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IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT PROFESSEUR DES ECOLES Les activités ritualisées à l’école des petits BERTRAND Pierre Directeur de mémoire : Monsieur ALCANTARA Année 2007 N° de dossier : 06STA01283

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IUFM DE BOURGOGNE

CONCOURS DE RECRUTEMENT PROFESSEUR DES ECOLES

Les activités ritualisées à l’école

des petits

BERTRAND Pierre

Directeur de mémoire : Monsieur ALCANTARA

Année 2007 N° de dossier : 06STA01283

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Sommaire

Introduction p.3

1ère partie : Qu’entendons-nous par " rituels " ? p.5

1. "Rites" et "Rituels" : d’une définition commune… p.5

2. .…à une définition spécifiquement scolaire. p.6

3. Les intérêts des rituels à l’école maternelle. p.9

4. Les écueils à éviter et les remédiations possibles. p.10

2ème partie : Que nous apprennent les textes officiels ? p.11

1. Les rituels dans les programmes depuis 1986. p.11

2. Les I.O. de 2002 et les documents d’accompagnement. p.12 2.1. Les I.O de 2002 2.2. Le document d’accompagnement : « Pour une scolarisation

réussie des tout-petits ».

3. Les compétences développées par les rituels en P.S. p.15

3ème partie : Quels sont les rituels pratiqués chez les petits ? p.17

1. Les rituels scolaires p.17 1.1. Les conditions matérielles

1.2. Les rituels de "regroupement"

1.3. La participation des enfants

2. Les rituels sociaux p.25

3. Les rituels de transition p.30

4ème partie : Doit-on faire évoluer les rituels ? p.33

1. Les rituels en T.P.S./P.S. p.33

2. Les rituels dans le cycle I P.34

Conclusion p.35

Bibliographie p.37

Annexes p.38

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Introduction

" Faire l’appel, regarder le temps qu’il fait, se déplacer en imitant le petit train, réciter des comptines, aller aux toilettes…".

Chaque jour, à la même heure, ces activités sont pratiquées par de nombreux élèves de l’école maternelle et notamment par les enfants de petite section. Ces temps collectifs rassemblent les enfants autour de leur enseignant dans un coin de la classe ou au sein d’un autre lieu. Les élèves répètent verbalement et reproduisent manuellement certaines actions.

Comment qualifier ces activités quotidiennes en regard des autres moments pédagogiques ?

Nous désignons ces activités répétitives de « rituels ». Ce terme fait partie du vocabulaire quotidien des enseignants de l’école maternelle, et il est généralement inscrit à l’emploi du temps de la classe. Les rituels sont définis comme des séances régulières d’enseignement qui contribuent au développement des apprentissages scolaires indispensables à l’éveil de l’enfant, mais également, ils participent à enrichir les savoirs et savoir-faire sociaux utiles à toute collectivité. Ce sont des temps collectifs où chaque enfant doit trouver sa place parmi ses camarades tout en intériorisant les apprentissages dispensés.

Le début de ma réflexion sur ce thème des rituels résulte de mon année de professeur des écoles pré-recruté en classe de C. P. Je me suis aperçu qu’il était nécessaire de mettre en place certaines activités ritualisées pour ces enfants sortant de l’école maternelle afin de poursuivre leur structuration du temps scolaire.

Puis, au cours de cette année de formation à l’IUFM où j’enseigne une fois par semaine (stage filé) dans une classe de tout-petits et petits, les rituels ont pris une toute autre dimension pour moi. Pour ne pas ressentir une utilisation routinière et approximative des rituels, je me suis alors posé quelques questions essentielles :

Quels sont les rituels pratiqués dans les classes d e petite section de

maternelle ? Quels sont leurs objectifs ? Et quel e st le rôle des activités ritualisées dans les apprentissages ?

Au fur et à mesure de ma réflexion, j’ai constaté l’influence de la pratique

quotidienne des rituels à l’école dans le développement de l’enfant. Ce qui m’a conduit à approfondir et à formuler des objectifs et des contenus d’enseignement dans le but d’établir une progression de certains de ces rituels au cours de l’année scolaire. Tout au long de ce mémoire, j’ai pour objectif de retranscrire mes recherches sur les rituels et de les situer dans une perspective d’apprentissage en accord avec les Instructions Officielles. Je tenterai de répondre à ce double questionnement de manière structurée en m’appuyant sur quelques auteurs et sur certaines analyses pédagogiques.

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La première partie de ce mémoire présente un bref rappel de ce que sont les rites et les rituels dans nos sociétés, pour ensuite définir les rituels dans l’enseignement scolaire dans le but de comprendre l’intérêt des enseignants à les mettre en œuvre au sein de leur classe. La deuxième partie est davantage institutionnelle puisqu’elle reprend les passages où les rituels sont mentionnés dans les Instructions Officielles de 2002 et dans les documents d’accompagnement. Elle aborde les objectifs et les compétences mis en œuvre au sein des différents domaines disciplinaires. En ce qui concerne la troisième partie, une analyse précise de la classification des rituels est effectuée. Il s’agit, d’abord, de définir chaque item de cette classification, pour ensuite décrire concrètement les différentes activités ritualisées présentes à l’école des petits en dégageant leurs objectifs et leur organisation spatiale, temporelle et matérielle.

Ce qui amène à une dernière partie qui traite de l’évolution des rituels dans une même classe et au sein du cycle des apprentissages premiers.

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1ère PARTIE : Qu’entendons-nous par "rituels" ?

Nos représentations personnelles sont souvent confuses lorsque l’on évoque la présence des « rites » et des « rituels » dans notre société. Certains d’entre nous font allusion à des images de cérémonies religieuses ou sacrées, alors que d’autres imaginent des pratiques mystiques dans des territoires lointains. Et, en ce qui concerne les rituels au sein du système scolaire, il est encore plus difficile de se faire une idée précise de leur rôle et de leur objectif. C’est pourquoi, au cours de cette première partie, une brève définition des termes de « rites » et de « rituels » sera effectuée, pour conduire à une approche de ce que sont les rituels à l’école maternelle.

1) "Rites" et "Rituels" : d’une définition commune …. Si l’on se réfère au Larousse de la langue et au dictionnaire Le grand robert de la langue française, le rite définit « l’ensemble des cérémonies et des gestes en usage dans une religion, prescrite par la liturgie ». Le terme de rite tirerait donc son origine des pratiques religieuses formulées par l’homme. Quelques siècles plus tard (XIXe), ce terme va s’enrichir d’une seconde définition: « une pratique réglée, invariable de caractère sacré ou symbolique et qui s’accomplit selon une coutume traditionnelle ». Cette nouvelle définition va prendre en compte la pratique sociale de l’homme où intervient une notion importante, le temps.

Les travaux d’Arnold Van Gennep1 expliquent cette approche temporelle en se centrant sur les célèbres « rites de passage ». Ces rites organisent et célèbrent les transitions qui ponctuent les grandes étapes de la vie. Ce sont des pratiques qui préparent et accompagnent le passage d’une personne d’un statut à un autre, d’un état à un autre. Par exemple, ils peuvent aider le passage de l’enfance au monde adulte.

Par la suite, un groupe d’auteurs2 a étayé les propos de Van Gennep, en avançant « 5 strates institutionnelles, correspondant à une construction sociale datée, qui s’est figée au cours du temps et qui persévère dans son être au travers d’une distinction fondée essentiellement sur des "âges scolaires" fantasmés ». Ces strates offrent l’occasion aux individus d’évoluer scolairement de manière identique : l’entrée à l’école maternelle, puis le passage à l’école élémentaire, le collège, le lycée, l’université. Les rites de passage contribueraient à nous faire avancer au cours de notre cursus scolaire selon un échelonnement du temps prédéfini.

1 Arnold VAN GENNEP, Les rites de passage, Emilie Nourry, 1909. 2 Jacques GLEYSE, Nathalie MARQUIE-PACULL, Murielle VALETTE, Céline MASOIN, Jean-Luc CANAL, Un survol introductif des rites de passage dans l’école publique en France. De l’institution à l’imaginaire ou l’institution de l’imaginaire, IUFM de Montpellier et Université Paul-Valéry de Montpellier, INRP, Biennale.

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Ainsi, le rite instaure une césure pour passer à autre chose. Il sert à assurer les étapes et les transformations de la vie de chaque personne. Les changements produit par les rites sont irréversibles, et structurent le temps passé et le temps présent. Cette analyse des rites nous autorise maintenant à définir ce que sont les rituels. Ils sont perçus comme « l’ensemble des rites d’une religion »3 ou comme « des pratiques réglées et organisées de manière habituelle et précise ». Au sein de nos sociétés, les rituels font partie intégrante de la vie humaine et peuvent intervenir dans la plupart des circonstances de notre vie. On distingue plusieurs types de rituels : les rituels sacrés (messe, prière…) ; les rituels profanes (vœux de nouvel an…) ; les rituels sociaux (politesse, discours de promotion…) ; les rituels privés (toilettes…). La pratique de ces rituels confère à l’homme un sentiment de sécurité et de maîtrise de sa propre vie. Il peut se reposer sur ces codes établis, ces règles immuables ou encore ces habitudes ancrées dans la société qui l’entoure.

De plus, la sociologie parfait cette définition en apportant un argument supplémentaire. Pour les sociologues, le rituel est « l’ensemble des comportements codifiés, fondés sur la croyance en l’efficacité constamment accrue de leurs effets, grâce à leur répétition ». Le fait de reproduire les mêmes gestes, de répéter les mêmes paroles, de se comporter sans se poser de question en fonction de situations sociales déterminées sécurisent chaque individu4. La répétition conduit à corriger ses maladresses dans le but d’accéder à une autonomie de plus en plus grande.

Enfin, pour les sociologues, tout rituel doit être pensé et formulé afin que chaque individu puise de nouvelles ressources pour l’accomplir. Il est essentiel que la ritualisation d’une pratique émane d’une construction sans cesse reconduite. Au sein du système scolaire, les rituels sont menés par l’enseignant avec ce souci de progressivité. C’est ce que nous allons discerner au cours de cette seconde moitié d’analyse.

2) … à une définition spécifiquement scolaire :

Les rituels à l’école maternelle publique ne revêtent pas un caractère religieux, mais ils sont des situations collectives où les règles, les habitudes organisent la vie dans la classe et hors de la classe. Ils sont établis en fonction de plusieurs paramètres : l’espace et le temps ; les compétences et les objectifs ; le matériel à manipuler par les élèves.

Précédemment, nous avons repéré les différentes formes que peuvent

prendre les rituels dans notre société. Nous allons faire de même avec les rituels à l’école maternelle. Certains auteurs distinguent les rituels (activités fonctionnelles), des activités ritualisées ; d’autres différencient les rituels sociaux qui aident le fonctionnement de la classe, des rituels qui constituent des temps de classe. J’ai fait le choix de répartir ces activités ritualisées sous 3 appellations différentes.

