lektire dodatak

25
l’art dramatique de Paul Claudel : (L’annonce faite a Marie) Aujourd’hui, Paul Claudel est reconnu et célébré par l’Université, "n peut dire u’il est un précurseur #énial du thé$tre conte%porai si'cle! ou%is des inspirations et des influences hétéro#'nes, %oderne, le thé$tre de Claudel n’appartient aucun %od'le, aucune étiuette! *l n’est %+%e pas fid'le lui %+%e! *l ne peut u’écrire pour le thé$tre! Paul Claudel est l’écrivain %+%e u’il faut ju#er un écrivain par sa vocation, par la chose es Le dra%e est d’abord l’instru%ent d’e-pression de soi, donc la confidenc confession d’un coeur solitaire! Le dra%e est pour lui une sorte de recherche et il a découvert dan inépuisable réserve de situations et de ressorts dra%atiues! .lév catholiue, il trouve sa foi dans ses di- huit ans durant la nuit 3a%e! C’était le jour de sa conversion et la circonctance décisive avec un 3ieu! .t ce %o%ent va fi-er définitive%ent sa vie intérieu oeuvre! Le dra%e reli#ieu- est la plus juste e-pression de la lutt contre le %onde, contre lui %+%e et contre 3ieu! *l croit cette cette finalité %4stiue ui ré#issent l’histoire et la destinée hu ho%%e vit l’état de conflit et juste%ent ce conflit entre le des de son dra%e »L’Annonce faite à Marie » , o5 l’héroine pricipale est parta#ée en désir de vivre une vie cal%e et le fait u’elle est %aruée par une élection divine prédestinée au salut éternel!.lle finira par concilier ces deu- op on oeuvre dra%atiue est tr's vaste et, en plus, il donne plusieur L’Endormie,Tête d’or,La ville, La jeunefille Violaine,L’Echange,Partage de midi,L’Otage,Pain dur,Pre humili! et, finalement, Le "oulier de #a le so%%et de son oeuvre! Pourtant, il donne une place privilé#iée L’Annonce faite à Marie ! *l l’esti%e co%%e son oeuvre centrale 6 peut +tre parce ue c’est la plus jouée des pre%i're jouée! .lle est co%posée d’un prolo#ue et 7 acte »Le M$#tre en % acte# et un &rologue » ! 3onc, le titre lui %+%e nous propose déj principal : l’aspiration au %ondespirituel! .lle a sa préhistoire dans lacréation claudélienne! Les personna#es et l’action apparaissent déj dans u ' La jeune fille Violaine » en 0189! Les personna#es principau- : Anne Vercors le p're de iolaine et de Mara Elisabeth la %'re Violaine Mara Jacques Hurry le fiancé de iolaine Pierre de Craon le b$tisseur d’é#lise Le déroulement de l’action :

description

lektire

Transcript of lektire dodatak

Facult des lettres

lart dramatique de Paul Claudel: (Lannonce faite a Marie)Aujourdhui, Paul Claudel est reconnu et clbr par lUniversit, la critique et le public. On peut dire quil est un prcurseur gnial du thtre contemporain, du thtre du XX sicle. Soumis des inspirations et des influences htrognes, la fois antique et moderne, le thtre de Claudel nappartient aucun modle, aucune cole et aucune tiquette. Il nest mme pas fidle lui-mme.

Il ne peut qucrire pour le thtre. Paul Claudel est lcrivain de vocation et il dit lui-mme quil faut juger un crivain par sa vocation, par la chose essentielle quil a dire. Le drame est dabord linstrument dexpression de soi, donc la confidence et la confession dun coeur solitaire.Le drame est pour lui une sorte de recherche et il a dcouvert dans le christanisme une inpuisable rserve de situations et de ressorts dramatiques. Elv en dehors de la religion catholique, il trouve sa foi dans ses dix-huit ans durant la nuit de Noel 1886 Notre-Dame. Ctait le jour de sa conversion et la circonctance dcisive de sa vie: la rencontre avec un Dieu. Et ce moment va fixer dfinitivement sa vie intrieure et le sens de son oeuvre. Le drame religieux est la plus juste expression de la lutte que lhomme poursuit contre le monde, contre lui-mme et contre Dieu. Il croit cette ordonnance suprme et cette finalit mystique qui rgissent lhistoire et la destine humaines. A son avis, un homme vit ltat de conflit et justement ce conflit entre le destin et la volont est le sujet de son drameLAnnonce faite Marie, o lhroine pricipale est partage entre son dsir de vivre une vie calme et le fait quelle est marque par une lection divine, prdestine au salut ternel.Elle finira par concilier ces deux options antagonistes.Son oeuvre dramatique est trs vasteet, en plus, il donne plusieurs versions dun oeuvre: LEndormie,Tte dor,La ville, La jeune fille Violaine,LEchange,Partage de midi,LOtage,Pain dur,Pre humili et, finalement, Le Soulier de satin-le sommet de son oeuvre.

Pourtant, il donne une place privilgie LAnnonce faite Marie . Il lestime comme son oeuvre centrale; peut-tre parce que cest la plus joue des pices de Claudel et la premire joue. Elle est compose dun prologue et 4 actes. Son sous-titre est:Le Mystre en 4 actes et un prologue. Donc, le titre lui-mme nous propose dj le thme principal: laspiration au monde spirituel. Elle a sa prhistoire dans la cration claudlienne. Les personnages et laction apparaissent dj dans une pice antrieure La jeune fille Violaine en 1892.

Les personnages principaux:

Anne Vercors-le pre de Violaine et de Mara

Elisabeth-la mreViolaine

Mara

Jacques Hurry-le fianc de Violaine

Pierre de Craon-le btisseur dgliseLe droulement de laction: Laction est situe la fin du Moyen Age dans une famille de riches paysans champenois. Le drame commence par un prologue sous la forme de dialogue entre Violaine et Pierre de Craon. Violaine, la fille aine, dit adieu Pierre de Craon qui tait amoreux delle, mais il venait comme un veilleur spirituel et il veut germer au coeur de Violaine la tentation de la saintet. Il appelle Violaine comme lange appelle Marie. Il lui annonce son destin. Violaine est la crature choisie de Dieu et elle reprsente la figure de la vierge Marie. Comme si Pierre ne pouvait se decider dlivrer Violaine son inquitant message, il se pose la question :Quelle est donc cette part que Dieu en vous sest rserve?Quand elle a appris quil est lpreux, mue de compassion, elle lui donne un baiser, mais sa soeur Mara les a vus. Anne Vecors annonce sa femme quil a dcid de marier Violaine Jacques Hury. Sans attendre le mariage, il va en plrinage Jrusalem dy prier pour la Royamme de France et pour lEglise. Quand la noce est faite, Mara qui aime Jacques et qui est passionnment jalouse, menace sa mre quelle va se tuer si Violaine pouse Jacques. Jacques doute et Violaine, ayant entendu la plainte de sa mre, renonce son amour, son bonheur pour rendre sa soeur heureuse. Elle rvle Jacques quelle est atteinte par la lpre et aprs des violents reproches quil lui a adresss, il la conduit sur sa demande la lprosrie.

Sept ou huit ans plus tard, Mara apporte Violaine, que la lpre a maintenant dfigure et rendu aveugle, la petite fille qui vient de mourir.Elle demande sa soeur la vie de son enfant. Le miracle se produit laube, mais la petite Aubaine a maintenant les yeux bleus de sainte Violaine. Encore une fois Violaine est compare Marie, elle est une vierge et une mre aussi. Mara na pas recul devant le meurtre de sa soeur, dont elle tait plus que jamais jalouse. Violaine est rapporte mourante la maison, Jacques Hury a enfin les yeux ouverts sur ce qui sest pass rellement. Comme la voulu Violaine avant de mourir laction se conclut dans luniversel pardon. Le sacrifice de Violaine na pas seulement une valeur prive, mais gnrale.Toute la grande douleur de ce monde autour delle[] elle la vu!Et cest pourquoi elle a bais ce lpreux, sur la buche, sachant ce quelle faisait(((Elle a sauv le monde!Ce rapport Violaine-Mara montre un niveau psychologique du drame. Derrire lopposition des personnages existe lopposition de deux conceptions, de deux visions de lamour, de deux modes daimer correspondant deux attitudes morales et spirituelles compltement contrastes. Et cette opposition y joue un rle essentel.

