Les cahiers de l'ARCEP n°10 "2013, année clé pour la 4G"

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n°10 mai 2013 e déploiement des réseaux mobiles de 4 ème génération illustre bien l’étape charnière qu’a aujourd’hui atteint le secteur des communications élec- troniques. Elle se caractérise par trois évolutions profondes : un renouvellement technologique, marqué par le passage du haut au très haut débit, sur le fixe comme sur le mobile ; une évolution des modèles d’affaires, entre des services d’accès à haut débit (3G, ADSL) qui ont atteint un certain degré de maturité technologique et commerciale, et des services émergents liés au très haut débit qui restent cependant à concevoir ; une évolution potentielle de la chaîne de valeur et des rapports entre les acteurs de l’écosystème numérique. Ce numéro des Cahiers de l’ARCEP vise à apporter des élé- ments d’analyse et de réponse, à travers les points de vue de multi- ples acteurs français et étrangers impliqués, et à dessiner ainsi les contours de la mobilité numérique de demain. Un renouvellement technologique Les technologies mobiles de quatrième génération, LTE dans un premier temps puis LTE-Advanced, vont avant tout permettre d’hono- rer une promesse que la 3G n’a fait qu’effleurer : offrir, en mobilité, un confort d’usage dans l’accès aux réseaux comparable à celui offert par une connexion fixe. L’augmen- tation des débits (100 Mbit/s de débit crête descendant dans un premier temps, beaucoup plus à terme), mais surtout la réduction de la latence et l’augmentation très significative des débits mon- tants (upload) marquent en effet, par le progrès massif de la qualité du service offert ainsi à l’utilisateur, une véritable rupture, même par rapport aux évolutions les plus récentes de la 3G. Contrairement au lancement de l’UMTS, au début des années 2000, l’ensemble de l’écosystème matériel du LTE, des réseaux aux terminaux, est prêt. Les bandes de fréquences utilisées ont égale- ment fait l’objet d’une assez large harmonisation, à l’échelle de chaque continent. Cette situation, comme la forte demande des consommateurs pour l’accès à internet en mobilité, donne à penser que la 4G va constituer une étape importante pour faire véritablement entrer nos sociétés et nos économies dans l’aire de la mobilité numérique et renforcer encore la place des infrastructures de communications électroniques dans la vie des entreprises, des services publics et des particuliers. Avec le développement des réseaux fixes à très haut débit (fibre optique jusqu’à l’abonné et réseaux câblés modernisés), dont ils constituent le nécessaire com- plément, ces réseaux mobiles de nouvelle génération offriront également aux opérateurs l’occa- sion d’adapter leur offre à un envi- ronnement technologique entière- ment renouvelé. Ainsi, et même si le succès n’est jamais garanti, les ingrédients, à commencer par une très forte demande, sont en tout cas réunis pour faire de la 4G non seulement une réussite technique mais éga- lement une opportunité écono- mique. Une opportunité économique L’accélération des déploiements et les ouvertures commerciales de services 4G qui se succèdent en France et en Europe montrent l’importance que les opérateurs mobiles accordent à ce service pour les prochaines années. Ils se trouvent en effet à un croise- ment : les services traditionnels (téléphonie, SMS) sont désormais perçus comme des commodités qu’il devient plus difficile de valo- riser. Les services de données, qui véhiculent par conséquent l’essen- tiel de la valeur, font également l’objet d’une intense compétition sur le marché de détail. La 4G pourrait ainsi offrir aux opéra- teurs la possibilité de se différen- cier en proposant une meilleure qualité de service aux utilisateurs qui le souhaitent. Mais la 4G devrait aussi permet- tre de faire apparaître de nou- veaux usages, dont certains sont esquissés dans ces cahiers, qu’ils soient fondés sur le temps réel, la production accrue de données par l’utilisateur ou des modes d’accès permanent à ces données grâce aux « nuages numériques ». Pour ces services, les opérateurs ont non seulement à faire valoir la qualité et la disponibilité de leurs infrastructures, La 4G va révolutionner l’internet mobile. Télécharger instantanément des fichiers, regarder des vidéos en haute définition, synchroniser ses données avec son PC, sa tablette, son smartphone… Tous les usages que nous connaissons actuellement vont être démultipliés grâce aux débits beaucoup plus importants offerts par cette nouvelle technologie, sans parler de l’émergence de nouveaux usages encore à inventer. A l’heure où les opérateurs français déploient leur réseau et lancent leurs premières offres, l’ARCEP dresse un panorama technique, économique et en termes d’usages, en France et dans le monde, de la 4G. L’occasion de rassembler les points de vue d’équipementiers, d’opérateurs, d’élus et de spécialistes, mais aussi de comprendre les nouveaux défis, notamment en termes de fréquences, induits par cette nouvelle technologie. Le très haut débit mobile sur orbite Dossier Jean-Ludovic Silicani président de l’Autorité L’éditorial L Suite page 2 2013, année clé pour la

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  • n10 mai 2013

    e dploiement desrseaux mobiles de 4me

    gnration illustre bienltape charnire quaaujourdhui atteint le

    secteur des communications lec-troniques. Elle se caractrise partrois volutions profondes : unrenouvellement technologique,marqu par le passage du haut autrs haut dbit, sur le fixe commesur le mobile ; une volution desmodles daffaires, entre des services daccs haut dbit (3G,ADSL) qui ont atteint un certaindegr de maturit technologiqueet commerciale, et des servicesmergents lis au trs haut dbitqui restent cependant concevoir ;une volution potentielle de lachane de valeur et des rapportsentre les acteurs de lcosystmenumrique. Ce numro des Cahiersde lARCEP vise apporter des l-ments danalyse et de rponse, travers les points de vue de multi-ples acteurs franais et trangersimpliqus, et dessiner ainsi lescontours de la mobilit numriquede demain.

    Un renouvellementtechnologique

    Les technologies mobiles dequatrime gnration, LTE dans unpremier temps puis LTE-Advanced,vont avant tout permettre dhono-rer une promesse que la 3G na faitqueffleurer : offrir, en mobilit, unconfort dusage dans laccs auxrseaux comparable celui offertpar une connexion fixe. Laugmen-

    tation des dbits (100 Mbit/s dedbit crte descendant dans unpremier temps, beaucoup plus terme), mais surtout la rductionde la latence et laugmentationtrs significative des dbits mon-tants (upload) marquent en effet,par le progrs massif de la qualitdu service offert ainsi lutilisateur,une vritable rupture, mme parrapport aux volutions les plusrcentes de la 3G.

    Contrairement au lancementde lUMTS, au dbut des annes2000, lensemble de lcosystmematriel du LTE, des rseaux aux

    terminaux, est prt. Les bandes defrquences utilises ont gale-ment fait lobjet dune assez largeharmonisation, lchelle dechaque continent. Cette situation,comme la forte demande desconsommateurs pour laccs internet en mobilit, donne penser que la 4G va constituerune tape importante pour fairevritablement entrer nos socitset nos conomies dans laire de lamobilit numrique et renforcerencore la place des infrastructuresde communications lectroniquesdans la vie des entreprises, desservices publics et des particuliers.Avec le dveloppement desrseaux fixes trs haut dbit(fibre optique jusqu labonn etrseaux cbls moderniss), dontils constituent le ncessaire com-plment, ces rseaux mobiles denouvelle gnration offriront

    galement aux oprateurs locca-sion dadapter leur offre un envi-ronnement technologique entire-ment renouvel.

    Ainsi, et mme si le succs nestjamais garanti, les ingrdients, commencer par une trs fortedemande, sont en tout cas runispour faire de la 4G non seulementune russite technique mais ga-lement une opportunit cono-mique.

    Une opportunitconomique

    Lacclration des dploiementset les ouvertures commerciales deservices 4G qui se succdent enFrance et en Europe montrent limportance que les oprateursmobiles accordent ce servicepour les prochaines annes. Ils se trouvent en effet un croise-ment : les services traditionnels(tlphonie, SMS) sont dsormaisperus comme des commoditsquil devient plus difficile de valo-riser. Les services de donnes, quivhiculent par consquent lessen-tiel de la valeur, font galementlobjet dune intense comptitionsur le march de dtail. La 4Gpourrait ainsi offrir aux opra-teurs la possibilit de se diffren-cier en proposant une meilleurequalit de service aux utilisateursqui le souhaitent.

    Mais la 4G devrait aussi permet-tre de faire apparatre de nou-veaux usages, dont certains sontesquisss dans ces cahiers, quilssoient fonds sur le temps rel, laproduction accrue de donnes parlutilisateur ou des modes daccspermanent ces donnes grceaux nuages numriques . Pources services, les oprateurs ont nonseulement faire valoir laqualit et la disponibilitde leurs infrastructures,

    La 4G va rvolutionner linternet mobile. Tlchargerinstantanment des fichiers, regarder des vidos en hautedfinition, synchroniser ses donnes avec son PC, sa tablette,son smartphone Tous les usages que nous connaissonsactuellement vont tre dmultiplis grce aux dbitsbeaucoup plus importants offerts par cette nouvelle

    technologie, sans parler de lmergence de nouveaux usagesencore inventer. A lheure o les oprateurs franaisdploient leur rseau et lancent leurs premires offres,lARCEP dresse un panorama technique, conomique et entermes dusages, en France et dans le monde, de la 4G.Loccasion de rassembler les points de vue dquipementiers,doprateurs, dlus et de spcialistes, mais aussi decomprendre les nouveaux dfis, notamment en termes defrquences, induits par cette nouvelle technologie.

    Le trs haut dbit mobilesur orbite

    Dossier

    Jean-Ludovic Silicani prsident de lAutorit

    Lditorial

    L

    Suite page 2

    2013, anne cl pour la

  • Dossier

    Dossier2013, anne cl pour la 4G 1 56

    Sommaire

    ARCEP7, square Max Hymans - 75730 Paris Cedex 15www.arcep.fr - 01 40 47 70 00Abonnement : [email protected] : 2109-2540Responsable de la publication : Jean-Ludovic SilicaniDirecteur de la rdaction : Benot Loutrel

    Rdaction : Ingrid Appenzeller, Jean-Franois Hernandez, Anne-Lise Lucas (quipe communication de lARCEP).

    Ont aussi contribu ce numro : Agns Domergue, Thomas Gouznes,Aurlie Gracia, Maxime Forest, Maeva Jouglet et Agathe Puget.Crdit photo : Jean Chiscano (page 30) Maquette : Emmanuel ChastelImpression : Corlet Imprimeur

    Ralisation

    2 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

    Les Cahiers de lARCEP sontimprims sur du papier couchcompos de 60 % de fibresrecycles et de 40 % de fibres vierges.

