Les services en dépendance du point de vue des personnes … · 2021. 2. 11. · Les services en...
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Le s s e r vic e s e n d é p e n d a n c e d u
p o in t d e vu e d e s p e r s o n n e s
ju d ic ia r is é e s d e 16 à 35 a n s
Nadia L’EspéranceChercheure en établissement au
CIUSSS de la Mauricie -et-du -Centre -du -Québec.
Chercheuse à l’IUD et au RISQ
Natacha BrunelleProfesseure -chercheure au
Département de psychoéducation de l’UQTR
Directrice scientifique du (RÉ)SO 16 -35Chercheuse à l’IUD, au RISQ et au CICC
Julie -Soleil MeesonResponsable, contenus et valorisation
de la pratique, AIDQChargée de cours, Faculté de
l’éducation permanente de l’Université de Montréal, criminologie, drogues et
criminalité
Sabrina LapointeÉtudiante à la maitrise en
psychoéducation, Université Laval
Marie Drolet -NoëlÉtudiante au Bacc en psychoéducation,
UQTR
Midi -conférence de l’IUD9 février 2021
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
01
02
03
04
05
06
P la n d e la p ré s e n t a t io n
• Re la t io n d r o gu e e t c r im e
• Se r vice s e n d é p e n d a n ce e t
d é s is t e m e n t d e la d é lin q u a n ce
• Co lla b o r a t io n
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
01
02
03
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05
06
P la n d e la p ré s e n t a t io n
• Re la t io n d r o gu e e t c r im e
• Se r vice s e n d é p e n d a n ce e t
d é s is t e m e n t d e la d é lin q u a n ce
• Co lla b o r a t io n
Mis e e n co n t e x t e
Dr ogue e t cr im e son t souven t for tem en t
in ter r e liés:
• La majorité des personnes judiciarisées ont
une consommation problématique ;
• La majorité des personnes qui suivent un
traitement en dépendance ont commis au
moins un délit et sont judiciarisées ;
Relation drogue et crime
Les pressions judiciaires au traitement sont:
Brochu, Brunelle et Plourde, 2016
• Une source de motivation externe, laquelle peut
ensuite être internalisée ;
• Un levier de changement.
Mis e e n co n t e x t e
Ce son t souven t les
m êm es in d ividus
qu ’on r e tr ouve dan s
les secteu r s
cor r ect ion n els e t de la
dép en dan ce;
On obser ve des effe ts des
ser vices au lon g cou r s e t un
cum ul des ser vices est souven t
n écessa ir e ;
Relation drogue et crime
Ces in d ividus p r ésen ten t
des p r ob lèm es e t besoin s
m u lt ip les qu ’un seu l ser vice
p eu t d ifficilem en t adr esser
à lu i seu l.
(Brochu, Brunelle et Plourde, 2016)
(Brochu et al., 2014)
• Appel à l’in tersectorialité
(Quirion et al., soumis)
Mis e e n co n t e x t e
Ne p as com m et t r e de dé lit s .
S’ob ser ve p a r les
com p or tem en ts .
Ser vices en dép en dan ce
(SeD) vs m oin d r e r écid ive
cr im in elle
Le rôle des services en dépendance dans le désistem en t (ar rêt) de la délinquance?
Maruna, Immarigeon et LeBel, 2004; McNeill, 2016; Villeneuve, F.-Dufour et Farrall, 2020
Désis tem en t p r im air e
Ch an gem en t iden t ita ir e .
S’ob ser ve dan s le r écit de sa
t r a jectoir e .
SeD vs iden t ité
Recon n a issan ce des
ch an gem en ts p a r les au t r es .
S’ob ser ve dan s la n a tu r e des
r e la t ion s socia les .
SeD vs p on t avec la
com m u n au té
Désis tem en t secon da ir e Désis tem en t ter t ia ir e
Mis e e n co n t e x t e
En développan t un e r elation fon dée sur l’écoute
et la par ole et en in sistan t sur les m otivation s,
les oppor tun ités et les capacités des per son n es
judiciar isées. (McCulloch , 2005; McNeil, 2009)
• vs m éfian ce des per son n es judiciar isées, dan s un con texte de r oulem en t de per son n el
de sur cr oit (Br un elle et al. 2014)
Le rôle des services en dépendance dans le désistement de la délinquance?
