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L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES HORS-SÉRIE N°8 Diagnostic et dispositifs existants JUIN 2010 Direction du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de La Réunion carif oref Ile de La Réunion de La

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Diagnostic et dispositifs existants

JUIN 2010

Direction du Travail, de l’Emploiet de la Formation Professionnelle de La Réunion

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Retrouvez cette publication sur les pages régionales de La Réuniondu site : www.insee.fr

HORS SÉRIE N° 8Supplément à la revue trimestrielle del'Institut national de la statistique etdes études économiques

ISSN : 1952-3580ISBN : 978-2-11-099115-7Dépôt légal : 387Code SAGE : ECOHS884

Directeur de la publication : Pascal CHEVALIERRédactrice en chef : Colette BERTHIERConception graphique : Marie-Andrée THAZAR

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© INSEE - 2010 - Reproduction autorisée, sauf à des finscommerciales, moyennant mention de la source.Autorisation préalable pour toute diffusion par voieélectronique.

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Avant-propos

L’insertion dans la vie active des jeunesconstitue une préoccupation majeure desdécideurs à La Réunion. Un chômage élevérésultant d’une pression démographiqueforte et de contraintes économiques liées àl’insularité et à l’éloignement des marchésrend cette période de transition dans la viedes jeunes plus difficile ici qu’ailleurs. La criseéconomique actuelle aggrave aujourd’huiencore cette situation. Le nombre de deman-deurs d’emploi a augmenté de 24 % en 2009.Le taux de chômage des jeunes de moins de34 ans atteignait plus de 35 % en mai 2009.

Ces constats ont fait l’objet de larges discus-sions dans le cadre des états généraux del’outre-mer. L’insertion et l’égalité des chan-ces des jeunes constituaient le titre d’un desateliers de réflexion. Des mesures spécifi-ques ont ainsi pu être prises dans ce senslors du premier conseil interministériel del’Outre-mer (CIOM) en novembre dernier.Lutte contre l’illettrisme, renforcement de la

notion de continuité territoriale pour les jeu-nes, lancement d’un plan "Agir pour lajeunesse", qui prévoit entre autre la mise enplace d’un service public de l’orientation ter-ritorialisé couplé à une plateforme régionalede lutte contre le décrochage, constituentles principales actions du CIOM en directionde la jeunesse.

Cette étude permet de porter un diagnosticsur l’insertion des jeunes en mettant en évi-dence les filières de formation et les par-cours professionnels qui favorisent unemeilleure insertion. Elle constitue un outild’aide à la décision dans la mesure où elledresse un bilan de la formation initiale, pro-fessionnelle, ainsi que des différents dispo-sitifs existants en faveur de l’emploi. Cedocument sera particulièrement utile dansle cadre des prochaines réflexions en matièrede mobilité, et de la préparation du planrégional des formations.

Pascal CHEVALIERDirecteur régional de l'Insee

Jean-François DUTERTREDirecteur du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

Jean-René HOAREAUDirecteur du Carif-Oref

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Les jeunes réunionnais rencontrent degrandes difficultés pour trouver unemploi. Le taux de chômage entre 19 et 34ans est très élevé et atteint 35 % en 2009.Un tiers de ces jeunes, sans emploi et dis-ponibles pour travailler, ne font pas dedémarches particulières de recherched’emploi parce qu’ils disent être découra-gés. Le niveau de qualification des jeunesréunionnais à la fin des études est plusfaible que celui des jeunes métropolitains.Surtout, le nombre de sortants du sys-tème scolaire sans qualification est unvéritable handicap pour l’île. En 2007,12 % des élèves du secondaire réunion-nais qui ont arrêté leurs études n’avaientaucune qualification, soit deux fois plusqu’en métropole.

Cependant le niveau de formation des jeu-nes qui se présentent sur le marché du tra-vail progresse sur l’île. Aujourd’hui, plusde la moitié d’une génération obtient sonbac. Outre le niveau d’étude, l’orientationjoue un rôle majeur dans l’insertion pro-fessionnelle des jeunes. Les formationscourtes professionnalisantes, ainsi queles formations en alternance, permettent,un peu plus facilement, de trouver unemploi, surtout dans les domaines de laproduction et du BTP. A la sortie des étu-des, un bachelier de la filière profession-nelle a plus de chances de décrocher unpremier emploi stable qu’un bachelier dela filière générale.

Pour les jeunes sans emploi les moinsqualifiés, la Région organise des stages deformation professionnelle de remise àniveau, de remobilisation sociale maiségalement des formations qualifiantes.Parmi toutes ces formation, celles déli-vrant un diplôme ont permis à 37 % desstagiaires de trouver un emploi six moisaprès son obtention. L’insertion estencore meilleure lorsque le stagiaire a sui-vi une formation technique ou spécialisée.Par exemple, sept stagiaires sur dix quiont suivi un stage professionnel d’anima-teur socioculturel et sportif a trouvé unemploi six mois après la fin du stage. Ilssont la moitié en emploi après uneformation en logistique et transport.

Enfin, de nombreux dispositifs existentpour aider les jeunes dans leur recherched’emploi. Le Projet Initiative Jeune a attri-bué une aide en capital à 1 400 jeunes en2004 et 2005. Deux tiers des entreprisesainsi créées sont toujours en activité.Depuis mi-2005, les jeunes en difficultéd’insertion professionnelle peuvent êtreaccompagnés vers l’emploi durable parles conseillers des quatre missions loca-les, dans le cadre d’un contrat d’insertionà la vie sociale (CIVIS). Fin 2009, 3 600 jeu-nes réunionnais bénéficiaient de cetteaide. Globalement, un an après leur entréedans le dispositif CIVIS, un quart des jeu-nes réunionnais ont trouvé un emploidurable.

Synthèse

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Préface

Synthèse

Sommaire

Données de référence

Les jeunes : une part de la population importante et

très mobile

Niveau d'étude en hausse mais encore trop de

sortants sans qualification

Parmi les jeunes, 80 % des hommes sont actifs et

seulement 61 % des femmes

Marché du travail

Le métier le plus pratiqué : enseignante pour les

femmes, chauffeur pour les hommes

Le seul baccalauréat ne prédestine à aucun métier en

particulier

40 % des jeunes mettent plus d'un an pour trouver

leur premier emploi stable

Recherche d'emploi

Les jeunes à Pôle emploi : faible qualification,

large palette de métiers

Près de 73 000 jeunes souhaitent un emploi ou un

autre emploi

Bilan d'actions

La formation professionnelle : un parcours

de remobilisation

Le PIJ création : cinq ans après, les deux tiers

des entreprises sont toujours en activité

Le Contrat d'insertion à la vie sociale (CIVIS) :

2 900 signataires par an

Le contrat de professionnalisation : plus de

3 000 jeunes entrés dans le dispositif en 2009

Inventaire des dispositifs

Le Projet initiative jeunes (PIJ) :

une insertion professionnelle pour les jeunes

de 18 à 30 ans

Le contrat d'autonomie : une expérimentation

pour les jeunes des quartiers prioritaires

Le contrat de professionnalisation :

un dispositif d'insertion en alternance commun

aux jeunes et aux adultes

Le Contrat unique d'insertion et de

professionnalisation (CUI-Pro)

Le contrat d'apprentissage : une filière de la

formation initiale

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Sommaire

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Au 1er janvier 2006, La Réunion compte232 000 jeunes de 15 à 34 ans qui repré-sentent 30 % de la population totale. Lesjeunes actifs, en emploi ou chômeurs, nesont que 137 500 à cette même date. Lesplus jeunes sont en effet encore à leursétudes et de nombreuses jeunes femmesne se portent pas sur le marché de l’em-ploi. Les jeunes forment 42 % de la popu-lation active réunionnaise. L’évolutiondémographique attendue sur l’île laisseprésager 158 000 jeunes actifs à l'horizon2030, soit 41 % de l’ensemble de la popu-lation active.

Le chassé-croisé desmigrations

Les jeunes réunionnais sont particulière-ment mobiles ; leurs entrées et sortiesmodifient sensiblement la structure de lapopulation réunionnaise. Entre 2001 et2006, plus de 20 000 jeunes ont quitté l’îlepour un autre département du territoirefrançais. Les jeunes femmes sont aussinombreuses que les jeunes hommes àpartir. Seuls 14 500 jeunes réunionnais ontfait le chemin inverse, en majorité des jeu-nes femmes. Il s’opère ainsi un véritablechassé-croisé.

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Les jeunes : une part de lapopulation importante et très mobile

Pyramide des âges au 1er janvier 2007

10 8 6 4 2 2 4 6 8 10

Effectif de chaque âge pour 1 000 habitants

0

10 ans

20 ans

30 ans

40 ans

50 ans

60 ans

70 ans

80 ans

90 ans

Hommes Femmes

0

tranche d'âges 15-34 ans

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Le solde de ces entrées et sorties fait surtoutapparaître une fuite d’élèves et d’étudiants(moins de 5 000). Sur le marché du travail, ilse traduit par une diminution du nombred’ouvriers et d’employés et par un gain decadres et de professions intermédiaires. Aufinal, la population réunionnaise perd enmoyenne près de 1 150 jeunes par an au jeude ces migrations depuis 2001.

Départ des plus jeunes, arrivéede plus âgés très qualifiés

De 18 à 25 ans, les jeunes sont particulière-ment exposés au départ. Le début des étu-des supérieures apparaît comme le déclen-cheur de cet exode. Les jeunes actifs enrecherche d’emploi sont aussi tentés parl’expérience métropolitaine. Ils sont aidés

par les organismes d’aide publique à lamobilité : Cnam et ANT (aujourd'hui Ladom)qui ont pour mission de les accompagner etde favoriser leur accès à la formation pro-fessionnelle et à l’emploi. Les bénéficiairesd’une aide publique à la mobilité ont été aunombre de 4 000 par an entre 2005 et 2007.Environ quatre bénéficiaires sur dix revien-nent suite à des difficultés ou pour retrouverleur famille ou saisir une opportunité d’em-ploi sur l’île.1

En 2006, plus de 12 000 personnes de 18 à 25ans résidant en métropole vivaient à La Réu-nion cinq ans auparavant. Parmi elles, setrouvent autant de garçons que de filles.

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DrDonnées de référence

1 Voir "Aides à la mobilité : le bilan des années 2005-2007" -Economie de La Réunion n° 133 - décembre 2008.

Le solde migratoire des jeunes de 2001 à 2006

Source : Insee, recensement de la population de 2006, exploitations principale et complémentaire.

Note de lecture : chez les jeunes de 15 à 34 ans, il y a 3 200 hommes de plus à avoir quitté le département qued'hommes à s'y être installés entre 2001 et 2006.

- 5 000 - 4 000 - 3 000 - 2 000 - 1 000 0 1 000 2 000

Supérieur

Baccalauréat seul

Élèves et étudiants

Employés et ouvriers

Cadres et professions intermédiaires

Actifs en emploi

Femmes

Hommes

SEXE

ACT

IVIT

ÉD

IPLÔ

ME

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Cependant les filles sont majoritaires par-mi les quelques 5 500 étudiants recensés.En revanche les garçons sont les plusnombreux parmi les presque 5 000 jeunesen emploi.

Depuis 2001, La Réunion a accueilli plusde 9 000 personnes de 26 à 34 ans. Venusde la métropole pour la plupart, ces nou-veaux arrivants sont très diplômés. Plusde la moitié a fait des études supérieureset les trois quarts sont bacheliers.

Près de 6 300 sont en emploi. Ils ont d’ail-leurs très souvent un contrat en pocheavant même leur arrivée. Le métier d’en-seignant correspond à un emploi sur dix.Les professions médicales sont aussi bienreprésentées avec respectivement 6 %d’infirmières et 5 % de médecins.

1 500 jeunes actifs de pluschaque année jusqu’en 2020

Le vieillissement attendu de la populationréunionnaise entraînera un accroissementde la population active d’ici 2030. Selon lescénario central des dernières projectionsde l’Insee, le nombre d’actifs de 15 à 34

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Les migrations résidentielles

Il s’agit des changements de lieu derésidence sur le territoire français (Francemétropolitaine et Dom). La simultanéitédu recensement sur ce territoire permetde connaître les caractéristiques despersonnes ayant quitté La Réunion pours’installer sur le reste du territoirefrançais. Il en va de même pour toutesles personnes venues s’installer dansl’île. Par souci de cohérence, lesnouveaux arrivants réunionnais neprovenant pas d’un département françaisne sont pas pris en compte.La résidence antérieure étant celle au 1er

janvier cinq ans avant la date d’enquête.

Les flux migratoires par âge de 2001 à 2006

- 2 000

- 1 500

- 1 000

- 500

0

500

1 000

15 a

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34 a

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Entrées Solde Sorties

Source : Insee, recensement de la populationde 2006, exploitation principale

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ans passera de 137 500 aujourd'hui à158 000 personnes en 2030. Cette évolu-tion se fera en deux étapes distinctes.

Tout d’abord, une constante progressiondes jeunes jusqu’en 2020. Avec une aug-mentation annuelle moyenne de 0,7 %,le rythme sera plus soutenu que pourl’évolution de l’ensemble de la popula-tion (1,1 %). Environ 1 500 jeunes supplé-mentaires par an feront leur entrée sur lemarché du travail jusqu’en 2020.

Ensuite, le nombre de jeunes actifs flé-chira très légèrement alors que l’ensem-ble de la population active réunionnaisecontinuera de croître.�

Pierre THIBAULTdirection régionale de l'Insee

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DProjections de populations 2006-2030

90

100

110

120

2005 2015 2020 2030

Population active totale

Population active des 15-34 ans

Population des 15-19 ans

Population des 20-34 ans

2010 2025

base

100

en

2006

Source : Insee, Omphale, enquêtes annuelles de recensement, cumul 2004-2006

Les projections de population

Elles ont été réalisées à partir des enquêtesannuelles de recensement de 2004 à 2006.Selon le scénario central retenu, la populationréunionnaise atteindrait 1 026 000 habitants au1er janvier 2030. Pour que ce résultat soit atteint,il faut que trois hypothèses se vérifient. Toutd’abord que la fécondité diminue lentement de2,4 enfants par femme en moyenne actuellementà 2,1 en fin de période ; ensuite que l’espérancede vie s’accroisse comme en métropole (+ 3,2ans d’espérance de vie à la naissance pour lesfemmes, + 4,3 ans pour les hommes) ; enfin, ilfaut que le solde des mouvements migratoiresreste positif comme pendant les quinze dernièresannées. Dans ces conditions, La Réunionatteindrait le million d’habitants en 2026-2027.La projection suppose aussi que les tauxd’activité resteront constants dans les années àvenir. Cette hypothèse est restrictive, puisque lestaux d’activité, actuellement inférieurs à ceux dela France métropolitaine, devraient continuer àcroître, notamment ceux de la populationféminine.

DrDonnées de référence

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Le rattrapage progressif du taux de scola-risation et l’allongement de la durée desétudes induisent un niveau de formationen hausse pour la population réunion-naise et pour les jeunes en particulier.Aujourd’hui, parmi les 25-34 ans ayantquitté le système éducatif, 23 % sont diplô-més du supérieur, deux fois plus qu’en1999. À l’inverse, la part des "sans-diplôme"(ceux qui ont au plus le brevet des collè-ges), certes encore très forte avec 31 %, abaissé de moitié. Les jeunes sont beau-coup plus diplômés que leurs aînés : 43 %des 25-34 ans ont au moins le baccalau-réat, contre 24 % des 35-64 ans.

Lors de la session 2009 du baccalauréat,8 100 lycéens ont obtenu leur diplôme,contre 6 000 il y a dix ans et 3 000 il y avingt ans. Le nombre de bacheliers de2009 correspond à un record pour l’aca-démie alors même que le nombre de can-didats s’est stabilisé depuis plusieursannées. Le taux de réussite atteint 85,3 %en 2009, soit un point en deçà de la France

métropolitaine mais 25 points de plusqu’en 1990. La progression a été deux foisplus importante à La Réunion qu’auniveau national, mais l’île avait un retard àrattraper. La proportion de bacheliersdans une génération1 est de 56,8 % en2009, contre 65,8 en métropole. Outre lediplôme du baccalauréat, l’Académie deLa Réunion a délivré en 2009 près de 7 000diplômes professionnels, dont 2 900 BEP,2 300 CAP et 1 200 BTS.

Nombre d’étudiants : 18 % deplus en dix ans

Confrontés à des difficultés d’insertiondans le monde du travail, de plus en plusde jeunes choisissent de poursuivre leursétudes, conscients qu’un niveau dediplôme élevé augmente leurs chances dedécrocher un emploi. Les trois quarts desnouveaux bacheliers s’inscrivent dans unétablissement d’enseignement supérieur,un peu moins qu’au niveau national.

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Niveau d'études en haussemais encore trop de sortantssans qualification

Diplômes, session 2009

Présentés Admis Taux de réussite(%)

Ensemble Baccalauréats 9 519 8 118 85,3Baccalauréat général 4 438 3 990 89,9Baccalauréat technologique 2 944 2 317 78,7Baccalauréat professionnel 2 137 1 811 84,7

Principaux diplômes professionnels

Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) 3 049 2 300 75,4Brevet d'études professionnelles (BEP) 4 548 2 916 64,1Brevet de technicien supérieur (BTS) 1 969 1 195 60,7

Source : Rectorat de La Réunion, division des élèves et de la scolarité

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Parmi les bacheliers 2008, 14 % (environ unmillier) ont choisi la carte de la mobilité etsont partis étudier en métropole, principale-ment en Île-de-France. Huit sur dix sont desbacheliers généraux.

