Libérer le potentiel de la cuniculture pour la nutrition ...
Transcript of Libérer le potentiel de la cuniculture pour la nutrition ...
Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin
(2018-2022)
Libérer le potentiel de la cuniculture pour la nutrition humaine et la création de richesses
DIRECTIVES ÉDITORIALESDE LA FAO11 mars 2016
PONCTUATION | EMPLOI DES MAJUSCULES ET DES MINUSCULES | ITALIQUE |
NOMBRES | MOIS | UNITÉS MONÉTAIRES | ORTHOGRAPHE | RESSOURCES
L INGUISTIQUES ET TERMINOLOGIQUES | NOMS DE PAYS ET TOPONYMES |
PROTOCOLE ET CORRESPONDANCE |ORDRE ALPHABÉTIQUE | ABRÉVIATIONS,
SIGLES ET ACRONYMES | BIBLIOGRAPHIES | ADRESSES |
Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin
(2018-2022)
Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)Cotonou, 2018
Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.
Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO.
ISBN 978-92-5-1-130037-4
© FAO, 2018
La FAO encourage l’utilisation, la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit d’information. Sauf indication contraire, le contenu peut être copié, téléchargé et imprimé aux fins d’étude privée, de recherches ou d’enseignement, ainsi que pour utilisation dans des produits ou services non commerciaux, sous réserve que la FAO soit correctement mentionnée comme source et comme titulaire du droit d’auteur et à condition qu’il ne soit sous-entendu en aucune manière que la FAO approuverait les opinions, produits ou services des utilisateurs.
Toute demande relative aux droits de traduction ou d’adaptation, à la revente ou à d’autres droits d’utilisation commerciale doit être présentée au moyen du formulaire en ligne disponible à www.fao.org/contact-us/licence-request ou adressée par courriel à [email protected].
Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/publications) et peuvent être achetés par courriel adressé à [email protected].
Crédit photo couverture: © KAGOME Hamadé
iii
TABLE DES MATIÈRES
SIGLES ET ABREVIATIONS viiRÉSUMÉ EXÉCUTIF ix1. INTRODUCTION 12. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE 32.1. Approfondissement du diagnostic et élaboration de la Stratégie 32.2. Validation de la Stratégie et du Plan d’action quinquennal 53. CONTEXTE SECTORIEL DE L’ÉLEVAGE 63.1. Contribution à la croissance économique et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle 63.1.1. Contribution à la croissance économique 63.1.2. Contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle 63.2. Politique et stratégies de développement de l’élevage 63.2.1. Le PAG -Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021 « Le Bénin Révélé » 63.2.2. Le PSDSA - Plan Stratégique de développement du Secteur Agricole 2017-2021 73.2.3. Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage 73.3. Évolution et caractéristiques de la filière lapin 73.3.1. Évolution de la cuniculture au Bénin 73.3.2. Les acteurs de la filière lapin 83.3.3. Production 113.3.4. Transformation 123.3.5. Commercialisation 123.3.6. Eléments d’analyse économique de la filière lapin 134. DIAGNOSTIC DE LA FILIÈRE LAPIN AU BÉNIN 144.1. Un faible accès aux intrants spécifiques et aux services d’appui-conseil et vétérinaires 144.1.1. Prix élevé et en constante augmentation de la provende granulée 144.1.2. Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité 144.1.3. Insuffisance de l’offre d’appui-conseil technico-économique 154.1.4. Faible accès au crédit adapté à la filière lapin 154.2. De faibles productivité et production cunicoles 154.2.1. Faibles performances des souches locales de lapin 164.2.2. Absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapin 164.2.3. Faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique Virale 164.2.4. Prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite taille 174.3. Une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marché 174.3.1. Faible compétitivité-prix de la viande de lapin local 174.3.2. Une qualité commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu satisfaisante 174.3.3. Difficultés d’accès au marché 184.4. Une chaîne de valeur peu structurée et faiblement sensible au genre 184.4.1. Une faible structuration de la chaîne de valeur lapin 184.4.2. Une faible gouvernance au sein de la chaîne de valeur 194.4.3. Une filière peu sensible au genre 194.5. Un environnement peu favorable au développement de la filière lapin 194.5.1. Faible capacité institutionnelle de la Direction de l’Elevage 204.5.2. Faible disponibilité de données sur la filière lapin 204.5.3. Faible investissement public dans la filière lapin 205. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES 215.1. Rappel des orientations stratégiques au niveau continental, régional et national 21
5.1.1. La LiDeSA - Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035 215.1.2 Le PADTE - Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020
21
5.1.3. Le Règlement N°07/2007/CM/UEMOA 225.1.4 Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage 225.2. Défis de la filière lapin au Bénin 225.3. Vision de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture à l’horizon 2022 225.4. Axes stratégiques 225.5. Objectifs et principales actions 236. PLAN D’ACTION 2018-2022 256.1. Logique d’intervention 256.2. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin 256.2.1. Amélioration du patrimoine génétique cunicole 256.2.2. Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins 266.2.3. Amélioration de la protection sanitaire du cheptel cunicole 276.2.4. Appui à la modernisation des exploitations et à l’intensification des systèmes d’élevage 276.3. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local 286.3.1. Amélioration des systèmes d’abattage, de conditionnement et de vente de la viande de lapin 286.3.2. Amélioration de l’accès aux informations sur le marché 286.3.3. Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régional 286.4. Développement de la chaîne de valeur lapin 296.4.1. Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs 296.4.2. Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeur 296.4.3. Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la filière lapin
29
6.4.4. Appui à la mise en place de l’Interprofession nationale de la filière lapin du Bénin 306.4.5. Facilitation de l’entrepreneuriat cunicole des jeunes et des femmes 306.5. Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière lapin 306.5.1. Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances appropriées 306.5.2. Amélioration de l’offre de service aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur 316.5.3. Renforcement de la formation initiale en cuniculture 316.5.4. Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapin 316.5.5. Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur lapin au financement public et privé 327. MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION 337.1. Dispositif de pilotage de la Stratégie et du Plan d’action 337.2. Financement du Plan d’action 337.2.1. Coût du plan d’action 337.2.2. Schéma de financement 337.3. Suivi-évaluation et capitalisation 347.4. Communication et visibilité 348. RISQUES ET HYPOTHÈSES 358.1. Risques 358.2. Hypothèses 35RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 36ANNEXES 38Annexe 1. Résultats du diagnostic de la filière lapin au Bénin selon la méthode SEPO. 38Annexe 2. Plan d’action budgétisé pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) au Bénin (2018-2022)
40
Annexe 3. Cadre logique du Plan d’action pour la mise en œuvre de la SNDC 2018-2022. 44Annexe 4. Liste des personnes rencontrées. 45
v
REMERCIEMENTS
Financé par la FAO, ce document intitulé Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin (2018-2022) est l’un des résultats attendus de la mise en œuvre du TCP/BEN/3503 «Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin - APFECS».
La coordination technique de ce travail a été assurée par Dr Tiemoko YO (Représentant Résident de la FAO), Jean ADANGUIDI (Chargé de Programme de la FAO) et Yao AKPO (Directeur de l’Elevage).
Nos remerciements vont à l’endroit des cadres des directions techniques du MAEP (DPP, DE, INRAB, DCQ, ABSSA, DDAEP, DQIF, Coordonnateur du projet TCP/BEN/3503, etc.) et autres personnes-ressources qui ont apporté leurs expertises techniques à cette œuvre.
Le Représentant Résident de la FAO au Bénin,
Tiemoko YO, PhD.
vi
FIGURES
Figure 1. Modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin au Bénin 4
Figure 2. Illustration de l’outil SEPO -Succès, Echecs, Potentialités et Obstacles (Agbo et al., sd). 5
Figure 3. Cartographie de la chaîne de valeur lapin au Bénin (Monsia et Agbede, 2014). 10
Figure 4. Schéma de commercialisation du lapin au Sud-Bénin (Monsia et Agbédé, 2014). 13
Figure 5. Schéma pyramidal de création et de diffusion du progrès génétique chez le lapin (Adapté de Lebas et al., 1996).
26
vii
ABeC Association Béninoise des Cuniculteurs
ABSSA Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments
APFECS Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin
ATDA Agences Territoriales de Développement Agricole
CARDER Centre Agricole Régional pour le Développement Rural
CECURI Centre Cunicole de Recherche et d’Information
CEDEAO Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest
CMMB Caisse du Mouvement Mutualiste Béninois
CNPBV Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire
CTPEP Conseiller Technique Pour la Promotion de l’Elevage et de la Pêche
DDAEP Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
DE Direction de l’Elevage
DIP Direction de l’Informatique et du Pré-archivage
DLROPEA Direction de la Législation Rurale, de l’Appui aux Organisations Professionnelles et à l’Entrepreneuriat Agricole
DPP Direction de le Programmation et de la Prospective
EMICoV Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages
ESF Elevages sans Frontières
FADeC Fonds d’Appui au Développement des Communes
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FIFO Principe du premier entré, premier sorti
FNDA Fonds national de Développement Agricole
FNPEEJ Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes
FSA Faculté des Sciences Agronomiques
IDH Indice de développement Humain
IMF Institution de Micro-Finance
INRAB Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
LABOVET Laboratoire Vétérinaire de Bohicon
LCSSA Laboratoire Central de Sécurité Sanitaire des Aliments
LiDESA Stratégie de Développement de l’Elevage pour l’Afrique
LRZVH Laboratoire de Recherche Zootechnique, Vétérinaire et Halieutique
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
MAEP Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OIE Organisations Mondiale de la Santé Animale
PADTA Plan d’Action pour le développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO
PAFILAV Projet d’Appui aux Filières Lait et Viande
PAG Programme d’Action du Gouvernement
PDE Programme de Développement de l’Elevage
PNIASAN Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
PSDSA Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole
PVS Outil de l’OIE pour l’évaluation de la Performance des Services Vétérinaires
RDR Responsable du Développement Rural
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SCDA Secteur Communal pour le Développement Agricole
SEPO Succès, Échecs, Potentialités, Obstacles
SNCA Stratégie Nationale de Conseil Agricole
SNDC Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture
UA-BIRA Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine
UCCEL/AC Union Communale des Coopératives des Éleveurs de Lapin d’Abomey-Calavi
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
VHD Maladie Hémorragique Virale
ix
Au Bénin, le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 14,8% au PIB agricole. Toutefois, les productions animales ne couvrent pas les besoins en protéines animales de la population béninoise. Le niveau élevé des importations de viande traduit l’ampleur du déficit de l’offre intérieure qui est estimée à 52% pour la viande, 34% pour le lait et 62% pour les œufs (FAOSTAT 2014). Les importations de viandes et abats comestibles ont évolué de 2 590 tonnes en 1996 à 17 200 tonnes en 2012; ce qui traduit la forte dépendance du Bénin en produits carnés.A côté des traditionnelles filières conventionnelles (bovins, ovins, caprins, volailles et porcins) qui font l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics, l’élevage du lapin se développe progressivement. Le cheptel cunicole national étant encore très faible, il n’a qu’une contribution marginale à la croissance et à la sécurité alimentaire. L’élevage de lapins dispose pourtant d’atouts qui doivent être valorisés pour permettre à la filière lapin de connaître un véritable essor: qualités nutritionnelles de la viande de lapin nettement au-dessus des autres viandes; espèce à cycle court et à grande prolificité; source d’emplois et de revenus, notamment pour les jeunes et les femmes; etc. Malgré ces atouts et la forte demande tant nationale que sous-régionale en viande de lapin, la production cunicole tarde à décoller véritablement. C’est dans ce contexte, et pour promouvoir la filière lapin, que le Gouvernement béninois, avec l’appui technique et financier de la FAO, a entrepris d’élaborer la Stratégie nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) au Bénin assortie d’un Plan d’action quinquennal 2018-2022. La démarche méthodologique adoptée pour atteindre l’objectif et les résultats attendus de l’étude comprend deux phases, à savoir: (i) l’approfondissement du diagnostic et l’élaboration de la Stratégie et (ii) la validation de la SNDC et du Plan d’action quinquennal. En vue d’assurer la participation des parties prenantes, celle-ci s’est basée sur l’approche chaîne de valeur. Un modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin a été élaboré, ce qui a permis d’effectuer le diagnostic approfondi de la filière lapin en utilisant l’outil SEPO (Succès, Échecs, Potentialités et Obstacles), l’analyse de l’accès aux intrants et aux services, l’analyse des écarts de productivité, l’analyse de la compétitivité et de l’accès au marché et l’analyse de la gouvernance de la chaîne de valeur. Au terme de ces analyses, un mini-atelier a été organisé pour valider les résultats du diagnostic et les axes stratégiques proposés avant l’élaboration du rapport provisoire de la SNDC 2018-2022 et de son Plan d’Action. Enfin, un atelier technique et un atelier national ont été organisés, respectivement pour la pré-validation et pour la validation de la SNDC et de son Plan quinquennal 2018-2022.L’environnement politique de l’élevage et de la cuniculture est marqué par le Programme d’action du Gouvernement (PAG «Le Bénin Révélé»), le Plan Stratégique de Développement du secteur Agricole (PSDDSA), le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) et le Programme de Développement de l’Elevage (PDE). Un des objectifs quantitatifs de ces stratégies est d’accroître la production de viande à partir des espèces conventionnelles et non conventionnelles pour la porter de 63 277 tonnes en 2012 à 104 000 tonnes en 2021. Ce qui permettra de couvrir les besoins de la population et de réduire le déficit des besoins en viande de 60 %. Pour atteindre ces objectifs, en plus des filière viande, lait et œufs de table, l’élevage des espèces à cycle court bénéficiera d’appui dans le cadre de la mise en œuvre du PNIASAN 2016-2021.La trajectoire d’évolution de la cuniculture a été marquée par les faits suivants: (i) l’essor de la cuniculture au Bénin a été observé à partir de 1988 avec la création du Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI) au sein de l’Université d’Abomey-Calavi; (ii) la première épizootie de la Maladie Virale Hémorragique (VHD) qui a décimé une importante partie du cheptel du Sud-Bénin estimée à 10 000 têtes environ en 1995; (iii) la promotion de la filière lapin, après la fin de la première épizootie de la VHD par le CECURI et les autres acteurs (ABeC, ONG, etc.), à travers notamment la mise en œuvre du projet CORUS « Projet de Développement et de la Vulgarisation de la Cuniculture au Bénin » et, à partir de 2014, celle du projet FAO « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin – APFECS » est venue donner un nouveau souffle après retrait de l’ONG Louvain développement et la crise de l’ABeC; (iv) enfin la survenue de la deuxième épidémie de la VHD en fin 2015, qui a sévi dans les exploitations cunicoles jusqu’en fin 2016. Cette évolution a abouti à une différenciation des élevages cunicoles en ces trois systèmes suivants: (i) le système familial, élevage naisseur-engraisseur associé à d’autres activités agricoles avec une portée de 4-5 lapereaux par lapine-mère, soit environ 30 lapins engraissés par an avec un poids vif corporel (PV) de
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
x
moins de 2 kg; (ii) le système d’élevage semi-intensif, élevage naisseur-engraisseur associé ou non à d’autres activités agricoles (élevage notamment) avec une portée de 6-7 lapereaux, soit 36-40 lapins engraissés par an et un PV d’environ 2 kg; (iii) le système d’élevage intensif, élevage spécialisé ou en voie de spécialisation (naissage, engraissement, multiplication de reproducteurs performants), avec une portée de 7-8 lapereaux, soit plus de 40 lapins engraissés par lapine et par an avec un PV de plus de 2 kg. Au plan organisationnel, la filière lapin est caractérisée par l’existence d’acteurs jouant plusieurs rôles à la fois tels que les éleveurs-provendiers, les éleveurs-transformateurs, les éleveurs-commerçants (presque tous étant à la recherche de marchés), les éleveurs-transformateurs-commerçants et les transformateurs commerçants.Le diagnostic de la filière lapin au Bénin a mis en évidence les principales contraintes suivantes qui limitent sa performance: un faible accès aux intrants spécifiques et aux services, notamment (i) le prix élevé et en constante
augmentation de la provende granulée, principale ressource alimentaire des lapins, (ii) les difficultés d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité, (iii) l’insuffisance de l’offre d’appui-conseil technico-économique et (iv) le faible accès au crédit adapté à la filière lapin;
une faible productivité et production cunicoles dues essentiellement (i) à la faible performance des souches locales de lapin, (ii) à l’absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapin, (iii) à la faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique Virale et (iv) ) à la prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite taille;
une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marché, caractérisées par (i) une faible compétitivité-prix de la viande de lapin local par rapport à la viande de lapin importée congelée, (ii) une qualité commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu satisfaisante et (iii) des difficultés d’accès au marché résumées par des éleveurs qui ont des difficultés d’écoulement d’une part et des clients qui ont des difficultés d’approvisionnement régulier d’autre part;
une chaîne de valeur faiblement structurée et peu sensible au genre dont les causes sont (i) une faible structuration horizontale et une absence d’organisation verticale de la chaîne de valeur lapin, (ii) une faible gouvernance au sein de la chaîne de valeur dominée par les fournisseurs d’intrants, les transformateurs et les commerçants et (iii) une faible insertion (moins de 20%) des femmes et des jeunes dans la chaîne de valeur;
un environnement peu favorable au développement de la filière lapin, caractérisé par (i) une faible capacité institutionnelle et opérationnelle de la Direction de l’Elevage, (ii) une faible disponibilité de données sur la filière lapin nécessaires pour la planification et les prises de décision stratégiques et (iii) un faible investissement public dans le sous-secteur de l’élevage et pour la promotion de la filière lapin.
Sur la base des résultats du diagnostic, des orientations stratégiques pour le développement de l’élevage au niveau continental (Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035), régional (Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020, Règlement N°07/2007/CM/UEMOA sur la Sécurité Sanitaire des Végétaux, des Animaux et des Aliments dans la zone UEMOA) et national (PAG, PSDSA, PNIASAN et PDE), une vision a été définie et 4 axes stratégiques identifiés pour la SNDC. La vision s’énonce comme suit:
Une filière lapin performante, attractive et créatrice de richesses, qui renforce la sécurité alimentaire et nutritionnelle et contribue au développement socio-économique équitable de la population béninoise.
Les quatre axes stratégiques dont la mise en œuvre permettra de réaliser la vision sont les suivants:1. l’accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin;2. l’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local;3. le développement de la chaîne de valeur viande de lapin et4. la création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière lapin.
Les objectifs stratégiques de la SNDC relatifs à ces quatre axes stratégiques sont les suivants: (i) une augmentation de la production à 6 930 tonnes de viande de lapin en 2022; (ii) une augmentation des parts de marché de la viande de lapin local à 90% sur le marché domestique et à 1% sur le marché sous-régional; (iii) une gouvernance de la chaîne de valeur viande de lapin renforcée et (iv) une attractivité de la filière lapin renforcée, notamment pour les jeunes et les femmes.Le Plan d’action, instrument d’opérationnalisation de la SNDC, s’appuie sur les axes et les objectifs définis dans les Orientations stratégiques. Il compte 17 actions prioritaires qui sont déclinés en 58 activités nécessaires et suffisantes pour atteindre les objectifs stratégiques formulés plus haut. D’un coût estimatif de 1 632 900 000 francs CFA, le Plan d’action s’appuiera en grande partie sur le PNIASAN pour son financement.Le succès de la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-2022 sera assuré par une Cellule de coordination logée au sein de la Direction de l’Elevage, ainsi que par l’élaboration et la mise en œuvre d’un Manuel de suivi-évaluation orienté vers les résultats et d’un Plan de communication assurant l’information sur les progrès et sur les résultats (effets et impacts) dudit Plan d’action.
1
A l’instar de la plupart des pays sub-sahariens, le secteur agricole constitue le principal moteur de l’économie nationale au Bénin. Il contribue en moyenne pour 32,6% à la formation du produit intérieur brut (PIB), génère environ 80% des devises d’exportation et emploie plus de 70% de la population totale du pays. Au sein de ce secteur, le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 14,8% au PIB agricole. Toutefois, les productions animales ne couvrent pas les besoins en protéines animales de la population béninoise. Le niveau élevé des importations de viande traduit l’ampleur du déficit de l’offre intérieure qui est estimée à 52% pour la viande, 34% pour le lait et 62% pour les œufs (FAOSTAT, 2014). Les importations de viandes et abats comestibles ont évolué de 2 590 tonnes en 1996 à 17 200 tonnes en 2012, ce qui traduit la forte dépendance du Bénin en produits carnés (Direction de l’Elevage, 2014).A côté des traditionnelles filières conventionnelles (bovins, ovins, caprins, volailles et porcins) qui font l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics, l’élevage du lapin ainsi que celui d’autres espèces animales non conventionnelles (escargots, aulacodes, cobayes, etc.) se développent progressivement. Le cheptel cunicole national étant encore très faible, il n’a qu’une contribution marginale à la croissance et à la sécurité alimentaire.
L’élevage de lapins dispose pourtant d’atouts qui doivent être valorisés pour permettre à la filière lapin de connaître un véritable essor. En effet, les qualités nutritives du lapin en font une espèce dont la vulgarisation pourrait contribuer à l’amélioration du statut nutritionnel des familles béninoises. C’est une viande pauvre en lipides et peu calorique, très bonne source de protéines de bonne qualité, riche en acides gras oméga 3, excellente source de vitamines (B3 et B12), de minéraux (phosphore, potassium) et d’oligoéléments (sélénium) (Lecerf et Clerc, 2009). En outre, le lapin est une espèce à cycle court avec une grande prolificité. Son élevage dans des conditions optimales pourrait constituer une source d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, et de revenus pour les producteurs et les autres acteurs de la filière lapin.Malgré ces atouts et la forte demande tant nationale que sous-régionale en viande de lapin, la production cunicole tarde à décoller véritablement. L’absence de statistiques sur les performances réelles de cette filière rend difficile l’appréciation des perspectives de la filière cunicole. L’élevage de lapins, intégré généralement dans de petites exploitations agricoles familiales, dispose d’une importante marge de progression vers une filière performante et compétitive.Dans le Sud-Bénin à forte densité de population (plus de 500 habitants/km2 contre une moyenne nationale de 40 habitants/km2), seuls les élevages à cycles courts et de type intensifs (lapins, volailles, aulacodes, porcs) offrent des possibilités de développement et constituent une niche d’auto-emplois pour les jeunes et les femmes. Afin d’exploiter au mieux le potentiel de production et de génération de revenus que constitue la filière lapin, la FAO a apporté un appui à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet TCP/BEN/3503 « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin - APFECS ». Ce projet a pour objectif de contribuer à assainir l’environnement administratif et institutionnel de l’élevage cunicole, à améliorer sa productivité et sa compétitivité, à créer de meilleures conditions de commercialisation et, in fine, un secteur rentable et attractif capable de constituer une source d’auto-emplois pour les jeunes et les femmes.Parmi les produits attendus de ce projet figure le Produit 8 « Une Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture suivie d’un Plan d’actions quinquennal est élaborée et validée ». C’est dans ce contexte, et en rapport avec la promotion des filières agricoles inscrite dans le Programme d’Action du Gouvernement « Le Bénin Révélé » 2016-2021, que s’inscrit l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) au Bénin et de son Plan d’action quinquennal 2018-
1. INTRODUCTION
2
2022. Fondée sur le diagnostic approfondi du secteur cunicole, la SNDC a formulé des orientations stratégiques et les principales actions à mettre en œuvre pour lever les contraintes et réaliser le potentiel de la cuniculture. La SNDC est un document de référence pour toutes les interventions publiques et privées dans le domaine de l’élevage cunicole et de la promotion de la filière lapin dans son ensemble. Dès lors, son appropriation et sa mise en œuvre, impliquant toutes les parties prenantes, sont nécessaires pour promouvoir la filière lapin et améliorer sa contribution au développement socio-économique équitable des populations béninoises.