3 Le grand Robert de la langue française. 4 cf. Erving Goffman, Les rites d’interaction, Paris, Minuit, 1994.

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- Les rituels scolaires : ce sont des activités qui constituent des temps de classe et qui suivent une progression précise. Les enfants sont en situation collective de travail avec l’enseignant (l’appel, la météo…).

- Les rituels sociaux : ce sont des moments plus ou moins longs qui aident au bon fonctionnement du groupe classe et surtout qui rendent socialement autonome les élèves (l’habillage, les toilettes,…).

- Les rituels de transition : Ce dernier type de rituel ne constitue pas un temps de séances d’apprentissage social et scolaire, mais ce sont de courts moments langagiers formulés par l’enseignant ou les enfants et qui leur donnent des repères temporels. Ils comprennent par ces rituels qu’une nouvelle activité va avoir lieu et dans quel espace elle va se situer.

Cette classification est arbitraire et peut être discutée, elle n’a pas d’autre objectif que de hiérarchiser et de structurer les rituels à l’école dans un but explicatif. Toutes ces activités proposées et programmées par l’enseignant fondent des apprentissages précis où l’élève apprend à devenir un élève et un citoyen.

Laurence GARCION-VAUTOR5 a étudié des classes de maternelle en se posant une question : comment apprendre aux enfants de maternelle à sépar er le jeu du travail ?

Pour répondre à cette interrogation, elle s’est intéressée à un moment-clé de la journée, celui du regroupement des élèves à leur arrivée le matin. Ce moment est marqué par une série d’activités qui se répètent tous les jours, se sont les rituels (compter les absents, afficher la date…). Ils constituent des cérémonies qui permettent d’assurer la séparation entre le jeu et le travail, entre la maison et l’école. C’est ce que Donald WINNICOTT appelle « l’espace transitionnel » Les élèves doivent obéir à des règles qui ne sont pas les mêmes que chez eux, s’il y en a! Par ce choix pédagogique de différenciation du jeu et du travail, l’enseignant structure l’espace et le temps de l’enfant pour qu’il devienne un élève et un citoyen réfléchi.

Par ailleurs, le rituel remplit un objectif pédagogique fondamental qui est la recherche de l’autonomie de l’élève au travers du cadre collectif composé par l’ensemble des élèves. Les pratiques rituelles permettent d’inscrire l’action individuelle dans la réalisation collective. Lors des activités quotidiennes, l’élève ne peut en aucun cas régresser ou se mettre à l’écart. Il avance, non seulement comme les autres, mais avec les autres. Cependant, Il faut peut-être être plus « libéral », tolérer, surtout avec de jeunes enfants, des moments de régression, qui alternent de façon rythmique avec les phases de progression (d’où l’institutionnalisation de tels temps dans certaines classes sous forme de coins douillets, cabanes ou crèches). L’élève est soumis à un rythme d’exécution collectif où la fonction symbolique du rituel se montre très efficace pour rompre avec le rythme spontané de l’élève.

5 Laurence GARCION-VAUTOR du Centre Interdisciplinaire de Recherche sur l’Apprentissage et le Développement en Education (CIRADE).

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Marie-Thérèse ZERBATO-POUDOU ajoute que « le rôle du rituel est de rassembler les enfants pour regarder un objet social devenu un objet scolaire. C’est une situation de co-construction pour identifier un objet porteur de sens fédérateur du groupe, mis en évidence par l’adulte. » 6 Le rituel a une fonction symbolique importante, c’est un moment où il se passe quelque chose de particulier : comme en témoigne la position du corps dans le temps et l’espace face à l’enseignant et à l’objet social ou scolaire. Le groupe-classe forme alors une communauté tournée vers le même objectif.

Les rituels représentent des activités prévisibles puisqu’elles sont répétitives. Elles sont rejouées tous les jours de la même façon, permettant ainsi de faire connaître et reconnaître des savoirs à l’enfant. L’enseignant utilise ce qui est connu et maîtrisé, institue des repères qui fondent la sécurité affective et intellectuelle de l’élève. Les rituels sont là pour aider les enfants de langues étrangères (surtout les T.PS./P.S.) ayant parfois des difficultés à comprendre ce que dit l’enseignant, Ils leur laissent l’opportunité de suivre par mémorisation et anticipation certains moments de la journée. L’imitation par l’observation des autres enfants donne également, à ces enfants la possibilité de se repérer dans le temps et dans l’espace de l’école.

Mais les rituels se doivent de suivre une progression précise dans le temps, afin d’amener les enfants vers des savoirs de plus en plus nombreux. Les rituels ne doivent pas perdre leur dimension pédagogique. Marie-Thérèse ZERBATO-POUDOU confirme cette remarque en soulignant que « lorsque le rituel perd sa fonction symbolique, il devient routine ».

Pour remédier à cet inconvénient, l’enseignant a recours à ce qui est connu et maîtrisé chez ses élèves afin de pouvoir proposer un nouvel objet porteur de sens, ce qui déclenchera une prise de risque propice à la motivation et donc aux apprentissages7.

Cette remarque est un des points forts des Instructions Officielles de 2002 au sein du domaine disciplinaire « Vivre ensemble », à savoir :

« Lorsque tous les enfants se sont appropriés un ri tuel, il doit évoluer ou être remplacé. »8. Enfin, en petite section de maternelle, toute la journée représente quelque chose de fortement organisée, et les moments ritualisés sont là comme points de repères. C’est indispensable pour que les jeunes élèves s’approprient le fonctionnement de l’école. Ce qu’on apprend à 2 ou 3 ans dans les premiers mois de l’école concerne surtout des habitudes scolaires : regarder l’enseignant ; être tous ensemble à écouter ; être tous assis autour du tapis, en EPS ; être calme aux toilettes… C’est le « métier d’élève » dont parle Philippe PERRENOUD qui est l’enjeu des apprentissages : savoir que l’on doit répondre aux questions, qu’il faut rester dans le thème dont on parle… dans le cas de la conversation. Ce sont les premières règles du jeu scolaire qu’acquièrent les tout-petits.

6Marie-Thérèse ZERBATO-POUDOU, Comment devenir élève, entretien accordé à la REVUE EPS N°109 (septembre-octobre 2002). 7 Sophie BRIQUET-DUHAZE et Fabienne QUIBEL-PERINELLE, Les rituels à l’école maternelle. 2006 8 Là aussi, il y a une grande différence avec les rituels religieux qui n’évoluent que lentement et de l’extérieur.

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3) Les intérêts des rituels à l’école maternelle:

Les rituels scolaires, sociaux ou de transition représentent des activités collectives qui permettent à l’enfant d’acquérir de nombreuses compétences de savoirs et de savoir-faire, celles qui lui seront utiles plus tard, à l’école et en dehors de l’école.

Pour comprendre quels sont les intérêts majeurs des rituels à l’école, je m’appuie sur l’analyse de Jacqueline GHAOUI9. Les rituels apparaissent comme des situations riches et fonctionnelles et n’ont pas pour but de faire patienter les enfants présents en attendant d’éventuels retardataires. Au contraire, le rituel doit être l’occasion de proposer un moment privilégié et incontournable de la vie de la classe, dans la mesure où il peut bien souvent constituer un moment d’acquisition ou de pratique, ou encore un moment d’évaluation des acquis des enfants dans une situation très concrète, notamment en ce qui concerne l’expression orale.

On ne doit pas se contenter de voir au travers du rituel un unique travail d’imprégnation, peut-être à long terme, mais ne concernant que le moment collectif du début de matinée, et qui ne serait ni préparé spécifiquement, ni prolongé car limité dans le temps et dans ses finalités. En effet, si le rituel est totalement intégré au travail de la journée et évolue en fonction de celui-ci, on peut déceler en lui un intérêt et des fonctions plus riches sur le plan pédagogique. Les rituels permettent à mon avis :

-d’asseoir quelques règles de vie sociale . Les enfants apprennent à écouter celui qui parle, à lever le doigt pour demander la parole, à ne pas parler d’autre chose, à formuler des questions et des réponses… Cela créé un cadre sécurisant de travail. L’enfant apprend à devenir un être social.

-de structurer le temps et l’espace . L’enfant apprend à repérer des lieux précis pour comprendre quels sont les comportements et les actions qu’il peut mettre en œuvre. Il peut se projeter dans un futur à plus ou moins long terme, savoir à quoi s’attendre.

-de développer la mémoire, la confiance en soi et l’ autonomie par l’intériorisation de repères constants. L’enfant créé sa propre identité, sa propre personnalité.

-de développer des capacités d’anticipation utiles pour ne pas rester passif au sein de la classe.

-de faire naître la coopération avec ses pairs.

-de créer un climat affectif entre élèves et enseignant.

9 Jacqueline GHAOUI, collège des sœurs des Saintes-Cœurs, Sioufi-Beyrouth/Liban, Proposition de progression pour les rituels en maternelle.

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Par ailleurs, tous ces rituels présentent un intérêt pédagogique pour l’enseignant. Ce sont des temps de travail qui lui permettent de gérer l’hétérogénéité des élèves en différenciant les activités en fonction des aptitudes et des difficultés des élèves. Par exemple, le tutorat, le travail en groupe de besoin peuvent être des outils à la disposition de l’enseignant.

4) Les écueils à éviter et les remédiations possibles:

La mise en œuvre des rituels est reconnue par tous pour ces nombreux intérêts pédagogiques. Mais l’enseignant doit être vigilant à ce que le rituel soit toujours porteur de signification ; il ne doit pas devenir routine et ne doit pas perdre sa fonction symbolique, nous avait averti ZERBATO-POUDOU. Si cela arrive, c’est que certaines dérives ont eu lieu, comme celles qui suivent :

- les moments trop long d’où la possibilité et la nécessité de fractionner les rituels sur la journée.

- Les moments trop répétitifs qui engendrent une lassitude chez les enfants d’où le besoin de faire évoluer les rituels lorsque l’enseignant sent que les enfants ont atteint le savoir dispensé.

- Les moments où la majorité des élèves sont passifs. Il devient alors souhaitable que chaque activité soit faite par un élève différent. Le tableau des responsables ou celui des services peut être construit avec les élèves pour qu’ils puissent percevoir et anticiper le roulement des responsabilités.

- Les moments où celui qui sait participe et où celui qui ne sait pas n’écoute pas : d’où l’exigence de faire réaliser les rituels par un groupe hétérogène d’élèves (avec pour chacun une activité différente à réaliser sous le contrôle de l’adulte qui évalue les capacités et les difficultés des élèves), lequel communiquera les fruits de son travail au groupe-classe lors d’un regroupement.

