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1 Année 2012 – 2013 Lire et comprendre avec des liseuses Houssin émilie, CM2 à l’école de la forêt (Evreux)

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Année 2012 – 2013

Lire et comprendre avec des liseuses

Houssin émilie, CM2 à l’école de la forêt (Evreux)

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Objectifs de l'action Pour introduire ce projet, je suis partie d’un constat : les élèves de ma classe avaient de plus

en plus de difficultés à comprendre les textes, à répondre aux questions qui permettent d’en

extraire la part implicite, celle qui rend la compréhension des textes plus fine.

Plusieurs hypothèses me sont venues à l’esprit : le vocabulaire utilisé dans les questions, le

degré de complexité des textes, mais l’hypothèse que j’ai choisi de tester est la variabilité des

supports.

Ainsi, l’objectif de l’expérimentation est la suivante : expérimenter l’utilisation de liseuses

numériques dans le cadre de l’aide personnalisée, où l’objectif visé était d’améliorer la

compréhension des textes de lecture et des questions posées en rapport au support mis à

disposition (liseuse ou texte manuscrit).

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Historique L’expérimentation a débuté le 19 novembre 2012. Une formation nous a été proposée par le

CDDP dans la même période et concernait l’utilisation des liseuses et de ses possibilités. On

nous y a montré la facilité d’utilisation de l’objet-liseuse, ainsi que les possibilités proposées

par le matériel, les différents types de fichiers qu’il était possible de lire avec la liseuse.

La mise en œuvre de l’expérimentation a commencé en décembre 2012 dans la classe de CM2

avec des élèves dont les difficultés de compréhension des consignes ainsi que des textes ont

été avérées. On a expliqué au préalable aux élèves que ce travail de deux semaines leur servira

à cerner leurs difficultés dans le cadre de la lecture-compréhension, et me servira aussi à

définir en quoi la liseuse a été un plus ou un frein à leur progression dans le cadre de cet

exercice.

En fin d’expérimentation, un bilan de l’action effectuée a été effectué en collaboration avec

les élèves.

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Les supports

1) Les liseuses

Le CDDP nous a prêté trois types de liseuses, chacune pouvant lire des fichiers de type PDF,

certaines pouvant lire des fichiers audio. D’autres pouvaient utiliser une connexion Wi-Fi

pour y télécharger des fichiers. Tous les appareils se connectaient à un ordinateur via un port

USB pour y transférer les e-books ou les fichiers PDF servant à l’expérimentation.

2) Les textes

On aura proposé le texte d’un conte africain sous deux aspects : l’aspect liseuse où le texte

sera écrit sur quatre pages, et le texte sous format papier, qui sera écrit sur une seule page. (cf.

annexes 1 et 2). Le format papier du texte est extrait d’un site internet proposant des

ressources. Néanmoins pour l’adapter à la liseuse, il a fallu le mettre en forme : la liseuse

passe des formats de page entière sous PDF, et même si la

liseuse permet de zoomer le texte, avoir le texte complet

facilite le confort de lecture. Ainsi, le texte a été agrandi

en caractère de taille 32, alors qu’un texte avec une police

de taille normale sera à la taille 12. De même on s’arrange

pour que le texte soit lisible en paragraphes pleins, en

évitant au maximum les coupures de texte et de mots.

Enfin le texte d’abord transformé sous traitement de texte

est enregistré sous format PDF pour être transféré sous

liseuse.

Photo : texte transformé adapté à l’écran de la liseuse

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Descriptif de l’expérimentation

La mise en place du dispositif a été réfléchie de telle sorte que l’enseignant puisse travailler

avec chaque élève. Travailler en classe entière ne peut pas être possible dans ce cadre. De ce

fait, appliquer cette expérimentation dans le cadre de l’aide personnalisée s’est avéré la

solution la plus adaptée pour les élèves dont les difficultés en lecture-compréhension ont été

identifiées.

Ce dispositif s’est organisé selon trois étapes majeures : une séance de maniabilité, où les

élèves devaient apprendre à se servir de la liseuse ; trois séances de questionnement sur le

texte avec la liseuse, trois séances de questionnement avec le texte sur feuille, et une séance-

bilan à faire avec les élèves.

1) Maniabilité de l’appareil

Chaque élève a appris à manipuler une liseuse (il y en avait six à disposition : une pour

chaque élève et une pour l’enseignante). La première séance a servi à la maniabilité : les

élèves ont appris les manipulations les plus simples à faire sous la liseuse, afin que chacun

soit installé en totale autonomie avec son matériel. Les manipulations de bases ont été

montrées aux élèves sur la liseuse que l’enseignante tenait, les élèves suivant avec leur

liseuse. Après un court exercice de manipulation où chaque enfant a montré qu’il savait la

manipuler, les liseuses étaient mises à disposition des élèves en début d’aide personnalisée, et

les élèves se mettaient au travail seul.