À la rentrée 2008, 15 000 étudiants au totalsont inscrits dans l’enseignement supérieurà La Réunion, soit 18 % de plus que dix ansauparavant. Mais les effectifs ont tendance àstagner depuis 2005. Les filles réussissentmieux que les garçons l’examen du bacca-lauréat et elles sont aussi plus nombreusesqu’eux à poursuivre des études supérieu-res : 75 % contre 69 %. La quasi totalité (85 %)des jeunes femmes qui s'inscrivent àl’université s’orientent en droit, scienceséconomiques, lettres, sciences humaines.

L’enseignement secondaire accueille 101 000élèves à la rentrée 2008 à La Réunion, soit6 % de plus que dix ans auparavant. Un peu

plus de 40 000 relèvent du second cycle,dont 17 000 du second cycle professionnel.Parmi eux, 58 % préparent un baccalauréatprofessionnel.

L’apprentissage : effectifs enbaisse, niveau en hausse

En plus des inscrits dans le second cycleprofessionnel du second degré, 3 600 autresélèves se forment en alternance dans les dixcentres de formation des apprentis du minis-tère de l’Éducation nationale et les deux duministère de l’Agriculture fin 2009. Aprèsavoir modérément augmenté jusqu’en 2005,le nombre d’apprentis diminue depuis pourretrouver le niveau d’il y a dix ans.

La baisse des effectifs s’accompagne néan-moins d’une évolution structurelle avecl’élévation du niveau de diplôme préparé. En2009, les formations de niveau V (principale-ment CAP et BEP) restent prédominantesmais représentent 65 % des effectifs, contre82 % au milieu des années 90. A contrario,

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1 Proportion de bacheliers dans une génération fictive depersonnes qui auraient à chaque âge les taux de candidature et deréussite observés l’année considérée.

Effectifs de l'enseignement supérieur

1998-1999 2008-2009 Évolutionen 10 ans (%)

Part de filles2008-2009 (%)

Université 8 794 9 781 11,2 63,5Droit et sciences économiques 2 609 3 813 46,1 65,7Lettres et sciences humaines 3 930 3 420 - 13,0 74,6Sciences 2 255 2 548 13,0 45,4

dont Médecine - 459 - 69,9

IUT 179 472 163,7 45,8

IUFM 1 072 1 057 - 1,4 72,2

STS 2 335 2 939 25,9 53,0

Autres 374 748 100,0 53,2dont CPGE 230 551 139,6 50,6

TOTAL 12 754 14 997 17,6 61,0

Source : Rectorat de La Réunion, division des élèves et de la scolarité

DrDonnées de référence

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les formations supérieures progressent.Ainsi, le niveau IV (notamment le bacca-lauréat professionnel) passe à 25 %(contre 16 %) et la part des niveaux I, II et III(BTS...) triple pour atteindre 10 %.

Près de six apprentis sur dix sont âgés demoins de 20 ans et les trois quarts desapprentis sont des garçons. La plupartd’entre eux suivent des formations cour-tes. Lorsqu’elles choisissent l’apprentis-sage, les filles s’orientent presque exclusi-vement vers les filières des services danslesquelles elles représentent deux appren-tis sur trois. La majorité des garçons (84 %)choisissent les formations à dominanteindustrielle.

Sorties sans qualification :une situation inquiétante quis’améliore lentement

Malgré l’élévation du niveau d’étudesdepuis une vingtaine d’année, la régionest toujours confrontée à une proportionimportante de jeunes qui, chaque année,sortent du système scolaire sans qualifica-tion2. Pourtant la situation s’améliore len-tement. Ainsi, le taux de sortie sans quali-fication est descendu pour la première foisen dessous de la barre des 12 % en 2007. Ils’était maintenu entre 14 % et 16 % entre1999 et 2005 mais il partait de très haut :38 % en 1987.

Malgré ces progrès, le taux réunionnaisest deux fois plus élevé que la moyennemétropolitaine, et il place l’académie deLa Réunion à la deuxième place des tauxde sortie les plus forts, derrière la Guyane.Le recul du taux a été de 4,4 points en deuxans dans l’île, alors qu’il ne recule plus enmétropole. La tendance à la baisse à LaRéunion s’accompagne d’une diminutionde 26 % du nombre de jeunes concernés,qui passe à 1 700 en 2007. L’objectif fixépar l’académie dans son projet straté-gique pour la période 2008-2011 est deréduire le taux de sortants sans qualifica-tion afin de le ramener à 7 %. Des mesuresont déjà été mises en place pour pallier cephénomène du décrochage et ainsi garderplus de jeunes dans le système scolaire.

L’interruption volontaire des étudesexplique la moitié des sorties. Par ailleurs,43 % des sorties se font à l’issue de laclasse de troisième. Les garçons sont plusconcernés que les filles par le phénomènede décrochage : 58 % contre 42 %. Le sexeinflue aussi sur le moment de sortie. Eneffet, 56 % des garçons quittent l’école dèsla classe de troisième, contre seulementun quart des filles. Celles-ci ont plus ten-dance à abandonner en première annéede CAP ou de BEP.�

Colette GALANTDirection régionale de l'Insee

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Nouveau : le baccalauréat professionnel en trois ansLa rénovation de la voie professionnelle, avec en particulier le "bac pro en trois ans", estentrée en vigueur à la rentrée 2009. Cette réforme obéit à un double objectif : lutter contreles sorties sans qualification et augmenter le niveau de qualification des jeunes. Ainsi le bacprofessionnel en trois ans remplace la plupart des BEP en deux ans pour lesquels seulesquatre spécialités demeurent (carrières sanitaires et sociales, conduites et services dans lestransports routiers, métiers de la restauration et de l’hôtellerie, optique lunetterie). La voiecourte du CAP en deux ans est maintenue.

2 Une sortie sans qualification désigne une interruption d’études avant la seconde ou l’année terminale de CAP ou de BEP et pour unepériode d’au moins un an.

Le rattrapage progressif du taux de scola-risation et l’allongement de la durée desétudes induisent un niveau de formationen hausse pour la population réunion-naise et pour les jeunes en particulier.Aujourd’hui, parmi les 25-34 ans ayantquitté le système éducatif, 23 % sont diplô-més du supérieur, deux fois plus qu’en1999. À l’inverse, la part des "sans-diplôme"(ceux qui ont au plus le brevet des collè-ges), certes encore très forte avec 31 %, abaissé de moitié. Les jeunes sont beau-coup plus diplômés que leurs aînés : 43 %des 25-34 ans ont au moins le baccalau-réat, contre 24 % des 35-64 ans.

Lors de la session 2009 du baccalauréat,8 100 lycéens ont obtenu leur diplôme,contre 6 000 il y a dix ans et 3 000 il y avingt ans. Le nombre de bacheliers de2009 correspond à un record pour l’aca-démie alors même que le nombre de can-didats s’est stabilisé depuis plusieursannées. Le taux de réussite atteint 85,3 %en 2009, soit un point en deçà de la France

métropolitaine mais 25 points de plusqu’en 1990. La progression a été deux foisplus importante à La Réunion qu’auniveau national, mais l’île avait un retard àrattraper. La proportion de bacheliersdans une génération1 est de 56,8 % en2009, contre 65,8 en métropole. Outre lediplôme du baccalauréat, l’Académie deLa Réunion a délivré en 2009 près de 7 000diplômes professionnels, dont 2 900 BEP,2 300 CAP et 1 200 BTS.

Nombre d’étudiants : 18 % deplus en dix ans

Confrontés à des difficultés d’insertiondans le monde du travail, de plus en plusde jeunes choisissent de poursuivre leursétudes, conscients qu’un niveau dediplôme élevé augmente leurs chances dedécrocher un emploi. Les trois quarts desnouveaux bacheliers s’inscrivent dans unétablissement d’enseignement supérieur,un peu moins qu’au niveau national.

10

Niveau d'études en haussemais encore trop de sortantssans qualification

Diplômes, session 2009

Présentés Admis Taux de réussite(%)

Ensemble Baccalauréats 9 519 8 118 85,3Baccalauréat général 4 438 3 990 89,9Baccalauréat technologique 2 944 2 317 78,7Baccalauréat professionnel 2 137 1 811 84,7

Principaux diplômes professionnels

Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) 3 049 2 300 75,4Brevet d'études professionnelles (BEP) 4 548 2 916 64,1Brevet de technicien supérieur (BTS) 1 969 1 195 60,7

Source : Rectorat de La Réunion, division des élèves et de la scolarité

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13

Trouver un emploi après l'apprentissage et le lycéeL’insertion professionnelle des jeunes quisortent du système éducatif reste très liée àleur formation. Pour les sortants d’un centrede formation des apprentis et les sortants delycée (hors bacheliers généraux), il est possibled’estimer ce qu’ils sont devenus sept moisaprès la fin de leurs études, grâce à desenquêtes réalisées par le ministère del’Éducation nationale.

Les sortants de formation d’apprentissage sontplus souvent en emploi que les sortants delycée (hors bac général). Les périodesd’emploi en entreprise constituent sans douteun facteur favorisant pour les premiers. Parmiles apprentis qui se déclarent en emploi en2008, 42 % ont signé un contrat avec leurancien maître d’apprentissage. Les sortants lesplus qualifiés s’insèrent toujours mieux. Ainsi,59 % des sortants de BTS sont en emploi septmois après leur sortie du centre de formation,57 % des baccalauréats professionnels etseulement 35 % des CAP-BEP.

Pour les apprentis, le domaine de formationde la production permet une meilleureinsertion que celui des services, surtout pourles diplômes CAP et BEP. Avec ce type dediplôme, 37 % des sortants du domaine de laproduction ont un emploi sept mois après leurformation contre 19 % de ceux des services.Le secteur de la construction est le principalemployeur des apprentis. Les filles sont plussouvent inscrites dans le domaine des servicesce qui explique en partie leur moins bonneinsertion, surtout lorsqu’elles sortent avec une

formation de niveau inférieur au baccalauréat.Ainsi, pour les sortants de niveau V, 38 % desgarçons et 18 % des filles se retrouvent enemploi.

Le domaine de formation joue également unrôle important pour l’insertion des lycéens. Lessecteurs "échanges et gestion" des services, et"mécanique, électricité, électronique" de laproduction affichent des taux en emploisupérieurs à la moyenne. Avec un baccalau-réat professionnel industriel, 29 % des sortantsde lycée ont trouvé un emploi, contre 20 %avec un baccalauréat relevant des services.Mais avec un BTS, c’est le domaine desservices qui est favorisé. Globalement, etmême si elles sortent plus diplômées que lesgarçons, les ex-lycéennes sont moins souventen emploi que les ex-lycéens, sauf quand ellessortent de BTS.

En 2009, ce sont les sortants les plus qualifiésqui ont le plus été touchés par la mauvaiseconjoncture économique et la dégradation dumarché de l’emploi qui s’en est suivie. Endeux ans, la part des apprentis en BTS quitrouvent un emploi est passée de 73 % à59 %. La situation vis-à-vis de l’emploi s’esten revanche maintenue pour les sortants debaccalauréat ou brevet professionnel. Quantaux lycéens, ce sont les titulaires d’unbaccalauréat professionnel qui ont le plus subila détérioration de la conjoncture : 24 % sedéclarent en emploi en 2009 contre 37 % unan avant.

Part des lycéens et desapprentis en emploisept mois après leursortie

20 % 21 % 23 %

18 %

37 % 39 %

44 %41 %

0 %

10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

2006 2007 2008 2009

Lycéens (hors bac général)

Apprentis

Source : Rectorat de La Réunion, division des élèves et de la scolarité, enquêtes IVA et IPA 2009

DrDonnées de référence

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En 2009, sept Réunionnais de 19 à 34 anssur dix sont actifs, c’est-à-dire qu’ils tra-vaillent ou sont chômeurs. Entre 15 et 18ans, la quasi totalité des jeunes se décla-rent en cours d’études, et les rares actifssont plutôt au chômage qu’en emploi. Siles jeunes de 19-34 ans affichent un tauxd’activité à peine plus élevé que celui deleurs aînés (70 % contre 66 % pour les35-64 ans), leur répartition entre chômageet emploi est loin d’être équivalente. Eneffet, les jeunes sont presque deux foisplus au chômage (25 % contre 14 %), etdonc moins à travailler (45 % contre 52 %).

Aux 42 000 chômeurs âgés de 19 à 34 ans,s’ajoutent 17 000 inactifs de la mêmetranche d’âge qui expriment le souhait detravailler. Ces derniers ne sont pas classéscomme chômeurs au sens du BIT car ils nesont pas disponibles rapidement pour unéventuel emploi et/ou ne recherchent pasactivement du travail, souvent par décou-ragement. C’est en tout cas la raison

invoquée par un tiers des jeunes inactifssouhaitant travailler, disponibles mais nefaisant pas de recherches. Ainsi, le chô-mage et son "halo" portent au total sur59 000 jeunes réunionnais de 19 à 34 ansen 2009.

À La Réunion, où le taux de chômage glo-bal est trois fois plus élevé qu’en Francemétropolitaine, les jeunes sont encore plusconfrontés à des difficultés d’insertiondans le monde du travail. Aux effets plusou moins cycliques liés à la conjonctureéconomique qui se répercutent toujoursdavantage aux deux extrémités des âgesd’activité (les jeunes et les séniors), s’ajou-tent des causes structurelles. Les plusimportantes résident dans l’étroitesse dumarché de l’emploi due à l’insularité et àl’éloignement, dans un appareil productifreposant principalement sur des très peti-tes entreprises, ainsi que dans une forteproportion de jeunes sans qualification.

14

Parmi les jeunes, 80 % des hommessont actifs et seulement 61 % des femmes

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Le marché du travail estdéfavorable aux jeunes femmes

Le taux d’activité des jeunes est plus faiblede sept points à La Réunion par rapport à lamétropole, mais cet écart s'explique par lecomportement des femmes. En effet, le tauxd’activité des jeunes hommes réunionnaisest comparable à celui de leurs homologuesmétropolitains : environ 80 %. En revanche,le taux d’activité des jeunes femmes est dedix points inférieur : 61 % à La Réunion, 71 %en métropole. Une vingtaine de points sépa-rent donc les taux d’activité féminin et mas-culin pour les jeunes réunionnais, deux foisplus que pour les jeunes métropolitains. Lafaible présence des femmes sur le marchédu travail, même après 35 ans, est un phé-nomène de société récurrent dans l’île. Il estprobablement accentué par le fait que, enmoyenne, les femmes y ont davantage d’en-fants, qu’elles les ont plus jeunes et que leurniveau de formation est plus faible qu’auniveau national.

Lorsqu’elles se présentent sur le marché dutravail, les jeunes femmes obtiennent bienmoins souvent un emploi et sont plus expo-

15

Taux d'activitéselon le sexe et l'âge

Taux de chômageselon le sexe et l'âge

Taux d'emploiselon le sexe et l'âge

0 %

20 %

40 %

60 %

80 %Hommes Femmes

19-22ans

23-25ans

26-30ans

31-34ans

35-54ans

55-64ans

100 %

0 %

20 %

40 %

60 %

80 %Hommes Femmes

19-22ans

23-25ans

26-30ans

31-34ans

35-54ans

55-64ans

100 %

0 %

20 %

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60 %

80 %

Hommes Femmes

19-22ans

23-25ans

26-30ans

31-34ans

35-54ans

55-64ans

100 %

Principaux indicateurs 2009

Sexe et âge Tauxd'activité

Taux dechômage

Tauxd'emploi

19-34 ans 70 % 35 % 45 %

Hommes 80 % 34 % 54 %Femmes 61 % 37 % 38 %

35-64 ans 66 % 22 % 52 %

Hommes 74 % 20 % 59 %Femmes 59 % 23 % 45 %

Source : Insee, enquête Emploi Réunion 2009

Source:Insee,enquête

EmploiR

éunion2009

DrDonnées de référence

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sées au chômage que les jeunes hommes.Parmi les 19-34 ans, le taux d’emplois’élève à 38 % pour les premières et à 54 %pour les seconds. En métropole, 53 % desjeunes femmes et 62 % des jeunes hom-mes travaillent. À La Réunion, 37 % desjeunes actives sont au chômage, contre34 % des jeunes actifs. Les taux de chô-mage métropolitains sont respectivementde 11 % et 10 %.

De la même façon que les jeunes sont plusdéfavorisés à La Réunion qu’en métropole,ils le sont aussi vis-à-vis de leurs aînés.Ainsi, le taux de chômage atteint 35 %chez les jeunes au lieu de 21 % chez les 35-64 ans. L’écart est de même ampleur quelque soit le genre.