Le rétablissement peut commencer par
un traitement clinique spécialisé, mais
il sera toujours soutenu par les efforts
déployés dans la communauté.
(Best, 2019)
Le rétablissement et le désistement ont
des caractéristiques communes: long
terme; changements dans les réseaux
sociaux; opportunités de (ré)intégration
au niveau communautaire.
(Best, 2019)
Les intervenants participent dans ce processus de transformation
Désistement assisté
Mis e e n co n t e x t e
En p lu s des p r ob lèm es de
dép en dan ce , on obser ve
souven t d ’au tr es
d ifficu ltés ch ez les jeun es
jud icia r isés de 16 à 35
an s .
Tr ava ille r en sem b le/collabor er es t
don c souh a itab le , n otam m en t p ou r
augm en ter les ch an ces que s’op èr en t
des ch an gem en ts iden t ita ir es
(désis tem en t secon da ir e) ch ez les
p er son n es a in si que la r econ n a issan ce
socia le de ces ch an gem en ts
(désis tem en t te r t ia ir e).
La collaboration
La collabor a t ion : p lu sieu r s
ap p ella t ion s e t défin it ion s .
• Plusieurs acteurs issus de différents
secteurs d’intervention,
communautaires et publics, contribuent
au processus de désistement et de
(ré)intégration sociocommunautaire
Mis e e n co n t e x t eLa collaboration
Dé fin i t io nIl n ’y a p as de défin it ion s im p le de la collabor a t ion
Dan s le p r ogr am m e (RÉ)SO 16-35 :
collabor a t ion in ter sector ie lle :
Lien s ou p ar tage d’in for m ation s, de r essou r ces,
d ’act ivités ou de cap acités de deux ou p lusieu r s
secteu r s p ou r a t te in dr e con join tem en t un ob ject if
qu i n e ser a it p as a t te in t p ar un seu l secteu r
(Br yson , Cr osy et Ston e, 2006).
Mis e e n co n t e x t e
Des références pour
information / coordonnées
(sans soutien à la démarche);
Des références avec soutien à la
démarche, qui peut prendre
plusieurs formes (transfert de
dossier, prises de rendez -vous,
accompagnement, etc.);
La collaboration
Le travail en concertation, soit
lorsque deux intervenants impliqués
au même moment dans la vie du
participant collaborent activement au
cours d’un suivi thérapeutique
La collab or a t ion sem b le su ivr e u n con t in u u m qu i p eu t se déclin er en
t r ois typ es de collab or a t ion , a llan t d ’u n e collab or a t ion m in im ale ju squ ’à
u n e in tégr a t ion de se r vices en cou r s de su ivi :
Bertrand, Flores-Aranda, Brunelle, Landry, Patenaude et Brochu (2014)
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
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P la n d e la p ré s e n t a t io n
Qu e s t io n sd e re ch e rch e
Quel est le vécu des personnes judiciar isées dan s les services en dépen dan ce?
1
2
3
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
Quels con seils fourn issen t les person n es judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
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P la n d e la p ré s e n t a t io n
Mé t h o d e
Issue du programme de recherche en partenariat (RÉ)SO 16-35
• 146 jeunes adultes judiciarisés au T1
• Ayant été en contact avec le système judiciaire ou
correctionnel au cours des deux dernières années;
• Proviennent de 3 régions : Québec, Montréal, Mauricie -
Centre -du-Québec;
• 78% hommes, 22% femmes;
• Âge moyen: 25 ans.