Violaine Mara

Violaine, cest elle que Claudel voulait placer au centre de son drame et elle seule est prsente tout au long du drame. Dabord, cest une fille de dix huit ans qui a une vision simple de ce monde.Dieu est l qui me sait garder!Elle aime la vie, la nature; ses derniers mots seront pour demander si lanne a t bonne et le bl bien beau. Mais, sous cette Violaine simple et joyeuse, il y avait une autre Violaine, sensible et secrte. Lamour de Violaine trouve son affirmation en se sacrifiant soi-mme. Nombre de personnages principaux du thtre claudelien veulent et choisissent consciemment lchec de leur amour. Dans LAnnonce ce paradoxe est assez affaibli puisque, en introduisant le thme de la lpre, Claudel a fait apparatre un obstacle rel, concret qui spare Violaine de celui qui laime et quelle aime; le lpreux au Moyen Age est exclu rigoureusement de la socit. Hors de cela pour Violaine lamour le plus haut se rvle mieux dans la sparation et le renoncement, mais ce renoncement nexclut pas lunion au-del de cette terre. Tel est lamour de Violaine, mais il y a un autre amour, un amour violemment, jalousement possesif, un amour goiste et qui ne reconnait ni loi, ni interdits. Cest lamour de Mara, incapable de supporter dtre du. Elle naccepte pas que Jacques soit Violaine et mme pas que son enfant soit mort. Et le dsespoir la rend capable de tout, mme capable dhair sa soeur qui se sacrifie volontairement pour elle.Il y a des raisons plus profondes pour cette rivalit.Violaine est lane, la prfre de son pre, lhritire de la ferme.Elle est blonde, mince, trs belle. Tout le monde laime. Elle est bonne et douce. Cest elle qui pardonne gnreusement, cest elle qui donne le baiser par lequel elle se voue la piti et au sacrifice plutt qu la jouissance. Elle est signale comme un tre marqu sur lequel stend la puissance de Dieu. Pourtant cette sainte nest pas toute simple Elle repousse lide dun destin exceptionnel. Elle voit sa vie comme cela, paisible, active. Elle est satisfaite dans sa famille. Mais, son dtachement est dabord plein damertume. Dtache de tout elle ne mprise rien. Cest Pierre de Craon qui a plant ce germe de vocation Il oppose un apologue qui signifie que cest la volont de Dieu qui fixe le destin des tres humains, cest lui qui sait ce quil peut demander ses cratures. Violaine est toute consciente de cela et elle a russi de rconcilier sa volont de vivre avec son destin. Donc, lauteur nous la propose comme le type dun mysticisme la fois hroique et quilibr. Elle y trouve le sens de sa vie.Mara fait avec Violaine lantithse la plus violente et la plus volontaire. Dcide de se lutter pour vivre son gr, elle cr sa destine. A la gentillesse, la bont de sa soeur elle rpond par le fureur, la haine, lagressivit.Mara la noire elle est toujours pratique, nrgique, efficace. Surtout elle est entire dans ses volonts, dans ses passions. Elle fait tout ce quelle veut sans pardon. Chez Mara la dtresse ne peut prendre que la forme dune volont, dun acte, de la lutte. Elle nest pas de ceux qui acceptent, et cela par nature. Trs passionne, elle est capable de crime, de meurtre. Cadette, elle na pas le droit lhritage, leur parents nont que des mots durs pour elle, ils lestiment mchante, mauvaise. Elle est parfaitement attache ce quelle aime et avec cela elle est toute terrestre au contraire de sa soeur qui aspire un monde idal, une voie sublime. Mara a la foi, sa manire.

Jhonore Dieu!Quil reste o il est!Notre malheureuse vie est si courte!Quil nous y laisse la paix!On le voit le mieux dans le III acte o elle vient compltement dsspre par la mort de son enfant de supplier sa soeur, quelle croit sainte,de ressuciter son enfant.Elle va ouvrir son coeur o brle la rvolte. Elle insiste que lenfant est de Jacques aussi, se servant de la faiblesse que Violaine sent pour Jacques comme un moyen de pression. Donc, ce sont deux volonts opposes: celle de Mara qui exige de sa soeur le miracle parce quelle possde le pouvoir de Dieu et celle de Violaine qui a choisi la voie du sacrifice. Ce nest pas le sacrifice pour le sacrifice. Cest le sacrifice accept et choisi dans la conviction que la souffrance, volontaire ou impose, a valeur rdemptrice. Il faut que la saintet aussi serve, soit utile. Mara crie:

A quoi est-ce que tu sers?Et cest la foi de Mara , sa force, sa violence qui, en quelque faon, contraint Dieu au miracle. Le miracle se produit laube, lenfant bouge, ouvre ses yeux bleus avec une goutte de lait sur ses lvres. Ce rsurrection de son enfant Mara doit sa soeur; encore une raison pour la dtester et, enfin, tuer. LAnnonce proclame donc une solidarit entre la sainte et la pechresse. Synthse typique du ralisme claudelien et de son optimisme: la criminelle sert sanctifier la sainte et la sainte racheter la criminelle. Encore un personnage qui est trs important et directement attach la mission spirituelle de Violaine-Pierre de Craon. Il entre dans la pice comme un homme vou aux oeuvres de Dieu, parce quil est larchitecte dglise, et comme un pcheur. Il est marqu de Dieu par la lpre cause de son amour terrestre, mais il est rcompens par la construction de toutes ces belles glises. Il est conscient de son rle dAnglus, dveilleur de vocation.La structure symbolique

On a dj dit que LAnnonce faite Marie porte un sous-titre Mystre et cela nous rvle lintention de Claudel: dajouter son oeuvre la valeur symbolique. Depuis sa conversion il a voulu approfondir sa relation avec lglise et cest pourquoi il fait une oeuvre proprement catholique avec une structure symbolique emprunte la liturgie.Dabord, cest lAnglus qui, ds le prologue, intervient dans le drame. Pierre de Craon et Violaine au son de cloche, laurore, saluent dun signe de croix la sonnerie de cloche qui appelle trois fois par jour les fidles une prire nomme Anglus. Cest le premier mot de son texte latin normal: Anglus domini nuntiavit Marie - Lange de seigneur fit son message Marie - le message auquel Violaine est prte repondre comme jadis la vierge Marie lappel de Dieu. Les cloches et les anges nous donnent limpression que nous sommes la messe.

Les noms Violaine et Mara ont une signification symbolique. Violaine, mlange de Yolande et Ghislaine, voque la viole et la violette, la musique et la fleur. Mara en hbreu signifie Amre.

Le costume de Violaine de son rendez-vous dcisif avec Jacques, Violaine sest habille dun costume singulier, rituel, celui des moniales du couvent Monsavierge. Les femmes ont le droit de le revtir deux fois: le jour de leurs fianailles et le jour de leur mort. Violaine porte ce costume parce quelle est prte sacrifier toutes les amours terrestres.La lpre a ici une signification mystique. Pierre de Craon est lpreux et cest facile expliquer Dieu la puni pour ses pchs, mais Violaine na pas pch. La lpre reprsente aussi une souffrance, mais qui frappe aussi bien linnocent que le coupable. Elle est aussi le marque dlction divine.

Conclusion

Dans loeuvre et dans la vie cest la ncessit qui provoque et justifie le fait. Lattitude et la destine des hros nexigent donc aucune explication morale. Exposs la ncessit de rencontres invitables (Violaine Pierre) les hros semblent livrs au pouvoir dune volont surnaturelle. Violaine nest point libre de faire toute chose son gr.La lpre lui apparat comme lirrsistible instrument de la volont divine. Mais, la souffrance de lhroine est volontaire.Lauteur explique que lhomme na pas de privilge plus grand que le sacrifice. Cest donc bien librement et volontairement que lhroine accepte enfin de se plier la volont de Dieu. La libert et la volont divine saccordent et saccomplissent mutuellement. Le partage de midi

Le drame est, selon lexpression de Claudel dans une lettre Francis Jammes du 19 septembre 1905, lhistoire un peu arrange de laventure amoureuse quil vcue de 1900 1905.

Le premier acte est situ sur un paquebot en mer vers lExtrme-Orient, au milieu de lOcan Indien. Quatre personnages, lheure de midi, sentretiennent sur le pont du navire. Mesa, en qui lauteur sest reprsent, est un fonctionnaire qui regagne son poste en Chine. bord se trouvent une jeune femme, Ys, accompagne de son mari, De Ciz, et de ses quatre enfants, ainsi quun joyeux aventurier qui cherche fortune, Amalric. Mesa, solitaire et dsempar aprs avoir effectu, comme Claudel en 1900, une tentative malheureuse dentre dans la vie monastique, est aussitt fascin par la belle Ys, coquette, insouciante, prise de vie aprs des annes dun mariage qui la laisse insatisfaite. Amalric, qui lavait rencontre et aime autrefois, se promet de la conqurir nouveau. De Ciz, bel homme aimable, goste et indcis, est en qute dun emploi lucratif. Tous quatre, en route vers la Chine, esprent y trouver un sort la mesure de leur ambition ou de leur dsarroi. Ils dialoguent en attendant la cloche qui annonce lheure du repas du soir.

Le second acte se passe Hong-Kong, aprs la traverse, dans un cimetire o Mesa a donn rendez-vous Ys et son mari. Tandis quil sloigne un instant en les attendant, De Ciz fait part Ys de son intention de partir pour effectuer un trafic douteux de commerce et de traite des indignes, et sapprte la quitter malgr ses objections et ses supplications. Mesa, revenu et seul face Ys, la prend dans ses bras sans quelle rsiste: tous deux sabandonnent leur passion, rsolus briser les liens qui les sparent. Lorsque De Ciz revient auprs deux, Mesa singnie hypocritement, pour loigner le mari gnant, le persuader daccepter lemploi dangereux quil lui a propos.

