S O U S

LES PAVES LA PLAGE

François Armanet, Max Armanet,

Yves Bigot, Contact Press Images

présentent S O U S

Mai 68 vu par G i l l e s C a r o n Jean-François Bizot Daniel Cohn-Bendit Jean Daniel Raymond Depardon Michel Jobert Bernard Kouchner Philippe Labro Jacques Lanzmann Louis Malle Gérard Manset Marie-France Pisier Paco Rabanne Françoise Sagan Alain Touraine Michel Tournier Anne Wiazemsky

La Sirène

Marianne Caron-Montély,

Marjolaine Caron-Bachelot, Clémentine Caron,

Behnam Attar et Dominique Deschavanne

de Contact Press Images,

Aurélie Percheron,

Isabelle Siri,

Jean-Christophe Domenech et Perrine Boudry,

Marie-José Cholet et Hughes Trevennec,

Jean-Marc Folliet et Philippe Paolillo

de FNAC Musique Production,

Claude Collard et Stéphane Dubreuil

de la Bibliothèque de France,

l'Association Gilles Caron,

Moët et Chandon,

Graphotec pour la photogravure,

Publimod' Photo pour les tirages.

Direction iconographique Robert Y. Pledge

Coordination éditoriale Michel Baverey

Conception graphique et réalisation Christian Gaudin

Première édition : Novembre 1993

© Novembre 1993, Editions La Sirène, tous droits réservés

Photographies © Gilles Caron, Contact Press Images

Dépôt légal : Quatrième trimestre 1993 ISBN : 2.84045.047.X

Editions La Sirène

18, avenue de la Cristallerie - 92310 Sèvres

INTRODUCTION

E n 1968, Gilles Caron n 'a pas chômé. Sitôt le Printemps parisien dissipé, on le croisait

dans un pays qui n'existe plus, le Biafra, avant de le retrouver en Irlande du Nord où la guerre civile se rallumait. Il avait tout juste vingt-neuf ans. Jeune correspondant de guerre, il s'était fait connaître l'année

précédente en couvrant la guerre des Six Jours et le Viêt-nam. Quelques mois plus tard, en 1970, au Cambodge, la CIA fomentera un coup d'Etat. Ce sera son dernier reportage. Entre-temps, ses photos avaient déjà fait le tour du monde. Elles ont la vie

dure. Plus d'une est devenue le symbole des événements qu'elle avait fixés. Mai 68, par exemple. Les événements semblent taillés à sa mesure. Familier

du baroud, Caron sait bouger vite. Les manifestations de 1968 virant à l'émeute

et ébranlant le pouvoir jusqu'à frôler la guerre civile lui semblent un terrain naturel. « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi. » Caron voltige d'un camp à l 'autre. Son Nikon saisit sans a priori la vie qui s'accélère, les bouffées de violence et les accalmies, l'atmosphère de liberté inouïe et le sentiment fugitif des barrières abolies.

Même si ses sympathies percent, ses photos ne réécrivent rien. Bien que ses clichés confinent aujourd'hui au mythe, la récupération pendant les événements, déjà perceptible chez une gauche larguée ou chez certains meneurs de groupuscules aux dents longues, lui est radicalement étrangère. Loin de l'imagerie d'Epinal, Caron nous restitue les bonnes vibrations, les coups de matraques, les nuits saturées de gaz lacrymogène, les amphithéâtres enfumés et les rues chaudes livrées à elles-mêmes.

Caron est toujours là au bon moment : défilent dans son viseur l'envol des

premiers pavés arrachés en chapelet à la chaussée le 6 mai, la foule joyeuse assemblée autour du lion vert de

Bartholdi le 13 mai après les premières nuits des barricades, les voitures incendiées ou les arbres renversés, les farandoles accompagnant le cortège pacifique du 29 mai, l 'euphorie de la grève générale, entre grande gueule d'ouvrier au poing vengeur et mademoiselle âge-tendre de la section CGT, le regard noyé de Pierre Mendès France à Charléty, le front gourmand de Mitterrand en quête d'Elysée, le dos de De Gaulle, la contre-manifestation

