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La modernisation de la bibliothèque publique hollandaise et l'influence du non-livre

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64th IFLA General Conference

August 16 - August 21, 1998

http://www.ifla.org/IV/ifla64/64alpha.htm

Code Number: 156-117-F

Division Number: VI.

Professional Group: Audiovisual and Multimedia

Joint Meeting with: - Meeting Number: 117.

Simultaneous Interpretation: No

La modernisation de la bibliothèque publique hollandaise

et l'influence du non-livre

John Valk Rotterdam Public Library

Rotterdam, Netherlands

Résumé

Les nouveaux médias ont été introduits à une époque où les livres imprimés étaient toujours

considérés comme le vecteur le plus important pour la transmission du savoir. Les évolutions

prennent place dans un contexte social.

En ce qui concerne le disque compact, une organisation privée soutient les bibliothèques

publiques aux Pays-Bas et dans les pays limitrophes. A l'égard des documents imprimés, la

vidéo, le disque compact et le cédérom se distinguent par le tarif du prêt, qui est

essentiellement fondé non sur le type d'information mais sur le type de support. Pour ce qui

est du cédérom, les usagers de la bibliothèque ne veulent pas seulement une information

spécifique mais, à cause de leur manque de familiarité avec le support lui-même, veulent

aussi savoir ce qu'est réellement l'interactivité, dans quelle mesure l'interactivité est utilisée

dans le cédérom. Le gouvernement du pays, il n'y a pas si longtemps, a lancé un projet

Internet pour améliorer les communications entre les citoyens et les autorités. Les

bibliothèques publiques y jouent un rôle majeur. L'instauration du paiement de droits de prêt

aux auteurs ou ayants droit a eu une influence sur les dépenses de la bibliothèque. Pour les

livres, la bibliothèque doit payer pour chaque acte de prêt. Pour les disques compacts et les

vidéocassettes, le montant est plus élevé que pour les documents imprimés. Un cédérom

contenant des articles de journaux édités par les bibliothèques publiques a été interdit par la

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loi. Les bibliothèques publiques doivent protéger les intérêts du public et l'accessibilité de

l'information bien plus que dans le passé. Du fait des nouveaux médias, l'image de la

bibliothèque doit changer.

New media were introduced in a period, in which printed books were still considered the most important medium for the transfer

of knowledge. Developments are placed in a social context.

Concerning the compact disc a private organization supports public libra-ries in the Netherlands and surrounding countries.

Compared to printed materials, video, compact disc and CD-Rom are different in that a fee is charged, primarily based not on the

type of information, not on the medi-um. Concerning CD-Rom, library-users not only want specific informa-tion, but because of

the unfamiliarity with the medium itself, they also want to know what interactivity really means, to what extent interactivity is

used in the CD-Rom product. The national government started, not so long ago, an Internet project to improve communication

between citizens and authorities. Public libraries are playing a major role in this project. The commencement of the paying of

Lending Right fees to authors or rightful claimants has influenced library spending. Concerning books, libraries now have to pay

for every lending action. For compact discs and video tapes this fee is much higher than it is for printed materials. A CD-Rom

with articles from newspapers publicized by the public libraries became prohibited by the law. Recently an agreement was

reached. Public libraries have to protect public interests and the accessibility of information more than they have had to do in the

past. Because of the new media the image of the public library has to change.

http://www.ifla.org/IV/ifla64/156-117f.htm

1.5 Secció d'Audiovisuals i Multimèdia http://www.ub.es/bid/02estmir.htm

El lema de la reunió, molt dominada per professionals holandesos, era «Audiovisual and multimedia sevices for the users». S'hi presentaren cinc ponències. La primera va anar a cura de Monika Cremer, que va presentar un estudi comparatiu de les pàgines web de diverses biblioteques. Les dues ponències següents van dibuixar el panorama dels audiovisuals als Països Baixos. Robert Egeter i Van Kuyk es van centrar en la presentació, l'estructura i els projectes del Nederlands audiovisuele archief (Arxiu Audiovisual dels Països Baixos), mentre que John Valk va explicar la influència dels materials no-llibre a les biblioteques públiques d'aquell país, des d'una perspectiva històrica i actual, sobretot a partir d'estadístiques de presència i consulta d'aquests materials. El cobrament per al servei de préstec dels audiovisuals a les biblioteques públiques, força implantat als Països Baixos, va despertar especial interès en el debat.

