les retes diurnes

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Perdue dans la lande, je marche a taton vers mon ob- jectif. Mon corps bouge comme un objet aimante. Lair est chaud et suffocant.

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Bande dessinée réliséeen 2011 à partir d'un rêve.

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Perdue dans la lande, je marche a taton vers mon ob-jectif. Mon corps bouge comme un objet aimante. Lair est chaud et suffocant.

Dans les feuillages, une maison, ou plutot un manoir, une villa avec une porte ornee de faience mudejar, un peu comme dans les demeures catalanes.

Le ciel est orageux, pret a eclater. Au loin j aperçois un bosquet qui se rapproche a une vitesse demesuree. Les arbres sont elances et tortueux comme des pensees.

La maison, je ne la vois jamais toute entiere. La porte est proeminente. Je frappe, un homme m ouvre dans les tenebres. Il m ordonne d entrer.

Comme convenu, il me passe des vetements. Je suis leur nouvelle bonne, et je dois faire semblant de vivre au XVIIIe siçcle car les habitants sont fous.

La maitresse de maison pense etre la marquise de Pom-padour. Elle me regarde avec mepris et me demande de laver les combles. Les deux jumeaux roux m observent du haut des escaliers, ils m epient.

J essaye de monter. Les escaliers sont immenses, tortueux comme les arbres du jardin. Ils ont des trous, des crevasses, des bosses, des pieges. Les jumeaux ont un jeu : m empecher de monter.

Ils me poussent a chaque fois que je veux monter. Je tombe toujours avant dçatteindre mon but . Je trebu-che ou perd le controle de mon corps.

Les mains qui me poussent se multiplient, j appercois l entrebaillement de la porte qui mene aux combles. Je ne l atteinds pas.

A la place , je me heurte aux murs de l escalier, je fracasse la porte de la chambre des jumeaux en lui rentrant dedans.

Puis, je me fais mordre par un serpent cache dans un tiroir qui prend la poussiere depuis des siecles.

Ma vision se trouble, la jumelle rousse entre et se met en colere. Elle crie. Elle hurle. Elle me tire, me pousse de toutes ses forces, je trebuche.

Je suis dans l escalier. Je tombe. Mon corps traverse le plancher. Je ne suis plus au rez-de-chaussee, je suis plus bas.

La piece est humide et obscure. Je m habitue peu a peu a la penombre. Le sol est mouille et sa couleur est identique a celle de la chevelure des jumeaux: rouge. Rouge comme du sang.