L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

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1 L'IFREMER DANS LE PACIFIQUE CONTEXTE ET HISTOIRE /2 L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE UNE PRÉSENCE STRATÉGIQUE DE LONGUE DATE Depuis un demi-siècle, l’Ifremer est ancré dans l’océan Pacifique, grâce à ses deux implantations en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’à la force de projection de la Flotte océanographique opérée par l’Institut. En appui à l’activité socio-économique locale et aux problématiques de recherche associées, l’Institut s’est imposé comme un partenaire scientifique référent dans le domaine des sciences marines, tant pour les collectivités régionales que pour les partenaires internationaux du plus grand océan du monde. Vue du Centre Ifremer du Pacifique. © Ifremer | Olivier Dugornay Délimitations des ZEE ultra-marines et métropolitaines de la France. © Ifremer CONTACTS IFREMER Direction de la Communication : [email protected] PLUS DE 50% DE LA ZEE FRANÇAISE EST SITUÉE DANS L’OCÉAN PACIFIQUE 5 500 000 km² pour la Polynésie, 1 740 000 km² pour la Nouvelle- Calédonie et Wallis et Futuna, telles sont les surfaces recensées pour les zones économiques exclusives (ZEE) françaises dans l’océan Pacifique, soit respectivement 40% et 13% de la ZEE française, dont la quasi- totalité se situe à une profondeur supérieure à 200 mètres de fond.

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1 L' I F R E M E R D A N S L E P A C I F I Q U E C O N T E X T E E T H I S T O I R E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9

L ’ I F R E M E RD A N S L E P A C I F I Q U E :

C O N T E X T E E T H I S T O I R E

U N E P R É S E N C E S T R AT É G I Q U E D E L O N G U E D AT E

Depuis un demi-siècle, l’Ifremer est ancré dans l’océan Pacifi que, grâce à ses deux implantations en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’à la force de projection de la Flotte océanographique opérée par l’Institut. En appui à l’activité socio-économique locale et aux problématiques de recherche associées, l’Institut s’est imposé comme un partenaire scientifi que référent dans le domaine des sciences marines, tant pour les collectivités régionales que pour les partenaires internationaux du plus grand océan du monde.

Vue du Centre Ifremer du Pacifi que.

© Ifremer | Olivier Dugornay

Délimitations des ZEE ultra-marines et métropolitaines de la France.

© Ifremer

C O N TA C T S I F R E M E R Direction de la Communication : [email protected]

P L U S D E 5 0 % D E L A Z E E F R A N Ç A I S E E S T S I T U É E D A N S L’ O C É A N PA C I F I Q U E

5 500 000 km² pour la Polynésie, 1 740 000 km² pour la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, telles sont les surfaces recensées pour les zones économiques exclusives (ZEE) françaises dans l’océan Pacifi que, soit respectivement 40% et 13% de la ZEE française, dont la quasi-totalité se situe à une profondeur supérieure à 200 mètres de fond.

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La France possède ainsi, grâce à ces territoires ultra-marins, la deuxième zone économique exclusive du monde, derrière les États-Unis et devant l’Australie.

L’ I F R E M E R : U N E L O N G U E H I S T O I R E A V E C L’ O C É A N PA C I F I Q U E

Les sites du Pacifi que à Vairao, sur l’île de Tahiti et à Saint-Vincent, sur la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie ont été installés à la même époque au début des années 1970.

Dans une note à Lucien Laubier du 7 juillet 1971, Jean de Chazeaux indiquait que les travaux avaient commencé le 17 mai pour la réalisation de bassins pour l’aquaculture des crevettes pénéides. L’équipe du CNEXO (Centre national pour l’exploitation des océans, ancêtre de l'Ifremer) s’installe en septembre 1972 avec notamment Alain Michel et Christiane Rémy, la secrétaire. Les projets ont été l’élevage des crevettes et des chevrettes (crevettes d’eau douce Macrobrachium rosenbergii), les moules, les huîtres tropicales et les poissons. L’histoire du COP (Centre Océanologique du Pacifi que) est aussi liée à des projets du CNEXO : la pêche thonière, les nodules polymétalliques et l’énergie thermique des mers.

D’autres projets ont suivi comme la constitution d’un stock de reproducteurs de loup tropical (Lates calcarifer), des travaux sur la nacre et la production d’huîtres perlières. Cette dernière a commencé lorsque Germain Bouchon-Brandely, responsable du service technique des pêches maritimes est allé à Tahiti et dans les Tuamotu vers 1885. Il a écrit : « les perles de Tahiti, d’une beauté hors ligne, sont en ce moment très goûtées et très en honneur ».

Dans les années 1990, les chercheurs publient les résultats de leurs travaux sous le nom Aquacop. Les installations comprennent des laboratoires de bactériologie, d’histologie, de physiologie, une unité de nutrition, trois écloseries expérimentales et deux écloseries pilotes.

Plus tard dans les années 2000 s’ajoutent les partici-pations aux programmes « Zepolyf » pour l’inventaire des ressources minérales et biologiques, « Kopara » étude des communautés microbiennes productrices d' exopoly saccharides et « Repanui » sur la surveillance des huîtres perlières.

L’aquaculture calédonienne commence en 1970 avec l’installation d’une association Aquacal qui sera transférée en 1978 au CNEXO. La fi liale SODACAL de l’Ifremer est créée en 1984. Un des objectifs sera de trouver des débouchés pour la production calédonienne sur le marché international.

En 1989, 300 tonnes de crevettes Penaeus stylirostris sont produites dont un tiers est exporté vers la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Japon.

En 1994, le bilan est très positif avec 1 000 tonnes d’un produit haut de gamme, dix entreprises aquacoles et cinq écloseries.

Dans les années 2000, le programme Desans est monté (Défi santé stylirostris) pour parer aux mortalités qui aff ectent la fi lière crevettes. L’Ifremer participe au chantier « Lagon de Nouvelle- Calédonie » avec un réseau de suivi halieutique, l’étude des usages du lagon et des aires marines protégées ainsi qu'une campagne de bio-prospection des microorganismes de milieux atypiques.

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M I S S I O N S D EA L I S E T L ' A T A L A N T E

U N E P R É S E N C E P E R M A N E N T E S U R L E P L U S G R A N D D E S O C É A N S

La Flotte océanographique française, opérée par l’Ifremer, est utilisée prioritairement pour eff ectuer des recherches scientifi ques et des observations dans tous les domaines de l’océanographie : géosciences marines, océanographie physique et biologique, bio-géochimie et chimie des océans, paléoclimatologie, biodiversité marine…Si plus de la moitié des campagnes océano-graphiques est réalisée dans les eaux atlantiques et méditerranéennes, environ 20% du déploiement de la Flotte océanographique française est eff ectué dans la zone Pacifi que, grâce à deux navires : Alis et L’Atalante.

C O N TA C T S I F R E M E R

Direction de la Communication :[email protected]

Direction de la Flotte Océanographique Française : webmaster@fl otteoceanographique.fr

A L I S , 3 6 5 J O U R S S U R 3 6 5 D A N S L E PA C I F I Q U E

Alis est un navire hauturier, c'est à dire de haute mer qui opère en permanence dans l'océan Pacifi que Sud-Ouest, de la Polynésie Française à la Papouasie- Nouvelle Guinée. Il est basé en Nouvelle-Calédonie.Il réalise des missions océanogra-phiques de physique, de biologie et de bathymétrie. Il est aussi utilisé en tant que navire support pour des missions de plongée, en particulier pour l’étude de la biodiversité.

CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DU NAVIRE :

• Longueur hors tout : 28,40 mètres ;

• Largeur hors tout : 7,60 mètres ;

• Tirant d'eau : 3,80 mètres ;

• Eff ectif navigant : 18 ;

• Scientifi ques, techniciens et hydrographes embarqués : 6 ;

• Construction : 1987.

© Ifremer | Olivier Dugornay

Alis © IRD | Bertrand Bourgeois

L'Atalante © Ifremer | Stéphane Lesbats

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La France possède ainsi, grâce à ces territoires ultra-marins, la deuxième zone économique exclusive du monde, derrière les États-Unis et devant l’Australie.

L’ I F R E M E R : U N E L O N G U E H I S T O I R E A V E C L’ O C É A N PA C I F I Q U E

Les sites du Pacifi que à Vairao, sur l’île de Tahiti et à Saint-Vincent, sur la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie ont été installés à la même époque au début des années 1970.

Dans une note à Lucien Laubier du 7 juillet 1971, Jean de Chazeaux indiquait que les travaux avaient commencé le 17 mai pour la réalisation de bassins pour l’aquaculture des crevettes pénéides. L’équipe du CNEXO (Centre national pour l’exploitation des océans, ancêtre de l'Ifremer) s’installe en septembre 1972 avec notamment Alain Michel et Christiane Rémy, la secrétaire. Les projets ont été l’élevage des crevettes et des chevrettes (crevettes d’eau douce Macrobrachium rosenbergii), les moules, les huîtres tropicales et les poissons. L’histoire du COP (Centre Océanologique du Pacifi que) est aussi liée à des projets du CNEXO : la pêche thonière, les nodules polymétalliques et l’énergie thermique des mers.

D’autres projets ont suivi comme la constitution d’un stock de reproducteurs de loup tropical (Lates calcarifer), des travaux sur la nacre et la production d’huîtres perlières. Cette dernière a commencé lorsque Germain Bouchon-Brandely, responsable du service technique des pêches maritimes est allé à Tahiti et dans les Tuamotu vers 1885. Il a écrit : « les perles de Tahiti, d’une beauté hors ligne, sont en ce moment très goûtées et très en honneur ».

Dans les années 1990, les chercheurs publient les résultats de leurs travaux sous le nom Aquacop. Les installations comprennent des laboratoires de bactériologie, d’histologie, de physiologie, une unité de nutrition, trois écloseries expérimentales et deux écloseries pilotes.

Plus tard dans les années 2000 s’ajoutent les partici-pations aux programmes « Zepolyf » pour l’inventaire des ressources minérales et biologiques, « Kopara » étude des communautés microbiennes productrices d' exopoly saccharides et « Repanui » sur la surveillance des huîtres perlières.

L’aquaculture calédonienne commence en 1970 avec l’installation d’une association Aquacal qui sera transférée en 1978 au CNEXO. La fi liale SODACAL de l’Ifremer est créée en 1984. Un des objectifs sera de trouver des débouchés pour la production calédonienne sur le marché international.

En 1989, 300 tonnes de crevettes Penaeus stylirostris sont produites dont un tiers est exporté vers la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Japon.

En 1994, le bilan est très positif avec 1 000 tonnes d’un produit haut de gamme, dix entreprises aquacoles et cinq écloseries.

Dans les années 2000, le programme Desans est monté (Défi santé stylirostris) pour parer aux mortalités qui aff ectent la fi lière crevettes. L’Ifremer participe au chantier « Lagon de Nouvelle- Calédonie » avec un réseau de suivi halieutique, l’étude des usages du lagon et des aires marines protégées ainsi qu'une campagne de bio-prospection des microorganismes de milieux atypiques.

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Le calendrier du navire hauturier a été ciblé sur quatre zones du Pacifi que : l’archipel des Marquises, la ZEE de Nouvelle-Calédonie, la Papouasie Nouvelle-Guinée et Vanuatu.

L’IRD (Institut de recherche pour le développement) a fourni la très grande majorité des chefs de mission, sur des thématiques diverses, comme l’évolution du climat et son incidence sur les panaches phyto- planctoniques, l’étude des monts sous-marins comme oasis de biodiversité, ou encore la distribution des baleines à bosse au sein du Parc naturel de la mer de corail. Des chercheurs de l'Ifremer ont participé à ces campagnes de recherche.

L’ATA L A N T E , U N E F O R C E D E P R OJ E C T I O N S U R L’ E N S E M B L E D U PA C I F I Q U E

L’Atalante est un navire hauturier de recherche pluridisciplinaire doté de sondeurs et d’équipements acoustiques ainsi que d’un treuil grands fonds.Ces missions variées peuvent concerner les géosciences marines, l’océanographie physique et la biologie.

CARACTÉRISTIQUES DU NAVIRE :

• Longueur hors tout : 84,6 mètres ;

• Largeur hors tout : 15,85 mètres ;

• Tirant d'eau : 5,1 mètres ;

• Eff ectif navigant : 17 à 30 suivant le type de mission ;

• Scientifi ques et techniciens : 30 maximum ;

• Construction : 1989, Le Havre.

PA N O R A M A D E S M I S S I O N S D E L’ATA L A N T E D A N S L E PA C I F I Q U E E N 2 0 1 9

En 2019, le calendrier de L’Atalante s’est essentiellement déroulé dans l’océan Pacifi que, avec la mise en œuvre du robot télé-opéré Victor 6000, dont la base de logistique et de maintenance est située sur le Centre Ifremer Méditerranée de La Seyne.

Voici un éventail de quelques-unes des principales campagnes, dont les Chefs de mission sont issus de diff érents organismes de recherche français : Sorbonne Université, IRD, MNHN, CNRS...

