Loupe #10 - Mai / Juin 2016

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DESSIN: LA MINE D'OR Ce mois-ci LOUPE décrypte les différentes pratiques du dessin: La bande-dessinée avec Eldiablo, le dessin-animé avec Aïssam Bourak, l’illustration avec Berthet One, Le graphisme avec Charles Eloidin, la conception 3D avec Wendy Annonay, le dessin industriel avec Nyro Rabin et la cartographie avec Patrick Pentsch. FOCUS sur Estelle B, la vainqueure du concours TRACE MUSIC STAR et nouvelle recrue du Wati B. Panoramique sur La Dominique. Et toujours les rubriques À LA LOUPE et Bruits De Couloirs consacrées à l’actualité régionale.

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PANORAMIQUE: lA DOMINIQUE

MA

I 20

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10FOCUS MUSIQUE: ESTEllE B.

COMIK KREYOl SHOW - TWIRlING BATON - VANIBEl

DESSIN: lA MINE D’ORElDIABlO - BERTHET ONEAÏSSAM BOURAK - CHARlES ElOIDINWENDY ANNONAY - RONY RABIN - PATRICK PENTSCH

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Sans titre-3 1 11/03/2016 11:07

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DIRECTEUR DE PUBlICATIONDavid [email protected]

REDACTEUR EN CHEFDavid Dancre

JOURNAlISTES3D-4.0, Mr. Chung, Ceebee

SECRETAIRE DE REDACTIONCécile [email protected]

PHOTOGRAPHESEdouard Hartigan (Eldiablo), TiFox (Estelle B), Adeola (Comik Kreyol Show)

MAQUETTISTESDavid Dancre

WEBMASTERJuba Lamari

SITE INTERNETwww.loupe-magazine.fr

IMPRESSIONMSPC

REGIE PUBlICITAIRELOUPE REGIE05.90.555.415

Magazine gratuit - Numéro #10Mai - Juin 2016© LOUPE est édité par David Dancre97 118 Saint-FrançoisN° SIREN : 805 060 878Toute reproduction, adaptation totale ou partielle est interdite.

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PRÉSENTE

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P.10

EDITO05 Conte à rebours

BRUITS DE COUlOIR07 L’enfer, c’est les autres08 Actualités

PANORAMIQUE10 La Dominique

FOCUS12 Trace Music Star :Estelle B.

GRAND ANGlE17 Dessin: La mine d’or

à lA lOUPE!56 Culture: Comik Kreyol Show60 Loisirs: Twirling bâton62 Société: Vanibel

CHRONIQUES 64 Cinéma66 Séries68 Jeux Vidéos

P.18

P.12

P.38

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Chacun développe ses codes de conduite, de langage, selon sa philosophie de vie et à la mesure de ses rêves. La défi du vivre ensemble réside dans le rassemblement et la confrontation de forces aussi diverses. La communication rapproche ceux que tout éloigne. Décrypter la quête d’un monde meilleur parmi les contestations est une fontaine de jouvence et un atout pour notre futur.

“Mieux vaut se disputer à l’air libre que d’être d’accord derrière des barreaux” (Ignacy Krasicki, poète et fabuliste polonais, 1735-1801).

par David Dancre

DES CODES ET DES FABlES

EDITO

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par Ceebee

Les photos de vacances d’Emilie, du plat que Samuel s’est préparé, le récit de l’anecdote heureuse ou malheureuse de Nadia... Pas une minute sans qu’une notification ne nous invite à porter un jugement sur les actes quotidiens de notre cercle d’amis. Mais ce besoin d’idôlatrie n’aurait-il pas une contrepartie? Des études récentes sur Facebook, le réseau le plus fréquenté en France avec 22 millions d’abonnés, ont démontré que notre propension à y développer de véritables amitiés était très faible. Des recherches menées par l’Université de Californie ont aussi

relié l’utilisation excessive des réseaux sociaux à des problèmes psychiatriques. Il y a quelques temps, le Courrier International s’interrogeait sur le niveau de violence, jamais atteint auparavant sur le Web, une dérive dont beaucoup de personnes pourraient témoigner. Les réseaux sociaux ont appuyé leur succès sur le goût de leurs utilisateurs pour l’extimité et le voyeurisme. Conjugués à l’anonymat et à la distance, ils pervertissent les rapports humains. A se placer sous le regard des autres et les laisser statuer sur nos vies, ne sommes-nous pas condamnés à vivre un enfer?

Entre obsession de la critique et narcissisme, les activités sur les réseaux sociaux illustrent pour une large majorité la tentation de vivre sous le regard des autres. Un mode de relation que Jean-Paul Sartre assimilait déjà à l’enfer dans sa pièce de théâtre Huis Clos.

BRUITS DE COUlOIRS

l’ENFER DES RÉSEAUX SOCIAUX Un dossier du Courrier International, Internet rend-il méchant? www.courrierinternational.com Alexandre Des Isnards et Thomas Zuber, Facebook m’a tuer, Pocket, 2012

l’ENFER,C’EST lES AUTRES

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Alors que sa radio a renforcé ses rangs avec Jacky et Lord Issa pour l’émission Couvre Feu, ainsi que Mehdi Maizi et son équipe pour l’émission La Sauce, elle vient légitimement d’atteindre le million de téléchargements “sans forcer”. Booba nous surprend une nouvelle fois avec OKLM TV dont le slogan “POUR NOUS PAR NOUS” est plus que révélateur des ambitions du rappeur: offrir un véritable média indépendant à la culture urbaine. Disponible gratuitement sur l’opérateur Free, et prochainement pour 0,99e/mois sur tous les autres, sa grille de programme est pour l’instant essentiellement composée de clips et devrait s’étoffer rapidement avec des lives, des backstages, des rencontres d’artistes, de sportifs, etc...

BRUITS DE COUlOIRS

Jacqueline Delépine nous raconte dans son premier ouvrage pour enfant l’aventure d’un jeune flamand. Celui-ci vivait heureux à la Pointe des Châteaux auprès de son ami Riri, un petit poisson bleu, jusqu’au jour où ce dernier disparaît. Inconsolable, Basile part à sa recherche. A travers ce conte illustré par PhiDel, l’auteure évoque la disparition des flamands roses, une espèce animale très vulnérable, que l’on pouvait observer il y a une quarantaine d’années en Guadeloupe, et qui vient d’être réintroduite au jardin botanique de Deshaies. Une occasion de sensibiliser la jeunesse à la protection de l’environnement.

lIVRE

BASIlE lE FlAMAND JAUNEEditions OrphieFacebook: jackiedel971

OKlM TV

Facebook: OKLM TV

OKlMSite Internet: www.oklm.comFacebook: OKLM

JEUNESSE

#POURNOUSPARNOUSOKlM TV

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ACTUAlITÉS

CHRIS BROWN EN CONCERT

Billeterie en ligne: https://tickets.allmol.com

Le chanteur et danseur américain débute sa tournée mondiale et s’arrêtera le 5 août au stade des Abymes. Seule date dans les Caraïbes, l’événement devrait attirer des milliers de fan de la star du RnB.

CHRIS BROWNEN CONCERT

SKATE PARKEVERGlISS

EVERGlISS PROJECTContact: [email protected]: EverGliss project

Les jeunes de Saint-François ont pu profiter le samedi 7 mai de l’installation du skate park mobile proposé par EverGliss, sur le terrain de sport de Dubedou. Différents modules qui s’adressent aux pratiquants du skateboard et du roller peuvent être loués par les communes de Guadeloupe.

l’EPICERIE DES ANTIllES

TEl: 0690.63.17.20

PRODUITS DU TERROIRRHUMS - EPICERIE FINE

lIVRE DES ANTIllESSOUVENIRS

VIllAGE ARTISANAlROUTE DE lA POINTE DES CHATEAUX

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PANORAMIQUE

lA DOMINIQUE

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Morne Trois Pitons est la plus grande zone naturelle protégée de l’île. Volcans, forêt, sources chaudes ou lacs d’eau douce en font un véritable paradis pour les amateurs de randonnées, de canyoning, de rafting, ou de thalassothérapie.

NATIONAl PARK

La Dominique est une destinaton de choix pour la plongée. Ses eaux limpides permettent d’explorer des fonds sous-marins variés: failles, tunnels, grottes... Ses réserves marines abritent une faune nombreuse, et l’on peut y observer différentes espèces de baleines et cétacés.

RESERVES MARINES

Paysages, sports de natureNote : ••••••

Plongée, whale watchingNote : ••••••

A 30 minutes de la Guadeloupe en avion et 2h15 en bateau, cette île enchante les visteurs pour son calme et sa nature luxuriante.

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Porsmouth présente une très belle baie où de nombreux navires se sont échoués durant le passage des cyclones. C’est le point de départ pour une ballade en canoé sur l’Indian River, lieu de tournage du film Pirates des Caraïbes. Le Fort Shirley, construit par les Anglais au XVIII° siècle, relate également l’histoire du site.

PORTSMOUTH

Ce territoire situé au Nord-est de l’ïle est l’espace de vie des descendants des Kalinagos. Installés depuis 400 avant J.C., ils sont parvenus à préserver leur culture. On peut découvrir leurs traditions et leur mode de vie dans un village qui retrace leur histoire.

TERRITOIRE CARAÏBE

Ballade, patrimoine Note : ••••••

Culture, histoire Note : ••••••

lA DOMINIQUE

CONSEIllÉ PAR: WWW.CARIBHOlIDAYS.FRFACEBOOK: CARIB HOlIDAYS

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FOCUS

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Vainqueure du concours lancé par Trace et Wati B, Estelle sera peut-être la star urbaine de demain. Agée de seulement 16 ans, elle nous confie ses rêves et ses ambitions.

A quel âge as-tu commencé à chanter? J’ai toujours chanté. Je pense que c’était en moi. J’ai commencé la chorale à l’école primaire alors que je n’étais qu’au CE2. Petit à petit, on a commencé à me donner quelques rôles de soliste et c’est ainsi que j’ai pris un peu plus conscience de ce que je pouvais faire avec ma voix. Au collège, je m’enfermais dans ma chambre en prévenant mes parents : “si je fais un peu de bruit, ne vous inquiétez pas, c’est juste que je chante”! Je n’étais pas encore tout à fait habituée à chanter seule devant un public, même devant des membres très proches de ma famille. Avec de l’entraînement, j’ai acquis plus d’assurance. J’ai commencé à prendre des cours de chant particuliers il y a un peu plus de deux ans. Et, aujourd’hui, la musique a une place encore plus importante dans ma vie.

Comment as-tu choisi ton nom d’artiste? Mon nom, Estelle B, est tiré de mon vrai nom: Estelle Bourgeois. J’ai toujours voulu garder mon prénom, je n’avais pas envie d’un pseudo, de créer un personnage car mon personnage, c’est moi, avec tout mon caractère et toute ma folie. Au début, je n’étais pas tout à fait d’accord avec l’idée de mon père, c’est-à-

dire d’accoler un B à mon prénom. Mais ses arguments m’ont convaincue: je participe au concours TraceMusicStar édition Wati B, j’adore Beyonce (“Queen B”)… Cela m’a fait très rire et je me suis faite à l’idée que l’on me connaîtrait sûrement sous ce nom.

