Los Incas

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Les Incas vus par Cieza de León au-milieu du XVI e siècle Author(s): Marianne Mahn-Lot Source: Revue Historique, T. 285, Fasc. 2 (578) (AVRIL-JUIN 1991), pp. 321-326 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40955056 . Accessed: 20/06/2013 11:15 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Historique. http://www.jstor.org This content downloaded from 200.75.19.130 on Thu, 20 Jun 2013 11:15:22 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Les Incas vus par Cieza de León au-milieu du XVI e siècleAuthor(s): Marianne Mahn-LotSource: Revue Historique, T. 285, Fasc. 2 (578) (AVRIL-JUIN 1991), pp. 321-326Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40955056 .

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Les Incas vus par Cieza de León au-milieu du XVIe siècle

II y a bien longtemps que le régime des Incas du Pérou a été admiré par les Européens. Au XVIIIe siècle par Marmontel. Il y a une cinquantaine d'années par Louis Baudin qui présentait le système incaïque comme un système parfait de socialisme communautaire. On en est bien revenu depuis les ouvrages d'Alfred Métraux1.

La première information en date qui ait été publiée sur l'empire du Tehuantesuyu est due au soldat-chroniqueur Cieza de León. Son Señorío del Inca a paru en 15562. Ce Castillan est comparable à Bernai Diaz del Castillo, témoin de la geste mexicaine, par son art de narrer et pour la liberté de son jugement. Aussi par son souci de probité qui en fait, avec quelques autres contemporains, un précur- seur des ethno-historiens.

Il est de ces jeunes garçons qu'un entrepreneur de conquête embarque et engage presque par hasard pour les aventures du Nouveau Monde. Il a treize ans lorsqu'on le débarque en Equateur où il combattra aux côtés du féroce Belalcazar. Il passera seize années sans désemparer dans les Nouveau Monde, s'imprégnera si bien de sa culture qu'on peut le considérer comme un véritable créole. Il réside un temps en Colombie et entend parler de son Eldorado imaginaire. Puis il parti- cipe à la scélérate conquête du Pérou, à la ruée vers les trésors, à la guerre civile entre conquistadores. En 1543, un ecclésiastique de valeur, Pedro La Gasea, est envoyé pour pacifier les rebelles. Cieza de León s'attache un moment à lui, heureux du contact avec cet homme de bon sens qui s'enquiert équitablement des abus commis envers

1. Alfred Métraux, Les Incas, Paris, 1983. 2. redro Cieza de Leon, El òenono del Inca, într. par (J. Aranibar, Lima, Instituto de Estudios

Peruanos, 1967.

Revue historique, CCLXXXV/2

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les Indiens. Le futur chroniqueur dit lui avoir emprunté quelques ren- seignements. Il écrit incidemment dans son Señorío del Inca : « Comme j'observais en ce Nouveau Monde des choses grandes et étranges, il me vint le désir et de noter par écrit ce que j'avais vu et ce que m'avaient rapporté des personnes de crédit. » Naturellement ses principaux infor- mateurs sont les autochtones. Surtout la garde personnelle de l'empe- reur : les orejones aux grandes oreilles déformées. Au chapitre 22 de son ouvrage, on lit :« Ils me donnèrent la Relation de Vinca queje suis en train de mettre en forme. » II ne s'agit de rien moins que des Annales officielles des différents Incas. Il y en eut pour chaque règne. Le chro- niqueur a surtout consulté la Saga de Tupac Yupanqui, un souverain récent qui étendit son pouvoir jusqu'à Quito. Il n'est pas le seul à s'être occupé alors de ces passionnantes « antiquités ». Comme l'écrit l'éditeur moderne du Señorío3' : « L'histoire du Pérou n'est pas une collection de fables plus ou moins altérées. Elle a été reconstruite au XVIe siècle par les Espagnols à l'aide de leur culture européenne. » En dehors de ces sources indiennes, il y a aussi les renseignements fournis par des religieux : ainsi Domingo de Santo Tomas qui a fait la première grammaire quechua et deviendra évêque au Pérou4. Dis- ciple de Las Casas, c'est lui qui lui fournira tous éléments utiles pour la rédaction de son Apologética Historia, destinée à prouver la dignité des cultures indiennes.

