage. Ces ratios seront vraisemblablement plusstables lorsqu'ils sont exprimes a prix constants, desorte qu'il vaut mieux en general exprimer l'hypo-these en prix constants puis appliquer les indices deprix correspondants pour passer aux prix courants.Par ailleurs, dans tous ces cas, lorsqu'on dispose dedonnees de calage plus detaillees, effectuer les cal-culs a un niveau detaille tend a ameliorer les estima-tions trimestrielles.

e. Indicateurs de prix

3.53. Lorsqu'on dispose d'une valeur au prix cou-rant pour un poste, on peut obtenir une mesure en vo-lume en deflatant par un indice de prix. Inversement,si on dispose d'une mesure en volume, il est possibled'obtenir une valeur aux prix courants en appliquantun indice de prix. Souvent, les deflateurs necessairessont deja disponibles sous forme d'indices de prixpublies, mais parfois les deflateurs doivent etre cal-cules par le comptable national en recombinant lescomposantes d'autres indices ou en obtenant desinformations de prix supplementaires.

3.54. Pour la production des activites de transfor-mation, les composantes detaillees correspondantesde l'indice des prix de production (IPP) sont engeneral disponibles. L'IPP mesure les prix depart-usine — normalement au prix de base, quelquefoisau prix du producteur — et il est donc particuliere-ment adapte a la deflation de donnees aux prix debase comme la production. Un nombre croissant depays etendent les IPP pour couvrir une gamme pluslarge d'activites que les activites de transformation,et englobent donc aussi l'agriculture, les activitesextractives, la construction et les services. Pour lesservices aux menages, des composantes particulieresde l'indice des prix a la consommation (IPC) peuventetre utilisees. Un indice des prix de gros (IPG)mesure les prix, couts de transport et de distributioncompris (et quelquefois aussi les taxes sur les pro-duits), et couvre egalement les importations. Il en re-sulte que les IPG sont moins adaptes a la deflationdes mesures de la production que I'IPP, mais peuventmieux convenir a la deflation de la consommationintermediaire qui a transite par le systeme de distri-bution et comporte des intrants.

3.55. Dans certains cas, les comptables nationauxpeuvent etre en mesure de developper des indicesde prix sur mesure pour combler les lacunes. Parexemple, si les aeroports ou les compagnies de

transport ferroviaire sont en nombre reduit, il peutetre possible d'obtenir une selection de leurs tarifsdirectement (par exemple a partir de leurs baremessi ceux-ci indiquent les prix effectifs des transac-tions). Lorsqu'un produit est principalement ex-porte, il est possible d'utiliser les valeurs unitairesmoyennes. Les organisations professionnelles,telles que les ordres des avocats ou des architectes,peuvent disposer d'informations sur les honoraires.Les ministeres de l'agriculture et autres organesadministratifs qui reglementent ou suivent les ac-tivites agricoles sont souvent sources de donneesde prix pour les produits agricoles. Les donneessont en general exprimees sous forme de prixmoyens. Il est necessaire d'exclure les couts detransport et de distribution pour calculer les prix audepart-exploitation.

3.56. Lorsqu'aucune donnee directe n'est disponible,les prix d'un ou de plusieurs produits ou activitessimilaires ou etroitement connexes et qui tendent avarier de la meme maniere peuvent convenir. Les pro-duits ou activites similaires acceptables doivent pre-senter des structures de cout ou une demande compa-rables. Il est probable par exemple que les IPC descomposantes produites sur le marche interieur sontdavantage representatifs des produits interieurs nonmesures que 1'IPC total, qui inclut les importations etest donc de ce fait plus sensible aux variations destaux de change. De meme, les postes de 1'IPC des ser-vices seront vraisemblablement davantage represen-tatifs des services non mesures que 1'IPC total dans lamesure ou les services tendent a presenter des struc-tures de cout similaires ou dominent ceux correspon-dant a la main-d'oeuvre.

3.57. Il peut etre necessaire de produire des de-flateurs ou des indices de prix de la production fondessur les couts des intrants, par exemple en ponderantensemble des indices des remunerations ou des infor-mations sur les taux de remuneration avec les prixdes postes principaux de la consommation interme-diaire. Du fait que cette technique ne tient pas comptede l'excedent d'exploitation, elle n'est pas satis-faisante dans la mesure ou la rentabilite varie.Cependant, dans la mesure ou la rentabilite et la pro-ductivite sont prises en compte dans les donnees an-nuelles, le processus de calage en incorporera lesvariations annuelles.

3.58. L'identification de la dimension prix des acti-vites de commerce de gros et de detail presente desdifficultes particulieres. La difficulte provient de ce

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PIB par branche d'activite

que ces activites produisent principalement desmarges; les composantes des services sont combineesavec les prix des biens, et il est difficile de mesurerles aspects qualite. La solution recommandee estd'eviter de deflater la marge directement en calculantdes mesures independantes de valeur et de volume.Un indicateur de volume du service associe a lamarge peut se calculer a partir du volume de biens ac-quis ou vendus en faisant l'hypothese de la stabiliteen volume du service de distribution par unite debiens, c'est-a-dire de l'invariance de la qualite du ser-vice. La validite de l'hypothese sera amelioree eneffectuant le calcul a un niveau detaille, les taux demarge variant selon les produits et les types de pointsde vente. Les indices de prix des biens ne doivent pasetre utilises comme deflateurs ou indices de prix desubstitution des marges, car les marges ont des struc-tures de couts differentes et peuvent varier differem-ment du prix des biens.

3.59. De meme que la production des activites degros et de detail, la production des services d'inter-mediation financiere mesures indirectement (SIFMI)est une marge, et comme telle n'est pas aisement ob-servable. L'approche recommandee pour l'estimationdes CNT est d'utiliser les valeurs deflatees des pretset des depots comme indicateurs de volume du ser-vice fourni, en combinaison avec les calages annuels.La valeur des prets et des depots doit etre deflatee parun indice de prix mesurant le niveau general des prix(par exemple 1'IPC). L'ideal est d'appliquer la me-thode au niveau desagrege, avec une ventilation de-taillee des types de creances et d'engagements, car lamarge d'interet varie entre les types de creances etd'engagements, refletant le fait que la valeur du ser-vice fourni varie selon les types d'actifs financiers. Ilfaut noter que les marges d'interet des services finan-ciers peuvent etre tres instables. Les variations desmarges d'interet sont des effets de prix et n'ont pasd'effet sur le volume des prets, de sorte que, en utili-sant cette methode, elles apparaitront justementcomme des effets de prix. Une autre solution moinssatisfaisante serait la deflation directe de la valeur desSIFMI par un indice general des prix ou par les prixdes intrants des services financiers. Toutefois, cesdeflateurs ne mesurent pas le prix des SIFMI etignorent les variations des marges d'interet. De cefait, les variations de la rentabilite des institutionsfinancieres apparaitraient de facon erronee commeun changement de volume.

3.60. Dans les cas ou on obtient des mesures inde-pendantes des prix courants et des volumes de la pro-

duction, il faut verifier la plausibilite du deflateur im-plicite des prix correspondants.

3.61. Il n'existe pas en general de deflateurs agregesspecifiques de la consommation intermediaire, desorte qu'il est necessaire de les construire a partir descomposantes d'autres indices de prix pour les pro-duits correspondants. Notez bien que meme lors-qu'on a calcule des mesures de volume par une me-thode a coefficient fixe pour une activite donnee, ilest souhaitable d'appliquer des indices de prix dif-ferents a la consommation intermediaire et la pro-duction pour obtenir des valeurs aux prix courants etqu'il n'est pas souhaitable d'utiliser la methode acoefficient fixe aux prix courants.

f. Indices de la production industrielle

3.62. En general, les pays qui etablissent des CNTdisposent deja d'un indice de la production indus-trielle (IPI). Il est habituellement au moins trimestrielet parfois mensuel. Les IPI peuvent etre bases surl'une quelconque des methodes utilisees pour lesindicateurs de volume par industrie, a savoir lesvaleurs deflatees, les mesures de quantite, ou les prin-cipaux intrants. Dans certains cas, 1'IPI peut com-biner plusieurs de ces methodes, par exemple utiliserles quantites pour les biens homogenes et la deflationpour les autres.

3.63. Il est preferable d'etablir les estimations desCNT a partir des donnees de base de 1'IPI ou descomposantes de 1'IPI a un niveau desagrege, plutotqu'a partir de 1'IPI total. Le calcul plus detaille per-met de resoudre les differences eventuelles entre lechamp couvert et les concepts de 1'IPI et des CNT. Lecalage, les hypotheses structurelles et l'applicationdes indices de prix tendent a s'ameliorer lorsqu'onles effectue a un niveau plus detaille. La mesure de laproduction des comptes nationaux exige des coeffi-cients de ponderation pour exprimer la productionaux prix de base ou aux prix de production, tandis que1'IPI peut reposer sur des coefficients ou valori-sations differents. La couverture de 1'IPI peut presen-ter des omissions, qui doivent etre completees par dessources additionnelles, comme par exemple certainesactivites, certains produits malaisement quanti-fiables, les recettes de services de reparation, les re-cettes publicitaires des journaux, les recettes de loca-tion et la production secondaire. Les annees de basepeuvent aussi etre differentes. Les IPI publies sontparfois ajustes par les variations du nombre de joursouvrables, ce qui les rend inutilisables comme indi-cateurs de CNT. Pour l'etablissement de CNT non

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

desaisonnalises, les donnees doivent refleter 1'acti-vite effective de chaque trimestre, sans ajustementspour jours ouvrables ou autres effets de calendrierou saisonnniers.

3.64. Si les IPI et les CNT reposent sur des methodesdifferentes, il faudra eviter la confusion en precisantclairement ces differences dans la documentation dessources et des methodes des CNT. Les differencesdoivent etre expliquees (par exemple les coefficientsde ponderation, le champ, les methodes de valorisa-tion) et si possible quantifiees.

3. Postes d'ajustement

3.65. Le PIB aux prix du marche est calcule enajoutant au total de la valeur ajoutee des activites auxprix de base les impots nets sur les produits et en de-duisant les SIFMI non repartis.

3.66. Les impots nets sur les produits comprennentles droits sur les importations, les taxes sur la valeurajoutee et les autres impots sur les produits diminuesdes subventions. Les donnees sur les impots nets surles produits aux prix courants sont normalement dis-ponibles dans les statistiques des finances publiqueset ne presentent guere de difficultes. Dans quelquespays, il peut etre necessaire d'estimer certaines com-posantes, comme par exemple les impots des Etats etles impots locaux sur les produits. Ces estimationspeuvent reposer sur les donnees des quantites desproduits soumis a l'impot.

3.67. Les impots nets ou les subventions en volumepeuvent etre definis comme le taux d'imposition (oude subvention) de l'annee de base, applique au vo-lume courant du bien ou du service. Techniquement,ceci equivaut a la valeur des impots (ou des subven-tions) de l'annee de base, extrapolee par le volumedes biens et services soumis a l'impot (ou subven-tionnes). Dans la mesure ou les taux d'imposition(ou de subvention) different, il est souhaitable d'ef-fectuer les calculs au niveau le plus detaille pour tenircompte des differences de taux.

3.68. Le traitement des SIFMI dans les CNT doit seconformer au traitement des CNA. Selon le traite-ment que privilegie le SCN 1993, les SIFMI doiventetre repartis entre les utilisateurs (a savoir la consom-mation intermediaire par activites, les depenses deconsommation finale, les exportations) et ne sontdonc pas un poste d'ajustement du PIB total. Dans leSCN 1968, les SIFMI etaient traites comme une con-sommation intermediaire d'une activite nominale et

n'etaient pas repartis entre les utilisateurs. Avec letraitement du SCN 1968, il est necessaire de deduirele total des SIFMI non repartis du total de la valeurajoutee par activite afin de calculer le PIB. L'ajus-tement doit etre calcule au moyen des memes indica-teurs que ceux utilises pour calculer et deflater la pro-duction de services financiers. Le SCN 1993 permetaussi l'emploi du traitement du SCN 1968.

C. PIB par type de depenses

I. Generalities

3.69. Le PIB par type de depenses presente la de-mande finale en biens et services et est done parti-culierement utile pour 1'analyse economique. Unavantage du calcul dans l'optique des depenses estque les prix sont facilement observables; en outre,cette optique recourt beaucoup moins a l'utilisationde coefficients fixes que les estimations trimestriellesde la production. Neanmoins, l'optique des depensesest moins courante que l'optique de la productionparmi les pays qui calculent des CNT en raison deproblemes de disponibilite, de moment d'enregis-trement, de valorisation et de champ des donneesde base des depenses, dont le detail suit:• L'administration et le commerce international sont

en general bien couverts par les donnees trimes-trielles, mais le moment d'enregistrement des don-nees est souvent incompatible avec les exigencesdes comptes nationaux. D'habitude, les donneesadministratives sont enregistrees sur la base desencaissements-decaissements, quoique des ajuste-ments comptables sur la base des droits constatessoient parfois effectues pour des postes parti-culiers et identifiables. Il faut aussi noter que lacomptabilite sur la base des droits constates tend ase repandre dans les comptes des administrations.Les donnees du commerce de marchandises sontenregistrees lorsque la marchandise passe endouane, encore que des ajustements puissent avoirdeja ete faits pour certains problemes de momentd'enregistrement dans les statistiques de la ba-lance des paiements. L'incompatibility des mo-ments d'enregistrement peut conduire a des dis-cordances et a des erreurs. Les differences dans lemoment d'enregistrement constituent un problemebeaucoup plus important dans les donnees tri-mestrielles que dans les donnees annuelles : lesseries trimestrielles subissant les memes diffe-rences de chronologie que les series annuelles,l'incidence relative d'une erreur y est quatre foisplus importante.

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PIB par type de depenses

• Les problemes de couverture du repertoire d'en-treprises influent plus fortement sur les esti-mations des depenses. Cette influence provient dela forte proportion de la production du commercede detail et des services de consommation quiest absorbee par la consommation des menageset de la forte proportion du produit de la construc-tion qui est absorbee par la formation de capital.Ces activites comportent souvent une proportionelevee d'entreprises de petite taille, a duree devie courte et de nature moins formelle. Lesmemes activites sont incluses dans le PIB paractivite, mais seulement en proportion a leurvaleur ajoutee.

• Les variations des stocks presentent de serieuxproblemes de valorisation. Ces problemes se pre-sentent aussi dans les estimations selon lesoptiques de la production et des revenus, bienqu'ils puissent etre en partie evites en recourantaux quantites de produit dans les estimations dela production.

3.70. Si les donnees disponibles sur les depensespresentent de graves lacunes, l'optique des de-penses ne peut etre utilisee. Toutefois, il peut etreencore possible de calculer une ventilation utile duPIB par type de depenses. La somme des compo-santes disponibles des depenses peut etre calculeede maniere a ce que le total des composantes man-quantes puisse etre ensuite calcule comme le residupar rapport au PIB total dans l'optique de la pro-duction. De nombreux pays calculent par exempleles variations des stocks de cette maniere. Cettemaniere d'employer des donnees des depenses in-completes, bien qu'elle ne constitue pas une veri-fication independante des estimations de la produc-tion, est utile aux analystes statistiques.

2. Sources

a. Depenses de consommation finale des menages

i) Indicateurs de valeur

3.71. La consommation finale des menages est d'or-dinaire la plus grande composante du PIB dans l'op-tique des depenses. Les principales sources de don-nees sur la consommation des menages sont lesenquetes aupres des detaillants et des fournisseurs deservices, les regimes de taxe sur la valeur ajoutee(TVA) et les enquetes aupres des menages. Les don-nees sur la production et le commerce internationaldes produits de consommation peuvent aussi servira calculer des estimations par la methode des fluxde produits.

3.72. Les enquetes de conjoncture aupres des detail-lants et des fournisseurs d'autres services de con-sommation sont une autre source ordinaire de don-nees sur la consommation des menages aux prixcourants. De nombreux types de detaillants et laquasi-totalite des services sont tres specialises, maisles supermarches et les grands magasins vendent unegrande variete de biens, ce qui rend souhaitable decollecter les ventilations par produit pour ces com-merces. Une ventilation detaillee par produit ame-liore la qualite de la deflation et fournit des infor-mations supplementaires aux utilisateurs. Si lescompositions en produits sont stables, il est possibled'estimer des donnees trimestrielles satisfaisantespar produit en utilisant le total des ventes d'une ac-tivite de detail comme indicateur des valeurs decalage des ventes par produit.

3.73. Un regime de TVA ou de taxe sur les ventespeut etre en mesure de fournir des donnees sur lesventes par type d'entreprise. Ce regime fiscal peutaussi permettre d'eclater les ventes en differentescategories de produits si des taux d'imposition dif-ferents coexistent. Il est necessaire d'identifier cellesdes ventes qui sont des indicateurs de la consomma-tion des menages, par exemple les ventes par lesdetaillants et les services de consommation. Les re-gimes utilises pour collecter d'autres impots, tels queles taxes sur l'alcool ou le tabac, peuvent aussi even-tuellement servir de source d'informations.

3.74. Certains pays conduisent des enquetes perma-nentes sur les depenses des menages. Si les resultatstrimestriels sont traites a temps, ils peuvent etre desindicateurs utiles pour les CNT. Les donnees collec-tees aupres des menages presentent des avantages etdes inconvenients differents de ceux des donnees col-lectees aupres des entreprises. En fonction du com-portement des repondants, les enquetes aupres desmenages peuvent presenter des problemes de qualitedes reponses et d'omission de postes mineurs ou deli-cats. Par exemple, il y a souvent sous-declaration desdepenses correspondant a des postes socialementdelicats tels que l'alcool et le tabac, ce qui exige d'ef-fectuer des ajustements sur la base d'autres informa-tions10. Il y a egalement souvent des problemes avecles acquisitions de biens de consommation durablesen raison d'oublis et de la rarete des acquisitions. Enrevanche, les enquetes aupres des menages assurentune bonne couverture des achats effectues chez les

l0Par exemple a partir des donnees fiscales si les problemes decontrebande et d'evasion fiscale ne sont pas tres importants.

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

petits detaillants informels et les fournisseurs de ser-vices. Ceux-ci sont difficiles a couvrir dans les en-quetes de conjoncture, mais l'acheteur n'a pas de rai-son de sous-declarer ces depenses, qui ne sont pasplus difficiles a declarer que n'importe quelle autre.Les enquetes aupres des menages peuvent etre prefe-rables dans les economies en developpement et entransition parce qu'elles couvrent les achats aupresdes entreprises informelles. Dans les pays ou le sec-teur informel est reduit, les enquetes de conjoncturepeuvent etre preferables en raison d'aspects tels quele cout de collecte, les delais necessaires et la qualitedes declarations sur les depenses trimestrielles desmenages. Pour l'estimation des CNT, l'existenced'un biais sur les niveaux dans les enquetes aupresdes menages ne pose pas de probleme tant que cebiais demeure stable, de sorte que les fluctuationsindiquees restent exactes. En general, on obtient demeilleurs resultats par combinaison et rapproche-ment de donnees provenant de plusieurs sources.

3.75. Outre les grandes sources telles que les ventesde detail, les regimes de TVA et les enquetes aupresdes menages, il existe une gamme d'indicateurs spe-cifiques correspondant aux differentes composantesde la consommation des menages. Pour ces indi-cateurs, on compte sur les sources suivantes : les en-quetes statistiques specialisees, les grands fournis-seurs et les autorites reglementaires. Lorsqu'il existeun petit nombre de grands fournisseurs d'un articledonne mais pas de donnees couramment publiees,l'information peut parfois etre collectee specifique-ment pour les CNT. Les ventes residentielles d'elec-tricite et de gaz, ainsi que certaines composantesdes transports, des communications et du jeu en sontdes exemples.

3.76. Les estimations des depenses de consomma-tion des menages qui reposent sur des indicateursobtenus aupres des detaillants et des fournisseurs deservices doivent etre ajustees par les depenses desresidents a l'etranger et celles des non-residents pen-dant leur sejour dans le pays. Les unes et les autrespeuvent etre obtenues a partir des statistiques de labalance des paiements, lorsqu'elles sont disponiblestrimestriellement (et sinon au moyen des methodespresentees dans le Guide pour l'etablissement desstatistiques de balance des paiements, publie parle FMI).

3.77. Les methodes des flux de produits peuventservir dans les cas ou l'on dispose de bonnes donneessur les quantites de produits. L'offre totale d'un pro-

duit sur le marche interieur aux prix d'acquisitionpeut etre calculee comme :• la production interieure aux prix de base,• plus les variations des stocks,• moins les exportations,• plus les importations,• plus les impots sur les produits,• moins les subventions sur les produits,• plus les couts de distribution et de transport.

3.78. Pour obtenir la consommation des menagessous forme de residu, d'autres emplois (a savoir laconsommation intermediate, la consommation desadministrations, la formation de capital fixe et lesvariations des stocks) doivent etre deduits de l'offretotale disponible sur le marche interieur. Cette me-thode recourt souvent aux ratios pour combler leslacunes, comme par exemple les impots et les margesqui peuvent etre calcules sous forme de pourcentagedes flux sous-jacents. Ainsi qu'il est explique auchapitre VI, la variation dans les ratios annuels estincorporee par le processus de calage. Dans certainscas, certaines composantes ont une valeur nulle. Lamethode des flux de produits peut etre particuliere-ment utile pour les biens parce que ceux-ci sont sou-vent fournis par un nombre relativement reduitde producteurs et d'importateurs, et les donnees surl'offre de biens sont plus faciles a collecter que lesdonnees sur les ventes au detail. Lorsqu'une partconsiderable du commerce de detail est informelle, ilest probable que la couverture des detaillants par lesenquetes sera incomplete, de sorte que la methodedes flux de produits peut fournir des indicateurs plusappropries qu'une enquete aupres des detaillants.

ii) indicateurs de volume

3.79. Les donnees sur la consommation de servicesde logement peuvent etre estimees par extrapolationsur la base du nombre de logements. Si les donneesde la construction ne permettent pas d'estimer l'ac-croissement net du nombre de logements, la popu-lation peut servir d'indicateur de substitution (depreference apres ajustement des tendances even-tuelles du nombre moyen de personnes par loge-ment). Du fait de differences dans le loyer moyen parlogement, on ameliorera la qualite de l'estimationen effectuant des calculs distincts par emplacementet pour les divers types de logements (par exemplemaison/appartement; nombre de chambres). Il estegalement souhaitable d'inclure un facteur d'ajuste-ment pour tenir compte des insuffisances eventuellesde cette methode (par exemple pour les variationsa long terme de la taille et de la qualite des loge-

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PIB par type de depenses

ments). Ces facteurs doivent etre pris en compteannuellement, afin que leurs effets puissent etreincorpores dans les CNT par le processus de calage.Du fait que le stock de logements est important etchange lentement, des estimations acceptablespeuvent etre calculees pour les services de logement,meme en 1'absence d'indicateurs de volume trimes-triels. Les methodes utilisees doivent etre compa-tibles avec celles utilisees pour les estimations dela production.

3.80. On peut obtenir les indicateurs de certainsservices tels que les assurances, l'enseignement etla sante comme sous-produit des reglementationsadministratives. En outre, la reglementation appli-cable aux vehicules a moteur peut fournir des indi-cateurs du volume des acquisitions de vehicules. Lescomposantes a inclure sont les acquisitions de voi-tures et autres vehicules legers, nouveaux ou d'oc-casion, par les menages aupres des entreprises et desadministrations.

3.81. Les donnees issues des processus administra-tifs peuvent aider a combler d'autres lacunes. Parexemple les taxis, 1'intermediation financiere, les as-surances, la sante et le jeu sont souvent reglementes.De ce fait, les indicateurs peuvent etre publies oueventuellement disponibles sur demande aux au-torites reglementaires. D'autres donnees administra-tives peuvent servir d'indicateurs indirects. Parexemple, le nombre de divorces et de testaments encours d'homologation est un indicateur potentielpour les services juridiques; le nombre de morts pourles services funeraires; le nombre total de vehiculeset le nombre d'accidents de la route pour les repara-tions automobiles. Dans chaque cas, une enquetetrimestrielle directe donnerait le plus souvent demeilleurs resultats, mais ne serait pas toujours justi-fiable a cause du cout de collecte des donnees et del'importance relativement mineure de l'activite con-cernee (la valeur peut quelquefois aussi etre obtenueaupres de ces sources).

3.82. Dans les pays en developpement, la consom-mation de productions agricoles de subsistance peutetre tres importante dans les estimations des de-penses. Les methodes doivent etre compatibles aveccelles utilisees pour les estimations de la production.Dans certains cas, les estimations de la productionagricole incluent 1'agriculture de subsistance, desorte que la consommation peut etre identifiee se-parement ou calculee par la methode des flux de pro-duits. En 1'absence d'enquetes trimestrielles sur la

production de subsistance, les tendances demogra-phiques peuvent constituer un indicateur acceptable.

iii) Indicateurs de prix

3.83. Les composantes de l'IPC fournissent en gene-ral des deflateurs appropries des depenses de con-sommation des menages. La couverture des depensesde consommation des menages est habituellementtres proche de celle de 1'IPC.

3.84. La deflation doit etre effectuee au niveau de-taille pour assurer la deflation de chaque composantepar l'indice de prix qui correspond le plus etroite-ment a sa composition veritable et pour reduire auminimum l'incidence de l'emploi de deflateursconstruits selon la formule de Laspeyres et non seloncelle de Paasche, qui est preferable. Par exemple, ilvaudrait mieux deflater chaque type d'aliment sepa-rement pour tenir compte des diverses variations deprix. Il est rarement justifie d'employer 1'IPC totalen deflation. Les comptables nationaux doivent col-laborer etroitement avec les statisticiens des prixpour assurer la coherence des classifications et lacouverture de toutes les composantes requises.

3.85. Il peut exister des lacunes lorsqu'une des com-posantes des depenses n'est pas couverte par unposte correspondant de 1'IPC. Un exemple de cettesituation est 1'assurance, qui est mesuree sous formede marge dans les comptes nationaux et qui peut etreexclue ou mesuree sous forme du total des primespar les statisticiens des IPC. Un autre deflateur en-visageable est un indicateur de prix base sur les coutsd'intrants (par exemple un indice pondere des com-posantes des salaires, des impots et de la consom-mation intermediate telle que les articles et fourni-tures de bureau, combine a un ajustement pourrentabilite, s'il est disponible). Dans d'autres cas, ilpeut etre necessaire de prendre le poste ou groupe depostes de 1'IPC le plus apparente.

3.86. Pour les depenses a l'etranger des residents, lesIPC des principaux pays de destination ajustes desvariations des taux de change peuvent servir de defla-teurs. Il est preferable d'obtenir si possible des indicesspecifiques pour les composantes les plus pertinentes,par exemple l'hotellerie, le transport, la restaurationou toute autre categorie de biens particulierement im-portante plutot que 1'IPC total. Les depenses des non-residents peuvent etre deflatees par les postes de 1'IPCinterieur qui correspondent aux principales compo-santes des depenses des touristes, c'est-a-dire l'hotel-lerie, le transport, la restauration, etc.

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

b. Depenses de consommation finale

des administrations publiques

i) Indicateurs de valeur

3.87. Les donnees comptables sur les administra-tions sont souvent disponibles sur une base men-suelle ou trimestrielle. Elles sont preparees sur labase des divers manuels internationaux ou au moyendes systemes comptables propres a chaque pays. Lacaracteristique la plus importante pour les CNT estque les depenses soient classees par type econo-mique, en particulier qu'elles permettent d'identifierla consommation de biens et de services, la forma-tion de capital en biens et services, les autres de-penses et les donnees sur les ventes a deduire desdepenses. Meme si elles ne sont pas publiees, il estpossible que les donnees soient disponibles a la de-mande. Les comptes des administrations ont l'avan-tage d'etre communiques sur la meme base que lescomptes annuels, de sorte que les donnees trimes-trielles sont coherentes.

3.88. Les donnees de 1' administration centrale sont engeneral aisement disponibles. Dans certains cas, 1'ab-sence de donnees ou les delais d'obtention peuventcontraindre a estimer les donnees des administrationsdes Etats, des provinces ou des collectivites locales. En1'absence de donnees completes, il est possible d'en-visager d'autres indicateurs lies au niveau effectifd'activite du trimestre, comme par exemple :• une collecte par echantillonnage pour les collec-

tivites locales;• les remunerations payees par les administrations

concernees (de preference en excluant celles im-pliquees dans la formation de capital pour comptepropre, comme la construction de routes);

• les donnees de depenses non classees par typeeconomique;

• les paiements de l'administration centrale lorsqueceux-ci sont la principale source de fonds; ou

• lorsque les donnees effectives ne sont pas encoredisponibles, les estimations du budget de 1'admi-nistration. Avant d'utiliser ces previsions, ilconvient d'en verifier les antecedents pour verifierleur fiabilite.

3.89. Les comptes des administrations sont tradi-tionnellement prepares sur la base des encaisse-ments-decaissements. Les paiements en numeraire del'administration peuvent etre importants et irregu-liers, et le moment de leur enregistrement peut etredetermine par des preoccupations politiques ou admi-nistratives. Les differences entre la base de caisseutilisee et la base des droits constates requise par le

SCN 1993 peut causer des erreurs et des discordancesdans les estimations. Ces erreurs de chronologie sontidentiques dans les CNT et les CNA, mais leur inci-dence sur les CNT, dont 1'amplitude n'est que d'en-viron 25 % des CNA correspondants, est relativementplus importante. Un cas particulier de distorsion duea la comptabilite sur base de caisse apparait lorsqueles employes de 1'administration sont payes tous les15 jours. Tandis que certains trimestres compterontsix jours de paye, d'autres en compteront sept, cau-sant ainsi dans les donnees trimestrielles des fluctua-tions qui ne seraient pas preoccupantes dans les don-nees annuelles. Dans la mesure ou ces problemes demoment d'enregistrement peuvent etre identifies, desajustements fondes sur les faits peuvent etre utilisespour approcher de plus pres la base des droits cons-tates. L'information peut etre disponible pour cer-taines transactions importantes, telles que l'effet desjours de paye ou d'importants achats d'armes11. Lacomptabilite sur la base des droits constates a deja eteintroduite par certaines administrations, et elle estrecommandee par le Manuel de statistiques de fi-nances publiques 2001 du FMI.

3.90. Il convient de preter attention aux liens avecles estimations de la production du secteur des ad-ministrations publiques. Si les methodes ou les don-nees utilisees ne sont pas coherentes, il apparaitra deserreurs dans le poste residuel ou des discordances. Lechamp de la consommation des administrations etcelui de la production du secteur des administrationspubliques different en ceci que la consommation desadministrations est egale a :a) la production non marchande des administra-

tions publiques;b) moins la formation de capital pour compte propre

incluse dans la production;c) moins les ventes et redevances encaissees,

c'est-a-dire la production des administrationspayee par des tiers;

d) plus les biens et services acquis par 1'administra-tion et fournis gratuitement sans transformationaux menages.

Bien que les memes indicateurs puissent souvent etreutilises aussi bien pour la production que pour lesdepenses, les facteurs qui sont cause de differencesentre elles doivent etre pris en compte, en particulierlorsqu'elles changent les proportions du total.

11Ces problemes se posent egalement pour la formation brute de capi-tal fixe des administrations publiques calculee a partir de sourcesexprimees sur la base des encaissements-decaissements.

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PIB par type de depenses

ii) Indicateurs de volume

3.91. Dans quelques cas, il est possible d'obtenir desmesures quantitatives de la production des servicespublics. Par exemple, on peut disposer du nombred'eleves des ecoles publiques, du nombre d'opera-tions ou de nuitees assurees par les hopitaux publics,et du nombre d'allocataires servis par un bureaud'aide sociale publique. Cependant, ces indicateursne tiennent pas compte d'importants aspects de laqualite. De plus, il existe de nombreuses autres acti-vites publiques dont il est difficile de quantifier laproduction, telles que la recherche scientifique etl'elaboration des politiques.

3.92. En l'absence d'indicateurs de volume de la pro-duction, il est possible d'utiliser un indicateur fondesur l'utilisation du facteur travail, tel que le nombredes salaries ou des heures travaillees. Du fait que laconsommation publique est un service a forte inten-site de main-d'oeuvre, cette hypothese est plus ac-ceptable qu'elle ne le serait pour d'autres compo-santes de la depense. Neanmoins, les mesures baseessur l'utilisation du facteur travail, outre les limitationsqu'elles presentent pour la mesure de la production,rencontrent des difficultes supplementaires dans lamesure de la consommation en raison des travauxsous-traites au secteur prive, de la formation de capi-tal pour compte propre et de l'effet compensateur desredevances pergues pour certains services. Les chan-gements structurels dans la composition du personnelparticipant a la formation de capital, dans la part de laproduction recouvree par les redevances ou dans lapart de travail sous-traitee peuvent etre considerablesdans un contexte trimestriel.

iii) Indicateurs de prix

3.93. Bien que les mesures aux prix courants pour1'administration soient clairement definies commereposant sur les couts, les dimensions de prix et devolume sont moins clairement definies et presententplusieurs possibilites. Les prix ne sont en general pasobservables directement. Une solution consiste a cal-culer des mesures de valeur et de volume indepen-dantes de maniere a obtenir la dimension de prix in-directement. Sinon, il est possible d'obtenir undeflateur sous forme de moyenne ponderee des coutsdes intrants. Les couts des intrants sont habituelle-ment des indices de remuneration ou des echelles desalaires de fonctionnaires et de personnels militaires,combines avec les composantes pertinentes d'indicesde prix refletant les couts des intrants ordinaires telsque les loyers, l'electricite, les fournitures de bureauet les reparations.

3.94. Les methodes basees sur les couts des intrantsont 1'inconvenient de ne pas tenir compte des varia-tions de productivity. Ces problemes de mesure sontnaturellement les memes pour les estimations an-nuelles et trimestrielles. Pour le statisticien descomptes nationaux trimestriels, la solution la plussimple est ordinairement d'adopter la methode descomptes annuels et de laisser les techniques de calageincorporer les eventuels facteurs d'ajustement.

c. Depenses de consommation finale des institutions

sans but lucratif au service des menages

i) Indicateurs de valeur

3.95. Une grande partie de ce qui a ete expose surla mesure de la consommation des administrationss'applique egalement aux institutions sans but lu-cratif au service des menages (ISBLSM). De memeque les administrations publiques, leur productionet leur consommation de services non marchandsaux prix courants sont mesurees par leur cout. Tou-tefois, les donnees comptables trimestrielles sontmoins disponibles que pour le secteur des admi-nistrations publiques. Cependant, les donnees decertaines grandes institutions peuvent etre publieesou disponibles sur demande. Les administrationspeuvent etre une bonne source d'indicateurs statis-tiques si elles suivent, reglementent, ou fournissentdes transferts aux associations caritatives, ecolesprivees et institutions similaires. Autrement, commeelles ont principalement une activite de services, lesremunerations et salaires payes peuvent constituerun substitut acceptable. Les donnees de la balancedes paiements sur les transferts aux institutionsnon gouvernementales peuvent etre un indicateurimportant dans les pays ou l'aide exterieure repre-sente une source importante de financement pourles ISBLSM.

ii) Indicateurs de volume

3.96. Les mesures de l'utilisation du facteur travailpeuvent constituer des indicateurs acceptables. Si lesdonnees ne sont pas disponibles et que le secteur desISBLSM apparait economiquement stable dans lesdonnees annuelles, les tendances passees peuventconstituer un indicateur de volume acceptable. Lamethode utilisee pour les estimations des depensesdoit etre coherente avec celle des estimations corres-pondantes de la production.

iii) Indicateurs de prix

3.97. Les methodes sont analogues a celles utiliseespour la consommation des administrations publiques,

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

ou la production aux prix courants est aussi definiecomme la somme des couts. On peut utiliser unemoyenne ponderee des couts des intrants pour la con-sommation des institutions sans but lucratif au servicedes menages de sorte que le deflateur corresponde a lacomposition de la valeur aux prix courants mesuree apartir des couts des intrants. Les postes peuvent in-clure par exemple les salaires, les loyers, les repara-tions, les fournitures de bureau et l'electricite.

d. Formation brute de capital fixe

i) Indicateurs generaux de valeur

3.98. D'un point de vue theorique, les enquetes an-nuelles et trimestrielles sur les depenses en capital desentreprises sont les sources preferees de donnees surla formation de capital. Toutefois, les enquetes sur laformation de capital sont particulierement couteuseset difficiles a conduire a un rythme trimestriel pour lesraisons suivantes. Premierement, ces enquetes sonttres sensibles aux problemes de champ couvert par lesrepertoires d'entreprises car les entreprises nouvelles,qui peuvent ne pas etre encore en activite, ont tresprobablement des taux de formation de capital pluseleve que ceux des entreprises etablies. Deuxieme-ment, la population concernee comprend pratique-ment la totalite des entreprises de l'economie, et dansun trimestre quelconque, un grand nombre d'entreelles ne presentent pas ou peu de formation de capital.En consequence, la base d'echantillonnage doit etrefrequemment mise a jour et les echantillons doiventetre de taille relativement large. Les ventilations parproduit sont egalement plus difficiles a obtenir qu'apartir de l'offre. Un autre probleme est que le SCN1993 classe le travail effectue sous contrat commeformation de capital de l'acquereur final au momentou il est effectue, a un moment ou seuls les paiementsintermediaries sont connus de l'acquereur. Il est sou-haitable de comparer si possible les donnees desautres indicateurs de la construction et des biensd'equipement signales dans cette section.

3.99. Lorsque le regime de TVA impose une distinc-tion entre consommation intermediaire et depensesen capital, on peut obtenir un indicateur utile de laformation de capital. Toutefois, la TVA ne comportepas de ventilation par produits et exclut la formationde capital pour compte propre. Dans certains pays,les formulaires de TVA ne distinguent pas les de-penses en capital de la consommation intermediaire(le caractere irregulier des depenses en capital peutaider a identifier les entreprises qui entreprennentune formation de capital au cours de la periode et

fournir la base d'une ventilation au niveau de l'en-treprise concernee).

3.100. Les composantes les plus importantes de laformation brute de capital fixe sont la construction etles biens d'equipement. En outre, la formation decapital inclut les actifs cultives tels que le betail et lesvergers et les actifs incorporels tels que 1'explorationminiere, les logiciels informatiques et les originauxrecreatifs, litteraires ou artistiques, mais non la re-cherche et le developpement. Les couts associes al'acquisition d'actifs fixes et autres sont aussi inclus,comme par exemple les couts de transfert (notam-ment les commissions d'agents immobiliers, fraisjuridiques et taxes sur les acquisitions immobilieres),honoraires d'architectes et couts d'installation. Outreles acquisitions, il est des cas ou la production decapital pour compte propre peut etre importante,notamment la construction, les logiciels informa-tiques et le travail juridique, et peut etre difficile a in-clure autrement que par des enquetes directes.

ii) Indicateurs de valeur, de volume et de prix specifiques

Construction

Indicateurs de valeur

3.101. La formation brute de capital fixe en actifsconstants comprend la production de l'industrie de laconstruction autre que la partie relative a l'entretien,la construction pour compte propre d'autres activties,et les depenses connexes telles que les services d'ar-chitectes et les commissions d'agents immobiliers.

3.102. Les estimations de la formation de capital enactifs construits soulevent un certain nombre dequestions et des problemes specifiques de mesure,comme par exemple :• Le grand nombre de petites entreprises. La cons-

truction est ordinairement effectuee par de nom-breuses entreprises qui sont souvent informelleset de petite taille. Il peut done etre particulie-rement difficile de collecter les donnees et d'as-surer une couverture suffisante des entreprisesde construction.

• La longueur des projets. La duree des projets deconstruction souleve des problemes relatifs auxgains nominaux en capital et a la repartition de laproduction par trimestres (comme on le verra auchapitre X).

• La sous-traitance. Le travail est souvent organisepar un maitre d'oeuvre assiste d'un certain nombrede sous-traitants specialises, ce qui signifie queplusieurs entreprises peuvent participer a un meme

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PIB par type de depenses

projet, ce qui souleve la possibilite d'omissions ouau contraire de double comptage.

• La construction speculative. Lorsque les travauxsont entrepris par un promoteur sans acquereurfinal, apres l'execution des travaux le prix n'est pasconnu. En outre, les couts fonciers sont inclus dansle prix, et les gains nominaux en capital et l'exce-dent d'exploitation sont confondus.

3.103. Ces problemes s'appliquent egalement auxestimations correspondantes de l'activite de la cons-truction dans l'optique de la production. C'est egale-ment vrai pour les donnees annuelles, mais les don-nees trimestrielles sont plus sensibles a la lenteur ouau cout eleve de la collecte des donnees et davantagesujettes a la difficulte de repartir la valeur de projetsde longue duree par trimestres.

3.104. La formation brute de capital fixe en actifsconstruits peut etre mesuree de diverses manieres,qui correspondent aux differents stades du processusde construction, notamment les suivants :• fourniture de materiaux de construction,• delivrance de permis administratifs pour des pro-

jets donnes,• donnees communiquees par les entreprises de

construction,• donnees communiquees par les entreprises d'ac-

quisition de biens construits,• donnees communiquees par les menages engages

dans un projet de construction pour compte propre.

3.105. Dans de nombreux pays, la constructionexige un permis de construire emis par l'administra-tion locale ou regionale, et le systeme des permis peutetre utilise comme source pour les estimations de laconstruction dans les comptes nationaux. Le systemedes permis peut ne couvrir que les grands projets oules zones urbaines, ou au contraire couvrir tousles projets sauf les travaux de construction mineurs.Les permis indiquent en general le type de construc-tion, la valeur, la taille, les dates proposees de debutet de fin des travaux, et le nom et l'adresse du pro-prietaire et/ou du promoteur. Si les donnees sontexprimees en volume uniquement — par exemplenombre de logements, nombre de metres carres — ouque les donnees de valeur sont mediocres, alors unprix moyen unitaire est egalement necessaire pourcalculer les valeurs aux prix courants aux fins descomptes nationaux. Les donnees sous cette formedoivent etre allouees a des periodes (voir exemple10.2 au chapitre X), en general a partir d'informa-tions fournies par les entrepreneurs, les autorites

competentes ou les ingenieurs afin d'obtenir destemps de construction moyens pour chaque type debatiment. Il est egalement necessaire de faire desajustements, autant que faire se peut, pour les ratiosde realisation — c'est-a-dire pour tenir compte desprojets qui n'aboutissent pas — les biais des estima-tions de couts par les entrepreneurs, l'effet des gainsnominaux en capital inclus dans les prix, et la pro-portion de projets qui sont realises sans permis. Lesdecisions gouvernementales et les journaux peuventservir a identifier les grands travaux qui risqueraientd'etre omis.

3.106. Dans certains pays, le processus d'approba-tion sert a identifier les projets de construction, et ceprocede fournit alors la base de sondage d'une en-quete distincte. Ces enquetes permettent de collecterdes renseignements directs sur le projet, comme lavaleur du travail effectue chaque trimestre et lesvariations du cout, de la taille ou des dates de com-mencement ou d'achevement du chantier par rapporta la proposition initiale. L'emploi des informationsprovenant des enquetes evite d'avoir a recourir autype d'hypotheses qu'il faut faire lorsqu'on utilisedirectement les donnees des permis de construire. Lamethode des enquetes est conceptuellement beau-coup plus proche des exigences statistiques, mais elleest plus couteuse en temps et en argent. L'utilite del'enquete est egalement limitee par le degre de per-fectionnement des dossiers comptables des entrepre-neurs relativement a la valeur du travail effectue aucours de la periode concernee. En pratique, il peutetre necessaire de representer la valeur du travaileffectue par les paiements successifs effectues amesure de l'avancement des travaux.

3.107. Les honoraires d'architectes et le cout des au-torisations font partie de la formation de capital enactifs construits et doivent etre ajoutes aux valeursqui represented la production de construction. Cespostes sont lies a l'activite de construction, de sorteque des indicateurs de la construction peuvent servird'indicateurs indirects si l'on ne dispose pas de don-nees plus directes. Toutefois, certaines de cesdepenses etant anterieures au travail de construction,leur moment d'enregistrement est different. En con-sequence, il peut etre necessaire d'ajuster la structuredes moments d'enregistrement integree aux estima-tions de la construction.

3.108. Les couts de transfert de la propriete fonciereconsistent en postes comme les honoraires de no-taires, les commissions d'agents immobiliers, les

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

taxes applicables au transfert de titres de proprietefonciere, les commissions d'engagement de prets etautres couts d'ouverture de dossiers financiers et lesfrais d'inspection. Ces couts sont lies a la fois a laconstruction neuve et aux acquisitions de terrains etde logements existants. Si ces transactions foncieressont enregistrees par un ministere d'Etat, il peut etrepossible d'obtenir un indicateur trimestriel a partirde cette source. Les donnees sur le financementfoncier et les acquisitions de batiments sont un indi-cateur moins fiable; la valeur de la constructionneuve constitue un indicateur pire encore. Quant auxdepenses de transfert de la propriete fonciere, lenombre de mutations peut servir d'indicateur de vo-lume. Afin de prendre en compte les variations de lacomposition, il vaut mieux classer par type de bien(par exemple, maisons, appartements, boutiques,complexes) et suivant d'autres variables suscep-tibles d'influer sur le cout (par exemple par Etat oupar province si les redevances sont differentes).Dans certains cas, il peut etre necessaire de calculerune mesure aux prix courants a partir de la mesureen volume, ce qui exige des renseignements sur lestaux d'imposition des transferts, les taux de com-mission des agents immobiliers, les honoraires desnotaires, etc.

3.109. La construction speculative souleve des pro-blemes particuliers en ce qui concerne la valorisationet le moment d'enregistrement. Dans la constructionspeculative, les travaux sont mis en chantier parle promoteur avant qu'un acquereur ne soit connu. LeSCN 1993 considere la construction speculativecomme des stocks de travaux en cours (en revanche,le SCN 1968 la traitait comme une formation de capi-tal au moment ou le travail est effectue). Quelles quesoient les considerations theoriques, c'est la disponi-bilite des donnees qui tend a determiner le traitementde la construction speculative. Par exemple, les don-nees reposant sur les fournitures de materiaux deconstruction ne conviennent qu'au traitement duSCN 1968 parce qu'elles ne permettent pas d'identi-fier separement la construction speculative. Les en-quetes aupres des promoteurs ou portant sur les per-mis de construire peuvent etre cogues afin depermettre l'un ou l'autre traitement, encore qu'ilserait necessaire de collecter des renseignements sup-plementaires pour identifier la construction specula-tive. Les enquetes sur les acquereurs d'actifs cons-truits sont mieux adaptees au traitement du SCN1993. Notez bien que 1'effet net sur le PIB des dif-ferents traitements est cense etre nul, les differencesqu'ils causent dans la formation brute de capital fixe

et dans les variations des stocks s'annulant mutuelle-ment. Si, contrairement aux recommandations duSCN 1993, on decide d'inclure le travail de construc-tion speculative invendu dans la formation brute decapital fixe, se pose alors le probleme de sa valorisa-tion, car le prix estime peut differer du prix realise. Sile travail de construction speculative invendu est en-registre comme variation des stocks, il convient d'ef-fectuer un ajustement de valeur afin de rendre le re-trait des stocks coherent avec la formation brute decapital fixe. Ce sujet est developpe au chapitre X.

3.110. La construction dans les zones rurales despays en voie de developpement est souvent entreprisepar les menages pour leur propre compte et effectueepar leurs propres moyens, en dehors des systemes depermis officiels. Une enquete aupres des menagespeut fournir des renseignements sur le nombre demenages concernes et le cout des materiaux. Cesresultats devront etre ajustes a un prix marchand es-time en prenant les prix de marche equivalents — siun tel marche existe — ou un prix fictif base sur lescouts, main-d'oeuvre comprise. Ces indicateurs nesont ordinairement disponibles que pour une periodede reference et non en rythme trimestriel. L'approchefondee sur les materiaux de construction saisit unepartie de cette activite dans la mesure ou une partconsiderable des materiaux est produite dans desusines, bien que certains materiaux puissent etrefabriques par les menages. En 1'absence d'autresdonnees, la taille de la population rurale peut servird'indicateur trimestriel pour ce type de construction.

3.111. Il est souhaitable d'obtenir des donnees sur laformation brute de capital fixe en actifs construitsventilees par type d'actif, a la fois pour 1'analyseeconomique et pour ameliorer la deflation. Les don-nees ventilees selon 1' activite et le secteur institu-tionnel de l'acquereur sont egalement utiles aux ana-lystes. Les estimations fondees sur les materiaux deconstruction ne permettent pas ou peu de ventiler lesdonnees, tandis que d'autres methodes d'estimationoffrent davantage de possibilites. Dans certains cas,les donnees du secteur des administrations publiquespeuvent etre obtenues a partir des statistiques de fi-nances publiques, ce qui permet de calculer la com-posante non administrative sous forme de residu. Lesresidus amplifiant 1'effet des erreurs, 1'existence devaleurs residuelles peu plausibles peut etre le signede problemes dans les donnees.

3.112. La formation brute de capital fixe en actifsconstruits et la production de 1'activite de construe-

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PIB par type de depenses

tion sont souvent estimees a partir des memessources statistiques. Les estimations different cepen-dant en raison de differences dans le traitementdes postes suivants :• Travaux de reparation (ils font partie de la produc-

tion, mais pas de la formation brute de capital fixe).• Activite secondaire (la production secondaire d'ac-

tifs construits par des etablissements n'appartenantpas au secteur de la construction fait partie de laformation de capital, tandis que les etablissementsde construction peuvent avoir des activites secon-daires et produire des biens et services exterieurs ala construction).

• Travaux de construction speculative (produit de1'activite lorsque le travail est effectue; dans leSCN 1993, le produit est inclus dans les stocks aumoment de sa production et dans la formation decapital fixe au moment de la vente).

• Depenses connexes, telles que les biens autres quede construction inclus dans un batiment; hono-raires d'architecte, frais juridiques et frais de deli-vrance de permis de construire (qui ne font pas par-tie de la production de la construction, mais de laformation de capital fixe); ou effet d'eventuellestaxes et subventions sur les produits.

Indicateurs de volume

3.113. Les systemes de permis de construire peuventfournir des indicateurs de volume, comme par exempleles metres carres de construction. Dans la mesure ou lacomposition de la variable est stable, les variations de laqualite par unite ne fausseront pas les estimations, il estdone utile d'effectuer les calculs a un niveau detaille.

3.114. La fourniture de materiaux de construction estsouvent l'indicateur du volume de la construction leplus aisement disponible. Si les entrepreneurs sont sou-vent disperses et de petite taille, les materiaux de cons-truction sont souvent produits par un nombre relative-ment reduit de grandes usines et de carrieres. Lesdonnees sur les exportations et les importations demateriaux de construction sont en general disponibleset peuvent etre importantes dans certains pays pour cer-tains materiaux de construction. Les mesures de l'offretotale de materiaux de construction ou d'une gammedes principaux materiaux sur le marche interieurpeuvent done etre obtenues comme la somme de la pro-duction et des importations moins les exportations. Depreference, il convient de tenir compte des taux demarge du commerce, des taux d'imposition et des tauxdes couts de transport, dans la mesure ou ils ont varieou bien dans la mesure ou des taux differents ont mo-difie les ponderations des differents materiaux. Il peut

etre souhaitable d'introduire un facteur retard pour tenircompte du delai qui s'ecoule entre la sortie des mate-riaux de l'usine (production locale) ou du poste dedouane (importations) et le moment ou ils sont incor-pores dans le travail de construction.

3.115. Les avantages de la methode des materiauxde construction sont que les donnees sont aisementdisponibles et qu'elles incluent le travail informel et lesconstructions non autorisees — l'emploi des materiauxest l'une des rares traces statistiques laissees par lesconstructions informelles. La limitation de cet indi-cateur est qu'il repose sur l'hypothese de relationsstables entre les materiaux de construction et la pro-duction. Cette hypothese peut etre instable, car diffe-rents travaux de construction utilisent des materiauxdifferents et presentent des ratios quantite de mate-riaux/volume de production differents. Il est preferablede n'utiliser cette methode que trimestriellement, afinque le processus de calage puisse saisir les variations deces relations telles qu'elles apparaissent dans les don-nees annuelles. Les delais entre la production et l'em-ploi des materiaux sont egalement susceptibles devarier. La methode des materiaux de construction nefournit pas non plus de details potentiellement sou-haitables, comme par exemple le type de structure,1'activite de son acquereur ou l'emploi auquel il estdestine, ou le secteur institutionnel concerne.

Indicateurs de prix

3.116. Chaque projet de construction etant different,l'etablissement d'un prix de construction presentedes difficultes particulieres. Il existe trois methodespour calculer des indices de prix de la construction :• la modelisation;• les techniques hedoniques;• les couts des intrants.

3.117. Une methode pour obtenir les prix de la pro-duction consiste a collecter ou a calculer des prix hypo-thetiques pour la production de la construction. Lespromoteurs peuvent proposer des modeles de maisonstandardises. Bien que l'existence d'options et la par-ticularite des situations individuelles impliquent que lemodele n'est pas mis en ceuvre dans tous les cas, il peuttout de meme servir de base au calcul des prix du pro-moteur, et il sera relativement aise d'obtenir reguliere-ment de celui-ci le prix de catalogue du modele stan-dard. Toutefois, les modeles standardises n'existent engeneral que pour les logements, pour lesquels existe unmarche de masse, mais pas pour les autres types deconstruction. Une autre methode de modelisationconsiste a diviser la construction en un certain nombre

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

de taches particulieres, par exemple la peinture d'unecertaine surface de mur, la pose d'un certain type debriques jusqu'a une certaine hauteur, le cout horaire dutravail des electriciens, etc. Une somme ponderee dechacune de ces composantes peut servir a representer leprix global d'un certain type de construction. L'incon-venient eventuel de cette methode est que les travauxles plus difficiles risquent d'etre omis, tels que le travailorganisationnel de l'entrepreneur maitre-d'oeuvre, etle travail de conception technique original accomplipour les grands projets. La construction est en generalune activite fortement cyclique, dont les marges aug-mentent ou diminuent selon la conjoncture. Comme lesprix sont hypothetiques, le statisticien doit prendregarde a la reduction des prix de catalogue par des rabaisou des negotiations au cours d'une recession, ou a leurmajoration pour couvrir le cout des heures supplemen-taires en periode de pointe.

3.118. Depuis quelques annees, certains pays ex-plorent l'emploi des techniques hedoniques pourmesurer le prix de biens qui n'existent qu'en un seulexemplaire. Outre la collecte des prix d'une gammede batiments, ces pays collectent aussi des donnees surles caracteristiques du batiment qui influent sur le prix— tels que la surface de la construction, la hauteur, lesinstallations, les materiaux utilise et l'emplacement dubatiment. Un modele d'analyse par regression est alorselabore afin d'identifier l'effet de chacune des caracte-ristiques sur le prix. On peut ainsi ramener les prix desdifferentes sortes de batiment a une base normalisee etde la calculer un indice de prix. La collecte et 1'analysedes donnees requises par cette methode exigent unegrande quantite de travail. Une de ses limitations estque les caracteristiques peuvent etre trop nombreusesou trop abstraites pour pouvoir etre quantifiees, de sorteque le modele n'expliquerait qu'une partie limitee de lavariation du prix. De plus les coefficients du modelepeuvent ne pas etre stables sur la duree.

3.119. Les mesures du cout des intrants reposent surles prix des materiaux de construction et de la main-d'oeuvre. Ceux-ci comprennent les prix des materiauxde construction — tires d'un indice des prix de pro-duction ou des prix de gros12 — et les remunerations

l2Les indices de prix de gros (IPG) conviennent mieux d'une manieregenerate que les indices de prix de production (IPP), parce qu'ilsincluent les impots, les importations et les couts de distribution.Lorsqu'on ne dispose pas d'un IPG pour deflater les postes qui com-portent des marges, des impots et des importations, un IPP peut etreutilise en remplacement, de preference avec des ajustements pourtenir compte des variations des prix des importations, des taux d'im-position et autres taux de marge (si disponible).

— de preference celles des metiers specifiques dans laconstruction. Si on dispose des indicateurs neces-saires, un ajustement peut etre fait pour tenir comptedes variations des taux de marge afin de tenir comptede l'excedent d'exploitation et du revenu mixte desentrepreneurs, car ceux-ci representent une grandepartie du prix et peuvent etre tres variables. L'eta-blissement d'une periode de reference exige des don-nees sur la consommation intermediaire ventilee parproduits fournis a 1'activite de construction. Ces don-nees peuvent apparaitre dans des tableaux des emploisou bien on peut les obtenir directement a partir d'en-quetes sur les entreprises de construction. Autrement,il serait necessaire d'obtenir les conseils d'un expertou un echantillon de devis quantitatifs de projets deconstruction. Des donnees sur l'emploi dans la cons-truction par type d'employe — par metiers — seraientaussi utiles pour ponderer la variable de cout de main-d'ceuvre de 1'indice. En raison des diverses structuresd'intrants, il est souhaitable d'etablir des indices dis-tincts pour les differents types de batiments et deconstruction — c'est-a-dire maisons, appartements,bureaux, boutiques, etc.

3.120. D'une maniere generate, il est souhaitabled'eviter d'utiliser les couts des intrants pour repre-senter les prix de la production, car les couts des in-trants ignorent les variations de productivite et derentabilite. Cependant, la methode du cout des in-trants evite les difficultes du calcul d'un indice desprix de production de produits heterogenes. De nom-breuses sortes de constructions sont des modelesoriginaux, et meme lorsque le meme modele est em-ploye en differents endroits, des differences dans letype du sol, la pente, ou les options retenues font qu'iln'est pas possible de trouver des observations exac-tement comparables. Trouver des immeubles quisoient representatifs et dont le prix est etabli de ma-niere invariable est pratiquement impossible.

3.121. En pratique, les pays recourent souvent a unassortiment de differentes mesures de prix corres-pondants a divers types de construction.

3.122. Lorsqu'on dispose d'indicateurs de valeur etde volume independants, il est bon de calculer un priximplicite par unite pour verifier que les resultats sontplausibles. Des resultats incoherents peuvent signi-fier que l'un des indicateurs ne convient pas — parexemple le deflateur implicite peut fluctuer en raisonde variations de qualite qui n'ont pas ete prises encompte dans les donnees sur les metres carres uti-lisees comme indicateur de volume.

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PIB par type de depenses

Equipements

Indicateurs de valeur

3.123. Pour la mesure des equipements, il existequatre sources types de donnees, qui refletent lesetapes successives du processus de distribution :• les donnees d'enquete sur l'offre de biens

d'equipement;• les donnees d'enquete communiquees par les en-

treprises acquereuses;• les donnees de la TVA sur l'achat de biens d'equi-

pement (s'ils sont identifies separement des biensintermediaries);

• les donnees d'enregistrement provenant desadministrations.

3.124. Le calcul de l'offre de biens d'equipement estune application de la methode des flux de produits.L'offre de biens d'equipement est mesuree, tres sim-plement, comme la valeur des biens d'equipementproduits sur le marche interieur plus les biens d'equi-pement importes moins les biens d'equipement ex-portes. Les variations des taux d'imposition et desmarges doivent etre prises en compte, si possible, carelles sont susceptibles de varier. Il convient d'effec-tuer des deductions pour les biens d'equipement quiont servi a la consommation intermediaire (parexemple pieces detachees pour reparations), a la con-sommation finale (par exemple, ordinateurs, voitureset mobilier utilises a des fins non commerciales), ouont ete inclus dans les stocks, et pour les ventes nettesde biens d'equipement (voitures de societe venduesd'occasion aux menages).

3.125. Les donnees sur l'offre fournissent des totaux etdes ventilations par type d'actif qui presentent un in-teret analytique, mais pas d'estimations par activite ousecteur institutionnel d'acquisition. De meme que pourla construction, les donnees des finances publiquespeuvent servir a obtenir la formation de capital desadministrations en biens d'equipement, le total du sec-teur prive pouvant ensuite s'obtenir par difference.

3.126. Les transactions sur biens d'occasion pre-sentent quelques problemes supplementaires. Cer-taines sources peuvent ne fournir de donnees que surles produits neufs. Il peut exister des donnees surcertaines composantes de l'offre d'occasion —comme les ventes d'actifs des administrations, lesbiens vendus ou acquis sur le marche international,ou les vehicules. Dans certains cas, il n'est pasnecessaire de collecter de donnees si les transactionssont petites, stables ou n'interessent qu'une seulecomposante.

Indicateurs de volume

3.127. Les biens d'equipement tendent a etre de na-ture heterogene, et les quantites sont donc non dis-ponibles ou depourvues de sens. Le materiel de trans-port peut constituer une exception, dans la mesure oules systemes d'enregistrement administratifs four-nissent parfois des donnees. Ces systemes couvrenten general les vehicules a moteur, les aeronefs et lesnavires. A partir de ces systemes, il est souvent pos-sible d'obtenir des indicateurs de la formation decapital en ces actifs. L'ideal serait que les autoritesd'enregistrement soient capables de communiquerles nombres et les valeurs recherches et distinguentles differents types de proprietaries (societes, admi-nistration, institutions sans but lucratif au service desmenages — tous biens en capital; les acquisitionsdes menages sont plus complexes en ceci qu'ellespeuvent etre de la formation de capital, de la con-sommation finale ou un melange des deux) et lesacquisitions neuves des acquisitions d'occasion.

Indicateurs de prix

3.128. Les donnees calculees a partir d'une enquetesur les acquisitions de biens d'equipement sont ex-primees aux prix d'acquisition. Les indicateurs deprix les plus appropries sont les composantes enbiens d'equipement d'un IPG, car les prix de grosprennent en compte les marges de distribution, detransport et les taux d'imposition, et incluent engeneral a la fois les biens importes et ceux produitslocalement. Si on ne dispose pas de donnees sur lesprix de gros, des composantes de 1'IPP et de l'indicedes prix a l'importation peuvent etre ponderees etutilisees comme indicateur de substitution. Toutefois,les IPP sont congus pour deflater la production plutotque la formation de capital et, de ce fait, excluent lesmarges. Il est souhaitable d'effectuer des ajustementssi l'on sait que les marges de distribution, de trans-port et les droits et taxes sont instables. Le cas le plusprobable est celui des impots, pour lesquels les don-nees des taux d'imposition necessaries a l'ajustementdes prix a la production sont en general disponibles.De meme, les prix a 1'importation sont en generalmesures au point d'arrivee dans le pays plutot qu'aupoint d'acquisition finale et, de ce fait, excluent lesmarges de distribution, les frais de transport et lesdroits et taxes.

3.129. Si les donnees d'equipement ont ete calculeesa partir de l'offre, les valeurs courantes des biens pro-duits localement auront ete communiquees aux prixde base ou aux prix de production. Dans ce cas, lameilleure methode consiste a developper des indica-

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

teurs de volume en deflatant les valeurs de l'offre debiens d'equipement produits localement par la com-posante appropriee de l'IPP. Comme les mesures devaleur et de prix seront homogenes, cela constitueraitun indicateur de volume de meilleure qualite qu'unindicateur calcule a partir de mesures de valeur et deprix basees sur des prix heterogenes.

3.130. Les importations sont une composante impor-tante de la formation de capital dans de nombreuxpays. Les valeurs unitaires des importations sontrarement de bons indicateurs des prix. Si aucun in-dice des prix a 1'importation n'est disponible pourcertains materiels, ou leur ensemble, une solution en-visageable consiste a tirer parti des indices des prixde production ou des prix a 1'exportation des princi-paux pays fournisseurs de biens d'equipement. Ilconvient de se procurer ces indices a un niveau de-taille afin que les composantes puissent etre pon-derees en fonction de la composition des importa-tions de materiels du pays importateur. Il convientaussi d'ajuster les donnees des variations des taux dechange et de les decaler pour tenir compte des delaisde livraison, si ceux-ci sont substantiels. Il serait sou-haitable egalement de tenir compte des variations descouts de livraison si Ton dispose d'un indicateurapproprie. Il est possible en pratique que l'effet desvariations des taux de change soit decale ou lisse parla couverture des transactions par des contrats dechange a terme et par la reduction ou 1'expansion desmarges. Du fait des fluctuations des taux de change etde la specialisation des pays en certains types d'equi-pement, les prix des biens d'equipement importes etceux des equipements de production locale peuventevoluer de manieres tres differentes.

Formation de capital en autres actifs fixes et acquisitions

moins cessions d'objets de valeur

3.131. Les logiciels ont ete inclus pour la premiere foisdans la formation de capital fixe dans le SCN 1993. Dememe qu'avec les autres postes du capital, les estima-tions peuvent etre faites a partir de l'offre (fabricationplus developpement de logiciels plus importationsmoins exportations) ou a partir de la demande. Les don-nees de l'offre peuvent etre plus faciles a collecter enraison du nombre relativement reduit des entreprisesconcernees; les donnees de la demande sont com-pliquees par le fait que potentiellement la quasi-totalitedes entreprises font usage de logiciels. Toutefois, lesdonnees sur l'offre — de meme que celles relatives auxvehicules a moteur — presentent cette limitationqu'une grande partie des logiciels est destinee a la con-sommation des menages. Un autre probleme est que

certains logiciels sont developpes par les entreprisespour leur propre compte. Si les depenses en developpe-ment de logiciels pour compte propre sont importantes,il convient de collecter des donnees a ce sujet dans lesenquetes. Un probleme supplementaire est que certainslogiciels sont vendus conjointement a des materiels, cequi souleve la possibilite de doubles comptages. Les in-dices de prix sont egalement problematiques; les autressolutions envisageables sont les mesures basees sur lescouts, les techniques hedoniques ou les indices corres-pondants des pays exportateurs de logiciels.

3.132. Les indicateurs des autres composantes de laformation brute de capital fixe — comme 1'explo-ration miniere, les forets, les vergers, le betail et lesactifs incorporels — sont moins aisement disponibles.Si ces composantes sont importantes, il faut envisagerla conduite d'une enquete. Par exemple, dans les paysou l'activite extractive ou forestiere est importante,une enquete specifique sur le sujet serait justifiee.Dans certains cas, les formalites administratives d'en-registrement des droits d'auteur ou de delivrance despermis d'exploitation miniere peuvent donner nais-sance a des informations susceptibles d'etre utiliseescomme indicateur. Meme dans ces cas, le momentd'enregistrement des droits ou de la delivrance du per-mis peut differer considerablement du moment oul'activite economique concernee a lieu.

3.133. Le SCN 1993 a introduit une categorie sup-plementaire de formation de capital pour les «objetsde valeur» tels que les peintures et les bijoux. Cesobjets etaient auparavant largement inclus dans laconsommation des menages. Us peuvent etre enre-gistres a partir du point de production (par exempleles usines), du point d'importation (avec les donneesdes douanes), du point de vente (en general les de-taillants) ou aupres des acquereurs (enquetes sur lesdepenses des menages).

e. Variations des stocks

i) Introduction

3.134. Les stocks sont definis comme des biens et cer-tains services qui ont ete produits ou importes, mais quin'ont pas encore ete utilises pour la consommation, laformation de capital fixe ou l'exportation. Ce delaientre l'entree en stock et l'emploi suscite des pro-blemes de valorisation. Les stocks n'apparaissent defacon explicite que dans les estimations de depenses. Ilsdoivent cependant etre pris en compte a la fois dans lesestimations de la production — production et consom-mation intermediaire — et dans les estimations du

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PIB par type de depenses

revenu — excedent d'exploitation et revenu mixte. Lesproblemes de valorisation se posent egalement dans lesautres optiques, sauf la ou les mesures de la productionou des intrants sont exprimees de maniere quantitativepour les estimations de la production.

3.135. Les stocks consistent en biens finis, travaux encours, biens pour la revente, matieres premieres etmateriaux auxiliaires13. Ces composantes des stocksdifferent selon le stade de leur utilisation et leur roledans le processus de production. Les biens finis fontpartie de la production et sont identiques a leurs equi-valents consommes. Les travaux en cours font egale-ment partie de la production, mais sont plus difficiles aquantifier que les biens finis car le bien est incomplet.Les stocks de biens pour la revente, c'est-a-dire lesbiens detenus aux fins de la vente en gros et au detail nefont partie ni de la production ni de la future consom-mation intermediaire du detenteur. Les augmentationsnettes des stocks de biens pour revente doivent etre de-duites des acquisitions de biens pour revente afin decalculer le cout des biens vendus, et de la les marges degros et de detail, qui sont definies comme la valeur desbiens vendus moins le cout des biens vendus. Lesmatieres premieres sont des biens destines a la con-sommation intermediaire du detenteur. Les materiauxauxiliaires — les fournitures de bureau, par exemple —sont egalement destines a la consommation interme-diaire, mais ne font pas physiquement partie des biensfinis. Du fait que les materiaux auxiliaires n'ont engeneral qu'une importance mineure, ils sont habituelle-ment inclus dans la consommation intermediaire aumoment de leur acquisition. Il importe de separer lesdifferentes composantes parce qu'elles comportent desproduits differents, et par consequent les indices desprix necessaires a effectuer la deflation different egale-ment. En pratique, on peut se limiter aux composantesles plus importantes des stocks; par exemple, les en-quetes trimestrielles peuvent se limiter aux entreprisesminieres, aux entreprises de transformation, aux gros-sistes et aux detaillants.

3.136. Bien que les variations des stocks ne repre-sentent qu'une petite composante du PIB, ellespeuvent varier fortement, d'un niveau fortement posi-tif a un niveau fortement negatif. En consequence,cette petite composante peut etre un facteur majeur desvariations du PIB. Dans les donnees trimestrielles, leurcontribution trimestrielle absolue a la croissance peutetre importante, et represente souvent un des facteurs

importants de la croissance trimestrielle. A long terme,la contribution des variations des stocks a la croissancedu PIB tend a etre faible, car une partie de la variabi-lite trimestrielle s'annule elle-meme au cours de l'an-nee. L'importance des stocks decoule de leur nature devariable oscillante dans l'economie. Ils represententla difference entre la demande totale (la somme desautres composantes des depenses dans le PIB) etl'offre totale. Un accroissement des stocks representela part de l'offre qui n'a pas ete utilisee au cours de laperiode, tandis qu'une diminution represente la quan-tite de la demande qui a ete satisfaite par l'offre prece-dente. Sans ces donnees, les estimations des depensesindiqueraient la demande, non la production. Les don-nees sur les variations des stocks sont aussi impor-tantes pour l'analyse parce que l'ecart entre l'offre etla demande peut etre une indication des tendances avenir. Par exemple, une diminution des stocks suggereque la demande excede l'offre, et que la production oules importations devront augmenter s'ils veulent satis-faire la demande existante.

3.137. Les variations des stocks presentent des diffi-cultes particulieres en matiere de valorisation. Lesentreprises utilisent plusieurs variantes differentes dela valorisation au cout historique, dont aucune necorrespond aux concepts de valorisation de la comp-tabilite nationale. Les pratiques de mesure varientaussi, de la mesure physique totale des stocks al'echantillonnage et aux estimations. Les problemesde valorisation sont parfois ignores mais sont consi-derables, comme on peut le constater a l'aide dequelques hypotheses simples mais prudentes : si lesstocks sont stables, si le total des stocks d'intrants etde biens finis detenus sont egaux a trois mois de pro-duction, et si la valeur ajoutee est egale a la moitie dela production, alors une variation de 1 % du prix desstocks aura pour effet d'accroitre de 2 % la valorisa-tion de la valeur ajoutee trimestrielle. De ce fait, destaux d'inflation meme tres faibles sont susceptiblesde causer une surestimation notable du niveau de lavaleur ajoutee, et cet effet sera concentre sur les prin-cipales activites detentrices de stocks. De meme, unepetite hausse du taux d'inflation entrainera une sures-timation de la croissance du PIB.

ii) Indicateurs de valeur

3.138. Le SCN 199314 definit la methode de l'in-ventaire permanent pour produire des estimationsdes variations des stocks. La methode exige d'en-registrer les donnees transaction par transaction, a

13Dans le SCN 1993, le terme «stocks» designe aussi d'une facongenerate les postes du bilan, par opposition au terme de «flux». l4Voir SCN 1993, annexe du chapitre XII.

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

des prix de remplacement continuellement mis ajour. Si elle assure une valorisation coherente dansl'ensemble du systeme, cette methode exige des in-formateurs et des statisticiens une telle contributionen temps de travail qu'elle n'est pas utilisee en pra-tique, et qu'il faut recourir a des methodes simpli-fiees. Cependant, avec les progres des logicielscomptables et les techniques perfectionnees de suiviinformatise des stocks, des ameliorations devien-dront possibles a l'avenir avec l'etablissement dedonnees de modelisation de l'inventaire permanentau niveau des etablissements industriels.

3.139. Les donnees des stocks posent un certainnombre de problemes. Certaines entreprises peuventdisposer d'un systeme informatise de suivi des stocks;d'autres procedent a des inventaires physiques com-plets des stocks de facon espacee et recourent a desmethodes basees sur l'echantillonnage ou sur des indi-cateurs pour les mesures plus frequentes; certaines pe-tites entreprises ne procedent a aucune mesure tri-mestrielle de leurs stocks. La valeur des stocks peutaussi etre une question particulierement sensible sur leplan commercial. Les effets de valorisation peuventetre en general calcules plus exactement avec des don-nees a haute frequence. Cela est du a ce que les donneesa haute frequence reduisent la possibilite de fluctua-tions inegales des prix et des volumes au cours de laperiode. En consequence, la somme annuelle desajustements de valeur trimestriels pourra etre supe-rieure aux ajustements calcules annuellement, a moinsqu'il n'existe une autre difference qui intervienne,telles que des differences de couverture ou de niveau dedetail. De meme, si Ton dispose de donnees men-suelles, il vaut mieux en general effectuer le calculmensuellement aux fins des estimations trimestrielles.Tous ces facteurs doivent etre evalues a la lumiere de lasituation propre a chaque pays.

3.140. L'annexe 3.1 indique comment les valeursdes variations des stocks peuvent etre calculees con-formement aux principes des comptes nationaux apartir des donnees comptables commerciales. Danscette methode, les prix au cout historique sont con-vertis en prix constants, puis reflates aux prix cou-rants. Du fait que des variations de valeur peuvent seproduire au cours de la periode et interferer avec desvariations de volume, il est possible d'obtenir demeilleures estimations en effectuant les calculs surdes periodes plus courtes (dans la methode de l'in-ventaire permanent, des calculs identiques sont enfait effectues a chaque instant). De ce fait, une esti-mation trimestrielle faite a partir de la somme de don-

nees mensuelles sera differente, et superieure, a uneestimation calculee a partir de donnees trimestrielles.De meme, 1'estimation annuelle sera superieure, sielle est faite sous forme de somme de trimestres, aune estimation calculee a partir de donnees annuelles.

3.141. Certains pays calculent les variations de stocksdans le PIB dans l'optique des depenses par difference.La methode du residu peut etre utilisee trimestrielle-ment meme si les mesures annuelles ont ete obtenuesdirectement. Cette methode n'est possible que s'ilexiste une mesure complete du PIB dans l'optique de laproduction et que des estimations sont disponibles pourtoutes les autres categories de depenses. Toutefois,comme les stocks doivent ausi etre inclus dans les esti-mations de la production et de la consommation inter-mediaire, les problemes de mesure demeurent, memes'il est parfois possible d'utiliser des donnees quantita-tives qui permettent de contourner ces questions devalorisation. Calculees sous forme de residu, les varia-tions des stocks integrent aussi l'effet net des erreurs etomissions. A ce propos, il convient que les statisticiensexaminent soigneusement les resultats et recherchenttoutes les erreurs qui pourraient etre eliminees directe-ment. Les utilisateurs doivent egalement etre avertisd'user de prudence dans 1'interpretation de l'estimationdes variations des stocks, qu'il conviendrait plutot delibeller «variations des stocks plus erreurs et omis-sions^, afin d'en faire ressortir les limitations.

3.142. Il faut eviter d'accepter sans ajustement lesvariations des stocks a leur valeur comptable tellequ'elle est declaree par les entreprises. Les pratiquescomptables commerciales reposent en general sur lescouts historiques, ce qui entraine l'inclusion de gainsnominaux en capital dans la valeur des variationsdes stocks.

iii) Indicateurs de volume

3.143. Dans certaines entreprises, on peut disposer desdonnees d'inventaire pour certains produits sous formede quantites. Comme les stocks comprennent quasi-ment tous les types possibles de produits — ainsi quequelques types de services — et que les entreprisesutilisent le plus souvent toute une gamme de produits,en particulier pour leurs intrants, cette solution ne peutetre mise en oeuvre de facon exhaustive. Toutefois, ellepeut etre utilisable pour certaines des principales com-posantes des stocks, comme les principaux produitsagricoles, le petrole ou certains produits d'extraction(les prix de ces produits sont les plus instables, etles stocks detenus sont souvent importants). Avec desdonnees quantitatives, les problemes de valorisation

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PIB par type de depenses

peuvent etre contournes en revalorisant directement lavariation de quantite sur la periode par les prix moyensde l'annee de base (mesures a prix constants) et les prixmoyens de la periode (mesures aux prix courants)15.

iv) Indicateurs de prix

3.144. Les indicateurs de prix peuvent etre choisis enfonction de la composition des stocks, en recourant auxIPC, aux IPP, aux prix du commerce international etaux prix moyens des produits consideres. Il convient detoujours deflater les niveaux d'ouverture et de cloturedes stocks (et non la variation des stocks). Si les stockssont habituellement valorises a leur cout historique, ilpeut etre pertinent de compter avec les prix de plusieursperiodes precedentes.

f. Exportations et importations de biens et de services

i) Indicateurs de valeur

3.145. Les pays qui calculent des donnees selonles CNT disposent en general de statistiques du com-merce exterieur et de la balance des paiements biendeveloppees, qui pourvoient des donnees trimes-trielles sur le commerce des marchandises et des ser-vices. Les donnees du commerce de marchandisessont calculees a partir des statistiques douanieres,d'enquetes aupres des entreprises de commerce in-ternational ou des deux. Les donnees des servicessont en general calculees a partir d'enquetes speci-fiques, de regimes de controle et de systemes dedeclaration des transactions internationales (enre-gistrement des transactions de change).

ii) Indicateurs de volume

3.146. Les donnees sur les marchandises en quan-tites physiques sont habituellement obtenues del'administration des douanes. Elles peuvent servir acalculer des estimations de volume pour les pro-duits homogenes.

3.147. Les donnees trimestrielles de la balance desservices peuvent avoir ete calculees au moyen d'indi-cateurs de volume, par exemple les arrivees et lesdeparts internationaux pour les voyages, et les mou-vements aeriens et maritimes pour les services de pas-sagers et de fret et les services portuaires et aeropor-

15Le resultat sera une estimation de la valeur de la variation physiquedes stocks. Aux prix courants, on n'obtient la qu'une approximationdu concept du SCN 1993, qui comporte aussi des ajustements pourtous les changements de valeur qui se produisent entre le moment dela production et le moment des depenses finales. Les deux conceptsseront identiques si les variations de prix et les transactions sontreparties de maniere uniforme sur tout le trimestre.

tuaires. Bien que la balance des paiements porte surdes donnees de valeur, le calcul de mesures de volumeaux fins des comptes nationaux peut presenter un in-teret particulier pour les analystes de la balance despaiements, car elles permettent de voir si ce sont lesprix ou les volumes qui sont la force motrice deschangements de valeur. Des indicateurs de volumespecifiques peuvent etre egalement disponibles. Parexemple, pour les services de fret et de passagers, ilest eventuellement possible d'obtenir des indicateursde volume comme les tonnes-kilometres ou les pas-sagers-kilometres aupres des transporteurs.

iii) Indicateurs de prix

Marchandises

3.148. Les douanes et les autres systemes statis-tiques du commerce international collectent habi-tuellement des informations sur les quantites (parexemple tonnes metriques, litres, nombres). Ces don-nees sont souvent traitees pour extraire des indicesde volume et de valeur unitaire directement a partirde l'information deja enregistree dans les declara-tions en douane. Les valeurs et volumes unitaires auniveau le plus detaille de la classification sont com-bines pour calculer des indices agreges, en utilisantdes coefficients de ponderation tires des donneesen valeur.

3.149. Certains pays disposent d'indices de prix a1'importation et/ou a l'exportation. Ceux-ci sont col-lectes aupres des entreprises de la meme facon queles indices de prix de gros et de detail. Les com-posantes de ces indices peuvent aussi servir a deflaterles donnees de valeur aux prix courants au niveau leplus detaille afin de calculer des mesures en volume.Lorsque ces donnees sont disponibles, il faut de pre-ference utiliser cette methode. Les indicateurs de prixdoivent etre compatibles avec tous les ajustementseventuels pour cessions internes dans les donneesen valeur.

3.150. Un indice de prix est mieux adapte a la ma-nipulation de produits heterogenes qu'un indice devaleur unitaire. L'emploi d'indices de prix pour iden-tifier des produits dont les specifications et les condi-tions de transaction sont fixes pour chaque produitpermet d'isoler les effets de prix. Cependant, un sys-teme reposant sur un indice des prix du commerce in-ternational presente l'inconvenient d'un cout eleve etd'une pression importante sur les informants. Parailleurs, les prix de transaction effectifs du commerceinternational peuvent etre affectes par des facteurstels que l'eventail des prix de contrats conclus a des

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Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

moments differents et les effets de la couverture dechange. Il n'est pas toujours aise de saisir ces effetsdans un indice de prix.

3.151. Les valeurs unitaires sont calculees en divi-sant la valeur du commerce d'un produit par sa quan-tite. Les valeurs unitaires ont l'avantage de pouvoiretre calculees a partir de 1' information collectee parl'administration des douanes. Cependant, les valeursunitaires, de meme que les mesures de volume cor-respondantes, couvrent souvent des produits extre-mement divers, meme au niveau le plus detaille de laclassification. Par exemple, ainsi qu'il a ete men-tionne a propos de la formation de capital, les biensd'equipement de grande taille, tels que les navires oula machinerie lourde, sont souvent des exemplairesuniques. Meme pour les autres produits, les varia-tions de la composition au sein de groupe de produitspeuvent etre importantes, par exemple une classedonnee d'habillement peut varier substantiellementdu point de vue de la qualite du tissu, de la qualite dela confection et de l'actualite vis-a-vis de la mode. Ilest en general possible d'identifier les produits affec-tes par de fortes variations de composition en exa-minant les variances des valeurs unitaires moyennesdu produit.

3.152. Il existe plusieurs methodes pour traiter les pro-duits heterogenes dans les indices de valeur unitaires.Une possibilite consiste a completer les donnees desdouanes par des enquetes specifiques sur les prix. Uneautre possibilite serait de resserrer les specifications entenant egalement compte du pays partenaire. Une troi-sieme option consiste a n'utiliser les valeurs et les vo-lumes unitaires que pour les produits dont les valeursunitaires ne sont pas sujettes a une variance elevee.Pour les cas dont les valeurs unitaires sont trop va-riables, il est possible d'utiliser les valeurs unitaires desproduits homogenes les plus etroitement apparentes.L'emploi de cet indicateur de prix repose sur l'hypo-these que les prix des produits apparentes varient defacon similaire, ce qui est souvent realiste — certaine-ment davantage que de supposer que des volumes deproduits apparentes varient de facon similaire. Cettemethode fonctionne le mieux, dans un groupe donne,pour les produits «non classes ailleurs», car il existegeneralement des produits apparentes aisement identi-fiables dont le prix presente un comportement similaireau sein du meme groupe.

3.153. Dans certains cas, la valeur unitaire et l'in-dice de prix peuvent etre tous deux inexistants ouinappropries. Dans ce type de cas, la solution peut

consister a utiliser les indices de prix d'autres pays.En ce qui concerne les importations, les indices deprix a l'exportation des principaux pays fournisseurspeuvent etre utilises. Si les prix a l'exportation nesont pas disponibles pour certains pays fournisseurs,un indice des prix de production peut representer unsubstitut acceptable, bien que les prix «depart-usine» soient moins pertinents que les prix a l'ex-portation. On obtiendra de preference les indices aun niveau assez detaille afin que les differents pro-duits importes puissent etre deflates separement afinde refleter la composition effective des echanges,plutot que la composition fixe utilisee dans les in-dices du ou des pays fournisseurs. Il est souhaitableegalement d'obtenir des donnees d'indice de prix deplusieurs des principaux pays fournisseurs, afin detenir compte des differences dans la composition desechanges et dans les pressions sur les prix. Les in-dices de prix doivent etre ajustes des fluctuations destaux de change entre les monnaies des pays four-nisseurs et celle du pays importateur. Si la source desechanges est lointaine, il peut etre approprie de pre-voir un delai pour tenir compte des delais de livrai-son (par exemple, si la livraison prend deux mois, leprix a l'exportation de janvier represente le prix al'importation de mars).

3.154. Il est de meme possible d'utiliser pour lesexportations les indices de prix a l'importation despays clients. Pour les grands produits agricoles, uneautre solution consiste a utiliser les prix mondiauxpresentes dans les Statistiques financieres Interna-tionales et autres publications du FMI.

3.155. Les importations sont deduites des depensestotales pour calculer le PIB. En d'autres termes, lacomposante importee de chaque type de depenses fi-nales et de consommation intermediaire est excluedes depenses totales pour calculer les depenses enproduits interieurs. Il est donc extremement souhai-table que la deflation des importations et des com-posantes importees des autres categories correspon-dantes de depenses soient aussi systematiques quepossible afin de ne pas creer d'incoherences qui con-duiraient a des erreurs dans le PIB total. Par exemple,des methodes de deflation differentes pour les biensd'equipement importes pour la formation de capitalet pour les importations pourraient engendrer des dif-ferences statistiques qui influeraient sur le PIB.

