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Revue
E C O N O M I E &
M A N A G E M E N T
PUBLICATION
DE LA FACULTE
DES SCIENCES ECONOMIQUES
COMMERCIALES & DE GESTION
ISNN 1112-3524
N° 16 Décembre 2016
PUBLICATION
DE
LA FACULTE
DES SCIENCES ECONOMIQUES
COMMERCIALES & DE GESTION
ISNN 1112-3524
N° 16 Décembre 2016
Président d’honneur de la revue
Pr. Mustapha DJAFOUR Recteur de l’Université de Tlemcen
Directeur de la revue
Pr. Mohamed BENBOUZIANE Doyen de la Faculté
Comité de Rédaction
Dr. Mustapha Djennas ,
.Dr. Samir BETTAHAR
Comité scientifique
Comité de lecture
Pr.ABDELLAOUI Mohammed (Univ.deFès)
Pr.ABEDOU Abderahmane (CREAD–Alger)
Pr.ATTOUCH Hicham (UniversitésdeRabat)
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(Universitéd'Alger) Pr.KERZABI
Abdelatif (U.Tlemcen)
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(UniversitéTlemcen)
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Belkaid, BP 226 ; Tlemcen 13000 Algérie
E-Mail: [email protected] Tel & Fax: 00213-43212166
Somaire la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien? Amgharmalika-Boukrif moussa
01
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel Samia SELHAMI- KERZABI Abdelatif
14 Création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS Mourad MAHMOUDI- Moussa BOUKRIF
28
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014. BEN ACHOUR Oum El-khier
47
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the MENA region Dr. Dounya KERZABI & Pr. Mohamed BENBOUZIANE
59
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ? MEHIDI Kahina - OUKACI Kamal
69
"دراسة حالة المشاريع بوالية سعيدة" أثر التخطيط االستراتيجي على زيادة فعالية األداء اإلداري للمشاريع طاوش قندوسي-بوصالح حممد عبد اللطيف
1
األجنبي المباشر والتنمية في الدول النامية: دراسة قياسية لحالة الجزائر باستعمال نموذج االنحدار االستثمار (1990/2015الذاتي الموجه )
أ.د. بن بوزيان حممد -د. بن عالل بلقاسم20
إشكالية تطبيق نظام اإلنتاج المرن في المؤسسة الصناعية الجزائرية خطيب سيدي حممد -ويراد زواوي
35
نظـــام التمـــويل اإلسـالمي كنــــموذج وقــــائي من الــــوقـوع في األزمـــات المالية قامسي األخضر -ديش فاطمة
49
تحليل العالقة بين تطور القطاع المالي والنمو االقتصادي في الجزائر شييب عبدالرحيم. –اينال أمينة
67
دراسة حالة جامعة ( DEA) محـاولة قياس كفاءة الجامعة الجزائرية باستخدام أسلوب التحليل ألتطويقي للبيانات سعيدة
صوار يوسف. –طلحة عبد القادر 93
تأثيـرات التجـارة االلكترونيـة علـى أنظمـة المعلومـات المحاسبيــة نعيجي عبد الكرمي.
115
تفعيل إدارة المعرفة واقع المؤسسة االقتصادية الجزائرية دور عناصر نظام المعلومات في بن زيادي أمساء
140
-دراسة مقارنة–عصرنة نظام الدفع بالمصارف الجزائرية في ظل الفجوة الرقمية د. جليد نور الدين
164
التضخم النقدي وعالجه في االقتصاد اإلسالمي. فؤاد بن حدو
179
الجزائري في بدايـة األلفيـة الثالثـةواقع االقتصاد رشـيـدة أوبـخـتـي و حمـمـد بـن بوزيــان
198
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 1
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte
algérien ?
Elaboré par : Amgharmalika-Boukrifmoussa
Professeur Boukrif Moussa : Faculté SECG, université A Mira, Bejaia.
Amghar Malika : maitre assistante, Faculté SECG, université A Mira, Bejaia.
Résumé :
La gouvernance d’entreprise est une thématique assez nouvelle pour les entreprises Algériennes,
elle répond à un soucis d’efficacité organisationnelle en proposant des mécanismes institutionnels
et des pratiques , qui contribuent à la résolution des conflits entre fonction de direction et de gestion
source de dysfonctionnement des entreprises ;
Cet article s’attache à expliquer que cette notion a une conception appropriée au contexte algérien
en considérant ses particularités. Entre les difficultés des entreprises publiques à s’adapter aux
nouvelles contraintes environnementales, et les différentes entraves qui piétinent les entreprises
privées en quête de performance, la notion de gouvernance d’entreprise reste un concept
ambivalent.
التلخيص
حوكمة الشركات ىو موضوع جديد نسبيا للشركات الجزائرية، تلتقي الفعالية التنظيمية االىتمام من خالل توفير اآلليات مصدر عطل األعمال التجارية؛التسيير واالدارة والممارسات المؤسسية التي تساىم في حل النزاعات بين وظيفة
في معالمو. ومن بين الصعوبات التي ار نظىذا المفهوم لديو التصميم المناسب للسياق الجزائري تفسير ان تحاول ىذه المقالة تبحث التى تواجو المؤسسات العامة للتكيف مع القيود البيئية الجديدة، والعقبات المختلفة التي تدوس الشركات الخاصة
عن األداء، مفهوم حوكمة الشركات ال يزال مفهوم متناقض
Introduction
Le développement économique engendré par la révolution industrielle au début du 19 siècle, a
motivé la croissance des entreprises et a augmenté avec elle de nouveaux besoins de financement.
Cette nécessité de faire appel aux capitaux extérieurs, a engendré au sein de la firme un partage de
pouvoir qui était jusque-là l’apanage des seuls propriétaires dirigeants.
Ce partage de pouvoir qui se traduit à son tour, par la séparation entre la fonction de propriété et
celle de la direction, s’est accompagné d’une divergence d’intérêts entre les deux parties le
principal (l’actionnaire) et l’agent (le dirigeant)et par conséquent l’apparition de conflits et de
coûts d’agence.
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
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L’importance de cette thématique se trouve renforcée après les différentes dérives financières
vécues par une multitude d’entreprises dans différents pays (vivendi, Enron, Palmarat ; etc.) au
début des années 2000.
Ces différentes crises et faillites, ont contribué entre autres à mettre l’accent sur la défaillance des
systèmes de gouvernance et à prendre conscience de la nécessité de revoir les dispositifs de
contrôle mis en place.
Ce regain d’intérêt de l’importance que revêt cette thématique, notamment à travers la diffusion des
principes de transparence, d’équité d’imputabilité et de responsabilité, se trouve élargi, pour passer
du contexte d’origine en l’occurrence Anglo-saxon vers pratiquement tous les pays du monde ,et de
l’entreprise managériale à capital diffus pour toucher d’autres types d’organisations telles que les
institutions financières, les administrations et les PME .
En effet, plusieurs codes de bonne pratiques de gouvernance ont été établis dans de nombreux pays
et de nombreux efforts ont été déployés pour asseoir ces principes, Qu’en est-il des entreprises
algériennes, ou sont-elles relativement à la question de la gouvernance ? Peut-on parler
d’universalité ou plutôt de spécificité des systèmes de gouvernance ?
Ce papier aura donc pour objet, d’apporter une contribution à la compréhension de la perception
de la thématique de la gouvernance d’entreprises, de la part des dirigeants d’entreprises algériennes
d’un côté , et apporter des éléments de réponse par rapport à la possibilité de calquer un système de
gouvernance d’entreprise universel au contexte économique algérien de l’autre.
Cadre d’analyse et méthodologie empruntée
Ce travail s’appuie sur une recherche bibliographique, et sur des travaux qui ont traité de la
thématique de la gouvernance d’entreprises en général puis celle traitant de la gouvernance des
entreprises algériennes en particulier.
Pour répondre à notre problématique, une enquête de terrain a été effectuée auprès de
cinq(05) entreprises publiques et privées implantées dans la wilaya de Bejaia ;
l’enquête s’est appuyée sur la distribution de questionnaires, qui ont été mis à la disposition
des dirigeants de ces dites entreprises , quatre thèmes y sont traités : l’objet de la gouvernance
d’entreprise, l’existence d’un système de gouvernance d’entreprise, ses différentes composantes
(mécanismes), l’identification des entraves à la mise en place d’un bon système de gouvernance ;
des entretiens ont été également menés auprès des dirigeants de ces dites entreprises à savoir :
l’entreprise Cevital et le groupe Batouche .
Notre enquête au niveau local consolide entre autres les résultats de l’enquête menée par l’institut de
gouvernance Hawkama el Djazair en 2010 à l’échelle nationale auprès de 201 entreprises privées
dans tous les secteurs d’activité laquelle s’avère être le premier référant en la matière ;
L’interprétation des résultats est loin d’être comparative, mais elle synthétisera au mieux la
perception des deux types d’organisations quant à la gouvernance des entreprises.
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
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1. La gouvernance d’entreprises : de quoi s’agit-il ?
La gouvernance figure parmi les thématiques des sciences sociales les plus étudiées durant ces
deux dernières décennies ; mot ancien vulgarisé et répandu à la fin du 19 siècle, .Ses origines
remontent au début de la séparation de la propriété et du pouvoir au sein de la firme managériale.
Dès la fin du 18 ième siècle, ADAM Smith (1776) mentionne d’ores et déjà que la diffusion
extrême du capital, dégrade les performances économiques de l’entreprise et que les gestionnaires
non propriétaires sont moins intentionnés que ceux qui gèrent leurs propres entreprises(R.Perez,
p31)
D’un point de vue conceptuel, l’analyse de Berle et Means(1932) est celle qui a posé les basesde
la réflexion sur la problématique de la gouvernance des entreprises. Aussi ils définissent la
gouvernance d’entreprise comme étant « l’ensemble des moyens par lesquels les investisseurs
financiers en général et les actionnaires en particulier peuvent s’assurer de la rentabilité de leur
investissement ». Cité in Charreaux (1997, p2).
S’appuyant principalement sur le cas de la grande firme managériale à capital diffus, ces auteurs
expliquent que le démembrement des droits de propriété en une fonction de contrôle censée être
accomplie par les actionnaires, est la source d’un conflit dont les conséquences sont
dommageables pour les propriétaires, ils ont également mis l’accent sur les mécanismes de
gouvernance, en définissant le système de gouvernance d’entreprises comme étant « l’ensemble
des moyens par lesquels les investisseurs financiers en général et les actionnaires en particulier
peuvent s’assurer de la rentabilité de leur investissement ». Cité in Charreaux (1997, p2)
Par ailleurs, et à travers la reprise de la définition d’Adam Smith (1776) « « les directeurs de ces
sortes de compagnie étant les régisseurs de l’argent d’autrui plutôt que de leur argent ,on ne peut
guère s’attendre à ce qu’il y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que des associés
apportent souvent dans le maniement de leurs fonds »(R.Perez,2009,p31) les auteurs évoquent
leurs méfiance à l’égard d’une telle délégation de pouvoir, dans la mesure où ces dirigeants non
propriétaires ne s’intéresseraient guère à la performance organisationnelle ;
Charreaux définit la gouvernance d’entreprise comme suit « le gouvernement d’entreprise recouvre
l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et
d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit qui gouvernent leur conduites et délimitent
leurs espaces discrétionnaires » (Charreaux, 1997, p 1)
Cet ensemble de mécanismes formant « le système de gouvernance »est composé de mécanismes
internes et externes. Le premier groupe s’identifie à travers, essentiellement, le conseil
d’administration, la surveillance mutuelle des dirigeants, le système de rémunération, l’audit ; etc.
Tandis que le deuxième groupe s’identifie à travers les différents marchés (marchés des biens et
services, marché de travail ; le marché financier ; etc.).
Pour charreaux (1997), la question de la gouvernance trouve son origine à la fois dans les
défaillances des systèmes de contrôle des dirigeants qui peuvent aboutir à la destruction de la
richesse des actionnaires et dans sa répartition inégale quand elle est détenue par les actionnaires
majoritaires au détriment des actionnaires minoritaires.
L’analyse de ces différentes définitions, fait ressortir entre autres le rôle central joué par le
dirigeant (l’agent selon la théorie de l’agence), dans la création de la valeur d’un côté, et dans
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l’émergence de conflits entre lui et l’actionnaire (le principal dans la théorie de l’agence) d’un
autre.
Cela dit , le rôle de la gouvernance d’entreprise dans ce cas étant de discipliner et de contrôler ces
managers ,à travers les différents mécanismes ,pour les inciter à agir conformément aux intérêts
des actionnaires , c’est-à-dire en créant et en maximisant la valeur ,à travers la bonne gestion des
fonds investis dans l’entreprise. .
2. La gouvernance des entreprises en Algérie : revue de littérature et état des lieux
Le débat sur la gouvernance en Algérie trouve ses origines au début des années 2000 avec
notamment la mise en faillite des banques ELKHALIFA et la BCIA, ajouté à cela la contrainte de
l’économie de marché, le poids de l’ajustement structurel sur l’économie algérienne en général et
les entreprises en particulier.
Sur le plan de la recherche, cette thématique connait de plus en plus d’intérêts auprès des
universitaires et académiciens.
En effet , les différentes évolutions du contexte économique ,les impératifs de la mondialisation,
les différentes difficultés auxquelles font face les entreprises algériennes, sont autant de facteurs
qui ont suscité l’intérêt des chercheurs, pour élucider les rouages de cette thématique et recadrer
les différentes entreprises en quête de performance, dans un contexte qui s’ajuste aux différentes
contraintes nationales et internationales.
La thématique de la gouvernance d’entreprises a été abordée de plusieurs manières, cependant la
majorité des travaux se sont intéressés à sa description en tant que système ou « modèle
managérial », qui contribue d’une manière très imposante, à expliquer la non performance des
entreprises publiques, à l’instar des travaux de
A .Bendiabdellah(2007),B.kouider(2006),M.Mkideche(2000),etc.
le rôle du conseil d’administration dans la discipline et le contrôle de comportement managérial
(D .Labaronne2006) ,la promotion de l’éthique et de la responsabilité sociale au sein des
entreprises algériennes en tant que mécanisme disciplinaire, sont également autant d’axes abordés
et appliqués à l’entreprises publique algérienne qui se trouve à la recherche d’un corollaire au
mécanisme légal, pour mettre fin aux éventuels comportements « frauduleux ». A.
Bendiabdellah(2007) ;
Sur le plan pratique, l’impératif de la performance et les contraintes environnementales
(mondialisation notamment) ont contraint les pouvoirs publics à adopter les principes de bonne
gouvernance, notamment dans les banques. Une bonne gouvernance qui avant cette période était
un terme quasiment à la marge, et sur lequel les nouvelles données de l’environnement ont mis
l’accent et propulsé ses principes en l’occurrence : la transparence ; l’équité, l’imputabilité et la
responsabilité. La démarche s’est concrétisée par une prise de conscience importante, sur le
terrain à travers la promulgation du code de commerce en premier lieu , mais s’est également
répandue dans le milieu des chefs d’entreprises, qui ont multiplié leurs efforts pour mettre en
application les règles de bonne gouvernance et ce à travers l’établissement du code de
gouvernance pour les entreprises algériennes ( première version en 2008 puis actualisé en 2009)
ainsi que la création d’un institut de la gouvernance(2010).
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
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l’adoption des principes de gouvernance des entreprises concrétisés par le code de gouvernance,
reste cependant une démarche volontaire, développée par une initiative privée (Task force) et
orientée essentiellement vers les entreprises du secteur privé..
Le GOAL 2009 reprend les grands principes de la gouvernance des entreprises, ainsi qu’une
explication du fonctionnement des différents mécanismes de ce système. Le code de gouvernance
des entreprises algériennes, est établi à l’image des codes de gouvernance des entreprises
Américaines et Européennes, tout en respectant les contraintes spécifiques de l’économie
algérienne.
Concernant la gouvernance des entreprises publiques, à l’instar des entreprises de tous les pays qui
ne font pas forcement partie de l’organisation pour la coopération et le développement
économique (OCDE), les pouvoirs publics ont choisis de s’aligner aux principes de gouvernement
des entreprises publiques de l’OCDE initiées en 2002 et revus en2004 .1
Ces principes mettent l’accent sur six axes importants, que l’Etat doit réunir pour asseoir les
principes de gouvernement d’entreprises à savoir : la transparence, l’imputabilité, la responsabilité
et l’égalité de traitement entre les actionnaires ; les axes sont les suivants :
La garantie aux entreprises publiques d’un cadre juridique et réglementaire efficace ;
l’Etat doit se comporter en actionnaire éclairé et actif de manière à garantir la
transparence et la responsabilité dans l’exercice du gouvernement d’entreprise.
L’Etat et les entreprises publiques doivent reconnaître le droit de tous les actionnaires,
leur assurer un traitement équitable et leur faciliter l’accès à l’information concernant
l’entreprise.
La politique actionnariale que doit conduire l’Etat, doit intégrer dans sa logique la
responsabilité sociale des entreprises vis-à-vis des parties prenantes et les obliger à rendre
compte des relations qu’elles entretiennent avec elles.
Conformément aux principes de l’OCDE les entreprises publiques doivent observer des
normes de transparence rigoureuses.
Pour assurer les fonctions de pilotage stratégiques et de surveillance de la direction, le
conseil d’administration de ces entreprises doit bénéficier des pouvoirs, des compétences
et de l’objectivité nécessaires.
La gouvernance d’entreprise selon les principes de l’OCDE est la démarche que devraient adopter
tous les Etats pour remédier aux dysfonctionnements des entreprises publiques.
En l’absence d’une référence locale en termes de gouvernance d’entreprises publiques en Algérie,
puisque même le code de gouvernance (GOAL 2009) n’a pas concerné ce type d’organisation, les
principes de l’OCDE 2004 restent l’ultime référence en la matière.
3. La gouvernance des entreprises publiques : une problématique difficile à cerner
1www.oecd.org
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 6
Selon L’OCDE les entreprises publiques sont « les entreprises sur lesquelles l’Etat exerce un
contrôle significatif, qu’il soit l’actionnaire unique, qu’il détienne une participation majoritaire ou
une participation minoritaire mais significative »
Cette définition légitime le contrôle exercé par l’Etat sur ses entreprises, en sa qualité
d’actionnaire, une qualité qui fait de lui selon les postulats de la théorie de l’agence (Jensen et
Meckling ,1976) un créancier résiduel (charreaux ,1997) étant donné qu’il soit le seul bailleur de
fond à assumer les risques liés à leurs activités.
Cette réflexion est le point de départ du débat sur la gouvernance des entreprises publiques ;
En effet, la gouvernance des entreprises publiques est très spécifique de par les particularités que
revêt cette dernière. Selon A. Bouchikhi et A.Bendiabdellah(2007) elle est étroitement tributaire
de celle de l'Etat actionnaire.
Cette relation étroite est la source des entraves en matière de bonne gouvernance, ceci n’exclut
pas pour autant un certain nombre de particularités qui pourrait accentuer l’ampleur de ces
entraves.
En effet, les entreprises publiques sont les entités ou l’ingérence politique directe dans leur
gestion est très prononcée, se caractérisent par une dilution des responsabilités, de l’existence
d’une chaîne complexe de délégation des pouvoirs (dirigeants, conseil d’administration, entité
actionnaire, ministères, pouvoirs publics), ce qui rend l’identification des mandants réels selon
l’appellation de la théorie d l’agence difficile à identifier. Les entreprises publiques par conséquent
devraient Structurer cette chaîne de responsabilités de manière à garantir des décisions efficientes
et un gouvernement d’entreprise de qualité. Les difficultés ainsi rencontrées par les entreprises
publiques semblent en effet largement provenir des lacunes qui affectent leur mode de
gouvernance. A. Bouchikhi et A.Bendiabdellah(2007)
en ce qui concerne la gouvernance des entreprises publiques algériennes, celles-ci ne font pas
exception a la règle. En effet ,l’ensemble des travaux qui ont traité cette problématique à l’instar
de B .Kouider (2006) ou M .Mkideche (2000) concluent à une complexité des relations qui
encadrent l’activité de l’entreprise de par sa structure de propriété .Ainsi, malgré les discours en
faveur de l’autonomie des entreprises publiques depuis les réformes des années 80, l’Etat
maintient toujours son rôle de décideur et planificateur de tous les objectifs stratégiques de ces
entreprises.
Cette situation est nettement contradictoire avec les principaux fondements de la gouvernance
d’entreprise à savoir : la création de la valeur, la séparation entre contrôle et prise de décision et le
respect des droits des actionnaires ;
Pour ce qui est du principe de la création de la valeur, bien qu’elle soit l’objet même de la
gouvernance d’entreprise, elle n’est tout de même pas l’objet ultime de l’entreprise publique
algérienne .les différents travaux dans ce sens montrent que l’entreprise publique peine toujours à
réaliser ses performances, dans un environnement qui ne cesse de changer depuis l’indépendance,
son rôle de « garant de paix sociale » ressort toujours dès qu’on évoque la contrainte de création
de richesse.
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
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Néanmoins, l’extension de la problématique de la gouvernance aux entreprises publiques, requiert
l’existence des mécanismes disciplinaires tel que le marché boursier ,cependant le retard
enregistré en termes d’ouverture et de fonctionnalité de ce marché (ouvert depuis 1997 ), ne
permet pas de mettre cet objectif de création de la valeur en exergue et pour les entreprises et pour
les actionnaires, puisqu’il ne joue pas encore son rôle disciplinaire et incitatif en tant que
mécanisme de gouvernance.2 Le rôle timide joué par le marché financier est dû selon le directeur
de la bourse d’Alger à l’absence d’une « culture boursière » et aux facilités d'accès des sociétés à
des financements bonifiés auprès des banques3.
Pour ce qui est du principe de la séparation entre la fonction de contrôle et la prise de décision,
l’enquête que nous avons mené auprès des entreprises publiques à savoir l’entreprise portuaire de
Bejaia(EPB), Sonatrach et Naftal font ressortir que les décisions émanent toujours de la tutelle et
des ministères. Les conseils d’administration instaurés dans ces entreprises sont sous l’égide de la
tutelle, les administrateurs sont nommés par cette dernière, ainsi que les cadres dirigeants
principaux. L’un des dirigeants de L’EPB lors d’un entretien directif admet, ne reconnaitre aucun
conflit d’intérêts avec la tutelle, et que les dirigeants sont considérés comme les garants de
l’application des décisions ministérielles. Un dirigeant de Naftal quant à lui ne reconnait pas la
thématique de la gouvernance d’entreprise et selon ses propos « c’est une thématique qui n’est pas
destinée aux entreprises algériennes mais pour les entreprises d’ailleurs » ; ceci conclu à une
difficulté d’adopter les principes même de la gouvernance d’entreprise non pas par méfiance mais
par ignorance.
En outre ,théoriquement ,l’attitude du manager dans la création de la valeur pour l’entreprise
,dépend largement de son espace discrétionnaire et de sa latitude managériale (shleifer et
Vishney,1976) ; le manager peut avoir une attitude positive en faveur de la création de la valeurs
si les mécanismes incitatifs (stock option par exemple ) sont importants et les mécanismes de
contrôle( tels que les conseils d’administration) sont opérationnels . Mais il peut également, tel que
le montre la théorie d’enracinement, adopter un comportement actif à l’égard de ces mécanismes
en les contournant .le contrôle excessif des comportements des dirigeants via les mécanismes
utilisés par les actionnaires, réduisent également l’apport cognitif des dirigeants et donc leur
contribution dans la création de la richesse pour l’entreprise.
Ces différents postulats apparaissent dans l’entreprise publique algérienne, dans la mesure où
l’espace de « créativité » des dirigeants est limité par les directives des actionnaires.
Le cas de l’EPB pris à part est pourtant très distinct, puisque c’est l’une des seules entreprises
publiques à être engagées dans une pratique de responsabilité sociale(qui est entre autre une
dimension de la gouvernance d’entreprise), qui lui confère un caractère pionnier en la matière,
c’est en effet la seule entreprise du Maghreb à être triplement certifiée (qualité, environnement et
sécurité ),la première à posséder un terminal à conteneurs et la seule à avoir créée une joint-
venture avec une société Singapourienne Portek ; ceci n’est pas sans conséquence en matière de
responsabilité sociale ,puisqu’elle est considérée comme l’une des premières entreprises à
revendiquer une démarche citoyenne en servant à travers les différents projets entrepris les
intérêts de ses parties prenantes .