Tu joues également d’un instrument?Beaucoup de personnes m’ont vu jouer de la guitare. Pourtant, je n’en joue que depuis quelques mois, mon instrument de prédilection étant le piano. je prends des cours depuis l’âge de sept ans. J’ai débuté avec des morceaux classiques, puis, le chant arrivant petit à petit dans ma vie, j’ai commencé l’accompagnement. Un jour où je devais me produire pour un petit concert avec une amie, j’ai décidé de me mettre à la guitare, instrument plus facile à transporter qu’un piano. J’ai interprété Can’t hold us de Macklemore et Ryan Lewis, c’est-à-dire le morceau que j’ai envoyé pour ma participation au concours.

Comment définis-tu ton univers musical?Mon univers musical est assez diversifié. J’écoute principalement du R’n’B ou de la

par 3D-4.0

TRACEMUSIC STAR

ESTEllE B.

CUlTURE

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FOCUS

Pop, mais je peux chanter dans tous les styles. Cela dépend de mes envies, et quelques fois des techniques vocales que j’ai besoin de travailler. Je peux également passer du chant au rap et, étant une perfectionniste et une bosseuse, j’essaye de prendre des morceaux toujours plus compliqués dans le but de me dépasser et de toujours évoluer.

Quelles sont tes références artistiques?J’admire beaucoup d’artistes. Cependant, je dirais que mes artistes préférés sont Rihanna, Stromae, Sia et Beyonce. Rihanna car elle sait passer d’un style musical à un autre sans aucune difficulté. Stromae car ses musiques arrivent à nous faire bouger et nous émouvoir en même temps, avec des paroles très profondes. Sia car elle a une voix exceptionnelle, et Beyonce parce que…c’est Beyonce! Je trouve que c’est la meilleure de nos jours, tant sur le plan scénique que vocal.

Comment choisis-tu ta musique? As-tu des compositeurs attitrés?Non, je suis encore trop jeune. Je me contente pour l’instant de faire quelques covers (des reprises), en les adaptant à ma manière, avec les conseils de ma professeure de musique et de mes parents, qui sont toujours là pour moi. Les morceaux que je choisis de reprendre sont la plupart du temps des morceaux que j’aime écouter moi-même et les dernières nouveautés.

Pourquoi avoir participé au concours?C’est ma professeure de musique qui m’a tout d’abord parlé du concours Trace Music Star. J’ai trouvé cette idée formidable, j’y ai participé car cela me permettrait d’avoir une plus grande visibilité et surtout, de pouvoir me mesurer à d’autres candidats pour me situer et connaître mon véritable niveau. Un soir, en rentrant du lycée, j’ai pris ma caméra et me suis posée avec ma guitare et ma voix, tout simplement. Et aujourd’hui, je suis ici! Je n’en reviens même pas …

Admiral T était parrain de l’émission, et t’a invitée à faire la première partie de son prochain concert, comment vis-tu cette expérience?Je trouve cela tout simplement incroyable! Cette expérience m’a tellement apporté, quelque soit le résultat, j’aurais toujours gagné quelque chose. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas déterminée, mais que je suis déjà heureuse grâce à tout ce qui s’est déjà passé. Etre invitée à faire la première partie

“Etre invitée à faire la première partie du prochain concert d’Admiral T est une chose que je n’aurais jamais imaginée....”

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MUSIQUE

ESTEllE B.Facebook: Estelle Bourgeois

Mail: [email protected]: Estelle B Cover

du prochain concert d’Admiral T est une chose que je n’aurais jamais imaginée auparavant. Bien-sûr, je suis à la fois stressée mais aussi emballée à l’idée de me produire devant autant de personnes et pour un artiste aussi remarquable, que j’apprécie énormément. Toutefois, je vous avoue que je ne réalise pas encore tout à fait la chance que j’ai.

Comment s’est déroulée la finale?La finale s’est extrêmement bien passée! Je ne m’attendais pas à une réaction aussi énorme du public et du jury. Leurs commentaires m’ont beaucoup touchée. Nous avons tout d’abord débuté avec le medley, la prestation de groupe, sur laquelle je me suis amusée comme une folle, surtout grâce aux chorégraphies. Puis, venaient les prestations individuelles. Étant la dernière à passer, mon stress avait le temps de bien monter tout au long de la soirée mais, d’un autre côté, j’étais très contente de passer à cette position car j’ai pu observer tous les autres candidats, le public, et me familiariser avec les différents commentaires du jury. Vivre ce moment avec tous les autres candidats était quelque chose d’exceptionnel et de touchant. Cette finale marquait la fin d’une compétition, le grand dénouement, mais également la fin de l’aventure humaine. Et bien-sûr, la cerise sur le pompon comme dirait Cristina Cordula, cette victoire, qui elle, a marqué le début d’une autre aventure.

Tu es donc maintenant une artiste Wati B, comment le vis-tu?“Je suis une artiste du Wati B” ... Pour tout vous dire, je n’ai pas encore réalisé ce qui m’arrive. C’est tout simplement incroyable. J’ai seulement 16 ans, j’étais la plus jeune du concours, et désormais, je me retrouve, à

cause du décalage horaire, à me réveiller plus tôt le matin, avant d’aller en cours, pour faire différentes interviews, à parler des morceaux, de studios, du clip prévu etc ... J’apprends également certaines choses intéressantes dans ce domaine qui me serviront plus tard, j’en suis sûre, ce qui me fait très plaisir. C’est mon rêve qui se concrétise et je ne peux pas être plus heureuse.

Comment se prépare la suite?Pour la suite, tout se passe bien. Je suis prise en charge par les équipes de Trace et les membres du Wati B. En ce moment, je prépare mon premier morceau, la fameuse collaboration avec un artiste du label et j’en suis ravie. J’avais peur au départ de ne pas avoir la possibilité de faire ce que je veux, de faire des morceaux que je n’aimerais pas vraiment à cause du côté commercial, ou encore qu’on essaye de montrer une image fausse de moi. Heureusement, je fais ce qui me plaît, tout le monde est très enthousiaste par rapport aux projets et moi la première. Pour tout vous dire, j’ai hâte, tellement hâte! Mais, bien entendu je ne dois pas oublier l’école, c’est la priorité et tout le monde le sait. Aussi, il faut s’attendre à toutes les éventualités, cela peut marcher demain comme cela peut ne pas marcher le surlendemain. Et là, le Bac me servira à cet instant! Et comme m’a dit Virginie de Trace: “De toute manière pas de Bac, pas de carrière”, donc il faut que je me remette au boulot! Pour l’instant c’est le bac de Français qui approche pour moi. Mêler le scolaire et la musique, c’est un peu compliqué, mais j’ai fait ce choix et je compte assumer. Peu importe, s’il faut bosser pour ce que j’aime faire le plus, ça ne me dérange pas du tout. Dans tous les cas, tout va bien, tout se passe vite, et j’espère que ça continuera. Les surprises restent à venir.

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lA MINE D’ORpar Ceebee & Mr. Chung

DESSIN

“Le dessin est la base de tout” affirmait le peintre et sculpteur Alberto Giacometti. Cette forme d’expression, pratiquée depuis la Préhistoire, est en effet un préalable à presque toutes les activités artistiques ainsi qu’à de nombreuses productions humaines. Utilisé dans des domaines aussi divers que l’industrie, le bâtiment, la mode, la presse et l’édition, il permet de communiquer dans un langage quasi-universel. De la simple représentation graphique à l’animation, le dessin permet de raconter une histoire et prend une dimension culturelle propre à chaque individu et chaque civilisation: Mangas

ou Comics sont des créations indissociables des aires géographiques qui les ont vus naître. Aujourd’hui assisté par de nouveaux outils informatiques, le dessin n’est plus seulement une technique artistique, mais demeure cette représentation qui sublime notre perception du monde. Inspiré du vécu ou tiré de l’imagination humaine, le dessin est à la fois usité par tous et l’affaire de spécialistes: bédéistes, designers, architectes, cartographes, illustrateurs, graphistes... y recourent pour donner forme à leurs intentions. Loupe vous invite à découvrir quelques figures de ces professionnels du dessin pour mieux saisir sa diversité.

GRAND ANGlE

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GRAND ANGlE

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Nourri par la culture Hip Hop, l’auteur de la série Lascars dépeint les tranches de vie facétieuses de ses personnages. Impertinence, humour et liberté fondent son univers, qu’il transpose désormais au cinéma.

BANDEDESSINÉE

ElDIABlO

DESSIN: lA MINE D’OR

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Peux-tu te présenter?Je suis Eldiablo, bientôt 45 ans et encore vaillant. J’ai mes racines en Bretagne et mes branches dans la Caraïbe, mais je vis à présent au Canada. Cinéaste et bédéiste, je peins, j’écris, je dessine et je filme. Je suis avant tout un raconteur d’histoires. J’ai grandi dans la banlieue Sud de Paris, à une époque charnière où l’esprit Hip Hop déferlait sur l’hexagone, ce qui m’a profondément marqué dans ma préadolescence.

A quel âge as-tu découvert ta passion pour le dessin?Dès que j’ai eu l’âge de tenir un crayon, c’est à dire très tôt, j’ai su que cet outil serait mon plus fidèle allié. Je me souviens qu’à l’âge de six ans, je disais déjà que plus tard je serais dessinateur de bandes dessinées. Je le suis finalement devenu, mes premières planches profesionnelles ont été publiées lorsque j’avais la vingtaine.

Quelle formation as-tu suivi?Je suis assez autodidacte, même si j’ai passé un an à l’école d’animation des Gobelins (d’où

je me suis fait exclure parce que trop fumiste). J’ai traîné deux ou trois ans sur les bancs de la Fac de Saint-Denis, option Cinéma, après un bac artistique. Mais on passait plus de temps à courir derrière les demoiselles qu’à réellement étudier, en fait!

Quel a été ton parcours professionnel?J’ai commencé à publier mes petites anecdotes de vie vers la vingtaine, dans un magazine qui s’appelle Psikopat. C’était déjà le prototype de ce que je raconterai plus tard dans la série Lascars, dans le sens où je livrais des anecdotes vécues, issues de mon quotidien de jeune banlieusard et d’artiste graffeur. Quelques année plus tard,

vers 1995, j’ai rencontré un producteur, Noel Kauffman, qui m’a proposé de transposer en série d’animation mes petites anecdotes. De là est née la série Lascars (première diffusion en 2000), puis le long métrage (en 2009). Evidemment, entre temps j’ai aussi travaillé sur de nombreux autres petits projets (mini séries, courts métrages, etc.) Mais Lascars reste le fer de lance de ma production audiovisuelle. J’ai aussi co-créé une websérie très en vogue ces temps-ci (les Kassos). Par ailleurs, depuis 2009, je suis auteur-scénariste de nombreux albums BD (Pizza Roadtrip, Monkey Bizness, Un homme de goût, Rua viva...) et je collabore à plusieurs magazines en tant que dessinateur (AAARG, Fluide Glacial…) Je suis actuellement sur l’écriture de deux longs métrages, et l’adaptation de deux de mes séries BD pour la télé.

“...il s’agit du média qui offre le plus de liberté et le moins de contraintes aux auteurs.”

GRAND ANGlE

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Pourquoi ce nom, Eldiablo?A l’époque, j’ai fait une courte incursion dans le Rap (je suis l’un des créateurs du groupe La Cliqua dont j’ai trouvé le nom). On était tous assez fan de l’esprit Soul Assassins, Cypress Hill... Il m’a semblé naturel de prendre un nom aux consonances hispaniques alors que je ne le suis pas du tout. Et puis, cela faisait un très joli tag. Eldiablo, c’est aussi ma part d’artiste. Le petit diable perché sur mon épaule qui me souffle mes idées.

