Livret de l'adolescent

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LIVRET DE L’ADOLESCENT Réalisé par les élèves de 3ème A et 3ème B sous la direction de Mme Ozée Mise en page du livre numérique : Yoav Slusarensky

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Au mois de septembre 2015, les élèves de 3ème A et de 3ème B se sont lancés un défi : Raconter l’adolescence.

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LIVRET DE L’ADOLESCENT

Réalisé par les élèves de 3ème A et 3ème B sous la direction de Mme OzéeMise en page du livre numérique : Yoav Slusarensky

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Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,  Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage 

Polissez-le sans cesse et le repolissez ;  Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. 

Nicolas Boileau, L’Art poétique, 1674.

Au mois de septembre 2015, les élèves de 3ème A et de 3ème B se sont lancés un défi :

Raconter l’adolescence.

Vous avez travaillé toute l’année pour nous présenter ce recueil littéraire et artistique : LE LIVRET DE L’ADOLESCENT.Toute liberté vous a été donnée quant au genre et au registre : journal intime, récit de fiction, biographie, lettre, poésie lyrique, es-sai, pastiche, dessin animé, autofiction, rap, vidéo, récit fantastique, composition musicale, article de presse, dessin.Cette aventure littéraire et artistique paraissait risquée, voire improbable mais chacun de vous a fait preuve de pugnacité, chacun a su stimuler sa créativité, sans fard ni tabou, mais avec enthousiasme et exigence. Vous êtes retournés à l’ouvrage à de nombreu-ses reprises pour enrichir votre récit de péripéties, travailler une métaphore, affiner un portrait, soigner votre syntaxe…

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AVANT PROPOS

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Vous avez exploré tous les méandres de l’adolescence, vous affichant tour à tour audacieux en interpellant directement l’adoles-cence et ses affres, impertinents en pastichant les grands auteurs, émouvants en évoquant la disparition d’un être cher, féroces avec nous, les adultes !

Vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli ! Alors, si le spleen venait à vous tourmenter, que la nostalgie des années-col-lège vous tenaille, Le Livret de l’adolescent vous rappellera combien vous êtes forts, vivants et prêts à bâtir le monde. MERCI !

Marie-France OZEEProfesseur de français de la 3ème A et de la 3ème BAnnée 2015/2016

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L'adolescence est un long chemin parsemé d'embuscades causées par les démons de l'existence. L'autorité parentale aide à guider l'adolescent dans ce long périple, mais il devra lui-même éviter les dangers et empêcher ainsi sa propre destruction. L'esprit de l'adolescent est un esprit de curiosité et de découverte face au monde qui l'entoure, ce monde si grand et inconnu. L'adolescent craint et espère en même temps, c'est-à-cause de cela qu'il ressent un mal-être en lui, un si profond mal-être qui l'empêche de s'épanouir. La crainte de ne pouvoir tenir face à ce monde si impitoyable et l'espoir de réaliser tous ses rêves. Il rencontre dans

cette aventure de nouveaux sentiments, une énergie audacieuse qui le stimule et qui lui donne soif de découverte. Jusqu'où peut-il aller ainsi ? Tout ne peut être rose. L'adolescent exprime souvent des craintes et des peurs car dans la vie, il y a des hauts et des

bas, des satisfactions et des échecs qui l'amèneront ou non à réaliser ses rêves.L'adolescent craint et est curieux de découvrir son avenir. Il se base sur les croyances et le passé pour construire son destin. L'ado-

lescent se révolte contre l'autorité des personnes qui font son éducation. Mais il a besoin de l’amour de ses parents qui le porte loin des dangers de la vie. Il emprunte le chemin de l'adolescence pour sortir du monde doux et paisible de l’enfance, où les pa-

rents dictent les règles puis arrive alors dans un monde inconnu et pavé de dangers mais où il édictera ses propres règles.L'adolescence est un passage obligé,

c'est être compliqué, cacher toute cette souffrance accumulée, que personne ne sait expliquer bien que

nous l’ayons tous connue.

Sacha BITOUN

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L’AGE ATOMIQUE

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Dring Dring Dring ! Comme chaque matin, ce bruit inter-rompt mon rêve et marque le début d’une nouvelle journée. Comme chaque matin, j’ai du mal à m’extirper de mes cou-vertures et de la chaleur qui en émane. Je ne veux pas quitter la sécurité que m’offre le sommeil : ce monde paisible et ima-ginaire dans lequel j’aime voyager, laissant mes problèmes, ma douleur, le stress et tout le reste derrière moi. D’ailleurs, rien qu’en pensant à ça, la douleur vient s’installer et se pro-pager dans mon ventre remontant jusqu’à ma gorge et pas-sant par mon cœur. C’est la douleur du mal-être.  Finalement, je me lève péniblement et fais ma toilette. Sans un mot, je mange mon petit déjeuner puis je m’habille. En-suite, doucement je réveille mon petit frère puisque mes pa-rents sont occupés à se doucher ou à s’apprêter. Ce petit bon-homme, je l’aime plus que tout ! Après lui avoir fait un câlin dans ses chaudes couvertures, j’entre dans la salle de bain, et termine de me préparer. Je jette furtivement un regard dans le miroir et inspecte mon reflet : je constate que mes yeux ne sont plus rouges. Parfait. A présent il faut que j’y aille. Je croise ma mère qui est sortie de sa chambre pour préparer le

petit déjeuner de mon frère et lui fait un bisou. J’en fais un autre sur la tête du petit gourmand qui engloutit une à une toutes les chouquettes puis je lance : « Embrassez papa, bonne journée ! » et claque la porte. Malgré la pluie battante, je décide de faire la route à pied. Je fixe mon but qui est de faire le chemin en marchant vite et garder le rythme jusqu’au bout pour travailler mon endu-rance. J’avance à grands pas, d’une démarche ferme et assu-rée : il faut aussi que je travaille ma détermination. Sur ce, je lance une playlist sur mon téléphone tout en faisant le vide dans ma tête et je me concentre sur les paroles. J’aime dou-bler les autres élèves, évaluer quelle sera la meilleure trajec-toire pour les éviter, eux et les flaques d’eau. Le vent dirige la pluie sur mon visage, je plisse les yeux et inspire l’air humide. La douleur du matin était partie et un léger sourire se dessi-nait sur mon visage. Soudain, une main s’abat sur mon épaule, je fais volte-face et arrache mes écouteurs. Vincent se tient devant moi, son vi-sage affiche un air narquois : sans aucun doute, il est fier de

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I’M NOT ALONE

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m’avoir surprise ! Un rire s’échappe de ma gorge, ce qui me surprend. C’est comme si ce son ne venait pas de moi… en réalité, je n’ai pas ri depuis une éternité. Vincent, je le connais grâce au karaté. Le karaté, c’est ma passion, celle de Vincent et aussi celle d’autres copains. On est cinq et on se connaît depuis une dizaine d’années. En plus de partager la même passion, on a des centres d’intérêt com-muns ce qui est très différent des gens de l’école où chacun est dans sa bulle et ne s’intéresse qu’à son image. Bref, Vin-cent et moi, on est juste copains et rien de plus. D’ailleurs je ne vise rien d’autre. Ce n’est pas trop mon truc de draguer ou me faire draguer, enfin pour le moment. Ma dernière his-toire d’amour s’est passée quand j’avais huit ans mais j’avais confondu copain et amoureux et depuis RIEN ! mais ce n’est pas plus mal comme ça : je ne suis pas intéressée par une his-toire d’amour qui se terminera mal.Vincent est en face de moi, ses cheveux d’ordinaire bouclés sont, comment dire… amusants à regarder ; la pluie leur a donné un aspect particulier. Je sais que je l’embête quand je parle de sa tignasse ; du coup pour me venger, je le charrie à ce sujet puis j’explose de rire ! Celui qui ne rit pas c’est Vin-cent, et d’un air faussement vexé, il fait mine de continuer. On était à égalité. Je cours pour le rattraper et on marche en-semble jusqu’à son école. Mon école est encore à dix petites minutes. Je remets mes écouteurs, je souris, je suis de bonne humeur. Ça m’a fait du bien de rigoler. Ça me manque d’être joyeuse.

 Arrivée à l’école, j’essuie du revers de ma manche mon vi-sage sur lequel ruisselaient quelques gouttes d’eau puis sans passer par la cours de récréation ―je n’ai personne à sa-luer― je monte les escaliers deux à deux et j’inspecte rapide-ment les couloirs. Personne. Génial, je ne serais pas obligée de dire bonjour à toutes ces personnes qui ne te regardent même pas quand elles te font la bise et partent avant que tu puisses leur répondre que tu vas bien.Dring Dring Dring !  Ça a sonné. Les élèves arrivent peu à peu et un poids dans mon ventre s’installe. On peut voir les différents groupes, les différents types de personnes. Ils crient, rigolent d’un rire sonnant faux, exactement comme sur la scène d’un théâtre. Tout est soigné: le décolleté plongeant, le pantalon trop bas, le tee-shirt avec juste un minimum de tissu … bien sûr, il y a aussi des couples. Ils se font, se défont, se mélangent et ainsi de suite. Tout est question d’image, d’appa-rences. Heureusement tout le monde n’est pas comme ça, c’est ce pourquoi j’ai quelques copines avec lesquelles je m’en-tends bien.  Mais en ce moment, le problème c’est les copines… comme on dit : ça va ça vient. En fait, je ne suis plus en phase avec elles... Je suis déçue par beaucoup de personnes de mon en-tourage du coup je fais un point sur ma vie. J'ai décidé d'arrê-ter d'essayer de rentrer dans le moule, d'arrêter de vouloir être comme les autres, J'ai décidé de tout lâcher. Je me suis ré-fugiée dans le silence et je m'éloigne de tout. Je deviens invisi-ble, inexistante. Je suis différente. J'ai l'impression qu'aucune ne me comprend réellement à moins que ce soit moi qui ne

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comprenne pas les autres. Je me rends compte que toutes les personnes pour qui je suis là, avec sincérité et honnêteté, sans pour but d'attendre quelque chose en retour ne sont pas là pour moi, ne voient pas à quel point je suis mal, à quel point ELLES me font mal. D'autres font semblant d'être là mais c'est pour les ragots. J'observe et je réfléchis, peut-être trop ?  L'arrivée de notre prof arrête le cours de mes pensées.  On rentre en classe et je m'assieds à ma place, au dernier rang, à la table seule collée à la fenêtre. Place stratégique quand on ne veut parler à personne et faire mine d'aller bien. Cependant il y a toujours des personnes qui me parlent pour me demander la dernière phrase du cours, la réponse à une question ou toute autre chose. J'ai bien envie de leur lancer : « Tiens, j'existe ?! » ou encore « Bonjour, moi aussi je vais bien et j'ai passé d'excellentes vacances au cas où tu t'en sou-cierais ».Mais je n'y arrive pas alors que toutes les raisons du monde sont bonnes pour leur cracher ça, je ne le fais pas...  Pendant que notre professeur tente de faire son cours et de calmer les élèves dans le fond qui plaisantent entre eux, je m’évade. A défaut de parler, je pense, j’imagine. J’aime me réfugier dans ce monde, dans ce lieu où je peux matérialiser tout ce que je veux ou me téléporter là où je souhaite, et re-trouver la réalité est souvent compliqué…  Comme je suis externe j’ai le droit de sortir quand on n’a pas cours. J’en profite donc pour retrouver ma meilleure amie, qui , elle aussi, fait du karaté, devant l’entrée de son col-lège. Nous mangeons ensemble dans le parc situé près de son école et comme avec Vincent, je retrouve le sourire. Ma tête

repose sur ses genoux et la sienne est basculée sur le banc de telle sorte que nous pouvons toutes les deux regarder le ciel. Celui-ci est redevenu bleu, d’un bleu splendide. Mon amie m’en fait d’ailleurs la remarque et alors à ce moment, je me dis que chaque humain est trop occupé, tellement préoccupé par des problèmes si insignifiants qu’il ne remarque même pas les merveilles qui nous entourent, si petites soient-elles. Tout le monde les voit mais personne n’y prête attention. C’est comme si le ciel était devenu invisible. J’aimerais à cet instant redevenir enfant, pour pouvoir regar-der le ciel, me tourner vers mes parents et leur demander ce que c’est. Je sais que si je le fais à mon âge, on me répondra « bah, c’est le ciel. » et on me regardera bizarrement. Toujours nos yeux rivés vers cette étendue de bleu, nous évoquons de multiples sujets, comme la science ou le dernier livre que j’ai lu, sujets que je ne peux aborder dans l’enceinte de l’école car ils provoqueraient des railleries. Plus personne ne lit, pas même des histoires d’amour invraisemblables ni même de romans policier dans lesquels je m’amuse à parier sur le potentiel meurtrier.  Vient l’heure d’aller en cours.  Les cours de l’après-midi se déroulent comme ceux du ma-tin, et la journée d’hier est la même que celle d’aujourd’hui. Toujours la même chose. J’ai l’impression que les gens ne changent pas à moins que ce soit moi qui ne change pas ? J’ai-merais que quelque chose de nouveau arrive et vienne boule-verser ma routine, voire ma vie. J’ai besoin de nouveautés, de découvertes, d’explorer, de voir ailleurs. J’aimerais aller à

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l’aventure. Peut-être aller faire le reste de ma scolarité dans un autre pays, un autre état, je ne sais pas… au Canada, en Australie, aux Etats-Unis, à Londres ? J’ai besoin d’avoir de nouvelles connaissances, de changement, de mises à l’épreuve… L’adolescence c’est cela, c’est le changement au niveau physique puis au niveau moral ; c’est le besoin de se sentir grand et autonome ; c’est le besoin d’aventure, de dé-couvertes.

Eva AZOGUI

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♦ L’adolescence fait de nous des hommes et des femmes capables de fonder le monde. 

♦ L’adolescence est un grand cap de découverte de soi et du monde.

♦ La vie est trop courte, c’est pour cela que l’adolescent veut la vivre à toute vitesse. 

♦ L’adolescent est comme un oiseau, un jour il faut le laisser voler de ses propres ailes.

♦ L’adolescence nous fait douter de nous-mêmes. 

Nathan LEVY

 

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SECTION 3

LES MAXIMES DE NATHAN

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Lundi 5 avril,Eh ! l’Adolescence,

Je ne t’envoie pas cette lettre pour prendre de tes nouvelles ! En fait j'ai plein de questions auxquelles tu dois me répondre : Pour-quoi je ne t’aime pas ? Je vais te parler franchement. A cause de toi ma vie est loin d'être un conte de fée. C'est vrai je préfère lar-gement ta copine l'enfance. J’ai l’âme opaque, j'ai du mal à exprimer mes sentiments, mais là j'ai décidé de t'écrire pour te ques-tionner et t’exprimer mon ressentiment. Pourquoi mon miroir est-il mon pire ennemi ? Tu vas faire l'innocente et répondre que tu n'as aucun rapport avec tout cela… Et bien ? Tout faux ! C’est mon médecin qui me l’a dit ! Même s’il est vrai que j’ai tort, de né-gliger un peu mon alimentation, mais ce n’est pas le plus important... Même mes parents, ne t’aiment pas ; voilà, par exemple, une scène qui arrive pratiquement tous les matins : je me lève en retard, je me dirige en toute hâte vers la salle de bain et j'huuuurle en voyant mon visage défiguré par un nouveau bouton. Et là, mes parents, avec leurs éternel sourire ironique, me di-sent « Oh, encore cette crise d'adolescence ! ». Ah parce que tu es en crise toi maintenant ? Tu veux que je te raconte mes problè-mes ?! Je suis grosse, je ne sais plus comment m’habiller le matin ; le soir, je n’arrive plus à dormir à cause de ma petite soeur de trois mois qui pleure toutes les nuits ; et le comble ? Mon portable ne fonctionne plus ! Et donc, pas de mystère, tous les jours j'ar-rive en retard en cours. En fait je réalise que tu es la cause de tous mes problèmes, tu es cruellement méchante, tu ne penses qu'à me faire du mal ! Alors toi et moi, c’est FINI ! Je ne veux plus plaisanter avec toi ! J'aimerais retrouver la douceur de ma copine l'enfance. Mais j’ai compris que ma copine l’enfance je l’ai perdue pour toujours.Salut.                                           

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HANNA

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Lundi 19 avril,Chère Adolescence,En y réfléchissant bien, qui es-tu, toi, l'Adolescence ? Un passage de la vie entre l’enfant et l’adulte ? Un mélange des deux ? Je suis encore une enfant, je ne suis pas majeure, j'ai toujours mon côté innocent. Et en même temps, on me confie quelques respon-sabilités, j'ai acquis une certaine liberté, je peux sortir avec mes amies, j’ai parfois des moments de colère ou de tristesse qui pas-sent, cependant, rapidement et j’admets alors que tu n’es pas si cruelle que je le pensais. Alors voilà, j'aimerais te demander par-don pour les reproches que je t’ai fait précédemment. Et puis allez ! j’y vais ! Je sais qu’on a encore du temps à passer ensemble ! Alors, j'aimerais finir cette lettre ici et te dire merci pour les moments de joie que tu m'apportes au quotidien.

Ta nouvelle copine, Hanna.

Hanna GOTAJNER

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Tout commença à la rentrée des classes, les soixante élèves sont divisés en deux classes mais malheureusement je me retrouve dans celle où il n’y a aucun de mes amis et deux fois plus de filles que de garçons.Notre professeur principal nous indique l’étage et la salle dans laquelle nous allons suivre nos cours, mais également celle où je vais passer les moments les moins agréables de ma vie.Enfin c’est ce que je croyais au début…

Lundi 22 septembreC’est le jour de mon anniversaire, mes amis m’avaient réservé dans le plus grand secret une farce qui aurait pu être lourde de con-séquences…Je pénètre dans la classe et je n‘ai même pas le temps de m‘asseoir que le directeur fait son entrée, afin de nous exposer le pro-gramme de 3eme. Puis après quelques minutes, il quitte les lieux, dès lors notre professeur nous autorise à nous asseoir. Sans comprendre, et tout na-turellement, je prends place. Tout à coup je suis pris d’une douleur extrêmement intense ; je pousse un cri si perçant que mon pro-fesseur me demande de rejoindre au plus vite le bureau de la CPE afin d’être sanctionné pour avoir perturbé le cours. Tout ceci, sans savoir que mes camarades de classe étaient les vrais coupables  ; j’étais en effet innocent, ils avaient placé à mon insu une punaise sur ma chaise afin de me jouer un vilain tour, qui du reste avec du recul m’a beaucoup amusé. Enfin plus de peur que de mal, car heureusement la CPE, très clémente m’autorise à rejoindre ma classe en me mettant en garde, de ne pas re-produire un tel comportement à l’avenir.

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DREAM BOY

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Dimanche 28 septembre :Tout au long de la semaine, j’ai fait la connaissance de nou-velles amies et je dois avouer qu’une d’entre elle attire particu-lièrement mon attention, elle se prénomme Emma, une élève brillante et exemplaire. J’éprouve quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant et que je ne parviens pas à exprimer. Je ne pense pas être amoureux, mais je ressens une envie de la connaitre davantage, une attirance certaine qui je l’espère, est réciproque.

Jeudi 3 octobreCe matin, notre professeur de mathématiques nous expose son projet : établir un nouveau plan de classe. Les élèves de-vront s’asseoir par ordre alphabétique.Tout au long du cours, je réfléchis, soucieux de connaitre le nom de la personne qui se placera à mes côtes…Et, à ma grande surprise et fort satisfait je découvre que c’est EMMA !Je suis enthousiaste et heureux, mais en même temps assez an-xieux pour la suite des événements. Un grand sourire non dis-simulé apparait aussitôt sur mon visage ….Vendredi 4 octobre :J’ai été souffrant toute la nuit, et suis incapable de faire le moindre mouvement, ma mère me dispense d’aller à l’école et j’en profite pour me reposer à la maison.Je suis content de profiter de cette journée de repos, mais aus-si extrêmement déçu de ne pas pouvoir aller à l’école car je

n’avais qu’une seule chose à l’esprit : c’était mon premier jour aux côtés d’Emma et j’allais manquer cela.Samedi 5 octobre :Dès mon réveil, je me suis senti mieux que la veille. Ma mère pour me réconforter, me sert le petit déjeuner au lit et me dit qu’’Emma était passée très gentiment me déposer les devoirs et prendre de mes nouvelles pendant que je dormais et sur-tout, bonne nouvelle, nous devons présenter ensemble un ex-posé pour la semaine suivante.Fou de joie, je peine à croire que cela est vrai, je bondis de mon lit, saute dans tous les sens, ce qui provoque chez ma mère quelques doutes sur mon état de santé, elle pensait cer-tainement que j’avais simulé ma maladie.Je suis tellement content et excité à l’idée de passer du temps avec Emma, à apprendre à la découvrir et à la connaitre, pas-ser simplement du temps à ses côtés. Dimanche 6 octobreHuit heures mon téléphone sonne, je me lève, et m'empresse d'aller m'habiller. Mais parents surpris par autant d'énergie me demande : mais où vas-tu ainsi ? Je leur réponds comme tous les jours que je m’apprête à prendre le chemin de l'école, pourquoi cette question ? Je crois qu'ils sont étonnés car pour la première fois je montre un véritable enthou-siasme pour aller à l'école… Mais c’est dimanche ! mes pa-rents n'ont pas manqué de me le souligner sur un ton très ironique.

Mercredi 9 octobre

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Ce mercredi ne s'est pas déroulé dans les meilleures condi-tions car dès mon arrivée à l'école, j'ai senti une certaine ran-cœur de la part de mes amis qui me reprochaient de ne pas passer assez de temps avec eux, à cela s'ajoute l'obtention d'un 5/20 au dernier contrôle de mathématiques, lié au fait que je me concentre davantage sur Emma que sur les explica-tions de mon professeur et pour clôturer cette magnifique journée, j'ai eu un mot dans mon carnet de liaison signifiant que j'étais trop distrait durant le cours de français. Je rentre chez moi donc très énervé et très déçu de moi mais un appel d'Emma m'indiquant qu'il était impératif que je passe le lendemain chez elle pour avancer notre exposé me redonne du baume au cœur.Jeudi 10 octobreAprès un cours de français intense, la sonnerie retentit ce qui annonçait la fin des cours que j'attendais avec impatience, car cette après-midi je me rendais chez Emma pour commen-cer l'exposé et ainsi passer du temps avec elle.J'attends Emma qui ne va pas tarder à arriver. Après quel-ques minutes je l’aperçois et suis très surpris lorsqu'elle s'ap-proche de moi pour me faire la bise ; j’étais figé, incapable de dire un mot, totalement déconcerté. Je me pose de nombreuses questions quel comportement dois-je adopter envers Emma sans être maladroit, sans la frois-ser, sans la brusquer ?

Lundi 14 octobre

La journée de jeudi s'est très bien passée, l'instant été magi-que. Emma et moi avons pu avancer sur la réalisation de no-tre exposé malgré mes tentatives pour ralentir le travail et ob-tenir ainsi une journée supplémentaire seul à seul avec elle. Mais j'ai quand même réussi. Emma souhaite que l'on se voit le week-end prochain pour peaufiner l'exposé et que nous fassions une répétition comme si nous étions devant le jury.Samedi 19 octobreAujourd'hui je suis très anxieux car je vais revoir Emma qui définitivement me plaît énormément, j'espère avoir ma chance avec elle car nous sommes, aujourd'hui, après avoir passé autant de temps ensemble, très complices, très proches l'un de l'autre et j'ai pu remarquer tout au long de la semaine qu’elle me regardait différemment, j'ai été agréablement sur-pris qu'elle m'observe si attentivement lorsque je joue au foot-ball dans la cour de récréation.Il est incontestable que nous avons beaucoup de points com-muns et elle m'aide à être meilleur, à repousser mes limites, à m'apaiser. Je revêts mes plus beaux vêtements, je me coiffe correcte-ment, je me parfume avant de rejoindre Emma.Dimanche 20 octobreAprès avoir passé plusieurs heures sur l'exposé, nous avons re-çu un message du professeur de français nous informant que nous devions le présenter, le lundi matin à la première heure

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ce qui nous oblige à le finaliser au plus vite et à prolonger no-tre séance de travail plus longtemps que prévu. Avec l'accord de nos parents mutuels, nous avons donc passé toute la fin de soirée à travailler et à répéter l'exposé afin de nous assurer la meilleure note possible. Par conséquent Emma me propose compte tenu de l’heure tardive de dormir chez elle, ce que j'ai beaucoup apprécié car j'allais profiter davantage de sa présence et que nous allions pouvoir discuter ensemble d'autre chose que du sujet qui nous avait réuni. J'ai profité de ces instants pour enfin dévoiler les sentiments que je ressentais à son égard, elle n'a pas été surprise et s’est contentée de me faire un baiser sur la joue sans prononcer le moindre mot, à mon grand étonnement.

Lundi 21 octobreEmma et moi passons devant le jury, Emma est stressée et moi je n'ai qu'une seule crainte c'est celle de la décevoir. Je me concentre afin de mener à bien ma mission,  Emma commence, elle a quelques hésitations, liées au stress car elle maîtrisait parfaitement le sujet, je la reprends en douceur afin de la soulager et que nous ne soyons pas pénaliser. Je vois dans son regard qu'elle apprécie ce geste… La suite se déroule parfaitement et nous sommes félicités par le jury. Emma, aussitôt sortie de l'épreuve, me serre dans ses bras et me fait remarquer combien elle a apprécié mon sou-tien.

Je suis comblé, elle avait pour la seconde fois témoigné à mon égard, un élan d’affection.

Mardi 31 décembreAujourd'hui c'est le grand jour, Emma m'a invité à sa fête pour le réveillon du jour de l'an. Nous sommes plus proches que jamais même si elle n'a toujours pas répondu à ma décla-ration d'amour. Mais ce soir va être le grand soir car j’allais lui demandé de sortir avec moi ou du moins le lui faire comprendre à nou-veau. Alors que la soirée se déroule en musique dans une am-biance exceptionnelle, nous approchons de minuit, le mo-ment où tout le monde s'embrasse pour se souhaiter la bonne année, Emma s’approche de moi et me déclare que si elle n'avait pas répondu à ma déclaration jusqu'à lors ce n'était que de la timidité et qu'elle souhaitait prendre son temps pour mieux me connaître, qu’elle avait été conquise par ma patience, le respect que je lui témoignais et surtout par ma fantaisie et mon humour.Elle m’appréciait et était enfin prête à m’accorder cette chance, le bonheur m'envahissait.C’est peut-être le début d’une longue histoire…

Journée exceptionnelle Me voici dix ans plus tard, exactement le 31 décembre 2025 je me trouve actuellement en Thaïlande à l'autre bout du

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monde pour épouser dans quelques heures, ma promise, Em-ma !!!!

Ethan SARFATI et Raphaël ZUILI

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Je me sens mal dans cette peauJ’ai fait couler une larme de tropComment puis-je expliquer à quelqu’un Le mal-être que j’ai au quotidien

Je fais comme si tout était normalMais au fond de moi je souffre j’ai malEn moi j’ai caché une grande peurTrop de souffrances et de peines de cœur

Je ne suis plus celle que j’étais avantJe ne suis plus tout à fait une enfantJe suis comme une bouée rouge qui flotteJe ne suis pas à l’aise dans mes bottes

Etre une adolescente compliquéeSe cache une souffrance accumuléeQue beaucoup ne savent expliquerBien que par cette crise ils soient passés

Noah JOURNO

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CAPTIVE

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Martin avait quatorze-ans et venait d’entrer en troisième. Il n’était pas comme les autres mais il avait beaucoup de mérite par rap-port à eux. C’était un très bon élève, gentil, sage mais surtout innocent. Il avait perdu son père le jour de ses dix ans suite à un ac-cident de voiture. C’est pour cela que pendant un certain temps il se faisait suivre par un psychologue. Chaque soir en rentrant de l’école Martin se regardait dans le miroir après avoir retrouvé son journal intime où il racontait toutes ses petites histoires. Il don-nait l’impression qu’il était en sécurité et que tout était ensoleillé et sans faux-pli avec lui-même, à l’intérieur comme à l’extérieur. Son apparence pouvait sembler normale mais tout cela n’était qu’un masque. En dessous le vrai « lui », était dans la confusion, dans la crainte, seul dans sa souffrance. Mais il le cachait, il paniquait à l’idée que ses faiblesses et craintes soient exposées. C’est pourquoi, il avait créé ce masque pour se réfugier derrière lui. Martin se sentait seul même s’il voyait des gens autour de lui. C’était comme s’il était emprisonné dans une tour, invisible des autres. Il avait besoin d’aide, mais n’osait pas en parler de peur qu’on se moque de lui. Martin paraissait normal pourtant, avec ses camarades il jouait sans laisser apparaître ses problèmes. C’était un garçon comme les autres. Même avec sa famille, il était agréable, plaisant. Parfois il s’énervait, était de mauvaise hu-meur, un adolescent en somme. Ainsi, il jouait un jeu d’enfant heureux, serein avec un masque à l’extérieur ; et un enfant trem-blant à l’intérieur. Martin détestait le jeu superficiel qu’il jouait. Il avait besoin d’aide, de l’attention des autres pour pouvoir se libérer. Se libérer de lui-même, des murs de la propre prison qu’il avait bâtie. Martin avait besoin qu’on lui tendre la main. Cette main c’est Marie qui la lui a tendue. Marie lui procurait de la paix. Pour l’aider à se sentir mieux, elle l’aidait à se concen-trer sur lui-même et à identifier les choses positives qu’il faisait. Il se sous-estimait et Marie l’aidait à prendre confiance en lui. En cherchant à vaincre ce malaise qui sommeillait en lui, Martin se sentait mieux.