Pour conclure cette première partie, je vous propose cette citation10 de Patrick BARANGER qui résume à elle seule ce que sont les rituels :

« Dans le monde scolaire, le rituel permet de s’approcher d’une vision du monde partagée par les adultes et les élèves, vision du monde qui lui donne un sens et qui donne une place à chacun dans la communauté scolaire. Dans le rituel, au travers de la gestuelle, de la mise en scène et des pratiques qu’il met en œuvre, c’est la dimension symbolique qui est en jeu… Le rituel crée un sentiment d’appartenance, le sentiment d’être une partie du groupe, dans un espace partagé. ».

10 Patrick BARANGER, Cadres, règles et rituels dans l’institution scolaire, Presses universitaires de Nancy, année, pagination.

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2ème PARTIE : Que nous apprennent les textes officiels ?

Cette seconde partie a pour but de légitimer la pratique des activités rituelles au regard des programmes officiels. La recherche des objectifs et des compétences au travers des cinq domaines d’activités de l’école maternelle prendra une place importante dans l’analyse qui suit. Auparavant, un bref historique des rituels dans les instructions officielles de 1986 et 1995 sera développé.

Pour ce faire, l’ouvrage rédigé par Sophie BRIQUET-DUHAZE et Fabienne QUIBEL-PERINELLE11 sera mon interlocuteur privilégié dans ce compte-rendu. En effet, en consultant leur livre, il m’a semblé que ces deux pédagogues ont exposé avec beaucoup de simplicité les principaux éléments intéressants sur lesquels réfléchir.

1) Les rituels dans les programmes depuis 1986.

Mon propos se limite à constater la progression des rituels dans les programmes au cours de ces dernières années.

En 1986, les orientations pour l’école maternelle définissent les objectifs. Pour chacun d’eux, un passage décrit précisément ce qui concerne les activités de rituels : -« Le premier objectif est de scolariser : l’enfant apprend à se retrouver dans des lieux inconnus, qu’il visite et parcourt ; il établit des repères qui organisent l’espace, qui distinguent le temps de l’école et le temps de la maison. Sa vie est ponctuée d’habitudes, de rythmes et de rites nouveaux. » -« Le deuxième objectif est de socialiser : des habitudes collectives s’installent, les enfants s’y intègrent : ils déplacent et rangent des matériels, procèdent chaque jour à des contrôles et à des mesures (observation du temps, des présences ; arrosage des plantes, nourriture d’animaux). »

En 1995, les objectifs sont plus largement définis et les activités qui s’y rapportent sont décrites principalement dans le cadre du domaine « découvrir le monde » :

« Les activités proposées à l’enfant ont pour but de le conduire à exercer et à développer ses capacités motrices, affectives, relationnelles et intellectuelles. Il apprend à identifier des sensations et des émotions, à se mouvoir de façon de mieux en mieux adaptée dans un espace et un temps donnés, dans un environnement de plus en plus large.

(…) Le temps qui passe : -découverte des rythmes temporels (journée, saison, année) ; -appréciation progressive des durées ; 11 Sophie BRIQUET-DUHAZE et Fabienne QUIBEL-PERINELLE, Les rituels à l’école maternelle, 2006.

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-acquisition des systèmes simples de repérage du temps (jours de la semaine, quantièmes, mois, années) ; -utilisation et fabrication de calendriers, agendas, chronologie ; -organisation du passé proche et du passé plus lointain (repérage des évènements les uns par rapport aux autres). »

Les programmes de 1986, comme ceux de 1995 ne font pas mention du terme de rituel, seul l’emploi du mot rite est attesté. Néanmoins, cela ne signifie pas que les directives ministérielles ne font pas référence à ce type de pratique pédagogique. En effet, la définition des rituels se retrouve tout au long de ces quelques paragraphes.

Il est dit que les enfants doivent trouver leur rythme dans un nouveau temps de travail lié à l’école et qu’ils doivent comprendre les nouvelles habitudes de fonctionnement d’un espace inconnu. Les élèves de maternelle ont ainsi pour perspective de devenir des êtres scolaires et sociaux dotés de facultés d’adaptation dans des espaces et des temps différents.

2) Les I.O. de 2002 et les documents d’accompagnement.

Comme le soulignent les I.O. de 2002, « L’école maternelle a pour mission d’aider chaque enfant à grandir, à conquérir son autonomie et à acquérir des attitudes et des compétences qui permettront de construire les apprentissages fondamentaux. »

Pour parvenir à ce résultat, les enseignants de l’école maternelle ont la possibilité de s’appuyer sur une pédagogie où la pratique des rituels tient un rôle central.

Pourtant, aucun programme récent de l’école maternelle n’est établi clairement quant aux objectifs fixés par les rituels. Il faut effectuer une synthèse des points marquants des programmes de 2002 « Qu’apprend-on à l’école maternelle »12 et du document d’accompagnement « Pour une scolarisation réussie des tout-petits »13 pour avoir une vision de l’importance des rituels à l’école des petits. 2.1. Les I.O. de 2002.

Le terme de rituel ne revient que très rarement dans les Instructions officielles. Nous le découvrons au sein des domaines disciplinaires « Vivre Ensemble » et « Découverte du monde ». Egalement, il est fait allusion aux rituels dans le premier domaine développé par les I.O. : « Le langage au cœur des apprentissages ».

12 Bulletin officiel n°1, 14 février 2002. 13 Ministère de la jeunesse, de l’Education nationale et de la recherche, Direction de l’Enseignement Scolaire, Pour une scolarisation réussie des tout-petits, CNDP¨, collection Ecole, Document d’accompagnement des programmes, 2003.

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Nous avons vu dans les programmes précédents que la notion de rituel était associée aux repères temporels, aux repères spatiaux et à l’acculturation aux règles sociales et scolaires. Il en est de même pour ces nouveaux programmes puisque l’on retrouve au fil des pages de nombreuses recommandations sur ce thème.

Pour que l’enfant puisse passer du milieu familial au vécu scolaire, il est nécessaire d’acquérir la notion de temps . A l’intérieur du paragraphe « Le temps qui passe », à la page 122, il est dit :

« On comprend l’importance de l’organisation régulière de l’emploi du temps et des rituels qui marquent les passages d’un moment à un autre.

L’utilisation des instruments de repérage chronologique (calendrier) et de mesure de durées (sabliers, clepsydres, horloges…) est un moyen sûr pour conduire les enfants à une meilleure appréciation du temps. Leur usage régulier (rituels) est nécessaire dès la première année d’école maternelle ».

Egalement, afin que l’enfant se repère dans le temps, l’enseignant a le devoir de l’initier à un langage approprié par l’utilisation des marques verbales de la temporalité . Il est précisé page 68 :

« La construction de repères temporels est un aspect important du développement psychologique de l’enfant pendant sa scolarité à l’école maternelle. »

L’enfant doit, dans un premier temps, maîtriser les marques de l’énonciation pour comprendre la réalité présente qui l’entoure. Et c’est dans un second temps qu’il sera amené à s’approprier « les marques temporelles de relatives à l’usage du langage d’évocation » afin de structurer sa pensée future et passée.

Ensuite, au sein du domaine « Vivre ensemble », à la page 93, dans le paragraphe « Construire sa personnalité au sein de la communauté scolaire », il est dit :

« Il importe qu’à l’occasion de cette prise de contact avec l’école chacun puisse retrouver les repères qui jalonnent les espaces qui lui sont attribués (porte-manteaux, casiers…) […]. Les repères qui structurent le temps favorisent également l’entrée chaque jour plus autonome dans les activités qui sont proposées : le calendrier comportant des éléments concrets de repérage des jours, les symboles ou les objets qui situent les moments de la journée les uns par rapport aux autres. »

Donc, Il est nécessaire de faire entrer chaque jour les enfants dans un espace soigneusement aménagé afin qu’ils puisent des repères permettant de les sécuriser.

Et enfin, un dernier argument de poids est annoncé à la page 95, dans le paragraphe « Comprendre er s’approprier les règles du groupe » :

« L’appropriation des règles de vie passe par la réitération d’activités rituelles (se regrouper, partager des moments conviviaux…). Celles-ci peuvent être transformées dans la forme et dans le temps. Lorsque tous les enfants se sont appropriés un rituel, il doit évoluer ou être remplacé. »

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L’évolution du rituel sous entend une programmation et une progression de ses activités. Sans quoi, tout rituel devient une routine par la perte de sa symbolisation.

2.2. Le document d’accompagnement : « Pour une scolarisation réussie des tout-petits ».

Tout au long de ce texte de référence pour les enseignants de maternelle, il est question de l’intégration et du bien-être des enfants à l’école maternelle. Pour cela les activités rituelles sont parfois employées comme moyen pédagogique à la disposition de l’enseignant. Quelques extraits de ce document d’accompagnement vont être repris afin de mieux comprendre la portée de la pratique des rituels dans les classes de maternelle.

Les activités d’accueil des enfants au début de la journée constituent une étape importante. Les enfants ont besoin de se sentir tout de suite en sécurité ; une relation affective avec l’enseignant et l’ATSEM permet un engagement favorable dans les apprentissages scolaires.

A la page 16, dans le paragraphe « Un accueil réfléchi » : « Il convient de donner rapidement au tout-petit des points de repères

(adultes, autres enfants, espace, temps) dont il ne saurait se passer (…). Il est essentiel que le tout-petit ait eu (…) la possibilité de construire avec les adultes de référence une relation suffisamment forte et explicite pour qu’i se sente en sécurité. Cela passe par (…) la mise en place de rituels simples de contacts et d’appel. »

A la page 23, au sein de l’intitulé « L’accueil au quotidien » : « L’accueil est aussi un moment de langage, en fait le vrai moment des

rituels langagiers qui, avec les tout-petits, plus encore qu’avec les autres élèves, ne peuvent se limiter à l’appel des présents et à la météo du jour. Se saluer, se demander des nouvelles… sont des occasions de construire une relation langagière simple mais riche. Faire de l’accueil un rendez-vous régulier permet de commencer la matinée par un moment éducatif fort et efficace. »

Le domaine disciplinaire « Vivre ensemble » comporte un paragraphe à la page 32, intitulé « Les rituels et les règles de vie ». Ici, le rôle socialisant et scolarisant du rituel auprès de l’enfant est énoncé avec clarté.

« L’acceptation de l’autre celle du partage au sein du groupe peuvent être facilités par les rituels de politesse que l’enseignant instaure d’emblée. Ces rituels rendent moins agressifs les contacts et les échanges entre les jeunes enfants, ils médiatisent les relations immédiates. Il convient de construire progressivement les règles de vie dans lesquelles ils apparaissent comme des jeux agréables fondés sur la répétition de situations prévisibles. Les moments d’accueil et de départ (...), le lever de la sieste sont autant d’évènement attendus à l’occasion desquels les premiers rituels comportementaux et verbaux peuvent être découverts et utilisés. (…)

L’appropriation de ces règles de vie passe par la réitération d’activités qui permettent l’intégration active et symbolique. Les activités doivent évoluer et se transformer dans la forme et dans le temps. »

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3) Les compétences développées par les rituels en P.S.