Le troisime et dernier acte a lieu quelques annes aprs, dans une maison dun port de la Chine, o lon reconnat le dcor du consulat de Foutchou o Claudel a vcu la passion que rappelle le drame. Ys vit maintenant avec Amalric, aprs avoir quitt Mesa, dont elle eu un enfant. Cest lpoque de la rvolte des Boxers, qui assassinent les rsidents trangers, et la maison o Amalric et Ys se sont rfugis a t mine et va exploser pour quils chappent aux assigeants. Survient Mesa, qui dtient un passe qui permettrait Ys de fuir. Il lui reproche son silence et la supplie de se sauver avec lui, De Ciz tant mort, dans un long monologue auquel elle ne rpond pas un mot. LorsquAmalric revient, une brve lutte oppose les deux hommes, et Mesa, vaincu, seffondre, tandis quAmalric et Ys senfuient aprs stre empars du passe. Mesa, demeur seul dans la maison qui va sauter, sadresse Dieu dans un cantique o il prend conscience de sa faute et sapprte quitter ce monde. Mais Ys, qui sest chappe, revient soudain pour mourir avec lui, et les deux amants, dans un ultime dialogue, changent le serment dun consentement sacramentel qui transfigure et accomplit leur amour dans le partage de minuit.

La condition humaineResume:

La Condition humaine relate le parcours d'un groupe de rvolutionnaires communistes prparant le soulvement de la ville de Shangha. Au moment o commence le rcit, le 21 mars 1927, communistes et nationalistes prparent une insurrection contre le gouvernement.

Pour s'emparer de sa cargaison, Tchen poignarde un trafiquant d'armes. Kyo et Katow, soutenus par le baron Clappique, peuvent alors distribuer le fret aux combattants clandestins. L'insurrection a lieu le lendemain, et ils remportent facilement la victoire grce une population qui leur est allie contre la police. D'un autre ct, le capitaliste Ferral convainc le milieu des affaires de se rallier au gnral Tchang Ka-chek, sur le point d'envahir la ville. La victoire remporte, ce dernier se tourne contre les communistes, suivant l'accord pass avec Ferral et sauvant par l-mme les actions de celui-ci; il exige des rouges qu'ils rendent leurs armes. En raction, Kyo part consulter le Komintern Han Kou, ville situe un peu plus au nord, mais Moscou dclare prfrer rester neutre et interdit tout nouveau soulvement. Il revient sans plus savoir quoi faire, tandis que Tchen, que son premier meurtre a progressivement transform en partisan de l'action directe, envisage l'assassinat de Tchang Ka-chek.

Au milieu de la rpression, Clappique apprend que lui et Kyo sont recherchs par la police. Cherchant en vain prvenir ce dernier, il lui fixe rendez-vous. Mais lorsque Kyo et May s'y prsentent, Clappique, qui jouait pour runir l'argent ncessaire son dpart, est gagn par la frnsie du jeu et ne veut plus penser eux. Le couple, ne prtant plus attention l'avertissement du baron, est arrt. Clappique intercde auprs de la police pour librer Kyo, mais ne parvient qu' aggraver la situation. Paralllement, Tchen qui avait dj tent d'assassiner le gnral Tchang Ka-chek, comprend qu'il est ncessaire d'envisager un attentat-suicide pour avoir plus de chance de succs et pour affirmer son dsir d'lever l'attentat individuel en mthode priviligie, accomplissement, selon lui, de la vraie nature de l'engagement. Hlas, il se jette sous une voiture-leurre, destine protger le gnral de gens comme lui. D'un autre ct, Hemmelrich, aprs avoir dcouvert le meurtre sauvage de sa famille et constat qu'il tait dsormais libre de dpasser sa condition d'homme, se joint Katow pour lutter contre le gnral.

La fin du rcit voit Kyo et plusieurs de ses compagnons emprisonns. Kyo se suicide au cyanure. Cependant, Katow dcide d'affronter la torture et offre sa dose de cyanure d'autres captifs. May, Clappique, Gisors, ainsi que Hemmelrich parviennent quant eux s'en sortir, plus principalement Ferral qui va chouer Paris auprs des banques et du gouvernement dans son dsir de sauver le Consortium chinois dont il est le directeur.

La singularit du roman rside en ce qu'il fait coexister la conscience de l'absurde avec la certitude de pouvoir triompher de son destin, grce l'engagement dans l'Histoire. En ce sens, l'uvre de Malraux se dmarque de celle d'un Drieu La Rochelle, par exemple, qui ne parvient pas dpasser la crise. Une certaine discontinuit prsente dans la composition du roman, analogue la technique des plans utilise au cinma, se retrouve aussi au niveau de la phrase et du style, souvent heurt. Rompant avec cette criture abondante et dense qui tait le propre du roman traditionnel, Malraux invite ainsi le lecteur recomposer activement le sens de l'uvre. Il est aussi, surtout, un roman prcurseur, anticipant les dsordres, il prcde les romans d'aprs guerre franais le mouvement des existentialistes. Le texte est trs riche de "perles", de dcoupage demandant une lecture plusieurs niveaux, ce qui en fait une uvre majeure de langue franaise, comme un roman d'anticipation, en troite harmonie avec son temps, o l'crivain Malraux ne peut qu'crire. Ecrire pour survivre son poque, il incarne aussi la rencontre de l'Orient et l'Occident, la fin d'un capitalisme colonialiste (Ferral), la naissance de nouvelles bases fondes sur la perte, le dsenchantement sans pour autant tomber dans le dsespoir.

Ce roman dAndr Malraux (1901-1976) a t publi en extraits dans la Nouvelle Revue franaise et dans Marianne, et en volume chez Gallimard en 1933. Il a obtenu le Prix Goncourt. 21 mars 1927. Minuit et demi. Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac ; il connaissait sa propre fermet, mais n'tait capable en cet instant que d'y songer avec hbtude, fascin par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'o sortait seulement ce pied demi inclin par le sommeil, vivant quand mme - de la chair d'homme. La seule lumire venait du building voisin : un grand rectangle d'lectricit ple, coup par les barreaux de la fentre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincrent la fois. Dcouvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se dfendent, des ennemis veills ! Ainsi commence La Condition humaine, roman compos en sept parties. Premire partie (21 mars)

La prparation de linsurrection. Tchen poignarde un trafiquant darmes et parvient ainsi semparer de ses papiers qui permettront Kyo et Katow, ses compagnons, de semparer de la cargaison darmes dun bateau ancr dans le port. Pour russir cette opration, les deux rvolutionnaires vont bnficier de la complicit du baron de Clappique. Les armes sont ensuite distribues lensemble des combattants clandestins cachs travers la ville. Kyo mne linspection de combattants clandestins. Il saperoit en coutant un message enregistr , que sa propre voix lui parait trangre. Cette premire partie permet galement de prsenter les principaux protagonistes: Kyo et sa compagne May, Tchen et son matre penser Gisors, qui est aussi le pre de Kyo. Aprs son meurtre, Tchen vient se confier Gisors: il se sent spar du monde des hommes et avoue sa fascination pour le sang. Gisors est partag entre la comprhension inquite de ses deux fils et la fuite dans lopium qui lui permet de se rconcilier avec lui mme.

Deuxime partie (22 mars)

Cest le jour de linsurrection. Les troupes du gnral Tchang Ka-chek sont sur le point d'entrer Shanghai. Ferral, le prsident de la chambre de commerce franaise , tudie avec les autorits locales chinoises les chances de succs de linsurrection. Finalement il persuade les milieux daffaires de soutenir Tchang Ka-chek. Ferral va rejoindre ensuite Valrie, sa matresse. Celle-ci subit douloureusement la relation rotique humiliante quil lui impose.

Les combats sont trs violents . Linsurrection est victorieuse, mais Tchang Ka-chek s'oppose aux rvolutionnaires et prfre pactiser avec les forces modres: il exige des insurgs qu'ils rendent les armes. Les insurgs sinquitent de lattitude attentiste du Kouo-Min-Tang . Kyo dcide den savoir plus et sen va demander des explications Han-keou.

Troisime partie (29 mars)

Kyo sest rendu Han-keou, o se trouve la dlgation de lInternationale communiste dont le dlgu est Vologuine. Il souhaite demander au Kominterm l'autorisation de rsister au gnral et de garder les armes . Il prend conscience que les communistes sont beaucoup moins forts que ce que lon esprait Shanghai. Vologuine lui indique que la tactique de Moscou est, pour le moment, de laisser faire. Tchen vient lui aussi Han-keou et rencontre Kyo. Tchen ne voit comme seule solution que lassassinat de Tchang Ka-chek dont il est prt se charger. LInternationale communiste dsapprouve cette dmarche mais les laisse partir. Kyo et Tchen rentrent sparment Shanghai.