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PETITE MARIE… TU AS VERSE SUR MA VIE DES MILLIERS DE ROSES

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Marie était douce, sincère et attentive, Martin en était amoureux, il l’avait souvent au téléphone avant de dormir. Elle aimait plai-santer avec lui et ainsi lui faire oublier son mal-être. Il s’était confié à elle et cela le soulageait. Chaque fois que Marie essayait de le comprendre et se préoccupait de lui, des ailes commençaient à pousser dans son cœur. De petites ailes, mais des ailes. Sa théra-pie, l’amour de Marie ont pu casser le mur derrière lequel il tremblait. Eux seuls, ont réussi à faire tomber le masque. Le libérer de son sombre monde de panique et d’incertitude, de sa prison solitaire. On dit que l’amour, les soins et la tendresse sont plus forts que des murs solides, là se trouve l’espoir, la vie. Là où certains ont été négligents…

Sharon KHAYAT

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Dimanche 16 Septembre 

Cher journal, 

Je ne sais pas pourquoi je vais te raconter ma vie, mon his-toire, ni pourquoi je démarre un journal intime peut être pour me libérer ou me confier je n'en ai aucune idée mais j'écris. Alors je vais commencer par une petite présentation, je m'ap-pelle Shannon j'ai 14 ans et je vis avec mes parents sur Paris, j'ai un grand frère, une petite soeur, et une tortue.QUESTION AMOUR : Le grand vide, rien à l'horizon !QUESTION MUSIQUE : J'écoute la plupart du temps du rap français et plus particulièrement Nekfeu un jeune rap-peur français. QUESTION CARACTERE : Je paraîs la plupart du temps de bonne humeur. Je m'énerve aussi très facilement. Je suis plutôt sociable, j'aime rencontrer de nouvelles personnes.

En ce moment j'écris dans mon journal intime comme tu peux le constater.  Bref... Je raconte n'importe quoi là. Sinon j'ai à peu près tout dit dans ma présentation.

Lundi 17 Septembre 

Cher journal, 

Louise, ma meilleure amie vient de m'appeler en larmes, sa cousine vient de mourir. Je me dis qu'il y'a des problèmes plus graves que les miens. Je suis tellement mal pour elle. Je n'ai pas arrêté de me dire et si cela m'arrivait pendant quelle sanglotait au téléphone.C'est égoïste ? Je ne sais vraiment pas quoi faire, j'aimerais tel-lement l'aider, mais je ne sais pas comment on peut aider une fille qui vient d'apprendre que sa cousine vient de décéder dans un terrible accident de voiture. 

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SECTION 8

DIABOLO MENTHE

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Mardi 18 Septembre 

J'ai tellement honte de moi !!Pendant que ma meilleure amie me parlait de sa cousine je ne pensais qu'à lui ! Ce bel inconnu rencontré la veille. Le té-léphone sonne. Je te laisse, à plus. 

Mardi 18 Septembre (dans la soirée) 

Tout à l'heure, j'ai reçu un coup de file de Louise pour m'an-noncer que la cérémonie funéraire aura lieu samedi soir. Elle m’y convie et espère que je serais présente. 

Samedi 22 Septembre 

Cela fait tellement de temps que nous ne nous sommes pas parlé. C’est ce soir la cérémonie de deuil. Je me suis habillée tout en noir : combinaison noire, escarpins noirs. Je suis prête à partir.

Dimanche 23 Septembre 

Tu ne me croiras  jamais !!J'étais chez Louise pour la cérémonie et tout d'un coup la son-nette retentit. Ce devait être son cousin, le frère de la victime, elle va ouvrir et là ? C'est lui ! LE charmant jeune homme que j'avais rencontré quelques jours plus tôt. Je te le décris : Il s'appelle Ken, il a 15 ans, brun, des yeux noisettes et un re-gard très mystérieux, il est tellement drôle malgré les événe-ments. Il a un sourire tellement envoûtant et craquant.... Bref je crois que je suis amoureuse et je pense même que ce sentiment est réciproque. 

Mardi 25 Septembre 

Il est si mignon !!!! Je lui ai téléphoné hier soir, nous avons dis-cuté toute la nuit . Il a une vision de la vie si différente des au-tres garçons que j'ai rencontrés dans le passé, il est si poéti-que, romantique, drôle, tellement parfait !!Tout à l'heure j'en ai discuté avec Louise, j'ai l'impression qu’elle me fait la tête, c'est bête, non ? Et je ne sais vraiment pas pourquoi. Elle me dit qu’en réalité il n'est pas du tout ce genre de garçon ; que c'est un garçon macho et rebelle, mais je ne le vois pas du tout de la même manière qu'elle. Bon je te laisse, je vais dormir il se fait tard et il y a école demain. 

Mercredi 26 Septembre 

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Ce soir, je suis invitée à dormir chez Louise, elle m'a dit que toute sa famille sera là, j'espère tellement que Ken viendra... J'ai essayé des tenues toute la journée, je me suis regardée dans le miroir au moins une centaine de fois. J'ai enfin trouvé la tenue IDEALE !Oh !! Il se fait tard, il faut que j'aille me préparer, je te laisse, à plus. 

Mercredi 26 Septembre (chez Louise)

Je stresse !! Je demande toute les minutes à Louise si je suis bien, elle me dit que ça va, je ne suis pas trop mal. PAS TROP MAL ?! Ce soir je dois être la plus belle! Je décide de me remettre un peu de mascara et de rouge à lè-vres. Mais où est-il ?? Il devrait déjà être là.  " Dring, Dring "La sonnette retentit. Ca y est, il est enfin arrivé, je te laisse, je te raconte tout demain.

Vendredi 28 Septembre

Humeur du jour : TRISTE 

Désolé cher journal de ne pas t'avoir parlé hier mais j'étais tel-lement démoralisée par les événements. Cette soirée qui de-vait être si parfaite s’est terminée en cauchemar. Au début, à l'arrivée de Ken tout se passait bien, nous nous sommes retrouvés, nous avons rigolé, parlé.Il était peut être dix heures et demi lorsque la soirée a viré au drame. J'étais dans la chambre avec Louise, Ken était partit manger. Nous papotions comme d'habitude, mais je la sentais tout de même distante voire légèrement antipathique, elle, d’ordinaire si sympathique. Mais qu’est-ce qui ne va pas ? Et là !!! La catastrophe !! Elle me répond que je ne l'ai pas calcu-lée de toute la soirée, que je n'ai fait que rire bêtement aux blagues de son cousin…Puis elle a ajouté que je n'étais venue la voir toute cette semaine juste pour faire connaissance avec Ken. Bref, elle a été cruellement méchante envers moi. Evidemment je ne me suis pas laissé faire, je lui ai dit qu'elle était jalouse car j'étais proche d'une autre personne qu'elle. A un moment il y a eu un grand silence, je me retourne vers la porte et là je le vois, il avait assisté à toute la scène. J'étais si mal à l'aise, je me suis dit qu'il valait mieux rentrer chez moi !! 

Samedi 29 Septembre 

Cher journal,

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Moi qui pensais que l'adolescence allait être un conte de fée. Si Ken me voyait... J'ai l'air tellement négligé, je ne suis pas coiffée, encore en pyjama à une heure de l'après-midi. Le télé-phone sonne je te laisse c'est Ken !!!!! Je te raconte tout plus tard.

Samedi 29 Septembre 

Oh là là !!!! Nous avons passé la journée ensemble, j'ai enfilé une robe et une paire de collant opaque et je l'ai rejoint à Montmartre. Nous avons mangé une glace, nous avons parlé et nous avons même eu notre premier baiser. Il aimerait beaucoup que j'appelle Louise pour m'excuser, que c'était idiot de se disputer avec sa meilleur amie pour une si petite chose. Mais bon, c'est elle qui a commencé !! En même temps il a raison, il faut bien que quelqu'un fasse le premier pas. Bon je te laisse je vais essayer de l'appeler si elle veut bien dé-crocher !! 

Dimanche 30 Septembre 

Ca y est tout est rentré dans l'ordre, je lui ai fait des excuses et elle m'a dit pardon. Elle pensait que Ken jouait avec moi, jusqu'à ce qu'il lui dise qu'il avait de réels sentiments pour moi!!! 

Il est si mignon. Je l'aime tellement.Ma vie est parfaite, j'ai une meilleure amie géniale et un petit ami en or !! Que demander de plus !!! 

Shannon COHEN SELMOUN

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Lundi 16 Juin  Mon cher journal, hier j’ai fêté ma bar mistva ! Un jour gran-diose dans la vie d’un juif ! Imagine un peu, tu es âgé de 13 ans et d’un coup d’un seul, tu deviens un homme ! C’est étrange, non ? Moi je n’y comprends rien mais c’est certaine-ment vrai parce que ma mère n’a pas arrêté de pleurer et de me serrer dans ses bras en me répétant qu’elle était fière de moi et très émue de me voir devenir un homme. Mon père a eu l’air très fier lui aussi. Je crois qu’il était plus stressé que moi ! Quoiqu’il en soit moi je n’ai rien ressenti à l’intérieur de mon corps ! Si je suis devenu un homme, je n’ai rien vu ve-nir ! Cela a du apparemment se faire à l’insu de ma person-ne !  Bref, cette situation me semble très opaque ! Un vrai mystère ! Mes grands-parents avaient l’air très étrange eux aussi. A la fin de la journée, ma mamie s’est comportée bizar-rement. Elle n’a pas arrêté de sourire et de faire des clins d’yeux à ma mère. Elle lui a même dit : « Ton fils va devenir un adolescent ! Tu vas maintenant souffrir ma p’tite ! ». Et puis, elle m’a appelé et m’a tendu un carnet. Elle m’a dit

que j’étais en âge d’écrire un journal intime. Je n’ai pas tout compris mais je m’exécute et me voilà, cher journal ! Dis-moi, toi qui connais l’intimité des êtres, sais-tu ce qu’est un adolescent ? Tu le sais, toi ? Qu’est-ce que l’adolescence ?

Mercredi 18 Juin Mon cher journal, aujourd’hui, il m’est arrivé un truc horri-ble : comme tous les matins je me réveille, je vais devant mon miroir et soudain je vois un gros truc rouge horrible sur mon front. J’ai l’air d’un monstre ! J’ai montré ce truc à ma sœur. Elle m’a dit que c’était mon premier bouton. C’est le début de l’enfer, mon gars ! l’acné !!!. J’ai mis un pansement sur la pustule. Je voulais que cela reste secret ! Mais Ma sœur l’a ré-pété à toute la famille. Résultat : Ma grand-mère a de nou-veau répété sa phrase fétiche ! C’est l’adolescence ! Je ne com-prends toujours pas ! C’est quoi l’adolescence ?

Vendredi 20 Juin 

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SECTION 9

LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE

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Mon cher journal, aujourd’hui c’est les vacances, fini les de-voir, fini les profs et les contrôles. Je sors mon maillot de bain, je prépare les valises car je pars dimanche en Israël. En-fin j’attendais ce moment avec impatience, mais comme mon bulletin n’est pas très bon, mes parents m’ont obligé d’empor-ter des cahiers de vacances comme un gamin de cinq ans. Tu parles ! Je vais en vacances et je dois continuer à travailler comme si je n’avais pas assez souffert toute l’année !Je ne sais pas ce qu’ils ont mes parents mais ils ont changé. Je crois qu’ils ne m’aiment plus. Ils ne pensent qu’à mes résul-tats scolaires. J’ai l’impression qu’ils préfèrent mon petit frère. Lui, il est tout mignon et obéit au doigt et à l’œil à leurs ordres. Moi je n’ai plus envie de leur répondre quand ils m’appellent ; Alors Je branche mon Ipod , je mets mes écou-teurs et en avant la musique ! Du coup je n’entends plus rien jusqu’à ce que ma mère, le visage en feu, entre dans ma chambre et me retire mes écouteurs ! Tous les jours la même scène se reproduit !Je n’ai plus envie d’acheter le pain ou de descendre les poubel-les : je suis toujours crevé ! J’ai toujours envie de dormir ou de manger !

Mercredi 14 juillet RIEN ! PS : Sais-tu que LOUIS XVI a inscrit « rien » sur son jour-nal le 14 juillet 1789 !!!!!!!!!!!

Lundi 1 Septembre 

Mon cher journal, tu m’as manqué ! Ces vacances ont été horribles pour moi. Mes grands-parents m’ont forcé à sortir et à aller tous les jours à plage avec eux avec seau et pelles, à l’aube : 11 Heures du matin !!!! Tu te rends compte ! Ils m’ont interdit de jouer à mes jeux vidéo. C’est vrai au début des vacances je préférais jouer à la maison que de sortir. Mais qu’importe, ce sont les vacances ! hein ?A la plage, c’est terrible, Je ne peux même pas aller nager tout seul. Ils disent que c’est dangereux. Le 15 juillet ma mère est venue nous rejoindre. Je croyais que les choses al-laient s’arranger ! Tu parles ! Elle leur a donné raison. Je ne me sens pas très bien, cher journal je crois que per-sonne ne me comprend. Et puis je m’énerve trop vite ! J’ai l’impression que je suis un moins que rien ! Je n’arrive pas aux chevilles de mes sœurs et de mon petit frère. Moi rien ne me réussit : je suis loin d’atteindre l’excellence à l’école comme mes sœurs, je suis trop petit, je suis moche avec mes pustules et mon énorme nez ! J’ai entendu ma mère parler avec mon père. Elle lui a dit qu’elle voulait me conduire chez un psy pour résoudre mes problèmes d’adolescence : je n’irai pas ! J’y suis déjà allé à l’âge de 8 ans à la mort de mon oncle. Cela ne m’a servi à rien ! Regarde ce que je suis devenu ! Quelquefois j’ai des pensées noires comme lorsque j’étais petit. Je me dis que la vie ne vaut pas toujours la peine d’être vécue. Je crois que de méchantes fées se sont penchées sur mon berceau !

Mardi 5 Décembre 

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Mon cher journal, aujourd’hui je me suis disputé avec ma sœur ! Je suis furax ! Elle m’a volé mon nouveau casque au-dio et comme j’avais un verre de soda dans la main je le lui ai balancé au visage. Une terrible bagarre a éclaté entre nous deux. Mes parents sont intervenus. Ils l’ont défendue. Ils m’ont confisqué mon casque. J’ai même reçu une paire de claques et là je suis devenu hystérique. Je leur ai crié dessus en répétant que j’étais innocent. Cela n’a rien donné alors je me suis enfermé dans ma chambre. Je n’en suis sorti que lors-que ma sœur a fait ses excuses ! Je lui ai accordé le pardon ! Mais la vie est injuste ! Ces méchantes fées m’ont vraiment jeté un mauvais sort. Elles cherchent cruellement à me faire souffrir.

Dimanche 3 mars Mon cher journal, aujourd’hui est un grand jour car je me rase pour la première fois. Je ne vois pas ça comme un événe-ment extraordinaire mais je voulais te le dire car ma grand-mère me répète souvent que c’est la vie d’un ado. Papa m’a acheté mon propre rasoir : j’étais impatient car de-puis tout petit je vois mon père se raser et lorsque je lui de-mande quand est-ce que je pourrais me raser il me répète « tu verras quand tu seras grand ». Alors c’est bon je suis grand ! Du coup, On est allés ensemble, entre hommes, chez Darty pour récupérer l’engin. Cet événement nous a rappro-chés. Nous nous sommes retrouvés en quelque sorte. Cela fai-sait longtemps que je n’avais pas été aussi proche de mon père. On a même plaisanté ensemble. Je crois que je suis heu-reux. C’est bizarre, non ?

Lundi 8 septembre  Mon cher journal, Cela fait longtemps que je ne t’ai pas ou-vert (6 mois !!!!!!) Il m’est arrivé quelque chose. Je n’ai pas osé t’en parler : je crois que je suis tombé amoureux ! Et une fois de plus, l’histoire a viré à la catastrophe. Le jour de la rentrée des classes, j’ai vu qu’il y avait une nou-velle élève en 3e B. Une fille magnifique ! Une jolie blonde. Elle a un sourire qui me fait craquer. Je ne te l’ai pas dit mais elle m’a souri au moins trois fois en une semaine ! Du coup, je me suis acheté de nouveaux vêtements pour lui plaire. J’ai fait un effort pour bien m’habiller. J’ai dit adieu à mon vieux jogging et à mon style négligé. Je me suis offert des stan Smith et une chemise en jean. Tous les matins, pendant une semaine on s’est rencontrés à l’arrêt du bus Porte des lilas. Pour me donner une contenance, je faisais comme si j’étais au téléphone avec un copain. Mais je ne pouvais pas m’empê-cher de la regarder ! Cette fille est un canon, je te dis ! Bref, aujourd’hui la fille n’est pas venue à l’école. Aaron qui la connait un peu m’a dit qu’elle avait fait son alya -départ dé-finitif en Israel !!!!!-  Lorsque j’ai appris cette terrible nou-velle j’ai cru que j’allai m’effondrer. J’ai l’impression que quelqu’un m’a planté un couteau dans le cœur ! Je ne con-nais même pas son nom !!!!! Je te le dis cher journal…Ces mé-chantes fées m’en veulent vraiment : je suis condamné à souf-frir !

Lundi 29 février

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Mon cher journal, tu ne me croiras pas ! J’ai trouvé un jour-nal intime ! Pendant la récré, j’étais au CDI pour réviser mon contrôle de math, quand j’ai remarqué que sur une des tables il y avait un livre tout rose avec un grand cœur au centre et à l‘intérieur du cœur il y avait écrit « Victoria ». Je n’aurais pas dû mais je l’ai pris ! J’étais trop curieux ! J’ai piqué le jour-nal pour le lire. Je retournerai demain au CDI et je le poserai sur la table, ni vu, ni connu ! Ce journal appartient à une fille de ma classe, je ne lui ai jamais parlé. Elle considère son jour-nal comme son meilleur ami : elle se présente, elle lui dit ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas très rapidement puis elle se met à parler d’amour. Bon je te raconte ce qu’elle a écrit : Victoria est tombée amoureuse du cousin de sa meilleure amie et cet amour va mettre une tension entre les deux filles. Finalement, tout va rentrer dans l’ordre et comme dans les séries télévisées de Disney Channel, elle va pouvoir vivre son amour au grand jour avec ce type qui s’appelle Ken ! Ken ! Ken, le type de Barbie ! Ce mec parfait a un nom à coucher dehors comme dirait ma grand-mère ! Cette fille est superficielle : ce qui l’intéresse c’est l’amooour, les fringues et le maquillage. Comment c’est possible, com-ment on peut s’intéresser à ce point-là à la taille de sa robe et à la tenue de son rouge à lèvres ! C’est terrible, elle apprend que sa meilleure amie a perdu sa cousine, elle pleure deux mi-nutes et puis elle s’intéresse à la couleur de la combinaison qu’elle va porter à la cérémonie du deuil pour conquérir le cœur du mec de Barbie ! C’est indécent ! Comment, elle peut se préoccuper de sa tenue alors qu’elle vient d’apprendre un drame ! Moi ça m’aurait mis dans un sale état. La mort c’est

un truc qui m’obsède. J’y pense tout le temps. Tous les matins je me réveille avec la peur au ventre ! J’ai peur de perdre ceux que j’aime. Cette fille vit dans un monde de bisounours ! Tout rose ! Dis-moi journal, c’est ça aussi l’adolescence ? Crois-tu que je sois différent ? Crois-tu que les autres ne vivent pas le calvaire de ma vie : Les parents relou, les boutons et surtout le petit frère qu’on prend pour un génie parce qu’il dit « pipi, caca » ? Crois-tu que je devrais être plus superficiel, plus léger comme dirait ma mère ? Elle me dit tout le temps que je devrais profi-ter de la vie et vivre pleinement mes 14 ans. Peut-être qu’elle a raison, je devrais être moins angoissé mais je n’y arrive pas. Je crois que je vais aller parler à cette fille pour lui demander comment on fait. Il doit bien avoir une recette ? Comment on fait pour être heureux ?

PS : Je dois t’avouer que j’ai tout de même bien rigolé en li-sant le journal  (je sais…ce n’est pas bien !) : j’ai vu des cœurs et du rose partout ! Même l’encre de son stylo est rose !

Avidan MARCIANO

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♦ L’adolescent est un être qui blâme, qui s’indigne, qui méprise. 

♦ L’adolescence est le temps de choisir entre vivre ou mourir.

♦ Enfants nous étions tous innocents que s’est-il donc passer durant notre adolescence ? 

♦ L’adolescence est comme un cactus, qui s’y frotte s’y pique. 

Nathan LEVY

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SECTION 10

LES MAXIMES DE NATHAN

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Mon adolescence est tout de ce qu’il y a de plus commun aux autres filles de mon âge, ici en Inde. L’adolescence est la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Mais nous, jeunes filles hindoues, nous vivons dé-jà comme des adultes n’étant pas passées par la case « ado ».Je m’appelle Kiran Anjika, j’ai quinze ans. Mon père a été tué lors d’une émeute antimusulmane, alors je vis ou plutôt je survis avec ma mère et me sept frères et sœurs dans le bidon-ville de Dharavi, près de Bombay. Je suis l’aînée de la fratrie. Je ne suis pas scolarisée, mais j’en rêve. Je n’ai pas d’amis, je ne parle à personne. Ma vie est misérable, je dois travailler pour gagner quelques roupies et nourrir ma famille. Toute la semaine je travaille et dors chez une marchande de charbon. Je dois m’occuper de ses quatre enfants, veiller à ce que la maison soit propre et surtout aller puiser l’eau maintes fois chaque jour et la rapporter afin de laver, et de baigner la famille. Je rentre le week-end et ma vie change : je m’allonge sur mon lit, je rêve de toutes ces filles qui ne sont pas comme

moi, je ris, je danse, j’oublie en m’amusant, je suis épuisée, je veux dormir. Ma maitresse ne me nourrit pas comme il se doit : seulement le soir. J’ai faim, alors en allant à la fontaine je mendie. Cruel-lement, Madame me bat de nombreuses fois et selon ses hu-meurs du jour. Elle déverse ses nerfs sur moi. Je ne dois pas dormir chez Madame, pas à l’intérieur non, dans la remise avec comme matelas, un sac de charbon. Seule, j’ai peur de ce silence, mais j’essaie d’être grande. Il fait si froid. Je me lève à l’aube. Je prépare le petit déjeuner pour toute la maison sauf pour moi bien sûr. J’ai tellement faim que les voi-sins ont pitié de moi et me donnent en cachette quelques qui-gnons de pains et des fruits. Je suis sale, je n’ai pas de savon pour ma toilette ni pour laver mes vêtements, négligeant mon corps d’adolescente. Mes chaussures sont trouées. Mon bourreau s’appelle Madame Bhishma qui signifie en Inde « celui qui est terrible ». La vie d’esclave est comme la vie en enfer bien que je n’en éprouve aucune honte : ce n’est pas un choix, ce n’est pas

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SECTION 11

LA FUREUR DE VIVRE

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mon choix. Celui qui devrait avoir honte, c’est celui qui se re-vendique comme « Maitre ». Pourtant, j’ai foi en l’espoir. Je suis une cendrillon qui attend sa bonne fée. Ces jours-ci, Madame ramène très souvent un homme que je n’ai pas l’habitude de voir. Il me paraît plutôt agréable com-paré à Elle, Madame Bhishma. Quand elle n’est pas là ou quand elle est occupée, il me parle, m’aide, semble s’intéresser à moi, il me rappelle papa, il est tendre, mais Madame le rappelle très vite à l’ordre et le répri-mande en lui ordonnant de cesser. La marâtre et lui se sont mariés. Monsieur ne travaillait pas. Tel un coq, il convoitait l’argent de Madame, et dirigeait la maison. Après quelques mois de soi-disant bonheur, il se désintéressa peu à peu d’elle, ramena d’autres femmes à son insu, c’était un coureur. Je ne disais rien, j’étais sa complice malgré moi. Il se rapprochait chaleu-reusement et amicalement de moi jusqu’à ce jour…Je sens son regard insistant qui me déshabille, je suis effrayée. Il tourne autour de moi, m’enlace subitement et tente de m’embrasser sur les joues. Je le repousse, je ne comprends pas, j’ai honte. Aucun de ses gestes auparavant, ni aucune de ses paroles n’avaient jamais laissé supposer son attirance pour moi, l’adolescente de quinze ans. Je suis innocente et lui, si conscient de l’impardonnable geste qu’il s’apprête à commet-tre. Un geste qui, sans doute, me suivra, me hantera de mi-nuit à minuit tout au long de ma vie. J’ai le désir d’oublier, de

tout oublier de cette scène. Il me vole toute mon insouciance. Je ne suis plus ni une enfant, ni une ado, que suis-je ? Qui suis-je ? Les choses sont noires, les créatures sont opaques. Je suis con-damnée à le voir chaque jour. Je pleure, désespérée comme une enfant. Je l’énerve, il me tire dessus. Telle une torpille, le fracas des balles dans ma tête et dans mon épaule me fait tom-ber à terre …Je suis une princesse qui vit au Palais du Maharadja avec mes parents. J’aime ma vie. Le matin, mon chauffeur me dépose à l’école que seuls de riches héritiers ont le droit d’intégrer. Me amies et moi sommes les plus belles avec nos longs cheveux noirs et brillants. Nous sommes surtout les plus populaires. On plaisante et s’amuse beaucoup. Nos journées sont ryth-mées par les cours mais aussi par nos danses folkloriques. La danse est ma passion. Il y a Taj aussi. C’est le cousin germain de ma meilleure amie Dévi, il fréquente mon lycée et nous sommes dans la même classe. Il est tellement mignon, il me fait craquer !! Quelque-fois, sa famille et la mienne font des balades à dos d’élé-phants. Tout au long de ces balades, je n’ai que lui en tête. Je crois que je suis amoureuse de lui. Le soir, sur mon lit, je rê-ve ; je suis saisie. Je me vois arriver au lycée, marcher main dans la main avec Taj, je le regarde, il a ce sourire ravageur qui me fait tomber. Nous marchons ou plutôt, nous effleurons un parterre de pétales de roses de toutes les couleurs. Nous sommes beaux, moi, habillée de mon stupéfiant et magnifi-que sari blanc et vert émeraude, et lui, porte un Pendjab cou-

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leur safran. Je me vois dans ses yeux comme dans un miroir. Guidés par la musique, nous nous dirigeons vers la cour ou apparemment tous les élèves attendent. Arrivés au centre, nos camarades nous encerclent et nous commençons à danser la Bharata, cette danse composée de sauts, de tournoiements, de pas rapides, de mouvements d’épaules et de talons. Taj et moi menons la cadence comme deux cygnes sans jamais nous quitter des yeux, il me fait vo-ler, je le suis pas à pas. Mon cœur bat à la chamade. C’est in-tense. Deux danseurs au milieu de la scène d’un spectacle de Bollywood. Soudain, une sonnerie. Un bip, un téléphone, c’est loin, je ne sais pas. J’ai …J’ai mal à la tête, on m’appelle. De plus en plus fort, j’entends maman m’appeler : « Kiran, Kiran ! »J’ouvre les yeux, c’est flou, je suis allongée, j’ai l’impression de ne plus pouvoir bouger, j’ai mal, je rêvais.Je retrouve la mémoire, comment pourrais-je oublier ? Je me rappelle de toute l’histoire, et pour quelles raisons je suis allongée sur ce lit d’hôpital. Je pleure, ma mère essaie de me consoler et me dit : « Ma fille, ton nom t’a porté chance ! Kiran Anjika signifie rayon de lumière béni en hindi ».Mais moi aujourd’hui, je pense que c’est ma bonne fée qui m’a sauvée et aidée à traverser cette terrible tragédie. Je n’ac-corderai jamais le pardon à cet homme qui m’a volé mon en-fance : ce que j’avais de plus cher. Ma mère n’a jamais voulu

que je me cache, ni que je refoule mes sentiments, mais a pré-féré que je raconte mon histoire, que je m’extériorise. Me voi-là maintenant adulte au terme de ce long périple. Je ne re-garde pas en arrière. Pour moi, un nouveau départ va com-mencer. Mon cheval de bataille, mon dernier espoir, est de combattre les persécutions sous toutes ses formes et pour tou-tes les jeunes filles dont on prive et brise l’enfance.