Comme beaucoup d'autres chroniques, celle de Pedro Cieza de León est avant tout une histoire morale : à la fois récit des mœurs et énoncé de jugements sur le comportement respectif des vainqueurs et des vaincus. Il n'hésite pas à s'élever contre beaucoup de juge- ments hâtifs et d'exagérations.

Semblable à plusieurs de ses contemporains, par exemple le chro- niqueur royal Fernand Pulgar ou le soldat Bernai Díaz del Castillo, Pedro a des remarques très anti-conformistes. Par exemple : « Sup- plions Dieu de nous donner sa Grâce, afin que dédommagions quel- que peu ces gens auxquels nous devons tant et que nous avons si gra- vement offensés et molestés. »

Disons en deux mots que le Señorío ne représente qu'une partie d'une Crónica del Perú, la seule que Cieza ait été en mesure de publier. Les autres parties de cet ouvrage furent remises au Conseil des Indes. Elles ont disparu mais on en connaît quelque peu la teneur par le chroniqueur Herrera qui, au XVIIe siècle, les a utilisées. En particu- lier « La Guerre de Quito » (4e partie). La lre partie (« Descobrimientos

3. Nicolau d'Olwer, Los Cronistas del Perú, Lima, 1963. 4. Seville, 1553, éd. in-folio.

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y conquistas ») a été, elle, publiée5. Elle a un caractère extrêmement concret : c'est une sorte de plan pour de futurs colons. Les possibili- tés climatiques et économiques de chaque pueblo indien sont énumérées.

Que priviligierons-nous dans le Señorío ? Quelques thèmes de por- tée assez générale, attestant les préoccupations idéologiques de l'époque.

Par exemple tout ce qui peut rattacher les Incas et leurs prédéces- seurs à l'Histoire universelle, c'est-à-dire à l'histoire du Salut.

Par exemple ce qui concerne le Déluge. « Ces gens racontent que bien avant que ne viennent les Incas, alors que ces provinces étaient très peuplées, survint un grand déluge avec tornade et que la mer, sortant de ses bornes, submergea la terre, atteignit les plus hauts sommets des Andes. Tout le monde périt alors. A ce sujet les habitants du Collao rapportent que, bien que ce déluge ait été si terrible, certains purent se cacher dans les grottes et les concavités de la montagne. Ensuite ils se multiplièrent et ainsi la terre recommença à se peupler. Mais d'autres, des seigneurs des hautes vallées et de la Cordillère, disent que pas un homme n'échappa sinon six personnes qui se sauvèrent sur une pirogue. Ds ont engendré tous les hommes qui existent à présent. »

« Que le lecteur - poursuit Cieza - ne doute pas qu'il y a eu un déluge particulier sur toute la superficie de ces territoires, comme il y en eut, dans l'Antiquité, en Thessalie par exemple, et en d'autres points de notre terre. Car tous l'affirment. Mais je ne crois pas que les Indiens aient souvenir de ce que nous autres nous appelons Déluge. Car leur inondation se produisit postérieurement, bien après que n'eut lieu la division des langues, à la tour de Babel. »

Autre thème : celui du héros-civilisateur : Viracocha, dont on attendait le retour et qui, un moment, fut assimilé à l'un des conquérants espa- gnols. La sage législation était attribuée à cet être fabuleur, que l'on considérait comme « fils du Soleil ». « Un jour (après la création du dieu-Soleil) serait venu un homme blanc de haute stature, de grande prestance et autorité. Il transforma les montagnes en plaines et inver- sement. Il donnait la vie aux hommes et aux animaux. On l'appelait Créateur de toutes choses. » D'après ce que Cieza entend dire, le dieu serait parti un jour vers la Cordillère. Il disparut en promettant de revenir bientôt. On lui construisit des temples, des statues de pierre devant lesquelles on offrait des sacrifices. Cieza a vu de ces grandes figures sculptées à Tiahanuco. Autre légende sur le même thème dans la province des Caña : cet homme blanc guérissait les maladies, même la cécité. Lors d'une révolte il appela le feu du ciel, puis l'apaisa. Alors il étendit son manteau sur la mer et disparut.

5. M. Mahn-Lot, Domingo de Santo Tomas, disciple de Las Casa, in Mélanges offerts à Fernand Braudel, Toulouse, 1973, t. II.