• En cours
Temps de mesure 1
(T1)
Axe 1 (RÉ)SO 16-35
Tem ps de m esure 2
(T2)
Mé t h o d e
Issue du programme de recherche en partenariat (RÉ)SO 16 -35
• la tr ajectoir e psych osociale et dévian te des par ticipan ts;
• les différ en ts services qu’ils on t r eçus;
• leu r perception de leu r parcour s;
• leu r op in ion su r ce qu i est ou ser ait le p lus aidan t pour eux pour faciliter leu r
désistem en t de la délin quan ce et leu r (r é)in tégration sociocom m un autair e
En tretien s sem i-dir igés
Axe 1 (RE)SO
An alyses thém atiques
Cette présen tation : un e par tie des résultats recueillis au cours des 47 prem iers en tretien s réalisés
• Paillé et Much ielli (2003)
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
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P la n d e la p ré s e n t a t io n
Ré s u lt a t s
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Les in terven an ts en dépen dan ce son t gén éralem en t perçus
com m e aidan ts
- CÉDRIC, 26 ANS
« Qu’est-ce que j’ai remarqué? ... Ben plus qu’est-ce que je
perçois genre dans le sens qu’ils veulent aider le monde. Tu
le vois qu’ils veulent aider le monde »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Les in terven an ts en dépen dan ce son t gén éralem en t perçus
com m e aidan ts
• Le groupe dan s les th érapies in tern es perçu com m e exigean t
• Les sor ties de fin de sem ain e appréciées, m ais r isquées pour
les rech utes et les fugues
• Les su ivis extern es in dividuels appréciés
Ré s u lt a t s
- ANDRÉ, 29 ANS
« Dans le fond, [le suivi individuel] était comme pour avoir une amie dehors,
parce que comme je disais au début, j’ai pas vraiment de cercle propre à moi. On
a juste... continuer à se parler . On jase de la pluie et du beau temps. C’était
comme autant en dedans que dehors. On se rencontre 15-20 minutes. On se
donne des nouvelles comme n’importe qui. On parle de la conso, oui, parce que
c’est ceux qui ont bu. Je la tiens au courant, faque d’en jaser avec quelqu’un c’est
pas pire. Ça garde, ça reste, ça laisse réveiller la conscience par rapport à ça. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Les in terven an ts en dépen dan ce son t gén éralem en t perçus
com m e aidan ts
• Le groupe dan s les th érapies in tern es perçu com m e exigean t
• Les sor ties de fin de sem ain e appréciées, m ais r isquées pour
les rech utes et les fugues
• Les su ivis extern es in dividuels appréciés
• Répon se adéquate aux besoin s de base
• Les règlem en ts et la discip lin e trop sévères…ou pas assez
• Un en cadrem en t bén éfique
Ré s u lt a t s
- CATHY, 25 ANS
« C’est pareil pour la détention aussi, parce qu’eux autres...
quand je suis encadrée, j’allais à l’école là-bas faque... Tsé je
faisais des rencontres à [Organisme en dépendance 7] pis à
[Organisme en dépendance 8], tsé il y a quand même des
groupes qui viennent là. Pour la violence aussi, il y a des
groupes. Faque moi j’ai remarqué que quand je suis plus
encadrée, c’est là que ça va bien . »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Les in terven an ts en dépen dan ce son t gén éralem en t perçus
com m e aidan ts
• Le groupe dan s les th érapies in tern es perçu com m e exigean t
• Les sor ties de fin de sem ain e appréciées, m ais r isquées pour
les rech utes et les fugues
• Les su ivis extern es in dividuels appréciés
• Répon se adéquate aux besoin s de base
• Les règlem en ts et la discip lin e trop sévères…ou pas assez
• Un en cadrem en t bén éfique
• Facilite l’établissem en t d’un e routin e
• Pr ises de con scien ce facilitées par un ar rêt de con som m ation
Ré s u lt a t s
- CÉDRIC, 26 an s
« Je sais pas si tu comprends ce que je veux dire, mais c’est
ici que j’ai fait toutes mes prises de conscience pis qu’en
étant sobre, ben tu réalises des choses. Quand tu te gèles, tu
caches des choses, tu fuis. Faque si tu confrontes tes
problèmes pis tu as pas le choix... C’est impossible ici qu’il y
a pas une personne qui ne fait pas une prise de conscience
tout le long de la thérapie. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Les in terven an ts en dépen dan ce son t gén éralem en t perçus
com m e aidan ts
• Le groupe dan s les th érapies in tern es perçu com m e exigean t
• Les sor ties de fin de sem ain e appréciées, m ais r isquées pour
les rech utes et les fugues
• Les su ivis extern es in dividuels appréciés
• Répon se adéquate aux besoin s de base
• Les règlem en ts et la discip lin e trop sévères…ou pas assez