Récit inspiré par la vie de Malala YOUSAFZAILéa ARFI et Léa SULTAN

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Quinze ans déjà l'enfance nous quitte,C'est un monde qui s'effrite,Fini cette époque où nous étions innocent,Place à un univers tout différent.

On ne sait où se placer, Comment se comporter, Ni comment s'habiller. Ou encore comment penser et parler.

On aimerait bien une vie de rêve, Mais ceci sort tout droit de notre imaginaire, L'amour nous est chair, Et rempli de mystère.

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SECTION 12

LE CERCLE DES POETES DISPARUS

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Nous n’en faisons qu'à notre tête, Car rien ne nous intéresse, Avec nos téléphones nous nous murons dans le silence, Tout en négligeant la vigilance de nos parents.

Mais voilà qu'un beau jour. On se rend compte enfin, Que l'on ne sait rien, Alors on balaie les tourments, Et rapidement on se prépare à devenir grand, En abandonnant notre enfance.

Jonas ATTIA et Eithan NAKACHE

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Mes grands-parents m’avaient parlé de leur adolescence atroce pendant la Seconde Guerre Mondiale et de leurs tour-ments avec les nazis… Quelques heures plus tard je décidai d’aller me coucher avec toutes leurs histoires enfouies dans un coin de ma tête. C’est alors que mon inconscient prit le dessus. J’étais un garçon de quinze ans pendant la guerre 1939-1945, habitant un village occupé par les allemands. Les nazis me torturaient pour savoir si j’avais des pouvoirs surnaturels car mon professeur avait signalé aux SS que j’étais un  enfant  hors du commun, différent des autres. Ils  s’acharnaient sur moi  en me menaçant d’exécuter  mes parents et mon grand frère Charles. Je ne cédais pas et m’obstinais à ne rien dévoiler. C’est alors que les nazis tuèrent mes parents. Après cela je m’enfermais dans mon mutisme profond et broyais du noir. Cependant cela ne m’empê-cha pas de sortir de mes gongs avec une furie vengeresse. C’est à ce mo-ment précis que je pris connaissance de l’un de mes supers pouvoirs : le contrôle du métal. Tous les gardes essayèrent d’avoir ma peau mais je

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SECTION 13

AVENGERS CONTRE LES NAZIS

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m’étais créé une armure en fer, ainsi que pour mon frère. Je réussis à tous les éliminer grâce à mon super pouvoir. En sortant du bâtiment je me mis à voler et partis avec mon frère à la recherche d’un endroit calme pour ap-prendre à maîtriser à bon escient mes pouvoirs. Charles, possédait égale-ment des facultés exceptionnelles : il pouvait lire et contrôler les pensées des gens. En associant son pouvoir au mien, nous pouvions accéder au camp de concentration situé dans un village proche afin d’anéantir tous ces cruels soldats. Nous passâmes à l’attaque mais au moment où nous étions parvenus à les décimer quasiment tous, Charles reçut une rafale de balles dans les jambes.  Mes capacités surnaturelles m’aidèrent  à fabri-quer immédiatement une chaise roulante particulièrement performante. Une fois remis de ses blessures, Charles se concentra pour savoir s’il y avait d’autres mutants persécutés par les SS. Il en trouva un près de chez nous et me demanda d’aller le secourir. C’est ainsi que j’ai sauvé Scott, lui aussi, inconscient du pouvoir qu’il recelait en lui.

Il pouvait se transformer en tout ce qu’il voulait. Il se joignit à nous, avec pour objectif de délivrer tous les mutants et les millions de juifs qui souffraient sous la botte nazie. Lors de notre deuxième assaut, nous déli-vrâmes de nombreux juifs et trois autres mutants : Raven, Diabolo et Ja-ne. Raven contrôlait l’eau, Diabolo pouvait disparaître à tout moment, et Jane contrôlait le feu. Je les emmenai dans ma maison en métal où nous habitions. Charles  essaya d’augmenter leurs capacités au maximum en créant des exercices spécifiques pour chacun. Après un mois d’entraîne-ment tous savaient maîtriser leur pouvoir. Un jour, nous atteignîmes un camp de concentration en Pologne où plusieurs membres de ma famille avaient été exterminés. En combinant nos pouvoirs nous éliminons des centaines de gardes.  Nous étions activement recherchés par la Gestapo et nos têtes mises à prix pour des centaines de millions de deutschemarks. Un milliardaire, Bolivar Strark, obsédé et déterminé à  exterminer tous

les mutants existants, dirigeait une entreprise spécialisée dans la création de robots conçus spécialement pour nous achever.

Je lisais souvent dans les journaux les récits de juifs persécutés. À chaque fois que j’en lisais un, je pleurais en pensant à mes parents dont le meur-tre hantait tous les soirs mon esprit. Je me consolais en me répétant que ma mère et mon père étaient des anges. Grâce à eux j’avais délivré des centaines de personnes dont des  adolescents comme moi qui probablement avaient perdu les leurs.  Mon objectif final résonnait dans ma tête : abat-tre chaque nazi un à un, mettant en péril ma vie s’il le fallait.  Après quelques jours, je  demandais à tous mes amis ainsi qu’à mon frère de m’appeler Magneto. C’est à partir de là que le règne de Magneto com-mença. En fin de journée, alors que j’allais chercher de quoi nourrir les mutants, j’aperçus une des personnes complices du meurtre de mes pa-rents. Une profonde haine m’envahit. Je les capturai et les emmenai à la maison.  Mon frère le reconnut et une angoisse le submergea. Son désir fut de le tuer de ses propres mains, mais je l’arrêtais. Un interrogatoire sur sa vie privée et les raisons du massacre de mes parents fut impitoya-ble. La première question  fut de savoir s’il avait des enfants. Le captif lui répondit oui et Charles riposta : « Aimerais-tu qu’on te tue parce tu es allemand ? » Le nazi répondit en pleurant. : «Non parce que j’aime trop mes enfants.» Et là je lui enfonçai deux clous dans les yeux et lui dis : « Je ne t’ai peut-être pas buté mais je t’ai crevé les orbites, enflure. » Charles ajouta en ricanant : « Tu seras content de revoir tes gosses. » Puis Diabolo lui demanda où il habitait.  Celui-ci, docilement, l’emme-na chez lui. Diabolo sonna et sa femme et ses enfants le virent par terre à moitié mort. Sa femme pleura et cria de douleur.  Mon ami répliqua en lui disant qu’on lui avait crevé  les yeux car il était responsable de la

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mort des parents de Magneto et ce parce qu’ils étaient  juifs. En rentrant chez nous, Diabolo nous découvrit tous morts. C’est alors qu’il aperçut un robot et se fit tuer aussi.

  Après ce rêve je me réveillai en sursaut en me demandant comment au-tant de péripéties pouvaient avoir eu lieu dans ma tête.

Yohann OHAYON

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♦ L’adolescence, c’est le temps des confidences et des secrets, et le temps des premières déceptions.

♦ L’adolescence, c’est le temps des premiers serments non tenus, des confidences trahies, des amours infidèles.

♦ L’adolescence, c’est l’époque où l’on sait tout, à condition que cela n’ait aucun rapport avec le programme scolaire. 

♦ L’amour d’un adolescent est de l’eau dans un panier.

♦ Tel un papillon, laissez l’adolescent sortir de son cocon !

Nathan LEVY

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SECTION 14

LES MAXIMES DE NATHAN

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« Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux je veux dire pas de grandes personnes - rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils s'approchent trop près du bord. Je veux dire s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et les attrape. C'est ce que je ferais toute la jour-

née. Je serais juste l'attrape-coeurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. D'accord, c'est dingue. » Jérôme David Salinger, L’Attrape-cœurs, 1951.

Je suis une fille rejetée, et triste au fond de moi. Je m’ap-pelle Zoey Williams. Je suis américaine, j’habite dans le Montana, un trou perdu, je sais, mais on s’y fait.Nous sommes en 2011, cela fait deux ans que mes parents sont divorcés : deux ans de peine, de haine, de douleur et de souffrance. Je vis chez mon père avec mon chat, « Mal » ; ma mère, comment vous dire, je lui parle plus. Par-ci, par-là, avec son mec moi j’en peux plus. J’ai deux frères, Ar-thur, le petit dernier qui a huit ans et le beau gosse, Nike, dix-neuf ans ; tous les deux vivent chez ma mère. Moi, j’ai quinze ans, l’adolescence quoi : les garçons, l’école, la fa-mille… Mais bon, on en parlera plus tard. Ah! J’vous ai pas dit, j’ai une seule amie, enfin, ma meilleure amie, Rebecca.

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SECTION 15

REBELLES

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Comment vous expliquer ma tristesse ?L’élément qui a bouleversé ma vie est le divorce de mes pa-rents. Depuis ce jour, j’ai changé, je ne suis plus la fille toute pimpante, innocente, gentille et aimante que j’étais. Au jour d’aujourd’hui, je suis renfermée limite asociale. J’ai eu une transformation totale. Mon apparence s’est assombrie, et j’ai muri. Même mes goûts musicaux ont varié : avant j’étais plu-tôt jazz et rythm & blues, alors que maintenant, je suis carré-ment rock. Même si je ne suis plus la même personne, j’ai tou-jours une cause qui me tient à cœur : l’association contre la disparition des dauphins (ACDD). Pour m’évader l’esprit, je fais de la boxe, c’est vraiment mon truc à moi. A part cela, ma passion c’est le DESSIN !!! Du coup, mon rêve c’est de de-venir une artiste.Je vous avais dit qu’on allait parler de mon adolescence. Cela tombe bien, c’est la rentrée : je vais enfin retrouver ma meilleure amie, quelle hâte! Mais j’avoue que je stresse un peu de revoir cette peste de Serena et ses deux sbires. Serena, c’est LA populaire du lycée, elle fait régner sa loi. Vous voyez, dans les films, la fille qui s’habille qu’en Dior, Chanel, Prada, bah c’est elle. Vous savez, la fille qui critique tout le monde et qui se croit supérieure aux autres, bah c’est elle. Elle sort avec Brandon, c’est le canon de l’école, lui et toute son équipe de Crosse. Je dois vous avouer un truc, quand on était petites, Serena et moi, on était les meilleures amies du monde. Tout à basculé le jour où elle m’a humiliée, rabaissée devant toute la classe. Je vais vous expliquer : nous étions en cours de sport, dans les vestiaires à se changer, quand tout à

coup, Serena et son groupe de pimbêches ricanaient tout en me regardant. Je ne comprenais pas mais il ne m’a pas fallu plus de cinq minutes pour me rendre compte de l’humiliation que je venais de subir, c’était fini, plus de réputation (déjà que j’en avais pas beaucoup..), plus d’amis car à présent des photos de moi nue circulaient dans toute la classe. Je me sen-tais trahie, honteuse, ma vie était fichue… Depuis ce jour-là, on se déteste. Mon but aujourd’hui, c’est de me venger et de foutre la merde dans sa vie comme elle l’a fait dans la mienne. Je ne lui pardonnerai jamais…Mardi 4 septembre 2011 - Enfin, le jour de la vengeance est arrivé !! Aujourd’hui avec Rebecca, nous avons monté une mission commando juste avant le gala de l’école. Serena prend toujours la journée entière pour se préparer. Son coif-feur attitré est ami avec le frère de Rebecca. Elle lui a raconté tous nos malheurs. Il a donc préparé spécialement une tein-ture vert olive et va l’appliquer sur la tête de Serena et comme elle lui fait confiance, elle devrait être verte de rage lool. Pour continuer à se moquer d’elle, nous avons scié pa-tiemment l’un des talons de ses escarpins et découpé quel-ques fines bandelettes dans sa robe. Au moment où elle fera son discours de déléguée de classe, elle devrait se casser la gueule devant toutes les caméras.Notre vengeance s’est déroulée comme prévu. Serena a été ridicule devant l’école entière et Brandon qui s’est rendu compte de sa méchanceté et de son snobisme, en a profité pour la plaquer ce soir-là ! C’était extra ! Par la suite, Serena et ses soi-disant potes sont devenus les bolosses de l’école.

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C’était grave drôle ! De notre côté avec Rebecca et son frère, après nous avons dégusté les meilleures glaces de notre vie. On dit bien que la vengeance est un plat qui se mange froid…!Ha oui, je vous ai pas dit Brandon m’a demandé de sortir avec lui et bien sûr je lui ai foutu un de ses vents car j’ai com-pris que c’était que par intérêt et pour se faire bien voir. Quel gamin !ET bah moi je suis restée moi-même avec ma Rebecca, car sans elle je n’aurais pas tenu le choc. Comme on dit, on ne change pas une équipe une gagne.Allez bye bye les garces ! XOXO

Dana SAPOLSKY et Noa TZABARY

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L’adolescence Je me sens bien dans ma tête A l’aise dans mes baskets… Je souris à la vie Amoureuse de celle-ci…. Silence, silence, silence Tels étaient les mots de mon enfance. Aujourd’hui adolescente mais Toujours aussi innocente….. J’aime plaisanter rire et chanter, Et me retrouver face au miroir, Habillée d’une robe noire Et d’un collant foncé…. Désolée ce n’est pas ma tasse de thé !! Une bonne fée a dû se poser sur moi Négligemment quand je dormais…. Mystère, mystère…. Mais qu’a-t’elle fait ? Pour me rendre si gaie ?

Parfois cruels, parfois plus tendres, Mes parents sont là pour me défendre… Souvent tourmentée par des scènes Vécues du passé…. Un grand silence opaque envahit mes pensées, Et puis un téléphone qui sonne pour me ramener à la réalité. !

Noa FARGEON

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LA BRINDILLE

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Kevin est un adolescent très timide, un brun ténébreux aux yeux bleus. Aujourd’hui est un jour spécial : il fait son entrée au lycée. Il aurait préféré rester à dormir. De nombreuses peurs l’assaillent, surtout celle de ne pas réus-sir à se faire d’amis. Dans sa classe, il remarque une fille. Elle est l’opposée de Ke-vin. Elle est très excentrique. Elle peut rester des heures de-vant son miroir. Elle est blonde aux yeux bleus et s’appelle Laura. Kevin est tout de suite éblouit par sa beauté et en tombe amoureux, mais il n’ose pas lui parler. Le deuxième jour du lycée, tous les élèves plaisantent ensem-ble, à l’exception de Kevin. Il se retrouve seul et n’arrive pas à parler à ses camarades de classe. Le soir même, il a une discussion avec ses parents pendant le dîner: -Alors, comment s’est passé ton deuxième jour de lycée, lance sa mère

-Plutôt bien, dit Kevin, en soupirant. Ses parents connaissaient sa timidité, et avaient décidé qu’il était temps de l’aider à vaincre son problème. -Je connais un centre d’aide pour enfants et adolescents, je me suis renseignée et je t’y ai inscrit, il y a beaucoup d’en-fants qui y vont, lorsque je leur ai donné le nom de ton lycée, ils m’ont dit qu’il y en avait une personne de ta classe inscrite au centre, dit alors son père -Tu ne m’as même pas demandé mon avis ! Je ne pense pas qu’ils me seront d’une grande aide, et puis je vais me retrou-ver encore seul. -Tu ne connais pas une certaine Laura ? C’est cette élève qui est dans ce centre. Mais, il y avait deux Laura dans sa classe… Kevin garda une lueur d’espoir pour que ce soit elle, sa Laura. Kevin hésita quelques instants, puis accepta de se rendre au centre, en es-pérant croiser Laura. Le lendemain, il décida d’appeler son meilleur ami d’en-fance, qui, lui, savait se rapprocher d’une fille qui lui plaisait.

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SECTION 17

QUAND KEVIN RENCONTRE LAURA

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Celui-ci lui conseilla de sourire à Laura dès qu’il croiserait son regard. Mais, déçu, il ne put appliquer le conseil reçu ce jour-là car Laura n’était pas venue au lycée. Le soir venu, arrivé au centre d’aide pour enfants et adoles-cents, il fut immédiatement attiré par une fille, blonde, c’était bien Laura. Kevin était heureux finalement d’être ici. Mais lorsque Laura croisa son regard, Kevin n’arriva pas à lui sou-rire, il était crispé d’angoisse, envahi par sa timidité. Le professeur du centre réunit tout le monde et dit : -Bonjour à tous, nous allons commencer par évoquer nos pro-blèmes. Le professeur désigne Laura, mais elle refusa sèche-ment. Le professeur, perplexe, désigna Kevin. Il raconta donc qu’il était timide. A la fin de l’heure, Kévin rejoignit Laura. Son cœur battait la chamade. Il prit son courage à deux mains et s’adressa ainsi à Laura. -Salut Laura, je m’appelle Kevin, je ne sais pas si tu l’as re-marqué, je suis dans la même classe que toi. -Je m’en fiche, répondit très froidement Laura. -Tu ne veux pas faire connaissance ? Demande Kevin -Qu’est ce tu veux savoir sur moi ? répondit sèchement Laura-P..Pourquoi es-tu dans ce centre? Laura, devenue encore plus froide répliqua d’une voix cas-sante : -De quoi te mêles-tu ? Kevin devint rouge, rongé par la timidité, mais ne lâcha pas l’affaire, il tenait à elle et voulait lui faire comprendre. -Je voulais simplement faire connaissance avec toi. Dit Kevin

-Il n’y a rien d’intéressant à savoir sur ma vie. Laura le laissa finalement seul, ne voulant plus lui parler. Deux semaines plus tard, au lycée, le professeur dit à la classe: -Vous allez faire un exposé à deux. Maintenant, je vais appe-ler les groupes. Il commença par Chloé et Florian puis en-suite il appela Kevin et Laura. Et ce fut le drame pour eux car ils ne s’étaient plus adressé la parole depuis leur rencon-tre au centre. Laura, en soupirant, lui demanda de la retrouver à la sortie des cours pour faire son exposé chez elle. Sur le chemin, un silence pesant s’installa rapidement, puis au bout d’un certain temps, Laura prit la parole : -On doit se parler pour l’exposé, mais je n’ai pas aimé la fa-çon dont tu as voulu en savoir davantage sur moi. Arrivés à la maison de Laura, ils se mirent à travailler, puis deux heures plus tard, ils décidèrent de faire un tour en ville. Tous les deux, assis sur un banc, ils commencèrent à s’amu-ser, à se rapprocher, à se confier l’un à l’autre : -Si tu veux vraiment savoir pourquoi je suis au centre d’aide, c’est juste parce que je n’arrive pas à me concentrer en cours, je ne fais que parler et je risque de redoubler mon année si je continue comme ça. Kevin, embarrassé, lui dit que si elle ne comprenait pas un devoir, il pourrait essayer de l’aider. Laura prit alors la main de Kevin. Il l’embrassa. Son vœu le

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plus cher s’accomplissait : il sortait avec Laura. Sa timidité s’était miraculeusement éteinte. Ce n’était pas d’un centre d’aide dont il avait besoin, juste de Laura.

Ilana FELLOUS et Shirley TOUITOU

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Cette date restera à jamais gravée dans ma mémoire. Ce jour-là a bouleversé ma vie.J’étais seulement âgée de dix ans lorsque mes parents ont di-vorcé. Tout a commencé le jeudi 12 mai 2012 : ce claquement de porte résonne encore dans ma tête. C’était mon père, qui par-tait ne sachant pas où il allait. Je ne comprends pas ! Je de-mande alors des explications à ma famille, seule ma mère, en sanglots, la voix tremblante, me répond :― Tu sais chérie lorsqu’une personne n’est plus amoureuse de l’autre, malheureusement, le couple ne peut plus fonction-ner. Papa n’aime plus maman comme avant. Il a donc déci-dé de s’en aller, tu n’es pas la première enfant à qui cela ar-rive et tu ne seras certainement pas la dernière. Je n’ai pas compris, je pensais qu’elle plaisantait… Du haut de mes dix ans je ne montre pas ma peine, et essaie de consoler ma mère en la rassurant : «  tout cela va s’arran-ger ».

Toute ma famille essaie de raisonner mon père, de le faire changer d’avis, en vain. Mon père ne souhaite rien savoir. Il préfère divorcer.

Quelques mois passèrent, des trois enfants j’étais la seule qui parlait encore à mon père. Un matin, alors que je m’habillais, le téléphone sonna. C’était mon père. Il souhaitait que je visite son nouvel appar-tement. Une heure plus tard je le retrouvais. Même si il n’avait pas demandé pardon à ma mère, il m’avait manqué. Je vois au loin qu’il n’est pas seul dans la voiture, je ralentis le pas... Je monte dans la voiture, il me sourit et me présente à une femme, apparemment sa nouvelle compagne. Le silence règne dans la voiture. Je n’ai pas envie de la connaitre. Elle me regarde négligemment, elle semble mystérieuse. Elle pa-raît cruelle. On arrive dans l’appartement, je le visite, il me montre ma chambre, et je comprends alors qu’il n’y aura pas de place pour mon frère et ma sœur mais seulement pour

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SECTION 18

UN JOUR, PEUT-ETRE

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moi. Je lui en veux de ne pas avoir pensé à eux lorsqu’il a pris l’appartement. Le temps s’écoule, je vis une semaine chez ma mère, l’autre chez mon père. Cette situation est compliquée pour moi, c’est difficile de devoir faire sans cesse des allers-retours. Mal-gré cela j’ai appris à connaitre, et à apprécier la compagne de mon père. Elle m’aide lorsque j’en ai besoin, je peux discuter avec elle, et lui poser des questions. Elle a eu la gentillesse de m’inviter quelques soirs dans sa famille, je n’étais pas totale-ment à l’aise, c’était une nouvelle vie pour moi qui démar-rait, aux côtés de mon père. Au mois de février 2015, en pleine après-midi, mon attention fut interpelée par un changement qui me parut étrange. Un ventre rond, attira mon regard. Je me posai alors plusieurs questions : Etait-ce dû une prise de poids subite, ou à l’arri-vée future d’un nouveau membre de la famille ? Une fois seule, je me mis à fouiller pour avoir des réponses à mes ques-tions, mais je ne trouvai rien. Mon père revient, je le questionne : ― Dis-moi papa es ce que tu vas avoir un nouveau bébé ? J’espère qu’il me répondra non mais malheureusement :― Oui, elle est enceinte de bientôt trois mois, je compte sur toi pour ne pas le répéter autour de toi, c’est à moi de m’en charger. Je ne sais pas comment réagir ! le féliciter, m’effondrer, ne plus lui adresser la parole… Je vais dans ma chambre, des questions plein la tête, je m’endors agitée, inquiète.

Le plus difficile pour moi, était de ne rien dire, de ne pas montrer ma douleur, et de continuer à vivre normalement, les seules personnes à qui je me confiais étaient mes amies, el-les savaient comment me réconforter, et me rassurer. Mon père décida d’annoncer la nouvelle à mon frère. J’étais rassuré à l’idée de ne pas être seule à surmonter cette épreuve. J’en discutais souvent avec mon frère pour savoir ce qu’il en pensait mais il ne se dévoilait pas souvent.

Pour ne pas gâcher l’été qui approchait, mon frère et moi avions décidé d’attendre la fin des vacances pour annoncer la nouvelle à ma sœur et à ma mère. A notre retour de vacances, mon frère et moi souhaitions pas-ser quelques jours aux côtés de notre père, mais malheureuse-ment sa compagne ne voulait pas nous accueillir, je n’en com-prenais pas la raison puisque nous avions passé de bons mo-ments avec elle. Mon père ne disait rien, il approuvait cette nouvelle décision. Nous décidâmes alors de ne plus lui adres-ser la parole. Le jour anniversaire de ma grande sœur, le jour de ses vingt-deux ans, l’enfant de mon père est né. A l’heure d’aujourd’hui je n’ai plus de nouvelles de mon père, et je n’ai jamais vu ni rencontré mon frère. En espérant que tout cela s’arrangera.

Eden AYACHE

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Dédicace à mon père

L'adolescence n'est pas qu'une scène de rigolade entre potes Elle n'est pas faite que d'insoucianceOn essaye juste de se souvenir de la belle époque On essaye juste de plaisanter et de retrouver le sourire pour combler les vides Des personnes qu'on aime des personnes absentes Elles veillent sur nous de là où elles sont On leur demande pardon On rigole pour essayer de combler les vides et combler les ri-des Mais parfois on tombe dans le vide On sourit à la vie mais elle est parfois cruelle et mortelle elle est faites de déceptions et de répétitions Ça coule à flots comme l'émotion Ça décolle et ça chute Mais on essaye de ne pas les négliger

Et de toujours faire attention aux personnes qu'on aime

Papa je t'aime ❤❤❤

Sacha BONAN

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SECTION 19

LA VOIX ETEINTE

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Page blanche, ma consolation, mon amie intime lorsque je rentre du méchant dehors qui me saigne chaque jour sans qu’ils s’en doutent, je veux ce soir te raconter et me raconter dans le silence une histoire hélas vraie de mon enfance.

[…] Je suis parti, éternelle minorité, le dos soudain courbé et avec une habitude de sourire sur la lèvre, je suis parti, à jamais banni de la famille hu-maine, sangsue du pauvre monde et mauvais comme la gale, je suis parti sous les rires de la majorité satisfaite, braves gens qui s’aimaient de détester en-semble, niaisement communiant en un ennemi commun, l’étranger, je suis parti, gardant mon sourire, affreux sourire tremblé, sourire de la honte.

Albert Cohen, ô vous, frères humains, 1972.

Mon cher journal, Tout conte de fée commence par Il était une fois, le mien non. Les épreuves de ma vie que j’ai dues affronter ont été compliqué mais je le sais, elles sont là pour nous forger un caractère et nous rendre plus fort. Je t’ai choisi, mon journal, comme confident, pour t’exprimer mes sentiments et mes secrets. Je suis une petite fille juive de seize ans. Oui, juive. Cela ne laisse pas indifférent et je le sais. Je cherche un moyen qui pourrait m’aider à être celle que je suis réellement. J’aimerais seulement que ce ne soit qu’un simple détail parmi d’autres. Venant d’une famille peu aisée, je suis dans un lycée public et rien n’est facile ; subir l’antisémitisme souvent, pour ne pas dire tous les jours m’est insupportable. J’ai cette crainte lorsque les enfants juifs, comme moi, sont battus, in-sultés parce qu’ils sont juifs. Il m’est impossible de m’intégrer dans cette société, remplie de haine et faisant honte aux fondements du pays dans lequel je suis née. Je veux qu’on me respecte comme je le fais et non pas qu’on me traite de « sale juive » ! Je t’ai choisi, cher journal, non pas pour que tu partages ma vie, mais seulement pour que je puisse l’écrire. L’écriture est un remède, elle peut à la fois aider, blesser ou encore condamner. Elle m’aide à soulager mes peines et mes blessures. Je ressens seulement ce besoin d’écrire afin de libérer mes peines à l’aide des mots…

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SECTION 20

Ô VOUS, FRERES HUMAINS

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3 septembre 2014, Aujourd’hui c’est la rentrée des classes. J’intègre une nouvelle école, mais contrairement à l’année dernière, c’est une école publi-que. J’appréhende beaucoup les questions sur mon origine, ma religion, J’AI PEUR ! Et puis, je me dis que je vais rencontrer de nouvelles personnes, des nouvelles têtes, des gens différents de moi… Je serai peut-être la seule nouvelle. Bon l’heure est venue pour moi de rentrer dans l’école. Je suis perdue dans la cours et j‘attends que mon nom soit appelé. Tous se connaissent mais moi je connais personne, je suis seule. Je suis enfin appelée et je rentre dans la classe. Je m’assois au fond sans parler. Comme je le pen-sais, je suis bien la seule nouvelle. Tous les regards se posent sur moi. J’ai honte, je rougis. A l’appel, mon nom est prononcé et j’entends les chuchotements dans toute la classe. J’ai hâte de rentrer chez moi, je suis très gênée. La sonnerie retentit, à ma grande surprise, plusieurs personnes viennent me parler. Sauf que ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent et me met-tent un peu mal à l’aise. « d’où tu viens? ; de quelle origine es-tu ? ; tu es de quelle religion ? » Je m’y attendais… Honteuse, je mens et je dis que je viens d’Espagne, du brésil que je n’ai pas d’origine, pas de religion. Je me sens mal, je n’ai jamais réellement menti sur mon origine. Je ne sais d’ailleurs pas vraiment pourquoi je viens de le faire… C’est difficile et l’année vient tout juste de commencer.