2Selon le directeur de la bourse d’Alger seules cinq entreprises y sont introduites jusqu’à nos jours (Alliance
assurance, NCARoiuba EGH El Aurassi, Saidal et Biopharm. Radioalgerie.com LE 26.04.2016 3Radioalgérie .com interview du 26 avril 2016
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
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Finalement, à la lumière des scandales récents qu’a vécu par exemple Sonatrach, la problématique
de gouvernance des entreprises publiques algériennes ,est lié à l’élargissement du rôle de l’Etat
actionnaire ,à travers les différentes tutelles mais aussi à l’architecture organisationnelle et de la
prise de décisions, représentée par le cumul des fonctions du propriétaire ,du président du conseil
d’administration et de l’exécutif, mais aussi à l’absence de la transparence ,l’enquête que nous
avons mené relève que ces entreprises n’attachent pas de l’importance à la publication régulière
des rapports d’activités, et des comptes rendus concernant leurs résultats contrairement à ce qui se
fait dans d’autres pays .
4. Les modèles de gouvernance d’entreprises
Le débat sur la façon dont la valeur est créée et la façon dont elle devrait être répartie entre
actionnaires, créanciers, salariés ,dirigeants ,clients ou fournisseurs répond à une opposition de
cadres institutionnels, avec d’un côté ,le système outsider ou marketbased dont l’incarnation sont
les Etats-Unis ,et de l’autre côté le système insider ou bondholder, caractéristique de l’Europe
continentale .
Le modèle de type « shareholder » est le mode de régulation de référence dans les pays anglo-
saxons. L’objectif à atteindre est la maximisation de la valeur pour l’actionnaire (c’est-à-dire le
profit ou le cours boursier). Dans ces pays, les marchés financiers sont très développés et le capital
de firmes est relativement atomisé.
Les pays anglo-saxons présentent la particularité d’avoir favorisé l’émergence des marchés
financiers et instauré des contraintes fortes au développement des institutions bancaires,
notamment en termes de détention d’actions dans des entreprises non bancaires (F Bancel 1997),
les USA et le Royaume Unis présentent des similitudes concernant leurs systèmes de gouvernance.
Ainsi leurs similitudes apparaissent non seulement au niveau de l’environnement réglementaire
mais également dans le rôle important joué par les investisseurs institutionnels dans le système de
gouvernance.
Dans ces conditions, les dirigeants sont contrôlés par les assemblées générales d’actionnaires et
surtout par le marché des prises de contrôle (lorsque les firmes ne sont pas suffisamment
performantes, les actionnaires minoritaires vendent leurs titres, ce qui fait baisser les cours, et
accroit les risques de prises de contrôle (le risques des OPA hostiles accroit également). Par
crainte d’être évincés lors d’une prise de contrôle hostile, et du fait que cette menace est crédible,
les dirigeants sont incités à gérer conformément aux intérêts des actionnaires. Ceci dit l’efficacité
du modèle repose fondamentalement sur l’efficacité du marché et l’absence des mesures anti –
OPA (G. Denglos ,2010)
La régulation par le marché apparaît donc comme l’élément central du modèle sharholder (appelé
également système outsider), toutefois la dispersion de la propriété est une faiblesse de ce système
car ça représente une entrave pour effectuer un contrôle efficace de la part des actionnaires qui ne
trouvent aucun intérêt à engager des coûts pour contrôler les dirigeants à comparer à leur faible
participation au capital. (Charreaux et Desbrière ,1998)
Le modèle cité précédemment n’est pas le seul modèle existant. Le modèle de type « stakeholder
» est présent dans plusieurs des pays européens. L’objectif à atteindre dans ces pays consiste
moins en la maximisation de la richesse des actionnaires que dans la défense des intérêts de
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 9
l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (salariés, clients, actionnaires, dirigeants…).Dans
ce modèle, les marchés financiers sont peu développés et le capital des firmes est souvent contrôlé
par des actionnaires puissants, qui en détiennent une part significative, seuls ou à plusieurs à
travers des blocs de contrôle. Ce sont des actionnaires puissants qui protègent les équipes
dirigeantes des menaces de prises de contrôle hostiles.
Mais d’autres parties prenantes exercent également un contrôle sur les dirigeants, comme les
banques, syndicat, clients et pouvoirs publics. Les dirigeants doivent donc en permanence
chercher à ménager les intérêts de ces différentes parties. Ce modèle prend en compte l’intérêt de
tous ceux qui participent à l’entreprise et permet de prévenir les comportements opportunistes de
certains partenaires. L’entreprise doit en effet satisfaire ces détenteurs d’enjeux au sens littéral.
Il s’agit de tous les acteurs qui sont engagés contractuellement avec l’entreprise : celle-ci a besoin
d’eux et ils entendent tirer de leur engagement une rémunération ou une rente. Les stakeholders
sont des acteurs nécessaires à la création de valeur ; il faut donc négocier avec chacun d’eux son
apport et sa rémunération.
Les stakeholders impliquent également les salariés, cela favorise la confiance et la coopération des
salariés ce qui permet de réduire les coûts d’agence et les situations de « passager clandestin »
même s’il est vrai que leur situation peut être ambiguë. Leur intérêt est que l’entreprise se
développe puisque c’est ainsi qu’ils peuvent préserver leur emploi, maintenir et accroître leur
rémunération et conduire un parcours professionnel. (G ; Denglos, 2010)
Cet intérêt peut converger avec celui des actionnaires, dans la mesure où ceux-ci recherchent le
développement de l’entreprise, gage d’enrichissement pour les premiers, de puissance pour les
seconds. Mais ils peuvent aussi diverger notamment en cas de réduction d’effectif pour préserver
la rentabilité du capital. ( G.Charreaux ,1997).
En ne développant pas les marchés financiers, des pays comme l’Allemagne et le Japon n’ont pas
suivi la voie empruntée par les États-Unis ou le royaume Uni, ils ont par conséquent favorisé un
système bancaire puissant susceptible d’aider les entreprises à se financer (F .Bancel, 1997)
L’adoption de ce système comme l’a souligné Thiveaud 1994 (cité in F. Bancel, 1997) ne relève
pas forcément d’un choix mais dépend des événements historiques qui ont marqué son histoire.
Ainsi, l’auteur explique qu’après la deuxième guerre mondiale, le recours à l’intermédiation
bancaire est beaucoup plus approprié que le recours aux marchés financiers, car l’intermédiation
bancaire facilite le contrôle du système de financement par la puissance publique et s’intègre
parfaitement dans le processus de planification qui s’est imposé dans l’après-guerre. Par ailleurs,
l’accès aux marchés financiers suppose l’existence d’un système d’information performant, or
dans ces pays en l’occurrence l’Allemagne et le japon, tous les deux dévastés par la deuxième
guerre mondiale, les entreprises n’étaient pas en mesure de fournir aux éventuels préteurs les
informations minimales donc les garanties exigées par ces derniers. A l’inverse donc du système
outsider, ce système a pour propriété la concentration du capital dans les mains de quelques
investisseurs, qui sont souvent d’autres groupes côtés (comme dans le cas des participations
croisées), des banques ou des holdings familiaux .Ce sont ces grands actionnaires qui répondent
aux demandes des capitaux des grandes entreprises.
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 10
Les actionnaires ou les blocs d’actionnaires dominant protègent les équipes en place des menaces
d’offre publiques d’achat hostile (OPA), mais exercent en contrepartie un contrôle continu sur
l’action des directeurs généraux. (G.Denglos, 2010).
Cette présentation des deux modèles nous pousse forcément à vouloir répondre au questionnement
suivant :
Considérant les différentes particularités du contexte algérien, quel est le modèle de gouvernance
d’entreprises pourrait on lui approprier ?
En effet, le contexte algérien tel qu’il se présente aujourd’hui a des particularités qui le rendent très
différent du contexte dans lequel la gouvernance d’entreprise est apparue, à savoir le contexte
Anglo-Saxon.
L’absence des fonds de pension qui sont la forme la plus concrète de la corporate gouvernance
dans le modèle Anglo saxon , l’état embryonnaire du marché boursier , le rôle joué par l’Etat
actionnaire dans les entreprises publiques ainsi que la part importante de l’informel dans les
pratiques managériales des formes privées, font que la possibilité du calquage ou non du système
de gouvernance universel, aux entreprises algériennes qu’elles soient publiques ou privées se fasse
avec beaucoup de « prudence »;
Le rôle des banques dans le financement des investissements mais aussi de l’activité d’exploitation
des entreprises, témoignent du rôle important exercés par les banques dans la sphère économique,
mais ceci est-il suffisant pour qualifier le modèle de gouvernance de tendance germano-nippon ?
La réponse à cette question nécessite une description minutieuse du rôle de la banque dans la
sphère économique, ce qui ne fait pas l’objet de ce papier ;
5. réalités sur la perception de la gouvernance des entreprises privées Algériennes :
Notre enquête fait ressortir qu’au niveau de toutes les entreprises privées objet d’enquête, la notion
de gouvernance est quasiment floue, cette ambiguïté est apparente dans la mesure où cette notion
est confondue avec d’autres notions notamment celles de la gestion et le management d’entreprise.
Ceci à notre sens est expliqué par le manque de formation et d’information, le rôle joué par
l’institut de gouvernance sur ce plan devrait être plus accentué ;
Cette idée est largement confortée par l’article de A. Naciri (2011) qui stipule que malgré
l’importance de la thématique, il subsiste toujours un sentiment d’incompréhension à son égard, et
d’incertitude par rapport à sa définition .l’auteur insiste sur le fait que cette notion est prise entre
deux conceptions :la première étant liée à sa nouveauté entant que thématique et la deuxième est
celle qui la place dans une « confusion »avec la notion de contrôle et de vérification, donc elle est
réduite à un simple problème technique et de surveillance ;
La question relative à l’objet de la gouvernance est également perçue différemment d’un dirigeant à
un autre ,la notion de contrôle du dirigeant et sa sanction en cas de sous performance sont prises
avec énormément de distance et de méfiance ;en effet au sein des entreprises privées qui sont
généralement familiales ceci s’avère être impossible ,vu « le cumul » de la fonction de propriété et
de gestion dans les mains du propriétaire lui-même ; ajouté à cela ces entreprises sont considérées
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 11
comme un héritage familial dont la succession est systémique ; à ce niveau les problèmes de
succession apparaissent comme l’un des problèmes qu’on peut largement positionné dans le cadre
d’un système de gouvernance de ces entreprises. Relativement à la question de parties prenantes les
Clients et le Personnel demeurent les Partenaires privilégiés de toutes les entreprises enquêtées ;
ceci dit ,les efforts consentis dans ce sens restent minimes ,puisque les entreprises familiales ne
s’engage pas encore dans des actions de formation du personnel , et de motivations ;les actions
visant la motivations des salariés sont beaucoup plus d’ordre sociaux tel que l’octroi des crédits sans
intérêts à l’instar de Cevital ou des actions de sponsoring et de mécénat orientées vers quelques
clubs sportives et manifestations culturelles se déroulant dans la région .
Concernant les mécanismes de la gouvernance d’entreprise et à travers les analyses de Berle et
Means (1932)Jensen et Meckeling (1976) ,Fama (1980),Fama et Jensen(1983),Williamson (1985)
(tous cités in G Charreaux ,1997) ,le conseil d’administration apparait comme le plus important et
il est perçu comme un système dont la finalité est de contrôler les principaux dirigeants et de les
contraindre à gérer l’organisation, conformément aux intérêts de l’ensemble des actionnaires et au-
delà ,de l’ensemble des apporteurs de ressources .il assure à travers ses missions le suivi des
performances de l’équipe dirigeante et prévient les conflits d’intérêts.
L’enquête Hawkama (2010) soulève que 13% des entreprises privées objets d’enquête, estiment
important la séparation entre le conseil d’administration et la direction.
L’enquête que nous avons mené va au-delà de ce résultat, et note que les réponses relatives à
l’existence d’un conseil d’administration au sein des entreprises privées et son opérationnalité,
soulèvent une certaine appréhension, car les dirigeants évoquent l’existence d’un conseil
consultatif « de famille » » « comités de direction » où siègent les membres de la famille et qui
pourrait remplacer le conseil d’administration des grandes entreprises publiques.
Néanmoins, les entretiens menés auprès des différents dirigeants, ne remettent en aucun cas
l’efficacité de ce mécanisme bien qu’il soit informel et régi par des relations familiales et
interpersonnelles, seulement, selon les propos recueillis des dirigeants, plusieurs décisions
« stratégiques » ressortent de ce type de structure.
Cependant, la question de l’ouverture de cet organe aux administrateurs indépendants ne requiert
aucun intérêt.
Pour ce qui est de la volonté de mettre en place un système de gouvernance d’entreprise ,en se
référant au résultats de Hawkama ceci est très lié à la connaissance du code de gouvernance alors
que cette enquête relève qu’à l’échelle nationale que seules 35% d’entreprises ont connaissance de
l’existence de ce code ; notre enquête va plus loin dans la masure ou les dirigeants non seulement
ignore relativement (1/2) l’existence de ce code néanmoins ils sont prêts à mettre en place un
système de gouvernance si ce dernier leur permet des apports en matière d’accès au crédit , facilite
la transmission ,contribue à réduire le cout du capital et améliore la performance de leurs
entreprises
Conclusion
A la lumière de notre enquête et de l’analyse que nous avons effectuée nous concluons que la
thématique de la gouvernance des entreprises appliquée au contexte algérien nécessiterait beaucoup
d’effort en termes d’information, et de sensibilisation ; la nécessité de redéfinir le concept de la
la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien
N° 16 Décembre 2016 Page 12
gouvernance des entreprises algériennes et son appropriation au contexte de l’économie
algérienne s’avère plus qu’indispensable.
La problématique est loin d’être méthodologique mais elle découle des particularités même de
contexte de l’économie Algérienne.
Entre la nécessité de réduire le périmètre de l’Etat actionnaire dans la gestion des entreprises, la
recherche d’une alternative à la privatisation , pour améliorer la performance de ces entreprises, la
difficulté de mettre en pratique les principes de l’OCDE vu la complexité du contexte, ainsi que les
différentes réticences des entreprises privées, à s’identifier au code de bonnes pratiques de
gouvernance, toutes ses raisons font de la gouvernance un terme ambivalent ,nécessitant une
volonté et une conviction de la part de toutes les parties prenantes du système entreprise.
Références bibliographiques
Ouvrages
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(1994)
J.Caby et G Hirigoyen, « création de valeur et gouvernance de l’entreprise », éd
economica ; paris ,2005.
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entreprises » éd economica, Paris ; 2010.
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mission ? », éd : ElAmal, 2008.
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Articles et communications
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orange.fr/gerard.charreaux/perso/articles/GEPME.pdf
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pour quel concept ? Revue d'économie financière, 2001.
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G., Charreaux « Vers une théorie du gouvernement des entreprises », in Charreaux
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fondations pour la finance et la gouvernance d’entreprise », Finance Contrôle
Stratégie, vol.5, n° 3, p. 5-68.
R Rajan. et L.Zingales., « The Governance of The New Enterprise », Cambridge
University Press,(2000).
A Shleifer et R W Vishney « A survey of corporate governance; journal of finance; n
2, 1995.
. P Wirtz: « Meilleures pratiques » de gouvernance, théorie de la firme et modèles
de création de valeur : Une appréciation critique des codes de bonne conduite
Cahier du FARGO n°104 (2004).
D. Labaronne, E .Oueslati, «responsabilité sociale des entreprises en Algérie, le cas
d’une entreprise publique algérienne » .2006
Commission Economique des NU pour l’Afrique: " Principes directeurs relatifs au
renforcement de la gouvernance économique et des entreprises en Afrique"(2002)
Actes du colloque Tlemcen sur la gouvernance des entreprises et le comportement
socialement responsable, 2007.
Documents :
Le code de gouvernance des entreprises en Algérie version 2009.
OCDE : « principes de gouvernement d’entreprise » (2004)http://www.oecd.org.
Enquête Hawkama 2010.
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 14
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
S a mi a S E L H AM I
Sous la direction du Pr KERZABI Abdelatif
Faculté de Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion (UABT).
Résumé :
Ces dernières décennies, l’innovation financière a donné naissance à un ensemble de produits pour
lesquels l’évaluation au coût historique n’est pas pertinente. La juste valeur s’est révélée être la
seule méthode capable d’offrir une évaluation transparente, pertinente et fiable. Cependant, la
complexité croissante de certains de ces produits et certaines limites des modèles d’évaluation se
sont récemment révélées problématiques. L’objet de l’article est de mettre à jour quelques
référentiels théoriques et conceptuels sous-jacents à la notion de juste valeur.
Mots clés : normalisation comptable, IFRS, IAS, juste valeur, cout historique
Introduction :
L’évolution de la normalisation comptable aux Etats-Unis illustre la montée du concept de « juste
valeur » (Cornett et al., 1996). Déjà présente depuis les années 1950, la juste valeur a pris son sens
actuel à partir des années 1990. Aujourd’hui, il est rare qu’une norme comptable internationale ne
fasse pas référence à la « juste valeur » (Bernheim et al. 1999). Depuis plusieurs décennies, sous
l’impulsion des normalisateurs anglo saxons, à une remise en cause progressive des fondements du
modèle comptable traditionnel, c’est-à-dire des conventions qui conditionnent la mesure de la
richesse et du revenu de l’entreprise par la comptabilité financière. Ce mouvement de grande
ampleur, initié aux Etats- Unis par le Financial Accounting Standards Board (FASB), puis au plan
international par l’International Accounting Standards Committee (IASC), vise à remplacer le coût
historique fondement actuel de la mesure comptable du résultat et de l’évaluation des actifs et
passifs et à lui substituer le concept de « juste valeur » (Fair value).
Ce nouveau concept à concerner presque la totalité des actifs et passifs financiers et a suscité un
vaste débat au sein de la communauté comptable et financière et dans le monde des affaires.
Ce débat autour de la juste valeur a opposé les partisans de la comptabilité au coût historique dit
statique à ceux de la comptabilité à la valeur de marché dite dynamique. De plus, il a été accentué
sur les avantages et les critiques adressées à chacun de ces modèles d'évaluation. Alors que le
modèle du coût historique s'intéresse plus à la fiabilité, objectivité et vérifiabilité de l'information,
celui de la juste valeur fait allusion d'avantage à la pertinence de l'évaluation nécessaire à la prise de
décision par les utilisateurs.
Nous essayerons à travers cet article de montrer, en premier temps, comment la méthode de la juste
valeur s’est imposé comme modèle d’évaluation comptable, ainsi de clarifier ses fondements
théoriques. En deuxième temps, nous essaierons d’exposer l’historique et l’émergence du concept
de la juste valeur.
Section 1 : Les fondements théorique de la juste valeur :
Il est important de rappeler qu’un véritable débat s’est ouvert autour de la juste valeur des actifs
financiers bien avant l’application des normes comptables internationales en 2005. Nous tenterons
de répondre à la question suivante quelle valeur faut-il privilégier ? La juste valeur ou le coût
historique ? Une valeur de marché ou une valeur estimée ?.
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
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1. Le cadre conceptuel de l’IASC et la juste valeur : quelle terminologie ? :
Dans la version initiale du cadre conceptuel approuvé par le conseil en avril 1989, l’IASC
Propose quatre différentes bases d’évaluations dans les états financiers :
Le coût actuel
La valeur de réalisation
La valeur actualisée
Le coût historique
Le coût historique a été considéré comme la base d’évaluation la plus communément adoptée par
les entreprises pour préparer leurs états financiers. Il diffère des trois dernières bases d’évaluations
en ce sens que les valeurs qui en résultent sont plus virtuelles qu’effectives, seul le coût historique
étant déduit du prix d’une transaction qui est effectivement payé par l’entreprise1. Dans ce contexte,
il n’est aucunement fait mention à la juste valeur. Toutefois, le texte soumis à discussion par l’IASB
en 20052 propose une terminologie plus complète qu’il paraît utile nous semble-t-il de définir les
modalités pratiques d’évaluation en juste valeur. Le tableau ci-dessous propose une correspondance
entre les termes utilisés dans les principaux textes de l’IASB et du PCG3 français afin de retenir des
définitions des catégories principales.
Tableau 1 : Synthèse des acceptions de la juste valeur
IASB
(2005)
CNC4 Définitions Commentaires sur
les modalités
Fair values
Market
Prices
Valeur de marché
(avis 2004-21)
Montant pour lequel un
actif ou un passif devrait
être échangé entre parties
informées et consentantes
lors d’une transaction
normale
Valeurs observables
sur des marchés
externes ou
transactions
comparables à
la date d’évaluation
Valuation
models and
techniques
Modèles et
techniques
d’évaluation
généralement admis
Modèles
d’évaluation d’actifs
avec prise en compte
des paramètres de
marché
Information « financière »
Information «patrimoniale»
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 16
(avis 2004-21)
Substitutes for fair values
Net realizable
Value
Valeur vénale
(avis2004-21)
Valeur de revente d’un
actif lors d’une
transaction normale net
des coûts de sortie de
l’actif
Non prise en compte
des charges
financières et de la
charge d’impôt
Current
Cost
Coût actuel Coût d’acquisition d’un
actif
similaire ou de
l’équivalent de sa
capacité productive
Valeurs observables
sur des marchés
externes secondaires
(coût de
remplacement)
Value in
Use
Valeur d’usage Valeur des avantages
économiques attendus de
l’utilisation de l’actif et
de sa
sortie
Actualisation des
flux futurs attendus
de l’utilisation de
l’actif (y compris la
revente)
Historical
Costs
Coût d’acquisition
(CRC 2004-06)
Montant de trésorerie ou
équivalents de trésorerie
payé
pour la contrepartie reçue
(avant amortissement et
dépréciation)
Prix enregistré sur la
base d’une facture.
Somme des dépenses
engagées.
Source : Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), "Juste valeur et reporting de la
performance : débats conceptuels et théoriques", journal de Comptabilité Contrôle Audit,P80.
Malgré le caractère non officiel du discussion paper de 2005 publié par l’IASB et sur lequel
s’appuie en partie le tableau 1, on observe que le cadre conceptuel semble promouvoir la valeur de
marché ou l’évaluation financière des composantes du bilan comme meilleures approches de la
« juste valeur », même si dans de nombreuses normes IAS/IFRS ce choix reste encore optionnel .
Par ailleurs, une simple comparaison des deux approches d’évaluation nous laisse conclure que
l’approche des coûts historiques prévaut largement dans la normalisation française. Ce sont
conceptuellement deux logiques qui s’opposent dans les fondements de la comptabilité. Le bilan en
coûts historiques répond à la vision des hommes d’affaires voulant être évalués sur la performance
de leur action à l’issue du cycle d’exploitation. Les résultats ne doivent être dégagés que lors de leur
réalisation, cette démarche devant prévenir les risques de faillite par contre selon Rihard (2001), Le
bilan en juste valeur répond lui à la vision des juristes qui par la simulation d’une situation de
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
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liquidation veulent assurer aux créanciers financiers qu’ils pourront effectivement être remboursés
de leur mise.
Cette évolution entérine le passage du market-to-market au market-to-model (Aglietta et Rébérioux,
2004). Cette substitution de valeurs actuarielles aux valeurs de marché, si elle est suivie en France,
peut conduire à l’avènement d’une troisième étape du capitalisme français (Richard, 2005).
Bennabdellah et Teller (2006) notent que, en termes de pratiques, les premières études empiriques
sur la transition aux IFRS par les premières sociétés françaises cotées montrent une forte persistance
du coût historique à la clôture de l’exercice, dès lors que l’option reste possible. Cairns (2006) pour
sa part, souligne que le fait de recourir à la juste valeur serait d’une portée finalement limitée au
regard de l’ensemble des dispositions prévues par le jeu de normes.
2. Les soubassements théoriques de la juste valeur :
Si la notion de juste valeur semble avoir capté l’attention des non-spécialistes de la comptabilité
(économistes, journalistes, politiques), le concept leur apparaissant nouveau, il faut savoir que les
théoriciens comptables ont, dès la fin du XIXe siècle, débattu cette méthode d’évaluation.
En effet, les modes d’évaluation des actifs prennent leur source dans les théories anciennes du bilan.
(WALLISER,2012)5 à les théoriciens de l’école déductive
6 (dont Paton, 1922) ont cherché à
appliquer des règles comptables en utilisant les valeurs actuelles (Degos et Previts, 2005 p. 154)
tandis que les théoriciens de l’école inductive7 (dont Littleton, 1953) défendaient la méthode du
coût historique pour relier la pratique comptable au développement social et économique (Tremblay
et al., 1994 p.12).