Pourquoi avoir choisi la bande dessinée? Le choix de ta spécialité s’est-il fait en fonction de ton coup de crayon?Tout simplement parce que j’ai toujours été un grand fan de BD. Pour ce qui est de l’expression artistique, il s’agit du média qui offre le plus de liberté et le moins de contraintes aux auteurs. Le cinéma a contrario est une machinerie très lourde qui demande des tas d’intervenants. Comme je suis un touche à tout, toujours sur cinq projets à

la fois, la BD me donne (en tant que scénariste) cette liberté-là, rapidité et flexibilité. Je dessine moins qu’autrefois, et je suis surtout reconnu à présent pour mes talents de scénariste, mais je reviens à mes vieux amours en publiant dans Fluide Glacial depuis juin 2015.

Le dessin est l’un des moyens de communication les plus anciens de l’humanité, et demeure malgré tout exceptionnel, alors qu’il devrait être considéré au même titre que la parole. Qu’en penses-tu? Est-ce que comme dans toutes les disciplines, les outils et la technique suffisent à faire un bon dessinateur?Les outils et la technique sont très importants, mais ils ne font pas la substance du dessinateur. Je connais des types qui ont une technique très moyenne, mais qui sont très pertinents au niveau de ce qu’ils racontent, car c’est essentiellement une histoire d’angle de vue. Reiser n’était pas à proprement parler un grand

DESSIN: lA MINE D’OR

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GRAND ANGlE

technicien, mais il avait dans le trait quelque chose d’inimitable qui en a fait un des plus grands de son époque. Il avait surtout un œil acéré, et des choses à raconter. Pour ma part, je m’intéresse plus au fond qu’à la forme, j’excuse donc facilement des lacunes purement techniques, si elles servent un propos maîtrisé et intéressant. Mais toutes les techniques se valent et sont exploitables, du plus pointilliste au plus minimaliste.

Mets-tu des limites à ton expression?Je ne m’autocensure jamais, parce que les histoires que je raconte, je les écris d’abord pour me faire marrer moi-même. C’est un peu une démarche égoïste au départ, même si j’adore ensuite partager mes créations. Mais je ne travaille jamais en fonction d’un public, ou d’un accueil (positif ou négatif) que je pourrais avoir. C’et souvent pour cette raison qu’on trouve mon travail authentique, car dénué de posture (du moins je l’espère). Pour autant, je ne vais pas nécessairement dans le

trash ou la provocation gratuite, parce que ce n’est pas forcément cela qui m’intéresse. Mais si ça doit servir un propos, pourquoi pas?

En 2000 tu as lancé Les Lascars sur Canal+ en série, puis il y a eu le film. C’était l’enchaînement logique d’animer tes personnages? Cela s’est fait par opportunité, mais j’aurais pu ne jamais passer par la case dessin animé. Il se trouve que ça a pas mal collé et que la série (dont je ne suis pas l’auteur graphique) a été une belle réussite en termes de mariage du fond et de la forme.

Tu es également scénariste, est-ce toi qui écrit toutes les histoires que tu dessines?Je suis en fait surtout scénariste. Je ne sais pas bosser sur un projet que je n’ai pas initié au départ, et je suis donc aussi mon propre scénariste, que je dessine ou que je réalise.

La BD fonctionne souvent en binôme dessinateur/scénariste,comment procèdes-tu dans cette démarche? Je suis toujours en totale osmose avec les dessinateurs/trices, que ce soient Cha, Julien Loïs, Seth, Pozla, Eric Salch, Hugues Micol… En fait, j’adore bosser en binôme et je trouve que cette collaboration enrichit vraiment les projets. C’est un réel travail à quatre mains, et les dessinateurs sont en droit de me suggérer des choses dans l’écriture, tout autant que je donne mon avis sur le design ou la mise en images. Ce qu’il y a d’agréable, c’est de n’être qu’à deux pour mettre en place un univers. C’est beaucoup plus confortable que dans le cinéma où tu dois prendre l’avis de cinquante intervenants avant de faire une validation, du producteur au chef op, en passant par le distributeur, les comédiens, la costumière, et même les machinistes. Comme je choisis toujours les gens avec qui je travaille, je n’ai eu jusqu’à présent que des bonnes surprises!

“...c’est un parcours du combattant, qui demande une totale confiance en son travail et une motivation très forte.”

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ElDIABlOwww.eldiablocinema.tumblr.com www.elfunkydiablo.tumblr.com

DESSIN: lA MINE D’OR

Comment se gère la carrière d’un dessinateur?Chacun son parcours, une chose est sûre, c’est que personne n’a le même, et que c’est un parcours du combattant, qui demande une totale confiance en son travail et une motivation très forte. La vie d’un auteur de BD est tout sauf tranquille, faite de remises en question, de projets avortés… Si tu cherches un boulot de tout repos, choisis plutôt fonctionnaire à la Poste! (quoique...) Je pense que c’est une carrière qui se fonde autant sur l’inspiration que sur les bonnes rencontres, les opportunités, au fond sur la chance. Quel est ton outil préféré pour dessiner?Je n’ai pas vraiment d’outil préféré, mais généralement je travaille beaucoup au feutre (de type Pentel), puis je scanne et j’effectue mes mises en couleurs à la tablette graphique sur Photoshop. Par contre, je peins de plus en plus. Autrefois à la bombe, mais maintenant essentiellement sur toile, au Posca et à l’acrylique.

As-tu recours au numérique? Qu’est-ce que cela t’apporte en plus ?Quand je tourne, j’utilise évidemment aussi l’outil numérique (Final cut, After effects). Et

pour l’écriture, Final Draft est mon fidèle allié. Cela m’apporte énormément en termes de gain de temps. Je ne sais pas si je saurais encore travailler sans mon ordinateur.

Quelles sont les déclinaisons de ton métier que tu pratiques le plus souvent?On va dire les illustrations, et les toiles. Je peins beaucoup de toiles.

Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?C’est même le fondement premier de ce type de travail: le plaisir. Que ce soit l’écriture, le dessin, la réalisation, j’ai toujours été mu par le plaisir avant tout, et je ne conçois pas de travailler dans la contrainte, du moins si je n’en retire aucun plaisir.

Quels sont tes projets?Ces temps-ci, je travaille beaucoup sur la déclinaison cinéma/télévision de certaines de mes séries BD. Mais c’est du “work in progress”, je n’en dirai pas plus. J’ai aussi pas mal d’expositions de prévues, de Montréal à Paris, en passant par Marseille. Et pourquoi pas la Caraïbe aussi…

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GRAND ANGlE

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L’animation connaît un profond renouvellement en s’ouvrant aujourd’hui à toutes les cultures. Aissam Bourak est l’un de ces jeunes talents qui prolongent leurs rêves d’enfants pour satisfaire notre besoin d’imaginaire.

DESSINANIMÉ

AISSAM BOURAK

DESSIN: lA MINE D’OR

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Présentations?Je viens d’avoir 32 ans. Je suis originaire d’Algérie et j’ai grandi en Seine-Saint-Denis.

A quel âge as-tu découvert ta passion pour le dessin ?A l’âge de cinq ans seulement, en même temps que pour le football. Les deux étaient réunis dans le dessin animé Olive et Tom qui passait dans le Club Dorothée, et qui est à l’origine de ma vocation, de mes deux rêves de môme. J’avais une envie folle d’apprentissage et d’effort, je passais au minimum six heures par jour à jouer au foot et à dessiner.

Comment t’es-tu formé?Je suis un autodidacte par excellence, et bien que je respecte les cheminements académiques, ils ne me conviennent guère. Je suis ce que l’on appelle “un artiste libre”, qui aime apprendre de par ses expériences et envies. C’est ce qui me caractérise le mieux, je pense que dans ce fonctionnement, nous sommes plus susceptibles d’être innovants et d’apporter un souffle nouveau dans le milieu artistique.

Ton parcours professionnel?Après mes 18 ans, je ne savais pas quoi faire de ma vie, malgré mes passions. A l’époque, les portes étaient fermées, il fallait être japonais pour tenter de sortir un manga, alors qu’aujourd’hui tout a changé. Nous sommes à l’aube d’un renouveau artistique mondial, d’une sorte de collaboration internationale ainsi que d’une concurrence équivalente. Lorsque j’ai eu ma tendre fille Daniyah, qui a aujourd’hui 15 mois, j’ai voulu lui offrir des œuvres de son propre père, qui mériteraient son regard. En cela, il y a un enseignement profond dans ma propre vie, cette passion que j’ai voulu occulter revient tel un boomerang avec une ambition nouvelle et terriblement motivante, et c’est ma fille qui en est l’inspiration.

Quelle est ta spécialité? Comment s’est fait ce choix?Bien que j’aie un faible pour le monde du manga de par les nombreux horizons qu’il ouvre, je n’ai pas véritablement de spécialité. J’aime aussi bien la BD franco-belge que les Comics. Je pense que se cantonner dans un style limite notre créativité d’une manière ou d’une autre. Je n’ai pas véritablement de choix à faire, selon les projets qui me sont proposés ou qui naissent dans ma tête, j’adopte le style qui conviendrait le mieux.

Le dessin est l’un des moyens de communication les plus anciens de l’humanité, et devrait être considéré au même titre que la parole. Est-ce que comme, dans toutes les disciplines, les outils et la technique suffisent à faire un bon dessinateur?Très bonne remarque, effectivement les peuples anciens communiquaient ainsi. On pourrait parler des peuples qui dessinaient dans les grottes, ou encore de l’Egypte ancienne et de ses hiéroglyphes qui m’ont toujours intrigué en tant qu’artiste. Le dessin permet à l’homme une totale liberté d’expression et révèle son imaginaire, nous pouvons imaginer des créatures, concevoir des histoires, des objets…Le dessin reste une base de créativité quasi présente dans tous les domaines. Lorsque nous voulons construire une maison, nous faisons appel à un architecte, lorsqu’un constructeur automobile veut concevoir une nouvelle voiture,

“Il y a beaucoup de concours et de plus en plus d’éditeurs qui recherchent de nouveaux talents...”

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il fait appel à un designer. Mais pour réellement voir la beauté de cet art, il faut se rendre à la maternelle, là où se font nos premiers pas dans l’apprentissage scolaire. Comment s’expriment ces si jeunes enfants? Par le dessin. Qu’est-ce qu’ils aiment regarder? Des dessins animés. Cette pureté de l’enfance montre et démontre l’importance du dessin dans le développement humain, nous avons besoin d’imaginaire, de romans, pour nous éloigner de notre quotidien à travers des oeuvres. Un bon dessinateur est pour moi celui qui cherche à maîtriser son trait et surtout recherche dans ce qu’il fait la beauté. Nous restons dans un domaine où ce sont les yeux qui jugent de la qualité. Même si vous disposez des meilleurs outils et que vous possédez les plus grandes techniques graphiques, si vous ne recherchez pas cette expression de la beauté que la nature nous propose quotidiennement, alors pour moi

vous n’êtes pas un bon dessinateur. Ranger le superficiel et chercher à exprimer sa vision, cela demande une liberté totale dans sa propre créativité.

Comment se gère une carrière de dessinateur? Il y a de nombreux chemins différents, les écoles sont un bon début pour apprendre, dirons-nous, les bases même. Vous pouvez les apprendre aussi par vous-même, mais travaillerez-vous autant qu’en étant avec des camarades? Je dirais qu’il n’y a pas un chemin meilleur qu’un autre, je pense que tout se résume à rencontrer les bonnes personnes. Je donnerais comme conseil à quelqu’un de développer son style, cette patte que l’on trouve originale. Il y a beaucoup de concours et de plus en plus d’éditeurs qui recherchent de nouveaux talents, et multiplier les efforts, cela finit un jour ou l’autre par payer.