8 Novembre 2014, Deux mois. Cela fait maintenant deux mois que je n’ai pas écrit dans mon journal. Les choses ont changé, on se doute à présent d’où je viens. La vie d’une jeune fille est d’autant plus dure lorsqu’elle est juive. Je dois me cacher. J’ai honte mais je n’ai pas le choix. Les gens me dévisagent, je n’ose pas répondre quand on m’insulte. J’essaie de me faire la plus petite possible ; je baisse la tête et je ne dis rien. Parfois dans le couloir, on me montre du doigt et j’entends «je crois qu’elle est juive, et en plus, elle est mo-che!». Cela me blesse tellement mais je fais comme si je n’avais pas entendu et j’avance. Je ne connais aucun juif dans cette école. Quand je rentre en classe, je me mets au fond sans réfléchir. Je n’ose jamais lever la main car j’ai peur. Oui j’ai peur de me trom-per, peur qu’on se moque de moi. Je ne veux pas me faire remarquer.Mon cher journal, je n’arrive plus à vivre ma vie de jeune fille. J’ai quelques copines donc cela m’aide à tenir le coup. Souvent el-les me posent les mêmes questions : «pourquoi tu n’es jamais avec nous le samedi quand on sort tous ensemble ?» Moi, comme toujours, je trouve des excuses, je dis que ma grand-mère est malade, que je dois rester avec mes parents… Bref, je nie ! je sais que cacher sa religion, son origine, c’est grave mais l’antisémitisme me fait encore plus peur.

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14 Décembre 2014, Cher journal, C’est bientôt les vacances. Je ne me suis toujours pas intégrée dans la classe. Maintenant tout le monde le SAIT. On me met à l’écart, on me montre du doigt, on me pousse, on me bouscule dans les couloirs, ma vie ne ressemble plus à rien. Je suis là pour réussir ma scolarité, mes parents me le répètent sans cesse. Je ne pense pas qu’ils comprennent ce que je traverse tous les jours. J’aimerais tellement qu’on me regarde comme la fille que je suis réellement, et non pas qu’on me juge à travers mes ap-parences. A quoi servent les religions, si personne n’arrive à se respecter ? Pourquoi tant de haine envers notre prochain ?Etre juif, musulman, chrétien, hindouiste, bouddhiste… ne change absolument rien. Nous sommes tous des humains. Nous avons tous les mêmes droits et libertés. Pourquoi serais-je mise à l’écart et insultée ? Seulement parce que je suis juive ? Alors dans ce cas-là, le monde est injuste. Oui injuste, et je ne souhaite pas vivre dans un monde rempli de haine et de jalousie. Je pourrais, moi aussi, faire subir aux autres les moqueries que je subis chaque jour. Cette méchanceté gratuite ! Mais pourquoi ? Pour rire de quel-ques personnes et me sentir supérieure ? Pour les faire pleurer ? Et après quoi ? Que se passera-t-il ensuite ? Je suis fatiguée par la vie que je mène depuis la rentrée. Je ne m’attendais pas à autant de jalousie et de méchanceté mon cher journal. J’espère. Je me dis, qu’après tout, cela pourrait changer un jour.

9 janvier 2015, Comme tous les vendredis, l’école finit à 13h30, mais ce jour-là, l’histoire va en décider autrement. A la sonnerie de 13h25, une surveillante entre et nous demande de rester en classe et de nous éloigner des fenêtres. Personne ne comprend, on en rigole même, pensant que c’est un exercice de sécurité surprise. Elle nous dit alors qu’il y a un attentat à l’hyper cacher de Vincennes ! La stupeur, les cris, l’horreur ! Je suis la principale touchée mais à mon étonnement, mes camarades sont là pour moi, et me sou-tiennent dans cette douloureuse épreuve. A travers la fenêtre, on aperçoit des gyrophares, des ambulances… C’est grave ! On an-goisse tous ! Je n’en peux plus. Soudain, je lève ma tête et je vois ma mère; un vrai soulagement. Je lui cours dans les bras, je l’en-lace comme si cela faisait une éternité que je ne l’avais pas vue. Elle est médecin, c’est pourquoi elle a pu rentrer dans l’école. A 18h00, on peut enfin sortir. C’est atroce. Je n’arrive pas encore à réaliser. Les jours qui suivirent furent très difficiles mais ces évé-nements m’ont aidé à m’intégrer. Je ne dirai pas que je suis contente que cela ait eu lieu mais j’ai pu recevoir beaucoup aide. Mon intégration s’est faite petit à petit. Les gens commençaient à comprendre ce que j’avais enduré durant cette année. J’ai alors pu, mon cher journal, retrouver et reprendre ma vie de lycéenne comme avant.

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Elinore AMSELLEM et Ness TIBI

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Alice a quinze ans. Elle a perdu sa maman il y a à peine quelques mois. Elle se sent livrée à elle-même et doit s’occuper de son petit frère. En même temps qu’elle quitte l’enfance pour devenir une jeune fille, la responsabilité remplace peu à peu l’insouciance.

Alice n’a jamais aimé les adolescents de son âge, ne se sentant pas trop à l’aise en leur compagnie. Au lieu de sortir, elle préfère rester seule dans sa chambre, attendant et rêvant qu’un prince char-mant vienne la délivrer, qu’un amoureux lui fasse aimer la vie.Le soir, à table, dans cette immense maison, rem-plie de photos de sa maman, ils ne sont plus que trois désormais.Les seules paroles que son père prononce sont fades et sans intérêt, il l’interroge vaguement sur la qualité du diner ou sur la bonne journée passée à l’école. Son silence la rend si triste et lui fait éprouver de la pitié pour lui.

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SECTION 21

LE MONDE D’ALICE

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Elle craint que son père ne succombe à une grave dépression. Il lui semble si fragile et brisé par le chagrin, parfois, il ne va même plus au travail.Alice pense tristement à son pauvre petit frère innocent, oublié de tous depuis que leur maman les a quittés.Lorsqu’Alice se regarde dans le miroir et qu’elle aperçoit ses kilomètres de bras et de jambes qui n’en finissent pas de grandir, ses rondeurs nouvelles qui marquent désormais ce corps, coincé entre l’enfance et le monde des adultes, elle ne reconnait plus la jeune fille qui lui fait face.Il y a encore quelques mois, elle aimait tant ses jolies nattes tressées par sa maman le matin avant d’aller à l’école, une vraie fée du matin !Mais, elles lui semblent maintenant ridicules. Parfois, elle voudrait arrêter de grandir, arrêter le temps et retrouver cette si douce époque.Alice ne se plaint plus maintenant, mais sa maman lui manque tellement, un peu plus chaque jour, chaque jour une nouvelle larme.Apparemment, le temps passe mais n’arrange rien à sa peine.Elle voudrait se sentir en sécurité et protégée.Elle voudrait que ses parents s’inquiètent pour elle.Malheureusement et cruellement, cela ne se passe pas comme ça pour Alice.Son papa n’arrive plus à s’inquiéter pour elle, pire encore, il ne s’énerve même plus contre elle.Et pourtant, elle n’a pas manqué de désobéir ou de se mettre en danger pour provoquer sa colère : des mises en scènes de capri-ces, des reproches injustifiés ... Rien n’y fait.C’est bien, la colère ! Ça prouve qu’on est vivant et qu’on aime.Lui est presque mort, vivant à l’extérieur mais mort dedans.

Alice se sent si seule et si éperdue, elle voudrait des punitions, elle voudrait qu’on s’inquiète et qu’on crie.C’est bien de crier ! Ça prouve qu’on est vivant et qu’on aime.

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Mais son papa est là, sans être là.

Alors, Alice doit se battre pour survivre, seulement à son âge c’est dur et c’est surtout très fatigant.Se lever le matin est déjà très fatigant, Alice doit aussi s’occu-per de son petit frère qui est livré à lui-même, il est encore pe-tit, il a besoin qu’on lui lise des histoires avant de dormir, il a besoin qu’on lui prépare des goûters, il a besoin de parents, et de beaucoup de sourires aimants.

Mais ce dont il a le plus besoin, c’est de sa maman.Alors Alice fait comme sa maman et devient la maman d’Hu-go.Mais alors, que devient Alice ? Elle ne peut être elle et en même temps, sa maman !Son professeur dit toujours qu’une mère est un cadeau du ciel pour une jeune fille. Une mère est toujours là pour ses en-fants et les aimera jusqu’à ce que la mort les sépare.

C’est un mystère, elle ne sait pas, si elle a fait quelque chose de mal, Dieu l’aurait-il puni très sévèrement en lui enlevant sa maman ?Elle a besoin d’elle, elle a besoin qu’elle la serre dans ses bras si chauds et tendres, comme avant.

Elle voudrait lui raconter ses journées, ses amis et plaisanter avec elle. Elle voudrait entendre ses conseils si merveilleux et apaisants.Alice a besoin que sa maman l’embrasse avec ses douces lè-vres, là où elle a mal.Elle voudrait qu’elle lui téléphone et s’inquiète pour elle, lors-qu’elle est en retard.

Finalement grandir sans sa maman, c’est comme grandir dé-nudée, sans rien.Une maman est une partie de soi qui est indispensable.Alice a l’impression qu’elle a perdu un organe important, comme son cœur, ou un membre qu’elle voudrait retrouver.

Alice aimera toujours sa maman et pensera à elle à chaque instant de sa vie.En imaginant la présence éternelle de sa maman, Alice a sou-dainement ressenti une sorte de paix alors que son cœur et tout son corps étaient jusque-là ravagés par la colère. Alice était en guerre contre Dieu pour lui avoir enlevé sa mère, contre sa mère de l’avoir abandonnée et finalement contre elle-même d’avoir ressenti toute cette colère. En pensant cela, Alice a découvert le pardon et la paix. Alice a grandi.

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Meggy VACRATE

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Cher journal, 

Tout le monde me dit de l'oublier, de passer à autre chose, de ne pas y penser, d'être optimiste, mais je n'y arrive pas. Je fais sem-blant. Comment ? Je souris, je ris, je m'amuse, je PLAISANTE, pour ne pas montrer que j'ai mal. Mais en réalité, une fois seule, je me pose beaucoup de questions et pleure souvent. C'est certainement passager mais c'est très difficile, oui je suis jeune, je suis en forme, sans maladie, sans problèmes, mais un cœur brisé est très difficile à soigner. Je n'ai pas d'expérience en ce qui concerne l'amour mais je sais une chose c'est qu'il ne faut jamais s'attacher sauf si l’on sait que c'est la bonne personne. C'est difficile de le savoir bien sûr mais je pense que l'on s'en aperçoit vite. Je pense m'être trop investie dans une relation qui n'allait que d'un sens, que les sentiments que j'éprouvais n'étaient pas récipro-ques et que les efforts entrepris ne suffisaient jamais. Je l'admets, j'ai certains torts je ne suis pas INNOCENTE. Mais ce n'est pas une raison pour briser le cœur d'une personne qui vous aime de façon si CRUELLE.  Comprends-moi, sans lui je suis perdue ! Je discutais, riais, parlais, travaillais, jouais, je faisais tout avec lui ! Comment faire maintenant qu'il m'a laissé sans de réelles explications ... Les raisons d'une rupture ne peuvent pas être un MYSTÈRE. Je ne dois pas trop me plaindre, je le sais il y a des choses graves dans la vie, beaucoup plus graves, me dit ma Maman mais je n'ar-rive pas à passer à autre chose, je n'y arriverai pas, c'est beaucoup trop difficile. Comment quelqu'un que l'on aime peut nous faire mal aussi profondément ? Comprends-moi ! Sans de réels conseils qui me feront avancer je resterai au même point avec les mêmes questions, les mêmes peurs. J'ai besoin d'explications de sa part, on ne quitte pas quelqu'un que l'on est supposé aimer après une longue relation sans le moindre scrupule, la moindre peine, le moindre regret. 

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BLESSURES D’AMOUR

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On m'a souvent répété ces derniers temps que je souffrirais pendant un moment et que lorsque j'irai mieux, ce serait lui qui re-viendrait, mais j'en doute fort. Je pense que je souffrirai pour nous deux, et que lui ne ressentira rien. Certes lorsqu'il est en face de moi j'ai envie de lui crier dessus, de le frapper, l'insulter, le piétiner, parce que oui j'ai de la haine en-vers lui mais le pire de tout c'est que je l'aime encore ... Et je me plains car cela n'a jamais été réciproque, enfin je pense... A certains moments je pouvais me permettre de douter, mais je ne me suis jamais réellement dis que cela pourrait se terminer de cette manière.Encore une fois, je suis perdue. Apparemment mon caractère ne coïncidait pas avec le sien, mais lorsque l'on reste avec une personne aussi longtemps, que l'on partage autant de choses, le caractère coïncide forcément. Je n'aurais jamais penser être déçue à ce point, Je n'aurais jamais penser qu'il me ferait autant de mal, car il m'a rendu tellement heureuse, tellement épanouie que je n'aurais jamais pensé une seule seconde que je souffrirai à ce point à cause de lui. En revanche je dois te confier quelque chose, mes potes, les vrais, ce qui ne se réjouissent pas de ma séparation avec ce garçon, sont tellement présents pour moi ! Ils arrivent à me consoler, à me faire oublier pendant quelques instants... En ce qui concerne mes PARENTS, ma famille, m'entoure, me couve, mais de la bonne manière, il y a juste lui, qui me fait me souvenir de tout. Des moments extraordinaires que l'on a pu passer ensemble, des promesses, des déclarations, des rires, des paroles, des cadeaux, des SILENCES qui pouvaient nous mettre mal à l'aise, des baisers, des SOURIRES, des fous rires... C'est ça le plus dur, c'est que ce n'est pas comme si nous n’avions rien vécus, ou que notre relation n'avait pas duré, non elle a duré, et longtemps, ma première réelle relation amoureuse qui se termine par un échec le plus total. APPAREMMENT le premier amour on s'en souvient tou-jours, à cause des blessures causées, oui, parce qu’on a aimé, aimé pour la première fois sincèrement et entièrement, car on tombe AMOUREUX réellement, je me souviendrais de tout, je pense, vraiment, car cela fait maintenant partie de moi. Les blessures font avancer et je pense avoir grandi après cela, avoir pris de la maturité, mais perdu de la confiance, et perdu l'envie d'aimer et d'être aimée ! Cela fait beaucoup trop mal d’admettre ses torts, de demander PARDON, et de pardonner. Mais je pense que les blessures amoureuses seront toujours difficiles à surmonter peu importe l'âge, l'amour fait mal, c'est une certitude. Mais l'amour n'a pas d'âge, l'amour est pur lorsqu'il est vrai. L'amour est comme le vent, on ne peut pas le voir mais on peut le sentir. Je pense que parler de cela, de discuter, de me dévoiler auprès des personnes qui me veulent du bien m'aidera à avancer, et le fait de rire aussi ! Rire est l'une des meilleures thérapies je pense, on peut régler beaucoup de choses en riant. Je me persuade de beau-coup de choses, j'en ai conscience mais je pense surtout qu'avec le temps et le recul tout ira mieux et la VIE  reprendra son cours. 

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Je suis une adolescente et je me soucie trop des blessures que la vie me réserve ; je pense que je me prendrai énormément de murs dans la tête, comme tout le monde, mais c'est difficile d’accepter que la vie puisse être aussi dure. Je n'ai même pas encore 15ans, j'ai déjà aimé et j'ai déjà pleuré pour un garçon. Je ne sais pas si cela est bien ou mal mais je suis jeune et je pense surtout que la vie me réserve encore beaucoup de choses, bonnes comme mauvaises, mais la vie est faite ainsi. En tous les cas ce que je garderai plus particulièrement en mémoire, sont les moments de bonheur, de joie, de sourire, et d'amour. C’est très important de se souvenir, de se souvenir surtout des joies et non des peines, car on s'accroche aux souvenirs, ils font par-tie de nous. Enfin voilà, merci d'avoir été là de m'avoir "écouté" je ne remercierai jamais assez les personnes qui m'entourent, mais je ne le re-mercierai jamais assez lui je pense, de m'avoir accordé ces moments de bonheur car ils ont été merveilleux. 

Salomé DEMRI

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Au début, je comptais faire un beau texte, avec de la couleur, des images, une en-tête …Vous savez toutes ces choses parti-culières qui ne sont là que pour décorer le texte et le rendre présentable. C'est un peu pareil quand on fait le manuel de l'adolescence, il y a tellement de choses à dire qu'on doit se servir de décorations pour pouvoir tout expliquer. Seulement, si j'utilise ces décorations, vous serez déconcentrés. Et je veux que vous soyez concentrés sur le plus important. Bien maintenant que vous êtes bien concentrés, considérez qu'il n'y a plus que vous et moi. Ça y est ! Vous êtes fin prêt, bienvenue dans le

MODE D'EMPLOI DE L'ADOLESCENCEfait par un adolescent pour des adolescents !

Ah l'adolescence, un sujet très vaste ! Nous adolescents, nous sommes perdus, nous découvrons le monde qui nous entoure et les gens qui y vivent. C'est pourquoi un petit tutoriel ne

nous ferait pas de mal. C'est justement ce que nous allons faire ici, en n’expliquant que le plus important. Nous allons traiter plusieurs sujets comme la sexualité, la vie sociale ou même le suicide, en passant par internet et notre avenir.

Certains sujets sont excitants, d'autres plus tristes et lugubres. Mais nous allons tous les traiter, pas de sommaire ou de mise en page ici, du texte pur et dur qui vous aidera vous verrez. Bref trêve de bavardage, nous allons rentrer dans le vif du su-jet et commencer par parler d'un sujet plutôt tabou de ma-nière générale, mais ici il n'y as pas de tabous. Donc c'est par-ti pour la sexualité chez un adolescent !

La première chose qui différencie l’adolescent de l’enfant, c'est son corps. L'homme adolescent va découvrir son corps et tenter de nouvelles expériences qui le stimuleront. La barbe commencera à pousser, tout comme la voix muera. Mais ne vous en faites pas, toutes ces choses sont normales ! Si vous avez du désir sexuel, c'est encore une fois totalement

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SECTION 23

BREVIAIRE DE L’ADOLESCENCE

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normal ! La femme adolescente va complexer sur son corps. Hé les filles, ne vous êtes-vous jamais trouvé trop grosse ou trop moche ? Car pour vous aussi, le corps se transforme ! Avant de parler des relations sexuelles, parlons de l'amour. Ah l'amour, une longue suite de réussite et d'échecs. Vous les filles, vous sécrétez des phéromones, ce qui va attirer les gar-çons. Vous les garçons, vous allez de plus en plus avoir envie d'avoir des relations amoureuses avec une fille, d'avoir une pe-tite amie quoi ! Vous cherchez à la draguer ? Laissez-moi vous donner quelques petits conseils.

● Ne vous jetez pas sur la première venue, prenez votre temps !

● Soyez naturel et ne vous montez pas la tête pour une his-toire de couple

Il y a toujours des personnes différentes. Si vous êtes comme moi, dans ce cas, ne vous sentez pas complexé car on vous trouve différent, vous êtes ce que vous êtes et c'est le plus im-portant.

Si vous avez 16 ans et que vous n'avez toujours pas eu de rap-ports sexuels contrairement à vos copains, ce n'est pas grave. Attendez de trouver la fille qu'il vous faut.

Si vous êtes une fille, n'hésitez pas à faire comprendre aux garçons votre manière de voir les choses, si vous voulez atten-dre pour votre première fois, dites-le lui. Et s’il vous quitte, ne soyez pas mécontentes, dites-vous que ce n'était qu'un vilain garçon.

En conclusion, la sexualité est un terme très vaste. Et si vous êtes perdus dans votre vie amoureuse, surtout prenez votre temps et dites-vous que rien ne presse. Surtout ne vous fen-dez pas le cœur parce que telle ou telle personne vous a lar-gué, ce n'est que le premier avant de finalement trouver l'homme ou la femme idéale. Bref, j'espère que mes conseils vous aiderons, on passe sans plus attendre à la deuxième par-tie : la vie sociale chez un(e) adolescent(e).

Nous parlions du couple dans le précédent chapitre ; ces cou-ples sont créés grâce à des relations sociales : des amis qu'on connaît ou bien des personnes qu'on a rencontrées. Sur le plan social, il y a beaucoup à dire ! Il y a différents ty-pes d'adolescents :

● Ceux qui accordent énormément d'importance à leurs vie sociale

● Ceux qui accordent peu d'importance à leur vie sociale

● Ceux qui accordent une importance moyenne à leur vie so-ciale

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Il y a un peu plus de personnes du premier type que celle du deuxième type, pour ma part je suis entre les deux, j’appar-tiens donc au troisième type. Vos amis, ceux avec qui vous vous entendrez le mieux seront donc souvent du même type que vous. Les amis sont importants car vous vivrez, dans vo-tre vie sociale, des hauts et des bas.

Heureusement qu'il y a le mode d'emploi de l'adolescence pour nous aider à survivre en milieu hostile. Bon, tachez d'avoir toujours au moins un ami sur qui vous pouvez comp-ter. Il y a souvent des fois ou vous préféreriez parler à quel-qu'un de votre âge, qui vous comprendra, plutôt qu'à vos pa-rents qui vous donneront une réponse prévisible.

Autre chose, faites attention à ne pas vivre des relations socia-les hypocrites, où vous aurez des « amis » qui ne seront même pas là quand vous aurez besoin d’eux. Pensez aussi à soigner votre personnalité, pas forcément votre apparence mais plutôt votre caractère ; soyez gentils avec ceux qui le méritent et neutres voire même méchants avec ceux qui ne vous respectent pas. D'ailleurs le respect, parlons- en ! si quelqu'un vous manque totalement de respect et vous insulte, n'utilisez jamais la violence, je vous conseille dans ces situations-là de prendre l'avantage psychologique sur la per-sonne. Par exemple, si quelqu'un vous traite de « connard », répondez-lui que vous avez conscience de l’importance que

vous avez à ses yeux puis faites-lui comprendre qu'il est inexis-tant aux vôtres, il n'y as pas forcément besoin d'insulte ou de violences pour se défendre, vous voyez ?

Enfin, si vous êtes encore une fois différent des autres et que vous n'avez pas beaucoup d'amis, ne vous inquiétez pas. Plus tard les gens vous trouveront unique et vous apprécieront pour ça.

Voilà, voilà, passons maintenant à la partie qui concerne In-ternet !

Il y a une partie dont je ne vous avais pas parlée dans le chapi-tre précédent : les réseaux sociaux ! Car ceux-ci concernent internet ! Internet un énorme réseau qui grouille d'adoles-cents.

Un adolescent sur deux dépense plus de 3 heures par jour de-vant un écran

J'en fais moi-même partie. Mais cela paraît plutôt étonnant, non ? Pourquoi passons nous autant de temps sur internet ?

La réponse est simple. Sur internet, tout est plus facile que dans la vraie vie, on peut parler à dix personnes en même

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temps, n'importe où dans le monde et sans problèmes. Et pour les gens timides, ça leur permet de vaincre leurs peurs.

Mais dites-vous bien que rien de tout cela n'est réel hélas ! Donc le premier point à retenir sur ce chapitre est qu’inter-net n'est pas un lieu de rencontre.

Beaucoup de réseaux sociaux permettent le partage de pho-tos ! Les photos sont source de honte chez les adolescents, alors pour éviter d'être mêlé à tout conflit, je vous conseille de ne pas partager trop de photos intimes ... Et si on essaie de vous prendre en photo dans une position embarrassante, con-tentez-vous d'éviter cette situation et tout ira bien.

Un autre point important à évoquer, c'est l’importance d'in-ternet dans votre vie d'adolescents : passez autant de temps que vous voulez mais n'y accordez pas une trop grande im-portance, je veux dire que rien ne vous oblige à poster une photo de vous sur un réseau social… Trouvez l'équilibre qu'il vous faut et ne faites jamais quelque chose sous la contrainte, vous êtes libre de vos choix, alors, encore une fois prenez vo-tre temps.

Je pense qu’on en a déjà fait pas mal (surtout en une seule journée).Vous voyez ce n'est pas si compliqué que ça. Mainte-nant parlons comme des adultes, le prochain chapitre traitera notre avenir ainsi que notre scolarité !

La plupart des adolescents entre 15 ans et 18 ans sont donc au lycée. Comme vous le savez, le lycée est une étape qui par la suite déterminera votre vie. Souvent, la définition la plus courante de l'adolescence est l’état de transition entre l’enfant et l’adulte. Quand on est adolescent, on commence de plus en plus à ressembler à un adulte : on a des responsabilités à assumer. Pour certains, toute ces responsabilités arrivent à la vitesse grand V. Il m'est arrivé, à plusieurs reprises, de m'éner-ver et de devoir faire une pause dans ma vie pour me rendre compte de tout ce qui était en train de m'arriver. Ce sera donc la première leçon sur ce sujet : pour éviter de faire de grosses erreurs qui pourraient gâcher votre avenir, prenez des pauses dans votre vie, confrontez-vous avec vous-même pour faire les meilleurs choix.

Ce conseil est sûrement un des plus importants de ce « mode d'emploi de l'adolescence » car, comme je vous le disais aupa-ravant, si vous prenez de mauvaises décisions à cet âge-là, el-les pourraient être décisives pour votre avenir.

Une autre chose à savoir, c'est de commencer à réfléchir à son avenir :

● Quel sera mon métier ?

● Avec qui vivrais-je ?

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●A quel âge me marierais-je ?

Et j'en passe et des meilleures ! Ces questions sont très impor-tantes, car si vous n'avez pas au moins une idée de ce que vous comptez faire après le lycée, il vous sera difficile de vous rattraper !

Vous, nous ne sommes plus des enfants maintenant, mais bien des adolescents ! Presque des adultes ! Donc mon der-nier conseil : commencez, un minimum, à être indépendant. Tranquillement, commencez par aller en cours tout seul, à vous faire à manger tout seul… Un bon entraînement pour votre vie future.

Jusqu’ici, nous avions plutôt abordé les bienfaits de l'adoles-cence, les bonnes choses et des bons conseils … pour finir ce mode d'emploi, nous sommes obligés de parler du côté triste de l'adolescence. De la crise d'adolescence … jusqu'au sui-cide, une chose que vous ne devriez jamais faire …

Le nombre de suicides d'adolescents augmente régulièrement depuis les années 70. Aujourd'hui, ce sont près de 1 000 décès par an, pour 80000 tentatives !

S’il y a bien une chose dont je ne voulais pas parler dans ce chapitre, c'est du suicide mais hélas j’y suis obligé sinon ce mode d'emploi ne serait pas complet. Donc allons-y !

Effectivement, certains adolescents sont victimes de harcèle-ment, d'autres croient que leur vie est gâchée et que ça ne sert à rien de continuer dans ces conditions. Beaucoup d'ado-lescents ont donc recours au suicide.

Le suicide, c'est tout arrêter d'un coup. Peut-être trouvez-vous le passage de la vie d'enfant à la vie adulte trop dur. Les statistiques ci-dessus sont tristes ! J'ai deux bons arguments pour vous :

● Un jour ou l'autre nous mourrons, donc laissons faire la na-ture, ça ne servirait à rien de précipiter les choses.

● Vous avez autant de chances d'arriver dans un monde pire ou dans un monde meilleur que celui dans lequel vous vivez et je pense que vous n’envisagez pas un monde pire que celui dans lequel vous vivez, sur terre.

Mais dois-je vraiment vous donner des raisons ? Il y à pleins de choses que vous devez encore faire dans votre vie. Alors ce message s'adresse à tous les adolescents qui ne sont pas forcé-ment très heureux dans leurs vie actuelle, j'en fais moi-même

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partie : quitte à vous suicider, faites d’abord toutes les choses que vous avez ou que vous aviez envie de faire. Ne me dites pas que vous n'aviez rien envie de faire, quand vous étiez pe-tite, les filles et que vous aviez une poupée, ne vouliez-vous pas devenir des mamans ? Et vous les garçons, n'avez-vous ja-mais rêvé de devenir astronaute, pilote d'avion ou même jardi-nier ?

