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LISTE DES ABREVIATIONS:
§ ASA : American Anesthesy Society.
§ ATB : Antibiotique.
§ ATCD : Antécédents.
§ BGN : Bacilles Gram Négatif.
§ CDC : Center for Disease Control.
§ CHU : Centre Hospitalier Universitaire.
§ CLIN : Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales.
§ Cm : Centimètre.
§ CMI : Concentration Minimale Inhibitrice.
§ CRP : C-Réactine Protéine.
§ DVE : Dérivation Ventriculaire Externe.
§ ECBU : Examen Cytobactériologique des Urines.
§ EED : Empyème Extra Dural.
§ EIC : Empyème Intra Crânien.
§ EIH : Empyème Inter Hémisphérique.
§ ESD : Empyème Sous Dural.
§ FCP : Fosse Cérébrale Postérieure.
§ g : Gramme.
§ H : Heure.
§ HTA : Hyper Tension Artérielle.
§ HTIC : Hyper Tension Intra Crânienne.
§ IM : Intra Musculaire.
§ IRM : Imagerie par Résonance Magnétique.
§ ISO : Infection du Site Opératoire.
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§ IV : Intra Veineuse.
§ LCR : Liquide Céphalo Rachidien.
§ Min : Minute.
§ Mm : millimètre.
§ NFS : Numération Formule Sanguine.
§ NNIS : National Nosocomial Infections Surveillance.
§ PDP : Prélèvement Distal Protégé.
§ PL : Ponction Lombaire.
§ PNN : Poly Nucléaires Neutrophiles.
§ Post : Postérieur.
§ PR : Polyarthrite Rhumatoïde.
§ SFAR : Société Française d’Anesthésie Réanimation.
§ SNC : Système Nerveux Central.
§ TDM : Tomo Densito Métrie.
§ VIH : Virus de L’Immunodéficience Humaine.
§ VS : Vitesse de Sédimentation.
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SOMMAIRE : Introduction......................................................................................................... 5 Patients et méthodes. ......................................................................................... 10 Résultats. ........................................................................................................... 17 I- Données préopératoires: ................................................................................. 18 A- Age. ........................................................................................................ 18 B- Sexe. ...................................................................................................... 18 C- Origine du patient. .................................................................................. 19 D- Antécédents. ........................................................................................... 19 E- Mode d'admission. .................................................................................. 19 F- Pathologie. .............................................................................................. 20 G- Bilan infectieux préopératoire. ................................................................. 21 H- Antibiothérapie avant la chirurgie. ............................................................ 22 II- Données per opératoires: ............................................................................... 22 A- Type de chirurgie. .................................................................................... 22 B- Site de l'intervention. ................................................................................ 23 C- Classe de contamination. ......................................................................... 23 D- Durée de la chirurgie. ............................................................................... 24 E- Antibioprophylaxie. .................................................................................. 24 III- Données post opératoires : ............................................................................ 25 A- Durée d'hospitalisation. ............................................................................ 25 B- Type d'infection. ....................................................................................... 25 C- Signes cliniques évocateurs. ..................................................................... 30 D- Examens biologiques. .............................................................................. 31 E- Examens bactériologiques. ....................................................................... 32 F- Prise en charge thérapeutique: .................................................................. 33 1- Traitement chirurgical. ........................................................................ 33 2- Traitement médical. ............................................................................ 33 G- Évolution: ................................................................................................ 34 Discussion. ......................................................................................................... 35 I- Épidémiologie. ................................................................................................ 36 II- Risque infectieux et physiopathologie de l'infection en Neurochirurgie............ 37 A- Les infections postopératoires en Neurochirurgie: ................................... 38 1- Les infections superficielles. ............................................................... 39
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2- Les infections profondes. .................................................................... 40 B- Les facteurs de risque de l'infection en Neurochirurgie: ............................ 47 1- Les facteurs liés au patient. ................................................................. 49 2- Les facteurs liés à l'intervention. ......................................................... 51 3- Les facteurs liés à la technique chirurgicale. ........................................ 54 4- Autres facteurs de risque. ................................................................... 56 III- Bactériologie. ................................................................................................ 56 IV- Traitement des infections post opératoires en Neurochirurgie: ...................... 64 A- Rachis. .................................................................................................... 64 B- Crâne. ..................................................................................................... 68 V- Prévention des infections postopératoires: ..................................................... 96 A- Mesures générales de prévention. ............................................................. 96 B- Antibioprophylaxie en Neurochirurgie: ..................................................... 111 1- Objectifs. ........................................................................................... 111 2- Recommandations de l'Antibioprophylaxie en Neurochirurgie ............ 112 Conclusion. ....................................................................................................... 117 Résumé. ........................................................................................................... 119 Bibliographie. ................................................................................................... 126
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INTRODUCTION.
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Le développement des techniques chirurgicales et l'augmentation de l'activité
des services de chirurgie exposent les patients opérés à des risques iatrogènes
croissants, parmi lesquels figure l'infection postopératoire. Cette dernière peut être
considérée comme la conséquence d'une contamination exogène ou endogène que
les défenses locales et générales de l'organisme n'ont pas réussi à juguler. Cette
contamination est plus fréquemment exogène, les germes qui contaminent le site
opératoire sont manu portés, aéroportés ou portés par les instruments utilisés lors
de l'acte chirurgical.
Même si la neurochirurgie est dans la plupart des cas une chirurgie propre
avec un risque infectieux faible, la gravité des infections post-neurochirurgicales est
indiscutable, en raison de leur proximité, voire même de leur localisation à
l’intérieur du système nerveux central (SNC) [1]. Ces infections sont diverses, et leur
survenue dépend de trois acteurs : le malade et sa pathologie, l’opérateur et la
bactérie. Il est classique de dire que leur pronostic a été modifié par l’apport de
l’imagerie médicale, les progrès des techniques chirurgicales et de l’antibiothérapie
[2].
Les définitions varient selon les pays et selon le but visé (exercice clinique
et/ou surveillance épidémiologique).
On classe les infections de site opératoire selon leur profondeur:
1-Infection superficielle de l'incision [3]:
C'est une infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention, et affectant
la peau (ou les muqueuses), les tissus sous-cutanés ou les tissus situés au-dessus
de l'aponévrose de revêtement, et diagnostiquée par :
- Cas 1 : Un écoulement purulent ou puriforme de l'incision ou du drain.
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- Cas 2 : Un micro-organisme isolé par culture du liquide produit par une plaie
fermée ou d'un prélèvement tissulaire.
- Cas 3 : Une ouverture par le chirurgien en présence de l'un des signes
suivants :
• Douleur ou sensibilité à la palpation.
• Tuméfaction localisée.
• Rougeur.
• Chaleur.
- Cas 4 : un diagnostic d'infection établi par le chirurgien ou le médecin.
2-Infection profonde de l'incision [3]:
C'est une infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention (ou dans
l'année s'il y a eu mise en place d'un implant ou d'une prothèse), affectant les tissus
ou espaces situés au niveau ou au-dessous de l'aponévrose de revêtement, et
diagnostiquée par :
- Cas 1 : Un écoulement purulent ou puriforme provenant d'un drain sous
aponévrotique.
- Cas 2 : La présence d'un des signes suivants :
• Déhiscence spontanée de l'incision, de la cicatrice ou de la paroi.
• Ouverture par le chirurgien en cas de fièvre > 38° C, douleur localisée,
sensibilité à la palpation.
- Cas 3 : Un abcès ou d’autres signes d'infection observés lors d'une ré
intervention chirurgicale ou d'un examen histopathologique.
- Cas 4 : Un diagnostic d'infection établi par le chirurgien ou le médecin
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3- Infection de l'organe, du site ou de l'espace (séreuse...) [3]:
C'est une infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention (ou dans
l'année, s'il y a eu mise en place d'un implant ou d'une prothèse), impliquant les
organes ou espaces (autres que l'incision), ouverts ou manipulés durant
l'intervention, et diagnostiquée par :
- Cas 1 : La présence de pus franc ou de liquide puriforme provenant d'un drain
placé dans l'organe ou le site ou l'espace.
- Cas 2 : Un micro-organisme isolé par culture d'un prélèvement de l'organe, du
site ou de l'espace.
- Cas 3 : Des signes évidents d'infection impliquant l'organe, le site ou l'espace,
observés lors d'une ré intervention chirurgicale ou d'un examen
histopathologique.
- Cas 4 : Un diagnostic d'infection établi par le chirurgien ou le médecin.
Le traitement des infections post-neurochirurgicales nécessite une approche
multidisciplinaire, faisant intervenir; le neurochirurgien, le médecin anesthésiste
réanimateur et le bactériologiste. La documentation microbiologique de l'infection
étant un préalable fondamental au traitement, conditionnant la stratégie
thérapeutique et parfois même le pronostic. Le degré d'urgence à la mise en route
de l'antibiothérapie est variable d'une situation à l'autre.
Le but de notre travail est de préciser les différents facteurs étiologiques de
l'infection, ses circonstances, les modalités thérapeutiques ainsi que les moyens de
prévention.
Notre travail sera alors divisé en trois grands chapitres:
- Le premier chapitre exposera la méthodologie qui a été suivie lors de cette
étude.
- Le deuxième chapitre sera consacré aux résultats de notre étude.
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- Enfin, dans le troisième chapitre, nous essayerons de comparer les résultats
de notre travail avec d'autres séries rapportées dans la littérature.
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PATIENTS ET METHODES.
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Notre étude est rétrospective, mono centrique, ouverte sur une période de 06
ans (de Janvier 2001 à Décembre 2006), réalisée au sein des services de
Neurochirurgie et de Réanimation polyvalente du Centre Hospitalier Universitaire
HASSAN II de Fès. Elle concerne 2880 patients ayant bénéficié d'un acte
neurochirurgical programmé ou en urgence, parmi lesquels 116 cas d'infection
postopératoire ont pu être diagnostiqués.
Le suivi a concerné les patients durant toute la période de leur hospitalisation
et jusqu’au 30éme jour postopératoire.
Pour chacun des dossiers retenus, nous avons relevé les paramètres suivants :
- Age.
- Sexe.
- Intervention programmée ou urgente.
- Origine du patient.
- Terrain immunodéprimé : néoplasie, chimiothérapie, corticothérapie au long
cours, diabète, cirrhose, infection à VIH, polytraumatisé.
- L’indication chirurgicale a visée tumorale, vasculaire, traumatique,
dégénérative ou pour biopsie.
- Classification de Narotam: chirurgie propre, propre avec matériel, contaminée,
et la chirurgie dite « sale ».
- Intervention chirurgicale préalable sur le même site, indication et délai entre
les deux interventions.
- Antibioprophylaxie péri opératoire.
- Durée de la chirurgie.
- Brèche dure-mérienne accidentelle lors de la chirurgie.
- Présence d’un drainage ventriculaire externe lors des craniotomies.
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- Reprise chirurgicale et indication de la reprise : hématome postopératoire ou
hydrocéphalie aiguë nécessitant un drainage en urgence.
- Type de l’infection du site opératoire.
- Délai de survenue par rapport à la chirurgie.
- Modalités pratiques de prise en charge : geste chirurgical, documentation
bactériologique ou traitement antibiotique à visée probabiliste.
- Micro-organismes responsables de l’infection du site opératoire.
- Durée de l’antibiothérapie.
- Évolution : guérison, décès.
Les infections du site opératoire ont été classées selon les recommandations
du CDC [3] en infections superficielles (abcès du cuir chevelu et ostéites du volet) et
infections profondes (méningites, ventriculites, abcès et empyèmes
postopératoires). On rapproche de ces dernières les infections sur valve de
dérivation du LCR.
Dans la chirurgie du rachis nous avons également différencié les abcès de
paroi, les spondylodiscites et les épidurites postopératoires, ainsi que les infections
sur matériel d’ostéosynthèse.
Ceci nous a permis d'établir la fiche d'exploitation suivante:
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FICHE D'EXPLOITATION
► IDENTITE:
1- Age:
2- Sexe: Masculin □ Féminin □
3- Numéro de dossier:
4- Année: 2001 □ 2002 □ 2003 □ 2004 □ 2005 □ 2006□
5- Provenance: Urbaine □ Rurale □
6- Date d'entrée:
7- Date de sortie:
→ Durée d'hospitalisation:
► MODE D'ADMISSION:
1- Chirurgie froide □
2- Urgence neurochirurgicale □
► PATHOLOGIE:
► ANTECEDENTS
1- Tuberculose □
2- Hémopathie □
3- Néo primitif □
4- Prise médicamenteuse:
a- Corticoïdes □
b- Chimio thérapie □
c- Autres:
5- Autres antécédents:
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►BILAN INFECTIEUX PREOPERATOIRE: 1- Oui □ 2- Non □
3- Si oui:
a- ECBU □
b- VS □
c- CRP □
d- Autres bilans:
► TYPE DE CHIRURGIE:
1- Crâne:
a- Craniotomie □
b- Ventriculostomie □
c- Valves de dérivation □
2- Rachis:
a- Rachis traumatique □
b- Rachis dégénératif □
c- Rachis tumoral □
►ANTIBIOPROPHYLAXIE:
1- Oui □ 2- Non □
3- Si oui:
a- Famille d'antibiotique:
b- Durée:
► SITE DE L'INFECTION:
1- Local: Superficiel □ Profond □
2- A distance:
3- Général (septicémie) □
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► SIGNES CLINIQUES REVELATEURS: 1- Syndrome infectieux (fièvre, frisson,..) □
2- Infection de paroi □
3- Aggravation neurologique □
► BIOLOGIE:
1- Examens demandés:
a- Bilan inflammatoire □
b- Écouvillonnage □
c- Hémoculture □
d- Ponction lombaire □
e- ECBU □
f- PDP □
g- Autres examens:
2- Résultats:
a- Examen direct □
b- Culture □
c- Germe identifié □
d- Si oui: Famille
- Bactéries:
- Mycoses:
- Virus:
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► PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE:
1- Reprise chirurgicale:
a- Oui □
b- Non □
c- Si oui:
- Ablation du matériel d'ostéosynthèse □
- Ablation du volet □
- Autres:
→ Itérative: Oui □ Non □
→ Si oui:
- Une fois □
- Deux fois □
- Plus □
→ Durée de l'intervention:
2- Antibiothérapie:
a- Probabiliste □
b- Dirigée □
c- Durée:
d- Nombre d'antibiotiques:
e- Famille:
► EVOLUTION:
1- Favorable □
2- Défavorable □
3- Décès □
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RESULTATS.
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I/- DONNEES PREOPERATOIRES:
A/- Age:
La moyenne d'âge de notre série est de 24,3 ans avec des extrêmes allant de 45
jours à 70 ans.
Le tableau I montre la répartition des patients selon des tranches d'âge de 10
ans.
Pourcentage Nombre de cas infectés Tranches d'âge
6% 07 0 – 10 ans
12% 14 11 – 20 ans
31,9% 37 21 – 30 ans
8,6% 10 31 – 40 ans
7,7% 09 41 – 50 ans
28,4% 33 51 – 60 ans
5,4% 06 61 – 70 ans
B/- Sexe:
Notre série comprend 85 sujets de sexe masculin (soit73,2%) et 31 sujets de sexe
féminin (soit 26,8%). Ce qui nous donne un sex-ratio de 2,7.
Le tableau II montre la répartition des patients selon leur sexe.
Pourcentage Nombre de cas infectés Sexe
73,2% 85 Masculin
26,8% 31 Féminin
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C/- Origine du patient:
Dans notre étude, 62 patients venaient du milieu urbain, soit 53,4% contre 54 du
milieu rural soit 46,6%.
D/- Antécédents:
La plupart des patients de notre série n'avaient pas d'ATCD pathologiques
notables, cette tranche est estimée à 81 personnes, soit 69,8%. Les 35 patients
restants, soit 30,2%, présentaient des affections diverses:
• 05 cas de diabète, soit 14,2% dont:
o 03 étaient insulinodépendants.
o 02 étaient non insulinodépendants.
• 20 présentaient une HTA, soit 57,1%.
• 03 avaient une tuberculose, soit 8,5%, mais tous étaient déclarés guéris:
o 02 d'entre eux avaient une tuberculose pulmonaire.
o 01 avait une tuberculose osseuse.
• 03 cas de néoplasies primitives ont été rapportés.
• 04 patients rapportaient une notion de prise médicamenteuse (corticoïdes)
pour des pathologies rhumatismales.
• Aucun de nos patients ne présentait une hémopathie.
E/- Mode d'admission:
71 patients des sujets étudies dans notre série ont été admis par le biais des
urgences, soit 61,2%. Les 45 autres, soit 38,8%, ont subis une chirurgie
programmée.
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F/- Pathologies:
1- Pour le rachis:
Pendant la période étudiée 24 patients ont bénéficié d’une intervention
chirurgicale sur le rachis. C'était des gestes chirurgicaux programmés et 08
interventions (33%) ont nécessité la pose d’un matériel d’ostéosynthèse. Les
indications chirurgicales ont été résumées dans le tableau III et la localisation de la
chirurgie dans le tableau IV.
Tableau III : Incidence des ISO selon l’indication opératoire
Pourcentage Nombre de cas
infectés Indication opératoire
1,7% 2 Hernie discale
6,9% 8 Canal lombaire étroit
5,2% 6 Traumatisme rachidien
3,4% 4 Laminectomie décompressive tumorale
3,4% 4 Laminectomie décompressive dégénérative
20,8% 24 Total
Tableau IV : Incidence des ISO selon la localisation rachidienne de la chirurgie.
Localisation de la chirurgie Nombre de cas infectés Pourcentage
Rachis cervical 4 3,4%
Rachis dorsal 2 1,8%
Rachis dorsolombaire 2 1,8%
Rachis lombaire 16 13,8%
Total 24 20,8%
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2- Pour le crâne:
Pendant la période étudiée 92 patients ont bénéficié d’une craniotomie. 61
interventions (soit 66,3% des cas) ont été réalisées en urgence. Les indications
chirurgicales ont été résumées dans le tableau V.
Tableau V : Incidence des ISO selon l’indication des craniotomies
Indication des craniotomies Nombre de cas
infectés Pourcentage
Traumatisme crânio-encéphalique. 40 34,4%
Tumeurs intracrâniennes. 36 31%
Suppurations intracrâniennes. 16 13,8%
Total. 92 79,2%
G/- Bilan infectieux préopératoire:
Les patients opérés en urgence et qui sont au nombre de 71, soit 61,2%des
patients opérés, n'ont pas bénéficié d'un bilan infectieux préopératoire. Par ailleurs,
les patients opérés à froid ont tous réalisé un bilan infectieux, fait de:
1- Numération formule sanguine (NFS):
Réalisée chez tous les malades, elle a montrée une hyperleucocytose avec une
polynucléose neutrophile dans 38 cas, soit 32,7%.
2- Vitesse de sédimentation (VS):
La VS était accélérée (supérieure à 10mm à la première heure) 30fois sur les
58 réalisées.
3- C-réactive protéine (CRP):
Réalisée chez 60 patients, elle était positive chez 40 d'entre eux.
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4- Examen cytobactériologique des urines (ECBU):
Réalisé chez 46 patients, chez qui on suspectait une infection urinaire, mais
qui sont tous revenus stériles.
H/- Antibiothérapie avant la chirurgie:
L'utilisation d'une antibiothérapie avant l'acte chirurgical n'était pas toujours
systématique, elle était le plus souvent utilisée en cas de pathologie traumatique
avec une plaie ouverte. Elle était toujours à base d'antibiotiques de la famille des
bêta-lactamines du groupe des pénicillines résistants à la pénicillinase
staphylococcique (les anti-staphylocoques). Elle a été utilisée chez 42 patients soit
36,2% des cas.
II/- DONNEES PEROPERATOIRES:
A/- Type de la chirurgie:
Les actes chirurgicaux effectués dans notre série sont très variés et le taux
d'infection diffère d'une chirurgie à l'autre. Le tableau VI montre le taux d'infection
par rapport au type de chirurgie.
Tableau VI : Taux d’infection post opératoire en fonction du type de chirurgie.
Type de chirurgie Nombre de cas infectés Pourcentage
Chirurgie crânienne 92 79,2%
Chirurgie rachidienne 24 20,8%
Total 116 100%
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B/- Site de l'intervention:
1-Pour le rachis:
La localisation de la chirurgie rachidienne est rapportée dans le tableau VII.
Localisation de la chirurgie Nombre de cas infectés Pourcentage
Rachis cervical 4 3,4%
Rachis dorsal 2 1,8%
Rachis dorsolombaire 2 1,8%
Rachis lombaire 16 13,8%
Total 24 20,8%
2- Pour le crâne:
L’intervention concernait l’étage sus-tentoriel pour 81 patients (soit 88% des
cas) et la fosse postérieure pour 11 patients (soit 12% des cas). La localisation de la
chirurgie crânienne est rapportée dans le tableau VIII.