• Un en cadrem en t bén éfique
• Facilite l’établissem en t d’un e routin e
• Pr ises de con scien ce facilitées par un ar rêt de con som m ation
• Valor isation de soi
Ré s u lt a t s
- GABRIEL, 25 ANS
« Je peux pas dire que j’ai accompli quelque chose de
concret. Je veux avoir ce sentiment-là que j’apporte un
quelque chose à quelque part là. Comme, ici, je fais là, tsé,
pis, ici, je travaille au dépanneur, puis j’ai juste cette petite
tâche-là, ben , tsé, c’est valorisant, tsé, quelque chose de
valorisant dans la vie. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Am élioration des capacités in terperson n elles et des relation s
Ré s u lt a t s
- MARTIN, 19 ANS
« Les liens avec ma famille ont été énormes. J’ai eu des
discussions avec mes parents qui ont fait en sorte qu’ils ont
compris pourquoi je réagissais de cette façon. Ils ont
compris. J’ai donné mon point de vue face à eux pis le lien a
été très fort. Mon père m’a dit qu’il m’aimait pis qu’il était
fier de moi. Depuis que je suis petit, je me rappelle même
pas la dernière fois qu’il m’a dit ça. Pis quand je suis arrivé
ici [l’organisme en dépendance 2], il m’a dit ça. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Am élioration des capacités in terperson n elles et des relation s
• Utiliser un service en dépen dan ce est aidan t en soi
o Mêm e si cela est im poséRé s u lt a t s
- GABRIEL, 25 ANS
« Si ce jour fatidique là serait pas arrivé, que j’ai été arrêté
pis que j’ai débarqué en prison pis qu’on m’a amené [en
centre de service en toxicomanie] pour que je m’en sorte...
C’est une chance vraiment en or. Parce que moi je crois
vraiment qu’il y a quelque chose qui m’a délivré de ça cette
journée-là parce que par moi-même, je n’étais plus capable
d’arrêter là. C’était impossible que même moi, par ma
propre volonté, je m’en sorte. C’est impossible là. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Am élioration des capacités in terperson n elles et des relation s
• Facilite l’établissem en t d’un e routin e
• Utiliser un service en dépen dan ce est aidan t en soi
o Mêm e si cela est im posé
o Mêm e si la person n e quitte avan t la fin
o Mêm e si la person n e a déjà fait p lusieurs th érapies
Ré s u lt a t s
- ÉRIC, 23 ANS
« C’est sûr que j’ai fait deux autres thérapies, fac y’a
beaucoup d’affaires que je sais, mais je sais pas tout encore,
là. Pis j’en ai beaucoup à apprendre… tu repars pas à zéro
pour vrai, là.»
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Am élioration des capacités in terperson n elles et des relation s
• Facilite l’établissem en t d’un e routin e
• Utiliser un service en dépen dan ce est aidan t en soi
o Mêm e si cela est im posé
o Mêm e si la person n e quitte avan t la fin
o Mêm e si la person n e a déjà fait p lusieurs th érapies
• Attitude san s jugem en t
Ré s u lt a t s
- CHANTAL, 33 ANS
« Je lui ai dit: ‘Je t’ai beaucoup aimé, parce qu’au fond, tu juges pas le monde. Tu apprends à la
connaître. Pis malgré que j’ai fait des faux pas, des conneries et tout, il y a pas une fois ou tu
m’as regardé croche. Au contraire, tu as juste voulu essayer de comprendre mon ancienne
mentalité. Qu’est-ce que je suis devenu? Comment j’ai évolué? Pis c’est gratifiant… Je veux
garder mon affirmation, être capable de m’affirmer comme je le fais live. Garde ma mentalité
face à la toxicomanie, que c’est caca, pas bon pour moi. Réaliser que je suis une fille avec du
potentiel, avant je le voyais pas, je voyais juste le noir , le négatif. Maintenant, quand je me
réveille le matin j’ai hâte. Je sais c’est quoi mon potentiel’. »
- BENOIT, 21 ANS
« Les in tervenants me l’ont tous dit là-bas pareil. Ils ont dit
‘Benoît, tu n’es plus le même gars qu’à ta rentrée que ce que
tu es aujourd’hui ’. »
Quel est le vécu des personnes judiciarisées dan s les services en dépen dan ce?1
• Am élioration des capacités in terperson n elles et des relation s
• Facilite l’établissem en t d’un e routin e
• Utiliser un service en dépen dan ce est aidan t en soi
o Mêm e si cela est im posé
o Mêm e si la person n e quitte avan t la fin
o Mêm e si la person n e a déjà fait p lusieurs th érapies
• Attitude san s jugem en t
• Pouvoir avoir accès à un autre in terven an t lor sque cela n e se
passe pas bien en tre les deux
Ré s u lt a t s
- ZACHARIE, 24 ANS
« Mais mon premier in tervenant c’était [nom de
l’in tervenant 3], ça avait mal passé avec. Il voulait me
retourner en dedans, mais il voyait que j’avais du potentiel.