Je conclurais donc ce chapitre avec un seul et unique conseil : réalisez vos rêves et faites ce que vous avez envie avant de faire une grosse erreur telle que le suicide.

Bien, il ne reste plus qu'à faire une conclusion générale.

EN CONCLUSION :

*Si vous sentez de gros changements, c'est totalement normal*Prenez votre temps pour réfléchir*Ne vous sentez pas complexé(e)s*Soyez honnêtes envers vous et votre entourage*Ayez toujours un(e) vrai(e) ami(e)*Soignez votre manière d'être*Ne vous laissez pas influencer pas les autres*Internet n'est pas un site de rencontre !

*Evitez les situations qui pourraient vous nuire*Prenez des pauses dans votre vie pour réfléchir*Réfléchissez à votre avenir*Rommencez à être indépendant* Réalisez vos rêves et faites ce que vous avez envie

Les voici : les 13 conseils pour réussir votre adolescence.

J'aurais été ravi de vous suivre pendant votre apprentissage de l'adolescence sous tous ses points, certains plus sympas que d'autres.

J'espère que vous avez compris ce que je voulais vous dire et que j'ai été assez clair.

J'espère que nous nous reverrons un jour ...alors profitez bien de votre vie d'adolescence car vous ne le pourrez plus après, au-revoir et au plaisir !

Cordialement, un adolescent banal comme vous…

Alexandre CHETRIT

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1er couplet L’adolescence ? Une p’tain de référence pour l’enfance : on chante, on danse, et on s’met dans l’ambiance,En pleine croissance ! On écoute même plus ce qu’ils pensent, on s’élance, à l’alliance, même quand ça n’a pas de sens, On n’a qu’une chance ! Pour réussir notre vie, Alors on s’élance ! Tout en enchaînant nos conneries….

Pré refrain C’est vrai on nous dit de pas trop gole-ri, demain t’as 16 ans c’est fini la belle vie, C’est vrai on nous dit d’arrêter nos délires, demain t’as 16 ans nouveau chapitre de ta story Refrain C’est pour mes reufs et mes Reuss, mes meufs et leur seufes,L’acné quelle tannée, le DST raté,Les cinés chez Pathé, les Gaumont entre golmons, Bienvenue dans mon monde, où tout ne tourne pas rond,Il te reste plus un rond, mais souris c’est gratuit

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HEY MEC ! C’EST PAS UNE SOIREE DEGUISEE

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On profitera de la vie, même si tu m’l’interdis,P’tain déjà lundi, allez c’est reparti,

2eme couplet Ta meuf a cassé, t’as envie dt’e foutre en l’air,Tu la supplies comme un con, les deux genoux à terre,Oublie-la ! Des meufs comme elle y’en a trois mille sur terre,Elle t’a jeté comme une merde, elle t’a toujours dit de te taire, Mais arrête ton ciné, cette meuf c’est une cinglée,Vas la voir demain et dit lui retourne chez ta mèreSinon tu vas être ridicule en portant tes haltères

Pré refrain C’est vrai on nous dit de pas trop gole-ri, demain t’as 16 ans et finit la belle vie, C’est vrai on nous dit d’arrêter nos délires, demain on a 16 ans nouveaux chapitre dans notre story Refrain C’est pour mes reufs et mes Reuss, mes meufs et leur seufes,L’acné quelle tannée, le DST raté,Les cinés chez Pathé, les Gaumont entre golmons,

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Bienvenue dans mon monde, où tout ne tourne pas rond,Il te reste plus un rond, mais souris c’est gratuit On profitera de la vie, même si tu m’l’interdis,P’tain déjà lundi, allez c’est reparti,

Dernier couplet J’pense que la vie c’est du surmenageQuand tu vois ta mère qui fait le ménage Ton père qui taffe, ton frère qui te baffe, ta sœur qui s’coiffe et ton chien ouaf ouaf Pendant que toi ? Tu débarques devant la boite avec ta dégaine de taré, t’as cru que les filles en te voyant elles allaient toutes craquer, mais arrêtes toi frère le videur ’ a pas laissé passer, il t’a renvoyé en disant : « hey petit c’est pas une soirée déguisée… »

Pré refrain :C’est vrai on nous dit de pas trop gole-ri, demain t’a 16 ans et fini la belle vie, C’est vrai on nous dit d’arrêter nos délires, demain on a 16 ans nouveaux chapitre dans notre story

Refrain C’est pour mes reufs et mes Reuss, mes meufs et leur seufes,L’acné quelle tannée, le DST raté,Les cinés chez Pathé, les Gaumont entre golmons,

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Bienvenue dans mon monde, où tout ne tourne pas rond,Il te reste plus un rond, mais souris c’est gratuit On profitera de la vie, même si tu m’l’interdis,P’tain déjà lundi, allez c’est reparti,

Arthur FRILER et Eythan OHANNA

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Paris, le 1er Décembre 2015Mon très cher Papa,Tu me manques terriblement, tu ne peux pas t’imaginer à quel point ! Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi. Je suis, tellement, inquiète pour toi et me soucie de toi comme le ferait une mère pour son enfant. Bien sûr, je suis fière de toi, Papa. Ne t’excuse surtout pas, ne me demande pas pardon. Je respecte, complètement, ton coura-geux et honorable choix, celui d’avoir décidé de t’engager dans l’armée pour défendre ton pays, tes idées et tes convictions.Mais, ces deux ans m’ont paru interminables sans toi. A quinze ans, de rares appels téléphoniques ou de rares lettres ne suffisent pas car j’ai besoin de toi, de tes conseils, de ton amour et de ta présence. Lorsque Mamie m’a annoncé que tu revenais passer Noël en famille, à la maison, mon cœur s’est rempli de joie ! Quelle bonne nouvelle !!!!! Quel beau cadeau !!!!!!Alors ça y est ? Ta mission est enfin aboutie ? Tu rentres à la maison pour toujours ou juste pour Noël ? Quel bonheur, je vais pou-voir te serrer dans mes bras. Ces deux dernières années ont été très riches en émotions et très mouvementées, j’ai tellement de choses à te raconter, nous avons tellement de choses à rattraper.

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LA VIE NOUS APPARTIENT

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Après ton départ, je me sentais si déboussolée, si perdue malgré mes proches et mon entourage très présents. Ma gorge était si ser-rée que je n’arrivais plus à avaler quoi que ce soit. J’avais du mal à m’endormir. J’étais si triste que rien ne pouvait me rendre mon sourire et l’insouciance que l’on devrait avoir à mon âge. Je me sentais assez seule.Maman ne demande plus de mes nouvelles à cause de la distance, mais je pense que son nouveau mari la rend heureuse et c’est ce qui compte. Mais le problème majeur est que passer son adolescence avec une dame âgée, ce n’est pas terrible, ce n’est pas la fête. De plus, Mamie commence à un peu perdre la tête. Je n’ai personne à part toi à qui me confier.Avec le temps, j’ai enfin compris que cette mission était importante pour toi et cela m’a aidé à te comprendre, à tenir le coup et à aller mieux.Tu sais le passage au lycée n’a pas été facile et j’aurai eu besoin de ta présence et de tes conseils. L’adolescence est un moment d’autant plus difficile sans ses parents.Au collège, tous mes amis étaient très excités à l’idée d’aller au lycée, mais pas moi. J’avais peur du changement. J’ai eu la chance d’être acceptée dans l’un des plus prestigieux établissements de la ville. Mais j’étais la seule à y être admise. Je ne savais pas quoi faire, y aller ou pas ? Adolescente mais pas encore adulte, j’ai longtemps hésité et j’ai enfin pris la décision de saisir ma chance. Mamie me voyant pas très bien, si malheureuse n’osait pas choisir pour moi, ni même me donner son avis.Je savais que cela allait être difficile. Mes amis me manqueraient, je me suis promis de garder contact avec eux. Pour cela, les ré-seaux sociaux ont du bon ! Et, j’espérais, m’en faire de nouveaux.J’appréhendais beaucoup le premier jour dans ce nouveau lycée. J’avais peur d’être la risée de ma future classe, d’être la nouvelle, celle qui pourrait servir cruellement de bouc émissaire. Je ne connaissais personne. Très vite et sans m’en rendre compte, par peur, par timidité, par manque de confiance en moi, je me suis renfermée sur moi-même. Je composais devant les autres, j’étais une autre personne.Et pour assombrir le tableau, pour ne rien arranger, mes notes étaient assez moyennes. Ce qui déplaisait aux enseignants, à la di-rection de l’école et à Mamie.Mais peu à peu, j’ai réussi à dépasser cette situation, à prendre mon courage pour aller discuter avec les autres élèves. Cela m’a fait, tout de suite, un bien fou. Et aujourd’hui, je ne regrette absolument pas d’avoir changé de lycée.

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J’ai rencontré un garçon, il s’appelle Sam. Il m’a aidé dans ma démarche pour aller vers les autres et m’a intégré dans son groupe d’amis. Tu sais Papa, ce n’est pas simple quand on est adolescent de se faire de nouveaux amis. Grâce à son amitié, j’ai pu faire la rencontre de nouvelles personnes extraordinaires et passionnées et j’ai réussi à m’ouvrir plus facilement aux autres. Sam et moi sommes très vite devenus inséparables. On s’appelle tous les soirs. On discute pendant des heures. Il est devenu mon confident, mon meilleur ami. On rit beaucoup ensemble.Mais depuis quelques temps, Sam me couvre d’attentions particulières, ce qui ne me déplaît pas… La semaine dernière il m’a même offert un joli bracelet.Tu le verrais, Papa, avec son sourire charmeur. J’ai retrouvé le sourire et l’envie de plaire.Je suis peut-être en train de tomber amoureuse, dis Papa c’est ça l’amour ?Vivement Noël ! Ton retour à la maison apaisera les tensions, oui les tensions entre mamie et moi. Depuis ton départ, il est très compliqué de vivre avec elle. Je sais que ce n’est pas simple pour elle de ne pas t’avoir à ses côtés. C’est peut être difficile pour une grand-mère de gérer seule une adolescente avec tous ses bouleversements. Le passage à l’âge adulte est parfois douloureux. J’ai l’impression que l’on s’éloigne de plus en plus l’une de l’autre et que notre relation se dégrade. Nous qui étions si proches. Au-jourd’hui c’est à peine si je réussis à discuter avec elle sans que cela ne tourne à la dispute. De plus, elle est très jalouse et ne sup-porte pas ma relation avec Sam. Je suis sûre que cela va s’arranger avec le temps. L’adolescence est un cap difficile à passer entre les enfants et leur famille. Mais lorsque mamie me verra enfin comme une adulte, cela ira beaucoup mieux et on retrouvera notre complicité.A très très vite papa. Je t’embrasse très fort et continue à compter les jours jusqu’à nos retrouvailles. Ta fille qui t’aime très fort.

Noémie AMANOU et Carla SAAL

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SECTION 26

FANTASIA

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Coucou toi ! Je t’ai désigné comme journal intime ! Tu sauras tout de moique ce soit les bonnes ou les mauvaises choses ...

Tu seras mon confident en quelque sorte pour toute ma scola-rité qui débutedans un nouvel établissement. 

Voilà je me lance !

J’entre au lycée cette année et cela représente beaucoup pour moi, c’estcomme un nouveau départ car je ne connais vraiment person-ne… 

Au fait, j’allais oublié. Je m’appelle Clara et j’ai 16 ans.

16 ans l’âge de l’adolescence, l’âge que je n’aime pas trop car je ne mesens pas très  bien dans ma peau.Jeudi n’ai pas un physique facile on va dire car j’ai l’impres-sion que je neplais à aucun garçon à vrai dire.Je ne me trouve pas vraiment belle.Je suis assez solitaire et j’ai beaucoup de mal à aller vers les autres ; dela timidité sans doute.

Ca y est ! c’est le jour de la rentrée.On est le Mercredi 3 septembre.Je suis assez stressée car j’ai honte et j’appréhende les person-nes que

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SECTION 27

LA VIE EST BELLE

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j’aurais dans ma classe durant tout cette année.

Enfin revenue chez moi, ma rentrée s’est plutôt bien déroulée mais j’aitoujours cette inquiétude.Le regard des gens, ce qu’ils peuvent penser de moi.Ils peuvent se dire plein de choses comme : « c’est qui cette fille, elleest laide ! » et plein d’autres méchancetés.La période de l’adolescence ; c’est pour moi une longue pé-riode qui dure etqui est assez éprouvante. C’est à ce moment qu’on a nos premiers amours, nos com-plexes, nos longuesamitiés, où notre corps prend forme comme celui d’une femme.

Mais j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer, tu ne vas pas me croire : « jesuis tombée amoureuse d’un garçon !!!Il a un beau sourire mais a l’air tellement mystérieux avec sa tenuenégligée.

Je ne saurais pas comment te l’expliquer. C’est limite intri-guant.

Bon voilà j’ai terminé de choisir ma tenue pour demain.Je sais enfin comment je vais m’habiller pour le lycée. C’est le même rituelchaque soir devant mon miroir.Je passe deux heures à sélectionner mes affaires.

Allez, je vais te laisser pour ce soir et aller me coucher car de-main unelongue journée m’attend ; je vais revoir ce fameux garçon.J’ai hâte mais en même temps je suis un peu stressée. Je me pose tout untas de questions comme : «  est-ce que je lui plais ou suis-je laide à sesyeux ? »

Nous sommes le jeudi 4 septembre, je me suis vêtue d’une jo-lie jupe noire,un collant noir opaque et un petit chemisier. Je te laisse car je risque d’arriver en retard et je te raconterai ma journéece soir.

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Enfin rentrée, mes parents sont déjà là et me demandent com-ment ma journées’est passée, je leur dis que c’était une journée assez plaisante et je leslaisse car je dois retrouver mon agenda afin de faire mes de-voirs.

Aujourd'hui, dans la matinée j’ai vu ce fameux garçon il est dansma classe et j’en suis très contente.En fait, durant l’heure de déjeuner on a appris à faire con-naissance et ducoup, il m’a demandé mon numéro de téléphone.Il y avait des moments où je ne parlais plus car j’étais intimi-dée face àlui, le silence pesait.

Donc, il  s’appelle Thomas et a 16 ans.Il faut que je te le dise à toi mon journal ! Thomas est intéres-séapparemment par moi.Il me l’a dit et je ne savais plus où me mettre.

C’était comme si je me retrouvais seule sur scène face à un public etj’étais comme innocente face à lui. Je n’ai pas su quoi lui ré-pondre.

La vie est faite de choses auxquelles on ne s’attend pas.Parfois des bonnes comme des mauvaises mais dans mon cas pour une fois lavie n’est pas cruelle avec moi . 

Pour moi la vie est faite d’injustices.Certaines personnes nous jugent juste à travers une première impression etsouvent sur notre physique, notre apparence. Pourquoi  cela ? Cela n’est pas juste! Mais pour une fois je suis tombée sur un jeune adolescent qui lui m’appréciepour ma beauté intérieure et non extérieure.Il devrait y avoir plus de personnes qui pensent comme ça ... 

Plus les jours passent mon journal, et plus Thomas et moi avons des pointscommuns.Mon histoire ressemble à un conte de fée.

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Je suis heureuse quand je me trouve avec lui et j’oublie tout ce quim’entoure ; le regard des autres m’importe peu !Je suis transportée.

Nous sommes le 23 décembre et Noël approche à grand pas.Thomas et moi nous entendons toujours aussi bien mais au-cun de nous deuxn’ose franchir le cap que j’espère tant et depuis longtemps. Une chose est certaine c’est que nous sommes de plus en plus proches.

Ca y est c’est enfin le soir Noël.Thomas m’invite dans un très beau restaurant, je me suis ha-billée d’une demes  plus belles robes, je suis un peu stressée mais ça va al-ler… enfinj’espère.

Je viens de rentrer à l’instant et je me suis jetée sur toi monjournal !Je suis arrivée au restaurant, et là Thomas était juste sublime, craquant.Vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche. 

Nous avons parlé et beaucoup ri toute la soirée.Le dîner était parfait et très gourmand.Est arrivée la fin du repas.On s’est levé de table pour quitter le restaurant et Thomas a pris ma mainchaleureusement.A ce moment-là, j’ai senti des papillons dans mon ventre.Il a pris mon visage entre ses mains et m’a embrassé . J’étais la plus heureuse du monde à ce moment-là et jamais je n’aurais puespérer un aussi beau Noel.

Bon je te tiens au courant plus tard pour la suite car il est en train de m'appeler.

Shany MORITZ

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♦ L’adolescent a besoin de faire la fête, de sortir, de se faire des copains, pour ne pas haïr sa jeunesse. 

♦ L’adolescence est une période où un jeune garçon se refuse à croire qu’un jour il sera aussi idiot que son père 

♦ L’adolescence c’est le temps des boutons, des filles, des garçons, des premières fois, et des baisers. 

♦ L’adolescent, un jeune homme, une jeune fille, qui manifeste son originalité en s’habillant comme les autres. 

♦ L’adolescent est un adulte diminué. 

Nathan LEVY

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SECTION 28

LES MAXIMES DE NATHAN

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Cette histoire se passe entre l’épisode III et IV de la saga Star Wars, peu après l’extermination des Jedi et au début de la période de l’Empire

Elle arrive vers moi. Elle s’approche et me dit de sa voix fermement : -Dépêche-toi le croiseur va partir ! Sur cela je me lève et je me presse vers l’im-mense appareil. Cette fille était la Padawan de Maitre Thorii. Le moi le jeune Padawan de Maitre Szerl, Chegi Ye-pa. Une fois que nous sommes sortis de l’atmosphère de la planète ville Coruscant, je me dirige vers elle et je lui de-

mande son nom. Elle me répond qu’elle s’appelle Eryah et je me présente à mon tour et nous continuons à parler.

-Nous allons sur quel systè-me ?-Sur le système de Soraïn, me répondit-elle-C’est de là que je viens...-Ah bon ?-Oui, c’est une planète magnifi-que, plus belle encore que Na-boo. La planète a de nombreu-ses mers, lacs et océans ; il ne fait ni trop chaud ni trop froid. -De quel secteur viens-tu ?-Le secteur 3-2-2-4 ; la capi-

tale.-Nous avons débranché l’Hyperdrive. On part avec la navette sur la planète...

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SECTION 29

STAR WARS : L’EPISODE OUBLIE

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Je rentre enfin… Je reconnais ces paysages... les montagnes au loin ; les lacs, les forêts, les mers...Et enfin la grande cité... Guarda la capitale.Nous atterrissons sur la passerelle numéro 17.Nous sortons du vaisseau avec nos maîtres et nous nous diri-geons vers la porte. Et nous entendons un bruit sourd der-rière nous ; une ombre gigantesque, nos maîtres étaient déjà entrés lorsque l’ombre apparut, il ne restait qu’ Eryah et moi. De loin nous voyons les trapes principales s’ouvrir ; le régi-ment débarque et se rapproche rapidement de Guarda... Des milliers de soldats et nous ne comprenons pas.. Ils appro-chent de la ville... et se dirigent directement vers le palais, les chasseurs sortent du vaisseau et se dirigent vers notre navette, et je comprends qu’ils viennent pour nous tuer. Je regarde Eryah et je lui dis :-Au vaisseau !-Et nos maîtres ?-On ne peut plus rien pour eux ! Tu vois cette armée qui fonce droit vers nous ? (elle acquiesce d’un signe de la tête) et bien ils viennent nous massacrer ! -Tu sais piloter ce truc ?-Plus ou moins, j’aurais besoin d’un copilote.-D’accord je te suis.On entre et je vois le pilote nous viser avec son pistolet blas-ter. Il tire, j’active mon sabre laser, la lame bleutée dévie le

rayon laser de la même couleur et percute le clone en pleine poitrine. Je demande à Eryah de jeter le corps dehors et je m’occupe de faire décoller ce vaisseau et éviter les tirs du croi-seur. Une fois que nous avons quitté le sol, il faut le faire avan-cer. J’empoigne le volant du vaisseau, le bouton qui gère les réacteurs et on part, direction l’espace. Mais ce n’est pas tâ-che aisée à cause des chasseurs qui nous poursuivent et qui nous tirent dessus. J’active le bouclier déflecteur et je prépare le saut dans l’hyperespace pendant que ma compagne s’af-faire à détruire les chasseurs. Le chargement est terminé, s’exclame-t-elle, saut dans l’hyperespace dans 3....2.....1.....MAINTENANT !!!!!!!!, et nous nous enfonçons dans les mystères de l’espace.

Eryah revient du centre de contrôle des tourelles et me dit :-Mais tu pilotes très très bien !!-Embarrassé, je réponds : Merci ! Tu t’es biens débrouillée au tir !-Merci. On va sur quel système ?-Takodana-Tu es sûr que la République n’y est pas implantée ?-Sûr

Le temps de se reposer et on arrive dans le système de Tako-dana. Une planète verdoyante avec tout ce qu’il faut : des ha-bitants, de l’eau, des forêts...

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-Je sens que nous allons être bien ici...dis-je.-Tu as raison Chegi...C’est la première fois qu’elle m’appelle par mon prénom... c’est bizarre…Peu importe, je la préviens que je lance le radar pour voir où est le village le plus proche car malgré nos nombreuses ra-tions de nourriture, nous n’en aurons plus d’ici 3 semaines ou 1 mois mais pas plus.

Le temps passe... cela fait déjà 3 jours que nous sommes arri-vés sur Takodana et ça se passe bien entre Eryah et moi... J’ai l’impression que nous nous rapprochons de plus en plus... Nous parlons beaucoup de nos origines, de notre entraîne-ment au Temple sur Coruscant, nous nous entraînons ensem-ble... Et même, nous dormons plus prêts l’un de l’autre.

Nous sommes dans notre nouveau foyer depuis quinze jours maintenant. Je lui apprends à se servir de mieux en mieux de la Force… Moi je n’ai pas besoin de m’entraîner car j’avais le niveau d’un Maitre Jedi en la matière mais ce n’était pas son cas et....je crois que je ressens des choses bizarres, mon coeur bat plus vite en sa présence. Je sais que dans l’Ordre Jedi l’amour est proscrit et l’attachement et toutes les formes jalou-sie sont interdites mais je ne sais pas, je ne sais plus car l’Or-dre est détruit et je sens qu’elle se rapproche de moi aussi. Nous verrons plus tard, dans quelque mois.

On s’est mariés selon les coutumes de Takodana, dans la clai-rière sacrée, après avoir bu l’eau du lac du dieu local. On n’a que quatorze ans mais nous savons ce que nous faisons. L’Or-dre nous forme très tôt à la maturité. Et comme l’Ordre a été détruit nous avons choisi cette façon de vivre…

Trois mois après notre mariage, tôt le matin, un grand fracas se fait entendre dans notre secteur et nous nous réveillons en sursaut. Je m’habille vite avec la tenue traditionnelle Jedi, le sabre à la main tous sens en alerte. Le côté Obscur et la puis-sance émanent de ce guerrier, je ne ferais sûrement pas le poids mais ce n’est pas grave je me battrais jusqu’à mon der-nier souffle pour protéger Eryah. Je ne ressens plus la pré-sence du guerrier, mais je sens quelque chose de plus effroya-ble encore : un grand cri de douleur qui provient du vais-seau... et C’EST LA VOIX D’ERYAH !!Je cours de toutes mes forces en hurlant « ERYAAAH !!! »J’arrive au vaisseau et là j’aperçois Eryah le ventre ouvert en deux. Je m’agenouille auprès d’elle. J’essaye de la ranimer, de la réveiller mais rien ne se passe. Elle est morte.Je l’ai inhumée prêt de la clairière où nous avons choisit de nous installer et j’ai pris le vaisseau à la recherche de celui qui m’avait enlevé ma femme. La haine mène au côté obscur ce que j’avais juré de combattre mais je suis rempli de colère et de haine à l’égard de celui qui a fait cela. Un tueur de l’Empire, le nouveau nom de la République, alors un parmi

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tant d’autres, je me lancerai à sa recherche, et m’emploierai à détruire tous les tueurs à gage de l’Empire.

Je me rends tout d’abord sur le système où il y a le plus de chasseurs de primes :Tatooine

J’atterris dans l’aérodrome de Mos Espa dans le hangar 7. Cinq minutes après je vois des clones de la République venir vers mon vaisseau. Je me cache dans le local des vieux équipe-ments guerriers. Je les entends monter à bord et fouiller, je sens qu’ils essaient d’ouvrir la porte derrière laquelle je suis en embuscade. Ils s’éloignent et je sors discrètement, j’arrive derrière eux et sans crier gare, j’en transperce un avec mon sabre et assomme l’autre avec la Force. Celui-ci se réveille un peu plus tard, je le vois qui essaye de me viser avec son fusil, mais je le fait voler avant qu’il ne puisse tirer. Je le projette sur le mur, le regarde et faisant passer main droite ver la gau-che je lui dis :-Qui sont les chasseurs de primes payés pour tuer les Jedi ? Parle !-La personne chargée de tuer les Jedi est Dark Vador et ses apprentis. -Où sont-ils ?-Sur Coruscant.-Y-a-t-il des vaisseaux de l’Empire que je peux prendre pour passer inaperçu ?

-La navette diplomatique.-MerciEn disant cela je lui tranche la gorge. Il vaut mieux prendre son armure pour passer discrètement dans les rangs ennemis. Je le défais de son armure et l’enfile. Je sors de la navette, fusil à la main et sabre laser caché près des cellules d’énergie pour les armes, cinq clones m’attendent dehors, leur chef me demande :-On t’attendait, tu faisais quoi ? -J’inspectais le vaisseau. -Où est la personne qui était avec toi ? -Mort, un Jedi était à l’intérieur et il l’a buté.-Ok ! On rentre faire notre rapport et retour sur Kamino.Kamino ? L’usine de clones ? Vador passera sûrement faire une inspection dans les jours qui viennent. En tout cas, j’es-père. On retourne à la base impériale et je vois la puissance de cette nouvelle République. Des marcheurs quadrupèdes gi-gantesques, des centaines de chasseurs et au moins cinquante mille clones prêts à combattre. Le chef de l’escouade va faire son rapport et moi je profite de son absence pour m’éclipser et trouver une de ces navettes dont le clone m’a parlé.Je passe entre des bâtiments et j’arrive enfin au hangar princi-pal où j’aperçois deux centaines de chasseurs flambant-neufs et au fond de ce même hangar des grands vaisseaux blancs, les navettes.

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Elles sont ouvertes, j’entre à l’intérieur, repère le mécanisme qui permet de fermer la trappe, je l’enclenche, entre dans le cockpit, démarre le moteur et m’apprête à décoller lorsque l’on me tire dessus pour m’arrêter ; j’active les déflecteurs au maximum et monte rapidement vers le ciel. Une fois dans l’es-pace, j’entre les coordonnées de la capitale galactique et lance l’hyperdrive. Durant le voyage, je change d’habits et revêt une tenue de pilote et je médite. En vue de la planète ville, j’amorce l’atter-rissage en me dirigeant vers ce qui ressemblait autrefois au Sé-nat. On ne me demande pas de code pour me poser...Bizarre…Je sors de la navette, personne ne vient m’accueillir....Je vois quelqu’un au loin...Un homme pas très grand, vêtu de noir, avec des yeux emblématiques du côté obscur de la Force : jau-nes avec un contour rouge. Je lui crie :-Qui est tu ?-L’assassin de ta femme.Il commence à courir vers moi en sortant des lames rouges de ses sabres lasers. Je fais de même en sortant ma lame bleu-tée.Il saute à une hauteur d’au moins cinq mètres au-dessus du sol et pointe ses sabres vers le sol. En voyant cela j’esquive vers la gauche et j’attends qu’il atterrisse. Une fois sur la terre ferme, je me rue sur lui, le sabre en main et lui assène un coup latéral qu’il bloque avec ses sabres. S’en suit un combat de légende. Je prends l’avantage sur le Sith et je le rapproche

du bord, mais il se passe quelque chose d’étrange ! Je le vois passer en dessous et je ressens alors une vive douleur dans le thorax, puis une deuxième. Il m’a transpercé, il me fait tour-ner pour que je sois dos au vide, il se rapproche de moi et me susurre à l’oreille :-Adieu, Jedi.Il me donne un coup de pied dans le ventre mais je ne sens pas la douleur, je me glisse lentement hors de mon corps. Je revois ma vie, mes entraînements au Temple Jedi, ma ren-contre avec Eryah, mon mariage et puis, le noir total...ensuite un blanc aveuglant... je vois ma femme au bord de mer sur Takodana, qui médite, elle se retourne vers moi et me fait si-gne d’approcher, j’avance, je peux presque la toucher, mais.....un mur invisible m’en empêche…je descends à une vitesse folle…la douleur de mon thorax transpercé se réveille, avec plus d’intensité encore ! Un droïde médecin s’occupe de me soigner et je comprends que je suis revenu à la vie. Il est temps de me venger. Il est temps de détruire les Sith....

