Léon Trotski

14
Léon Trotski « Trotski » redirige ici. Pour les autres significations, voir Trotski (homonymie). Léon Trotski (ou Trotsky, voire Trotzky ou Trotzki [1] ; en russe : Лев Троцкий), de son vrai nom Lev Davi- dovitch Bronstein (en russe : Лев Давидович Брон- штейн), né le 7 novembre (26 octobre) 1879 à Ianovka (Ukraine actuelle) et mort assassiné le 21 août 1940 à Mexico (Mexique), est un révolutionnaire et homme po- litique russo-soviétique. Militant marxiste, du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) puis, à partir de l'été 1917, bolchevik, il est plusieurs fois déporté en Sibérie ou exilé de Russie, et est notamment président du soviet de Pétrograd lors de la révolution russe de 1905. En 1917, il est le principal acteur, avec Lénine, de la Révolution d'Octobre qui permet aux bolcheviks d'arriver au pouvoir. Durant la guerre civile russe qui s’ensuit, il fonde l'Armée rouge et se montre partisan de mesures de Terreur : son action contribue à la victoire des bolcheviks et à la survie du régime soviétique. Il est dès lors, et du- rant plusieurs années, l'un des plus importants dirigeants de l'Internationale communiste et de l'URSS naissante. Il s’oppose à la bureaucratisation du régime et à Staline en prenant la tête de l'Opposition de gauche ; Staline le fait finalement chasser du gouvernement (1924) et du Parti communiste (1927), puis l'exile en Asie centrale avant de le bannir d'URSS (1929). Trotski entreprend alors d'organiser ses partisans, qui se réunissent en 1938 au sein de la Quatrième Internationale. En 1940, installé au Mexique, il est assassiné sur ordre de Staline par un agent du NKVD. À la fois orateur, théoricien, historien, mémorialiste et homme d'action, Trotski demeure l'inspirateur commun dont se réclament toujours les divers groupes trotskistes à travers le monde. 1 Biographie 1.1 Famille et enfance 1.1.1 Famille Trotski est issu d'une famille juive des environs de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Il est le cinquième enfant de David Leontievitch Bronstein (russe : Давид La maison des parents de Trotski à Kherson. Леонтьевич Бронштейн) (1843-1922) et d’Anne ou An- nette Lvovna Bronstein née Jivotovskaïa (russe : Ан- на ou Анетта Львовна Бронштейн née Животовская). Ce sont des propriétaires terriens d’un khoutor près du village Ianovka (russe : Яновка) (district d’Élisavetgrad du gouvernement de Kherson, actuellement village Bé- réslavka, raïon de Bobrinetsk, oblast de Kirovograd en Ukraine)), dans le sud de l’Empire russe. Les parents de Trotski sont originaires du gouvernement de Poltava. Son père a bénéficié des réformes de Catherine II et ses suc- cesseurs qui donnent aux Juifs des terres pour les cultiver et qui leur permettent d'employer des chrétiens pour tra- vailler. Il a ainsi acquis une grande étendue de terres et a un nombreux personnel sous ses ordres (garçons de ferme et domestiques). Le père est un homme doué pour le tra- vail des champs mais illettré, c'est pourquoi son fils doit faire des études pour l'aider à faire la comptabilité, un domaine dans lequel il va exceller [2] . 1.1.2 Enfance Trotski, prénommé Léïba (russe : Лейба, hébreu : לאון), variante de Léon, parle dans l’enfance l’ukrainien et le russe [3] . Il est envoyé à l’école Saint-Paul (tenue par des protestants allemands) d'Odessa, où il se distingue par ses brillants résultats. Pendant ses études à Odessa (1889- 1895), Trotski loge chez son cousin maternel Moïse Filip- povitch Spenzer, propriétaire de l’imprimerie scientifique « Matézis » (russe : Матезис) et sa femme Fanni Solo- monovna ; ce sont les parents de la poétesse Véra Inber. En 1896, Trotski évolue dans un cercle de propagande révolutionnaire de Nikolaïev. Il ne tarde pas à abandonner 1

description

red

Transcript of Léon Trotski

Page 1: Léon Trotski

Léon Trotski

« Trotski » redirige ici. Pour les autres significations,voir Trotski (homonymie).

LéonTrotski (ouTrotsky, voireTrotzky ouTrotzki[1] ;en russe : Лев Троцкий), de son vrai nom Lev Davi-dovitch Bronstein (en russe : Лев Давидович Брон-штейн), né le 7 novembre (26 octobre) 1879 à Ianovka(Ukraine actuelle) et mort assassiné le 21 août 1940 àMexico (Mexique), est un révolutionnaire et homme po-litique russo-soviétique.Militant marxiste, du Parti ouvrier social-démocrate deRussie (POSDR) puis, à partir de l'été 1917, bolchevik,il est plusieurs fois déporté en Sibérie ou exilé de Russie,et est notamment président du soviet de Pétrograd lors dela révolution russe de 1905.En 1917, il est le principal acteur, avec Lénine, de laRévolution d'Octobre qui permet aux bolcheviks d'arriverau pouvoir. Durant la guerre civile russe qui s’ensuit, ilfonde l'Armée rouge et se montre partisan de mesures deTerreur : son action contribue à la victoire des bolchevikset à la survie du régime soviétique. Il est dès lors, et du-rant plusieurs années, l'un des plus importants dirigeantsde l'Internationale communiste et de l'URSS naissante.Il s’oppose à la bureaucratisation du régime et à Staline enprenant la tête de l'Opposition de gauche ; Staline le faitfinalement chasser du gouvernement (1924) et du Particommuniste (1927), puis l'exile en Asie centrale avantde le bannir d'URSS (1929). Trotski entreprend alorsd'organiser ses partisans, qui se réunissent en 1938 ausein de la Quatrième Internationale. En 1940, installé auMexique, il est assassiné sur ordre de Staline par un agentdu NKVD.À la fois orateur, théoricien, historien, mémorialiste ethomme d'action, Trotski demeure l'inspirateur commundont se réclament toujours les divers groupes trotskistesà travers le monde.

1 Biographie

1.1 Famille et enfance

1.1.1 Famille

Trotski est issu d'une famille juive des environs deKherson, dans le sud de l'Ukraine. Il est le cinquièmeenfant de David Leontievitch Bronstein (russe : Давид

La maison des parents de Trotski à Kherson.

Леонтьевич Бронштейн) (1843-1922) et d’Anne ou An-nette Lvovna Bronstein née Jivotovskaïa (russe : Ан-на ou Анетта Львовна Бронштейн née Животовская).Ce sont des propriétaires terriens d’un khoutor près duvillage Ianovka (russe : Яновка) (district d’Élisavetgraddu gouvernement de Kherson, actuellement village Bé-réslavka, raïon de Bobrinetsk, oblast de Kirovograd enUkraine)), dans le sud de l’Empire russe. Les parents deTrotski sont originaires du gouvernement de Poltava. Sonpère a bénéficié des réformes de Catherine II et ses suc-cesseurs qui donnent aux Juifs des terres pour les cultiveret qui leur permettent d'employer des chrétiens pour tra-vailler. Il a ainsi acquis une grande étendue de terres et aun nombreux personnel sous ses ordres (garçons de fermeet domestiques). Le père est un homme doué pour le tra-vail des champs mais illettré, c'est pourquoi son fils doitfaire des études pour l'aider à faire la comptabilité, undomaine dans lequel il va exceller[2].

1.1.2 Enfance

Trotski, prénommé Léïba (russe : Лейба, hébreu : ,(לאוןvariante de Léon, parle dans l’enfance l’ukrainien et lerusse [3]. Il est envoyé à l’école Saint-Paul (tenue par desprotestants allemands) d'Odessa, où il se distingue parses brillants résultats. Pendant ses études à Odessa (1889-1895), Trotski loge chez son cousin maternel Moïse Filip-povitch Spenzer, propriétaire de l’imprimerie scientifique« Matézis » (russe : Матезис) et sa femme Fanni Solo-monovna ; ce sont les parents de la poétesse Véra Inber.En 1896, Trotski évolue dans un cercle de propaganderévolutionnaire de Nikolaïev. Il ne tarde pas à abandonner

1

Page 2: Léon Trotski

2 1 BIOGRAPHIE

ses études, renonçant à devenir un mathématicien, sousl’influence d’un groupe populiste[4].