Diplôme, emploi, chômage :un trio indissociable

Plus le niveau de diplôme est élevé, plus lerisque d’être au chômage s’amenuise,sans pour autant être nul. Plus de la moitiédes jeunes actifs de 19-34 ans sans diplôme1

sont au chômage (55 %), 27 % des bache-liers, et "seulement" 15 % des diplômés du

supérieur. À niveau de diplôme identique,et jusqu’au baccalauréat, les filles sontdéfavorisées par rapport aux garçonspuisqu’elles affichent un taux de chômageplus élevé. La tendance s’inverse à partirde bac+2. Les diplômes professionnels detype CAP-BEP profitent beaucoup plus auxgarçons : leur taux de chômage est bieninférieur à celui des jeunes filles (34 %contre 57 %). Avec un baccalauréat profes-sionnel, le taux de chômage des filles estencore dix points au-dessus de celui desgarçons.

D’une façon générale, les filles choisissentrarement des domaines de formationconduisant à une meilleure insertion pro-fessionnelle, tels que la production ou leBTP. Elles leur préfèrent les services, lessciences humaines, le social, les activitésdu secteur tertiaire plus ou moins saturéesen terme de débouchés. Revers de lamédaille pour les hommes, quand l’éco-nomie subit une crise, comme en 2008, ilssont plus sévèrement affectés que les

16

Taux de chômage des 19-34 ans selon le diplôme et le sexe

0 %

10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

60 %

70 %

80 %

Sans diplôme CAP-BEP Bac Sup. bac

Hommes Femmes

Sour

ce:I

nsee

,enq

uête

Empl

oiR

éuni

on20

09

1 Par "sans diplôme", on entend aucun diplôme, ou avec CEP,Brevet ou BEPC.

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femmes en raison des difficultés touchantles secteurs où la main-d’œuvre est essen-tiellement masculine, tels que la construc-tion. Tout comme il agit sur le chômage, leniveau de diplôme influence bien évidem-ment l’accès à l’emploi. Parmi les diplômésdu supérieur, sept sur dix travaillent, contretrois sur dix parmi les sans-diplôme.

Plus on est jeune, plus lecontrat court est probable

Plus du tiers des salariés de 19-34 ans (35 %)disposent d’un contrat court, principale-ment un contrat à durée déterminée (CDD),plus rarement un contrat d’apprentissageou d’intérim. Plus on est jeune, plus le con-trat de courte durée est probable : 56 % desjeunes de 19-25 ans, 27 % entre 26 et 34 ans.

Quand ils sont employés par le secteur pri-vé, les trois quarts des jeunes ont un contratà durée indéterminée (CDI), soit moins queleurs aînés (88 %). En revanche, dans le sec-teur public, les jeunes sont pour moitié enCDI et pour moitié en CDD. L’importancerelative du CDD dans le secteur publicrésulte des politiques d’emploi aidé desti-nées aux jeunes, notamment les moins de26 ans. Pour les quelque 20 000 jeunes enCDD, il s’agit près de quatre fois sur dix d’uncontrat aidé, cinq fois sur dix dans le secteurpublic. Les jeunes femmes sont plus fré-quemment concernées que les jeunes hom-mes par les contrats courts et les contratsaidés.�

Colette GALANTDirection régionale de l'Insee

17

Définitions

BIT : Bureau international du travail,organisme rattaché à l’ONU et chargé desquestions générales liées au travail dans lemonde. Il harmonise les concepts etdéfinitions relatives au travail et à l’emploi,en particulier celles relatives à la populationactive occupée et aux chômeurs.

Au sens du BIT :

Un actif est une personne qui a un emploi ouqui est au chômage.

Un actif ayant un emploi (ou actif occupé)est une personne âgée de 15 ans ou plusayant travaillé (ne serait-ce qu’une heure) aucours d’une semaine de référence, qu’elle soitsalariée, à son compte, employeur ou aidedans l’entreprise ou l’exploitation familiale.

Un chômeur est une personne en âge detravailler (15 ans ou plus) qui répondsimultanément à trois conditions :

1) être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoirtravaillé, ne serait-ce qu’une heure, durantune semaine de référence ;

2) être disponible pour prendre un emploidans les 15 jours ;

3) avoir cherché activement un emploi dansle mois précédent ou en avoir trouvé un quicommence dans moins de trois mois.

Le taux d’activité est le rapport entre lenombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs)et la population totale correspondante (demême sexe et de même âge).

Le taux d’emploi est le rapport entre lenombre d’actifs ayant un emploi (actifsoccupés) et la population totale correspon-dante (de même sexe et de même âge).

Le taux de chômage est le pourcentage dechômeurs dans la population activecorrespondante (de même sexe et de mêmeâge).

DrDonnées de référence

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À La Réunion, 82 000 jeunes de 15 à 34 ansexercent un emploi au 1er janvier 2006. Lesdeux tiers ont au moins 26 ans. Parmi cesjeunes au travail, les hommes sont lesplus nombreux avec 56 % des emplois. Àla fin de leurs études, les jeunes hommesse présentent en effet plus sur le marchédu travail que les jeunes femmes.

Huit métiers pour la moitiédes jeunes femmes

En plus d’être moins présentes sur le mar-ché du travail, les jeunes femmes n’exer-cent pas les mêmes professions que leshommes. Elles se concentrent sur unnombre de métiers plus restreint qui leursont spécifiques. Comme leurs aînées, lesjeunes femmes assurent plutôt des fonc-tions d’employées quand les hommessont d’abord des ouvriers.

Les jeunes femmes sont 36 300 à avoir unemploi. Plus de la moitié d’entre elles seregroupent sur huit métiers seulement. Lapremière profession de ces jeunes fem-mes est celle d’enseignante : plus de 3 300

d'entre elles sont professeures des écolesou du secondaire. Près de 3 000 jeunesfemmes endossent le rôle de secrétaire.D’autres assurent des tâches plus admi-nistratives aussi bien dans la fonctionpublique (2 500) que dans des entreprises(1 350). De même, les caissières sont éga-lement particulièrement nombreuses. Cesmétiers d’employées apparaissent commele domaine réservé des jeunes femmes.Les jeunes hommes y sont rares malgréun contexte d’emploi difficile.

Quinze métiers pour la moitiédes jeunes hommes

Les 45 700 jeunes hommes sont, eux, leplus souvent des ouvriers (42 %). Ilsoccupent aussi des emplois plus variés :la moitié d'entre eux se répartit sur quinzemétiers.

Le premier métier des jeunes hommes estcelui de conducteur de véhicules : 2 650sont par exemple livreurs ou routiers. Leurforce physique est aussi sollicitée pour lestravaux plus manuels et éprouvants dubâtiment et des travaux publics. Toutesbranches confondues, 3 900 manœuvreset 2 700 ouvriers qualifiés y travaillent. Ilen va de même dans l’agriculture qui leuroffre 1 500 emplois. Les jeunes hommesne sont bien sûr pas tous ouvriers : moinsphysique mais plus stressante, la profes-sion de commercial permet l’embauched’un grand nombre d’entre eux.

Quatre métiers se retrouvent parmi lesplus exercés aussi bien par les jeuneshommes que par les jeunes femmes. Danschacun de ces métiers, les jeunes femmessont cependant les plus nombreuses.

Le métier le plus pratiqué :enseignante pour les femmes,chauffeur pour les hommes

18

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19

Marché du travailM

Les métiers comptant le plus de jeunes actifs occupés

Familles professionnelles Effectif % Part de jeunesfemmes (%)

Enseignants 5 029 6 66Vendeurs 4 279 5 61Professionnels de l'action sociale, culturelle et sportive 4 194 5 62Agents d'entretien 4 055 5 51Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C) 3 512 4 71Secrétaires 3 057 4 94Conducteurs de véhicules 2 788 3 5Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment,des travaux publics et de l 'extraction 2 550 3 2Caissiers, employés de libre service 2 048 3 72Employés administratifs d'entreprise 2 046 2 66Attachés commerciaux et représentants 1 839 2 33Employés de la comptabilité 1 775 2 72Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons 1 685 2 13Infirmiers, Sages-femmes 1 629 2 81Maîtrise des magasins et intermédiaires du commerce 1 578 2 37Autres 39 857 49 33

TOTAL 81 921 100 44

Source : Insee, recensement de la population 2006, exploitation complémentaire

Les données sont en FAP 84

Les familles professionnelles et les catégoriessocioprofessionnelles

Pour pouvoir comparer et analyser par métier les données de l’emploi et du chômage,la Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (Dares) duMinistère du Travail a créé une nomenclature passerelle entre celle de l’Insee et cellede Pôle Emploi. Les métiers y sont regroupés en 84 familles professionnelles ,elles-mêmes assemblées en 22 grands domaines professionnels.

Dans ses enquêtes, l’Insee utilise la nomenclature des professions et catégoriessocioprofessionnelles (PCS). Le Pôle Emploi a recours à une nomenclatureopérationnelle, fondée sur une définition des métiers en termes de compétence, lerépertoire opérationnel des métiers et des emplois (ROME). Ce répertoire lui permet declasser les offres et les demandes d’emploi.

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La profession d’enseignant est ainsi unenouvelle fois mise en avant, elle est le pre-mier métier des jeunes actifs réunionnaisen emploi. La jeunesse de la population del’île induit en effet un encadrement éducatifimportant. Cette profession d’enseignant se

détache nettement de celle de vendeur,deuxième profession exercée par les jeu-nes.

Les professionnels de l’action sociale, cul-turelle et sportive complètent le podium.

20

Indice de spécificité des jeunes actifs occupés

Source : Insee, recensement de la population 2006, exploitation complémentaire

L’indice de spécificité permet de comparer pour un même métier la proportion de jeunes actifs occupés àcette même proportion de l’ensemble des actifs occupés. Il se calcule comme le rapport entre la part desjeunes actifs occupant un emploi et la part de l’ensemble des actifs occupant le même emploi. Supérieur à1,1 (respectivement inférieur à 0,9), l’indice de spécificité témoigne d’une sur représentation des jeunes(respectivement d’une sous-représentation) par rapport à l’ensemble des actifs occupés.

Cet indicateur est à mettre en perspective, dans l’analyse, avec les effectifs correspondants : seules lesprofessions où au moins 1 000 jeunes actifs ont été recensés ont été retenues.

0,5 0,7 0,9 1,1 1,3 1,5 1,7

Caissiers, employés de libre serviceEmployés et agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration

Vendeurs

Ouvriers non qualifiés de la mécanique

Professionnels de l'action sociale, culturelle et sportiveEmployés de la comptabilité

Employés administratifs d'entreprise

Secrétaires

Professions para-médicalesAgents de gardiennage et de sécurité

Attachés commerciaux et représentantsCuisiniers

Ouvriers non qualifiés du bâtiment, second œuvre

Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment*Techniciens des services administratifs, comptables et financiers

Maraîchers, jardiniers, viticulteurs

Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C)

Ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment

EnseignantsMaîtrise des magasins et intermédiaires du commerce

Agents d'entretien

Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons

Aides à domicile et aides ménagères

SUR-REPR SENTATIONÉSOUS-REPR SENTATIONÉ

*ouvriers non qualifiés du gros oeuvre du bâtiment, des travaux publics et de l'extraction

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Ils englobent notamment les surveillantsd’établissements scolaires, très nombreux etessentiellement tournés vers les jeunes.Cette famille professionnelle devance de peules agents d’entretien.

Les jeunes très présents dansl’hôtellerie et la restauration

Pour mettre en perspective tous ces chiffres,il convient de les comparer avec l’ensembledes actifs occupés de l’île. Avec seulement1 400 employés des hôtels et restaurants,les jeunes sont largement sur-représentésdans cette profession. Cette dernière ras-semble 2 % des jeunes actifs mais moins de1 % de leurs aînés. Ce travail souvent diffi-cile, aux horaires décalés, est donc une vraiecaractéristique de l’emploi des jeunes. Lemétier de vendeur est aussi très remar-quable chez les jeunes ; ces derniers y sontlargement sur-représentés. À l’inverse, mêmeavec plus de 4 000 agents d’entretien, lesjeunes restent sous-représentés dans cetteprofession.

Toujours de ce point de vue, avec 1 200aides ménagères, les jeunes femmes délais-sent tout de même cette profession. Ellesprivilégient plutôt les métiers de caissièreset d’employées de libre-service mais aussiceux d’employées de bureaux dans lesentreprises. En tant qu’enseignantes, lesjeunes femmes sont aussi bien représen-tées que l’ensemble des Réunionnaisesactives en emploi.

Les 1 700 jeunes hommes enseignants sontsous-représentés. Ces jeunes hommes nesont d’ailleurs pas mieux représentés dansl’agriculture. Les travaux publics, gros pour-voyeurs d’emplois, leur réservent une placesomme toute identique à celle de tous leshommes actifs de l’île. Une fois encore dansla restauration, le métier de cuisinier afficheune spécificité propre aux jeunes hommes :plus de 2 % d’entre eux le sont contre 1 % detous les hommes actifs.�

Pierre THIBAULTDirection régionale de l'Insee

21

Marché du travail

Les 15-18 ans en emploi :la moitié poursuit sa formation professionnelle

Les jeunes de 15 à 18 sont encore des élèves pour la plupart, seuls 2 500 ont unemploi. Ces derniers ont en fait plutôt 17 ou 18 ans. Ce sont aussi en grande majoritédes garçons. Sortis très jeunes du système éducatif, leur bagage scolaire est forcémentfaible. Un quart a tout de même un CAP ou un BEP mais les deux tiers ont au mieux leBEPC. Ils sont en fait nombreux à poursuivre leur formation professionnelle : près de lamoitié sont en contrat d’apprentissage, contrat de qualification ou stagiaires. Ces jeunessont en grande majorité des ouvriers et pour plus d’un tiers des employés. Les garçonssont d’abord manœuvres dans le bâtiment tandis que les filles optent prioritairementpour la coiffure et l’esthétique.

M

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L’éducation s’est largement démocratiséeau début des années quatre-vingt. Les jeu-nes qui ont actuellement entre 15 et 34 ansen ont bénéficié mais seulement un tiersd’entre eux a obtenu le bac ou un diplômede l’enseignement supérieur1. Les fillessont plus nombreuses dans ce cas que lesgarçons.

Les diplômes favorisent l’accés à l’emploiet les bacheliers et les diplômés du supé-rieur sont sur-représentés parmi les jeu-nes actifs occupés de 15 à 34 ans. Ils for-ment 40 % des jeunes hommes ayant unemploi et près des deux tiers des jeunesfemmes. Inversement, les jeunes hommesont plus souvent un diplôme profession-nel (CAP ou BEP). Par ailleurs, un quartdes jeunes en emploi n’ont au maximumque le BEPC. Ce sont des hommes pour laplupart car les jeunes femmes peu diplô-mées se portent plus rarement sur le mar-ché de l’emploi. Sans surprise, plus leniveau d’étude est élevé, plus la catégoriesocioprofessionnelle est aisée.

Les hauts diplômés sont majoritaires dansles emplois de cadres ou dans les profes-sions libérales. L’obtention d’un diplômeest même une obligation pour certainsmétiers : médecins, ingénieurs. Le diplômedonne aussi accès aux emplois par voied’examens ou de concours comme dansle secteur public. Les jeunes ayant suivides études supérieures sont donc nom-breux parmi les enseignants, les cadres Aet même les cadres B de la fonctionpublique. Les jeunes femmes mettent ainsià profit leur bagage universitaire. Elleschoisissent l’enseignement ou optent pourla santé comme infirmières, sages-femmesou dans les professions paramédicales.

La détention du seul baccalauréat ne pré-destine pas à un métier en particulier. Cesbacheliers ne sont majoritaires dansaucun métier. Ils sont tout de même parti-

22

Le seul baccalauréat ne prédestineà aucun métier en particulier

Les actifs occupés de 15 à 34 ans selon le niveau de diplôme

Source : Insee, recensement de la population de 2006, exploitation principale

0

4 000

8 000

12 000

16 000

BEPC oumoins

CAP/BEP Bac Diplôme dusupérieur

hommes femmes

1 Certains sont en encore en cours d’étude et obtiendont leurdiplôme plus tard.

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culièrement nombreux à porter l’uniforme.Ce sont surtout les jeunes hommes qui intè-grent l’armée, la police et les pompiers.

Les jeunes bachelières optent plus pour letravail de bureau (secrétariat et comptabili-té) sans oublier le métier de caissière. Tousces bacheliers sont pour moitié desemployés ; l’accession au statut de cadre estpour eux marginale.

Sans y être majoritaires, les jeunes ayant unBEP ou un CAP sont importants dans lesmétiers reposant sur un savoir-faire tels queboucher, charcutier, boulanger mais aussicoiffeuse et esthéticienne. Ils sont essentiel-lement des ouvriers et des employés. Undiplôme spécialisé paraît en effet une réfé-rence pour exercer certaines professions.Les entreprises peuvent aussi recourir à laformation en alternance.

Enfin, les jeunes peu diplômés qui ont aumaximum le BEPC ont des métiers peu qua-lifiés. Ils sont eux aussi essentiellement desouvriers et des employés. Ils sont majoritai-res chez les agents d’entretien et encorechez les jardiniers et les ouvriers non quali-fiés du bâtiment et des travaux publics. Cesont alors exclusivement des hommes.

