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marionnettes création LE VIEUX DE LA MONTAGNE THE OLD MAN OF THE MOUNTAIN Patrick Sims Les Antliaclastes 16|04 au 27|04 licences 1-1056504 / 2-1056528 / 3-1056529 photo DR © conception graphique Jeanne Roualet contacts relations publiques Aurélie Morisson 01 56 08 33 84 [email protected] Florent Bracon 01 56 08 33 46 fl[email protected]

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marionnettescréation

LE VIEUXDE LAMONTAGNE

THE OLDMAN OF THEMOUNTAIN

Patrick Sims

Les Antliaclastes

16|04 au 27|04

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Aurélie Morisson 01 56 08 33 84 [email protected]

Florent Bracon 01 56 08 33 46 [email protected]

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SOMMAIRE

1/ LE PROJET

PRÉSENTATION THÉMATIQUES PISTES DE RECHERCHES DE LA COMPAGNIE

2/ LES PARCOURS

LES ANTLIACLASTES PATRICK SIMS JOSEPHINE BIEREYE ZANA GOODALL RICHARD PENNY

3/ INTERVIEW DE PATRICK SIMS

4/ LES MARIONNETTES DE PATRICK SIMS

5/ LE VIEUX DE LA MONTAGNE SOUS L’ANGLE DE MARCO POLO

6/ LE JARDIN DES DÉLICES de Jérôme BOSCH

7/ WILLIAM BURROUGHS

© Mario Del Curto

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PRÉSENTATION

Patrick Sims définit son spectacle comme une allusion aux

tableaux de Bruegel ou de Jérôme Bosch, pétris de réfé-

rences et de métaphores qui évoquent une reconstitution

de notre société.

Le spectacle le fait à travers le conte perse de la Forteresse

d’Alamut (le grand Hassan Sabbah, fondateur de la secte

des Assassins) et à travers les apports de William Burroughs.

Burroughs, auteur phare de la beat generation aux Etats-

Unis a écrit sur la manipulation et les enjeux du pouvoir, en

évoquant lui aussi Hassan Sabbah.

THÉMATIQUES

Les thématiques principales de cette pièce sont la prohi-

bition, le paradis artificiel, un éternel va-et-vient entre la

permission et l’interdiction. L’univers visuel et sonore fait

référence à la culture américaine du XXème siècle.

PISTES DE RECHERCHE DE LA COMPAGNIE

La première piste de travail qui se présente à nous est la

construction d’un mythe. Comment peut-il être constitué

par différentes lectures, interprétations et fantasmes ? Ces

légendes nous renseignent plus sur le comportement des

auteurs que sur le personnage historique en lui-même. Par-

tant de là, il s’agit pour nous d’examiner les processus de

création d’un spectacle de marionnettes. Il se présente lui-

même comme un récit mythique ancré à la fois dans le pré-

sent mais aussi volontairement hors du temps.

Un occidental raconte l’histoire d’un oriental. Cela provoque

une rencontre des cultures et sans aucun doute une énorme

incompréhension. La question de la connaissance, de l’igno-

rance, du renversement des valeurs est au cœur du projet.

La pataphysique de Jarry, loin d’être une simple élucubra-

tion de potache, se voulait « la science des sciences ». Non

pas en ce qu’elle les regroupait toutes, mais en ce qu’elle

s’intéressait aux particularités de chacune. La pataphysique

est la physique du cas particulier. Elle pose le principe de la

marge d’erreur de toute loi physique. La science est donc au

cœur des créations de Jarry. La vision parcellaire du monde

ouvre la porte aux monstres de l’esprit, échappés des peurs

et des fantasmes. L’esprit recompose ce qu’il croit être le

réel à travers quelques détails. Il y a un pouvoir immense de

création dans cette « conscience en sommeil » qu’est celle de

l’ignorant. Ce pouvoir libère une énergie imaginative et terrori-

sée. Ainsi, la science et l’ignorance sont des pistes de travail

que la Compagnie désire aborder dans ses recherches.

Dans le cadre de nos recherches autour de la science,

nous voulions pouvoir développer différentes formes de

conscience afin de pouvoir confronter sur la scène à la fois

des marionnettes robotisées, des comédiens masqués, des

personnages strictement robotiques dont nous voulions tes-

ter le comportement. C’est le statut même du spectacle de

marionnettes qui nous semble ici en jeu, la confrontation

des réels, des formes du vrai, de l’illusion, du possible et

de l’impossible.

LES ANTLIACLASTES

Les Antliaclastes sont une compagnie de théâtre de marion-

nettes basée à Maillet, France. La compagnie est dirigée par

Patrick Sims, fondateur et ancien directeur artistique des

Buchinger’s Boot Marionnettes.

Les Antliaclastes utilisent un mélange unique de techniques

et styles de marionnettes, masques, machines, et bandes ori-

ginales organiques. Leurs spectacles essentiellement muets

avancent aux rythmes des surprises incessantes et d’images

violemment contrastées.

PATRICK SIMS

Patrick Sims (né en 1975, Vermont USA) joue de la marion-

nette depuis 16 années. Cette passion est née pendant ses

études de cinéma et d’animation à Middlebury College, USA.