1.2 L'engagement politique

Trotski en Sibérie, 1900.

Un temps tenté par les idées populistes, qui voient dans lapaysannerie russe et ses fréquentes jacqueries le fermentde la révolution future, il adhère aux positions poli-tiques sociales-démocrates (1896). Sous le pseudonymede Lvov, Trotski participe à la création d'une organisationrévolutionnaire, en particulier par la rédaction d'articlesreproduits au moyen d'un hectographe et distribués à lasortie des usines.En 1897, Trotski prend part à la création d'un « syndicatouvrier du sud de la Russie ». En 1898, la police pro-cède à des arrestations de masse durant lesquelles Trots-ki est arrêté. Il est transféré de prison en prison, d'abordà Nikolaïev puis à Kherson, et Odessa où il commenceà étudier, dans les conditions que la prison lui permet.Trotski étudie les nombreux textes religieux à sa disposi-tion à la bibliothèque de la prison, dont un certain nombreporte sur la franc-maçonnerie. Il s’initie également à lathéorie marxiste à travers les écrits d'Antonio Labriola.Le rapprochement de Trotski du marxisme est probable-ment en partie lié à la relation qu'il lie avec la jeune mar-xiste Alexandra Lvovna Sokolovskaïa, l'une des anciennesdirigeantes du syndicat.

Trotski se marie avec elle en 1900 dans la prison deMoscou, pour éviter d'en être séparé, car il devait être en-voyé en déportation en Sibérie à Oust-Kout. Ils ont deuxfilles. En déportation, Trotski établit le contact avec lesagents de l'« Étincelle (Iskra) ». Sur recommandation deGleb Maksimilianovitch Krjijanovski, qui lui donne sonpseudonyme de « Plume » (russe : Перо), il intègre legroupe. Ne supportant plus l'enfermement devant sa tâcheà accomplir, il réussit à s’évader en 1902, en laissant safemme et ses filles derrière lui. Le passeport falsifié qu'ilporte est au nom de « Troktski », d'après le nom d'ungardien de la prison d'Odessa, qu'il choisit peut-être pourdissimuler ses origines juives[5], et qu'il gardera commepseudonyme. Sous cette fausse identité, il émigre alorsvers l'Angleterre.

1.3 Premier exil

À Londres, il rencontre Lénine dont il a entendu par-ler pour la première fois en 1900 et dont il a commen-cé à lire le traité politique Que faire ? peu avant sonévasion de Sibérie. Lénine le fait entrer dans le comi-té de rédaction du journal Iskra (L'Étincelle), par coop-tation ; il compte, par l'entrée de Trotski comme sep-tième membre, aplanir le conflit entre les « anciens »(Plékhanov, Akselrod, Zassoulitch) et les « jeunes »(Lénine, Martov et Potressov).Durant l'été 1903, au deuxième congrès du POSDRà Londres, qui voit la scission entre bolchéviques etmenchéviques, Trotski soutient d'abord ardemment Lé-nine. Cependant, la proposition par Lénine d'un nou-veau comité de rédaction (Plékhanov, Lénine, Martov ;seraient exclus Akselrod et Zasoulitch) pousse Trotskià se rallier aux menchéviques[6]. En septembre 1904,quand les positions des deux groupes divergent forte-ment, Trotski rompt avec les menchéviques et se rap-proche de Parvus, séduit par son ambition de réunifierle parti et sa théorie de « révolution permanente » :analysant la situation dans les pays « arriérés » commela Russie, il pronostique l'impossibilité d'une révolution« bourgeoise » apportant un régime démocratique et li-quidant le féodalisme. Pour lui, la faiblesse de la bour-geoisie russe ne lui permettrait pas d'effectuer ces tâcheset d'instaurer le capitalisme, et c'est la classe ouvrière quidevrait prendre en main la destinée du pays pour pas-ser directement du féodalisme au socialisme, sans pas-ser par le capitalisme. Dans le même temps, Trotskigarde ses distances vis-à-vis de Lénine, lui reprochantses méthodes autoritaires et son attitude, qu'il qualifie de« jacobine »[7]. Il conserve cette position intermédiairemais isolée durant treize années, cherchant à fusionner lesdeux courants de la social-démocratie. Ce n'est qu'aprèsla révolution de Février 1917 qu'il adhère au parti bol-chevik et affirme que sa position conciliatrice d'alors étaiterronée.En 1903 également, à Paris, Trotski épouse Natalia Sedo-va (russe : Наталья Седова[8]) mais le mariage n'est pas

Page 3: Léon Trotski

1.7 Révolution russe de 1917 3

enregistré, puisque Trotski n'a pas divorcé d'AleksandraSokolovskaïa.En 1905, Trotski rentre illégalement en Russie.

1.4 Président du soviet de Saint-Pétersbourg en 1905

En 1905, lors de la première révolution russe, il de-vient, à l'âge de 26 ans, vice-président puis président dusoviet de Saint-Pétersbourg, soviet composé en majoritéde mencheviks. Au cours de la répression de la révolutionde 1905, en 1907, il est condamné avec quinze autres per-sonnes à la déportation à perpétuité en Sibérie et déchu deses droits civiques. Cependant, Trotski s’évade durant levoyage vers Obdorsk (actuellement Salékhard) et entamealors son second exil.

1.5 Nouvel exil

Fondateur du journal Pravda en 1912 à Vienne, où ilfait par ailleurs connaissance avec Adolf Joffé, il sepose en défenseur de l'unité de l'ensemble des sociaux-démocrates, toutes tendances confondues, y compris lesplus radicales. Cela lui vaut de vives tensions avec Lénine.Il organise, en août de la même année, une conférencepour l'unification, en réponse à la conférence de Prague ;mais les bolcheviks refusent d'y participer. Trotski quittele « bloc d'août » peu de temps après.

1.6 La Première Guerre mondiale

Trotski et sa fille Nina, en 1915.

Au début de la Première Guerre mondiale, alors que lagrande majorité des partis sociaux-démocrates de la IIe

Internationale succombent au nationalisme et soutiennentleurs gouvernements respectifs dans la guerre (vote descrédits de guerre, et parfois participation gouvernemen-tale), Trotski fait partie des socialistes qui continuentà dénoncer le caractère impérialiste de la guerre, avecentre autres Lénine, le parti bolchevik et les menche-viks internationalistes, la tendance de Karl Liebknechtet Rosa Luxemburg dans le SPD en Allemagne (Liguespartakiste), Pierre Monatte et Alfred Rosmer issus de laCGT ainsi que des minoritaires de la SFIO en France, leParti socialiste de Serbie, le Sociaal-Democratische Par-tij des Pays-Bas, et la minorité du Parti social-démocrated'Autriche autour de Max Adler.Exilé en France, il travaille un temps pour le quotidienNache Slovo (« Notre Parole »), dont il est un collabora-teur à Paris, tout en étant en relation avec l'organisationinterrayons de Saint-Pétersbourg. En mars 1915, il publiel'article « Le septième régiment d'infanterie dans l'épopéebelge » dans lequel il prend parti pour la Belgique victimede l'agression allemande d'août 1914 à travers les vicissi-tudes d'un étudiant en droit engagé volontaire qu'il décrità travers les malheurs de la population envahie et les du-retés des combats[9],[10][réf. insuffisante].Le 5 septembre 1915, à l'initiative du socialiste suisseGrimm, se tient à Zimmerwald une conférence socialisteinternationale contre la guerre, à laquelle participe Trots-ki et dont il est chargé de rédiger le manifeste. Avec cellede Kienthal qui se tient en 1916, Trotski contribue au ras-semblement de ceux qu'on appelle alors les internationa-listes ou Zimmerwaldiens et qui formeront pour la pluparten 1919 la IIIe Internationale, dite aussi Internationalecommuniste. Cependant, le leader socialiste belge ÉmileVandervelde, président du P.O.B. (parti ouvrier belge),déclare son hostilité à toute entente tant que des soldatsallemands camperont dans des maisons d'ouvriers belges.Arrêté, puis expulsé de France en septembre 1916, il estconduit à Irun, en Espagne. Là, il est arrêté par la policeespagnole et embarqué de force avec sa famille pour lesÉtats-Unis. Installé à New York à partir de janvier 1917,il contribue au journal Novy Mir (« Nouveau Monde »).