Localisation de la chirurgie Nombre de cas infectés Pourcentage
Sus-tentoriel 81 88%
Fosse cérébrale post 11 12%
Total 92 100%
C/- Classe de contamination:
En Neurochirurgie les actes chirurgicaux sont classés selon Narotam [4] en 4
classes, déterminées selon le degré de contamination du site opératoire:
• Classe I: Chirurgie propre réglée intracrânienne, intra et extradural, chirurgie
rachidienne avec insertion de matériel interne.
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• Classe II: Chirurgie Propre contaminée avec effraction d’une cavité
physiologiquement contaminée (sinus, cavité nasale...) Cure de rhinorrhée,
DVE, tumeurs FCP.
• Classe III: Chirurgie Contaminée traumatologie avec plaie opérée dans les
quatre heures suivant le traumatisme ou sans plaie mais opérée au-delà de la
sixième heure.
• Classe IV: Sale la chirurgie traumatologique avec plaie opérée au-delà de la
quatrième heure (plaies crânio-cérébrales, embarrure).
Les résultats de notre série sont résumés dans le tableau IX:
Classe de contamination Nombre de cas infectés Pourcentage
Propre 62 53,5%
Propre contaminé 10 8,6%
Contaminé 38 32,7%
Sale 6 5,2%
Total 116 100%
D/- Durée de la chirurgie:
La durée de la chirurgie variait entre 1h et 10h, avec une moyenne d'environ
1h30min.
E/- Antibioprophylaxie:
La totalité des patients de notre série ont reçu une antibioprophylaxie per
opératoire à base d'Amoxicilline protégée ou de Pénicilline M à la dose de 2g en
préopératoire et en prise unique.
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III/- SUITES POSTOPERATOIRES :
A/-Durée d'hospitalisation postopératoire:
La durée du séjour postopératoire au service était en moyenne de 10 jours avec
des extrémités de 07 jours à 02 mois.
B/- Type d'infection: Une ou plusieurs infections post neurochirurgicales se sont déclarées chez 116
patients parmi les 2880 pris en charge au service de Neurochirurgie durant la même
période, soit un taux global de 4%.
1- Pour le rachis:
Nous avons relevé 24 infections du site opératoire (soit 20,8% des cas
infectés):
• 10 infections superficielles (soit 41,6% des infections rachidiennes).
• 14 infections profondes (soit 58,4% des infections rachidiennes):
o 2 méningites.
o 2 ostéomyélites.
o 2 spondylodiscites.
o 8 infections sur matériel d’ostéosynthèse.
2- Pour le crâne:
Nous avons relevé 92 infections du site opératoire (soit 79,2% des cas
infectés). Il s’agissait de:
• 35 infections superficielles (38%):
o 32 infections de cicatrice.
o 3 ostéites.
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• 57 infections profondes (62%):
o 6 suppurations intra crâniennes.
o 48 méningites.
o 3 ventriculites.
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Figure 1 : Infection superficielle banale.
Figure 2: Infection superficielle cataclysmique.
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Figure 3 : Patient de 50 ans présentant un processus tumoral évident sur la coupe scannographique.
Figure 4 : Image scannographique en post opératoire immédiat.
Figure 5: Le même patient qui présente 15j après le geste opératoire un abcès
cérébral.
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Figure 6: Patient de 45ans qui présente un empyéme cérebral suite à une crânioplastie (visible sur des coupes C+ et C-).
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C/- Signes cliniques évocateurs:
Le mode de révélation des infections était différent:
1- Début brutal:
L'infection s'est révélée selon un mode brutal chez 41 patients (soit
35,3%) par:
• Signes d'HTIC dans 10 cas.
• Fièvre dans 12 cas.
• Signes de focalisation dans 8 cas.
• Altération de conscience dans 6 cas.
• Syndrome méningé dans 5 cas.
2- Début progressif:
Le début de la symptomatologie était progressif dans 75 cas (soit 64,7%) et
a été marqué par:
• Syndrome d'HTIC dans 28 cas.
• Fièvre dans 23 cas.
• Signes de focalisation dans 10 cas.
• Altération de la conscience dans 7 cas.
• Syndrome méningé dans 7 cas.
Le tableau clinique des infections post neurochirurgicales est fait de plusieurs
symptômes du fait de la coexistence de signes se rapportant à la pathologie en
cause.
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D/- Examens biologiques: Tous les patients suspectés d'une infection ont bénéficié d'un bilan biologique
afin de confirmer l'infection et d'identifier la porte d'entrée.
Les examens réalisés étaient:
1- Numération formule sanguine (NFS):
Faite chez la totalité des patients de notre série (116 cas d'infection post
neurochirurgicales), elle a montré une hyperleucocytose avec une polynucléose
neutrophile dans tous les cas.
2- Vitesse de sédimentation (VS):
Réalisée chez tous les patients de notre série, elle était toujours accélérée:
• Supérieure à 10 mm à la première heure dans les 116 cas infectés.
• Supérieure à 50 mm à la première heure dans 32 cas (soit 27,5% des cas
infectés).
3- C-réactive protéine (CRP):
Faite chez 96 patients de notre série, elle était positive chez 36 d'entre eux,
soit 31% des cas infectés.
4- Ponction lombaire (PL):
Réalisée chez 53 patients de notre série.
a- Étude macroscopique:
o Liquide louche purulent dans 21 cas.
o Liquide clair dans 32 cas.
b- Étude biochimique:
o Une glycorachie typiquement abaissée chez 46 personnes sur les 53
ayant bénéficiés d'une PL.
o Une albuminorachie réalisée chez 36 patients et qui est toujours
revenue supérieure à 1 g/l.
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c-Étude cytologique: o Hyper cellularité (supérieure à 10 cellules/mm³) avec plus de 50% de
polynucléaires retrouvée chez 28 patients soit dans 52,8% des PL
effectuées.
o Hyper cellularité (supérieure à 10 cellules/mm³) avec plus de 50% de
lymphocytes retrouvée chez 25 patients soit dans 47,2% des PL
effectuées.
E/- Examen bactériologique: L'étude bactériologique a été effectuée chez tous nos patients, avec des études
itératives chez 50 patients (chez qui le diagnostic de méningite a été posé).
Cependant l'agent pathogène n'a été que rarement retrouvé, dans 11 cas (soit 9,4%
des cas) :
1- Pour le rachis:
• Pour les 2 cas de méningites diagnostiqués le germe n'a pas été retrouvé.
• Pour les 2 cas d'ostéomyélites diagnostiqués le germe n'a pas été retrouvé.
• Pour les 2 cas de spondylodiscites diagnostiqués le germe a été retrouvé à
une seule occasion et c'était le Staphylocoque épidermidis.
• Pour les 8 cas d'infections sur matériel d'ostéosynthèse diagnostiqués le
germe a été retrouvé deux fois et c'était le Staphylocoque épidermidis.
2-Pour le crâne:
• Pour les 32 cas d'infections de cicatrice diagnostiqués le germe a été
retrouvé à deux occasions et c'était le Staphylocoque dorés.
• Pour les 3 cas d'ostéite diagnostiqués le germe n'a pas été retrouvé.
• Pour les 6 cas de suppurations intracrâniennes diagnostiqués le germe a
été retrouvé à deux occasions et c'était toutes les deux des empyèmes a
staphylocoque doré méticilline résistant.
33
• Pour les 48 cas de méningites diagnostiqués le germe a été retrouvé à 4
occasions et c'était le Staphylocoque épidermidis.
• Pour les 3 cas d'ostéite diagnostiqués le germe n'a pas été retrouvé.
F/- Prise en charge thérapeutique: 1- Pour le rachis:
Nous avons relevé 24 infections du site opératoire; 5 infections superficielles
traitées par parage chirurgical de la cicatrice seul et 14 infections profondes. Le
traitement des infections profondes comportait une antibiothérapie prolongée, le
parage chirurgical de la cicatrice dans le cas échéant et une immobilisation
prolongée. La durée de l’antibiothérapie était de 6 semaines dont 21 jours
d’antibiothérapie intraveineuse adaptée au germe et à l’antibiogramme du
prélèvement profond. Concernant les infections sur matériel d’ostéosynthèse, le
matériel a été laissé en place pour 6 des 8 patients présentant une infection sur
matériel d'ostéosynthèse et 2 patients ont subis l’ablation du matériel devant un
syndrome septique persistant malgré une antibiothérapie intraveineuse bien
conduite.
2-Pour le crâne:
Nous avons relevé 92 infections du site opératoire:
• Il s’agissait de 35 infections superficielles :
o 32 infections de cicatrices traitées par parage chirurgical seul.
o 3 ostéites traitées par ablation du volet et antibiothérapie intraveineuse
adaptée aux prélèvements bactériologiques pendant 14 jours suivie
d’une antibiothérapie per os d’au moins un mois.
• Dans notre population il y avait 57 infections profondes. Leur traitement
comportait une antibiothérapie prolongée, la reprise chirurgicale avec
34
évacuation des suppurations intracrâniennes ou la mise en DVE en cas
d’hypertension intra crânienne, une antibiothérapie intraveineuse
probabiliste suivie d’une adaptation secondaire aux prélèvements
profonds. La durée de l’antibiothérapie était de 6 semaines dont 21 jours
d’antibiothérapie intraveineuse adaptée au germe et à l’antibiogramme du
prélèvement profond.
G/- Évolution: 1- Guérison:
L'évolution clinique a été satisfaisante puisque 107 patients sur les 116
présentant une infection post neurochirurgicale (soit 92,2%), se sont nettement
améliorés sans comorbidité associée.
2- Séquelles:
5 patients de notre série, soit 4,3% des cas ont gardé des séquelles
neurologiques à types de crises épileptiques persistantes, mais jugulés par un
traitement anti épileptique.
3- Mortalité:
Dans notre série d'infections post neurochirurgicales, nous avons enregistré 4
décès, soit un taux de mortalité estimé à 3,4%:
• Patient de 5 ans, présentant un abcès de l'hémisphère cérébelleux droit,
de diamètre inférieur à 1,5 cm, décédé 5 mois après instauration du
traitement médical à cause d'une hydrocéphalie.
• Les 3 autres patients sont décédés suite à des embolies pulmonaires.
35
DISCUSSION.
36
I/- EPIDEMIOLOGIE: Les infections du site opératoire, survenant après une intervention
neurochirurgicale sont rares. Leur incidence est relativement faible de l'ordre de 1,7
pour 10000 admissions à l'hôpital [5]. Au service de Neurochirurgie, leur incidence
est variable de 1 à 10%, selon les séries de la littérature [6, 7].
Auteurs Nombre d'infection Pourcentage
WRIGHT (1996) [8]. 122/2148 6
CRUSE et al. (1973) [9]. 6/373 2
QUADERY (1977) [10]. 9/149 6
VALHOV et al. (1984) [11]. 36/494 7
BLOMSTED (1992) [12]. 50/501 10
NAROTAM (1994) [13]. 92/2249 4,1
Enquête française (1996) [14]. 98/2944 4
Notre série 116/2880 4
En France, entre 1986 et 1991, des relevés épidémiologiques prospectifs des
infections postopératoires à l'hôpital neurologique de PIERRE WENTHEIMER, révèle un
taux d'infection annuel variable de 2,9 à 7,3% [6, 7].
Année 1986 1987 1988 1989 1990 1991
Nombre d'opérés 3280 3556 3915 4134 4033 4034
Nombre d'infection 240 167 165 122 179 174
Pourcentage d'infection 7,3 4,7 4,2 2,9 4,4 4,3
37
Une enquête multicentrique récente, comprenant 10 services de Neurochirurgie
et ayant inclus 2944 patients opérés pour craniotomie, a trouvé une incidence
moyenne de 4% d'infections du site opératoire, ce taux d'infection reste variable
selon les centres de 1,5 à 10,2% [15] ,38% de ces infections post opératoires étaient
superficielles et 62% profondes.
La morbidité (majeure en termes de prolongation de la durée
d'hospitalisation) et la mortalité liées aux infections neuro-méningées post
opératoires sont importantes. En effet, la mortalité oscille, en fonction des séries,
entre 18 et 42% [16].
Dans notre série, le taux global d'infection reste relativement acceptable en
comparaison avec les différentes séries rapportées. Ceci s'explique par les efforts
fournis pour améliorer la qualité des soins au niveau des blocs opératoires, mais
aussi par l’absence de suivis de certains patients qui sont perdus de vue et l’absence
de données épidémiologiques exactes permettant de juger de l’ampleur de cette
infection. Par ailleurs, le taux de mortalité et de morbidité de notre série est
largement satisfaisant en fonction de ce qui est rapporté dans la littérature.
II/- RISQUE INFECTIEUX ET PHYSIOPATHOLOGIE DE L'INFECTION
POST NEUROCHIRURGICALE: L'incision de la barrière cutanée pour réaliser l'intervention chirurgicale met
en communication le milieu intérieur avec l'environnement extérieur. Il en résulte
obligatoirement une contamination bactérienne provenant de la peau du malade, de
l'équipement chirurgical, des instruments, du linge opératoire et de l'air ambiant.
De façon synthétique, il est possible de distinguer les infections neuro-
méningées précoces qui surviennent dans les 10 premiers jours post opératoires,
des infections tardives qui surviennent au-delà. Celles-ci peuvent être récidivantes
38
et une fuite de LCR est alors souvent mise en cause, expliquant une contamination
récurrente de dehors en dedans de la plaie opératoire par les bactéries colonisant le
patient. La présence de drainages sous-cutanés de plus de 24 heures, augmente le
risque infectieux. Il en est de même de l'hospitalisation prolongée en réanimation
durant la période post opératoire, qui favorise la colonisation des patients par la
flore bactérienne hospitalière. A l'opposé, les infections précoces résultent plutôt
d'une contamination per opératoire et justifient une antisepsie et une préparation
cutanée péri opératoire rigoureuse. En effet, la contamination provient de la peau ou
gîtent des bactéries résidantes, notamment dans les follicules pileux. Celles-ci sont
insuffisamment éliminées par la préparation cutanée et peuvent alors contaminer le
foyer opératoire à travers l'incision cutanée chirurgicale [17].
Les facteurs de risque d'infection post neurochirurgicales identifiés, en
plus de la fuite persistante du LCR, sont la durée de l'intervention (augmentation
linéaire du risque infectieux avec le temps), les ré interventions, l'urgence
chirurgicale, l'expérience du chirurgien, le type de chirurgie, mais aussi la mauvaise
hémostase, une effraction des cavités sinusiennes et la qualité de la préparation du
champ opératoire. Les facteurs liés au terrain, propre au patient, sont négligeables
dans la plupart des études [17].
Dans notre série les facteurs de risque identifiés sont la durée et le siège
de l’intervention (79,2% des infections siégeaient au niveau du crâne) et l’urgence
chirurgicale (61,2% des cas d’infections pst opératoires).
A/- Les infections post opératoires en Neurochirurgie :
Les infections du site opératoire peuvent se situer à 2 niveaux: superficiel au
niveau de l'incision chirurgicale ou profond au niveau du site anatomique de
l'intervention [18]. Les deux types d'infection peuvent être isolés ou associés.
39
1/- Les infections superficielles:
Les infections superficielles regroupent les abcès de paroi et les ostéites du
volet. Même si leurs facteurs de risque et leur physiopathologie sont identiques,
leurs conséquences sont bien différentes [19].
Dans l'enquête Française [20], le taux d'infection superficielle par rapport au
taux global d'infections diagnostiquées est de 38%. Dans notre série, 45 infections
superficielles sont diagnostiquées, soit 38,7% de l'ensemble des infections post
neurochirurgicales.
1-1 Les infections de paroi:
L'infection de la paroi peut être définie comme la présence de pus au niveau
de l'incision chirurgicale, qu'il s'agisse de pus sur les points de ponction cutanées,
des fils de suture ou d'une béance de la plaie opératoire avec émission de pus
pouvant s'accompagner d'une nécrose cutanée voire d'une phlébite septique [21].
Le diagnostic est établi selon les critères du "CDC" d'Atlanta [3]. L'infection est
retenue sur l'un des critères suivants:
• Écoulement purulent de l'incision.
• Germe isolé d'un écoulement ou d'un tissu provenant de l'incision, obtenu de
façon aseptique.
• Un des critères suivant: douleur, rougeur, chaleur et/ou tension locale avec
ouverture de l'incision par le chirurgien.
L'infection peut s'étendre et se compliquer d'une ostéite ou d'une méningite. Il
faut donc se méfier de toute infection superficielle d'apparence minime car elle peut
cacher une infection profonde sous jacente [22], surtout s'il existe une fièvre et une
hyperleucocytose associée.
40
1-2 Les ostéites du volet:
Le diagnostic selon le "CDC" d'Atlanta [3] est posé devant la présence d'un des
critères suivants:
• Germe isolé par hémoculture.
• Ostéite diagnostiquée chirurgicalement.
• La présence de deux des signes suivants: fièvre supérieure à 38ºc, douleur,
chaleur, tuméfaction, écoulement et un des éléments suivants: hémoculture
positive et/ou image radiologique évocatrice.
2/- Les infections profondes:
Les infections profondes touchent le SNC : méningites, ventriculites, abcès et
empyèmes postopératoires, spondylodiscites et épidurites ainsi que les infections
sur le matériel d’ostéosynthèse. Elles sont graves, mettant en jeu le pronostic vital et
s’accompagnent d’une morbidité importante avec un risque de séquelles
neurologiques non négligeable [19].
Leurs facteurs de risque et leur physiopathologie sont semblables et
spécifiques de la neurochirurgie et des particularités du SNC. On classe parmi ces
infections les infections sur matériel implanté (valves de dérivation du LCR
ventriculaires ou lombaires, internes ou externes), dont la physiopathologie est
toutefois un peu différent [19].
2-1 Pour le rachis:
a- Spondylodiscite:
C'est une affection rare représentant 2 à 4 % des ostéomyélites à pyogènes.
Elle atteint plus fréquemment l'adulte entre 60 et 70 ans avec une prédominance
masculine (2 pour 1), chose qui a été retrouvé dans notre série. Le rachis lombaire
41
est le plus souvent touché suivi des localisations thoraciques puis cervicales et enfin
sacrées. Dans notre étude aussi on retrouve une fréquence élevée de l’atteinte du
rachis lombaire (13,8% de l’ensemble des infections post neurochirurgicales), suivie
par le rachis cervical, puis le rachis dorsal et dorsolombaire.
Des facteurs prédisposant sont souvent rencontrés : diabète sucré, patient
immunodéprimé, drogué.
Sur le plan clinique [23]: La douleur rachidienne est le symptôme le plus
constant de la spondylodiscite de l'adulte. Elle est souvent sévère, continue,
résistante aux antalgiques et à l'alitement. Les autres symptômes associent asthénie,
fièvre et raideur locale. L'existence de signes neurologiques fait suspecter une
dissémination de l'infection à l'espace épidural mais moins de 1 % des
spondylodiscites sont associées à une paraplégie.
La vitesse de sédimentation est fréquemment élevée ainsi que la protéine C
réactive. Une bactériémie est souvent retrouvée à la phase aiguë de l'affection ainsi
qu'une hyperleucocytose.
→ La règle des 50 % [23]:
- 50 % des patients ont plus de 50 ans ;
- La fièvre se voit dans 50 % ;
- La leucocytose est normale dans 50 % ;
- 50 % ont une origine génito-urinaire ;
- Le staphylocoque est responsable dans 50 à 60 % ;
- Aucun foyer n'est retrouvé dans 50 % ;
- Le siège est lombaire dans 50 % ;
- 50 % ont une évolution de plus de 3 mois.
42
b- Epidurites:
Il s'agit le plus souvent d'abcès épidural provenant d'une dissémination
hématogène à partir d'une source cutanée, génito-urinaire ou respiratoire [24]. Le
Staphylococcus aureus est l'agent le plus fréquemment en cause (60 à 65 % des cas).
Ces abcès évoluent en 2 stades : l'un de phlegmon avec tissu inflammatoire épaissi
constitué de matière granulomateuse et de micro-abcès encapsulés, puis d'abcès
franc avec pus.
Les abcès épiduraux sont rares et la fréquence tant à augmenter notamment
chez les sujets prédisposés (diabète sucré, drogue, trauma, chirurgie...). Ils
surviennent à tout âge avec un pic entre 50 et 55 ans et une légère prédominance
masculine. Tous les segments du rachis peuvent être affectés avec une
prédominance dans la région médio thoracique et lombaire basse. Dans 1/3 des cas,
l'abcès est étendu à plus de 6 segments vertébraux. L'atteinte discale ou vertébrale
est présente dans 80 % des cas.
Sur le plan clinique [23] : Le tableau clinique comprend : fièvre, douleur
rachidienne et symptômes neurologiques. La constatation d'une collection épidurale
chez un patient présentant de la fièvre avec une spondylodiscite est hautement
évocatrice d'un abcès épidural.
c- Infection sur matériel d'ostéosynthèse:
La présence de matériel d'ostéosynthèse est un facteur favorisant de
l'infection du fait de l'adhésion aux biomatériaux, et source de moindre efficacité
des antibiotiques du fait d'un métabolisme bactérien ralenti au sein d'un bio film
nécessitant le plus souvent l'ablation du matériel si l'infection est tardive ou
chronique [25].