    LES ENJEUX Lditorial ......................................................1 Acclrer la transition vers les services

    4G LTE, A. Bouverot (GSMA) ..............3 11 Le dveloppement de linternet mobile :

    nouveaux usages, nouveaux dfis..........4 5

    QUELS USAGES ? Les killer apps : vido et tl

    O. Ezratty (consultant) ................................6 Ubiquit, immdiatet, productivit,

    A. Mchaly (Alcatel-Lucent) ........................7 La 4G, technologie reine de la data,

    M. Toumi (Booz & Co) ................................7 Jeux vido et 4G, P. Forest (SNJV) ..............8 Une promesse stimulante

    pour les muses, R. Amit (RMN) ................9 Un catalyseur du "boom"

    de l'internet des objets, X. Dalloz (XDC) ..10 La vitesse au service des usages,

    D. Mignot (Sony Mobile) ............................11

    PANORAMA MONDIAL Le LTE travers le monde,

    F. Pujol (IDATE) .................................. 12-13

    tats-Unis : marche force Verizon Wireless, R. Rosendaal ..............16 Dj deux ans dexprience,

    G. Nahon (Orange Labs San Francisco) ....17

    Asie : la course en tte Core du Sud : un succs

    phnomnal, F.J.S. Song (consultant) ....18 Chine : lempire du milieu acclre,

    J. Wei et W. Maxwell (Hogan Lovells) ....19

    Technologies Au coeur des rseaux mobiles,

    A. Maloberti(Orange Labs Networks)....................20 21

    Proprit intellectuelle Guerre des brevets : pourquoi tant

    de haine ? C. Ducourtieux (Le Monde) ..15

    La parole aux quipementiers Alcatel-Lucent ............................7 24 25 Cisco ..........................................................24 Ericsson......................................................23 Huawei ....................................................22 Nokia ........................................................25 Nokia Siemens Networks ..................14 44 Sony ..........................................................11

    LE MARCH FRANCAIS Du GSM la 4G : une aventure

    historique, M. Feneyrol ............................27 Le march franais laube de la 4G,

    T. Gadault (journaliste)..............................26

    La vision des oprateurs Bouygues Telecom, D. Casas....................31

    Iliad, M. Lombardini ..............................28 Orange, P. Louette ................................29 SFR, S. Roussel ......................................30

    Comment couvrir le territoire ? Licences 4G :

    des objectifs ambitieux....................32 33

    Quen pensent les lus ? V. Feltesse, B. Retailleau ............32 33

    La mthode allemande, R. Hahn (BNetzA) ..................................34

    Mutualisation dinfrastructures et itinrance, N. Deffieux, (Adlc)............35

    REPORTAGE au MWC de Barcelone ....................36

    QUESTIONS CONOMIQUES La 4G gnratrice de revenus ?

    D. Levy, B. Grau (Arthur D. Little) et A. Pradayrol (Exane BNP Paribas) ..40 41

    Le partage de rseaux, P. Pladeau et S. Pattheeuws (Booz & Co) ......42 44

    La difficult de montiser la 4G en Europe,V. Maulay (Oddo Securities) ............43 44

    Investissements : mme pas peur ! , S. Dufour (Swisscom) ..............................45

    LES FRQUENCES Les diffrentes bandes de frquences

    utilises par la 4G LTE dans le monde(Informa Telecoms & Media)......................51

    Comment traduire la valeur conomique des frquences ? ..........46 47

    Enchres 4G : la mthode labore par lARCEP ............48

    La rutilisation de la bande 1800 MHz : en France / en Belgique,M. Van Bellinghen (IBPT) ........................49

    800 MHz et TNT, G. Brgant (ANFR) ......50

    La bande 700 MHz Les enjeux de la CMR,

    F. Rancy (UIT) ..................................52 53 Mener la rvolution du mobile :

    une occasion en or pour lEurope, G Hkmark (Parlement europen) ..........54

    La position de la Commission europenne..................54

    Les espaces blancs aux tats-Unis, G. de Salins (ambassade de France Washington)..............................................56

    GRAND ANGLE La thorie de linformation , interview dA. Bellanger (romancier) ..........57

    NOMINATIONS ........................................58

    ACTUALITS ....................................59 60

    comme ils le font dj, mais peu-vent aussi activement contribuer faonner ce nouvel environne-ment numrique en proposant desapplications innovantes.

    Un facteur de croissancede lcosystme numrique

    Si les nouveaux usages quiaccompagneront le dvelop-pement du trs haut dbit mobilene sont pas tous identifis, il estvraisemblable que la vido etlimage, sous toutes ses formes,en reprsenteront une compo-sante majeure, elles qui consti-tuent dj lessentiel de la bandepassante consomme sur lesrseaux fixes haut et trs hautdbit comme sur les rseaux 3G.Dans ce contexte, la place desterminaux mobiles, crans multi-usages complment des cranstraditionnels, va encore gagneren importance, de mme que lesservices en ligne qui y sontproposs. Il existe donc desopportunits de croissance pourlensemble des acteurs de lco-systme numrique, et la France,comme dautres conomies euro-pennes, a de rels atouts fairevaloir dans ce domaine. Cettenouvelle tape du dveloppe-ment numrique ne peut cepen-dant porter pleinement ses fruitsque si le partage de la valeurgnre se fait quitablement,permettant notamment auxoprateurs de faire face auxlourds investissements que repr-sente la mise niveau de leurinfrastructure.

    Quel rle pour les rgulateurs ? Les rgulateurs des communi-

    cations lctroniques nont pasvocation se substituer auxacteurs de march pour choisir lestechnologies quils entendentadopter et gnraliser. Ils doiventprserver un principe de neutra-lit lgard des technologies etlaisser aux acteurs conomiquesles choix quils estiment les mieuxadapts leur stratgie et leurcroissance. Leur intervention nendemeure pas moins dterminanteds lors quil leur revient dedfinir, avec les gouvernements,le calendrier et les conditionsdattribution des ressources

    publiques rares que constituentles frquences. Ils doivent notam-ment, dans la conception desconditions dattribution, tenircompte des objectifs dintrtgnral, quil sagisse de prserverles conditions dune concurrencesuffisante ou de favoriser unelarge couverture du territoire. Uneintervention efficace du rgula-teur pourra ainsi faciliter ledploiement de nouvelles techno-logies mobiles par les oprateurs,favorable la fois linvestisse-ment et lemploi.

    En matire de technologiesmobiles en gnral, et pour la 4Gen particulier, lARCEP a uvrpour que les frquences nces-saires, notamment celles issues dudividende numrique, soient attri-bues aux oprateurs dans les meil-leurs dlais. Cest ce quelle a faiten attribuant, fin 2011, au momentmme de la fin de lextinction de latlvision analogique, les autorisa-tions dans les bandes 800 MHz et2,6 GHz. Le cadre dappel candi-datures tabli par lAutorit etaccept par le Gouvernementprvoyait un triple objectif qui at rempli : favoriser lamnage-ment numrique du territoire,objectif prioritaire voulu par leParlement, prserver la concur-rence et permettre une bonnevalorisation du domaine publiquehertzien. LARCEP a galementjou son rle en autorisantBouygues Telecom, en avril 2013, rutiliser en LTE les frquences2G dont il dispose dans la bande1800 MHz et en conditionnant cetaccord une restitution pralablede spectre. Cette dcision sinscriten effet dans lesprit autant quedans la lettre des textes commu-nautaires de 2009 qui entendaient,en flexibilisant lutilisation duspectre, en rendre lutilisation plusefficace et plus apte intgrer lesprogrs technologiques.

    LARCEP veillera enfin, pourlavenir, ce que le secteur disposedes frquences dont il a besoinpour faire face la trs forte crois-sance des trafics que la gnralisa-tion de la mobilit trs hautdbit annonce et dont ces Cahiersrendent compte.

    Par Jean-LudovicSilicani

    prsident de lAutorit

    Suite de la page 1

  • a tlphonie mobile est un secteur dynamiqueet innovant au cur de la vie quotidienne deplusieurs milliards de personnes travers lemonde. Il reprsente bien plus quun simpleoutil de communication : il fournit des services

    qui peuvent amliorer, et parfois sauver, la vie de ces personnes. Actuellement, 3,2 milliards de personnes dans le monde utilisent les

    services mobiles, soit prs de la moiti de la population mondiale (il y aenviron deux fois plus de connexions et cartes SIM cause du multi-quipement). 700 millions dutilisateurs supplmentaires devraient lesrejoindre dici 2017 et le chiffre de 4 milliards dutilisateurs devrait treatteint au cours de lanne 2018. En mme temps, le nombre dutilisa-teurs mobiles haut dbit devrait passer de 6,8 milliards en 2012 9,7 milliards avant la fin de lanne 2017.

    Avec cette augmentation de lusage du mobile haut dbit, et de laprolifration des smartphones et tablettes, on commence voir unecroissance exponentielle du volume de donnes qui transite sur lesrseaux mobiles. Selon le dernier Visual Networking Index(VNI) publi par Cisco, environ 0,9 exaoctet de donnes onttransit par les rseaux mobiles chaque mois en 2012, soitlquivalent de 300 milliards de chansons au format MP3. En2017, ce chiffre devrait atteindre 11,2 exaoctets par mois,soit une croissance de 66 %. Illustration de cette envolespectaculaire des donnes mobiles : le volume de trafic en2012 est lquivalent de la somme de tous les trafics dedonnes des annes prcdentes !

    Un investissement ncessairedans les rseaux 4G

    Afin de rpondre cette demande, il faut que les oprateurs mobilescontinuent investir dans les rseaux 3G et 4G. Les rseaux 4G LTEpermettront doffrir en zone urbaine un service mobile trs haut dbit.Ils permettent en effet des vitesses de connexion comparables cellesdune ligne fixe haut dbit, donc des tlchargements plus rapides etdes possibilits enthousiasmantes pour la diffusion de contenus vidosur les tlphones, tablettes, ordinateurs portables et bien dautresterminaux encore.

    Bien entendu, ce projet nest pas sans dfi relever. Il va de lavenirde la tlphonie mobile de sassurer que les oprateurs aient accs auxfrquences ncessaires de faon raisonnable et en temps opportun. LaGSMA travaille, aux cts de ses membres oprateurs, des rgulateurset des dcideurs politiques, afin dacclrer la mise disposition desbandes de frquences ncessaires et lharmonisation de ces bandes auniveau rgional et global. La transition vers le LTE ncessite en effetdavantage de frquences que les autres technologies : le LTE requiert2x5 MHz minimum, mais il natteint pleinement son potentiel que lorsquildispose de 2x10 MHz, soit 20 MHz au total. Ce point est trs impor-tant : il ne sagit pas seulement de mettre disposition la bonne quan-tit de frquences, mais de disposer de bandes harmonises au niveaumondial.

    Lharmonisation des frquences est galement essentielle pouratteindre les conomies dchelle dans les rseaux et les terminaux, qui

    permettent in fine aux consommateurs de bnficier deservices mobiles accessibles et abordables. Lharmonisationpermet aussi de garantir linteroprabilit des terminaux, cequi donne aux abonns lassurance que leurs services fonctionneront enitinrance o quils voyagent dans le monde. La commercialisation deliPhone 5, terminal seulement compatible avec trois bandes defrquences LTE dans le monde ce qui signifie quil ne fonctionne quedans certains pays et avec certains oprateurs , en a fait la dmons-tration a contrario.

    Les rcentes discussions, au sein de la Commission europenne, surla mise en place dun march europen unique des tlcommunications,sont positives car cela permettrait de simplifier les procdures dallo-cation de frquences et donnerait une impulsion nouvelle lharmonisa-tion pan-europenne. Afin dencourager les oprateurs se concentrersur leurs investissements dans la construction des rseaux 4G, il estgalement important de mettre les frquences disposition un prixraisonnable.

    Il est tout aussi primordial dtablir un mcanisme permettant demieux lier les investissements raliss par les oprateurs dans leursrseaux, pour rpondre laccroissement de la demande de donnes,aux bnfices quils peroivent des services qui gnrent ces donnes.La situation actuelle, qui voit les oprateurs mobiles raliser les investis-sements alors que dautres entreprises de la chane de valeur en bnfi-cient et ralisent des profits, nest pas tenable.

    Il est enfin essentiel de permettre la consolidation du march l oelle est approprie, et dviter ainsi une concurrence artificielle traversde nouveaux entrants subventionns, ce qui fausse le paysage concur-rentiel et surtout freine les importants investissements dont les infra-structures mobiles ont besoin pour rpondre la croissancespectaculaire du trafic. Les frquences sont une ressource rare ; la clefde notre avenir mobile rside dans lquilibre entre une concurrencesaine et un niveau dinvestissement fort. Actuellement, notre avenir nestpas bien servi par un march domin par des services 2G bas degamme et un dfaut dinvestissement dans les services haut dbit 3Get 4G.

    Maintenir la comptitivit des oprateurs europensLEurope a invent le standard GSM et a t prcurseur et leader

    dans la fourniture des services mobiles 2G et 3G, ainsi que desservices mobiles haut dbit : TeliaSonera a construit le premierrseau mobile LTE commercial en dcembre 2009.