1.7 Révolution russe de 1917

Après la révolution de Février 1917, Trotski décide de re-tourner en Russie en mai 1917. D'après Jennings C. Wise,ce serait grâce à l'aide du président américain WoodrowWilson[11], qu'il obtient un passeport américain[12], quilui permet d'arriver en Russie. Il est d'accord avec les« thèses d'avril » de Lénine, qu'il considère comme unsignal de ralliement à ses propres idées de « révolutionpermanente ». Il a alors abandonné l'espoir de parvenirà une union générale de tous les courants, mais continuecependant à travailler sur la fusion de l'organisation inter-rayons et des bolcheviks.

Page 4: Léon Trotski

4 1 BIOGRAPHIE

Léon Trotski arrivant en train à Petrograd en mai 1917.

Trotski avec Lénine et des soldats à Petrograd en 1921.

Lorsque le congrès d'unification a lieu, en août 1917, ilest arrêté et emprisonné par le gouvernement provisoire.Malgré sa détention, il est élu au Comité central par lecongrès. Libéré à la suite du putsch avorté du GénéralKornilov, il devient président du soviet de Petrograd enseptembre et du Comité militaire révolutionnaire en oc-tobre, devenant l'un des principaux dirigeants bolche-viks de la Révolution d'Octobre. Il réorganise l'Arméerouge, qu'il a fondée le 23 février 1918, en instaurant laconscription en pleine attaque des pays occidentaux surle territoire russe.La nuit du 11 au 12 avril 1918, en période de Guerrecivile russe et d'offensive des Armées blanches, une

action dirigée contre les anarchistes russes (qualifiésd'« anarcho-bandits ») par le pouvoir bolchévique dontTrotski s’occupe personnellement lui fera dire : « Enfin,le pouvoir soviétique débarrasse, avec un balai de fer, laRussie de l'anarchisme[13] ! »Le 4 juin 1919, l'ordre no 1824 du Conseil révolution-naire militaire de la République, signé de la main deTrotski (ainsi que de Vatzétis, Aratoff et Kochkareff),déclenche ouvertement les hostilités à l'égard des insur-gés makhnovistes. Leurs congrès y sont interdits et leursparticipants menacés d'arrestation pour faits de haute tra-hison. Cet ordre fait suite à un télégramme de Dybenkoqualifiant le IIIe congrès de la région libre de Goulaï Poliéde « contre-révolutionnaire » et s’inscrit dans une vastecampagne de propagande bolchevique consistant à dis-créditer les combattants de la Makhnovtchina. Trotskilui-même, dans le numéro 51 de son journal En route,écrit un violent article contre la Makhnovtchina[14], danslequel il accuse le mouvement de n'être qu'une révolte ca-mouflée de riches fermiers (koulaks). Ces attaques sont leprélude d'une lourde offensive de l'armée rouge contre lesinsurgés ukrainiens[15]. Les troupes de Trotski finiront paranéantir les makhnovistes, affaiblis par les assauts répé-tés des Armées blanches de Wrangel, dans le courant del'année 1921 et fusilleront un grand nombre de paysansde la région pour avoir soutenu l'insurrection.Il occupe ensuite le poste de commissaire du peuple auxaffaires étrangères jusqu'en 1918, duquel il démissionneaprès avoir signé les accords de Brest-Litovsk.Il devient ensuite commissaire à la guerre de 1918 à 1925,durant la guerre civile. Il organise les opérations militaireset intervient sur tous les fronts à bord de son train blindé.En parallèle, il fait partie du Politburo de 1919 à 1927.En 1920 (notamment lors du IXe congrès du parti), afin depallier la situation économique catastrophique de l'URSS,Trotski propose la militarisation provisoire du travail :selon lui, cette mesure était rendue nécessaire par lecontexte de la guerre civile et de la révolution mondiale.Il posait déjà cette alternative en 1917 : « Ou bien la Ré-volution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occi-dent, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferontnotre révolution[16]. » Dans cette vision, toute grève estconsidérée comme une désertion, et toute revendicationest considérée comme une insubordination.En mars 1921, il ordonne l'assaut de la citadelle insurgéede Kronstadt.

1.8 Violence politique et théorisation del'usage de la Terreur

L'usage de la Terreur comme système de gouverne-ment, après le coup d'état des bolchéviques, est légitimépar Trotski, la violence étant nécessaire pour « terrifierl'adversaire[17] ».Trotski est probablement le bolchévique allant le plus loin

Page 5: Léon Trotski

1.9 Déclin de Lénine et luttes pour le pouvoir 5

Affiche de propagande antibolchevique des Armées blanches :Trotski en diable rouge

dans la théorisation et la justification de la violence poli-tique et de la Terreur[18]. Il expose notamment ses vuesdans son livre Terrorisme et communisme[19].Durant la guerre civile russe, Trotski était parmi les diri-geants bolchéviques les plus prompts à utiliser la violencepolitique et la terreur, comme à les justifier au nom dela lutte pour la victoire de la révolution[20]. Son contem-porain Boris Souvarine estimait ainsi que « Trotski étaitpersuadé que toute difficulté, toute résistance pouvaientêtre surmontées par ce seul mot : “fusiller !”[21]. »Trotski est à l'origine d'un appareil de répression inéditen Russie tsariste, le camp de concentration[22]. Le 8août 1918, Trotski ordonne la création des deux premierscamps en Russie, à Mourom et à Arzamas, destinés aux« agitateurs louches, officiers contre-révolutionnaires, sa-boteurs, parasites, spéculateurs[22]. » Il n'est toutefois passeul dirigeant bolchévique à avoir cette conception dela violence politique, Lénine enjoignant dès le lende-main d'« enferme[r] les koulaks, les popes, les gardesblancs et autres éléments douteux dans un camp deconcentration[22]. » Il fait ainsi partie des dirigeants com-munistes qui ont engendré ce qui allait devenir le Goulag,qui sera utilisé dans des proportions bien plus mas-sives par Staline durant son règne, bien qu'il ne l'ait pasinitié[22].Michael Heller et Aleksandr Nekrich, auteurs de L'utopieau pouvoir. Histoire de l'URSS de 1917 à nos jours consi-dèrent ainsi que les divergences entre Trotski, Staline et

Lénine sont sur le fond infimes ; les querelles de personnesles ayant opposés ne pouvant cacher la profonde unité deleurs conceptions politiques, et partant, de l'histoire so-viétique sous ces différents dirigeants[23].

1.9 Déclin de Lénine et luttes pour le pou-voir

1.9.1 Partisan de la ligne dure

Trotski s’affiche comme tenant de la « démocratie » dansle Parti et Isaac Deutscher[24],[25][réf. insuffisante], son dis-ciple et hagiographe le déifie en le présentant comme« l'épitomé de la noblesse bolchevique ». Il se montreimpitoyable aussi bien avec ses adversaires (hommes,femmes et enfants) qu'avec ceux de son bord : les« lâches » sont décimés[réf. souhaitée]. Trotski est partisande la ligne la plus dure. Il met en place la conscription dutravail, détruit les syndicats indépendants et réprime avecsauvagerie les soulèvements. Il s’apprête à utiliser des gaztoxiques contre les mutins de Cronstadt, lorsque la révolteest écrasée[26][réf. insuffisante].Se voulant aux avant-postes de l'action, au service du seulParti, Trotski fait preuve d'un « relativisme moral de laplus dangereuse espèce jusqu'à son dernier jour[27] ». Ilécrit dans son dernier ouvrage, publié à titre posthume,Leur morale et la nôtre : « les problèmes de morale révo-lutionnaire ne font qu'un avec les problèmes de stratégieet de tactique révolutionnaires ».Ses disciples partagent cette conception d'un code éthiquedéfini de manière pragmatique, et non selon une moraleobjective.

