Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement Mémoire pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle en travail social et développement OPTION : EDUCATEUR SPECIALISE Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar Étude effectuée au sein Du centre hospitalier UNIVERSITAIRE d’ANJANAMASINA « CHUA » Année universitaire : 2012/2013 Soutenu par : RAZAFIARISOLO Laza Mbinintsoa Membres de jury : - Président : Dr ETIENNE STEFANO Raherimalala - Juge : Dr RAKOTOSON Philippe - Encadreur pédagogique : Dr RAKOTONIRINA Voahangy - Encadreur professionnel : Dr RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa Le 15 Décembre 2015

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCI OLOGIE

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement

Mémoire pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle en travail social et développement

OPTION : EDUCATEUR SPECIALISE

Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

Étude effectuée au sein Du centre hospitalier UNIVERSITAIRE d’ANJANAMASINA « CHUA »

Année universitaire : 2012/2013

Soutenu par :

RAZAFIARISOLO Laza Mbinintsoa

Membres de jury : - Président : Dr ETIENNE STEFANO Raherimalala

- Juge : Dr RAKOTOSON Philippe

- Encadreur pédagogique : Dr RAKOTONIRINA Voahangy

- Encadreur professionnel : Dr RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa

Le 15 Décembre 2015

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Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

Étude effectuée au sein du centre hospitalier universitaire d’Anjanamasina

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toute l’équipe pédagogique de la FPTSD (Formation

Professionnalisante en Travail Social et Développement) notamment :

- Monsieur le Professeur SOLOFOMIARANA RAPANOËL Bruno Allain, Directeur

de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement ;

- Docteur RAKOTONIRINA Voahangy, Encadreur pédagogique ;

Je tiens également à remercier les personnes pour l’expérience et la connaissance qu’elles

ont partagées durant le stage :

- Docteur RATSIFANDRIHAMANANA Lanto, Directeur du centre Hôspitalier

Universitaire d’Anjanamasina ;

- Docteur RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa, Encadreur professionnel.

Ainsi que tout le personnel de cet établissement pour leur aimable accueil et leur précieuse

collaboration.

Enfin, j’adresse mes sincères remerciements à ma famille qui m’a soutenu tant moralement

que financièrement.

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SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE

Remerciements

INTRODUCTION GENERALE

Partie I : Les troubles mentaux : quelle approche à adopter ?

Chapitre I : Trouble mental : vu par la médecine humaine – la psychochirurgie

Chapitre II : Approche psychologique du trouble mental

Partie II : Divers aspects de la maladie mentale

Chapitre III : Aspect physiologique du trouble mental

Chapitre IV : Aspect social de la maladie mentale

Chapitre V : Trouble mental : vu dans sa globalité

Partie III : Que faire pour prévenir cette maladie ?

Chapitre VI : Les préventions des troubles mentaux d’après les médecins

Chapitre VII : Les préventions des troubles mentaux

CONCLUSION GENERALE

Bibliographie

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des figures

Liste des abréviations

Glossaire

Annexes

Résumé et C.V.

Page 6: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

1

INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE

Les troubles mentaux sont aussi vieux que l’univers lui-même. Le traitement

et la prise en charge de la personne dont ils font l’objet se changent et s’évoluent en

fonction de l’évolution de la pensée humaine. C’est ainsi que la vision démonocentrique en

matière de troubles mentaux des anciens se transforme en une vision plus scientifique à

notre époque. Au 20ème siècle, les troubles mentaux sont vus comme le résultant d’un

dérèglement de production hormonale ou d’un mal fonctionnement de certaine partie du

cerveau dont le traitement se fait par l’excision ou la castration de cette partie qui

fonctionne mal, tout en ignorant le pourquoi et le comment de ce trouble. Nous appelons

souvent ce genre de thérapie sous le nom de lobotomie. Il existe deux types de lobotomie :

la psychochirurgie lobotomique et la psychochirurgie stéréotaxie. C’était à partir du

XXème siècle que cette pratique chirurgicale ait pris une grande place dans la thérapie des

malades mentaux par certains psychochirurgiens comme le docteur Walter Freeman. A

cette même période, la lobotomie classique et la psychochirurgie stéréoencéphalotomique

(évolution de la lobotomie) furent abandonnée grâce à ses effets dépersonnalisant pour

céder la place à l’électrochoc et l’utilisation des drogues spéciales ayant la vertu de soigner

la maladie.

A Madagascar, les troubles mentaux ne sont pas non plus à occulter. Les

malades mentaux sont observés partout. La thérapie des malades mentaux dans les centres

de prise en charge n’est que des copier-coller de ceux de l’occident en négligeant

totalement le parcours de vie et le contexte socioculturel du malade ; la structure et le

fonctionnement de son psychisme à partir desquels nous pouvons manier la maladie.

Certains psychiatres ont pris conscience de cette dimension socioculturelle de l’être

humain leur poussant à élaborer la notion d’ethnopsychiatrie. Mais quelle est l’importance

de cette dernière et qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’il s’agit d’une discipline

scientifique au même titre que la psychiatrie, la sociologie, la psychanalyse… ? Quelle est

sa différence avec l’ethnologie ? Quel est son but ? Mais nous, nous n’allons pas suivre

bêtement une quelconque doctrine, nous allons élaborer une approche plus spécifique

combinée de psychologie, basée sur l’étude du psychisme humain, et de la psychonomie,

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étude de sa structure, qui apporte une nouvelle lumière sur les troubles mentaux. Ceux-ci

sont vus donc par rapport à la trajectoire de vie allant de la petite enfance vers l’âge

révolue d’un individu concerné. Nous avons pour cela une approche psychologique du

trouble mental.

MOTIFS DU CHOIX DU THEME

Les troubles mentaux plus fréquents chez l’adulte débutent en principe pendant

l’enfance. Or, ce trouble peut avoir une conséquence grave sur la vie de l’individu atteint et

surtout sur la vie en société. La toxicomanie, ayant un effet de renforcement, qui se

présente partout dans les coins n’implique-elle pas la prévalence élevée tangible du trouble

mental ? Ainsi que les violences conjugales qui se manifestent dans chaque

famille n’impliquent-elles pas la présence et la transmission du trouble mental à des

enfants ? Les délinquants mineurs et les mendiants déprimés sous la pression de leur parent

déjà submergé par tout genre de difficultés ne sont pas à négliger. Bref, toute déviation à la

norme sociale est considérée comme manifestations des troubles mentaux et nous pouvons

dire qu’il s’agit plutôt d’une maladie qui se passe dans la société dont le remède doit se

baser sur elle même. C’est pourquoi il est important de traiter le trouble mental comme

problème majeur dans la société et il est indispensable, non seulement de soigner les

malades avec des médicaments comme le fait notre médecin savant qui cherche les causes

à l’intérieur du cerveau en créant une nouvelle maladie relatif au « Drug-addiction », mais

surtout de chercher et de s’attaquer à ses causes extra-physiques et de les prévenir pour

qu’ils ne reviennent plus. Ainsi, l’intervention du diable en matière de trouble mental est

classée dans un autre domaine.

A part cela, les questions philosophico-métaphysiques « qu’est-ce que l’homme,

d’où vient l’homme, où va-t-il et quel est son destin » ont touché enfin à sa date

d’expiration, il s’agit de poser une nouvelle question qui soit : comment devons-nous créer

un homme psychologiquement sain et fort pour qu’il puisse connaitre par lui-même sa

propre nature, son origine, la direction qu’il compte aller suivre et aussi pour qu’il puisse

être capable de prendre en main ses propres destins?

La question de préventions des troubles mentaux doit se centrer sur cette question. Les

médicaments et toutes sortes de pilules sont à bannir.

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MOTIFS DU CHOIX DU TERRAIN

La question sur le pourquoi du choix Du Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina

(CHUA) est absurde. La question doit être celle-ci : pourquoi ne pas choisir ce terrain ? En

fait, dans cet hôpital, pareil à l’hôpital luthérien d’Ambohibao, il y a des traitements et des

prises en charge de malades mentaux que nous devons nous y intégrer pour effectuer notre

étude. Il n’y a pas d’autre centre hospitalier qui nous est utile à part ces deux.

QUESTION DE DEPART

Comment peut-on expliquer les troubles mentaux à Madagascar ?

PROBLEMATIQUE

Pour commencer nos études, nous avons les trois questions qui suivent :

- Pourquoi et comment surgissent les troubles mentaux ?

- Quel est l’impact des troubles mentaux sur la vie quotidienne de l’individu ?

- Est-ce qu’il est possible de prévenir ces troubles ? Comment si c’est possible ?

OBJECTIFS

La présente recherche a pour objectifs généraux de :

o Prévenir les troubles mentaux à Madagascar ;

o Et de créer des hommes psychologiquement forts, autonomes et précis dans

leurs idées.

Et pour atteindre ces objectifs, nous devons :

o Connaitre le processus d’apparition des troubles mentaux ;

o Connaitre les personnes à risque ;

o Installer un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et

comportementaux dans les écoles publiques et privées ;

o Créer un programme d’éducation parentale.

HYPOTHESES

- Causes principales des troubles mentaux :

o mauvais traitements durant la petite enfance comme l’insulte répétée à

plusieurs fois et la punition accablante ;

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o évènements traumatisants pendant l’enfance comme la perte précoce d’une

mère, et l’abandon du père ou le divorce ; violence conjugale ; terrible

accident ; …

Si un individu voit les choses comme faisant partie de l’expérience, il n’y a pas de trouble.

Or, si c’est le contraire, si les choses ne sont pas traitées, analysées et vues comme une

expérience, le trouble surgira ; et là, seul la partie réactif du mental se met en action, le

mental qui emmagasine toutes les douleurs (émotionnelles) reçues durant le moment où

l’individu est insulté ou puni ou subi un évènement traumatisant.

- Comment surgissent-ils ?

Les troubles mentaux se surgissent à cet effet par une réactivation des émotions et des

pensées pénibles ou douloureuses reçues dès la petite enfance par un ou des évènements

susceptibles de restimuler ces émotions et ces pensées. Ces émotions et ces pensées sont

nuisibles à la vie quotidienne de l’individu. Si nous percevons un évènement pénible par

exemple, ce sont les émotions douloureuses de la petite enfance emmagasinées dans le

mental réactif qui sont réactivées par cet évènement jugé pénible et va altérer la rationalité

de l’individu.

- Les impacts des troubles mentaux

L’impact des troubles mentaux sur la vie quotidienne de l’individu concerné est que celui-

ci ne peut plus assumer certaines activités qui vont lui permettre de vivre normalement

comme le reste du monde. Il devient indifférent de tout. Il se replie sur lui-même et il fuit

la réalité et se laisse diriger sous la remorque de ses propres émotions et pensées

persécutrices. Ce sont des syndromes des maladies psychotiques. Il devient dépendant de

ses entourages surtout de leur milieu direct qui soit ses familles, il redevient un enfant

incapable de tout selon lequel on occupe de tout sur lui. Bref, un malade mental c’est celui

qui ne peut pas produire, qui ne peut, ou qui ne veut pas, grâce à sa souffrance, améliorer

sa vie et qui est incapable de s’intégrer dans la société.

- Préventions des troubles mentaux

Après avoir connu par admission problématique pourquoi et comment les troubles mentaux

s’installent dans le psychisme d’un individu, nous avons envisagé les préventions de ces

Page 10: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

5

troubles ayant pour objectif : le renforcement du mental analytique ou du côté analytique

de son psychisme et de son dynamisme de survie permettant à l’individu de mener une vie

saine plein de bonheur, de succès, d’harmonie avec lui-même et avec son entourage,

d’autonomie intellectuelle, d’autodétermination, de résolution,… . Pour ce faire, il faudra

installer un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et comportementaux

dans les établissements scolaires. Ce service est annexé à un programme d’éducation

parentale.

METHODOLOGIE

- Méthodes

Pour effectuer cette étude, nous avions adopté des approches individuelles afin de savoir

exactement ce que les patients ressentent, ce qu’ils savent de leur état et surtout de

l’historique de sa maladie. A part cela, les approches quantitatives sont aussi des méthodes

que nous avions adoptées afin de savoir tout sur la nature des troubles mentaux. En

addition de tout cela, en tant que recherche basée sur l’expérience, la logique hypothético-

déductive n’est pas à négliger.

- Techniques

o Technique de documentation

Pour cette technique, nous avons fréquenté divers centres comme :

� Bibliothèque municipale

� Bibliothèque Universitaire

� Internet

� Bibliothèque nationale

� Bibliothèque de l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina.

o Technique vivante : Nous avons procédé à un entretien individuel en

utilisant une série de questions préalablement élaborée pour savoir en détail

le récit de vie de chaque patient. Et seuls les patients qui sont apte à

dialoguer font l’objet de l’entretien. C’est aux médecins qui font le triage de

ceux qui ont acquis à nouveau la cohérence mentale.

- Echantillonnage

Nous avons constitué consciemment nos échantillons, les incohérents sont à bannir tandis

que tous les patients aptes à dialoguer, qu’elles que soient leurs effectifs, font partis de nos

Page 11: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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échantillons. Il y a 10 patients à chaque unité de soin. Parmi ces 10, l’effectif des cohérents

varie de 4 à 5. Pour leurs parents ou leurs familles, nous avons choisi 25 au total pour

interroger sur le passé de leurs internés. Ce chiffre est constitué par les familles des

patients ayant des troubles liés à la consommation des drogues et de l’alcool et des patients

atteints de la schizophrénie, puisque, d’après les médecins, ce sont les causes principales

de morbidité hospitalière à Madagascar. Quand aux médecins, nous avons enquêté un

médecin par unité de soin. Il y en a 5 opérationnels. Le directeur de l’hôpital constitue le

sixième.

TABLEAU N°1 : Répartition des échantillons dans chaque unité de soin

Source : Enquête personnelle, 2013

- Limites de la recherche

Les données recueillies auprès du service statistique de l’hôpital sont insuffisantes,

conclusion non fiable à cet effet. Les responsables ont eu un problème de stockage de

données grâce à des programmes malveillants les obligeant à formater leur disque dur.

C’est ainsi qu’ils arrangent les données comme bon leur semble.

Plan

Afin de pouvoir répondre à nos questions, il est indispensable de suivre successivement le

plan suivant :

Dans une première partie, nous abordons les troubles mentaux à la lumière de la médecine

humaine : la psychochirurgie ;

Dans une deuxième partie, nous avons traité les divers aspects de la maladie mentale ;

Enfin, dans la troisième partie, nous allons présenter des suggestions pour prévenir les

troubles mentaux.

US 1 US 2 US 3 US 4 US 5 TOTAL

Patients 4 3 4 5 4 20

Médecins

responsables

1

1

1

1

1

5

Parents ou

tuteurs des

malades

25

25

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Partie IPartie IPartie IPartie I : : : : LES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUX : QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A

ADOPTERADOPTERADOPTERADOPTER ????

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Nous avons divisé cette partie en deux grandes sections. La première s’agit du point de vu

de la médecine humaine sur la maladie mentale ; la seconde concerne l’approche

psychologique de la maladie.

Page 14: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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CHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE I : trouble mentauxtrouble mentauxtrouble mentauxtrouble mentaux : vu: vu: vu: vussss par la médecine par la médecine par la médecine par la médecine humainehumainehumainehumaine---- la psychochirurgiela psychochirurgiela psychochirurgiela psychochirurgie

Trois grandes divisions constituent ce chapitre. D’abord, nous allons savoir des propos sur

le trouble mental ; ensuite, nous allons présenter la vision de la médecine sur ce fait et

enfin, nous terminerons ce chapitre par les types de soins dans le CHUA.

1- TROUBLE MENTAL

1.1- Approche historique du trouble mental1

1.1.1- La folie est sa prise en charge dans les sociétés primitives

Ces sociétés étaient marquées par des connaissances limitées, mais utilisant déjà des

méthodes pour soigner les esprits sans savoir la définition de la maladie. La maladie,

comme toutes souffrances physiques ou psychiques, était supposée avoir une cause

externe. La croyance au surnaturel faisait le seul moyen de la guérir. C’était de la magie

exercée collectivement. Le sorcier et le chaman étaient les principaux acteurs. Ils utilisaient

des rituels incantatoires avec des chants, des fumigations, des trépanations ou l’absorption

d’hallucinogène pour assurer une transe collective. Une fois dépossédé de l’esprit du mal

ou guéri, le malade était réintégré dans la communauté. L’effet du traitement était à la fois

psychologique et thérapeutique.

1.1.2- La folie et sa prise en charge dans l’antiquité

- Dans la Grèce antique : L’art médical restait l’affaire des religions. Il a fallu

attendre Hippocrate pour séparer la médecine de la magie. Il a soutenu que le

cerveau était l’organe de la pensée et que les troubles mentaux pouvaient être défini

sans faire appel aux explications surnaturelles. Ces contemporains (Platon, Socrate,

Aristote) ont repris ces théories et ont réorienté leurs réflexions vers une meilleure

connaissance de l’homme. La folie était considérée comme un malaise entre

l’individu et son milieu. La santé de la cité comme la santé de l’âme était censée

dépendre de l’équilibre intérieur basé sur le respect de certaines règles, de

sagesses et d’organisations. La folie avait déjà une dimension sociale et la notion de

soin qui s’en dégageait impliquait la responsabilité de toute la 1

1 Document du Professeur Marcellin ANDRIANTSEHENO.

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- communauté. L’exclusion était déjà considérée comme un facteur de risque de la

folie.

- En Mésopotamie (Iran, Iran) et en Egypte : Les médecins laïcs s’occupaient des

maladies physiques mais la maladie mentale était confiée aux prêtres médecins qui

utilisaient des méthodes incantatoires (exorcisme), divinatoires (interprétations des

rêves) faites dans les temples.

- Chez les hébreux : Sociétés monothéistes. La vie est basée sur le respect de la loi.

La santé était considérée comme un bien fait divin, la folie comme le résultat d’un

péché. C’est Dieu qui rend fou et lui seul peut, par l’intermédiaire des prêtres,

apporter la guérison.

- Chez les Romains : Si les Grecques avaient bien fait la différence entre maladie

(nosos) et le mal (cacos), les Romains les ont nouveau confondu. Celse, médecin

sous l’empereur d’Auguste renoue avec la démonologie et le charlatanisme. Galien,

médecin à Rome, rationaliste convaincu à adapter les théories d’Hippocrate aux

exigences de la foi monothéiste chrétienne. Il a soutenu que la folie ne pouvait

s’expliquer que par le processus physiologique : ex, il expliquait la mélancolie à la

présence d’une bile noire.

1.1.3- Au moyen âge : Est marqué par l’expansion du christianisme et l’apogée de la

démonologie. La folie, comme la lèpre, était considérée comme péché, une

punition divine ou une possession démoniaque et les fous étaient enfermés dans

les prisons avec les hérétiques, les libertins et les criminels. Ils recevaient outre

les séances d’exorcisme, des traitements avisés punitives, douches froides,

vitrioles, flagellations voire exécution sur le bucher. Bref, c’était donc dans les

sociétés Islamiques qui recommandaient le respect envers les malades mentaux,

ils étaient dans des établissements spécialisés mais étaient quand même

enchainés et fouettés en cas d’agitation.