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Art-mural réalisé lors d’un atelier manga avec des enfants de Nanterre (Paris).

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Avec quel outil préfères-tu dessiner? Le crayon et l’encre de Chine. Le crayon parce qu’il peut apporter tellement de tons de gris différents qu’on peut s’en amuser à l’infini. L’encre de Chine pour cette beauté du noir, sur une page blanche, qu’ y a t-il de mieux que le noir sublimé pour rendre honneur à ce rectangle blanc?

Mets-tu des limites à ton expression?Si par limite nous parlons de principes, oui. Mes limites sont paramétrées par des principes auxquels je tiens profondément. Si par contre il s’agit de limite dans le style, là non, j’aime parcourir tous les styles et apprend partout. En chaque artiste, il y a quelque chose d’unique et encore plus sur les nombreux styles de dessin.

Quelles sont les déclinaisons de ton métier que tu pratiques le plus souvent?En ce moment, c’est l’art mural. Je dessine et peins des fresques géantes, je fais participer quelques élèves parfois que je rencontre lors d’ateliers. La difficulté de cet art réside dans les perspectives: plus la zone de travail est grande, plus nous perdons nos repères, alors il faut s’adapter, trouver des stratégies avec des points de repères ou des jeux de lumières. Cela reste assez technique.

Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?Oh que oui! C’est même un prestige lorsque cette passion devient votre métier. Parce que l’on a un réel amour à réaliser ce travail, ce n’est pas comme travailler dans un corps de métier juste pour survivre, en touchant cet argent dont nous avons cruellement besoin. Vivre de sa passion est un moteur d’épanouissement et c’est une chose qui n’est, malheureusement, pas enseignée dans les écoles.

Tu travailles aujourd’hui sur une série d’animation… Est-ce ton propre projet ? Oui, je travaille avec mon ami Julien Fleury, autour de la conception de deux séries. Nous sommes réellement complémentaires et je pense que nous pouvons apporter un souffle nouveau au monde de l’animation. Ce que j’aime particulièrement chez lui, c’est son imaginaire, il est doué pour cela et cela me booste encore plus. Notre première série d’animation est sur le football, je ne peux malheureusement pas en dire trop, tout ce que je peux dévoiler c’est que nous voulons créer un incontournable pour les enfants et leur parler de l’importance de tout faire pour réaliser ses rêves. La seconde série porte sur le futur et le devenir de la planète, nous suivons un équipage de pirates modernes ou plutôt futuristes, qui cherchent refuge dans un monde très difficile. Nous sommes actuellement dans la phase de discussion avec les

“...je pense que nous pouvons apporter un souffle nouveau au monde de l’animation”

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AISSAM BOURAKSite officiel: http://furiocollection.wix.com/aeonworld Contact: [email protected]

nombreuses personnes du milieu de l’animation, notre souhait à tous les deux est de trouver le meilleur moyen et la meilleure structure pour sortir ces œuvres. Cela demande énormément de travail et de temps, mais cela en vaut le coup.

Et également sur des jeux vidéos en tant que level designer… Je serai bientôt amené à travailler sur un jeu mobile, ayant pour thème les guerres

médiévales africaines, ainsi que sur un jeu sur le football en tant que character designer et level designer. Et oui, le football n’est jamais loin de moi (rires)!

Les projets? Souhaitez à mes projets de voir le jour très prochainement et vous n’êtes ainsi pas à l’abri de voir mes petits héros venir côtoyer votre quotidien, enfin si vous avez des enfants.

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Berthet One est l’un de ces dessinateurs au parcours atypique. Du graffiti à la bande-dessinée militante, d‘expositions en ateliers animés en milieu carcéral, il s’emploie à prouver que le dessin peut aussi être une voie salvatrice.

IllUSTRATEURBERTHET ONE

DESSIN: lA MINE D’OR

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Présentations?J’ai 39 ans, je suis français d’origine congolaise. J’ai grandi à La Courneuve, à la Cité des 4000.

A quel âge as-tu découvert ta passion pour le dessin ?Vers l’âge de 10 ans. J’étais fan du club Dorothée et quand j’ai vu Cabu dessiner, je me suis dit que c’est ce que je voulais faire. J’ai découvert son travail dans Fluide Glacial, ce qui m’a permis de préciser mes ambitions. Puis le graffiti est apparu, j’avais 14 ans. C’est Brok qui me l’a fait découvrir et là ou j’ai grandi, à La Courneuve, il y avait Queen qui

avait fait la Zulu Letter, le premier magazine Hip Hop, dans lequel on trouvait Jon One, Skki, Lokiss, les tout premiers graffeurs. Ils venaient peindre sur un mur à La Courneuve et j’étais complètement subjugué. Tout cela avec le fait qu’à La Courneuve, Saint-Denis, Aubervilliers, il y avait les 93NTM, les 93MC, et dans mon école Mac Tyer. J’étais très Hip Hop mais dans mon environnement, beaucoup de gens faisaient de l’argent, je voulais aussi en faire. El Diablo, qui est comme un grand frère, me disait: “Berthet,

arrête tes conneries, on sait que tu dessines, que tu graffes, que tu as de bonnes idées, nous on va faire Les Lascars, enchaîne c’est le moment”. Je ne l’ai pas écouté et j’ai pris dix ans de prison pour des braquages. C’est là-bas que j’ai repris ma passion pour le dessin et sorti ma première BD. J’ai alors passé le Bac, un BTS, je dessinais tout le temps, alors des amis m’ont inscrit à des concours que j’ai gagné. On m’a ensuite proposé de participer au festival d’Angoulême, à un concours qui s’appelle Transmurailles. J’étais

un peu réticent, mais j’ai quand même fait un dessin et il s’avère qu’en 2009, j’ai gagné le prix. Les éditeurs sont venus me voir au parloir pour me proposer des contrats et c’est parti comme ça. J’ai sorti mon premier livre, Tome1 en 2011. Puis une amie m’a conseillé d’aller voir sur les Champs Elysées, rue du Faubourg Saint-Honoré, où il y avait une galerie spécialisée Street Art qui venait d’ouvrir. Mon travail leur a plu et j’y ai exposé mes dessins. Avec les études de communication, je savais comment vendre mon travail.

Etait-ce ton premier travail ?En effet, je n’avais jamais travaillé de ma vie auparavant. J’ai revu Eldiablo par la suite, pour lui dire qu’il avait raison à l’époque, et que maintenant j’avais compris. Je lui ai fait voir mes planches, il a tout de suite apprécié et aujourd’hui nous travaillons ensemble.

“Il y a beaucoup de talents inexploités, et ceux qui ne le savent pas finissent dans les halls d’immeubles...”

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Après avoir sorti une BD, comment en es-tu arrivé à l’illustration ?J’ai sorti une BD, mais je me suis dit que c’était tout de même un métier compliqué dans la mesure où tu fais de beaux dessins mais ne gagnes pas d’argent. Je n’avais pas envie de retourner en prison et il a fallu que je crée pour gagner ma vie convenablement. J’ai monté une association dans laquelle j’ai pu proposer des ateliers de dessin tandis que mes amis rappeurs animaient un atelier de musique, d’autres dans la comédie, le théâtre, le cinéma… J’ai appelé mon association Macadam, parce qu’elle vient de la rue et qu’aujourd’hui, c’est mon gagne-pain. Les médias s’y sont intéressés et je travaille aujourd’hui avec eux, je réalise des pochettes de disques, des tee-shirts. Je procède avec des partenariats et pour l’anecdote, le premier s’est fait avec le Ministère de la Justice! Tu imagines, je sors de prison mais maintenant j’y retourne pour proposer mes ateliers. Cela démontre qu’il y a une vie après la prison, que l’on peut s’en sortir. C’est la même chose pour ceux des quartiers, il y a beaucoup de talents inexploités, et ceux qui ne le savent pas finissent dans les halls d’immeubles.

Comment as-tu choisi ton nom?Berthet est mon vrai prénom, One car j’ai suivi la culture Hip Hop.

Pourquoi avoir choisi l’illustration?Comme je te disais, au début, c’est Cabu, mais j’avais en plus cette touche Hip Hop. J’arrive à toucher les gens qui aiment le dessin pur et dur, mais ma touche “fofolle”, ma vie de quartier, ma façon de m’exprimer aussi car je suis loin de Victor Hugo, c’est aussi cela qui fait sourire les gens.

Penses-tu que ce soit la qualité de tes dessins ou ce qu’ils expriment qui plaît?J’espère que c’est la qualité du dessin car maintenant je travaille, c’est mon métier, alors qu’avant c’était inné. Je dois tout de même dire qu’avec le temps, tout en gardant ma personnalité, j’édulcore un peu plus, je deviens de plus en plus pacifique. Je veux que tout le monde me lise et pas seulement les gars de la rue, mais je ne suis pas non plus comme ces rappeurs qui faisaient du “hardcore” et qui font maintenant de la guimauve. Je compare beaucoup mes dessins à la musique, j’ai envie d’être un Tupac, un Notorious B.I.G., et

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c’est pour cette raison aussi que j’essaie de m’entourer des bonnes personnes. Aujourd’hui, mes BD Tome 1 & 2 s’adaptent au cinéma, on m’a proposé d’écrire avec des scénaristes renommés, mais j’ai imposé Eldiablo et Ismael (qui ont fait Lascars) car ils sont dans ma veine et très professionnels.

Qu’est-ce qui pour toi définit un bon dessinateur?Son imagination, sa créativité, son humour.

Le dessin est l’un des moyens de communication les plus anciens de l’humanité, et demeure malgré tout exceptionnel, alors qu’il devrait être considéré au même titre que la parole. Qu’en penses-tu? Moi je suis obligé de faire avec, sans le dessin je suis mort. C’est mon outil de communication, je ne sais pas écrire. Je peux commencer un dessin maintenant et le terminer demain à la même heure sans m’arrêter. Je pourrais dessiner en permanence, c’est là où je me retrouve. Et bizarrement, si tu regardes les enfants, tu leurs donnes un crayon et une feuille, ils vont dessiner. Ils ne vont pas chercher à faire des lettres mais des personnages, des paysages etc…

Les outils et la technique suffisent-ils à faire un bon dessinateur?Je n’ai jamais pris de cours de dessin, j’apprends en regardant. Pour mes premiers travaux, j’avais vu un type à la télévision qui faisait des planches sur un format A3, alors j’ai commandé des feuilles A3… J’ai fait la même chose dans le graffiti, observer les techniques. Je ne sais pas peindre avec des pinceaux mais j’en ai envie, c’est pour cela que c’est très important pour moi de voir le travail d’autres artistes, comme Noétwo, j’adore ce qu’il fait. J’ai la sensation que les techniques qu’utilisent les peintres me parlent vraiment.

Mets-tu des limites à ton expression?Je ne vais pas dans tout ce qui est polémique et controversé.

Quel est ton outil préféré? Et pourquoi ?C’est le Posca! Car je suis à l’aise avec cet outil. Ils sont d’ailleurs partenaires de mon association.

As-tu recours au numérique?Non, et c’est ma grosse lacune. Je ne sais pas utiliser les logiciels de dessin, Photoshop ect… je ne gère pas du tout. Je sais juste envoyer un email et des messages sur Facebook! Je suis motivé pour apprendre, mais j’ai du mal à me dégager du temps pour ça.