La théorie des conventions s’inscrit dans l'approche sociologique de la comptabilité qui considère la
comptabilité comme une construction soumise à des pressions sociales, à des influences politiques
et culturelles. Elle interprète les principes et conventions comptables comme résultants d'un choix
collectif qui n’est pas motivé uniquement par un souci de rationalité. Dans ce cadre, on a « convenu
» de mesurer les actifs à la juste valeur pour mettre en cause la convention du coût historique
(Amblard, 2004).
Le besoin de la juste valeur peut s'expliquer aussi par le contexte actuel de financiarisation de
l’économie. Face à la part grandissante des investissements financiers dans les entreprises, la juste
valeur permet de révéler les tendances du marché financier et d'anticiper les effets financiers des
changements économiques de ces investissements. Ce contexte dicte aussi une transparence de la
mesure de la performance vis-à-vis le marché. La juste valeur permet, à travers la reconnaissance
cohérente des plus et moins-values de mesurer non seulement le rendement des activités
opérationnelles des dirigeants mais aussi de l’activité de spéculation financière. La juste valeur
apparaît dans ce cadre comme une convention cohérente avec le besoin des investisseurs. Elle
permet d'aligner la comptabilité avec la finance en rehaussant la valeur prédictive des chiffres
comptables (meilleure prédiction des cash-flows futurs).
L'étude de Giordano-Spring et Lacroix (2007) soutient théoriquement ce postulat. Ils notent que la
consécration de la juste valeur est le résultat d'un passage d’un modèle comptable « Transaction
Theory » à un modèle comptable « Value Theory ».
2.1. Le coût historique comme convention d’évaluation dans la théorie de la transaction
Dans la théorie de la transaction, « Un profit n’est envisageable que dans l’hypothèse d’un
accroissement de la capacité de production. »8 Ainsi, dans cette approche, même une augmentation
des prix des produits vendus par la structure ne constituerait pas de Résultat supplémentaire. Nous
sommes dans une approche du résultat par les bilans. On ne va ici s’intéresser qu’à la création de
capacité de production supplémentaire.
Dans une logique industrielle, les changements de prix ne doivent donc affecter ni la mesure de la
performance, ni l'évaluation de la capacité de production. Seul le coût historique répond à ces
objectifs (BARNES, 1997). Les documents comptables peuvent dans ce cas, être considérés comme
des rapports émis par les dirigeants aux propriétaires pour s’acquitter de leurs obligations, les
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
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propriétaires fournissant des ressources à l’entreprise et confient aux dirigeants le soin de les utiliser
au mieux. Il convient de classer les transactions réalisées en les enregistrant à leur coût
d’acquisition, c’est à dire leur coût historique.
Dans cette approche, un bilan est un document de « stockage » de l’information en attente de la
terminaison économique des opérations : les actifs corporels, incorporels et financiers sont
immobilisés en attente du déroulement du cycle d’investissement, les stocks et créances sont mis en
attente de la terminaison du cycle d’exploitation et les dettes du cycle de financement. Un actif n’est
qu’un objet comptable virtuel ou actif « hybride » (Capron, 1996), positionné au bilan dans un
compte d’attente.
2.2. La valeur actuelle comme convention d’évaluation de la « juste valeur » dans la
théorie de la valeur :
La théorie des revenus initiée dans son application au domaine comptable par E.O. Edwards et P.W.
Bell (1961) puis développée par R. Mattessich (1964) et R.R. Sterling (1970) propose comme
finalité du modèle comptable, la mesure de l’accumulation de valeur pour les investisseurs (Value
Theory). La finalité du système d’information comptable est de mesurer le retour sur investissement
pour les actionnaires. En conséquence, les sources de résultat sont non seulement la création de
valeur liée aux transactions commerciales mais aussi toutes autres formes d’accumulation ayant un
impact positif sur la valorisation du capital investi. Ainsi, les plus values latentes sur les éléments
du patrimoine de l’entreprise sont d’un point de vue conceptuel source de profit et donc
d’augmentation des capitaux propres et le résultat de la période qui correspond à la variation globale
des capitaux propres pendant la période est un résultat « élargi » intégrant les plus values latentes,
c’est à dire le « comprehensive income »9.
Dans cette approche, les postes d’actifs de bilan étant réévalués en fonction de test spécifique
(impairment test) un goodwill ( ou badwill) va apparaitre. La valorisation de ces actifs, et donc du
bilan, se fera dans une approche de création de valeur. De plus la convention d’évaluation sera la
valeur actuelle On va s’intéresser à évaluer la capacité d’un actif à générer de la trésorerie.
Section 2 : Les fondements conceptuels de la juste valeur
Aujourd’hui la notion de normalisation ou bien même de normes internationales, on fait avant tout
allusion au concept de juste valeur, ce concept représente la pierre angulaire de la normalisation
internationale. L’organisme de normalisation internationale propose à de multiples occasions dans
le jeu des normes de retenir la juste valeur comme base de mesure pertinente pour enregistrer des
actifs ou des dettes dans les états financiers.
En effet, la notion de « juste valeur » a été introduite dans le langage comptable français. Elle est la
traduction de l’expression anglo-saxonne « fair value » qui, littéralement, correspond plus à celle de
« valeur sincère » ou « loyale »(Obert,2009), représente le montant contre lequel un actif pourrait
être échangé dans le cadre d’une transaction courante entre des parties informées et constantes et
agissant dans des conditions de concurrence normale (Chiapello, 2005, p.124). Elle est utilisée pour
évaluer une grande partie des instruments financiers et d’une partie des immobilisations lorsque
l’option de réévaluation a été retenue. Dans cette section, nous présentons l’historique et
l’émergence du concept de la juste valeur.
1. Définition de la juste valeur :
.Le concept de juste valeur est très subjectif10
. La définition du concept prend une forme légèrement
différente selon le référentiel.
La norme américaine SFAS 157 la définit comme « le prix qui serait reçu de la vente d’un actif ou
payé pour le transfert d’un passif dans une transaction organisée entre participants au marché à la
date d’évaluation ». Elle est donc un prix de sortie ou de vente théorique.
Pour les IAS/IFRS, elle est le résultat d’un échange, à savoir, « le montant pour lequel un actif
pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes, pour
une transaction conclue dans des conditions de concurrence normales ».
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 19
Pour les passifs, la définition de la juste valeur dans les normes américaines s’appuie sur la notion
de transfert. La définition retenue pour les IAS/IFRS fait référence au montant auquel un passif peut
être réglé entre parties bien informées et consentantes, pour une transaction conclue dans des
conditions de concurrence normales.
Ces différences devraient disparaître à terme. SFAS 157 a été mis au point afin de donner une
définition unique de la fair value et un cadre de cohérence pour la mise en oeuvre des évaluations
dans le contexte des US GAAP. Cet effort reste à faire pour les normes IFRS dans lesquelles
quelques incohérences subsistent dans les définitions utilisées dans les différents textes. SFAS 157
sert aujourd’hui de base de départ pour un projet de norme IFRS qui viserait à donner une définition
unique et des principes d’application clairs.
Une nouvelle définition de la juste valeur est proposée très récemment par l’IASB dans sa norme
IFRS 13 « Fair Value Measurement », adoptée par l’Union Européenne le 1er janvier 2013. Pour
celle-ci, la juste valeur se définit comme :
« The price that would be received to sell an asset or paid to transfer a liability in an orderly
transaction between market participants at the measurement date ».
C’est-à-dire en français (UE 2012, L 360/88, § 9) :
« …le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif lors d’une
transaction normale entre des participants de marché à la date d’évaluation ».
De nombreux concepts sont inclus dans cette nouvelle définition. Tout d’abord, et pour la
première fois, la juste valeur est définie explicitement dans la norme IFRS 13 par rapport au
marché, par rapport à des acteurs de marché – « market participants ».
Le rapport entre la juste valeur et une comptabilité de marché reste donc encore dans une certaine
mesure indirect : des acteurs de marché peuvent évoluer sur des marchés de gré à gré, assez distants
de la vision néoclassique du marché, forme particulière de marché marquée par la pluralité et
l’atomicité de ses acteurs.( JERMAN l,2014)11
Ensuite, cette nouvelle définition clarifie le fait que la juste valeur représente un prix de « sortie
»12.et suppose une vente ou un transfert normal, et non pas une transaction forcée ou une vente sur
saisie. Enfin, l’IFRS 13 précise que la juste valeur constitue un prix actuel à la date d’évaluation13
.
Schema1 : la définition de la juste valeur « faire value » selon IFRS13.
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 20
Source : Thorton G, Bulletin de nouvelles sur les IFRS Numéro spécial IFRS 13, Évaluation de la
juste valeur, Février 2012.
2. Hiérarchie des justes valeurs :
Pour accroitre la cohérence et la comparabilité des évaluations a la juste valeur et des informations
qui sont fournies par les entités, l’exposé-sondage publié par l’IASB en mai 200914
et l’IASB dans
la norme IFRS 13 (UE 2012), ou le FASB à travers la norme
SFAS 157 Fair Value Measurement, reconnaissent qu’il n’y a pas toujours de marché actif
permettant d’identifier un prix de marché pour un actif ou un passif en particulier. Les normes
prescrivent plutôt une hiérarchie qui classe par trois niveaux d’importance.
Cette hiérarchie place au plus haut niveau les cours (non ajustés) sur des marchés actifs pour
des actifs ou des passifs identiques (données d’entrée de niveau 1), et au niveau le plus bas les
données d’entrée non observables (données d’entrée de niveau 3).
Tableau 2 : Hiérarchie des justes valeurs
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 21
Source : Stephen S,IFRS 13, Évaluation de la juste valeur (Deuxième partie), CGA-
Canada,2011,P2.
2.1 Données d’entrée de niveau 1 :
En suivant IFRS 13 (UE 2012), les données d’entrée de premier niveau s’entendent des prix cotés
(non ajustés) auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation, sur des marchés actifs, pour
des actifs ou des passifs identiques.
Selon le § 48 de l’Exposé Sondage, un marché actif est « un marché sur lequel les transactions
d’actifs et de passifs ont lieu avec une fréquence et un volume suffisants permettant ainsi de fournir
des informations sur le prix des transactions sur une durée continue »15
.
Ainsi que selon IASB (voir définition sous les normes 36 et 38) définit un marché actif comme étant
un marché ou les trois caractéristiques suivantes prévalent :
- Homogeignité des éléments
- Disponibilité (existence) d’acheteurs et de vendeurs en tout temps
- Disponibilité des prix au public (transparence).
Ces prix cotés (non ajustés) devraient être utilisés pour évaluer la juste valeur. Pour qu’un marché
soit considéré comme étant actif, des transactions sur l’actif ou le passif doivent avoir lieu selon une
fréquence et un volume suffisants, et le prix coté doit être accessible auprès d’un intermédiaire tel
qu’une bourse, un courtier, un groupe sectoriel ou un service d’évaluation des cours.
Pour les actifs et passifs financiers, dont certains peuvent s’échanger sur de nombreux marchés
actifs (par exemple dans différentes bourses), une donnée de niveau 1 est disponible. Donc, au
niveau 1, l’important est de déterminer les deux éléments suivants16
:
(a) le marché principal pour l’actif ou le passif ou, s’il n’y en a pas, le marché le plus
avantageux;
(b) le fait que l’entité peut conclure ou non une transaction sur l’actif ou le passif au prix
pratiqué sur le marché à la date d’évaluation.
2.2 Données d’entrée de niveau 2
Les données d’entrée du deuxième niveau selon la norme IFRS 13 sont des données concernant
l’actif ou le passif, autres que les cours du marché inclus dans les données d’entrée de premier
niveau, qui sont observables directement ou indirectement.
Ainsi, si cette donnée d’entrée du deuxième niveau a une échéance spécifiée (contractuelle), elle
Hiérarchie des justes valeurs
Niveau 1 Cours (non ajustés) sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs
identiques auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation
Niveau 2 Données d’entrée concernant l’actif ou le passif, autres que les cours du marché
inclus dans les données d’entrée de niveau 1, qui sont observables directement
ou indirectement
Niveau 3 Données d’entrée concernant l’actif ou le passif qui ne sont pas observables, y
compris les propres données de l’entité, ajustées pour refléter les hypothèses
des intervenants du marché
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 22
doit être observable pour la quasi-totalité de la durée de l’actif ou du passif. Ces données d’entrée
comprennent :
1. les prix cotés sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs similaires;
2. les prix cotés sur des marchés qui ne sont pas actifs pour des actifs ou des passifs identiques
ou similaires;
3. les données autres que les prix cotés qui sont observables pour l’actif ou le passif, par
exemple: les taux d’intérêt et les courbes de taux observables aux intervalles usuels de
cotation, les volatilités implicites, et les marges de crédit;
Si l’entité utilise des données d’entrée observables qui ne nécessitent aucun ajustement
important d’après les données d’entrée non observables, l’évaluation de la juste valeur qui en
résulte doit être classée au niveau 2. Un ajustement apporté à une donnée d’entrée de niveau 2
qui est important pour la juste valeur prise dans son ensemble peut aboutir à une juste valeur
classée au niveau 3 de la hiérarchie s’il fait appel à des données d’entrée non observables
importantes
2.3 Données d’entrée de niveau 3 :
En cas de marché peu actif ou inactif pour les actifs ou passifs en question (il n’y a pas de
données d’entrée observables), on fait appel à des évaluations de niveau 3.
Les données non observables doivent être utilisées pour évaluer la juste valeur dans la mesure
où il n’existe pas de données observables pertinentes disponibles, ce qui rend possible une
évaluation dans les cas où il n’y a pas, ou presque, d’activité sur les marchés relativement à l’actif
ou au passif à la date d’évaluation. Cependant, l’objectif de l’évaluation de la juste valeur demeure
le même, à savoir l’estimation d’un prix de sortie à la date d’évaluation, du point de vue d’un
participant de marché qui détient l’actif ou qui doit le passif.
Par conséquent, les évaluations de niveau 3 font appel à une valeur fondée sur un modèle établie
dans une large mesure d’après les propres hypothèses de l’entreprise sur le prix que les intervenants
du marché attribueraient à l’actif ou au passif.
Bien que la structure hiérarchique des techniques d’évaluation de la juste valeur facilite la
compréhension des états financiers, la subjectivité et le biais que l’évaluation de niveau 3 peut
aisément entraîner suscitent certaines préoccupations. La présentation complète de l’information sur
le processus d’évaluation et la sensibilité des résultats de l’évaluation aux variations des hypothèses
du modèle devient particulièrement importante dans ce cas.
Dans la figure N°1 un exemple d’hiérarchie globale des justes valeurs dans les institutions
financières américaines et européennes17
, ces dernier ne classent qu’un faible pourcentage de leurs
actifs et passifs dans les instruments de niveau 3. Par ailleurs, les instruments financiers de niveau 2
étaient largement représentés dans les bilans des institutions à la fin de l’exercice 2007, alors que les
actifs et les passifs liquides constituaient le tiers environ de tous les instruments financiers évalués à
la juste valeur. L’attitude favorable à l’égard des instruments de niveau 2 semble être alimentée par
la souplesse inhérente aux techniques d’évaluation fondées sur un modèle18
.Les bilans des grandes
banques canadiennes renferment encore moins d’instruments de niveau 3, tandis que toutes les
banques répertoriées, à l’exception de la Banque TD, avaient un pourcentage très important de leurs
instruments financiers en actifs et en passifs liquides et une exposition nettement inférieure aux
instruments de niveau 2.
Figure 1 : Hiérarchie globale des justes valeurs, régions choisies, 2007
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 23
Source : Rock L, Elena S et Mihaela S,(2009), « La comptabilisation à la juste valeur : bientôt le
chemin le plus fréquenté », Rapport commandité par l’Association des comptables généraux
accrédités de l’Ontario, Canada,p10
3. Historique et évolution du concept de la juste valeur :
La notion de « juste valeur » est ancienne.la norme (ARB Accounting Research Bulletin 43,
chapitre 7A) publiée en 1953 et mentionné la notion de juste valeur mais sur un sujet très spécifique
(celui de la réorganisation de sociétés) et que la norme APB 29 (Accounting Principles Board
Opinion), publiée en 1973 et relative à la comptabilisation des transactions non monétaires, indique
le paragraphe 15 : « Le Board conclut qu’en général les transactions non monétaires doivent être
basées sur les justes valeurs des actifs (ou services) concernés qui est la même base que celle
retenue dans les transactions monétaires. Ainsi, le coût d’un actif non monétaire acquis en échange
d’un autre actif non monétaire est la juste valeur de l’actif donné en échange et un profit ou une
perte doit être constaté. Si la juste valeur de l’actif obtenu dans l’échange est plus évidente que celle
de l’actif remis en échange, c’est la première qui doit être utilisée ».
Si l’on avance dans le temps, on retrouve aussi la juste valeur dans l’APB 16 adopté en 1970 et
traitant des « regroupements d’entreprises » où on pouvait lire au paragraphe 11 relatifs à la
méthode de l’acquisition : « L’entreprise qui acquiert, enregistre à leur coût les actifs acquis
diminués des passifs supportés. Ainsi, une différence entre le coût d’une entreprise acquise et la
somme des justes valeurs des actifs corporels et incorporels identifiés diminuées des passifs est
constatées en écart d’acquisition». Toutefois, elle précise au paragraphe 66 qu’un « actif acquis en
émettant des actions de l’entreprise qui acquiert est enregistré à la juste valeur de cet actif c’est-à-
dire que les actions émises sont enregistrées à la juste valeur de la contrepartie reçue en échange ».
La juste valeur apparaît également dans les glossaires annexés au FAS 67, publiés en octobre 1982,
relatif au traitement comptable des coûts et opérations de locations initiales des projets immobiliers
et au FAS 87, publié en décembre 1985, relatif à la comptabilisation des retraites par les
employeurs. Une fois encore, conformément à ce que le Board avait prévu dans son cadre
conceptuel, la juste valeur est utilisée comme base d’évaluation la plus appropriée, dans certains cas
particuliers, pour traduire au mieux la nature et la substance de la transaction et :ou de(s)
l’instrument(s) concerné(s). Mai elle ne constitue pas encore une règle de portée générale ; par
ailleurs, chacune de ces normes ne concerne pas directement les instruments financiers.
Au regard de ce qui vient d’être évoqué, Bernheim et al. (1999) pensent qu’il possible d’affirmer
que la juste valeur (avant les années 1990) :
- est un mode d’évaluation applicable à certaines transactions et certains instruments ;
- ne constitue pas un modèle d’évaluation dans la mesure où elle ne peut pas être utilisée pour
l’évaluation d’éléments d’actif ou de passif à leur entrée dans les comptes et ultérieurement ;
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 24
- peut être définie ainsi : « prix accepté par deux parties avisées en toute liberté, dans une
transaction conclue à des conditions de concurrence loyale ».
3.1. La montée en puissance de la juste valeur aux Etats-Unis :
L’évolution de la normalisation comptable aux Etats-Unis illustre cette montée en puissance du
concept de « juste valeur »19
, impulsée tant par la SEC que par le FASB, et dont la généralisation
est liée au développement des instruments financiers (Casta,2003).
(Obert, 2009)20
fait un inventaire de l’utilisation du terme de juste valeur dans toutes les normes
américaines de FAS 1 (décembre 1973) à FAS 168 (juin 2009), on peut en tirer la synthèse suivante
(par groupe de 25 normes, 18 pour le dernier groupe) dans le tableau ci-dessous:
Tableau 3 : Juste valeur dans les normes américaines
Numéros
des normes
Date
Des normes
Nombre de normes
utilisant le concept
de juste valeur
Pourcentage de
normes
utilisant le
concept de juste
valeur
FAS 1 – FAS 25 décembre 1973 – février 1979 5 20 %
FAS 26 – FAS 50 avril 1979 - novembre 1981 8 32 %
FAS 51 – FAS 75 novembre 1981 – novembre
1983
9 36 %
FAS 76– FAS 100 novembre 1983 – décembre
1988
11 44 %
FAS 101 – FAS
125
décembre 1988 – juin 1996 18 72 %
FAS 126 – FAS
150
décembre 1996 - mai 2003 20 80 %
FAS 151 – FAS
168
novembre 2004 –juin 2009 14 80 %
Totaux 85 50 %
Source : . Obert R. (2009), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables,
partie 1», Revue Française de Comptabilité, n° 427,p7
Le taux moyen d’utilisation dans les normes américaines est de 50 % ; faible au début, il est depuis
1996 de l’ordre de 80 %. Outre les instruments financiers, l’utilisation de la juste valeur notamment
dans les contrats de location (FAS 13 ―Comptabilisation des locations‖), le paiement des stock-
options (FAS 123 ―Comptabilisation des stocks options et assimilés‖), les immobilisations
incorporelles (FAS 142 ―Goodwill et autres immobilisations incorporelles‖, la détermination des
dépréciations (FAS 144 ―Comptabilisation des dépréciations ou sorties d’actifs à long terme‖), les
regroupements d’entreprises (FAS 141 ―Regroupements d’entreprises‖), les activités abandonnées
(FAS 146 ―Evaluation des coûts associés aux activités abandonnées‖). Il est à noter qu’aux Etats-
Unis, il n’existe pas de possibilités de réévaluer les immobilisations corporelles et incorporelles
(comme dans IAS 16 et IAS 38), ni de règles spécifiques à l’évaluation des immeubles de
placement à la juste valeur, ceux-ci devant être obligatoirement évalués au coût historique, déprécié
par amortissement.
3.2. La montée en puissance de la juste valeur dans les normes internationales
La substance du cadre conceptuel de l’IASC quant aux bases d’évaluation est très proche, sinon
identique à celle du FASB. Il laisse envisager déjà une évolution de l’IASC d’un rôle
d’harmonisateur vers celui, plus directement, de normalisateur. Toutefois, la juste valeur n’est pas
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 25
un mode d’évaluation exclu dans le référentiel comptable américain, a priori, en tant que modèle
d’évaluation possible. L’organisme international semblait laisser une assez grande latitude pour le
choix d’un modèle d’évaluation s’il est approprié et pertinent. On observe en outre que, à la date de
publication du cadre conceptuel en 1989, la juste valeur n’était pas un concept généralement utilisé
et, qui plus est, appliqué.
Toutefois, les premières normes dans lesquelles était définie la juste valeur sont résumées dans le
tableau ci-dessous:
Tableau 4 : Juste valeur dans les normes internationales
Normes
internationales
Dates Explications
IAS16 Octobre
1981
Cette norme est relative au traitement
comptable des immobilisations. Elle autorise les
entreprises à comptabiliser une immobilisation :
« à un montant réévalué, à savoir à sa juste
valeur à la date de sa réévaluation, moins tout
amortissement cumulé à une date postérieure La
juste valeur est en général la valeur de marché
déterminée par estimation. Lorsqu’il n’y a pas
d’élément indicatif de la valeur de marché, on
utilise le coût de remplacement net
d’amortissement ».
IAS 18 Juin
1982
« Les revenus doivent être mesurés à la juste
valeur des contreparties reçues et à recevoir ».
La différence entre la juste valeur et le montant
nominal de la contrepartie est comptabilisée en
produits financiers.
IAS 20 Nov.1982
« Comptabilisation des subventions publiques»
IAS 22 Juin
1983
« Regroupements d’entreprises ». Cette norme
dispose au paragraphe 22 qu’ « une acquisition
doit être comptabilisée à son coût, à savoir le
montant en liquidités ou équivalents de
liquidités versés, ou à la juste valeur, à la date
d’échange, de l’autre rémunération consentie
par l’acheteur en échange du contrôle de l’actif
net de l’autre entreprise, plus tous autres coûts
directement imputables à l’acquisition ».
Source : Donatien A, Patrice Nyengué É (2014), « La juste valeur dans la normalisation comptable
internationale : revue de la littérature et regards critiques sur sa pratique dans les différents
référentiels comptables », Cahier électronique de la Faculté d’administration,université de
moncton,Canada,p7
Deux remarques importantes peuvent être tirées au regard de l’examen des deux référentiels
comptables 21
:
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 26
- la première remarque est qu’avant l’émergence des instruments financiers, le concept de « juste
valeur » était déjà présent dans les normes. Ce mode d’évaluation est notamment reconnu pour la
comptabilisation des transactions au jour de leur réalisation (APB 29 et IAS 18).
- La deuxième remarque que l’on peut tirer est que les deux différentiels ont pu retenir une
définition quasi-équivalente sur le fond de la juste valeur, à savoir le « prix accepté par deux parties
avisées, agissant en toute liberté, dans une transaction conclue à des conditions de concurrence
loyale ».