Toutes les compétences de fin de cycle I formulées par les I.O. de 2002 sont à mettre en œuvre avec les enfants de maternelle, de la T.P.S. à la G.S., mais cette dernière sous-partie traite exclusivement des compétences développées par les élèves de petite section de maternelle par la pratique des activités rituelles. Ces compétences sont répertoriées en fonction des cinq domaines disciplinaires de l’école maternelle.

� Le langage au cœur des apprentissages : Les compétences de communication

-répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre dès la fin de la première année de scolarité.

-participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui, en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l’échange. Les compétences concernant le langage en situation

-comprendre les consignes ordinaires de la classe. -dire ce que l’on fait ou ce que fait un camarade (dans une activité, un atelier…).

Les compétences concernant le langage d’évocation -rappeler, en se faisant comprendre, un évènement qui a été vécu collectivement (sortie, activité scolaire, incident…).

Les compétences concernant le langage écrit -savoir à quoi servent un panneau urbain, une affiche, un journal, un livre, un cahier, un écran d’ordinateur… -représenter un objet, un personnage, réel ou fictif.

� Vivre ensemble:

-jouer son rôle dans une activité en adoptant un comportement individuel qui tient compte des apports et des contraintes de la vie collective. -identifier et connaître les fonctions et le rôle des différents adultes de l’école. -respecter les règles de la vie commune (respect de l’autre, du matériel, des règles de politesse…) et appliquer dans son comportement vis-à-vis de ses camarades quelques principes de vie collective (l’écoute, l’entraide, l’initiative…).

� Agir et s’exprimer avec son corps: Au sein de ce domaine, une seule compétence est mise en jeu au travers des rituels de déplacements ou d’emploi du temps.

-Les enfants doivent être capables de se déplacer dans des environnements proches, puis progressivement dans des environnements étrangers et incertains.

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Ici, l’institution s’intéresse au repérage des lieux et de la maîtrise toujours plus grande des espaces inconnus.

� Découverte du monde: Les compétences dans le domaine sensoriel -décrire, comparer et classer des perceptions élémentaires (tactiles, gustatives, olfactives, auditives, visuelles). Les compétences dans le domaine de la matière et des objets -reconnaître, classer, sérier, désigner des matières, des objets, leurs qualités et leurs usages. Les compétences dans le domaine du vivant, de l’environnement, de l’hygiène et de la santé -reconnaître quelques caractéristiques du milieu. -connaître et appliquer quelques règles d’hygiène du corps (lavage des mains…), des locaux (rangement, propreté). -prendre en compte les risques de la rue (piétons et véhicules) ainsi que ceux de son environnement familier proche (objets et comportements dangereux). Les compétences dans le domaine de la structuration de l’espace -repérer des objets ou des déplacements dans l’espace par rapport à soi. -décrire des positions relatives ou des déplacements à l’aide d’indicateurs spatiaux. -décrire et représenter simplement l’environnement proche (classe ; école). Les compétences dans le domaine de la structuration du temps -reconnaître le caractère cyclique de certains phénomènes, utiliser des repères relatifs aux rythmes de la journée, de la semaine et de l’année, situer des évènements les uns par rapport aux autres (distinguer succession et simultanéité). -pouvoir exprimer et comprendre les oppositions entre présent et passé, présent et futur en utilisant les marques temporelles et chronologiques.

� La sensibilité, l’imagination et la création:

-utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation. -dire ce que l’on fait, ce qu’on voit, ce qu’on ressent, ce qu’on pense. -agir en coopérant dans une situation de production collective.

Enfin, ce serait une erreur que d’oublier les compétences transversales . Elles ne sont pas construites pour elles-mêmes. Elles impliquent le désir de connaître, l’envie d’agir dans un espace et un temps structurés. Il s’agit pour l’enseignant d’aider l’élève à acquérir des attitudes, des méthodes, des démarches favorables aux apprentissages, dans la pratique de l’activité mais aussi dans la vie sociale.

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3ème PARTIE : Quels sont les rituels pratiqués à l’école ?

Quels sont les rituels pratiqués à l’école ? Cette interrogation va permettre d’aller au-delà d’une définition générale des rituels dans l’enseignement scolaire et de leur légitimité au sein des programmes de 2002. Il est important, dans cette troisième partie, de détailler avec soin les différentes activités répertoriées par les enseignants sous le nom de rituel afin de dégager leurs objectifs et leur organisation spatiale, temporelle et matérielle.

Pour ce faire, je vous rappelle ma classification des rituels qui est le point d’appui central de mon analyse et de mon argumentation. Nous trouvons donc :

- Les rituels scolaires - Les rituels sociaux - Les rituels de transition

1. Les rituels scolaires. Ce sont des activités ritualisées qui sont collectives et qui ont lieu chaque jour dans un coin de la classe. (Photo n°1 : le coin des rituels scolaires ; annexe 1 page II) Elles permettent de développer des apprentissages précis qui convoquent des domaines différents en fonction de ce que l’enseignant souhaite faire apprendre. Nous avons comme rituels scolaires en petite section de maternelle : -La présence

-Les présents et les absents -L’appel

-Le calendrier (la date) -La météo -L’emploi du temps -La discussion du matin

Ces diverses activités sont souvent effectuées dès le matin lorsque les enfants arrivent dans la classe. De nombreux enseignants les qualifient de « regroupement » ou d’« accueil ». Cette seconde désignation est ambigüe puisque l’on peut la confondre avec le temps d’entrée des enfants à l’école, qui lui est un rituel social.

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1.1. Les conditions matérielles :

Tout d’abord, j’attire l’attention sur l’importance des conditions matérielles qui permettent de rendre ces moments d’apprentissage pleinement efficaces. Pour que les apprentissages aient lieu, il convient de mettre les enfants dans un cadre optimal d’écoute et d’attention. Pour ce faire plusieurs éléments sont à prendre en considération par l’enseignant, à savoir :

o L’organisation spatiale : l’enseignant doit veiller à mettre les enfants dans les meilleures conditions d’écoute et d’attention. Pour cela, les enfants doivent être assis en cercle sur des tapis, des coussins ou des bancs. Il est indispensable que chacun puisse voir la bouche et l’expression de celui qui parle.

o Le lieu pour l’affichage : il faut posséder un espace d’affichage à hauteur des élèves afin de faciliter la manipulation du matériel. Ce lieu est souvent situé dans le coin regroupement de la classe.

o La qualité de l’affichage : celui-ci doit avoir une graphie reconnaissable par les enfants. Il est commun d’écrire en majuscule en P.S. et M.S. et en majuscule, cursive et script en G.S.. Le choix des couleurs permet de donner du sens aux enfants. Ils visualisent avec plus de clarté les différentes parties de l’objet travaillé. Un affichage de grande taille est souhaitable puisqu’il sera davantage observable par les enfants.

o Les supports : il convient de construire certains de ces supports avec les enfants eux-mêmes. Ils leur confèrent ainsi une valeur affective supplémentaire. Néanmoins, il est douteux que tous puissent être créés avec les élèves.

De plus, Philippe MEYRIEUX parle de « différenciation successive »en montrant qu’il faut veiller à varier les présentations et les supports pour empêcher que les enfants ne se lassent et pour permettre à chaque élève de s’approprier les notions selon son profil d’apprenant.

Cette remarque est cohérente mais il faut, tout de même, avoir à l’esprit que cette différenciation entre les enfants est difficile à organiser ! 1.2. Les rituels de "regroupement" : • La présence / l’appel / les absents et les présents :

La première activité rituelle largement pratiquée dans les classes de maternelle est celle du comptage des présences et des absences. Elle permet une mise en route progressive, une sorte de « réveil intellectuel » et surtout elle instaure une frontière entre la maison et l’école, entre le jeu et le travail. Il me semblait donc logique de commencer cette analyse par ces activités.

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Tout d’abord, il faut savoir que les enseignants ont l’obligation institutionnelle de faire l’appel à chaque demi-journée. « Les absences sont consignées chaque demi-journée da ns un registre tenu par le maître » (B.O. n°23 du 13 juin 1991).

L’enseignant peut profiter de ce moment obligatoire de la journée pour faire rentrer les enfants dans un certain nombre d’apprentissages. Il lui reste à construire une stratégie pédagogique cohérente avec les objectifs suivants :

-S’intégrer au groupe et marquer sa présence (se connaître et se reconnaître). -Connaître ses pairs par la mémorisation de leur prénom. -Entrer dans la vie de la classe en affirmant son identité et en respectant celle

des autres. -Comprendre ce qui se lit, se dit et s’écrit.

Cette stratégie pédagogique consiste à proposer quotidiennement trois

activités successives aux enfants. Ils devront adapter leur comportement individuel en tenant compte des apports et des contraintes de la vie collective.

� 1ère activité : « La présence »

Cette activité est de courte durée et elle marque le commencement du rassemblement des enfants dans un même lieu.

Les enfants, après avoir quitté leur manteau et leurs chaussures et avoir mis leurs chaussons, entrent dans la classe. Ils prennent sur une table leur étiquette de présence, où figurent leur photo et leur prénom, parmi celles des camarades de la classe. Puis chacun d’eux doit aller poser sa carte d’identité sur le tableau des présences et des absences (Photo n°2 : le tableau des présences et des absences; annexe 1 page II). Mais attention, il ne la pose pas n’importe où ! L’étiquette-présence doit être placée sous la rubrique « je suis à l’école ». Enfin, chaque enfant doit s’asseoir sur un des bancs en attendant ses camarades et l’enseignant. Une deuxième activité peut alors avoir lieu. Évolution possible : chaque étiquette de présence comporte une gommette de couleur, relative à un groupe d’appartenance, de sorte que les enfants peuvent ranger leur étiquette en fonction de leur couleur de groupe.

� 2ème activité : « L’appel »

L’enseignant prend le registre d’appel (Photo n°3 : le registre d’appel ; annexe 1 page III) et annonce le prénom de chaque enfant suivant l’ordre de la liste. À l’appel de son prénom, chaque enfant énonce une courte phrase pour marquer sa présence : « Je suis là ». Lorsque l’enseignant appelle un enfant qui n’est pas présent, les enfants peuvent répondre en disant « il ou elle n’est pas là ». Puis, l’enseignant dénombre un à un tous les enfants de la classe en leur touchant une partie du corps (développement affectif). Enfin une dernière activité est mise en œuvre.

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Évolutions possibles : - La phrase doit évoluer vers plus de complexité. Les enfants pourront dire « Je suis à l’école », puis « Aujourd’hui, je suis à l’école ».