Quatrime partie (11 avril)

A Shanghai la rpression bat son plein. Impliqu dans laffaire de la cargaison darmes, Clappique est averti par le chef de la police. Il lui conseille de quitter la ville. Clappique essaye de prvenir Kyo que la police a dcid de larrter. Clappique se rend chez Kyo, mais celui-ci tant absent, il demande Gisors de linformer et lui donne rendez-vous dans un bar de la ville. Tchen, avec deux complices organise sans succs un premier attentat contre Tchang Ka-chek. Il se cache ensuite chez son compagnon Hemmelrich et dcide que la prochaine fois, il tentera sa chance , seul. Ferral prend conscience que la dcision de Tchang Ka-chek dcraser linsurrection peut servir ses propres intrts. Il se rend , radieux un rendez vous avec Valrie. Mais les deux amants se disputent et Valrie le ridiculise. Ferral vient alors chercher du rconfort auprs de Gisors. Il prend conscience de sa solitude et de la vacuit de ses rves de puissance , mais ny renonce pas pour autant.

Kyo se rend au rendez-vous de Clappique. May, sa compagne, souhaite laccompagner. Tchen dcide de se jeter avec sa bombe sur la voiture de Tchang Ka-chek . Geste vain car le gnral nest pas dans sa voiture.

Cinquime partie

Clappique nest pas lheure au rendez-vous. Kyo et May se font arrts . Kyo est jet en prison. Apprenant quun nouvel attentat a t organis contre Tchang Ka-chek , Hemmelrich se rend la permanence communiste pour avoir des nouvelles de Tchen. Lorsquil rentre chez lui, il dcouvre que sa femme et son enfant ont t assassins dans des conditions horribles. Il dcide alors de participer avec Katow un ultime combat contre Tchang Ka-chek. Il parvient senfuir de justesse. Gisors obtient de Clappique quil intercde auprs du chef de police, auquel il a un jour sauv la vie, pour obtenir la libration de Kyo. Cette dmarche ne fait quaggraver la situation de Kyo.

Sixime partie

Kyo est jet dans une prison rpugnante. Il comparait devant Knig, le chef de police qui a refus sa libration. Ce dernier veut absolument faire perdre Kyo sa dignit: o il trahit les siens, o il sera livr la torture . Kyo refuse de collaborer et rejoint sous le prau, ses camarades communistes qui attendent dtre brls vifs dans la chaudire dune locomotive. Kyo retrouve Katow. Kyo vite le supplice en se suicidant avec le cyanure quil dissimulait sur lui. Katow, lui , donne son cyanure deux jeunes chinois compltement terroriss par le sort qui les attend et marche, plein de dignit, vers le supplice . Clappique parvient se dguiser en marin et sembarquer sur un bateau en partance pour la France.

Septime partie

A Paris, Ferral a une runion au Ministre des Finances mais ne parvient pas sauver le consortium quil dirigeait en Chine. A Kob, au Japon, chez le peintre Kama, May vient retrouver Gisors. Gisors cherche la paix dans lopium et dans la mditation. May, elle, malgr sa solitude et son dsarroi, souhaite reprendre le combat rvolutionnaire.

L'Espoir est un roman crit par Andr Malraux qui est paru en dcembre 1937 aux ditions Gallimard; il relate les vnements importants du dbut de la Guerre d'Espagne, du putsch militaire franquiste du 18 juillet 1936 la bataille de Guadalajara en mars 1937, o les rpublicains sont victorieux.

RsumToute l'intrigue de L'espoir est focalise dans le camp rpublicain et dcrit la manire dont celui-ci s'organise et se construit partir des diffrentes tendances de gauche dans le pays (communistes, anarchistes, socialistes...) et des soutiens extrieurs dont ils bnficient (les brigades internationales, Soutien tactique sovitique).Il est divis en trois parties:-L'illusion lyrique dcrit l'enthousiasme des rpublicains pensant pouvoir stopper l'ennemi avec leur seul courage dsorganis, et ses consquences menant la cration d'une vraie arme-Le Manzanars dsigne le fleuve derrire lequel les rpublicains boutent les nationalistes en reprenant Madrid. Il s'ensuit le sige de la ville par les fascistes, le bombardement de la ville et l'attaque terrestre pique o les rpublicains vainquent une nouvelle fois.-L'Espoir mle scnes d'aviation, d'exode et de sauvetage autour de la mission hroque de Teruel dirig par Magnin, dont le destin va sceller la victoire des rpublicains Guadalajara.

Andr Malraux adapte lui-mme son roman au cinma en 1939 sous le nom de Espoir, sierra de Teruel. Censur sa sortie cause de la Seconde Guerre mondiale, il est rhabilit en 1945.

Personnages Principaux Manuel peut tre considr comme le personnage principal du roman. C'est un ancien ingnieur du son, maintenant membre du parti communiste. l'ouverture du roman, il n'est pas pleinement engag dans l'action, il est encore assez individualiste. Peu peu il fait le difficile apprentissage du commandement et des responsabilits qu'il entrane.

Magnin est probablement le personnage dans lequel Malraux a mis le plus de lui-mme. Bien que les dtails biographiques ne correspondent pas (Magnin est un ancien ingnieur), le rle qu'il joue dans la guerre rappelle fortement celui de Malraux: comme lui il est venu de France pour diriger une escadrille d'aviateurs internationaux. Mais c'est aussi dans la mesure o il est un intellectuel partag entre l'attachement aux valeurs qu'il est venu dfendre et la ncessit d'un combat efficace qui rappelle Malraux. La mlancolie qu'il exprime vers la fin du roman semble le rsultat des diffrents dilemmes qui structurent le roman. Ce personnage est porteur de l'ensemble de ces tensions, tout comme le romancier, et il fait le mme choix que lui: celui de l'action.

Sils, surnomm le Ngus est porteur des valeurs anarchistes dans le roman. C'est un proltaire qui a t impliqu par le pass dans des actions politiques violentes qui lui ont valu plusieurs annes de prison. Sa mfiance, et mme son dgot envers toute forme de discipline sont mis en relief. Il considre l'ordre et la hirarchie comme des valeurs fascistes, et estime, comme les autres anarchistes, que l'on doit se distinguer de ses ennemis jusque dans la faon de vivre. Si l'on ne met pas en pratique au moment mme des affrontements les valeurs pour lesquelles on se bat, alors le combat est dnu de sens.

Garcia et Scali sont deux intellectuels.

Ximns est le chef de la garde civile, ralli aux Rpublicains. Ses hommes le surnomment Le Vieux Canard.

Ramos est un militant communiste.

Heinrich est un gnral rpublicain.

Leclerc, Polsky, Gardet, Scali, Magnin, Sembrano: sont des aviateurs

Rsum:

Le roman se droule pendant la guerre d'Espagne, en 1936. Malraux se place tout au long du roman dans le camp populaire : communiste et anarchiste s'opposant au camp fasciste, franquiste.Les vnements dcrits sont d'un ralisme troublant, ce qui peut s'expliquer par le fait que Malraux s'engagea lui mme du ct rvolutionnaire, politiquement et militairement pendant cette guerre.Je pense qu'tablir un rsum chronologique de l'intrigue serait dpourvu d'intrt, le roman condensant toute son importance dans le style d'criture et par le biais des personnages, plus que par l'ordre des vnements.

Personnages:

Malraux se place du point de vue des rvolutionnaires et par consquent aucun personnage n'est dtaill dans le camp ennemi. Il y a de nombreux hros, mais il est important de souligner qu'il n'y a aucune hrone (mis part quelques femmes en noir), l'Espagne de 1936 dcrite par Malraux est exclusivement masculine Les personnages principaux sont aussi varis que nombreux, et leur retour aprs chaque pisode cre plus un effet de dispersion qu'un facteur d'unit. Je dcrirai les personnages qui m'ont paru le plus marquant.Ils doivent nanmoins tous tre considrs d'une importance gale, ainsi la notion de hros n'est plus la mme que celle du roman classique.

Manuel : communiste monte les grades naturel ouvert, gnreuxprsent dans les premires et les dernires pages du roman pourrait tre considr comme l'image de l'Espagne?Peut tre avait-il trouv sa vie. Il tait n la guerre, n la responsabilit de la mort.(...)Et comme lui et comme chacun de ses hommes, l'Espagne exsangue prenait enfin conscience d'elle mme_semblable celui qui soudain s'interroge l'heure de mourir.

Ximns : "le canard" colonel trs respect trs intelligentIl tait tte nue, ses cheveux blancs tondus ressemblaient au duvet des canards, dont ses hommes lui donnaient le nom cause de ses petits yeux trs noirs et de son nez en spatule."Dans ces cas-l, les jambes disent: "Allons, qu'est ce que tu es en train de faire idiot!" Surtout celle qui bote...(...)Mais le coeur dit: "Vas-y"..."

Hernandez : triste, idaliste dsillusionn meurt fusill, prisonnier des fascistes

Au premier remblai , l'homme saute. Hernandez ne saute pas. Il est extnu, et aussi de la vie.(...)Hernandez regarde la terre avec passion. bonne terre inerte ! Il n'y a de dgot et d'angoisse que chez les vivants.

Magnin : grade importantse demandait comment il parviendrait tablir une discipline quelconque sans aucun moyen de contrainte.