Il travaille ensuite avec le Bread and Puppet Theater, étudie

le théâtre d’ombres à Java, et effectue son doctorat au Tri-

nity College de Dublin – sa thèse : « la Pataphysique de la

marionnette, Alfred Jarry et l’interprète inhumain ». Pendant 5

ans, il est directeur artistique, auteur, facteur de marionnette

et marionnettiste des Buchingers’ Boot Marionnettes.

Il est aujourd’hui le directeur artistique des Antliaclastes qu’ils

mènent dans plusieurs projets, de film, de théâtre, d’installa-

tion, de musique, et d’opéra électronique multimédia.

JOSEPHINE BIEREYE

Comédienne de langue anglaise et de nationalité allemande,

Josephine Biereye est costumière, plasticienne et marionnet-

tiste. Elle a auparavant travaillé entre autres avec les compa-

gnies Buchinger’s Boot Marionnettes, le Footsbarn Theatre,

Ton und Kirschen, le Théâtre Dromesko et le Royal Opera

House London. Après avoir suivi la formation de comédien

à l’Ecole

Internationale Jacques Lecoq à Paris, elle se spécialise dans

la création plastique et travaille le rapport de l’objet à la

scène.

En 2010, elle cofonde Les Antliaclastes avec Patrick Sims.

Elle fabrique tous les masques, les costumes et la plupart des

marionnettes pour «Le Vieux de la montagne»/«The Old Man

of the Mountain» et «Hilum», dans lequel elle joue également.

ZANA GOODALL

Artiste de nationalité anglaise, Zana Goodall est née en 1984.

Elle est la plus jeune de l’équipe du «Vieux de la montagne»

mais est loin d’être sans expérience.

Née à Genève pendant une tournée théâtrale de ses parents,

alors tous deux membres du Foostbarn Travelling Theater,

elle a grandi dans le spectacle vivant. Musicienne et comé-

dienne, elle participe aux spectacles dès l’âge de 13 ans.

Puis elle vit en Irlande et se forme aux techniques des cos-

tumes. Costumière pour de nombreuses productions théâ-

trales et cinématographiques en Irlande (pour Cork Opera

House – de 2007 à 2009 – Cyclone Theatre Co, Janus Theatre

Company, The Blue Teapots), elle joue aussi avec MacTeo

Entertainments Company et pratique l’art de la marionnette.

Elle rejoint l’équipe des Antliaclastes en 2010 pour Hilum et

continue sa route avec eux pour Le vieux de la montagne/The

Old Man of the Mountain aux costumes et aux marionnettes.

RICHARD PENNY

Richard Penny a étudié le théâtre en Angleterrre (Theatre

Design at Croydon College, et Dramatic Arts at Bretton Hall,

Leeds University). Il est marionnettiste depuis 1987 et en

2004, il participe à la fondation de la première compagnie de

Patrick Sims, les Buchingers’ Boot Marionnettes et les suit

à Marseille. Il participe alors à tous les spectacles jusqu’en

2011.

En 2010 participant à Mir Caravan (convoi international de

spectacles) Richard rencontre la Compagnie du Hasard en

2011 et il joue actuellement «...Et maintenant il neige» comme

comedien / marionnettiste / accessoiriste / co-concepteur et

constructeur de décor.

Marionnettiste, mais aussi mécanicien du théâtre, soudeur,

chauffeur, monteur de chapiteau, Richard Penny est très

polyvalent, comme tous les artistes des Antliaclastes,

Il a gardé de son pays d’origine la conduite à droite de son

camion !

1/ LE PROJET 2/ LES PARCOURS

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3/ INTERVIEW DE PATRICK SIMSPROPOS RECUEILLIS PAR SARAH TURIN ET RENÉ ZAH-

ND POUR LE THÉÂTRE DE VIDY LAUSANNE EN FÉVRIER

2012

« L’idée du Vieux de la montagne m’est venue lors d’un pré-

cédent spectacle : L’Armature de l’absolu, un genre d’hom-

mage à Alfred Jarry pour le 100e anniversaire de sa mort. Je

travaillais avec un compositeur irano-américain et je lisais,

en parallèle, le Vieux de la montagne d’Alfred Jarry, une

histoire que l’on retrouve chez de nombreux auteurs, par

exemple chez Marco Polo, Rimbaud, Baudelaire ou encore

Coleridge. Plus récemment, l’écrivain slovène Vladimir Bartol

en a fait un roman (Alamut, traduit en français chez Phé-

bus). Nous sommes en Perse au XIe siècle. Pour résumer,

le vieux en question était Hassan Ibn Sana. Il a conquis une

citadelle perchée dans la montagne, l’a occupée et y a créé

un empire totalement autonome. On le considère comme

«l’inventeur» de la première organisation criminelle. Mais

pour mon projet, je ne suis pas intéressé par la dimension

politique (inabordable) de ce récit. Ce qui me fascine, c’est

que Hassan Ibn Sana a imaginé un jardin qui était censé

représenter le paradis : un «paradis artificiel». Son objectif

était de recruter de jeunes garçons, de les conduire dans sa

forteresse, de les initier à sa philosophie. Il leur disait : «Un

jour tu seras l’élu et tu devras commettre le meurtre que

nous t’ordonnerons de faire.» Le jeune homme en question

était drogué avant sa mission. On lui donnait un avant-goût

du «paradis» qui l’attendait. […] Ce que je souhaite aborder,

c’est la dimension ésotérique de l’Iran, avec mes yeux et mon

esprit d’occidental, mais en refusant de céder à une imagerie

orientale. […] Par exemple, je m’inspire aussi de l’œuvre de

William Burroughs, mais je pense également à des références

comme The Big Rock Candy Mountain et la culture hobo.