3
La démarche méthodologique adoptée pour atteindre l’objectif et les résultats attendus de l’étude comprend 2 phases, à savoir: (i) l’approfondissement du diagnostic et l’élaboration de la Stratégie et (ii) la validation de la SNDC et du Plan d’action quinquennal.
2.1. Approfondissement du diagnostic et élaboration de la StratégieLe diagnostic approfondi de la filière lapin fait suite à deux précédentes études diagnostiques commanditées par la FAO, à savoir: (i) l’étude diagnostique des élevages à cycle court au Bénin. Projet d’insertion des jeunes et des femmes dans des activités agricoles rentables: promotion de modèles d’élevages à cycles courts de lapins, volailles et aulacodes (PPMECC) (Monsia et Agbédé, 2014) et l’étude de marché de la viande de lapin au Bénin (Sodjinou, 2016). Certains résultats de ces études diagnostiques ont été pris en compte dans le présent document.
Cette phase d’approfondissement du diagnostic et d’élaboration de la Stratégie a consisté en plusieurs étapes allant d’une réunion de cadrage à l’élaboration de la version provisoire de la SNDC et du Plan d’actions quinquennal.
Une réunion de cadrage de l’étude s’est déroulée le 13 janvier avec le Représentant résident de la FAO entouré du Chargé de programme et du Coordonnateur du projet APFECS. Au terme de la réunion, la démarche méthodologique et le programme de la mission ont été validés.Une revue documentaire initiale sur la cuniculture et sur l’ensemble de la filière lapin a été réalisée à partir des documents stratégiques et techniques mis à disposition par la FAO et par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, mais aussi d’articles scientifiques et d’autres documents collectés en ligne et à l’Université d’Abomey-Calavi, au CECURI, à l’ABeC, à l’UEMOA, à la CEDEAO, à l’UA-BIRA, etc.. Une attention particulière a été portée sur l’« Étude diagnostique des élevages à cycle court au Bénin » et sur l’« Étude sur le marché de la viande de lapin au Bénin », rapports de diagnostic préliminaire de la filière lapin.A partir de l’analyse des données secondaires, des outils de collecte de données et informations ont été élaborés, sur la base d’un modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin (Figure 1). Il s’agit notamment de guides d’entretien avec les différentes catégories d’acteurs de la filière lapin, à savoir les fournisseurs d’intrants, les prestataires de services publics et privés, les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les restaurateurs), ainsi que des institutions d’appui à la filière. La particularité de ces guides était d’actualiser et de compléter les diagnostics préliminaires réalisés précédemment.
2. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
4
Les entretiens et les visites de terrain se sont déroulés dans le Sud-Bénin, notamment à Cotonou, à Porto-Novo, à Adjarra, à Calavi et à Bohicon. Les entretiens ont concerné les structures d’appui à la filière (le CECURI, la Direction de l’Elevage, le CNPBV, le Laboratoire Vétérinaire de Bohicon, les CARDERs, l’INRAB, les Cabinets vétérinaires privés, les ONG et les Institutions de Micro-Finance), les organisations de cuniculteurs (ABeC, Coopératives communales et Unions de coopératives), les transformateurs, les commerçants et les restaurateurs. Différents types d’exploitations cunicoles, des restaurants, des supermarchés, le Centre d’application et l’Unité de fabrique de provende granulée du CECURI ont été visités.Le traitement des données et informations collectées s’est basé sur l’approche chaîne de valeur, en analysant les Succès, les Échecs, les Potentialités et les Obstacles de chaque maillon de la chaîne ainsi que des structures d’appui de la filière lapin. Les différents types d’analyse effectuée sont: (i) l’analyse de l’accès aux intrants et de l’offre de services; (ii) l’analyse des écarts de productivité; (iii) l’analyse de la compétitivité et de l’accès au marché; (iv) l’analyse de la gouvernance de la chaîne de valeur et (v) l’analyse de l’environnement politique et institutionnel de la filière. Les résultats de ces analyses et les orientations stratégiques nationales, régionales et continentales en matière agricole et de développement de l’élevage ont permis d’identifier les défis de la filière lapin, de formuler la vision de la SNDC à l’horizon 2022 et de définir les axes stratégiques.
© F
AO
5
Figure 2. Illustration de l’outil SEPO -Succès, Échecs, Potentialités et Obstacles (Agbo et al., sd).
Un mini-atelier de validation, regroupant une vingtaine de participants représentant les différentes catégories d’acteurs concernés par la promotion de la filière lapin au Bénin, a été organisé le 3 février 2017 dans la salle de réunion de la FAO. Ce mini-atelier, qui s’est déroulé en sessions plénières et en travaux de groupes, a permis de valider les contraintes, les défis, la vision et les axes stratégiques proposés pour la promotion de la filière lapin au Bénin.La validation des résultats du diagnostic et des propositions d’axes stratégiques a constitué un quitus donné aux Consultants pour l’élaboration de la SNDC. Prenant en compte les amendements et les recommandations de l’atelier, le rapport provisoire de la SNDC 2017-2021 a été élaboré, y compris le Plan d’Actions quinquennal et les conditions de mise en œuvre pour la promotion de la filière lapin.
2.2. Validation de la Stratégie et du Plan d’action quinquennalLe processus de validation de la Stratégie et du Plan d’actions s’est déroulé en deux étapes, à savoir l’atelier de pré-validation et l’atelier national de validation.L’atelier de pré-validation, encore appelé atelier de validation technique, a regroupé d’une façon exhaustive les représentants des acteurs de la chaîne de valeur, des institutions d’appui et des institutions en charge de l’orientation politique des filières agricoles au Bénin. Une revue critique du document est ainsi effectuée, des amendements faits, le document de Stratégie et de Plan d’action validé et des recommandations formulées pour la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’actions.L’atelier national de validation de la Stratégie et du Plan d’action, qui présente une connotation politique, a été présidé par le Conseiller Technique à la Promotion de l’Elevage et de la Pêche. Il a permis à plus de cinquante représentants des acteurs des différentes maillons de la filière lapin, des institutions d’appui et de toutes les parties prenantes à la promotion de la filière lapin, de valider la SNDC et le Plan d’action, de formuler des recommandations et d’élaborer une feuille de route pour leur mise en œuvre.Au terme du processus, un rapport de mission de l’étude a été élaboré et soumis à la Représentation de la FAO au Bénin et au Gouvernement. Ce rapport rappelle le contexte de l’élaboration de la SNDC, décrit les activités réalisées et les difficultés rencontrées, formule des recommandations et propose une feuille de route préparatoire à la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-2022.
© F
AO
6
Le quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 4) du Bénin de 2013 a permis de dénombrer une population résidente d’environ 10 millions d’habitants dont 60% vivent sur 10% de la superficie dans la partie sud du pays. Sur le plan social, le Bénin reste un pays à faible développement humain, avec un Indicateur composite de Développement Humain (IDH) en 2011 de 0,427 qui le classe au 167ème rang sur 187 pays (PNUD, 2011).
3.1. Contribution à la croissance économique et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle3.1.1. Contribution à la croissance économiqueLa croissance économique du Bénin a évolué de 3,3% en 2011 à 5,7% en 2015, avec une moyenne annuelle de 5,1%. A cette croissance, le secteur agricole contribue pour une part importante avec une moyenne de 2,4%. La croissance du sous-secteur élevage est passée de 3,5% en 2011 à 3,2% en 2014, même si cette régression est restée constante de 2012 à 2014 (MAEP, 2016). Ces statistiques sont faibles au regard de la cible fixée pour 2015 qui est de 5%. La contribution du sous-secteur élevage au PIB Agricole a augmenté de 2,88 points passant de 15,50% en 2011 à 18,5% en 2014. Le niveau atteint en 2014 est supérieur à la cible de 2015 qui est de 16%.
3.1.2. Contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelleLa consommation nationale de viande au Bénin qui est de 9 kg/habitant/an est en dessous de la moyenne des pays au sud du Sahara (13 kg/habitant/an) et des normes minimales recommandées par la FAO (21 kg/habitant/an). L’un des enjeux de la politique sectorielle dans le domaine de l’élevage est de combler cet écart par l’exploitation des espèces conventionnelles et non conventionnelles et la substitution aux importations massives à bon prix de certaines denrées alimentaires, dont la viande, par la promotion de la production nationale. Dans cette perspective, la cuniculture pourrait jouer un rôle important, notamment en améliorant la situation nutritionnelle très préoccupante. La malnutrition chronique ou retard de croissance est passée de 32% en 2011 (EMICoV, 2011) à 34,4% en 2014 (MICS, 2014). La situation est plus critique en milieu rural (35,2%) qu’en milieu urbain (25,8%) et affecte plus les garçons que les filles (EMICoV, 2011).
3.2. Politique et stratégies de développement de l’élevage3.2.1. Le PAG -Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021 « Le Bénin Révélé »Le Gouvernement veut faire du secteur agricole le principal levier de développement économique, de création de richesses et d’emplois au Bénin (Présidence de la République du Bénin, sd). La stratégie du PAG vise à instaurer une nouvelle dynamique de promotion de filières agricoles, à travers l’amélioration des systèmes de production grâce à une politique responsable de modernisation de l’agriculture et la promotion de l’agro-industrie gérée par le secteur privé. Les efforts seront centrés sur la productivité et la compétitivité des filières phares (à haute valeur ajoutée et conventionnelles) pour répondre à l’augmentation des besoins alimentaires de la population et de l’accès aux marchés. Le Programme s’exécutera à travers des réformes et projets phares parmi lesquels le projet d’« Amélioration de la production de viande, lait et œufs de table: atteindre à l’horizon 2021,
3. CONTEXTE SECTORIEL DE L’ÉLEVAGE
7
des niveaux de production de cent quatre mille (104 000) tonnes pour la viande (vs. 68 000 en 2015), cent soixante-douze mille (172 000) tonnes pour le lait (vs cent treize mille (113 000) en 2015) et 25 000 tonnes pour les œufs (vs. Cent quinze mille (15 000) en 2015). Dans cette perspective, la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture pourrait contribuer de manière significative à la production de viande et la création de richesses et d’emplois.
3.2.2. Le PSDSA - Plan Stratégique de développement du Secteur Agricole 2017-2021En plus des filières phares définies dans le PAG, le PSDSA a retenu celles qualifiées «d’autres filières agricoles». Elles apportent également des revenus supplémentaires aux petits producteurs dont les femmes. Enfin, ces différentes sortes d’élevage contribuent tant soit peu à la croissance de l’économie béninoise. Considérés comme des filières d’appoint aux compléments en protéines animales pour lesquelles le Bénin présente actuellement des déficits alimentaires, les élevages des espèces à cycle court bénéficieront également d’appui dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN).
3.2.3. Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage L’objectif global du Programme est de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population et d’augmenter le volume et les recettes d’exportation. Spécifiquement, il s’agit d’accroître durablement les niveaux de production et de compétitivité des filières animales. Un des objectifs quantitatifs poursuivis par le PDE, calculé sur la base des normes de consommation définies par la FAO en tenant compte des projections démographiques du pays à l’horizon 2020, est d’accroître la production de viande à partir des espèces conventionnelles et non conventionnelles. L’objectif est de porter de 63 277 tonnes en 2012 à 104 000 tonnes en 2021, afin de couvrir les besoins de la population et de réduire le déficit des besoins en viande de 60 %. A noter que selon la Direction de l’Elevage (2014), la filière viande est désagrégée en sous-filières viande bovine, viande de petits ruminants, viande porcine, viande de volaille, viande de lapin et viande d’aulacode.
3.3. Évolution et caractéristiques de la filière lapin3.3.1. Évolution de la cuniculture au BéninJusqu’en 1987, la cuniculture était pratiquée sur l’ensemble du territoire béninois, mais dans de mauvaises conditions d’élevage. Cet élevage ne bénéficiait d’aucun appui. Il n’existait non plus de données fiables. La situation zootechnique des élevages était Avec une moyenne de 4 lapines-mères et 17 sujets présents, la production était de 2 à 5 portées par an avec 2 à 6 lapereaux sevrés par portée à l’âge de 6 semaines et plus (Kpodekon et Coudert, 1993).L’essor de la cuniculture au Bénin a été observé à partir de 1988 avec la création du Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI) au sein de l’Université d’Abomey-Calavi. Ce Centre a été créé pour faire face à la situation zootechnique globalement médiocre et promouvoir un développement rationnel et durable de la cuniculture au Bénin. A travers des actions de recherche-développement, de formation, d’information, de vulgarisation et d’appui à la production (diffusion de reproducteurs performants), des résultats très encourageants sur l’augmentation numérique des petits ateliers dans les zones rurales et périurbaines, sur la productivité et sur la consommation de la viande de lapin ont été enregistrés en moins de 5 ans. En termes de durabilité, le CECURI a œuvré à l’introduction de la cuniculture dans les programmes de recherche, à l’introduction de l’enseignement de la cuniculture dans les lycées agricoles et à l’université, au recyclage et à la formation continue des éleveurs et des techniciens, à la naissance de l’Association Béninoise des Cuniculteurs (ABeC) en 1993, à la sensibilisation des décideurs politiques et des partenaires financiers et, enfin, à la tenue en mars 1992 d’un Congrès africain sur la cuniculture.La cuniculture, en plein essor, a été frappée de plein fouet en 1995 par la première épizootie de la maladie virale hémorragique (VHD) qui a décimé une importante partie du cheptel du Sud-Bénin. Cette maladie virale a occasionné une perte estimée à 10 000 têtes environ (FAO, 2000). Pour revenir
8
à la situation d’avant l’épizootie de VHD et assurer un développement durable, le Bénin a bénéficié de l’assistance de la FAO à travers le projet TCP/BEN/6714 « Appui à la lutte contre l’hémorragie virale du lapin et au développement de la cuniculture ». Les principaux résultats du projet ont été les suivants: (i) la mise au point d’une stratégie économique de prophylaxie envers les principales maladies du lapin, notamment la VHD et les coccidioses; (ii) la mise au point d’un programme de communication et d’information et son application partielle, y compris l’élaboration du Guide de l’éleveur de lapins en Afrique de l’Ouest; (iii) l’étude exhaustive des problèmes de commercialisation des produits cunicoles; (iv) la participation à la mise en place d’une unité à granuler en partenariat avec Louvain Développement (ex ADRAI) et l’AFC au sein du CECURI; (v) le repeuplement en lapins reproducteurs et (vi) la formation des différents intervenants et opérateurs de la filière cunicole.Après la fin de la première épizootie de la VHD, le CECURI et les autres acteurs (ABeC, ONG, etc.) ont poursuivi la promotion de la filière lapin à travers différentes actions telles que: (i) la mise en œuvre du projet intitulé « Projet de Développement et de la Vulgarisation de la Cuniculture au Bénin » dont le volet Amélioration génétique a permis l’augmentation de la portée à 7 lapereaux par lapine-mère et du poids au sevrage de 600 g à 30 jours; (ii) la formation de 1 500 cuniculteurs en techniques de production et en gestion économique entre 2007 et 2010; (iii) l’introduction des cages en grillage métallique galvanisé en 2009; (iv) la mise en place des postes de vente de lapins par l’ABeC avec l’appui de l’ONG Louvain Développement, etc.A partir de 2014, la mise en œuvre du projet FAO « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin – APFECS » est venu donner un nouveau souffle après retrait de l’ONG Louvain développement et la crise de l’ABeC. Ce projet vise à renforcer la capacité technique et managériale des acteurs le long de la chaîne, d’introduire dans les élevages des reproducteurs plus performants, de mieux organiser les circuits de commercialisation et d’apporter un appui à l’administration pour l’édiction et le contrôle des normes de qualité des intrants d’élevage.L’exécution du projet APFECS a été sérieusement perturbée par la survenue de la deuxième épidémie de la VHD en fin 2015. Celle-ci a sévi dans les exploitations cunicoles jusqu’en fin 2016. Ce second épisode de la VHD au Bénin a eu de graves conséquences sur la filière lapin: décimage de 80 à 100% des effectifs, diminution drastique de l’offre de viande de lapin, perte d’emplois et de revenus, etc..
3.3.2. Les acteurs de la filière lapinLa Figure 1 présente les acteurs de la filière lapin au Bénin: les opérateurs de la chaîne de valeur pour le marché national et les institutions de support de la chaîne de valeur. L’une des caractéristiques organisationnelles de la filière est l’existence des acteurs jouant plusieurs rôles à la fois: les éleveurs provendiers, les éleveurs-transformateurs, les éleveurs-commerçants (presque tous étant à la recherche de marchés), les éleveurs-transformateurs-commerçants et les transformateurs commerçants. Il y a une faible segmentation de la filière, ce qui limite l’efficacité et l’efficience des actions.
9
© FAO
10
Figure 3. Cartographie de la chaîne de valeur lapin au Bénin (Monsia et Agbede, 2014).
© FAO
11
3.3.3. ProductionDiversité des systèmes d’élevage
Les exploitations cunicoles sont largement dominées par les exploitations familiales non intensifiées (plus de 90%). On dénombre aussi des exploitations cunicoles semi-intensives et intensives. Les caractéristiques des 3 principaux systèmes d’élevage cunicole rencontrés au Bénin sont présentées dans le Tableau 1.
Tableau 1. Caractéristiques des exploitations cunicoles au Bénin.
Types d’élevage
Localisation & proportion
d’exploitationsCaractéristiques des élevages cunicoles
Système d’élevage familial
Zone rurale90%
• Elevage naisseur-engraisseur, associé à d’autres activités agricoles (cultures, élevage, pisciculture), avec une contribution inférieure à 50% du revenu de l’exploitation
• Main d’œuvre familiale • Effectif du cheptel reproducteur inférieur à 20 lapines-mères à
statut génétique imprécis• Habitat et équipement (cages, mangeoires, abreuvoirs) en
matériaux de fortune et ne respectant pas souvent les normes• Reproduction par saillie naturelle, non planifiée en bande• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé,
combinant ou alternant avec l’aliment composé farineux et/ou l’herbe
• Productivité: portée de 4-5 lapereaux, soit environ 30 lapins engraissés par an avec un poids vif corporel de moins de 2 kg
Système d’élevage semi-intensif
Zone péri-urbaine et urbaine9%
• Elevage naisseur-engraisseur, associé ou non à d’autres activités agricoles (élevage notamment)
• Main d’œuvre familiale et/ou salariée• Effectif du cheptel reproducteur supérieur à 50 lapines-mères et
des géniteurs à statut génétique connu• Habitat et équipement (cages, mangeoires, abreuvoirs)
respectant les normes• Reproduction par saillie naturelle et/ou artificielle, planifiée en
bande• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé
associant ou non de l’herbe• Productivité: portée de 6-7 lapereaux, soit 36-40 lapins
engraissés par an et un poids vif corporel d’environ 2 kg
Système d’élevage intensif
Zone urbaine et péri-urbaineMoins de 1%
• Elevage spécialisé ou en voie de spécialisation (naissage, engraissement, multiplication de reproducteurs performants)
• Main d’œuvre salariée• Effectif du cheptel reproducteur supérieur à 100 lapines-
mères à statut génétique connu ou plus de 400 lapereaux à l’engraissement
• Habitat et équipement moderne respectant les normes• Reproduction par saillie naturelle et/ou artificielle, planifiée en
bande• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé
associant ou non de l’herbe• Productivité: portée de 7-8 lapereaux, soit plus de 40 lapins
engraissés par lapine et par an et un poids vif corporel de plus de 2 kg
12
Productivité et niveau de production
Le Tableau 2 présente les principaux paramètres de production des exploitations cunicoles au Bénin, ainsi que les valeurs de référence en milieu tropical obtenues à dire d’expert au cours de l’étude.
Tableau 2. Principaux paramètres de productivité du lapin au Bénin.
Paramètres zootechniques Moyenne des exploitations cunicoles
Référentiel en milieu tropical
Rythme de reproduction par lapine 50 jours 42 jours
Taux de mise bas annuel 65% 70
Taille de la portée à la mise bas 6 8
Nombre de lapins produits /femelle /an 32 40
Poids moyen vif après 2 mois d’engraissement 2 kg 2,5 kg
Source: Adapté de Monsia et Agbédé (2014).
En 2015, l’offre nationale de viande de lapin/lièvre était estimée à environ 1 934 tonnes. La viande de lapin d’élevage représentait environ 56 % de cette offre nationale, contre 7,6 % pour le lapin congelé importée et 36,4 % pour le lapin de brousse ou lièvre (Sodjinou, 2016). La production nationale de viande de lapins peut être estimée à environ 1 083 tonnes de carcasses de lapins. Comparée à la production totale annuelle de carcasses de lapins qui était de 400 tonnes en 2005 (ABeC, 2007), la production de lapins d’élevage a connu un accroissement de 171 % en 11 ans, soit un taux de croît annuel de 11,05% entre 2005 et 2015. Cette production est inégalement répartie entre les différentes régions du pays. L’Atlantique/Littoral est la plus forte région de production de lapin au Bénin avec environ 30 % de la production nationale. L’Ouémé/Plateau vient en seconde position avec 27 % suivi du Zou/Collines (23 %), du Mono/Couffo (13 %) et de la région septentrionale (7 %).
3.3.4. TransformationLe maillon « transformation du lapin » proprement dit est encore embryonnaire. Les animaux sont généralement abattus, soit à la ferme sur des aires d’abattage, soit dans les restaurants ou encore tout simplement dans les ménages. Les pratiques de transformation consistent en l’habillage ou au fumage du lapin, et plus rarement en son découpage. Il n’existe pas encore d’abattoir de lapins, et les pratiques de transformation ne permettent pas de valoriser la peau.Lors de la mission, il a été observé quelques initiatives sur les bonnes pratiques de transformation du lapin, avec construction d’abattoir, découpe et conditionnement de la carcasse de lapin.
3.3.5. CommercialisationIl n’existe pas de données fiables sur la demande nationale en viande de lapin, mais il est admis que celle-ci existe bien et ne serait satisfaite qu’à 50 % (Sodjinou, 2016).L’accès des éleveurs au marché du lapin a été fortement influencé par le système de commercialisation mis en place par l’ABeC: (i) mise en place d’un réseau de postes de vente dans les principaux marchés de consommation du lapin (Cotonou, Porto-Novo, Calavi); (ii) organisation de l’achat dans ces postes de la production de lapins des membres de l’Association, destinés à la vente et (iii) institution d’une marge de 300 FCFA par carcasse livrée. Cette organisation de la commercialisation, qui garantissait l’écoulement des lapins produits par les membres, a eu, pour conséquence, l’augmentation sensible de la production. Depuis 2010, la crise de l’ABeC a entraîné une déstructuration du système mis en place et l’accès au marché est redevenu l’une des contraintes majeures des cuniculteurs. La Figure 2 présente le schéma actuel de commercialisation du lapin. Il est à noter que la mise en marché se modernise,
13
avec le commerce électronique et l’insertion de la viande de lapin local dans la grande distribution (supermarchés).