1.9.2 Maladresses dans les rivalités de fin de règne

Alors que Lénine commence à être frappé d'incapacité,Staline cherche à prendre le pouvoir en se positionnantcomme un homme du centre, un modéré[réf. souhaitée]. Àsa gauche, trois hommes : Trotski, qui contrôle l'armée,Zinoviev, qui dirige le Parti de Léningrad, et Kamenev,qui gère le Parti de Moscou. À sa droite, Boukharine, ce-lui qui fait figure de principal théoricien. Staline va semerla division entre eux et les détruire tour à tour. Dans cetteconfiguration, Trotski va commettre de nombreuses mal-adresses qui accroissent le nombre de ses adversaires.Déjà en 1920 , « Bertrand Russell avait noté le contrasteentre la vanité de Trotski et la retenue de Lénine[28] » .Trotski méprisait ouvertement ses collègues et détestaitles intrigues politiques et les corvées avilissantes qu'ellesimpliquaient. Bien que leader de l'armée, il ne tenta ja-mais de se servir d'elle et fut loyal au Parti sans chercherà se ménager un clan en son sein. [réf. nécessaire]Trotski - quidira par la suite qu'il n'en avait pas été informé - n'assistepas aux funérailles officielles de Lénine[réf. nécessaire], er-reur capitale car Staline en fit une restauration d'un ritueldans la vie russe, dont l'absence était ressentie depuis la

Page 6: Léon Trotski

6 1 BIOGRAPHIE

destruction du trône et de l'autel[29][réf. insuffisante].Trotski professe un antimaçonnisme politique dirigé par-ticulièrement contre la franc-maçonnerie française[30].En décembre 1922, dans un long discours au IVe

congrès du Komintern, il dénonce l'idéologie de la franc-maçonnerie française, coupable de réunir les ennemis declasse et de vouloir substituer la tolérance à la lutte ar-mée[31],[32][réf. insuffisante].

1.9.3 Affrontements à propos de la lutte contre labureaucratie

Trotski lors de son assignation à résidence à Alma-Ata, en 1928.Il y chasse.

En 1923, Lénine et Trotski, constatant labureaucratisation du régime issu de la révolution,entrent en conflit avec la troïka Zinoviev-Kamenev-Staline[33]. Dans son livre Cours nouveau, il analysel'évolution du parti bolchevik et propose des mesurespour limiter la tendance à la bureaucratisation qui se faitjour, en assurant une plus grande démocratie au sein duparti. Selon Trotski, la bureaucratisation du régime estdue à la situation particulière de la Russie : la révolutiony a vaincu, mais dans un pays arriéré, isolé après l'échecdes révolutions, épuisé par la guerre, manquant de tout,une couche bureaucratique s’est constituée sur la base dela ruine du pays.La mort de Lénine en 1924 permet à la bureaucratie des’imposer malgré la formation de l'opposition de gauche,dans laquelle Trotski s’allie avec des militants bolchevikscomme Timofeï Sapronov, l'économiste Evgueni Preo-

brajenski, Nikolaï Ossinski, Victor Serge, Christian Ra-kovski, etc.

1.9.4 Mise en accusation du courant trotskiste

Le terme « trotskiste » est lancé de manière injurieusepar Grigori Zinoviev et repris par Staline qui pointe ladifférence entre la « révolution permanente » soutenuepar Trotski et son idée propre de « révolution d'un seulpays[34]. » Durant l'été 1923, alors que Lénine est dansle coma, Staline lance son offensive et fait arrêter par laGuépéou un certain nombre de membres du Parti pour« indiscipline ».En mai 1924, Staline attaque Trotski lors du XIIIe

congrès du Parti en le qualifiant de « léninistefractionniste[35] ».Fin 1924, Staline, allié avec Lev Kamenev et Zinoviev,érige le trotskisme en « hérésie », réussit avec l'appui duparti à reprendre le contrôle de l'armée et accrédite pro-gressivement l'idée que le rôle de Trotski dans la révo-lution a été bien moindre que celle qu'il revendique. Sonvisage commence à être effacé sur les photographies troprévélatrices : Premier exemple stalinien de réécriture del'histoire[36][réf. insuffisante].Trotski se rapproche alors tactiquement, à partir de 1926,de Zinoviev et de Kamenev dans l'opposition unifiée et di-rige avec eux un courant qui s’oppose à Staline. Mais il esttrop tard, car ce dernier a déjà pris la main sur les princi-paux rouages de l'appareil du Parti. Au XVe congrès duParti, Zinoviev est à son tour mis en cause, aux côtés deTrotski, et le 10 juillet 1928, Boukharine est à son tourcondamné par le Comité Central.Finalement, son opposition lui vaut d'être exclu du par-ti le 12 novembre 1927 et d'être déporté à Alma-Ata (en1928, Mikhail Bodrov. sous un faux nom, lui sert de cour-sier clandestin, pour maintenir le lien avec le bureau del'opposition de Moscou). Staline finit par le faire expul-ser d'Union soviétique en 1929, pendant que la répressions’abat sur ses partisans. Durant cet exil, il écrit de nom-breux ouvrages et continue à militer pour le communismeet la révolution internationale. Il crée en 1930 l'oppositionde gauche internationale.Voline militant libertaire et théoricien anarchistecondamné à mort par Trotski avant d'être finalementbanni, souligne que Lénine et Trotski n'auraient, selonlui, que préfiguré le stalinisme[37].L'historien Robert Service pense que l'opposition entreTrotski et Staline n'était pas aussi radicale que leprétendent les trotskistes. Leurs divergences concer-nant l'industrialisation de la Russie ou la conduite àadopter face aux milieux agricoles étaient une affaired'opportunité plutôt que de principes, Trotski n'ayant ja-mais rechigné à employer des manières autoritaires en cesdomaines[38].Staline souhaite le « socialisme dans un seul pays », afin

Page 7: Léon Trotski

1.12 Assassinat 7

de rester en « bons termes avec l'Ouest », contrairementà Trotsky qui souhaite l'exporter[réf. nécessaire].

1.10 Expulsé d’URSS

En février 1929, Trotski est conduit à Constantinople oùil remet aux autorités turques une lettre déclarant qu’ilest venu contre son gré, après quelque temps passé dansl’ambassade soviétique il effectue plusieurs déménage-ments et finit par être placé en résidence surveillée surl’île de Büyükada de l’archipel des îles des Princes (Prin-kipo) au large de Constantinople. Il publie un bulletinmensuel d’opposition en langue russe dès juillet 1929. Enavril 1930, il organise une conférence qui déboucha sur lamise en place d’un secrétariat international provisoire del’opposition communiste. Après quatre années passées enTurquie, il séjourne en France de juillet 1933 à juin 1935,puis expulsé à nouveau, il trouve refuge en Norvège. Sonfils Sergueï Sedov, resté en URSS, sera tué au cours desGrandes Purges staliniennes des années 1930, de mêmeque son gendre Platon Ivanovitch Volkov et sa femmeAlexandra Sokolovskaïa. La fille de Trotski, Zinaida Vol-kova, sera autorisée en 1931 à le rejoindre, en emmenantson fils, mais en laissant sa fille derrière elle en URSS.Le petit-fils de Trotski ne reverra sa sœur que plusieursdécennies plus tard, peu de temps avant le décès de cettedernière[39].

1.11 La création de la Quatrième Interna-tionale

Trotski en compagnie de camarades américains à Mexico, peuavant son assassinat, 1940.

Toute sa vie, Léon Trotski continue à défendre les acquisde la révolution russe et l'« État ouvrier » qui en est is-su, tout en dénonçant ce qu'il appelle une « monstrueusedégénérescence bureaucratique »[réf. souhaitée]. Selon lui, labureaucratie russe est une couche sociale parasitaire quiétouffe le pays en prélevant une part des richesses et dontStaline est le représentant politique et le défenseur.Devant la montée du fascisme en Italie, puis du nazismeen Allemagne, Trotski préconise la constitution de frontsuniques de la part de toutes les organisations ouvrières,

malgré leurs divergences. Il n'est pas écouté et la politiquede Staline aboutit à l'écrasement de la puissante mou-vance communiste allemande[réf. nécessaire]. Après 1934,Staline finit par imposer la création de Fronts populaires.Avec la révolution espagnole, les partisans de l'oppositionsont massacrés par milliers. Les procès de Moscou setiennent en août 1936 et aboutissent à l'exécution desprincipaux accusés ; il en fut l'un des rares absents. Ac-compagné par le policier norvégien Jonas Lie, il quittela Norvège le 19 décembre 1936, pour se réfugier auMexique grâce à l'appui du président mexicain LazaroCardenas qui lui offre l'asile politique, où il débarque le 9janvier 1937. Le 11 janvier, il s’installe avec son épouseNatalia Sedova chez le couple de peintres Diego Riveraet Frida Kahlo dans leur « Maison bleue ». Il a une liai-son passionnée avec Frida Kahlo, âgée de 29 ans, qui luidédie un tableau, Autoportrait dédié à Léon Trotsky. Il sebrouillera avec Rivera en mars 1939 et s’installe dans unemaison proche, calle Viena.Les travaux de Trotski quant à l'organisation del'opposition de gauche débouchent sur la création de laIVe Internationale le 3 septembre 1938 avec 25 déléguésreprésentant 11 pays. À son activité militante peut êtreassociée celle de son fils Lev Sedov.