QU’EST-CE AU JUSTE QUE LA CULTURE HOBO ?

À un moment donné, aux États-Unis, on évaluait à 3000 le

nombre de jeunes âgés d’environ 16 ans, sans domicile fixe,

se déplaçant de ville en ville le plus souvent en se cachant

dans des trains de marchandises, vivant de travaux manuels

saisonniers et d’expédients. Le hobo est par la suite devenu

une figure mythique de l’imaginaire américain. C’est un per-

sonnage teinté de romantisme, épris de liberté, développant

la faculté de survivre en dehors d’une société aliénante dont

il n’a pas à subir les contraintes. Ceci a poussé certains

sociologues à parler de sous-culture libertaire. La culture

hobo occupe une place de choix dans la littérature améri-

caine (London, Kerouac), mais aussi, par exemple, dans la

chanson folk. Ce qui m’intéresse là, c’est qu’il s’agit d’une

révolution non académique qui se propage dans le monde

entier et qui réduit les êtres à leurs besoins primaires : être

capable de manger, penser…

QUELLE SERA LA SCÉNOGRAPHIE ?

Le décor sera un flipper qui envahit le plateau. Ce décor

fait appel à la séduction, la sexualité. Elle est hypnotique.

L’imagerie du flipper évoque également le paradis artificiel.

Tout le mécanisme intérieur est fascinant. Il y aura plus de 2

kilomètres de câbles. William Burroughs sera à l’intérieur en

grand maître du score (son grand-père a inventé la première

machine à calculer !). Les marionnettistes seront partout

dessus, dessous, et grimperont sur tout le plateau.

TU FABRIQUES TES FIGURINES TOI-MÊME. COMMENT

ABORDER CE PASSAGE D’UN ESPACE MENTAL AU

CONCRET DE LA MATIÈRE ?

C’est incroyable, c’est Dieu… Je démarre avec une idée,

un matériau, un son. Ce qui est intéressant est que tout

fonctionne en harmonie… ou le contraire. Je peux parler

sans fin des idées, mais j’ai vraiment besoin de montrer. Je

ne sais pas de quoi je parle avant de le voir… Tel est mon

processus de création.

C’est assez fascinant, ce passage de l’inerte au vivant. Cela

me procure un vrai plaisir de sentir les marionnettes prendre

vie. Mon travail est mon jeu, mon jeu est mon travail »

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

PROPOS RECUEILLIS PAR NALY GÉRARD EN MARS

2012, À CHÂTEAUROUX

« ALFRED JARRY EST UN AUTEUR IMPORTANT POUR

VOUS. COMMENT VOUS INSPIRE-T-IL ?

C’est la découverte de Jarry qui m’a poussé vers la ma-

rionnette. Je considère la pataphysique comme une blague

sérieuse, suffisamment sérieuse que j’ai donné cinq ans de

ma vie pour l’étudier. Pour lui, les potentiels d’un objet sont

déjà contenus dans sa forme, dans ses caractéristiques.

Une métaphore est donc une extension de la matière, d’une

pensée ou d’une autre métaphore. Ce qui me plaît dans la

pensée de Jarry, c’est sa vision de la vie comme un proces-

sus, un laboratoire où tout est possible, où les échecs sont

aussi importants que les réussites.

VOS SPECTACLES NOUS INVITENT À ENTRER DANS UN

UNIVERS ÉTRANGE, PROCHE DU THÉÂTRE DU MER-

VEILLEUX DU XIXE SIÈCLE.

GÉNÉRALEMENT, IL N’Y A PAS DE TEXTE NI DE STRUC-

TURE NARRATIVE CLASSIQUE. ON PEUT MÊME Y VOIR

UNE FORME D’ÉSOTÉRISME. POURQUOI CETTE FORME

D’ÉCRITURE ?

Je ne cherche jamais à être obscur, c’est simplement ma

façon de créer. L’alchimie m’intéresse et m’inspire beaucoup,

mais je ne cherche pas à être ésotérique. Dans mes spec-

tacles, il y a aussi des références à la bande dessinée, aux

romans, au cinéma, au cinéma d’animation, à la culture popu-

laire. Les spectateurs vont les percevoir ou non, ce n’est pas

important. Ce qui est intéressant, c’est de les laisser cachés,

car cela raconte davantage. Le spectacle est construit sur

le lien entre des éléments très disparates – ces liens ne sont

pas toujours visibles, non plus. Je cherche surtout à ce que la

pièce reste toujours vivante et originale, avec des surprises,

des juxtapositions radicales, des contrastes violents ; quittes

à inverser toutes les règles à la scène suivante.

LE SPECTACLE EST INSPIRÉ D’UNE PIÈCE DE JARRY,

QUI RACONTE LA LÉGENDE D’HASSAN SABBAH, FON-

DATEUR DE LA SECTE DES ASSASSINS, EN PERSE AU

XIE SIÈCLE. QU’EST-CE QUI VOUS A ATTIRÉ DANS CE

RÉCIT ?