Paper

Parler des non-livres revient à parler en même temps du rôle du livre dans les bibliothèques

publiques. Parler des nouveaux media c'est essentiellement parler de l'information, des

contenus qu'ils véhiculent. Aux Pays-Bas, la bibliothèque publique est une institution, avec un

soutien et un important financement du gouvernement. L'offre des bibliothèques publiques en

matière d'information est fondée sur des bases politiques démocratiques. Pendant des siècles,

le livre était le véhicule du savoir ; la lecture était considérée comme le mode le plus précieux

pour acquérir le savoir, développer des idées, enrichir la civilisation ou séduire l'imagination.

Le livre était le vecteur le plus important pour la transmission du savoir, de l'information et de

la connaissance d'une culture.

Tout au long de l'histoire de l'humanité, on peut distinguer quatre tournants essentiels dans la

transmission de l'information : le développement de la parole, l'invention de l'écriture,

l'invention de l'imprimerie et le développement de l'électronique. Les non-livres comme le

cédérom et la vidéo sont bien sûr des manifestations de cette dernière vague.

Je ne veux pas faire défiler devant vos yeux toute l'histoire des bibliothèques publiques

hollandaises. Pour mieux comprendre la position des non-livres dans une bibliothèque

publique, il est bon de s'arrêter un moment à l'époque de l'apparition des non-livres. A la fin

des années soixante et au début des années soixante-dix, les références et valeurs sociales

d'avant-guerre ont été bousculées, c'était des années d'expansion extraordinaire, de prospérité

croissante, d'influence amoindrie des églises catholiques et protestantes, de révolution

sexuelle, d'impact croissant de la télévision, de temps de loisirs plus important, d'une prise de

conscience de l'individu, des citoyens à l'esprit critique. Il y avait également un mouvement

critique des bibliothécaires. Aux Pays-Bas, il y eut une période pendant laquelle se dessinait

une tendance au consensus social démocratique, à la redistribution des richesses, du savoir et

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du pouvoir, en opposition à la variante anglo-saxonne du capitalisme. Ces évolutions avaient

une influence sur la manière dont les gens voyaient les bibliothèques publiques et affectaient

aussi le point de vue des bibliothécaires sur leur travail. Outre ses visées éducatives, il était

permis que le livre soit divertissant, bien que d'une manière sérieuse. L'engagement social

était fortement ressenti dans les bibliothèques publiques. Sélection critique de livres, certaine

conscience du service aux visiteurs de la bibliothèque, coopération intense avec les autres

organisations culturelles et sociales, attitude envers le lecteur tendant à être moins

paternaliste. Le Library Act a été introduit dans cette atmosphère. Cet acte décrivait la

bibliothèque publique comme un service social de base. La bibliothèque publique se

considérait comme une organisation soutenant le processus démocratique. Information,

divertissement et éducation étaient les mots-clés de la politique des bibliothèques publiques.

L'Angleterre avait un système de bibliothèque publique pris en charge complètement par le

gouvernement ; l'Angleterre, ainsi que les pays scandinaves, étaient des exemples à suivre

pour la manière de gérer une bibliothèque publique.

La crise du pétrole nous a fait prendre conscience des limites de l'expansion économique et

nous a progressivement conduit à remplacer une pensée socio-démocratique par des vues néo-

libérales : privatisation, réduction des dépenses publiques, lois du marché, flexibilité et

décentralisation du pouvoir. A cette époque, pour être précis en 1987, le gouvernement

hollandais a décidé d'abolir le Library Act hollandais pour que les autorités locales, c'est-à-

dire les provinces et les municipalités, soient chargées de leurs services de bibliothèque. La

motivation la plus importante à cela était de rapprocher les bibliothèques des gens. Cependant,

d'un autre côté, cela a permis aux autorités locales de dépenser le budget plutôt pour des

lampadaires que pour les bibliothèques publiques.