Ces jeunes actifs n’ont pas une conditionsocioprofessionnelle figée pour autant :l’ancienneté et l’expérience professionnellesont aussi des composantes de l’élévationde leur statut. La formation professionnellepeut aussi leur permettre une réorientationde carrière.�

Pierre THIBAULTDirection régionale de l'Insee

23

Marché du travail

Les catégories socioprofessionnelles selon le diplômedes jeunes actifs occupés (en %)

Agriculteursexploitants,

artisans,commerçants,

chefs entreprise

Cadres,professions

intellectuellessupérieures

Professionsintermé-diaires

Employés Ouvriers TOTAL

Pas de scolarité,sans diplôme, BEPC 7 1 8 40 44 100

CAP ou BEP 8 1 10 38 43 100

Baccalauréat 6 2 25 51 16 100

Enseignement supérieur 3 20 51 22 4 100

TOTAL 6 7 25 37 25 100

Source : Insee, recensement de la population de 2006, exploitation principale

M

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24

Outre les petits boulots, les jeunes réunionnaischerchent surtout un emploi pérenne à leurentrée dans la vie active. Leurs études termi-nées, un premier emploi de plus de trois moisconstitue un vrai premier pas dans le mondedu travail. Entre l'achèvement de leurs étudeset la fin de l'année 2009, 112 000 jeunes de 15 à34 ans ont obtenu un premier emploi de cetype.

Les diplômes professionnelset une première expériencesalariée sont un vrai plus

L’accès à un premier emploi de plus de troismois après la fin des études n’est pas choseaisée. Les premiers pas sur le marché del’emploi peuvent être déterminants pour lasuite. Malheureusement, nombre de jeunesenchaînent les petits boulots et les phasesde chômage. Entre 15 et 34 ans, 30 % des

jeunes n’ont pas trouvé d’emploi de plus detrois mois depuis la fin de leurs études. Par-mi eux, 40 % sont inscrits à Pôle emploidepuis plus d'un an.

Le diplôme est l’arme principale pour celuiqui se présente sur le marché du travail sansexpérience ou presque. Plus le diplôme estélevé et plus la chance d’obtenir un premieremploi de plus de trois mois est grande.Entre 15 et 34 ans, seulement la moitié desnon diplômés ont trouvé ce premier emploi.Ils sont 90 % parmi les diplômés du supé-rieur.

Le niveau de diplôme n’est pas le seul déter-minant dans l’obtention de ce premieremploi. Le type de diplôme importe égale-ment. Les diplômes de la filière profession-nelle facilitent l’accès à un premier emploi.Ainsi sept diplômés d’un CAP/BEP sur dixont décroché un premier emploi de plus detrois mois depuis la fin de leurs études. Lesbacheliers généraux obtiennent les mêmes

40% des jeunes mettent plus d’un anpour trouver leur premier emploi stable

Le mode d'obtention de la première embauche

Source : Insee, enquête Emploi 20090 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

Par Pôle emploi ou un autre organisme public

Par un autre moyen

Par relations familiales ou personnelles

Candidature spontanée

60 %

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résultats alors que leur diplôme paraît plusélevé à priori. Les résultats sont meilleurspour les bacheliers professionnels. Ils sonthuit sur dix à avoir exercé un emploi de plusde trois mois après l’obtention de leurdiplôme.

Une minorité des étudiants (8 %) a unemploi salarié en parallèle. Pourtant, uneactivité salariée pendant les études cons-titue une première expérience profession-nelle. C’est donc un atout supplémentairepour décrocher un emploi à la sortie des étu-des. Parmi les jeunes ayant eu un emploirégulier pendant leurs études, neuf sur dixont décroché un premier emploi de plus detrois mois. Quel que soit le diplôme obtenu,les jeunes qui ont eu une première expé-rience professionnelle, même courte, pen-dant leur cursus scolaire sont ainsi favorisés.

Un temps d’attente trèsvariable avant le premieremploi

Leur formation terminée, la moitié des jeu-nes réunionnais met moins de neuf moispour trouver un premier emploi (salarié ounon). Près de 30 % l’occupent même plutôtrapidement, dans les trois mois après leursétudes. Pour les autres, l’attente peut êtrebien plus longue. Une majorité se déclarepourtant en recherche active d’emploi et15 % enchaînent les petits boulots. Malgrétout, plus de 40 % des jeunes mettent plusd’un an pour trouver leur premier emploistable. Les hauts diplômés sont une foisencore les mieux lotis : ils trouvent leur pre-mier emploi plus rapidement que les autres.

Les jeunes réunionnais s’investissent forte-ment pour dénicher leur premier emploi.Son obtention découle pour la moitiéd’entre eux d’une démarche auprès de l’em-ployeur et d’une candidature spontanée.Les relations familiales ou personnelles per-

mettent aussi près de 30 % des premièresembauches. Les organismes publics tel Pôleemploi ne permettent qu’une premièreembauche sur dix.

Pour ces jeunes arrivant sur le marché dutravail, les secteurs les plus porteurs enemplois offrent aussi les plus belles oppor-tunités d’embauche. Les services procurentainsi les deux tiers des premiers emploisdes jeunes notamment dans les domaines

Marché du travailM

La fonction des jeunes salariésà leur première embauche

Part

Nettoyage, gardiennage, entretienménager 18 %

Production, fabrication, chantiers 16 %

Commerce, vente, technico-commercial 15 %

Secrétariat, saisie, aide sociale 10 %

Installation, réparation, maintenance 8 %

Autres 33 %

Le temps d'attente des jeunes avantune première embauche

Dans les trois mois suivants lesétudes (voire avant) 27 %

De trois mois à un an après la findes études 29 %

Plus d’un an après la fin des études 43 %

Source : Insee, enquête Emploi 2009

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Les emplois aidés se démarquent des autres contratsà durée limitée

Les dispositifs d’aide à l’embauche sontdevenus incontournables pour l’emploi desjeunes en général et pour leur premièreembauche en particulier. Près de 30 % desjeunes réunionnais font leur entrée sur lemarché du travail par le biais d’emploisaidés. Ces derniers ne sont pratiquementque des emplois à durée limitée. Ils sedémarquent des autres CDD par descaractéristiques bien spécifiques. D’abord,les employeurs ne sont pas les mêmes. Lestrois fonctions publiques sont les grandespourvoyeuses de contrats aidés et lesentreprises offrent plus de CDDtraditionnels. Ces deux univers distinctsoffrent déjà des cadres et des ambiances detravail tout à fait différents.

Ensuite, les fonctions exercées sont loind’être identiques même si le statut social estsimilaire. Quel que soit le contrat, ils sontmassivement ouvriers et employés. Parcontre, les jeunes en emploi aidé exécutent

surtout des travaux d’entretien (42 %d’entre eux) pendant que les jeunes enCDD classiques travaillent d’abord dans lecommerce et la vente (20 %). Enfin, lesemplois aidés sont majoritairement à tempspartiel et le mi-temps est la quotité detravail privilégiée. Par contre, les durées deces deux types de contrat semblent plutôtéquivalentes.

Bien sûr, le public concerné n’est pas lemême : les contrats aidés privilégient lesjeunes peu diplômés. Le contrat aidépermet aussi de procurer une premièreexpérience professionnelle. Mais avec detelles différences, un emploi aidé n’armepeut-être pas suffisamment un jeune pouraffronter la concurrence acharnée dumarché du travail. Il s'avère que la majoritédes jeunes ayant eu un CDD traditionnelsont de nouveau en emploi fin 2009 contremoins de 40 % de ceux ayant eu un CDDaidé.

de l’éducation, de la santé et de l’actionsociale. Le commerce et la construction nesont pas en reste et proposent respective-ment 1/5e et 1/10e de ces embauches.

Un petit pas vers l’emploi

Les trois quarts des jeunes ayant eu unpremier emploi ne l’occupent plus fin2009. Pour la plupart en CDD, leursemplois sont plutôt courts. Les deux tiersne durent pas plus de deux ans. Un tiersne dépasse même pas les six mois. Chezles salariés, ce premier emploi se terminebien souvent au terme du contrat de tra-vail. Près de 20 % donnent également leur

démission. L’expérience professionnelleacquise lors de ce premier emploi ne peutleur être que profitable. Près de la moitiésont d’ailleurs toujours en emploi. Cepen-dant plus de 30 % sont chômeurs.

Toujours fin 2009, un quart des jeunes enemploi en sont encore à leur premier. Sicertains étrennent ce premier emploi, lamoitié a au moins cinq ans d’ancienneté.Ces derniers sont donc sur un emploi trèsstable ; ils sont d’ailleurs en grande majo-rité en CDI. Un niveau de diplôme élevéest alors un garant de cette stabilité : plusde 60 % ont au moins le bac. Ce sontd’abord des enseignants.

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Marché du travailM

Les contrats de travail et les employeurs des jeunes salariésà leur première embauche

Types de contrat

Contrats de travaildes jeunes (en %) Employeurs des jeunes (en %)

1er emploi Emploiactuel Entreprises Fonction

publique Total

Contrat à durée indéterminée (CDI) 30 63 38 13 30

Contrats à durée limitéedont contrats aidés

7043

3743

6222

8773

7043

TOTALdont contrats aidés

10030

10016

10014

10064

10030

Source : Insee, enquête Emploi 2009

Des salariés en CDD

Les jeunes réunionnais qui osent s’établir àleur compte en arrivant sur le marché du tra-vail sont plutôt rares. À 95 %, ils lui préfèrentle statut de salarié. Il offre en effet l’avantaged’un revenu régulier et d’une certaine sécu-rité de l’emploi. Une plus faible expérienceprofessionnelle peut également expliquercette préférence pour le statut de salarié.Comme pour l’ensemble du marché du tra-vail, les entreprises sont alors les principauxemployeurs des jeunes débutants. Sept jeu-nes sur dix se retrouvent dans l’une d’ellespour entamer leur parcours professionnel.

Revers de leur inexpérience, seuls trois jeu-nes salariés sur dix décrochent un contrat àdurée indéterminée (CDI) dès leur premièreembauche. Ce faible recours au très convoi-té CDI est une caractéristique forte de ce pre-mier emploi car tous les jeunes salariés del’île sont eux majoritairement en CDI (à plusde 60 %). Les jeunes Réunionnais ayant faitdes études supérieures peuvent légitime-ment espérer un tel contrat dès leur premieremploi : 40 % signent un CDI. À l’opposé, lasituation est plus difficile pour ceux ayant au

mieux le BEPC : seuls 20 % débutent par unCDI. Entre ces extrêmes, la distinction selonle diplôme est par contre moins nette. Lessimples bacheliers ne semblent pas pluspouvoir prétendre à un CDI que les titulairesd’un CAP ou d’un BEP.

Quatre CDD sur dix sont desemplois aidés

Les employeurs privilégient donc les con-trats à durée limitée quant il s’agit d’embau-cher un jeune sur son premier poste. Cesont essentiellement des contrats à duréedéterminée (CDD) auxquels s’ajoutent desmissions d’intérim de plus de trois mois.

Ces CDD bénéficient largement des disposi-tifs successifs d’aide à l’emploi : quatreemplois à durée limitée sur dix sont en faitdes emplois aidés. Les entreprises sont enretrait : elles n’offrent que le tiers de cesemplois aidés. Ce sont les acteurs publics,collectivités territoriales en tête, qui les utili-sent très largement. Les trois quarts desCDD proposés entrent dans le cadre d’undispositif d’aide à l’emploi. Ils tentent ainside contenir le chômage des jeunes tout en

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palliant leur inexpérience professionnelle.Les jeunes faiblement diplômés sont d’ail-leurs des cibles prioritaires. Pour une pre-mière embauche, la moitié des emploisaidés n’ont que le BEPC ou moins. Au boutdu compte, 30 % des jeunes salariéssignent un contrat aidé pour leur premièreembauche.

Des ouvriers et desemployées aux compétencessous exploitées

Quel que soit le contrat signé, près de90 % des jeunes salariés réunionnais sontouvriers ou employés pour leur premieremploi. Plus de six jeunes hommes sur dixse retrouvent ainsi ouvriers et près de septjeunes femmes sur dix employées.

Ce premier emploi est moins coté quecelui auquel ils pourront espérer pré-tendre par la suite. Chez l’ensemble desjeunes salariés, les ouvriers et lesemployés restent toujours majoritairesmais dans des proportions nettement

moins fortes. Surtout, les professionsdites intermédiaires et celles de cadres s’yfont moins rares : elles regroupent mêmele tiers d’entre eux.

Pour l’instant, les jeunes recrues exercentleur nouvelle fonction d’abord en tantqu’agents d’entretien ou de gardiennage.Elles trouvent aussi leur place dans la pro-duction ou sur les chantiers. Enfin, lavente et le secrétariat permettent égale-ment à de nombreux jeunes de faire leurentrée dans le monde du travail.

La grande majorité de ces recrues esti-ment avoir des compétences suffisantespour mener à bien ces travaux. Cepen-dant, ces recrues expriment aussi une cer-taine frustration. Une autre majorité d’entreelles affirme en effet que certaines deleurs compétences ne sont pas utilisées.Ce dernier point est d’autant plus vraiquand les jeunes disposent d’un bagagescolaire conséquent.�

Pierre THIBAULTDirection régionale de l'Insee

Note méthodologique

Cette étude a été menée à partir del’enquête emploi réalisée tous les anspar l’Insee. En 2009, un moduleparticulier analyse les études etl’entrée dans la vie active des 15-34ans.

Un échantillon de 1 064 jeunesréunionnais a pu être constitué.

Comme premier emploi est retenu lepremier emploi de plus de trois moisoccupé à la fin des études ou àl’issue d'une formationprofessionnelle.

Les types d'emplois des jeunessalariés

Source : Insee, enquête Emploi 2009

10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

Ouvriers Employés Cadres et professionsintermédiaires

1 emploi de plus de 3 moiser

emploi actuel

0 %

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Fin 2009, 22 200 Réunionnais de moins de26 ans sont inscrits sur les listes de Pôleemploi en catégorie A, c’est-à-dire enrecherche active d’emploi, disponibles etsans aucune activité. Ils représentent 22 %de l’ensemble des demandeurs d’emploi decatégorie A. Ce poids est comparable à celuides jeunes demandeurs d’emplois demétropole (23 %) ; il est en revanche supé-rieur à celui des jeunes antillais et guyanais(18 %).

Il y a autant d’hommes que de femmes par-mi les jeunes réunionnais demandeursd’emploi, comme chez leurs aînés de 26 ansou plus. La situation est différente dans lesAntilles-Guyane, où les jeunes femmes sontmajoritaires (54 %) et en France métropoli-taine où ce sont les hommes qui forment55 % des jeunes demandeurs d’emploi.

Malgré un niveau d’étudesélevé les jeunes recherchentdes emplois peu qualifiés

Dans l’ensemble, les jeunes demandeursd’emploi ont un niveau d’études plus élevéque leurs aînés : 33 % des jeunes deman-deurs d’emploi réunionnais de moins de 26ans ont un niveau bac ou plus, contre 19 %pour les plus de 26 ans. De plus, 50 % desjeunes ont un niveau CAP-BEP et seulement35 % des aînés. Ce niveau d’étude des jeu-nes demandeurs d’emploi réunionnais estcependant en deçà de celui des jeunesmétropolitains et des jeunes antillais-guya-nais : ceux-ci sont, respectivement, 42 % et40 % à avoir au moins le niveau bac et 45 %ont le niveau CAP-BEP.

RLes jeunes inscrits à Pôle emploi :faible qualification, large palette de métiers

Recherche d'emploi

Répartition des demandeurs d'emploi de catégorie Ainscrits fin décembre 2009

suivant l'âge et le niveau d'étude suivant l'âge et la qualification

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

Niveau VI

Niveau V bis

Niveau V

Niveau IV

Niveau III

Niveau I et II26 ans ou +

Moins de 26 ans

Source : DTEFP - Nostra (DEFM A - décembre 2009)

Manoeuvres

Ouvriers spécialisés

Ouvriers qualifiés

Employés non qualifiés

Employés qualifiés

Techniciens

Agents de maîtrise

Ingénieurs et cadres

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

26 ans ou +Moins de 26 ans

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À niveau d’études égal, les jeunes réu-nionnais ont plus souvent validé leurdiplôme que leurs aînés : 52 % d’entre euxl’ont fait contre seulement 32 % desdemandeurs d’emploi de 26 ans ou plus.Cependant, la différence est surtout impor-tante en ce qui concerne le niveau bac :75 % des jeunes de niveau bac l’ont obte-nu, contre 63 % des aînés. S’agissant desniveaux d’études plus qualifiants commeles CAP-BEP ou les bac + 2 au moins, lesjeunes ont autant obtenu leur diplôme queles aînés.

Au vu de leur moindre expérience sur lemarché du travail, les jeunes recherchentdes emplois relativement moins qualifiésque leurs aînés. Ainsi, 75 % des jeunessont inscrits en tant qu’employés sur leslistes de Pôle emploi, contre 70 % desaînés. Ils sont aussi plus souvent inscritsen tant qu’employés non qualifiés et que

manœuvres. Les jeunes s’inscrivent moinssouvent en tant qu’ouvriers spécialisés ouqualifiés que leurs aînés. Concernant lesqualifications plus élevées, seulement 2 %des jeunes se déclarent techniciens, agentsde maîtrise, ingénieurs ou cadres, contre4 % des 26 ans et plus.

