Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

download Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

of 280

Transcript of Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    1/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    2/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    3/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    4/280

    http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=fb&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=it&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=es&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=fr&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=de&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=co.uk&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=com&pibn=1200048127
  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    5/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    6/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    7/280

    BIBLIOTH QUIi

    DE

    LM-ICOLE

    DES

    HAUTES

    TUDES

    SCIENCES

    RELIGIEUSES

    =

    c^oT

    VINGT-CINQUI ME

    VOLUME

    Y ^

    ^r

    LES

    CULTES

    PA ENS

    DANS

    JLEMPIRE ROMAIN

    Premi re

    partie :

    LES

    PROVINCES

    LATINES

    TOME

    II

    Les

    cultes

    orientaux

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    8/280

    L P I

    M

    P R

    E

    G

    S

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    9/280

    T.

    LES

    CULTES

    PA ENS

    DANS

    L'EMPIRE

    ROMAIN

    PREMI RE

    PARTIE

    LES PROVINCES

    LATINES

    TOMi: II

    PAI

    J. TOUTAIN

    HIRKClEIlt-ADJOINr

    A

    1-

    KCOLE

    l'HATIul,:- r KS IIAII K llil-;

    OOCTEIR

    ES

    LETTl'.KS

    V

    PARIS

    EKNKST

    LEKOLX,

    DITELR

    2

    8,

    RUE B

    O

    N

    A P

    A

    H

    T f;

    19]

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    10/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    11/280

    LIVRE III

    LES CULTES

    ORIENTAUX

    L'inrtuence exerc e

    par

    TUneiit

    sur

    la

    civilisation

    occi-entale,

    au

    temps

    de

    l'empire

    romain,

    a

    t

    depuis

    lonp;-

    temps

    reconnue

    et

    mise

    en

    lumi re.

    De

    quelque

    c t

    que

    l' rudition

    contemporaine poursuive

    ses

    investigations,

    crivait

    r;'connnent

    M. Franz

    Cumont,

    toujours

    elle

    cons-ate

    une

    lente

    substitution

    de la

    culture

    asiati([ue

    celle

    de

    l'Italie.

    Celle-ci

    ne se

    d veloppe

    qu'en

    s'assimilant

    des

    l -ents

    emprunt s

    aux

    r serves

    in puisables

    des

    vieilles

    civilisations

    ....

    l/Orient hell nis

    s'impose

    partout

    par

    ses

    hommes

    et

    par

    ses

    onivres;

    il

    soumet

    ses

    vainqueurs

    latins

    son

    asceni:lant,

    comme

    plus

    tard

    il le

    fera

    subir

    aux

    conqu rants

    arabes

    et

    deviendra

    le

    civihsateur

    de

    l'Islam.

    Mais

    dans

    aucun

    ordre

    d'id es

    son

    action

    sous

    l'Empire

    n'a

    t

    aussi d cisive

    que

    dans

    la

    religion,

    ])uisqu'elle

    a

    lina-

    lement abouti la

    destruction radicale

    du

    paganisme

    gr co-latin

    '.

    Cette action

    de

    l'Orient

    sur

    le

    paganisme

    gr co-romain,

    M.

    F.

    Cumont

    l'a

    tudi e

    dans

    une

    s rie de

    conf rences

    faites d'aljord

    Paris,

    au

    Coll ge

    de

    France,

    puis

    Oxford,

    en

    1905

    et

    1906.

    Ces

    conf rences ont

    t

    1. Franz

    Cumont,

    Les

    religions

    orientales dans

    le

    paganisme

    romain,

    i*^

    ('(1.,

    p.

    14-15.

    1

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    12/280

    2

    LIVRE III.

    LES

    CULTES ORIENTAUX

    publi es

    en un

    voluine

    intitul

    :

    Les

    religions

    orientales

    dans le

    paf/anisijie

    romain. '.

    Nous

    n'aurions

    pas

    la

    pr iention

    do

    ti'ait(3r,

    pr s

    M.

    Cu-

    inonl,

    le

    m mo

    sujet

    que

    lui,

    en nous

    pla ant

    au

    m me

    point

    de

    vue.

    En

    fait

    l' tude,

    que

    nous

    entreprenons

    ici,

    diff re nettement

    de

    celle

    qu'il

    a

    si brillamment

    poursuivie

    et

    achev e.

    Si

    la mati re

    m me

    est

    analogue,

    si

    les

    divisions

    et

    les

    cadres

    adopt s

    se

    ressemblent,

    si

    nos

    conclusions,

    dans

    leur teneur

    g n rale,

    doivent

    parfois

    concorder

    avec

    celles de notre savant

    coll gue,

    en

    r alit le terrain

    sur

    lequel

    nous nous

    tiendrons

    sera plus

    restreint

    et

    mieux

    d li-it .

    Tout

    d'abord,

    Rome

    et

    l'Italie,

    qui

    M.

    Cumont

    a

    fait

    tr s

    justement

    dans

    son

    uvre uii

    place

    consid rable,

    se

    trouvent,

    par

    le

    plan

    m me

    de

    notre

    ouvrage,

    excluescle

    cette

    tude

    :

    ce sera

    seulement

    dans les

    provincesTatin s

    que

    nous

    rechercherons les

    traces

    des

    cultes orientaux

    et

    (pie

    nous

    essaierons

    de

    mesurer

    l'influence

    qu'ils

    ont

    pu

    exercer.

    En

    outre,

    nous nous

    attacherons

    surtout

    relever

    les

    indices

    concrets,

    les

    t moignages

    pour

    ainsi dire

    mat -iels

    de

    la

    diffusion

    dans

    ces provinces

    des cultes

    orien-aux;

    nous ne nous

    interdirons

    pas

    sans

    doute

    de

    montrer

    quelles

    transformations

    paraissent

    s' tre

    produites

    ici

    et

    l ,

    sous

    l'action

    de

    ces

    cultes,

    dans les

    id es

    religieuses

    des

    populations provinciales;

    mais

    nous

    no

    donnerons

    pas

    cette

    partie

    du

    sujet

    le

    d veloppement

    que

    lui

    a

    donn e

    M.

    Cumont.

    Pour

    r sumer

    bri vement

    notre

    pens e,

    nous

    dirons

    que

    si

    M. Cumont s'est

    laiss

    particuh rement

    s duire

    par

    l'int r t

    moral,

    philosophique,

    th ologique

    m me du

    sujet,

    de

    notre

    cot

    nous

    voulons

    tudier

    de

    pr -rence

    le caract re

    historiiiue

    et

    doser,

    pour

    ainsi

    dire,

    avec'^pr cision

    l'importance

    de

    chacun

    des

    cultes

    orien-aux

    dans

    la

    vie

    religieuse

    des

    provinces

    latines

    de

    l'empire.

    Les

    cultes

    pa ens, qui

    de

    l'Oi-ient

    ont

    progressivement

    1.

    i'aris.

    E.

    Llmoux,

    1907:

    'b'

    d.,

    1909.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    13/280

    LIVRE

    III.

    LES

    CULTES

    ORIENTAUX

    3

    p n tr

    dans les

    pays

    occidentaux,

    aux

    derniers

    si cles

    de

    la

    R publique

    et

    sous

    l'Empire,

    taient

    originaires

    de

    quatre

    r gions

    principales,

    l'Egypte,

    la

    Syrie,

    l'Asie-Mineure

    et

    l'Iran.

    A

    cette

    diversit

    Vrorigine

    correspond,

    nous

    esp rons

    en

    donner

    la

    preuve,

    une

    vari t

    ind niable

    dans

    l'histoire

    occidentale de

    ces

    divers

    cultes.

    II

    est

    donc

    n cessaire

    de

    les

    distinguer,

    et

    nous

    tudierons

    successivement

    les

    cultes

    gyptiens,

    les cultes

    syriens,

    les

    cultes

    d'Asie-Mineure,

    les

    cultes

    iraniens.

    Mais

    d'autre

    part

    ces cultes,

    malgr

    leurs

    diff rences,

    n' taient

    pas

    sans

    avoir

    entre

    eux

    quelque

    parent ,

    sans pr senter

    des

    traits

    communs,

    trangers

    ou

    du

    moins familiers

    aux

    diverses

    formes

    du

    paganisme

    occi-ental.

    C'est,

    croyons-nous,

    cette

    influence

    g n rale

    des

    cultes

    orientaux

    qu'on

    peut

    attribuer

    l'usage

    en

    Occident

    de

    certaines

    pratiques qui

    rel vent

    moins

    de

    la

    religion

    que

    de

    l'astrologie

    et

    de la

    magie,

    ainsi

    que

    certaines

    tendances,

    souvent

    remarqu es,

    au

    syncr tisme,

    au

    panth isme,

    pres-ue

    au

    monoth isme.

    Nous

    ne

    n gligerons

    pas

    cette

    double

    forme de

    l'influence

    orientale

    dans les

    provinces

    latines

    de

    l'empire.

    Notre

    livre

    III,

    consacr

    l' tude

    des

    cultes

    orientaux,

    se

    divisera ainsi

    en

    sept

    chapitres

    :

    Chapitre

    I. Les

    cultes

    gyptiens.

    II. Les

    cultes

    syriens.

    III. Les

    cultes

    d'Asie-Mineure.

    IV. Les

    cultes

    iraniens.

    V.

    L'astrologie

    et

    la

    magie

    orientales.

    YI. Le

    syncr tisme

    dans

    les

    provinces

    latines.

    VII.

    Conclusion.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    14/280

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    15/280

    CHAPITRE

    PREMIER

    LES

    CULTES

    GYPTIENS

    .

    Les

    clivinil s

    el

    les

    cailles.

    2.

    li jiavlilioa

    g ograpliique

    des

    lieux de culte.

    3.

    Origine

    et

    condition

    sociale

    des

    fid les.

    4.

    Caract re

    des

    cultes

    gi/j^tiens

    dans les

    provinces

    latines

    :

    conclusion.

    1,

    Les

    divinit s,

    originaires

    des bords du

    Nil,

    auxquelles

    un

    culte fut rendu

    dans les

    provinces

    latines

    de

    l'empire,

    taient moins des

    divinit s

    proprement

    gyptiennes

    que

    des divinit s

    gr co- gyptiennes

    ou

    alexandrines

    '.

    Aupr s

    d'Isis

    et de

    Serapis,

    qui

    furent

    de

    beaucoup

    les mieux

    con-ues

    et

    les

    plus

    populaires,

    apparaissent

    ici

    et

    l

    Anubis,

    Bubastis,

    le

    Sphinx

    ou

    les

    Sphinx,

    Jupiter

    Hammon.

    Ces

    dieux

    et

    ces

    d esses

    furent

    invoqu s

    tant t

    ensemble,

    tant t

    s par ment.