Heinrich Garcia Jaime AlvearRamosPuigShadeLe NgusLopezAttigniesPolsky (Pol)Raymond GardetSembrano ScaliMoreno

Personnages secondaires:Darras, House, Barca, Ricardo, Reyes, Gonzalez, Pepe asturien, Schreiner, Pradas, Marcelino, Kartlitch, Sibirsky, Sruzier, Dugay, Vargas, Mercery, Guernico, Enrique (je ne peux pas tous les citer, mais l'intrt de la liste est surtout de faire ressentir la grande diversit des origines de ces combattants)

Genre(s) du roman:

Avec L'Espoir, Malraux joue avec les limites des genres, le roman restant, volontairement inclassable, hors-norme. L'appartenance au genre romanesque mme pourrait tre remise en question. En effet, il n'y pas d'intrigue proprement parler, les vnements se suivent de faon assez saccade et apparemment dsordonne. De plus, les hros n'acquirent pas la mme dimension que ceux du roman classique, c'est peut tre ce qui fonde leur originalit et leur intrt. Malraux touche ici aux limites du genre.Son authenticit tangible peut le rapprocher du genre du roman-reportage, alors trs rpandu. On ne peut cependant pas rduire L'Espoir un simple roman-reportage et y voir la seule raison de son originalit.Malraux lui-mme dmentait cette ide. Cette illusion pourrait venir de notre recul par rapport aux vnements et des ignorances qu'il entrane.On pourrait croire un texte de propagande. L'exaltation de l'ide et de la ralit rvolutionnaire ne doit pas faire illusion. Aventure et rvolution s'largissent l'humanit non plus seulement un individu ou un groupe.On pourrait le rattacher au roman absurde, si l'art n'occupait pas une position centrale dans le roman et sauveuse, expiatoire de l'horreur de la guerre.

Les thmes

Un roman de guerre :La guerre est omniprsente et constitue le thme central du roman. Elle implique souffrance, blessures, violence, mort, peur, dsespoir enfin espoir (qui apparait dans le roman lorsque tout va mal, lorsque violence et absurde triomphent) . Malraux dcrit l'horreur vif, chaud, sans dtour.

Il commenait ne plus voir clair, sauf ses pieds: ses paupires suprieures gonflaient. Il revint en suivant les gouttes de son sang dans la neige, et les traces de ses pieds, longues et brouilles chaque fois qu'il tait tomb.Le dernier milicien passa la premire femme un paquet. La femme ne le prit par le milieu, pleine main, comme on le lui tendait, mais entre ses bras : la tte retomba en arrire, car l'enfant tait mort.

Le style :Comment le lecteur peut-il supporter cette peinture ininterrompue des horreurs de la guerre? Par le style justement qui apporte l'espoir et vient justifier le titre du roman.Malraux rend possible la connivence entre l'criture et l'action. Il fait un hommage au cinma dans le roman. Tout d'abord, les images sont cruciales, elles se succdent comme de rapides plans de cinma. Il glisse de nombreuses allusions au 7me art :Deux Cadillac arrivaient avec les zigzags des films de gangsters. Madrid, costume de tous les dguisements de la rvolution tait un immense studio nocturne. La passion tendait son visage de cinma. Plus prcisment qu'un regard de camra, le roman adopte un "point de vue d' avion" : vision d'en haut, rapide passage d'un lieu un autre, conscience cosmique.

L'oeuvre a des effets contradictoires : la fois de brutalit et de tension (dus l'absence de prsentation, de lien entre les scnes) et de totalit, d'unit que le ct lyrique de l'oeuvre lui donne :Il faisait beau sur les corps allongs et sur le sang. Son dsir d'art l'amne styliser son roman. Un sentiment de totalit noue les vnements apparemment disloqus du roman. L'Espoir mne un sentiment esthtique suprieur qui rconcilie l'homme avec l'univers pour un moment. l'euphorie qui suit tout combat se perdait dans une srnit gologique, dans l'accord de la lune et de ce mtal ple qui luisait comme les pierres brillent pour des millnaires sur les astres morts.A la fin du roman, Manuel se sent de nouveau artiste.

Lou

ps: Ma fiche n'est pas complte mais j'y ai mis les pts les plus importants sans forcment trop les dvelopper. Vous pouvez me poser des questions s'il ya des lments que vous ne comprenez pas ou rectifier j'ai laiss des citations assez longues pour vous donner une ide du style voilou!

Colette: Cheri

Chri na pas vingt ans quand il rencontre intimement La, dune bonne vingtaine dannes son ane. Celle ci, mangeuse dhommes notoire, na jamais connu de relations bien srieuse. Elle entretiendraChri pendant sept ans jusqu ce quil dcide de se marier avec une belle jeune fille de son ge, et fortune, ce qui lui assure une situation.Mais il ne laime pas. Pas plus que La ne supporte la sparation et lloignement. Sauf quaucun des deux na voulu montrer lautre son rel attachement. La fuit en voyage sans laisser dadresse pour chapper sa douleur toute nouvelle. Chri fugue, dsespr de lavoir perdue.

Puis viennent les retrouvailles, et si les sentiments de La sont tout dabord proches de lextase, elle ralise vite que Chri sloignera delle aussi rapidement quil est revenu: cest que Chri, toujours amoureux du souvenir, retrouve une femme physiquement vieillie qui ne lui plait plus.

Une histoire sentimentale mais plus profonde que a: o il est dmontr quen amour lge ne compte pas, mais jusqu un certain point seulement.

La chatte:Enfants choys et gts issus de milieux bourgeois, Alain pouse Camille qu'il connat depuis plusieurs annes. Personnage goste, le jeune homme n'est pas facile vivre. Il ragit comme un enfant capricieux, l'aise dans cet univers dor et, n'aime pas par dessus tout qu'on lui change ses petites habitudes. Camille, son pouse, est une femme dmonstrative, au regard ptillant. En attendant que son appartement de jeune mari soit termin, Alain est contraint de laisser ses parents sa chatte des Chartreux, prnomme Saha, qu'il aime profondment. L'amour que ressent le jeune homme pour Saha est indfectible ; il va bien au-del de l'affection apporte un simple animal de compagnie tel point qu'il provoquera la ruine de son rcent mariage avec Camille. Le couple sera mise rude preuve lorsque l'animal s'installe finalement dans le foyer conjugal. Camille devient rapidement jalouse de la chatte, et est prte tout pour se dbarrasser de cette rivale redoutable...

Mon avis : il s'agit d'un roman tout en nuances et en fines observations dans lequel la chatte Saha joue incontestablement le premier rle. Colette, l'amie des chats, connat manifestement son sujet ; elle dpeint, avec un certain talent, un trange et improbable "mnage trois" et a su dcrire le comportement et la psychologie de chacun des protagonistes. Alain voit en Saha l'animal le plus parfait qui soit, sa chimre, il la prfre car elle lui semble plus lgante, plus belle et plus gracieuse que Camille. Alain demeure fidle sa chatte.

Le roman se lit aisment mais il ne s'y passe pas grand chose, il s'agit somme toute d'une histoire de jalousie absurde et une chatte qui agit trangement comme un tre humain...

Malgr de belles descriptions, notamment celles du jardin et de la nature, et cette belle plume style, je n'ai pas t trs convaincu par cette lecture ; les personnages sont mprisables. Quant Saha, je ne m'y suis gure attach. Il reste que le chat est bien un animal intelligent. Et certains lecteurs considreront peut-tre ce roman comme un hommage aux chats... Soit !

Le fil du texte

Un couple de jeunes maris, de bourgeoisie dore, sinstalle dans un appartement trange et moderne au-dessus de Paris. Mais le jeune homme, avant Camille sa jeune pouse, avait une matresse. Et celle-ci fait retour, et rclame son droit dinalinable affection. Banalit? ceci prs que la matresse, Saha, est une chatte admirable, et lie au jeune homme par les liens dune connivence insondable et muette. Elle va insinuer dans le couple son ombre sre, et le dfaire. Ce pouvait tre un vaudeville. Cest une tragdie que Colette conduit son terme dune main impitoyable, en huit chapitres fulgurants. Ou plutt trois actes. Le premier: lamour des deux jeunes gens, leur mariage, une vie deux qui commence. Le second: la sourde alination de leur union, la jalousie de la jeune pouse, qui culmine dans le crime quelle commet contre la chatte prfre. Le troisime: la sparation fatale des deux poux, et le retour du jeune homme dans son jardin denfance, royaume des mres aimantes et de la chatte exclusive et silencieuse.