Toutefois, c’est avec la norme IAS 32, publiée en juin 1995, que l’IASC traite des instruments
financiers (mais uniquement en ce qui concerne les informations à fournir et leur présentation). Car,
c’est en 1989 que l’IASC décide, en liaison avec l’Institut Canadien des comptables agréés (ICCA),
d’élaborer une norme sur les instruments financiers.
Aujourd’hui on trouve la notion de la juste valeur dans la quasi totalité des normes IFRS (le
règlement 1126/2008 de la Commission européenne du 3 novembre 2008 reprenant l’ensemble des
normes applicables à cette date comprend 1165 occurrences du terme ―juste valeur‖)22.
Conclusion :
La notion de juste valeur s’intègre parfaitement dans le processus d’harmonisation des normes
comptables. En effet, le fait d’évaluer les éléments selon leur valeur de marché, va permettre
d’orienter le modèle comptable dans un axe plus financier, ce qui est implicitement le but de
l’IASB.
A différentes reprises, l’IASB propose en de retenir la juste valeur comme base de calcul. On peut
donc dire que cette notion de « fair-value » est réellement en train de révolutionner l’information
comptable.
Référence :
1 Avele D , Nyengue édimo P,(2014), « La juste valeur dans la normalisation comptable internationale : revue
de la littérature et regards critiques sur sa pratique dans les différents référentiels comptables », Cahier
électronique de la Faculté d’administration,université de moncton,Canada,p7. 2 Le texte en question, élaboré par le Canadian Accounting Standard Board a été soumis à discussion par
l’IASB le 19 mai 2006. Même s’il n’a pas le caractère de norme et qu’à ce titre, il ne peut être considéré
comme représentatif de la position définitive de l’IASB, il est publié par l’organisme et propose une synthèse
conceptuelle des conventions d’évaluation particulièrement riche et convergente avec ses autres propositions.
Enfin, au vu des publications ultérieures, il peut être fait l’hypothèse que cette discussion constituait un galop
d’essai pour tester les conceptions les plus radicales par l’IASB. 3 Principes comptables généraux
4 Le conseil national de la comptabilité différent du conseil des normes comptables (CNC) au Canada.
5 Walliser E,(2012), « Etre ou ne pas être juste : (1re partie) Un débat conceptuel rémanent en comptabilité »,
Revue Française de Comptabilité , N°453,P45 6 Les théoriciens de l’école déductive prônent des changements de nature normative. Selon eux les comptables
doivent penser ce que la comptabilité doit être (Tremblay et al., 1994, p.11). Ils proposent des théories
destinées aux praticiens 7 Les théoriciens de l’école inductive ont tenté de formuler des théories comptables à partir de l’observation
de la pratique courante, en l’observant sur une très longue période. 8 Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), « Juste valeur et reporting de la performance : débats
conceptuels et théoriques », Revue Comptabilité Contrôle Audit,P8. 9 Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), « Juste valeur et reporting de la performance : débats conceptuels
et théoriques », Centre de recherche E.R.F.I - I.S.E.M - Université Montpellier 1,P77-95 10 L’utilisation du mot ―juste‖ est d’ailleurs chargée d’une connotation morale qui est assez décalée, par
rapport à la matière à laquelle elle s’applique
La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel
N° 16 Décembre 2016 Page 27
11 Jerman L ,(2014), « la production des evaluations actuarielles de la juste valeur dans les organisations »,
THESE pour l’obtention du titre de docteur es sciences de gestion, UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE
12 Par exemple, elle réfère au transfert d’un passif plutôt qu’à son règlement. 13
. Par exemple, à la date d’acquisition lors d’un regroupement d’entreprises ou à la fin de la période pour une
évaluation de la juste valeur récurrente. 14
International Accounting Standards Board (2009). Évaluation de la juste valeur, exposé-sondage,
ES/2009/5. 15
Lasteyrie R , 2010, Fair Value Measurement, IMA , France. 16
Norme internationale d’information financière 13, Évaluation de la juste valeur, IFRS Foundation,p9. 17 Rock L, Elena S et Mihaela S,(2009), « La comptabilisation à la juste valeur : bientôt le chemin le plus
fréquenté », Rapport commandité par l’Association des comptables généraux accrédités de l’Ontario,
Canada,p10
18
Fonds monétaire international (2008). Global Financial Stability Report: Financial Stress and
Deleveraging—Macrofinancial Implications and Policy, p. 111.
19
Sur l’émergence du concept de Fair Value dans la normalisation comptable américaine, voir (Cornett
et al., 1996). 20 Obert R. (2009), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables, partie 1», Revue
Française de Comptabilité, n° 427, p7. 21 Donatien A, Patrice Nyengué É (2014), Op cit, p5.
22 . Obert R. (2010), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables, partie 2», Revue
Française de Comptabilité, n° 428, p1
La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement
supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS
N° 15 Décembre 2016 Page 28
La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche
PLS
Mourad MAHMOUDI
Doctorant en économie et gestion
Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion
Université Abderrahmane Mira de Bejaia, Algérie
Moussa BOUKRIF
Maître de conférences en sciences de gestion
Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion
Université Abderrahmane Mira de Bejaia, Algérie
Résumé
Ce travail se propose d’expliquer l’intention de créer une entreprise chez les jeunes diplômés
universitaires en Algérie. Elle consiste à explorer les attitudes et les perceptions des étudiants vis-à-vis
de la création d’entreprise et la façon dont chaque dimension influence l’intention entrepreneuriale de
ces derniers. Elle s’appuie sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991). Pour ce faire, un
modèle d’intention entrepreneuriale, adapté du modèle intentionnel d’Ajzen (1991), est élaboré puis
testé par la méthode des équations structurelles (Smart-Pls). Ce modèle est fondé sur trois dimensions,
considérées comme étant des antécédents directs de l’intention, à savoir, l’attitude personnelle envers
la création d’entreprise, les normes sociales perçues et la capacité perçue. Les résultats de l’étude issus
des déclarations de 128 étudiants en Master I et II, suivant des formations dans les différents domaines
d’économie, de gestion et du commerce, confirment la validité du modèle puisqu’ils expliquent 45,4%
de la variance de l’intention d’entreprendre. Ils montent, par ailleurs, que les trois construits
expliquent parfaitement l’intention entrepreneuriale des étudiants algériens. L’autre résultat qui ressort
de cette étude réside dans l’effet médiateur de l’attitude personnelle dans la relation « capacité
perçue » –– « intention ».
Mots clés : Intention entrepreneuriale, étudiants en Master, Théorie du Comportement Planifié,
Algérie.
INTRODUCTION
L’entrepreneuriat constitue un facteur névralgique dans les économies nationales, d’où l’intérêt
particulier que suscite ce dernier auprès des individus, des pouvoirs publics et des chercheurs (Bruyat,
1993). Cet intérêt est sans doute le résultat de la place que prend aujourd’hui un phénomène comme la
création d’entreprise dans le développement économique et social en termes d’absorption du chômage,
de création de richesses, de diversification de l’industrie et de promotion de l’innovation. (Saporta et
Verstreate, 2005).
La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement
supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS
N° 15 Décembre 2016 Page 29
L’Algérie se place actuellement à la 164ème
position en termes de création d’entreprise et 153ème
en
termes de facilité à faire des affaires (Rapport Doing business, 2014),très loin derrière ses voisins
Maghrébins (la Tunisie et le Maroc) et ce malgré les programmes et dispositifs d’aide à la création
d’entreprise lancés depuis quelques années déjà. Par ailleurs, si les chiffres du chômage semblent
baisser ces dernières années, le chômage des jeunes diplômés universitaires reste au plus haut. En
effet, sur un taux de chômage global de 10%, les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur
représentent la tranche de la population la plus touchée avec 21,4 % (ONS, 2010). Après avoir connu
une baissesignificative en atteignant le seuil de 14.3% en 2013, le taux de chômage des jeunes
diplômés a repris sa tendance haussièrepour atteindre 16,3% en septembre 2014, selon la même source
(ONS, 2014). Toutefois,l’enquête révèle qu’ils restent toujours les plus touchés de la population active
et cela en dépit des différentes mesures et dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle menée d’une
façon intensive depuis 2008, notammentdans le secteur public.Une étude de la banque mondiale
(2011) indique par ailleurs que plus de 120.000 jeunes diplômés sortent annuellement des universités
algériennes dont 50.000 se retrouvent sans emploi, soit un peu plus de 40%. Suivant cette tendance,
ces chiffres devraient avoisiner en 2013 près de 100.000 jeunes diplômés sans emploi sur les 300.000
qui quitteraient les bancs universitaires auxquels l’Algérie serait confrontée, s’ajoutent à cela le cumul
des années précédentes.Cela reflète explicitement la faible capacité d’absorption des entreprises
existantes.Ces chiffres nous interpellent et nous pousse à nous interroger sur la place de
l’entrepreneuriat chez les jeunes diplômés, même s’il n’en demeure pas moins que la création
d’entreprise reste un choix de carrière très marginales chez cette catégorie de la population.
D’un point de vue théorique, la littérature entrepreneuriale abonde de recherches sur le processus de
création d’entreprise. Trois approches dominantes peuvent être toutefois distinguées : l’approche
déterministe (Trait approach) qui prend en compte les caractéristiques personnelles de l’entrepreneur
en posant la question «Qui est un entrepreneur ? » ; l’approche comportementale (Bygrave et Hofer,
1991) qui considère l’entrepreneur comme un élément important du processus entrepreneurial et
cherche à répondre à la question « Que fait un entrepreneur ? ». Cette approche a connu un essor
considérable et a permis de placer la création d’entreprise au sein d’un processus évolutif soumis à
l’influence de l’environnement et de la culture (Benredjem, 2011) grâce notamment aux travaux de
Gartner sur l’émergence organisationnelle (1985, 1988). Gartner a proposé un modèle
multidimensionnel ayant constitué l’avènement d’une nouvelle approche connue sous le nom de
« l’approche processuelle ». Une de ses réflexions majeures repose sur une question « Comment ?
Et/ou Pourquoi ? ». L’approche processuelle se focalise particulièrement sur le processus d’émergence
et est au cœur des recherches en entrepreneuriat, notamment celles qui portent sur l’intention
entrepreneuriale.
Etudier le processus entrepreneurial représente actuellement un intérêt particulier pour les chercheurs.
Celles-ci sont considérées comme étant plus pertinentes pour expliquer l’acte de création d’entreprise.
Se fondant dans leur majorité sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) et le modèle de
l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), les modèles d’intention entrepreneuriale
représenteraient une réelle alternative pour comprendre le comportement entrepreneurial et
conséquemment expliquer l’acte d’entreprendre. Dès lors, l’intention prend un rôle central dans le
processus d’émergence organisationnelle. Cependant, avoir une intention de créer une entreprise
nesignifie pas toujours le passage à l’acte. Pourtant, les différentes recherches réalisées sur le sujet
confirment la validité des modèles d’intention dans la prédiction et l’explication de l’acte
entrepreneurial. (e.g. Krueger et al. 2000 ; Kolvereid, 1996, Autio et al. 2001, Kolvereid et Isaksen,
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N° 15 Décembre 2016 Page 30
2006 ; Tounés, 2003, Emin, 2003). De plus, étudier l’intention permet de sonder l’esprit de l’individu
et détecter où se situeraient d’éventuels blocages à la création d’entreprise. Comment peut-on alors
appréhender le concept d’intention ? Quels sont les facteurs déterminants de l’intention
entrepreneuriale des jeunes diplômés universitaires en Algérie ? Quelles sont leurs perceptions quant à
l’environnement économique, politique et social et leur impact sur l’intention entrepreneuriale ?
C’est autour de ces questions que s’articule notre problématique auxquelles nous essayerons de
répondre. Cette recherche renvoie à identifier les antécédents de l’intention, à savoir, l’attitude
personnelle envers la création d’entreprise, les normes sociales perçues et la capacité perçue. Pour ce
faire, une approche hypothético-déductive reposant sur la méthode des équations structurelles (Partial
least square PLS) en plus de l’analyse descriptiveont été menées. Des données ont été recueillies
auprès de 128 étudiants algériens en Master I et II suivant des formations dans les domaines de
l’économie et de la gestion.
Le cadre théorique de l’étude sera d’abord présenté(1). Puis, la méthodologie sera précisée (2) et enfin
les résultats seront analysés (3) et discutés (4).
1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Notre recherche s’appuie essentiellement sur la Théorie du Comportement Planifié (TCP) d’Ajzen
(1991) issue de la psychologie sociale et d’autres travaux propres à l’entrepreneuriat tel que le modèle
de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982).
L’intention est considérée par plusieurs chercheurs comme le meilleur prédicteur du comportement
d’autant plus que ce dernier est vu comme un acte réfléchi et planifié (Ajzen, 2002). Pour Ajzen et
Fishbein (1980), la plupart des comportements de pertinence sociale, tels que les comportements liés
à la santé ou la mise en place d’une nouvelle organisation, sont sous contrôle volontaire. Pour Bruyat
(1993), l’intention relève d’une volonté. Bird (1988), quant à lui, définit l’intention comme un état
d’esprit qui dirige l’attention d’une personne vers un objectif spécifique afin de parvenir à quelque
chose. Une nouvelle organisation est une façon d’atteindre cet objectif. Ajzen (1991), de son coté,
présente l’intention comme un catalyseur, un médiateur et le meilleur prédicteur des comportements
intentionnels et volontaires.
Dans tout acte planifié l’intention précède l’action (Ajzen, 1991 ; 2002). Dans cette optique, tout
comportement intentionnel devrait être prédit par l’intention d’avoir le comportement en question,
l’intention étant, quant à elle, d’autant plus forte que l’acte est perçu comme désirable et faisable.
Ainsi, nous pouvons direque l’intention préfigurerait l’action. Par ailleurs, l’émergence d’une
organisation est un processus qui passe par plusieurs étapes, de l’idée à l’intention, en passant par la
décision pour aboutir à la création effective d’une entreprise (Emin, 2003). Se situant au début du
processus entrepreneurial, l’intention prend une place centrale et suscite l’intérêt de plusieurs
chercheurs (Bird, 1988 ; Krueger et al. 2000). Crant (1996) définit l’intention entrepreneuriale comme
le jugement des individus sur la probabilité de créer ou non leur propre entreprise.Tounés (2003, 57-
50) définit de son côté l’intention entrepreneuriale « comme une phase majeure du processus de
création …elle est une volonté individuelle qui s’inscrit au sein d’un processus cognitif conditionné
par le contexte, socioculturel, politique et économique ». Plusieurs chercheurs ont essayé de modéliser
l’intention entrepreneuriale, Guerrero et al. (2008) identifient six modèles d’intention appliqués à
l’entrepreneuriat : le modèle de la formation de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol
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(1982), la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), l’Orientation de l’attitude
entrepreneuriale de Robinson et al. (1991), le modèle intentionnel de base de Krueger et Carsrud
(1993), modèle de potentiel entrepreneurial de Krueger et Brazeal (1994) et enfin, le modèle de
conviction de Davidsson (1995). A la suite d’auteurs tels que (Krueger et Carsrud, 1993 ;Thompson,
2009 ; Emin, 2003 ; Tounés, 2003 ; Miller et al. 2009 ; Kennedy et al. 2003 ; Autio, 1997, Shook et
Bratianu, 2010) les modèles intentionnels semblent représenter un cadre théorique bien adapté à
l’étude du comportement entrepreneurial et atteste dela validité des modèles intentionnelsdans un
contexte de création d’entreprise. Toutefois, les deux principaux modèles d’intention dont ce sont
inspirés les chercheurs en entrepreneuriat sont celui de la théorie du comportement planifié d’Ajzen
(1991) et celui de l’évènement entrepreneurial deShapero et Sokol (1982).
1.1. La Théorie du comportement Planifié d’Ajzen (1991) adapté au comportement
entrepreneurial
La théorie du comportement planifié (TCP) d’Ajzen (1991) s’inscrit dans le prolongementde la théorie
de l’action raisonnée de Ajzen et Fishbein (1975 ; 1980) qu’Ajzen (1985 ; 1991) a approfondi à travers
la TCP en rajoutant une variable « contrôle perçu » suite aux problèmes de contrôlabilité de l’acte.
Cette dernière est donc fondée sur trois dimensions : l’attitude comportementale perçue, les normes
sociales perçues et le contrôle comportemental perçu (cf. figure 1). Ces trois construits sont considérés
comme des antécédents directs de l’intention à l’égard d’un comportement. Les deux premiers
construits — l’attitude comportementale perçue et les normes sociales perçues — peuvent se référer au
concept de désirabilité de Shapero et Sokol (1982) et qui renvoie à l’attrait que ressent l’individu
envers le comportement, quant au dernier construit — contrôle comportemental perçu— il
s’apparente à la fois au concept de faisabilité employé par Shapero et Sokol (1982) et à l’efficacité
personnelle (self-efficacy) développée par Bandura (1977, 1982). Cette dernière dimension reflète la
confiance qu’une personne pense avoir en sa capacité à réaliser un comportement.
Figure N°1 : La Théorie du Comportement Planifié d’Ajzen (1991, p.
182)
Comportement Intention
Attitude
Normes sociales
Contrôle perçu
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L’objectif principal de la théorie d’Ajzen (1991) est d’expliquer et de prédire le comportement
intentionnel et planifié en se centrant sur l’individu. En effet, le fondementdes modèles intentionnels
en général et la TCP en particulier est que l’intention d’un individu de réaliser un acte ou de se
comporter d’une certaine façon est un déterminant direct du comportement (action). Le comportement
est donc fonction de l’intention, qui à son tour est fonction de l’attitude personnelles envers le
comportement, les normes sociales perçues et le contrôle comportemental perçu. Ces trois construits
sont, quant à eux, déterminés et expliquéspar des croyances que l’individu pense avoir du monde qui
l’entoure.
1.2. Le modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)
S’il existe un modèle d’intention propre au champ de l’entrepreneuriat c’est bien celui de Shapero et
Sokol (1975 ; 1982). Ce modèle vise à expliquer l’évènement entrepreneurial. Depuis, ce dernier a été
repris par plusieurs auteurs tels que Krueger(1993) qui ont proposé un modèle de la formation de
l’évènement entrepreneurial en mettant l’accent sur l’alternative entrepreneuriat / salariat, c’est-à-dire,
étudier les éléments qui explique le choix de l’entrepreneuriat plutôt que le salariat.
Pour Shapero et Sokol (1982), l’évènement entrepreneurial est la résultante de quatre variables : les
éléments précipitant l’acte entrepreneurial, autrement dit, les déplacements négatifs (i.e. licenciement),
situation intermédiaire qui modifie le parcours de la vie d’un individu (i.e. arrêt de scolarité,
chômage), les déplacements positifs qui favorisent le passage à l’acte entrepreneurial (i.e. héritage) et
en fin les perceptions de désirabilité (attitude personnelle) et les perceptions de faisabilité de l’acte
entrepreneurial (accès aux différentes ressources issues de l’environnement politique, économique et
social).
Figure N°2 : Le modèle de la formation de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)
1.3. Choix des variables et hypothèses de recherche
Dans la théorie du comportement planifié, l’attitude à l’égard du comportement constitue le concept
central dans le modèle d’Ajzen (1991). Il traduit le degré d’évaluation favorable ou défavorable
Création Intention
Désirabilité
Faisabilité
Déplacements négatifs
Situation intermédiaire
Déplacements positifs
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qu’une personne a du comportement en question. D’autres auteurs (e.g. Emin, 2003) en se basant sur
les travaux de Bagozzi (1992) préfèrent employer le concept du désir d’agir au lieu de l’attitude. Selon
eux, l’attitude reflète certes un penchant pour le comportement mais ne conduit pas forcément à
l’intention de réaliser ce comportement, la création d’entreprise, en l’occurrence (Emin, 2004). Boissin
et al. (2009), parlent quant à eux d’attrait pour représenter l’attitude comportementale perçue.
La deuxième dimension dans le modèle d’Ajzen (1991) est les normes sociales. Elles désignent les
pressions sociales qu’un individu perçoit de son entourage et des personnes qui peuvent influencer sa
décision. Dans le modèle de la théorie du comportement planifié, les normes sociales ont un impact
direct sur l’intention, ce qui n’est pas le cas dans la modélisation de l’événement entrepreneurial de
Shapero et Sokol (1982) où les normes subjectives (sociales) ne constituent qu’une variable de la
désirabilité de l’acte entrepreneurial. Autrement dit, la désirabilité de Shapero et Sokol (1982) englobe
les deux premières dimensions de la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), à savoir,
l’attitude comportementale perçue et les normes sociales perçues.
Enfin, le contrôle comportemental perçu correspond au degré de facilité ou de difficulté qu’un
individu perçoit de la réalisation du comportement en question. Comme il a été expliqué plus haut,
Shapero et Sokol (1982) utilisent le concept de faisabilité de l’acte d’entreprendre. Bandura (1977,
1982) préfèrent employer le concept d’efficacité personnelle (self-efficacy) pour exprimer le degré de
confiance qu’une personne pense avoir pour réaliser l’acte entrepreneurial. Davidsson (1995), de son
coté, construit son modèle sur le concept de conviction entrepreneuriale qu’il apparente à l’efficacité
personnelle perçue. Selon lui, « le déterminant majeur de l’intention entrepreneuriale est la conviction
de l’individu que la carrière d’entrepreneur est une alternative appropriée » (Davidsson, 1995, p.6).
Dans une autre étude, McGee et al. (2009), parlent de l’auto-efficacité entrepreneuriale comme étant
un antécédent particulièrement important de l’intention. Ces derniers proposent une standardisation de
la mesure de l’auto-efficacité entrepreneuriale qui, comme l’efficacité personnelle et le contrôle
comportemental, mesure la croyance d’un individu en sa capacité à mener à bien un projet de création
d’entreprise.
Dans la mesure où notre recherche se propose d’étudier l’intention entrepreneuriale des étudiants en
appliquant la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), nous avons retenu les trois dimensions
du modèle, à savoir : l’attitude personnelle envers la création d’entreprise, les normes sociales perçues
et la capacité perçue. Par conséquent et conformément à la théorie du comportement planifié, nous
posons les hypothèses suivantes (Cf. Figure N°3):
H1 : Plus l’attitude personnelle est forte plus grande sera l’intention de créer une entreprise des
étudiants.
H2 : Plus les pressions sociales sont favorables plus grande sera l’intention entrepreneuriale des
étudiants.
H3 : Plus la capacité perçue est élevé plus grande sera l’intention d’entreprendre des étudiants.
H4 : Les normes sociales perçues influencent positivement l’attitude personnelle envers la création
d’entreprise.
H5 : Lacapacité perçue influence positivement l’attitude personnelle.
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Figure N°3 : Modèle hypothétique de l’intention entrepreneuriale
2. METHODOLOGIE
Dans cette partie, nous présenterons l’opérationnalisation des variables, l’échantillon de travail ainsi
que la collecte de données, avant de passer à l’analyse du modèle structurel.
2.1. Opérationnalisation des variables
Afin de mesurer les variables du modèle, des échelles de Likert à 7 positions allant de « pas du tout
d’accord » à « tout à fait d’accord » ont été utilisées. Adaptés de Kolvereid (1996) et Thompson
(2009), six items ont été utilisés pour opérationnaliser la variable dépendante « l’Intention
Entrepreneuriale » du modèle structurel : (1) « Créer votre entreprise à la fin de vos études », (2)
« Créer votre entreprise après une petite expérience en tant que salarié (au minimum 5 ans) », (3) « Si
vous deviez choisir entre être salarié et créer votre entreprise, vous préféreriez » (de « être salarié » à
« créer une entreprise »), (4) « Vous cherchez continuellement des opportunités pour démarrer une
entreprise », (5) « Vous lisez des documents sur la façon de créer une entreprise et vous consultez les
sites des structures d’appui à la création d’entreprise », (6) « Vous économisez de l’argent dans le but
de créer une entreprise ». L’analyse statistique réalisée par le logiciel Smart-PLS n’a retenu que 4
items pour mesurer l’IE et en a éliminé les items (2) et (6) suite à leur faible corrélation avec le
construit. L’analyse de fiabilité du construit par l’estimation du coefficient de consistance interne
démontre un Alpha de Cronbach satisfaisant (α=0.75).
Intention
Capacité
Attitude
Normes sociales
H3 (+)
H1(+)
H2(+) H4(+)
H5(+)
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L’attitude personnelle envers la création d’entreprise. Trois items, adaptés de Emin (2003), ont été
utilisés pour mesurer ce construit : (1) « L’idée de créer votre entreprise vous semble attractive », (2)
« Vous êtes enthousiaste à l’idée de créer votre propre entreprise », (3) « Vous êtes favorable à l’idée
de vous engager dans un projet de création d’entreprise ». Le résultat de l’estimation de la cohérence
interne du construit (Alpha de Cronbach) est très satisfaisant (α=0.86).