La palette de métiers desjeunes est différente de cellede leurs aînés

Les jeunes se répartissent dans un plusgrand nombre de familles professionnel-les que leurs aînés. Les cinq familles lesplus recherchées par les jeunes représen-tent 75 % des inscrits, contre 80 % pour lesdemandeurs d’emploi de 26 ans ou plus.

Les cinq catégories du fichier de Pôle emploi

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés depuis 2009 en cinqcatégories :

� Catégorie A: demandeurs d’emploi tenusde faire des actes positifs de recherched’emploi, sans emploi ;

� Catégorie B : demandeurs d’emploitenus de faire des actes positifs derecherche d’emploi, ayant exercé uneactivité réduite courte (de 78 heures oumoins au cours du mois) ;

� Catégorie C : demandeurs d’emploitenus de faire des actes positifs derecherche d’emploi, ayant exercé uneactivité réduite longue (de plus de 78heures au cours du mois) ;

� Catégorie D : demandeurs d’emploi nontenus de faire des actes positifs derecherche d’emploi (en raison d’unstage, d’une formation, d’unemaladie …), sans emploi ;

� Catégorie E : demandeurs d’emploi nontenus de faire des actes positifs derecherche d’emploi, en emploi (parexemple : bénéficiaires de contrats aidés.

Fin 2009, 126 000 Réunionnais sontinscrits sur les listes de Pôle emploi, toutescatégories confondues. Parmi eux, 27 800,soit 22 %, ont moins de 26 ans.

Les jeunes demandeurs d’emploi sont22 200 en catégorie A, soit 80 % del’ensemble des catégories. Ils sont, enproportion, plus nombreux dans lacatégorie D et moins nombreux dans lacatégorie B que les demandeurs d’emploide plus de 26 ans. Ainsi, les jeunes sontplus souvent en stage, ou en formation,que leurs aînés, et moins souvent enactivité courte

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Leurs choix sont aussi différents de ceux deleurs aînés. Les jeunes visent en priorité unemploi dans les métiers du commerce (21 %d’entre eux), du bâtiment et des travauxpublics, dans la gestion et l’administrationd’entreprise et dans les services aux particu-liers et aux entreprises. Les plus âgés recher-chent, quant à eux, en premier lieu, les servi-ces aux particuliers et aux entreprises (35 %d’entre eux), le bâtiment et les travauxpublics, l’agriculture (en fait généralementle métier de jardinier) et dans la gestion etl’administration d’entreprise.

Les jeunes s’inscrivent moitié moins sou-vent que leurs aînés dans les métiers desservices aux particuliers et aux collectivités.Ils s’inscrivent aussi trois fois moins souventdans les métiers de l’agriculture, de lamarine ou de la pêche et en particulier dansle métier de jardinier.

À l’inverse, ils sont au moins deux fois plusnombreux, en proportion, à s’inscrire dansles métiers du commerce et de la gestion etl’administration des entreprises. Enfin, ilss’inscrivent un peu plus que leurs aînésdans les métiers du bâtiment et des travauxpublics, ainsi que dans ceux de l’hôtellerieet de la restauration. Dans ces deux domai-nes professionnels, la demande d’emploidécroît avec l’âge : plus le demandeur d’em-ploi est âgé, moins il s’y s’inscrit.

Niveau d’études plus élevépour les jeunes femmes,qualifications plus diversifiéespour les jeunes hommes

Selon qu’ils sont hommes ou femmes lesjeunes demandeurs d’emploi ont des profilsdifférents. Dans l’ensemble, les hommesont un niveau d’étude plus faible que lesfemmes de la même classe d’âge : 25 % desjeunes hommes ont le niveau bac ou pluscontre 42 % des jeunes femmes. Les hom-mes ont plus souvent un niveau CAP, BEP :ils sont 55 % dans ce cas contre 43 % pourles femmes. Les jeunes hommes ont aussimoins souvent suivi des études supérieu-res.

Concernant la qualification, la distinction estflagrante. Les jeunes femmes s’inscrivent à95 % en tant qu’employées (majoritaire-ment non qualifiées). Les hommes ont desqualifications plus diverses : 60 % sont ins-crits en tant qu’employés, 21 % manœuvreset 17 % ouvriers. Cette concentration desjeunes femmes sur la qualification d’em-ployée se retrouve au niveau des métiersrecherchés. Les quinze métiers les plusdemandés par les jeunes femmes concen-trent 77 % des recherches contre 68 % pourles jeunes hommes.

RRecherche d'emploi

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Répartition des inscriptionsà Pôle Emploi

(hors premières entrées et autres cas)

Répartition des sorties dePôle Emploi

(hors défauts d'actualisation et radiations)

26 ans ou +Moins de 26 ans

Autres licenciements

Démissions

Fins de contrat

Fins de missions intérim

Licenciements économiques

Reprises d'activité

0 % 20 % 40 % 60 % 10 % 30 % 50 %

Arrêts de recherche

Autres cas

Entrées en stage

Reprises d'emploi déclarées

26 ans ou +Moins de 26 ans

Source : DTEFP - Nostra (catégories ABC, cumul 2009)

Les métiers demandés par les jeuneshommes et femmes sont eux aussi dis-tincts. Les femmes de moins de 26 ansrecherchent principalement un poste devendeuse, de secrétaire, d’assistante mater-nelle, de caissière et d’employé adminis-tratif d’entreprise. Les hommes de moinsde 26 ans recherchent, quant à eux, enpremier lieu un poste d’ouvrier non quali-fié du bâtiment (gros œuvre et secondœuvre), de jardinier, d’ouvrier non quali-fié de la mécanique et de vendeur.

Différenciés par sexe aussi, les métiersdes aînés sont différents et plus concen-trés. Le premier métier recherché par leshommes de 26 ans et plus est jardinier(22 % des demandes contre 5,5 % pour lesjeunes). Le premier métier recherché parles femmes de 26 ans ou plus est agentd’entretien (31 % d’entre elles, contre 5 %pour les plus jeunes femmes. Ce métiern’arrive qu’au sixième rang des métiersrecherchés par ces dernières.

Forte rotation des jeunes àPôle emploi

En 2009, en cumulé sur un an, Pôle emploia enregistré 52 000 demandes d’emploi dejeunes de moins de 26 ans, en catégorie A,B ou C. Parmi elles, 14 900 concernaientdes premières inscriptions, soit 29 % desdemandes totales de 2009. Sur la mêmepériode, 44 000 jeunes demandeurs d’em-ploi sont sortis des fichiers. Ces inscrip-tions, tout comme ces sorties, représen-tent 38 % de l’ensemble des inscriptions etdes sorties de la période. Cette forte pro-portion, comparée aux 22 % de jeunesparmi les demandeurs en fin de mois,montre une rotation plus importante desjeunes sur les listes de Pôle emploi.

Cette rotation s’explique en partie par lefait que les jeunes oublient plus souventque leurs aînés d’actualiser leur situation,ces défauts d’actualisation représentent

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RRecherche d'emploi

67 % des motifs de sortie des jeunes, contre52 % pour leurs aînés. Plus ils sont jeunes,plus ils oublient d’actualiser leur situation,notamment parce qu’ils sont moins souventindemnisés et qu’ils peuvent être suivis parun conseiller en mission locale et non unconseiller de Pôle emploi.

Cette rotation peut aussi s'expliquer enpartie par le fait que les jeunes ont des pério-des d’activité courtes sur des stages, desformations ou des missions d’intérim. Ainsi,ils s’inscrivent plus souvent après des mis-sions d’intérim, après une formation ou unstage (reprise d’activité), après une démis-sion ou après une fin de contrat. En 2009,hors premières inscriptions et motifs autres,16 % des jeunes de moins de 26 ans se sontinscrits à Pôle emploi pour reprise d’activité(c’est-à-dire après un stage ou une forma-tion essentiellement) contre 12 % de leursaînés. Ils sont aussi presque deux fois plus

nombreux, en proportion, à avoir fini unemission d’intérim. Ce phénomène se retrouveaux Antilles et en Guyane, avec une diffé-rence jeunes / aînés moins marquée, maisavec un pourcentage de reprise d’activitéplus élevé chez les jeunes (18 %).

Enfin, les jeunes sortent plus souvent deslistes pour entrer en stage. Excepté les sor-ties pour des motifs de radiation ou dedéfaut d’actualisation, 23 % des jeunesdemandeurs d’emploi de moins de 26 anssont sortis des liste en 2009 pour entrer enstage, contre 15 % pour leurs aînés. Enfin,plus ils sont jeunes, plus ce taux de sortievers un stage est élevé. Il est de 45 % pourles moins de 19 ans et de 29 % pour les 19-22ans.�

Frédéric AUTRANDirection du travail, de l’emploi et de

la formation professionnelle

Les demandeurs d’emploi de 26 à 34 ans :plus proches des plus jeunes que de leurs aînés

Dans l’ensemble, les demandeurs d’emploide 26 à 34 ans sont proches en termes deprofil et de demande, des demandeursd’emploi de moins de 26 ans.

Leur niveau d’études est comparable à celuides plus jeunes. Ils ont cependant deux foisplus souvent arrêté l’école au second degré.A l’inverse, étant donné qu’ils sont plusâgés, ils ont aussi un peu plus souvent suivides études supérieures.

De par leur plus longue expérience sur lemarché du travail, ils se déclarent un peumoins souvent que les plus jeunes en tantqu’employés et un peu plus souvent en tantqu’ouvriers, et sont globalement plusqualifiés.

Ils privilégient plus les domaines ducommerce et de la gestion que leursaînés, mais sont plus attirés par ledomaine des services aux particuliers etaux collectivités que les plus jeunes. Lesdeux premiers métiers recherchés par leshommes de 26 à 34 ans sont jardiniers etouvriers non qualifiés du gros œuvre dubâtiment, tout comme les demandeursd’emploi hommes de 35 ans et plus. Lesdeux premiers métiers recherchés par lesfemmes de 26 à 34 ans sont agentsd’entretien et assistante maternelle, toutcomme les demandeurs d’emploi femmesde 35 ans et plus. Enfin, comme les plusjeunes, les métiers qu’ils recherchent sontplus variés.

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À La Réunion, 59 000 jeunes de 19 à 34 anssans emploi expriment le souhait de tra-vailler. Parmi eux, 42 000 sont au chôma-ge au sens du BIT et 17 000 sont inactifs. Enoutre, 14 000 ont un emploi mais souhai-tent en changer. Au total, ils sont 73 000entre 19 et 34 ans à vouloir un emploi ouchanger d’emploi.

Les jeunes chômeursmultiplient les démarches

Ces 42 000 jeunes chômeurs multiplientles types de démarches pour trouver unemploi. Ils étudient les annonces d’offresd’emploi dans les journaux. Mais, s’ilssont nombreux à les consulter, seulementun sur cinq répond à une annonce ou endépose une. Les plus diplômés ont plusfacilement recours à cette technique.

Ils s’inscrivent pratiquement tous dansune agence de placement (Pôle Emploi)comme demandeur d’emploi. En outre,20 % d’entre eux ont également recours àune agence d’intérim afin de trouver unemploi temporaire. Ce recours à l’intérimest caractéristique des jeunes, les plus âgésy faisant très rarement appel.

Pour trouver un emploi, deux tiers des jeu-nes s’adressent à des relations personnel-les ou professionnelles. La moitié démarchedirectement un employeur potentiel.

Ils sont également nombreux (40 %) àsuivre une formation professionnelle.Quatre formations sur dix sont des forma-tions de retour à l’emploi. Dans 30 % descas, la formation a permis l’obtention d’undiplôme.

Un tiers des jeunes chômeurs de moins de35 ans est prêt à quitter l’île pour trouverun travail. C’est deux fois plus que les chô-meurs plus âgés. Les jeunes hommes sontdavantage enclins à quitter l’île que lesjeunes femmes. On constate aussi undésir de mobilité plus fort des diplôméspar rapport aux moins diplômés.

Certains inactifs recherchentaussi du travail

Sont considérés comme inactifs ceux quine travaillent pas et qui ne sont pas dispo-nibles dans les 15 jours pour commencerà travailler ou qui ne recherchent pas acti-vement un emploi. Parmi les inactifs de 15à 34 ans, ils sont 17 000 à souhaiter travail-ler dont 1 000 sont encore en étude. À ladifférence de la France entière où ces inac-tifs souhaitant travailler sont peu disponi-bles, la moitié ici sont disponibles. Un tiersd’entre eux souhaitent travailler et sont

34

Nombre de jeunes de 19 à 34 anssouhaitant un emploiselon leur situation

0

20 000

40 000

60 000

80 000

Chômeurs Inactifs(hors étudiants)

Actifs occupés

autres

souhaitant un emploi ou un autre emploi

Sour

ce:I

nsee

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empl

oiR

éuni

on20

09

Près de 73 000 jeunes souhaitentun emploi ou un autre emploi

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disponibles mais ne recherchent pas d’em-ploi car ils sont découragés. Ils estiment quece n’est pas le moment, ou que leur âge estun frein pour trouver un emploi, ou enfinqu’il n’y a pas d’emploi disponible dans leurdomaine de compétence.

Parmi ceux qui souhaitent travailler, 19 %font des démarches pour trouver un emploimais ne sont disponibles. Ce sont les inactifsqui sont les plus proches d’un retour à l’em-ploi. Ils diversifient moins leurs démarchesque les chômeurs, privilégiant le contactavec le Pôle Emploi et l’étude d’annoncesd’offres d’emploi.

Les jeunes travailleurs quirecherchent un autre emploi

Les 14 000 jeunes disposant d’un emploisont plus enclins à vouloir trouver un autreemploi que leur aînés : ils sont 18 % à sou-haiter en changer. Ceux qui sont en CDD,contrat à durée limitée, cherchent ailleursun contrat plus long. Le CDI reste la normesur le marché du travail. Dans le cas d’unemploi à durée limitée, le risque de perdreson emploi actuel ou que celui-ci ne soit pas

renouvelé à terme motive les jeunes à cher-cher un autre emploi. Cependant même lessalariés embauchés en CDI souhaitent plussouvent changer d’emploi quand ils sontjeunes.

Le temps partiel pousse aussi à chercher unautre emploi, afin de travailler plus et d’avoirune meilleure rémunération. Quatre jeunessur dix à temps partiel souhaitent changerd’emploi. Plus fréquemment embauchées àtemps partiel, les femmes veulent davan-tage changer d’emploi pour cette raison.

Parmi les jeunes travailleurs qui souhaitentchanger d’emploi, seulement 57 % ont effec-tué des démarches durant les quatre derniè-res semaines, et 43 % sont inscrit à PôleEmploi. Ce décalage entre le souhait d’unchangement et les démarches effectuéespeut s’expliquer par un manque de tempspour réaliser ces démarches du fait de l’acti-vité en cours, ou encore par le fait qu’il n’yait pas d’urgence à ce changement. C’est undésir, mais la situation de ces actifs n’est paspréoccupante. Un sur deux est disponiblepour un nouvel emploi dans les 15 jours.�

Caroline REGNARDDirection régionale de l'Insee

35

ne cherchent pas d'emploi et disponibles(50 %)

cherchent un emploi mais non disponibles(19 %)

ne cherchent pas d'emploi et non disponibles(31 %)

RRecherche d'emploi

Les 17 000 inactifs de 19 à 34 ans qui souhaitent travailler

Source : Insee, enquête emploi Réunion 2009

Les 1 000 jeunes inactifs en études sont comptés parmis les 17 000 inactifs mais sont déduits de la répartition dugraphique car ils constituent une population d'inactifs à part. De fait ils ne sont pas disponibles pour travailler.

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Après la fin des études, les jeunes quile souhaitent peuvent accéder auxactions de formation professionnelleorganisés par la Région. Entre 2002 et2008, 18 400 personnes ont suivi l'unedes 661 actions de formation profes-sionnelle financées par la collectivitérégionale, au titre du Plan régional desformations professionnelles (PRFP). Laplupart des personnes ayant bénéficiéd’une formation sont demandeursd’emploi (entre 80 % et 90 % suivant lesannées). Elles ont moins de 29 ans etelles représentent le public prioritairede la stratégie mise en place par la col-lectivité en matière d’insertion profes-sionnelle.

Un dispositif tourné versl’insertion des demandeursd’emploi faiblement qualifiés

Le public concerné est caractérisé par unfaible niveau de qualification : quatre sta-giaires sur dix sont sans qualification. Lesfemmes sont légèrement plus qualifiéesque les hommes avant la formation : unquart d’entre elles ont au moins le niveaubac (16 % des hommes).

Les stagiaires s’engagent dans un parcoursponctué par différentes étapes, en fonc-tion de leur profil. Dans un premier temps,la plupart des stagiaires suivent des actionsde remise à niveau, ou de remobilisationsociale. Ils peuvent par la suite passer pardes actions de pré-qualification pour vali-der les compétences nécessaires à l’entréedans une formation qualifiante, en vue del’obtention d’un titre ou d’un diplôme pro-

fessionnel. Ainsi la moitié des stagiairesdes formations qualifiantes sont passésauparavant par une formation de remise àniveau ou de pré-qualification.