1.12 Assassinat

Stèle funéraire à Mexico.

Trotski est mortellement blessé le 20 août 1940 à Mexico,dans le quartier de Coyoacán, d'un coup de piolet àl'arrière du crâne par un agent de Staline (Jacques Mor-

Page 8: Léon Trotski

8 2 POSTÉRITÉ

nard ou Franck Jacson[40], de son vrai nom Ramón Mer-cader) recruté par Nahum Eitingon[41],[42]. Son meurtrierest arrêté par Joseph Hansen et Charles Cornell, deux mi-litants américains qui lui servaient de gardes du corps etde secrétaires. Cornell est présent au moment du meurtremais ne réussit pas à l'empêcher. Ramón Mercader se-ra par la suite remis à la police mexicaine et condam-né à vingt ans de réclusion, peine maximale alors en vi-gueur au Mexique. Il sera décoré de l'ordre de Lénine enUnion soviétique. Trois cent mille personnes assistent àl'enterrement de Trotski, y compris des dirigeants poli-tiques de l'État mexicain.Sachant que les agents de Staline arrivaient pourl'assassiner, il aurait vu sa femme dans le jardin et auraitécrit « La vie est belle »[43][Source ?].Avant de succomber à ses blessures, Trotski peut encoreconfier : « Dites à nos amis : je suis sûr de la victoire dela IVe Internationale[44]. »

2 Postérité

2.1 Pas de réhabilitation en URSS

Contrairement à d'autres victimes de Staline, Léon Trots-ki n'a jamais été réhabilité par les autorités soviétiques,bien que ses livres aient cessé d'être censurés au momentde la Glasnost, à la fin des années 1980[39]. En 1987,Mikhaïl Gorbatchev continuait d'attaquer le rôle histo-rique de Trotski[45].

2.2 La mouvance trotskiste

Article détaillé : Trotskisme.

De nombreux mouvements membres de la Quatrième In-ternationale se réclament toujours de la pensée de LéonTrotski et expliquent en France la fracture entre extrêmegauche et parti communiste[46].

2.3 La vision critique de Boris Souvarine

Boris Souvarine avait pris dans les années 1920 la défensede Trotski contre Staline. Plusieurs décennies plus tard, ilse montrait cependant très critique à l'égard de Trotski etconsidérait que

« Trotski a contribué à forger avec Léninele mythe néfaste de la “dictature du prolétariat”et le dogme funeste de l'infaillibilité du Parti,au mépris des idées réelles de Marx invoquéesà tort et à travers. Tous deux, ivres de leurs cer-titudes doctrinales, juchés au sommet de la py-ramide bureaucratico-soviétique, ont méconnuce qui s’élaborait aux niveaux inférieurs, faisant

preuve d'une inconscience qui a livré à Stalinetous les leviers de commande. »

— B. Souvarine, « Staline : pourquoi et comment ? », Estet Ouest, 1er novembre 1977[47].

« Trotski était persuadé que toute difficulté,toute résistance pouvaient être surmontées parce seul mot : “fusiller !”. »

— B. Souvarine, Sur Lénine, Trotski et Staline, Paris, Al-lia, 1990, p. 55.

2.4 La biographie d'Isaac Deutscher

Article détaillé : Trotsky (Isaac Deutscher).

Bien qu'ayant rompu avec Trotski en 1938, l'historienmarxiste Isaac Deutscher entame en 1954, une biogra-phie monumentale de ce dernier en trois volumes — LeProphète armé, Le Prophète désarmé, Le Prophète hors-la-loi —, fondée sur les archives personnelles du révolu-tionnaire russe à l'Université Harvard ; elle est achevée en1963. À propos de Trotski, Deutscher reconnaît avoir unpoint de vue mêlé de « sympathie » et de « compréhen-sion », même s’il le souhaite « aussi loin de celui du procu-reur que de celui de l'avocat »[48]. Sa longue biographie deTrotski prend parfois des accents lyriques : la vie du pro-phète est présentée tout à la fois comme héroïque et tra-gique. Deutscher s’est emparé dans son œuvre de la visiontrotskiste d'une « contre-révolution » menée par Stalineen Union soviétique. Il considère que l'autobiographie deTrotski intitulée Ma vie « est aussi scrupuleusement véri-dique que peut l'être un ouvrage de ce genre ». Il nuancecependant : « elle n'en est pas moins une apologie, rédi-gée dans le feu de la bataille perdue que son auteur menaitcontre Staline »[49].

2.5 La biographie de Robert Service

Article détaillé : Trotski (Robert Service).

L'historien anglais Robert Service a publié une biogra-phie de Trotski en 2009. Largement critiqué pour ses er-reurs factuelles, Service s’efforce de prendre ses distancesavec les restes d'une « mythologie Trotski ». En opposi-tion avec une opinion relativement répandue qui voit enTrotski une alternative possible à la terreur stalinienne,il avance que « Staline, Trotski et Lénine avaient bienplus de points communs que de différences », précisantque, au cas où Trotski l'aurait emporté, « le risque de voirl'Europe plongée dans un bain de sang aurait été bien plusgrand ». Dans sa présentation personnelle de Trotski, Ro-bert Service explique les échecs successifs de Trotski faceà Staline par une personnalité narcissique, qui préfère la

Page 9: Léon Trotski

9

ferveur des discours et n'est pas suffisamment attachée àl'exercice du pouvoir[50].Bertrand M. Patenaude, chercheur américain àl'université Stanford et collègue de Service, dénoncecependant un livre malveillant, dont le nombre d'erreursfactuelles est “stupéfiant”, dans un article publié dansThe American Historical Review[51]. De nombreux autreshistoriens seront du même avis [52].

2.6 Musée

À Mexico, le Museo Casa de Léon Trotsky est aménagédans la demeure où il a été assassiné, Calle Viena 45, àCoyoacán.

3 Œuvres

Photo d'identité judiciaire prise par la police secrète tsariste (circa1900).

Article détaillé : Œuvres et bibliographie de/sur LéonTrotski.

• Bilan et perspectives (1905). D'après l'édition russede 1919 : « Le caractère de la révolution russe,telle fut la question fondamentale par rapport à la-quelle, selon la réponse qu'elles y apportaient, se re-groupèrent les diverses tendances idéologiques et lesorganisations politiques du mouvement révolution-naire russe. »

• L'Internationale communiste après Lénine (ou legrand organisateur des défaites) (1928) – Trotski ex-plique comment et pourquoi le développement de labureaucratie en URSS a provoqué l'échec du prolé-tariat dans toutes les parties du monde à partir de1923, et en même temps pourquoi elle s’est nourriede ces échecs.

• La Révolution permanente (1928-1931).

• Histoire de la révolution russe (1930) – « L'histoirede la révolution est, avant tout, le récit d'une ir-ruption violente des masses dans le domaine où serèglent leurs propres destinées ».

• Ma vie (1930) - Autobiographie.

• L'Internationale communiste après Lénine (1930).

• La Révolution permanente (1931).

• Histoire de la Révolution russe (1932-1933).

• La Jeunesse de Lénine (1936) – biographie.

• La Révolution trahie (1936) – critique de la naturedu pouvoir en URSS.

• Programme de transition (1938).

• Leur morale et la nôtre (1938).

• Staline (1946).

• Journal d'exil (1960).