Conformément à Krueger et al. (2000), des individus appartenant au milieu social des étudiants (père,
mère, amis, etc.) ont été retenus. Les « Normes Sociales » sont mesurées en deux temps : (1)
« L’opinion qu’aurait chaque personne de l’entourage de l’étudiant concernant son choix de carrière
d’entrepreneur » (de « pas du tout favorable » à « tout à fait favorable »), (2) « L’importance
qu’accorde l’étudiant à l’opinion des personnes de son entourage concernant son choix de carrière ».
(De « pas du important» à « tout à fait important»). Pour les items qui n’ont pas de relations avec les
répondants, une case (Non applicable), en plus de l’échelle de Likert à 7 positions, a été rajoutée.
L’analyse statistique par le logiciel Smart-PLS n’a permis de retenir que les items qui ont une relation
avec l’entourage familial de l’étudiants pour la représentation du construit « Normes Sociales », à
savoir, les opinions du père, de la mère, des frères et sœurs et des autres membres de la famille ainsi
que l’importance des avis de ces derniers pour l’étudiants concernant son choix de carrière
d’entrepreneur. L’analyse de fiabilité du construit a fait ressortir un alpha de Cronbach très satisfaisant
(α=0.86).
Quatre Items ont été utilisés pour mesurer la variable « Capacité perçue », adaptés d’Emin (2004) : (1)
« Vous pensez être capable de mener à bien un projet de création d’entreprise », (2) « Il vous semble
possible de monter un projet de création d’entreprise et d’assurer sa réalisation », (3) « Vous pensez
maîtriser personnellement le processus de création d’entreprise », (4) « Vous avez confiance en vos
compétences pour créer une entreprise ». L’estimation de la consistance interne révèle un coefficient
très satisfaisant (α=0.79).
2.2. Echantillon et collecte de données
Le questionnaire a été administré de deux façons différentes. Pour les étudiants de l’Ecole Supérieure
Algérienne des Affaires d’Alger (ESAA), l’administration du questionnaire a été faite d’une manière
électronique auprès des étudiants des classes de Master I et II dans les spécialités d’économie, de
gestion et du commerce. La disponibilité d’une base de données sur les étudiants au sein de l’école
nous a permis de choisir ce mode d’administration, d’autant plus que les responsables nous ont
conseillés de passer par la direction des études qui s’est d’ailleurs chargée de la diffusion du
questionnaire. En ce qui concerne l’échantillon de l’université A. Mira de Bejaia, le questionnaire a été
directement administré aux étudiants sur support papier pendant les cours. Cette opération a été
réalisée par nos soins après accord des enseignants sur place et précédée par une introduction au sujet
et de l’intérêt de l’enquête afin de permettre aux étudiants d’appréhender le contexte de la recherche.
Pour ce faire, une demande d’autorisation d’enquête a été rédigée et déposée auprès des responsables
de l’ESAA et ceux de l’université de Bejaia. Après avoir eu leur aval, des e-mails ont été envoyés par
la responsable de formations à l’ESAA contenant le lien du questionnaire de recherche (nous avons
utilisé Google Documents) à une série de liste d’étudiants en Master I et II. Par ailleurs, pour garantir
un taux de retour acceptable, nous avons relancé notre questionnaire auprès des étudiants.
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Notre échantillon final comprend donc des étudiants de Master I et II des branches d’économie, de
gestion et du commerce, répartis entre les deux établissements précédemment cités, à savoir,
l’université A. Mira de Bejaia et l’Ecole Supérieure Algérienne des Affaires d’Alger. Au final, 128
réponses ont été récupérées (Tableau 1).
Tableau N°1 : Tableau croisé sexe de l’étudiant * établissement de l’étudiant (répartition de
l’échantillon)
La répartition présentée ci-dessus nous donne un aperçu sur l’échantillon étudié. Il faut rappeler que
les étudiants questionnés suivent tous des formations dans les branches d’économie de gestion et du
commerce. Sur les 128 réponses collectées, la grande majorité des répondants, à savoir, 81,25% sont
des étudiants de l’université de Bejaia, pour seulement 19,75% de l’ESAA. La répartition
homme/femme nous indique que 56,25% des répondants sont des étudiantes (femmes) contre 43,75%
pour les hommes (étudiants). Ce ratio s’explique par le nombre élevé des étudiantes dans les filières de
sciences économiques, de gestion et des sciences commerciales en Algérie.
3. ANALYSE STATISTIQUE ET RESULTATS
Avant de passer à l’analyse du modèle structurel et le test d’hypothèses, nous présenterons les résultats
de l’analyse statistique concernantl’intention de créer une entreprise et les perceptions des étudiants de
l’environnement socio-économique et du climat des affaires. Pour ce faire, deux logiciels ont
été mobilisés (Smart-PLS et SPSS v.20).
3.1. L’intention de créer une entreprise
L’intention entrepreneuriale des futurs jeunes diplômés a été mesurée en prenant compte de
l’alternative salariat/entrepreneuriat initié par Krueger (1993). L’analyse descriptive montre que plus
de 46% des étudiants envisagent créer une entreprise à la fin de leurs études. Cette part augmente
après qu’ils aient eu au moins 5 ansd’expérience en tant que salarié, soit un peu moins de 60%.Du
point vu du genre, les femmes interrogées dans notre échantillon sont plus tentées de poursuivre une
carrière entrepreneuriale (30%) que les hommes (22%). Concernant le choix de carrière dans
l’entrepreneuriat ou le salariat, près de 70% des répondants pencheraient pour une carrière
d’entrepreneur. De plus, 60% d’entre eux affirment chercher continuellement des opportunités
d’affaires et plus de 70% attestent qu’être en chômage les encourageraient à créer une entreprise
(Entrepreneuriat par nécessité). Cela nous interpelle et nous pousse à nous interroger sur lesraisons
Etablissements
FSEGC Bejaia ESAA Alger Total %
Sexe Homme
Femme
Total (N)
Pourcentage (%)
43
61
104
13
11
24
56
72
128
43,75
56,25
100
81,25 19,75 100
100
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véritables qui freinent les jeunes diplômés à passer à l’acte ? D’ailleurs, les résultats montrent que ce
n’est ni les motivations ni les intentions qui manquent chez ces derniers. Toutefois,d’autres facteurs
(économiques, sociaux et politiques) influenceraient sans doute aucunleurs décisions (Cf. tableau n°3).
Tableau N°2 : L’intention d’entreprendre et choix de carrière
3.2. Les facteurs contextuels
et culturels
Pour Tounés (2003, p. 2), l’intention d’entreprendre « émane de l’individu mais devenir réalité, elle
dépend de l’environnement culturel, économique et social…Elle est certes, avant tout, une volonté
personnelle, mais elle dépend également de l’influence des variables contextuelles ».Les résultats de
notre étude démontrent que près de la moitié (46%) des répondants pensent que l’environnement des
affaires est défavorable en Algérie et qu’il n’est pas propice de se lancer dans un projet de création.
Cela peut s’expliquer par le niveau bureaucratie qui ne cesse d’augmenter, d’ailleurs, plus de 71%
déclarent que la bureaucratie et les lourdeurs administratives constituent des obstacles majeurs à la
création d’entreprise.Dans la même continuité, 87% des interrogées affirment qu’avoir un réseau de
connaissances faciliterait considérablement la procédure de création. Cela s’explique parl’instabilité
des politiques publiques en faveur de la création d’entreprise (44%) et la difficulté d’accès au crédit
(54%). En effet, le financement bancaire en Algérie reste très faible par rapport au standard
international. Cependant, plus de la moitié (58%) des étudiants attestent de l’accessibilité des
dispositifs et des structures d’aide à la création et que ces dernières encouragent la création
d’entreprise. Ce résultat reflète manifestement les différentes mesures prisent par l’Etat ces trois
dernières années afin de faciliter l’accès au programme ANSEJ et les autres procédures permettant
l’accès aux financements. Reste à poser la question de l’accompagnement des entreprises créées dans
le cadre de ces programmes et surtout la nature des entreprises et leur impact sur le tissu de PME déjà
existant.
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Tableau N°3: Les perceptions de l’environnement socio-économique et culturel
4. MODELE DE
MESURE ET TEST D’HYPOTHESES
L’intention entrepreneuriale n’est pas une variable directement observable. Une analyse SEM
(Structural Equation Modeling) par le logiciel Smart-PLS semble non seulement appropriée mais aussi
suffisante. Cette technique intègre des variables indirectes (variables latentes/ construits/ dimensions)
dans le modèle en plus des variables manifestes qui, elles, ont une relation linéaire avec les variables
latentes. Nous avons suivi la démarche préconisée par Haenlein et Kaplan (2004). Dans un premier
temps, les corrélations et leur niveau de significativité ont été évalués. Puis, la fiabilité et la validité
des construits (validité convergente et discriminante) ont été vérifiées. Enfin, le modèle structurel est
testé et les hypothèses vérifiées.
4.1. Validation du modèle et des échelles de mesures
Afin de valider le modèle de mesure, nous avons, dans un premier temps, observé les relations entre
les variables latentes et les variables manifestes. De son nomouter model, il résulte de l’analyse
confirmatoire et permet de vérifier que chaque variable manifeste est reliée avec le construit qu’elle est
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supposée mesurer. Ces relations indiquent les contributions factorielleset sont fortement corrélées au
construit qu’elles mesurent (Cf. Tableau N°4).
Dans un second temps, un examen de la fiabilité et de la validité des échelles de mesure ont été
réalisés.La fiabilité des échelles a été effectuée grâce à l’examen du coefficient de consistance interne
Alpha de Cronbach (α). Ce dernier définit la qualité d’un instrument de mesure qui doit
impérativement donner le même résultat quand il est appliqué d’une façon différente au même
phénomène. Une échelle de mesure est considéré comme fiable quand α de Cronbach est supérieur à
0.7 (Nannully, 1978). Un autre indicateur permet d’estimer la fiabilité d’une échelle de mesure, il
s’agit du coefficient Composite Reliability(CR) et il est interprété de la même façon que α de
Cronbach. Le teste de fiabilité des échelles de mesures des construits offrent des coefficients avec des
seuils compris entre 0.7 et 0.9. De plus, la part de la variance expliquée par les variables latentes pour
chacun des items est supérieure à 0.5 et significative au seuil de 5%.Autrement dit, la fiabilité des
échelles est vérifiée.
Tableau N°4: Contributions factorielles des items et fiabilité des échelles de mesure
Attitude Capacité Intention Normes sociales Alpha de Cronbach
ATT1 0,8385 0,5577 0,4907 0,0886
ATT2 0,9087 0,6004 0,5884 0,1921 0,86
ATT3 0,9104 0,6195 0,6077 0,2113
CP1 0,6447 0,8454 0,5519 0,1833
CP2 0,4824 0,8469 0,2921 -0,0205 0,79
CP3 0,2974 0,6387 0,2066 0,0726
CP4 0,5533 0,7719 0,4939 0,0265
IE1 0,4141 0,2608 0,6164 0,0127
IE3 0,59 0,3937 0,8198 0,2719 0,75
IE4 0,523 0,571 0,8484 0,2942
IE5 0,3724 0,3533 0,7284 0,1693
IMPFAM 0,0895 0,0123 0,1619 0,6225
IMPFS 0,2151 0,1328 0,0297 0,7297
IMPMER 0,1009 0,0494 0,2296 0,7496
IMPPER 0,2215 0,1975 0,1191 0,741
OPFAM 0,1303 0,0657 0,2578 0,6272 0,86
OPFS 0,1161 -0,0105 0,2633 0,8102
OPMER 0,0973 0,0248 0,1946 0,738
OPPER 0,141 0,1046 0,1986 0,7055
L’utilisation de l’approche PLS nous permet de tester la validité convergente et la validité
discriminante. Pour mesurer la validité convergente deux conditions doivent être remplies : la
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supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS
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contribution factorielle de chaque indicateur doit être significative au seuil de 5% et supérieur à 0.5, et
la variance de la variable latente doit être davantage expliquée par les items qui la mesurent que par les
erreurs. Pour ce faire la variance moyenne extraite AVE doit être supérieurs à 0.5. Les résultats de nos
analyses montrent que toutes les conditions précédemment citées sont satisfaites. (Cf. Tableau 4 et 5)
La validité discriminante est mesurée par la racine carrée de l’AVE. Elle stipule que les variables qui
sont différentes théoriquement le sont aussi empiriquement. En effet, la racine carrée de l’AVE de
chaque construit doit être supérieurs aux corrélations avec les autres construits. Le tableau suivant
récapitule lesrésultats du test de validité.Lavalidité discriminante estalorsvérifiéeet les construits sont
indépendants les uns des autres. Au final, les résultats issus du PLSAlgorithm nous permettent de
valider le modèle de mesure.
Tableau N°5 : Corrélations des variables latentes, Fiabilité et Validité discriminante
CR Ave Attitude Capacité Intention Normes sociales
Attitude 0,9166 0,7859 0,8865*
Capacité 0,8602 0,609 0,6692 0,7803*
Intention 0,8425 0,5756 0,6372 0,5378 0,7586*
Normes sociales 0,8942 0,5154 0,1891 0,0953 0,2712 0,7179*
*La racine carrée de l’Ave
4.2. Modèle structurel et test d’hypothèses
La qualité du modèle de mesure est déterminée par le coefficient de détermination R² et la
significativité des relations causales par l’utilisation de la technique d’amorçage ou bootstrap(Chin,
1998). En effet, le modèle structurel indique les relations causales entre les variables dépendantes et
les variables indépendantes. Par ailleurs, les construits peuvent être de nature réflective ou formative.
Dans notre cas, ils sont tous réflectifs.
Le coefficient R² permet de mesurer la variance de chaque variable expliquée par la régression. Il
donne une idée sur la qualité d’ajustement du modèle. Cependant, pour avoir une bonne qualité
d’ajustement, le coefficient de détermination (R²) doit être suffisamment élevé. Selon Chin (1998), les
valeurs du R² sont acceptables lorsque celles-ci dépassent les 45%. Le modèle de mesure explique
45,4% de la variance de l’intention entrepreneuriale des jeunes diplômés. La figure ci-après synthétise
le modèle structurel et les relations causales entre les construits.
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Figure N°3: Modèle structurel de l’intention
entrepreneuriale
Après avoir mesuré la qualité d’ajustement du modèle, les relations causales entre les variables sont
testées grâce au test du T-Student (T-Statistic>1,96) issu du Bootstrap. Les résultats qui ressortent du
Bootstrapping ou « technique d’amorçage »démontrent que les relations causales sont significatives au
seuil de 5% sauf pour la relation « Normes sociales ––> attitudes » qui est non significative. De ce fait,
l’hypothèse H4 est rejetée par contre les hypothèses H1, H2, H3 et H5 sont acceptées. Le tableau ci-
dessous résume parfaitement les corrélations entre les variables latentes et leur significativité.
Tableau N°6: Vérifications des relations hypothétiques
Original
Sample SampleMean
Standard
Deviation
Standard
Error T Statistics
Attitude -> intention 0,465153 0,457462 0,120645 0,120645 3,85554
Capacité -> attitude 0,657148 0,648922 0,0514 0,0514 12,784959
Capacité -> intention 0,210991 0,219869 0,100371 0,100371 2,10211
Normes sociales -> attitude 0,12649 0,150976 0,079741 0,079741 1,586256
Normes sociales ->
intention 0,163164 0,166663 0,080839 0,080839 2,018389
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Par ailleurs, la validation de l’hypothèse H5atteste de l’existence d’un effet indirect de la « capacité
perçue » sur l’intention. Autrement dit, la « capacité perçue » a un impact indirect sur l’intention via
« l’attitude personnelle ». Pour vérifier l’effet médiateur de « l’attitude », nous avons adopté la
méthode préconisée par Baron et Kenny (1986) ainsi qu’un test de Sobel (1982). Les résultats
démontrent que la relation entre « l’attitude » et l’intention est significative, de même pour la relation
« capacité perçue »––« l’intention ». Toutefois, celle-ci est plus forte lorsque la variable « attitude »
est contrôlée. (Tableau N°7).
Tableau N°7 : Test de médiation
X1 attitude
X1 intention
(avec médiation)
X1 intention
(sans médiation)
Capacité (X1)
Corrélation : 0,657
T-value : 12,78
Corrélation : 0,211
T-value : 2,10
Corrélation : 0,229
T-value : 2,518
En plus des résultats étalés dans le tableau N°7, le test de significativité deSobel (1982) fait ressortir
un T-Value= 3.69>1.96.Nous concluons ainsi qu’une médiation partielle est évidente dans la relation
« capacité » ––«intention » via la variable « attitude ».
DISCUSSION ET CONCLUSION
Dans cette étude, nous répondons à la question de recherche relative aux facteurs déterminants de
l’intention entrepreneuriale chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieuren Algérie.Les
résultats de cette recherche valident le modèle d’intention au traversl’influence de l’attitude
personnelle envers la création d’entreprise, les pressions sociales que les étudiants perçoivent de leur
entourage familial et leur capacitéà mener à bien un projet de création d’entreprise et ce en utilisant la
méthode des équations structurelles (Smart-PLS). L’analyse descriptive nous offre également quelques
éclaircissements quant à l’influence du contexte et son impact sur l’intention entrepreneuriale. Ces
résultats sont similaires à plusieurs autres recherches (e.g. Kolvereid, 1996; Aliouat et Bencheikh,
2009 ;Boissin et al. 2009 ; Kennedy et al. 2003).
Outre le fait que l’intention entrepreneuriale est expliquée par les trois dimensions d’Ajzen (1991),
l’attitude personnelle se présente comme l’élément central du modèle structurel avec un coefficient de
corrélation relativement élevé (β = 0,46). Ce résultat est similaire à ceux obtenus par Kolvereid (1996)
dans le contexte norvégien, Boudabbous (2011) dans le contexte tunisien et Boissin et al. (2009) dans
le contexte français. De plus, ce construit joue le rôle de médiateur entre la capacité perçue par les
étudiants à se lancer dans un projet de création et leur intention entrepreneuriale, conformément à
l’étude d’Izquierdo et Buelens (2008), même si cette médiation n’est quepartielle (Cf. Tableau N°7).
Par ailleurs, la capacité perçue par les étudiants et les normes sociales ont certes un effet significatif
sur l’intention mais leur impact direct est faible comparé à l’attitude personnelle des étudiants. En
effet, en plus de l’effet indirect de la capacité perçue sur l’intention via son impact sur l’attitude (β =
0,65), cette variable (capacité) influence significativement l’intention d’entreprendre des étudiants
(e.g. Koubaa, 2011 ; Arminda et al. 2011 ; Krueger et al. 2000). Pour Davidsson (1995), un des
déterminants majeur de l’intention entrepreneuriale réside dans la « conviction » de l’individu que la
carrière d’entrepreneur est une alternative appropriée. Cet auteur apparente le concept de conviction à
la capacité perçue ou la faisabilité de Shapero et Sokol (1982). Enfin, pour de nombreux chercheurs le
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N° 15 Décembre 2016 Page 43
pourvoir prédictif des normes sociales au sein de la Théorie du Comportement Planifié reste mitiger.
Certains auteurs n’intègrent pas cette dimension (Veciana et al. 2005), d’autres la trouvent tout
simplement non significative (Krueger et al. 2000). Les résultats de notre recherche démontrent que
les normes sociales ont un impact significatif sur l’intention entrepreneuriale dans le contexte algérien
et ce conformément aux résultats de Kolvereid et Isaksen (2006), Kennedy et al. (2003) et Tounés
(2003). Ces divergences de résultats peuvent s’expliquer par les contextes culturels dans lesquels sont
réalisées ces études. En conclusion, ces résultats illustrent l’importance de la formation à
l’entrepreneuriat. Il constitue un support pour les responsables de formations sur l’orientation des
programmesqui, en plus de leur rôle dans le développement des compétences et des connaissances
techniques, doivent se centrer d’avantage sur la façon de fomenter et d’inciter l’esprit d’entreprendre
chez les jeunes diplômés.L’objectif consiste à rendre l’acte d’entreprendre aussi désirable (attitude)
que faisable (capacité). Il paraît en effet nécessaire comme le souligne Boissin et al. (2009, p.41) « De
ne pas se limité à une démarche visant simplement à délivrer des compétences. L’enseignement doit
aussi présenter des éléments de la création d’entreprise qui en font un choix professionnel
attractif ».De plus, ces conclusions peuvent servir de support pour les organismes chargées de la
promotion de l’entrepreneuriat et les structures d’appui à la création d’entreprise en intégrant des
programmes de sensibilisation et d’incitation à la création et in fine diminuer les obstacles perçus à la
création d’entreprise.
Le chômage des jeunes diplômés constitue aujourd’hui un véritable défi à relever pour les autorités
publiques. Dès lors, l’entrepreneuriat se présente comme une solution non négligeable et une
alternative aux problèmes d’employabilité des étudiants et surtout, interpelle les responsables de
l’enseignement supérieur sur l’importance de la formation à l’entrepreneuriat et la sensibilisationà la
création d’entreprise. Pour plusieurs auteurs (e.g. Fayolle et Gailly, 2009 ; Arminda, 2011 ;Tounés,
2003), la formation à l’entrepreneuriat constitue une pédagogie éducative qui permet d’enseigner des
connaissances sur les valeurs et les attitudes et par-dessus tout développer l’esprit d’entreprendre et
une culture entrepreneuriale dans la société.
Nous nous sommes fondés dans cette recherche sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen
(1991). Les résultats obtenus peuvent servir de base pour de futures recherches. Toutefois, un
échantillon plus important aurait été plus approprié. De futures recherches peuvent aussi prendre en
considération l’influence de l’environnement socio-économique et institutionnel comme dimension
(variable complémentaire) pour mieux appréhender l’intention d’entreprendre dans le contexte
algérien. Afin d’étudier au mieux l’impact des programmes de formation, une étudelongitudinale (en
amont et en aval du programme de formation) serait plus qu’intéressante pour mesurer l’effet des
formations et dans quelle mesure ces dernièresimpactent-ellesl’intention de créer une entreprise.
Concernant les construits étudiés, un prolongement sur l’étude des croyances sous-jacentes de
l’attitude et du contrôle perçu est plus que nécessaire pour mieux cerner les variables les plus
déterminantes et permettre un gain en explication et en compréhension du phénomène étudié.
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ANNEXES
1. Modèle structurel issu du Bootstrapping(technique d’amorçage).
La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement
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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period
1990-2014.
BEN ACHOUR Oum El-khier
University: Abou Bekr Belkaid Tlemcen.
Abstract:
The need for greater bilateral trade operations between countries, economic integration gate. A
strategic goal and a necessity imposed by economic developments in a climate of economic
globalization and therefore focused on many of the countries and regions to liberalize trade and to
promote trade, has been attributed visible recent economic and political integration.
It is here we see out a lot of trade integration as a result of the role of trade regionally and
internationally, as a key engine of economic growth significantly, especially in countries with
export promotion policy, as countries of North Africa, which includes countries: Morocco, Algeria,
Mauritania, Tunisia and Libya, as well as Egypt, it remains the least dynamic in terms of volume of
trade exchanges intra-registered, despite the many initiatives taken since its independence in order
to launch the dynamics of economic integration, especially the establishment of the Arab Maghreb
Union and bilateral agreements.
In this context, we will try in this paper to know the determinants of bilateral trade to countries
in northern Africa.
Key words: bilateral trade, North African countries, determinants of trade.
الملخص:
أصبحت احلاجة إىل تـحقيق املزيد من عمليات التجارة البينية بني الدول، بوابة التكامل االقتصادي . هدفا اسرتاتيجيا وضرورة ع تفرضها التطورات االقتصادية يف ظل مناخ العوملة االقتصادية ولذا اهتمت العديد من البلدان و األقاليم لتحرير التجارة وذلك لتشجي
ومن هنا نرى خروج الكثري من التكتالت التجارية نتتيجة ا مؤخرا تكتالت اقتصادية وسياسيةالتبادل التجاري، وقد يعزي ذلك ظهور لدور التجارة إقليميا و دوليا، باعتبارها حمرك أساسي للنمو االقتصادي بشكل كبري السيما يف البلدان اليت تتبع سياسة تشجيع
ال إفريقيا اليت تمم الدول املرر والـجزارر وموريتانيا وتون وليبيا، فمـال عن مصر ، إال أنـها تبق األقل الصادرات كدول مشديناميكية من حيث حجم املبادالت التجارية البينــية املسجلة رغم املبـادرات املتعـددة املتخـذة منذ استقالل دوهلا من أجل إطالق
ي، السيما تأسي احتاد املرر العريب واالتفاقيات الثنارية.ويف هذا السياق، سنحاول يف هذه الورقة معرفة ديناميكية لالندماج االقتصاد حمددات التجارة البينية لدول مشال إلفريقيا .