Photo : séance de travail lors de

la première semaine : l’élève se

sert seul de la liseuse et y trouve

son texte seul pour compléter son

questionnaire

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2) Premières séances : lecture-compréhension avec les liseuses

L’enseignante disait aux élèves d’ouvrir le fichier « conte d’un africain 1 » contenu dans la

bibliothèque de chaque liseuse. Chaque élève cherchait son texte en totale autonomie, puis

répondaient aux questions liées au texte. Chaque questionnaire proposé demandait une

maniabilité de la liseuse, car les réponses aux questions étaient soient explicites (écrites dans

le texte), soit implicites, ce qui nécessitait de la part de l’élève une recherche approfondie

dans le texte des indices permettant une compréhension fine.

3) Séances suivantes : lecture-compréhension avec le texte format papier

On effectue le même travail de lecture – compréhension avec un texte de difficulté

équivalente et des questionnaires de même difficulté. Les élèves conservent le texte toute la

semaine et un questionnaire leur est distribué par jour. Les élèves répondent aux questions

liées au texte le temps imparti. (cf. annexe 2). Le texte fournis est adapté à leur niveau, soit

plus facile que ceux qu’ils peuvent rencontrer en classe, soit de difficulté équivalente mais

dont les réponses sont un peu plus explicites. Chaque questionnaire est corrigé par

l’enseignante, qui tend à expliquer aux élèves les raisons de leur réussite, ou de leur difficulté

face à une activité qui fait travailler la quête de sens, mais aussi la réflexion des élèves face à

un problème de compréhension fine des textes.

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Bilan de l'action

1) Pour les élèves Sur les 6 élèves qui ont utilisé ces liseuses et qui ont fait le travail, 4 ont préféré l’utilisation

de la liseuse au texte sur feuille. Pour deux d’entre eux, le fait de segmenter le texte sur

plusieurs pages a permis de se concentrer sur des parties du texte et donc de mieux repérer les

indices permettant de répondre aux questions. Une élève a mis en avant le confort de lecture :

le texte étant segmenté, il était écrit plus gros et « moins serré ». Un élève a avoué préférer le

format papier, car il aime « avoir le texte en entier sous les yeux pour répondre aux

questions ».

L’élève primo-arrivante a pu se concentrer sur des livres qu’elle n’avait pas sous les yeux, et

dont on a fait jouer l’importance de l’illustration dans la compréhension. De ce fait, elle me

demandait plus souvent ce qu’était les mots dont elle ne comprenait pas le sens. De même,

elle en est venue quasi-naturellement à vouloir utiliser les outils de la classe pour comprendre

ces mots difficiles (dictionnaire, Bescherelle, et même l’imagier qu’on lui avait donné en

début d’année et dont elle ne trouvait pas l’utilité). L’enrichissement de son vocabulaire était

donc évident et sa compréhension s’en est trouvée améliorée, ainsi que sa communication

orale qui a progressé en parallèle des activités de lecture.

2) Pour moi L’utilisation des liseuses a été une expérience enrichissante. Bien que sceptique face à cet

outil, les élèves se sont fortement concentrés sur les liseuses, ne l’ont pas pris comme un jeu

mais comme un outil qui leur permet d’améliorer leur manière de lire un texte. Néanmoins

pour ma part, la préparation de ces séances est relativement chronophage, car les textes

doivent être tapés à l’ordinateur, mis en grand caractères et transformés au format .pdf pour

être lisibles sur la liseuse. En effet, beaucoup des textes utilisés en classe (littérature de

jeunesse) ne sont pas accessibles en format e-book, donc ne sont pas adaptables pour des

liseuses. C’est donc aux utilisateurs - ou dans mon cas, à moi - de préparer les supports au

préalable. Enfin ce qui n’a pas forcément été agréable est la qualité de certaines illustrations

qui, en noir et blanc, perdent de leur intérêt et de leur précision.

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Mis à part ces quelques points qui trouveront probablement bientôt une évolution et un

développement croissant, l’utilisation de liseuses en classe peut avoir des aspects positifs dans

le travail différencié et dans le cadre de remédiation en lecture-compréhension.

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Annex

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Annexe 2 : le texte du conte africain en format papier (source : http://soutien67.free.fr/francais/niv03/lire/textes/Texte%204%20-%20T.pdf)