    La

    formule

    g n rale

    S pa-i;

    xal

    o-. tjv-

    vao'.

    h oi

    se

    lit

    sur

    deux

    inscriptions

    de

    Carthage

    et

    de

    1.

    Sur

    1p

    caract re

    de

    ces

    divinit s,

    voir surtout

    Lafaye,

    Histoire

    du

    culte des

    divinit s

    d'Alexandrie,

    Paris,

    1884,

    et

    F.

    Cuniont,

    Les

    religions

    orientales dans

    lepaganiswe

    ronini?i,

    2 =

    d.,

    Paris,

    1909

    (chap.

    IV;

    biblio-raphie,

    p.

    3.34-335).

    2.

    C. I.

    Lai., VIII,

    1005.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    16/280

    6

    CHAPITRE

    PREMIER

    Tomes

    '.

    Anubis

    est

    cit

    nomm ment,

    apr s

    Serapis

    et

    Isis,

    dans

    une

    d dicace

    do

    Tomes

    -.

    L'unique t moignage

    que

    Ton

    poss de

    actuellement

    d'un

    culte

    rendu

    Bubastis

    est

    un

    ex-voto

    commun

    cette

    d esse

    et

    Isis

    '.

    Une

    inscription

    versifi e

    d'Auzia,

    en

    Maur tanie,

    rap-roche

    en

    termes

    obscurs

    Jupiter

    Hammon,

    Serapis

    et

    Isis

    :

    [Panjhea

    cornigeri

    sacris

    adjuncla

    Tonantis,

    [q]une, Li/bicLs

    Maurisque

    simul venerabilis

    ori.s,

    \his]

    eliam colitur

    terris,

    qiiam

    Juppiter

    Hammon

    [inter]

    utrumqne

    latus

    mediam

    cum

    Bile

    severo

    \dexl]er

    sede

    tegit,

    Jmnc

    j)ulvi)mri/nis

    allis

    \sHblimi\que

    dicat

    solio

    divosque

    freqiietifis

    ia iHS,

    a miUtiis,

    de

    suplice

    vola

    facie

    renocam

    dominamque

    biformem''.

    Si

    nous

    comprenons bien

    ce

    texte,

    dont la clart

    laisse

    quelque

    peu

    d sirer^,

    To/irnis

    corniger

    est

    Jupiter

    Ham-on,

    la d esse

    PantJiea

    est

    Isis,

    Dis

    scrcriis

    est

    Serapis;

    l'auteur

    de

    ce

    po me

    semble

    faire

    allusion

    quelque

    groupe

    de

    statuaire

    ou

    de

    peinture,

    o

    la

    d esse

    est

    repr -ent e

    assise

    entre

    Jupiter

    Hammon

    et

    Dis

    Severus.

    Le

    couple

    le

    plus

    fr quent

    fut celui de

    Serapis

    et

    d'Isis.

    Des

    temples

    communs

    furent

    consacr s,

    un

    culte

    commun

    fut

    rendu,

    des

    invocations

    communes

    furent

    adress es

    aux

    deux

    divinit s

    Lambaesis

    %

    Nemau-

    sus

    ,

    chez

    les Suessiones

    ',

    en un

    poste

    du

    Unies

    ger-

    manicus

    %

    lader

    en

    Dalmatie

    '',

    Carnuntum

    ' ,

    1. Inscr.

    graec.

    ad

    res

    Rommi.

    pertinentes,

    I,

    601.

    2. Archaeol.

    epigr.

    Mittheil.,

    189G,

    p.

    97

    n.

    44.

    3. C.

    I.

    Lat.,

    ni,

    1234.

    4.

    Id.,

    VIII,

    9018.

    5.

    Id., ibid.,

    2630.

    6.

    Id.,

    XII,

    3058.

    7.

    Id.,

    XIII,

    3161.

    8.

    Id.,

    ihid.,

    6638.

    9.

    Id.,

    III,

    2903.

    10.

    Id.,

    ihid.. 1117)7.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    17/280

    lp:s cultes

    gyptiens

    7

    Aquincum

    ',

    Pota ssa

    -,

    Apulum

    \

    To-es

    \

    Si

    rapproch es qu'elles

    fussent

    par

    leur

    origine

    et

    leur

    caract re^

    les divinit s alexandrines

    n'en

    furent

    pas

    moins

    honor es le

    plus

    souvent

    chacune

    part.

    Les

    documents

    pigraphiques

    qui

    portent

    soit

    le

    nom

    seul de

    Serapis,

    soit

    le

    nom

    seul

    d'Isis,

    sont

    les

    plus

    nombreux.

    A

    Carthage

    et

    dans les

    environs

    de

    Carthage,

    les

    hommages

    allaient

    presque

    exclusivement

    Serapis

    ''

    ;

    dans

    les

    provinces

    espagnoles

    et dans la

    Xarbonaise,

    au

    contraire,

    Isis

    fut

    davantage

    honor e

    ^\

    en

    Pannonie

    ,

    Poetovio,

    Savaria,

    Scarbantia

    ont

    fourni

    plus

    de

    d dicaces

    ou

    d'ex-voto

    au

    nom

    d'Isis

    ';

    Vindobona.

    Carnuntum,

    Aquincum,

    au

    nom

    de

    Serapis

    ^ en

    Dacie,

    le

    culte d'Isis

    tait

    c l br

    de

    pr f rence

    Pota ssa, Micia,

    Sarmizegethusa

    \

    celui

    de

    Serapis

    Apulum

    * .

    Les

    raisons de

    ces

    pr f rences r gio-ales

    ou

    locales

    nous

    chappent

    compl tement.

    Quelques

    traces

    d'un

    culte

    particulier

    de

    Jupiter

    Ham-

    mon

    ont

    t

    recueillies

    Carthage

    ',

    Valentia

    en

    Tar-

    raconaise

    '-,

    Epamanduodurum

    chez

    les

    Sequani

    '^

    Carnuntum

    ''*,

    Aquincum

    ' .

    1.

    LL,

    ibid.,

    14.31.3.

    2.

    Id., ibid.,

    881.

    3.

    Td., ibid., 7770,

    7771.

    4.

    Ah-chaeol.

    epigr.

    MittJieiL,

    1882,

    p.

    23

    n.

    4(3.

    5.

    C.

    /.

    Lat.,

    VIll,

    1002,

    1003, 1001,

    1005.

    12492, 12493,

    14792;

    cf.

    Bull,

    arch ol.

    du

    Comit ,

    1906,

    p.

    ccxvi.

    6. En

    Espagne,

    C. I.

    Lat.,

    II,

    .3:3,981,

    1611, 2416,

    8.386,

    .3.387,

    .37.30

    =

    6(304,

    4080,

    4491;

    -

    en

    Narbonaisc,

    C.

    I.

    Lat., Xll, 7-34, 15.32, 1562, 2217,

    .3059

    3061,3224,4069,4181.

    7.

    C.

    I.

    Lat., III,

    4015-4017,

    1156,

    4231,

    10908,

    15184.

    8.

    Id.,

    ibid., .3637,

    4560. 4561.

    11141.

    9.

    Id., ibid.,

    882,

    1311, 1342, 1428,

    7907,

    7908.

    10.

    Id.,

    ibid., 973,

    7768,

    7769.

    11. Bull,

    arch ol.

    du

    Comit , 1899,

    p.

    CLX

    et suiv.

    12.

    C.

    I.

    Lat., II,

    3729.

    1.3.

    Id.,

    XIII,

    5410,

    5415.

    14.

    Id.,

    III,

    11128.

    15.

    l

    .

    ibid.,

    3163.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    18/280

    s

    -

    f'iiAi'iTiiE

    premip:r

    Ces

    divinit s,

    d'origine

    alexandrine,

    gard rent-elles

    dans

    les

    provinces

    oc(;idenlales

    et

    septentrionales

    de

    l'empire

    exactement

    la

    m me

    physionomie qu'elles

    avaient

    en

    Orient?

    Que

    savons-nous,

    par

    les

    documents

    trouv s dans

    ces

    provinces,

    de

    leurs

    attributions

    et

    de leur

    culte?

    On

    y

    retrouve, sous

    des

    formes

    diff rentes,

    les

    multiples

    assimilations

    d j

    (Hablies

    par

    les

    Grecs

    de

    T porpie

    hell -istique

    entre

    Serajiis

    et

    Isis

    d'une

    part,

    plusieurs

    dieux

    et

    plusieurs

    d esses

    de

    la

    mythologie gr co-romaine

    d'autre

    part.

    Sera|)is

    st lai

    fois

    Jupiter

    ',

    le

    dieu

    du

    soleil Sol

    ou

    Ha'.o;

    2

    et

    le

    dieu

    du

    monde

    souterrain

    Pluto

    '.

    Ce

    dou-le

    caract re de

    divinit solaire

    et

    de

    divinit

    infernale,

    Serapis

    le

    tient

    d'Osiris,

    dont

    il

    d rive

    peut- tre,

    et

    avec

    lequel

    dans

    tous

    les

    cas

    il fut de

    tr s l)onne

    heure

    iden-ifi

    \

    Comme le

    Zeus-Jupiter

    des

    Grecs

    et

    des

    Latins,

    Serapis

    est

    un

    grand

    dieu,

    deua

    Magmis

    %

    Miya;

    \

    le

    plus

    grand

    des

    dieux, Maximus,

    M v'.T-roq

    ',

    le

    dieu

    supr me,

    V'j/'.o-To;

    Il

    est,

    connue

    la

    plupart

    des

    divinit s

    orientales,

    un

    dieu

    saint,

    Sanctus

    '

    ;

    enfin

    il

    passe pour

    r unir

    en

    lui

    toutes

    les

    puissances

    divines,

    il

    est

    panth e,

    PcuUIieus,

    Les

    images

    du dieu,

    statues

    ou

    bas-reliefs,

    recueillies

    dans

    les

    provinces

    latines,

    t moignent

    d'un effort

    tr s

    r el.

    1. C. I.

    Lai..,

    II, r)G(; ;

    HT,

    4r)G0. 15(il. (3161?

    7771.

    11111;

    VII,

    298;

    YIII,

    1005,2629,

    1249.3,

    17721.

    2.

    lit,

    III. 7771:

    VIII,

    lOOii.

    1219:?:

    XIII,

    s-^lf).

    3.

    Id.,

    VllI, 2629,

    9018.

    1.

    F.

    Cuinont,

    Les

    reUgloas

    orientales

    dans

    le

    pagaulanie

    romain,

    \).

    112.

    Isid.

    Li vy,

    Sarapis

    {Revue

    de l'histoire

    des

    Religions,

    t.

    LX,

    p.

    28.5

    et

    suiv

    :

    t.

    LXI,

    p.

    162

    et

    suiv.);

    Rosclior,

    Le.rikon

    der

    gr.

    itvd

    rnm.