Entre 2002 et 2008, ils sont 11 000 stagiai-res à avoir suivi une formation du typeremise à niveau, de remobilisation socialeou de pré-qualification. Ces formationsnon qualifiantes sont prioritairement des-tinées à un public très faiblement qualifié :neuf stagiaires sur dix ont un niveau infé-rieur au CAP et BEP. Les effectifs sont plusréduits dans les stages qualifiants, quireprésentent 20 % de l’ensemble des sta-giaires. Le niveau des stagiaires est plusélevé dans ce type de formation : quatrestagiaires sur dix ont un niveau supérieurau CAP, BEP. Cette formation qualifianteproposée est orientée vers les métiers dutertiaire et notamment ceux du secréta-riat, du commerce, de la vente, du social etde l’aide aux personnes. L’offre de forma-tion qualifiante est élaborée en fonctiondes besoins du marché du travail et del’activité économique, avec une forte viséed’insertion professionnelle.

36

La formation professionnelle :un parcours de remobilisation

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Six mois après sa sortie deformation, un stagiaire sur troistravaille

Sur l’ensemble de la période 2002-2008, ilssont 29 % à déclarer exercer une activitéprofessionnelle six mois après leur sortie deformation. L'objectif d’insertion est en partieatteint puisqu’ils n’étaient que 4 % environ àavoir un emploi avant la formation. Sur lapériode observée, la part des demandeursd’emploi est quasiment divisée par deux,passant de 86 % à 45 %. L’année 2008 estmarquée par un taux d’insertion plus élevé,puisqu’ils sont 39 % à avoir trouvé un emploi.

Les formations qualifiantes tendent à favori-ser le retour à l’emploi. En effet, 37 % deceux qui ont suivi une formation délivrantun titre ou un diplôme sont en emploi sixmois après leur sortie de formation. Cetteproportion n’est que de 27 % pour les sor-tants de formation non qualifiante dont l’in-sertion professionnelle n’est pas l’objectifprioritaire.

37

Situation professionnelledes stagiaires avant et après

la formation

Source : suivi des stagiaires de la formation profession-nelle 2002-2008, traitement Carif-Oref 2010

0 % 20 % 40 % 60 % 80 %

avant formation

6 mois après

100 %

Demandeurd'emploi

En emploi

En formation

Autres7 %

12 %

1 %

15 %

4 %

30 %

88 %

43 %

Niveau Femme Homme TOTAL %

Niveau VI 3 648 2 920 6 568 41

Niveau V 3 832 2 362 6 194 38

Niveau IV 2 055 788 2 843 18

Niveau III 288 171 459 3

Niveau II et I 51 64 115 1

TOTAL 9 874 6 305 16 179* 100

Niveaux de formation :Niveau VI : sans diplôme.Niveau V : diplôme de second cycle court profession-nel (CAP, BEP).Niveau IV : diplôme type brevet professionnel ou bac-calauréat.Niveau III : diplôme bac+2, type BTS ou DUT.Niveau II et I : diplôme de niveau bac+3 (licence,DCG), de bac+4 (maîtrise) ou de bac+5 (master,DSCG).

*sur les 18 400 stagiaires, 16 189 ont répondu àl'enquête de suivi.

Répartition des stagiaires selon le niveau de formationà l'entrée en stage, de 2002 à 2008

BaBilan d'actions

Source : suivi des stagiaires de la formation professionnelle 2002-2008, traitement Carif-Oref 2010

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Par ailleurs, les résultats d’insertion sontmeilleurs pour les stagiaires ayant suiviune formation plutôt technique ou spécia-lisée dans un secteur d’activité : ils sont enmoyenne 35 % à être en emploi à l’issuede la formation, probablement du fait del’adaptation de la formation suivie auxbesoins du marché du travail. Les meil-leurs taux d’insertion sont obtenus pourles formations des secteurs de l’animationsocioculturelle et sportive (taux d’inser-tion de 68 %), du transport et de la logis-tique (taux d’insertion de 49 %), de l’hôtel-lerie-restauration, du commerce et dansune moindre mesure, du secteur de l’envi-ronnement et des énergies.

En résumé, le nombre de demandeursd’emploi est presque divisé par deuxaprès la formation. Le retour à l’emploi estplus facile si la formation est qualifiante,surtout s’il s’agit d’une formation tech-nique ou spécialisée.

Le commerce, principalsecteur d’insertion

Les principaux secteurs d’insertion pro-fessionnelle des stagiaires sont les sec-teurs du commerce (37 %), de l’hôtellerie-restauration et du BTP (12 %). Ces secteursoffrent traditionnellement plus facilementl’opportunité d’un premier emploi. Le sec-teur administratif et de l’éducation repré-sente 18 % des débouchés des sortants deformation. Dans une moindre mesure, lessecteurs de la santé et de l’action sociale,de l’agriculture et du transport offrent desdébouchés professionnels pour les sor-tants de formation professionnelle.

Certains secteurs attirent plus particulière-ment les femmes : le commerce (40 %d’entre-elles), l’administration-éducation(25 %) et l’hôtellerie-restauration, de mêmeque le secteur de la santé et de l’actionsociale. Les secteurs où les hommes sontles plus représentés sont ceux du com-merce (32 %), du BTP (27 %), de l’agricul-ture et de l’hôtellerie-restauration (10 %).

38

Secteurs d'insertion professionnelle des stagiaires selon le sexe,2002-2008

Source : données SSFP 2002-2008, traitement Carif-Oref 2010

0 % 10 % 20 % 30 % 40 %

Transport

Santé, action sociale

Industrie

Hôtellerie-restauration, tourisme

Commerce

BTP

Agroalimentaire

Agriculture

Administration, éducation

Hommes

Femmes

50 %

8 %25 %

10 %1 %

2 %1 %

27 %2 %

32 %40 %

10 %14 %

3 %1 %

4 %14 %

4 %2 %

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Selon le domaine de formation suivi par lestagiaire, on note que certains secteurs d’ac-tivité sont plus particulièrement attractifs :ainsi, le secteur de l’administration attiredes stagiaires provenant tant du domaine del’animation socioculturelle, que du domainetertiaire administratif ou des TIC.

C’est le secteur du commerce qui attire leplus de stagiaires provenant de domainesde formation variés. Les personnes forméesdans le domaine des transports trouvent unemploi tant dans le secteur du BTP (31 %),

que dans celui du commerce (23 %) ou dutransport (31 %).

En résumé, l’insertion professionnelle sefait plutôt dans les secteurs traditionnels enreproduisant le clivage homme-femme.�

Guillaume BRIONNE et Olivier DEBRAYCarif-Oref

Edouard FABREDirection régionale de l'Insee

39

Le cadre législatifLa loi quinquennale du 20 décembre 1993 confie aux Régions la mission de réalisation d’unplan régional de développement de la formation professionnelle des jeunes.La loi de démocratie de proximité du 27 février 2002 étend cette compétence de coordinationde la Région à l’ensemble des actions de formation professionnelle visant à favoriser l’accès, lemaintien et le retour à l’emploi des actifs.La loi relative aux "libertés et responsabilités locales" du 13 août 2004 a confirmé cesorientations et a étendu les compétences des conseils régionaux : formation continue des adulteset formation professionnelle des jeunes et adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelleorientation professionnelle ; transferts des formations sociales et médico-sociales ; organisationdu réseau d’information et de conseil pour la validation des acquis et de l'expérience (VAE).La loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et la formation tout au long de la vie instituele Contrat de projet régional emploi formation (CPRDF) qui sera signé par le président duConseil régional, le représentant de l'État et l'autorité académique avant le 1er juin 2011.

Le champ de l’enquête

Le champ couvert par l’enquête de suivi des stagiaires de la formation professionnelle concerneles actions de formation professionnelle financées par le Conseil Régional de 2002 à 2008 dansle cadre de marchés publics (à l’exception des subventions). Sur les 18 400 personnes ayantsuivi une formation professionnelle, le taux de réponse est de 88 %. Ainsi, 16 189 ont réponduà l'enquête de suivi de leur insertion, six mois après leur sortie du dispositif.Les données d’enquête sont déclaratives, récoltées par les organismes de formation, collectéesjusqu’à présent par la Région Réunion, puis centralisées et traitées par le Carif-Oref via le sitewww.formanoo.orgDans le cadre des travaux d’analyse sur l’insertion des jeunes, les extractions et requêtes ont étélimitées aux jeunes de 15 à 29 ans.Le champ ainsi défini ne représente pas l’ensemble des formations financées par le ConseilRégional. Ne sont notamment pas compris les effectifs des établissements de formation financéssous forme de subvention, notamment l’AFPAR (autour de 3 000 à 3 500 stagiaires par an) etl’IRTS.

Bilan d'actionsBa

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Le Projet Initiative Jeunes, volet création(PIJ création), a été mis en place en 2001par la loi d’orientation pour l’Outre-mer(Loom) afin de soutenir les créateurs d’en-treprises de moins de 31 ans en leur attri-buant une aide en capital. Afin d’évaluer ledispositif après huit années d’existence,la Direction du travail, de l'emploi et de laformation professionnelle de La Réuniona fait réaliser, en 2009, une enquête sur lasurvie des entreprises créées en 2004 et2005 grâce à ce dispositif.

Des créateurs aidésmajoritairement masculins,avec l’envie d’êtreindépendants

Parmi les 1 378 créateurs d’entrepri-ses ayant bénéficié du PIJ créationen 2004 ou 2005, plus des deux tierssont des hommes (67,6 %). Ce tauxest comparable à celui qui est obser-vé pour l’ensemble des créateursd’entreprise1. Ces nouveaux entrepre-neurs sont, pour plus des deux tiers,âgés de 25 à 30 ans. Ils sont 60 % àavoir au moins le bac et 30 % aumoins un bac + 2.

La très grande majorité des bénéfi-ciaires (85,8 %) avait une expérienceprofessionnelle antérieure à la créa-tion d’entreprise, principalement entant que salarié. Cette expériencecorrespond, le plus souvent, à desfonctions d’exécution (employé,ouvrier) ayant apporté des qualifica-tions. Ainsi, la moitié des bénéfi-

ciaires étaient des ouvriers ou desemployés qualifiés, 16 % des techniciensou agents de maîtrise, 9 % des cadres et4 % des artisans, commerçants ou chefsd’entreprises.

La volonté d’être indépendant ou à soncompte prédomine dans le discours desbénéficiaires du dispositif : 69 % d’entreeux évoquent cette motivation. Parmi lesautres motivations, le goût d’entreprendreet de relever les défis arrive en deuxièmeposition, pour 46 % des bénéficiaires.Viennent ensuite la possibilité de retrou-ver un emploi en le créant soi-même etl’envie d’augmenter ses revenus.

40

Le PIJ création :cinq ans après, les deux tiers desentreprises sont toujours en activité

Part de l'aide PIJ dans lesinvestissements au démarrage

de l'activité

Source : DTEFP, enquête 2009 d'évaluation du PIJcréation 2004-2005

0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 %

Non précisé

Moins de 25 %

Entre 25 et 50 %

Entre 50 et 75 %

Entre 75 et 100 %

100 %

1enquête Sine (système d’information sur les nouvelles entreprises)réalisée par l'Insee.

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Des entreprises individuellesfortement aidées par l’aidefinancière PIJ

L’aide financière est un élément déclencheurimportant pour le créateur. Un peu moins dela moitié des bénéficiaires (47 %) déclarentqu’ils n’auraient pas créé leur entreprisesans l’existence du dispositif PIJ. Ainsi, dansla moitié des créations, la subvention PIJreprésente plus de 50 % de l’investissementde départ. Pour près d’un tiers, elle estencore plus importante, et concentre 75 %de l’investissement de départ.

Le secteur des services concentre la moitiédes entreprises aidées par le dispositif PIJcréation en 2004 et 2005. La production, ycompris le BTP, tout comme le commerce,

en représentent un quart. Le choix dusecteur d’activité est indépendant de l’âge,mais il est nettement sexué puisque plusde la moitié des femmes aidées par cedispositif ont choisi une création dans lesactivités de service au détriment de laproduction et du BTP.

Les bénéficiaires utilisent fortement ledispositif pour créer leur entreprise. Lareprise d’entreprise, prévue dans les tex-tes, ne concerne quant à elle que 7 % desprojets. L’ensemble des entreprises aidéesadoptent, à 67 %, le statut d’entrepriseindividuelle (micro-entreprises incluses),et à 22 % le statut de SARL. De plus, lestrois quarts des bénéficiaires se lancentseuls dans leur création. Les autrescréent ou reprennent une entreprise avecun ou plusieurs associés.

64 % des bénéficiairesdirigent toujours leurentreprise en 2009

Après quatre à cinq ans, sur les 1 378 bénéfi-ciaires aidés, 880 sont toujours dirigeants deleur entreprise, soit un taux de pérennité de64 %. Sur les 498 bénéficiaires restant, 290sont toujours en activité mais salariés oudirigeants d’une autre entreprise. Ainsi, en2009, 87 % des hommes et 79 % des femmesaidés en 2004 et 2005 sont toujours en activi-té. Seuls 15 % des bénéficiaires (200 per-sonnes) se retrouvent sans activité profes-sionnelle.

À cinq ans, le taux de pérennité est de 62 %,alors qu’il est de 70 % à quatre ans. Les acti-vités ayant mis plus de temps à démarreront des taux de pérennité moins élevés. Cestaux sont supérieurs à ceux mesurés pourl’ensemble des créateurs ou repreneursd’entreprises par l'enquête Sine en 2002 :46 % de survie à cinq ans et 50 % à quatreans.

41

Bilan d'actions

Taux de pérennité en 2009des entreprises aidées en 2004et 2005 par PIJ création (en %)

Enactivité

Activitécessée

Ensem-ble

Démarrage en 2004 62,4 37,6 100,0Démarrage en 2005 69,8 30,2 100,0

Production - BTP 72,1 27,9 100,0Commerce 55,2 44,8 100,0Services 63,1 36,9 100,0

Aucun diplôme 60,7 39,3 100,0Certificat d'étude, BEPC, BE 54,5 45,5 100,0CAP, BEP 65,9 34,1 100,0Bac technique ou profes. 66,4 33,6 100,0Bac général 57,1 42,9 100,0Niveau bac + 2 57,3 42,7 100,0Diplôme supérieur 66,7 33,3 100,0

Ensemble 63,9 36,1 100,0

Source : DTEFP, enquête 2009 d'évaluation du PIJcréation 2004-2005

Ba

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Avoir une expérience professionnelleavant la création, tout comme avoir sui-vi un cursus scolaire plutôt profession-nalisant (CAP, BEP, Bac techno-logique ou professionnel) ou plus qua-lifiant (Bac + 3), est un facteur favori-sant la pérennité de l’entreprise. Lacapacité financière du créateur, indé-pendamment de l’aide PIJ, est aussi unélément important de la pérennité duprojet. Enfin, les entreprises du secteurde la production - BTP affichent le tauxde pérennité le plus élevé : 72 %.

Les cessations interviennent, une foissur deux, dans les deux premièresannées d’existence de l’entreprise etrésultent, pour 40 % des cas, d’unmanque de chiffre d’affaires. Les pro-

42

L’enquête 2009 sur les bénéficiaires du PIJ création de 2004 et 2005

Dans un souci principalement d’évaluationdu dispositif PIJ volet création, après huitannées d’existence la DTEFP de La Réuniona fait réaliser, auprès du cabinet Synthèses,une enquête sur la survie des entreprisescréées grâce à ce dispositif en 2004 et2005.

Les objectifs de l’enquête étaient d’évaluerle dispositif PIJ création, de décrire lesentreprises et les créateurs et de relever lesfacteurs de frein rencontrés par lesentreprises ainsi que les points forts oufaibles du dispositif.

Le service études, prospective, évaluation etstatistiques (SEPES) de la DTEFP a rédigé uncahier des charges, réalisé un questionnaireet constitué une base de sondage recoupantles informations des services instructeursdes demandes et le fichier mis en placepour les besoins du CNASEA.

La base de sondage listait 1 378 bénéficiai-res dont 692 en 2004 et 686 en 2005.L’échantillon final est constitué de 570bénéficiaires PIJ dont 130 ont répondu parvoie postale et 440 lors de relancestéléphoniques. Au final, 41 % desentreprises créées en 2004 et 2005, ayantbénéficié du volet PJ Création, ont réponduà l’enquête. Sur les 570 bénéficiaires ayantrépondu, 259 ont bénéficié de l’aide en2004 et 311 en 2005.

Par souci de cohérence, et pour faciliter lescomparaisons ultérieures entre Dom,l’échantillon a été redressé par strates. Lastratification étant définie, comme auxAntilles, en combinant les secteursgéographiques, définis sur la base descommunautés de communes oud’agglomération, sauf pour le Grand Sud,préfigurant la région sud telle qu’elle sera ettelle qu’elle est déjà traitée dans denombreux documents de travail.