Page 16: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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1.1.4- La folie et sa prise en charge au 17ème et 18ème siècle (siècle des lumières) : C’était

l’époque de la raison. Le fou qui prend le nom d’aliéné s’est échappé de la

prison et de l’exorcisme pour se retrouver enfermer dans une autre enceinte

appelé « asile » et recevoir un traitement à base de morale pour son écart par

rapport à la norme. Au 18ème siècle, la folie a commencé à se médicaliser

donc à être reconnu comme maladie. Les premiers traités de nosographie était

apparu avec comme seul entité la manie (les délires généralisé), la mélancolie

(délire partielle), la démence (affaiblissement intellectuelle généralisée),

l’idiotisme (abolition totale des fonctions de l’entendement).

1.1.5- La folie et sa prise en charge au 19ème siècle : Imprégné du positivisme (August

compte). Les psychiatres mettent des nouveaux logis appelé « hôpitaux

spécialisé ». On entreprit un gigantesque travail de découpage intellectuel et

de classification. Nantis d’une noble mission, celle de guérir les fous, ils ont

fini par les rendre chronique, c’est-à-dire inguérissable. Deux courants

théoriques se sont opposés à l’époque :

o Théorie organiste : défendu par deux médecins allemands Wernicke et

Kraepelin qui soutiennent que toute maladie mentale est une maladie du

cerveau et ils ont incriminé les lésions cérébrales, la constitution, la

dégénérescence.

o Théorie herméneutique : c’est la théorie psychanalytique élaborée par Freud.

1.1.6- La folie et sa prise en charge au 20ème siècle : La naissance de l’ONU et de ses

différentes branches dont l’OMS a fait apparaitre la notion de santé comme

un ensemble de bien-être physique, psychique, social et spirituel et non plus

seulement comme une absence de maladie. Il ne s’agissait plus de s’occuper

de la santé d’un seul individu mais de toute la population. Parallèlement, les

murs des asiles commençaient à tomber. Les camisoles de force étaient

remplacées par des camisoles chimiques. D’autres formes ont fait leur

apparition, les données épidémiologiques et neuroscientifiques ont apporté

une autre vision des troubles mentaux. La psychanalyse n’est plus à la mode,

ses bases théoriques sont remises en cause ou réinterprétées à la lumière de

nouvelle connaissance médico-scientifique.

Page 17: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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Cette vision monomorphe des problèmes de la santé mentale à l’ère de la

mondialisation où les faits culturels sont prégnants. Au moins pour les pays de

culture non occidentale, ni leur simple prise en charge individuelle ni la

chimiothérapie ni les théories qui suivent des études occidentales ne peuvent à elle

seule. Une approche multidisciplinaire (sociologie y compris) ainsi que la prise en

compte culturelle sont incontournable.

1.2- DEFINITION DES TROUBLES MENTAUX

1.2.1- Définition présentée sur le site : www.cheo.on.ca

Une personne a un problème de santé mentale ou une maladie mentale quand ses

pensées, ses émotions ou ses comportements nuisent à sa vie quotidienne, à la maison, à

l’école ou au travail.

Il arrive à tout le monde de se sentir triste ou irrité. Mais lorsque ces émotions sont si

fortes, qu’on a de la difficulté à les supporter à l’école ou à la maison, c’est qu’on a peut-

être un problème de santé mentale.

1.2.2- Définition présentée sur le site www.santementale.be, dans le dossier

PSYCHIATRIE : DEMYSTIFIONS!! Une campagne d'informa tion et

de sensibilisation de l'Autre « lieu »

Nous pouvons tous « craquer » à un moment donné de notre vie et ressentir une

grande angoisse. Cette rupture peut être provoquée :

- Par des facteurs d’ordre physique (liés à notre corps)

Ex : une tumeur cérébrale, l’épilepsie, etc.

- Par des facteurs plus externes (liés à notre personnalité ou à des événements de notre

vie).

Ex : l’affection que l’on a reçue, l’harmonie des relations que l’on a eues avec notre

famille, une modification dans notre situation professionnelle, un deuil, etc.

Si nous ne parvenons pas à évacuer cette angoisse, elle est susceptible de faire naître en

nous un grand mal-être qui va venir affecter notre vie quotidienne (crises d’angoisse,

délires, hallucinations, etc.). C’est ce que nous pourrions appeler un « trouble mental

» ou un « trouble psychique ».

Page 18: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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Il y est mentionné que le trouble mental ne fonctionne pas comme une maladie physique et

il ne présente aucune structure strictement biochimique, neurologique ou génétique comme

les maladies du corps. Ainsi, le trouble mental est indissociable d’une histoire, du

parcours de vie d’un sujet. L’évolution du trouble ne suit aucun schéma standard ; il

bifurque selon les situations relationnelles et existentielles de la personne qui souffre.

1.2.3- Autres notions nécessaires à savoir

La santé mentale

D’après l’OMS, « la santé mentale ne consiste pas seulement en une absence de troubles

mentaux ». Elle relève du « bien-être », défini comme « un état complet de bien-être

physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou

d’infirmité ».

D’après le psychiatre Jean Furtos2, la santé mentale est la capacité de vivre et de souffrir,

soi-même et avec les autres, sans destructivité mais non sans révolte.

Maladie cérébrale3 : Trouble mental dû à une lésion ou une atteinte cérébrale. (À ne pas

confondre avec le trouble mental)

Handicapé mentale

L’OMS définit le retard mental comme un « arrêt du développement mental ou un

développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau

2

2Furtos (J.), 2005, La santé mentale en actes - De la clinique au politique, Eres.

3 Est-ce que nous pouvons dire que les troubles mentaux qui résultent d’une lésion cérébrale, tumeur par

exemple, sont les mêmes pour ceux qui résultent d’une invasion des émotions et des pensées douloureuses

chez les individus ? La présence d’une tumeur dans le cerveau donne, non de la schizophrénie ni la paranoïa,

mais, selon la logique, de la perte de certaine faculté du cerveau comme la mémorisation, l’élaboration du

langage ou autres selon la partie touchée par la tumeur et son interférence avec d’autres parties du cerveau.

La maladie d’Alzheimer en est le meilleur exemple de l’effet de la destruction des cellules cérébrales. Nous

parlons de maladie cérébrale par là mais non de la maladie mentale. Baruk Henri a bien distingué la névrose

et la psychose de la pathologie organique dans son ouvrage « Psychoses et névroses, éd. PUF, France,

1958 ».

Page 19: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la

motricité et des performances sociales ».

Synonyme de trouble mental : folie ; aberration ; pathologie mentale ; irrationalité ;

maladie mentale.

Psychopathologie : branche de la psychologie qui a pour objet d’étude la déviance de la

personnalité, le désordre pathologique du comportement et de la personnalité.

1.3- CLASSIFICATION ET CARACTERISTIQUES DES TROUBLES

MENTAUX

1.3.1- Classification des maladies mentales selon la CIM10

- Déficit intellectuel grave : on distingue le plus souvent l’arriéré mental, le débile et

la démence.

Brève discussion : La déficience intellectuelle n’est pas une maladie, c’est un état car tout

dépend de la structure naturelle du cerveau. Il y a des déficients intellectuels comme il y a

des supers intellectuels ou des surdoués. Pourquoi la CIM10 n’a-t-elle pas classé ces

dernières parmi les troubles mentaux ?

- Troubles de personnalité.

Brève discussion : Le trouble de la personnalité n’est pas non plus une maladie. C’est une

manière d’être (état) qui dévient de la norme et qui peuvent entrainer une souffrance et une

gêne. Tout ce qui provoque une gêne ou une souffrance n’implique pas la présence d’une

pathologie.

- Troubles spécifiques du développement (autisme, hyperactivité)

- Troubles psychotiques marqués par les délires

- Troubles névrotiques

- Troubles de l’humeur

- Troubles liés à l’usage des drogues.

Page 20: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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1.3.2- Caractéristiques des troubles mentaux d’après la CIM 10 de l’OMS

Les troubles comportant un déficit intellectuel global : ils comportent une insuffisance

des fonctions cognitives limitant l’apprentissage du langage et des performances sociales.

Ces malades sont généralement dépendants et sont institutionnalisés.

Les troubles spécifiques du développement : ils peuvent porter sur un aspect particulier

du développement psychique (langage, acquisition scolaire ou lecture) ou moteur

(praxique, coordination, mouvement anormaux de nature diverse. Les troubles

envahissants du développement sont plus graves. Les plus connu sont :

- L’autisme ou maladie de Kanner est caractérisé par une altération des interactions

sociales, de communication (de langage, de comportement) qui est stéréotypé

répétitifs.

- L’hyperactivité avec déficit de l’attention constitue aussi un trouble grave

empêchant le développement normale de l’enfant.

Les psychoses : ce sont les adultes qui sont concernés. Dans ces troubles, les fonctions

cognitives ne sont pas diminuées de façon significative, mais certaines expressions de la

maladie qui les occultent. Le noyau psychotique est constitué par les délires, ils sont

bizarres dans la schizophrénie. Exemple, écho de la pensée, pensée imposée, vol ou

divulgation de la pensée, idée de contrôle, d’influence, de négation. Bien entendu, les

thèmes dépendent souvent de la culture du malade car ils s’interprètent par référence aux

normes de la société. Exemple, le mystique hindou contre le schizophrène occidental. Dans

la paranoïa, les délires sont à type de persécution et de mégalomanie. Dans ce trouble, le

raisonnement est tout à fait cohérent mais ses bases sont fausses (basés sur la persécution) :

elles sont délirantes. Les autres manifestations fréquentes des psychoses sont l’incohérence

de la pensée et la discordance.

Les troubles névrotiques: ils ne comportent pas les délires mais les troubles

psychologiques qui altèrent la vie sociale du malade. Ils comportent presque toujours de

l’anxiété généralisé ou partielle de type phobique (il y a l’agoraphobie, claustrophobie,

sociophobie : traitement par immersion). Les personnes atteintes de ces troubles évitent les

situations qui les provoquent sous peine de malaise, de difficulté à se concentrer.

Page 21: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

16

Les troubles de l’humeur : Ce groupe réunit les troubles dans lesquels la perturbation

fondamentale est un changement des affects ou de l'humeur, dans le sens d'une dépression

(avec ou sans anxiété associée) ou d'une élation4.

Les troubles de la personnalité : ce sont des comportements persistants qui expriment la

manière de vivre de l’individu, de concevoir sa propre personne et d’établir ses rapports

avec autrui. Il n’y a pas de délire. Les types les plus connus sont :

- la personnalité paranoïaque qui est caractérisée par une sensibilité excessive aux

échecs, et aux frustrations, une tendance rancunière, tendance à déformer les

évènements ou les comportements d’autrui comme hostiles, méprisants voir

menaçants. Le paranoïaque surévalue son égo, quérulence.

- La personnalité schizoïde est marquée par une froideur affective, une indifférence

aux éloges comme les critiques, un intérêt sexuel réduit, une vie solitaire (désintérêt

pour les relations), indifférence aux normes et conventions sociales.

- La personnalité antisociale que l’on appelle couramment psychopathe. Les gens

atteints de ce trouble méprisent les normes établi, ils sont indifférents aux

sentiments d’autrui, attitude irresponsable, relation instable (36 femmes 36

domiciles), ils ont une faible tolérance aux échecs et aux frustrations, ils sont

agressifs, violents et ne se culpabilisent jamais, ne se tiennent pas compte des

expériences négatives (emprisonnement) et recrutent un grand nombre de

toxicomanes.

- La personnalité histrionique se caractérise par une hyperexpressivité,

hyperémotivité, théâtrale, superficielle, suggestive, égocentrique (rapporter les

attentions à soi/ comportement séducteur, aime plaire)

Troubles liés à l’usage des substances psychoactives : Ce groupe comprend de

nombreux troubles variés, de gravité et de symptomatologie diverses, mais qui sont tous

liés à l'utilisation d'une ou de plusieurs substances psychoactives, prescrites ou non par un

médecin. 3

4 Élévation de l'humeur hors de proportion avec la situation du sujet, pouvant aller d'une jovialité insouciante à une agitation pratiquement incontrôlable. Manie selon le langage commun.

Page 22: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

17

2- PSYCHOCHIRURGIE ET TROUBLE MENTAL

2.1- Définition de la psychochirurgie

Pour cette définition, nous pouvons se référer d’une part au dictionnaire numérique

« 12 dictionnaires indispensables ». La psychochirurgie est l’ensemble des opérations

chirurgicales effectuées au niveau du cerveau humain afin de faire disparaitre les

souffrances et les troubles mentaux. Selon le dictionnaire Larousse d’autre part, c’est une

méthode thérapeutique des troubles mentaux, qui consiste à intervenir chirurgicalement sur

le cerveau. Cette notion n’est donc pas problématique.

2.1.1- Lobotomie

� Principe de la lobotomie5

Selon certains psychiatres et adeptes de la psychochirurgie du XXème siècle, la

folie vient du cerveau. Pour traiter les maladies mentales, il est idéal de détruire la partie du

cerveau responsable de la folie : le lobe frontal. D’où la notion de lobotomie. D’après le

docteur suisse Gottlieb Burckhardt, directeur d’un asile d’altéré en suisse à l’époque, la

folie est d’origine cérébrale et il disait : « enlever une partie du cerveau, le malade, d’agité

qu’il était, deviendrait un fou tranquille ». Cela veut dire que le lobotomisé reste encore

fou, mais malheureusement qu’il n’a plus l’organe pour manifester sa folie. En 1935, le

docteur Moniz et le docteur Lima opéraient 20 malades agités et publia un ouvrage sur la

lobotomie. Cet ouvrage influença beaucoup de médecins comme le docteur russe Ludwig

Puusepp et le psychiatre américain Walter Freeman. Ce dernier a pris conscience de la

difficulté de l’opération en lobotomie et inventa une nouvelle technique simple et

accessible à tous. Il nomma son invention par la notion de lobotomie transorbitale ou

technique du poinçon à glace. Cette technique a le même principe que l’ancienne

lobotomie, mais seule la complexité de l’opération diffère l’une à l’autre. En fait, elle

consiste à soulever la paupière, faire passer l’instrument par-dessus l’œil en donnant une

forte poussé, puis manœuvrant le poinçon d’un côté à l’autre pour taillader le cerveau.

Elle ne nécessite aucune opération chirurgicale très complexe comme dans l’ancienne

lobotomie. Grâce à cette technique, le docteur Freeman a effectué 3.500 lobotomies

transorbitales par an au cours de sa carrière, c'est-à-dire 3.500 malades opérés.4

5 ALAN SCHEFLIN (W.), EDWARD OPTON (M.), Jr., 1978, L’homme programmé : les nouvelles armes

des manipulations de cerveau, éditions internationales, Alain Stanké Ltee, 1972

Page 23: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

18

� Prescription de la lobotomie d’après les praticiens de la

psychochirurgie

- Psychose à long terme ;

- Angoisse névrotique ;

- La névrose ;

- La nervosité ;

- Les peurs et les obsessions ;

- Pratique sur les toxicomanes ; les alcooliques ; les prisonniers ; les joueurs

invétérés ; les enfants incontrôlables.

2.1.2- Stéréoencéphalotomie : D’après le langage commun, c’est la

destruction de tissu profondément à l’intérieur du cerveau avec

des aiguilles insérées dans de petits trous dans le crâne.

� Principe de la stéréoencéphalotomie

Comme la lobotomie, la stéréoencéphalotomie est basée sur une opération effectuée

au niveau du cerveau, mais la différence réside sur les parties à opérer. D’après les

recherches faites par certains savants sur le cerveau humain, l’homme est doté d’une

faculté intellectuelle supérieure mais cela ne l’empêche pas de se classer au même niveau

que les hommes primitifs et les animaux sauvages. A l’intérieur de son cortex cérébral, qui

lui rend supérieur à d’autres mammifères, se cache le système limbique, siège des

émotions primitives. Parmi celles-ci, il y a la rage, la convoitise, la colère et l’angoisse.

L’idée découle donc dans le fait de détruire la partie interne du cerveau en cas de maladie

mentale déclarée : le système limbique. C’est ainsi que les fous enragés sont opérés au

niveau de ce système pour le stabiliser par l’entremise d’une aiguille insérée dans les petits

trous dans le crâne. Il y avait aussi la théorie qui prétend que le noyau amygdalien participe

aussi à la formation des émotions. L’ablation amygdalienne, initiée par le docteur

Balasubramaniam, par la même méthode fût donc un grand succès dans le domaine de la

psychochirurgie à l’époque.

� Prescription de la psychochirurgie stéréotaxique

- Agressivité ;

- Dépression névrotique et psychotique ;

- La peur et l’angoisse ;

- La névrose obsessionnelle ;

- Les troubles schizo-affectifs ;

Page 24: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

19

- La schizophrénie et autres psychoses ;

- La toxicomanie et l’alcoolisme ;

- Le comportement psychopathique ;

- L’état agité des vieillards ;

- La mélancolie involutive ;

- L’épilepsie accompagnée de troubles psychiatriques.

Quant à Madagascar avec son plus grand respect envers l’humanité et sa vision

démonocentrique à propos du trouble mental, est-ce que nous pouvons transposer ces

théories et ces méthodes de traitement à Madagascar ? Quelles sont les limites de ces

opérations cérébrales ? Par rapport à cela, comment se présente le traitement des troubles

mentaux à Madagascar ? Quelle approche devons-nous adopter pour aborder les troubles

mentaux ?

2.2- Point fort de la psychochirurgie

Le point fort de la psychochirurgie sur le traitement des maladies mentales réside dans le

fait que le sujet de la maladie ne constitue plus un danger pour la société après son

opération. Du côté individuel, le malade s’est libéré de ses détresses et souffrances

mentales, les chirurgiens l’ont confirmé.

2.3- Limites de la psychochirurgie

La psychochirurgie a méconnue la vraie cause de la maladie mentale. L’affirmation

que la folie vient du cerveau n’implique pas nécessairement que la folie est une maladie du

lobe frontal. En fait, pourquoi les chirurgiens, en traitant la folie, s’attaquent directement et

aveuglement sur le lobe frontal d’un malade au lieu de chercher une lésion ou une

anomalie dans les autres parties de cerveau responsable de la maladie pour orienter

l’opération? En plus, est-ce que nous pouvons dire que tous les troubles mentaux sont

toujours et forcément dus à une tumeur ou à une lésion cérébrale ? Dans la classification

des maladies mentales de la CIM 10 de l’OMS, il y a des maladies mentales non

organiques dont les causes restent méconnues par les médecins et les maladies mentales

organiques dont les causes sont déjà connues grâce à des anomalies observées directement

au niveau du cerveau. La nouvelle recherche a confirmé que la maladie mentale organique

peut être primaire [c'est le cas des maladies, lésions ou atteintes qui touchent le cerveau de

manière directe ou sélective, (il est plus logique de les nommer « maladies cérébrales »

plutôt que maladies mentales)] ou secondaire (c'est le cas des maladies et des troubles

Page 25: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

20

systémiques qui affectent le cerveau au même titre que les autres organes ou systèmes de

l'organisme). Alors, pourquoi opérer aveuglement le cerveau en méconnaissant la vraie

source de la maladie, à partir de laquelle l’opération doit être menée ? Ce que nous savons

de la psychochirurgie, c’est qu’elle réduit l’homme au même titre que les animaux en lui

enlevant sa faculté mentale supérieure dont le siège se trouve dans le lobe frontal. Ainsi,

cette méthode permet de modifier le comportement, la pensée et surtout la personnalité des

patients. Voici la liste de cette modification observée par les chirurgiens chez les

opérés chirurgicalement à travers la lobotomie ainsi qu’à travers la stéréotaxie :

- Inertie et manque d’ambition ;

- Affaiblissement de la pensée sérielle ;

- Perte de la conscience du moi ;

- Indifférence à l’opinion des autres ;

- Satisfaction de l’effort accompli même si il est de qualité ou quantité moindres ;

- Euphorie ;

- Fuite dans le rêve ;

- Brusquerie et bavardage ;

- Comportement agressif et persiflage ;

- Conduite indécente et manque d’attention ;

- Mauvais jugement ;

- Etre dépendant du monde extérieur ;

- Blanchiment ou sédation émotionnelle.