Sur le plan clinique [25]:
- Infection post opératoire précoce:
43
Écoulement ou inflammation de cicatrice, douleur, fièvre (inconstante),
survenant dans le mois suivant l'intervention.
- Infection post opératoire tardive:
Douleur depuis l'intervention (absence d'intervalle libre), fistule, rarement des
signes généraux. Le diagnostic peut être fait tardivement (plusieurs mois ou
années après l'intervention).
- Infection hématogène ou secondaire:
→ Douleur brusque, associée à un syndrome fébrile avec frissons et
impotence fonctionnelle.
→ Notion possible d'infection à distance (porte d'entrée): infection
cutanée, infection urinaire, urétrite, infection ORL, endocardite,….
2-2 Pour le crâne:
a- Méningites post opératoires:
La survenue d'une méningite post neurochirurgicale est la principale
complication infectieuse profonde démontrée dans plusieurs études. L'incidence de
cette complication varie entre 2 et 13% [26, 27, 28]. Dans l'étude multicentrique
française, son incidence est de 1,9% [20]. Dans une étude faite au sein du service de
Réanimation du CHU de Casablanca [29], entre 1992 et 1997, son incidence est de
8%. Dans notre présente étude, l'incidence de la méningite post opératoire est de
1,7%.
Les signes cliniques sont habituellement peu bruyants. Ils comportent ; une
fièvre, une raideur méningée inconstante, une détérioration de la conscience et
parfois des troubles moteurs associés à des convulsions [30]. Néanmoins, après une
intervention neurochirurgicale, la valeur de ces signes cliniques n'est pas univoque.
En effet, la raideur de la nuque y est fréquente et les troubles de conscience peuvent
44
traduire une autre complication. Enfin, la fièvre peut être liée à un foyer infectieux à
distance, notamment pulmonaire, une réponse inflammatoire au geste opératoire ou
à une perturbation de la thermorégulation [31, 32].
Dans ce contexte, il parait de bonne règle de pratiquer une TDM cérébrale
avec injection du produit de contraste, nécessaire en urgence devant toute
aggravation neurologique post opératoire pour éliminer une complication
chirurgicale (hématome et ischémie notamment), une suppuration et/ou une
hypertension intra crânienne. Une prise de contraste au niveau des sillons corticaux
ou des parois ventriculaires est un argument en faveur d'une inflammation
méningée. Elle permet la réalisation d'une PL avant toute antibiothérapie.
Ainsi, le recueil du LCR représente la base sur laquelle repose toute la
stratégie thérapeutique ultérieure. Pourtant, son interprétation post opératoire n'est
pas univoque. En effet, les leucocytes et la protéinorachie sont normalement élevés
durant cette période traduisant l'inflammation post opératoire. La concentration de
chlore dans le LCR est de même peu spécifique de l'infection. Une formule
leucocytaire du LCR à prédominance de polynucléaires neutrophiles, mais surtout
une hypoglycorachie inférieure à 0,4g/l ou inférieure à 60% de la glycémie et un
examen direct positif sont fortement évocateurs du diagnostic de méningite post
opératoire. La détection de l'isomère D et de l'acide lactique dans le LCR pourrait
être très évocatrice d'une infection bactérienne puisque sa synthèse n'est possible
que par le métabolisme bactérien [33, 34]. Le tableau suivant résume les
informations fournies par l'analyse du LCR [35] :
45
Patients non
infectés (n=40)
Patients suspectés
d'infection (n=4)
Patients atteints de
méningite (n=10)
Protéinorachie 1,3g/l 2,8g/l 3,7g/l
Glycorachie 4,2mmol/l 3,2mmol/l 2,4mmol/l
Polynucléaires 15g/l 349g/l 674g/l
Erythrocytes 1988/mm³ 10310/mm³ 36327/mm³
L-lactate 2,7mmol/l 5,6mmol/l 6mmol/l
d-lactate 61μmol/l 320μmol/l 364μmol/l
b- Ventriculites:
Les ventriculites s'accompagnent plus volontiers d'altérations sévères de l'état
de conscience. Le diagnostic peut être précisé par le scanner qui retrouve dans la
moitié des cas une prise de contraste péri ventriculaire. Toutefois, seule la ponction
ventriculaire permet d'affirmer l'infection du liquide ventriculaire.
Selon le "CDC" [3], le diagnostic de ventriculite est retenu devant la présence
d'un des deux critères suivants:
- Germe isolé sur la culture du LCR.
- Un des signes cliniques suivants, sans autre cause retrouvée:
o Fièvre supérieure à 38ºc, céphalées, raideur de la nuque.
o Et/ou signes d'atteinte des nerfs crâniens.
o Et instauration d'une antibiothérapie par le clinicien.
o Et l'un des signes suivants:
§ Une hyper protéinorachie et/ou hypoglycorachie.
§ Examen direct positif du LCR.
46
Dans l'étude française multicentrique, aucun cas de ventriculite n'est observé.
Dans notre étude, 3 cas de ventriculite sont diagnostiqués.
► Ventriculite sur valve de dérivation interne du LCR (ventriculo-
péritonéale/ventriculo-atriale).
A la différence des méningites post opératoires, les infections compliquant la
mise en place d'un matériel de dérivation sont relativement retardées puisque les
deux tiers d'entre elles vont survenir au cours des deux premiers mois post
opératoires. Mais, elles peuvent également être tardives; le délai par rapport à
l'implantation, pouvant alors atteindre plusieurs années.
Les signes d'appel, isolés ou diversement associés, sont nombreux. Il peut
s'agir d'une fièvre, d'une réaction inflammatoire cutanée sur le trajet du matériel,
d'une collection sous cutanée voire une déhiscence de la cicatrice opératoire. La
symptomatologie peut également évoquer un dysfonctionnement de la valve avec
alors des signes d'hypertension intra crânienne.
La mise en évidence d'un germe par ponction du matériel n'est pas pour
autant synonyme de ventriculite. En effet, il n'est pas rare d'observer une
colonisation sur matériel de valve, sans pour autant trouver des bactéries dans le
LCR (prélevé dans le ventricule). Dans la majorité des cas, la ponction lombaire est
normale [36, 37].
► Ventriculite sur DVE:
Les prélèvements de LCR ventriculaire par l'intermédiaire de la DVE doivent
être limités au maximum. En effet, il est bien établi que la répétition des
prélèvements augmente considérablement le risque d'infection ventriculaire liée au
système [38]. On ne prélève du LCR que pour affirmer ou infirmer l'hypothèse d'une
ventriculite en présence soit d'un syndrome infectieux, soit d'une dégradation de
l'état neurologique [37, 39, 40].
47
c- Suppurations intra crâniennes [41]:
Les suppurations intra crâniennes sont des infections graves se situant soit
dans ou au contact du parenchyme cérébral, soit en extra parenchymateux. Elles se
développent, le plus souvent, par contiguïté avec un foyer local de suppurations,
mais aussi après métastases d‘infections profondes. Un taux de mortalité élevé et
des séquelles neurologiques importantes sont souvent constatés.
Dans notre série ce type d’infection est relativement rare puisque seulement 6
patients sur les 2880 opérés ont présenté une suppuration intra crânienne 0,2% et
un seul de ces patients est décédé, les autres n’ayant présenté aucune séquelle
neurologique.
B/- Les facteurs de risque d'infection en Neurochirurgie:
Il est indispensable de connaître les facteurs de risque des infections post
opératoires afin d'envisager les mesures préventives qui permettront de diminuer
ces infections.
Grâce aux différentes études multicentriques des facteurs de risque de
survenue d'une infection du site opératoire, il a été démontré la nécessité de
prendre en compte trois paramètres. Il s'agit du degré de contamination du site
chirurgical à l'origine de la classification de Narotam, le terrain du patient et les
événements per-opératoires [42]. Le réseau de surveillance des infections
nosocomiales aux Êtas Unis a crée un score de risque: NNIS, utilisant trois variables
pouvant refléter le risque infectieux [43]:
§ Le score pré-anesthésique ASA: permettant d'évaluer le risque de morbidité
et de mortalité liées à l'intervention.
§ La durée opératoire comparée au 75éme percentile de la distribution des
durées d'interventions validées aux USA.
48
§ Enfin, la classification de Narotam en rapport avec la contamination du site
chirurgical [44]. Ainsi, cet index permet de mieux stratifier le risque d'ISO,
ce risque augmente significativement avec le nombre de facteurs de risque
présents. Il permet également d'exprimer les variations du taux de ces
infections d'une période à l'autre ou d'un service à un autre [45, 46].
→ Index de risque NNIS:
L'index de risque NNIS est la somme des cotations de ces trois facteurs de
risque et varie donc de 0 à 3.
• Classe de contamination de Narotam:
0 = chirurgie propre ou propre contaminée. 1 = chirurgie contaminée, sale ou infectée.
• Score ASA:
0 = score ASA 1 ou 2.
1 = score ASA 3, 4, ou 5.
• Durée d'intervention:
0 = durée inférieure ou égale à T heures*.
1 = durée supérieure à T heures*.
* T : valeur seuil pour la durée d'intervention correspondant au percentile 75 de la
durée de chaque type d'intervention.
→ Score ASA pré anesthésique:
• ASA 1 Patient en bonne santé c'est-à-dire sans atteinte organique,
physiologique, biochimique ou psychique.
• ASA 2 Patient présentant une atteinte modérée d'une grande fonction par
exemple : légère hypertension, anémie, bronchite chronique légère.
• ASA 3 Patient présentant une atteinte sévère d'une grande fonction qui
n'entraîne pas d'incapacité par exemple : angine de poitrine modérée, diabète,
hypertension grave, décompensation cardiaque débutante.
49
• ASA 4 Patient présentant une atteinte sévère d'une grande fonction,
invalidante, et qui met en jeu le pronostic Vital par exemple : angine de
poitrine au repos, insuffisance systémique prononcée (pulmonaire, rénale,
hépatique, cardiaque...).
• ASA 5 Patient moribond dont l'espérance de vie ne dépasse pas 24 h, avec ou
sans intervention chirurgicale.
1/- Facteurs liés au patient:
Ils semblent négligeables dans la majorité des études. Généralement, il n'y a
pas d'effet lié à l'âge, au sexe, à l'obésité ou aux thérapeutiques (corticoïdes,
barbituriques). En revanche, l'existence d'une infection en dehors du site opératoire
au moment de l'intervention semble être un facteur de risque [47, 48, 49].
Dans l’enquête française [20] les facteurs de risque liés au patient sont : une
classe ASA supérieure à 2, un score de Glasgow à l’admission inférieur à 10, des
antécédents neurochirurgicaux dans le mois précédant l’intervention et une
antibiothérapie dans les 10 jours précédant l’intervention chirurgicale.
1-1 Terrain:
→ L'âge avancé (>65ans) et l'obésité, sont reconnus comme des facteurs de
risque d'infection nosocomiale, mais pas du site opératoire [50, 51, 52]. Dans notre
série l’âge avancé n’est pas un facteur déterminant puisqu’on retrouve deux pic de
fréquence ; entre 21 et 30 ans (31,9%) et 51 et 60 ans (28,4%).
→ Les traitements immunosuppresseurs, devraient favoriser la survenue
d'infection du site opératoire, mais de nombreuses études n'ont pas trouvé de
corrélation statistiquement significative [53, 54, 55]. Dans notre travail ce facteur
n’est pas significatif puisque seulement 4 de nos patients rapportent une notion de
prise médicamenteuse.
50
1-2 Pathologies à risque:
a- Diabète: qu'il soit insulinodépendant ou non, représente un facteur de
risque d'infection nosocomiale [56] et d'infection du site opératoire. La prévention
du risque infectieux général repose sur un équilibre glycémique correct et un
traitement des infections pré existantes. Trois facteurs aggravent le risque
d'infection du site opératoire chez le diabétique: l'obésité, l'existence d'un foyer
infectieux à distance et la reprise chirurgicale [57]. Dans notre étude seulement 5
patients sur les 116 infectés étaient diabétiques.
b- La polyarthrite rhumatoïde (PR): elle représente un facteur de risque
d'infection du site opératoire retrouvé dans de nombreuses études [53, 55, 58].
Toute altération d'une articulation par un processus inflammatoire, traumatique ou
chirurgical, est un facteur de risque d'infection locale. Le tissu inflammatoire dans la
PR constitue un site idéal pour l'installation d'une infection bactérienne, en plus du
déficit de la fonction phagocytaire et des perturbations de l'immunité dues à la prise
de corticoïdes ou des immunosuppresseurs. Ce facteur n’a pas était retrouvé dans
notre travail.
c- La dénutrition chronique: elle crée un environnement favorable à un défaut
de cicatrisation et elle est également responsable d'une altération des défenses
immunitaires. Dans notre étude l’intervention de ce facteur n’a pas était démontrée .
d- L'infection à distance: elle représente un facteur certain de l'infection [59],
chose retrouvée dans notre étude.
► Les lésions cutanées: à type d'escarre, ulcère de jambe, eczéma, mal
perforant, ongle incarné, intertrigo,… ces infections sont des sources de
bactériémies à Staphylococcus aureus ou à Streptocoque bêta hémolytique.
► L'infection urinaire chronique: souvent asymptomatique surtout chez
les personnes âgées, elle est responsable de bactériémies occultes. La sonde à
51
demeure est un facteur de risque d'infection permanent qui doit être pris en
charge avant toute intervention. Les foyers infectieux cutanés ou urinaires
multiplient le risque d'infection du matériel d'ostéosynthèse par 3.
► L'infection génitale, digestive ou pulmonaire.
e- Les cicatrices multiples des interventions antérieures: les cicatrices
étendues, mal vascularisées, peu élastiques, rétractiles, parfois adhérentes à l'os
peuvent provoquer un lâchage de suture ou une nécrose cutanée source d'infection
[58].
f- Le psoriasis: il est possible que les plaques de psoriasis au niveau du site
opératoire majorent le risque d'infection, bien que les études effectuées dans ce
sens, soient contradictoires [60].
g- L'hémophilie: en raison des hématomes récidivants (pourcentage
d'infection = 9%) [59].
h- L'infection à VIH.
2/- Facteurs liés à l'intervention:
2-1 La classe de contamination:
Le risque d'infection post opératoire dépend étroitement du degré de
contamination bactérienne du site opératoire. Ce facteur est certainement très
important. Il est à l'origine du schéma de classification des différents types de
chirurgie: propre, propre contaminée, contaminée et sale. Les premières études
montraient des taux d'infection des plaies de 1,5%, 7,5%, 15,2% et 40%
respectivement pour ces différentes classes de chirurgie. Dans des études plus
récentes, des taux respectifs de 1,4 à 2,1%, 2,8 à 3,3%, 6,4 à 8,4% et 7,1 à 12,8% ont
été rapportés.
52
Taux d'infection du site chirurgical selon les catégories d'intervention au cours de 3
périodes (Infection Control and Hôpital Épidémiologie, 1994: 15, 7, 456-462).
1970
(n=58498)
1975 – 1976
(n = 59352)
1987 – 1990
(n = 84691)
Notre étude
(n = 2880)
Propre 1 -5 (%) 2,9 % 2,1 % 2,1%
Propre contaminé 3 – 11 (%) 3,9 % 3,3 % 0,3%
Contaminé 10 – 17 (%) 8,5 % 6,4 % 1,3%
Sale 17 % 12,6 % 7,1 % 0,2%
Les améliorations sont particulièrement notables pour la chirurgie contaminée
ou sale infectée, probablement en raison de l'amélioration de la prise en charge
chirurgicale et la mise à disposition d'antibiotiques plus efficaces. Des améliorations
ont également été notées avec le temps dans certains types de chirurgie propre.
Diverses études récentes montrent également que cette classification ne prédit que
modérément le risque d'infection en raison de l'importance d'autres variables, telles
que le type d'intervention, les techniques chirurgicales ou les facteurs liés à l'hôte.
Ceci a conduit au développement d'index de risque qui, associé à la classification
selon le degré de contamination, permet de prédire le risque d'infection avec plus de
précision.
La chirurgie de classe supérieure à III était un facteur de risque significatif
dans l'enquête française, contrairement à notre étude ou la classe de contamination
n'est pas un facteur significatif. En effet, la majorité des interventions sont d'une
classe inférieure ou égale à III.
2-2 La durée de l'intervention:
La durée de l'opération est un facteur de risque qui a été identifié depuis
longtemps. Ainsi pour les opérations dites ‹propres›, le risque infectieux est de
53
1,3%, 2,7% et 3,6% pour des durées moyennes de une, deux, ou trois heures
respectivement. Le risque semble particulièrement accru pour les opérations qui
durent plus de deux heures. Dans une étude impliquant 1852 opérations, le risque
relatif associé à une opération de plus de deux heures est de 3 [28, 47, 61, 62, 63,
64]. Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer cette augmentation du risque:
augmentation de la contamination de la plaie, augmentation du traumatisme
chirurgical, augmentation du nombre de sutures et de procédures
d'électrocoagulation, augmentation des pertes sanguines, diminution de l'effet des
antibiotiques prophylactiques [63].
Dans l'étude multicentrique française, ce facteur est significatif pour les
interventions d'une durée supérieure à 4 heures [20]. La même chose est retrouvée
dans notre série; une durée en moyenne supérieure à 3,5 heures est pourvoyeuse
d'infection.
2-3 Les ré interventions:
Le risque infectieux est multiplié par 3 chaque ré intervention, ce risque étant
cumulatif [28, 49, 63]. Dans notre série, ce facteur n'a pas été retrouvé.
2-4 L'urgence:
Une intervention effectuée en urgence comporte un risque d'infection 3 fois
plus élevé qu'une intervention programmée [19, 65]. Dans l'étude française, ce
facteur était retenu comme étant un facteur de risque important [20]. Dans notre
série, ce facteur est très significatif, ceci peut s'expliquer par:
- Les mauvaises conditions d'hygiène au bloc opératoire des urgences.
- Le nombre important de patients opérés au bloc opératoire des urgences.
- Absence de climatisation au sein du bloc opératoire.
- Non respect des règles d'accès au bloc opératoire (bavettes, calots).
- Absence de bloc opératoire propre aux interventions neurochirurgicales.
54
2-5 L'expérience du chirurgien:
La technique chirurgicale joue certainement un rôle central dans le risque
infectieux. Elle est étroitement dépendante de l'habilité du chirurgien. Plusieurs
études montrent qu'il existe une relation significative entre un nombre réduit
d'interventions réalisées par l'opérateur et un taux d'infection élevé [8]. Ceci a été
surtout démontré pour la pose des valves de dérivation [66]. Toutefois, de tels
résultats ne sont pas rapportés par tous, WRIGHT Par exemple, ne trouve aucune
influence de ce facteur [49]. Dans notre série ce facteur n'a pas été retrouvé.
2-6 Le type de chirurgie:
Pour les craniotomies, la chirurgie tumorale se complique volontiers
d'infections profondes, en particuliers la chirurgie nécessitant une craniectomie
(chirurgie de la FCP). [28].
Ce facteur n'est pas significatif dans notre étude ni dans l'étude française [20].
3/- Facteurs liés à la technique chirurgicale:
Ce sont les principaux facteurs responsables des infections post opératoires [19].
3-1 La préparation du champ opératoire:
Le rasage des patients doit être effectué en pré opératoire immédiat.
L'incidence des infections après craniotomie varie de 4,9% chez les malades rasés de
moins de 2 heures avant l'incision chirurgicale, à 12,4% chez ceux rasés plus de 12
heures avant [47]. En outre, le rasage n'est pas la meilleure technique, ZENTNER et
al. [67], retrouvent chez des patients devant subir une craniotomie, 5,5% d'infection
profonde chez les patients rasés en période pré opératoire immédiate et 2,8% chez
ceux qui sont tondus la veille de l'intervention.
Dans une étude prospective, portant sur 638 patients opérés par le même
chirurgien, le taux d'infection est de 1,1% alors que les malades ne sont ni rasés, ni
55
tondu, mais ayant eu une préparation extrêmement rigoureuse du site opératoire
avec une douche et un shampoing à la chlorhexidine, la vielle de l'intervention et
une désinfection minutieuse du site opératoire à la salle d'opération. Au moment de
la fermeture cutanée une attention particulière est portée pour éviter que les
cheveux ne soient pas enfermés dans la cicatrice. Bien que cette étude ne soit pas
contrôlée, ces résultats montrent qu'une bonne préparation du cuir chevelu et des
cheveux permet d'opérer en neurochirurgie sans raser ni tondre [68, 69].
Dans notre établissement la préparation des malades consistait à tondre les
patients la veille de l’opération et de leur faire prendre une douche avec du savon
anti septique le matin du geste opératoire.
3-2 Le drainage post opératoire:
Il augmente le risque infectieux, surtout lorsqu'il est laissé en place plus de 24
heures, ou s'il comporte des systèmes non clos [48, 49, 70]. Par ailleurs, le drainage
post opératoire favorise aussi le risque de fuite du LCR par l'orifice de drainage lors
des craniotomies avec ouverture durale. Dans notre étude l’intervention de ce
facteur n’a pas était prouvé.
