Lentamente sentii le voci allontanarsi. Dal mio nascondiglio potei finalmente uscire e correre verso l’esterno, lontano dai lampioni. Avevo il fiato in gola e il cuore mi batteva all’impazzata. Ancora una volta stavo scap-pando verso una nuova frontiera. Decisi di seguire i binari per non perdermi nel buio. Corsi per non so quanto, e poi, camminai. Per ore. Non ricordo se era più forte l’ansia di essere presa, l’arrivo di un treno o la paura della foresta accanto. Rumori. Sonno e fame. Alcuni passi. Delle voci tedesche. Ero spac-ciata. « Signorina dove crede di andare ? » Rimasi vaga e sfoggiai il più discreto sorriso. « Faccia attenzione e cambi sentiero, questo è ricoperto di mine dall’ultima notte. » Avevo forse ventidue anni, francese di sangue ed orfana da sempre.

C’est la vie dans le temps.

Something projects us into oblivion. The new something arises from that nothingness.

On restait à la maison. On était obligés d’écouter les parents. On ne me laissait pas sortir. «Tu restes à la maison ce soir, tu ne sors pas.» Disait maman. On restait donc à la maison mais on était contents. On avait parfois de la visite, des gens qui venaient jouer aux cartes avec nous. C’était bien. Enfin, on était obligés d’écouter les parents. On n’osait pas dire non, parce qu’on aurait reçu une claque. On avait une ferme au bord du Doubs. On était bien malgré tout.

J’ai pédalé deux heures à vélo pour aller danser. Je suis rentré vers 5 heures du matin en passant par la grange. Personne ne s’est aperçu de mon absence.

Aware of his own breathing, he remains there waiting. Meanwhile his internal fire gently extinguishes.

Je me rappelle de ma femme qui était montée dans le char. Pour la première fois elle portait des pantalons. Ce fut la seule et unique fois. Elle est décédée à 46 ans d’un cancer du foie. C’est comme ça quoi. Elle a toujours préféré les jupes. Et moi aussi.

If you want to see, stay at the top of a cliff. In the dome of a overhanging space, the world is upset. A man took a breath.

Non osavamo uscire. Era così in passato. In fondo stavamo bene a casa. Giocavamo a carte.

CALCE (2015 - 2016)

Edited by Sonnenstube - Lugano

Graphic design, photos and texts by Nina Haab Concept developed in collaboration with Stefano De Ponti

Interviews with Madame Géraldine, Monsieur Lachat and «Le Foyer pour personnes âgées du district de Porrentruy SA»

Curated by Sébastien Peter

Finished Art by Alice Cannava

Edition of 150

Nina Haab, Berlin 2016

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