    Acclrer la transitionvers les services 4G LTE

    LES ENJEUX

    L

    Il va de lavenir de la tlphonie mobile de sassurer que les oprateurs aient accs aux frquences

    ncessaires de faon raisonnable et en temps opportun.Il ne sagit pas seulement de mettre disposition labonne quantit de frquences, mais de disposer de

    bandes harmonises au niveau mondial.

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 3

    Par Anne BOUVEROT, directrice gnrale de la GSMA

    Suite page 11

  • Le dveloppement de linternet mo es services de communications mobiles sont entrain de suivre la mme volution que celle desservices fixes : une transition acclre vers lehaut et le trs haut dbit. Au 4me trimestre 2012,45% des abonns en France ont utilis, au moins

    une fois au cours du dernier mois, un service mobile en 3G.

    Les nouveaux usages permis par linternet mobileL'accs internet mobile s'inscrit dans le prolongement des offres

    internet fixe haut et trs haut dbit. Mais pas uniquement. Il assure eneffet lutilisateur la continuit et l'ubiquit de l'accs personnel auxservices internet, en dehors de son domicile ou de son entreprise,lamlioration de la qualit de service des rseaux leur permettant dtredisponibles partout, et tout moment, avec le mme confort d'utilisa-tion et la mme richesse d'usages que les accs fixes domicile. Desurcroit, le dveloppement de linternet mobile offre certains utilisa-teurs la possibilit daccder linternet l o la couverture des rseauxfixes ne le permet pas.

    Mais linternet mobile permet aussi de disposer dun moyen instantandaccder au rseau, dveloppant par l mme de nouveaux usages qui,pour certains, tirent leur intrt de la mobilit. Cest le cas des applica-

    tions de golocalisation, quioffrent, par exemple, la possibilitde trouver un restaurant ou uneboutique, de bnficier des bonsplans dans la zone o se trouvelutilisateur, ou de gotagger une photo qui peut ensuite treposte directement sur les

    rseaux sociaux. Linternet mobile peut galement permettre lutilisationde fonctionnalits de ralit augmente (superposition sur linterface duterminal de lutilisateur aujourdhui, le smartphone, demain deslunettes ? dinformations golocalises).

    Avec des rseaux performants, les utilisateurs peuvent aussi profiterdun accs leurs donnes stockes distance, par exemple dans lecloud, usage qui demande de disposer dun bon dbit. Enfin, linternetmobile peut contribuer au dveloppement des objets connects.

    Laccs linternet mobile offre ainsi de nouvelles perspectives enmatire de loisirs, de mode de consommation des contenus num-riques et d'accs la culture et permet, dores et dj et plus longterme, de dvelopper de nouveaux services et contenus.

    Les raisons du succs de linternet mobileLa conjonction de plusieurs facteurs a enclench le dveloppe-

    ment de ces usages. Le dploiement des rseaux haut dbit a permis dobtenir une qualitde service comparable celle atteignable sur les rseaux fixes.Les nouvelles technologies mobiles fournissent ainsi des performancesen adquation avec les attentes du march, toujours plus importantes,par exemple en ce qui concerne les services incluant de la vido. Lesrseaux mobiles haut dbit la norme HSPA+ offrent aujourdhui,grce aux techniques dagrgation de porteuses, des dbits maximumthoriques jusqu 42 Mbit/s. Les enqutes de qualit de service menes

    en 2012 par lARCEP ont fait apparatre des dbits mdians de tlchar-gement compris entre 3,3 et 7,1 Mbit/s, selon les oprateurs, et desdbits pouvant atteindre, avec un terminal compatible, 25 Mbit/s pour lesplus rapides.

    Sagissant de la 4G, le LTE ("Long Term Evolution") permet datteindre des dbits pics de plusieurs dizaines de Mbit/s, voire sup-rieurs 100 Mbit/s grce la mise en uvre de canalisations larges. Lesoffres 4G que dploient actuellement les oprateurs devraient ainsi offriraux utilisateurs des latences suffisamment faibles pour amliorer leconfort gnral dutilisation de linternetmobile, mais galement favoriserle dveloppement d'appli-cations interac-tives, comme lesjeux en ligne. la disponibilit de termi-naux adapts, parmi lesquels lessmartphones. La sortie de terminauxpermettant un usage ergonomique de lin-ternet, tel que liPhone dApple, a t llmentdclencheur de lengouement autour de laccs internet en mobilit. Depuis lors, lemarch des smartphones sestlargement diversifi etdmocratis, et il estdsormais possible, pourtout utilisateur, de trouver unsmartphone adapt ses besoins. Ainsi, selon le baromtre de lco-nomie numrique de la chaire conomie numrique de Paris-Dauphinepour le 4me trimestre 2012, ralis par Mdiamtrie, 55,8% des individusquips dun mobile possdent un smartphone. Par ailleurs, la gnrali-sation des tablettes et la cration de nouveaux terminaux intermdiairesentre la tablette et le smartphone, appels tabphones, tel que le SamsungGalaxy Note, permettent dsormais un meilleur confort dutilisation quunsmartphone pour ldition de documents ou, par exemple, la visualisationde contenus vidos.

    La fourniture, par les oprateurs mobiles, de forfaits adapts uneconsommation libre du web, et notamment les offres dabondance. Ladiversification actuelle des forfaits, depuis les forfaits bloqus jusquauxforfaits o le dpassement dun seuil dusage raisonnable entrane unique-ment une rduction du dbit maximum atteignable, permet aux utilisateursde matriser leur consommation en trouvant une formule adapte leursbesoins. Larrive des offres 4G, plus consommatrices de contenus,devrait amener les oprateurs poursuivre ladaptation de leurs forfaitsaux usages de leurs clients.

    L

    Larrive des offres 4G, plus consommatrices decontenus, devrait amener les oprateurs

    poursuivre ladaptation de leurs forfaits auxusages de leurs clients.

    55,8 % des individusquips dun mobilepossdent unsmartphone.

    Dossier

    4 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

  • bile : nouveaux usages, nouveaux dfis Lapparition dun nouveau type de services que sont les applicationsdisponibles sur les magasins en ligne. Ces logiciels, que lutilisateurinstalle sur son terminal, constituent de facto un service part, grceauquel des acteurs varis comme des journaux, des commerants,des diteurs de jeux vido ou des nouvelles gnrations dentrepreneursdu web peuvent proposer de nouveaux services. Ces applicationsspcifiques, disponibles uniquement sur les terminaux mobiles, contri-buent lattractivit de linternet mobile.

    Lexplosion du trafic mobileLa libration des usages de linternet mobile

    entrane sa diffusion dans la socit, ainsi que desexigences et des besoins croissants pour des services inno-

    vants et de qualit. Ainsi, les chiffres actuels font le constat duneforte augmentation du trafic mobile : au niveau mondial, le traficde donnes mobiles double environ chaque anne. Selon lesstatistiques ralises par Ericsson, le trafic de donnes mobilesau 3me trimestre 2012 a doubl par rapport au 3me trimestre2011, qui lui-mme avait doubl par rapport au 3me trimestre2010. Les donnes de trafic communiques par les opra-

    teurs mobiles lARCEP permettent de constater quenFrance, les volumes du march mobile sont

    cohrents avec les tendances mondiales.Selon les diffrentes tudes disponibles ce jour, cette phase dexplosion devrait

    tre suivie dune croissance toujours expo-nentielle, avec un taux de croissance annuel

    compris entre 40% et 80% par an. Dici 10 ans, letrafic mobile pourrait ainsi tre multipli par un facteur allant de 30 300.

    Les oprateurs sont donc aujourdhui confronts une situation danslaquelle les utilisateurs souhaitent disposer de dbits levs, pour desusages de linternet mobile en augmentation. Pour rpondre au dvelop-pement des usages, plusieurs leviers existent.

    Il sagit, en premier lieu, de la ralisation dinvestissements dans lesrseaux mobiles de nouvelle gnration. Au cours des prcdentesannes, les oprateurs ont dploy les rseaux mobiles 3G, qui ontrendu possible le dveloppement de linternet mobile. Ces investisse-ments trs importants ont permis datteindre une couverture 3G dsor-mais trs tendue : en France, au 1er juillet 2012, 99,7% de la populationtait couverte en 3G par au moins un oprateur mobile.

    Les oprateurs ont galement modernis leurs infrastructures afin demettre en uvre les versions les plus rcentes de la 3G, offrant une meil-leure efficacit spectrale et les dbits les plus levs : il sagit notam-ment du HSPA+ qui autorise des dbits maximum thoriques de21 Mbit/s, voire 42 Mbit/s grce lagrgation de porteuses. Enfin, lesoprateurs ont engag, depuis 2012, le dploiement de leurs rseaux la norme LTE. La mise en uvre de ces nouveaux rseaux au cours desprochaines annes reprsente un chantier stratgique qui permettra ledploiement des capacits ncessaires la fourniture, aux consom-mateurs, comme aux entreprises, doffres daccs au trs haut dbitmobile.

    Par ailleurs, la mise en uvre de nouvelles architectures de rseaupeut galement contribuer la prise en compte de lexplosion du trafic

    mobile. Les quipementiersproposent de nouvelles solu-tions visant densifier le rseau mobile, travers des cellules de petitetaille ( small cells ). Grce ces solutions, les oprateurs apportent unerponse locale des besoins de capacit supplmentaire. Il est galementpossible de dcharger une partie du trafic mobile vers des bornes Wifi oudes femto-cellules installes chez les abonns. Cisco estime que 32% dutrafic mobile mondial a ainsi t dcharg vers les rseaux fixes en 2012.

    Identifier de nouvelles ressources en frquences Enfin, laccs des frquences additionnelles est un lment cl pour

    rpondre la croissance du trafic et offrir des dbits plus levs. Lamise en uvre de futures nouvelles normes trs large bande, commele LTE-Advanced, permettra des dbits maximum thoriques deplusieurs centaines de Mbit/s, condition dutiliser des canalisations trslarges (jusqu 100 MHz pour le LTE-Advanced ) qui ncessiteront degrandes quantits defrquences. Ces bandesde frquences suppl-mentaires seront nces-saires, la fois dans lesbandes basses, pour lacouverture du territoire etla couverture lintrieurdes btiments, et dansles bandes hautes, pour rpondre la demande en capacit. Cest pour-quoi, au-del des bandes 800 MHz et 2,6 GHz dj attribues la 4G,et de la rutilisation en 4G de frquences dj attribues aux oprateursmobiles pour la 2G et la 3G (1800 MHz), il est ncessaire didentifier denouvelles bandes de frquences en vue de leur mise disposition diciquelques annes.

    Des travaux ont t initis au niveau international pour identifier cesressources spectrales supplmentaires qui permettront de rpondre la croissance attendue des besoins. LUnion europenne a ainsi adopt,le 15 fvrier 2012, son premier programme en matire de politique duspectre radiolectrique (RSPP Radio spectrum policy program). Ilprvoit lidentification de nouvelles ressources pour rpondre aux futursbesoins en spectre et fixe lobjectif didentifier au moins 1200 MHz (cfarticles p. 54 et 55) pour les applications large bande sans fil dici2015. Des travaux en ce sens sont en cours au plan europen,auxquels les autorits franaises participent activement.

    Par ailleurs, au niveau mondial, lUnion internationale des tlcommuni-cations (UIT) a dcid, en fvrier 2012, de lattribution de la bande 694 790 MHz (dite bande 700 MHz ) en rgion 1 (Europe, Afrique et unepartie de lAsie) au service mobile (1). Cette dcision rend possible sanslimposer lattribution en France et en Europe de cette bande, aujourdhuiutilise pour la diffusion de la tlvision numrique terrestre, au dploie-ment de futurs rseaux mobiles, constituant ainsi un deuxime dividendenumrique . Il appartient maintenant la France et lEurope de dcidersi cette affectation sera mise en uvre et dans quel calendrier.