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des Champs-Elysées du 30 mai et l'ivresse de la Marseillaise autour du Soldat inconnu. Caron fixe la lame de fond d'une

génération spontanée, peuplée de réminiscences révolutionnaires en rouge et noir d'Octobre ou de 36. Il témoigne d'une explosion entre le monde des adultes et les jeunes, oscillant d'utopie en société de consommation. D'une

génération sûre d'elle-même et pourtant éberluée par l'écho de sa propre contestation. De jeunes gens, plus révoltés que révolutionnaires, soufflant les bougies du dixième anniversaire de la prise de pouvoir du Général. Cohn-Bendit chantant l 'Internationale

face à un flic demeure une photo emblématique de cette révolte récréative et insolente. Toute la jouissance de tenir tête aux forces de l 'ordre se lit sur le

visage adolescent du leader étudiant. Les manifestants de Caron sont au

diapason d 'une liberté de parole découverte par inadvertance. Assez d'actes, des mots ! Ces enfants gâtés des Trente Glorieuses ont dévoré Action

et l 'Enragé, mélangé allègrement Marx et Debord, se sont approprié les images de la Commune et de la nuit du 10 Août, et surtout ont découvert des sensations inconnues : sécher les cours, briser la discipline désuète des lycées-casernes, revendiquer une mixité interdite, se mettre en grandes vacances anticipées, prendre enfin ses désirs pour la réalité.

« Sous les pavés, la plage » : on trouvait du sable en déshabillant les rues.

Les ordures ménagères pêle-mêle sur les quais et boulevards formaient de drôles de mornes pendant qu'à la piscine Deligny les Parisiens se bronzaient, sous le soleil exactement. Les lanceurs

de pavés avaient du chic. Détaillons celui de Caron. On distingue ses Clarks, son blouson Levi's, le Monde, roulé gourdin, est glissé dans le dos de son jean. Ce camarade n'avait pas encore les cheveux longs. Il en pinçait pour Françoise Hardy dévêtue par Rabanne, pour Jane-Barbarella, pour Catherine- Belle de jour ou pour Colette de Baisers volés. Sa jeune camarade, qui osait hors du lycée la mini-jupe qu'autorisaient les premiers collants Dim, était amoureuse de Belmondo-Le voleur ou de Delon-

Samouraï, d'Antoine Doinel et de Killy (c'est tout bon !). Ils allaient voir ensemble au Studio des Ursulines

(cinéma Art-et-Essai du quartier Latin) Au feu les Pompiers (de Milos Forman) pendant que Prague connaissait, elle aussi, un Printemps, bientôt écrasé par les chars soviétiques, ou la Chinoise, le dernier Godard. La Révolution

culturelle approchait de sa fin (quelques millions de gardes rouges seraient rééduqués dans les campagnes). Mr Freedom évoquait alors Delphine Seyrig et Ho ! renvoyait autant à Joanna Shimkus, la partenaire de Bebel, qu'aux posters de Che Guevara

(Ho-Ho-Ho-Chi-Minh ! Che-Che-Che Guevara ! ) abattu en octobre 1967 dans la j ungle bolivienne par le bras armé de la CIA. Ils s'étaient davantage plongés dans Vendredi ou les limbes du

Pacifique et Bonjour tristesse que Georges Perec ou McLuhan, même si les années 60 marquèrent l'avènement du Nouveau Roman. Ils lisaient Clavel, Marcuse, Barthes, Sartre et Foucault dans le Nouvel Obs. Ils parlaient de la Sociologie de l'action ou de l'Esprit du temps et se berçaient d'Il est cinq heures Paris s'éveille, The Days of Pearly Spencer, Lady Madonna ou d'Animal on est mal.

L'imagination ne fut pas longtemps au pouvoir. Avant la fin du mois de mai, les accords de Grenelle avaient concrétisé le consensus entre le Parti communiste

et le gouvernement pompidolien pour arrêter une contestation inopportune. De Gaulle avait rencontré secrètement

le général Massu à Baden-Baden pour s'assurer le soutien de l'armée et, idée de génie, fait ravitailler les pompes à essence pour que les Parisiens puissent se changer les idées, en quittant la capitale le temps d 'un week-end de Pentecôte. Le régime ébranlé refermait en trois jours la parenthèse de ce joli mois de mai. Mais « la jeunesse de France, selon le mot de Malraux, avait été une fois de plus exemplaire. » 1968 reprenait son cours. En mars, cinq cent quatre civils vietnamiens

avaient été massacrés à Son-My p a r une unité de G. I . , en avril , Mar t in Lu the r