Quelques pistes danalyse

Ce rcit (presque une nouvelle), de densit remarquable et de puissante tension dramatique, permet de saisir certains des traits les plus caractristiques de la Colette romancire. La tnuit de largument (un classique trio amoureux, une histoire ternelle de jalousie) semble ouvrir une observation psychologique implacable, tout comme elle libre une potique trs matrise de la nature. Celle-ci sexprime en particulier dans les vocations dun jardin clos, mlancolique et menac comme tous les jardins colettiens. La Chatte relance la plupart des lments dialectiques qui marquent limaginaire de lcrivain: le pur et limpur, le nu et lhabill, languleux et le courb, le monstrueux et linnocent, le tapage et la rserve. Cest dailleurs dans ce dernier terme que rside peut-tre lessentiel: dans certain silence dont la romancire entoure la relation particulire de son hros et de lanimal aim, et quelle refuse de rompre. Soustraite par nature au langage, la connivence de lhomme et de la bte exige une criture de labstention, que Colette pousse ici jusqu un point extrme. Et lon referme ce livre en sinterrogeant en ne cessant de sinterroger sur ce qui, dindicible, peut lier ce jeune homme son animal, au point quau moment du choix, il puisse prfrer la chatte sa propre pouse charmante. Mais Colette elle-mme navouait-elle pas une prfrence pour les btes? La Chatte recle, mais ne dvoile pas, lun de ses secrets majeurs de vie, et dcriture.Camille et Alain se connaissent depuis lenfance. Camille est heureuse, enjoue, impatiente. Alain est calme, rserv. Ils vont se marier dans quelques jours.Mais en tant que lecteur on se demande pourquoi Il a accept de sengager avec elle.Il ne laime pas si, un peu.Il ne la trouve pas jolie si, un peu.Il ne veut pas, secrtement, habiter avec elle dans la maison de son enfance en cours de rnovation pour eux non, pas du tout.

Cette histoire ne raconte pas tant la relation entre les deux jeunes gens.Elle, entire, un peu brut, parfois gauche, avec des ractions encore enfantines. Affirme, directe, franche, mancipe, fumant, conduisant leur voiture, assumant ses sentiments et sa sexualit. Personnage tout limage de lcrivain.Lui, sage, discret, silencieux, rveur, idalisant ses souvenirs dans la maison familiale, une maison de fils unique comme le pense Camille. Et surtout trouvant en sa chatte Saha, sa chimre, son idal amour.

Cette histoire raconte surtout le triangle non-amoureux du couple et de la chatte. Je vous ai vus ! cria-telle. Le matin, quand tu passes la nuit sur ton petit divan Avant que le jour se lve, je vous ai vus tous deux Camille aime Alain.Saha aime Alain.Alain aime Saha. Mme une femme, continua Camille en schauffant, mme une femme tu ne laimerais pas sans doute autant . Avec la chatte il vit, selon lui, une relation parfaite.Les deux femelles comme il les surnomme (et non pas femmes) ne saiment pas, se dfient et se jalousent leur amour pour Alain.

Les mots de ce livre sont simples, la lecture est fluide, il ne se passe rien dexaltant mais Colette arrive tout de mme nous embarquer dans les quelques mois de vie commune deux et de cohabitation trois.Les Pasquier-Le notaire du Havre

En 1889, la famille Pasquier (Raymond, Lucie et leurs quatre premiers enfants, Joseph, Ferdinand, Laurent et Ccile) tire le diable par la queue dans son petit appartement de la rue Vandamme, quartier Montparnasse Paris. Raymond poursuit d'interminables et fort tardives tudes et Lucie fait des travaux de couture et s'occupe de ses enfants. Mais un jour, la famille apprend que Lucie pourrait bnficier d'un hritage suite au dcs de ses deux soeurs au Prou. L'ennui c'est qu'elle n'en a encore que l'usufruit car le dcs de l'une des soeurs n'est pas confirm. L'argent est donc bloqu. La famille ne rcupre que quelques meubles et vit dans l'attente de l'arrive d'une lettre du Notaire du Havre leur annonant enfin la bonne nouvelle... Mais elle tarde venir et chaque jour la famille s'enfonce un peu plus dans la misre.Le notaire du havre est le premier des dix tomes que comporte le grand oeuvre de G.Duhamel, La chronique des pasquier. Raconte par la bouche de Laurent, le benjamin des garons, celui qui deviendra biologiste et est en quelque sorte l'avatar de l'auteur, cette histoire simple et savoureuse d'une famille modeste de la fin de XIXme sicle est intressante bien des points de vue. Pour le lecteur d'aujourd'hui, c'est une vritable plonge dans un monde disparu (calches, allumeurs de rverbres, chanteurs de rue et autres lavandires ayant depuis longtemps quitt nos rues), un tmoignage touchant de sincrit sur la vie des petites gens de ce temps-l et une galerie de personnages hauts en couleur : le pre tudiant, fort caractre et plutt grande gueule, la mre courage toute dvoue sa niche, la soeur pianiste surdoue dj promise une belle carrire et les garons plus ou moins intresss par les tudes, sans parler d'une quantit de personnages secondaires (voisins, connaissances, etc...) comme on n'en rencontre plus. Un dbut de saga magnifiquement crit, qui a trs peu vieilli, si l'on fait abstraction de quelques envoles lyriques, et qui annonce une suite prometteuse pour cette saga.

Le Notaire du Havre est le premier volume, d'une srie de dix, de la Chronique des Pasquier de Georges Duhamel, publi en 1933 au Mercure de France.

RsumLaurent Pasquier, un minent chercheur en biologie, entreprend, en 1931, de raconter la saga historique de sa famille depuis la fin des annes 1880. En 1888, Raymond Pasquier et Lucie-lonor Delahaie-Pasquier forment une famille parisienne modeste avec quatre enfants. Raymond Pasquier, employ chez Cleiss, rve d'lvation sociale et intellectuelle en entamant 40 ans des tudes de mdecine. Il vit dans le culte de Louis Pasteur et du progrs des sciences. La famille vit difficilement avec les petits revenus des travaux de Lucie. Suite une lettre d'un notaire du Havre, qui annonce Lucie son hritage venant de sa tante Delahaie dcde, la famille fonde d'normes espoirs dans l'avenir et Raymond l'ore d'abandonner ses tudes dcide de continuer. La famille Pasquier dmnage rue Vandamme: Laurent entre l'cole de la rue Desprez pour la premire fois sept ans et dcouvre l'amiti de son petit voisin Dsir Wasselin; Joseph dcide d'arrter ses tudes pour commencer une carrire dans le commerce; Ferdinand peine passer ses examens; et la petite Ccile dcouvre la musique avec l'arrive dans la maison du piano de la tante Delahaie. Cependant, pour des raisons administratives, l'hritage est bloqu et les mois passent sans perspective de rcuprer cet argent qui fait jour aprs jour cruellement dfaut la famille. Raymond Pasquier dcide d'emprunter une somme un voisin, mais fait immdiatement un mauvais placement qui dilapide le pcule et cre de nouvelles dettes. Lucie Pasquier, travaillant plus que jamais de menus travaux de couture pour subvenir aux besoins de la famille, est contrainte aprs deux annes d'accepter en 1891 une solution l'amiable afin de rcuprer une partie seulement de l'hritage et ainsi d'effacer les dettes du couple.

HENRY MILLON DE Montherlant

est n le 20 avril 1895, (centenaire de sa naissance) bien que toute sa vie il ait affirm tre n le 21 avril 1896. Le rajeunissement d'un an n'tait peut-tre qu'une coquetterie, mais le choix du 21 avril lui permettait de dire qu'il tait parvenu natre le jour anniversaire de la fondation de Rome.

Montherlant marquait ainsi qu'il dcidait de sa date de naissance comme il a dcid de celle de sa mort en se suicidant le 21 septembre 1972, le jour de l'quinoxe (Il a crit en 38 un essai intitul L'quinoxe de septembre.. Montherlant manifestait ainsi le souci de donner sa vie la figure mythique d'un destin dont il tait le matre.

Montherlant avait le sens de la maxime : ses Carnets en sont truffs. M. Mohrt y voit l'intrt pour M. d'un es igual l'espagnole, d'une suprme indiffrence dont il voudrait qu'elle soit le signe de la richesse de sa vie. Il a essay de se construire une image admirable, mais fait un magnifique acte manqu : il veut jeter la Seine sa correspondance avec sa grand-mre pendant la guerre de 14-18, qui dtruit son image de hros, mais sa vue tant diminue par un accident vasculaire, ... se trompe de paquet de lettres!

Il prenait aussi un soin extrme cacher la ralit de sa vie prive. Nombres de ses admirateurs particulirement Michel Morht dans Montherlant "homme libre" paru en 1942 n'ont pas suspect l'imposture. La prface crite par Michel Mohrt la rdition de son livre en 89 est cet gard difiante : dsarmant de navet et d'espoir du en ce "plus grand peut-tre de nos crivains" (dixit Bernanos) qui on a bien failli donner un poste ministriel pour s'occuper de la jeunesse! La ralit de sa vie, son principal biographe, Pierre Sipriot, l'a mise jour. Il publie en 1983 la correspondance de Montherlant avec l'auteur des Amitis particulires, Roger Peyrefitte et en 1990, Montherlant sans masque.

DE SES RELATIONS AVEC SES PARENTS ON PEUT RETENIR :

PERE inconsquent, mondain, avec lequel Montherlant ne communiquait pas ou trs peu ; sa demande d'amour son gard semble pourtant plus importante qu'il voudrait le laisser croire, si l'on en croit sa pice, Fils de personne; histoire d'un enfant auquel son pre, malgr quelques efforts, n'arrive pas s'intresser. Le pre de Montherlant ne supportait pas "le genre esthte" qu'il se donnait et il ne lui a laiss que sa morgue.