D’après le mythe, Hassan Sabbah a entraîné ses soldats

dans le jardin des délices, en les entourant de jeunes vierges,

de drogues, de fleurs, de musiques, de danses, avant de

les envoyer faire la guerre. C’est un marionnettiste extraor-

dinaire. C’est donc l’histoire d’une manipulation des objets

et d’une manipulation des gens, et finalement d’une révolte,

la révolte des “marionnettes”. Dans le spectacle, il n’y aura

pas de texte. Il y aura une deuxième histoire, qui se passera

aux États-Unis, au XIXe siècle, avec des personnages de

cow-boys et de hobos. La véritable histoire est entre ces

deux récits. Certains verront sans doute une analogie entre

le spectacle et l’actualité politique, mais ce n’est pas un

spectacle qui parle seulement de politique et de religion.

C’est un spectacle sur différents sujets. Cela parle de l’illu-

sion, du contrôle, de la révolte. Cela parle aussi d’amour, du

manque d’amour.

TOUT LE PLATEAU EST OCCUPÉ PAR UN IMMENSE

FLIPPER. QUEL RÔLE A JOUÉ CETTE MACHINE ET LES

AUTRES ÉLÉMENTS TECHNOLOGIQUES DANS L’ÉCRI-

TURE DU SPECTACLE ?

Dans tous mes derniers spectacles, la structure est basée sur

une machine. Elle sert de modèle et m’aide à construire les

lois de l’univers du spectacle, à lui donner forme. Je choisis

une machine qui est proche métaphysiquement de mon idée

de départ. Pour «Hilum», c’était la machine à laver. Dans «Le

Vieux de la montagne », c’est un flipper géant, comme dans

les salles de jeux à l’ancienne. Ce flipper électromécanique

sert à représenter ce qui contrôle nos désirs. Je veux montrer

les mécanismes. Le spectacle du mécanisme n’explique pas

“comment” ça marche, ce qui le rend encore plus mystérieux

et ce qui en fait un objet magique. Dans ce spectacle qui

raconte la défaillance d’un système de contrôle, toute la

haute technologie défaille, comme si elle était infestée par

un virus. Sur scène, il y a donc un mélange entre quelques

dispositifs de nouvelles technologies, cachés, et des tech-

niques anciennes d’illusionniste et de magicien.

À TRAVERS VOS SPECTACLES, QUE DÉSIREZ-VOUS

FAIRE PASSER AU PUBLIC ?

L’essentiel, c’est le plaisir, la magie. Quand des spectateurs

disent “je n’ai jamais vu un truc pareil” ou “ça me fait penser

à mon enfance”, cela me plaît. Même si ce n’est pas du diver-

tissement où l’on rit tout le temps, mes spectacles veulent

rendre les gens heureux de vivre, les réveiller, les faire vibrer

et faire travailler leur tête. Provoquer un petit déclic. Oui, tout

ce travail, seulement pour une petite étincelle... »

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

ECOUTER

FRANCE INTER, ÉMISSION LA MARCHE DE L’HISTOIRE,

SUJET LA SECTE DES ASSASSINS

http://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-l-histoire-la-secte-des-assassins-0

3/ INTERVIEW DE PATRICK SIMS

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4/ LES MARIONNETTES DE PATRICK SIMS 5/ ... SOUS L’ANGLE DE MARCO POLOLES MARIONNETTES DE PATRICK SIMS

Patrick Sims et Josephine Biereye réalisent des mirco-

mondes avec leurs marionnettes. Ils utilisent une grande

variété de techniques de manipulation: marionnettes à fil, à

tringles, à mains, de tradition Bunraku, de théâtre d’ombres.

© Mario Del Curto

POURQUOI UN METTEUR EN SCÈNE CHOISIT-IL

D’UTILISER DES MARIONNETTES PLUTÔT QUE DES

COMÉDIENS ?

Consultez l’interview de Patrick Sims réalisée par l’équipe

du Théâtre de Vidy Lausanne pour tenter de répondre à

cette question :

INTERVIEW DE PATRICK SIMS

http://youtu.be/fOmbrVFARF8

LE VIEUX DE LA MONTAGNE ET SES ASSASSINS

Mulecte est une contrée où, d’après ce qu’on dit, demeurait

anciennement certain très méchant prince qu’on appelait

le Vieux de la Montagne (1). En quel pays demeuraient des

hérétiques selon la loi sarrazine. Car ce nom de Mulecte

veut dire « un endroit où demeurent des hérétiques » dans

la langue des Sarrazins. De par l’endroit sont appelés les

hommes Mulehetici (2), c’est-à-dire hérétiques de leur loi,

comme les Patarini (3) parmi les Chrétiens. Et maintenant,

vous conterai toute son affaire, selon que je, Messire Marco

Polo, ai ouï conter à plusieurs hommes.

Le Vieux était appelé en leur langage Alaodin (4), et, avec

tout le peuple qu’il commandait, était un fidèle de la loi de

Mahomet. Si rêvait-il d’une méchanceté inouïe, assavoir

comment il tournerait ses hommes en audacieux meurtriers

ou spadassins, par le courage desquels il pouvait tuer qui il

voudrait et être craint de tous.