“Dessiner est toujours un plaisir, j’ai la chance de faire de ma passion mon métier.”

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Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?Dessiner est toujours un plaisir, j’ai la chance de faire de ma passion mon métier. Je me sens comme un footballeur, avec les zéros en moins sur mon compte!

Quels sont tes projets ?Ma troisième BD va arriver dans le courant

de l’année, Allons Enfants. Elle traitera de La Déclaration des Droits de L’Homme et sera destinée aux enfants. C’est l’Education Nationale qui a entendu parler de mon travail et m’a contacté. Cette BD ira dans toutes les écoles en France si tout se passe bien. Enfin, il y a l’adaptation du Tome 1 et du Tome 2 au cinéma que je coécris avec Eldiablo et Ismael.

BERTHET ONEFacebook: Berthet One

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Son inclination pour les arts graphiques l’a conduit à en explorer toutes les facettes. Charles Eloidin mène de front sa carrière dans l’audiovisuel et ses expérimentations dans des domaines aussi divers que la peinture ou le tatouage.

GRAPHISTECHARlES ElOIDIN

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A quel âge as-tu découvert ta passion pour le dessin?Très tôt. Vers 6 ans environ. Je me distinguais par mes aptitudes par rapport à mes camarades. Je me souviens vers cet âge avoir reproduit une coupe de corps humain copiée dans un dictionnaire. Mes parents avaient halluciné. Je pense que c’est mon père qui m’a donné le goût du dessin. Quand il était plus jeune, il griffonnait pas mal.

Quelle formation as-tu suivi?Je suis en grande partie autodidacte. Depuis petit, je dessine de tout. Je m’amusais à

reproduire des dessins piochés dans les BD que je lisais. Bien plus tard, je me suis intéressé au graffiti. Dans cette discipline j’ai exploré différents courants: la lettre, les personnages etc... mais je n’ai pas de formation en dessin à proprement parler. Au début des années 90, j’ai suivi des formations au métier de graphiste. Un truc en accéléré assez généraliste pour me mettre un pied à l’étrier. J’y ai appris les bases du métier. Cela allait de la mise en page, à la conception de logos, en passant par les techniques de

sérigraphie entre autres... Ensuite, je me suis formé sur le tas en collaborant avec des entreprises, labels, magazines etc...

Ton parcours professionnel?Un parcours assez hétéroclite. Après ma formation en arts graphiques, j’ai passé énormément de temps à m’auto former. A cette période, l’outil informatique s’imposait dans pas mal de branches du secteur graphique. C’est tout naturellement que je me suis orienté dans cette voie. Le champ

des possible était énorme (il l’est toujours d’ailleurs), je me suis très vite intéressé à la création numérique. La 3D me fascinait par exemple, activité chronophage dédiée à l’expérimentation visuelle. C’est ce qui me plaisait. Mais attention, je ne faisais pas que ça. Beaucoup de dessin en parallèle, du graffiti surtout. A ce niveau là, je regrette de ne pas avoir poussé la recherche vers quelque chose de plus abouti. J’étais très axé numérique à cette période, ce que je peignais était ancré dans une certaine facilité. Je peignais pour peindre en somme, sans réel défi. Aujourd’hui, j’inverse cette tendance. L’amour de la peinture reprend peu à peu le pas sur l’outil numérique. Je travaille actuellement dans l’audiovisuel. Je conçois des spots, de l’habillage antenne et pas mal d’autres choses. Je passe du print à la vidéo jusqu’au Web. Je touche à tout.

“Un bon dessinateur est celui qui arrive à toucher l’oeil, le coeur et le cerveau de celui qui regarde...”

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Qu’est-ce qui pour toi définit un bon dessinateur?Un bon dessinateur est celui qui arrive à toucher l’œil, le cœur et le cerveau de celui qui regarde l’œuvre. Le dessin véhicule un message, une sensation ou interroge. Les dessinateurs de presse sont très forts à ce jeu par exemple, faire passer un message, provoquer ou émouvoir par la force d’un dessin. C’est très fort et ce n’est pas donné à tout le monde. Cela requiert technique et sensibilité.

Quel est ton outil préféré? Et pourquoi?Aujourd’hui je dirais clairement le pinceau! J’aime travailler sur toile et expérimenter. Sans doute parce que c’est une activité solitaire et que la vie professionnelle que je mène en parallèle est à 100 à l’heure. Un peu de calme dans ce monde de brutes! J’aime le dermographe aussi. Cet outil et l’univers du tatouage me fascinent. D’un point de vue technique, c’est grandiose. Enfin, quand on arrive à maîtriser l’outil... Cela demande beaucoup de temps et de persévérance ainsi que beaucoup de créativité! Quand j’aurai un peu plus de temps à moi, j’aimerais m’y consacrer plus sérieusement.

Mets-tu des limites à ton expression?Non pas vraiment. Je vais exactement là où j’ai envie d’aller. Se brider, c’est un peu mourir, non? Les seules limites auxquelles je peux me retrouver confronté sont d’ordre technologiques ou matérielles.

Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?Tout dépend pour qui tu bosses (rires)! Personnellement, je vis assez peu du dessin “pur”, j’exerce le métier de graphiste. Ce qui veut dire que je vends principalement du logo, de l’image retouchée ou de l’animation vidéo.

Quels sont tes projets ?Ils sont nombreux, c’est mon problème. Je suis en train de monter un magazine papier. Cela s’appelle WANKR (prononcer wanker). Un gratuit, un peu comme LOUPE, orienté sur la création urbaine au sens large. Des interviews, des portraits, des galeries photo etc... Sinon, produire plus de toiles et me remettre au tatouage de manière plus sérieuse. J’ai quelques cobayes qui m’attendent de pied ferme. Je sais, tout cela fait beaucoup pour un seul homme. Mais que voulez-vous, j’ai beaucoup d’appétit!

DESSIN: lA MINE D’OR

CHARlES ElOIDINSite officiel: www.obsen.fr www.wankr.fr

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En dehors du ring, Wendy Annonay exerce son autre passion, en concevant des produits pour l’industrie cosmétique ou les particuliers. Un travail qui combine sensibilité artistique et fonctionnalité.

CONCEPTEUR 3D

WENDY ANNONAY

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A quel âge as-tu découvert ta passion pour le dessin? A vrai dire, je ne sais pas, cela m’est tombé dessus sans que je m’en aperçoive. J’avais un ami au collège, très fort en dessin artistique, je pense qu’il a marqué mon esprit, et je me suis mis à m’intéresser à cet univers. Mais quelque chose me disait qu’il fallait que j’explore d’autres voies que l’artistique car je n’avais pas vraiment un bon coup de crayon.

Quelle formation as-tu suivi?Un parcours que je qualifierais de technique.Depuis la classe de Seconde, nous avions ce cours de conception de produit, 4h par semaine, qui me plaisait bien (c’était la seule chose qui m’intéressait avec les mathématiques et la physique). Ce cours réunissait les deux univers que j’aimais, le dessin sur table (type architecte ou dessin industriel) et la conception 3D sur ordinateur. Jusqu’à l’obtention du Bac STI, je ne savais pas quoi faire mais j’avais

toujours cette folle envie de créer, d’imaginer, dessiner et avoir physiquement le fruit de mon imagination entre les mains. Malgré les années de cours de conception 3D, je n’avais pas imaginé un seul instant qu’un tel métier existait. Quand on est au lycée, on est pas toujours pragmatique. J’ai donc poursuivi mes études en choisissant un BTS dans lequel la conception de produit était importante. Nous arrivions dans une nouvelle ère, les tables à dessins disparaissaient au profit des ordinateurs et logiciels de CAO (conception assisté par ordinateur). Je commençais à comprendre que je pouvais faire de cet outil un métier. Les premiers stages en entreprises arrivaient, et j’ai eu le déclic. J’ai donc continué, du BTS Conception de produit jusqu’au Master en Design Industriel, en passant par une Licence en Ingénierie de la conception.

Ton parcours professionnel?Concepteur consultant dans un premier temps pour une PME qui travaillait pour le secteur automobile, puis sur des projets avec les differents constructeurs et équipementiers automobiles. Ce passage m’a permis d’avoir vite de l’expérience, mais je n’ai pas accroché avec ce secteur très concurrentiel, qui n’hésite pas à mettre en concurrence ses concepteurs en interne.

“Savoir dessiner n’est pas un pré requis mais un atout pour communiquer...”

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Un jour, j’ai posté mon CV sur le Net, et rapidement une société dans le secteur de la cosmétique m’a contacté pour la période estivale. J’ai accepté tout de suite et c’est à ce moment là que j’ai eu le coup de foudre. Le plaisir fut de courte durée, car la mission touchait à sa fin en septembre. J’ai ensuite fait des pieds et des mains pour me faire remarquer dans ce milieu. Cela a payé. L’Oréal, leader mondial de la cosmétique, cherchait un concepteur pour renforcer son équipe de dessinateurs 3D. Ils m’ont tout de suite testé. Après six entretiens, et quelques tests réels, j’ai travaillé une année en intérim sans prendre un seul jour de congés: l’un de mes plus durs combats! Aujourd’hui, je suis dans le groupe depuis six ans. Chaque jour

est un nouveau défi dans la cosmétique. Etre à la source de la création des packagings du numéro un mondial et contribuer à rendre la femme plus belle partout dans le monde est une source de plaisir immense.

Savoir dessiner est vraiment important dans ce métier?Il faut une bonne connaissance des outils CAO. Une connaissance des matières plastiques (dans mon secteur), une sensibilité artistique pour que les produits soient beaux, mais aussi une performance technique pour que les produits soient fonctionnels. Savoir dessiner n’est pas un pré requis mais un atout pour communiquer facilement avec le marketing et pour

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Photo réelle

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échanger aisément. Une autre compétence importante est le sens de l’analyse, pour comprendre les besoins et contraintes des differents services avec lesquels on travaille (marketing, R&D, usines).

Le dessin est l’un des moyens de communication les plus anciens de l’humanité, et demeure malgré tout exceptionnel, alors qu’il devrait être considéré au même titre que la parole. Qu’en penses-tu? L’expression qui émane de l’Homme est un sens qui n’est pas donné à tous donc exceptionnel par definition. Au même titre que la parole, le dessin est une forme d’expression avec plusieurs langages, de l’artistique au technique (abstrait, contemporain, architectural, industriel etc...) Il faut des années de pratique pour l’apprendre et le maîtriser. Un bon concepteur n’est pas seulement celui qui

maîtrise la technique de conception et l’outil qui va avec, il faut de la pratique, des ratés et de la recherche pour maîtriser cet art.

Quelles sont le déclinaisons de ton métier que tu pratiques le plus souvent?Avec mon frère, j’ai ouvert il y a quelques années une affaire de conception de bijoux pour particuliers. J&W qui veut dire “Julien & Wendy”. Le client vient avec son idée (dessins, croquis ou description écrite ou orale) et avec notre savoir-faire, nous lui

dessinons le bijoux de ses rêves avec les matériaux qu’on lui aura conseillé ou qu’il aura choisi. Ensuite, nous lui proposons de réaliser son bijou via nos ateliers partenaires de la place Vendôme, et c’est ainsi que nous lui livrons son projet qui au départ partait d’une feuille blanche.

Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?Confucius disait: “fais de ta passion ton métier et tu n’auras plus besoin de travailler“. J’aime tellement ce que je fais que j’ai pas l’impression de travailler, je m’amuse chaque jour sur de nouveaux projets. C’est juste une chance incroyable.

“J’aime tellement ce que je fais que je n’ai pas l’impression de travailler...”