Services

3.156. On ne dispose pas en general d'indices glo-baux des prix pour le commerce international des ser-

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PIB par categorie de revenu

vices. Cependant, des indicateurs de prix ou de vo-lume sont souvent disponibles pour de nombreusescomposantes des services echangeables. Si les don-nees aux prix courants ont ete calculees par les statis-ticiens de la balance des paiements, il est essentiel dedeterminer les methodes qu'ils ont utilisees, car lesdonnees sont parfois etablies a partir d'indicateurs deprix et de volume. Dans d'autres cas, d'autres indicesdes prix peuvent etre appropries. Les composantesconcernant l'hotellerie et les transports de l'indicedes prix a la consommation peuvent etre pertinentespour les exportations de services de voyages, tandisque l'hotellerie et les transports des principaux paysde destination peuvent etre pertinents pour les impor-tations de services de voyages (ajustes des fluctua-tions des taux de change). On peut utiliser les indicesdes prix et les deflateurs implicites des prix d'acti-vites particulieres dans le PIB dans l'optique de laproduction (exportations) ou du pays fournisseur(importations). Dans le cas des SIFMI, on peut uti-liser la valeur deflatee des prets et depots, ainsi qu'onl'a expose pour l'optique de la production.

D. PIB par categorie de revenu

I. Generalities

3.157. L'optique des revenus est etablie a partir descomposantes de la remuneration des salaries, de l'ex-cedent d'exploitation, du revenu mixte, et des impotsmoins les subventions sur les produits, la productionet les importations. C'est la moins utilisee des troisoptiques. Les estimations du revenu sont particulie-rement appropriees pour les donnees obtenues dessecteurs institutionnels, tandis que celles par activitesont plus difficiles a deduire. Les donnees du revenufournissent une perspective utile sur la distributiondu revenu du PIB, par exemple, en examinant la re-muneration des salaries et l'excedent d'exploitationen proportion de la valeur ajoutee du secteur des en-treprises non financieres. L'optique des revenusexige que les entreprises disposent de donnees tri-mestrielles au moins sur les profits, l'amortissementet les interets nets payes, de sorte que la disponibilitedes donnees sur le revenu des entreprises determinela possibilite de developper des estimations derevenu trimestrielles independantes. Les donneespeuvent etre particulierement importantes pour 1'ana-lyse d'aspects comme les taux de rendement et derentabilite. L'optique des revenus peut eventuelle-ment servir de mesure de substitution du PIB si lesautres optiques presentent de serieux problemes sta-tistiques; par exemple, lorsque l'on sait que les coef-

ficients d'ES des donnees de la production changentrapidement avec le cycle conjoncturel.

3.158. Il convient aussi de noter les inconvenients del'optique des revenus. Elle ne permet pas l'estimation aprix et volume constants parce que les composantes derevenu du PIB n'ont pas toutes une dimension de prix.En outre, la possibilite de produire trimestriellementdes donnees ventilees par activite d'etablissement estlimitee parce que certaines composantes du revenu nepeuvent etre obtenues qu'au niveau de l'entreprise.

3.159. Dans l'optique des revenus, les donnees decalage peuvent etre etablies de deux manieres. Lesestimations du revenu peuvent etre etablies de lameme maniere que la valeur ajoutee dans l'optiquede la production — c'est-a-dire les biens et les ser-vices produits moins les biens et les services em-ployes — avec une etape supplementaire qui consistea utiliser les donnees des depenses pour ventiler lavaleur ajoutee entre la remuneration des salaries, lesimpots nets sur la production et le residu, a savoirl'excedent d'exploitation ou revenu mixte. De memeque pour l'optique de la production, il n'est normale-ment pas possible d'obtenir cette information demaniere trimestrielle. Une autre solution consiste aconstruire des estimations du revenu a partir descomposantes du revenu primaire. Cette methode estpraticable sur une base trimestrielle dans certainspays en utilisant les profits, les interets et l'amor-tissement comme indicateurs.

3.160. Faute d'une estimation independante du PIBpar l'optique des revenus, une ventilation des revenuspeut en general etre calculee ou une des categoriesapparait sous forme de residu. Ces donnees sont aussiutiles sur le plan analytique que l'optique complete.L'excedent d'exploitation ou revenu mixte est tou-jours le residu dans les pays qui utilisent cette me-thode, parce que c'est la composante la plus difficilea mesurer.

2. Indicateurs de valeur

a. Remuneration des salaries

3.161. Les donnees sur la remuneration des salariessont aisement disponibles dans de nombreux pays.Les principaux indicateurs sont:• les sous-produits administratifs de la perception

des cotisations de securite sociale ou d'impots surla masse salariale,

• les enquetes de conjoncture sur l'emploi et lestraitements et salaires, et

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III SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES

• les enquetes de conjoncture ou aupres des menagessur le nombre des salaries associees aux enquetesde conjoncture sur les traitements moyens.

Lorsque 1'administration reglemente l'emploi, desdefinitions claires de l'emploi et des statistiques sonten general aisement disponibles. Les donneespeuvent n'indiquer que la remuneration totale dessalaries payee ou recue, mais il est possible qu'uneventilation par activite ou par secteur institutionnelsoit egalement disponible.

3.162. Souvent seuls les traitements et salaires sontdisponibles trimestriellement. Les contributions auxcaisses de retraite et les autres contributions socialespayees par les salaries sont egalement incluses dansla definition de la remuneration des salaries. Les don-nees peuvent etre disponibles pour les regimes geresou etroitement reglementes par 1'administration,mais cela est moins probable pour les regimes prives,pour lesquels il faut collecter les donnees par enqueteou les calculer en utilisant les traitements et salairescomme indicateur. Il existe egalement une grandevariete de primes et d'avantages annexes qui varientd'un pays a l'autre, comme les primes de fin d'annee,le treizieme mois de salaire, l'interessement auxbenefices, les plans de participation en actions, lesprets concessionnels, les achats a prix reduit, lescommissions, les indemnites de licenciement etles avantages en nature. L'ideal est que les donneesde base trimestrielles couvrent aussi ces postes. Sicertains postes ne sont pas disponibles, et en parti-culier s'il s'agit de postes mineurs et/ou stables,l'emploi des postes disponibles pour indiquer ceuxqui ne le sont pas est tout a fait acceptable (c'est-a-dire un ratio implicite d'ajustement par calage desdonnees trimestrielles sur les donnees annuelles quicomportent ces postes). Toutefois, plus ces postessont importants ou instables, plus il devient importantde collecter des donnees supplementaires pour lesenregistrer separement.

3.163. Les estimations trimestrielles soulevent desproblemes de repartition sur la duree qui peuventetre plus importants que pour les donnees annuelles.Le concept classique des comptes nationaux estd'enregistrer la remuneration des salaries sur la basedes droits constates. Il serait souhaitable que lespaiements qui sont payes une fois par an, maissont gagnes sur toute l'annee soient repartis surla periode au cours de laquelle ils ont ete accumules,et non attribues au trimestre au cours duquel ilssont payes.

b. Excedent d'exploitation/revenu mixte

3.164. Il est possible de calculer un indicateur ap-proche de l'excedent brut d'exploitation ou du re-venu mixte en additionnant le resultat d'exploitation,les interets payes nets et l'amortissement. Les don-nees de comptabilite d'entreprise de ce type peuventeventuellement etre collectees directement aupresdes entreprises par enquete.

3.165. Les definitions des donnees collectees sur lesprofits doivent etre aussi proches que faire se peut desconcepts des comptes nationaux. Le «resultat d'ex-ploitation» est plus proche du concept de la comp-tabilite nationale que certaines mesures du beneficenet, dans la mesure ou il exclut les postes exception-nels comme les plus-values, les gains et pertes dechange et les indemnites d'assurance. Il exclut aussile revenu de l'activite d'autres entreprises, c'est-a-dire les profits recus a titre de dividendes de filialeset autres participations en capital. Les definitions dela production, et par consequent de l'excedent d'ex-ploitation, du SCN 1993 excluent aussi l'effet desprovisions pour creances douteuses, de sorte qu'ilconvient de reintegrer celles-ci. Dans un contextetrimestriel, il peut etre necessaire d'apporter certainsajustements de facon implicite par le calage d'unindicateur trimestriel incomplet sur les donnees an-nuelles plus completes. Dans la comptabilite d'entre-prise les mesures des profits incluent l'effet desvariations de prix des stocks, qui sont exclues dansles mesures des comptes nationaux (l'ajustement estle meme que les ajustements correspondants apportesaux estimations de la production et des depenses,c'est-a-dire l'ajustement de valorisation des stocksexpose a l'annexe 3.1).

3.166. Les interets payes net et l'amortissementdoivent egalement etre reintegres dans les profits pourobtenir une meilleure approximation de l'excedentbrut d'exploitation et du revenu mixte. Il faut donccollecter des donnees sur ces postes au meme momentque sur les profits, parce que la relation entre l'exce-dent d'exploitation et les profits est probablementbeaucoup moins stable que la relation entre l'excedentd'exploitation et les profits plus les interets nets etl'amortissement. Les donnees des depenses provenantdes enquetes detaillees annuelles ou de calage per-mettent d'identifier les depenses autres que laconsommation intermediaire, la remuneration dessalaries ou les impots sur la production. De meme, desdonnees de revenu detaillees permettent d'excluretous les postes qui n'appartiennent pas a la produc-tion. Si ces facteurs sont mineurs et stables, un ratio

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PIB par categorie de revenu

d'ajustement implicite applique par le processus decalage peut convenir. Autrement il convient d'envi-sager la collecte trimestrielle des donnees.

3.167. Les grandes entreprises calculent sou ventleurs revenus sur une base trimestrielle ou meme men-suelle, et les compagnies cotees en bourse sont sou-vent tenues de publier des donnees trimestrielles ousemestrielles. De meme, des donnees peuvent etredisponibles pour les entreprises publiques et les pro-ducteurs marchands du secteur des administrationspubliques. Les societes privees non cotees et les en-treprises non constituees en societe sont en generalmoins enclines a utiliser des systemes comptablesperfectionnes mensuels ou trimestriels. Cependant,avec l'informatisation des comptes des entreprises,cet etat de chose est en cours d'evolution. Les logi-ciels de comptabilite courants mettent les donneestrimestrielles et meme mensuelles a la portee des pluspetites entreprises. Une fois les transactions origi-nelles enregistrees, ces logiciels peuvent extraire desdonnees pour toute periode ou niveau de detail sou-haite, et ce pour un cout marginal minime. Toutefoisde nombreuses petites entreprises n'etablissent pas decomptes trimestriels, en particulier dans les pays endeveloppement, mais cela est vrai aussi dans les paysindustrialises. Dans ces cas, leur excedent d'exploi-tation ne peut etre collecte, mais il peut etre calcule enestimant leur production, leur consommation interme-diaire et la remuneration des salaries. Il est possibled'utiliser les memes indicateurs que pour l'estimationde la valeur ajoutee dans l'optique de la production, etde deduire des estimations de leurs traitements et im-pots nets sur la production. Dans le cas de la proprietede logements, les sources utilisees pour l'estimationde la production et de la valeur ajoutee peuvent etreemployees, completees par des donnees sur les impotspayes sur la propriete immobiliere et sur la remunera-tion des salaries. Dans la mesure ou l'optique desrevenus et celle de la production recourent aux memesindicateurs, elles deviennent moins independantes etdavantage integrees.

c. Impots et subventions sur les produits,

la production et les importations

3.168. Les donnees sur le total des impots sur les im-portations, taxes sur la valeur ajoutee, autres impots etsubventions sur les produits, et autres impots et sub-ventions sur la production sont en general disponiblesaupres du systeme de statistiques de finances pu-bliques (SFP) de 1'administration. Bien que les sys-temes de SFP comptent en general parmi les sourcesde donnees les plus precises et les plus actuelles, il est

possible que les donnees souffrent de problemes demoment d'enregistrement et ne fournissent aucuneventilation par activite ou secteur institutionnel16.D'ordinaire, les donnees de SFP sont etablies sur labase des encaissements-decaissements, et non sur labase des droits constates comme l'exige la comp-tabilite nationale. Cependant, la comptabilite sur labase des droits constates commence a se repandre etsera recommandee dans le Manuel de statistiques definances publiques a paraitre. La connaissance de lareglementation applicable au paiement de l'impotpeut fournir le point de depart necessaire pour passerde la base caisse a une base approchee des droitsconstates. Parfois, les donnees des administrationsdes Etats, des provinces ou des collectivites locales nesont pas disponibles pour les trimestres les plus re-cents. Dans ce cas, il convient de produire des esti-mations. Pour les grandes composantes, l'estimationdoit etre fondee sur les donnees effectives des ten-dances de l'assiette de l'impot et des variations destaux d'imposition, des methodes plus simples suffi-sant pour les postes mineurs.

3. Indicateurs de volume et de prix

3.169. C'est uniquement parce que les prix de cer-taines composantes du revenu ne sont pas obser-vables que l'optique des revenus est centree sur lesdonnees aux prix courants. Il est possible d'exprimeren volume la mesure du facteur travail et de produiredes estimations des impots nets sur les produits auxtaux de l'annee de base, mais l'excedent d'exploita-tion ou le revenu mixte et les autres impots sur la pro-duction ne presentent aucune dimension significativede prix ou de volume.

3.170. Quelques pays calculent un PIB a prix cons-tants dans l'optique des revenus en deflatant par ledeflateur implicite des prix utilise pour les estima-tions du PIB par l'optique de la production ou celledes depenses. Cette methode ne donnera un PIB aprix constants different que si le montant du PIB dansl'optique des revenus differe de celui de l'autre op-tique, et il en differera du meme pourcentage qu'auxprix courants. Ce traitement n'est valide que pour lePIB total, et n'est pas valide pour les ventilations partype de revenu. La deflation des composantes durevenu par un indice general des prix tel que 1'IPC estune mesure du pouvoir d'achat (appele revenu «reel»dans le SCN 1993) qu'il ne faut pas confondre avecles mesures en volume de la production.

l6Une ventilation par activite et/ou par secteur est parfois realisablea partir des donnees administratives sous-jacentes.

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Annexe 3. I Estimation des variations des stocks

3.A1.1. Cette annexe presente le calcul des variationsdes stocks a partir des donnees de la comptabilited'entreprise et en presente un exemple simple. Dansla plupart des pays, la pratique comptable est de valo-riser les retraits des stocks a leur cout historique,c'est-a-dire aux prix d'acquisition ou quelque valeurapprochee fictive, plutot qu'aux prix au moment duretrait, ainsi que l'exigent le SCN 1993 et les conceptseconomiques. Dans quelques pays, dont la plupart ontconnu des episodes de forte inflation, les principescomptables reposent sur un concept de prix courant deremplacement proche de celui du SCN 1993. Si lesprix varient, la variation de la valeur comptable desstocks entre l'ouverture et la cloture de la periode seraaffectee par des changements de la valorisation. Lesvariations dues aux fluctuations des prix ne contri-buent pas au PIB et doivent etre exclues des donneesde la production, du revenu et de la depense. Les ef-fets de valorisation sont en general elimines par unajustement de valorisation des stocks (AVS). L'AVSdoit etre deduit ou ajoute a la valeur comptable desvariations des stocks, de l'excedent d'exploitation etde la valeur ajoutee17.

3.A1.2. Les pratiques de valorisation des stocks desentreprises doivent etre bien comprises avant deproceder a des calculs. Dans les mesures au cout his-torique, les stocks en fin de trimestre sont valorisesselon la gamme des prix payes au cours de plusieursperiodes anterieures. Si les donnees sont au cout his-torique, il convient de connaitre les periodes de refe-rence des prix afin de pouvoir ajuster ceux-ci aux prixcourants. La methode du cout historique presenteplusieurs variantes, dont les plus courantes sontPEPS (premier entre premier sorti), DEPS (dernierentre premier sorti), CMP (cout moyen pondere) etcelle du «cout specifique». Notez qu'a l'exception dela variante du cout specifique, les methodes de valo-

17Notez bien que les «gains nominaux en capital» au sens duSCN 1993 proviennent des variations des prix au cours de la periode.Si les donnees de base sont au cout historique, 1'ajustement de valo-risation des stocks (AVS) couvrira les gains nominaux en capitalprovenant des fluctuations des prix survenues entre le moment de lavalorisation initiale et la periode courante.

risation ne refletent pas necessairement l'age reel desproduits en stock — ce ne sont que des conventionsde valorisation.

3.A1.3. La methode PEPS signifie que les retraitssont valorises aux prix les plus anciens, et de ce faitles stocks sont valorises a des prix relativementrecents. En revanche, avec la methode DEPS, lesretraits sont valorises aux prix recents, mais lesstocks sont valorises aux prix anciens. Ainsi, la me-thode PEPS aboutit en general a des valeurs plusbasses pour les retraits et plus hautes pour les stocks,et exige habituellement d'apporter des ajustementsde valorisation plus importants aux retraits qu'avec lamethode DEPS. Cependant avec la methode PEPSla valorisation des stocks est plus stable et plus re-cente, ce qui simplifie les calculs de valorisation desstocks. La valorisation au cout specifique est lamoins abstraite et est devenue praticable a presentgrace a l'enregistrement informatise des stocks.Plutot que d'utiliser une regie de valorisation hypo-thetique, dans la methode de valorisation au cout spe-cifique chaque article est valorise individuellement ason prix reel au moment de son acquisition ou de saproduction. Dans de nombreuses entreprises, le re-sultat est assez proche de PEPS dans la mesure ou lapratique de gestion des stocks vise a realiser une ro-tation rapide des marchandises.

3.A1.4. Parfois, le principe du cout historique estmodifie pour permettre les diminutions de valeur(«valorisation au terme inferieur du couple cout/prixmarchand»). Si les baisses de prix sont importantes,il convient d'en tenir compte.

3.A1.5. Les donnees requises pour calculer lavaleur de la variation physique des stocks sontles suivantes :• Valeurs d'ouverture (debut de periode) et de clo-

ture (fin de periode) des stocks. De preference,ceux-ci seront classes par groupes de produits et/ouactivites et/ou degres de transformation (matierespremieres/travaux en cours et biens finis/bienspour revente). Si elles sont disponibles, les donnees

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Annexe 3.1. Estimation des variations des stocks

par produit sont preferables aux donnees par acti-vite, car le comportement des prix sera plushomogene.

• Indices de prix des produits correspondants.• Information sur la composition des stocks en

produits.• Information sur les methodes de valorisation uti-

lisees par les entreprises.• Information sur la structure des stocks par age.

3.A1.6. Les etapes du calcul sont les suivantes :• Creation d'un deflateur de la valeur comptable

specifique du stock. Le deflateur doit refleter ala fois la composition en produits et les valori-sations utilisees pour les postes inclus dans les va-leurs comptables.

• Deflation des valeurs comptables d'ouverture et decloture afin d'obtenir des valeurs a prix constants.

• Obtention des variations des stocks a prix constantscomme la difference des valeurs precedentes.

• Creation d'indices de prix adequats pour convertirles valeurs a prix constants en valeurs aux prixcourants.

• Application des indices de prix aux valeurs a prixconstants des niveaux et des variations des stockspour obtenir les valeurs aux prix courants.

3.A1.7. Les indices de prix doivent aussi refleter lesproduits inclus dans les stocks. Ceux-ci ne presen-teront pas necessairement les memes structures quepour les ventes, la production ou la consommationintermediate. Les donnees sur les stocks doiventetre si possible collectees en detail. Cela peut etreimpraticable dans une collecte trimestrielle, de sortequ'il faudra sans doute collecter des donneesplus agregees.

3.A1.8. L'indice des prix approprie pour les matierespremieres serait celui des consommations interme-diaires; pour les travaux en cours et les biens finis, lesprix de production. Les biens pour la revente sont lesstocks ordinaires des detaillants et des grossistes,mais les fabricants et d'autres peuvent aussi agircomme grossistes. L'indice des prix approprie re-fletera ces biens et peut etre different des indicesequivalents pour les biens finis parce que les bienspour revente peuvent inclure des importations etdivers types de biens. Une information plus detailleesur la composition des stocks en produits peut etreobtenue par des enquetes de conjoncture annuelles oua intervalles moins frequents ou par un sondage ouprogramme d'entretiens conduit sur un sous-echan-tillon d'entreprises. Dans un systeme trimestriel, on

peut combiner un ensemble de prix de production, deprix de gros, de prix a 1'importation et de prix a laconsommation en proportions fixes. Il serait souhai-table d'evaluer la stabilite de la composition desstocks pour determiner s'il convient de changer lesproportions fixees.

3.A1.9. Notez qu'il faut en general calculer deuxindices de prix pour chaque periode et composante :premierement, un indice de prix pour deflater lesdonnees au cout historique en donnees a prix cons-tants, et deuxiemement, un indice de prix a appliqueraux donnees a prix constants pour obtenir des don-nees aux prix courants. Les deux indices sont dif-ferents parce que les prix au cout historique des biensen stock different des prix de remplacement courants.Pour le premier indice de prix — le deflateur du couthistorique — on obtient un assortiment de prix his-toriques. Par exemple, si l'indice des prix a la pro-duction se refere aux prix moyens du mois et si desinvestigations ont montre que le stock est valoriseselon les principes PEPS aux prix des trois moisprecedents — une quantite egale etant attribute achaque mois et aucune des mois precedents — ledeflateur de la valeur comptable au 31 decembre seraune moyenne ponderee uniformement des indices deprix pour octobre, novembre et decembre (ce traite-ment suppose des prix et des transactions repartiesegalement sur la periode). Les calculs d'ajustementde valeur des stocks les plus elabores ponderent lesprix des mois precedents en proportion des fluctua-tions du niveau des stocks (par exemple, lorsque lesniveaux des stocks chutent, les proportions des stocksplus recents augmentent).

3.A1.10. Le second indice de prix sert a convertir lesprix de la periode de base en prix de remplacementcourants. Par exemple, pour les donnees de flux duquatrieme trimestre, l'indice serait une moyenne desprix d'octobre, de novembre et de decembre. Lamesure aux prix courants recherchee doit refleter lesprix moyens du trimestre entier. Notez bien que lesprix utilises pour la fin de la periode ne sont pas com-parables aux prix utilises pour d'autres transactionseffectuees au cours du trimestre.

3.A1.11. Meme lorsque les bilans ne sont pas cal-cules, il est necessaire d'obtenir a la fois les valeursd'ouverture et les valeurs de cloture afin d'effectuerles ajustements de valorisation des donnees de stocken valeur. Les donnees directes sur les variations desstocks sont quasiment inutilisables parce que les ef-fets de valorisation se produisent sur la valeur entiere

Page 84: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Exemple 3.A.I. Calcul des variations des stocksInformation

Les valeurs comptables des stocks de charbon destines a I'emploi comme matiere premiere sont les suivantes :

31 decembre2000 f.000,0

31 mars 2001 1.500,0

Ces deux valorisations sont etablies au cout historique selon la methode premier entre, premier sorti (PEPS).

Les stocks detenus aux deux points representent trois mois d'acquisitions. Les acquisitions de charbon ont ete reparties de facon reguliere

sur les trois mois precedents.

Les indices de prix et les donnees a prix constants ont I'annee 2000 comme base de reference.

L'indice de prix du charbon se presente comme suit:

2000 2001

Janvier 94,5 106,5

Fevrier 95,5 107,5

Mars 96,5 108,5

Avril 97,5 109,5

Mai 98,5 110,5

Juin 99,5 111,5

Juillet 100,5 112,5

Aout 101,5 113,5

Septembre 102,5 114,5

Octobre 103,5 115,5

Novembre 104,5 116,5

Decembre 105,5 117,5

Moyenne I0O0 M^O

Les indices de prix reposent sur les prix moyens du mois.

Calculs

/ ) Calculer un indice de prix spedfique du stock pour deflater la valeur comptabte des stocks.

Ponderation 31 dec. 2000 31 mars 2001

2-3 mois 0,3333333 103,5 106,5

1-2 mois 0,3333333 104,5 107,5

< I mois 0,3333333 105,5 108,5

Indice total 1,0000 104^ [0^5

L'indice resultant reflete fa valeur comptabfe des stocks, sur la base de proportions egales de charbon provenant des trois mois precedents.

Un exemple plus complexe comporterait plusieurs indices de prix et des proportions differentes pour chaque mois (presentant en general

une diminution progressive pour les mois anterieurs). Si les coefficients de ponderation de chaque mois reposent sur des quantites ou des

volumes, les indices peuvent etre combines de cette maniere, mais si les coefficients reposent sur des valeurs, la valeur totale doit etre repar-

tie sur les mois d'acquisition composants conformement aux proportions et chaque mois deflate par son indice de prix.

2) D6flater les valeurs comptables d'ouverture et de cloture des stocks pour obtenir les valeurs d prix constants.

31 dec. 2000 31 mars 2001

Valeur comptable des stocks 1.000,0 1.500,0

Deflateurs 104,5 107,5

Valeur des stocks aux prix moyens de 2000 956,9 1.395,3

(Calcules en divisant la valeur comptable par le deflateur de la valeur comptabte.)

Ill SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER LE PIB ET SES COMPOSANTES I

et ne peuvent done pas etre calcules en 1'absence dedonnees sur les niveaux des stocks.

3.A1.12. Plus est grand le niveau de detail par pro-duit ou par activite auquel sont effectues les calculs,meilleure sera la qualite des resultats. Cela est du ace que les fluctuations des prix sont probablement

plus homogenes a un niveau plus detaille. Dans lamesure ou les fluctuations des prix sont similairesentre differents types de biens, les resultats ne serontpas tellement affectes par l'agregation ou le choix del'indice. Les produits de base dont les prix sont par-ticulierement instables et different d'un produit al'autre doivent etre desagreges en priorite.

Page 85: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Exemple 3.A.I. (fin)

3) Calculer la variation des stocks a prix constants.

La variation des stocks de Janvier a mars 2001 aux prix moyens de I'annee 2000 est 438,4 (= 1.395,3 - 956,9)

4) Calculer les indices de prix a appliquer aux valeurs a prix constants pour obtenir les valeurs aux prix courants.

Indice des flux, premier trimestre 2001 107,5 (moyenne de Janvier a mars 2001)

Indice des stocks, 31 dec. 2000 106,0 (moyenne de dec. 2000 a Janvier 2001)

indice des stocks, 31 mars 2001 109,0 (moyenne de mars 2001 a avril 2001)

Les donnees de I'indice de prix original faisant reference a la moyenne mensuelle, une valeur de fin de mois (requise pour les postes du bilan)

peut etre approchee, en I'absence de meilleures informations, comme la moyenne (geometrique) du mois precedent et du mois suivant.

5) Les indices de prix aux valeurs a prix constants pour obtenir les valeurs aux prix courants.

Variation estimee des stocks aux prix moyens de Janvier a mars 2001 471,3 = 438,4 /1,075

Ajustement de valorisation des stocks 28,7 = 500,0 - 471,3

(valeur comptable des variations des stocks moins variation estimee des stocks aux prix moyens de Janvier a mars 2001 ou la valeur

comptable des variations des stocks est egale a 500,0 = 1.500,0 - 1.000,0

Donnees sur les stocks aux prix courants

Valeur du stock aux prix courants le 31 decembre 2000 1.014,4 = 956,9 • 1,060

Valeur du stock aux prix courants au 31 mars 2001 1.520,9 = 1.395,3 • 1,090

Variation totale des valeurs de stock aux prix courants

de janvier a mars 2001 506,6 = 1.520,9 - 1.014,4

«Gains nominaux en capital» au sens du SCN 1993 35,3 = 506,6 — 471,3

• Annexe 3.1. Estimation des variations des stocks I

0

Page 86: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

^

IV Sources statistiques pour estimer

d'autres composantes du SCN 1993

A. Generalites

4.1. Le SCN 1993 se presente comme un ensemblecomplet de comptes articules dont l'interet analy-tique est considerable et qui ont ete concus afind'etre utilises dans une large gamme d'analyses eco-nomiques. Les comptes peuvent aussi aider les sta-tisticiens a detecter les incoherences et les erreursdans les donnees. De meme qu'il est demande auxcomptables nationaux d'etendre leurs estimationsannuelles a un ensemble plus vaste de comptes, unsysteme de comptes nationaux trimestriels (CNT)doit viser a une couverture plus large que le PIB etses composantes.

4.2. Pensant aux pays qui en sont aux premiersstades du developpement de CNT, le chapitre pre-cedent presentait les sources statistiques organiseesautour des trois optiques de la mesure du PIB. Lesventilations du PIB suivant les composantes desdepenses et des revenus exposees au chapitre IIIfournissent aussi la base pour une sequence plusvaste de comptes. L'optique des depenses four-nit des composantes des comptes des biens et ser-vices, du revenu et de capital. L'optique des reve-nus fournit les donnees utilisees dans les comptesdu revenu.

4.3. Les generalites evoquees dans l'introduction duchapitre III a propos de 1'identification et de reva-luation des sources s'appliquent egalement auxautres comptes. De meme que les donnees utiliseesdans l'estimation des autres composantes du PIB, lesindicateurs trimestriels des autres variables descomptes nationaux presentent souvent des insuffi-sances et doivent etre cales.

4.4. Les CNT peuvent potentiellement inclure lasequence entiere des comptes, mais le champ cou-vert en sera invariablement plus limite. On ne peutemettre de recommandations quant aux priorites

en matiere de production de comptes trimestriels;le choix depend plutot des priorites des utilisateurs,de la disponibilite d'indicateurs et du stade de deve-loppement des CNT dans le pays. Le choix seraegalement influence par la sequence des comptes quisont publies annuellement. Les donnees de postesau-dela du PIB et de ses composantes peuvent ne pasetre incluses dans la phase initiale de developpementdes CNT et on peut les considerer comme moinsnecessaires et moins precises que les mesures tri-mestrielles du PIB, mais il convient de ne pas lesignorer, en particulier dans les plans d'ameliorationsfutures. Plusieurs pays produisent trimestriellementcertains des comptes de la sequence du SCN 1993.Bien que la couverture differe de pays a pays,les comptes les plus courants sont ceux relatifs aFeconomie totale, au secteur des administrationspubliques et aux societes financieres.

4.5. On peut presenter la sequence des comptessous une forme brute ou sous une forme nette,c'est-a-dire avec ou sans deduction de la consom-mation de capital fixe. Par souci de simplicity,l'expose qui va suivre porte sur les mesures brutes,mais la consommation trimestrielle de capital fixepeut etre obtenue. Les estimations annuelles dela consommation de capital qui suivent les conceptsdu SCN 1993 sont en general calculees par la me-thode de l'inventaire permanent (MIP); de la mememaniere, les estimations trimestrielles peuvent etrecalculees en ajoutant une dimension trimestriellea ces calculs. A l'inverse, la repartition et l'extra-polation trimestrielles de donnees annuelles donnenthabituellement des estimations acceptables, carla consommation de capital est en general un posterelativement stable, le stock de capital etant degrande dimension par rapport aux additions et auxamortissements1.

1Voir au chapitre VII les methodes de repartition sans indicateur, quievitent le probleme de saut.

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Encadre 4.I. Principaux agregats de I'economie totale

Compte (consolide) de biens et de services dans le SCN 1993

= depenses de consommation des administrations publiques 368

+ depenses de consommation des menages 1.015

+ depenses de consommation des ISBL.SM* 16

+ acquisitions moins cessions d'actifs non financiers 414

+ exportations 540

- importations 499

Compte (consolide) financier et compte de capital dans le SCN 1993

PIB 1.854 Source

+ revenu primaire net recu de I'exterieur 29 BDP**

= Revenu national, brut 1.883

+ transferts courants nets recus de I'exterieur -28 BDP

= Revenu disponible, brut 1.855

- depenses de consommation finale 1.399

Administrations publiques 368

Menages 1.015

ISBLSM 16

= Epargne, brute 455

+ transferts en capital nets recus de I'exterieur —3 BDP

- formation brute de capital (fixe, stocks, objets de valeur) 414

= Capacite nette (+)lbesoin net (-) de financement 38 BDP

Compte financier dans le SCN 1993

Acquisition nette d'actifs financiers moins acquisition nette de passifs 38 BDP

Erreurs et omissions 0 BDP

= Capacite nette (+)lbesoin net (-) de financement 38 BDP

*ISBLSM = institutions sans but lucratif au service des menages

**BDP = balance des paiements

Des details supplementaires sur le compte financier, notamment les flux bruts par type, peuvent etre disponibles dans la BDP.

Les exemples numeriques sont tires de I'exemple du SCN 1993. Les chiffres en italiques sont calcules.

Comptes de Peconomie totale I

B. Principaux agregatsde Peconomie totale

4.6. Les principaux agregats de l'economie totalecomprennent d'importants soldes comptables tels quele revenu national et le revenu disponible, l'epargne etla capacite ou le besoin de financement net. On peuten general les calculer a un stade precoce du develop-pement des CNT, car ils ne requierent que des ventila-tions du PIB trimestriel aux prix courants par type dedepenses et la balance trimestrielle des paiements. Lesventilations du PIB par type de depenses peuvent etrecalculees directement ou, si necessaire, en traitant unedes composantes sous forme de residu. Dans le schemahabituel de 1' evolution statistique, dans un pays mettantsur pied un systeme de CNT, les donnees trimestriellesde balance des paiements sont deja disponibles. Lessystemes de comptabilite nationale parcourent nor-malement «de haut en bas» la sequence des comptes duSCN 1993 — c'est-a-dire qu'ils partent du PIB, dont

sont ensuite derives les soldes comptables des comptesde revenu et de capital. Il est egalement possible, dansles pays ou les donnees financieres sont meilleuresque les donnees sur la production, de partir des soldesdes comptes financiers et de calculer ensuite l'epargne,le revenu et le PIB en «remontant» la sequence descomptes. L'encadre 4.1 presente un exemple decomptes consolides et simplifies2.

C. Comptes de Peconomie totale

4.7. Le developpement des comptes non consoli-des de l'economie tels qu'ils apparaissent dans 1'an-nexe V du SCN 1993 constituent une etape supple-

2La presentation de l'encadre 4.1 s'inspire de la sequence descomptes du SCN 1993 par consolidation, c'est-a-dire qu'on a eli-mine les flux entre residents qui apparaissent des deux cotesdu meme compte.

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I IV SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER D'AUTRES COMPOSANTES DU SCN 1993

mentaire dans le developpement des CNT. Cette pre-sentation demande des donnees differentes de lapresentation des principaux agregats en ceci que lesflux de revenus et de transferts entre residents y sontegalement indiques. Cette presentation rend plus evi-dents les liens avec les formats et les comptes dessecteurs institutionnels du SCN 1993 et facilitel'observation de certaines relations. Toutefois, lescomptes non consolides exigent davantage de don-nees que la presentation consolidee et tendent ainsi an'apparaitre qu'a une etape ulterieure du developpe-ment des CNT. Du fait que nombre de sources dedonnees des operations entre residents s'inscriventdans la perspective d'un secteur institutionnel, l'eta-blissement de comptes non consolides de l'economietotale contribue aussi a generer certaines donneespour les comptes des secteurs institutionnels.

I. Compte de production

4.8. Le compte de production exprime en valeursbrutes presente en ressources la production aux prixde base plus les impots nets sur les produits, et enemploi la consommation intermediaire. Le PIB est lesolde comptable de ce compte. L'estimation du PIBaux prix courants dans l'optique de la productionfournit ce poste ventile par activite. Outre la presen-tation du compte de production entier et une presen-tation plus complete du processus de production, ilest recommande de calculer explicitement la produc-tion et la consommation intermediaire a titre debonne pratique afin de pouvoir rapprocher les don-nees avec d'autres sources et rendre manifestes lesimplications des hypotheses.

2. Comptes de distributionet d'utilisation du revenu

4.9. Cette sous-section examine un par un les quatrecomptes de revenu presentes dans le SCN 1993.Outre les aspects propres a chaque compte, pourplusieurs comptes de ces comptes, il se presente desproblemes lies au moment d'enregistrement destransactions, et qui sont particulierement serieuxpour les CNT.

4.10. Les problemes de moment d'enregistrementdeviennent particulierement aigus pour certainspostes des comptes de revenus trimestriels. Certainsrevenus peuvent etre payes en une seule fois et nonrepartis au long de l'annee. Les paiements par verse-ment unique comprennent par exemple les divi-dendes, les interets, les impots et les remunera-tions sous forme de primes. Le principe de base duSCN 1993 est d'enregistrer le flux en suivant le

principe des droits constates. Dans le cas des opera-tions de repartition, le moment d' apparition du droitest celui de la creation de la creance et non le momentou elle est payee. Ce probleme du moment d'enre-gistrement existe aussi dans les comptes nationauxannuels (CNA) dans la mesure ou certains paiementspeuvent etre en partie lies a une autre annee, mais soneffet est plus prononce dans les CNT.

4.11. Afin de resoudre les problemes de momentd'enregistrement, il est utile d'identifier deux cate-gories de paiements, en fonction de leur relation avecles periodes precedentes :a) Les paiements qui ont un caractere purement

ad hoc doivent etre enregistres dans la periode aucours de laquelle ils sont effectues. Les divi-dendes, par exemple, ne sont en general deter-mines qu'apres la cloture de l'exercice financieret peuvent meme n'avoir aucun rapport avec lesprofits de la compagnie cette annee-la.

b) Les paiements qui presentent un lien fixe avec uneperiode donnee (par exemple accumules au coursd'une periode precedente ou au cours d'un certainnombre de periodes comptables) doivent etre re-partis sur les periodes au cours desquelles ils ontete accumules. Les impots sur les revenus et lesproduits, qui peuvent etre percus au cours d'uneperiode subsequente, ainsi que les primes de va-cances accumulees sur une periode d'un an et surlesquelles les salaries detiennent une creance s'ilsquittent leur emploi avant l'echeance du paie-ment, en sont des exemples. Pour obtenir des don-nees sur la base des droits constates, on peutproceder par enquete — si les entreprises eta-blissent leur comptabilite sur la base des droitsconstates —, par repartition des donnees des paie-ments sur les periodes correspondantes du passe,ou par estimation du revenu correspondant a par-tir des donnees disponibles sur le flux sous-jacent(par exemple, impots sur le revenu assis sur lessalaires et les benefices, eventuellement soumis aun decalage). Une fois ces problemes evaluesdans un contexte trimestriel, il peut apparaitrenecessaire d'ajuster les donnees annuelles poursatisfaire aux principes de la comptabilite sur labase des droits constates.

4.12. II existe des cas ou 1'application aux donneestrimestrielles des principes de la comptabilite sur labase des droits constates peut presenter des pro-blemes pratiques et theoriques si serieux qu'il estimpossible de calculer valablement les valeurs cor-respondantes. Dans les cas de ce genre, il vaut mieux

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Comptes de Peconomie totale

publier les donnees sur une base de caisse, tout enprecisant clairement les problemes en cause, que dene rien publier du tout ou de publier des resultats dontl'ajustement ne repose sur aucune base rigoureuse.

a. Le compte &'exploitation

4.13. Le compte d'exploitation presente le calcul del'excedent d'exploitation ou du revenu mixte commele PIB moins la somme de la remuneration dessalaries et des impots moins les subventions sur laproduction et sur les importations. Ce compte montrel'identite qui sous-tend le calcul du PIB dans l'op-tique des revenus. En consequence, soit les donneesrequises ont deja ete etablies si l'optique des revenusa ete utilisee, ou bien une ventilation des revenus aete etablie ou l'excedent d'exploitation ou le revenumixte sont calcules par difference.

b. Le compte de distribution primaire du revenu

4.14. Le compte de distribution primaire du revenupresente le calcul du revenu national. Les revenusprimaires comprennent la remuneration des salarieset le revenu de la propriete (interets, dividendes, etc.).Les operations de repartition du revenu payees entreresidents s'annulent mutuellement pour l'economieentiere. En consequence, le revenu national brut(RNB) peut etre calcule simplement comme le PIBplus les revenus primaires a recevoir du reste dumonde moins les revenus primaires a payer au restedu monde. Les postes de la composante exterieuredes revenus primaires peuvent etre tires de la balancedes paiements et se calculent habituellement a partird'enquetes ou des enregistrements bancaires.

4.15. La presentation non consolidee du compte dedistribution primaire du revenu, que recommande leSCN1993, requiert des estimations du revenu de la pro-priete paye par des residents a d'autres residents. Lescomposantes des interets et des operations d'assu-rances peuvent etre disponibles sous forme de sous-produits du systeme de reglementation financiere ou apartir d'enquetes sur le secteur financier. Sinon, les fluxdoivent etre estimes a partir de l'application d'un tauxde rendement a des niveaux connus de creances etdettes. Les dividendes peuvent etre estimes a partird'une enquete aupres des entreprises, des etats finan-ciers publies par les compagnies cotees en bourse, ou apartir d'estimations — decalees — de l'excedent d'ex-ploitation. Le comportement des dividendes dependdes particularites nationales telles que le droit des so-cietes, les pratiques commerciales et le droit fiscal. Lecaractere previsible de ce comportement peut etreevalue a partir des structures annuelles passees. Sans

information supplemental, les structures saisonnieresinternes a l'annee peuvent demeurer inconnues, maispresentent moins de problemes serieux pour 1'analyse(voir chapitre VIII).

c. Le compte de distribution secondaire du revenu

4.16. Le compte de distribution secondaire durevenu montre comment le revenu disponible est cal-cule a partir du revenu national en prenant en compteles transferts de revenu par les impots, les cotisationset les prestations sociales et les autres transferts. Lestransferts payes par les administrations peuvent engeneral etre obtenus a partir des statistiques de fi-nances publiques. Les autres postes comprennent lesprimes et indemnites d'assurance-dommages, quipeuvent etre obtenues aupres des autorites de con-trole ou etre estimees sur la base des valeurs an-nuelles reparties, si elles s'accumulent de maniereegale au long de l'annee. Notez bien que ces opera-tions s'annulent mutuellement a l'interieur de l'eco-nomie totale et on peut done les ignorer dans unepresentation consolidee. L'aide internationale, lescotisations et prestations sociales versees aux admi-nistrations d'autres pays et les autres transferts cou-rants avec le reste du monde peuvent etre tires de labalance des paiements.

d. Le compte d'utilisation du revenu disponible

4.17. Le compte d'utilisation du revenu disponiblepresente le revenu disponible comme une ressource.La consommation des menages, celle des institutionssans but lucratif au service des menages (ISBLSM)et celle des administrations publiques sont presenteescomme les emplois, l'epargne representant le soldecomptable. Le revenu disponible est obtenu a partirdu compte de distribution secondaire du revenu, tan-dis que la consommation est calculee au cours dela mesure du PIB dans l'optique des depenses.

3. Le compte de capital

4.18. Le compte de capital montre comment l'epargneet les transferts de capital sont disponibles pour fi-nancer la formation et la consommation de capital, lacapacite nette ou le besoin net de financement cons-tituant le solde comptable. On obtient l'epargne a partirdu compte d'utilisation du revenu disponible, tandisque la formation de capital est obtenue de la manierequi a ete indiquee pour la mesure du PIB dans l'optiquedes depenses. Les transferts de capital a payer et a re-cevoir par 1'administration, s'ils sont necessaires auxfins d'une presentation non consolidee, peuvent etreobtenus d'un systeme de statistiques de finances pu-bliques. Les transferts de capital entre residents

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I IV SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER D'AUTRES COMPOSANTES DU SCN 1993

et non-residents peuvent etre tires de la balance despaiements. A la suite de l'harmonisation des conceptsstatistiques entre le SCN 1993 et la cinquieme editiondu Manuel de la balance des paiements, la capaciteou le besoin de financement net equivaut a la sommedes soldes du compte des transactions couranteset du compte de capital de la balance des paiements.Il est important de calculer l'epargne et la capacitede financement pour comprendre quelles sont les forcesmotrices des desequilibres du compte des transac-tions courantes.

4. Les comptes financiers

4.19. Les comptes financiers enregistrent les chan-gements causes par les operations sur actifs et passifsfinanciers classes par type d'instruments. On peutsouvent aisement obtenir les donnees sur les stocksd'actifs et de passifs financiers par secteur contrepar-tie des societes financieres comme sous-produit de lareglementation ou de la surveillance du secteur finan-cier. La chose est moins aisee cependant pour lesdonnees sur les operations, de sorte que la ventilationdes variations des stocks d' actifs et de passifs entreoperations et autres changements de volume et de va-leur peut poser des problemes. Toutefois, les so-cietes financieres tendent a etre d'une taille relative-ment importante et a avoir des systemes d'enregis-trement perfectionnes, ce qui permet une collecterelativement facile et commode de donnees sur lesoperations et les autres flux. En revanche, les secteurscontreparties des societes financieres dans ces opera-tions sont souvent disperses et de petite taille, ce quirend la collecte de donnees plus difficile.

4.20. II peut exister d'autres sources pour verifier oucompleter les donnees des societes financieres. On peutsouvent obtenir directement les donnees sur les opera-tions financieres des administrations. Le compte d'ope-rations financieres de la balance des paiements enre-gistre les operations avec les non-residents. II imported'utiliser des classifications et des valorisations cohe-rentes pour toutes ces sources. Si elles sont toutesdefinies de facon coherente, on peut rapprocher lesoperations des administrations et les operations exte-rieures avec celles du secteur financier. Par ailleurs, onpeut aussi obtenir les operations dans lesquelles lesecteur financier n'est pas implique pour completer lestotaux. Les donnees permettent ainsi le developpementsimultane des comptes des secteurs institutionnels.

4.21. Si les donnees sur les operations ne sont pasdisponibles, on peut etre contraint de leur substituer lesdifferences entre les comptes de patrimoine d'ouver-

ture et de cloture. Cependant, outre les variations qu'onpeut attribuer aux operations, la difference entre lesvaleurs d'ouverture et de cloture inclut la devaluationet les autres changements de volume des actifs.

4.22. Les informations sur le financement par emis-sion d' actions et autres participations peuvent etreplus difficiles a obtenir. Ce financement a lieu en de-hors du secteur financier, et les donnees sont de cefait frequemment moins completes. Pour les societescotees, les donnees peuvent etre disponibles aupresdes bourses de valeurs. Dans d'autres cas, les com-pagnies peuvent etre obligees a donner des informa-tions sur les actions emises. Dans d'autres cas encore,les enquetes sont indispensables.

4.23. Le solde comptable du compte financier est lacapacite nette ou le besoin net de financement. La capa-cite nette ou le besoin net de financement sont concep-tuellement identiques a ceux du compte de capital. Enpratique, si la mesure est effectuee de maniere inde-pendante, elle peut differer sensiblement en raison deserreurs et omissions nettes. Dans un pays disposant destatistiques financieres bien developpees, les erreurs etomissions nettes peuvent aider a detecter les problemesdes autres comptes. Inversement, la capacite ou le be-soin de financement net(te) calcule(e) a partir ducompte financier peut servir a obtenir un poste man-quant du compte de capital (ou vice versa) sous formede residu.

4.24. Sous forme consolidee, le compte financier duSCN 1993 presente la meme information que lecompte d'operations financieres de la balance despaiements. L'economie totale et la balance des paie-ments sont identiques, car les operations interieuress'annulent mutuellement.

5. Les comptes de patrimoine

4.25. Les comptes de patrimoine montrent les valeursd'ouverture et de cloture des actifs et des passifs. Lapartie des actifs et des passifs financiers des comptes depatrimoine utilise des sources similaires a celles uti-lisees pour les donnees d'operations enregistrees dansles comptes financiers, et doivent etre compatibles aveccelles-ci. La position exterieure globale est 1'equivalentdans la balance des paiements des comptes de patri-moine des actifs et passifs financiers dans les comptesnationaux, et les valeurs nettes pour chaque type d'ins-trument sont les memes.

4.26. Les estimations des actifs non financiers sontcalculees par des methodes similaires a celles utilisees

Page 91: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Comptes des secteurs institutionnels

annuellement. Pour les stocks, la meme source quecelle utilisee pour les variations des stocks peut fournirsoit des niveaux de stocks, soit une estimation de lavariation des niveaux depuis l'estimation precedente.Pour les terrains, le volume de base est fixe ou ne varieque lentement. Pour le capital fixe, la tendance est debaser ces estimations sur les calculs effectues selon lamethode de Finventaire permanent. Cela pose lesmemes problemes qu'avec les estimations de la con-sommation de capital fixe. Les calculs peuvent etrefaits trimestriellement, ou bien sous forme d'interpola-tions des valeurs annuelles. La stabilite du capital estd'ordinaire plus grande en volume, tandis que les prixdes actifs peuvent etre instables. De ce fait, il vautmieux etablir les mesures aux prix courants a partir desmesures de volume de chaque composante s'il existedes indices de prix disponibles pour chacun des princi-paux types d'actifs (par exemple les terrains, les im-meubles, diverses categories de machines).

4.27. La collecte des donnees des comptes de patri-moine est davantage sujette a des problemes de valo-risation que les donnees sur les operations. Du fait quecertaines donnees des stocks sont valorisees au couthistorique plutot qu'aux valeurs courantes, il peut etrenecessaire de proceder a des ajustements. Il est debonne pratique, lors de la collecte des donnees devaleur, d'obtenir simultanement des renseignementssur les methodes de valorisation.

4.28. Les donnees des comptes de patrimoine sontutiles pour mesurer la productivite (par l'intermediatede la consommation de capital) et pour analyser lesdecisions de depense et d'epargne (par l'intermediatedes effets de patrimoine). De ce fait, on observe chezles economistes, un interet croissant pour la mesuretrimestrielle de ces postes.

4.29. La difference entre les valeurs d'ouverture et decloture des comptes de patrimoine est expliquee par lesoperations, les devaluations et les autres changementsen volume. Les operations sont enregistrees dans lecompte de capital pour les actifs non financiers et dansles comptes financiers pour les actifs financiers. Lesreevaluations peuvent etre obtenues separement ousous forme de residu.

D. Comptes des secteurs institutionnels

4.30. Outre la sequence des comptes de Economictotale, un systeme de CNT plus avance peut envi-sager l'etablissement de la sequence des comptes du

SCN 1993 par secteur institutionnel. Les comptes dessecteurs institutionnels peuvent etre introduits simul-tanement ou, plus couramment, etre developpesgraduellement en plusieurs etapes. Par exemple, lescomptes de 1'administration centrale ou de l'en-semble du secteur des administrations publiquespeuvent etre introduits en premier en raison de ladisponibilite des donnees et de l'avantage qu'offrel'organisation des donnees dans un cadre comptablenational pour les relier au reste de l'economie. Onpeut initialement combiner les menages et d'autressecteurs et on peut les calculer par difference. Pourcertains secteurs institutionnels, on peut developperles comptes de revenu avant les comptes de capital enraison du manque de donnees sur les transactionsen actifs d'occasion. II peut etre plus facile d'etablirles comptes financiers que les comptes non finan-ciers, car les donnees sur les operations et les stocksd'actifs ou de passifs financiers par secteur contre-partie peuvent souvent etre obtenus aisement dessocietes financieres comme sous-produit de la regie-mentation ou de la surveillance du secteur financier.Les statisticiens constatent souvent que l'utilite descomptes institutionnels n'est appreciee par le publicqu'une fois les resultats disponibles, de sorte qu'il estbon que les comptables nationaux anticipent sur lesutilisations futures.

4.31. Afin d'aider a la comprehension de 1'exposesur les comptes des secteurs institutionnels qui vasuivre, l'encadre 4.2 presente leur sequence (comptesde patrimoine non compris) sous forme de matrice,similaire au tableau 2.8 du SCN 1993. La tabulationemployee ici fait ressortir les relations reciproquesentre les secteurs. Ce tableau est presente a titre illus-tratif et ne doit pas etre considere comme la presen-tation principale des donnees recommandee pour lapublication de CNT; premierement parce qu'en pra-tique certains comptes et secteurs seront absents; etdeuxiemement parce que les CNT etant centres surles series temporelles, il convient qu'il en aille dememe de leur presentation principale.

4.32. Un principe fondamental de l'etablissement descomptes des secteurs institutionnels est de recourir al'information de contrepartie; c'est-a-dire que danstoute operation impliquant deux parties, l'informationpeut etre collectee aupres de la partie qui pourvoit lameilleure information. Par exemple, l'interet paye parl'administration aux menages peut etre obtenu aupresd'un ou de quelques ministeres d'Etat, plutot qu'aupresd'un grand nombre de menages. L'information decontrepartie est l'equivalent du recours aux equilibres

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IV SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER D'AUTRES COMPOSANTES DU SCN 1993

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Page 93: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

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Comptes des secteurs institutionnels

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IV SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER D'AUTRES COMPOSANTES DU SCN 1993

de produits pour combler les lacunes dans les comptesde biens et de services et les comptes de production.L'information de contrepartie devient particulierementimportante dans un contexte trimestriel ou les lacunesont tendance a etre plus nombreuses. Un aspect a ne pasnegliger est que les fournisseurs de donnees ne sont pastoujours en mesure de fournir des donnees sur la classi-fication institutionnelle des contreparties s'ils ne dis-posent pas d'informations ou d'incitations suffisantespour ce faire.

4.33. Si les comptes de production sont fondes surdes enquetes aupres des entreprises et d'autresunites, il est possible de calculer la production parsecteur institutionnel. II suffit que le secteur institu-tionnel de l'unite soit indique dans l'enquete corres-pondante. Certaines methodes, moins directes, nefournissent toutefois aucune ventilation par secteurinstitutionnel.

4.34. La mesure du PIB dans l'optique des revenusest a la base des comptes de revenu par secteur insti-tutionnel. La disponibilite d'une ventilation du PIBpar composante du revenu et par secteur institution-nel fournit les comptes de revenu primaires qui serontcompletes par secteur institutionnel. De ce fait, lespays qui utilisent l'optique des revenus dans leur sys-teme de CNT ont en general des comptes de secteursinstitutionnels trimestriels mieux developpes.

4.35. I1 est facile d'obtenir des estimations de la for-mation de capital par secteur institutionnel si les don-nees sont collectees aupres de l'acquereur plutot quedu fournisseur du capital. Ces estimations sont unecomposante importante des comptes de capital. Lescomptes de capital des secteurs institutionnels sontplus difficiles a preparer que les comptes de l'econo-mie totale. Pour les donnees des secteurs institu-tionnels, il est necessaire de couvrir les actifs d'oc-casion (y compris les terrains), tandis que pourl'economie totale, les operations sur actifs existantss'annulent mutuellement pour l'essentiel (sauf lesoperations avec les non-residents, qui peuvent etretirees des statistiques du commerce exterieur et dela balance des paiements, et les ventes de vehiculesd'occasion par les entreprises et les administrationsaux menages). Les memes considerations s'ap-pliquent aux stocks d'actifs non financiers pour lescomptes de patrimoine. De meme que les stocks del'economie entiere, ils tendent a etre globalementstables, bien que les operations sur actifs d'occasionpuissent representer un probleme plus significatif. Apartir de la valeur de la capacite ou du besoin de fi-

nancement net(te) tiree des comptes financiers, ilpeut etre possible de calculer une estimation des ac-quisitions nettes d'actifs d'occasion sous forme deresidu (encore que des erreurs et omissions impor-tantes peuvent rendre ce calcul inacceptable, en lesaccumulant toutes dans ce petit poste).

4.36. Les comptes financiers et les composantes fi-nancieres des comptes de patrimoine comptent nor-malement parmi les plus completes des donnees dessecteurs institutionnels. Les donnees des comptes depatrimoine ou des operations ont souvent deja etecollectees aupres des societes financieres. Si les contre-parties de chaque operation, de chaque actif ou dechaque passif, sont classees par secteurs institution-nels, on dispose la d'une base solide pour etablir lesdonnees, non seulement des societes financieres maisde tous les secteurs. En outre, les donnees de la balancedes paiements et celles de la position exterieure globaleindiquent les operations, les actifs et les passifs entrenon-residents et residents qui ne sont pas des societesfinancieres. I1 faut aussi preter attention aux operationsfinancieres et aux stocks d'actifs et de passifs non com-pris dans les donnees du secteur financier et de la ba-lance des paiements, tels que les participations des me-nages dans les societes et les relations financieresdirectes entre societes non financieres.

4.37. Le besoin (la capacite) de financement net(te)est le solde comptable a la fois du compte de capitalet du compte financier. Si les comptes sont calculesindependamment l'un de l'autre, ils peuvent servir aleur verification mutuelle. Inversement, si un seul descomptes est disponible, le solde comptable peut ser-vir de point de depart a l'etablissement de l'autre.Naturellement, bien que la relation entre les soldescomptables des deux comptes soit une identite theo-rique, le solde comptable est le petit residu d'ungrand nombre de grands postes et peut se reveler dequalite mediocre si l'une quelconque des series com-posantes presente des problemes.

I. Le secteur des administrations publiques

4.38. Les donnees trimestrielles sont souvent aisementdisponibles pour le secteur des administrations pu-bliques ou du moins pour 1'administration centrale. Lapresentation du SCN 1993 peut exiger un certain re-formatage ou l'apport de donnees plus detaillees par lesysteme comptable; toutefois, par tradition les systemescomptables administratifs ne privilegient pas lescomptes de patrimoine, de sorte que les donneespeuvent se limiter aux comptes d'operations. En outre,les questions de moment d'enregistrement peuvent etre

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Comptes des secteurs institutionnels

problematiques dans les pays ou les comptes de 1'admi-nistration sont tenus sur une base de caisse, car cesquestions sont plus importantes pour les donnees tri-mestrielles. Dans de nombreux pays, la presentationdes donnees de l'administration est basee sur le Manuelde statistiques de finances publiques, qui fournit desdonnees qui peuvent etre converties aux formats duSCN 1993. Avec la revision du Manuel de statistiquesde finances publiques, la plupart des differences theo-riques avec le SCN 1993 seront resolues, quoique lapresentation restera differente.

4.39. Des donnees comptables trimestrielles de l'ad-ministration non conformes aux principes des comptesnationaux peuvent etre deja disponibles dans certainspays. Les analystes peuvent deja utiliser ces donneespour satisfaire certaines utilisations. I1 vaut la peinecependant de produire egalement une presentation dusecteur de 1'administration publique conforme auxcomptes nationaux, qui accroit l'utilite des donnees enfacilitant l'analyse des liens entre l'administration etd'autres parties de l'economie, pour un cout d'etablis-sement additionnel relativement minime.

4.40. Dans la plupart des pays, les donnees de 1'admi-nistration centrale peuvent etre obtenues relativementaisement. De meme que dans le cas des donnees admi-nistratives pour la mesure du PIB evoquees au cha-pitre III, les donnees des administrations des Etats,provinces ou collectivites locales peuvent n'etre dis-ponibles qu'ulterieurement ou sous une forme moinsdetaillee. Meme si toutes les donnees sont disponiblesau meme moment, il peut etre souhaitable, aux fins del'analyse, de presenter les comptes de chaque niveau de1'administration separement.

2. Societies financieres

4.41. Souvent une large gamme de donnees est obte-nue sous forme de sous-produit de la reglementationdu secteur des societes financieres. Comme il a eteindique dans le contexte des actifs et passifs finan-ciers, la disponibilite de donnees issues de processusadministratifs et la capacite a fournir des donneesd'enquetes sont en general relativement bonnes dansce secteur. De meme que pour les donnees du secteurdes administrations publiques, le SCN 1993 permetde presenter les donnees financieres trimestriellesdans un format international normalise qui est concupour permettre l'analyse economique generale.

3. Menages

4.42. Les enquetes permanentes aupres des menagesconduites par certains pays pour collecter les donnees

des revenus et des depenses pourraient fournir la basede certains des comptes. Ainsi qu'il a ete precise auchapitre III a propos des sources statistiques pour laconsommation des menages, les enquetes aupres desmenages peuvent souffrir de biais de niveau; cependantles donnees conviennent aux fins des CNT comme in-dicateurs de fluctuation, si le biais est stable.

4.43. D'autre part, la nature specialisee de nom-breuses composantes du revenu et des depenses desmenages signifie que de nombreux postes descomptes peuvent etre completes a partir des comptesdu revenu, des depenses et de contrepartie. Les me-nages recoivent la presque totalite de la remunerationdes salaries, du revenu mixte et des prestations so-ciales, avec pour seuls ajustements les cotisationsrecues des non-residents et les prestations verseesaux non-residents, qui peuvent etre tires de la balancedes paiements. Les menages recoivent en general laplus grande partie de l'excedent d'exploitation deslogements. Les retraites et pensions sont egalementspecifiques aux menages, et les donnees sont souventdisponibles aupres des prestataires de retraite ou sonten general relativement stables d'un trimestre al'autre. L'interet a recevoir et a payer par les menagespeut etre obtenu separement aupres des societes fi-nancieres, ou etre estime a partir des donnees sur lesdepots et emprunts des menages lorsque ces creanceset engagements sont identifies separement par les so-cietes financieres. Les dividendes constituent la der-niere grande composante du revenu. Les problemesstatistiques et de moment d'enregistrement des divi-dendes ont ete abordes dans le contexte des comptesde l'economie totale. Les dividendes recus par lesmenages peuvent etre estimes avec decalage a partirdes excedents d'exploitation des societes et — danscertains cas — des donnees du revenu de la proprietetirees de la balance des paiements, si elles indiquentune relation stable avec les postes correspondants durevenu des menages dans les donnees annuelles.

4.44. Pour les utilisations du revenu, une gammed'indicateurs est en general deja disponible. La con-sommation finale des menages est calculee au coursde la mesure du PIB dans l'optique des depenseset concerne exclusivement le secteur des menages.Les cotisations sociales peuvent etre obtenues descomptes de l'administration et sont egalement speci-fiques aux menages. Les impots sont specifiques auxmenages a des degres variables. Les interets et lesprimes d'assurance a payer par les menages peuventetre obtenus ou estimes de facon similaire aux postesde revenu correspondants examines dans les para-

Page 96: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

IV SOURCES STATISTIQUES POUR ESTIMER D'AUTRES COMPOSANTES DU SCN 1993

graphes precedents. Une enquete aupres des entre-prises sur la formation de capital peut etre concuepour produire les donnees de la formation brute decapital fixe par secteur institutionnel en identifiant lesecteur institutionnel de chaque entreprise inclusedans l'enquete. Si tous les postes mentionnes ci-des-sus peuvent etre obtenus, il devient possible de cal-culer les comptes de revenu et de capital pour les me-nages, et de la les soldes comptables analytiquementimportants que sont l'epargne et la capacite de finan-cement nette des menages.

4. Societes non financieres

4.45. Une enquete directe aupres des societes four-nirait les donnees necessaires, mais de telles en-quetes sont rarement conduites chaque trimestre.Certaines donnees peuvent etre disponibles pour lessocietes non financieres du fait d'informations com-muniquees en vertu du droit des societes. Sinon lescompagnies cotees en bourse ou les societes etran-geres peuvent etre tenues de diffuser des donneestrimestrielles ou semi-annuelles, et ces compagniespeuvent representer une proportion importante ourepresentative du secteur des societes non finan-cieres. I1 conviendra de verifier a partir des donneesannuelles si les autres societes non financieresse comportent de maniere similaire a celles qui ontete observees.

4.46. Si on ne dispose pas de telles sources directes,des donnees sur les societes non financieres peuventetre obtenues a partir des operations de contrepartieavec les autres secteurs ou sous forme de residu. Lesdividendes jouent un grand role dans les comptesde revenu des societes non financieres. Souvent, lesimpots et les dividendes ne sont pas determines surune base trimestrielle; par exemple les dividendespeuvent etre payables deux fois par an, et l'impot surles benefices quatre fois par an sur la base des bene-fices de l'annee precedente.

5. Institutions sans but lucratifau service des menages

4.47. Les ISBLSM ne recoivent souvent que peud'attention dans les CNA et ne sont pas toujoursassez variables economiquement pour justifier d'une

priorite elevee dans les donnees trimestrielles. LesISBLSM peuvent cependant avoir une importancetout a fait significative dans certains pays. Le secteurdes ISBLSM est defini plus etroitement dans leSCN 1993 que ne le suggere le sens usuel de l'ex-pression «sans but lucratif», dans la mesure ou il estlimite aux institutions qui ne percoivent pas de prixeconomiquement significatifs, et peut differer decertaines sources d'information relatives aux insti-tutions sans but lucratif. Par exemple les ecolesprivees, les hopitaux prives et les syndicats qui per-coivent des redevances qui couvrent une portionsubstantielle de leurs couts ne sont pas inclus dans lesecteur des ISBLSM.

4.48. Les transferts de 1'administration ou les trans-ferts du reste du monde peuvent constituer des con-tributions majeures au revenu disponible des IS-BLSM. Lorsque c'est le cas, leurs indicateurs serontdisponibles a partir des contreparties par l'interme-diaire des comptes de l'administration ou de la ba-lance des paiements, respectivement. Une enquetesur les depenses des menages peut fournir des don-nees sur les dons et autres revenus provenant des me-nages. Si le secteur des ISBLSM est important sur leplan economique, comme c'est le cas dans certainspays, des enquetes aupres des institutions elles-memes seront necessaires. Bien que cela ne soit passouhaitable du point de vue analytique, le secteur desISBLSM est parfois combine avec le secteur des me-nages dans les donnees trimestrielles.

6. Reste du monde

4.49. Les statistiques de balance des paiements four-nissent toutes les donnees requises pour les comptesdu reste du monde. Du fait de l'harmonisation desconcepts de la balance des paiements et des comptesnationaux, il suffit de rearranger les postes dans unepresentation differente. Du fait que les comptes dureste du monde sont vus dans la perspective des non-residents, les signes sont inverses par rapport auxcomptes de la balance des paiements, qui sont pre-sentes du point de vue du pays meme. Petite diffe-rence terminologique, les comptes de patrimoine dela balance des paiements sont appeles «position exte-rieure globale».

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V Verification et reconciliation des resultats

A. Introduction

5.1. Les operations de verification et de reconcilia-tion represented des etapes essentielles de la produc-tion statistique et sont, parmi les taches que recouvrel'etablissement des comptes nationaux, celles quiexigent le plus de competences. Le present chapitremet l'accent, non pas sur les sources de donnees et lestechniques statistiques, qui sont traitees ailleurs, maissur l'analyse et l'interpretation des donnees, opera-tions dites de «verification», de «controle» ou de«validation des donnees». Elles interviennent a tousles stades du calcul des estimations (avant, durant etapres). La «reconciliation», aussi appelee «confron-tation», est une sorte de verification speciale quis'effectue apres le calcul initial et consiste a verifierdiverses donnees dans le cadre des relations de comp-tabilite nationale. La verification et la reconciliationdes donnees peuvent donner lieu a la correction deserreurs ou au recours a d'autres sources et methodes;cependant, elles ne doivent jamais servir de pretextepour manipuler les donnees sans justification ou pourles ajuster en vue de les rendre conformes a des previ-sions ou pour des raisons politiques.

5.2. L'etablissement des comptes nationaux est unprocessus complique dans lequel sont rassembleesdes donnees tres diverses et tres abondantes. Les don-nees different par la periode qu'elles recouvrent, leursource, leur qualite, les unites auxquelles elles se rap-portent, les concepts sur lesquels elles reposent et ladate a laquelle elles sont disponibles. Du fait du vo-lume considerable des donnees reunies, il est facilede faire des erreurs et difficile de les trouver. Enoutre, lorsqu'une methode ou un programme se sonttoujours montres efficaces, que le processus de pro-duction s'est bien deroule ou que les calculs sontcompliques, les comptables nationaux ont naturelle-ment tendance, du fait de leur lourde charge de tra-vail, a accepter les donnees sans les examiner de pres,ce qui cree un risque d'erreur.

5.3. Les fournisseurs de donnees font partie inte-grante du processus d'etablissement des comptes na-tionaux, de sorte que la verification des donnees doitse realiser en contact permanent avec ceux qui lesfournissent pour savoir s'ils ont decele des problemesou en soupconnent l'existence. En outre, le processusd'elaboration des comptes nationaux peut etre lui-meme revelateur de problemes par ses propres ins-truments d'analyse : la mesure des volumes, l'eta-blissement de donnees corrigees des variationssaisonnieres ou de la composante tendance-cycle,l'analyse des modalites de revision et la reconcilia-tion avec des donnees voisines. Par consequent, lacommunication doit aller dans les deux sens.

5.4. Nombre des questions qui se posent en matierede reconciliation et de verification des comptes na-tionaux trimestriels (CNT) sont semblables a cellesqu'on trouve dans les comptes nationaux annuels(CNA). Cependant, elles sont particulierement im-portantes dans le cas de l'etablissement des comptestrimestriels. Le delai d'etablissement des CNT estd'ordinaire beaucoup plus court que celui des CNA,les travaux sont effectues de facon plus hative et uneplus grande partie des donnees de base est provisoireou non publiee. En consequence, les risques d'erreurssont plus grands. Les CNT sont generalement moinsdetailles. La brievete des delais d'elaboration descomptes limite fortement le nombre des verificationsfaites pour le dernier trimestre. Dans le temps im-parti, il est parfois necessaire de limiter ces verifica-tions aux domaines ou l'on sait qu'il y a des pro-blemes, aux periodes les plus recentes et a certainsratios importants. Entre deux campagnes de travailtrimestrielles, il est possible toutefois de trouver desoccasions pour approfondir les travaux.

5.5. En general, la verification est operee avant toutdans le but de trouver et corriger les erreurs avant lapublication des donnees, mais elle presente d'autresavantages. Elle aide les comptables nationaux a

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V VERIFICATION ET RECONCILIATION DES RESULTATS

mieux comprendre les donnees et l'economie, ainsiqu'a aller au devant des questions des utilisateurs,car ils auront deja repere les fluctuations anormales etpourront ainsi repondre immediatement a ces ques-tions. Une bonne verification ameliore la qualite desdonnees tout en accroissant la confiance des utilisa-teurs dans les methodes servant a leur elaboration.

5.6. Le verificateur se fonde en general sur les rela-tions entre les donnees afin d'identifier les problemeset les eventuelles questions. I1 n'arrive que rarementqu'un chiffre puisse a lui seul reveler l'existenced'anomalies. La verification consiste essentiellementa comparer les observations d'une seule et memevariable sur differentes periodes ou a comparer entreelles plusieurs variables susceptibles d'etre unies parun certain type de relations.

5.7. La verification et la reconciliation donnent par-fois lieu a des modifications des estimations. I1 im-porte que ces modifications soient justifiees et docu-mentees. Par exemple, il arrive que des erreurs soientreperees et puissent ainsi etre corrigees. Ou il se peutqu'une methode ne convienne plus, car les hypo-theses de depart ne sont plus valables, ou que desproblemes se posent sur le plan de la communicationou de la couverture des donnees de base. I1 faut toute-fois distinguer la verification de la manipulationinacceptable des donnees. L'evolution inattendued'une serie doit pousser le comptable national a s'as-surer qu'il n'y a pas d'erreur ou de probleme auniveau de la source des donnees. La verification peutl'amener a penser qu'il est justifie d'avoir recours aune autre source ou methode; cependant, on ne doitpas modifier les donnees pour la seule raison qu'ellessont inattendues, car une telle action risque de con-duire a une accusation de manipulation et nuire a lareputation de l'equipe de travail si cela vient a etreconnu. De plus, dans la realite, il se produit beaucoupd'evenements imprevus, et l'objectif des CNT est derendre compte des faits qui surviennent dans uneeconomie, surtout lorsqu'ils sont inattendus. Confor-mement aux principes d'integrite et de transparence,les estimations des CNT doivent pouvoir etre expli-quees par les donnees de base et des methodes d'ela-boration connues du public, et leurs ajustements, parles documents justificatifs correspondants.

B. Causes des problemes statistiques

5.8. L'incoherence apparente des donnees tient a descauses diverses. Lorsqu'un probleme statistique se

pose, il faut tout d'abord verifier que les donnees atraiter coincident avec celles fournies par ceux quisont charges de la collecte. Si les CNT sont etablispar ordinateur, comme c'est generalement le cas, ilest necessaire de s'assurer que le programme infor-matique fait bien ce qu'on attend de lui. Cette opera-tion revelera toute anomalie due a des erreurs im-putables au systeme meme de calcul des comptesnationaux. Pour ne pas nuire a ses relations avec lesfournisseurs de donnees, le comptable national doitexclure la possibilite que l'erreur soit due au systemed'elaboration des donnees avant d'orienter l'enquetevers d'autres voies. L'incoherence apparente desdonnees peut avoir plusieurs causes :a) Des erreurs d'enregistrement des donnees par les

responsables des comptes nationaux : fautes defrappe, chiffres mal classes, ou utilisation de don-nees anciennes qui auraient du etre misesa jour.

b) Des erreurs dues au systeme de calcul des donneesdans les comptes nationaux : il s'agit essentielle-ment de l'utilisation de mauvaises formules, ce quipeut surtout se produire lorsque des changementssont apportes aux programmes, en particulier dansles tableurs. En outre, il se peut que les hypotheseset indicateurs ne conviennent plus, car les condi-tions ont change. Par exemple, l'utilisation d'undeflateur generalise ou d'un deflateur direct de lavaleur ajoutee peut donner des resultats acceptableslorsque les prix relatifs ne varient guere, mais ellepeut grandement induire en erreur dans des condi-tions economiques differentes. I1 faut ajuster lesdonnees lorsque leurs sources ne satisfont pas touta fait aux regies de la comptabilite nationale etcelles-ci ont souvent tendance a etre invalidees parrevolution economique. Les ajustements portent,par exemple, sur la date d'enregistrement des tran-sactions, la base d'evaluation ou le champ couvert(pays ou region/taille/produit).

c) Des erreurs dans les reponses aux questionnaires.Les donnees communiquees ne sont pas toujoursde bonne qualite, mais elles peuvent etre ame-liorees par des questionnaires bien concus, des ins-tructions precises et la possibilite pour l'enquete dedisposer d'une aide pour remplir le questionnaire.Les problemes lies a la date d'enregistrementpeuvent etre particulierement importants dans lesCNT. Ces problemes se posent lorsque les opera-tions ne sont pas enregistrees a la date retenue parle SCN 1993, qui adopte les principes de la comp-tabilisation sur la base des droits constates et duchangement de propriete; cependant, un grandnombre de sources ne suivent pas ces regies. Les

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Comment deceler des problemes de donnees

donnees des administrations publiques sont sou-vent enregistrees sur une base de caisse. Les statis-tiques du commerce international sont generale-ment comptabilisees a la date a laquelle les biensfranchissent la frontiere douaniere, ou a la date alaquelle les autorites douanieres procedent autraitement des declarations. Les donnees obtenuescomme sous-produit des activites administratives(par exemple les donnees sur la taxe a la valeurajoutee ou sur les prelevements sur les salaires)portent sur des periodes qui ne coincident pas tou-jours avec le trimestre parce que l'organisme enquestion s'interesse davantage au recouvrement del'impot qu'a l'etablissement de statistiques. Les en-treprises adoptent des periodes comptables qui necorrespondent pas toujours exactement a la periodede trois mois retenue dans les CNT et qui re-couvrent, par exemple, un nombre donne de se-maines, des intervalles de quatre semaines ou destrimestres non standardises. Ces problemes seretrouvent aussi dans les donnees annuelles maissont plus serieux dans les CNT, car la meme erreurde date d'enregistrement prend une ampleur rela-tivement plus grande dans les comptes trimestriels.

d) Des erreurs et des problemes dus aux systemes decollecte des donnees. Des problemes peuvent seposer dans plusieurs domaines : classification,saisie des donnees, estimation des postes surlesquels il manque des donnees ou pour lesquelsaucune reponse n'a ete recue, plans d'echantillon-nage, tabulation, traitement des reponses tardives,registre incomplet des entreprises et omission decomposantes. L'estimation des non-reponses estune question particulierement importante dans lesCNT, car la proportion de donnees manquantes yest plus grande en raison de la duree plus courtedes delais impartis. Les premieres estimationssont souvent etablies sur la base de reponses in-completes, et sont completees par une estimationdes donnees non communiquees. Le traitementdes valeurs aberrantes peut differer lui aussi. Unecart systematique entre les premieres et lesdernieres estimations donne a penser que l'esti-mation des composantes manquantes est biaisee.Des erreurs importantes mais non systematiquessemblent reveler l'importance d'un suivi precocedes donnees. Les responsables des comptes na-tionaux doivent etre comprehensifs vis-a-vis descontraintes auxquelles sont soumis leurs col-legues charges de la collecte des donnees, et tenircompte du fait que ceux-ci ne beneficient pas tou-jours des ressources necessaires ni de la coopera-tion des enquetes.

e) Des changements dans la structure de l'economie.Dans bien des cas, il est possible de confirmer lavalidite d'une modification surprenante apporteea une serie, car elle est le resultat d'un fait connu,par exemple une grosse transaction individuelleou la fermeture d'une entreprise. Cette informa-tion aide les comptables nationaux a comprendreles donnees et a repondre aux questions des utili-sateurs. Certains changements intervenus dans lastructure de l'economie ont pour effet d'invaliderles hypotheses retenues pour l'etablissement descomptes nationaux et rendent alors necessairel'utilisation d'autres methodes. Par exemple, larepresentativite d'un indicateur peut etre mise encause si le champ qu'il couvre se deteriore.

f) Des causes inexplicables. I1 y a aussi des cas ou uneevolution surprenante est observee mais ne peutetre imputee a une erreur ni a une autre cause biendefinie. I1 vaut quand meme mieux que le comp-table national soit au courant de leur existence pourne pas etre pris au depourvu par la question d'unutilisateur et pour pouvoir les resoudre lorsqu'illeur trouve ulterieurement une explication.

5.9. Dans certains cas, les causes des problemes statis-tiques sont evidentes, tandis que, dans d'autres, elles nesont identifiees qu'apres un travail de recherche. Cer-tains problemes sont faciles a resoudre contrairement ad'autres, dont la solution sera plus longue a trouver, carelle necessite la collecte de donnees; c'est le cas, parexemple, des problemes dont la solution requiert unemodification du champ couvert par une enquete ou duquestionnaire, le recours a une nouvelle methode d'im-putation en cas de non-reponse, ou une revision desprocedures d'inclusion de nouvelles entreprises dans lechamp. Meme s'il n'est pas possible de corriger oud'expliquer immediatement les donnees, il imported'identifier les problemes pour pouvoir ulterieurementen chercher les causes et y apporter une solution.

C. Comment deceler des problemesde donnees

5.10. Ce chapitre presente divers moyens de decelerdes problemes de donnees. On insistera ici sur lesquestions de terminologie et de classification, car iln'y a guere ou pas d'ouvrages qui leur soient con-sacres et il n'y a pas de terminologie standard.

I. Verification a l'oeil nu

5.11. La «verification a l'oeil nu» — qui consiste toutsimplement a parcourir les chiffres, tels qu'ils seront

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V VERIFICATION ET RECONCILIATION DES RESULTATS

publies, sans faire appel a d'autres calculs, tabula-tions ou graphiques — est la forme de verification laplus elementaire. Meme dans une operation aussilimitee, un oeil attentif pourra relever des signes deproblemes :• Differents ordres de grandeur, nombres de chiffres

differents.• Des nombres qui varient trop brutalement —

hausse ou baisse excessive.• Des nombres qui ne changent pas du tout — l'ab-

sence de changement peut donner a penser que lesnombres ont ete imputes a la mauvaise periode.

• Des nombres qui changent trop peu — une crois-sance beaucoup plus lente de certains postes parrapport a d'autres peut signaler l'existence d'unprobleme.

5.12. La verification a l'oeil nu ne necessite pas d'or-dinateur ou autres instruments de detection et dependdone seulement de la capacite d'observation duverificateur. En consequence, il y a beaucoup de pro-blemes qui ne lui sauteront pas aux yeux et quirisquent done de passer inapercus. En depit de ceslimitations, cette forme elementaire de verificationpeut se realiser rapidement et est bien preferable aune absence totale de verification. Quelqu'un qui n'apas participe aux calculs initiaux a plus de chances derelever des problemes potentiels.

5.13. Une methode de verification un peu plus per-fectionnee est celle qui consiste a presenter lesnombres sous forme de graphiques. Ceux-ci peuventetre facilement traces a l'aide de tableurs et autreslogiciels. Les graphiques font bien mieux ressortirque les tableaux les mouvements anormaux et 1'inco-herence des donnees.

2. Verification analytique

5.14. Une forme de verification plus avancee estcelle qui fait appel a des calculs ou a des graphiquessupplementaires. Elle est plus compliquee et pluslongue a operer mais permettra generalement de de-tecter davantage de problemes que la verification al'oeil nu.

a. Verification logique

5.15. La verification logique consiste a confirmer1'exactitude des donnees sur la base de definitionsou d'identites mathematiques, comme dans lesexemples suivants :• Le total est egal a la somme de ses composantes

(par exemple, PIB = consommation finale des me-nages + consommation finale des administrations

publiques + formation brute de capital fixe + va-riation des stocks + acquisitions moins cessionsd'objets de valeur [le cas echeant] + exportationsde biens et de services - importations de biens et deservices; manufacture = industries agricoles et ali-mentaires + textiles + vetements, etc.).

• Les equilibres des produits, qui permettent de veri-fier la relation entre les ressources et les emploislorsqu'ils ont ete estimes separement. Le meilleurmoyen de proceder consiste a utiliser le cadregeneral d'un tableau des ressources et des emploisqui met en balance les composantes tout en faisantapparaitre les relations entre elles. Toutefois, memesans ce cadre, la mise en equilibre des ressources etdes emplois pour un produit determine offre un bonmoyen de detecter les erreurs ou incoherencesentre des donnees de sources differentes (Si lesdonnees sur les ressources et les emplois sont com-pletes, il s'agit la d'une verification logique.)

• L'annee est egale a la somme des trimestres dansles donnees initiales; cela n'est pas necessairementvrai pour les donnees corrigees des variations sai-sonnieres ou pour la composante tendance-cycle.

• Definition de termes specifiques (par exemple,deflateur implicite des prix = valeur aux prix cou-rants/valeur a prix constants; valeur ajoutee = pro-duction - consommation intermediare).

5.16. Les erreurs d'arrondis peuvent parfois fausserlegerement cette relation, mais elles sont en generalrelativement mineures et ne doivent pas servir depretexte commode pour accepter les incoherencesdes donnees.

b. Plausibilite

5.17. Le controle de plausibilite consiste a s'assurerqu'une serie evolue d'une periode a l'autre ou parrapport a d'autres series de la maniere dont on s'y at-tend. Contrairement au cas precedent, l'exactituden'est pas ici un critere que les donnees doivent satis-faire; elles peuvent plutot etre considerees sous laforme d'un spectre allant des valeurs esperees acelles qui le sont moins mais sont encore plausibles,puis aux valeurs anormales et enfin aux valeurs nonplausibles. Pour pouvoir faire cette evaluation, il fautsavoir ce qu'est un changement realiste; autrementdit, le comptable national doit avoir une bonne con-naissance de l'evolution economique ainsi que duprocessus statistique.

5.18. I1 importe d'evaluer les indicateurs des CNT enfonction de leur capacite a retracer les mouvementsdes series annuelles correspondantes. Comme il est

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Comment deceler des problemes de donnees

explique aux chapitres II et VI, le ratio repere/indica-teur (RI) annuel exprime la relation entre les deuxseries. Si ce ratio annuel est stable, l'indicateur estrepresentatif. S'il tend a augmenter ou a baisser, celamontre que les mouvements de l'indicateur sontbiaises. Une volatilite du ratio RI annuel signalel'existence de problemes qui sont moins faciles a dia-gnostiquer et a resoudre.

5.19. Voici d'autres exemples de calculs qui peuventetre faits pour controler la plausibilite des donnees :• Calcul des variations en pourcentage (par exemple

d'estimations trimestrielles par rapport a celles dutrimestre precedent ou de la periode correspon-dante de l'annee precedente). Ces calculs peuventreveler les cas de hausse ou de baisse excessive ouceux dans lesquels une composante n'evolue pascomme une serie voisine. I1 est parfois possibled'etablir des seuils pour deceler les variations anor-males sur la base du comportement passe. Outrequ'ils servent d'instruments de verification, lestableaux des variations en pourcentage constituentune autre facon utile de presenter les donnees.

• Calcul de la contribution a la croissance1, quimontre les facteurs a l'origine de la croissance desagregats (et non seulement la croissance indivi-duelle de chaque serie prise en elle-meme).

• Etablissement de l'equilibre des produits. (Deja traitedans la section sur la verification logique. Si les don-nees sur les ressources et les emplois sont incom-pletes, il s'agit plutot d'un controle de plausibilite.)

• Calcul de divers types de ratios (surtout lorsque lesseries proviennent de sources independantes):• Calcul du deflateur implicite des prix (ratio

valeur aux prix courants/valeur a prix constants),qui est une sorte d'indice des prix.* Au niveau desagrege, si les donnees en valeur

et en volume proviennent de sources indepen-dantes, un mouvement anormal du deflateurimplicite des prix signalera une incompatibi-lity des tendances.

* Au niveau global, il est utile de calculer les in-dices de prix de Laspeyres correspondants.Une comparaison entre ces indices et les defla-teurs implicites des prix revele l'effet des mo-difications de leur composition sur ces defla-teurs. I1 n'est pas besoin de disposer de

1Egale a (xt-xt-l)/At-l, ou x est la serie composante et A, un agregat.Par exemple, si la consommation des menages a augmente de 5depuis la periode precedente et le PIB a ete de 1000 pendant laditeperiode, la variation de la consommation des menages a contribue, ahauteur de 0,5 point, a la croissance du PIB.

donnees supplementaires pour calculer les in-dices de prix de Laspeyres. De plus, ils sontpar eux-memes utiles a 1'analyse.

• Les mesures de productivite font ressortir la rela-tion entre les intrants et la production/valeurajoutee et, partant, peuvent reveler les problemesqui se posent au niveau des donnees pour lesunes ou pour les autres. La mesure la plus com-mune et la plus simple est la productivite de lamain-d'oeuvre, c'est-a-dire la production ou lavaleur ajoutee a prix constants par employe oupar heure ouvree. Par exemple, les series sur laproduction, la valeur ajoutee et l'emploi peuventavoir l'air plausibles lorsqu'elles sont prises in-dividuellement, alors qu'elles evoluent les unespar rapport aux autres de facon incompatible.Dans ce cas, la mesure de la productivite mettraen lumiere l'incoherence des tendances sous laforme d'une variation non plausible. Certainspays publient des estimations sur la productivitede la main-d'oeuvre ou de l'ensemble des fac-teurs. Ces estimations presentent, elles aussi, del'interet pour l'analyse.