    MijlJtol.,

    s.

    v.,

    Sarapis.

    5.

    Jitill.

    arch ol.

    du

    Comit ,

    1906,

    p.

    ccxvi.

    6.

    C.

    I.

    Lat..Y\\\, 1005.

    12193;

    Inscr. Graec.

    ad

    rcs

    /:,),,iati.

    prriin.,

    I,

    601.

    7.

    C. I.

    Lat.,

    VIII,

    mv,.

    wn.

    8.

    Ann.

    pigr.,

    1897,

    n.

    86.

    9. C. T.

    Lat.,

    III,

    15092:

    VII. 210.

    M.

    Td..

    II.

    ir,:

    VIII, 1249.3.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    19/280

    LKS

    CrL KS

    GYPTIENS

    9

    sinon

    toujours

    tr s

    heureux,

    pour

    fondre

    en

    une

    seule

    et

    m me

    physionomie

    les

    traits

    caract ristiques

    de

    Zeus-Jupi-

    tcr,

    de

    Pluton-Had s

    et

    du dieu

    solaire.

    Le

    tyi^e

    i:vn(''ral

    et

    l'attitude,

    que

    le

    dieu soit

    repr sente

    debout

    ou

    assis,

    se

    rattachent

    au

    type

    et

    l'attitude

    de

    Jupiter;

    les

    traits

    du

    visage,

    le

    regard,

    lair

    nn'dancolique,

    le calathos

    ou

    ino-

    dius

    dont

    Serapis

    est

    souvent

    coiff

    caract risent

    le dieu

    du

    monde

    souterrain

    ;

    enfin la

    couronne

    de

    rayons

    qui

    lui

    est

    pai'fois

    attribu e

    se

    reconna t

    une

    divinit solaire

    '.

    11

    en

    est

    d'Isis

    comme

    de

    Serapis.

    Si

    les textes

    (''pigra-

    phiques

    aujourd'hui

    connus

    l'assimilpnt

    seulement

    dans

    les

    provinces

    latines

    Luna

    et

    Diana

    ',

    les

    pith tes qui

    lui

    sont donn es

    fournissent

    des

    renseignements plus

    com-lets

    :

    elle

    est,

    comun^

    .Vpul e

    l'attirme

    dans

    un

    passage

    c l bre

    \

    la d esse

    aux

    dix

    mille

    noms,

    Wi i

    Mijriojujina^;

    de m me

    'que

    Serapis

    est

    le

    plus grand

    des

    dieux,

    le

    dieu

    supr me,

    Isis

    est

    do/juna

    ',

    Rcgi/in'',

    Vicfri.v

    ',

    Lrricla

    ^;

    elle

    est

    aussi

    une

    d esse

    m re,

    Mater

    ' *;ne

    (h esse

    pan-

    th e,

    Panthca

    ' ;

    peut- tre

    prot ge-t-elle

    sp cialement

    les

    jeunes

    fdles

    .

    Les

    documents

    arch ologiques

    confirment

    les conclusions

    que

    sugg rent

    les

    textes

    des

    inscriptions;

    le

    type

    de la d esse, debout

    on

    assise;

    ses

    attributs,

    dont

    les

    principaux

    sont

    la

    fleur de

    lotus,

    le

    sistre,

    le

    croissant

    lunaire

    '-;

    m me

    la forme

    animale

    qui

    para t

    lui

    tre

    don-

    1. Sui-

    les

    repr sentations figur es

    du

    dieu,

    v.

    Lafa.ve,

    Ilhiolre

    du

    culte

    des dicinit s

    d'Alexa) drie,

    p.

    218-202;

    S.

    Reinach,

    li perlnire

    de

    la

    sta-

    tiinire

    grecque

    et

    roinaiui',

    il,

    p.

    18-19,

    111.7-8,226-227.

    2. C. I.

    Lat.,

    III,

    7771;

    cf.

    XII.

    lOCO.

    ;i.

    .\\m\ (i,

    M tam

    ,

    XI,

    5.

    l.

    0. I.

    La7.,

    III.

    882, 1017;

    XllI.

    .1101.

    5.

    Id.,

    II, 33,

    981.

    G.

    Id.,

    III,

    1.342.

    7907,

    790^,

    8029?:

    XII,

    ir,G2:

    XIII,

    l 3.

    7.

    Id.,

    XIII,

    153.

    8.

    Id.,

    XIII,

    8190,

    8191.

    9.

    Id.,

    XII,

    2217.

    10.

    Id.,

    VIII,

    90I8(?).

    11. /rf..

    Il,

    3.386

    :

    I.sidi Puel

    [

    ?

    12.

    Lafaye,

    ouvr.

    cit ,

    p.

    253

    ot

    sq.;

    S.

    Reinach, R pertoire, passim,

    et

    principalement

    II.

    120 et

    suiv.

    ;

    III.

    124

    et

    suiv.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    20/280

    10

    CHAPITRE

    PREiMIKR

    n e

    sur

    un

    monument

    de

    Scarbantia

    6n

    Pannonie

    '

    :

    tout

    concourt

    prouver

    que

    l'Isis

    ador e

    dans

    les

    provinces

    latines

    ne

    diff rait

    point

    de

    la

    d esse

    r v r e

    par

    les

    Egyp-iens,

    les

    Orientaux hell nis s

    et les Grecs de

    l' poque

    Alexandrine.

    Certains

    d tails

    pourtant

    ajoutent

    cette

    physionomie

    g n rale

    de

    Serapis

    et

    d'Isis

    quelques

    traits

    particuliers.

    11

    n'est

    point

    douteux,

    par

    exemple,

    que

    dans

    plusieurs

    villes,

    tant t

    Serapis,

    tant t

    Serapis

    et

    Isis aient

    pass

    pour

    r gner

    sur

    l' l ment

    humide,

    soit

    sur

    les

    eaux

    marines,

    soit

    sur

    les

    eaux

    douces.

    A

    Carthage,

    Serapis

    fut

    invoqu

    sous

    le

    double

    nom

    de

    Sarapis

    Neptunus

    '-;

    Aquincum,

    il

    fut

    associ

    Neptunus

    en

    m me

    temps

    qu'

    Jupiter Capitolin

    par

    un l gat

    de

    Pannonie

    ^

    ;

    Salonae,

    l'armateur

    L.

    Cassius

    Hermodorus

    tait affili

    au

    colleghun

    Serapis

    *;

    Tomes,

    un

    autel fut

    d di

    Sarapis,

    le

    29

    mars

    de

    l'an-e

    160,

    au

    nom

    des

    armateurs

    et

    des

    n gociants origi-aires

    d'Alexandrie,

    qui

    r sidaient

    dans

    ce

    port

    du

    Pont-

    Euxin

    -^

    D'autre

    part,

    h

    Lambaesis,

    le

    temple

    d'Isis

    et

    de

    Serapis,

    que

    le

    l gat

    L.

    Matuccius

    Fuscinus

    fit

    agrandir

    et

    embellir

    en

    158

    apr.

    J.-C,

    touchait

    celui de

    Neptunus,

    dont il

    formait

    comme

    l'extr mit

    septentrionale

    ;

    cette

    situation

    respective

    doit

    d'autant

    plus

    nous

    frapper

    que

    dans

    cette

    m me

    ville

    de

    Lambaesis,

    o

    Neptunus

    fut certai-

    1.

    C. I.

    Lat., III,

    4234.

    2.

    Ici.,

    VIII,

    1002.

    3.

    Id., III,

    3637.

    4.

    Id.,

    IX,

    7255.

    5.

    Inscr.

    Graec.

    ad

    res

    Roman,

    pertin.,

    I,

    601.

    M.

    Lafaye

    cite

    en

    outre

    une

    monnaie

    d'Odesso?,

    sur

    laquelle

    on

    voit le dieu

    port

    par

    un

    cheval

    au

    galop

    ;

    il

    est

    probable

    que

    si

    on

    lui

    a

    donn

    pour

    compagnon

    cet animal

    qui

    est

    l'attribut

    ordinaire

    de

    Pos idon,

    c'est

    que

    les

    habitants

    d'Odessos

    avaient

    confondu

    Serapis

    avec

    le

    souverain

    des

    mers.

    Cette

    identification,

    quoique plus

    rare

    que

    les

    autres,

    n'est

    pas

    sans exemple.

    {Histoire

    du

    culte des

    divinit s

    d'Alexandrie,

    p.

    252).

    6.

    C.

    I.

    Lat., VIII,

    2630;

    pour

    la

    date,

    Pallu de

    Lessert,

    Fastes

    des

    pro-inces

    africaines,

    I,

    p.

    308.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    21/280

    LES

    CULTES

    EGYPTIENS

    1

    1

    nement

    honor

    comme

    le dieu

    des

    sources

    ',

    Isis

    re ut

    les

    homma;ges

    de deux

    diles,

    apr s

    que

    l'eau

    avait

    enfin

    reparu

    dans

    un

    bassin,

    rest

    sec

    pendant

    quatre

    ann es

    de

    suite

    -.

    Ne

    pourrait-on

    pas remarquer

    de

    m me

    que

    des

    d dicaces,

    portant

    le

    nom

    de

    Serapis

    ou

    d'isis,

    ont

    t

    recueillies

    aux

    Aquae

    Flavianae,

    pr s

    de

    Mascula,

    en

    Numidie

    '

    ;

    aux

    Aquae

    Calidae

    voisines

    de

    Gerona,

    dans

    le

    nord de la

    Tarraconaise,

    au

    pied

    des

    Pyr n es

    ^;

    aux

    Aquae

    du

    pays

    des

    Helv tes,

    dans

    les

    environs

    de

    Zurich

    ^?

    Une autre

    indication

    nous

    est

    fournie par

    l'inscription

    ui

    provient

    des

    Aquae

    Flavianae.

    Bien

    que

    le

    texte

    en

    soit tr s

    effac ,

    on

    distingue

    la

    premi re ligne

    la

    formule

    :

    Patriis

    dis

    Salutaribus.

    puis

    au-dessous

    [Jo]ri

    Serapi

    Aiig.

    Sera-is

    est

    donc ici

    rang parmi

    les Di

    Sa utares.

    A

    l'autre

    extr mit

    du

    monde

    romain,

    dans

    Tune

    des

    principales

    cit s de

    la

    Dacie,

    Apulum,

    le dieu fut de m me honor par

    un

    pr tre

    d'Aesculapius

    ^

    On cite

    comme

    trouv e

    Greno-le

    une

    d dicace ainsi

    con ue

    :

    Aesculajjio

    sacrum

    Caecus

    Isidis

    aedit[uus)

    p[osuit)

    '.