Les effets sont les mêmes pour les chimpanzés opérés frontalement. Ils sont

dépersonnalisant. Et l’opération ne fait qu’apparaitre certaines maladies iatrogènes.

Page 26: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

21

3- TRAITEMENT DES TROUBLES MENTAUX DANS LE CHUA

3.1- Organigramme du CHUA

Administratif

Majors de service

Infirmiers de garde

Majors de service

Infirmiers de garde

Personnel technique

Bibliothèque

Service générale Maçonnerie, charpenterie, jardinage, potagère, travail ménagère, travail métallique

Unité de soin IV Médecins

Majors de service

Infirmiers de garde

Médecins

Majors de service

Infirmiers de garde

Service statistique Paramédical

Magasin

Compte matière

Unité de soin III

Secrétaires : 2 Unité de soin II Médecins

Service comptable Personnel administratif Unité de soin I Médecins

Directeur adjoint administratif Directeur adjoint technique

Directeur de l’établissement

Service personnel Chef personnel

Garde bloc

Service session

Du jour

De nuit

Unité de soin VI

US VII

Atelier

thérapeutique

Accueil ; Triage ;

Urgence

Service pharmacie

Laboratoire

Service social

Médecins

Majors de service

Infirmiers de garde

Médecins

Majors de service

Infirmiers de garde

Infirmière

Major

Page 27: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

22

3.2- Types de soins

Le traitement des patients dans le CHUA s’effectue en trois étapes :

- Traitement par médicaments : psychotropes

- Psychothérapie

o Thérapie analytique individuelle ou psychanalyse

- Réhabilitation psychosociale

o Atelier thérapeutique : respect de l’hygiène, travail ménagère, potagère,

riziculture, jardinage

3.3- Techniques de recherche

3.3.1- Technique vivante

Pour établir une conversation avec les patients, une consultation préalable aux médecins de

garde est nécessaire pour que ceux-ci nous indiquent certains patients cohérents et aptes à

dialoguer. Durant le dialogue, nous nous présentions ce que nous sommes et notre objectif

d’abord pour qu’ils se sentent en sécurité et pour qu’ils ne nous prennent pas comme des

policiers ou des gendarmes ; ensuite, nous avions évité toutes tentatives de jugement et de

plaisanterie à propos de son histoire et de son cas et les patients ne sont pas obligé à

répondre à toutes les questions que nous les subissions. Des reformulations sont

nécessaires en cas de mal compréhension.

3.3.2- Technique de documentation

Plusieurs documents ont été consultés pour enrichir les contenus de cet ouvrage. Parmi ces

documents, il y a ceux qui concernent les troubles mentaux, la consommation des drogues,

la psychologie, la sociologie et la dianétique. Tous ce qui a rapport à notre sujet. De plus,

certains sites webs, bibliothèques et livres numériques ont été fréquenté également pour la

recherche d’informations sur notre sujet d’étude.

3.4- Echantillonnage

L’échantillonnage est composé de patients aptes à dialoguer, de leurs parents et des

médecins qui occupent les patients dans chaque unité de soin.

- Parents ou tuteurs des malades : 25

- Médecins responsables : 6

- Patients : 20

Page 28: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

23

Chapitre IIChapitre IIChapitre IIChapitre II : : : : Approche Approche Approche Approche psychologiquepsychologiquepsychologiquepsychologique du du du du

trouble mentaltrouble mentaltrouble mentaltrouble mental

Nous allons consacrer ce chapitre à l’étude psychologique du trouble mental. Il

s’agit d’une défaillance du mental analytique pour céder la place au mental réactif qui

contient des pensées et des émotions pénibles. Ce sont ces dernières qui déclenchent le

trouble mental chez un individu et ceci se caractérise en fonction des contenus

engrammiques. Pour ce faire, une définition du trouble mental sera faite en premier lieu, et

cela du point de vu de l’auteur ; ses causes seront présentés avec des méthodologies de

recherche et enfin, nous allons présenter des outils de recherche et des échantillonnages.

1- DEFINITION DU TROUBLE MENTAL

La terminologie utilisée dans ce volet nous est emprunté de la doctrine dianétique6.

Posons d’abord la question suivant : qu’est-ce qu’on entend par « mental » ? La

nescience de la signification de ce mot clé pourrait entrainer une erreur grave pour donner

une idée à propos du trouble mental. Selon le directeur de l’hôpital psychiatrique

universitaire d’Anjanamasina, Dr. Lanto, le terme « mental » est synonyme de l’entité

psychosique de l’occultisme qu’est l’esprit. Il a dit qu’il existe une relation et une

interaction entre l’esprit et le cerveau et le trouble psychique peut affecter le cerveau pour

entrainer des modifications quelconques sur le fonctionnement du celui-ci. Pour lui, c’est

l’esprit qui est malade mais non pas le cerveau, et pour soigner l’esprit, il faut agir sur le

cerveau, l’organe de sa manifestation, par l’entremise des substances psychotropes. Il a

donc défini la maladie de l’esprit comme une maladie qui perturbe la pensée et entraine des

comportements inadaptés.

D’après la définition ordinaire du dictionnaire, le mental constitue l’élément, la

partie, la substance ou le processus qui pense, veut, raisonne, perçoit, juge, calcule,… chez

l’être humain ou chez un être conscient. Or, il existe un autre élément qui ne pense, ne

veut, ne raisonne et ne juge pas chez l’être humain. C’est sa partie inconsciente. La

dianétique a fait une distinction très nette entre les éléments conscients et inconscients de

l’homme. En fait, elle définit le mental comme une totalité des activités mentales 5

6 HUBART (R.), la dianétique : science moderne du mental, new Eras publications, Copenhague

Page 29: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

24

conscientes et inconscientes. Selon cette discipline, le mental est, à la base, un système de

communication et de contrôle entre l’esprit7 et son environnement. Il se compose d’images

mentales qui représentent l’enregistrement de ses expériences passées. La dianétique

distingue le mental réactif du mental analytique. Le premier type de mental, mental réactif,

est la section du mental qui enregistre et classe la douleur physique et les émotions

pénibles et cherche à diriger l’organisme par simple excitation réflexe, sans réflexion. Il se

branche en totalité ou en partie, quand l’individu se trouve totalement ou partiellement

inconscient. Il ne pense que par identités. C’est-à-dire, il réagit en fonction d’un évènement

qui lui rappelle une expérience douloureuse du passé, d’où son appellation de mental

réactif ; Pour le second, il perçoit et enregistre les expériences, les interprète et les analyse

ensuite pour porter un jugement sur un fait. Autrement dit, c’est la partie du mental qui

perçoit et enregistre les données de l’expérience pour poser et résoudre les problèmes. Il

pense par différence et non par similitude.

D’après cela, le trouble mental se définit comme un trouble accompagné d’une

souffrance morale (conflit intra-mental et angoisse) qui se manifeste par une erreur de

perception, d’analyse et de jugement par les pressions des contenus du mental réactif

donnant lieu à la formation des comportements ou des conduites aberrantes, destructrices

et qui échappent à la norme ou au règle (toxicomanie pour soulager la douleur mentale, qui

ne fait qu’aggraver la maladie en fin de compte et transforme le trouble en trouble

organique (besoin organique incontrôlable de nicotine par exemple) ; éloignement au reste

du monde ; agressivité envers l’entourage ; méfiance excessive… .

2- CAUSES DES TROUBLES MENTAUX

Le mental réactif actif, mental analytique non actif. Trouble mental : résulte de

l’influence persistante des contenus engrammiques emmagasinés dans le mental réactif.

Nous pouvons provoquer un trouble mental chronique chez un individu en affaiblissant son 6

7 La dianétique a distingué l’entité métaphysique du mental.

Page 30: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

25

mental analytique. L’homme est doté d’une faculté supérieure que l’on peut renforcer pour

résister à tous types de souffrance mentale. Comment affaiblir le mental analytique d’un

individu ? Il faut agir et renforcer son mental inférieur pour prendre dessus de son mental

analytique : mental réactif (il nous égalise avec d’autres mammifères). Il faut y installer

des choses destructives, négatives et culpabilisantes. A cet effet, comme un ordinateur

infesté de virus, les pensées et les comportements deviennent aberrants. Nous pouvons

contrôler un individu en agissant sur ce mental.

Voici la description simpliste de la structure du psychisme et de son fonctionnement. Nous

pouvons fossoyer les causes des troubles mentaux en connaissant les principes qui suivent.

2.1- La notion de psychonomie

Selon les occidents, la psychonomie désigne une sorte de thérapie pour maintenir la bonne

santé. Elle repose sur l’idée que derrière un dysfonctionnement il y a une source. Et qu’il

faut trouver cette source pour réparer ce dysfonctionnement et ainsi permettre à la

personne de retrouver son homéostasie originelle. Elle a comme principe que la colonne

vertébrale est le pilier du corps et que tous les organes sont des acteurs de la

communication corporelle.

Ici, la psychonomie est pris sous son sens étymologique qui soit l’étude de la structure du

psychisme. Elle ne désigne pas une sorte de thérapie.

A ne pas confondre avec la psychologie qui signifie l’étude du système nerveux et des

mécanismes d’excitation réflexe.

- Définition

La psychonomie est composé de deux mots : psychisme et anatomie. C’est l’étude de la

structure du psychisme. Il existe deux types de mental, le mental analytique (conscience) et

le mental réactif (inconscience). Mais il y a le moi, l’entité métaphysique ou encore le côté

divin de l’homme, qui contrôle son organisme à travers le mental. Ne nous attardons pas

sur l’occupation de cette entité métaphysique dans notre leçon.

Voici un schéma simplifié pour décrire structuralement le psychisme humain.

Page 31: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

26

Figure n°1 : Structure simplifiée du psychisme humain8

2.2- La notion de psychologie : les réactions mécaniques ou machinales

La psychologie c’est l’étude du système nerveux et des mécanismes d’excitation réflexe.

2.2.1- Le réflexe

En se référant à la définition donnée par le dictionnaire Larousse, le réflexe est

l’ensemble d’une excitation sensorielle transmise à un centre par voie nerveuse et de la

réponse motrice ou glandulaire, toujours involontaire, qu’elle provoque. Est importante

l’étude du reflexe dans le but de comprendre comment fonctionne notre mental en cas de

troubles et ainsi dans l’intérêt d’affirmer que les troubles mentaux sont de types réflexes

créés à partir de certains évènements qui causent de la douleur. Les troubles mentaux

7

8 LAZA (M.), 2012, Délivré de ses cages, éd. Shopmybook.com, 2013, p.5

Inconscience

(cervelet)

Conscience (cortex

cérébral)

Organes

périphé

riques

Organes

périphé

riques

Organes

internes

Epine

dorsale

Cordons moteurs et

sensitifs

Système

nerveux

central

Système

nerveux

végétatif

Page 32: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

27

Source : CHARDEL (C.), 1831, Essai de psychologie physiologique, édition Gallila, bibliothèque

nationale de France.

soumissent à la loi du stimuli-réflexe. Comme un chien qui pense au repas quand il entend

le sifflement de son maitre, les malades mentaux pensent à l’évènement qui l’a causé une

vive douleur quand ils se heurtent à un évènement analogue à l’originel, ce qui va

entrainer des modifications de son comportement.

2.2.2- Loi mécanique du reflexe

Le système grand sympathique préside aux mouvements des organes internes tandis que le

cortex préside aux mouvements des organes périphériques. C’est la moelle qui préside à

ces mouvements quand ils sont automatiques, réflexe ; le cortex quand ils sont conscients.

Voici la description simple de la loi mécanique du réflexe :

Les excitations sensorielles touchent les organes périphériques et parcourent le long des

nerfs sensitifs pour être transporter aux substances grises de l’épine dorsale et le cortex

cérébral. Le réflexe implique la non intervention du centre principal : le cortex. Disons

donc que la substance grise de l’épine dorsale substitue le rôle du centre principal : c’est le

centre intermédiaire. Elle reçoit et renvoie immédiatement, par le cordon moteur, les

réponses appropriées. Elle ne raisonne pas, elle réagit par nature.

Figure n°2 : l’arc réflexe

Page 33: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

28

Or, cette réaction mécanique peut être freinée ou renforcée volontairement par

l’intervention de l’organe d’action de la volonté, « le cortex ». Dans ce cas, la réaction

n’est plus qualifiée d’ordre mécanique, il s’agit d’une action volontaire et pensante plutôt

qu’un simple « ébranlement nerveux ». Prenons par exemple les réactions possibles

entremises par un étudiant en face de son enseignant qui vient le gifler. Le réflexe de

l’étudiant est de frapper en retour le maitre et sa conscience peut renforcer cette réaction en

disant mentalement par exemple que ce n’est pas légale de frapper les étudiants mais peut

le freiner aussi par la prise en compte que c’est légitime d’être admonesté après avoir

commis une erreur dans la classe.

2.2.3- Les réactions engrammiques et trouble mental

L’engramme9, dénommé égo dans la tradition hindoue, est constitué par le

contenu total enregistré contenant de la douleur physique ou de l’émotion douloureuse et

tous les percepts. Il se forme à partir d’un moment d’inconscience10 et peut être restimulé à

un moment imprévisible par des évènements analogues, alors qu’ils ne le sont pas du tout,

à ceux qui l’ont provoqué. Les productions hormonales pour provoquer tous types

d’émotions sont relatives aux contenus du mental réactif. Si ces derniers sont caractérisés

par choses bonnes, les émotions seront agréables comme la jovialité ; mais si c’est le

contraire, les émotions seront pénibles, caractéristiques des engrammes. Les réactions

engrammiques, de nature réflexe, sont les restimulations de certains engrammes qui

perturbent la vie actuelle d’un individu qui, en plus de ça, s’identifie à son mental

inférieur. C’est pourquoi les individus atteints d’une psychose sont inconscients du fait

qu’ils sont victimes de la hantise des imaginations de son inconscience. Les névrosés sont

conscients de cette hantise mais ils ne sont pas capables de résoudre leur conflit interne et

ils sont souvent anxieux et déprimés. Ce sont les engrammes restimulés qui déterminent le

trouble mental chez un individu.

La connaissance combinée de psychologie et de psychonomie va nous donner la

clef pour ouvrir la porte qui va permettre à la lumière d’illuminer sur ce que c’est un

trouble mental, surtout sur ses causes et les mécanismes de son installation dans le

psychisme.8

9Ici, l’engramme est décrit selon la conception dianétique du terme. 10Moment durant lequel la conscience est débranchée de l’organisme.

Page 34: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

29

En connaissant la structure du psychisme humain que nous parvenons à savoir ses

fonctionnements.

Figure n°3 : Mécanisme de l’installation d’un trouble mental

Source : Enquête personnelle, 2013

Mental réactif (inconscience)

Mental humain

TROUBLE MENTAL

Moi individuel, volonté, libre arbitre. (Monde intérieur)

Traces pénibles : émotions, pensées : nuisent la fonction normale du mental analytique. (Engrammes)

Pensée rationnelle, logique, basée sur l’expérience. Stabilité émotionnelle et comportementale.

Insultes, punitions accablantes, évènements traumatisants… (Monde extérieur)

Mental analytique

(conscience)

ORGANISME

INFLUENCE NEGATIVE

Page 35: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

30

Pour avoir un peu plus de clarté sur les causes des troubles mentaux, faisons une

petite analogie du cerveau humain avec l’ordinateur. Le cerveau fonctionne à travers le

mental tandis que l’ordinateur à travers le logiciel. Si le mental fonctionne mal, c’est parce

qu’il est dérangé ou perturbé par les virus des émotions pénibles et des pensées et

réinstallées11 à l‘intérieur de l’ordinateur cérébral. Elles sont créées et installées à travers

les insultes répétés à plusieurs reprises et les punitions accablantes, par les parents12 en

général, durant la petite enfance, durant laquelle le mental analytique est encore

vulnérable. Ainsi, les évènements traumatisants peuvent causer des troubles mentaux

comme la perte précoce d’une mère, et l’abandon du père ou le divorce ; violence

conjugale ;… . Dans la figure ci-dessus, seul le mental réactif est actif et branché à

l’organisme pour commander celui-ci en fonction des virus. Nous parlons de virus dans le

sens où ils désignent les émotions et les pensées douloureuses (marquées par des flèches

continues). Cela entraine un dérangement mental et comportemental de l’individu.

Comme nous l’avons déjà vu plus haut, la conscience peut intervenir directement

sur l’organisme pour freiner certaines réactions machinales, que ce soit aberrantes ou pas.

La connaissance du principe qui suit est d’une grande importance pour l’éducation et pour

le développement et le renforcement du mental analytique d’un enfant ou d’une personne :

Les choses négatives accompagnées d’une atteinte verbale ou physique et d’un

débordement émotionnel agissent sur le mental réactif tandis que les choses positives

agissent sur le mental analytique.

- Quelques exemples courants de choses négatives :

o Tu es incapable de faire ceci ou cela, tu n’es pas à la hauteur, tu es faible,

o Tu es imbécile, ignorant, idiot, fou, …

Vous pouvez traiter de telles manières vos enfants et vous verrez les conséquences !!!

L’enfant peut être victime, à part de l’étiquetage que l’on a affligé sur lui, d’une dépression

nerveuse précoce ou d’une anxiété chronique à la suite de tels mauvais traitements. Il peut

se livrer à la toxicomanie pour dépasser son état dépressif ou anxieux et être agressif à tous

9

11 Il s’agit d’une réapparition de ces pensées et ces émotions à la suite d’une stimulation. 12 Nous pouvons se référer à « La folie et le désordre dans le monde : christianisme et trouble mental », dans délivré de ses cages, LAZA (M.), p. 18-21 /www.Shopmybook.com. Nous y trouvons mentionné que les chrétiens exercent une étiquette par la diabolisation sur celui qui n’adhère pas leur doctrine, ce qui va entrainer un comportement aberrant chez l’étiqueté, et ce comportement n’est qu’une réponse subterfuge à certaines émotions créées et installées à partir de l’étiquetage.

Page 36: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

31

ce qui lui donne la sensation de malaise (paranoïa).

- Quelques exemples courants de choses positives :

o Tu peux le faire, t’en es capable,

o Tu as des défauts mais tu peux te changer et t’améliorer,

o Tu peux faire encore mieux, etc.

Pourquoi agir sur le côté réactif du mental plutôt que sur le côté analytique de nos enfants ?

Dans cette méthode, nous allons adopter à la fois l’approche quantitative et qualitative.