• Ratios entre des series etroitement liees entreelles (par exemple, la construction par rapport ala formation brute de capital fixe et la productionde construction dans les estimations de produc-tion; la valeur ajoutee et la production pour lameme branche d'activite; les rapports entre com-posantes et total, comme les ratios productionmanufacturiere/total, stocks/ventes).

• D'autres ratios entre series. Les ratios sont moinsstables pour les series qui sont liees par des rela-tions de comportement, par exemple la consom-mation et l'epargne rapportees au revenu, ou ledeficit en compte courant a l'epargne. Cepen-dant, les variations de ces ratios peuvent indiquerl'existence de problemes de donnees et aider lescomptables nationaux a conseiller les utilisateursde donnees.

I1 convient d'observer le comportement des seriesobtenues implicitement, car elles peuvent revelerl'existence de problemes, par exemple la serie dela consommation intermediare lorsque la valeurajoutee a ete calculee a l'aide d'un indicateur deproduction.I1 importe d'examiner les revisions faites depuis laderniere fois que les donnees ont ete publiees, oudepuis leurs publications anterieures. Des erreursnouvellement creees apparaitront comme revi-sions. Des revisions constamment effectuees dansle meme sens (c'est-a-dire en hausse ou en baisse)sont le signe que l'indicateur est biaise. Des revi-

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VERIFICATION ET RECONCILIATION DES RESULTATS

sions importantes et erratiques peuvent signalerl'existence d'un problème au niveau des donnéesantérieures, lequel peut faire l'objet d'un examenplus approfondi. L'application de calages annuelsaux estimations trimestrielles donnera lieu à desrévisions et pourrait dénoter l'existence de problèmes au niveau des sources des données annuelles ou trimestrielles ou des méthodes appli-quées à ces données. Pour effectuer des révisionsou remonter à leur origine, il est nécessaire d'ar-chiver les données de publications précédentes engardant les imprimés et les copies de fichiers ou enles sauvegardant dans le système informatiquesous des identificateurs distincts.

5.20. Le fait que nombre de ces instruments de con-trôle de plausibilité présentent un intérêt égalementpour les utilisateurs des statistiques n'est pas unecoïncidence. Vérificateurs et analystes font la mêmechose : ils examinent comment et pourquoi les don-nées évoluent d'une certaine façon.

5.21. La vérification analytique peut se faire à l'aidede graphiques ou de tableaux. Normalement, l'atten-tion se porte surtout sur les grands changements et nonpas tant sur des relations précises. Les graphiques sontparticulièrement utiles à cet effet, car un simple coupd'œil suffit, surtout pour détecter les valeurs aber-rantes. Les graphiques linéaires et les diagrammes encolonnes sont des présentations qui mettent en reliefdes aspects différents. Les graphiques prennent par-fois plus de temps à établir que les tableaux maisvalent la peine d'être tracés en raison de leur utilité.Les tableaux permettent de détecter plus facilementles erreurs, car ils présentent des nombres précis,lesquels peuvent servir à étudier à fond le problèmedécelé par un graphique. Le choix entre les graphiqueset les tableaux est souvent influencé par la capacité dusystème de traitement informatique utilisé. Chaquemode de présentation a son utilité et il vaut doncmieux présenter les données sous diverses formes.

5.22. En général, il est préférable d'opérer la vérifi-cation et la réconciliation des données à la fois auniveau désagrégé et au niveau global. Dans les don-nées agrégées, les problèmes peuvent être masquéspar la grandeur des valeurs ou l'annulation ré-ciproque des erreurs de sens contraire. Lorsqu'onpeut identifier plus précisément les composantes af-fectées, il est plus facile de cerner la cause du pro-blème. Certains problèmes ne peuvent être décelésqu'au niveau détaillé, parce qu'ils sont noyés à unniveau d'agrégation plus poussé. Dans d'autres cas,

le «bruit», ou fluctuations irrégulières des séries, estfort sur le plan microéconomique, de sorte que lesproblèmes peuvent devenir plus faciles à repérer à unplus haut niveau d'agrégation, car le bruit dans lesséries devient relativement plus faible

5.23. Les problèmes sont parfois plus apparents dansles données à prix constants ou corrigées des varia-tions saisonnières. Dans ces données, certains fac-teurs d'instabilité ne jouent plus et il est alors pos-sible d'isoler les fluctuations dues à d'autres causes.Par exemple, une série non corrigée des variationssaisonnières peut avoir un comportement saisonniertrès accentué, avec des variations tellement fortesd'un trimestre à l'autre que les tendances et anoma-lies passent inaperçues.

5.24. Les écarts statistiques et les postes résiduelsdoivent faire l'objet d'une attention particulière parcequ'ils ne sont pas obtenus directement, et l'existenced'un problème dans certaines composantes est souventrévélée par le solde comptable qui leur est associé.

D. Réconciliation

5.25. Lorsqu'on dispose de deux ou de plusieursmesures indépendantes pour un seul et même poste,il est inévitable qu'il apparaisse des incohérences. Ils'agit, par exemple, d'un manque de cohérence entredeux mesures du PIB estimé suivant deux approchesdifférentes ou, dans un système détaillé, entre lesressources et les emplois pour un produit déterminé.Pour venir à bout de ces incohérences, on procède àune réconciliation des données. La présente sectiontraite de différents moyens de réconciliation et desconsidérations qui doivent guider leur choix. Lespoints soulevés dans ce domaine s'appliquent aussibien aux estimations annuelles qu'aux estimationstrimestrielles. Le mode de réconciliation des CNAservira généralement de point de départ pour lesCNT, mais il se peut qu'une approche différente soitretenue dans ce dernier cas en raison de l'accent misdans les comptes trimestriels sur la rapidité d'actionet la mise à jour des séries. En outre, la réconciliationdes données annuelles influera fortement sur les don-nées des comptes trimestriels parce que les équilibres(ou déséquilibres) de ces données seront transmis auxcomptes trimestriels par le processus de calage. Lesoptions disponibles sont la réconciliation par re-cherche détaillée, la réconciliation par méthodesmathématiques ou la publication des écarts statis-tiques sous diverses formes.

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5.26. L'une des importantes methodes de reconcilia-tion est celle qui consiste a equilibrer les donnees auniveau desagrege dans le cadre general d'un tableaudes ressources et des emplois (ou entrees-sorties) ousous la forme d'equilibre des produits pour les biensessentiels. Les tableaux des ressources et des emploisoff rent un cadre coherent permettant d'identifier lesincoherences au niveau desagrege pour chaque pro-duit. L'equilibrage des ressources et des emplois estparticulierement utile lorsque Ton cherche a decelerla cause des incoherences. Meme en l'absence d'uncadre general de ce type, une presentation partiellesous forme d'equilibres de produits peut offrir cer-tains des avantages des tableaux des ressources etemplois a des fins de reconciliation. Quelques paysutilisent comme outil de travail ces tableaux desressources et des emplois au niveau trimestriel, quisont generalement moins detailles qu'au niveau an-nuel. Us ne sont pas destines a etre publies.

5.27. II est procede a un autre type de reconciliationlorsque des estimations independantes du PIB ontete etablies suivant deux ou plusieurs approchesdifferentes, mais ne sont pas aussi detaillees que lesdonnees d'un tableau des ressources et des em-plois2. En pareil cas, les ecarts ne deviennent appa-rents que lorsque les donnees sont agregees, et i l estalors difficile, voire impossible, d'operer une recon-ciliation sur des bases solides, car les ecarts a ceniveau ne permettent pas de reperer les compo-santes qui en sont la cause. Cependant, i l peut tou-jours etre utile d'approfondir la question, car lecomportement des ecarts peut signaler l'existencede tel ou tel probleme (par exemple, une evolutioncontraire a celle qui est attendue est le signe deproblemes lies a la date d'enregistrement, des ecartspersistants de meme ampleur indiquent la presenced'une erreur systematique dans l'une des princi-pales sources de donnees, et des ecarts procycliquespeuvent signaler des problemes d'evaluation lies ade nouvelles entreprises).

5.28. Certains pays utilisent plusieurs methodes a lafois, equilibrant les ressources et les emplois sur unebase annuelle ou moins frequente tout en recourant ades estimations independantes pour les trimestres. Enpareil cas, les ecarts trimestriels s'annuleront sur lesquatre trimestres de l'annee en question et aurontgeneralement tendance a etre plus faibles en raisondu processus de calage.

2Ces questions sont traitees dans Bloem et al. (1997).

5.29. Un certain nombre de pays n'ont pas de pro-bleme manifeste de reconciliation parce qu'ils ne dis-posent pas de tableaux des ressources et des emplois;ils n'utilisent qu'une seule approche pour evaluer lePIB; ou ils appliquent deux ou plusieurs approches,mais une seule dans laquelle les donnees sont obte-nues de fagon independante, 1'autre ou les autres ap-proches consistant a calculer une de leurs com-posantes par difference. En dehors de l'interetanalytique que presente 1'utilisation de differentesapproches, les ecarts peuvent toutefois servir adeceler l'existence de problemes qui seraient autre-ment passes inapergus.

5.30. Que le PIB soit evalue a l'aide de tableaux desressources et des emplois ou de fagon independante,la methode de reconciliation ideale est celle qui s'ap-puie sur un examen approfondi du probleme et con-duit a sa resolution. Le processus de conciliation oureconciliation a un niveau desagrege peut faireressortir de nombreux points et est juge tres utile parles comptables nationaux. C'est de leur expertise quedoit dependre le degre d'ajustement qui peut etre ef-fectue. Les ajustements ne doivent pas etre faits a lalegere mais doivent se fonder sur des preuves. Ilsdoivent etre accompagnes de documents justificatifs.II y aura lieu de s'inquieter s ' i l est procede a desestimations non fondees ou a des ajustements dontl'objet est de servir des objectifs politiques (ou si desaccusations de manipulation a des fins politiquespeuvent etre portees). II importe d'operer un suivi desajustements pour s'assurer qu'il ne sera pas neces-saire de les annuler ulterieurement.

5.31. Lorsque le temps, les competences ou les in-formations disponibles ne sont pas suffisants pourpermettre une reconciliation complete, i l existed'autres moyens de resoudre le probleme des ecarts.Ces moyens ne font pas toutefois l'objet d'un con-sensus international et varient selon la situationdu pays.

5.32. L'une des methodes d'elimination des ecartsconsiste a imputer par convention ces derniers a uneseule et meme categoric L'ecart n'est alors plus ap-parent. Normalement, la categorie choisie est vaste(comme la consommation des menages) ou malmesuree (comme les variations des stocks). En fait,les estimations ne sont plus independantes et les don-nees d'une source doivent etre egales a celles del'autre. En consequence, la valeur informative de lacomposante choisie pour l'ajustement est reduite,voire perdue. Et bien qu'il soit ainsi dissimule, l'ecart

Reconciliation

89

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VERIFICATION ET RECONCILIATION DES RESULTATS

n'est pas résolu. Il y a lieu au moins d'intituler cor-rectement la composante ajustée, qui pourrait, parexemple, être dénommée «Variations des stocks pluserreurs et omissions nettes».

5.33. Une autre méthode consiste à imputer lesécarts, à l'aide de méthodes mathématiques ou mé-caniques, à un certain nombre de catégories. Il peuts'agir d'un groupe de catégories ou de l'ensembled'entre elles. On peut procéder par répartition pro-portionnelle simple ou itérative; par exemple, laméthode RAS est une méthode de répartition propor-tionnelle itérative utilisée pour les tableaux desressources et des emplois et autres situations de ré-conciliation multidimensionnelles. Le choix descatégories à ajuster par répartition proportionnelle etdes catégories à laisser inchangées doit se fonder surdes évaluations explicites de la qualité des estima-tions. Comme l'imputation à une seule catégorie, larépartition entre plusieurs catégories a pour incon-vénient de réduire la valeur informative des donnéesinitiales. En conséquence, l'équilibre risque d'êtreétabli aux dépens de la qualité des séries des diversescomposantes. Si une erreur qui correspond en fait àune seule composante est répartie entre plusieursd'entre elles, le degré d'exactitude de l'ensemble descomposantes en souffrira. Si les écarts sont négli-geables, il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. Mais s'ilssont significatifs, ces techniques ne font que masquerle problème au lieu de le résoudre. Ce serait malservir les intérêts des utilisateurs que de les laisserdans l'ignorance du degré effectif d'incertitude.Minimiser les problèmes au niveau des sources dedonnées peut en outre compromettre les efforts descomptables nationaux pour les mettre en relief et peutnuire aux chances d'améliorer la qualité des statis-tiques. Du fait que les problèmes liés à la date d'en-registrement sont plus importants dans les donnéesde base et que le délai dont on dispose pour chercherles causes des incohérences des CNT est plus bref, leslimitations de la réconciliation sont plus accentuéesdans ces comptes que dans les comptes annuels. Enconséquence, certains pays qui ont des comptes an-nuels équilibrés laissent des déséquilibres subsisterdans leurs comptes trimestriels.

5.34. Une autre démarche que la réconciliation parrecherche des problèmes, par imputation à une seuleet même composante ou par méthode mathématique,consiste à présenter ouvertement les écarts qui sub-sistent. Il s'agit, par exemple, de publier plusieursmesures du PIB ou des ressources et emplois pour unproduit. On peut aussi privilégier une mesure sur la

base de l'évaluation de la qualité des sources de don-nées ou de la vérification mathématique des pro-priétés des autres mesures (ou des deux à la fois). Ilfaudrait alors présenter explicitement les écarts sta-tistiques (au niveau agrégé pour les estimations in-dépendantes du PIB, au niveau de chaque produitpour les ressources et les emplois), de telle sorte quela somme des composantes soit égale au total de lamesure préférée.

5.35. Le principal inconvénient de la présentationexplicite des écarts est qu'elle risque de plonger lesutilisateurs dans la confusion et de soumettre lescomptables nationaux à la critique ou de les placerdans une situation embarrassante. Dans la mesure oùles écarts font apparaître des problèmes qui ont descauses identifiables et pourraient donc être résolus,la critique est justifiée et des travaux auraient certesdû être menés pour permettre les ajustements quis'imposent. Si les écarts sont négligeables, l'utilisa-tion de méthodes mécaniques pour les éliminer sejustifie. Toutefois, dans les cas où les écarts sont im-portants et les causes inconnues, il vaut mieux re-connaître les limitations des données parce que l'in-certitude est un état de fait. L'objectif ultime doit êtrede résoudre le problème, et c'est en reconnaissantfranchement les insuffisances des données auprèsdes utilisateurs que le comptable national aura leplus de chances de voir apporter les changementsnécessaires aux méthodes de collecte ou aux moyensapportés. On peut comprendre que certains comp-tables nationaux soient enclins à dissimuler le pro-blème, mais à long terme, le choix de la transparenceleur évitera des accusations encore plus sérieuses —et justifiées — de camouflage et de dissimulation deproblèmes importants.

5.36. L'objectif d'une réconciliation fondée sur desbases solides est le même pour les comptes annuelsque pour les comptes trimestriels. Aussi les options etles considérations à prendre en compte dans le choixà opérer entre elles sont-elles valables dans l'un etl'autre cas. Il existe cependant des différences deprocédures et d'ordre pratique. Du point de vue desprocédures, c'est pour les trimestres les plus récentsque la réconciliation des CNT est normalement leplus difficile à opérer, car, pour les trimestres an-térieurs, les mêmes problèmes auront déjà été identi-fiés dans les CNA. Le calage apporte aux comptestrimestriels les avantages de la réconciliation descomptes annuels, et il est donc moins urgent de lecompléter par une réconciliation des comptestrimestriels. Il existe par ailleurs des considérations

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La vérification, une étape du processus statistique

d'ordre pratique, à savoir que les possibilités dechercher les causes des écarts au cours de l'élabora-tion des comptes trimestriels sont plus limitées.

5.37. Par le calage, les CNT bénéficieront indirecte-ment des avantages de la réconciliation des donnéesannuelles, qui a pour effet de réduire les écarts et derendre la réconciliation des comptes trimestrielsmoins pressante. Si les comptes annuels sont déjàéquilibrés et les comptes trimestriels calés, la néces-sité d'une réconciliation séparée se fait moins sentir.Pour les années où les comptes sont équilibrés, lesécarts trimestriels se compenseront sur l'ensemble del'année et tendront à être faibles. Pour les trimestresn'entrant pas dans les périodes annuelles déjà récon-ciliées, les écarts auront tendance à être plus faibles àproximité des années qui sont calées. En ce qui con-cerne les trimestres les plus récents pour lesquels iln'existe pas de calage annuel, si les indicateurssuivent correctement l'évolution des repères, lescauses d'incohérences précédemment identifiées au-ront déjà donné lieu à des ajustements reportés sur lespériodes ultérieures. En conséquence, les écarts dansles comptes trimestriels tendront à se limiter à ceuxqui sont causés par le bruit, la divergence entrerepères et indicateurs, ou les problèmes statistiquesapparus depuis la dernière période de calage. Bienentendu, si les données annuelles comportent desécarts qui n'ont pas été éliminés par réconciliation,ceux-ci seront transmis aux comptes trimestriels, quiseront pour le moins aussi déséquilibrés que lescomptes annuels correspondants. Les répercussionsdu calage sur la réconciliation sont détaillées auchapitre VI.

5.38. Les CNT sont généralement établis dans desdélais plus brefs, avec moins d'informations et defaçon moins détaillée que les CNA. Les délais et levolume d'informations plus réduits limitent géné-ralement la possibilité de rechercher les causes desproblèmes qui ont surgi au cours des trimestres lesplus récents. Les erreurs de moment d'enregistre-ment et le bruit statistique sont des problèmes parfoisdifficiles à résoudre par des travaux spéciaux. Ils sontplus marqués dans les comptes trimestriels que dansles comptes annuels, où ils ont tendance à se com-penser sur l'ensemble de l'année. Dans l'intérêt desutilisateurs, l'analyse des CNT tend à mettre davan-tage l'accent sur l'aspect chronologique des donnéesplutôt que sur leurs relations structurelles. En outre,lorsqu'un tableau des ressources et des emplois estutilisé pour les comptes trimestriels, ce tableau est uninstrument qui sert à l'élaboration des données et

n'est généralement pas publié, ce qui montre que lacohérence des séries temporelles revêt plus d'impor-tance que l'équilibre structurel. En conséquence, lesécarts qui subsistent sont examinés moins à fond etsont davantage tolérés dans un système de comptestrimestriels que dans des comptes annuels.

E. La vérification, une étapedu processus statistique

5.39. La vérification peut s'opérer à n'importe quelleétape du processus de traitement des données :a) avant leur réception par les comptables nationaux;b) au moment de la saisie des données (il s'agit des

données telles qu'elles ont été communiquéesaux comptables nationaux);

c) au stade de la sortie des données (c'est-à-dire lesdonnées telles qu'elles seront publiées);

d) aux étapes intermédiaires :i) avant ou après calage,ii) avant ou après déflation,iii) avant ou après réconciliation,iv) avant ou après correction des variations

saisonnières.

5.40. L'application de bonnes méthodes de vérifica-tion doit être la règle pour tous les statisticiens. Ceuxqui recueillent les données doivent assurer un suivides résultats et anticiper les questions dans leurpropre intérêt. Dans certains pays, les comptables na-tionaux ont contribué à la formation des agentschargés de la collecte des données grâce à la perspec-tive qu'offrent l'observation des liens macroécono-miques, les opérations de déflation et la correctiondes variations saisonnières, ainsi que le maintien deséries temporelles cohérentes. En outre, ces comp-tables nationaux tiennent parfois des réunions ou dis-posent de formulaires types par lesquels les préposésà la collecte les informent de toute variation impor-tante de celles-ci, de l'évolution économique connue,des taux de réponse, des erreurs types, des change-ments apportés aux questionnaires et autres modifi-cations des méthodes utilisées. L'application debonnes procédures ou de moyens efficaces d'interac-tion entre les agents chargés de la collecte des don-nées et les comptables nationaux entretient unecoopération efficace et évite les conflits.

5.41. Il vaut mieux vérifier les données à chaqueétape du processus statistique, car chaque phase dutraitement et de l'ajustement des données peut intro-duire de nouvelles erreurs ou masquer des erreurs

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VERIFICATION ET RECONCILIATION DES RESULTATS

existantes. Il est généralement préférable de détecterau plus tôt les problèmes et erreurs éventuels.

5.42. Les estimations initiales, les ajustements etleurs justifications doivent être documentés, avecpièces à l'appui. Une bonne pratique consiste à con-server les données de base, les estimations initialeset les estimations ajustées lorsque les statistiques decomptabilité nationale sont modifiées au cours duprocessus de vérification. Bien que seules les don-nées corrigées soient amenées à être publiées, il im-porte de pouvoir indiquer, à l'aide de documents jus-tificatifs, comment les données de base ont étémodifiées et quelle est la cause du problème. Il estnécessaire de constituer cette documentation pourfaire comprendre les raisons des changements et enpermettre une vérification ultérieure. Il est tentant deremettre à plus tard ce travail de documentation,mais celui-ci doit être fait, car on ne peut guèrey suppléer par la mémoire; en effet, les agentschangent de postes, oublient, sont en congé à un mo-ment crucial ou ont des souvenirs différents dumême événement. La documentation est un moyende défense contre les accusations de manipulation.Des données disponibles ultérieurement peuventfaire apparaître un schéma de comportement desdonnées initiales et conduire à des ajustements dif-férents. Ces informations peuvent amener le comp-table national à conclure que certains ajustementsont été faits à tort et doivent être révisés. La docu-mentation peut être constituée sur support papier ou,encore mieux, sur support électronique si cettedernière solution permet de sauvegarder différentesversions d'une même série et d'accompagner celle-ci des métadonnées correspondantes.

5.43. La capacité du comptable national à effectuerdes ajustements est limitée s'il doit assurer la co-hérence des données avec une partie ou la totalité desdonnées de base publiées. Dans certains pays, tellesou telles données sont considérées comme contrai-gnantes aux fins de l'établissement des comptestrimestriels en raison de leur qualité relativementbonne ou par besoin de cohérence. Bien que certainesdonnées de base ne soient pas publiées — et l'inco-hérence manifeste des données n'est alors plus unproblème —, les ajustements doivent avant tout pou-voir se justifier. Dans certains pays, les donnéesréputées particulièrement médiocres sont appelées àêtre ajustées (par exemple, la cohérence entre les es-timations de la production et des dépenses est assurée

par un ajustement des variations des stocks, car cettecomposante est connue pour sa médiocrité).

5.44. Le degré de vérification dépend du personneldisponible, des délais impartis et de la connaissancedes types de problèmes qui se posent généralement.En principe, plus on vérifie, mieux c'est. Dans la pra-tique, le supplément de travail et le temps requis pourmettre en place des systèmes de vérification et pourvérifier ensuite les données rendent nécessaire la li-mitation des opérations de vérification à celles quisont susceptibles d'être les plus utiles.

5.45. Les ordinateurs ont considérablement accru lacapacité de vérification. Au premier stade de l'infor-matisation des comptes nationaux, les tâches desagents sont souvent transférées directement aux ordi-nateurs sans changement. Cependant, une telle actionne met pas pleinement à profit la capacité des ordina-teurs à exécuter des tâches supplémentaires. L'étapesuivante consiste à utiliser la puissance de l'ordina-teur pour lui faire exécuter de nouvelles tâches, no-tamment vérifier les données. Les calculs de vérifica-tion (par exemple ceux des variations en pourcentageet des ratios), qui prennent du temps lorsqu'ils sontfaits manuellement, sont effectués à peu de frais parles ordinateurs et, partant, sont beaucoup plus réali-sables. D'un autre côté, il se peut que les systèmesinformatisés requièrent davantage de vérification, carle traitement des données proprement dit ne demandepas autant d'observation lors du processus de calcul.

5.46. Le calendrier d'élaboration des données doitprévoir du temps pour leur vérification, ainsi quepour la recherche de solutions et la révisionultérieure. Si du temps n'est alloué que pour lesopérations fondamentales de saisie et de calcul desdonnées, il ne sera pas possible d'effectuer desajustements dans les délais de publication fixés.

5.47. L'application de méthodes plus complexes pourl'estimation de composantes déterminées accroît lesrisques d'erreur. De même, le besoin de vérifier lesdonnées se fait davantage sentir lorsque celles-ci ou lesméthodes utilisées manquent de fiabilité, car le risqued'erreur est alors plus grand. Comme l'ordinateur neconsidère que les chiffres en soi, sans tenir compte deleur origine, le comptable national ne doit pas oublierle lien qui existe entre la qualité des données d'entréeet celles de sortie : si les premières sont médiocres, lessecondes le seront aussi.

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VI Le calage

A. Introduction

6.1. Le calage consiste à combiner une série de don-nées à fréquence élevée (par exemple des donnéestrimestrielles) avec une série à fréquence plus faible(par exemple des données annuelles) d'une certainevariable en vue de former une série temporellecohérente. Le problème se pose lorsque leurs évolu-tions respectives ne correspondent pas et que la sérieà fréquence moins élevée est considérée comme laplus fiable des deux. Le but du calage est de combinerles points forts de l'une et de l'autre. Bien que lecalage s'applique également aux données annuelles(par exemple, lorsqu'une enquête n'est effectuéequ'à intervalles éloignés), le présent chapitre traite ducalage qui consiste à établir des estimations descomptes nationaux trimestriels (CNT) concordantesavec celles des comptes nationaux annuels (CNA) etoù les données annuelles1 sont prises comme réfé-rence2. Les sources de base des données trimestriellesdiffèrent souvent de celles servant à effectuer les es-timations annuelles correspondantes et il en résultegénéralement que les sources de ces deux catégoriesde données font apparaître des mouvements annuelsqui ne concordent pas. Il est des cas où les donnéestrimestrielles sont meilleures et sont donc utilisées àla place des données annuelles3. Mais dans la ma-jorité des cas, les données de base annuelles sontcelles qui fournissent les informations les plus fiablessur le niveau global et les mouvements à long terme

1 C'est-à-dire les données de base annuelles, ou les estimations desCNA établies à l'aide d'une méthode d'élaboration distincte.2I1 peut arriver, mais cela est rare, que des données annuelles ne soientdisponibles que pour une seule année. Dans ce cas, on peut assurer lacohérence des données en multipliant tout simplement la série del'indicateur par un coefficient d'ajustement unique.3C'est le cas des déflateurs annuels, qu'il vaut mieux établir à partirdes données trimestrielles en rapportant la somme annuelle des don-nées trimestrielles aux prix courants à celle des données trimestriellesà prix constants, comme il est indiqué à la section B du chapitre IX.Un autre exemple est celui de l'utilisation d'années comptables aty-piques, qui a des effets importants sur les données annuelles.

de la série, tandis que les données trimestrielles four-nissent la seule information explicite disponible4 surles mouvements à court terme de la série, et il estdonc nécessaire de combiner les informations prove-nant de ces deux sources.

6.2. Le calage revêt deux principaux aspects, quisont généralement considérés, dans le cadre des CNT,comme deux volets différents : il s'agit a) de latrimestrialisation5 des données annuelles, qui con-siste à établir des séries temporelles d'estimationshistoriques des CNT («séries rétrospectives») et àréviser les estimations provisoires de ces comptespour les aligner sur les nouvelles données annuelleslorsque celles-ci sont disponibles, et b) de l'extrapo-lation, qui consiste à mettre à jour les séries sur labase de l'évolution de l'indicateur dans la période laplus récente («séries prospectives»). Dans le présentchapitre, ces deux opérations sont intégrées dans uncadre commun d'analyse, où le ratio repère/indica-teur (RI) est utilisé pour transformer la série indi-viduelle de l'indicateur en estimations de variablesindividuelles du compte trimestriel.

6.3. Pour comprendre la relation entre les donnéesannuelles et les données trimestrielles correspon-dantes, il y a lieu d'observer le ratio repère an-nuel/somme des quatre trimestres de l'indicateur(ratio RI annuel). Les variations de ce ratio font ap-paraître un manque de concordance entre les mouve-ments à long terme de l'indicateur et ceux des don-

n e s données annuelles fournissent des informations implicites sur lesaspects des mouvements à court terme de la série.5La trimestrialisation consiste à établir des données trimestrielles surles séries rétrospectives à partir des données annuelles et des indica-teurs trimestriels, et comporte deux opérations spéciales, à savoir :a) L'interpolation — c'est-à-dire le tracé d'une ligne entre deux points

— qui, dans les CNT, s'applique principalement aux données destock (à la rare exception des repères trimestriels périodiques).

b) La distribution temporelle, c'est-à-dire la distribution des donnéesde flux annuels sur les trimestres.

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VI LE CALAGE

nées annuelles6. En conséquence, les mouvements duratio RI annuel peuvent aider à identifier les besoinsd'amélioration des sources des données de base an-nuelles et trimestrielles. Dans l'analyse techniqueprésentée ici, les repères annuels sont considéréscomme certains et, partant, les incohérences sontconsidérées comme dues à des erreurs7 dans l'indica-teur et non pas dans les données annuelles. Les tech-niques de calage dans lesquelles les repères ne sontpas considérés comme certains sont brièvementdécrites à l'annexe 6.1.

6.4. Le calage a pour objectif général :• de préserver autant que possible les mouvements à

court terme des données de base, dans la limite descontraintes imposées par les données annuelles et,en même temps,

• d'assurer, pour les séries prospectives, que lasomme des données des quatre trimestres de l'an-née en cours se rapproche le plus possible du totalannuel encore inconnu.

Il importe de préserver autant que possible les mou-vements à court terme des données de base parce queces mouvements sont au cœur de l'intérêt pour lesCNT, sur lesquels l'indicateur fournit la seule infor-mation explicite disponible.

6.5. Il y a deux cas exceptionnels pour lesquels l'ob-jectif du calage n'est pas de préserver autant que pos-sible les mouvements à court terme des données debase : a) si l'on sait que le ratio RI suit un certainschéma de mouvements à court terme, par exemples'il est sujet à des variations saisonnières; et b) si uneconnaissance a priori du mécanisme par lequel deserreurs sont engendrées laisse penser que les donnéesde certains trimestres sont moins fiables que d'autreset, partant, doivent être davantage ajustées.

6.6. À titre de mise en garde, la section B du présentchapitre s'ouvre sur une explication des disconti-nuités inacceptables des séries d'une année à l'autre— ou «problème de saut» — causées par la distribu-tion des totaux annuels proportionnellement à la dis-tribution trimestrielle (distribution au prorata) del'indicateur. Le même problème se pose si les esti-mations trimestrielles provisoires sont alignées surles comptes annuels par distribution, uniforme ou au

prorata, sur les quatre trimestres de chaque année, desécarts entre les sommes annuelles des estimationstrimestrielles et les estimations annuelles indépen-dantes de la même variable. Les méthodes qui en-traînent des ruptures dans les séries nuisent fortementà l'utilité des CNT en faussant l'interprétation desévolutions et des changements de sens éventuels. Ilsfaussent également les prévisions et constituent unobstacle sérieux à l'analyse des données corrigéesdes variations saisonnières et de la tendance. Outrel'explication du problème de saut, la section B pré-sente le cadre de l'analyse par le ratio RI, qui intègretrimestrialisation et extrapolation dans un seul cadre.

6.7. Le chapitre décrit ensuite la méthode de calagesur la base du ratio RI, qui permet d'éviter le problèmede saut (la méthode «proportionnelle de Denton»et ses variantes)8. La méthode proportionnelle deDenton consiste à établir une série d'estimationstrimestrielles par distribution autant que possible pro-portionnelle à celle de l'indicateur, dans la limite descontraintes des données annuelles. Le chapitre pro-pose en outre un moyen pour perfectionner la mé-thode de Denton afin de mieux traiter les périodes lesplus récentes. D'autres améliorations y sont évoquéeset d'autres aspects pratiques y sont examinés.

6.8. Étant donné l'objectif général énoncé ci-dessus,il s'ensuit, pour les séries rétrospectives, que la mé-thode proportionnelle de Denton est, par raison-nement logique9, optimale si• l'expression «préserver autant que possible les

mouvements à court terme de l'indicateur» signifieque la distribution trimestrielle des estimations estaussi proportionnelle que possible à celle de l'indi-cateur, et

• les données de calage sont contraignantes.

Dans ces mêmes conditions, il s'ensuit égalementque, pour les séries prospectives, la version amé-liorée offre le meilleur moyen de corriger les donnéesde biais systématiques tout en préservant autant quepossible les mouvements à court terme des donnéesde base. En outre, comparée aux autres solutionsprésentées à l'annexe 6.1, la méthode améliorée deDenton est relativement simple, solide et bien adap-tée à des applications à grande échelle.

6Voir la section B.4 du chapitre II pour de plus amples détails sur cettequestion.7Les erreurs peuvent être systématiques («biais») ou irrégulières(«bruit»).

8Certaines des autres techniques proposées sont traitées à l'annexe 6.1,qui explique les avantages que présente la technique proportionnelle deDenton par rapport à celles-ci.9La méthode proportionnelle de Denton étant une formulation mathé-matique de l'objectif énoncé.

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Technique de base pour la distribution et l'extrapolation à l'aide d'un indicateur

6.9. La discussion technique contenue dans ce cha-pitre s'étend aussi aux estimations fondées sur desratios périodiquement «fixes» en l'absence d'indica-teurs directs pour certaines variables, lesquelles don-nent lieu elles aussi à un problème de discontinuité.Comme il est indiqué au chapitre III, il s'agit des casoù a) la production est estimée à partir des donnéessur la consommation intermédiaire, ou la consomma-tion intermédiaire est estimée à l'aide des donnéessur la production; b) les estimations de la productionsont établies à partir d'autres indicateurs apparentés,comme la consommation du facteur travail ou de cer-taines matières premières; et c) des coefficients sontutilisés pour tenir compte des unités non inclusesdans le champ de l'enquête par sondage (par exempleles établissements au-dessous d'un certain seuil).Dans tous ces cas, la méthode d'estimation peut s'ex-primer sous la forme d'un ratio référence/indicateur(apparenté), et les variations annuelles ou infra-annuelles du ratio font apparaître un problème de dis-continuité. La méthode proportionnelle de Dentonpeut aussi servir à éviter ce problème et, pour lesraisons indiquées ci-dessus, aboutirait généralementà des résultats optimaux, sauf en cas de variationssaisonnières ou cycliques du ratio. Cette question esttraitée plus en détail à la section D.l, qui présenteaussi un moyen d'affiner davantage la méthode deDenton par incorporation des variations saisonnièresconnues a priori dans le ratio RI10.

6.10. Dans le calage sur la base du ratio RI, seuls im-portent les mouvements à court terme de l'indicateur— et non sa forme ou son niveau global11 —, tantqu'il s'agit de séries temporelles continues12. L'in-dicateur trimestriel peut prendre la forme d'un indice(de valeur, de volume ou de prix), dont la période deréférence peut être différente de la période de base13

des CNT, être exprimé en unités physiques ou moné-taires, ou être le produit d'un indice de prix par unindicateur de volume exprimé en unités physiques.Dans le calage sur la base du ratio RI, l'indicateur nesert qu'à déterminer les mouvements à court termedes estimations, tandis que les données annuelles per-mettent de connaître leur niveau global et leurs mou-vements à long terme. Comme on le verra, le niveau

et les mouvements des estimations finales des CNTdépendront des éléments suivants :• Les mouvements, et non le niveau, de l'indicateur

à court terme.• Le niveau des données annuelles — le ratio RI an-

nuel — pour l'année en cours.• Le niveau des données annuelles — le ratio RI an-

nuel — pour plusieurs années précédant et suivantl'année en question.

Par conséquent, il importe peu que le ratio RI ne soitpas égal à un14, et les exemples pris dans ce chapitresont destinés à illustrer ce point essentiel.

6.11. La méthode de Denton et ses versions amé-liorées sont certes techniquement compliquées, maisil importe de souligner que les méthodes simplifiéesne seront généralement pas satisfaisantes, à moinsque l'indicateur ne fasse apparaître à peu près lamême tendance que le repère. Moins la qualité del'indicateur est bonne, plus il est important d'utiliserla bonne technique de calage. Bien qu'il y ait desquestions conceptuelles difficiles qu'il faut com-prendre avant de mettre en place un nouveau sys-tème, le calage est dans la pratique une opérationgénéralement automatisée15, qui n'est ni probléma-tique ni longue à mettre en œuvre. Le calage doit fairepartie intégrante du processus de calcul et s'opérer auniveau de désagrégation le plus poussé. C'est laméthode d'élaboration des CNT pour convertir desindicateurs individuels en estimations des variablesindividuelles de ces comptes.

B. Technique de base pourla distribution et l'extrapolationà l'aide d'un indicateur

6.12. La présente section a pour objet d'illustrer leproblème de saut créé par une distribution au prorataet d'examiner le rapport entre celle-ci et la méthoded'extrapolation de base à l'aide d'un indicateur.

IOI1 est aussi possible d'envisager d'autres améliorations consistant àtenir compte de la connaissance a priori du degré relatif de fiabilitédes données de base de certains trimestres par rapport à d'autres et,partant, de la nécessité de les ajuster davantage.11 Le niveau global des indicateurs est crucial dans certaines des autresméthodes examinées à l'annexe 6.1.12Définies au paragraphe 1.13.13Pour les données à prix constants de base fixe, voir le chapitre IX.

14Si le ratio RI annuel est constant, on peut supprimer l'écart deniveau entre la somme annuelle de l'indicateur et les données an-nuelles en multipliant tout simplement la série de l'indicateur par leratio RI.15Le logiciel de calage suivant la méthode de Denton est utilisé dansplusieurs pays. Les pays qui se lancent dans l'établissement des CNTou s'attachent à améliorer leurs techniques de calage trouveront peut-être utile de se procurer, s'il existe, un logiciel à usage direct ou adap-table à leurs systèmes de traitement. Par exemple, au moment de la ré-daction du présent ouvrage, Eurostat et Statistique Canada disposaientdu logiciel nécessaire à l'application de la méthode de Denton dans saversion de base; mais cette situation peut changer.

Page 110: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Exemple 6.1. Distribution au prorata et methode de base d'extrapolation

T l 1998

T2 1998

T3 1998

T4 1998

SommeTl 1999

T2 1999

T3 1999

T4 1999SommeTl 2000T2 2000

T3 2OOO

T4 2000

Somme

Indicateur

Indicateur

(»)

98,2

100,8

102,2

100,8

402,099,0

101,6

102,7

101,5

404,8100,5

103,0

103,5

101,5

408,5

Taux devariation

d'une periodea I'autre

2,6%1,4%

-1,4%

-/ ,a%2,6%1,1 %

-1,2%0,7%

-1,0%2,5%0,5%

-1,9%0,9%

Donnees Ratio Rl

annuelles annuel

(2) (3)

4.000,0 9,950

4.161,4 10,280

? ?

(1)

98,2

100,8

102,2

100,8

99,0

101,6

102,7

101,5

100,5

103,0

103,5

101,5

Estimations des CNT obtenues

Distribution

(3)

9,950

9,950

9,950

9,950

10,280

10,280

10,280

10,280

10,280

10,280

10,280

10,280

(4)

977,1

===

4====

4

=

=

=

.003,0

.016,9

.003,0

000,0.017,7

.044,5

.055,8

.043,4

.161,4.033,2

.058,9

.064,0

.043,44.199,4

Taux devariation

d'une periodea I'autre

2,6%1,4%

-1,4%

/ ,5%2,6%1,1 %

-1,2%4,0%

-1,0%2,5%0,5%

-1,9%0,9%

Distribution au prorataOn obtient le ratio Rl annuel pour 1998, soit 9,950, en divisant la valeur de la production annuelle (4000) par la somme annuelle pour I'indicateur (402,0). Ceratio sert ensuite a estimer les CNT pour chaque trimestre de 1998, Par exemple, 1'estimation pour le premier trimestre est de 977,1, c'est-a-dire 98,2 mul-tiplie par 9,950.

Le prob leme de sautII y a lieu de noter que les taux de variation d'un trimestre a I'autre restent inchanges pour tous les trimestres, a I'exception du premier trimestre de 1999,ou une diminution de 1,8 % fait place a une augmentation de 1,5 %, (Dans cette serie, le chiffre du premier trimestre est toujours relativement faible en rai-son de facteurs saisonniers.) Cette discontinuity est causee par le passage soudain d'un ratio Rl a I'autre, qui cree ainsi un probleme de saut, La rupture deserie est illustree par les graphiques, qui montrent que I'indicateur et la serie ajustee evoluent en sens oppose.

ExtrapolationLes donnees de I'indicateur pour I'an 2000 sont raccordees aux donnees de calage pour 1999 par application vers le futur du ratio Rl pour le dernier trimestrede 1999, Dans ce cas, ou le ratio Rl est maintenu constant tout au long de 1999, cela revient a appliquer le ratio Rl annuel de 10,280. Par exemple, on obtient1'estimation provisoire des CNT pour le deuxieme trimestre de I'an 2000 (1.058,9) en multipliant 103,0 par 10,280. II convient de noter que les taux de va-riation d'un trimestre a t'autre restent inchanges pour tous les trimestres.

(Ces resultats sont presentes dans ie graphique 6.1.)

L'examen du ratio des estimations calees des CNT arindicateur (ratio R l trimestriel) qui est implicitedans la distribution au prorata montre que cette me-thode donne lieu a des discontinues inacceptablesdans les series temporelles. Par ailleurs, l'examen desratios R l trimestriels implicites dans la distributionau prorata et de ceux qu'implique la methode d'ex-trapolation de base a l'aide d'un indicateur fait res-sortir que la distribution et 1'extrapolation au moyend'indicateurs peuvent toutes deux s'analyser dans lecadre de la methode d'analyse du ratio Rl . En raisondu probleme de saut, la methode de distribution auprorata nf est pas acceptable.

bution au prorata consiste a diviser le total annueldans les proportions indiquees par les quatre obser-vations trimestrielles. Un exemple numerique en estdonne dans l'exemple 6.1 et le graphique 6.1.

6.14. En termes mathematiques, la distribution auprorata peut etre formulee comme suit:

Distribution au prorata

ou

I. La distribution au prorataet le probleme de saut

6.13. Dans le contexte de ce chapitre, par distribu-tion, on entend ici la repartition du total annuel d'uneserie de flux entre ses quatre trimestres. Une distri-

Ap

!,/*/»

Presentation en termesde ratio repere/indicateur

Iq,P

HqlqJXq,p = Aft

(6. La)

96

OU

Xqtfi - IqJ

Page 111: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Technique de base pour la distribution et ('extrapolation a I'aide d'un indicateur

Graphique 6.1. Distribution au prorata et probleme de sautIndicateur et estimations derivees calees des C N T

(Les donnees correspondantes sont presentees dans I'exemple 6.1.)

Series retrospectives Series retrospectives

Estimations des CNT calculeespar distribution au prorata(echelle de droite)

1998 1999 2000

960

Dans cet exemple, le probleme de saut prend la forme d'une augmentation de la serie calculee entre le quatrieme trimestre de 1998 et

le premier trimestre de 1999, evolution qui ne correspond pas a revolution des donnees de base. Les donnees trimestrialisees font appa-

raitre, de facon erronee, un taux de variation d'un trimestre a I'autre de 1,5 % pour le premier trimestre de 1999, alors que le taux de

variation correspondant des donnees de base est de -1,8 % (dans cette serie, le chiffre du premier trimestre est toujours relativement

faible en raison de facteurs saisonniers).

Ratio repere/indicateur

1998 1999 2000

II est plus facile de deceler le probleme de saut en faisant une representation graphique de revolution du ratio Rl, dans laquelle il apparaTt

comme une hausse ou une baisse abrupte du ratio Rl entre le quatrieme trimestre d'une annee et le premier trimestre de I'annee suivante.

Dans cet exemple, il s'exprime par une forte hausse du ratio Rl entre le quatrieme trimestre de 1998 et le premier trimestre de 1999.

97

Page 112: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Xqp est le niveau de l'estimation des CNT pour letrimestre q de l'annee j3;

Iqp est le niveau de l'indicateur pour le trimestre qde l'annee j3;

A* est le niveau des donnees annuelles pour Tan-nee/?.

6.15. Les deux equations sont equivalentes entermes algebriques, mais leurs presentations differenten ce que l'equation (6.La) met l'accent sur la distri-bution du repere annuel (Ap) au prorata de la part dutotal annuel de l'indicateur attribute a chaque tri-mestre16 (/^,^/X h,p)> tandis que l'equation (6.1.b)met en relief 1'augmentation de chaque valeur tri-mestrielle de l'indicateur (Iqp) par application duratio RI annuel (Ap/^\Iqtp).

6.16. Le probleme de saut est cause par les disconti-nuites des series d'une annee a l'autre. Si un indica-teur n'augmente pas aussi vite que le repere annuel,comme dans l'exemple 6.1, le taux de croissance desestimations des CNT doit alors etre superieur a celuide l'indicateur. Dans une methode de distribution auprorata, 1'augmentation totale des taux de croissancetrimestriels est concentree en un seul trimestre, alorsque le taux de croissance pour les autres trimestres de-meure inchange. L'importance du probleme de sautdepend de l'ampleur des variations du ratio RI annuel.

2. Extrapolation a I'aide d'un indicateur :methode de base

6.17. L'extrapolation a I'aide d'un indicateur con-siste a utiliser les mouvements de l'indicateur, pourmettre a jour les series temporelles des CNT en fai-sant des estimations pour les trimestres des anneespour lesquelles des donnees annuelles ne sont pasencore disponibles (series prospectives). Une illus-tration numerique en est donnee dans l'exemple 6.1et le graphique 6.1 (pour 1999).

6.18. En termes mathematiques, 1'extrapolation aumoyen d'un indicateur peut etre formulee commesuit, lorsque Ton part du dernier trimestre de laderniere annee-repere :

ou

/4./I J

Presentation dynamique(6.2.a)

Presentation avec leratio RI (6.2.b)

6.19. Ici encore, les equations (6.2.a) et (6.2.b) sontequivalentes en termes algebriques, mais leurs pre-sentations different en ce que l'equation (6.2.a) metl'accent sur le fait que les donnees du dernier tri-mestre de la derniere annee-repere (X4 p) sont extra-polees sur la base des mouvements de l'indicateur apartir de cette periode jusqu'aux trimestres de l'an-nee en cours (Iq p + l/I4p), tandis que l'equation(6.2.b) montre que cela revient au meme que d'appli-quer a l'indicateur (Iq>p+\) le ratio RI pour le derniertrimestre de la derniere annee-repere (X4 p/IA p).

6.20. II convient par ailleurs de noter que, si les esti-mations trimestrielles pour la derniere annee-repereXAp etaient calculees a I'aide de la methode de distri-bution au prorata dans l'equation (6.1), pour tous lestrimestres, les ratios RI trimestriels implicitesseraient identiques et egaux au ratio RI annuel. IIressort de l'equation (6.1) que

6.21. Par consequent, comme le montrent les equa-tions (6.1) et (6.2), la distribution consiste a etablirles series retrospectives en utilisant le ratio RI pourl'annee en cours comme coefficient d'ajustement aappliquer aux donnees de base des CNT, tandis que

17Par consequent, dans ce cas, le point de depart importe peu. Que Tonparte a) du quatrieme trimestre de la derniere annee-repere, b) de lamoyenne de la derniere annee-repere, ou c) du trimestre correspon-dant de la derniere annee-repere, dans la distribution des donnees auprorata des mouvements de l'indicateur a partir des periodes corres-pondantes, on obtient les memes resultats. Formellement, i l ressort del'equation (6.1) que

l 6 L a formule ainsi que toutes les formules suivantes s'appliquentaussi aux series de flux lorsque l'indicateur est exprime sous la formed'un indice.

X4,B+\ - X4Jh,B+l/4,>3

X4,p+\ — /4,j3+lX4,B

(yv^yv^m,)11

Xq,p+\ = X4,PIq,B+\

/4./J

= X+PIq,B+\

hf

= ApIq,B+l

Zahj

98

Page 113: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

La methode proportionnelle de Denton

Exemple 6.2. La methode proportionnelle de DentonLes donnees de I'exemple 6.1 sont reprises ici.

Tl 1998T2 1998T3 1998T4 11998SommeTl 1999T2 1999T3 11999T4 1999SommeTl 2000T2 2000

T3 12000

T4 2000

Somme

Indicateur

98,2

100,8

102,2

100,8

402,099,0

101,6

102,7

101,5

404,8100,5

103,0

103,5

101,5

408,5

Indicateur

Taux de variation

d'une periode

a Pautre

2,6%1,4%

-1,4%

-1,8%2,6%1,1%

-1,2%0,7%

-1,0%2,5%0,5%

-1,9%0,9%

Donnees

annuelles

4.000,0

4.161,4

?

Ratios Rl

annuels

9,950

10,280

?

Estimations

des CNTobtenues

969,8

998,4

1.018,3

1.013,4

4.000,01.007,2

1.042,9

1.060,3

1.051,0

4.161,41.040,6

1.066,5

1.071,7

1.051,0

4.229,8

Ratios Rl

trimestriels

estimes

9,876

9,905

9,964

10,054

10,174

10,264

10,325

10,355

10,355

10,355

10,355

10,355

Taux

de variation

d*une periode

a I'autre

3,0%2,0%

-0,5%

-0,6%3,5%1,7%

-0,9%4,0%

-1,0%2,5%0,5%

-1,9%1,6%

Ratios Rl• Pour les series retrospectives (1998-99):

Contrairement a la methode de distribution au prorata, dans laquelle le ratio Rl trimestriel estime passe brusquement de 9,950 a 10,280, la methode pro-portionnelle de Denton donne une serie lisse de ratios Rl trimestriels, dans laquelle :*• La somme des estimations trimestrielles pour 1998 est egale a 4000, c'est-a-dire que la moyenne ponderee des ratios Rl pour cette annee-la est de 9,950.• La somme des estimations trimestrieHes pour 1999 est egale a 4161,4, c'est-a-dire que la moyenne ponderee pour 1999 est de 10,280.• Le ratio Rl trimestriel estime augmente tout au long de 1998 et 1999 a un rythme correspondant a celui de la croissance du ratio Rl annuel observe.

L'augmentation est a son niveau le plus faible au debut de 1998 et a la fin de 1999.• Pour les donnees prospectives (2000), les estimations sont obtenues par application du ratio Rl trimestriel (10,355) du dernier trimestre de 1999 (derniere

anneerrepere).

Taux de variation• Pour les series retrospectives, les taux de variation d'un trimestre a I'autre pour 1998 et 1999 sont ajustes a la hausse pour tous les trimestres de maniere

a atteindre le niveau plus eleve du taux de variation des donnees annuelles.• Pour les series prospectives, les taux de variation d'un trimestre a I'autre pour 1999 sont identiques a ceux de I'indicateur, mais ii y a lieu de noter que le

taux de variation de 1999 a Tan 2000 de la serie obtenue (1,6 %) est superieur au taux de variation annuel de Pindicateur (0,9 %). La section suivante presenteune version amelioree de la methode qui peut servir a assurer que le taux de variation annuel de la serie obtenue est egal a celui de I'indicateur, si tel estle resultat souhaite.

(Ces resultats sont preserves dans le graphique 6.2.)

T extrapolation consiste a etablir les series prospec-tives par report en avant de ce ratio.

C. La methode proportionnellede Denton

I. Introduction

6.22. La technique de distribution de base decrite ala section precedente causait des ruptures de serieset faussait done leur profil devolution trimestrielen concentrant tous les ajustements des taux decroissance trimestriels au premier trimestre. Cetterupture de series, ou probleme de saut, etait due al'abandon soudain d'un ratio R l pour un autre. Afind'eviter cette distorsion, les ratios R l trimestriels(implicites) devraient varier doucement d'un tri-mestre a I'autre tout en etant egaux en moyenne aux

ratios R l annuels18. En consequence, tous les taux decroissance trimestriels seront ajustes par des mon-tants se modifiant progressivement tout en etant re-lativement similaires.

2. La version de base de la methodeproportionnelle de Denton

6.23. Dans sa version de base, la methode de calageproportionnelle de Denton assure que la distributionde la serie calee reste aussi proportionnelle que pos-sible a celle de I'indicateur en minimisant (au sens desmoindres carres) les differences dans les ajustementsrelatifs de trimestres voisins dans la limite des con-traintes des reperes annuels. Un exemple numeriqueen est donne dans I'exemple 6.2 et le graphique 6.2.

18Dans le cas type de reperes annuels contraignants.

99

Page 114: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Graphique 6.2. Solution au probleme de saut: la methode proportionnelle de DentonIndicateur et estimations deYivees calees des CNT

(Les donnees correspondantes sont presentees dans I'exemple 6.2)

< Series retrospectives

96

x Series retrospectives •1998-99 .distribution,2000: — 1.080

— 1.060Estim itions des CNT calculeespar d stribution au prorata(eche le de droite)

1998 1999 2000

Ratio repere/indicateur

10,5 —

10,4 —

10,3 —

10,2 —

10,1 —

10,0 —

9,9 — Variation annui'.lie (probleme de saut)

1998 1999

1998-99 : distribution, 2000 : extrapolation aI'aide de la methode proportionnelle de Denton

• • »

2000

100

Page 115: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

La methode proportionnelle de Denton

6.24. Mathematiquement, la version de base de lamethode proportionnelle de Denton peut etre ex-primee comme suit19 :

(Xl..;X4fi XT)mm

(6.3)

C'est-a-dire que la somme21 des donnees trimes-trielles doit etre egale au total annuel pour chaqueannee-repere22,

out

Xt

est le temps (par exemple, t=Ay - 3 est le premiertrimestre de 1'annee y, t = Ay est le quatriemetrimestre de l'annee y);est l'estimation des CNT obtenue pour letrimestre t;est le niveau de l'indicateur pour le trimestre t;represente les donnees annuelles pour 1'annee y;est la derniere annee pour laquelle un repere an-nuel est disponible;est le dernier trimestre pour lequel des donneestrimestrielles sont disponibles.

6.25. La methode proportionnelle de Denton con-siste a etablir implicitement a partir des ratios RIannuels observes une serie temporelle de ratios esti-

mations-indicateurs (ratios RI trimestriels) des esti-mations trimestrielles calees des CNT qui soit aussilisse que possible et telle que, dans le cas des seriesde flux :• Pour les series retrospectives (y e {1,.../?}), la

moyenne23 des trimestres soit egale aux ratios RIannuels pour chaque annee y.

• Pour les series prospectives (y e {/? + 1 }), lesratios trimestriels soient maintenus constants etegaux au ratio du dernier trimestre de la derniereannee-repere.

Nous utiliserons cette interpretation de la methodeproportionnelle de Denton pour developper une ver-sion amelioree de celle-ci dans la section suivante.

6.26. La methode proportionnelle de Denton, tellequ'elle est formulee dans l'equation (6.3), pose pourcondition que l'indicateur ne comporte que desvaleurs positives. Pour les series qui contiennentdes valeurs nulles mais pas negatives, on peut con-tourner ce probleme en remplagant tout simplementles zeros par des valeurs infinitesimales proches dezero. Pour les series qui peuvent comporter desvaleurs negatives aussi bien que positives, et sont leresultat de la difference entre deux series non nega-tives, telles que les variations des stocks, on peuteviter ce probleme en appliquant la methode propor-tionnelle de Denton aux niveaux d'ouverture et decloture des stocks et non a leur variation, ou encoreon peut a cet effet transformer temporairementl'indicateur en une serie qui ne renferme que desvaleurs positives en ajoutant une constante assez im-portante pour toutes les periodes, en calant a l'aidede l'equation (6.3) l'indicateur ainsi obtenu et endeduisant ensuite la constante des estimations quien resultent.

l9Cette presentation s'ecarte de la proposition initiale de Denton en neposant pas pour condition que la valeur de la premiere periode soitpredeterminee. Comme le souligne Cholette (1984), cette conditionimplique que la premiere correction est minimisee et peut, dans cer-taines circonstances, causer des distorsions dans les series calees. Deplus, la proposition initiale de Denton se limite a l'estimation desseries retrospectives.20Pour le cas moins courant de series de stock, la contrainte equiva-lente est que la valeur du stock a la fin du dernier trimestre de l'anneesoit egale a celle du stock de fin d'annee. Pour les indices, i l faut quela moyenne annuelle des trimestres soit egale a l'indice annuel ou quela somme des trimestres soit egale a quatre fois l'indice annuel. Lesdeux expressions sont equivalentes.2lS'appliquent egalement aux series de flux lorsque l'indicateur prendla forme d'un indice; le total annuel de l'indicateur doit, dans ce casaussi, etre egal a la somme des donnees trimestrielles.^Les reperes annuels peuvent etre omis pour certaines annees lorsquedes donnees annuelles independantes ne sont pas disponibles pourtoutes les annees.

6.27. Pour les series retrospectives, on constatequ'avec la methode proportionnelle de Denton, lestaux de croissance des estimations des CNT d'untrimestre a l'autre different de ceux de l'indicateur(voir l'exemple 6.2). Dans les cas extremes, lamethode peut meme faire apparaitre de nouveaux

23Moyenne ponderee annuelle4 X I 4

ou les ponderations sont

Wq,y=Iq,y4

I ',.,

101

ifT

T

Ir=2

X, = A ye 1 P

te 1...4BI...T

sous la contrainte que, pour les series de flux20,

T

1t=2

i, /,-i

X,.i a

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changements de sens dans les series obtenues oumodifier le profil temporel des changements desens; cependant, ces modifications sont un resultatnecessaire et souhaitable de 1'incorporation de l'in-formation contenue dans les donnees annuelles.

6.28. En ce qui concerne les series prospectives, onobtient avec la methode proportionnelle de Dentondes taux de croissance d'un trimestre a l'autre quisont identiques a ceux de l'indicateur, mais aussi,pour la premiere annee, un taux annuel qui differedu taux correspondant des donnees de base (voirl'exemple 6.2). Cette difference dans le taux annueltient au mode de raccordement de l'indicateur. Enreportant en avant le ratio RI trimestriel du derniertrimestre de la derniere annee-repere, la methodeproportionnelle de Denton «predit» implicitementque le ratio RI annuel suivant sera different dudernier ratio annuel observe et egal au ratio RI tri-mestriel du dernier trimestre de la derniere annee-repere. Comme explique a 1' annexe 6.2, cette me-thode aura pour effet de :• Corriger en partie les donnees de tout biais syste-

matique du taux annuel de variation de l'indicateursi le biais est suffisamment grand par rapport a toutniveau de bruit et, partant, conduit en moyenne ades revisions plus faibles des estimations des CNT.

• Creer un effet d'oscillation a l'extremite avec, enmoyenne, des revisions plus importantes si le ni-veau de bruit est suffisamment grand par rapport atout biais systematique du taux de croissance an-nuel de l'indicateur.

La section suivante presente une version amelioree dela methode de base de Denton qui integre mieux lesinformations sur le niveau du biais systematique parrapport au bruit dans les mouvements de l'indicateur.

6.29. Pour les series prospectives, la methode pro-portionnelle de Denton implique que l'on part dudernier trimestre de la derniere annee-repere (voirl'equation (6.2.a)). Comme le montre l'annexe 6.2, lechoix d'autres points de depart risque de causer unprobleme de saut dans les series prospectives s'ilssont utilises en association avec des methodes decalage des series retrospectives qui evitent le pro-bleme de saut lie a la distribution au prorata :• Utilisation des taux de croissance observes quatre

trimestres auparavant. En fait, le ratio RI trimes-triel projete est estime similaire a celui de laditeperiode. Cette methode maintient inchange lepourcentage de variation de l'indicateur sur lesquatre trimestres precedents, mais non les taux de

croissance trimestriels, ne tient pas compte desinformations sur les tendances passees du ratio RIannuel, et cree d'importantes discontinuites po-tentielles entre les series retrospectives et lesseries prospectives.

• Utilisation des taux de croissance par rapport a laderniere moyenne annuelle. En fait, le ratio RItrimestriel projete est estime egal au dernier ratioRI annuel. Cette methode donne des taux de crois-sance annuels qui sont egaux a ceux de l'indicateur.Cependant, elle ne tient pas compte des informa-tions sur les tendances passees du ratio RI annuel etcree une discontinuite non voulue entre les seriesretrospectives et les series prospectives.

6.30. Une fois les donnees annuelles disponibles, ilfaudra reestimer les donnees des CNT obtenues parextrapolation. Sous l'effet du processus de calage,l'obtention de nouvelles donnees pour une anneedeterminee conduira a la revision des taux de varia-tion d'un trimestre a l'autre de 1'annee ou des anneesprecedentes. Il en est ainsi parce que l'ajustement deserreurs dans l'indicateur est reparti regulierement surplusieurs trimestres, et non seulement sur la memeannee. Par exemple, comme le montrent l'exemple6.3 et le graphique 6.3, si les donnees annuelles de1999 montrent ulterieurement que l'erreur a la baisseque comporte l'indicateur pour 1998 dans l'exemple6.2 est inversee, il faudra alors• revoir a la baisse les estimations des CNT pour

1999;• revoir a la baisse les estimations pour le second

semestre de 1998 (en vue d'un lissage aux valeursde 1999);

• revoir a la hausse les estimations du premier se-mestre de 1998 (pour s'assurer que la somme desquatre trimestres correspond bien au total annuelde 1998).

S'ils sont complexes, ces effets, il faut le souligner,sont inevitables et represented une consequencevoulue de 1'integration de 1'information fournie parles donnees annuelles concernant les erreurs dans lesmouvements a long terme de l'indicateur trimestriel.

3. Ameliorations de la methode proportionnellede Denton pour I'extrapolation

6.31. Il est possible d'ameliorer les estimations pourles trimestres les plus recents (series prospectives) etde reduire l'ampleur des revisions ulterieures enincorporant les informations sur les mouvementssystematiques passes du ratio RI annuel. Il est im-

VI LE CALAGE

Page 117: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

La methode proportionnelle de Denton

Exemple 6.3. Revision des estimations calees des CNT resultant de ('introductiondes calages annuels pour une nouvelle annee

Le present exemple est une version etoffee de I'exemple 6.2 et illustre I'incidence sur les series retrospectives de I'introduction des don-

nees annueiles pour une nouvelle annee, ainsi que les revisions subsequentes des donnees annuelles pour cette annee-la.

Supposons que des donnees annuelles provisoires pour Tan 2000 sont disponibles et que le total annuel est estime a 4.100,0 (donnees an-

nuelles A). Plus tard, I'estimation provisoire pour I'an 2000 est revisee en hausse et portee a 4.210,0 (donnees annuelles B). Si Ton utilise

I'equation (6.3) pour distribuer les donnees annuelles sur les trimestres proportionnellement aux variations de Pindicateur, on obtiendra les

series d'estimations revisees ci-apres :

Estimations CNT revisees Ratios Rl trimestrialises

Tirees Tires

Donnees Ratio Rl Donnees Ratio Rl de de

annuelles annuel annuelles annuel I'exemple Avec Avec I'exemple Avec Avec

2000A 2000A 2000B 2000B 6.2 2000A 2000B 6.2 2000A 2000BDate

Tl 1998

T2 1998

T3 1998

T4 1998

SommeTl 1999

T2 1999

T3 1999

T4 1999

SommeTI2000T2 2000T3 2000T4 2000Somme

Indicateur

Indicateur

98,2

100,3

102,2

100,8

402,099,0

101,6

102,7

101,5

404,8100,5

103,0

103,5

101,5

408,5

Taux de

variation

d'une periode

• a I'autre

2,6%

1,4%

-1,4%

- 1 , 8 %

2,6%

1,1 %

-1,2%

0,7%-1,0%2,5%0,5%

-1,9%0,9%

4.000,0 9,950 4.000,0 9,950

4.161,4 10,280 4.161,4 10,280

4.100,0 10,037 4.210,0

969,8998,4

1.018,31.013,4

1.007,21.042,91.060,31.051,0

1.040,61.066,51.071,71.051,04.229,8

968,1997,4

1.018,71.015,9

1.012,31.047,21.059,91.042,0

1.019,51.035,41.034,11.011,04.100,0

969,5998,3

1.018,41.013,8

1.008,01.043,51.060,31.049,6

1.037,41.061,81.065,91.044,94.210,0

9,8769,9059,96410,054

10,17410,26410,32510,355

10,35510,35510,35510,355

9,8589,8959,96710,078

10,22510,30710,32110,266

10,14410,0529,9919,961

9,8739,9039,96510,058

10,18210,27110,32410,341

10,32310,30810,29910,294

Comrne on peut le voir, I'incorporation des donnees annuelles pour I'an 2000 entratne a) la revision des estimations des CNT pour 1999 aussi bien que pour1998, et b) les estimations pour une annee determinee dependent de la difference entre les mouvements annuels de I'indicateur et les donnees annuelles pourles annees precedentes, I'annee en question et les annees suivantes.Dans le cas A , avec un total annuel estime a 4.100,0 pour I'an 2000, on observe que :• Le ratio Rl annuel augmente de 9,950 en 1998 a 10,280 en 1999 avant de tomber a 10,037 en Tan 2000. En consequence, le ratio Rl trimestriel corres-

pondant augmente peu a peu du premier trimestre de 1998 a la fin du troisieme trimestre de 1999 et baisse ensuite jusqu'a la fin de I'an 2000.• En comparaison des estimations obtenues dans I'exemple 6.2, I'incorporation des estimations annuelles pour I'an 2000 a abouti aux revisions ci-apres de

la trajectoire du ratio Rl trimestriel tout au long de / 998 et / 999 :• Pour feciliter la transition a des ratios Rl trimestriels en baisse jusqu'a la fin de I'an 2000, evolution due au recul du ratio Rl annuel de 1999 a Tan 2000,

les ratios Rl pour les troisieme et quatrieme trimestre de 1999 ont ete revises en baisse.• La revision en baisse des ratios Rl pour les troisieme et quatrieme trimestres de 1999 est compensee par une revision en hausse de ces ratios pour les

premier et deuxieme trimestres de 1999 pour assurer que la moyenne ponderee des ratios Rl trimestriels pour 1999 est egale au ratio Rl annuelpour 1999.

• Pour feciliter la transition aux nouveaux ratios Rl pour 1999, les ratios Rl pour les troisieme et quatrieme trimestres de 1998 ont ete revises en hausseet, partant, ceux des premier et deuxieme trimestres de 1998 ont ete revises en baisse.

• En consequence, on a introduit un point d'inflexion dans revolution de la nouvelle serie de ratios Rl trimestriels entre le troisieme et le quatrieme trimestrede 1999, ce qui contraste avec celle de I'ancienne serie, qui etait ascendante tout au long de 1999.

Dans le cas B, avec un total annuei estime a 4.210,0 pour Can 2000, on observe que :• Le ratio Rl annuel pour 1999, soit 10,306, est legerement superieur au ratio de 10,280 obtenu precedemment, mais que :

• Le ratio est inferieur au ratio Rl initial de 10,325 pour le quatrieme trimestre de 1999, que Ton a applique dans Pexemple 6.2 pour obtenir les estima-tions trimestrielles initiales pour I'an 2000.

• II en resulte que I'estimation annuelle initiate obtenue pour I'an 2000 dans I'exemple 6.2 est superieure a la nouvelle estimation annuelle pour 2000.• En consequence, par comparaison avec les estimations initiaies tirees de I'exemple 6.2, les ratios Rl ont ete revises en baisse a compter du troisieme

trimestre de 1999.• En depit de revolution en hausse du ratio Rl annuel, on observe une baisse du ratio Rl trimestrialise pour Pan 2000. Cette diminution est due a la forte

montee du ratio Rl trimestriel en 1999, due a la hausse considerable du ratio Rl annuel entre 1998 et I'an 2000.

(Ces resultats sont presentes dans le graphique 6.3.)

portant d'ameliorer les estimations pour ces tri-mestres, car elles presentent generalement un interetdes plus vifs pour les utilisateurs. Le report en avantdu ratio R l trimestriel a partir du dernier trimestre dela derniere annee equivaut a une prevision implicitedu ratio R l annuel, mais i l existe generalement une

meilleure prevision de ce ratio. C'est ainsi qu'onpeut perfectionner la methode de base de Denton eny ajoutant une prevision du ratio R l annuel suivantde la maniere ci-apres :• Si le taux de croissance annuel de Tindicateur est

systematiquement biaise par rapport aux donnees

103

Page 118: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Graphique 6.3. Revision des estimations calees des CNTpar suite de I'introdution des reperes annuels

(Les donnees correspondantes sont presentees dans I'exemple 6.3)

108 —

106 —

104 —

102 —

100 —

98 -

96

Series retrospectives

1998

Ratio repere/i ndicateur

Avec 2000A(echelle de droite)

Series prospectives

/ 998-99 : distribution, 2000 :extrapolation a I'aide de la methodeproportiom elle de Denton -(echelle de droite)

Avec 2000B(echelle de droite)

ndicateur (echelle de gauche)

1.080

1.060

1.040

1.020

1.000

980

'9601999 2000

10,5

10,4

10,3

10,2

10,1

10,0

9,9

9,8

Avec 2000A

''jr

/ 998-99 : distribution, 2000 : extrapolation aI'aide de la methode proportionnelle de Denton

: * w *4 • ^- ^~ - -• -•

Avec 2000bV

N

X

^* *"• ^

1998 1999 2000

annuelles24, la meilleure prevision du ratio RI del'annee suivante est alors, en moyenne, celle qui estegale a la valeur de l'annee precedente, multiplieepar la variation relative moyenne du ratio RI.

Si le taux de croissance annuel de l'indicateur n'estpas biaise par rapport aux donnees annuelles (c'est-a-dire si le ratio RI annuel suit une marche alea-toire), la meilleure prevision du ratio RI de l'annee

24Le taux de croissance annuel de l'indicateur est systematiquementbiaise si le rapport entre a) le taux de variation annuelle de l'indicateur etb) le taux de variation annuelle des donnees annuelles est en moyennesignificativement different de un ou, ce qui revient au meme, si le tauxde variation annuelle du ratio RI annuel est en moyenne significative-ment different de un, corame le montre 1'expression suivante :

104

Ay/Ay_l

q=\

4

2 Iq,y-\7=1

< = >

Ay-l

*y3 = 1

7 = 1

BIy

BIy-l

Page 119: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

La methode proportionnelle de Denton

suivante est alors, en moyenne, celle qui est egale ala valeur annuelle precedente.

• Si Ton observe des fluctuations symetriques duratio RI annuel autour de sa moyenne, en moyenne,la meilleure prevision du ratio de l'annee suivanteest la valeur moyenne du ratio RI a long terme.

• Si les mouvements du ratio RI annuel suivent unmodele de serie temporelle stable et previsible(c'est-a-dire du type ARIMA 2 5 ou ARMA 2 6 ) , lameilleure prevision est, en moyenne, celle qui peutetre obtenue de ce modele.

• S'il y a correlation entre les fluctuations du ratio RIannuel et le cycle conjoncturel27 (tel qu'il ressort deTindicateur, par exemple), la meilleure previsionest en moyenne celle qui peut etre obtenue parmodelisation de cette correlation.

II y a lieu de noter que les previsions portent seule-ment sur le ratio RI annuel, et non sur les valeurs an-nuelles-reperes, et que le ratio RI est generalementplus facile a prevoir que les valeurs.

6.32. Pour produire une serie de ratios RI trimes-triels estimes qui tienne compte de la prevision, lesprincipes de minimisation des moindres carres uti-lises dans la formule de Denton peuvent etre etendusa une serie de ratios RI annuels qui comprennentla prevision. Comme les valeurs-reperes ne sontpas disponibles, la contrainte annuelle est que lamoyenne ponderee des ratios RI trimestriels estimessoit egale aux ratios RI annuels observes ou prevuscorrespondants et que la variation d'une periode al'autre de la serie temporelles des ratios RI trimes-triels soit minimisee.

6.33. En termes mathematiques :

sous les contraintes

a)I

t=4y-3

QBItwt=ABIy

^Modele autoregressif a moyenne mobile integree.26Modele autoregressif a moyenne mobile.27Les retards dans 1'integration des fermetures et creations d'entre-prises dans des plans de sondage trimestriels peuvent generalementetre a l'origine de ces correlations.

et

b)

ou

et ouQBIt

ABIy

ABIy

P+u...

/, forfe{l,...(4/?)}

est le ratio RI trimestriel estime (Xt/It) pourla periode t\est le ratio RI annuel observe ( A / X h>y)pour l'annee y e {1,.../?} etest la prevision du ratio RI annuel pour l'an-neeye {/?+ 1 }.

6.34. Une fois qu'une serie de ratios RI trimestrielsest calculee, on peut obtenir les estimations des CNTen multipliant l'indicateur par le ratio RI estime.

(6.4.b)

6.35. La version abregee ci-apres de la methoded'extrapolation amelioree de Denton donne desresultats semblables pour des series moins ins-tables. Dans un systeme informatise, cette versionn'est pas necessaire, mais elle est plus facile asuivre si Ton prend un exemple (voir l'exemple 6.4et le graphique 6.4). Elle peut s'exprimer mathe-matiquement comme suit:

a) (6.5)

ouT]=l/3(QBI4p-ABIp+l) (parametre fixe pour les

ajustements, qui assureque la moyenne des ratiosRI trimestriels estimes estegale au ratio RI annuelcorrect);

QBIqp est le ratio RI initial estime pour le trimestreq de la derniere annee-repere;

QBlqp est le ratio RI ajuste estime pour le trimestreq de la derniere annee-repere;

QBIqp+1 est la prevision du ratio RI pour le trimestreq de l'annee suivante;

Ay

t=4y-3QBIt w,_4 = MIy+l

forte (4j3) T y e

w=L4y

t=4y-3

Xt = QBI,-I,

b)

QBI2R = QBLa+m-nQBLB = QBL B+ 1/4 -nQBI4M = QBIU-1/2-ri

QBlxa+x = QBI,B-nQBLB+l = QBIa_xa+x-7]

105

(QBIX QBI4p QBIT)min

T

I=2

QBIt-QBIt_x

2

for re 1,... 40 )\,ye{l,...p}

te{l,...(4p\....T}

Page 120: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Exemple 6.4. Extrapolation a partir des previsions des ratios RlDonnees reprises des exemples 6.1 et 6.3

Date

T l 1998

T2 1998

T3 1998

T4 1998

Somme

Tl 1999

T2 1999

T3 1999

T4 1999

Somme

T l 2000

T2 2000

T3 2000

T4 2000

Somme

Indicateur

98,2

100,8

102,2

100,8

402,0

99,0

101,6

102,7

101,5

404,8

100,5

103

103,5

101,5

408,5

Donnees

annuelles

4.000,0

4.161,4

Ratios

Rl

annueis

9,950

10,280

Estimations initiaies

reprises de

Ratios

Rl

9,876

9,905

9,964

10,054

10,174

10,264

10,325

10,355

10,355

10,355

10,355

10,355

10,355

Taux de variation d'un trimestre a I'autre

I'exemple 6.2 Extrapolation a

Estimations

des CNT

pour

1997-98

969,8

998,4

1.018,3

1.013,4

4.000,0

1.007,2

1.042,9

1.060,3

1.051

4.161,4

1.040,6

1.066,5

1.071,7

1.051

4.229,8

partir des previ-

sions des

Previsions

i ratios Rl

Esti-

des ratios Rl mations

10,253

10,314

10,376

10,280

10,42

10,464

10,508

10,551

10,486

1.041,7

1.059,2

1.053,2

4.161,4

1.047,2

1.077,8

1.087,5

1.071

4.283,5

Indicateur

initial

2,60%

1,40%

-1,40%

-1,80%

2,60%

1,10%

-1,20%

0,70%

-1,00%

2,50 %

0,50%

-1,90%

0,90%

Estimations

initiaies

reprises de

I'exemple

6.2

3,00%

2,00%

-0,50%

-0,60 %

3,50%

1,70%

-0,90 %

4,00%

-1,00%

2,50%

0,50%

-1,90%

1,60%

Sur la

base des

previsions

des ratios Rl

3,00 %

2,00%

-0,50%

-0,60%

3,40%

1,70%

-0,20%

4,00%

-0,60%

2,90%

0,90%

-1,50%

2,90%

Selon I'hypothese retenue dans cet exemple, il est admis, sur la base d'une etude de revolution des ratios Rl annuels pour un certain nombre d'annees,que I'indicateur sous-evalue le taux annuel de croissance de 2,0 % en moyenne.

Les previsions des ratios Rl annuels et trimestriels ajustes sont etablies comme suit :

Le ratio Rl annuel pour I'an 2000 devrait passer a 10,486 (c'est-a-dire 10,280 • 1,02).

Le coefficient d'ajustement (77) est egal a -0,044 (c'est-a-dire 1/3 • (10,355 - 10,486).

T2 1999 : 10,253 = 10,264 + 1/4 • (-0,044)T3 1999 : 10,314 = 10,325 + 1/4 • (-0,044)T4 1999 : 10,376 = 10,355 - 1/2 • (-0,044)

T l 2000: 10,420= 10,376-(-0,044)T2 2000 : 10,464 = 10,420 - (-0,044)T3 2000 : 10,508 = 10,464 - (-0,044)T4 2000 : 10,551 = 10,508 - (-0,044)

II y a lieu de noter que, pour la somme des trimestres, les ratios Rl annuels ont ete soit calcules (1999), soit prevus (2000), et que les ratios Rltrimestriels estimes evoluent en lissage vers ces resultats annuels, reduisant ainsi au minimum les revisions de la distribution proportionnelle desindicateurs trimestriels.

(Ces resultats sont presentes dans le graphique 6.4.)

ABIp+, est la prevision du ratio Rl annuel moyenpour l'annee suivante.

6.36. Bien que les comptables nationaux soientgeneralement peu disposes a faire des previsions,toutes les methodes possibles sont fondees sur desprevisions, qu'elles soient explicites ou implicites, etles previsions implicites ont plus de chances d'etreincorrectes parce qu'elles ne sont pas verifiees. Biensur, i l arrive souvent que les preuves ne soient pasconcluantes, de sorte que la meilleure prevision esttout simplement celle qui consiste a reprendre ledernier ratio Rl annuel observe.

D. Questions particulieresI. Hypotheses de ratios fixes

6.37. Dans l'etablissement des comptes nationaux,il se peut que des problemes de saut se posent dansdes cas qui ne sont pas toujours assimiles a une re-lation repere/indicateur. Un exemple important enest donne par 1'adoption frequente de l'hypothesed'un rapport fixe entre les intrants (total ou fractionde la consommation intermediate ou de la con-sommation de travail et/ou de capital) et les sorties(ratio entrees/sorties ou «ratio ES»). Un ratio ESfixe peut etre assimile a une relation de type

106

Page 121: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Questions particulieres

Graphique 6.4. Extrapolation a partir des previsions des ratios Rl

(Les donnees correspondantes sont presentees dans I'exemple 6.4)

< Series retrospectives

108 —

Series prospectives -O

J 9601998 1999 2000

Ratio repere/indicateur

i v/,o

10,4 —

10,2 —

10,0 — ^ S ^

Q Q 1

Extrapolation a partir ±des previsions des ratios Rl ^

4 • • •

/ 998-99 : distribution, 2000 : extrapolation aI'aide de la methode proportionnelle de Denton

1998 1999 2000

repere/indicateur, dans laquelle la serie disponibleest l'indicateur de la serie manquante et le ratio ES(ou son inverse) est le ratio R l . Si les ratios ES va-rient d'une annee a l'autre mais sont maintenusconstants au cours d'une meme annee, i l se posealors un probleme de saut. En consequence, lamethode de Denton peut servir a produire des seriestemporelles lisses de ratios ES trimestriels a partirdes ratios ES annuels (ou infra-annuels). En outre,1'observation des tendances systematiques qu'elle

rend possible permet d'estimer les ratios ES pourles trimestres les plus recents.

6.38. Par ailleurs, bien qu'ils soient presumes fixes,les ratios peuvent en fait subir des variations cy-cliques au cours d'une meme annee. Les ratios ESpeuvent faire apparaitre de telles variations parce quecertains intrants ne varient pas proportionnellement

107

Page 122: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

aux sorties, comme c'est le cas par exemple des coutsfixes comme les couts de main-d'oeuvre et du capital,ou aux frais generaux comme les couts de chauffageou de refroidissement. De meme, le rapport entre lesflux de revenus (par exemple, les dividendes) et lesindicateurs correspondants (par exemple, les bene-fices) peut enregistrer des variations cy cliques. Danscertains cas, ces variations sont saisonnieres etpeuvent etre connues28. II convient de noter queFomission de variations saisonnieres ne pose unprobleme que dans les series non desaisonnaliseesinitiales, car celles-ci sont corrigees par la desaison-nalisation et ces variations n'empechent pas de de-gager des tendances et points d'inflexion dans Feco-nomie. Cependant, des tentatives maladroites decorrection du probleme dans les donnees initiales ris-queraient de fausser les tendances sous-jacentes.

6.39. Pour appliquer le profil devolution saison-niere a la variable cible des CNT sans causer de rup-tures de series, on peut suivre Fune des deux me-thodes suivantes :

a) Methode de calage sur la base du ratio RIEtoffer la technique de calage exprimee parF equation (6.4) en incorporant les variationssaisonnieres qu'on a supposees a priori dans lesratios RI trimestriels estimes, comme suit:

SF,

QBl,_x

SF,-i(6.6)

Sous les memes contraintes que dans Fequation(6.4), et ou SFt est une serie temporelle avec des fac-teurs saisonniers qu'on a supposes a priori.

b) Methode de calage sur les donneesdesaisonnaliseesi) Appliquer une methode type de desaisonna-

lisation pour corriger Findicateur indirect deses variations saisonnieres.

ii) Multiplier F indicateur desaisonnalise par lescoefficients saisonniers connus.

28Dans l'hypothese ou les ratios sont fixes, ces variations peuvent etredues egalement aux fluctuations du cycle economique. Elles causentd'importantes erreurs parce qu'elles faussent la tendance et le point deretournement de l'economie. On ne peut y remedier qu'en mesurantdirectement les variables cibles.

iii) Caler la serie obtenue sur les donnees an-nuelles correspondantes.

6.40. On utilise parfois a tort la methode ci-aprespour incorporer les variations saisonnieres lorsqueFindicateur et la variable cible suivent des comporte-ments saisonniers connus mais differents :a) Distribuer les donnees annuelles pour une annee

en proportion au schema saisonnier suppose dela serie.

b) Utiliser les variations de Findicateur par rapport ala periode correspondante de F annee precedentepour mettre a jour la serie.

6.41. Cette methode preserve le comportement sai-sonnier connu lorsqu'on ne considere qu'une seuleannee. Cependant, lorsque les estimations des CNTsont calees, elle entraine des ruptures de series quipeuvent effacer ou fausser la tendance et introduiredes erreurs plus graves que celles qu'elle vise a pre-venir (cette question est illustree a Fannexe 6.2).

3. Procedures de calage et de calcul des comptes

6.42. Le calage doit faire partie integrante du proces-sus de calcul et doit s'operer au niveau de desagre-gation le plus pousse. Dans la pratique, cela peut con-sister a caler differentes series par etapes, c'est-a-direa utiliser les donnees de certaines series deja caleespour estimer d'autres series, qui serviraient elles-memes au calage d'autres series. Ce processus seraitsuivi d'une deuxieme et troisieme iteration de calage.Le procede effectivement utilise dependra des parti-cularites propres a chaque cas.

6.43. Supposons, a titre d'exemple, que nous dispo-sons de donnees annuelles pour tous les produits maisne possedons de donnees trimestrielles que pour lesproduits les plus importants. Si la somme des don-nees trimestrielles (connues) est prise comme indica-teur pour les autres produits, la procedure ideale con-sisterait a proceder tout d'abord, pour chacun desproduits pour lesquels des donnees trimestrielles sontdisponibles, a un calage sur les donnees annuellescorrespondantes, et a caler ensuite la somme trimes-trielle des estimations calees pour les principaux pro-duits sur le total. Bien entendu, si tous les produitssuivent la meme evolution, ce procede donnerait lememe resultat que le calage direct du total trimestrielsur le total annuel.

6.44. Dans d'autres cas, on peut eviter les deuxiemeet troisieme iterations de calage et la methode d'eta-

[QBI, QBL. QBI,min

(el,..W....T

T

I(=2

QBI,

108

Page 123: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Questions particulieres

blissement des donnees est done simplifiee. Parexemple, on peut obtenir un indicateur aux prix cou-rants en multipliant un indicateur de quantite par unindicateur de prix sans avoir cale auparavant les indi-cateurs de quantite et de prix sur les reperes annuelscorrespondants. Pareillement, on peut etablir un indi-cateur a prix constants en divisant un indicateur auxprix courants par un indicateur de prix sans calageprealable de l'indicateur aux prix courants. En outre,si la production a prix constants est utilisee commeindicateur de la consommation intermediaire, l' indi-cateur de production a prix constants (non cale) peutetre cale directement sur la consommation interme-diaire annuelle. On peut montrer qu'on obtient lememe resultat si, dans un premier temps, l'indicateurde production est cale sur la production annuelle et sile resultat de cette operation est ensuite cale sur laconsommation intermediaire annuelle.