Principales raisons de la cessationd'activité

Source : DTEFP, enquête 2009 d'évaluation du PIJcréation 2004-2005

0 % 10 % 20 % 30 %

Non précisé

Difficultés d'approvisionnement

Autre cas

Projet inadapté

Marché trop concurrentiel

Problème de trésorerie

Evénements exceptionnels (sinistre,maladie, décès, grève, autres)

Chiffre d'affaires insuffisant

40 % 50 %

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blèmes de trésorerie, les événements indi-rects (maternité, maladie, etc...) touchant lechef d’entreprise, l’inadaptation du projetou la forte concurrence sont les autres rai-sons évoquées par les bénéficiaires pourexpliquer la cessation de leur entreprise.

Les entreprises activesen 2009 emploient 1 350salariés, mais leur chiffred’affaires reste globalementfaible

Au final, après quatre ou cinq ans d’exis-tence, la moitié des entreprises n’a encoreaucun effectif salarié. L’autre moitiéemploie 1 350 salariés, dont 70 % sont enCDI. Dans l’ensemble, 20 % des entreprisesemploient un salarié et près de 25 %emploient entre deux et cinq salariés. Seule-ment 3 % des entreprises affichent un effec-tif de plus de cinq salariés. En moyenne, une

entreprise compte deux ou trois person-nes dont une non salariée et une ou deuxsalariées, soit un effectif total de 2 200 per-sonnes.

Globalement, les chiffres d’affaires desentreprises toujours existantes en 2009sont plutôt faibles. 10 % ont un chiffred’affaires très faible, moins de 10 000 €

annuel HT, et sont considérées commedes micro-entreprises. En outre, 47 % desentreprises actives ont un chiffre d’affai-res inférieur à 50 000 € par an, tandis que25 % réalisent plus de 100 000 € de chiffred’affaires annuel.

Ces chiffres d’affaires plutôt faibles lais-sent mécaniquement de faibles revenusaux créateurs. Ainsi, 31 % des bénéficiai-

res déclarent ne tirer aucun revenu de leuractivité et 23 % évoquent un revenu infé-rieur au Smic. Au total, seulement 40 % desbénéficiaires déclarent, grâce à leur activité,un revenu supérieur au Smic.

Des perspectives d’avenircontrastées

Malgré la pérennité de leur entreprise,quatre ou cinq ans après leur création, lescréateurs imaginent des perspectives d’ave-nir contrastées, liées à la conjoncture écono-mique, à leur trésorerie et leurs derniersrésultats. Sur les douze mois à venir, 42 %des entreprises pérennes prévoient de stabili-ser leur chiffre d’affaires actuel, 30 % pensentqu’il va diminuer et 23 % pronostiquent sonaugmentation. Globalement, 12 % des entre-prises, notamment les plus petites, se sententen difficulté et devront redresser leur situa-tion.�

Frédéric AUTRAN et Pascale FAUVET

Direction du travail, de l’emploi et de laformation professionnelle

43

Bilan d'actions

Répartition des entreprises aidéesen activité par effectif salarié

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

Non précisé

10 salariés ou plus

6 à 9 salariés

2 à 5 salariés

1 salarié

0 salarié

Source : DTEFP, enquête 2009 d'évaluation du PIJcréation 2004-2005

Ba

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Dans le cadre de leur "droit à l’accompa-gnement" vers l’emploi, les jeunes de 16 à25 ans peuvent être suivis et accompagnéspar un conseiller d’une mission locale. En2009, les quatre missions locales réunion-naises ont reçu 35 500 jeunes, dont plus de10 000 inscrits pour la première fois.

Les conseillers mettent notamment enœuvre le contrat d’insertion à la viesociale (CIVIS) depuis mi 2005. Ce disposi-tif, issu du plan de cohésion sociale, apour objectif d’accompagner vers l’emploidurable (CDI ou CDD de plus de six mois,hors contrats aidés du secteur non mar-chand) les jeunes de 16 à 25 ans en diffi-culté d’insertion professionnelle. Il sedécline en deux volets : le CIVIS renforcépour les jeunes sortis de la scolarité sansCAP-BEP ou avant la terminale et le CIVISde droit commun pour les jeunes ayantsuivi une scolarité jusqu’à un niveau Bac + 2non validé.

Chaque jeune rencontre régulièrement unconseiller référent unique d’une missionlocale. Dans le cas d’un CIVIS de droitcommun, la fréquence des entretiens estmensuelle et la durée du contrat est de unan renouvelable une fois. Dans le cas d’un

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Le contrat d’insertion à la vie sociale :2 900 jeunes signataires par an

Nombre de jeunes en CIVISen fin de mois

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Source:D

ares

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CIVIS renforcé, la fréquence des entretiensest hebdomadaire les trois premiers mois,puis mensuelle et la durée du contrat est deun an renouvelable autant de fois quenécessaire ou jusqu’au 26e anniversaire.

En 2009, 2 900 jeunes réunionnais ont signéun CIVIS. Ces entrées sont stables depuis2006, première année complète du disposi-tif. Les effectifs aussi, puisqu’ils oscillententre 3 500 et 4 000 jeunes suivis en perma-nence.

Les jeunes entrés dans le dispositif sontrépartis de manière relativement équilibréesur l’île : 760 dans l’Ouest, le Nord et le Sudet 610 dans l’Est. Parmi tous ces jeunes,1 360 sont en CIVIS renforcé, soit 47 %. Cettepart est supérieure à celle de l’ensemble desDom (44,5 %), mais reste inférieure à cellede la métropole (50 %). Dans le bassin d’em-ploi Est, la part de jeunes en CIVIS renforcéest faible (36 %), contre 47 à 52 % dans lesautres bassins.

Les jeunes de 16 à 18 ans représentent 12 %des entrées à La Réunion. Ces jeunes, sortisprématurément du système scolaire, seretrouvent à 90 % en CIVIS renforcé, commedans le reste de la France.

Plus d’hommes en CIVIS

Les hommes représentent 53 % des entréesen CIVIS de 2009. Ils sont plus souventaccompagnés vers l’emploi de manière ren-forcée : 55 % d’entre eux suivent un CIVISrenforcé, contre seulement 37 % des fem-mes. Les hommes sont majoritaires dans leNord et le Sud (respectivement 59 % et53 %). Dans l’Est et l’Ouest, ils sont aussinombreux que les femmes.

Taux de sortie des jeunes en CIVIS à moins d'un an

Ensemble sorties Sortie emploi durable

TOTAL Renforcé Commun TOTAL Renforcé Commun

Est 70 71 69 23 20 25

Nord 64 62 67 26 22 31

Ouest 38 37 40 22 17 27

Sud 65 65 65 28 21 33

La Réunion 58 56 59 25 20 29

Antilles-Guyane 31 28 34 4 3 6

Métropole 51 49 53 19 15 23

Source : Dares

Nombre de jeunes entrésen CIVIS

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

2005 2006 2007 2008 2009

Sour

ce:D

ares

Bilan d'actionsBa

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À l’inverse, en métropole et dans les Antil-les-Guyane, les femmes sont majoritaireset représentent respectivement 52 % et55 % des entrées en CIVIS. Cependant leshommes se retrouvent, ici aussi, plus sou-vent en CIVIS renforcé que les femmes.

Des taux de sortie versl’emploi durable supérieurs àceux de la Francemétropolitaine

Un an après leur entrée dans le dispositif,58 % des jeunes réunionnais sont sortis duCIVIS. Ce taux de sortie est plus élevéqu’en métropole (51 %) et que dans lesAntilles-Guyane (36 %). Les jeunes sortisdu dispositif ne trouvent pas tous unemploi durable, mais, globalement, un anaprès leur entrée en CIVIS, 25 % des jeu-

nes réunionnais ont trouvé un emploidurable. Ces taux de sortie "positifs" sontsupérieurs à ceux de la France métropoli-taine et à ceux des Antilles-Guyane (res-pectivement 19 % et 4 %).

Ces taux de sortie "positifs" sont plus fai-bles pour les jeunes réunionnais en CIVISrenforcés : 20 % contre 29 % pour les jeu-nes en CIVIS de droit commun. Ils sontaussi un peu plus faibles dans l’Ouest etl’Est (respectivement 22 et 23 % contre 26et 28 % dans le Nord et le Sud).

Enfin, 18 mois après leur entrée en CIVIS,près d’un tiers des jeunes réunionnais onttrouvé un emploi stable.�

Frédéric AUTRAN et Pascale FAUVET

Direction du travail, de l’emploi et de laformation professionnelle

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Les missions locales :un réseau de proximité au service des jeunes réunionnais

Le réseau des missions locales a pour rôled’aider les jeunes de 16 à 25 ans dans leurinsertion sociale et professionnelle. Leréseau réunionnais dispose de quatremissions locales (une par bassin d’emploi),de 13 antennes, de 32 lieux d’accueil et de19 plateformes ou permanences, répartissur tout le territoire, dans lesquels lesjeunes sont informés, conseillés et, aubesoin, accompagnés afin de faciliter leuraccès à l’emploi.

En 2009, à La Réunion, les missions localesont reçu plus de 35 500 jeunes, dont 48 %de filles, 70 % de jeunes ayant au maximumun niveau CAP ou BEP, et 21 % de jeunesrésidant dans une zone urbaine sensible.Près de 30 % de ces 35 500 jeunes ont étéaccueillis pour la première fois, soit plus de10 000 nouveaux jeunes.

Les missions locales du Sud et del’Ouest ont suivi chacune 9 900 jeunes,dont plus de 3 100 nouveaux. Au Nord,8 250 jeunes ont été suivis, dont 2 350nouveaux. Dans le bassin Est, 7 350jeunes ont été suivis en 2009 dont 1 700nouveaux soit 23 %.

Les missions locales mettent notammenten œuvre le contrat d’insertion à la viesociale (CIVIS). Fin 2009, 3 600 jeunesréunionnais sont accompagnés dans leurrecherche d’insertionsocioprofessionnelle par une missionlocale et ont signé un CIVIS. Cet effectifest quasiment constant depuis juillet2006, c’est-à-dire un an après lelancement du dispositif.

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Le contrat de professionnalisation :plus de 3 000 jeunes entrés dans ledispositif en 2009

Bilan d'actions

Le contrat de professionnalisation est undispositif d’insertion professionnelle paralternance. Il est accessible, sans condition,aux jeunes de moins de 26 ans, aux deman-deurs d’emploi, aux bénéficiaires de minimasociaux ainsi qu’aux personnes sortant d’uncontrat aidé, quel que soit leur âge.

En 2009, les organismes paritaires collec-teurs agréés (OPCA), qui financent la forma-tion des bénéficiaires des contrats de pro-fessionnalisation, ont enregistré 3 670contrats. Parmi eux, 3 019 concernaient desjeunes de 16 à 34 ans, soit 260 contrats sup-plémentaires en un an (+ 9,4 %). Cettehausse concerne des jeunes âgés de 26 à 34ans et résulte de l’entrée dans le dispositifdes Contrats uniques d’insertion et de pro-fessionnalisation qui concentrent majoritai-rement des salariés de plus de 26 ans. Ainsi,le nombre de bénéficiaires de contrats deprofessionnalisation de 26 à 34 ans est passéde 213 en 2008 à 615 en 2009.

Les jeunes de moins de 26 ans sont majori-taires. Ils sont 2 404 en 2009, mais leurnombre a diminué de 5,6 % en un an. Aufinal, la proportion de jeunes de moins de 26ans entrés en contrat de professionnalisa-tion est de 65 % en 2009 contre 82 % en 2008.

Dans l’ensemble, les femmes sont majoritai-res : elles représentent 55 % des entrées encontrat de professionnalisation en 2009.

Les bénéficiaires sont surtoutdes demandeurs d’emploi

En 2009, plus encore que les années précé-dentes, les entrées dans le dispositif ont sur-tout profité aux demandeurs d’emploi :ceux-ci représentent 56 % de l’ensemble desbénéficiaires et 54 % des jeunes de moins de35 ans. En métropole, seuls 29 % des con-trats sont conclus avec des demandeursd’emploi.

Les bénéficiaires âgés de moins de 26 anssont plutôt plus issus de la formation initialeque l’ensemble des bénéficiaires, tandis queceux âgés de 26-34 ans sont très fortementdemandeurs d’emploi (68 %). La part despersonnes en fin de contrats aidés ou de for-mation professionnelle a fortement augmen-té et représente 16 % des jeunes entrés. Lesjeunes de plus de 26 ans sont plus fréquem-ment d’anciens bénéficiaires de contratsaidés (18 %) que les plus jeunes (2 %).

Des jeunes mieux formés quel’ensemble des bénéficiaires

Comme dans l’ensemble de la population,les jeunes signant un contrat de profession-nalisation ont un niveau d’études plus élevéque les bénéficiaires plus âgés. La moitiédes jeunes entrants ont un niveau inférieurau baccalauréat contre 56 % des bénéficiai-res. Cependant, les entrées de jeunes peuformés augmentent le plus. Ainsi, près de19 % des jeunes bénéficiaires ont un niveauV bis ou VI contre 12 % en 2008. La part des26-34 ans ayant un niveau V Bis ou VI passede 15 % en 2008 à 40 % en 2009.

Ba

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À l’opposé, les jeunes avec un niveau deformation supérieur au baccalauréat sontaussi plus nombreux. Ils représentent16 % des entrées dans le dispositif, contre14 % en 2008.

En relation avec le niveau de formation, laqualification des jeunes est faible puisqu-’un quart n’a pas de diplôme. Elle reste,tout de même, supérieure à celle desaînés, dont les trois quart des entrantsn’ont pas de diplômes. Les moins de 26ans sont les plus qualifiés avec 13 % depersonnes ayant plus que le baccalauréat,34,7 % de bacheliers et 23,6 % de diplômésd’un CAP-BEP. En revanche, les 26-34 anssont moins qualifiés et 44,4 % d’entre euxn’ont aucun diplôme.

Des emplois dans desétablissements de petite tailledu tertiaire

Trois quarts des jeunes sont embauchésdans des établissements de moins de 50salariés et la moitié dans des établisse-ments de moins de 10 salariés. Il s’agitavant tout de très petits établissements dusecteur des services (notamment servicesde conseil aux entreprises) et du com-merce de détail. Cependant, l’embauchedes jeunes en CUI Pro est plus proche decelle des salariés les plus âgés avec plusde 30 % dans les très petits établissements(moins de dix salariés) du commerce dedétail et de la restauration, ainsi que dansles établissements de taille moyenne (de50 à moins de 250 salariés) du transportcollectif routier, de la sécurité et des asso-ciations.

Il n’y pas de différence notable de modede recrutement suivant les âges, lesemployeurs privilégiant fortement le CDD(97 % des embauches pour les jeunes).Cependant, la durée des contrats est pluslongue pour les jeunes puisque 56,2 % ont

des contrats de 13 à 24 mois contre 20 %pour leurs aînés. Une fois encore, les26-34 ans se différencient des moins de 26ans par des durées de contrats plus cour-tes : 66 % durent un an ou moins, contre38 % pour les moins de 26 ans.

Les qualifications de brancheréservées au public le pluséloigné de l’emploi (CUI Pro)

Dans 92 % des cas, les jeunes entrants encontrat de professionnalisation préparentdes diplômes ou titres homologués. Lesbénéficiaires de moins de 26 ans, quipoursuivent plus souvent leur scolarité àtravers ce contrat, préparent plutôt desdiplômes (46 % d’entre eux). Les bénéfi-ciaires de 26 à 34 ans sont plus orientésvers des titres professionnels homolo-gués (63 % des cas). Les qualificationsreconnues par les branches (classificationCCN) concernent 5 % des contrats conclusen 2009. Ces qualifications sont, pour lesdeux tiers, visées par les bénéficiaires duCUI Pro.