Page 37: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

Partie ii : Divers aspects de la maladie mentale

Page 38: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

33

Dans cette partie, nous avons cherché à savoir si nos hypothèses sont vraies ou fausses en

essayant d’étudier les rapports entre les divers aspects de la maladie mentale. Nous allons

sacrifier cette partie pour l’étude de son aspect physiologique, sociologique et son aspect

global. Dans le chapitre premier de cette partie, nous avons parlé de l’aspect physiologique

de ce trouble en cherchant de dégager le côté psychologique sous-jacent de la maladie. Et

dans le second chapitre, nous avons établi un rapport sociologique avec le premier aspect ;

dans le dernier chapitre, des études statistiques ont été faites pour pouvoir conclure si nos

hypothèses sont confirmées ou pas.

Page 39: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

34

Chapitre IIIChapitre IIIChapitre IIIChapitre III :::: ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU

TROUBLE MENTALTROUBLE MENTALTROUBLE MENTALTROUBLE MENTAL

Comment les substances toxiques peuvent-elles agir sur nos organes vitaux ? Nous

entendons par ces derniers le cerveau, l’épine dorsale et le cervelet. Quels sont leurs effets

sur ces organes et quels types de troubles peuvent-elles engendrer ? Qu’est-ce que la

toxicomanie ? Ainsi, est-ce que nous pouvons dire que la toxicomanie constitue la

première cause de morbidité psychiatrique hospitalière à Madagascar ? Nous allons

fossoyer tous ces mystères dans le présent chapitre.

1- INTOXICATION DE L’ORGANISME PAR LES TOXINES 13

1.1- Toxines dérivées de l’alcool et des cannabis

Les principaux constituants psycho-actifs présents dans les cannabis sont :

o Le tétrahydrocannabinol (THC)

o Cannabinoïdes : cannabidiol (CBD), le cannabinol (CBN), et

tétrahydrocannabivarine (THCV).

L’éthanol pour l’alcool.

1.2- Leurs actions ou effets sur le cerveau

Parmi les zones du cerveau à travers lesquelles l’alcool et les toxines dérivées du cannabis

agissent, il y a le cervelet, le lobe frontal, les cellules du cerveau, l’hippocampe,

l’hypophyse et la moelle. La médecine nous donne quelques explications sur ces faits.

- Pour le cervelet, l’alcool et le cannabis ont pour effet négatif de trouble au niveau

de la motricité, de la coordination et de l’équilibre.

- Pour le lobe frontal, centre de l’élaboration de la pensée et de l’intelligence, c’est la

conscience qui commande la maitrise de soi et le comportement en société. Les 10

13

ANONYME, expertise collective, Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ? Edition Inserm, 2001, 101 rue de Tolbiac, 75013, Paris

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dommages causés au cortex frontal entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles.

Par ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réactions impulsives

et réduit l'action de freins naturels (par ex. pour stopper l'envie de boire).

- L'alcool est une substance anesthésiante qui agit donc comme narcotique sur les

cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre

les neurones. De plus, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment.

A terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle

la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe clairement à partir d'une consommation

journalière de 6 verres d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient détruire

les cellules cérébrales. De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on

consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut

ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.

- Et les souvenirs ne passent plus non plus de la mémoire à court terme à la mémoire

à long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur l'hippocampe. Ce sont

les « black-outs ». Le fonctionnement de la mémoire subit souvent de plein fouet

les effets d'une consommation de longue durée.

- La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de

fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne

peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée

sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout les « binge drinkers » qui

consomment de grandes quantités d'alcool en un temps record.

- L'hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse

commande certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette

glande, l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en

consomment trop.

1.3- Leur effet sur la psychologie d’un individu

D’après nos enquêtes auprès des toxicomanes traités au sein de l’hôpital psychiatrique

d’Anjanamasina, l’effet de ces substances toxiques sur la psychologie est la dépendance

morbide. Cette dépendance envers ces substances est nommée toxicomanie.

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2- TOXICOMANIE

2.1- Définition

Etymologiquement, c’est la prise maniaque et pathologique des substances psycho-actives

(toxico et manie).

Selon Savage, 2003 dans « La toxicomanie, guide d’information », la toxicomanie est une

maladie primaire, chronique et neurobiologique comportant des facteurs génétiques,

psychosociaux et reliés au milieu et à l’entourage. Elle se caractérise par un ou plusieurs

des comportements suivants : perte de contrôle à l’égard de la consommation de drogues,

usage compulsif, maintien de la consommation malgré ses méfaits et état de besoin intense.

2.2- Causes de la toxicomanie

D’après les enquêtes faites au sein de l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina, il existe des

facteurs :

2.2.1- Génétiques

Il s’agit là d’un gène vulnérable à l’influence de la prise des drogues ou des

substances psycho-actives. A part cela, l’antécédent familial n’est pas à négliger. Un

individu élevé dans une famille qui a la tendance à se droguer ou à boire peut hériter sans

aucun doute ces mauvaises habitudes. Les médecins travaillant dans l’hôpital l’ont dit.

2.2.2- Sociaux : marginalisation (perte d’emploi) et stigmatisation

en raison de la culture ou des statuts socio-économiques

D’après les médecins encore, il existe des facteurs extérieurs qui peuvent entrainer

des troubles mentaux. Pour le cas de Madagascar, c’est la perte d’emploi, le fait d’être

chômeur et en un mot, être exclut de la société qui constitue les facteurs principaux qui

incitent les individus à se droguer. Si on n’a pas d’emploi, on se sent exclut de la majorité,

le trouble nait à cet effet qui rend vulnérable la psychologie d’une personne. En plus de çà,

la stigmatisation envers une personne en raison de la différence culturelle peut aussi

engendrer un trouble mental que ce soit relié à l’utilisation des substances psycho-actives

ou non. Dans le chapitre suivant, nous allons citer plusieurs exemples pour illustrer le cas

social de la maladie mentale.

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2.2.3- familiaux : façon d’élever les enfants, pauvreté, difficulté et

conflits au sein de la famille

D’après les enquêtes faites auprès de certaines psys au sein de l’hôpital

psychiatrique d’Anjanamasina, le principal facteur de la prise maniaque de substances

toxiques est l’influence des paires sur le comportement individuel. Pourquoi cette

vulnérabilité à de telle influence ? Nous avons observé que les toxicomanes sont issus des

familles ayant des problèmes conflictuels. Ces problèmes se passent très souvent et

s’observent en particulier entre les parents dont le père impose sa grandeur physique sur la

mère. A cet effet, l’enfant ou l’adolescent cherchent la tranquillité et l’équilibre

émotionnelle et mentale chez leurs camarades en se laissant entrainer progressivement à la

toxicomanie.

Le cas d’une jeune fille que la mère n’a pas l’intention de dire le nom

Nous avions discuté avec sa mère puisqu’elle, la patiente, était encore dans le coma.

« Ma fille a 17 ans, que notre interlocutrice nous a interdit de connaitre son nom.

Elle était victime d’une violence physique et psychologique incessante au sein de notre

famille et qui a cherché ailleurs une société qui peut lui procurer de la tranquillité et de la

sécurité. Son père était éthylique et déclenchait tous les soirs des bagarres avec moi et sa

petite fille. Grâce à cela que la fille était devenue drogueuse et alcoolique en se laissant

entrainer par leurs amis de l’école. Elle n’avait pas aimé son père. Elle avait fréquenté les

boites de nuit et les karaokés et ses amis l’ont exploité en lui donnant de la drogue et de

l’alcool et elle s’en était adonnée facilement car elle se sentait en sécurité avec eux. Après

avoir bu et fumé, elle se mettait en état de convulsion et tombait dans le coma. Un jour,

j’ai trouvé dans son cartable un paquet d’oxford et je n’ai rien dit quelque chose à ma fille

pour ne pas lui donner de la peine car je savais déjà que la santé de celle-ci était en

danger. Après la mort de son père, il n’y a pas longtemps, elle était devenue de plus en

plus rebelle en reprenant de la drogue et de l’alcool et sa maladie de convulsion s’était

aggravée. C’est ainsi que j’ai décidé de l’amener à l’hôpital psychiatrique pour la

soigner. »

Le vrai diagnostic de cette jeune fille ne s’agit pas de l’épilepsie. Cette dernière peut être

due par l’abus de drogue et d’alcool. Dans les 90% des cas, ce sont ces dernières qui

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entrainent la morbidité hospitalière. Ainsi se pose la présente question : qu’est qui ont

poussé les gens à prendre et à dépendre vis-à-vis de la drogue ? Des mauvais amis ou cela

relève de leur propre volonté ? D’après notre petit récit que l’on prend comme exemple,

c’est l’environnement familial qui a posé de problème pour la jeune fille et l’a obligé de

quitter la demeure pour trouver une nouvelle vie ailleurs. Du côté psychologique, elle était

très déprimé par le conflit incessant au sein de la famille et pour s’en esquiver, les amis

avec de l’alcool et de la drogue seront idéals pour se renforcer. Et ses amis ont en fait la

même situation que elle. Ce qui ressemble s’assemble.

Si nous parlons de la dépression, ne s’agit-elle pas de l’affaiblissement du mental

analytique, programmé à la résolution de certains problèmes ? Comme notre jeune fille, ne

savant plus quoi faire, puisque le côté analytique de son mental était violé, elle a cherché la

solution dans la drogue et de l’alcool.

2.3- Conséquences de la toxicomanie

Les troubles dérivés de la toxicomanie observés sur le tableau clinique sont:

- Complication schizophrénique,

- Bouffés délirantes,

- Syndromes amotivationnels et schizophrénie déclenchée ou aggravée par le

cannabis.

Pour illustrer cette conséquence, nous allons prendre comme un exemple le cas d’un

toxicomane. Son nom est «Andry».

Le cas de «Andry», 38 ans

«Je m’appelle Andry, je suis un homme qui habite à Ambohimangakely. Je vis avec

ma mère ce qui veut dire que je suis célibataire et n’ai ni enfants ni travail et je ne suis

jamais allé à l’école. J’ai commencé à se droguer depuis mes quinze ans sous l’influence

de mes camarades. C’est parce que je n’ai ni de travail ni de diplôme, je me sens différent,

inférieur et exclut par rapport à la majorité et viens à cet effet se rejoindre les gens ayant

la même situation que moi pour se fortifier. J’étais très faible et déprimé et avais l’idée de

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se suicider tous les jours, et le cannabis jouait un rôle très important pour moi de

surmonter ces sensations néfastes. Nous allons détaillés dans le chapitre suivant la

conséquence de l’exclusion sur la psychologie et le comportement d’un individu. Depuis

mes quinze ans, en 1991, jusqu’en 2002, je me noyais dans le cannabis. Et durant ces

moments, j’avais des hallucinations auditives qui me persécutaient. J’avais entendu des

voix qui m’interdisaient de faire tous ce qui me plaisaient et j’avais trop peur de rien et se

culpabilisais très souvent. Depuis cette année-là jusqu’en 2005, je me repliais sur moi-

même dans ma chambre sans se connecter avec qui que ce soit sauf ma mère qui me

donnait de quoi à manger. Durant trois ans, je vivais dans cet état comme un autiste qui ne

peut se communiquer avec personne. J’ai recommencé à se droguer en 2006 car j’avais

cru que j’en ai besoin pour surmonter mes faiblesses. De là commençait les hallucinations

et l’état maniaco-dépressif et je devenais agressif envers la société. C’était en 2011 que

j’ai été interné dans cet hôpital par la police pour se soigner et se désintoxiquer. »

Quand on lui a demandé sur l’état de sa santé, il a dit qu’il est déjà mieux mais il a encore

envie de se droguer.

3- RESUME : QUELQUES DONNEES STATISTIQUES

TABLEAU N°2 : Taux de la toxicomanie d’après leurs facteurs

Facteurs Pourcentage

TOTAL Homme Femme

Génétiques 0 0 0

Sociaux 12 0 12

Familiaux 2 1 3

TOTAL 14 1 15

Source : enquête personnelle, avril 2013

Nous avons enquêté 20 patients dans l’ensemble des unités de soins dont 15 ont des

troubles de comportement ayant des liens avec la prise maniaque de substances psycho-

actives. Pourquoi 20 seulement ? Nous voulons connaitre le vrai problème de chaque

toxicomane mais ce qui nous empêche de le faire c’est que la majorité d’entre eux étaient

incohérents et qu’il était impossible d’établir un dialogue avec. Parmi ces 20 patients, 5

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présentaient des complications schizophréniques dont les réponses qu’ils nous ont fournies

n’ont aucun sens. Ainsi, cet effectif va nous suffir pour constituer un échantillon.

D’après ce tableau, le caractère génétique de la toxicomanie est nul. Pour savoir le

caractère génétique de la toxicomanie, nous avons interrogé les toxicomanes s’ils ont des

antécédents familiaux que ce soit des frères, des sœurs ou des parents. S’ils en ont, nous

pouvons en conclure que les toxicomanes avaient hérité des gènes vulnérables à la prise

des drogues. Mais d’après nos enquêtes, il n’y en avait pas. Dans notre tableau, ce sont les

facteurs sociaux qui dominent. Ils présentent un chiffre élevé de 12 contre 3 seulement

pour les facteurs familiaux. Ce qui va nous permettre de dire que pour soigner le trouble

mental lié à l’usage des drogues, il faudra d’abord soigner la société. Mais comment ?

Nous trouverons la réponse dans la dernière partie de cet ouvrage. Le chiffre 12 représente

en fait des gens victimes de l’exclusion voir même de la stigmatisation de leur société et

qui s’adonnent plus facilement à la prise maniaque de drogue et de l’alcool pour se

renforcer. Dans le chapitre qui suit, nous allons présenter des détails pour le facteur social

de la maladie mentale et des exemples de cas seront donnés pour savoir si nos hypothèses

sont vraies ou pas. Quand au chiffre 3, ce sont les jeunes qui sont les plus touchés. Ils sont

victimes d’une violence dans leur famille et cherchent à cet effet des refuges chez leurs

camarades. Ce sont les gens exposés dans une situation analogue qui se regroupe et forme

une bande. Ils sont souvent des toxicomanes.

Page 46: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

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CCCCHAPITRE IVHAPITRE IVHAPITRE IVHAPITRE IV : A: A: A: ASPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTAL

Dans ce chapitre, nous avons défini en premier lieu les termes maladie sociale ; la

différence entre maladie sociale et maladie mentale sera démontré après et enfin, il est

important de connaitre les rapports entre la maladie mentale et sociale à travers des

exemples de cas réels.

1- ESSAI DE DEFINITION DE LA MALADIE SOCIALE

1.1- Définition par Roger Bastide

Dans « la sociologie des maladies mentales » de Roger Bastide, une société est dite

malade quand elle normalise les normes déviantes. Ce qui veut dire qu’un individu qui

n’introjecte pas en lui ces normes est jugé malade pour une telle société alors qu’il ne l’est

pas du tout dans une autre société. Ainsi, comment peut-on juger de la déviance ou non

d’une telle ou telle norme ? Est-ce qu’il existe une ou des normes et des valeurs sociales

universelles et idéalisées par tous, par chaque types de société ? Chaque société possède

ses propres valeurs et normes. Ce qui veut dire que la conception de la maladie mentale

peut être varié d’une société à l’autre et la définition donnée par Roger Bastide est encore

problématique et, donc, n’est pas valide et nous ne pouvons pas définir la maladie sociale à

sa manière. Nous allons essayer de définir cette notion.

1.2- Essai de définition

Il existe des normes et des valeurs à suivre dans la société. On entend par norme

l’ensemble des règles extérieures de l’individu qui s’imposent généralement sous la forme

de contrainte et qui régissent l’action individuelle des membres d’une société. Il y a des

normes implicites et des normes explicites. On entend par valeur l’ensemble des idéaux

collectifs (une vision commune du monde) qui orientent les actions individuelles. Une fois

intériorisées, les valeurs donnent un sens au pratique des individus et d’après Durkheim,

s’impose à eux. Les valeurs confèrent aux normes leurs légitimités. Le fait d’intérioriser

les valeurs et de se conformer aux normes sociales implique donc une société saine. Tandis

l’existence du non-conformisme implique le contraire, c'est-à-dire, une société malade.

Quand on parle de maladie et de santé sociale donc, on doit se référer aux normes et aux

valeurs qui assurent l’égalité et l’équilibre et donc la paix dans une société.

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2- DIFFERENCE ENTRE MALADIE SOCIALE ET MALADIE MENTALE

2.1- Maladie sociale : La maladie sociale est une maladie qui se passe à

l’extérieure de l’individu, c'est-à-dire, entre les hommes.

2.2- Maladie mentale : La maladie mentale est un dysfonctionnement

des organes de pensée qui se passe dans l’homme, à l’intérieur de

l’individu.

Dans la maladie sociale, on parle de la stigmatisation et de la marginalisation ou de

l’exclusion sociale.

2.3- Stigmatisation : c’est un terme utilisé par le courant interactionniste.

La stigmatisation est un marquage ou un étiquetage d’un individu ou

d’un groupe par des institutions à partir des pratiques interprétées

comme des symptômes de maladie ou de déviance.

2.4- Marginalisation ou exclusion sociale : quand on est marginalisé ou

exclut, cela veut dire tous simplement que l’on est mis en marge ou

en écart de la société. Nous pouvons définir la marginalisation ou

l’exclusion sociale par toute déviance par rapport aux normes

établies par la majorité.

3- LES RAPPORTS ENTRE MALADIE SOCIALE ET MALADIE MENTA LE

Pour connaitre les rapports entre maladie sociale et maladie mentale, nous devons

étudier les effets et les impacts de la stigmatisation et de l’exclusion sociale sur la

psychologie et le comportement des individus. Pour ce faire, quelques données statistiques

nous seront indispensables.

3.1- Marginalisation ; exclusion ; … [Facteurs économiques (chômage,

revenus faibles, pauvreté…) ; Violence conjugale ; Catégorie

socioprofessionnelle des malades mentaux

Le secteur qui suit nous indique que la plupart des toxicomanes sont des chômeurs.

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Figure n°4 : Taux de toxicomanie en 2010

Source : Service statistique du CHUA, 2010

Nous allons donner quelques exemples de cas réels. Nous allons prendre le cas de «Andry»

âgé de 38 ans et d’Erick, 27 ans. Tous les deux sont désintoxiqués dans l’unité de soin

numéro 6 (US VI).

Le cas de « Rindra », 25 ans

« Je m’appelle Rindra, j’ai 25 ans pour cette année 2013 et j’habite à Ankadifotsy.

Je vis avec mes parents, c'est-à-dire, que je n’ai pas d’emploi, je suis célibataire et je n’ai

pas d’enfants. Je me sentais exclut car je ne travaille pas comme les autres pour embellir

la qualité de la vie quotidienne. Comme tous les autres toxicomanes, je n’ai jamais allé à

l’école et ce sont les voisins de même situation que moi qui m’a incité à se droguer, c’était

en 2009, le début de mon histoire dans le monde des marijuanas. Avant cette année, je

fumais déjà et ce n’est pas encore de la drogue dure mais de la cigarette comme l’oxford,

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j’ai commencé cela depuis 2005. J’avais perdu mon père en 2002 et depuis cette année,

j’étais toujours très dur envers ma mère et je finirais par quitter ma demeure pour errer et

vagabonder partout dans les rues en 2009. C’est dans les rues que j’ai trouvé mes

nouveaux camarades et c’est ceux-ci qui m’ont incité très facilement à devenir toxicomane.