التجارة البينية، دول مشال إفريقيا، حمددات التجارة .الكلمات المفتاحية
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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1-General Framework:
1-1Introduction:
Occupies the African countries, the economic bloc, a low position in the global economic
classification and the African continent is home to 14% of the world's population, it accounted for
less than 3% of GDP, and receives only 3% of foreign direct investment. With regard to trade
international commodities, the continent represents only 1.8% of imports and 3.6% of exports.
These rates are much lower in t he service sector: 1.7% of imports and 1.8% of exports. Apart
from genera sites is relatively favorable, the situation varies considerably if we look at the
countries individually. Intra-African trade is of about 12% versus 60%, and 40% and 30% of
bilateral trade made by Europe, North America, and Asia, respectively.
Even if we take into account the cross-border informal and unregistered trade in Africa,
the overall level of intra-African trade will likely exceed 20%, a rate still lower for the other major
regions of the world.
North Africa's economy belongs to the developing economy, like most developing
economies overshadowed the initial activities on industrial activities,, where extractive industries
represent the largest structure in the GDP, and the most important exports depends on the outside to
provide the needs of consumer goods, making it more sensitive to fluctuations global economic. In
light of its contribution to business is very modest in the markets Alaalmih.vkd developing
economies deteriorated during the eighties which is represented in the severe decline in growth rates
as a result of the worsening external debt, deteriorating terms of trade in international markets.
Developing economies have deteriorated during the eighties which is represented in the severe
decline in growth rates as a result It yielded results and important developments, and brought the
world to the new requirements and challenges made states looking for different ways to enable them
to meet the needs of the times and face Thdyate.mn by the emergence of economic entities and
interests can withstand global competition in various economic fields.
The economic work of the most important areas in which they can unite nations and move
them out of the cooperation and coordination to the advanced stages of integration and economic
unity, which have become a necessity to adapt to global changes. Therefore, African countries have
sought along the lines of the world to form blocs to counter the economic developments of the trade
blocs involving in some cases, the amount of political cooperation and economic as the group of
West Africa's ECOWAS and the southern African development SADC, which have achieved some
progress in concluding agreements of free trade for the launch of the customs their union in 2015
and 2013 respectively. Economic Community of Central African States ECCAS region launched
free trade in 2004, but faces enormous challenges in the field of implementation. And the remaining
countries of North Africa is moving slowly through the Arab Maghreb Union except Egypt and
limiting cooperation at the stage of cooperation among Member States.
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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1-1 Importance of the Study:
The overall purpose of this research is to study of the economic challenges faced by the
bilateral trade and the urgent need to put up strategies to improve their conditions. In addition to
shedding light on the Bilateral trade to North African countries flows the potential to enhance the
trade.
1- 2 Research Questions:
Problematic study remain post bilateral trade for African countries is relatively small and
does not exceed its share of the amount of 10% value of world trade in the average, but this modest
participation does not reflect the vital role that the trade in the economic life of the countries of
North Africa so play this study seeks to answer the question which It is:
What are the determinants of bilateral trade of the countries of North Africa?
2. Theoretical Issues
2-1 Problems of integration for the countries of North Africa:
The presence of regional blocs put on the North African countries along the lines of other
countries (countries of East Africa "COMESA", West Africa, "ECOWAS") to deal with the
developments and current challenges one block, but the reality is the opposite, it is these countries
still seeking separately to conclude bilateral agreements with the EU, which is weakening the
bargaining power of the group before the bloc is united and strong, and barriers and integration
problems facing the countries of North Africa:
2-1-1 Join North Africa for more than an economic bloc:
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Source: ECDPM. 2010
This problem is particularly the African continent as a whole along the lines of North African
countries is considered as there is in Africa, a large number of regional economic blocs, but the
African Union Commission recognizes only eight blocks just to the integration of Africa, while the
continent by at least 14 regional group, there three of which are in West Africa ECOWAS, the
economic and monetary Union of West Africa "UEMOA", and MRU Manu River. The other three
in the center of the continent is a ECCAS, the Economic and Monetary Union of Central Africa
"CEMAC", Economic and Community of the Great Lakes CEPGL. While there is in the east and
south of the continent six (06) groups are COMESA, EAC, IGAD, SADC, SACU, and the
Commission of the Indian Ocean IOC . In the north of the continent there is the Arab Maghreb
Union, in addition to the Community of Sahel-Saharan States CEN-SAD, which has a membership
of countries from different regions.
Because most African communities to not put preconditions and criteria should be met states
before acceding to, as a result of the deal the African countries with the question of accession to
these communities as a matter of state sovereignty and to maximize its national interests,
consequent enjoy the majority of African countries membership of more than a regional bloc (see
table 2), and therefore there has been a significant overlap between the most and complexity of
existing groupings. If we take into account all the blocs become our 26th state with dual
membership, compared to 20 in the country with a membership of three-and six countries are in a
single-ended, and one country is a member of four regional groups.
2-1-2 Indirect costs:
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Suggest studies and analyzes carried out by several international institutions over the past
decade, particularly the Economic Commission for Africa and the Organization for Economic
Cooperation and Development (OECD) that the indirect costs can represent between 2 and 15% of
the value of mutual products. And vary the real effects on goods and effectiveness of the prices of
Commerce series of one country to another in terms of delays and additional costs for import and
export operations also vary according to the nature of mutual products, such as those of perishable
or limited jurisdiction which imposes additional costs of conservation, as well as the risk of damage
is expected.
2-1-3 Dominance of road transport:
The state of transport infrastructure in the North African countries made up of ports, railways,
border posts wilderness. But that road transport across the roads remains the most widely used for
the transport of goods between these countries means that .As trade exchanges between Tunisia and
Libya, or between Morocco and Mauritania are 99% by road.
2-1- 4 Length of the export and import procedures:
In the light of international trade procedures between the North African countries it turned
out to be necessary for export term of 11 days in Morocco and Egypt in 12 days and 13 days in
Tunisia. And increases in Algeria to 17 days is a very long while in Libya by 23 days and 31 days in
Mauritania.
That the average rate for the countries of the Middle East and North Africa of 20 days, far longer
than the time required in the OECD which amounts to 11 days States.
In the case of imports, the time required to import from Egypt is Luxor B (15) days, followed by
Morocco for 16 days and then Tunisia for 17 days. And long-term to 38 days in Mauritania and 37
days in Libya and 27 days in Algeria, far exceeding the average of the Middle East and North
Africa, which are 24 days and the Cooperation and Development (OECD) where the term exceeds
10 days.
Besides important respect stage preparation of documents where approximately (7) days in
Egypt and 8 days in Tunisia, Algeria and 16 days in Libya and (21) days in Mauritania.
At the side of intra-imports, intra-imports to Tunisia in Algeria concentrated by about 40%,
and imports interfaces to Libya from Tunisia and Egypt by nearly 50%, while intra-imports to
Morocco from Algeria by about 10%, while imports Mauritanian sourced from Morocco and
Algeria, at a rate ranging between 25% -40%.
2-1- 5 Resemblance to the economic and social structure of the countries of North Africa:
Led to similarities in export industries to fear from open markets to each other, along with the
weakness of the productive base and the low level of industrialization in these countries, what made
the Arab economies lack a wide range of products, prompting her to go to foreign countries with
strong production bases and a variety of on intra-continental trade account.
3. Analytical Issues:
3- 1 bilateral trade to North African countries Performance:
Economic reports indicate that, if managed African countries to increase their share of world
trade increased by only 2%, this means increasing the GDP of Africa about 200 million billion
dollars a year and this equates to almost five times what is obtained by the African countries from
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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donors and foreign partners the form of grants The annual development aid. Certainly economic
integration of the continent any setting legislation to facilitate the needs of citizens, workers, and the
flow of goods traffic across all parts of the continent, and the promotion of bilateral trade will create
more job opportunities for the youth of Africa. According to data from the World Bank statistics,
three of every five unemployed young people in Africa, on average, about 72% of them to exceed
the daily income are only $ 2, and they make up 60% of the total unemployed.
And in the context of bilateral trade liberalization and encouraged the African countries, the
contribution of bilateral trade of the countries of North Africa, as shown in the following figure:
Source: prepared by researcher
Through the shape it is clear that Morocco and Tunisia occupy the first two places in the
contribution of Bilateral trade by an estimated 21.57% and 20.87%, respectively, followed by Egypt
and Libya by an estimated 19%, to come to Algeria in fifth place with 13.49%. As the last place
Mauritania increased by 4.85% and 1.06%, respectively, and the proportions are very small
compared to other North African countries.
3- 2 Development of bilateral trade of the countries of North Africa:
Bilateral trade to North African countries during the period from 1990-2014 has evolved to
size up bilateral trade exchanges to about 187.381,75 million dollars, and the table below shows the
average volume of trade (exports and imports) between the North African countries.
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Table (01): The average volume of trade (exports and imports) to North African countries for
the period (1990-2014)
Unit: million US dollars
Countries bilateral
trade
Algeria Tunisia Morocco Libya Egypt Mauritania
Algeria Exports 04,362 07,,76 02,20 04,306 0,352
imports 050,44 56,0, 02,04 06532, 5306
Tunisia Exports 020,26 060,6, ,52,62 62362 0,30,
imports 070,,2 000,45 060,7, 6,3,, 02326
Morocco Exports 279,07 278,06 51,14 245,27 30,12
imports 341,72 117,56 65,35 162 ,63 9,43
Libya Exports 18,62 306,91 45,55 78,37 19,58
imports 10,15 454,84 68,29 355,18 20,69
Egypt Exports 109,94 179,73 136,77 329,21 18,28
imports 263,14 38,59 25,39 91,16 18,05
Mauritania Exports 3,95 0,98 0,73 0,00 3,97
imports 12,31 9,46 35,21 0,18 6,52
Source: Arab Monetary Fund in 2015.
Algeria:
Algerian enjoy Bilateral trade with the North African countries a positive performance during the
period 1990-2014, where intra-exports accounted for 66.95% vs. 33.05% for imports interfaces,
while the volume of exchanges in Morocco ranked first in the export side compared to Tunisia from
imports.
Tunisia:
Tunisia to the way trade balanced somewhat with North African countries during the period 1990-
2014 by a combination in exports is estimated at 49.25%, and imports increased by 50.75%, and
nearly half the size of the exchange with Libya on the part of exports and 35% of the imports for
about 36 % with Algeria, Mauritania occupied the last position on the part of imports.
Morocco:
Are bilateral trade positive for Morocco with North African countries during the period 1990-2014
with exports estimated at about 55% compared to 44% of imports, while the size of the largest
exchange by exports has shared confiscated each from Algeria and Tunisia by 31%. It is the part of
imports in Algeria by about 47 %. Mauritania to come in last place on the part of exports and
imports, respectively.
Libya:
Bilateral trade with the Libyan estimated the North African countries during the period 1990-2014
increased by 36.20% for exports and 63.80% of imports, with Algeria exports head size of the
exchanges from both sides of exports and imports, and the last place it was the share of Mauritania.
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Egypt:
Egypt to the positive way trade with the North African countries during the period 1990-2014, and
exports were estimated at 67.21% and imports by 32.79%, while the size of the exchanges in both
Libya and Algeria from both sides of the exports and imports respectively with Mauritania in last
place for exports and imports.
Mauritania:
Mauritanian bilateral trade has been modest with North African countries during the period 1990-
2014, and the exchange was estimated at 12.43% for exports and 87.57% of imports, with Algeria,
Egypt issued the forefront of exchange for exports and Morocco made half the size of imports, and
exchanges with Libya from the exports side and by a very small part of imports.
3-3 Commodity Structure of bilateral trade to North African countries:
Commodity structure of exports of components does not differ from the commodity structure of
imports to North African countries, and this is illustrated by the following table:
Table (02): Commodity Structure of bilateral trade of North African countries for the year
2014:
Commodity structure of exports of components does not differ from the commodity structure
of imports to North African countries, and this is illustrated by the following table:
Algeria Tunisia Morocco Libya Egypt Mauritani
a
Food & drinks Exports 2462 % 4457% 044,6% 2422% 0,426
%
06464%
imports 00405
%
646,% 02466% ,7472% 02470
%
0,402%
Raw materials Exports 2402% ,405% 00476% 2422% 4450% 747,%
imports 6402% 4450% 4464% 044,5% 00470
%
04,2%
Mineral fuels Exports 76440% 004,5% 6405% 764,2% 05446
%
0,475%
imports 04,4% 0046,% 0,462% 244,% 0,472
%
06424%
Chemicals Exports 24,,% 5400% 00465% 0422% 044,6
%
,5404%
imports 0040,% 7427% 745,% 00467% 00400
%
,4,6%
Machinery and
transport
equipment
Exports 2420% ,2405% 06464% 2422% ,4,6% 2422%
imports ,5452% ,0474% 06450% 0,466% 07426
%
,547,%
Manufactures Exports 240,% ,6406% 0,4,2% 2452% ,0465
%
064,6%
imports 0,400% 074,5% 00440% 0647,% 00476
%
0,40,%
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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Unprocessed
goods
Exports 2422% 2422% 2406% 2422% 44,,% 2422%
imports 2422% 2407% 2454% 240,% 2422% 2422%
Source: Arab Monetary Fund, the bulletin of economic statistics for the Arab States 2015.
Illustrated by the table (02) to mineral fuels top of bilateral exports, which reached rate of about
98% for Algeria and Libya, and 84% for Sudan.oma for Mauritania it occupies the first rank
chemicals exports, and manufactures of Tunisia, Morocco and Egypt. Constitute machinery and
transport equipment exports second for Tunisia and Morocco, chemicals and food and beverages to
Egypt and Mauritania.
The goods are exported unprocessed by Egypt at rates of about 6% and a very small percentage of
the tip of Morocco.
As can be seen by the above table that machinery and transport equipment occupies the first
rank and exports Algeria, Tunisia and Mauritania at rates ranging between 30% -40%, to come
manufactures in second place for the same At.oma Libya comes food and beverage at the head of
imports, mineral fuels leads Morocco's imports.
It is already clear that the bilateral exports of raw materials the bulk structure, and form
merchandise exports unprocessed least percentage. And machinery and transport equipment tops
and exports, and imports of goods are formed is manufactured very small percentages. This is what
explains the similarity of productive structures.
4 Empirical Issues:
4-1 Data Description:
This study attempts to employ a different standard formats, using a common approach to
integration and error correction data panel, so take advantage of the information and data time
Sectional study
The form of the model is as follows:
TRDit = a β1 CPIit + β2 EXCit + β3 GDPit + β4 XPWit + β5 MPWit + εit
Where:
- TRDit: is the logarithm of the product of the total bilateral trade of North African country i
in the time period t.
- CPIit: is the logarithm of the price index.
- EXCit : is the logarithm of the fluctuation of currency exchange rate of North African
countries against the US dollar.
- GDPit: is the logarithm of the gross domestic product.
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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- XPWit: is the logarithm of exports.
- MPWit: is the logarithm of import.
4-2- Estimate model of the determinants of bilateral trade to North African countries
(dependent variable InTRDit):
To achieve the goal of the study of interpretation of the nature of the relationship between the
two-way trade determinants are estimated in the model to achieve results through the use of time-
series and CT data (Panel Data) through the application of three models: the model meta-regression
(Pooled Regression Model), and the fixed effects model ( Fixed effects model) and the random
effects model (random effects model), depending on the Eviews 8 program we have acquired the
following results shown in the following table:
Table (03): The dependent variable: In TRD it
variables
Estimation method
Pooled Regression
Model
Fixed Effects Model Random Effects
Model
Constant -3.594
(-11.263)***
-6.675
(-10.760)***
-3.594
(-12.507)***
InEXC it 0.010
(1.125)
0.014
(1.311)
0.010
(1.250)
InGDP it 0.084
(0.984)
0.670
(4.818)***
0.084
(1.093)
InCPI it 0.641
(10.260)***
0.413
(5.632)***
0.641
(11.394)***
In XPWit -0.040
(-0.889)
-0.079
(-1.761)*
-0.040
(-0.988)
In MPWit 0.854
(8.366)***
0.674
(5.838)***
0.854
(9.290)***
R2 0.930619 0.945693 0.930619
Adj. R2 0.928209 0.941786 0.928209
Prob (F-
statistic)
0.000000 0.000000 0.000000
N of obs 150 150 150
***, **, and * significant at 10%, 5% and 1 % respectively (t-student are in brackets)
Through Table (3) described above it is clear that the best way to estimate panel model is a
method of fixed effects Compared with the method of estimation built, we find that the statistical
(F) significant, and thus refused to nothingness based homogeneously breakers states a hypothesis,
and using HausmanTest to differentiate between model fixed effects and random effects, we find
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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that the ability of random effects is consistent, and thus becomes a fixed effects model is more
appropriate. In addition to the rate improved some statistics, such as the coefficient of determination
(Adj. R2) 94%.
Table (04): Hausman test results
By the results of the fixed effects model, we find that product domestic product, and the price
index, exports to the outside world, and imports from the outside world are key determinants of the
size of bilateral trade, trade of the countries of North Africa.
When Significant 5% of GDP, the price index, and the level of imports from the outside
world a positive impact on bilateral trade, which means that there is a direct correlation, as the rise
in GDP by 0.67% in the volume of trade affected, leads higher prices index imports by 1% to an
increase bilateral trade volume by 0.41% and 0.67% respectively.
As for exports, they are defined negatively to the size of bilateral trade at a significant level of 10%,
as an increase of 1% of the exports to the outside world the size lead to reduced trade volume ratio
of approximately 0.08%.
4-3 Results:
Through unit root test results it is clear that both the bilateral trade variables, GDP, exports
and imports differentiated from first-class, leading to not to reject the presence of unit root
hypothesis for these variables.
As for the exchange rate and the price index at the level of understanding of dwelling and therefore
the absence of unit root. This leads us to the study of the co-integration.
After the stability of the test and the presence of some of the variables is stable and integrated
first different, which is characterized by the same pace of the long term trend (long-term)
equilibrium relationship, it leads us to do testing integration relations simultaneous these variables
using Pedroni test, which is based on the root of the tests the panel estimated residuals
The results of the above table to the absence of co-integration relationships between integrated
variables of the same class and this is what is observed in each of the statistical: V, RHO, PP, ADF,
which turned out to accept the premise of the lack of co-integration within and between dimension.
5 Conclusions and Recommendations:
The study aimed to identify the determinants of bilateral trade of the countries of North
Africa for the period 1990-2014 using Panel data to reach the following conclusion:
- The existence of a positive relationship between each of the two-way trade and determinants of:
GDP price index, imports from outside science. The results also show the large role of these
variables.
P-Value (Chi-Square.Statistic)
38.582996 0.0000**
Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.
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- The existence of an inverse relationship between bilateral trade and exports from the outside
world. This can be explained this relationship that exports to the outside world play a competitive
role with bilateral trade to North African countries size.
- The results also reveal that the expansion of bilateral trade could significantly enhance the pace of
bilateral trade expansion and thus its contribution to the creation of local markets more flexible
through modest in cost reduction.
- The similarity of bilateral trade structures for the North African countries of the reasons for the
low volume.
Through previous results can be drawn the following recommendations:
Continue efforts to expand bilateral trade, given that global production is expected to be
more stable than the regional production. To several factors such as transportation costs,
and the availability of foreign exchange, import sector response.
Should be bilateral trade is seen as part of a broader strategy supply stability as
complementary and not as a substitute for world trade so that it will also include increased
trade with markets outside the region.
On the North African countries to find ways to accelerate the growth of bilateral trade with
other African countries, which would increase in bilateral African trade.
Construction of an advanced information networks, to link all customs centers unified
central systems and activation of electronic communication between customs agents and
economists operations.
References:
Augustin Ntembe& Regina Tawah, The determinants of trade in the Central African Economic
and Monetary Union, 2010.
Economic development in Africa report, intra African trade, UNCTAD, 2013.
Regional trade and volatility in staple food markets in Africa, papers on development policy
No200, 2015.
Status of intra-Africa trade état de commerce intra-African, 2012.
Trade policies and regional integration in Africa, Africa economic outlook, 2015.
United Nations, intra-African trade and Africa regional integration index, Addis Ababa, 2015.
Islamic Institute for Research and Training, on the site: http://www.irti.org.
Statistical Bulletin states Arab, AMF, 2015.
Promote intra-African trade, the African Union Conference10, Ethiopia, 2012.
Abid Abdali, Intra-trade of OIC members using panel analysis, Journal of Islamic Economic
Studies, Jeddah, Saudi Arabia, 2010.
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 59
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few
countries in the MENA region
Dr. Dounya KERZABI1 & Pr. Mohamed BENBOUZIANE
2
Abstract : Since the early 1980s, most developed countries are based on the financial liberalization
process to increase their economic growth. However, this experience is often accompanied
by a banking crisis that undermined the objectives of financial liberalization. This paper
provides an econometric analysis of external financial liberalization effect on the failure of
the banking system of five countries in the MENA region during the period 1980 - 2013.
Using a panel data approach, this article shows that, under certain conditions, more external
liberalization is low, more a banking crisis can occur.
Keywords : Banking crisis - Financial liberalization - MENA - panel data.
Resume
Depuis le début des années 1980, la plupart des pays développés se basent sur le processus
de libéralisation financière pour accroître leur croissance économique. Toutefois, cette
expérience est souvent accompagnée d'une crise bancaire qui compromet les objectifs de la
libéralisation financière. Cet article présente une analyse économétrique de l 'effet de la
libéralisation financière externe sur l' échec du système bancaire de cinq pays de la région
MENA entre 1980 et 2013. Cet article montre que, sous certaines conditions, Est faible, plus
une crise bancaire peut survenir.
Mots-clés: Crise bancaire - Libéralisation financière - MENA - données de panel
Jel classification : C33 ; F36 ; G15 ; G28
Introduction:
Following the process of financial globalization in the 1970s, developed countries have
been hit by severe banking crises. Kaminsky and Reinhart (1996) showed that the majority
of banking crises were preceded by financial liberalization policies. The latter is a set of
measures taken to eliminate restrictions on the financial sector. It concerns the liberalization
of interest rates, the elimination of restrictions on the capital account and the outer opening
of the financial sector, etc. financial liberalization may increase competition between
countries for capital flows, not to mention the existence of the state in the economy, which
exercises control and supervision over the financial and economic activities, to increase the
pace of economic growth.
The concept of financial liberalization has emerged in the work of McKinnon (1973) and
Shaw (1973) for which financial repression characterized by a direct or indirect government
1Assistant master, Faculty of Economics, Member of MIFMA Laboratory, University of Tlemcen,
Algeria. E-mail: [email protected]. 2Professor of Economics, President MIFMA Laboratory, University of Tlemcen, Algeria.
E-mail: [email protected].
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 60
control over the banking sector is detrimental to economic growth. These authors believe
that the free determination of the interest rate to its equilibrium level would have a positive
effect on economic growth. This idea has been adopted by major international institutions
like the World Bank and the IMF (Bouzid, 2013). Recently, several studies confirm the
interest of financial liberalization (Atiyas, Capiro and Hanson; 1994 King and Levine;
1993a, Gelos and Werner; 1999, Sancak; 2002). In the same vein Alfaro and Hammel
(2007), Kim and Kenny (2006), Menzie and Hiro (2005), Bekaert et al. (2005) suggest that
developing countries need to liberalize the financial system to increase economic growth
through better allocation of capital. However, successful financial liberalization experiences
are very rare.
The process of financial liberalization in emerging markets is often accompanied by
banking crises leading to a fall in growth and a contraction of GDP. Many studies have
sought to understand the origins of these crises. The latter argue that liberalization policies
are factors of financial instability. Most of these analyzes mainly macroeconomic nature put
forward two sets of operations: firstly, financial liberalization increases the vulnerability of
banks to macroeconomic shocks and, secondly, the financial fragility of the latter would be
aggravated by the lack of oversight mechanisms, particularly in emerging countries. Banking
crises are more likely to occur in a liberalized financial system (Demirguç-Kunt and
Detragiache; 1998).