- Egalement, la phrase concernant les absents évoluent, passant tour à tour de « il ou elle n’est pas là » à « il ou elle n’est pas à l’école et il ou elle est à la maison » à « il ou elle est à la maison. Il ou elle est malade ». Cette évolution contribue à développer un langage oral de plus en plus soutenu. - L’appel peut être fait dans l’ordre de la liste des enfants, ou dans un ordre contraire, ou d’abord les filles puis les garçons, ou encore dans un ordre dispersé. Egalement, les noms de famille peuvent être prononcés.

� 3ème activité : « Les absents et les présents » Cette dernière activité reprend et conclue les deux précédentes. Le support utilisé est à nouveau le tableau des présences et des absences. Un enfant vient prendre l’étiquette d’un de ses camarades absents dans la colonne « Je suis à la maison », verbalise le prénom de cet enfant et dit la phrase « Il ou elle n’est pas là ». Puis, le dénombrement des enfants absents est effectué en montrant chaque étiquette-présence. Evolutions possibles : - la phrase doit évoluer vers plus de complexité. Les enfants pourront dire « Il ou elle n’est pas à l’école » ou « Il ou elle est à la maison avec sa maman ». - Le dénombrement peut être fait par un enfant avec l’aide de l’enseignant. Les étiquettes de présence permettent aux enfants de faire le lien entre la maison et l’école, de s’inscrire dans ce qui est pour eux une nouvelle société que représente la classe.

Cette étiquette qui porte la photo et le prénom offre à l’enfant la possibilité d’affirmer son identité parmi celle des autres et ce dès le début de la journée. Il montre qu’il est présent à l’école mais aussi qu’il a reconnu son prénom et son identité. Il constate qu’il est reconnu par ses camarades et qu’il peut lui-même les reconnaître. Chez les Petits, les enfants font le lien affectif entre la maison et l’école : « Ici, j’ai ma photo, donc on me reconnaît, je suis accepté et j’existe au milieu des autres ce qui me permet d’appartenir au groupe. ». L’enfant se sent rassuré et en sécurité dans la classe, il peut alors prendre des risques dans les apprentissages proposés. J’ai remarqué que certains enfants mettent du temps à s’exprimer alors que leur langage est structuré et cohérent. Ils attendent le bon moment, ils observent leurs camarades, ils écoutent l’enseignant… et une fois rassurés, ils se mettent à parler et prennent des initiatives. • Le calendrier (la date) :

A la suite de ces trois premières activités de regroupement, le rituel du

calendrier est proposé aux enfants. (Photo n°4 : le calendrier ; annexe 1 page III)

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Le déroulement de ce moment est simple. L’enseignant demande aux enfants quel jour nous sommes, il prend la plaque avec le jour et la donne à un enfant qui vient la placer sur le support. L’enseignant fait de même avec l’écriture chiffrée et le mois. Enfin, les enfants rappellent la saison qui est en cours avec ses éléments de reconnaissance.

En Petite section de maternelle, ce rituel n’est pas indispensable puisque l’enfant n’a pas les capacités de mémorisation suffisantes pour connaître tous les jours de la semaine et pour les reformuler dans un ordre précis. Mais il présente deux intérêts majeurs pour moi :

• Tout d’abord, l’exploitation du calendrier contribue à s’imprégner d’un premier lexique temporel. Le calendrier sert en quelque sorte de "bain temporel", toute l’année il participe à une première approche lexicale des éléments qui seront étayés en M.S. Les enfants de cet âge sont incapables, à quelques exceptions, de connaître le jour ou le mois et ce à chaque jour de classe. Par contre, ils disposent des capacités mentales de mémoriser les jours de la semaine puisqu’ils peuvent répondre « mercredi » ou « lundi » à la question « quel jour est-on aujourd’hui ? ». Et de commencer à comprendre la signification des mots « aujourd’hui », « hier » et « demain ».

• Ce qui amène au deuxième axe, à savoir que l’utilisation du calendrier développe des représentations et des repères temporels. Les enfants cherchent certains éléments pour discerner tel jour ou telle saison. Par exemple, en cette deuxième partie d’année scolaire, les enfants sont capables de dire que l’on est « vendredi » lorsque je leur pose la question « quel jour est-on aujourd’hui ? ». Ils ont compris que je suis présent dans la classe que le vendredi. Cette imprégnation est vérifiable, puisqu’ils me répondent toujours « vendredi » lorsque je viens parfois le samedi matin. Du même coup, cela montre aussi quelles sont les limites de cette imprégnation. Également, Ils peuvent repérer les deux grandes saisons que sont l’été et l’hiver : l’enseignant et les enfants cherchent des critères d’identification permettant de développer un lexique approprié. Par exemple, en hiver il fait froid, comment doit-on s’habiller ? Ou : pourquoi mettons-nous un pull, un manteau en hiver… ? Évolution possible : L’apport d’une comptine sur les jours de la semaine est envisageable. Cette comptine développe par la même occasion le lexique des couleurs. L’enseignant amène une poupée et un enfant doit l’habiller chaque jour.

"Mon ours a 7 habits. Un gilet vert pour le lundi, un rose pour le mardi, un rouge pour le mercredi, un bleu pour le jeudi, un jaune pour le vendredi, un gris pour le samedi et un de la couleur blanche , c’est pour le dimanche."

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• La météo :

Les enfants aiment beaucoup ce rituel et attendent avec impatience la

question : « Quel temps fait-il aujourd’hui ? ». À cet instant, ils se mettent tous debout et regardent par la fenêtre le temps qu’il fait : s’il pleut, s’il neige, s’il fait du brouillard, s’il y a des nuages, s’il fait beau (soleil)… Ils décrivent ce qu’ils voient dehors : les feuilles mortes, les flaques d’eau, les arbres, les personnes qui peuvent passer dans la rue… Toutes ces descriptions concernant l’environnement extérieur sont formulées par des phrases courtes, par un lexique approprié et par un questionnement orienté de la part de l’enseignant. Enfin, un enfant vient placer l’aiguille du temps en face du symbole correspondant. (Photo n°4 : la météo ; annexe 1 page III)

Les élèves de petite section s’imprègnent d’un lexique, formulent des phrases syntaxiquement correctes et observent des repères temporels dus à la variation des conditions météorologiques d’un jour à l’autre.

Ils apprennent à observer un objet, en l’occurrence, le temps qu’il fait et à le matérialiser dans la classe sous une forme symbolique. Évolution possible : la progression de ce rituel est liée au questionnement formulé par l’enseignant. Il cherchera à amener les enfants vers un vocabulaire de plus en plus riche, vers des phrases plus complexes. Pour cela, la description de l’environnement extérieur sera introduite plus tard dans l’année. Au départ, les enfants doivent simplement être capables de percevoir les différents changements de temps possibles.

Enfin, j’émettrai deux remarques à propos de ce rituel précis :

Il n’est pas forcément judicieux de mettre en œuvre ce rituel le matin, lors du regroupement. En effet, si nous voulons simplement noter de manière globale le temps d’une journée, il vaut mieux le pratiquer en fin de matinée après que les enfants soient sortis en récréation et aient « ressenti » avec leurs sens le temps qu’il fait. Un deuxième intérêt apparaît, celui de mémoriser ses observations.

Ensuite, il serait souhaitable de garder une trace de cette météo fluctuante avec le découpage de symbole et leur collage sur un support au mur par exemple. • L’emploi du temps :

Cette activité peut avoir lieu à plusieurs moments de la journée. Le premier

moment se situe à la suite du rituel de la météo. Un deuxième moment peut prendre place après les différents travaux de groupe du matin, et enfin, en début d’après-midi.

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Le support de ce rituel est la photographie ou plutôt les photographies qui représentent chaque moment de la journée. Chaque activité produite dans l’école par les enfants a été prise en photo au début de l’année.

On peut ainsi voir les enfants en cours d’EPS dans la salle de motricité, dans les toilettes en train de se laver les mains, d’enlever leur blouson dans le couloir… (Photo n°5 : L’emploi du temps ; annexe 1 page IV)

Un enfant a pour tâche de prendre la photo au mur qui correspond au moment d’activité qui est en train de s’écouler et de verbaliser le lieu et l’action qui sont représentés (langage en situation ). Puis, un autre enfant fait de même avec l’activité qui va suivre (langage d’évocation ). La succession des scènes permet de structurer le temps qui passe. Les enfants ont la possibilité de situer les évènements les uns par rapport aux autres afin de savoir ce qui va se passer et où cela va se produire. Par exemple, les enfants comprennent qu’il va falloir se mettre en rang par deux pour se diriger vers les toilettes où ils vont faire pipi, puis se laver les mains…

L’emploi du temps ou la structuration du temps à l’école permet aux enfants de connaître les différents moments de la demi-journée, voire de la journée. Ce rituel n’offre pas que des repères de temps, mais également, il contribue à situer chaque activité dans un lieu bien précis. Il ne s’agit pas en petite section de mettre au point un emploi du temps hebdomadaire de toutes les activités. Les enfants ont juste besoin d’un repérage quotidien de ce qu’ils vont devoir faire. Cet emploi du temps, pour être intériorisé, doit être identique d’une journée sur l’autre. Cette activité a pour objectif de donner des repères temporels journaliers et d’acquérir la notion de succession des évènements d’une journée. Évolutions possibles :

- on peut augmenter le nombre de photos décrochées du mur pour accentuer la succession des évènements.

- On peut revenir sur des évènements passés en prenant des photos où les activités ont déjà été effectuées. • La discussion du matin : Ce rituel ponctue les activités du regroupement du matin. Peu d’enseignant le qualifie de rituel puisqu’il ne permet pas de travailler à partir d’un objet observable et manipulable. Cependant, certains d’entre eux qui pratiquent la pédagogie institutionnelle accepteront, me semble-t-il, de parler de rituel à propos d’un « Quoi d’neuf ? ».

Parce que cette phase présente ou répond aux critères des rituels que j’ai définis plus haut, je l’intègre au classement des rituels scolaires.

Les enfants développent de nombreuses compétences : être capable de

prendre la parole au sein d’un groupe, formuler des phrases correctes, être compris, savoir écouter celui qui parle, lever le doigt pour prendre la parole…

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Le déroulement est très simple dans son fonctionnement et difficile à mettre en œuvre avec des petits et des tout-petits. L’enseignant peut reprendre une remarque faite par un enfant lors de son arrivée à l’école (ce qu’il a fait à la maison, ce qu’il a vu dans la rue…), il peut amener la discussion sur un thème d’actualité précis (Noël, l’hiver, la galette, Pâques…), il peut parler d’un évènement de la classe (correspondance avec une autre classe, sortie prévue, voyage lecture…). L’enseignant pose une ou plusieurs questions sur un de ces sujets pour orienter les réponses des enfants. Puis, un dialogue de courte durée peut avoir lieu (pas plus de 5 minutes). Pour que tous les enfants adhèrent et s’impliquent dans ce rituel et que l’enseignant trouve une satisfaction dans son déroulement, il faut veiller en début d’année à penser à une stratégie de mise en route avec l’application de règles communes.