Pour être comme la majorité, c’est à dire, avoir de l’argent, moi et mes camarades font

des pickpockets voire des braquages en se droguant avant d’exécuter tel acte. Et tous les

jours, je me renforce par l’entremise des drogues et de l’alcool. J’étais dans ce monde

depuis 2009 jusqu’en 2013. Durant ces années, j’étais déjà passé quelques années en

prison (dont la duré et la date n’ont pas été précisées). Aujourd’hui, ma mère me manque

beaucoup et j’ai beaucoup de remord quant à ma séparation envers ma famille. Grâce à

cela, il nous a donné quelques conseils pour que l’on ne puisse devenir comme lui : il faut

aimer l’école ; il faut respecter les parents et il est important de bien choisir les bons

camarades. »

Le cas de « Erick », 27 ans

Nous avons adressé à son père pour son propos car il était encore incohérent et agressif et

il était encore verrouillé dans sa chambre pendant notre conversation avec son père.

« Erick est originaire d’un quartier peu connu du monde : Andohamandry. Il vit

seul avec son père. Il a perdu sa mère il y a cinq ans, c’est dire, en 2008. Il n’a pas

d’emploi, il est célibataire et n’a pas non plus d’enfants. Selon son père, il était depuis à

peu près sa quinze ans un cannabique. Il n’a jamais dit à son père qu’il fumait mais ceci

l’a saisi très souvent en flagrant délit dans sa chambre. Selon notre interlocuteur, il n’a

jamais intéressé à l’école et il a abandonné depuis sa classe de onzième, il avait 12 ans.

Puisqu’il ne travaille pas, dit son père, il gaspille tous son temps avec ses voisins dans son

quartier pour se droguer et boire des boissons alcooliques. Ses voisins sont issus des

familles aisées et font des petits business que notre interlocuteur n’a pas précisé quels

genres de business font-ils. Tous les soirs, ils se réunissent dans la maison de ses voisins

pour se défouler avec les drogues et il y avait toujours des bagarres qui finissent par

l’homicide, la destruction des propriétés des autres comme des voitures, son père l’a bien

renforcé. Un jour il avait blessé un homme avec un bois rond de deux mètres. La drogue

l’emporte car il n’a pas de quoi à manger. Depuis la perte de sa mère, il est devenu

mutiste car il a vraiment manqué sa mère et son état s’était aggravé et il était devenu de

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plus en plus dépendant vis-à-vis des drogues et agressif. Son comportement et sa

personnalité était totalement dérangé. Selon son père qui le garde, il est venu cinq fois à

l’hôpital pour s’écarter du monde et surtout pour se soigner. Son père pense qu’il va

s’ajourner éternellement là bas car son état de santé ne s’améliore jamais. »

Le cas de « Hasina », 27 ans

Nous avions adressé à sa mère et à l’infirmière car Hasina était encore instable et agressif.

« Hasina est originaire d’Antehiroka. Il habite chez sa chérie. Remarquons qu’il

n’est pas toxicomane comme ceux que nous avons décrit auparavant. Il a une épouse

comme nous venons de dire mais pourtant privé d’emploi. Puisqu’il ne travaille pas, la

famille de son épouse le déteste énormément et sollicite celle-ci à l’abandonner alors

qu’un bébé était déjà grandi dans son ventre. La mère a tué ce bébé, après avoir été

convaincu par ses familles, pour se remarier avec un autre. Il a été donc abandonné par

son épouse et retournait chez sa mère. A part cela, notre interlocuteur nous a raconté qu’il

a été ensorcelé par la famille de son épouse. Puisqu’il était déprimé par l’abandon de son

être bien aimé et par la haine des autres qui soit la famille de cette petite rose, ce trouble

moins léger était aggravé par la sorcellerie. Nous avons demandé à sa mère « pourquoi

dites vous qu’il a été ensorcelé ? » Sa mère nous a répondu que le frère de son patient a

consulté l’homme qui travaille avec les « kalanoro » et c’est lui qui a rendu possible la

connaissance de la source de la folie de son frère. En plus, il avait remarqué que son ex eu

un bébé après avoir se remarié, ce qui aggravait encore sa folie. Nous avons observé son

comportement très agressif, comme nous le trouvons très souvent chez les toxicomanes,

envers l’infirmière ce qui explique qu’il a le désir inconscient de réaliser une vengeance

vis-à-vis de son ex femme, il projette sur toutes les femmes le caractère de son épouse qui

l’avait abandonné et qu’il voulait tuer sans aucune hésitation. Il ne voit plus l’infirmière, il

voit quelqu’un qui lui paraissait être l’être aimé qui l’a fait souffrir dans le passé. Selon sa

mère, il est interné quatre fois dans cet hôpital et aucun médicament ne peut le guérir.

Aujourd’hui, il se plaint de voir quelqu’un qui va l’agresser. Ce qui veut dire qu’il a des

hallucinations visuelles, il voit que quelqu’un va le tuer et il se replie sur lui-même dans le

coin de sa chambre comme un schizophrène car il a très peur. »

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Bref, le fait de ne pas travailler n’a pas engendré de trouble chez Hasina mais c’est la

société qui l’a fait naitre dans son psychisme par la sorcellerie. Même s’il n’a pas senti

exclu, la société vient de l’exclure directement.

Ce qui est remarquable dans le cas de « Andry » que nous avons cité dans le

chapitre précédent et dans le petit récit de « Rindra » et de « Erick », c’est que l’individu

privé d’emploi et de diplôme a la sensation d’être mis en marge même si la société ne le

stigmatise pas. La sensation d’infériorité et d’être exclu nait automatiquement dans

l’intérieur grâce à des normes établies implicitement par la majorité et on n’est pas à la

mesure de suivre ces normes. C’est comme cela que la société s’exprime pour nous

exclure. C’est parce que tout le monde a sa propre occupation comme le fait de travailler et

d’aller à l’école, il se sent inférieur parce qu’il n’est pas comme les autres, c'est-à-dire,

qu’il ne travaille pas et qu’il n’aille pas à l’école. Et c’est cette sensation qui a poussé

«Andry» à se droguer incessamment pour gagner de force et pour surmonter la maladie de

langueur.

Voici un autre graphique qui va nous indiquer la recrudescence des malades mentaux liés à

l’usage des substances psycho-actives grâce à l’oisiveté. Cela peut être dû à la crise

politique depuis l’année 2009. Les personnels de l’hôpital ont confirmé cette affirmation et

ce sont les commerçants ambiants et les travailleurs dans les zones franches qui sont les

plus touchés. En 2010, les chômeurs toxicomanes s’élèvent jusqu’à 41,37%, cela augmente

de 6 % environ durant l’année 2011.

Figure n°5 : Taux de toxicomanie en 2011

Source : service statistique du CHUA, 2011

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Autrement dit, la maladie mentale se perdure grâce à des conflits intra-mentaux incessants,

l’individu cherche l’équilibre mental par la prise de drogue. Ces conflits se traduisent par

« je veux mais je ne peux pas » dans le psychisme. Pourquoi le « je veux » ? C’est la

norme établie par la société qui contraigne l’individu à vouloir et à devenir comme la

majorité. Le « je veux » n’est pas donc le vrai vouloir de l’individu, mais c’est le vouloir

de la société puisqu’il y a des normes et que nous devons nous y soumettre. Cette instance

s’agite dans le mental réactif. Il n’y a pas d’émotions, de pensées ni de traces pénibles

comme nous l’avons affirmé dans nos hypothèses, il n’y a que des conflits intra-mentaux

qui engendrent des émotions et des pensées pénibles. L’individu cherche en considérant

toute chose à la résolution de ce conflit. Dans notre cas, il s’agit de la prise de drogue ou de

l’alcool qui ne fait qu’engendrer de la toxico-addiction. L’individu, en faisant cela, fuit la

réalité en construisant et réalisant mentalement tous ce qu’il n’arrive pas à acquérir dans la

vie réelle : caractéristique de la schizophrénie. Si le conflit n’est pas résolu par la prise de

drogue ou de l’alcool, il en résultera une tentative suicidaire, une addiction envers ces

substances toxiques, une grande souffrance mentale, une grande angoisse, phobie, anxiété.

C’était le cas de « Andry », cité dans le chapitre numéro III. Pour « Rindra », il fumait pour

avoir un risque dans le but de braquer des maisons.

3.2- Autres phénomènes sociaux pouvant déclencher un trouble mental :

Evénements traumatisants : accident ; perte d’un être cher ; perte

d’emploi ; décès

Le cas de « Franck », 25 ans : il a perdu sa petite copine après une relation de 7ans

« Je suis originaire de la ville de Majunga. J’habite

avec mes parents. J’ai un enfant mais je suis célibataire. Dans ma vie, j’étais toujours

victime d’une exclusion dans la société. Puisque je suis riche et plus aisé par rapport

autres, les gens ne m’aimaient pas et ils sont jaloux de moi. Grâce à cela, les gens m’ont

ensorcelé. Ils ont mis de l’huile de marijuana et du charme dans mon repas. J’étais devenu

bizarre et ma famille m’a amené dans cet hôpital. Il ne nous a pas dit la date de cet

évènement. Depuis 2008, j’ai commencé à prendre à volonté le cannabis à cause d’un

problème de relation amoureuse. Ma petite amie m’a abandonné car elle était trop

jalouse. Elle n’avait plus confiance envers moi. Elle a dit que je ne suis pas fidèle parce

que je suis beau-gosse, j’ai de la richesse, etc.… et elle

Page 53: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

48

m’a laissé seul à cause de ce jugement sans fondement. Depuis le moment où elle m’a

abandonné, j’étais devenu mélancolique et j’ai commencé à établir un réseau avec les

toxicomanes pour se droguer dans le but de l’oublier (la fille) et d’apaiser ma maladie de

langueur. Il faisait 5 ans que je fume de la drogue, c'est-à-dire, de 2008 à 2012. Quand je

sors d’ici, je ne voulais plus revoir mes amis et je voulais continuer mes études à

l’extérieur. »

Derrière un trouble dérivé de la toxicomanie il existe un autre état pathologique qui

l’a favorisé. Pour le cas de Franck, c’est la mélancolie qui l’a poussé à se renforcer par

l’entremise de la drogue, qui, à cet effet, a germé un trouble dans son comportement, la

raison de son séjour à la CHUA. Sa mélancolie a été déclenchée par l’abandon de sa petite

amie. A part le déséquilibre qui se passe dans la société donc, il y a aussi le fait de

s’attacher à une chose ou à une personne. La perte de cette chose ou cette personne que

l’on est fortement attaché peut entrainer un trouble mental. Nous avons par exemple le cas

de Franck, originaire de Mahajanga, qui a perdu sa petite amie à qui il a été attaché. Là, la

société ne joue aucun rôle dans la genèse de troubles mentaux. C’est l’absence ou plutôt la

perte de la personne à laquelle on est attaché, surtout si elle se passe d’une manière subite,

qui entraine toute sorte de maladie de langueur. Pour Franck, il était submergé par la

mélancolie et la dépression. Il a cherché à résoudre son problème mental à travers la prise

de drogue. Or, ce dernier ne fait qu’aggraver ses troubles.

En fait, les toxicomanes internés dans les hôpitaux psychiatriques présentaient des

signes d’angoisse ou de dépression nerveuse avant, et que celles-ci sont aggravées par les

drogues ou l’alcool, besoins pour échapper à ces maladies. Pour les autres, c'est-à-dire, des

gens en dehors de l’internement, qui ne le sont pas, ceux-ci fument ou boivent juste pour se

défouler mais non pas pour échapper à une quelconque maladie occultée quelque part dans

le psychisme.

Le cas de la demoiselle Julie, plus de 30 ans qui a perdu son emploi

« Nous ne savons pas vraiment le cas de cette demoiselle, tous ce nous savons d’elle c’est

qu’elle était perturbée à cause d’une perte subite de son emploi. Elle était plus ou moins

Page 54: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

49

incohérente lors de notre conversation et elle avait quelques difficultés à saisir certains

mots que nous lui émettons. Elle était enseignante au sein d’un établissement scolaire.

Ainsi, elle nous a raconté qu’elle a perdu son père et quelques jours après l’enterrement de

celui-ci, son chef l’a renvoyé subitement de son poste de travail pour une cause dont elle

ignore. Elle avait, a dit-elle, une crise cardiaque et c’est pourquoi on l’a envoyé ici pour se

soigner. »

Page 55: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

50

Chapitre vChapitre vChapitre vChapitre v :::: trouble mentaltrouble mentaltrouble mentaltrouble mental, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité

Dans ce chapitre, nous allons voir le trouble mental dans sa globalité, c'est-à-dire, du côté

psychologique, physiologique et sociologique ensemble. La première section concerne la

répartition des malades selon la nature des troubles. Après cela, dans la seconde section,

nous allons synthétiser en une formule mathématique tous les facteurs possibles du

dérangement mental, autrefois séparés par nos savants pour pouvoir confirmer ou infirmer

nos hypothèses. Nous avons là la psychiatrie anthropologique. Enfin, des confrontations

des faits avec les hypothèses seront faites.

1- REPARTITION DES PATIENTS SELON LA NATURE DU TROUBLE

Page 56: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

51

TABLEAU N°3 : Répartition des malades selon la nature des troubles

Nombre de cas de la

maladie mentale

hospitalisée

Nature du trouble

2009 2010 2011 2012 2013 TOTAL

Troubles mentaux liés à

l’abus d’alcool 57 103 88 70 76 394

Troubles mentaux liés à

l’utilisation de

substances dérivé du

cannabis

103 190 221 197 123 834

Troubles mentaux liés à

l’utilisation de

substances psycho-

actives multiples

14 45 45 48 52 204

Schizophrénie 54 176 206 309 142 887

Troubles délirants

persistants 8 32 26 14 6 86

Troubles schizo-affectifs 8 13 14 2 10 47

Episode maniaque 14 27 18 16 14 89

Trouble affectif bipolaire 12 21 27 7 37 104

Episode dépressif 37 48 36 16 24 161

Epilepsie 13 29 31 33 17 123

Autres 29 50 42 120 40 281

TOTAL 349 734 754 832 541 3210

Source : enquête personnelle, avril 2013

Page 57: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

52

En observant les chiffres inscrits dans ce tableau, les trois premières causes

d’hospitalisation sont :

- La schizophrénie, F 20 ;

- Le trouble dérivé de l’abus d’alcool, F 10 ;

- Le trouble lié à l’utilisation des cannabis, F 12.

Ce tableau montre apparemment que les hommes sont plus vulnérables aux maladies que

les femmes. Dans la majorité des cas que nous avons trouvés, cette constatation est

indiscutablement vraie. Par contre, d’après les données statistiques, en 2012 et en 2013, ce

sont les femmes qui sont les plus susceptibles d’être touchées par la maladie de la

dépression par rapport aux hommes.

TABLEAU N°4 : Pourcentage de la dépression en 2012 et 2013 à Madagascar

Année Pourcentage de la dépression

Homme Femme

2012 28 % 71 %

2013 26 % 73 %

Source : enquête personnelle, avril 2013

1.1- Causes de la dépression : Les enquêtes faites auprès de nos cibles nous ont

dictés que les hommes sont déprimés par des circonstances de la vie

quotidienne, obligeant ceux-ci à se renforcer par l’entremise de diverses

substances psycho-actives. Or, ces dernières ne font qu’aggraver ou

engendrer un nouveau trouble lié à l’utilisation des substances psycho-

actives, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les femmes. Pour ces

dernières, il s’agit en général des femmes qui ont subi des violences

conjugales. D’après cela, nous pouvons dire que chacun a sa propre réaction

face à la dépression :

- Les hommes tentent de l’oublier, de la vaincre et de la dissimuler par la prise de

drogue ou de l’alcool ;

Il est donc déraisonnable de dire que c’est la toxicomanie qui constitue le facteur principal

de trouble mental, il s’agit de la dépression. Nous avons déjà cités plusieurs exemples de

ce genre de cas puisé de la réalité dans les chapitres précédents. Voici un schéma pour

mieux décrire ce phénomène :

Page 58: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

53

Figure n°6 : Cercle vicieux de la maladie mentale

Source : Enquête personnelle, avril 2013

- Les femmes n’essayent point de l’échapper, de l’oublier ni de la dissimuler, elles

laissent se manifester leur maladie et les symptômes sont observables : pleurs

immotivés, culpabilité, désir de mort, autodépréciation, insomnie, perte

d’appétit,… .

1.2- Cause de la schizophrénie

Quand à la schizophrénie, nous ne connaissons pas sa vraie cause ni le pourquoi de

l’élévation et de la recrudescence de son taux d’année en année à Madagascar. Nous

n’avons ici que des théories purement spéculatives pour essayer d’expliquer sa nature.

Nous avons observé le comportement d’un schizophrène qui suit des traitements dans l’US

I. quand nous avons vu sa physionomie, nous savons par intuition qu’il s’agit d’un

schizophrène. Il a des yeux grandement ouvert, il fait du soliloque à voix basse avec une

bonne expression buccale et ses idées sont incohérentes. Si nous lui demandons quelque

chose, il parle en parallèle avec nous c’est comme si il ne nous écoute pas. Le caractère

personnel de ce patient c’est qu’il n’est point agressif, il ne s’isole pas, il voulait toujours

que quelqu’un soit en face de lui tout en continuant à faire des verbigérations.

D’après cela, nous pouvons affirmer que le schizophrène est un homme qui a perdu sa

raison par le manque d’adaptation à la vie réelle. C’est ainsi qu’il construise mentalement

le monde dans lequel il croit se sentir mieux. Il vit totalement dans un monde imaginaire.

Même s’il vit avec le monde, son esprit est ailleurs. Il caractérise son monde en fonction de

son rêve et de ses désirs. Selon nos observations donc, l’augmentation du taux du

schizophrène est due par une incapacité à s’adapter à la réalité. Cette dernière s’agit ici de

la crise qui a touché le domaine politique, économique et sociale depuis l’année 2009. La

plupart veut toujours une vie facile et un monde sans souffrance. En faisant la construction

mentale pour réaliser leurs rêves. Et les incohérences des schizophrènes résultent de la

perte de contrôle de leurs idées. Ils verbalisent n’importent quelles idées qui leur viennent

à l’esprit. Ils sont totalement sous la remorque de leurs idées.

Maladie mentale

(dépression nerveuse)

Fuite dans la toxicomanie

Nouvelle maladie mentale

Page 59: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

54

2- PSYCHIATRIE ANTHROPOLOGIQUE

C’est l’auteur qui a conçu ces termes additionnés. Nous avons cherché et vérifié dans les

web, dans des diverses bibliothèques de la ville ces combinaisons terminologiques si les

mots existent déjà, et nous avons vu que les termes existent bel et bien mais nous n’avons

trouvé aucun résultat concernant sa définition. C’est ainsi que l’auteur a précipité de

donner une définition propre à lui.

2.1- Définition du point de vue de l’auteur

o Psychiatrie : c’est l’étude et le traitement des maladies mentales.

o Anthropologie : c’est l’étude de l’homme dans sa totalité.

o Psychiatrie anthropologique : c’est l’étude de la maladie mentale en

considérant l’homme dans sa totalité.