Il m’a switché à [nom de l’in tervenante 1]. Elle m’a gardé
jusqu’à la fin de mon six mois... ben c’est elle qui est mon
in tervenante. Ça s’est replacé pis toute. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2• Plusieur s n e perçoiven t aucun e collaboration ou action s con crètes
• Cer tain s fon t état de r éféren ces en tre organ isation s
o Peut ven ir de p lusieur s en droits: Services
judiciair es/cor rection n els, avocat, d’au tres in terven an ts, m ilieu
scolaire
Ré s u lt a t s
- ROGER, 26 ANS
« Dans le fond, c’est là (hôpital) qu’ils m’ont référé... Fallait
que je passe par une infirmière de liaison qui travaillait
avec l’[organisme en dépendance]. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2• Plusieur s n e perçoiven t aucun e collaboration ou d’action s con crètes
• Cer tain s fon t état de r éféren ces en tre organ isation s
o Peut ven ir de p lusieur s en droits: Services
judiciair es/cor rection n els, avocat, d’au tres in terven an ts, m ilieu
scolaire
o Avec ou san s soutien
Ré s u lt a t s
- ALICE, 31 ANS
« Ils m’ont laissé faire les démarches toute seule, ... Moi je
pense que c’est de la responsabilisation aussi. Ça nous rend
plus responsable. Parce que je pense qu’en quelque part si
on devient pas responsable, on reste des éternels
adolescents. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2• Plusieur s n e perçoiven t aucun e collaboration ou d’action s con crètes
• Cer tain s fon t état de r éféren ces en tre organ isation s
o Peut ven ir de p lusieur s en droits: Services
judiciair es/cor rection n els, avocat, d’au tres in terven an ts, m ilieu
scolaire
o Avec ou san s soutien
• Avan tages de la r éféren ce
o Éviter d’avoir un dossier judiciair e
o Con n aitr e l’existen ce de services en dépen dan ce
Ré s u lt a t s
- GABRIEL, 25 ANS
« J’ai été chanceux…Une thérapie pour moi, je ne
connaissais pas ça. Je savais même pas que ça existait. […]
C’est ma première thérapie [à 25 ans], ma dernière aussi
j’espère. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2• Plusieur s n e perçoiven t aucun e collaboration ou d’action s con crètes
• Cer tain s fon t état de r éféren ces en tre organ isation s
o Peut ven ir de p lusieur s en droits: Services
judiciair es/cor rection n els, avocat, d’au tres in terven an ts, m ilieu
scolaire
o Avec ou san s soutien
• Avan tages de la r éféren ce. Par exem ple:
o Éviter d’avoir un dossier judiciair e
o Con n aitr e l’existen ce de services en dépen dan ce
o Augm en ter la m otivation au chan gem en t
o Perm ettr e des pér iodes d’abstin en ce
Ré s u lt a t s
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2• Pr ise en ch arge im pliquan t la collaboration de p lusieurs
secteurs
o Bien que la m ajor ité des person n es reçoiven t des services de
p lusieurs secteurs (cor rection n el, dépen dan ce, san té
m en tale, em ployabilité):
• Peu son t exposés à un e form e de coordin ation des
services au tour d’eux à leur con n aissan ce (PSI, table de
con cer tation …).