Puis, au cours de ce rituel, il ne faut pas oublier certains éléments : - Demander aux enfants de reformuler leurs phrases avec plus de clarté. - L’enseignant doit reprendre certaines phrases des enfants. - Laisser s’exprimer l’enfant qui parle, ne pas l’interrompre avant la fin de son

explication. - Ne pas hésiter à arrêter ce rituel dans le cas d’une écoute pénible. 1.3. La participation des enfants : L’enseignant peut faire participer les enfants de différentes manières :

Nous savons qu’il est coutumier de pratiquer ces rituels de façon collective , surtout au début de l’année afin d’imprégner et de mémoriser les étapes de travail. Il est également possible de pratiquer les activités rituelles en groupe hétérogène d’enfants pendant que les autres réalisent d’autres activités. Il est important de permettre au plus grand nombre de manipuler les étiquettes, les plaques du calendrier, les photos… et de verbaliser leur pratique. Il suffit de répartir les tâches entre les enfants, ce qui permet de stimuler les plus fragiles. Ils ont moins d’appréhension face à un groupe restreint.

Par ailleurs, une question importante mérite d’être formulée et analysée : Pourquoi certains enfants ne rentrent-ils pas dans ces rituels scolaires ? -Certains enfants manquent encore de maturité : je pense essentiellement aux tout-petits. -D’autres ne donnent pas de sens aux travaux proposés, leur utilité et leur fonction. Il est important que les enfants comprennent pourquoi la classe travaille sur tel objet. L’enfant doit être capable d’oraliser le travail proposé. -Il arrive que des enfants ne comprennent pas du tout l’activité, seulement à cause d’un lexique ambigüe. Les enfants d’origine étrangère sont souvent en difficulté face à un vocabulaire inconnu. -Ce sont des activités typiquement scolaires, qui ne sont pas pratiquées dans les familles. Donc, c’est quelque chose de nouveau.

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2. Les rituels sociaux. Les rituels sociaux, comme les rituels scolaires, sont des temps collectifs où tous les enfants sont en action au même moment. Ils sont pratiqués de façon quotidienne et reviennent presque tout le temps au même moment de la journée. Mais ces deux types de rituel se différencient sur deux points précis :

Tout d’abord, les rituels sociaux ne sont pas des temps d’apprentissage, au sens strict du terme. Ils n’intègrent pas les enfants dans une organisation "rigide" où des savoirs scolaires précis sont dispensés. Bien évidemment, l’enseignant doit veiller au bon fonctionnement de ces temps que l’on qualifie de sociaux. Les enfants apprennent davantage des savoir-faire et des savoirs utiles à leur autonomie au sein de la vie en collectivité.

Ensuite, les rituels scolaires sont pratiqués dans un endroit précis de la classe alors que les rituels sociaux sont effectués dans des lieux divers. On les retrouve aussi bien aux toilettes, dans les couloirs, ou dans la cours de récréation. Les espaces des apprentissages de savoir-être et de savoir-vivre sont multiples et variés, tout comme les temps disponibles.

Nous retrouvons comme rituels sociaux en petite section de maternelle : -L’accueil du matin -Le déshabillage/l’habillage -Le passage aux toilettes (pipi, laver les mains) -Les déplacements -La récréation -La sieste Ces différentes activités revêtent une autre particularité. L’enseignant de petite section n’est jamais seul lors du déroulement de ces moments éducatifs. En effet, une tierce personne est là pour l’aider ou l’accompagner, il s’agit très souvent de l’ATSEM, ou parfois d’un autre enseignant. • L’accueil du matin:

Le moment d’accueil marque une étape importante pour les enfants. Dès le début de la journée, ils ont besoin de se sentir sécurisé, d’avoir des rapports affectifs avec les adultes de l’école (enseignant, ATSEM, AVS…). Ce moment permet de faire passer en douceur l’enfant du cocon familial (peut-être pas pour tous les enfants) à l’école, du temps familial au temps social et culturel. Comme le souligne Anne-Marie GIOUX14 « Si rituel il doit y avoir, donnons-lui au moins un sens : une volonté de partager ensemble une nouvelle journée. »

14 Anne-Marie GIOUX, Première école, premiers enjeux.

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Au cours de ce temps, les enfants développent de nombreuses compétences, toutes aussi importantes les unes que les autres :

-il faut accepter la séparation avec la maman ou le papa. -il faut être capable de se repérer dans un espace matérialisé et aménagé. -Il faut répondre aux sollicitations de l’adulte (rituel de politesse entre autre). -il faut engager des habilités motrices indispensables à l’autonomie

(déshabillage/ habillage).

Ce temps d’accueil, dans l’école où j’enseigne se déroule de la manière suivante : les parents rentrent dans l’enceinte de l’établissement et accompagnent leur enfant jusqu’à la porte d’entrée où les attend la directrice. Ensuite, les T.P.S. et P.S. vont d’eux-mêmes traverser un couloir pour rejoindre l’ATSEM et moi-même. A cet instant, ils repèrent leur porte-manteau, matérialisé par leur photo, et enlèvent leur manteau et leurs chaussures pour mettre leurs chaussons (ce temps est repris plus bas). Enfin, ils peuvent pénétrer dans la classe après avoir reçu l’autorisation d’un adulte. Lorsque l’enfant parvient au bout du couloir, il formule une première marque socialisante : dire « bonjour ». Puis, au moment où il se retrouve près de son porte-manteau, un petit dialogue peut avoir lieu avec l’enseignant ou l’ATSEM. Ce moment de langage oral individuel permet de rassurer les enfants, de consoler ceux qui pleurent (ce qui est assez rare), de parler avec ceux qui ont quelque chose d’important à nous dire… C’est un premier contact langagier indispensable pour une entrée sereine de l’enfant dans la classe. Remarque : Si certains enfants arrivent à l’école en pleurant, les parents ont la possibilité de pénétrer à l’intérieur de l’établissement et de rassurer leur enfant avec l’intervention d’un adulte, qui joue le rôle de médiateur. Mais, en aucun cas les parents sont autorisés à accompagner leur enfant jusqu’à leur porte-manteau afin de ne pas perturber les autres enfants et de "casser" la symbolique de ce rituel. • Le déshabillage/l’habillage:

C’est un moment fort affectivement surtout chez les tout-petits. Ce sont les gestes qui signifient séparation ou retrouvailles. Les ritualiser va aider au changement de repères de l’enfant et créer un climat de confiance et de sérénité. Cette activité a lieu à de nombreuses reprises au cours de la journée : à l’accueil, aux toilettes, à la récréation, à l’heure des mamans et papas, avant la sieste, après la sieste, à la récréation, à la sortie.

Au cours de ce rituel, l’enseignant oriente les enfants sur les stratégies à adopter afin d’acquérir une autonomie. L’imprégnation d’un lexique vestimentaire et son association aux verbes d’action (enlever, poser, prendre…) constituent deux compétences à développer. Bien évidement, l’automatisation de cette action sociale demande du temps, surtout chez les tout-petits. Il ne faut pas aller trop vite et être en alerte face aux potentialités de chaque enfant.

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L’aspect individuel est important dans ce rituel puisque tous les enfants ne vont pas au même rythme. Un enfant qui apprend très tôt, dans son cercle familial, à être autonome se perçoit à l’école. Tout comme l’enfant qui aura acquis un début d’autonomie chez une assistante maternelle ou en crèche. Le rôle de l’école est aussi de donner le goût aux enfants de se débrouiller tout seul lorsqu’ils rentrent chez eux. Et c’est l’attente de nombreux parents qui n’ont pas (ou ne veulent pas) le temps de développer ce paramètre.

Enfin, le déshabillage et l’habillage sont un temps à part dans la journée de l’enfant et de l’enseignant. De nombreuses marques d’affection sont émises par l’enfant qui constate que l’on s’occupe que de lui pendant un court instant. Le dialogue est souvent plus calme et attendrissant. L’enseignant cherche à faire parler l’enfant, à lui faire structurer ses phrases. Cependant, un langage plus familier peut être émis. • Le passage aux toilettes :

Dans ma classe, l’organisation du passage aux toilettes s’effectue de manière collective. C’est donc une succession d’actions.

Les enfants arrivent dans le local, les filles d’un côté avec l’ATSEM et les garçons de l’autre avec moi. Une cloison est là pour respecter l’intimité des deux parties. Puis, ils se déshabillent avec ou sans mon aide et font pipi en attendant leur tour. Ils se rhabillent une nouvelle fois sous mon contrôle (tee-shirt bien rentré dans le pantalon et slip bien mis). Enfin, ils vont s’asseoir sur les bancs et relèvent les manches de leur pull.

Un second temps est programmé : laver les mains. Les filles ou les garçons vont se placer en face d’un robinet, se lavent les mains après que l’ATSEM leur est donnée du savon, égouttent leurs mains (« petite pluie ») et s’essuient dans les torchons.

Les Instructions officielles incitent à rompre avec une organisation collective de ce rituel. L’autonomie est peu développée et l’intimité de l’enfant est partiellement respectée du fait d’un passage collectif à un moment précis. Il qualifie ce passage d’un « archaïsme qu’il convient d’éliminer rapidement.»15.

Pourquoi le passage collectif aux toilettes est-il encore majoritairement dominant dans les pratiques ? La principale raison tient à la difficulté de mise en œuvre en fonction de la disposition des locaux par rapport à la classe. Les toilettes sont dans la plupart des cas éloignées du lieu des activités scolaires. La seconde raison vient d’une absence de réflexion sur l’autonomie de l’élève et de la répartition des tâches des adultes de l’école. Les enseignants préfèrent privilégier un mode de fonctionnement sur lequel ils peuvent se reposer et s’en remettre ainsi à une organisation qui a fait ses preuves.

15 Document d’accompagnement, Pour une scolarisation réussie des tout-petits.

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Ainsi, la gestion du groupe classe l’emporte sur le développement de certaines compétences qui pourraient amener l’enfant à être davantage autonome. La classe que j’encadre fonctionne d’après ce système du passage collectif des enfants aux toilettes. Et ce n’est pas pour autant que les élèves n’apprennent rien de concret. C’est un moment éducatif à part entière où l’enfant doit apprendre à contrôler ses envies de besoins naturels. Et la mise en place régulière de deux passages matinaux aux toilettes permet à l’enfant d’avoir un rythme biologique. Il est vrai que celui-ci résulte d’une imprégnation "forcée", mais en contrepartie il évite de nombreux désagréments au cours de la journée. Cela ne veut pas dire que les enfants n’ont pas le droit d’aller aux toilettes de leur propre initiative. L’ATSEM est là pour les accompagner et les rassurer. De plus, ils perçoivent la nécessité d’attendre leur tour et de respecter l’intimité de leurs camarades Par ailleurs, les enfants doivent être capables de connaître et d’appliquer quelques règles d’hygiène du corps, comme se laver et s’essuyer les mains. Le passage aux toilettes entraîne chez les enfants une prise de conscience de l’hygiène de leur corps. En outre, ils apprennent à respecter les lieux afin de les laisser propre en tirant la chasse d’eau et en ne mettant pas de l’eau de partout. • Les déplacements:

Les déplacements dans l’école permettent de passer de la classe à la salle de motricité, de la classe aux toilettes, de la récréation à la classe…Ils correspondent donc au changement d’espace et de temps d’activité.