King, qui avait osé réc lamer l ' a r r ê t de l ' in te rvent ion américa ine au Viêt-nam,

était assassiné à Memphis, Bob Kennedy s ' e f fondrera i t à l 'hôtel Ambassado r de

Los Angeles en juin. Au loin, le Biafra en t ra i t en sécession dans l ' indifférence

la plus totale. Les manifestat ions contre l ' impéria l isme amér ica in dans le monde f leurissaient (Faites l ' amour , pas la guerre !). Bérets et borsalinos à la Bonnie a n d Clyde étaient tou jours à la mode. La page est tournée . Les rues sont repavées. Restent , p o u r r e t rouve r le goût p r in t an i e r de cet amer d ' o ù sont par t ies toutes les audaces culturelles de ce q u a r t de siècle f inissant , l 'object i f de Gilles Ca ron et le mai subject i f que nous avons demandé à seize témoins

privilégiés : J ean-Franço i s Bizot, Daniel Cohn-Bendi t , J e a n Daniel ,

Raymond D e p a r d o n , Michel Jobe r t , B e r n a r d Kouchner , Phi l ippe Lab ro , Jacques L a n z m a n n , Louis Malle, G é r a r d Manset , Mar ie -France Pisier,

Paco R a b a n n e , Françoise Sagan, Alain Tour aine, Michel Tourn ie r et

Anne Wiazemsky. Au total , dix-sept points de vue, couvran t champs et con t rechamps d ' u n mois en herbe . Dix-sept belles petites madeleines de mai.

F r a n ç o i s A r m a n e t Max A r m a n e t

Yves Bigot

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Mouna Aguigui, université de Nanterre, avril 1968

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Université de Nanterre, avril 1968

Campus de Nanterre, avril 1968

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L o u i s M a l l e

P o u r s o n p r e m i e r f i l m le M o n d e d u s i l e n c e , L o u i s M a l l e

o b t i n t , e n 1 9 5 5 , u n o s c a r a v e c C o u s t e a u . E n 1 9 6 8 , il a

d é j à r é a l i s é u n e d i z a i n e d e f i l m s , d ' A s c e n c e u r p o u r

l ' é c h a f a u d à V i v a M a r i a , d e Z a z i e d a n s le m é t r o a u

V o l e u r , e t p a r t e n I n d e p o u r t o u r n e r u n t r è s l o n g

d o c u m e n t a i r e , l ' I n d e f a n t ô m e ( d o n t le f i l m C a l c u t t a

s e r a t i r é ) . A u m o i s d e m a i , il p r é s i d e le f e s t i v a l d e

C a n n e s e t l ' i n t e r r o m p t p o u r s e r e n d r e à P a r i s . E n 1 9 9 0 ,

il r é a l i s e r a M i l o u e n m a i , M a i 6 8 v u d e l a c a m p a g n e d a n s

u n e f a m i l l e b o u r g e o i s e .

G é r a r d M a n s e t

E l è v e d e s B e a u x - A r t s e t e n f a n t d e s b e a u x q u a r t i e r s

d e P a r i s , G é r a r d M a n s e t v i e n t d e s i g n e r s o n p r e m i e r

c o n t r a t d ' a r t i s t e c h e z P a t h é - M a r c o n i . E n m a i 1 9 6 8 ,

a l o r s q u e A n i m a l o n e s t m a l c o u r t s u r les o n d e s , il e s t

e n s t u d i o p o u r y e n r e g i s t r e r s o n a l b u m , s u r l e q u e l

f i g u r e r o n t J e s u i s D i e u e t O n n e t u e p a s s o n p r o c h a i n .

S o l e n n e l , i n f l u e n c é p a r les B e a t l e s e t l ' e x i s t e n t i a l i s m e ,

M a n s e t j e t t e les b a s e s d i s c o g r a p h i q u e s d ' u n e g é n é r a t i o n

à l a d é r i v e q u e m y t h i f i e r o n t ses t u b e s à v e n i r , Y ' a u n e

r o u t e e t I l v o y a g e e n s o l i t a i r e .