3-3 La fuite post opératoire du LCR:
C'est la principale cause de méningite retenue dans les études rétrospectives
et prospectives [48, 70].
Dans l'étude française, une surface de rasage totale (contre un rasage limité à
la zone d'incision), le drainage externe du LCR et la fuite post opératoire de LCR
sont des facteurs de risque significatifs de l'infection. Par contre, dans notre série
aucun facteur lié à la technique chirurgicale n'a été significatif.
56
4/- Autres facteurs de risque:
Les autres facteurs augmentant le risque d'infection post opératoire sont les
fautes d'asepsie per opératoire, une hémostase incomplète, une désunion de la
cicatrice et une effraction sinusienne per opératoire [48]. L'utilisation du microscope
et du cavitron en revanche ne semble pas augmenter le risque infectieux.
Le séjour en réanimation d'un patient est jugé à haut risque infectieux, vu la
ventilation artificielle, la sonde vésicale et les cathéters veineux qui sont des portes
d'entrées potentielles de l'infection [71, 72, 73, 74].
Dans notre étude, la durée du séjour en réanimation est un facteur de risque
significatif dans la survenue de l'infection.
III/- BACTERIOLOGIE:
A/- Rachis:
Les micro-organismes responsables d'infections post opératoires peuvent être
acquis par trois voies de contamination sont possibles : hématogène, par contiguïté,
par contamination directe [75, 76, 77, 78].
1- Contamination hématogène:
La voie hématogène artérielle est la voie empruntée par les germes de quelque
source que ce soit pour atteindre la moelle osseuse vertébrale. Une bactériémie
précède toujours les manifestations cliniques d'ostéomyélite vertébrale.
Chez l'enfant, les germes transportés par voie hématogène vont se fixer de
façon prioritaire sur le disque en raison des riches canaux vasculaires perforant les
plateaux vertébraux et nourrissant le disque [79, 80].
Chez l'adulte, ces canaux vasculaires disparaissent et la partie la plus
richement vascularisée du corps vertébral - la zone sous-chondrale la plus proche
du ligament vertébral commun antérieur - est le site privilégié de l'infection [80]. A
57
partir de ce foyer primaire de spondylite, l'infection peut, soit s'étendre au disque et
atteindre le corps vertébral adjacent, soit poursuivre une dissémination sous
ligamentaire. L'atteinte caractéristique de 2 corps vertébraux adjacents résulte
habituellement de cette extension trans-discale plutôt que d'une contamination
hématogène multiple. Soixante quinze pour cent des spondylodiscites sont limitées
à un espace intervertébral et aux deux corps vertébraux adjacents, 25 % touchent
plus d'un niveau ; l'atteinte limitée à un seul corps vertébral et au disque adjacent
est inférieure à 1 %.
La porte d'entrée est retrouvée dans 50 % des cas environ. Les origines les
plus fréquentes sont génito-urinaires (46 %), cutanées (19 %) et respiratoires (14
%).Quant à la dissémination hématogène par voie veineuse par l'intermédiaire des
plexus veineux para vertébraux de Batson, il est prouvé actuellement que sa
responsabilité est très limitée.
2- Contamination par contiguïté:
Elle peut se faire à partir d'un foyer purulent des parties molles adjacentes
(abcès rétro pharyngien, abcès du psoas, sinus dermique infecté...). Une
dissémination par voie hématogène peut être associée.
La tuberculose et les infections fungiques s'étendent souvent par contiguïté
sur plusieurs niveaux vers les tissus mous paras vertébraux. → Contamination
directe:
Une infection rachidienne peut compliquer un traumatisme par plaie ouverte
ou pénétrante, accidentelle ou contemporaine d'un geste diagnostique. On en
rapproche l'infection post opératoire (discectomie, laminectomie, fusion vertébrale).
58
3- Les germes en cause:
3-1 Spodylodiscite [24]:
Les germes les plus fréquemment rencontrés sont le Staphylococcus aureus
(50 à 60 %) le plus souvent d'origine cutanée. Parmi les germes Gram négatifs, les
plus fréquents sont l'Escherichia coli (origine génito urinaire), le Pseudomonas
aeruginosa (fréquent chez les drogués), le Klebsiella pneumoniae (foyer pulmonaire),
les Salmonellas. D'autres bacilles comme les Brucellas, les Serratias et les
Corynebacteriae sont plus rares. Dans notre étude, la seule fois ou on a déterminé
l’agent pathogène en cause, c’était le Staphylocoque épidermidis.
3-2 Epidurite [24]:
Le staphylococcus aureus est l'agent le plus fréquemment en cause (60 à 65 %
des cas). Dans notre étude aucun germe n’a était retrouvé.
3-3 Infections sur matériel d'ostéosynthèse [25]:
L’identification des germes en cause repose essentiellement sur les
prélèvements per opératoires. Plusieurs prélèvements distincts sont effectués pour
pouvoir interpréter les résultats lorsqu'il s'agit de bactéries appartenant à la flore
cutanée (Staphylocoques à coagulase négative, Propionibacterium acnes). Il est dans
ce cas nécessaire d'avoir au moins trois prélèvements positifs au même germe pour
pouvoir retenir sa valeur pathogène. Dans notre étude seul le Staphylocoque
épidermidis est en cause.
B/- Crâne:
Les microorganismes qui sont responsables d’infections du site chirurgical
peuvent être acquis par voie endogène, à partir de la flore microbienne du patient
ou par voie exogène, à partir du personnel présent au sien de la salle d’opération
ou de l’environnement [81].
59
La proportion des microorganismes acquis par l’une ou l’autre voie va varier
selon le type de chirurgie. En cas de chirurgie dite « propre contaminée » ou «
contaminée », les microorganismes seront avant tout, de source endogène, alors
que pour la chirurgie « propre », les sources exogènes ont une importance
relativement plus grande [81]. Des données à la fois cliniques et expérimentales
suggèrent que 24 à 48 heures après l’opération, le site chirurgical est suffisamment
cicatrisé pour devenir résistant à toute infection d’origine exogène, à moins que le
site ne comporte des drains ou ait été laissé ouvert [81]. De ce fait, on admet que la
plupart des microorganismes qui entraînent des infections post opératoires
contaminent le site chirurgical au moment de l’intervention.
1- La documentation bactériologique:
La documentation bactériologique avant de débuter le traitement est
impérative pour guider l'antibiothérapie de ces infections post opératoires
bactériennes dont la sensibilité aux antibiotiques est imprévisible. Ainsi, le recueil
du LCR représente « l'examen clé » sur lequel repose toute la stratégie thérapeutique
ultérieure. Portant, son interprétation post opératoire n'est pas univoque. En effet,
les leucocytes et la protéinogramme sont normalement élevés durant cette période
traduisant l'inflammation post opératoire. La concentration du chlore dans le LCR est
de même peu spécifique de l'infection. Une formule leucocytaire du LCR à
60
prédominance de PNN, mais surtout une hypoglycorachie inférieure à 0,4g/l ou
inférieure à 60% de la glycémie, couplé à un examen direct positif sont fortement
évocateurs du diagnostic. Par ailleurs, la détection de l'isomère D de l'acide lactique
dans le LCR pourrait être très évocatrice d'une infection bactérienne puisque sa
synthèse n'est possible que par le métabolisme bactérien [33, 34].
En l'absence de signes cliniques de gravité et en cas de LCR non contributif
initialement, il est licite de temporiser et de renouveler la PL 12 à 24 heures plus
tard avant de débuter une antibiothérapie probabiliste. L'évolution de la formule
leucocytaire dans le LCR, de la glycorachie et éventuellement de la culture
bactérienne après examen direct, permettra de mieux argumenter et préciser la
stratégie thérapeutique ultérieure. En revanche, la présence de signes de gravité
clinique comprenant notamment des signes de sepsis grave ou des troubles de
conscience dans un contexte fébrile, survenant précocement en période post
opératoire ou dans les suites d'une chirurgie hypophysaire par voie trans-
sphénoïdale, imposent la mise en route urgente d'une antibiothérapie probabiliste.
Cette dernière est associée de façon conjointe à la mise en œuvre des mesures de
réanimation [33, 34].
Enfin, dans ce contexte nosocomial, une cicatrice désunie et inflammatoire,
une collection prenant le contraste dans le foyer opératoire ou un abcès cérébral
visualisés à la TDM, doivent faire discuter une ponction diagnostique et évacuatrice
voire une reprise opératoire pour prélèvements bactériologiques et parage de la
cicatrice. Les prélèvements per opératoires peuvent être directement ensemencés
dans des flacons d'hémocultures aéro et anaérobies pour optimiser la chance d'avoir
une culture bactériologique positive. Quelques gouttes de liquide doivent néanmoins
être rapidement acheminées dans un pot stérile au laboratoire pour permettre la
61
réalisation d'un examen direct dont la positivité confirmera le diagnostic d'infection
neuroméningée post opératoire [33, 34].
2- Les germes en cause:
Les germes responsables des infections post opératoires sont différents de
ceux identifiés dans les infections neuroméningées communautaires. Les
Staphylocoques sont les agents pathogènes prédominants. Parmi ceux-ci, les
Staphylocoques à coagulase négative sont les principaux agents pathogènes des
infections sur matériels (type dérivations ventriculaires internes) avec les
corynébactéries [82].
Les Staphylocoques dorés sont responsables de la majorité des abcès de la
paroi et des ostéites ainsi que de 50% des méningites, ventriculites et abcès
cérébraux à part égale avec les BGN aérobies (25 à 50% des cas) [83]. Parmi ceux-ci,
les entérobactéries, mais aussi l'acinetobacter baumanii et proteus aeruginosa
tiennent une place prédominante [84].
La contamination ayant lieu, le plus souvent de dehors en dedans, la flore
saprophyte du patient qui se modifie au profit de la flore hospitalière
environnementale en quelques jours, est la source de l'infection. Cette donnée
impose de connaître l'écosystème du service ou est hospitalisé le patient pour
permettre la prescription d'une antibiothérapie probabiliste qui prend en compte les
données connues de la résistance bactérienne propre à chaque institution. La
fréquence élevée des Staphylocoques résistants à la méticilline, reconnues comme
responsables de ces infections, est à intégrer dans ce contexte nosocomial.
Enfin, une place particulière, et probablement de plus en plus importante, est
donnée au Propionibacterium acnes dans la genèse de ces infections post
opératoires. En effet, celui-ci fait partie de la flore résidente cutanée en association
avec le staphylocoque. Il représente le troisième germe en terme de fréquence dans
62
une série ayant porté sur 234 craniotomies [85] et en deuxième position dans
l'étude multicentrique française [84].
Les tableaux suivants résument les différents germes responsables des
infections post craniotomies.
Bactériologie des suppurations des plaies opératoires [86].
Germes Pourcentage (%)
Staphylococcus aureus 57
Staphylococcus coagulase négatif 14
Streptocoque 4
Entérobactéries 17
Autres BGN 7
Autres 1
Bactéries des méningites post neurochirurgicales [86].
Germes Pourcentage (%)
Staphylococcus aureus 9
Staphylococcus coagulase négatif 15
Streptocoque 4
Entérobactéries 10
Autres BGN 6
Autres 2
Cultures négatives 54
63
Bactériologie des ostéites du volet, les abcès intra cérébraux et les empyèmes intra
crâniens [86].
Germes Ostéites
n = 63
Abcès et
empyèmes
n = 23
Total
n = 112
Staphylococcus aureus 22 23 45
Staphylococcus coagulase négatif 8 3 11
Streptocoque 5 4 9
Entérobactéries 4 5 9
Autres bactéries 2 5 7
Aspergillus 0 3 3
Cultures négatives 20 1 21
64
IV/- TRAITEMENT: Le traitement des infections post neurochirurgicales nécessite une approche
multidisciplinaire rassemblant le médecin anesthésiste réanimateur, le
neurochirurgien et le bactériologiste. La documentation microbiologique de
l'infection est un préalable fondamental au traitement et peut conditionner la
stratégie thérapeutique et parfois le pronostic. Le degré d'urgence à la mise en route
de l'antibiothérapie est variable d'une situation à l'autre mais peut parfois être
extrême.
A/- Rachis:
1- Spodylodiscite et épidurite [87]:
Le traitement des spondylodiscite post opératoires repose sur le
traitement anti-infectieux, l'immobilisation et la réadaptation physique, le
traitement antalgique et la prévention des complications du décubitus.
1-1 Antibiothérapie:
En absence de sepsis sévère ou de choc septique, le traitement antibiotique ne
devrait être initié qu'une fois la documentation microbiologique disponible. En
l'absence de documentation microbiologique, soit dans l'attente des résultats des
prélèvements, soit parce que les prélèvements sont négatifs mais que le diagnostic
de spondylodiscite est retenu, le choix du traitement antibiotique est déterminé par
le terrain, le micro-organisme présumé et les caractéristiques pharmacocinétiques
et pharmacodynamiques des molécules disponibles. Dans les spondylodiscite
secondaires à un geste intra discal, le traitement de première intention est soit une
céphalosporine de 3éme génération (Céfotaxime) associée à la Fosfomycine, par voie
intraveineuse, soit la Vancomycine, les micro-organismes les plus souvent en cause,
65
dans ces situations, étant les staphylocoques, suivis de P. acnes, Streptococcus ou
Corynebacterium.
Lorsque la spondylodiscite est microbiologiquement documentée, le choix du
traitement antibiotique est fonction du micro-organisme. Les travaux publiés
concernant le traitement antibiotique des spondylodiscites à microorganismes
pyogènes ne fournissent aucune donnée amenant à modifier les recommandations
de la réunion de consensus sur le traitement des infections ostéo-articulaires de
1991 [88]. Le traitement doit être initié par voie parentérale, surtout en cas de
bactériémie, d'endocardite associée, de localisations profondes associées (abcès,
méningite), si le micro-organisme en cause est un streptocoque ou S. aureus. La
durée du traitement intraveineux est principalement fonction du micro-organisme
en cause et des possibilités de choix des antibiotiques, ceux ayant une bonne
biodisponibilité orale et une bonne diffusion osseuse étant les Fluoroquinolones,
l'acide Fusidique, la Rifampicine, le Cotrimoxazole.
Au cours des spondylodiscites à Candida, l'Amphotéricine B reste le traitement
de référence. La dose recommandée est de 0,5 à 0,6 mg/kg/j pour une durée totale
de 6 à 1O semaines. Le Fluconazole a été utilisé le plus souvent en relais d'un
traitement par Amphotéricine B, mais parfois en première ligne. La dose de 400
mg/j semble être suffisante. Au cours des spondylodiscites à Aspergillus, il est
recommandé d'utiliser le Voriconazole (6 mg/kg/12 h par voie intraveineuse en dose
de charge le premier jour), poursuivi par voie veineuse (4 mg/kg/12 h) ou suivi d'un
relais par voie orale (200 mg/12 h).
La durée totale de traitement des spondylodiscites n'est pas consensuelle,
mais une durée de 6 à 12 semaines est proposée dans les spondylodiscites à micro-
organisme pyogène, et de 6 mois dans les spondylodiscites à Candida ou à
Aspergillus.
66
1-2 Immobilisation et réadaptation fonctionnelle:
Les objectifs de la rééducation sont de lutter contre les complications de
décubitus et contre la douleur, d'accélérer la récupération fonctionnelle et de
reconditionner les muscles. La rééducation permet de diminuer le temps de
décubitus, la durée d'hospitalisation et le temps d'appareillage. Elle a pour but
également d'éviter ou de limiter la déformation en cyphose. Les moyens utilisés sont
le décubitus strict, la contention, l'entretien des mobilités articulaires, le
renforcement musculaire, l'entretien de la musculature des membres, le
conditionnement cardiorespiratoire, le travail proprioceptif et le travail fonctionnel.
Le programme d'immobilisation par le décubitus et la contention et le
programme de rééducation sont fonction principalement du siège de la
spondylodiscite et de révolution. Tant que l'infection n'est pas contrôlée (fièvre,
douleurs, non diminution du syndrome inflammatoire), quelque soit le siège de la
spondylodiscite, le décubitus doit être préconisé. La durée du décubitus est en
général comprise entre l et 3 semaines. La contention est assurée à l'aide d'une
minerve au niveau cervical, d'un corset dorsolombaire de rappel postural en cas
d'atteinte dorsale, ou d'un corset bivalve thermoformé en cas d'atteinte lombaire.
La durée de la contention est en règle générale de 3 mois.
1-3 Traitement chirurgical:
A la phase aiguë, le traitement chirurgical des spondylodiscites est rarement
indiqué, les seules indications étant les déficits neurologiques progressifs en
rapport avec une extension intra canalaire de l'infection. Dans les spondylodiscites
post opératoire, les indications chirurgicales sont restreintes au traitement des
abcès intrarachidiens épiduraux localisés ou multi étagés symptomatiques.* Ainsi, il
existe une indication à un traitement chirurgical de décompression et/ou de
drainage en urgence, en cas de syndrome radiculaire déficitaire au niveau cervical ou
67
dorsal, de syndrome déficitaire sensitivomoteur quelque soit la localisation, ou en
cas de paralysie installée depuis moins de 72 heures, durée au-delà de laquelle les
chances de récupération sont pratiquement nulles.
Au-delà de la phase aiguë, une intervention chirurgicale peut être nécessaire
en cas d'échec du traitement antibiotique ; en présence de signes de compression
médullaire ou de la queue de cheval rapidement évolutifs en rapport avec une
extension endo canalaire de l'infection et/ou d'une déformation locale surajoutée;
en cas de déformation cyphotique importante ou d'instabilité liée à une destruction
des plateaux vertébraux.
En cas d'abcès para vertébral, le drainage peut être décidé en fonction de la
taille de l'abcès et/ou de révolution clinique, et habituellement réalise selon les
techniques de radiologie interventionnelle, par technique de Seldinger, sous
repérage tomodensitométrique.
2- Infection sur matériel d'ostéosynthèse [25]:
2-1 Traitement chirurgical:
- Lavage chirurgical par arthrotomie si infection diagnostiquée précocement
après la date supposée de la contamination (per opératoire). Il doit être effectué en
urgence, pour confirmer le diagnostic et préserver le maximum de chance de
guérison, sans avoir à retirer le matériel d'ostéosynthèse.
- Ablation du matériel d'ostéosynthèse si l'infection est diagnostiquée
tardivement après, la date supposée de contamination, ou si prothèse descellée,
avec soit repose d'une prothèse dans le même temps opératoire (changement en un
temps), soit repose de la prothèse dans un second temps (changement en deux
temps), soit absence de repose.
68
2-2 Traitement médical:
Débuté seulement une fois les prélèvements faits, par ponction, ou per
opératoire. Initié par voie intra veineuse, à posologie élevée, le relais par voie orale
est fonction de la bactérie en cause, et des antibiotiques utilisés. La durée totale de
traitement est de 6 semaines à 3 mois.
En absence de sepsis sévère ou de choc septique, le traitement antibiotique ne
devrait être initié qu'une fois la documentation microbiologique disponible. En
l'absence de documentation microbiologique, mais que le diagnostic d'infection sur
matériel d'ostéosynthèse est retenu, le choix du traitement antibiotique est
déterminé par le terrain, le micro-organisme présumé et les caractéristiques
pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des molécules disponibles. Dans les
infection sur matériel d'ostéosynthèse, le traitement de première intention est soit
une céphalosporine de 3e génération (Céfotaxime) associée à la Fosfomycine, par
voie intraveineuse, soit la Vancomycine, les micro-organismes les plus souvent en
cause, dans ces situations, étant les staphylocoques, suivis de P. acnes ou
Streptococcus.
Lorsque l'infection est microbiologiquement documentée, le choix du
traitement antibiotique est fonction du micro-organisme. Il doit être initié par voie
parentérale, surtout en cas de bactériémie, d'endocardite associée, de localisations
profondes associées (abcès, méningite), si le micro-organisme en cause est un
Streptocoque.
B/- Crâne:
1/- Traitement chirurgical:
Le retrait de tout matériel inerte (type dérivation ventriculaire interne), le
parage de la plaie opératoire associé à la réalisation de prélèvements
69
bactériologiques profonds et l'ablation du volet osseux dévascularisé et infecté,
doivent être discutés à chaque fois. Les tentatives de traitement médical d'une
infection sur valve, sans ablation de celle-ci, sont le plus souvent des échecs
d'autant plus que la valve est rarement fonctionnelle dans ce contexte [89]. La
remise en place d'une nouvelle valve immédiatement ou à distance, est fonction du
germe en cause et de la conviction des différentes équipes. La présence d'un abcès
intra crânien profond peut, de même, justifier d'une ponction évacuatrice guidée par
repérage stéréotaxique. Son intérêt est à la fois bactériologique mais aussi de
décompression pour diminuer l'effet de masse dû à la lésion. Les empyèmes post
opératoires nécessitent de même, le plus souvent une évacuation chirurgicale. La
mise en place d'une dérivation ventriculaire externe ou d'un réservoir sous-cutané
de type Omaya est possible en cas d'hydrocéphalie récidivante. Ce type de matériel
permet l'analyse régulière du LCR ventriculaire, témoin de l'évolution de l'infection,
mais aussi l'injection in situ d'antibiotiques en cas de souche bactérienne résistante
aux antibiotiques et donc potentiellement difficile à traiter par voie systémique.
