LES PRATIQUES DE FERTILISATION EN PAYS DE LA LOIRE
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Les pratiques de fertilisation en Pays de la Loire – campagne culturale 2017 - 2018
DRAAF PAYS DE LA LOIRE - 2019 1
Campagne culturale 2017 – 2018 Dans le cadre du 6e programme d’actions régional (PAR) nitrates, les services de l’Etat ont instauré un nouveau dispositif de suivi des pratiques de fertilisation en Pays de la Loire au moyen d’une télé-déclaration annuelle et obligatoire pour toute exploitation ayant son siège en Pays de la Loire. L’objectif de ce dispositif est d’évaluer l’efficacité des mesures réglementaires du 6e PAR à réduire les fuites de nitrates dans les milieux naturels, en réalisant un suivi de l’évolution des niveaux de pressions azotées sur le territoire ligérien. Les données de suivi sont présentées sous format agrégé à l’échelle de la masse d’eau (l’unité hydrologique issue du découpage administratif des milieux aquatiques prévu par la directive cadre eau (DCE)). L’agrégation spatiale des données garantit l’anonymat des déclarants*.
Pour assurer la fiabilité des résultats statistiques, des contrôles de cohérence ont été appliqués aux données déclarées
afin d’identifier les déclarations comportant des incohérences dans les données (erreurs de saisie, données manquantes,
erreurs de calcul…). Les déclarations estimées incohérentes ont été écartées pour éviter les biais statistiques.
Avec un taux de SAU des déclarations ayant servi à l’analyse statistique à 80.6 % de la SAU régionale et seulement 6 % des masses d’eau ayant un taux de SAU déclarée inférieur à 60 %, les données sont considérées comme représentatives à l’échelle de la masse d’eau.
* Les données déclarées ne peuvent être diffusées que si elles apparaissent sous forme agrégée avec au moins trois autres données sans qu’aucune d’entre elles ne puisse représenter plus de 85 % de la totalité de la donnée agrégée
...18 239 déclarations ont été retenues après contrôles de cohérence (68,4 % des exploitations de la région)
soit 1 756 823 ha (80,6 % de la SAU régionale)
Sur 21 532 déclarations transmises (80,7 % des exploitations de la région)...
soit 1 879 550 ha de SAU déclarée (93,6 % de la SAU régionale)
Les chiffres et éléments clés de cette première campagne :
80,7% des exploitations de la
région ont réalisé leur télé-
déclaration (soit 93,6% de la
SAU régionale)
On observe une faible disparité
territoriale des taux de
déclaration par masse d’eau : les
taux varient de 70% à 90%
majoritairement
41% des exploitations ont
déclaré en autonomie et 59% via
un prestataire
Le taux de télé-déclaration est
plus faible pour les exploitations
en production végétale que
pour celles en production
animale
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Bilan de la première campagne de télé-déclaration
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1 Pour en savoir plus sur les modalités de calcul des indicateurs à la masse d’eau, il est possible de se référer au diaporama de
présentation des résultats du dispositif de suivi au groupe de concertation, accessible sur les sites DRAAF et DREAL Pays de la Loire.
La pression azotée totale
La pression azotée totale correspond aux
quantités d’azote organique et minéral
épandues par hectare de SAU1.
Les zones historiques d’élevage
présentent des résultats souvent
supérieurs à 160 uN/ha par masse d’eau
(nord Mayenne, nord Vendée, les Mauges
et la frange frontalière à la Bretagne),
parfois même supérieurs à 190 uN/ha pour
certaines d’entre elles.
Par ailleurs, une forte pression azotée est
visible sur les territoires de polyculture-
élevage de la Sarthe et les zones
maraichères du pourtour nantais, allant
parfois jusqu’à plus 210 uN/ha pour
certaines masses d’eau.
A l’inverse, la pression azotée est moindre
sur les zones viticoles (moins de 100
uN/ha).
La pression azotée minérale
La pression azotée minérale correspond
aux quantités d’azote minéral épandues
par hectare de SAU1.
La pression azotée minérale est plus
élevée dans les zones de production
céréalière (notamment en Sarthe et
dans le Marais Poitevin). Dans les
territoires maraichers de la région
nantaise, la fertilisation est réalisée
principalement avec de l’azote minéral
(plus de 150 uN/ha).
A l’inverse, une large partie de la Loire
Atlantique, les Mauges et le Nord
Mayenne, territoires composés
principalement d’élevages, reçoivent en
moyenne peu d’azote minéral (de 30 à
60 U/ha).
La pression azotée à l’échelle de la masse d’eau
Contextualisation des résultats de pression azotée
Les statistiques sur l’évolution de la sole ligérienne montrent que, depuis une dizaine d’années, les surfaces cultivées en céréales et
colza sont en augmentation alors que les surfaces cultivées en maïs fourrager et les prairies tendent à diminuer. Cependant, cette
augmentation des surfaces en céréales s'accompagne d'une stagnation depuis 10 ans des livraisons d'engrais azotés de synthèse.
Par ailleurs, le cheptel bovin et porcin est en légère diminution depuis une dizaine d’années.