    Mais

    les

    diteurs

    du

    Corpus

    Iris-r

    Iptionwn

    Latinarum

    tiennent

    ce

    texte

    pour

    suspect,

    et

    nous

    n'osons

    pas

    trop

    en

    faire

    tat

    pour

    indiquer

    qu'Isis,

    comme

    Serapis,

    fut

    mise

    en

    relations dans certaines villes

    des

    provinces

    latines

    avec

    le

    dieu m decin

    de la

    mytho-ogie

    gr co-romaine.

    Aesculapius.

    Le

    fait

    n'en

    reste

    pas

    moins certain

    pour

    Serapis

    ^

    Ce

    ne

    fut

    pas

    seulement

    des

    divinit s

    gr co-romaines

    que

    Serapis

    et

    Isis

    furent

    identifi s

    ou

    assimil s

    sous

    l'em-

    1.

    Voir notre

    tome

    I,

    p.

    373-374.

    2.

    C.

    I.

    Lat.,

    VIII,

    2G3I

    :

    Isidi

    Aug.

    L.

    Figilius Secnndiis,

    FI.

    Crispiniis

    sediles

    laciim

    quod

    onnis IIII

    cessaverit

    ut

    saliret

    curaveruyit.

    3.

    C.

    I.

    Lat., VIII,

    17721.

    4.

    Id.,

    II,

    4491.

    5.

    7rf.,

    XIII,

    5a33.

    6.

    Id.,

    III,

    973.

    7.

    Id.,

    XII,

    2215.

    8. Tacite

    l'avait

    d j

    signal

    :

    Histor..

    IV,

    83;

    cf.

    Lafaye.

    Histoire

    du

    culte des

    divinit s

    d'Alexandrie,

    p.

    248.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    22/280

    12

    CIIAPIIRP]

    PRKMIKR

    pire.

    Elles

    le

    furent

    aussi,

    ensemble

    ou

    s par ment,

    des

    divinit s

    dont

    le

    caract re

    r gional

    ou

    local

    ne

    semble

    pas

    douteux.

    A

    lader,

    pai-

    exemple,

    en

    Dalmatie,

    une

    m me

    invocation

    unit

    les deux

    couples

    divins

    Isis

    et

    Serapis,

    Liber

    et

    Lib ra

    '.

    Or

    nous

    avons

    vu

    -

    que

    le

    couple

    Liber-

    Libera

    parait

    n'avoir

    t ,

    en

    Dalmatie et

    Pannonie,

    que

    la

    forme

    romaine

    d'un

    couple

    divin

    d'origine

    locale.

    L'union

    des deux

    groupes

    de divinit s

    semble

    indiquer

    ici

    le

    souci

    d'invoquer

    d'une

    part

    deux

    divinit s

    gr co- gyptiennes,

    d'autre

    part

    deux

    divinit s

    qui,

    sous

    une

    apparence

    et

    des

    noms

    latins,

    taient

    plut t

    indig nes

    et dont

    le

    caract re

    r pondait

    peut- tre

    celui

    d'isis

    et

    Serapis.

    Cette

    hypoth se

    nous

    parait

    d'autant

    plus

    acceptable

    que

    dans

    la

    province

    voisine du

    Norique

    Isis

    fut

    assimil e

    la

    d esse

    r gionale

    Noreia.

    Deux

    inscriptions

    de

    A'irunum

    donnent

    en

    el et

    Isis

    l' pith te

    Noreia

    \

    Si

    donc

    il

    est

    vrai

    d'affirmer,

    en

    th se

    g n rale,

    que

    les

    divinit s

    Alexandrines

    gard rent

    dans

    les

    provinces

    latines

    de

    l'empire

    les

    caract res essentiels

    qui

    les

    distinguaient

    en

    Gr ce

    et

    dans

    l'Orient

    hell nis ,

    il

    faut

    aussi

    reconna tre

    qu'elles

    subirent

    ici

    et

    l

    des

    influences

    sp ciales,

    qu'elles

    furent

    rapproch es

    tant t

    de

    divinit s

    gr co-romaines

    qu'on

    n'avait

    pas

    sp cialement

    song

    leur

    assimiler

    en

    Orient,

    tant t

    de

    divinit s

    r gionales

    ou

    locales,

    qui

    pr sentaient

    sans

    doute

    avec

    elles

    de

    s rieuses

    analogies.

    Une

    mention

    particuli re

    doit tre

    faite

    du

    Jupiter

    Ham-

    mon

    de

    Carthage.

    Le

    document, sur

    lequel

    le

    dieu est

    nomm ,

    a

    t

    trouv

    dans

    une

    sorte

    de

    cachette

    souter-aine,

    en

    m me

    temps

    que

    plusieurs

    images

    de

    divinit s

    *.

    C'est

    une

    plaque

    de

    marbre,

    qui

    sans

    doute

    ornait

    soit

    la

    paroi

    d'un

    temple

    soit

    un

    pi destal

    supportant

    une

    statue

    ou

    un

    ex-voto.

    La

    d dicace

    porte

    :

    \.

    C.

    I.

    La

    t.,

    m,

    2003.

    ' i.

    Tome

    I.

    p.

    .' G5

    ot

    suiv.

    }.

    C.

    I.

    Lat.,

    III,

    4809,

    4810.

    1.

    liitll.

    archrol.

    ih(

    Comit .

    1899.

    p.

    CLxi.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    23/280

    http://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=4&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=3&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=2&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=1&pibn=1200048127&from=pdf
  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    24/280

    14

    CHAPITRE

    PREMIER

    villes

    il

    y

    avait

    une

    confr rie

    de

    j^ausarU

    Isidis

    ',

    et

    dans

    la

    seconde

    des

    Anuboforl

    ^

    L'inscription

    souvent

    cit e

    d'Acci,

    en

    Tarraconaise,

    prouve

    avec

    quel

    luxe

    et

    quelle

    richesse on ornait

    de

    bijoux,

    m me

    dans

    une

    cit

    provin-iale

    des

    pins

    modestes,

    l'image

    d'isis

    ^ C'est

    par

    dizai-es

    que

    se

    comptaient

    les

    perles,

    meraudes

    et

    autres

    pierres

    pr cieuses

    dispos es sur

    le

    diad me

    de

    la

    d esse,

    sur son collier,

    sur

    ses

    bracelets

    et

    ses

    bagues,

    sur

    ses

    pendants

    d'oreilles,

    etc.;

    en

    outre

    pr s

    de

    37

    kilos

    d'argent

    taient

    donn s

    au

    temple

    dans

    la m me

    occasion

    par

    une

    dame de

    la

    ville,

    Fabia

    Fabiana,

    en

    l'honneur

    de

    sa

    petite-

    fille,Avita,

    sans

    doute

    pr tresse

    d'Isis

    '*.

    Une

    inscription

    de

    Nemausus,

    dont

    le

    texte

    est

    malheureusement demi-

    effac ,

    mentionne

    peut- tre

    une

    ornatrix

    fcmi

    \

    Enfin

    la

    c l bration

    des

    myst res gyptiens

    semble

    attest e

    par

    des documents

    pr cis

    pour

    la

    Lusitanie

    et

    la Germanie

    sup rieure.

    Il

    y

    a

    une

    dizaine

    d'ann es,

    on

    a

    d couvert

    pr s

    de

    Pa-

    noias

    en

    Portugal

    l'inscription

    suivante,

    grav e sur un

    rocher

    :

    1. C.

    I.

    Lut.,

    XII,

    731. Sur

    \e

    pausae

    et

    les

    pausarii,

    v.

    Lalayo,

    Histoire

    du culte des

    divinit s

    d'Alexayidrie,

    p.

    129;

    F.

    Ciirnont,

    Les

    religions

    orien-ales

    dans le

    paganisme

    romain,

    p.

    146 et.

    note

    75

    (p.

    .316).

    Il

    est

    possible,

    mais

    non

    certain,

    que

    des

    pastophori

    soicint

    nomm s

    sur

    le

    fragment,

    C.

    I.

    Lat., XII,

    714.

    2.

    Id.,

    ibid.,

    1919.

    Cl'.

    Apul e,

    Metaniorph., XI,

    10-11,

    et

    Lalave,

    ouvr.

    cit ,

    p.

    12.3.

    3. C. I.

    Lat.,

    II,

    3386.

    C est

    par

    une

    confusion

    entre

    Cadix

    et

    la

    jietite

    ville

    de Guadix

    que

    M.

    F.

    Cuniont

    [ouvr. cit ,

    p.

    141) signale

    dans

    l'ancienne

    Cadix

    la

    pr sence

    de

    cette statue

    d'Isis si

    somptueusement

    par e.

    L'empla-ement

    d'Acci

    se

    trouve dans

    les

    environs

    de

    Grenade,

    vers l'est,

    au

    pied

    septentrional

    de

    la

    Sierra

    Nevada.

    4.

    Lafaye,

    ouvr. cit ,

    p.

    136-137.

    5.

    C.

    I.

    Lai.,

    XII,

    .3U61.

    Au

    Corpus, on

    projjosc

    la

    lecture

    ornalr{ix)

    f[acta]].

    Nous

    pr f rons

    la

    restitution

    de

    M. Fr.

    Cumont

    :

    ornatrix

    f[ani\

    (ouvr.

    cit ,

    p.

    141

    et

    note

    59).

    Sur les

    ornatrices

    ou

    stolistes

    ,

    charg es

    de

    la

    toilette

    rituelle

    d'Isis,

    v.

    Lafaye,

    oucr.

    cit ,

    p.

    134

    et

    suiv.;

    F.

    Cumont,

    ouvr. cit ,

    p.

    141.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    25/280

    LES

    CULTES

    EGYPTIENS

    15

    'r-Vlo-'w

    C(ap )-'.0'.

    -'jv....

    vpw....

    xal

    ;j.'J7T[r|] w(r.)

    .

    CttZ-

    piumius)

    Rufinus viptl)c{ompos)

    ^

    Malgr

    l' tat

    d fectueux

    du

    document,

    nous

    pensons

    qu'il

    s'agit

    bien ici

    de

    myst res

    en

    l'honneur de

    Serapis.

    Dans

    la

    Germanie

    sup rieure,

    les

    myst res

    gyptiens

    se

    c l braient

    encore au

    milieu

    du

    iv^

    si cle.

    Ammien

    Marcel-

    lin

    rapporte

    en

    effet

    qu'au

    temps

    de

    la

    bataille

    livr e

    par

    Julien

    aux

    Alamans

    sous

    les

    murs

    de

    Strasbourg

    en

    357,

    le

    chef

    de

    ces

    barbares,

    Chnodomar, se

    flt

    initier

    aux

    mys-res

    d'Isis

    et

    donna

    son

    flls

    le

    nom

    de

    Serapis

    '.