Figure 4. Schéma de commercialisation du lapin au Sud-Bénin (Monsia et Agbédé, 2014).
3.3.6. Éléments d’analyse économique de la filière lapinLa production d’un kilogramme de carcasses de lapin coûte en moyenne 1 908 FCFA et l’alimentation représente 64 % des consommations intermédiaires de production du lapin (Sodjinou, 2016). La forte proportion des coûts d’alimentation dans les coûts totaux de production suggère que la réduction du coût sur la production du lapin, et donc l’amélioration de sa rentabilité, passe par la maîtrise des coûts d’alimentation.
La carcasse de lapin est vendue entre 2 700 à 3 000 FCFA le kilogramme par les éleveurs et peut atteindre 5 000 FCFA dans les supermarchés.
De l’analyse effectuée par Monsia et Agbédé (2014), il ressort que le prix moyen de revient du kg de la viande du lapin et de ses sous-produits est estimé à 3 400 FCFA au niveau des bouchers. La valeur ajoutée globale dégagée de la chaîne de valeur est estimée à 1 440 FCFA qui se répartit au niveau des maillons de la façon suivante: 55,6 % pour la production, 26,4 % pour la transformation et 18,1 % pour la commercialisation.
Sur le plan de la rentabilité économique, pour une dépense de 100 FCFA effectuée dans l’élevage de lapin, l’éleveur gagne 11,5 FCFA, le transformateur 12,4 FCFA et le commerçant 9,5 FCFA. La rentabilité économique possède une importante marge de progression, notamment au niveau de la production et de la transformation. Lors des entretiens que la mission a eus avec les acteurs, il est ressorti que le taux de rentabilité des exploitations cunicoles semi-intensives, le taux de rentabilité s’élève à 18%. Quant à la transformation du lapin, elle générerait un profit de 91 FCFA, selon Sodjinou (2016).
© F
AO
14
Le diagnostic de la filière lapin, qui a été établi à partir de l’approche chaîne de valeur, a permis de mettre en évidence les principales contraintes qui affectent l’accès aux intrants spécifiques et aux services vétérinaires et d’appui-conseil, la productivité et la production de lapins, la compétitivité et l’accès au marché de la viande de lapin produit localement, la gouvernance de la chaîne de valeur et l’environnement politique et institutionnel de la filière lapin au Bénin.
4.1. Un faible accès aux intrants spécifiques et aux services d’appui-conseil et vétérinairesL’accès aux intrants zootechniques et vétérinaires ainsi qu’aux services d’appui-conseil et financiers est nécessaire pour permettre aux éleveurs de produire du lapin. Lors des investigations, il est ressorti que cet accès est faible, avec des conséquences négatives sur les niveaux de productivité et de production de la viande de lapin.
4.1.1. Prix élevé et en constante augmentation de la provende granuléeL’accès et la maîtrise des intrants alimentaires constituent un élément clé de la rentabilité des élevages de lapin. La distribution des intrants zootechniques et vétérinaires nécessaires à l’élevage du lapin est assurée par le Groupe Véto Service et par le CECURI pour les aliments composés granulés et les médicaments vétérinaires par les Cabinets vétérinaires privés. Ces fournisseurs d’intrants disposent globalement de bons réseaux de distribution à travers le pays, notamment dans le Sud-Bénin. La contrainte d’accès aux intrants est en rapport avec le prix élevé, en constante augmentation, de la provende granulée, affectant négativement la rentabilité des élevages par l’augmentation des coûts de production. Cet état de fait a été décrié par toutes les catégories d’acteurs lors des entretiens, car l’aliment composé granulé représente 65,8% des coûts de production du lapin (Monsia et Agbédé, 2014), avec des répercussions sur la compétitivité-prix de la filière. La provende granulée est produite et distribuée majoritairement par un seul fournisseur au Bénin. Ce qui entraîne un monopole de fait. Quelques initiatives individuelles ou associatives visant à produire des provendes sous forme farineuse de substitution à la provende granulée ont été observées, mais celles-ci restent embryonnaires et la qualité desdites provendes ne permet pas d’atteindre les performances de production attendues. En vue d’améliorer l’accès et la maîtrise des intrants alimentaires, les actions devront viser à réduire les coûts de production de la provende, d’une part, et à diversifier les sources d’approvisionnement en provendes, d’autre part.
4.1.2. Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivitéUne des contraintes majeures auxquelles font face les cuniculteurs est la difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité (reproducteurs performants, semences). La majorité des cuniculteurs possèdent une certaine maîtrise de la reproduction par saillie naturelle. Toutefois, il existe une méconnaissance globale des origines génétiques du cheptel de reproducteurs avec seulement 15,55% des lapins reproducteurs répondant à une race clairement identifiée (Mvondo et Ahokpossi, 2012). Des initiatives publiques (CECURI, projet FAO) de multiplication d’introduction de reproducteurs améliorés dans les élevages ont eu lieu ou sont en cours avec des résultats mitigés. Ainsi, le CECURI avait commencé l’introduction de reproducteurs améliorés, mais l’expérience n’a pu se poursuivre à cause de la première épidémie VHD (1995) et pour des contraintes
4. DIAGNOSTIC DE LA FILIÈRE LAPIN AU BÉNIN
15
budgétaires. Plus récemment, dans le cadre du projet APFECS, des géniteurs performants ont été remis à quelques cuniculteurs. Cette dernière opération d’introduction de reproducteurs performants dans les élevages a été partiellement affectée par la seconde épidémie de la VHD (avril 2015 – fin 2016). Plus récemment, quelques fermes ont commencé à se spécialiser dans l’introduction, la multiplication et la distribution de reproducteurs performants basés sur des souches exotiques et leur adaptation aux conditions bioclimatiques du Bénin. Malgré ces initiatives, la question de l’accès et de la gestion du matériel génétique reste à résoudre en vue d’améliorer significativement la productivité.
4.1.3. Insuffisance de l’offre d’appui-conseil technico-économiqueL’accès des cuniculteurs aux connaissances professionnelles et aux innovations technologiques est assuré par le CECURI (recherche-développement, publication du Guide pratique de l’éleveur de lapins en Afrique de l’Ouest et formation), l’ABeC (appui-conseil et formation), les CARDERs (appui-conseil, formation technique et gestion coopérative), les Cabinets vétérinaires privés (vaccination et soins vétérinaires) et l’ONG Élevages Sans Frontières (appui-conseil, formation, etc.). Les organisations coopératives n’ont pas encore commencé à fournir des services à leurs membres. Malgré l’importance des acteurs publics, privés et associatifs d’offre de services, l’analyse des contraintes a fait ressortir une insuffisance d’offre de service d’appui-conseil aux éleveurs, notamment dans les domaines de la gestion de l’exploitation, de l’entreprenariat agricole et de la gestion coopérative. L’analyse a fait également ressortir l’inexistence d’offre de service d’appui-conseil aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin (transformation, commercialisation), notamment dans le domaine de l’entreprenariat.
4.1.4. Faible accès au crédit adapté à la filière lapinL’investissement privé dans la filière lapin est limité à cause du faible accès au crédit. Ainsi, plus de 90% des cuniculteurs ont démarré leur activité sur fonds propres (Sodjinou, 2014). L’accès des éleveurs au crédit est assuré par les institutions de micro-finance (IMF) et, dans une moindre mesure par les banques commerciales. Toutefois, il faut noter que la plupart des acteurs interrogés rencontrent des difficultés pour faire prospérer leurs entreprises (exploitations cunicoles, restaurants, unités de transformation-distribution, postes de vente, etc.) à cause du manque de financement. En effet, il n’existe pas de crédit pour les débuts d’activités (création d’entreprise cunicole par exemple) d’une part, et le crédit pour l’extension, la reconstitution (après le décimage des élevages par la VHD) et l’exploitation (fonds de roulement pour l’approvisionnement en intrants, en lapins et carcasses de lapins) est inapproprié, d’autre part. A titre d’illustration, une des IMF de la place propose le crédit aux modalités suivantes: montant maximum 5 000 000 francs CFA; taux d’intérêt: 2% dégressif par mois; délai de remboursement:12-18 mois, absence de différé. Ces conditions, qui limitent l’accès au crédit pour l’investissement initial et pour l’exploitation, sont défavorables à l’insertion des jeunes et des femmes dans la filière.
4.2. De faibles productivité et production cunicoles La productivité et la production de lapins restent encore faibles malgré les importants efforts déployés par le CECURI et l’ABeC pour la promotion de la filière. La faible productivité, mise en évidence par l’analyse des écarts de productivité, est due à plusieurs contraintes parmi lesquelles (i) la faible maîtrise du patrimoine génétique, (ii) le non contrôle de la qualité de l’aliment et (iii) la faiblesse du système d’alerte et de contrôle de la VHD. Outre la faible productivité, la production nationale de lapins et la profitabilité sont également affectées par la petite taille des élevages cunicoles et les systèmes d’élevage familiaux extensifs.
16
4.2.1. Faibles performances des souches locales de lapin L’une des principales contraintes majeures qui limitent la productivité des systèmes d’élevage cunicoles est la faible maîtrise du patrimoine génétique. La grande majorité des éleveurs utilisent des souches locales à faibles performances, aggravées par la consanguinité. La portée moyenne par lapines-mères dans les élevages utilisant les reproducteurs à origine méconnue est de 5-6 lapereaux par mise-bas (contre un potentiel de 7-8 lapereaux) et un poids vif de 1,8 à 2 kg après 2 mois d’engraissement (contre un potentiel de 2 à 2,5 kg). En effet, l’accès au matériel génétique animal amélioré est difficile. Seuls quelques éleveurs disposent de souches performantes (Hyla, Papillon, Géant de Flandre, etc.) importées d’Europe essentiellement (cf point 4.1.2. Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité).
4.2.2. Absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapinLa majorité des cuniculteurs possèdent, grâce aux formations et à l’appui-conseil technique, une certaine maîtrise de la conduite alimentaire de l’élevage avec utilisation généralisée de la provende granulée. Dans la plupart des élevages, tous systèmes confondus, c’est l’aliment composé granulé qui est majoritairement utilisé, seul ou en association avec du fourrage et/ou des sous-produits agricoles (son de maïs, etc.). Selon Mvondo et Ahokpossi (2012), la moitié des exploitations cunicoles utilisent exclusivement des compléments alimentaires comme mode d’alimentation des lapins en élevage. Près du tiers associent de manière égale les compléments alimentaires au fourrage. Le complément alimentaire le plus utilisé est l’aliment composé granulé qui constitue la base de l’alimentation (en exclusivité ou en association) dans trois quarts des exploitations. Les aliments composés farineux constituent l’aliment de base de peu d’exploitations (15,31%) et ne sont généralement utilisés qu’en remplacement, pour cause d’indisponibilité, des aliments composés granulés. En plus du prix élevé relaté plus haut, il n’y a pas de normes et de contrôle de qualité de la provende de lapin par les services compétents de l’Etat pour déceler d’éventuels déficits nutritionnels et/ou des principes toxiques. Lors des entretiens, il est ressorti qu’en 2013, d’importantes mortalités de lapins dues à la mauvaise qualité de l’aliment composé granulé ont été enregistrées chez beaucoup de cuniculteurs.
4.2.3. Faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique Virale La protection sanitaire du cheptel cunicole constitue une activité importante pour assurer le développement de la cuniculture au Bénin. Les principales maladies rencontrées dans les élevages sont les coccidioses, les maladies respiratoires, les colibacilloses, les gales et la maladie hémorragique virale (VHD - Viral Hemorragic Disease). Si la plupart d’entre elles sont en passe d’être maîtrisées par les éleveurs, c’est encore loin d’être le cas de la VHD. Cette maladie foudroyante et à grande vitesse de propagation est apparue pour la première fois au Bénin en 1995, à une époque où la cuniculture était en plein essor. Plus de 90% des exploitations du sud du pays ont été touchées avec un taux de mortalité estimé entre 80 et 100% des animaux (Djago et Kpodekon, 2010). Plus récemment, en avril 2015 – fin 2016, la VHD a fait sa seconde apparition et les cuniculteurs ont subi encore d’énormes pertes. Par découragement, certains éleveurs ont abandonné l’élevage du lapin alors que d’autres tentent de reconstituer leur cheptel avec des fonds propres. Il ressort que la principale contrainte sanitaire au développement de la cuniculture est relative à la faible efficacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie virale hémorragique (VHD) qui a décimé 80 à 100% du cheptel cunicole, en 1995 et en avril 2015-fin 2016. En effet, la longueur de la chaîne de traitement de l’information sanitaire, le non équipement des laboratoires vétérinaires nationaux pour le diagnostic de la VHD, le retard dans le sérotypage des souches virales en circulation, la non disponibilité de vaccin approprié et l’absence de plan de contingence pour riposter contre la maladie à bonne date, sont autant de faiblesses qu’il convient de corriger pour améliorer le contrôle de la maladie en cas (non souhaité) d’une nouvelle épidémie de la VHD.
17
4.2.4. Prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite tailleOutre la faible productivité, la production nationale de lapins et la profitabilité sont également affectées par la petite taille des élevages cunicoles et le caractère extensif des systèmes d’élevage familiaux. La cuniculture est dominée par les systèmes d’élevage extensifs, marqués par une faible utilisation des facteurs de production et des innovations technologiques (habitat et équipement non appropriés, cheptel de reproducteurs à statut génétique imprécis, mauvaise gestion de la reproduction favorisant la consanguinité, non-respect des mesures de biosécurité, etc.). C’est une activité secondaire pratiquée par plusieurs catégories socio-professionnelles (agriculteurs, conducteurs de taxi moto, fonctionnaires à la retraite ou en activité, salarié du secteur privé, etc.). Dans ces systèmes d’élevage, la taille de la plupart des élevages est petite, de l’ordre de 10 à 30 lapines-mères, ce qui semble être en dessous du seuil de rentabilité. En outre, le nombre d’élevages est faible, soit 1997 ateliers cunicoles observés dans le Sud-Bénin, région d’élevage du lapin par excellence (Monsia et Agdébé, 2014). Enfin, on note une faible valorisation des crottes et de la peau de lapin, ce qui constitue une moins-value pour les cuniculteurs et les transformateurs. En vue de contribuer significativement à l’augmentation de l’offre en viande du pays, il est nécessaire d’entreprendre des actions visant à améliorer la productivité, la taille des élevages et le nombre d’exploitations cunicoles.
4.3. Une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marchéLa viande de lapin produite localement au Bénin n’est pas assez compétitive pour assurer la durabilité de la filière. En effet, que ce soit du point de vue du prix que de celui de la qualité, la viande de lapin produite localement fait face à la concurrence de la viande congelée importée essentiellement d’Europe et, dans une moindre mesure, de la viande de lièvre de brousse.
4.3.1. Faible compétitivité-prix de la viande de lapin localL’importation de la viande congelée de lapin entraîne une baisse drastique de la compétitivité-prix du lapin local par rapport au lapin importé. La viande de lapin produite localement est vendue sur le marché domestique à 3000 et 5000 francs CFA/kg de poids carcasse, respectivement chez les commerçants et restaurateurs et dans les supermarchés, contre 2000 francs CFA/kg pour le lapin importé chez le plus gros importateur. En outre, il a été observé un accroissement annuel des importations de carcasses de lapin de 5,8% sur la période 2008-2015 et une hausse de 41 % du prix de la viande de lapin local entre 2011 et 2015 (Sodjinou, 2016). Il en résulte que le lapin congelé a une compétitivité-prix plus élevée que le lapin d’élevage produit au Bénin.
4.3.2. Une qualité commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu satisfaisanteUne recherche menée par Wabi (2007) conclut que, globalement, l’étude de la qualité microbiologique a révélé que les carcasses produites au Bénin sont plus contaminées que les découpes importées, avec 16,66 % des échantillons analysés qui sont non conformes. Néanmoins, dans l’ensemble, la viande de lapin livrée à la consommation publique est de qualité microbiologique satisfaisante. Toutefois, en vue de réduire le niveau de contamination constaté, la mise en pratique de l’hygiène s’impose comme partie intégrante dans toutes les opérations technologiques et commerciales de la viande de lapin. En effet, on note une insuffisance de bonnes pratiques de transformation et de commercialisation (abattoirs aux normes, inspection des carcasses de lapin, techniques de découpe et de présentation1) qui constituent un des freins à la compétitivité hors-prix de la viande de lapin local. Dans les départements de l’Atlantique et du Littoral par exemple, il a été observé que 90% des abattages se déroulent au sein des élevages sans respect des règles d’hygiène. Les carcasses sont acheminées au niveau des différents points de vente, sans utilisation d’une chaîne de froid. Ce qui contribue activement à la multiplication des germes. Dans les postes de vente, les carcasses de lapin sont entassées dans les congélateurs et prélevées sans respect du principe du FIFO « first in, first out », en français « premier entré, premier sorti », avec des risques de détérioration de la qualité commerciale (couleur, l’odeur ou texture anormales).1 Dans la présentation actuelle, la carcasse de lapin conditionnée apparaît comme un fœtus humain, ce qui rebute certains consommateurs.
18
4.3.3. Difficultés d’accès au marché L’accès au marché demeure une contrainte majeure pour les acteurs de la filière viande de lapin local. Cette question avait été prise en charge par l’ABeC qui avait installé des postes de vente dans les grands centres urbains, un service qui facilitait la mise en marché de lapins par les cuniculteurs. La plupart de ces postes de vente ont pratiquement disparu depuis la crise de l’ABeC. De nouvelles initiatives portées par des particuliers (restaurants, ONG, cuniculteurs, Forum WhatsApp, etc.) sont en développement pour combler le vide et améliorer l’accès au marché. Toutefois, les difficultés demeurent à cause, notamment: (i) du faible accès à l’information sur le marché du lapin avec, pour conséquence, des éleveurs qui ont des difficultés d’écoulement, d’une part, et des clients qui ont des difficultés d’approvisionnement, d’autre part; (ii) de la non uniformisation du prix de cession de lapin due à la faible structuration des producteurs et (iii) de la faiblesse des liens d’affaires entre les cuniculteurs et les acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés, transformateurs-distributeurs).
En conclusion, on retient que la viande de lapin produite localement est globalement moins compétitive que la viande de lapin congelée importée. Pour le moment, la faible compétitivité est atténuée par la faiblesse de la production et la préférence des consommateurs béninois qui est plus orientée vers la viande de lapin produite localement. Néanmoins, il convient de surveiller de près l’évolution de la compétitivité-prix et d’anticiper par des mesures et actions appropriées pour préserver et améliorer la compétitivité de la filière lapin local.
4.4. Une chaîne de valeur peu structurée et faiblement sensible au genreAu Bénin, la filière lapin existe et présente un grand dynamisme. Toutefois, celle-ci n’est pas encore organisée en chaîne de valeur, dispositif institutionnel formalisé et opérationnel, qui lie et coordonne l’ensemble des fournisseurs d’intrants, les prestataires de services, les cuniculteurs, les transformateurs, les distributeurs du « lapin » ou viande de lapin. En effet, la filière lapin au Bénin est encore caractérisée par une orientation axée sur l’offre, des acteurs indépendants, un faible flux d’information et une compétitivité individuelle.
4.4.1. Une faible structuration de la chaîne de valeur lapinEn effet, la filière est marquée par: (i) une faible segmentation avec des éleveurs-provendiers, des éleveurs-transformateurs, des éleveurs-commerçants, des éleveurs-transformateurs-commerçants et des transformateurs-commerçants (Onibon et Kotchoni, 2010), ce qui limite l’efficacité et l’efficience des actions et (ii) une faible intégration horizontale (organisation par maillon) et verticale (organisation regroupant tous les maillons) des acteurs pour fournir des services et défendre les intérêts des membres.
Historiquement, c’est l’ABeC qui avait assuré le regroupement des acteurs, notamment au niveau de la production et de la transformation. Elle a vu le jour le 30 janvier 1993, sous le n°093/164/MISAT/DAI/SAAP/ASSOC en tant qu’Organisation paysanne du sous-secteur de l’élevage au Bénin, avec l’appui technique du Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI). L’ABeC est une faîtière qui regroupait, en décembre 2010, 1 599 éleveurs répartis dans 115 sections locales, possédant 20 888 lapines-mères. Ce qui correspond à une capacité de production d’environ 700 tonnes de carcasses de lapin par an (Onibon et Kotchoni, 2010). L’ABeC a, pour objectifs: (i) l’amélioration de la qualité des services offerts aux membres; (ii) le développement du système d’approvisionnement en facteurs de production; (iii) la commercialisation des produits; (iv) la professionnalisation des acteurs et (v) le développement de l’autofinancement et des relations contractuelles avec les partenaires. Régie par la loi 1901 (association, ONG) et mise en place selon la démarche top-down, l’ABeC a sombré dans une crise de gouvernance après le départ de Louvain développement, son principal soutien financier.
De nos jours, on assiste à l’émergence d’organisations coopératives de cuniculteurs avec conseil d’administration (coopératives au niveau des quartiers, unions de coopératives au niveau communal, Coopérative des cuniculteurs modernes et professionnels du Bénin, etc.) conformes à l’Acte uniforme
19
de l’OHADA. Elles sont en cours d’organisation avec l’accompagnement des CARDER et d’ONGs. A côté de ces coopératives, on note le Forum WhatsApp qui regroupe plus de 150 membres composés notamment de cuniculteurs, mais également d’autres acteurs de la filière lapin. Toutes ces initiatives visent à renforcer le positionnement des cuniculteurs au sein de la filière et à combler le déficit d’offre de services aux membres. Mais à ce jour, seulement 11,3% des cuniculteurs appartiennent à une organisation coopérative (Sodjinou, 2016).
Dans les maillons « fourniture d’intrants », « transformation » et « commercialisation », aucune organisation n’a été constatée jusqu’à ce jour. Au niveau de la consommation, des ligues de consommateurs existent et pourraient participer, aux côtés de l’Etat, au contrôle de la qualité de la viande de lapin mise en vente dans les abattoirs, les restaurants, les supermarchés et autres circuits de distribution (e-commerce).
4.4.2. Une faible gouvernance au sein de la chaîne de valeurSur le plan de la rentabilité économique, il a été observé une bonne répartition des marges bénéficiaires: pour une dépense de 100 francs CFA effectuée dans l’élevage du lapin, l’éleveur gagne 11,5 FCFA par tête; le commerçant 9,5 francs CFA et le transformateur gagne 12,4 francs CFA (Monsia et Agdébé, 2014). Néanmoins, les relations de pouvoir au sein de la filière sont dominées par les fournisseurs d’intrants, les transformateurs et les commerçants. Cette situation s’explique par le fait qu’il y a un monopole de fait dans la fourniture des intrants, notamment les aliments composés granulés, et que les transformateurs et les distributeurs sont également peu nombreux et disposent d’une surface financière plus importante que les cuniculteurs.
La faible gouvernance de la filière lapin se traduit aussi par la faiblesse des liens d’affaires (contrats formels) entre les cuniculteurs et les acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés, transformateurs-distributeurs). L’absence de contrats formels, rendus difficiles à cause de la non régularité de l’offre de lapin et des modalités de paiement non satisfaisantes pour les cuniculteurs, est mise à profit par les acteurs en aval de la filière pour dicter le prix d’achat du kg de lapin, souvent au détriment des cuniculteurs.