M a r i e - F r a n c e P i s i e r

D é c o u v e r t e à d i x - s e p t a n s p a r F r a n ç o i s T r u f f a u t ,

M a r i e - F r a n c e P i s i e r a d é j à é t é l ' i n t e r p r è t e d ' u n e d i z a i n e

d e f i l m s e n 1 9 6 8 . D e l a j e u n e f i l l e d e b o n n e f a m i l l e d e

l ' A m o u r à v i n g t a n s r e t r o u v é e d a n s B a i s e r s v o l é s e n

p a s s a n t p a r l a p r o s t i t u é e d e T r a n s - E u r o p - E x p r e s s

( A l a i n R o b b e - G r i l l e t ) , e l l e t o u r n e e n c o n t i n u a n t s e s

é t u d e s , m a i s n ' é c r i r a s o n p r e m i e r r o m a n q u ' e n 1 9 8 4 .

E n m a i 1 9 6 8 , e l l e e s t à l a f a c u l t é d e d r o i t e t j o u e d a n s

N o u s n ' i r o n s p l u s a u x bo i s ( D u m o u l i n ) e t l ' E c u m e d e s

j o u r s ( B e l m o n t ) . E l l e s ' e s t t o u j o u r s s e n t i e f é m i n i s t e e t

p a r t i c i p e a u x p r e m i è r e s m a n i f e s t a t i o n s d u M L F .

P a c o R a b a n n e

A v e c A n d r é C o u r r è g e s e t P i e r r e C a r d i n , P a c o R a b a n n e a r é v o l u t i o n n é l a h a u t e c o u t u r e d a n s les a n n é e s s o i x a n t e .

A r c h i t e c t e d e f o r m a t i o n , il i n n o v e r a d i c a l e m e n t

e n u t i l i s a n t d e n o u v e l l e s m a t i è r e s m é t a l l i q u e s e t

p l a s t i q u e s , s a n s r e n i e r l a s i m p l i c i t é c l a s s i q u e .

E n 1 9 6 6 , P a c o R a b a n n e o u v r e s a p r o p r e m a i s o n .

E n 1 9 6 8 , a p r è s u n e d i z a i n e d e c o l l e c t i o n s , il l a n c e

a v e c s u c c è s s o n p r e m i e r p a r f u m , C a l a n d r e . P e n d a n t

les é v é n e m e n t s , il s e r e n d s o u v e n t a u x B e a u x - A r t s , o ù

il a c o n s e r v é d e n o m b r e u x a m i s , e t à l a S o r b o n n e p o u r é c o u t e r les d i s c o u r s d e s é t u d i a n t s .

Françoise Sagan Elle n'a pas encore dix-sept ans quand paraît Bonjour tristesse en 1954. Encensé par la critique, le premier roman de Françoise Sagan est un succès mondial. Elle incarne la jeune fille libre et sa passion pour le jeu, les voitures, la liberté défraie la chronique. En 1960, elle signe le « manifeste des 121 » contre la guerre d'Algérie. En 1968, elle est déjà l 'auteur d'une dizaine de romans et pièces de théâtre. Jean Seberg, Ingrid Bergman, Monica Vitti, Catherine Deneuve ont été ses interprètes au théâtre et au cinéma de Bonjour tristesse, Aimez-vous Brahms ?, Château en Suède et la Chamade.

Alain Touraine Avec Edgar Morin et Jean Baudrillard, Alain Touraine est le porte-drapeau des jeunes sociologues français. Professeur à l'Ecole pratique des hautes études et directeur du département de sociologie à Nanterre depuis 1966, il compte parmi ses élèves Daniel Cohn-Bendit. Le 3 mai, lors du conseil de discipline des étudiants du 22 Mars, ce dernier lui demande d'être son avocat. Le soir des premières barricades, il participe aux dernières négociations entre les étudiants et le recteur de la Sorbonne. Fin 1968, il publie un nouveau livre, le Mouvement de mai ou le communisme utopique.

Michel Tournier Producteur de la Chambre noire, émission de télévision sur la photographie (de 1962 à 1965), Michel Tournier est également chef des services littéraires des éditions Plon depuis 1958. Après le grand succès de son premier roman, Vendredi ou les limbes du Pacifique, publié en 1967, il s'installe à la campagne. En 1968, le futur prix Concourt est en train d'écrire le Roi des Aulnes. Il se rend à Paris de temps en temps mais n'assiste aux événements de Mai qu'en spectateur, considérant qu'ils ne concernent pas sa génération.