CHUBACARC (CONNECTIVITÉ ET HISTOIRE DES COMMUNAUTÉS HYDROTHERMALES DES BASSINS/VOLCANS ARRIÈRE-ARC DU PACIFIQUE)25 MARS - 7 JUIN 2019CHEF DE MISSION : STÉPHANE HOURDEZ, OBSERVATOIRE DE BANYULSSTATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF

ChuBacArc avait pour objectif l'étude de la diversité et de la connectivité à l'échelle régionale des peuplements hydrothermaux des bassins à l'arrière des chaînes volcaniques du Pacifi que ouest et la résilience des communautés face à une exploitation minière, c'est à dire leur capacité à retrouver leur état initial après la perturbation. L'équipe scientifi que souhaitait mieux comprendre les causes du partitionnement de la biodiversité hydrothermale des bassins arrière-arc du Pacifi que ouest à une échelle régionale, qu'elles soient historiques, écologiques ou liées aux contraintes biologiques propres à chaque espèce. À l’issue de la mission, Stéphane Hourdez indique que « dans l'ensemble, la campagne a été un succès, avec des échantillonnages dans les cinq zones initialement visées. Au cours de ChuBacArc, nous avons aussi découvert trois nouveaux sites, dont un dans le Bassin de Woodlark pour lequel aucun site n'était connu auparavant .

+ d'infos sur le compte Facebook de la campagne : https://www.facebook.com/chubacarc/

SPPIM (SOUTH PACIFIC PLUME IMAGING WITH MERMAIDS)04 AOÛT – 31 AOÛTCHEF DE MISSION : YANN HELLO (IRD GEOAZUR SOPHIA ANTIPOLIS)

L'équipe de la campagne SPPIM, composée de sismo logues et géodynamiciens, a proposé un projet ambitieux et technologiquement novateur qui a pour but d'imager les panaches du Pacifi que Sud et d'associer leurs signatures sismiques à des modèles géodynamiques. Les scientifi ques exploiteront ainsi toutes les données sismologiques de la région existantes, y compris les données déjà recueillies à terre par des réseaux temporaires et les déploiements antérieurs d'OBS (stations sismiques sous-marines). Ils compléteront l'ensemble de ces données avec les enregistrements d'un nouveau type d'instrument, les fl otteurs acoustiques Mermaids, qui ont un fort potentiel pour recueillir des données nouvelles uniques et inestimables dans des régions océaniques sous-échantillonnées. Ce sont des fl otteurs qui peuvent être immergés jusqu'à 2 000 mètres de profondeur, en embarquant des hydrophones (capteurs de pression). Ce programme a été initié l'an dernier, avec des déploiements de fl otteurs acoustiques Mermaids lors de trois missions avec le navire Alis au départ de Nouméa vers Tahiti, précise le chef de mission Yann Hello.

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KANADEEP | 04 SEPTEMBRE – 2 OCTOBRECHEFE DE MISSION : SARAH SAMADI (MNHN)

Le projet KANADEEP s’inscrit dans le programme « Tropical Deep Sea Benthos » (TDSB), mené par le MNHN et l’IRD depuis les années 80, rassemblant depuis près de 40 ans un réseau international de taxonomistes, spécialistes de l'identifi cation et de la classifi cation des espèces. Durant la dernière décennie, et grâce aux progrès des techniques moléculaires (extraction ADN, séquençage, géno-typage...), le programme s’est diversifi é en fournissant des données pour les projets internationaux de systématique moléculaire (Tree of Life et Barcode of Life) mais également pour plusieurs équipes de recherche qui se focalisent sur l’étude de la structure et de l’origine de la biodiversité en milieu sous-marin profond.

Le projet d’expédition KANADEEP se concentre sur les fonds sous-marins profonds de la ZEE de Nouvelle-Calédonie, déjà partiellement échantillonnés au cours d’autres expéditions du programme TDSB.

L’objectif de ce nouveau projet est donc de collecter des nouvelles données sur des compartiments inconnus ou peu connus de la biodiversité profonde et sur des zones encore non explorées de la ZEE. Les résultats attendus sont importants dans le contexte du Parc Marin de la Mer de Corail, créé en avril 2014. L’Aire Marine Protégée (AMP) couvre toute la ZEE et est, par conséquent une des plus grandes AMP au monde. Ce projet correspond également aux priorités du Grand Observatoire du Pacifi que Sud (GOPS) et aux objectifs scientifi ques de la coopération entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie à l’échelle de la mer de Corail.

TONGA | 31 OCTOBRE - 6 DÉCEMBRECHEFES DE MISSION : CÉCILE GUIEU (CNRS OBSERVATOIRE DE VILLEFRANCHE-SUR-MER) & SOPHIE BONNET (IRD, MIO, MARSEILLE)

La campagne TONGA a pour objectif de caractériser du point de vue de la chimie, de la biologie et la physique, les panaches des fl uides hydrothermaux émis par des volcans peu profonds dans la zone de l'arc des Tonga et d'en étudier l'impact sur les cycles biogéochimiques (en particulier les métaux, dont le fer) et les eff ets toxiques ou fertilisants sur les écosystèmes pélagiques de cette région de l'océan Pacifi que.

Grâce aux données acquises en mer, couplées à de la modélisation, TONGA permettra de comprendre l'origine des importantes fl oraisons phyto-plancto-niques du Sud Ouest Pacifi que.

Pour la chèfe de mission Cécile Guieu, « plus de quatre ans après OUTPACE, campagne pendant laquelle nous avons découvert une source de fer hydrothermale peu profonde alimentant la couche éclairée de surface, nous revenons explorer en détail la zone de l'arc des Tonga, pour identifi er cette source, la caractériser et en étudier l'impact sur l'écosystème, en lien avec la dynamique de la zone : c'est un challenge pour cette belle équipe de 29 scientifi ques et un réalisateur de fi lm ».

Containers-laboratoires embarqués pour conduire des expériences de mélange entre

l'eau du fond (pompage à 500 mètres) et l'eau de surface pour étudier les eff ets fertilisants

ou toxiques des fl uides hydrothemaux.© DR - TONGA

Floraison de trichodesmium, l'algue la plus représentative liée à l'enrichissement en fer

suspecté dans la zone, très visible à la surface de l'océan (photo prise pendant OUTPACE).

© DR - OUTPACE

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Le calendrier du navire hauturier a été ciblé sur quatre zones du Pacifi que : l’archipel des Marquises, la ZEE de Nouvelle-Calédonie, la Papouasie Nouvelle-Guinée et Vanuatu.

L’IRD (Institut de recherche pour le développement) a fourni la très grande majorité des chefs de mission, sur des thématiques diverses, comme l’évolution du climat et son incidence sur les panaches phyto- planctoniques, l’étude des monts sous-marins comme oasis de biodiversité, ou encore la distribution des baleines à bosse au sein du Parc naturel de la mer de corail. Des chercheurs de l'Ifremer ont participé à ces campagnes de recherche.

L’ATA L A N T E , U N E F O R C E D E P R OJ E C T I O N S U R L’ E N S E M B L E D U PA C I F I Q U E

L’Atalante est un navire hauturier de recherche pluridisciplinaire doté de sondeurs et d’équipements acoustiques ainsi que d’un treuil grands fonds.Ces missions variées peuvent concerner les géosciences marines, l’océanographie physique et la biologie.

CARACTÉRISTIQUES DU NAVIRE :

• Longueur hors tout : 84,6 mètres ;

• Largeur hors tout : 15,85 mètres ;

• Tirant d'eau : 5,1 mètres ;

• Eff ectif navigant : 17 à 30 suivant le type de mission ;

• Scientifi ques et techniciens : 30 maximum ;

• Construction : 1989, Le Havre.

PA N O R A M A D E S M I S S I O N S D E L’ATA L A N T E D A N S L E PA C I F I Q U E E N 2 0 1 9

En 2019, le calendrier de L’Atalante s’est essentiellement déroulé dans l’océan Pacifi que, avec la mise en œuvre du robot télé-opéré Victor 6000, dont la base de logistique et de maintenance est située sur le Centre Ifremer Méditerranée de La Seyne.

Voici un éventail de quelques-unes des principales campagnes, dont les Chefs de mission sont issus de diff érents organismes de recherche français : Sorbonne Université, IRD, MNHN, CNRS...

CHUBACARC (CONNECTIVITÉ ET HISTOIRE DES COMMUNAUTÉS HYDROTHERMALES DES BASSINS/VOLCANS ARRIÈRE-ARC DU PACIFIQUE)25 MARS - 7 JUIN 2019CHEF DE MISSION : STÉPHANE HOURDEZ, OBSERVATOIRE DE BANYULSSTATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF

ChuBacArc avait pour objectif l'étude de la diversité et de la connectivité à l'échelle régionale des peuplements hydrothermaux des bassins à l'arrière des chaînes volcaniques du Pacifi que ouest et la résilience des communautés face à une exploitation minière, c'est à dire leur capacité à retrouver leur état initial après la perturbation. L'équipe scientifi que souhaitait mieux comprendre les causes du partitionnement de la biodiversité hydrothermale des bassins arrière-arc du Pacifi que ouest à une échelle régionale, qu'elles soient historiques, écologiques ou liées aux contraintes biologiques propres à chaque espèce. À l’issue de la mission, Stéphane Hourdez indique que « dans l'ensemble, la campagne a été un succès, avec des échantillonnages dans les cinq zones initialement visées. Au cours de ChuBacArc, nous avons aussi découvert trois nouveaux sites, dont un dans le Bassin de Woodlark pour lequel aucun site n'était connu auparavant .

+ d'infos sur le compte Facebook de la campagne : https://www.facebook.com/chubacarc/

SPPIM (SOUTH PACIFIC PLUME IMAGING WITH MERMAIDS)04 AOÛT – 31 AOÛTCHEF DE MISSION : YANN HELLO (IRD GEOAZUR SOPHIA ANTIPOLIS)

L'équipe de la campagne SPPIM, composée de sismo logues et géodynamiciens, a proposé un projet ambitieux et technologiquement novateur qui a pour but d'imager les panaches du Pacifi que Sud et d'associer leurs signatures sismiques à des modèles géodynamiques. Les scientifi ques exploiteront ainsi toutes les données sismologiques de la région existantes, y compris les données déjà recueillies à terre par des réseaux temporaires et les déploiements antérieurs d'OBS (stations sismiques sous-marines). Ils compléteront l'ensemble de ces données avec les enregistrements d'un nouveau type d'instrument, les fl otteurs acoustiques Mermaids, qui ont un fort potentiel pour recueillir des données nouvelles uniques et inestimables dans des régions océaniques sous-échantillonnées. Ce sont des fl otteurs qui peuvent être immergés jusqu'à 2 000 mètres de profondeur, en embarquant des hydrophones (capteurs de pression). Ce programme a été initié l'an dernier, avec des déploiements de fl otteurs acoustiques Mermaids lors de trois missions avec le navire Alis au départ de Nouméa vers Tahiti, précise le chef de mission Yann Hello.

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D E S P E R L E S D E T O U T E S L E S C O U L E U R S

L’huître perlière de Polynésie (Pinctada marga-ritifera) a la particularité de produire des perles de couleurs variées. La production repose sur une huître donneuse et une huître receveuse : un morceau du manteau de l’huître donneuse est inséré dans l’huître receveuse, en même temps qu’un nucléus, objet autour duquel le greff on, devenu sac perlier, sécrètera la perle. La couleur dépend de l’huître donneuse et est similaire à celle de la face interne de sa coquille. Les facteurs environnementaux, notamment la profondeur infl uencent également la teinte de la perle.

C O N TA C T SI F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovation, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Ameligen (Amélioration génétique de l'huître perlière Pinctada margaritifera en Polynésie Française)

• Dates : 2016-2019

• Objectifs : aboutir à une meilleure compréhension des facteurs impliqués dans les variations de la qualité des perles, notamment les gènes et les paramètres environnementaux responsables de la couleur.

• Résumé : Des gènes associés aux couleurs jaunes, vertes et rouge ont été identifi és. Par ailleurs, un logiciel capable de distinguer les nuances de couleur des perles a été développé. Il a permis de confi rmer que la teinte des perles varie selon la profondeur d'origine de l'huître qui produit la perle, et non la profondeur à laquelle la perle a été constituée.

D É R O U L É D U P R OJ E TLe projet Ameligen est dans la continuité de plusieurs programmes antérieurs visant à mieux comprendre les facteurs génétiques infl uençant la qualité des perles. Des huîtres produisant des perles rouges, jaunes et vertes ont été analysées géné-tiquement pour identifi er les gènes responsables de leur coloration. Par ailleurs, une recherche, publiée en mai 2019, a permis le développement d’un logiciel de reconnaissance automatique de la couleur des coquilles et des perles, dans le but de rendre leur catégorisation plus objective.

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R É S U LTAT SLes gènes liés aux couleurs des coquilles internes et des perles ont été identifi és : sept ne sont présents que chez les huîtres ayant une coquille interne jaune, dix-neuf sont associés au vert et vingt-quatre au rouge. Le logiciel de reconnaissance des couleurs s’est montré capable de distinguer correctement les couleurs et les teintes des perles testées, de couleur verte ou rouge. L’étude a permis de confi rmer que la brillance et la teinte des perles varie selon la profondeur à laquelle l’huître donneuse a vécu : plus le lieu d’origine de l’huître dont le greff on est issu est profond, plus la couleur de la perle est sombre. Ce phénomène semble indépendant de la profondeur à laquelle se situe l’huître receveuse au moment où se forme la perle.