Ici, il faut considérer à la fois l’aspect psychologique, physiologique et sociologique du

trouble mental. La psychiatrie anthropologique doit tenir compte de ces trois aspects car

l’homme n’est pas limité dans un domaine strictement physiologique ou psychologique ou

sociologique seulement. C’est le sens que représentent ces termes combinés dans ce livre.

Grace à cette méthode que nous pouvons élaborer une formule qui explique en bref la

combinaison de ces trois aspects du trouble mental.

2.2- Formule mathématique

Fe : Facteurs extérieurs ou sociaux

Fi : Facteurs intérieurs ou psychologiques

MCI : Modifications du Comportement Individuel

Fe Fi MCI

Facteurs extérieurs ou sociaux :

maladie sociale : marginalisation

et exclusion

Modification du

comportement individuel :

suicide/prise et dépendance en

drogue/violence/agressivité…

Facteurs intérieurs ou

psychologiques

Page 60: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

55

La maladie n’est pas dans l’homme, elle se passe au niveau de la société en premier lieu

pour influencer négativement le comportement individuel.

Il n’y a pas de MCI sans le Fi et le Fe ensemble et il n’y a aussi de MCI avec l’un des deux

facteurs seulement. Tous cela justes pour dire que l’on ne peut pas dissocier le facteur

psychologique du facteur social et que les deux possibilités sont inséparables pour

expliquer le trouble mental.

Nous pouvons dire qu’une société est malade grâce à un écart qui existe entre un individu

par rapport à la majorité, et qui a une répercussion sur le psychisme de l’individu pour

modifier son comportement : prise maniaque de cannabis et agressivité. Nous avons

comme exemple le cas de « Andry » que nous avons cité auparavant.

3- CONFRONTATION DE CES FAITS AVEC NOS HYPOTHESES

3.1- Le mental analytique est guidé par les évènements

D’après nos hypothèses, certains évènements jugés douloureux laissent des traces

dans le mental réactif et la réstimulation14 de ces facsimilés qui perturbent la vie

quotidienne d’un individu et contribue à la formation des troubles mentaux. Or, d’après les

résultats recueillis tout auprès de nos cibles, ce n’était pas vraiment le cas. Les patients qui,

avant leur séjour à l’hôpital, étaient submergés par la dépression et ce ne sont pas les traces

pénibles installées dans leurs subconsciences qui leur avaient incité à se fortifier par

l’entremise des drogues ou de l’alcool, mais plutôt de leur propre mental analytique qui est

incapable de résoudre leur conflit interne. Le mental analytique n’est pas forcément affaibli

comme nous l’avons affirmé dans nos hypothèses, il peut être bien actif sauf qu’il est guidé

par les engrammes, donc, il réagit en fonction des contenus engrammiques et qui exagère

le caractère des évènements qui se produisent et qui s’égare à cet effet dans leur propre

pensée. C’est un mécanisme de subterfuge au conflit interne. Le mental réactif peut

influencer son côté analytique en fonction de ses contenus. Prenons par exemple le cas de

Hasina, 27 ans, qui a été abandonné par son épouse. Il avait des conflits à l’intérieur, il

était déprimé mais n’a pas pris, en contre partie, de la drogue. Mais qu’est ce qui a perduré

sa dépression ? Est-ce qu’il a subi ou a vu une situation analogue à ce qu’il a subi avant

pour déclencher et perdurer sa maladie ? Ce n’est pas vraiment le cas que nous avons

trouvé chez les patients.

11

14Ron Hubbart utilise ce terme dans son ouvrage « Science moderne du mental » dans le sens où elle désigne une stimulation à nouveau des souvenirs pénibles stockés dans le mental réactif.

Page 61: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

56

3.2- Analyse de processus par lequel les évènements agissent sur la

santé mentale

Figure n°7 : Le mental analytique est dirigé par les engrammes

Source : Enquête personnelle, 2013

Le processus par lequel un évènement agit sur la santé mentale d’un individu que nous

avons décrit dans nos hypothèses n’est pas modifié. Seulement notre limite c’était de forcer

de dire que le trouble mental se débute toujours depuis l’âge de la petite enfance, dont la

personnalité est encore faible et vulnérable. Or, d’après les analyses des résultats que nous

avons recueillis, le trouble mental peut atteindre tous le monde. Il n’existe aucun lien entre

l’âge et l’effectif des malades mentaux déclarés. Il ne se débute pas forcément depuis

l’enfance comme nous l’avons constaté dans nos hypothèses, chaque individu qu’il soit

enfant, adolescent, adulte ou sénile peut être touché d’une manière subite par ce trouble en

fonction de sa capacité de résistance par rapport à un quelconque évènement jugé stressant

ou psychopathogène au cours de sa vie. Quand à la persistance de la maladie, nous avons

démontré dans nos hypothèses que le trouble mental fonctionne comme des excitations

réflexes. « Nous avons dit que le malade pense à un évènement qui lui a causé de la peine

quand il voit une situation analogue, ce qui déclenche et perdure sa maladie ». Or, ce que

la réalité nous dicte, le trouble mental persiste grâce à l’irrésolution de certains conflits au

Mental réactif (inconscience)

Mental humain

TROUBLE MENTAL

Moi individuel, volonté, libre arbitre. (Monde intérieur)

Traces pénibles : émotions, pensées : nuisent la fonction normale du mental analytique. (Engrammes)

Pensée rationnelle, logique, basée sur l’expérience. Stabilité émotionnelle et

comportementale.

Insultes, punitions accablantes, évènements traumatisants… (Monde extérieur)

Mental analytique (conscience)

ORGANISME

INFLUENCE NEGATIVE

Page 62: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

57

niveau du mental réactif et analytique. Les contenus du mental réactif ne cessent de hanter

et de troubler le fonctionnement normal du mental analytique, ce qui incite les gens à se

livrer à la toxicomanie pour trouver de l’équilibre mental. Nous l’avons déjà anticipé dans

nos hypothèses, deuxième chapitre, donc, hypothèses confirmées même si le mécanisme

d’excitation réflexe du trouble mental n’a pas été confirmé.

3.3- D’où viennent les souffrances (angoisses) que les malades

ressentent ?

Quand on a un trouble mental, non seulement la fonction normale de notre mental

est altéré, mais il y a toujours une souffrance ou un malaise qui accompagne le trouble.

Mais quelle est l’origine de ce malaise ? La souffrance morale que les malades ressentent

résulte en fait de la confrontation entre le mental réactif avec ses commandements

engrammiques et le mental analytique partiellement actif avec son incapacité de prendre en

main la situation/ de résoudre le problème (troubles névrotiques). L’individu cherche alors

à s’échapper de ce conflit intra-mental en se laissant aller, submergé et dirigé par les

pensées qui lui viennent dans l’inconscient pour lui pousser à s’adonner à la toxico-

addiction, contrepartie de la dépression et de l’anxiété, pour donner naissance à des

troubles psychotiques, accompagnés d’imaginations eidétiques15, comme la schizophrénie

et la paranoïa.

.12

3.4- Impacts des troubles mentaux

3.4.1- Impacts sur la vie quotidienne de l’individu atteint

- Dédoublement de son incapacité à produire ;

- Conduite autolyse. C’était le cas de «Andry», toxicomane, originaire

d’Ambohimangakely.

3.4.2- Impacts au niveau de la famille

- Le malade devient une lourde charge pour sa famille.

15 Les psychoses sont des troubles mentaux graves que le sujet dont il fait l’objet se trouve totalement égaré dans ses pensées. Les psychotiques projettent sur le monde extérieur leurs propres pensées qui lui font peur à l’intérieur, qui lui persécutent, et qui lui occupent sans cesse, et les saisissent comme des réalités ; c’est pourquoi ils ont peut-être des hallucinations.

Page 63: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

58

D’après notre analyse, une famille dépense en moyenne trois cent mille franc par deux

jours. La famille assure la nourriture quotidienne de son patient, des médicaments et paye

pour le séjour de son malade.

- Honte de la famille. Cette honte nait en fait de l’ostracisme et de la stigmatisation

de la part de la société.

3.4.3- Impacts au niveau de la société

- Le malade a un problème relationnel envers la société. La société se méfie du

comportement du malade, donc, elle n’est plus à l’abri de la sécurité du fait de

l’imprévisibilité de la conduite de celui-ci, et cette insécurité pousse la société à

haïr le malade et sa famille.

Page 64: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

PARITE III : Que faire pour prévenir les troubles

mentaux ?

Page 65: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

60

Dans cette dernière partie, nous allons savoir quel est le rôle et surtout l’importance de

l’éducateur spécialisé dans la prévention des maladies mentales. Nous allons voir en

premier les rôles des médecins dans cette prévention ; après, nous allons avancer des

recommandations de la part de l’auteur.

Page 66: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

61

Chapitre VIChapitre VIChapitre VIChapitre VI : : : : Les préventions Les préventions Les préventions Les préventions des troubles des troubles des troubles des troubles

menmenmenmentauxtauxtauxtaux : d’après l: d’après l: d’après l: d’après les médecinses médecinses médecinses médecins

Ce chapitre est divisé en deux sections: la sensibilisation du public, ce que les

médecins font pour prévenir les troubles mentaux et les problèmes rencontrés au niveau de

personnel soient au niveau de l’hôpital.

1- Sensibilisation du public

L’hôpital psychiatrique universitaire d’Anjanamasina fait des sensibilisations et des

informations du grand public pour prévenir le trouble mental. A part cela, il y a aussi des

formations des équipes soignantes.

2- Problèmes rencontrés

2.1- Au niveau du personnel

Le problème réside dans la non disponibilité des médecins pour répondre à nos

questions d’investigation. Il y avait des difficultés pour rencontrer un médecin. A part cela,

les réponses fournies par les médecins sont différentes, autrement dit, chaque médecin a

son propre point de vue sur une chose. Comme par exemple, certains médecins ont dit

qu’ils font la sensibilisation publique pour prévenir les troubles mentaux et d’autres ont dit

qu’il n’y a jamais eu de sensibilisation initiée ou réalisée ou faite. Et nous avons retenu

l’idée de leur supérieur hiérarchique.

2.2- Au niveau de l’hôpital

En outre, d’après certains patients, cet hôpital est comme une prison, c’est pourquoi

certains d’entre nous sont agressifs, nous nous sentons comme des prisonniers mais non

plus des patients qui cherchent des soins, disent-ils. Cela aggrave leur maladie, ils sont

stressés si on les enferme dans une cage.

A part cela, l’homme et la femme doivent être mis séparément dans des unités de

soin. Autrement dit, il doit y avoir des unités de soin pour les femmes et des unités de soin

pour les hommes. La mère d’une patiente l’a bien renforcé. Elle a dit qu’il existe toujours

Page 67: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

62

une attraction entre les deux sexes si on les met dans une même enceinte. Et sa fille était

victime d’une drague par les toxicomanes de même unité de soin que elle.

L’hôpital doit aussi être équipé de certaines médias pour que les patients ne se sentent pas

éloignés du monde et qu’ils suivent l’actualité, qu’il écoute de la musique, qu’ils regardent

les films,…

Page 68: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

63

CHAPITRE VIICHAPITRE VIICHAPITRE VIICHAPITRE VII : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX

D’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEUR

Dans ce chapitre, nous allons proposer deux programmes pour prévenir les troubles

mentaux. Le premier porte sur un service d’évaluation et de traitement des troubles

mentaux et comportementaux installé dans les écoles pour y faire une séance particulière

destinée à désobnubiler l’esprit des étudiants de leurs émotions ou sentiments négatifs et

aussi de leurs idées refoulées ; et le second a trait d’un programme d’éducation parentale.

1- Les personnes à risque

Avant de connaitre qui sont les personnes à risque, nous devons reproduire en arbre de

problème la formule que nous avons établie dans la seconde partie.

Arbre de problème

Source : Enquête personnelle, 2013

D’après les recherches, les personnes à risque sont :

- les sans emplois,

- les divorcés,

- les personnes surtout les enfants ayant subi des violences conjugales,

- les personnes ayant perdu une chose ou un être cher (décès ou séparation,…).

Prise et dépendance envers les substances toxiques

Conflit intra-mental

Absence d’emploi et fainéantise

Maladie de langueur : Dépression nerveuse et trouble bipolaire, mélancolie

Perte soudaine d’un être cher ou d’une chose à qui ou à

quoi l’individu attribue une grande importance

Violences conjugales

Page 69: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

64

Les suggestions que nous allons élaborer ci-après sont centrées sur ces personnes.

Or, comme nous l’avons déjà précisé plus haut, nous ne devons pas aider les sans emplois,

notre devoir c’est d’aider les arrières générations pour le renforcement du côté analytique

de son mental, la seule arme que chacun doit avoir en plein éveil pour faire face aux

différents problèmes et difficultés de la vie.

2- Service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux

et comportementaux

2.1- Lieux d’implantation : Nous allons implanter ce service dans les

établissements scolaires publics et privés

2.2- Bénéficiaires : Les principaux bénéficiaires sont les étudiants.

2.3- Objet du programme : Il s’agit d’installer un service d’évaluation et de

traitement de troubles mentaux et comportementaux dans les écoles privées ou publiques

dans lequel un ou des spécialistes auditent quelqu’un de ses racontes et de l’aider à faire

face à certains problèmes qu’il ressent. Les principaux outils sont entres autres :

- Utilisation de l’empathie ;

- Utilisation des paroles ou des verbes ayant la vertu d’agir sur le mental analytique

de l’enfant ; c’est-à-dire des paroles qui peuvent donner à l’enfant le courage

d’affronter ses problèmes ou conflits intérieurs. Nous en avons déjà quelques

exemples auparavant dont il est préférable d’en rappeler ici :

a. Tu dois te concentrer sur tes études,

b. Regarder le côté positif des choses : par exemple, c’est normal que

les parents se divorcent car il y a une mésentente

entre eux mais non pas parce qu’il te déteste.

c. Voir les choses telles qu’elles sont : par exemple, accepter la mort de

quelqu’un qui était plus proche de soi.

d. Tu peux le faire, t’en es capable : par exemple, face à un examen.

e. Tu as des défauts mais tu peux te changer, t’améliorer, après avoir

commis une erreur ou une faute par exemple.

f. Tu peux encore faire le mieux, d’après le résultat d’un examen par

exemple, etc.

Page 70: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

65

Nous pouvons aussi se référer aux paroles bibliques comme par exemple :

g. Tu es le temple de Dieu et il peut t’aider en toute situation et il ne

t’abandonnera jamais.

h. Tu es fort car tu es mon fils. Etc.

2.4-Contexte

Ce travail s’effectue à l’école. Il s’agit de repérer les classes ayant connu un taux

remarquable de redoublement et d’abandon ou un taux élevé d’élève moins doué. Nous

pouvons constater que ce phénomène constitue un résultat de trouble mental dû à certains

problèmes observés au niveau de la famille de l’enfant. Parmi ces problèmes, il y a la

violence conjugale, la pauvreté, le mauvais traitement, l’abandon de l’un des parents, décès

d’un proche, divorces ou séparation dont il y a peut-être remplacement de l’un des époux

par un beau-père ou une belle-mère, victime d’un catastrophe ou d’un accident… . Tout

cela peut engendrer diverses émotions négatives chez l’enfant comme la colère qui va lui

pousser à l’agressivité, certaines maladies de langueur comme la mélancolie et l’angoisse

pouvant lui conduire à la prise maniaque des drogues, à l’échec scolaire entrainant une

sensation d’infériorité chez l’enfant et va lui inciter à abandonner l’école.

2.5- Exercice : On évalue et traite le trouble et le comportement déviant

d’une personne à une autre, donc, l’évaluation et le traitement se

font individuellement.

2.6- Principe

Demander à l’enfant ce qu’il ressent et l’aider à exprimer leur sentiment et leur émotion

que ceux soient positifs ou négatifs mais surtout cette dernière.

2.7- Objectifs

Les objectifs généraux ne sont pas modifiés. De même pour les objectifs spécifiques. Mais

dans ce petit projet, nous avons élaboré d’autres objectifs spécifiques pour atteindre nos

objectifs principaux. Ainsi, nous en avons décrit à travers un arbre.

Page 71: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

66

Arbre des objectifs

2.8- Activités

- Demander l’autorisation de l’Etat pour les écoles publiques, du directeur pour les

écoles privées pour l’introduction du nouveau programme dans les établissements

scolaires;

- Recruter des ressources humaines diplômées (psychologues, psychanalystes,

pédiatres, éducateurs spécialisés) ;

- Après cela, nous pouvons auditer les enfants.

Prévenir les troubles mentaux

- Aider l’enfant à analyser la situation au lieu de se laisser submerger par l’évènement : Stimulation de la faculté d’analyse, donc renforcement du mental analytique

- Renforcer la personnalité

- Augmenter l’horizon de la conscience

- Aider l’enfant à vaincre leurs émotions négatives.

- Stimuler la mémoire et augmenter la capacité de remémoration

-

Créer des hommes psychologiquement forts et autonomes et précis dans leurs idées

Connaitre l’histoire des cas de chaque enfant.

Connaitre le problème de chaque enfant.

Page 72: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

67

2.9- Moyens

2.9.1- Ressources humaines

TABLEAU N°5 : Répartition des ressources humaines selon leurs rôles

respectifs

Profils Effectifs requis pour

chaque établissement

Rôles attribués

Psychiatres,

psychanalystes ou

psychologues

cliniques.

1 Détecter les signes de détresse chronique

chez les futurs parents

Aides dans la thérapie individuelle

Prescription des médicaments

Participent à l’éducation des futurs parents

Educateurs

spécialisés.

1 Aides dans la thérapie individuelle

Détecter les signes de détresse chronique

chez les futurs parents

Participent à l’éducation des futurs parents

Ménagères.

1 Assurer le nettoyage, l’assainissement de

l’école,

Source : Enquête personnelle, 2013

Page 73: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

68

2.9.2- Ressources matérielles et financières

TABLEAU N°6 : Répartition des matériels d’après leur coût

Les matériaux indiqués ci-après sont destinés à un seul établissement.

Matériels Nombres Prix Unitaire

en ariary

Prix total

Bâtiments à

trois chambres

1 50 000 000

50 000 000

Tableaux blancs

et markers avec

chiffons

2

50 000

50 000*2= 100 000

Tables de

bureau

3 400 000

1 200 000

Psychotropes _ 10 000 000 10 000 000

Imprévus _ 2 000 000 2 000 000

Total _ 62 450 000 63 300 000

Source : Enquête personnelle, 2013

2.10- Résultats attendus

- Demande d’autorisation de la part de l’Etat et du directeur de l’école accordée ;

- Ressources humaines qualifiées, compétentes et complètes ;

- Enfants délivrés de leurs souffrances internes.

2.11- Profil d’un auditeur ou ressources humaines

L’auditeur peut être un :

- Educateur spécialisé ;

- Psychologue ; psychanalyste ; psychiatre ;

- Dianéticien (spécialiste en dianétique).

Page 74: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

69

3 - Programme d’éducation parentale

3.1- Lieu d’implantation : Le service est annexé à une éducation parentale, donc, le

lieu d’implantation est dans les établissements scolaires

3.2- Bénéficiaires : Les bénéficiaires sont les parents des étudiants

3.3- Objet du programme : Il s’agit d’éduquer les parents afin que ceux-ci sachent

éduquer à leur tour leurs enfants et les enfants à naitre.