    Enfin

    un

    texte

    grec

    de Tomes mentionne l'existence

    dans cette

    ville

    de

    la

    f te

    des

    Charmosyna

    ';

    mais

    aucun

    indice

    chronologique

    ne

    nous

    permet

    de

    distinguer

    avec

    certitude

    si le document

    est ant rieur

    ou non

    l' tablisse-ent

    de

    la domination romaine

    sur

    les

    bords

    du

    Pont-Euxin.

    Si

    les

    mentions

    pr cises

    des c r monies

    et

    des rites

    de

    ces

    cultes

    gyptiens

    sont

    peu

    abondantes,

    nos

    documents

    renferment

    des

    renseignements

    plus

    nombreux

    sur

    le

    sacer-oce

    et

    les

    confr ries

    religieuses.

    Nous

    sa^'ons

    ainsi

    qu'il

    y

    avait

    des

    pr tres

    de

    Serapis

    ou

    des

    pr tresses

    d'Isis,

    Carthage

    \

    aux

    environs

    de

    Membressa

    %

    Lambaesis

    \

    Cirta ',

    Nemausus

    ^

    Poetovio

    ,

    Savaria

    ' ,

    To-es

    ;

    nous avons

    d j

    cit

    la

    liste des

    pr tres

    de

    Jupiter

    Hammon

    Carthage

    ' .

    Sont

    d'autre

    part

    signal s

    par

    des

    1.

    Ann.

    pifjr.,

    1897,

    n.

    86.

    2. Amm.

    MarcelL, XVL

    12.

    3. Archaeol.

    epigr.

    Mittheil., 1882,

    p.

    2.3,

    n.

    46. Le

    texte est

    incomplet:

    le

    d but,

    oii

    se

    trouvait

    le

    nom

    du

    personnage

    honor ,

    maniiue

    comjjl tement.

    4.

    C.I.Lat.,\lll,

    1004.

    5.

    Bull. arch. du

    Comit ,

    1906,

    p.

    ccxvi.

    6.

    C.

    I.

    LaL,

    Vin,

    2629.

    7.

    An7i.

    pigr.,

    1905,

    n.

    107.

    8.

    C. I.

    Lat.,

    XII,

    .3224t

    9.

    7d.,

    111,

    4015.

    10.

    Ici,

    ibid.,

    10908.

    11. Archaeol.

    eplgr.

    Mittheil.,

    1896,

    \).

    97,

    n.

    44;

    Inscr.

    graec.

    ad

    res

    Roman,

    pertin., I,

    604.

    12. V.

    pi. haut,

    p.

    13.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    26/280

    1(3

    CHAPITRE PREMIER

    textes

    explicites

    un

    collegunn ^erapisk

    Saloiiae

    ',

    un

    collc-

    [l'unn

    Isidis

    Pota ssa

    ^

    un

    sodaliclum

    vcrndrum

    colcntes

    (sic)

    Isidem

    Yalentia

    en

    Tarraconaise

    ^ une

    Isiaca

    Iga-

    bruni en

    B tique

    \

    des

    Anubiacl

    Nemausus ^ Une

    ins-ription

    grecque,

    trouv e

    Marseille,

    nous

    fait conna tre

    un

    certain

    T.

    Porcins

    Cornelianus,

    dont

    le

    p re

    Porcins

    Aelianus

    est

    dit

    -zcryZ-r,;

    '^

    ;

    il

    faut

    entendre,

    d'apr s

    M, C.

    Jullian,

    que

    ce

    Porcins

    Aelianus

    fut

    proph te

    d'Isis

    '.

    Mais

    rien

    ne

    prouve

    qu'il

    ait

    exerc

    pr cis ment

    Massilia

    celte

    fonction

    religieuse;

    il

    ne

    r sulte nullement

    du

    texte

    de

    l'inscription

    que

    T.

    Porcins Cornelianus f t

    originaire

    de

    cette

    ville

    ou

    m me

    y

    v c t.

    Outre

    les

    c r monies,

    les

    pr tres

    et

    pr tresses,

    les

    con-r ries,

    les

    inscriptions

    nous

    font

    conna tre

    quelques

    tem-les

    ou

    sanctuaires

    ;

    d'autre

    part

    la d couverte

    ou

    la

    men-ion

    de

    statues

    de

    Serapis

    ou

    d'Isis

    dans

    certaines villes

    entra ne

    avec

    elle,

    comme

    cons quence

    fort

    probable,

    l'existence

    en

    ces

    m mes villes

    d'un

    culte

    organis .

    L'exis-ence

    de

    temples

    ou

    sanctuaires

    est

    attest e

    en

    termes

    for-els

    pour

    Lambaesis

    \

    Emporiae

    '

    (Tarraconaise),

    Nemau-us

    ^\

    Eburacum

    (Bretagne^

    Aqnae

    '-

    (Germanie

    sup -ieure,

    environs de

    Zui'icli),

    Micia

    et

    Saimizegethusa

    '^

    (Dacie),

    Tomes

    ' '

    et

    B la

    Slatina

    '

    (M(:'sie-inf rieure).

    es

    I.

    c.

    I.

    Lut.,

    IX,

    72. ):).

    .

    iii.,

    m,

    ,s82.

    . }.

    /'?.,

    II,

    TiiiO

    =

    GUOi.

    4.

    IiL,

    II,

    IGll.

    5.

    /(/.,

    XII,

    liOlA.

    6.

    Inscr.

    ijraec. adres liouian.

    pcrlin.,

    I,

    Kj.

    7. BiiUel.

    in ir.,

    I88G.

    ji.

    122

    et

    suiv.

    8.

    C. I.

    Lut.,

    VIII,

    26:W.

    1).

    M.,

    H,

    G185.

    10.

    /'/.,

    XII,

    3058.

    II.

    /'/.,

    VII,

    210.

    12.

    Ll., XIII,

    52:}:',.

    li.

    r,l.,

    III,

    i:ui.

    11.

    /'/.,

    ibid.,

    7907.

    15.

    Archaeol.

    cplgr.

    MittheiL,

    1882,

    p.

    2::?,

    .

    40.

    10.

    C.

    I.

    Lai.,

    m,

    12.'3S7.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    27/280

    LES

    CULTES

    EGYPTIENS

    l?

    statues

    de

    l'une

    ou

    l'autre

    des divinit s

    gyptiennes

    sont

    signal es

    par

    des

    inscriptions

    ou

    ont

    t

    d couvertes

    Val-

    lis

    (Afrique

    Proconsulaire),

    Auzia

    -

    et

    Caesarea

    ''

    (Mau-itanie),

    Acci

    *

    (Tarraconaise),

    Colonia

    '^

    (Germanie

    inf -ieure),

    Poetovio

    .

    Assur ment,

    aucun

    de

    ces

    documents

    pris

    part

    ni

    m me

    l'ensemble

    qu'ils

    forment

    ne

    jette

    sur

    l'histoire

    des

    cultes

    gyptiens

    dans

    les

    provinces

    latines

    une

    lumi re

    beaucoup

    pr s

    comparable

    celle

    dont

    les r cits

    fameux

    d'Apul e

    et

    de

    Plutarque

    clairent l'histoire

    de

    ces

    m mes

    cultes dans les

    provinces

    orientales.

    Toutefois

    les

    d tails

    qu'ils

    nous

    donnent

    sont

    loin d' tre

    n gligeables

    :

    et,

    en

    tout

    cas,

    ils

    nous

    permettent

    de d terminer

    avec

    pr cision

    d'une

    part

    quelle

    a

    t

    la

    diffusion

    g ographique

    de

    ces

    cultes,

    d'autre

    part

    quelle

    tait

    la

    condition sociale de

    la

    plupart

    des fid les

    qui

    rendirent

    hommage

    ces

    divinit s.

    On

    conna t

    aujourd'hui

    un

    peu

    plus

    de cent

    documents,

    environ

    cent

    dix,

    qui

    attestent

    l'existence dans les

    pro-inces

    latines

    de

    l'empire

    de

    cultes

    rendus

    aux

    divinit s

    gj^ptiennes

    '.

    Ces documents

    ne se

    r partissent

    pas

    ga-

    L

    C.

    I.

    Lot..

    VIII,

    ii:9-, .

    2.

    Id.,

    ibid.,

    9018.

    3. P.

    Gauckler,

    Mus e de

    Cherchell,

    p.

    135-138.

    4.

    C.I.LcU.,U,

    338G.

    5.

    Id., Xlll,

    8190

    et

    8246;

    Bonner

    Jahrbi h.,

    t.

    76,

    p.

    38

    et suiv.

    (Scliaa-

    fliausen,

    Ueber

    den romischen

    Isis-Dienst

    am

    Rhein).

    6.

    C.I.Lat.,

    111,4016.

    7. Nous

    ne

    tenons

    compte,

    dans

    notre

    calcul,

    que

    des textes

    pigra-

    phiques

    ou

    des

    documents

    arch ologiques

    dont

    le

    caract re

    religieux

    n'est

    point

    contestable.

    Nous

    laissons

    de

    c t

    les

    figurines

    de

    terre

    cuite

    ou

    de bronze

    et

    les

    menus

    objets

    repr sentant

    Isis,

    Serapis,

    Anubis,

    le

    b uf

    Apis, qui

    ont

    t

    recueillis

    ici

    et

    l ,

    sur

    les

    bords

    du

    Rhin et

    de la

    Moselle,

    par

    exemple.

    Ces

    objets

    ne

    prouvent

    nullement

    l'existence

    d'un

    culte

    organis

    l oi^i ils

    ont

    t

    trouv s;

    ils

    ne

    t moignent

    m me

    pas

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    28/280

    18

    CHAPITRE PREMIER

    lemeni

    dans

    les diverses

    provinces.

    Assez

    nombreux

    en

    Afrique,

    en

    Espagne,

    en

    Narbonaise,

    dans

    les

    Pannonies,

    en

    Dacie

    et

    dans

    la M sie

    inf rieure,

    ils

    sont

    rares,

    au

    contraire,

    dans

    les Trois

    Gaules,

    en

    Bretagne,

    le

    long

    du

    Kliin,

    du limes

    Germaniciis,

    du

    Urnes

    Raeilcus,

    en

    Dalmatie;

    ils font

    jusqu'

    pr sent

    totalement

    d faut

    en

    R tie

    et

    M sie

    sup rieure

    '.

    A

    l'int rieur de

    chaque province

    ou

    de

    chaque

    groupe

    homog ne

    de

    provinces,

    la

    r partition

    des

    documents

    est

    le

    plus

    souvent

    fort

    caract ristique.