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Partie 2: Or blanc/ volume:147.64 mm^3+sertissage des brillants Ø1.5mm+sertissage des brillants Ø1mm

Parite 1: Or blanc/ volume: 259.67 mm^3+sertissage des brillants Ø1.5mm

5x Brillant Ø1mm

134x Brillant Ø1.5mm

perle de culture crème: 12 à 14mm

Main: Materiau à définir/en attente proposition

Ensemble complet

Assemblage des deux parties+perle emprisonné+finition

B

C

D

1 2

A

321 4

B

A

5 6

MASSE:

C

A4

FEUILLE 1 SUR 1

13/10/20111 / 1

Dess : Wendy A.Pendentif

Emprise Homme PH001/01

C O N F I D E N T I E L

Page :

Emprise

J&W design Paris

PH001/01Réf :

Ech :

Date :

2:1N° plan :

Remarques:

-Se référer au modèle 3D pour la définition des formes complexes.

J&W®

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WENDY ANNONAYFacebook: Wendy Annonay

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Concepteur d’espaces, graffeur et enseignant au Centre des Métiers d’Art de Pointe-à-Pitre, Rony Rabin est un artiste polyvalent, qui dessine pour donner forme à des idées mais aussi pour faire acte d’engagement.

DESSININDUSTRIEl

RONY RABIN

DESSIN: lA MINE D’OR

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D’où vient ta passion pour le dessin?Depuis le primaire, j’avais cet intérêt pour les bateaux et ensuite les maisons, qui s’est manifestée par l’utilisation de la feuille à petits carreaux, avec la marge comme horizon.

Quelle formation as-tu suivi?J’ai étudié les Arts appliquées au lycée technique G.Nicolo Rivière des Pères en Guadeloupe, et suivi ensuite un cursus en Architecture Intérieure à Marseille au lycée Diderot, ainsi qu’à l’école Boulle à Paris. En 2006, après avoir travaillé comme concepteur d’espaces chez Couleurs Epices Antilles, j’ai décidé de mener une carrière en “free-lance”.

En quoi consiste ton métier?Je mets en place par des concepts d’Arts appliqués, des configurations d’espaces. Je dessine aussi bien des façades de bâtiments que des cloisons, le mobilier, l’éclairage et même le sens de circulation. Je jongle avec les formes, les couleurs, les lignes, les volumes et les matières pour l’intégration des équipements spécialisés et une articulation des espaces selon la meilleure disposition. J’élabore mes projets sous forme d’esquisses ou sur ordinateur en fonction du choix de mon client (cahier des charges).

Les outils et la technique suffisent-ils à faire un bon dessinateur?Peut être que dans certains secteurs ce système peut fonctionner, mais si vous travaillez sur commande ou selon un cahier des charges, le ciblage des informations, la bonne connaissance

du domaine et de la thématique auxquels il faut répondre sont primordiaux. L’outil et la technique viennent dans un second temps.

Quel est ton outil préféré pour dessiner?La bombe, car c’est un condensé de plusieurs outils qui me permet une création foisonnante et une adaptation aux différents supports, à des échelles variables.

Que t’apporte le numérique?Il me permet d’être plus précis lors de la conception, et d’amener un rendu du projet plus réaliste et aussi séducteur que la perspective construite.

“le dessin me permet de concevoir, de réaliser mes projets avec les particuliers, les collectivités...”

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Dessiner est toujours un plaisir lorsque l’on en fait son travail?Le dessin me permet de concevoir, de réaliser mes projets avec les particuliers, les collectivités et aussi de manière personnelle. Par dessus tout, il crée une interactivité avec la population et ouvre d’autres voies de réflexion.

Tu enseignes également le dessin?Depuis quatre ans, j’ai intégré le centre des métiers d’Art de Pointe-à-pitre (CMA), où je prépare un public post-baccalauréat à des filières artistiques, dans le domaine du

design, plus précisément le design d’espace et d’objets.

Que penses-tu du festival Caribulles qui se déroule tous les ans en Guadeloupe?C’est une bonne plateforme d’échanges et de découverte pour les dessinateurs locaux, français et étrangers avec notre population. Il fait émerger de nouvelles graines de dessinateurs ainsi que des vocations en relation directe ou indirecte avec le milieu. Cet événement fait comprendre que le fait de dessiner n’est pas seulement visuel, c’est aussi un acte engagé par le message qu’il véhicule.

DESSIN: lA MINE D’OR

RONY RABIN Tel: 06.96.32.42.02 Facebook: Smeza Neero Mail : [email protected]

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GRAND ANGlE

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En créant des représentations du monde, le dessinateur cartographe fournit les outils indispensables à la géographie et aux voyages. Au sein de l’Université d’Aix-Marseille, Patrick Pentsch contribue à cette science, qui depuis l’Antiquité oeuvre à la connaissance de la Terre.

CARTOGRAPHEPATRICK PENTSCH

DESSIN: lA MINE D’OR

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Quelle formation as-tu suivi? Quel est le poste que tu occupes aujourd’hui?J’ai un brevet de technicien intitulé dessinateur maquettiste option cartographie. Après la classe de troisième, je suis rentré par concours et pour trois ans dans un lycée technique public, qui à l’époque avec l’IGN, était le seul à proposer cette formation. J’ai obtenu ce diplôme, et j’ai tout de suite commencé à travailler. D’abord pour une maison d’édition où je faisais des plans de ville, ensuite, dans divers bureaux d’études et de cabinets de géomètres où je mettais au propre des relevés de terrain. Et finalement, je suis entré à l’Université de Provence (aujourd’hui Aix-Marseille Université) par concours externe où j’exerce maintenant depuis 30 ans, au service des enseignants géographes.

Comment es-tu venu à t’intéresser à la cartographie?Je suis probablement tombé dans la cartographie le jour où par inadvertance, j’ai trouvé la sacoche de cartes routières de mon père. Je n’étais encore qu’un enfant qui gribouillait sur ses cahiers, mais très vite je me suis approprié ces drôles de feuilles de papiers pliées de manière impeccable. J’étais fasciné par leur graphisme, et sur ce qu’ils étaient censés représenter: la réalité du monde, l’outil absolu pour voyager sans jamais se perdre. Je les ai donc dans un premier temps longuement “auscultées”, puis très vite et au plus grand désarroi de mon père, personnalisées. Je

rajoutais des routes et des villes, un peu grossièrement au début avec un feutre, mais avec le temps, la plume et l’encre de Chine, les traits se sont affinés et j’ai fini par inventer et dessiner mes propres cartes. Dès lors, j’oserais dire que ma voie était toute tracée!

Est-ce le goût pour le dessin ou plutôt le travail de précision qui t’a amené vers ce métier?Ce qui m’a amené vers ce métier est une combinaison de deux matières. Les arts graphiques, le goût pour le dessin et le plaisir de réaliser avec un simple crayon ou de l’encre, des paysages, des personnages, des objets… La précision du trait et le besoin d’un rendu plus réaliste a peut être été ensuite influencé par cette fascination pour la carte. Inconsciemment, je “cartographiais” les natures mortes. Le deuxième est évidemment la géographie, avec tout l’imaginaire qu’elle englobe: le voyage, la découverte, la connaissance.

En quoi consiste ton travail?Mon travail actuel consiste à réaliser tous les dessins liés à l’activité des enseignants. L’éventail est large de la géographie humaine à la géographie physique, en passant par un petit coup de main à des services extérieurs, comme la réalisation des plans des bâtiments de l’université ou des cartes historiques pour le service des publications. La demande se passe en plusieurs étapes: l’enseignant arrive avec un brouillon (autrefois un calque ou du papier, maintenant une clé USB), un scan, un extrait d’un PowerPoint ou d’une capture Internet, un tableau de données. Il m’exprime ensuite son objectif de communication. On se met d’accord sur le périmètre (ville, région, pays), le support de destination, la taille de la zone de travail et le format de fichier pour l’insertion dans le document définitif. Pour moi, le fond de carte est primordial, c’est l’esthétique visuelle et la

“En regardant simplement une carte, j’imagine comment peut être la réalité.”

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compréhension rapide du dessin. Il faut faire passer en un clin d’œil une information sans avoir nécessairement recours à la légende. Il faut donc trouver le meilleur support pour sa réalisation. Dans le passé, j’allais à la cartothèque de l’UFR de Géographie et j’essayais, au milieu d’innombrables documents, de trouver le fond le plus adapté. Cette quête était fastidieuse et pas toujours garantie. Avec Internet aujourd’hui tout à changé, on trouve maintenant pléthore de cartes, les sites sont nombreux: IGN, Michelin, Mappy, Googlemaps... La Terre est pratiquement entièrement couverte par des photos aériennes ou des cartes issues de ces sites. Le choix est grand. Je commence par trouver la carte qui me convient le mieux, je la redessine “à ma sauce”, et la complète éventuellement, en m’aidant de photos aériennes, sources d’informations ultimes (à défaut d’être sur le terrain), mais encore faut-il pouvoir convenablement les interpréter. J’officie sur un vieil Imac et utilise plusieurs logiciels dans ma tâche. Photoshop pour tout

ce qui est raster et FreeHand de la feu société Macromedia, logiciel qui n’est malheureusement plus développé depuis son rachat par la société Adobe, qui elle a préféré continuer avec son logiciel de référence Illustrator. Ce dernier étant à mon avis inférieur, je résiste, cependant l’obsolescence programmée du matériel va m’obliger bientôt à sauter le pas! Une fois cette étape terminée, et les données de la thématique de la carte positionnées, je revois le demandeur et corrige le dessin en fonction de ses desiderata. Au final, je peux servir d’interface avec l’éditeur, pour régler d’éventuels problèmes techniques, quand il y en a (taille, résolution, compatibilité de fichier...)

Quels espaces cartographies-tu? En travaillant à Aix-Marseille Université, beaucoup d’enseignants travaillent sur l’espace méditerranéen, c’est donc tout naturellement qu’une part importante de mon travail concerne cet espace.

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Qu’apprécies-tu dans ton travail? J’apprécie le plaisir du dessin, la découverte du monde à travers les thèmes des cartes à réaliser, la satisfaction de leurs publications et de pouvoir ainsi (modestement) apporter ma contribution à une meilleure connaissance des Sciences Humaines.

As-tu une mémoire des lieux, des formes, plus que des mots?Je ne pense pas en avoir une particulière. J’associe souvent la mémoire des lieux en liaison avec la carte. Quand je circule et même si je connais très bien l’endroit, j’aime visualiser la réalité de l’espace, et le comparer à sa représentation cartographique papier. C’est un peu comme un jeu. En regardant simplement une carte, j’imagine comment peut être la réalité. Il m’arrive même parfois

d’arriver dans une contrée inconnue et d’avoir l’impression d’y être déjà venu. Le GPS, magnifique outil très pratique, en géo localisant vos moindres mouvements sur un petit écran perpétuellement rafraichi, rend difficile cette “gymnastique” mentale. Quand à l’aide à la conduite, même si elle est plus pratique que d’avoir une carte sur les genoux, c’est pire : il prend toutes les décisions à votre place, il met en “stand by” votre cerveau, et telle une drogue vous rend complètement dépendant. C’est un peu comme quand on enregistre son carnet d’adresse dans son smartphone, c’est très pratique, mais le jour où on le perd ou ça tombe en panne...