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La légende fut apprise aux compagnons de Pizarre par les Indiens du Pérou. Il était excellent pour eux de se faire passer pour des des- cendants du dieu. Mais ce qui avait réussi au Mexique (Cortés fut pris pour le dieu Quetzacoatl) échoua au Pérou. Lorsque les conqué- rants eurent violé les vierges du Soleil à Cuzco, leur prestige s'effon- dra : « Les Indiens cessèrent de croire qu'ils étaient fils du Soleil. »

Autre confusion possible : celle entre Viracocha et l'apôtre saint Thomas considéré comme l'évangélisateur de l'Inde d'Asie. Beaucoup, dont les jésuites, crurent qu'il avait séjourné un moment dans les Indes du Pérou. Cieza se déplaça pour aller voir telle statue qui était censée représenter l'Apôtre. « J'avais entendu dire par des amis qu'il tenait un chapelet à la main ; mais c'est là une plaisanterie. J'eus beau regarder je vis seulement qu'il avait les mains posées sur les hanches et qu'à certains indices on pouvait supposer que son vêtement était boutonné (à l'espagnole). Si ce fut un des glorieux apôtres qui serait venu jusque-là, Dieu le sait. Moi je sais seulement que si c'avait été un apôtre il aurait opéré avec la puissance de Dieu et prêché la Parole. Or ces gens sim- ples et sans malice auraient gardé dans leur mémoire quelques traces des Saintes Ecritures. Mais à ce que nous avons entendu, le Démon eut une très grande puissance sur ces gens avec la permission divine. On faisait en ces terres des sacrifices païens. D'où je conclus que la Parole de Dieu n'y avait jamais été portée. »

Cieza se plaît aussi à relever certaines ressemblances avec l'Espa- gne dans le domaine de l'épopée. Chaque souverain entretenait à sa Cour un certain nombre de conteurs, des sortes de ménestrels « sachant narrer par ordre les choses du passé ». Après leur mort ils transmet- taient leur capital poétique à leurs fils. L'essentiel de leur tâche était de célébrer les vertus des princes lors de leur décès. Mais bien entendu, si l'Inca n'avait pas fait preuve de bravoure, on s'abstenait de ces panégyriques chantés.

Venons-en maintenant à ce qui concerne les sacrifices humains : « Nous tenons pour assuré que, dans les temps anciens avant que les Incas ne régnent, les hommes, en beaucoup de provinces se condui- saient comme des sauvages, se faisant la guerre les uns aux autres et se mangeant ; comme le font encore aujourd'hui ceux des pro- vinces de Armas. » « Après que vinrent à régner les Incas, gens de très grand entendement, qui avaient des coutumes très saintes et très bonnes, non seulement ils ne continuèrent pas à consommer ce mets affreux, mais les princes s'employèrent à détruire cette coutume chez ceux avec lesquels ils contractaient alliance, si bien qu'en peu de temps elle tomba en désuétude puis disparut complètement. On racontait que jadis, au cours de leurs fêtes, ils tuaient jusqu'à trois mille enfants. Mais en rapportant cela nous voulons, nous Espagnols, dissimuler

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les erreurs plus graves que nous commettons et justifier les mauvais traitements que nous leur infligeons. Je ne nie pas qu'ils aient fait des sacrifices et tué hommes et enfants, mais il n'y en eut pas autant qu'on le dit. Ils continuèrent ensuite à sacrifier les bêtes de leurs trou- peaux. Quant aux sacrifices il y en eut moins que je ne croyais et de beaucoup comme je le conterai en son lieu. Supplions Dieu qu'il nous donne sa grâce afin que nous dédommagions quelque peu ces gens que nous avons molestés. »

Toujours à l'honneur des cultures païennes, Cieza fait l'éloge de la politique linguistique des Incas. Comme tous ceux qui ont à régner sur des peuplades très diverses, ils se sont trouvés en présence d'une foule d'idiomes. C'est pourquoi « ils mandèrent sous de graves peines que tous les naturels du Pérou apprennent, ainsi que leurs femmes, la langue quechua de la capitale, Cuzco. En peu d'années ce fut chose faite sur une étendue de plus de 1 200 lieues. Cette langue est très belle, d'un vocabulaire très riche ; elle est si bien agencée qu'en peu de jours j'en appris assez pour interroger les gens en quelque lieu que j'allasse ». C'est le dominicain Domingo de Santo Tomas qui établira la première grammaire bilingue, quechua-espagnole5.