Avec la disparition du Library Act, chaque ville ou village était libre de décider de ce qu'il

allait faire de sa bibliothèque. Ainsi, jusqu'à aujourd'hui, on peut toujours constater des

différences dans les prix des services, des emprunts, et je pense que cela a aussi influencé la

manière dont ont été constituées les collections. Une bibliothèque peut avoir des disques

compacts dans sa collection tandis qu'une autre bibliothèque dans une ville de taille similaire

peut n'offrir que des livres. Il en va de même pour les partitions, les vidéocassettes ou les

cédéroms. A côté des bibliothèques autonomes, il y avait également les organisations

régionales ou nationales. Ces dernières non seulement informent les plus petites bibliothèques

au sujet des nouveaux médias mais aussi fournissent des documents prêts à l'emploi, y

compris dans le domaine du catalogage.

Les nouveaux médias ont été introduits à une époque à laquelle le livre était toujours

considéré comme le support le plus important pour la transmission du savoir. En conséquence

de quoi, lire était important. Je pense qu'à ce moment là il était difficile pour une bibliothèque

de prévoir ce qu'il fallait attendre de ces nouveaux médias à long terme.

Jusqu'à quel point avaient-ils leur place dans la collection d'une bibliothèque publique ? Les

bibliothécaires ont été formés avec des livres dans leurs mains, il n'y a avait guère

d'expérience portant sur les nouveaux médias bien que les écoles formant aux métiers de

bibliothèque instruisent fermement la nouvelle génération. Les intérêts ou les savoir-faire

individuels du bibliothécaire local déterminaient souvent dans quelle mesure les non-livres

étaient acquis. Dans une ville comme Rotterdam, il est arrivé qu'une discothèque se développe

indépendamment de la bibliothèque publique.

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Au même moment, une petite ville comme Oss (à ne pas confondre avec l'endroit où vit le

Magicien) a suivi énergiquement et très tôt le marché en expansion des logiciels, plus que les

bibliothèques de plus grandes villes.

Un des premiers documents non- livre, en relation très étroite avec la littérature, était bien sûr

le livre sonore. Conçu pour un public cible spécifique, à savoir les aveugles et les malvoyants,

ces documents se trouvent seulement dans les bibliothèques spécialisées. De nos jours, il y a

des bibliothèques publiques qui acquièrent ces documents, à une échelle modeste.

Quant aux microfilms et microfiches, les bibliothèques publiques aux Pays-Bas les utilisent

principalement pour la conservation des journaux. Les bibliothèques publiques en général ne

jouent pas le rôle d'archives.

Aux Pays-Bas, beaucoup de bibliothèques publiques ont été créées à la fin des années

soixante et dans les années soixante-dix. Durant cette période, l'idée est venue de rassembler

des disques noirs et plus tard des disques compacts pour une collection de prêt. En Hollande,

les gens viennent avant tout en bibliothèque non pour lire mais pour emprunter livres et autres

documents. Au même moment, à la fois les hommes politiques et les directeurs de

bibliothèque ont commencé à envisager l'idée d'un service payé par le consommateur, de

commercialisation et d'une gestion rentable. Dans ce contexte, il est remarquable que, en

parallèle à l'organisation nationale hollandaise des bibliothèques publiques, ait pu apparaître

une organisation indépendante plus ou moins commerciale, qui était capable de gérer une

bibliothèque de disques avec une collection vaste et variée, principalement de musique

classique et populaire. Plus tard, cette organisation a commencé à fournir ses services aux

bibliothèques publiques, non seulement aux Pays-Bas mais aussi aux pays frontaliers.