• Ils expér im en ten t pr in cipalem en t :
o La sign ature du con sen tem en t à tr an sm ettre des
in form ation s
Ré s u lt a t s
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2
• Avan tages de la tran sm ission d’in form ation so Facilite l’accès au serviceo Rédiger un rappor t pour la Cour
Ré s u lt a t s
- ÉRIC, 23 ANS
« Mon avocat avec pas mal tous les services que j’ai eu…
Avec la maison de thérapie, avec mon agente de
probation…c’est un rapport qui va chercher tout ce que t’as
fait. Dans le fond…je compte ma vie pis la personne a l’écrit
pis a l’écrit les chances de récidive… ça m’a aidé par
rapport à la Cour. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2
• Avan tages de la tran sm ission d’in form ation so Facilite l’accès au serviceo Rédiger un rappor t pour la Couro Vér ifier la validité des in form ation s
Ré s u lt a t s
- ROBERT, 31 ANS
« Pis pour eux aussi ça permettait de m’offrir des vrais
services aussi, parce que tsé eux autres ils travaillent avec
un toxicomane. Toxicomane, est-ce qui va toujours dire la
vérité… donc ils veulent juste s’assurer, par des doubles
vérifications. Amène-moi le document, fait le signer ou
estampiller, exemple à l’aide sociale, pour valider si oui je
suis vraiment en démarche pis si c’était vrai. Donc ça, je
trouve ça important aussi là. »
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2
• Avan tages de la tran sm ission d’in form ation so Facilite l’accès au serviceo Rédiger un rappor t pour la Couro Vér ifier la validité des in form ation so Effectuer un bilan et un suivio Tran sm ettre des con n aissan ces à propos de l’usager
(con tin uité de service)
Ré s u lt a t s
- MAXIME, 26 ANS
« Ils ont appelé mon in tervenante qui me suivait à [ville 4].
Pis ils me disaient tout, ils ont envoyé mon rapport. Elle me
connaissait pas ici, a voulait me connaitre là…. Oui, j’ai
vraiment aimé ça là. Tsé j’ai resté surpris que tsé qui
s’aident entre eux autres là... ça serait un poin t à faire, si
quelqu’un qui sort de thérapie, d’appeler l’in tervenant qui
l’a suivie pour savoir dans quelles directions aller .»
Qu’est-ce que les person n es judiciar isées saven t et pen sen t des collaboration s en tre les services?
2
• Avan tages de la tran sm ission d’in form ation so Facilite l’accès au serviceo Rédiger un rappor t pour la Couro Vér ifier la validité des in form ation so Effectuer un bilan et un suivio Tran sm ettre des con n aissan ces à propos de l’usager
(con tin uité de service)• Risque de la tran sm ission d’in form ation s
o En jeux de con fiden tialité
Ré s u lt a t s
- CATHY, 25 ANS
« Ben elle, je pouvais tout y compter pis ça me faisait pas de
la marde là. Autant que, des fois, je lui disais que j’avais
rechuté. Elle m’encourageait beaucoup, parce qu’elle aurait
pu la briser ma confiance si elle serait allée me stooler,
mais je lui aurais pas dit la vérité après dans le fond. Je lui
aurais dit que je consommais pu, mais je consommais
pareil. »
Quels conseils fournissent les personnes judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
3
• Élém en ts facilitan t la relation thérapeutiqueo Rester positif et en couragerRé s u lt a t s
- ROGER, 26 ANS
« C’est de pas perdre espoir, aussi. C’est de nous faire
réaliser, d’y aller petit peu par petit peu. Donner de
l’attention saine… Nous faire dire qu’on fait des affaires
correctes. Je pense que c’est ça qui aide à créer un lien de
confiance avec les in tervenants. »
Quels conseils fournissent les personnes judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
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• Élém en ts facilitan t la relation thérapeutiqueo Rester positif et en couragero Respecter le rythm eo Mon trer son en gagem en t en vers la person n e
Ré s u lt a t s
- MARTIN, 19 ANS
« L’intervenant doit mettre 200% d’efforts, parce que la
personne qui se fait in tervenir par l’in tervenant, elle doit
voir les efforts. Mais sur le coup, elle va pas réaliser, elle est