3.4- Contexte : Certains parents ne savent pas comment vivre avec leurs enfants pour

créer un climat favorable à la santé psychique de ceux-ci. Ainsi, le service d’évaluation

et de traitement des troubles mentaux et comportementaux est annexé à ce programme.

Ce programme fait partie de l’activité effectuée au sein du service en question.

3.5- Objectifs

3.5.1- Objectifs généraux : Etablir un environnement nécessaire au bien-être de

l’enfant, bien-être psychologique notamment.

3.5.2- Objectifs spécifiques : Nos objectifs spécifiques sont constitués de

principes de l’éducation parentale que nous allons citer ci-après.

3.6-Principe

- Aider les futurs parents à se débarrasser de leurs propres souffrances car un parent

malade ne peut pas garantir la santé psychologique de son enfant : les psychologues

cliniques ou les psychiatres et les éducateurs spécialisés travaillant ensemble sont

nécessaires pour détecter les signes de détresse chez ces personnes et de les aider à

s’en débarrasser.

- Eduquer les parents à bien éduquer leurs futurs enfants. Par exemple :

o Donner l’exemple. Les enfants doivent nous voir exprimer nos émotions,

discuter d’un problème avec notre partenaire, ou envisager les choses selon

le point de vue de quelqu’un d’autre.

o Demander aux enfants et aux adolescents ce qu’ils ressentent. Certains

enfants ne savent pas toujours comment s’exprimer. Aidez-les à nommer

Page 75: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

70

et à exprimer leurs émotions.

o Aidez-les à faire face au stress et à le gérer de façon positive.

o Demander aux enfants et aux adolescents si leur journée s’est bien passée.

Quand ils ont fait quelque chose de bien, dites-leur (par ex., quand ils font

beaucoup d’efforts, sont patients ou aimables, ou s’améliorent). Concentrez-

vous sur l’effort plutôt que sur le résultat. Si quelque chose les dérange ou

les stress, demandez-les s’ils ont besoin d’aide pour résoudre leur problème.

o Encourager un mode de vie sain. Servez des aliments sains, assurez-vous

que les enfants et les adolescents dorment assez et font suffisamment

d’exercice.

o Avoir des attentes et prévoir des limites et des sanctions appropriées quant à

leur comportement.

o Passer des moments agréables avec eux pour bâtir une relation positive

fondée sur la confiance.

o Prendre toujours au sérieux les préoccupations et les inquiétudes des

enfants. Les enfants et les adolescents pourraient croire que leurs émotions

n’ont aucune importance si on les néglige.

o Montrer aux enfants à demander de l’aide et du soutien quand ils en ont

besoin.

o Faire intégrer les enfants dans les diverses associations : associations

sportives ou religieuses. Cela empêchera nos enfants de fréquenter les

mauvaises personnes.

o Planifier le nombre d’enfants à naitre en fonction des ressources

disponibles.

3.7- Activités

- Introduction du service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et

comportementaux ;

- Sensibilisations et informations de la masse à travers les mass-médias ;

Page 76: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

71

- Recrutement des personnels (psychologues, éducateurs spécialisés, ou psychiatres

ou psychanalystes)

3.8- Moyens : Les moyens sont similaires aux moyens dans le programme

d’installation d’un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux

3.9- Résultats attendus

- Nombre de personnel complet ;

- Parents sensibilisés et informés;

Page 77: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

72

CONCLUSION GENERALE

L’aspect physiologique nous a fait connaitre le caractère physiologique du trouble

mental. Par là, nous n’avons pas parlé de la tumeur cérébrale ni des maladies mentales

systématiques. Nous avons juste parlé des effets négatifs de certaines substances

psychotropes sur le système nerveux humain. Or, nous avons démontré que derrière la

prise de drogue, voire la dépendance envers celle-ci, se dissimule un autre trouble qui

perturbe la vie psychique de l’individu. Ce trouble est en général déclenché par des

évènements de la vie, jugés psychopathogènes chez un quelconque individu. Là, nous

avons abordé l’aspect sociologique du trouble mental. C’est cet évènement qui a un impact

sur la santé mentale d’une personne obligeant celle-ci à se vitaliser à travers les drogues ou

de l’alcool. Nous avons conclu que ceci est un mécanisme propre aux hommes pour se

débarrasser de leur conflit interne. Les femmes font le laisser aller. Quant aux évènements

psychopathogènes, il s’agit là de la perte d’emploi, perte d’un être cher, chômage et tous ce

qui est caractéristique du phénomène d’exclusion. Dans la majorité des cas, c’est le

problème d’emploi qui engendre le conflit observé au niveau mental d’un individu. Nous

avons dit que ce conflit s’agit des normes implicites imposées par la majorité qui sont

perçu par le mental d’un individu comme contraignantes alors qu’il n’a aucune capacité de

suivre ce rythme majoritaire. Il s’agit là de l’aspect psychologique de la maladie mentale.

Dans le chapitre VI de la deuxième partie de notre ouvrage, nous avons combiné ces trois

aspects pour établir une nouvelle théorie à propos de notre sujet. En fait, la société ou le

monde extérieur exerce une influence négative sur notre appareil psychique donnant lieu à

des conflits internes afin d’avoir une répercussion négative sur notre comportement : il y a

par exemple la tentation à l’autolyse, l’agressivité et la violence, le mécanisme

échappatoire comme la prise morbide de drogue ou de l’alcool qui auront des effets

horribles sur le fonctionnement physiologique de la personne. Par rapport à nos

hypothèses, le processus par lequel un tel évènement agit sur la santé mentale d’un

individu que nous avons décrit dans nos admissions problématiques est parfaitement

conforme à la réalité que nous avons essayé de décrire à travers un schéma. Pourtant, nous

avons une erreur dans nos hypothèses. Nous avons expliqué le trouble mental par le

mécanisme du réflexe conditionné de Pavlov. Autrement dit, chez le malade mental, des

émotions et des pensées douloureuses sont excitées par un évènement quelconque, perçu

par le sujet comme analogue à un évènement originel qui l’a causé de la peine. A chaque

fois qu’il se heurte à un tel évènement, sa vie entière est dérangée.

Page 78: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

73

La dianétique a une explication solide à ce sujet. Or, selon la réalité ou d’après nos

enquêtes établies auprès des patients, les pensées et les émotions douloureuses n’existent

pas et qu’ils ne présentent ou ne manifestent aucune pensée ou émotion de ce genre. Leur

souffrance résulte en réalité du conflit intra-mental leur poussant à se fuir dans des drogues

ou de l’alcool. Ce fait à démenti nos hypothèses. Dans cet ouvrage, nous parlons surtout de

la drogue et de l’alcool puisque la majorité de nos patients ont des problèmes liés à

l’utilisation de telle substance et que la plupart sont des hommes. Mais cela ne nous a pas

empêché de voir et d’étudier d’autres troubles. A part des troubles dérivés de la drogue et

de l’alcool, il y a aussi la schizophrénie qui fait partie des trois premières causes de

morbidité hospitalière à Anjanamasina. Pour ce sujet, nous avons donné une explication

purement psychologique et sociale, contrairement à la vision physiologique et génétique de

nos savants psychiatres. A propos des impacts du trouble mental sur la vie d’un patient,

nos hypothèses sont confirmées.

Bref, puisqu’il existe une interaction réciproque entre l’homme et la société, et que cette

relation peut se manifester par l’exclusion et la stigmatisation pour entrainer une

modification de comportement chez un individu, nous n’allons pas se précipiter à sauver la

société par la création d’emploi ou quelque chose de ce genre, l’élaboration de ces

politiques publiques est une affaire de l’Etat, nous voulons créer un programme destiné à

créer des individus psychologiquement forts pour qu’ils puissent s’adapter plus facilement

à la réalité, pour qu’ils puissent vaincre sans aucune difficulté tout genre de problème et de

difficulté dans la vie. Etre fort psychologiquement possède une sorte de mur empêchant les

troubles d’atteindre et de toucher sa santé mentale. Nous n’avons pas non plus sauvé les

internés, nous voulons protéger nos descendants pour éviter les internements. Pour ce faire,

nous avons élaboré un programme d’éducation parentale et des séances d’audition effectué

au sein des établissements scolaires dans le but de concrétiser notre objectif. Grace à cela,

nous pouvons envisager la diminution de la prévalence des troubles mentaux dans quelques

années. Mais, la réussite de ce projet contribue t- elle vraiment à l’élimination totale des

troubles mentaux ? Puisqu’ils ne se bornent pas seulement dans le monde matériel où il y a

le social, le physique et la psychologique seulement, mais aussi la métaphysique dans

laquelle existe des esprits malveillants capables d’influencer négativement le

comportement d’un cible comme on le trouve chez les possédés. Nous parlons d’un trouble

mental dont les causes sont démoniaques.

Page 79: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

74

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

ADES (J.), Conduites de dépendances et recherches de sensations. In : « Dépendance et

conduites de dépendance», Masson, Paris, 1994, 147-166.

ANONYME. Organisation mondiale de la santé. Classification internationale des troubles

mentaux. CIM-10, Traduction française par CB Pull. MASSON éd., Paris, 1993, 305 p

ANONYME, expertise collective, Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ?

Edition Inserm, 2001, 101 rue de Tolbiac, 75013, Paris.

BASTIDE (R.), La sociologie de la maladie mentale, Paris, Flammarion, 1965.

COOPER (D.), 1967, Psychiatrie et anti-psychiatrie, Edition du Seuil, 1970.

CURTET (F.) 2001, Drogue : idées toxiques, édition MILAN, 2002

FURTOS (J.), 2005, La santé mentale en actes - De la clinique au politique, édition Eres.

FURTOS (J.), La souffrance psycho-sociale : regard de Jean Furtos, Santé conjuguée –

avril 2009 – n°28.

HENRI (B.), Psychose et Névrose, éd. PUF, France, 1958.

HUBART (R.), 1981, La dianétique : science moderne du mental, new Eras publications,

Copenhague

MOREAU (J.), La psychologie morbide, édition Forgetten Books, 2013.

OUVRAGES SPECIFIQUES

ALAN SCHEFLIN (W.), EDWARD OPTON (M.), Jr., 1978, L’homme programmé: les

nouvelles armes des manipulations de cerveau, éditions internationales, Alain Stanké Ltee,

1972

CHARDEL (C.), 1831, Essai de psychologie physiologique, édition Gallila, bibliothèque

nationale de France.

LAZA (M.), 2012, Délivré de ses cages, édition shop my book, 2013.

WEBOGRAPHIE

www.santementale.be - Dossier PSYCHIATRIE : DEMYSTIFIONS!! Une campagne

d'information et de sensibilisation de l'Autre « lieu », 2012.

www.cheo.on.ca – Définition des troubles mentaux, 2013.

www.GEOPSY.COM – psychologie interculturelle et psychothérapie, 2010.

Page 80: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

75

Table des matières

REMERCIEMENTS

SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE I : TROUBLES MENTAUX, QUELLE APPROCHE A ADOP TER ? ......... 7

Chapitre I : Trouble mental : vu par la médecine humaine – la psychochirurgie ........ 9

1- Trouble mental .................................................................................................................. 9

1.1- Approche historique de la maladie mentale ................................................................... 9

1.1.1- La folie et sa prise en charge dans les société primitives ............................................ 9

1.1.2- La folie et sa prise en charge dans l’antiquité ............................................................. 9

1.1.3- Au moyen âge ........................................................................................................... 10

1.1.4- La folie et sa prise en charge au 17 et 18ème siècle .................................................... 11

1.1.5- La folie et sa prise en charge au 19ème siècle............................................................. 11

1.1.6- La folie et sa prise en charge au 20ème siècle............................................................. 11

1.2- Définition du trouble mental ........................................................................................ 12

1.2.1- Définition présentée sur le site www.cheo.on.ca ...................................................... 12

1.2.2- Définition présenté sur le site www.santementale.be ............................................... 12

1.2.3- Autres notions nécessaires à savoir ........................................................................... 13

1.3- Classification et caractéristiques des troubles mentaux ............................................... 14

1.3.1- Classification des maladies mentales selon la CIM10 .............................................. 14

1.3.2- Caractéristiques des troubles mentaux d’après la CIM10 de l’OMS ........................ 15

2- Psychochirurgie et trouble mental ................................................................................... 17

2.1- Définition de la psychochirurgie .................................................................................. 17

2.1.1- La lobotomie ............................................................................................................. 17

Page 81: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

76

2.1.2- La stéréoencéphalotomie ........................................................................................... 18

2.2- Point fort de la psychochirurgie ................................................................................... 19

2.3- Limites de la psychochirurgie ...................................................................................... 19

3- Traitement des maladies mentales dans l’HPUA ............................................................ 20

3.1- Organigramme du CHU ............................................................................................... 20

3.2- Types de soins .............................................................................................................. 22

3.3- Techniques de recherche .............................................................................................. 22

3.3.1- Technique vivante ..................................................................................................... 22

3.3.2- Technique de documentation .................................................................................... 22

3.4- Echantillonnage ............................................................................................................ 22

Chapitre II : Approche psychologique du trouble mental ............................................. 23

1- Définition du trouble mental ........................................................................................... 23

2- Causes des troubles mentaux .......................................................................................... 24

2.1- La notion de psychonomie ........................................................................................... 25

2.2- La notion de psychologie ............................................................................................. 26

2.2.1- Le réflexe................................................................................................................... 26

2.2.2- Loi mécanique du réflexe .......................................................................................... 27

2.2.3- Les réactions engrammiques et trouble mental ......................................................... 28

PARTIE II : DIVERS ASPECTS DE LA MALADIE MENTALE .............................. 32

Chapitre III : Aspect physiologique de la maladie mentale .......................................... 34

1- Intoxication de l’organisme par les toxines .................................................................... 34

1.1- Toxines dérivées de l’alcool et des cannabis ............................................................... 34

1.2- Leurs actions ou effets sur le cerveau .......................................................................... 34

1.3- Leur effet sur la psychologie d’un individu ................................................................. 35

2- Toxicomanie .................................................................................................................... 36

2.1- Définition ..................................................................................................................... 36

Page 82: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

77

2.2- Causes de la toxicomanie ............................................................................................. 36

2.2.1- Génétiques ................................................................................................................. 36

2.2.2- Sociaux ...................................................................................................................... 36

2.2.3- Familiaux ................................................................................................................... 37

2.3- Conséquence de la toxicomanie ................................................................................... 38

3- Résumé- quelques données statistiques........................................................................... 39

Chapitre IV : Aspect social de la maladie mentale ......................................................... 41

1- Essaie de définition de la maladie sociale ....................................................................... 41

1.1- Définition donnée par Roger Bastide ........................................................................... 41

1.2- Essaie de définition ...................................................................................................... 41

2- Différence entre maladie mentale et maladie sociales .................................................... 42

2.1- Maladie sociale ............................................................................................................. 42

2.2- Maladie mentale ........................................................................................................... 42

2.3- Stigmatisation ............................................................................................................... 42

2.4- Marginalisation ............................................................................................................ 42

3- Les rapports entre maladie sociale et maladie mentale ................................................... 42

3.1- Marginalisation ............................................................................................................ 42

3.2- Autres phénomène social pouvant entrainer un trouble mental ................................... 47

Chapitre V : Trouble mental : vu dans sa globalité ....................................................... 50

1- Répartition des malades selon la nature du trouble ......................................................... 51

1.1- Cause de la dépression ................................................................................................. 52

1.2- Cause de la schizophrénie ............................................................................................ 53

2- Psychiatrie anthropologique ............................................................................................ 54

2.1- Définition du point de vu de l’auteur ........................................................................... 54

Page 83: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

79

2.2- Formule mathématique ................................................................................................. 54

3- Confrontation de ces faits avec nos hypothèses .............................................................. 55

3.1- Le mental analytique est guidé par les évènements ..................................................... 55

3.2- Analyse du processus par lequel les évènements agissent sur la santé mentale .......... 56

3.3- D’où viennent les angoissent que les malades ressentent ............................................ 57

3.4- Impacts des troubles mentaux ...................................................................................... 57

3.4.1- Impact sur la vie quotidienne du malade ................................................................... 57

3.4.2- Impact au niveau de la famille .................................................................................. 57

3.4.3- Impact au niveau de la société................................................................................... 58

PARTIE III : QUE FAIRE POUR PREVENIR LES TROUBLES M ENTAUX ? ..... 59

Chapitre VI : Les préventions des troubles mentaux d’après les médecins ........................ 61

1- Sensibilisation du public ................................................................................................. 61

2- Problèmes rencontrés ...................................................................................................... 61

2.1- Au niveau du personnel ................................................................................................ 61

2.2- Au niveau de l’hôpital .................................................................................................. 61

Chapitre VII : Les préventions des troubles mentaux ................................................... 63

1- Les personnes à risque..................................................................................................... 63

2- Service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et comportementaux ......... 64

2.1- Lieu d’implantation ...................................................................................................... 64

2.2- Bénéficiaires ................................................................................................................. 64

2.3- Objet du programme..................................................................................................... 64

2.4- Contexte ....................................................................................................................... 65

2.5- Exercice ........................................................................................................................ 65

2.6- Principe ........................................................................................................................ 65

2.7- Objectifs ....................................................................................................................... 65

2.8- Activités ....................................................................................................................... 66

2.9- Moyens ......................................................................................................................... 66

2.9.1- Ressources humaines................................................................................................. 67 2.9.2- Ressources financières .............................................................................................. 68

Page 84: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

79

2.1.0- Résultats attendus ...................................................................................................... 68 2.1.1 Profil d’un auditeur ou ressources humaines .............................................................. 68

3- Programme d’éducation parentale ................................................................................... 69

3.1- Lieu d’implantation ...................................................................................................... 69

3.2- Bénéficiaires ................................................................................................................. 67

3.3- Objet du programme..................................................................................................... 68

3.4- contexte ........................................................................................................................ 69

3.5- Objectifs ....................................................................................................................... 69

3.5.1- Objectifs généraux..................................................................................................... 69

3.5.2- Objectifs spécifiques ................................................................................................. 69

3.6- Principe ........................................................................................................................ 69

3.7- Activités ....................................................................................................................... 70

3.8- Moyens ......................................................................................................................... 71

3.9- Résultats attendus ......................................................................................................... 71

CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 72

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE ........................................................................................ 74

Table des matières ............................................................................................................... 75

Liste des tableaux ................................................................................................................ 80

Liste des figures ................................................................................................................... 81

Liste des abréviations .......................................................................................................... 82

Glossaire .............................................................................................................................. 83

ANNEXESANNEXESANNEXESANNEXES : QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES ...................................................................................... 905

Page 85: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

80

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Répartition des échantillons dans chaque unité de soin .................................. 6

Tableau n°2 : Taux de toxicomanie d’après leurs facteurs .................................................. 39

Tableau n°3 : Répartition des patients selon la nature du trouble ....................................... 51

Tableau n°4 : Pourcentage de la dépression en 2013 et en 2013 ........................................ 52

Tableau n°5 : Répartition des ressources humaines selon leurs rôles respectifs ................. 67

Tableau n°6 : Répartition des matériels d’après leur coût ................................................... 68

Page 86: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

81

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Structure simplifiée du psychisme humain ..................................................... 26

Figure n°2 : L’arc réflexe .................................................................................................... 27

Figure n°3 : Mécanisme de l’installation d’un trouble mental ............................................ 29

Figure n°4 : Taux de toxicomanie en 2010 ......................................................................... 46

Figure n°5 : Taux de toxicomanie en 2011 ......................................................................... 49

Figure n°6 : Cercle vicieux de la maladie mentale .............................................................. 53

Figure n°7 : Le mental analytique est dirigé par les engrammes ........................................ 56

Page 87: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

82

LISTE DES ABREVIATIONS

US : Unité de Soin

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

CHUA : Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina

CIM : Classification Internationale des Maladies

MCI : Modification du Comportement Individuel

FI : Facteur Intérieur

FE : Facteur Extérieur

THC : Tétrahydrocannabidol

CBD : Cannabidiol

CBN : Cannabiol

THCV : Tétrahydrocannabivarine

Page 88: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

83

GLOSSAIRE

Agoraphobie : Peur irraisonnée des espaces libres et des lieux publics, de se retrouver

dans une situation embarrassante dans de tels lieux.