Dans les écoles formant aux métiers de bibliothèque, il existait même un cours spécial pour

gérer une bibliothèque musicale possédant à la fois partitions et enregistrements. La position

du disque noir dans un monde de livres est, à mon avis, d'abord déterminée par le vecteur, non

par le contenu. Les disques étaient associés au loisir et non à l'imagination ou à la

transmission de valeurs culturelles, comme la littérature. Une des conséquences était que les

gens devaient payer en plus pour emprunter des enregistrements, alors que le prêt des livres

était plus ou moins gratuits. Quant à la fin des années soixante-dix, à cause de la crise

économique, les autorités locales ont commencé à réduire leurs dépenses, les mots coût,

effectif et autofinancement ont été introduit dans la gestion de bibliothèque. A la bibliothèque

publique de Midelburg le département disques a été privatisé et même a dû trouver un local en

dehors de la bibliothèque. Quand, des années plus tard, il est progressivement devenu

commercialement impossible de proposer un vaste choix de musique classique, la

bibliothèque publique a commencé à reconstituer une collection de disques.

La discothèque de Rotterdam, non liée, comme je l'ai dit, à la bibliothèque publique, a réussi à

suivre les principes d'une bibliothèque publique, à savoir une collection variée où les titres

commercialement attractifs ne sont pas les seuls à trouver leur place. Quant au prêt inter-

bibliothèque, cet organisme offre ses services à de plus petites bibliothèques dans le pays. Il

les a aussi aidés à mettre en place l'informatisation requise pour la gestion de la discothèque.

Maintenant c'est l'une des discothèques publiques les plus grandes et les plus fréquentées dans

le pays, qui a un catalogue accessible par Internet et un programme informatique orienté vers

les usagers détermine quels titres spécifiques de musique correspondent aux modèles de

comportement des usagers de la bibliothèque.

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Dans le pays tout entier, les statistiques de prêt des disques compacts se sont dramatiquement

effondrées ces dernières années en comparaison des statistiques générales de prêt.

Durant les années 80, le gouvernement hollandais a sérieusement réduit ses dépenses. Dans

les bibliothèques le principe du service payant pour l'usager a été introduit. Le marketing est

devenu un nouveau mot dans la gestion des bibliothèques. Les bibliothèques individuelles ont

été obligées d'augmenter leurs revenus financiers. Dans cette atmosphère, de nouveaux

médias comme la vidéo et les disquettes ont été introduit dans la bibliothèque. Concernant la

vidéo, les bibliothèques avaient affaire à des concurrents, les boutiques de location et de vente

de vidéocassettes. Quelques bibliothèques publiques ont monté un département vidéo

également pour des raisons commerciales, à savoir pour augmenter le si nécessaire revenu

financier. Progressivement, les bibliothèques ont commencé à proposer non seulement des

films hollywoodiens mais aussi documentaires et films d'art, qui sont devenus de plus en plus

disponibles sur support vidéo. Les documents sous-titrés ou de langue hollandaise souvent

réclamés sont toujours en minorité. A mon avis, la vidéo est plus proche des livres à cause de

son caractère informatif, que les disques compacts. Il n'est pas étonnant que les vidéos qui ont

le plus de succès soient des cassettes qui illustrent des sujets d'une meilleure manière que le

livre. Par exemple : les films présentant des pays, des cassettes d'apprentissage, dans lesquels

par exemple de célèbres musiciens de pop montrent leurs techniques instrumentales et leurs

trucs. Les étudiants, qui doivent lire des romans pour leurs examens, aiment bien les

adaptations cinématographiques de livre. En général, la vidéo est considérée de la même

manière que le disque compact : une différence de prix d'emprunt par rapport au livre, qui est

fondée plus sur le type de support que sur le contenu. Je pense qu'il n'y a qu'une seule

bibliothèque qui délibérément traite tous les documents de bibliothèque de la même manière,

c'est la bibliothèque de Nieuwegein.

En raison de la pression financière, les non-livres sont aujourd'hui plus ou moins vus comme

des produits du marché. Ils méritent le même traitement que les livres : ne pas regarder le

support ou le profit financier mais considérer les contenus.