6.45. Pour obtenir des donnees trimestrielles a prixconstants par deflation des donnees aux prix cou-rants, la procedure correcte consiste a caler toutd'abord l'indicateur trimestriel aux prix courants etdeflater ensuite les donnees trimestrielles calees auxprix courants. Si on utilise les memes indices deprix pour les comptes annuels et pour les comptestrimestriels, il faut prendre comme estimation an-nuelle la somme des quatre trimestres a prix cons-tants, et une deuxieme iteration de calage n'est pasnecessaire. Comme il est explique dans la section Bdu chapitre IX, les deflateurs annuels obtenuscomme des moyennes non ponderees des donneesmensuelles ou trimestrielles peuvent introduire,dans les deflateurs annuels et, partant, dans les don-nees annuelles a prix constants, une erreur d'agre-gation temporelle qui peut etre importante en cas defluctuation forte d'un trimestre a l'autre. En outre,si, dans ces cas, les donnees trimestrielles a prixconstants sont obtenues par calage d' un indicateurtrimestriel a prix constants, calcule par deflation del'indicateur aux prix courants, par les donnees an-nuelles a prix constants, l'erreur d'agregation tem-porelle se retrouvera dans le deflateur trimestrielimplicite, qui differera de l'indice de prix initial. Parconsequent, dans pareils cas, il faut en principe cal-culer les donnees annuelles a prix constants enfaisant la somme des donnees deflatees trimes-trielles, ou meme mensuelles si possible. Cepen-dant, si les variations trimestrielles sont negli-geables, on peut calculer les estimations annuelles aprix constants par deflation directe et en calant en-suite les estimations trimestrielles a prix constantssur les estimations annuelles a prix constants.

4. Soldes et identities comptables

6.46. Dans les methodes de calage etudiees ici,chaque serie temporelle est consideree comme unevariable independante et, par consequent, il n'est pastenu compte des relations comptables entre series ap-parentees. De ce fait, les series trimestrielles caleesne constitueront pas automatiquement un ensemblecoherent de comptes. Par exemple, le PIB trimestrielcalcule sous Tangle de la production peut differerdu PIB trimestriel calcule sous Tangle des depenses— meme si les donnees annuelles sont coherentes —bien que ces ecarts se compensent au total pour lesannees ou les donnees annuelles prises comme re-peres sont equilibrees29. Il existe des methodes decalage a plusieurs variables dans lesquelles la rela-tion entre les series constitue une contrainte supple-mentaire, mais elles sont trop complexes et astrei-gnantes pour etre utilisees dans les CNT.

6.47. Dans la pratique, on reduit au minimum lesecarts dans les comptes en calant leurs diverses com-posantes au niveau de desagregation le plus pousseet en calculant les valeurs globales a partir des com-posantes calees. Si les ecarts qui subsistent entre, parexemple, le PIB calcule par l' approche de la produc-tion et le PIB calcule par l' approche des depensessont suffisamment faibles30, leur repartition propor-tionnelle entre les composantes correspondantes duPIB calcule d'une maniere ou de l' autre serait justi-fiable. Dans d'autre cas, il vaut peut-etre mieux s'entenir a une presentation explicite de ces ecarts sta-tistiques, a moins qu'il ne soit possible d'identifierles series a l'origine des ecarts. La persistance degros ecarts indiquerait qu'il y a d'importantes diver-gences entre les mouvements a court terme de cer-taines des series.

5. Autres variantes de la methode de calage

6.48. La version de base de la methode proportion-nelle de Denton exprimee par l'equation (6.3) peutetre amelioree par l'adoption d'autres options, quiconsistent, par exemple, a :• Omettre les reperes annuels pour certaines annees

pour lesquelles des donnees de base annuellesindependantes ne sont pas disponibles.

• Specifier les reperes infra-annuels en posantcomme condition

29Les ecarts infra-annuels seront, dans la plupart des cas, relativementnegligeables pour les series retrospectives.30Pour que 1'incidence sur les taux de croissance soit negligeable.

109

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VI LE CALAGE

• que les valeurs des séries calculées soientégales à des valeurs prédéterminées pour certainstrimestres-repères; ou• que les totaux semestriels des estimations tri-mestrielles soient égaux aux données-repèressemestrielles pour certaines périodes;

• considérer que les repères ne sont pas contraignants;• ajuster davantage que d'autres les données des

trimestres qui sont réputés plus sujets à erreurssystématiques.

Les formules correspondant aux deux derniers cassont présentées à la section B.2 de l'annexe 6.1.

6. Calage et révisions

6.49. Pour éviter d'introduire des erreurs dans lesséries, l'incorporation de nouvelles données annuellespour une année déterminée exigera en général la ré-vision des données trimestrielles précédemment pu-bliées pour plusieurs années. Il s'agit là d'une carac-téristique fondamentale de toute méthode de calageacceptable. Comme expliqué au paragraphe 6.30 et telqu'il ressort de l'exemple 6.3, il faudra parfois réviser,non seulement les estimations des CNT qui se rap-portent à l'année pour laquelle de nouvelles donnéesannuelles doivent être incorporées, mais aussi les don-nées trimestrielles pour une ou plusieurs annéesprécédentes et suivantes. En principe, il se peut queles estimations des CNT déjà publiées pour toutes lesannées précédentes et suivantes doivent être réviséespour préserver au maximum les mouvements à courtterme de l'indicateur, si les erreurs que celui-ci com-porte sont importantes. Dans la pratique, toutefois,avec la plupart des méthodes de calage, l'incidencedes nouvelles données annuelles ira en diminuant etsera nulle pour les périodes suffisamment éloignées.

6.50. L'un des avantages que présente la méthode deDenton par rapport à plusieurs des autres méthodestraitées à l'annexe 6.1 est qu'elle permet de réviserles données des années précédentes, quel que soit le

nombre de ces années. Si l'on veut, on peut éviter deréviser certaines estimations des CNT précédemmentpubliées en spécifiant que ces estimations sont des«contraintes des calages trimestriels». Cette option apour effet de geler les valeurs des périodes en ques-tion et peut donc servir à réduire le nombre des an-nées pour lesquelles des révisions doivent êtreapportées chaque fois que de nouvelles données an-nuelles deviennent disponibles. Pour éviter d'intro-duire des erreurs importantes dans les séries calées,toutefois, il y a lieu de réviser au moins les donnéesdes deux à trois années précédentes (et suivantes)chaque fois que de nouvelles données annuelles sontdisponibles. En général, l'incidence sur les annéesplus éloignées sera négligeable.

7. Autres observations

6.51. Les méthodes de calage perfectionnées re-posent sur des concepts complexes. Dans la pratique,toutefois, leur utilisation dans les opérations de rou-tine pour l'élaboration des données trimestriellesprend peu de temps et ne présente guère de difficulté.Dans la phase d'établissement initiale, les questionsdoivent être bien comprises et le processus automa-tisé dans le cadre du système de production des CNT.Par la suite, ces méthodes amélioreront les données etréduiront à l'avenir les révisions sans exiger ducomptable national beaucoup de temps et d'attention.Il vaut mieux vérifier tous les ans les nouvellesvaleurs de calage à mesure qu'elles sont reçues afinde remplacer les estimations précédentes du ratio RIpar de nouvelles prévisions annuelles. À cet effet, ilserait utile de dresser le tableau des ratios RI annuelsobservés pour les dernières années. Il arrive souventque les prévisions du ratio RI soient plus ou moins in-correctes, mais l'essentiel est de savoir si les erreursfont apparaître une tendance pour pouvoir améliorerles prévisions à l'avenir. En outre, les variations duratio RI annuel mettent en lumière des questions con-cernant l'indicateur qui intéresseront les fournisseursde données.

Page 125: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.1. Autres méthodes de calage

A. Introduction

6.A1.1. Le calage des séries temporelles peut s'ef-fectuer suivant deux approches principales, à savoirune approche strictement numérique et une autrefondée sur un modèle statistique. L'approche numé-rique diffère de celle du modèle statistique par le faitqu'elle ne spécifie pas de modèle statistique auquel lasérie temporelle est censée se conformer. L'approchenumérique comprend l'ensemble des méthodes fon-dées sur la minimisation des moindres carrés, propo-sées par Denton (1971) et al1, la méthode de Bassie2

et la méthode proposée par Ginsburgh (1973). L'ap-proche de la modélisation comprend les méthodesfondées sur les modèles ARIMA3 proposées parHillmer et Trabelsi (1987), les modèles état-mesureproposés par Durbin et Quenneville (1997) et un en-semble de modèles de régression proposés par diversmembres des services de Statistique Canada4. Enoutre, Chow et Lin (1971) ont proposé une méthodede régresion multivariable par les moindres carrésgénéralisés pour l'interpolation, la distribution etl'extrapolation des séries temporelles. Bien qu'ellene soit pas une méthode de calage au sens strict, laméthode de Chow-Lin s'apparente à l'approche sta-tistique, en particulier aux modèles de régression deStatistique Canada.

6.A 1.2. Cette annexe a pour objet de présenter unbref examen, dans le cadre de l'établissement descomptes nationaux trimestriels (CNT), des plus con-nues de ces méthodes, et de les comparer avec latechnique préconisée, à savoir la méthode propor-tionnelle de Denton améliorée. On ne trouvera pasdans cette annexe d'analyse approfondie de toutes lesautres méthodes de calage proposées.

6.A1.3. La méthode proportionnelle de Dentonaméliorée présente de nombreux avantages sur lesautres. Comme on l'expose au paragraphe 6.7, elleest logiquement optimale si l'objectif général de lapréservation maximale de l'évolution à court termede l'indicateur visé par le calage est spécifié commele maintien des estimations trimestrielles aussi pro-portionnelles que possible à l'indicateur et si lesrepères sont fermes. En outre, comparée aux autresméthodes, la méthode proportionnelle de Dentonaméliorée est relativement simple, robuste et bienadaptée aux applications de grande envergure. Desurcroît, le cadre d'analyse qui en résulte, constituépar le ratio repère/indicateur (RI), constitue uncadre général et intégré pour convertir la série del'indicateur en estimations trimestrielles par inter-polation, distribution et extrapolation avec un indi-cateur qui, contrairement à ceux qui sont obtenuspar les méthodes additives, n'est pas sensible auniveau général des indicateurs et ne tend pas à lisserune partie des taux de variation des données d'untrimestre à l'autre. Le cadre RI comprend aussi laméthode d'extrapolation de base à l'aide d'un indi-cateur utilisée dans la plupart des pays.

6.A1.4. Les diverses méthodes de modélisationstatistique présentent en revanche sur la méthodeproportionnelle de Denton améliorée l'avantagepotentiel de prendre en compte toute informationsupplémentaire à propos du mécanisme d'erreursous-jacent et des autres aspects des propriétés sto-chastiques de la série. Toutefois, ces informationssupplémentaires ne sont généralement pas dis-ponibles dans le cadre des CNT. De surcroît, cer-taines des méthodes de modélisation statistiqueprésentent le danger de surajuster la série en inter-prétant comme des erreurs, et donc en supprimant,des variations accidentelles véritables qui ne cor-respondent pas aux caractéristiques habituelles dumodèle statistique. En outre, l'amélioration de laméthode proportionnelle de Denton présentée dansla section D du chapitre VI permet de prendre encompte des informations supplémentaires à proposdes variations à court terme, notamment saison-

111

1Helfand, Monsour et Trager (1977) et Skjaeveland (1985).2Bassie(1958).3Abréviation de «autoregressive integrated moving average model» —l'acronyme «ARMMI» (modèle autorégressif à moyenne mobile inté-gré) est parfois utilisé dans les textes en français — NdT.4Laniel et Fyfe (1990) et Cholette et Dagum (1994).

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VI LE CALAGE

nieres, du ratio RI. D'autres ameliorations, qui per-mettent de prendre en compte toute informationsupplemental indiquant que les donnees de basesont plus faibles pour certains trimestres que pourd'autres, et qu'il faudrait done les ajuster davan-tage, sont presentees dans la section B.2 de cette an-nexe, ainsi qu'une version de la methode propor-tionnelle de Denton dans laquelle les reperes nesont pas fermes.

6.A1.5. Par ailleurs, en ce qui concerne les seriesprospectives, les ameliorations de la methode pro-portionnelle de Denton exposees dans la sectionC.3 du chapitre VI offrent des options plus nom-breuses et plus appropriees pour prendre en comptediverses formes d'informations concernant l'erreursystematique dans 1'evolution passee de l'indica-teur. Les diverses methodes de modelisation statis-tique considerent generalement les relations addi-tives entre les niveaux de la serie, et non entre lesvariations, ce qui limite considerablement les pos-sibilites de formuler d'une autre maniere l'exis-tence d'un quelconque biais dans 1'evolutionde l'indicateur. Les ameliorations de la methodeproportionnelle de Denton exposees dans le cha-pitre VI expriment le biais systematique en fonc-tion du comportement systematique de la diffe-rence relative du taux de croissance annuel del'indicateur et de la serie annuelle ou, ce qui revientau meme, du ratio RI annuel. Cela constitue uncadre plus souple pour ajuster les donnees comptetenu du biais de l'indicateur.

B. Le groupe des methodesde calage de type Denton

/. Les versions courantesdes methodes de type Denton

6.A1.6. Le groupe des methodes de calage de typeDenton fondees sur les moindres carres repose sur leprincipe de la preservation des fluctuations. Onpeut distinguer plusieurs methodes fondees sur lesmoindres carres, suivant la maniere dont le principede la preservation des fluctuations est applique enpratique. Pour exprimer ce principe, on peut posersoit 1) que la croissance d'un trimestre a l'autre dela serie trimestrielle ajustee et celle de la serie tri-mestrielle initiale devraient etre aussi similaires quepossible, soit 2) que l'ajustement aux trimestres ad-jacents devrait etre aussi similaire que possible.Dans chacun de ces deux grands groupes de me-thodes, plusieurs autres variantes peuvent etre spe-cifiees. La croissance d'un trimestre a l'autre peut

etre definie comme une croissance absolue oucomme un taux de croissance, et on peut minimisersoit la difference absolue, soit la difference relative,de ces deux expressions de la croissance d'untrimestre a l'autre. De meme, on peut minimiser ladifference de l'ajustement absolu ou de l'ajustementrelatif de trimestres adjacents.

6.A1.7. La methode proportionnelle de Denton (for-mule D4 ci-apres) est preferable aux autres versionspour les trois raisons principales suivantes :• Elle est sensiblement plus facile a appliquer.• Dans la plupart des cas, elle donne en pratique

a peu pres les memes estimations, pour les seriesretrospectives, que les formules D2, D3 et D5ci-apres.

• Grace a la formulation du ratio RI utilisee dansle chapitre VI, on dispose d'un cadre simple etelegant pour 1'extrapolation par la methode pro-portionnelle de Denton amelioree, qui permet deprendre integralement en compte l'existence detout biais systematique, ou son absence, dans letaux de variation de l'indicateur d'une anneea l'autre.

6.A1.8. Mathematiquement, les principales ver-sions5 des methodes proposees de calage parles moindres carres peuvent s'exprimer commesuit6:

M i n D 1 : min I[(*,-*,_,)-(/,-7,_,)]2 (6.A1.1)U,....X4, XT) ,=2

min £ [,....x4/, xT) r - 2

5Les abreviations D l , D2, D3 et D4 ont ete introduites par Sjoberg(1982), dans le cadre d'une classification des differentes methodesfondees sur les moindres carres proposees par Denton (1971) ou ins-pirees de ses travaux. D l et D4 ont ete proposees par Denton, D2et D3 par Helfand, Monsour et Trager (1977), et D5 par Skjaeveland(1985).6Cette presentation differe des versions originales proposees par lesdivers auteurs, en omettant la condition supplementaire selonlaquelle la valeur de la premiere periode est predeterminee. Parailleurs, la proposition originale de Denton traitait seulement desseries retrospectives.

*r-',)-(*/-l-/,-l)]'<=>

112

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Annexe 6.1. Autres methodes de calage

MinD2: (6A1.2)

En d'autres termes, la somme des trimestres doitetre egale aux donnees annuelles pour chaqueannee-repere.

6.A1.9. Les diverses versions des methodes decalage de type Denton par les moindres carrespresentent les caracteristiques suivantes :• La formule D l minimise les differences de crois-

sance absolue entre la serie repere Xt et la serie in-dicateur Ir On peut aussi voir qu'elle minimise ladifference absolue des ajustements absolus de deuxtrimestres adjacents.

• La formule D2 minimise le logarithme des diffe-rences relatives des taux de croissance des deuxseries. On peut aussi voir qu'elle minimise le loga-rithme des differences relatives des ajustements

7D4 est la version de base de la methode proportionnelle de Denton.

relatifs de deux trimestres adjacents et le loga-rithme des differences absolues des taux de crois-sance d'une periode a l'autre entre les deux series.

• La formule D3 minimise les differences absoluesdes taux de croissance d'une periode a l'autre entreles deux series.

• La formule D4 minimise les differences absolues desajustements relatifs de deux trimestres adjacents.

• La formule D5 minimise les differences relativesdes taux de croissance des deux series. On peut aussivoir qu'elle minimise les differences relatives desajustements relatifs de deux trimestres adjacents.

6A1.10. Bien que les cinq formules puissent toutesetre utilisees pour le calage, seules les formules D l etD4 presentent des conditions du premier ordre l i -neaires pour un minimum et elles sont done les plusfaciles a appliquer en pratique. En fait, les formulesD l et D4 sont actuellement les seules utilisees.

6 ALII . La formule D4—la methode proportionnellede Denton — est generalement preferable a la for-mule D l parce qu'elle preserve mieux les fluctuationsa court terme, notamment saisonnieres, de la serielorsque ces fluctuations sont distributes de fagon mul-tiplicative autour de la tendance. La distribution multi-plicative des fluctuations a court terme semble etre unecaracteristique de la plupart des series macroecono-miques saisonnieres. Le plus raisonnable semble doneetre de supposer que les erreurs sont en general dis-tribuees de fagon multiplicative et non additive, tantque Ton n'a aucune preuve explicite du contraire. Laformule D l produit une distribution additive lisse deserreurs de l'indicateur, alors que la formule D4 produitune distribution multiplicative lisse. En consequence,comme c'est le cas de toutes les formules d'ajustementadditives, la formule D l tend a lisser certains des tauxde variation d'un trimestre a l'autre dans la serie indi-cateur. De ce fait, la formule D l peut gravement per-turber cet aspect des fluctuations a court terme pour lesseries qui presentent de fortes variations a court terme.Cela risque particulierement d'etre le cas s'il y a unedifference appreciable entre le niveau de l'indicateur etla variable objectif. De surcroit, la formule D l peutdans quelques cas produire des valeurs-reperes nega-tives pour certains trimestres (memes si toutes les don-nees trimestrielles et annuelles originales sont po-sitives) si des ajustements negatifs importants sontnecessaires pour des donnees presentant de fortes va-riations saisonnieres.

6A1.12. Les formules D2, D3 et D5 sont tres com-parables. Elles sont toutes les trois formulees de

113

4y

t=4y-3Xx=Ay, ye{l,...fi\

Toutes les versions sont minimisees sous les memescontraintes : pour la serie de flux,

min{X,...,X4P XT)

T

11 = 2

* , / * , - ,

' , / ' , - ,

In

12

< = > min(X....X4/. XT)

T

I1 = 2

InX./1.

X,Jl,->

2

< = > min(x,....x4/i,....xr)

T

1t = 2

\n{XtIXt_{)-\n{ltllt_x)

MinD3 mm(XI...,XAB XT-)

T

If=2

x, i,Xt-\ A-l

(6.A1.3)

Min D4^ min(Xi...,X4f> XT)

T

I'=2

Iki,

,2

(6.A1.4)

MinD5 mm(X,....X«, XT)

T

I1 = 2

xjx,.,',/',-,

-1

12

(6.A1.5)

<=> min{X,..,XAB xT)

T

1t = 2

X,/l,

x,Ji,.t

12

te{\,.MP)--T]

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VI LE CALAGE

maniere a conserver de fagon explicite le taux devariation d'une periode a l'autre de la serie indica-teur, ce qui constitue d'apres plusieurs auteurs (parexemple, Helfand, Monsour et Trager, 1977) la for-mulation objective ideale. Les trois formules don-neront en pratique dans la plupart des cas a peu presla meme estimation pour la serie retrospective, maisla formule D2 semble etre legerement preferable auxdeux autres. Contrairement a la formule D2, la for-mule D3 ajustera relativement davantage les faiblestaux de variation que les taux eleves, ce qui n'est pasune propriete satisfaisante. Contrairement a la for-mule D5, la formule D2 traite de fagon symetrique lestaux de variation eleves et faibles et elle produiradone une serie d'ajustements relatifs aux taux decroissance plus lisse.

2. Autres elargissements de la methodeproportionnelle de Denton

6.A1.13. On peut elargir davantage la version debase de la methode proportionnelle de Denton (D4)presentee dans le chapitre en faisant intervenir descontraintes des reperes de remplacement ou supple-mentaires, comme par exemple les suivantes :• Ajuster relativement davantage les trimestres dont

on sait qu'ils sont systematiquement davantage su-jets a des erreurs que les autres.

• Traiter les reperes comme non fermes.

6.A1.14. La version augmentee de la formule debase presentee ci-apres permet de specifier quelstrimestres devraient etre ajustes davantage queles autres :

mm(6.A1.6)

te

sous la contrainte habituelle

Xt=4y-\

Xt=Ay,ys{l,...p}.

C'est-a-dire, la somme des trimestres doit etre egaleaux donnees annuelles pour chaque annee-repere.

ouest un ensemble de coefficients de ponderationtrimestriels specifies par l'utilisateur, indiquantquels trimestres devraient etre ajustes davan-tage que les autres.

6.A1.15. Dans l'equation (6.A1.6), seule la valeur re-lative des coefficients de ponderation specifies parl'utilisateur (wq) importe. Les differences absolues desajustements relatifs seront plus faibles pour une pairede trimestres adjacents auxquels on attribue un coeffi-cient de ponderation relativement eleve que pour lespaires auxquelles on attribue un faible coefficient.

6.A1.16. En augmentant a nouveau la formule debase comme suit, on peut traiter les reperes commenon fermes :

mm

OU

Way est un ensemble de coefficients de ponderationtrimestriels specifies par l'utilisateur, indiquantquelle fermete devrait etre donnee aux reperesannuels.

A nouveau, seule la valeur relative des coefficients deponderation specifies par l'utilisateur importe. Desvaleurs relativement elevees des coefficients annuelsindiquent que les reperes devraient etre traitescomme relativement fermes.

C. La methode de Bassie

6.A1.17. Bassie (1958) a le premier congu une me-thode pour elaborer des series mensuelles et tri-mestrielles dont les fluctuations a court terme re-fletent de pres celles d'une serie apparentee tout enmaintenant la coherence par rapport aux totaux an-nuels. La methode de Bassie est la seule qui ait eteexposee en detail dans les Comptes nationauxtrimestriels (OCDE, 1979). Cependant, l'utilisationde la methode de Bassie telle qu'elle est presenteedans OCDE (1979) peut donner lieu a un probleme desaut si les donnees de plusieurs annees sont ajusteessimultanement.

6.A1.18. La methode de Bassie est sensiblementmoins bien adaptee a l'etablissement des CNT que lamethode proportionnelle de Denton, principalementpour les raisons suivantes :• La methode proportionnelle de Denton preserve

mieux les fluctuations a court terme de l'indicateur.• La version additive de la methode de Bassie,

comme la plupart des methodes d'ajustement addi-tives, tend a lisser des series et peut done grave-

(*I-.X40 XT)

T

1 w i ,

X,.,

',-.

I!

Iv = l

Wa

4v

It=4y-3 Ay

- 1

(6.A1.7)

(Xi....,X*p, Xr)

T

I(=2

W1,*/-i

h-\

I...UBI....T

114

Page 129: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.1. Autres methodes de calage

ment perturber les taux de variation d'un trimestreaTautre dans les series qui presentent de fortesvariations a court terme.

• La version multiplicative de la methode de Bassiene donne pas une correction exacte, ce qui rendnecessaire une legere dose d'ajustement propor-tionnel a la fin du calcul.

• La methode proportionnelle de Denton permetd'ajuster simultanement la totalite de la serie tem-porelle, contrairement a la methode de Bassie, quiopere seulement sur deux annees consecutives.

• La methode de Bassie peut donner lieu a un pro-bleme de saut si les donnees afferentes a plusieursannees sont ajustees simultanement et non paretapes8.

• La methode proportionnelle de Denton amelioreeoffre un cadre general et integre pour convertir laserie indicateur en estimations des CNT par inter-polation, distribution et extrapolation a l'aide d'unindicateur. En revanche, la methode de Bassie nepermet pas l'extrapolation; elle porte unique-ment sur la distribution des donnees annuelles.

• La methode de Bassie alourdit le processus d'eta-blissement des donnees.

6.A1.19. On trouvera ci-apres la presentation debase de la methode de Bassie telle qu'elle est ex-posee, entre autres, dans OCDE (1979). On consideredeux annees consecutives. On suppose qu'il n'y a pasde discordance entre les donnees trimestrielles et an-nuelles pour la premiere annee et que la difference(absolue ou relative) pour la seconde annee est egalehK2.

6.A1.20. On suppose que la correction, pour touttrimestre, est une fonction du temps Kq =f(t), et quef(t) = a + bt + cfi + dt3. On pose ensuite les quatre con-ditions suivantes :i) la correction moyenne dans 1'annee 1 doit etre

egale a zero :

\f(t)dt = O.

ii) la correction moyenne dans 1'annee 2 doit etreegale a l'erreur moyenne dans 1'annee 2 (K2):

8On peut attenuer ce probleme de saut, mais non l'eliminer totale-ment, en reformulant la presentation de base de la methode; 1'utilisa-tion de la methode de Bassie n'en reste pas moins deconseillee.

f(t)dt = K2.

iii) a la fin de 1'annee 1, la correction doit etre egalea zero, de maniere a ne pas perturber la relationentre le premier trimestre de 1'annee 1 et le qua-trieme trimestre de 1'annee 0 :/(0) = 0

iv) a la fin de 1'annee 2, la correction ne doit etre nicroissante ni decroissante :

dt

6.A1.21. Ces quatre conditions permettent de cal-culer les coefficients fixes ci-apres, pour distribuerl'erreur annuelle de 1'annee 2 (K2) sur les quatretrimestres de l'annee 2 et d'ajuster 1'evolution tri-mestrielle dans l'annee 1 :

A utiliser pour l'annee 1

b, -0,098145b -0,144030b3 -0,008301b4 0,250488Somme 0,0

A utiliser pour l'annee 2

c, 0,573730c2 0,902832c3 1,179111c4 1,344238

4,0

6.A 1.22. La difference entre la somme annuelle desestimations trimestrielles et 1'estimation annuelle di-recte dans l'annee 2 (A^) peut etre exprimee soit sousune forme additive, soit sous une forme multiplica-tive. La forme additive est la suivante :

(6.A1.8)9=1

ce qui aboutit a la version additive suivante de lamethode d'ajustement de Bassie :

(6.A1.9)

f 0.25 cq-K2

ou:q est un symbole generique representant les

trimestres;est le niveau de l'estimation trimestrielleajustee pour le trimestre q de l'annee 1 (y = 1)etde l'annee 2 (y = 2);

K2=A2

4

I \ i

ZqA =XqA+0.25-bq-K2

Zq,2 ~ \l

MS|

df(2)= 0.

:

Page 130: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

X est le niveau de 1' estimation trimestriellepreliminaire pour le trimestre q de 1'annee y;

A2 est le niveau de 1' estimation annuelle directepour l'annee 2.

6.A1.23. La forme multiplicative est la suivante :

ce qui aboutit a la version multiplicative suivante dela methode d'ajustement de Bassie :

ZqA=Xqy(l+bq-K2) (6.A1.11)

La version multiplicative de la methode de Bassie nedonne pas une correction exacte, et une legere dosed'ajustement proportionnel est necessaire a la findu calcul.

6.A1.24. La methode de Bassie fonctionne tant queTon n'ajuste pas plus d'une annee a la fois et que lesestimations trimestrielles forment une serie tem-porelle continue. En particulier, i l convient de noterque (contrairement a ce qui est indique dans lesComptes nationaux trimestriels (OCDE, 1979),lorsque plusieurs annees doivent etre ajustees, le pro-cessus ne peut pas etre directement poursuivi pour lesannees 2 et 3, 3 et 4, et ainsi de suite, en appliquantles facteurs de correction pour la «premiere annee» al'annee 2 (qui a deja fait l'objet d'une correction) etles facteurs de correction pour la «deuxieme annee»aux annees 3 et 4, etc. En d'autres termes, la versiongeneralisee suivante de la methode multiplicative deBassie ne fonctionne pas :

6.A1.25. L'exemple 6.A1.1, dans lequel on utilisela version multiplicative de la methode de Bassie,illustre le fonctionnement de la methode telle qu'elleest exposee dans OCDE (1979) et le probleme de sautqui est inherent a cette version lorsqu'on l'utilisepour ajuster plusieurs annees simultanement.

6.A1.26. La rupture introduite par l'utilisation de lamethode de Bassie, telle qu'elle est utilisee plushaut, tient au fait que la serie trimestrielle utiliseepour aligner la serie a l'annee 3 n'est pas continue.

La serie temporelle est constitute des donnees origi-nales pour l'annee 3 et des donnees de l'annee 2 quiont ete alignees ou calees sur les donnees annuellesde l'annee 2. Cette discontinuity se reporte dans laserie revisee.

D. La methode Ginsburgh-Nasse

6.A1.27. Ginsburgh a propose une methode en troisetapes pour distribuer les donnees annuelles en uti-lisant une serie trimestrielle apparentee. II n'a pasconsidere le probleme de 1'extrapolation, ou estima-tion de la serie prospective. En reformulant legere-ment la presentation originale de la methode suivantles principes proposes par Ginsburgh lui-meme, onobtient toutefois la version elementaire du systemed'etablissement des CNT «fonde sur l'analyse de re-gression^, tel qu'il a ete initialement formule parNasse (1973), permettant d'estimer a la fois la serieretrospective et la serie prospective. Cette section ex-pose les elements suivants :• La methode Ginsburgh-Nasse est essentiellement

identique a la methode additive de Denton (Dl),assortie d'un ajustement prealable de l'indicateurpour toute difference sensible entre le niveau del'indicateur et la variable objectif.

• La methode Ginsburgh-Nasse et la methode D l as-sortie d'un ajustement prealable du niveau del'indicateur donnent des estimations identiques,tant pour la serie retrospective que pour la serieprospective.

• L'analyse de regression qui fait partie de lamethode Ginsburgh-Nasse constitue un moyeninutilement complique et fastidieux d'ajuster auprealable l'indicateur pour tenir compte de toutedifference moyenne sensible entre le niveau del'indicateur et la variable objectif.

• Le meme ajustement prealable du niveau de l'indi-cateur peut etre simplement effectue en prenantcomme facteur d'ajustement le rapport du repereannuel a la somme annuelle de l'indicateur pourune annee.

6.A1.28. La methode proposee par Ginsburgh con-sistait a produire les donnees trimestrielles calees enappliquant la procedure en trois etapes suivantes :a) Estimer la «tendance trimestrielle» des donnees

annuelles Av et la somme annuelle de l'indicateur

/,=z,/«9Comme le presente, par exemple, Dureau (1995).

Zq,2 = XQ,2-(l+ c-K2)

K2 = A2

4

I7=1

* , . 2 -1

z w =x w . ( i + c , . i9 . ( i + &,.^+1) (6. A 1.12)

I 116

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Annexe 6.1. Autres methodes de calage

Exemple 6. A 1.1. La methode de Bassie et le probleme de saut

Date

Annee 1

TlT2T3T4Total annee 1Annee 2TlT2T3T4Total annee 2Annee 3TlT2T3T4Total annee 3

Estimationsoriginates

1.000,01.000,01.000.01.000,04.000,0

1.000,01.000,01.000,01.000,04.000,0

1.000,01.000,01.000,01.000,04.000,0

Estimationsannuelles

4.000,0

4.400,0

4.000,0

Tauxd'erreur

0,00

0,10

0,00

CoefficientsAjustementde I'annee 2

-0,0981445-0,1440297

-0,00830080,250488280,0

0,573730470,902832031,179111221,344238224,0

d'ajustementAjustementde I'annee 3

-0,0981445-0,1440297

-0,00830080,25048828

0,0

0,57373047

0,902832031,179111221,344238224,0

Estimationsajustees

990,2985,6

999,21.025,14.000,0

1.057,41.090,31.117,91.134,44.400,0

1.000,01.000,01.000,01.000,0

Taux decroissance

-0,5%1,4%2,6%

3,2%3,1 %2,5%

1,5%

-11 ,9%0,0 %0,0%0,0%

Ratiod'ajustement

obtenu

0,9900,9860,9991,025

1,0571,090

1,1181,134

1,0001,0001,0001,000

Dans cet exemple, les estimations annuelies revisees pour Jes annees 2 et 3 sont donnees en meme temps. Comme on le voit, la premiere operation d'ajuste-ment des series trimestrielles, destinee a aligner les estimations trimestrielles sur I'estimation annuelle de I'annee 2, produit un ajustement a la hausse de lacroissance pendant les annees I et 2, mais pas d'ajustement a I'annee 3, ce qui aboutit a une rupture de la serie entre le quatrieme trimestre de I'annee 2 etle premier trimestre de I'annee 3.

La rupture introduite par la premiere operation d'ajustement n'est pas supprimee dans la seconde operation d'ajustement, destinee a aligner la serie sur I'es-timation annuelle de I'annee 3. Dans cet exemple, I'erreur dans I'annee 3 est egale a zero et la methode de Bassie, appliquee comme on I'expose plus haut, neproduit pas d'ajustement supplemental des donnees.

en utilisant la formule de distribution des moindrescarres suivante:

c) Enfin, deriver les donnees calees pour la serieretrospective, comme suit:

ou Z, = At et lv respectivement, denotent les seriestrimestrialisees obtenues Aqy et lqy.

b) Utiliser la methode habituelle des moindres carresordinaires (MCO) pour estimer les parametres del'equation de regression lineaire annuelle suivante :

(6.A1.13)£(£0=0, ye{l,....j8}

ouey represente le terme d'erreur suppose etre

aleatoire, avec une esperance mathematiqueegale a zero;

a et b sont des parametres fixes a estimer.

ou b est la valeur estimee du parametre fixe bdans l'equation (6.A1.13).

6.A1.29. Comme le montre Ginsburgh, la seriecalee obtenue dans l'equation (6.A1.14) peut defa^on equivalente etre obtenue par resolution duprobleme de minimisation des moindres carressuivant:

Cette equation se reduit a la formule additive de Denton(Dl) dans l'equation (6.A1.1) sib est proche de 1.

6.A1.30. Dans l'equation (6.A1.15), le parametre bsert a ajuster les donnees pour tenir compte de la dif-

mm(Z\ ZAP) t=2

Z,-Zt-x

sous la contrainte4)3

It=4y-3

Z^^ te{l...(4P)}9ye{l....p}t

Ay=f(I) = a + b-I +e

Xq,y = \,y+b-(Ly-IJ

qe{l9..A),ye{l9...p)(6.A1.14)

mm(Xi...,X*fi)

4p

1f = 2

[xt-x,.x)-b\i, -/,_,) (6. A 1.15)

117

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VI LE CALAGE

ference moyenne entre le niveau de l'indicateur et lavariable objectif et aide done a attenuer Tun des prin-cipaux inconvenients de la formule additive de basede Denton. Le parametre a, dans 1'equation de re-gression lineaire (6.A 1.13), sert a ajuster les donneespour tenir compte de toute difference systematique(biais) dans les fluctuations moyennes de l'indicateuret de la variable objectif. Le parametre a n'apparaitcependant pas dans les equations (6.A1.14) et(6.A 1.15) et i l ne sert done finalement a rien dans lecalcul des estimations de la serie retrospective.

6.A1.31. La configuration de base du systemed'etablissement des CNT «fonde sur l'analyse de re-gression» propose par Nasse est la suivante :

a) Utiliser une relation econometrique estimeecomme dans l'etape b) de la methode de Gins-burgh exposee plus haut pour obtenir l'expressionsuivante de la serie temporelle CNT preliminaire(non calee) (Xq

py):

d) Enfin, calculer les donnees calees tant pour laserie retrospective que pour la serie prospective,comme suit:

4/3

(6.A1.19)

(6. A 1.20)

6.A1.32. En regroupant les equations (6.A 1.17),(6.A1.18), (6.A1.19) et (6.A1.20), on peut montrerque les etapes b) a d) ci-dessus aboutissent a l'ex-pression suivante :

(6.A1.18)

(6.A.21)

ce qui devient identique a la methode de Ginsburghdans l'equation (6.A 1.15), legerement augmenteepour prendre aussi en compte la serie prospective.Observons a nouveau que le parametre a n'apparaitpas dans l'equation (6.A1.21) et done qu'il ne sert fi-nalement a rien dans le calcul des estimations, memepour la serie prospective.

6.A1.33. Les equations (6.A1.15) et (6.A1.21)montrent que la methode Ginsburgh-Nasse ne presenteaucune difference reelle par rapport a la methode addi-tive de Denton (Dl), pour les deux raisons suivantes.Premierement, et surtout, l'analyse de regression nedonne lieu a aucun ajustement supplementaire pourtenir compte de 1'existence de toute erreur systema-tique des variations de l'indicateur, par rapport a lamethode additive de base de Denton et ce, ni pour laserie retrospective ni pour la serie prospective.Deuxiemement, l'analyse de regression represente unmoyen inutilement complique de corriger toute dif-ference moyenne sensible entre le niveau de l'indica-teur et la variable objectif. Cette correction des dif-ferences de niveau moyen peut s'effectuer beaucoupplus facilement par une simple remise a l'echelle del'indicateur original, en utilisant comme facteur d'ajus-tement le rapport du repere annuel a la somme annuellede l'indicateur pour une annee. Ainsi, comme on l'amontre, la methode Ginsburgh-Nasse constitue unmoyen inutilement complique et lourd10 de parvenir,

sous la contrainte :4y

t=4y-3

10Contrairement a la methode D l , l'approche fondee sur l'analyse de re-gression suppose par ailleurs que de tres longues series temporellessoient etablies pour tous les indicateurs.

Pour la serie retrospective,x« = 74 + * - ' w + ^ye{l,....p)

Pour la serie prospective,x,,y = a/4+ b'l^y + e^y e { j 3 + l }

min(Xl...,X4/J, Xty)

Ay

1r=2

>/-Xr-i)-^-(/r-//-i)

*<£v = fl/4+*•'** y e { l i8} ( 6 . A 1 . 1 6 )

ou a est la valeur estimee du parametre fixe adans 1'equation (6.A 1.13).

Calculer la difference entre les sommes annuellesdes estimations trimestrielles obtenues en uti-lisant 1'equation (6.A1.16) et les donnees an-nuelles independantes qui leur correspondent,comme suit:

b)

^ V A x i * D (6.A1.17)

La technique d'estimation des MCO permettra defaire en sorte que la somme des termes d'erreursoit 6sale a zero sur la periode d'estimationCEdyEdqZq.y - 0)» m a i s P a s q u e l a somme annuelledu terme d'erreur soit egale a zero.

Produire une serie temporelle continue lisse destermes d'erreur pour l'annee 1 a /? en utilisant laformule de minimisation des moindres carressuivante :

c)

mm(£|..-,£4/}J t = 2

£t-£t-\a

ye{l,....)8}

118

Page 133: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.1. Autres méthodes de calage

tant pour la série rétrospective que pour la sérieprospective, à des estimations identiques à celles quipeuvent être obtenues beaucoup plus facilement par laméthode D1.

6.A1.34. Comme c'est le cas de la plupart des for-mulations additives de l'ajustement, les méthodesGinsburgh-Nasse et D1 tendent à lisser certainsdes taux de variation d'un trimestre à l'autre de lasérie indicateur. En conséquence, elles peuventgravement perturber cet aspect des fluctuations àcourt terme pour les séries qui présentent de fortesvariations à court terme11. Cela risque particuliè-rement d'être le cas s'il y a une différence appré-ciable entre le niveau de l'indicateur et la variableobjectif.

6.A1.35. La procédure exposée de a) à d) a aussi étécritiquée (Bournay et Laroque, 1979) pour être inco-hérente du point de vue de la modélisation statistique.La régression par les MCO suppose que les erreurs nesont pas autocorrélées. C'est incompatible avec ladistribution lisse des erreurs annuelles dans l'équa-tion (6.A1.18), qui implique une hypothèse suivantlaquelle les erreurs sont parfaitement autocorréléesavec un coefficient d'autocorrélation unitaire. Cetteincohérence n'a peut-être aucun impact sensible surla série rétrospective, mais elle signifie sans doutequ'il est possible d'obtenir une meilleure estimationpour la série prospective en prenant en compte touteinformation connue à propos de la structure d'auto-corrélation des erreurs.

6.A1.36. Cette procédure peut aussi être critiquéepour être sensible à une fausse covariance entre lesséries. En formulant la relation économétriquecomme une relation entre les niveaux des sériestemporelles non stationnaires, on court le dangerde mesurer surtout des corrélations apparentes duesà la tendance de longue période prononcée queprésentent généralement les séries temporelleséconomiques.

6.A1.37. Par rapport à la version améliorée de laméthode proportionnelle de Denton, les méthodes

Ginsburgh-Nasse et Dl présentent deux inconvé-nients supplémentaires distincts, à savoir :12

a) Elles ne donneront lieu qu'à un ajustement partielpour toute erreur systématique des fluctuationsannuelles de l'indicateur si l'erreur systématiqueest importante par rapport à tout niveau de bruit.

b) Elles aboutiront, en moyenne, à des révisions re-lativement plus fortes (effet d'oscillation à l'ex-trémité) si le niveau de bruit est important par rap-port à toute erreur systématique des fluctuationsannuelles de l'indicateur.

6.A1.38. L'effet potentiel d'oscillation à l'extrémitédont sont entachées les méthodes Ginsburgh-Nasseet Dl découle de l'utilisation incohérente des mo-dèles statistiques mentionnée plus haut (paragraphe6.Al.35). En particulier, le fait d'estimer la sérieprospective en reportant le terme d'erreur estimépour le quatrième trimestre de la dernière année-repère êq,B est incompatible avec les hypothèses fon-dant l'utilisation des MCO pour estimer les para-mètres de l'équation (6.A1.13). Pour nous en rendrecompte, supposons pour les besoins de la démonstra-tion que le modèle statistique de l'équation (6.A1.13)est correctement spécifié et donc que le terme d'er-reur annuel ey n'est pas autocorrélé et que samoyenne est nulle. Alors, la meilleure prévision de laprochaine discordance annuelle êB + 1 serait zéro etnon 4 • êB+1 comme l'implique l'équation (6.A1.20).

E. Méthodes fondées sur les modèles ARIMA

6.A1.39. La méthode fondée sur un modèle ARIMAproposée par Hillmer et Trabelsi (1987) constitue unmoyen de prendre en compte toute information con-nue à propos des propriétés stochastiques de la sériefaisant l'objet d'un calage. Comme c'est le cas de laplupart des méthodes de modélisation statistique,cette méthode a été proposée aux fins d'améliorer lesestimations obtenues par enquête, lorsque la concep-tion de l'enquête permet d'obtenir des informationsidentifiables sur certaines des parties des propriétésstochastiques de la série (la partie échantillonnage dumécanisme sous-jacent de génération d'erreurs).Évidemment, la prise en compte de toute information

l1Certains des pays qui utilisent ces méthodes additives évitent en par-tie le problème en les appliquant uniquement à des données de basecorrigées des variations saisonnières. Or, d'autres variations à courtterme des données continueront d'être partiellement lissées et, commeon l'expose dans le chapitre I, la perte des estimations originales noncorrigées des variations saisonnières est par elle-même un problèmenon négligeable.

12La version de base de la méthode proportionnelle de Dentonprésente aussi ces inconvénients. On trouvera dans l'annexe 6.2 unexamen approfondi de ces questions en ce qui concerne la formuleD4. Cet examen est aussi applicable à la formule Dl, la seule dif-férence concernant la façon d'exprimer les fluctuations annuelles, quiprennent la forme de variations additives dans la formule Dl et cellede variations relatives (taux de croissance) dans la formule D4.

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VI LE CALAGE

de ce type, si elle est disponible, dans la procedured'estimation renferme la possibilite d'ameliorer lesestimations. Toutefois, dans le cadre des CNT, cesinformations a propos des proprietes stochastiques dela serie n'existent generalement pas. De surcroit, leserreurs non liees a l'echantillonnage de l'enquetepeuvent souvent etre plus importantes que les erreursd'echantillonnage, et la prise en compte d'informa-tions seulement partielles a propos du mecanismesous-jacent de generation d'erreurs risque d'intro-duire des erreurs systematiques.

6.A1.40. Dans le cadre de l'etablissement des CNT,les principaux avantages que presente la methodeproportionnelle de Denton amelioree par rapportaux methodes fondees sur les modeles A R I M A sontles suivants :• La methode proportionnelle de Denton amelioree

est beaucoup plus simple, plus robuste et mieuxadaptee aux applications de grande envergure.

• La methode proportionnelle de Denton amelioreeevite le danger, que presente la methode fondee surles modeles A R I M A , de surajuster la serie en inter-pretant comme des erreurs, et done en supprimant,des fluctuations irregulieres veritables qui necadrent pas avec les caracteristiques regulieres dumodele statistique.

• La methode proportionnelle de Denton amelioreeevite le danger d'obtenir des estimations fortementperturbees qui resultent d'une specification erroneede la structure de Tautocovariance des termes d'er-reur trimestriel et annuel, comme e'est le cas dansla methode fondee sur les modeles A R I M A .

• La methode proportionnelle de Denton amelioreepermet d'effectuer une extrapolation en prenant inte-gralement en compte 1'existence de toute erreur sys-tematique ou son absence dans le taux de variationde Tindicateur d'une annee a l'autre. En revanche, lamethode proposee, fondee sur un modele ARIMA,ne permet de prendre en compte aucune erreur syste-matique dans les fluctuations de l'indicateur.

6.A1.41. L'idee fondamentale qui sous-tend la me-thode Hillmer-Trabelsi fondee sur un modeleA R I M A revient a formuler les hypotheses suivantes :a) La serie temporelle trimestrielle est observee avec

une erreur additive, Iqy = 0qy + £qr ou 0qy representeles valeurs trimestrieiles inconnues mais veritablesde la serie et est cense suivre un modele ARIMA. Leterme d'erreur eqy est suppose avoir une moyenneegale a zero et suivre un modele ARMA 1 3 connu.

(6. A 1.22a)£(£,) = 0, E(e,e,_t) *0

Ay

Ay=

13Moyenne mobile autoregressif.£(wy) = 0, E[wyw,_k)*0

(6. A 1.22b)

I, = a + 0, + en

t&ke[l,...(4p),....T), ye{l,...B]

?,+w¥,r=4y-3

120

L'hypothese suivant laquelle la moyenne du termed'erreur est egale a zero revient a supposer que laserie observee est un estimateur sans biais de laserie veritable.

b) Les reperes annuels sont eux aussi observes avecune erreur additive dont la moyenne est egale azero et dont la structure d'autocovariance est con-nue. Autrement dit, les reperes annuels suivent lemodele : Ay = X 0q y + % °u % represente le termed'erreur annuel, et est suppose etre independantdee^etde?]^.

A partir des modeles de series temporelles et desstructures d'autocovariance connues dont ils fontl'hypothese, Hillmer et Trabelsi obtiennent la serietrimestrielle calee en procedant a ce que les travauxconsacres aux series temporelles designent comme :«1'extraction du signal».

F. Les modeles de regression par la methodedes moindres carres generalises

6.A1.42. Differents modeles de regression par lamethode des moindres carres generalises (MCG),proposes par divers membres des services de Statis-tique Canada, represented une autre methode, quipourrait bien etre meilleure, pour prendre en comptetoute information connue a propos des proprietesstochastiques du processus sous-jacent de genera-tion d'erreurs.

6.A1.43. Pour l'etablissement des CNT, la methodeproportionnelle de Denton amelioree presente sur lesmethodes utilisant des modeles de regression MCGessentiellement les memes avantages que sur la me-thode fondee sur un modele ARIMA, presentee plushaut au paragraphe 6.A 1.40.

6.A1.44. Les trois modeles suivants constituent l'es-sentiel du programme de calage de Statistique Canada«Program Bench» :• Le modele additif (Cholette et Dagum, 1994)

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Annexe 6.1. Autres methodes de calage

oua est un parametre d'erreur constant inconnu a

estimer;6t represente les valeurs trimestrielles veritables

mais inconnues a estimer;£t est le terme d'erreur trimestriel associe a l'indi-

cateur observe, comportant par hypothese unemoyenne egale a zero et une structure d'auto-covariance connue;

wy est le terme d'erreur annuel associe aux reperesobserves, comportant par hypothese unemoyenne egale a zero et une structure d'auto-covariance connue. Les reperes seront fermes sila variance du terme d'erreur annuel est egale azero, et non fermes si la variance est differentede zero.

E(£t) = 0,

Le modele multiplicatif (Cholette 1994)(6.A1.23a)

(6. A 1.24a)

(6. A 1.24b)

6.A1.45. Cholette et Dagum (1994) donnent la solu-tion M C G de l'equation (6.A1.22) lorsque la struc-ture d'autocovariance des termes d'erreur annuel ettrimestriel est connue. De meme, Mian et Laniel(1993) donnent la solution de l'equation (6.A1.24)par la methode du maximum de vraisemblancelorsque la structure d'autocovariance des termesd'erreur annuel et trimestriel est connue14.

6.A1.46. Les trois modeles M C G seront appliquesdans le programme de calage de Statistique Canadaen supposant que les erreurs presentent les structuresd'autocovariance suivantes :

4y

5

(6. A 1.25a)

(6. A 1.25b)

E(wy) = 0,

14Les solutions sont les meilleures estimations lineaires sansbiais («best linear unbiased estimates—BLUE»), sous les hypothesesdonnees.

OUGet est l'ecart-type des erreurs trimestrielles, qui

peut varier avec le temps t, ce qui signifie que leserreurs peuvent etre heteroscedastiques;

pk est un parametre indiquant le degre d'autocor-relation des erreurs;

Gw est la variance des erreurs annuelles, qui peutvarier avec le temps y, ce qui signifie que les er-reurs peuvent etre heteroscedastiques.

Et ou les autocorrelations pk correspondent a cellesd'un processus stationnaire et inversible A R M A dontles valeurs des parametres sont fournies par les uti-lisateurs du programme. Cela revient a supposer queles erreurs trimestrielles suivent un processus de serietemporelle donne par et = e, • Get ou et suit le processusA R M A selectionne.

6.A1.47. On peut utiliser les modeles de regressiondans les equations (6.A 1.22) a (6.A 1.25) pour s'ap-procher des versions D l , D3 et D4 de la methode deDenton exposee plus haut, en specifiant la structured'autocovariance appropriee. Le modele de regres-sion additif dans l'equation (6.A1.22) est proche deD l s i :a) le parametre d'erreur systematique est omis;b) les reperes sont fermes (variances nulles);c) les variances des erreurs trimestrielles sont

constantes;d) le modele A R M A specifie est proche d'un pro-

cessus de cheminement aleatoire (c'est-a-dire£t = Get - (£,_! + v,), ou vr represente du «bruitblanc»).

De meme, le modele de regression additif de l'equa-tion (6. A 1.22) est proche de D4 sia) le parametre d'erreur systematique est omis;b) les reperes sont fermes;c) les coefficients de variation (CVs, Getj^ (ou e est

l'erreur moyenne) des erreurs trimestrielles sontconstants;

d) le modele A R M A specifie est proche d'un pro-cessus de cheminement aleatoire (c'est-a-dire£, = Get • (£,_, + v,) ou Get est donne par la cons-tante CVs).

121

E(etet_k) °£t°Zt-\Pk

t=4y-3

£K=<

A = + wy,8<

Ay

4v

I h+Wyt=4y-3

£ w v =0, Elwvw,_k)*0

• Le modele mixte (Laniel et Fyfe 1990)I, = a-e. + er

£(£,) = 0, E(e,e,_k)*0

A =4y

If=4y-i

% + wy,

E(wy) = 0, E(wywt_k)*0

l, = a-(),•£,.E(e,) = 0, E(et£,_k)* 0

(6.A1.23b)

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VI LE CALAGE

Enfin, le modèle de régression multiplicatif del'équation (6.A1.24) est proche de D3 sia) les repères sont fermes;b) les coefficients de variation des erreurs trimes-

trielles sont constants;c) le modèle ARMA spécifié est proche d'un pro-

cessus de cheminement aléatoire (c'est-à-direEt= 0Et.(Et-1+vt)).

G. La méthode Chow-Lin

6.A1.48. La méthode Chow-Lin pour la distributionet l'extrapolation des séries temporelles est essen-tiellement une version fondée sur l'analyse de ré-gression multiple du modèle MCG additif de l'équa-tion (6.A1.22) plus haut, avec des repères fermes.Elle établit une relation entre plusieurs séries indica-teur vaguement reliées et une série repère annuelle et,de ce fait, elle ne constitue pas une méthode de calageau sens strict.

6.A1.49. Les principaux avantages que présente laméthode proportionnelle de Denton améliorée sur laméthode Chow-Lin sont les mêmes que ceux qui ontété énoncés plus haut à propos des méthodes reposantsur l'analyse de régression MCG et les modèlesARIMA. La méthode Chow-Lin diffère en outre desméthodes fondées sur l'analyse de régression MCGpar deux aspects fondamentaux qui la rendent dans la

plupart des cas inadaptée aux objectifs des CNT15.Ces deux aspects sont les suivants :• D'un point de vue théorique, l'analyse de régression

multiple diffère fondamentalement du calage. Laméthode de Chow-Lin donne dangereusement l'im-pression que l'on peut simplement obtenir les esti-mations trimestrielles du PIB et des autres variablesdes comptes nationaux en estimant la corrélation an-nuelle entre les variables des comptes nationaux et unensemble limité de données de base trimestriellesvaguement reliées. Le calage, en revanche, consiste àconjuguer les données de base trimestrielles et an-nuelles pour les mêmes phénomènes. Au mieux, es-timer la corrélation entre, par exemple, le PIB et unensemble de séries trimestrielles disponibles cons-titue un moyen de formuler, par modélisation, desprévisions du PIB futur ou présent, mais cela n'a rienà voir avec l'établissement des comptes nationaux. Ils'agit de surcroît d'une méthode de modélisation ex-cessivement simple qui risque de ne pas aboutir à desprévisions optimales.

• L'approche par l'analyse de régression multiple sup-pose implicitement que l'évolution saisonnière(nette) de la série apparentée est la même que cellede l'agrégat objectif, ce qui n'est pas très probable.

15La méthode Chow-Lin fondée sur l'analyse de régression multiplepeut être applicable pour combler des lacunes mineures des donnéessynthétiques lorsqu'aucune observation directe n'est disponible.

Page 137: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le probleme de «saut dans les series prospectives»

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le problemede «saut dans les series prospectives»

A. Introduction

6.A2.1. La version de base de la methode propor-tionnelle de Denton presentee dans le chapitre VIutilise le dernier trimestre de la derniere annee-reperecomme base d'extrapolation16. Des arguments ont etepresentes en faveur de l'utilisation d'autres basesd'extrapolation. On fait parfois observer que l'utili-sation du dernier trimestre de la derniere annee-repere comme base d'extrapolation risque d'exposerles estimations a des erreurs dans les donnees de basepour ce trimestre et qu'il vaut peut-etre done mieuxutiliser comme base d'extrapolation la dernieremoyenne annuelle. De meme, on exprime parfoisl'idee selon laquelle i l conviendrait d'utiliser lememe trimestre de l'annee precedente comme based'extrapolation pour preserver le comportementsaisonnier de la serie ou, a 1'inverse, un comporte-ment saisonnier prononce de la serie peut fausser lesestimations si ces dernieres ne sont pas etablies sur labase du meme trimestre de l'annee precedente.

6.A2.2. Nous montrerons dans la presente annexeque ces arguments ne sont pas fondes et qu'il con-viendrait generalement de ne pas utiliser les autresbases d'extrapolation. En particulier, nous montre-rons que l'utilisation d'une autre base d'extrapolationdonnera des estimations differentes seulement si lesratios trimestriels repere-indicateur (RI) obtenuspour la serie retrospective different du ratio (RI) d'untrimestre a 1'autre et du ratio (RI) annuel; e'est pre-cisement ce qu'ils doivent faire pour eviter le pro-bleme de saut par rapport a la serie retrospective.Dans ces conditions :• Les autres bases d'extrapolation causent une

discontinuity entre les series retrospective et pros-pective qui peut gravement fausser le caracteresaisonnier de la serie.

• L'utilisation du dernier trimestre de la derniereannee-repere comme base d'extrapolation aurapour effet17:• De corriger en partie les donnees de toute erreur

systematique du taux annuel de variation de l'in-dicateur si 1'erreur est suffisamment grande parrapport a tout niveau de bruit et, par consequent,les revisions a apporter aux estimations descomptes nationaux trimestriels (CNT) seront enmoyenne plus faibles.

• De creer un effet d'oscillation a l'extremite obli-geant a effectuer, en moyenne, des revisions plusimportantes si le niveau de bruit est suffisammentgrand par rapport a toute erreur systematique dutaux de croissance annuel de l'indicateur.

On demontre par ailleurs, dans la presente annexe,que l'utilisation du dernier trimestre de la derniereannee-repere comme base d'extrapolation n'exposepas davantage les estimations a des erreurs des don-nees de base pour ce trimestre. Des illustrationsquantitatives de ces resultats sont presentees dans lesexemples 6.A2.1 et 6.A2.2 et le graphique 6.A2.1.

B. Autres bases d'extrapolation

6.A2.3. Les autres bases extrapolation peuvent etrerepresentees mathematiquement comme suit:a) La base d'extrapolation est le quatrieme trimestre

de la derniere annee-repere :

X4,(3 (6.A2.1)

qe{l,..A},

b) La base d'extrapolation est la moyenne trimes-trielle de la derniere annee-repere :

16 En revanche, la methode recommandee, a savoir la version amelioreede la methode proportionnelle de Denton qui est presentee dans la sec-tion C du chapitre VI, n'utilise aucune base d'extrapolation specifique.

l 7La version amelioree de la methode proportionnelle de Denton quiest presentee dans la section C du chapitre VI comporte des moyensd'eviter l'effet potentiel d'oscillation a l'extremite et d'ajuster inte-gralement les donnees pour tenir compte de toute erreur systematique.

Xq,y - X4,P'q,y

= '<,.y

ye\B + \,...

123

Page 138: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Dans cet exemple, il convient de noter les éléments suivants :

Premièrement, le ratio RI trimestrialisé augmente graduellement au cours de 1999 (10,174, 10,264 et 10,325 et 10,355) et, de ce fait, le taux de variation del'indicateur d'un trimestre à l'autre diffère des taux de variation d'un trimestre à l'autre des estimations CNT dérivées pour 1999.

Deuxièmement, on peut calculer les trois différentes estimations CNT pour l'an 2000 en reportant les ratios RI de 1998, comme suit :a) Extrapoler le quatrième trimestre de 1999 :

T l 2000 = 1.040,6 = 100,5 .I0,355T2 2000 = 1.066,5 = 103,0. 10,355 T4 2000 = 1.051,0 = 101,5. 10,355;b) Extrapoler la moyenne trimestrielle de 1999 :

T l 2000 = 1.033,2 = 100,5. I0.280T2 2000 = 1.058,9 = 103,0. 10,280 T4 2000 = 1.043,4 = 101,5. 10,280;c) Extrapoler le même trimestre en 1999 :

TI 2000 = 1.022,5 = 100,5. 10,174T2 2000 = 1.057,2 = 103,0. 10,264 T4 2000 = 1.051,0 = 101,5. 10,355.

Troisièmement,a) L'extrapolation du quatrième trimestre de 1999 :

préserve le taux de variation d'un trimestre à l'autre de la série indicateur;b) L'extrapolation de la moyenne trimestrielle de 1999 :

cause une rupture entre le quatrième trimestre de 1999 et le premier trimestre de l'an 2000 (le taux de variation d'une période à l'autre est égal à -1,7 %,et non à -1,0 % comme le montre l'indicateur).

c) L'extrapolation du même trimestre de 1999 :cause une rupture encore plus prononcée entre le quatrième trimestre de 1999 et le premier trimestre de l'an 2000 (le taux de variation d'une périodeà l'autre est égal à -2,7 %, et non à -1,0 % comme le montre l'indicateur).

En outre, les ruptures entre le quatrième trimestre de 1999 et le premier trimestre de l'an 2000 créées par l'utilisation des bases d'extrapolation b) et c) pro-viennent d'une discontinuité de la série des ratios RI trimestrialisés. En effet, lorsqu'on utilise la base d'extrapolation b), le ratio RI passe d'un seul coup de10,355 au quatrième trimestre de 1999 à 10,28 au premier trimestre de l'an 2000 et lorsqu'on utilise la base d'extrapolation c), le ratio RI passe d'un seul coupde 10,355 au quatrième trimestre de 1999 à 10,174 au premier trimestre de l'an 2000.

Quatrièmement,a) L'extrapolation du quatrième trimestre de 1999 :

produit une estimation du taux de variation annuel de la série CNT de 1999 à l'an 2000 égale à 1,6 %, contre un taux de variation de 0,9 % dans la sérieindicateur;

b) L'extrapolation de la moyenne trimestrielle de 1999 :produit une estimation du taux de variation annuel de 1999 à l'an 2000 qui est identique au taux de variation apparaissant dans la série indicateur (0,9 %);

c) L'extrapolation du même trimestre de 1999 :produit une estimation du taux de variation annuel de 1999 à l'an 2000 qui est identique au taux de variation apparaissant dans la série indicateur (0,9 %).

Cinquièmement, si la différence de 3,0 points entre les taux de variation de 1999 à l'an 2000 donnée par l'estimation CNA et par l'indicateur, respectivement,est due à une erreur systématique moyenne par défaut dans les variation annuelles de l'indicateur égale à 3,0 points, alors on peut s'attendre à ce que les don-nées annuelles pour l'an 2000 présentent un taux annuel de variation de 1999 à 1999 égal à 4,0 %. Par conséquent, l'estimation obtenue par l'utilisation de labase d'extrapolation a) comportera toujours une erreur systématique par défaut.

(Ces résultats sont présentés dans le graphique 6.A2.1.)

Exemple 6.A2.1. Base d'extrapolation et problème de saut dans les séries prospectives

Estimations pour l'an 2000

(a)Estimations Extrapolation

pour de IV-19991998-99

Ratios RI Ratios RI tirées de Ratio RIDate Indicateur Données annuelles annuels trimestrialisés 6.2. Estimations reporté

T l 1998 98,2 9,876 969,8T2 1998 100,8 9,905 998,4T3 1998 102,2 9,964 1.018,3T4 1998 100,8 10,054 1.013,4Somme 402,0 4.000,0 9,950 9,950 4.000,0T l 1999 99,0 10,174 1.007,2T2 1999 101,6 10,264 1.042,9

T3 1999 102,7 10,325 1.060,3

T4 1999 101,5 10,355 1.051,0

Somme 404,8 4.161,4 10,280 4.161,4Tl 2000 100,5 1.040,6 10,355

T2 2000 103,0 1.066,5 10,355

T3 2000 103,5 1.071,7 10,355

T4 2000 101,5 1.051,0 10,355

Somme 408,5 4.229,9 10,355

Page 139: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le problème de «saut dans les séries prospectives»

Estimations pour Tan 2000 Taux de variation d'un trimestre à l'autre

(c)(b) (c) Extrapolation

Extrapolation du trimestre Extrapolation du même du mêmemoyen pour 1999 trimestre de Tannée précédente (b) trimestre

(a) Sur la base de deRatio Ri Ratio RI Sur la base Sur la base de la moyenne l'année

Estimations reporté Estimations reporté de l'indicateur IV-1999 de 1999 précédente

2,6 % 3,0 %1,4% 2,0%

-1 ,4% -0 ,5%Résultats identiques pour toutes les méthodes

-1,8% -0,6%2,6 % 3,5 %1,1% 1,7%

-1,2% -0,9%0,7 % 4,0 %

1.033,2 10,280 1.022,5 10,174 -1 ,0% -1 ,0% -1 ,7% -2 ,7%1.058,9 10,280 1.057,2 10,264 2,5% 2,5% 2,5% 3,4%1.064,0 10,280 I,.068,6 10,325 0,5% 0,5% 0,5% 1,1%1.043,4 10,280 1.051,0 10,355 -1,9 -1 ,9% -1 ,9% -1 ,6%4.199,4 10,280 4.199,3 10,280 0,9% 1,6% 0,9% 0,9%

Page 140: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Graphique 6.A2.I. Autres bases d'extrapolation et problème de saut dans les séries prospectives

Dans cet exemple, le prob lème de saut se manifeste par une baisse du niveau entre T4 1999 et T I 2000 de la série calculée, qui n'appa-

raît pas dans l'évolution des données de base. Le taux de variation d'un trimestre à l'autre pour le premier trimestre de 1999 est égal à

-1,0 % dans les données de base. En comparaison, le taux de variation correspondant des estimations obtenues par extrapolation de la

moyenne de 1999 est égal à -1,7 % et le taux de variation correspondant des estimations obtenues par extrapolation du même trimestre

de 1999 est égal à - 2 , 7 % .

Ratio repère/indicateur

II est plus facile de se rendre compte du problème de saut en considérant les graphiques du ratio RI, dans lesquels ce problème se mani-

feste par une hausse ou une baisse de niveau abrupte du ratio RI entre le quatrième trimestre d'une année donnée et le premier

trimestre de l'année suivante. Dans cet exemple, le problème de saut se manifeste par une forte hausse du ratio RI entre le quatrième

trimestre de 1999 et le premier trimestre de l'an 2000.

Page 141: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le probleme de «saut dans les series prospectives»

(6 A 2 2) RI trimestriel du premier trimestre de la derniere annee-repere. II s'ensuit que :• La base d'extrapolation b) introduit un saut vers le

haut si

c) La base d'extrapolation est le meme trimestre dela derniere annee-repere :

(6.A2.3)

ou un saut vers le bas si

La base d'extrapolation c) introduit un saut vers lehaut si

6.A2.4. L'utilisation de differentes bases d'extrapo-lation donnera des estimations differentes seulementsi les ratios RI trimestriels obtenus pour la serie re-trospective different du ratio RI d'un trimestre al'autre et du ratio RI annuel, c'est-a-dire, si

ou un saut vers le bas si

6.A2.5. Dans la section C du chapitre VI , on exposeque pour eviter le probleme de saut par rapport a laserie retrospective, les ratios RI trimestriels obtenus(X /I ) doivent differer du ratio RI d'un trimestre al'autre et du ratio RI annuel. Par consequent, dif-ferentes bases d'extrapolation donneront des estima-tions differentes lorsque la serie retrospective estobtenue par des methodes de calage qui evitent leprobleme de saut (par rapport a la serie retrospective)lie a la distribution au prorata.

C. Le probleme de «saut dans les series prospectives»

6.A2.6. Le probleme de saut dans les series prospec-tives afferent aux bases d'extrapolation b) et c) presen-tees plus haut est cause par une discontinuity dans lesratios RI trimestriels obtenus. Afin de maintenir la seriecalee aussi proportionnelle que possible aux donneesde base trimestrielles originales, la methode propor-tionnelle de Denton produit des ratios RI trimestrielsqui soit augmentent, soit diminuent graduellement pourla derniere annee couverte par les donnees annuelles.En consequence, le ratio RI trimestriel pour le derniertrimestre de la derniere annee-repere peut etre sensible-ment different du ratio RI annuel et encore plus du ratio

6.A2.7. II s'ensuit egalement que le saut cree par l'uti-lisation du meme trimestre de 1'annee precedentecomme base d'extrapolation (base iii) sera toujours plusgrave que le saut cree par l'utilisation de la moyenne an-nuelle comme base d'extrapolation (base ii).

D. Taux de variation annuelde la serie prospective obtenue

6.A2.8. Lorsqu'on utilise le dernier trimestre de laderniere annee-repere comme base d'extrapolation,cela signifie qu'on ajuste les donnees de base de tousles trimestres ulterieurs avec un facteur qui differe sys-tematiquement de l'ajustement moyen de la derniereannee-repere. C'est la cause de la difference entre letaux de croissance annuel des donnees de base et le tauxde croissance annuel des estimations obtenues en uti-lisant la version de base de la methode proportionnellede Denton pour la premiere annee de la serie prospec-tive18. II s'ensuit que l'utilisation de la base d'extrapo-lation a) produira un taux de variation annuel pour lapremiere annee de la serie prospective qui sera

18En revanche, on peut demontrer que les taux de croissance annuel cor-respondants obtenus en utilisant la base d'extrapolation b) ou c) serontidentiques, dans le cas de la base b), et a peu pres identiques, dans le casde la base c), aux taux de croissance annuels des donnees de base.Notons que cela n'est pas necessairement une propriete souhaitable s'ily a un biais sensible du taux annuel de variation de l'indicateur.

(w^Mw^Mvs,7,./.

(xlb/ilb)<(x^/i4ib)

127

Xq,y ~ Xq,pUyUp

= UyX<,,P

Usqe{\,..A], ye{p + l,...\

\XA,Blh,BAP4

I4 = 1

UP

Xq,y = lA-AB h.y

KU,P

q,y

AP^Ql1$

fle{L...4|, ye{B + 1....I

\

4

1q = \

{,P <\X4,Blh,B

Page 142: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

superieur au taux de variation correspondant desdonnees de base si

ou inferieur au taux de variation correspondant desdonnees de base si

ou nous avons utilise

(tire de l'equation (6.A2.1)) et

q=\

6.A2.9. La difference relative entre les variations an-nuelles des estimations CNT obtenues par calcul etles variations correspondantes de l'indicateur estegale a la difference relative entre le ratio RI tri-mestriel du quatrieme trimestre et le ratio RI annuelmoyen de la derniere annee-repere. On peut le de-montrer mathematiquement comme suit:

Le taux de variation annuel des estimations obtenuesest egal a

q=\

Le rapport de ces deux expressions, qui est egal a ladifference relative entre les variations annuelles desestimations obtenues et celles de l'indicateur, peuts'exprimer comme suit:

(6A2.4)

X4,B / A?

Le dernier terme de l'equation (6.A2.4) est la dif-ference relative entre le ratio RI du quatriemetrimestre et le ratio RI annuel moyen de la derniereannee-repere.

6.A2.10. L'utilisation du dernier trimestre de laderniere annee-repere comme base d'extrapolationaura pour effet19:• De corriger en partie les donnees de toute erreur

systematique du taux annuel de variation de l'indi-cateur si l'erreur est suffisamment grande par rap-port a tout niveau de bruit et, par consequent, lesrevisions a apporter aux estimations des comptesnationaux trimestriels (CNT) seront en moyenneplus faibles.

• De creer un effet d'oscillation a l'extremite obli-geant a apporter des revisions plus importantes enmoyenne aux estimations des CNT si le niveau debruit est suffisamment grand par rapport a touteerreur systematique du taux de croissance annuelde l'indicateur.

6.A2.11. Pour nous en rendre compte, considerons lecas dans lequel le taux de variation annuel de l'indi-cateur comporte une erreur systematique par defautet le niveau de bruit est egal a zero. Alors, par defini-tion, le rapport du taux de variation annuel des esti-mations des comptes nationaux annuels (CNA) et dutaux de variation annuel de l'indicateur sera constantet superieur a l'unite :

ou 5 est un parametre d'erreur fixe.

q = \qj

l9Notons que la version amelioree presentee dans la section C duchapitre VI offre des moyens d'eviter l'effet potentiel d'oscillation al'extremite et d'ajuster integralement les donnees pour toute erreursystematique.

H4

I4=1

Kt <\^IKP

AP

' 4

I ' * / > >^4«//4«

x * ,

X4,B

kel«,y

4

\ p - Ap

4

I0-1

\ y

4

I \P

Le taux de variation annuel de l'indicateur est egal a

4

I l«,4

I ^ (y = P+i)

4

4=1

Xi,y

4

Ia=l

' , . ,

4

I4=1

x ^

4

I-7=1

7 * / »

4

I4 = 1

^4.i3

^ / i7,,y

4

I4=1

^

^4

I4 = 1

7,./»

^4

I

128

W.4

<7 = 1'w =5,

Page 143: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 6.2. La base d'extrapolation et le probleme de «saut dans les series prospectives»

Dans ce cas, le ratio RI annuel augmentera a un tauxconstant d'une annee a l'autre :

6.A2.12. Si Ton trimestrialise une serie temporellede ratios RI annuels qui augmente a un taux constant,on obtiendra une serie temporelle de ratios RItrimestriel qui augmentera elle aussi de fa^on con-tinue d'un trimestre a l'autre. En particulier, le ratioRI trimestrialise augmentera jusqu'a la fin de laderniere annee-repere20 et, par consequent, dans cecas, le ratio RI du quatrieme trimestre sera toujoursplus grand que le ratio RI annuel pour la derniereannee-repere :

6.A2.13. Ainsi, comme on l'expose au paragraphe6.A2.8, en utilisant la base d'extrapolation a) dans cecas, on obtiendra une variation annuelle de la va-riable CNT estimee qui sera plus forte que la varia-tion correspondante de l'indicateur, comme on lesouhaitait. Si les taux de variation de l'indicateurcomportent une erreur systematique par exces, alors8< 1 et on peut appliquer en sens inverse l'ensembledes arguments enonces dans les paragraphes 6.A2.11et6.A2.12.

6.A2.14. L' ajustement des donnees pour tenir comptede 1'erreur systematique du taux de croissance annuelde l'indicateur ne sera que partiel parce que, commeon peut le demontrer, le ratio RI du quatriemetrimestre sera en meme temps inferieur au produit duparametre d'erreur et du dernier ratio RI annuel:

Pour corriger integralement les donnees de 1'erreursystematique de l'indicateur, i l aurait fallu que1'ajustement moyen de l'indicateur des annees cou-rantes soit egal au produit du parametre d'erreur etdu dernier ratio RI annuel. La version amelioree

20Cette augmentation s'affaiblira vers la fin de la serie si celle-ci estetablie sur une expression des moindres carres des differences pre-mieres comme 1'equation (6. 4) dans le chapitre VI .

du modele proportionnel de Denton presentee dansle chapitre VI offre des moyens pour corriger inte-gralement les donnees de toute erreur systematiquepersistante.

6.A2.15. L'effet d'oscillation potentiel a l'extremiteest du a des variations aberrantes de l'accroissementdu ratio RI annuel d'une annee a l'autre autour duparametre d'erreur fixe. En consequence :• Le ratio RI du quatrieme trimestre peut parfois etre

superieur au produit du parametre d'erreur et dudernier ratio RI annuel et, de ce fait, la variation an-nuelle de la variable CNT estimee est plus forte quela variation attendue des donnees annuelles.

• Le ratio RI trimestrialise peut parfois diminuerjusqua la fin de la derniere annee-repere et, de cefait, la variation annuelle de la variable CNT es-timee est plus faible que celle de l'indicateur et quela variation attendue des donnees annuelles.

La version amelioree de la methode proportionnellede Denton presentee au chapitre VI permet d'eviterl'effet d'oscillation a l'extremite.

E. Base d'extrapolation et solidite desestimations face aux erreurs de l'indicateur

6.A2.16. L'utilisation d'un seul trimestre commebase d'extrapolation n'expose pas particulierementles estimations aux erreurs des donnees de base de cetrimestre. On avance parfois, a tort, que la base d'ex-trapolation b) donne des estimations plus robustesque la base d'extrapolation a). Cette opinion se fondesur l'idee suivant laquelle les estimations etablies surla base d'un seul trimestre sont davantage exposeesaux erreurs de l'indicateur. Or, la difference entre lesestimations obtenues a partir des bases d'extrapola-tion a) et b), respectivement, depend seulement derevolution du ratio RI trimestrialise au cours de laderniere annee-repere qui, repetons le, est principale-ment une fonction des ratios RI annuel pour cetteannee et les annees precedentes. En particulier,comme indique dans l'exemple 6.A2.2 ci-dessous, leratio RI du quatrieme trimestre de la derniere annee-repere est presque totalement independant de lavaleur de l'indicateur pour ce trimestre.

F. Base d'extrapolation etphenomenes saisonniers

6.A2.17. II devrait etre evident, compte tenu de T ana-lyse qui precede, que pour preserver les caracteris-tiques saisonnieres de la serie, il ne faut generalementpas utiliser comme base d'extrapolation le meme

W4.* AP4

I ' * / >>

*W^ <5 AP4

X9=1

' , , / >

129

\

4

I9 = 1

^ = s Ay-\4

I9 = 1

' « - !

Page 144: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

Exemple 6.A2.2. Base d'extrapolation et solidite face aux erreurs de l'indicateur

Dans cet exemple, il convient d'observer les elements suivants :Premierement, par rapport a I'exemple 6.2, les valeurs de I'indicateur pour les troisieme et quatrieme trimestres de 1999 ont ete considerablement modifiees,mais la somme annuelle des valeurs trimestrielles de I'indicateur et, partant, le ratio Rl annuel, pour 1999 sont inchanges. Les donnees pour l'an 2000 sont ellesaussi inchangees.

Deuxiemement, malgre les grandes variations des donnees de 1999, le ratio Rl trimestrialise pour le quatrieme trimestre de 1999 est presque le meme quedans l'exemple 6.2 (10,350, contre 10,355). Cela montre que le ratio Rl trimestrialise du quatrieme trimestre de la derniere annee-repere est presque totale-ment independant de la valeur de I'indicateur pour ce trimestre et qu'il est principalement une fonction des ratios Rl annuels.

trimestre de 1'annee precedente. C o m m e on l'a m o n -tre, cette methode peut causer un probleme de sautnon souhaite si elle est conjuguee avec des techniquesde calage qui evitent le probleme de saut par rapport ala serie retrospective en maintenant la serie deriveeaussi parallele que possible aux donnees de base. E nrevanche, la base d'extrapolation a) transmet a l'esti-mation C N T les caracteristiques saisonnieres de I'in-dicateur aussi peu modifiees que possible, ce quiconstitue generalement l'effet recherche.

6 .A2.18 . L'utilisation du m e m e trimestre de l'anneeprecedente c o m m e base d'extrapolation n'est accep-table que dans les rares cas suivants :• Les reperes annuels font defaut pour une periode

superieure a une annee.• L'indicateur et la variable objectif ne component

pas les m e m e s caracteristiques saisonnieres.• Des estimations trimestrielles initiales sont dispo-

nibles, et comportent des caracteristiques saison-nieres appropriees, pour une annee de reference.

Taux de variationd'un trimestre a I'autre

Sur la baseEstima- des

Indicateur Estimations Ratios Nouveaux tions estimations Sur Estimationsoriginal, originates, Rl ratios fondees originales la base fondeestire de Indica- Ratios tirees de trimes- Rl sur I'indi- tirees de de l'indi- sur

I'exemple teur Donnees Rl I'exemple trialises trimes- cateur l'exemple cateur I'indicateurDate 6.2 revise annuelles annuels 6.2. originaux trialises revise 6.2 revise revise

T1 1998 98,2 98,2 969,8 9,876 9,875 969,7

T2 1998 100,8 100,8 998,4 9,905 9,904 998,4 3,0% 2,6% 3,0%T3 1998 102,2 102,2 1.018,3 9,964 9,964 1.018,4 2,0% 1,4% 2,0%T4 1998 100,8 100,8 1.013,4 10,054 10,055 1.013,6 -0,5 % -1,4 % -0,5 %Somme 402,0 402,0 4.000,0 9,950 4.000,0 4.000,0T1 1999 99,0 99,0 1.007,2 10,174 10,176 1.007,5 -0 ,6% -1 ,8% -0 ,6%T2 1999 101,6 101,6 1.042,9 10,264 10,268 1.043,2 3,5% 2,6% 3,5%T3 1999 102,7 132,7 1.060,3 10,325 10,329 1.370,7 1,7% 30,6% 31,4%T4 1999 101,5 71,5 1.051,0 10,355 10,350 740,1 -0,9 % -46,1 % -46,0 %Somme 404,8 404,8 4.161,4 10,280 4.161,4 4.161,4T1 2000 100,5 100,5 1.040,6 10,355 10,350 1.040,2 -1,0% 40,6% 40,6%T 2 2000 103,0 103,0 1.066,5 10,355 10,350 1.066,1 2,5% 2,5% 2,5%T3 2000 103,5 103,5 1.071,7 10,355 10,350 1.071,2 0,5% 0,5% 0,5%T4 2000 101,5 101,5 1.051,0 10,355 10,350 1.050,5 -1 ,9% -1 ,9% -1 ,9%Somme 408,5 408,5 4.229,8 10,355 10,350 4.228,0 1,6% 0,9% 1,6%

130

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Annexe 6.3. Conditions du premier ordre pour la formule de calage proportionnelle de Denton

Annexe 6.3. Conditions du premier ordre pour la formulede calage proportionnelle de Denton

6.A3.1 . Les conditions du premier ordre pour un m i n i m u m de la formule d'ajustement proportionnelle deDenton peuvent etre determinees a l'aide de la fonction de Lagrange suivante :

l=2l I, >t-\ J L'= 4 >' -3

te{l,...(4,p),....T}, ye{l,...p}.

6.A3.2 . Qui comporte les conditions du premier ordre suivantes:

w;~if Xi /,./2 A 2 + ^ - u (6.A3.2)

O A 2 / j / 2 y2 y 2 / 3

^r = "777"*X4+72" X5 ~T~7T'X6 + ^2 = °

^ = -T\'Xt_l+lTXt-T±-Xt+l+Xy=0, forr<(4 }

^ . = _ _ L _ . X , _ 1 + A . X , - - i — X,+1=0, for/X^}

^ L = - - r - Lr - ^ - 1 + - i - ^ - - r ^ ^ + 1 + % = 0, for T = (4B}

O A r lT-\'1T lT 1T'1T+\

-fL = - - r -L

r *7-- .+^*r = 0, forr>(4 }

131

Page 146: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VI LE CALAGE

6.A3.3. Ces conditions du premier ordre, conjuguees a la contrainte (ou aux contraintes) des reperes,

Ay

(en l'occurrence, X Xt = 4y),t=4y-3

constituent un systeme d'equations lineaires. Sous une forme matricielle, I • X = A , et pour une periode d'ajuste-ment de deux annees, T=4B= 8, la matrice I et les vecteurs X et A se presentent c o m m e suit:

\ —— 0 0 0 0 0 0 I 1 0I2 I • I

—}- \ —!- o o o o o i i ohh l\ hh

0 — ! - \ -^— 0 0 0 0 I 1 0 r v l

1 O 1

0 0 ^ — — ^ — 0 0 0 | 1 0 X2 0/ 3 / 4 /4 /4^s X 3 o

0 0 0 -r 0 0 I 0 1 v o/ = 0 0 0 0 ^ - 4" —^- 0 I 0 1 X= Xi A= °

0 0 0 0 0 —— \ -^— I 0 1 X7 0h h h h' h v n

_i i A8 u

0 0 0 0 0 0 —— 4 I 0 1 5 Ahh ll A' A

1 1 1 1 0 0 0 0 | 0 0

0 0 0 0 1 1 1 1 I 0 0

132

Page 147: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VII Projections mecaniques

A. Introduction

7.1. C e chapitre decrit quelques techniques relative-ment simples permettant de suppleer aux informa-tions manquantes au m o y e n de donnees synthetiquesprovenant de projections mecaniques fondees sur lestendances du passe. O n notera qu'il s'agit d'une si-tuation fondamentalement differente de celle du cha-pitre precedent en ce sens qu'on ne dispose main-tenant d'aucun indicateur, encore qu'il existe uncertain nombre de similitudes dans les methodesmathematiques utilisees. O n ne peut s'en remettre auxtechniques de projection mecanique de tendances quesi les donnees manquantes sont peu nombreuses etd'importance secondaire. E n effet, une dependanceexcessive a l'egard de ces techniques risque fort dedonner un caractere fictif aux comptes et n'apporteaucune information sur les tendances actuelles. E noutre, des tendances retrospectives ayant perdu leurpertinence pourraient occulter les tendances actuellesmises en valeur par d'autres composantes calculees apartir d'indicateurs actualises directs ou indirects. Parconsequent, 1'estimation des comptes nationaux tri-mestriels ( C N T ) doit s'appuyer dans la mesure dupossible sur 1'observation directe des elements detail-les pertinents et ceux qui etablissent les C N T doiventsaisir toutes les occasions pour ameliorer le champ del'economie couvert par des donnees pertinentes.

7.2. Bien qu'une grande prudence s'impose lorsqu'onapplique ces techniques, elles representent toutefoisune solution de dernier ressort pour combler les don-nees manquantes dans la description statistique d'uneeconomic M e m e quand les C N T sont solidementetablis et qu'ils s'appuient sur un ensemble developpede donnees a court terme, il est possible qu'on ne dis-pose pas d'indicateurs directs ou indirects actuels pourcertaines activites economiques. D e u x cas de figuresont alors possibles : a) aucune donnee de base a courtterme directement pertinente n'est disponible et b) ilexiste bien un indicateur, mais il est disponible avec un

retard qui ne permet pas de l'utiliser pour estimer lesC N T . Manifestement, le second cas est plus frequentpour les estimations initiales d'un trimestre que pourles suivantes.

7.3. L'etablissement des comptes nationaux exigeque l'economie soit decrite dans son ensemble, doncque toutes les lacunes statistiques soient comblees demaniere explicite ou implicite. Si les donnees rela-tives aux C N T proviennent aussi bien du volet pro-duction que du volet depenses (ce qui est l'une desprincipales recommandations de ce manuel), la recon-ciliation de 1'offre et de la demande peut aider a re-medier a certaines lacunes et il est d'ailleurs recom-m a n d e de proceder a cet arbitrage pour estimer lesvariations des stocks si aucune observation directen'est possible. Cependant, l'estimation des donneesmanquantes par difference rend alors impossible lesverifications de vraisemblance qui sont un point fortparticulier de la methode des equilibres de produits.Par consequent, il est recommande d'estimer toutesles composantes de l'equilibre des produits, m e m e sicertaines de ces estimations laissent a desirer. Les es-timations les moins satisfaisantes seront bien evidem-ment les premieres a etre ajustees si 1'arbitrage entreles donnees de l'offre et de la demande l'exige, maisil est plus facile de prendre une decision murementpesee si l'on dispose deja d'une estimation prealable.