La durée des formations est variable sui-vant la qualification visée par le bénéfi-ciaire. Les qualifications associées auxreconnaissances de branche sont globale-ment plus courtes que celles relevant de lapréparation d’un diplôme ou d’un titreprofessionnel. Les jeunes de 26 à 34 ans,qui visent moins les diplômes et dont lescontrats sont plus courts en moyenne, sui-vent moins d’heures de formations queles jeunes de moins de 26 ans. Ainsi, 91 %des jeunes de 26 à 34 ans ont une durée deformation inférieure à 800 heures contre70 % des jeunes de moins de 26 ans.�

Pascale FAUVET

Direction du travail, de l’emploi et de laformation professionnelle

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Bilan d'actions

Caractéristiques des contrats de professionnalisation enregistrés en 2009

Totaldes

entrées

dont

Jeunes demoins de

35 ans

Jeunes demoins de

26 ans

Jeunesde 26 à34 ans

35 ansou plus

Nombre de nouveaux contrats 3 670 3 019 2 404 615 651Hommes 44,7 44,5 42,6 51,9 45,8Femmes 55,3 55,5 57,4 48,1 54,2

Niveau de formation à l'entréeI à III 13,5 15,7 16,8 11,4 3,4IV (Bac) 28,4 33,5 36,6 21,5 4,6V (CAP, BEP) 29,3 31,3 33,2 24,9 18,9V bis et VI 26,8 18,8 13,3 40,0 64,2

Diplôme le plus élevé obtenuBac + 3 ou plus 1,9 2,2 1,8 3,6 0,6Bac + 2 8,4 9,9 11,3 4,2 1,4Bac professionnel, technique, général,Brevet technique ou professionnel 26,7 31,6 34,7 19,4 4,2

dont Bac général 8,8 10,2 10,9 7,1 2,1CAP-BEP 21,6 23,6 24,5 20,3 12,1Brevet 6,5 7,0 7,0 6,8 4,0Certificat de formation générale 1,3 0,9 1,0 1,3 2,5Aucun diplôme 33,6 24,5 19,6 44,4 75,3Situation avant contratFin de scolarité 13,2 16,0 19,8 1,5 0,3Contrat aidé, stage de formation professionnelle 18,3 15,9 13,9 23,7 29,5

dont Contrat de formation en alternance 9,0 10,3 11,8 4,6 2,8Salarié 5,2 5,8 6,0 4,9 2,6Demandeur d'emploi 56,2 53,7 50,1 67,6 66,9Inactivité 7,2 8,6 10,2 2,3 0,8

Mode de reconnaissance de la qualificationDiplôme de l'enseig. technologique et professionnel 35,2 40,0 45,8 17,6 12,6Titres professionnels 55,8 52,4 49,6 63,4 71,6Certifications (CQP, CPNE) 2,6 2,8 2,6 3,3 2,0Reconnue dans une classification CCN 6,4 4,8 2,0 15,8 13,8

Statut du contratCDI 2,3 2,6 3,0 0,8 0,9CDD (y compris le travail temporaire) 97,7 97,4 97,0 99,2 99,1

Durée du CDD ou de l'action de professionnalisationde 6 à 12 mois 50,5 43,9 38,0 66,9 81,413 à 24 mois 49,5 56,2 62,0 33,2 19,6

Durée de la formation en heuresMoins de 200 heures 1,0 0,8 0,4 2,3 2,0200 à 499 heures 38,8 32,6 26,4 57,0 67,0500 à 799 heures 38,5 41,0 43,1 32,2 28,0800 heures et plus 21,7 25,6 30,1 8,5 3,0

Source : Dares (Direction de l'animation de la recherche des études et des statistiques

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Le Projet Initiative Jeunes (PIJ) :une insertion professionnelle pour lesjeunes de 18 à 30 ans

Le Projet Initiative-Jeune (PIJ) fait partiedes mesures prévues par la loi d’orienta-tion pour l’Outre-mer du 13 décembre2000 destinées à élargir les possibilitésd’insertion professionnelle des jeunesd’Outre-mer ainsi qu’à contribuer audéveloppement économique local. Le PIJconcerne les jeunes de 18 à 30 ans et sedécline en deux dispositifs : le volet créa-tion et le volet mobilité.

Le volet création :270 nouveaux jeunes en 2009

Le PIJ volet création vise tout particulière-ment à soutenir les créateurs ou repre-neurs d’entreprise de moins de 31 ans,ainsi que les anciens bénéficiaires de con-trat "emploi-jeune", sans limite d’âge, si lademande est effectuée dans les trois moissuivant la fin du contrat. L’aide, ouverte àl’ensemble des activités (industrielle, com-merciale, artisanale, agricole, ...), est cons-tituée d’un capital dont le montant dépendde la nature du projet, tout en ne pouvantexcéder 7 317 €. Cette aide est exonéréede charges sociales et fiscales.

En 2009, 271 jeunes réunionnais de moinsde 31 ans ont bénéficié de l’aide financièrePIJ pour créer ou reprendre une entre-prise, soit une baisse de 7,5 % par rapportà 2008. Ces créateurs sont majoritaire-ment des hommes, mais le nombre defemmes a augmenté de 17 % en un an,alors que celui des hommes a diminué de19 %.

Le volet mobilité :1 000 nouveaux jeunes en 2009

Le PIJ volet mobilité vise tout particulière-ment les jeunes de 18 à 30 ans qui doiventsuivre une formation professionnelle, enmétropole ou à l’étranger, de plus de 300heures, dans le cadre d’un projet profes-sionnel. Les bénéficiaires du PIJ mobilitéreçoivent une aide financière pendant, auplus, 24 mois.

En 2009, 1 015 nouveaux réunionnais ontbénéficié du PIJ mobilité. C’est un peu plusqu’en 2008 (736), mais c’est moins qu’en2007 et 2006, avec, respectivement, 1 458et 1 494 nouvelles entrées dans ce disposi-tif. Dans l’ensemble, la moitié des bénéfi-ciaires du PIJ mobilité sont des hommes.

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Le contrat d’autonomie :une expérimentation pour les jeunesdes quartiers prioritaires

Le contrat d’autonomie est un dispositif crééen 2008 dans le cadre du plan "Espoir Ban-lieues" pour une nouvelle politique de laville. Il a débuté en octobre 2008 à La Réu-nion et s’applique sur 35 départements fran-çais. Il s’agit d’une expérimentation sur troisans d’un parcours court et intensif.

Les jeunes de 16 à 30 ansrésidant dans un quartierprioritaire

À La Réunion, le contrat d’autonomieconcerne les jeunes de 16 à 30 ans, résidantdans une zone couverte par un contraturbain de cohésion sociale (CUCS) et ren-contrant des difficultés particulières d’accèsà l’emploi. Il a pour objectif la constructiond’un projet contractualisé, permettant, àterme, l’autonomie du bénéficiaire, repo-sant soit sur un emploi durable (CDI, CDD oucontrat de travail temporaire d’une duréesupérieure ou égale de plus de six mois,hors contrats aidés du secteur non mar-chand et contrat de professionnalisation oucontrat d’apprentissage), soit sur une créa-tion effective d’entreprise, soit sur l’accès àune formation qualifiante, pour les jeunesde niveau infra V.

Un suivi individualisé,même après la sortie

Le suivi des jeunes est individualisé dans lecadre d’un contrat d’engagement entre unopérateur privé (à La Réunion, il s’agit d’ungroupement constitué des missions localesOuest, Nord et Est) et le jeune pendant sixmois, renouvelable une fois. Pendant cettepériode, le bénéficiaire reçoit une boursemensuelle de 300 €. L’accompagnement del’opérateur se poursuit durant les six pre-miers mois de la sortie du contrat du bénéfi-ciaire. L’opérateur s’engage à mettre enœuvre une méthodologie spécifique, à pros-pecter par des moyens novateurs.

Un objectif de 900 contratsjusqu’à fin 2010

Un objectif de 900 contrats d’autonomie,répartis sur 14 communes et 41 quartiersprioritaires, a été attribué au groupementconstitué des missions locales Ouest, Nordet Est, qui couvre l’ensemble de l’île. Fin2009, 460 jeunes réunionnais ont signé uncontrat d’autonomie depuis le début du dis-positif. Parmi eux, 57 % étaient des hom-mes, 76 % âgés de 16 à 21 ans et 53 % sansdiplôme.

InvInventaire des dispositifs

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Le Contrat de professionnalisation :un dispositif d’insertion en alternancecommun aux jeunes et aux adultes

Dans le cadre de la loi du 4 mai 2004 rela-tive à la formation professionnelle tout aulong de la vie et au dialogue social, uncontrat unique, le contrat de professionna-lisation, s’est substitué aux anciens con-trats en alternance (contrats de qualifica-tion jeune et adulte, contrat d’orientationet contrat d’adaptation)

Le contrat de professionnalisation estréservé aux jeunes de moins de 26 ans,aux demandeurs d’emploi de 26 ans etplus, aux bénéficiaires de minima sociauxet aux personnes sortant d’un contrataidé, sans restriction liée aux diplômes.

Il a pour objectif de favoriser leur insertionou leur réinsertion professionnelle en leurpermettant d’acquérir une qualification.Cette qualification doit être enregistréedans le répertoire national des certifica-tions professionnelles, être reconnuedans les classifications d’une conventioncollective nationale ou figurer sur une listeétablie par la commission paritaire natio-nale de l’emploi d’une branche profes-sionnelle. Les Organismes paritaires col-lecteurs agréés (OPCA) financent laformation, lorsque celle-ci correspond auxpriorités de la branche.

La durée des contrats est de 12 mois,portée à 24 mois après dérogation. Ladurée de la formation et des actions deprofessionnalisation est de 15 % à 25 % dela durée du contrat avec un minimum de150 heures.

Les jeunes de moins de 26 ans perçoivent,sauf dispositions conventionnelles plusfavorables, un salaire compris entre 55 %et 85 % du Smic. Son montant est fonctionde l’âge et du niveau de formation. Larémunération des demandeurs d’emploiâgés de 26 ans ou plus ne peut être infé-rieure ni au Smic ni à 85 % du salaire mini-mum conventionnel.

Ce contrat ouvre droit, pour l’employeur,à une exonération des cotisations patro-nales de sécurité sociale quand il s’agitd’un demandeur d’emploi âgé de 45 ansou plus. En cas d’embauche de deman-deur d’emploi de moins de 45 ans, l’em-ployeur peut bénéficier des allègementsde cotisations de droit commun.

Dans le cadre de "la mobilisation pourl’emploi des jeunes", le décret du 15 juin2009 a institué une aide financière à l’em-bauche des jeunes de moins de 26 ans encontrat de professionnalisation. Pour toutjeune de moins de 26 ans embauché encontrat de professionnalisation entre le 24avril 2009 et le 30 juin 2010, l'employeurpeut bénéficier d'une aide de 1 000 €,voire 2 000 € s'il s'agit d'un jeune n'ayantpas le niveau Bac.

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Le Contrat de professionnalisation :un dispositif d’insertion en alternancecommun aux jeunes et aux adultes

Dans le cadre de la loi du 4 mai 2004 rela-tive à la formation professionnelle tout aulong de la vie et au dialogue social, uncontrat unique, le contrat de professionna-lisation, s’est substitué aux anciens con-trats en alternance (contrats de qualifica-tion jeune et adulte, contrat d’orientationet contrat d’adaptation)

Le contrat de professionnalisation estréservé aux jeunes de moins de 26 ans,aux demandeurs d’emploi de 26 ans etplus, aux bénéficiaires de minima sociauxet aux personnes sortant d’un contrataidé, sans restriction liée aux diplômes.

Il a pour objectif de favoriser leur insertionou leur réinsertion professionnelle en leurpermettant d’acquérir une qualification.Cette qualification doit être enregistréedans le répertoire national des certifica-tions professionnelles, être reconnuedans les classifications d’une conventioncollective nationale ou figurer sur une listeétablie par la commission paritaire natio-nale de l’emploi d’une branche profes-sionnelle. Les Organismes paritaires col-lecteurs agréés (OPCA) financent laformation, lorsque celle-ci correspond auxpriorités de la branche.

La durée des contrats est de 12 mois,portée à 24 mois après dérogation. Ladurée de la formation et des actions deprofessionnalisation est de 15 % à 25 % dela durée du contrat avec un minimum de150 heures.

Les jeunes de moins de 26 ans perçoivent,sauf dispositions conventionnelles plusfavorables, un salaire compris entre 55 %et 85 % du Smic. Son montant est fonctionde l’âge et du niveau de formation. Larémunération des demandeurs d’emploiâgés de 26 ans ou plus ne peut être infé-rieure ni au Smic ni à 85 % du salaire mini-mum conventionnel.

Ce contrat ouvre droit, pour l’employeur,à une exonération des cotisations patro-nales de sécurité sociale quand il s’agitd’un demandeur d’emploi âgé de 45 ansou plus. En cas d’embauche de deman-deur d’emploi de moins de 45 ans, l’em-ployeur peut bénéficier des allègementsde cotisations de droit commun.

Dans le cadre de "la mobilisation pourl’emploi des jeunes", le décret du 15 juin2009 a institué une aide financière à l’em-bauche des jeunes de moins de 26 ans encontrat de professionnalisation. Pour toutjeune de moins de 26 ans embauché encontrat de professionnalisation entre le 24avril 2009 et le 30 juin 2010, l'employeurpeut bénéficier d'une aide de 1 000 €,voire 2 000 € s'il s'agit d'un jeune n'ayantpas le niveau Bac.

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Le Contrat Unique d’Insertion et deProfessionnalisation (CUI-Pro)

Depuis le 4 février 2008, La Réunion a mis enplace, à titre expérimental, le contrat uniqued’insertion (CUI). Ce contrat remplace tousles contrats aidés existant pour les bénéfi-ciaires de minima sociaux : le contrat d’in-sertion RMA (CI-RMA) dans le secteur mar-chand et le contrat d’avenir dans le secteurnon marchand.

Le CUI Pro est l’association d’un Contratunique d’insertion et d'un contrat de profes-sionnalisation. Son objectif est, à la fois, desatisfaire un besoin en recrutement de l’en-treprise et de favoriser la qualification et l’in-tégration professionnelle durable des béné-ficiaires.

Le public cible est celui des bénéficiairesdes minimas sociaux (RMI, API, ASS, AAH).Proposé par Pôle emploi, l’ADI et les mis-sions locales, il s’agit d’un CDD de six oudouze mois renouvelables avec intégrationd’une formation qualifiante en alternanceobligatoire.

Un nouvau public pour lescontrats deprofessionnalisation

L’année 2009 est marquée par la montée encharge des emplois en CUI Pro. En 2009, 805réunionnais ont signé un CUI Pro, contreseulement 76 en 2008, soit 729 de plus. Ilsreprésentent, en 2009, 21 % des bénéficiai-res des contrats de professionnalisation,contre seulement 2 % en 2008. Dans lemême temps, le nombre de contrats de pro-fessionnalisation a augmenté de 744 bénéfi-ciaires supplémentaires. Ainsi, la montéeen charge des CUI pro explique en grandepartie l’augmentation du nombre de con-trats de professionnalisation en 2009.

En raison du public cible, les personnes enCUI Pro sont majoritairement des hommeset globalement plus âgées que les autresbénéficiaires du contrat de professionnali-sation. En 2009, 48 % d’entre elles ont 35 anset plus et seulement 21 % ont moins de 26ans contre respectivement 10 % et 80 %pour les autres bénéficiaires.

Le niveau de formation initial des personnesen CUI Pro est faible : près de 92 % ont unniveau inférieur ou égal au niveau V (CAP,BEP ...). De plus, les personnes ayant unniveau VI (1er cycle, 2e degré) représentent47 % des entrées. Concernant les diplômes,68 % n’en ont aucun, 11 % ont seulement leBrevet ou le Certificat de formation généraleet 14 % ont obtenu un CAP. Ils préparent,pour 62 % d’entre eux, des titres profession-nels, et pour 19 %, des diplômes d’État.

À plus de 96 %, ils sont embauchés dans letertiaire. Dans ce secteur, 72 % travaillentdans les services (notamment dans la sécu-rité et dans le secteur associatif), 14 % dansles transports (essentiellement les trans-ports collectifs) et 11 % dans le commercede détail et la restauration. Dans plus de 82 %des cas, leur contrat de travail ne dépassepas un an.

Pour un employeur du secteur privé, le CUIPro, ouvre droit à :

� une aide de l’État et du Conseil généralcouvrant 50 % du Smic brut chargé.

� une aide de son OPCA couvrant latotalité des frais de formation, une partiedu salaire lorsque le salarié est enformation ainsi que les dépenses liées aututorat.

InvInventaire des dispositifs

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Le contrat d’apprentissage :une filière de la formation initiale

Contrairement au contrat de profession-nalisation, le contrat d’apprentissage nerelève pas des dispositifs de la formationprofessionnelle continue : il constitue unefilière de formation initiale. Il s’adresseaux jeunes de 16-25 ans révolus, des déro-gations à ces limites d’âge étant possibles.

Son objectif est de donner aux jeunes,ayant satisfait, l’obligation scolaire, uneformation générale théorique et pratiqueen vue de l’obtention d’une qualificationprofessionnelle sanctionnée par un diplômeou titre à finalité professionnelle enregis-tré au répertoire national des certificationsprofessionnelles.

Le contrat d’apprentissage est un contratde travail particulier à durée déterminée(de 1 à 3 ans), prévoyant une formationalternant périodes en organismes de for-mation (CFA, section apprentissage) etpériodes en entreprise pour les jeunes de16 à 25 ans révolus. Le salaire perçu parl’apprenti est fonction de son âge et de saprogression dans le cycle de formation.Les jeunes de moins de 21 ans perçoiventun salaire compris entre 25 % et 65 % duSMIC. Ceux de 21 ans ou plus perçoivent,sauf dispositions conventionnelles plusfavorables, un salaire compris entre 53 %et 78 % du Smic.

Ce contrat ouvre droit pour l’employeur àl’exonération des cotisations sociales, sil’entreprise a moins de 11 salariés, à uneindemnité compensatrice forfaitaire d’unmontant de 1 000 € pour chaque année ducycle de formation, et à un crédit d’impôtde 1 600 € multiplié par le nombre moyenannuel d’apprentis. Ce montant pouvantêtre majoré à 2 200 € dans le cas d’em-bauche de jeunes en CIVIS ou de travail-leurs handicapés.

Hormis les entreprises de travail tempo-raire, toutes les entreprises des secteursprivé et public confondus peuventcontracter des contrats d’apprentissage.

Durant l’année 2009, la Direction du tra-vail, de l'emploi et de la formation profes-sionnelle de La Réunion a enregistré 2 542contrats d’apprentissage, soit 31 % de plusqu’en 2008. Parmi eux, 63 % relevaient dela Chambre de métier, 22 % de la Chambrede commerce et d’industrie, 8 % de laChambre d’agriculture et 7 % du secteurpublic.

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