Leur rôle est de contribuer à une gestion du groupe-classe, de coordonner les déplacements de chacun pour obtenir un déplacement collectif ordonné et unitaire. Dés le début de l’année, il ne faut pas le négliger. Les habitudes et les règles de fonctionnement s’apprennent très tôt. Sans quoi des dérives vont se créer et leur remplacement par des actions socialisantes demandera beaucoup plus de temps.

L’enfant a besoin d’apprendre à respecter ses camarades, ce que la mise en place des déplacements contribuent à le lui faire comprendre : on ne pousse pas, on attend son tour, on ne passe pas devant, on accepte de donner la main à quelqu’un…

Egalement, les enfants doivent intégrer les règles à respecter et pourquoi ils doivent les respecter : on ne court pas pour ne pas se faire mal ; on ne crie pas pour ne pas déranger les autres classes…

Un second rôle peut être envisagé, celui d’être perçu comme un repère temporel et spatial par les enfants. En se déplaçant d’une manière précise (chanson, mode de regroupement), les enfants anticipent l’activité et le lieu suivant.

L’organisation des déplacements est fonction des choix de l’enseignant. Pour ma part deux déplacements sont mis en œuvre dans ma classe :

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Le premier permet de se rendre de la classe aux toilettes. Les enfants font le petit train en se tenant par les épaules (plusieurs petits trains peuvent être envisagés) et chantent doucement une chanson. Le retour en classe se fait de la même manière.

Le second relie la classe à la salle de motricité. Les enfants sont regroupés par deux en se tenant la main (privilégier un T.P.S. avec un P.S.) et récitent une comptine ou mettent leur doigt devant la bouche pour ne pas faire de bruit. Idem pour le retour.

La répétition quotidienne de ces deux types de déplacement a permis de réduire les bousculades, les pleurs et les mécontentements. Et, les enfants prennent plaisir à se ranger par deux ou à faire le petit train, c’est devenu un rituel apprécié. • La sieste :

La sieste n’est pas intégrée dans l’emploi du temps de la classe de maternelle

pour permettre aux enseignants d’avoir du temps libre, comme le pensent certaines personnes. Bien au contraire, c’est un moment répondant à un besoin physiologique fondamental des jeunes enfants : 12 heures de sommeil quotidien pour des enfants de 3 à 5 ans et 14 heures pour des enfants de 2 ans. L’enfant récupère et se détend.

La sieste est proposée en début d’après-midi, dès le retour à l’école. L’enfant dort en moyenne 1h30.

Après avoir pris soin que chaque enfant se soit déshabillé (pantalon, collant, pull…) et soit passé aux toilettes, l’enseignant organise l’endormissement en essayant de passer auprès de chaque enfant. Ensuite, seule l’ATSEM reste pour surveiller la sieste et l’enseignant peut rejoindre sa classe pour pratiquer des activités décloisonnées.

Puis, vers 15h, certains enfants se réveillent ; l’enseignant est là pour les accueillir, les faire passer aux toilettes et les habiller. Ce temps privilégie l’aspect individuel pour donner le temps aux enfants de se réveiller. Il n’est pas souhaitable de réveiller tous les enfants d’un seul coup. Par ce rituel, l’enfant apprend à s’endormir dans une pièce où d’autres enfants sont présents. Il apprend à respecter les autres, leur sommeil, leurs rites d’endormissement, lesquels sont, comme on sait, très variables selon les individus. Il comprend que son réveil doit se faire en douceur et sans déranger ses camarades. • La récréation:

La récréation est un temps où les enfants apprennent à communiquer, à se confronter à d’autres enfants, à explorer un espace au plein air, en somme à se socialiser sans le truchement de l’adulte. C’est un moment et un espace qui permettent à l’enfant de dire et d’agir comme il le souhaite, au risque de voir apparaître une dynamique du groupe non réglée par l’adulte.

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Bien sûr, certaines règles ne sont pas transgressables et les enseignants sont là pour les faire respecter. Certaines écoles font le choix d’étaler dans le temps la récréation des différentes classes. Les enseignants ont leurs raisons, mais il dommage de ne pas permettre aux enfants d’échanger avec des enfants d’autres classes. Il est courant de voir les plus grands s’occuper des plus petits, de les aider à faire du toboggan, à jouer dans le sable…

3. Les rituels de transition.

Ce type de rituel est peu développé dans la littérature pédagogique. Aucune liste exhaustive de ces différents rituels n’est mentionnée. Il est donc difficile d’expliquer avec précision leur apport pédagogique au sein des classes de maternelle.

Néanmoins, il est certain que les rituels de transition jouent un rôle dans l’enchaînement des activités pratiquées. En effet, de nombreux enseignants utilisent ces instants, parfois sans se rendre compte que ce sont des rituels.

Ainsi, une analyse peut être entreprise afin de comprendre plus clairement

quels sont ces moments et quel est leur rôle dans les apprentissages.

Les rituels de transition consistent en des moments langagiers collectifs de courtes durées qui sont verbalisés par l’enseignant ou par les enfants et qui ne reviennent pas nécessairement au même moment d’une journée à l’autre.

Ces instants linguistiques ou communicationnels (gestes) apparaissent au début ou à la fin de certaines activités scolaires , ritualisées ou non.

Ils sont peu nombreux au cours de la journée, sont formulés à des moments opportuns et offrent aux enfants des repères précis.

Les rituels de transition ont pour objectifs :

� de donner aux enfants des repères spatio-temporels sur l’activité qui se termine ou qui va avoir lieu.

� de créer une anticipation chez les élèves. � de renforcer l’écoute et l’attention de chacun. � le retour au calme.

• Les comptines:

« Toc, toc, toc monsieur pouce », « une poule sur un mur », « Que fait ma main ? » sont des apprentissages scolaires indépendants de l’activité rituelle. La fonction des comptines est très diverse, par exemple, elles peuvent jouer leur rôle en phonologie. Ici, c’est une autre fonction qui est en jeu : celle de créer du lien social. L’enseignant apprend aux enfants quelques comptines regroupées au sein du domaine « Le langage au cœur des apprentissages ».

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Puis, il a la possibilité de se servir de ces comptines à des moments programmés, comme lors des rituels sociaux de déplacement, ou lors des rituels de transition.

Ces récitations jouées par les enfants sont instaurées à la fin ou au début de certaines séances de travail.

Dans ma classe, à la fin des rituels de regroupement (rituel scolaire), les

enfants choisissent sur le tableau des comptines deux comptines. (Photo n°6: le tableau des comptines ; annexe page IV). Elles sont ensuite récitées par toute la classe.

Les enfants comprennent que ce temps clôture le regroupement du matin et qu’une autre activité va avoir lieu. Ici, il ne s’agit pas de calmer les enfants ou de renforcer leur attention, mais de les faire anticiper sur ce qui va se passer en instaurant une césure.

L’emploi de ces comptines apparaît une seconde fois au cours de la matinée : après la récréation. Les enfants rentrent en classe après avoir posé leur manteau, s’asseyent sur les bancs dans le coin des rituels et choisissent à nouveau deux comptines.

Dans ce cas là, ce rituel de transition contribue au retour au calme et procure un apaisement des comportements qui manifestent de l’excitation. • Le regroupement collectif :

Le rituel du regroupement collectif a pour objectif de rassembler tous les enfants dans un espace précis. Pour ce faire l’enseignant emploie un moyen connu et pratiqué par l’ensemble des collègues : taper dans ses mains et annoncer clairement qu’ « il est temps de se regrouper » « de ranger », ou encore « de se mettre en rang ».

Ce rituel peut paraître anodin et pourtant il est très efficace à condition de ne pas l’utiliser n’importe quand et n’importe comment.

L’enseignant recourt à ce rituel aussi bien pour calmer ses élèves que pour les prévenir qu’une nouvelle activité va être proposée.

Ce rituel de transition est mis en œuvre dans diverses situations au sein de ma classe de tout-petits et petits : Tout d’abord, je tape des mains et je dis « maintenant on range et on va s’asseoir », lorsque je vois que les enfants ont suffisamment joué et que l’agitation de certains élèves risque d’entraîner les autres. Ils ont la possibilité de s’amuser au coin jeux ou au coin dînette lorsque leur travail individuel ou collectif est terminé. Ensuite, je tape des mains et je dis « maintenant on se regroupe dans le carré et on s’allonge » en guise de conclusion aux activités (souvent sportives) proposées en salle de motricité. Un carré de grande taille est matérialisé au centre de la salle et fait office de "maison" aux enfants. Enfin, je tape des mains et je dis « maintenant on rentre et on se met devant la porte des toilettes » pour annoncer la fin de la récréation. Les enfants comprennent qu’il est temps de rejoindre le couloir pour se dévêtir et aller s’asseoir dans la classe pour réciter une comptine.

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• La lecture d’album :

Lors de la lecture d’album, les enfants ont pris l’habitude d’entendre une phrase associée à une gestuelle qui marque l’écoute obligatoire et l’éviction du groupe pour l’enfant qui ne respecte pas la lecture.

Je qualifie cette petite phrase de "formulette" : « Chut, maintenant on ouvre bien grand ses oreilles pour écouter, on ferme sa petite bouche pour ne pas parler et on regarde ce que j’ai dans les mains ». L’énoncé de cette formulette permet aux enfants de comprendre qu’il est temps d’être calme et réceptif à ce qui va se passer. Je montre l’album ou l’objet livre qu’à la suite d’une attention complète de la part de tous les enfants. Ce rituel permet donc le retour au calme, le renforcement de l’écoute, mais aussi l’anticipation des enfants.

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4ème PARTIE : Doit-on faire évoluer les rituels ?