7.4. Afin d'assurer le controle des estimations, il estpreferable d'estimer les donnees manquantes demaniere explicite. Omettre une composante desestimations c'est implicitement, soit la considererc o m m e egale a zero, soit supposer qu'elle evolue pa-rallelement a d'autres composantes de l'agregat dontelle fait partie. Par exemple, calculer une estimationde la production a partir des variations des donneessur deux mois sans effectuer une estimation explicitede ce que pourrait etre le chiffre du troisieme mois re-vient a prevoir qu'il sera egal a la moyenne des deuxpremiers mois du trimestre. Cette maniere de prevoir

133

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VII PROJECTIONS MECANIQUES

le mois qui manque (ou «pronostiquer le present» s'ils'agit du mois en cours) risque de ne pas etre la plussatisfaisante. Par consequent, il est necessaire defaire une estimation pour combler la lacune demaniere a garantir qu'un total soit bien la s o m m e detoutes les composantes, m e m e si cette estimationn'est pas entierement satisfaisante.

7.5. Dans le cas de donnees aux prix courants, il estparticulierement inopportun de deriver des estima-tions au m o y e n de projections reposant sur les ten-dances passees, car, implicitement, ces dernieresdependent aussi des tendances sous-jacentes des prix,qui tendent a etre plus instables que les tendances envolume. Par consequent, dans la mesure du possible,les extrapolations s'appuyant sur les tendancespassees devraient reposer sur des donnees en volumecombinees avec les donnees disponibles sur les prix.Il est frequent de disposer de donnees sur les prix. E nregie generate, le degre d'actualite des statistiquesdes prix ne pose aucun probleme et si les prix qui serapportent a ce poste ne sont pas collectes, les indicesde prix de produits identiques ou proches peuventfournir des variables de substitution acceptables.

7.6. Il y a en general deux cas ou les comptes na-tionaux trimestriels ( C N T ) utilisent les projectionsreposant sur les tendances passees : la premiere utili-sation fait appel aux tendances passees des donneesannuelles et la seconde aux tendances passees desdonnees mensuelles et trimestrielles. Les projectionsreposant sur les tendances passees des donnees an-nuelles sont utilisees pour combler les lacuneslorsqu'on ne dispose d'aucune information trimes-trielle pertinente. Les extrapolations s'appuyant surles tendances passees des donnees mensuelles outrimestrielles sont employees pour prolonger m e -caniquement des series d'indicateurs qui deviennentdisponibles avec un decalage tel qu'on ne peut lesutiliser directement.

B. Projections de tendancesa partir des donnees annuelles

7.7. L a section qui suit traite d'une situation danslaquelle on ne dispose d'absolument aucune donnee acourt terme et decrit les techniques qui peuvent etreutilisees pour preparer des donnees trimestriellesreposant sur les tendances passees des donnees an-nuelles. Les deux principaux elements du calcul desdonnees trimestrielles a partir des tendances passeesdes donnees annuelles sont a) la prolongation des

series de donnees annuelles de maniere a inclure deschiffres pour les periodes actuelles obtenus au m o y e nde previsions ou d'un «pronostic du present» et b)l'ajustement d'une serie trimestrielle au m o y e n destotaux annuels. Pour prolonger les series au m o y e ndes donnees presentes, on peut prendre les previsionsdisponibles (par exemple, des pronostics de recoltes,des previsions qui s'appuient sur des modeleseconometriques) ou simplement supposer la poursuitedes tendances actuelles des donnees (exprimees, parexemple, c o m m e une m o y e n n e simple de la crois-sance qu'indiquent les series des annees anterieures).

7.8. L'ajustement d'une serie trimestrielle au m o y e ndes totaux annuels devrait, en principe, se fonder surcertaines informations actualisees concernant le profilsaisonnier de la serie et le m o m e n t ou se produit un re-tournement eventuel dans la serie. Cependant, lorsqueles donnees manquantes doivent etre estimees parprojections de tendances reposant sur des donnees an-nuelles, 1'indication precise du m o m e n t exact ou seproduiraient les eventuels retournements de tendanceest, sauf exception, indisponible. Bien qu'il soit gene-ralement inconnu, le profil saisonnier de la serie peutparfois etre approche a partir d'autres informations(series de reference a profil saisonnier connu).

7.9. Si l'on ne dispose d'aucune information sur leprofil saisonnier d'une serie, la seule solution est d'u-tiliser la tendance des donnees annuelles pour cons-truire une serie trimestrielle sans profil saisonnier quiest egale aux totaux annuels. U n e telle serie devraitetre aussi lisse que possible pour garantir qu'elle auraun impact minimal sur les variations des agregatsd'une periode a l'autre.

7.10. L a litterature specialisee propose un grandnombre de methodes de desagregation, dont le degrede raffinement varie. E n general, la plupart de cesmethodes donnent des resultats similaires. E n pareilcas, l'objectif principal est d'estimer les donneesmanquantes en choisissant une methode simple etd'utilisation facile.

7.11. Il est important de souligner que les distribu-tions trimestrielles sans series de reference pour le pro-fil saisonnier donnent des chiffres purement synthe-tiques qui peuvent ne pas exprimer revolution reellede la variable concernee. E n particulier, ces chiffres nedonnent aucune indication sur le m o m e n t precis ou seproduit un retournement de tendance. Pour cette rai-son, ces donnees distributes trimestriellement peuventaussi s'ecarter fortement de la tendance sous-jacente

134

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Projections de tendances a partir des donnees annuelles

des donnees infra-annuelles estimee au m o y e n d 'unlogiciel type d'ajustement saisonnier.

7.12. Lorsque le profil saisonnier des series estconnu de maniere approximative, on peut ameliorerla procedure de distribution en surimposant ce profilsaisonnier connu sur la serie trimestrielle derivee.

7.13. Dans ce chapitre, nous examinerons deux m e -thodes de construction de donnees trimestrielles syn-thetiques a partir des tendances passees des donneesannuelles. Ces deux methodes sont simples, ellesdonnent des resultats identiques ( c o m m e le montrel'exemple 7.1) et l'une et l'autre sont utilisees auniveau national. L a premiere est une technique dedesagregation purement numerique proposee parLisman et Sandee, tandis que la seconde s'appuie surles techniques des moindres carres examinees au cha-pitre VI 1 . C o m m e on le verra, cette derniere peut etrefacilement adaptee afin d'incorporer dans les estima-tions un profil saisonnier connu.

I. La formule de distribution trimestriellede Lisman et Sandee

7.14. Lisman et Sandee (1964) ont propose unetechnique purement numerique de construction dedonnees trimestrielles synthetiques reposant sur lestendances passees des donnees annuelles. L e proces-sus est le suivant:

i) O n effectue une prevision des donnees annuellespour 1'annee en cours (A B + 1 ) et la suivante

AB+2

ii) O n derive une serie trimestrielle continue et lisse apartir des donnees annuelles en utilisant la for-mule de desagregation suivante:

X 1 y = 1/4(0,291 -Ay_x + 0 , 7 9 3 . ^ - 0 , 0 8 4 . ^ , ) (7.1)

X 2 y = l/4(-0,041 -Ay_x + l , 2 0 7 - A y - 0 , 1 6 6 - ^ + 1 )

X 3 y = l/4(-0,166-^_, + 1,207 -Ay- 0,041 -Ay+i)

X 4 j , = l/4(- 0,084 • A y _ , + 0,793 • Ay + 0,291 -Ay+,)

'Parmi les solutions de rechange aux deux methodes presentees dansce chapitre, on citera l'approche basee sur le modele de moyenne m o -bile autoregressif integre ( A R I M A ) proposee par Stram and Wei(1986) et Wei and Stram (1990), et la procedure de construction demodeles espace d'Etat proposee par Al-Osh (1989). Bien qu'ellesdonnent generalement des resultats analogues a ceux des deux m e -thodes presentees dans ce chapitre, ces solutions de rechange sontsensiblement plus complexes.

ouX est l'estimation trimestrielle derivee pour le

trimestre q de 1'annee y,A y est 1'estimation annuelle pour l'annee y,B est la derniere annee pour laquelle les donnees

annuelles sont disponibles.

7.15. Les coefficients de la formule de desagregationde Lisman et Sandee ont ete etablis en imposant uncertain nombre de restrictions; par exemple, lorsqueles donnees annuelles pour trois annees consecutivesy - 1, y, et y + 1 ne se situent pas sur une ligne droite,on suppose qu'elles s'inscrivent sur une sinusoi'de.

2. Distribution des moindres carres

7.16. Boot, Feibes et Lisman (1967) ont propose unetechnique reposant sur les moindres carres pour cons-truire des donnees trimestrielles synthetiques fondeessur les tendances passees des donnees annuelles. Leprocessus est le suivant:

i) O n calcule une prevision des donnees an-nuelles de l'annee courante (AB+1).

ii) O n derive une serie trimestrielle continue et lissea partir des donnees annuelles au moyen d'unetechnique de minimisation de moindres carres,de la maniere suivante :

, min Y[Xt-X,-i]\ (7.2)

te{l (4/J + l)} ye{\,....(p + l)}

etant donne la restriction

Ay

t=4y-3

(la s o m m e des donnees trimestrialisees doit etreegale aux donnees annuelles observees)

out est utilise c o m m e un symbole generique du

temps (t = q,y) (par exemple, t = Ay - 3 est egalau premier trimestre de l'annee y, et Ay est lequatrieme trimestre de l'annee y)\

Xt est l'estimation trimestrielle derivee pour letrimestre t;

A y est l'estimation annuelle pour l'annee y;p est la derniere annee pour laquelle on dispose

d'observations annuelles.

135

Page 150: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VII PROJECTIONS MECANIQUES

7.17. Cette technique reposant sur les moindres car-res peut etre adaptee de facon a inclure dans les esti-mations une structure saisonniere connue en rem-placant l'expression des moindres carres (7.2)ci-dessus par l'expression suivante2:

(7.3)

delais variables : certaines peuvent etre obtenuesdans le mois qui suit la fin de la periode de reference(par exemple, statistiques de prix et indices de pro-duction industrielle), tandis que d'autres ne le sontparfois que plus de trois mois apres. Par consequent,lorsqu'on prepare les premieres estimations, il peutarriver que, pour certaines series, on ne dispose dedonnees que pour les deux mois du dernier trimestre,tandis que pour d'autres series les donnees peuventfaire totalement defaut.

(la somme des donnees trimestrialisees doit etreegale aux donnees annuelles observees)

ouSFt est une serie temporelle dont les facteurs saison-

niers sont supposes connus.

L'exemple 7.2 montre le resultat que l'on obtienten utilisant l'equation 7.3 pour surimposer un profilsaisonnier aux donnees annuelles utilisees dansl'exemple 7.1.

7.18. La methode de Boot-Feibes-Lisman, ainsi qued'autres techniques de distribution qui utilisent lesmoindres carres, presente un probleme mineur : lesseries derivees ont tendance a s'aplatir aux extremites3

(comme le montre l'exemple 7.1). On peut y pallier enprojetant sur deux ans les series annuelles dans lesdeux directions et en distribuant les series projetees.

C. Projections reposant sur des donneesmensuelles ou trimestrielles

7.19. Dans la section qui suit, nous presenteronsquelques techniques simples pouvant servir a pro-longer mecaniquement des series de donnees qui nesont pas suffisamment actualisees pour etre utiliseeslorsqu'on etablit les premieres estimations des CNTd'un trimestre determine. Les donnees mensuelles ettrimestrielles sont generalement disponibles dans des

2Comme l'a propose, par exemple, Cholette (1988a).3Le probleme ne se pose pas quand on utilise les moindres carres pourles calages comme au chapitre VI. Dans ce cas, l'aplatissement auxextremites des ratios repere/indicateur (RI) trimestriel aide a reduirele probleme que pourrait poser l'effet d'oscillation a l'extremite evo-que a l'annexe 6.2.

7.20. Si on ne dispose d'aucun indicateur connexepour etayer une extrapolation, on peut choisir entreplusieurs solutions en fonction de la vigueur de latendance sous-jacente des series et de l'importancedu caractere saisonnier de ces dernieres. Il estgeneralement possible d'utiliser des techniquesde modelisation de series temporelles du typeARIMA4, qui ont prouve dans de nombreux casqu'elles produisaient des previsions vraisemblablesportant sur une ou deux periodes a venir. Cependant,la construction de modeles ARIMA est compliquee,elle prend du temps et exige des connaissances sta-tistiques poussees. En outre, ces modeles sontintrinsequement incapables de predire des change-ments dans la tendance sous-jacente des series. Leurbonne reputation en matiere de previsions s'ex-plique principalement par leur aptitude a identifierdans les series des profils repetes, par exemplela saisonnalite.

7.21. Par consequent, si les series presentent une ten-dance et des variations saisonnieres fortes, une solu-tion beaucoup moins exigeante et qui pourrait donnerde meilleurs resultats, serait de suivre la demarche entrois temps suivante :• Premierement, on utilise un logiciel d'ajustement

saisonnier type (par exemple, X-11-ARIMA ouX-12-ARIMA) pour l'ajustement saisonnier desseries et l'estimation de leur composante tendan-cielle. Pour ce faire, il suffit d'avoir une connais-sance elementaire de l'ajustement saisonnier et iln'est pas necessaire de maitriser la modelisationavec ARIMA.

• Deuxiemement, on prolonge la composante ten-dancielle des series sur la base de jugements d'ex-perts, de previsions ou de donnees annuelles ou enprojetant la tendance actuelle au moyen de la for-mule de tendance simple qui est donnee plus loinpar l'equation (7.5).

4Modele de moyenne mobile autoregressif integre.

t e{1,....(4B + 1)} y e{1,....(B + 1)}

etant donne la restriction

136

Page 151: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Projections reposant sur des donnees mensuelles ou trimestrielles

Exemple 7.1. Distribution trimestrielle de donnees annuelles sans series de reference

Date Donnees annuelles Distribution des moindres carres Distribution de Lisman & Sandee

1994 3.930,0

T1 1995 967,8 979,2

T2 1995 983,7 967,0

T3 1995 1.015,4 1.001,4

T4 1995 4.030,0 1.063,1 1.082,4

T1 1996 1.126,6 1.163,8

T2 1996 1.204,4 1.226,3

T3 1996 1.296,4 1.288,8

T4 1996 5.030,0 1.402,7 1.351,2

T1 1997 1.523,2 1.466,9

T2 1997 1.565,1 1.581,2

T3 1997 1.528,5 1.564,7

T4 1997 6.030,0 1.413,2 1.417,2

T1 1998 1.219,4 1.225,8

T2 1998 1.104,1 1.088,6

T3 1998 1.067,4 1.056,4

T4 1998 4.500,0 1.109,1 1.129,2

T1 1999 1.229,5 1.234,6

T2 1999 1.285,8 1.296,6

T3 1999 1.278,2 1.281,0

T4 1999 5.000,0 1.206,6 1.187,8

T1 2000 1.071,0 1.062,3

T2 2000 988,3 969,0

T3 2000 958,7 953,4

T4 2000 4.000,0 982,0 1.015,4

T1 2001 1.058,3 1.088,6

T2 2001 1.115,5 1.130,1

T3 2001 1.153,6 1.145,8

T4 2001 4.500,0 1.172,7 1.135,5

2002 4.500,0

Comme on peut le voir, les deux methodes alternatives de distribution trimestrielle des donnees annuelles sans series de reference donnent des resultats tres semblables.

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Page 152: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VII PROJECTIONS MECANIQUES

Exemple 7.2. Distribution trimestrielle des donnees annuelles avec profil saisonnier surimpose

Profil saisonnier supposeDate des donnees annuelles Donnees annuelles Distribution des moindres carres

Tl 1995 3.930,0 979,2

Tl 1995 0,9 870,7

T2 1995 0,8 785,2

T3 1995 1,0 1.008,2

T4 1995 1,3 4.030,0 1.365,9

T1 1996 0,9 11002,1

T2 1996 0,8 952,0

T3 1996 1,0 1.278,6

T4 1996 1,3 5.030,0 1.797,3

T1 1997 0,9 1.355,5

T2 1997 0,8 1.245,8

T3 1997 1,0 1.543,8

T4 1997 1,3 6.030,0 1.884,9

T1 1998 0,9 1.126,1

T2 1998 0,8 900,3

T3 1998 1,0 1.064,3

T4 1998 1,3 4.500,0 1.409,4

T1 1999 0,9 1.088,4

T2 1999 0,8 1.019,9

T3 1999 1,0 1.287,5

T4 1999 1,3 5.000,0 1.604,2

T1 2000 0,9 985,1

T2 2000 0,8 803,3

T3 2000 1,0 957,2

T4 2000 1,3 4.000,0 254,4

T1 2001 0,9 939,2

T2 2001 0,8 883,5

T3 2001 1,0 1.149,6

T4 2001 1,3 1.527,7

138

Page 153: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Projections reposant sur des donnees mensuelles ou trimestrielles

• Troisiemement, on multiplie la prevision de ten-dance par les facteurs saisonniers et irreguliers cal-cules par le programme.

7.22. Dans de nombreux cas, les approches sui-vantes, qui sont beaucoup plus simples, peuvent sereveler suffisantes :• S'il n'y a pas de tendance claire ou de saisonnalite

dans les variations des series (soit en volume, soiten prix), on peut simplement repeter la derniereobservation ou decider par exemple que la valeurde la periode manquante est egale a la moyennesimple des deux dernieres observations.

• Si les series presentent une forte variation saison-niere mais si l'on ne constate aucune tendancesous-jacente claire dans leurs variations, on peut secontenter de reprendre la valeur de la variable de lameme periode de l'annee precedente ou estimer lavaleur de l'observation manquante par la valeurmoyenne pour la meme periode sur plusieurs an-nees precedentes.

• Si les series presentent une tendance claire maisaucune variation saisonniere prononcee, on peutprojeter la tendance anterieure en prenant unemoyenne ponderee des taux de variation d'uneperiode a l'autre des dernieres observations, par

exemple, en utilisant la moyenne ponderee destrois dernieres observations comme suit:

(7.4)

Lorsque les series presentent a la fois une tendanceclaire et de fortes variations saisonnieres, une solu-tion simple peut consister a extrapoler la valeur desseries de la meme periode de l'annee precedente,en prenant comme facteur d'extrapolation unemoyenne ponderee des taux de variation par rap-port a la meme periode de l'annee precedente pourles dernieres observations, par exemple, en uti-lisant une moyenne ponderee des trois dernieresobservations precedentes et en procedant de lamaniere suivante :

Dans cette formule, s est la periodicite des series, XT

le niveau de la derniere observation et t le nombre deperiodes a projeter.

(7.5)

139

Page 154: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VIII Desaisonnalisation et estimation

des tendances-cycles

A. Introduction

8.1. La correction des variations saisonnieres sert amieux apprehender revolution de l'economie sur laduree en permettant de saisir l'ampleur et l'orienta-tion des changements qui ont eu lieu. L'analyse desseries temporelles1 constitue dans cette perspectiveun outil privilegie. L'etablissement de statistiques aintervalles tres rapproches, comme celles du PIB,obeit principalement a la volonte de detecter a tempsles variations du cycle economique, et particuliere-ment ses points d'inflexion. Or, si, par exemple, l'onetablit et represente graphiquement sur plusieurs an-nees une serie temporelle a partir de donnees tri-mestrielles du PIB a prix constants sans correction devariations saisonnieres, il est souvent difficile desaisir les inflechissements et l'orientation sous-jacente des donnees. Ce qui ressort le plus manifes-tement est sans doute un profil infra-annuel, com-munement appele profil saisonnier.

8.2. La desaisonnalisation consiste a appliquer destechniques d'analyse pour decomposer une serie tem-porelle en ses differentes composantes. Ceci permetd'etre en mesure de mieux comprendre son com-portement. Dans les donnees corrigees des variationssaisonnieres, l'effet des mouvements infra-annuelsreguliers, l'influence des fetes mobiles telles quePaques ou le Ramadan, celle du nombre de jours ou-vrables et de la repartition du nombre de chacun desjours de la semaine entre les periodes comptables (ci-apres denomme effet des jours ouvrables) sont eli-mines. En ecartant les phenomenes qui se repetent aintervalles reguliers, les donnees corrigees des varia-tions saisonnieres (CVS) mettent en lumiere les ten-dances sous-jacentes ainsi que les variations a courtterme des series temporelles.

8.3. Dans les estimations de tendance-cycle, outreles variations saisonnieres, on elimine les pheno-menes irreguliers. La simple correction des varia-tions saisonnieres elimine les influences identifiableset repetitives, mais ne permet pas, a elle seule, deneutraliser l'effet des mouvements irreguliers.Autrement dit, si les mouvements irreguliers sont im-portants, la desaisonnalisation risque de ne pasaboutir a une serie lisse et facile a interpreter. Afin demettre davantage en lumiere la tendance-cycle sous-jacente, les logiciels de desaisonnalisation les pluscourants presentent des lignes de tendance lissees tra-versant les donnees corrigees des variations saison-nieres qui represented l'effet conjugue des variationsde tendance a long terme et de cycle economiquedans la serie.

8.4. Intuitivement, il semblerait que pour s'affran-chir des variations saisonnieres il suffise, parexemple, de comparer un trimestre avec le memetrimestre de l'annee precedente. Cette methode pre-sente un inconvenient en ce sens qu'elle ne permet dedeceler les inflexions qu'avec un certain retard2. Quiplus est, elle ne permet pas de faire la part de tous lesphenomenes saisonniers (par exemple, la periode dePaques peut tomber durant le premier ou le deuxiemetrimestre et le nombre de jours ouvrables d'un tri-mestre peut changer d'une annee a l'autre). Ajoutonsa cela que les taux de changement d'une annee al'autre peuvent etre biaises par des changements dansles profils saisonniers de type institutionnel et com-portemental. Enfin, ces changements d'une annee al'autre refleteront autant les phenomenes irreguliersaffectant la periode courante que ceux qui ont affectela meme periode de l'annee precedente a laquelle onla compare. Autrement dit, ce type de comparaisonest d'un maigre secours lorsqu'il s'agit d'analyser lescycles economiques.

1Le paragraphe 1.13 definit une serie temporelle comme une serie dedonnees obtenues par la mesure du meme concept sur la duree, per-mettant la comparaison de periodes differentes.

2Ce retard peut etre considerable, de deux trimestres en moyenne.L'annexe 1.1 en donne un exemple numerique.

140

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Principes essentiels de la desaisonnalisation

8.5. Des procedures plus elaborees sont donc neces-saires pour corriger les series des variations saison-nieres. Il existe pour cela des techniques eprouvees,la plus courante etant la methode Census X-11/X-12(du U.S. Bureau of the Census). Citons egalement,entre autres methodes, TRAMO-SEATS, BV4,SABLE et STAMP.

8.6. La section B ci-dessous explique brievement leconcept de base de l'ajustement saisonnier et la sec-tion C passe en revue les principes de base de lamethode Census X-11/X-12. Enfin, la section Dsouleve un certain nombre de questions generalesliees a la correction des variations saisonnieres, dontla revision des donnees corrigees des variationssaisonnieres et l'effet d'oscillation a l'extremite(wagging tail problem), ainsi que la longueur mini-male des series temporelles pouvant etre desaison-nalisees. Cette section porte egalement sur des as-pects fondamentaux de la desaisonnalisation descomptes nationaux trimestriels (CNT), comme lemaintien des identites comptables, la desaisonnalisa-tion des soldes comptables et des agregats et la rela-tion entre les donnees annuelles et les donnees tri-mestrielles corrigees des variations saisonnieres.Pour finir, elle traite aussi de la presentation et de lafonction des donnees corrigees des variations saison-nieres et des donnees de tendance-cycle.

B. Principes essentielsde la desaisonnalisation8 .7. Aux fins de la correction des variations saison-nieres, on considere en general que les series tem-porelles sont faites de trois grandes composantes : latendance-cycle, le mouvement saisonnier et les fluc-tuations irregulieres. Chacune d'entre elles peut bienentendu etre subdivisee.a) La composante tendance-cycle (Tt) represente

l'evolution sous-jacente ou l'orientation generatedes donnees. Elle traduit l'effet conjugue de la ten-dance a long terme et des variations du cycleeconomique.

b) La composante saisonniere (Sct) comprend les effets

saisonniers au sens strict et les effets systematiquesde calendrier qui ne sont pas fixes d'une annee surl'autre (effets des jours ouvrables, des fetes mo-biles, etc.).i) L'effet saisonnier au sens strict (St) est rela-

tivement stable3, en termes de son rythme

annuel, de son orientation ou de son am-pleur. Cet effet peut s'expliquer par desfacteurs naturels, des considerations admi-nistratives ou juridiques, des traditions so-cioculturelles ou bien encore par des effetsde calendrier associes a des echeances an-nuelles fixes (par exemple les fetes legalescomme Noel).

ii) Ces effets de calendrier systematiques dontla date annuelle n'est pas fixe s'expliquentpar des variations du calendrier d'une anneesur l'autre. On citera notamment sous cetterubrique :• L'effet des jours ouvrables (TDt) qui cor-

respond aux variations d'une annee surl'autre du nombre de jours ouvrables etouvres et la composition par type de jourde la semaine d'un mois ou un trimestreparticulier par rapport au nombre stan-dard correspondant a ce mois ou a cetrimestre4'5.

• L'effet des evenements qui se produisent aintervalles reguliers mais non a la memedate; c'est le cas par exemple des fetesmobiles (MHt), des jours de paye pour lesgroupes importants d'employes ou desjours de versement des retraites, etc.

• Les autres effets de calendrier (OCt), telsque ceux lies aux annees bissextiles ou a lalongueur des trimestres.

• Les effets saisonniers au sens strict et lesautres effets de calendrier sont des effetssystematiques, persistants, previsibles etidentifiables.

c) La composante irreguliere (Ict) comprend les ef-

fets dont les echeances, l'intensite et la duree sontimprevisibles a defaut d'informations comple-mentaires. Cette composante comprend :i) les effets irreguliers au sens strict (It),ii) les observations aberrantes (OUTt)

6,iii) les autres effets irreguliers (OIt), tels que des

intemperies inhabituelles, des catastrophesnaturelles ou des campagnes de ventesirregulieres.

3I1 peut toutefois changer graduellement au fil des ans (saisonnalitemobile).

4Les variations periode a periode du nombre standard ou moyen dejours ouvrables et de types de jours d'un mois ou d'un trimestre surl'autre relevent de l'effet saisonnier au sens strict.5L'effet des jours ouvrables presente certes moins d'importance dansles donnees trimestrielles que dans les donnees mensuelles, mais ilpeut en tout etat de cause etre appreciable.6Il s'agit d'observations exceptionnellement basses ou elevees at-tribuables a des donnees erronees ou a des evenements particuliersdont la presence peut perturber l'estimation des facteurs saisonniers.

141

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

On supposera que les effets irreguliers au sens strictse comportent comme une variable stochastiquepresentant une distribution symetrique de part etd'autre de la valeur probable (0 pour un modele ad-ditif et 1 pour un modele multiplicatif).

8.8. La relation entre la serie temporelle originale etles composantes qui viennent d'etre decrites peut etremodelisee soit sous une forme additive, soit sous uneforme multiplicative7.

Modele additif

Xt = Sct + Tt + Ic

t (8.1.a)

ou bien, en specifiant certaines des sous-composantes :

Xt=(St+TDt+MHt+OCt) + Tt+(It+OUTt+OIt) (8.1.b)

ou

Sct=(St+TDt + MHt+OCt)

est la composante saisonniere,

At=Tt + Ict=Tt+(It + OUTt+OIt)

est la serie desaisonnalisee.

Modele multiplicatif

Xt = Sct + Tt + Ic

t (8.2.a)

ou bien, en specifiant certaines des sous-composantes :

Xt=(St • TDt • MHt • OCt) • Tt • (It • OUTt • OIt) (8.2.b)

ou

Sct = (St• TDt • MHt •OCt)

est la composante saisonniere,

7Il existe d'autres possibilites dont le modele pseudo-additif de latechnique X-12-ARIMA Xt = Tt • (Sc

t + Ict -1) adapte aux series dont

la valeur est nulle pour certaines periodes. Par ailleurs, dans chacundes principaux modeles, la relation entre certaines des composantesdepend du programme d'estimation specifique employe. Parexemple, dans le modele multiplicatif, certaines des sous-com-posantes peuvent s'exprimer de facon additive en ce qui concerne leseffets irreguliers au sens strict, comme par exemple : Xt = St • Tt • (It +OUTt + OIt + TRt+ MHt + OCt).

At=Tt • Ict =Tt • (It • OUTt • OIt)

est la serie desaisonnalisee.

8.9. Le modele multiplicatif est generalement celuiqui est utilise par defaut. Il suppose qu'il y a inter-dependance entre le niveau absolu des differentescomposantes de la serie et done que l'intensite desvariations saisonnieres croit et decroit avec le niveaude la serie, caracteristique commune a la plupart desseries macroeconomiques saisonnieres. Dans le mo-dele multiplicatif, les composantes saisonnieres et ir-regulieres seront des quotients repartis de part etd'autre de 1. En revanche, le modele additif part duprincipe qu'il n'y a pas d'interdependance dans leniveau absolu des differentes composantes de laserie, et que l'intensite des variations saisonnieres estindependante du niveau de la serie.

8.10. La desaisonnalisation consiste a employer destechniques d'analyse qui permettent de decomposerles series temporelles en leurs differentes compo-santes. L'objectif poursuivi est d'apprehender leurselements constitutifs et ainsi de mieux comprendreleur comportement aux fins de modelisation ou deprevision, et d'eliminer les phenomenes saisonniersinfra-annuels pour ainsi degager les tendances sous-jacentes et les fluctuations a court terme des series. Ala difference des estimations de tendance ou de ten-dance-cycle, l'objectif n'est pas de lisser les series.La serie corrigee des variations saisonnieres com-prend la tendance-cycle plus la composante irre-guliere, et done, comme nous l'avons signale enintroduction, si la composante irreguliere est impor-tante, le resultat ne sera pas necessairement une serielisse facile a interpreter.

8.11. L'exemple 8.1 illustre, a partir des quatredernieres annees d'une serie temporelle, sestrois composantes ainsi que le mecanisme de ladesaisonnalisation.

8.12. La desaisonnalisation et les estimations de ten-dance-cycle constituent un traitement des donnees dedepart pour les besoins de l'analyse. Autrement dit,les donnees corrigees des variations saisonnieres etla composante estimee de tendance-cycle completentles donnees brutes mais, comme on l'indique a la sec-tion D du premier chapitre, elles ne peuvent jamaisremplacer les donnees originates, et ce pour lesraisons suivantes :• Les donnees non corrigees sont utiles par elles-

memes. Elles font etat des phenomenes econo-miques qui se sont effectivement produits, alors

142

Ict=(It + OUTt + OIt)

est la composante irreguliere, et

Ict= (It + OUTt+ OIt)

est la composante irreguliere,

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Principes essentiels de la desaisonnalisation

Exemple 8.1. Ajustement saisonnier, composante de tendance-cycle,composante saisonniere et composante irreguliere

Modele multiplicatif

Date

Serie brute

non corrigee

(Xt)

Indice 1980= 100

(I)

Facteurs

saisonniers1

Composante

irreguliere

Series corrigees des

variations saisonnieres

Indice 1980= 100

(4) = (l)/(2)

Composante

tendance-cycle

Indice 1980= 100

(5) = (4)/(3)

T1 1996T2 1996T3 1996T4 1996T1 1997T2 1998T3 1997T4 1997T1 1998T2 1998T3 1998T4 1998T1 1999T2 1999T3 1999T4 1999T1 2000

138,5138,7133,6120,9120,9130,6134,4124,5127,7135,0135,6132,1127,6134,6142,1131,5132,1

0,9901,0301,0240,9620,9811,0271,0330,9640,9751,0231,0370,9680,9711,0201,0410,9700,969

1,0050,9961,0031,0000,9931,0021,0050,9941,0011,0030,9931,0350,9980,9971,0150,9991,000

139,8134,6130,5125,7123,2127,2130,1129,1131,0131,9130,7136,4131,5131,9136,5135,5136,3

139,2135,2130,1125,7124,2126,9129,4129,9130,8131,5131,6131,8131,7132,4134,4135,7136,3

Dans le modele mulitiplicatif, les facteurs saisonniers sont des quotients distribues de part et d'autre de I et presentant une bonne stabilite,qu'il s'agisse de leur rythmeannuel, de leur orientation ou de leur intensite. Les facteurs irreguliers2 se repartissent egalement de part et d'autre de I mais presentent des oscillations erratiques,

A noter la composante observations aberrantes particulierement elevee durant le 4e trimestre 1998. Les exemples 8.3 et 8.4 montreront a quel point cela peutempicher de detecter de facon precoce des changements dans la tendance-cycle.1Les valeurs des composantes saisonnieres estimees sont souvent denommees «facteurs saisonniers», en particulier dans le modele multiplicatif.2Les valeurs des composantes irregulieres sont souvent denommees «facteurs irreguliers».

143

(St)(2) (3)

(It)

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DESTENDANCES-CYCLES

que les donnees corrigees des variations saison-nieres et les estimations de tendance-cycle sont leproduit d'une analyse qui vise a degager lestendances sous-jacentes qui peuvent se cacher der-riere les variations saisonnieres. Se limiter a etablirdes donnees desaisonnalisees reviendrait a perdredes informations.

• Il n'y a pas de methode unique de desaisonnalisation.• Les donnees corrigees des variations saisonnieres

sont sujettes a revision a mesure que de nouvellesdonnees deviennent disponibles, meme quand lesdonnees de depart, elles, ne sont pas revisees.

• Lors de la preparation des CNT, il est preferabled'operer les equilibrages et les arbitrages sur lesestimations brutes non corrigees.

• Meme s'il peut etre plus aise de detecter les erreursdans les donnees corrigees des variations saison-nieres, il est en revanche plus facile d'en trouver lacause et de les corriger en travaillant avec les don-nees non desaisonnalisees.

• L'experience montre qu'en desaisonnalisant lesdonnees au niveau de detail requis pour les estima-tions des CNT il peut subsister une saisonnaliteresiduelle dans les agregats.

Les estimations initiales des CNT, les estimationscorrigees des variations saisonnieres et la com-posante tendance-cycle fournissent toutes des infor-mations utiles sur l'economie (voir encadre 1.1) etil convient de proposer aux utilisateurs les trois seriesde donnees pour tous les grands agregats descomptes nationaux.

8.13. On emploie generalement des logiciels stan-dard pour desaisonnaliser les series, les plus repandusetant ceux du type Census X-11. Parmi les autreslogiciels couramment utilises, citons le TRAMO-SEATS mis au point par la Banque d'Espagne etrecommande par Eurostat, ainsi que le programmeallemand BV4. Initialement mis au point par leBureau du recensement des Etats-Unis (U.S. Bureauof the Census) durant les annees 60, le programmeCensus X-11 a par la suite ete ameliore et mis a jouravec le X-11-ARIMA8 de Statistique Canada9 et le X-12-ARIMA publie vers la fin des annees 90 par leU.S. Bureau of the Census. On retrouve a la base du

X-11ARIMA et du X-12 ARIMA la meme procedurede filtrage que dans le premier X-1110.

8.14. Il faut parfois beaucoup d'experience et desavoir-faire pour determiner si une serie temporelleest correctement desaisonnalisee ou pour affiner lacorrection. Lorsque les series sont particulierementinstables et qu'elles renferment une forte composanteirreguliere (par exemple donnees aberrantes at-tribuables a des greves ou d'autres evenements parti-culiers, interruptions ou changements de niveau), ilpeut etre difficile de desaisonnaliser correctementles donnees.

8.15. Rappelons toutefois que beaucoup de series secomportent bien, sont faciles a corriger et par con-sequent, se pretent a l'utilisation d'un logiciel n'exi-geant pas de connaissances tres poussees en matiered'ajustement saisonnier. Dans la pratique, la proce-dure d'ajustement saisonnier du X-11 s'est reveleerobuste, et est employee par un grand nombre d'or-ganismes de par le monde sans adaptation par-ticuliere et parfois sans ressources hautement spe-cialisees. Autrement dit, ni le manque d'experienceni le manque d'effectifs qualifies en la matiere nedoivent empecher de commencer a etablir ou de pu-blier des donnees desaisonnalisees. En etablissantdes estimations corrigees des variations saisonnierespour la premiere fois, il ne faut cependant pas perdrede vue que l'attention doit avant tout porter sur les es-timations originales non corrigees. Au fil du temps,les utilisateurs acquerront l'experience et les con-naissances voulues.

8.16. Il est recommande en general de confier le cal-cul de la correction des variations saisonnieres auxpersonnes chargees de l'etablissement des statis-tiques, en prevoyant, le cas echeant, une collabora-tion avec des specialistes en la matiere. Elles aurontainsi une meilleure emprise sur les donnees, leur tra-vail deviendra plus interessant et elles seront mieux ameme de saisir la nature des donnees. Il s'ensuivraune meilleure qualite tant des donnees brutes que desdonnees corrigees. Il est toutefois egalement recom-mande de mettre sur pied une petite equipe de spe-

8Modeles autoregressifs a moyenne mobile integres. La modelisa-tion ARIMA est une fonction facultative des X-11-ARIMA et X-12-ARIMA qui permet d'operer des retropolations et des extrapola-tions pour que les filtres utilises soient moins asymetriques quedans le premier modele X-11 au debut et a la fin de la serie (voirparagraphe 8.37).9Publie initialement en 1980, puis considerablement actualise en1988 (X-11-ARIMA/88).

10On peut obtenir le X-12-ARIMA aupres du U.S. Bureau ofthe Census (a la date de parution du present document, le logiciel ettoute sa documentation, ainsi que certains documents d'analyse, pou-vaient etre telecharges gratuitement depuis le site http://www.cen-sus.gov/pub/ts/xl2a/. Le X-l 1-ARIMA est disponible aupres deStatistique Canada, et TRAMO-SEATS aupres d'Eurostat. Le pro-gramme X-11 initial est integre dans plusieurs logiciels disponiblessur le marche (dont SAS, AREMOS et STATISTICA).

144

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Principales caracteristiques de la famille de programmes X-l I d'ajustement saisonnier

cialistes de la desaisonnalisation, car c'est par l'ex-perience et la pratique de differents types de seriesque l'on peut accumuler le capital de connaissancesnecessaire pour traiter celles dont le comportementresiste a une correction simple.

C. Principales caracteristiquesde la famille de programmes X-l Id'ajustement saisonnier

8.17. Les trois programmes de la famille X-11 (X-11proprement dit, X-11-ARIMA et X-12-ARIMA)fonctionnent a partir d'une procedure d'estimationiterative, avec a la base une serie de moyennes mo-biles11. Ces programmes comprennent sept partiesorganisees en trois grands modules fonctionnels.Tout d'abord (partie A), la serie peut faire l'objetd'un ajustement prealable pour faire la part des ob-servations aberrantes, des changements de niveaudans les series, des effets d'evenements irreguliersmais connus et des effets de calendrier en employantdes facteurs d'ajustement fournis par l'utilisateur outires de procedures de calcul integrees. En outre, il estpossible d'operer des retropolations et des extrapola-tions pour prolonger la serie de maniere a ce que lesfiltres soient moins asymetriques au debut et a la finde la serie. Deuxiemement (parties B, C et D), la serieainsi ajustee fait l'objet de trois sequences de fil-trages saisonniers et d'ajustement des valeurs ex-tremes; c'est ce que l'on appelle les iterations B, C etD dans le jargon des programmes X-11/X-12.Troisiemement (parties E, F et G), le programme cal-cule plusieurs statistiques de diagnostic et de controlede qualite que l'on represente sous forme de tableauxet de graphiques12.

8.18. Le deuxieme module — qui comprend laprocedure de filtrage saisonnier des parties B, C et Dconstitue le coeur des programmes. La procedure defiltrage est pratiquement la meme pour les trois pro-grammes. Cependant, le X-12-ARIMA offre de nou-velles options d'ajustement pour les iterations B, C etD, qui ont pour effet d'ameliorer sensiblement cettepartie du programme. Citons notamment l'existenced'un modele pseudo-additif Xt = Tt • (Sc

t + Ict - 1)

adapte aux series dont la valeur est nulle pendant cer-taines periodes; de nouveaux filtres de moyennesmobiles centres pour saisir l'effet saisonnier et la

Encadre 8.1. Principales composantes duprogramme X-12-ARIMA d'ajustement saisonnier

11Egalement appelees «filtres de moyennes mobiles» dans le jargonde la desaisonnalisation.12Les parties A et D contiennent egalement des tests statistiques queles utilisateurs doivent regulierement consulter.

tendance (voir section suivante); une ameliorationdans les estimations des effets des jours ouvrables etdes autres effets de regression (y compris ceux defi-nis par l'utilisateur, ce qui represente une nouvellefonction) a partir des estimations preliminaries de lacomposante irreguliere (voir sous-section 3 ci-apres).

8.19. S'agissant du premier module et, dans unemoindre mesure, du dernier (voir sous-section 4), onobserve de grandes differences d'un programme al'autre. Le premier programme X-11 n'offrait pas deprocedures d'estimation integrees pour les ajustementsprealables, hormis les ajustements de l'effet des joursouvrables a partir de la regression des irreguliers pro-visoires des parties B et C (voir sous-section 1), maisdonnait a l'utilisateur la possibility de fournir des fac-teurs d'ajustement permanents ou provisoires. Le pro-gramme X-11-ARIMA contenait de plus des proce-dures de retropolation et d'extrapolation des seriesbasees sur un modele ARIMA. Le programme X-12-ARIMA contient par contre un module de modelisa-tion de series temporelles particulierement developpe— la partie RegARIMA — qui permet a l'utilisateurd'effectuer des ajustements prealables et de retropoleret d'extrapoler les series brutes en les modelisant.L'encadre 8.1 presente les principales composantes duX-12-ARIMA.

145

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DESTENDANCES-CYCLES

8.20. Le module RegARIMA du X-12-ARIMA per-met a l'utilisateur d'effectuer des analyses de regres-sion directement sur la serie de base, en tenantcompte du fait que la partie non expliquee de la serieest en general autocorrelee, non stationnaire et nepresente pas d'homoscedasticite. Cela est possiblegrace a la modelisation RegARIMA, laquelle com-bine les techniques classiques de regression et lamodelisation ARIMA13. La partie RegARIMA duX-12-ARIMA permet a l'utilisateur d'utiliser sespropres variables de regression. Le programme offrepar ailleurs un ensemble considerable de variables deregression predefinies, par exemple pour couvrir leseffets des jours ouvrables, de Paques14 des anneesbissextiles, de la longueur des trimestres, des change-ments de regime, des observations aberrantes et desrampes. Comme solution de rechange plus simple ala modelisation RegARIMA, le X-12-ARIMA con-tinue d'offrir la demarche classique du X-11 consis-tant a regresser les effets irreguliers provisoires surles variables explicatives, en ajoutant des variablesde regression pour les observations aberrantes et lapossibility d'ajouter des variables de regressiondefinies par l'utilisateur pour les effets de Paques etdes jours ouvrables (voir sous-section 3).

I. Principaux aspects des filtres d'ajustementsaisonnier par moyennes mobiles du X-11

8.21. Nous presentons ici les principaux elementsde la procedure de filtrage par moyennes mobilescentrees des iterations B, C et D du X-12-ARIMApour l'estimation de la composante tendance-cycleet des effets saisonniers au sens strict. La procedurede filtrage par moyennes mobiles suppose que tousles effets, a l'exception des effets saisonniers ausens strict, ont une repartition relativement syme-trique par rapport a leur valeur probable (1 pour unmodele multiplicatif et 0 pour un modele additif) etqu'il est donc possible de les supprimer entierementen employant le filtre par moyennes mobiles cen-trees, pour ainsi eviter de contaminer la composantetendance-cycle et les effets saisonniers au sensstrict. Dans l'ideal, tous les effets ne presentant pasde repartition globalement symetrique de part etd'autre de leur valeur probable de 1 ou de 0 de-

vraient avoir ete supprimes lors de l'ajustementprealable (partie A).

8.22. La procedure de filtrage par moyennes mobilescentrees presentee ci-dessous donne seulement uneestimation des effets saisonniers au sens strict (St), etnon des autres parties de la composante saisonniere(Sc

t). La sous-section 3 donne un bref apercu desprocedures qui permettent d'estimer l'effet des joursouvrables et les autres effets systematiques de calen-drier. Elle passe ainsi en revue la methode classiqueX-11 de regression des valeurs provisoires des effetsirreguliers par rapport a des variables explicativesdes jours ouvrables et d'autres variables liees au ca-lendrier dans le cadre des iterations B et C, ainsi quel'option X-12-ARIMA qui permet d'estimer ces ef-fets lors de l'ajustement prealable de la serie parRegARIMA.

8.23. On trouvera ci-apres une description des prin-cipales etapes de la version multiplicative de la pro-cedure de filtrage des donnees trimestrielles lors dechaque iteration B, C et D, en partant de l'hypothesed'un ajustement prealable des donnees15.

lre etape. Estimations de base

a) Tendance-cycle initiale. La serie est lissee apartir d'une moyenne mobile centree pondereesur cinq termes (2 x 4)16 afin de parvenir a unepremiere estimation de la tendance-cycle.

b) Ratios SI initiaux. On divise la serie «originale»17

par la serie lissee (T1t) pour parvenir a une pre-

miere estimation des composantes saisonniere etirreguliere StI

1t.

c) Facteurs saisonniers preliminaries initiaux. Onobtient alors une serie temporelle de facteurs

15Adaptation de Findley and others (1996), ou les filtres sont presen-tes a partir de donnees mensuelles.16 Une moyenne mobile (2 x 4)

est une moyenne mobile sur deux termes

13 Le modele d'ajustement saisonnier standard ARIMA est generalisepour inclure des parametres de regression avec la partie non ex-pliquee par les parametres de regression en suivant une procedureARIMA, soit Xt = B'Yt = Zt, Xt etant la serie a modeliser, B un vecteurde parametres, Yt un vecteur de variables explicatives fixes, et Zt unmodele ARIMA pur.14 L'utilisateur peut choisir entre differents modeles d'effet de Paques.

d'une moyenne mobile sur quatre termes.

17 La serie peut etre prealablement ajustee et, pour les iterations C etD, on peut en ajuster les valeurs extremes (voir ci-dessous).

146

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Principales caracteristiques de la famille de programmes X-11 d'ajustement saisonnier

saisonniers preliminaires initiaux sous la formed'une moyenne mobile18 saisonniere19 centree sur5 termes (3 x 3) des ratios SI initiaux (StI

1t). Cette

methode part de l'hypothese que It se comportecomme une variable stochastique presentant unedistribution symetrique autour de sa valeur pro-bable (1 pour un modele multiplicatif) et pouvantdonc etre supprimee par une moyenne.S1

t = 1/9SIt_8 + 2/9SIt _4 + 3/9SIt + 2/9SIt + 4 + 1/9SIt + 8

d) Facteurs saisonniers initiaux. En normalisant lesfacteurs saisonniers preliminaires initiaux, on ob-tient une serie temporelle de facteurs saisonniersinitiaux.

Cette etape vise a faire en sorte que la moyenneannuelle des facteurs saisonniers soit proche de 1.

e) Ajustement saisonnier initial. On arrive ensuite aune estimation initiale de la serie desaisonnalisee :A1

t = Xt/S1t = Tt St It/St = T1

t It.

2e etape. Revision des estimations

a) Tendance-cycle intermediare. L'application d'unemoyenne mobile de Henderson20 a la serie de-saisonnalisee initiale (T2

t) permet d'obtenir uneestimation revisee de la tendance-cycle (A1

t).

b) Ratios SI. On revise ensuite les ratios SI en di-visant la serie «originale» par l'estimation inter-mediaire de tendance-cycle (T2

t).

c) Facteurs saisonniers preliminaires revises. Enappliquant une moyenne mobile saisonniere

18 Une moyenne mobile saisonniere est une moyenne mobile que l'onapplique a chaque trimestre separement, il s'agit donc de moyennesmobiles de trimestres concomitants T1, T2, etc.19 Le filtre saisonnier par moyennes mobiles 3 x 3 est celui qui est pro-pose par defaut. Les utilisateurs peuvent egalement choisir des filtrespar moyennes mobiles 3 x 5 ou 3 x 9 (le X-12-ARIMA propose egale-ment un filtre 3x15 facultatif). Le filtre selectionne par l'utilisateurservira aux 1re et 2e etapes.20 La moyenne mobile de Henderson est un type particulier demoyenne mobile ponderee ou les ponderations sont determinees demaniere a produire l'estimation de tendance-cycle la plus lisse. Pourles series trimestrielles, les programmes X-11 et X-11-ARIMA per-mettaient a l'utilisateur de determiner des filtres de Henderson d'unelongueur de 5 et 7 trimestres ou de les choisir automatiquement. Avecle X-12-ARIMA, l'utilisateur peut selectionner des filtres deHenderson de n'importe quelle longueur impaire.

centree 3 x 521 aux ratios revises SI, on peut alorsreviser les facteurs saisonniers preliminaires.

d) Facteurs saisonniers revises. En normalisant lesfacteurs saisonniers preliminaires initiaux,comme durant la premiere etape, on obtient uneserie temporelle revisee des facteurs saisonniersinitiaux.

e) Desaisonnalisation revisee. On parvient alors aune estimation revisee de la serie desaisonnalisee :

f) Composante irreguliere provisoire. On etablit en-suite une estimation provisoire de la composanteirreguliere en eliminant la tendance de la serie de-saisonnalisee revisee : I2

t =A2t/T

3t.

3e etape. Estimations finales (iteration D seulement)

a) Composante tendance-cycle finale. En appliquantune moyenne mobile de Henderson a la serie de-saisonnalisee revisee et finale (T3

t), on obtient uneestimation finale de la composante tendance-cycle (A2

t).

b) Composante irreguliere finale. En eliminant latendance de la serie desaisonnalisee revisee et fi-nale, on arrive a une derniere estimation de lacomposante irreguliere : I3

t = A2t/T

3t.

8.24. En procedant a des ajustements des valeursextremes, on rend la procedure de filtrage plus ro-buste. Premierement, durant l'iteration B, lorsquel'on cherche a estimer les facteurs saisonniers a par-tir d'analyses des facteurs irreguliers implicites de b)a d) dans les lre et 2e etapes, on detecte les ratiosSI extremes et on les remplace provisoirement. On enfait de meme durant l'iteration D, mais uniquementdans la 2e etape. Deuxiemement, apres les iterationsB et C, les valeurs extremes sont identifiees a partird'une analyse de la composante irreguliere provisoire(I2

t) obtenue en f) durant la 2e etape. On retire cesvaleurs extremes de la serie initiale avant de passer al'iteration C, et on les retire de la serie prealablementajustee avant de passer a l'iteration D.

21 Le filtre par moyennes mobiles 3 x 5 est propose par defaut. Dansle cas de l'iteration D, les methodes X-11-ARIMA et X-12-ARIMAchoisissent automatiquement entre les quatre filtres saisonniers parmoyennes mobiles (3 x 3, 3 x 5, 3 x 9 et la moyenne de tous lesratios SI pour chaque trimestre civil, soit la moyenne saisonnierestable), a moins que l'utilisateur ne precise un autre filtre parmoyennes mobiles.

147

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

2. Ajustements prealables

8.25. Avant de passer par les procedures de filtrage,il peut etre necessaire d'ajuster d'abord les series(c'est-a-dire, le premier module du programme). Pouretre en mesure d'isoler entierement les facteurs sai-sonniers au sens strict grace a l'application de lamoyenne mobile au point c) (etapes 1 et 2), il peut etrenecessaire d'operer un ajustement prealable pour sup-primer provisoirement les effets suivants :• observations aberrantes;• changements de regimes (y compris rampes);• certains effets de calendrier, en particulier les fetes

mobiles et les annees bissextiles;• intemperies inhabituelles et catastrophes naturelles;• greves et campagnes de vente irregulieres.L'ajustement des valeurs extremes decrit au para-graphe 8.24 permettra, dans une certaine mesure, defaire la part des distorsions attribuables aux observa-tions aberrantes sans toutefois couvrir les autres ef-fets. Qui plus est, comme il n'y a pas de raison que lesobservations aberrantes et les autres effets enumeresaient un comportement de variable stochastiquepresentant une distribution symetrique autour de lavaleur probable (1 pour le modele multiplicatif), onne pourra pas les supprimer entierement avec lesfiltres par moyennes mobiles saisonnieres utilises enc) durant les lre et 2e etapes et on risque donc de con-taminer les estimations des facteurs saisonniers ausens strict. C'est pourquoi il est difficile d'identifiertotalement ces effets a partir d'une estimation de lacomposante irreguliere. Les ajustements prealablespeuvent s'operer de diverses manieres. L'utilisateurpeut ajuster les donnees directement a partir des con-naissances particulieres qu'il en a avant de les saisirdans le programme, ou bien alors, dans le cas duX-12-ARIMA, avoir recours aux methodes d'estima-tion incorporees au logiciel.

3. Estimation des autres parties dela composante saisonniere, des joursouvrables et des autres effets de calendrier

8.26. La procedure de filtrage par moyennes mobilesdecrite au paragraphe 8.23 donne des estimations deseffets saisonniers au sens strict (St), mais non desautres parties de la composante saisonniere globale(Sc

t). Les variations du nombre de jours ouvrables etde la repartition des jours de la semaine entre les pe-riodes, ainsi que la date des fetes mobiles et desautres evenements qui se produisent a intervallesreguliers dans le calendrier peuvent avoir une pro-fonde incidence sur les series temporelles. En

moyenne, une partie de ces effets de calendrier seproduit au meme moment chaque annee et affecte lesseries dans le meme sens et dans la meme proportion.Autrement dit, une partie de ces effets de calendrierest deja incluse dans l'estimation de l'effet saisonnierau sens strict. Cependant, il n'en va pas de memed'autres parties importantes puisque a) certaines fetesmobiles et autres evenements reguliers du calendrierrisquent de ne pas tomber le meme trimestre toutesles annees, et b) le nombre de jours ouvrables et la re-partition des jours de la semaine entre les periodesvarient d'une annee sur l'autre.

8.27. La desaisonnalisation doit porter sur toutes lesvariations saisonnieres et non pas seulement surl'effet saisonnier au sens strict. Si certaines parties dela composante saisonniere globale echappent au pro-cessus de correction, cela risque d'induire en erreuret de reduire considerablement l'utilite des donneescorrigees des variations saisonnieres. Un ajustementpartiel au terme duquel certains effets de calendriern'auraient pas ete neutralises pourrait donner uneperspective erronee sur l'economie. On pourrait parexemple penser qu'il y a eu un ralentissement durantun trimestre donne alors qu'en fait il se serait produitle contraire. Les effets saisonniers au sens strict et lesautres effets de calendrier sont tous des effets saison-niers systematiques, persistants, previsibles et detec-tables et ils devraient etre tous neutralises dans la de-saisonnalisation des donnees.

8.28. Pour estimer les autres effets de calendrier, ilfaut suivre des procedures particulieres dans chaquecas. Les methodes X-11 et X-11-ARIMA contiennentdes modeles permettant d'estimer les effets des joursouvrables et de Paques a partir d'une analyse de re-gression des moindres carres ordinaires (MCO) de lacomposante irreguliere provisoire (I2

t). Le pro-gramme peut etablir, a la demande, des estimations etdes ajustements preliminaries pour faire la part deseffets des jours ouvrables et de Paques a la fin del'iteration B, ainsi que des estimations et des ajuste-ments finaux pour tenir compte de ces memes effets22

a la fin de l'iteration C. Le programme X-12-ARIMAdonne par ailleurs l'option d'estimer ces effets ainsique d'autres directement a partir des donnees ini-tiales dans le module RegARIMA.

8.29. Le X-12-ARIMA permet a l'utilisateur defournir ses propres variables explicatives et donc de

22 Certaines adaptations peuvent se reveler necessaires pour tenircompte des facteurs propres a un pays donne (voir paragraphe 8.29).

148

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Principales caracteristiques de la famille de programmes X-11 d'ajustement saisonnier

mettre au point des procedures de correction des fetesmobiles adaptees a sa situation. Dans ces conditions,il est plus facile de tenir compte des fetes qui sontpropres a certains pays ou certaines regions ou des ef-fets particuliers que peuvent y avoir certaines feteslargement repandues. On citera comme exemple lenouvel an chinois23 et le Ramadan, ainsi que Paques,fete qui ne se celebre pas partout a la meme date etn'a pas partout la meme incidence. En effet, dans cer-tains pays, le week-end de Paques est l'occasiond'une frenesie d'achats, ce qui en fait une periode depointe pour le commerce de detail. En revanche, dansd'autres pays, la plupart des magasins sont fermespendant plus d'une semaine, d'ou une chute de l'ac-tivite commerciale pendant la periode pascale (avecune phase de consommation intense juste avant lesfetes). Par ailleurs, selon le calendrier suivi, la fete dePaques peut tomber a des dates differentes.

8.30. Certains pays publient comme «donnees nondesaisonnalisees» des donnees corrigees pour tenircompte de certains effets saisonniers, notamment lenombre de jours ouvrables. II est deconseille desuivre cette pratique pour deux raisons principales.Premierement, les donnees que l'on presentecomme non desaisonnalisees devraient l'etre totale-ment : elles ne devraient subir aucun ajustementpartiel et donner un reflet fidele de la realite et nonpas etre ajustees partiellement pour certains effetssaisonniers. L'effet des jours ouvrables representeune partie de la variation saisonniere globale desseries temporelles, et la correction de cet effet doitdonc s'operer dans le cadre d'une desaisonnalisa-tion complete, et non pas s'operer a part. Des don-nees partiellement ajustees peuvent induire en er-reur et presentent peu d'interet pour le travaild'analyse. Deuxiemement, la correction des joursouvrables effectuee en dehors du cadre de la de-saisonnalisation est en general approximative et re-pose sur des coefficients fixes calcules a partir durapport entre le nombre de jours ouvrables du moisou du trimestre considere et celui d'un mois ou d'untrimestre standard. Qui plus est, il a ete demontreque cette methode de simple calcul proportionnelexagere l'effet des jours ouvrables sur les series etrisque de compliquer leur desaisonnalisation. Ceseffets de calendrier sont partiellement neutralisesdans la correction de l'effet saisonnier au sens strictet les procedures d'ajustement des methodes X-11

23 Le Nouvel An chinois a un effet sur les donnees mensuelles maisnon sur les donnees trimestrielles, car il tombe toujours au memetrimestre.

et X-l2 peuvent faire la part des autres composantesde facon plus realiste et elaboree.

4. Diagnostics de desaisonnalisation

8.31. Le programme X-11-ARIMA, et surtout leX-12-ARIMAproposent toute une gamme d'outils dediagnostic pour evaluer les resultats de la modelisa-tion et de la desaisonnalisation (le troisieme moduledu programme). Ces outils vont des tests avancesdestines aux experts souhaitant affiner le traitementde series complexes, jusqu'aux simples tests qui de-vraient comme minimum etre revus par tous les uti-lisateurs de ces programmes. Certains utilisateursn'emploient pas ces outils et exploitent le programmecomme s'il s'agissait d'une «boite noire». C'est laune pratique a eviter (et qui n'a pas lieu d'etre), d'au-tant que bon nombre de tests peuvent etre maitrisessans difficultes.

8.32. Parmi les tests de base dont les resultatsdevraient etre examines, au minimum, il convient deciter les tests F d'existence d'une saisonnalite, ainsique les tests M et Q que le logiciel X-11-ARIMAa introduits. D'autres tests utiles sont ceux quiservent a deceler la saisonnalite residuelle (voir en-cadre 8.2), l'existence d'un effet des jours ou-vrables, d'autres effets de calendrier et les valeursextremes, et les tests qui permettent d'ajuster unmodele ARIMA a la serie temporelle. L'encadre 8.2reprend la partie des resultats produits par le logicielX-l2-ARIMA a partir de la serie temporelle del'exemple 8.1 pour les tests F d'existence d'unesaisonnalite. L'encadre 8.3 montre les statistiquesdes tests M et Q pour la meme serie temporelle.Lorsque le logiciel ne parvient pas a trouver desaisonnalite particuliere ou bien encore lorsque lesresultats des tests M ou Q ne sont pas concluants, ilfaut s'abstenir d'ajuster les series. Malheureuse-ment, dans ces cas de figure les logiciels n'avortentpas le processus avec un message d'erreur avertis-sant l'utilisateur que la serie ne peut pas etre ajustee,mais ils produisent des donnees «ajustees». Au-trement dit, seuls les outils de diagnostic permettentde savoir que les donnees ainsi ajustees ne peuventpas etre exploitees.

8.33. Le logiciel X-l2-ARIMA comporte une bat-terie complete de nouveaux outils pour mieux jaugerla qualite des corrections saisonnieres ainsi que leurpertinence et celle des options de modelisation uti-lisees. Les nouvelles fonctions offertes sont les es-timations de la densite spectrale et des intervalles

149

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

Encadre 8.2. X11/X-11-ARIMA/X-12-ARIMA :tests d'existence de saisonnalite

On trouvera ci-dessous un exemple des resultats que l'on peut obtenir

en appliquant les principaux tests F de saisonnalite du logiciel X-12-

ARIMA. Les valeurs correspondent a la totalite des vingt et une annees

de la serie consideree a t i tre illustratif (l'exemple 8.1 en reprenait les

quatre dernieres annees). Les codes D 8.A et D 11 designent les divers

«tableaux de resultats» du fichier principal produit a partir des differents

programmes de la famille X-11, dans lequel sont decrites les differentes

etapes des modules A, B, C, D, E, F et G.

II faut au moins verifier au tableau D 8.A que le programme declare la

PRESENCE D'UNE SAISONNALITE et non une ABSENCE DE

SAISONNALITE. En general, il est preferable de ne pas corriger les series

si les tests F ne detectent aucune saisonnalite marquee.

D8.A Tests F de saisonnalite

Test de presence de saisonnalite sous hypothese de stabilite

Sommedes carres

Entre trimestres 809,1996

Residuelle 497,1645

Total 1306,3640

Degresde liberte

3

81

84

Saisonnalite presente au niveau de 0,1 %.

Test non parametrique de presence de

avec hypothese de stabilite

Statistique de

Kruskal-Wallis

53,2410

Moyennedes carres

269,73319

6,13783

saisonnalite

Degresde liberte

Saisonnalite presente au niveau de 1 %.

Test de saisonnalite mobile

Sommedes carres

Entre annees 85,8291

Erreur 138,6635

Degresde liberte

20

60

3

Moyennedes carres

4,291454

2,311058

Valeurde F

43,946**

Niveau deprobabilite

0,000 %

Valeurde F

1,857

Saisonnalite mobile presente au niveau de 5 %.

TEST COMBINE DE PRESENCE DE SAISONNALITE MARQUEEPRESENCE DE SAISONNALITE MARQUEE

D 11 Donnees desaisonnalisees finales

Test de presence de saisonnalite residuelleAucune marque de saisonnalite residuelle dans la totalite de la serieau niveau de I %. F = 0,03

Aucune marque de saisonnalite residuelle durant les trois dernieresannees au niveau de I %. F = 0,48Aucune marque de saisonnalite residuelle durant les trois dernieresannees au niveau de 5 %.

glissants, les simulations des revisions successives24

et les options permettant de comparer la desaison-nalisation directe et indirecte des agregats25. Lesfenetres, tout comme les tests Q, peuvent servir aevaluer la qualite globale de la desaisonnalisation.Elles permettent egalement d'evaluer la stabilite desestimations de l'effet des jours ouvrables et la perti-nence de la longueur des filtres retenus et de choisirentre ajustements directs et indirects. Les estima-tions de la densite spectrale a partir de la composanteirreguliere peuvent aider a definir la saisonnaliteresiduelle au sens strict et l'effet des jours ouvrablesresiduels a differents endroits de la serie. Les simu-lations des revisions successives permettent dechoisir entre correction directe et indirecte et entredivers modeles de RegARIMA, et de definir lalongueur optimale des extrapolations avant le fil-trage. Le module RegARIMA du X-12-ARIMAcomprend egalement un ensemble considerable detests pour la selection de modeles et la detection desobservations aberrantes.

D. Problematique de la saisonnalite

8.34. La presente section examine plusieurs ques-tions liees a la desaisonnalisation; certaines d'entreelles sont generales et d'autres concernent plus parti-culierement les CNT.• La sous-section 1 traite des revisions des estimations

desaisonnalisees et des estimations de tendance-cycle decoulant des variations des profils saison-niers, a savoir le phenomene d'oscillation a l'ex-tremite (wagging tail problem). On y expliquepourquoi les estimations de tendance-cycle en fin deserie temporelle sont particulierement sujettes arevision, et pourquoi on ne peut deceler les pointsd'inflexion qu'avec un retard de plusieurs observa-tions (logiquement, a partir d'une seule observationil est impossible de distinguer une observation aber-rante d'une variation de tendance-cycle).

• La sous-section 2 porte sur la longueur minimalerequise des series temporelles pour obtenir des es-timations desaisonnalisees.

• La sous-section 3 traite de plusieurs questionsparticulierement liees a l'ajustement saisonnier etaux estimations de tendance-cycle a partir desdonnees des CNT, comme la preservation des iden-tites comptables, la desaisonnalisation des soldes

24 La section D.1 examine les revisions aux donnees desaisonnaliseeset l'effet d'oscillation a l'extremite (wagging tail effect).25 La section D.3 compare la desaisonnalisation directe et indirectedes soldes comptables et des agregats.

150

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Problematique de la saisonnalite

Exemple 8.2. Saisonnalite mobile

Le graphique presente les facteurs saisonniers des vingt et une dernieres annees de la serie temporelle de l'exemple 8.1 et illustre l'evolution progressive duprofil saisonnier au fil des ans, selon les estimations du logiciel X-12-ARIMA.

comptables et des agregats et la relation entre lesdonnees annuelles et les donnees trimestrielles cor-rigees des variations saisonnieres.

• Enfin, la sous-section 4 aborde la presentation et lafonction des estimations corrigees des variationssaisonnieres et tendance-cycle des CNT.

I. Variations des profils saisonniers, revisionset phenomene d'oscillation a l'extremite

8.35. Les effets saisonniers peuvent varier dans letemps. On peut ainsi observer une evolution gra-duelle des profils saisonniers sous l'effet de change-ments dans les comportements economiques, lesstructures economiques et le cadre institutionnel ousocial. Les profils saisonniers peuvent egalement ac-cuser des inflexions soudaines sous l'effet de change-ments abrupts sur le plan institutionnel.

8.36. Comme l'illustre l'exemple 8.2, les filtres sai-sonniers a moyennes mobiles centrees permettentd'apprehender l'evolution des profils saisonniers et deproceder a une adaptation graduelle de ces profils.Cela permet de mieux definir les effets saisonniers quiinfluent sur differentes parties de la serie temporelle.

8.37. Utiliser des filtres par moyennes mobiles cen-trees, cela signifie aussi que les valeurs desaisonna-

lisees finales dependent des valeurs passees et desvaleurs futures de la serie. Autrement dit, pour pou-voir desaisonnaliser les premieres et les dernieres ob-servations de la serie, il faudra soit employer desfiltres asymetriques aux deux extremites de la serie,soit prolonger cette derniere par retropolation et ex-trapolation. Le premier programme X-11 employaitdes filtres asymetriques pour le debut et la fin desseries, alors que les logiciels X-12-ARIMA et X-11-ARIMA font appel a des techniques de modelisationARIMA pour etendre les series de part et d'autre demaniere a ce que des filtres moins asymetriquespuissent etre utilises au debut et a la fin de la serie.

8.38. I1 s'ensuit que de nouvelles observationspeuvent modifier le profil saisonnier estime pour lafin de la serie et entrainer des revisions plus fre-quentes des donnees desaisonnalisees par rapport auxdonnees brutes. C'est ce qu'illustre l'exemple 8.3 ci-apres. Les estimations de la composante tendance-cycle sous-jacente des parties les plus recentes de laserie temporelle peuvent subir des revisions relative-ment importantes lors des premieres actualisations26.Cependant, certaines etudes theoriques et empiriquesrevelent que la composante tendance-cycle convergebeaucoup plus rapidement vers sa valeur finale que laserie desaisonnalisee. En revanche, cette derniere

26 L'exemple 8.4 en donne une illustration.

151

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

Encadre 8.3. X-11-ARIMA/X-12-ARIMA : tests M et Q

La premiere et la troisieme colonnes sont tirees du tableau F 3 du fichier principal produit par le logiciel X-12-ARIMA, dans lequel apparaissent lesstatistiques M et Q. Les valeurs des statistlques correspondent a la totalite des vingt et une annees de la serie servant d'exemple (les quatre dernieresannees sont celles de l'exemple 8. 1). Les codes F 3 et F 2.B designent les divers «tableaux de resultats» du fichier principal produit par le logiciel.

Le test Q figurant a la fin est une moyenne ponderee des tests M.

F 3. Statistiques de suivi et d'evaluation de la qualiteToutes les valeurs ci-dessous se situent dans une fourchette de 0 a 3 avec une region d'acceptation de 0 a I.

Statistiques Poids dans Q Valeur

I. Contribution relative de la composante irreguliere sur un trimestre

(tire du tableau F 2.B).13 Ml = 0,245

2. Contribution relative de la composante irreguliere a la portion stationnairede la variance (tire du tableau F 2.F).

3. Variation trimestre a trimestre de la composante irreguliere par rapport a lavariation trimestre a trimestre de la composante tendance-cycle (tire du tableau F 2.H).

13

10

M2 = 0,037

M3 = 0,048

4. Niveau d'autocorrelation de la composante irreguliere decrite dans la dureemoyenne des sequences (tableau F 2.D).

M4 = 0,875

5. Nombre de trimestres necessaires pour que la variation de la tendance-cycledepasse celle de la composante irreguliere (tire du tableau F 2.E).

6. Variation en glissement annuel de la composante irreguliere par rapport a cellede la variable saisonniere (tire du tableau F 2.H).

10

M5 = 0,200

M6 = 0,972

7. Saisonnalite mobile presente par rapport a la saisonnalite stable(tire du tableau F 2.1).

16 M7 = 0,378

8. Ampleur des fluctuations de la composante saisonniere dans toute la serie.

9. Evolution lineaire moyenne de la composante saisonniere dans toute la serie.

10. Meme calcul que dans 8, mais uniquement pour les annees recentes.

M8 = 1,472

M9 = 0,240

MI0 = 1,935

11. Meme calcul que dans 9, mais uniquement pour les annees recentes. 4 M11 = 1,935

ACCEPTE au niveau 0,52 Verifier les trois mesures ci-dessus qui ont echoue. Q (sans M2) = 0,59 ACCEPTE.

1 D'apres Eurostat (1998).2 D'apres les documents de cours sur la desaisonnalisation de Statistique Canada.

152

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Problematique de la saisonnalite

Explication1 Diagnostic et correction eventuelle2

On risque de ne pas faire de distinction suffisante entre les composantessaisonniere et irreguliere si la variation de la composante irreguliere est tropelevee par rapport a la variation de la composante saisonniere. Les statistiquesM1 et M2 mesurent cela en utilisant deux suppresseurs de tendance differents.

Serie trop irreguliere. II est recommande d'operer un ajustementprealable.

Si, dans la SI, la variation trimestre a trimestre de la composante irreguliereest trop elevee par rapport a la tendance-cycle, leur separation risqued'etre mediocre.

Test de la nature aleatoire de la composante irreguliere (proceder avec prudence,car l'estimateur de l'irregulier n'est pas un bruit blanc et la statistique peut induireen erreur).

Semblable a M3.

Durant la procedure de filtrage du X-11, la composante irreguliere est separee dela saisonniere par une moyenne mobile saisonniere 3 x 5 . Cela donne parfois trop demarge (ratio I/S tres eleve) ou pas assez (ratio I/S tres bas). Si la statistique M6 n'estpas concluante, on peut tenter d'utiliser la moyenne 3 x 1 ou l'option stable pourcorriger ce probleme.

Test F combine pour mesurer la saisonnalite stable et la saisonnalite mobile dansles ratios finaux SI. Statistique importante pour voir si le logiciel peut decelerla saisonnalite.

Composante irreguliere trop forte par rapport a la tendance-cycle.II est recommande d'operer un ajustement prealable.

Les facteurs irreguliers sont autocorreles.Tenter de changer lalongueur du filtre de tendance et d'operer (differents) ajustementsprealables des effets de jours ouvrables. Un effet residuel des joursouvrables peut subsister dans la serie.

Facteurs irreguliers trop eleves par rapport a la tendance-cycle. II estrecommande d'operer un ajustement prealable.

Facteurs irreguliers trop eleves par rapport a la composante saison-niere.Tenter de modifier la longueur du filtre moyennes mobilessaisonnieres.

Ne desaisonnalise pas la serie. Indique l'absence de saisonnalite.

Mesure des fluctuations aleatoires des facteurs saisonniers. Une valeur eleveepeut etre signe d'une forte distorsion de l'estimation des facteurs saisonniers.

Changer le filtre par moyennes mobiles. La saisonnalite est peut-etretrop rapide.

Comme on s'interesse en general aux annees recentes, ces statistiques permettentde saisir la qualite des estimations recentes des facteurs saisonniers. Considerer cesstatistiques avec soin si l'on utilise des previsions des facteurs saisonniers sansajustements paralleles.

Voir extrapolation ARIMA. Indique la possibility d'une saisonnalitetrop rapide a la fin de la serie.

153

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DESTENDANCES-CYCLES

Exemple 8.3. Variation des profils saisonniers, revisions des donnees desaisonnaliseeset phenomene d'oscillation a l'extremiteRevisions des estimations desaisonnalisees suite a de nouvelles observations

(Donnees brutes initiates de l'exemple 8.1)

Date

T1 1996

T2 1996

T3 1996

T4 1996

T1 1997

T2 1997

T3 1997

T4 1997

T1 1998

T2 1998

T3 1998

T4 1998

T1 1999

T2 1999

T3 1999

T4 1999

T1 2000

Donnees jusqu'au1er trim. 2000

Indice

139,8

134,6

130,5

125,7

123,2

127,2

130,1

129,1

131,0

131,9

130,7

136,4

131,5

131,9

136,5

135,5

136,3

Taux devariation

entreperiodes

-3,7 %-3,1 %-3,7 %-2,0 %

3,2 %2,3 %

-0,7 %1,4 %0,7 %

-1,0 %4,4 %

-3,6 %0,3 %3,4 %

-0,7 %

0,6 %

Donnees jusqu'au4e trim. 99

Indice

139,9

134,6

130,5

125,6

123,3

127,3

130,0

128,9

131,1

132,1

130,5

136,1

131,7

132,2

136,2

135,1

Taux devariation

entreperiodes

-3,7 %-3,1 %-3,7 %-1,9 %

3,2 %2,2 %

-0,8 %1,7 %0,8 %

-1,2 %4,3 %

-3,2 %

0,4 %

3,0 %

-0,8 %

Donnees jusqu'au3e trim. 99

Indice

139,8

134,6

130,6

125,6

123,2

127,2

130,3

128,8

130,8

132,1

131,0

136,1

131,3

132,1

136,9

Taux devariation

entreperiodes

-3,7 %-3,0 %-3,8 %-2,0 %

3,3 %2,4 %

-1,1 %1,6 %0,9 %

-0,8 %3,9 %

-3,5 %0,6 %3,6 %

Donnees jusqu'au2e trim. 99

Indice

139,7

134,5

130,9

125,6

123,1

126,8

131,0

128,7

130,7

131,4

132,0

135,9

131,2

131,0

Taux devariation

entreperiodes

-3,7 %-2,7 %-4,1 %-2,0 %

3,1 %3,3 %

-1,7 %1,6 %0,5 %0,5 %

3,0 %

-3,4 %

-0 ,2 %

Donnees jusqu'au1er trim. 99

Indice

139,7

134,5

131,0

125,6

123,0

126,8

131,1

128,7

130,7

131,2

132,2

135,9

131,2

Taux devariation

entreperiodes

-3,7 %-2,6 %-4,1 %-2,0 %

3,0 %3,5 %

-1,8 %1,5 %0,4 %

0,7 %

2,8 %

-3,5 %

Donnees jusqu'au4e trim. 98

Indice

139,2

134,4

131,4

125,9

122,2

126,7

131,7

129,3

129,6

131,0

132,8

136,9

Taux devariation

entreperiodes

-3,4 %-2,2 %-4,2 %-2,9 %

3,7 %3,9 %

-1,8 %0,2 %1,1 %1,3 %3,0 %

Donnees jusqu'au3e trim. 98

Indice

139,3

134,5

130,8

126,3

122,5

126,8

130,7

130,0

130,0

131,1

131,4

Taux devariation

entreperiodes

-3,5 %

-2,7 %

-3,5 %

-3,0 %

3,5 %

3,1 %

-0,5 %

0,0 %

0,8 %

0,2 %

A noter que (comme les donnees de tendance-cycle de l'exemple 8.4, mais dans une moindre mesure) les donnees desaisonnalisees sont revisees a mesure que les donnees ulterieuresdeviennent disponibles, meme si les donnees non corrigees pour la meme periode ne sont pas revisees. En l'occurrence, l'adjonction des resultats du 1er trimestre de l'an 2000 entraine unrelevement du taux de croissance entre le 2e et le 3e trimestre 1999 dans la serie desaisonnalisee (estimation de 3,0 % puis revision a 3,4 %). On peut en apprecier d'autres effetsnegligeables qui remontent jusqu'en 1993.

154

Page 169: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Problematique de la saisonnalite

peut subir des revisions moins importantes lors despremieres mises a jour, mais des revisions non ne-gligeables meme apres un ou deux ans. Deux raisonsprincipales expliquent la convergence plus lente desestimations saisonnieres. Premierement, les filtressaisonniers par moyennes mobiles sont nettementplus longs que les filtres de tendance-cycle27.Deuxiemement, les revisions des parametres de re-gression estimes pour les effets de calendrier syste-matiques peuvent influer sur l'ensemble de la serietemporelle. Les revisions apportees aux estimationsdesaisonnalisees et aux estimations de tendance-cycle suite a de nouvelles observations constituent cequ'il est convenu d'appeler un phenomene d'oscilla-tion a l'extremite.

8.39. Les estimations de la composante tendance-cycle sous-jacente pour les parties les plus recentesde la serie doivent etre interpretees avec prudence,car les indications d'une variation de la tendance-cycle en fin de serie peuvent se reveler erronees. Aces indications erronees, il y a deux raisons princi-pales. Premierement, les observations aberrantespeuvent amener a reviser profondement les estima-tions de tendance-cycle en fin de periode. En general,il n'est pas possible de distinguer les observationsaberrantes des variations de la tendance-cycle sous-jacente a partir d'une seule observation, a moins quel'on sache qu'un evenement particulier est a l'originede ces points aberrants. Plusieurs observations sontdonc habituellement necessaires pour verifier lesvariations de tendance-cycle indiquees par une pre-miere observation. Deuxiemement, les filtres de ten-dance par moyennes mobiles utilises en fin de serie(filtres moyennes mobiles asymetriques avec ou sansprolongement de la serie avec ARIMA) supposentimplicitement que la tendance de base la plus recentede la serie s'est poursuivie. Autrement dit, lorsqu'ilse produit un point d'inflexion au point final d'uneserie, les valeurs tendancielles estimees presententinitialement un tableau systematiquement deformepuisqu'elles vont dans le sens indique par ce point,lequel est invalide plus avant. Ce n'est qu'apresplusieurs observations que le changement de ten-dance commence a se dessiner. La composante ten-dance-cycle peut subir de profondes revisions dans

les premieres mises a jour, mais en general elle con-verge assez rapidement vers sa valeur finale28.La comparaison des donnees de l'exemple 8.3(estimations desaisonnalisees) et de celles del'exemple 8.4 (estimations de tendance-cycle) endonne une illustration.

8.40. Des etudes montrent qu'en utilisant des mo-deles ARIMA pour prolonger les series avant le fil-trage au lieu d'employer des filtres asymetriques, onparvient a reduire sensiblement la portee des revi-sions29. Elles indiquent qu'en general il y a moins derevisions a apporter au niveau des series ainsi qu'auxtaux de variation d'une periode a une autre. L'uti-lisation de modeles RegARIMA (comme dans lelogiciel X-12) peut rendre plus robustes les retropo-lations et les extrapolations et donc peut reduire l'am-pleur des revisions par rapport aux modeles ARIMApurs. Cela s'explique par le fait que ces modeles per-mettent de faire systematiquement la part de l'effetdes jours ouvrables et des autres effets saisis par lesvariables explicatives. En disposant de series tem-porelles plus longues, on devrait pouvoir definir defacon plus precise leur profil regulier (profil saison-nier et modele ARIMA) et, en general, ceci devraitreduire l'ampleur des revisions.

8.41. Les donnees desaisonnalisees peuvent etrerevisees des que de nouvelles observations de-viennent disponibles (revisions instantanees) ou aintervalles plus longs. Dans ce dernier cas, il faututiliser la prevision a un an des facteurs saisonniersproduite par les logiciels X-11, X-11-ARIMAet X-12-ARIMA pour obtenir des estimationsdesaisonnalisees de periodes plus recentes qui nefiguraient pas dans la revision precedente. L'emploide ces previsions a un an des facteurs saisonniersetait courant lorsque la desaisonnalisation se faisaitau moyen du programme X-11, mais il l'est moinsde nos jours. Outre les revisions instantanees et lesprevisions de facteurs saisonniers, il y a une troi-sieme option qui consiste a appliquer les taux devariation d'une periode a une autre a partir d'esti-mations basees sur des ajustements instantanes afind'actualiser des donnees deja publiees et ne reviserqu'une fois par an les donnees correspondant auxperiodes precedentes.

27 Par exemple, les facteurs saisonniers seront definitifs au bout dedeux ans avec le filtre saisonnier par moyennes mobiles sur cinqtermes (3 x 3) (filtre par defaut), tant que les ajustements des effets decalendrier et des observations aberrantes ne sont pas revises. Les es-timations de tendance-cycle seront, elles, definitives au bout de deuxtrimestres avec la moyenne mobile de Henderson sur cinq termes,tant que la serie desaisonnalisee sous-jacente n'est pas revisee.

28 Les estimations de tendance-cycle seront definitives au bout dedeux trimestres avec la moyenne mobile de Henderson sur cinqtermes, et au bout de trois trimestres avec un filtre sur sept termes tantque la serie desaisonnalisee sous-jacente n'est pas revisee.29 Voir, entre autres, Bobitt and Otto (1990), Dagum (1987), Dagumand Morry (1984), Hout et al. (1986).

155

Page 170: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

Exemple 8.4. Variation des profils saisonniers, révisions et phénomène d'oscillation à l'extrémitéRévisions des estimations de tendance-cycle

(Données brutes initiales de l'exemple 8.1, données désaisonnalisées de l'exemple 8.3)

Données jusqu'au Données jusqu'au Données jusqu'au Données jusqu'au Données jusqu'au Données jusqu'au Données jusqu'au1er trim. 2000 4e trim. 99 3e trim. 99 2e trim. 99 1ertrim. 99 4e trim. 98 3e trim. 98

Taux de Taux de Taux de Taux de Taux de Taux de Taux devariation variation variation variation variation variation variation

entre entre entre entre entre entre entreDate Indice périodes Indice périodes Indice périodes Indice périodes Indice périodes Indice périodes Indice périodes

T1 1996 139,8 139,9 139,8 139,7 139,7 139,2 139,3

T1 1996 139,2 139,2 139,1 139,0 139,0 138,7 138,9

T2 1996 135,2 -2,9 % 135,2 -2,9 % 135,2 -2,8 % 135,2 -2,7 % 135,2 -2,7 % 135,0 -2,7 % 135,0 -2,8 %

T3 1996 130,1 -3,7 % 130,1 -3,8 % 130,2 -3,7 % 130,3 -3,6 % 130,4 -3,6 % 130,4 -3,4 % 130,4 -3,4 %

T4 1996 125,7 -3,4 % 125,6 -3,5 % 125,6 -3,5 % 125,7 -3,6 % 125,7 -3,6 % 126,2 -3,2 % 126,6 -2,9 %

T1 1997 124,2 -1,2 % 124,2 -1,1 % 124,1 -1,2 % 123,9 -1,4 % 123,9 -1,4 % 124,7 -1,2 % 125,2 -1,1 %

T2 1997 126,9 2,2 % 126,9 2,2 % 126,8 2,1 % 126,3 1,9 % 126,2 1,9 % 126,6 1,5 % 126,7 1,2 %

T3 1997 129,4 2,0 % 129,2 1,8 % 129,1 1,8 % 128,5 1,8 % 128,4 1,8 % 128,7 1,7 % 128,8 1,7 %

T4 1997 129,9 0,4 % 129,7 0,4 % 129,5 0,4 % 129,3 0,6 % 129,3 0,7 % 129,4 0,5 % 129,9 0,8 %

T1 1998 130,8 0,7 % 130,9 0,9 % 130,7 0,9 % 130,4 0,8 % 130,3 0,8 % 129,7 0,3 % 130,3 0,4 %

T2 1998 131,5 0,5 % 131,6 0,5 % 131,6 0,7 % 131,4 0,8 % 131,4 0,8 % 130,8 0,9 % 131,0 0,5 %

T3 1998 131,6 0,1 % 131,4 -0,2 % 131,6 0,0 % 132,2 0,5 % 132,4 0,8 % 133,3 1,9 % 131,2 0,2 %

T4 1998 131,8 0,2 % 131,6 0,2 % 131,5 -0,1 % 132,3 0,1 % 132,7 0,3 % 136,4 2,3 %

T1 1999 131,7 -0,1 % 131,8 0,2 % 131,4 -0,1 % 131,5 -0,6 % 131,3 -1,1 %

T2 1999 132,4 0,5 % 132,9 0,8 % 132,7 1,0 % 131,1 -0,3 %

T3 1999 134,4 1,5 % 135,1 1,6 % 136,6 2,9 %

T4 1999 135,7 1,0 % 135,0 -0,1 %

T1 2000 136,3 0,4 %

La figure et le tableau montrent que les estimations de tendance-cycle peuvent être considérablement révisées à mesure que l'on dispose de données pour de nouvelles périodes, mêmesi les données non corrigées pour la même période ne sont pas révisées. En l'occurrence, l'adjonction des résultats du 1er trimestre de l'an 2000 entraîne un relèvement du taux de variationde la composante tendance-cycle estimée entre le 3e et le 4e trimestre 1999 (estimation de -0,1 % puis estimation révisée de 1,0 %).