On dit souvent que les cartes sont fausses puisqu’elles mettent à plat un espace sphérique... Quelles sont les projections les plus réalistes selon toi?Si l’on fait par exemple une carte des résultats des dernières élections en France, l’important sera d’y reconnaître les départements, les régions, et les résultats du vote. La projection de cette carte pour le lecteur importera peu. La terre est ronde, mais à hauteur d’homme nous la percevons plutôt plate et la question de la projection pour la majorité des lecteurs n’est pas fondamentale. Cependant, pour quelques utilisateurs avertis elle aura son importante, pour calculer des superficies, avoir des coordonnées pour des géo localisations précises... L’IGN pour la France a adopté trois projections dites de Lambert pour essayer de corriger ces déformations, mais cependant à l’échelle d’un petit périmètre vous ne pourrez pas vraiment dire que votre carte est vraiment fausse. La carte est fausse, quand les informations qui y figurent sont fausses et vous induisent en erreur dans son utilisation. La plupart des fonds de cartes ou des photos aériennes que l’on trouve sur Internet son en projection Mercator,

“En nous faisant entrer dans une sorte d’ère du fast-food cartographique, Internet nous propose le meilleur comme le pire.”

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cette projection déformant les pôles mais respectant globalement la partie centrale est suffisante. Pour la représentation des pays nordiques (Europe du Nord, Canada...) une projection dite de Bertin sera plus adaptée. Mais toutes les combinaisons sont possibles, le principal est que chacun s’y retrouve.

Le numérique a pris beaucoup de place dans le dessin, est-il devenu principal ou complémentaire dans ton travail?Le numérique fait maintenant partie du quotidien de chacun et la carte n’y a pas échappé. Ces mappemondes de la Renaissance aux informations parfois douteuses étaient cependant de véritables œuvres d’arts. Elles étaient dressées pour des élites, par des artisans laborieux pour lesquels le temps ne comptait pas. Elles ont été remplacées par des cartes scientifiquement élaborées, précises, accessibles au grand public. Un public qui peut même, grâce à Internet et tous les outils numériques dont

il dispose, fabriquer ses propres cartes. Quand le phénomène est arrivé il y a une vingtaine d’année, j’ai pensé un moment que s’en était fini pour moi. Chacun avait le pouvoir... mais pourtant ça ne fait pas tout. Le cartographe du monde diplomatique Philippe Rekacewicz, un jour de panne d’ordinateur, a fait un atlas aux crayons sur du papier, et la critique a trouvé cela génial. Pour employer une métaphore, je dirais que la cartographie, c’est un peu comme la cuisine. Tout le monde a la possibilité d’avoir les bons ingrédients, les bons ustensiles, les bonnes recettes...mais à la fin vous aurez des plats aux saveurs très inégales, du savoureux au dégoutant en passant par ceux qui ne se seront même pas donnés la peine et se contenteront de plats industriellement préparés. En nous faisant entrer dans une sorte d’ère du “fast food cartographique”, Internet nous propose aujourd’hui le meilleur comme le pire. Mon travail est maintenant d’essayer de contribuer au meilleur. Ma carrière n’est pas terminée.

PATRICK PENTSCHContact: [email protected]

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COMIK KREYOl SHOW

Formée en 2014 à l’initiative de Bensly, la troupe du Comik Kreyol Show met en scène tous les mois un spectacle où l’humour s’affiche comme fédérateur et tourne en dérision les maux de notre société.

propos recueillis par 3D - 4.0

Quel est ton parcours professionnel?Je suis un passionné de musique depuis mes 16 ans. J’écoutais des cassettes que je rembobinais avec mon crayon! Par la suite sur Paris, je collais des affiches, je

suivais des chanteurs, je faisais chauffeur pour les concerts, c’était par mon ami DJ Mike qui organisait des grosses soirées que je me suis retrouvé là-dedans. J’ai managé Fuckly et maintenant je suis avec

A lA lOUPE!

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le Comik Kreyol Show. J’ai également créé un site, Mizik Kreol, en 2007, dans lequel je faisais des interviews d’artistes zouk, compas, dancehall, gwoka ou de musique traditionnelle, car comme toi je trouvais que certaines personnes n’étaient pas mises en valeur. Si tu n’es pas signé sur une grosse major, tu as moins de visibilité.

Quand et comment est né le Comik Kreyol Show?En 2012, je suis revenu en Guadeloupe pour un voyage qui devait durer un mois et finalement j’ai senti que j’avais quelque chose à faire ici. Un de mes amis, qui est maintenant décédé (paix à son âme) avait un bar PMU où nous avons commencé à organiser des soirées pour les jeunes. Mais cela dégénérait, je me retrouvais fréquemment au poste de police… Je me suis lancé dans le Slam et j’ai fait des soirées au Petit Jardin (Big Up à José), mais là les gens étaient trop sérieux et j’ai voulu intégrer l’humour dans le Slam, car l’humour, c’est une manière de décompresser tout en réfléchissant. Et pour ma part, je constatais une cassure sur la scène guadeloupéenne, après Jack & Pat, Pawol Pou Ri, je ne voyais pas la relève. J’ai donc pris l’initiative de créer le Comik Kreyol Show.

Tu n’avais pas encore d’artistes à tes côtés à ce moment-là, comment s’est montée la troupe?Après l’épisode du Slam, je me suis donné dix mois de travail avec les gens qui m’entouraient

pour monter le concept. Nous avons mis en place trois castings, qui ont abouti à une grande finale qui a eu lieu à Sonis en 2014. Nous avions eu une belle finale avec une gagnante donc soit nous faisions comme les éléctions de miss plage ou rien ne se passe après soit nous gardions tous ceux qui avaient participé à la finale pour créer une troupe afin d’évoluer. Nous avons opté après discussion avec les artistes pour la deuxième option et ainsi composé le Comik Kreyol Show.

Pourquoi ce nom?Déjà “Kreyol”, ça bloque un peu, alors Gwada Show ou je ne sais quoi nous aurait limité à la Guadeloupe. Comik Kreyol Show, cela veut dire qu’en Martinique, en Guyane, à la Réunion, en Haïti, le Créole nous fédère.

Quels sont les critères pour intégrer la troupe? Est-ce une obligation d’être créole?Il n’y a aucune obligation. Nous sommes en Guadeloupe donc je voulais que cela se ressente aussi un peu dans le nom, mais un petit gars qui est bon en français peut nous intéresser.

“... l’humour, c’est une manière de décompresser tout en réfléchissant.”

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L’humour sur les minorités ne reproduit-il pas le schéma des stéréotypes qu’ils paraissent combattre en surface?Je pense que l’on ne peut pas rire avec n’importe qui… mais on peut rire de tout! Parce que certains sont plus susceptibles que d’autres, tu peux faire des blagues avec Jacques que tu ne feras pas avec Pierre. C’est inné de vouloir rire sur quelqu’un, quelqu’un tombe, on rigole, même si c’est bête; quelqu’un s’exprime mal et on va rigoler, c’est l’humain qui est comme ça. Il y a bien sur la tournure de la blague, comment elle est présentée. Mais je ne peux pas non plus passer mon temps à taper sur Paul sans taper sur Jacques, sinon on va dire que j’ai un problème avec Paul… Même si ce n’est pas le cas. Et il n’y a pas que les communautés comme sujet, il y a des tranches de vie, la manière de penser des gens. Ne devient pas humoriste qui veut, il y a le talent mais également le travail.

Quelles sont vos limites en matière d’humour?Je demande à mes artistes de ne pas être vulgaires car nous avons des enfants dans le

public. Il faut faire preuve de subtilité de façon à ce que les adultes comprennent sans que les enfants ne le puissent.

Qu’est-ce que l’humour t’apporte?Rire, c’est une chose essentielle dans la vie. L’humour apaise les consciences. C’est une soupape pour la société, ce qui ne l’empêche pas non plus d’avoir des revendications.

Quelle part d’improvisation laissez-vous dans vos spectacles?Dans l’humour il y a toujours une part d’improvisation. Ce que tu as fait aujourd’hui ne sera pas pareil demain parce que le public est différent, parce qu’il y aura quelqu’un dans la foule

“On veut prouver que la jeunesse guadeloupéenne peut faire des choses et pas seulement dans le sport.”

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COMIK KREYOl SHOWFacebook: Comik Kreyol Show

à qui tu pourras balancer quelques vannes. On va écrire dix minutes de sketchs qui permettent d’être le fil conducteur, mais on peut faire des écarts.

Le Comik Kreyol Show n’est donc pas une troupe déterminée, c’est plus une enseigne, un label.Pour l’instant c’est une troupe bien précise composée de huit personnes. A partir du mois de juillet, je vais refaire un casting pour intégrer un nouveau membre. Quand je dis nouveau, il n’y a pas d’âge limite, le plus jeune de la troupe a 24 ans et le plus vieux 58 ans. Ce n’est pas que pour les jeunes, il faut cette relation intergénérationnelle pour compenser la cassure sociale. Il pourrait y avoir sur scène le père, voire le grand-père, il faut arrêter de diviser les gens.

Quels sont tes modèles de réussite?Ceux de l’ombre, qui apportent un produit et qui se battent pour celui-ci. Le premier exemple qui me vient à l’esprit, c’est Kenzy du Secteur Ä ou Mr. Deschamps en Guadeloupe. Tout à l’heure, j’ai entendu dans une voiture quelqu’un qui écoutait le Kwab Kwab Kwab et j’ai ressenti une fierté; je n’ai pas besoin de la reconnaissance du public autrement.

Quelles sont vos ambitions?Que des jeunes soient reconnus sur la scène guadeloupéenne, caribéenne et pourquoi pas nationale. Que le Comik Kreyol Show soit un vrai tremplin pour ces talents. Mon but, c’est de partir d’un point A et d’arriver au point B, même si je n’ai que 10 euros en poche. Tu peux avoir de l’argent mais pas d’ambition, chez nous on a de l’ambition et très peu d’argent, donc on fait avec ce que l’on a. On veut prouver que la jeunesse guadeloupéenne peut faire des choses et pas seulement dans le sport. Nous ne sommes pas dans la victimisation, nous ne pleurons pas toute la journée.

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TWIRlING BâTONL’association Zikak regroupe à Saint-François les pratiquantes d’un sport spectaculaire, le twirling bâton. Sa présidente, Marceline Durimel, transmet sa passion aux nouvelles générations avec l’ambition de les mener vers l’excellence.

propos recueillis par Ceebee

Depuis quand l’association Zikak existe-t-elle?L’association a été créée le 31 juillet 1974. J’étais l’une des premières adhérentes, à l’époque presque toutes les jeunes filles de la commune faisaient partie de l’association. Nous étions des majorettes, on ne parlait pas encore de twirling. Nous faisions quelques spectacles, des défilés.

Comment s’est opéré le passage des majorettes au twirling?Le twirling a été reconnu en France en 1978. La Présidente de l’association à l’époque, Mme Fétida, avait lu un article dans la presse. Elle a contacté le club d’Orléans qui cherchait à développer cette pratique. En 1999, nous avons fait un jumelage avec ce club et en participant à des stages, nous

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lOISIRS

ASSOCIATION ZIKAKFacebook officiel: Association ZIKAK Tel: 06.90.32.33.29 - Mme Durimel

avons compris la différence, c’était beaucoup plus gymnique que les majorettes. Il nous fallait donc un gymnase pour pouvoir pratiquer. En 2000, nous nous sommes affiliés à la FFTB (Fédération Française de Twirling Bâton) et avons depuis décroché plusieurs titres de champion.