4.4.3. Une filière peu sensible au genreLes femmes sont faiblement responsabilisées dans la filière lapin, notamment dans les activités de production. Sur l’ensemble de la filière, elles représentent 22,8% de l’effectif total des acteurs au Sud-Bénin, désagrégés comme suit: 19 % des cuniculteurs, 67,4% des transformateurs et 40 % des commerçants (Monsia et Agdébé, 2014). Lorsqu’elles ne sont pas gestionnaires des exploitations cunicoles, les femmes participent néanmoins aux activités des exploitations cunicoles aux côtés de leurs conjoints. Elles interviennent majoritairement (en nombre absolu) dans l’élevage des lapins, mais également dans la transformation et la commercialisation des productions.
L’insertion des jeunes dans la filière est encore très faible et la plupart des exploitations cunicoles sont détenues par des hommes adultes. A titre d’exemple, deux tiers des exploitants cunicoles (67,54%) dans le département de l’Atlantique ont entre 35 et 55 ans (Mvondo et Ahokpossi, 2012). Seulement 10% des cuniculteurs sont constitués de jeunes, avec un âge inférieur à 35 ans. Toutefois, il est à noter que la filière lapin attire de plus en plus de jeunes, notamment des diplômés des Universités et des lycées agricoles. L’Etat devra donc veiller à encourager et faciliter l’insertion des jeunes dans la filière et la création d’emplois en améliorant de manière significative l’environnement institutionnel à travers, notamment, l’accroissement du financement de la filière.
4.5. Un environnement peu favorable au développement de la filière lapinQuand bien même l’environnement politique serait globalement favorable au développement du sous-secteur de l’élevage et de la cuniculture (PAG, PDE, PSDSA/PNIASAN), les moyens institutionnels et financiers alloués à ce sous-secteur gagneraient à être renforcés pour la promotion de la filière lapin.
20
4.5.1. Faible capacité institutionnelle de la Direction de l’ElevageL’analyse des écarts PVS (Performances des Services Vétérinaires) réalisée par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) a mis en évidence la faiblesse des services vétérinaires du Bénin: insuffisance des moyens budgétaires et humains, d’une part, et, d’autre part, dysfonctionnements de la chaîne de commandement (Petitclerc et al., 2014). Outre les difficultés de suivi du sous-secteur, la Direction de l’Elevage n’est pas en mesure d’assurer convenablement ses fonctions régaliennes en matière de santé animale et de santé publique vétérinaire. Ainsi, le dysfonctionnement du Réseau de Surveillance Épidémiologique (RESUREP) pourrait être la principale cause de l’insuffisance de la riposte contre l’épidémie de la VHD en 2015-2016.
Selon Petitclerc et al. (2014), la mise aux normes OIE des services vétérinaires requiert une importante allocation de ressources financières (environ 1% du budget de l’Etat), mais également un engagement politique et une réforme structurelle des services vétérinaires pour rétablir leur unicité, leur chaîne de commandement et leur indépendance technique. La création de l’ABSSA et la réforme en cours du MAEP, notamment la création des Directions Départementales, devront, en principe, permettre d’améliorer l’accomplissement des fonctions régaliennes par les services vétérinaires.
4.5.2. Faible disponibilité de données sur la filière lapinLe suivi du sous-secteur de l’élevage, notamment la collecte et le traitement des données, se limite aux bovins, aux petits ruminants, aux porcs et à la volaille. Il en résulte une faible disponibilité de données sur la filière lapin (effectifs du cheptel, races, systèmes d’élevage, fermes, cuniculteurs, autres catégories d’acteurs de la chaîne de valeur, volume, prix des importations et des exportations). Des données qui sont pourtant nécessaires pour la planification stratégique et opérationnelle. Quelques initiatives de collecte et de traitement des données sur la filière lapin ont été observées (ABeC, projet APFECS, etc.) mais celles-ci produisent généralement des données ponctuelles et fragmentaires. La faible capacité institutionnelle de la Direction de l’Elevage explique en partie cet état de fait.
4.5.3. Faible investissement public dans la filière lapinLe secteur agricole, dans son ensemble, connaît un faible investissement public. En moyenne sur la période 2011 à 2015, 6,5% des dépenses totales de l’Etat ont été investies dans le secteur agricole, ce qui est nettement en dessous des 10% de l’engagement de Maputo. Au sein de ce secteur, le sous-secteur de l’élevage en général et celui de la filière lapin en particulier, bénéficient d’un faible investissement public. Pour les 5 années à venir, des efforts de mobilisation des ressources devront être déployés, car la cuniculture ne fait pas partie des filières agricoles devant bénéficier d’un investissement massif. En effet, le Programme d’Action du Gouvernement 2017-2021 distingue les filières et sous-secteurs d’investissement massif pour le Gouvernement des autres filières à promouvoir parmi lesquelles l’élevage de lapin. Les filières d’élevage non conventionnel, telles que l’aulacodiculture, la cuniculture et l’achatiniculture (élevage d’escargot géant africain), sont considérées comme des filières d’appoint aux compléments en protéine animale pour laquelle le Bénin présente actuellement des déficits alimentaires.
21
5.1. Rappel des orientations stratégiques au niveau continental, régional et nationalCe rappel vise à assurer une bonne cohérence, voire un alignement, entre la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin et les orientations stratégiques du sous-secteur de l’élevage au niveau continental, régional et national.
5.1.1. La LiDeSA - Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035En appui au Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA), la Déclaration de Malabo2 a été signée pour accélérer la transformation de l’agriculture et la croissance économique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. A travers cette Déclaration, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ont pris l’engagement d’éradiquer la faim d’ici 2025, notamment en augmentant les dépenses agricoles de 10%, assurant une croissance de 6% du secteur de l’agriculture, multipliant par cinq la part des petits producteurs dans la chaîne de valeurs, doublant la productivité agricole, augmentant les opportunités d’emploi des jeunes de 30%, multipliant par trois le commerce intra-africain de produits agricoles, renforçant enfin la résilience des agro-pasteurs en augmentant leurs moyens de 30%.Alignée sur la Déclaration de Malabo, la Stratégie de développement du Secteur de l’Élevage en Afrique (LiDESA) 2015-2035 a été élaborée pour guider et assister les États et les Communautés économiques régionales (CER) dans la formulation des priorités d’investissement dans le secteur de l’élevage. Elle s’articule autour de 4 objectifs stratégiques, à savoir: (i) attirer les investissements publics et privés dans les différentes filières d’élevage; (ii) améliorer la santé animale et accroître la production, la productivité et la résilience des systèmes d’élevage; (iii) améliorer l’innovation, le développement et l’utilisation des technologies, des capacités et des compétences entrepreneuriales des acteurs engagés dans les filières d’élevage et (iv) améliorer l’accès aux marchés, les services et la production de valeur ajoutée (UA-BIRA, 2014).
5.1.2 Le PADTE - Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020Sur la base de la vision de l’ECOWAP/PDDAA, l’objectif sectoriel du Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020 est la transformation et la valorisation économique des filières de bétail, de viande et de lait pour satisfaire de manière durable la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et procurer des revenus décents à ces actifs, tout en préservant les ressources naturelles. Il est structuré en 4 composantes ci-après: (i) amélioration de la productivité et compétitivité des filières de bétail, de viande et de lait; (ii) création d’un environnement favorable au développement des filières animales; (iii) prévention et gestion des crises sanitaires, environnementales et leurs impacts sur les populations et (iv) financement, coordination, pilotage et suivi-évaluation (CEDEAO, 2010).
2 La Déclaration de Malabo sur l’accélération de la croissance et de la transformation de l’agriculture pour une prospérité partagée et une amélioration des moyens de subsistance a été adoptée lors de la Vingt-troisième Session Ordinaire de la Conférence de l’UA tenue à Malabo (Guinée Équatoriale) les 26 et 27 juin 2014, sous le thème de l’Année de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en Afrique.
5. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
22
5.1.3. Le Règlement N°07/2007/CM/UEMOADans le cadre de ses interventions relatives à l’Axe 2 de la Politique Agricole de l’Union (PAU) qui vise l’approfondissement du marché commun de l’UEMOA dans le secteur agricole, la Commission de l’UEMOA a adopté le Règlement N°07/2007/CM/UEMOA du 06 avril 2007 relatif à la Sécurité Sanitaire des Végétaux, des Animaux et des Aliments dans la zone UEMOA. Il constitue le cadre de référence pour la gestion des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) dans l’espace communautaire. La mise en œuvre du Règlement va garantir la sécurité des populations, des animaux et des végétaux et permettre de développer en toute sécurité des échanges de produits agricoles et alimentaires au sein de l’UEMOA et avec les pays tiers.
5.1.4 Le PDE - Programme de Développement de l’ÉlevageEn vue de faire face aux défis majeurs du sous-secteur Élevage à l’horizon 2020, le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a élaboré le Programme de Développement de l’Élevage (PDE) (Direction de l’Élevage, 2014). Le PDE a pour objectif global de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population et d’augmenter le volume et les recettes d’exportation. Plus spécifiquement, il vise à accroître durablement les niveaux de production et de compétitivité des filières animales, y compris la filière viande qui est désagrégée en sous-filière viande bovine, viande de petits ruminants, viande porcine, viande de volaille, viande de lapin et viande d’aulacode.L’objectif spécifique du PDE a été confirmé récemment dans le Programme d’Actions du Gouvernement (République du Bénin, sd) qui vise, entre autres, l’amélioration de la production de viande à un niveau de 104 000 tonnes à l’horizon 2021 contre une production de 68 000 tonnes en 2015.
5.2. Défis de la filière lapin au BéninAu regard des résultats du diagnostic de la filière lapin présentés plus haut et des orientations politiques et stratégiques nationales, régionales et continentales rappelées plus haut, les principaux défis de la filière lapin peuvent être énoncés comme suit:
1. la croissance durable de l’offre nationale de viande de lapin pour contribuer à la couverture des besoins alimentaires et nutritionnels de la population;
2. l’attractivité de la filière, la création d’emplois et la génération de revenus pour les hommes, les femmes et les jeunes;
3. l’amélioration de la productivité des systèmes d’élevage lapin et de la compétitivité de filière lapin local3 et
4. le renforcement de la résilience des cuniculteurs vulnérables face aux risques (climatique, sanitaire et économique/volatilité des prix).
5.3. Vision de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture à l’horizon 2022En prenant en compte les résultats du diagnostic et des défis de la cuniculture au Bénin, la vision de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) est formulée comme suit:« Une filière lapin performante, attractive et créatrice de richesses, qui renforce la sécurité alimentaire et nutritionnelle et contribue au développement socio-économique équitable de la population béninoise ».
5.4. Axes stratégiquesQuatre (4) axes stratégiques ont été identifiés pour permettre la réalisation de la vision de la SNDC à l’horizon 2022. Ce sont:
3 Dans ce document, le terme de « lapin local » est utilisé pour désigner le lapin produit au Bénin.
23
1. l’accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin;2. l’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local;3. le développement de la chaîne de valeur viande de lapin et4. la création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière
lapin.
5.5. Objectifs et principales actionsLe Tableau 3 présente les objectifs des axes stratégiques et les principales actions à mettre en œuvre pour la réalisation de la vision à l’horizon 2022. L’objectif quantitatif de la production à l’horizon 2022 a été obtenu suite à une projection sur la base de la production estimée (1 934 tonnes) de l’année 2015 à laquelle un taux de croît annuel de 20% a été appliqué. La projection relative aux parts de marché de 90% (contre 56% en 2015) et de 1%, respectivement pour le marché domestique et pour le marché sous-régional, traduit la volonté d’un positionnement fort de la viande de lapin local au détriment de la viande de lapin importée et de brousse, d’une part, et la volonté de conquérir des marchés à l’exportation vers le Nigeria et d’autres pays de la sous-région, d’autre part. Enfin, le renforcement de la gouvernance de la chaîne de valeur et de l’attractivité de la filière vise à relever les autres défis majeurs du secteur cunicole au Bénin.
24
Tableau 3. Objectifs stratégiques et principales actions à mettre en œuvre.
Axes stratégiques
Objectifs stratégiques Principales actions
Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin
Production de 6 930 tonnes de viande de lapin en 2022
Amélioration du patrimoine génétique cunicole
Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins
Amélioration de la protection sanitaire des lapins
Appui à la modernisation des exploitations et à l’intensification des systèmes d’élevage
Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local
90% de parts de marché du lapin local sur le marché domestique et, 1%de part sur le marché sous-régional
Amélioration des systèmes d’abattage et de conditionnement de la viande de lapin
Amélioration de l’accès aux informations sur le marché
Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régional
Développement de la chaîne de valeur viande de lapin
La gouvernance de la chaîne de valeur viande de lapin est renforcée
Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs
Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeur
Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la cuniculture
Appui à la mise en place de l’interprofession nationale de la filière lapin
Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la cuniculture
L’attractivité de la filière lapin est renforcée, y compris pour les jeunes et les femmes
Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances appropriées
Amélioration de l’offre de services aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin
Renforcement de la formation initiale en cuniculture
Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapin
Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur lapin au financement public et privé
25
Le Plan d’action 2017-2021 est l’instrument d’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin. Dès lors, le Plan d’action s’appuie sur les axes et les objectifs à l’horizon 2022 définis dans les Orientations stratégiques. Il compte 17 actions prioritaires qui sont déclinées en 58 activités nécessaires et suffisantes pour atteindre les objectifs stratégiques formulés plus haut. Le détail du Plan d’action, incluant les actions prioritaires et les activités, les échéances, le chef de fil et ses collaborateurs ainsi que les ressources à mobiliser, est présenté à l’Annexe 2.
6.1. Logique d’interventionLe Plan d’action est conçu pour mettre en œuvre la SNDC, en abordant ses 4 axes stratégiques. Il cherche à lever les contraintes et exploiter les opportunités en se référant aux succès et aux potentialités identifiées au cours du diagnostic (cf l’analyse SEPO, Annexe 1). Il est conçu pour ajouter de la valeur aux initiatives publiques et privées et pour accroître l’impact des actions sur la performance de la filière lapin en se focalisant sur les besoins concordants des différentes catégories d’acteurs le long de la chaîne de valeur. Il présente des innovations aussi bien technologiques qu’institutionnelles qui permettront d’aller au-delà des sentiers battus (business as unusual) pour faire transformer durablement la cuniculture au Bénin. Ce plan d’action va contribuer à l’atteinte des objectifs du PDE, du PNIASAN et du PAG.Le cadre logique du plan d’action pour la mise en œuvre de la SNDC 2018-2022 est présenté en Annexe 3. Il définit un objectif global, un objectif spécifique et des résultats attendus qui résultent des axes stratégiques de la SNDC.Objectifs du Plan d’action Objectif global: contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la
création de richesses; Objectif spécifique: améliorer durablement le niveau de production, la compétitivité et l’accès au
marché du lapin produit localement.Le texte ci-dessous présente le narratif du Plan d’action, notamment les actions prioritaires et les activités requises pour chacun des 4 axes stratégiques de la SNDC 2018-2022.
6.2. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapinCet axe stratégique vise à assurer une croissance durable de l’offre nationale de viande de lapin. L’accroissement de l’offre devrait atteindre, voire dépasser la demande de viande de lapin et se situer à un niveau de croissance supérieur ou égal à celui de la croissance démographique au Bénin. Les interventions devraient s’inscrire au sein d’actions permettant d’accroitre la productivité, la profitabilité et la production.
6.2.1. Amélioration du patrimoine génétique cunicoleL’amélioration du patrimoine génétique est rendue nécessaire à cause de l’utilisation généralisée de reproducteurs à statut génétique imprécis et à faible productivité. Le progrès envisageable
6. PLAN D’ACTION 2018-2022
26
consisterait à identifier des souches à haut potentiel de productivité, mieux adaptées à la chaleur et possédant un meilleur indice de consommation que la souche locale actuellement la plus répandue. Les reproducteurs des souches améliorées seront multipliés et introduits dans les élevages en remplacement progressif du cheptel reproducteur des élevages cunicoles.
Pour être efficace, l’amélioration génétique doit être faite dans un cadre collectif et bénéficier d’un appui scientifique et technique de la part des organismes de recherche-développement du pays (Lebas et al., 1996). Celle-ci recquiert une spécialisation technique: en plus du CECURI, il y aura donc des éleveurs-multiplicateurs, des éleveurs-utilisateurs et, éventuellement, des éleveurs-sélectionneurs. Les interventions consisteront en priorité (i) au renforcement des capacités du CECURI et des services de l’élevage en gestion, suivi et contrôle du patrimoine génétique et (ii) à l’élaboration et la mise en œuvre d’un schéma d’amélioration génétique en s’inspirant de la Figure 3. La conduite de cette action sera confiée au CECURI qui travaillera en partenariat avec les éleveurs sélectionneurs et les éleveurs multiplicateurs de reproducteurs performants.
Figure 5. Schéma pyramidal de création et de diffusion du progrès génétique chez le lapin (Adapté de Lebas et al., 1996).
6.2.2. Sécurisation des besoins nutritionnels des lapinsL’accès aux ressources alimentaires reste, en effet, un facteur majeur de vulnérabilité et, probablement, le facteur le plus limitant de l’amélioration de l’offre nationale en viande de lapin local. L’objectif principal des interventions sera de préserver, d’accroître et de sécuriser l’approvisionnement en ressources alimentaires de bonne qualité nutritionnelle et sanitaire.La qualité, le coût et la disponibilité des provendes granulées devront faire l’objet d’une attention particulière. Il s’agira d’assurer l’accès à des provendes granulées de qualité à coût de production maitrisé. Pour ce faire, il sera mis en œuvre: (i) des modules de formation des fabricants de provendes granulées en élaboration de formules alimentaires optimisées (efficaces et à moindre coût); (ii) des incitations à l’installation de nouvelles unités de production de provendes granulées par des privés par la facilitation de l’accès au financement; (iii) l’élaboration des normes de qualité des intrants alimentaires du lapin et (iv) des actions de contrôle de la qualité nutritionnelle et sanitaire des provendes granulées avant leur mise sur le marché.
© F
AO
27
6.2.3. Amélioration de la protection sanitaire du cheptel cunicoleCette action vise à assurer une maîtrise de la VHD et des pathologies courantes du lapin au Bénin (coccidioses, gales, entérotoxémie, colibaciloses, maladies respiratoires). A l’instar des dispositions sanitaires prises pour protéger le bétail, il sera élaboré et mis en œuvre un plan national harmonisé de prophylaxie pour le cheptel cunicole.Concernant spécifiquement la VHD, un plan de contingence sera élaboré pour améliorer le contrôle de cette maladie virale foudroyante. L’élaboration du plan de contingence prendra en compte l’expérience et les leçons apprises du Plan intégré d’intervention d’urgence contre l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (H5N1) au Bénin (FAO et MAEP, 2015). Le contenu du plan devra détailler, entre autres, la nature de l’épizootie, l’analyse du risque de la maladie, la stratégie de prévention, le plan d’alerte précoce, le plan de riposte, la stratégie de contrôle et d’éradication, le système organisationnel de gestion de l’émergence de la maladie, les mesures d’accompagnement et le plan d’urgence. Des tests (exercices de simulation) seront réalisés et tous les acteurs seront formés sur leurs rôles, devoirs et responsabilités en cas d’une alerte.En outre, les éleveurs seront sensibilisés sur les mesures de biosécurité (désinfection à l’entrée des élevages, utilisation de cages appropriées pour éviter les coccidioses, hygiène des boîtes à nid, mise en quarantaine de lapins adultes de plus de 2 mois d’âge avant leur introduction dans l’élevage, etc.) qui devront être appliquées dans les élevages pour prévenir la maladie.
6.2.4. Appui à la modernisation des exploitations et à l’intensification des systèmes d’élevageLes principales actions visées sont: (i) l’amélioration des conditions d’exploitation et (ii) l’intensification des systèmes d’élevage.Concernant l’amélioration des conditions d’exploitation, les interventions porteront sur: (i) l’élaboration et la mise à disposition des éleveurs de modèles d’habitat pour les différents types d’exploitations cunicoles pour assurer une bonne ambiance pour les animaux; (ii) la formation des équipementiers à la fabrication de cages, de mangeoires, d’abreuvoirs et boîtes à nid respectant les normes techniques et (iii) la facilitation de l’accès au crédit au niveau des IMF et du FNDA.Les interventions pour l’intensification des systèmes d’élevage seront axées sur: (i) l’appui à l’augmentation de la taille du cheptel pour atteindre au moins le seuil de rentabilité; (ii) la mise à disposition des éleveurs multiplicateurs, par le CECURI, de reproducteurs améliorés; l’appui à l’utilisation d’autres innovations et bonnes pratiques d’élevage cunicole; (iii) la formation des cuniculteurs à l’optimisation technico-économique des facteurs de production pour accroître la rentabilité des exploitations; (iv) la formation des cuniculteurs à l’entreprenariat agricole et (v) l’appui à la spécialisation des exploitations en élevages naisseurs, élevages engraisseurs et élevages multiplicateurs de reproducteurs performants.Au regard du coût élevé de l’alimentation dans les charges d’exploitation (plus de 60%), l’optimisation technico-économique de la provende granulée industrielle et celle des facteurs de production, y compris la ration alimentaire à la ferme, constitueront les principaux leviers pour l’amélioration de la profitabilité chez les cuniculteurs.
28
6.3. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local6.3.1. Amélioration des systèmes d’abattage, de conditionnement et de vente de la viande de lapinCette action vise à améliorer la qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin. Il s’agira ainsi, notamment, de développer auprès de l’ensemble des acteurs intervenants aux niveaux des points critiques des étapes de production, de transformation, de commercialisation et de consommation des produits une prise de conscience au regard des risques et un niveau élevé de connaissances des bonnes pratiques permettant de limiter ces risques.
Ainsi, les interventions suivantes seront entreprises:
l’appui des transformateurs à la construction d’aires d’abattage de lapins respectant les normes et standards;
l’appui des commerçants à la construction et/ou la mise aux normes des unités de commercialisation et de vente au détail, y compris sur les marchés locaux;
la formation des acteurs de la filière aux bonnes pratiques d’abattage, de découpe et de présentation, de conditionnement, de transport et de conservation de la viande de lapin;
l’inspection des carcasses de lapin et le contrôle de la qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin tout au long de la chaîne de valeur.
6.3.2. Amélioration de l’accès aux informations sur le marchéCette action vise à rendre disponibles et accessibles les informations utiles relatives aux prix et aux marchés des intrants et des produits et une juste interprétation et exploitation de ces informations.L’intervention consistera à: (i) appuyer la mise en place d’un système d’information sur le lapin « SIM lapin » permettant de collecter, traiter et diffuser régulièrement les informations nécessaires auprès des acteurs de la chaîne de valeur viande de lapin et de (ii) former les acteurs à l’interprétation et l’exploitation des informations diffusées. Les données et informations à collecter, pour qu’elles soient pertinentes, seront définies par l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. Le SIM lapin sera, dans un premier temps, placé au sein de la Direction de l’Elevage puis transféré à l’Interprofession des acteurs de la chaîne de valeur lapin dès que celle-ci sera mise en place et fonctionnelle. Les TIC seront mises à profit pour la collecte et la diffusion des informations, ce qui permettra d’optimiser le fonctionnement du SIM Lapin.