Le traitement des infections post opératoires pose le plus souvent le problème
de l'indication chirurgicale de reprise. Le premier objectif est de ré intervenir à
temps. Un bilan précis doit être établit pour séparer les infections sévères
conditionnées par l'extension de l'abord initial, l'importance de la nécrose cutanée
associée, le type de germe, l'état du patient et la localisation anatomique.
Si ces infections sévères poussent rapidement à la reprise chirurgicale, il faut
se méfier des infections décapitées qui poussent à un attentisme coupable, surtout
si le tableau clinique est dominé par une autre porte d'entrée.
La chirurgie de reprise doit être suffisante pour éviter des gestes itératifs. La
cause essentielle d'échec est représentée par l'excision tissulaire insuffisante et
l'exploration incomplète de la plaie.
70
1-1/-Les infections post neurochirurgicales superficielles:
L'infection de la paroi se traite avec un geste chirurgical à minima [12],
comporte une morbidité faible, à l'inverse, une ostéite du volet, bien que ne mettant
pas en jeu le pronostic vital, est une complication invalidante, nécessitant au moins
deux gestes chirurgicaux complémentaires (ablation du volet infecté, puis mise en
place d'une plastie) associés à un traitement antibiotique de longue durée [90, 91,
92].
1-2/- Les infections post neurochirurgicales profondes:
1-2-1 Les abcès cérébraux:
L’abord chirurgical a de nombreux avantage [93] :
- Obtenir du matériel (pus ou tissu) pour une analyse bactériologique qui
permettra de guider l’antibiothérapie ultérieure.
- Retirer autant de matériel purulent que possible.
- Diminuer la pression intracrânienne.
- Améliorer l’efficacité des antibiotiques.
- Pour certains auteurs, améliorer le pronostic [93].
Actuellement, en raison des progrès des techniques neurochirurgicales, certaines
équipes spécialisées recommandent une intervention chaque fois que cela est
possible [94]. Deux procédures actuellement sont proposées: la ponction aspiration
et l’excision chirurgicale.
a- Ponction aspiration:
La ponction aspiration du pus à « mains levée » ou après repérage stéréotaxique
constitue la méthode de choix [95].
L’évacuation de la collection [96, 97] par un tocard de Cushing à partir d’un trou de
trépan ou à travers la fontanelle avant sa fermeture chez le nourrisson [98] , se fait
71
le plus souvent spontanément, sans nécessité de forte aspiration compte tenu de la
pression spontané du liquide d’abcès [95].
Ce geste peut être répété en cas de résistance à un traitement adapté.
L’aspiration présente de nombreux avantages :
- C’est une technique rapide et simple qui se fait sous anesthésie locale.
- Peut être effectuée sous stéréotaxie TDM [99, 100, 101] (d’où son utilité
même sur des lésions de petite taille) ou sous échographie transfontanellaire,
chez le nourrisson.
- Elle permet de réaliser des instillations intra- cavitaire d’antibiotique et de
réaliser des endoscopies stéréotaxiques [102].
Par contre l’aspiration présente quelques inconvénients :
- Elle ne permet qu’un drainage incomplet, surtout quand l’abcès est multi
loculé
- Elle présente le défaut de laisser la coque de l’abcès en place, ce qui favorisait
le rechute [103].
- Cet abord chirurgical s’effectue chaque fois que c’est possible après repérage
stéréotaxique [104, 105]
En l’absence d’un repérage stéréotaxique, on estime que la précision de la
ponction guidée par le scanner est de l’ordre de 4 à 5mm, ce qui expose à un plus
fort taux d’échec ou de complication de cette ponction. L’abord des abcès profonds
en zone critique (diencéphale, tronc cérébral, cervelet) est plus risqué et impose un
repérage stéréotaxique pour minimiser les risques de complications, parfois sévères
[106].
SHAHZADI [104] a démontré lors d’une étude sur 20 cas l’efficacité de cette
méthode (ponction–aspiration stéréotaxique) avec une mortalité quasi nulle et une
morbidité de 15 % [104].
72
b- Exérèse :
L’exérèse consiste en l’ablation complète ou quasi complète de la lésion y
compris la coque de l’abcès. Longtemps considérée comme le traitement de
référence, elle est de plus en plus abandonnée car :
- Elle n’a pas apporté la preuve de son bénéfice alors qu’il s’agit d’un geste
lourd, nécessitant une craniotomie.
- Elle présente un risque de dégradation de l’état neurologique [105].
- L’avènement d’antibiotiques efficaces a réduit sont utilisation [107].
Elle a été instituée à 8,8 % des cas dans la série d’EMERY [108], à 8%
des cas dans la série de TONON [109] et à 14,6% des cas dans la série
TAYFUN [110].
c- Indications neurochirurgicales:
Seuls les patients avec des troubles de conscience ou présentant des abcès
volumineux (plus de 20 mm de diamètre [107], plus de 30 mm [108] facilement
accessibles et avec important effet de masse sont traités par ponction aspiration
d’emblée [107].
Certains auteurs recommandent l’aspiration de tout abcès, indépendamment
de sa taille [111].
L’association aspiration antibiothérapie reste, à ce jour, le traitement de
référence, car le plus sécurisant [99, 109]. L’exérèse a des indications plus
restreintes :
- Abcès encapsulés (avant ou après aspirations).
- Abcès superficiels adhérant à la dure mère.
- Abcès contenant du gaz.
- Abcès Actionomycotiques ou à Nocardia [93, 108]
- Abcès superficiel de la fosse postérieure
73
- Abcès multi lobulaire en cas d’échec des ponctions aspirations [106].
- Abcès à germe multi -résistant ou échec de l’aspiration bien conduite [106].
1-2-2 Les empyèmes intra crâniens:
Les premiers drainages chirurgicaux d’EIC sont attribué à CECI et ONETTI en
1886 et à MACEWAN en 1891 [112,113].
Avant l’avènement de la TDM, plusieurs études ont évalué les méthodes du
traitement chirurgical, trous trépan multiples ou craniotomie, sur une période de
1946 à 1972 [114,115]. L’attitude chirurgicale adoptée a évoluée dans le temps en
fonction des données de la littérature [116].
Classiquement, le traitement chirurgical nécessite l’évacuation en urgence par
large volet [114, 117, 118, 119, 120, 121], cette attitude n’est plus justifiée de
façon systématique. Dans certaines observations, les patients se sont améliorés sous
traitement médical seul alors que le volume de l’empyème augmente encore, cela
témoigne de l’absence de parallélisme entre le volume de l’empyème et la gravité
clinique [119]. Pour EMERY et coll. [108], le choix de la technique opératoire importe
peu, à condition que l’intervention soit réalisée dans les plus courts délais, tandis
que NATHOO et coll. [122] ont rapportés dans leur série, la supériorité de la
craniotomie par rapport aux trous de trépan en matière d’ESD, mais ils ont
recommandé la trépanation avec craniotomie chez les enfants et en cas d’empyème
de la faux [123,124].
Les différentes techniques réalisées en matière d’EIC dans la littérature sont :
- Les trous de trépan et/ ou craniectomie.
- La craniotomie.
- Le drainage endoscopique.
- Et la ponction transfontanellaire.
74
a- Trous de Trépan:
Tréphine, trou de trépan ou trépanation, cette technique a été utilisée par
plusieurs auteurs [124, 125, 126, 127], elle consiste à l’évacuation du pus de
l’empyème à travers une petite rondelle osseuse. Elle était la méthode de choix pour
l’évacuation des ESD retrouvé chez des enfants, rapportés par BROALET et coll.
[128].
BOK et coll. [129] décrivent de très bons résultats en terme de morbidité et de
mortalité dans un groupe de patients traités par trous de trépans multiples. La
pratique de multiples trous de trépan a été également retrouvée dans la série de
TEWARI et coll. [124], réalisée chez 31 patients (soit 69 % des cas), l’évolution était
favorable dans 77,8 % des cas.
Pour CHOU et coll. [115] la trépanation est efficace même pour une
localisation difficile notamment la localisation tentorielle. Ils rapportent un cas
d’empyème tentoriel traité avec succès, par aspiration stéréotaxique guidée par
l’IRM. Ceci a été également rapporté par GREENLEE et coll. [130] qui l’on préférée sur
la technique invasive de la craniotomie.
Cette technique qui comporte moins de risques infectieux, a connu certains
inconvénients reportés par plusieurs auteurs [113, 123, 131, 132] :
- Une possibilité d’obturation des trous avec un pus épais ou suite à l’œdème.
- Une mauvaise exploration des différents étages du cerveau et la possibilité de
manquer une collection non révélée par la TDM.
- Une mauvaise évolution avec récidive au même niveau par rapport à la
collection principale ou à une nouvelle localisation. Ainsi, KOJIMA et coll.
[118], ont retrouvés chez une femme traitée par trépanation pour un ESD en
pariéto- temporal, une récidive à 6 semaines d’intervalle, avec une double
75
localisation pariéto- temporale et au niveau de l’angle cérébello-pontique
controlatéral, la patiente a été mise sous ATB en IV pendant 14 jours.
Une reprise chirurgicale pour une apparition de l’empyème dans une nouvelle
localisation, a été rapporté par EMERY et coll. [108] chez 4 patients sur 9 (soit
44,4%) qui ont présenté un ESD traité par trépanation, et par KAGEYAMA et coll.
[133], chez un patient de 18 ans traité par trépanation pour un ESD et qui est repris
pour complément de traitement par craniectomie.
Une mauvaise évolution après trépanation, a été également notée chez une
patiente rapportés par ROMEIKE et coll. [134] qui a présenté un ESD traité par trou
de trépan et qui a récidivé au niveau que la collection initiale, elle a été donc reprise
pour craniotomie.
b- Craniectomie:
La craniectomie est souvent pratiquée en cas de foyer d’ostéite ou
d’ostéomyélite. Isolée ou associée à la trépanation, elle a été réalisée par plusieurs
auteurs [120, 124, 133, 135, 136].
NATHOO et coll. [120] rapportent 34,7 % des cas qui ont été traités par
craniectomie isolée et dans 4 % des cas associée à la trépanation. Pour eux, seuls les
ESD infra-tentoriaux dont l’évolution est redoutable doivent être traités par une
large craniectomie avec une ouverture du foramen magnum puis aspiration et
lavage.
Cette notion a été également rapportée par TEWARI et coll. [124], qui ont
pratiqué une craniectomie chez 3 patients dont 2 avaient une localisation de
l’empyème au niveau de la FCP
Pour WADA et coll. [137], cette technique a été choisie pour le traitement d’un
ESD étendu en inter-hémisphèrique, associé à une destruction de l’os frontal, une
76
irrigation post opération a été maintenue pendant 7 jours jusqu'à ce que le liquide
est revenu clair et l’empyème a disparu sur l’imagerie de contrôle.
Les auteurs reprochent à cette technique, la nécessité de cranioplastie et le
problème esthétique qu’elle engendre et qui ont limité sa réalisation par quelques
uns [115, 129, 138].
c- Craniotomie:
Elle consiste à la réalisation d’un volet osseux en regard de la localisation de
la collection afin d’avoir accès direct pour évacuer le pus avec ou sans lavage et
drainage, puis à remettre le volet osseux à sa place.
Cette technique reste pour de nombreux auteurs, la technique chirurgicale de
choix pour l’évacuation des EIC [123, 135, 139, 140,141] même si d’autres comme
KAUFMAN et coll. [142] n’observent pas de différences significatives entre le
traitement par trous de trépan multiples et la craniotomie associée à un trou de
trépan controlatéral.
Par contre, BANNISTER et coll. [143] dans une étude sur 375 patients,
concluent à la supériorité de cette chirurgie par rapport aux trous de trépan
multiples, et mentionnent un taux de survie de 91% pour la craniotomie de première
intention contre 52 % pour les trous de trépan. Le succès de la craniotomie comme
technique de première intention a été également rapporté par NATHOO et coll. [120]
, elle a été pratiquée dans 47,9 % des cas et une bonne évolution a été notée dans
77,8 % des cas, ils soulignent également la possibilité et la nécessité, au cours de la
craniotomie, de vérifier la base (surtout au niveau de la région sous temporale et
sous frontale) et l’étage sous tentoriel pour rechercher un éventuel résidu de pus,
qui peut être secondaire aux adhérences.
77
d- L’irrigation:
Certains auteurs rapportent la nécessité de l’irrigation de l’espace sous dural
après avoir évacuer le pus, par un ATB dilué (Bacitracine, chloramphénicol,
Gentamicine ou Rifampicine), jusqu’au retour d’un liquide clair [124, 142, 144, 145].
Une irrigation continue est réalisée pour l’évacuation rapide du pus et
l’administration constante des ATB, mais elle est indiquée uniquement en cas d’ESD
encapsulé [121].
Il est à noter que la Pénicilline doit être évitée dans cette utilisation car elle est
potentiellement épileptogène [113].
e- Traitement par endoscopie:
Une nouvelle technique endoscopique pour le traitement d’un EED secondaire
à une sinusite frontale, a été rapportée par KUBO [146], cette technique nécessite la
coopération des neurochirurgiens et des oto-rhino-laryngologistes. Elle consiste à
faire un trou de trépan au niveau du sinus frontal puis à y introduire un endoscope
qui permettra de détecter l’orifice communiquant l’espace épidurale et le sinus
frontal, puis on procède à l’élargissement de cet orifice avec un forceps.
f- Indications opératoires:
LOEMBE et coll., avaient préconisés, en absence de TDM cérébrale, les
techniques suivantes, proposées en fonction des situations [116,147]
• Trous de trépan : en première intention si drainage satisfaisant, ou si grades
III et IV du coma.
• Craniectomie : si embarrure associée, ou en cas de récidive ou persistance de
la collection après trous de trépan.
• Large volet ou craniotomie : en cas d’inefficacité des trous de trépan ou de la
craniectomie, ou en cas de localisation d’accès difficile ou une collections se
drainant mal
78
Actuellement, la possibilité de faire des diagnostics précoces grâce à la TDM
et l’IRM cérébrale, a permis de mettre au clair les indications des différentes
techniques chirurgicales. La trépanation est préconisée en cas d’empyème localisé,
de petite taille et peu évolué. En effet la localisation précise de la collection permet
de réaliser plusieurs trous de trépan afin d’effectuer un lavage et un drainage les
plus complets possible. D’autres part, l’intervention à la phase aiguë permet
d’évacuer un pus encore relativement fluide qui n’obture pas les cathéters, ces
derniers peuvent être laissés pour 3 à 5 jours [113, 131, 142,144].
Pour KOJIMA coll. [118], l’indication de la trépanation a été posée devant l’âge
avancé du patient et de la présence ou non d'un état de choc à l’amission.
La craniotomie est, par contre, particulièrement recommandée pour les EIH,
sous temporaux ou de la fosse postérieure, ceux présentant des localisations
multiples, ceux présentant un pus trop épais et éventuellement en présence d’autres
lésions associées. Ce traitement peut également être réalisé en seconde intention,
après échec d’un drainage par trous de trépan multiples ou par craniectomie [112,
114, 141,147], NATHOO et coll. [120] recommandent en cas d’empyème de la
convexité associé à un EIH , une craniectomie para sagittale limitée avant la
réalisation d’une craniotomie pour drainer l’EIC.
2/- Traitement médical:
2-1/- Cinétique des antibiotiques et traitement des infections du SNC [148]:
L'objectif du traitement est d'obtenir des concentrations élevées et bactéricides
au site infecté, malgré la présence des barrières hémato encéphalique et hémato
méningée qui s'opposent à la pénétration des antibiotiques. De plus, le parenchyme
cérébral et le LCR sont des milieux dans lesquels les défenses naturelles de
l'organisme sont diminuées (absence d'immunité locale) et qui se révèlent donc
79
incapables d'empêcher la prolifération bactérienne. Les concentrations bactéricides
des antibiotiques in vivo sont, de ce fait, plus élevées que celles retrouvées in vitro,
renforçant la nécessité de concentrations locales d'antibiotiques importantes, de
l'ordre de 10 fois la CMI du germe en cause. L'antibiothérapie de ces infections
qu'elle soit probabiliste ou documentée, doit donc répondre à un rationnel prenant
en compte l'activité microbiologique in vitro, mais aussi la pénétration de
l'antibiotique dans le tissu cérébral et le LCR.
Diffusion des antibiotiques dans le liquide céphalorachidien [148].
Diffusion satisfaisante Diffusion intermédiaire Diffusion mauvaise ou nulle
*Chloramphénicol *Péfloxacine/ofloxacine *Fosfomycine *Sulfamides *Cotrimoxazole *Rifampicine *Imidazolés *Isoniazide
*Pénicilline G *Aminopénicillines *Uréidopénicillines *Carboxypénicillines *Céphalosporines de 3e génération *Imipenem *Ciprofloxacine
*Aminosides *Vancomycine *Polymyxine *Macrolides *Lincosamides *Tetracyclines *Cephalosporines *PenicillineM *Inhibiteurs des bêta-lactamases *Synergistines *Acide fusidique
L'index inhibiteur représenté par le rapport du taux tissulaire sur la CMI peut
permettre d'estimer l'efficacité du traitement prévu. L'objectif est d'obtenir un index
inhibiteur le plus élevé possible. Ainsi, dans le traitement d'infections difficiles à
traiter du fait de la résistance de l'agent pathogène ou lors de la survenue d'un
échec thérapeutique, il est légitime d'obtenir la détermination de la CMI de la souche
bactérienne vis-à-vis des antibiotiques utilisés. Il peut être, de même, nécessaire de
mesurer leur concentration dans le LCR, afin de valider le schéma d'administration
80
proposé qui doit permettre d'obtenir des concentrations thérapeutiques efficaces in
situ.
2-2/- Traitement antibiotique des infections profondes: Le choix du traitement probabiliste dans l'attente des cultures du LCR, repose
sur la connaissance de l'écologie locale et éventuellement la notion d'une
colonisation particulière du patient. Le lien entre colonisation des patients et
survenue d'une infection systémique au même germe est un risque parfaitement
établi dans la littérature [149, 150]. Il est administré par voie intraveineuse. Le choix
de l'association Céfotaxime Fosfomycine est pertinent si les staphylocoques sont
habituellement sensibles à la Fosfomycine. En effet, le spectre comprend alors les
entérobactéries et les staphylocoques Méti-S ou R [151]. En cas de doute sur la
sensibilité à la Fosfomycine, il convient d'y associer la Vancomycine.
La prescription d'une association est la règle même si son intérêt n'est pas
formellement documenté dans la littérature. Elle repose néanmoins sur l'objectif
d'obtenir une bactéricidie au site infecté et sur la difficulté d'atteindre des taux
thérapeutiques locaux qui garantissent un succès thérapeutique, en situations
nosocomiales où les concentrations minimales inhibitrices sont souvent assez peu
favorables.
Le traitement ultérieur est fonction de l'étiologie bactérienne.
Schématiquement:
• Staphylocoques Méti-S : les pénicillines M ne passent pas la barrière hémato
méningée. Le choix se tourne alors vers les Fluoroquinolones de type
Péfloxacine ou Ofloxacine, la rifampicine, la Fosfomycine, les Phénicolés et
parfois les céphalosporines de 3e génération type Céfotaxime à forte
posologie.
81
• Staphylocoques Méti-R : le choix repose sur la Vancomycine à forte dose en
perfusion continue avec comme objectif thérapeutique des taux sériques de
40 à 45 mg/l de façon à obtenir des concentrations suffisantes dans le LCR,
qu'il peut être nécessaire de monitorer. L'injection de Vancomycine par voie
intra ventriculaire uniquement (via un réservoir) peut se discuter en cas de
concentrations locales insuffisantes responsables d'un échec thérapeutique.
Un autre antibiotique sera associé en fonction du profil de résistance de la
souche (Ofloxacine, Rifampicine, Fosfomycine par ordre décroissant de vitesse
de bactéricidie).
• Entérobactéries : l'antibiothérapie repose sur l'association d'une
céphalosporine de 3e génération à forte posologie (12 g/j de Céfotaxime) avec
une Fluoroquinolone ou avec la Fosfomycine si la souche n'est pas sensible à
ces dernières.
• Pseudomonas aeruginosa : la Ceftazidime est la molécule de référence à
utiliser en première intention à forte posologie en injections répétées voire en
perfusion continue pour maintenir des concentrations toujours plusieurs fois
supérieures aux CMI. La Ciprofloxacine pourra être prescrite en association
mais toujours à très forte dose (400 mg 3 fois, voire 4 fois par jour) car il
s'agit d'une molécule hydrophile présentant une moins bonne diffusion
méningée que celle des autres Fluoroquinolones [152]. Avec ce schéma
thérapeutique (400 mg x 4 par jour), des concentrations sériques de
Ciprofloxacine supérieures à 10 mg/l ont été mesurées permettant d'obtenir
des concentrations dans le LCR seulement de 0,9 mg/l, sans effet secondaire
et avec une guérison clinique et bactériologique du cas rapporté [152]. La
Fosfomycine en fonction de la sensibilité de la souche peut être une
alternative. En début de traitement, des injections intra ventriculaires
82
d'Amikacine (50 mg/injection toutes les 48heures) peuvent permettre
d'optimiser la bactéricidie. Enfin, l'Imipenem représente une alternative à la
Ceftazidime sur certaines souches ou pour le traitement des infections à
Acinetobacter baumanii.