    (1) La bande 700 MHz est dj identifie pour les services mobiles dans les autres rgions du monde.

    Laccs des frquencesadditionnelles est un lment

    cl pour rpondre lacroissance du trafic et offrir

    des dbits plus levs.

    LES ENJEUX

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 5

  • par Olivier EZRATTYconseil en stratgies de linnovation, auteur du Rapport du Consumer Electronics Show 2013

    Dossier

    Vido et tl : les killer apps du LTE

    Les usages de la

    omme sur linternet fixe, la vido et la tlvision sont lesscnarios dusage du LTE les plus mis en avant par lesoprateurs tlcoms aux Etats-Unis. Au dernier Consumer

    Electronics Show 2013 (CES 2013) , qui se tient chaque anne LasVegas, les constructeurs de mobiles rivalisaient ainsi de solutions LTEen proposant des modems-data 4G mais aussi en mettant en valeur lescapacits de cration et de consom-mation de contenus qui en tirent parti.

    Premier symptme qui date de2011 : laugmentation de la taille descrans des smartphones qui dpassentmaintenant 5 pouces, tout comme deleur rsolution. Les smartphones 2013chez Sony, HTC, Samsung ou encoreHuawei sont des crans Full HD dunersolution 1920x1080. La rsolution destablettes a aussi augment en 2012 pouratteindre et dpasser le Full HD.

    Les usages de cesmobiles en second cranTV voire en premiercran TV se multiplient.Les offres de cloud TV multi-crans se gnralisent comme chezBoxee avec son enregistreur de programmesTV en rseau, ou avec Aereo qui propose sonoffre de broadcast IP des chaines de tlvision eninstallant des milliers de tuners TNT dans ses datacenters !

    Services multi-crans enrichis en donnesToujours aux Etas-Unis, la tlvision mobile reprend du poil de

    la bte avec, dune part, les offres broadcast passant par lusage duntuner, dveloppes par la Mobile 500 Alliance et Dyle, et, dautre part,les offres pures IP , avec notamment MobiTV, commercialis enmarque blanche par les oprateurs mobiles. Les premires sonthybrides et associent les chaines live en broadcast hertzien descontenus non linaires diffuss en data. La consommation de la tlvi-sion se libre ainsi de toute contrainte despace et de temps.

    Chez Verizon comme chez Qualcomm, le sport est utilis commeproduit dappel du LTE avec des services multi-crans trs enrichis endonnes. Chez Qualcomm, les courses Nascar sont diffuses simulta-nment sur deux crans : la TV prsente limage principale avecquelques donnes de contexte et le mobile visualise des points de vuediffrents issus des voitures, et encore plus de donnes. Les deux

    fonctionnent de concert.

    Technologies multicast adaptes aux mobilesLe spectre des frquences tant limit,

    il sera bien entendu ncessaire

    doptimiser les rseaux mobiles dans les usages vido. Les techno-logies multicast adaptes aux mobiles bases sur le standard eMBMS(Multimedia Broadcast Multicast Services) seront dployes par laforce des choses, commencer par Verizon lhorizon 2014(cf page 16). Elles optimisent le spectre pour la diffusion decontenus live. Pour le non linaire, il faudra compter sur lvolution

    des codecs. En Full HD, le HEVC, qui vient toutjuste dtre standardis, est trs prometteurdans ses applications mobiles, avec un tauxde compression deux fois meilleur que celui duH264/MPEG4 habituel.

    Lautre moyen de promouvoir le LTE est depermettre aux consommateurs de publier descontenus riches sur les rseaux sociaux. EnFrance, deux startups se sont lances sur cecrneau. Evergig permet aux internautes depublier des vidos de concerts qui sont auto-matiquement montes sur un serveur, aveclaccord des ayants droits et la piste son offi-cielle, donnant un point de vue diffrent descamras de production classiques. Le concertest mont en diffr, mais terme, il pourra

    ltre en direct. Vimies, de son ct, propose larencontre entre Instagram et Vimeo pour la publi-

    cation de vidos des utilisateurs directe-ment partir de Facebook sur son mobile.

    Appareils photo connects et rvolution de la 4K

    Autre tendance du CES 2013 : la gnralisa-tion des appareils photo connects, pour linstant

    en Wi-Fi, certains, comme chez Samsung ou Nikon, tournant mmesous Android. Ils vont terme intgrer la 4G ou utiliser le hotspot 4Gdes mobiles et il sera possible de publier de plus en plus de photosde qualit en temps rel sur ses rseaux sociaux et autres sites departage de photos.

    Et nous nen sommes quau dbut. La rvolution de la 4K, lequadruple de lactuel Full HD, se prpare. Il faudra attendre la fin dela dcennie pour que son cosystme broadcast soit en place, maisles mobiles pourraient acclrer le mouvement. Les premierscapteurs photo/vido supportant la 4K ont t annoncs en 2012 parOmnivision, Aptina, Samsung et Sony. Les processeurs embarqusdans les mobiles supportant la 4K ont t annoncs au CES, notam-ment chez nVidia et Qualcomm. Ils utilisent souvent la technologie decompression HEVC du franais Allegro. Les premiers smartphonesLTE captant des vidos 4K seront probablement lancs courant2014, avant mme que des camras 4K soient installes dans lesstudios TV. Ce pourrait tre une tonnante inversion historique dansladoption des nouvelles technologies de la chaine de limage.

    http://www.oezratty.net

    C

    Lapplicationtablette de

    U-Verse propose parAT&T et dveloppe par le

    canadien QuickPlay Mediasappuie sur le LTE

    Dmonstration delapplication Nascar

    double cran deQualcomm au CES

    2013.

    6 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

  • La 4G, technologie reine de la dataInterview de Mohssen TOUMIprincipal, Booz&Co

    La 4G est la premiretechnologie avoir tspcifiquement dveloppepour la data. Elle permet une

    vitesse de chargement sept fois plus rapideque la 3G+ (HSPA), et un dlai de latencedivis par cinq. Les usages lis la vido vonttre la killer app de la 4G. Sans pouvoirencore le quantifier, nous pensons galementque le cloud (synchronisation des donnesavec le PC, la tablette, le smartphone etc)tiendra une place importante dans lesnouveaux usages permis par la 4G. Dautresusages vont certainement merger, mais nousne pouvons pas encore les imaginer.

    Daprs les analystes, 258millions de personnes dans lemonde utiliseraient cettetechnologie en 2013. On estimequaux Etats-Unis, o Verizon et

    AT&T ont dmarr depuis deux ans, 10% duparc est en LTE, en majorit chez Verizon dont

    les revenus et laprofitabilit(chiffres daffairesen croissance de4 %, etcroissance delEBITDA de+12 % entre Q32011 et Q32012) se sontamliorssimultanment.Verizon a profitdu LTE pour

    repenser compltement sa stratgie tarifaire etmis en place diffrents niveaux de prix pourdiffrents usages en cherchant montiser laquantit de donnes permises. En Suisse,Swisscom a structur son offre autour de lavitesse (cf page 45). Ce processus est long, il apris un an danalyse dtaille des comportementsclients chez Verizon. Il ncessite un importanttravail dducation auprs des consommateurs. Il

    faut en effet les convaincrequils disposent dun rseaude bien meilleure qualit quauparavant.

    Les usages de la data sont encroissance forte, de lordre de30% chaque anne. Notreconviction est que lesoprateurs doivent profiter decette opportunit quoffre la

    4G pour rebattre les cartes tarifaires, valoriser lerseau et en extraire plus de valeur. La mmeapproche peut fonctionner en France malgrlenvironnement low cost dans lequel voluentles oprateurs. Il pourrait y avoir de la place pourun march premium en France. Tout dpend ducomportement des oprateurs principaux, quidevront avoir des nerfs solides pour ne pasbaisser les prix. Dans nos benchmarks, onconstate que lcart entre les offres low cost etpremium peut aller jusqu 40%-50 % selon lesmarchs.

    http://www.booz.com

    Quels sontles usages dela 4G ?

    L o estlance la 4G,est-ce que amarche ?

    La mmeapprochepeut-ellefonctionneren France ?

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 7

    LES USAGES

    4G sont-ils dj l ?

    Interview dAndr MCHALY,directeur marketing, Alcatel Lucent

    Ubiquit, immdiatet, productivit

    Suite page 24-25

    Cest difficile dire ce stade.Les innovations mnent desruptures mais on ne sen rendpas immdiatement compte. Il

    faut les observer pour en avoir conscience.Larrive de liPhone en est un exemple :personne na vu arriver cette rupture parce quetout le monde attendait le nouveau terminalNokia, alors leader mondial.Par le pass, on a souvent eu limpression que lesnouvelles technologies ne faisaient que reprendrecelles qui existaient dj, mais en mieux. Lors dupassage du minitel linternet, on sest demandpourquoi aller sur Netscape, alors quavec leminitel tout fonctionnait trs bien. Quand ontait dans linternet 56 Kbits, on se demandaitpourquoi prendre du RNIS 128 Kbits. Etpourtant Les usages que lon trouve naturelsaujourdhui taient tout simplement impossiblesavec la technologie prcdente.

    Trois choses : Lubiquit, le always

    connected , car la 4G est lapremire technologie qui permet le trs hautdbit en frquences basses (800 MHz). Cesfrquences permettent de faire de lacouverture massive, soit dans des zonesrecules (pri-urbaines ou rurales), soit - dansdes zones urbaines - en pntration dans lesbtiments. La 4G arrive dans des endroits o,conomiquement, on ne pouvait pas amenerla 3G son lancement. Pourquoi ce besoin ubiquitaire ? Lutilisateur,qui a plusieurs crans (six par foyer, enmoyenne, selon Mdiamtrie on appelle cephnomne le multiscreen), veut pouvoiraccder son contenu (stock dans le cloud),quel que soit son cran et son mode deconnexion. Il y a donc le cloud dun ct, lemultiscreen de lautre, et au milieu, le rseau

    (fixe ou mobile). Pourque lexprienceutilisateur soit performante, ce dernier doittre connect partout au trs haut dbit,parce que les contenus sont de plus en pluslourds, notamment avec lusage de la vido.

    La latence : lutilisateur a besoin dune trsbonne fluidit dans lchange dinformations.Larchitecture du rseau 4G est plate : aulieu davoir des quipements de rseau qui serpondent en cascade, ils communiquentdirectement entre eux, ce qui amliore lalatence.

    La 4G, ce sont aussi les dbits montantsplus performants. Cest important aumoment o nos terminaux sont, de plus enplus, des outils de production (photos, vidos,etc.). Le dernier BlackBerry Z10, par exemple,est lui seul, une station de montage vido.

    La 4G,rupture oucontinuit ?

    Quapportela 4G ?

    Source : GSMA

    En m

    illio

    ns

    Nombre dutilisateurs duLTE dans le monde

    Nombre de rseauxLTE dans le monde

  • Jeux vido et 4G :le jeu en vaut-il la chandelle ?

    Dossier

    8 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

    n lespace de peu de temps, le march du jeu vidosest trouv significativement impact par le dvelop-pement rapide des terminaux mobiles connects. Avec821 millions de smartphones et tablettes vendus dansle monde en 2012, ces appareils intelligents reprsen-

    teront rapidement jusqu 70% du total de tous les terminaux mobiles(1). En2016, les deux tiers de la population active devraient ainsi utiliser un smart-phone. 30% des applications tlcharges sur smartphones ou tablettessont des applications ludiques, de sorte que ces appareils sont en passede devenir les plateformes de jeux vido les plus largement utilises dansle monde.

    O en est le jeu vido ?Cette impressionnante irruption dans le domaine du jeu vido a dores

    et dj permis de dgager plusieurs tendances majeures. Les caractris-tiques des tlphones connects (taille des crans, commandes tactiles,golocalisation, puissance des processeurs embarqus, dure des batte-ries) poussent des gameplay spcifiques et innovants. Lorsque cesqualits sont matrises par les studios naissent des jeux originaux ausuccs parfois phnomnal.