Rafaël CHELLI et Ariel SZLINGER

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L'adolescence,Une période semée d'embûches !On se cherche, on panique quand cela débuteOn a l'impression d’être seul, incompris.Mais on doit regarder devant soiPour quitter l'enfance qu'on a tant appréciée

Pour être un peu plus indépendant,On cherche à s'éloigner de ses parentsQu'on avait autrefois tant adorés.Ceux qui nous avaient guidésDorénavant ne nous comprennent plus

Plus on grandit, plus on prend des libertésSortir, boire ou fumer,Mais quand on se rend compte qu'on a été influencé,Et qu'on se regarde dans le miroirOn se dit qu'on a dû beaucoup décevoirEt qu'on aimerait retrouver son enfance,innocente

Puis on découvre la pubertéCette période où l'on a l'impression de changerOn veut commencer à plaireMais les transformations corporellesQui font des filles des demoisellespeuvent s'avérer dangereuses

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LA FUITE DE L’ENFANCE

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Attention à ne pas en jouer, sinon c'est la chute assurée

Malheureusement même si cette période est enjouéeParfois on a envie de tout arrêterOn se sent mal, on ne se reconnaît plus Notre corps ne nous convient plusLa solitude est devenue une drogueLe téléphone et les réseaux sociaux, illusion de notre vie rê-véeoù l'apparence l'emporte sur la vérité

Malgré tous ces petit tracasOn se rend compte que l'adolescence est une période de joieUne période qui fait passer l'enfant à l'adulteOn grandit, on devient mature et on prend sur soi.

Daniel NAKACHE

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Le 1 septembre 2015 Chère Olivia, je m’appelle Jenna, j'ai 15 ans et je t'ai choisie comme correspondante canadienne sur la liste de mon école. Aujourd’hui, c’était  la rentrée et  je dois avouer que cette journée a été une des plus stressante de ma vie. Je suis nouvelle dans ce lycée et j'étais très anxieuse à l'idée de rencontrer pour la première fois mes camarades. Je ne savais pas comment m’habiller. Il faut dire que je suis assez forte et que ma façon de me vêtir ne correspond pas à celle des autres filles. J'essaye à tout prix de masquer mes rondeurs et je ne porte pas comme les filles de mon âge de jean taille basse et de hauts moulants. Je ne respecte aucun code de la mode. Même lors des fortes chaleurs je porte des manches longues pour masquer la grosseur de  mes bras. Imagine la scène, une fois sortie de la maison, je marchais à reculons, j'avais peur, je ne me sentais pas bien, j'avais les

mains moites. Qu'allaient penser les autres de moi ? Normalement, le lycée est un lieu de rencontre et d’amitié. En y arrivant, tous les élèves m'ont regardé fixement, presque cruellement. Etait-ce parce que je suis nouvelle ou bien se mo-quaient-ils de mon physique ? J'avais beau tirer sur mon long tee-shirt je ne pouvais pas masquer mes formes. Je crois que le regard des filles était plus méchant que celui des garçons qui semblaient plus indifférents. La journée est passée lentement. A cause des regards furtifs et des gloussements incessants je me suis renfermée dans mon silence, et la journée m'a semblée interminable. Le soir en rentrant à la maison, je n'ai pas répondu aux ques-tions de mes parents et je me suis enfermée dans ma cham-bre pour pleurer et me confier à mon journal intime. Ma chambre est sombre, à peine éclairée par une ampoule opaque de faible intensité. Elle est à l'image de mon humeur. Je me suis  regardée alors dans le  miroir ce que je fais rare-ment. Le mascara coulait le long de mes joues et j'avais les yeux qui piquaient. Pourquoi les autres adolescents me rejet-tent simplement parce que je suis grosse? C'est un mystère.

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SECTION 31

MINCE ALORS !

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Ils ne me connaissent même pas.  Je sais qu'en Amérique du nord les personnes de forte corpulence sont mieux acceptées et ne sont pas considérées comme négligées. Ne pas te connaitre me facilite les choses. Il est plus facile de se confier à une étrangère. Lorsque je parle à mes parents ou à mes frères et sœurs ils me disent que les gens sont méchants et qu'ils finiront pas voir en moi la beauté intérieure. Que je suis une fille formidable. Mais moi je m'en fiche, je veux être aimée tout de suite, je veux que les garçons me regardent. je ne veux plus me cacher  pour manger. J'ai passé la soirée à feuilleter des magazines de mode pleins de photos de mannequins rachitiques et pour me calmer j'ai vidé le pot de glace au chocolat. Le 15 septembre Chère Jenna, je suis contente de que tu m'aies choisie. Tu m'as fait beaucoup de peine. J'aimerais être avec toi pour te soutenir tous les jours. Tes parents ont raison mais je comprends que tu souffres et que tu cherches une solution rapide. Comme tu as pu le voir sur la photo de facebook, je suis moi-même un peu ronde. Il est vrai qu'au Canada le regard des autres est différent. Ma vie a changé depuis que j'ai rencontré Ryan, mon amou-

reux. C'est un des plus beaux garçons du lycée et les autres filles m'envient. Il était avant avec Ashley,  la fille la plus belle de la ville. Il l'a quitté car elle était imbue de sa personne. Il l'a trouvait superficielle et n'a pas supporté son attitude en-vers moi. Je lui  parle tous les soirs au téléphone avant de dormir même si nous passons la journée ensemble. Quand je suis avec lui, mon coeur palpite, et je me sens bien.  J'ai l’impression d’être dans un conte de fée. Le sourire me vient peu importe la raison. Même ses amis, réticents au départ, ont appris à m'apprécier. Tu vois, même les gens comme nous ont droit au bonheur. Il ne faut pas te laisser aller et t'accorder le pardon. Si tu commences à t'accepter les autres iront plus facilement vers toi. Bisous et tiens moi au courant. le 20 octobre Chère Olivia Ta lettre m'a fait chaud au cœur et j'ai décidé avec l'aide mes parents d'entamer un régime. Ils m'ont promis qu'en cas d'échec ils accepteront l'idée d'une chirurgie bariatrique même si je suis mineure. J'ai commencé le régime il y a un mois avec l'aide d'un coach diététicien.

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J'ai déjà perdu 5 kg et retrouvé le sourire. Cela peut paraître peu mais tu ne peux pas imaginer le plaisir que cela me pro-cure. J'ai fait la semaine dernière des achats avec ma petite sœur. J'ai perdu une taille. Je me suis acheté des tee-shirts un peu moulants, de nouveaux jeans et même une robe que j'ai portée à  l'anniversaire de Jeremy. Il a mon âge et est en se-conde B. Il est venu spontanément me parler et plaisanter du-rant la récréation. J'avais honte et j'étais toute rouge. Mais quelle joie ! A son anniversaire, il m'a retrouvé à la station de Métro et il a été très attentionné et m'a même invitée à danser un slow. J'étais très gênée et surprise lorsqu'il m'a serrée dans ses bras. Je ressentais un mélange de fierté et de malaise. J'ai rapidement oublié le regard pesant des autres et pour la première fois, le temps d'un instant, j'ai oublié mon corps. Seule comptait la chaleur de sa joue sur la mienne et j'appré-hendais autant que je le souhaitais le moment où il tenterait de m'embrasser. Il ne l'a pas fait mais le bonheur de cet instant innocent était le plus beau cadeau qu'il pouvait me faire. Apparemment cette danse m'a rendue visible aux yeux des au-tres élèves pour qui j'étais auparavant transparente. C'est une nouvelle vie qui démarre ! Affectueusement. Eden BENZIMRA et Stecy BOKOBZA

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Ma très chère Camille, J’espère que tu vas bien. Depuis que tu es partie vivre à Lon-dres ; tu me manques énormément.La Californie n’est plus la même sans toi. Malgré la distance, nous resterons toujours liées ; c’est la raison pour laquelle, étant ta meilleure amie je me dois de tout te dire.Passer cette dure période de la vie sans toi est cruellement dif-ficile. Juste après que tu sois partie, il s’est passé un événe-ment ; je vais te raconter le jour où tout a changé.Ce fut le jour de la rentrée en seconde. Je m’étais levée avant l’heure pour avoir le temps de m’habiller tranquillement et de ne pas oublier le moindre petit détail. J’avais mi un chemi-sier avec une belle jupe, des collants opaques et une jolie paire de chaussures. J’étais très anxieuse et j’avais une boule au ventre comme un nœud impossible à défaire. Juste avant de partir je fis mes petites retouches devant le miroir à l’en-trée de la maison puis je me rendis à l’école J’y arrivai en même temps que les autres élèves. Le lycée était tout nouveau pour moi. Je vis beaucoup de nouvelles têtes, et j’étais pressée

de retrouver les filles. J’étais dans le couloir de l’école et on me tapota l’épaule. Je me re-tournai et je vis un nouvel élève. C’était un garçon particuliè-rement mystérieux, il avait l’air timide, il avait des yeux bleus, les cheveux châtains. Toi qui me connais, tu sais que j’aime bien les garçons comme ça. Lorsque je regardais ses yeux, c’était comme s’il n’y avait plus personne autour de nous. J’étais plongée dans son regard. De plus, il avait un magnifique sourire.Puis il m’interrompit dans mes douces pensées pour me dire que tout le lycée était convoqué dans l’amphithéâtre. On y descendit ensemble. C’était une immense salle avec des chai-ses et une grande scène. Le directeur se présenta et désigna

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I LOVE YOU

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les classes de chaque élève. Il y avait un profond silence. J’étais inquiète et me posais mille et une questions : «  serais-je dans la même classe que les filles ? » ; « serais-je toute seu-le ? » ; « oublierait-il d’appeler mon nom ? » ; «  serais-je dans la même classe que le mystérieux garçon ? »La chance était de mon côté, je me retrouvai avec les filles et apparemment, le fameux garçon. On entra dans la classe et je m’assis au milieu. Puis tout à coup, je le vis rentrer dans la classe, il vint vers moi, et s’assit à cote de moi. Le professeur commença une nouvelle leçon. Moi, je ne regardais que le garçon, avec admiration. Il avait tellement de charme que pendant quelques instants, je crus devenir aveugle. Puis à ce moment-là, il se tourna vers moi pour me demander si j’avais un stylo car le sien n’avait plus d’encre. J’étais émerveillée. Il m’avait adressé la parole ! J’étais sur un nuage, j’avais l’im-pression de voler comme un oiseau, un papillon ou encore une fée ! Quand je le regardais, je respirais la joie de vivre et j’oubliais tous mes problèmes. Je pense que j’étais amoureuse. Comment est-ce possible ? Tomber amoureuse en si peu de temps paraît improbable ! Pourtant, si. Il me répéta une se-conde fois la question. Je repris sur le champ mes esprits et lui donnai de bon cœur mon stylo. Il me remercia. La cloche sonna, c’était la fin des cours, il oublia de me rendre mon sty-lo. Ce n’était pas grave, au moins, il avait quelque chose qui m’appartenait.Le lendemain, il s’assit à la même place, à côté de moi. Cette fois-ci, je décidai d’aborder la conversation la première. Je lui dis : « Excuse-moi, aurais-tu compris ce qu’elle explique ? Je

n’y comprends absolument rien, je t’avoue que les mathémati-ques ne sont pas du tout mon fort ! » Tu parles ! Toi qui me connais Camille, tu sais très bien que j’étais la plus forte en maths !Puis il m’expliqua brièvement la leçon. Je lui dis alors : « Tout paraît plus clair maintenant ! Pardon de t’avoir déran-gé ». J’avais décidé de faire semblant d’être ignare en mathé-matiques. On eut un contrôle et évidement je fis semblant de la rater. J’obtins ma note le surlendemain : quatre sur vingt. Le garçon eut dix-huit sur vingt. Il vit ma note et me dit : «  Tu sais, j’ai eu dix-huit sur vingt. Je peux peut-être t’aider, tu voudrais venir chez moi, ce soir comme ça je pourrai t’expli-quer ». J’étais tellement heureuse. Je ne pourrai, jamais défi-nir ce que je ressentais. C’était le plus beau jour de ma vie ! On échangera nos numéros de téléphone ! Je me rendis donc chez Dylan. Chez lui, c’était grand et moderne. On alla dans le salon et il passa toute la soirée à m’expliquer les maths. Il y avait des moments où il travaillait avec moi et d’autres où il plaisantait. C’était plutôt marrant. Lorsqu’il commença à faire nuit il fallut que je rentre chez moi. J’arrivai à la maison et me mis directement au lit. Je pensai toute la nuit à cette magnifique soirée avec Dylan.Plus les jours passaient, plus on était proches, si proches que tous les midis on mangeait ensemble et tous les soirs on fai-sait nos devoirs ensemble. Dylan et moi étions désormais insé-parables. Je savais que je pouvais compter sur lui et il savait qu’il pouvait compter sur moi. On se disait tout. On allait même le soir au parc pour pouvoir se moquer des skateurs

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qui tombaient par terre. Ce n’était pas méchant, on va dire que c’était un moment de complicité.Ma vie semblait parfaite jusqu’au jour où tout a basculé. Je ne l’oublierai jamais ! Ce jour-là Dylan ne se mit pas à côté de moi. Il ne voulut pas m’accompagner au parc. J’allai lui parler, il me repoussa, comme une quantité négligeable. Je tentais plusieurs fois de lui parler mais il se tenait à distance de moi. Je ne comprenais pas. Les jours passèrent et il ne me parlait toujours pas, jusqu’au moment où il vint vers moi et me dit : « Ecoutes, je suis vraiment désolé si je ne t’ai pas par-lé ces derniers temps, mais si je ne suis pas venu te voir avant c’est que je n’avais pas le courage… Je déménage demain… en France… mes parents ont pris cette décision car ils pen-sent que j’aurai un meilleur avenir là-bas… »A ce moment–là je ne sentis plus mon cœur battre. J’avais l’impression que le monde s’était arrêté. Tout le monde bou-geait, respirait, sauf moi, paralysée, tétanisée par cette horri-ble nouvelle. Il attendait une réaction, un signe de moi... Nous savions très bien tous les deux qu’il n’y avait pas que de l’amitié entre nous. Il y avait de l’amour, mais aucun de nous deux n’osait faire le premier pas. Mais là, la nouvelle était tel-lement brusque, inattendue et douloureuse que je ne trouvais aucun mot, aucune phrase à lui dire. De plus il était inno-cent, c’était ses parents qui avaient pris cette décision.Alors là, je cesse de réfléchir, je saute dans ses bras et l’em-brasse fougueusement. Nous sommes si tristes tous les deux. Une larme coule sur le beau visage de Dylan. Je le serre très fort dans mes bras. Mais malheureusement, il est trop tard.

On ne peut pas commencer une relation alors qu’il part en France le lendemain. Et puis, les relations à distance… La sonnerie de l’interclasse interrompit ce moment intense en émotion. La journée passa, mélancoliquement, et le soir arri-va. Mon estomac était noué. Il me fut donc impossible de manger et j’allai me coucher, désespérée. Cette nuit  fut la pire de toutes. Je n’arrivais pas à dormir et pensai sans cesse à Dylan. Les années passèrent, le bac approchait.Oh ! je m’en souviens ! J’ai eu quinze virgule neuf de moyenne générale et la mention bien. A un point près, j’avais la mention très bien. Puis, la vie a décidé que j’aille faire mes études en France. Mais qui aurait cru que nos che-mins se recroiseraient à nouveau et qu’en fait Dylan était l’homme de ma vie ? Aujourd’hui nous avons trois filles, qui ont, elles aussi, des enfants. T’écrire cette lettre m’a fait revi-vre ma jeunesse. L’adolescence est une sacrée période, main-tenant je plains mes parents, les pauvres, tout ce qu’ils ont dû endurer à cause de moi ! Mais bon, je sais que tout cela était pour mon bien. Mais le plus cocasse dans tout cela est que nous sommes retournés vivre en Californie ! Qui l’aurait cru ? Voilà ma Camille, je t’ai raconté cet épisode de mon adoles-cence qui a joué un rôle majeur sur tout le reste de ma vie !... Mais maintenant, j’attends de tes nouvelles n’hésite pas à m’écrire. Je t’aime très fort et j’espère que nos chemins se re-croiseront également.

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Eden CHAOUAT et Leanna ZRIHEN

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D’après mes études et mon expérience de pédopsychiatre, l’adolescence est une période de la vie située entre l’enfance et l’âge adulte. On parle très fréquemment de la fameuse crise d’adolescence.C’est une période chargée de différentes émotions, une pé-riode où le regard extérieur tel un reflet dans le miroir a une influence et une importance sur la personne.C’est un âge d’opposition, de révolte principalement avec les parents où l’adolescent demande plus d’autonomie et de liber-té.S’habiller, téléphoner et sortir avec ses amis sont, pour lui, une priorité absolue.Parents et adolescents ne sont pas toujours d’accord ce qui peut être une source de conflits.Pour certains parents cela peut s’avérer difficile et pour d’au-tres les changements sont plus subtils.Comment faire face aux adolescents en pleine crise ?

Il est clair qu’ils sont confrontés à des interrogations sur leur vie, leur avenir, et apparemment ils se posent de nombreuses questions auxquelles ils ont du mal à répondre.C’est face à ce doute très certainement qu’ils sont sur leur ré-serve, se replient sur eux-mêmes dans un cadre familial alors qu’à l’extérieur ils sont beaucoup plus ouverts. En effet, en fa-mille, c’est un vrai mystère ! L’adolescent ne se confie pas, il est très souvent enfermé dans sa chambre, souvent dans son lit, car dormir est son passe-temps favori et le lit son meilleur ami à l’exception de son téléphone.En général, les adolescents préfèrent fuir l’ambiance familiale et passent la plupart de leur temps dehors à se retrouver en bande et à plaisanter avec leurs amis, ils traînent comme ils disent, sans aucune activité particulière, juste pour oublier le cadre quotidien, l’école et la famille.L’école est souvent un problème à cette période de leur vie. Ce n’est pas une priorité pour eux.L’amusement et leur apparence est plus une préoccupation.

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LE JOURNAL DU MEDECIN

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Leurs histoires d’amour deviennent de vrais problèmes, ils veulent jouer aux adultes mais ils ont encore des réactions d’enfants ; l’amour est pour eux un conte de fées, jusqu’au moment où ils sont confrontés à des déceptions amoureuses, ils ont du mal à gérer ce genre d’émotions.Ils changent d’avis d’un jour à l’autre, ils s’enfoncent dans un silence profond, et le lendemain ont un sourire comme si rien ne s’était passé la veille.Mensonges, cris, disputes sont les comportements du quoti-dien. Tout semble opaque, et sans issue. Angoisses, stress et mal être, ou au contraire, excitation, joie sont les symptômes simultanément ressentis.Les parents ne doivent pas être négligents devant certains comportements, et ne pas prendre cela de manière innocente, car dans certains cas cela prend des proportions plus graves.Attention, tous les adolescents ne vivent pas de telles situa-tions, pour beaucoup d’entre eux, les réactions sont plus cal-mes, la scolarité n’est pas un souci, les amis sont très impor-tants et les relations familiales également.Le pardon n’est pas un problème en cas de conflit, au con-traire il permet ensuite de discuter. Il faut comprendre que les changements physiques et comportementaux sont, comme on le dit souvent,  d’ordre hormonal. Et cette instabilité peut durer peu de temps comme de nombreuses années.Et je terminerai sur une note positive ! Elsa, jeune fille inter-rogée à ce sujet nous en parle en quelques mots : « Je n’ai pas l’impression de vivre un moment particulier, je continue ma

vie normalement, mes parents me reprochent parfois d’être cruellement désagréable quand je parle, surtout avec mes frè-res et sœurs. C’est vrai que je préfère sortir et m’amuser avec mes amis mais je ne mets pas de côté l’école. J’ai l’impres-sion de bien vivre mon adolescence, j’espère pour mes pa-rents aussi, car c’est assez calme à la maison ». Docteur Munsh

Talia WAZANA

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On a quitté l’enfance pour le monde de l’adolescence. Ou du moins on le croit … On a seize ans et on joue des scènes de-vant le miroir. On est encore innocent mais on veut critiquer et s’opposer, et cela à chaque occasion qui nous passe sous le nez. On pense que tout est possible mais tout nous parait im-possible. Tant le téléphone peut nous faire sourire tant il peut se montrer cruel. Parfois on peut plaisanter voire blesser mais ce que l’on espère c’est d’être pardonné. Apparemment la fée des dents n’est plus un mystère on est devenu grand. A la mai-son on demande cinquante millions de fois le silence, certaine-ment pour retrouver une tranquillité ou pour se faire remar-quer. Comme les adultes on réfléchit mais comme les enfants on agit. S’habiller avec négligence ne donnera qu’une fausse image de notre apparence. Il faut toujours viser l’excellence malgré notre tendance à la nonchalance. On se sent aimé, choyé comme un nouveau-né. Mais on se sent seul et incompris, comme une note de musique dans une symphonie. On est heureux, on est triste. On aime puis on dé-teste. On rêve d’un endroit ou la vie serait meilleure ! On est

mal, on ne le montre pas. C’est l’âge de la joie et du déses-poir.MAIS UN BEAU JOUR On grandit, on se questionne, on s’interroge. On se rend compte que ce que l’on connait n’est pas grand-chose. On a donc beaucoup à apprendre. L’adolescence est une étape de la vie qui n’est pas encore finie.

Nathan HAYOUNE

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LE PASSAGE

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Cher journal,

J’arrive à une période où les confidents se font rares. Des po-tes, j’en ai plein. Je crois même pouvoir dire que je peux compter sur quelques amis. Mais aucun à qui je puisse réelle-ment me confier. Pourtant j’ai besoin de parler à quelqu’un. Oh je sais bien, tu n’es pas très bavard.A ta manière, tu me rappelles que le silence est d’or, n’est-ce pas ? Cher journal, j’ai écrit maintes et maintes fois ce que je ressens, mais rien à faire, cette douleur ne cesse de m’étouf-fer.J’aimerai pouvoir crier, mais aucun son ne sort.J’aimerai pouvoir pleurer, mais mes larmes sont asséchées par la douleur.On m’a pris, on m’a volé ce que j’avais de plus cher. Je leur en voudrai toute ma vie. Ces hommes avec le coeur tordu, sans pitié.

Le mercredi soir, pendant deux heures, mon meilleur ami et moi pratiquons un sport de combat. C’est là, que quatre jeu-nes types se pointent. Que veulent-ils ? L’entraîneur leur or-donne calmement de quitter la salle puisqu’il s’agit d’un cours privé, mais ils restent là sans bouger, négligeant son in-tervention. Ils demandent à Julien, mon meilleur ami, de sor-tir pour discuter. Pourquoi lui ? Les connaissait-il ? Plusieurs minutes passent et Julien ne revient pas ! Je commence à m’impatienter et à m’inquiéter. Où sont-ils et que font-ils ?Je quitte alors discrètement la salle. Je me retrouve à l’exté-rieur, cernée par la nuit opaque.Apparemment Julien ne me disait pas tout... J’entends les bri-bes d’une conversation qui semble très tendue, des propos vio-lents… Ils évoquent une précédente dispute entre Julien et le petit-frère… Ils veulent le venger... Comment ? Que veu-lent-ils faire ? Julien balbutie un début d’excuses… Mais ils n’en n’ont rien à faire… Il est trop tard ! Ils sortent des cou-teaux. Dans un silence glacial, le premier assène un premier coup dans les côtes de Julien...

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RENCONTRE MORTELLE

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J’hurle un « non » et je cours à perdre haleine pour trouver de l’aide, et dans ma course je pressens que celui dont j’étais secrètement amoureuse allait disparaître. J’alerte l’entraîneur de boxe, paniqué, regrettant d’avoir laissé partir Julien en compagnie de ces assassins. Ils l’avaient sauvagement abattu. Julien, avait perdu la vie. Il n’était plus de ce monde, il nous avait quitté, dans une simple bagarre de rue.J’en connaissais peu des comme lui. Julien avait les cheveux bruns, tantôt frisés, tantôt ondulés. Ils partaient dans tous les sens. Sa tête était un oxymore, un paradoxe, car ses cheveux sombres et presque incontrôlables contrastaient avec son vi-sage pâle, doux et innocent. Toujours avec le sourire, il était à la fois le calme et la fête, la folie et la sagesse. Discret et loin d’être bête, il était d’une générosité sans pareille.Certains disent que les meilleurs partent en premier, et nul ne peut approuver davantage ce dicton que celui qui a connu Ju-lien. Cher journal, révèle-moi ce mystère de la vie qui hante nos esprits. Pourquoi la vie ? Mais aussi pourquoi la mort ?Comment l’annoncer à ses parents ? Je tenais à les informer moi-même. J’avais honte, honte de ne pas l’avoir secouru à temps, honte de ne pas avoir pris le coup de couteau à sa place, il l’aurait fait, lui...Je prends mon téléphone, toute tremblante, et j’appelle. Ses parents doivent être en train de dormir. C’est sa douce et agréable maman qui répond. Une maman aimante, toujours en train de coudre, ou en train de tricoter ; des doigts de fée

destinés à l’amour des siens. Comment lui annoncer ? Je ne pouvais pas, une telle nouvelle ! C’était trop fort, trop brutal pour une mère… « J’ai fait un rêve, un cauchemar plutôt. Mais ne m’en vou-lez pas si je vous le raconte. Il y avait une brebis qui était en-cerclée par des loups. Elle était innocente, je la connaissais bien cette brebis. Je ne lui voulais que du bien, mais dans la vie, on n’a pas toujours ce que l’on veut... Les loups ont plan-té leurs crocs dans les côtes de la brebis. La brebis est morte. Cette brebis ne vaut rien dans ce monde, personne ne se sou-cie de son bien, pourtant elle était importante pour moi. La maman de Julien m’a répondu clairement :« Eh bien, ce n’était qu’un rêve ! Mais pourquoi me racontes-tu cette histoire ? »

Aure BENSIMON

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Il y'a quelques jours j'ai appris une leçon de vie, qui, je pense me servira pour toujours. Chaque année dans notre classe, nous accueillons un nouvel élève et ce dernier ne m'a pas laissée indifférente. Comment dirais-je ? Il avait quelque chose de mystérieux qui m'attirait. Malgré ma timidité, je vins le rejoindre pour la toute pre-mière fois à la récréation. Nous apprenons à faire connaissance, je le trouve vraiment très gentil, et je veux en connaître davantage à son sujet. Tout ce que je sais pour l'instant, c’est son prénom, Liam, et sa passion pour la boxe. Durant toutes les récréations, et, ce, pendant plusieurs jours, notre relation se faisait plus forte, du moins c’est ce que je pensais lorsqu’un matin, alors que nous bavardions plaisam-ment, Mandy s'approcha de nous. Mandy a un caractère dé-testable mais elle est la fille la plus populaire du collège. Sans mentir, c'est la personne la plus narcissique que je connaisse ne sortant jamais sans son miroir de poche. Elle était, ce jour-là, vêtue d'une tunique hyper chic, de collants opaques et

d’une paire de bottes de luxe. Toute mielleuse, elle s’assit sur les genoux de Liam, négli-geant totalement ma présence. La voir si proche, physique-ment, de Liam m'était insupportable. J’avais appris qu’ils étaient amis depuis leur plus tendre enfance et je compris vite que Mandy était prête à tout pour me rendre folle de jalou-sie. Mais je n’aurais jamais pu imaginer ce qu’elle s’apprêtait à faire… Elle plongea son regard dans celui de Liam et l’em-brassa fougueusement. J’avais les larmes aux yeux ! Mon cœur était rempli de haine. Cette fille voulait clairement me détruire. Depuis la rentrée en sixième, cette fille me tourmentait, depuis quatre ans !… Je m’éclipsai ― Je préfère m'isoler, sans montrer mes senti-ments, de peur que l'on me taxe de fille fragile ― restant seule dans un coin pour réfléchir. Arrivée chez moi, je me suis enfermée dans ma chambre, j'ai fondu en larmes et je suis allée directement me coucher, en rêvant de vengeance. Le pire dans tout cela, c'est que Mandy n'était absolument

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LA VENGEANCE DE LEA

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pas amoureuse de Liam, elle jouait à ce jeu, juste pour me rendre folle. Je ne comprendrais jamais pourquoi les gens peuvent être aus-si cruels, sans raison. Le lendemain matin, après une nuit agitée, j'avais enfin une idée précise du plan machiavélique que j’allais mettre en œu-vre pour appliquer ma vengeance. Pendant quelques instants, je fus préoccupée de la peine que pourraient ressentir mes parents s'ils avaient eu vent de mon horrible projet… Mais il me suffisait de repenser aux souf-frances que Mandy m'avaient infligées la veille et depuis si longtemps pour que ma colère reprenne le dessus. Bon, l'heure de la vengeance avait enfin sonné ! Nous sommes en fin de troisième, l’épreuve nationale du bre-vet approche. J’aperçois Mandy dans le couloir du collège à la recherche d’informations concernant l’heure de la pre-mière épreuve. Je m’approche d’elle et lui dit d’un ton le plus neutre possible : « Ah ! Au fait, Mandy, La CPE vient de m’avertir que l’épreuve de maths se déroulera comme conve-nu demain matin à 10h30 ; j’ai mis toute la classe au courant, il ne restait plus que toi ! » Le lendemain, A 8h30 tapantes, le professeur fait l'appel. Au nom de Mandy Kapovski, personne ne répond ; le professeur répète son nom trois fois de suite et considère Mandy Ka-povski comme absente puis ferme définitivement la porte de la salle d’examen. Mon plan a fonctionné à merveille ! Un pe-tit rire moqueur s’échappe de ma gorge ! Le professeur se tourne vers moi et me demande ce qui me fait rire.