Il habitait une très noble vallée entre deux très hautes mon-

tagnes ; il y avait fait faire le plus vaste et superbe jardin

qui jamais fut vu. Il y avait abondance de toutes les bonnes

plantes, fleurs et fruits du monde, et des arbres qu’il a pu

trouver. Il fit faire les plus belles maisons et les plus beaux

palais qui oncques fussent vus, car ils étaient tout dorés

et décorés de toutes les belles choses du monde, et les

tentures étaient toutes de soie. Il leur avait fait faire maintes

charmantes fontaines, répondant aux diverses façades des

palais, et toutes avaient dedans de petites conduites, où

courait, en l’une vin, en d’autres lait, en d’autres miel et

en d’autres l’eau la plus claire. Là habitaient les dames et

damoiselles les plus belles du monde, lesquelles savaient

très bien sonner de tous les instruments, chanter mélodieu-

sement, danser autour de ces fontaines mieux que toutes

autres femmes, et par-dessus tout, bien instruites à faire aux

hommes toutes caresses et privautés imaginables. Leur rôle

était d’offrir tous délices et plaisirs aux jeunes hommes qu’on

mettait là. Il y avait multitude de nippes, literie et victuailles,

et de toutes choses désirables. De nulle vilaine chose ne

devait être parlé, et point n’était permis de passer le temps

autrement qu’à jeux, amours et ébats. Ainsi ces damoiselles

magnifiquement parées de soie et d’or allaient s’ébattant à

toute heure dans les jardins et les palais ; car les femmes qui

les servaient demeuraient enfermées et oncques n’étaient

vues en plein air.

Le Vieux donnait à entendre à ses hommes que ce jardin était

le Paradis ; il l’avait fait en telle manière qu’en son temps

Mahomet fit entendre aux Sarrazins qu’iraient en Paradis

ceux qui feraient sa volonté ; ils y trouveraient tous les dé-

lices et plaisirs du monde, autant de belles femmes qu’ils

souhaiteraient pour leurs ébattements, et ces beaux jardins

pleins de rivières de vin, de lait, de miel et d’eau, courant

séparément à pleins bords. C’est pourquoi les Sarrazins de

ce pays croyaient fermement que ce jardin fut le Paradis.

Quant au Vieux, il voulait leur donner à entendre qu’il était

un prophète et pouvait faire entrer qui il voulait au Paradis.

Et en ce jardin n’entrait nul homme, fors seulement ceux de

méchante vie dont il voulait faire ses satellites et assassins.

Au seuil de la vallée, et à l’entrée de ce jardin, il avait un

château si fort et imprenable, qu’il n’avait peur de personne

au monde ; on y pouvait entrer par un chemin secret ; et il

était très diligemment gardé ; par d’autres endroits point

n’était possible d’entrer dans le jardin, mais seulement par

là. Le Vieux tenait près de lui, en sa cour, tous les fils des

habitants de ces montagnes, entre douze ans et vingt, ceux

du moins qui semblaient vouloir être hommes d’armes, et

être preux et braves, et qui bien savaient par ouï-dire, selon

Mahomet leur bien malencontreux prophète, que le Paradis

était bâti de telle manière que je vous ai conté ; ils le croyaient

en Sarrazins.

Et que vous en dirai-je ? Quelques fois le Vieux, quand il

souhaitait supprimer un seigneur qui faisait guerre ou qui

était son ennemi, il faisait mettre quelques-uns de ces jeunes

gens dans ce Paradis, par quatre, ou dix, ou vingt ensemble,

juste comme il voulait. Car il leur faisait donner breuvage à

boire, par l’effet de quoi ils tombaient endormis aussitôt.

Ils dormaient alors trois jours et trois nuits, et pendant leur

sommeil, il les faisait prendre et porter en ce jardin ; c’était

là, s’éveillant, qu’ils s’apercevaient qu’ils étaient.

Quand les jeunes gens, étant éveillés, se trouvent dans un

si merveilleux endroit, et voient toutes ces choses que je

vous ai dites, faites tout juste comme le dit la loi de Maho-

met, et les dames et les damoiselles toujours à l’entour de

chacun, tout le jour chantant, folâtrant et leur faisant toutes

les caresses et grâces qu’ils peuvent imaginer, leur servant

le manger et les vins les plus délicats, ravis en extase par

tant de plaisirs et par les ruisseaux de lait et de vin, ils se

croient vraiment en Paradis. Et les dames et damoiselles

demeurent tout le jour avec eux, jouant, chantant et menant

grande réjouissance, et ils font avec elles... à leur volonté ;

si bien que ces jeunes gens ont là tout ce qu’ils veulent, et

que jamais ne voudraient d’eux-mêmes en repartir. Le Vieux

tient sa cour très belle et très grande et vit très noblement ; il

fait croire à tous ces simples gens des montagnes qui vivent

autour de lui qu’il est vraiment un grand prophète ; et ainsi

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Le monde à la fois terrifiant et enchanteur de Jérôme Bosch

(Bois-le-Duc vers 1450-1516) révèle certaines angoisses et

superstitions de son époque. Une multitude d’obsessions et

de symboles infernaux, mystiques, alchimiques y prolifèrent.

Sur le triptyque ouvert on peut contempler trois scènes. Le

panneau de gauche est dédié au Paradis, avec la création

d’Eve et la Source de la Vie, tandis que celui de droite nous

montre l’Enfer. Le panneau central donne son nom à l’en-

semble avec la représentation dans un jardin des délices ou

plaisirs de la vie. Entre le Paradis et l’Enfer, ces délices, qui

nous dépeignent l’humanité livrée aux différents plaisirs de

ce monde, ne sont rien d’autres que des allusions au Péché.