Mehrez and Kaufman (2000), on a panel of 56 developed and developing countries during
the period 1977-1997, showed that banking crises are more likely in the post-liberalization
period. This is explained by the lack of transparency increases the uncertainty of the banks'
expectations. Arestis and Demetriades (1999) and Arestis (2000) confirm these results and
argue that financial liberalization is the main cause of banking and financial crises. At the
microeconomic level, banking crises have their origins in the banks' participation in riskier
activities. Menkhoff and Suwanaporn (2007) and Currie (2006) showed that financial
liberalization pursued in an underdeveloped institutional environment may be the main cause
of banking crises. According Plihon and Miotti (2001), banks must strengthen their
prudential supervision and a better risk management.
In this paper, we will study the relationship between banking crises and financial
liberalization. The first section discusses the various previous works in this area. In the
second section, we try to explain this relationship for five countries in the MENA region
including: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey during the period 1980 - 2013 using
a panel data methodology. The last section is devoted to different results.
I- Literature Review:
In recent decades a vast theoretical and empirical literature has tried to address the link
between financial liberalization and economic growth. These studies conclude that financial
liberalization is the most effective way to improve the economic growth of countries.
According to McKinnon (1973) and Shaw (1973), financial liberalization is the best way to
ensure good savings mobilization and hence sustainable economic growth. This idea has
been criticized by several economic and political thoughts. Post-Keynesians suggest that
financial liberalization policy leads to slower growth. According to the neo-structuralists,
financial liberalization led to adverse effects on growth. They argue that government
intervention is the best solution for out of fragility (Bouzid, 2013).
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 61
Many studies have shown that the relationship between financial development and
financial liberalization policies is often negative. Most of these analyzes have two sets of
explanation banking crises: first, financial liberalization makes banks more vulnerable to
macroeconomic shocks and, secondly, the financial fragility of the latter would be
aggravated by inadequate public policy and lack of supervision.
Several empirical studies have shown that banking crises have typically been preceded by
financial liberalization policies. Two streams of research have attempted to identify the main
causes of banking crises. The first assumes that current macroeconomic and institutional
foundations are behind these attacks. For cons, the second current stipulates that banking
crises based on microeconomic foundations such as the transformation of the banking
environment.
The study Kaminsky and Reinhart (1996), on 20 countries in Asia, Latin America,
Europe, Middle - East during the period 1970-1995, shows that the process of financial
liberalization has led to increased banking crises. Ranciere et al (2006), Barell et al (2006)
and Tornell et al (2004) suggest that financial liberalization may increase the probability of
occurrence of banking crises by increasing risk and volatility of macroeconomic indicators.
Demirguç-Kunt and Detragiache (1998) in their study of 53 countries over the period 1980-
1995, showed that financial liberalization increases the probability of a banking crisis due to
the decline in franchise value of banks. The study of Fischer et al (1997) conducted on
Malaysia, Thailand and Taiwan, using the method of individual data showed that banks are
more vulnerable in times of financial liberalization. Honohan (1997), Fischer and Chenard
(1997) Plihon and Miotti (2001) suggest that the adoption of new behaviors by banks
increases the risk taking and leads to instability of the banking system. Daniel and Jones
(2006) found that most financial liberalization policies have led to banking system failures.
Noy (2004) states that the liberalization of the banking sector led to its failure, Levine (1996)
argues that external liberalization should help develop the financial markets as well as the
banking system. The liberalization of the banking sector should help increase competition
and allow the transfer of know - how.
According Bousrih and Trabelsi (2005), in the absence of public control ex post on the
behavior of banks in the form of prudential supervision and on meadows activities, this may
increase bank insolvency and probability of banking crises.
The importance of the implementation of a framework of supervision and regulation in
banks was the subject of several empirical studies. The study by Goldstein and Turner (1996)
of 15 developing countries over the period 1990-1997, shows that banking crises are more
likely during periods of weak prudential regulations. Lindgren et al (1996) report the
deficiency of regulation and banking supervision at liberalization. The study of Levine
(1998) shows that banking crises are caused by institutional variables such as law
enforcement and property rights. According to Barth et al (2002), the regulatory and
supervisory practices reinforce control and force the dissemination of information which
improves the performance and stability of the banking system.
Mitton (2002) argues that a low level of democracy and weak law enforcement undermine
the banking system. Dress and Pazarbasioglu (1998) and Kaminsky and Reinhart (1999)
showed that financial liberalization, when coupled with a weak prudential regulation,
exposes banks to a risk of bankruptcy.
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 62
Abaoud et al (2008) have attempted to study the relationship between financial liberalization
and banking crises on the one hand, and the relationship between these and bank governance
(prudential regulation) on the other side, 10 countries emerging during the period 1980 -
2003. the results of this study show a positive relationship between financial liberalization
and the likelihood of the emergence of banking crises, and a negative and significant
relationship between bank governance and the probability of birth of banking crises this
suggests that the strengthening of bank governance during periods of financial liberalization
is an important condition for an efficient banking system.
Ben Gamra and Clévenot (2006) attempted to study the effect of a part of financial
liberalization and secondly, the quality of the institutional and regulatory structure on the
probability of occurrence of banking crises in a panel of 27 emerging countries over the
period 1975 - 2002. The results showed that liberalization is an important factor in bank
failures. The authors add that the banks need a clear legal system to facilitate the application
of financial controls and the repayment of loans. According to the authors, an internal and
external control is necessary to avoid bank crises.
The study of Ben Gamra and Plihon (2007) of 22 emerging countries from 1970 to 2002
shows that financial liberalization policies have a negative effect on the stability of banking
systems.
Bousrih and Trabelsi (2005) studied the link between financial liberalization and banking
crises and tried to see especially if the probability of occurrence of banking crises depends
on other factors such confidence, as those related to market considerations. They found that:
1) banking crises are likely to occur in countries that have liberalized their financial systems,
2) banking crises problems are more significant in countries with a less developed
institutional environment, and 3) social infrastructure developed with high levels of trust and
cooperation between financial intermediaries and individuals can limit adverse effects of
liberalization policies on the banking sector and induce more financial development. The
authors also point out that this same level of confidence seems to be a significant condition
of the financial development effect on economic growth.
Salameh (2013), by analysing the influence of factors of financial development, supervision
and regulation of banking crises in 36 different economies on four geographical areas
between 1997 and 2007, showed that there is a negative relationship between index of the
supervisory authority of power and banking crises.
Miotti and Plihon (2001) tried to empirically test the speculative behaviour on the
vulnerability of banks. They tried to study the microeconomic variables Argentine and
Korean banks from 1996 to 1998. Their results showed that bank failures are explained more
by speculative risk taken by mismanagement banking productive resources.
Although a large empirical literature on the relationship between financial liberalization
and bank failure, has been widely proposed, it is important to analyze this link in the MENA
region. Our study focuses on studying the case of Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and
Turkey.
II- Empirical Methodology:
The main objective of this study is to empirically analyze the relationship between
external financial liberalization and banking crises in the context of five countries in the
MENA region including: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey, observed during the
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 63
period 1980 -2013. At first, we start with a presentation of the model used in our approach
by identifying the sample and the time of the estimate. Then we will present the different
variables considered. The final step is devoted to different results and their interpretation.
1- Sample Presentation and model to estimate:
Our study focuses on the empirical analysis of the relationship between external financial
liberalization and the probability of a banking crisis through a panel data estimation to better
understand the factors that explain the banking crisis. Our sample consists of five countries
in the MENA region: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey over a period from 1980
to 2013.
Most studies were done in developed countries, developing countries or emerging countries.
Our study focused on five countries in the MENA region that are characterized by
inadequate banking and financial market and a poorly managed financial liberalization.
The specification of the basic model is as follows:
Crise = ƒ(LF, Xit)
Criseit = α + LFit β + Xit δ + uit
with:
• Criseit: is the dependent variable. A banking crisis is defined as a situation in which banks
face a non-performing credit accumulation and doubtful debts. They face serious financial
problems, which cause a wave of bank runs, prolonged closures of banks, panics or bank
failures, and involves a large support movement by the state, generalized government
guarantees deposit or bank nationalization (Ben Gamra and Plihon, 2007).
The banking crisis variable is a dummy variable that takes the value one (1) if the country is
in a period of de-stresses and zero (0) otherwise, during the period 1980-2013.
• LFit: external financial liberalization is measured by KAOPEN indicator. It is an indicator
developed by Chinn and Ito (2002). This index takes the value of - 1.86 to 2.17.
External financial liberalization concerns liberalization of activities having a relationship
with the outside, which can be summarized by the following:
- Removal of constraints on transactions capital account and financial account of the
balance of payments;
- Removal of constraints on direct investment.
- The relaxation of rules on trade, or even disposal for current transactions and / or
capital.
• Xit: corresponds to control variables that could explain the behavior of banking crises. For
this study, we have three types of monitoring indicators, namely:
- Macroeconomic variables: While inhaling of economic theory and empirical, we retain
two variables macroeconomic:
Economic growth (GDP) measured by growth in real GDP. Low economic
growth leads to a liquidity crisis, making banks more vulnerable to crises.
Trade openness (OPEN): the sum of exports and imports relative to GDP. This
variable measures the degree of openness of an economy.
- The financial development variable (M2): represents the liquidity of banks. This
indicator reflects the size of the financial sector and financial deepening.
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 64
- The institutional variable (REGUL): represents the quality of regulation. The value of
this indicator varies between 4 and 13.
• uit: the error term.
For this study, four control variables were retained where the source comes from the
World Bank: World Development Indicators for macroeconomic variables and financial
development, and World Governance Indicators for institutional variables.
The final formulation of our model is as follows:
Criseit = α + β LFit + δ1 GDPit + δ2 OPENit+ δ3 M2it+ δ4 REGULit + uit
2- The different results:
Results for fixed individual effects method are presented in the following table:
Table 3-1: Estimation Results
CRISIS dependent variable: 1 if there is a crisis, 0 otherwise
Period: 1980 - 2013; T = 34; N = 5; Total panel observations: 34 X 5 = 170 Obs
Explanatory variables Fixed effects model
Constante -0.045687
(-0.292783)*
LF -9.83E-12
(-0.112849)*
GDP -2.93E-05
(-1.123482)**
OPEN 0.013609
(4.548477)***
M2 -0.002371
(-1.046724)
REGUL -0.058874
(-3.192766)***
R2
0.539157
R adjusted 0.496360
Prob
(F-statistic)
0.000001
(5.588118)
Note: ***, ** and * indicate the significance levels 1%, 5% and 10%.
The regression model analyzes the impact of external financial liberalization on the
reliability of banks, while using a number of variables called control variables for a sample
of five countries in the MENA region: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey.
Regarding the impact of external financial liberalization, the results indicate a negative
relationship with banking crises. Our estimates show that more financial liberalization is, the
more a banking crisis can occur which means that the reform of the financial system of the
countries in our sample, is a crucial element that leads to good management of the economy.
This finding contradicts that of Kaminsky and Reinhart (1996) and Demirguç Detragiache-
Kunt (1998) who argue that banking crises are more likely to occur in a liberalized financial
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 65
system. The situation is, however, compatible with the argument of Levine (1996), for which
external financial liberalization can develop the banking system by increasing competition
and allow the transfer of know-how. For a liberalization to be effective, must be allowed to
create a financial system that promotes savings, investment and growth. This is not the case
for the majority of countries in our sample who have financial systems that are not effective
and that seem to ensure a certain delay. This is explained by the fact that companies are
reluctant to open their capital, creating a weak liquidity and imbalance in the banking
system. The liberalization of financial markets and the development of monetary
instruments, countries in our sample offer banks the opportunity to diversify their risks and
thus minimize losses.
The results also show a negative relationship between economic growth and the
probability of a banking crisis. The latter is significantly correlated with low levels of
economic growth. Low economic growth has a negative effect on liberalization of capital
flows, making them making them sensitive to the banks since shocks are struggling to
payment of their debts. The contraction in economic activity complicates banks' risk
assessment. Our results confirm those of Ben Gamra and Clévenot (2006).
Regarding the impact of trade openness and liquidity of banks on the bank failure, the
results indicate a positive effect of the OPEN variable and a negative effect of the M2
variable. Trade openness increases of banking crises. This is explained by the fact that the
trade balance of most countries in our sample covers more operations of import, since in
these countries, exports are based on a single sector (e.g. hydrocarbons in Algeria). The drop
in exports led to a trade deficit which makes countries unable to generate a liquidity surplus,
that risk reaches the banks for the decline of M2 indicator, and makes them vulnerable as
exporting companies become unable to meet their debts.
For cons, the results show that the regulation indicator is negatively related to the dummy
variable banking crisis. The increase of this indicator indicates more regulatory requirement
on bank activities. More restrictive controls may increase bank stability and reduce the
probability of failure. This is consistent with the findings of Goldstein and Turner (1996),
Barth et al (2002), Dress and Pazarbasioglu (1998), Kaminsky and Reinhart (1999) and
Abaoud et al (2008) who argue that banking crises are more likely during periods of low
regulations.
Conclusion: Our article focused on the study of the impact of external financial liberalization, under
certain conditions, on the probability of occurrence of a banking crisis, for five countries in
the MENA region, namely Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey during the period
1980 to 2013.
The results of the analysis show that there is a negative and significant relationship
between financial liberalization and banking crises while emphasizing the role of strong
economic growth and a strong banking regulation in the adequacy of banks. Financial
liberalization undertaken in a reliable macroeconomic and institutional environment
promotes good management of banks. For that financial liberalization does not put into
question the stability of the economic system, it should be accompanied by increased
macroeconomic indices, increased transparency of financial operations and good banking
regulation. Regulated liberalization in countries in our sample, can be an instrument of
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 66
structural reform leading to improved incentives of banks, shareholders, managers and
creditors to develop competitive behavior.
The introduction of financial liberalization allows the state to increase its income to
finance its trade deficit. Similarly, bank regulation should always be strengthened before any
liberalize the financial sector to ensure the soundness of the banking system. And finally, to
offer banks the opportunity to adjust to new market data, financial liberalization should
always be gradual.
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des économies émergentes : Une proposition de régulation bancaire», Thèse de
Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the
MENA region
N°16 Décembre 2016 Page 68
Doctorat, sous la direction de Pr Xavier Richet, Institut Supérieur d’Economie et de
Management, Université de Nice-Sophia Antropolis, Avril 2013.
35- Shaw. E. S., 1973, «Financial deepening in economic development», Oxford University
Press, New York.
36- Tornell. A, Westermann. F et Martinez. L., 2004, « The positive link between financial
liberalization growth and crises », NBER Working Paper, N° 10293.
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 69
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
MEHIDI Kahina1*
OUKACI Kamal*
Résumé
Cette contribution a pour objet d’évaluer l’impact des réformes engagées sur la croissance
ainsi que le rôle joué par les institutions dans ce processus de réformes. A cet effet, nous
utilisons l’approche du test de cointégration développé par Pesaran et al (2001) appliquée
aux modèles Auto Regressive Distributive Lags (ARDL). Les résultats de l’étude montrent
que les réformes engagées depuis la fin des années 80 ont un impact négatif sur la
croissance économique en Algérie. En outre, l’échec de ces réformes renvient, selon les
résultats obtenus, à la mauvaise qualité du cadre institutionnel.
Mots clés : Institutions, réformes, économie algérienne, modèle ARDL.
Introduction
Les nombreux travaux, consacrés à l’étude et à l’analyse de la période de transition
économique en Algérie (TALAHITE, 2010, Ben Abdallah), évoquent souvent le caractère
interminable de ce processus. Ce dernier a été entamé suite au contre choc pétrolier de
1986. Les réformes engagées ont concerné en premier lieu, l’autonomie des entreprises
avec la loi 88-01. Elles se sont accélérées au début des années 90 suite à la signature d’un
programme d’ajustement structurel avec le FMI. Cet accord prévoyait la libéralisation du
commerce extérieur, la privatisation des entreprises publiques, la libéralisation des prix et
des taux d’intérêts…etc.
Néanmoins, toutes les réformes n’ont pas permis un changement du fonctionnement de
l’économie nationale qui demeure fortement dépendante des hydrocarbures et de ce fait
accentué sa vulnérabilité face aux chocs des prix du pétrole.
L’échec de ces réformes a fait l’objet de plusieurs analyses. Toutefois, la dimension
institutionnelle est reléguée au second rang dans l’explication de cet échec.
L’objet de ce travail est d’analyser le rôle des institutions dans le processus des réformes
économiques engagées en Algérie depuis les années 90. Autrement dit, l’échec des
réformes est-il tributaire des institutions mises en place depuis cette époque.
L’exposé de notre recherche est scindé en trois sections : Dans la première section, nous
proposons de présenter l’approche théorique permettant d’évaluer la période de transition et
*Doctorante à l’Université Abderrahmane Mira de Béjaia
* Professeur à la Faculté des Sciences Economiques, des Sciences de Gestion et des Sciences Commerciales.
Université A. Mira de Bejaia. E. mail : [email protected]
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 70
des réformes, ainsi que les travaux réalisés pour démontré l’importance de la qualité
institutionnelle dans un tel processus. La deuxième section sera consacrée à la présentation
des principales réformes engagées en Algérie depuis la fin des années 80. L’estimation du
modèle ainsi que l’analyse de ses résultats feront l’objet de la dernière section.
I- Revue de littérature
Depuis l’effondrement du bloc socialiste en 1989, la littérature traitant de la transition et
des réformes s’est enrichie davantage. En effet, même si ce phénomène est apparu pour la
première fois en Amérique latine, c’est en Europe centrale et orientale qu’il a pris plus
d’ampleur. La transition est définie comme l’abondant de l’ancien socle institutionnel et
l’instauration d’un nouveau par le biais des réformes. Domanski et Rychard, (1997)2
soutiennent l’idée selon laquelle, la transformation d’un système socio-économique est un
processus global, lent et complexe, même si celui-ci passe par des périodes d’accélération.
L’objectif de la transition est l’instauration de l’économie de marché, mais, cet objectif
n’est pas une fin en soi. D’ailleurs J. Stiglitz, (1999) souligne que l’établissement d’une
économie de marché n’est pas aussi important que « l’amélioration du niveau de vie et
l’établissement des bases d’un développement durable, équitable et démocratique ». Ce qui
tend à rendre la transition un processus infinie. Aussi, la trajectoire de transformation
dépendait en partie de l’héritage institutionnel (Stark (1995)3, de ce fait, la transition est
également définie comme un processus de « modernisation » (Cholaj, 1998), ce qui
correspondrait à un rattrapage des économies développées, tant sur le plan institutionnel
que structurel. Aussi cette transformation doit être accompagnée d’un changement
structurel adéquat aux mutations institutionnelles (Boyer, 1994). Il s’agit là, des structures
productives, dont la modernisation implique aussi la mise en place de nouvelles
technologies « Les institutions déterminent les règles de fonctionnement de l’économie,
ainsi elles doivent encadrer le marché »4, elles doivent être cohérentes et complémentaires,
c'est-à-dire « une compatibilité mutuelle d’institutions, qui considérées indépendamment,
n’auraient pas de viabilité »5.
L’échec du Consensus de Washington a permis l’émergence de la nouvelle économie
institutionnelle (North, 1981). La théorie institutionnelle analyse le développement comme
un processus historique de transformation institutionnelle. Elle stipule que les facteurs de
croissance issus de la théorie néoclassique (accumulation du capital financier, humains et
travail, progrès technologique) sont plutôt des indices que des facteurs de croissance.
Nombreux sont les auteurs qui avancent l’argument de la qualité des institutions pour
expliquer les divergences dans le niveau de développement. North (1981), Rosenberg et
2 H. Domanski et A.Rychard (1997), « Les éléments du nouvel ordre », Warszawa, IFIS PAN,
3 D. Stark, (1995), « Not by design: the myth of designer capitalism in Eastern Europe », in Hausner J., B.
Jessop, K. Nielsen (dir), strategic choice and path-dependency in post-socialism. Institutional dynamics in the
transformation process, Aldershot, Edward Elgar 4 B. Boyer (1994), « Quelles réformes à l’est ? Une approche régulationniste », problèmes économiques,
N°2374, 1-8 5Idem
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 71
Birdzell (1986) affirment que l’amélioration des performances économiques s’accompagne
de meilleures institutions. Cette hypothèse a été approuvée par les travaux empiriques de
Clague et al. (1996), qui concluent que, le temps concourt au renforcement des institutions
d’un pays, partant du constat que ces dernières s’améliorent avec l’ancienneté de
l’indépendance du pays6. La mauvaise qualité des institutions est considérée comme la
cause principale du sous développement de certaines régions à l’instar de l’Afrique
(Acemoglu et al, 2001). « l’Afrique est plus pauvre que le reste du monde, non pas à cause
de facteurs purement géographiques ou culturels, mais à cause de mauvaises institutions»7.
Dans le même registre, Hall et Jones (1999) soutiennent l’idée selon laquelle, les
différences constatées au niveau du revenu et du développement entre pays, s’explique en
grande partie par la qualité des institutions et les politiques gouvernementales plutôt que
par l’importance du capital et du niveau d’éducation8.
Ainsi, la qualité des institutions contribue largement à améliorer les performances
économiques de long terme à travers la réduction des coûts de transaction, la limitation des
risques et des rigidités qui altèrent le bon fonctionnement des marchés (Chtourou, 2004)9.
Aussi, le respect des droits de propriétés, l’importance de la démocratie et la bonne
gouvernance sont considérés comme les composants clés de la qualité des institutions et
conditionnent la réussite de tout processus de réformes ou de transition vers l’économie du
marché (Barro, 1996 ; Clague et al, 1996 ; Rodrik et al, 2004).
Sur le plan empirique, la qualité des institutions, comme élément décisif de la croissance et
du développement, a fait l’objet de plusieurs études. Ces dernières utilisent généralement
une régression de variable telle le PIB/tête, revenu/tête ou encore le taux de croissance sur
plusieurs indicateurs institutionnel (ex : instabilité politique, corruption, liberté civile…).
Plusieurs auteurs, tels Kormendi et Meguire (1985), Scully (1988), Grier et Tullock (1989),
Barro (1996) et Helliwell (1994) et Isham, Kaufman et Pritchett (1997), concluent tous
l’existence d’une corrélation positive entre l’indicateur des libertés civiles comme mesure
du cadre institutionnel, et la croissance économique pour la plupart des pays de leur
échantillon. Selon Acemoglu, Johnson et Robinson (2004), la garantie des droits de
propriété est à l’origine de l’écart de croissance entre pays riches et pauvres, d’autant plus
qu’elle accélère la croissance (Rodrik et al, 2002). Kaufmann et al (2004) utilisent
l’indicateur des règles et des lois pour démontrer les impacts positifs de la bonne
gouvernance sur la croissance. Une forte corrélation positive entre cet indicateur et le
niveau du revenu a été constatée.
6 C. Clague, P. Keefer, S. Knack and M. Olson, (1996). « Property and contract Rights under Democracy
and Dictatorship.» The Journal of Economic Growth 1:2, 243-276 (June). 7 D. Acemoglu, S. Johnson et J.A. Robinson, (2001), «The Colonial Origins of Comparative Development:
An Empirical Investigation», American Economic Review, 91(5), p 1372 8 R .E. Hall et C. I. Jones, (1999), « Why Do Some Countries Produce So Much More Output per Worker
than Others? », The Quarterly Journal of Economics, Vol 114, N° 1, pp. 83-11 9 N. Chtourou, (2004), «Inefficience institutionnelle et performance sociale. ». Dans Restauration du rôle de
l’Etat dans le développement économique, Ouvrage Collectif, Editions PUBLISUD, Paris.
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 72
En somme, tous les résultats des travaux théoriques et empiriques débouchent sur une forte
influence de la qualité des institutions sur le niveau des revenus et des performances
économiques.
II- Les réformes économiques en Algérie
Vers la fin des années 80, l’Algérie a mis en place un vaste programme de réformes
économiques et politiques dans une situation sociale et politique défavorable. Ces réformes
étaient d’une grande ampleur égalisant celles qui ont été engagées dans les PECO après
l’effondrement du bloc socialiste, « le processus de réformes par étapes a été accéléré à
partir de 1986 pour prendre en 1988 l’option claire de faire jouer au marché un rôle plus
important dans l’allocation des ressources…» (Andreff, 2009)10
.
a- L’économie algérienne à la veille des réformes
La stratégie de développement en Algérie était basée sur l’implication des pouvoirs publics
dans le processus de modernisation du pays. En effet, ce processus était basée sur le modèle
des industries industrialisantes en orientant les investissements vers la production des biens
de consommation intermédiaires et des biens d’équipement dans le but de mettre en place
un tissu industriel. Cette stratégie a donné des résultats appréciables durant la période 1967-
1984 avec un taux de croissance moyen qui dépasse les 7 %11
par an. Cette forte croissance
n’a pas été bénéfique pour l’économie nationale du moment qu’elle n’a pas permis un
transfert technologique en faveur de l’industrie. Cet échec est dû essentiellement aux
procédures adoptées en matière d’investissement « clés en main, produits en main » qui ne
favorisent pas un transfert technologique et qui reste l’une des lacunes du développement
économique algérien. Une autre faiblesse de ce processus de développement réside dans la
dépendance du système productif des importations, aussi biens en intrants qu’en biens
d’équipement et financés en grande partie par la dette extérieur.