    La gnralisation du modle Free 2 Play coupl aux magasins rsi-dents type App Store ringardisent les anciens modles payants et enparticulier celui dun jeu 39 sur cartouche dans lcosystme ferm dela console portable. En sens inverse, montiser son audience devient unexercice toujours plus dlicat et un nombre de tlchargements significa-tifs ne garantit en rien un retour sur investissement.

    Les volumes induits par le mobile poussent les jeux web based detype Facebook exister sous forme dapplications pour largir leurscommunauts, leurs canaux de distribution et, partant, leur indpendance.Ceci tant, cette indpendance reste limite quelques acteurs surlesquels les OS de Google et dApple rgnent plus de 79 %(2). Si lesvolumes sont plthoriques et laudience au rendez-vous, le march prendnanmoins des allures de jungle o le rfrencement et la visibilit dechaque jeu deviennent un enjeu toujours plus crucial.

    Les promesses de la 4GDans ce contexte dsormais bien connu des acteurs du jeu,

    larrive de la 4me gnration de tlphonie mobile annonce des dbitsthoriques suprieurs 100 Mb/s. Quest-ce que cela est cens changerpour le jeu vido ?

    Certes, la 4G nexiste encore que dans les brochures marketing desoprateurs : les zones couvertes, les appareils compatibles(3) sont rduitspour linstant peau de chagrin autant dobstacles lever pour arriver un march porteur. Mais lexprience a montr avec quelle vitesse leschoses voluent : anticiper est dsormais indispensable la survie dunstudio. Avec de tels dbits, cinq fois suprieurs la 3G+ enrception et dix fois plus en mission, les promessesde la 4G se concentrent au moins vers troisdirections : lmergence de jeux toujours plus

    lourds, donc plus labors, repous-

    sant encore les frontires entre jeu sur consoleet jeu sur mobile. Mais ici comme ailleurs, les limitations lies auxcomposants du terminal (CPU, mmoire), mais aussi sa nature (taillede lcran, commandes, batterie), auront le dernier mot.

    lmergence de vritables jeux en rseaux : jouer en mobilit sur un appa-reil qui rfrence par dfaut tout votre carnet dadresses ouvre des pers-pectives videntes pour le multi-joueurs. Or, aujourdhui, les rares jeuxmobiles multi-joueurs contournent les problmes techniques existants enproposant des sessions asynchrones, o chaque joueur rpond lunaprs lautre. La 4G pourrait changer la donne.

    lmergence du cloud gaming : lexcution dporte sur des serveursdistants de jeux trop gourmands en ressources pour un tlphone mobilepermet dimaginer toute une srie dopportunits. Par exemple, la possi-bilit de jouer immdiatement, sans mme tlcharger et installer lap-plication. Ou encore, la mise disposition de jeux plus volus que nepeuvent supporter les terminaux mobiles. Enfin, la synergie avec les boxdes oprateurs ou les tlvisions connectes, offrant ainsi lopportunitde lancer un jeu sur sa tl, puis de poursuivre la partie en mobilit. Cesservices prsentent en outre lavantage de pouvoir tre proposs autravers de modles dabonnement, parfaitement adapts au mode defacturation des oprateurs. En cela, on peut sattendre des offres simi-laires ce que proposent Deezer ou Spotify dans la musique comme lefont dj des socits comme KDDI, Wildtangent ou Exent.

    Freins et interrogations Ceci tant, limage dEpinal pourrait bien souffrir de plusieurs facteurs

    quil est bon de garder en tte. Dabord, on est en droit de sinterroger surla ralit des dbits qui seront offerts : puisque la bande passante estpartage entre les utilisateurs actifs prsents dans une mme cellule radio,en pratique les dbits vont tourner autour de quelques dizaines de Mb/s.Ds lors, il nest pas certain que la rvolution promise soit aussi rapide-ment au rendez-vous.

    Cet embouteillage prvisible sur les rseaux semble devoir tre anticippar les oprateurs qui peaufinent des offres forfaitaires limites en termesde donnes mensuelles transfrables. On parle de forfaits tournant autourde 3 6 Go mensuels. Regarder un film d1h40, en qualit correcte,consommera autour d1 Go ; on peut donc se demander si tout est prtpour rpondre aux attentes des joueurs, habitus jouer rgulirement etsur de longues priodes.

    Enfin, il nest pas sr que le cloud gaming soit une rponse totale-ment adapte sur mobile. Offrir des jeux gourmands et dvelopps pourun autre environnement sur un tlphone est certes une prouesse tech-nique mais il nest pas sr que le joueur en retire du plaisir. Cest pourtantlui, au final, qui dcidera sil veut jouer sur sa tl ou sur son mobile ou silprfrera une exprience diffrente, laquelle le tlchargement via les

    App Stores semble dj rpondre.

    (1) Source Gartner(2) Source GFK : part de march IOS + Androd sur smart-

    phones(3) 4% en 2012 selon GFK

    EPar Pierre FOREST, directeur gnral de Metaboli, membre du conseil dadministration du Syndicat national des jeux vido (SNJV)

    www.snjv.org

  • e monde culturel en gnral, et la Runion desmuses nationauxGrand Palais en particulier, partici-pent dsormais pleinement la rvolution numrique.Les changements induits par cette rvolution impactent en profondeur lensemble de nos mtiers et

    surtout nos relations avec nos diffrents publics. Mme si et peut-tre plus que jamais lexprience de la visite relle la rencontre physique avec luvre dart reste unique et irremplaableen soi, nos publics sont de plus en plus connects et nos contenus deplus en plus relationnels. Avant, pendant et aprs la visite, mais aussi enparallle de celle-ci, ou de manire dcorrle, les contacts et interac-tions avec nos publics sont des enjeux majeurs, porteurs de sens et devaleurs.

    La perspective dun rseau 4G, plus rapideet plus performant, reprsente ainsi pour nousune promesse stimulante, qui nous pousse faire voluer notre offre culturelle et notre stra-tgie. Plusieurs nouveaux usages pourraientainsi bnficier pleinement de cette technologietrs haut dbit mobile ds la saison prochaine.

    Nouvel cosystme numrique Ce printemps, la RmnGP lance son nouvel

    cosystme numrique. Bien plus quun siteinternet, ce nouveau concept se dcline lafois en canal dinformations pratiques, en vri-table mdia et en outil de mdiation culturelle,mais il est aussi un espace social dchanges et dinteractions. Il articuledes sites web et des applications mobiles. Avec les smartphones, lac-cent sera mis sur les services ; les utilisateurs de tablettes pourrontprofiter dapplications de type magazine ; les changes et les inter-actions avec et entre les internautes seront aussi encourags et incitsau partage, notamment sur les rseaux sociaux. Des contenus ddis,riches en textes, images et vidos, seront proposs quotidiennement des publics diffrents sur des supports diffrents, y compris en mobilit,do limportance de rseaux performants.

    Visite participative Notre future application Dynamo offre un exemple prcis de cette

    volution. A loccasion de lexposition Dynamo, un sicle de lumire etde mouvement dans lart, 1913-2013 , qui a lieu au Grand Palais entreavril et juillet 2013, la RmnGP, en partenariat avec Orange, met gratui-tement la disposition des visiteurs une application pour smartphonesiOS et Android invitant, pour la premire fois, participer une exp-rience numrique innovante et originale.

    En cohrence avec le concept dart cintique qui incite le spectateur devenir partie prenante de la cration, cette application permet unevisite enrichie et participative autour d'une slection d'uvres-phares delexposition. Elle offre les outils permettant de prendre des photos, decrer des vidos et dajouter des commentaires ; elle permet aussi de lesposter sur le mur dimages numriques de lexposition, sur le site web dela RmnGP, et de les partager sur les rseaux sociaux.

    Le public peut tlcharger lapplication depuis le site web dela RmnGP et sur les magasins dapplications avant la visite,mais aussi ds son arrive au Grand Palais, do limportancedun rseau de donnes haut dbit, doubl dun rseau Wifi. Ce faisant, etavant mme daccder lexposition, les visiteurs pourront ainsi se familia-riser avec les uvres et le propos artistique de Dynamo.

    Au cours de la visite, chaque uvre du parcours est signale par uncartel muni dun code et dun tag NFC. Aprs avoir tap le code sur leclavier de lapplication ou bien approch son smartphone du tag deluvre choisie pour afficher lcran de contribution, le visiteur pourraassocier ses impressions numriques cette uvre, et les poster entemps rel. Le visiteur participera ainsi une exprience numriquecollective indite en haut dbit, cest--dire llaboration de la perception

    et de la mmoire de lexposition o les uvres sont prsen-tes en volume et jouent avec les perceptions des visiteurs ;la seule manire de les reproduire est dagrger les points devue subjectifs manant du public.

    Muse hors les mursUn autre exemple remarquable est lapplication innovante

    dveloppe pour lexposition Le Grand Atelier du Midi, orga-nise de juin octobre dans le cadre de Marseille-Provence2013, au Muse des Beaux-Arts de Marseille et au MuseGranet dAix en Provence. La RmnGP a de nouveau engagun partenariat avec Orange pour proposer gratuitement aupublic une application smartphone qui invite dcouvrir, cettefois-ci hors les murs, de faon ludique et participative, une

    slection duvres de lexposition. Lapplication est base sur la golo-calisation des lieux peints par les artistes.

    Le public accde aux informations sur les expositions et sur la slec-tion duvres, mais il peut surtout les golocaliser sur une carte. Le visi-teur est invit participer lvnement en prenant des photos de pointsde vue connus ou les retrouver, tels quils ont t peints par les grandsartistes ayant travaill dans la rgion et prsents danslexposition : Czanne, Matisse, Van Gogh etBonnard, notamment. Les contributions du visiteur safficheront ct des tableaux pour comparer les pers-pectives ; le visiteur pourra galement accder auxcontributions des autres visiteurs sur son smartphone,sur le site de la RmnGP et sur les rseaux sociaux. Dans ce type dinteraction, un rseau haut dbitmobile couvrant lensemble du territoirefacilite normment les changes et lescontributions. Il inscrit lutilisateur dans un tissunumrique aux buts pdagogique etartistique et transforme la rgion duMidi en un lieu dexposition grandeurnature. Le positionnement de la RmnGP, comme porte dentre dans laculture, voit ainsi son rle concrtis pleinement,mme hors les murs et en mobilit.

    www.rmngp.fr www.grandpalais.fr

    La 4G : une promesse stimulante pour les muses

    L

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 9

    Par Roei AMIT, responsable du digital et du multimedia la Runion des muses nationaux - Grand Palais

    LES USAGES

  • La 4G : catalyseur du "boom" de l'internet des objets

    Dossier

    es milliards d'appareils connects fourniront bientt unflux continu de donnes en temps rel qui vontpermettre de r-inventer les produits traditionnels. Ilsvont devenir des supports de services runis dans cequi est commun dappeler l'internet des objets. Pour

    que celui-ci fonctionne, les appareils doivent tre connects en perma-nence, o quils se trouvent. La 4G va permettre cette connexion perma-nente et sera au cur du modle conomique de l'internet des objets.

    Numrisation de la socitLes annes 1990 ont t marques par les transactions commer-

    ciales en ligne avec l'arrive dAmazon et deBay et de la publicit surGoogle remplaant de nombreuses formes moins efficaces de publicittraditionnelle. Puis, sest ajout la collaboration "immersive" avec lepartage social travers des sites comme Facebook ou LinkedIn, et lacollaboration grce des services tels que Skype.

    La prochaine dcennie sera celle de la numrisation de la socit,celle du "smart everything". Elle sera possible grce aux rseaux decapteurs, aux machines communicantes et aux donnes cres par cesusages (big data). Cette connectivit gnralise aura besoin d'une conti-nuit de connexion, dans laquelle la 4G jouera le rle de l'autoroute,l'ADSL celui de la nationale, le Wi-Fi la dpartementale, et les Bluetooth4.0, Zigbee, Zwave, EnOcean, les chemins vicinaux.