Les représentations de la Luxure, à forte charge érotique,

à côté d’autres de sens plus énigmatique, sont clairement

mises en évidence. A travers la beauté fugace des fleurs ou

la douceur des fruits, se dégage un message de fragilité, du

caractère éphémère du bonheur et de la jouissance du plaisir.

C’est ce que semblent corroborer certains groupes, tels que

le couple enfermé dans un bocal de verre sur la gauche, qui

fait probablement allusion au proverbe flamand : “Le bonheur

est comme le verre, il se casse vite”.

Le triptyque fermé représente en grisaille le troisième jour de

la création du Monde, avec Dieu le Père comme Créateur,

d’après les inscriptions figurant sur chaque panneau : “Lui-

même le dit et tout fut fait” et “Lui-même l’a ordonné et tout

fut créé” Genèse (1:9-13).

Cette œuvre à caractère moralisateur est l’une des créations

les plus énigmatiques, les plus complexes et les plus belles

de Jérôme Bosch, qu’il réalisa dans la dernière étape de

sa vie. Acquise dans la vente aux enchères du prieur don

Fernando, fils naturel du grand duc d’Albe, Philippe II la fit

transporter à l’Escurial en 1593.

Voici quelques détails du triptyque

croient-ils vraiment. Ce Vieux avait envoyé de ces jeunes

gens prêcher en maintes places, à l’occasion de quoi bien

des gens s’étaient convertis à sa loi.

Au bout de quatre à cinq jours, quand le Vieux veut en en-

voyer un en quelque lieu pour occire un homme, alors il fait

derechef donner le breuvage à autant de jeunes gens qu’il

veut ; et quand ils sont endormis, il les fait prendre et por-

ter dans son palais, qui est en dehors du jardin. Et quand

ces jeunes gens sont réveillés et se retrouvent hors de leur

jardin, dans ce castel du Palais, ils en sont fort grandement

émerveillés et n’en sont pas contents, car du Paradis d’où

ils venaient, par leur volonté ils n’en fussent jamais partis.

Ils vont alors devant le Vieux ; quand ils y sont, ils se com-

portent très humblement et s’agenouillent en gens qui le

croient un grand prophète. Alors le Vieux leur demande d’où

ils viennent, et ceux-ci disent, dans leur simplicité, qu’ils

arrivent du Paradis. Ils disent en présence de tous que c’est

en vérité le Paradis comme Mahomet l’a dit à leurs ancêtres

; lors contant tout ce qu’ils y ont vu, et comme ils ont grand

désir d’y retourner. Les autres, qui oient cela sans y avoir rien

vu, s’en émerveillent extrêmement et ont grand désir d’aller

au Paradis, et plus d’un souhaite mourir pour y pouvoir aller,

et attend ce jour avec impatience. Mais le Vieux leur répond :

« Fils, c’est par le commandement de notre prophète Maho-

met, car il fera entrer en Paradis celui qui aura défendu les

serviteurs de la foi ; si vous m’êtes bien obéissants, vous

obtiendrez cette faveur. » Et par ce moyen, il a tant inspiré à

son peuple le désir de mourir pour aller en Paradis, que celui

à qui le Vieux ordonne d’aller mourir en son nom, il se juge

bien heureux, ayant la certitude d’aller en Paradis.

Et quand le Vieux veut faire occire un grand sire, il met à

l’épreuve parmi ses Assassins ceux qui semblent les meil-

leurs. Il envoie dans les environs, mais à distance non trop

grande, plusieurs des jeunes hommes qui ont été en Paradis

et leur commande d’occire tel homme qu’il leur décrit. Ils y

vont sur-le-champ et font le commandement de leur seigneur.

Ceux qui en réchappent, ils retournent à la cour ; certains

sont pris et massacrés après avoir occis leur homme. Mais

celui qui est pris, il ne souhaite que mourir, pensant qu’il va

bientôt rentrer en Paradis. Quand ceux qui se sont échappés

sont retournés à leur seigneur, ils lui disent qu’ils ont bien

achevé la besogne. Le Vieux leur fait grande joie et grande

fête. D’ailleurs, il savait bien qui avait montré le courage le

plus ardent, car il avait mandé secrètement des émissaires

derrière chacun de ceux qui partaient, pour pouvoir savoir

qui était le plus hardi et le meilleur pour occire son homme.

De la sorte, nul homme n’échappait à la mort lorsque le

Vieux de la Montagne la voulait. S’il arrivait que les premiers

envoyés fussent occis avant d’avoir exécuté le comman-

dement du Vieux, il en mandait d’autres et ainsi de suite

jusqu’à ce que son ennemi fût tué. En outre, je vous dis très

véritablement que plusieurs rois et barons lui faisaient des

présents et étaient en bons termes avec lui de peur qu’il ne

les fît occire (5).

Ainsi, je vous ai dit l’affaire du Vieux de la Montagne et de

ses Assassins. Et vous conterai maintenant comment il fut

détruit, et par qui. Et encore veux aussi vous dire de lui

une autre chose, que j’avais laissée : je vous dis que ce

Vieux avait choisi deux autres Vieux, qui lui étaient soumis,

et observaient en tout ses manières et coutumes. L’un d’eux

il envoie dans les régions de Domas et l’autre en Curdistan

; et pour puissant que fût un homme, s’il était ennemi dudit

Vieux, point ne pouvait échapper à la mort. Mais laissons

cela et venons-en à sa destruction.