― Rien, rien Madame ! ― J'espère bien Le professeur distribuait les sujets, lorsque la directrice entra dans la classe. Mon visage se décomposa en une seule seconde. ― Mlle Zerah, est-ce vous qui avait dit à Mlle Kapovski que l'épreuve avait lieu à 10h30 ? ― Oui et je m'en excuse, je vais tout vous expliquer. ― Prenez vos affaires et suivez-moi dans mon bureau ! Je croisai le regard de Liam, déçu, dégoûté. J’ai tout raconté à la directrice : les manigances de Mandy, ma colère, mon désir de vengeance… Elle était scandalisée et prit la décision de m’exclure du brevet. J'ai donc redoublé. Quant à Mandy, elle a repassé son brevet aux premiers jours de septembre. Liam...? Il ne veut plus entendre parler de moi. Ce que je retiens de cette expérience c'est qu'il ne faut jamais se rabaisser au niveau des gens qui nous font du mal.

La meilleure vengeance est l'ignorance.

Léa ZERAH

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A New York, dans certaines écoles, il y a les populaires et les intellos. David, âgé de 15 ans, étudie au lycée Kennedy, en classe de seconde, dans le quartier de Brooklyn. Il fait partie du groupe des populaires et intéresse toutes les filles. David a eu une enfance assez mouvementée. Son père n’a pas été très présent pour lui, il a fait de la prison pour cambriolage. Sa mère, Chantale, est au chômage et ses parents sont maintenant divorcés. Personne n’est au courant de ses problèmes familiaux car à l’école David ne le montre pas. Il fait l’intéressant, il fume, boit, est insolent en cours et répond aux profs. Il s’est mis à sé-cher les cours, tous cela à cause de sa petite amie, Rachel. Elle voyage de famille d’accueil en famille d’accueil. Elle l’a entrainée dans toutes les conneries qu’elle a pu commettre. David avait déjà des difficultés en cours mais Rachel n’a fait qu’aggraver son cas. Cela faisait trois ans qu’ils se fréquentaient mais seulement un an qu’ils sortaient ensemble. Sa mère était au courant de tout ça mais elle n’intervenait pas, elle avait peur qu’il casse toute la maison ou pire encore, qu’il l’a frappe. Elle ne pouvait rien dire aux décisions qu’il prenait sans la prévenir. Elle était comme sous son emprise. Elle savait égale-ment qu’il séchait les cours, qu’il commettait des infractions à l’école, comme taguer sur les murs, et elle remboursait les dégâts qu’il avait causés. Rachel éprouvait des sentiments pour David, cela personne n’en doutait, mais David était beaucoup plus attaché à elle. La preuve, il fait tout ce qu’elle lui demande de faire, il lui achète tout ce qu’elle désire, en volant l’argent de sa mère. Il a littérale-ment tourné le dos à sa mère, la femme qui l’a mise au monde... Pour lui prouver son amour David avait même passé 24h en garde à vue à la place de rachel pour vol à l’arraché  sur une personne âgée.

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SECTION 37

APPRENTIS BONNIE & CLYDE

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Chantale, s’inquiétait énormément pour son fils, mais elle avait trop peur de sa réaction ! Elle aurait bien voulu faire partie de ces mères qui se comportent avec autorité auprès de leurs enfants, donnant des ordres : « range ta chambre », « fais tes devoirs »… Un jour Chantale prit son courage à deux mains et se dirigea vers la chambre de David. - Ecoute David, j’ai appelé ton père. Je lui ai expliqué toute la situation, la période que tu traverses. Nous avons pris la dure déci-sion de te mettre dans un pensionnat. David de bougea pas, ne répondit pas, ne montra aucune expression pendant trente secondes, puis il hurla :- Non maman !!!! TU NE PEUX PAS ME FAIRE A ÇA ? A MOI, TON PROPRE FILS ?! TU N’AS PAS HONTE ?!- Et toi donc, tout ce que tu m’as fait endurer ! A ta propre mère !!- T’es vraiment dégueulasse, j’ai jamais vu une mère aussi méchante. Et Rachel, t’as pensé à elle ? Comment je vais faire ?- Mais elle ne fait pas partie de notre famille. Ni de notre vie d’ailleurs. - Tu me pourris la vie. - Tu verras que tu me remercieras un jour. Et David fit sortir sa mère de sa chambre en la poussant violemment et s’enferma à clé. Il restait à présent deux semaines avant la rentrée de David au pensionnat. Cela faisait un mois que Chantale et son fils ne s’étaient pas adressé la parole. Chantale décida de mettre un terme à leur dispute, sachant qu’elle n’allait plus voir son fils les six premières semaines de pension voire davantage. Huit semaines après la rentrée, David n’avait aucune nouvelle de sa mère, il l’appela et lui expliqua comment son intégration s’était passée. Il l’a remercia ; Il avait repris goût au travail et aux études même dans les matières où il n’excellait pas. Elle ne s’at-tendait vraiment pas à cela et se demanda pourquoi n’avait-elle pas envisagé cette solution plus tôt. Elle était ravie pour lui. Au printemps suivant, Chantale retrouva David complètement changé, plus mature et plus respectueux. David, le voleur, l’inso-lent, le violent, était à présent du passé. Il était rentré pour les vacances et sa mère pouvait décider de le renvoyer ou de le faire in-tégrer une nouvelle école. Elle prit la décision de l’inscrire dans un nouveau lycée réputé pour son taux de réussite au bac, proche de 100%. Il savait que l’in-tégration allait être dure car il arrivait en plein milieu de l’année.

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La surprise !! En arrivant il découvrit Rachel. Elle était tom-bée sur une famille d’accueil assez stricte qui l’avait mise dans cette école pour les trois dernières années de lycée. Il l’ai-mait encore un peu au fond de son cœur mais il ne voulait plus craquer et répéter les erreurs du passé. Il se ressaisit et ne lui parla plus. Il faisait comme si elle n’existait pas mais elle se rapprochait de lui, ne comprenant pas sa réaction. Elle voulait juste que tout redevienne comme avant. Un mois après, le couple s’était reformé mais Chantale n’était pas au courant. Elle ne découvrit la vérité que le 30 juin. Le lendemain, Chantale quittait définitivement Brooklyn, son fils à ses côtés…

Shirel KARALOU

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1er Septembre 2015, CALIFORNIE

Salut Amanda,C’est Carly je sais que tu vas être surprise du fait que je t’écrive une lettre mais je t’en prie lis-la jusqu’au bout : Tout commence le 1er Aout lors de mon séjour forcé chez Rob. Tu sais à quel point j’appréhendais de revoir l’homme qui m’a mise au monde je ne lui avais plus parlé depuis qu’il était parti et nous avait laissés Michael maman et moi. Il avait essayé de pren-dre de nos nouvelles à plusieurs reprises mais je n’ai jamais lu aucune de ses lettres. J’espérai que le trajet en voiture ne se termine jamais je n’avais pas envie de voir l’homme qui nous avait fait autant souffrir. Mal-heureusement, au bout d’une heure seulement nous arrivâmes.Mon petit frère Michael était heureux de revoir Rob en ce qui me concerne je fus froide avec lui et partis dans ma chambre. Après y être restée toute l’après-midi je décidai d’aller à la fête foraine pour me changer les idées. A peine étais-je arrivée qu’une bande d’abrutis me jeta de l’eau à la figure c’est alors que la seule fille du groupe vint s’excuser et me proposa de rester avec eux.Elle me présenta à ses amis je reconnu l’un d’eux, c’était celui qui tenait le verre d’eau. Il me regarda d’un air hautain et se pré-senta il s’appelait Liam mais quelle importance. Après avoir passer la soirée avec eux Samantha me raccompagna chez moi.

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FLAVEUR DOUCE-AMERE

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Jusque-là tout se passait bien jusqu’à ce que je croise à nouveau, Liam par hasard à l’animalerie. Passionnée par les tortues je me dirigeai vers l’une d’elles lorsque Liam vint à ma rencontre et me dis d’un air arrogant : « à ce point là je t’ai manqué ». Ah ce qu’il pouvait m’énerver avec son air supérieur. Il poursuivit et me demanda la raison de ma venue. Je lui exprimai mon amour pour les tortues et je fus surprise d’apprendre qu’il partageait la même passion que moi. Il m’expliqua qu’il travaillait ici et me proposa de l’attendre dix minutes pour rester avec lui lors de sa pose.

Après avoir passé du temps avec lui je rentrais chez moi avec un tout autre avis : il n’était peut-être pas aussi idiot qu’il en avait l’air.

Plus les jours passèrent plus nous restions ensemble nous nous étions tellement rapprochés qu’il m’invita au mariage de sa sœur mais attention pas pour ce que tu crois ses parents l’avaient tellement harcelé qu’il décida de me faire passer pour sa petite amie. Je passai la journée à rigoler je dois bien avouer que sa famille était comment dire … originale ! A la fin de la cérémonie il me rac-compagna et contre toute attente m’embrassa.

Nous devions passer la fin de l’été ensemble mais nous savions pertinemment que nous finirions par nous séparer car à la rentrée lui allait à Harvard comme ses parents l’avaient prévu et moi à Julliard.

J’y réfléchis beaucoup car l’idée de le quitter était juste inenvisageable. De plus je me rendis compte que dès que j’étais à ses côtés les rapports avec Rob s‘apaisaient. Il avait une bonne influence sur moi.

Je me remis à jouer du piano chose que j’avais cesser de faire depuis le départ de Rob. Il m’avait tout enseigné chaque note que je jouais me faisait penser à lui. Durant mon absence Rob m’avait écrit une chanson que je décidai de jouer pour lui faire plaisir. Je lui devais bien ça après les explications qu’il m’avait données sur son départ. J’avais appris à lui pardonner. Nous étions désormais en bons termes.

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Je commençai à jouer sur le piano du salon tandis que Rob se trouvait sur la terrasse tenant un verre d’eau à la main. J’étais prise d’émotion je ne m’étais pas rendu compte à quel point ça m’avait manqué de jouer. C’est seulement a la fin de ce morceau que je me rendis compte que mon père ne tenait plus son verre. Il nous avait abandonné pour la seconde fois mais malheureusement il était parti pour de bon.

Maintenant tu dois bien te douter de la raison de cette lettre : je ne pourrais pas aller à Julliard avec toi j’espère que tu respecteras mon choix. Je dois m’occuper de Michael et de ma mère ils ont besoin de moi dans cette phase difficile. Ne t’inquiète pas Liam sera là pour nous épauler il a même insisté pour venir nous voir à chacune des ses vacances. Je dois grandir pour eux et laisser der-rière moi l’adolescente insouciante que j’étais…

XOXOBisous Carly

Lena BELLAICHE et Elsa HAYOUN

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Demain, c’est la rentrée. La nuit précédente, je dors profondé-ment, mes rêves m’éloignent du pays de l’imaginaire, du monde des fées, et me rapprochent de l’univers réel. Ce ma-tin-là, je prends mon petit déjeuner avec mes parents. Puis je m’habille : une jupe, un tee-shirt, des collants opaques. Je me regarde dans le miroir, j’ai une tenue correcte.

Mon père m’accompagne à l’école où je retrouve toutes mes amies. Ma prof principale est grande, blonde aux yeux noiset-tes. Elle est élégante et porte des chaussures que j’aime beau-coup. On se met au travail. Pendant les pauses et les récréa-tions, on s’amuse beaucoup, on plaisante joyeusement !

Et puis un jour, un lourd silence se fait sur mon passage. Mes amies s’éloignent de moi, un petit sourire cruel au coin des lèvres. Dans un premier temps, cette attitude m’attriste puis m’agace. Ais-je fais quelque chose de mal ? Leur ais-je dis de mauvaises choses ? Je ne comprends pas ce qui m’arrive et mon désespoir se transforme peu à peu en haine.

Les semaines passent… Mon amie me fait une scène à la-quelle je ne m’attends pas : elle m’accuse de lui avoir pris son amoureux. Et toutes les autres semblent d’accord avec cette affirmation ! Mais je ne savais même pas qu’elle en avait un ! Je suis totalement innocente et je ne sais strictement rien à ce sujet !… Personne ne m’écoute, personne ne me croit. Je me sens complètement abandonnée, seule au monde. Mon télé-phone se tait, pour toujours, semble-t-il. Quelle injustice ! Je ne crois pas avoir été négligente dans mon amitié, tout de même ! Tous les jours je rentre chez moi en pleurs ! Je suis d’une humeur massacrante envers mes parents qui, pourtant, sont si gentils et si compréhensifs.

Mais rien n’est définitif. Un jeudi soir, morose, comme tous les jours de la semaine, mon téléphone sonne ! Mon amie s’excuse longuement et reconnaît que toutes les accusations portées contre moi sont fausses. Je la remercie, poliment, de sa démarche tout en lui précisant combien son comporte-

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SECTION 39

LES INIMITIES SINCERES

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ment vis à vis de moi m’a causé de la peine. J’aurai du mal à lui pardonner. La douleur est encore vive. Peut-être qu’elle s’atténuera… un jour... Je comprends qu’il me faut explorer d’autres horizons que l’école pour trouver de véritables amies. Maintenant je le peux. Ma vie va changer.

Aura KELIF

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Uptown AlleySacramento, CA 95818États-Unis

Mardi 22 Septembre 2015 Ma chère Liya, Tu me manques terriblement, si tu savais… Je voudrais juste être avec toi dans cette grande maison vide. Maintenant que j’ai démarré ma nouvelle vie en Californie, je vois combien ton amitié m’est précieuse. Mes parents m’ont cruellement privée de téléphone pour la semaine donc je suis obligée de t’écrire. Bon, je préfère te le dire tout de suite je suis absolument nulle en écriture ! Mais il fallait impérativement que je te le dise.Tu te souviens du garçon dont je t’ai parlé, qui apparemment ne me portait aucune attention ? Mais si ! Ryan, le grand

brun aux yeux bleus et au corps parfait. Celui que j’ai croisé à la piscine quand je suis tombée du plongeoir, et sous son charme. Et oui, gros cliché mais en Amérique tout se passe comme dans les films, si seulement tu pouvais venir me voir ! Revenons à Ryan, il m’avait même aidé à sortir de l’eau. Je peux te le dire maintenant : je suis amoureuse de lui ! Bon tout est relatif bien sûr, ce n’est pas à seize ans qu’on connaît le vrai Amour mais ça en a tout l’air. Pour te dire, quand je parle de lui j’ai le sourire aux lèvres. Ne me prends pas pour une folle mais lis plutôt la suite. Ça va sûrement te faire rire mais il est si gentil. Hier matin, dans le couloir principal du collège je me suis co-gnée à lui. Et oui encore une fois un cliché ! Comme dans les scènes de rencontre des films américains qu’on regardait quand on était petites, en beaucoup moins glamour. J’étais dé-jà tombée devant lui et cette fois-ci je le cognais. Que des bourdes ! J’étais super honteuse, en plus l’épisode de la pis-cine remontait à peine à vendredi. Par-dessus tout, mon an-

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SECTION 40

AMERICAN GIRL

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glais n’était pas parfait et il ne parlait pas un mot de français. Sans plaisanter, je suis devenue rouge comme une tomate ! Au début, je ne le regardais même pas dans les yeux. Lui non plus n’a rien dit, c’était un silence très gênant. Heureusement qu’il n’était pas avec toute sa troupe sinon je serais morte sur le champ. Au bout de vingt bonnes secondes, j’ai réalisé que mes affaires étaient étalées par terre. Ça ne parait pas long mais dans ces moments- là ! Je me suis baissée et au lieu de ramasser mes affaires, je l’ai contemplé. Il était tellement beau, une mèche de cheveux lui tombait sur le visage. Il s’aperçut vite que je ne bougeais plus et que je le fixais, ce qui le fit rire. Son rire était mélodieux et il avait de l’humour ! Il s’accroupit pour m’aider à ramasser tous mes cahiers et me dit, si gentiment, en anglais : « Ce n’est pas toi qui est tom-bée à la piscine ? » Alors là ! J’étais dégoûtée, même s’il ne se moquait pas de moi il m’avait reconnue ! Pour quoi ce genre de scène n’arrive qu’à moi ?! Mais, par fierté, je fis comme si de rien était : « Oui, c’est moi… décidément on se croise beaucoup ! ».Après quelques phrases échangées, il savait maintenant que j’étais nouvelle et que l’intégration était difficile malgré l’en-droit idyllique. Par pure gentillesse il me dit de sa voix miel-leuse : « If you have a problem, you can call me. » et marqua sur un bout de papier son numéro. Sur le moment je n’ai pas réagi, j’ai juste continué à rougir. Mais en rentrant chez moi j’étais toute excitée. Tellement que j’ai fait notre danse de la joie et que j’ai cassé la lampe du salon. D’où la punition de

mes parents ! Tu te rends compte, l’un des plus beaux gar-çons du campus m’a donné son numéro ! De quoi faire jalou-ser toutes les autres filles ! À moins qu’il donne son numéro très facilement, mais bon je préfère ne pas savoir. Je n’en ai pas dormi de la nuit. J’avais des papillons plein le ventre. J’ai pensé à lui, à son sourire et à ses beaux yeux. Je peux te dire que ma bonne fée est passée ! À quand la tienne ? Je te fais de gros bisous, j’aimerais tant que tu sois avec moi pour vivre ces petites péripéties ! XOXO Naomi6 Place du Général Leclerc92300 Levallois-PerretFrance

Naomi DUTELLE

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Le 11/12/15 Cher journal, Matt m’exaspère, je n’en peux plus. Il passe plus de temps avec cette garce de Mandy qu’avec moi. Comment définir Mandy en quelques mots elle ne respecte ni les autres ni elle-même. Elle s’habille de manière provocante toujours avec des décolletés et des mini jupes. Bref, je la hais.Hier j’ai passé la pire soirée de ma vie, Mandy a organisé une teuf… Le truc qui m’a énervé c’est que Matt ne m’a pas calculé de toute la soirée, il a tellement bu qu’il ne tenait même plus de-bout cet alcolo en plus j’avais vraiment pas la tête à faire la fête à cause de mes sales notes du coup je me suis barrée. Quand je rentre chez moi, je suis tellement énervée que je cla-que la porte. Je rentre dans ma chambre, je jette mon sac et je saute sur mon lit. Évidemment avec tout le boucan que j'ai fait ma mère peut pas s’empêcher d’arriver en trombe dans ma chambre, sans toquer en plus, et elle commence à me crier dessus, à me faire la morale. Tout ce qu’il me fallait.

Je suis tellement en rogne que je pourrai tout casser. Heureu-sement que je peux compter sur Alex et Blair mes deux meilleures amies. J’attrape mon téléphone pour les appeler elles me répondent. J’ai à peine le temps de dire deux mots qu’Alex me coupe. Elle me dit qu’elle a vu Matt et cette pou-fiasse de Mandy monter dans la chambre. Et comme si ça suf-fisait pas, une photo d’eux qui s’embrassent sur les escaliers circule sur tweeter. C’est pas possible j’vais péter un câble, j’aurais jamais penser que cette soirée aurait pu s’finir comme ça. À ce moment, j’ai juste envie de les tuer, de crier, de pleurer !!! Je sais vraiment pas quoi faire et de toute façon je suis trop sur les nerfs pour me calmer. Je vais essayer de me détendre en regardant ma série préférée « Orange is the new Black » mais demain j’lui fait sa fête. Il va le regretter.

Le 12/12/15Cher journal,C’est définitivement fini avec Matt. Il est hors de question que je lui pardonne ce qu’il m’a fait. En plus il a le culot de

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L’ATTRAPE-CŒURS, 2016

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me dire qu’il en a plus rien à foutre de moi et qu’il assume to-talement ce qu’il a fait ce CONNARD. Il m’a trop manqué de respect, qu’il essaye même pas de me reparler il existe plus pour moi. Par contre, dans toute cette histoire si y'a bien une personne qui m’a étonné c’est Noah. Pour mettre les choses au clair c’est le meilleur ami de Matt et aussi un de mes précieux con-fidents. J’ai tellement de délires avec lui, on se connait depuis la maternelle j’le connais par coeur et vice-versa, j’peux tout lui dire, je sais que lui au moins il n’ira pas dormir avec n’im-porte qui !!!Normalement en tant que meilleur ami il aurait dû prendre le parti de Matt, mais apparemment, c’est plutôt le contraire puisqu’il a pris ma défense quand Matt m’a traité de p… de-vant tout le monde. J’comprends même pas comment j’ai pu sortir avec un mec comme lui. D’ailleurs Noah l’a vachement bien remis à sa place et je pense qu’il a compris le message. Noah…C’est vraiment le meilleur. J’me sens protégée quand j’chui avec lui. Pour soi-disant « me réconforter » il m’a proposé d’aller au ciné avec lui, bien sûr j'ai accepté. Cette soirée res-tera à jamais gravée dans ma mémoire. On aurait dit une scène tout droit sortie d’un film d’amour.

Le 13/12/15Cher journal,

Trop pressé mes parents sont partis en week-end à L.A du coup je suis seule chez moi. J’ai proposé à Noah de venir chez moi pour travailler sur le TP de chimie. J’ai hâte !!! Je suis tout aussi anxieuse. J’ai pas beaucoup de temps pour écrire Noah est là mais il est au tel avec son père du coup j’profite de ce petit moment. Je pense que la soirée s’annonce bien.

Le 14/12/15Cher journal,Plus aucun doute je suis in love de Noah. Il faut absolument que je te raconte ce qui s’est passé. Après avoir raccroché avec son père, il est venu dans ma chambre on a commencé à travailler mais je n’arrivais pas à me concentrer, ON n’arrivait pas à se concentrer … Malgré tout, on a quand même fini le TP. Pour diner on a comman-dé une pizza pour deux. On était tellement bien qu’on a pas vu le temps passer. Il était à peu près 11H00 du soir. Et vu qu’il était en scoot et qu’il se faisait tard je lui ai proposé de rester dormir. J’ai sorti le matelas de sous mon lit et je le lui ai préparé. Avant de dormir on a regardé un film sur mon lit. Au générique de la fin il y a eu un silence insoutenable qui en disait long, il a porté ses lèvres aux miennes et on s’est em-brassé, Amazing… Avant de dormir Noah est gentiment parti me chercher un verre d’eau puis il s’est allongé dans son lit. Quand je me suis

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réveillée, il était à côté de moi en train de me caresser les che-veux. Il a sûrement dû me rejoindre à son réveil.Je ne pouvais pas être plus heureuse, d’autant plus que l’école organise un voyage à Londres, j’y vais avec mon Noah et mes deux meilleures amies ; cette garce de Mandy et ce C… de Matt ne viennent pas.

Tsipora AGHEL et Sarah COHEN-ROUSSEL

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Chapitre 1Alice Cooper est une jeune fille new-yorkaise de 14 ans. Sa mère, Laurel, est médecin, son père, Sam, commandant de police. Elle trouve que ses parents consacrent plus de temps à leur travail qu’à elle. C’est une adolescente brillante mais ses camarades l’insultent à longueur de journée : ‘’ t’es moche ‘’ , ‘’petite intello ‘’ … etc. Elle se retrouve seule et le cache à ses parents.Contrairement à elle, son frère John a arrêté l’école tôt, ce qui a causé plusieurs disputes dans la famille. Maintenant, il a 21 ans, a son propre appartement et est garagiste.On était Dimanche 13 Novembre 2014, la petite famille était dans le salon et discutait. Soudain, le téléphone du père son-na, il décrocha et sortit de la pièce. Quelques minutes plus tard, il revint : ― Il y a un accident sur la 11ème avenue, les collègues ont besoin de moi. Je suis désolé mais je dois partir.― fait attention à toi, répondit la mère d’Alice. 

Il partit et Alice alla se coucher, car dans la famille Cooper, le couvre-feu était à 21h. La dernière pensée d’Alice avant de s’endormir fut : Demain, un nouveau jour de honte et de peur recommencera.

Chapitre 2 A 7 heures, Alice se réveilla et sortit de sa chambre.― Bonjour ma chérie, as-tu bien dormi ?― Oui, très bien. Papa n’est pas là ?― Je n’ai pas eu de nouvelleS depuis hier soir. Je pense qu’il enquête encore sur l’accident, je te préviendrai quand j’aurai des nouvelles »Laurel et sa fille ne s’inquiétèrent pas pour Sam, elles avaient l’habitude qu’il travaille toute la nuit sans prévenir. A 8h30, elle arriva en classe, comme toujours, tout le monde la dévisageait avec animosité mais ce matin-là elle s’en mo-qua et se concentra sur son travail. Après avoir déjeuné toute

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L’ETRANGE HISTOIRE D’ALICE COOPER

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seule, elle se dirigea vers la salle d’étude, et aperçut sa mère dans le couloir. ― Maman, que fais-tu ici ?, dit Alice étonnée. ― Il faut qu’on sorte de l’école Alice.― Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Sa mère prit une profonde inspiration et balbutia :― Pendant que ton père enquêtait sur l’accident…la voiture n’était pas sécurisée et ….. et elle a explosée…Ton père est à l’hôpital.― Il est gravement blessé ? demanda Alice, effrayée.― J’ai eu une infirmière au téléphone, elle m’a dit qu’il….Ton père est dans le coma Alice, dit Laurel triste.― Oh non, ce n’est pas possible !! cria Alice en pleurant. »Elles arrivèrent dix minutes après à l’hôpital où un infirmier les accompagna jusqu’à la chambre de Sam. Sam allongé dans le lit, couvert de blessures, avait des tuyaux dans sa bou-che et des perfusions aux bras. Il était méconnaissable. Mère et fille se mirent à pleurer. L’infirmier tenta de les rassurer :― Il est, pour l’instant, stable, on ne sait pas encore quand il sortira du coma. On vous tiendra au courant le plus tôt possi-ble.Pendant plusieurs jours, Alice partagea son temps entre l’école et l’hôpital. La famille était de plus en plus inquiète car les médecins ne savaient toujours pas quand le pauvre Sam sortirait du coma.