À noter également comment l'effet irrégulier important du 4e trimestre 1998 — un relèvement qui disparaît des estimations postérieures — aboutit à une estimation erronée de fortecroissance à partir du milieu de 1998 dans les premières estimations de tendance-cycle.

156

Page 171: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Problématique de la saisonnalité

8.42. D'un point de vue purement théorique, et enfaisant abstraction de l'effet des observations aber-rantes et des révisions des données brutes non cor-rigées, il est toujours préférable d'opter pour lesajustements instantanés. L'existence de nouvellesdonnées jette une nouvelle lumière sur les variationsdes profils saisonniers, lesquelles devraient être inté-grées aux estimations aussi vite que possible. Autre-ment dit, l'utilisation de prévisions à un an des fac-teurs saisonniers entraîne une perte d'information et— comme les études empiriques30 le montrent etl'exemple 8.5 l'illustre — des révisions, certes moinsfréquentes, mais plus importantes, des niveaux ainsique des taux de variation des données désaisonna-lisées d'une période à l'autre. Les études théoriques31

viennent étayer ces conclusions.

8.43. Les ajustements instantanés peuvent présenterdes avantages considérables, mais cela n'est pas tou-jours le cas. Les avantages dépendent en général deplusieurs facteurs dont les suivants :• La stabilité de la composante saisonnière. Si les

facteurs saisonniers présentent une forte stabilité,le complément d'information que l'on pourra tirerdes ajustements instantanés sera limité et il seraplus facile de faire une prévision de ces facteurs.Par contre, en présence d'une saisonnalité quiévolue rapidement, le gain d'information a plus dechances d'être important.

• La taille de la composante irrégulière. Si elle estimportante, les ajustements instantanés risquentd'apporter moins de bénéfices, car les nouvellesobservations risquent de donner des signaux er-ronés quant aux variations des profils saisonniers,et refléteront plutôt des effets irréguliers que deschangements dans le profil saisonnier.

• L'ampleur des révisions aux données initiales noncorrigées. Si les révisions sont considérables, ellespeuvent diminuer l'intérêt des ajustements instan-tanés, car les nouvelles observations risquent dedonner des indications erronées concernant lesvariations des profils saisonniers.

2. Longueur minimale des séries temporelles

pour des ajustements saisonniers

8.44. Il faut en général disposer de cinq ans de don-nées présentant une saisonnalité relativement stablepour pouvoir obtenir des estimations correctement

30Voir, entre autres, Dagum and Morry (1984); Hout and others(1986), Kenny and Durbin (1982); McKenzie (1984).31Voir, entre autres, Dagum (1981 et 1982); Wallis (1982).

désaisonnalisées. Si les séries révèlent des mouve-ments saisonniers particulièrement stables et mar-qués, on peut alors éventuellement se contenter detrois ans de données.

8.45. Il faut en revanche une série plus longue pourdéfinir avec plus de précision le profil saisonnier etpour faire la part des effets de calendrier (c'est-à-direde jours ouvrables et de fêtes mobiles), des rupturesde série, des observations aberrantes et des événe-ments particuliers qui auraient pu avoir une incidencesur la série et qui risquent de compliquer la bonnelecture du profil saisonnier.

8.46. Il est recommandé aux pays qui mettent enplace un nouveau système de CNT de recueillir aumoins cinq ans de données avant d'opérer unedésaisonnalisation.

8.47. Si un pays a connu des changements struc-turels profonds et nombreux qui se traduisent par unemodification radicale de son profil saisonnier, il peutse voir forcé à attendre plusieurs années après cettemodification pour pouvoir désaisonnaliser les séries.Dans ce cas de figure, il peut être nécessaire de dé-saisonnaliser séparément les parties de la série quiprécèdent et qui suivent la modification.

3. Aspects essentiels dela désaisonnalisation des CNT

8.48. Quatre questions se posent lors de la préparationd'estimations désaisonnalisées de comptes nationaux :a) Faut-il corriger directement les soldes comp-

tables et les agrégats ou les obtenir par différenceet faut-il préserver les identités comptables et lesrelations d'agrégation?

b) Faut-il préserver les rapports existant entre valeuraux prix courants, indices de prix et estimationsde volume et, dans l'affirmative, quelle com-posante faut-il obtenir par différence?

c) Faut-il maintenir l'identité entre les ressourceset les emplois ainsi que les autres identités comp-tables et, dans l'affirmative, quelles sont les con-séquences pratiques de cette décision?

d) Faut-il préserver intégralement le rapport avec lescomptes annuels?

a. Niveaux de calcul et ajustement saisonnier

des soldes comptables et agrégats

8.49. La désaisonnalisation des soldes comptables etdes agrégats peut se faire directement ou indirecte-

157

Page 172: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VIII DÉSAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

ment à partir des estimations désaisonnalisées deleurs composantes. Ces méthodes donnent générale-ment des résultats différents, les écarts pouvant êtreconsidérables dans certains cas. Par exemple, on peutdésaisonnaliser la valeur ajoutée du secteur manufac-turier aux prix courants par désaisonnalisation directede cette valeur ajoutée ou alternativement calculer ladifférence entre les estimations corrigées des varia-

tions saisonnières de la production et celles de laconsommation intermédiaire, tous deux aux prix cou-rants. Dans le même ordre d'idées, une estimationdésaisonnalisée du PIB peut s'obtenir soit par dé-saisonnalisation directe de la série de valeurs du PIB,soit en faisant la somme des valeurs ajoutées dé-saisonnalisées de toutes les activités (majoréedes taxes sur les produits), ou bien encore celle

Exemple 8.5. Variation des profils saisonniers, révisions et phénomène d'oscillation à l 'extrémitéAjustements instantanés et prévisions à un an des facteurs saisonniers

(Données brutes initiales de l'exemple 8.1, révisions des sept derniers trimestres avec données désaisonnalisées courantes de l'exemple 8.3)

Ajustement saisonnier Taux de variation À partir des prévisions Taux de variation

Date instantané entre périodes de facteurs saisonniers du 1er trim. 1999 entre périodes

T1 1996 139,8 139,7

T2 1996 134,6 -3,7 % 134,5 -3,7 %

T3 1996 130,5 -3,1 % 131,0 -2,6 %

T4 1997 125,7 -3,7 % 125,6 -4,1 %

T1 1997 123,2 -2,0 % 123,0 -2,0 %

T2 1997 127,2 3,2 % 126,8 3,0 %

T3 1997 130,1 2,3 % 131,1 3,5 %

T4 1997 129,1 -0,7 % 128,7 -1,8 %

T1 1998 131,0 1,4 % 130,7 1,5 %

T2 1998 131,9 0,7 % 131,2 0,4 %

T3 1998 130,7 -1,0 % 132,2 0,7 %

T4 1998 136,4 4,4 % 135,9 2,8 %

T1 1999 131,5 -3,6 % 131,2 -3,5 %

T2 1999 131,9 0,3 % 130,8 -0,3 %

T3 1999 136,5 3,4 % 138,6 6,0 %

T4 1999 135,5 -0,7 % 134,9 -2,7 %

T1 2000 136,3 0,6 % 136,0 0,8 %

Le graphique et le tableau ci-dessus permettent de comparer l'effet des mises à jour régulières (ajustements instantanés) et celui des prévisions à un an desfacteurs saisonniers. Comme on peut le constater en se reportant à l'exemple 8.3, l'utilisation de prévisions à un an des facteurs saisonniers entraîne une perted'information et des révisions certes moins fréquentes mais plus importantes. Dans cet exemple particulier, les prévisions donnaient comme estimation initialeun recul de 2,7 % pour la série corrigée des variations saisonnières entre le 3e et le 4e trimestre 1999, soit une diminution beaucoup plus forte que l'estima-tion initiale de -0,8 % obtenue à partir d'une actualisation régulière des facteurs saisonniers (voir exemple 8.3).

158

Page 173: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Problématique de la saisonnalité

des estimations désaisonnalisées des composantesde dépenses.

8.50. D'un point de vue théorique, aucune de cesdeux méthodes n'est optimale et divers argumentspeuvent étayer l'une ou l'autre. Il est utile — et danscertains cas, essentiel — de préserver les relationscomptables et d'agrégation32. La théorie33 et la pra-tique nous montrent toutefois que l'on peut amé-liorer, parfois considérablement, la qualité desséries désaisonnalisées, et en particulier les estima-tions de la composante tendance-cycle, en désaison-nalisant directement les agrégats ou tout au moinsen opérant le calcul à un niveau plus agrégé.L'expérience nous apprend également qu'en effec-tuant les corrections à un niveau plus détaillé, lesagrégats peuvent présenter une saisonnalité rési-duelle et l'on risque donc d'obtenir une série dé-saisonnalisée moins bien lissée et donc sujette àplus de révisions. Le niveau de calcul le plus appro-prié dépend de chaque cas particulier et des pro-priétés de la série concernée.

8.51. Dans le cas des agrégats, la méthode directe peutdonner les meilleurs résultats si les séries qui les com-posent présentent le même profil saisonnier ou si lestendances-cycles de chaque série sont fortement cor-rélées. Lorsque les séries ont le même comportementsaisonnier, l'agrégation tend à réduire l'effet des com-posantes irrégulières, lesquelles, au niveau le plus dé-taillé (celui des données de base), risquent d'être tropprédominantes pour une bonne correction saisonnière.Cet effet est particulièrement important dans les petitspays où les phénomènes irréguliers risquent d'avoirune incidence plus marquée sur les données. Demême, lorsque les séries n'ont pas le même comporte-ment saisonnier mais que les tendances-cycles sontfortement corrélées, l'agrégation réduit l'effet descomposantes saisonnières et irrégulières.

8.52. Dans d'autres cas, c'est la méthode indirectequi peut l'emporter. Par exemple, si les séries pré-sentent des profils saisonniers fort différents et queles tendances-cycles ne sont pas corrélées, l'agréga-tion risque d'amplifier l'apparition de mouvementsirréguliers dans l'agrégat. En outre, si les compo-santes non saisonnières de l'agrégat sont grandes ettrès instables, elles peuvent éclipser les composantes

32Cependant, pour les données de volume et les séries d'indice deprix chaînés, ces liens sont déjà rompus (voir à la section D.4 duchapitre IX l'examen de la non-additivité des estimations chaînées).33Voir notamment Dagum and Morry (1984).

saisonnières en rendant difficile, voire impossible, lalecture de la saisonnalité présente dans les sériesagrégées. Qui plus est, il peut être plus aisé d'identi-fier les ruptures, les observations aberrantes, les ef-fets de calendrier, les effets saisonniers au sens strictet les autres phénomènes comparables dans des sériesdétaillées avec des composantes irrégulières faibles àmodérées, que directement à partir des agrégats, carces effets peuvent présenter un comportement plussimple à un niveau plus détaillé.

8.53. En ce qui concerne les soldes comptables, ilsemblerait que la méthode indirecte donne plus sou-vent de meilleurs résultats. Comme ces soldes sont ladifférence entre deux groupes de séries, l'effet descomposantes irrégulières risque d'y être accentué parcomposition de ces effets. Par contre, dans le cas desagrégats, comme ce sont des sommes de compo-santes, les mouvements irréguliers de sens opposétendront à s'annuler.

8.54. Certains logiciels de désaisonnalisation, dontle X-11-ARIMA et le X-12-ARIMA, permettentd'ajuster les agrégats en appliquant simultanémentla méthode directe et la méthode indirecte et en don-nant ainsi la possibilité de comparer les résultats. Parexemple, dans le cas du X-12-ARIMA, la com-mande de spécifications de séries composites a poureffet d'appliquer les deux méthodes simultanémentet donc de produire un jeu de tests statistiques com-paratifs. Il s'agit en substance des statistiques Q et Mde l'exemple 8.4, des mesures de lissage et des esti-mations de la densité spectrale provenant des esti-mations directes et indirectes des composantes ir-régulières. Par ailleurs, des tests de simulation desrévisions successives et de fenêtres sont disponibleset permettent de voir la méthode qui nécessiteraitmoins de révisions.

8.55. Dans la pratique, le choix entre ajustementsaisonnier direct et indirect doit dépendre de l'utili-sation principale que l'on entend faire des estima-tions et de la stabilité et du lissage relatifs des résul-tats obtenus. Dans certains cas, il est essentiel depréserver les identités comptables et d'agrégation, lelissage et la stabilité des estimations étant relégués ausecond plan. À l'inverse, dans d'autres cas les pro-priétés de séries temporelles des estimations obte-nues sont cruciales et les identités comptables etd'agrégation présentent peu d'intérêt. Si la différenceest négligeable, la plupart des utilisateurs préférerontla méthode qui permet de préserver ces identités dansles données publiées.

159

Page 174: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

8.56. À l'échelle internationale, la pratique varie.De nombreux pays désaisonnalisent les agrégats desCNT en additionnant les composantes désaisonna-lisées, alors que d'autres opèrent des ajustementssur l'ensemble, avec des écarts entre le totaldésaisonnalisé et la somme des séries qui le com-posent. Enfin, d'autres pays encore ne publient quedes données désaisonnalisées pour les principauxagrégats et en général les désaisonnalisent directe-ment ou procèdent indirectement, mais en cor-rigeant des séries qui les composent à un niveaurelativement agrégé.

b. Ajustement saisonnier et relations

entre prix, volumes et valeurs

8.57. Comme pour les soldes comptables et les agré-gats, on peut établir des estimations désaisonnaliséesséparées des indices des prix des comptes nationaux,des indicateurs de volume et des données aux prixcourants ou corriger pour saisonnalité deux d'entreeux et obtenir le troisième comme résidu si tous lestrois présentent des variations saisonnières34. Denouveau, comme les procédures de désaisonnalisa-tion ne sont pas linéaires, chaque méthode donne desrésultats différents; cela dit, les écarts peuvent êtrenégligeables. Il est utile pour les utilisateurs depréserver les liens entre les indices des prix, lesmesures de volume et les données aux prix courants35

et il semble donc raisonnable d'opérer la correctiondes variations saisonnières sur deux de ces statis-tiques pour obtenir ensuite une estimation désaison-nalisée de la troisième. Le choix de la statistique à es-timer par résidu doit s'établir au cas par cas, et ilfaudra choisir la méthode qui semble donner le résul-tat le plus raisonnable.

c. Ajustement saisonnier, ressources et emploiset autres identités comptables

8.58. La désaisonnalisation peut accentuer les écartsstatistiques entre ressources et emplois, entre les di-verses approches de calcul du PIB et entre les dif-férents termes des autres équations comptables. Cesécarts statistiques tiennent à la non-linéarité desfiltres saisonniers, à l'emploi d'ajustements préa-lables et de longueurs de filtre différentes, et aux dif-férences dans les estimations des effets de calendrierdans chaque terme de l'équation. On peut les réduireen faisant en sorte que les programmes utilisent la

34L'expérience montre que les données sur les prix ne présentent pastoujours des variations saisonnières bien définies.35À noter que le chaînage permet de préserver cette relation(V = P • Q).

même longueur de filtre et les mêmes facteursd'ajustement préalable et d'effets de calendrier pourtoutes les séries. Ce faisant, on risque toutefois deréduire le lissage et la stabilité de chacune desséries désaisonnalisées.

d. Ajustement saisonnier et cohérence

avec les comptes annuels

8.59. Les totaux annuels obtenus à partir des donnéesdésaisonnalisées ne sont pas systématiquement égauxaux totaux annuels basés sur les données brutes noncorrigées (d'ailleurs, théoriquement, ils ne devraientsouvent pas l'être). Le nombre de jours ouvrables,l'effet des fêtes mobiles et les autres effets de calen-drier changent d'une année à l'autre. Dans le mêmeordre d'idées, les variations de la saisonnalité signi-fient que les effets saisonniers au sens strict changentégalement d'une année à l'autre. Autrement dit, d'unpoint de vue théorique, dans le cas des séries quiprésentent des effets de calendrier ou de saisonnalitémobile importants, le total annuel des séries désaison-nalisées devrait être différent des séries non corrigées.

8.60. Lorsque les effets de calendrier ou de sai-sonnalité mobile ne sont pas marqués, les logicielsX-11/X-12 produisent des données désaisonnaliséesqui s'alignent automatiquement sur les totaux noncorrigés lorsque le modèle utilisé pour les com-posantes est additif (équation 8.1), mais nonlorsqu'il est multiplicatif (équation 8.2). Des fac-teurs saisonniers multiplicatifs impliquent que lamoyenne pondérée des facteurs saisonniers de lapériode en cours soit égale à l'unité et que le totaldes données désaisonnalisées corresponde automa-tiquement au total annuel des données non cor-rigées. Cependant, la normalisation des facteurssaisonniers décrite au point d) de la procédure de fil-trage des étapes 1 et 2 (paragraphe 8.23) garantituniquement que la moyenne annuelle non pondérée— et non la moyenne pondérée — est égale à 1. Ils'ensuit que pour les séries dont les facteurs saison-niers sont multiplicatifs et qui ne présentent pasd'effets marqués de calendrier ou de saisonnalitémobile, la différence entre les totaux annuels desséries désaisonnalisées et des séries non ajustéesdépend de l'amplitude des variations saisonnièresau sens strict, de la volatilité des séries désaisonna-lisées et du rythme d'évolution de la tendance-cyclesous-jacente. La différence est généralement faible,et bien souvent négligeable, pour les séries dont lesamplitudes saisonnières sont faibles à modérées etpour celles qui présentent une faible volatilité et peude variation de tendance-cycle.

160

Page 175: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Problématique de la saisonnalité

8.61. Les logiciels X-11-ARIMA et X-12-ARIMAoffrent des options pour forcer l'égalité de ces to-taux. Cependant, les experts de la désaisonnali-sation recommandent en général de ne pas lesutiliser36 si les séries présentent des effets impor-tants37 de jours ouvrables, de calendrier ou de sai-sonnalité mobile et que l'on opère une correctionde l'effet des jours ouvrables d'autres effets de ca-lendrier. En effet, dans ces conditions, ce soucid'alignement se ferait au détriment de la qualité dela désaisonnalisation et la démarche serait con-ceptuellement viciée.

4. Intérêt et présentation des estimations

désaisonnalisées et des estimations

de tendance-cycle des CNT

8.62. L'intérêt porté aux séries désaisonnalisées etaux estimations de tendance-cycle des CNT et laprésentation de ces estimations varient d'un pays àl'autre. Certains ne publient des estimations dé-saisonnalisées que pour quelques grands agrégats etles présentent comme compléments d'analyse (par-fois officieux) des données officielles. D'autresaccordent une grande importance aux comptes dé-saisonnalisés et aux estimations de tendance-cycle eten publient un jeu presque complet sous forme dedonnées comptables réconciliées en les accompa-gnant parfois des données brutes.

8.63. Le mode de présentation varie aussi considé-rablement. Les données corrigées des variationssaisonnières et les estimations de tendance-cyclepeuvent se présenter sous forme de graphiques; detableaux contenant les données effectives, en valeurabsolue ou sous forme d'indices; ou de tableauxprésentant les mesures dérivées de taux de variationtrimestre à trimestre (en taux de variation effectifs outaux annualisés; voir encadré 8.4).

8.64. Les taux de variation sont parfois annualiséspour rendre les informations plus lisibles pour leprofane. En effet, la plupart des utilisateurs ont uneidée de l'ampleur des taux de croissance annuelsmais non des taux mensuels ou trimestriels. An-nualiser les taux de croissance revient cependant àaccentuer les effets irréguliers. Que les taux pré-

36Le manuel du logiciel X-12-ARIMA met ouvertement en gardecontre ce type d'option si l'on fait une correction de l'effet des joursouvrables ou si le profil saisonnier évolue rapidement.37Par rapport à l'erreur d'«addition» du fait que c'est la moyenne an-nuelle non pondérée — et non la moyenne annuelle pondérée — quiest égale à 1 dans la désaisonnalisation multiplicative.

sentes soient les taux trimestriels effectifs ou les tauxannualisés, il importe d'indiquer clairement ce queles données représentent.

8.65. Sans indications explicites, on risque en effetde confondre des taux différents. Par exemple, lesexpressions «pourcentage de variation annuelle» ou«taux de croissance annuelle» peuvent désignera) le taux annualisé de variation d'un trimestre àl'autre (en taux annuel), b) le taux de variation parrapport à la même période de l'année précédente,c) le taux de variation d'une année sur l'autre desdonnées annuelles ou la variation entre moyennesannuelles, ou bien encore d) la variation entre la find'une année et la fin de l'année suivante.

8.66. Certains pays présentent aussi les donnéestrimestrielles aux prix courants et constants entermes annualisés en multipliant par quatre les don-nées effectives. Cette opération semble artificielle,ne facilite pas l'interprétation des données et peutinduire en erreur, car on ne peut plus calculer lesdonnées de flux annuels en termes monétaires enfaisant la somme des trimestres. Les utilisateurs quine sont pas familiarisés avec cette pratique peuventconfondre les niveaux annualisés avec les prévi-sions annuelles, c'est pourquoi cette présentationn'est pas recommandée.

8.67. Enfin, les experts continuent de débattre dela question de savoir s'il faut présenter des donnéescorrigées des variations saisonnières ou des esti-mations de la composante tendance-cycle. Le pré-sent manuel recommande de faire l'un et l'autre, depréférence sous la forme d'un seul et même gra-phique, comme le montre l'exemple 8.6.

8.68. Ce type de représentation graphique intégréemontre l'évolution des deux séries dans le temps, ycompris les incertitudes correspondant à la com-posante irrégulière. Les taux de variation trimes-trielle (en particulier lorsqu'ils sont annualisés)risquent en revanche d'accorder trop d'importanceaux mouvements à court terme des observations lesplus récentes et les plus incertaines au détriment dela tendance générale de la série. Il convient toutefoisde présenter en guise de complément d'informationles données de base et les taux correspondants devariation trimestre à trimestre obtenus.

8.69. Comme on vient de le voir dans la présentesection, la présentation doit mettre en évidence lefait que les estimations des dernières observations

161

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VIII DESAISONNALISATION ET ESTIMATION DES TENDANCES-CYCLES

Exemple 8.6. Présentation des séries désaisonnaliséeset de la composante tendance-cycle correspondante(À partir des données de l'exemple 8.1)

En présentant les données corrigées des variations saisonnières et les estimations de tendance-cycle dans un même graphique, on peut voir l'évolution globalede deux séries dans le temps, y compris les incertitudes de la composante irrégulière. En supprimant les estimations de tendance-cycle en fin de série ou enles montrant sous forme de fourchette ou avec des intervalles de confiance on peut mettre en évidence les incertitudes afférentes à la fin de la série.

sont moins fiables, en particulier celles de la com-posante tendance-cycle. Pour cela, on peut a) noterles révisions déjà apportées à ces estimations,b) supprimer dans les représentations graphiques lesestimations de la composante tendance-cycle pour

les observations les plus récentes, comme dansl'exemple 8.6, ou c) donner des estimations desdernières observations sous forme graphique enpointillés et en indiquant un intervalle de confiancedans les tableaux.

162

Encadré 8.4. Taux de croissance annualisés ou composés

Les taux de variation période à période des données trimestrielles peuvent être annualisés à partir des formules de combinaison suivantes :

arq,y = (1 + rq,y)4 - 1, rq,y = (Xq,y /Xq-1,y - 1)

arq,y étant le taux de variation trimestrielle annualisé pour le trimestre q de l'année y.

rq,y étant le taux de variation trimestrielle brut pour le trimestre q de l'année y dans la série temporelle Xq,y.

L'annualisation vise à présenter sur une même échelle des taux de variation infra-annuelle pour des périodes de durées différentes, et ainsi fa-

ciliter le travail d'interprétation du profane. Par exemple, en annualisant les taux on peut voir qu'un taux de croissance mensuelle de 0,8 %

équivaut à :

• 2,4 % de croissance trimestrielle (2,4 % = [(1 + 0,008)3 - 1] • 100), ou

• 10,0 % de croissance annuelle (10,0 % = [(1 + 0.024)4 - 1] • 100 = [(1 + 0,008)12 - 1] • 100).

Pour la plupart des utilisateurs, un taux de croissance annuelle est plus parlant. Par exemple, ils considèrent qu'un taux annuel de croissance

de 10,0 % des dépenses de consommation des ménages à prix constants dénote une forte hausse, mais jugent par contre modeste une pro-

gression mensuelle de 0,8 %.

Les taux de croissance annualisés n'indiquent pas ce que sera la croissance annuelle et ne prétendent pas être de simples prévisions par ex-

trapolation sur quatre trimestres. Il faut que le taux trimestriel soit constant pendant huit trimestres pour pouvoir égaler le taux annualisé.

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IX Mesures de prix et de volume :

questions propres aux CNT et aux CNA

A. Introduction

9.1. On aborde dans ce chapitre diverses questionssoulevées par l'établissement de séries temporellesde mesures de prix et de volume qui présentent uneimportance particulière pour les comptes nationauxtrimestriels (CNT). On y examine notamment la re-lation entre les mesures de prix et celles de volumedans le cadre des CNT et des comptes nationaux an-nuels (CNA) en se demandant 1) comment agrégertemporellement les mesures de prix et de volume;2) comment choisir la période de base pour les CNT;3) quelle est la fréquence des enchaînements;4) quelles sont les techniques d'enchaînement annueldes données trimestrielles. En outre, le chapitreétudie comment traiter la non-additivité et la présen-tation de mesures de volume en chaîne dans le cadredes CNT.

9.2. Le SCN de 1993 ne contient aucune recomman-dation spécifique en ce qui concerne l'emploi demesures de prix et de volume pour les CNT ou la re-lation entre ces mesures dans le cadre des CNT et desCNA. Les principes de base régissant ces mesuresdans le cadre des CNT et des CNA sont les mêmes, ycompris la recommandation du SCN de 1993 d'aban-donner les mesures classiques à prix constants1 auprofit de mesures enchaînées annuelles utilisant depréférence des formules d'indices superlatifs commeceux de Fisher et de Tornquist. De nouveaux pro-blèmes se posent alors, dont beaucoup n'ont pas étérésolus jusqu'à présent de façon satisfaisante par lesexperts. La théorie classique des indices intertem-porels s'intéresse essentiellement à des comparaisonsde prix et de quantité entre des paires distinctes depoints temporels et non pas à des mesures de prix oude volume dans le contexte de séries temporelles.

1Les mesures à prix constants sont des mesures en volume de typeLaspeyres à base fixe (pondérations par des prix fixes) et les défla-teurs des prix correspondants sont des indices de prix de Paasche.

Elle ne s'intéresse pas non plus aux comparaisons entermes de prix et de quantité entre des périodes dedurée différente (années et trimestres, par exemple),ni à la relation entre ces mesures de prix ou devolume pour des périodes plus longues, les mesurescorrespondantes pour les sous-périodes et les me-sures entre points.

9.3. Dans le cas des CNT, les mesures de prix et devolume doivent prendre la forme de séries tem-porelles et être cohérentes avec les estimations cor-respondantes des CNA. À cet effet, elles doiventremplir les quatre conditions suivantes :a) Les données doivent refléter les variations à court

et à long terme au sein des séries. Elles doiventindiquer en particulier la date de tout pointd'inflexion.

b) Les données doivent permettre d'établir descomparaisons cohérentes entre périodes; end'autres termes, les données, fondées sur lesséries temporelles sous-jacentes, doivent per-mettre de mesurer les variations parmi toutes lespériodes (par exemple, depuis la période précé-dente, depuis la même période de l'année précé-dente, et depuis une période quelconque plu-sieurs années auparavant).

c) Les données doivent permettre d'établir descomparaisons cohérentes entre des périodes dedurée quelconque; en d'autres termes, les don-nées, fondées sur les séries temporelles sous-jacentes, doivent permettre de mesurer les varia-tions entre toutes périodes quelle que soit leurdurée (par exemple entre la moyenne des deuxderniers trimestres et celle des deux trimestresprécédents ou des deux trimestres correspon-dants plusieurs années auparavant, entre lamoyenne de l'année antérieure et celle d'uneautre année quelconque).

d) Les données doivent permettre d'établir des com-paraisons cohérentes entre des sous-périodes etdes périodes (trimestres et années, par exemple).

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

9.4. La cohérence entre les mesures de prix et de vo-lume dans les CNT et dans les CNA exige en principesoit de calculer les mesures pour les CNA à partir desmesures trimestrielles, soit d'imposer cette cohérenceen utilisant la technique du calage. Il en est ainsi mêmelorsqu'est observée la règle fondamentale voulant queles mesures se rapportant aux CNT et aux CNA soientétablies selon les mêmes méthodes de calcul et deprésentation (même formule d'indice, même année debase ou période de référence, par exemple). Engénéral, une cohérence rigoureuse entre les mesures deprix et de volume destinées aux CNT et les mêmesmesures directes des CNA n'est pas possible, car lesindices trimestriels, dérivés de la plupart des formulesd'indice utilisées, y compris celles de Paasche et deFisher, ne correspondent pas strictement par agréga-tion aux indices annuels directs. Dans le cas des in-dices de volume de Laspeyres à base fixe, ou des esti-mations classiques à prix constants, la cohérence exigequ'ils soient estimés en évaluant explicitement ou im-plicitement les quantités à la moyenne annuelle pon-dérée des prix moyens de l'année de base, où lespondérations appliquées aux prix seraient proportion-nelles aux quantités appliquées pendant différentespériodes de l'année de base2, ce qui suppose en fait queles données en volume annuelles soient établies nonpas directement, mais à partir des données trimes-trielles3 (voir section B). Enfin, dans le cas des indices-chaîne annuels de volume de Laspeyres, une cohé-rence rigoureuse ne peut être atteinte qu'en utilisantune technique d'enchaînement annuel qui risque deprovoquer une rupture4 dans les estimations entre lequatrième trimestre d'une année et le premier trimestrede l'année suivante (voir section D).

9.5. Pour assurer la cohérence entre les mesures deprix et de volume destinées aux CNT et celles desti-nées aux CNA, il faut aussi que les nouvelles mé-thodes, comme l'enchaînement, soient utilisées si-multanément pour les CNT et les CNA. Bien que leSCN de 1993 recommande de passer à des mesures devolume par enchaînement, il serait en général peusouhaitable pour les pays qui établissent actuellementdes estimations classiques à prix constants de com-pliquer la mise en place de CNT en leur demandantparallèlement d'adopter de nouvelles techniques afin

d'établir et de présenter des mesures de volume. Il estconseillé à ces pays de passer à l'enchaînement aucours d'une seconde phase, c'est-à-dire en mêmetemps que pour les CNA. Ainsi, pour les pays quisont dans ce cas, seul l'examen de l'agrégation tem-porelle des mesures de prix et de volume (section B)est important dans l'immédiat.

B. L'agrégation temporelledes mesures de prix et de volume

9.6. L'agrégation temporelle revient à calculer desdonnées moins fréquentes (annuelles par exemple) àpartir de données plus fréquentes (trimestrielles parexemple). Une mauvaise agrégation temporelle desprix, ou des indices de prix, en vue d'obtenir desdéflateurs annuels risque d'introduire des erreurs dansdes estimations annuelles calculées indépendammentet, ainsi, d'être à l'origine d'incohérences entre les es-timations des CNT et celles des CNA, même lors-qu'elles sont établies à partir des mêmes donnéessous-jacentes. Lorsqu'on établit des estimations an-nuelles à prix constants en déflatant des données an-nuelles aux prix courants, on calcule en général lesdéflateurs des prix annuels sous la forme d'unemoyenne simple non pondérée des indices mensuelsou trimestriels des prix. Cette pratique risque d'intro-duire des erreurs graves dans ces estimations an-nuelles, même en cas d'inflation faible, lorsque :• les prix ou les quantités enregistrent des variations

infraannuelles (notamment saisonnières);• ces variations infraannuelles des prix et des quan-

tités sont irrégulières.

9.7. Les mesures en volume pour les périodes agré-gées doivent théoriquement être établies à partir dutotal par période des quantités de chaque produit ho-mogène. Les mesures de prix implicites corres-pondantes seraient celles du prix moyen sur la pé-riode pondéré par les quantités. Pour des produitsuniques homogènes5, par exemple, les mesures devolume annuelles devraient être établies à partir dessommes des quantités de chaque sous-période. Le

2Les déflateurs annuels implicites ou explicites correspondantsdoivent être établis sous la forme de moyennes, pondérées par lesquantités de l'année courante, d'indices de prix mensuels ou tri-mestriels de Paasche à base fixe.3Surtout dans les cas de forte inflation ou de très grande instabilitédes produits.4Lorsque les quantités ou les prix relatifs enregistrent de fortes variations.

5Les produits homogènes sont identiques sous leurs aspects matérielsou économiques et temporels aux autres produits du même groupe. Enrevanche, en cas de différences sensibles entre les produits du groupeou d'une mutation profonde, dans le temps, des caractéristiques ma-térielles ou économiques du groupe, chaque version temporelle duproduit doit alors être considérée comme appartenant à un produit dis-tinct (par exemple, les fruits hors saison et les légumes comme lesvieilles pommes de terre peuvent être considérés comme des produitsdifférents des fruits de saison et des légumes comme les pommes deterre nouvelles).

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L'agrégation temporelle des mesures de prix et de volume

Exemple 9.1. Moyennes annuelles pondérées et non pondérées de prix (ou d'indices de prix)quand les évolutions des ventes et des prix au cours de l'année suivent des schémas différents

Valeur à prix constants

Aux prix Aux prix

Valeur Valeur moyens moyens

aux prix Prix moyen unitaire/prix de 1999 de 1999

Quantité Prix courants non pondéré moyen pondéré non pondérés pondérés

(1) (2) (3) (4) (5) = (3)/(1) (6) = (4)•(1) (7) = (5)•(1)

T1 0 80 0 0 0

T2 150 50 7.500 7.500 6.750

T3 50 30 1.500 2.500 2.250

T4 0 40 0 0 0

1999 200 9.000 50 45 10.000 9.000

T1 0 40 0 0 0

T2 180 50 9.000 9.000 8.100

T3 20 30 600 1.000 900

T4 0 40 0 0 0

2000 200 9.600 40 48 10.000 9.000

Variation en %

de 1999

à 2000 0,00 % 6,70 % -20,00 % 6,70 % 0,00 % 0,00 %

Déflation directe des données annuelles aux prix courants

De 2000 à prix de 1999 9600/(40/50) = 9600/0,8 = 12.000Variation en % par rapport à 1999 (12000/9000-1)• 100 = 33,3%

Cet exemple illustre le cas d'une moyenne annuelle non pondérée des prix (ou des indices de prix) qui prête à confusion lorsque les variations annuelles desventes ou des prix d'un produit unique homogène sont irrégulières. Les produits vendus pendant des trimestres différents sont censés être identiques soustous leurs aspects économiques.

Dans l'exemple, les quantités annuelles et les prix pratiqués pendant les trimestres où des ventes ont été enregistrées sont les mêmes pour les deux années,mais le rythme des ventes se modifie au deuxième trimestre de 2000. En conséquence, la valeur annuelle totale aux prix courants augmente de 6,7 %.

Quand il est établi à partir d'une moyenne simple des prix trimestriels, le déflateur annuel diminue apparemment de 20 %. En conséquence, les estimationsannuelles à prix constants font ressortir à to r t une augmentation en volume de 33,3 %.

Dans la logique des données sur les quantités, la somme annuelle des estimations trimestrielles à prix constants pour 1999 et 2000, établies en évaluant lesquantités aux prix moyens de 1999 pondéré par les quantités, ne fait ressortir aucune augmentation en volume (colonne 7). La variation de la valeur annuelleaux prix courants reflète une augmentation du déflateur annuel qui serait implicitement pondéré par la proportion des ventes annuelles à prix constants enre-gistrée chaque trimestre.

Les indices de prix utilisent en général des moyennes non pondérées comme base des prix, ce qui revient à évaluer les quantités à leurs prix moyens nonpondérés et aboutit à tor t pour 1999, l'année de base, (voir colonne 6) à une somme annuelle des estimations trimestrielles à prix constants différente desdonnées aux prix courants, ce qui n'est pas exact. Il est toutefois facile d'éliminer cette différence en multipliant la série temporelle complète à prix constantspar le ratio entre les données annuelles aux prix courants et la somme des données trimestrielles à prix constants pour l'année de base (9000/10000), de façonà ce que le taux de variation entre périodes demeure inchangé.

prix moyen annuel implicite correspondant, obtenuen divisant la valeur annuelle aux prix courants par laquantité annuelle, est donc une moyenne des prix dechaque trimestre pondérée par les quantités. Commel'indique l'exemple 9.1, le prix moyen pondéré parles quantités diffère en général, parfois sensiblement,du prix moyen non pondéré. De même, dans le casdes groupes de produits, les mesures annuelles envolume peuvent en théorie être construites en faisantune agrégation pondérée des quantités annuelles dechaque produit. Le déflateur annuel implicite des prixcorrespondant pour le groupe est un agrégat pondérédes prix annuels moyens pondérés par les quantitésde chaque produit. Ce déflateur diffère en général, et

là aussi parfois sensiblement, des déflateurs de prixannuels résultant d'une simple moyenne nonpondérée des indices de prix mensuels ou trimestrielsqui sont fréquemment utilisés dans les systèmes deCNA, ce dernier type de déflation risquant d'intro-duire des erreurs importantes dans les estimations an-nuelles à prix constants alors calculées.

9.8. En conséquence, pour obtenir des mesures devolume correctes pour les périodes agrégées, il fautque les déflateurs tiennent compte aussi bien desvariations des quantités que de celles des prix aucours de la période. Par exemple, des déflateursannuels peuvent être établis implicitement à partir de

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

mesures en volume annuelles resultant de la sommed'estimations en volume trimestrielles obtenues enprocedant aux deux operations suivantes :a) caler les donnees/indicateurs trimestriels aux prix

courants sur les variables annuelles aux prix cou-rants correspondantes;

b) etablir des donnees trimestrielles a prix constantsen deflatant les donnees trimestrielles aux prixcourants calees; de meme, la mesure de volumeannuelle peut etre obtenue en utilisant un defla-teur annuel qui pondere les indices des prixtrimestriels par les valeurs a prix constants duproduit concerne pour chaque trimestre; les deuxmethodes de calcul donnent des deflateurs an-nuels qui sont des mesures de prix annuellesmoyennes ponderees par les quantites6.

9.9. La question se complique lorsque les estimationsannuelles sont etablies sur la base d'informations surles prix et les valeurs qui sont plus detaillees que cellesqui sont disponibles tous les trimestres. Dans ces cas, sil'instabilite saisonniere est importante, il est possible dese rapprocher de la bonne methode en utilisant desponderations calculees a partir de donnees trimes-trielles plus agregees, mais etroitement liees.

9.10. La question des variations des prix et des quan-tites se pose egalement au sein des trimestres. Enconsequence, si des donnees mensuelles sont dispo-nibles, il est preferable que les donnees trimestriellessoient etablies en tenant compte des variations de cesdonnees au cours de la periode en utilisant les don-nees mensuelles.

9.11. La plupart du temps, les variations des prix etdes quantites au sein des annees et des trimestres sontsi faibles qu'elles ne modifient guere les estimations.Toutefois, dans le cas des produits primaires ou deseconomies a forte inflation, ces variations peuventetre particulierement importantes. Il est aussi certainque, dans de nombreux cas, il n'existe pas de donneespour mesurer les variations au sein de la periode.

9.12. Une difficulte connexe qu'il est possibled'observer dans les donnees trimestrielles est que lasomme annuelle des estimations trimestrielles a prixconstants pour l'annee de base differe de la somme an-nuelle des donnees aux prix courants, ce qui ne devraitpas etre le cas. Cette difference peut etre due a l'emploide prix annuels moyens non ponderes comme base desprix dans la construction des indices de prix mensuels

6Les formules correspondantes sont données à l'annexe 9.1.

ou trimestriels. Comme l'indique l'annexe 9.1, deflaterles donnees trimestrielles avec des deflateurs utilisantdes prix moyens non ponderes comme base de prix re-vient a evaluer les quantites a leur prix annuel moyennon pondere et non pas a leur prix annuel moyenpondere. Il est toutefois facile d'eliminer cette dif-ference dans l'annee de base entre la somme annuelledes estimations trimestrielles a prix constants et celledes donnees aux prix courants en multipliant les seriestemporelles completes a prix constants, de facon a ceque le taux de variation entre periodes demeure in-change, par le ratio entre les donnees annuelles aux prixcourants et la somme des donnees trimestrielles ini-tiales a prix constants, etablies a partir des prix moyensannuels non ponderes pour l'annee de base, ratio qui,dans le cas d'un produit unique, est identique au ratiodu prix moyen pondere au prix moyen non pondere.

9.13. L'exemple 9.1 illustre deux notions et mesuresdifferentes des variations annuelles des prix, ces me-sures presentant toutes les deux un interet econo-mique. La premiere mesure, qui, sur la base des prixannuels moyens non ponderes, affiche un recul desprix de 20 %, donne la variation moyenne des prix. Laseconde, qui, sur la base des prix annuels moyensponderes, fait etat d'une hausse des prix de 6,7 %, cor-respond a la variation des prix moyens. Comme lemontre l'exemple 9.1, seule la seconde methode per-met de mesurer des valeurs/volumes/prix correspon-dant a diverses periodes, comme l'exige la comptabi-lite nationale; elle est differente des mesures associeesa des points temporels abordees dans la theorie desnombres indices classique. Dans l'exemple 9.1, lavariation annuelle de la valeur est de 6,7 % et la varia-tion annuelle en volume correcte est indiscutablement0,0 %, car la somme annuelle des quantites reste in-changee tandis que ces quantites se rapportent a unproduit unique homogene.

9.14. Une difficulte manifeste est que les variationsque montre la mesure des prix annuels moyens pon-deres contredisent l'axiome fondamental desnombres indices, qui dit que ces mesures ne doiventrefleter que des variations de prix et non des varia-tions de quantites. Ainsi, la mesure des prix annuelsmoyens ponderes ne semble pas etre une mesureacceptable de variation des prix. L'augmentation de6,7 % des prix moyens entre 1997 et 1998 s'expliquepar les variations des quantites negociees a chaqueprix, et non par la hausse des prix, et donc ne satisfaitpas aux tests elementaires des nombres indicescomme les tests d'identite et de proportionality.Pour cette raison, on peut soutenir que l'exemple 9.1

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Choix des pondérations par les prix pour les mesures de volume des CNT

montre qu'en principe, il n'est pas possible deprendre en compte les variations de valeur sur di-verses périodes dans des mesures des variations desprix et des quantités qui soient acceptables commeindices à part entière. Cependant, les tests élémen-taires et la théorie des nombres indices classiqueconsidèrent des comparaisons de prix et de quantitéentre des paires distinctes de points temporels plutôtqu'entre des périodes et ne tiennent donc pas compte,de ce fait, des mesures des variations des prix moyensd'une période à l'autre. Pour mesurer les variationsdes prix moyens d'un produit unique homogène, ilconvient d'établir le prix moyen de chaque périodeen divisant la valeur totale par les quantités corres-pondantes au sein de cette période; en d'autrestermes, il s'agit de valeurs unitaires. À partir del'exemple 9.1, il est manifeste que, pour les besoinsde la comptabilité nationale, les prix moyens annuelsne peuvent être établis de façon réaliste sans seréférer aux quantités correspondantes, aussi doivent-ils être calculés en utilisant une moyenne pondéréepar les quantités trimestrielles/infra-annuelles.

C. Choix des pondérations par les prixpour les mesures de volume des CNT

I. Mesures de volume de type Laspeyres

9.15. Pour établir des séries temporelles et assurer lacohérence nécessaire entre les CNT et les CNA, pourles mesures de volume de type Laspeyres7 destinéesaux CNT et aux CNA, il faut utiliser comme pondéra-tions les prix moyens pondérés par les quantités detoute l'année. Les prix d'un trimestre particulier, dutrimestre correspondant de l'année précédente, dutrimestre correspondant d'une «année de base» fixeou du trimestre précédent ne conviennent pas pour lesséries temporelles des mesures de volume de typeLaspeyres destinées aux comptes nationaux pour lesraisons suivantes :• Pour assurer la cohérence entre les mesures de

volume de type Laspeyres calculées directementpour les CNA et les CNT, il convient d'utiliser,pour tous les trimestres de l'année, les mêmespondérations pour les CNA et les CNT.

• Les prix d'un trimestre particulier ne peuvent êtreutilisés pour pondérer les mesures de volume dansle cadre des CNA, ni par conséquent dans celui des

CNT, à cause des variations saisonnières et desautres facteurs d'instabilité à court terme des prixrelatifs. L'emploi des prix annuels moyens pon-dérés atténue ces effets. C'est pourquoi, les prixmoyens annuels pondérés sont plus représentatifspour les autres trimestres de l'année et pour l'annéedans son ensemble.

• Les prix du trimestre correspondant de l'annéeprécédente ou d'une «année de base» fixe nepeuvent être utilisés pour pondérer les mesures devolume dans le cadre des CNA, car les mesures devolume obtenues ne permettent que de comparerle trimestre courant au même trimestre de l'annéeou des années précédentes. Les séries portant surles variations entre années ne constituent pas desséries temporelles autorisant la comparaison entredifférentes périodes et ne peuvent être réuniespour former de telles séries. En particulier, puis-qu'elles supposent l'utilisation de prix différentspour chaque trimestre de l'année, elles ne per-mettent pas de faire des comparaisons entre lesdifférents trimestres de la même année. Pour lamême raison, elles ne permettent pas d'agréger lestrimestres au sein de la même année et de les com-parer aux estimations annuelles directes corres-pondantes. En outre (voir l'annexe 1.1), les varia-tions par rapport à la même période de l'annéeprécédente risquent d'être à l'origine d'importantsretards dans l'identification de la tendance cou-rante de l'activité économique.

• Les prix du trimestre précédent ne peuvent êtreutilisés pour pondérer les mesures de volume detype Laspeyres pour deux raisons :

a) L'emploi de pondérations différentes pourchaque trimestre de l'année ne permet pasd'agréger les trimestres au sein de la mêmeannée et de les comparer aux estimations an-nuelles directes correspondantes.

b) Si les variations entre trimestres sont enchaî-nées pour former une série temporelle, l'ins-tabilité à court terme des prix relatifs risqued'amener ces mesures enchaînées trimestrielle-ment à s'écarter considérablement des mesuresdirectes correspondantes (voir exemple 9.3).

9.16. On peut aussi utiliser des mesures de volumetrimestrielles de type Laspeyres avec des pondéra-tions de base8 différentes, dans les 2 cas suivants :

7L'expression «de type Laspeyres» couvre les mesures à prix cons-tants classiques, les indices de volume de Laspeyres à base fixe et lesindices-chaîne de volume de Laspeyres.

8L'expression «période de base» est définie au paragraphe 9.22 ets'entend 1) comme base des ratios de prix ou de quantité qui sontpondérés ensemble (par exemple, la période 0 est la base du ratio dequantité) et 2) comme l'année où le prix est fixé (année de base) pourles données à prix constants.

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

a) si l'on utilise la moyenne annuelle d'une année debase fixe, ce qui aboutit aux mesures classiquesen prix constants et équivaut à un indice de vo-lume de Laspeyres à base fixe;

b) si l'on utilise la moyenne annuelle de l'annéeprécédente, ce qui aboutit à un indice de volumetrimestriel de Laspeyres enchaîné annuellement.

9.17. Les mesures de volume classiques à prix cons-tants d'une année de base fixe, l'indice de volumetrimestriel de Laspeyres à base fixe et le maillon àcourt terme de l'indice de volume trimestriel deLaspeyres enchaîné annuellement peuvent être for-mulés mathématiquement comme suit :• À prix constants «moyens» d'une année de base

fixe :

L'indice trimestriel de Laspeyres à base fixe :

Le maillon à court terme de l'indice de volumetrimestriel de Laspeyres enchaîné annuellement :

est la valeur totale pour le trimestre q del'année y, mesurée aux prix moyens an-nuels de l'année 0.représente un indice de volume deLaspeyres mesurant les changementsen volume entre la moyenne de l'année0 (période de base et de référence9) et letrimestre q de l'année y;représente un indice de volume deLaspeyres mesurant les changementsen volume entre la moyenne de l'annéey - 1 (période de base et de référence) etle trimestre q de l'année y;est le prix du produit i au cours dutrimestre q de l'année y;est la moyenne arithmétique du prix duproduit i, pondérée par les quantitéspour les trimestres de l'année y - 1;

est la moyenne arithmétique du prix duproduit i, pondérée par les quantitéspour les trimestres de l'année 0

est la quantité du produit i, au cours dutrimestre q de l'année y;est la moyenne arithmétique simple desquantités du produit au cours des tri-mestres de l'année y - 1 ;est la moyenne arithmétique simple desquantités du produit i au cours des tri-mestres de l'année 0.

2. Indices de volume de type Fisher

9.18. L'indice de volume de Fisher étant la moyennegéométrique des indices de volume de Laspeyres etde Paasche, il utilise des pondérations par les prix dedeux périodes, la période de base et la période cou-rante. Il est possible d'utiliser des indices trimestrielsde Fisher pondérés à partir de trois périodes de basedifférentes, soit :a) la moyenne annuelle d'une année de base fixe, ce

qui aboutit à un indice trimestriel de Fisher àbase fixe;

b) la moyenne annuelle de l'année précédente, cequi aboutit à un indice trimestriel de Fisher en-chaîné annuellement;

c) la moyenne du trimestre précédent, ce qui abou-tit à un indice trimestriel de Fisher enchaînétrimestriellement.

9.19. L'indice de volume trimestriel de Fisher à basefixe et les maillons à court terme des indices de vo-lume trimestriels de Fisher enchaînés annuellementet trimestriellement peuvent être formulés mathéma-tiquement comme suit :

• L'indice trimestriel de Fisher à base fixe :

9L'expression «période de référence» est définie au paragraphe 9.22et s'entend de la période pour laquelle l'indice est égale à 100.

Le maillon à court terme de l'indice trimestriel deFisher enchaîné annuellement :

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Enchaînement dans le cadre des CNT

• Le maillon à court terme de l'indice trimestriel deFisher enchaîné trimestriellement :

est un symbole générique pour letemps, qui est plus facile à utiliser pourles mesures entre périodes que la nota-tion trimestre q de l'année y employéedans la plupart des formules présentéesdans le chapitre;représente un indice de volume deFisher mesurant les variations en vo-lume entre la période A (période debase et de référence) et le trimestre q del'année y;représente un indice de volume deLaspeyres mesurant les variations envolume entre la période A (période debase et de référence) et le trimestre q del'année y;représente un indice de volume dePaasche mesurant les variations en vo-lume entre la période A (période de baseet de référence) et le trimestre q de l'an-née y;est le prix du produit i à la période A.

La période A représente la moyenne de l'année 0pour l'indice de Fisher à base fixe, la moyenne del'année précédente pour l'indice de Fisher enchaînéannuellement et le trimestre précédent pour l'indicede Fisher enchaîné trimestriellement.

9.20. Pour les mêmes raisons que dans le cas desmesures de volume de type Laspeyres, les périodesci-après ne peuvent être utilisées comme périodes debase pour les séries temporelles des indices de vo-lume de type Fisher :• un trimestre fixe particulier;• le trimestre correspondant de l'année précédente;

le trimestre correspondant d'unebase» fixe.

«année de

D. Enchaînement dans le cadre des CNT

I. Observations générales

9.21. Le SCN de 1993 recommande de passer desestimations classiques à prix constants d'une annéede base fixe à des mesures de volume enchaînées.Les estimations à prix constants utilisent les prixmoyens d'une période donnée10, la période de base,pour pondérer ensemble les quantités correspon-dantes. Pour les utilisateurs des séries composantes,les données à prix constants présentent l'avantagede pouvoir s'additionner, à la différence d'autresmesures de volume. La structure des prix relatifs del'année de base est toutefois moins représentative dela situation économique courante à mesure que l'ons'éloigne de cette année. En conséquence, il estnécessaire de mettre à jour la période de base à in-tervalles plus ou moins réguliers afin d'adopter despondérations qui reflètent mieux la situation cou-rante (par exemple, les techniques de production oules préférences des utilisateurs). Des périodes debase différentes, et par conséquent des jeux diffé-rents de pondérations, offrent des points de vue dif-férents. Lorsque la période de base est changée, il nedevait pas être nécessaire de recalculer (sur la nou-velle base) les données portant sur le passé lointain.Au contraire, pour former une série cohérente, lesdonnées établies à partir de l'ancienne base de-vraient être enchaînées aux données correspondant àla nouvelle base11. Il est possible de changer la pé-riode de base et de procéder à des enchaînements àdes intervalles différents : tous les dix ans, tous lescinq ans, tous les ans ou tous les trimestres/mois. LeSCN de 1993 recommande de modifier la période debase tous les ans, et donc de procéder à des en-chaînements avec la même périodicité.

9.22. Il convient d'établir une distinction claireentre les notions de période de base, de période depondération et de période de référence. La termi-

10Comme le recommande la précédente section, cette période devraitêtre d'un an.l1Cette opération doit être accomplie pour chaque série, agrégat ou sous-composante des agrégats, indépendamment de toute relation d'agré-gation ou comptable entre les séries. En conséquence, la somme descomposantes enchaînées ne correspond pas aux agrégats enchaînés. Il nefaut pas essayer d'éliminer ces «écarts dus à l'enchaînement», car celafausserait les variations à l'intérieur d'une ou plusieurs séries.

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

nologie des nombres indices n'est pas totalementuniforme a l'echelon international, ce qui peut pro-voquer une certaine confusion. En particulier, 1' ex-pression «periode de base» est parfois utilisee pourdes concepts differents. De meme, i l arrive que lesexpressions «periode de base», «periode de ponde-ration» et «periode de reference* soient employeesde maniere interchangeable. Conformement au SCNde 1993 et aux principales pratiques comptables envigueur dans les pays, la terminologie ci-apres estutilisee dans ce manuel:• La periode de base s'entend comme 1) la base des

ratios de prix ou de quantite qui sont ponderes en-semble (par exemple, la periode 0 est la base du ratiode quantite #; ,/^0) et 2) l'annee de reference des prix(annee de base) pour les donnees a prix constants.

• La periode de ponderation s'entend comme la pe-riode (les periodes) a laquelle correspondent lesponderations. Elle correspond a la periode de base del'indice Laspeyres a base fixe et a la periode courantede l'indice Paasche a base fixe. Les formules d'in-dice symetrique a base fixe, comme celles de Fisheret de Tornquist, ont deux periodes de ponderation —la periode de base et la periode courante.

• La periode de reference s'entend comme la periodepour laquelle la serie d'indice est egale a 100. Ellepeut etre modifiee simplement en divisant la seried'indice par son niveau a toute periode choisiecomme nouvelle periode de reference.

9.23. L'enchainement consiste a construire desmesures de prix ou de volume a long terme en cumu-lant les variations d'indices a court terme etablis pourdes periodes de base differentes. Par exemple, i l estpossible de calculer un indice-chaine entre periodesmesurant les variations de la periode 0 a la periode t(c'est-a-dire, CI0^t) en multipliant une serie d'indicesa court terme qui mesurent les variations d'une pe-riode a l'autre comme suit:

T=l(T-1)->T

ou I(t_i)^t represente un indice de volume ou de prixmesurant les variations de la periode t - 1 (periode debase et de reference) a la periode t.

9.24. La sequence, ou serie temporelle, correspon-dante des indices-chaine dont les maillons sont relies defagon a exprimer la serie temporelle complete pour uneperiode de reference fixe est donnee par

(9.4.a)

r=l

9.25. Les indices-chaine n'ont pas de periode debase ou de ponderation particuliere. Dans 1'equation(9.4.a), chaque maillon (I^t_X)^t) de 1'indice-chaineest dote d'une periode de base et d'une ou deux pe-riodes de ponderation, les periodes de base et deponderation variant d'un maillon a l'autre. De lameme fa^on, la sequence complete des indices de1'equation (9.4.a), etablie en reliant tous les maillons,n'a pas de periode de base particuliere, mais une pe-riode de reference fixe.

9.26. La periode de reference peut etre choisie libre-ment sans modifier les taux de variation des series.S'agissant de la serie temporelle de 1'indice-chainede requation (9.4.a), la periode 0 est la periode dereference de l'indice et est par convention egale a100. II est possible de modifier la periode de refe-rence en divisant simplement la serie d'indices parson niveau a toute periode choisie comme nouvelleperiode de reference. Par exemple, la periode dereference pour la sequence des indices de 1'equation(9.4.a) peut passer de la periode 0 a la periode 2 endivisant tous les elements de la sequence par la cons-tante CI0^2 comme suit:

(9.4.b)

9.27. La serie d'indices-chaine de 1'equation (9.3) etdes equations (9.4.a) et (9.4.b) constitue une serie d'in-dices-chaine de Laspeyres de volume entre periodes si,pour chaque maillon, les indices a court terme (/(,_!)_>,)

^ 0 - » / ~ A)-»l ' A->2 ' ^2->3 ' ^3->4 ' ht-\)^>t (9.3)

n

C*2->0 ~ ^0->0/^0-^2 "" V^0-»lM-»2

C / 2 ^ ! - C / Q ^ J / C / 0 ^ 2 - VA-»2

C 2->2 ~ ^0->2/^0->2 ~ 1

C72->3 — C/o^3/C/o_^2 — A->2

C^2->r ~ Ch-*t/Ch-*2 ~ l l ^ T - n - 4 TT=l

170

c/o^o = i^ 0 - > l ~ A)->1

^0->2 ~ ^0^1 ' A^2

^0-^3 - ^0-»l ' A->2 ' ^2^3

C/0-», =nv!WT

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EnchaTnement dans le cadre des C N T

sont construits comme des indices de volume deLaspeyres ayant la precedente periode comme periodede base et de reference. C'est-a-dire si

(9.5.)

ou

pit_]

Vt_x

Vt-\

frepresente un indice de volume de Las-peyres mesurant les variations de volume dela periode t - 1 (periode de base et de refe-rence) a la periode t\est le prix du produit / a la periode t - 1(«ponderation par les prix»);est la quantite du produit / a la periode t\est la fraction de la valeur totale qui corres-pond a ce produit a la periode t - 1;est la valeur totale aux prix courants a laperiode t- 1.

9.28. De meme, la serie d'indices-chaine de l'equa-tion (9.3) et des equations (9.4.a) et (9.4.b) constitueune serie d'indices-chaine de Fisher de volume entreperiodes si, pour chaque maillon, les indices a courtterme (/(r_i)^,) sont construits comme des indices devolume de Fisher ayant la precedente periode commeperiode de base et de reference comme dans 1'equa-tion (9.2.c).

9.29. Deux series d'indices, quelles qu'elles soient,assorties de periodes de base et de reference differentespeuvent, pour mesurer les variations de la premiere a laderniere annee, etre enchainees comme suit12:

12Dans la mesure ou elles ont une periode en commun, c'est-a-direune periode de chevauchement; par exemple, la periode de che-vauchement est l'annee 5 dans l'equation (9.6) ou t = 10 et h = 5 etl'annee 10 dans l'exemple 9.2.

9.31. Les taux de croissance et les nombres indicescalcules pour des series qui contiennent des chiffresnegatifs ou nuls — comme les donnees sur les va-riations des stocks et sur les recoltes — sont engeneral errones et depourvus de signification.Considerons par exemple une serie sur les variationsdes stocks a prix constants dont le resultat est - 10 ala periode un et + 20 a la periode deux. Le taux decroissance correspondant entre ces deux periodes est- 300 % (= ((20/-10) - 1) • 100), taux qui est a l'evi-dence faux et n'a aucun sens. De meme, pour uneserie dont le resultat est 1 a la periode un et 10 a laperiode deux, le taux de croissance correspondantentre les deux periodes est 900 %. En consequence,pour ces series, i l n'est possible de mesurer que lescontributions aux pourcentages de variation desagregats auxquels elles appartiennent (voir la sectionD.7 pour un examen de la mesure des contributionsaux pourcentages de variation des nombres indices).

2. Frequence des enchalnementsdans le cadre des CNT

9.32. Le SCN 1993 recommande un intervalle d'aumoins un an entre les enchainements, essentielle-ment parce que 1'instability a court terme des prix re-latifs (causee par exemple par les erreurs d'echantil-lonnage et les effets saisonniers) risque d'etre al'origine d'une forte derive des mesures en volumesi elles sont enchainees a des intervalles plusfrequents, surtout lorsqu'il s'agit de formulesd'indice non superlatif comme celles de Laspeyres etde Paasche (voir l'exemple 9.3); de meme, l'insta-bilite a court terme des quantites relatives risque deprovoquer une forte derive des mesures de prix sielles sont elles aussi enchainees a des intervalles demoins d'un an. L'objectif de l'enchainement est detenir compte de la tendance a long terme des varia-tions des prix relatifs, et non des variations tempo-raires a court terme.

9.33. Les formules d'indice superlatif, comme celle deFisher, resistent mieux aux derives (voir exemple 9.3)que les autre formules. C'est pourquoi, lorsque les don-nees trimestrielles ne sont guere, voire nullement, ins-tables a court terme, i l peut etre judicieux d'utiliser unindice-chaine trimestriel de Fisher a la place des in-dices-chaine annuels de Fisher ou de Laspeyres. Lasomme des indices-chaine trimestriels13 de Fisher necorrespond pas exactement a l'indice annuel direct de

l3Cela n'est d'ailleurs pas le cas non plus des indices-chaine annuelsde Fisher ou des indices a base fixe de Fisher.

7(M)->/ = LQ{t.^t L 4u9u-\

wu-\

YitPu-i'VuZ/Piv-rtfiv-i

X/Av-r^v

LQ{t-v-

HuwUt-\

C*0-+t ~~ h^(t-h) ' *(t-h)-+t (9.6)

En d'autres termes, on peut ainsi enchainer n'importequelle periode.

9.30. Par exemple, si, dans l'equation (9.6), t = 10 eth = 5, l'indice-chaine qui en resulte (C/0^10) constitueun indice annuel enchaine sur cinq ans mesurant lesvariations de l'annee 0 a l'annee 10. L'exemple 9.2illustre une technique elementaire d'enchainement dedonnees annuelles pour t = 15 et h = 10.

Page 186: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

Fisher. Dans le cas des indices-chaîne de Fisher, la co-hérence entre les mesures de prix et de volume desCNT et des CNA ne peut être obtenue qu'en calculantles mesures pour les CNA à partir des mesures tri-mestrielles ou en imposant cette cohérence aux don-nées par la technique du calage. Rien ne permet decroire que, pour les séries qui ne sont pas instables, lamoyenne d'un indice-chaîne annuel de Fisher sera plusproche d'un indice annuel direct de Fisher que celled'un indice-chaîne trimestriel de Fisher.

9.34. Dans le cas des mesures de volume de typeLaspeyres, la cohérence à réaliser entre les CNA etles CNT, est une raison supplémentaire pour ne pasprocéder à des enchaînements plus d'une fois par an.

Pour assurer la cohérence entre les données trimes-trielles et les indices annuels directs correspondants,il faut que les mêmes pondérations par les prix soientutilisées dans le cadre des CNA et dans celui desCNT. Par conséquent, les CNT doivent suivre lesmêmes pratiques que les CNA en ce qui concerne leschangements d'année de base et les enchaînements.Dans ces conditions, la technique d'enchaînementpar chevauchement annuel présentée à la sectionsuivante permet de faire correspondre exactement lasomme des données trimestrielles à l'indice direct etde réduire au minimum toute différence entre lamoyenne des données trimestrielles et l'indice annueldirect causée par la technique du chevauchement surun trimestre (dont l'utilisation est recommandée).

Exemple 9.2. Enchaînement élémentaire de données annuelles

L'exemple du SCN de 1993II s'agit d'une version approfondie de l'exemple donné dans le SCN de / 993.

(Tableau 16.1, pages 386-387.)Données de base

Année 0 Année 10 Année 15

P0 P0 V0 P10 P10 V10 P15 P15 V15

Produit A 6 5 30 9 12 108 II 15 165Produit B 4 8 32 10 M MO 14 11 154Total 62 218 319

Données à prix constantsAnnée de base 0 Année de base 10

Année 0 Année 10 Année 15 Année 0 Année 10 Année 15

P0•P0 P0•P10 P0•P15 P10•P0 P10•P10 P10•P15

Produit A 30 72 90 45 108 135Produit B 32 44 44 80 MO MOTotal 62 116 134 125 218 245

Indices de Laspeyres de volume pour le total

Indice à base fixe Année 0 Année 10 Année 15Année 0 comme base et référence 100 187,1 216,1Taux de variation entre périodes 87,1 % 15,5%Année 10 comme base et référence 57,3 100 112,4Taux de variation entre périodes 74,4% 12,4%

Année 0 comme référence et année 10 comme base 100 174,4 196,0Indice-chaîneAnnée 0 = 100 100 187,1 210,3=

112,4 • 1,871Taux de variation entre périodes 87,1 % 12,4%Année 10 = 100 100/1,871 = 53,4 100 112,4Taux de variation entre périodes 87,1% 12,4%L'indice de Laspeyres de volume à base fixe pour le total ayant l'année 0 comme période de base et de référence est le suivant :

62/62 • 1 0 0 = 100 116/62 • 1 0 0 = 187,1 134/62 • 100 = 216,1De même, l'indice de Laspeyres de volume à base fixe pour le total ayant l'année 10 comme période de base et de référence est le suivant :

125/218 • 1 0 0 = 57,3 218/218 • 1 0 0 = 100 245/218 • 100 = 112,4Enfin, l'indice de Laspeyres de volume à base fixe pour le total ayant Tannée 10 comme période de base et l'année 0 comme période deréférence est le suivant :57,3/57,3 • 1 0 0 = 100 100/57,3 • 1 0 0 = 174,4 112,4/57,3 • 100 = 196,0

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Enchainement dans le cadre des CNT

Exemple 9.3. Frequence des enchainements et probleme des «derives»'en cas d'oscillation des prix et des quantities

Observation/Trimestre Trimestre i Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

PrixproduitA(pA) 2 3 4 2Prix produit B (pB) 5 4 2 5Quantity produit A (qA,t) 50 40 60 50Quantity produit B (qB,t) 60 70 30 60Valeur totale (Vt ) 400 400 300 400

Indices de volume TJ T2 T3 T4

Laspeyres a base fixe (base = T I ) 100,0 107,5 67,5 100,0Paasche a base fixe (base = T I ) 100,0 102,6 93,8 100,0Fisher a base fixe (base =T1) 100,0 105,0 79,6 100,0Indice de Laspeyres enchatne trimestriellement 100,0 107,5 80,6 86,0Indice de Paasche enchatne trimestriellement 100,0 102,6 102,6 151,9Indice de Fisher enchatne trimestriellement 100,0 105,0 90,9 114,3

Indice de Laspeyres a base fixe :l^2 = [2-40+5-70]/400]-l00 = 107,5/t_2 = [2-60+5-30]/400]-l00 = 67,5l^4 = [2-50+5-60]/400]-l00 = 100,0

h-+2 = [400/(3-50+4-60]-100 = 102,6/t 3 = [300/(4-50+2-60]-100 = 93,8/t_4 = [400/(2-50+5-60]-100 = 100,0

lnPi$'<lis> vo

Indice de Paasche a base ftxe :

2*iPi,t'4ito LiPu'%Q

Indice de Laspeyres enchatne trimestriellement:

cio.r=nuviHr=n;=,

Indice de Paasche enchatne trimestriellement:

CL0,t - I7r«i'(T-1)-»T " n T = l

/t_3 = /t_2- [300/(4 -40+2 -70] = 102,6l^2 = /t_3- [400/(2 -60+5 -30] = 151,9

' t- j = /^2-[3 '60+4-30]/400] = 80,6/t^4 = /t_3-[4-50+2-60]/400] = 86,0

Dans cet exemple, les prix et les quantites pour le trimestre 4 sont les memes que pour le trimestre I; en d'autres termes, ils oscillentplutot que de suivre une tendance. Les indices a base fixe font par consequent etat de valeurs identiques pour TI etT4, mais les indices-chatne affichent des valeurs completement differentes. Ce probleme peut egalement etre constate au niveau des donnees annuelles lorsqueles prix et les quantites oscillent, de sorte qu'un enchatnement annuel risque parfois de ne pas etre approprie, et il risque d'autant plus dese poser que les periodes sont courtes, car des effets saisonniers ou des facteurs irreguliers peuvent rendre les donnees plus instables.

En outre, on observe que les differences entre les donnees deT I et celles de T4 des indices-chatne trimestriels (ou indices enchatnestrimestriellement) de Laspeyres et de Paasche sont en sens oppose et, en consequence, que I'indice-chaine trimestriel (ou indices enchatnestrimestriellement) de Fisher accuse une derive moins forte. Ce resultat a une portee universelle.

•L'exemple s'inspire de Szultc (1983).

9.35. Ainsi, dans le cadre des CNA, les mesures devolume de type Laspeyres par enchainement doiventetre etablies en calculant des estimations trimestriellesaux prix moyens de l'annee precedente. Ces mesuresde volume trimestrielles elaborees pour chaque anneedoivent etre reunies pour former de longues series tem-porelles coherentes — ce resultat constitue un indicetrimestriel de Laspeyres enchaine annuellement. Lasection suivante examine d'autres techniques d'en-chainement applicables a de telles series.

3. Choix des formules d'indices pour les donneesdes CNT enchainees annuellement

9.36. Le SCN de 1993 recommande d'etablir desmesures annuelles de prix et de volume par enchaine-ment, en utilisant de preference des formules denombre indice superlatif comme celles de Fisher et deTornquist, car la theorie des nombres indices montreque les indices-chaine annuels de Fisher et de Torn-quist sont ceux qui se rapprochent le plus de l'indice

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

idéal théorique. Les indices de Fisher et de Tornquistdonnent, en pratique, des résultats presque identiqueset l'indice de Fisher, qui est la moyenne géométriqued'un indice de Laspeyres et d'un indice de Paasche, sesitue entre la limite supérieure et la limite inférieure deces deux formules d'indice. La plupart des pays14 quipratiquent l'enchaînement dans le cadre de leurscomptes nationaux ont toutefois adopté, pour lesmesures de volume, la formule-chaîne annuelle deLaspeyres et, pour les mesures de prix, la formule-chaîne annuelle de Paasche correspondante15 et l'Of-fice statistique de l'Union européenne (Eurostat) de-mande à ses membres d'établir des mesures-chaîneannuelles en volume selon la formule de Laspeyres16.

9.37. L'enchaînement annuel des données trimes-trielles suppose que chaque maillon de la chaîne soitétabli en utilisant la formule de nombre indice choisieet que la moyenne de l'année précédente (y - 1) soitprise comme période de base et de référence. Les in-dices trimestriels à court terme qui en résultent doiventpar la suite être enchaînés pour former une longue sérietemporelle cohérente exprimée à partir d'une périodede référence fixe. D'autres techniques d'enchaînementannuel éventuellement utilisables pour ces séries sontexaminées à la section D.3. La section D.3 est essen-tiellement consacrée aux indices de Laspeyres, mais lestechniques exposées et les questions abordées valentpour tous les indices-chaîne annuels. Chaque maillon àcourt terme des formules d'indice de volume trimes-trielles de Laspeyres, de Paasche et de Fisher enchaî-nées annuellement est donné comme suit :• Formule de Laspeyres :

• Formule de Paasche :

14Les Pays-Bas (en 1985) et la Norvège (en 1990) ont été les premierspays à utiliser officiellement les mesures-chaîne pour les données descomptes nationaux. Par la suite, un grand nombre de pays ont adopté, ousont en train d'adopter, la technique de l'enchaînement pour leurs me-sures officielles. À l'heure actuelle, seuls les États-Unis ont choisi uneformule d'indice-chaîne de Fisher au lieu de la formule-chaîne deLaspeyres. Ce pays avait adopté en 1996 une formule trimestrielle «detype Fisher» à enchaînement annuel en utilisant des pondérations an-nuelles dans les composantes Laspeyres et Paasche de l'indice, avant depasser à un indice-chaîne trimestriel de Fisher classique en 1999.15Les mesures de volume de Laspeyres exigent que les mesures deprix correspondantes soient établies sur la base de la formule dePaasche afin que le produit des indices de prix et de volume soit égalà l'indice de valeur correspondant.16Décision de la Commission européenne du 30 novembre 1998, qui pré-cise les principes du Système européen de comptabilité de 1995 en matièrede mesures de prix et de volume, et Eurostat (1999), paragraphe 3.186.

17Ce n'est d'ailleurs pas non plus le cas des indices-chaîne trimestrielsou à base fixe.18Cependant, cet argument n'est peut-être pas convaincant pour deuxraisons. Premièrement, les simulations indiquent qu'en pratique, ladifférence entre un indice annuel direct de Fisher et la moyenne d'unindice trimestriel de Fisher risque souvent de ne pas être significativeet peut être facilement éliminée au moyen de la technique du calage.Deuxièmement, la technique du chevauchement trimestriel (qui estprivilégiée) présentée à la Section D.3, même lorsqu'elle est utiliséepour les indices de Laspeyres, est également à l'origine de différencesentre les indices annuels directs et la moyenne des indices trimestriels.

est la fraction de la valeur totale qui correspond àce produit dans l'année y - 1;pi,q,y-1est le prix du produit pour le trimestre q de

l'année y- 1.

9.38. Pour les mesures de volume, les pays ontchoisi la formule-chaîne annuelle de Laspeyres aulieu de celle de Fisher essentiellement pour lesraisons suivantes :• Il ressort de l'expérience et des études théoriques

que l'enchaînement annuel tend à ramener l'écartentre les nombres indices à un niveau tel que lechoix de la formule de nombre indice perd de sonimportance (voir, par exemple, le SCN de 7993,paragraphe 16.51).

• La somme des indices trimestriels enchaînés an-nuellement17 de Fisher ne correspond pas exacte-ment à l'indice annuel direct, à la différence del'indice-chaîne annuel de Laspeyres lorsqu'ilutilise la technique du chevauchement annuelprésentée à l'exemple 9.4.a18.

• Formule de Fisher :

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Enchaînement dans le cadre des CNT

• Les mesures-chaîne de volume présentées en termesmonétaires19 établies selon la formule-chaîne an-nuelle de Laspeyres sont additives dans l'année deréférence et l'année suivante20, à la différence desmesures de volume établies selon l'indice de Fisher.

• La formule de Laspeyres est plus simple à employer,et à expliquer aux utilisateurs, que l'indice de Fisher.Par exemple, les séries temporelles des indices-chaîne annuels de Laspeyres peuvent être convertiesfacilement en séries de données évaluées aux prixconstants moyens de l'année précédente qui peuvents'additionner si les données correspondantes sur lesprix courants sont disponibles. Cette caractéristiquepermet aux utilisateurs de construire leurs propresagrégats à partir des données publiées.

• Les données établies sur la base de la formule-chaînede Laspeyres se prêtent plus facilement au calcul descontributions aux pourcentages de variation quecelles établies selon l'indice de Fisher.

• Dans le cas de la formule de Fisher, aucune agré-gation cohérente n'est possible au sein des mail-lons; l'agrégation ne donne qu'un résultat approxi-mativement cohérent.

• La formule de Laspeyres en revanche, est additiveau niveau de chaque maillon. Cela permet de com-biner plus facilement l'enchaînement avec l'établis-sement d'outils analytiques comme les tableaux desressources et des emplois ou les tableaux entrées/sorties pour lesquels les composantes doivent pou-voir s'additionner21.

4. Techniques d'enchaînement annueldes données trimestrielles

9.39. Il est possible en général d'enchaîner annuelle-ment les données trimestrielles selon l'une ou l'autredes deux techniques classiques suivantes : les che-vauchements annuels et les chevauchements sur untrimestre. En outre, on utilise parfois une troisièmetechnique fondée sur les variations enregistrées par rap-port à la même période de l'année précédente (tech-nique «du glissement annuel»). Si ces trois techniquesdonnent souvent des résultats analogues, la troisièmerisque, en cas de fortes variations des quantités et desprix relatifs, de fausser le profil saisonnier des séries

l9Voir la section D.7, et plus particulièrement le paragraphe 9.48,pour un examen des mesures-chaîne de volume présentées en termesmonétaires.2()Voir l'exemple 9.5.a, ainsi que la section D.5. pour un examen de lanon-additivité de la plupart des formules d'indice (dont celle à basefixe de Laspeyres).21Les deux premiers pays qui ont adopté officiellement l'enchaînementpour les mesures de prix et de volume de leurs comptes nationaux l'ontfait dans le cadre de l'établissement des tableaux ressources/emplois.

enchaînées. Si les statistiques de prix traditionnellessont préparées exclusivement selon la technique duchevauchement trimestriel, celle du chevauchementannuel est peut-être plus pratique pour établir lesmesures de volume de type Laspeyres dans le cadre descomptes nationaux, car elle conduit à des données dontla somme correspond exactement à l'indice annuel di-rect. Par contre, la somme des données obtenues aumoyen de la technique du chevauchement trimestriel etde celle du glissement annuel ne correspond pas exac-tement à l'indice annuel direct. La technique trimes-trielle assure le mieux le lissage entre les facteurs d'en-chaînement, alors que la technique annuelle peutintroduire une rapture entre ces facteurs. Les exemples9.4.a, 9.4.b, 9.4.c et le graphique 9.1 illustrent ces troistechniques. (Une présentation formelle des deux pre-mières méthodes est faite à l'annexe 9.2.)

9.40. Dans la technique du chevauchement annuel, ilfaut établir pour chaque trimestre des estimations auxprix annuels moyens pondérés de l'année précédenteet utiliser ensuite des facteurs d'enchaînement obte-nus à partir des données annuelles correspondantespour ajuster proportionnellement les données trimes-trielles à la hausse ou à la baisse. Dans la techniquedu chevauchement trimestriel, il faut établir pour letrimestre de chevauchement des estimations aux prixmoyens annuels pondérés de l'année courante en plusdes estimations aux prix moyens de l'année précé-dente. Le ratio entre les estimations pour le trimestred'enchaînement aux prix moyens de l'année couranteet celles établies aux prix moyens de l'année précé-dente donne le facteur d'enchaînement qui permetd'ajuster les données trimestrielles à la hausse ou à labaisse. Dans la technique du glissement annuel, ilfaut établir pour chaque trimestre des estimations auxprix annuels moyens pondérés de l'année courante enpies des estimations aux prix moyens de l'annéeprécédente. Les variations d'une année sur l'autre deces données à prix constants sont souvent utiliséespour extrapoler les données trimestrielles à prix cons-tants de la période de référence choisie.

9.41. Ee conclusion, bien qu'il n'existe aucune normeétablie concernant les techniques d'enchaînement an-nuel des données pour les CNT, l'enchaînement selonla technique du chevauchement trimestriel, conjuguéeà l'élimination par calage des divergences entre lesdonnées trimestrielles et les données annuelles qui enrésulte, donne les meilleurs résultats. Cependant, latechnique du chevauchement annuel peut souvent don-ner des résultats analogues. Il convient d'éviter la tech-nique du glissement annuel.

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

Exemple 9.4.a. Donnees trimestrielles et enchainement annuelChevauchement annuelIndice de volume de LaspeyresLes sommes et les moyennes annuelies sont en caracteres gras.

Indice-À prix constants de : chaîne

1997 1998 1999 1997= 100Quan- Quan- Total Indice Indice Indice Taux de

Données tités tités Prix Prix aux prix 1997 1998 1999 variationde base A B A B courants Niveau =100 Niveau =100 Niveau =100 Niveau T à T

1997 251,0 236,0 7,0 6,0 3.173,00 3.173,00 100,00 100,00T l 67,4 57,6 6,1 8,0 871,94 817,40 103,04 103,04 3,0%T2 69,4 57,1 5,7 8,6 885,51 828,40 104,43 104,43 1,3%

T3 71,5 563 5,3 9,4 910,05 839,50 105,83 105,83 1,3%T4 73,7 55,8 5,0 10,0 926,50 850,70 107,24 107,24 1,3%1998 282,0 227,0 5,5 9,0 3.594,00 3.336,00 105,14 3.594,00 100,00 105,14T l 76,0 55,4 4,5 10,7 934,78 916,60 102,01 107,26 0,0%T2 78,3 54,8 4,3 11,5 963,07 923,85 102,82 108,10 0,8%T3 80,6 54,2 3,8 11,7 940,42 931,10 103,63 108,95 0,8%T4 83,1 53,6 3,5 12,1 940,73 939,45 104,56 109,93 0,9%

1999 318,0 218,0 4,0 11,5 3.779,00 3.711,00 103,26 3.779,00 100,00 108,56T l 85,5 53,2 3,4 12,5 955,70 953,80 100,96 109,60 -0,3%T2 88,2 52,7 3,1 13,0 961,70 958,85 101,49 110,18 0,5%

T3 90,8 52,1 2,8 13,8 973,22 962,35 101,86 110,58 0,4%T4 93,5 52,0 2,7 14,7 1018,36 972,00 102,88 111,69 1,0%2000 358,0 210,0 3,0 13,5 3.908,97 3.847,00 101,80 110,51 -1,1%

Données annuelles enchaînées obtenues indépendamment1997 3.173,0 100,001998 3.336,0 105,1 3.594,0 105,141999 3.711,0 103,3 3.779,0 108,562000 3.847,0 101,8 110,51

Etape I : Etablir pour chaque trimestre des estimations aux prix annuels moyens de I'annee precedente, les donnees annuelies etant la somme

des quatre trimestres.

Par ex.: T l 1998 7,0• 67,4+6,0• 57,6 = 817,00

T4I998 7,0-73,7+6,0-55,8 = 850,70

1998 817,0 + 828,4 + 839,5 + 850,7 = 3336,00

(•itape 2 : Convertir les estimations a prix constants pour chaque trimestre en un indice de volume (la moyenne de la derniere annee = 100).

Par ex.: T i l 998 [817,0/(3173,0/4)] • 100 = 103,00

T4 1998 [850,7/(3173,0/4)] • 100 = 107,20

1998 3336,0/3173,0-100 = 105,10

£tape 3 : EnchaTner les indices de volume trimestriels dont I'annee de base et de reference a ete deplacee en utilisant des indices annuels

comme facteurs d'enchatnement (1997 etant la periode de reference pour Pindice-chafne).

Par ex.: T i l 999 102,01 • 1,051 = 107,26

T4 1999 104,56-1,051 = 109,93

ql 2000 100,9-1,0326-1,051 = 109,60

On observe que la moyenne annuelle non ponderee de la serie d'indices-chaine trimestriels obtenue est egale aux donnees annuelies enchainees obtenues

independamment

Par ex.: 2000. [109,6+110,18+110,58+111,69]/4 = 110,51

Enfin, on observe, dans Pexemple ci-apres, que la variation entre, par ex.,T4 1999 e tT I 2000 de la serie-chalne obtenue par chevauchement annuel differe

de la variation correspondante de Pindice-chatne obtenu par chevauchement trimestriel de Pexemple suivant.

Par ex.: ql 2000/q 4 1999 sur la base d'un chevauchement annuel -0,3%

* qi 1999/q 4 1998 sur la base d'un chevauchement trimestriel (et aux prix de 1999) 0,5%

C'est le saut dans la serie introduit par la technique du chevauchement annuel.

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Enchamement dans le cadre des CNT

Exemple 9.4.b. Données trimestrielles et enchaînement annuelChevauchement trimestriel, le quatrième trimestre étant le trimestre de chevauchementLes sommes et les moyennes annuelles sont en caractères gras.

À prix constants de : Indice-1997 1998 1999 chaîne

1997= 100Total Indice indice Indice Taux de

Données aux prix 1997 T4 1998 T4 1999 variationde base T l T2 pi p2 courants Niveau = 100 Niveau = 100 Niveau = 100 Niveau deTàT

1997 251,0 236,0 7,0 6,0 3.173,00 3.173,00/00,00 100,00T l 67,4 57,6 817,40 103,04 103,04T2 69,4 57,1 828,40 104,43 104,43 1,3%T3 71,5 56,5 839,50 105,83 105,83 1,3%T4 73,7 55,8 850,70 107,24 907,55 100,00 107,24 1,3%1998 282,0 227,0 5,5 9,0 3.594,00 3.336,00 105,14 3.594,00 105,14T l 76,0 55,4 916,60 101,00 108,31 1,0%T2 78,3 54,8 923,85 101,80 109,17 0,8%T3 80,6 54,2 931,10 102,59 110,03 0,8%T4 83,1 53,6 939,45 10331 948,80 100,00 111,01 0,9%1999 318,0 218,0 4,0 11,5 3,779,00 3.711,00 3.779,00 109,63Tl 85,5 53,2 953,80 100,53 111,60 0,5%T2 88,2 52,7 958,85 101,06 112,19 0,5%T3 90,8 52,1 962,35 101,43 112,60 0,4%T4 93,5 52,0 972,00 102,45 113,73 1,0%2000 358,0 210,0 3,0 13,5 3.908,97 3.847,00 112,53Étape I : Établir pour chaque trimestre des estimations aux prix annuels moyens de l'année précédente, les données annuelles étant la somme

des quatre trimestres.Étape 2 : Établir pour le quatrième trimestre de chaque année des estimations aux prix annuels moyens de la même année.