Dans les années 90, l'automatisation se développe rapidement, nous voyons se développer le

premier média numérique important, avec l'arrivée du cédérom, nous voyons surgir la société

de l'information. A ce moment-là, les bibliothèques publiques commencent à réaliser que le

livre imprimé est remplaçable : ouvrages de référence, bibliographies, index, annuaires, etc.

Les premières expériences montrent que le cédérom n'était guère capable de remplacer toutes

les publications imprimées. Il a juste amélioré la qualité des collections de bibliothèque et

rendu l'information imprimée plus facilement accessible.

Au début, le marché proposait principalement des titres de cédéroms en langue anglo-

saxonne. Ils étaient principalement conçus à usages scientifiques. Les produits hollandais

devaient être commercialement attractifs. Le marché hollandais est un marché très petit. Donc

les cédéroms étaient principalement produits pour des gens travaillant dans le secteur des

affaires et le secteur juridique, où le temps c'est de l'argent et où la rapidité de l'information

est importante. A cette époque, il n'y avait pas tant de titres accessibles pour le visiteur moyen

de la bibliothèque publique hollandaise. Ensuite les bibliothèques ont compris qu'elles avaient

investi dans les nouvelles technologies.

La bibliothèque publique de Rotterdam a été la première bibliothèque à créer, à un moment où

j'étais grandement impliqué dans son installation, un réseau de cédéroms pour les

bibliothèques centrales et de réseau.

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Le gouvernement national hollandais a commencé progressivement à utiliser le cédérom pour

rendre plus accessible les informations gouvernementales. A une époque d'intervention

moindre du gouvernement, la production et la distribution de l'information gouvernementale

sur cédérom sont tombées dans des mains commerciales. Cette contradiction, l'intention d'une

grande accessibilité de l'information gouvernementale et juridique pour le commun des

mortels et les prix commerciaux, a eu un effet fort sur les dépenses de la bibliothèque. Le

cédérom était indispensable aux bibliothèques publiques pour proposer un accès à de

l'information. Si les éditeurs américains faisaient des prix différents pour les organisations à

but lucratif ou pas, les éditeurs hollandais non. La bibliothèque publique hollandaise est

également devenue un éditeur de cédérom. L'édition du cédérom intitulé Literom par

l'Organisation nationale des Bibliothèques publiques et la bibliothèque publique d'Amsterdam

a connu un grand succès. En fait, c'était la suite numérique d'actions d'acquisition et de

documentation portant sur les articles des journaux et magazines hollandais sur le thème de la

littérature hollandaise. Les articles, remontant au début du siècle, ont été scannés et mis sur

cédérom. Jusqu'alors, l'acquisition et la consultation des éditions de journaux étaient libres de

droit littéraire ou artistique. Le syndicat des journalistes a intenté une action en justice à partir

du moment où cette information a été mise sur cédérom. Malheureusement l'éditeur et le

syndicat des journalistes n'ont pu arriver à un accord. Quand la consultation de cette

information par l'intermédiaire du cédérom dans une bibliothèque a été considérée comme une

divulgation au sens juridique, l'Organisation nationale des Bibliothèques publiques a envoyé

un courrier pressant le ministre de prendre des mesures pour garantir l'accès gratuit à

l'information.

Plus alarmante est la directive européenne dans laquelle les producteurs de bases de données,

comme les textes de loi, articles de presse et encyclopédies seront également protégés par le

copyright.

Après la dépression économique des années 80, les années 90 ont été marquées par une

prospérité économique croissante, mais aussi par de plus grandes différences entre les riches

et les pauvres, des concentrations de minorités dans les grandes villes, quarante chaînes de

télévision au lieu de trois. Les gens ont relativement passé moins de temps à lire, d'un autre

côté plus de livres ont été publiés et vendus, dans les bibliothèques il y a eu un léger repli du

prêt à domicile ces dernières années. Nous voyons des enfants devenir des mollassons ou des

accros du Nintendo. Le roman médical a été remplacé par le soap opera. Dans toutes les

couches de la population l'ordinateur pénètre. Quelques statistiques de ces dernières années :