P O U R S U I T EIl reste à préciser le rôle des gènes liés à la coloration de la perle dans les voies de production des pigments. Une autre question subsiste sur les mécanismes par lesquels les conditions environnementales infl uencent l’expres-sion de ces gènes. La question n’est pas simple, car plusieurs paramètres varient avec la profondeur : les nutriments disponibles, la luminosité, la température et la structure des couches d’aragonite, minéral qui constitue l’intérieur des coquilles et la surface des perles. Le changement de teinte des perles avec la profondeur est une question cruciale car, avec le réchauff ement de l’eau et l’augmentation du nombre de vols, les éleveurs ont tendance à placer leurs cultures d'huîtres plus en profondeur.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CNRS, École pratique des hautes études, université de Perpignan Via Domitia))

• Acteurs privés : D. Devaux, SCA Regahiga, Mangareva, Archipel des Gambier

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Polynésie française

• Direction des ressources marines

Perles issues de l’huître Pinctada margaritifera.© Ifremer | DR

Page 8: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

1 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E G É N O M E D E L ' H U Î T R E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

L ’ A D N D E L ’ H U Î T R E P E R L I È R E D É C O D É

La perliculture fait face à une diminution de la qualité des perles, ainsi qu’au changement climatique. Les mécanismes contrôlant la fabrication des perles et l’adaptation des huîtres aux conditions environnementales sont encore mal connus. Afi n de mieux comprendre leurs déterminants génétiques, le génome de l’huître perlière de Polynésie, (c’est-à-dire l’ensemble de ses gènes), a été entièrement séquencé pour la première fois.

C O N TA C T S I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovation, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Ameligen (Amélioration génétique de l'huître perlière P. margaritifera en Polynésie Française)

• Dates : 2016-2019

• Objectifs : Caractériser la diversité des huîtres perlières, en vue de leur amélioration génétique.

• Résumé : La totalité du génome a été séquencée. Il sera utilisé pour des études sur l’écologie et l’évolution de l’huître perlière.

D É R O U L É D U P R OJ E TUne huître mâle sauvage de grande taille a été choisie pour établir le génome de référence. Après avoir prélevé un échantillon, l’ADN a été extrait puis entièrement séquencé. Les gènes présents dans le génome ont été identifi és par des techniques basées sur l’ARN (Acide ribonu-cléique), et des modèles moléculaires (prédiction de structures de gènes puis recherche dans le génome). Les séquences des gènes identifi és ont été transformées en séquences des protéines codées, qui permettent une comparaison de l’évolution des génomes entre espèces. Les protéines obtenues ont été comparées avec celles, déjà connues, de six espèces de mollusques proches : quatre bivalves et deux gastéropodes. Le but était de reconstituer l’histoire évolutive de la famille de l’huître perlière.

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E C O U L E U R D E S P E R L E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLes gènes liés aux couleurs des coquilles internes et des perles ont été identifi és : sept ne sont présents que chez les huîtres ayant une coquille interne jaune, dix-neuf sont associés au vert et vingt-quatre au rouge. Le logiciel de reconnaissance des couleurs s’est montré capable de distinguer correctement les couleurs et les teintes des perles testées, de couleur verte ou rouge. L’étude a permis de confi rmer que la brillance et la teinte des perles varie selon la profondeur à laquelle l’huître donneuse a vécu : plus le lieu d’origine de l’huître dont le greff on est issu est profond, plus la couleur de la perle est sombre. Ce phénomène semble indépendant de la profondeur à laquelle se situe l’huître receveuse au moment où se forme la perle.

P O U R S U I T EIl reste à préciser le rôle des gènes liés à la coloration de la perle dans les voies de production des pigments. Une autre question subsiste sur les mécanismes par lesquels les conditions environnementales infl uencent l’expres-sion de ces gènes. La question n’est pas simple, car plusieurs paramètres varient avec la profondeur : les nutriments disponibles, la luminosité, la température et la structure des couches d’aragonite, minéral qui constitue l’intérieur des coquilles et la surface des perles. Le changement de teinte des perles avec la profondeur est une question cruciale car, avec le réchauff ement de l’eau et l’augmentation du nombre de vols, les éleveurs ont tendance à placer leurs cultures d'huîtres plus en profondeur.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CNRS, École pratique des hautes études, université de Perpignan Via Domitia))

• Acteurs privés : D. Devaux, SCA Regahiga, Mangareva, Archipel des Gambier

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

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• Polynésie française

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Perles issues de l’huître Pinctada margaritifera.© Ifremer | DR

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R É S U LTAT SLe génome de l’huître perlière Pinctada margaritifera contient 1,3 milliard de paires de bases. Il est plus long que celui des autres espèces du genre Pinctada, qui ne dépassent pas un milliard de paires de bases. L'huître possède 54 000 gènes. 101 familles de gènes (qui regroupent les gènes issus d’un gène ancestral commun) lui sont spécifi ques. Pour le moment, 79 d’entre eux ont été associés à une fonction.

P O U R S U I T EL’étude est toujours en cours pour décrire le génome et préciser l’histoire évolutive de la famille de l’huître perlière. Ce génome servira aux études sur les mécanismes moléculaires qui gouvernent la fabrication des perles (couleur, qualité…), la taille des huîtres, leur capacité d’adaptation à l’environnement ou encore la détermination génétique du genre.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

• Unité Interaction hôtes pathogènes environnement (Montpellier)

• Département Infrastructures de recherche et systèmes d’Information - service de Bioinformatique (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• CNRS

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Polynésie Française

• Université de Montpellier

• Université Perpignan Via Domitia

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement)

• Groupements d’intérêt économique fédérant des perliculteurs

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Une des deux valves de l'huître perlière séquencée.© Ifremer | DR

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1 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L E C H A N G E M E N T C L I M A T I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

L E C H A N G E M E N T C L I M A T I Q U E M E T E N D A N G E R

L ’ H U Î T R E P E R L I È R E

Depuis le début du 20e siècle, la température de surface des océans tropicaux a augmenté de 0,7°C. Dans le même temps, leur pH a baissé de 0,1 unité, les rendant plus acides. La température devrait encore augmenter de 1 à 2,5°C et le pH diminuer de 0,1 à 0,4 d’ici la fi n du siècle. Une augmentation de la température et de l’acidité qui pourraient être néfastes pour l’huître perlière.

C O N TA C T SI F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Polyperl (Gestion intégrée et adaptation de la perliculture en Polynésie française dans le contexte du changement global : approche environnementale, économique et sociale)

• Dates : 2013 à 2016

• Objectifs : étudier les eff ets sur l’huître perlière de l’acidi-fi cation et de l’augmentation de la température, en se basant sur les prévisions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

• Résumé : L’acidifi cation ralentit la croissance de la coquille et altère sa face interne, sans menacer la survie des huîtres. En revanche, le réchauff ement de l’eau restreint leur métabolisme et ralentit leur croissance. Il pourrait mettre en danger la survie de l’espèce en Polynésie.

D É R O U L É D U P R OJ E TPlusieurs recherches ont été menées en bassin sur l’huitre perlière. L’une a testé l’eff et de l’acidifi cation seule. La seconde a mesuré les eff ets conjugués de l’augmentation de la température et de l’acidifi cation. Pour chaque étude, plusieurs valeurs ont été testées.

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E G É N O M E D E L ' H U Î T R E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLe génome de l’huître perlière Pinctada margaritifera contient 1,3 milliard de paires de bases. Il est plus long que celui des autres espèces du genre Pinctada, qui ne dépassent pas un milliard de paires de bases. L'huître possède 54 000 gènes. 101 familles de gènes (qui regroupent les gènes issus d’un gène ancestral commun) lui sont spécifi ques. Pour le moment, 79 d’entre eux ont été associés à une fonction.

P O U R S U I T EL’étude est toujours en cours pour décrire le génome et préciser l’histoire évolutive de la famille de l’huître perlière. Ce génome servira aux études sur les mécanismes moléculaires qui gouvernent la fabrication des perles (couleur, qualité…), la taille des huîtres, leur capacité d’adaptation à l’environnement ou encore la détermination génétique du genre.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

• Unité Interaction hôtes pathogènes environnement (Montpellier)

• Département Infrastructures de recherche et systèmes d’Information - service de Bioinformatique (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• CNRS

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Polynésie Française

• Université de Montpellier

• Université Perpignan Via Domitia

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement)

• Groupements d’intérêt économique fédérant des perliculteurs

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Une des deux valves de l'huître perlière séquencée.© Ifremer | DR

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R É S U LTAT S

Une acidité plus importante de l’eau provoque un blanchiment de la coquille externe, tandis que l’intérieur montre des signes de dissolution. Un des gènes impliqués dans la fabrication de la coquille est moins actif. Ces diff érents facteurs contribuent à un ralentissement de la croissance de la coquille. La survie des animaux ne semble cependant pas en jeu, puisque leur consommation d’énergie et leur reproduction ne sont pas aff ectées. En revanche, la température a plus d’eff et. La température optimale pour la croissance de l’espèce est de 28,7°C. Cette température est déjà dépassée en moyenne 121 jours par an en Polynésie française. La vitesse de croissance de l’huître diminue pendant ces périodes. Si la température augmente de 1,5 °C, cette limite sera dépassée en moyenne 252 jours par an. Si l’augmentation est de 2,5 °C, elle sera excessive toute l’année, mettant en danger la survie de l’espèce et la fi lière perlicole.

P O U R S U I T EIl est envisagé d’explorer la diversité génétique de l’huître perlière de Polynésie (Pinctada margaritifera) et des autres espèces d’huîtres du genre Pinctada. Le but est de comprendre les mécanismes d’évolution génétique et d’adaptation à l’environnement qui

pourraient permettre à l’huître perlière de résister au changement climatique. Certaines populations vivent en eff et dans des environnements où les températures dépassent fréquemment le seuil considéré comme optimal pour l’espèce. Elles se sont donc adaptées à des températures plus hautes.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

• Unité Interaction hôtes pathogènes environnement (Montpellier)

PA RT E N A I R E S

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Polynésie française

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Agence nationale de la recherche

Culture d’huître perlières Pinctada margaritifera sur le Centre Ifremer du Pacifi que. © Ifremer | Olivier Dugornay

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U N E B A C T É R I E T U E U S E D E P O I S S O N S

L’élevage du poisson Paraha peue (Platax orbicularis) s’est développé depuis une dizaine d’années en Polynésie française, où il est consommé. Mais depuis 2011, de fortes mortalités, pouvant atteindre 10 à 90 % des eff ectifs en cages de grossissement, ralentissent le développement de la fi lière. Une bactérie du genre Tenacibaculum a été identifi ée comme responsable de la maladie. Ce pathogène est depuis quelques années responsable d’épidémies, qui touchent plusieurs espèces de poissons d’élevage au niveau mondial, comme le saumon d’Atlantique, le turbot, la sole ou le bar.

C O N TA C T S I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovation, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Aqua-sana 1 et 2 (Aquaculture et santé animale)

• Dates : 2016-2021

• Objectifs : Trouver des moyens de lutte contre la ténacibaculose sans recourir à des antibiotiques.

• Résumé : Des modifi cations des conditions d’élevage ont été testées expérimentalement afi n d’améliorer la résistance des poissons à la maladie. Ceci se fait via une amélioration de l’environnement microbiologique des bacs d’élevage et des protocoles d’alimentation, de l’éclosion des oeufs jusqu’aux alevins. Une bactérie probiotique et l’utilisation d’un circuit d’élevage en eau recirculée, où l’eau est réinjectée dans l’élevage après traitement, semblent donner des résultats prometteurs. Des essais vaccinaux ont par ailleurs été développés mais sans succès à ce jour.

D É R O U L É D U P R OJ E TLa maladie se développe peu après le transfert des alevins du bassin d’écloserie vers des cages dans les lagons. Le pathogène responsable a été identifi é en 2014. La seule méthode actuellement disponible pour lutter contre la maladie est l’utilisation d’antibiotiques. Mais ceux-ci peuvent être dangereux pour l’environnement et la santé des consommateurs. Il y a aussi un risque que les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques. Les recherches explorent plusieurs pistes pour améliorer la réponse immunitaire des Platax, via les protocoles d’élevage ou l’utilisation de compléments alimentaires à activité antimicrobienne et/ou qui stimulent l’immunité. En perspective : l’amélioration des protocoles d’élevage existants, le développement de vaccins et la sélection de poissons naturellement résistants à la bactérie.

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L E C H A N G E M E N T C L I M A T I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT S

Une acidité plus importante de l’eau provoque un blanchiment de la coquille externe, tandis que l’intérieur montre des signes de dissolution. Un des gènes impliqués dans la fabrication de la coquille est moins actif. Ces diff érents facteurs contribuent à un ralentissement de la croissance de la coquille. La survie des animaux ne semble cependant pas en jeu, puisque leur consommation d’énergie et leur reproduction ne sont pas aff ectées. En revanche, la température a plus d’eff et. La température optimale pour la croissance de l’espèce est de 28,7°C. Cette température est déjà dépassée en moyenne 121 jours par an en Polynésie française. La vitesse de croissance de l’huître diminue pendant ces périodes. Si la température augmente de 1,5 °C, cette limite sera dépassée en moyenne 252 jours par an. Si l’augmentation est de 2,5 °C, elle sera excessive toute l’année, mettant en danger la survie de l’espèce et la fi lière perlicole.