6.3.3. Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régionalLes exigences de compétitivité des produits d’élevage impliquent de permettre aux filières de commercialisation et de transformation de s’adapter aux opportunités de marchés tout en maintenant et améliorant leur niveau d’efficacité et de compétitivité. Si, pour le moment, l’on peut encore raisonner la compétitivité en termes d’autosuffisance et de compétitivité de la viande de lapin local face aux importations de carcasses lapin congelées en considérant le marché domestique, dans le moyen terme, ce sera sans doute en termes de compétitivité des produits en considérant les marchés sous-régionaux qu’il faudra le faire. Dès lors, le Bénin aura intérêt à développer, même sur une petite échelle et à titre pilote, une ouverture de marché en direction du Nigeria et d’autres pays. L’intérêt croissant des consommateurs pour des produits de qualité pourrait, à terme, offrir sur ces marchés des opportunités à haute valeur ajoutée.Les interventions consisteront essentiellement à: (i) appuyer les acteurs pour la prospection de marchés rémunérateurs dans la sous-région et (ii) faciliter la formalisation d’arrangements contractuels entre les acteurs béninois et les importateurs sous-régionaux de viande de lapin.
29
6.4. Développement de la chaîne de valeur lapinLe développement de la chaîne de valeur viande de lapin local suppose une intégration horizontale et verticale des différentes catégories d’acteurs. Pour ce faire, l’accent devra être mis sur l’organisation des acteurs au sein des différents maillons de la filière et sur le processus devant permettre d’aboutir à la mise en place d’une interprofession de la filière viande de lapin local fonctionnelle.
6.4.1. Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteursComme l’a fait ressortir le diagnostic, on note une dynamique de regroupement des cuniculteurs en Coopératives communales, unions de Coopératives, etc.. Cette dynamique nécessite d’être accompagnée et renforcée en vue de faire passer le taux d’appartenance des cuniculteurs à une organisation coopérative de 11% actuellement à au moins 75% en 2021. En effet, les cuniculteurs constituent la catégorie d’acteurs la plus nombreuse, avec la proportion la plus élevée de pauvres, et la plus faible dans les relations de pouvoir au sein de la filière. Leur organisation en coopérative permettra non seulement d’améliorer l’offre de service (approvisionnement groupé d’intrants, uniformisation des prix de cession du lapin, accès au crédit par caution solidaire, etc.), mais également de les mettre en bonne position pour interagir avec les autres catégories d’acteurs (fournisseurs d’intrants, transformateurs, commerçants).L’intervention consistera à: (i) informer et sensibiliser les cuniculteurs sur les avantages de l’organisation coopérative; (ii) faciliter l’organisation des cuniculteurs en coopératives et unions de coopératives conformément à l’Acte uniforme de l’OHADA et (iii) former les responsables à la gestion coopérative.
6.4.2. Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeurA l’instar du renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs, le regroupement des autres acteurs par maillon (fournisseurs d’intrants spécifiques, transformateurs, commerçants et consommateurs) de la filière lapin est à encourager. Il leur permettra d’offrir des services et de défendre les intérêts des membres à travers des actions de plaidoyer et de lobbing. L’intervention visera à: (i) informer et sensibiliser des acteurs sur les avantages du regroupement en association; (ii) faciliter l’émergence des associations professionnelles de fournisseurs d’intrants, de transformateurs et de commerçants; (iii) former les responsables à l’administration et la gouvernance des associations; (iv) informer et sensibiliser les ligues des consommateurs sur les avantages de la viande de lapin et sur les risques sanitaires et hygiéniques liés aux mauvaises pratiques d’abattage, de transport, de conservation et de vente de la viande de lapin.
6.4.3. Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la filière lapinPour rappel, la plateforme d’innovation multi-acteurs est un réseau axé sur les besoins regroupant les principaux acteurs de la chaîne de valeur (fournisseurs d’intrants, producteurs, collecteurs, transformateurs, commerçants, consommateurs, etc.) et les institutions d’appui (Recherche, Services d’appui-conseil, ONG, IMF, etc.) pour échanger des connaissances, générer de l’innovation et développer des actions communes. Elle permet aux acteurs d’analyser les contraintes, d’explorer les opportunités et d’identifier des actions communes à mettre en œuvre pour améliorer la performance de la chaîne de valeur. Le processus de mise en place d’une plateforme d’innovation peut être résumé comme suit: (i) identifier la question focale ou point d’entrée (contrainte ou opportunité); (ii) identifier les principales parties prenantes qui deviendront les membres de la plateforme; (iii) organiser des réunions de la plateforme d’innovation et (iv) identifier les contraintes et les actions communes à mettre en œuvre pour les résoudre et les consigner dans un plan d’actions. Les principaux acquis d’une plateforme d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la chaîne de valeur lapin au Bénin pourraient être, entre autres, l’amélioration de la communication entre les acteurs (revue, forum WhatsApp, etc.), le développement ou le renforcement des liens d’affaires entre les différentes catégories d’acteurs et la mise en place de l’Interprofession et de ses démembrements.
30
L’intervention consistera à: (i) identifier et analyser les principaux acteurs de la filière viande de lapin; (ii) former des facilitateurs pour l’animation des plateformes d’innovation; (iii) appuyer la mise en place et le fonctionnement des plateformes d’innovations communales/arrondissements, par département et au niveau national et (iv) appuyer la mise en œuvre de leurs plans d’actions.
6.4.4. Appui à la mise en place de l’Interprofession nationale de la filière lapin du BéninLa mise en place d’une Interprofession est nécessaire pour assurer l’intégration verticale des acteurs de la filière lapin. Elle permettra aux acteurs de défendre les intérêts des membres, notamment à travers des actions de plaidoyer et de lobbying auprès des décideurs politiques et auprès des autres partenaires. Les questions cruciales de financement, d’accès aux intrants, d’accès au marché, et de compétitivité-prix en lien avec les importations extracommunautaires pourraient, entre autres, être mieux prises en charge par une telle institution. Au sein de la chaîne de valeur, la recherche d’une répartition équitable des marges bénéficiaires et plus généralement des mesures et actions visant à améliorer la gouvernance seront entreprises pour accroître la performance de la filière.L’appui à la mise en place de l’Interprofession consistera en: (i) la facilitation de l’élaboration des textes fondateurs de l’Interprofession (statuts, règlement intérieur, etc.); (ii) la facilitation de la tenue de l’Assemblée générale constitutive et (iii) la formation des responsables à l’administration et la gouvernance de l’Interprofession.
6.4.5. Facilitation de l’entrepreneuriat cunicole des jeunes et des femmesComme indiqué dans la partie Diagnostic, on observe un regain d’intérêt des jeunes et des femmes pour la cuniculture et les activités liées aux autres maillons de la chaîne de valeur lapin. Toutefois, ceux-ci font face à d’énormes difficultés, notamment pour l’accès au financement et l’appui-conseil approprié. Dès lors, la facilitation de l’entrepreneuriat cunicole consistera en un appui ciblé et au suivi des jeunes et des femmes entrepreneurs pour la création et l’extension d’entreprises modernes le long de la chaîne de valeur lapin.
Cette facilitation passera par: (i) l’appui à l’élaboration de business plans éligibles au FNDA et FADeC-Agriculture et (ii) la mise en place d’un mécanisme spécifique de suivi appui-conseil des jeunes entrepreneurs.
6.5. Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière lapin6.5.1. Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances appropriéesL’utilisation des innovations technologiques est indispensable pour accroître la productivité et la rentabilité des exploitations cunicoles, mais aussi celles des unités de production de provendes, de transformation et de commercialisation. Au Bénin, c’est le CECURI qui est en charge de générer les informations et de les mettre à la disposition des utilisateurs, à savoir les cuniculteurs et les services étatiques et ONG chargés de l’appui-conseil. Créé en 1988 à l’initiative conjointe des enseignants-chercheurs de l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et des chercheurs de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) de Tours (France), le CECURI vise à: (i) accroître par la recherche-développement les connaissances concernant le lapin, son élevage et sa pathologie au Bénin et, partant, dans les zones tropicales et sub-tropicales, pour améliorer les productions locales et (ii) vulgariser l’élevage rural mais rationnel du lapin à travers l’information au sens le plus large du terme (Kpodekon et Coudert, 1993). De nos jours, le CECURI est peu fonctionnel du fait du manque de moyens humains, scientifiques (laboratoires équipés, animaleries, infrastructures, etc.) pour bien conduire des programmes de recherche-développement en vue de répondre aux besoins et préoccupations des acteurs de la filière lapin.
31
Les interventions visant à améliorer l’accès aux technologies et innovations4 porteront sur: (i) la diffusion à grande échelle du « Guide pratique de l’élevage de lapin sous les tropiques, deuxième édition »; (ii) le renforcement des capacités opérationnelles du CECURI par des dotations suffisantes en ressources humaines, matérielles et financières; (iii) l’appui à l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de recherche-développement basés sur l’approche « Recherche Agricole Intégrée pour le Développement -IAR4D5 » et utilisant les plateformes d’innovation multi-acteurs; (iv) le renforcement du partenariat avec d’autres institutions de recherche et de développement au niveau national et international pour redonner au CECURI sa vocation régionale et (v) l’appui à l’érection du CECURI en Centre régional d’excellence en recherche-développement en cuniculture pour l’Afrique de l’Ouest.
6.5.2. Amélioration de l’offre de service aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeurL’adoption et l’utilisation des innovations technologiques et des bonnes pratiques de production, de transformation et de commercialisation sont nécessaires pour accroître la productivité et la rentabilité des exploitations ainsi que la bonne qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin. C’est là toute l’importance qui doit être accordée à l’offre de services publics, associatifs et privés d’appui-conseil aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin.
Au regard des résultats du diagnostic, l’intervention consistera, en lien avec la Stratégie Nationale de Conseil Agricole, à: (i) former les prestataires de services publics (Agences Territoriales de Développement Agricole-ATDA, ex CARDER), associatifs (ONG) et privés (Cabinets vétérinaires privés) en gestion technico-économique, en entreprenariat agricole et aux bonnes pratiques d’abattage, de découpe et de présentation, de conditionnement, de transport et de conservation de la viande de lapin; (ii) renforcer les capacités de la Direction de l’Elevage et des Directions Départementales au contrôle de la qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin tout au long de la chaîne de valeur.
6.5.3. Renforcement de la formation initiale en cunicultureDans les Universités et les lycées agricoles, il existe des modules de formation sur la cuniculture. C’est ainsi que depuis quelques années, des diplômés (Ingénieurs, Techniciens, titulaires de Master et de Licence,) sont mis à disposition du sous-secteur de l’élevage et de la filière lapin. Toutefois, il a été observé une insuffisance d’Agents en charge de la gestion technico-économique et de l’entreprenariat agricole. Ce qui limite la bonne gestion et la rentabilité des exploitations. Pour combler cette insuffisance, il est proposé de renforcer les curricula dans les Universités et Lycées agricoles, notamment dans les domaines de la gestion technico-économique et de l’entreprenariat agricole. Il s’agira d’appuyer ces institutions de formation à: (i) identifier les priorités et besoins de formation en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière lapin et des institutions d’appui et (ii) à renforcer le centre d’application du CECURI.
6.5.4. Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapinEn vue de permettre la réorientation des priorités et l’adaptation des interventions en faveur de la filière lapin, il est nécessaire que les données sectorielles soient mises à jour et analysées régulièrement par la Direction de l’Elevage et l’INSAE. Cette action s’inscrit dans le PAG 2017-2021 qui, au titre des reformes du secteur de l’Agriculture, prévoit la réalisation du Recensement National de l’Agriculture (RNA) et des Enquêtes Statistiques Agricoles (ESA) afin de doter le secteur agricole de statistiques fiables. En complément au RNA, il est nécessaire d’effectuer un suivi et une analyse permanente (i) des paramètres socio-économiques et des dynamiques et tendances évolutives des
4 Les besoins en technologies et innovations identifiés au cours du déroulement de l’étude sont: (i) l’amélioration génétique, (ii) l’optimisa-tion des rations alimentaires (granulés de fourrages exclusifs, granulés de fourrages alicaments à base de plantes médicinales, élaboration de tables de rationnement), (iii) l’amélioration de la protection sanitaire et, (iv) la gestion de la qualité le long de la chaîne de valeur lapin. Ces besoins seront validés et complétés lors des réunions des plateformes d’innovations pour l’élaboration des programmes de recherche-développement.5 L’IAR4D est une approche de recherche-développement basée sur les besoins des acteurs de la chaîne de valeur et qui les impliquent tout au long du processus d’identification des priorités et de génération des innovations, facilitant ainsi leur adoption et utilisation.
32
différents systèmes de production de la filière et, (ii) également, des paramètres zootechniques et financiers des différents systèmes d’élevage. Afin d’éviter des duplications, les enquêtes socio-économiques à mener devraient être confiées (intégrées) aux services statistiques nationaux gérés par l’INSAE, les services de l’élevage intervenant sur les aspects d’identification typologique des exploitations (la typologie étant, elle aussi, évolutive), contribuant à l’identification des paramètres à mesurer et, assurant l’analyse des résultats.L’intervention consistera à: (i) élaborer une Note aux décideurs sur la promotion de la filière lapin au Bénin pour conduire une action de plaidoyer en vue de la prise en compte de la cuniculture dans le RNA et dans les ESA; (ii) renforcer les capacités de la Direction de l’Elevage et de l’INSAE pour la collecte régulière et l’analyse des données et enfin, (iii) la création d’une base de données dynamique sur la filière lapin accessible par tous les acteurs.
6.5.5. Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur lapin au financement public et privéEn 2003 à Maputo, le financement public du secteur de l’Agriculture a fait l’objet d’un engagement des Chefs d’Etat Africains d’allouer au moins 10% de leurs budgets nationaux à ce secteur pour permettre une croissance agricole annuelle de 6% nécessaire pour assurer la souveraineté alimentaire. Plus récemment en 2014 à Malabo, cet engagement a été réaffirmé pour « renforcer le financement des investissements publics » et « d’en garantir l’efficacité et l’efficience et privés dans l’agriculture ». Sur cette base, les Ministres en charge des Ressources animales ont formulé, lors de leur Neuvième Conférence tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) les 18 et 19 avril 2013, la recommandation d’augmenter et de soutenir les investissements dans le secteur de l’élevage.Dans la perspective des engagements cités plus haut, le Gouvernement béninois a déjà alloué 6,5% du budget national au secteur de l’Agriculture. Il serait en train de mettre en place d’autres instruments de financement, à savoir le Fonds National de développement Agricole (FNDA), le Fonds d’Appui au Développement des Communes, volet agriculture (FADeC-Agriculture) et la Banque Agricole (MAEP, 2016). Le FNDA, créé par décret N°2014-100 du 31 janvier 2014, avec une dotation initiale prévue de 10 milliards de francs CFA, est au cœur de la stratégie d’appui au financement agricole. Il est actuellement doté de trois guichets dont l’opérationnalisation s’avère indispensable pour la mise en œuvre du PSDSA, à savoir: (i) Guichet 1: Subventions aux Investissements Agricoles; (ii) Guichet 2: Accès aux Services Non Financiers et (iii) Guichet 3: Accès aux Services Financiers.Le FADeC-Agriculture est une dotation financière destinée à la promotion des activités agricoles pour la réalisation des investissements dans le secteur agricole. De façon spécifique, le FADeC-Agriculture vise à financer des investissements structurants pour: (i) l’amélioration de la productivité agricole; (ii) l’amélioration de la transformation des produits agricoles; (iii) l’amélioration de la commercialisation des produits agricoles et, enfin, (iv) l’amélioration de la qualité nutritionnelle des produits agricoles.L’amélioration de l’accès des acteurs de la filière lapin au financement public consistera à: (i) conduire une action de plaidoyer pour augmenter la part du sous-secteur de l’élevage dans les ressources budgétaires allouées au secteur de l’Agriculture; (ii) faciliter l’accès des acteurs de la filière lapin au FNDA et au FADeC-Agriculture à travers l’appui à l’élaboration de projets éligibles et (iii) mettre en place des fonds de garantie auprès d’une IMF et d’une banque pour faciliter l’accès au crédit.
33
7.1. Dispositif de pilotage de la Stratégie et du Plan d’actionLa SNDC et son Plan d’action seront pilotés par une Cellule de coordination à mettre en place par le MAEP, avec, pour chef de file, le Directeur de l’Elevage. Cette Cellule sera chargée, en liaison avec la Direction de la Programmation et de la Prospective, de veiller à la planification, à la mise en œuvre harmonieuse et efficiente, au suivi et à l’évaluation des actions, avec l’implication effective de tous les acteurs de la chaîne de valeur lapin.
Le chef de file de la SNDC et du Plan d’action devra rendre compte périodiquement au Cabinet du Ministre en charge de l’Elevage et au Conseil National d’Orientation et de Suivi (CNOS) du secteur agricole.
7.2. Financement du Plan d’actionLa mobilisation des ressources pour le financement est une condition sine qua none à la mise en œuvre réussie de la SNDC et de son Plan d’action 2018-2022. D’où la nécessité de faire une estimation rigoureuse des coûts et de raisonner le schéma de financement du Plan d’action.
7.2.1. Coût du plan d’actionLes ressources financières nécessaires pour mettre en œuvre le Plan d’action s’élèvent à un milliard six cent trente-deux millions neuf cent mille (1 632 900 000) francs CFA. Les poids financiers relatifs des différents axes stratégiques sont les suivants: Axe 1. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production: 57,69%;Axe 2. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché: 13,96%;Axe 3. Développement de la chaîne de valeur lapin: 14,21%;Axe 4. Création des conditions favorables et incitatives pour le développement de la
cuniculture: 14,14%.
7.2.2. Schéma de financementLa réalisation de la vision de la SNDC et de ses objectifs stratégiques dépendra du niveau et de la qualité des investissements qui seront alloués au sous-secteur de l’élevage et de la cuniculture. Les sources traditionnelles de financement de l’élevage sont essentiellement les allocations budgétaires du Gouvernement, les fonds des donateurs (bilatéraux et multilatéraux) et les investissements du secteur privé, y compris ceux des éleveurs.
Les opportunités de financement de la filière lapin sont entre autres:
• les ressources qui seront mobilisées par le Gouvernement et auprès de ses partenaires techniques et financiers dans le cadre du financement du PSDSA et du PNIASAN en cours d’élaboration et dont la mise en œuvre coïncidera avec celle de la SNDC et de son Plan d’action 2018-2022; les actions de plaidoyer inscrites dans le Plan d’action devraient aboutir à des investissements publics plus importants pour la promotion de la filière lapin qui contribue aux objectifs du PSDSA, du PNIASAN et, partant, du PAG;
7. MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION
34
• le FNDA, en cours d’opérationnalisation, et le FADeC-Agriculture disposent de guichets susceptibles de servir pour le financement du sous-secteur de l’élevage et, en conséquence, de la filière lapin;
• les éleveurs et les autres acteurs de la filière lapin accèderont plus facilement au crédit auprès des IMF et des banques avec la mise en place de fonds de garantie prévu dans ce Plan d’action pour assurer l’investissement privé en plus de leurs ressources propres;
• enfin, il s’agit des investissements qui pourront être soutenus par des fondations (Fondation Dangote, etc.) et par la diaspora béninoise.
7.3. Suivi-évaluation et capitalisationUn manuel de suivi-évaluation orienté vers les résultats de la SNDC et de son Plan d’action sera élaboré et mis en œuvre afin de permettre de mesurer les progrès accomplis et procéder à des ajustements si nécessaires en vue d’atteindre les objectifs stratégiques à l’horizon 2022. Il sera placé sous la responsabilité du Service Suivi-Evaluation de la Direction de l’Elevage, avec l’appui de la Cellule Suivi-Evaluation du MAEP.Le suivi de la Stratégie et du Plan d’action concernera à la fois l’exécution technique et financière. Pour ce faire, les outils de planification et de suivi-évaluation ci-après seront utilisés: le cadre de résultats du Plan d’action, le plan de suivi des indicateurs de performance, le Plan de travail et le Budget Annuel (PTBA), les rapports d’étape technique et financiers et le rapport de suivi des indicateurs.Deux évaluations externes, une évaluation à mi-parcours et une évaluation finale, seront organisées par le MAEP pour mesurer la performance du Plan d’action en vue d’améliorer la mise en œuvre et/ou déterminer l’impact dudit Plan.Enfin, des dispositions seront prises pour capitaliser le processus de mise en œuvre ainsi que les acquis de la Stratégie et du Plan d’action.
7.4. Communication et visibilitéLe succès de la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-2022 sera en partie assuré par une communication permanente et pédagogique autour de la vision et des objectifs stratégiques à atteindre à l’horizon 2022. Pour ce faire, un Plan de communication sera élaboré et mis en œuvre par le Service de Communication du MAEP. Ce Plan de communication aura pour objectifs spécifiques: (i) de favoriser la circulation de l’information entre les parties prenantes institutionnelles; (ii) d’informer périodiquement le public sur les progrès réalisés; (iii) de diffuser les résultats, effets et impacts, obtenus et (iv) d’assurer l’appropriation des résultats obtenus par les bénéficiaires et les partenaires.
35
8.1. Risques Les principaux risques pouvant affecter la mise en œuvre réussie de la SNDC et de son Plan d’action sont les suivants:
la non maîtrise de la VHD et le non accès des éleveurs ayant perdu leur cheptel cunicole au Fonds d’indemnisation des calamités naturelles;
les faibles liens avec les marchés peuvent affecter négativement la production et les revenus des éleveurs vis-à-vis des prix élevés des intrants de base;
l’élevage et la cuniculture occupent une position faible dans la priorisation des ressources par le secteur public;
la mobilisation des ressources pour le financement du PSDSA et du PNIASAN rencontre des difficultés, notamment concernant l’opérationnalisation du FNDA et du FADeC-Agriculture;
l’envahissement du marché domestique par des carcasses de lapin extra-communautaires à prix subventionnés;
les facteurs politiques et institutionnels défavorables peuvent avoir un impact négatif sur l’organisation et la mise en œuvre de la SNDC et de son Plan d’action et enfin,
la croissance de l’économie béninoise est affectée par la dévaluation du naira, la monnaie nigériane.
8.2. HypothèsesLes hypothèses pour la réalisation réussie des stratégies d’élevage, les résultats et les objectifs sont précisés dans le cadre logique détaillé. Les principales hypothèses sont reprises ci-dessous:
l’environnement politique et institutionnel est favorable à la promotion de la filière lapin;
l’engagement de Maputo d’affecter au moins 10% du budget national au secteur agricole et le pacte PNIA/PDDAA-Bénin sont respectés par l’Etat;
la SNDC et son Plan d’action sont pris en compte dans les stratégies nationales existantes et en cours d’élaboration telles que le PSDSA et le PNIASAN;
le PSDSA et le PNIASAN sont adoptés dans les délais requis et les ressources nécessaires à leur financement mobilisées.
8. RISQUES ET HYPOTHÈSES
36
Agbo B., Akélé O., Gantoli G., Lopez J. & Vidégla E. sd. Promotion des chaînes de valeurs ajoutées agricoles au Bénin, Guide méthodologique, Cotonou, Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, 54 p.
CEDEAO. 2010. Plan d’action pour le développement et la transformation de l’élevage dans l’espace CEDEAO, horizon 2011-2020. Abuja, Commission de la CEDEAO, 50 p.