aux Pays-Bas 23 % des gens les moins cultivés et 80 % des plus cultivés possèdent un

ordinateur, 10 % des familles utilisent Internet. Ces chiffres sont en expansion. D'un autre

côté 18 % de la population adulte est fonctionnellement illettrée. En dépit de cela, 1 million

sur 15 millions d'habitants rédigent régulièrement une forme de littérature ou une autre. En

parallèle aux services des bibliothèques publiques, sont apparues de nouvelles institutions ou

entreprises offrant une information similaire. La montée d'Internet est en train d'obliger les

bibliothèques publiques à faire des choix décisifs pour renforcer le système d'information basé

sur les bibliothèques, pour garder l'information accessible à tous, pour préserver les intérêts

publics dans un monde commercial, ou, dans les cas extrêmes, à devenir un musée des livres.

Choisir la première voie signifie investir dans la formation, dans les infrastructures de

matériels informatiques et dans le marketing. Cela signifie aussi dialoguer avec les autorités

locales et coopérer avec les autres bibliothèques.

Il y a trois ans, le marché proposait suffisamment de titres de cédéroms orientés vers le

consommateur pour permettre aux bibliothèques publiques d'ouvrir un département cédérom.

Les bibliothèques des petites villes ont commencé en premier. Beaucoup de bibliothèques ont

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du financer cela hors de leur budget régulier. Des prêts ont permis à la plupart des

bibliothèques de lancer des départements cédéroms.

Il est remarquable que, pour la première fois, l'industrie ait vu la bibliothèque comme un

endroit où les gens pouvait examiner les nouvelles technologies.

Pendant la campagne d'introduction du CD-I, la multinationale hollandaise Philips a demandé

à des bibliothèques de placer des installations de démonstration.

Je me souviens qu'il y a eu des discussions au sujet des documents, comme «un cédérom avec

des informations utiles d'accord mais un cédérom de jeu est aussi exaltant qu'un livre plein de

suspense ». La plupart des bibliothèques aujourd'hui offre les deux types de cédéroms, à

savoir des jeux vidéos aussi bien que des cédéroms avec une information ciblée ou un

mélange des deux, les cédéroms baptisés ludo-éducatifs.

Une autre différence importante avec les autres supports audiovisuels est que les usagers de la

bibliothèque ne veulent pas seulement une information particulière, mais, à cause de leur

manque de familiarité avec le média lui-même, veulent aussi savoir ce qu'est exactement

l'interactivité, jusqu'à quel point l'interactivité est mise en œuvre dans le document. Dans

certains cas, les gens veulent aussi emprunter et examiner un cédérom avant de l'acheter dans

une boutique d'informatique ou une librairie. La plupart des gens ont acheté depuis peu leur

ordinateur multimédia. Les gens deviennent de plus en plus capables de faire le bon choix, de

sélectionner des titres qui offrent un haut degré d'interactivité. Très populaires sont les

organisateurs d'itinéraires, les méthodes de langues, les tests d'intelligence, les tests de

conduite automobile. L'Encarta hollandaise semble remplacer l'encyclopédie imprimée dans

bien des foyers.

Internet et le cédérom restent proches l'un de l'autre, dans le sens que l'information et le

moyen de recherche sont informatisés. Le matériel, l'infrastructure, la production et l'état de

l'information font la différence. On ne peut guère dire qu'Internet est un document non-livre.

Vous ne pouvez le prendre dans vos mains. Internet remplacera les supports actuels de

stockage également dans les bibliothèques publiques. Dans l'avenir, les gens trouveront de

plus en plus l'information à domicile au lieu de téléphoner ou de se rendre à la bibliothèque.

Les bibliothèques peuvent fournir de l'information avec Internet comme source et des

informations complémentaires ou supplémentaires à partir de la collection de bibliothèque.

Il est toujours nécessaire d'avoir une sorte de capacité professionnelle à trouver une

information spécifique, une capacité qui est étroitement liée au savoir-faire traditionnel que

les bibliothécaires ont acquis en utilisant sources imprimées et documents de référence. Les

bibliothèques publiques travaillent dur pour donner aux bibliothécaires plus de formation.