P O U R S U I T EIl est envisagé d’explorer la diversité génétique de l’huître perlière de Polynésie (Pinctada margaritifera) et des autres espèces d’huîtres du genre Pinctada. Le but est de comprendre les mécanismes d’évolution génétique et d’adaptation à l’environnement qui

pourraient permettre à l’huître perlière de résister au changement climatique. Certaines populations vivent en eff et dans des environnements où les températures dépassent fréquemment le seuil considéré comme optimal pour l’espèce. Elles se sont donc adaptées à des températures plus hautes.

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• Unité ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

• Unité Interaction hôtes pathogènes environnement (Montpellier)

PA RT E N A I R E S

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Polynésie française

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Agence nationale de la recherche

Culture d’huître perlières Pinctada margaritifera sur le Centre Ifremer du Pacifi que. © Ifremer | Olivier Dugornay

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R É S U LTAT S

Une dizaine de souches de bactéries responsables de la maladie ont pu être isolées. Les analyses génétiques ont montré que l’espèce Tenacibaculum maritimum était systématiquement associée à l’infection. Du côté des poissons, un ensemble de gènes impliqués dans la réaction de défense immunitaire contre Tenacibaculum a été identifi é. Une bactérie, Pseudoalteromonas piscicida, donnée en complément alimentaire, a réussi à augmenter la résistance des Platax à la maladie. Enfi n, trois vaccins ont été développés, mais les essais menés jusqu’à présent n’ont pas été concluants.

P O U R S U I T EIl reste à préciser la fréquence, la diversité et la structure de la population de bactéries pathogènes. Les tests des vaccins vont se poursuivre. Les propriétés de macroalgues tropicales sont également étudiées en collaboration avec l’université de Polynésie française, pour développer des traitements préventifs. Les conditions d’élevage optimales seront testées à l’échelle industrielle à l’écloserie Vaia. Enfi n, un autre axe d’étude cherchera d’éventuelles variabilités génétiques conférant aux poissons une sensibilité à la maladie plus ou moins importante.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Université de Polynésie française

• Inra (Institut national de la recherche agronomique) Jouy-en-Josas, Yvelines

• Coopérative des aquaculteurs de Polynésie Française (CAPF), Vairao, Tahiti

• La ferme Tahiti Fish Aquaculture (TFA), Vairao, Tahiti

• La ferme Maranono, Tahaa

• Laboratoire d’analyse Labofarm (Loudeac, Côtes d’Armor)

• Laboratoire d’analyse Bio chêne vert (Châteaubourg, Ille-et-Vilaine)

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Direction des ressources marines

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Larves de Paraha Peue (Platax orbicularis).© Ifremer | Olivier Dugornay

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D É V E L O P P E M E N T D E L ' É L E V A G E

D E C R E V E T T E B L E U E

L’Ifremer participe depuis plus de quarante ans au développement de l’élevage de la crevette bleue (Litopenaeus stylirostris) en Polynésie Française, en collaboration avec le gouvernement local. Ces travaux ont contribué à développer un savoir-faire sur l’amélioration génétique de l’espèce, ce qui a permis d'augmenter ses performances de croissance. Une connaissance sur la préservation de la variabilité génétique a également été acquise. Par ailleurs, des géniteurs ont été sélectionnés, pour créer une souche de crevettes utilisée pour l’élevage.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovation, appui aux politiques publiques

Élevage de crevettes sur le Centre Ifremer du Pacifi que.© Ifremer | Olivier Dugornay

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L E P O I S S O N P A R A H A P E U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT S

Une dizaine de souches de bactéries responsables de la maladie ont pu être isolées. Les analyses génétiques ont montré que l’espèce Tenacibaculum maritimum était systématiquement associée à l’infection. Du côté des poissons, un ensemble de gènes impliqués dans la réaction de défense immunitaire contre Tenacibaculum a été identifi é. Une bactérie, Pseudoalteromonas piscicida, donnée en complément alimentaire, a réussi à augmenter la résistance des Platax à la maladie. Enfi n, trois vaccins ont été développés, mais les essais menés jusqu’à présent n’ont pas été concluants.

P O U R S U I T EIl reste à préciser la fréquence, la diversité et la structure de la population de bactéries pathogènes. Les tests des vaccins vont se poursuivre. Les propriétés de macroalgues tropicales sont également étudiées en collaboration avec l’université de Polynésie française, pour développer des traitements préventifs. Les conditions d’élevage optimales seront testées à l’échelle industrielle à l’écloserie Vaia. Enfi n, un autre axe d’étude cherchera d’éventuelles variabilités génétiques conférant aux poissons une sensibilité à la maladie plus ou moins importante.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Université de Polynésie française

• Inra (Institut national de la recherche agronomique) Jouy-en-Josas, Yvelines

• Coopérative des aquaculteurs de Polynésie Française (CAPF), Vairao, Tahiti

• La ferme Tahiti Fish Aquaculture (TFA), Vairao, Tahiti

• La ferme Maranono, Tahaa

• Laboratoire d’analyse Labofarm (Loudeac, Côtes d’Armor)

• Laboratoire d’analyse Bio chêne vert (Châteaubourg, Ille-et-Vilaine)

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Direction des ressources marines

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Larves de Paraha Peue (Platax orbicularis).© Ifremer | Olivier Dugornay

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R É S U LTAT SLe transfert des savoir-faire vers les professionnels s’est fait tout au long des recherches. La souche de crevettes a été transférée au Centre de production Vaia de la Polynésie française en 2015. Celui-ci est désormais en charge du maintien du groupe de géniteurs et de la fourniture de jeunes crevettes (post-larves) aux fermes crevetticoles. La Polynésie française est donc autonome pour la gestion de la fi lière. L’Ifremer poursuit néanmoins ses travaux de recherche sur la caractérisation de l’état de santé de la crevette bleue en Polynésie française.

Les conventions de collaboration signées entre l’Ifremer et la Polynésie Française indiquent que les deux entités sont copropriétaires des résultats des recherches menées. Elles possèdent donc chacune une part des savoir-faire et de la souche de crevettes et peuvent de ce fait exploiter ou faire exploiter ces résultats.

Dans les faits, les connaissances ont été entièrement transférées aux éleveurs tout au long des travaux et, afi n de soutenir la fi lière locale dans son développement, l’Institut avait renoncé à ses droits à percevoir des revenus sur la vente de juvéniles aux fermes polynésiennes.

Afi n de régulariser l’écart entre cette situation et le droit, l’Ifremer a décidé de céder sa part de copropriété à la Polynésie française. Cette cession se fait pour un franc pacifi que symbolique et a été offi ciellement signée le 24 septembre 2019. L’Ifremer garde le droit d’utiliser gratuitement les savoir-faire et la souche de crevette pour ses travaux de recherche.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de recherche ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Gouvernement de Polynésie française

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer et le gouvernement de Polynésie française

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D U M I C R O P L A S T I Q U E D A N S L E S L A G O N S

Depuis les années 1980, le plastique est utilisé massivement comme support pour la perliculture en Polynésie française. Ces dernières années, des fermes perlicoles ont fermé, certaines ont abandonné leurs structures d’élevages sur place. D’autres fermes en activité laissent leurs équipements hors d’usage dans l’eau. Le plastique se décompose progressivement, formant des particules de micro et de nano-plastiques (respectivement moins de 5 millimètres et moins de 0,1 micro-mètre de diamètre). Ces particules peuvent être ingérées par les organismes marins et ont des impacts sur l’environnement. Ils pourraient entre autre diminuer la croissance et la fertilité des huîtres perlières.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Centre Ifremer du Pacifi que : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Microlag (Microplastiques dans les lagons)

• Dates : 2017-2020

• Objectifs : Estimer la quantité de micro plastiques dans les lagons et mesurer les eff ets de ces microplastiques sur les organismes qui y vivent, notamment l’huître perlière.

• Résumé : Les huîtres perlières absorbent moins de nourriture en présence de microplastiques. Cette baisse d’énergie consommée réduit leur reproduction et pourrait être létale sur le long terme.

D É R O U L É D U P R OJ E TDes prélèvements ont été réalisés dans les cinq principaux atolls perlicoles pour estimer leur pollution en microplastiques. Le projet s’est tout d’abord intéressé aux eff ets des microplastiques sur les capacités de biominéralisation, de croissance et de reproduction de l’huitre perlière. Les études se font dans des bacs d’eau de mer, où plusieurs concentrations en microplastiques ont été testées.

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L A S O U C H E D E C R E V E T T E B L E U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLe transfert des savoir-faire vers les professionnels s’est fait tout au long des recherches. La souche de crevettes a été transférée au Centre de production Vaia de la Polynésie française en 2015. Celui-ci est désormais en charge du maintien du groupe de géniteurs et de la fourniture de jeunes crevettes (post-larves) aux fermes crevetticoles. La Polynésie française est donc autonome pour la gestion de la fi lière. L’Ifremer poursuit néanmoins ses travaux de recherche sur la caractérisation de l’état de santé de la crevette bleue en Polynésie française.

Les conventions de collaboration signées entre l’Ifremer et la Polynésie Française indiquent que les deux entités sont copropriétaires des résultats des recherches menées. Elles possèdent donc chacune une part des savoir-faire et de la souche de crevettes et peuvent de ce fait exploiter ou faire exploiter ces résultats.

Dans les faits, les connaissances ont été entièrement transférées aux éleveurs tout au long des travaux et, afi n de soutenir la fi lière locale dans son développement, l’Institut avait renoncé à ses droits à percevoir des revenus sur la vente de juvéniles aux fermes polynésiennes.

Afi n de régulariser l’écart entre cette situation et le droit, l’Ifremer a décidé de céder sa part de copropriété à la Polynésie française. Cette cession se fait pour un franc pacifi que symbolique et a été offi ciellement signée le 24 septembre 2019. L’Ifremer garde le droit d’utiliser gratuitement les savoir-faire et la souche de crevette pour ses travaux de recherche.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de recherche ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Gouvernement de Polynésie française

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer et le gouvernement de Polynésie française

Page 17: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L E M I C R O P L A S T I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLa présence de microplastiques a des eff ets sur l’effi cacité de l’assimilation de la nourriture : pour une même quantité d’eau fi ltrée par les huîtres, elles absorbent moins d’énergie. Cet eff et est observable dès les plus faibles concentrations (0,25 μg de microplastiques par litre) et augmente avec la concentration en particules. La diminution de l’énergie disponible n’a pas d’eff et visible sur le métabolisme et la croissance de l’huître. Par contre, le mollusque compense cette perte énergétique en diminuant sa reproduction.

P O U R S U I T ELe projet Imper (Impacts chroniques des micro-plastiques sur le recrutement larvaire des organismes coralliens) est prévu de 2019 à 2022. Le but est d’étudier la compétition entre espèces sous l’eff et des microplastiques. Des récifs de coraux seront reconstitués en bassin. Ces écosystèmes artifi ciels se composeront de coraux, d’algues, d’huîtres et des poissons. Plusieurs concentrations en micro plastiques seront testées. Il sera mesuré le taux de fi xation des jeunes (recrutement), leur développement et leur survie.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CNRS, École pratique des hautes études, Université de Perpignan Via Domitia))

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Plastiques récupérés à l’aide d’un fi let à plancton. © Ifremer | François Galgani

Page 18: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E L E M I C R O P L A S T I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLa présence de microplastiques a des eff ets sur l’effi cacité de l’assimilation de la nourriture : pour une même quantité d’eau fi ltrée par les huîtres, elles absorbent moins d’énergie. Cet eff et est observable dès les plus faibles concentrations (0,25 μg de microplastiques par litre) et augmente avec la concentration en particules. La diminution de l’énergie disponible n’a pas d’eff et visible sur le métabolisme et la croissance de l’huître. Par contre, le mollusque compense cette perte énergétique en diminuant sa reproduction.

P O U R S U I T ELe projet Imper (Impacts chroniques des micro-plastiques sur le recrutement larvaire des organismes coralliens) est prévu de 2019 à 2022. Le but est d’étudier la compétition entre espèces sous l’eff et des microplastiques. Des récifs de coraux seront reconstitués en bassin. Ces écosystèmes artifi ciels se composeront de coraux, d’algues, d’huîtres et des poissons. Plusieurs concentrations en micro plastiques seront testées. Il sera mesuré le taux de fi xation des jeunes (recrutement), leur développement et leur survie.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Ressources marines en Polynésie française (Tahiti)

PA RT E N A I R E S

• Direction des ressources marines

• Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CNRS, École pratique des hautes études, Université de Perpignan Via Domitia))

P O RT E U R D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R

• Direction des ressources marines

Plastiques récupérés à l’aide d’un fi let à plancton. © Ifremer | François Galgani

1 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E P L A T E F O R M E S C A R B O N A T É E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

L E S P L A T E F O R M E S C A R B O N A T É E S , A R C H I V E S

D E L ’ H I S T O I R E G É O L O G I Q U E E T C L I M A T I Q U E

Les plateformes carbonatées sont des structures sédimentaires en mer, formées principalement de débris d’organismes récifaux et lagonaires, tels que les coraux. Elles sont particulièrement sensibles aux variations du niveau marin et aux paramètres physico- chimiques environ nementaux. Ce sont donc des archives privilégiées des variations climatiques et des évènements géologiques. En Nouvelle-Calédonie, plusieurs travaux sur cette thématique sont développés par les équipes de l’Ifremer, en collaboration avec des organismes de recherche calédoniens et internationaux.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Département ressources physiques et écosystèmes de fond de mer : [email protected]

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom de la campagne : Sedlab

• Date : 2018

• Objectifs : Comprendre l’évolution des récifs actuels et fossiles de Nouvelle-Calédonie et des plateformes carbonatées associées.