Direction de l’Élevage. 2014. Programme de Développement de l’Élevage, Version finale, Cotonou, Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, 103 p.
Djago A. Y. & Kpodékon M. 2010. Le guide pratique de l’éleveur de lapins sous les tropiques, 2è édition.
FAOSTAT. 2014. Consulté le 17 avril 2017 sur le site Webhttp://www.fao.org/faostat/en/#data.
FAO & MAEP. 2015. Plan intégré d’intervention d’urgence contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (H5N1) au Bénin, Cotonou, FAO, 126 p.
FAO. 2000. Appui à la lutte contre l’hémorragie virale du lapin et au développement de la cuniculture. Bénin. Compte rendu final du projet préparé pour le Gouvernement du Bénin, Programme de Coopération Technique, Rome, FAO, 8p.
KPODEKON M. & Coudert P. 1993. Impact d’un centre cunicole de recherche et d’information sur la recherche et le développement de la cuniculture au Bénin. World Rabbit Science, 1 (1), 25-30.
Lebas F., Coudert P., de ROCHAMBEAU H. & Thébault R.G. 1996. Le lapin. Élevage et pathologie. Nouvelle version révisée. Collection FAO: Production et santé animales, Rome, FAO, 266.
Lecerf J.M. & Clerc E. 2009. Étude nutritionnelle de la viande de lapin. Lille, Institut Pasteur, 18 p.
MAEP. 2016. Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA): Orientations stratégiques 2025 et Plan National d’Investissements Agricoles (PNIA) 2017-2021. Draf2 du rapport provisoire. 74 p.
Monsia C. & Agbédé G. 2014. Étude diagnostique des élevages à cycle court au Bénin.
Projet d’insertion des jeunes et des femmes dans des activités agricoles rentables. promotion de modèles d’élevages à cycles courts de lapins, volailles et aulacodes (PPMECC). Cotonou, FAO, 77 p.
Onibon P. & Kotchoni A. T. 2010. Plan stratégique de l’ABeC 2011-2016. Rapport final, Cotonou, ABeC-Louvain développement, 34 p.
Peticlerc M., Tourette I. & Gautier P. 2014. Rapport d’analyse des écarts PVS. République du Bénin. Paris, OIE, 204 p.
PNUD. 2011. Rapport sur le développement humain 2011. Durabilité et Équité: Un Meilleur Avenir pour Tous. Consulté le 15 avril 2017 à l’adresse suivante: http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2011_fr_complete.pdf
Présidence de la République du Bénin, sd. Bénin révélé, le nouveau départ. Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021. Consulté le 9 février 2017 à l’adresse: https://www.presidence.bj/benin-revele/read/
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
37
Sodjinou E. 2016. Étude de marché de la viande de lapin au Bénin. Rapport provisoire. Projet « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Élevage Cunicole au Sud-Bénin (APFECS) ». Cotonou, FAO, 81 p.
UA-BIRA. 2014. Stratégie de Développement de l’Elevage en Afrique (LiDeSA), 2015-2035. Résumé. Nairobi, UA-BIRA, 34 p.
Wabi K.A. 2007. Étude de la qualité commerciale et microbiologique des carcasses de lapin de chair au Bénin. Thèse de doctorat vétérinaire. Dakar, Université Cheik Anta Diop, 141 p.
38
Annexe 1. Résultats du diagnostic de la filière lapin au Bénin selon la méthode SEPO.
Succès Accès aux intrants zootechniques et vétérinaires (provende
granulée distribuée par Véto Service et le CECURI, produits chimiques distribués par les Cabinets vétérinaires privés)
Utilisation généralisée des aliments granulés Accès aux connaissances professionnelles et aux
innovations technologiques grâce à la recherche-développement, à la publication du Guide pratique de l’éleveur de lapins en Afrique de l’Ouest, à la formation et à l’appui-conseil fournis par le CECURI, l’ABeC, les CARDERs, les Cabinets vétérinaires privés et les ONG (Élevages Sans Frontières, Hunger Project, Louvain Développement, SONGHAÏ Bénin)
Maitrise de la reproduction par monte naturelle Maîtrise de la conduite alimentaire de l’élevage avec
utilisation généralisée de la provende granulée Contrôle des maladies courantes du lapin: coccidioses,
colibacilloses, gales, maladies respiratoires Création d’élevages cunicoles utilisant une méthode pro-
pauvres « Qui Reçoit, Donne - QRD », promue par l’ONG Élevages Sans Frontières: crédit de 6 lapines et un géniteur remboursable en nature au profit d’un autre candidat-éleveur (39 bénéficiaires de la Coopérative Fondéhou de Bohicon)
Modèles de mise en marché du lapin: postes de vente de lapin mis en place l’ABeC dans quelques grandes villes et de postes de vente et de promotion du lapin au niveau local pour créer des circuits directs de consommation de la viande de lapin au niveau local établis par Élevages Sans frontières
Introduction de la viande de lapin dans les habitudes alimentaires des Béninois permise par la publicité, les restaurants spécialisés ou non en menus à base de lapin et la grande distribution (exemple du « Lapin supérieur » au supermarché Super U)
Masse critique de ressources humaines qualifiées pour accompagner les cuniculteurs grâce à l’introduction de curricula dans les programmes de formation des Universités (UAC, Dassa, Parakou) et des lycées agricoles
Bon niveau d’éducation des cuniculteurs: plus de 50% ont le Bac et certains sont diplômés de l’université (Licence professionnelle et Master) pouvant faciliter la professionnalisation de la filière lapin
Engagement du Gouvernement et ses PTF (FAO en l’occurrence) et les ONGs (en faveur de la cuniculture à travers la Stratégie de Développement Rural, le Plan de développement de l’Elevage 2014 et le projet « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin (APFECS) »
Potentialités Marge de progrès sur la productivité des
systèmes d’élevage, notamment par l’amélioration génétique (de 5-6 lapereaux à 7-8 lapereaux par portée)
Initiatives de professionnalisation et spécialisation des exploitations cunicoles familiales (naisseurs, engraisseurs, élevage de reproducteurs performants)
Utilisation des TIC pour la promotion de la cuniculture (Forum WhatsApp des cuniculteurs) et pour le e-commerce de la viande de lapin (AgroDynamique)
Emergence d’organisations coopératives de cuniculteurs, conformes à l’Acte uniforme de l’OHADA, pour améliorer l’offre de services
Etablissement de plateformes d’innovation multi-acteurs préalables à la mise en place de l’interprofession pour améliorer la gouvernance
Mise en place de la Banque agricole et du FNDA pouvant améliorer l’accès au financement de la CV lapin
Application effective du TEC CEDEAO pour améliorer la compétitivité-prix du lapin local
Demande nationale et régionale (Nigeria) en lapins non satisfaite et en progression
Haute qualité nutritionnelle de la viande de lapin, considérée comme l’une des meilleures viandes qui soient, et préférence des consommateurs béninois pour le lapin produit localement
Insertion du lapin local dans la grande distribution (super marché U, etc.)
Filière porteuse et attractive pouvant servir pour la création d’emploi pour l’insertion des jeunes et des femmes au Sud du Bénin
Poursuite de l’engagement politique du Gouvernement et de ses PTF (dont la FAO) en faveur des élevages à cycle court et du lapin de à travers le Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021, le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA): Orientations stratégiques 2025 et le Plan National d’Investissements Agricoles (PNIA) 2017-2021 et, la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture 2017-2021 (en cours d’élaboration).
ANNEXES
39
Echecs Insuffisance de l’offre de service d’appui-conseil aux
éleveurs, notamment dans les domaines de la gestion de l’exploitation, l’entreprenariat agricole et la gestion coopérative, et aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin (transformateurs, commerçants, restaurants)
Faible accès au crédit approprié notamment pour la création, l’extension ou la reconstitution (après la VHD) d’élevages (et autre business lié au lapin: abattoirs, postes de vente, restaurants), mais aussi pour l’exploitation (fondement de roulement pour l’approvisionnement en intrants et en lapins et carcasses de lapins); crédit inadapté (ex CMMB: montant maximum 5 000 000 fcfa, taux d’intérêt 2% dégressif par mois, pas de financement des débuts d’activités, délai de remboursement 12-18 mois)
Faible adoption des normes et techniques de construction du logement des lapins et de l’équipement (cages, mangeoires, abreuvoirs), en lien avec la difficulté d’accès au financement ?
Petite taille des élevages dans les systèmes familiaux, avec moins de 30 lapines-mères, ce qui est en dessous du seuil de rentabilité
Faibles performances des souches locales de lapin, aggravées par le métissage anarchique et la consanguinité, avec une portée moyenne de 5-6 lapereaux par mise-bas (potentiel de 8-10 lapereaux) et un poids de 1,8 à 2 kg après 2 mois d’engraissement (potentiel 2,5 kg)
Faible capacité de contrôle de la Maladie virale hémorragique (VHD) qui a décimé 80 à 100% du cheptel cunicole, en 1996 et en fin 2015-début 2016, en cause: manque de kits de diagnostic, serotypage tardif, utilisation de vaccin inapproprié,
Méconnaissance des bonnes pratiques de transformation du lapin (abattoirs aux normes, inspection des carcasses de lapin, techniques de découpe)
Faible valorisation de la peau et des crottes de lapin pour améliorer le revenu des cuniculteurs
Faible accès à l’information sur le marché du lapin avec pour conséquence des éleveurs qui ont des difficultés d’écoulement d’une part et des clients qui ont des difficultés d’approvisionnement d’autre part
Faiblesse des liens d’affaires entre les cuniculteurs et les acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés, transformateurs-distributeurs)
Faible présence des femmes (environ 15%) et des jeunes 18-35 ans (environ 10%) dans la chaîne de valeur lapin selon les statistiques de l’ABeC; la coopérative Fondéhou de Bohicon d’un effectif de 39 cuniculteurs comprend à peine 10% de femmes
Faible structuration de la chaîne de valeur lapin: faible intégration horizontale (organisation par maillon) et verticale des acteurs (organisation regroupant tous les maillons)
Faible disponibilité de données sur la filière lapin (effectifs du cheptel, races, systèmes d’élevage, fermes, cuniculteurs, autres catégories d’acteurs de la chaîne de valeur), nécessaires pour la planification stratégique et opérationnelle
Faible investissement public (en dessous de l’engagement de Malabo) dans le secteur de l’élevage en général et dans la cuniculture en particulier
Obstacles Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole
à haut potentiel de productivité (reproducteurs performants, semences)
Prix élevé, et en constante augmentation, de la provende granulée, affectant négativement la rentabilité des élevages par l’augmentation des coûts de production
Récurrence de la maladie virale hémorragique (VHD) qui décime 80 à 100 des effectifs des élevages de lapins et décourage les cuniculteurs
Difficulté d’accès aux produits biologiques (vaccins): cherté et quelquefois indisponibilité.
Importation de la viande congelée de lapin avec pour conséquence une faible compétitivité-prix du lapin local par rapport au lapin importé (3000-5000 fcfa versus 2000 fcfa) et un accroissement annuel des importations de 5,8% (2008-2015)
• Faiblesse des services vétérinaires mise en évidence par l’analyse PVA de l’OIE
40
Ann
exe
2. P
lan
d’ac
tion
budg
étis
é po
ur la
mis
e en
œuv
re d
e la
Str
atég
ie N
atio
nale
de
Dév
elop
pem
ent d
e la
Cun
icul
ture
(S
ND
C) a
u B
énin
(201
8-20
22)
Co
ût
un
itai
re
Mo
nta
nt
2018
2019
2020
2021
2022
Res
po
nsa
ble
Par
ten
aire
s F
CF
A
FC
FA
p10
0
Axe
194
2 00
0 00
0
57
,69
A1.
1.81
000
000
A1.
1.1.
Ren
forc
emen
t de
s ca
paci
tés
du C
EC
UR
I et
des
ser
vice
s de
l’é
leva
ge e
n ge
stio
n, s
uivi
et
cont
rôle
du
patr
imoi
ne g
énét
ique
S
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
de
form
atio
n de
3 jo
urs
avec
20
part
icip
ants
1C
EC
UR
I U
nive
rsité
s, I
NR
AB
et
DE
5
000
000
5
000
000
A.1
.1.2
.E
labo
ratio
n du
sch
éma
d'am
élio
ratio
n gé
nétiq
ueE
tude
Un
sché
ma
d'am
élio
ratio
n gé
nétiq
ue é
labo
ré1
1C
EC
UR
I D
E
5 00
0 00
0
5 00
0 00
0
A.1
.1.3
.F
orm
atio
nde
sac
teur
sà
lam
ise
eœ
uvre
dusc
hém
ad'
amél
iora
tion
géné
tique
Ses
sion
de
form
atio
nS
essi
on d
e fo
rmat
ion
de 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts4
22
CE
CU
RI
EP
AC
, D
E
3 00
0 00
0
12 0
00 0
00
A.1
.1.4
.C
onst
ruct
ion
d'un
troi
sièm
ebâ
timen
téq
uipé
pour
l'am
élio
ratio
ngé
nétiq
ue,
y co
mpr
is k
its p
our
l'ins
émin
atio
n ar
tific
ielle
Bât
imen
t d'
élev
age
Bât
imen
t pl
us
équi
pem
ent
11
CE
CU
RI
EP
AC
50
000
000
50
000
000
A.1
.1.5
.A
cqui
sitio
nde
gran
dspa
rent
aux
perf
orm
ants
pour
l'am
élio
ratio
ngé
nétiq
ueG
rand
s pa
rent
aux
200
200
CE
CU
RI
DE
20
000
4 00
0 00
0
A.1
.1.6
.R
éhab
ilita
tion
du 2
ème
bâtim
ent
du C
EC
UR
IB
âtim
ent
d'él
evag
feR
éhab
ilita
tion
11
CE
CU
RI
EP
AC
5
000
000
5
000
000
A.1
.2.
317
000
000
A.1
.2.1
.F
orm
atio
nde
sfa
bric
ants
depr
oven
des
gran
ulée
sen
élab
orat
ion
defo
rmul
es a
limen
taire
s op
timis
ées
Ses
sion
de
form
atio
nS
essi
on d
e fo
rmat
ion
de 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts1
1D
E S
EC
UR
I 5
000
000
5
000
000
A.1
.2.2
.F
acili
tatio
n de
l’in
stal
latio
n de
nou
velle
s un
ités
de p
rodu
ctio
n de
pr
oven
des
gran
ulée
s pa
r de
s pr
ivés
Fon
ds d
e ga
rant
ie
Fon
ds d
e ga
rant
ie
pour
l'ac
cès
au c
rédi
t au
près
des
IM
F e
t ba
nque
s
11
DE
FN
DA
, C
EC
UR
I
300
000
000
30
0 00
0 00
0
A.1
.2.3
.E
labo
ratio
n de
s no
rmes
de
qual
ité d
es in
tran
ts a
limen
taire
s du
lapi
nE
tude
11
DE
CE
CU
RI,
Lab
o,
Str
uctu
re d
e no
rmal
isat
ion
2 00
0 00
0
2 00
0 00
0
A.1
.2.4
.C
ontr
ôle
de la
qua
lité
nutr
ition
nelle
et
sani
taire
des
pro
vend
es
gran
ulée
s av
ant
leur
mis
es s
ur le
mar
ché
Cam
pagn
e de
co
ntrô
le10
22
22
2D
E A
BS
SA
1
000
000
10
000
000
A.1
.322
3 00
0 00
0
A.1
.3.1
.E
labo
ratio
n d'
un p
lan
natio
nal h
arm
onis
é de
pro
phyl
axie
pou
r le
ch
epte
l cun
icol
eE
tude
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
6
000
000
A.1
.3.2
.E
labo
ratio
n d'
un p
lan
de c
ontin
genc
e po
ur a
mél
iore
r le
con
trôl
e de
la
VH
DE
tude
11
DE
DE
, C
NP
V,
Cab
inet
s vé
to
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
6
000
000
A.1
.3.3
.F
orm
atio
n de
s ac
teur
s su
r su
r le
urs
rôle
s, d
evoi
rs e
t re
spon
sabi
lités
en
cas
d’u
ne a
lert
eS
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
des
form
atio
n d'
une
jour
née
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
3
000
000
3
000
000
A.1
.3.4
.C
ondu
ite d
e te
sts
(exe
rcic
es d
e si
mul
atio
n) d
'une
ale
rte
Exe
rcic
e de
si
mul
atio
n2
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
12
000
000
A.1
.3.5
.S
ensi
bilis
atio
n de
s él
eveu
rs à
la v
acci
natio
n de
s la
pins
et
à l'a
pplic
atio
n de
s m
esur
es d
e bi
oséc
urité
Ses
sion
de
sens
ibili
satio
n2
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
3
000
000
6
000
000
App
ui a
u co
ntrô
le d
e la
VH
D,
y co
mpr
is s
tock
de
vacc
ins
tam
pon
pour
faire
face
aux
urg
ence
s et
com
pens
atio
n de
s vi
ctim
es d
e la
V
HD
Dot
atio
n1
1D
E C
NP
BV
50
000
000
50
000
000
A.1
.3.6
.F
orm
atio
n de
spé
cial
iste
s en
pat
holo
gie
cuni
cole
Spé
cial
isat
ions
form
atio
ns d
e co
urte
du
rée
33
CE
CU
RI
EP
AC
, U
AC
30
000
000
90
000
000
A.1
.3.7
.A
cqui
sitio
n d'
une
clin
ique
vét
érin
aire
mob
ileC
liniq
ue m
obile
11
DE
CE
CU
RI,
Lab
o,
50 0
00 0
00
50 0
00 0
00
A.1
.432
1 00
0 00
0
A.1
.4.1
.E
labo
ratio
n et
la m
ise
à di
spos
ition
des
éle
veur
s de
mod
èles
d’h
abita
tM
odèl
e d'
habi
tat
33
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
1 00
0 00
0
3 00
0 00
0
A.1
.4.2
.F
orm
atio
n de
s éq
uipe
men
tiers
à la
fabr
icat
ion
de c
ages
, de
m
ange
oire
s, d
’abr
euvo
irs e
t bo
ites
à ni
d re
spec
tant
les
norm
es
tech
niqu
eS
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
de
3 jo
urs
avec
20
part
icip
ants
11
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
3 00
0 00
0
3 00
0 00
0
A.1
.4.3
.F
orm
atio
n de
s cu
nicu
letu
rs à
l’op
timis
atio
n te
chni
co-é
cono
miq
ue
des
fact
eurs
de
prod
uctio
n po
ur a
ccro
ître
la r
enta
bilit
é de
s ex
ploi
tatio
ns
Ses
sion
de
form
atio
n de
form
ateu
rsS
essi
on d
e 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts5
23
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
3 00
0 00
0
15 0
00 0
00
A.1
.4.4
.
Fon
ds d
e ga
rant
ie p
our
la m
oder
nisa
tion
et l'
inte
nsifi
catio
n de
s ex
ploi
tatio
ns c
unic
oles
(ex
tens
ion,
acq
uisi
tion
d'in
tran
ts,
spéc
ialis
atio
n)F
onds
de
gara
ntie
11
FN
DA
DE
, C
EC
UR
I,
Coo
péra
tives
, O
NG
30
0 00
0 00
0
300
000
000
Axe
1 :
Am
élio
rati
on
de
la p
rod
uct
ivit
é, d
e la
pro
fita
bili
té e
t d
e la
pro
du
ctio
n d
e la
pin
Act
ion
1.1
: A
mél
iora
tio
n d
u p
atri
mo
ine
gén
étiq
ue
cun
ico
le
Séc
uri
sati
on
des
bes
oin
s n
utr
itio
nn
els
des
lap
ins
avec
des
pro
ven
des
gra
nu
lées
de
qu
alit
é et
à m
oin
dre
co
ût
Co
des
Axe
s/A
ctio
ns/
Act
ivit
ésU
nit
ésD
étai
lsC
ible
s ch
iffr
ées
Cib
les
chif
frée
sS
tru
ctu
re/A
cteu
r
Am
élio
rati
on
de
la p
rote
ctio
n s
anit
aire
du
ch
epte
l cu
nic
ole
Ap
pu
i à la
mo
der
nis
atio
n d
es e
xplo
itat
ion
s et
à l'
inte
nsi
fica
tio
n d
es s
ystè
mes
d’é
leva
ge
41
Ann
exe
2. P
lan
d’ac
tion
budg
étis
é po
ur la
mis
e en
œuv
re d
e la
Str
atég
ie N
atio
nale
de
Dév
elop
pem
ent d
e la
Cun
icul
ture
(S
ND
C) a
u B
énin
(201
8-20
22)
Co
ût
un
itai
re
Mo
nta
nt
2018
2019
2020
2021
2022
Res
po
nsa
ble
Par
ten
aire
s F
CF
A
FC
FA
p10
0
Axe
194
2 00
0 00
0
57
,69
A1.
1.81
000
000
A1.
1.1.
Ren
forc
emen
t de
s ca
paci
tés
du C
EC
UR
I et
des
ser
vice
s de
l’é
leva
ge e
n ge
stio
n, s
uivi
et
cont
rôle
du
patr
imoi
ne g
énét
ique
S
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
de
form
atio
n de
3 jo
urs
avec
20
part
icip
ants
1C
EC
UR
I U
nive
rsité
s, I
NR
AB
et
DE
5
000
000
5
000
000
A.1
.1.2
.E
labo
ratio
n du
sch
éma
d'am
élio
ratio
n gé
nétiq
ueE
tude
Un
sché
ma
d'am
élio
ratio
n gé
nétiq
ue é
labo
ré1
1C
EC
UR
I D
E
5 00
0 00
0
5 00
0 00
0
A.1
.1.3
.F
orm
atio
nde
sac
teur
sà
lam
ise
eœ
uvre
dusc
hém
ad'
amél
iora
tion
géné
tique
Ses
sion
de
form
atio
nS
essi
on d
e fo
rmat
ion
de 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts4
22
CE
CU
RI
EP
AC
, D
E
3 00
0 00
0
12 0
00 0
00
A.1
.1.4
.C
onst
ruct
ion
d'un
troi
sièm
ebâ
timen
téq
uipé
pour
l'am
élio
ratio
ngé
nétiq
ue,
y co
mpr
is k
its p
our
l'ins
émin
atio
n ar
tific
ielle
Bât
imen
t d'
élev
age
Bât
imen
t pl
us
équi
pem
ent
11
CE
CU
RI
EP
AC
50
000
000
50
000
000
A.1
.1.5
.A
cqui
sitio
nde
gran
dspa
rent
aux
perf
orm
ants
pour
l'am
élio
ratio
ngé
nétiq
ueG
rand
s pa
rent
aux
200
200
CE
CU
RI
DE
20
000
4 00
0 00
0
A.1
.1.6
.R
éhab
ilita
tion
du 2
ème
bâtim
ent
du C
EC
UR
IB
âtim
ent
d'él
evag
feR
éhab
ilita
tion
11
CE
CU
RI
EP
AC
5
000
000
5
000
000
A.1
.2.