Vrai est qu’environ l’an 1262 après la naissance du Christ,

lorsque Ulau [Hulagu Khan], frère du Grand Kaan, soumit à

ses lois tout l’Orient, ledit Ulau, cinquième sire de tous les

Tartares du Levant, sachant les mauvaises actions que ce

Vieux faisait, et ses coutumes, et aussi que le Vieux faisait

dépouiller ceux qui suivaient la route, se dit en lui-même

qu’il le ferait détruire. Adonc il prend de ses barons et les

envoie au jardin et castel du Vieux avec grandes troupes ;

ils assiègent le château bien trois ans avant que ne puissent

le prendre, car il était si fort qu’on ne le pouvait emporter

d’assaut. Et ne l’eussent même jamais pris tant qu’ils auraient

eu de quoi manger, mais au bout de trois ans, ils n’eurent

plus rien à manger.

Alors, faute de vivre, ils furent pris, et fut occis le Vieux de

la Montagne, qui avait nom Alaodin, avec tous ses hommes

et tous ses Assassins ; toute la place fut détruite et laissée

pour désert par les gens d’Ulau, sire de tous les Tartares du

Levant, et il fit raser le château (6). Telle fut la fin de ce Vieux

maudit, et depuis ce Vieux jus que à nos jours, il n’y a ni Vieux

ni Assassins ; avec lui se finit toute la domination et les maux

que les Vieux de la Montagne avaient faits anciennement.

PAR MARCO POLO

(1) Le centre de la secte ismaélite, fondée en 1090 par Hassan Sabbah, se trouvait au château d’Alamut, au nord de Qazvin, en Iran, qui est le lieu décrit par Marco Polo. Les Occidentaux ont surtout connu, au cours des croisades, la branche syrienne de la secte, commandée par un représentant du grand-maître d’Alamut, qui portait le titre de Cheikh el Djebel, littéralement traduit comme le Vieux de la Montagne.(2) De mulahida pluriel du mulhed (hérétique)(3) Les patarini étaient des hérétiques habitant au 11ème siècle la Contrada dei Patarri, un quartier de Milan.(4) Alaeddin, l’avant-dernier grand-maître ismaélite (1120-1255).(5) Les renseignements fournis par d’Ohsson dans son Histoire des Mongols (tome 3) montrent déjà que l’initiation des adeptes de la secte était beaucoup moins superficielle que celle décrite par Marco Polo.(6) La conquête des places fortes ismaélites par Hulagu date de 1256 et leur dernier grand-maître à cette date était Rukneddin, fils de l’Alaeddin cité plus haut.

5/ SOUS L’ANGLE DE MARCO POLO... 6/ LE JARDIN DES DÉLICES de Jérôme BOSCH

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« William Burroughs appartient à la Beat Generation, il est

souvent caractérisé par l’exploration de la drogue et attaché

au procédé du cut-up. Ces amis sont Allen Ginsberg, jack

Kerouac et brion Gysin. Avec eux il participe à des expé-

riences d’écriture. Ces jeux littéraires donnent lieu à des

compositions collectives qui remplacent le cadavre exquis.

Ce sont ces méthodes radicales qu’il met à contribution pour

construire la grande trilogie élaborée entre 1960 et 1964. La

Machine molle (1966) en constitue le premier volet. Il s’agit

d’une épopée qui se déroule dans un labyrinthe en mouve-

ment ou, mieux, au sein d’un kaléidoscope : des lieux réels

se confondent avec des lieux imaginaires, et des figures se

travestissant inlassablement sont entraînées dans le passé,

le présent, l’avenir. Le Ticket qui explosa (1967) et Nova

Express (1969) développent cet « univers des puissances

belliqueuses ». Avec le héros-cosmonaute, nous pénétrons

dans le Jardin des Délices (Dieu) avec ses Fours Nova, le

foyer de tous les dualismes et de toutes les guerres, de tous

les paroxysmes et de tous les phantasmes interdits, nous

découvrons la Cité de Minraud, le repaire des hommes-in-

sectes. La trilogie s’achève par une insurrection générale

contre les forces coercitives, la « police biologique » ou «

police Nova ». Avec ces œuvres, Burroughs excède violem-

ment les frontières du romanesque ». Biographie de William

Burroughs par Gérard-Georges Lemaire.

Monologue de William Burroughs, acte II, extrait du texte ori-

ginal de la pièce Le Vieil Homme de la Montagne par Patrick

Sims | Traduction : Philippe Hauer.

« Qui a monopolisé l’immortalité ? Qui a monopolisé la

Conscience Cosmique ? Qui a monopolisé l’Amour, le Sexe

et le Rêve ? Qui a monopolisé la Vie, le Temps et le Destin ?

Qui vous a pris ce qui vous appartenait ? Vous le rendraient-

ils à présent ? N’ont-ils jamais fait cadeau de quoique ce soit

pour rien ? N’ont-ils jamais donné plus que ce qu’ils avaient

à donner ? N’ont-ils pas toujours repris ce qu’ils ont donné

quand c’était possible, ce qui fut toujours le cas ? N’écoutez

pas Hassan Sabbah, « Ils vous le diront ». « Il veut emporter

votre corps et tous ses plaisirs loin de vous. Ecoutez-nous.