• Propionibacterium acnes : l'Amoxicilline à forte dose (2 g, 6 ou 8 fois par jour)
en association avec la Clindamycine ou la Rifampicine est généralement
efficace.
2-2-1 Traitement des méningites:
Les prélèvements à visée bactériologiques sont réalisés avant d'administrer un
traitement antibiotique. Une fois la décision de traiter prise, le choix de
l'antibiothérapie probabiliste dépend du contexte clinique et de la diffusion des ATB
dans le LCR. La durée de l'antibiothérapie est assez bien codifiée et variée selon les
germes en cause. Le tableau suivant résume le choix d'une antibiothérapie
probabiliste en fonction du contexte clinique de survenue d'une méningite
nosocomiale [153].
83
Choix d'une antibiothérapie probabiliste en fonction du contexte clinique de
survenue d'une méningite [153]:
Contexte clinique Germes en cause 1er choix Alternative
Fracture ouverte du crâne
Pneumocoque Entérobactérie H.influenzae S.aureus
Céfotaxime +
Fosfomycine
Otorrhée, rhinorrhée.
Pneumocoque Entérobactérie S.aureus
Céfotaxime +
Fosfomycine
●Fluoroquinolones + Fosfomycine
Neurochirurgie S.aureus BGN Vancomycine
+ Imipénème
●Ceftazidime + Fosfomycine ●Ceftazidime + Amikacine ●Péfloxacine + Amikacine
Dérivation ventriculaire
S.aureus S.épidermidis BGN
Vancomycine +
Rifampicine
●Ceftazidime +Fosfomycine ●Ceftazidime +Rifampicine
Durée conseillée de l'antibiotique selon les germes en cause [153].
Germes Durée total de
l'antibiothérapie (jours)
Durée de l'antibiothérapie
après apyrexie (jours) PL de contrôle
Pneumocoque 10 - 14 4 - 7 Non
Streptocoque 15 - 20 Non précisé Oui
Staphylocoque
15 – 21
18 – 24 (si matériel
étranger).
Non précisé Oui
BGN 21 - 45 15 Oui
84
2-2-2 Méningites sans germes retrouvés :
La décision de poursuivre l'antibiothérapie probabiliste ou de l'arrêter sera
prise en fonction de l'évolution clinique, de la réponse thérapeutique éventuelle et
de la qualité du bilan étiologique réalisé avant la mise sous antibiotique. En effet,
leur étiologie n'est pas toujours bactérienne et peut correspondre à une
inflammation méningée postopératoire conséquence de l'agression traumatique
mais aussi parfois chimique. La répétition des prélèvements de LCR peut prendre,
dans cette situation, tout son intérêt.
2-2-3 Traitement des ventriculites: a- Traitement des ventriculites sur dérivation interne:
La ponction du matériel confirme l'infection de la valve. Elle conduit à
l'ablation du matériel DVE transitoire ou PL évacuatrice (hydrocéphalie
communicante). Si le liquide ventriculaire est normal, le diagnostic de ventriculite est
éliminé. Il s'agissait alors, compte tenu du fait que la ponction du matériel était
positive, d'une infection isolée sur valve. Dans ces conditions, une antibiothérapie
est ou non pratiquée et le matériel reposé rapidement dans le ventricule
controlatéral à la valve enlevée. S'il existe une ventriculite, l'antibiothérapie est
prolongée pendant 3 semaines avant de reposer la valve [37].
b- Traitement des ventriculites sur dérivation externe:
Dans le cas ou la ventriculite est évidente, une antibiothérapie sera instaurée
en fonction des données de l'examen direct et de la culture puis un nouveau
drainage sera implanté de l'autre coté. L'antibiothérapie sera prolongée pendant 3
semaines. Par contre, s'il existe une simple colonisation du matériel (ponction de la
ligne de drainage mettant en évidence les germes, sans stigmates cytochimiques), et
si le patient n'est plus dépendant de la DVE, l'ablation du matériel sous couvert
d'une surveillance étroite et parfois suffisante. Si le patient est dépendant du
85
drainage, le matériel souillé est retiré, une nouvelle dérivation implantée de l'autre
coté, avec un prélèvement per opératoire du liquide du ventricule jusqu'à lors non
drainé qui confirmera ou non l'absence de ventriculite, autorisant alors à ne pas
traiter par antibiotiques ou arrêter rapidement les antibiotiques [37, 40].
2-2-4 Traitement des abcès cérébraux:
Le traitement médical comporte :
- Un traitement antibiotique.
- Un traitement anti-œdémateux.
- Un traitement anticonvulsivant.
a- Antibiothérapie:
Une antibiothérapie à large spectre doit débutée dès la suspicion diagnostique
[93] et ceci une fois les prélèvements bactériologiques effectués (en l’absence
d’urgence vitale), indépendamment du choix initial d’une prise en charge médicale
seule ou médicochirurgicale [93].
- Choix des antibiotiques:
Le choix des antibiotiques de première intention est basé sur leurs bonnes
diffusions cérébroméningée, sur leurs activités sur les germes habituellement en
cause [107] et sur leur présence dans le site de l’abcès à des concentrations
thérapeutiques efficaces [98,154]. Ainsi, le Thiamphénicol à la dose de 750 mg
toutes les 8 heures qui, depuis longtemps, fut le traitement de référence en raison
de son excellente diffusion intracérébral a été placé au deuxième plan dans la
stratégie antibiotique à cause de son caractère bactériostatique et les effets
secondaires (pancytopénie +++) qu’il engendre [107].
Actuellement, toutes les équipes s’accordent sur une double antibiothérapie
empirique parentérale et à forte dose (la classique « dose méningée ») basé sur une
86
céphalosporine de troisième génération (Céfotaxime: 200 à 300 mg / kg / 24 h, en
4 perfusions IV, sans dépasser 24 g /j chez l’adulte, ou Ceftriaxone : 3 à 4 g /24h
chez l’adulte et 50 à 100 mg / kg /24h chez l’enfant, en une perfusion IV ou 2
perfusions par jour), associée au Métronidazole (de 1.5 g / 24 h chez l’adulte et 30
mg / kg/ 24 h chez l’enfant, en trois perfusions IV par jour) [93] préféré pour son
action bactéricide sur les anaérobies, sa forte concentration dans le pus de l’abcès
et aussi car elle est moins influencée par les corticoïdes, contrairement au pénicilline
G et au Thiamphénicol .
Un troisième antibiotique doit être associé dans certains situations :
Vancomycine (par exemple, 2g / 24 en perfusions continue, à adapte au taux
sérique) en cas de suspicion d’abcès à staphylocoque (traumatisme crânien, abcès
cérébral survenant dans les suites d’un geste neurochirurgical) [93,109,155] ;et
aminoside (par exemple: gentamycine: première dose de 3 mg /kg, puis adaptation
au dosage sérique en fonction des pics et des taux résiduels) lorsque le facteur
favorisant est une endocardite ou une infection du scalp ou de la face [93].
87
Diffusion des antibiotiques dans le parenchyme cérébral et le pus des abcès
cérébraux [107]
Antibiotiques Pénétration dans
Tissu cérébral (%) Pus d’abcès (%)
Bêtalactamines Pénicilline G Ampicilline Cloxacilline Cefotaxime Ceftrixone
< 10 < 10 Non déterminée < 10 < 10
< 10 < 10 < 10 Non déterminée Non déterminée
Glycopeptides Vancomycine
Non déterminée
< 30
Aminosides Gentamycine
Non déterminée
< 10
Phénicolés Thiamphénicol < 75 < 30
Fosfomycine 10 (LCR) Non déterminée
Cyclines- macrolides Lincosamides
< 10 Non déterminée
Non déterminée <30
Nitro –imidazolé Métronidazole < 75 < 30
Acide fusidique Non déterminée < 30
Cotrimoxazole Non déterminée 10 à 30
Fluoroquinolones Péfloxacine < 75 Non déterminée
88
- Antibiotiques utilisés:
L’association pénicilline G, Thiamphénicol et/ou Métronidazole a été utilisée
comme traitement de choix pendant plusieurs années [107]. Cependant, une étude
récente a montré que 17 % des streptocoques (germes les plus fréquemment
rencontrés dans les abcès cérébraux) présentaient une sensibilité diminuée à la
pénicilline (concentration minimale inhibitrice > 0.35mg /l) [156].
Les quinolones, bien qu’ayant à priori beaucoup de propriété intéressantes
pour traiter les infections intracrâniennes (bonne pénétration intracérébrale, spectre
adapté), sont peu utilisées : elles sont inactives sur les staphylocoques multi
résistants, et elles abaissent le seuil épiletogène [93].
Toutefois, dans une série de 8 patients ayant tous reçu de fortes doses de
Ciprofloxacine (750 mg deux fois par jour) pendant une période prolongée (jusqu’à
20 semaines), il n’a pas été observé de cas de convulsion [157]. Il et donc possible
que cette classe soit, à l’avenir, plus largement utilisée dans les abcès cérébraux, en
particulier en traitement de relais, elles ont une remarquable biodisponibilité
lorsqu’elles sont administrées par voie orale. L’utilisation des quinolones est contre-
indiquée en monothérapie en raison du risque élevé de sélection de mutants
résistants [93].
Cette antibiothérapie pourra être poursuivie, soit modifiée selon les résultats
des prélèvements bactériologiques, de l’antibiogramme et surtout en fonction de
l’évolution clinique et scanographique [116].
L’Ampicilline–Sulbactam + Nitro-imidazolés ou Amoxicilline + Nétronidazole
ont été utilisé respectivement dans les séries d’EMERY [108] et d’ORHAN [158].
Dans la série de TAYFUN [95] les Céphalosporine de la 3ème génération +
Métronidazole a été l’association la plus utilisée.
89
L’utilisation locale d’antibiotique a été préconisée par certains auteurs
[116,159]. En effet cette méthode a été pratiquée dans la série de SRINIVASAN [154]
par instillation intra cavitaire de 3 ml de gentamycine.
- Utilisation du traitement médical seul:
De nombreux articles rapportent des cas individuels de patients traités
médicalement avec succès.
Ainsi, SOMMER [160] a décrit le cas d’un patient présentant une vingtaine de
lésions cérébrales ayant guéri sous un traitement intraveineux associant
Ceftriaxone, gentamycine et Métronidazole pendant 39 jours, puis Ceftriaxone et
Métronidazole pendant 22 jours supplémentaires [160] ; un seul abcès a été prélevé
et a permis d’évoquer une actinomycose.
SKOUTELIS [157] a sélectionné 8 patients sans trouble majeur de la vigilance,
et qui ne pouvaient être traités chirurgicalement (refus, localisation inaccessible,
abcès multiple, trouble de l’hémostase): après 6 à 12 jours d’antibiothérapie
parentérale (Ceftriaxone, Pénicilline G, Métronidazole) suivie d’un traitement oral de
15 à 19 semaine (Ciprofloxacine, Amoxicilline, Métronidazole), tous les patients
sont guéris sans séquelle ni effet secondaire important.
TATTEVIN [161] a analysé, de façon rétrospective, 94 cas d’abcès cérébraux
hospitalisé en réanimation médicale entre 1980 et 1999 : 43 entre 1980 et 1985
(groupe 1), 25 entre 1986 et 1992 (groupe 2), et 26 entre 1993 et 1999 (groupe 3)
bien que la mortalité ait diminué de façon importante (passant de 33 % dans le
groupe 1 à 8 % dans le groupe 3), le recours à la chirurgie n’a pas été plus fréquent
(65 % dans le groupes 1 et 3). Ceci suggère que l’amélioration de la prise en charge
médicale rend compte de la diminution de mortalité depuis les années 80.
90
Le traitement médical seul a été administré à 11.7 % des patients de la série
de d’EMERY [108], 28 % des patients de la série de TONON [109] et 10 % des cas
dans la série de la TAYFUN [95].
Le traitement médical seul peut donc être indiqué dans certains cas
sélectionnés [93].
- Durée du traitement antibiotique:
Cette question ne fait pas l’objet d’un consensus. Les recommandations de la
littérature varient largement selon les auteurs : 11 jours à quelques mois au total
(avec antibiothérapie parentérale initial suivie ou non d’une antibiothérapie orale de
relais) [162].
La plupart des experts recommandent 6 à 8 semaines d’antibiothérapie
parentérale, (Dans notre série, la durée du traitement variait de 4 à 8 semaines)
adapté si possible à la documentation micro biologique [105, 106, 163,164] et par
le suivi régulier tomodensitométrique. Cette durée s’applique aux abcès
documentés, à pyogènes, sensibles à une antibiothérapie ayant une bonne
pénétration intra –cérébrale, et qui ont pu être évacuées. Il n’y a pas de bases
rationnelles à un relais par traitement oral pendant 2 à 3 mois [106].
Dans une série de 26 cas, KAMJOON [165] a montré que, le traitement
antibiotique des abcès cérébraux initialement traités chirurgicalement (11 par
aspiration et 15 par excision ou évacuation après craniotomie) peut être interrompu
lorsque la protéine C réactive s’est normalisée (dans les cas où elle était initialement
élevée), quel que soit le délai après le début de l’antibiothérapie, soit en moyenne au
bout de seulement 20 jours. Dans la même étude, un relais par voie orale a été
effectué dès que le taux plasmatique de la protéine C réactive commençait à
diminuer, si le patient est asymptomatique (apyrétique notamment) et si le
traitement oral est adapté aux germes isolées [165].
91
La durée de l’antibiothérapie dépend donc du contexte et de l’évolution sous
traitement.
Quand à SJÖLIN [166] , il suggère trois semaines seulement mais, à cet égard,
en raison des nécessités pharmacocinétiques, de l’absence de critères formels de
guérison ainsi que du pronostic, il ne semble pas prudent de vouloir réduire cette
phase.
Dans tous les cas, il ne faut arrêter le traitement antibiotique que s’il y a d’une
part disparition de toute image évolutive au scanner : c’est –dire disparition de toute
prise de contraste annulaire et de l’effet de masse avec ou sans persistance d’image
séquellaire et d’autre part s’il y a éradication de la porte d’entre quand elle est
connue [98].
b- Traitement anti œdémateux:
- Corticothérapie:
Malgré que son usage expose à réduire l’encapsulation de l’abcès, à limiter la
migration leucocytaire et à diminuer le taux tissulaire d’antibiotique présent avec la
possibilité d’effet rebond à l’arrêt du traitement [106], la corticothérapie n’et pas
formellement contre-indiqué, mais doit être rapidement interrompus [105].
L’hémisuccinate d’hydrocortisone ou la Prédnisolone injectable sont prescrite 3 à 7
jours de durée totale, avec décroissance à partir de 48 heures [105,107].
Leur indication se limite à une dégradation neurologique secondaire à l’effet
de masse avec menace d’engagement du faite d’un œdème péri lésionnel important
[105,155].
Dans la série de PAO-TSUAN [155], 32% des patients ont été mis sous
corticothérapie. Aucune différence significative n’a été observée dans l’évolution
clinique de ceux qui ont reçu ou pas les corticoïdes.
92
c- Traitement anti convulsivant:
Il est habituel d’associer un traitement anticonvulsivant au traitement
antibiotique, même chez les patients n’ayant pas convulsés avant le diagnostic. En
effet, l’épilepsie peut être une complication et / ou une séquelle aussi bien de
l’abcès que du traitement chirurgical. Le traitement anti convulsivant pourra
secondairement être arrêté en fonction des données cliniques, radiologiques et
électro encéphalographiques [93].
Certains experts recommandent de maintenir le traitement anti convulsivant 3
mois après le dernier abord chirurgical [105].
d- Traitement adjuvant:
En fonction de l’état de conscience et de l’état général, une prise en charge
adéquate du patient est nécessaire.
En cas d’altération de l’état de conscience, cette prise en charge comporte :
- Une réanimation cardio-respiratoire.
- Une correction des troubles hydro électrolytiques.
- Une alimentation adaptée.
- Un nursing.
- Un éventuel traitement prophylactique antiulcéreux d’autant plus que ces
patients sont mis sous corticoïde [98].
2-2-5 Traitement des empyèmes intra crâniens: Les EIC ont toujours été considérés par les neurochirurgiens comme une
lésion grave relevant d’un traitement urgent. Le choix de la technique chirurgicale
(évacuation par trou ou par volet) a été jusqu’à récemment un sujet de controverse.
Actuellement, les antibiotiques de dernières générations autorisent un
traitement médical sans geste chirurgical, selon des modalités identiques au
traitement des portes d’entrée de l’EIC, et pour une durée pouvant atteindre 3 mois
93
[129,167]. L’antibiothérapie est choisie en référence aux germes isolés dans
l’empyème et dans la porte d’entrée.
a- Antibiothérapie:
Avant la découverte de la Pénicilline lors de la seconde guerre mondiale,
l’évolution des EIC était fréquemment fatale et cela malgré l’évacuation chirurgicale
de la collection. Ainsi, KUBIK et coll. [168] rapportent en 1943, deux survivants sur
147 cas d’empyèmes traites uniquement par le chirurgie [114, 142, 143,169].
- Le choix de l’antibiothérapie:
Une antibiothérapie probabiliste à large spectre est plus souvent démarrée
visant en particulier les germes anaérobies puis elle est secondairement adaptée
[170]. Il semble également justifié de préférer pour le traitement des empyèmes, les
ATB diffusant à travers la barrière méningée [112, 113,142].
Dans le passé, les bactéries en cause étaient le plus souvent sensibles à la
Pénicilline, cet ATB avait donc une place de choix dans le traitement empirique
initial, à l’exception des cas d’allergie vraie. GIANNONI et col. [171] notent à présent
l’émergence de bactéries résistantes à la Pénicilline (le Pneumocoque, l’Haemophilus
et le Staphylocoque).
SANDOC et coll. [172] ont également rapporté dans un cas d’ESD une
résistance, cette fois au Métronidazole, du germe « Prevotelle Loecheï » avec une
susceptibilité aux Pénicilline, l’Erythromycine, les Tétracyclines, Amoxicilline acide
Clavulanique, le Chloramphénicol et la Clindamycine.
- La voie d’administration:
La voie parentérale reste la voie d’administration de choix jusqu’à ce qu’une
très nette amélioration clinique, biologique et radiologique soit constatée, puis
passage à la voie orale pour une durée plus longue [139, 173, 174,175].
94
- La durée du traitement:
Le traitement ATB doit être institué avant la chirurgie et est en général
poursuivi pendant 3 à 6 semaines [113, 173, 174,176], par voie intraveineuse (IV)
puis par voie orale de façon plus ou moins prolongée, jusqu’à la normalisation de
l’imagerie [113,170, 175]. La durée moyenne du traitement, rapportée par les
auteurs est entre 6 et 8 semaines, mais elle peut atteindre dans certains cas 3 mois
[124, 177,178].
b- Les anti- œdémateux:
L’HTIC est principalement due à l’œdème cérébral qui est susceptible
d’accompagner l’ESD, de ce fait, un traitement anti- œdémateux est institué
lorsqu’il existe des symptômes cliniques et/ou radiologiques majeurs d’HTIC,
surtout à la phase aiguë [113,179]. Ce traitement peut comporter le Mannitol à la
bases de 0.5 à 1 g / kg en 10 à 15 min, une hyperventilation pour une PCO2 à 30
mm Hg ou bien Déxaméthasone à raison de 10 mg en IV en pré opératoire puis 6
mg toutes les 6 heures en post opératoire [113, 144,180].
c- Les anticonvulsivants:
Les crises convulsives sont fréquentes dans les localisations supra tentorielles,
compte tenu des infarctus veineux associés. Un traitement anticonvulsivant est
recommandé par certains auteurs de façon prophylactique, chez tous les patients
présentant un empyème supra-tentoriel. Le Phénobarbital (50 à 200 mg /24 h en
IM) ou le Clonazépam (0.5 mg / kg / 24 h en IV lente ou en IM) sont souvent
préconisés [113, 170,175]. La durée préconisée de ce traitement est de 18 à 24
mois [113,120 ,130], les patients doivent être avertis de la nécessité de poursuivre
le traitement pendant toute cette période, il est ensuite acceptable de l’arrêter s’il
n’y a pas eu de crises ultérieures [113,144].
95
d- Indications du traitement médical seul:
Quelques observations isolées ont montré l’efficacité du seul traitement ATB
pour des cas d’ESD sélectionnés : état général conservé, absence de déficit
neurologique focalisé, collection limitée et localisée à la TDM, amélioration nette
sous traitement médical [108,178] ,ainsi NLEND et coll. [178] , rapportent chez un
nourrisson de 6 mois, un cas d’ESD traité uniquement par les Phénicolés, du fait de
leur faible coût et leur bonne diffusion au niveau des méninges [178] , une
amélioration clinique et échographique a été constatée après 3mois de traitement.