317
000
000
A.1
.2.1
.F
orm
atio
nde
sfa
bric
ants
depr
oven
des
gran
ulée
sen
élab
orat
ion
defo
rmul
es a
limen
taire
s op
timis
ées
Ses
sion
de
form
atio
nS
essi
on d
e fo
rmat
ion
de 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts1
1D
E S
EC
UR
I 5
000
000
5
000
000
A.1
.2.2
.F
acili
tatio
n de
l’in
stal
latio
n de
nou
velle
s un
ités
de p
rodu
ctio
n de
pr
oven
des
gran
ulée
s pa
r de
s pr
ivés
Fon
ds d
e ga
rant
ie
Fon
ds d
e ga
rant
ie
pour
l'ac
cès
au c
rédi
t au
près
des
IM
F e
t ba
nque
s
11
DE
FN
DA
, C
EC
UR
I
300
000
000
30
0 00
0 00
0
A.1
.2.3
.E
labo
ratio
n de
s no
rmes
de
qual
ité d
es in
tran
ts a
limen
taire
s du
lapi
nE
tude
11
DE
CE
CU
RI,
Lab
o,
Str
uctu
re d
e no
rmal
isat
ion
2 00
0 00
0
2 00
0 00
0
A.1
.2.4
.C
ontr
ôle
de la
qua
lité
nutr
ition
nelle
et
sani
taire
des
pro
vend
es
gran
ulée
s av
ant
leur
mis
es s
ur le
mar
ché
Cam
pagn
e de
co
ntrô
le10
22
22
2D
E A
BS
SA
1
000
000
10
000
000
A.1
.322
3 00
0 00
0
A.1
.3.1
.E
labo
ratio
n d'
un p
lan
natio
nal h
arm
onis
é de
pro
phyl
axie
pou
r le
ch
epte
l cun
icol
eE
tude
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
6
000
000
A.1
.3.2
.E
labo
ratio
n d'
un p
lan
de c
ontin
genc
e po
ur a
mél
iore
r le
con
trôl
e de
la
VH
DE
tude
11
DE
DE
, C
NP
V,
Cab
inet
s vé
to
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
6
000
000
A.1
.3.3
.F
orm
atio
n de
s ac
teur
s su
r su
r le
urs
rôle
s, d
evoi
rs e
t re
spon
sabi
lités
en
cas
d’u
ne a
lert
eS
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
des
form
atio
n d'
une
jour
née
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
3
000
000
3
000
000
A.1
.3.4
.C
ondu
ite d
e te
sts
(exe
rcic
es d
e si
mul
atio
n) d
'une
ale
rte
Exe
rcic
e de
si
mul
atio
n2
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
6
000
000
12
000
000
A.1
.3.5
.S
ensi
bilis
atio
n de
s él
eveu
rs à
la v
acci
natio
n de
s la
pins
et
à l'a
pplic
atio
n de
s m
esur
es d
e bi
oséc
urité
Ses
sion
de
sens
ibili
satio
n2
11
DE
CN
PV
, C
abin
ets
véto
priv
és,
Coo
péra
tives
, O
NG
3
000
000
6
000
000
App
ui a
u co
ntrô
le d
e la
VH
D,
y co
mpr
is s
tock
de
vacc
ins
tam
pon
pour
faire
face
aux
urg
ence
s et
com
pens
atio
n de
s vi
ctim
es d
e la
V
HD
Dot
atio
n1
1D
E C
NP
BV
50
000
000
50
000
000
A.1
.3.6
.F
orm
atio
n de
spé
cial
iste
s en
pat
holo
gie
cuni
cole
Spé
cial
isat
ions
form
atio
ns d
e co
urte
du
rée
33
CE
CU
RI
EP
AC
, U
AC
30
000
000
90
000
000
A.1
.3.7
.A
cqui
sitio
n d'
une
clin
ique
vét
érin
aire
mob
ileC
liniq
ue m
obile
11
DE
CE
CU
RI,
Lab
o,
50 0
00 0
00
50 0
00 0
00
A.1
.432
1 00
0 00
0
A.1
.4.1
.E
labo
ratio
n et
la m
ise
à di
spos
ition
des
éle
veur
s de
mod
èles
d’h
abita
tM
odèl
e d'
habi
tat
33
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
1 00
0 00
0
3 00
0 00
0
A.1
.4.2
.F
orm
atio
n de
s éq
uipe
men
tiers
à la
fabr
icat
ion
de c
ages
, de
m
ange
oire
s, d
’abr
euvo
irs e
t bo
ites
à ni
d re
spec
tant
les
norm
es
tech
niqu
eS
essi
on d
e fo
rmat
ion
Ses
sion
de
3 jo
urs
avec
20
part
icip
ants
11
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
3 00
0 00
0
3 00
0 00
0
A.1
.4.3
.F
orm
atio
n de
s cu
nicu
letu
rs à
l’op
timis
atio
n te
chni
co-é
cono
miq
ue
des
fact
eurs
de
prod
uctio
n po
ur a
ccro
ître
la r
enta
bilit
é de
s ex
ploi
tatio
ns
Ses
sion
de
form
atio
n de
form
ateu
rsS
essi
on d
e 3
jour
s av
ec 2
0 pa
rtic
ipan
ts5
23
CE
CU
RI
DE
, O
NG
, C
oopé
rativ
es
3 00
0 00
0
15 0
00 0
00
A.1
.4.4
.
Fon
ds d
e ga
rant
ie p
our
la m
oder
nisa
tion
et l'
inte
nsifi
catio
n de
s ex
ploi
tatio
ns c
unic
oles
(ex
tens
ion,
acq
uisi
tion
d'in
tran
ts,
spéc
ialis
atio
n)F
onds
de
gara
ntie
11
FN
DA
DE
, C
EC
UR
I,
Coo
péra
tives
, O
NG
30
0 00
0 00
0
300
000
000
Axe
1 :
Am
élio
rati
on
de
la p
rod
uct
ivit
é, d
e la
pro
fita
bili
té e
t d
e la
pro
du
ctio
n d
e la
pin
Act
ion
1.1
: A
mél
iora
tio
n d
u p
atri
mo
ine
gén
étiq
ue
cun
ico
le
Séc
uri
sati
on
des
bes
oin
s n
utr
itio
nn
els
des
lap
ins
avec
des
pro
ven
des
gra
nu
lées
de
qu
alit
é et
à m
oin
dre
co
ût
Co
des
Axe
s/A
ctio
ns/
Act
ivit
ésU
nit
ésD
étai
lsC
ible
s ch
iffr
ées
Cib
les
chif
frée
sS
tru
ctu
re/A
cteu
r
Am
élio
rati
on
de
la p
rote
ctio
n s
anit
aire
du
ch
epte
l cu
nic
ole
Ap
pu
i à la
mo
der
nis
atio
n d
es e
xplo
itat
ion
s et
à l'
inte
nsi
fica
tio
n d
es s
ystè
mes
d’é
leva
ge
228
000
000
13,9
6
71 0
00 0
00
App
ui d
es t
rans
form
ateu
rs à
la c
onst
ruct
ion
d’ai
res
d'ab
atta
ge d
e la
pins
res
pect
ant
les
norm
es e
t st
anda
rds
Mod
èle
d'ai
res
d'ab
atta
ge1
1D
ED
DA
EP
, S
ervi
ce
d'hy
gièn
e, D
GR
3 00
0 00
0
3 00
0 00
0
App
ui d
es c
omm
erça
nts
à la
con
stru
ctio
n et
/ou
la m
ise
aux
norm
es
des
unité
s de
com
mer
cial
isat
ion
et d
e ve
nte
au d
étai
l
Mod
èle
d'un
ités
de
com
mer
cial
isat
ion
et
de v
ente
en
déta
il2
2D
ED
DA
EP
, S
ervi
ce
d'hy
gièn
e3
000
000
6
000
000
For
mat
ion
des
acte
urs
de la
filiè
re a
ux b
onne
s pr
atiq
ues
d’ab
atta
ge,
de d
écou
pe e
t de
pré
sent
atio
n, d
e co
nditi
onne
men
t, d
e tr
ansp
ort
et
de c
onse
rvat
ion
de la
via
nde
de la
pin
Ses
sion
de
form
atio
n4
22
DE
DD
AE
P,
Ser
vice
d'
hygi
ène,
DG
QIF
E
3 00
0 00
0
12 0
00 0
00
Insp
ectio
n de
s ca
rcas
ses
de la
pin
et c
ontr
ôle
de la
qua
lité
sani
taire
, hy
gién
ique
et
com
mer
cial
e de
la v
iand
e de
lapi
n to
ut a
u lo
ng d
e la
ch
aîne
de
vale
ur
Cam
pagn
es d
e co
ntrô
le d
e qu
alité
102
22
22
DE
DD
AE
P,
Ser
vice
d'
hygi
ène
5 00
0 00
0
50 0
00 0
00
145
000
000
App
uyer
la m
ise
en p
lace
d’u
n sy
stèm
e d’
info
rmat
ion
sur
le la
pin
« S
IM la
pin
»
Etu
de1
1D
E
DIP
, D
CP
, C
EC
UR
I,
Coo
péra
tives
, O
NG
, A
ssoc
iatio
ns
5 00
0 00
0
5 00
0 00
0
E
quip
emen
t po
ur le
fonc
tionn
emen
t du
SIM
Lap
in (
kit
info
rmat
ique
, m
otos
, sm
artp
hone
s, e
tc.)
lot
d'éq
uipe
men
tun
lot
par
Dép
arte
men
t10
10D
E M
AE
P
10 0
00 0
00
100
000
000
For
mer
les
acte
urs
à l’i
nter
prét
atio
n et
exp
loita
tion
des
info
rmat
ions
di
ffusé
es
Ses
sion
de
form
atio
n3
3D
E C
EC
UR
I,
Coo
péra
tives
, O
NG
, A
ssoc
iatio
ns
5 00
0 00
0
15 0
00 0
00
App
ui à
l'in
form
atio
n et
la s
ensi
bilis
atio
n de
s po
pula
tions
sur
les
qual
ités
nutr
ition
nele
s et
les
bien
faits
de
la c
onso
mm
atio
n de
la
vian
de d
e la
pin
Cam
pagn
e d'
info
rmat
ion
Info
rmat
ion
par
des
méd
ias
et n
otam
men
t la
Rad
io
rura
le/c
omm
unau
taire
51
11
11
DE
ON
G,
CE
CU
RI,
C
oopé
rativ
es
5 00
0 00
0
25 0
00 0
00
12 0
00 0
00
App
uyer
les
acte
urs
pour
la p
rosp
ectio
n de
mar
chés
rém
unér
ateu
rs
dans
la s
ous-
régi
on
Voy
age
sous
-rég
iona
lVoy
age
au N
igér
ia d
e 4
pers
onne
s po
ur u
ne
sem
aine
11
DE
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns
d'ac
teur
s, M
inis
tère
du
Com
mer
ce -
Ser
vice
cha
rgé
des
expo
rtat
ions
10 0
00 0
00
10 0
00 0
00
Fac
ilite
r la
form
alis
atio
n d’
arra
ngem
ents
con
trac
tuel
s en
tre
les
acte
urs
béni
nois
et
les
impo
rtat
eurs
sou
s-ré
gion
aux
de v
iand
e de
la
pin
Ses
sion
d'in
form
atio
n su
r la
co
ntra
ctua
lisat
ion
21
1D
E
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns
d'ac
teur
s, M
inis
tère
du
Com
mer
ce -
Ser
vice
cha
rgé
des
expo
rtat
ions
1 00
0 00
0
2 00
0 00
0
Axe
2. A
mél
iora
tio
n d
e la
co
mp
étit
ivit
é et
de
l’acc
ès a
u m
arch
é d
e la
via
nd
e d
e la
pin
loca
l
Am
élio
rati
on
des
sys
tèm
es d
’ab
atta
ge
et d
e co
nd
itio
nn
emen
t d
e la
via
nd
e d
e la
pin
Am
élio
rati
on
de
l’acc
ès a
ux
info
rmat
ion
s su
r le
mar
ché
Ap
pu
i à l'
exp
loit
atio
n d
es o
pp
ort
un
ités
de
mar
chés
au
niv
eau
so
us-
rég
ion
al
42
A.3
232
000
000
14,2
1
A.3
.1.
25 0
00 0
00
25
000
000
A.3
.1.1
.In
form
er e
t se
nsib
ilise
r le
s cu
nicu
lteur
s su
r le
s av
anta
ges
de
l’org
anis
atio
n co
opér
ativ
e
Ses
sion
de
sens
ibili
satio
n5
5D
LRO
PE
A D
E,
AT
DA
, O
NG
2
000
000
10
000
000
A.3
.1.2
. F
acili
ter
l’org
anis
atio
n de
s cu
nicu
lteur
s en
coo
péra
tives
et
unio
ns d
e co
opér
ativ
es c
onfo
rmes
à l’
Act
e un
iform
e de
l’O
HA
DA
Etu
de1
1D
LRO
PE
A D
E,
AT
DA
, O
NG
5 00
0 00
0
5 00
0 00
0
A.3
.1.3
.F
orm
atio
n de
s re
spon
sabl
es à
la g
estio
n co
opér
ativ
eS
essi
on d
e fo
rmat
ion
53
2D
LRO
PE
A D
E,
AT
DA
, O
NG
2
000
000
10
000
000
A.3
.2.
17 0
00 0
00
A.3
.2.1
.In
form
er e
t se
nsib
ilise
r de
s ac
teur
s su
r le
s av
anta
ges
du
regr
oupe
men
t en
ass
ocia
tion
Ses
sion
de
sens
ibili
satio
n3
3D
LRO
PE
A D
E,
AT
DA
, O
NG
2
000
000
6
000
000
A.3
.2.2
.F
acili
ter
l’ém
erge
nce
des
asso
ciat
ions
pro
fess
ionn
elle
s de
fo
urni
sseu
rs d
’intr
ants
, de
tra
nsfo
rmat
eurs
et
de c
omm
erça
nts
Etu
de1
1D
LRO
PE
A D
E,
AT
DA
, O
NG
3
000
000
3
000
000
A.3
.2.3
.F
orm
er le
s re
spon
sabl
es à
l’ad
min
istr
atio
n et
la g
ouve
rnan
ce d
es
asso
ciat
ions
Ses
sion
de
form
atio
n2
11
DLR
OP
EA
DE
, A
TD
A,
ON
G
2 00
0 00
0
4 00
0 00
0
A.3
.2.4
.In
form
er e
t se
nsib
ilise
r le
s lig
ues
des
cons
omm
ateu
rs s
ur le
s av
anta
ges
de la
via
nde
de la
pin
et s
ur le
s ris
ques
san
itaire
s et
hy
gién
ique
s
Ses
sion
de
sens
ibili
satio
n2
11
DE
Ser
vice
d'h
ygiè
ne,
Ligu
es d
es
cons
omm
ateu
rs
2 00
0 00
0
4000
000
A.3
.3.
5050
0000
A.3
.3.1
.Id
entif
ier
et a
naly
ser
les
prin
cipa
ux a
cteu
rs d
e la
filiè
re v
iand
e de
lapi
nAte
lier
natio
nal
11
CE
CU
RI
CE
CU
RI,
DE
, O
NG
, A
ssoc
iatio
ns,
Coo
péra
tives
, D
DA
EP
, A
TD
A
3000
000
3000
000
A.3
.3.2
.F
orm
er d
es fa
cilit
ateu
rs p
our
l’ani
mat
ion
des
plat
efor
mes
d’in
nova
tion
Ses
sion
de
form
atio
n1
1D
LRO
PE
AC
EC
UR
I, D
E25
0000
025
0000
0
A.3
.3.3
.A
ppuy
er la
mis
e en
pla
ce e
t le
fonc
tionn
emen
t de
s pl
atef
orm
es d
’inno
vatio
ns c
omm
unal
es/a
rron
diss
emen
ts,
par
dépa
rtem
ent
et a
u ni
veau
nat
iona
lR
éuni
on30
1515
DLR
OP
EA
CE
CU
RI,
DE
, A
TD
A,
DD
AE
P,
ON
G,
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns,
Ligu
es
5000
0015
0000
00
A.3
.3.4
.A
ppuy
er la
mis
e en
œuv
re d
es p
lans
d’a
ctio
ns d
es P
late
form
es d
'inno
vatio
nA
lloca
tion
budg
étai
re3
11
1D
LRO
PE
AC
EC
UR
I, D
E,
MA
EP
1000
0000
3000
0000
A.3
.4.
9500
000
A.3
.4.1
.F
acili
tatio
n de
l’él
abor
atio
n de
s do
cum
ents
fond
ateu
rs d
e l’I
nter
prof
essi
on (
stat
uts,
règ
lem
ent
inté
rieur
, et
c.)
Etu
de1
1D
LRO
PE
AD
E,
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns,
Ligu
es,
ON
G15
0000
015
0000
0
A.3
.4.2
.F
acili
tatio
n de
la t
enue
de
l’Ass
embl
ée g
énér
ale
cons
titut
ive
Réu
nion
11
DLR
OP
EA
DE
, C
oopé
rativ
es,
Ass
ocia
tions
, Li
gues
, O
NG
5000
000
5000
000
A.3
.4.3
.F
orm
atio
n de
s re
spon
sabl
es à
l’ad
min
istr
atio
n et
la g
ouve
rnan
ce d
e l’I
nter
prof
essi
onS
essi
on d
e fo
rmat
ion
11
DLR
OP
EA
DE
, C
oopé
rativ
es,
Ass
ocia
tions
, Li
gues
, O
NG
3000
000
3000
000
A.3
.5.
6500
0000
A.3
.5.1
.A
ppui
à l’
élab
orat
ion
de b
usin
ess
plan
s él
igib
les
au F
ND
A e
t F
AD
eC-
Agr
icul
ture
Bus
ines
s pl
ans
Fra
is d
'app
ui à
l'é
labo
ratio
n de
s bu
sine
ss p
lans
100
2020
2020
20D
EF
ND
A,
FA
DeC
-A
gric
ultu
re,
IMF
, B
anqu
e20
0000
2000
0000
A.3
.5.2
. M
ise
en p
lace
d’u
n m
écan
ism
e sp
écifi
que
de s
uivi
app
ui-c
onse
il de
s je
unes
ent
repr
eneu
rs
Hom
me-
jour
Rec
rute
men
t d'
un
Bur
eau
d'ét
udes
ch
argé
du
suiv
i app
ui-
cons
eil
300
6060
6060
60D
EF
ND
A,
FA
DeC
-A
gric
ultu
re,
IMF
, B
anqu
e15
0000
4500
0000
Fac
ilita
tio
n d
e l’e
ntr
epre
neu
riat
cu
nic
ole
des
jeu
nes
et
des
fem
mes
Axe
3. D
ével
op
pem
ent
de
la c
haî
ne
de
vale
ur
lap
in
Ren
forc
emen
t d
e l’o
rgan
isat
ion
co
op
érat
ive
des
cu
nic
ult
eurs
Dév
elo
pp
emen
t d
’ass
oci
atio
ns
au s
ein
des
au
tres
mai
llon
s d
e la
ch
aîn
e d
e va
leu
r
Ap
pu
i à l’
étab
lisse
men
t d
e p
late
form
es d
’inn
ova
tio
n m
ult
i-ac
teu
rs p
ou
r la
pro
mo
tio
n d
e la
fili
ère
lap
in
Ap
pu
i à la
mis
e en
pla
ce d
e l’I
nte
rpro
fess
ion
nat
ion
ale
de
la f
ilièr
e la
pin
du
Bén
in
43
A.4
.23
0 90
0 00
0
14
,14
A.4
.1.
1484
0000
0
A.4
.1.1
.D
iffus
ion
à gr
ande
éch
elle
du
« G
uide
pra
tique
de
l’éle
vage
de
lapi
n so
us le
s tr
opiq
ues,
deu
xièm
e éd
ition
»
Exe
mpl
aire
2000
2000
CE
CU
RI
DE
, A
DT
A,
DD
AE
P,
Coo
péra
tives
, O
NG
3000
6000
000
A.4
.1.2
.R
enfo
rcem
ent
des
capa
cité
s op
érat
ionn
elle
s du
CE
CU
RI
(véh
icul
e,
kit
info
rmat
ique
)A
lloca
tion
budg
étai
re1
1C
EC
UR
IM
AE
P,
UA
C/E
PA
C20
0000
0020
0000
00
A.4
.1.3
.A
ppui
au
fonc
tionn
emen
t du
CE
CU
RI
(Sal
aire
, fr
ais
géné
raux
)A
lloca
tion
budg
étai
re3
11
1M
AE
P,
UA
C/E
PA
C16
8000
0050
4000
00
A.4
.1.4
.A
ppui
à l’
élab
orat
ion
et à
la m
ise
en œ
uvre
de
prog
ram
mes
de
rech
erch
e-dé
velo
ppem
ent
basé
s su
r l'a
ppro
che
IAR
4D e
t le
s pl
atef
orm
es d
'inno
vatio
n
Pro
gram
mes
de
rech
erch
e-dé
velo
ppem
ent
Pro
gram
mes
R&
D e
n am
élio
ratio
n gé
nétiq
ue,
alim
enta
tion,
pr
otec
tion
sani
taire
, ge
stio
n de
la q
ualit
é,
41
21
CE
CU
RI
UA
C (
EP
AC
,FS
A),
F
A/U
P,
INR
AB
, D
E,
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns,
ON
G
Bou
ge,
ON
G E
SF
, R
ED
DA
D,
Priv
é
3000
000
1200
0000
A.4
.1.5
.R
enfo
rcem
ent
du p
arte
naria
t av
ec d
’aut
res
inst
itutio
ns d
e re
cher
che
et d
ével
oppe
men
t au
niv
eau
natio
nal e
t in
tern
atio
nal p
our
redo
nner
au
CE
CU
RI
sa v
ocat
ion
régi
onal
e M
issi
on c
ircul
aire
11
CE
CU
RI
AU
C/E
PA
C,
INR
AB
, C
OR
AF
, IN
RA
F
ranc
e, I
LRI
5000
000
5000
000
A.4
.1.6
.A
ppui
à l’
érec
tion
du C
EC
UR
I en
Cen
tre
régi
onal
d’e
xcel
lenc
e de
re
cher
che-
déve
lopp
emen
t en
cun
icul
ture
pou
r l’A
friq
ue d
e l'O
uest
Etu
de1
1C
EC
UR
IU
AC
/EP
AC
, U
EM
OA
, C
ED
EA
O50
0000
050
0000
0
A.4
.1.7
.C
onst
ruct
ion
d'un
labo
rato
ire d
e re
cher
che
en p
atho
logi
es c
unic
oles
et
am
élio
ratio
n gé
nétiq
ueLa
bora
toire
équ
ipé
11
CE
CU
RI
UA
C/E
PA
C50
0000
0050
0000
00
A.4
.2.
9000
000
A.4
.2.1
.
For
mer
les
pres
tata
ires
de s
ervi
ces
publ
ics,
ass
ocia
tifs
et p
rivés
en
gest
ion
tech
nico
-éco
nom
ique
et
en e
ntre
pren
aria
t ag
ricol
e, e
t au
x bo
nnes
pra
tique
s d’
abat
tage
, de
déc
oupe
et
de p
rése
ntat
ion,
de
cond
ition
nem
ent,
de
tran
spor
t et
de
cons
erva
tion
de la
via
nde
de
lapi
n, e
t au
x bo
nnes
pra
tique
s d’
abat
tage
, de
déc
oupe
et
de
prés
enta
tion,
de
cond
ition
nem
ent,
de
tran
spor
t et
de
cons
erva
tion
de la
via
nde
de la
pin
Ses
sion
de
form
atio
n2
11
DE
CE
CU
RI,
Ser
ice
d'hy
gièn
e, D
DA
EP
, A
TD
A30
0000
060
0000
0
A.4
.2.2
.