Nous servons Le Jardin des Délices de la Conscience Cos-

mique et de l’Immortalité, les plus Intenses Plaisirs de la

Drogue. Et l’amour, l’amour, l’amour dans des seaux pleins

d’eau croupie. Comment cela résonne-t-il en vous les gars

? Mieux qu’Hassan Sabbah et son roc glacial, venteux et

immatériel ? Pas vrai ? Ecoutez : Leur Jardin Des Délices est

un égout terminal – Leur Conscience de l’Immortalité Cos-

mique et de l’Amour est un truc bas de gamme de seconde

zone – Leurs Drogues sont du poison destiné à rayonner en

Orgasme, en Mort et en Étuves de Nova – Restez éloignés

du Jardin Des Délices – C’est un piège mangeur d’hommes

qui s’achève dans une vase verte ! »

© Mario Del Curto

7/ WILLIAM BURROUGHS

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ACTIONS CULTURELLES

• Visite du théâtre

• Découverte des métiers du spectacle

• Sensibilisation au spectacle en classe

• Conférence « panorama » sur les techniques de

la marionnette en partenariat avec le Théâtre de la

marionnette

• Rencontre en bord de scène à l’issue de la représen-

tation

BIBLIOGRAPHIE

• Vladimir Bartol, Alamut, Paris, Éd. Phebus, 2001.

• Charles Baudelaire, Le Dandy, chapitre IX, Le Peintre

de la vie moderne, in Œuvres complètes de Charles

Baudelaire, Calmann Lévy, 1885, pp. 91-96.

• Alfred Jarry, Le Vieux de la montagne, Mercure de

France Mayenne, 1964.

• Arthur Rimbaud, Matinées d’ivresse, in Illuminations,

Paris, Librairie Générale Française, 1989 (disponible

dans le réseau de la Bibliothèque Communautaire de

Clermont-Ferrand)

• Patrick Sims, La Pataphysique de la marionnette,

Alfred Jarry et l’interprète inhumain, Thèse de docto-

rat, Trinity College de Dublin.

LIRE, ÉCOUTER, VOIR • Les choix de Patrick Sims

LIVRES

• Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll,

pataphysicien

• François Rabelais, La Vie de Gargantua et de Panta-

gruel

• John Kennedy Toole, La Conjuration des imbéciles

• Thomas Pynchon, L’Arc-en-ciel de la gravité

FILMS

• Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski

• Il était une fois la révolution de Sergio Leone

• 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick

• Buffalo Bill de William A. Wellman

MUSIQUE

• Harry Smith, Anthology of American Folk Music

• Zeitkratzer

• Mouse on Mars

• Leadbelly

INFORMATIONS PRATIQUES

Tarifs

Le tarif groupe scolaire : 8 euros par élève + 1 accom-

pagnateur gratuit pour 10 collégiens ou 15 lycéens

Règlement

Le règlement peut être effectué sur bon de commande

administratif. Les places sont à votre disposition à

l’administration du Monfort ou, au contrôle, le soir

même de la représentation.

Service des Relations Publiques

Florent Bracon

01 56 08 33 46 • [email protected]

&

Aurélie Morisson

01 56 08 33 84 • [email protected]

LE VIEUX DE LA MONTAGNETHE OLD MAN OF THE MOUNTAINPatrick SimsLes Antliaclastesopéra électromécanique pour marionnettes

écriture, mise en scène, scénographie et marionnettes (conception et construction) Patrick Sims masques, accessoires, costumes, marionnettes Josephine Biereye, Zana Goodall musique Ata Ebtekar éléments sonores et musicaux Ergo Phizmiz, Oriol Viladomiu, Patrick Simsconstruction du flipper, lumière à la création Erik Zollikofercréation vidéo et mapping Ilan Katin, Raúl Berruecoconstructions Richard Penny, Nicolas Hubertmachines électromécaniques et musicales Oriol Viladomiucréation et réalisation du costume Ah ! Pook Laure Guilhotélaboration et conception du réseau flipper/son/vidéo Alex Posadacontribution aux recherches Michael Lew, Philippe Hauer, Sophie Barraudrégie lumière Sophie Barraudrégie plateau Nicolas Hubertrégie son et vidéo Oriol Viladomiuproduction, diffusion Sophie-Danièle Godo

avec Patrick Sims, Josephine Biereye, Zana Goodall, Richard Penny

remerciements Footsbarn theater, Céline Chevy, Gandalf, Laure Rivoal, Nicolas Nore, Pierre Meunier, Bruno Hocquard, Maryvonne Lafleuriel, Julia Montignies.

production déléguée Compagnie les Antliaclastes | coproductions Théâtre Vidy-Lausanne, Equinoxe/Scène Nationale de Châteauroux, Le Fracas, Centre Dramatique National de Montluçon, La Comédie de Clermont-Ferrand/Scène Nationale | avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Auvergne, Centre National du Cinéma/DICREAM, Centre National du Théâtre (Prix de la dramaturgie plurielle), ADAMI, Région Auvergne, Département de l’Allier | la compagnie est implantée à Maillet (03) www.antliaclastes.com

durée 1h20 environ | à partir de 12 ans

du 16 au 27 avril dans La Cabane du Monfortdu mardi au samedi à 20h30

contacts relations publiques

Aurélie Morisson01 56 08 33 84 [email protected]

&

Florent Bracon01 56 08 33 46 [email protected]

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Le Monfort 106 rue Brancion75015 PARIS