4 Notes et références[1] Aucun consensus n'existe, parmi les auteurs en général et

parmi les spécialistes, sur l'orthographe française à em-ployer. La graphie Trotski, qui est conforme à la trans-cription du russe la plus couramment utilisée, est em-ployée par Hélène Carrère d'Encausse (on en trouve desexemples dans ses ouvrages Lénine, Staline l'ordre par laterreur), François Furet (Le passé d'une illusion), MartinMalia (La tragédie soviétique), Boris Souvarine (Staline,aperçu historique du communisme), Stéphane Courtois(Le livre noir du communisme), dans l'ouvrage collec-tif Le siècle des communismes et dans des dictionnairescomme l'encyclopédie Larousse. L'orthographe Trotsky,employée par l'intéressé lui-même dans ses textes rédigésen français, est, quant à elle, utilisée par Nicolas Werth(Histoire de l'Union soviétique), Gilles Martinet (Les Cinqcommunismes), Pierre Naville (Trotsky vivant), ArchieBrown (The Rise and fall of communism) ou François Fe-jtö (Histoire des démocraties populaires). Elle figure parailleurs sur les éditions françaises de ses ouvrages, commeMa Vie ou L'Internationale communiste après Lénine et esten outre employée par ses biographes Pierre Broué, IsaacDeutscher, Robert Service, Victor Serge et Jean-JacquesMarie. Archie Brown signale, en langue anglaise, les va-riantesTrotskiy ouTrotskii, cette dernière étant utilisée pardes textes de la Bibliothèque du Congrès. Brown précise

Page 10: Léon Trotski

10 4 NOTES ET RÉFÉRENCES

avoir choisi d'utiliser la forme Trotsky car celle-ci est laplus répandue en anglais (Archie Brown, The Rise and Fallof Communism, Vintage Books, 2009, p. 11).

[2] Robert Service, Trotski, 2012.

[3] Léon Trotsky, Ma vie, 1929, Bereslavka 2.

[4] Léon Trotsky, Ma vie, 1929, Bereslavka 6.

[5] Max Eastman, Leon Trotsky : The Portrait of a Youth, cha-pitre 8.

[6] Le prophète armé, I. Deutscher (russe : Вооруженныйпророк, И. Дойчер), 2006, p. 90

[7] Trotsky, Nos tâches politiques, 1904.

[8] (ru) Vladimir Volkov, « Женщина в русской революции— Письма Натальи Седовой к Льву Троцкому »[« Jenchtchina v rousskoï revolioutsi – Pisma Natali Se-dovoï k Lvou Trotskomou »], World Socialist Web Site, 10juin 2003.

[9] Trotsky, Isaac Deutscher, tome 1, p. 405-406, OxfordUniversity Press 1954, Union générale d'éditions, coll.10|18, Paris 1979.

[10] Ian D. Thatcher, « Trotsky and Kievskaya Mysl’ », IrishSlavonic Studies, no 14, 1993, p. 89, 96.

[11] (en) « Woodrow Wilson and a Passport for Trotsky »

[12] Jennings C. Wise, Woodrow Wilson : Disciple of Revolu-tion, Paisley Press, New York, 1938.

[13] Voline, La révolution inconnue, livre 2, De l'anarchisteukrainien.

[14] Cet article a été écrit par Trotski tandis qu'il était enroute pour le front Sud où Denikine avait lancé son of-fensive (mai-août 1919). De nombreux écrits de Trotskiau cours de cette période portent la mention En route. Ilsfurent avec d'innombrables autres documents, ordres auxdiverses armées, etc., écrit dans son train blindé. En routeétait aussi le titre du journal publié par le train.

[15] Pierre Archinoff, L'histoire du mouvement makhnoviste,1923 et Voline, La Révolution Inconnue, 1947

[16] Cité par Boris Souvarine dans L'observateur des deuxmondes et autres textes, La Différence, 1982, p. 154.

[17] Gérard Chaliand, Pierre Dabezies, Sylvia Preuss-Laussinotte, Jean Servier, « Terrorisme », EncyclopædiaUniversalis (lire en ligne), consulté le 9 février 2013.

[18] (en) Alexander Dallin, George W. Breslauer, PoliticalTerror in Communist Systems, Stanford University Press,(1970) - 172 pages, p. 11

[19] « Lire en ligne » sur www.marxists.org

[20] (en) Robert Vincent Daniel, A Documentary History ofCommunism in Russia : From Lenin to Gorbachev, p. 95-96 (lire en ligne)

[21] Boris Souvarine, Sur Lénine, Trotski et Staline, Paris, Allia,1990, p. 55.

[22] Nicolas Werth, « Goulag », Encyclopædia Universalis (lireen ligne), consulté le 10 février 2013.

[23] Moreau Defarges Philippe. Michael Heller et AleksandrNekrich. L'utopie au pouvoir. Histoire de l'URSS de 1917à nos jours, Politique étrangère, 1982, vol. 47, no 2, p.499-502 (lire en ligne)

[24] La Vie de Trotski en 3 volumes, Oxford 1954-63

[25] Stalin, a political biography (1946-66-67)

[26] Paul Avrich, Kronstadt 1921, (Princeton 1970)

[27] Paul Johnson, op cit p. 283

[28] Paul Johnson, op cit p. 284

[29] Trotsky, Mavie, Traduit du russe en 1973 par Gallimard

[30] Léon Trotsky, Communisme et franc-maçonnerie, 1922

[31] Article « Russie, XIXe siècle » in Encyclopédie de lafranc-maçonnerie, Le Livre de poche, p. 775

[32] La Franc-maçonnerie, la Ligue des droits de l'Homme etla presse bourgeoise

[33] Léon Trotski, Ma vie, 1929, chapitre 40 : Le complot desépigones.

[34] Paul Johnson, op cit p. 283.

[35] Paul Johnson, op cit p. 284

[36] Staline, Œuvres, (PCF)

[37] « Staline « n'est pas tombé de la lune ». Staline et le « stali-nisme » ne sont que les conséquences logiques d'une évo-lution préalable et préparatoire, elle-même résultat d'unterrible résultat, d'une déviation néfaste de la Révolu-tion. Ce furent Lénine et Trotsky - c'est-à-dire leur sys-tème — qui préparèrent le terrain et engendrèrent Staline.Avis à tous ceux qui, ayant soutenu Lénine, Trotsky etconsorts, fulminent aujourd'hui contre Staline : ils mois-sonnent ce qu'ils ont semé ». In La Révolution inconnue,Livre deuxième : Le Bolchévisme et l'Anarchie, TroisièmePartie : La répression, Chapitre X. - La « justice » bolché-viste, p. 321-322, éditions Pierre Belfond, 1969.

[38] « Trotski déboulonné », Marianne, 18 septembre 2011.

[39] (en) « Trotsky’s Grandson in Moscow – A Conversationwith Esteban Volkov », sur le site marx.org.

[40] Jean-Pax Méfret, 12 Assassinats qui ont changé l'Histoire,Editions Flammarion (ISBN 2756409693, lire en ligne)

[41] Pavel & Anatoli Soudoplatov, Missions spéciales : mé-moires du maître-espion soviétique Pavel Soudoplatov, Pa-ris, Éditions du Seuil, 1994.

[42] Mikhail Reshetnikov : Deux Eitingon, in “Topique”, Pen-sée, politique et engagement, N0 124, Ed. : L'Esprit duTemps, ISBN 2847952462

[43] La Vie est belle de Roberto Benigni.

[44] Michel Lequenne, « Trotski et trotskisme », EncyclopædiaUniversalis

Page 11: Léon Trotski

5.1 Films 11

[45] « A review of two Trotski biographies by Geoffrey Swainand Ian Thatcher », World Socialist Website, 9 mai 2007.

[46] Documentaire L'Extrême Gauche en France : le poids del'héritage, France 5, 11 mai 2009.

[47] Reproduit dans le recueil Chroniques du mensonge com-muniste, Commentaire/Plon, 1998, p. 134.

[48] Isaac Deutscher, Trotsky I. Le prophète armé, coll. 10/18,1962, p. 11.

[49] Ibid., p. 10.

[50] Trotski déboulonné, Philippe Cohen, Marianne2.fr, 18septembre 2011.

[51] (en) Bertrand Patenaude, « Robert Service. Trotsky : ABiography. David North. In Defense of Leon Trotsky »,The American Historical Review, vol. 116, no 3, juin 2011,p. 900-902 (DOI 10.1086/ahr.116.3.902, lire en ligne)

[52] Lettre d'historiens sur la biographie de Trotsky par RobertService adressée à l'éditeur allemand Suhrkamp

5 Bibliographie

Article détaillé : Œuvres et bibliographie de/sur LéonTrotski.