    Dans ce contexte, la 4G jouera un rle cl avec trois autres tendancesmajeures. L'intgration de capteurs a commenc dans les annes 90avec les tiquettes RFID pour marquer les objets et les suivre. Mais toutva changer avec l'arrive de capteurs et de processeurs associs pluspetits, plus conomes en nergie, et moins chers. Dots de plus de puissance de calcul et de mmoire, ils faciliteront la capacit desmachines communiquer entre elles. Paralllement, le cloud computing(l'informatique distribue) permet dj aux entreprises de stocker etd'analyser dnormes quantits de donnes issues de ces capteurs. Enfin,le passage lIPv6 permettra daugmenter le nombre d'adresses IP desorte que chaque appareil dans le monde pourra avoir la sienne propre.Ainsi, 50 milliards dobjets devraient tre raccords au rseau d'ici 2020 (contre 10 milliards aujourd'hui).

    Voitures intelligentesPrenons le cas de la voiture. Les automobiles ont commenc rece-

    voir des informations dinternet de manire passive lafin des annes 2000. En 2009, Mercedes prsente

    son systme MyCommand . En 2010, Toyotaimagine une LTE Connected Car (voiture

    connecte trs haut dbit via linternetmobile). En 2011, une Yaris propose unautoradio volu (le Toyota Touch ) quipermet daccder aux services Touch& Go (recherche locale avec GoogleMaps, trafic, radars, prix de lessencedans les stations proches, et mme

    places de parking disponibles).Depuis avril 2011, toujours chez

    Toyota, un projet de 12 millions de dollars esten cours avec Microsoft, pour quiper en services cloud les vhiculesde la marque japonaise et les transformer en vritables smart cars .Cette voiture intelligente est capable de raliser un autodiagnostic etden analyser le contexte (golocalisation, liste des services de proxi-mit, etc.) afin de trouver, en cas de besoin, le concessionnaire ou legaragiste le plus proche et lui envoyer le pr-bilan quelle a gnr.

    Avec l'internet des objets et la 4G, le systme ne se contentera plus detracer la carte des embouteillages. Il sera capable de prvoir de manireproactive, et en quelques secondes, o et comment vont se dplacer lesbouchons et de renvoyer linformation aux chauffeurs qui pourront choisirle trajet le plus rapide. Ce monde massivement interconnect avec tout uncosystme intgrant le trafic (en intgrant des systmes connects colla-boratifs comme Coyote par exemple), les garages, les assureurs, lesparkings, est en passe de rinventer la voiture et les dplacements.

    Maison, textile, mdecine, etc.Dautres secteurs de la vie seront galement impacts. Imaginons,

    dans l'lectromnager, le cas dun four connect un rfrigrateur. Si onslectionne une recette, le rfrigrateur va prrgler le four selon le typede met concocter. Le consommateur peut surveiller le statut des appa-reils en utilisant un smartphone, mme hors de chez lui. En outre, cesquipements lectromnagers seront connects un service de diagnostic permettant de dtecter des dysfonctionnements distance. Encas de panne, le propritaire est directement alert via son smartphone.

    La maison et lindustrie automobile ne sont pas les seuls domainesconcerns par cette rvolution. Le textile pourrait lui aussi tre totalementchang avec larrive des vtements connects dont les dbouchstouchent aussi bien la mdecine (outil de diagnostic) que le sport (cardio-gramme, mesure de vitesse et de distance) ou la vie de tous les jours(tlchargement dillustrations sur un t-shirt modifiable). De trs nombreuxautres domaines peuvent aussi bnficier dune interaction augmenteavec chaque citoyen / consommateur : chauffage, ventilation, climatisa-tion, clairage, scurit/accs, nergie, feu/scurit, ascenseurs,gestion de l'eau, amnagement paysager/irrigation, audiovisuel, signali-sation numrique, gestion du parking, etc.

    Au final, le concept MADAM offre un bon rsum des services quiseront proposs dans un smart building . Le Monitoring : le systmedoit afficher, piloter et contrler lusage de chaque service utilis par lapersonne qui effectue une transaction utilisant l'objet connect.LArchivage : toute larchitecture doit non seulement vrifier et validerchaque transaction mais doit galement en assurer la traabilit et lasauvegarde pendant toute la priode ncessaire aux traitements. LeDiagnostic : larchitecture doit tre capable de formuler des propositionsdintervention. LAssistance / Alerte : le service utilis doit sadapter aubesoin et au contexte dusage de sorte quaucun logiciel, ni aucun mat-riel spcifique, ne doive tre install, appris ou mis en uvre par lutilisa-teur. La Maintenance / Montisation : cest probablement le pointessentiel. Il faut que le systme soit rentable et permette de garantir saprennit (maintenance) au fur et mesure des volutions technologiqueset fonctionnelles. Il doit tre scalable (volutif).

    www.dalloz.com

    DPar Xavier DALLOZ, analyste, XDC

    10 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

  • La 4G : la vitesse au servicedes nouveaux usages

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 11

    Par David MIGNOT, directeur gnral de Sony Mobile

    LES USAGES

    ui aurait pu imaginer, dans les annes 50, que les grostlviseurs tube cathodique se transformeraient encrans compltement plats et que limage en noir etblanc laisserait place de la 3D ? Qui aurait puimaginer, dans les annes 60, que les appareils photosargentiques deviendraient numriques, rvolutionnant

    ainsi lusage mme de la photographie ? Qui aurait pu imaginer dans lesannes 70, en coutant tranquillement un 45 tours dans son salon,quune dcennie plus tard, un appareil permettrait demmener etdcouter de la musique partout avec soi et chaque instant ?

    Lide de dpart est parfois simple, le rsultat souvent rvolutionnaire,lavance susceptible damliorer la vie pratique de tous. Nos vies quoti-diennes sont transformes par le dveloppement rapide et massif desnouvelles technologies, et ce que nous ne pouvions imaginer quelquesannes auparavant peut soudain devenir un lment incontournable denotre quotidien.

    Cest le cas du smartphone qui ne nous quitte plus et sans lequel nousnous sentons souvent perdu. Alors que tlphoner hors de chez soi avecun appareil sans fil relevait encore de la fantaisie imaginaire dans lesannes 80, ce geste est devenu aujourdhui compltement naturel.Pourtant, lutilisation mme du smartphone volue une vitesse fulgu-rante puisque la voix et les SMS ne reprsentent dsormais que30% des usages au profit dune utilisation dinternet et dapplicationsmultimdias. Dsormais, nous prenons des nouvelles, photographons,filmons en HD, lisons, coutons, jouons, discutons, organisons notre vieavec cet indispensable compagnon.

    Toujours plus viteFace des utilisateurs toujours plus exigeants sur le

    contenu, le divertissement et lexprience qui leursont proposs, nous - constructeurs - devonsanticiper ces besoins et ces attentes qui necessent dvoluer. Je suis convaincu quelarrive de la 4G va constituer un vraitournant dans le dveloppement denouveaux usages et lavnement du fast-entertainment .

    Imaginons un peuTlcharger un film de 700 Moen quelques secondes la gare avant de prendre son train Envoyertoutes ses photos en haute dfinition sur le cloud pour les conserver etles partager linfini, sans sa playlist en quelques secondes avant demonter dans lavion Jouer en ligne avec ses amis sur des jeux augraphisme saisissant de ralisme depuis son smartphone

    Grce la 4G, plus besoin dimaginer. Un film de taille standard pourratre tlcharg en deux minutes grce ce nouveau dbit, contre 16minutes en 3G. Mais alors, pourquoi aller toujours plus vite ? Pourquoiavoir conu des tlvisions plates quand les TV analogiques fonctionnentparfaitement ? Pourquoi avoir dvelopp la fibre optique quand nouspouvions nous contenter dun modem 56 Ko ? Tout simplement parce quectait devenu possible.

    Parce que nous naccepterions plus aujourdhui dattendre 5 minutes lechargement dun site internet ou de regarder une mission en noir etblanc. Parce que demain, il nous semblera normal daccder tous noscontenus en quelques secondes, laroport, depuis la voiture, dans lap-partement ou simplement en marchant dans la rue. Et pour optimiser desnouveaux contenus en qualit toujours plus haute, nous construc-teurs , avons la responsabilit de proposer des smartphones lahauteur de cette nouvelle technologie.

    Depuis 60 ans, nous sommes de toutes les innovations technolo-giques. Des radios aux tlvisions, du Walkman aux CD, des consoles dejeux aux camras vido, Sony a rvolutionn la vie quotidienne des

    Franais. Nos crans sont full HD pour visionner des vidoscomme jamais auparavant. Nos appareils photos sont enhaute qualit pour capturer tous les moments forts de nosvies. Et nos derniers smartphones sont bien videmment 4G.

    Les consommateurs attendent toujours davantage, lesusages voluent et les technologies samliorent. La 4G, couple

    lexpertise de Sony, va rendre possible cette exigence de qualit,pour une fluidit et une spontanit dsormais sans compromis. Avec la4G, nous imaginons dj les usages de demain en commenant les

    crer ds aujourdhui, en attendant le prochain bouleversement quiviendra encore modifier notre ralit. Et chacun dentre nous peutdj commencer limaginer

    www.sonymobile.com/fr/

    Q

    Alors que les opra-teurs europens

    avaient t trs innovateurs, dautres pays parmi lesquels le Japon, la Core du Sud et les Etats-Unis , ont mainte-nant pris la tte des dploiements du LTE. Ces trois pays sont actuelle-ment lorigine de presque 90 % des connexions LTE dans le monde ;par comparaison, seulement 6 % de ces connexions viennent dEurope !

    Il est clair que la pntration du haut-dbit mobile est un facteurdamlioration direct du PNB dun pays ; elle est donc un outil essen-tiel de la reprise et de la croissance conomique. Ainsi, et afin de main-tenir leur comptitivit avec les marchs mondiaux, les oprateurs en

    Europe doivent continuer investir dans les technologies 4G.Dans cette course, la France se situe au mme niveau que la majo-

    rit de ses homologues europens, avec une adoption plus lentecompare dautres continents et la Scandinavie, rgion numriquepionnire o plusieurs oprateurs ont lanc trs tt les technologies4G de nouvelle gnration. Mais il me parait essentiel, pour le dve-loppement et la comptitivit de lconomie franaise, que denouvelles conditions conomiques permettent aux oprateurs de conti-nuer dployer les services 4G, et aux citoyens de rcolter les bienfaits de cette nouvelle technologie.

    www.gsma.com

    Suite de la page 3

    Anne BOUVEROT,GSMA

  • e LTE (ou Long Term Evolution) est la nouvelle tech-nologie de rseau mobile qui, dans sa version 10(galement appele LTE Advanced et qui seralance partir de lt 2013), constitue la vraie 4G au sens de lUnion internationale des tlcom-

    munications, avec des dbits crte de 1 Gbps sur la voie descen-dante pour des utilisateurs nomades et 100 Mbps en mobilit.

    Les premiers dploiements LTE dans le mondeLe premier rseau LTE a t lanc en dcembre 2009 par lop-

    rateur sudois TeliaSonera avec une couverture gographique trslimite en raison de lutilisation initiale de la bande haute des 2,6 GHz.Loprateur na pu tendre sa couverture de manire significativequaprs lacquisition de frquences dans la bande 800 MHz.

    TeliaSonera a t suivi, en 2010, par MetroPCS et Verizon Wirelessaux Etats-Unis, ainsi que par NTT DoCoMo au Japon et quelquesautres petits rseaux. Le premier dploiement massif a t men parVerizon Wireless aux Etats-Unis partir de 2010 et loprateur, quicouvre aujourdhui prs de 90% de la population du pays, comptaitplus de 20 millions dabonnements LTE la fin 2012 (cf page 16). Denombreux lancements commerciaux ont eu lieu en 2011 en Europe,aux Etats-Unis et dans la zone Asie-Pacifique. Lan dernier, toutes leszones gographiques ont connu une forte activit avec des ouver-tures de rseaux en Amrique latine, la poursuite des dploiements auMoyen Orient et probablement les premiers pas du LTE en Inde.