Par ex.: T4 1998 5,5• 73,7+9,0• 55,8 =907,55Étape 3 : Convertir les estimations à prix constants pour les trimestres de la première année suivant l'année de référence choisie (1997) en un indice

de volume (la moyenne de l'année de référence = 100).Par ex.: T l 1998 [817,4/(3173,0/4)]• 100 = 103,04

T4 1998 [850,7/(3173,0/4)]-100 = 107,24Étape 4 : Convertir les estimations à prix constants pour chacun des autres trimestres en un indice de volume (le quatrième trimestre de la

dernière année = 100).Par ex.: T l 1999 [916,60/907,55]• 100 = 101,00

T4 1999 [936,45/907,55]-100 = 103,51Étape 5 : Enchaîner les indices de volume trimestriels dont l'année de base a été déplacée par glissement en utilisant le quatrième trimestre de chaque

année comme facteur d'enchaînementPar ex.: T l 1999 101,00• 1,0724 = 108,31

T4 1999 103,51 -1,0724 = 111,01T l 2000 100,53-1,1101 = 111,60

La série-chaîne obtenue utilise également comme année de référence la moyenne de 1997 = 100.

Enfin, on observe que la moyenne annuelle non pondérée de la série d'indices-chaîne trimestriels obtenue diffère des données annuelles enchaînéesobtenues indépendamment dans l'exemple 9.4.a.

Par ex.: 2000 [111,6+112,19+112,6+113,73 ]/4 = 112,53*110,51

5. Mesures par enchafnement et non-additivite

9.42. A la difference des donnees a prix constants,les mesures par enchainement de volume ne peuventpas s'additionner. Pour preserver l'exactitude desvariations en volume, les series connexes doiventetre enchainees independamment de toute relationd'agregation ou comptable; comme consequence,l'additivite disparait. L'additivite est la variante de lapropriete de coherence dans Vagregation qui s'ap-plique aux indices. Cette coherence signifie qu'unagregat peut etre etabli soit directement en agregeantles produits detailles, soit indirectement en agregeant

les sous-agregats au moyen de la meme formuled'agregation. L'additivite implique en particulierqu'a chaque niveau d'agregation, 1'indice de volumecorrespondant a un agregat prend la forme d'unemoyenne arithmetique des indices de volume de sescomposants, ponderee par les valeurs de la periode debase (SCN de 1993, paragraphe 6.55). Cela revient aexiger que 1'agregat soit egal a la somme de ses com-posants lorsque la valeur aux prix courants de 1'agre-gat et de ses composants a une certaine periode dereference est multipliee par 1'indice agrege ou extra-polee des indices de ses composants, ce qui aboutit ades indices-chaine de volume exprimes en termes

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Enchamement dans le cadre des CNT

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

Exemple 9.5.a. Enchainement et non-additivite

Cet exemple fait ressortir la difference entre des donnees a prix constants et des mesures de volume par enchamement

presentees en termes monetaires, ainsi que la perte d'additivite imputable a Penchatnement.

Les donnees de base sont les memes que dans les exemples 9.4.a, b et c.

1997Tl 1998

T2 1998T3 1998T4 1998

Tl 1999T2 1999T3 1999T4 1999

Tl 2000T2 2000

T3 2OOOT4 2000

Quan-tites

A

(1)

251,067,469,4

71,573,7

76,078,380,683,1

85,588,290,893,5

Donnees de baseQuan-tites

B

P)236,0

57,657,1

56,555,8

55,454,854,253,6

53,252,7

52,152,0

PrixA

(3)

7,0

Prix

B

(4)

6,0

A prix constants de 1997ProduitA

(5)=(l)-(3)

1.757,0471,8

485,8500,5515,9

532,0548,1564,2581,7

598,5617,4635,6654,5

Produit B(6)=(2M4)

1.416,0345,6342,6339,0334,8

332,4328,8325,2321,6

319,2316,2312,6312,0

Total

(7)=(6)+(6)

3.173,0817,4

828,4839,5850,7

864,4876,9889,4

903,3

917,7933,6948,2966,5

Indice-chatne

(8)

100,00103,04104,43105,83107,24

107,26108,10108,95109,93

109,60110,18110,58111,69

Mesures devolume parenchaJnementpour le totalpar rapporta son niveaumoyen aux

prix courantsen 1997

(9)=(8)-3173,0/4

3.173,0817,4828,4839,5850,7

850,8857,5864,3

872,0

869,4874,0877,2886,0

tcartdu a

I'enchai-nement(10)=

(7)-(8)

0,00,00,00,00,0

13,619,425,1

31,3

48,359,6

71,080,5

monetaires. II s'ensuit qu'au niveau le plus detaille,l'additivite revient a exiger que la valeur obtenue enextrapolant l'agregat soit egale a la somme des com-posants evalues aux prix de la periode de reference.Ainsi, l'additivite est une condition qui caracterisebel et bien l'indice de Laspeyres a base fixe et lesdonnees a prix constants classiques. Tous les autresindices generalement utilises ne presentent pas cettecaracteristique22. L'exemple 9.5 a fait ressortir la dif-ference entre des donnees a prix constants et desmesures par enchainement presentees en termesmonetaires, ainsi que la perte d'additivite imputablea T enchainement.

22La raison de cette non-additivite est qu'on utilise des ponderationsdifferentes pour les differentes periodes annuelles et que, par conse-quent, on n'obtient pas les memes resultats.

180

6. Enchainement, calage, ajustement saisonnier etmethodes de calcul exigeant I'additivite des donnees

9.43. Pour pouvoir proceder a un calage ou corrigerdes variations saisonnieres, il faut de longues seriestemporelles coherentes et detaillees par rapport a uneperiode de reference fixe, alors que les pays ap-pliquent le plus souvent des methodes d'elaborationdes comptes nationaux exigeant l'additivite des don-nees; a titre d'exemple, on peut citer l'estimation dela valeur ajoutee comme la difference entre la pro-duction et les consommations intermediaries, lestechniques des flux de produits et l'utilisation detableaux des ressources et des emplois comme cadred'integration. Contrairement aux apparences, cesdeux conditions ne sont pas necessairement incom-patibles avec 1'enchainement.

L'indice-chaine de volume de Laspeyres a la colonne 8 a ete calcule dans I'exemple 9.4.a.

Les ecarts dus a 1'enchainement sont nuls pour tous les trimestres en 1998, car le facteur d'enchatnement 1998 de I'indice-chaTne deLaspeyres a la colonne 8 est etabli sur la base de ponderation de 1997.

Enfin, on observe que, pour 2000, les ecarts imputables a I'enchaTnement sont nettement plus prononces qu'en 1999. Ce resultat a une porteegenerate. Ces ecarts sont d'autant plus prononces que la periode de reference est eloignee si les variations sont tendancielles et non cycliques.

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Enchainement dans le cadre des CNT

9.44. En pratique, le probleme de la non-additivitepeut le plus souvent etre surmonte en utilisant laprocedure decrite ci-apres (les etapes peuvent s'en-chainer dans un autre ordre):

Etape I

Au niveau d'elaboration le plus detaille, etablir delongues series temporelles de donnees traditionnellesa prix constants non corrigees des variations saison-nieres, par rapport a une annee de base fixe et dedeflateurs de prix de Paasche correspondants en uti-lisant les techniques courantes de calcul des comptesnationaux (calage et methode des flux de produits, parexemple). II est possible de rapprocher ces donnees aprix constants dans le cadre d'un tableau des res-sources et des emplois.

Etape 2

Agreger ces donnees detaillees a prix constants enutilisant Tune des deux procedures suivantes :

A. Cadre annuel de chaines de Laspeyresi) Pour chaque annee, reevaluer toutes les donnees

detaillees a prix constants aux prix constantsmoyens de 1'annee precedente.

ii) Faire la somme de ces donnees ainsi reevalueespour etablir les divers agregats et sous-agregatsaux prix constants moyens de 1' annee precedente.

iii) Etablir une longue serie temporelle assortie d'uneannee de reference fixe en enchainant les agregatset sous-agregats aux prix constants moyens de1' annee precedente selon la technique du chevau-chement annuel comme dans l'exemple 9.4.a. ou(de preference) celle du chevauchement trimestrielcomme dans l'exemple 9.4.b.

B. Toutes les formules d'indiceUtiliser la version prix-quantite de la formuled'indice pertinente23 et y traiter les donnees a prixconstants detaillees comme s'il s'agissait de quan-tites et les deflateurs de prix detailles comme s'ils'agissait de prix.

Ces procedures d'agregation A et B donnent lesmemes resultats dans le cas d'indices-chaine annuelsde Laspeyres.

9.45. La procedure par etapes exposee ci-dessuspeut egalement etre utilisee pour corriger indirecte-ment les agregats des variations saisonnieres. Dans

23Pour la valeur ajoutee, la version «double indicateur» des formulesdoit etre utilisee.

ce cas, pour obtenir les estimations les mieux ajus-tees, une agregation a un niveau intermediate peuts'imposer avant de corriger les diverses com-posantes pour les raisons indiquees a la sectionD.3.a. du chapitre VIII consacree aux avantages etinconvenients d'une correction directe ou indirectedes variations saisonnieres.

7. Presentation des mesures par enchafnement

9.46. II convient de prendre en consideration cer-tains points importants lorsqu'on presente des me-sures par enchainement dans les publications :• Faut-il presenter des mesures des variations en

pourcentage ou des series temporelles assortiesd'une periode de reference fixe?

• Faut-il presenter les series temporelles sous forme denombres indices ou en termes monetaires?

• Quelle est la terminologie a utiliser pour eviter deconfondre les mesures par enchainement presen-tees en termes monetaires avec les donnees a prixconstants (mesures a base fixe)?

• Comment choisir 1'annee de reference et selonquelle frequence la changer pour, entre autres, at-tenuer 1'inconvenient de la non-additivite associeeaux mesures par enchainement?

• Faut-il presenter des mesures supplementaires descontributions des composantes aux pourcentagesde variation des agregats?

9.47. Les mesures par enchainement de prix et devolume doivent pouvoir servir au minimum de seriestemporelles assorties d'une periode de reference fixepour la raison essentielle que les donnees presenteesavec une periode de reference fixe permettent decomparer des periodes differentes et des periodes deduree differente et constituent des mesures des va-riations a long terme. Ainsi, les mesures de prix et devolume ne doivent pas se limiter a des tableauxpresentant des pourcentages de variation entre pe-riodes ou en glissement annuel, ou bien chaque tri-mestre en pourcentage d'un trimestre precedent.Pour les utilisateurs, les tableaux presentant despourcentages de variation calcules a partir des seriestemporelles peuvent etre un complement utile desseries temporelles assorties d'une periode de refe-rence fixe et sont eventuellement ceux qui con-viennent le mieux pour presenter des mesures cles.Cependant, ils ne peuvent remplacer les donnees desseries temporelles par rapport a une periode de re-ference fixe, car ils ne procurent pas la meme sou-plesse a l'utilisateur. II convient d'eviter de preparerdes tableaux presentant chaque trimestre en pour-

181

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

centage d'un précédent trimestre (par ex., le tri-mestre précédent ou le même trimestre de Tannéeprécédente), car ils sont moins utiles et peuventamener l'utilisateur à confondre l'indice originalavec les variations calculées. Limiter la présentationdes mesures de prix et de volume à celle de varia-tions ne peut qu'aller à rencontre de l'idée fonda-mentale à la base de l'enchaînement, qui est d'établirdes mesures à long terme des variations en cumulantune chaîne de mesures à court terme.

9.48. Les mesures de volume par enchaînementpeuvent être présentées soit sous forme de nombres in-dices, soit en termes monétaires. La différence entreles deux présentations réside dans la façon dont la pé-riode de référence est exprimée. Il est possible dechoisir librement la période et le niveau de référencesans modifier les taux de variation des séries (voirparagraphe 9.26). Dans la présentation sous forme denombres indices, la série est assortie d'une période deréférence fixe qui est fixée à 100 (voir les exemples9.4.a, b et c). Cette présentation correspond à la pra-tique habituelle en matière d'indices. Elle montre queles mesures de volume portent fondamentalement surdes variations relatives et que le choix et la forme dupoint de référence, et donc du niveau des séries, sontarbitraires. Elle fait également ressortir les différencesentre les mesures par enchaînement et les estimationsà prix constants et empêche les utilisateurs de considé-rer que leurs composantes peuvent s'additionner. Uneautre solution est de présenter en termes monétaires lesséries temporelles des mesures de volume par en-chaînement en les multipliant par une constante defaçon à ce qu'elles soient égales à la valeur à prix cons-tants à une période de référence particulière, en généralune année récente. Si cette présentation a l'avantaged'indiquer l'importance relative des séries, le résultatpeut être très sensible au choix de l'année de référenceet il peut donc être trompeur24. Les prix relatifs variantdans le temps, des années de référence différentespeuvent donner des mesures très différentes de l'im-portance relative d'une variable. En outre, les donnéesen volume exprimées en termes monétaires risquent desuggérer à tort l'idée d'additivité à des utilisateurs quine connaissent pas la nature des mesures par en-chaînement. Par contre, elles permettent aux utilisa-

24Pour la même raison, mesurer l'importance relative à partir de don-nées à prix constants risque également d'être très fallacieux. Dans laplupart des cas, il est préférable de faire les comparaisons nécessairessur la base de données aux prix courants, car ceux-ci sont les plus per-tinents pour la période faisant l'objet des comparaisons et reformulerles agrégats par rapport aux prix d'une période différente nuit àla comparaison.

teurs d'évaluer plus facilement l'étendue de la non-additivité. Les deux présentations font état du mêmetaux de croissance sous-jacent et sont toutes deux utili-sées en pratique.

9.49. Lorsqu'elles sont enchaînées annuellement,les mesures de volume de Laspeyres présentées entermes monétaires peuvent s'additionner au cours dela période de référence. La non-additivité des mesuresde volume par enchaînement présentées en termesmonétaires est un inconvénient qu'il est possibled'atténuer davantage encore en procédant simultané-ment aux trois opérations suivantes :• Utiliser comme référence la moyenne d'une année

et non le niveau d'un trimestre particulier.• Choisir comme année de référence la dernière

année complète.• Avancer annuellement l'année de référence.Grâce à cette procédure, les mesures de volume parenchaînement présentées en termes monétairespeuvent s'additionner approximativement pour lesdeux dernières années de la série. Comme le montrel'exemple 9.5.a, les écarts imputables à l'enchaîne-ment sont d'autant plus forts que l'année de référenceest éloignée (sauf si les variations des pondérationssont cycliques ou en cas de bruit). Ainsi, comme lemontre l'exemple 9.5.b, avancer l'année de référencepeut réduire sensiblement les écarts pour la section laplus récente de la série temporelle (au prix d'unenon-additivité plus forte au début de la série). Pour laplupart des utilisateurs, l'additivité à la fin de la sérieest plus importante qu'au début.

9.50. Afin que les écarts imputables à l'enchaînementn'affectent pas les deux dernières années de la série,certains pays calculent et présentent les données desdeux dernières années aux prix annuels moyens pon-dérés de la première de ces deux années. Cette avant-dernière année de la série est également utilisée commeannée de référence pour la série temporelle complète.De nouveau, l'année de référence est avancée an-nuellement. Cette solution a l'avantage d'assurer uneadditivité absolue pour les deux dernières années.L'inconvénient par contre est qu'elle entraîne pour cesdeux années une série d'oscillations des pondérationspar les prix, avec comme conséquence une révision destaux de croissance.

9.51. Les mesures de volume par enchaînementexprimées en termes monétaires ne sont pas à prixconstants et ne doivent donc pas être présentées commedes mesures à «prix constants de xxxx». Par prix cons-tants, il faut entendre des estimations pondérées par des

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Enchainement dans le cadre des CNT

Exemple 9.5.b. Choix de la période de référence et montant des écarts dus à l'enchaînement

Cet exemple montre comment il est possible de réduire la non-additivité des mesures de volume par enchaînement en

avançant la période de référence.

Les données de base sont les mêmes que dans les exemples 9.4 et 9.5.a.

Mesures devolume par

enchaînementpour le totalpar rapport Écart

Données de base à son niveau dû àQuan- Quan- moyen aux l'enchaî-tités tités Prix Prix À prix constants de 1999 Indice- prix courants nement

A B A B Produit A Produit B Total chaîne en 1997 (10)=(I) (2) (3) (4) (5)=(1)•(3) (6)=(2)•(4) (7)=(6)+(6) (8) (9)=(8)•3173,0/4 (7)-(8)

T l 1998 67,4 57,6 269,6 662,4 932,0 94,92 896,8 35,2

T2 1998 69,4 57,1 277,6 656,6 934,2 96,20 908,8 25,4

T3 1998 71,5 56,5 286,0 649,7 935,7 97,49 921,0 14,8

T4 1998 73,7 55,8 294,8 641,7 936,5 98,79 933,3 3,2

TI 1999 76,0 55,4 304,0 637,1 941,1 98,80 933,4 7,7

T2 1999 78,3 54,8 313,2 630,2 943,4 99,68 940,8 2,6

T3 1999 80,6 54,2 322,4 623,3 945,7 100,36 948,2 -2,5

T4 1999 83,1 53,6 332,4 616,4 948,8 101,26 956,7 -7,9

1999 318,0 218,0 4,0 11,5 1.272,0 2.507,0 3.779,0 100,00 3.779,0 0,0

T12000 85,5 53,2 342,0 611,8 953,8 100,96 953,8 0,0

T2 2000 88,2 52,7 352,8 606,0 958,8 101,49 958,8 0,0

T3 2000 90,8 52,1 363,2 599,1 962,3 101,86 962,3 0,0

T4 2000 93,5 52,0 374,0 598,0 972,0 102,88 972,0 0,0

En premier lieu, Pindice-chaîne à la colonne 8 est obtenu en donnant à J'indice-chaîne calculé dans l'exemple 9.4.a 1999 comme périodede référence (moyenne 1999 = 100). La série initiale obtenue dans l'exemple 9.4.a été exprimée sur la base 1997 = 100. Faire passer lapériode de référence à 1999 revient simplement à diviser cette série par son niveau moyen en 1999 (102,5).Par ex.: T l 1998 103,04/ 1,0856= 94,92

T3 1998 105,83/ 1,0856= 97,49T l 1999 107,26/ 1,0856= 98,80T4 1999 109,93/1,0856=101,26T4 2000 111,69/1,0856 = 102,88

Les écarts dus à l'enchaînement sont nuls pour tous les trimestres en 2000, car le maillon 2000 de l'indice-chaîne de Laspeyres initial del'exemple 9.4 est établi sur la base de pondération de 1999.

Enfin, on observe que, pour 1998, les écarts imputables à l'enchaînement sont nettement plus élevés qu'en 1999.Là encore, on constate que ces écarts sont d'autant plus élevés que la période de référence est éloignée.

prix fixes, aussi cette expression ne doit-elle etre utili-see que pour des donnees ponderees par des prix fixes.Par contre, il est possible de considerer les mesures parenchainement presentees en termes monetaires commedes «mesures de volume par enchainement par rapporta leur niveau nominal de xxxx».

9.52. Les utilisateurs peuvent attenuer quelque peu lanon-additivite des mesures par enchainement enpresentant des mesures des contributions des com-posantes aux variations en pourcentage de l'agregat.Ces contributions peuvent s'additionner et, en con-sequence, elles peuvent permettre une analyse trans-versale (par exemple, expliquer l'importance relative

des composantes du PIB par rapport a sa croissance envolume). La formule exacte de calcul des contributionsaux variations en pourcentage depend de la formuleutilisee pour agreger la serie consideree et de la periodede temps couverte par ces variations. On trouvera ci-apres un echantillon des cas les plus courants :

• Contributions aux variations en pourcentage de laperiode t - n a la periode t des donnees aux prixcourants et a prix constants :

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

Contributions aux variations en pourcentage de lapériode t - 1 à la période t d'une série d'indices deLaspeyres enchaînés entre périodes, ainsi que d'unesérie d'indices-chaîne annuels de Laspeyres25 :

Contributions aux variations en pourcentage de lapériode t - 1 à la période t d'une série d'indices devolume de Fisher enchaînés de période à période :

Où wi, t_1 est la pondération de base, c'est à dire lafraction de la valeur totale qui revient à ce produit àla période t -1. Pour une série d'indices de Laspeyresenchaînés de période à période comme dans l'équa-tion (9.5), ces pondérations de base ont la forme

Pour une série d'indice-chaîne annuel deLaspeyres,

où l'année y - 1 est l'année de base pour chaquemaillon à court terme de l'indice donné par l'équa-tion (9.7.a).

où PFt est l'indice de prix de Fisher pour l'agrégat

pour la période t, la période t - 1 étant la période debase et de référence.

9.53. Il est souvent possible de parer à la non-addi-tivité qui découle de l'enchaînement en notant sim-plement qu'il existe une additivité au sein de chaquemaillon des mesures de volume de Laspeyres par en-chaînement. Pour cette raison, il est possible d'uti-liser ces mesures parallèlement à des outils analy-tiques comme les tableaux/modèles des ressources etdes emplois et entrées/sorties à prix constants pourlesquels l'additivité est requise26.

25La formule suppose que la série est enchaînée selon la technique duchevauchement trimestriel.

26En fait, les premiers pays à adopter officiellement les mesures devolume annuelles par enchaînement pour leurs comptes nationaux ontutilisé des tableaux des ressources et des emplois comme cadre d'éta-blissement d'un PIB intégré.

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Annexe 9.1. Agrégation temporelle et cohérence entre les estimations annuelles et trimestrielles

Annexe 9.1. Agrégation temporelle et cohérence entreles estimations annuelles et trimestrielles

A. Introduction

9.A1.1. On trouvera dans cette annexe une présenta-tion formelle des conclusions ci-après — évoquées déjàà la section B du chapitre et illustrées par l'exemple 9.1— sur les mesures annuelles et trimestrielles de volumede type Laspeyres accompagnées des déflateurs corres-pondants de Paasche :a) Afin d'assurer la cohérence entre les données

trimestrielles et les données annuelles, les défla-teurs annuels de Paasche doivent en principe êtrecalculés sous forme de moyennes pondérées dedéflateurs mensuels ou trimestriels de prix de lapériode courante, où les pondérations représententdes prix constants.

b) Ces déflateurs annuels correspondent à desmesures des prix moyens sur la période pondéréspar les quantités et peuvent être calculés aussibien selon la méthode prévue à l'alinéa a) que di-rectement à partir des prix annuels moyens de lapériode courante, pondérés par les quantités.

c) Les indices de prix trimestriels de Paasche doiventêtre établis sur la base de la moyenne des prix dechaque produit, pondérée par les quantités, pour lestrimestres de l'année de base (et non de moyennesnon pondérées comme cela est en général le caspour les indices de prix) afin que, pour l'année debase, la somme annuelle des estimations trimes-trielles à prix constants soit égale à la somme an-nuelle des données aux prix courants.

d) Déflater les données trimestrielles avec des défla-teurs construits à partir de prix moyens nonpondérés comme base des prix revient à évaluerles quantités à leur prix annuel moyen non pon-déré et non à leur prix annuel moyen pondéré.

e) Si les quantités sont évaluées à leur prix annuelmoyen non pondéré plutôt qu'à leur prix annuelmoyen pondéré, la somme annuelle des estima-tions trimestrielles à prix constants de l'année debase diffère de la somme annuelle des donnéesaux prix courants.

f) Il est possible d'éliminer l'erreur signalée dans laconclusion e) en multipliant les séries tempo-relles complètes à prix constants par le ratio entre

les données annuelles aux prix courants et lasomme des données trimestrielles initiales à prixconstants, établies à partir des prix annuelsmoyens non pondérés de l'année de base, ratioqui, dans le cas d'un produit unique, est identiqueau ratio du prix moyen pondéré au prix moyennon pondéré.

Les deux premières conclusions sont formellementexposées à la section B de cette annexe et les quatredernières à la section C.

B. Relations entre les déflateurs trimestrielset les déflateurs annuels

9.A1.2. Les données trimestrielles aux prix courants,aux prix «moyens» de Tannée de base (année 0), et ledéflateur trimestriel (implicite) correspondant, quiutilise la moyenne de l'année 0 (période de base et deréférence), peuvent être formulés mathématiquementcomme suit :• Aux prix courants :

• Aux prix «moyens» de l'année de base :

Déflateur trimestriel (indice trimestriel de Paascheà base fixe)27 :

27Dans le reste de l'annexe, les indices sont présentés selon la syntaxeSuivante : Type d'indice (période de référtnce (périodeœurunte)(périodede base), en utili-

sant les codes ci-après pour les éléments de la syntaxe : LQ pour un in-dice de volume de Laspeyres, PP pour indice de prix de Paasche, y - 1pour la moyenne de l'année y - 1 et (q,y) pour le trimestre q de l'année y.

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Annexe 9.1. Agregation temporelle et coherence entre les estimations annuelles et trimestrieiles

Annexe 9.1. Agregation temporelle et coherence entreles estimations annuelles et trimestrieiles

A. Introduction

9.A1.1. On trouvera dans cette annexe une presenta-tion formelle des conclusions ci-apres—evoquees dejaa la section B du chapitre et illustrees par l'exemple 9.1— sur les mesures annuelles et trimestrieiles de volumede type Laspeyres accompagnees des deflateurs corres-pondants de Paasche:a) Af in d'assurer la coherence entre les donnees

trimestrieiles et les donnees annuelles, les defla-teurs annuels de Paasche doivent en principe etrecalcules sous forme de moyennes ponderees dedeflateurs mensuels ou trimestriels de prix de laperiode courante, ou les ponderations representeddes prix constants.

b) Ces deflateurs annuels correspondent a desmesures des prix moyens sur la periode ponderespar les quantites et peuvent etre calcules aussibien selon la methode prevue a l'alinea a) que di-rectement a partir des prix annuels moyens de laperiode courante, ponderes par les quantites.

c) Les indices de prix trimestriels de Paasche doiventetre etablis sur la base de la moyenne des prix dechaque produit, ponderee par les quantites, pour lestrimestres de l'annee de base (et non de moyennesnon ponderees comme cela est en general le caspour les indices de prix) afin que, pour l'annee debase, la somme annuelle des estimations trimes-trieiles a prix constants soit egale a la somme an-nuelle des donnees aux prix courants.

d) Deflater les donnees trimestrieiles avec des defla-teurs construits a partir de prix moyens nonponderes comme base des prix revient a evaluerles quantites a leur prix annuel moyen non pon-dere et non a leur prix annuel moyen pondere.

e) Si les quantites sont evaluees a leur prix annuelmoyen non pondere plutot qu'a leur prix annuelmoyen pondere, la somme annuelle des estima-tions trimestrieiles a prix constants de l'annee debase differe de la somme annuelle des donneesaux prix courants.

f) II est possible d'eliminer l'erreur signalee dans laconclusion e) en multipliant les series tempo-relies completes a prix constants par le ratio entre

les donnees annuelles aux prix courants et lasomme des donnees trimestrielles initiales a prixconstants, etablies a partir des prix annuelsmoyens non ponderes de l'annee de base, ratioqui, dans le cas d'un produit unique, est identiqueau ratio du prix moyen pondere au prix moyennon pondere.

Les deux premieres conclusions sont formellementexposees a la section B de cette annexe et les quatredernieres a la section C.

B. Relations entre les deflateurs trimestrielset les deflateurs annuels

9.A1.2. Les donnees trimestrielles aux prix courants,aux prix «moyens» de l'annee de base (annee 0), et ledeflateur trimestriel (implicite) correspondant, quiutilise la moyenne de l'annee 0 (periode de base et dereference), peuvent etre formules mathematiquementcomme suit:• Aux prix courants :

• Aux prix «moyens» de l'annee de base :

(9.A1.2)

gj.g.O

Deflateur trimestriel (indice trimestriel de Paaschea base fixe)27:

27Dans le reste de 1'annexe, les indices sont presentes selon la syntaxeSUivante : Type d'indice (periodederefertnce^(periodecourunte)(periodedebase), ^n UtiH-sant les codes ci-apres pour les elements de la syntaxe : LQ pour un in-dice de volume de Laspeyres, PP pour indice de prix de Paasche, y - 1pour la moyenne de l'annee y - 1 et (q,y) pour le trimestre q de l'annee y.

CP 2^iPi,0 'QiW

Z^qQi^Q

Ldq Pi,q,0 ' #/,<?,()A,0

\ y 2->i P^q,y ' Qi,q,y

= zl,qPi,q,0zl,q^i,q,0

185

(9.A1.1)

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IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

(9.A1.3)

CP

OU

viqy est la valeur du produit i aux prix courantspour le trimestre q de l'annee y ;

CPyiQ est la valeur annuelle totale pour l'annee y,mesuree aux prix moyens annuels de l'annee 0.

Pi,0

oupi y est le prix du produit / pour le trimestre q de

l'annee^;qiqy est la quantite du produit / pour le trimestre

q de l'anneey;est la valeur totale aux prix courants pour letrimestre q de l'annee y\est la moyenne arithmetique annuelle pon-deree par les quantites du prix du produit /pour chaque trimestre de l'annee 0 ;

CPq,y-Q est la valeur totale pour le trimestre q del'annee y, mesuree aux prix annuels moyensde l'annee 0.

Le deflateur trimestriel peut etre obtenu soit im-plicitement en divisant la valeur aux prix courants parla valeur a prix constants (yqjCPq,y^), soit explicite-ment sous la forme d'un indice trimestriel de Paaschea base fixe utilisant les prix moyens ponderes de l'an-nee 0 (pi0) comme base des prix.

9.A1.3. De meme, les donnees annuelles aux prixcourants, aux prix «moyens» de l'annee de base (an-nee 0), et le deflateur annuel (implicite) corres-pondant, qui utilise la moyenne de l'annee 0 (periodede base et de reference), peuvent etre formules ma-thematiquement comme suit:• Aux prix courants :

• Aux prix «moyens» de l'annee de base :

(9.A1.4)

(9.A1.5)

Deflateur annuel (indice annuel de Paasche a basefixe):

(9.A1.6a)

9.A1.4. Les equations (9.A 1.1) a (9.A 1.6a) montrentque, pour assurer la coherence entre les donneestrimestrielles et les donnees annuelles, les deflateursannuels de Paasche doivent en principe etre desmoyennes ponderees, pour la periode courante, desdeflateurs trimestriels des prix (PPo-+(q,y)o), ou lesponderations {CPq^^^Pq^ sont etablies sur labase de donnees a prix constants de la periodecourante (voir la conclusion a) du paragraphe 9 . A l . 1).Ces moyennes ponderees peuvent etre calculees soitimplicitement en divisant la somme annuelle des don-nees trimestrielles aux prix courants par la somme an-nuelle des donnees trimestrielles a prix constants, soitexplicitement sous la forme d'une moyenne pondereedes indices mensuels ou trimestriels des prix.

9.A1.5. Le deflateur annuel implicite de l'equation(9.A1.6a) peut (voir la conclusion b) du paragraphe9.A 1.1) aussi bien etre etabli directement a partir desprix annuels moyens ponderes par les quantites pour laperiode courante, comme le montre l'egalite suivante :

£^Q q,y

y CP^ q q,y

.A1.6b)

oupt est la moyenne arithmetique annuelle ponderee

par les quantites du prix du produit / a chaquetrimestre de l'annee y\

qiy est la quantite totale du produit / pour l'annee y.

9.A1.6. Pour l'annee de base 0, la somme annuelledes donnees trimestrielles a prix constants est don-nee par :

CP% = LqCPq,0-Q = X ^ X / A , 0 '9itqt0 (9.A1.7a)

PP- \ y

2^i Pi,q,y ' Qi,q,y

^LiP0'<Ii,q,y

\ y

PR: -

2JQ 2*ii Pi,q,y ' Qi,q,y

Z*qjLiPi,0'Qi,q,y

Y.iPi.y'^y

Zift.O-0«\y

quand Pi,y2aa Pi,q,y ' Qi,q,y

2uq ^i,q,y1l,y l^aQi.q.y

CPyr-lCP

"XflX/A",0'9i,9,y

X,v w

I,cn.5

Vy 2aq 2*i Vi,q,y

2an 2ai Pi,q,y ' i,q,y

^ q r (0)-*(*,;y)B

CP

X CP

186

Page 201: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 9.1. Agregation temporelle et coherence entre les estimations annuelles et trimestrielles

9.A1.7. II s'ensuit que la somme annuelle des don-nees trimestrielles a prix constants est egale a lasomme annuelle des donnees aux prix courants del'annee de base si, pour chaque produit, le prix debase est la moyenne ponderee par les quantites cor-respondant aux prix pour chaque trimestre de l'an-nee de base. En d'autres termes, le prix de base estcalcule comme suit: piQ = ^qPi,q,o • tf/^o/E^.o.Cette conclusion ressort manifestement de l'egalitesuivante :

(9.A1.7b)

9.A1.8. II s'ensuit egalement (voir la conclusion c)du paragraphe 9.A 1.1) que les deflateurs trimes-triels doivent etre etablis en prenant comme base deprix les prix moyens ponderes par les quantites,comme dans l'equation (9.A1.3), afin que, pourl'annee de base, la somme annuelle des estimationstrimestrielles a prix constants soit egale a la sommeannuelle des donnees aux prix courants. Cette con-clusion ressort manifestement de l'effet conjugue del'egalite (9.A1.7b) et de l'egalite suivante :

(9.A1.7c)

9.A1.9. Deflater les donnees trimestrielles avec desdeflateurs utilisant les prix moyens non ponderescomme base des prix revient (voir la conclusion d) duparagraphe 9.A 1.1) a evaluer les quantites a leur prixannuel moyen non pondere. Cette conclusion ressortmanifestement de l'egalite suivante :

CP -V ^ / Pi,q,y' ^i,g,y(9.A1.8)

= y ,Z-iiyi,q,y

ou

, 2^ Pi,g,y ' Qi,g,y

l<iPi,q,0 '9itqty

es t ^a moyenne arithmetiqueannuelle non ponderee du prixdu produit / pour chaque tri-mestre de l'annee 0;est un indice de Paasche (defla-teur) utilisant les prix moyensnon ponderes comme basedes prix.

9.A1.10. Pour l'annee de base, a la difference decelles calculees dans l'equation 9.A1.7, la somme desdonnees a prix constants calculees dans l'equation9.A1.8 ne correspond pas a la somme annuelle desdonnees aux prix courants (voir la conclusion e) duparagraphe 9.A1.1). Toutefois, i l est possible d'eli-miner cette erreur (voir la conclusion f) du para-graphe 9.A 1.1) en procedant a une multiplication parle ratio suivant:

(9.A1.9a)

C'est-a-dire, le ratio entre les donnees annuelles auxprix courants et la somme des donnees trimestriellesinitiales a prix constants, etablies a partir des prix an-nuels moyens non ponderes de l'annee de base. Dansle cas d'un produit unique, ce ratio est identique auratio entre les prix moyens ponderes et les prixmoyens non ponderes :

ho_ Pi,o

Pi,o

jLiPi,q,0 '4i,q,y

'9i.«.y2^:Pi,Q,y ' Qi,q,y

'Liho'li.q.y

Pifi = l/4LqPi,q,0

Z^iPi,qfi '1i,q,y

C\=L\PiM-Lq<lUqfi\

-I,Z^jPi,q,0 'Qi,q,0

^,q^i,q,0zl,q^i,q,0

- 4Li2LnPi,q$ ' /,o,o - ^o

I,Cn,osI,CP,.o5

ZroX/ft.O ' ^ , 0

2rffl2rf/P/,0 '^/,fl,0

iL;irfoA-,o f0 'Qi,q,0

S|XflA",0'9i^,0I / ? , o

I«C/>?.o,

C P , ,oBn,o

PP-

£^;Pi,q,0 'Qi,q,QA*,iPi,q,0 'Qi,q,0

HiPo'Vi^O

= Z;P0'4fU,0

A*qPi,0 'Qi,q,0

Zja Pi,0 ' 4i,q$

Z*iqPi,0 'Qi,q,0 l^a^i,q,0 (9.A1.9b)

187

Page 202: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

Annexe 9.2. Enchamement annuel des mesurestrimestrielles de volume de Laspeyres :presentation formelle des techniquesde chevauchement annuel et trimestriel

A. La technique du chevauchement annuel

9.A2.1. Les estimations trimestrielles aux prixmoyens ponderes par les quantites de 1'annee prece-dente (annee y - 1) sont donnees par :

(9.A2.1)

Pi,y-\ =%q,y-\

oupiqy_\ est le prix du produit / pour le trimestre q

de l'annee y- 1;qi y_x est la quantite du produit / pour le trimestre q

de l'annee y;qiy_] est la moyenne arithmetique simple des

quantites du produit / sur les trimestres de1' annee y- 1;

pt , est la moyenne arithmetique ponderee par lesquantites du prix du produit i sur les tri-mestres de l'annee y - 1;

CPi>y—\ est la valeur totale pour le trimestre q de l'an-nee y, mesuree aux prix moyens de l'anneey - l .

9.A2.2. Les series de l'indice de Laspeyres de vo-lume trimestriel a court terme et du deflateur (im-plicite) de Paasche utilisant la moyenne de l'anneeprecedente (periode de base et de reference) sontdone les suivantes28:

28Dans le reste de 1'annexe, les indices sont presentes selon la syntaxeSUivante : Type d'indice (periode de reference)-^(periode courante)(p^riode de base), e n

utilisant les codes ci-apres pour les elements de la syntaxe : LQ pourun indice de volume de Laspeyres, CLQ pour un indice-chaine de vo-lume de Laspeyres, PP pour indice de prix de Paasche, CPP pour unindice-chaine de prix de Paasche, y-l pour la moyenne de l'anneey - 1 et (q,y) pour le trimestre q de l'annee y.

Indice de Laspeyres de volume trimestriel a courtterme :

w(9.A2.2)

wi,y-\

Deflateur de Paasche trimestriel (implicite) a courtterme :

PP(9.A2.3)

ZJJ Pi,q,y ' ^i,q,y

OU

V.

est la ponderation par rapport a laperiode de base, c'est-a-dire la frac-tion de la valeur totale aux prix cou-rants a la periode y-l qui revient auproduit i ;est la valeur totale aux prix courantspour le trimestre q de l'annee y\est un indice de volume de Laspeyrespour le trimestre q de l'annee y uti-lisant la moyenne de l'annee y-l(periode de base et de reference);

CP 'LiPi9y-\'<ll4.y-

2rfflA-,o,y-l

l*qQi,q,y-l

H-W)pj

CP

A y v ,2niPi,y-\ 'Qi,q,y

1/ \^ "NT —/42jqZjiPi,y~\ mQi,q,y-\

Z,jPi,y-\ 'Qi.q.y

2/A.y-i ' A^q4i.i>y-i

*LiPi.y-\'qi.q.y

LtiPi,y-\ 'Qi,q,y-\

I,- 9/.«.y

9i,y-l

P / , y _ l • tf,-,J,_l

i i ^ / . y - l 'Qi.q.y-X

Vi.a.y

Ql.y-lI

V«CPy-\->{q,y)jr\

WUy-\

LQiy-D-^iq.y)^

!LiPi,y-\ '4i,q,y

188

Page 203: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 9.2. Enchainement annuel des mesures trimestrielles de volume de Laspeyres

est un indice de prix (deflateur) dePaasche pour le trimestre q de 1'an-nee y utilisant la moyenne de Tan-nee y - 1 (periode de base et dereference).

9.A2.3. De meme, les series de l'indice annuel acourt terme de volume de Laspeyres et du deflateurde Paasche utilisant la moyenne de l'annee prece-dente (periode de base et de reference) sont lessuivantes :

• Indice annuel a court terme de volume deLaspeyres :

2^K,y-l

£*q£*iPUy-\ 'Qi,q,y-\

Mesurant la variation globale de la moyenne del'annee 0 (annee de reference) au trimestre q del'annee 2 :

(9.A2.6a)

Mesurant la variation globale de la moyenne del'annee 0 (annee de reference) au trimestre q del'annee Y:

(9.A2.6b)

Deflateur de Paasche trimestriel enchaineannuellement:

Mesurant la variation globale de la moyenne del'annee 0 (annee de reference) au trimestre q del'annee 2 :

ZjjPi,y-\ 'Qi,q,y(9.A2.7a)

'wi,y-l Z^i.o-4/.o

9l\>- •TV,i.y-l

Deflateur annuel a court terme de Paasche :

PP

Mesurant la variation globale de la moyenne del'annee 0 (annee de reference) au trimestre q del'annee Y:

CPP{-0)MqY) -

9.A2.4. Par consequent, 1'indice de Laspeyresde volume et le deflateur de Paasche trimestrielsenchaines annuellement peuvent se construirecomme suit:

• Indice de Laspeyres de volume trimestriel en-chaine annuellement:

9.A2.5. La mesure de volume par enchainementexprimee en termes monetaires correspondant autrimestre q de l'annee Yet utilisant l'annee 0 commebase/reference peut se construire comme suit:

MCQq^ = CLQmqJ)(9.A2.8)

Y-\

ny = \

*LiPi.,'«i.,

S, ?/.,-!-?/.,YiiPinY'li^Y

S/P/.r-i •«/.-.K

Z;A\0'4,\0

CLQ(0U{q,Y)XA\

189

(9.A2.7b)

C P P { Q ) M I / 2 )\ , 2

KC«2(oM^>

£ffl,g,2-g,-,«,2

X/P/.O^/.O

LP/,0^/,1 S/P/,1 '^,2£|fl.l'?/.l

S/Pu.2'^u.a

S/P/.I '^.,.2

S/?/.l'^.l

Z/P/.O^/.I

C L G(8H,2)S/ft.O'ft.lX,A,o'^,o

X,A-,r^,,,2LiPi,i-Vi,i

PPiy-iyiq.y)^

Z,CP,.y^

LuqZ^iPi,y-\ '4i,q,y

Z^Pi,y-\ 'LtqQi^y

LnPi,y-\ 'X,n^i^fy-\

2jiPi,y-\ 'Qi,q,y-\

^Lq%d,yII

L,q%q,y-\

(9.A2.4)

CLe(oH,,,K - l

nv = l

^iPi.y-l ?/.v

S^/.V-. '?!.,-.

S/P / . r - i - ^ r

2,?,.K-| '^.K-l

Lfc.y-l

Z^o 2 J / A",9,> • A',?,y

^ O Z J ; A,y-1 •?!,«,>

(9.A2.5).V-'->>-^T

Z/A,y-4;,v

Z/A.y-l'9/.y

Page 204: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

IX MESURES DE PRIX ET DE VOLUME : QUESTIONS PROPRES AUX CNT ET AUX CNA

9.A2.6. On peut aussi calculer la mesure de volumepar enchainement exprimee en termes monetaires deTequation 9.A2.8 par un ajustement scalaire desniveaux a prix constants en utilisant directement ledeflateur annuel implicite de Paasche correspondant(enchaine annuellement), comme le montrent 1'equa-tion 9.A2.8 reformulee ci-apres, qui, pour des raisonsde simplicite, n'est presentee que dans un contexte atrois periodes, et l'exemple 9.A2.1 :

5I /P/ (o1ft,o'

reference) pour le trimestre q de l'annee 2, peut seconstruire comme suit:

(9.A2.11)

9.A2.9. Et l'indice-chaine a long terme de volume,qui mesure la variation globale de la moyenne del'annee 0 (annee de reference) pour le trimestre q del'annee Y, peut se construire comme suit:

CLQ- , x(9.A2.12)

X,A\r0/,iV «, . q,

est le deflateur annuel implicite dePaasche correspondant, qui utilise laperiode 0 comme periode de base etde reference.

B. La technique du chevauchement trimestriel

9.A2.7. Le quatrieme trimestre de 1'annee prece-dente peut etre pris comme nouvelle periode dereference de l'indice de Laspeyres de volume a courtterme 9.A2.2 :

(9.A2.10)

9.A2.10. L a mesure par enchainement correspon-dante presentee en termes monetaires, qui utilise lamoyenne de l'annee 0 (base/reference), peut se cons-truire comme suit:

9.A2.11. L a mesure par enchainement de 1'equation9. A2.13 peut aussi se calculer en reajustant directementles niveaux a prix constants au moyen du deflateur an-nuel implicite de Paasche pondere par rapport au qua-trieme trimestre, comme le montre 1'equation 9.A2.13reformulee ci-apres, qui, pour des raisons de simplicite,n'est presentee que dans un contexte a trois periodes :

(9.A2.14)

O U

est un indice de volume deLaspeyres pour le trimestre qde l'annee y, qui utilise lamoyenne de l'annee y - 1 (pe-riode de base) et celle du qua-trieme trimestre de l'annee pre-cedente (periode de reference).

9.A2.8. En consequence, l'indice-chaine a longterme de volume correspondant, qui mesure la varia-tion globale de la moyenne de l'annee 0 (annee de

O U

I/AM ^/AI

est le deflateur de Paasche annuel im-plicite pondere par rapport au qua-trieme trimestre correspondant, quiutilise la periode 0 comme periode debase et de reference.

MCe.2-oCL<2

(6W».2)X/A.o-^.0 (9.A2.9)

Z/A.O^i.1

Z/P/.O'ft.O

X / A M ' ^ , 2

2/A.i-ft.i

Z/A.O-ftMS/ft.i-ft.i

S i P/.l '^ ,2

5 I / f t , l ' ^L A M ^ / , 1

X/A,0^/,l

L,A.0-?/.4.lS/P/,0'^.0

K - l

nv = 2

ItVl^M,,Z,P/.»-.-^.4.y-l

S,P/.| '^.F2 / P / . I ^,.4.K-I

M ce,,KB - CL2(0)^(?,)') Z,-A-,o"9/,o

= CLG(0)->(.,) V4V0

(9.A2.13)

CL%)->(9.2)X/A\0'«i,4,lX/A-,0'^,0

Z/AM-4/ ,4,2

X/P«.r9«.4,i

o u

^ i M w ) pX/A,v-r^,v

2*iPi,y-\ 'Qi,q,y-\

HiPi,y-\'<li,q,y

S/Pw'ft.^2X|A,l-ft ,4, l

Z/ft.O'0i\4.1

M C2.,2, CL%M.2) Z/Pi.0'01.0

2*iPi,y-\ *0/,4,y-l

^^j'i,y-\ ^i,q,y-\

TiPi,y-i'^q,y

= X;P/.O-0/.CX/A\O'0,\4,1

X|Pi.O'0i,OZ/ft.l'ft.9.2S.-P/.l '0/.4.I

Z//7i,O-0/,4,lZ/P/,l*0^,2

S/A.rft.4.1X/P/ .O^ /Al

L2(4,y-l)-,(^y)(—}

190

Page 205: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Annexe 9.2. Enchamement annuel des mesures trimestrielles de volume de Laspeyres

Exemple 9.A2.1. Donnees trimestrielles et enchatnement annuelL'«ajustement scalaire annuel des prix», variante de la technique du chevauchement annuel

Les sommes et les moyennes annuelles sont en caracteres gras.

Les donnees de base sont les memes que dans Pexemple 9.4.

Cet exemple offre une autre presentation de la technique d'enchamement par chevauchement annuel exposee a Pexemple

9.4. Les resultats definitifs sont les memes, mais la methode utilisee pour obtenir les series temporelles enchainees

est differente.

1997Tl 1998T2 1998T3 1998T4 19981998Tl 1999

T2 1999T3 1999T4 19991999Tl 2000T2 2000

T3 2000T4 20002000

Totalaux prixcou rants

3.173,00871,94885,51910,05926,50

3.594,00934,78963,07

940,42940,73

3.779,00955,70961,70

973,221018,36

3.908,97

A prixconstantsde 1997

1998= 100

3.173,00817,40828,40839,60850,70

3.336,00

Deflated rimplicite

de Paasche1997= 100

100,00106,67106,89108,40108,91

107,73

A prixconstantsde 1998

916,60923,85931,10939,45

3.711,00

Deflateurimplicite

de Paasche

3.594,00101,98104,25101,00100,14101,83

A prixconstantsde 1999

100,00

857,53864,26872,01

3.779,00953,80

958,85962,35972,00

3.847,00

Mesures devolume par

enchamementpour le total en

termes monetairespar rapport a

son niveau moyenaux prix courants

en 1997

3.173,00817,40828,40839,60850,70

3.336,00850,80

3.444,60869,40

874,00877,19885,99

3.777,78Etape I : Comme dans I'exemple 9.4, etablir pour chaque trimestre des estimations aux prix annuels moyens de I'annee precedente, les donnees annuellesetant la somme des quatre trimestres.

£tape 2 : Calculer les deflateurs annuels implicites de Paasche correspondants utilisant I'annee precedente comme peYiode de base et de reference.1998 [3594,0/3336,0] • 100 = 107,731999 [3779,0/3711,0] • 100 = 101,83

Etape 3 : Ramener les estimations trimestrielles h prix constants etablies aux prix moyens de I'annee precedente au niveau moyen des prix de 1997.Par ex.: T I 1999 916,60/ 1,0773 = 850,80

T4 1999 939,45/ 1,0773 = 872,01TI 2000 953,80/ (1,0773 • 1,0183) = 869,40

On observe que les mesures de volume par enchamement exprimees en termes monetaires sont identiques a celles de I'exemple 9.5.a.

191

Page 206: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

X Travaux en cours

A. Introduction

10.1. Les travaux en cours concernent les processusde la production qui s'etendent au-dela d'une periodecomptable. Leur mesure pose un probleme puisqu'unprocessus unique doit etre scinde entre des periodesdistinctes. Ces difficultes sont relativement plus im-portantes pour les comptes nationaux trimestriels(CNT), dont la periode comptable est courte, quepour les comptes nationaux annuels (CNA).

10.2. Le principe general pose par la comptabilitenationale est que la production doit etre mesuree aucours de la periode pendant laquelle elle se deroule, etvalorisee aux prix en vigueur a cette periode. Dans laplupart des cas, ce traitement ne pose aucun probleme,car le processus de production est court et la produc-tion peut done etre mesuree a partir de la valeur du pro-duit fini. En revanche, lorsque le processus de produc-tion deborde la periode comptable, la production doitetre presentee en deux periodes ou davantage. Elle setraduit alors par des produits non termines, qui sontqualifies de «travaux en cours» dans la comptabiliteprivee comme dans la comptabilite nationale. Ainsique l'indique le SCN1993, «ce serait deformer la rea-lite economique que de considerer que la totalite decette production est realisee au moment ou le pro-cessus de production arrive a son terme» (para-graphe 6.39). D'autre part, lorsque les prix ont changeau cours du processus de production, le prix paye auterme de celui-ci inclut des gains (ou pertes) nominauxen capital qui doivent etre exclus si Ton veut donnerune mesure correcte de la production.

10.3. De nombreuses activites ont un cycle de pro-duction plus long qu'une periode comptable, etmeme celles dont le cycle de production est tres brefpeuvent donner lieu a des travaux en cours. Pour lesactivites dont le cycle de production est tres etendu,cependant, les travaux en cours sont particulierementimportants. C'est vrai notamment pour :

• L'agriculture, l'elevage, la sylviculture et la peche.Dans T agriculture, la maturation des recoltes peuts'etendre sur plusieurs saisons. II en va de memepour l'elevage, la pisciculture, 1'exploitationforestiere, les cultures fruitieres ou la viticulture,dont le cycle de production se deroule sur plusd'une periode comptable avant que le produit finalne soit commercialise. La laine aussi n'est recueil-lie d'ordinaire qu'une fois l'an.

• L'industrie manufacturiere. La construction navaleou aeronautique et certains autres equipementslourds ont aussi de longs cycles de production.

• La construction. Le cycle de production est souventtres long dans le batiment et les travaux publics, ou ilpeut aller de quelques mois pour une maison aplusieurs annees pour des projets de genie civil.

• Les services tels que la production cinemato-graphique, les services d'architecture ou les grandesmanifestations sportives, par exemple.

10.4. Ce chapitre expose d'abord les raisons d'ordregeneral pour lesquelles les travaux sur des produits ina-cheves sont consideres comme une production, avantd'examiner les principes de mesure de la production etcertaines solutions pratiques. En quelques mots, la so-lution preconisee pour mesurer les travaux en coursconsiste a utiliser les mesures de la production reposantsur le cout trimestriel des intrants et des valeurs oumarges de majoration pour l'ensemble du processus.Lorsque ces couts ne sont pas disponibles, la produc-tion peut etre mesuree par des valeurs approchees,telles que des proportions fixes, par exemple1.

10.5. L'enregistrement des travaux en cours soulevedes difficultes specifiques pour 1'agriculture et les ac-tivites connexes a cause des incertitudes inherentes aleur processus de production — tributaire des forces

'Outre ces effets directs sur la mesure de la production, les travaux encours ont aussi un impact indirect sur les comptes de revenu, de ca-pital et de patrimoine. Ces effets sont examines en annexe.

192

Page 207: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Pourquoi faut-il traiter les travaux en cours comme une production?

naturelles — et de la volatilite des prix. De plus,comme le concept de travaux en cours n'est pashabituellement utilise dans ces domaines, son applica-tion dans les comptes nationaux dans ce cas precissouleve des critiques car on le considere artificiel2.Certains ont aussi suggere que la plupart des problemesposes par 1'application du concept de travaux en coursa 1'agriculture pourraient etre resolus par application dela correction pour variations saisonnieres. Mais il fautbien voir que l'enregistrement des travaux en cours etla desaisonnalisation sont deux questions indepen-dantes Tune de l'autre. L'enregistrement des travaux encours influe sur les estimations non desaisonnalisees.Ces questions sont evoquees a la section D.

10.6. L'inclusion des travaux en cours influe sur denombreuses composantes des comptes, mais d'unemaniere coherente, donc sans creer de desequilibres.A l'impact qu'elle exerce sur la production s'associeun effet equivalent sur l'excedent d'exploitation/revenu mixte et d'autres agregats de revenu. Du cotedes emplois, la production sous la forme de travauxsur des produits non termines est classee soit en for-mation de capital fixe, soit en variation des stocks detravaux en cours. Elle releve de la formation de capitalfixe si elle consiste en ouvrages construits en vertud'un contrat et installes par tranches ou en biensd'equipement produits pour usage final propre de leurutilisateur final. Dans tous les autres cas, y comprispour les constructions speculatives (c'est-a-dire sanscontrat et non pour usage final propre) et l'essentiel dela production agricole, les travaux en cours sont inclusdans les variations de stocks. Les operations finan-cieres ne sont pas touchees, sauf dans le cas des ou-vrages construits en vertu d'un contrat, car les varia-tions qui en resultent pour les estimations de l'epargnesont absorbees en totalite dans les estimations de laformation brute de capital fixe ou des variations destocks pour la meme unite institutionnelle. Dans le casde la production d'un bien d'equipement sous contrat,cependant, pour le producteur 1'effet integral surl'epargne est equilibre au compte financier sousforme de paiements recus par versements echelonnesou de montants courus a faveur enregistres commeautres comptes a recevoir.

10.7. L'enregistrement correct des travaux encours presente en outre l'avantage d'eliminer des

2On peut pourtant citer des exemples dans lesquels les prix refletentla valeur des travaux en cours. Ainsi, le prix des moutons que l'oneleve pour leur laine reflete le volume de laine attendu (les prixchutent immediatement apres la tonte).

estimations de la production les gains (ou pertes)nominaux en capital, ce qui doit aussi etre reportesur les CNA. Laisser les gains (ou pertes) nomi-naux en capital dans ces estimations peut avoir desconsequences graves, surtout si l'inflation estelevee. Si le processus de production ne debordepas la periode comptable des CNA, on risque d'ou-blier de supprimer des comptes les gains (ou pertes)nominaux en capital lies aux travaux en coursgeneres au cours de la periode. Il importe donc queles statisticiens qui etablissent les CNA sachentqu'ils doivent eliminer ces gains (ou pertes) nomi-naux en capital de leurs estimations pour lesprocessus de production infra-annuels, non seule-ment pour assurer la coherence des CNA et desCNT, mais aussi pour donner des estimations cor-rectes des CNA.

B. Pourquoi faut-il traiter les travauxen cours comme une production?

10.8. La production est «une activite dans laquelleune entreprise utilise des intrants pour produire dessorties» (SCN 1993, paragraphe 6.6, italiques ajou-tes). Il s'agit donc d'un processus qui conduit a unproduit distinct, mais l'enregistrement des intrants etdes sorties dans les comptes n'est pas determine parle moment ou le produit fini devient disponible. Leparagraphe 6.39 du SCN 1993 precise ce point:

Par souci de simplicity, le resultat de la pro-duction de la plupart des biens et des ser-vices n'est habituellement enregistre qu'unefois la production terminee. Cependant,lorsque la production d'une unite d'un pro-duit s'etale sur une longue periode, il fautbien admettre que cette unite est produite defacon continue et l'enregistrer comme «tra-vaux en cours».

10.9. S' il est utile de souligner que la production est unprocessus plutot que le produit qui en resulte, les defi-nitions sont neanmoins circulaires dans la mesure ou lareconnaissance et la mesure de la production dependentdu sens qu'on donne a ce concept. Dans le SCN 1993,le terme de production ne s'applique pas seulement auproduit fini, mais a tous biens et services qui peuvent«etre vendus sur le marche ou, au moins, etre foundspar une unite a une autre...» (SCN 1993, paragraphe1.20). Par exemple, un ouvrage de construction non ter-mine ou une recolte sur pied ont tous deux pour pro-priete d'avoir une valeur susceptible, au moins poten-

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TRAVAUX EN COURS

tiellement, d'etre fournie a une autre unite; par con-sequent, la production peut etre reconnue et mesuree.

10.10. Si les travaux sur les produits non terminesn'etaient pas reconnus comme production, les in-trants correspondant a une production apparai-traient a des periodes differentes de celle-ci. Aussila valeur ajoutee pourrait-elle etre negative pourcertaines periodes, et exagerement elevee pourd'autres. On serait donc en droit de s'interroger surla signification de la valeur ajoutee pour les pe-riodes concernees3.

10.11. On objecte parfois que l'enregistrementcomme production des travaux sur les produits nontermines nuit a la transparence des comptes. Il im-pliquerait un element de complexite et d'artificeinutiles, tout en faussant le point de vue sur la crea-tion de revenus et de l'epargne car la production negenere pas d'entrees monetaires avant d'etre ven-due. Deux arguments peuvent etre opposes a cetteassertion. Premierement, les operations recenseesdans les comptes nationaux ne correspondent pasforcement a des flux monetaires effectifs : les opera-tions de troc et les salaires en nature sont deuxexemples bien connus a cet egard. Deuxiemement,on peut estimer que le non-enregistrement destravaux en cours debouche lui aussi sur une situa-tion artificielle, dans la mesure ou les depenses con-sacrees a la production apparaitraient des lors sanslien apparent avec le produit obtenu.

10.12. Enfin, certains font valoir que l'enregistre-ment des travaux en cours a bien un sens au niveau dechaque unite individuellement mais que pour l'eco-nomie dans son ensemble, ou meme pour des sec-teurs d'activite specifiques, l'agregation annuleraitles effets du non-enregistrement des travaux encours. Cependant, cela ne s'appliquerait qu'auxsituations ou les processus de production sont tresstables d'une periode a l'autre, ce qui a tres peu dechances d'etre le cas dans la realite, en particulierdans le contexte des CNT.

3Notons que la valeur ajoutee peut fort bien etre negative (si aucunproduit commercialisable n'apparait en fin de processus — ce qui estle cas, par exemple, lorsqu'un projet de recherche interne a echoue —ou si le produit commercialisable est de faible importance par rapportaux intrants — ce qui est le cas pour une entreprise qui demarre ouqui, pour d'autres raisons, fonctionne a perte. Cela dit, il n'est passouhaitable qu'une valeur ajoutee negative apparaisse pour l'uniqueraison que Ton n'a pas reconnu qu'un processus productif etaita l'oeuvre.

C. Mesure des travaux en cours

1. Concepts economiques

10.13. La theorie economique est le point de departdes questions theoriques et pratiques que pose la me-sure de la production. En economie, le principe generalde la valorisation repose sur 1'utilisation du prix detransaction. En de tres rares occasions, un projet incom-plet peut etre commercialise : e'est le cas, par exemple,lorsqu'un ouvrage de construction non termine ou uneexploitation agricole dont les recoltes sont encore surpied changent de proprietaire. II est beaucoup plusfrequent, en revanche, que les produits ne soient pasvendus avant d'etre termines, de sorte que Ton ne dis-pose pas de prix de transaction pour les produits nontermines. D'ou la necessite d'adopter une conventionpour valoriser la production a chaque periode.

10.14. D'ordinaire, la valorisation d'un bien qui nedonne pas lieu a une transaction se fait en utilisant sonprix de marche equivalent. Le prix de marche equiva-lent est le montant que les acheteurs seraient prets apayer pour obtenir le produit non termine ou le mon-tant qu'il faudrait verser aux fournisseurs pour qu'ils leproduisent. Cette valeur equivaut au cout total des in-trants pour chaque periode plus une marge. Etantdonne qu'il n'y a pas de marge distincte pour chaquetrimestre, cette maj oration doit corresponds au ratioproduction/couts pour l'ensemble du cycle de produc-tion. En d'autres termes, on estime que l'excedent netd'exploitation est degage sur l'ensemble du cycle deproduction, au prorata des couts pour chaque periode.

10.15. Dans le reste de cette section, 1'application dela convention selon laquelle les travaux en courseffectues pour un trimestre donne sont valorises aucout des intrants majore d'un certain montant est exa-minee dans l'optique de la comptabilite privee puisde la comptabilite nationale. Cette section analyseaussi les differentes methodes qu'on peut utiliserlorsque les donnees sont incompletes et indique com-ment prendre en compte 1'impact des variations deprix durant la periode de production.

2. Traitement des travaux en coursdans la comptabilite privee

10.16. Les comptables prives rencontrent le memeprobleme lorsqu'un cycle de production incomplet doitetre scinde entre plusieurs periodes comptables. L'esti-mation de la valeur des travaux effectues fait partied'un systeme de comptabilite sur la base des droits et

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Mesure des travaux en cours

obligations constates. Les entreprises qui cherchent aevaluer leur propre performance doivent valoriser lestravaux effectues de fagon a ce que la production cor-responde aux depenses et pour eviter aussi, dans leurscomptes, une concentration des valeurs sur certainesperiodes. Faute de prix observables, les comptes desentreprises dependent egalement du cout des intrants,majore ou non d'un certain montant.

10.17. Il existe cependant une double difference entreles pratiques comptables privees et les concepts eco-nomiques. D'une part, dans leurs mesures du revenu,les entreprises ne font pas de distinction entre les gainsnominaux en capital et la production, alors que cettedifference est essentielle pour 1'analyse economique.D'autre part, comme la comptabilite privee repose surun principe de prudence, les travaux peuvent etre valo-rises en dega du prix escompte (c'est-a-dire sans margede majoration ou avec une marge sous-estimee), desorte que les benefices ne sont pas comptabilises to-talement, ou meme pas du tout, jusqu'a ce qu'ils soientrealises. Ce retard a reconnaitre les benefices entraineleur concentration au moment ou le travail est acheve,mais la coherence des series temporelles est moins im-portante pour la comptabilite commerciale.

10.18. Les travaux relatifs aux produits dont le cyclede production est long peuvent etre pris en compte detrois manieres, selon que la production s'effectue :• pour usage final propre,• en vertu d'un contrat,• a des fins speculatives (le client final n'est pas connu).

10.19. Quand la production s'effectue pour usagefinal propre, le producteur est l'utilisateur final.C'est le cas, par exemple, lorsqu'une compagnied'electricite construit sa propre centrale ou sonreseau de distribution. Il n'y a pas, dans ces condi-tions, de prix de transaction, meme apres 1'achieve-ment des travaux. La production est done mesureepar l'entreprise elle-meme, dans 1'ideal au prix demarche equivalent ou, plus souvent, sur la base ducout des intrants (couts en capital et frais generauxcompris). Si elles sont mesurees a partir des couts,les donnees sont deja enregistrees au fur et a mesurepar le producteur, et il n'est pas plus difficile demesurer la production a chaque periode que le pro-jet total.

10.20. Pour les travaux effectues en vertu d'un con-trat, il existe differentes modalites de paiement : leprix peut etre fixe et paye soit au terme des travaux,soit par paiements echelonnes lies ou non a l'avan-

cement des travaux; il peut aussi etre variable et payepar versements echelonnes. Si les paiements eche-lonnes suivent etroitement l'avancement des tra-vaux, ils mesurent deja la production au fur et amesure de son avancement. Mais si les paiementssont peu frequents ou decales dans le temps, ou s'ilscomprennent un important element de bonus auterme des travaux, ils faussent les series temporelles.Une approche reposant sur les couts donnera alorsune meilleure mesure de la valeur de la production.

10.21. Quand les travaux s'effectuent a des finsspeculatives, enfin, il n'y a pas d'accumulation pro-gressive de recettes et, en general, la valeur finale duproduit n'est pas connue avant l'achevement duprocessus. Cette situation est frequente dans l'indus-trie manufacturiere et dans la construction. Bonnombre de produits agricoles s'apparentent aussi auxactivites du secteur manufacturier ou aux ouvragesde construction effectues sur une base speculativedans la mesure ou il n'y a ni vente ni acheteur identi-fie jusqu'a l'achevement du processus. Contraire-ment a ce qui se passe dans le secteur manufacturierou pour les ouvrages de construction, toutefois, lesexploitants agricoles n'incluent pas, en general, d'es-timations des travaux en cours dans leurs proprescomptabilites.

10.22. On dispose souvent de mesures des travauxen cours, en particulier pour les producteurs lesplus importants et les mieux equipes. Leurs estima-tions presentent l'avantage d'etre transparentes, de-taillees et assorties d'informations specifiques.Cela dit, ces donnees ne sont pas automatiquementappropriees. Ainsi, les paiements par etape ne coin-cident pas toujours avec le travail fait. Il arrive ega-lement qu'il soit trop couteux d'etablir des donneestrimestrielles a l'echelle de l'entreprise, ce qui estle cas lorsque les travaux de construction sont con-fies a un grand nombre de petites societes que re-butent les questionnaires statistiques. Enfin, lesdonnees trimestrielles risquent d'etre trop concen-trees si les benefices ne sont inclus qu'au momentde la vente. Les estimations des comptes nationauxdoivent alors etre calculees en ajustant les estima-tions des entreprises.

3. Traitement des travaux en coursdans la comptabilite nationale

10.23. Les recommandations du SCN1993 sur la va-lorisation des produits non termines decoulent desconcepts economiques examines a la sous-section 1 de

195

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TRAVAUX EN COURS

la présente section, et sont compatibles en partie avecles pratiques des entreprises présentées à la sous-section 2. Le SCN 1993 recommande de suivre les esti-mations des entreprises si elles donnent une approxi-mation de la production, et fait référence auxpaiements échelonnés des travaux effectués en vertud'un contrat (paragraphe 6.74.) et aux biens d'équipe-ment destinés à un usage final propre (para-graphe 6.85.). Lorsque les entreprises ne commu-niquent pas de données trimestrielles acceptables surleur production, le principe posé par le SCN 1993 con-siste à mesurer la production des produits non terminésà partir des coûts encourus pour chaque période, ma-jorés d'un certain montant qui se rapporte à l'ensembledu cycle de production. Le SCN 1993 considère deuxcas de majoration des données, selon que l'on disposed'une estimation de la valeur du produit fini (para-graphe 6.77.) ou non (paragraphe 6.78.).

10.24. L'évolution des prix durant le cycle de pro-duction influe sur la mesure de cette production.Lorsque les prix varient, la valeur finale à l'achève-ment du processus diffère de la somme des valeursdes travaux en cours enregistrés lors des trimestres deproduction, car le prix de ce type de produit a changéentre le moment de la production et l'achèvement decelle-ci, la différence représentant selon le cas ungain (ou une perte) nominal en capital. Pour mesurerla production, les variations de prix entre le momentde la production et celui de la vente doivent être sous-traites du prix de vente. Ces problèmes peuvent êtreévités si l'on établit d'abord des estimations à prixconstants (afin d'enregistrer tous les flux sur une baseuniforme) avant de calculer les estimations aux prixcourants sur la base des estimations à prix constants.(Cette méthode — passage à prix constants, puis denouveau aux prix courants — est employée dans lesdomaines connexes du calcul de la valeur des stockset de la mesure du stock de capital, où la valorisationinclut également les prix à différentes périodes).

10.25. La mesure du coût des intrants doit être aussicomplète que possible. Ce coût doit inclure la rému-nération des salariés, la consommation intermédiaire,les impôts sur la production et le coût d'utilisation desterrains et du capital (loyer, consommation de capitalfixe, intérêts). Lorsque le propriétaire et les membresnon rémunérés de sa famille constituent une source detravail importante, il est souhaitable de calculer aussila valeur de ces intrants. Dans la pratique, les donnéesde coût peuvent être incomplètes, et il convient alorsd'ajuster les marges de majoration. De toute évidence,une fraction du coût de ces intrants fait aussi partie de

la valeur ajoutée (la rémunération des salariés, parexemple) et une autre est incluse dans l'excédentd'exploitation/revenu mixte (les loyers et intérêts, parexemple). Il n'en s'agit pas moins de coûts de produc-tion qui doivent, comme tels, être pris en compte dansl'estimation de la valeur de la production par les coûts.

10.26. Le principe de l'affectation de la productionsur la base des coûts ne peut pas toujours s'appliquertotalement. Si l'on adopte l'optique des travaux encours — affecter la production à la période durantlaquelle elle se déroule — il s'ensuit logiquementqu'aucune production ne peut être affectée aux pé-riodes durant lesquelles le processus de productionn'est pas engagé, même si des coûts sont encourus.Cela vaut en particulier pour le coût de l'utilisationdes terrains et du capital, qui peut très bien ne pascorrespondre au processus effectif de production. Parexemple, les intérêts sur un prêt finançant tel ou teléquipement courent sur toute la durée de l'emprunt,que l'équipement soit utilisé ou non. On rencontre cetype de situation dans l'agriculture, où la productions'arrête parfois complètement durant certaines pé-riodes; c'est vrai aussi pour les industries agroali-mentaires, qui dépendent des récoltes. Dans tous cescas, les périodes de production doivent être définiesavec précision (dans les régions nordiques, parexemple, la période de production agricole peutinclure l'automne, saison durant laquelle la terre estpréparée, exclure l'hiver où toute activité est sus-pendue et reprendre au printemps, saison des se-mailles et de l'amendement des sols).

10.27. L'exemple 10.1 regroupe les divers pro-blèmes de mesure examinés jusqu'à présent. Il traited'une situation ex post, c'est-à-dire lorsque le produitest achevé et son prix final connu; les données sur lecoût des intrants sont disponibles. Dans cet exemple,on utilise le prix final et les données de coût pourétablir le ratio de majoration pour l'ensemble du pro-jet. On peut voir comment procéder à l'estimationdes coûts et, de là, comment calculer le montant desgains nominaux en capital4.

10.28. Il importe de noter que les gains nominaux encapital sont exclus des mesures de la production.Dans notre exemple, la valeur de production est5040, et non pas 5800. Les gains nominaux en capi-tal sont importants car on a fait l'hypothèse d'uneforte hausse des prix. Il faut aussi observer que leratio de majoration (production/coût) est calculé à

4Cet exemple sert d'illustration et ne prétend pas être réaliste.

196

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Mesure des travaux en cours

Exemple 10.1. Estimation ex post des travaux en cours para) la valeur totale du projetb) les coûts trimestriels

L'objectif de l'exemple est d'illustrer :

a) l'affectation d'une valeur totale sur la base des coûts

b) l'inclusion des gains nominaux en capital dans la valeur totale.

Considérons un projet de construction spéculative entrepris en janvier 1999, qui est achevé et vendu fin décembre 1999

au prix de 5800. Il s'agit de donner des estimations de la production pour chaque trimestre et d'exclure les gains nomi-

naux en capital de ces estimations. Afin de mettre en lumière l'impact des gains nominaux en capital, on suppose une hausse

des prix importante.

Données primaires

Pour simplifier les calculs, le même indice des prix est utilisé pour les intrants et la production; en principe, il faudrait utiliser

des indices différents.

Étape I. Calcul de la valeur du projet aux prix moyens de 1998

Valeur de l'indice utilisé pour déflater fin T4 1999

Valeur aux prix moyens de 1998

I/2(T4 1999 +TI 2000) =145,0

5800/1,45 = 4000

La valeur du projet aux prix moyens de 1998 est estimée en déflatant la valeur des ventes par un indice qui reflète l'évolution des prix dansdes projets similaires entre la moyenne de 1998 et la fin du quatrième trimestre 1999. L'indice des prix donné mesure le niveau moyen desprix au cours de chaque période pour des ouvrages de construction similaires par rapport à leur moyenne de 1998. Si l'on suppose queles prix évoluent régulièrement au fil du temps, la valeur de l'indice utilisé à la fin du quatrième trimestre de 1999 peut être estimée àapproximativement (!40+l50)/2 = 145.

prix constants (4000/3000) et non pas aux prix detransaction (5800/3780), car ces derniers incluent lesgains nominaux en capital. Il est intéressant égale-ment de voir que, par définition, les estimationstrimestrielles de la production présentent le mêmeprofil trimestriel que les coûts sur la période. On voitque la notion de travaux en cours permet d'obtenirdes séries de valeurs moins concentrées pour la pro-duction. Pour autant, cette notion ne peut se subs-tituer aux corrections des variations saisonnières ouau calcul de tendance-cycle, car les séries obtenuesresteront soumises à la saisonnalité ou à l'irrégularitééventuelle des séries de coûts.

10.29. Ces principes généraux de mesure étantposés, examinons les variations qu'on peut observerquand les données disponibles ne correspondent pastout à fait aux hypothèses faites. Les cas traitéscouvrent les situations où il faut évaluer la majora-

tion : a) lorsqu'il y a des périodes de paiement diffé-rentes, b) lorsque les quantités sont connues, mais pasles valeurs, et c) lorsqu'on dispose de prévisions deprix et non pas des prix effectifs pour le produit final.Dans les cas où la majoration applicable à telle outelle période n'est pas connue, on envisage aussid'autres sources possibles. Lorsque les données decoût ne sont pas disponibles, l'utilisation d'un profilde coûts est proposée.

10.30. Dans certains cas, le paiement n'a pas lieu àl'achèvement du projet, mais survient dès le début decelui-ci ou s'échelonne en plusieurs versements. Lepaiement d'une avance reflète les prix en début depériode. Si le prix est payé par versements échelon-nés, comme dans le cas du paiement d'ouvrages deconstruction livrés par tranches, ces paiements ontlieu à des périodes différentes, et se rapportent parconséquent à des niveaux de prix différents. Dans

T l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999 T l 2000

Indice des prix des intrants et de la production

(moyenne 1998 = 100) 110,0 120,0 130,0 140,0 150,0

Coûts de production aux prix courants :

Consommation intermédiaire 160 340 530 300

+ Rémunération des salariés 300 310 340 400

+ Coût d'utilisation des terrains, du capital, etc. 200 250 300 350

= Coûts totaux de production aux prix courants 660 900 1170 1050

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chaque cas, la conversion des paiements à prix cons-tants (en utilisant l'indice de prix au moment dupaiement) assure la cohérence des mesures de la pro-duction, et on peut donc effectuer les calculs commeprévu. (Comme on l'a vu dans cette section, si lespaiements par tranches suivent de près le coût etl'avancement de la production, ils peuvent être uti-lisés directement pour estimer la production).

10.31. Dans certains cas aussi, les données dis-ponibles sur le produit final sont d'ordre quantitatif :par exemple, les maisons sont mesurées en mètrescarrés et les récoltes en tonnes. Les principes demesure sont les mêmes que dans l'exemple 10.1, àune exception près : les valeurs à prix constants sontcalculées en multipliant le volume mesuré par le prixunitaire de l'année de base. On obtient les valeurs auxprix courants en multipliant le volume mesuré par leprix unitaire pour la période en cours. Pour certainsproduits, la mesure des prix dans l'intervalle entre

deux récoltes pose des problèmes spécifiques, quisont examinés à la section D du présent chapitre.

10.32. Lorsque les travaux ne sont pas achevés et quela valeur du produit final n'est pas encore connue, ilfaut parfois recourir à des prévisions. Si, en règlegénérale, les comptables nationaux n'utilisent pas lesprévisions, celles-ci peuvent être nécessaires dans lecas des productions non terminées et l'on disposefréquemment de telles prévisions. Les entrepreneursde travaux publics, par exemple, font souvent uneprévision de la valeur d'un projet au moment où ilsdemandent le permis de construire. De même, dansbeaucoup de pays, le ministère de l'agriculture (outoute autre agence gouvernementale) prévoit ce queseront les récoltes en fonction d'estimations des pro-ductions attendues. (Les estimations sont faites d'ordi-naire en volume, mais parfois aussi en valeur). Ces ré-coltes sont estimées le plus souvent en conjuguant desestimations de surfaces cultivées et des rendements.

Exemple 10.1 (fin)

Étape 2. Calcul des coûts à prix constants

T l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999 Total

Coûts de production aux prix de 1998 600 750 900 750 3000

Les estimations des intrants à prix constants sont calculées en déflatant les valeurs aux prix courants.

Étape 3. Calcul du ratio production/coûtLe ratio production/coût aux prix moyens de 1998 — ou ratio de majoration — ( 1,333) est obtenu en divisant la valeur du projet (4000)par son coût total (3000).Ce ratio est calculé pour le projet. Il faut l'établir à prix constants pour exclure les gains nominaux en capital.

Étape 4 . Calcul de la production à prix constants et aux prix courantsT 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999 Total

Production aux prix moyens de 1998 800 1000 1200 1000 4000Production aux prix courants 880 1200 1560 1400 5040

La production trimestrielle aux prix de 1998 est calculée en appliquant à la valeur des coûts aux prix de 1998 le ratio production/coûtLa production trimestrielle aux prix courants est calculée à partir des estimations de la production aux prix de 1998 en appliquant lesindices de prix correspondants par rapport aux prix moyens de 1998.

Étape 5. Calcul de la valeur du stock de travaux en cours aux prix courantsValeur des travaux effectués Valeur au moment

aux prix courants Gains nominaux en capital au cours des trimestres de la venteT l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999 Dec. 1999

T l 1999 880 40 80 80 80 1.160T2 1999 1.200 50 100 100 1.450T3 1999 1.560 60 120 1.740T4 1999 1.400 50 1.450Total 5.040 40 130 240 350 5.800

C'est à cette étape qu'apparaît le calcul des gains nominaux en capital. L'indice des prix à la production montre que le prix de projets de construction simi-laires a enregistré une hausse continue en 1999. Les prix sont donc plus élevés au terme de chaque trimestre qu'au début ou au milieu de celui-ci. Il en résulteque la valeur totale cumulée des travaux effectués (5040) diffère de la valeur du projet à sa vente (5800) car les prix ont augmenté entre le moment de laconstruction et celui de la vente; en d'autres termes, le prix de vente inclut à la fois la valeur de la production et les gains nominaux en capital.

À titre d'exemple, les travaux effectués au premier trimestre valent 800 aux prix de 1998, mais 880 à la moyenne des prix de T I (800• 1,1); 920 à la fin de T I(800•( 1,1 + 1,2)/2); 1000 à la fin de T2 (800•( 1,2+1,3)/2); 1080 à la fin de T3 (800•( 1,3+1,4)/2); et 1160 à la fin de T4 (800•( 1,4+1,5)/2).

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Mesure des travaux en cours

Exemple 10.2. Estimation ex ante des travaux en cours para) les coûts trimestrielsb) le ratio de majoration

L'objectif de l'exemple : illustrer le calcul des travaux en cours par les coûts et le ratio de majoration.Données primaires

Les données sont les mêmes que pour les deux premiers trimestres de l'exemple 10.1.

Les coûts de production à prix constants sont calculés en déflatant la valeur aux prix courants (pour le premier trimestre 1999, par exemple, 660/110*100).

La production aux prix moyens de 1998 est calculée en multipliant les coûts de production aux prix de 1998 par te ratio de majoration (pour le premier

trimestre de 1999, par exemple, 600*1,333 = 800).

La production aux prix courants est calculée à partir de la valeur à prix constants en appliquant l'indice de prix de la période par rapport aux prix moyens de

1998 (pour le premier trimestre de 1999, par exemple, 800*110/100).

Les surfaces cultivées peuvent être estimées à partird'enquêtes et de photographies aériennes ou par satel-lite, et les rendements à partir du rendement moyen descultures en question révisé par des opinions d'expertset des évolutions tendancielles. On peut penser que cetype d'informations existe dans de nombreux paysagricoles. Dans d'autres cas, les responsables de l'éta-blissement des comptes nationaux devront procédereux-mêmes aux prévisions. Bien que ces prévisions,plus incertaines et sujettes à révision, n'aient pas lamême valeur que des chiffres effectifs, la méthode decalcul de la production trimestrielle est identique àcelle utilisée pour les estimations ex post. Lorsque deschiffres effectifs deviennent disponibles, ces donnéesdoivent bien sûr être révisées, et la différence entre lesprévisions et les résultats effectifs doit être évaluéepour déterminer la précision des prévisions et l'exis-tence éventuelle de biais statistiques.

10.33. Lorsque l'on ne dispose pas de chiffres effec-tifs ou de prévisions sur la valeur du produit fini, leSCN 1993 recommande d'estimer la production surla base des coûts majorés d'un montant estiméprovenant d'une autre source. Le SCN 1993 ne pré-cise pas comment cette majoration doit être calculée,mais on peut s'appuyer sur les études des marges envigueur dans une branche d'activité donnée, leschiffres d'une année antérieure ou ceux de projetscomparables achevés récemment. L'exemple 10.2

montre comment ces méthodes peuvent s'appliquerdans la pratique.

10.34. Le concept et la mesure de la productiontrimestrielle sont les mêmes pour les exemples 10.1et 10.2. Seule varie la source retenue pour le ratio demajoration : dans l'exemple 10.1, le ratio de majora-tion d'un projet donné est calculé en trois étapes (1 à3), alors qu'il repose sur des données antérieuresdans l'exemple 10.2. Les estimations effectuées exante, comme dans l'exemple 10.2, doivent être révi-sées dès que les données effectives sur les prix et lesvolumes sont connues5. La technique présentée àl'exemple 10.1 peut alors être utilisée, le ratio de ma-joration supposé dans un premier temps étant rem-placé par le ratio effectif. Si les ratios de majorationvarient considérablement d'une année sur l'autre,comme cela arrive souvent dans l'agriculture, lesrévisions risquent d'être très importantes. Le dangerexiste surtout lorsque la production dépend de fac-teurs exogènes, comme c'est le cas pour l'agricultureet les industries connexes (la lutte contre les acri-diens, par exemple, peut nécessiter l'utilisation mas-sive de pesticides pour protéger les cultures). On

5Dans certains cas, la production cinématographique par exemple, leprix de marché effectif n'est pas connu à la fin du processus de pro-duction et la valeur doit être calculée à partir d'une estimation desrecettes futures actualisées.

T l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999

Indice des prix des Entrants et de la production (moyenne 1998 = 100) 110,0 120,0

Coûts de production aux prix courants 660 900

(salaires et traitements, matières premières, etc.)

Ratio de majoration moyen des coûts dans la branche,

33.3% après exclusion des gains nominaux en capital 1,333 (sous forme de ratio)

Étape I. Calcul de la production aux prix courants et à prix constants

T l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999

Coûts de production aux prix moyens de 1998 600 750

Production aux prix moyens de 1998 800 1.000

Production aux prix courants 880 1.200

Page 214: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

X TRAVAUX EN COURS

Exemple 10.3. Estimation des travaux en cours para) une estimation des quantités produitesb) un profil de coûtsSoit une culture dont le profil de maturation des récoltes s'étend sur quatre trimestres, de la préparation dusol au début du premier trimestre de 1999 à la récolte au quatrième trimestre de 1999.

Premièrement, la valeur de la récolte aux prix moyens de 1998 est estimée en multipliant les données physiques (volume de la récolte) par le prix moyen partonne en 1998, à savoir : 1000 • 5 = 5000.

Deuxièmement, les estimations de la production à prix constants sont obtenues en répartissant la valeur estimée de la récolte aux prix moyens de 1998 entreles différents trimestres de l'année, au prorata de l'intensité supposée de la production. À titre d'exemple, l'estimation à prix constants pour le premier trimestrede 1999 est obtenue de la manière suivante : 0,2 • 5000 = 1000.

Troisièmement, la production aux prix courants est estimée en introduisant l'indice des prix à la production. Pour l'estimation du premier trimestre de 1999, celadonne par exemple : 1000 • 1,1 = 1100.

Notons que l'on peut obtenir la valeur de la récolte (aux prix en fin de production) de la façon suivante : 1000 • 5 • (1,16 +l , l8) /2 = 5850. La différence avec lavaleur estimée de la production aux prix courants correspond à un gain nominal en capital (5850-5660 = 190). (L'une des difficultés que soulève l'inclusion destravaux en cours dans le secteur agricole vient de ce que la valeur de la production diffère de celle de la récolte, contrairement à ce que de nombreux utilisa-teurs ont tendance à penser intuitivement).

préférera alors une majoration reposant sur uneprévision des récoltes annuelles plutôt que sur desdonnées antérieures.