• Résumé : La Nouvelle-Calédonie compte des plateformes carbo-natées d’origines diverses, ce qui permet d’en comprendre l’évolu-tion et de tirer des informations sur les variations des paramètres environnementaux depuis le Miocène (23 à 5 millions d’années).

D É R O U L É D U P R OJ E TUn premier chantier (synthèse et intégration de données existantes, mission Sedical) s’attache à com-prendre l’édifi cation de la plateforme carbonatée actuelle bordant l’île principale, de type « plateforme barrée », constituée par le lagon et le récif-barrière, le second plus grand au monde après la grande barrière de corail australienne. Cet édifi ce aurait commencé à se former il y a 400 000 ans et est aff ecté par les apports de sédiments en provenance de l’érosion des massifs émergés. La plateforme constitue ainsi un laboratoire naturel

pour étudier à la fois les variations climatiques aux cours de cette période de temps, mais également les impacts anthropiques récents (par exemple l’eff et potentiel des apports sédimen-taires accrus par l’exploitation minière). Le deuxième chantier (campagne Sedlab) s’intéresse aux plateformes carbonatées développées au large, sur des hauts fonds, quelque fois très loin de la côte. Ces plateformes sont isolées des apports des terres émergées, ce qui en fait d’excellents éléments de comparaison aux plateformes barrées.

Page 19: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

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R É S U LTAT SRécemment, la campagne Sedlab a étudié l’un des atolls éloignés, partiellement ennoyé. Elle a permis de carto graphier les morphologies du sommet de la plateforme, mais également les morphologies de ses pentes, marquées par d’impressionnantes chutes de blocs en provenance de la bordure de la plateforme.

P O U R S U I T EDes systèmes de plateformes carbonatées fossiles, datés entre 23 et 10 millions d’années sont connus à terre et en mer grâce aux techniques d’imagerie géophysiques et à des prélèvements par dragages. Ils se distinguent des plateformes récentes par l’absence de barrière récifale et une topographie moins marquée, dite de rampe. La transition entre ces systèmes de rampe fossiles et la barrière récifale récentes est encore peu connue, et pourrait faire l’objet d’une demande de campagne ainsi que d’un forage profond à terre et en mer, via des programmes internationaux.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• ADECAL Technopôle

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

• Université Victoria (Wellington, Nouvelle-Zélande)

• Université de Sydney (Australie)

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Nouvelle-Calédonie

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• ADECAL Technopôle

F I N A N C E U R S

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Ifremer

Les coraux forment des plateformes carbonatées à rebord souvent abrupte. Des blocs détachés de cette plateforme se retrouvent au pied du récif.

© Samuel Etienne Adecal/SGNC, campagne Sedlab.

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1 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E Z O N E D E S U B D U C T I O N/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

M I E U X C O M P R E N D R E L A S U B D U C T I O N O C É A N I Q U E

E N N O U V E L L E - C A L É D O N I ELes zones de subduction sont des limites le long desquelles deux plaques tectoniques convergent, l’une s’enfonçant dans le manteau terrestre en passant sous l’autre. Elles sont généralement caractérisées par une forte sismicité, un intense magmatisme le long de l’arc volcanique et par des fl ux d’éléments chimiques entrants et sortants de la croûte terrestre. La Nouvelle-Calédonie comprend l’une des deux seules zones de subduction au sein de la zone économique exclusive (ZEE) française, l’autre étant aux Antilles. L’étude de ces zones est motivée par les risques pour la population et les ressources minérales associés. La zone de subduction de la Nouvelle-Calédonie présente en plus la particularité d’être exceptionnellement récente.

C O N TA C T SI F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Département ressources physiques et écosystèmes de fond de mer : [email protected]

Service géologique de Nouvelle-Calédonie : [email protected]

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Date : depuis 2013

• Objectifs : mieux comprendre les mécanismes de formation des zones de subduction et leur évolution.

• Résumé : Il a été découvert très récemment que la zone de subduction au nord-est de la Nouvelle-Calédonie n'est âgée que de deux millions d’années. C’est la plus jeune zone de subduction connue à ce jour. Son étude permet de mieux comprendre comment s’initie une zone de subduction.

D É R O U L É D U P R OJ E TL’Ifremer s’est joint à l’université de Tasmanie pour étudier les résultats de trois campagnes en mer menées par l’équipe australienne sur la zone de subduction entre la plaque australienne et celle du Pacifi que. Après deux publications scientifi ques en commun, il est prévu de poursuivre la collaboration grâce à une nouvelle campagne en mer dont la demande sera déposée prochainement. D’autres partenaires internationaux (Japon, États-Unis et Royaume-Uni) vont rejoindre le projet à cette occasion.

2 L' I F R E M E R E N P O L Y N É S I E F R A N Ç A I S E P L A T E F O R M E S C A R B O N A T É E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SRécemment, la campagne Sedlab a étudié l’un des atolls éloignés, partiellement ennoyé. Elle a permis de carto graphier les morphologies du sommet de la plateforme, mais également les morphologies de ses pentes, marquées par d’impressionnantes chutes de blocs en provenance de la bordure de la plateforme.

P O U R S U I T EDes systèmes de plateformes carbonatées fossiles, datés entre 23 et 10 millions d’années sont connus à terre et en mer grâce aux techniques d’imagerie géophysiques et à des prélèvements par dragages. Ils se distinguent des plateformes récentes par l’absence de barrière récifale et une topographie moins marquée, dite de rampe. La transition entre ces systèmes de rampe fossiles et la barrière récifale récentes est encore peu connue, et pourrait faire l’objet d’une demande de campagne ainsi que d’un forage profond à terre et en mer, via des programmes internationaux.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• ADECAL Technopôle

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

• Université Victoria (Wellington, Nouvelle-Zélande)

• Université de Sydney (Australie)

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Université de Nouvelle-Calédonie

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• ADECAL Technopôle

F I N A N C E U R S

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Ifremer

Les coraux forment des plateformes carbonatées à rebord souvent abrupte. Des blocs détachés de cette plateforme se retrouvent au pied du récif.

© Samuel Etienne Adecal/SGNC, campagne Sedlab.

Page 21: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E Z O N E D E S U B D U C T I O N/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SL’analyse de roches prélevées dans une zone de subduction à l’est de la Nouvelle-Caléonie a révélé que cette dernière était seulement âgée de deux millions d’années, ce qui en fait l’une des plus récentes au monde. Les scientifi ques suspectent qu’elle n’a pas encore atteint l’équilibre, notamment thermique, qui caractérise les zones de subduction matures. Ceci a des conséquences sur la nature et la répartition des roches volcaniques, mais aussi sur la circulation des fl uides, eau et gaz, en profondeur.

P O U R S U I T EDes campagnes en mer sont projetées pour faire de nouveaux prélèvements de roches et de fl uides, mais également pour déterminer, par des méthodes géophysiques, la géométrie et la structure thermique de la zone de subduction. Ces paramètres, ainsi que l’abondance des fl uides dans la roche, pourraient notamment avoir des conséquences sur les risques sismiques de la région.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Université de Tasmanie (Australie)

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• Université de Bretagne Occidentale

• Sorbonne Université

• Université de Nice

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Université de Tasmanie

F I N A N C E U R S

• Université de Tasmanie

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Ifremer

Zone de subduction. Les couches géologiques sont visualisées par la diff érence de vitesse de propagation d'ondes acoustiques.

© Ifremer | Frauke Klingelhoefer

Page 22: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

1 L' I F R E M E R D A N S L E P A C I F I Q U E L E C O N T I N E N T Z E A L A N D I A/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

L E C O N T I N E N T Z E A L A N D I A : U N E É V O L U T I O N L I É E À L A T E C T O N I Q U E D E S P L A Q U E S

Le continent Zealandia, récemment découvert, est l’un des plus grands fragments continentaux immergés du monde. La Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande en sont les deux principales parties émergées. Ce continent, de la taille de l’Inde est très peu connu et étudié. Il a été façonné par plusieurs processus géologiques qui demeurent aujourd’hui mal compris. Parmi les objets géologiques rares, on trouve en Nouvelle-Calédonie une nappe des péridotites, un type de roche provenant du manteau terrestre et qui donne au territoire ses gisements de nickel et cobalt.

C O N TA C T SI F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Département ressources physiques et écosystèmes de fond de mer : [email protected]

Service géologique de Nouvelle-Calédonie : [email protected]

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom des campagnes : Tecta (Tectonic Event of the Cenozoic in the Tasman Area) et Vespa (Volcanic Evolution of South Pacifi c Arcs)

• Date : depuis 2013

• Objectifs : Comprendre les phénomènes géologiques de subduction et d’obduction.

• Résumé : Les mouvements convergeants des plaques tecto-niques ont été déterminants dans la formation de l’environnement marin autour de la Nouvelle-Calédonie. L’affl eurement de roches du manteau terrestre, visible à terre, se prolonge en mer, sur 500 km au sud de la Nouvelle-Calédonie.

D É R O U L É D U P R OJ E TDu fait de son immersion, Zealandia renferme des enregistrements géologiques marins uniques qui sont des opportunités rares pour comprendre des processus géologiques fondamentaux, comme l’éclatement des continents, la dynamique des zones de subduction (lorsque deux plaques tectoniques convergent), ou encore l’obduction, lorsque les roches du manteau passent au dessus de la croute terrestre et forment des montagnes. Des campagnes de dragages et de mesures sismiques ont été menées pour déterminer la nature et la structure des fonds océaniques.

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E Z O N E D E S U B D U C T I O N/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SL’analyse de roches prélevées dans une zone de subduction à l’est de la Nouvelle-Caléonie a révélé que cette dernière était seulement âgée de deux millions d’années, ce qui en fait l’une des plus récentes au monde. Les scientifi ques suspectent qu’elle n’a pas encore atteint l’équilibre, notamment thermique, qui caractérise les zones de subduction matures. Ceci a des conséquences sur la nature et la répartition des roches volcaniques, mais aussi sur la circulation des fl uides, eau et gaz, en profondeur.

P O U R S U I T EDes campagnes en mer sont projetées pour faire de nouveaux prélèvements de roches et de fl uides, mais également pour déterminer, par des méthodes géophysiques, la géométrie et la structure thermique de la zone de subduction. Ces paramètres, ainsi que l’abondance des fl uides dans la roche, pourraient notamment avoir des conséquences sur les risques sismiques de la région.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• Université de Tasmanie (Australie)

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• Université de Bretagne Occidentale

• Sorbonne Université

• Université de Nice

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Université de Tasmanie

F I N A N C E U R S

• Université de Tasmanie

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Ifremer

Zone de subduction. Les couches géologiques sont visualisées par la diff érence de vitesse de propagation d'ondes acoustiques.

© Ifremer | Frauke Klingelhoefer

Page 23: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R D A N S L E P A C I F I Q U E L E C O N T I N E N T Z E A L A N D I A/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SL’évolution de la frontière entre les plaques australienne et pacifi que, et notamment de l’initiation de la zone de subduction de Tonga-Kermadec, a été déterminante pour la formation du domaine marin de la Nouvelle-Calédonie. Les données des campagnes confi rment que les roches en provenance du manteau terrestre, qui affl eurent au sud de la Nouvelle-Calédonie, sont également présentes, directement sur le fond de la mer, jusqu’à 500 km au sud du territoire. Elles permettent d’étudier le processus géologique d’obduction, phénomène qui se produit lorsque des portions de manteau terrestre passent au-dessus de la croûte, dans une confi guration inversée par rapport à la succession verticale normale (croûte au-dessus du manteau).

P O U R S U I T EIl reste à mieux comprendre la formation de la zone de subduction de Tonga-Kermadec et ses conséquences sur le continent Zealandia, et plus particulièrement sur l’approfondissement du bassin de Nouvelle-Calédonie (à l’ouest de l’île) à la fi n de l’Eocène, il y a une cinquantaine de millions d’années. Par ailleurs, le contact des roches du manteau avec l’eau entraîne une réaction chimique, appelée serpentinisation : l’olivine, un minéral contenu dans le manteau, réagit pour former de la serpentine. La réaction consomme de l’eau et dégage de la chaleur, de l’hydrogène et du méthane. Cette transformation minéralogique a des conséquences importantes sur les propriétés physiques de la couche externe de la croute terrestre, ainsi que, vraisemblablement sur le bilan du carbone. Cette serpentinisation, bien étudiée à terre, est moins connue en mer. Or, elle pourrait y être plus intense, vu la quantité d’eau disponible, avec des eff ets poten-tiels sur les concentrations de deux gaz à eff et de serre : le méthane et le dioxyde de carbone. Des campagnes en mer sont envisagées pour cibler ce phénomène. Un projet de forage profond est aussi en cours de montage.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• Université de Nouvelle-Calédonie

• Adecal Technopôle

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

• Université Victoria (Wellington, Nouvelle-Zélande)

• Université de Sydney (Australie)

• Geoscience Australia

P O RT E U R S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

F I N A N C E U R S

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Gouvernement de Nouvelle-Zélande

• Ifremer

Coupe de serpentine. © Ifremer | Mathilde Cannat

Page 24: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

1 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E M O D É L I S A T I O N H Y D R O D Y N A M I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

M O D É L I S E R L E S L A G O N S P O U R M I E U X

L E S C O M P R E N D R E

La Nouvelle-Calédonie abrite le complexe corallien le plus vaste au monde, large de 7 000 km2. Les habitats marins sont diversifi és : barrières coralliennes, zones de lagons, mangroves, herbiers. Cette diversité d’habitat se refl ète dans la diversité biologique et une grande partie des lagons de Nouvelle-Calédonie a été inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité en 2008. Mais ces environnements sont menacés à la fois par le changement climatique global et des pressions locales, tels que l’urbanisation, l’apport excessif de nutriments (eutrophisation) ou l’exploitation des mines de nickel.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Presence (Pressions sur les écosystèmes récifo-lagonaires de Nouvelle-Calédonie)

• Dates : 2017- 2021

• Objectifs : Mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes coralliens. Défi nir les pressions qui s’exercent sur ces environ-nements, notamment leur ampleur, leur variabilité et leur répartition spatiale, pour mesurer leurs conséquences sur les organismes qui vivent dans les lagons.