    A la fin 2012, 65,3 millions dabonnements LTE sur 150 rseauxactifs taient recenss dans le monde. Les Etats-Unis, avec environla moiti du total, sont loin devant et sont suivis par la Core du Sudet le Japon. Lanne 2013 devrait tre marque par une croissancetrs rapide des abonnements LTE avec le lancement commercial de100 nouveaux rseaux, pour atteindre, en fin danne, plus de 150millions dabonnements. Dici la fin 2016, il devrait y avoir plus de915 millions d'abonnements LTE travers le monde. cette date,l'Asie-Pacifique devrait reprsenter 41,6% du total, l'Amrique duNord 21,6%, lEurope de l'Ouest 15,8%, l'Afrique & Moyen-Orient7,5% et lEurope de l'Est 4,9%.

    Etats-Unis : le leader incontestEn 2009, les dcisions de Verizon

    Wireless puis dAT&T de choisir la technologieLTE pour lvolution de leurs rseaux 3G et ladisponibilit de la bande 700 MHz, premierdividende numrique aux Etats-Unis partirde 2010, ont t des facteurs dterminantspour ladoption rapide du LTE dans le pays.

    La tentative de lancement dun oprateur de gros LTE utilisant desfrquences satellites a fait long feu la fin 2011 lorsqueLightSquared, son promoteur, a t oblig dabandonner ses plans la suite des interfrences gnres par ses quipements sur les GPSde prcision. Autre acteur du satellite, DISH pourrait mettre en uvreun rseau de gros LTE Advanced dici deux ans en utilisant la bandeS (2 GHz).

    Les tats-Unis constituent de loin le premier march LTE avec prsde 32 millions d'abonnements fin 2012 (cf page 17). Plusieursfacteurs importants tirent l'cosystme LTE : la fragmentation delcosystme 3G dans le pays avec plusieurs normes et des inves-tissements plus limits quen Europe, les dploiements massifs deVerizon Wireless, le lancement de AT&T Mobility en 2012, les dploie-ments de la technologie LTE par Sprint Nextel T-Mobile USA etClearwire et l'activit des Tier 2 que sont Metro PCS ou USCellular. Selon les prvisions de lIDATE, il devrait y avoir 197 millionsd'abonnements LTE en Amrique du Nord la fin de 2016.

    Japon : un march trs dynamique

    Habituellement trs en avance en termesde technologie, le Japon et son oprateurhistorique NTT Docomo sont toujours inno-vants. Sous limpulsion de Softbank, onassiste une concurrence exacerbe et une acclration des offres de services hautdbit mobile, en particulier autour de la vido. NTT Docomo, qui aouvert le LTE en dcembre 2010, envisage de fournir des services

    LTE 50% de la population d'ici 2014 en utilisant 20.000 stationsde base. Ses concurrents, KDDI et Softbank, ont lanc leursservices LTE au dbut 2012. Cette concurrence accrue dynamisele march du LTE dans larchipel o lon comptait 9,5 millionsd'abonnements LTE fin 2012.

    Inde et Chine : les promoteurs du TD-LTE

    En Inde, le premier service TD-LTE at lanc par Bharti Airtel en avril 2012.Il est bas sur le mode duplex TDD (TimeDivision Duplex, qui fonctionne dans unebande de frquence unique) la diff-rence de la grande majorit des oprateurs dans le monde quiutilisent le mode FDD (Frequency Division Duplex, qui utilise deuxblocs de frquences diffrents pour lmission et la rception). Il

    L

    12 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

    Le LTE travers le monde : premiers Par Frdric PUJOL, directeur dtudes, responsable du ple technologie radio et spectre, IDATE

    Prvisions dabonnements LTE (milliers dabonnements)

    Dossier

  • reste toutefois desfreins au dveloppe-

    ment du LTE dans ce pays car la vente auxenchres de la bande 700 MHz n'a pasencore t confirme par le dpartementdes tlcommunications. Les questionsadministratives lies au spectre et la dispo-nibilit des terminaux TD-LTE seront dtermi-nantes pour l'adoption de la technologie LTE en Inde. En septembre2012, Bharti Airtel annonait seulement 3000 abonns.

    La Chine (cf page 19), qui constitue dsormais le premier marchpour les smartphones dans le monde, attend avec impatience lelancement du LTE par ses trois oprateurs. Le gouvernement pourrait accorder des licences LTE la fin de 2013 et contrainttoujours China Mobile poursuivre son dploiement TD-SCDMA, latechnologie chinoise de troisime gnration. Toutefois, l'oprateurest fortement engag dans le TD-LTE car il mne de nombreux testset ses sites cellulaires peuvent tre rutiliss pour le rseau LTE.China Mobile dploie cette anne 200.000 stations de base TD-LTEet sera donc en mesure de mettre trs rapidement en service le LTE,ds que le gouvernement signera sa licence.

    Core du Sud : dploiement et adoption rapides La Core du Sud (cf page 18) a connu le

    dploiement LTE le plus rapide au monde.Ainsi, le service commercial a dbut enjuillet 2011 pour LG U+ et SK Telecom et enjanvier 2012 pour KT Telecom. A la mi-2012,les trois oprateurs ont affirm quils avaientatteint une couverture de 100% de la population. En septembre etoctobre 2012, ils ont lanc le service de voix sur LTE (VoLTE) ettrs rapidement, LG U+, SK Telecom et KT se sont clairementorients vers des services trs consommateurs de data, commela vido HD, les jeux en ligne et les services de cloud computing,afin dexploiter au mieux leurs forfaits avec des volumes de dataimportants (jusqu 24 Go par mois).

    Le cas de LG U+ est trs intressant ; cet oprateur, qui taitrest sur la technologie CDMA 2000 et n'avait pas - contraire-ment ses concurrents SK Telecom et KT- dploy la technologieW-CDMA, a vu son ARPU mobile baisser fortement entre 2010 et le2me trimestre 2012. Ds lors, miser sur le LTE a t un choix haute-ment stratgique pour redresser la situation. C'est pourquoi LG U+a t le premier lancer des offres LTE en juillet 2011. Il a galementrussi acqurir 60 MHz de spectre rpartis entre les bandes 800MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz. En outre, loprateur a t le plus inno-vant en termes de services fournis.

    Ce positionnement stratgique a permis LG U+, dont la base declients mobiles compte la plus grande proportion dabonns LTE(36% pour LG U + contre 21% pour SKT et 15% pour KT), d'accrotreson ARPU sur trois trimestres conscutifs compter du 2me

    trimestre 2012.

    LEurope du LTE enlise ?Ladoption du LTE a t plus lente que

    prvu en Europe de l'Ouest en raison duretard dans lattribution des nouvellesbandes de frquences pour le LTE et de ladisponibilit tardive des smartphones ettablettes LTE.

    La majorit des enchres pour lespectre LTE a eu lieu en 2012 et les frquences les plus utilisesau niveau du continent se situent dans les bandes 1,8 GHz et 2,6GHz, ce qui a eu pour effet de limiter la couverture gographiquedes rseaux mobiles de nouvelle gnration. Ainsi, entre 2010 et2012, le nombre dabonnements LTE en Europe a t multipli parun facteur 72, passant de 36 000 environ 2,6 millions, contre unfacteur 458 pour lAmrique du Nord et 14 000 pour lAsie-Pacifique.

    Les smartphones pour les bandes europennes des 800 MHz et2,6 GHz sont arrivs seulement en mars 2012 en Allemagne et enSude, renforant l'attractivit des offres LTE au-del des simplesdongles. L'iPhone 5 est arriv en Europe au cours du 3metrimestre 2012, mais ne supporte que la bande des 1800 MHz etest, par consquent, uniquement utilisable en LTE dans un nombrelimit de pays europens.

    En Sude, l'utilisation des frquences du dividende numrique(800 MHz) partir de mars 2011 a grandement facilit lextensionde la couverture gographique pour les services LTE, mais le paysa connu un dcollage plus lent quespr. Au-del des bandes utili-ses ou de la politique de dploiement, cette situation sexpliquepar la quasi absence de terminaux LTE au moment du lancementcommercial et par une stratgie doffres misant sur un prix de ladata mobile bas et labsence dinnovation en termes de services.

    Premier march du LTE aujourdhui en Europe, l'Allemagne(cf page 34) a galement t le premier pays de lUnion euro-penne vendre aux enchres le dividende numrique (800 MHz)en mai 2010. Aprs la couverture impose des zones rurales en800 MHz, acheve en mai 2012, les oprateurs mettent galementen uvre les bandes 1800 MHz et 2,6 GHz. L'arrive tant attenduedes smartphones, dbut 2012, a permis de faire dcoller les abon-nements LTE qui sont passs de 1000 fin 2010 plus de 570 000 fin 2012 dans le pays.

    Le Royaume-Uni, la France et l'Italie ont vu les premiersdploiements fin 2012 ; un dcollage commercial estattendu en 2013.

    dploiements, principaux marchs, perspectives

    LE PANORAMA MONDIAL

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 13

    Entre 2010 et 2012, le nombre dabonnementsLTE en Europe a t multipli par un facteur72, contre un facteur 458 pour lAmrique du

    Nord, et 14000 pour lAsie Pacifique.

    Suite page 50

  • Core du Sud, Japon, Etats-Unis :croissance exponentielle du trafic et des usages

    Dossier

    n ce printemps 2013, le LTE est dj une ralitpour plus de 60 millions de personnes dans lemonde. 90% de ces utilisateurs se trouvent auxEtats-Unis, au Japon et en Core du Sud o sa pn-tration a atteint 30 % de la population la fin de

    lanne 2012. Cest pourquoi nous partageons ici les enseignementstirs du dploiement du LTE dans ces trois pays o Nokia SiemensNetworks (1) est partenaire de huit oprateurs denvergure nationale.

    Les facteurs cls de succs du LTE Des smartphones en abondance, une stratgie de couverture ambi-

    tieuse et une dcouverte facile au bon prix sont parmi les facteurs desuccs du LTE. Aux Etats-Unis, au Japon et en Core du Sud, ces troisingrdients critiques du dcollage du LTE sont runis. En effet, lco-systme des terminaux mobiles sest mis en place trs tt, avec ungrand choix de smartphones compatibles LTE disponibles pour lesclients. Par ailleurs, les offres de prix des oprateurs ont rapidementpermis au plus grand nombre dessayer le LTE tout en montisant laconsommation de donnes. Enfin, la couverture du pays en LTE est

    dj totale en Core du Sud et au Japon pour les principaux opra-teurs, tandis quelle le sera pour Verizon ds la fin de cette anne.Ainsi, la courbe dadoption du LTE par la population en 2012 fut exponentielle ; en tmoigne lacquisition dun million de clients LTE parDocomo en moyenne entre juin et septembre 2012.

    Avec le LTE, les utilisateurs profitent dun dbit montant et dun dbitdescendant largement suprieurs ce dont ils bnficiaient jusqualors,tandis que la latence est significativement rduite. La combinaison deces trois amliorations est le catalyseur dusages diffrents que lonpeut dj observer sur le terrain. Ainsi, la consommation de tlvisionmobile en haute dfinition, les services voix enrichis ou encore les jeuxen ligne se gnralisent. En consquence, si la consommation moyennedes smartphones 3G aux Etats-Unis, en Core du Sud et au Japon sesituait lgrement sous 1 Go par mois, elle a dj doubl pour les utili-sateurs de smartphones LTE, et mme quadrupl pour atteindre 4 Goen moyenne par mois chez ceux qui font un usage intensif de leurmobile pour accder la tlvision haute dfinition.