L’indication du traitement médical seul en matière de l’EED a été également
rapportée dans la littérature, ainsi, PEGGIE [113] a rapporté un cas d’EED, retrouvé
chez un enfant de 13 ans, qui a été traité avec succès par une quadrithérapie
(Céfotaxime, Nétilmycine, Ciprofloxacine et Métronidazol) en IV. LEYS et PETIT [119],
rapportent un cas similaire traité également avec succès.
96
V/- PREVENTION DES INFECTIONS POST NEUROCHIRURGICALES:
A/- Mesures générales de prévention:
En connaissant les différents facteurs de risque, des recommandations simples
peuvent être formulées [181, 182, 183, 184, 185].
La prévention des infections su site opératoire impose des mesures dés la
période pré opératoire et une asepsie rigoureuse au bloc opératoire:
1- En pré opératoire:
- La durée du séjour hospitalier avant l'intervention est limitée au
maximum et les explorations pré opératoires sont réalisées, si possible,
en ambulatoire.
- En cas d'infection (cutanée ou urinaire par exemple), l'intervention est
reportée chaque fois que possible sauf si l'infection est le motif réel de
l'intervention. Cette infection est traitée préalablement à l'intervention.
- La préparation de l'opéré, selon un protocole précis, est effectuée sous
le contrôle de l'infirmier (ère). Sa réalisation est enregistrée dans le
dossier du patient à l'aide, par exemple, d'une fiche préétablie.
- Si nécessaire, la dépilation de la zone opératoire est réalisée avec une
préférence pour la tondeuse ou pour la dépilation chimique (un test de
sensibilité ayant été réalisé préalablement, par exemple lors de la
consultation de chirurgie). Le rasage est proscrit. Dans les cas
exceptionnels où le rasoir est utilisé, le rasage est limité à la zone de
l'incision opératoire et est fait le plus près possible de l'intervention
avec un savon de la même gamme que l'antiseptique utilisé au bloc
opératoire.
- Une douche antiseptique est pratiquée la veille de l'intervention, et
renouvelée, si possible, le matin de l'intervention. Elle concerne la
97
totalité du corps (y compris les cheveux), en utilisant un savon de la
même gamme que l'antiseptique utilisé au bloc opératoire.
- Le nettoyage et l'antisepsie de la zone de l'incision opératoire sont
réalisés avec un savon et un antiseptique de même gamme en
respectant, pour l'antiseptique, un temps de séchage entre deux
applications. On peut utiliser les produits à base de chlorhexidine
alcoolique ou de polyvinylpyrrolidone iodée (ou tout autre produit
d'efficacité prouvée) en respectant leurs contre-indications respectives.
- En chirurgie ambulatoire, il est nécessaire d'adopter une démarche
similaire. Une information des patients concernant notamment la
préparation cutanée (douche, dépilation) est réalisée lors de la
consultation pré opératoire ou anesthésique par exemple.
2- L'asepsie au bloc opératoire:
L'asepsie au bloc opératoire a pour but d'éviter la contamination du malade
pendant son passage dans ce secteur et en particulier pendant le temps de
l'intervention chirurgicale.
La contamination peut être produite par les personnes, l'environnement le
matériel utilisé. L'asepsie sera donc étudiée dans ces trois composantes.
Les personnes restent la source principale de contamination [186, 187]. Elles
doivent se soumettre à des règles dites « classiques » mais dont le rappel est
indispensable car leur non-respect fait échouer toutes les autres mesures. Si ces
règles ont pour but de protéger le patient certaines peuvent également protéger le
personnel.
L'environnement a fait l'objet de discussions. On doit actuellement faire le
bilan des travaux qui lui ont été consacrés.
98
Le matériel utilisé pose le problème de la stérilisation.
2-1 Règles d'or (ou règles classiques):
2-1-1 Préparation du malade:
La préparation du malade au niveau de la zone opératoire reste l'acte
essentiel. C'est en effet à partir de la peau que sont le plus souvent introduits, dans
la plaie opératoire, les germes pathogènes ou devenant pathogènes.
La décontamination de la peau doit être commencée avant l'arrivée au bloc par
une douche chaque fois que l'état du malade le permet. On emploie pour cette
douche un antiseptique qui sera le même que celui utilisé au bloc. Elle sera donnée
soit la veille soit la veille et le matin selon l'état de la peau du malade. Certains ont
même conseillé de faire systématiquement les deux. Le rinçage et le séchage sont
des gestes très importants. Un soin particulier sera apporté aux zones pileuses aux
mains et aux pieds.
Pour des raisons pratiques la dépilation se fait exceptionnellement au bloc
malgré le souhait des hygiénistes. Elle a donc été faite avant. Le rasage mécanique
est actuellement proscrit car il expose à des blessures de la peau et crée de toute
façon une irritation. Il faut donc utiliser la crème dépilatoire [188] ou une tondeuse.
La tondeuse à lame à usage unique est la plus simple à utiliser [189]. Les grands
rasages étendus ont fait place à une dépilation limitée à la zone d'incision. Cette
zone doit être délimitée par un schéma ou une procédure.
À l'arrivée au bloc une dernière vérification de l'état de la peau doit être un
réflexe. Toute altération doit être notée car elle peut amener à retarder
l'intervention.
Un dernier lavage rinçage accompagné d'un premier badigeonnage devrait être
exécuté à l'entrée du bloc. Un antiseptique ne peut agir que sur une peau propre ce
qui souligne l'importance du rinçage. Cette première préparation s'est traduite par
99
un pic lors des études de comptage de particules et doit donc être faite en dehors
de la salle d'opération.
La préparation définitive en salle d'opération se limite alors au passage de
deux couches successives d'antiseptique. La seconde couche n'est passée qu'après
séchage de la première notion essentielle pour permettre l'activité du produit. Cette
couche doit être passée avec un tampon propre et rester en deçà de la première. Elle
doit également sécher avant l'installation des champs qui doivent être étanches et
posés selon les règles habituelles de la technique opératoire utilisée isolant, du reste
du corps, la zone opératoire et le membre dont la mobilisation est nécessaire. Cet
isolement est un préalable et doit être très soigneux.
La contamination provoquée pendant la préparation est importante. Brown et
al. [190] conseillent de faire tenir la jambe en l'air par un aide et de n'ouvrir les
boîtes d'instruments qu'après la préparation.
Pour permettre cette mobilisation l'utilisation de jersey tubulaire stérilisé est une
pratique habituelle. Ce jersey permet une adaptation parfaite aux formes et au
volume des membres et reste adapté malgré les mouvements ; mais il faut se
rappeler ses inconvénients : il n'est ni hermétique ni imperméable ce qui explique
que la pratique du jersey collé au niveau de la plaie opératoire ne soit plus conseillée
sauf pour de courtes incisions de durée brève. En outre il peut libérer des particules
éventuellement introduites dans la plaie.
L'application d'un champ stérile plastique transparent est la meilleure façon
d'isoler la plaie de la peau. La méthode la plus recommandée est donc de combiner
les deux : champs stériles et jersey lorsque celui-ci est nécessaire. Enfin il faut
protéger les instruments pendant la préparation en les recouvrant et en utilisant des
plateaux de préparation.
100
De toute façon la désinfection n'éliminera jamais tous les germes et surtout la
contamination réapparaîtra après un certain temps toutes les études le prouvent.
Ces germes remonteront des couches profondes de l'épiderme des glandes sébacées
et des glandes sudoripares. Cette remontée explique aussi la méfiance des
chirurgiens vis-à-vis des poils. Cette notion motive les champs de bordure évoqués
plus loin dans la partie consacrée à la technique opératoire. Il faut donc faire très
attention à ne pas décoller le champ plastique. Des champs plastiques imprégnés de
polyvinylpyrrolidone à l'iode retarderaient la réapparition de cette contamination
cutanée et leur utilisation serait donc logique quand la durée prévue d'une
intervention est longue [191]. Leur efficacité a été mise en cause mais l'étude était
incomplète [192].
La nécessité d'une intervention en urgence peut rendre plus difficile
l'application de ces règles. Mais les principes doivent rester les mêmes.
Lortat-Jacob [193] montre comment appliquer ces principes au besoin en préparant
la peau après prémédication en salle d'anesthésie. Ces manœuvres peuvent en effet
être douloureuses.
En cas d'embarrure ces manœuvres seront faites en deux temps. Dans un
premier temps on préparera le reste du cuir chevelu la zone de la plaie étant
protégée par un champ fermé. Ce temps comprendra savonnage rinçage séchage
dépilation. Dans un second temps en salle d'opération la plaie sera préparée le reste
du cuir chevelu étant enfermé dans un champ.
2-1-2 Préparation de l'équipe chirurgicale:
Elle constitue le deuxième temps essentiel. Le rôle de l'équipe chirurgicale
dans la contamination est indiscutable et justifie donc la réalisation des étapes
suivantes sans aucune concession même si périodiquement une publication remet
101
en cause certaines de ces étapes. Ces contestations seront évoquées pour chaque
geste afin de ne pas laisser place au doute.
L'entrée au bloc comporte trois temps: Le premier temps comprend
l'enlèvement de tous les vêtements et des chaussures portés à l'extérieur et bien
entendu le retrait de tous les bijoux au niveau des mains. Il faut enlever les
chaussures de ville ou d'hôpital car elles peuvent transporter des germes
hospitaliers. Un premier lavage des mains (lavage dit « hygiénique ») constitue le
deuxième temps indispensable et indiscuté. L'habillement en vêtements propres est
le troisième temps.
La douche doit avoir été prise au moins une heure avant et la peau ensuite
aérée car la douche favorise la desquamation. Il est évident que les membres de
l'équipe chirurgicale ne doivent pas être porteurs de plaies ou d'une infection au
niveau des mains ou d'une infection rhinopharyngée. Glorion a publié quatre cas
d'infections à streptocoques dues à la gorge de son aide [194]. Il est même conseillé
de ne pas faire la visite dans les services avant d'aller au bloc.
a- Habillement:
L'habillement en tenue de bloc comporte une cagoule un pyjama des sabots.
La cagoule est en non-tissé. Elle enferme tous les cheveux ce qui est indispensable
[195, 196]. Les sabots autoclavables et lavés en machine constituent la meilleure
solution. Le pyjama soulève des questions sur le tissu et sur les fermetures. Il doit
être en non-tissé car le coton quoique plus confortable isole mal et favorise la
diffusion de particules [196, 197]. Le pyjama doit être fermé au cou aux bras et aux
chevilles. La veste doit être rentrée dans le pantalon pour limiter la diffusion de
squames et de germes. La formule idéale est l'utilisation de combinaisons. Leur
confection s'est heurtée jusqu'à maintenant au coût de fabrication et au rejet par le
personnel car elles n'étaient pas très esthétiques ! Les hygiénistes sont formels : la
102
peau du cou à l'air libre entre cagoule et pyjama est une source de desquamations
qui ne sera pas évitée par l'habillement stérile sauf par les scaphandres. De même
l'utilisation de bottes est une solution simple pour éviter la desquamation au niveau
des chevilles.
Enfin il faut mettre une bavette avant le lavage chirurgical des mains. Son
efficacité est périodiquement remise en cause [196] mais les modèles actuels
justifient leur utilisation. En outre elle romprait la chaîne nez-mains chez le porteur
de staphylocoques problème abordé en particulier par Ducel [195] Besnier [198] et
Gaudias [199]. Le port de la bavette nous paraît obligatoire à partir d'une certaine
limite dite « zone ultra propre ». C'est une règle facile à faire respecter. Encore doit-
elle être bien appliquée. La bavette mal utilisée peut être source de contamination.
En fin d'intervention elle est toujours souillée et nécessite un lavage des mains après
son retrait [187].
b- Lavage des mains:
Le lavage chirurgical des mains a été également l'objet de nombreuses
discussions. Actuellement certaines règles ne sont plus discutées : elles sont
regroupées sous le nom de lavage chirurgical ou lavage approfondi décrit par Ducel
[195].
Dans la conférence de 1980 [200] était proposé un schéma probablement trop
contraignant car il imposait une durée de dix minutes pour ce lavage.
Le but est d'enlever le plus de germes possible. Il faut donc consacrer autant
de temps au rinçage qu'à l'application des produits. Humidifier la peau avant
l'application, évite l'irritation de celle-ci. Il en est de même pour le brossage des
ongles qui doit être limité [201]. Ce brossage n'a pas besoin d'être répété lors des
lavages successifs ; en revanche il faut masser profondément les commissures.
103
Une règle essentielle est souvent oubliée car elle est difficile à appliquer dans
certains lavabos : les mains doivent toujours rester plus hautes que les coudes
durant toutes les manœuvres et en particulier pendant le rinçage. Il faut en effet
éviter de faire couler les liquides du coude non décontaminé vers la main [187]. Ces
différents principes doivent être affichés au-dessus des lavabos.
Entre les interventions, il est absolument nécessaire de se relaver les mains
avec les mêmes règles car sous les gants la surface des mains se contamine de
nouveau [201]. Au bout de trois heures l'état bactériologique de la peau est
identique à ce qu'il était avant lavage. Il est donc nécessaire au-delà de cette durée
de se relaver et de se rhabiller [199].
c- Gants:
La mise en place des gants fait partie des rites d'initiation mais leur mode
d'utilisation est régulièrement remis en cause. Le principe même de leur emploi avait
fait l'objet de séances agitées de l'Académie de chirurgie de France il y a cent ans
[202].
Le port de deux paires de gants et le changement de la paire superficielle
toutes les heures sont deux règles absolues pour la chirurgie à ciel ouvert quelles
que soient les discussions sur la porosité et le risque de blessures. Des études
scientifiquement contrôlées ont permis de mettre en évidence ou de contrôler les
règles proposées ci-dessus. Le port de deux paires de gants est incontestablement
une mesure de sécurité lorsqu'on compare les trous dans les gants. Ils sont
beaucoup moins nombreux dans la paire profonde que dans la paire superficielle et
que dans le port d'une seule paire.
Le nombre de trous est plus important dans les gants de la main gauche chez
les droitiers. Ce résultat est donné sans explication. La main gauche tenant des
instruments rugueux serait plus exposée. Le port de gants de tissu diminue le
104
nombre de perforations [203, 204]. Enfin il faut souligner que les opérateurs sous-
estiment le nombre de gants troués.
Le plus intéressant est la distinction bien démontrée par trois travaux [204,
205, 206] entre gants troués et gants contaminés. Les chirurgiens redoutent la
perforation de gants en particulier pour le malade et ne pensent pas au gant
contaminé. Or ces trois études montrent qu'il n'y a pratiquement pas de rapport. Les
gants troués sont surtout à gauche. Les gants contaminés surtout à droite. Les gants
d'installation des champs sont les plus contaminés. Ils ne sont pas troués. Il en est
de même pour les gants de fermeture (probablement en relation avec la peau). Le
fait important est donc la contamination du gant superficiel ; c'est lui qui doit être
changé toutes les heures pour ne pas devenir contaminant et cette contamination
vient le plus souvent de l'environnement et non de la main située à l'intérieur des
gants. La perforation des gants est en fait dangereuse pour le chirurgien en
particulier avec des aiguilles creuses. Les gants de tissu ne protègent pas de ces
perforations [207]. La seule solution serait en cas de malades à risque le port de
gants en fibre de verre recommandé par Lortat-Jacob [193].
d- Habillement stérile:
L'habillement en vêtements stériles devrait se faire dans un sas spécial mais se
fait le plus souvent à l'entrée de la salle d'opération. Il suffit d'en connaître les
inconvénients et de limiter le plus possible ces inconvénients en particulier
l'agitation de l'air. L'aide de l'instrumentiste diminue le risque de fautes et
d'agitation.
Les blouses actuelles sont fournies avec des protections renforcées devant le
thorax et au niveau des avant-bras. Les tissus barrières ne sont pas aussi absolus
qu'il a été dit (ils perdent une partie de leur étanchéité après plusieurs stérilisations)
mais ils constituent une amélioration très importante par rapport au coton
105
perméable. L'utilisation d'un film stérile collé sur la blouse devant le thorax et de
manchettes à usage unique a pu suppléer ces blouses.
L'utilisation de blouses à usage unique en non-tissé est la meilleure solution
[208]. Enfin l'utilisation de blouses sans bavette n'est pas recommandée pour la
chirurgie prothétique. Elles laissent le cou à nu au-dessus de la plaie. Aucune zone
de peau ne devrait être visible mais cette règle conduit à un habillement peu
confortable. Whyte et al. [209] ont démontré que l'utilisation de blouses à usage
unique pouvait être confortable et aussi efficace que le scaphandre.
Le scaphandre est l'autre réponse à ce problème. On en connaît le principe
diffusé par Charnley [186] et son efficacité a été prouvée par les études de Lidwell et
al. [210] et de Ha'eri et al. [211]. Il est logique dans le cadre d'une enceinte si
l'opérateur s'interpose entre le flux et la plaie.
Taylor et Bannister [212] ont prouvé que l'utilisation d'un habillement
conventionnel dans un flux, provoquait une augmentation considérable des colonies
lorsque le chirurgien s'interposait. L'étude du flux horizontal par Salvati et al. l'a
confirmé [213]. Muller a pu démontrer que le scaphandre était inutile dans un flux
laminaire balayant bien la plaie mais à la condition que le chirurgien reste à
distance.
On a proposé des aspirations simples sans scaphandre. Elles évitent
l'humidification de la bavette mais elles risquent de perturber la circulation d'air.
Elles peuvent être simples ou amarrées à des casques.
Le scaphandre (ou le casque) a un autre avantage : il assure la protection des
yeux de l'équipe chirurgicale. Le port de lunettes est l'autre façon d'assurer cette
protection.
Toutes ces règles concernant la protection du patient permettent en retour de
protéger le personnel d'une contamination par le patient. Il faut rappeler l'étude de
106
Smith et al. [214] : 76 % des membres de l'équipe étaient contaminés ; seuls
l'anesthésiste et le panseur ne l'étaient jamais !
e- Pendant l'intervention:
Pendant l'intervention il y a encore des règles qui aident l'asepsie. Il est prouvé
que la contamination de la plaie est favorisée par trois facteurs :
- Le mouvement des personnes présentes et bien entendu le nombre de ces
personnes.
- La parole même avec le port de deux bavettes.
- L'ouverture des portes.
La protection des instruments a donné lieu à plusieurs artifices. La règle du no
touch introduite en France par Cauchoix [215] avec recouvrement de la partie
opératoire des instruments doit rester en vigueur. L'utilisation d'un auvent
protecteur a été développée par Merle d'Aubigné et Trillat. Le nettoyage des
instruments de façon régulière pendant l'intervention permet d'enlever le sang qui
s'y est déposé et d'éviter ainsi le développement microbien. C'est un geste utile.
Il est de règle de changer de bistouri après l'incision de la peau même si cette
règle n'a pas été confirmée expérimentalement [216, 217]. Si on veut isoler la
graisse sous-cutanée de la partie profonde de la plaie il faut coudre des champs
imperméables. On peut aussi les tenir par des écarteurs auto statiques. Cette
protection par des champs de bordure cousus sur le plan aponévrotique est logique
car elle élimine les germes sous-cutanés ou présents dans la tranche de section. À
défaut de champs imperméables il est préférable d'utiliser des champs imprégnés
d'antiseptiques au moins pour les interventions qui durent [193] bien que leur
efficacité soit discutée.
Les poignées de réglage des scialytiques sont également une cause de
contamination per opératoire [196, 218].
107
Le lavage de la plaie opératoire est contesté. Il a pour but de débarrasser le
champ opératoire du sang de lutter contre la dessiccation et surtout de nettoyer la
plaie. De même l'adjonction d'antiseptique à ce lavage reste controversée malgré
des études expérimentales faites par Petty et al. [219] et Rosenstein et al. [220]. Il ne
faut pas employer ces antiseptiques au niveau des cartilages dont ils peuvent abîmer
les cellules [221].
L'utilisation de l'aspirateur est également mise en accusation. Davis et al. [218]
Greenough [222] Strange-Vognsen et Klareskov [223] ont signalé son effet néfaste.
Il faut changer souvent l'extrémité et en particulier avant d'aspirer le fémur dans les
prothèses de hanche. Le rôle de l'aspirateur était déjà évoqué dans l'enquête faite
par Évrard [224] qui avait étudié également le rôle du moteur.
Enfin la technique opératoire intervient dans la prévention : il faut éviter de
faire des décollements inutiles et d'abîmer les tissus en particulier avec les écarteurs
et il faut faire une hémostase aussi minutieuse que possible. Cette hémostase évite
en grande partie les hématomes postopératoires et la négliger pour aller plus vite
est une faute. Mais ce n'est pas un motif pour oublier que la durée d'exposition de la
plaie influence la contamination.
Le mode de fermeture donnerait la préférence aux agrafes et aux Steri-Strip®
ou encore à la suture intra cutanée [221] ; encore faut-il que ces procédés soient
applicables !