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Balance globale azotée (BGA) en ZAR
La BGA totalise d’une part les entrées d’azote
correspondant à la fertilisation organique totale
et minérale et d’autres part les sorties d’azote
par les systèmes de culture. Cet indicateur fait
partie des données faisant l’objet d’une
transmission obligatoire pour les exploitations
situées dans certaines zone d’actions
renforcées (ZAR).
La BGA permet d’estimer la charge nette
d’azote restant au sol après export par les
cultures. Le risque de lixiviation de nitrates qui
en découle varie selon de nombreux facteurs
(pluviométrie, conditions pédoclimatiques,
type de sol, stabilité de l’azote, présence d’une
inter-culture, pratiques culturales, etc.).
La répartition du nombre d’exploitations en
ZAR par tranche de 10 uN/ha de BGA présente
une grande diversité de résultats et une
concentration du nombre d’exploitations
marquée entre -20 et 40 uN/ha (cf.
histogramme : nombre d’exploitations par
classe de BGA déclarée en ZAR).
Pour l’agrégation spatiale des BGA à l’échelle
de la ZAR (cartographie ci-contre), les BGA
négatives ont été ramenées à zéro afin d’éviter
le biais lié à la compensation d’une BGA
positive avec une BGA négative puisque
l’impact environnemental d’une BGA positive
ne peut pas être compensé par une autre
négative.
Les BGA agrégées à la ZAR se situent pour la
majorité d’entre elles en dessous du seuil des
50 uN/ha (cf. cartographie ci-contre).
La pression azotée organique
La pression d’azote organique correspond
aux quantités d’azote organique épandue
et restituée par les animaux au sol par
hectare de SAU.
Les deux principaux ensembles de
masses d’eau affichant de forts apports
organiques sont le nord Mayenne,
composé d’élevages bovins laitiers
intensifs, et le nord Vendée/Mauges, dans
lesquels cohabitent élevages bovins et
volailles (de 110 à plus de 140 uN/ha).
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Le dispositif de télé-déclaration prévoit la transmission des données de surfaces bénéficiant d’une adaptation à la couverture hivernale
ainsi que celles bénéficiant d’une destruction anticipée du couvert*. Toutefois, pour cette première campagne de télé-déclaration, les
données de surface bénéficiant d’une adaptation n’ont pas pu être transmises par tous les prestataires pour la campagne 2017-2018
(seuls les exploitants ayant déclaré en autonomie et quelques prestataires ont transmis ces données). Le résultat des surfaces
bénéficiant d’une adaptation montre une forte utilisation des adaptations liées à la récolte d’un précédent après le 20 octobre et celles
liées à un taux d’argile du sol supérieur à 37% (majoritairement sur le Marais Poitevin).
Les pressions azotées ont été calculées pour l’ensemble des surfaces des exploitations ayant déclaré avoir bénéficié d’une adaptation
à la couverture hivernale.
Adaptation à la couverture hivernale Nombre de déclarations
Surface déclarée (ha)
Pression azotée totale (kgN/ha)
Pression azotée minérale (kgN/ha)
Pression azotée organique (kgN/ha)
Récolte du précédent postérieure au 20 octobre
165 1362 160 80 80
Taux d’argile > 37 % 264 8720 134 104 30
Pommes de terre de Noirmoutier 20 279 231 134 98
Légume primeur 16 115 118 74 44
Culture porte-graine à petites graines 9 70 177 112 65
Zones de protection spéciale Natura 2000 de Champagne-Meron et Plaines calcaires du Sud Vendée
3 51 190 149 41
* Afin d’éviter la fuite des nitrates pendant les périodes pluvieuses, les textes nationaux imposent la mise en place d’une couverture
hivernale avant l’implantation d’une culture de printemps. Toutefois, des adaptations à l’obligation d’implantation de couverture
hivernale sont prévues par le Programme d’actions national (PAN) et le PAR nitrates.
Direction régionale de l'alimentation, de l’agriculture et de la forêt Pays de la Loire Service régional de l’environnement, de la forêt et du bois Service régional de l’information statistique et économique 5, rue Françoise Giroud - CS 67516 - 44275 Nantes cedex 2 Mél : [email protected] www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr
Les adaptations à la couverture hivernale
Les actions à mettre en œuvre pour la prochaine campagne de télé-déclaration
Malgré un taux de déclaration élevé pour la première campagne de télé-déclaration, près de 32% des
exploitations de la région n’ont pas pu être intégrées au suivi de la fertilisation pour cause d’absence de
déclaration ou de déclaration incohérente. Aussi, deux axes d’amélioration du suivi sont envisagés :
1. L’amélioration de la qualité des données transmises :
o Amélioration du questionnaire pour les déclarations effectuées en autonomie ;
o Renforcement des échanges avec les prestataires pour fiabiliser les données remontées en bloc ;
2. L’augmentation du nombre de déclarations transmises, notamment pour les orientations technico-
économiques les moins représentées (les exploitations céréalières et maraîchères).
Par ailleurs, pour cette première campagne de télé-déclaration, quelques données de suivi n’ont pu être que
partiellement transmises pour la campagne 2017 – 2018 (surface en adaptation à la couverture hivernale,
résultats des analyses de reliquats post-récolte et reliquat sortie-hiver). La mise à jour des logiciels utilisés par
les prestataires est particulièrement attendue pour assurer la transmission de ces données et assurer le suivi
des adaptations à la couverture hivernale des sols.