    Augmentation du trafic et des usages Laugmentation du trafic et des usages va bien au-del de la 3G,

    avec la TVHD en premire ligne. Ce changement dusage est structu-rant pour loprateur, qui voit son trafic mobile crotre de manire expo-nentielle du fait de la multiplication des utilisateurs LTE et de leurconsommation moyenne, elle-mme dj en forte croissance. Unoprateur sud-coren a ainsi vu son trafic mobile LTE multipli par dix

    en moins dun an et dj dpasser la totalit deson trafic 3G ! Par ailleurs, loffre LTE a eu pourconsquence de faire migrer de nombreux clients du rseau 3G versle rseau LTE, librant des ressources capacitaires en 3G. Les utilisa-teurs restant en 3G ont donc profit dune meilleure performance durseau qui sest traduite par une consommation accrue du rseau3G par utilisateur.

    En ce qui concerne les dbits montants et descendants pour lessmartphones, lasymtrie mesure est plus forte en LTE quen 3Gjusqu prsent : on passe en moyenne dun coefficient 8 (huit foisplus de trafic descendant que montant) un coefficient 14. Il sembledonc que le streaming vido soit lusage prdominant. Le coefficientdescend 5 dans le cas de laccs via une cl LTE o le service peer-to-peer est cette fois prpondrant. On doit cependant sattendre une monte en puissance du trafic montant dont lexprience estunique avec le LTE. Ainsi, en octobre dernier, on a pu mesurer, lorsdun concert gant en plein air, que 45 % du trafic montant provenaitde terminaux LTE. Qui na pas envie de filmer Madonna en concert etde partager sur le champ la vido sur les rseaux sociaux ?

    Lautre dfi non moins redoutable relever dans le rseau estlexplosion de la signalisation. En effet, limpact du lancement duLTE ne sanalyse pas seulement au travers du dbit, mais ausside la signalisation, dont nous avons, l aussi, pu constater lacroissance exponentielle. Le volume de signalisation a t multi-pli par dix chez certains oprateurs, qui ont d redimensionnerleur cur de rseau pour pouvoir contenir cette vritabletornade.

    LTE-Advanced et voix sur LTE en mobilit (IMS) : dj des ralits

    Face cette explosion des besoins en bande passante, les opra-teurs envisagent, dans ces pays, la mise en place de technologiesinnovantes, lorsque ce nest pas dj fait. Ainsi, au Japon, Docomo arcemment annonc le dploiement du LTE-Advanced , qui permetdagrger plusieurs bandes de frquences pour dmultiplier la capacit du rseau. Au niveau du cur de rseau, les oprateurs quiont dploy une plateforme IP Multimedia Subsystem (IMS) ont pumesurer la diffrence des problmatiques entre les services pour latlphonie fixe et ceux pour la tlphonie mobile.

    Un cur IMS enregistre, par exemple, six fois plus de requtes dela part dun smartphone LTE que de la part dun terminal fixe. Demme, les profils et identits des utilisateurs mobiles sont beaucoupplus complexes grer ils sont en mobilit que dans le monde dela tlphonie fixe.

    Enfin, les terminaux mobiles ont des comporte-ments en matire de connectivit au rseau trsdivers entre eux et au cours du temps.

    (1) Nokia Siemens Networks est spcialiste mondial duhaut dbit mobile et a sign 79 contrats commerciaux LTE ce jour. Il est le seul quipe-mentier fournir la technologie LTE aux principauxoprateurs en Core du Sud et au Japon.

    EPar Alain FERRASSE-PAL, prsident directeur gnral, Nokia Siemens Networks France

    Il semble que le streaming vido soit lusageprdominant. Qui na pas envie de filmerMadonna en concert et de partager sur le champla vido sur les rseaux sociaux ?

    14 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

    Suite page 44

  • Guerre des brevets :pourquoi tant de haine ?

    anne 2012 a t marque par un match judiciaire haute tension devant les tribunauxentre les deux gants de l'lectronique, Apple etSamsung. L'amricain accusait le coren d'avoircopi ses brevets pour la conception de sa

    gamme de smartphones Galaxy. En aot 2012, Samsung avait tcondamn une amende record de 1,5 milliard de dollars par un jury dutribunal de San Jos, en Californie. Dernier pisode en date de ce feuil-leton rebondissements : cette norme amende a t rduite de moiti,dbut mars, par la juge Lucy Koh, San Jos

    Les deux groupes sont loin d'tre les seuls ferrailler sur ce terrain dela proprit intellectuelle. Tous les industriels du secteur du tlphonemobile ou presque sont aujourd'hui en conflit les uns avec les autres. Fin2012, Apple avait par exemple plus de 140 procs en cours un peupartout dans le monde, avec Samsung, donc, mais aussi Motorola etNokia. Ce dernier s'oppose BlackBerry, et au tawanais HTC. Blackberryse bat contre Motorola, Sony contre LG et Samsung...

    Ces guerres de brevets ont exist dans toutes les industries de tech-nologie mergentes : la conception des bateaux vapeur, des aronefs,des voitures, et mme des couches-culottes... , rappelle Kevin Rivette,spcialiste de la proprit intellectuelle, la tte du cabinet de conseil

    californien 3LP. La spcificit des tlcoms, c'est que les affrontementsse droulent une chelle mondiale. Et que la production de l'innovationn'est pas concentre dans les mains de quelques groupes, mais clateentre des multitudes de socits , ajoute-t-il.

    Elaborer des normesPourquoi l'industrie du mobile en est-elle arrive l ? Trs rapidement

    dans l'histoire de son dveloppement, il a fallu que les concepteurs detlphones s'entendent pour que leurs technologies soient interopra-bles. Les industriels ont d se mettre autour de la table pour laborerensemble des normes [le GSM, l'UMTS, etc.] , raconte Cyrille Amar,

    avocat du cabinet Lavoix, Paris.Ces normes sont constitues d'un ensemble de spcifi-

    cations techniques qui impliquent des technologiesprcises, donc potentiellement des brevets. Ces

    derniers sont dits essentiels , car incon-tournables pour se conformer la norme. Pour

    permettre une adoption la plus large possible dela norme par lindustrie, les dtenteurs des

    brevets essentiels se sontdonc engags n'exiger que

    des rtributions (des royalties) raisonnablespour l'usage par des tiers de leurs innova-tions. C'est ainsi qu'est apparue la notion de brevets Frand (pour Fair,reasonable and non-discriminatory ).

    Cela a fonctionn pendant la premire moiti des annes 1990 ,raconte Me Amar. Les premiers procs apparaissent lorsque des acteursdes premires normes mobiles (la 2G et la 3G) commencent sortir dumarch de la tlphonie (ainsi de Bosch, de Philips, dAEG...).Et exiger, pour certains, une revalorisa-tion de leurs paquets de brevets auprsdes nouveaux entrants sur ces marchs(Sony, Samsung, LG, Apple...). Aumotif que leurs efforts antrieursde recherche et dveloppement neseraient pas justement valoriss.Ou par pur opportunisme, commeles amricains Qualcomm ouInterDigital, de gros dtenteurs debrevets essentiels, qui sont ainsi aucoeur de bagarres avec les fabricants Nokia,Samsung, etc., pour faire valoir leurs droits.

    Armes de dissuasionLes nouveaux entrants protestent, les sommes exiges par leurs

    adversaires pouvant atteindre plusieurs dizaines de dollars de royalties par appareil. Au premier rang desquels Apple, qui n'a pas debrevets essentiels, mme s'il a dpos beaucoup de brevets se rappor-tant au design ou l'ergonomie de ses produits , rappelle Me Amar.

    Entre autres procdures, Motorola exige une rvision de la valeur deses Frand, Apple et Microsoft protestent auprs de la Commission euro-penne qui a ouvert une enqute... Les brevets Frand n'ayant pas de dfinition juridique, tout cela s'apprcie devant les tribunaux, dans desbatailles interminables.

    Si la bataille des brevets a encore gagn en intensit ces derniersmois, c'est parce que la concurrence sur le mobile s'est exacerbe. Etqu'accuser un autre de violation de brevet, c'est un moyen de lui faireperdre du temps et de ternir son image. C'est ce qui se joue dans l'affrontement Apple/ Samsung. Il y a aussi, en arrire-plan, un bras de ferentre Apple et Google, l'diteur du systme d'exploitation pour mobilesAndroid, quutilise Samsung dans la plupart de ses smartphones. Dans cecadre, les brevets sont utiliss comme des munitions, voire des armes dedissuasion. Plus on en amasse, plus on acquiert des moyens de pression , explique l'inventeur franais Jacques Lewiner. Ce qui compte,c'est moins le contenu des brevets certains font des centaines depages, personne n'y comprend rien que leur nombre. Il sagit d'impressionner l'adversaire , selon Christophe Fourtet, directeur scien-tifique de la socit SigFox, et expert reconnu des radiofrquences.

    Comment tout cela va-t-il se terminer ? La situation est chaotique,mais quand un secteur gagne en maturit, les innovations sont reconnues[par les tribunaux], les industriels finissent par s'entendre et signer desaccords , pronostique Kevin Rivette.

    www.lemonde.fr

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    Si la bataille des brevets a encore gagn en intensit ces derniers mois, c'est parceque la concurrence sur le mobile s'estexacerbe. Et qu'accuser un autre deviolation de brevet, c'est un moyen de lui faireperdre du temps et de ternir son image.

    Par Ccile DUCOURTIEUX, adjointe au chef du service conomie au quotidien Le Monde

    LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 15

    LE PANORAMA MONDIAL

  • Dossier

    16 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013

    4G-LTE aux tats- Verizon Wireless : le plus grand rseau 4G du mondepar Rob ROSENDAAL,directeur des affaires publiques et rglementaires EMEA, Verizon Enterprise Solutions

    est le 5 dcembre 2010 que Verizon Wireless a inaugurson rseau 4G LTE. Ce rseau, le plus tendu aux Etats-Unis et mme dans le monde, couvre ce jour

    273 millions de personnes sur 486 zones de couverture, soit 89 % dela population amricaine. Et ce nest pas fini. Dici quelques semaines,sa couverture 4G sera quasiment la mme quen 3G, mais avec unevitesse de connexion dix fois suprieure. Car la 4G est la 3G cequune autoroute vingt voies est une route nationale Dans lemonde 4G, tout se passe plus rapidement : envoyer une photo haute-dfinition, regarder un flux vido, tout va presque dix fois plus vite quen3G. Finies les lentes et rptitives mises en mmoire tampon !

    La 4G va bouleverser le monde des entreprisesLa 4G va permettre aux entreprises et aux particuliers de bnficier

    des produits et des solutions les plus innovantes et va, ipso facto, refa-onner notre faon dutiliser les services de communication. Notreexprience mobile avait dj t bouleverse par les applications surles smartphones, et par la golocalisation. Dornavant, cest la totalitde lactivit conomique que la 4G va mtamorphoser, en permettantlinnovation une chelle jusqualors inconnue. Un exemple ? Les entre-prises vont pouvoir utiliser des solutions collaboratives, comme leMachine to machine (M2M), qui leur permettront dtre plus efficaces,tout en amliorant leur retour sur investissement. Les technologies delinformation et de la communication (TIC) sont dj au coeur de touteentreprise qui russit, et le secteur des TIC aux Etats-Unis est classdans les dix premiers au monde. Selon un rcent rapport du McKinseyGlobal Institute, lintgration des TIC dans la chane de production indus-trielle a lanc un processus de convergence dans la chane de fabri-cation en permettant la fusion de fonctions et de systmes jusquprsent spars, dgageant ainsi de nouvelles capacits dinnovationau sein de lentreprise. En mettant les hommes, les procdures et latechnologie au diapason, les industriels vont pouvoir atteindre desperformances encore plus leves, innover de faon plus efficace,modifier plus rapidement leurs gammes de produits, mieux valoriserleurs ressources, et exploiter de nouvelles opportunits.

    Linvestissement est massif dans les rseauxPour permettre ce cycle dinnovation continu, les oprateurs amri-

    cains de tlcommun