aveugle, par après, elle va comprendre. Elle va dire « Shit! Il
fait 200% d’efforts pour moi. Moi aussi, je vais en faire. »
Ré s u lt a t s
Quels conseils fournissent les personnes judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
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• Élém en ts facilitan t la relation thérapeutiqueo Rester positif et en couragero Respecter le rythm eo Mon trer son en gagem en t en vers la person n e o Éviter de jugero Être à l’écoute de la person n e
- MAXIME, 26 ANS
« Parce que les autres in tervenants ils écoutaient pas, ils parlaient, ils parlaient
pis on voulait dire de quoi pis pff, fin i. Ouais, il m’a tu vraiment aidé, non, il
parlait juste, il m’écoutait pas sur mes problèmes, il disait son affaire, pis ça fin it
là. Dans la première thérapie que je te disais. […] Tsé, il faudrait que les
in tervenants qui essayent de dicter toutes les affaires que tu devrais faire pis tu
écoutes pas l’autre là, ça donne rien que tu sois là là. […] Faut que tu travailles
avec l’autre pis faut que tu comprennes l’autre aussi là. Si tu veux pas
comprendre l’autre là, tu peux pas l’aider plus que tu peux t’aider là. »
Quels conseils fournissent les personnes judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
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• Modalités des serviceso Réduire le tem ps en tre les ren con tresRé s u lt a t s
- LUC, 22 ANS
« Euh plus de disponibilité, oui parce que j’trouvais ça un
peu trop long avoir des rencontres aux 2-3 semaines ou une
fois par mois. C’est long. »
Quels conseils fournissent les personnes judiciar isées aux in terven an ts en dépen dan ce?
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• Modalités des serviceso Réduire le tem ps en tre les ren con treso Favor iser un suivi post-traitem en t
Ré s u lt a t s
Mise en contexte
Questions de recherche
Méthode
Résultats
Discussion et conclusion
Pér iode de questions/réflexions
01
02
03
04
05
06
P la n d e la p ré s e n t a t io n
Dis cu s s io n e t co n c lu s io n
Les in ter ven an ts en dép en dan ce son t
gén ér a lem en t ap p r éciés p ar les p er son n es
jud icia r iséesLien
p r ivilégié
Em p ath ie e t
a llian ce
th ér ap eu t ique
Les ser vices en dép en dan ce son t
a idan ts en soi, m ais p as n écessa ir em en t à
cou r t ter m e
Cu m u l de se r vices vs
PATIENCE p ou r
a t te in d r e les
ob ject ifs r e liés à la
con som m ation e t à la
dé lin qu an ce
Aidan ts p ou r le désis tem en t
(p r im a ir e ) de la dé lin qu an ce e t
con tr ib u en t au déve lop p em en t
d ’u n e n ou ve lle iden t ité
(désis tem en t secon da ir e )
Peu ven t facilite r le
désis tem en t te r t ia ir e
au ss i vs p on t avec la
com m u n au té
Le vécu dans les services en dépendance
Dis cu s s io n e t co n c lu s io n
Un e cer ta in e évolu t ion su r ce que
les p er son n es en d isen t
Le t r ava il de collabor a t ion est ap p r écié p ar p lu sieu r s
lor squ ’il est existan t ou con n u
En jeux de con fiden t ia lité à
gar der en tê te
Hum ilité vs les
au tr es ser vices e t
l’en tou r age
La collaboration
Dis cu s s io n e t co n c lu s io n
Suivis p lu s r ap p r och és
Con tin uer d ’adop ter un e p ostu r e d ’écou te e t
d ’em p ath ie le p lu s p ossib le
Les conseils
Post-t r a item en t le p lu s p ossib le
Tr an sfér er à un au tr e in ter ven an t lor sque
t r op d ifficile
a u t o u r d e s in t e rve n a n t s m a in t e n a n t !
Les per son n es judiciar isées se son t exp r im ées (axe 1),
L’axe 2 du p r ogr am m e de r ech er ch e en par ten ar ia t
(RÉ)SO 16-35
La p a ro le e s t à vo u s !
Les r ésu lta ts p r é lim in air es qu i vous on t é té p r ésen tés
Les r éflexion s qu ’ils su sciten t ch ez vous en ter m es de p r a t iques
Et en ter m es d’or gan isa t ion de ser vices e t de collabor a tion s in ter sector ielles?
No u s a im e rio n s vo u s e n t e n d re s u r :
Références
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