• Résumé : Des modèles de la dynamique des masses d’eau lagunaires, incluant l’interface terre-mer, ont été réalisés pour tous les lagons de la Grande Terre. Ces outils serviront à la surveillance des environnements et à la compréhension de leur fonctionnement.

D É R O U L É D U P R OJ E TLe projet s’intéresse principalement au devenir des apports en provenance de la terre. Les écosystèmes coralliens sont en eff et très sensibles aux variations de salinité, par exemple en cas de crues après de fortes pluies, et à l’excès de sédiments. Dans un premier temps, des observations in situ ont été réalisées pour compléter spatialement les données sur les dynamiques et les processus locaux, incluant les eff ets de l’océan, de l’atmosphère et des apports d’eau douce. Des mesures satellites ont été également utilisées pour cartographier les fonds marins non cartographiés. Ces données ont permis de modéliser l’ensemble des lagons, en prenant en compte de la dynamique des bassins versants.

2 L' I F R E M E R D A N S L E P A C I F I Q U E L E C O N T I N E N T Z E A L A N D I A/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SL’évolution de la frontière entre les plaques australienne et pacifi que, et notamment de l’initiation de la zone de subduction de Tonga-Kermadec, a été déterminante pour la formation du domaine marin de la Nouvelle-Calédonie. Les données des campagnes confi rment que les roches en provenance du manteau terrestre, qui affl eurent au sud de la Nouvelle-Calédonie, sont également présentes, directement sur le fond de la mer, jusqu’à 500 km au sud du territoire. Elles permettent d’étudier le processus géologique d’obduction, phénomène qui se produit lorsque des portions de manteau terrestre passent au-dessus de la croûte, dans une confi guration inversée par rapport à la succession verticale normale (croûte au-dessus du manteau).

P O U R S U I T EIl reste à mieux comprendre la formation de la zone de subduction de Tonga-Kermadec et ses conséquences sur le continent Zealandia, et plus particulièrement sur l’approfondissement du bassin de Nouvelle-Calédonie (à l’ouest de l’île) à la fi n de l’Eocène, il y a une cinquantaine de millions d’années. Par ailleurs, le contact des roches du manteau avec l’eau entraîne une réaction chimique, appelée serpentinisation : l’olivine, un minéral contenu dans le manteau, réagit pour former de la serpentine. La réaction consomme de l’eau et dégage de la chaleur, de l’hydrogène et du méthane. Cette transformation minéralogique a des conséquences importantes sur les propriétés physiques de la couche externe de la croute terrestre, ainsi que, vraisemblablement sur le bilan du carbone. Cette serpentinisation, bien étudiée à terre, est moins connue en mer. Or, elle pourrait y être plus intense, vu la quantité d’eau disponible, avec des eff ets poten-tiels sur les concentrations de deux gaz à eff et de serre : le méthane et le dioxyde de carbone. Des campagnes en mer sont envisagées pour cibler ce phénomène. Un projet de forage profond est aussi en cours de montage.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité de géosciences marines (Brest)

PA RT E N A I R E S

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• Université de Nouvelle-Calédonie

• Adecal Technopôle

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

• Université Victoria (Wellington, Nouvelle-Zélande)

• Université de Sydney (Australie)

• Geoscience Australia

P O RT E U R S D U P R OJ E T

• Ifremer

• Service géologique de Nouvelle-Calédonie

• GNS science (Nouvelle-Zélande)

F I N A N C E U R S

• Ministère de la recherche français

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Gouvernement de Nouvelle-Zélande

• Ifremer

Coupe de serpentine. © Ifremer | Mathilde Cannat

Page 25: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E M O D É L I S A T I O N H Y D R O D Y N A M I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLes travaux ont abouti à un outil de modélisation opérationnel sur l’ensemble de l’île principale de la Nouvelle-Calédonie, alors que les modèles précédents se concentraient sur le lagon sud-ouest, près de Nouméa. Deux modèles emboités ont été réalisés : l’un qui représente la dynamique régionale, avec une résolution de 1,5 km et un autre plus précis, d’une résolution de 300 m, qui permet de faire des simulations à l’échelle des lagons. Les mesures ont également permis de mettre en évidence des remontées d’eaux froides sur la pente externe du récif barrière de la côte est, ce qui est potentiellement favorable à la conservation des récifs coralliens.

P O U R S U I T ELes modèles serviront à déterminer des indicateurs du fonctionnement des lagons, par exemple pour déterminer le taux de renouvellement des eaux ou les risques de stress thermique ou halin. Ceux-ci serviront à mieux comprendre et surveiller les lagons, en les découpant en zones géographiques cohérentes pour déterminer où mener les campagnes de suivi. La communauté scientifi que pourra également s’appuyer sur ces modèles pour comparer les dynamiques hydrologiques avec les données biologiques : état de santé de l’environnement, distribution des récifs coralliens ou des poissons, connectivité entre populations marines…

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable de Nouvelle-Calédonie (Nouméa)

• Unité dynamique des écosystèmes côtiers (Brest et Nantes)

PA RT E N A I R E

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces Sud et Nord de Nouvelle-Calédonie

Anomalie de la température de surface sur la ZEE de Nouvelle-Calédonie en février 2016, période pendant laquelle un blanchissement corallien

massif a été observé. © Ifremer | Romain Le Gendre.

Page 26: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

1 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E L E S M I C R O - A L G U E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

D E S M I C R O - A L G U E S A U X P R O P R I É T É S

M U L T I P L E S

Le littoral proche du lagon de Nouvelle-Calédonie présente des conditions extrêmes, comme une forte exposition aux rayons ultra-violets émis par le Soleil, la présence de métaux, des variations importantes de température, de sali-nité ou d’acidité. Les algues microscopiques (micro-algues) qui se développent dans ces environnements extrêmes s’y sont parfois adaptées en produisant des molécules spécifi ques. Ces molécules pourraient avoir des propriétés intéressantes pour la nutrition, la pharmacologie ou la cosmétique.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovation,appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Amical (Aquaculture micro-algues en Nouvelle-Calédonie).

• Dates : 2012-2021.

• Objectifs : Le programme Amical est porté par l’Adecal-Technopole (Agence pour le développement de la Nouvelle-Calédonie) en partenariat étroit avec l’Ifremer. Son objectif est de développer, à moyen terme, une fi lière innovante de production de micro-algues locales afi n de participer au développement économique de la Nouvelle-Calédonie par leur valorisation.

• Résumé : Les microalgues sélectionnées dans le cadre du programme Amical représentent un potentiel important en terme de diversité biomoléculaire pouvant avoir des applications dans divers domaines (santé, cosmétique, agronomique...).

D É R O U L É D U P R OJ E TLe projet de recherche a débuté en eff ectuant des prélèvements sur plusieurs sites de Nouvelle-Calédonie. Les micro-algues collectées et isolées ont été sélectionnées selon leur vitesse de croissance. Plusieurs travaux ont évalué les potentialités de certaines des micro-algues isolées. Il a d’abord été étudié la possibilité d’utiliser ces micro-algues dans l’alimentation des crevettes élevées localement dans des fermes aquacoles. De plus, certaines de ces micro-algues sont riches en oméga 3, un lipide essentiel pour la santé humaine comme animale. D’autres molécules ont été identifi ées et présentent des propriétés qui intéressent les industries de la cosmétique et de la pharmacologie.

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E M O D É L I S A T I O N H Y D R O D Y N A M I Q U E/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLes travaux ont abouti à un outil de modélisation opérationnel sur l’ensemble de l’île principale de la Nouvelle-Calédonie, alors que les modèles précédents se concentraient sur le lagon sud-ouest, près de Nouméa. Deux modèles emboités ont été réalisés : l’un qui représente la dynamique régionale, avec une résolution de 1,5 km et un autre plus précis, d’une résolution de 300 m, qui permet de faire des simulations à l’échelle des lagons. Les mesures ont également permis de mettre en évidence des remontées d’eaux froides sur la pente externe du récif barrière de la côte est, ce qui est potentiellement favorable à la conservation des récifs coralliens.

P O U R S U I T ELes modèles serviront à déterminer des indicateurs du fonctionnement des lagons, par exemple pour déterminer le taux de renouvellement des eaux ou les risques de stress thermique ou halin. Ceux-ci serviront à mieux comprendre et surveiller les lagons, en les découpant en zones géographiques cohérentes pour déterminer où mener les campagnes de suivi. La communauté scientifi que pourra également s’appuyer sur ces modèles pour comparer les dynamiques hydrologiques avec les données biologiques : état de santé de l’environnement, distribution des récifs coralliens ou des poissons, connectivité entre populations marines…

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable de Nouvelle-Calédonie (Nouméa)

• Unité dynamique des écosystèmes côtiers (Brest et Nantes)

PA RT E N A I R E

• IRD (Institut de recherche pour le développement)

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces Sud et Nord de Nouvelle-Calédonie

Anomalie de la température de surface sur la ZEE de Nouvelle-Calédonie en février 2016, période pendant laquelle un blanchissement corallien

massif a été observé. © Ifremer | Romain Le Gendre.

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R É S U LTAT SUne souchotèque a été constituée pour conserver les microalgues sélectionnées. Fin 2018, elle contenait 45 espèces. Une des micro-algues testée pour l’alimenta-tion des crevettes, donne des résultats intéressants en comparaison de la pâte commerciale importée, du point de vue de la survie et de la croissance. Plusieurs souches sont riches en molécules d’intérêt connues. Deux espèces parmi les douze testées ont montré des eff ets antioxydants intéressants pour la cosmétique et l’alimentation. Un projet porte également sur la recherche de pigments intéressants pour la santé humaine, certains pouvant être nouveaux et d’autres déjà décrits. C’est par exemple le cas de la lutéine (complément alimentaire pour prévenir la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et la cataracte) ou la fucoxanthine (capable de réduire le taux de glucose dans le sang et utilisé contre l’obésité). Ces pigments, déjà connus, sont extraits d’autres sources, mais pouvoir les produire à partir de cultures de micro-algues permettrait d’avoir une production plus rentable.

P O U R S U I T ECertaines micro-algues de la souchothèque restent à identifi er et à caractériser. Des travaux sont en cours pour sécuriser cette collection en la préservant sur le long terme par cryoconservtion dans de l’azote liquide. Dans le même temps, d’autres molécules intéressantes sont étudiées. Les recherches s’orientent vers des molécules aux propriétés nutritionnelles, anti-oxy-dantes, antidiabétiques ou encore antiparasitaires pour l’agriculture. Des travaux sont menés pour permettre le transfert des cultures de microalgues à des exploitants privés. Le Laboratoire technologique des micro-algues (LTMA) a été créé dans ce but en 2015. Son objectif est de tester la production et la récolte des microalgues dans des volumes plus grands. Ce laboratoire est géré par l’Adecal Technopole, l’Ifremer y apport son conseil scientifi que.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie (LEAD, Nouméa)

• Physiologie et biotechnologie des algues (Nantes)

PA RT E N A I R E S

• Adecal Technopole

• Université de la Nouvelle-Calédonie

• Université de La Rochelle

• CNRS

• Université de Nantes

• Laboratoire des sciences de l’environnement marin (Lemar), UMR Ifremer, CNRS, UBO, IRD

• Université de Bretagne sud

• Aquarium des lagons

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer Adecal Technopole

F I N A N C E U R S

• État

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces Nord et Sud et des îles

• Comité interministériel de l’Outre-mer

• Appels d’off re Fonds Pacifi que

• Adecal technopole

Photobioréacteurs contenant des cultures de microalgues.© Ifremer | Liêt Chim.

Page 28: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

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É P I D É M I E S C H E Z L E S C R E V E T T E S

Des épidémies aff ectent régulièrement les élevages de crevettes bleues (Litopenaeus stylirostris) en Nouvelle- Calédonie. Deux espèces de bactéries du genre Vibrio (V. penaeicida et V. nigripulchritudo) entraînent des mortalités importantes dans les bassins de crevettes en grossissement pendant la saison fraîche et la saison chaude.

C O N TA C T I F R E M E RDirection de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, appui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Déduction (Développement durable de la crevetticulture, traitement de l’information et observatoire du système en Nouvelle-Calédonie) et Ressac (Ressources et écosystèmes aquacoles en Nouvelle-Calédonie)

• Dates : 2011 à 2016 et 2017 à 2021.