    Dans

    les

    provinces

    afri-aines,

    les

    documents

    proviennent

    en

    majeure

    partie

    soit

    de

    villes

    situ es

    sur

    la

    c te,

    Carthage,

    Caesarea,

    Volubilis,

    soit de

    villes

    qui

    furent

    occup es

    par

    des

    garnisons,

    Tlie-

    veste,

    Lambaesis,

    Auzia

    -. Vallis,

    o

    fut

    d di e

    sous

    l'em-ereur

    Commode

    une

    statue

    de

    Serapis. communiquait

    avec

    Carthage

    par

    une

    des

    routes

    les

    plus fr quent es

    de

    la

    Proconsulaire

    '^;

    Cirta,

    o Julia Sidonia

    F lix

    fut

    pr -resse

    de

    la

    d esse

    au

    sistre

    [clwae

    slstratae

    sacerdos),

    tait

    depuis

    longtemps

    en

    relations

    avec

    les

    autres

    pays

    m diterran ens

    :

    d s

    l' poque

    de

    Jugurtha,

    il

    s'}^

    trouvait

    d j

    des

    Italiotes

    V

    II

    convient,

    en outre,

    de

    remarquer

    que

    Carthage

    entretenait

    depuis plusieurs

    si cles des rap-orts

    suivis

    avec l'Egypte,

    t

    que

    le

    mariage

    du

    roi

    de

    Mau-

    d inc d votion

    individuelle.

    C' taient,

    si

    l'on

    nous

    permet

    de

    nous

    expri-er

    ainsi,

    des

    bibelots

    la

    mode,

    surtout

    au

    ii''

    si cle de

    l' re

    chr tienne,

    apr s

    le

    r gne

    d'Hadrien.

    1.

    Voici,

    aussi

    exactement

    lu'il

    nous a

    t

    possible

    de

    l' tablir,

    la

    statisti-ue

    de

    ces

    documents

    :

    provinces

    africaines,

    19;

    provinces

    espagnoles,

    15;

    Gaule

    Narbonaise,

    1.5;

    Trois

    Gaules,

    .3

    (ou

    4,i;

    Bretagne,

    2;

    Germanie

    inf -ieure,' ;

    Germanie

    sup rieure,

    G;

    R tie,

    0;

    Norique,

    2;

    Dalmatie, 3;

    Panno-ies,

    20;

    M sie

    sup rieure,

    0;

    Dacie,

    13;

    M sie

    inf rieure. 8.

    2.

    Carthage,

    C.

    I.

    Lat.,

    VIII,

    1002-1005,

    12192,

    12193;

    Bulletin

    arch ol.

    du

    Comit ,

    1899,

    p.

    CLx

    et

    suiv.;

    Caesarea,

    P.

    Gauckler,

    Le

    Mus e

    de

    Cherchelt,

    p.

    1.35-138;

    Volubilis,

    C. I.

    Lat.,

    VIII,

    21822;

    Tiieveste,

    id.,

    ibid.,

    1811;

    Lambaesis,

    id.,

    ibid.,

    2t;29-2631:

    Auzia,

    id.

    ibid.,

    9018.

    3.

    C.

    I.

    Lat.,

    VIII,

    11792;

    cf.

    Bull,

    arch ol.

    du

    Comit ,

    1906,

    p.

    ccxvi.

    4.

    Ann.

    inrjr.,

    1905,

    n.

    107; Salluste,

    Jugurtha,

    26.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    29/280

    LES

    CULTES

    EGYPTIENS

    19

    r tanie,

    Juba

    II,

    avec

    une

    princesse

    gyptienne,

    Cl op tre

    Seleu ,

    ne

    lui

    pas

    sans

    introduire

    dans la

    capitale

    du

    royaume,

    Caesarea,

    des rites

    et

    des

    usages

    originaires

    d'Alexandrie

    '. Les

    villes

    africaines,

    o les cultes

    gyp-iens

    ont laiss

    des

    traces

    certaines,

    se

    r partissent

    donc

    en

    deux

    groupes

    distincts

    :

    1

    quelques

    cit s

    maritimes

    ou

    peu

    loign es

    de

    la

    mer,

    dont

    Tune tait

    en

    relations

    suivies

    avec

    l'Egypte,

    dont

    une

    autre

    a

    subi,

    au

    moins

    pendant

    quelques

    ann es,

    l'influence

    gyptienne;

    2

    plusieurs

    garni-ons,

    en

    particulier

    le

    quartier

    g n ral

    lui-m me du corps

    d'occupation,

    Lambaesis. Au

    contraire,

    nul

    document

    n'a

    encore

    t

    d couvert

    dans

    les

    nombreux

    centres

    urbains

    des

    provinces

    africaines,

    qui

    se

    sont

    d velopp s

    l'abri

    de

    toute

    influence ext rieure

    et

    qui

    n'ont

    t

    occup s

    par

    aucun

    d tachement

    militaire. N'est-il

    point

    remarquable

    qu'aucune

    trace

    de culte

    gyptien

    n'ait

    t retrouv e

    Thugga,

    Sicca

    Yeneria,

    Madaura,

    Tliibilis,

    Thubur-

    sicum Numidarum.

    Thamugadi,

    dont les

    ruines

    ont

    t

    explor es m thodiquement

    ou

    dont

    l' pigraphie

    est

    aujour-'hui

    si

    abondante?

    La

    r partition

    de

    nos

    documents

    dans les

    provinces

    espagnoles

    para t

    moins

    pr cise,

    et

    ne

    fournit pas de

    donn es

    certaines.

    Tout

    ce

    que

    l'on

    peut

    dire,

    c'est

    que

    les

    villes,

    o

    les

    divinit s

    gyptiennes

    furent

    honor es,

    se

    trou-aient

    dans

    les

    parties

    de la

    p ninsule

    le

    plus

    accessibles

    aux

    trangers,

    c'est- -dire

    le sud

    de

    la Lusitanie

    -,

    la

    riche

    vall e

    du fleuve Baetis

    (B tique

    et

    extr mit

    sud-ouest

    de

    la

    Tarraconaise)

    ^

    la

    c te orientale

    jusqu'aux

    Pyr n es

    '\

    Du

    centre

    m me

    de

    la

    p ninsule,

    des

    hautes

    vall es

    de

    TEbre,

    du

    Tage,

    du

    Douro,

    ne

    provient

    ni

    une

    d dicace

    ni

    un

    ex-voto.

    L

    p. Gauckler.

    op.

    cit.,

    p.

    135-138;

    R.

    Ducoudray-La

    BlancU rc,

    De

    rege

    Juba.

    2.

    C. I.

    Lat..

    II, .33,

    46, 981;

    Ann e

    pvjraph.,

    1897,

    n.

    80.

    3. C. I.

    Laf...

    II,

    1611,

    3.386,

    3387.

    [.

    LL.

    {h[i\..

    3729-3731,

    4080,

    4491.

    6185.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    30/280

    20

    CHAPITRE

    rRKMIEll

    En

    Xarbonaise,

    les doux

    villes

    o

    les

    cultes

    gyptiens

    semblent

    avoir

    t

    le

    plus

    populaires

    turent

    Arelate

    et

    Nemausus

    '. On

    sait

    qu'Arelate

    tait,

    par

    son

    commerce,

    en

    relations

    r guli res

    avec

    les

    pays

    d'Orient,

    (juant

    Nemausus,

    dont

    certaines monnaies

    portent

    au

    revers

    soit

    un

    crocodile

    soit la

    mention d'une

    re

    alexandrine,

    il

    est

    tout

    fait

    probable

    qu'Octave,

    apr s

    la

    bataille

    dWctium,

    y

    envoya,

    non

    point

    une

    colonie

    de

    ses

    v t rans,

    mais

    tout

    un

    groupe

    de Grecs

    d'Egypte,

    qui

    peut- tre

    avaient servi

    dans

    la

    flotte

    ou

    dans

    l'arm e d'Antoine

    et

    que

    le

    vainqueur

    d sirait

    loigner

    des bords

    du

    Nil

    -.

    En dehors

    de

    ces

    deux

    villes

    et

    de

    leurs

    environs

    imm diats,

    Isis

    ne

    fut

    invoqu e

    que

    cliez

    les

    Yocontii,

    Dea,

    Yienna

    et

    peut-

    tre

    Cularo

    ^

    Dea

    et

    Yienna

    se

    trouvaient

    sur

    la

    grande

    voie

    par

    laquelle

    les

    influences

    grecques

    et

    orientales

    p n -r rent

    en

    Gaule. S'il

    est

    un

    fait

    remarquable,

    c'est que les

    cultes

    gyptiens

    florissants

    Arelate

    et

    Nemausus

    ne se

    soient

    pas

    r pandus

    davantage

    dans les nombreuses

    cit s

    gallo-romaines

    de la

    Narbonaise.

    Dans

    les

    r gions

    rh nanes,

    le

    groupe

    le

    plus

    int ressant

    de

    documents

    est

    celui

    qui provient

    de

    Colonia

    Agrippina.

    Quatre

    d dicaces

    et

    une

    statue

    d'isis

    ont

    t

    trouv es dans

    cette

    ville

    *.

    En

    outre,

    plusieurs

    objets

    de caract re

    gyp-ien

    ou

    gyptisant

    ont

    t d couverts

    soit

    Colonia

    m me,

    soit

    dans la

    r gion

    avoisinante,

    pr s

    de

    Bonna

    par

    exem-le

    ou

    dans la

    vall e inf rieure

    de la MoseHe

    :

    ce

    sont

    1.

    Arelate,

    C. I.

    Lat.,

    XII,

    711,

    734.

    Nemausus,

    Id.,

    ibid.,

    ;J 13,

    ::5U S-3U01,

    3224;

    cf. 4069

    et

    4184.

    2.

    Hirschfeld,

    Wiener

    Sliullen,

    1883,

    p.

    320.

    3.

    C.

    I.

    Lat.,

    XII, 15.32,

    1562,

    1919, 2215?,

    2217.

    4.

    Id.,

    XIII, 8190, 8191,

    8246;

    Ann.

    pigr., 1900,

    n.

    207;

    Schaafhauson,

    Ueber

    den r mischen

    Isis-Dienst

    am

    Rliehi

    {Bonner

    lahrbi ch.,

    t.

    LXXVI,

    p.

    32

    et

    suiv.,

    sp c.

    p.

    38 et

    suiv.)

    5. Bonner.

    Jahrb.,

    t.

    LXXVI,

    p.:')2

    t

    sq.

    (Scliaariiausi.'n,

    Ucher

    den

    neinis.

    cher

    Isisdienst

    am

    lihein);

    t.

    LXXXVII,

    p.

    33

    et

    sij.

    (II.

    Arnoldi,

    litonischcr

    Isiscult

    aus

    der

    Mosel);

    t.

    LXXXN'III,

    p.

    238-241

    (Weidmann,

    F.und einer

    Apis-statuette).