Ren
forc
er le
s ca
paci
tés
de la
Dire
ctio
n de
l’E
leva
ge e
t de
s D
irect
ions
Dép
arte
men
tale
s au
con
trôl
e de
la q
ualit
é sa
nita
ire,
hygi
éniq
ue e
t co
mm
erci
ale
de la
via
nde
de la
pin
tout
au
long
de
la
chaî
ne d
e va
leur
Ses
sion
de
recy
clag
e1
1D
ES
ervi
ce d
'hyg
iène
, D
DA
EP
3000
000
3000
000
A.4
.3.
5500
0000
A.4
.3.1
.Id
entif
ier
les
prio
rités
et
beso
ins
de fo
rmat
ion
en c
once
rtat
ion
avec
l’e
nsem
ble
des
acte
urs
de la
filiè
re la
pin
et d
es in
stitu
tions
d’a
ppui
Ate
lier
natio
nal
11
CE
CU
RI
Uni
vers
ités,
Lyc
ées
agric
oles
, A
TD
A,
ON
G,
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns,
DD
AE
P
5000
000
5000
000
A.4
.3.2
.R
enfo
rcer
le C
entr
e d’
appl
icat
ion
du C
EC
UR
IB
âtim
ent
d'él
evag
e éq
uipé
11
CE
CU
RI
UA
C/E
PA
C,
MA
EP
5000
0000
5000
0000
A.4
.4.
6500
000
A.4
.4.1
.E
labo
rer
une
Not
e au
x dé
cide
urs
sur
la p
rom
otio
n de
la fi
lière
lapi
n au
Bén
in p
our
cond
uire
une
act
ion
de p
laid
oyer
en
vue
de la
pris
e en
com
pte
de la
cun
icul
ture
dan
s le
RN
A e
t da
ns le
s E
SA
Etu
de1
1D
EC
EC
UR
I15
0000
015
0000
0
A.4
.4.2
.R
enfo
rcer
les
capa
cité
s de
la D
irect
ion
de l’
élev
age
et d
e l’I
NS
AE
po
ur la
col
lect
e ré
guliè
re e
t l’a
naly
se d
es d
onné
es
Ses
sion
de
form
atio
n1
1D
EIN
SA
E,
CE
CU
RI,
M
AE
P30
0000
030
0000
0
A.4
.4.3
.C
réer
une
bas
e de
don
nées
dyn
amiq
ue s
ur la
filiè
re la
pin
acce
ssib
le
par
tous
les
acte
urs
Etu
de1
1D
E
CE
CU
RI,
C
oopé
rativ
es,
Ass
ocia
tions
, O
NG
, P
rivé
2000
000
2000
000
A.4
.5.
6000
000
A.4
.5.1
.C
ondu
ire u
ne a
ctio
n de
pla
idoy
er p
our
augm
ente
r la
par
t du
sou
s-se
cteu
r de
l’él
evag
e da
ns le
s re
ssou
rces
bud
géta
ires
allo
uées
au
sect
eur
de l’
Agr
icul
ture
R
éuni
on1
1D
EC
EC
UR
I, F
ND
A30
0000
030
0000
0
A.4
.5.2
.F
acili
ter
l’acc
ès d
es a
cteu
rs d
e la
filiè
re la
pin
au F
ND
A e
t au
FA
DeC
-A
gric
ultu
re à
tra
vers
des
pro
jets
élig
ible
sS
essi
on d
e fo
rmat
ion
11
DE
FN
DA
, F
AD
eC-
Agr
icul
ture
3000
000
3000
000
Mis
e en
pla
ce d
e fo
nds
de g
aran
tie p
our
l'acc
ès d
es a
cteu
rs d
e la
ch
aîne
de
vale
ur la
pin
au c
rédi
t au
près
des
IM
F e
t de
s ba
nque
sF
onds
de
gara
ntie
Ces
fond
s de
gar
antie
so
nt d
éjà
prov
isio
nnés
pl
us h
aut
2pm
pmF
ND
AD
E,
Coo
péra
tives
, A
ssoc
iatio
ns,
Priv
é0
0
CO
UT
TO
TA
L
1 6
32 9
00 0
00
100
Axe
4. C
réat
ion
d’u
n e
nvi
ron
nem
ent
favo
rab
le e
t in
cita
tif
po
ur
le d
ével
op
pem
ent
de
la c
un
icu
ltu
re
Am
élio
rati
on
de
l’acc
ès a
ux
tech
no
log
ies,
inn
ova
tio
ns
et c
on
nai
ssan
ces
app
rop
riée
s
Am
élio
rati
on
de
l’off
re d
e se
rvic
e d
’ap
pu
i-co
nse
il au
x cu
nic
ult
eurs
et
aux
autr
es a
cteu
rs d
e la
ch
aîn
e d
e va
leu
r
Ren
forc
emen
t d
e la
fo
rmat
ion
init
iale
en
cu
nic
ult
ure
Mis
e à
jou
r et
an
alys
e ré
gu
lière
s d
es d
on
née
s se
cto
riel
les
sur
la f
ilièr
e la
pin
Am
élio
rati
on
de
l’acc
ès d
es a
cteu
rs d
e la
fili
ère
lap
in a
u f
inan
cem
ent
pu
blic
et
pri
vé
44
Ann
exe
3. C
adre
logi
que
du P
lan
d’ac
tion
pour
la m
ise
en œ
uvre
de
la S
ND
C 2
018-
2022
.
LOGI
QUE
D’IN
TERV
ENTI
ONIN
DICA
TEUR
SVA
LEUR
S DE
RÉ
FÉRE
NCE
CIBL
ES (2
022)
SOUR
CES
ET M
OYEN
S DE
VER
IFIC
ATIO
NHY
POTH
ÈSES
Objec
tif g
loba
lCo
ntribu
er à
la sé
curité
ali
menta
ire et
nutrit
ionne
lle et
à la
créati
on de
riche
sses
1. Ta
ux de
crois
sanc
e du s
ous-s
ecteu
r de l
’éle
vage
2.
Quan
tité m
oyen
ne de
vian
de co
nsom
mée p
ar ha
bitan
t par
an
3,2 %
(201
4)9 k
g (20
17)
6% (2
022)
13 kg
(202
2)
Rapp
orts
annu
els de
s Mi
nistèr
es en
char
ge
de l’E
cono
mie e
t de
l’Elev
age,
INSA
E
Envir
onne
ment
socio
-po
litiqu
e, ins
titutio
nnel
et sé
curita
ire fa
vora
ble
Objec
tif sp
écifi
que
Améli
orer
dura
bleme
nt le
nivea
u de
prod
uctio
n, la
comp
étitiv
ité et
l’a
ccès
au m
arch
é du l
apin
local
1.Nive
au de
prod
uctio
n de v
iande
de la
pin2.
Prop
ortio
n de p
arts
de m
arch
é de l
a vian
de de
lapin
loca
l1 9
34 to
nnes
(201
5)56
% (2
015)
6 930
tonn
es (2
022)
90%
(202
2)Ra
ppor
ts du
MAE
P, IN
SAE
Finan
ceme
nt du
PNI
ASAN
as
suré
Résu
ltats
atte
ndus
R1. L
e nive
au de
prod
uctio
n de
lapin
est a
ccru
1. No
mbre
de la
pins p
rodu
its an
nuell
emen
t par
lapin
e2.
Poids
moy
en de
s lap
ins en
grais
sés
3. Ef
fectif
moye
n du c
hepte
l repr
oduc
teur p
ar ex
ploita
tion
4. Pr
opor
tion d
’explo
itatio
ns sp
écial
isées
(nais
sage
, en
grais
seme
nt, él
evag
e de r
epro
ducte
urs p
erfor
mants
)
1. 32
(201
7)
2. 2 k
g (20
17)
3. 20
(201
7)
4. 1%
(201
7)
1. 40
(202
2)
2. 2,5
kg (2
022)
3. 50
(202
2)
10%
(202
2)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R2. L
a com
pétiti
vité e
t l’ac
cès a
u ma
rché d
e la v
iande
de la
pin so
nt re
nforcé
s
1. No
mbre
d’ab
attoir
s de l
apin
foncti
onne
ls2.
Prop
ortio
n de c
arca
sses
de la
pin re
spec
tant le
s nor
mes d
e qu
alité
hygié
nique
, san
itaire
et co
mmer
ciale
3. No
mbre
de S
IM la
pin fo
nctio
nnels
4. No
mbre
de co
ntrats
sign
és av
ec de
s imp
ortat
eurs
sous
-ré
giona
ux de
vian
de de
lapin
0 (20
17)
10%
(201
7)
0 (20
17)
0 (20
17)
5 (20
22)
50%
(202
2)
1 (20
19)
5 (20
22)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R3. L
a cha
îne de
valeu
r lapin
est
déve
loppé
e et r
enfor
cée
1. Pr
opor
tion d
e cun
iculte
urs a
ppar
tenan
t à de
s coo
péra
tives
co
nform
es à
l’OHA
DA2.
Prop
ortio
ns d’
autre
s acte
urs d
e la c
haîne
de va
leur la
pin
appa
rtena
nt à d
es or
ganis
ation
s pro
fessio
nnell
es, d
ésag
régé
par
catég
orie
d’acte
urs
3. No
mbre
de pl
atefor
mes d
’inno
vatio
n pou
r la pr
omoti
on de
la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
s4.
Nomb
re d’
Inter
profe
ssion
de la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
5. No
mbre
d’en
trepr
eneu
rs cu
nicole
s dés
agré
gé pa
r gen
re
(jeun
es et
femm
es)
11,3%
(201
6)
Nd 0 (20
17)
0 (20
17)
50%
(202
2)
50%
(202
2)
10 (2
022)
1 (20
20)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R4. L
es co
nditio
ns fa
vora
bles à
la
prom
otion
de la
filièr
e lap
in so
nt cré
ées
1. No
mbre
de pr
ogra
mmes
de re
cher
che-
déve
loppe
ment
sur la
cu
nicult
ure u
tilisa
nt l’a
ppro
che I
AR4D
fonc
tionn
els2.
Nomb
re de
base
s de d
onné
es dy
nami
ques
sur la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
s3.
Prop
ortio
n du b
udge
t du s
ecteu
r agr
icole
allou
é au s
ous-
secte
ur de
l’élev
age
4. Pr
opor
tion d
’acteu
rs de
la fil
ière l
apin
ayan
t bén
éficié
d’un
cré
dit ad
apté
0 (20
17)
0 (20
17)
Nd (2
017)
nd
2 (20
22)
1 (20
22)
15%
(202
2)
30%
(202
2)
Rapp
ort d
e l’U
AC/E
PAC
Rapp
orts
de la
DE
Rapp
orts
FNDA
et
FADe
C
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
45
Ann
exe
3. C
adre
logi
que
du P
lan
d’ac
tion
pour
la m
ise
en œ
uvre
de
la S
ND
C 2
018-
2022
.
LOGI
QUE
D’IN
TERV
ENTI
ONIN
DICA
TEUR
SVA
LEUR
S DE
RÉ
FÉRE
NCE
CIBL
ES (2
022)
SOUR
CES
ET M
OYEN
S DE
VER
IFIC
ATIO
NHY
POTH
ÈSES
Objec
tif g
loba
lCo
ntribu
er à
la sé
curité
ali
menta
ire et
nutrit
ionne
lle et
à la
créati
on de
riche
sses
1. Ta
ux de
crois
sanc
e du s
ous-s
ecteu
r de l
’éle
vage
2.
Quan
tité m
oyen
ne de
vian
de co
nsom
mée p
ar ha
bitan
t par
an
3,2 %
(201
4)9 k
g (20
17)
6% (2
022)
13 kg
(202
2)
Rapp
orts
annu
els de
s Mi
nistèr
es en
char
ge
de l’E
cono
mie e
t de
l’Elev
age,
INSA
E
Envir
onne
ment
socio
-po
litiqu
e, ins
titutio
nnel
et sé
curita
ire fa
vora
ble
Objec
tif sp
écifi
que
Améli
orer
dura
bleme
nt le
nivea
u de
prod
uctio
n, la
comp
étitiv
ité et
l’a
ccès
au m
arch
é du l
apin
local
1.Nive
au de
prod
uctio
n de v
iande
de la
pin2.
Prop
ortio
n de p
arts
de m
arch
é de l
a vian
de de
lapin
loca
l1 9
34 to
nnes
(201
5)56
% (2
015)
6 930
tonn
es (2
022)
90%
(202
2)Ra
ppor
ts du
MAE
P, IN
SAE
Finan
ceme
nt du
PNI
ASAN
as
suré
Résu
ltats
atte
ndus
R1. L
e nive
au de
prod
uctio
n de
lapin
est a
ccru
1. No
mbre
de la
pins p
rodu
its an
nuell
emen
t par
lapin
e2.
Poids
moy
en de
s lap
ins en
grais
sés
3. Ef
fectif
moye
n du c
hepte
l repr
oduc
teur p
ar ex
ploita
tion
4. Pr
opor
tion d
’explo
itatio
ns sp
écial
isées
(nais
sage
, en
grais
seme
nt, él
evag
e de r
epro
ducte
urs p
erfor
mants
)
1. 32
(201
7)
2. 2 k
g (20
17)
3. 20
(201
7)
4. 1%
(201
7)
1. 40
(202
2)
2. 2,5
kg (2
022)
3. 50
(202
2)
10%
(202
2)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R2. L
a com
pétiti
vité e
t l’ac
cès a
u ma
rché d
e la v
iande
de la
pin so
nt re
nforcé
s
1. No
mbre
d’ab
attoir
s de l
apin
foncti
onne
ls2.
Prop
ortio
n de c
arca
sses
de la
pin re
spec
tant le
s nor
mes d
e qu
alité
hygié
nique
, san
itaire
et co
mmer
ciale
3. No
mbre
de S
IM la
pin fo
nctio
nnels
4. No
mbre
de co
ntrats
sign
és av
ec de
s imp
ortat
eurs
sous
-ré
giona
ux de
vian
de de
lapin
0 (20
17)
10%
(201
7)
0 (20
17)
0 (20
17)
5 (20
22)
50%
(202
2)
1 (20
19)
5 (20
22)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R3. L
a cha
îne de
valeu
r lapin
est
déve
loppé
e et r
enfor
cée
1. Pr
opor
tion d
e cun
iculte
urs a
ppar
tenan
t à de
s coo
péra
tives
co
nform
es à
l’OHA
DA2.
Prop
ortio
ns d’
autre
s acte
urs d
e la c
haîne
de va
leur la
pin
appa
rtena
nt à d
es or
ganis
ation
s pro
fessio
nnell
es, d
ésag
régé
par
catég
orie
d’acte
urs
3. No
mbre
de pl
atefor
mes d
’inno
vatio
n pou
r la pr
omoti
on de
la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
s4.
Nomb
re d’
Inter
profe
ssion
de la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
5. No
mbre
d’en
trepr
eneu
rs cu
nicole
s dés
agré
gé pa
r gen
re
(jeun
es et
femm
es)
11,3%
(201
6)
Nd 0 (20
17)
0 (20
17)
50%
(202
2)
50%
(202
2)
10 (2
022)
1 (20
20)
Rapp
orts
annu
els de
la
DEEn
quête
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
R4. L
es co
nditio
ns fa
vora
bles à
la
prom
otion
de la
filièr
e lap
in so
nt cré
ées
1. No
mbre
de pr
ogra
mmes
de re
cher
che-
déve
loppe
ment
sur la
cu
nicult
ure u
tilisa
nt l’a
ppro
che I
AR4D
fonc
tionn
els2.
Nomb
re de
base
s de d
onné
es dy
nami
ques
sur la
filièr
e lap
in fon
ction
nelle
s3.
Prop
ortio
n du b
udge
t du s
ecteu
r agr
icole
allou
é au s
ous-
secte
ur de
l’élev
age
4. Pr
opor
tion d
’acteu
rs de
la fil
ière l
apin
ayan
t bén
éficié
d’un
cré
dit ad
apté
0 (20
17)
0 (20
17)
Nd (2
017)
nd
2 (20
22)
1 (20
22)
15%
(202
2)
30%
(202
2)
Rapp
ort d
e l’U
AC/E
PAC
Rapp
orts
de la
DE
Rapp
orts
FNDA
et
FADe
C
Les a
cteur
s de l
a cha
îne
de va
leur jo
uent
leurs
rôles
Le fin
ance
ment
du P
lan
d’acti
on es
t acq
uis
Annexe 4. Liste des personnes rencontrées.N˚ Noms et prénoms Structures Contacts
01 ACHADE Germain LABOVET Bohicon 95 16 83 35/97 36 21 [email protected]
02 ADANGUIDI Jean FAO 96 94 56 [email protected]
03 ADIMI Armand SCDA / Bohicon 97531194 carlos [email protected] ADJE Yvette SCDA RDR / Cotonou [email protected] AFFOGNON Kuami John RDR CARDER Atlantique 95 34 68 25
07 AGOSSOU Aziz Ibidun Farming 96 38 35 [email protected]
08 AHOUANGONOU Jacqueline UCCEL 96 95 89 99
09 AHOUANVOEDO Augustin PNOPPA/BENIN 97 89 99 [email protected]
10 AIZANNON Michel Président fondateur, ONG Yacikᴐ 9537547711 AKPO Jaab ABSSA 64240404 [email protected]
12 AKPO Yao DE 95 53 33 74/97 55 81 [email protected]
13 AKUESON F. Alfred UCCEL Calavi, membre du Conseil d’Administration
95 84 54 26 [email protected]
14 ALINGUE Eugène Président Coop Fondehou, Zou 95196301 / 96135916
15 AMINOU Taératou CNPBV 97 98 68 20 / 94 24 40 35 [email protected]
16 ANAGONOUVI Gabriel ESF 95 84 93 [email protected]
17 ASSOGBA Antoine Eleveur 97 04 45 1518 ASSOGBA Justin Eleveur 96 66 30 8819 ATCHADE Théodora LRZVH / INRAB 95424357 [email protected]
20 ATTISSOUSSI M. Florent Chargé de prêt, CMMB 97 55 90 [email protected]
21 AVALLA S. Pierre Coopérative prod. Djrègbé, C / Sème kpodji
97379577
22 AVOCEFOHOUN Étienne Eleveur 97 89 28 2523 BAKPE Fabrice FUPRO BéNIN 97617033
24 BIADJA Eugène CTPEP/MAEP 97 03 46 18/95 46 02 [email protected]
25 BIO Yerima Sanni Adjoint au programme, FAO 96090997 [email protected] BOGNAHO D. M. Clément SCDA/RDR Adjarra 9794666427 CHACRAN Bernadette C / DLROPEA 97575296 [email protected]
28 CRINOT Michel-Patrick Coordonnateur projet TCP/BEN/3503/FAO
67 63 42 02 / 95 52 09 26 [email protected]
29 DAHOUDA Mahamadou FSA 95 45 54 80/97 22 80 [email protected]
30 DOUGNON Jacques CECURI 97 39 64 [email protected]
31 EDAH Justin DPP/MAEP 97 83 85 [email protected]
32 FANOU Urbain Clinique et Pharmacie Vétérinaire Bon Pasteur
97 16 60 19/95 81 15 [email protected]
33 FASSASSI Labissi Eleveur 96 37 74 71
35 FIOGBE Célia AgroDynamique 95 89 14 [email protected]
36 GBEDEME Edoud Eleveur 96 03 49 31
46
N˚ Noms et prénoms Structures Contacts
37 GLADJA Euphrem SCDA Abomey-Calavi [email protected]
38 HONVO Louis Eleveur 97 31 63 1439 HOUDANON L. Lazare SCDA/RDR Sèmè Kpodji 96858131
40 HOUGBEDJI Nicaise Union communale des coopératives cunicoles d’Adjarra 97180189 / 97180189
41 HOUINATO Marcel UAC/FSA, École doctorale 95 40 07 81/ 97 69 65 64
42 HOUNDEGNON Donatien RDR/CARDER Porto-Novo 97 26 80 [email protected]
43 HOUNKPATIN Lancelot Marc Eleveur 97 37 54 78
44 HOUNKPONOU Élysée Coopérative 97 09 35 [email protected]
45 HOUNSOU D. Leonard Eleveur 97 60 11 39
46 HOUNVIO Lucien Président ABeC 97 57 80 99
47 HOUSSOU S. Antoine Eleveur 97 85 72 91
48 Ibrahim WORA SALAMI FAO RAF, Livestock projetc officer
+233 26 6552231
49 KOUMAGNON Lamidi TSPA Rpt RDR SCDA Aplahoué 97311990 [email protected]
50 KOURA Bossima Ivan FSA 97 01 97 80/64 32 13 [email protected]
51 KPODEKON T. T. Marc CECURI 97 50 56 [email protected]
53 LALEYE Serge Ainoongbe ONG Nature Tropicale 63003587
54 LOKONON AlbertGroupe veto services, Responsable technico-commercial
95865181
55 MAHOUSSI Laurent Restaurant Le Lapin 61 34 32 16/95 71 64 06
56 MAMA Joseph Vincent INRAB 64 39 44 [email protected]
58 MENSAH Guy Appolinaire INRAB95 22 95 50/97 49 01 [email protected]/[email protected]
59 MESSANVI Thierry UCCEL/AC 96 63 59 8960 MIDINGOI Firmin Eleveur 96 04 02 6561 MONDEGNON Alain Franck PNOPPA, Plateforme Zè 9758881862 OKE Basile DE / MAEP 97878972
63 OMORES Adékounlé Armel Groupe Véto Services SA 94 16 40 [email protected]
64 SAIZONOU Antoinette Eleveuse 97 94 92 0565 SAYI Tundé Eleveur 97 91 85 02
66 SODJINOU Épiphane Faculté des Sciences Agronomiques
95 40 15 56 / 97 39 05 51 [email protected]
67 SOGBEDJI Rufin Bosco Michel ONG Yacikᴐ 61061821 / 9497885368 TAKPAMELO Blaise FAO Cotonou 66365932 [email protected] TCHOUTCHOU Minhahoué DE / MAEP 97434046 [email protected] THON Augustin CARDER Ouémé 97 11 02 3171 TIDJANI Charafou Deen LABOVET Bohicon 97770151 [email protected] TIGRI Amilcav Eleveur 96 54 85 34
73 TOGBENOU Médard DPP / MAEP 95062786 [email protected]
74 TOYEBO Amoussa Yekini Président des Cuniculteurs d’Akplayoué 94605062
47
N˚ Noms et prénoms Structures Contacts75 VISSIKOMON Joseph Etablissement le Repère 97 27 17 54
76 WABI A. Karamatou Épouse AGBE DE 97 84 95 29/94 14 39 [email protected]
77 YACOUBOU H. Rahamatou DPP / MAEP 96960038 [email protected] YO Tiémoko FAO 21 31 42 45/21 31 39 68/97 97 27 05
I8180FR/1/01.18
ISBN 978-92-5-130037-4
9 7 8 9 2 5 1 3 0 0 3 7 4
Représentation de la FAO au BéninORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTUREAvenue Jean-Paul IIBP 1327 Cotonou - BéninTél. (229) 21 31 42 45