Deux semaines après l’accident, l’alarme retentit dans la chambre de Sam ! Médecins et infirmiers se précipitèrent au chevet de Sam mais quelques minutes plus tard ils vinrent au-devant de la famille pour leur annoncer la terrible nouvelle : ― Votre mari a fait une attaque, nous avons fait notre maxi-mum pour le sauver mais malheureusement, cela n’a pas suf-fi …― Non, c’est impossible, vous disiez que son état était sta-ble ! dit Laurel― Il ne peut pas être mort, NON ! NON ! hurla Alice Chapitre 3 Beaucoup de personnes étaient présentes lors de l’enterre-ment du père d’Alice et John, ce lundi 4 décembre. La fa-mille récita quelques prières, Laurel fit un bref discours, cha-que personne déposa une fleur sur la tombe de Sam… Alice va à l’école mais elle n’a plus goût à rien, les cours ne l’intéressent plus, elle n’écoute plus rien ni personne ; elle se remémore sans cesse le dernier sourire que son père lui a lan-cé au soir du 13 novembre. Au fond de la classe, le groupe des cancres a appris la mort de son père et a tellement pitié d’elle… Deux filles, Lana et Emilie, lui proposent de sortir avec elles l’après-midi même, Alice est d’accord. Elle ne pré-vient pas sa mère. A la sortie des cours, ses deux nouvelles amies optent pour une virée shopping ; elles veulent relooker Alice qu’elles ont décidé de surnommer Ali. Après leurs achats, direction chez

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Lana pour apprendre à Ali à se maquiller. Toute la journée, Laurel essaya d’appeler sa fille, en vain. Lorsqu’Alice rentra chez elle, sa mère ne la reconnut pas im-médiatement. Alice, qui avait toujours été une fille obéissante avec ses parents se disputa pour la première fois avec sa mère. Puis Alice monta dans sa chambre, honteuse d’avoir répondu si vertement à sa mère. Elle eut du mal à s’endormir ; elle ne comprenait pas pourquoi sa mère s’était autant énervée ! Elle portait juste de nouveaux habits et elle était sortie avec des amies pour la première fois ! Laurel devrait être contente pour elle ! Son père est allongé sur son lit d’hôpital, des tonnes de tuyaux le relient aux machines. Alice se penche pour lui dire au revoir et soudain un bip assourdissant retentit. Elle relève sa tête et se retrouve au commissariat que son père dirige. La porte de son bureau est ouverte. Elle y entre, remarque une table surchargée de dossiers ; elle se retourne et aperçoit un immense tableau sur lequel est inscrit : « enquête à propos du meurtre de Sam Cooper ». Alice se rapproche, au centre du tableau il y a une photo… Elle tente d’identifier le visage mais c’est flou, elle ne distingue que de longs cheveux… Elle a peur… Elle hallucine… Sous le portrait du meurtrier, elle lit… ALICE COOPER en lettres rouges. Elle croit aperce-voir le mystérieux visage quand elle se réveille en sursaut. Ce cauchemar lala terrifia ! Et si la mort de son père n’était pas un accident ? Et cette photo ? Ce n’était pas possible, cela ne pouvait pas être elle, et pourtant il y avait bien écrit Alice Cooper sous la tête du tueur...

Chapitre 4 Au matin, Alice se prépara, toujours troublée par son cauche-mar, enfila le jean qu’elle avait acheté la veille, un tee-shirt et une veste. Ensuite elle se maquilla avec ce que Lana lui avait donné. Elle prit rapidement son petit déjeuner et partit de chez elle sans même dire bonjour à sa mère, elle ne voulait pas la croiser et lui envoya un message lui disant qu’elle était partie plus tôt pour rejoindre une amie. Au coin de la rue, Lana, cigarette aux lèvres, l’attendait. De-vant l’insistance de Lana, Alice accepta la cigarette qu’elle lui tendait. Elle prit plusieurs bouffées et apprécia. Les deux jeu-nes filles retrouvèrent le reste de la bande. Alice se sentait bien, même si son cauchemar la tourmentait par moments. Les autres la regardaient, mais elle s’en fichait, les insultes ne fusaient plus de tous côtés. En classe, elle se mit au fond avec ses nouveaux amis. Elle voulait leur raconter son cauchemar bizarre, mais elle se dit qu’ils allaient se moquer d’elle, la trai-ter de folle. Tout le groupe était en train de sécher les cours lorsqu’ Alice reconnut son frère qui marchait en face d’elle, l’air mécontent. Arrivé à sa hauteur, il l’a pris fermement par le bras et l’emmena à l’écart.― Mais enfin, qu’est-ce qu’il te prend de me traiter comme ça ? dit-elle énervée par le comportement autoritaire de son frère.― Ce qu’il me prend ? Tu rigoles j’espère ? C’est plutôt à toi qu’il faut demander ça, Alice ! Maman m’a appelé, elle a re-

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çu un appel de ton collège comme quoi tu avais séché les cours, que tu aurais répondu à tes professeurs ? Tu cherches à faire comme moi ? Arrêter l’école en troisième ? Tu as vu où j’en suis maintenant, un garagiste qui galère ! »Alice ne répondit rien. ― Tu cherches à prouver quoi Alice ? Ce n’est pas parce que papa est mort que tu dois arrêter l’école et faires des bêtises pendant que maman est encore un peu faible. Et c’est quoi cette odeur de cigarette ? Tu fumes maintenant ? Tu vas ren-trer à la maison maintenant, t’excuser auprès de maman et reprendre ta vie en main ! 

Chapitre 5 Sa mère fut encore plus explicite : ― Je te laisse le choix, soit tu arrêtes de te maquiller comme un chiffon et tu recommen-ces à travailler à l’école comme tu l’as toujours fait, soit tu t’entêtes et tu ne remets plus jamais les pieds dans cette mai-son. Alice ne savait pas quoi répondre, tant les paroles de sa mère lui parurent cruelles et injustes. Sa décision était prise : elle ne redeviendrait pas la gentille fifille ! A présent, elle s’affir-mait vraiment, elle faisait partie d’un groupe, elle était une nouvelle Alice !Au milieu de la nuit, elle refit le même cauchemar. La cham-bre d’hôpital, le bip incessant, le commissariat, le tableau, elle s’approche de la photo mais ne distingue toujours pas les traits du criminel, il y a une adresse écrite à côté du portrait.

Elle prend un stylo et commence à la noter sur sa main, d’un coup une douleur explose dans sa tête. Elle lâche le stylo et tombe à genou. Elle se réveille, regarde sa main, il y a bel et bien écrit le début d’une adresse…La jeune fille avait vraiment très peur, mais elle fut interrom-pue par sa mère. ― J’espère que tu as pris la bonne décision. ― Avant j’aimerais te parler de quelque chose… Et elle lui raconta son cauchemar. ― Maman crois-moi, regarde j’ai même le début de l’adresse de la personne, cette Alice ce n’est pas moi, mais une autre, il faut retrouver celle qui a tué papa !― Arrête de me raconter des âneries, ma fille et dis-moi plu-tôt ce que tu comptes faire pour changer d’attitude !― Mais maman, on peut connaître la vérité sur la mort de papa et tout ce que tu trouves à dire… ? Et pour info, je m’habille comme je veux et je travaillerai comme je l’ai tou-jours fait. Peut-on maintenant parler du vrai problème ? ― Tu veux devenir comme tous ces jeunes ?! J’espère que tu as fait tes valises ma fille car je t’avais donné un choix à fai-re !― Ce que tu ne sais pas maman, c’est que j’ai des amis ! Avant je n’en avais pas et tout le monde m’insultait, je me lais-sais faire. Maintenant, je suis acceptée par mes camarades. Mais ce n’est pas ça le problème, je veux vraiment savoir com-

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ment papa est décédé, je pense vraiment que quelqu’un l’a tué. ― Assez Alice ! Oublie cette histoire et travaille ! Nous avons fait de gros sacrifices pour que tu aies une éducation di-gne de ce nom. Ne laisse pas tout tomber maintenant.― Vous avez tout sacrifié ? Vous ne faisiez même pas atten-tion à moi ! La seule chose qui vous intéressait était mes no-tes ! Vous ne vous rendiez même pas compte que le soir, je pleurais, et que j’avais toujours une boule au ventre avant de partir à l’école. Sa mère choquée par ces propos, se tut. Puis elle demanda à son fils d’héberger Alice pendant quelque temps.Alice s’installa donc chez John. Elle avait trouvé étrange la réaction de sa mère à l’évocation d’un éventuel meurtre de son père et son visage s’était crispé au nom d’Alice Cooper. La mère d’Alice lui cachait quelque chose… Chapitre 6 Pendant un mois, Alice fit toutes les nuits le même cauche-mar. Un matin, en se réveillant, toujours en sursaut, elle vit l’adresse au complet sur sa main ! Elle ne comprenait pas comment elle avait pu l’écrire dans son sommeil. Elle appela immédiatement Lana. La confidente d’Alice ne voulait pas y croire, trouvant tout cela insensé mais c’était sa meilleure amie et elle était décidée à la suivre et à la soutenir dans ses délires. Alice n’en parla ni à son frère, ni à sa mère.

Déterminée, elle voulait se rendre sans plus tarder à cette mystérieuse adresse mais Lana préféra l’avertir que c’était ris-qué, voire dangereux de s’aventurer seule. Sa grand-mère croyait aux esprits et elle pourrait les aider à interpréter ce cauchemar. Jane, la grand-mère, fut très intéressée par le récit d’Alice. Elle disposa quelques bougies en cercle puis les trois femmes s’assirent face aux chandelles. Jane prononça une formule dans une langue inconnue de Lana et d’Alice. Elle entra alors en transes et revécut le cauchemar d’Alice. Lorsque la grand-mère retrouva ses esprits, elle était à la fois surprise et inquiète : elle connaissait l’Alice Cooper du rêve, et il ne s’agissait pas de la jeune fille assise à ses côtés ! L’adresse écrite pendant son sommeil, le 22 rue des Tuyax à Boston, correspondait à un hôpital psychiatrique pour crimi-nels condamnés, une prison pour les fous. Jane expliqua aux filles que son mari avait été incarcéré dans cet établissement et que son codétenu se nommait … Alice Cooper ! La grand-mère était sûre d’elle, ce Cooper était bien celui apparu dans le rêve d’Alice. Lorsque le grand-père de Lana était décédé de façon inexplicable, Alice Cooper avait profité de la confu-sion qui régnait pour s’enfuir. Et depuis ce jour de 2006, la prison était fermée.  Malgré les mises en garde de la vieille dame, les deux jeunes filles, en vacances scolaires depuis peu, décidèrent de se ren-dre à Boston dès le lendemain. Chapitre 7

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Il fallait compter environ trois heures et demie pour rejoindre Boston. Au 22 rue des Tuyax, elles découvrirent un vieil asile à l’abandon, dont la façade était rongée par la vermine. L’in-térieur était tout aussi crasseux, sombre et exhalant une odeur épouvantable. Elles frissonnaient toutes deux de peur et de dégoût. Après avoir effacé plusieurs couloirs étroits, el-les se retrouvèrent devant la porte de la salle des archives. Comme elle l’avait vu faire au cinéma, Lana réussit à ouvrir la porte grâce à une épingle à cheveux. Effarées, les deux amies découvrirent, face à elles, posés à même le sol, des mil-liers de cartons poussiéreux et pour la plupart éventrés. Elles sentaient le découragement les gagner quand deux heures plus tard, elles tombèrent, par hasard, sur le dossier médical d’Alice Cooper sur lequel était accroché une antique clé USB. Elles emportèrent leur précieuse découverte et s’enfui-rent de cet endroit qui semblait maudit. Elles attendirent d’être de retour à New-York pour ouvrir le dossier. Lana in-troduisit dans son ordinateur la vieille clé USB… Ça mar-chait ! Il s’agissait de quelques images d’une vidéo de sur-veillance… C’était atroce ! Lana reconnut le visage de son grand-père qu’elle n’avait vu jusque-là qu’en photo ; elle l’en-tendit hurler de terreur sous les coups d’Alice Cooper puis le silence se fit lorsque celui-ci lui brisa la nuque d’un coup sec et fatal. La vidéo s’arrêtait là. Les deux adolescentes, tétani-sées, pétrifiées par l’effroi, ne disaient mot, laissant juste cou-ler leurs larmes devant tant de cruauté. Elles reprirent peu à peu leurs esprits et entreprirent la lecture du dossier médical.

DOSSIER ALICE COOPER – Syndrome cérébral organique –Atteinte de l’encéphale causée par un abus de drogues de syn-thèseNiveau : 9/10Né le 4 février 1948 au Pennsylvania Hospital, PhiladelphieNom et adresse des parents : Léa et Josh Cooper - 16, Oxford Street, PhiladelphiaTéléphone : 112.154 854Incarcéré le 2 janvier 1999 En cas d'urgence, contacter Sam Cooper (frère) 52, Madison Avenue, NYTéléphone : 624 863 840

― Lana...je n'en reviens pas...ça...cette adresse... C'est là où j'habitais quand j'étais encore chez mes parents... Et tu vois le prénom ? Sam ?... Mon père s'appelait  Sam... Et ce numéro était le sien... !― Ça voudrait dire que cet Alice Cooper...C’est ton oncle ?― Je… Je crois bien... répondit  Alice terrifiée.

Chapitre 8

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Plusieurs jours passèrent. Lana annonça à sa grand-mère comment son criminel de mari avait fini, en lui épargnant, toutefois, les détails les plus sordides. De son côté, Alice ap-prit que Cooper avait connu la gloire en jouant du hard rock dans les années 70 mais il avait été vite oublié. Il avait tou-jours été fou, tout le monde le savait. Il se cachait depuis près de dix ans et les deux amies ne savaient pas du tout par où commencer pour le trouver. Alice ne s’en remettait pas, cet assassin était vraiment son on-cle ! Elle comprit pourquoi ses parents ne lui avaient jamais parlé, ni à John d’ailleurs, de leur oncle fou et meurtrier. Elle se souvint comment sa mère avait pâli à l’énoncé de son cau-chemar. Mais pourquoi Alice Cooper aurait-il tué son frère Sam ? Par défi et par orgueil, Alice ne prévint pas sa mère de sa découverte du secret de famille. Particulièrement détermi-nées à retrouver l’homme Cooper, l’une pour venger son grand-père, l’autre pour élucider la mort de son père, elles menèrent l’enquête tout l’été, en vain.

Chapitre 9 L’école reprit. Les deux filles se consacraient à leur travail et tentèrent d’oublier Cooper. Un soir, Alice, accompagné de son frère, alla récupérer quelques affaires chez sa mère. Pen-dant que John faisait le tour du pâté de maison pour trouver une place, Alice s’engouffra dans la maison sans un regard pour sa mère. Celle-ci le lui rendit bien. Alice était prête à res-sortir quand un bruit de vitre brisée se fit entendre l’étage. La mère et la fille se ruèrent dans l’ancienne chambre d‘Alice…

A ce moment précis, un homme cagoulé se jeta sur Laurel… Alice se mit à hurler de toutes ses forces… John, alerté par les cris de sa soeur, sortit de la boîte à gants, le revolver que son père lui avait secrètement donné pour garder la famille en sé-curité car il savait que tôt ou tard, il lui arriverait quelque chose. En quelques secondes John atteint le seuil de la chambre et tire sur le cambrioleur. Il a sauvé sa mère et sa sœur ! L'homme tombe à terre ! Indifférente aux gémissements de douleur du malfaiteur, Alice soulève sa cagoule et… recon-naît Alice Cooper. Il avait de longs cheveux teints en noir pro-fond et ses paupières étaient outrageusement maquillées de brun et de noir. Alice n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que son frère John, assomma Cooper d’un terrible coup de poing.― Mais pourquoi as tu fais ça ?― Il fallait bien que quelqu'un le fasse ! crois-tu qu’il nous aurait parlé de son plein gré ? dit John ― Attends, tu le connais ?― Euh... disons que papa m’avait déjà parlé de son frère Alice.― Et toi maman, tu étais aussi au courant ?!? Tu as réagis si bizarrement quand je t’ai parlé de mon rêve ! ― Oui, mais j’ignorais que ton frère le savait aussi.

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― Tout l’été, j’ai mené l’enquête avec Lana, dont il a tué le grand-père à l’asile de fous de Boston et je suis à présent cer-taine qu’il a tué papa.― Ne dis pas ça Alice ! On n’en sait rien ! dit John. Eh ma-man, c’est papa qui t’en a parlé ?― J’ai connu Alice bien avant votre père. Ne vous imaginez surtout pas que je l'aimais ! C'est seulement que nous étions amis mais lui, m’aimait. Il n’a jamais accepté mon mariage avec votre père. Il a alors commencé à se droguer et son état psychique s’est gravement détérioré. Il en voulait à ton père d’avoir tout ce qu'il voulait, lui qui n’avait rien. Le jour de no-tre mariage, il a juré de se venger. Je n’ai jamais pensé qu’Alice Cooper reviendrait un jour !..― Donc j'avais raison… Papa n'est pas mort accidentelle-ment ! murmura Alice, toute en larmes.

John et sa mère traînèrent Alice Cooper jusqu’au sous-sol de la maison. Alice appela Lana ; elle avait besoin de son amie pour la réconforter. Dix minutes plus tard, les deux amies pleuraient dans les bras l’une de l’autre. John, quand à lui, restait confus ! Il avait tiré sur un homme, et même si c'était dans le pied, ce n'était pas rien ! Il aurait pu tuer Cooper ! Médecin, avant tout, Laurel soignait le meurtrier de son ma-ri, elle stoppa l'hémorragie.

Chapitre 10

Alice Cooper se réveilla, une douleur épouvantable irradiant dans toute sa jambe. Il baissa la tête et se rendit compte qu'il était attaché à une chaise, les mains liées dans le dos. Devant lui, une jeune fille blonde, quinze ans environ, en pleurs. Elle a le regard clair de Sam… ― Pourquoi vous l'avez tué ? Pourquoi avez-vous tué votre propre frère ? Pourquoi avez-vous tué mon papa ?― Cela ne vous regarde  pas. ― Oh que si ça nous regarde c'était mon mari, c'était leur père ! Tu devrais avoir honte de ce que tu nous as fait, cria Laurel.― Tu sais très bien pourquoi je l'ai fait, Laurel ― Je t'ai toujours considéré comme un ami, un frère mais j'aimais et j'aimerai toujours Sam.― Et moi je t'ai toujours aimé ! Et j’ai pensé… si un jour mon frère vient à mourir, Laurel sera toute à moi ! ― Tu peux toujours crever, elle n’aimera jamais un meur-trier, répliqua John, les yeux étincelants de rage.― Et Michael, mon grand-père pourquoi l'avoir tué ? POURQUOI ! hurla Lana.― Oh ! Ça remonte à longtemps… C'était un fardeau, je lui avais promis que je l'aiderai à sortir, mais il s’est dégonflé le jour J ! Alors je l’ai tué rétorqua-t-il tranquillement, un sou-rire de dément au coin des lèvres.― Tu payeras pour ce que tu as fait !

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― Viens Lana, on va dormir, on le laisse là cette nuit, on verra ce qu'on en fera demain matin...Tout le monde partit se coucher, mais dans la nuit Lana se ré-veilla, elle ne voulait pas passer à côté de sa seule chance de venger son grand père et d’apaiser le cœur de sa grand-mère. Elle ne pouvait pas. Elle sortit de son lit, prit au passage le pis-tolet de John et descendit dans la cave. Alice Cooper ne dor-mait pas, il savait que Lana viendrait, il savait qu'elle venge-rait Michael.― Je t’attendais. Tu m'en veux d'avoir tué ton grand père, et je sais que tu le vengeras alors qu'attends-tu ? Tu veux peut être le venger mais tu n'as pas le courage de tuer quelqu'un. C’est ça hein ? Tu es juste une pauvre gamine !― Tu en es sûr ?!Elle pointa le revolver sur Cooper mais une voix la stoppa. ― Nan Lana ! Ne fais pas ça ! ― Ah oui ? Pourquoi ? Pourquoi je n'aurais pas mon mot à dire dans cette histoire ? Parce que depuis le début tout tourne autour de toi Alice, tu cherchais le meurtrier de ton père, tu l’a trouvé. Et moi, pourquoi ne pourrais-je pas me venger?― Parce qu’il y a d'autres solutions. Il peut simplement aller en prison. Allez Lana, déconne pas, pose ce flingue.― Non laisse-moi ! Et tu penses vraiment que c'est tout ce qu'il mérite, aller en prison !? Il doit mourir pour ce qu'il a

fait, et ce n'est pas toi qui me feras changer d'avis.

Lana ne laissa pas le temps à Alice d’argumenter davantage. Elle tira à bout portant, en plein dans le cœur sec d’Alice Cooper. Il mourut en une fraction de seconde. Le coup de feu réveilla Laurel et John. Au sous-sol, le tableau était ef-froyable : Cooper, mort sur la chaise, un trou béant et sangui-nolent à la place du cœur ; Lana pleurait, se rendant compte peu à peu de la gravité de son geste. La police, alertée par les voisins était en route.Alice, qui ne savait plus quoi faire, mais qui voulait aider La-na prit une très grande décision.― Lana, tu n'es pas fautive ! dans l'histoire, c'est moi qui t'ai dit de venir, tu n'aurais pas dû être ici et c'est à cause de moi que tu l’as tué, j'irais en prison à ta place.Alice voulu prendre le pistolet que Lana avait lâché mais sa mère l'en empêcha.― Ce n'est pas à toi d'aller en prison, Lana doit assumer ses actes. Il est hors de question de salir notre nom à cause de l’inconscience de ton amie.― Ah oui ? Et Alice Cooper ? Ça n'a pas déjà salit notre nom, mon prénom !? Si tu ne veux pas que j'aille en prison, c'est juste pour sauvegarder ta réputation auprès de la grande bourgeoisie du quartier. Donc, OUI, j’irai en prison à la place de Lana, vociféra Alice.

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― Non Alice tu ne peux pas faire ça… c'est moi la coupa-ble, intervint Lana.On entendait les sirènes de la police, à proximité. Laurel, re-garda ces trois jeunes gens dont l’avenir pouvait être encore prometteur ; elle ramassa le pistolet… ― Mais maman..? John avait tout compris…― Alice a peut-être raison, je ne pense qu'à moi, et si nous ne vous avions pas caché toute cette histoire, rien de tout cela ne serait arrivé, à moi de montrer l'exemple.― Non maman, crièrent ensemble John et Alice.La police défonça la porte de la maison.Laurel prit ses enfants une dernière fois dans ses bras.― Police, lâchez cette arme et levez les mains en l’air. Vous êtes en état d’arrestation Madame Cooper. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous devant un tribunal…Lana était sidérée ! La mère d’Alice arrêtée à sa place, à cause d’elle !?! La police embarqua Laurel qui adressa un dernier sourire à ses enfants chéris.

EpilogueLa police résolut l’enquête sur le meurtre de Sam.

Laurel, vu les circonstances, n’écopa que de cinq ans de pri-son ferme.John et Alice allèrent la voir régulièrement pendant toute la durée de son incarcération.Alice se réconcilia avec sa maman.Tout en travaillant au garage, John reprit ses études pour de-venir, un jour prochain, un grand avocat.Lana et Alice poursuivirent leurs études assidûment.Lorsque Laurel sortit de prison, la famille Cooper déména-gea pour commencer une nouvelle vie.Toute sa vie, Lana fut reconnaissante envers Laurel…

Sarah LEVY, Ilana TORDJMAN, Salome ZENOU

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L’adolescence !Je ne saurais la décrire. Des milliers de mots me viennent à l'esprit mais aucun ne peut expliquer la complexité de cette période faite de questions, de troubles et de réflexions. Chacun à son adolescence. Certains la vivent bien, d'autres moins. Je la représente comme un long chemin qui, parfois, ressemble plutôt à un rond-point. C'est cela, l'adolescence. Une image vague qu'on aimerait simplifier, préciser … Une image faite de rebondissements, bons comme mauvais. Ce n'est que le temps qui saura faire le tri. L'adolescence ne peut être triée quand on la vit. On se la prend d'un coup, comme ça, sans raison. On cherche, en vain, une explication. Ce n'est pas que ça, l'adolescence. Ce n'est pas que pensées, doutes et frustrations.

C'est aussi espoirs, rêves, découvertes et nouvelles sensations. L'adolescence, C'est aussi une quête, La Quête du bonheur. Certains ont beau le nier, ce bonheur, on l'a tous rencontré. Il s'est caché derrière un regard rempli d'amour, tel un espoir lointain. Il s'est dévoilé derrière un sourire d'admiration, tel un applaudissement muet. Il s'est montré derrière des rires échangés, Derrière les premières soirées, Le premier baiser. Derrière les différentes rencontres qui nous ont changés. C'est aussi ça, L'adolescence. Les premières fois, les amitiés, les nombreuses émotions qui réchauffent notre cœur intrigué. L'Adolescence, Elle n'a pas qu'une description Elle n'a nul besoin d'une définition.

Daniel BITTON et Gabriel BOCCARA

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SECTION 43

DEMAIN, 16 ANS

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Pour visionner et écouter les œuvres originales de : Eva Zribi, Raphaël Guez, Maxime Tata, Ethan Zana, Eythan OhannaRendez-vous sur le site de l’école : levenaiu.org

Index par nom d’auteur :

Tsipora AGHEL - L’ATTRAPE-CŒURS, p111 Noémie AMANOU - LA VIE NOUS APPARTIENT p71 Elinore AMSELLEM - ô VOUS, FRERES HUMAINS p48Léa ARFI - LA FUREUR DE VIVRE p29 Jonas ATTIA - LE CERCLE DES POETES DISPARUS p32 Eden AYACHE - UN JOUR, PEUT-ETRE p45 Eva AZOGUI - I’M NOT ALONE p5 Lena BELLAICHE - FLAVEUR DOUCE-AMERE p104 Aure BENSIMON - RENCONTRE MORTELLE p97 Eden BENZIMRA – MINCE ALORS ! p87 Sacha BITOUN - L’AGE ATOMIQUE p4 Daniel BITTON - DEMAIN, 16 ANS p124

 Gabriel BOCCARA - DEMAIN, 16 ANS p114 Stecy BOKOBZA – MINCE ALORS ! p87 Sacha BONAN - LA VOIX ETEINTE p47 Eden CHAOUAT - I LOVE YOU p90 Rafael CHELLI – STAR WARS: L’EPISODE OUBLIE p80 Alexandre CHETRIT - BREVIAIRE DE L’ADOLES-CENCE p59Sarah COHEN-ROUSSEL - L’ATTRAPE-CŒURS, 2016 p111 Shannon COHEN-SELMOUN –DIABOLO MENTHE p20 Salomé DEMRI - BLESSURES D’AMOUR p56 Naomi DUTELLE - AMERICAN GIRL p109 Noa FARGEON - LA BRINDILLE p41 Ilana FELLOUS - QUAND KEVIN RENCONTRE LAU-RA p42Arthur FRILER - HEY MEC ! C’EST PAS UNE SOIREE DEGUISEE p67Hanna GOTAJNER - HANNA p10 Raphaël GUEZ VidéoAnouck HATTAB – FANTASIA p74Elsa HAYOUN - FLAVEUR DOUCE-AMERE p104 Nathan HAYOUNE – LE PASSAGE p96 Noah JOURNO – CAPTIVE p17

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Shirel KARALOU - APPRENTIS BONNIE & CLYDE p101 Aura KELIF - LES INIMITIES SINCERES p107 Sharon KHAYAT - PETITE MARIE… TU AS VERSE SUR MA VIE DES MILLIERS DE ROSES p18Nathan LEVY - LES MAXIMES DE NATHAN – p9,28,37,79 Sarah LEVY - L’ETRANGE HISTOIRE D’ALICE COO-PER p114 Avidan MARCIANO - LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE p24 Shany MORITZ - LA VIE EST BELLE p75 Daniel NAKACHE – LA FUITE DE L’ENFANCE p85 Eithan NAKACHE - LE CERCLE DES POETES DISPA-RUS p32 Eythan OHANNA - HEY MEC ! C’EST PAS UNE SOI-REE DEGUISEE p67 Yohann OHAYON - AVENGERS CONTRE LES NAZIS p34 Carla SAAL - LA VIE NOUS APPARTIENT p71 Dana SAPOLSKY - REBELLES p38 Ethan SARFATI - DREAM BOY p12

Léa SULTAN - LA FUREUR DE VIVRE p29

Ariel SZLINGER – STAR WARS: L’EPISODE OUBLIE p80 Maxime TATA – VidéoNess TIBI- ô VOUS, FRERES HUMAINS p48Ilana TORDJMAN - L’ETRANGE HISTOIRE D’ALICE COOPER p114Shirley TOUITOU - QUAND KEVIN RENCONTRE LAURA p42 Noa TZABARY - REBELLES p38 Meggy VACRATE - LE MONDE D’ALICE p52 Talia WAZANA – LE JOURNAL DU MEDECIN p94 Ethan ZANA – Vidéo Salome ZENOU - L’ETRANGE HISTOIRE D’ALICE COOPER p114Léa ZERAH - LA VENGEANCE DE LEA p97 Eva ZRIBI – Composition musicaleLeanna ZRIHEN - I LOVE YOU p90 Raphaël ZUILI - DREAM BOY p12

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