MERE qui a failli mourir sa naissance, toujours couche, follement attache ce fils qui tait tout pour elle et qu'elle voulait parfait; il est rest jusqu' douze ans dans son lit o ils lisaient ensemble Quo vadis? Elle supportait mme que son fils lui parle de ses aventures. Pourtant, Montherlant avait avec sa mre (comme d'ailleurs plus tard avec sa grand-mre) une attitude d'un rejet et d'une duret extrme :"elle m'aimait plus que je ne pouvais l'aimer". Si sa mre est morte quand il avait 20 ans, le modle de ses relations avec les femmes il l'a assurment pris l : lui Don Juan inaccessible, elle, femme amoureuse.

Montherlant tait et se dfinissait lui-mme comme clibataire dans l'acception courante du terme.

"Le grand bonheur de ma vie est de savoir que je ne suis pas mari" dit-il dans une lettre une de ses amies femmes, Alice Poirier du 23 avril 35 cite par Sipriot p. 340; c'est aussi comme "le clibataire" que le dsigne le grand-pre de la seule femme avec laquelle, en 1934, il a eu le projet de se fiancer (Jeanine); mme si leurs relations platoniques mais orageuses ont dur de 1934 1936, lui ne s'est considr fianc que 18 jours!

Il lui enverra son roman Les jeunes filles avec cette ddicace "Vous saurez quoi vous avez chapp en ne m'pousant pas". Cette oeuvre est le procs du couple, o le hros sduit d'autant plus les femmes qu'il ne les dsire pas. Montherlant y livre l sa position par rapport aux femmes qu'il traite dans tous ses romans avec un mpris souverain, toutefois il n'y rvle pas ce qui a t son choix rotique.

La "rvlation" de son amour pour les jeunes garons, il l'a eu pendant l'anne scolaire 1911-1912, au cours de laquelle il "fait" sa philosophie Sainte-Croix. Il vit dans une ambiance intense d'"amitis particulires" et connat l'preuve du renvoi du collge qui brise ce qu'il considrera jusqu' sa mort comme son exprience amoureuse la plus authentique : "J'ai bu un visage qui m'a dsaltr pour l'ternit."

Cette dcouverte de la tendresse et de la sensualit, lies une msaventure douloureuse va marquer sa vie. Le "garonnet", Philippe, dont il est follement (et alors chastement) amoureux deviendra Serge Souplier dans "Le prince dont la ville est un enfant" (1951) et dans "Les garons". (1969)

Sa correspondance avec Roger Peyrefitte, l'auteur de Amitis particulires et, lui, pdophile notoire, a t publie 11 ans aprs sa mort et commente par son coauteur. Ils y relatent leur "chasse", leur "guerre", en pleine guerre de 40, travestissant seulement les garons en filles, au risque d'tre arrts, comme cela leur est d'ailleurs arriv tous deux. Ils ne drent qu' leur positions sociales et leurs relations de ne pas tre publiquement dnoncs (ils risquaient alors de 6 mois 3 ans de prison). Roger Peyrefitte, toutefois y perdra son poste de secrtaire d'ambassade au Quai d'Orsay.

HOMOSEXUALITE MASCULINE CHEZ FREUD

Il rsume lui-mme ses thses sur le sujet qui se sont dveloppes tout le long de son oeuvre dans son article de "Nvrose, Psychose et Perversion" de 1922 : Sur quelques mcanismes nvrotiques dans la jalousie, la paranoa et l'homosexualit.

Ce que Freud qualifie dans ce texte de "processus typique" est la prgnance particulire dans l'enfance de la fixation la mre qui devient aprs la pubert une identification ("conversion"), le jeune garon recherche alors des objets d'amour qu'il pourra aimer comme sa mre l'a aim. Ceci explique une condition d'amour frquente : que ces garons aient l'ge du sujet quand s'est produite chez lui la transformation, quand ils se sont eux-mmes identifis leur mre.

Freud souligne que le choix d'objets masculin permet l'enfant :

-de rester fidle leur premier objet, la mre,

-d'tablir des relations narcissiques avec une personne du mme sexe plus facilement accessibles que le choix d'un autre sexe

-et que derrire a se cache "la haute estimation de l'organe mle", ce que nous appelons le phallus, et l'incapacit renoncer sa prsence chez l'objet d'amour.

Il faut que l'objet d'amour soit porteur d'un sexe masculin ce qui se lie au mpris ou l'aversion des femmes parce qu'il a dcouvert qu'elles n'taient pas justement porteuses de cet organe; et surtout la premire d'entre elles, la mre.

Par ailleurs s'y associe une particulire dfrence au pre puisque le rsultat de leur choix est de renoncer toute concurrence avec le pre.

Si l'on s'en tient l, Montherlant correspond donc bien un homosexuel "typique" avec son trait distinctif qui est un mpris particulirement prononc pour les femmes : il n'est pas besoin d'tre aussi misogyne quand on est homosexuel! et a n'est d'ailleurs pas le cas le plus frquent, beaucoup d'homosexuels sont entours de femmes, et mme s'ils ne les dsirent pas, les aiment. Je laisse volontairement de ct la question de sa structure que ces extraits de la Correspondance claire pourtant. (Pas de refoulement, pas de formation ractionnelle ni de sublimation, ngation de la castration de l'Autre maternel primitivement reconnue = dmenti)

Mais l'on peut faire avec Lacan, qui j'ai emprunt la citation de mon titre, un pas de plus, prcd comme toujours par Freud qui qualifie tout de mme, ds la premire sance, l'homme aux rats d'homosexuel!!! Ceci est bien surprenant car cet homme aux rats, lui, n'a jamais eu de relations avec d'autres hommes.

Pour introduire cette deuxime partie, je continuerais dans mon exemple, mais en prenant maintenant le premier grand succs de Montherlant, son roman Les Clibataires

LE ROMAN

Publi en 1934, il est aussitt rcompens par le Grand Prix du Roman de l'Acadmie franaise. Les personnages essentiels sont deux vieux nobles sans ressources, Lon de Coantr et son oncle Elie de Cotquidan qui ont vcu jusque-l sans rien faire, mais qui, ruins, doivent affronter une chance inluctable.

Le roman se droule sur un peu moins d'un an (mi-fvrier dbut dcembre 1924) et s'ouvre sur la rvlation Lon que six mois aprs la disparition de sa mre, ses revenus sont rduits presque rien, et que les deux clibataires vont devoir se sparer, car il leur faut renoncer la maison du Bd Arago qu'ils doivent imprativement quitter le 15 octobre prochain .

Peu de temps aprs, convoqu par le notaire, il apprend que ses ressources sont encore plus modestes qu'il ne le pensait et qu'il est compltement ruin. Il rend plusieurs visites l'oncle Octave - frre d'Elie - qui est l'homme riche de la famille; Lon lui expose les difficults de sa situation.

Lon n'obtient pas de promesse ferme de la part de son oncle, mais ce dernier, pour sa fte, lui remet cinq cents francs. Lon prvient Elie, par un pneu, qu'il ne rentrera pas ce soir la maison. Il dne au restaurant, erre dans Paris la recherche d'une aventure, mais, paralys par sa timidit, il rentre au petit jour en taxi.

Quand Elie se dplace enfin, il obtient immdiatement satisfaction: son frre le prendra en charge. Mais il n'est pas question de Lon de Coantr, et, le 15 octobre, quand a lieu le dmnagement Mme Emilie, soeur d'Octave, recueillie par lui, suggre son frre d'hberger Lon dans la maison du gardien Frville, o il a une proprit. Lon accepte avec enthousiasme.

Mais il va vite dchanter, en proie la solitude, l'isolement, l'inconfort, et le manque de ressources qui lui vaut le mpris des gargotiers qui devaient lui assurer la nourriture.

Il comprend qu'il est abandonn, mais, par sursaut de fiert, est dcid ne plus rien demander. Prs de mourir, il songe appeler Mlanie, la bonne, pour vivre avec elle. "Madame Mlanie, restez! Je ne veux pas mourir seul!" s'crit-il. (p. 237).

On trouvera quatre jours aprs sa mort, le cadavre de Lon. Personne n'assiste son enterrement. M. Octave, cependant, fera entretenir sa tombe.

LES PERSONNAGES DE CE ROMAN

Ces clibataires ont horreur de se contraindre, ils vivent dpenaills. S'habiller leur est un supplice; tre l'heure un martyre. Dj dans sa jeunesse, aprs la dconfiture de son entreprise, Lon a vcu pendant deux ans sans rien faire que musarder, chasser, pcher, bricoler. Rentier dont les rentes diminuent jusqu' devenir nulles. Aprs cet pisode, il est revenu vivre sous l'aile maternelle, et, durant vingt ans, cette insouciance de petit garon fut son got. A ct de cela, il est incapable de regarder les choses en face, de voir ce qui est, trait qui caractrise aussi son oncle: "M. de Coantr reconnut le gnie de son oncle, qui tait le gnie de se refuser regarder en face les situations ennuyeuses". Laisser passer les occasions - d'un mariage riche ou d'une - est un des traits de leur indiffrence et en mme temps de leur inadaptation.