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    31/280

    http://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=4&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=3&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=2&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=1&pibn=1200048127&from=pdf
  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    32/280

    22

    CHAPITRE

    PREMIER

    voisine

    des mines

    de

    fer,

    d j exploit es

    sous

    l'empire

    romain,

    de

    la

    Carinthie

    et de la

    Styrie

    et

    si ge,

    pour

    cette

    raison

    m me,

    d'un

    important

    Ijureau

    de

    l'administration

    procuratorienne

    '.

    Les

    textes

    pigraphiques,

    d dicaces

    et

    ex-voto,

    d cou-erts

    dans

    les

    provinces

    danubiennes, Pannonies,

    Dacie

    et

    M sie

    inf rieure,

    se

    classent

    presque

    tous

    en

    quatre

    groupes

    principaux

    :

    1

    Poetovio

    ^;

    2

    Diverses

    garnisons

    che-onn es

    le

    long

    du

    Danube, Vindobona,

    Carnuntum,

    Aquin-um

    ^;

    3

    Plusieurs villes de

    la

    Dacie

    occup es

    par des

    l gions

    ou

    des

    corps

    auxiliaires,

    Pota ssa,

    Apulum,

    Micia,

    Sarmizegethusa

    *

    ;

    4

    la

    cit

    grecque

    de

    Tomes,

    sur

    le

    lit-oral

    du

    Pont

    Euxin

    ''

    .

    On sait

    qu'

    Poetovio

    r sidaient

    des

    agents

    de

    l'administration

    procuratorienne,

    charg s

    de

    percevoir

    en ce

    point

    les

    droits

    de

    douane

    connus

    sous

    le

    nom

    de 'porloriuni

    Illyricl

    ^

    ;

    que les camps

    militaires

    cr s

    le

    long

    du

    Danube

    et

    la

    plupart

    dos

    villes

    de Dacie

    taient

    peupl s

    de

    soldats,

    de

    v t rans

    ou

    de

    colons tran-ers

    au

    pays,

    et

    principalement

    d'origine

    orientale;

    enfln

    que

    Tomes

    avait

    avec

    l'Egypte

    des

    rapports

    r guliers

    et

    qu'un

    groupe

    d'armateurs

    d'Alexandrie

    y

    tait

    install

    '.

    Si

    nous

    embrassons d'un

    seul

    regard

    toutes

    les

    remar-ues

    pr c dentes,

    nous

    constatons

    que

    les

    traces

    certaines

    des cultes

    gyptiens

    ont

    t

    relev es

    en

    grande

    majorit

    dans

    des villes

    et

    dans des

    r gions

    des

    provinces

    latines

    de

    l'empire,

    dont les

    rapports

    avec l'Egypte

    peuvent

    tre

    tenus

    pour

    certains,

    ou

    dont

    la

    population

    renfermait

    beaucoup

    1.

    C.

    /.

    Lat.,

    III, 4809,

    1810.

    '

    2.

    Id., ibid.,

    4015-4017,

    1044,

    15184.

    3.

    Vindobona

    :

    M., ibid.,

    4560,

    4561;

    Carnuntum

    :

    Id., ibid.,

    11128,11141,

    11157;

    Aquincum

    :

    Id.,

    ibid.,

    3463,

    3637,

    14313.

    4.

    Pota ssa

    :

    Id., ibid.,

    881, 882;

    Apulum

    : Id., ibid.,

    973,

    7768-7771

    ;

    Micia

    :

    Id., ibid., 1341,

    1342;

    Sarmizegethusa

    :

    Id.,

    1428, 7907,

    7908.

    5.

    Archaeol.

    epigr. Mittheil., 1882,

    p.

    23

    n.

    16;

    1896.

    ]i.

    97

    n.

    44;

    In.scr.

    Graec.

    ad

    res

    Roman,

    pertin., I,

    604.

    6.

    R.

    Gagn t,

    Etude

    historique

    sur

    les

    imp ts

    indirects

    chez

    les

    Romains,

    p.

    38.

    7.

    Mommsen,

    Ilist.

    romaine

    (trad.

    franc.),

    t.

    X,

    p.

    77,

    note

    1.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    33/280

    LES CULTES

    EGYPTIENS

    23

    d' l ments

    trangers,

    sp cialement

    des

    l ments

    militaires.

    A

    la

    premi re

    cat gorie

    appartiennent

    Carthage,

    Caesarea,

    Arelate,

    Nemausus,

    ColoniaAgrippina,

    Tomes;

    la

    seconde,

    Theveste,

    Lambaesis, Auzia,

    les

    postes

    du

    limes

    gerniani-

    cus,

    Virunum,

    Poetovio,

    les

    garnisons

    danubiennes

    et les

    cit s

    de Dacie.

    L' tude

    de

    l'origine

    et

    de

    la

    condition sociale

    des

    fid les

    de

    Serapis,

    d'isis,

    de

    Jupiter

    Hammon,

    des

    autres

    divinit s

    gyptiennes

    aboutit

    des

    constatations

    analogues.

    Un

    fait

    qui

    doit

    tout

    d'abord

    attirer

    notre

    attention,

    c'est

    qu'aucune

    cit

    provinciale

    ne

    para t

    avoir

    construit

    un

    temple,

    d di

    un

    autel,

    consacr

    un

    ex-voto.

    L'intervention

    officielle

    des

    villes,

    sur nos

    documents,

    est

    rare

    et

    tout

    fait

    indirecte.

    A

    Igabrum

    (B tique),

    ordo

    municipal

    vote

    l' rection d'une

    statue

    en

    faveur

    d'une

    Isiaca,

    Flaminia

    Pale,

    ob

    m rita

    '.

    Aux

    Aquae

    Calidae,

    pr s

    de

    Gerona,

    la

    respuhHea

    conc de

    P.

    Licinius

    Pliiletus

    et

    Licinia

    Pere-

    grina

    l'emplacement

    sur

    lequel

    ils l veront

    un

    ex-voto

    ia

    d esse

    Isis ^

    Les

    pastophores

    d'Arelate avaient

    peut-

    tre

    leur

    place

    r serv e

    l'amphith tre

    ^

    Les

    d curions

    ordinaires et

    les decuriones

    ornainentarii

    de Nemausus

    furent

    associ s

    aux

    f tes

    qui

    accompagn rent

    la

    d dicace

    du

    temple

    d'isis

    et

    Serapis

    dans

    cette

    ville

    '\

    La

    formule

    pigraphique

    bien

    connue

    L[oeo)

    d{cdo) d{eereto)

    d{eeurio-

    num)

    se

    lit

    sur un

    ex-voto

    de

    Lugdunum

    '

    ;

    une

    inscription

    trouv e

    aux

    Aquae

    voisines

    de

    Zurich

    porte

    la

    mention

    L

    C.

    I.

    Lat., II,

    1611.

    2.

    Id.,

    ibid.,

    4491.

    3.

    Id.,

    XII,

    714. Nous

    avons d j

    indiqu

    plus

    haut

    que

    rinscriplion

    tait

    tr s

    mutil e

    et

    d'une

    interpr tation

    douteuse.

    4.

    Id.,

    ihid.,

    3058.

    5.

    Id.,

    XIII,

    173SI.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    34/280

    24

    CHAPITRE

    PREMIER

    analogue

    :

    L{oco) d[ato)

    d[ecretd)

    Vicanorian

    '.

    Enfin l'un

    des

    textes

    grecs

    de

    Tomes

    nous

    apprend

    que

    la

    ville d -erna

    une couronne

    un

    personnage

    qui,

    entre

    autres

    ser-ices

    rendus,

    avait contribu

    la f te des

    Charmosyna

    en

    l'honneur

    d'Isis,

    et

    que

    le

    d cret,

    grav

    sur une

    st le

    en

    pierre

    blanche,

    fut

    plac

    dans le

    temple

    de

    Serapis

    ^

    Mais,

    si

    ces

    documents

    attestent

    que

    parfois

    les

    pouvoirs

    publics

    des

    cit s

    ne

    rest rent

    pas

    tout

    fait

    trangers

    au

    culte

    des

    divinit s

    gyptiennes,

    ils

    nous

    prouvent

    aussi

    avec

    vidence

    qu'ils

    e

    prirentjamais

    l'initiative d'une

    c r monie,

    qu'ils

    ne

    jou rent

    aucun

    r le

    vraiment

    actif

    ni

    spontan

    dans

    l'institution

    du

    culte

    ou

    dans

    la

    construction des di-ices

    religieux.

    Trois

    textes

    seulement,

    parmi

    la

    centaine

    de

    d dicaces

    et

    d'ex-voto

    que

    nous

    poss dons

    aujourd'hui,

    font

    allusion

    des actes

    de

    pi t

    collective.

    A

    Micia

    en

    Dacie,

    c'est

    toute

    une

    aile

    de

    cavalerie,

    Ala

    I^

    Hisp{anorum)

    Campa-

    g[onum)^

    qui exprime

    sa

    reconnaissance Isis

    ^

    De

    Ro-

    mula,

    dans

    la

    m me

    province,

    provient

    un

    document

    ana-ogue,

    qui

    para t

    maner

    aussi

    d'un d tachement

    de

    cavalerie

    '\

    Enfin

    Carthage,

    une

    quinzaine

    de

    pr tres

    et

    deux

    maires

    sacrorimi

    s'associent pour rendre

    hommage

    au

    dieu

    qu'ils

    appellent

    Jupiter

    Hammo

    Barbarus

    Silva-

    nus

    ^

    Toutes

    les

    autres

    inscriptions,

    qui

    se

    rapportent

    au

    culte

    'des

    divinit s

    gyptiennes,

    sont

    des

    t moignages

    de

    pi t

    individuehe.

    Parmi

    les

    fid les,

    que

    ces

    inscriptions

    nous

    font

    conna tre,

    on

    distingue

    trois

    groupes

    principaux

    :

    I

    V Les

    fonctionnaires,

    les

    officiers,

    sous-of iciers

    et

    soldats,

    les

    agents

    de

    l'administration

    procuratorienne

    ;

    2 Les

    1.

    C.

    I.

    Lat.,

    ibid.,

    5233.

    2.

    Archaeol.-epigr.

    MittheiL, 1SS2,

    p.

    23

    n.

    46.

    3. C.

    I.

    Lat., III,

    1342.

    4.

    Id.,

    ibid.,

    1590a

    =

    8020.

    La

    d esse,

    appel e

    sur ce

    texte

    Placida

    Re-

    gina,

    est

    tr s

    vraisemblablement

    Isis.

    5. Bidl.

    arch.

    du

    Comit ,

    1890,

    p.

    CLX

    et

    suiv.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    35/280

    LES

    CULTES

    GYPTIENS

    25

    magistrats

    ou

    dignitaires

    municipaux;

    3 Les

    simples

    par-iculiers

    sans

    titre

    ni fonction.