• Pierre Broué, Trotsky, Fayard, Paris, 1988, 1105 p.(ISBN 2-213-02212-7)

• Pierre Broué, L'assassinat de Trotsky', Éditions com-plexes, 1980, (ISBN 2-87027-056-9)

• Isaac Deutscher, Trotsky t. 1 Le prophète armé,1879-1921, Éd. Omnibus, 1996 (1re éd. : 1954)(ISBN 2-0000-2288-X)

• Isaac Deutscher, Trotsky t. 2 Le prophète désarmé,1921-1929, éd. Omnibus, 1996 (1re éd. : 1959)(ISBN 2-0000-2289-8)

• Isaac Deutscher, Trotsky t. 3 Le prophète hors-la-loi,1929-1940, éd. 10-18, 1998 (1re éd. : 1963) (ISBN2-2640-0288-3)

• Livio Maitan, Destino di Trotsky, Milano, 1985

• Jean-Jacques Marie, Trotsky : Révolutionnaire sansfrontières, Payot, Paris, 2006, 621 p. (ISBN 2-2289-0038-9)

• Victor Serge, Vie et mort de Léon Trotsky, 1951(écrit en collaboration avec Natalia Sedova, la veuvede Trotski)

• Robert Service, Trotsky : a biography, Belknappress, 2009

• Jacquy Chemouni, Trotsky et la psychanalyse, InPress, 2004 (ISBN 978-2-8483-5041-7)

• Jean van Heijenoort, De Prinkipo à Coyoacán, septans auprès de Léon Trotsky, Les lettres nouvellesMaurice Nadeau, 1978, 231 p., (ISBN 2-8623-1003-4)

• Léo Figuères, De Trotsky aux trotskysmes, élémentspour un débat, éd. Le Temps des Cerises, 2012(ISBN 2-84109-931-3[à vérifier : ISBN invalide])

5.1 Films

• The Trotsky (Le Trotski au Québec), 2010, film ca-nadien, raconte l'histoire d'un collégien juif croyantêtre la réincarnation de Léon Trotski

• Frida de Julie Taymor, 2002, film biographique surFrida Kahlo, où est relatée son aventure avec LéonTrotski

• Trotsky, documentaire en deux parties, (Révolutionset Exils) de Patrick Le Gall et Alain Dugrand, sur leconseil historique de Pierre Broué, 1

• Zina (1986), joué par Philip Madoc

• Reds (1981), joué par Stuart Richman

• La Chute des aigles, joué par Michael Kitchen

• L'Assassinat de Trotsky de Joseph Losey, 1972

• Nicolas et Alexandra (1971), joué par Brian Cox

• L'ennemi public n° 1 (1934), joué par Leo Lance

5.2 Romans

• Barbara Kingsolver, Un autre monde, Rivages,2010 (ISBN 2-7436-2123-0), 672 pagesPrix Orange pour la fiction en 2010, le romanévoque les amours de Frida Kahlo et de LéonTrotski, ainsi que son assassinat en 1940.

• Leonardo Padura Fuentes, L'Homme qui aimait leschiens (El hombre que amaba a los perros), Paris,Éditions Métailié, 2011 (ISBN 978-2-8642-4755-5)

• Jorge Semprún, La Deuxième Mort de Ramón Mer-cader, Éditions Gallimard, 1969 (ISBN 2-0702-7367-9)

5.3 Musique

• Les Tzars, une chanson du groupe français Indochinefait mention de l'assassinat de Trotski.

Page 12: Léon Trotski

12 6 ANNEXES

6 Annexes

6.1 Articles connexes

• Histoire du communisme

• Trotskisme en France

• Karl Marx

• Friedrich Engels

• Rosa Luxemburg

• Isaac Deutscher

• Anton Pannekoek

• Adolf Joffé

• Christian Rakovski

• Pavel Soudoplatov

6.2 Liens externes

• Notices d’autorité : Fichier d’autorité internationalvirtuel • International Standard Name Identifier •Union List of Artist Names • Bibliothèque nationalede France • Système universitaire de documentation• Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normda-tei • Bibliothèque nationale de la Diète • WorldCat

• « L'Archive Léon Trotsky » (œuvres disponibles enligne) dans les Archives marxistes internationales.

• Trotsky-oeuvre.org

• (en) The Lubitz TrotskianaNet

• Texte de Trotski sur le fascisme - Cliotexte

• Apostrophes du 25 avril 1975 sur Trotski - INA [vi-déo]

• « La contradiction de Trotsky », par Claude Lefort(1948)

• Le dossier de Trotski à la Préfecture de Police deParis

• Beuvain Christian et Lanuque Jean-Guillaume,Coda : Deutscher, Broué, Service - Essor et déclindu travail biographique sur Trotsky, Revue électro-nique dissidences [en ligne], Numéro 3 - Printemps2012, 11 avril 2012

• « Léon Trotski » dans le Dictionnaire historique dela Suisse en ligne.

• Portail de la politique

• Portail du marxisme

• Portail de l’URSS

• Portail du communisme

• Portail de la révolution

• Portail de Saint-Pétersbourg

Page 13: Léon Trotski

13

7 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

7.1 Texte• Léon Trotski Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Trotski?oldid=120167044 Contributeurs : Yann, Med, Ryo, ArnoLa-

grange, Alvaro, Panoramix, Orthogaffe, Kelson, Capbat, Emmanuel, ( :Julien :), Alno, HasharBot, Koyuki, Libre, Alphonse Wagner, Nico-Ray, ZeroJanvier, Not-Pierre, Mu, Sanao, Phe, MedBot, Neymad, Buggs, Sam Hocevar, Alain Schneider, Badowski, Phe-bot, Meodudlye,Natmaka, Turb, Effco, ~Pyb, Soig, Ollamh, Usul Tomchin, Hégésippe Cormier, Pantxoa, Goliadkine, Romary, Sinaloa, Jef-Infojef, Dar-koneko, Antoinel~frwiki, Bradipus, Pll, Pixeltoo, Criric, Vmaurin, Hasting, Mmenal, Bob08, Edel, Bicounet, Suaudeau, Poulos, Yurik,Sherbrooke, Markine, Eltouristo, Chris93, Orel'jan, Muad, DocteurCosmos, Aboumael, Korg, Gede, Gribeco, RobotE, Fredtoc, DavidBerardan, Lgd, Probot, Inisheer, Pok148, Thedreamstree, Gzen92, EdC, Dimmu borgir, Palsecam, RobotQuistnix, FlaBot, Necrid Master,Nicod, Arria Belli, Palpalpalpal, EDUCA33E, YurikBot, LeonardoRob0t, Djino, Tiernvael, Poppy, Sukhoï, Horowitz, Eskimbot, Melodius,Jerome66, Ico, Gukguukk28, Solbot, Charlik, SoCreate, Litlok, Bouette, Coldom, Huster, Moez, Sammyday, Alphabeta, Dominique na-tanson, Loveless, H2O, Lady Laide, OscarHippe, Messire Hephgé, Atilin, MelancholieBot, KocjoBot~frwiki, Oxo, Le Bleaker, Martin C.,Polmars, Severin, Pautard, Actorstudio, Noar, Frank Renda, Lebob, Michel wal, Alonso, JeanPaul, Paskalo, Cédric Boissière, Teal'k, FabriceFerrer, CH30 anticharlat, Heme, Thidras, Gonioul, Esprit Fugace, Geraille, Barraki, Serein, SashatoBot, Jmax, Od1n, Perky, MetalGear-Liquid, MatB, Ahbon ?, Shplin, Tibauk, Itzcoalt, Liquid-aim-bot, Aërandil, WartBot, Israfel, Baalshamin, Rhadamante, Punawa, Eric36,Léon66, Milean Creor, NicoV, Bigomar, Daniel*D, BARBARE42, Xavier M., Everhard, Edwardan, Thijs !bot, Grimlock, Aristophane-Solon, Octave.H, Escarbot, Circular, @nar, Kyle the bot, Bombastus, Laurent Nguyen, Kropotkine 113, JAnDbot, BOT-Superzerocool,Éclusette, Calcineur, Clem23, El Caro, Thesupermat, Épiméthée, IAlex, OccultuS, Sebleouf, RS1981, Dfeldmann, BetBot~frwiki, Zawer,Spangle, Ejp, CommonsDelinker, Erabot, Wiolshit, Difuta, Siegmund, Numbo3, Oranginal, Jaczewski, Jordan Girardin, Rei-bot, Wikig,Salebot, Bot-Schafter, Lebiblio, OlivierEM, Zorrobot, Tépabot, Isaac Sanolnacov, Critias, Gzzz, AlnoktaBOT, Chuck Norris, Homo sovie-ticus, Cheep, Peiom, Priper, TXiKiBoT, VolkovBot, Wikifrédéric, AmaraBot, Chicobot, Seraphita~frwiki, Barox, François SUEUR, Blub,Gz260, Ice Scream, Galoric, SieBot, Binabik, Shakki, Punx, Iafss, Strangeways, JLM, Etoec, Clément F-B, Kyro, Black31, Ange Gabriel,Patrick Rogel, Alecs.bot, Lepsyleon, Vlaam, Ian S, Matrok, Lolaflorida, Hercule, BenoniBot~frwiki, Jean-Jacques Georges, Smeet666, Tu-rel~frwiki, Thontep, DumZiBoT, DeepBot, SniperMaské, Flot2, Ewan, Vøid, Heddryin, Azure~frwiki, Kolossus, BOTarate, Superjuju10,PhFabre, JPS68, Sebrider, Xavxav, Neef, BodhisattvaBot, Manoillon, Pmiize, HerculeBot, WikiCleanerBot, Letartean, Sebletoulousain,ZetudBot, PierreRobin, Elfix, Harmonia Amanda, Peti610bot, Fabienamnet, Xenon91, Luckas-bot, Celette, Leslib, Ortografor, Bethely,ChenzwBot, Archimëa, MauritsBot, DSisyphBot, Penjo, Asavaa, ArthurBot, Almabot, Le sourcier de la colline, Jacques Ballieu, Soren56,Azurfrog, Xqbot, Rubinbot, GhalyBot, Arken84, Geronimo355, Ytrezap, Seb 45, LucienBOT, Larmstrong, Mirtador, *SM*, Skull33,Coyote du 57, Lomita, Xiglofre, Orlodrim, RedBot, KamikazeBot, GrrrrBot, AviaWiki, Uakh, PRIGENTFr, Igel 14, TjBot, Francisco-logia, Ripchip Bot, Toto Azéro, Exevale, Yoïrgl, Chesspac, Lebrouillard, Habura~frwiki, Quilitout, EmausBot, Salsero35, Kilith, Sisqi,ZéroBot, Sevenoclock, Association-radar, Le Minotaure, Thouny, Fredpollux, Jean 5 5, LD, ChuispastonBot, Seinine, Jules78120, Globu-lenoire, Moimou, MerlIwBot, Qyre, Pif paf mad, OrlodrimBot, France05alpes, Vagobot, Pano38, Leloupbleu, Éric Messel, Orikrin1998,Sopidex, Cretace2, Mattho69, Etiennekd, Ecosoq, MesRats, LeCardibot, Melancholia, Enrevseluj, Jagonnard, Filippus van Aelst, Rome2,ÆLiX, Malape, StarusBot, Lisa.Lisou, VVVF, Tibauty, Thot89, Addbot, OlsenCrave, Ynopsis, Leperebot, HunsuBot, Kilian2b, Revamerset Anonyme : 296