Cieza aborde maintenant le chapitre des « mœurs contre nature » dont on créditait généralement les habitants du Nouveau Monde. « Cer- tains accusent les naturels du Pérou du péché de sodomie. Or les Incas punissent sévèrement ceux qui s'adonnent à ce vice. On peut affirmer de façon certaine qu'en aucun d'entre eux ce vice ne s'est implanté de façon durable, surtout chez les orejones. Ceux qui ont écrit sur les Incas prétendent faussement que tous sont sodomites. Ils sont dans l'obligation de se dédire car ils ont ainsi cherché à diffamer tant de nations et de peuples qui sont infiniment plus purs sous ce rapport que tout ce que je peux affirmer. »

A propos des sacrifices humains, le chroniqueur fait une excep- tion pour le Collao. Lors des funérailles d'un notable l'usage y est encore, après les danses et le chant des pleureuses, que l'on immole une de ses femmes. « Le démon les a incités à cela. Il les trompe éga- lement en les incitant à vénérer, au lieu d'un dieu unique, le Soleil, des divinités secondaires. »

Autre remarque intéressante : le rôle joué par ceux que l'on appelle les mitimaes. Cieza s'inscrit en faux contre ce qu'a écrit le chroniqueur Gomara (dans sa Crónica, publiée en 1552) : il affirme par erreur qu'il s'agissait d'esclaves, « erreur dans laquelle tombèrent tous ceux qui écrivirent en utilisant Gomara et d'autres chroniqueurs. « Ceux que

5. M. Mahn-Lot, Domingo de Santo Tomas, disciple de Las Casa, in Mélanges offerts à Fernand Braudel, Toulouse, 1973, t. II.

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l'on nomme mitimaes sont des artisans d'élite, travaillant dans toutes les branches. » Au fur et à mesure de l'implantation de l'empire inca, on les déplaçait d'un endroit à un autre pour régler les problèmes d'annexion. Par exemple on les plaçait aux postes-frontières pour empê- cher les rébellions. Quand besoin s'en faisait sentir, ils allaient peu- pler et défricher les régions incultes. Les pobladores étaient pendant longtemps exemptés de tout tribut. Ces indispensables mitimaes rece- vaient de gros privilèges et pouvaient jouir des femmes de l'Inca.

Cieza a connu la nouvelle politique du célèbre gouverneur Fran- cisco de Toledo. Par de minutieuses enquêtes il prétendit prouver que les Incas étaient des usurpateurs récents, des « tyrans » illégitimes ; et donc qu'il était dans l'intérêt de tous que le Pérou fût gouverné par les rois de C astille, seuls souverains légitimes. Il était certaine- ment d'un avis contraire mais on ne sait s'il l'a fait connaître. Las Casas, lui, s'est vigoureusement insurgé là contre : « Même s'il était vrai que les Incas avaient volé leur empire, il n'est jamais permis de voler un voleur. »6

La conclusion de Cieza de León est la suivante : « Ce n'est pas petite douleur que de constater que ces Incas, païens et idolâtres, aient su conserver tant d'ordre dans le gouvernement de terres si immen- ses ; et que nous, étant chrétiens, nous ayons détruit tant de royau- mes. Car partout où sont passés les chrétiens, conquérants et explora- teurs, il n'est plus rien resté comme s'ils avaient tout détruit par le feu. »

Marié sur le tard avec la fille de négociants espagnols (le com- merce du drap prospéra un peu partout dans les Indes), Cieza revint à Seville très malade et mourut jeune. Il admirait beaucoup Las Casas auquel il laissa ses manuscrits. Dans son testament (1554), il se décla- rait angoissé d'avoir participé à une guerre sanglante. Il mentionne 300 ducats qu'il aurait perçus des Indiens qu'il tenait en fief. « J'aurais dû les instruire dans la foi, ce que je ne fis pas. Qu'on leur restitue cette somme. » II fonde en outre 100 messes pour les âmes des natu- rels qu'il a connus en quelque lieu que ce fût7.

On peut regretter la disparition d'une partie de son œuvre, témoi- gnage intéressant du regard que portait un chrétien sans préjugés sur des cultures païennes dont il a perçu les valeurs.

Marianne MAHN-LOT.

6. Bartolomé de Las Casas, Tratado de las doce dudas, in Opúsculos, Madrid, 1961. 7. M. Maticorena Estrada, Cieza de Leon en Sevilla y su muerte, in Anuario de Estudios

americanos, 1953.

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