    Dans

    le

    premier

    groupe

    figurent

    six

    l gats

    imp riaux

    :

    L.

    Matuccius

    Fuscinus,

    l gat

    de la

    l gion

    de Numidie

    '

    ;

    Cl.

    Hieronymianus,

    l gat

    de

    la

    legio

    VI Vicirix

    qui

    tenait

    garnison

    Eburacum

    en

    Bretagne

    ^;

    .\ntianus,

    l gat

    de

    Pannonie

    Inf rieure

    ';

    L.

    Aemilius

    Carus,

    l gat

    des

    trois

    Dacies

    et

    Tib.

    Julius

    P'Iaccinus,

    l gat

    imp rial

    en

    Dacie

    '';

    enfin

    un

    l gat

    de

    M sie inf rieure

    '

    ;

    quatre

    tribuns

    l gionnaires,

    dont deux

    laticlaves

    ^;

    trois centurions dont

    un

    primipile

    '

    et

    deux

    heneficiarii

    ^

    ;

    un

    procurateur

    charg

    de

    l'exploitation

    des

    mines de

    fer

    du

    Norique

    ^

    et

    divers

    agents

    subalternes

    soit

    de

    l'administration

    procu-

    ratorienne

    '

    soit

    de

    la

    maison

    imp riale

    .

    Ce

    premier

    groupe

    comprend

    donc

    une

    vingtaine

    de

    personnages.

    Les

    magistrats

    ou

    dignitaires

    municipaux

    sont

    moins

    nombreux

    :

    ce

    sont

    deux

    diles de

    Lambaesis

    ' ,

    un

    duum-

    vir

    '^

    et

    un

    quA/iquennaUs

    '^

    de

    Sarmizegethusa,

    un

    docu-

    rion de

    Savaria

    ^\

    enfin

    trois

    Augustales

    ou

    s vir i

    de

    Vo-ubilis

    (Maur tanie

    Tingitane)

    '^

    de

    Nemausus

    '',

    de

    Sarmi-

    L C. I.

    Lat., VIII,

    2630.

    2.

    Id.,

    YII,

    210.

    3.

    Id.,

    III,

    36.37.

    4.

    Id.,

    III,

    7768-7771.

    On

    no

    sait

    pas

    si

    Tih. Julius

    Flaccinus

    tait

    gou-erneur

    de

    la

    province

    ou

    commandant

    d'une

    l gion

    :

    son

    titre

    est

    simple-ent

    leg. Aug

    .

    pr.

    pr.

    5.

    C.

    I.

    Lat., III,

    12.387.

    6.

    Id.,

    III,

    3463,

    4560,

    7770;

    VIII,

    17721.

    7.

    Id., III, 881,

    7769;

    XIII,

    7610.

    8.

    Id.,

    XIII, 66.38;

    Ann.

    pigr.,

    1900,

    n

    207.

    9.

    G.I.

    Lat., III,

    4809.

    10.

    Id.,

    ibid.,

    4015;

    cf. 4017.

    11.

    Id.,

    ibid.,

    4044;

    VIII,

    1841;

    XIII,

    .3461.

    12.

    Id., VIII,

    26.31.

    13.

    Id., III,

    973.

    14.

    Id.,

    ibid.,

    7907.

    15.

    Id.,

    ibid.,

    4156.

    16.

    Id.,

    VIII,

    21822.

    17.

    Id.,

    XII,

    4069.

    L'inscription

    a

    t

    trouv e

    au

    village

    actuel

    de

    Man-

    duel.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    36/280

    26

    CHAPITRE

    premip:r

    zegethusa

    '.

    On

    peut

    rattacher

    ce

    gi'oupe

    Liicretia

    Fida,

    pr tresse

    de

    Rome

    et

    d'Auguste

    du

    conventiis

    de

    Bracara

    Augusta

    en

    Tarraconaise

    -.

    Il

    faut

    remarquer

    ici

    que

    les

    cit s,

    dans

    lesquelles

    ces

    magistrats

    ou

    dignitaires

    muni-ipaux

    exer aient

    leurs

    charges,

    taient, soit

    comme

    Lam-

    baesis,

    Savaria,

    Sarmizegethusa

    et

    Bracara

    Augusta,

    des

    villes

    qui

    devaient

    leur

    d veloppement

    l'occupation

    inih-

    taire

    du

    pays,

    soit

    comme

    Nemausus

    et

    sans

    doute aussi

    Volubilis

    des villes

    o

    il

    y

    avait

    eu immigration

    trang re.

    Les

    simples

    particuliers,

    c'est- -dire les d dicants dont

    le

    nom

    n'est

    point

    suivi

    de

    la mention

    d'une

    fonction,

    d'un

    grade

    militaire,

    d'une

    charge

    ou

    d'une

    dignit

    municipale,

    sont

    les

    plus

    nombreux. Il

    ne

    se

    trouve

    parmi

    eux

    qu'un

    seul

    citoyen

    romain,

    ou

    du

    moins il

    n'en

    est

    qu'un

    pour

    lequel

    soit

    indiqu e

    la

    tril)u

    dans

    laquelle

    il

    tait

    inscrit

    :

    L.

    Antonliis

    L.

    f.

    Galeiria

    iribu.)

    Sahinus,

    Valentia

    en

    Tarraconaise

    '\

    Au

    contraire,

    les affranchis

    et

    les

    esclaves

    ne

    sont

    point

    rares

    parmi

    les

    fid les

    des

    divinit s

    gyp-iennes

    :

    Valentia,

    il

    y

    avait

    un

    sodalichan

    rcriuo'um

    qui

    c l brait

    le

    culte

    d'Isis

    '*;

    dans

    la

    m me

    ville,

    un

    esclave,

    Callinicus,

    invoqua

    Serapis

    pour

    le

    salut de

    son

    ma tre

    ''.

    Des

    affranchis

    sont nomm ment

    d sign s

    par les

    textes

    Salacia

    (Lusitanie)

    ,

    aux

    Aquae

    Calidae

    voisines

    de

    Ge-

    rona

    ',

    Nemausus

    ^

    Scarbantia

    en

    Pannonie

    ^

    Sarmi-egethusa

    '^

    Si l'on

    ajoute

    ces

    affranchis

    et

    ces

    esclaves

    priv s,

    les

    esclaves

    et

    les

    affranchis

    imp riaux

    '^

    et

    les

    1. CI.

    Lat.,

    III,

    1428.

    2.

    Id.,

    II,

    2416.

    3.

    7d.,

    II,

    3729.

    4.

    m., ibid.,

    37.30

    =

    0001.

    5.

    Id., ibid.,

    .3731.

    6.

    Id.,

    ibid.,

    33.

    7.

    Id.,

    il)id.,

    1491.

    8.

    7d.,

    XII,

    .301.3.

    .3060.

    9.

    Id.,

    III,

    42.34.

    10.

    H.,

    ibid..

    1128,

    7908.

    11.

    /(/.,

    III,

    1011.

    cf.

    101');

    VIII.

    1811:

    XIII,

    31G1.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    37/280

    LES CULTP^.S

    EGYPTIENS

    27

    affranchis

    qui

    exer aient

    la

    dignit

    d'Anguslales

    ou

    de

    seriri

    \ on

    constate

    que

    le

    culte

    des

    divinit s

    gyptiennes

    tait

    populaire

    dans

    cette

    classe sociale.

    Il

    est

    encore

    un

    autre

    caract re

    qui frapp ,

    lorsqu'on

    examine les

    noms

    de

    ces

    simples

    particuliers,

    c'est

    la

    proportion

    relativement

    lev e

    des

    cognomma

    d'origine

    grecque.

    Et

    tout

    d'abord,

    plusieurs

    d dicaces

    ou

    ex-voto

    sont

    r dig s

    en

    grec,

    par

    exemple

    Carthage

    -

    et

    Tomes

    ^;

    sur ces

    textes les

    noms

    sont naturellement crits

    en

    grec,

    n,

    A'jp/^Xio'.

    aa-t.v',xo'.,

    to;

    OOaAiow; 'AAi avooo ,

    A'. vjto

    'Ho'jXo'j,

    KaoTtUiv

    'Avo'j 'lwvo;,

    Koovo-jto;

    6

    /.al

    lixoa- ov,

    ITo -j-

    Ijyo^

    h

    xal

    A vvE'.vo;.

    En

    outre,

    dans les

    inscriptions

    latines,

    il n'est

    point rare

    de

    rencontrer

    des

    noms comme

    P.

    Quinc-

    tius

    Paris

    '\

    Ti.

    Cl(audius)

    Saraimicus

    %

    Flaminia

    Pale

    \

    Livia

    Chalcedonica

    \

    Sempronia

    Lychnh

    ^

    Cinnamits

    \

    Q.

    Senius

    Euplus

    ' ,

    Q.

    Obellius

    Evangelus

    ,

    A.

    Julius

    Leo-

    nas

    '-. Comme

    d'autre

    part

    les

    affranchis

    et

    les esclaves

    portent

    en

    majorit

    des

    noms

    grecs,

    que

    m me

    parmi

    les

    l gats

    il

    en

    est

    un

    qui

    se

    nomme

    Cl(audius)

    liieyrjngijiianus

    et

    que

    parmi

    les

    officiers

    se

    trouve

    un

    centurion

    du

    nom

    de

    C.

    Julius

    Antlgoans

    ''',

    n

    voit

    quelle

    place

    consid rable

    les Grecs tiennent

    parmi

    les fid les

    ou

    les

    pr tres

    des divi-it s

    gyptiennes

    dans

    les

    provinces

    latines de

    l'empire.

    Dans

    certaines villes

    m me,

    ils

    semblent

    tre

    en grande

    1.

    C.I.Lat.,

    VIII, 21822;

    XII,

    4069.

    2.

    Id..

    YIII, 1003,

    1005,

    12193.

    3.

    Arch ol.

    ep jr.

    Mittheil.,

    1882,

    p.

    23

    n.

    46;

    189fj,

    p.

    97

    n.

    41;

    Inscr

    graec.

    ad

    res

    Roman,

    pei'tin., I,

    601.

    4.

    C.

    I.

    Lot.,

    III,

    2903.

    5.

    Id.,

    VIII,

    1004.

    6.

    Id., II,

    1611.

    7.

    Id.,

    ibicl.,

    3387.

    S.

    Id., ibid.,

    4080.

    9.

    Id.,

    XII,

    3059.

    10.

    Id., ibid., 3060.

    11.

    Id.,

    XIII,

    1738.

    12.

    Id., XII,

    3043.

    13.

    /rf.,

    ill,

    881.

  • 7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127

    38/280

    28

    CHAPITRE

    PREMIER

    majorit

    :

    Carthage,

    tous

    les

    fid les

    aujourd'hui

    connus

    de

    Serapis

    portent

    des

    noms

    grecs,