Angoisse : C’est l’ensemble des troubles physiques qui concourent à l’anxieux de donner

l’impression qu’il est serré dans un étau, étranglé, tordu, aux portes même de la mort.

Anxiété : Malaise générale, accompagné d’un resserrement à l’épigastre et d’un besoin

continuel de changer de position.

Binge drinker : Celui qui consomme de grande quantité d’alcool en un temps record.

Black-out : Celui qui perd la conscience.

Claustrophobie : Peur irrationnelle des espaces confinés, de l’enfermement.

Démonocentrisme : Tendance à ramener tout au Démon, à penser que toutes les maladies

sont d’origines démoniaques.

Désobnubiler : Enlever ce qui couvre, ce qui obnubile, ce qui obscurcit.

Dianétique : C’est une science qui étudie le mental humain.

Drug-addiction : Dépendance ou addiction en drougue.

Engramme : Ensemble de pensées et d’émotions douloureuses stockées et emmagasinées

dans le mental réactif et susceptible d’être réactivé par une stimulation appropriée.

Ethnopsychiatrie : Traitement de désordres psychologiques avec prise en compte de leur

contexte culturel, des systèmes culturels des patients, de leur interprétation du mal, du

malheur et de la maladie.

Excision : Ablation d’une partie d’un organe.

Facsimilé : En dianétique, c’est une représentation mentale exacte d’un évènement vécu.

Lobotomie : Une pratique chirurgicale qui sert à enlever ou détruire le lobe frontal.

Mental analytique : Partie du mental qui perçoit et analyse certains évènements.

Mental réactif : Partie du mental dans lequel les engrammes sont stockés.

Occultisme : Doctrine de ceux qui pratiquent les sciences occultes.

Ostracisme : Parti pris d’exclusion à l’égard d’un groupement ou d’une personne.

Page 89: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

84

Percepts : Perceptions, information sensorielle que notre esprit traduit en concept.

Phobie : La phobie correspond à une anxiété déclenchée par un objet, une situation ou une

personne n’ayant pas eux-mêmes de caractère objectivement dangereux et conduisant à un

comportement d’évitement de ceux-ci. Elle disparait en dehors de l’objet, de la situation ou

de la personne. Ainsi, une situation dite phobogène ne présente pas de caractère

objectivement dangereux.

Psychochirurgie : Une opération chirurgicale effectuée au niveau du cerveau et du

système nerveux.

Soliloque : Synonyme de monologue.

Stéréoencéphalotomie : Synonyme de psychochirurgie stétéotaxique.

Stéréotaxie : Une pratique chirurgicale qui sert à détruire la partie interne du cerveau.

Verbigération : Logorrhée caractérisée par une abondance de paroles vides de sens, un

flot de mots sans suite et de morceaux de mots ou de phrases mal enchainés n’ayant pas de

sens.

Page 90: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

ANNEXES : Questionnaires

Page 91: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ i ~

Pour les médecins

- Inona no atao hoe « trouble mental na maladie mentale » ?

(Qu’est-ce qu’on entend par trouble mental ou maladie mentale ?)

- Ahoana ny fomba fisehony ?

(Comment se manifeste t- elle ?)

- Misy karazany firy ny “trouble mental” ary inona no tena mpahazo ny olona raha

araky ny olona marary tonga eto? Vehivavy sa lehilahy no betsaka amin’izy ireo?

Firy taona eo ho eo raha ny “moyenne” no jerena?

(Combien y a-t-il de type de trouble mental et qu’est ce qui touche le plus souvent les

personnes selon les patients qui viennent ici ? Qui sont les plus touchés, l’homme ou la

femme ? Quelle est la tranche d’âge la plus exposé selon la moyenne ?)

- Mitovy ve ny atao hoe “maladie cérébrale” sy ny hoe “maladie mentale”?

(Maladie cérébrale et maladie mentale ont-elles la même signification ?)

- Eto Madagascar manokana, inona avy ireo antony fototra mahatonga ny « trouble

mental »? Raha “drogue na alcool”, misy antony manokana ve hoe inona avy ireo

antony misy hanosika ny olona handray sy hiankindoha amin’izany? Ary inona avy

ireo atao hoe “facteurs de risques” ny fikorontanana azo avy amin’ny

fiankinandoha amin’ny zava-mahadomelina? (Miampy ny tahany)

(Ici à Madagascar, quelles sont les principales causes de la maladie mentale? S’il s’agit de

la drogue ou de l’alcool, y-a-t-il des causes précis qui incitent les gens à prendre ces

substances toxiques et d’en dépendre ? Quels sont les facteurs de risques des troubles liés à

la toxico-addiction ? (avec leur taux)

- Eo amin’ny fahafiry ny taonany ny olona amin’ny ankapobeny no mora

andairan’ny “trouble mental”? Inona no mahatonga izany?

(A quelle tranche d’âge les gens sont-ils vulnérables au trouble mental ? Pourquoi ?

- Karazan’olona na sarangan’olona manao ahoana no matetika tratran’ny trouble

mental raha ny olona tonga mitady fitsaboana eto no jerena?

(De quelle catégorie de personne sont les plus exposés au trouble mental selon les patients

qui cherchent du soin dans cet hôpital ?)

- Inona no fiantraikan’ny trouble mental eo amin’ny fiainan’ny olona iray izay

tratrany?

(Quels peuvent être les consequences du trouble mental sur la vie de quelqu’un qui en

subit?)

Page 92: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ ii ~

- Mahafaty ve ny “trouble mental”?

(Le trouble mental est-il mortel ?)

- Misy karazany firy ny fomba fitsaboana ny “trouble mental” eto?

(Quels sont les types de soins ou de traitement dans cet hôpital ?)

- Hafiriana ny faharetan’ny fitsaboana olona iray?

(Combien de temps dure le traitement d’un cas ?)

- Mitsabo ny “trouble mental” ihany ve no ataonareo sa misoroka ihany koa, de

ahoana ny fomba hisorohanareo azy?

(Est-ce que vous soignez seulement les malades qui viennent ici ou faites-vous aussi une

prevention, et comment?)

- Ny isan’ny olona nahiditra hopitaly nandritry ny krizy sy talohan’ny krizy.

(Le taux des nouveaux entrants Durant la crise et avant la crise.)

- Hatraiza ny fetran’ny “psychiatrie” manoloana ny “trouble mental”? Sitrana avokoa

ve ny olona adala izay tonga tsaboina eto ka tsy misy atahorana intsony ny

fiverenan’ny aretiny?

(Quelle est la limite de la psychiatrie face à la maladie mentale? Est-ce que les gens qui

viennent ici sont-ils tous délivrés de leur souffrance et que la récidive de sa maladie n’est

plus à craindre ?)

- Ary misy ve ny “suivi” atao ho an’ireo adala sitrana ka nivoaka ny hopitaly?

(Faites-vous des suivis sur les personnes qui quittent l’hôpital ?)

Pour les familles des patients

Pour leurs parents

- Azonao tenenina ve hoe avy aiza ianareo?

(Pouvez-vous dire d’où venez-vous?)

- Miasa ve? Mahafa-po anao ve izany asanao izany? (mba ahafantarana ny statut

économique-ny)

Tsy mahafa-po eo ho eo ihany tena mahafa-po

(Est-ce que vous avez un emploi ? Etes-vous satisfait de votre emploi ? (pour savoir son

statut économique)

Pas du tout un peu très satisfait

Page 93: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ iii ~

- Inona ilay karazana aretin-tsaina mahazo azy?

(Quel est son problème mental ?)

- Nanomboka teo amin’ny firy taona no hita sorotra teny aminy ny hadalàna?

(Depuis quand le symptôme du trouble a fait son apparition ?

- Nanao ahoana ny fitondrantenany talohan’ny nahalasa adala azy?

(Avant son état morbide, comment était son comportement?)

- Amin’ny ankapobeny, misy karazany roa ny fitaizana zanaka: fanaraha-maso sy

fanasaziana na fibedesana amin’ny alalan’ny kapoka sy teny mahery ary ny

fanomezan-dalana ny ankizy amin’izay zavatra tiany atao; aiza amin’ireo ny

toeranao?

(En général, il existe deux types de façon à élever les enfants : la surveillance stricte et la

punition par l’entremise des paroles blessantes et des violences ; et le laisser faire. Quelle

est votre position ?)

- Nisy ve trangan-javatra tsikaritrareo tany aloha tany nandona ny saina ka niteraka

rarintsaina na fahalementsaina lavareny teo amin’ny fiainany?

(Avant, avez-vous remarqué quelque chose ou évènement qui l’a traumatisé et l’a

provoqué du stress et de la dépression chronique au cours de sa vie ?)

- Manao ahoana ny fifandraisanareo ray aman-dreny tamin’azy tany aloha tany?

(Comment était votre relation avec lui auparavant?)

- Misy taizan’aretin-tsaina na efa voan’ny aretin-tsaina ve ao amin’ny fianakaviana?

(Y a-t-il des antécédents familiaux?)

- Manao ahoana ny fomba fiaina amin’ny ankapobeny?

o Misakafo tsara ve sa tsizarizary ny sakafo?

o Misotro toaka na zava-mahamamo be loatra ve izy na ny olona ao amin’ny

fianakaviana?

o Ahoana ny fomba fanehoany ny fihetsiky ny sainy na “émotion” eo

anivon’ny fiaraha-monina?

o Manao fanatanjahan-tena ve izy sa tsy manao mihintsy?

o Ahoana ny fihetsikareo manoloana azy?

(Comment est l’habitude de vie en générale?

o Vous mangez bien ou vous mangez à peine ?

o Est-ce qu’il boit trop de l’alcool ou y-a-t-il des personnes alcoolique dans la

famille ?

o Comment exprime-t-il ses émotions dans la société ?

Page 94: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ iv ~

o Est-ce qu’il fait du sport ou pas du tout ?

o Comment vous vous comportez avec lui ?

- Sao dia taizan-draikely na renikely?

(Est-ce qu’il vit avec sa belle mère ou son beau père?)

- Fantatrareo ve ny fiaraha-monina mpisy azy ankoatra ny fianakaviana? mba

miresaka ny momba ny namany ve izy ao an-trano?

(Connaissez-vous d’autre appartenance sociale à lui à part de la famille? Est-ce qu’il parle

un peu de ses amis à la maison ?)

- Inona ary no tena nahalasa adala azy io raha ny fahitanareo ny zava-nisy? (Raha

drogue, misy zavatra mankaleo azy ao an-trano? Na azo fantarina ve ny antony

nanosika azy handray sy hiankindoha amin’izany?

(Comment se fait-il donc qu’il est devenu fou selon votre observation de la réalité ? S’il

s’agit de la drogue, peut-être y-a-t-il des choses qui se passent mal à la maison ? Sinon,

pouvez-vous nous dire pourquoi il a pris ces choses pour en dépendre ? )

- Mahalany ohatrinona isan’andro ianareo amin’ny fitsaboana?

(Combien d’argent par jour dépensez-vous pour son prise en charge ?)

Pour les patients liés à l’usage des drogues

- Iza no anaranao? (lahy sa vavy; firy taona)

(quel est ton nom? Sexe ; âge)

- Ny toerana fiavianao? Manao ahoana io toerana io, ambanivohitra ve sa ambany

tanàna?

(Ton origine? Comment est ce lieu, campagne ou bas quartier?)

- Mipetraka amin’ny ray aman-dreny?

(Vivre avec les parents?)

- Efa miasa (inona ilay asa) sy manam-bady aman-janaka ve sa mbola mpianatra sa

tsy manao na inona na inona? Nahafa-po anao ve ny asanao raha efa miasa? (raha

tsy mahafa-po dia kely karama izy izay ka mety miteraka rarin-tsaina ka mahatonga

azy ampiakatra herin-tsaina na hamoy fo amin’ny alalan’ny zava-mahadomelina,

hany ka vao mainka lasa mitapy eo)

(Avez-vous un emploi? De quoi s’agit-il? Etes-vous marié ? Avez-vous des enfants ? Ou

encore étudiant ou encore fainéant ? Etes-vous satisfait de votre travail ? Si la réponse est

Page 95: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ v ~

négative, il a un revenu faible qui peut lui causé un stress lui poussant à se renforcer par

l’entremise de la drogue, qui ne fait qu’aggraver son état pathologique)

- Ianao ve anisan’ilay olona voahilikilika tao anatin’ny fiaraha-monina?

(Sentez-vous être victime d’une exclusion dans la société?)

- Inona ilay aretin-tsaina nateraky ny fandraisanao zava-mahadomelina?

(Quel genre trouble avez-vous hérité par la prise de drogue ?)

- Efa mpandray zava-mahadomelina ve ianao hatramin’izay? Nanomboka firy taona?

(Est-ce que vous avez déjà y habitué depuis toujours? Depuis quel âge ?

- Nisy ve olana nanenjika ny sainao talohan’ny nandraisanao zava-mahadomelina?

Na nisy zavatra nandona ny sainao ve tany aloha tany? (ohatra maty ray na reny,

fibedesana mahery vaika tsy tanty, fanasaziana matetika, mahatsiaro tsy tian’ny ray

aman-dreny, …) Inona raha nisy?

(Avez-vous des problèmes obsédants avant que vous preniez de la drogue? Ou, y-a-t-il des

choses ou évènements qui vous ont traumatisé ? Par exemple, mère ou père décédé,

punition très souvent, sensation d’être haït par les parents,… . De quoi s’agit-il si vous en

avez ?)

- Nanao ahoana ny fihetsiky ny sainao “émotion” taorian’io tranga io? (Malaelo lava,

manenjika ny eritreritra ny zava-nitranga, matahotra rehefa mahita tranga

mamporisika anao hieritreritra an’ilay tranga taloha, misy olana ara-pahasalamana

izay tsy mba nahazo anao taloha…)

(Comment était son humeur après cet évènement? Mélacolique, l’évènement persécute

l’esprit, angoissé par un évènement semblable à l’évènement réel, avoir un problème de

santé inhabituel…)

- Ahoana ny fomba nialànao an’ireny zavatra nanenjika ny sainao ireny?

(Comment avez-vous faites pour échapper à ces tracas?)

- Manao ahoana ny fifandraisanareo ao anati’ny fianakaviana? Enao ve anisan’ilay

hoe iharan’ny herisetra ara-tsaina na ara-batana?

(Comment vous vous communiquez dans la vie familiale ? Est-ce que vous faites partie de

la personne victime de la violence morale ou physique ?)

- Efa mpifoka ve sa mpigoka ihany koa ve ny ray aman-dreninao?

(Vos parents prennent-ils de la drogue ou buvent-ils de l’alcool?

- Manana namana nitovy taminao ve ianao? (mifoka sy migoka)

(Avez-vous des amis comme vous? Fumeurs et drogueurs)

Page 96: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

~ vi ~

- “Inona ary no nanosika anao voalohany handray zava-mahadomelina?” (raha tsy

mbola voateny tetsy aloha)

(Qu’est-ce qui vous a initié à se droguer ? Si ce n’est pas encore répondu avant)

- Inona no nahatonga anao niroboka tanteraka tao anatin’io?

(Comment se fait-il que vous arrivez à vivre totalement avec les drogues?)

- Efa tsapanao mivoatra ve ny fahasalamanao amin’izao?

(En ce moment, sentez-vous que votre santé s’améliore?)

- Dia manao inona ianao amin’izao? Mirary soa e!!

(Quelle est votre activité en ce moment? Bonne chance !!)

Pour le public

- Inona no fahafantaranao an’izany hoe aretin-tsaina izany?

(Que connaissez-vous à propos du trouble mental?)

- Aminao manokana, inona no mahatonga azy io?

(Selon vous, comment se surgit-il?)

- Inona no eritreretinao atao mba hisorohana azy?

(Selon vous, que faire pour le prévenir?)

- Raha ny momba ny toxicomanie indray, inona no fahafantaranao ny antony

mahatonga ny toxicomanie?

(Au sujet de la toxicomanie, selon vos idées, quelle peut être la source de cette mauvaise

habitude ?)

- Inona no vahaolana arosonao amin’izany?

(Quelle solution proposes-tu pour en faire face?)

Page 97: Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar

Curriculum vitae et résumé Nom : RAZAFIARISOLO

Prénoms : Laza Mbinintsoa

Genre : Masculin

Age : 21 ans

Option : Educateur Spécialisé

Titre du document : Les préventions des troubles mentaux à Madagascar : étude effectuée au

sein du Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina

Nombre de pages : 81

Nombre de tableau : 5

Nombre de figure : 7

Résumé

Mots clés : Trouble mental – comportement aberrant – lésion cérébrale – évènement douloureux –

évènement similaire – toxicomanie

Encadreur pédagogique : Docteur RAKOTONIRINA Voahangy

Encadreur professionnel : Docteur RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa

Plusieurs approches ont été adoptées pour essayer d’expliquer les causes du trouble mental à

Madagascar. Dans la première partie, nous avons adopté le point de vue de la médecine humaine par la

méthode psychochirurgique et l’approche psychologique du trouble en question. La première méthode explique

que le comportement aberrant d’un patient a un lien avec une lésion du cerveau, l’enlèvement ou la destruction

du lobe frontal est leur but pour soigner le malade. Pour la seconde méthode, le trouble mental n’a aucun

rapport avec certaine lésion cérébrale, il s’agit d’un évènement douloureux vécu, refoulé et restimulé par un

évènement similaire dans le moment présent. La stimulation à nouveau de ce qui a été douloureusement vécu

entrave la santé psychique d’un sujet. Dans la seconde partie, nous avons parlé les divers aspects de la maladie

mentale à savoir son aspect physiologique, dont la toxicomanie occupe une grande place pour engendrer un

trouble au niveau mental et comportemental ; son aspect sociologique et son aspect global mettant en relation

ces trois aspects. Ce qui nous permet donc de confirmer que le trouble mental a plusieurs causes et que ces

divers aspects sont importants pour expliquer le trouble mental : psychiatrie anthropologique. Dans la dernière

partie, des recommandations ont été proposées par les médecins et par l’auteur. Pour prévenir le trouble mental,

les médecins ont proposé la sensibilisation du public ; et nous avons proposé l’installation d’un service d’études

de troubles mentaux et comportementaux dans les écoles, privées ou/et publiques, destinées à auditer un

individu de ses racontes et d’en faire des diagnostics. Ce service est annexé à un programme d’éducation

parentale. Une conclusion générale marque la fin de cette étude.