Ainsi, l’endettement extérieur est passé de moins de 2 milliard de dollars en 70 à plus de 17
milliard de dollars en 88. Cette situation a engendré une fragilité et une vulnérabilité élevée
face aux chocs extérieurs, notamment les prix du pétrole. En effet suite à l’effondrement de
ces derniers en 1986, l’économie algérienne est entrée dans une crise sans précédant qui
s’est accentuée par la baisse des cours du dollar. Ceci a freiné d’une manière brutale
l’approvisionnement de la machine productive en matières premières d’où un recours
encore accru à l’endettement extérieur et qui aura par la suite des répercussions néfastes sur
l’économie nationale. Cette nouvelle situation a contraint les pouvoirs publics à engager des
réformes économiques qui concernent essentiellement les modes d’organisation, de gestion et des
processus décisionnels.
10 W. Andreff (2009), « Réformes, libéralisation, privatisation en Algérie : point de vue d’un outsider en
1988-1994 », in Confluences Méditerranée, automne.
11
Banque Mondiale, 2013
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 73
b- La transition à l’économie de marché
Les premières mesures de la réforme mises en œuvre dés janvier 1988, concernaient
particulièrement l’agriculture et les entreprises publiques. La loi sur l’autonomie de
l’entreprises (88.01), portant sur la création des fonds de participation chargés de gérer le
capital des entreprises publiques transformées en titres de participation. En outre, la
liquidation de plusieurs entreprises publiques locales et la promulgation de la loi sur la
monnaie et le crédit de 1990 favorisant la mise en place d’un nouveau cadre juridique et
réglementaire pour le secteur financier. Les pouvoirs politiques ont tenté, également, un
ajustement, d’une part, par la révision du taux de change et la politique du crédit et d’autre
part, par la réduction des dépenses publiques12
. Ce programme n’avait pas pour vocation le
démantèlement du secteur public, mais plutôt son assainissement pour améliorer la
performance et la compétitivité des entreprises étatiques. Le gouvernement voulait réaliser
les ajustements nécessaires indépendamment des négociations financières avec les
institutions financières internationales et sans recours au rééchelonnement de la dette
extérieure, ce qui est considéré à l’époque comme l’abandon de la souveraineté
nationale13
.
La persistance de la baisse des cours du pétrole, a contraint l’Algérie à adopter de nouvelles
réformes. Sur le plan financier, elles comprennent l’indépendance de la BC, un contrôle
quantitatif du crédit associé à une augmentation des taux d’intérêt et une dévaluation du
dinar. Sur le plan commercial, les réformes comprennent une ouverture commerciale, une
libéralisation plus étendue des prix des biens et services accompagnée d’un contrôle des
salaires, ainsi qu’une rationalisation du système fiscale et douanier (avec l’assistance de la
BM).
Les réformes entreprises ont buté sur le problème de l’endettement extérieur qui pesait
lourdement sur l’économie nationale, cependant, à part les dévaluations qu’a subi la
monnaie nationale et la libéralisation des prix étendue à pas mal de produits, la plus part
d’entre elles restent théoriques sans effet et sans efficacité. En effet, arrivée à une situation
de cessation de paiement, les pouvoirs publics, sollicite le FMI pour le rééchelonnement de
la dette. Ainsi, l’Algérie a conclut un PAS en 1994 dont l’objectif est la stabilisation de
l’économie.
Les mesures adoptées concernaient la suppression du monopole de l’Etat sur le commerce
extérieur, la dévaluation du dinar (50% en Avril 94) ainsi que sa convertibilité
commerciale, la privatisation des entreprises publiques et la réduction des dépenses
budgétaires.
12Ces réductions concernent les importations, des dépenses de l’investissement public et des protections
sociales ainsi que la compression du recrutement des fonctionnaires. 13
Fatiha Talahite (2010), « Réformes et transformations économiques en Algérie», Economies and finances.
Université Paris-Nord - Paris XIII,
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 74
Ces mesures préconisées par les institutions de Bretoon Woods ont, certes, permis de
rétablir les équilibres macroéconomiques (déficit budgétaire, inflation), mais l’économie
algérienne demeure vulnérable aux chocs externes. En effet, la nouvelle baisse des prix du
pétrole enregistrée en 1998 a eu des impacts négatifs sur la balance des paiements (1,7
milliard de dollar en 1998 et de 2,4 milliard de dollar l’année d’après), ainsi que les
réserves de change qui passent de 8 milliard de dollar fin 97 à 4,4 milliard de dollar fin 99.
A partir des années 2000, le gouvernement algérien privilégie l’investissement dans les
infrastructures à travers les plans de relance économique de type keynésien. Trois plans de
relance ont été engagés : programme triennal (2001/2003) et deux plan quinquennaux
(2005/2010, 2010/2014). Tout de même, le processus de réformes a été repris dès l’année
2000, en effet, le 26 novembre 2000 naissait le comité de la réforme des structures et des
missions de l’Etat ayant pour objectif de « procéder à l’étude et à l’évaluation de tous les
aspects relatifs aux fondements, à l’organisation et au fonctionnement de l’Etat et de
proposer (...) les éléments d’une réforme d’ensemble de l’Etat », vers un Etat moderne et
un Etat de droit14
.
Les principales réformes concernent d’une part, le secteur financier avec la promulgation de
l’ordonnance sur la monnaie et le crédit de 2001 et 2003 amendant ainsi la LMC de 1990.
Et d’autre part, le commerce extérieur, avec la ratification, en 2002, d’un accord
d’association avec l’Union Européenne (UE), l’adhésion en 2009 à la Zone Arabe de Libre
Echange et l’engagement des négociations en vue d’une adhésion à l’OMC. L’adhésion à
ces différents accords ouvrira, certes, des perspectives pour l'économie nationale,
néanmoins, elle est porteuse de risques imminents en exposant les entreprises algériennes à
une concurrence rude.
III- Analyse économétrique : méthodologie et résultats
a- Description des données
Dans cette section, nous allons tenter d’évaluer l’impact des réformes engagées sur la
croissance ainsi que le rôle joué par les institutions dans ce processus de réforme.
Les variables choisis sont : le PIB par habitant comme mesure de la croissance, le taux
d’ouverture commerciale (OUV) mesuré par la somme des importations et des exportations
rapportée au PIB, la formation brute du capital fixe (FBCF), les réformes et la qualité
institutionnelle.
Les données utilisées couvrent la période 1970-2012, elles sont tirées de la base de la
Banque Mondiale excepté les données concernant la qualité institutionnelle. Cette dernière
variable s’agit d’un indicateur composite obtenu par la synthétisation des trois variables
suivantes : Poids du gouvernement, structure légale et sécurité des droits de propriété et
réglementation du crédit, du travail et des affaires. Ces variables varient de 0 à 10. (La
valeur 0 indique que la qualité des institutions est très mauvaise et la valeur 10 indique
que les institutions sont de très bonne qualité). Elles proviennent de la base de Economic
14 D. Hadjadj, (2001), « Mirages des reformes économiques en Algérie », Le Monde Diplomatique (mars).
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 75
Freedom of the World (2013). Concernant les réformes, il s’agit d’une variable dummy qui
prend la valeur 1 pour la période des réformes et la valeur 0 pour les autres périodes.
b- Méthodologie
Le modèle à estimer est :
PIBH = α+β1*INST+β2*REF+β3*OUV+β4*FBCF+εt ……..(1)
Pour examiner la relation de long terme entre le PIB par habitant, les réformes, et
les institutions, nous retenons l’approche du test de cointégration développée par Pesaran et
al (2001) appliquée aux modèles Auto Regressive Distributive Lags (ARDL)15
. Ce test
dispose de plusieurs avantages. Il est mieux adapté pour tester l’existence des relations de
long terme dans les échantillons de petite taille, il distingue la variable dépendante des
variables explicatives et il ne nécessite pas que les variables du modèle soient intégrées du
même ordre ou intégrées d’ordre fractionnaire. Cependant Ouattara (2004) montre que le
test ne peut plus être validé, s’il existe dans le modèle une variable intégrée d’ordre 2.
Le modèle ARDL pour l’´equation (1) s’écrit :
∆PIBHt = α0+∑ ∆PIBHt-i + ∑
REFt-i + ∑ OUVt-i + ∑
INSTt-i +
∑ FBCFt-i + PIBHt-1 + REFt-1+ OUVt-1 + INSTt-1 + FBCFt-1 + εt
…..(2)
Le test s’effectue en deux étapes. La première étape consiste à déterminer le retard optimal
à l’aide des critères d’information d’Akaike et de Schwarz en estimant l’´equation (2). Dans
la deuxième étape, on examine toutes les combinaisons possibles pour les retards de chaque
variable afin de déterminer le modèle ARDL optimal puis on teste la cointégration. La
méthode de cointégration suivant l’approche de Pesaran et al (2001) dans les modèles
ARDL repose sur le test suivant:
H0 : π i = 0 i = 1 . . . 5
H1 : π i ≠ 0 pour au 1 valeur de i
c- Estimation
Le test de racine unitaire ADF montre que toutes les séries sont intégrées d’ordre 1 (Voir
annexe N°1). Vu le nombre réduit des observations (42 observations dans notre cas), le
15 Cette approche a déjà été utilisée par Pesaran et al (2001) pour estimer l’équation de salaire au Royaume
Unie, par Oskoee et Ng (2002) pour estimer la demande de monnaie à Hong Kong, Ouattara (2004) pour les
déterminants de l’investissement privé au Sénégal, par Khan et Qayyum (2006) pour analyser les relations
entre la finance, le commerce et la croissance au Pakistan et par Ghorban et Motallebi (2009) pour estimer la
fonction d’exportation d’Iran.
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 76
nombre de retard optimal pour le modèle ARDL est de p=1. La deuxième étape consiste à
déterminer le nombre de retard à imposer pour chaque variable en testant la cointégration.
Le résultats obtenu est ARDL (1,0,1,1,0). La statistique du test de cointégration est F=
4.4742 et les bornes au seuil de 5% dans la table de Pesaran et al (2001) sont (3,1946 ;
4,4465), ainsi, nous concluons qu’il y a une relation de long terme entre les variables (voir
annexe N°2).
Les résultats d’estimations des modèles de court terme et de long terme sont présentés dans
le tableau N°1. Le modèle est globalement significatif (La p-value du test de Fisher est de
0,000<5%). Par ailleurs, les réformes, l’ouverture commerciale, les institutions et la
formation brute du capital fixe expliquent environ 74,86% des fluctuations à long terme et à
court terme du PIB par habitant en Algérie. La force de rappel est négative et significative
(à 1%) ; ce qui confirme l’existence d’une relation de terme.
Tableau N°1 : Estimation du modèle ARDL (1,0,1,1,0)
Observation : 42 après ajustement
Variable Coefficient Std.Error t-stat
Court terme : Variable indépendante DLOGPIBH
DREF -0.028 0.012 -2.290
DOUV 0.260 0.097 2.674
DINST -0.038 0.020 -1.908
DLOGFBCF 0.705 0.111 6.336
ECM (-1) -0.482 0.116 -4.154
Long terme : Variable indépendante LOGPIBH
C -3.637 0.743 -4.894
REF -0.058 0.026 -2.219
OUV -0.093 0.136 -0.686
INST -0.079 0.044 -1.808
LOGFBCF 0.7214 0.061 11.724
R2 0.748 AIC 80.402
R2 ajusté 0.696 SBC 73.452
DW 1.785 F-stat 20.249
Source : Calcul des auteurs à partir du logiciel Microfi 5
d- Interprétation
A long terme, les réformes et les institutions ont un impact négatif sur le développement
économique, l’investissement a un impact positif, tandis que l’ouverture n’est pas
significative.
L’impact positif de l’investissement a été observé par de nombreux auteurs (Barro (1991) et
Levine et Renelt (1992). Une hausse de 1% de l’investissement se traduit à long terme par
une hausse importante de 72,14% du PIB par tête. En effet, depuis les années 2000, avec la
hausse des prix du pétrole, l’Etat a privilégie l’investissement dans les infrastructures à
travers les plans de relance économique et de soutien à la croissance (programme triennal
(2001/2003) et deux plan quinquennaux (2005/2010, 2010/2014).
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 77
La non significativité du degré d’ouverture apparaît curieux, au regard de la croyance
répandue dans la littérature, où l’ouverture commerciale reflète les avantages de la
mondialisation (Chang et al, 2009; Freund et Bolaky, 2008; Lee et al, 2004). Cependant, la
spécificité des pays en développement, particulièrement l’Algérie pourrait fournir des
éléments d’explication. En effet, la mesure du degré d’ouverture utilisée montre que sa
hausse peut provenir de deux effets : l’effet importation ou l’effet exportation. Dans le cas
de l’Algérie, la non significativité de l’ouverture commerciale s’explique par la structure
des exportations. En effet, ces dernières sont constituées quasi-exclusivement des
hydrocarbures dont les prix sont très volatiles.
L’effet négatif des institutions sur le développement économique, est un résultat lié aux
pays en développement. En effet, l’effet des institutions devrait se traduire par une
amélioration du PIB par tête (Acemoglu, Johnson et Robinson (2004), Kaufmann et al
(2004)). Cependant, cette amélioration est conditionnée par la qualité de ces institutions, or
nous avions observé dans le cas de l’Algérie que la qualité des institutions est assez faible
(Voir annexe N°3).
Enfin, l’impact négatif des réformes économiques dans le cas algérien confirme les
prédictions de (Barro, 1996 ; Clague et al, 1996 ; Rodrik et al, 2004), dans le sens où la
mauvaise qualité des institutions ne permet pas aux réformes économiques de déboucher
sur de bons résultats. Ceci est conforme aux résultats précédents relatifs aux institutions.
En outre l'échec des réformes notamment celles relatives au processus de privatisation
s'explication par l’incohérence dans les choix de l'Etat en accentuant sa présence dans la
sphère économique et en même temps promulguant des lois sur la privatisation
(Mekideche, 2008). Une autre cause de l'échec des réformes tient au fait que les réformes
ont concerné beaucoup plus le volet administratif (holding, fonds de participation, SGP)
que le volet économique (Andreff, 2009). Enfin, la logique séquentielle réformes/ouverture
n'a pas été respectée. Ce n’est qu’après avoir ouvert assez brutalement son économie que
l’Algérie en vient à la mise à niveau de ses entreprises (Benabdellah, 2006).
Après l’analyse des résultats de long terme, il y a lieu d’examiner la dynamique du court
terme. Les résultats de long terme, restent quasi-identiques à court terme, mais avec des
impacts relativement moins importants, et l’ouverture qui est positive et significative.
L’élasticité de court terme du niveau du PIB par habitant par rapport à la formation brut du
capital fixe vaut 0.705. A court terme, lorsque l’investissement augmente de 1% (avec un
risque de 1% de se tromper), le niveau du PIB par tête augmente de 0,705 %. Autrement
dit, l'augmentation d'un point (100 %) de l’investissement entraine une augmentation de
70.5% % du niveau du PIB par habitant. Donc l’investissement exerce un effet positif et
significatif dur le développement économique en Algérie.
S’agissant de la qualité des institutions, son augmentation diminuerait plutôt la croissance
économique. En effet, l’élasticité de court terme du niveau du PIB par habitant par rapport
aux institutions, est de -0,038. On déduit qu'avec un risque de 10 % de se tromper,
l'augmentation d'un point sur la qualité des institutions, entraine 3.8 % de perte sur le
niveau de la croissance économique. A court terme, l'hypothèse selon laquelle la qualité des
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 78
institutions influence positivement la croissance économique est rejetée en Algérie, à cause
de leur faible caractère. Augmentation des institutions veut dire une amplification de la
faiblesse de celles-ci.
A court terme, la contribution des réformes à la croissance économique est négative et
significative. A cet effet, l'augmentation à court terme des réformes réduirait
significativement (au seuil de 1 %) le niveau de croissance du PIB par tête. L'hypothèse
selon laquelle les réformes économiques admettent un effet positif et significatif sur la
croissance économique n'est pas vérifiée en Algérie à court terme. L’explication qu’on peut
avancer à cet égard, est que les résultats des réformes structurelles ne peuvent être
escomptés sur le court terme.
Conclusion
Le modèle économétrique (ARDL) développé dans le cadre de cette étude a permis de
mettre en évidence l’échec des réformes engagées depuis la fin des années 80. Les résultats
obtenus ont montrés que la mauvaise qualité des institutions est à l’origine de l’échec des
réformes entreprises pour remédier à la vulnérabilité structurelle de l’économie algérienne.
En effet, après trois décennies de réformes, l’économie algérienne demeure toujours
dépendante des hydrocarbures.
Compte tenu de l’importance de la bonne qualité des institutions dans la conduite des
réformes et de ses effets positifs sur la croissance économique, le gouvernement algérien
devrait d’abord entreprendre des reformes sérieuses au niveau de ses institutions afin de
réussir les réformes économiques, réduire la fragilité structurelle de l’économie et connaître
le chemin de croissance forte et durable.
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Annexes
Annexe N°1
Null Hypothesis: D(LOGPIBH) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.030509 0.0002
Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Null Hypothesis: D(OUV) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.872740 0.0000
Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Null Hypothesis: INST has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.716473 0.0814
Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Null Hypothesis: D(REF) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 81
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.324555 0.0000
Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Null Hypothesis: D(LOGFBCFC) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Fixed)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.258355 0.0017
Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 7
Annexe N°2 9/25/2015 6:52:21 PM
Autoregressive Distributed Lag Estimates
ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion
*******************************************************************************
Dependent variable is logPIBH
42 observations used for estimation from 1971 to 2012
*******************************************************************************
Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]
log PIBH(-1) .51735 .11617
4.4534[.000]
REF -.028001 .012 -
2.2905[.028]
OUV .26037 .097961 2.6579[.012]
OUV(-1) -.30552 .10386 -2.9417[.006]
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 82
LOGFBCFC .70533 .11131
6.3366[.000]
LOGFBCFC(-1) -.35711 .13372 -
2.6706[.012]
INST -.038609 .020233 -1.9082[.065]
INPT -1.7556 .62080 -2.8279[.008]
*******************************************************************************
R-Squared .98699 R-Bar-Squared
.98432
S.E. of Regression .032774 F-Stat. F(7,34)
368.5937[.000]
Mean of Dependent Variable 3.2758 S.D. of Dependent Variable .26170
Residual Sum of Squares .036521 Equation Log-likelihood 88.4029
Akaike Info. Criterion 80.4029 Schwarz Bayesian Criterion 73.4522
DW-statistic 1.7859 Durbin's h-statistic
1.0542[.292]
*******************************************************************************
Testing for existence of a level relationship among the variables in the ARDL model
*******************************************************************************
F-statistic 95% Lower Bound 95% Upper Bound 90% Lower Bound 90% Upper Bound
4.4742 3.1946 4.4465 2.6454 3.7787
W-statistic 95% Lower Bound 95% Upper Bound 90% Lower Bound 90% Upper Bound
22.3711 15.9728 22.2325 13.2272 18.8937
*******************************************************************************
* * * *
* A:Serial Correlation*CHSQ(1) = .89681[.344]*F(1,33) = .72001[.402]*
* * * *
* B:Functional Form *CHSQ(1) = .18659[.666]*F(1,33) = .14726[.704]*
* * * *
* C:Normality *CHSQ(2) = .35454[.838]* Not applicable *
* * * *
* D:Heteroscedasticity*CHSQ(1) = .51041[.475]*F(1,40) = .49208[.487]*
*******************************************************************************
Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Microfit 5
9/25/2015 6:52:42 PM
Estimated Long Run Coefficients using the ARDL Approach
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 83
ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion
*******************************************************************************
Dependent variable is PIBH
42 observations used for estimation from 1971 to 2012
*******************************************************************************
Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]
REF -.058016 .026140 -2.2195[.033]
OUV -.093548 .13633 -.68617[.497]
LOGFBCF .72148 .061538 11.7242[.000]
INST -.079994 .044225 -1.8088[.079]
INPT -3.6374 .74325 -4.8940[.000]
*******************************************************************************
9/25/2015 6:53:16 PM
Error Correction Representation for the Selected ARDL Model
ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion
*******************************************************************************
Dependent variable is dPIBH
42 observations used for estimation from 1971 to 2012
*******************************************************************************
Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]
dREF -.028001 .012225 -2.2905[.028]
dOUV .26037 .097961 2.6579[.012]
dLOGFBCF .70533 .11131 6.3366[.000]
dINST -.038609 .020233 -1.9082[.064]
ecm(-1) -.48265 .11617 -4.1547[.000]
*******************************************************************************
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 84
List of additional temporary variables created:
dPIBH = PIBH-PIBH(-1)
dREF = REF-REF(-1)
dOUV = OUV-OUV(-1)
dLOGFBCF = LOGFBCF-LOGFBCF(-1)
dINST = INST-INST(-1)
ecm = PIBH + .058016*REF + .093548*OUV -.72148*LOGFBCF + .079994*INST +
3.6374*INPT
*******************************************************************************
Annexe N°3
1- La qualité institutionnelle en Algérie en comparaison avec d’autres pays
pétroliers: indicateurs de gouvernance pour 2011
Source : Calcul des auteurs à partir de Economic Freedom of The World 2013
2- Tableau retraçant les notes de la qualité des institutions en Algérie
Année poids du
gouvernement
structure légale et
protection des droits
de propriété
Régulation institution
1970 6.84 3.76 0 5.29964351
1971 6.91834443 3.54189038 0 5.2301174
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
7,0
8,0
9,0
poid du gouvernement
protection des droits depropriété
régulation
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 85
1972 6.95553473 3.43517397 0 5.19535435
1973 6.95553473 3.38181577 0 5.16867525
1974 6.97412988 3.35513667 0 5.16463327
1975 6.99 3.33 0 5.1605913
1976 5.85750592 3.54720505 0 4.70235549
1977 5.28989637 3.6565788 0 4.47323758
1978 5.00609159 3.71126567 0 4.35867863
1979 4.86418921 3.7386091 0 4.30139915
1980 4.72 3.77 0 4.24411968
1981 4.13621749 3.64416313 0 3.89019031
1982 3.84318283 3.58326843 0 3.71322563
1983 3.6966655 3.55282108 0 3.62474329
1984 3.62340683 3.5375974 0 3.58050212
1985 3.55 3.52 0 3.53626095
1986 4.2840236 3.51228793 0 3.89815576
1987 4.65096132 3.50724503 0 4.07910317
1988 4.83443017 3.50472358 0 4.16957688
1989 4.9261646 3.50346286 0 4.21481373
1990 5.02 3.50 2.83 3.78314222
1991 5.86402787 3.51313806 2.80465328 4.0606064
1992 6.28709228 3.51860602 2.79231718 4.19933849
1993 6.49862449 3.52134 2.78614913 4.26870454
1994 6.6043906 3.52270699 2.7830651 4.30338756
1995 6.71 3.52 2.78 4.33807059
1996 6.17908957 2.95771374 3.11632792 4.08437708
1997 5.913556 2.67453362 3.28450135 3.95753032
1998 5.78078922 2.53294356 3.36858806 3.89410694
1999 5.71440583 2.46214853 3.41063141 3.86239526
2000 5.65 2.39 3.45 3.83068357
2001 5.42 2.39 4.11 3.97478348
2002 4.73 2.33 4.19 3.75184296
2003 4.26 2.33 4.48 3.68998054
2004 4.26 2.54 4.55 3.78259958
2005 4.84 3.48 4.66 4.32709492
2006 4.21 3.46 4.70 4.1246566
2007 4.06 3.14 5.23 4.14326215
2008 3.49 2.98 5.17 3.88133301
2009 3.54 3.14 5.27 3.98515008
2010 3.38 2.90 4.91 3.72791779
Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?
N°16 Décembre 2016 Page 86
2011 2.62 2.63 5.04 3.42698054
2012 2.28 2.96 4.96 3.39679231
Source : Economic Freedom of The World 2013