La dextérité est indispensable pour manier le bâton, est-ce quelque chose que vous décelez dès les premières séances d’entraînement?Il faut beaucoup de dextérité mais aussi de souplesse des poignés pour effectuer les mouvements. Ttwirling vient de l’anglais twirl qui signifie tourner. Il faut faire corps avec son bâton, plus c’est fluide, plus c’est beau à regarder. Si tout est réuni, on sent que l’on aura des résultats mais comme partout, c’est le travail qui paie.

Le twirling se juge également sur le rythme, la chorégraphie. Il est très proche de la gymnastique artistique, pourquoi en est-il dissocié?C’est la question que l’on peut se poser, mais lorsque le twirling sera aux JO (peut-être aux prochains), le twirling sera mieux reconnu.

Le passage de la gymnastique au twirling est-il fréquent? Notre meilleur élément, Julie Macces (Championne de France N2 en 2014) voulait au départ s’inscrire en gymnastique, mais il n’y avait plus de places… J’ai proposé à ses parents de venir voir l’entraînement, et maintenant, elle est en Nationale1, elle est arrivée 11ème en Coupe du

Monde au Canada, alors qu’elle n’était pas partie pour faire du twirling.

Il y a aussi des garçons dans votre club?Pour la première fois cette année, nous avons un garçon inscrit. D’habitude, les parents ne veulent pas, même si leurs enfants sont intéressés, ils préfèrent les envoyer au football ! Mais lui, à 19 ans, il a pris sa décision tout seul. J’espère en attirer d’autres. Au Japon, il y a des écoles de twirling avec de grands champions, c’est vraiment un plaisir de les regarder. En équipe, tous les bâtons montent au même niveau et sont rattrapés au même moment, c’est hallucinant.

Participez-vous à des animations comme cela se fait aux Etats-Unis (animations des matchs) ou encore aux parades de Carnaval?Nous avons participé deux fois aux parades de Carnaval à Basse-Terre, mais vu l’ampleur que cela a pris, nous ne pouvons plus dépenser autant pour ces festivités. La préparation aux championnats demande beaucoup de temps car nous avons plusieurs athlètes au pôle Antilles. Nous aimerions cette année proposer un spectacle pour les écoles. Lorsqu’on défile dans la rue, on doit le faire avec les pompons car les enfants ont des niveaux différents, c’est plus difficile de défiler avec le bâton. De ce fait, le public ne comprend pas ce qu’est le twirling. C’est un beau sport, qui mériterait qu’on s’y intéresse davantage, pour comprendre le travail et les progrès accomplis.

“Il faut faire corps avec son bâton, plus c’est fluide, plus c’est beau à regarder.”

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VANIBElLa famille Nelson a relancé la production de café sur son domaine de Vieux-Habitants. En combinant agriculture et tourisme, Vanibel valorise le passé pour mieux répondre aux défis du présent.

propos recueillis par Ceebee

Le domaine de Vanibel est une ancienne bonifierie, comment est-il arrivé en votre possession?Mes parents ont acheté le Domaine de Vanibel en 1974 sur leurs fonds propres. Le rêve de mon père était d’avoir un bout de terrain et d’en faire son revenu. C’était une vocation familale de devenir agriculteur.

Quelles sont les particularités du café que vous y produisez? Comment l’avez-vous sélectionné?La situation géographique du site (400 mètres d’altitude, sol volcanique) permet de cultiver un café de niche. L’espèce cultivée est un Arabica variété Bourbon. Nous avons relancé les souches existantes depuis une centaine

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SOCIÉTÉ

VANIBElContact: [email protected]

d’années, dans l’optique de la conservation du patrimoine agricole guadeloupéen. Depuis les premières plantations, nous n’avons jamais utilisé de traitement phytosanitaire. Néanmoins, nous utilisons des désherbants non biologiques qui font que notre culture n’est pas agréée “AB”. On peut parler de culture raisonnée.

Votre activité agricole est associée à une activité touristique: visite du domaine, dégustation... Est-ce un impératif aujourd’hui pour les petits producteurs de s’ouvrir à des activités complémentaires?A l’instar de la Plantation Grand Café, nous effectuons des visites guidées sur le Domaine, qui se déroulent exclusivement les après-midi. Notre métier est avant tout celui d’être agriculteur. Il est vrai qu’aujourd’hui, la visite du site prend une dimension importante, mais elle restera une activité secondaire. Elle nous permet aussi d’éviter les intermédiaires, puisque la vente commerciale peut s’effectuer sur place. Je ne pense pas que cela soit un impératif, Vanibel a toujours associé sa clientèle touristique avec ses activités agricoles (gîte rural…) Le café Vanibel a aussi acquis sa notoriété par ses visites sur site.

Le café Vanibel est-il uniquement vendu sur place? Par quels moyens le faîtes-vous connaître?Sur place, mais aussi par correspondance et dans les épiceries fines locales (Citronnelle,

Le Lokal...) Nous participons à la grande foire agricole “Jou a tradysion” et nous avons été à maintes reprises au Salon de l’Agriculture (le dernier en date en 2014).

Le territoire de Vieux Habitants est quelque peu isolé et méconnu des visiteurs... Etes-vous associés à d’autres exploitants, des collectivités, ou bien des gîtes pour le promouvoir?Nous torréfions le café de la Grivelière. Il nous arrive de proposer des gîtes sur la commune si nous sommes complets. Je suis Président de l’association Guadeloupe Autrement, et nous travaillons en réseau avec les autres prestataires touristiques (activités de pleine nature, activités marines, hébergements, sites aménagés) et bientôt avec des artisans liés à l’agriculture ou à l’artisanat.

Comment définiriez-vous votre rôle, vos ambitions au sein de la société, de l’économie locales?Vanibel est une structure familiale à dimension humaine, c’est la volonté de démontrer que la cellule familiale a sa place dans l’économie guadeloupéenne, et de conserver nos cultures patrimoniales. Nous souhaitons être une alternative ou un complément aux cultures dites d’atomicité (banane, canne).

“Vanibel a toujours associé sa clientèle touristique avec ses activités agricoles”

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X-MEN:APOCAlYPSERéalisateur: Bryan SingerAvec: James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer LawrenceGenre: Aventure / Fantastique Date de sortie: 18 mai 2016

Le pacifique royaume d’Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l’autre à l’extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie. Note: ••••••

WARCRAFTRéalisateur: Duncan JonesAvec: Travis Fimmel, Toby Kebbell, Paula PattonGenre: Fantastique / Action / AventureDate de sortie: 25 Mai 2016

CINEMA

Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs qui le rendent immortel et invincible. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années, désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi. Note : ••••••

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CENTRE COMMERCIAl DESTRElAND

TARZAN

WWW.lOUPE-MAGAZINE.FR

Nouvelle adaptation des célèbres aventures de “l’homme singe” né dans une famille d’aristocrates et qui a grandi dans la jungle africaine sous le nom de Tarzan. Plusieurs années ont passé, Lord Greystoke mène désormais une existence paisible auprès de son épouse Jane. Note: ••••••

Réalisateur: David Yates Avec: Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz Genre: Aventure / ActionDate de sortie: 6 Juillet 2016

THIS IS MY lAND

Et si le conflit israélo-palestinien était surtout une question d’éducation? This is My Land observe la manière dont on enseigne l’Histoire dans les écoles d’Israël et de Palestine et révèle les murs que l’on dresse dans la tête des jeunes générations. Note: ••••••

Réalisatrice: Tamara ErdeAvec: Des enseignants et des élèves Genre: DocumentaireDate de sortie: 20 avril 2016

DIVERGENTE 3: AU-DElà DU MUR / lE CHASSEUR & lA REINE DES GlACES

à partir de

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PAsTACOsY DesTReLAND

Le bar à pâtes par exceLLence, venez déguster nos savoureuses recettes

cuisinées maison!

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UNDERGROUNDCréé par: Misha Green, Joe Pokaski (2016)Avec: Aldis Hodge, Jurnee Smollett-Bell, Christopher MeloniGenre: Drame, Historique

A la fin du XIX° siècle, un groupe d’esclaves fuit une plantation de Géorgie. Aidés par un couple d’abolitionnistes, les fugitifs vont devoir accomplir un long périple, tandis que des mercenaires sont chargés de les ramener morts ou vifs. Une série en dix épisodes dont la bande son a été composée par Kanye West.Note: ••••••

Nouvel opus de la série britannique, sombre et captivante, basée sur l’histoire du gang des Peaky Blinders. Thomas Shelby, son chef incontesté, a connu une ascension fulgurante. Son intelligence redoutable l’a mené à côtoyer l’aristocratie londonnienne et à remplir des missions pour le compte de Wiston Churchill. Six nouveaux épisodes sont à découvrir à partir du 31 mai. Une réalisation magistrale, qui nous plonge dans l’Angleterre industrielle de l’Entre-deux-guerres. Note: ••••••

PEAKY BlINDERS - SAISON IIICréé par: Steven Knight (2016) Avec: Cillian Murphy, Helen McCrory, Annabelle Wallis, Finn ColeGenre: Drame, Historique, Policier

SÉRIES

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La vie de Jake bascule le jour où il découvre qu’il peut revenir dans le temps. Convaincu qu’il peut modifier le cours de l’Histoire, il se donne pour mission d’empêcher l’assassinat du président JFK. Mais le passé ne veut pas être changé et se révèle être un dangereux adversaire. Une série adaptée d’un roman de Stephen King. Note: ••••••

Créé par: J.J. Abrams (2016) Avec: James Franco, Chris Cooper, Josh Duhamel Genre: Science fiction

WAYWARDS PINES - SAISON II

Ethan Burke est un agent spécial des services secrets américains qui s’est réveillé, après un accident, dans une mystérieuse petite ville nommée Wayward Pines. Il découvre le secret qu’elle abrite: tout ce qui reste de l’humanité s’y trouve et se protège derrière un mur des Abbies, des prédateurs humanoïdes nés d’une mutation génétique. Note: ••••••

Créé par: Chad Hodge (2016)Avec: Matt Dillon, Shannyn SossamonGenre: Thriller, Science fiction

THE AMERICANS - SAISON IV / OUTSIDERS / DAMIEN

URBAN BEACHCENTRE COMMERCIAl BA SIDE - 97 160 lE MOUlE

05.90.22.90.74

URBAN BEACH

ACCESOIRES DE PlAGE & DE GlISSE

DU MARDI AU SAMEDI DE 9H30 à 19H00

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JEUX VIDÉOS

EA SPORT UFC 2Editeur: SonyCatégorie: Action / PlateformeDate de sortie: Disponible

Aux côtés des plus grands noms du MMA et des meilleures étoiles montantes, entrez dans l’Octogone en incarnant les stars UFC d’hier et d’aujourd’hui. Le jeu, rendu encore plus vivant grâce aux interactions à deux combattants, permet d’enchaîner les prises, d’éviter les frappes et d’esquiver les attaques avec une fluidité bluffante. Les règles sont simples: le combat continue jusqu’à ce que quelqu’un finisse au tapis! Note: ••••••

DUNGEONS 2/ UEFA EURO 2016

Ratchet et Clank sont de retour dans cette nouvelle version, développée en lien étroit avec le film d’animation qui est sorti simultanément au cinéma. Mélange entre plateforme et réflexion, le jeu s’enrichit avec plusieurs planètes inédites et de nombreuses évolutions: système d’Holocartes à collectionner tout au long de l’aventure pour débloquer des bonus, customisation des armes... Note : ••••••

RATCHET & ClANK

Editeur: SonyCatégorie: Action / PlateformeDate de sortie: Disponible

CONSEIllÉ PAR:

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