Un autre élément influence la qualité de l'acte opératoire : c'est la stabilité de
l'équipe opératoire. Gallinaro et Brachdel Prever [225] rapportent l'étude de
Nercessian et Joshi qui montre qu'une équipe régulière réduit le temps opératoire et
le risque d'aéro contamination.
108
2-1-3 Nettoyage:
a- Salle d'opération :
Ce nettoyage entre dans les exigences de l'asepsie au bloc opératoire. Il est
maintenant bien codifié et comprend quatre modalités [226, 227].
b- À l'ouverture de la salle:
Le matin à l'ouverture de la salle il est conseillé de passer un détergent
désinfectant pour enlever les poussières. Les prélèvements faits le matin avant le
début de l'activité permettent de juger de la propreté de la salle ; ils ont montré que
sous flux il n'y avait pas de germe. Dans ce cas un nettoyage ou le passage d'un
spray désinfectant n'est pas nécessaire mais reste souhaitable. Une exception doit
être faite si la salle a fonctionné pour une urgence après la fermeture du bloc ; dans
ce cas le nettoyage risque d'avoir été insuffisant.
c- En fin d'intervention:
Le matériel et les déchets doivent être évacués en conteneurs et sacs fermés
et étanches.
La table d'opération les tables d'instruments le scialytique et le sol si besoin
seront nettoyés et subiront le passage d'un spray. Il ne faut pas oublier de vérifier
qu'il n'y a pas de liquide infiltré entre tables et coussins. L'existence d'un
saignement per opératoire peut justifier le nettoyage du sol. Il ne faut jamais oublier
que la moindre compresse imbibée de sang ou même une simple goutte de sang
constituent le meilleur milieu de culture. Le nettoyage même le plus complet
nécessite une mise au repos de la salle. La durée est discutée mais un repos de 30
minutes est considéré comme nécessaire sauf en cas d'air filtré directionnel avec ré
aspiration.
109
d- En fin de programme:
Le nettoyage en fin de programme est plus complet. Le sol sera
soigneusement nettoyé ainsi que le mobilier de la salle d'opération ; les bouches de
soufflerie et de reprises seront décontaminées et désinfectées. Il en est de même
des appareils d'anesthésie en sachant que maintenant tout ce qui touche le malade
est à usage unique.
e- En fin de semaine:
Il comprend une évacuation de tout le mobilier existant en salle d'opération.
L'absence de rangements incorporés dans les parois devrait être imposée dans
toutes les salles hyper aseptiques surtout s'il n'y a pas de plafonds filtrants. Nettoyer
une salle vide nue aux parois lisses est facile et efficace à condition qu'il n'y ait pas
de détériorations du matériau qui puisse constituer des niches à germes. Ces murs
permettent des lavages au jet d'eau.
f- Autres locaux:
Enfin le nettoyage ne doit pas se limiter à la salle d'opération et le reste du
bloc doit être intégré dans une procédure de nettoyage en particulier les vestiaires
[227].
g- Procédures:
Des procédures doivent préciser toutes les modalités du nettoyage mais il faut
surtout qu'elles soient correctement appliquées et le personnel qui effectue ce
nettoyage doit avoir participé à la rédaction de ces procédures. Les démarches
qualité ont montré l'efficacité de cette participation. Sinon les procédures resteront
lettre morte comme tant de notes de service.
D'autres procédés de nettoyage n'ont pas été retenus. Certains comme le
formol ne sont plus utilisés même si ce produit a pu décontaminer de façon efficace.
110
Les ultraviolets n'agissent qu'à très courte distance. Ils sont proposés sous
plusieurs formes. Ils sont l'objet de publications en leur faveur.
Les appareils d'aérosols sont également proposés en particulier après intervention
septique. Ils n'ont pas fait la preuve de leur efficacité.
h- Pour une application efficace des règles classiques:
Toutes ces règles s'appliquent à l'ensemble des personnes travaillant au bloc
qu'il s'agisse des anesthésistes des panseurs des employés mais aussi aux visiteurs
aux étudiants (pour ces derniers l'existence d'une serre ne dispense pas des règles
d'hygiène d'où l'intérêt des coupoles).
Chacun doit donc passer par le sas se laver les mains et s'habiller en tenue de
bloc et lorsqu'il passe dans la partie propre il doit de nouveau se laver les mains.
Faut-il faire porter des gants aux panseurs en salle d'opération ? Aucune
publication ne l'a conseillé sauf si elle fait le premier badigeonnage. Le port des
gants ne serait justifié que dans la salle de préparation des instruments propres ;
chacun sait que la stérilisation sera d'autant plus efficace que les instruments seront
moins contaminés avant d'être mis dans les boîtes mais il faudrait utiliser des gants
stériles et le lavage hygiénique des mains est certainement aussi efficace.
À l'inverse les gants peuvent se justifier pour protéger le personnel des
malades contaminés par maladies transmissibles. Les règles concernant l'attitude à
avoir en cas de blessure doivent être affichées au bloc. Le port de lunettes
préventives est une règle à respecter [228, 229].
→ Bloc opératoire:
Il est recommandé de filtrer et de climatiser l'air du bloc opératoire et
d'assurer un taux de renouvellement de l'air adapté. Dans le cas de la chirurgie
propre, le traitement de l'air par flux laminaire ou autres techniques comparables a
111
fait la preuve son efficacité. Des contrôles réguliers permettent de vérifier le bon
fonctionnement des installations de traitement de l'air.
→ Geste opératoire:
Aucun facteur lié à l'intervention ne peut être contrôlé et il convient de les
connaître pour renforcer la surveillance post opératoire: durée de l'intervention, ré
intervention, urgence, type de chirurgie et classe de contamination.
Un indice de risque infectieux a été introduit aux Etats Unis; le score NNIS
[230]. Ce score prend en compte le terrain sous la forme du score ASA, la classe de
contamination chirurgicale et la durée de l'intervention; la durée de l'intervention
idéale a été établie sur des milliers d'interventions du même type, et un temps T à
ne pas dépasser sans faire augmenter le risque infectieux. Pour les craniotomies, ce
temps est de 4 heures. Le score va de 0 à 3.
Score de NNIS:
Score de NNIS
Classe d'ASA 3, 4, 5 1 point
Classe de contamination III ou IV 1 point
T > 4 heures. 1 point
B/- Antibioprophylaxie en Neurochirurgie:
1- Définition:
L'antibioprophylaxie est l'administration d'antibiotiques avant la
contamination bactérienne potentielle du fait d'une situation à risque et durant le
geste opératoire.
L'antibioprophylaxie a un but précis : prévenir ou réduire en fréquence et en
gravité un risque d'infection hypothétique mais précis, relevant d'une bactérie (ou
112
groupe de bactéries) définie, en inhibant la croissance de ces bactéries dès leur
pénétration dans l'organisme, grâce à une antibiothérapie adaptée à ces bactéries,
prescrite avant la contamination de l'organisme.
2- Principes de l'antibiothérapie:
2-1 Début de l’antibioprophylaxie:
Stratégie de choix est de débuter l'antibioprophylaxie au moment de
l’induction anesthésique. Elle permet des concentrations tissulaires d’antibiotiques
suffisantes dès le début de l’acte.
2-2 Voie d’administration:
La voie intraveineuse est la voie optimale pour avoir des taux d’antibiotiques
fiables et adéquats pendant l’intervention.
2-3 Doses:
La dose utilisée est volontiers au niveau des doses unitaires curatives les plus
fortes (voire 2x). La tolérance des antibiotiques utilisés dans ces conditions (durée
brève) est habituellement bonne. Si l’intervention est longue, le principe général est
de ré-administrer l’antibiotique toutes les deux demi vies à demi dose (si
l’administration initiale a comporté une dose unitaire forte) pendant l’intervention.
2-4 Durée de l’antibioprophylaxie:
Il n’y a pas lieu de débuter ou de poursuivre une antibioprophylaxie en dehors
de la période per opératoire, sauf indication précise justifiant sa poursuite jusqu’à
24 heures le plus souvent et jamais plus de 48 heures. Il n’y a pas lieu, même
lorsque les drains ou cathéters restent en place, de prolonger l’antibioprophylaxie,
ou de pratiquer des réinjections lors de leur ablation.
2-5 Choix de l’antibiotique:
L’antibiotique sélectionné doit être actif sur les bactéries les plus
fréquemment responsables d’infections du site opératoire. Le principe est de
113
préférer les antibiotiques ne favorisant pas rapidement l’émergence de résistances
bactériennes. Il est souhaitable de choisir des antibiotiques non utilisés en curatif
dans le même service.
Les protocoles d'antibioprophylaxie sont établis localement. Pour chaque cas
est précisée la molécule retenue et son alternative en cas d'allergie. Les malades à
risque infectieux élevé font l'objet d'une antibioprophylaxie particulière que l'on
peut dire "personnalisée" (ou "à la carte"). Les protocoles sélectionnés doivent être
écrits, validés puis affichés en salle d'intervention. L’efficacité est régulièrement
réévaluée par une surveillance des taux d'infections postopératoires et des
microorganismes responsables chez les malades opérés ou non.
Généralement, l’usage des Fluoroquinolones est déconseillé en
antibioprophylaxie.
L'usage prophylactique de la Vancomycine est strictement réservé aux
patients:
- présentant une allergie vraie aux céphalosporines (rare),
- ou colonisés et / ou infectés par Staphylocoque doré résistant à la
Méthicilline.
- et devant recevoir une antibioprophylaxie dirigée contre les Staphylocoques
(Chirurgie propre, classe I).
2-6 Recommandations de l'antibioprophylaxie en Neurochirurgie selon la SFAR
[231]:
Une antibioprophylaxie par voie parentérale est indispensable dans deux types
de situation :
- Interventions chirurgicales propres (type I) pour lesquelles la survenue d'une
infection a des conséquences graves, mettant en jeu le résultat fonctionnel de
l'intervention ou le pronostic vital : implantation de prothèse en chirurgie
114
orthopédique ou vasculaire, chirurgie cardio-vasculaire, greffe et transplantation
d'organes, neurochirurgie.
Pour d'autres interventions de chirurgie propre, l'antibioprophylaxie a fait la
preuve de son efficacité.
- Interventions de chirurgie propre contaminée (type II) lorsque le risque
d'infection est élevé : tube digestif, appareil génito-urinaire, voies biliaires, appareil
respiratoire notamment.
Les interventions de chirurgie contaminée et sale (types III et IV) ne relèvent pas
d'une antibioprophylaxie mais d'une antibiothérapie curative.
● Les modalités de l'antibioprophylaxie sont les suivantes:
- Les antibiotiques utilisés doivent avoir fait la preuve de leur efficacité dans des
études publiées et faire l'objet d'un consensus au niveau de l'établissement.
L'antibioprophylaxie consiste généralement en une monothérapie visant les
bactéries habituellement en cause. L'administration du produit doit tenir
compte de sa diffusion dans l'organisme jusqu'à l'organe cible.
- La prophylaxie est commencée avant l'incision au moment de l'induction
anesthésique et est limitée à la durée de l'intervention (en cas de chirurgie
prolongée, selon la pharmacocinétique de la molécule utilisée, des ré
administrations en cours d'intervention peuvent être nécessaires). Elle peut
parfois durer 24 heures mais ne doit jamais excéder 48 heures après
l'intervention. La dose unitaire ne doit pas être inférieure à la dose
thérapeutique.
- L'utilisation d'une antibioprophylaxie par voie orale n'est pas actuellement
recommandée, à l'exception de la chirurgie colorectale pendant les 24 heures
précédant l'intervention et dans les cas où existe un risque d'endocardite.
115
- Les antibiotiques administrés dans les interventions contaminées doivent être
considérés comme administrés à titre thérapeutique plutôt que
prophylactique. La durée du traitement et le choix de l'antibiotique est alors
fonction de la bactérie pouvant être en cause ainsi que de la localisation et de
la gravité de l'infection redoutée.
116
Antibioprophylaxie en Neurochirurgie selon les recommandations de la SFAR:
NEUROCHIRURGIE Acte chirurgical Produit Posologie Durée Coût (F) 1999
Dérivation interne du LCR
oxacilline ou cloxacilline 2 g préop dose unique (répétée
1 fois si durée > 2 h) 21 à 32 15 à 22
allergie : vancomycine*
15 mg / kg préop dose unique 234
Dérivation externe du LCR pas d'ABP
Crâniotomie Céfazoline 2 g préop
dose unique (répétée 1 fois à la dose de 1 g
si durée > 4 h) 31 à 46
allergie : vancomycine*
15 mg / kg préop dose unique 234
Neurochirurgie par voies trans-sphénoïdale et trans-labyrinthique
Céfazoline 2 g préop dose unique (répétée 1 fois à la dose de 1 g
si durée > 4 h) 31 à 46
allergie : vancomycine*
15 mg/kg préop dose unique 234
Chirurgie du rachis sans mise en place de matériel avec mise en place de matériel
pas d'ABP céfazoline 2 g préop
dose unique (répétée 1 fois à la dose de 1 g
si durée > 4 h) 31 à 46
allergie : vancomycine*
15 mg / kg préop dose unique 234
Plaies crânio-cérébrales
péni A + IB** 2 g préop puis 1 g/6 heures 48 h 154
allergie : vancomycine*
15 mg / kg / 12h 48 h 1405
Fracture de la base du crâne avec rhinorrhée
pas d'ABP
117
CONCLUSION.
118
Le taux d’infections du site opératoire dans cette étude est comparable à celui
rapporté dans la littérature.
La majorité des ISO survient dans un contexte d’urgence probablement par
préparation insuffisante du site opératoire et défaut d’observance de
l’antibioprophylaxie.
La connaissance des facteurs de risque d’infections du site opératoire a
entraîné une modification des pratiques de soins. Cependant malgré la prise de
conscience et la définition de règles strictes de prévention, cette enquête de
pratique démontre que la qualité des soins n’est pas parfaite au quotidien. Une
attention toute particulière doit être apportée aux patients accueillis en urgence vis
à vis de la prévention des infections du site opératoire. Il faut rester vigilant sur la
qualité de la formation continue vis à vis des moyens de lutte contre les infections
nosocomiales.
Connaître l’incidence réelle des infections du site opératoire dans leur service
est un atout majeur pour les chirurgiens qui peuvent délivrer une information
précise aux patients qui vont se faire opérer.
119
.RESUME
120
Les infections du site opératoire (ISO) en Neurochirurgie sont rares mais peuvent
être dramatiques. La connaissance des facteurs de risque de ces infections
nosocomiales est un élément déterminant dans le développement de stratégies de
prévention. Le but de cette étude rétrospective réalisée de Janvier 2001 à Décembre
2006 est donc d’évaluer l’incidence des infections du site opératoire dans les
services de Neurochirurgie et de Réanimation polyvalente du CHU HASSAN II de Fès,
d’analyser ces infections selon l’indication chirurgicale, d’identifier les facteurs de
risque de ces infections ainsi que les germes responsables.
Sur la période étudiée 2880 patients ont été admis pour une chirurgie
programmée ou urgente et suivie en postopératoire. Les interventions étaient
réparties selon la classification de Narotam. L’antibioprophylaxie était conduite
selon le référentiel de la Société Française d’Anesthésie Réanimation (SFAR).
Parmi les 2880 patients étudiés, on a recensé 116 cas d'infections post
opératoires soit un taux d'infection de 4%.
Sur les 116 patients infectés 92 ont bénéficié d’une craniotomie et le taux
moyen d’ISO était de 3,2% ; 24 ont bénéficié d’une chirurgie rachidienne et le taux
moyen d’ISO était de 0,8%.
Les principaux germes retrouvés étaient les staphylocoques (60%) dont les 2/3
étaient à coagulase négative et 10% étaient Méthicilline résistants.
La majorité des ISO survient dans un contexte d’urgence probablement par
préparation cutanée insuffisante et par défaut d’observance de l’antibioprophylaxie.
Connaître l’incidence réelle des ISO dans le service de Neurochirurgie et de
Réanimation polyvalente nous est apparu comme un atout majeur pour
l’information donnée aux patients.
La connaissance des facteurs de risque dans le service de Neurochirurgie et de
Réanimation polyvalente devrait entraîner une modification des pratiques des soins
121
et permettre d’attirer l’attention de tout le personnel soignant sur la nécessité de
rester vigilant sur la qualité des pratiques quotidiennes pour lutter contre les
infections post opératoires.
122
SUMMARY
Despite being rare, operating site infections in neurological surgery may have
dramatic consequence. In fact, being aware of the elements of risk of those
nosocomial infections is decisive in the development of prevention strategies.
The rational behind this retrospective study, carried out between January 2001
and December 2006 is to evaluate the infection incidence of the operating site in the
Neurological Surgery and Polyvalent Reanimation services of Hassan II CHU of Fes, to
analyse those infections according to the surgical indication and to identify the
elements of risk of these infections as well as the responsible germs.
During that period of study, above mentioned, 2880 patients were admitted
for either a scheduled or an urgent surgery and were monitored immediately after
being operated. The operations were divided according to the "NAROTAM"
classification whereas the prophylactic antibiotic was conducted according to the
reference System of the French Anaesthetic Reanimation Society (SFAR).
Among the 2880 patients, who were under consideration 116 post operating
infection cases were recorded, namely an infection rate of 4%.
92 of the 116 infected patients had a craniotomy and the average rate of the
OSI was 3,2%. The remaining 24 had a rachidian surgery and the OSI average rate
was 0,8%.
The main germs registered were the Staphylococcus (60%), the 2/3 of which
were of a negative coagulum and 10% were resisting methicilline.
Actually, most of the OSI occur in a context of emergency, probably due to an
inadequate cutaneous preparation and lack of prophylactic antibiotic observance.
123
However, to be acquainted with the OSI actual incidence, in the Neurological
Surgery and Polyvalent intensive care unit, is undoubtedly of a major importance as
far as the information given to the patient is concerned.
Being well aware of the elements of risk in the Neurological Surgery and
Polyvalent Reanimation Unit would certainly lead to a modification in the medical
treatments and draw the whole medical staffs attention to the necessity of remaining
vigilant on the quality of day to day practices so as to fight post operating
infections.
124
ملــخـص
أن تؤدي إلى نتائج حاالت التعفن داخل مواقع الجراحة قلیلة، و لكن على قلتھا فبإمكانھا تعد
مأساویة، و من ثم كانت معرفة العوامل المؤدیة لتلك التعفنات المستشفویة عنصرا ضروریا و حاسما قصد
الھدف إذن من ھذه الدراسة االستعادیة و التي تمت في الفترة الممتدة ما بین ینایر . تطویر استراتیجیات الوقایة
بموقع الجراحة بأقسام جراحة األعصاب و اإلنعاش المتعدد تنا، ھو تحدید ورود المتعف2006و دجنبر 2001
حسب اإلشارة الجراحیة و تالتكافؤ بالمركز االستشفائي الجامعي الحسن الثاني بفاس، تحلیل تلك المتعفنا
.التعرف على عوامل الخطر و الجراثیم المسببة لھا
حة مبرمجة أو استعجالیة و تم إخضاعھم مریضا إما لجرا 2880ھاتھ، استقبل ةخالل حقبة الدراس
أما المضاد الحیوي الإلتقائي " نرطم"وزعت العملیات حسب تصنیف . للمتابعة و ذلك عقب العملیة الجراحیة
.مأنجز استنادا لمرجع الجمعیة الفرنسیة للتخدیر و اإلنعاش
ب العملیة الجراحیة، أي حالة تعفن عق 116مریضا الذین كانوا قید الدراسة سجلت 2880من بین
.بالمائة 4بنسبة
بالمائة فیما 3.2مریضا مصابا استفادوا من حج القحف و كانت نسبة اإلصابة 116من بین 92
.بالمائة 0.8الباقون استفادوا من جراحة نخاعیة و كان معدل اإلصابة 24
نت مكورات عنقودیة، ثلثي ھذه النسبة بالمائة من الجراثیم المسببة للتعفن كا 60اتضح آنذاك أن
.مقاوم" متسلین"بالمائة 10ذو خثارة سلبیة و
معظم التعفنات بمواقع العملیات الجراحیة تدخل في نطاق السیاق االستعجالي، على األرجح
.بمستحضر جلدي غیر كافي و تقصیر بمراعات المضاد الحیوي االتقائي
125
ب الحقیقیة الكاملة وراء تلك التعفنات بقسم جراحة األعصاب و اإلنعاش المتعدد من ھنا كانت معرفة األسبا
.التكافؤ تفرض نفسھا كإضافة ضروریة للمعلومات الممنوحة للمرضى
معرفة العوامل المشكلة لخطر التعفن ستؤدي حتما إلى تعدیالت في طرق العالج و ستمكن من إثارة انتباه كل
إلى ضرورة توخي الحیطة و الحذر خالل ممارساتھم الیومیة حتى یتسنى لھم مستخدمي القطاع الصحي
. مكافحة حاالت التعفن التي تقع عقب العملیات الجراحیة
126
BIBLIOGRAPHIE
127
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