Tout au long de ce mémoire, la réponse à cette question a été avancée : Oui, les rituels doivent évoluer au cours de l’année de petite section de maternelle et tout au long du cycle des apprentissages premier s. La valeur des rituels est donnée en habituant l’enfant à vivre dans un temps organisé, avec des repères répétitifs, car l’enfant est sensible à la régularité, aux facteurs de sécurisation mais aussi en proposant des moments nouveaux, en ne s’installant pas dans la rigidité et l’immuabilité . Ainsi, l’enfant conquiert son autonomie en dehors des repères habituels, parce qu’il ose et s’adapte. Les instructions officielles de 2002 annoncent avec clarté :

« Lorsque tous les enfants se sont appropriés un rituel, il doit évoluer ou être remplacé »

Cette évolution ne peut se faire que si l’enseignant construit avec précision une programmation des différents rituels afin de les faire progresser . Les rituels peuvent être le point de départ d’apprentissages spécifiques. Ils peuvent être, également, l’aboutissement d’activités menées en ateliers ou des moments de synthèses des connaissances. Même si la pédagogie ne saurait être ramenée à une suite de programmations et de progressions, cette dimension doit être prise en compte si l’on souhaite que les apprentissages soient distribués dans le temps afin que les élèves soient conscients d’être en situation de constante acquisition.

1) Les rituels en T.P.S./P.S.

Ainsi, les rituels du début d’année, tant dans leur forme que dans leur contenu, sont différents des rituels menés en cours d’année et en fin d’année. La programmation construite au départ de l’année scolaire est un support indispensable aux changements dans le temps des rituels. L’enseignant visualise les objectifs et les compétences attendus à chaque période de l’année.

Deux cas de figure peuvent se produire : L’enseignant, qui a acquis une expérience avec le niveau de la classe dans

laquelle il enseigne, aura plus de facilité à percevoir à long terme les périodes de mise en place des rituels. Et, il aura l’avantage de connaître les signaux qui engagent une évolution du rituel. Mais, cela ne veut pas dire pour autant que sa

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programmation est parfaite puisque chaque classe, d’une année sur l’autre, n’a pas le même rythme de travail.

Puis, il y a l’enseignant qui débute. Celui-ci doit construire avec attention sa

programmation qui sera, de toute manière, amenée à changer. Il doit rester en alerte face au rythme d’acquisition des compétences par les enfants et choisir le meilleur moment à une évolution du rituel.

Chaque enseignant doit veiller aux signes d’essoufflement du rituel afin qu’il

ne devienne pas une routine. Mais, attention il faut laisser le temps aux enfants d’intérioriser correctement toutes les compétences développées par l’activité ritualisée. Chaque enfant doit prendre possession du rituel.

Enfin, il est possible de proposer aux enfants de nouveaux rituels en les intégrant à l’emploi du temps en cours d’année. Certains rituels requièrent l’acquisition de certains savoirs et savoir-faire avant d’être mis en œuvre.

2) Les rituels dans le cycle I. Les rituels de P.S. doivent être différents de ceux des autres niveaux du cycle.

Les discussions entre les enseignants, lors des réunions de cycle par exemple, ont pour objectif d’amener une cohérence dans la structuration des apprentissages dans chaque classe. (Annexe 4 page VIII, les rituels scolaires : progression de cycle I)

Une continuité dans l’organisation et le fonctionnement des rituels est

préférable d’une année sur l’autre afin que l’enfant ne perde pas les repères acquis l’année précédente.

Certains rituels peuvent être supprimés lorsque l’enseignant constate une

autonomie suffisante dans certaine tâche. Par exemple, en grande section, les enfants n’ont plus besoin d’aller collectivement aux toilettes, ils s’y rendent à leur souhait.

Certains des rituels sociaux sont les premiers à être abandonnés. On constate lors des visites dans des écoles différentes que certaines classes ont besoin de continuer la pratique des rituels sociaux puisque toutes les compétences de savoir-vivre ou savoir-être ne sont pas intégrées. Peut-être est-ce dû à une imprégnation qui demande plus de temps ou à un manque au cours des années précédentes.

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Conclusion

Les activités ritualisées sont abondantes au sein des classes de petite section de maternelle. Tout au long de la journée, elles sont pratiquées par des milliers d’enfants et d’enseignants dans le cadre de l’école. Les rituels scolaires, sociaux ou de transition n’ont pas d’autres objectifs que le développement cognitif et la recherche d’autonomie de chaque enfant. La répétition régulière d’actions motrices et intellectuelles contribue à l’épanouissement de plus en plus grand de l’individu au sein de la collectivité scolaire. L’action scolaire et sociale des rituels sur les enfants sont les deux points essentiels de cette pédagogie.

Au travers des rituels scolaires , l’enseignant amène les enfants à vivre des situations qui leur permettent d’intérioriser des apprentissages nécessaires à leur évolution intellectuelle : s’intégrer à un groupe, se reconnaître comme personne, développer un lexique, avoir des repères temporels, construire la succession des activités, formuler des phrases, verbaliser des actions présentes et futures…

Pour compléter la personnalité des enfants, l’enseignant profite de tous les moments où des apprentissages de "savoir-vivre" et de "savoir-être" peuvent être dispensés. Les rituels sociaux contribuent à la socialisation de l’être : connaître les règles de politesse et de fonctionnement collectif, appliquer quelques règles d’hygiène, savoir s’habiller, faire pipi, se déplacer convenablement, se repérer dans différents lieux, accepter des temps de repos… En ce qui concerne les rituels de transition , ils sont employés par l’enseignant pour structurer le temps et l’espace des enfants et pour leur faire accepter que certains moments de calme et d’attention sont bénéfiques. En petite section de maternelle , la plupart des apprentissages scolaires et sociaux se font par imprégnation, autrement dit les savoirs et savoir-faire sont répétés quotidiennement ou régulièrement au cours de l’année.

Ainsi, les activités rituelles ont pour fonction d’établir un premier rapport de familiarité aux objets de l’école afin que les enfants soient sécurisés . Parallèlement, le rôle protecteur assigné à l’enseignant et aux autres adultes de l’école, notamment l’ATSEM, est nécessaire pour que les élèves se sentent bien affectivement. Au début de l’année, les enfants s’approprient "mécaniquement" les apprentissages et les compétences formulées par l’enseignant. Cette phase est nécessaire pour que les enfants acquièrent des réflexes et des automatismes utiles au déroulement de la journée. Mais, la mise en place des rituels ne serait se résoudre à un tel sort ! Les rituels ne doivent pas devenir une routine pédagogique !

En effet, l’enseignant doit avoir construit avec précision une programmation permettant de faire évoluer les rituels tout au long de l’année scolaire. Egalement, l’évolution des activités rituelles à l’obligation d’être discutée entre les enseignants du cycle « des apprentissages premiers » afin d’enrichir les compétences des enfants.

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N’y a-t-il qu’en maternelle que les rituels sont pratiqués ? N’ont-ils pas un rôle à jouer au sein des deux autres cycles ? Cela ne supposerait-il pas d’avoir des activités plus complexes que le simple fait de regarder par la fenêtre pour découvrir le temps qu’il fait ?

Je pense à la mise en place des débats philosophiques en C.M., une fois par semaine ; aux apprentissages de quelques mots, chaque jour au C.P. ; à la réflexion engagée chaque matin en C.E.1 à partir d’une phrase écrite au tableau… Toutes ces activités sont différentes dans leur contenu et dans leur forme en comparaison des rituels de maternelle, mais ne permettent-elles pas de développer de nouvelles compétences pour les élèves et de nouveaux objectifs de travail pour l’enseignant ?

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Bibliographie

� Arnold VAN GENNEP , Les rites de passage, Emilie Nourry, 1909. � Jacques GLEYSE, Nathalie MARQUIE-PACULL, Murielle V ALETTE,

Céline MASOIN, Jean-Luc CANAL , Un survol introductif des rites de passage dans l’école publique en France. De l’institution à l’imaginaire ou l’institution de l’imaginaire, IUFM de Montpellier et Université Paul-Valéry de Montpellier, INRP, Biennale.

� Laurence GARCION-VAUTOR du centre interdisciplinaire de recherche sur

l’apprentissage et le développement en éducation (CIRADE). � Marie-Thérèse ZERBATO-POUDOU , comment devenir élève, entretien

accordé à la REVUE EPS N°109 (septembre-octobre 200 2).

� Sophie BRIQUET-DUHAZE et Fabienne QUIBEL-PERINELLE , Les rituels à l’école maternelle.

� Jacqueline GHAOUI , collège des sœurs des Saintes-Cœurs Sioufi-

Beyrouth/Liban, Proposition de progression pour les rituels en maternelle.

� Patrick BARANGER , Cadres, règles et rituels dans l’institution scolaire, Presses universitaires de Nancy.

� Anne-Marie GIOUX , Première école, premiers enjeux, Hachette.

� Le grand robert de la langue française.

Textes officiels :

� Bulletin officiel n°1 du ministère de l’éducation nationale et du mi nistère de la recherche, 14 février 2002.

� Document d’accompagnement , Ministère de la jeunesse, de l’Education

nationale et de la recherche, Direction de l’Enseignement Scolaire, Pour une scolarisation réussie des tout-petits, CNDP¨, collection Ecole, Document d’accompagnement des programmes, 2003.

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Annexes

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Annexes

Annexe 1 : Les rituels scolaires p. II

-Photo n°1 : le coin des rituels -Photo n°2 : le tableau des présences d et des absences -Photo n°3 : Le registre d’appel -Photo n°4 : Le calendrier / La météo -Photo n°5 : L’emploi du temps

Annexe 2 : Les rituels sociaux p. IV

-Photo n°6 : L’habillage/ Le déshabillage -Photo n°7 : Se laver les mains -Photo n°8 : Les déplacements -Photo n°9 : Le coin sieste

Annexe 3 : Les rituels de transition p. VII

-Photo n°10 : Le tableau des comptines

Annexe 4 : Les rituels scolaires : progression de cycle I p. VIII

-Faire l’appel

-Compter les présents

-Le calendrier et la date

-La météo

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II

Annexe 1

Les rituels scolaires

Photo n°1

Le coin des rituels scolaires

Photo n°2

Le tableau des présences et des

absences

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III

Photo n°3

Le registre d’appel

Photo n°4

Le calendrier La météo

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IV

Photo n°5

L’emploi du temps

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V

Annexe 2

Les rituels sociaux Photo n°6

L’habillage/ Le déshabillage

Photo n°7

Se laver les mains

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VI

Photo n°8

Les déplacements

Photo n°9

Le coin sieste

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VII

Annexe 3

Les rituels de transition

Photo n°10

Le tableau des comptines

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VIII

Annexe 4

Les rituels scolaires : progression de cycle I

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IX

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X

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XI

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XII

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Les activités ritualisées à

l’école des petits.

RESUME :

En classe de petite section, qu’ils soient scolaires, sociaux ou de

transitions, les rituels font partie du quotidien de nombreux enseignants. La répétition collective de certains moments exige une

programmation et une progression construites afin de développer des

apprentissages précis pour les enfants. Nous parlons d’acquisitions de repères spatio-temporels, d’habitudes de travail nécessaires à toute

autonomie et socialisation.

MOTS CLEFS :

Rituels, autonomie, socialisation, petite section, progression.