Anne Wiazemsky De Au hasard Balthazar (Robert Bresson) à Théorème (Pier Paolo Pasolini) en passant par la Chinoise de Jean-Luc Godard, qu'elle a épousé en juillet 1967, Anne Wiazemsky a déjà tourné cinq films avant sa majorité (vingt et un ans à l'époque). Inspirée, la future romancière déménage le 2 mai 1968 de la place Beauvau à la rue Saint-Jacques. Le plus célèbre couple de la Nouvelle Vague est aux premières loges, à l'exception de quelques jours de tournage à Londres avec les Rolling Stones pour One + One.

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Chronologie 7 juillet 1967 Guerre du Biafra (Nigéria). Cette guerre fera un million de morts (dont beaucoup de faim) et durera jusqu'en janvier 1970.

2 décembre 1967 En Afrique du Sud, le chirurgien Christian Barnard réussit la première greffe du cœur.

Janvier 68 Le Viêt-cong déclenche l'offensive du Têt.

8 janvier Altercation entre François Missoffe (ministre de la Jeunesse et des Sports) et Daniel Cohn-Bendit lors de l'inauguration de la piscine de Nanterre.

Février Triomphe de la France lors des jeux Olympiques de Grenoble : Jean-Claude Killy remporte trois médailles d'or.

14 février « Affaire Langlois », 3 000 manifestants contre la police à la Cinémathèque française.

16 mars Massacre de Son-My. 504 civils sud-vietnamiens, parmi lesquels femmes et enfants, sont tués par un détachement américain.

17-20 mars Attentats terroristes contre des entreprises américaines à Paris.

22 mars Les étudiants occupent la faculté de Nanterre. Création du « Mouvement du 22 mars » avec Cohn-Bendit.

28 mars A Nanterre, suspension des cours jusqu'au 1 avril.

30 mars Alexandre Dubcek entreprend la libéralisation de la Tchécoslovaquie.

4 avril Assassinat de Martin Luther King à Memphis.

1er mai Défilé CGT, PC et PSU de la place de la République à la Bastille.

2 mai Pompidou part pour l'Iran et l'Afghanistan. Les cours sont suspendus à la faculté de Nanterre.

3 mai Les étudiants de Nanterre organisent un meeting à la Sorbonne. La police fait évacuer la Sorbonne, les cours sont suspendus. Manifestations au quartier Latin.

5 mai Les manifestants du 3 mai sont condamnés à des

peines de prison.

6 mai Cohn-Bendit, Alain Geismar (secrétaire général du SNE-Sup) et Jacques Sauvageot (président de l'Unef) en tête des manifestations. Premières barricades du quartier Latin. Début des troubles dans les universités de province.

7 mai Avant de négocier, les étudiants exigent la libération des emprisonnés, la réouverture de la Sorbonne et le retrait de la police du quartier Latin. Manifestation de la place Denfert-Rochereau à l'Etoile.

8 mai Fermeture des lycées les uns après les autres.

10 mai Barricades dans le quartier Latin, attaquées vers 2 heures du matin par la police. Début à Paris des pourparlers de paix entre Américains et Vietnamiens.

11 mai Georges Pompidou revient d'Afghanistan et fait libérer les manifestants. Les étudiants occupent Censier.

13 mai Grève générale. 200 000 personnes manifestent de la Gare de l'Est à Denfert-Rochereau. La police évacue la Sorbonne occupée par les étudiants.

14 mai Le général de Gaulle part en visite officielle en Roumanie.

15 mai Les étudiants occupent l'Odéon et les ouvriers, l'usine Renault de Cléon.

16 mai Grève à l'usine Renault de Flins.

17 mai Grève à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt.

18 mai Le général de Gaulle rentre de Roumanie. On dénombre entre 3 et 6 millions de grévistes en France.

21 mai Cohn-Bendit est interdit de séjour en France.

22 mai Les étudiants condamnés sont amnistiés. Toute la nuit, manifestations contre l'expulsion de Cohn-Bendit.

24 mai Dans une allocution télévisée, le général de Gaulle annonce un référendum. Nouvelle nuit des barricades au quartier Latin.

25 mai Ouverture des négociations de Grenelle entre le gouvernement et les syndicats.