Mais leur laisser-aller est li aussi la pauvret de leur sexualit.

Elie de Coetquidan est vierge soixante-quatre ans: rachitique, il n'a pas fait de service militaire; il est atteint, sous ses dehors bourrus et sans gne, d'une timidit maladive.

Dans sa jeunesse, Coantr a connu des aventures sentimentales (de prfrence avec des bonnes et des cousettes). Il a mme connu quelque chose qui ressemblait l'amour.(Mariette) Au profit de ce souvenir, il cesse toute vie amoureuse. Ds lors, le jour o l'envie lui prend de lier connaissance avec une femme, sa tentative choue lamentablement. Cela fait vingt ans qu'il est exil du monde des femmes. Il ne sait plus leur parler; il ne profite d'aucune des occasions qui se prsentent; il reconnat que, ce soir-l, il est au-dessous de lui-mme et qu'il n'a plus " cette fameuse aisance des Coantr qui, dans sa jeunesse avait tant dpit les Coetquidan". Incapable d'aborder une femme, il les frle en timide sans chercher avoir une aventure, "d'abord parce que son linge n'est pas frais, ensuite parce qu'il n'en a pas envie". La soire o il cherche renouer avec les femmes s'achve au petit jour en dsastre, devant un mlancolique caf-crme.

Ils sont donc eux, plus que Montherlant lui-mme, de vritables clibataires, se mettant l'abri de toute jouissance sexuelle et incapables du moindre rapport avec l'Autre sexe.

Les seuls personnages de femmes de ce roman sont soit une image trs maternelle (Mlanie, Emilie) soit ce personnage que l'on retrouve souvent chez Montherlant de la jeune femme mancipe dont la principale qualit est de vouloir chapper son statut de femme et qu'il excute sobrement p. 118 d'un : "la principale tare de Melle de Bauret...tait que pour elle nouveaut est synonyme de valeur. C'est l signe certain de barbarie". La femme est l clairement marque de l'horror feminae, horreur du fminin, dj souligne par Freud et va nous introduire au dveloppement qu'a fait Lacan et son "thique du clibataire".

Vol de nuit:RsumSon action se situe en Amrique du Sud, l'poque hroque de l'aviation commerciale. Saint-Exupry, qui fut en 1929 directeur de l'Aropostale d'Argentine, raconte la vie mene par le chef d'une compagnie aropostale, Rivire, et par son quipe de pilotes. Le principal but que s'est fix Rivire, le personnage central du roman, est de prouver que l'avion est un moyen de transport plus rapide que le train pour acheminer le courrier, condition d'imposer aux pilotes les vols de nuit, extrmement dangereux, qui permettent de ne pas perdre le temps gagn le jour. Fabien, un de ces pilotes, ramne de l'extrme Sud vers Buenos-Aires le courrier de Patagonie, mais pris dans une tempte, il ne parviendra pas rejoindre son port d'attache. Il se sera sacrifi, comme tant d'autres, pour que l'entreprise de Rivire russisse.

terre, Rivire apprend ses hommes n'avoir pas peur de la mort et rester fidles la mission qui leur a t confie. Ils doivent agir comme si quelque chose dpassait, en valeur, la vie humaine: le courrier est sacr, il est indispensable qu'il arrive destination chaque jour la mme heure. Les pilotes en sont responsables, ils le savent, et c'est l leur raison de vivre. Impitoyable, Rivire dnonce les faiblesses et sanctionne les dfaillances. Il lui est indiffrent de paratre juste ou injuste. Il renvoie tel mcanicien ds qu'il a commis une erreur dans le montage d'un moteur malgr ses vingt ans de service, humilie tel pilote qui a manqu d'audace, punit tel chef d'aroplace pour n'avoir pas observ les instructions, quand la femme de Fabien viendra le trouver pour avoir des nouvelles de son mari. Il ne lui dira rien et elle comprendra que, pour elle, l'attente est finie. Rivire pense alors que la vrit de l'amour et la vrit du devoir sont contradictoires et pourtant aussi valables l'une que l'autre. Malgr la perte d'un quipage ce qui est pour lui une grave dfaite il ne suspend pas un seul dpart, afin que la cause des vols de nuit ne soit pas perdue.

AnalyseLe tmoignage de Saint-Exupry sur la vie des pilotes de ligne est dpouill de toute littrature. Il retrace une exprience vcue et il montre comment lui-mme et ses camarades aviateurs taient prts renoncer tout ce qui les touchait individuellement pour dfendre une cause qui leur semblait lgitime. Dans cet ouvrage, Saint-Exupry a dfini deux types d'hommes: le chef qui forge des volonts (le personnage de Rivire, inspir par Didier Daurat, une figure mythique de l'Aropostale) et le sujet qui excute les ordres, en acceptant les risques que comporte le mtier qu'il a choisi. Entre eux, il n y a pas de rapports de matre esclave, mais d'homme homme, la libert consistant pour l'un et l'autre dans leur adhsion totale une contrainte, dans leur soumission un devoir. C'est en respectant cette contrainte qu'ils prennent conscience de leur grandeur et c'est grce l'action qu'ils sont en mesure de raliser l'importance du devoir, quand l'action est oriente vers un but que l'on s'est fix hors de soi. Telle est la morale qui se dgage de ce livre et qui annonce les principes sur lesquels Saint-Exupry fondera son thique telle qu'elle apparat dans ses ouvrages postrieurs, dans Terre des hommes notamment.

Derrire une peinture de l'organisation de l'Aropostale, l'ouvrage traite de la problmatique du hros pour qui toute action relve de l'absolu. La force de l'homme hroque est de s'effacer devant cet absolu. Mais l'homme donne de la valeur l'humanit par les effets de son action. Face la solitude, il assume cette signification.

Le livre, sa sortie, fut prfac par Andr Gide et connut un succs considrable. La vente de Vol de nuit est estime aujourd'hui 6 millions dexemplaires dans le monde[rf.ncessaire]. Les jures du Femina dcernrent leur prix en 1931 cette uvre majeure. Saint-Exupry venait d'avoir trente ans.

Vol de nuit est un roman d' Antoine de Saint-Exupry paru en dcembre 1930 et ayant obtenu le Prix Femina en 1931. En Amrique du Sud, des pilotes sont chargs de transmettre des courriers vers d'autres villes. Fabien, pilote, ramenant Buenos Aires le courrier de Knitra, affronte un violent orage. Buenos Aires, Rivire, son patron, attend impatiemment les avions attendus et, le contact tant perdu avec Fabien, mdite dans son bureau sur le fragile quilibre entre danger et autorit, qui permet la poste arienne de vivre. La femme de Fabien est trs inquite et se rend l'arodrome. Pass au-dessus des nuages pour chapper l'orage, Fabien dcouvre bientt avec son radar qu'il a dvi au-dessus de la mer et que la rserve de carburant ne lui permettra pas de revenir terre. Ds lors, chacun le sait condamn.LACHETEUSE

AnalyseCest lhistoire dramatique et sans concessions dune jeune fille riche et laide, lisabeth qui, en payant les dettes dun jeune homme quelle aime, peut se loffrir. Le garon, veule et sans intrt accepte le march et pouse cette femme quil naime pas. Il ne pense qu reprendre sa libert, mais lisabeth, sentant le danger, le squestre et lasservit. Il parviendra toutefois senfuir avec une ancienne matresse. lisabeth, meurtrie dans son amour et trahie dans son orgueil, se donne la mort.

Critiques Cest un travail de restauration thtrale dune diabolique intelligence. Il fallait tre Jean Anouilh, avoir le gnie du thtre, le gnie de lpaisseur thtrale, pour oser ainsi, sans le trahir et sans le ridiculiser, modifier la ponctuation dramatique dun texte, et, jusquaux frontires de la drision, jusqu faire parfois basculer le tragique dans le comique. Avec une dsinvolture apparente, mais une fidlit attentive la sensibilit profonde de Passeur, Anouilh russit donc le tour de force de transformer compltement les apparences de luvre sans cependant en changer les situations, lcriture et lhumour .Pierre Marcabru - Paris Presse Cette pice a la trentaine bien sonne, mais elle ne la fait pas. Sa mchancet lentretient frache comme une rose. Une rose avec beaucoup dpines en forme de dialogues vifs, acrs comme des lames, dchirants; cette cruaut luisante, que lhumour aiguise encore donne ce drame bourgeois des accents mauraciens; la haine sy mijote derrire les personnes de la respectabilit, largent y gouverne, tout achte tout, hormis lamour .Henry Rabine - La Croix Quarrive-t-il quand on pousse une situation relativement normale jusqu ses extrmes limites? On file dans lexcs, lexaspration, loutrance, on en arrive loutrecuidance Passeur a plac ses hros dans des situations tellement exagres quon en oublie de noter ce quils se disent - en haussant le ton - des choses quil arrive aux poux de penser plus ou moins confusment. On se lance dans un univers la Strinberg et les conjoints se jettent la figure les vrits premires de la vie en commun peine peu grossies .Jean-Jacques Gautier - La FigaroPAGE 25