• Objectifs : Comprendre le contexte multifactoriel contribuant à l’apparition des maladies dues à des bactéries (Vibrio) et connaître les mécanismes de virulence de ces bactéries, afi n d’apporter de l’aide à la gestion des bassins de grossissement et contrer la maladie.

• Résumé : Les bactéries Vibrio provoquent spécifi quement des maladies lorsque les crevettes sont dans les bassins de grossissement. Les mortalités apparaissent plus particulièrement lors de l’eutro-phisation des milieux, c’est-à-dire l’accumulation de nutriments, sans que les facteurs favorisant la virulence des Vibrio soient bien identifi és. Les Vibrio envahissent très rapidement la crevette, notamment l’hémolymphe, et entrainent leur mort par septicémie.

D É R O U L É D U P R OJ E TQuinze souches de l’espèce de bactérie Vibrio nigripulchritudo ont été étudiées pour identifi er les gènes liés à leur virulence et établir leur relation de parenté. Par ailleurs, les inter-actions hôtes - Vibrio ont été étudiées au niveau de l’animal, cellulaire et moléculaire. De plus, les facteurs favorisant la multiplication des Vibrio et l’expression de la toxine sont recherchés.

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E L E S M I C R O - A L G U E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SUne souchotèque a été constituée pour conserver les microalgues sélectionnées. Fin 2018, elle contenait 45 espèces. Une des micro-algues testée pour l’alimenta-tion des crevettes, donne des résultats intéressants en comparaison de la pâte commerciale importée, du point de vue de la survie et de la croissance. Plusieurs souches sont riches en molécules d’intérêt connues. Deux espèces parmi les douze testées ont montré des eff ets antioxydants intéressants pour la cosmétique et l’alimentation. Un projet porte également sur la recherche de pigments intéressants pour la santé humaine, certains pouvant être nouveaux et d’autres déjà décrits. C’est par exemple le cas de la lutéine (complément alimentaire pour prévenir la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et la cataracte) ou la fucoxanthine (capable de réduire le taux de glucose dans le sang et utilisé contre l’obésité). Ces pigments, déjà connus, sont extraits d’autres sources, mais pouvoir les produire à partir de cultures de micro-algues permettrait d’avoir une production plus rentable.

P O U R S U I T ECertaines micro-algues de la souchothèque restent à identifi er et à caractériser. Des travaux sont en cours pour sécuriser cette collection en la préservant sur le long terme par cryoconservtion dans de l’azote liquide. Dans le même temps, d’autres molécules intéressantes sont étudiées. Les recherches s’orientent vers des molécules aux propriétés nutritionnelles, anti-oxy-dantes, antidiabétiques ou encore antiparasitaires pour l’agriculture. Des travaux sont menés pour permettre le transfert des cultures de microalgues à des exploitants privés. Le Laboratoire technologique des micro-algues (LTMA) a été créé dans ce but en 2015. Son objectif est de tester la production et la récolte des microalgues dans des volumes plus grands. Ce laboratoire est géré par l’Adecal Technopole, l’Ifremer y apport son conseil scientifi que.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie (LEAD, Nouméa)

• Physiologie et biotechnologie des algues (Nantes)

PA RT E N A I R E S

• Adecal Technopole

• Université de la Nouvelle-Calédonie

• Université de La Rochelle

• CNRS

• Université de Nantes

• Laboratoire des sciences de l’environnement marin (Lemar), UMR Ifremer, CNRS, UBO, IRD

• Université de Bretagne sud

• Aquarium des lagons

R E S P O N S A B L E S D U P R OJ E T

• Ifremer Adecal Technopole

F I N A N C E U R S

• État

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces Nord et Sud et des îles

• Comité interministériel de l’Outre-mer

• Appels d’off re Fonds Pacifi que

• Adecal technopole

Photobioréacteurs contenant des cultures de microalgues.© Ifremer | Liêt Chim.

Page 29: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E B A C T É R I E V I B R I O/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SSelon sa virulence, le Vibrio nigripulchritudo contient un, deux, voire aucun plasmide (ADN circulaire, en plus de l’ADN chromosomique). Deux plasmides ont été retrouvés dans toutes les souches hautement pathogènes. Un des plasmides contient un gène qui code une toxine très toxique pour les arthropodes, embranchement dont font partie les crevettes. Cependant, le gène impliqué dans la production de cette toxine n’est probablement pas le seul responsable de la virulence des Vibrio, d’autres gènes jouent potentiellement un rôle et restent à identifi er. L’autre espèce responsable des épidémies, Vibrio penaeicida, possède un gène similaire, mais dont le rôle n’a pas encore été défi ni.

P O U R S U I T EUn projet de recherche est en cours pour déterminer les relations entre le microbiote des crevettes (c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes qui vivent en interaction avec elles), y compris les Vibrio pathogènes, l’état du système immunitaire des crevettes et les conditions d’élevage, notamment l’eutrophisation des milieux. Le but est de comprendre l’impact du microbiote et son évolution en fonction des conditions d’élevage et les risques de développement des Vibrio pathogènes, en prenant en compte l’état immunitaire des crevettes. Les scientifi ques espèrent également identifi er des microorganismes bénéfi ques, capables soit de stimuler le système immunitaire, soit de combattre les bactéries pathogènes.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité mixte de recherche Interactions hôtes-pathogènes-environnements (IHPE, Montpellier)

• Unité Ressources Marines de Polynésie Française (Nouméa)

PA RT E N A I R E S

• Unité mixte de recherche laboratoire de Biologie Intégrative des modèles marins, équipe génomique des Vibrios (Roscoff )

• Unité mixte de recherche marine biodiversity, exploitation and conservation (MARBEC, Montpellier)

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Province nord

• Province sud

• Province des Iles.

• Ifremer (projet politique inter-centre 2019-2020)

Elevage de crevettes à l’Ifremer.© Ifremer | Olivier Dugornay.

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A M É L I O R A T I O N D E L A S U R V I E

D E S L A R V E S D E C R E V E T T E S E N É C L O S E R I E

Dans les dix premiers jours de leur vie, les crevettes passent par plusieurs stades larvaires. Pendant cette période les crevettes sont petites (de 1 à quelques millimètres) et sont très fragiles. C'est à ce moment que des mortalités sont parfois observées, créant des problèmes d’approvisionnement auprès des fermes de grossisement. Des travaux sont menés sur les conditions d’élevage pour mieux comprendre les causes de cette surmortalité.

C O N TA C T I F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovationappui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Ressac (Ressources et écosystèmes aquacoles en Nouvelle-Calédonie)

• Dates : 2017-2021

• Objectifs : Améliorer les conditions d’élevage des larves de crevette pour augmenter leur survie et développer des compétences en aquaculture durable. Le but des recherches est aussi de comprendre les interactions entre les diff érents composants de cet agrosystème.

• Résumé : Les études eff ectuées jusqu’à présent n’ont pas identifi é la ou les causes de la mortalité des larves de crevettes. Néanmoins, l’analyse de l’évolution des espèces bactériennes présentes au cours de l’élevage pourrait donner des pistes pour améliorer la survie des post-larves de crevettes.

D É R O U L É D U P R OJ E TPlusieurs conditions d’élevage de larves ont été testées, en faisant varier le traitement de l’eau et l’utilisation ou non d’antibiotique ou de probiotique (c’est-à-dire de micro-organismes bénéfi ques). Les mesures ont été faites sur le taux de survie et de croissance des larves, le dosage de diff érents éléments chimiques ainsi que la composition de la communauté bactérienne associée aux larves et à l’eau des élevages.

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E B A C T É R I E V I B R I O/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SSelon sa virulence, le Vibrio nigripulchritudo contient un, deux, voire aucun plasmide (ADN circulaire, en plus de l’ADN chromosomique). Deux plasmides ont été retrouvés dans toutes les souches hautement pathogènes. Un des plasmides contient un gène qui code une toxine très toxique pour les arthropodes, embranchement dont font partie les crevettes. Cependant, le gène impliqué dans la production de cette toxine n’est probablement pas le seul responsable de la virulence des Vibrio, d’autres gènes jouent potentiellement un rôle et restent à identifi er. L’autre espèce responsable des épidémies, Vibrio penaeicida, possède un gène similaire, mais dont le rôle n’a pas encore été défi ni.

P O U R S U I T EUn projet de recherche est en cours pour déterminer les relations entre le microbiote des crevettes (c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes qui vivent en interaction avec elles), y compris les Vibrio pathogènes, l’état du système immunitaire des crevettes et les conditions d’élevage, notamment l’eutrophisation des milieux. Le but est de comprendre l’impact du microbiote et son évolution en fonction des conditions d’élevage et les risques de développement des Vibrio pathogènes, en prenant en compte l’état immunitaire des crevettes. Les scientifi ques espèrent également identifi er des microorganismes bénéfi ques, capables soit de stimuler le système immunitaire, soit de combattre les bactéries pathogènes.

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Unité mixte de recherche Interactions hôtes-pathogènes-environnements (IHPE, Montpellier)

• Unité Ressources Marines de Polynésie Française (Nouméa)

PA RT E N A I R E S

• Unité mixte de recherche laboratoire de Biologie Intégrative des modèles marins, équipe génomique des Vibrios (Roscoff )

• Unité mixte de recherche marine biodiversity, exploitation and conservation (MARBEC, Montpellier)

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

• Province nord

• Province sud

• Province des Iles.

• Ifremer (projet politique inter-centre 2019-2020)

Elevage de crevettes à l’Ifremer.© Ifremer | Olivier Dugornay.

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R É S U LTAT SD’après les résultats obtenus à ce jour, le meilleur taux de survie est obtenu avec de l’eau non traitée avant le remplissage des bacs d’élevage et l'ajout d’antibiotiques dès le premier jour d’élevage. Au cours du cycle d’élevage, l’eau, au départ pauvre en nutriments, s’enrichit en matière organique. Une évolution de la diversité des espèces bactériennes actives, est observée au cours du cycle d’élevage larvaire. Plusieurs espèces se développent notamment celles qui se nourrissent préférentiellement de polymères organiques, telle que la chitine, molécule dont est constituée la carapace des crevettes. Ceci pourrait avoir un eff et positif sur le milieu, en recyclant la matière organique et avoir un rôle sur la qualité chimique de l’eau d’élevage, mais aussi fragiliser les crevettes.

P O U R S U I T ELa suite du projet devrait préciser quels sont les types d’interactions entre les microorganismes et les larves de crevette. Le but est d’identifi er les espèces bénéfi ques de celles qui pourraient être néfastes ou indiquer une dégradation de la qualité de l’eau. Il est également envisagé de cultiver des bactéries capables de réguler la virulence des microorganismes pathogènes, pour limiter l’usage des antibiotiques.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie

PA RT E N A I R E S

• Institut de recherche pour le développement (IRD)

• Université de Nouvelle-Calédonie

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• État

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces de la Nouvelle-Calédonie

Élevage de crevettes.Crédit : Ifremer | Olivier Dugornay.

Page 32: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

1 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E S U I V I V I D É O D E L ' E N V I R O N N E M E N T/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

D E S C A M É R A S P O U R S U I V R E L A V I E S O U S - M A R I N E

L’ensemble de la zone économique exclusive autour de la Nouvelle-Calédonie constitue le Parc Marin de la Mer de Corail, et 80% des lagons sont inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Le suivi de l’état des écosystèmes marins, habituellement réalisé par des obser vations directes au cours de plongées, est impossible à l’échelle de ces vastes territoires. De plus, les obser vations des animaux sont perturbées par la présence humaine et les suivis opérés par des plongeurs requièrent une grande expertise. C’est pourquoi une métho dologie d’observation a été conçue pour proposer des suivis à l’aide de caméras vidéo rotatives.

C O N TA C T I F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]@ifremer.fr

M O T S C L É Srecherche, innovationappui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : AMBIO (Aires marines protégées, patrimoine mondial et biodiversité)

• Dates : 2013-2016

• Objectifs : Développer des outils pour évaluer le succès des mesures de conservation de la biodiversité et de la gestion de la pêche.

• Résumé : Une méthodologie d’observation des écosystèmes marins à l’aide de caméras sous-marines a été développée. Elle peut être utilisée par des personnes non scientifi ques et l’information brute est sauve-gardée et partageable grâce à l’image.

La méthodologie permet d’évaluer l’état de santé des peuplements de poissons et des habitats sur de vastes zones. A travers une version programmable du système, il est également possible de suivre dans la durée l’abondance des poissons et leur comportement, notamment dans des zones sensibles pour la conservation et la gestion des pêches.

Méthodes non intrusives d’observation sous-marine grâce aux caméras vidéo rotatives.

Crédit : Projet AMBIO-Ifremer.

2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E L A R V E S D E C R E V E T T E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SD’après les résultats obtenus à ce jour, le meilleur taux de survie est obtenu avec de l’eau non traitée avant le remplissage des bacs d’élevage et l'ajout d’antibiotiques dès le premier jour d’élevage. Au cours du cycle d’élevage, l’eau, au départ pauvre en nutriments, s’enrichit en matière organique. Une évolution de la diversité des espèces bactériennes actives, est observée au cours du cycle d’élevage larvaire. Plusieurs espèces se développent notamment celles qui se nourrissent préférentiellement de polymères organiques, telle que la chitine, molécule dont est constituée la carapace des crevettes. Ceci pourrait avoir un eff et positif sur le milieu, en recyclant la matière organique et avoir un rôle sur la qualité chimique de l’eau d’élevage, mais aussi fragiliser les crevettes.