10.35. Il est fréquent aussi que l'on ne dispose pasde données trimestrielles sur les coûts; l'établisse-ment d'un profil de coûts permet alors de remédierà cette carence. L'absence de données actualiséessur le coût des intrants peut être due aux coûts decollecte de ces information ou au fait que les entre-prises n'enregistrent pas séparément les coûts en-courus pour chaque projet. Dans ce cas, l'alternativeconsiste à estimer la part de chaque trimestre dans letotal des coûts, c'est-à-dire à bâtir un profil decoûts. Ce profil peut découler d'observations statis-tiques sur l'intensité d'utilisation des intrants aucours de périodes récentes ou reposer sur des diresd'experts. Les observations statistiques peuvent êtreobtenues à partir d'enquêtes à petite échelle, car lescoûts dans tel ou tel secteur sont souvent assez uni-formes d'une unité à l'autre et relativement stables.Dans l'agriculture, par exemple, ils dépendent beau-

coup des différentes étapes de maturation des ré-coltes alors que, dans le bâtiment, le rythme de pro-duction est dicté en grande partie par une séquenced'activités spécifiques. Si le processus de produc-tion est étroitement lié à des facteurs physiques oubiologiques, l'opinion des experts peut suffire àétablir un profil de coûts. Et s'il est stable, le mêmeprofil pourra être utilisé pour toutes les périodes.Enfin, si l'on ne dispose pas de toutes ces données,un profil de production très simple — sous formepar exemple de distribution égale des coûts sur lapériode donnée — peut être utilisé par défaut. Leprofil de coûts doit être calculé à partir des donnéessur les coûts de production à prix constants.

10.36. L'exemple 10.3 montre l'utilisation d'un pro-fil de coûts de production calculé à partir des donnéesde l'exemple 10.1. Le cycle de production s'étend surquatre trimestres, selon la ventilation suivante : 20 %pour le premier trimestre (600/3000), 25 % pour lesecond, 30 % pour le troisième et 25 % le quatrième.Par définition, le profil de coûts se présente de la

Donnés primaires

Tl 1999 .T2 1999 T3 1999 T4 1999 T l 2000

Indice des prix des intrants et de la production (moyenne 1998=100) 110,00 112,00 114,00 116,00 118,00

Profil de coûts 020 025 030 025

Récolte estimée totale 1.000 tonnes

Valeur moyenne, par tonne, de cultures similaires en 1998 5,0

Étape I. Calcul de la production totale à prix constants

Valeur aux prix moyens de 1998 1000*5.0 = 5000

Étape 2» Calcul de la production trimestrielle aux prix courants et à prix constants

T l 1999 T2 1999 T3 1999 T4 1999 Total

Production aux prix moyens de 1998 1.000 1.250 1.500 1.250 5.000

Production aux prix courants 1.100 1.400 1.710 1.450 5.660

Page 215: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Spécificités de l'agriculture

même manière que l'estimation de la production àprix constants qui en découle.

10.37. La méthode du profil de coûts est souvent uti-lisée pour la construction, en combinaison avec lesdonnées sur les permis de construire. Si l'on disposeseulement d'indicateurs de volume tels que les mètrescarrés, les valeurs sont calculées au moyen de prixunitaires moyens obtenus à partir d'enquêtes oud'avis d'experts. Si l'on dispose de données en valeur,il faut connaître avec précision le concept retenu —prix courants ou prévisions de prix en fin de période.Le profil de coûts doit tenir compte des délais entrel'approbation, le démarrage et l'achèvement destravaux, ainsi que de l'existence de périodes de faibleactivité (saison des moussons, périodes de vacances,etc.). La valeur espérée doit également être ajustéepour tenir compte des projets approuvés mais nonexécutés. Enfin, il peut être souhaitable d'estimer caspar cas les travaux en cours relatifs à des projets degrande envergure; les statisticiens qui produisent cesdonnées sont alors probablement les mieux placéspour le faire.

D. Spécificités de l'agriculture

10.38. Les principes généraux d'enregistrement dela production à mesure qu'elle survient s'appliquentaussi à l'agriculture. D'ordinaire, il est possible d'uti-liser une des méthodes présentées à la section précé-dente, le plus souvent un profil de coûts conjugué àdes totaux effectifs (pour les années précédentes) ouà des prévisions (pour l'année en cours).

10.39. Néanmoins, pour des raisons à la foisthéoriques et pratiques, l'incertitude qui entoure lerésultat éventuel de la production rend ce traitementun peu plus problématique dans le cas de l'agricul-ture et des activités connexes, ce qui a conduit denombreux pays à ne pas appliquer le concept destravaux en cours dans le cas de l'agriculture. Tout enétant favorable, en principe, à ce que la productionagricole soit affectée aussi aux périodes où il n'y apas de récoltes, le SCN 1993 reconnaît les diffi-cultés spécifiques que cela soulève, et précise auparagraphe 6.100 :

Dans certaines circonstances où les incerti-tudes liées à l'estimation de la valeur des tra-vaux en cours avant la récolte sont si grandesque les chiffres obtenus ne sont d'aucune uti-lité du point de vue analytique ou politique.

10.40. Les conditions météorologiques jouent àl'évidence un rôle majeur dans l'incertitude inhérenteaux activités agricoles, qu'il s'agisse des change-ments de température, de la pluviosité ou de l'en-soleillement ou de leurs manifestations extrêmes —sécheresse, ouragans, inondations. Il arrive aussi quedes insectes ou d'autres fléaux causent des dégâts im-portants. Le degré d'incertitude varie considérable-ment d'un pays à l'autre.

10.41. L'un des éléments de cette incertitude estque les estimations faites avant les récoltes doiventreposer sur des prévisions. C'est le cas en parti-culier dans les CNT, où l'importance donnée àl'opportunité des résultats implique que les estima-tions des trimestres qui précèdent les récoltesdoivent être faites bien avant celles-ci. Si lesvaleurs sont incertaines, on peut craindre que desrévisions importantes ne doivent être apportées auxcomptes nationaux.

10.42. Les catastrophes naturelles sont une autrefacette de cette incertitude. Les pertes de productionsont traitées de façon très différente dans lescomptes nationaux selon qu'elles résultent d'événe-ments normaux ou de catastrophes. En cas d'événe-ments normaux, ces pertes se traduisent par uneréduction de la production, car seule la productionqui se matérialise est enregistrée. En cas de catas-trophe, la production est mesurée comme si rienn'était arrivé et les pertes sont enregistrées parmi lesautres changements d'actifs dans le compte deréévaluation. Néanmoins, enregistrer comme pro-duction une récolte qui ne s'est jamais matérialiséeà cause d'une catastrophe est contraire à ce que l'onpenserait intuitivement.

10.43. Le SCN 1993 ne reconnaît comme catas-trophe que des événements identifiables et degrande envergure, tels que les tremblements de terrede forte intensité, éruptions volcaniques, raz-de-marée, ouragans particulièrement graves ou autrescatastrophes naturelles (paragraphe 12.36). La limi-tation des catastrophes à des événements identi-fiables et de grande envergure signifie, entre autres,que les destructions de récoltes imputables à desinondations ou à des sécheresses répétées nedoivent pas être considérées comme des pertes ca-tastrophiques, quels que soient les dégâts occasion-nés aux cultures. La définition des catastrophesretenue par le SCN 1993 laisse néanmoins une cer-taine marge d'interprétation qui peut nuire aux com-paraisons internationales.

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TRAVAUX EN COURS

10.44. Les prix à attribuer à la production entre deuxrécoltes sont un autre aspect de cette incertitude. Laquestion de l'incertitude des prix se pose à la foispour les estimations ex post et — plus encore — exante. Il risque de n'y avoir aucun marché, ou unmarché très restreint, pour les produits agricoles entredeux récoltes, de sorte que leurs prix sont plus incer-tains et doivent être extrapolés (ex ante) ou interpolés(ex post). Les prix de ces produits6 entre deux ré-coltes peuvent aussi être disponibles mais trompeurs,dans la mesure où ils incluent les frais de stockage etles gains en capital, ou sont influencés par la raretédes produits frais hors saison. Dans ce cas, les prixobservés ne seront pas pertinents pour valoriser lesrécoltes futures. Une solution possible consiste àopérer un ajustement à la baisse du comportementhors saison observé lors des années antérieures, ou àremplacer les prix observés par une interpolation ouune extrapolation de prix de récoltes. Un problèmeconnexe se pose : l'évolution des prix entre deuxrécoltes et le prix de la nouvelle récolte n'ont pas for-cément de rapport entre eux. La situation de l'offre etde la demande varie souvent beaucoup d'une récolteà l'autre, de sorte que les prix peuvent être complète-ment différents. Ainsi, lorsqu'une récolte abondanteest suivie d'une autre plus médiocre, le prix de ré-colte auquel se vendra cette dernière risque de mon-ter en flèche par rapport à celui de la récolte abon-dante précédente. De toute évidence, les estimationsaux prix courants devront alors être révisées, maisl'évolution du prix de la première récolte ne constituepas une base valide pour la révision des estimationstrimestrielles. Le problème peut cependant être ré-solu de façon assez simple en calculant de nouveauxindices pertinents pour les trimestres de productionde la nouvelle récolte en procédant à une interpola-tion entre le prix obtenu lors de la récolte précédenteet le prix auquel sera vendue la récolte actuelle.

10.45. Le comportement des agents économiquesdoit aussi être pris en compte pour décider de l'inclu-sion des travaux en cours dans les estimations descomptes nationaux pour l'agriculture. Si ces agentsréagissent eux-mêmes à l'incertitude des prix et desvolumes en se comportant comme si les travaux encours ne correspondaient pas à une production (et negénéraient donc pas de revenu), les estimationsn'aideront pas à comprendre l'évolution écono-

mique. Par exemple, les imputations auxquelles ilfaut procéder pour tenir compte de l'agriculture desubsistance risquent de réduire l'utilité des donnéesdes CNT pour la politique monétaire7.

10.46. Parce qu'ils enregistrent la production avantles producteurs, les statisticiens risquent d'être ac-cusés de mettre la charrue avant les bœufs. À l'in-verse de beaucoup d'autres producteurs, les agricul-teurs n'enregistrent pas, en général, leurs proprestravaux en cours. Cette opération aurait pour résultatsingulier d'imputer des flux de revenu avant qu'ils nese concrétisent, voire sans qu'ils se concrétisent dutout. Le problème de la complexité et de l'artifice deces méthodes, que nous évoquions à la section B dece chapitre, se pose donc avec une acuité particulièredans le cas de l'agriculture. Pour cette raison, il peutêtre envisagé de n'enregistrer la production agricolequ'au moment de la récolte8.

10.47. Que l'on mesure la production au moment dela récolte ou que l'on opte pour le suivi des travauxen cours dans l'agriculture, les séries qui en résultentseront souvent très concentrées. Si on l'enregistre aumoment des récoltes, la production se retrouvera sou-vent rassemblée sur un ou deux trimestres, les autresrisquant d'afficher une production faible ou nulle. Etsi l'on choisit la méthode des travaux en cours, il yaura, d'une campagne agricole à l'autre, des discon-tinuités dues aux modifications du ratio de majora-tion production/coûts. Quelle que soit l'approcheretenue, cependant, la concentration des valeurs en-registrées est le résultat nécessaire et valide du con-cept de production adopté ainsi que des limites inhé-rentes à toute présentation d'un processus annuelsous forme trimestrielle. On peut atténuer un peucette concentration dans les séries par des techniques

6Si l'on ne dispose pas des prix locaux, les prix mondiaux peuventêtre pris en compte, mais ces derniers risquent de ne pas fournird'indications sur les conditions de l'offre locale dans un pays donné.

7I1 a été envisagé, dans le cadre de la révision du SNC 1993 actuelle-ment en préparation, de présenter une version des comptes excluanttoutes les imputations non monétaires. Cela semble particulièrementpertinent pour les imputations relatives à l'affectation de la produc-tion agricole aux trimestres entre deux récoltes.8Une autre méthode a été proposée : mesurer les productionstrimestrielles entre deux récoltes par leur coût non majoré et, pour letrimestre des récoltes, par la différence entre les coûts cumulés et lavaleur de la récolte. Cette méthode aurait un avantage — celuid'éviter la révision des séries antérieures au moment de la récolte —mais impliquerait aussi que l'excédent d'exploitation/revenu mixtesoit affecté en totalité au trimestre des récoltes. Or, cette affectationest sans fondement économique (on voit mal pourquoi l'excédentd'exploitation/revenu mixte serait dégagé au cours de ce seul tri-mestre). De plus, si la production est inférieure aux coûts, cette mé-thode obligerait à enregistrer une production positive pour lestrimestres préalables à la récolte, et une production négative pour letrimestre des récoltes, ce qui semble artificiel.

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Spécificités de l'agriculture

mathématiques, mais dans le cadre de données nondésaisonnalisées, cela ne serait pas justifié par le con-cept économique de production et ne serait doncqu'une façon d'occulter le problème. Pour diversesraisons, toutefois, les utilisateurs préféreront peut-être des séries de données corrigées des variationssaisonnières ou présentées en tendance-cycle.

10.48. Étant donné leur spécificité, les données tri-mestrielles sur la production agricole doivent être in-terprétées avec prudence. On ne peut qu'obtenir desdonnées artificielles quand un processus qui s'étendsur une année ou plusieurs trimestres est scindé entrimestres. Les variations d'un trimestre à l'autredépendent davantage du profil de coûts utilisé que denouvelles informations sur la production. Et commele profil de coûts obéit à un rythme saisonnier, il serasupprimé par le processus de désaisonnalisation9.

10.49. Les techniques de présentation des donnéespeuvent aider les utilisateurs à faire face aux difficultésliées à la mesure de la production trimestrielle dansl'agriculture. Vu les multiples usages possibles des

9La correction des variations saisonnières par une méthode non mul-tiplicative s'impose s'il y a des périodes de production nulle, les tech-niques utilisables dans ce domaine sont décrites au chapitre VII.

comptes trimestriels, il peut y avoir diverses alterna-tives aux problèmes théoriques et pratiques qui seposent. Trois recommandations peuvent être faites à cetégard. Premièrement, il faut bien documenter la mé-thodologie retenue afin que les utilisateurs soient enmesure de se forger leur propre opinion. Cela n'amé-liorera pas la qualité des chiffres, mais permettra aumoins à chacun d'évaluer dans quelle mesure ils sontadaptés à leur utilisation. Deuxièmement, afin de servirles utilisateurs qui pourraient juger que les affectationsne constituent pas une solution appropriée ou qui n'yattachent aucune importance, celles-ci devraient êtrespécifiées et chiffrées. Troisièmement, enfin, les don-nées doivent être présentées de manière suffisammentdétaillée pour que les utilisateurs puissent, s'ils lesouhaitent, exclure les travaux en cours.

10.50. En conclusion, le SCN 1993 pose commeprincipe général que les travaux en cours dans l'agri-culture doivent être inclus dans la production. Commeil a été précisé au paragraphe 6.100 du SCN, toutefois,l'incertitude et les autres problèmes relatifs aux don-nées sont souvent plus grands pour les travaux encours dans le secteur agricole qu'ailleurs, de sorte quela décision de les inclure ou non doit être prise entenant compte de la situation de chaque pays et desavantages qu'il peut en tirer sur le plan de l'analyse.

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X TRAVAUX EN COURS

Annexe 10.1. Enregistrement des travaux en cours

dans la séquence des comptes du SCN 1993

10.A.1.1. Bien que l'estimation des travaux en coursconcerne principalement la production, dans le con-texte d'un système cohérent comme les comptes na-tionaux, il faut aussi examiner d'autres opérations quiont un rapport avec les travaux en cours, ainsi que cer-tains soldes (la valeur ajoutée, par exemple). Danscette annexe, nous expliquerons quels autres soldes etopérations sont affectés. L'encadré 10.A.1 présente unexemple numérique des effets des travaux en courssur les principaux agrégats de la séquence complètedes comptes du SCN 1993. Il fait apparaître des effetssignificatifs dans toute la séquence des comptes.

10.A1.2. Dans le cas général, c'est-à-dire lorsque lestravaux en cours ne sont pas vendus jusqu'à ce que leproduit soit fini, les deux premières entrées enre-gistrées aux comptes sont : a) la production, et b) lesvariations de stocks (accroissements) dans l'agricul-ture, l'industrie manufacturière, les services et laconstruction sur une base spéculative, ainsi que laformation de capital dans le cas de la formation decapital pour compte propre. Une fois le produit fini etvendu, deux autres opérations sont enregistrées : a)les variations de stocks (diminutions) et b) les varia-tions des actifs financiers. Dans le cas de la produc-tion de biens d'équipement prévue par contrat, quatreentrées doivent être enregistrées : a) la productionpour le producteur, b) la formation de capital fixepour l'utilisateur, c) l'accroissement des actifs finan-ciers pour le producteur, et d) la diminution des actifsfinanciers pour l'utilisateur.

10.A1.3. Dans le compte de production du produc-teur, la seule entrée (outre la production) modifiée parles travaux en cours est la valeur ajoutée; les autres —consommation intermédiaire, impôts et subventionssur les produits, consommation de capital fixe — nesont pas touchées. Dans la mesure où il s'agit d'in-trants effectifs, leur affectation aux périodes corres-pondantes ne pose pas de problème théorique. Lavaleur ajoutée est obtenue par solde et, par consé-quent, les estimations trimestrielles découlent au-tomatiquement une fois le problème de la mesure dela production résolu. La consommation de capital fixene pose pas de difficultés dans ce cadre, car on postule

qu'elle s'inscrit dans un processus continu. (La ques-tion de la consommation de capital fixe dans le con-texte des CNT est examinée au chapitre IV). Enfin, lesimpôts et subventions sur les produits ne sont pastouchés, car ces opérations sont enregistrées au mo-ment où la production est vendue, transférée ou utili-sée (voir SCN 1993, paragraphe 8.49).

10.A1.4. Dans le compte d'exploitation du produc-teur, l'effet sur la valeur ajoutée dans le compte deproduction sera reporté à l'excédent d'exploita-tion/revenu mixte car les salaires ne sont pas touchés,en tant que tels, par les travaux en cours. De même,dans le compte d'affectation des revenus primaires,l'impact de l'excédent d'exploitation/revenu mixtesera reporté directement sur le solde de clôture, lerevenu primaire, car aucune des opérations corres-pondant à ce compte n'est touchée par les travaux encours. Il en va de même des transactions concernantle compte de distribution secondaire du revenu dansla mesure où, là encore, seul le solde de clôture de cecompte, le revenu disponible, sera affecté.

10.A1.5. S'agissant du compte d'utilisation du re-venu du producteur, les variations du revenu dispo-nible seront absorbées en totalité par l'épargne, car laconsommation n'est pas touchée. En cas de travailentrepris pour compte propre, l'effet sur l'épargne duproducteur ne serait pas transmis au compte financiercar l'augmentation de l'épargne serait absorbée parune variation en sens inverse des stocks ou de la for-mation de capital au compte de capital de la mêmeunité institutionnelle. Dans le cas de la production debiens d'équipement effectuée en vertu d'un contrat,toutefois, le plein effet sur l'épargne du producteursera reporté au compte financier sous forme de paie-ments reçus par versements échelonnés et d'autresproduits à recevoir.

10.A1.6. Le compte des autres changements de vo-lume d'actifs peut être affecté de deux manières. Pre-mièrement, étant donné que les prix des biens en stockvarient au fil du temps, les gains (ou pertes) nominauxen capital qui en résultent doivent être enregistréessur le compte de réévaluation. Deuxièmement, si les

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X TRAVAUX EN COURS

Exemple 1O.A.I Impact des travaux en cours sur les principaux agrégatsde la séquence complète des comptes du SCN1993

(Les données en caractères gras prennent en compte les travaux en cours)

Dans cet encadré, les résultats obtenus à l'exemple 10.1 sont présentés dans le format adopté dans la séquence des comptes du SCN 1993.

Les comptes montrent que chaque trimestre afficherait une valeur ajoutée positive si les travaux en cours étaient enregistrés, alors que

dans le cas contraire, la valeur ajoutée serait négative pour les trois premiers trimestres et positive pour le quatrième trimestre seulement

Les comptes montrent aussi que si l'on n'enregistrait pas les travaux en cours, les gains nominaux en capital (causées par l'inflation) seraient

inclus dans la production et dans la valeur ajoutée. Il apparaît aussi que l'accroissement de l'épargne est absorbé en totalité par l'ac-

croissement des stocks, de sorte que les opérations financières (en l'occurrence, les prêts) ne sont pas touchés. (Cet exemple repose sur

une activité économique qui ne donne pas lieu à des paiements échelonnés susceptibles d'affecter les comptes financiers).

Comptes courants

Consommation intermédiaire Production

T1 160 160 0 880T2 340 340 0 1.200T3 530 530 0 1.560T4 300 300 5.800 1.400Pour l'année 1.330 1.330 5.800 5.040

Valeur ajoutée

T1 -160 720T2 -340 860T3 -530 1.030T4 5.500 1.100Pour l'année 4.470 3.710

Rémunération des employés

T1 300 300T2 310 310T3 340 340T4 400 400Pour l'année 1.350 1.350

Épargne

T1 -460 420T2 -650 550T3 -870 690T4 5.100 700Pour l'année 3.120 2.360

Opérations en capital, opérations financières et comptes de patrimoine

Compte Transactions Gains normaux BilanBilan d'ouverture Additions Retraits en capital de clôture

Actifs non financiers (stocks)

Données trimestriellesT1 0 0 0 880 0 0 0 40 0 920T2 0 920 0 1.200 0 0 0 130 0 2.250T3 0 2.250 0 1.560 0 0 0 240 0 4.050T4 0 4.050 5800 1.400 0 0 0 350 5.800 5.800

Données annuelles 0 0 5800 5.040 0 0 0 760 5.800 5.800

Passifs financiers (prêts)

Données trimestriellesTl 0 0 460 460 0 0 0 0 460 460T2 460 460 650 650 0 0 0 0 1.110 1.110T3 1.110 M 1 0 870 870 0 0 0 0 1.980 1.980T4 1.980 1.980 700 700 0 0 0 0 2.680 2.680

Données annuelles 0 0 2,680 2.680 0 0 0 0 2.680 2.680

Valeur nette

Tl 0 0 -460 420 0 0 0 40 -460 460T2 -460 460 -650 550 0 0 0 130 -1.110 1.140T3 —1.110 1.140 -870 690 0 0 0 240 -1.980 2.070T4 -1.980 2.070 5.100 700 0 0 0 350 3.120 3.120

Données annuelles 0 0 3,120 2.360 0 0 0 760 3.120 3.120

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Annexe I0.I Enregistrement des travaux en cours dans la sequence des comptes du SCN 1993

travaux en cours sont perdus a cause d'une catas-trophe, cette perte doit etre enregistree au compte desautres changements de volume d'actifs.

10.A1.7. Enfin, les comptes de patrimoine du sys-teme montrent les stocks qui resultent des variationsdu compte courant et du compte d'accumulation. Laproduction de produits non termines est enregistree

parmi les stocks de travaux en cours, a moinsqu'elle ne soit vendue. Une fois le produit fini, ilfaut reclasser les stocks de travaux en cours enstocks de produits finis et, au moment ou le produitest finalement vendu, cette vente doit se refleterdans les comptes de patrimoine par une diminutiondes stocks et un effet concomitant sur les actifs etpassifs financiers.

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XI Politique de revision et

calendrier d'etablissement

et de diffusion des donnees

A. Introduction

11.1. Les revisions jouent un role essentiel dansl'etablissement de comptes nationaux trimestriels(CNT) de qualite, car elles offrent aux utilisateurs desinformations aussi actuelles et precises que possible.Les contraintes de ressources, conjuguees aux be-soins des utilisateurs, creent cependant des tensionsentre le degre d'actualite des statistiques publiees,d'une part, et leur credibilite, leur exactitude et leurexhaustivite, de l'autre. Pour attenuer ces tensions,on etablit d'ordinaire des donnees preliminaries quisont revisees par la suite, des que l'on dispose d'in-formations plus nombreuses et de meilleure qualite.Pour etre efficace, un processus de revision doits'inscrire dans le cadre d'une politique de revisionbien arretee et transparente.

11.2. I1 est important de souligner que les revisionssont effectuees pour le benefice des utilisateurs,c'est-a-dire qu'elles doivent leur permettre de dis-poser de donnees aussi actuelles et exactes que pos-sible. Ces revisions sont l'occasion d'incorporer denouvelles informations plus exactes, et done d'affi-ner les estimations sans introduire de rupture dans lesseries temporelles. On fait valoir parfois que la re-petition des revisions nuit a la credibilite des statis-tiques officielles aupres du public. Cependant, toutretard dans l'incorporation de nouvelles donneesdans les estimations publiees risque d'accroitre l'am-pleur des revisions ulterieures (en particulier si cesdernieres vont dans le meme sens). De plus, le fait dene pas repercuter des revisions connues affecte en-core davantage la credibilite des donnees puisque cesdernieres ne refletent plus, des lors, les meilleures in-formations disponibles. Le public peut en avoir con-naissance ou le decouvrir (il se demandera, parexemple, pourquoi telle revision de l'indice mensuelde la production ne se reflete pas dans les CNT). Deplus, il faut noter que les series qui sont reviseesfrequemment ne sont pas, au demeurant, moins

exactes — meme au depart — que celles qui sontsoumises a peu ou pas de revision. L'absence de revi-sion peut indiquer tout simplement que l'on n'a pasrecueilli de meilleures informations pour affiner desestimations initiales qui peuvent etre mediocres. En-fin, les statisticiens qui s'efforcent d'eviter les revi-sions en produisant des donnees credibles mais trestardives, et done moins utiles, risquent de ne pas tirerle meilleur parti des informations disponibles. Or, siles CNT officiels ne repondent pas aux besoins desutilisateurs, d'autres organismes etabliront leurspropres estimations, au risque de semer la confusionquand celles-ci contredisent les estimations offi-cielles, et de conduire nombre d'utilisateurs a ne pluspreter attention aux donnees officielles. Cela ne peutqu'entrainer une perte de prestige et de respect pourles responsables des CNT officiels.

11.3. La revision de donnees anterieures n'est passans risque et peut susciter les critiques si elle n'estpas faite correctement. Elle constitue un inconve-nient pour les utilisateurs, car elle les oblige a reviserleurs bases de donnees et leurs applications. Plusgrave encore, la frequence des revisions — en parti-culier pour les donnees concernant les periodes lesplus recentes — peut plonger les utilisateurs dansl'incertitude quant a la situation economique exacteet, par consequent, a la politique a suivre. Cette in-certitude est sans doute en partie inevitable, dans lamesure ou elle temoigne simplement des limites de labase d'informations disponibles pour les estimationsdes periodes les plus recentes, et doit done inciter lesutilisateurs a la prudence. Mais une partie de l'incer-titude peut aussi etre due aux modalites de calcul desrevisions ou de leur presentation. En revanche, la ten-tation de ne pas proceder aux revisions qui s'im-posent risque de declencher a juste titre les critiquesdes utilisateurs et de reduire considerablement l'uti-lite et la credibilite des statistiques. Toute discor-dance injustifiee entre les estimations des comptesnationaux et leurs donnees de base peut conduire les

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XI POLITIQUE DE REVISION ET CALENDRIER D'ETABLISSEMENT ET DE DIFFUSION DES DONNEES

utilisateurs a douter de la competence des comptablesnationaux et deboucher sur des critiques graves — etfondees — sur les resultats des comptes nationaux.

11.4. Pour resoudre les difficultes qu'elles souleventet eviter toute critique superflue, les revisions doivents'inscrire dans une politique bien arretee et conduiteavec soin. Une politique de revision bien concue doitavant tout etre previsible et transparente, annoncer al'avance les causes et effets des revisions et expliquercelles-ci. Elle doit aussi assurer un acces facile a desseries temporelles suffisamment longues de donneesrevisees. Le present chapitre decrit les divers voletsd'une telle politique.

B. Besoins des utilisateurs et limitationsdes ressources

11.5. La necessite de trouver un juste equilibre entrel'actualite des donnees, d'une part, et leur precisionet leur credibilite, de l'autre, nait du conflit qui existeentre les besoins des differents utilisateurs et les li-mites inherentes aux ressources statistiques. En effet,les donnees des comptes nationaux sont utilisees ades fins multiples auxquelles s'attachent des condi-tions en partie contradictoires. Pour que la politiqueeconomique puisse etre corrigee a temps, parexemple, les autorites et les autres utilisateurs de sta-tistiques doivent pouvoir s'appuyer sur une image dela situation economique coherente, globale, raisonna-blement exacte et aussi a jour que possible. Pourd'autres objectifs, tels que 1'analyse structurelle oude series temporelles d'evenements passes, il estnecessaire de disposer de series longues et tres de-taillees sur les comptes nationaux annuels ou trimes-triels. Enfin, les utilisateurs sont interesses a la foispar l'ampleur des variations enregistrees dans lesseries d'une periode sur l'autre et par les niveaux ef-fectifs observes. Or, les statisticiens ne disposent quede ressources limitees. La collecte de donnees debase suffisamment exactes et detaillees demande quel'on y consacre beaucoup de temps et de ressources— tant pour les offices de statistiques comme pourles enquetes — et il en va de meme pour l'etablisse-ment de comptes nationaux exacts, exhaustifs et de-tailles. La collecte frequente de donnees exhaustiveset detaillees impose parfois une charge excessive auxenquetes, qui ne disposent pas forcement de ce typede donnees avec la frequence et la regularite requises.

11.6. En consequence, seul un petit nombre de don-nees de base mensuelles ou trimestrielles sont en

general disponibles dans des delais tres brefs. Lesstatistiques mensuelles ou trimestrielles plus preciseset plus exhaustives s'accompagnent d'ordinaire dedelais plus longs, et les donnees de base les plus de-taillees, les plus exhaustives et les plus credibles sontsouvent des statistiques annuelles ou des donneesmoins frequentes encore qui sont connues, avec desdelais variables, mais usuellement longtemps apresla fin de l'annee de reference. De nombreux payss'efforcent aussi d'etablir des donnees de referencesuffisamment credibles et procedent pour cela a des«recensements de reference» en recueillant, tous les5 ou 10 ans, des donnees annuelles particulierementdetaillees et credibles. L'operation est souvent lieea l'etablissement periodique de tableaux des res-sources et des emplois. Les donnees mensuelles ettrimestrielles reposent en general sur des echantillonsplus restreints qui s'inscrivent dans des cadres moinscomplets que les donnees annuelles correspondantes.Enfin, les donnees annuelles peuvent reposer sur lescomptes approuves des entreprises et etre etablies apartir de questionnaires tres complets qui facilitentune verification et une revision approfondies desdonnees communiquees, tandis que les donnees tri-mestrielles sont souvent recueillies a partir de ques-tionnaires plus simples ne permettant pas une verifi-cation ou une revision aussi poussee.

C. «Vagues» de donnees de baseet cycles de revision correspondants

11.7. Comme il a ete explique precedemment, lescomptables nationaux sont susceptibles d'enregistrertrois «vagues» de donnees de base, dont l'arriveepeut entrainer a chaque fois la revision des estima-tions anterieures et 1'insertion de details plus com-plets dans les comptes deja publies. On distinguedone trois cycles de revision : le cycle trimestriel, quiest determine par l'evolution des statistiques a courtterme utilisees dans les CNT; le cycle annuel qui estcree en incorporant aux CNT, par calage, des donneesde base annuelles ou des estimations des comptes na-tionaux annuels (CNA) — issus d'un systeme statis-tique distinct; enfin, un cycle de revisions majeuresest engage en incorporant les donnees extraites desrecensements de reference periodiques, des revisionsapportees aux directives internationales ou d'autresmodifications qui, faute de ressources suffisantes, nepeuvent etre incorporees de facon continue. Les revi-sions peuvent aussi, bien sur, etre dues a des erreursdans l'elaboration qui doivent etre corrigees desqu'on les decele.

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Calendrier d'etablissement et de diffusion des donnees

11.8. L'evolution des statistiques a court terme utili-sees dans les CNT peut imposer des revisions pourdeux raisons : a) la correction ou la modification dedonnees specifiques de court terme ou b) 1'incorpo-ration de nouvelles donnees de court terme dont ledelai d'obtention est un peu plus long. Les modifica-tions des donnees de base peuvent etre dues a l'ar-rivee tardive de certaines reponses (recues apres lapublication initiale de ces statistiques) ou a l'utilisa-tion de donnees non encore publiees et done suscep-tibles d'etre modifiees. Pour diffuser plus vite lesCNT, on fonde parfois les estimations preliminairessur des series incompletes de donnees de court terme.Les donnees mensuelles et trimestrielles etant en ge-neral disponibles avec des delais variables, il n'estpas rare qu'au moment de preparer les estimationspreliminaires, on ne dispose que des chiffres de deuxmois du dernier trimestre pour certaines series, etd'aucune donnee de base pour d'autres series. Afinde pallier ces carences, des estimations prevision-nelles peuvent etre faites a partir d'une simple extra-polation de la tendance ou en utilisant d'autres indi-cateurs disponibles plus vite mais moins credibles.Ces estimations previsionnelles doivent ensuite etrerevisees en cours d'annee afin d'incorporer de nou-velles donnees de meilleure qualite a mesure que de-viennent disponibles les statistiques de court termedont les delais de diffusion sont plus longs.

11.9. L'incorporation de donnees annuelles plusfiables dans les estimations trimestrielles oblige areviser les CNT a plusieurs reprises, et ceci pourdeux raisons. Premierement, il faut parfois reviserles donnees annuelles elles-memes. Deuxiemement,pour des raisons techniques, la procedure de calageentraine une revision des donnees trimestrielles desannees precedentes, en plus de l'annee (des annees)sur laquelle (lesquelles) portent les nouvelles don-nees annuelles. Comme on l'a vu au chapitre VI, cesrevisions supplementaires d'estimations anterieuressont indispensables pour eviter de creer des rupturesdans les series de CNT entre deux annees succes-sives. Le calage des CNT sur des donnees annuellesplus fiables a pour avantage d'etendre aux CNTl'exactitude et la fiabilite de ces donnees et d'assurerune exhaustivite que les donnees a court terme n'ad-mettent pas. La diffusion des donnees de base an-nuelles peut s'etaler sur 1'ensemble de l'annee ou seconcentrer sur quelques periodes seulement. Enfin,les donnees annuelles peuvent etre incorporees dansles estimations des CNT serie par serie — des que lesnouvelles donnees de base annuelles d'une serie sontconnues — ou simultanement pour toutes les series

selon (entre autres) le type de systeme choisi pouretablir les CNA et les CNT (voir aussi le paragraphe11.19 et les paragraphes 2.5 et 2.6 du chapitre II).

11.10. I1 peut etre necessaire de proceder periodi-quement a des revisions majeures de series trimes-trielles ou annuelles completes ou d'une grande par-tie d'entre elles. Avec le temps, les recensements dereference effectues periodiquement, les nouveauxtypes de donnees de base annuelles disponibles et1'amelioration des methodes d'etablissement desstatistiques peuvent mettre en lumiere un besoind'ajustement des niveaux. Les directives internatio-nales font l'objet elles aussi de revisions perio-diques. Pour introduire ces diverses ameliorationssans provoquer de rupture des series trimestrielles ouannuelles, les series temporelles completes — ouune grande partie d'entre elles — doivent etre revi-sees simultanement. Dans l'ideal, ce processus derevision devrait etre continu et conduit serie parserie. Souvent, toutefois, les contraintes de res-sources ne permettent pas de multiplier ces ajuste-ments retrospectifs. L'adoption de techniques sim-plifiees reposant sur des ratios peut aider a resoudrece probleme.

D. Calendrier d'etablissementet de diffusion des donnees

11.11. Une politique de revision bien arretee et trans-parente doit imperativement reposer sur un calendrierd'etablissement et de diffusion des donnees adapteaux besoins. Au moment de fixer ce dernier, il est im-portant de decider quels seront a) l'opportunite de ladiffusion des estimations trimestrielles initiales, b) lafrequence d'incorporation des nouvelles donnees debase trimestrielles, c) la rapidite et la frequence d'in-corporation des donnees de base annuelles et d) lafrequence des revisions majeures.

11.12. Le choix d'un calendrier d'etablissement etde diffusion des donnees depend avant tout a) du mo-ment ou les principales donnees de base sont connueset de la politique de revision adoptee a leur egard,b) du calendrier de preparation des principaux docu-ments de politique economique, c) des arbitrages quisont faits entre 1'opportunity et l'exactitude des don-nees ainsi qu'entre l'ampleur et la frequence des revi-sions, d) du mode de diffusion des donnees retenuainsi que e) de la charge de travail des services statis-tiques et du type de systeme utilise pour etablir lescomptes nationaux.

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XI POLITIQUE DE REVISION ET CALENDRIER D'ETABLISSEMENT ET DE DIFFUSION DES DONNEES

11.13. I1 est souhaitable de coordonner les activitesstatistiques pour reduire au minimum le nombre derevisions necessaires sans qu'il y ait perte d'informa-tions. Le calendrier de revision decoule — ou devraitdecouler — en grande partie du moment ou les don-nees de base sont disponibles, et la coordination deces arrivees peut done beaucoup aider a reduire lenombre de revisions necessaires. Lier l'introductionde nouveaux concepts et de nouvelles methodes —ou l'adoption de directives internationales telles quecelles que propose le SCN 1993 — a d'autres revi-sions prevues permet aussi de reduire le nombre derevisions. Bien que les comptables nationaux ne de-cident pas eux-memes du moment des recensementsou des nouvelles enquetes, ils peuvent avoir leur mota dire a ce sujet et seraient bien inspires d'user de leurinfluence pour assurer la plus grande coherence pos-sible entre ces operations et leur politique de revision.

11.14. I1 convient de veiller aussi a la coordinationentre les CNT et des documents de politique econo-mique tels que la loi de finances ou d'autres docu-ments importants lies au debat budgetaire devant leparlement. Afin de pouvoir apporter leur contributionlors de la preparation de ces documents, les statisti-ciens devront parfois avancer la publication des esti-mations ou, si cela semble impossible, la retarder. Eneffet, la diffusion de nouvelles estimations peu apresla presentation de la loi de finances ou en plein debatbudgetaire risque de causer des problemes (meme s'ilest preferable de ne plus modifier le calendrier de dif-fusion une fois celui-ci fixe).

11.15. Les estimations trimestrielles initialespeuvent aussi avoir ete preparees et diffusees troptot. Le souci d'ameliorer l'actualite des donnees debase conduit parfois les statisticiens a utiliser tropde donnees incompletes, entrainant une reductioninacceptable de l'exactitude des estimations, ce quiimpose, a terme, de plus amples revisions. La valeurinformative d'estimations fondees sur des donneesincompletes risque d'etre limitee et ces dernieresseront parfois plus trompeuses qu'utiles. Dans detels cas, les utilisateurs gagneraient en fait a ce queles estimations trimestrielles initiales ne soient pasdiffusees aussi rapidement.

11.16. Enfin, le type de systeme utilise pour etablirles comptes nationaux influe fortement sur la fre-quence a laquelle il est possible et souhaitable d'in-corporer de nouvelles donnees de base. Si l'on utiliseun systeme complexe prevoyant des procedureslongues et detaillees de reconciliation et d'equilibre

des comptes (telles que l'etablissement trimestriel ouannuel de tableaux des ressources et des emplois inte-gres et d'une serie complete de comptes sectoriels in-tegres), il est couteux d'incorporer frequemment desdonnees de base nouvelles.

11.17. La rapidite avec laquelle les estimations tri-mestrielles initiales sont connues varie beaucoupd'un pays a l'autre, et temoigne avant tout de l'arbi-trage qui est fait entre l'actualite des donnees, leurexactitude et la frequence souhaitable des revisions.Dans certains pays, les premieres donnees de basesur les CNT sont disponibles dans le mois qui suit lafin du trimestre de reference. Dans les economies lesplus avancees sur le plan statistique, cependant, il estplus frequent que les estimations initiales soient pu-bliees deux ou trois mois apres la fin du trimestre dereference1,2. Pour presenter tres tot leurs estimationsannuelles, certains pays font en sorte que les estima-tions initiales suivent de plus pres la fin du quatriemetrimestre que ce n'est le cas pour les trois autrestrimestres. L'interet se deplace done en general de lapresentation des estimations trimestrielles a celle desestimations en annee pleine. Mais, meme si l'on pri-vilegie les estimations en annee pleine, les donneesdu quatrieme trimestre doivent etre publiees pourelles-memes car, sans cela, les utilisateurs qui ontbesoin d'integrer les donnees annuelles et trimes-trielles seront tentes (a tort) de calculer les donneesdu quatrieme trimestre par difference entre le totalannuel et la somme des donnees publiees pour lestrois trimestres precedents. Si les estimations ini-tiales du quatrieme trimestre sont diffusees plus totque pour les autres trimestres, il vaut mieux souli-gner qu'elles sont de moindre qualite en rappelant,par exemple, les revisions dont elles ont fait l'objetlors des annees precedentes et les carences speci-fiques des donnees utilisees.

11.18. La frequence d'incorporation des nouvellesdonnees de base trimestrielles varie. Les pays quipublient leurs estimations initiales des le premiermois du trimestre de reference diffusent en generaldes estimations revisees plus detaillees peu apres.Les estimations preliminaires sont souvent reviseesune ou deux fois au cours du trimestre qui suit letrimestre de reference et peuvent faire l'objet de revi-

1Ces questions sont examinees par Smith (1993), qui compare aussi lespratiques internationales en la matiere.2Selon la norme speciale de diffusion des donnees (NSDD), les estima-tions initiales des CNT doivent etre diffusees dans les trois mois suivantle trimestre de reference.

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Autres aspects de la politique de revision

sions trimestrielles par la suite. Une pratique pluscourante, adoptee par les pays qui diffusent moinsvite leurs estimations initiales, consiste a reviser cesdernieres tous les trimestres dans le cadre de la pre-paration et de la publication des estimations initialespour les trimestres suivants. On peut etre tente de re-duire le nombre de revisions en n'y procedant qu'uneseule fois durant l'annee en cours. Cependant, cettesuppression temporaire d'informations peut entrainerde plus amples revisions par la suite. I1 est parfoistechniquement difficile aussi de supprimer des infor-mations, et l'on risque alors d'introduire des erreursdans les calculs. La pratique la plus courante est depermettre la revision des estimations tout au long del'annee en cours.

11.19. Les donnees de base annuelles peuvent etreincorporees dans les estimations des CNT soit seriepar serie, a mesure que les nouvelles donnees an-nuelles relatives a une serie sont connues, soit simul-tanement pour toutes les series. La premiere methodepresente l'avantage de permettre l'incorporation ra-pide des nouvelles informations annuelles. Certainspays etablissent leurs estimations annuelles et trimes-trielles en utilisant pour l'essentiel un meme systemestatistique axe sur les series temporelles — qui nepropose pas, en general, de soldes ou de proceduresde reconciliation detailles — ce qui rend ce choix na-turel. La plupart des pays ont toutefois recours a unsysteme distinct pour etablir leurs estimations an-nuelles, et il est naturel pour eux de filtrer les donneesde base annuelles par ce systeme avant d'incorporerces informations dans les estimations des CNT. Dansce cas, afin d'eviter toute incoherence entre lescomptes trimestriels et annuels, la seconde methodeest peut-etre la plus indiquee. Certains pays con-juguent les deux methodes.

11.20. Les pays qui etablissent les CNA selon unprocessus independant revisent leurs estimations an-nuelles de deux a quatre fois avant de clore les livresjusqu'a ce qu'une revision majeure soit engagee. Cesrevisions regulieres des estimations annuelles ontlieu normalement une fois l'an, mais peuvent etreplus frequentes dans certains pays. Le calendrier desrevisions annuelles est tres variable. L'accent est misle plus souvent sur l'exactitude et la precision desdonnees necessaires pour l'analyse structurelle — etl'on insiste moins sur leur actualite. Ces donnees sontpresque toujours plus detaillees que celles des CNTet peuvent couvrir une serie plus complete decomptes economiques integres, et notamment lestableaux des ressources et des emplois. Tout cela rend

l'ajustement retrospectif des donnees plus complexeet limite par consequent la frequence des ajustementsde niveau decoulant de nouvelles sources de donneesou de l'adoption de nouvelles methodes.

11.21. L'encadre 11.1 donne un exemple de calen-drier d'etablissement et de diffusion des donneessuivi par des pays ou les CNA sont etablis en utilisantun systeme independant. Dans cet exemple, lescomptes annuels ne sont revises qu'une seule fois,mais nombre de pays procedent a plusieurs revisionsavant d'arreter definitivement les comptes. Ces revi-sions des CNA devant etre reportees dans les CNT, lenombre de revisions des CNT depend en definitivedu nombre de revisions des CNA. Si l'on entreprendpar la suite une refonte du systeme des CNA, celle-cidoit se repercuter aussi dans les series des CNT. Onnotera que, dans les procedures de calage recomman-dees dans ce manuel, les revisions des annees passeesentrainent aussi des revisions des trimestres d'anneesplus recentes ainsi que ceux de l'annee en cours. Larevision des trimestres de l'annee en cours (dans l'en-cadre 11.1, les donnees pour T1 a T3 de l' annee y +1)ne sont pas necessaires, cependant, si les donnees an-nuelles des annees passees ont ete incorporees avantla publication des estimations initiales pour le pre-mier trimestre de l'annee en cours (dans l'enca-dre 11.1, 5 a 6 mois au lieu de 10 a 12 mois apres lafin de l'annee y).

E. Autres aspects de la politiquede revision

11.22. Une politique de revision bien concue ne selimite pas a l'adoption d'un calendrier d'etablisse-ment et de diffusion des donnees approprie aux be-soins. I1 faut aussi:• Un juste equilibre entre l'actualite et l'exactitude

des estimations initiales.• Des dates de publication bien connues grace a un

calendrier de diffusion annonce a l'avance, commele preconise le FMI avec la norme speciale de dif-fusion des donnees (NSDD) et le systeme generalde diffusion des donnees (SGDD).

• Des explications honnetes et facilement acces-sibles sur les sources et methodes utilisees, quimontrent les principales sources de donnees ayantconduit aux revisions.

• La diffusion d'informations sur l'exactitude des es-timations et l'ampleur possible des revisions avenir (en rappelant par exemple les revisions effec-tuees dans le passe).

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XI POLITIQUE DE REVISION ET CALENDRIER D'ETABLISSEMENT ET DE DIFFUSION DES DONNEES

• La diffusion de series temporelles suffisammentlongues et coherentes.

• La diffusion de donnees detaillees sous un for-mat aisement accessible (c'est-a-dire sous formeelectronique).

• La publication de tableaux faisant apparaitre lesrevisions apportees aux donnees, avec des notesexplicatives.

• La notification prealable des revisions aux utilisa-teurs des statistiques de comptabilite nationale.

11.23. Pour informer les utilisateurs et eviter toutecritique immeritee, la politique de revision doit re-poser sur une communication transparente avec lesutilisateurs et faciliter l'acces a des series temporellesrevisees suffisamment detaillees.

11.24. Les utilisateurs doivent etre convenablementinformes de la qualite des estimations et de l'ampleurdes revisions a attendre a des dates prevues al'avance. Cela veut dire qu'il faut assurer aux utilisa-

teurs un acces facile a des informations fiables ethonnetes sur les sources et les methodes utiliseespour les differentes versions des estimations trimes-trielles, qui mettent en evidence les principales don-nees ayant conduit aux previsions. Si l'on diffuse desestimations revisees, le mieux est de publier simulta-nement des notes resumant les principales revisions(et leurs causes) survenues depuis la derniere publi-cation de donnees (voir l'exemple propose a l'en-cadre 11.2.). I1 faut aussi conduire et publier perio-diquement des etudes sur les tendances a long termedu processus de revision. Un resume de ces etudespeut accompagner la publication des donnees trimes-trielles regulieres afin de rappeler aux utilisateurs queces donnees sont susceptibles d'etre revisees.

11.25. I1 est tres important d'informer correctementles utilisateurs de la qualite des estimations lorsqu'onpublie les CNT pour la premiere fois. L'ensemble duprocessus d'etablissement des donnees doit etre si-mule a partir des donnees retrospectives avant la pu-

Encadre II.I. Etablissement et diffusion des donnees : exemple de calendrier

Estimations courantes pour I'annee y

• Estimations initiales : 2 a 3 mois apres la fin du trimestre

• Estimations revisees : 5 a 6 mois apres la fin du trimestre

• Toutes les estimations peuvent etre revisees en cours d'annee

Premiere sequence annuelle de revisionsDonnees annuelles pour:

annee

y

10-12

mois

apres

la fin de

I'annee y

Estimations annuelles preliminaires etablies

a partir d'un systeme comptable annuel distinct

annee Estimations annuelles «finales» etablies

y - I a partir d'un systeme comptable annuel distinct

Comptes trimestriels

Estimations revisees pour T I - T3

de I'annee y +1

+ Estimations trimestrielles revisees

pour les annees y et y — I

+ Estimations du schema trimestriel legerement

revisees pour les annees y — 2 a y - 4 afin d'eviter

les ruptures entre les annees y - I et y - 2

Sequences suivantes annuelles de revisions :

22-24 mois apres

la fin de I'annee y

32-36 mois apres

la fin de I'annee y

46-48 mois apres

la fin de I'annee y

Incorporation des estimations annuelles «finales» pour I'annee y et des estimations preliminaires pour

I'annee y + I a partir d'un systeme comptable annuel distinct

Incorporation des estimations annuelles «finales» pour I'annee y + I, de I'annee y

et des estimations preliminaires pour I'annee y + 2

Incorporation des estimations annuelles «finales» pour I'annee y + 2, de I'annee y

et des estimations preliminaires pour I'annee y + 3

Les deux dernieres sequences de revisions sont dues aux proprietes techniques des methodes de calage recommandees (dans certains cas, il

peut etre necessaire de prevoir davantage de sequences pour des revisions de moins grande ampleur).

Les estimations «finales» peuvent etre revisees par la suite, au besoin, si de nouvelles donnees sont disponibles ou si des methodes ameliorees

sont mises au point.

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Diffusion des donnees revisees et communication avec les utilisateurs

Encadre II.2. Exemple de presentation des revisions1

Changements apportes dans cette publicationLes donnees relatives aux industries minieres et manufacturieres ont ete revisees suite a I'integration des resultats du nouveau recensement an-

nuel pour I'annee precedente. En consequence, la valeur ajoutee pour la plupart des secteurs d'activite a ete revisee en hausse pour I'annee pre-

cedente et I'annee en cours.

La production de detail et la consommation des menages ont ete revisees pour les deux trimestres les plus recents suite au depouillement des

questionnaires arrives en retard. En consequence, les chiffres du trimestre le plus recent ont ete revises legerement a la baisse.

Changements attendus dans la prochaine publicationDate de diffusion : xxxxx

La methodologie utilisee pour estimer les services financiers sera revisee et alignee sur les nouvelles normes internationales. Les questions

theoriques et les effets quantitatifs de cette revision sont analyses dans un document disponible sur demande.

Tableau recapitulatif des revisionsTableau I : Revision du compte de production en valeur : huit derniers trimestres

Tableau 2 : Revision du compte de production en pourcentage de variation : huit derniers trimestres

1D'apres les pratiques nationales.

blication des nouvelles estimations, afin d'avoir unebonne idee de l'ampleur que pourraient prendre lesfutures revisions des principaux agregats. En d'autrestermes, le processus d'etablissement des CNT pro-pose devrait etre utilise pour produire des estima-tions trimestrielles sur les annees passees, en faisantcomme si l'on etait revenu a cette epoque et qu'ilfaille produire des estimations preliminaries initialespour ces differentes annees (la question est analyseeau chapitre II).

11.26. Enfin, le fait de faciliter l'acces a des seriestemporelles revisees suffisamment detaillees devraitpallier en grande partie les inconvenients que lesrevisions frequentes causent aux utilisateurs. Ceci

comprend la diffusion par voie electronique desseries temporelles completes et detaillees — et passeulement des donnees agregees couvrant les pe-riodes les plus recentes — afin d'aider les utilisateursa suivre ces revisions et a mettre a jour leurs bases dedonnees. On notera que la publication de series tem-porelles completes pour toutes les periodes reviseesest indispensable, car les utilisateurs ont tendance afonder leurs series temporelles sur les donnees desCNT, et doivent done etre informes de toute modifi-cation des chiffres concernant les periodes ante-rieures. Ne pas communiquer aux utilisateurs lesrevisions retrospectives, c'est creer des ruptures dansles series temporelles qu'ils utilisent, et reduire ainsitres sensiblement l'interet de ces donnees.

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Bibliographie

La bibliographie comprend des ouvrages sur lescomptes nationaux trimestriels dont les auteurs onteu connaissance, mais fait aussi reference auxsources nationales et aux notes methodologiquesaffichees sur le tableau d'affichage electronique desnormes de diffusion du FMI, http://dsbb.imf.org.

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X. Travaux en cours

XI. Politique de revisionet calendrier d'etablissementet de diffusion des donnees

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224

Page 239: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Index

Actifs incorporels, dans la formation de capital fixe,3.132

Additivite des donnees, 9.42, 9.43-9.45Administrations publiques, comptes des secteurs

institutionnels, 4.38-4.40. Voir aussi Depenses deconsommation finale des administrations publiques

Agregation : definition, 9.6Agriculture

catastrophes naturelles touchant la productionagricole, 10.42-10.43

productions agricoles de subsistance : indicateurde volume, 3.82

travaux en cours, 10.3, 10.5, 10.38-10.50Ajustement, processus d', 2.61Ajustement de valorisation des stocks (AVS), 3.A1.1Annee budgetaire, donnees etablies suivant le critere

del ' , 2.38Annee civile, donnees etablies suivant le critere de l',

2.38ARIMA, methode fondee sur un modele,

6. A 1.39-6. A 1.41Assurance, primes d', 4.44Autorisations, honoraires d'architectes et cout des,

3.107AVS. Voir Ajustement de valorisation des stocks

Balance des paiements, Manuel de la, 4.18Bases d'extrapolation. Voir Extrapolation, bases d'Bassie, methode de, 6.A1.17-6.A1.26Biais, 2.37, 2.39

base d'extrapolation, 6.A2.2, 6.A2.10-6.A2.1lBiens et services

donnees aux prix courants sur les productionset/ou les consommations, 3.31

exportations et importations de, 3.145-3.156indicateurs de volume, 3.79taxe sur les, 3.16

Boot-Feibes-Lisman, technique de distribution,7.16-7.18

technique de distribution des moindres carres,7.16-7.18

Bruit. Voir Variations irregulieres (bruit)

Cadre comptable etendu, 2.11Calage. Voir aussi Denton, groupe des methodes de

calage de type Dentona propos du, 1.24-1.27, 1.43, 2.7, 2.56-2.59,

6.1-6.11additivite des donnees, 9.43-9.45autres methodes, 6.A1.1-6.A 1.5autres observations, 6.51autres options, 6.48base d'extrapolation et probleme de «saut dans

les series prospectives», 6.A2.1-6.A2.18distribution au prorata et probleme de saut,

6.13-6.16donnees etablies suivant le critere de l'annee

budgetaire plutot que de 1'annee civile et,2.38

et procedures de calcul des comptes,6.42-6.45

et revisions, 6.49-6.50extrapolation, 6.2extrapolation a l'aide d'un indicateur : methode

de base, 6.17-6.21hypotheses de ratios fixes, 6.37-6.41methode Chow-Lin, 6.A1.48methode de Bassie, 6.A1.17-6.A 1.26methode de calage sur la base du ratio RI, 6.39methode de calage sur les donnees

desaisonnalisees, 6.39methode fondee sur un modele ARIMA,

6. A 1.39-6. A 1.41methode Ginsburgh-Nasse, 6.A1.27-6.A1.38modeles de regression par la methode des

moindres carres generalises,6.A1.42-6.A1.47

previsions du ratio RI, 6.51questions particulieres, 6.37-6.51ratio entrees/sorties, 6.37, 6.38ratio repere/indicateur : cadre d'analyse,

1.40,6.2

225

Page 240: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

series prospectives, 6.2, 6.28-6.29. Voir aussiDenton, methode proportionnelle de Dentonamelioree

series retrospectives, 6.2soldes et identites comptables, 6.46-6.47sources et methodes, 1.18technique de base pour la distribution et

l'extrapolation a l'aide d'un indicateur,6.12-6.21

trimestrialisation, 6.2verification et reconciliation, 5.36, 5.37

Calendrier, effets de, 8.7, 8.26-8.30Calendrier d'etablissement et de diffusion des donnees

et politique de revision, 11.11-11.21Capital fixe, consommation de, 4.5, 4.26, 10.25,

10.A1.3. Voir aussi Formation de capital fixeCatastrophes naturelles touchant la production

agricole, 10.42-10.43Chow-Lin, methode, 6.A 1.48CMP. Voir Cout moyen pondereCNA. Voir Comptes nationaux annuelsCNT. Voir aussi Comptes nationaux trimestrielsCNT : ameliorations des donnees de base, 2.44-2.46CNT : champ couvert

a propos du, 2.8-2.14mesure du PIB, 2.15-2.23optique des ressources et emplois, 2.24-2.29

CNT : differences entre les donnees des CNT et lesstatistiques de base, 2.60-2.61

CNT : enchainementa propos de l', 9.21-9.31additivite des donnees, 9.42, 9.43-9.45choix des formules d'indices pour les donnees

annuelles, 9.36-9.38frequence, 9.32-9.35indice de Fisher et, 9.22, 9.33, 9.37, 9.38indice de Laspeyres et, 9.23-9.44indice de Paasche et, 9.22, 9.32, 9.36, 9.37,

9.A1.1, 9.A1.2-9.A1.4, 9.A2.2-9.A2.6,9.A2.11

mesures par enchainement et non-additivite,9.42

periode de base, 9.22, 9.25periode de ponderation, 9.22, 9.25periode de reference, 9.22, 9.26presentation des mesures par enchainement,

9.46-9.53techniques d' enchainement annuel des donnees

trimestrielles, 9.39-9.41CNT : extensions futures, 2.10CNT : methodes d'elaboration

additivite des donnees, 9.43-9.45cycle d'etablissement des comptes, 1.47

etablissement des CNT a partir de donnees debase non corrigees, 1.17-1.22

la verification, une etape du processusstatistique, 5.39-5.47

CNT : mise en place et fonctionnement, 1.40, 2.2,2.52-2.55. Voir aussi Diffusion des donnees;Organisation, questions d' ; Questions statistiques;Systeme d'elaboration

evaluation, 2.31-2.47strategies d'elaboration du systeme de CNT,

1.40, 2.1-2.3Coefficients entree-sortie (ES), 3.24Commerce de detail : donnees des ventes, 3.33, 3.34Commerce de gros et/ou de detail : indicateurs, 3.49,

3.58Commerce international, statistiques du, 3.148Communiques de presse, 2.65Comptabilite nationale trimestrielle. Voir Comptes

nationaux trimestrielsComptabilite sur la base des droits constates. Voir

Enregistrement, moment d'Comptes d'utilisation du revenu disponible, 4.17Comptes de capital, 4.18, 4.35Comptes de l'economie totale. Voir Comptes non

consolidesComptes de patrimoine, 4.25-4.29Comptes de production, 4.8. Voir aussi Travaux en

coursComptes de revenu

a propos des, 4.9-4.12compte d'exploitation, 4.13compte d'utilisation du revenu disponible, 4.17compte de distribution primaire du revenu,

4.14-4.15compte de distribution secondaire du revenu, 4.16problemes de moment d'enregistrement,

4.10-4.11Comptes des secteurs institutionnels

a propos des, 4.30-4.37administrations publiques, 4.38-4.40menages, 4.42-4.44reste du monde, 4.49societes financieres, 4.41societes non financieres, 4.47-4.48

Comptes financiers, 4.19-4.24, 4.36Comptes nationaux annuels (CNA)

CNT et, 1.5-1.12coherence avec les CNT, 1.24, 1.28liens theoriques avec les CNT, 1.24-1.28verification et reconciliation, 5.1-5.7

Comptes nationaux trimestriels (CNT). Voir aussiCNT

a propos des, 1.1-1.4

Page 241: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

analyses du cycle conjoncturel et, 1.7-1.9, 1.12,1.14

buts, 1.5-1.12CNA et, 1.5-1.12coherence avec les CNA, 1.24, 1.28disponibilite, 1.7en tant qu'indicateur du cycle conjoncturel, 1.12en tant que series temporelles, 1.13-1.15forte inflation et, 1.10indicateurs a court terme et, 1.11liens theoriques avec les CNA, 1.24-1.28transparence, 1.29-1.36

Comptes non consolides (comptes de l'economietotale)

a propos des, 4.7comptes de capital, 4.18comptes de patrimoine, 4.25-4.29comptes de production, 4.8comptes de revenu, 4.9—4.17comptes financiers, 4.19-4.24

Consommation de capital fixe, 4.5, 4.26, 10.25,10.A1.3

Consommation de services de logement, 3.79Consommation intermediaire : calcul et publication,

3.25, 3.26Construction, entreprises de

indicateurs de prix, 3.116-3.122indicateurs de valeur, 3.32, 3.101-3.112indicateurs de volume, 3.113-3.115travaux en cours, 10.3

Correction des variations saisonnieres et estimationsde la tendance-cycle,

a propos de la, 1.16, 1.44, 8.1-8.6additivite des donnees, 9.43-9.45autres effets de calendrier, 8.7autres effets irreguliers, 8.7composante saisonniere, 8.7composante tendance-cycle, 8.7differences d'opinions, 1.17donnees brutes et, 1.18-1.22, 5.23effets des jours ouvrables, 8.2, 8.7, 8.26-8.30effets irreguliers au sens strict, 8.7effets systematiques de calendrier, 8.7,

8.26-8.30estimation des tendances-cycles, 8.3famille de programmes X-ll, 8.13, 8.17-8.33fetes mobiles, 8.2, 8.7, 8.26, 8.28, 8.29fluctuations irregulieres, 8.7incidence d'evenements irreguliers, 1.23interet et presentation des estimations, 8.62-8.69logiciels, 8.13modele additif, 8.8, 8.9modele multiplicatif, 8.8, 8.9

observations aberrantes, 8.7principes de la desaisonnalisation, 8.7-8.16programme BV4, 8.13variations de la conjoncture et, 1.19

Cotisations sociales, 4.43, 4.44Cout moyen pondere (CMP), 3.A1.2Couts de transfert de la propriete fonciere, 3.108Cycles de production longs, 1.28

Dentongroupe des methodes de calage de type Denton,

6.22-6.36, 6.A1.6-6.A1.16methode proportionnelle de Denton (formule

D4), 6.7-6.8, 6.22-6.36, 6.48, 6.50, 6.A1.7,6.A1.11, 6.A1.13-6.A1.16, 6.A3.1-6.A3.3

methode proportionnelle de Denton amelioree,1.27, 2.57, 2.59, 6.8, 6.31-6.36,6.A1.2-6.A1.5, 6.A1.18, 6.A1.40, 6.A1.43,6.A1.49

Depenses de consommation finale des administrationspubliques

indicateurs de prix, 3.93-3.94indicateurs de valeur, 3.87-3.90indicateurs de volume, 3.91-3.92

Depenses de consommation finale des institutions sansbut lucratif au service des menages

indicateurs de prix, 3.97indicateurs de valeur, 3.95indicateurs de volume, 3.96

Depenses de consommation finale des menagesindicateurs de prix, 3.83-3.86indicateurs de valeur, 3.71-3.78indicateurs de volume, 3.79-3.82

DEPS (dernier entre premier sorti), 3.A1.2, 3.A1.3Desaisonnalisation. Voir Correction des variations

saisonnieres et estimations de la tendance-cycle,Diffusion des donnees, 2.62-2.67

cycle, 2.73problemes, 2.62-2.67revisions, 11.23-11.26

Distribution des moindres carres, technique de,7.16-7.18

Dividendes, 4.46Documentation relative aux donnees de base, 1.29,

1.33Donnees annuelles etablies suivant le critere de

l'annee budgetaire plutot que de l'annee civile,2.38

Donnees de base. Voir aussi Sources statistiquesdisponibilite, 2.40evaluation, 2.31-2.47extensions futures des CNT, 2.10inventaire, 2.9

Page 242: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

donnees non corrigees, 1.18, 1.20, 1.21entretiens avec les statisticiens au sujet des

differences concernant les statistiques debase, 2.61

Donnees de valeur, 3.32, 3.35, 3.36Donnees obtenues comme sous-produits d'activites

administratives, 3.15-3.16, 3.81Douanes, donnees des, 3.148

Ecarts statistiques, 5.24, 5.34-5.35Effets de calendrier, correction des variations

saisonnieres et estimations de la tendance-cycle,8.7, 8.26-8.30

Enchainement dans le cadre des CNT. Voir CNT :enchainement

Enquetes, problemes relatifs aux, 3.11-3.14Enregistrement, moment d', 1.28, 4.10, 4.11

erreurs et verification et reconciliation, 5.37Entretien d'un systeme de CNT. Voir CNT : mise en

place et fonctionnementEquipements

indicateurs de prix, 3.128-3.130indicateurs de valeur, 3.123-3.126indicateurs de volume, 3.127

Erreurs. Voir Verification et reconciliationEstimations instantanees, 1.37-1.38Excedent brut d'exploitation, indicateurs de l',

3.164-3.167Excedent d'exploitation/revenu mixte, indicateur de

valeur, 3.164-3.167Exportations et importations de biens et de services

indicateurs de prix, 3.148-3.155indicateurs de prix des marchandises,

3.148-3.155indicateurs de prix des services, 3.156indicateurs de valeur, 3.145indicateurs de volume, 3.146-3.147

Extrapolation, 1.26, 6.2a l'aide d'un indicateur, 6.17-6.21methode de base pour la distribution et

1'extrapolation a l'aide d'un indicateur,6.12-6.21

Extrapolation, bases d'a propos des, 6.A2.1-6.A2.2autres bases d'extrapolation, 6.A2.3-6.A2.5biais, 6.A2.2, 6.A2.10-6.A2.11et phenomenes saisonniers, 6.A2.17-6.A2.18et solidite des estimations face aux erreurs de

l'indicateur, 6.A2.16probleme de «saut dans les series prospectives»

et, 6.A2.6-6.A2.7taux de variation annuel de la serie prospective

obtenue, 6.A2.8-6.A2.15

Fiabilite des donnees, revisions et, 1.31Finances publiques, Manuel de statistiques de, 3.168,

4.38Finances publiques, systeme de statistiques de, 3.168Fisher, indices de volume de type, 9.18-9.20Flux de produits, methode des, 2.23Formation brute de capital fixe

construction, 3.101-3.122equipements, 3.123-3.130formation de capital en autres actifs fixes et

acquisitions moins cessions d'objets devaleur, 3.131-3.133

indicateurs de valeur, de volume et de prixspecifiques, 3.101-3.133

indicateurs generaux de valeur, 3.98-3.100Formation des utilisateurs, 1.34-1.36Fournisseurs de donnees, contact avec les, 5.3

Gains ou pertes nominaux en capital, traitement destravaux en cours, 10.7, 10.17, 10.24

Ginsburgh-Nasse, methode, 6.A1.27-6.A1.38

Honoraires d'architectes et cout des autorisations,3.107

Impotsimpots nets, 3.66-3.67informations collectees sur l'imposition,

3.15-3.16menages, 4.43, 4.44societes non financieres, 4.46sur les produits, la production et les

importations, 3.168Incoherences entre les donnees. Voir Verification et

reconciliationIndicateurs de prix

construction, 3.116-3.122depenses de consommation finale des

administrations publiques, 3.93-3.94depenses de consommation finale des

institutions sans but lucratif au service desmenages, 3.97

depenses de consommation finale des menages,3.83-3.86

equipements, 3.128-3.130exportations et importations de biens et de

services, 3.148-3.155, 3.156indices de prix sur mesure, 3.55marchandises, 3.148-3.155PIB par branche d'activite, 3.53-3.61PIB par categorie de revenu, 3.169-3.170services, 3.156variations des stocks, 3.144

Page 243: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Indicateurs de valeurconstruction, 3.32, 3.101-3.112depenses de consommation finale des

administrations publiques, 3.87-3.90depenses de consommation finale des

institutions sans but lucratif au service desmenages, 3.95

depenses de consommation finale des menages,3.71-3.78

equipements, 3.123-3.126exportations et importations de biens et de

services, 3.145formation brute de capital fixe, 3.98-3.133PIB par categorie de revenu, 3.161-3.168variations des stocks, 3.138-3.142

Indicateurs de volumeconstruction, 3.113-3.115depenses de consommation finale des

administrations publiques, 3.91-3.92depenses de consommation finale des

institutions sans but lucratif au service desmenages, 3.96

depenses de consommation finale des menages,3.79-3.82

equipements, 3.127exportations et importations de biens et de

services, 3.146-3.147PIB par categorie de revenu, 3.169-3.170variations des stocks, 3.143

Indicateurs indirects, 3.48-3.52Indice de la production industrielle (IPI), 3.62-3.64Indice des prix a la consommation (IPC), 3.54, 3.83-3.86Indice des prix de gros (IPG), 3.54Indice des prix de production (IPP), 3.54Inflexion, points d', 1.A1.1-1.A1.9Institutions sans but lucratif au service des menages

(ISBLSM), 3.95-3.97, 4.47-4.48Interet, 4.43, 4.44Intermediation financiere. Voir Services

d'intermediation financiere mesures indirectementInventaire permanent, methode de 1', 3.138IPC. Voir Indice des prix a la consommationIPG. Voir Indice des prix de grosIPI. Voir Indice de la production industrielleIPP. Voir Indice des prix de production

Laspeyres, mesures de volume du type00 Index Stub:a propos des, 9.15-9.17, 9.A1.1agregation temporelle et coherence entre les

estimations annuelles et trimestrielles,9.A1.1-9.A1.10

prix annuels moyens comme base des prix,9.A1.6-9.A1.10

relations entre les deflateurs trimestriels et lesdeflateurs annuels, 9.A1.2-9.A1.5

Lisman et Sandee, formule de distribution trimestriellede, 7.14-7.15

Logement, donnees sur la consommation de servicesde, 3.79

Manuel de la balance des paiements, 4.18Manuel de statistiques de finances publiques, 3.168,

4.38Marchandises, indicateurs de prix, 3.148-3.155. Voir

aussi Biens et servicesMenages. Voir aussi Depenses de consommation

finale des menagescomptes des secteurs institutionnels, 4.42-4.44imposition des, 4.43, 4.44

Mesures a prix constants. Voir Mesures de prixet de volume

Mesures de prix et de volumea propos des, 9.1-9.5agregation temporelle, 9.6-9.14,

9.A1.1-9.A1.10choix des ponderations par les prix pour les

mesures de volume, 9.15-9.20,9.A1.1-9.A1.10

coherence entre les estimations annuelles ettrimestrielles, 9.A1.1-9.A1.10

enchainement, 9.21-9.53, 9.A2.1-9.A2.11indices de volume de type Fisher, 9.18-9.20mesures de volume de type Laspeyres,

9.15-9.17quatre conditions pour les series temporelles, 9.3technique du chevauchement annuel,

9.A2.1-9.A2.6technique du chevauchement trimestriel,

9.A2.7-9.A2.11Mesures de volume. Voir aussi indicateurs de volume

et de prixa distinguer des concepts de mesure de quantite,

3.38Mesures du PIB, 2.15-2.23

optique de la production, 2.15, 2.16, 2.17,3.20-3.23, 3.28

optique des depenses, 2.15, 2.16, 2.18-2.20optique des revenus, 2.15, 2.21-2.22

Modeles de regression par la methode des moindrescarres generalises, 6.A1.42-6.A1.47

Objets de valeur, formation de capital fixe, 3.131Optique de la production, 2.15, 2.16, 2.17, 3.20-3.23,

3.28Optique des depenses, 2.15, 2.16, 2.18-2.20Optique des ressources et emplois, 2.24-2.29

Page 244: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Optique des revenus, 2.15, 2.21-2.22Organisation, questions d'

a propos des, 2.68-2.73deroulement du processus de calcul, 2.74-2.82logiciel de base de donnees, 2.92-2.97methodes pour accelerer l'elaboration des

donnees, 2.78-2.81organisation de la fourniture de donnees,

2.89-2.91organisation des systemes de traitement des

donnees, 2.92-2.97organisation du personnel, 2.68, 2.83-2.88planification des taches, 2.75-2.77structuration du processus d'elaboration, 2.74systemes bases sur des tableurs, 2.92-2.97

Oscillation a l'extremite, probleme de 1', 1.20,6.A1.37-6.A1.38, 6.A2.2, 6.A2.10-6.A2.11,6.A2.15, 8.35-8.43, 8.38

Paasche, indice de, 9.22, 9.32, 9.36, 9.37, 9.A1.1,9.A1.2-9.A1.4, 9.A2.2-9.A2.6, 9.A2.11

Paiements peu frequents, 1.28, 4.10, 4.11PEPS (premier entre premier sorti), 3.A1.2, 3.A1.3Personnel, organisation du, 2.68, 2.83-2.88PIB : donnees mensuelles, chapitre 1, note 1PIB : optique des ressources et emplois, 2.24-2.29PIB : par branche d'activite

a propos du, 3.20-3.27donnees aux prix courants sur les productions

et/ou les consommations, 3.29-3.36donnees sur les quantites produites et/ou

consommees, 3.37-3.42indicateurs de prix, 3.53-3.61indicateurs indirects, 3.48-3.52indices de la production industrielle,

3.62-3.64mesures du facteur travail, 3.43-3.47postes d'ajustement, 3.65-3.68types de donnees de base, 3.28

PIB : par categorie de revenua propos du, 3.157-3.160excedent d'exploitation/revenu mixte,

3.164-3.167impots et subventions sur les produits, la

production et les importations, 3.168indicateurs de valeur, 3.161-3.168indicateurs de volume et de prix,

3.169-3.170remuneration des salaries, 3.161-3.163

PIB : par type de depensesa propos du, 3.69-3.70depenses de consommation finale des

administrations publiques, 3.87-3.94

depenses de consommation finale desinstitutions sans but lucratif au service desmenages, 3.95-3.97

depenses de consommation finale des menages,3.71-3.86

exportations et importations de biens et deservices, 3.145-3.156

formation brute de capital fixe, 3.98-3.113variations des stocks, 3.69, 3.134-3.144,

3.A1.1-3.A1.12PIB : sources utilisables

a propos du, 3.1-3.3en l'absence d'enquetes ou de donnees

administratives, 3.17-3.19problemes relatifs aux donnees obtenues comme

sous-produits d'activites administratives,3.15-3.16, 3.81

problemes relatifs aux enquetes, 3.11-3.14sources statistiques, 3.4-3.10

Plausibilite, controle de, 5.17-5.24Points d'inflexion, identification des,

1.A1.1-1.A1.9Population, en tant qu'indicateur, 3.51Position exterieure globale, 4.49Prets et depots, indice de prix, 3.59Probleme de saut, 1.27, 1.43, 2.56, 6.9, 6.13-6.16

methode de Bassie et, 6.A1.17-6.A1.26probleme de «saut dans les series prospectives»,

6.A2.1-6.A2.2, 6.A2.6-6.A2.7Problemes statistiques

causes, 5.8-5.9moyens de deceler des problemes de donnees,

5.10-5.24Production. Voir aussi Coefficients entree-sortie

calcul et publication, 3.25, 3.27donnees aux prix courants sur les productions

et/ou les consommations, 3.29-3.36donnees sur les quantites produites et/ou

consommees, 3.37-3.42estimation de la production sur la base des couts

majores d'un montant estime provenantd'une autre source, 10.33

travaux en cours, 10.4, 10.8-10.12, 10.26Productions agricoles de subsistance : indicateur de

volume, 3.82. Voir aussi AgricultureProductions/consommations. Voir aussi Coefficients

entree-sortiedonnees aux prix courants sur les productions

et/ou les consommations, 3.29-3.36donnees sur les quantites produites et/ou

consommees, 3.37-3.42mesures du facteur travail, 3.43-3.47

Produit interieur brut. Voir PIB

Page 245: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Projections mecaniques de tendancesa propos des, 7.1-7.6formule de distribution trimestrielle de Lisman

et Sandee, 7.14-7.15reposant sur des donnees annuelles,

7.7-7.18reposant sur des donnees mensuelles ou

trimestrielles, 7.19-7.22Propriete fonciere, couts de transfert de la,

3.108Publication, politique de, 1.33Publications statistiques trimestrielles completes,

2.66

Quantite, concepts de mesure de, 3.38-3.41Questions statistiques

champ couvert par les CNT, 2.8-2.29evaluation des donnees de base, 2.31-2.47evaluation du systeme d'elaboration, 2.31-2.34,

2.47-2.50lien entre les CNT et les CNA, 2.4-2.7niveau de detail des calculs, 2.30relation entre les CNT et les statistiques de base,

2.60-2.61traitement statistique, 2.51-2.59

Ratio entrees-sorties (ES), calage et, 6.37, 6.38Ratio repere/indicateur (RI), 1.40, 6.2, 6.39, 6.51Ratios fixes, 3.24Reconciliation. Voir Verification et reconciliationReglementations administratives : informations

collectees, 3.15-3.16, 3.80, 3.81Regression par la methode des moindres carres

generalises, modeles de, 6.A1.42-6.A1.47Remuneration des salaries, indicateurs de valeur pour

la, 3.161-3.163Ressources humaines, 2.13Ressources materielles, 2.13Reste du monde, comptes des secteurs institutionnels,

4.49Retraites et pensions, 4.43Revenu mixte, indicateur du, 3.164-3.167Revenu national brut (RNB), 4.14Revision, politique de

a propos de la, 1.33, 1.47, 11.1-11.4acces a des series temporelles revisees,

11.26actualite des donnees, 11.14, 11.15, 11.17autres elements importants, 11.22besoins des utilisateurs et limitations des

ressources, 11.1, 11.5-11.6communication avec les utilisateurs,

11.23-11.25

frequence d' incorporation des donnees, 11.16,11.18-11.20

revisions des donnees preliminaires,1.30-1.33

«vagues» de donnees de base et cycles derevision correspondants, 11.7-11.10

RNB. Voir Revenu national brut

Saisonnalite, problematique de labase d'extrapolation et, 6.A2.17-6.A2.18coherence avec les comptes annuels, 8.59-8.61filtres saisonniers, 8.36, 8.37interet et presentation des estimations, 8.62-8.69longueur minimale des series temporelles pour

des ajustements, 8.44-8.47methode directe ou indirecte des estimations,

8.49-8.56niveaux de calcul et ajustement des agregats,

8.49-8.52, 8.54, 8.55, 8.56niveaux de calcul et ajustement des soldes

comptables, 8.49, 8.53phenomene d'oscillation a l'extremite,

8.35-8.43quatre questions essentielles, 8.48-8.61relations entre prix, volumes et valeurs, 8.57ressources et emplois et autres identites

comptables, 8.58revisions, 8.35-8.43variations des profils saisonniers, 8.34-8.43

Salaries, indicateurs de valeur pour la remunerationdes, 3.161-3.163

SCN 1993, 1.2-1.3, 1.39-1.47SCN 1993 : composantes autres que le PIB

apropos du, 4.1-4.5comptes de l'economie totale (comptes non

consolides), 4.7-4.29comptes des secteurs institutionnels, 4.30-4.49principaux agregats de l'economie totale, 4.6

Sequence des comptes, 4.4-4.5Series de donnees

caracteristiques et calculs, 2.56series prospectives, 6.2, 6.28-6.29series retrospectives, 6.2series temporelles, 1.13-1.15, 8.1

Services. Voir aussi Biens et servicesindicateurs de prix, 3.156travaux en cours, 10.3

Services d'intermediation financiere mesuresindirectement (SIFMI), 3.59, 3.65, 3.68

SFP. Voir Systeme de statistiques de financespubliques

SIFMI. Voir Services d'intermediation financieremesures indirectement

Page 246: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

Societes financieres, comptes des secteursinstitutionnels, 4.41

Societes non financierescomptes des secteurs institutionnels, 4.47-4.48imposition des, 4.46

Soldes comptables, 4.6Sources statistiques, 1.41, 3.4-3.10. Voir aussi

Donnees de basediverses sources statistiques pour la meme

variable, 2.42pour combler les lacunes, 3.17-3.19

Statistiques de base. Voir Donnees de baseStatistiques douanieres, 3.148Statistiques du commerce international, 3.148Stocks, 3.134-3.135. Voir aussi Variations

des stocksSubventions sur les produits, la production et les

importations : indicateur de valeur, 3.168Suivi, exercices de, 2.34. Voir aussi Verification et

reconciliationexercice de suivi agrege, 2.47-2.50

Systeme d'elaboration, 2.5. Voir aussi CNT : mise enplace et fonctionnement

choix entre diverses methodes, 2.6evaluation, 2.31-2.34, 2.47-2.50systeme d'elaboration distinct, 2.5systeme d'elaboration integre, 2.5

Systeme de comptes nationaux 1993. Voir SCN 1993Systeme de statistiques de finances publiques (SFP),

3.168Systemes comptables administratifs, 4.38-4.40Systemes de traitement des donnees

logiciel de base de donnees, 2.92-2.97pour la correction des donnees saisonnieres et

les estimations de la tendance-cycle, 8.13pour la formation de capital fixe, 3.131

Taxe sur la valeur ajoutee (TVA), 3.16, 3.36, 3.71,3.73, 3.99

Taxe sur les biens et services, 3.16. Voir aussi Taxesur la valeur ajoutee

Tendance-cycle, estimations de la. Voir Correction desvariations saisonnieres et estimations de latendance-cycle

Transparence de la comptabilite nationaletrimestrielle, 1.29-1.36, 1.47

Transport de fret routier, 3.50Travail, mesures du facteur, 3.43-3.47, 3.96Travaux en cours

a propos des, 1.46, 10.1-10.7cout des intrants, 10.25effets sur les principaux agregats,

10.A1.1-10.A1.7

enregistrement dans la sequence des comptes duSCN 1993, 10.A1.1-10.A1.7

estimation de la production sur la base des coutsmajores d'un montant estime provenantd'une autre source, 10.33

exemples de travaux en cours, 10.3mesure de la production : concepts

economiques, 10.13-10.15mesure des travaux en cours, 10.13-10.37previsions et, 10.32production affectee a la periode ou elle se

deroule, 10.26production pour usage final propre, 10.19profil de couts de production, 10.35-10.37retard a reconnaitre les benefices, 10.17situation ex-post : exemple, 10.27-10.28specificites de l'agriculture, 10.3, 10.5,

10.38-10.50traitement dans la comptabilite privee,

10.16-10.22traitement des gains ou pertes nominaux en

capital, 10.7, 10.17, 10.24traitement des produits dont le cycle de

production est long, 10.18travaux effectues a des fins speculatives, 10.21travaux effectues en vertu d'un contrat, 10.20travaux traites comme une production, 10.4,

10.8-10.12variations observees quand les donnees

disponibles ne correspondent pas auxhypotheses faites, 10.29-10.32

Trimestrialisation, 1.26TVA. Voir Taxe sur la valeur ajoutee

Utilisateursconsultation des, 2.2, 2.8, 2.13differences d'opinions quant aux estimations

corrigees des variations saisonnieres et desanalyses de la tendance-cycle, 1.17-1.21

et revisions des donnees, 1.30-1.31, 11.1-11.3,11.5

formation des, 1.34-1.36, 2.31, 2.33, 2.35, 2.48guide pour les extensions ulterieures des CNT,

2.10-2.11politique de revision et communication,

11.22-11.24transparence, exigence de la, 1.29-1.36

Valeur ajoutee : calcul et publication, 3.25, 3.27Valorisation au terme inferieur du couple cout/prix

marchand, 3.A1.4Variations des stocks. Voir aussi Stocks

a propos des, 3.134-3.137

Page 247: Manuel des comptes nationaux trimestriels : Concepts, sources ...

estimations, 3.A1.1-3.A1.12indicateurs de prix, 3.144indicateurs de valeur, 3.138-3.142indicateurs de volume, 3.143methode de l'inventaire permanent, 3.138problemes de valorisation, 3.69

Variations irregulieres (bruit), 2.39verification et reconciliation et, 5.37

Verification a l'oeil nu, 5.11-5.13Verification analytique

a propos de la, 5.14controle de plausibilite, 5.17-5.24verification logique, 5.15-5.16

Verification et reconciliation. Voir aussi Suivi,exercices de

a propos de la, 5.1-5.7au niveau desagrege et au niveau global, 5.22ajustements, 5.30autres moyens de resoudre le probleme des

ecarts, 5.31-5.34bruit, 5.37calage et, 5.36, 5.37causes des problemes statistiques, 5.8-5.9delais, 5.4differences de procedures et d'ordre pratique

dans le processus de reconciliation, 5.36documentation et, 5.7donnees corrigees des variations saisonnieres,

5.23ecarts statistiques et postes residuels, 5.24erreurs, 5.2, 5.4-5.9erreurs de moment d'enregistrement, 5.38

estimations independantes du PIB, 5.27identification des problemes de donnees,

5.10-5.24la verification, une etape du processus

statistique, 5.39-5.47modifications des estimations, 5.7presentation explicite des ecarts, 5.34-5.35reconciliation, 5.25-5.38relations entre les donnees, 5.6tableau des ressources et des emplois, 5.26,

5.28, 5.30traitement des incoherences, 5.25-5.38

Verification logique, 5.15-5.16

X-ll, famille de programmes d'ajustement saisonnierajustements prealables, 8.25diagnostics de desaisonnalisation et, 8.31-8.33donnees corrigees de certains effets saisonniers,

8.30effets de calendrier, 8.26-8.30estimation des autres parties de la composante

saisonniere, des jours ouvrables et des autreseffets de calendrier, 8.26-8.30

principales caracteristiques, 8.17-8.20procedure de correction des fetes mobiles, 8.26,

8.28, 8.29procedure de filtrage par moyennes mobiles,

8.21-8.24, 8.26version multiplicative de la procedure de

filtrage, 8.23X-11-ARIMA, 8.13, 8.17, 8.54, 8.60, 8.61X-12-ARIMA, 8.13, 8.17, 8.54, 8.60, 8.61

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