Quelques bibliothèques ont même commencé des cours sur Internet pour les usagers de la

bibliothèque. Rotterdam, par exemple, a un bureau éditorial Internet spécial et un site web.

Depuis chez eux, les gens peuvent poser des questions ou consulter le catalogue.

Le gouvernement du pays, il n'y pas si longtemps, a démarré un projet Internet pour améliorer

la communication entre citoyens et les autorités. Un des objectifs était d'offrir un accès public

à l'information électronique gouvernementale. Les trois-quarts du budget total vont aux

bibliothèques publiques. Et, d'ici de deux ans, chaque bibliothèque publique devra être

connectée à Internet. Les bibliothécaires obtiendront également plus de formation en assistant

les gens dans leurs recherches d'information gouvernementale. L'Organisation nationale pour

les Bibliothèques publiques doit mener à bien cette opération. Les bibliothèques publiques

jouent un rôle clair et important aux yeux des partis politiques. Ceci concerne non seulement

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l'information numérique provenant du gouvernement, mais aussi les autres formes

d'information numérique. Un de ces partis politiques a inscrit dans son programme électoral :

« les bibliothèques doivent devenir des institutions éducatives et multimédias, plus que ce

qu'elles ont fait jusqu'à présent ».

L'instauration du paiement de droits de prêt aux auteurs ou aux ayants droit a eu de fortes

répercussions sur les possibilités financières des bibliothèques publiques. Comme je l'ai dit

précédemment, aux Pays-Bas, les gens viennent dans une bibliothèque publique avant tout

pour emprunter des livres et autres documents. Sur les livres les bibliothèques doivent

maintenant payer 20 cents pour chaque acte de prêt. Pour les compacts disques et les

vidéocassettes c'est un montant plus élevé, 50 cents. Chaque bibliothèque répercute les

dépenses à sa manière. Les négociations sont toujours en cours sur le multimédia

(principalement à cause du double copyright : celui du moteur de recherche et celui du

document lui-même). L'Organisation nationale pour les Bibliothèques publiques a en fait

entrepris, il y a quelques années, une campagne de pressions auprès du parlement hollandais

pour être autorisée à prêter des cédéroms dans les bibliothèques publiques.

Je n'ai pas encore mentionné les partitions au titre des non-livres. Elles ont une histoire bien

plus longue au sein des bibliothèques publiques que les documents mentionnés

précédemment. Dans le passé, disques et radio n'étaient pas disponibles. Jouer de la musique à

la maison au piano ou en groupe était souvent le seul contact avec les sons musicaux. Les

partitions étaient un outil important pour la restitution musicale. Les grandes collections de

partitions sont aujourd'aujourd'hui rassemblées dans les bibliothèques publiques des plus

grandes villes. Il n'y a pas d'archives nationales pour les partitions. Jusqu'au milieu des années

soixante-dix, la musique classique dominait les collections. A cette époque, la bibliothèque

publique de Rotterdam a commencé à acquérir des musiques populaires à une grande échelle.

Les autres bibliothèques ont suivi bien plus tard. Bien que la jeunesse hollandaise soit plus

intéressée à l'idée de faire de la musique que de lire un livre, les partitions jouent en général

un rôle mineur dans les collections de bibliothèque. Les organisations de bibliothèques

nationales et régionales soutiennent et conseillent maintenant les plus petites bibliothèques

pour l'acquisition et la mise à disposition de ces documents.

En 1995, la bibliothèque publique de Rotterdam a mené une enquête sur ce que les citoyens

moyens de Rotterdam connaissaient de leur bibliothèque, seul 40% des personnes interrogées

mentionnait la présence de documents audiovisuels comme faisant partie de leur service. Je

pense qu'une des tâches majeure pour les bibliothèques est d'améliorer leurs relations

publiques afin de montrer aux gens ce que sont les nouvelles possibilités et nouveaux services

et d'un autre côté de connaître les attentes du public vis à vis de leur bibliothèque.