P O U R S U I T ELa suite du projet devrait préciser quels sont les types d’interactions entre les microorganismes et les larves de crevette. Le but est d’identifi er les espèces bénéfi ques de celles qui pourraient être néfastes ou indiquer une dégradation de la qualité de l’eau. Il est également envisagé de cultiver des bactéries capables de réguler la virulence des microorganismes pathogènes, pour limiter l’usage des antibiotiques.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie

PA RT E N A I R E S

• Institut de recherche pour le développement (IRD)

• Université de Nouvelle-Calédonie

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• État

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

• Provinces de la Nouvelle-Calédonie

Élevage de crevettes.Crédit : Ifremer | Olivier Dugornay.

Page 33: L’IFREMER DANS LE PACIFIQUE : CONTEXTE ET HISTOIRE

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D É R O U L É D U P R OJ E TLors de précédents projets menés par l’Ifremer, deux systèmes de stations vidéo sous-marines ont été inventés. Il s’agit de caméras rotatives haute défi nition posées sur un trépied au fond de l’eau. L’un, STAVIRO, est conçu pour être mis en place depuis un bateau et fi lmer pendant une dizaine de minutes. Il permet d’obtenir des images sans déranger les animaux. L’autre, MICADO, enregistre automatiquement le même type d’images à intervalles programmés sur plusieurs jours. Le projet AMBIO a validé l’ensemble de la méthodologie, de l’acquisition des images à leur analyse, puis à l’évaluation de l’état de santé par des indicateurs de diversité et d’abondance des peuple-ments et de l’habitat. La technique a été déployée dans des conditions très variées en terme d’environnement, de profondeur et de météo. Un guide méthodologique a été publié. Les images permettent de décrire l’habitat et de comptabiliser les espèces présentes. L’objectif est de transférer la mise en oeuvre des suivis de l’environnement marin aux services techniques des collectivités tout en leur apportant l’expertise nécessaire pour l’élaboration des diagnostics.

R É S U LTAT SAu cours du projet, plus de 3 500 points STAVIRO ont été validés, permettant de couvrir l’ensemble de la Zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie, lagons et Parc de la Mer de Corail inclus. Il a ainsi été montré que le suivi par vidéo permet de couvrir l’ensemble des habitats, sur une large surface, et pour un coût raison-nable. La technique STAVIRO a été également déployée dans l’océan Indien (Réunion, Mayotte et bancs océaniques) ; elle a été adoptée par le Parc Marin de Mayotte ainsi que par le Parc Marin de la Mer de Corail pour suivre et évaluer les ressources halieutiques. La technique a aussi été employée de 2010 à 2013 en Méditerranéenne.

Les données collectées fournissent la première évalua-tion quantitative des peuplements de poissons à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie et du lagon de Mayotte. Les résultats montrent la bonne santé de la plupart des sites en Nouvelle-Calédonie et permettent de comparer les sites éloignés et les sites côtiers, les diff érents habitats et les zones en fonction de leur statut de protection.

Ces données ont également un intérêt pour la recherche car le grand nombre de points rend possible la modéli-sation de la distribution des espèces (analyses biogéo-graphiques), indispensable pour la conservation de la biodiversité et des ressources halieutiques.

Le système MICADO a été quant à lui déployé sur l’ensemble des sites, particulièrement dans une passe du Lagon sud à la demande des gestionnaires,

pour suivre les regroupements des poissons en période de reproduction, identifi er les espèces concernées, et en défi nir la localisation et l’abondance en fonction des saisons. Les regroupements des poissons pour la reproduction constituent une problématique mondiale car les poissons sont alors extrêmement vulnérables à la pêche. L’objectif de la demande était de mieux les connaître pour établir une fermeture saisonnière de la pêche dans la passe.

P O U R S U I T EDans la continuité du projet AMBIO, des échantil-lonnages ont lieu en 2019 en Méditerranée, et en Atlantique. Grâce au projet AMBIO, le protocole standard est en cours d’adaptation à ces nouveaux écosystèmes pour un suivi qui pourrait répondre aux besoins actuels de surveillance des peuplements de poisson côtiers au titre de la Directive Cadre sur le Milieu Marin.

L’ensemble des données collectées dans les outremers continue à être exploité, pour la recherche et pour la communication scientifi que. Ces données écologiques seront aussi analysées conjointement avec d’autres données collectées durant le projet AMBIO et qui permettent de quantifi er les pressions dues aux usages s’exerçant dans les lagons autour de Nouméa.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité Lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie

PA RT E N A I R E S

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et provinces Nord, Sud et des îles Loyautés

• Agence des aires marines protégées

• Ministère de l’écologie, du développement durable

• Université de Perth, CSIRO Hobart et Université de Tasmanie

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens)

• DAFE (Direction du service de l'État de l'agriculture, de la forêt et de l'environnement en Nouvelle-Calédonie)

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P R O D U I R E D E S M I C R O A L G U E S

À L ’ É C H E L L E I N D U S T R I E L L E

Le projet Amical (Aquaculture micro-algues en Nouvelle-Calédonie), débuté en 2012, a permis d’identifi er des micro-algues aux propriétés intéressantes, que ce soit pour l’alimentation des élevages de crevettes ou la santé humaine. Les travaux se sont poursuivis par la création du LTMA (Laboratoire technologique des micro-algues),géré par la technopole de Nouvelle-Calédonie, Adecal Technopole et auquel l’Ifremer apporte un conseil scientifi que. Ce laboratoire vise à améliorer la culture et la production des micro-algues pour les transférer à des exploitants privés.

C O N TA C T I F R E M E R

Direction de la Communication : [email protected]

Unité lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie : [email protected]

M O T S C L É Srecherche, innovationappui aux politiques publiques

L E P R OJ E T

• Nom : Amical (Aquaculture micro-algues en Nouvelle-Calédonie)

• Date : depuis 2014

• Objectifs : cultiver les micro-algues d’intérêt à grande échelle, en augmentant leur productivité tout en diminuant les coûts.

• Résumé : Des travaux sont menés pour optimiser la culture des micro-algues en grands volumes, ainsi que pour perfectionner leur récolte en vue de leur commercialisation.

D É R O U L É D U P R OJ E TPlusieurs étapes sont nécessaires avant de transférer les cultures à des exploitants privés : d’une part, la maitrise de la production dans des bassins intérieurs puis extérieurs de plus en plus grands. D’autre part, l’optimisation de la récolte des microalgues et leur séchage.

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D É R O U L É D U P R OJ E TLors de précédents projets menés par l’Ifremer, deux systèmes de stations vidéo sous-marines ont été inventés. Il s’agit de caméras rotatives haute défi nition posées sur un trépied au fond de l’eau. L’un, STAVIRO, est conçu pour être mis en place depuis un bateau et fi lmer pendant une dizaine de minutes. Il permet d’obtenir des images sans déranger les animaux. L’autre, MICADO, enregistre automatiquement le même type d’images à intervalles programmés sur plusieurs jours. Le projet AMBIO a validé l’ensemble de la méthodologie, de l’acquisition des images à leur analyse, puis à l’évaluation de l’état de santé par des indicateurs de diversité et d’abondance des peuple-ments et de l’habitat. La technique a été déployée dans des conditions très variées en terme d’environnement, de profondeur et de météo. Un guide méthodologique a été publié. Les images permettent de décrire l’habitat et de comptabiliser les espèces présentes. L’objectif est de transférer la mise en oeuvre des suivis de l’environnement marin aux services techniques des collectivités tout en leur apportant l’expertise nécessaire pour l’élaboration des diagnostics.

R É S U LTAT SAu cours du projet, plus de 3 500 points STAVIRO ont été validés, permettant de couvrir l’ensemble de la Zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie, lagons et Parc de la Mer de Corail inclus. Il a ainsi été montré que le suivi par vidéo permet de couvrir l’ensemble des habitats, sur une large surface, et pour un coût raison-nable. La technique STAVIRO a été également déployée dans l’océan Indien (Réunion, Mayotte et bancs océaniques) ; elle a été adoptée par le Parc Marin de Mayotte ainsi que par le Parc Marin de la Mer de Corail pour suivre et évaluer les ressources halieutiques. La technique a aussi été employée de 2010 à 2013 en Méditerranéenne.

Les données collectées fournissent la première évalua-tion quantitative des peuplements de poissons à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie et du lagon de Mayotte. Les résultats montrent la bonne santé de la plupart des sites en Nouvelle-Calédonie et permettent de comparer les sites éloignés et les sites côtiers, les diff érents habitats et les zones en fonction de leur statut de protection.

Ces données ont également un intérêt pour la recherche car le grand nombre de points rend possible la modéli-sation de la distribution des espèces (analyses biogéo-graphiques), indispensable pour la conservation de la biodiversité et des ressources halieutiques.

Le système MICADO a été quant à lui déployé sur l’ensemble des sites, particulièrement dans une passe du Lagon sud à la demande des gestionnaires,

pour suivre les regroupements des poissons en période de reproduction, identifi er les espèces concernées, et en défi nir la localisation et l’abondance en fonction des saisons. Les regroupements des poissons pour la reproduction constituent une problématique mondiale car les poissons sont alors extrêmement vulnérables à la pêche. L’objectif de la demande était de mieux les connaître pour établir une fermeture saisonnière de la pêche dans la passe.

P O U R S U I T EDans la continuité du projet AMBIO, des échantil-lonnages ont lieu en 2019 en Méditerranée, et en Atlantique. Grâce au projet AMBIO, le protocole standard est en cours d’adaptation à ces nouveaux écosystèmes pour un suivi qui pourrait répondre aux besoins actuels de surveillance des peuplements de poisson côtiers au titre de la Directive Cadre sur le Milieu Marin.

L’ensemble des données collectées dans les outremers continue à être exploité, pour la recherche et pour la communication scientifi que. Ces données écologiques seront aussi analysées conjointement avec d’autres données collectées durant le projet AMBIO et qui permettent de quantifi er les pressions dues aux usages s’exerçant dans les lagons autour de Nouméa.

É Q U I P E I F R E M E R I M P L I Q U É E

• Unité Lagons, écosystèmes et aquaculture durable en Nouvelle-Calédonie

PA RT E N A I R E S

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et provinces Nord, Sud et des îles Loyautés

• Agence des aires marines protégées

• Ministère de l’écologie, du développement durable

• Université de Perth, CSIRO Hobart et Université de Tasmanie

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Ifremer

F I N A N C E U R S

• Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens)

• DAFE (Direction du service de l'État de l'agriculture, de la forêt et de l'environnement en Nouvelle-Calédonie)

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2 L' I F R E M E R E N N O U V E L L E - C A L É D O N I E T R A N S F E R T D E L A C U L T U R E D E S M I C R O - A L G U E S/ 2 J U I L L E T 2 0 1 9/ 2

R É S U LTAT SLa culture dans des bassins extérieurs de 20 m2 a pour l’instant été réalisée sur deux espèces de micro-algues néocalédoniennes. Pour l’une d’elle, l’utilisation d’engrais moins couteux a été testée avec succès. Les recherches ont également comparé la récolte de la totalité du bassin avec la récolte en semi-continu, c’est-à-dire où une seule partie des micro-algues est prélevée à chaque fois. Cette dernière méthode permet de récolter plus d’algues, mais nécessite de traiter un plus grand volume de culture. L’autre espèce étudiée nécessite encore d’adapter les conditions de culture et de récolte, afi n d’éviter le déclin de la population observé quelques temps après le début de la culture. Un autre projet concerne la culture de la spiruline dans l’eau de mer. Cette micro-algue, la plus connue des espèces commercialisée, est habituellement cultivée dans une eau saumâtre, qui a une salinité plus faible que l’eau de mer mais un pH plus important. Cultiver la spiruline dans de l’eau de mer permettrait d’implanter des cultures dans des endroits pauvres en eau douce. La spiruline s’est bien habituée à un taux de salinité plus élevé, mais le pH plus faible conduit la culture à se déposer sur le fond. L’eau doit être prétraitée pour éviter ce phénomène.

P E R S P E C T I V E SLes recherches continuent pour pouvoir cultiver ces trois espèces dans des grands bassins extérieurs de 200 m2. En parallèle, la culture d’autres espèces de micro-algue sera également améliorée pour pouvoir être produites de façon économiquement rentable..

É Q U I P E S I F R E M E R I M P L I Q U É E S

• Laboratoire Physiologie et biotechnologie des Algues (Nantes)

• Unité Lagons, écosystèmes et aquaculture durable de Nouvelle Calédonie, laboratoire LEMA (Nouméa)

PA RT E N A I R E S

• Ifremer

• Adecal Technopole

• Université de la Nouvelle-Calédonie

• Institut agronomique Calédonien

• Université de La Rochelle

• Université de Nantes

• Université de Bretagne sud (Vannes)

• Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie

• Société de fi nancement et de développement Nord Avenir

R E S P O N S A B L E D U P R OJ E T

• Adecal Technopole et Ifremer

F I N A N C E U R S

• Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, province Nord et province Sud

• Comité interministériel de l’Outre-mer

• Appels d’off re Fonds Pacifi que

• Ifremer

Bassins extérieurs destinés à la culture de micro-algues pour être commercialisées. Crédit : Ifremer