7.2 Images• Fichier:Coat_of_Arms_of_Saint_Petersburg_(2003).svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/07/Coat_of_

Arms_of_Saint_Petersburg_%282003%29.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Antonu• Fichier:Disambig_colour.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Disambig_colour.svg Licence : Public do-

main Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bub’s• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/66/Fairytale_bookmark_gold.svg

Licence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua + Lilyu for SVG• Fichier:Fairytale_bookmark_silver.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a0/Fairytale_bookmark_silver.

svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : File:Fairytale bookmark silver.png (LGPL) + Travail personnel Artiste d’origine : Hawk-Eye• Fichier:Fist.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/17/Fist.png Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste

d’origine : ?• Fichier:Flag_of_the_Soviet_Union.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/Flag_of_the_Soviet_Union.svg

Licence : Public domain Contributeurs : http://pravo.levonevsky.org/ Artiste d’origine : СССР• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPL

Contributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :David Vignoni

• Fichier:Lenin,_Trotsky_and_Voroshilov_with_Delegates_of_the_10th_Congress_of_the_Russian_Communist_Party_(Bolsheviks).jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cf/Lenin%2C_Trotsky_and_Voroshilov_with_Delegates_of_the_10th_Congress_of_the_Russian_Communist_Party_%28Bolsheviks%29.jpg Licence : Public domain Contributeurs : originallyuploaded to en.wikipedia by User:Dynamax, http://www.marxists.org/admin/legal/fdl.htm Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Leo_Trotzki_1900_in_Sibirien.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c6/Leo_Trotzki_1900_in_Sibirien.jpg Licence : Public domain Contributeurs : http://www.marxists.org/archive/trotsky/photo/t1900c.htm Artiste d’origine : Incon-nu

• Fichier:Leo_Trotzki_1917.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/57/Leo_Trotzki_1917.jpg Licence : Publicdomain Contributeurs : http://www.marxists.org/archive/trotsky/photo/t1917a.htm Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Leo_Trotzki_1940.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c0/Leo_Trotzki_1940.jpg Licence : Publicdomain Contributeurs : http://www.archives.gov/research_room/arc/ ; ARC Identifier : 283642 Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Leon_Trotsky_-_Okhranka_mugshot.gif Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b5/Leon_Trotsky_-_Okhranka_mugshot.gif Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

Page 14: Léon Trotski

14 7 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Fichier:Leon_Trotsky_Signature.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/65/Leon_Trotsky_Signature.svg Li-cence : Public domain Contributeurs : Own work by uploader, traced in Adobe Illustrator from File:Trotsky signature.jpg Artiste d’origine :Connormah, Leon Trotsky

• Fichier:Leon_Trotsky_parents_house_in_Kherson_city,_Ukraine02.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Leon_Trotsky_parents_house_in_Kherson_city%2C_Ukraine02.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artisted’origine : Olaffpomona

• Fichier:Red_flag_waving.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c5/Red_flag_waving.svg Licence : Public do-main Contributeurs : Original PNG by Nikodemos. Artiste d’origine : Wereon

• Fichier:Red_star.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/34/Red_star.svg Licence : Public domain Contribu-teurs : Own work. The color is taken from Soviet flag red star Artiste d’origine : Zscout370 and F l a n k e r

• Fichier:Society.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5b/Society.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs :own work based on Image:Society.png by MisterMatt originally from English Wikipedia (en:Image:Society.png) Artiste d’origine :MesserWoland

• Fichier:Trotsky_Portrait.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/18/Trotsky_Portrait.jpg Licence : Public do-main Contributeurs : File:Lev Trotsky.jpg Artiste d’origine : Published by Century Co, NY, 1921

• Fichier:Trotsky_grave.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/00/Trotsky_grave.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0Contributeurs : Travail personnel de la personne qui a téléchargé le document. Artiste d’origine : en:User:fabioj

• Fichier:Trotskynina1915.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/94/Trotskynina1915.jpg Licence : Public do-main Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:WhiteArmyPropagandaPosterOfTrotsky.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cf/WhiteArmyPropagandaPosterOfTrotsky.jpg Licence : Public domain Contributeurs : http://www.marxists.org/archive/trotsky/photo/t1919b.htm or http://historydoc.edu.ru/catalog.asp?cat_ob_no=12438&ob_no=13597 Artiste d’origine : ?

• Fichier :Л.Д._Троцкий_с_женой_и_сыном_Львом_в_ссылке.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cf/%D0%9B.%D0%94._%D0%A2%D1%80%D0%BE%D1%86%D0%BA%D0%B8%D0%B9_%D1%81_%D0%B6%D0%B5%D0%BD%D0%BE%D0%B9_%D0%B8_%D1%81%D1%8B%D0%BD%D0%BE%D0%BC_%D0%9B%D1%8C%D0%B2%D0%BE%D0%BC_%D0%B2_%D1%81%D1%81%D1%8B%D0%BB%D0%BA%D0%B5.jpg Licence : Public domainContributeurs : State museum of political history of Russia Artiste d’origine : unknown ; photo retake by George Shuklin (<ahref='//commons.wikimedia.org/wiki/User_talk:George_Shuklin' title='User talk:George Shuklin'>talk</a>)

7.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0